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Rédation d’un rapport de TP

Généralités
Le rapport de laboratoire est un outil de communication. Il permet de transmettre et d’expliquer
une expérience à qquelqu’un. Quelqu’un qui ne connaît pas l’expérience que vous avez faite doit
pouvoir la reproduire sur la base du rapport uniquement, ainsi le but de l’expérience et votre
démarche pour y parvenir doivent ressortir clairement.
Un rapport est généralement structuré en plusieurs parties :
• But
◦ motivation
• Théorie
• Présentation de l’expérience
◦ Schéma de l’expérience & liste du matériel
◦ Définition des variables
◦ Calcul littéral
◦ Protocole expérimental
• Résultats
◦ Calcul d’incertitude
◦ Graphique
• Discussion
• Conclusion
◦ Reprise du but
◦ Amélioration possibles

1 But
Dans la section "But" vous devez expliquer en quelques mots l’objectif final du TP, c’est cet
objectif qui sera discuté lors de la conclusion.

1.1 Motivation
Vous pouvez également montrer l’intérêt du TP en faisant un parallèle avec la "vie de tous les
jours" en parlant d’une application courante du phénomène ou de la théorie abordé lors du TP.

2 Théorie
Rappelez les concepts et notions indispensables à la compréhension du TP. Identifiez correctement
tous les éléments essentiels du cours dont vous avez eu besoin durant le TP et uniquement ceux-là,
résumez-les de façon concise et précise.

3 Présentation de l’expérience
Cette partie doit permettre à quelqu’un d’extérieur, n’ayant pas d’autres informations que votre
rapport, de comprendre la logique de votre expérience et de la reproduire. Commencez par décrire
le montage expérimental et expliquez comment il permet d’atteindre le but de l’expérience.
3.1 Schéma de l’expérience & liste du matériel
Dessinez de façon schématique (propre et simple) le montage de l’expérience. Les schémas doivent
être légendés. C’est-à-dire que les noms de tous les éléments importants (uniquement spécifique
au TP : pas besoin de noter "table", "crayon", etc) doivent apparaître sur le schéma. Si des
instruments utilisés n’apparaissent pas dans le schéma du montage et qu’ils sont pertinents, ils
doivent être listés à part. Les variables physiques associées aux grandeurs physiques représen-
tables doivent figurer sur le schéma. Veillez à indiquer la précision des appareils de mesure.

3.2 Définition des variables


Toutes les grandeurs physiques doivent être définies. Pour cela il faut attribuer à chaque grandeur
une variable (lettre unique), faire une description de la grandeur (qu’est-ce qu’elle représente ?),
citer les unités de cette grandeur, et décrire comment elle peut être obtenue. Les variables se
séparent en 3 catégories :
• Les variables mesurées sont celles que l’on mesure directement à l’aide d’un instrument
de mesure.
• Les variables connues sont celles dont on connaît déjà la valeur numérique. Par exemple
g = 9.81 [m/s2 ] pour l’accélération en chute libre sur la Terre.
• Les variables calculées sont celles qui se calculent à l’aide des variables mesurées et des
variables connues.

3.3 Calcul littéral


Certaines des variables recherchées devront être calculées à partir d’autres variables. Dans cette
partie, il faut identifier les variables qui doivent être calculées (pas directement mesurables) et
dériver les formules littérales permettant de les obtenir à partir des équations fondamentales
vues en cours. Il est important de bien faire apparaître les étapes de calculs en respectant les
conventions mathématiques et de façon à ce que tout le monde puisse suivre votre raisonnement.
L’équation finale fait apparaître à gauche la variable calculée et à droite les variables mesurées
ou connues.

3.4 Protocole expérimental


Il s’agit de la "recette de cuisine" du TP. Faites une liste chronologique des manipulations
effectuées pour obtenir toutes les variables mesurées. La description de chaque étape doit mettre
l’accent sur les éléments importants. Le protocole ne contient pas la description de la construction
du montage expérimental à part s’il y a des détails auxquels il faut faire spécialement attention.
Le protocole ne contient aucun calcul et s’arrête après l’obtention des variables mesurées.

