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GDP :

e
Héritages du XX

1
Héritages du 20e siècle
DÉFINITIONS............................................................................................................................................................................... 3
ENJEUX....................................................................................................................................................................................... 3
CHRONOLOGIES.......................................................................................................................................................................... 4
CHIFFRES..................................................................................................................................................................................... 0
LE MONDE PRÉ-1945................................................................................................................................................................... 0
PEUT-ON PARLER D’UNE PREMIÈRE MONDIALISATION (SUZANNE BERGER, 2003) ?.......................................................................0
TABLEAU GEOPOLITIQUE DE 1913.................................................................................................................................................... 1
CONSEQUENCES ECONOMIQUES DE WW1.......................................................................................................................................1
LES EMPIRES COLONIAUX AU DÉBUT DU XXE...................................................................................................................................2
TABLEAU GÉOPOLITIQUE DE 1939 : TOTALITARISMES ET INSTABILITÉS...........................................................................................3
LE MONDE POST-1945................................................................................................................................................................. 4
TABLEAU GÉOPOLITIQUE DE 1945 : UN NOUVEL ORDRE MONDIAL.................................................................................................4
GÉOPOLITIQUE DE LA DÉCOLONISATION..........................................................................................................................................6
GÉOPOLITIQUE DE LA GUERRE FROIDE.............................................................................................................................................8
INTERNATIONALISATION DES ÉCONOMIES DE 1945 À 1973...........................................................................................................10
CROISSANCE DU MONDE OCCIDENTAL PENDANT LES 30 GLORIEUSES...........................................................................................11
CROISSANCE DU MONDE COMMUNISTE........................................................................................................................................12
CRISES ET RUPTURES (1970S-1980S)..................................................................................................................................................13
EXEMPLES................................................................................................................................................................................. 15
LE MONDE EN 1913.........................................................................................................................................................................15
LA COLONISATION...........................................................................................................................................................................15
LE MONDE EN 1939.........................................................................................................................................................................16
LA DÉCOLONISATION...................................................................................................................................................................... 16
HÉRITAGES DE LA COLONISATION...................................................................................................................................................18
LES CONFLITS DE LA GUERRE FROIDE..............................................................................................................................................19
GUERRE FROIDE.............................................................................................................................................................................. 21
CROISSANCE DU MONDE OCCIDENTAL...........................................................................................................................................21
RÉFÉRENCES.............................................................................................................................................................................. 22

2
DÉFINITIONS
Idologie : ensemble d'idées organisées en une doctrine cohérente. L'histoire contemporaine a consacré les idéologies comme
acteurs majeurs de la géopoliBque : socialisme et naBonalisme au XIX°, social-démocraBe, communisme et fascisme au XX° siFcle.
Totalitarisme : régime qui se caractérise par Etat tout-puissant qui cherche G remodeler l’individu, la société et l’économie de
faIon G créer un homme nouveau  idée de rupture avec le passé( « Tout dans l’État, rien hors de l’État et rien contre l’État »
Mussolini)
Imprialisme : poliBque d’un Etat visant G en réduire d’autres G sa dépendance (poliBque, économique ou culturelle) avec une
mainmise territoriale directe, mais sans annexion (K colonisaBon)  formel (empire) ou informel (inLuence économique)
Na5onalisme : doctrine réclamant le droit de former une naBon. ExaltaBon du senBment naBonal : doctrine qui subordonne la
poliBque au développement de la puissance naBonale : prMne la défense et l’expansion de la naBon.
Dmocra5e : « le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple » (A. Lincoln). 3 types : libérale, sociale, populaire (Europe
Est).

Interna5onalisa5on : ouverture sur l’extérieur mais limitée G une certaine parBe de la planFte et où les critFres naBonaux
demeurent prédominants.
Protec5onnisme : poliBque économique intervenBonniste menée par l’État consistant G protéger ses producteurs contre la
concurrence extérieure : réducBon des importaBons (barriFre douaniFres, normes, freins administraBfs), encouragement aux
exportaBons (subvenBons, dévaluaBons, dumping), privilFge des entreprises naBonales.
Rvolu5on industrielle : Essor général des méthodes industrielles de producBon sous inLuence de la mécanisaBon. Toujours une
énergie + une industrie dominante + un moyen de transport.
Taylorisme ou OST : décomposiBon du travail en tâches simples répétées par un ouvrier spécialisé dans l’objecBf de gagner en
producBvité.
Fordisme : mode de développement de l’entreprise basé sur producBon en série, division du travail, augmentaBon du salaire des
ouvriers.

