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AIDES PEDAGOGIQUES

Aménagements et stratégies à mettre en place


pour optimiser les apprentissages

1.Quels sont les principes de base dont il faut tenir


compte pour adapter sa pédagogie?
• l’enfant dyslexique est dans une « galère » dès qu’il doit utiliser l’écrit,
• l’enfant dyslexique a une mauvaise estime de lui,
• l’enfant dyslexique est très lent,
• l’enfant dyslexique est très fatigable,
• l’enfant dyslexique a beaucoup de mal à se repérer dans l’espace et surtout
dans le temps,
• l’enfant dyslexique a du mal à maintenir son attention, surtout s’il est entouré de
bruits,
• l’enfant dyslexique a du mal à se concentrer aussi longtemps qu’un autre, il
relâche vite son attention et paraît fonctionner « en dents de scie »,
• l’enfant dyslexique a beaucoup de mal à respecter plusieurs consignes données
en même temps.

2.Comment aider l’enfant dyslexique à retrouver


une meilleure estime de lui ?

Ce que peut l’enseignant :


 Créer un climat de confiance, lui faire savoir que l’on connaît ses besoins
particuliers et qu’on va les prendre en compte,
 Favoriser un cadre structurant,
 Faire accepter par l’ensemble de la classe la prise en charge particulière de
l’élève dyslexique,
 Travailler avec le groupe classe sur les différences,
 Faire découvrir à l’enfant dyslexique ses domaines de compétences,
 L’entraîner à s’interroger sur ses propres limites,
 Valoriser ses compétences face au groupe classe (ce qui peut aussi être vrai
pour d’autres élèves avec d’autres difficultés et d’autres compétences),
 Encourager les efforts fournis, même s’ils n’ont pas engendré des résultats
spectaculaires,
 Minimiser les situations qui soulignent l’échec,
 Respecter son état de fatigue,
 Ne pas le marginaliser.

Ce que peuvent les autres élèves:


 Comprendre et accepter qu’existent des différences entre eux, des
compétences différentes et donc des prises en compte différentes de chacun
par l’enseignant.

3.Comment organiser la classe?

Ce que peut l’enseignant :


 Favoriser le calme et l’écoute,
 Eviter de trop parler,
 Eviter trop d’affichages et privilégier ceux utiles à la mémorisation,
 Au tableau, organiser les informations de façon à bien faire ressentir
l’essentiel (utiliser des couleurs),
 Au tableau, soigner l’écriture,
 Placer l’élève dyslexique à côté d’un camarade calme,
 Le placer centré par rapport au tableau et pas trop en avant, sauf s’il est
vraiment trop facilement distrait,
 Proposer une organisation de travail rythmée et régulière, afin de lui donner
des repères.

Ce que doit accepter l’enfant dyslexique :


 Avoir un minimum d’objets sur sa table et renoncer à des « distracteurs »
tels que certains gadgets gommes, gadgets trousses, etc.…
 Accepter d’utiliser le matériel préconisé par ses rééducateurs (pupitre, etc…)

4.Comment cela se passe-t-il en classe?

*En quoi l’enseignant peut-il aider l’enfant dyslexique ?

En utilisant l’oral :
o Oraliser au maximum ce qui est possible de l’être,
o Lui lire les consignes à haute voix, s’assurer de leur bonne
compréhension et encourager la pose de questions pour vérifier que tout
est clair,
o En travail de lecture proprement dite, ne pas faire lire à haute voix devant
les autres élèves, sauf sur demande,
Dans les moments de lecture silencieuse, autoriser la lecture à mi-voix,
qui souvent lui permet de mieux comprendre
o Si lecture il y a, permettre l’utilisation d’un outil pour suivre les lignes

Quand le passage par l’écrit est incontournable :


o Chercher avec l’élève l’origine de la faute, et plutôt que copier x fois le
mot, expliquer la faute,
o Eviter de faire copier (afin de ne pas faire perdre de temps et d’éviter de
faire travailler sur un document qui sera illisible et criblé de fautes),
o Favoriser les dictées et exercices « à trous » pour diminuer le temps et le
coût orthographique,
o Distribuer des polycopiés, à condition qu’ils soient de bonne qualité, avec
des caractères assez gros (il semble que « Arial » 14 soit optimal, soit
l’écriture utilisée pour ce document, mais ce peut être l’enfant qui décide
de ce qui est le mieux pour lui) et que le texte soit bien réparti dans
l’espace de la feuille,
o Accentuer les repères visuels,
o Si la copie est nécessaire, fractionner le texte et en dictée, diminuer la
longueur.

