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1 Introduction ....................................................................... 3
2 Structure des polymères......................................................... 6
2.1 Définition ..................................................................... 6
2.2 Homopolymères et copolymères .......................................... 8
2.3 Architecture des polymères ............................................... 9
2.4 Polymérisation .............................................................. 11
2.5 Thermoplastiques, thermodurcissables et élastomère ............... 18
2.6 Masse molaire ............................................................... 23
2.7 Configuration des polymères ............................................. 25
2.8 Etat amorphe et état semi-cristallin .................................... 27
2.9 Les adjuvants ............................................................... 37
3 Propriétés mécaniques des polymères ....................................... 39
3.1 Rigidité ...................................................................... 41
3.2 La résistance à la déformation ........................................... 48
3.3 La viscoélasticité linéaire ................................................. 51
3.4 Comportement à long terme ............................................. 61
4 Propriétés électriques des polymères ........................................ 64
4.1 Résistivité transversale .................................................... 64
4.2 Résistance superficielle ................................................... 64
4.3 Rigidité diélectrique ....................................................... 65
4.4 Constante diélectrique et tangente à l'angle de perte diélectrique 65
5 Propriétés thermiques des polymères ........................................ 67
6 Exemples de polymères thermoplastiques ................................... 68
6.1 Les styréniques ............................................................. 68
6.2 Les vinyliques ............................................................... 69
6.3 Les polyoléfines ............................................................ 70
6.4 Les polyamides ............................................................. 72
6.5 Les acryliques ............................................................... 73
6.6 Autres ........................................................................ 74
7 Exemples de polymères thermodurcissables ................................ 76
1
7.1 Les phénoplastes et aminoplastes ....................................... 76
7.2 Les polyesters............................................................... 76
7.3 Les époxydes ................................................................ 77
7.4 Les silicones................................................................. 77
8 Exemples d'élastomères ........................................................ 79
8.1 Le caoutchouc naturel NR ................................................ 79
8.2 Le polyisoprène IR ......................................................... 79
8.3 Le polybutadiène BR ....................................................... 79
8.4 Le caoutchouc butyl IIR ................................................... 80
8.5 Autres ........................................................................ 80
PARTIE II. LES MATÉRIAUX COMPOSITES ........................................ 81
9 Introduction ...................................................................... 81
9.1 Définition .................................................................... 82
9.2 Composites fibreux ........................................................ 83
10 Module et résistance des composites fibreux ............................... 83
10.1 Le module ................................................................... 83
10.2 Longueur critique de fibres ............................................... 84
10.3 Résistance à la traction ................................................... 85
PARTIE III. PHÉNOMÈNES DE RUPTURE .......................................... 87
11 Mécanique de la rupture ....................................................... 87
11.1 Critère énergétique pour la rupture brutale ........................... 87
11.2 Effet d’entaille – concentration de contrainte ........................ 88
11.3 Rupture brutale ............................................................ 89
11.4 Condition de rupture rapide .............................................. 90
11.5 Energie de rupture et ténacité ........................................... 91
11.6 Remarque sur la triaxialité des contraintes ............................ 92
12 Les mécanismes de propagation de fissures ................................. 92
12.1 Le déchirement ductile – rupture ductile .............................. 93
12.2 Le clivage – rupture fragile ............................................... 94
13 Cas des matériaux composites................................................. 95
BIBLIOGRAPHIE .......................................................................... 96
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PARTIE I. LES MATÉRIAUX POLYMÈRES
1 INTRODUCTION
Les polymères naturels, tirés des végétaux et des animaux, sont utilisés depuis
des siècles. Ces matériaux comprennent le bois, le caoutchouc, le coton, la laine,
le cuir et la soie. D’autres polymères naturels, tels que les protéines, les enzymes,
les amidons et la cellulose jouent un rôle important dans les processus biologiques
et physiologiques des végétaux et des animaux. La recherche scientifique a permis
de déterminer la structure moléculaire de ce type de matériaux et de mettre au
point de nombreux polymères synthétiques. Depuis la fin de la Seconde Guerre
mondiale, l’avènement des polymères synthétiques a révolutionné le domaine des
matériaux. En raison de leur coût de production assez faible et de leurs propriétés
exceptionnelles, un grand nombre d’entre eux sont maintenant plus répandus que
leurs homologues naturels.
Actuellement, la production des polymères de synthèse (thermoplastiques,
thermodurcissables, élastomères et fibres) dépasse cent millions de tonnes par an.
Les polymères sont devenus l’élément essentiel d’un nombre très important
d’objets, dans lesquels ils ont souvent remplacé les substances naturelles. Voici
quelques exemples usuels d'utilisation de polymères naturels ou synthétiques.
a. les chaussures
Les chaussures de running peuvent avoir des panneaux en cuir (un des
nombreux polymères naturels présents avant) et en nylon. La semelle est faite d’un
caoutchouc dur appelé SBS (polystyrène-butadiène-styrène). Les chaussures de
randonnée sont composées principalement des mêmes matériaux avec, en plus, de
la mousse polyuréthane. Les lacets des chaussures sont faits de nylon et de coton
(cellulose). Les chaussures bon marché sont recouvertes de PVC. Les bottes qui
doivent rester imperméables peuvent être en caoutchouc naturel (polyisoprène).
b. l’automobile
Beaucoup de pièces de carrosserie sont faites dans un polymère
thermoplastique, l’ABS. Utiliser des plastiques pour les carrosseries de voiture
permet de les alléger et donc de moins consommer et ainsi de moins polluer. Les
voitures ont également besoin de pneus. La bande de roulement est faite de
gomme spéciale appelée SBR (de l'anglais Styren-Butadien Rubber). Les flancs sont
faits d’une autre gomme appelée polyisoprène. Et la peau interne est faite
d’encore une autre sorte de gomme, le polyisobutylène. D’autre part, les pneus
sont renforcés par des câbles, quelques fois en acier, mais qui peuvent aussi être
en Kevlar, matériau qui est aussi utilisé pour faire des gilets pare-balles.
La lame de l’essuie-glace est en polyisoprène. Les phares peuvent avoir leur
partie transparente en polycarbonate.
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c. les articles de sport
Les ballons de basket ont un revêtement extérieur en cuir, un polymère
naturel. Pour l’aider à rester gonflé, il a une « chambre à air » faite d’un
caoutchouc nommé polyisobutylène, seul polymère complètement imperméable
aux gaz.
Les gants de base-ball sont également en cuir et ce cuir est cousu avec du fil
fait de fibres polymères, comme le coton, le nylon et les polyesters.
Le cadre de certaines raquettes de tennis peut être fabriqué à partir d’un
polymère particulièrement résistant appelé « fibre de carbone » et son cordage
est fait de nylon.
Les shorts de vélo peuvent être faits d’un copolymère séquencé intéressant
appelé spandex, qui permet au pantalon d’être moulant.
Le masque pour la plongée contient beaucoup de caoutchouc (polyisoprène et
polybutadiène). Les bouées de sauvetage dans les bateaux sont en styrofoam, qui
est une forme de polystyrène. La corde qu’il y a autour est aussi faite en polymère.
C’est du nylon. Le nylon résiste à l’eau mieux que des cordes en coton ou en
chanvre.
d. peinture et décoration
Les moquettes sont faites de nylon. Parfois elles sont traitées avec du
polytétrafluoroéthylène pour les rendre résistantes aux taches. Le capitonnage du
dessous est une mousse de polyuréthane.
Pour les cuisines et les salles de bain, où il y a beaucoup d’humidité, il y a le
linoléum qui est fait en PVC (polychlorure de vinyle). Le plan de travail est
composé d’un matériau spécial, dans les cuisines où la résistance à la chaleur est
importante (comme lorsque l’on pose une casserole chaude sur le plan de travail),
c’est du polyméthacrylate de méthyle mélangé avec de l’alumine. Ce mélange est
vendu sous différents noms comme Corian ou Gibraltar.
Ensuite, il y a les murs. Ils ont eux aussi besoin d’être décorés, sauf si vous
aimez les pierres apparentes. Cette peinture acrylique n’est pas faite de
polymères. Mais elle contient du méthacrylate de méthyle. Après que vous aurez
appliqué cette peinture sur vos murs, ce méthacrylate de méthyle va réagir pour
former un polymère : le polyméthacrylate de méthyle, le même matériau que celui
des plans de travail. Donc, la peinture dans le pot n’est pas un polymère mais elle
le sera quand elle sera sur le mur. Les peintures latex Acrylique ont aussi des
copolymères de polyacétate de vinyle.
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Selon l’importance de leur production et la technicité de leurs applications, on
classe souvent les matériaux polymères en trois catégories (Figure I.1) :
Les polymères d’usage courant ou polymères de commodité (commodity
plastics) : ce sont des thermoplastiques obtenus par polymérisation en chaîne
de monomères vinyliques. Les cinq principaux sont les HDPE, LDPE, PS, PP et
PVC.
Les polymères techniques : ils sont obtenus le plus souvent par polymérisation
par étapes mais également par polymérisation en chaîne. Ils possèdent en
général des propriétés thermomécaniques et une résistance chimique
nettement supérieures à celles des polymères vinyliques (de commodité). Mais
leur élaboration est techniquement plus complexe et ils sont utilisés pour des
applications de plus haute technologie. Ils constituent la majorité des
polymères d’ingénierie : PA, polyesters (PET par ex.), PMMA, polyéther sulfone
(PES), polyimides (PI), époxys, PU,…
Les polymères de spécialité (polymers for specialty) sont de tonnage plus
modeste mais néanmoins indispensables pour certaines applications très
spécifiques. On y trouve le PTFE, polyfluorure de vinylidène (PVDF), les
polymères barrières qui sont employés dans la fabrication d’emballages, et des
polymères spéciaux comme le polysulfure de phénylène (PPS), le polysulfone
(PSU), le polyéther-éther-cétone) (PEEK), le polyphénylène éther (PPE) ou les
alliages de ce dernier avec le PS, qui sont destinés à des marchés étroits et
techniquement exigeants.
