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Thérapies non
médicamenteuses
L’art de soigner sans médicaments
Promotion 2017/2020
2
« Les animaux ont un mérite : ils ne déçoivent jamais »
Jean Rochefort
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REMERCIEMENTS
Je souhaite tout d’abord remercier Mme Ardhuin, référente de guidance pour ce
mémoire, qui m’a accompagnée durant cette année.
Je remercie aussi les infirmiers qui m’ont entendue et ont pu me répondre pour que
je réalise mes entretiens auprès d’eux.
Enfin, je remercie ma famille et mes amis, pour leur soutien et leur aide pendant ces
trois années de formation.
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Table des matières
INTRODUCTION .................................................................................................... 1
5
5. Méthodes cognitivo-comportementales.................................................. 24
6. Activités thérapeutiques ......................................................................... 24
C. HYPOTHESE................................................................................................. 25
V. OBSERVATION ............................................................................................ 26
CONCLUSION ..................................................................................................... 32
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................... 1
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INTRODUCTION
Actuellement étudiante en soins infirmiers de 3ème année, j’ai à réaliser un travail de
fin d’études me permettant de valider des compétences infirmières indispensables
à mon diplôme. Au cours de mes 3 années de formation, j’ai pu aller en stage dans
des services et structures divers et variés qui m’ont permis de découvrir de
nombreuses facettes du métier et m’ont aidé à acquérir diverses connaissances
pour ma future vie professionnelle.
Lorsque je suis entrée dans cette formation, je pensais que la plus grande part des
soins infirmiers consistait à réaliser les administrations thérapeutiques, bien
évidemment couplées avec du relationnel. Cette croyance a été démentie lorsque
je suis arrivée dans cette formation, puisque j’ai découvert que les soins relationnels
étaient au centre de la prise en charge, et que l’administration de médicaments
n’était pas la seule thérapeutique pouvant être mise en place dans les
établissements de santé.
Ainsi, dans ce travail de fin d’études, une première partie portera sur la question de
départ, présentant la situation de départ, mes questionnements et ma question de
départ. Une seconde partie traitera de la phase exploratoire, avec choix de l’outil,
de la population et l’analyse, ensuite une troisième partie posera la problématique.
Une quatrième partie portera sur la construction du modèle d’analyse avec les
concepts « abordé » et « développé » et la formulation de l’hypothèse. Une
cinquième partie abordera l’observation avec le choix de l’outil, de la population et
la réalisation de l’enquête, et enfin une dernière et sixième partie parlera des
perspectives professionnelles avec les nouvelles connaissances et la mise en
pratique professionnelle.
1
I. QUESTION DE DEPART
A. SITUATION DE DEPART
Ma situation prend place dans plusieurs contextes. Dans le premier, je me situe lors
de mon tout premier stage en tant qu’étudiante, un stage de 5 semaines dans un
EHPAD. Lors de ce stage, j’ai pu observer des personnes âgées qui ne réagissaient
plus à aucune sorte de communication disponible sur le lieu, ou encore des
personnes atteintes de démences, de la maladie d’Alzheimer, qui communiquaient
peu ou pas du tout, et qui se montraient réticentes à certains soins, comme la toilette
ou la prise des thérapeutiques. J’avais pu noter, en découvrant mon lieu de stage
et en interrogeant les soignants, que chaque mois l’animatrice organisait une
rencontre sur l’EHPAD avec une équithérapeute. Cette rencontre a eu lieu lors de
ma quatrième semaine de stage. L’équithérapeute est venue un après-midi avec
deux poneys qu’elle avait préparés pour l’occasion : nettoyés des sabots à la tête
pour éviter de salir les lieux et contaminer les résidents. Il faut savoir que cet EHPAD
n’autorise pas les animaux, hormis un oiseau en cage dans la salle à manger, qui
n’interpelait même plus les personnes âgées pouvant se déplacer et qui mangeaient
dans la salle, je m’attendais donc déjà à ce que les poneys fassent au moins un peu
d’effet auprès des résidents. Dès leur entrée, des personnes âgées curieuses et
impatientes se sont précipitées vers les poneys avec de grands sourires pour les
caresser. Un poney est resté au rez-de-chaussée avec l’animatrice, quant à l’autre,
il est allé au premier étage avec l’équithérapeute. J’ai suivi cette dernière puisque
lors de mon stage j’étais au premier étage et en connaissait les résidents. Le poney
a fait le tour de l’étage, il est allé dans toutes les chambres, hormis celle d’une dame
en soins palliatifs, dormant à cause de la morphine. Ce fut fantastique de voir que
les personnes qui ne réagissaient plus à la communication se sont mises à sourire
en caressant cet animal. Les résidents déments et ceux avec la maladie d’Alzheimer
qui n’acceptaient pas les soins d’hygiène ont presque tous accepté le change du
soir et la prise des médicaments sans aucune réticence. De manière générale, le
passage des poneys a laissé derrière lui des résidents heureux de cette rencontre,
mais tristes de voir ces animaux partir à nouveau. Une dame m’a même confié que
ce jour du mois était celui qu’elle préférait et qu’elle l’attendait avec impatience.
2
Dans le deuxième contexte, qui tient lieu dans le même EHPAD, et donc toujours
lors de mon premier stage, une dame âgée assez peu communicante et refusant
souvent de sortir de sa chambre se montrait beaucoup plus vive et enthousiaste à
l’approche du mardi après-midi. En effet l’activité prévue ce jour-là était l’atelier
d’arts créatifs, auquel la dame adorait se rendre, et donc sortait de sa chambre. Une
aide-soignante l’emmenait à pied jusqu’à la salle d’animation, tout en discutant avec
elle, ce qui permettait à cette dame à la fois de s’exprimer vivement mais aussi de
se mobiliser, c’était également le moment que choisissaient les soignants pour
prendre en compte les demandes et les besoins de la résidente afin d’étoffer son
projet de vie en structure. Au vu de l’enthousiasme porté par cette personne pour le
dessin et la peinture, j’ai demandé à l’équipe la raison pour laquelle cette dame ne
pouvait pas avoir à disposition dans sa chambre ou la salle de vie de quoi exprimer
son art, la réponse fut simplement que ça lui était interdit, puisque madame «
redécorait sa chambre avec », et qu’elle devait du coup se contenter du mardi après-
midi, même si les soignants appréciaient de voir cette dame plus communicante
grâce à l’art.