Gopoli5que : étude des interacBons entre l’espace géographique et les rivalités de pouvoir qui en découlent. Analyse des
rapports de force au sein desquels les composantes géographiques, historiques, économiques et idenBtaires sont centrales.
L’espace est conIu comme enjeu et terrain de déploiement de la puissance.
Tiers-Monde : l’expression nait en 1952 dans une chronique d’Alfred Sauvy. Il est inventé en référence aux « Tiers Etat » car « ce
Tiers Monde ignor, exploit, mpris, comme le Tiers Etat veut lui aussi être qqch ». Divion triparBte du monde : 1. Capitaliste
des pays dev 2. pays communistes développés 3. Reste du monde (mortalité infanBle élevée, xc démo forte, malnutriBon…).
Dcolonisa5on : processus d’émancipaBon des colonies par rapport aux métropoles, surtout de 1945 aux années 1960. Au sens
strict, accFs G l’indépendance. Au sens large, émancipaBon par rapport G la sujéBon coloniale dans toutes ses formes et, au-delG de
l’« indpendance du drapeau » (J. Nyerere), réappropriaBon de l’héritage colonial pour bâBr des naBons indépendantes
poliBquement et économiquement.
Empire : vaste unité poliBque expansionniste, qui mainBent une certaine hiérarchie entre populaBons et territoires qu’elle intFgre
progressivement.
Realpoli5k (Bismarck) : poliBque étrangFre pragmaBque par opposiBon G une poliBque idéaliste. Non pas guerriFre mais certaine
conLictualité, avec bonne connaissance de la situaBon pour établir une paix durable. Opposée G l’idée de dominaBon mondiale
(irréaliste).

Puissance : « Etat qui dans le monde se dis5ngue par son poids territorial/dmographique/conomique et par les moyens dont
il dispose pour s'assurer d'une inBuence durable sur toute la planDte en termes conomiques, culturels et diploma5ques »
(Dorel). « Capacit de faire, capacit de faire faire, capacit d’empêcher de faire, capacit de refuser de faire » (Serge Sur)
Repose sur un triple pilier : poliBco-militaire, économico-technologique, idéologico-culturel.
Superpuissance (Rickert Fox) : terme employé aprFs la Seconde Guerre Mondiale et jusqu’en 1991 : pays qui jouit d’un modFle
économique et social, dispose de pays vassaux et est une grande puissance militaire libre.
Hyperpuissance (Vdrine) : US 90s = dominaBon mondiale sans partage dans ts les domaines et pose quesBon de l’unilatéralisme

ENJEUX
Le chemin vers la mondialisa5on :

 Peut-on parler d’une premiFre mondialisaBon au début du XXe siFcle ? (Suzanne Berger)

3
 Comment l'internaBonalisaBon, le libre-échange et le protecBonnisme ont-ils évolués pour abouBr G la
mondialisaBon ?

Les recomposi5ons de l’ordre mondial aprDs les grands bouleversements gopoli5ques du XXe siDcle avant 1970 :

 La remise en cause de l’Europe au début du siFcle qui laisse la place aux États-Unis.
 Un ordre mondial dominé par les puissances occidentales jusque dans les années 50. Une premiFre remise en
cause de cet ordre avec la décolonisaBon.
 Quels sont les enjeux de la Guerre Froide, élément essenBel de l’histoire du 20eme siFcle ? Comment se
posiBonnent les pays face G ceWe bipolarisaBon du monde entre USA et URSS ?