Comme dans le cas des métaux et des céramiques, les propriétés des polymères
sont étroitement liées aux éléments structuraux du matériau. Dans cette partie,
les structures moléculaires et cristallines des polymères seront étudiées, ainsi que
le lien avec quelques-unes de leurs propriétés physiques et mécaniques.
5
2 STRUCTURE DES POLYMÈRES
2.1 Définition
Figure I.2 – Molécule de polystyrène représenté en "3D"; les traits simples sont des liaisons
chimiques situées dans le plan latéral, Les traits plus épais sont des liaisons chimiques orientées
vers l’extérieur et les traits pointillés sont des liaisons chimiques dirigées vers l’intérieur [3]
6
A l’échelle d’une centaine de nanomètres, la plupart des macromolécules
synthétiques se présentent sous forme de fils longs et souples (Figure I.3).
Indépendamment de leur composition, cela montre les trois caractéristiques
physiques fondamentales communes à toute macromolécule : une grande longueur,
une grande anisotropie des segments et une souplesse macromoléculaire
importante. Celles-ci sont à l'origine de leurs propriétés uniques, et donc de leur
principal atout : facilité de mise en œuvre, adaptabilité et grande déformabilité…
Figure I.3 – Schéma d’une molécule en chaîne d’un polymère dont les nombreux
entortillements et enroulements résultent de la rotation des liaisons de la chaîne [1]
7
Figure I.4 – Représentation schématique de la rotation des liaisons covalentes d'une chaîne
carbonée d'un polymère a) une seule liaison b) et c) segment de chaîne respectivement
rectiligne et tordu [1]
8
Le polystyrène choc (HIPS : High Impact Polystyrene) est un type de
copolymère greffé. C’est une chaîne principale de polystyrène avec des chaînes de
polybutadiène greffées dessus. Le polystyrène donne au matériau sa résistance, et
les chaînes de polybutadiène (qui est un caoutchouc) lui donnent sa ténacité, c’est-
à-dire le rendent moins fragile.
A M M *
M * M MM *
Ainsi, la propagation va être la répétition de cette forme d’équation :
M M * MM *
M
MMM *
M
MMMM * ...
La troisième phase est la phase de terminaison. Elle correspond à la rencontre
d’un polymère ayant un monomère activé en bout de chaîne et d’une espèce qui
désactive ce monomère :
MM * désactivat
ion
MM
Ainsi, l’écriture du polymère est identique à celle du monomère :
CH 2 CH 2 et CH 2 CH 2 n
11
Le polymère a donc la même structure chimique que le monomère dans la
polymérisation en chaîne.
12
La structure du polychlorure de vinyle (PVC), un autre polymère courant,
diffère légèrement de celle du polyéthylène : un atome d’hydrogène sur quatre y
est remplacé par un atome de Cl. De plus, la substitution du groupe méthyle CH 3 à
chaque atome de Cl dans le PVC donne du polypropylène (PP). La Figure I.8
représente aussi la structure de la chaîne du polychlorure de vinyle et du
polypropylène.
13
Figure I.9 - Polymérisation du polystyrène [2]
Figure I.10 - Réseau tridimensionnel synthétisé par polymérisation d’un mélange de styrène
et de p-divinylbenzène; les traits noirs représentent des portions de chaîne de polystyrène [2]
14
Tableau I.2, on peut obtenir au sein de la chaîne principale des fonctions ester
(polyesters), amide (polyamides) ou encore éther (polyethers) en fonction des
momères utilisés.
Types de Représentation Exemples de polymères
monomères
Vinyliques
- PE avec R = H
- PVC avec R = Cl
- PS si R = phényle
…
Acryliques (ou
- Poly(méth)acrylate de
Méthacryliques)
méthyle avec R = CH3
- Poly(méth)acrylate de
butyle avec R = C4H9
- Poly(méth)acrylate
d’hydroxyéthyle avec
R = C2H4-OH
…
Diéniques
- Polybutadiène avec R = H
- Polyisoprène avec R = CH3
…
Acétyléniques
- Polyacétylène
Tableau I.1 - Types de monomères les plus courants et quelques exemples de polymères
correspondants
Lactame Polyamide 3
(β-lactame)
Epoxy Poly(1,2 diméthylethyloxide)
(2,3-diméthyl
oxacyclopropane)
Tableau I.2 - Types de monomères les plus courants et quelques exemples de polymères
correspondants
Le dimère réagit avec une molécule de diacide pour former une molécule de
trimère :
ou bien avec une molécule de diamine pour produire également une molécule
de trimère :
16
En polycondensation, la macromolécule s’édifie progressivement par une série
de réactions de condensation successives. Les réactions de polycondensation sont
beaucoup plus lentes que la polymérisation en chaîne et, généralement, elles ne
sont pas favorisées d’un point de vue thermodynamique.
Pour obtenir un degré de polymérisation élevé, il est souvent nécessaire de
déplacer l’équilibre de la réaction en éliminant, par distillation, la petite molécule
formée (H2O). La taille des macromolécules (linéaires) reste malgré tout plus petite
(~ 200 à 300 unités) que celle obtenue par polyaddition.
Les polyamides (le terme Nylon est une marque déposée de la société Du
Pont) se désignent par deux nombres. Le premier désigne le nombre de carbone de
la diamine et le second, celui du diacide. Ainsi, nous venons de schématiser la
synthèse du polyamide 6-6 qui est synthétisé au départ de l’hexane-1,4-diamine (6
carbones) et de l’acide hexanedioïque (6 carbones).
A la Figure I.11, la structure de quelques polycondensats très utilisés est
représentée; les polycondensats n’existent que sous une seule configuration et, en
général, ils sont semi - cristallins.
Figure I.11 – Exemples de polymères contenant des hétéroatomes dans la chaîne principale
(polycondensats), chaque motif comporte deux sous-motifs A et B [2]
17
2.5 Thermoplastiques, thermodurcissables et élastomère
Figure I.12 – Structure des liaisons pontales (pont disulfure) dans le polyisoprène 1-4 cis,
caoutchouc naturel vulcanisé au soufre tel qu’on le trouve dans les pneumatiques de voiture [2]
20
L’obtention d’un caoutchouc susceptible de tolérer d’importantes extensions
sans rupture des liaisons covalentes des chaînes repose sur la présence de réticules
relativement peu nombreux et très distants les uns des autres. L’ajout de 1 à 5
parties (en masse) de soufre à 100 parties de caoutchouc produit des élastomères
de bonne qualité. Une teneur en soufre plus élevée accentue le durcissement du
caoutchouc et en amoindrit d’autant la flexibilité.
Le mécanisme de déformation en traction d'un élastomère est illustré à la
Figure I.14. Les segments de chaînes compris entre les liaisons pontales ne sont liés
entre eux que par des forces d’interactions secondaires faibles de type Van der
Waals, ils peuvent donc se déplacer les uns par rapport aux autres sous l’action de
contraintes mécaniques très faibles, ce qui explique la grande déformabilité des
élastomères d'autant que, dans les élastomères, la densité de réticulation, c’est-à-
dire le nombre de liaisons pontales par motif constitutif du matériau polymère, est
faible, contrairement aux thermodurcissables. Ainsi, dans les élastomères courants
utilisés pour les pneus de voitures, on compte environ une unité pontale pour 100
motifs. Le module d’élasticité des caoutchoucs est en fait directement lié à la
densité de réticulation.
En l'absence de contraintes, un élastomère est amorphe, autrement dit, ses
chaînes sont fortement tordues, entortillées et torsadées. La déformation élastique
résultant de l’application d’une charge de traction consiste simplement en un
allongement partiel des chaînes moléculaires dans la direction de la contrainte.
Dès le relâchement de la contrainte, les chaînes rétablissent leur configuration
antérieure à l’application de la contrainte, imposée par les nœuds de réticulation,
et la pièce reprend sa forme initiale.
21
Il existe des élastomères thermoplastiques (Thermoplastic Elastomers ou TPE’s
selon la terminologie anglaise). Ce sont des matériaux thermoplastiques qui, dans
les conditions ambiantes, présentent de bonnes propriétés d’élastomères, et sont
donc exploitables en tant que tels dans des applications pratiques. Ils ont comme
avantage d’être thermoformables, ce qui n’est pas le cas des élastomères décrits
ci-dessus.
Parmi les nombreuses variétés d’élastomères thermoplastiques, l’une des plus
connues et des plus largement utilisées est un copolymère constitué de segments
d’un monomère thermoplastique dur et rigide, généralement le styrène (S), et de
segments d’un monomère élastique mou et souple, souvent le butadiène (B) ou
l’isoprène (I). Ces deux types de segments se suivent en alternance : les segments
polymérisés durs occupent les positions terminales de la chaîne, alors que le
segment central souple consiste en unités de butadiène ou d’isoprène
polymérisées. Il s’agit respectivement du styrene-butadiene-styrene based
thermoplastic elastomer (SBS TPE) et du styrene-isoprene-styrene based
thermoplastic elastomer (SIS TPE). Dans ce cas, les points de réticulations ne
correspondent pas à des pontages par liaison covalente, mais à des points de
réticulations physiques où le polystyrène se réunit sous forme de sphères vitreuses
dispersées dans la matrice caoutchoutique de polybutadiène ou polyisoprène
(Figure I.15), pour plus de 60% de phase caoutchoutique.