Ces deux contextes m’amènent donc à réfléchir sur le rôle des thérapies non
médicamenteuses, et notamment sur la zoothérapie et l’art-thérapie, dans la prise
en charge des patients. J’ai donc pu tirer plusieurs thématiques de ces situations :
- La relation soignant-soigné ;
- La pluridisciplinarité ;
- Le projet de soins.
B. QUESTIONNEMENT
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La relation soignant-soigné :
Le projet de soins :
La pluridisciplinarité :
- Comment intégrer l’infirmier dans des activités liées aux thérapies non
médicamenteuses ?
C. QUESTION DE DEPART
Quel est le rôle des thérapies non médicamenteuses dans la prise en soins
du patient ?
A. CHOIX DE L’OUTIL
Afin de réaliser cette phase exploratoire, j’ai d’abord commencé à faire des
recherches d’articles principalement basés sur le thème de mon mémoire, à savoir
les thérapies non médicamenteuses. J’ai ensuite fait des recherches concernant
les concepts liés à ma question de départ, puis ai choisi de réaliser des entretiens
exploratoires via une grille d’entretien réalisée par mes soins de 7 questions semi-
directives1, afin de pouvoir m’ouvrir à d’autres possibilités de réponses de la part
des personnes rencontrées. Ces questions sont en lien avec mes différents
concepts et répondent chacune à un objectif.
4
B. CHOIX DE LA POPULATION
Pour réaliser ces entretiens, j’ai choisi de rencontrer des professionnels infirmiers
de deux services différents, l’un en EHPAD, afin d’avoir un avis sur les personnes
âgées, au handicap et aux pathologies favorisées par l’âge, comme Alzheimer ou
la démence, et l’autre en service de pédopsychiatrie, pour un avis sur l’adolescence
et les maladies psychiatriques. Ce choix a été fait de manière à ce que les réponses
qui me sont données portent sur une population plus variée que si j’étais restée sur
un âge ou une population ciblée. Afin de respecter l’anonymat de ces deux
professionnels, l’infirmier d’EHPAD sera nommé infirmier 1 et celui de
pédopsychiatrie infirmier 2.
C. ANALYSE
Aux professionnels de santé vus en entretien, j’ai demandé quelles étaient les
thérapies non médicamenteuses utilisées dans leur service. Les deux infirmiers
m’ont répondu. J’ai pu constater qu’ils mettaient en œuvre des thérapies différentes
adaptées à l’âge et la pathologie de leurs patients. Ainsi l’infirmier 1 m’a cité les
thérapies suivantes :
- l’aromathérapie, qui est utilisée à des fins thérapeutiques dans la gestion des
troubles du sommeil et du comportement des personnes âgées et des
personnes en situation de fin de vie,
5
- le jardinage, utilisé pour le maintien de la mobilité et de la forme physique,
- la mise en place d’une salle Snoezelen, utilisée pour ses vertus apaisantes
sur les personnes démentes.
- l’utilisation des médias, notamment des jeux-vidéos, ainsi que des séances
d’expression corporelle et des ateliers cirque pour développer la créativité et
gérer les débordements émotionnels des patients adolescents,
Outre ces thérapies plus adaptées à chaque service dont j’ai rencontré les
professionnels, les deux infirmiers m’ont cité des thérapies qui sont utilisées dans
les deux services, à savoir la musicothérapie, qui est peu utilisée en
pédopsychiatrie, l’art-thérapie, la zoothérapie et les entretiens infirmiers. Ces
affirmations par rapport à l’utilisation de ces thérapies se confirment grâce à de
nombreux articles. En effet, des activités telles que l’art-thérapie3, la
musicothérapie, le jeu sont proposées à des patients jeunes4, atteints de cancer5,
ou de démence6. Des articles de gérontologie parlent même de zoothérapie, de
Snoezelen ou d’hypnose chez des patients atteints de démence ou de la maladie
d’Alzheimer7. Ces différentes thérapies non médicamenteuses seraient donc plus
facilement adaptables d’une population à une autre, et les patients y seraient plus
réceptifs.
Avril 2015
5 La revue de l’infirmière « Prendre en charge le cancer autrement », n° 243 Août-Septembre 2018
6 Soins Gérontologie « Démence et thérapeutique non médicamenteuse, efficacité du cadre
6
2. La pluridisciplinarité
L’infirmier 1 a insisté sur le rôle majeur que joue l’animatrice de l’EHPAD sur la mise
en place des thérapies non médicamenteuses, puisque c’est elle qui organise les
séances d’art-thérapie, musicothérapie et zoothérapie au sein de la maison de
retraite, elle est également la seule personne ayant une formation pour la salle
snoezelen, malgré le fait que celle salle soit utilisable par les infirmiers. L’infirmier 1
a également parlé de la sollicitation de bénévoles comme les Blouses roses, qui
apportent un accompagnement supplémentaire pour la mise en place de l’art-
thérapie et musicothérapie, et des aides-soignants, qui sont les premiers à mettre
en place l’aromathérapie auprès des résidents. Quant à l’infirmier 2, son service
utilise les compétences d’une art-thérapeute pour l’art-thérapie, d’une
psychomotricienne pour les séances de psychomotricité et d’une professeure de
danse dans le cadre des séances de sport sur cette pratique, les infirmiers de cette
structure sont également en demande de formation afin de pouvoir aller encore plus
2007
7
loin dans la mise en place de thérapies par eux-mêmes. Dans l’article utilisé
précédemment, l’une des auteures, une infirmière interrogée sur la pluridisciplinarité
déclare : « Chaque soignant est un maillon d’une chaîne, qu’il soit infirmier,
éducateur spécialisé, psychologue… La formation et l’expérience professionnelles
de chacun contribuent à la qualité du soin […] »10. De nombreux professionnels
interviennent donc auprès des patients, ayant tous leur importance. Dans les deux
différents services vus en entretien, l’infirmier tient tout de même une place
importante parmi ces professionnels, puisqu’il accompagne le patient dans toutes
ces thérapies non médicamenteuses.