CHRONOLOGIES
Tableaux gopoli5ques : 1917 : RévoluBon bolchevique en Russie + US
1839-1842 et 1856-1960 : Guerres de l’Opium intervient ds WW1
remportées par le Royaume-Uni (humiliaBon de la 1918 : 14 points du président Wilson
Chine) 1919 : Traité de Versailles + Signature de la charte de la
1842 : Traité de Nankin (Hong Kong cédé au Royaume- SDN par 44 États
Uni)  conséquence de la premiFre guerre de l’opium 1922 : Conférence de Gênes : mise en place systFme
1846 : AboliBon des Corn Laws (libre échange au monétaire d'étalon de change or (sur £)
Royaume-Uni) 24 octobre 1929 : Jeudi noir, Krach boursier aux USA,
1853 : Ouverture forcée du Japon par le Commodore crise `nanciFre et bancaire
Perry 1930 : tarif protecBonniste Hawley-Smoot (US)
1868-1912 : Ère Meiji ouverte par Mutsuhito 1931 : faillite banque centrale Autrichienne + Statut de
1869 : Ouverture du canal de Suez Westminster : reconnaît la souveraineté de tous les
1873-1896 : Grande Dépression membres de l’Empire britannique.
1882 : L’Italie rejoint l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie 1932 : Accords d’OWawa instaure la préférence
pour former la Triple Alliance ou Triplice impériale pour tous les pays du Commonwealth.
1884 : Conférence de Berlin : partage de l’Afrique 1933 : US ds la merde (25% de chMmage aux US) +
1890 : Sherman Act, 1Fre loi anB-monopole aux USA Hitler chancelier + New Deal + Japon et Allemagne
1892 : Tarif Méline en France : tarif protecBonniste quiWent la SDN
pour protéger l’agriculture 1934 : dévaluaBon du $
1894-1895 : Guerre sino-japonaise → Traité inégal de 1937: « cash and Carry » (loi de neutralité US)
Shimonoseki (Chine cFde Formose et reconnaît 1939-1945 : 2Fme Guerre mondiale
l’indépendance de la Corée) 1940 : zone de coprospérité asiaBque
1896 : Les USA deviennent la 1Fre puissance industrielle 1941 : Pearl Harbor + Invasion de l’URSS par
mondiale (2e : Royaume-Uni, 3e : Allemagne, 4e : France) l’Allemagne
1895-1898 : Guerre hispano-cubaine → USA 1945 : créaBon de l’ONU G San Francisco
récupFrent Philippines (Traité de Paris) et Cuba devient 1947 : GATT. Rupture de la Grande Alliance
un protectorat
1898 : Crise de Fachoda (crise entre RU et France pour Dcolonisa5on :
des territoires au Soudan du sud) 1944 : discours de De Gaulle G Brazzaville : plus grande
1904-1905 : Guerre Russo-Japonaise (victoire autonomie avec l’idée d’Union FranIaise →
japonaise), annexion de la Mandchourie et ile de citoyenneté franIaise accordée G 65 000 algériens
Sakhaline 1943 : Independence Birmanie, Philippines
1905 : 1e crise marocaine entre France et Allemagne 1945 : Ligue Arabe
(coup de Tanger) 1947 : indépendance de l’Inde
1911 : 2e crise marocaine (Agadir) 1948 : indépendance du Ceylan et de la Birmanie
1914 : Ouverture du Canal de Panama 1950 : indépendance de l’Indonésie
28 juin 1914 : Assassinat de l’hériBer austro-hongrois 1945 - 1954 : Guerre d’Indochine (1954 : accords de
FranIois Ferdinand G Sarajevo GenFve pour l’indépendance -> Vietnam séparé en 2)
1914-1918 : 1Fre Guerre Mondiale 1955 : conférence de Bandung

4
1956 : Crise de Suez + indépendance du Maroc, Tunisie, 1964 – 1973 : engagement militaire des US au Vietnam
Soudan (1973 : Traité de Paris)
1957 : Indépendance du Ghana 1973 : Guerre du Kippour -> choc pétrolier
1958 : Indépendance de la Guinée (Sékou Touré refuse 1975 : Accords d’Helsinki (marquent la `n de la 1e
le Statut d’autonomie donné par DG G l’AOF et AEF G la Conférence de Sécurité et de CoopéraBon en Europe :
même année avec pour condiBon de ne plus recevoir CSCE).
aucune aide). 1979 : Année de merde pour les USA → intervenBon
1960 : Indépendance Afrique Noire franIaise (AOF, soviéBque en Afghanistan + révoluBon sandiniste au
AEF), Nigéria. Nicaragua + RévoluBon iranienne (chute du Shah
1961 : Conférence de Belgrade d’Iran) + Accords de Camp David.
1954 - 1962 : Guerre d’Algérie (63 : Accords d’Évian) 1980 : l’URSS devient la 1e puissance militaire nucléaire
1960-1963 : Guerre civile au Congo Belge suite G et convenBonnelle.
l’indépendance (Katanga fait sécession). 1981 : « America is Back » de Reagan → containment
et roll back (renversement du gouvernement marxiste
Guerre Froide : au Salvador)
1946 : Discours de Fulton de Churchill dénonIant le 1983 : Lancement du prg IDS (IniBaBve de Défense
rideau de fer de Stedn G Trieste Stratégique) →guerre des étoiles, relance de la course
1947 : Doctrine Truman et Jdanov + Pacte de Rio aux armements.
(assistance réciproque en cas d’aWaque, entre Etats du 1986 : catastrophe de Tchernobyl
conBnent américain sauf Canada) 1983 - 1987 : crise des euromissiles -> 1987 : accords
1948 : RésoluBon Vandenberg autorise le Président des de Washington pour y meWre `n.
USA G conclure des alliances en temps de paix → `n de 25 dcembre 1991 : Gorbatchev proclame dissoluBon
l’isolaBonnisme + Coup de Prague (instauraBon d’une de l’URSS - Fin de la Guerre Froide
dictature communiste alors que la Russie avait promis
des élecBons libres)
1949 : Signature du Traité de l’AtlanBque Nord (OTAN).
+ ProclamaBon de la RPC + CAEM + Division de
l’Allemagne RDA/RFA + Blocus de Berlin
1950-1953 : Guerre de Corée
1951 : créaBon de l’ANZUS (Australie - Nouvelle-
Zélande - US) → pactomanie
1954 : CréaBon de l’OTASE (organisaBon du Traité de
l’Asie du Sud-Est)
1956 : Coexistence paci`que proposée par
Khrouchtchev + Crise de Suez + Répression de
l’insurrecBon hongroise.
1957 : Spoutnik
Janvier 1959 : Castro prend le pouvoir G Cuba
1961 : Mur de Berlin + Youri Gagarine dans l’espace. +
lancement du programme Apollo.
1962 : CréaBon de la NASA + Crise des Missiles G Cuba
+ Début de la Détente (téléphone Rouge)
1963 : Rupture du Pacte sino-soviéBque
1964 : RPC G la Bombe A
1968 : Traité de non-ProliféraBon nucléaire (TNP). +
Printemps de Prague
1969 : Apollo 11, un américain sur la Lune
1970-72 : OstpoliBk de Willy Brandt (polq de
rapprochement et de détente entre l'All de l'O, RDA,
l'URSS et pays du Pacte de Varsovie).
1972 : SALT I + « accords du siFcle » céréaliers entre
URSS et US + Nixon reconnaît la RPC.