22
2.6 Masse molaire
Figure I.16 – Exemple de polymère dont les propriétés différent en fonction de sa masse
molaire
Les polymères à très longues chaînes ont une masse molaire extrêmement
élevée. La plupart des réactions de polymérisation sont des processus aléatoires :
toutes les chaînes ne croissent pas, ni se terminent de la même façon et, par
conséquent, les polymères ne sont pas tous de la même longueur. Ils présentent
une dispersion de masse molaire plus ou moins étendue selon le mode de
polymérisation et les conditions de synthèse. Il est également impossible de
séparer complètement des chaînes de masses molaires différentes selon leur
longueur. Les polymères organiques synthétiques ne sont donc quasiment jamais
des substances de masse molaire homogène comme le sont en général les
molécules organiques de faible masse molaire, le benzène par exemple (M = 78).
C’est pourquoi on donne généralement la masse molaire moyenne en nombre,
en masse ou la polydispersité pour caractériser un polymère.
M n xi M i
M m f i M i
23
La masse molaire moyenne en masse est donc plus sensible aux molécules de
grand poids moléculaire, de grande taille.
Figure I.17 – Répartition hypothétique des masses molaires des molécules d’un polymère
selon la proportion a) numérique et b) massique des molécules
Mw Mn
Mm
U
Mn
24
Elle caractérise l’étalement de la courbe des masses molaires. En théorie, un
polymère isomoléculaire (toutes les molécules de la même longueur) a une
polydispersité U = 1.
En pratique, U 1 et dépend des conditions de polymérisation. Les ordres de
grandeur sont les suivants :
En polymérisation vivante : U = 1.01 à 1.05
En polymérisation radicalaire : U = 2 à 4, voir 10
Pour les polymères ramifiés : U = 20 à 50
Enfin, on peut également exprimer la masse molaire à l’aide du degré moyen
de polymérisation (n), qui désigne le nombre moyen de monomères dans une
chaîne. On peut calculer le degré moyen de polymérisation en nombre nn et en
masse nm :
Mn Mm
nn nm
m m
25
b. Stéréo-isomérie
On entend par stéréo-isomérie la situation où des atomes liés entre eux dans le
même ordre (tête-à-queue) présentent un arrangement spatial différent.
Dans le polymère isotactique (Figure I.19a) tous les substituants identiques
(grosses sphères hachurées) sont situés d’un même côté en avant du plan du
papier. Dans le cas du polymère syndiotactique (Figure I.19b), les substituants
identiques alternent en avant et en arrière du plan du papier. Dans le polymère
atactique (Figure I.19c), les groupements identiques sont répartis de manière
aléatoire.
26
c. Isomérie géométrique
Les monomères à liaison double entre les atomes de carbone d’une chaîne
peuvent adopter d’autres configurations importantes : ce sont les isomères
géométriques. Les modules peuvent adopter des configurations telles que celles
représentées à la Figure I.20 où R peut être un atome d’hydrogène (-H)
(butadiène), un groupement méthyle (-CH3) (isoprène) ou un atome de chlore (-Cl)
(chloroprène).
Figure I.20 – Les différents motifs constitutifs des polymères du type polybutadiène (-R = -
H), du polyisoprène (-R = -CH3) ou encore du polychloroprène (-R = -Cl)
Les propriétés mécaniques des polymères sont très sensibles aux variations de
température, cette section est consacrée à définir leurs morphologies, les
propriétés thermiques et mécaniques qui en découlent. Tout d’abord, l’état
amorphe sera décrit, pour ensuite s'intéresser à la cristallinité des polymères, aux
polymères semi-cristallins et aux températures caractéristiques (température de
transition vitreuse, température de fusion, température de cristallisation…).
a. Polymères amorphes
La structure des polymères amorphes est théoriquement comparable à celle
des liquides, caractérisée par l'absence d'ordre moléculaire à grande distance
(supérieure d'un ordre de grandeur à la dimension du motif monomère). Les
polymères amorphes peuvent ainsi être comparés à un plat de très longs spaghettis
cuits qui s'enchevêtrent.
27
En pratique, on peut observer une orientation préférentielle des chaînes
provoquant ainsi une anisotropie des propriétés mécaniques. Celle-ci est
généralement obtenue par voie mécanique.
D'un point de vue thermodynamique, l'état le plus stable est celui du désordre
maximum. L'orientation des fibres est donc instable. Rendre de la mobilité aux
chaînes, par une augmentation de la température, entrainera un retour à l'état le
plus stable et ainsi à un relâchement des contraintes internes et à des
modifications dimensionnelles.
Quelques exemples de polymères généralement à l'état amorphe sont le
polyméthacrylate de méthyle, le polystyrène atactique, le polycarbonate, le
polyisoprène ou encore le polybutadiène…
b. Cristallinité des polymères
La cristallisation désigne le processus de formation d’une phase solide
ordonnée (c’est-à-dire cristalline), pendant le refroidissement d’un matériau fondu
où la structure moléculaire est fortement aléatoire. La fusion renvoie au processus
inverse survenant lorsqu’un matériau est chauffé.
Lorsqu'un certain nombre de conditions favorables sont réunies, telles la
régularité structurale, la présence de germes, un refroidissement lent, une
certaine orientation préférentielle, les polymères peuvent donner lieu à une
cristallisation partielle.
Un polymère n’est jamais entièrement cristallin, mais bien semi-cristallin. En
effet, des contraintes cinétiques et morphologiques empêchent la cristallisation
complète des polymères. Ils se présentent alors sous forme de petites régions
cristallines, les cristallites, dotées chacune d’un alignement précis et comprises
dans une matrice amorphe (Figure I.21). Une seule molécule en chaîne peut ainsi
traverser plusieurs cristallites et les régions amorphes intermédiaires avec une
partie de la chaîne située dans la lamelle cristalline et l’autre partie hors de la
lamelle, dans la région amorphe comme le montre la Figure I.22. La cinétique de
cristallisation d’un polymère fondu repose effectivement sur des processus de
germination et de croissance cristalline. Lorsqu’un polymère est refroidi sous le
point de fusion, il se forme des germes au sein desquels de petites régions des
molécules enchevêtrées et distribuées de manière aléatoire s’ordonnent et
s’alignent à la manière des lamelles de chaînes pliées. Ces germes croissent par
arrangement et alignement de nouveaux segments de chaîne moléculaire.
Seuls le polyéthylène ultra - haute masse molaire et les aramides comme le
Kevlar et le Nomex peuvent s’allonger en ligne droite sur de longues distances.
28
Figure I.21 - Représentation d’un polymère semi-cristallin montrant des régions cristallines
et des régions amorphes
Une cristallite isolée se présente sous la forme d'une mince plaquette de forme
régulière d’une épaisseur de 10 à 20 nm environ et d’une longueur de quelques 10
μm (repli de chaîne comportant plusieurs dizaines d'unités monomères,
Figure I.23). Chaque plaquette renferme un certain nombre de molécules, mais la
longueur moyenne d’une chaîne est beaucoup plus grande que l’épaisseur de la
plaquette.
29
D'un point de vue cinétique, pour cristalliser, un polymère doit conserver
suffisamment de mobilité à T<Tf0 pour atteindre l’état cristallin avant de passer à
l’état vitreux lors d’un refroidissement. Ainsi le thermoformage de certains
polymères relativement rigides, tel le polycarbonate de bisphénol A (Figure I.24),
qui sont cristallisables du point de vue thermodynamique, conduit en général à un
solide amorphe et vitreux. Par contre, d’autres polymères plus souples, comme le
PE, sont toujours partiellement cristallins à température et à pression ambiantes (à
moins que ces conditions ambiantes représentent un état passager lors d’une
trempe extrêmement rapide à T<Tg, comparables à celles nécessaires pour la
vitrification de certains métaux).
Figure I.26 – Les groupes esters de ce polyéthylène téréphthalate sont polaires et donnent
aux cristaux de polyester une grande résistance
Les groupes esters, polaires, donnent une très bonne cohésion, renforcée par
l'empilement aisé des cycles aromatiques qui permettent d'obtenir une structure
bien ordonnée, rendant les cristaux encore plus résistants (Figure I.27).
Les polymères synthétiques qui présentent les phases cristallines les plus
stables sont linéaires et périodiques. L’exemple classique d’un tel polymère est
représenté sur la Figure I.28 par la chaîne de PE. La maille élémentaire correspond
à une forme orthorhombique. Naturellement, les chaînes moléculaires s’étendent
au-delà de la maille élémentaire représentée dans la figure.
31
Figure I.28 – Arrangement des chaînes moléculaires dans une maille élémentaire de
polyéthylène [1]
32
La masse volumique d’un polymère cristallin est supérieure à celle d’un
polymère amorphe fait du même matériau et ayant la même masse molaire, car ses
chaînes sont davantage entassées. Le taux de cristallinité (en masse) se détermine
à partir de mesures précises des masses volumiques selon l’expression suivante :
c s a
Taux de cristallinité 100
s c a
où s est la masse volumique du composé dont on calcule le pourcentage de
cristallinité, a la masse volumique du polymère entièrement amorphe et c la
masse volumique du polymère parfaitement cristallin. Les valeurs de a et c sont
déterminées à l’aide d’autres procédés expérimentaux.
c. Transition vitreuse
La température de transition vitreuse, Tg (Glass transition temperature),
c’est-à-dire le passage d’un liquide en surfusion à l’état vitreux, est parmi les
premières caractéristiques que l’on mesure lors de la synthèse d’un polymère. Ceci
reflète son importance sur toute une gamme de propriétés, dont nous résumerons
les plus importantes par la suite.