4 Résultats
Réalisez un tableau contenant les valeurs mesurées ainsi que les valeurs calculées pour chaque
variable. Il est essentiel de donner vos mesures avec les unités et les incertitudes (précision
maximale de l’instrument de mesure en tenant compte de la difficulté de la prise de mesure).
Justifiez pourquoi et comment vous avez fixé les incertitudes sur vos mesures.
Indication : Toute mesure est accompagnée d’une incertitude. Déterminer cette incertitude est
primordiale. Généralement la précision de l’appareil de mesure nous donne cette incertitude, mais
il se peut que le facteur "humain" entre en compte. Par exemple, si un chronomètre est précis au
milième de seconde mais qu’il est actionné manuellement, le manque de précision sur la mesure
ne sera pas dû au chronomètre mais au temps de réaction de l’humain.
4.1 Calcul d’incertitude
Identifiez la mesure la moins précise et argumentez votre choix. Refaites le calcul des valeurs
numériques deux fois. La première fois avec la valeur minimale (valeur mesurée moins la précision)
à la place de la valeur mesurée. La deuxième fois, refaites le calcul avec la valeur maximale
(valeur mesurée plus la précision). L’intervalle entre les deux nouvelles valeurs donne l’intervalle
de confiance.

4.2 Graphique
Les graphiques servent à représenter les résultats de facon visuelle et facile à interpréter. Ils
sont utiles lorsqu’il y a beaucoup de mesures des mêmes variables et que l’on veut montrer la
dépendance d’une variable par rapport à une autre. Par exemple si l’on représenter le mouvement
d’un objet, on peut représenter sa position en fonction du temps écoulé.

Un bon graphique doit avoir un titre, le nom des axes avec des unités afin de savoir ce qui est
représenté et une échelle adaptée. Dans l’exemple on a également représenté "des barres d’erreur"
sur la mesure de h afin de représenter l’incertitude sur cette mesure et inséré une "courbe de
tendance".

5 Discussion
Il s’agit ici de réfléchir aux résultats obtenus. Il faut d’abord vérifier si vos résultats sont précis.
Pour chaque résultat, vous allez devoir comparer la taille de l’intervalle de confiance par rapport
à la valeur du résultat. S’il est petit, le résultat est précis. S’il est grand, le résultat est imprécis.
Mentionnez-le.
Ensuite, il faut vérifier que vos résultats sont cohérents. Est-ce que les intervalles de confiance
se chevauchent et contiennent la valeur théorique ? Si oui, votre résultat est cohérents. Si non, il
ne l’est pas.
Enfin, il faut commenter vos résultats. C’est-à-dire, si vos résultats ne sont pas cohérent, il faut
en déterminer les raisons (peut-être que l’on a sous-estimé l’incertitude sur nos mesures). On
cherche alors généralement à lister les sources d’erreurs dans les mesures et éventuellement quel
est son impact et sur les résultats. (ex : Est-ce qu’on mesure toujours quelque chose de plus petit
que ce que l’on devrait ?)
La discussion est le moment idéal pour faire preuve d’esprit critique et d’observer les différence
et les liens entre une expérience dans le monde réel et la théorie abordée en cours.
6 Conclusion
6.1 Reprise du but
Rappelez le but défini dans l’introduction et dites s’il a été atteint. Si oui, vous devez décrire la
pertinence de la démarche (précision des résultats, difficultés à mettre en oeuvre, pièges à éviter,
sources d’incertitudes . . . ). Si non, donnez un court résumé des raisons de l’échec.

6.2 Amélioration possibles


Ici, il est question de suggérer de petites améliorations possibles qui permettent soit d’être plus
précis ou plus efficace dans la démarche. Soyez précis et concret dans vos pistes d’amélioration :
dire "il faudrait faire prendre les mesures par une machine" ou "il faudrait supprimer les frot-
tements" n’est pas suffisant. Réfléchissez à comment prendre plus efficacement les mesures ou
comment réduire les frottements de façon réaliste.
7 Lexique
• Cohérence : Un résultat est cohérent si les intervalles de confiance se chevauchent et
contiennent la valeur théorique.
• Grandeur : Une grandeur physique est une propriété d’un système. Une voiture en
mouvement possède plusieurs grandeurs telles que sa vitesse, sa masse, la longueur, etc.
• Incertitude de mesure : Une mesure exacte n’existe pas car les outils utilisés ne sont
pas parfaits. Chaque instrument de mesure possède une certaine précision qu’il faut dé-
terminer. Cela corrrespond à l’incertitude.
• Instrument de mesures : Un instrument de mesure sert à mesurer une grandeur phy-
sique. La règle sert à mesurer une distance, la balance une masse, un dynamomètre une
force, etc.
• Intervalle de confiance : Comme les mesures ne sont pas exactes, chaque résultat calculé
est compris entre une valeur minimale et une valeur maximale qui définissent l’intervalle
de confiance.
• Montage expérimental : L’ensemble de l’installation et du matériel nécessaire pour
réaliser l’expérience.
• Précision : On dit qu’un résultat est précis si son intevalle de confiance est petit par
rapport au résultat. La précision se calcule en utilisant les valeurs maximales et minimales
de l’intervalle de confiance. Nous avons que :
vmax − vmin
précision =
vmax + vmin
• Reproductibilité : Un résultat est reproductible si différentes mesures d’une même
grandeur donne des valeurs similaires.
• Variable : Une variable est une lettre à laquelle on associe une grandeur physique pour
pouvoir travailler dans un langage mathématique. Par exemple, la grandeur vitesse peut
être représentée par la variable v.
• Valeur de référence : On connait parfois à l’avance le résultat que l’on cherche à obtenir,
c’est la valeur de référence (parfois valeur théorique). Par exemple si l’on cherche à calculer
l’accélération terrestre on sait que la valeur de référence vaut 9.81. Si on cherche à calculer
la masse volumique d’un matériau on peut trouver dans des tables la valeur de référence.
8 Complément : Exemples de résultats
Dans cette partie additionnelle, nous présentons quatre analyses différentes en fonction de résul-
tats hypothétiques. Ces situations peuvent se résumer dans le schéma suivant :

