Vous êtes sur la page 1sur 51

FLORIN Aline

Thérapies non
médicamenteuses
L’art de soigner sans médicaments

Promotion 2017/2020

INSTITUT DE FORMATION EN SOINS INFIRMIERS


Du Centre Hospitalier de CAMBRAI
20 rue du Colonel Francis NICOL
CS 90389
59407 CAMBRAI Cedex
AVERTISSEMENT

« L’Institut de Formation en Soins Infirmiers n’entend donner aucune approba-


tion ni improbation aux opinions émises dans cet ouvrage.
Ces propos sont considérés comme propres à leur auteur et donc énoncés
sous son entière responsabilité »

2
« Les animaux ont un mérite : ils ne déçoivent jamais »
Jean Rochefort

« L’art, c’est le plus court chemin de l’homme à l’homme »


André Malraux

3
REMERCIEMENTS
Je souhaite tout d’abord remercier Mme Ardhuin, référente de guidance pour ce
mémoire, qui m’a accompagnée durant cette année.

Je souhaite également remercier Mme Davoine, référente pédagogique, qui m’a


soutenue tout au long de mes trois années de formation.

Mes remerciements vont également à tous les professionnels infirmiers et aides-


soignants rencontrés en stage qui ont été des formateurs et des collègues pour moi.

Je remercie aussi les infirmiers qui m’ont entendue et ont pu me répondre pour que
je réalise mes entretiens auprès d’eux.

Enfin, je remercie ma famille et mes amis, pour leur soutien et leur aide pendant ces
trois années de formation.

4
Table des matières
INTRODUCTION .................................................................................................... 1

I. QUESTION DE DEPART ................................................................................ 2

A. SITUATION DE DEPART .................................................................................... 2


B. QUESTIONNEMENT ......................................................................................... 3
C. QUESTION DE DEPART .................................................................................... 4

II. PHASE EXPLORATOIRE............................................................................... 4

A. CHOIX DE L’OUTIL ........................................................................................... 4


B. CHOIX DE LA POPULATION ............................................................................... 5
C. ANALYSE ....................................................................................................... 5
1. Les thérapies non médicamenteuses....................................................... 5
2. La pluridisciplinarité.................................................................................. 7
3. La relation soignant-soigné ...................................................................... 8
4. Le projet de soins ..................................................................................... 9

III. PROBLEMATIQUE ....................................................................................... 11

IV. CONSTRUCTION DU MODELE D’ANALYSE ............................................. 11

A. CONCEPT ABORDE : LA RELATION SOIGNANT-SOIGNE ...................................... 11


1. Définition ................................................................................................ 11
2. Relation de civilité .................................................................................. 12
3. Relation de soins.................................................................................... 13
4. Relation d’empathie ............................................................................... 13
5. Relation d’aide ....................................................................................... 14
6. Relation thérapeutique ........................................................................... 15
7. Relation éducative.................................................................................. 15
8. Relation de soutien social ...................................................................... 16
9. Relation de confiance............................................................................. 16
B. CONCEPT DEVELOPPE : LES THERAPIES NON MEDICAMENTEUSES .................... 17
1. Définition et objectifs .............................................................................. 17
2. Soutien psychologique ........................................................................... 19
3. Méthodes psycho-corporelles ................................................................ 20
4. Méthodes physiques et physiologiques.................................................. 22

5
5. Méthodes cognitivo-comportementales.................................................. 24
6. Activités thérapeutiques ......................................................................... 24
C. HYPOTHESE................................................................................................. 25

V. OBSERVATION ............................................................................................ 26

A. CHOIX DE L’OUTIL ......................................................................................... 26


B. CHOIX DE LA POPULATION ............................................................................. 26
C. REALISATION DE L’ENQUETE .......................................................................... 27

VI. PERSPECTIVES PROFESSIONNELLES .................................................... 29

A. NOUVELLES CONNAISSANCES ........................................................................ 29


1. Pluridisciplinarité .................................................................................... 30
2. Bienveillance .......................................................................................... 31
B. MISE EN PRATIQUE PROFESSIONNELLE ........................................................... 31

CONCLUSION ..................................................................................................... 32

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................... 1

ANNEXE 1 : GRILLE D’ENTRETIEN EXPLORATOIRE ....................................... 4

ANNEXE 2 : GRILLE D’ENTRETIEN D’ENQUETE .............................................. 5

ANNEXE 3 : RETRANSCRIPTION DES ENTRETIENS D’ENQUETE .................. 6

6
INTRODUCTION
Actuellement étudiante en soins infirmiers de 3ème année, j’ai à réaliser un travail de
fin d’études me permettant de valider des compétences infirmières indispensables
à mon diplôme. Au cours de mes 3 années de formation, j’ai pu aller en stage dans
des services et structures divers et variés qui m’ont permis de découvrir de
nombreuses facettes du métier et m’ont aidé à acquérir diverses connaissances
pour ma future vie professionnelle.

Lorsque je suis entrée dans cette formation, je pensais que la plus grande part des
soins infirmiers consistait à réaliser les administrations thérapeutiques, bien
évidemment couplées avec du relationnel. Cette croyance a été démentie lorsque
je suis arrivée dans cette formation, puisque j’ai découvert que les soins relationnels
étaient au centre de la prise en charge, et que l’administration de médicaments
n’était pas la seule thérapeutique pouvant être mise en place dans les
établissements de santé.

Ayant été confrontée à des situations de soins de thérapies non médicamenteuses


lors de mon premier stage, et ayant été enchantée par ce type de prise en soins,
c’est tout naturellement que j’ai décidé d’orienter mon sujet de mémoire vers ce
thème, mais aussi d’en faire mon projet professionnel en devenant, a posteriori de
cette formation, zoothérapeute.

Ainsi, dans ce travail de fin d’études, une première partie portera sur la question de
départ, présentant la situation de départ, mes questionnements et ma question de
départ. Une seconde partie traitera de la phase exploratoire, avec choix de l’outil,
de la population et l’analyse, ensuite une troisième partie posera la problématique.
Une quatrième partie portera sur la construction du modèle d’analyse avec les
concepts « abordé » et « développé » et la formulation de l’hypothèse. Une
cinquième partie abordera l’observation avec le choix de l’outil, de la population et
la réalisation de l’enquête, et enfin une dernière et sixième partie parlera des
perspectives professionnelles avec les nouvelles connaissances et la mise en
pratique professionnelle.

1
I. QUESTION DE DEPART

A. SITUATION DE DEPART

Ma situation prend place dans plusieurs contextes. Dans le premier, je me situe lors
de mon tout premier stage en tant qu’étudiante, un stage de 5 semaines dans un
EHPAD. Lors de ce stage, j’ai pu observer des personnes âgées qui ne réagissaient
plus à aucune sorte de communication disponible sur le lieu, ou encore des
personnes atteintes de démences, de la maladie d’Alzheimer, qui communiquaient
peu ou pas du tout, et qui se montraient réticentes à certains soins, comme la toilette
ou la prise des thérapeutiques. J’avais pu noter, en découvrant mon lieu de stage
et en interrogeant les soignants, que chaque mois l’animatrice organisait une
rencontre sur l’EHPAD avec une équithérapeute. Cette rencontre a eu lieu lors de
ma quatrième semaine de stage. L’équithérapeute est venue un après-midi avec
deux poneys qu’elle avait préparés pour l’occasion : nettoyés des sabots à la tête
pour éviter de salir les lieux et contaminer les résidents. Il faut savoir que cet EHPAD
n’autorise pas les animaux, hormis un oiseau en cage dans la salle à manger, qui
n’interpelait même plus les personnes âgées pouvant se déplacer et qui mangeaient
dans la salle, je m’attendais donc déjà à ce que les poneys fassent au moins un peu
d’effet auprès des résidents. Dès leur entrée, des personnes âgées curieuses et
impatientes se sont précipitées vers les poneys avec de grands sourires pour les
caresser. Un poney est resté au rez-de-chaussée avec l’animatrice, quant à l’autre,
il est allé au premier étage avec l’équithérapeute. J’ai suivi cette dernière puisque
lors de mon stage j’étais au premier étage et en connaissait les résidents. Le poney
a fait le tour de l’étage, il est allé dans toutes les chambres, hormis celle d’une dame
en soins palliatifs, dormant à cause de la morphine. Ce fut fantastique de voir que
les personnes qui ne réagissaient plus à la communication se sont mises à sourire
en caressant cet animal. Les résidents déments et ceux avec la maladie d’Alzheimer
qui n’acceptaient pas les soins d’hygiène ont presque tous accepté le change du
soir et la prise des médicaments sans aucune réticence. De manière générale, le
passage des poneys a laissé derrière lui des résidents heureux de cette rencontre,
mais tristes de voir ces animaux partir à nouveau. Une dame m’a même confié que
ce jour du mois était celui qu’elle préférait et qu’elle l’attendait avec impatience.

2
Dans le deuxième contexte, qui tient lieu dans le même EHPAD, et donc toujours
lors de mon premier stage, une dame âgée assez peu communicante et refusant
souvent de sortir de sa chambre se montrait beaucoup plus vive et enthousiaste à
l’approche du mardi après-midi. En effet l’activité prévue ce jour-là était l’atelier
d’arts créatifs, auquel la dame adorait se rendre, et donc sortait de sa chambre. Une
aide-soignante l’emmenait à pied jusqu’à la salle d’animation, tout en discutant avec
elle, ce qui permettait à cette dame à la fois de s’exprimer vivement mais aussi de
se mobiliser, c’était également le moment que choisissaient les soignants pour
prendre en compte les demandes et les besoins de la résidente afin d’étoffer son
projet de vie en structure. Au vu de l’enthousiasme porté par cette personne pour le
dessin et la peinture, j’ai demandé à l’équipe la raison pour laquelle cette dame ne
pouvait pas avoir à disposition dans sa chambre ou la salle de vie de quoi exprimer
son art, la réponse fut simplement que ça lui était interdit, puisque madame «
redécorait sa chambre avec », et qu’elle devait du coup se contenter du mardi après-
midi, même si les soignants appréciaient de voir cette dame plus communicante
grâce à l’art.

Ces deux contextes m’amènent donc à réfléchir sur le rôle des thérapies non
médicamenteuses, et notamment sur la zoothérapie et l’art-thérapie, dans la prise
en charge des patients. J’ai donc pu tirer plusieurs thématiques de ces situations :

- Les thérapies non médicamenteuses ;

- La relation soignant-soigné ;

- La pluridisciplinarité ;

- Le projet de soins.

B. QUESTIONNEMENT

Au vu des situations précédemment énoncées, je me suis posée plusieurs


questions en lien avec les thématiques émergeantes. Sachant que la thématique
des thérapies non médicamenteuses y est constamment présente, je me suis
interrogée sur :

3
La relation soignant-soigné :

- Comment les thérapies non médicamenteuses peuvent-elles améliorer la


relation soignant-soigné dans la prise en soins infirmière ?

- Quels bénéfices peuvent tirer l’infirmier et les patients de ces thérapies ?

Le projet de soins :

- Est-ce que la formation à des thérapies non médicamenteuses pour


l’infirmier permettrait une mise en place de soins plus adaptés au patient ?

- Comment donner de l’importance à ces thérapies dans le projet de soins du


patient autant qu’à des thérapies médicamenteuses ?

La pluridisciplinarité :

- Comment intégrer l’infirmier dans des activités liées aux thérapies non
médicamenteuses ?

- L’infirmier seul peut-il mettre en place ces thérapies au bénéfice du patient ?

C. QUESTION DE DEPART

Quel est le rôle des thérapies non médicamenteuses dans la prise en soins
du patient ?

II. PHASE EXPLORATOIRE

A. CHOIX DE L’OUTIL

Afin de réaliser cette phase exploratoire, j’ai d’abord commencé à faire des
recherches d’articles principalement basés sur le thème de mon mémoire, à savoir
les thérapies non médicamenteuses. J’ai ensuite fait des recherches concernant
les concepts liés à ma question de départ, puis ai choisi de réaliser des entretiens
exploratoires via une grille d’entretien réalisée par mes soins de 7 questions semi-
directives1, afin de pouvoir m’ouvrir à d’autres possibilités de réponses de la part
des personnes rencontrées. Ces questions sont en lien avec mes différents
concepts et répondent chacune à un objectif.