Pour la plupart des matériaux, l’obstacle majeur à la vitrification est la
rapidité de la cristallisation, ce qui rend l’obtention d’un liquide surfondu, sa
vitrification difficile. Cependant, en raison des contraintes cinétiques et
morphologiques sur la cristallisation des polymères, ceux-ci sont quasiment tous au
moins partiellement amorphes à l’état solide et présentent donc une Tg, même si
celle-ci est expérimentalement d’autant plus manifeste que le matériau possède
une proportion importante de phase amorphe (la fraction volumique de matière
amorphe est souvent faible dans les polymères semicristallins). De plus, la Tg est
bien supérieure à la température ambiante pour un grand nombre de polymères, ce
qui est évidemment important pour que l’état vitreux soit facilement exploitable.
Ceci est attribuable à plusieurs facteurs, notamment la taille importante et la
rigidité de leurs molécules.
La température de transition vitreuse est donc une caractéristique propre de la
phase amorphe présente à la fois dans les polymères amorphes, mais également
dans les polymères semicristallins. Elle résulte d’un amoindrissement des
déplacements de grands segments de chaînes moléculaires lorsque la température
baisse. Ainsi, au cours du refroidissement, à la température de transition vitreuse,
le polymère passe d’un état caoutchouteux à un état vitreux. Cette transition
s’accompagne de modifications brutales de certaines autres propriétés physiques.
Chauffé à une température supérieure à celle de la transition vitreuse, un
polymère amorphe solide passe d’un état vitreux à un état caoutchouteux. De ce
fait, les molécules figées en-deçà de leur Tg, commencent, au-delà de la Tg, à
effectuer des mouvements de rotation et de translation. La valeur de la
température de transition vitreuse est donc fonction des caractéristiques
moléculaires et leur influence sera discutée par la suite.
33
d. Transition vitreuse et fusion dans les polymères
La transition vitreuse est une transition de la phase amorphe. Elle correspond à
l'apparition de mouvements de longs segments de chaînes. Elle marque le passage
de l'état vitreux à l'état caoutchoutique. Dans le cas d'un polymère linéaire
amorphe, le module d'élasticité peut être abaissé d'un facteur 1000. Cet
abaissement est moins marqué si le polymère est semi-cristallin. Elle résulte d’une
augmentation des déplacements de grands segments de chaînes moléculaires
lorsque la température augmente. Ainsi, au cours du chauffage, à la température
de transition vitreuse, le polymère passe d’un état vitreux à un état
caoutchoutique. Cette transition s’accompagne de modifications brutales de
certaines autres propriétés physiques.
Il existe ainsi une température (différente pour chaque polymère) appelée
température de transition vitreuse, T g . Quand le polymère est refroidi en-dessous
de cette température, il devient dur et fragile, comme le verre (état vitreux). Les
plastiques durs comme le polystyrène et le polyméthacrylate de méthyle sont
utilisés au-dessous de leur température de transition vitreuse. Leurs T g sont bien
au-dessus de la température ambiante, de l’ordre de 100 °C. Les caoutchoucs
élastomères comme le polyisoprène et le polyisobutylène sont utilisés au-dessus de
leur température de transition vitreuse (état caoutchouteux), ils sont mous et
flexibles. Les plastiques souples comme le polyéthylène et le polypropylène sont
également utilisés au-dessus de leur température de transition vitreuse.
La transition vitreuse est différente de la fusion. Cette dernière se produit dans
les polymères cristallins. La fusion est le passage des chaînes de polymère d’un
état cristallin ordonné à un état liquide désordonné. La transition vitreuse, par
contre, se produit dans les polymères amorphes.
Cependant, comme dit précédemment, les polymères sont soit amorphes et
donc présentent la transition vitreuse, soit semi-cristallins avec une partie
amorphe qui peut généralement varier de 30 à 80 % en masse. Les matériaux
polymères semi-cristallins ont donc à la fois une température de transition vitreuse
et une température de fusion, la partie amorphe subissant uniquement la transition
vitreuse et la partie cristalline uniquement la fusion.
La température de transition vitreuse peut être déterminée par DSC
(Differential Scanning Calorimetry) qui permet de mesurer la capacité calorifique,
Cp en fonction de la température. On observe un changement brusque de la
capacité calorifique, Cp, lors d’un échauffement ou d’un refroidissement à travers
la transition vitreuse.
Ainsi, le chauffage d'un polymère amorphe à vitesse constante, sa température
augmente à vitesse constante déterminée par sa capacité calorifique. Lorsque la
température de transition vitreuse T g est atteinte, la température du polymère
continue à augmenter mais à une vitesse différente. En effet, Le polymère subit un
accroissement de sa capacité calorifique quand il subit la transition vitreuse. Il n’y
a donc pas de chaleur latente associée à la transition vitreuse.
34
Si on s'intéresse au chauffage d'un polymère 100 % cristallin, celui-ci ne subit
pas la transition vitreuse, mais la fusion. Le début du chauffage est semblable au
polymère amorphe, càd une augmentation de sa température à vitesse constante
déterminée par sa capacité calorifique. Une fois la température de fusion atteinte,
le matériau reste à température constante un certain temps, il emmagasine donc
de la chaleur pour passer à l'état liquide. L'énergie nécessaire à cette transition
correspond à la chaleur latente de fusion. Une fois le polymère à l'état liquide, sa
température recommence à augmenter mais plus lentement car sa capacité
calorifique est supérieure à celle du polymère à l'état cristallin.
Les courbes de la Figure I.30 montrent la quantité de chaleur ajoutée au
polymère sur l’axe y et la température que vous obtenez avec une certaine
quantité de chaleur sur l’axe x, à gauche pour un polymère parfaitement cristallin
et à droite un polymère amorphe.
35
Figure I.31 - Représentation schématique de la variation du module de cisaillement en
fonction de la température pour un polymère amorphe
36
Copolymères : en cas de séparation de phases, soit dans un mélange, soit dans
un copolymère séquencé, on observe deux T g correspondant à chacune des
phases pour autant que les Tg des deux phases soient suffisamment différentes
et les domaines suffisamment grands, par contre, dans le cas des copolymères
aléatoires et statistiques, on observe une transition vitreuse unique ;
Plastifiants, diluants : ils facilitent les mouvements de chaines et diminuent
donc T g .
Les facteurs influençant la T g sont généralement les mêmes que ceux pour la
température de fusion et cette dernière varie d'une façon semblable.
37
c. Stabilisants
Certains polymères sont sujets à une détérioration rapide de leur intégrité
mécanique dans un environnement normal. Cette détérioration résulte le plus
souvent d’une exposition à la lumière, notamment au rayonnement ultraviolet, ou
d’une oxydation. Les additifs employés pour contrer les processus de détérioration
portent ainsi le nom de stabilisants.
Les principaux types de stabilisants sont les anti-oxygènes qui permettent de
retarder l'oxydation thermique au cours de la transformation et de l'utilisation du
polymère (polymères hydrocarbonés : PE,PP, caoutchoucs…) et les stabilisants
"lumière" qui comprennent les pigments (noir de carbone), les absorbeurs UV, les
extincteurs (désactivation des états excités par les phonons, pour les objets de
faible épaisseur) et les stabilisants polyfonctionnels.
d. Ignifugeants
L’inflammabilité des polymères constitue une préoccupation importante,
notamment en ce qui concerne la fabrication de textiles et de jouets. La plupart
des polymères sont inflammables à l’état pur, à l’exception de ceux à forte teneur
en chlore ou en fluor tels que le PVC et le PTFE. Il est possible d’augmenter la
résistance à l’inflammabilité des polymères en y ajoutant des ignifugeants, dont
l’action consiste à entraver le processus de combustion en phase gazeuse ou à
déclencher une réaction chimique provoquant un refroidissement de la région ignée
et un arrêt de la combustion.
e. Colorants
Les colorants, sous forme de teinture ou de pigments, confèrent une couleur
particulière à un polymère. En fait, les molécules d’une teinture se dissolvent et
s’intègrent à la structure moléculaire du polymère (anthraquinoniques, azoïques…).
Les pigments (TiO2 blanc, noir de carbone…), au contraire, sont des charges qui ne
se dissolvent pas et qui demeurent en phase distincte. En général, ils sont
constitués de petites particules, sont transparents et présentent un indice de
réfraction voisin de celui du polymère. Par ailleurs, certains pigments rendent le
polymère opaque en le colorant.
f. Antichocs
Les antichocs sont des polymères (PE chloré) et surtout des copolymères du
type ABS ou MBS (méthacrylate-butadiène-styrène) qui forment des systèmes
multiphases avec le polymère à renforcer et améliorent ainsi sa résistance au choc.
On les utilise en concentration de quelques pourcents, en particulier dans le PVC.
g. Antistatiques
Les antistatiques permettent de limiter l'accumulation de charges électriques à
la surface des polymères et d'éviter la fixation des poussières ou la production
d'étincelles. Ceux-ci peuvent être soit incorporés au matériau pour en augmenter la
conductivité de matériau et ainsi faciliter l'écoulement des charges (noir de
carbone, particules métalliques…), soit projetés en surface (amines, esters de
polyols…).
38
3 PROPRIÉTÉS MÉCANIQUES DES POLYMÈRES
Un grand nombre des paramètres utilisés pour caractériser les métaux, tels que
le module d’élasticité, la résistance à la traction, la résistance aux chocs et la
limite de fatigue, servent également à décrire les propriétés mécaniques des
polymères. Un simple essai de traction permet de faire ressortir certains des
paramètres mécaniques de nombreux polymères (Figure I.32).