5
CHIFFRES
 Le monde en 1913
o Europe = 450M habs = ¼ de la pop mondiale o Europe = 75% des importations pour 50% des
(1/3 a des ancêtres européens) exportations
o Europe = 42% du PIB mondial et 60% des réserves o Europe = 90% des capitaux investis à l’étranger
d’or (RU = 44% ; France = 20%)
o Part de la prod indus mondiale : o Empire britannique = 35M km2 pour 450M habs 
 EUA = 36% (1er) 25% du commerce extérieur du RU
 Allemagne = 16% (2ème) o Empire français = 11M km2 pour 50M habs  3ème
 RU = 14% (3ème) partenaire commercial de la Fr.
 France = 6,4% (4ème) o 10% du PIB britannique tiré des placements à
o 90% de l’Afrique et 56% de l’Asie européennes l’étranger
o 1850 – 1910 : Émigration de 55M d’Européens o 90% des films projetés dans le monde sont français
aux 2/3 vers les EUA o 1900 – 1913 : +1M hab/an aux EUA
o 1750 – 1913 : Mort de 300K soldats européens o Différence de prix du blé Liverpool/Chicago = 57%
pour la colonisation (1870)  15% (1914)
o 60% des câbles transatlantiques au RU
o Europe = 60% de la flotte mondiale

 Le monde dans l’entre-deux-guerres


o 1914 – 1918 : Dépréciation du franc de 80%, du o 1930’s : Division par 10 des flux migratoires
mark de 90%, de la livre de 27% d’origine européenne
o Réparations allemandes à la France = 132M de o Tarif Hawley-Smoot = +52% ad valorem
marks-or sur 30 ans (= 2,5 x le revenu national o T% d’ouverture de l’URSS en 1932 = 1%
allemand en 1913) o 25% de chômage total aux EUA en 1933, 50% en
o EUA en 1919 = 40% du stock d’or mondial et 40% comptant le chômage partiel
de la prod indus o 30M de chômeurs dans le monde en 1933 (t% de
o 1923 : 1 $ = 4,2B marks (4,2 en 1913) chômage >15% en Allemagne)
o 1925 : Livre à sa parité de 1913 grâce à Churchill o 1934 : Dévaluation du dollar de >40%
(mais chômage de 10%) o Japon en 1936 = 40% des échanges avec l’Empire
o 1927 – 1929 : Hausse des cours de 90% pour une (Formose, Corée, Mandchourie)
hausse de la prod indus de 13% o 1938 : >50% des investissements du RU & 30%
o EUA en 1929 = 1er exportateur (16%), 2ème des investissements français pour les empires
importateur, 1er investisseur coloniaux
o Krach de 1929 provoqué par la vente de 13M o Chômeurs en Allemagne = 6M (1933)  40K
(24/10) puis de 16M (29/10) d’actions ( chute (1939)
des cours de 80%) o EUA en 1939 = 1er exportateur (13,4%), 3ème
o 1929 – 1932 : Baisse de 50% de la valeur des importateur
produits primaires hors pétrole o Europe en 1939 = 55% des importations pour
o 1929 – 1933 : Baisse des exportations de 40% en 45% des exportations
volume, de 60% en valeur o 1939 : Echanges mondiaux = 2/3 de produits
o 1930 – 1932 : Baisse de 50% de la prod indus des primaires
EUA (faillite de 10K entreprises, fermeture de 20%
des banques, PIB & PIB/hab. américains divisés
par 2)