1 Annexe 1 : Grille d’entretien exploratoire

4
B. CHOIX DE LA POPULATION

Pour réaliser ces entretiens, j’ai choisi de rencontrer des professionnels infirmiers
de deux services différents, l’un en EHPAD, afin d’avoir un avis sur les personnes
âgées, au handicap et aux pathologies favorisées par l’âge, comme Alzheimer ou
la démence, et l’autre en service de pédopsychiatrie, pour un avis sur l’adolescence
et les maladies psychiatriques. Ce choix a été fait de manière à ce que les réponses
qui me sont données portent sur une population plus variée que si j’étais restée sur
un âge ou une population ciblée. Afin de respecter l’anonymat de ces deux
professionnels, l’infirmier d’EHPAD sera nommé infirmier 1 et celui de
pédopsychiatrie infirmier 2.

C. ANALYSE

1. Les thérapies non médicamenteuses

Définies comme « un ensemble des techniques de soins, d’approches


environnementales, d’approches humaines »2, les thérapies non médicamenteuses
se développent de plus en plus dans les établissements de santé. Leur
développement se fait auprès de tous types de profils de patients, comme des
jeunes avec des troubles psychologiques, des personnes en situation de handicap,
des personnes âgées, etc… Elles peuvent être pratiquées par différents
professionnels de santé, de manière pluriprofessionnelle et interdisciplinaire.

Aux professionnels de santé vus en entretien, j’ai demandé quelles étaient les
thérapies non médicamenteuses utilisées dans leur service. Les deux infirmiers
m’ont répondu. J’ai pu constater qu’ils mettaient en œuvre des thérapies différentes
adaptées à l’âge et la pathologie de leurs patients. Ainsi l’infirmier 1 m’a cité les
thérapies suivantes :

- l’aromathérapie, qui est utilisée à des fins thérapeutiques dans la gestion des
troubles du sommeil et du comportement des personnes âgées et des
personnes en situation de fin de vie,

- l’utilisation de bouillotes ou de poches de froid afin de calmer les douleurs,

2 Centre hospitalier de la Rochefoucauld « http://www.ch-larochefoucauld.fr/les-th-rapies-non-m-


dicamenteuses », consulté le 29 novembre 2019

5
- le jardinage, utilisé pour le maintien de la mobilité et de la forme physique,

- la mise en place d’une salle Snoezelen, utilisée pour ses vertus apaisantes
sur les personnes démentes.

L’infirmier 2 m’a cité :

- l’utilisation des médias, notamment des jeux-vidéos, ainsi que des séances
d’expression corporelle et des ateliers cirque pour développer la créativité et
gérer les débordements émotionnels des patients adolescents,

- le sport, comme la piscine, et des séances de psychomotricité sont


également utilisés pour des questions d’hygiène corporelle mais aussi
comme activité de gestion du comportement.

Outre ces thérapies plus adaptées à chaque service dont j’ai rencontré les
professionnels, les deux infirmiers m’ont cité des thérapies qui sont utilisées dans
les deux services, à savoir la musicothérapie, qui est peu utilisée en
pédopsychiatrie, l’art-thérapie, la zoothérapie et les entretiens infirmiers. Ces
affirmations par rapport à l’utilisation de ces thérapies se confirment grâce à de
nombreux articles. En effet, des activités telles que l’art-thérapie3, la
musicothérapie, le jeu sont proposées à des patients jeunes4, atteints de cancer5,
ou de démence6. Des articles de gérontologie parlent même de zoothérapie, de
Snoezelen ou d’hypnose chez des patients atteints de démence ou de la maladie
d’Alzheimer7. Ces différentes thérapies non médicamenteuses seraient donc plus
facilement adaptables d’une population à une autre, et les patients y seraient plus
réceptifs.

3 La revue de l’infirmière « L’art comme complément à l’éducation thérapeutique du patient », n°199


Mars 2014
4 La revue de l’infirmière « Prise en charge des adolescents souffrant d’anorexie mentale », n°210

Avril 2015
5 La revue de l’infirmière « Prendre en charge le cancer autrement », n° 243 Août-Septembre 2018
6 Soins Gérontologie « Démence et thérapeutique non médicamenteuse, efficacité du cadre

ludique », n°125 Mai-Juin 2017


7 Soins Gérontologie « Snoezelen et zoothérapie chez les patients déments », n°94 Mars-Avril 2012

/ Soins Gérontologie « thérapies non médicamenteuses de la maladie d’Alzheimer », n°108 Juillet-


Août 2014 / La revue de l’infirmière « Le soins aux personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer »,
n°247 Janvier 2019

6
2. La pluridisciplinarité

La pluridisciplinarité se définit comme la représentation de plusieurs disciplines ou


domaines de recherche. Dans le domaine de la santé, cela signifie que des
professionnels de santé de fonction différente sont amenés à s’associer de manière
complémentaire pour répondre à un objectif8. Les deux infirmiers vus en entretien
ont été questionnés sur les professionnels intervenant auprès des patients avec des
thérapies non médicamenteuses. Il s’avère que dans les deux cas, l’infirmier tient
une place de premier plan dans la mise en place des entretiens infirmiers. Pour
l’infirmier de pédopsychiatrie, sa présence est également importante dans la mise
en place et dans l’accompagnement lors des activités. Le psychologue est
également sollicité dans les deux services, ainsi qu’une équithérapeute permettant
le contact de zoothérapie avec des équidés. Selon un article sur la pluridisciplinarité,
certaines institutions travaillent principalement avec des infirmiers, aides-soignants
et psychologues, quand d’autres travaillent avec des professionnels plus variés
dans leurs fonctions9.

L’infirmier 1 a insisté sur le rôle majeur que joue l’animatrice de l’EHPAD sur la mise
en place des thérapies non médicamenteuses, puisque c’est elle qui organise les
séances d’art-thérapie, musicothérapie et zoothérapie au sein de la maison de
retraite, elle est également la seule personne ayant une formation pour la salle
snoezelen, malgré le fait que celle salle soit utilisable par les infirmiers. L’infirmier 1
a également parlé de la sollicitation de bénévoles comme les Blouses roses, qui
apportent un accompagnement supplémentaire pour la mise en place de l’art-
thérapie et musicothérapie, et des aides-soignants, qui sont les premiers à mettre
en place l’aromathérapie auprès des résidents. Quant à l’infirmier 2, son service
utilise les compétences d’une art-thérapeute pour l’art-thérapie, d’une
psychomotricienne pour les séances de psychomotricité et d’une professeure de
danse dans le cadre des séances de sport sur cette pratique, les infirmiers de cette
structure sont également en demande de formation afin de pouvoir aller encore plus

8 Fiches IDE « http://www.fiches-ide.fr/cours/ue-3-sciences-techniques-infirmieres-fondements-


methodes/ue-3-2-projet-de-soins-infirmiers/le-concept-dinterdisciplinarite/ », consulté le 6 décembre
2019
9 Soins Psychiatrie « Travailler en équipe pluriprofessionnelle en pédopsychiatrie », n°250 Mai-Juin

2007

7
loin dans la mise en place de thérapies par eux-mêmes. Dans l’article utilisé
précédemment, l’une des auteures, une infirmière interrogée sur la pluridisciplinarité
déclare : « Chaque soignant est un maillon d’une chaîne, qu’il soit infirmier,
éducateur spécialisé, psychologue… La formation et l’expérience professionnelles
de chacun contribuent à la qualité du soin […] »10. De nombreux professionnels
interviennent donc auprès des patients, ayant tous leur importance. Dans les deux
différents services vus en entretien, l’infirmier tient tout de même une place
importante parmi ces professionnels, puisqu’il accompagne le patient dans toutes
ces thérapies non médicamenteuses.

Ainsi donc j’ai poursuivi mes entretiens en questionnant les infirmiers sur le rôle de
l’infirmier dans l’utilisation des thérapies non médicamenteuses, l’infirmier 1 m’a
alors répondu que son rôle, en plus des rôles communs aux infirmiers d’éducation
et d’accompagnement, était d’apaiser le résident grâce à ses thérapies. En effet,
certaines des thérapies citées par cet infirmier visent en premier lieu les émotions
et sensations du patient, comme la douleur, l’agressivité ou encore le stress et la
dépression. L’infirmier 2 m’a parlé du rôle d’accompagnement, qui permet de voir le
jeune autrement que comme un patient en pédopsychiatrie. Il m’a également
interpellée sur son rôle d’observation et de travail sur les problèmes des jeunes de
manière quotidienne afin d’évaluer leurs besoins thérapeutiques, qui va également
lui permettre d’observer les lacunes et difficultés de chacun.

3. La relation soignant-soigné

La relation entre un soignant et un patient est un élément central de prise en charge


dans les soins et les infirmiers ne peuvent se soustraire à la relation soignant-soigné
malgré le manque de temps auquel ils sont soumis de nos jours. L’attitude
relationnelle des soignants est acquise lors d’apprentissages, mais la relation n’est
jamais la même d’une situation de soins à une autre, les soignants doivent adapter
leur comportement et leur langage11. Des questions d’ordre relationnel ont été
posées aux deux infirmiers vus en entretien. Dans un premier temps je leur ai
demandé quels impacts avaient ces thérapies pour le patient et le professionnel.

10 Soins Psychiatrie « Travailler en équipe pluriprofessionnelle en pédopsychiatrie », n°250 Mai-Juin


2007
11 FORMARIER M., Recherche en soins infirmiers « La relation de soin, concepts et finalités » n°89

Juin 2007

8
L’infirmier 1 pense les soignants plus satisfaits de leurs soins grâce à leur mise en
place et trouve les patients plus apaisés, souriants, et parfois plus réceptifs aux
soins. Cet infirmier m’a alors raconté qu’une dame démente de l’EHPAD en refus
de soins s’est mise à accepter la toilette du matin à la vue d’un chien qui s’était
accidentellement retrouvé dans sa chambre à ce moment-là. Dans l’article
« Snoezelen et zoothérapie chez les patients déments », les auteurs décrivent
clairement ces deux thérapies comme étant apaisantes et ayant un impact sur le
comportement et l’humeur des patients, réduisant leur agressivité et les signes de
dépression12. Je citerai alors les paroles de l’infirmier 1 : « Un patient apaisé est un
soin réussi ». L’infirmier 2 trouve que la mise en place des thérapies non
médicamenteuses est globalement positive pour les deux côtés, et qu’il pouvait
alors observer les adhérences et préférences de chaque patient, ce qui est plus
efficace pour apprendre à connaître les adolescents.

Après cela j’ai demandé aux professionnels l’impact des thérapies non
médicamenteuses sur la relation soignant-soigné, les deux infirmiers sont en accord
sur le fait que la mise en place de ces thérapies apporte des moments de partage
que les traitements médicamenteux n’offrent pas, et qui plus est, instaurent une
relation de confiance de manière plus rapide et forte. L’infirmier 1 a ajouté que le
soin était également plus agréable du fait de cette confiance entre le soignant et
son résident. L’infirmier 2 a quant à lui ajouté que les thérapies non
médicamenteuses permettent une évolution de la relation entre le patient et le
soignant, et que le fait de découvrir la personnalité de chacun à travers les activités
rend le soin « moins formel » et donc agréable pour les deux parties.

4. Le projet de soins

Défini comme faisant partie du rôle propre infirmier par le Code de la Santé Publique
à l’Article R4311-313, il s’agit pour le soignant d’identifier les problèmes et besoins
de la personne soignée, poser un diagnostic et formuler des objectifs de soins afin
de mettre en place des actions et de les évaluer. Les deux dernières questions que
j’ai posées lors de mes entretiens concernent l’intégration des thérapies non

12Soins Gérontologie « Snoezelen et zoothérapie chez les patients déments », n°94 Mars-Avril 2012
13Site Legifrance
« https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idSectionTA=LEGISCTA000006190610&cidTexte=
LEGITEXT000006072665 »

9
médicamenteuses dans le projet de soin et leur importance donnée par rapport à
des thérapies médicamenteuses. Concernant l’intégration au projet de soins, à
l’EHPAD, les thérapies non médicamenteuses sont réévaluées mensuellement et
intégrées au projet de vie du résident afin qu’elles soient adaptées à ses besoins,
envies et pathologies, l’animatrice réalise également un bilan d’animation pour les
résidents ne pouvant quitter leur chambre et réalise avec eux des petites animations
personnalisées. En service de pédopsychiatrie, les activités sont planifiées à la
semaine et sont inscrites dans le projet du service, un accord médical est
nécessaire pour que les adolescents puissent participer à certaines activités et une
évaluation des bénéfices des thérapies est réalisés plusieurs fois par an pour ne
garder que les plus enrichissantes.