39
La Figure I.33 illustre le comportement contrainte - déformation du
polyméthacrylate de méthyle (Plexiglas) à différentes températures comprises
entre 4 °C et 60 °C. Cette figure révèle qu’une augmentation de la température
entraîne une diminution du module d’élasticité, une baisse de la résistance à la
traction et une hausse de la ductilité. Le matériau est entièrement fragile à 4 °C,
pour présenter une importante déformation plastique à partir de 50 °C. On peut
ainsi observer que la transition fragile - ductile du PMMA se produit aux environs de
40 - 50 °C, soit à environ 60 °C de sa température de transition vitreuse (105 °C).
D'autres différences sont à noter entre les polymères et les métaux. Ainsi, le
module d’élasticité de certains polymères fortement élastiques ne dépasse pas
7 MPa, tandis que celui de quelques polymères très rigides atteint 4 GPa. A côté de
cela, le module d’élasticité des métaux est beaucoup plus élevé et peut prendre
des valeurs allant de 48 à 410 GPa. Quant à la résistance à la traction maximale,
elle est de l’ordre de 100 MPa pour les polymères, alors qu’elle atteint 4100 MPa
dans certains alliages métalliques. Enfin, un allongement plastique supérieur à
100 % est rarement atteint dans le cas des métaux, alors que certains polymères
fortement élastiques peuvent atteindre un allongement de 1000 %.
La vitesse de déformation peut également exercer une influence sur le
comportement mécanique. En général, toute réduction de la vitesse de
déformation a la même influence qu’une augmentation de température sur les
caractéristiques de contrainte - déformation, c’est-à-dire que le matériau devient
plus mou et plus ductile.
40
Par ailleurs, plusieurs facteurs liés à la structure ou au traitement des
polymères ont une incidence marquée sur le comportement mécanique de ceux-ci.
Un enchevêtrement important des chaînes et la présence de nombreuses liaisons
intermoléculaires entravent les déplacements relatifs des chaînes. Il importe de
remarquer que, même si les liaisons intermoléculaires de Van der Waals sont
beaucoup plus faibles que les liaisons covalentes, la formation d’un grand nombre
de liaisons de Van der Waals entre des chaînes débouche sur des forces
intermoléculaires importantes. De plus, la valeur du module d’élasticité augmente
à mesure que s’accentuent la force des liaisons de Van der Waals et l’alignement
des chaînes.
Le degré de cristallinité d’un polymère donné peut également avoir une forte
incidence sur ses propriétés mécaniques, puisqu’il exerce un effet sur l’étendue
des forces de liaison intermoléculaires de faible intensité. Des liaisons de Van der
Waals importantes entre les segments adjacents d’une chaîne sont généralement
présentes dans les régions cristallines où les chaînes moléculaires sont étroitement
empilées en un arrangement ordonné et parallèle. Elles sont toutefois bien moins
importantes dans les régions amorphes en raison du défaut d’alignement des
chaînes. En conséquence, le module d’élasticité des polymères semi - cristallins
augmente fortement avec le degré de cristallinité. Par exemple, le module
d’élasticité des polyéthylènes augmente d’environ un ordre de grandeur lorsque le
degré de cristallinité passe de 0,3 à 0,6. En outre, un polymère dont la cristallinité
s’accroît devient généralement plus résistant et plus fragile à la fois.
3.1 Rigidité
41
Figure I.34 - Evolution schématique du module d'élasticité d'un polystyrène amorphe avec
la température [1]
a. Le comportement vitreux
La température de transition vitreuse est la température à laquelle l'agitation
thermique devient suffisante pour libérer les liaisons faibles (liaisons hydrogènes ou
deVan der Waals).
En-dessous de la Tg, les mouvements des chaînes principales et le glissement
des segments sont bloqués.
L'application d'une contrainte étire les liaisons, ce qui crée une déformation
élastique selon la loi de Hooke E .
La valeur du module d'élasticité provient de la présence des deux types de
liaison : les liaisons covalentes intramoléculaires, fortes, et les liaisons secondaires
entre chaînes, faibles. Le module d'un polymère est en fait une moyenne (non
arithmétique, mais bien pondérée) des raideurs de ses liaisons :
1 f 1 f f 1 f
E E1 E2 E1 E 2
Figure I.35 - Variation du module d'élasticité d'un polymère avec la proportion de liaisons
covalentes à une température inférieure à la température de transition vitreuse
43
Dans ce régime, le module à une température donnée peut être relié au
module à une autre température simplement en modifiant l'échelle de temps.
Autrement dit, il existe une équivalence entre le temps et la température : la
courbe du module à une température donnée se superpose à celle d'une autre
température après une translation horizontale de log(a T) le long de l'axe log(t),
comme montré sur la Figure I.36.
La diminution du module est créée par la facilité croissante avec laquelle les
molécules peuvent glisser les unes sur les autres. Dans ces conditions, la translation
est donnée par l'équation WLF (Williams, Landel et Ferry) :
C1 T1 T0
log aT
C 2 T1 T0
44
Grâce à une longueur suffisante des segments de chaînes entre les nœuds, un
élastomère, en l’absence de contraintes est amorphe et ses chaînes sont fortement
tordues, entortillées et torsadées. Sous l'effet d'une contrainte, les chaînes des
zones amorphes se tendent et s'alignent dans la direction de la contrainte,
permettant un très grand allongement. Ce mécanisme est illustré à la Figure I.14.
Lorsque la contrainte est relâchée, les attractions faibles entre les chaînes ne
permettent pas de maintenir cet alignement de type semi-cristallin et l'élastomère
reprend sa forme initiale, essentiellement amorphe.
45
La modélisation du comportement visqueux peut se faire grâce à ces modèles :
utilisé pour modéliser le comportement newtonien
46
Dans le cas du rhéomètre capillaire, le polymère est placé dans un réservoir
jusqu'à ce qu'il soit à la bonne température. A ce moment, une pression lui est
appliquée pour qu'il s'écoule à travers le capillaire. Différents essais doivent être
réalisés à des pressions différentes et en mesurant le débit massique, à partir de
ces valeurs, la viscosité peut être déterminée grâce à la relation de Carley qui peut
s'écrire :
n
R P 3n 1 Q
K
3
2 L n R
Toutes les données sont connues, si ce n'est K et n. Avec différentes valeurs de
∆P et du débit, il est possible de tracer une droite de log P en fonction de log Q .
Les polymères sont mis à forme à une viscosité de 104 à 106 dPa.s qui permet le
soufflage ou le moulage (tout comme les verres inorganiques).
A titre de comparaison, voici les viscosités de quelques fluides :
Air (20 °C) : 1,8.10-4 dPa.s
Eau (20 °C) : 10-2 dPa.s
Huile SAE20 : 1,8 dPa.s
Huile SAE30 : 6 dPa.s
Métaux à l'état liquide : ~ 10-2 dPa.s
La viscosité dépendant de la température, il est important de réaliser les mises
à forme à température constante et de bien connaître les propriétés rhéologiques à
cette température. L'évolution de la viscosité d'un polymère avec la température
peut être estimée par l'équation :
C1 T1 T0
1 0 exp
C 2 T1 T0
Où η0 est la viscosité, connue, à la température T0 et η1 la viscosité à la
température T1.
47
e. La décomposition
Si un polymère est chauffé à une température trop élevée, l'énergie d'agitation
thermique dépasse l'énergie de cohésion de certaines parties de la chaîne
moléculaire, ce qui la brise ou la dégrade.
Certains polymères se décomposent en leurs monomères, comme le PMMA,
d'autres se dégradent de façon aléatoire comme le PE.
Afin d'éviter d'avoir une décomposition des polymères durant leur moulage à
haute température, chaque polymère a une température maximale de sûreté pour
la mise en forme, généralement aux alentours de 1,5 Tg.
Les polymères réticulés ne présentent pas le ramollissement des polymères
amorphes. Cependant un chauffage trop important entraîne tout de même leur
décomposition avec rupture des liaisons covalentes.
48
b. L'écoulement à froid
A environ 50 °C en-dessous de Tg, les thermoplastiques deviennent
"plastiques". La courbe de traction du PE ou du PA dans ce domaine de température
est représentée à la Figure I.40. Elle présente trois régions :
Aux petites déformations, le polymère a un comportement élastique linéaire,
avec un module d'élasticité classique.
Pour une déformation d'environ 0,1, le phénomène de déformation plastique
apparaît et le polymère s'étire. Les macromolécules se déplient ou s'extirpent
de l'enchevêtrement amorphe s'allongent et s'alignent.
Le phénomène commence à un point faible ou à un site de concentration de
contraintes, une certaine longueur de l'éprouvette subit une réduction de
section, comme la striction d'une éprouvette métallique, jusqu'à ce que le
coefficient d'étirage (l/l0) soit assez grand pour forcer les molécules à s'aligner
(entre 2 et 4, déformations conventionnelles de 100 à 300 %). Contrairement
aux matériaux métalliques pour lesquels la rupture se produit à l'endroit de la
striction, dans les polymères, la striction se propage le long de l'éprouvette
jusqu'à ce que tout le polymère soit étiré. Cela se produit car le matériau étiré
est plus rigide dans la direction de l'étirage qu'auparavant.
Enfin, lorsque l'étirage est achevé, la courbe contrainte-déformation monte
brusquement jusqu'à la rupture.
Ce phénomène de durcissement par étirage est mis à profit pour produire des
fibres et des films minces très résistants.