 Le monde en 1945
o EUA = 2/3 du stock d’or et 50% de la prod indus o Prod indus de la Fr. en baisse de 50% par rapport
(2/3 pour le pétrole, l’acier, l’aluminium et les à 1939 (20% pour l’agri)
machines-outils), 2/3 de la flotte, 1/3 des exps o Chute de 50% du PIB allemand par rapport à
o Dépréciation du franc de 2/3 par rapport à 1939 1939, mais 90% du parc industriel conservé
 La guerre froide
o Plan Marshal = 13B $ (90% de dons pour 16 pays) o « Accord du siècle » = 25M T de blé par an
o RFA + It. + Fr. + RU = 2/3 de l’aide Marshall o CMI = 25% du PIB de l’URSS en 1980 (7% aux
o 50% des investissements de l’Etat américain dans EUA) sans retombées duales
le CMI en 1961 (1/3 des scientifiques du pays) o 1945 – 1970’s : 80% des innovations américaines
o 1950’s : Fuite de 2M d’E.-Allemands via Berlin-O. dans le CMI ont des retombées civiles
o AEIA = uranium enrichi à 20% max o Eté 1989 : Fuite de 10M d’E.-Allemands par la
o 500K soldats américains au Viet. en 1968 Hon.

 La décolonisation et le Tiers-Monde
o 17K ouvriers africains morts pour la construction o Rapport Pearson = 1945 – 1970 : Croissance à
du chemin de fer Brazzaville – Pointe Noire 5%/an dans le TM + ressources/hab x2
o 1958 : PIB/hab en Asie et en Afr. 13 x < PD

 Croissance de l’URSS et de l’Europe de l’Est


o Planification (administration) = 600K personnes o URSS = 80% de son commerce avec des pays
o URSS = 3ème puissance indus en 1939 socialistes, dont 60% avec le CAEM (1951)
o Moyenne en 1940 = 8h par jour 7j/7 sans o Après-guerre : Croissance de l’URSS = 10%/an et
possibilité de refus des heures supplémentaires croissance de l’Eur. de l’E. = 5-8%/an
o 1945 : 60% de la prod agri et 92% de la prod o 1970’s : Prod agri annuelle entre 140M T et
indus de 1940 (60% dans les indus de conso) 240M T (1er prod + 1er imp)  1 agriculteur
o 25M de sans foyer en 1945 pour 26M de morts nourrit 10 personnes (contre 60 aux EUA)
pendant la 2GM (= 1/6ème de la pop active) o Katastroïka  1990 : Chute de 4% du PNB +
o Après la 2GM : 88% des investissements du IVème 1991 : Chute de 13% du PNB
Plan pour l’indus lourde o Inflation = 8% (1989)  20% (1990)  100%
o Pop des goulags = 2,5M (1953 = Baltes, Tatars, (1991)  déficit budgétaire = 20% du PIB (1991)
Ingouches, Tchétchènes…)  900K (1957)
o URSS = entre 30% et 50% du commerce extérieur
de ses partenaires européens (1951)