Précis et Cohérent :

C’est les scénario idéal, une expérience qui fonctionne et donne les résultats attendu. Ils sont
conhérent car ils possèdent un intervalle de confiance commun. Ils sont précis car l’intervalle
de confiance est petit par rapport à la mesure. Si vous êtes dans ce cas là, vous pouvez avoir
confiance en vos résultats et ceux-ci confirement vos attentes.

Précis et Incohérent :

Ceci arrive lorsqu’une expérience ne fonctionne pas comme prévu. Les appareils de mesures
sont adaptés mais quelque chose a pose problème. La différence entre les résultats obtenus et
attendus ne peut pas être expliquée par des incertitudes de mesure. Il faut donc chercher d’autres
explications (erreur humaine, modèle inadapté au problème, appareil de mesure défaillant, etc.)

Imprécis et Cohérent :

Une telle situation arrive lorsque l’on obtient le résultat attendu mais que l’intervalle de confiance
est grand. Cela est généralement dû à du matériel peu adapté ou peu précis mais est aussi
potentiellement lié à une prise de mesure compliquée et peu fiable. Il est alors difficile de faire
confiance aux résultats car même si l’intervalle de confiance contient la valeur attendue, ils sont
peut être le fruit du hasard. On peut difficilement en tirer des conclusion solides.

Imprécis et Incohérent :

C’est le pire cas qui puisse arriver. Même si l’on tient compte d’un intervalle de confiance trop
grand, les résultats sont erronés car ils ne coïncident pas avec la valeur de référence.
9 Complément : Graphique
Premièrement, utilisez la version logicielle d’excel et pas la version en ligne sur office 365.
Pour créer un graphique allez sous l’onglet Insertion

Sélectionnez une cellule vide puis cliquez sur l’icone correspondant à un Nuage de point et
selectionnez la première option de graphique.

Un graphique vide devrait apparaître. Cliquez sur Sélectionner des données.

Une nouvelle fenêtre apparaît. Cliquez sur Ajouter pour ajouter une nouvelle série de données.
(Il se peut que dans la version d’excel présente sur vos ordinateurs ce soit un petit symbole ’+’)
Cliquez sur les icones pour sélectionner avec la souris les données. Les valeurs sélectionnées en x
seront sur l’axe horizontal et celles en y sur l’axe vertical.

Validez en cliquant sur "OK" pour fermer les fenêtres. Des points représentant vos données
devraient apparaître dans votre graphique. Cliquez maintenant sur Ajouter un élément grap-
gique pour ajouter le titre de graphique, les titres des axes (n’oubliez pas les unités !) et éven-
tuellement des barres d’erreurs ou une courbe de tendance.
10 Exemple de rapport de TP
But
Mesurer le grammage du papier produit par l’entreprise GduPapier et vérifier si il correspond à
la valeur annoncée par l’entreprise. Ceci sert à effectuer un contrôle qualité du papier produit
par l’entreprise.

Théorie
Le grammage du papier est équivalent à sa masse surfacique et est défini comme :
m
σ=
S
où m est la masse et S la surface de la feuille.

Présentation de l’expérience
Pour contrôler la qualité du papier, nous allons calculer la masse surfacique d’un échantillon de
5 feuilles de papier A4 et comparer le résultat au grammage de référence annoncé : σref =80
[g/m2 ]. Nous allons donc commencer par mesurer la longueur l et la largeur L de chaque feuille
de papier A4 à l’aide d’une règle graduée au milimètre. Puis, il faudra mesurer la masse de la
feuille à l’aide d’une balance dont la précision est de 0.1 [g]. Le schéma suivant présente une
feuille A4 avec ses grandeurs pertinentes légendées.