Un bon exemple sont les polyamides, dans lesquels on a le nylon et le kevlar,
qui sont réalisés par filage en phase liquide. Après passage du polymère fondu à
travers une filière, il est étiré (jusqu'à un coefficient d'étirage de 4), ce qui aligne
les molécules parallèlement à l'axe de la fibre (y compris après refroidissement à
température ambiante) et qui lui confère un module et une résistance près de 8
fois supérieurs à ceux du polymère non étiré.
49
c. Les crazes
De nombreux polymères peuvent être étirés à température ambiante tels que
le PE, le PP, le PA… Pour d'autres polymères, comme le PS, l'étirage se fait à une
température plus élevée. Pour ceux-ci, une traction à température ambiante
entraîne la formation de crazes (phénomène de "crazing").
Après une très faible déformation élastique, de petites craquelures (crazes en
anglais) se forment et subissent l'étirage du polymère, celui-ci ne se déformant pas
plastiquement. Il apparaît ainsi des ligaments de matériau étiré qui relient entre
elles les surfaces d'une craquelure (Figure I.41).
Les crazes sont un signe précurseur de la rupture. Avant que l'étirage n'affecte
l'ensemble de l'éprouvette, une fissure se forme au milieu d'une des craquelures et
se propage jusqu'à la rupture finale.
Les craquelures peuvent être observées sous forme de stries blanches ou de
zones uniformément blanc opaque sur des objets bons marchés moulés par
injection et déformé par flexion comme les capuchons de stylo-bille, les capsules
en plastique…).
50
d. Le cisaillement par bandes
En compression, on peut également obtenir de grandes déformations (Figure
I.42). Elles donnent lieu à des bandes de cisaillement, chacune d'elles subissant une
déformation de cisaillement non négligeable.
e. L'écoulement visqueux
Bien au-dessus de Tg, les polymères peuvent s'écouler avec le comportement
visqueux décrit au paragraphe 3.1d. A ce moment, la résistance à la déformation
chute brutalement.
51
Figure I.43 - Modélisation par ressort (a) et par amortisseur (b)
0 t
Si on double la contrainte appliquée, la pente de la courbe déformation-temps
est également doublée, comme représenté sur la Figure I.45.
52
Figure I.45 - Courbes chargement-temps et déformation-temps associées à un matériau
visqueux (modèle de Newton)
r a
r a
53
Lorsqu'une contrainte est appliquée, le ressort s'allonge instantanément de τ/G
et l'amortisseur commence à s'allonger à une vitesse constante τ/η (Figure I.47). La
vitesse totale d'élongation peut également être évaluée et vaut :
1 d
r
G dt G
r a avec
G
a
0
L'équation de Maxwell devient :
En intégrant cette équation avec la condition initiale γ = γ0 = τ0/G en t = 0, on
obtient la solution suivante :
0 0
t
G
Ce qui correspond à la somme des déformations respectives des deux éléments.
54
Lorsque la contrainte τ0 est subitement supprimée en t = ts, le ressort reprend
instantanément sa longueur initiale (retour élastique), tandis que l'amortisseur n'a
aucune force de rappel et conserve une déformation de (τ0/η).ts acquise pendant la
sollicitation.
Comportement lors d'un essai de relaxation
Un essai de relaxation consiste, à l'inverse, à imposer une déformation
constante (γ = γ0 pour t ≥ 0) au matériau et à suivre l'évolution de la contrainte au
cours du temps.
Dans ce cas, seul le ressort peut répondre instantanément et la contrainte
atteint une valeur de G.γ0, ensuite, le ressort commence à se contracter pour
retourner dans son état d'équilibre, retour freiné par l'amortisseur.
1 d
L'équation de Maxwell devient : 0
G dt
d
En posant le temps de relaxation, Trel = η/G, on obtient : 0
dt Trel
t
G 0 exp
Trel
En relaxation, la contrainte du modèle de Maxwell va décroître et diparaître
suivant une exponentielle décroissante (Figure I.48). Après un temps égal au temps
de relaxation, la contrainte se sera relaxée à 37 %.
55
d. Le modèle de Voigt-Kelvin
Le modèle de Voigt-Kelvin correspond à la mise en parallèle des deux éléments
ressort et amortisseur (Figure I.49).
r a
G
r a
0
1 exp t
G T
ret
56
Figure I.50 - Courbes chargement-temps et déformation-temps associées à un matériau
viscoélastique (modèle de Voigt-Kelvin)
57
Sous l'effet d'une contrainte externe τ, la déformation totale est la somme des
déformations des deux modèles en série. On a donc :
M V r1 a1 V
r1 G
Avec a1 t
V 1 exp t
G T
ret
t
t 1 exp
G G Tret
Lors du déchargement, ces différents éléments jouent un rôle tel que celui
déjà décrit dans les autres modèles. Il y a donc un retour élastique direct par le
premier élément de ressort, un retour élastique retardé par l'élément de Voigt-
Kelvin et une déformation permanente qui restera même après un temps infini
provenant de l'élément d'amortisseur de la partie du modèle de Maxwell.
58
f. Essais dynamiques
Le fluage ou la relaxation permettent de déterminer la réponse du système à
une impulsion ou à une série d'impulsions de contraintes ou de déformations. Il
peut cependant être intéressant de connaître la réponse des systèmes à des
sollicitations différentes sous la forme d'essais mécaniques dynamiques.
Les essais dynamiques vont donc correspondre à l'analyse de la réponse à des
vibrations sinusoïdales de fréquence particulière.
Dans le cas d'un ressort linéaire, l'effort résultant est G G 0 sin t . Il est
donc en phase avec la déformation (Figure I.53).
Dans le cas d'un amortisseur linéaire, l'effort résultant est 0 cos t .
Il est donc déphasé de 90° avec la déformation (Figure I.53).
Les matériaux viscoélastiques ont une réponse située entre la réponse élastique
et la réponse visqueuse (Figure I.54). La réponse réelle d'un matériau
viscoélastique est donc retardée d'un angle de phase δ par rapport à la
sollicitation, mais sinusoïdale et de même fréquence que la déformation et la
vitesse de déformation.
59
La réponse d'un système viscoélastique s'écrit donc 0 sint
En développant, on obtient
Avec G 0 cos et G 0 sin
0 0
0 exp it
En écrivant
0 exp it
On peut introduire le module complexe :
0
G exp i 0 cos i sin G iG
0 0
Où G' est la partie réelle du module complexe, en phase avec les parties réelles
de τ et de γ est appelé module de conservation, car il correspond à l'énergie
conservée et récupérée pendant le cycle de chargement
Et G'' est la partie imaginaire du module complexe, en opposition de phase avec
les parties réelles de τ et de γ est appelé module de perte.
G
Le rapport des deux modules est appelé tangente à l'angle de perte : tg
G
Ce facteur est proportionnel au rapport de l'énergie dissipée par cycle à
l'énergie totale stockée pendant le cycle.
L'étude dynamique est réalisée dans une large gamme de fréquences et de
températures afin de définir entièrement le comportement viscoélastique du
matériau.
g. Essai de cisaillement - essai de traction
Les considérations précédentes ont été établies pour des contraintes en
cisaillement τ.
Pour passer à des contraintes de traction σ, il suffit de remplacer le module
d'élasticité en torsion G par le module d'élasticité en traction E (E ≈ 3G) et la
viscosité η est remplacée par le coefficient de Trouton λ en traction visqueuse
(pour les matériaux incompressibles, λ ≈ 3η).
Les équations précédentes conservent la même forme.
60
3.4 Comportement à long terme
a. Essai de fluage
Précédemment, dans chacun des modèles, les essais de fluage ont déjà été
abordés. En effet, cela correspond à imposer une contrainte constante à un
matériau et à suivre sa déformation dans le temps.
t
Pour chacun des cas, on peut définir l'aptitude au fluage : J c t .
Cette grandeur est indépendante de la contrainte et permet de représenter la
réponse au fluage. L'inverse de l'aptitude au fluage correspond au module de
fluage, noté Ec(t).
Les essais de fluage peuvent être obtenus sous la forme de courbes telles que
représentées plus haut ou sous forme de courbes isochrones ou isométriques.
Les courbes isochrones (Figure I.55) sont obtenues à partir d'un faisceau de
courbes ε en fonction de t pour différentes contraintes. Pour un temps donné, les
déformations atteintes pour différentes contraintes sont relevées et la courbe de la
contrainte en fonction de la déformation pour un temps donné peut être tracé.
Cela peut être réalisé pour plusieurs temps différents.
Les courbes isométriques (Figure I.56) sont obtenues de la même façon, mais
pas pour un temps donné mais bien pour une déformation donnée.
61
Cet ensemble de courbes doit être établi pour différentes températures et
permet, lors de la conception d'une pièce, de connaître :
La déformation atteinte sous une charge au bout d'un temps donné (stabilité
dimensionnelle) ;
La contrainte admissible dans une pièce pour une déformation imposée au bout
d'un temps donné ;
Le temps (la durée de vie) permis avant qu'une pièce chargée atteigne une
déformation limite.
La température de fonctionnement est primordiale dans le cas des polymères
car le phénomène de fluage joue déjà à température ambiante et une faible
élévation de température peut rendre compte rapidement d'une déformation qui
n'interviendrait qu'après un temps long à plus faible température.
La cristallinité augmente la résistance au fluage, d'autant qu'en diminuant le
volume des zones amorphes seules affectées par la transition vitreuse, on diminue
la sensibilité du polymère à la température.
Les laisions intra-moléculaires provenant de la réticulation ou de la
vulcanisation sont également des points de fixation de chaînes qui diminuent
l'écoulement au-dessus de Tg et augmentent ainsi la résistance au fluage.