Enfin, par rapport aux traitements médicamenteux, l’infirmier 1 trouve que les
thérapies médicamenteuses n’apportent que du bien-être pour le patient et le
soignant, et que contrairement aux médicaments, ces thérapies peuvent être
dispensées par tous les professionnels gravitant autour du patient. Pour l’infirmier
2, les thérapies non médicamenteuses passent avant toutes les autres thérapies,
les traitements médicamenteux doivent rester en second plan, uniquement dans les
cas de nécessité ou si un traitement médicamenteux au long court a déjà été mis
en place. Dans un article sur les thérapies pour la maladie d’Alzheimer, les auteurs
déclarent que les traitements médicamenteux « entraînent des effets indésirables
dont certains soulèvent […] la question […] de leur poursuite ou leur arrêt », les
thérapies non médicamenteuses sont recommandées et privilégiées dans certains
cas, notamment pour diminuer la quantité de traitements médicamenteux lourds
comme les psychotropes14.

Une thérapie non médicamenteuse est une alternative intéressante à certains


médicaments, mais comme eux, toutes les thérapies non médicamenteuses ne sont
pas adaptées à tous les profils de patients, là où par exemple l’art-thérapie peut
susciter la créativité de certains, pour d’autres cette activité sera perçue comme une
perte de temps et sera donc inefficace. « A chacun sa différence, et donc à chacun
son soin »15.

14 Soins Gérontologie « thérapies non médicamenteuses de la maladie d’Alzheimer », n°108 Juillet-


Août 2014
15 Tiré de l’entretien avec l’infirmier 1

10
III. PROBLEMATIQUE
Les thèmes ont tous été abordés avec plus ou moins la même égalité de réponses
chez les deux infirmiers. Les thérapies non médicamenteuses étant le thème que je
souhaitais aborder en priorité dans ce travail, et la relation soignant-soigné étant
selon moi primordiale à chaque soin, je souhaite donc me concentrer plus vers
l’apport des thérapies non médicamenteuses au niveau de la relation soignant-
soigné, d’où ma problématique :

- En quoi l’utilisation des thérapies non médicamenteuses peuvent-elles


améliorer la relation soignant-soigné ?

IV. CONSTRUCTION DU MODELE D’ANALYSE

A. CONCEPT ABORDE : LA RELATION SOIGNANT-SOIGNE

1. Définition

La relation soignant-soigné s’inscrit dans la relation de soins qu’a un patient avec le


soignant, elle est nécessaire à toute prise en charge et fait partie, selon l’article
R4311-3 du Code de la Santé Publique16, du rôle propre infirmier. Dans son livre
sur la relation soignant-soigné, Alexandre Manoukian indique que « C’est avec son
corps, sa parole et son affectivité que l’on entre en relation »17 en précisant ensuite
que l’affectivité est présente dans chaque situation qu’elle soit positive ou négative :
« L’affectivité est l’élément central […] Même quand nous nous y attendons le
moins, elle révèle sa présence à travers des perturbations […]. ». Il définit ensuite
la relation comme une rencontre entre un minimum de deux personnes, qui ont
chacune un caractère, une psychologie et une histoire de vie différente.
L’établissement d’une relation soignant-soigné doit donc se faire selon une
adaptation à l’autre provenant des deux parties. Dans certains cas relationnels
difficiles « […] la relation devient une véritable négociation »18. La complexité de
certaines relations implique au soignant d’avoir recours à une posture spécifique à

16SiteLegifrance
« https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idSectionTA=LEGISCTA000006190610&cidTexte=
LEGITEXT000006072665 »
17 MANOUKIAN A. « La relation soignant-soigné », Editions Lamarre, 2014, page 5
18 MANOUKIAN A. « La relation soignant-soigné », Editions Lamarre, 2014, page 6

11
la situation. Ainsi il existe différentes relations de soins pouvant s’adapter à la
situation vécue par le soignant et le patient. Selon Louis Malabeuf 19, il y a quatre
étapes dans la relation soignant-soigné qui sont la relation sociale de civilité, la
relation fonctionnelle, la relation d’aide et la relation d’aide thérapeutique. Mais
encore, selon Monique Formarier20, ce sont sept types de relations qui existent, à
savoir la relation de civilité, la relation de soins, la relation d’empathie, la relation
d’aide, la relation thérapeutique, la relation éducative, et enfin la relation de soutien
social. On peut également ajouter, à ces relations, la relation de confiance dans les
soins, puisque tel que mentionné dans une publication :

Donner sa confiance au soignant c’est accepter la démarche


clinique, permettre à ce même soignant de travailler. Accorder sa
confiance au malade c’est, entre autres, comprendre sa demande
de soins, la respecter. Demander la confiance du malade sans lui
donner la sienne serait pernicieux et délétère à cette relation
fragile.21

2. Relation de civilité

La relation de civilité n’est pas exclusive au domaine de la santé mais s’étend à tous
les domaines dans lesquels une relation peut intervenir. Monique Formarier22
indique qu’« elle répond à un code culturel et social ritualisé », ce qui implique
qu’elle va différer selon les normes sociales et la culture de la zone dans laquelle
on se trouve. L’auteure indique également que dans le cadre d’une relation
soignant-soigné, la relation de civilité va être basée sur les « obligations sociales
pour les soignants », à savoir la politesse, la courtoisie, les repères identitaires. Ces
obligations ne diffèrent pas de ce en quoi la civilité doit correspondre en général,
puisque selon la définition du dictionnaire Larousse23, la civilité est l’« Observation
des convenances en usage chez les gens qui vivent en société ; politesse,
courtoisie ».

19 MALABEUF L., Soins formation Pédagogie, « la relation soignant-soigné, du discours au passage


à l’acte », n°4 1992, pages 4 à 7
20 FORMARIER M., Recherche en soins infirmiers « La relation de soin, concepts et finalités » n°89

Juin 2007
21 SANTIN A., Espace Ethique, « Le relation de soins, une question de confiance ? »,

« https://www.espace-ethique.org/ressources/editorial/la-relation-de-soin-une-question-de-
confiance », 7 mai 2009, consulté le 17 février 2020
22 FORMARIER M., Recherche en soins infirmiers « La relation de soin, concepts et finalités » n°89

Juin 2007
23 Dictionnaire Larousse, « https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/civilit%C3%A9/16281 »

12
Cette relation est la base de la communication et concerne toutes
les relations inter-personnelles. Elle s’inscrit dans un rituel social,
dans la volonté d’un comportement agréable, d’une convivialité
dans l’échange. Elle s’établit dans un climat de respect. Il s’agit
d’une relation spontanée.24

3. Relation de soins

Aussi nommée relation fonctionnelle25, la relation de soins « concerne toute


personne intervenant dans le domaine de la santé »

C’est une relation qui concerne uniquement le domaine de la santé, et qui est mise
en œuvre par les soignants pendant qu’ils réalisent tous types de soins, qu’ils soient
techniques ou de confort. « Elle est centrée sur le présent, sur l’acte technique, sur
l’activité en cours, sur le devenir immédiat du patient… »26. Le soignant, ou
l’infirmier, en train de faire un soin auprès du patient va l’informer de l’acte, répondre
à ses interrogations et inquiétudes. Cet échange peut également permettre aux
soignants de réaliser un recueil de données sur le temps passé avec le patient.

4. Relation d’empathie

Monique Formarier dit que « L’empathie est souvent considérée comme étant
l’approche la plus appropriée dans la relation soignant – patient »27. En effet,
l’empathie est l’une des valeurs les plus essentielles que doit avoir un infirmier, c’est
même une valeur incontournable à l’exercice de la profession. L’auteure insiste
même sur le fait que l’empathie va servir de support à la relation soignant-soigné
dans le but de servir aux soins et à leur personnalisation. L’écoute empathique de
l’infirmier, qui se veut compréhensive, va de plus permettre au patient de s’ouvrir au
soignant et de s’exprimer « le plus authentiquement possible », le comportement du

24 Collectif SFAP, DAYDE MC., LACROIX ML, PASCAL C., « Relation d’aide en soins infirmiers »,
Elsevier Masson, 2007, page 28
25 Collectif SFAP, DAYDE MC., LACROIX ML, PASCAL C., « Relation d’aide en soins infirmiers »,

Elsevier Masson, 2007, page 28 et 29


26 FORMARIER M., Recherche en soins infirmiers « La relation de soin, concepts et finalités » n°89

Juin 2007
27 FORMARIER M., Recherche en soins infirmiers « La relation de soin, concepts et finalités » n°89

Juin 2007

13
soignant va aussi permettre de jouer un rôle dans l’ouverture du patient et la
confiance qu’il apporte au soignant.

Les résultats montrent que plus les infirmières font preuve


d’empathie, moins les patients sont anxieux, dépressifs ou furieux.
Autrement dit, non seulement l’empathie favorise le traitement
thérapeutique, mais elle facilite la relation thérapeutique. En faisant
l’effort de comprendre leurs patients, les infirmières se facilitent la
tâche.28

5. Relation d’aide

La relation d’aide a un but thérapeutique et va s’appuyer sur la confiance et


l’empathie, afin d’aider le patient dans une situation délicate à surmonter l’épreuve
ou la crise qu’il traverse. Cette aide dure en fonction de l’état émotionnel du patient
et de son seuil de tolérance : « Chaque personne, en fonction de son seuil de
tolérance, aura plus ou moins besoin d’aide psychologique souvent dans un délai
court après l’événement »29.

La relation d’aide en soins infirmiers est un moyen d’aider le patient


à vivre sa maladie et ses conséquences sur la vie personnelle,
familiale, sociale et éventuellement professionnelle. Elle est fondée
sur le développement d’une relation de confiance entre le soignant
et le soigné.30
C’est une relation « centrée sur l’aidé. Elle s’adresse à des personnes et non à des
problèmes »31. La confiance « est un élément essentiel »32 dans ce type de relation,
puisque le patient sera plus enclin à aborder les sujets qui lui sont sensibles. Si la
confiance qui règne entre lui et le soignant est bonne, elle favorisera l’aide et
permettra de procurer des soins de qualité. A l’inverse, si une relation de confiance
est mauvaise, le patient risque d’être fermé à l’abord de certains sujets,
compromettant la relation d’aide. Aussi, la relation d’aide va permettre au patient de
trouver les difficultés qui lui sont propres et à résoudre ses problèmes33. De plus

28 FORMARIER M., Recherche en soins infirmiers « La relation de soin, concepts et finalités » n°89
Juin 2007
29 FORMARIER M., Recherche en soins infirmiers « La relation de soin, concepts et finalités » n°89

Juin 2007
30 MANOUKIAN A. « La relation soignant-soigné », Editions Lamarre, 2014, page 53
31 Collectif SFAP, DAYDE MC., LACROIX ML, PASCAL C., « Relation d’aide en soins infirmiers »,

Elsevier Masson, 2007, page 39


32 Collectif SFAP, DAYDE MC., LACROIX ML, PASCAL C., « Relation d’aide en soins infirmiers »,

Elsevier Masson, 2007, page 39


33 Collectif SFAP, DAYDE MC., LACROIX ML., PASCAL C., « Relation d’aide en soins infirmiers »,

Elsevier Masson, 2007, page 37

14
c’est une relation adressée aux soignants puisqu’elle requiert des compétences et
des connaissances :

Toutes personnes malades ne sont pas en mesure d’utiliser la


communication verbale et l’infirmière devra s’adapter à la
singularité de chaque situation par l’écoute et l’observation. Elle
pourra utiliser différents modes de communication pour s’adapter
continuellement aux besoins exprimés par le patient :
communication verbale et non verbale (regard, toucher,
mouvement, posture, distances, etc.)34

6. Relation thérapeutique

Dans l’article qu’elle a écrit, Monique Formarier35 indique que la relation


thérapeutique est « utilisée en psychiatrie auprès de patients souffrants de
pathologies mentales ou de conduites addictives ». Elle est donc utilisée par les
infirmiers exerçant dans le domaine de la psychiatrie dans un but de soigner le
patient atteint d’une pathologie de ce domaine de santé. Il est également indiqué
que cette relation est réalisée « dans le cadre d’un projet de soins thérapeutique »,
elle est donc prescrite par un médecin et ne tient pas place dans le rôle propre mais
le rôle prescrit de l’infirmier.