En général :
*Favoriser la coordination gestuelle au travers de chants et jeux, histoires
et mimes, tous exercices de psychomotricité ; proposer des exercices
journaliers de repérage dans le temps et l’espace,
*Proposer des consignes claires et simples à 1, puis 2, puis 3 items,
vérifier la compréhension de la consigne,
*Ménager des pauses,
*Ramasser copies et devoirs en dernier, pour lui laisser un peu plus de
temps, respecter une progression régulière dans les enseignements, ne
pas brûler d’étapes et ne pas hésiter à revenir en arrière ; vu la charge
d’efforts, retirer une matière si possible (par exemple 2ième langue),
*Mettre à disposition des outils d’aide : étiquettes, affichage, couleurs,
faire bénéficier de grilles de correction pour aider à vérifier les éléments
importants, le laisser utiliser les documents qui peuvent lui être utiles, par
exemple les conjugaisons et les tables de multiplication,
*L’aider à planifier et organiser.

N.B. L’utilisation de l’ordinateur reste discutable, car ceux des dyslexiques


ayant un trouble de situation dans l’espace, sont « perdus » avec le clavier
qui leur impose un nouvel ordre des caractères. Par contre, les correcteurs
d’orthographe ou les dictées vocales présentent un avantage certain.

*En quoi les autres enfants peuvent aider l’enfant dyslexique ?


o en aidant le camarade dyslexique par un système de tutorat ou de travail
en binôme,
o en l’aidant à s’organiser pour les tâches matérielles,
o en l’aidant par exemple à recopier une partie des leçons à apprendre
dans l’agenda.

*Que peut l’enseignant pour évaluer au plus juste l’enfant dyslexique ?

*en dictée, sur dictée raccourcie, lui laisser le temps de se relire, lui
apprendre à le faire (une lecture pour chaque point à vérifier),
*réduire la longueur des énoncés, ou le nombre d’exercices, lors des
contrôles, ou même au quotidien, utiliser les QCM, les exercices à trous,
permettre l’utilisation du classeur-outil pour les évaluations,
*positiver les résultats,
-trouver un système d’évaluation qui lui permette de visualiser ses
progrès, par exemple en dictée, parler du pourcentage de mots justes,
-en finir avec les annotations comme « peut mieux faire », « c’est
décevant », qui n’engendrent que frustration, découragement et sentiment
d’injustice,
-bannir à tout jamais les copies punitions, qui ne régleront pas le problème
mais risquent de l’empirer,
* ne sanctionner l’orthographe que dans cette matière,
* utiliser une double notation, une pour le fond et une pour la forme,
évaluer la qualité du raisonnement,
*accepter les réponses sous forme de schémas, graphiques ou codes,
*en cas d’échec à l’écrit, envisager une évaluation orale.

*Et les conditions d’examens pour l’enfant dyslexique ?

*la circulaire du 3/7/2003 définit les conditions d’aménagement lors du


passage des examens ; il peut s’agir :
- de temps majoré pour épreuves écrites et si nécessaire, pratiques et/ou orales,
- de matériel technique ou informatique,
- de secrétariat ou assistance,
- de toute autre mesure jugée utile.

5.Comment cela se passe-t-il à la maison?


*En quoi l’enseignant peut-il faciliter le travail à la maison ?

o en lui permettant un agenda pour noter les devoirs, ce qui l’aidera à se


repérer dans le temps,
o en l’aidant à organiser son travail,
o en lui laissant le temps de recopier les devoirs, si indispensable,
o en adaptant la quantité de travail aux objectifs définis pour l’élève,

o en faisant en sorte que les leçons à apprendre le soient sur un support


dactylographié de bonne qualité,
o en donnant si besoin à l’avance un texte qui sera utilisé en classe,
dactylographié ou enregistré,
o en donnant la possibilité d’enregistrer les cours pour les réécouter
tranquillement après,
o en acceptant les devoirs ou leçons transcrits par un adulte de la famille.