Ainsi donc j’ai poursuivi mes entretiens en questionnant les infirmiers sur le rôle de
l’infirmier dans l’utilisation des thérapies non médicamenteuses, l’infirmier 1 m’a
alors répondu que son rôle, en plus des rôles communs aux infirmiers d’éducation
et d’accompagnement, était d’apaiser le résident grâce à ses thérapies. En effet,
certaines des thérapies citées par cet infirmier visent en premier lieu les émotions
et sensations du patient, comme la douleur, l’agressivité ou encore le stress et la
dépression. L’infirmier 2 m’a parlé du rôle d’accompagnement, qui permet de voir le
jeune autrement que comme un patient en pédopsychiatrie. Il m’a également
interpellée sur son rôle d’observation et de travail sur les problèmes des jeunes de
manière quotidienne afin d’évaluer leurs besoins thérapeutiques, qui va également
lui permettre d’observer les lacunes et difficultés de chacun.
3. La relation soignant-soigné
Juin 2007
8
L’infirmier 1 pense les soignants plus satisfaits de leurs soins grâce à leur mise en
place et trouve les patients plus apaisés, souriants, et parfois plus réceptifs aux
soins. Cet infirmier m’a alors raconté qu’une dame démente de l’EHPAD en refus
de soins s’est mise à accepter la toilette du matin à la vue d’un chien qui s’était
accidentellement retrouvé dans sa chambre à ce moment-là. Dans l’article
« Snoezelen et zoothérapie chez les patients déments », les auteurs décrivent
clairement ces deux thérapies comme étant apaisantes et ayant un impact sur le
comportement et l’humeur des patients, réduisant leur agressivité et les signes de
dépression12. Je citerai alors les paroles de l’infirmier 1 : « Un patient apaisé est un
soin réussi ». L’infirmier 2 trouve que la mise en place des thérapies non
médicamenteuses est globalement positive pour les deux côtés, et qu’il pouvait
alors observer les adhérences et préférences de chaque patient, ce qui est plus
efficace pour apprendre à connaître les adolescents.
Après cela j’ai demandé aux professionnels l’impact des thérapies non
médicamenteuses sur la relation soignant-soigné, les deux infirmiers sont en accord
sur le fait que la mise en place de ces thérapies apporte des moments de partage
que les traitements médicamenteux n’offrent pas, et qui plus est, instaurent une
relation de confiance de manière plus rapide et forte. L’infirmier 1 a ajouté que le
soin était également plus agréable du fait de cette confiance entre le soignant et
son résident. L’infirmier 2 a quant à lui ajouté que les thérapies non
médicamenteuses permettent une évolution de la relation entre le patient et le
soignant, et que le fait de découvrir la personnalité de chacun à travers les activités
rend le soin « moins formel » et donc agréable pour les deux parties.
4. Le projet de soins
Défini comme faisant partie du rôle propre infirmier par le Code de la Santé Publique
à l’Article R4311-313, il s’agit pour le soignant d’identifier les problèmes et besoins
de la personne soignée, poser un diagnostic et formuler des objectifs de soins afin
de mettre en place des actions et de les évaluer. Les deux dernières questions que
j’ai posées lors de mes entretiens concernent l’intégration des thérapies non
12Soins Gérontologie « Snoezelen et zoothérapie chez les patients déments », n°94 Mars-Avril 2012
13Site Legifrance
« https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idSectionTA=LEGISCTA000006190610&cidTexte=
LEGITEXT000006072665 »
9
médicamenteuses dans le projet de soin et leur importance donnée par rapport à
des thérapies médicamenteuses. Concernant l’intégration au projet de soins, à
l’EHPAD, les thérapies non médicamenteuses sont réévaluées mensuellement et
intégrées au projet de vie du résident afin qu’elles soient adaptées à ses besoins,
envies et pathologies, l’animatrice réalise également un bilan d’animation pour les
résidents ne pouvant quitter leur chambre et réalise avec eux des petites animations
personnalisées. En service de pédopsychiatrie, les activités sont planifiées à la
semaine et sont inscrites dans le projet du service, un accord médical est
nécessaire pour que les adolescents puissent participer à certaines activités et une
évaluation des bénéfices des thérapies est réalisés plusieurs fois par an pour ne
garder que les plus enrichissantes.
Enfin, par rapport aux traitements médicamenteux, l’infirmier 1 trouve que les
thérapies médicamenteuses n’apportent que du bien-être pour le patient et le
soignant, et que contrairement aux médicaments, ces thérapies peuvent être
dispensées par tous les professionnels gravitant autour du patient. Pour l’infirmier
2, les thérapies non médicamenteuses passent avant toutes les autres thérapies,
les traitements médicamenteux doivent rester en second plan, uniquement dans les
cas de nécessité ou si un traitement médicamenteux au long court a déjà été mis
en place. Dans un article sur les thérapies pour la maladie d’Alzheimer, les auteurs
déclarent que les traitements médicamenteux « entraînent des effets indésirables
dont certains soulèvent […] la question […] de leur poursuite ou leur arrêt », les
thérapies non médicamenteuses sont recommandées et privilégiées dans certains
cas, notamment pour diminuer la quantité de traitements médicamenteux lourds
comme les psychotropes14.