 Croissance du monde occidental


o 1930 – 1970 : Prix des télécommunications /8 o Dimensions du 20 EVP = 6m*2,5m*2,5m
o Horaire hebdomadaire moyen en Fr. dans les o Part de l’Eur. Occ. dans les échanges = 40% (1945)
1960’s = 47h/semaine  55% (1970) (malgré la décolonisation)
o Croissance éco dans les PDEM après la o 1971 : Déficit commercial américain = 3B $
reconstruction jusqu’en 1973 = 3,9%/an o 1er choc pétrolier = prix du baril x4 (3$  12$)
o 4 trésors de la consommation = TV, machine à o 1973 : Remise en q° de 47% de l’énergie
laver, réfrigérateur, automobile occidentale, de 60% de la CEE, de 80% du Jap.
o 1945 – 1973 : + 12M d’habs en Fr. o 1979 – 1982 : Prix du baril x2 (18$  36$)
o 1946 – 1962 : Productivité x2 en Fr. o 1973 – 1990’s : Diminution de 40% de la part du
o Industrie = 47% du PIB français en 1973 pétrole dans le mix mondial
o Automobile = 10% du PIB et des emplois indus o EUA = 1er producteur de pétrole dans les 1970’s
o 200 1ères firmes de l’époque quasiment toutes o Tokyo Round : Baisse des tarifs douaniers de
américaines (50% de la prod indus) 33%
o Echanges x10 entre 1945 et 1973 o 1990’s : > 30M de chômeurs dans les PDEM
o Stock d’IDE x3 et flux d’IDE x4 entre 1960 et o Dette publique de 33% dans les PDEM en 1986
1973 o Croissance annuelle des échanges = 9% (1960’s)
1
o Trafic maritime x7 entre 1950 et 1970  5% (1970’s)  4% (1980’s)  6% (1990’s)
o Part des EUA dans les échanges = 24% (1945) 
14% (1970)

LE MONDE PRÉ-1945
PEUT-ON PARLER D’UNE PREMIÈRE MONDIALISATION (SUZANNE BERGER,
2003) ?

I – L’accélération des flux internationaux semble dessiner une première mondialisation

 Les flux de marchandises  Europe = « usine du monde » (échanges MP/biens manufacturés) 1816 – 1913 : Parité
sterling inchangée Révolution des transports et des communications (1869 : 1er transcontinental) 2 révolutions
industrielles Révolution du transport maritime + nouveaux détroits
 Les flux de capitaux  Capitaux = revenus, échange de MP, influence Puissances = RU (EUA, empire) & Fr. (Rus.,
empire), All. (Emp. Ott., Eur. Cent., Rus.) & EUA (« républiques bananières » avec la United Fruit)
 Les flux humains  Reflet de la vitalité démog européenne (sauf la Fr. déjà pays d’immigration) 3 vagues : RU (1800 –
1850), Scandinavie (1840 – 1890), Eur. Cent. et Or. (1870 – 1913) Diffusion du modèle européen

II – Le terme de mondialisation peut sembler anachronique : la marque des Etats est encore considérable

 Un marché mondial encore largement cloisonné  Seul pays libre-échangiste = RU depuis 1846, mais lutte contre le
« Made in Germany » dans la Grande Dépression Autres pays = All. (protectionnisme éducateur selon les théories List),
EUA (tarifs McKinley & Dingley), Rus. (1891 : Tarif Mendeleïev), Fr. (1892 : Tarif Méline)
 Les économies nationales gardent de très fortes spécificités  Interventionnisme = de beaucoup (All. = protection
sociale, π fiscale et commerciale) à presque pas (RU) Abondance de capitaux = de forte aux EUA (privés, bourses) à faible
en Fr. (archéocapitalisme) Concentration = horizontale, verticale ou conglomérale
 Il n’y a pas de réelle mondialisation culturelle  Mondialisation culturelle réservée aux élites (presse, expositions
universelles…) Faible culture de masse (prémices avec les JO ou le Tour de France)

III – Il s’agit plutôt d’une internationalisation des économies préfigurant la mondialisation


contemporaine

 Une première ouverture des écos nationales  2,4% (Jap.) ; 3,7% (EUA) 8,2% (Fr.) ; 15,6% (All.) ; 17,7% (RU)
 La mise en place d’une première DIT source d’interdépendances croissantes  Quasi-monopole des pdts
manufacturés pour la Fr., le RU, l’All. et les EUA en raison des RI Inscription des colonies dans la DIT pour les MP 1ère mise
en relation des 5 continents  mise en place d’interdépendances commerciales
 Une première intégration de certains marchés et de certaines firmes  Convergence globale des prix (blé) IDE par
les 1ères FTN par stratégies de ressources ou de marchés (Ford, fusion Royal Dutch – Shell)
Dates cls : Rfrences et no5ons cls :
 1846 : aboliBon des Corn Laws -> Libre-échange au UK  Notre Première mondialisaon, S. Berger, 2003 : « Notre
 1892 : Tarif Méline -> protecBonnisme Fr sur agriculture md° résonne comme un écho de la 1er »
 1921 et 1924 : quotas américains pr limiter immigraBon  Protec5onnisme ducateur de F. List.
Eur du S et Asie