Par ailleurs, l’objectif de la mise en place de cette relation est « de permettre au


patient, après l’intermède de la thérapie, de reprendre la direction de sa vie le plus
rapidement possible »36. Le soignant en psychiatrie qui utilise cette relation doit faire
preuve de respect envers le patient sans pour autant le forcer au changement afin
que celui-ci puisse retrouver une autonomie de vie et liberté de choix.

7. Relation éducative

La relation éducative est utilisée par les soignants lorsqu’il est nécessaire pour le
patient de changer ses habitudes de vie par souci de santé, qui peut être amené à
changer son régime alimentaire, sa relation à une addiction, à apprendre des gestes
d’auto-soins, etc. Elle repose sur « une approche psychologique […] une approche

34 Collectif SFAP, DAYDE MC., LACROIX ML, PASCAL C., « Relation d’aide en soins infirmiers »,
Elsevier Masson, 2007, page 67
35 FORMARIER M., Recherche en soins infirmiers « La relation de soin, concepts et finalités » n°89

Juin 2007
36 ISEBAERT L., CABIE MC., « Pour une thérapie brève », Erès, 2015, page 90

15
cognitive […] et une approche technique » du patient37. L’approche psychologique
est nécessaire pour que le patient accepte la relation éducative et écoute les
conseils et puisse retrouver une qualité de vie qui lui sera convenable. De plus, la
relation thérapeutique associée à la relation d’aide peut permettre au patient
d’« apprendre à gérer un nouveau mode de vie […] et retrouver un équilibre après
le choc psychologique qu’il subit »38.

8. Relation de soutien social

La relation de soutien social est une relation qui se fait principalement entre le
patient et son entourage aidant, le soignant faisant office de médiateur entre ces
deux parties39. Le soignant peut apporter un soutien à la fois au patient mais aussi
aux proches aidants qui peuvent se sentir submergés ou épuisés par la pathologie
dont le patient est atteint, la période sur laquelle ils doivent faire office d’aidant
naturel pouvant de plus varier d’une courte période à un temps très long.

De plus, dans le même article Monique Formarier montre le fait que l’évolution des
pratiques dans les hôpitaux impliquant des temps d’hospitalisation plus courts
augmentent le nombre de soins dispensés à domicile, donc le nombre d’aidants, et
les professionnels de santé doivent donc prioriser le développement de leurs
compétences concernant la relation de soutien.

9. Relation de confiance

« C’est par la profondeur de sa compréhension que l’infirmière saura s’attirer la


confiance du malade et de sa famille et qu’elle pourra l’aider à surmonter certains
effets psychologiques de la maladie »40. La confiance dans un relation est
primordiale, puisque sans elle « la relation ne peut être que partielle »41, dans un
contexte de soins, le manque de confiance exprimé par le patient à l’égard du

37 FORMARIER M., Recherche en soins infirmiers « La relation de soin, concepts et finalités » n°89
Juin 2007
38 FORMARIER M., Recherche en soins infirmiers « La relation de soin, concepts et finalités » n°89

Juin 2007
39 FORMARIER M., Recherche en soins infirmiers « La relation de soin, concepts et finalités » n°89

Juin 2007
40 HENDERSON V., « Principes fondamentaux des soins infirmiers », publié pour le Conseil

International des Infirmières par S. Karger Basel, 1969


41 SANTIN A., Espace Ethique, « Le relation de soins, une question de confiance ? », «

https://www.espace-ethique.org/ressources/editorial/la-relation-de-soin-une-question-de-confiance
», 7 mai 2009, consulté le 17 février 2020

16
soignant peut entraîner un manque d’ouverture de sa part, empêchant la prise en
charge complète et personnalisée du patient.

Seule la réciprocité permet de s’engager mutuellement, de s’en


remettre à l’autre, de collaborer. Si ce lien n’est pas réciproque, la
relation de soins ne peut être construite et encore moins exister
dans sa plénitude. Ne pas faire confiance à celui qui est partie
prenante dans cette relation la rendrait à sens unique et perdrait de
fait son sens d’échange.42
La confiance seule n’est pas non plus suffisante dans une relation. D’autres
éléments doivent rentrer en jeu pour qu’un relation soit complète, à savoir le respect,
l’écoute, l’attention et l’honnêteté. Afin de faire adhérer le patient à ses soins, il est
également important de le faire participer à la décision médicale et de créer avec lui
un contrat de soins : « Lui donner accès au raisonnement médical et donc lui
permettre de comprendre, ou tout du moins d’appréhender la démarche
thérapeutique, permet d’accroître sa confiance »43.

B. CONCEPT DEVELOPPE : LES THERAPIES NON MEDICAMENTEUSES

1. Définition et objectifs

Le développement des thérapies non médicamenteuses, « en complémentarité,


voire parfois en remplacement des médicaments »44, est de plus en plus fréquent
et reconnu dans la prise en charge des patients. L’institut national du cancer
annonce que « La place de ces méthodes est de mieux en mieux reconnue dans le
traitement de la douleur »45. L’utilisation de ces thérapies n’est pas uniquement
réservée à la prise en charge de la douleur, on peut les utiliser de manière très
fréquente dans le domaine de la psychiatrie, que ce soit avec des enfants ou des
adultes, comme des patients anorexiques46, mais sont également de plus en plus

42 SANTIN A., Espace Ethique, « Le relation de soins, une question de confiance ? », «


https://www.espace-ethique.org/ressources/editorial/la-relation-de-soin-une-question-de-confiance
», 7 mai 2009, consulté le 17 février 2020
43 SANTIN A., Espace Ethique, « Le relation de soins, une question de confiance ? », «

https://www.espace-ethique.org/ressources/editorial/la-relation-de-soin-une-question-de-confiance
», 7 mai 2009, consulté le 17 février 2020
44 THIBAULT P., FOURNIVAL N. « Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la

douleur », Editions Lamarre,2012, page XV


45 Institut national du cancer, « https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Qualite-de-
vie/Douleur/Soulager-par-des-techniques-non-medicales », consulté le 04 février 2020
46 La revue de l’infirmière « Prise en charge des adolescents souffrant d’anorexie mentale », n°210

Avril 2015

17
utilisées auprès des personnes âgées, notamment celles souffrant de pathologies
comme la maladie d’Alzheimer47 ou la démence48. La mise en œuvre des thérapies
non médicamenteuses va avoir « des effets bénéfiques sur la douleur physique, sur
le bien-être moral et sur la qualité de vie »49 du patient.

Dans le livre Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la douleur, les


auteurs énoncent la liste des objectifs de la mise en œuvre des thérapies non
médicamenteuses :

- « Entendre la douleur exprimée par le patient »50 : le soignant doit écouter la


plainte du patient, qu’elle soit de nature douloureuse comme le suggère le
livre, mais aussi liée à de l’anxiété, ou encore à une pathologie, afin de
pouvoir adapter le projet de soins du patient et lui proposer des thérapies
non médicamenteuses adaptées à sa demande et à sa situation.

- « Etablir une relation de confiance entre le thérapeute et la personne


soignée »51 : la relation de confiance est importante pour que le patient se
sente à l’aise et puisse s’ouvrir au soignant. Le soignant doit être dans une
position de calme et d’écoute de la plainte du patient afin de pouvoir arriver
plus facilement à un état de bien-être pour le patient.

- « Soulager la douleur et les émotions associées »52 : Dans le livre, il est


expliqué que la douleur va engendrer d’autres problèmes comme de
l’angoisse ou de l’anxiété, ce qui peut être aussi amené par une pathologie.
Prendre en compte le vécu du patient est également important. Les thérapies
non médicamenteuses qui vont être proposées au patient ne vont pas cibler
uniquement la douleur, ou la pathologie, ou les émotions associées mais vont
s’étendre à tous ces problèmes.

47 Soins gérontologie « Thérapies non médicamenteuses de la maladie d’Alzheimer », n°108 Juillet-


Août 2014
48 Soins gérontologie « Snoezelen et zoothérapie chez les patients déments », n°94 Mars-Avril 2012
49 Institut national du cancer, « https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Qualite-de-
vie/Douleur/Soulager-par-des-techniques-non-medicales », consulté le 04 février 2020
50 THIBAULT P., FOURNIVAL N. « Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la

douleur », Editions Lamarre, 2012, page 19


51 THIBAULT P., FOURNIVAL N. « Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la

douleur », Editions Lamarre,2012, page 20


52 THIBAULT P., FOURNIVAL N. « Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la

douleur », Editions Lamarre, 2012, page 21

18
- « Développer un coping (ou capacité à faire face) positif »53 : Il est recherché
de la part du patient qu’il développe une stratégie d’adaptation efficace pour
faire face à sa douleur ou à sa maladie grâce à sa participation active,
encadré par le soignant. L’adaptation va être différente selon les personnes,
mais aussi selon le contexte et l’environnement dans lequel le patient se
situe.

- « Favoriser l’autonomie de la personne soignée »54 : Certaines thérapies non


médicamenteuses qui ont été exercées plusieurs fois sur un patient peuvent
être utilisées en autonomie par celui-ci si elles sont efficaces dans la gestion
de sa douleur ou de sa pathologie. Le patient apprend donc à être
indépendant du soignant et peut utiliser ces méthodes non
médicamenteuses lorsque cela lui convient.

Dans ce livre, Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la douleur, trois


méthodes sont mises en avant : méthodes physiques et physiologiques, méthodes
cognitivo-comportementales et méthodes psycho-corporelles. L’institut national du
cancer rajoute à ces méthodes le soutien psychologique, en précisant que ce n’est
pas une thérapie au sens propre du terme. De plus, de nombreux textes parlent de
l’utilisation des activités thérapeutiques qui sont une méthode supplémentaire.

2. Soutien psychologique

« Il ne s’agit pas d’une thérapie à proprement parler, mais plus d’une écoute et de
conseils. Le soutien psychologique est une des missions quotidiennes de tous les
professionnels de santé »55. Le soutien psychologique s’apparente à la relation
thérapeutique, adressée aux patients souffrants de pathologies touchant à la
psychiatrie puisque « en psychiatrie, les soins relationnels représentent un support
thérapeutique, car le soin se réalise « dans et par la relation » »56 , ou encore à la

53 THIBAULT P., FOURNIVAL N. « Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la


douleur », Editions Lamarre, 2012, page 21
54 THIBAULT P., FOURNIVAL N. « Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la

douleur », Editions Lamarre, 2012, page 22


55 Institut national du cancer, « https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Qualite-de-
vie/Douleur/Soulager-par-des-techniques-non-medicales/Soutien-psychologique », consulté le 04
février 2020
56 BOURGEOIS F., La revue de l’infirmière « Les soins relationnels », n°180 Avril 2012

19
relation d’aide. Ici, il est dit que ce soutien fait partie intégrante des missions des
professionnels de santé, il tient donc bien place dans les soins relationnels.

Le soutien psychologique va permettre au patient de communiquer sur sa douleur,


sa pathologie, son ressenti, son devenir. Il peut se faire grâce à l’accompagnement
en pluridisciplinarité des soignants qui peuvent à tout moment proposer leur écoute
au patient, mais aussi à ses proches. « Le soutien psychologique apporte une aide
pour traverser l’épreuve de la maladie et de la souffrance »57. Un accompagnement
par un psychologue ou un psychiatre n’est pas exclu pour que le patient puisse
apprendre à gérer au mieux ses émotions, sa douleur.

3. Méthodes psycho-corporelles

Grâce aux méthodes psycho-corporelles, le soignant va accompagner le patient


pour lui apporter un bien-être physique et psychique par l’apport d’un « ensemble
d’approches partant du corps et ayant un impact sur le mental ou partant d’un travail
mental ayant une influence sur le corps »58. Leur mise en place peut se faire par
des professionnels de la santé formés aux différentes approches, qui peuvent être
la relaxation, certaines pratiques d’origine orientale comme le yoga, l’hypnose et
ses dérivés tels que la distraction et la sophrologie, les massages de bien-être ou
de confort, ou encore les méthodes qui vont intégrer des pratiques artistiques.59

La relaxation, qui « recouvre un ensemble important de méthodes et de


techniques »60 sert à détendre l’organisme et à avoir des effets visibles sur lui :
« baisse du rythme cardiaque et respiratoire, augmentation de la température
corporelle, dilatation des vaisseaux sanguins, relâchement musculaire »61. Cela va
avoir comme conséquence d’apporter un bien-être psychique à la personne et de

57 Institut national du cancer, « https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Qualite-de-


vie/Douleur/Soulager-par-des-techniques-non-medicales/Soutien-psychologique », consulté le 04
février 2020
58 THIBAULT P., FOURNIVAL N. « Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la

douleur », Editions Lamarre, 2012, page XX


59 THIBAULT P., FOURNIVAL N. « Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la douleur

», Editions Lamarre, 2012, page XX


60 THIBAULT P., FOURNIVAL N. « Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la douleur

», Editions Lamarre, 2012, page 98


61 Institut national du cancer, « https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Qualite-de-
vie/Douleur/Soulager-par-des-techniques-non-medicales/Methodes-psychocorporelles », consulté
le 04 février 2020

20
lui procurer une sensation de calme. C’est une pratique que les patients peuvent
exercer en autonomie une fois qu’ils y sont formés.