10
III. PROBLEMATIQUE
Les thèmes ont tous été abordés avec plus ou moins la même égalité de réponses
chez les deux infirmiers. Les thérapies non médicamenteuses étant le thème que je
souhaitais aborder en priorité dans ce travail, et la relation soignant-soigné étant
selon moi primordiale à chaque soin, je souhaite donc me concentrer plus vers
l’apport des thérapies non médicamenteuses au niveau de la relation soignant-
soigné, d’où ma problématique :
1. Définition
16SiteLegifrance
« https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idSectionTA=LEGISCTA000006190610&cidTexte=
LEGITEXT000006072665 »
17 MANOUKIAN A. « La relation soignant-soigné », Editions Lamarre, 2014, page 5
18 MANOUKIAN A. « La relation soignant-soigné », Editions Lamarre, 2014, page 6
11
la situation. Ainsi il existe différentes relations de soins pouvant s’adapter à la
situation vécue par le soignant et le patient. Selon Louis Malabeuf 19, il y a quatre
étapes dans la relation soignant-soigné qui sont la relation sociale de civilité, la
relation fonctionnelle, la relation d’aide et la relation d’aide thérapeutique. Mais
encore, selon Monique Formarier20, ce sont sept types de relations qui existent, à
savoir la relation de civilité, la relation de soins, la relation d’empathie, la relation
d’aide, la relation thérapeutique, la relation éducative, et enfin la relation de soutien
social. On peut également ajouter, à ces relations, la relation de confiance dans les
soins, puisque tel que mentionné dans une publication :
2. Relation de civilité
La relation de civilité n’est pas exclusive au domaine de la santé mais s’étend à tous
les domaines dans lesquels une relation peut intervenir. Monique Formarier22
indique qu’« elle répond à un code culturel et social ritualisé », ce qui implique
qu’elle va différer selon les normes sociales et la culture de la zone dans laquelle
on se trouve. L’auteure indique également que dans le cadre d’une relation
soignant-soigné, la relation de civilité va être basée sur les « obligations sociales
pour les soignants », à savoir la politesse, la courtoisie, les repères identitaires. Ces
obligations ne diffèrent pas de ce en quoi la civilité doit correspondre en général,
puisque selon la définition du dictionnaire Larousse23, la civilité est l’« Observation
des convenances en usage chez les gens qui vivent en société ; politesse,
courtoisie ».
Juin 2007
21 SANTIN A., Espace Ethique, « Le relation de soins, une question de confiance ? »,
« https://www.espace-ethique.org/ressources/editorial/la-relation-de-soin-une-question-de-
confiance », 7 mai 2009, consulté le 17 février 2020
22 FORMARIER M., Recherche en soins infirmiers « La relation de soin, concepts et finalités » n°89
Juin 2007
23 Dictionnaire Larousse, « https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/civilit%C3%A9/16281 »
12
Cette relation est la base de la communication et concerne toutes
les relations inter-personnelles. Elle s’inscrit dans un rituel social,
dans la volonté d’un comportement agréable, d’une convivialité
dans l’échange. Elle s’établit dans un climat de respect. Il s’agit
d’une relation spontanée.24
3. Relation de soins
C’est une relation qui concerne uniquement le domaine de la santé, et qui est mise
en œuvre par les soignants pendant qu’ils réalisent tous types de soins, qu’ils soient
techniques ou de confort. « Elle est centrée sur le présent, sur l’acte technique, sur
l’activité en cours, sur le devenir immédiat du patient… »26. Le soignant, ou
l’infirmier, en train de faire un soin auprès du patient va l’informer de l’acte, répondre
à ses interrogations et inquiétudes. Cet échange peut également permettre aux
soignants de réaliser un recueil de données sur le temps passé avec le patient.
4. Relation d’empathie
Monique Formarier dit que « L’empathie est souvent considérée comme étant
l’approche la plus appropriée dans la relation soignant – patient »27. En effet,
l’empathie est l’une des valeurs les plus essentielles que doit avoir un infirmier, c’est
même une valeur incontournable à l’exercice de la profession. L’auteure insiste
même sur le fait que l’empathie va servir de support à la relation soignant-soigné
dans le but de servir aux soins et à leur personnalisation. L’écoute empathique de
l’infirmier, qui se veut compréhensive, va de plus permettre au patient de s’ouvrir au
soignant et de s’exprimer « le plus authentiquement possible », le comportement du
24 Collectif SFAP, DAYDE MC., LACROIX ML, PASCAL C., « Relation d’aide en soins infirmiers »,
Elsevier Masson, 2007, page 28
25 Collectif SFAP, DAYDE MC., LACROIX ML, PASCAL C., « Relation d’aide en soins infirmiers »,
Juin 2007
27 FORMARIER M., Recherche en soins infirmiers « La relation de soin, concepts et finalités » n°89
Juin 2007
13
soignant va aussi permettre de jouer un rôle dans l’ouverture du patient et la
confiance qu’il apporte au soignant.
5. Relation d’aide
28 FORMARIER M., Recherche en soins infirmiers « La relation de soin, concepts et finalités » n°89
Juin 2007
29 FORMARIER M., Recherche en soins infirmiers « La relation de soin, concepts et finalités » n°89
Juin 2007
30 MANOUKIAN A. « La relation soignant-soigné », Editions Lamarre, 2014, page 53
31 Collectif SFAP, DAYDE MC., LACROIX ML, PASCAL C., « Relation d’aide en soins infirmiers »,
14
c’est une relation adressée aux soignants puisqu’elle requiert des compétences et
des connaissances :
6. Relation thérapeutique
7. Relation éducative
La relation éducative est utilisée par les soignants lorsqu’il est nécessaire pour le
patient de changer ses habitudes de vie par souci de santé, qui peut être amené à
changer son régime alimentaire, sa relation à une addiction, à apprendre des gestes
d’auto-soins, etc. Elle repose sur « une approche psychologique […] une approche
34 Collectif SFAP, DAYDE MC., LACROIX ML, PASCAL C., « Relation d’aide en soins infirmiers »,
Elsevier Masson, 2007, page 67
35 FORMARIER M., Recherche en soins infirmiers « La relation de soin, concepts et finalités » n°89
Juin 2007
36 ISEBAERT L., CABIE MC., « Pour une thérapie brève », Erès, 2015, page 90
15
cognitive […] et une approche technique » du patient37. L’approche psychologique
est nécessaire pour que le patient accepte la relation éducative et écoute les
conseils et puisse retrouver une qualité de vie qui lui sera convenable. De plus, la
relation thérapeutique associée à la relation d’aide peut permettre au patient
d’« apprendre à gérer un nouveau mode de vie […] et retrouver un équilibre après
le choc psychologique qu’il subit »38.