*En quoi les parents peuvent-ils aider au travail à la maison ?

o en enlevant du bureau tout objet qui entraînera une distraction inutile,


o en veillant que le lieu de travail soit calme et sans bruits ajoutés
(musique, télé, bruits de cour, etc…,

o en veillant à la bonne organisation de l’agenda et en aidant à préciser la


notion de temps,

o en corrigeant les fautes d’orthographe des leçons à apprendre s’il s’agit


d’une copie afin de ne pas le laisser « fixer » des mots mal orthographiés,

o en oralisant les leçons, en lui lisant et faisant répéter à l’oral,


o en utilisant le geste et le mime, quand cela est possible,

o en respectant les plages horaires (récréations, week-ends, vacances) qui


soient réservées à la détente.

6.Quelle sera la bonne relation entre l’école et la


famille?
• Il faut maintenir une bonne cohérence dans les apprentissages
• Cela implique :
o une relation de confiance entre parents et enseignants,

o une participation active et « aidante » de la famille,

o une connaissance réciproque des méthodes d’organisation du travail,


o une connaissance de chaque partie de ce qui est demandé ou non à
l’élève,
o un moyen de liaison efficace (cahier, rencontres, téléphone, etc…),
o une mise au point régulière,
o en veillant à la bonne organisation de l’agenda et en aidant à préciser la
notion de temps,

o la bonne relation avec l’orthophoniste et le médecin scolaire,

o la mise en place d’un projet individualisé,


o l’utilisation de matériel spécifique sur demande du médecin scolaire ou du
médecin ou des professionnels qui accompagnent l’enfant dans ses
traitements ou rééducations.
(Circulaire 2001-061 du 5/4/2001 BO N°15 avril 2001)

7.Comment les enseignants peuvent-ils avancer


ensemble pour une pédagogie toujours plus
adaptée ?
(Expérience menée par les enseignants du Saint Cœur, à Beaune)

*un petit groupe motivé de 3 ou 4 enseignants a commencé à se réunir et


réfléchir
*ils ont élaboré un questionnaire et l’ont proposé aux familles, à la
découverte des difficultés éventuelles de leur enfant
*ils ont demandé aux familles si les réponses pouvaient être transmises à
toute l’équipe éducative
*ils ont échangé les conseils trouvés sur les différents sites Internet, par
exemple www.apedys.com
*ils ont provoqué des rencontres avec des orthophonistes afin de découvrir
leurs méthodes diagnostiques et de « remédiation »
*ils ont proposé systématiquement les comptes-rendus de leurs réunions
aux autres enseignants, leur demandant d’observer les dyslexiques de leur
classe
*quelques enseignants sont venus rejoindre le groupe de réflexion
*l’année suivante, ce sont les enseignants qui ont été questionnés par leurs
collègues, à la recherche des aides déjà mises à la disposition des
dyslexiques
*le jour des portes ouvertes, le groupe a présenté aux parents comment ils
prenaient attention des dyslexiques
* ils ont constitué un projet d’école
* ils ont demandé à ce qu’une partie des journées pédagogiques soient
consacrées à leur réflexion sur la dyslexie
*ainsi de nouveaux enseignants ont rejoint le groupe
*puis l’échange s’est étendu à un autre collège, celui de Voiteur pour un
échange d’expériences sur ce même thème
8.Pour conclure : quelques verbes d’actions pour
aider l’enseignant :

Aider
Cadrer
Ecouter
Féliciter
Rassurer
Simplifier
Dynamiser
Encourager
Comprendre
Donner du temps
Prendre du temps
Evaluer autrement
Maintenir la qualité
Impliquer les élèves
Favoriser les échanges
Diminuer les exigences en quantité

« Ce n’est pas en écrasant


la limace
qu’on la fait avancer »

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