L’hypnose consiste à « porter son attention sur quelque chose […] ou sur la
recherche de souvenirs »62. Il s’agit d’un « état de conscience modifié »63 qui va être
intéressant à obtenir pour des patients qui ont des douleurs. Elle est naturellement
utilisée puisque nous l’avons « tous expérimenté : lorsque nous sommes « dans la
lune » ou que nous sommes absorbés par un livre »64. Il est nécessaire d’être formé
pour avoir recours à l’hypnose pendant les soins, mais certains patients peuvent
apprendre des techniques d’autohypnose pour soulager leurs douleurs de manière
autonome. Au niveau de la douleur, il existe deux types d’hypnose65 :

- L’hypnoanalgésie qui va prévenir les douleurs induites par des soins


douloureux, par exemple, au Centre Hospitalier de Cambrai, un anesthésiste
utilise l’hypnose pour les patients devant subir une opération chirurgicale66.

- L’hypnose pour une visée psychothérapeutique de soulagement des


douleurs chroniques.

La sophrologie est une méthode se rapprochant de l’hypnose et de la relaxation


puisqu’elle va chercher à relaxer le patient par la pratique d’exercices centrés sur la
respiration, le relâchement musculaire ou encore le détournement de l’attention. Elle
nécessite une formation pour le professionnel de santé qui l’utilise, et va être utile
notamment chez les patients en situation de stress ou ayant des douleurs
chroniques67.

62 Institut national du cancer, « https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Qualite-de-


vie/Douleur/Soulager-par-des-techniques-non-medicales/Methodes-psychocorporelles », consulté
le 04 février 2020
63 THIBAULT P., FOURNIVAL N. « Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la douleur

», Editions Lamarre, 2012, page 91


64 La revue de l’infirmière, « Relaxation et hypnose dans le parcours de soins », n°220 Avril 2016
65 THIBAULT P., FOURNIVAL N. « Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la douleur

», Editions Lamarre, 2012, page 91


66 BETHUNE D., Journal la Voix du Nord « https://www.lavoixdunord.fr/712601/article/2020-02-

20/cambrai-l-hypnose-entre-au-bloc-operatoire-du-centre-hospitalier », février 2020


67 Institut national du cancer, « https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Qualite-de-
vie/Douleur/Soulager-par-des-techniques-non-medicales/Methodes-psychocorporelles », consulté
le 04 février 2020

21
Le massage de confort est « une thérapeutique très ancienne partagée par toutes
les civilisations »68. En France, le massage thérapeutique est réservé aux masseurs
kinésithérapeutes diplômés, mais les infirmiers et aides-soignants peuvent pratiquer
des effleurages qui peuvent soulager une douleur ou éviter une fragilisation
cutanée. Le massage va permettre au patient de se détendre et de ne pas se
focaliser sur ses douleurs.

4. Méthodes physiques et physiologiques

Les méthodes physiques cherchent à stimuler les fibres nerveuses afin de stopper
les douleurs induites par une pathologie ou un traumatisme. On peut distinguer
parmi ces méthodes la kinésithérapie, avec le toucher, les massages et le « peau à
peau », mais aussi la neurostimulation transcutanée69. Une autre thérapie possible
serait l’acupuncture70 mais elle reste très peu utilisée dans le domaine hospitalier.
Ces méthodes vont être mises en œuvre par des professionnels formés à ce
domaine, et ne sont donc pas réalisables par des infirmiers non formés.

La kinésithérapie va être mise en place par un kinésithérapeute, c’est une pratique


prescrite par un médecin en cas de douleurs, de prévention ou de rééducation.
« Ces séances vous aideront à maintenir ou à récupérer vos capacités de
mouvements, à détendre et faire travailler vos muscles, à dénouer des tensions
musculaires »71. Certains exercices simples sont facilement reproductibles par le
patient pour les réaliser en autonomie selon leurs besoins. Différentes techniques
peuvent être proposées au patient : le massage, l’électrothérapie, la relaxation, la
balnéothérapie et des conseils sur le positionnement corporel.

La neurostimulation, qui est une stimulation électrique, existe sous deux formes : la
neurostimulation transcutanée, qui se fait par placement d’électrodes sur la peau
afin de diminuer les douleurs chroniques localisées, obligatoirement sous

68 THIBAULT P., FOURNIVAL N. « Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la douleur


», Editions Lamarre, 2012, page 103
69 THIBAULT P., FOURNIVAL N. « Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la douleur

», Editions Lamarre, 2012, page XIX


70 Institut national du cancer, « https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Qualite-de-
vie/Douleur/Soulager-par-des-techniques-non-medicales/Methodes-physiques », consulté le 04
février 2020
71 Institut national du cancer, « https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Qualite-de-
vie/Douleur/Soulager-par-des-techniques-non-medicales/Methodes-physiques », consulté le 04
février 2020

22
surveillance médicale, et la neurostimulation interne qui se fait par implantation
d’électrode via une chirurgie dans la moelle épinière.

Les méthodes à utilisation des réactions physiologiques vont concerner


principalement l’utilisation du chaud et du froid pour soulager des douleurs72. La
cryothérapie et la thermothérapie peuvent être mises en place par un infirmier par
exemple en tant que pansement, dans le cadre du rôle prescrit régi par l’article
R4311-7 du Code de la Santé Publique73. L’utilisation de la cryothérapie ou de la
thermothérapie va permettre de soulager certaines douleurs de manière temporaire.
La cryothérapie, donc l’utilisation du froid, est indiquée pour la diminution des
douleurs inflammatoires de type musculaires, dentaires, céphalées ou lombalgies
chroniques74. Son effet vasoconstricteur puis vasodilatateur permet de réduire un
œdème post-traumatique, et donc diminuant l’état algique du patient. La
thermothérapie, ou utilisation du chaud, va favoriser la détente musculaire par la
hausse de température entraînant une hausse de la circulation sanguine. On peut
l’utiliser pour la gestion des douleurs abdominales ou encore les raideurs
articulaires75. L’effet apporté par l’utilisation du chaud ou froid peut être variable
selon les personnes, selon la tolérance de chacun. L’utilisation peut également avoir
l’effet inverse que celui escompté « selon les cas, il ne change rien, il soulage ou il
augmente la douleur »76.

72 THIBAULT P., FOURNIVAL N. « Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la douleur


», Editions Lamarre, 2012, page XIX
73 Site légifrance

« https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idSectionTA=LEGISCTA000006190610&cidTexte=
LEGITEXT000006072665 »
74 THIBAULT P., FOURNIVAL N. « Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la douleur

», Editions Lamarre, 2012, page 57


75 THIBAULT P., FOURNIVAL N. « Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la douleur

», Editions Lamarre, 2012, page 60


76 Institut national du cancer, « https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Qualite-de-
vie/Douleur/Soulager-par-des-techniques-non-medicales/Methodes-physiques », consulté le 04
février 2020

23
5. Méthodes cognitivo-comportementales

Utiliser les méthodes cognitivo-comportementales va permettre au soignant de


fournir un accompagnement au patient « afin de l’aider à développer et
éventuellement à modifier son comportement pour faire face à la douleur grâce à
l’utilisation de ses facultés cognitives »77. Ici encore, différentes méthodes peuvent
être utilisées, comme la relaxation, la confrontation aux situations redoutées, qui
peut être une confrontation réelle ou imaginaire, l’apprentissage social à travers des
jeux de rôle, et la restructuration cognitive. Ces méthodes vont permettre au patient
de travailler sur leur anxiété et donc potentiellement leur faire anticiper une douleur
redoutée ou modifier leur comportement face à des rejets ou phobies des soins, liés
à leur peur de la douleur.

6. Activités thérapeutiques

De par l’appellation d’activité, les activités thérapeutiques peuvent sembler être


restreintes à l’utilisation de patient jeunes. Or, au travers de mes recherches j’ai pu
constater que les activités thérapeutiques étaient destinées à un public varié,
pouvant aller de patients jeunes à âgés, et ayant des pathologies différentes.

« Toute activité est thérapeutique en psychiatrie si elle respecte certaines


conditions. Ainsi, la présence d'un soignant est indispensable même à distance ».78

Le soignant va être présent lors de la mise en œuvre des activités thérapeutiques


puisqu’il va être celui qui impose les règles afin de définir le cadre de l’activité, il va
également être présent pour écouter et observer les patients pendant la séance
d’activité et ainsi pouvoir évaluer le comportement qu’adoptent les patients, les
progrès et difficultés auxquels ils font face. Le fait que toute activité puisse être
thérapeutique signifie qu’elles peuvent prendre une multitude de formes et rentrer
dans d’autres catégories. Par exemple, l’art-thérapie est tout à la fois une activité

77 THIBAULT P., FOURNIVAL N. « Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la douleur


», Editions Lamarre, 2012, page XIX
78 Bienvenue en Psy ! « https://sites.google.com/site/bienvenueenpsy2/les-activites/les-activites-

therapeutiques », consulté le 08 février 2020

24
thérapeutique ludique79 mais aussi une méthode psycho-corporelle80. Dans les
activités thérapeutiques, on peut retrouver des activités de relaxation, des activités
ludiques à visée d’éveil ou de maintien de la conscience ou de la mémoire, et des
activités de la vie quotidienne81. En sélectionnant certaines activités thérapeutiques,
qui vont être l’art-thérapie et ateliers créatifs, la zoothérapie et le jeu, on peut se
rendre compte que leur utilisation va avoir un effet positif sur les personnes
soignées. Ces activités vont avoir un impact sur différents points tels que le
comportement : les personnes deviennent plus sociables, plus communicantes82 et
sont apaisées83. De plus, il est dit du jeu qu’il augmente l’estime de soi et qu’il est
« synonyme de bien-être et de plaisir »84. Enfin, dans le livre Moyens non
pharmacologiques de prise en charge de la douleur, il est rapporté que le
mécanisme d’action de l’art-thérapie est double, puisqu’il permet au patient de se
libérer de ses émotions au travers de l’expression artistique, qui peut être de la
peinture, de la sculpture, du théâtre ou autres, tout en évitant au patient de se
focaliser sur sa douleur, ou ses émotions négatives85.

C. HYPOTHESE

Comme on peut le constater au travers de ces recherches, la confiance dans une


relation est vitale ou indispensable puisque le niveau de confiance que le patient
accorde au soignant va déterminer son enclin à participer ou non à ses propres
soins. De plus on a vu que les activités thérapeutiques, se développant de plus en
plus dans tous les secteurs de santé, favorisaient le développement des interactions
sociales et de la communication du patient. Cela induit donc d’accorder, dans un
sens, plus de confiance aux gens qui l’entourent, notamment les infirmiers et le
personnel soignant en général. Une grande partie des activités thérapeutiques

79 BOURGEOIS F., La revue de l’infirmière « Les soins relationnels », n°180 Avril 2012
80 Institut national du cancer, « https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Qualite-de-
vie/Douleur/Soulager-par-des-techniques-non-medicales/Methodes-psychocorporelles », consulté
le 04 février 2020
81 BOURGEOIS F., La revue de l’infirmière « Les soins relationnels », n°180 Avril 2012

82 La revue de l’infirmière « Les soins aux personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer », n°247
Janvier 2019
83 Soins Gérontologie « Snoezelen et Zoothérapie chez les patients déments », n°94 Mars-Avril 2012
84 Soins Gérontologie « Démence et thérapeutique non médicamenteuse, efficacité du cadre

ludique », n°125 Mai-Juin 2017


85 THIBAULT P., FOURNIVAL N. « Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la douleur

», Editions Lamarre, 2012, page 107

25
peuvent également être mises en place par tous les professionnels de santé,
infirmiers compris. Je souhaite donc développer l’hypothèse de recherche suivante :

- Les activités thérapeutiques amélioreraient la relation de confiance


entre soignants et soignés.