La relation de soutien social est une relation qui se fait principalement entre le
patient et son entourage aidant, le soignant faisant office de médiateur entre ces
deux parties39. Le soignant peut apporter un soutien à la fois au patient mais aussi
aux proches aidants qui peuvent se sentir submergés ou épuisés par la pathologie
dont le patient est atteint, la période sur laquelle ils doivent faire office d’aidant
naturel pouvant de plus varier d’une courte période à un temps très long.
De plus, dans le même article Monique Formarier montre le fait que l’évolution des
pratiques dans les hôpitaux impliquant des temps d’hospitalisation plus courts
augmentent le nombre de soins dispensés à domicile, donc le nombre d’aidants, et
les professionnels de santé doivent donc prioriser le développement de leurs
compétences concernant la relation de soutien.
9. Relation de confiance
37 FORMARIER M., Recherche en soins infirmiers « La relation de soin, concepts et finalités » n°89
Juin 2007
38 FORMARIER M., Recherche en soins infirmiers « La relation de soin, concepts et finalités » n°89
Juin 2007
39 FORMARIER M., Recherche en soins infirmiers « La relation de soin, concepts et finalités » n°89
Juin 2007
40 HENDERSON V., « Principes fondamentaux des soins infirmiers », publié pour le Conseil
https://www.espace-ethique.org/ressources/editorial/la-relation-de-soin-une-question-de-confiance
», 7 mai 2009, consulté le 17 février 2020
16
soignant peut entraîner un manque d’ouverture de sa part, empêchant la prise en
charge complète et personnalisée du patient.
1. Définition et objectifs
https://www.espace-ethique.org/ressources/editorial/la-relation-de-soin-une-question-de-confiance
», 7 mai 2009, consulté le 17 février 2020
44 THIBAULT P., FOURNIVAL N. « Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la
Avril 2015
17
utilisées auprès des personnes âgées, notamment celles souffrant de pathologies
comme la maladie d’Alzheimer47 ou la démence48. La mise en œuvre des thérapies
non médicamenteuses va avoir « des effets bénéfiques sur la douleur physique, sur
le bien-être moral et sur la qualité de vie »49 du patient.
18
- « Développer un coping (ou capacité à faire face) positif »53 : Il est recherché
de la part du patient qu’il développe une stratégie d’adaptation efficace pour
faire face à sa douleur ou à sa maladie grâce à sa participation active,
encadré par le soignant. L’adaptation va être différente selon les personnes,
mais aussi selon le contexte et l’environnement dans lequel le patient se
situe.
2. Soutien psychologique
« Il ne s’agit pas d’une thérapie à proprement parler, mais plus d’une écoute et de
conseils. Le soutien psychologique est une des missions quotidiennes de tous les
professionnels de santé »55. Le soutien psychologique s’apparente à la relation
thérapeutique, adressée aux patients souffrants de pathologies touchant à la
psychiatrie puisque « en psychiatrie, les soins relationnels représentent un support
thérapeutique, car le soin se réalise « dans et par la relation » »56 , ou encore à la
19
relation d’aide. Ici, il est dit que ce soutien fait partie intégrante des missions des
professionnels de santé, il tient donc bien place dans les soins relationnels.
3. Méthodes psycho-corporelles
20
lui procurer une sensation de calme. C’est une pratique que les patients peuvent
exercer en autonomie une fois qu’ils y sont formés.
L’hypnose consiste à « porter son attention sur quelque chose […] ou sur la
recherche de souvenirs »62. Il s’agit d’un « état de conscience modifié »63 qui va être
intéressant à obtenir pour des patients qui ont des douleurs. Elle est naturellement
utilisée puisque nous l’avons « tous expérimenté : lorsque nous sommes « dans la
lune » ou que nous sommes absorbés par un livre »64. Il est nécessaire d’être formé
pour avoir recours à l’hypnose pendant les soins, mais certains patients peuvent
apprendre des techniques d’autohypnose pour soulager leurs douleurs de manière
autonome. Au niveau de la douleur, il existe deux types d’hypnose65 :
21
Le massage de confort est « une thérapeutique très ancienne partagée par toutes
les civilisations »68. En France, le massage thérapeutique est réservé aux masseurs
kinésithérapeutes diplômés, mais les infirmiers et aides-soignants peuvent pratiquer
des effleurages qui peuvent soulager une douleur ou éviter une fragilisation
cutanée. Le massage va permettre au patient de se détendre et de ne pas se
focaliser sur ses douleurs.
Les méthodes physiques cherchent à stimuler les fibres nerveuses afin de stopper
les douleurs induites par une pathologie ou un traumatisme. On peut distinguer
parmi ces méthodes la kinésithérapie, avec le toucher, les massages et le « peau à
peau », mais aussi la neurostimulation transcutanée69. Une autre thérapie possible
serait l’acupuncture70 mais elle reste très peu utilisée dans le domaine hospitalier.
Ces méthodes vont être mises en œuvre par des professionnels formés à ce
domaine, et ne sont donc pas réalisables par des infirmiers non formés.
La neurostimulation, qui est une stimulation électrique, existe sous deux formes : la
neurostimulation transcutanée, qui se fait par placement d’électrodes sur la peau
afin de diminuer les douleurs chroniques localisées, obligatoirement sous
22
surveillance médicale, et la neurostimulation interne qui se fait par implantation
d’électrode via une chirurgie dans la moelle épinière.