Définition des variables


Nous allons mesurer les grandeurs suivantes :
Variable Unité Représente Appareil de mesure
l [m] longueur de la feuille règle millimétrée
L [m] largeur de la feuille règle millimétrée
m [kg] masse de la feuille balance
Grâce aux mesures effectuées, nous pourrons calculer le grammage d’une feuille de papier :
Variable Unité Représente
σ [g/m2 ] grammage de la feuille de papier
La valeur de référence suivante est connue :
Variable Valeur avec unité Représente
σref 80.0 ± 0.8 [g/m2 ] grammage du papier
Calcul litéral
Nous savons que le grammage est donné par la formule :
m
σ=
S
Or, la surface de la feuille de papier est donnée par :

S = Ll

Nous trouvons donc que le grammage se calcul via :


m
σ=
Ll

Protocole expérimental
1. Relever la valeur du grammage du papier (avec son incertitude) sur le paquet de feuilles.
2. Choisir une règle apporpriée.
3. Mesurer la longueur et la largeur de votre feuille de papier sur les bords de la feuille et non
pas au milieu pour être certain de ne pas faire une mesure trop grande.
4. Mesurer la masse de votre feuille en prenant soin de tarer la balance.

Résultats
Voici les résultats que nous avons obtenus. Pour chaque variable, les incertitudes de mesure ainsi
que les unités sont données dans l’en-tête du tableau.
Feuille l [cm] L [cm] m [g] σ [g/m2 ] ∆σ [g/m2 ]
±0.1 [cm] ±0.1 [cm] ±0.1 [cm]
1 29.7 21.1 5.1 81.4 ±1.6
2 29.8 21.0 5.0 79.9 ±1.6
3 29.8 21.1 4.8 76.3 ±1.6
4 29.6 20.9 4.9 79.2 ±1.6
5 29.9 21.2 4.8 75.7 ±1.6
Les incertitudes ont été fixées en fonction de la précision des appareils de mesures.

Calcul d’incertitude
La balance est probablement la plus grande source d’imprécision car l’incertitude de ±0.1 [g]
représente 2% de la masse d’une feuille de papier. En utilisant dans le calcul de la masse surfacique
σ les valeurs maximales et minimales que la masse mesurée pourrait réellement avoir, nous
trouvons (exemple pour la feuille 5) :
4.9
σ+ = = 77.3[g/m2 ]
0.299 · 0.212
4.7
σ− = = 74.1[g/m2 ]
0.299 · 0.212

Notre résultat final est donc σ = 75.7 ± 1.6 [g/m2 ]. Nous avons répété ce calcul pour chaque
feuille afin de trouver les incertitudes sur σ.
Discussion
Nous remarquons que notre intervalle de confiance est relativement petit. La précision de notre
résultat vaut :
77.3 − 74.1
précision = = 0.0211
77.3 + 74.1
Ceci correspond à une précision de 2.11%, cela indique que nos résultats sont précis.
Malheureusement, les incertitudes sur nos mesures n’expliquent pas la différence entre la valeur
de référence du grammage et notre résultat pour les feuille 3 et 5. Cela se visualise clairement
dans le schéma suivant qui représente la position de la valeur de référence par rapport à notre
mesure pour la feuille 5.

Nous pensons que le conflit entre nos mesures et la valeur de référence est due au fait que nous
n’avons pas tenu compte des trous présents dans les feuilles.
La valeur moyenne du gramme obtenu sur l’ensemble des feuilles vaut σm = 78.5 ± 1.6 [g/m2 ].
La valeur de référence est comprise dans l’intervalle de confiance.

Conclusion
Nous avons mesuré le grammage d’un échantillon de cinq feuilles A4 et nous avons obtenu une
valeur moyenne σm = 78.5 ± 1.6 [m/2 ] qui est en accord avec la valeur théorique σref = 80.0 ± 0.8
[g/m2 ]. Cependant certaines feuilles en particulier ne contenaient pas la valeur de référence dans
leurs intervalles de confiance, on peut donc suppoer que toutes les feuilles ne sont pas fabriquées
en respectant le grammage imposé par l’entreprise.
Pour améliorer notre résultat, nous pourrions tenir compte des trous sur le côté de la feuille A4
car ceux-ci réduisent la masse de la feuille.

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