V. OBSERVATION

A. CHOIX DE L’OUTIL

Afin de valider mon hypothèse, j’ai eu à choisir un outil d’enquête entre la réalisation
d’un questionnaire et la réalisation d’une grille d’entretien. La grille d’entretien, plus
qualitative que quantitative, me paraissait être un meilleur choix d’outil. J’ai donc
réalisé une grille de 7 questions semi-directives86, afin que les réponses apportées
par les professionnels soient ouvertes me permettant d’apporter d’autres éléments
concernant mes recherches pour la validation ou non de mon hypothèse.

B. CHOIX DE LA POPULATION

N’ayant pas voulu me baser sur un profil type de patient concernant mon hypothèse
de recherche, afin d’avoir des avis variés, je souhaitais interroger différents
professionnels infirmiers en provenance de différentes structures de soins. Je
souhaitais donc pouvoir m’entretenir avec des infirmiers travaillant en structure
psychiatrique, pour adultes et pour enfants, en EHPAD et également dans un
service de soins palliatifs. Ces différents entretiens m’auraient permis de valider ou
non mon hypothèse selon un public plus large et surtout plus diversifié. Au vu de
l’épidémie actuelle de Covid-19, je n’ai pu réaliser que deux de ces entretiens par
téléphone, l’un avec un infirmier d’une structure d’addictologie, cité ici comme
infirmier 1, et l’autre avec un infirmier travaillant en centre hospitalier psychiatrique,
dans un service accueillant des personnes ayant des troubles anxio-dépressifs, cité
comme infirmier 2.

86 Annexe 2 : Grille d’entretien d’enquête

26
C. REALISATION DE L’ENQUETE

La réalisation seule de ces deux entretiens ne me permet pas d’en faire une analyse
poussée après retranscription87, mais je peux toutefois remarquer que des
similitudes se manifestent entre les réponses des deux infirmiers interrogés. Les
entretiens d’enquête que je souhaitais réaliser étaient donc composés de
7 questions.

La première question m’aurait permis de savoir qu’elles sont les activités non
médicamenteuses qui sont mises en place sur le terrain, pour voir l’étendue de
possibilités de ce que peuvent être les activités proposées. Pour les deux entretiens
réalisés, on peut constater que l’utilisation des ateliers créatifs comme l’art ou la
musique se fait dans les deux services, le jeu de rôle et le jeu interactif font aussi
partie des thérapies et se font en groupe. L’infirmier 1, dont le service de soins
accueille aussi des patients jeunes, propose en plus l’utilisation du jeu vidéo et des
séances de théâtre, considérés comme des activités plutôt destinées à un public
jeune. Les deux infirmiers ont tous deux souhaité me citer des thérapies non
médicamenteuses ne rentrant pas forcément dans les activités thérapeutiques, dont
la limite leur semblait floue.

Dans la seconde question je cherchais à connaître les modalités pour la mise en


place des activités thérapeutiques, pour voir s’il y avait des critères particuliers ou
non. Ici encore, la réponse des deux infirmiers a été à peu près similaire, puisque
dans les deux cas la mise en place d’une activité se fait selon une décision
médicale, pendant un rendez-vous comprenant au moins deux soignants, en
prenant en compte les besoins des patients et aussi leurs goûts, puisqu’un patient
est dans son droit de refuser une activité, qui est un soin88, si elle ne lui convient
pas.

Par rapport à la troisième question, l’objectif était de connaître l’avis des


professionnels de santé par rapport à l’utilisation des activités thérapeutiques, dans
les deux cas d’entretiens, l’apport au niveau relationnel est mis en avant. De plus,
la mise en place de ces activités permet dans les deux cas d’améliorer la prise en

87Annexe 3 : Retranscription des entretiens


88Charte de la personne hospitalisée « https://solidarites-
sante.gouv.fr/IMG/pdf/charte_a4_couleur.pdf »

27
charge par l’écoute et l’observation du patient, même si l’activité ne plaît pas,
comme a pu le signaler l’infirmier 2.

Avec la quatrième question, je souhaitais savoir comment la relation soignant-


soigné est mise en œuvre dans les soins, à savoir comment est-ce qu’elle est
amenée, cela m’aurait permis de confirmer que la relation est quelque chose de mis
en avant dans la prise en charge. Ici encore, les deux entretiens se sont rejoints sur
le fait que le relationnel est la base de la prise en charge, puisque les activités
thérapeutiques ne vont être mises en place qu’après plusieurs entretiens avec le
patient dans lesquels le relationnel va être omniprésent. De plus, dans les deux cas,
la relation avec le patient est amenée de sorte que le patient se sente en confiance
et à l’aise pour une meilleure prise en charge, ce qui rejoint mes recherches
montrant que la confiance est primordiale dans la relation.

La cinquième question cherchait à connaître les avantages et inconvénients qui


pouvaient être amenés par les activités thérapeutiques sur la relation soignant-
soigné. Dans ce cas, l’infirmier 1 a trouvé l’avantage de liberté du choix des activités,
qui renforce le lien et la confiance avec le soignant, mais a aussi trouvé un
inconvénient par rapport aux patients qui restent fermés et qui n’adhèrent pas aux
activités par manque de plaisir ou d’intérêt. Leur prise en charge va être plus longue
du fait d’une communication altérée. L’infirmier 2 quant à lui déclare que l’utilisation
des activités thérapeutiques permet de valoriser le patient, renforçant la relation
soignant-soigné et augmentant la confiance que le patient apporte aux soignants.

Par la sixième question était recherché l’impact des activités thérapeutiques sur la
relation de confiance. Déjà dans les réponses à la question 5, les infirmiers avaient
fait la remarque, sans qu’il ne leur soit demandé explicitement, que les activités
thérapeutiques renforçaient la confiance entre le patient et le soignant. Pour
l’infirmier 1, ce serait la liberté de choix de ces activités, et le fait qu’elles soient un
« plus » agréable pour les patients qui améliore la relation de confiance entre
soignant et soigné. Pour l’infirmier 2, la relation de confiance s’implique
différemment d’un patient à un autre mais la disponibilité et l’écoute des soignants
font que le patient est, la majorité du temps, en confiance.

Enfin, avec la dernière question l’objectif était de savoir si certaines activités avaient
plus d’impact sur la relation soignant-soigné que d’autres. L’infirmier 1 a déclaré que

28
toutes les activités étaient sur le même plan. Leur impact va être différent selon le
patient et l’activité thérapeutique proposée, puisque le patient peut s’ouvrir plus
facilement aux soignants ou non selon son enclin à l’activité. C’est pour cela qu’ils
proposent de nombreuses activités thérapeutiques à leurs patients, afin de répondre
aux besoins de chacun. Quant à l’infirmier 2, son avis est que ce sont les groupes
thérapeutiques, donc les jeux de rôle ou jeux interactifs, qui vont avoir le plus
d’impact puisque le soignant participe lui aussi aux jeux et peut rebondir sur les
propos des patients et les valoriser. Les activités créatives, que l’infirmier 2 qualifie
d’activités « occupationnelles », ne valorisent pas la communication et donc la
relation.

Au vu de ces deux entretiens, je ne peux pas affirmer avoir validé ou non mon
hypothèse, mais je remarque que les activités thérapeutiques semblent avoir un réel
impact positif sur la relation de confiance, et même sur la relation soignant-soigné
en général. Toutefois, ces activités sont amenées avec bienveillance par le soignant
auprès du patient, ce qui semble avoir aussi un impact sur la relation de confiance.
Cela m’amène à réfléchir à la question suivante :

- Est-ce la bienveillance des soignants qui amène le patient à se sentir


immédiatement en confiance, ou est-ce la combinaison de cette attitude
professionnelle et des activités thérapeutiques qui amènent le patient à se
sentir en confiance ?

VI. PERSPECTIVES PROFESSIONNELLES

A. NOUVELLES CONNAISSANCES

Pendant les entretiens, j’ai pu remarquer que les deux infirmiers s’exprimaient en
utilisant très couramment le « nous », signe qu’ils s’exprimaient non pas
uniquement pour eux, mais aussi pour l’équipe avec laquelle ils travaillent, ce qui
me fait repenser à la pluridisciplinarité, déjà abordée en phase exploratoire. De plus,
au vu de la question concernant la bienveillance que je me pose suite à ces
entretiens, je pense qu’il est aussi important d’en aborder le thème.

29
1. Pluridisciplinarité

Pour la Haute Autorité de Santé, la pluridisciplinarité se définit ainsi : « La pratique


du travail en équipe rassemble les professionnels autour de buts communs et de la
recherche de solutions afin d’améliorer la prise en charge du patient »89. La
pluridisciplinarité existe donc pour le patient, puisqu’il existe de nombreux domaines
de soins et que seule la complémentarité de professionnels de santé provenant de
ces différents milieux garantit une prise en charge globale du patient. Comme le
souligne un article :

L’être humain est un système complexe articulé à d’autres


systèmes complexes […] Pour comprendre la situation ou la
problématique d’une personne, décrypter une demande et imaginer
des modalités d’intervention, il est important de pouvoir s’appuyer
sur une approche qui reconnaît et préserve cette complexité. Pour
cela, disposer de regards différents dans une même équipe me
semble un atout essentiel.90
La prise en charge d’un patient par un seul professionnel de santé est inconcevable,
puisque par exemple, à l’hôpital, dans la mesure ou le patient vient pour avoir des
soins, il doit dans tous les cas consulter un médecin compétent par rapport à sa
demande, puis les prescriptions sont appliquées par les infirmiers, et les soins de
nursing peuvent être réalisés par des aides-soignants. La pluridisciplinarité va
permettre de répondre aux différentes demandes de soins des patients et de les
respecter.

La pluridisciplinarité est un travail « essentiellement relationnel »91 qui peut contenir


de nombreuses difficultés pouvant désorganiser les équipes si elles ne sont pas
correctement contrôlées. Dans un premier temps, des difficultés avec le patient, qui,
comme il est dans une situation de demande de soins et de perturbation physique
et/ou psychique, va éprouver « une certaine quantité d’émotions violentes, de
pressions, d’angoisses et de chocs »92. Dans un second temps, les difficultés liées
au lien avec les autres professionnels peuvent être d’ordre conflictuelles, ou encore

89 Haute autorité de santé, « Travailler en équipe », « https://www.has-


sante.fr/jcms/c_1601003/fr/travailler-en-equipe », Juillet 2014, consulté le 17 avril 2020
90 SANSON K., Le Journal des Psychologues, « Pluridisciplinarité : intérêt et conditions d’un travail

en partenariat », n°242 Septembre 2006


91 SANSON K., Le Journal des Psychologues, « Pluridisciplinarité : intérêt et conditions d’un travail

en partenariat », n°242 Septembre 2006


92 SANSON K., Le Journal des Psychologues, « Pluridisciplinarité : intérêt et conditions d’un travail

en partenariat », n°242 Septembre 2006

30
en rapport avec la tension due à la relation avec le patient. L’organisation dans la
pluridisciplinarité est donc primordiale pour que des soins de qualité soient
dispensés au patient

2. Bienveillance

Définie dans le dictionnaire comme une « Disposition d'esprit inclinant à la


compréhension, à l'indulgence envers autrui »93, la bienveillance dans les soins
infirmiers est un invariant qualité dans la mise en œuvre d’une démarche de soins.
Selon un article94, la bienveillance doit être une attention particulière apportée au
patient en demande ou non. Il faut montrer au patient que ses demandes et
réticences sont entendues par l’écoute dans le cadre de la communication verbale
ou remarquées par l’observation dans le cadre de la communication non verbale,
ceci afin de pouvoir le mettre en confiance.

Cette attention permettra peut-être à l’adolescent (le patient) de


reprendre confiance en lui, de trouver une place et de redécouvrir
que “les autres” peuvent y contribuer. Il s’agit pour les
professionnels de l’installer dans un confort intérieur qui va lui
permettre d’apprendre, de se projeter et de se construire.95
L’article continue sur le fait que la bienveillance ne s’arrête pas à l’accueil de la
personne soignée, mais qui va, lorsque c’est une valeur acquise et partagée dans
l’équipe de soins, « veiller à la santé et au bien-être » du patient tout au long de sa
prise en charge.