2
TABLEAU GEOPOLITIQUE DU MONDE EN 1913

I – Le monde au début du XXème siècle : une domination écrasante de l’Europe

 Une domination multiforme  Eco et financier = foyer des 2 RI, chemin de fer le plus dense du monde, capitaux à
l’étranger π = colonisation, arsenal militaire Démographique = dynamisme de la TD + migrations
 Une capacité d’influence européenne sans précédent  Impérialismes directs = empires continentaux d’un seul
tenant + empires coloniaux Impérialismes indirects = investissements en Am. du S., dans l’Emp. Ott. + cas de la Chn.
Organisation du monde = économie-monde britannique (Fernand Braudel) + DIT coloniale + processus de mondialisation
(1846 : Abolition des Corn Laws) Symbole du progrès (prix Nobel, Expositions universelles)
 Une domination de l’Europe occidentale, et en particulier du Royaume-Uni  RU = 1ère éco mondiale (1er exp,
1ère flotte, 1er financier) + P ∏(colonisation, détroits) + régulateur (déficit commercial pour redistribution des liquidités +
étalon sterling) All. = 2ème P indus (Krupp, Thyssen, Siemens) & foyer de la 2ème RI + dynamisme par le protectionnisme
éducateur et les 4D (capitalisme innovant) Fr. = 3ème P (4ème indus et éco, 2ème financière) mais archéocapitalisme + P π
(colonisation) + rayonnement (universalisme, langue, culture, films)

II – Mais au début du XXème siècle, l’Europe est déjà concurrencée par de nouvelles puissances émergentes

 Les Etats-Unis, première puissance productive  Pays neuf 5 facteurs de la puissance = territoire riche et maîtrisé +
marché intérieur + capitalisme performant + grandes entreprises + capitalisme innovant (OST) Puissance isolationniste
malgré sa « destinée manifeste »  dollar pas international
 La Russie, un « colosse aux pieds d’argile »  Colosse = éco, démog, territoire et ressources Pieds d’argile = retard +
sélectivité de l’indus + tensions sociales et π croissantes malgré les réformes post-1856
 Le Japon, seule puissance extra-européenne à avoir réussi son industrialisation  Société indus avancée dont
l’ouverture est forcée en 1853 1868 – 1912 : Ere Meiji = rétablissement π (impérial), social, éco (zaibatsu + système
bancaire performant Théorie du Wakon Yosai = « esprit japonais, techniques occidentales »

III – En 1913, l’Europe est également minée par des tensions et des rivalités internes qui menacent sa
domination

 Des sociétés européennes sous tension Dvplt de grèves et mouvements sociaux = place des femmes, q° ouvrière,
colonisation… Essor des mouvements syndicaux et socialistes (marxisme, bolchévisme & menchévisme)
 Les rivalités entre Etats européens  Tensions écos liées au protectionnisme Tensions liées aux marchés réservés des
colonies Luttes d’influence et de colonisation très nombreuses (cf. chronologie)
 L’engagement dans une logique de guerre  Véritable course aux armements, concurrence navale Multiplication des
crises diplomatiques liées aux zones d’influence respectives (poudrière des Balkans)
ChiOres :  Économie-monde europenne : Braudel explique que
 UK = 1er empire colonial. l’émergence capitalisme marchand pdt Grd Découvertes
 France = 2e empire colonial. donne naissance G éco-monde européenne étendue G Af
Rfrences et no5ons cls : et Am (syst avec centre hégémonique qui structure et
 Pays neufs : Canada, USA , Austra, ArgenBne… intFgre des périphéries et marges).
 Économie dominante, F. Perroux : « pays qui en raison de
sa puissance éco, de sa place ds l’éco mdle, exerce une
capacité d’inLuence sur le reste du monde de maniFre
asymétrique »

3
CONSEQUENCES ECONOMIQUES DE LA PREMIERE GM

 Les conséquences économiques de la paix, JM Keynes – 1920 = pamphlet contre le Traité de Versailles (succès au RU, en
Allemagne et aux EUA) VS Les conséquences politiques de la paix, Jacques Bainville – 1920 = naissance du mythe selon
lequel l’Allemagne aurait pu payer

I – Les économies de guerre ont été des économies dirigées par l’Etat

 Des économies désorganisées par l’entrée en guerre  Économies européennes pas préparées à la guerre (ø
mobilisation indus, vision de court terme comme au XIX°) Perte de 13 départements par la Fr. dans les premiers mois
(75% du charbon, 50% du fer) Rupture des relations commerciales (embargo du RU sur l’Alliance  ø flotte)
 Une intervention différenciée de l’Etat selon les pays  Points communs = investissements forts dans l’armement dès
Noël 1914 + rappel des ouvriers pour une indus de guerre (salaires, profits aux mains de l’Etat) + rationnement
Différences : forte rationalisation + entrée progressive dans l’éco de guerre au RU (par secteurs) ≠ fortes rationalisation &
coopération indus-armée-Etat + interventionnisme rapide en All. ≠ faible rationalisation + interventionnisme assez rapide +
collaboration difficile en Fr. ≠ guerre tardive mais éco de guerre rapide aux EUA
 Des économies performantes au prix de graves déséquilibres  Modernisation éco par la guerre (OST,
concentration par l’Etat, nouvelles régions indus) Déséquilibres = endettement (emprunts extérieurs, « patriotiques » +
rapatriement des capitaux à l’étranger) + inflation (battant en brèche l’étalon-or) pour financer l’effort de guerre