Les thermoplastiques les plus résistants au fluage sont les PA (polyamide), POM
(polyoxyméthylène) et PC (polycarbonate).
Les thermodurcissables les plus résistants au fluage sont EP (époxys) et UP
(Unsaturated Polyester).
b. Essai de fatigue
Les polymères peuvent donner lieu à une rupture par fatigue en situation de
chargement cyclique. Comme dans le cas des métaux, la fatigue apparaît à la suite
d’une contrainte plutôt faible par rapport à la limite conventionnelle d’élasticité.
Certains polymères ont une limite d’endurance (qui renvoie à l’amplitude de
contrainte au-dessous de laquelle la contrainte de rupture devient indépendante
du nombre de cycles), tandis que d’autres ne semblent pas en avoir. Comme on
pouvait le prévoir, la résistance à la fatigue et la limite d’endurance des polymères
sont sensiblement inférieures à celles des métaux.
Les essais de fatigue sur les polymères sont effectués suivant les mêmes
principes que ceux des métaux et les résultats peuvent être représentés selon les
courbes de Wöhler également (Figure I.57).
62
Figure I.57 - Courbes de Wöhler de quelques polymères
63
4 PROPRIÉTÉS ÉLECTRIQUES DES POLYMÈRES
Tous les polymères sont des isolants pour des tensions et des fréquences
faibles, mais la résistivité varie fortement suivant les familles. De plus, les
propriétés électriques sont influencées par les conditions d'utilisation : humidité,
température…
La gamme des isolants rigides comprend les caoutchoucs, les polymères, les
verres et les céramiques. Lorsque la flexibilité est nécessaire, les caoutchoucs et
les polymères flexibles sont pratiquement les seules alternatives.
Les propriétés isolantes des matières plastiques sont ainsi utilisées en
électrotechnique pour des applications telles que gaines de câbles, condensateurs,
enrobage de composants…
RS
La résistivité transversale est définie par où R (en Ω) est la résistance
e
d'un bloc rectangulaire de polymère de section S (cm2) et d'épaisseur e (cm).
A titre de comparaison, voici un tableau reprenant les résisitivités transversales
de quelques matériaux :
Matériau ρ (Ω.cm) Matériau ρ (Ω.cm)
Argent 0,017.10-4 Phénoliques 1010
Cuivre 0,018.10-4 PA 1012
Aluminium 0,03.10-4 PVC plastifié 1014
Acier 0,13.10-4 UP 1015
Constantan 0,5.10-4 PS 1017
Graphite 10-2 PE 1017
Pour les polymères, ces valeurs sont des fonctions décroissantes de la
température et de la teneur en eau.
64
4.3 Rigidité diélectrique
CM
r 1
CA
Les matériaux isolants sont utilisés soit pour isoler et supporter un circuit
électrique, soit comme diélectrique dans un condensateur.
Dans le premier cas, on a intérêt à avoir une capacité minimale pour le support
tout en maintenant un niveau de résistance mécanique, chimique et thermique
acceptable, et donc un isolant présentant une contante diélectrique faible.
Par contre, pour un condensateur, on recherche une constante diélectrique
élevée de manière à obtenir un encombrement minimum.
La tangente à l'angle de perte (tgδ) caractérise les pertes diélectriques qui, en
courant alternatif, provoquent l'échauffement de la matière.
P U .I . cos
On a
Q U .I . sin
Avec P la puissance active, Q la puissance réactive et cosφ le facteur de
puissance. L'angle δ est le complément de φ, comme représenté sur la Figure I.58
où S représente la puissance apparente.
65
P
On a tg .
Q
Lorsque tgδ est de l'ordre de 10-4, les pertes diélectriques sont extrêmement
faibles, comme dans le cas du PE ou du PS, par exemple.
En pratique, on recherche toujours un facteur de perte diélectrique tgδ le plus
petit possible de manière à éviter un échauffement du polymère.
La constante diélectrique et la tangente à l'angle de perte sont des constantes
du matériau. Elles dépendent cependant de la fréquence et de la température.
Les matériaux non polaires, comme le PE, le PP, le PS ou le PTFE ont de faibles
tangentes à l'angle de perte et ces valeurs sont peu dépendantes de la température
et de la fréquence. Ils sont donc utilisés préférentiellement aux autres pour les
courants à haute fréquence. Pour les applications à haute fréquence, les polymères
sont cependant concurencés par le verre et les céramiques.
66
5 PROPRIÉTÉS THERMIQUES DES POLYMÈRES
67
6 EXEMPLES DE POLYMÈRES THERMOPLASTIQUES
68
Le polystyrène est également un des composants d’un caoutchouc dur appelé
polystyrène-butadiène-styrène, SBS, qui est un thermoplastique élastomère.
Le PS choc permet de présenter une meilleure tenue aux chocs grâce à
l'addition de butadiène caoutchoutique. Par contre, la résistance, la rigidité et la
résistance à la chaleur sont atténuées par rapport au PS. De plus, il n'est pas
transparent. Il est utilisé dans des applications semblables au PS où la résistance
aux chocs est essentielle.
Le SAN a une meilleure résistance mécanique et rigidité que le PS. Il présente
également une bonne résistance aux chocs, à la rayure et aux hydrocarbures. Les
feux de position d'une voiture sont réalisés dans ce matériau, par exemple.
Les ABS peuvent être considérés comme des alliages de polymères. Les
propriétés sont fonction des proportions relatives des trois monomères les
constituant. En règle générale, l'acrylonitrile est utilisé pour les aspects de surface,
le butadiène pour la résistance aux chocs et le styrène pour la brillance et la
facilité de mise en œuvre. Globalement, ils présentent tout de même une bonne
rigidité, une bonne stabilité dimensionnelle et une assez bonne tenue à l'humidité
et à la chaleur. Les ABS sont également opaques, très électrostatiques et avec une
tenue chimique assez faible. C'est le matériau utilisé dans les briques lego©, mais
également dans le domaine automobile avec le tableau de bord ou le pare-choc…
69
Figure I.60 – Polymérisation du chlorure de vinyle et structure du PVC
Le PVC rigide est caractérisé par une bonne rigidité et une bonne stabilité
thermique. Il est possible d'obtenir du PVC transparent. De plus, il est imperméable
aux gaz et présente un bon comportement aux agents chimiques (huile, graisses…).
Il peut être mis à forme par extrusion, formage, usinage ou soudage aisément. Par
contre, il se ramollit dès 80 °C tout en ayant un comportement fragile à basse
température, il dégage des vapeurs chloreuses en cas de décomposition et a une
densité relativement élevée (1,4).
Le PVC plastifié a une souplesse comparable aux caoutchoucs et présente donc
une très bonne résilience. Sa tenue chimique est diminuée par rapport au PVC
rigide à cause des ajouts de plastifiants et il ne peut pas être utilisé pour des
applications alimentaires. Il est utilisé pour des applications telles que revêtement
de sol, isolation de câbles et fils électriques, chaussures et semelles.
Le PVCC présente une résistance thermique accrue, est ininflammable mais par
contre a une transparence réduite. Il est présent pour des tuyauteries avec passage
d'eau chaude par exemple.
Le PVC/ABS a une meilleure résistance aux chocs mais un coût plus élevé. Le
PVC/AC présente de bonnes propriétés de résilience et de stabilité à la lumière
mais avec une moins grande résistance. Enfin, le PVDC a une très grande
imperméabilité aux gaz, vapeurs et arômes, ainsi qu'une très bonne inertie
chimique, il peut être utilisé pour des applications alimentaires. Par contre, il a un
coût élevé et est attaqué par de l'amoniaque.
70
Le polyéthylène est probablement le polymère le plus utilisé et le plus courant
dans la vie de tous les jours. La production mondiale est de 15 à 20 millions de
tonnes par an. C’est le polymère dont sont faits les sacs des supermarchés, les
bouteilles de shampoing, les jouets des enfants et même les gilets pare-balle.
Le polyéthylène est également un isolant exceptionnel : 8 % de la production
est consacrée aux applications d’isolation des câbles électriques. 60 % de la
production sert comme emballage car il est souple, malléable et résistant à la
déchirure. On utilise plutôt le polyéthylène comme matériau d’emballage
technique qu’alimentaire.
La structure moléculaire du polyéthylène est représentée à la Figure I.61.
71
6.4 Les polyamides
Le nylon de la Figure I.62 est appelé nylon 6,6 parce que chaque unité de
répétition de la chaîne du polymère est faite de deux sections d’atomes de
carbone, chaque section ayant elle-même six atomes de carbone. Le nylon 6,6 est
obtenu par polycondensation de l'acide adipique avec l’hexométhylène diamine
(Figure I.63).
72
Figure I.63 – Réaction de polycondensation pour obtenir du nylon 6,6
73
Figure I.64 – Structure du PMMA
6.6 Autres
74
les polytéréphtalates d'éthylène, tel le PETP (polytéréphtalate d'éthylène
glycol). Il s'agit d'un polyester linéaire saturé thermoplastique, alors que les
polyesters non saturés sont thermodurcissables. Il présente une certaine
rigidité, de bonnes propriétés mécaniques et une bonne stabilité
dimensionnelle. Il est hydrophobe, a un faible coefficient de frottement et a
une bonne tenue en température (entre -60 et 100 °C).
les polysulfones (PSU) avec une excellente tenue en température et au fluage
(jusqu'à 150 °C), une stabilité dimensionnelle élevée mais une sensibililité à la
fissuration et un prix élevé. Ils sont utilisés pour des pièces techniques pour
l'automobile, l'aviation, l'électricité ou l'électronique, pour les bouteilles
thermos et la robinetterie…
les polyacétals, dont fait partie le POM (ou polyoxyméthylène). Ce sont des
concurents des alliages d'aluminium, utilisés dans des pièces mécaniques,
électriques ou électroniques, dans des rivets, les corps de pompe grâce à leur
résistance aux eaux, aux huiles, aux solvants divers et aux carburants… Ils sont
résistants à la fatigue et ont un module d'élasticité élevé. Ils peuvent être
armés, ont un faible coefficient de frottement, une très bonne stabilité
dimensionnelle et d'excellentes propriétés électriques. Leur densité est assez
élevée (1,4) et ils sont opaques, sensibles aux UV.
