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République
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démocratique du
Congo : Tanganyika,
entre violences
intercommunautaires
et malnutrition
Article 29 DÉCEMBRE 2017

Mukalay Mangasa et ses enfants ont dû parcourir une


dizaine de kilomètres à pieds pour atteindre le centre
de santé le plus proche et se faire soigner. CC BY-NC-
ND / CICR / Birom Seck

La situation humanitaire continue de


se dégrader dramatiquement dans la
province du Tanganyika, dans le sud-
est de la République démocratique du
Congo (RDC). Depuis le début de la
crise il y a un an, plus de 650 000
personnes ont été contraintes de fuir
les violents a!rontements entre
communautés Batwa et Bantous, selon
l'Organisation des Nations-unies
(ONU). Des milliers de familles, loin de
leurs villages et de leurs moyens
traditionnels de subsistance, se
retrouvent exposées à une pénurie
alimentaire de plus en plus critique.

« Nous avons marché longtemps sans rien


manger. Aujourd'hui encore, nous manquons de
nourriture », déclare Kyungu Mayaula. Avec ses
deux femmes et ses 12 enfants, Kyungu a parcouru
plus de 50 kilomètres à pieds dans le territoire de
Manono, dans le sud de la province, pour échapper
aux a!rontements inter-communautaires
sanglants. Sans ressources pour répondre aux
besoins élémentaires de sa famille, il est contraint
de prendre de plus en plus de risques pour trouver
de quoi survivre : « je me suis fracturé le bras
droit et j'ai eu un choc au niveau de la colonne
vertébrale après une chute du haut d'un palmier
». Malgré des conditions de vie très précaires,
Kyungu préfère rester auprès de la famille qui
l'accueille, lui et les siens. « Je ne veux pas
rentrer. Je crains la reprise des violences. »

Avec un bras cassé, ne pouvant pas travailler pour


nourrir sa famille, Kyungu voit sa misère grandir
chaque jour. CC BY-NC-ND / CICR / Birom Seck

Entre décembre 2016 et février 2017, les


a!rontements entre Batwa (également appelés
Pygmées) et Bantou, essentiellement de l'ethnie
Luba, ont soudainement dégénéré. Les
a!rontements à l'arme blanche d'une extrême
brutalité ont eu de très lourdes conséquences pour
les populations locales, toutes ethnies confondues
: pertes en vies humaines, nombreux blessés et
traumatisés, villages incendiés, champs détruits et
déplacements massifs de populations.

Aujourd'hui, les conséquences de cette flambée de


violence sont toujours très visibles. Le contexte
demeure volatile et menace à tout instant de
s'enflammer à nouveau, empêchant les
populations déplacées de rentrer dans leurs
villages d'origine et de reprendre une vie normale.
« Les tensions intercommunautaires demeurent
préoccupantes, sur fond d'une crise alimentaire
qui ne cesse de s'aggraver. Nos équipes ont
identifié et traité de nombreux cas de malnutrition
sévère. », indique Sébastien Sujobert, chef de la
sous-délégation du CICR dans la région. « Nous
recevons fréquemment des personnes malnutries.
Ce sont toujours des cas urgents », confirme pour
sa part le docteur Bernard Mundembo, médecin
directeur à l'hôpital provincial général de Manono.

Les femmes, les enfants et les personnes âgées


sont parmi les personnes les plus a!ectées par
cette situation. « Après la mort de mon mari, mes
enfants et moi avons commencé à sou!rir. Nous
manquions de nourriture et étions malades. C'est
encore le cas aujourd'hui. Un de mes enfants n'a
pas supporté et en est mort. La sou!rance et les
soucis me font maigrir. A chaque jour, sa
sou!rance », raconte Mukalay Mangasa, mère de
8 enfants, tous, sévèrement malnutris. Elle a
perdu son mari lors des dernières violences
intercommunautaires.

République démocratique du Congo, province de


Tanganyika

Le CICR est préoccupé par cette crise. Nous o!rons


des soins hospitaliers gratuits aux déplacés à
l'hôpital provincial général de Manono et avons
mis en place une clinique mobile qui sillonne les
villages les plus a!ectés pour soigner les malades
victimes des situations de violence, sans
distinction d'ethnie. Près de 7 000 consultations
médicales ont été faites à ce jour. Nous avons en
outre apporté un appui à des centres de santé de la
région en réhabilitant les structures et en donnant
du mobilier, des médicaments et des équipements
médicaux.

Le CICR appelle les autorités locales, provinciales


et nationales à prendre des mesures nécessaires
pour apaiser les tensions entre communautés et
assurer la protection des victimes de violences.

Aujourd'hui, les deux communautés se regardent


toujours avec crainte et défiance. A son retour
dans son village, Mukalay Emmanuel n'a retrouvé
que des champs dévastés et des maisons pillées :
« Nous vivons dans la crainte. La réconciliation
n'est pas en vue ».

« J'ai peur parce que je sais que lorsqu'on a croisé


un serpent, il n'est écrit nulle part qu'on ne le
rencontrera pas une deuxième fois », conclut
Simba Mpuku, chef du village de Sailoma.

« La guerre ne construit jamais rien, elle détruit »,


déclare Mukalay Emmanuel parlant des séquelles
laissées par les violences intercommunautaires. CC
BY-NC-ND / CICR / Birom Seck

Voir aussi :

Le conflit en République démocratique du


Congo
Nouvelles de République démocratique du
Congo

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RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

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