« https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idSectionTA=LEGISCTA000006190610&cidTexte=
LEGITEXT000006072665 »
74 THIBAULT P., FOURNIVAL N. « Moyens non pharmacologiques de prise en charge de la douleur
23
5. Méthodes cognitivo-comportementales
6. Activités thérapeutiques
24
thérapeutique ludique79 mais aussi une méthode psycho-corporelle80. Dans les
activités thérapeutiques, on peut retrouver des activités de relaxation, des activités
ludiques à visée d’éveil ou de maintien de la conscience ou de la mémoire, et des
activités de la vie quotidienne81. En sélectionnant certaines activités thérapeutiques,
qui vont être l’art-thérapie et ateliers créatifs, la zoothérapie et le jeu, on peut se
rendre compte que leur utilisation va avoir un effet positif sur les personnes
soignées. Ces activités vont avoir un impact sur différents points tels que le
comportement : les personnes deviennent plus sociables, plus communicantes82 et
sont apaisées83. De plus, il est dit du jeu qu’il augmente l’estime de soi et qu’il est
« synonyme de bien-être et de plaisir »84. Enfin, dans le livre Moyens non
pharmacologiques de prise en charge de la douleur, il est rapporté que le
mécanisme d’action de l’art-thérapie est double, puisqu’il permet au patient de se
libérer de ses émotions au travers de l’expression artistique, qui peut être de la
peinture, de la sculpture, du théâtre ou autres, tout en évitant au patient de se
focaliser sur sa douleur, ou ses émotions négatives85.
C. HYPOTHESE
79 BOURGEOIS F., La revue de l’infirmière « Les soins relationnels », n°180 Avril 2012
80 Institut national du cancer, « https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Qualite-de-
vie/Douleur/Soulager-par-des-techniques-non-medicales/Methodes-psychocorporelles », consulté
le 04 février 2020
81 BOURGEOIS F., La revue de l’infirmière « Les soins relationnels », n°180 Avril 2012
82 La revue de l’infirmière « Les soins aux personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer », n°247
Janvier 2019
83 Soins Gérontologie « Snoezelen et Zoothérapie chez les patients déments », n°94 Mars-Avril 2012
84 Soins Gérontologie « Démence et thérapeutique non médicamenteuse, efficacité du cadre
25
peuvent également être mises en place par tous les professionnels de santé,
infirmiers compris. Je souhaite donc développer l’hypothèse de recherche suivante :
V. OBSERVATION
A. CHOIX DE L’OUTIL
Afin de valider mon hypothèse, j’ai eu à choisir un outil d’enquête entre la réalisation
d’un questionnaire et la réalisation d’une grille d’entretien. La grille d’entretien, plus
qualitative que quantitative, me paraissait être un meilleur choix d’outil. J’ai donc
réalisé une grille de 7 questions semi-directives86, afin que les réponses apportées
par les professionnels soient ouvertes me permettant d’apporter d’autres éléments
concernant mes recherches pour la validation ou non de mon hypothèse.
B. CHOIX DE LA POPULATION
N’ayant pas voulu me baser sur un profil type de patient concernant mon hypothèse
de recherche, afin d’avoir des avis variés, je souhaitais interroger différents
professionnels infirmiers en provenance de différentes structures de soins. Je
souhaitais donc pouvoir m’entretenir avec des infirmiers travaillant en structure
psychiatrique, pour adultes et pour enfants, en EHPAD et également dans un
service de soins palliatifs. Ces différents entretiens m’auraient permis de valider ou
non mon hypothèse selon un public plus large et surtout plus diversifié. Au vu de
l’épidémie actuelle de Covid-19, je n’ai pu réaliser que deux de ces entretiens par
téléphone, l’un avec un infirmier d’une structure d’addictologie, cité ici comme
infirmier 1, et l’autre avec un infirmier travaillant en centre hospitalier psychiatrique,
dans un service accueillant des personnes ayant des troubles anxio-dépressifs, cité
comme infirmier 2.
26
C. REALISATION DE L’ENQUETE
La réalisation seule de ces deux entretiens ne me permet pas d’en faire une analyse
poussée après retranscription87, mais je peux toutefois remarquer que des
similitudes se manifestent entre les réponses des deux infirmiers interrogés. Les
entretiens d’enquête que je souhaitais réaliser étaient donc composés de
7 questions.
La première question m’aurait permis de savoir qu’elles sont les activités non
médicamenteuses qui sont mises en place sur le terrain, pour voir l’étendue de
possibilités de ce que peuvent être les activités proposées. Pour les deux entretiens
réalisés, on peut constater que l’utilisation des ateliers créatifs comme l’art ou la
musique se fait dans les deux services, le jeu de rôle et le jeu interactif font aussi
partie des thérapies et se font en groupe. L’infirmier 1, dont le service de soins
accueille aussi des patients jeunes, propose en plus l’utilisation du jeu vidéo et des
séances de théâtre, considérés comme des activités plutôt destinées à un public
jeune. Les deux infirmiers ont tous deux souhaité me citer des thérapies non
médicamenteuses ne rentrant pas forcément dans les activités thérapeutiques, dont
la limite leur semblait floue.
27
charge par l’écoute et l’observation du patient, même si l’activité ne plaît pas,
comme a pu le signaler l’infirmier 2.
Par la sixième question était recherché l’impact des activités thérapeutiques sur la
relation de confiance. Déjà dans les réponses à la question 5, les infirmiers avaient
fait la remarque, sans qu’il ne leur soit demandé explicitement, que les activités
thérapeutiques renforçaient la confiance entre le patient et le soignant. Pour
l’infirmier 1, ce serait la liberté de choix de ces activités, et le fait qu’elles soient un
« plus » agréable pour les patients qui améliore la relation de confiance entre
soignant et soigné. Pour l’infirmier 2, la relation de confiance s’implique
différemment d’un patient à un autre mais la disponibilité et l’écoute des soignants
font que le patient est, la majorité du temps, en confiance.