B. MISE EN PRATIQUE PROFESSIONNELLE

En tant que future professionnelle infirmière, mon souhait et de suivre une formation
de zoothérapeute, et ce pour pouvoir mettre en avant mes compétences d’infirmière
et faire de la médiation par l’animal une prise en soins différente et complémentaire.
Mais avant d’obtenir cette certification, je ferais déjà en sorte que chaque patient s’y
retrouve dans ses soins et puisse bénéficier des activités qu’il souhaite exercer pour
peu qu’elles aient un avantage thérapeutique, surtout dans une structure de vie ou
un service de soins de longue durée. Déjà en tant qu’étudiante infirmière, je mets

93 Dictionnaire Larousse « https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/bienveillance/9179 »


94 HENNION-DIOP S., Les Cahiers Dynamiques, « Attention et bienveillance », n°44 Février 2019
95 HENNION-DIOP S., Les Cahiers Dynamiques, « Attention et bienveillance », n°44 Février 2019

31
un point d’honneur à la relation soignant-soigné dans la prise en soins des patients,
puisqu’en tant qu’élément central du soin, la relation permet non seulement de
pouvoir réaliser tous les recueils de données nécessaires à la prise en charge, mais
permet aussi de gagner la confiance du patient, son apaisement et sa volonté
d’accepter et de participer aux soins, ce que je trouve primordial. Enfin, au vu de
tout ce qui a pu être fait dans ce travail de recherche, je peux dire que je serai
amenée à travailler en collaboration avec de nombreux professionnels, que ce soit
pour la mise en place des activités thérapeutiques et des thérapies non
médicamenteuses, mais aussi dans l’élaboration de relations de qualité avec les
patients, tout cela pour le bien-être et la meilleure prise en charge qu’il soit possible
de donner à un patient.

CONCLUSION
En partant de la question « Quel est le rôle des thérapies non médicamenteuses
dans la prise en soins du patient ? », j’ai réalisé des entretiens exploratoires qui
m’ont permis de recentrer mes recherches sur deux concepts que j’avais repérés
dans les thématiques, à savoir la relation soignant-soigné et les thérapies non
médicamenteuses. Ma problématique de recherche a donc été « En quoi l’utilisation
des thérapies non médicamenteuses peuvent-elles améliorer la relation soignant-
soigné ? ». J’ai ensuite développé ces deux concepts pour pouvoir construire une
hypothèse de recherche « Les activités thérapeutiques amélioreraient la relation de
confiance entre soignants et soignés ». La relation soignant-soigné, faisant partie
de tous les soins, nécessite d’être basée sur la confiance entre le patient et le
soignant. Les activités thérapeutiques, tendant à se développer dans de plus en
plus de domaines de soins, aideraient à développer cette confiance dans une
relation. Sans la pandémie actuelle, j’aurais réalisé 4 entretiens auprès d’infirmiers
de différents secteurs, n’ayant pu en réaliser que 2, mon hypothèse ne peut ni être
validée, ni être invalidée. Néanmoins, une analyse rapide de ces entretiens m’a fait
me poser la question « Est-ce la bienveillance des soignants qui amène le patient
à se sentir immédiatement en confiance, ou est-ce la combinaison de cette attitude
professionnelle et des activités thérapeutiques qui amènent le patient à se sentir en
confiance ? ». En tant que future professionnelle, je souhaite mettre en place des
activités thérapeutiques de manière fréquente afin d’aider les patients à se sentir en

32
confiance, mais aussi pour leur propre bien-être, et n’omettrai pas de maintenir une
relation soignant-soigné propice à des soins de qualité.

En cette période de confinement, j’ai pu constater une dégradation de l’état mental


chez des personnes déjà fragiles pendant l’un de mes derniers stages de l’année,
en secteur psychiatrique. Pour échapper à l’agressivité de la part des résidents du
foyer, il a été mis en place de jeux de société, de séances de vélo avec la
psychomotricienne, et des activités artistiques. Dans la majorité des cas les
résidents se calment, apprécient le moment, mais d’autres, attachés aux sorties en
extérieur et à la visite des familles, n’ont pas été enchantés par l’idée de rester assis
à une table pour y jouer, ou de d’être limités au portail de l’établissement pour leurs
sorties. Les résidents n’avaient plus de contact avec le monde extérieur. Cela me
permet de dire que les activités thérapeutiques, même, les thérapies non
médicamenteuses, peuvent parfois ne pas être efficaces selon le patient qui, s’il
n’est pas réceptif, peut même dégrader la relation qu’il a avec le soignant, d’où
parfois la nécessité d’une complémentarité des thérapies non médicamenteuses
avec des traitements médicamenteux.

33
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
Collectif SFAP, DAYDE MC., LACROIX ML, PASCAL C., « Relation d’aide en
soins infirmiers », Elsevier Masson, 2007
ISEBAERT L., CABIE MC., « Pour une thérapie brève », Erès, 2015
MANOUKIAN A. « La relation soignant-soigné », Editions Lamarre, 2014
THIBAULT P., FOURNIVAL N. « Moyens non pharmacologiques de prise en
charge de la douleur », Editions Lamarre, 2012

ARTICLES
BETHUNE D., Journal la Voix du Nord
« https://www.lavoixdunord.fr/712601/article/2020-02-20/cambrai-l-hypnose-
entre-au-bloc-operatoire-du-centre-hospitalier », février 2020
BOURGEOIS F., La revue de l’infirmière « Les soins relationnels », n°180 Avril
2012
FORMARIER M., Recherche en soins infirmiers « La relation de soin, concepts
et finalités » n°89 Juin 2007
HENDERSON V., « Principes fondamentaux des soins infirmiers », publié pour
le Conseil International des Infirmières par S. Karger Basel, 1969
HENNION-DIOP S., Les Cahiers Dynamiques, « Attention et bienveillance »,
n°44 Février 2019
La revue de l’infirmière « L’art comme complément à l’éducation thérapeutique
du patient », n°199 Mars 2014
La revue de l’infirmière « Les soins aux personnes souffrant de la maladie d’Al-
zheimer », n°247 Janvier 2019
La revue de l’infirmière « Prise en charge des adolescents souffrant d’anorexie
mentale », n°210 Avril 2015
La revue de l’infirmière « Prendre en charge le cancer autrement », n° 243 Août-
Septembre 2018
La revue de l’infirmière, « Relaxation et hypnose dans le parcours de soins »,
n°220 Avril 2016

1
MALABEUF L., Soins formation Pédagogie, « la relation soignant-soigné, du dis-
cours au passage à l’acte », n°4 1992
SANSON K., Le Journal des Psychologues, « Pluridisciplinarité : intérêt et condi-
tions d’un travail en partenariat », n°242 Septembre 2006
Soins Gérontologie « Démence et thérapeutique non médicamenteuse, efficacité
du cadre ludique », n°125 Mai-Juin 2017
Soins Gérontologie « Snoezelen et zoothérapie chez les patients déments »,
n°94 Mars-Avril 2012
Soins Gérontologie « Thérapies non médicamenteuses de la maladie d’Alzhei-
mer », n°108 Juillet-Août 2014
Soins Psychiatrie « Travailler en équipe pluriprofessionnelle en pédopsychia-
trie », n°250 Mai-Juin 2007

TEXTES DE LOI ET DEFINITIONS


Charte de la personne hospitalisée « https://solidarites-
sante.gouv.fr/IMG/pdf/charte_a4_couleur.pdf »
Dictionnaire Larousse « https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/bienveil-
lance/9179 »
Dictionnaire Larousse, « https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/civi-
lit%C3%A9/16281 »
Site Legifrance « https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idSectionTA=LE-
GISCTA000006190610&cidTexte=LEGITEXT000006072665 »

SITES INTERNET
Bienvenue en Psy ! « https://sites.google.com/site/bienvenueenpsy2/les-acti-
vites/les-activites-therapeutiques », consulté le 08 février 2020
Centre hospitalier de la Rochefoucauld « http://www.ch-larochefoucauld.fr/les-th-
rapies-non-m-dicamenteuses », consulté le 29 novembre 2019
Fiches IDE « http://www.fiches-ide.fr/cours/ue-3-sciences-techniques-infirmieres-
fondements-methodes/ue-3-2-projet-de-soins-infirmiers/le-concept-
dinterdisciplinarite/ », consulté le 6 décembre 2019

2
Haute autorité de santé, « Travailler en équipe », « https://www.has-
sante.fr/jcms/c_1601003/fr/travailler-en-equipe », Juillet 2014, consulté le 17 avril
2020
Institut national du cancer, « https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Qualite-
de-vie/Douleur/Soulager-par-des-techniques-non-medicales », consulté le 04
février 2020
Institut national du cancer, « https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Qua-
lite-de-vie/Douleur/Soulager-par-des-techniques-non-medicales/Soutien-psycho-
logique », consulté le 04 février 2020
Institut national du cancer, « https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Qua-
lite-de-vie/Douleur/Soulager-par-des-techniques-non-medicales/Methodes-psy-
chocorporelles », consulté le 04 février 2020
Institut national du cancer, « https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Qua-
lite-de-vie/Douleur/Soulager-par-des-techniques-non-medicales/Methodes-phy-
siques », consulté le 04 février 2020
SANTIN A., Espace Ethique, « Le relation de soins, une question de con-
fiance ? », « https://www.espace-ethique.org/ressources/editorial/la-relation-de-
soin-une-question-de-confiance », 7 mai 2009, consulté le 17 février 2020

3
ANNEXE 1 : GRILLE D’ENTRETIEN EXPLORATOIRE
Etudiante de 3ème année au sein de l’Institut de formation en soins infirmiers de
Cambrai, je souhaite réaliser des entretiens à visée exploratoire sur les thérapies
non médicamenteuses, dans le cadre de mon travail de fins d’études. Ces
entretiens resteront anonymes.

Question 1 : Quelles thérapies non Savoir quelles sont les thérapies


médicamenteuses utilisez-vous au sein non médicamenteuses utilisées sur
de votre service / structure ? le lieu de l’entretien.
Se rendre compte des
Question 2 : Quels sont les acteurs
professionnels habilités à exercer
professionnels qui agissent avec ces
avec l’utilisation des thérapies non
thérapies autour du patient ?
médicamenteuses.
Question 3 : Quel est le rôle de
Connaître le rôle infirmier dans
l’infirmier(e) dans l’utilisation des
l’utilisation des thérapies non
thérapies non médicamenteuses dans
médicamenteuses.
votre service / structure ?
Question 4 : Quels sont les impacts que
vous pouvez observer lors de la mise en
Connaître l’impact de ces thérapies
place de thérapies non
sur le patient et le soignant.
médicamenteuses, pour le patient
comme pour les professionnels ?
Identifier les changements liés aux
Question 5 : Quel est leur impact sur la
thérapies non médicamenteuses sur
relation soignant soigné ?
la relation soignant-soigné.
Question 6 : De quelle manière les
Réaliser si ces thérapies sont
thérapies non médicamenteuses sont-
intégrées au projet de soins du
elles intégrées dans le projet de soins du
patient de façon adaptée.
patient ?
Question 8 : Quelle importance donnez-
Savoir quelle importance ont les
vous à ces thérapies non
thérapies non médicamenteuses
médicamenteuses par rapport aux
vis-à-vis des traitements
traitements médicamenteux dans la prise
médicamenteux.
en soins du patient ?

4
ANNEXE 2 : GRILLE D’ENTRETIEN D’ENQUETE

5
ANNEXE 3: RETRANSCRIPTION DES ENTRETIENS
D’ENQUETE
Réponse de l’IDE 1 / Réponse de l’IDE 2
1) Quelles sont les Nous proposons dans notre structure des ateliers de
activités à visée
créativité thérapeutique ou les patients peuvent
thérapeutique
que vous s’exprimer à travers le dessin, le modelage et la peinture.
utilisez ?
Nous proposons également des animations de groupe
Savoir quelles sont les
principalement à destination des jeunes qui vont tourner
activités thérapeutiques
autour de jeux interactifs et de rôle sur les sujets des
qu’utilisent les soignant
addictions, et avons commandé des ordinateurs pour du
dans le service / la
jeu afin d’aborder les mêmes sujets. Un café des parents
structure du lieu
a également été ouvert et correspond à du théâtre et un
d’entretien.
forum ouvert aux jeunes et leur famille. Une socio-
esthéticienne réalise des ateliers sur participation
individuelle ou en groupe pour que les personnes prises
en charge puissent travailler sur leur image corporelle.
Des groupes participatifs d’usagers font également
parfois des randonnées en extérieur.
Hormis ces activités thérapeutiques, nous proposons
également des séances de sophrologie, d’hypnothérapie
et animons différents groupes de parole.
Nos patients peuvent participer à des ateliers de cuisine
ou à des séances d’art-thérapie avec des ateliers de
peinture ou de musique. Nous leur proposons également
en extrahospitalier des groupes thérapeutiques
d’affirmation de soi ou ils participent à des jeux de rôle
ludiques et thérapeutiques et à des jeux interactifs sur
des situations du quotidien.
D’autres thérapies sont également proposées comme
des séances d’éveil corporel avec de la sophrologie et de
la méditation.