…
75
7 EXEMPLES DE POLYMÈRES THERMODURCISSABLES
76
Les polyesters renforcés se retrouvent dans des applications du bâtiment
(plaque de couverture, abri routier, piscine…), dans la construction navale (bateau,
élément de structure…), électricité, électronique (élément, disjoncteur, support
de circuit imprimé…)…
Jusqu'à présent, seuls des polymères dont la chaîne principale est faite
essentiellement d’atomes de carbone ont été considérés. Ce sont des polymères
organiques. Les silicones sont par contre des polymères qui n’ont pas d’atomes de
carbone dans leur chaîne principale. Ce sont des polymères inorganiques.
Il existe une grande variété de silicones, généralement désignés par SI. Ils
peuvent être des pâtes, des graisses, des fluides, des résines ou des élastomères.
Les joints de salle de bain sont généralement en silicone. Ils sont aussi utilisés
pour les tuiles résistant à la chaleur du fond de la navette spatiale, pour des après-
shampoings anti-pelliculaires, comme agent de démoulage (en aérosol) ou dans des
articles imitant le contact de la peau humaine…
La chaîne principale du silicone est composée d’atomes de silicium et
d’oxygène alternés. Chaque silicium a deux groupes qui lui sont attachés et qui
peuvent être des groupes organiques. La Figure I.65 montre des groupes méthyles
attachés aux atomes de silicium. Ce polymère est appelé polydiméthyle siloxane.
C’est le plus commun des silicones.
77
Deux autres silicones courants sont donnés à la Figure I.66.
Les silicones font de bons élastomères car leur chaîne principale est très
flexible. Ce sont les liaisons entre l’atome de silicium et les deux atomes
d’oxygène qui y sont attachés qui sont très flexibles. L’angle formé par ces liaisons
peut s’ouvrir et se fermer comme des ciseaux sans beaucoup de problèmes. Cela
rend la totalité de la chaîne flexible Figure I.67.
En plus de cette très grande flexibilité, ces polymères ont une large gamme de
tenue en température (entre -50 et 250 °C), une bonne tenue à l'humidité et à la
vapeur, est hydrophobe et a une bonne résistance à l'ozone et aux radiations. C'est
cependant un produit coûteux et présente une grande perméabilité aux gaz.
78
8 EXEMPLES D'ÉLASTOMÈRES
8.2 Le polyisoprène IR
Le polyisoprène est un polymère diène, qui est un polymère fait à partir d’un
monomère contenant deux liaisons doubles carbone - carbone. Comme la plupart
des polymères diènes, il a une double liaison carbone - carbone dans sa chaîne
principale. Le polyisoprène peut être récolté à partir de la sève de l’hévéa mais il
peut aussi être synthétisé par polymérisation Ziegler – Natta (Figure I.69). C’est un
exemple rare d’un polymère naturel que l’on peut faire presque aussi bien que la
nature le fait.
8.3 Le polybutadiène BR
79
8.4 Le caoutchouc butyl IIR
8.5 Autres
80
PARTIE II. LES MATÉRIAUX COMPOSITES
1 INTRODUCTION
Figure II-3 Classification des matériaux composites selon la géométrie du renfort [1]
82
1.2 Composites fibreux
Un matériau composite fibreux est donc composé d’un renfort sous forme de
fibres entouré d’une matrice. Les fibres peuvent être longues ou courtes et
n’amèneront pas le même type de renfort. De plus, les fibres courtes peuvent ou
non être orientées. Le fait d’être orientées (fibres courtes ou fibres longues)
entraîne alors une grande anisotropie des propriétés. On parlera de matériau
orthotrope à isotropie transverse, càd un matériau qui a trois plans de symétrie,
dont deux présentent des propriétés identiques (les deux plans perpendiculaires
aux fibres).
Si les fibres d’un composite sont maintenues parallèles à la direction de
sollicitation, sa rigidité et sa résistance sont, grosso modo, la moyenne de celles de
la matrice et des fibres pondérée par leurs fractions volumiques. Cependant,
toutes les propriétés des matériaux composites ne peuvent pas être évaluées par
une simple combinaison linéaire de celles de leurs composants. Leur grand attrait
résidant justement dans le fait que l’on gagne souvent quelque chose de plus. Dans
la direction perpendiculaire aux fibres, le gain en résistance et rigidité est quasi
inexistant.
2.1 Le module
Ces deux équations feront l’objet d’une démonstration lors de l’exposé oral.
83
2.2 Longueur critique de fibres
Les composites à fibres coupées ont une résistance quasiment égale à celle des
fibres continues, à condition que la longueur de fibre dépasse une valeur critique.
Cela correspond au fait que si la fibre est trop courte, elle ne supportera pas
toute la charge à laquelle elle pourrait résister (Figure II-4). Cette longueur
critique a une valeur donnée par la formule suivante (démo lors de l’exposé oral) :
Figure II-4 Répartition du transfert de charge sur l’axe d’une fibre de longueur l soumise à
une contrainte de traction égale à sa résistance en rupture σ*f [1]
84
2.3 Résistance à la traction
85
m (1) V f Rmf 1 V f Rem
m
Rmm Rmf
Rem
m ( 2) 1 V f Rmm
0 Vfs 1
1 MÉCANIQUE DE LA RUPTURE
87
1.2 Effet d’entaille – concentration de contrainte
88
1.3 Rupture brutale
Considérons une plaque bloquée en traction de telle façon que ses extrémités
ne puissent pas se déplacer. Les forces agissant sur ces deux faces n’effectuent
donc aucun travail et on a δW=0.
L’équation (1) devient
(2)
Lorsque la fissure se propage dans la plaque, le matériau au voisinage de la
fissure se relaxe, autrement dit, il perd de l’énergie élastique, δUel est négatif.
Cette énergie élastique perdue peut être évaluée en considérant un cube de
matériau de volume unitaire dans la plaque. Ce cube subit une contrainte ζ et donc
une déformation ε à cause de la force F appliquée à la plaque. L’énergie élastique
emmagasinée dans chaque cube unité est
(3)
89
Cette évaluation n’est cependant pas tout à fait exacte compte tenu de la
façon dont l’approximation faite sur la façon de se relaxer du matériau au niveau
de la fissure. L’estimation de δUel est en effet trop faible d’un facteur 2. Cette
correction faite, on trouve
(4)
(5)
90
1.5 Energie de rupture et ténacité
91
1.6 Remarque sur la triaxialité des contraintes
Etant donné que le mode le plus fréquent est celui en traction, c’est celui-ci
qui nous a intéressé dans ce cours.
92
Figure III-5 Transition ductile-fragile sur différents types de courbes
Regardons ce qu’il se passe dans le cas d’un matériau ductile contenant une
fissure, autrement dit, dans le cas d’un matériau pouvant subir une déformation
plastique importante.
Au niveau de chaque fissure, le contrainte en tête de fissure est plus
importante que la contrainte moyenne appliquée ζ0 (§ 1.2 de la présente partie).
Plus on est proche de l’extrémité de la fissure, à l’intérieur du matériau, plus
la contrainte locale est élevée, jusqu’à une distance donnée où la contrainte
atteint la limite élastique. On a donc apparition d’une zone plastifiée autour de la
tête de fissure. La plupart des métaux contiennent de petites inclusions formées
par réaction du métal avec des atomes d’impuretés. Dans la zone plastifiée, la
déformation se produit aux environs de ces inclusions formant ainsi des cavités
allongées. La fissure progresse alors par déchirement ductile entre plusieurs cavités
ainsi formées. C’est ainsi que la surface de rupture d’un matériau ductile est
extrêmement rugueuse, avec présence de différents cupules, et a une apparence
grisâtre (Figure III-6).
93
Figure III-6 Rupture en cône dans de l’aluminium (gauche) et fractographie obtenue au
microscope électronique à balayage montrant les cupules sphériques (droite) [1]
94
3 CAS DES MATÉRIAUX COMPOSITES
Les matériaux composites dont la matrice est de type organique sont plus
résistants que les polymères ordinaires grâce à la présence de fibres de verre ou de
carbone. Les fibres agissent effectivement comme des points d’arrêts pour les
fissures (Figure III-8).
Figure III-8 Arrêt d’une fissure dans un composite renforcé par des fibres longues [6]
95
BIBLIOGRAPHIE
[1] W.D. Callister, Science et Génie des Matériaux, 5ème édition, Dunod, 2003
[2] J.P. Mercier, G. Zambelli et W. Kurz, Traité des matériaux 1 : Introduction à
la science des matériaux, 3ème édition, Presses polytechniques et universitaires
romandes, 1999
[3] http://www.pslc.ws/french/index.htm
[4] M.F. Ashby, D.R.H. Jones, Matériaux, tome 2 : Microstructure et mise en
œuvre, Dunod, 1991
[5] CES Selector, version 4.7.0, Copyright © Granta Design Limited
[6] M.F. Ashby, D.R.H. Jones, Matériaux, tome 1 : Propriétés et applications,
Dunod, 1991
[7] http://www.lrccp.com/
96