Enfin, avec la dernière question l’objectif était de savoir si certaines activités avaient
plus d’impact sur la relation soignant-soigné que d’autres. L’infirmier 1 a déclaré que
28
toutes les activités étaient sur le même plan. Leur impact va être différent selon le
patient et l’activité thérapeutique proposée, puisque le patient peut s’ouvrir plus
facilement aux soignants ou non selon son enclin à l’activité. C’est pour cela qu’ils
proposent de nombreuses activités thérapeutiques à leurs patients, afin de répondre
aux besoins de chacun. Quant à l’infirmier 2, son avis est que ce sont les groupes
thérapeutiques, donc les jeux de rôle ou jeux interactifs, qui vont avoir le plus
d’impact puisque le soignant participe lui aussi aux jeux et peut rebondir sur les
propos des patients et les valoriser. Les activités créatives, que l’infirmier 2 qualifie
d’activités « occupationnelles », ne valorisent pas la communication et donc la
relation.
Au vu de ces deux entretiens, je ne peux pas affirmer avoir validé ou non mon
hypothèse, mais je remarque que les activités thérapeutiques semblent avoir un réel
impact positif sur la relation de confiance, et même sur la relation soignant-soigné
en général. Toutefois, ces activités sont amenées avec bienveillance par le soignant
auprès du patient, ce qui semble avoir aussi un impact sur la relation de confiance.
Cela m’amène à réfléchir à la question suivante :
A. NOUVELLES CONNAISSANCES
Pendant les entretiens, j’ai pu remarquer que les deux infirmiers s’exprimaient en
utilisant très couramment le « nous », signe qu’ils s’exprimaient non pas
uniquement pour eux, mais aussi pour l’équipe avec laquelle ils travaillent, ce qui
me fait repenser à la pluridisciplinarité, déjà abordée en phase exploratoire. De plus,
au vu de la question concernant la bienveillance que je me pose suite à ces
entretiens, je pense qu’il est aussi important d’en aborder le thème.
29
1. Pluridisciplinarité
30
en rapport avec la tension due à la relation avec le patient. L’organisation dans la
pluridisciplinarité est donc primordiale pour que des soins de qualité soient
dispensés au patient
2. Bienveillance
En tant que future professionnelle infirmière, mon souhait et de suivre une formation
de zoothérapeute, et ce pour pouvoir mettre en avant mes compétences d’infirmière
et faire de la médiation par l’animal une prise en soins différente et complémentaire.
Mais avant d’obtenir cette certification, je ferais déjà en sorte que chaque patient s’y
retrouve dans ses soins et puisse bénéficier des activités qu’il souhaite exercer pour
peu qu’elles aient un avantage thérapeutique, surtout dans une structure de vie ou
un service de soins de longue durée. Déjà en tant qu’étudiante infirmière, je mets
31
un point d’honneur à la relation soignant-soigné dans la prise en soins des patients,
puisqu’en tant qu’élément central du soin, la relation permet non seulement de
pouvoir réaliser tous les recueils de données nécessaires à la prise en charge, mais
permet aussi de gagner la confiance du patient, son apaisement et sa volonté
d’accepter et de participer aux soins, ce que je trouve primordial. Enfin, au vu de
tout ce qui a pu être fait dans ce travail de recherche, je peux dire que je serai
amenée à travailler en collaboration avec de nombreux professionnels, que ce soit
pour la mise en place des activités thérapeutiques et des thérapies non
médicamenteuses, mais aussi dans l’élaboration de relations de qualité avec les
patients, tout cela pour le bien-être et la meilleure prise en charge qu’il soit possible
de donner à un patient.
CONCLUSION
En partant de la question « Quel est le rôle des thérapies non médicamenteuses
dans la prise en soins du patient ? », j’ai réalisé des entretiens exploratoires qui
m’ont permis de recentrer mes recherches sur deux concepts que j’avais repérés
dans les thématiques, à savoir la relation soignant-soigné et les thérapies non
médicamenteuses. Ma problématique de recherche a donc été « En quoi l’utilisation
des thérapies non médicamenteuses peuvent-elles améliorer la relation soignant-
soigné ? ». J’ai ensuite développé ces deux concepts pour pouvoir construire une
hypothèse de recherche « Les activités thérapeutiques amélioreraient la relation de
confiance entre soignants et soignés ». La relation soignant-soigné, faisant partie
de tous les soins, nécessite d’être basée sur la confiance entre le patient et le
soignant. Les activités thérapeutiques, tendant à se développer dans de plus en
plus de domaines de soins, aideraient à développer cette confiance dans une
relation. Sans la pandémie actuelle, j’aurais réalisé 4 entretiens auprès d’infirmiers
de différents secteurs, n’ayant pu en réaliser que 2, mon hypothèse ne peut ni être
validée, ni être invalidée. Néanmoins, une analyse rapide de ces entretiens m’a fait
me poser la question « Est-ce la bienveillance des soignants qui amène le patient
à se sentir immédiatement en confiance, ou est-ce la combinaison de cette attitude
professionnelle et des activités thérapeutiques qui amènent le patient à se sentir en
confiance ? ». En tant que future professionnelle, je souhaite mettre en place des
activités thérapeutiques de manière fréquente afin d’aider les patients à se sentir en
32
confiance, mais aussi pour leur propre bien-être, et n’omettrai pas de maintenir une
relation soignant-soigné propice à des soins de qualité.
33
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
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3
ANNEXE 1 : GRILLE D’ENTRETIEN EXPLORATOIRE
Etudiante de 3ème année au sein de l’Institut de formation en soins infirmiers de
Cambrai, je souhaite réaliser des entretiens à visée exploratoire sur les thérapies
non médicamenteuses, dans le cadre de mon travail de fins d’études. Ces
entretiens resteront anonymes.
4
ANNEXE 2 : GRILLE D’ENTRETIEN D’ENQUETE
5
ANNEXE 3: RETRANSCRIPTION DES ENTRETIENS
D’ENQUETE
Réponse de l’IDE 1 / Réponse de l’IDE 2
1) Quelles sont les Nous proposons dans notre structure des ateliers de
activités à visée
créativité thérapeutique ou les patients peuvent
thérapeutique
que vous s’exprimer à travers le dessin, le modelage et la peinture.
utilisez ?