6
2) Comment Ces activités sont mises en place au feeling ou à la
mettez-vous en
demande du patient, comme par exemple l’esthéticienne,
place les
activités qui est proposée principalement à des femmes qui
thérapeutiques
manquent de temps pour prendre soins d’elles. Il n’y a
au sein de votre
structure / pas de critère en particulier pour dire que tel ou tel patient
service ?
doit participer à telle activité ou non, mais chaque patient
Connaître les modalités
a un suivi avec un addictologue, et après quelques
de mise en place des
rendez-vous, ou à force de connaître les patients, nous
activités thérapeutiques
sommes en mesure de leur proposer une activité qui leur
dans le service /
sera bénéfique dans leur prise en soins et qui correspond
structure.
à leur envie. Nous évitons néanmoins de laisser les
patients participer à toutes les activités puisque cela n’est
pas forcément dans leur intérêt d’un point de vue
thérapeutique.
La mise en place des activités se fait sur indication
médicale puisqu’elles sont thérapeutiques. Nous nous
concertons avec un médecin, un psychologue et un
infirmier pour discuter de la pertinence des activités selon
les patients, parfois aussi à la demande du patient qui
souhaiterait participer à l’une ou l’autre des activités.
Certaines activités se mettent en place de manière plus
spontanée, comme en période des fêtes ou les activités
créatives sont plus sollicitées.
3) Que pensez- Ces activités permettent d’avancer dans la relation avec
vous des
le patient. Une utilisation au quotidien permet également
activités
thérapeutiques ? de renforcer l’alliance thérapeutique et la relation entre
Connaître l’avis des
eux et les soignants. Les ateliers de créativité leur
professionnels de la
permettent de s’exprimer autrement, de dire quelque
structure par rapport
chose au travers de leur dessin, leur sculpture… ce que
aux activités
nous utilisons pour améliorer nos soins. Quant aux
thérapeutiques.
différents groupes, que ce soit d’activité randonnée ou de
parole, ils permettent aux patients de créer du lien avec

7
d’autres personnes qui peuvent avoir le même problème,
et parfois en parler avec eux.

Les activités thérapeutiques ont un effet toujours positif,


même si une séance se passe « mal », cela nous permet
d’évaluer ou en est le patient dans sa prise en charge.
Les activités thérapeutiques sont une mine d’information
pour la prise en charge médicale ou infirmière et nous
aident à avoir un bon relationnel avec le patient.
4) Comment Il y toujours un premier travail fait sur le relationnel avec
s’établit la
le patient, puisque nous devons d’abord avoir plusieurs
relation
soignant-soigné rendez-vous avec lui pour pouvoir mettre en place nos
dans un
thérapies. Ensuite, lors des séances, des ateliers et des
contexte de
soins ? groupes, cette relation va dépendre de la volonté de la
Savoir comment la
personne de créer du lien avec le soignant, mais nous
relation entre le
faisons tout pour mettre le patient en confiance en restant
soignant et le soigné
à l’écoute et disponibles.
est mise en œuvre dans
Cela dépend si le patient est ouvert ou fermé à la relation
les soins.
et si nous le connaissons ou non. Si une personne est
nouvellement arrivée dans le service nous allons
énormément jouer sur le relationnel en premier lieu pour
la découvrir. Nous sommes très à l’écoute de nos patients
lors des activités et nous leur expliquons ce que l’on
attend d’eux lors de ces thérapies. Nous essayons de
vraiment les mettre à l’aise.
5) Quels sont les Nos patients sont libres de leurs choix et acteurs de leur
avantages ou
prise en soins. Cela renforce déjà la relation de confiance
inconvénients
qu’apportent les qu’ils ont avec les soignants. De plus, du fait de cette
activités
liberté de choix, même si l’activité thérapeutique ne plaît
thérapeutiques
sur la relation pas au patient, le lien est renforcé dans la majorité des
avec le patient ?
cas. Au niveau inconvénients, il y a toujours quelques
patients fermés qui ne parviennent pas à s’ouvrir de suite

8
Se rendre compte des avec nous, leur prise en charge est plus longue et la
avantages et communication un peu altérée.
inconvénients créés par
les activités
thérapeutiques par
rapport à la relation
Les activités thérapeutiques nous apportent une
soignant-soigné.
meilleure proximité et une meilleure connaissance du
patient. De plus nous pouvons nous servir des éléments
d’une activité ou de mots du patient pour en reparler à
postériori avec lui ou le valoriser, ce qui ne fait
qu’améliorer la relation que nous avons avec lui et la
confiance qu’il nous apporte.
6) Quel est l’impact Les activités thérapeutiques très appréciées des patients
de ces thérapies
sont un plus à la prise en charge que l’on n’impose
sur la relation de
confiance ? jamais, nous laissons le temps au patient de réfléchir,
Connaître l’impact des
mais ils acceptent souvent ce que nous leur proposons.
activités thérapeutiques
La relation de confiance n’est que renforcée par cette
sur la confiance entre
liberté donnée, et nous ne forçons jamais les patients à
soignants et soignés.
parler de leur problème principal, à savoir l’addiction à un
produit, ce qu’ils apprécient.
L’impact de ces activités et accompagnements dépend
de la manière dont elles se sont passées avec le patient.
La majorité du temps, les patients se sentent bien
accueillis et en confiance, puisque nous leur dédions du
temps pour pouvoir s’occuper d’eux, ce qu’ils apprécient.
7) Y a-t-il des Il n’y a pas d’activité privilégiée par rapport à une autre,
activités avec
c’est du cas par cas, puisque chaque personne est
plus d’impact
sur la relation unique. Les réactions vont donc différer selon les
soignant-soigné
personnes et leur intérêt pour l’activité. Les besoins sont
que d’autres ?
Lesquelles ? diversifiés du fait des nombreuses activités proposées.
Identifier les activités
D’une manière générale, toutes nos activités ont le même
thérapeutiques les plus
impact positif sur la relation dans les soins.

9
efficaces dans un Les groupes thérapeutiques ont le plus d’impact selon
contexte de valorisation moi, puisque comme nous y participons en tant que
de la relation soignant- soignant avec eux, ce sont des moments dans lesquels
soigné. on s’intéresse aux problèmes des patients et dans
lesquels on les valorise, cela a tendance à renforcer la
relation. De plus nous pouvons rediscuter de ce qu’il s’est
passé pendant la séance si besoin. Les activités
occupationnelles n’ont pas le même rapport puisque la
discussion n’y est pas beaucoup valorisée.

10
11
FLORIN ALINE PROMOTION 2017/2020

Les thérapies non médicamenteuses


L’art de soigner sans médicaments
FLORIN ALINE
Nombre de pages 33
PROMOTION 2017/2020
RESUME ABSTRACT
LES THERAPIES Les NON thérapies non médicamenteusesNON-DRUG THERAPIES
MEDICAMENTEUSES L’art de soigner sans médicaments
Ayant réalisé plusieurs stages durant mes Having achieved several internships
études, j’ai été interpellée par des during my studies, I was attracted by
Nombre
situations dede pages
soins : 32
en EHPAD utilisant les situations of care in nursing home using
thérapies non médicamenteuses, et je me non-drug therapies, and then I wondered:
RESUME
suis alors posée la question : « Quel est le
ABSTRACT
"What is non-drug therapies’ role in the
LES
rôleTHERAPIES
des thérapiesNON non médicamenteuses NON-DRUG
care THERAPIES
of the patient? "
MEDICAMENTEUSES
dans la prise en soin du patient ? ». Having achieved several internships
Ayant
Aprèsréalisé plusieurs stages
des recherches et desdurant mes
entretiens, duringresearch
After my studies, I was attracted
and interviews, I chose to by
études, j’ai de
j’ai choisi été répondre
interpelléeà par des
la problématique situations
answer of carequestion
the following using : "Hownon-drug
can
suivante de
situations En utilisant
: « soins quoi l’utilisation
les thérapiesdes non-drug
therapies, andtherapies’ use improve
then I wondered: "What theis
thérapies non médicamenteuses
non médicamenteuses, et je me suis alors peuvent- non-drug therapies’ role in the care of the
caregiver-patient relationship?" through
elles la améliorer
posée question : «laQuel relation
est le rôle soignant-
des the hypothesis
patient? " "Therapeutic activities
soigné ? » par le biais
thérapies non médicamenteuses dans la de l’hypothèse would improve trust relationshipI between
After research and interviews, chose to
« Les activités thérapeutiques caregivers and patients".
prise en soin du patient ? ».
amélioreraient la relation de confiance
answer the following question: "How can
Après
entre des recherches
soignants et des entretiens,
et soignés ». j’ai non-drug therapies’ use improve the
choisi de répondre à la
Afin de valider mon hypothèse, j’ai problématique caregiver-patient
In order to validate relationship?"
my hypothesis, through I
suivante En quoi
souhaité: «réaliser l’utilisation
des entretiens composésdes the hypothesis
wanted to conduct"Therapeutic activities
interviews composed
thérapies
de questionsnon médicamenteuses
semi directives enpeuvent- plus de would
of improve trust
semi-directive relationship
questions between
in addition to
recherches.
elles améliorer Malheureusement
la relation soignant-tous mes research.
caregiversUnfortunately
and patients".all my interviews
entretiens
soigné ? » parn’ont
le biaispasdepu l’hypothèse
être réalisés« Lesà could
In ordernot be
to carried
validateout mybecause of theI
hypothesis,
cause de la pandémie de
activités thérapeutiques amélioreraient la COVID-19, et COVID-19 pandemic, and my
wanted to conduct interviews composed of hypothesis
mon hypothèse n’a pas pu
relation de confiance entre soignants et être validée. couldn’t be validated.
semi-directive questions in As addition
a future to
En tant que future professionnelle, je professional, I wish to carry out these
soignés ». research. Unfortunately, all my interviews
souhaite mettre en œuvre ces thérapies therapies in my care more actively, while
Afin
dans de mesvalider
soins plus monactivement
hypothèse,toutj’ai en could innot
being be carried outsetting.
a relation-based because of the
souhaité
étant dans réaliser
un cadredes entretiens
basé sur lacomposés
relation. COVID-19 pandemic.
dePour
questions semi directives en
conclure, le relationnel est utilisé par plus de Theconclude,
To rapport the is rapport
used by all by
is used health
all
recherches. Malheureusement,
tous les professionnels de santé, tous cemesqui professionals,
health which iswhich
professionals, not the case the
is not for
entretiens
n’est pas n’ont pas le pucas des activités
être réalisés à cause case for therapeutic
therapeutic activitiesactivities
and and non-
non-drug
thérapeutiques
de la pandémie de COVID-19.et des thérapies non drug therapies in general,
therapies in general. As a future but they are
Lemédicamenteuses
relationnel est en général,
utilisé par mais
tous elles
les increasingly
professional, Ideveloping
wish to carry for outvaried
these
se développent de plus en plus
professionnels de santé, ce qui n’est pas le pour des audiences. We can ask
therapies in my care more actively. the question
publics variés. On peut se poser la about the combination of drugs and non-
cas des activités thérapeutiques et des
question à propos de l’association drug therapies for better medical care
thérapies
médicamentsnon médicamenteuses
et thérapiesen général.non effectiveness.
En tant que future professionnelle,
médicamenteuses pour une meilleure je
souhaite
efficacitémettre
de prise enenœuvre
charge. ces thérapies
dans
Mots mes soins
clés plus: activement.
Thérapies non Keywords : Non-drug therapies,
Mots clés: Thérapies nonrelation
médicamenteuses, médicamenteuses,
soignant- Key words: Non-drug therapies,
caregiver-patient caregiver-
relationship,
relation soignant-soigné,
soigné, activité thérapeutique, relation activité patient relationship, therapeutic
therapeutic activity, trust relationship. activity,
thérapeutique,
de confiancerelation. de confiance. confidence relationship.

INSTITUT DE FORMATION EN SOINS INFIRMIERS


Du Centre Hospitalier de CAMBRAI
20, rue du Colonel Francis NICOL
CS 90389 12
59407 CAMBRAI Cedex

Vous aimerez peut-être aussi