Nous proposons également des animations de groupe
Savoir quelles sont les
principalement à destination des jeunes qui vont tourner
activités thérapeutiques
autour de jeux interactifs et de rôle sur les sujets des
qu’utilisent les soignant
addictions, et avons commandé des ordinateurs pour du
dans le service / la
jeu afin d’aborder les mêmes sujets. Un café des parents
structure du lieu
a également été ouvert et correspond à du théâtre et un
d’entretien.
forum ouvert aux jeunes et leur famille. Une socio-
esthéticienne réalise des ateliers sur participation
individuelle ou en groupe pour que les personnes prises
en charge puissent travailler sur leur image corporelle.
Des groupes participatifs d’usagers font également
parfois des randonnées en extérieur.
Hormis ces activités thérapeutiques, nous proposons
également des séances de sophrologie, d’hypnothérapie
et animons différents groupes de parole.
Nos patients peuvent participer à des ateliers de cuisine
ou à des séances d’art-thérapie avec des ateliers de
peinture ou de musique. Nous leur proposons également
en extrahospitalier des groupes thérapeutiques
d’affirmation de soi ou ils participent à des jeux de rôle
ludiques et thérapeutiques et à des jeux interactifs sur
des situations du quotidien.
D’autres thérapies sont également proposées comme
des séances d’éveil corporel avec de la sophrologie et de
la méditation.
6
2) Comment Ces activités sont mises en place au feeling ou à la
mettez-vous en
demande du patient, comme par exemple l’esthéticienne,
place les
activités qui est proposée principalement à des femmes qui
thérapeutiques
manquent de temps pour prendre soins d’elles. Il n’y a
au sein de votre
structure / pas de critère en particulier pour dire que tel ou tel patient
service ?
doit participer à telle activité ou non, mais chaque patient
Connaître les modalités
a un suivi avec un addictologue, et après quelques
de mise en place des
rendez-vous, ou à force de connaître les patients, nous
activités thérapeutiques
sommes en mesure de leur proposer une activité qui leur
dans le service /
sera bénéfique dans leur prise en soins et qui correspond
structure.
à leur envie. Nous évitons néanmoins de laisser les
patients participer à toutes les activités puisque cela n’est
pas forcément dans leur intérêt d’un point de vue
thérapeutique.
La mise en place des activités se fait sur indication
médicale puisqu’elles sont thérapeutiques. Nous nous
concertons avec un médecin, un psychologue et un
infirmier pour discuter de la pertinence des activités selon
les patients, parfois aussi à la demande du patient qui
souhaiterait participer à l’une ou l’autre des activités.
Certaines activités se mettent en place de manière plus
spontanée, comme en période des fêtes ou les activités
créatives sont plus sollicitées.
3) Que pensez- Ces activités permettent d’avancer dans la relation avec
vous des
le patient. Une utilisation au quotidien permet également
activités
thérapeutiques ? de renforcer l’alliance thérapeutique et la relation entre
Connaître l’avis des
eux et les soignants. Les ateliers de créativité leur
professionnels de la
permettent de s’exprimer autrement, de dire quelque
structure par rapport
chose au travers de leur dessin, leur sculpture… ce que
aux activités
nous utilisons pour améliorer nos soins. Quant aux
thérapeutiques.
différents groupes, que ce soit d’activité randonnée ou de
parole, ils permettent aux patients de créer du lien avec
7
d’autres personnes qui peuvent avoir le même problème,
et parfois en parler avec eux.
8
Se rendre compte des avec nous, leur prise en charge est plus longue et la
avantages et communication un peu altérée.
inconvénients créés par
les activités
thérapeutiques par
rapport à la relation
Les activités thérapeutiques nous apportent une
soignant-soigné.
meilleure proximité et une meilleure connaissance du
patient. De plus nous pouvons nous servir des éléments
d’une activité ou de mots du patient pour en reparler à
postériori avec lui ou le valoriser, ce qui ne fait
qu’améliorer la relation que nous avons avec lui et la
confiance qu’il nous apporte.
6) Quel est l’impact Les activités thérapeutiques très appréciées des patients
de ces thérapies
sont un plus à la prise en charge que l’on n’impose
sur la relation de
confiance ? jamais, nous laissons le temps au patient de réfléchir,
Connaître l’impact des
mais ils acceptent souvent ce que nous leur proposons.
activités thérapeutiques
La relation de confiance n’est que renforcée par cette
sur la confiance entre
liberté donnée, et nous ne forçons jamais les patients à
soignants et soignés.
parler de leur problème principal, à savoir l’addiction à un
produit, ce qu’ils apprécient.
L’impact de ces activités et accompagnements dépend
de la manière dont elles se sont passées avec le patient.
La majorité du temps, les patients se sentent bien
accueillis et en confiance, puisque nous leur dédions du
temps pour pouvoir s’occuper d’eux, ce qu’ils apprécient.
7) Y a-t-il des Il n’y a pas d’activité privilégiée par rapport à une autre,
activités avec
c’est du cas par cas, puisque chaque personne est
plus d’impact
sur la relation unique. Les réactions vont donc différer selon les
soignant-soigné
personnes et leur intérêt pour l’activité. Les besoins sont
que d’autres ?
Lesquelles ? diversifiés du fait des nombreuses activités proposées.
Identifier les activités
D’une manière générale, toutes nos activités ont le même
thérapeutiques les plus
impact positif sur la relation dans les soins.
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efficaces dans un Les groupes thérapeutiques ont le plus d’impact selon
contexte de valorisation moi, puisque comme nous y participons en tant que
de la relation soignant- soignant avec eux, ce sont des moments dans lesquels
soigné. on s’intéresse aux problèmes des patients et dans
lesquels on les valorise, cela a tendance à renforcer la
relation. De plus nous pouvons rediscuter de ce qu’il s’est
passé pendant la séance si besoin. Les activités
occupationnelles n’ont pas le même rapport puisque la
discussion n’y est pas beaucoup valorisée.
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FLORIN ALINE PROMOTION 2017/2020