II – L’impossible retour à la normale en raison de l’ampleur des séquelles de la Première Guerre


mondiale

 La crise de 1920 – 1921  Causes = chaîne mondiale de l’endettement + reprise de la prod européenne & maintien de la
prod européenne Manifestation = crise de surproduction, brutale mais très courte
 Les difficultés monétaires et financières  Pb de l’endettement des vaincus et des Alliés (All./Fr./EUA)
Rétablissement impossible d’un système monétaire international (livre trop faible malgré la π de déflation de Churchill,
EUA absents, naissance de pays sans or = Hongrie, Pologne, Autriche…)
 Des relations commerciales ne permettant pas une reprise de l’internationalisation  3 phases = reprise des
échanges (1918 – 1921 : « Victory loan » des EUA) ; 1921 – 1925 : Reprise européenne ; 1927 – 1929 : Reprise des
échanges internationaux (retour de l’All. + pétrole de la 2ème RI) Hiérarchie des Ps globalement inchangée, mais déclin
britannique + essor américain et japonais Fermeture commerciale et migratoire des EUA

III – La crise de 1929

 Un krach boursier américain  Voir chapitre 5, I.A Aspect structurel de la crise non perçue en 1929 = nécessité d’agir
sur la demande plutôt que sur l’offre, sur la conso des marchés intérieurs « Légende noire » du Président Hoover bâti par
le génie de la communication, Franklin D. Roosevelt (« un caméléon sur un tissu écossais »)
 Une crise qui devient mondiale  Voir chapitre 5, I.B Pays les plus touchés = pays à l’indus développée, fortement
capitalistique (archéocapitalisme  Fr. touchée seulement en 1931, puis descente linéaire sans paliers)

Dates cls : Rfrences et no5ons cls :


 1922 : conférence de Gênes -> mise en place Gold  Les Conséquences économiques de la paix , Keynes : Le
exchange standard. traité de Versailles est une “paix carthaginoise” (brutale et
 1924 : plan Dawes diminue réparaBons de guerre. qui vise G écraser l’adversaire), qui empêche le
 1929 : plan Young diminue réparaBons de guerre, prêts. redressement de l’Allemagne et du commerce mondial +
suscitera un désir de revanche. Keynes propose G la place
un crédit américain G l’Europe et l’annulaBon des
réparaBons allemandes.

4
LES EMPIRES COLONIAUX AU DÉBUT DU XXE

I – Les empires coloniaux au début du XXème siècle : fondements et organisation

 La mise en place des empires coloniaux au XIX ème siècle  Centrage sur l’Asie et l’Afr. (≠ Grandes Découvertes)
« Christianity, Commerce, Civilization » Explorateurs, missionnaires catholiques, entreprises…
 Pourquoi coloniser ?  Intérêts écos = placement de capitaux, approvisionnement en MP Motivations humanitaires =
‘supériorité européenne’ fondée sur le Droit, le Progrès, la Justice Objectifs π = orgueil national (1871 : Défaite de la Fr.
contre la Prusse) ou cohésion sociale (envoi des bagnards et des prostituées en Aus.)
 L’administration des territoires colonisés  Fr. = colonies et protectorats RU = colonies, protectorats et dominions 
« indirect rule » Nouvelles puissances = It., Bel., All., Jap. & EUA (1898 : Acquisition des Phi.)

II – Au début du XXème siècle, les empires coloniaux apparaissent comme une bonne affaire pour les
métropoles

 Les colonies représentent des atouts géopolitiques  Prestige international Maîtrise des routes maritimes Dvplt
des réseaux d’information, de communication Réservoirs militaires (« force noire » du Général Mangin)
 Des atouts économiques  Pacte colonial = échange MP/biens manufacturés 1932 : Préférence impériale entre le RU
et ses colonies (Chamberlain) 1850 – 1914 : Coût de la colonisation = 0,3% du PNB européen
 La colonisation participe au processus d’internationalisation de la fin du XIX ème siècle  Intensification des
échanges (2/3 du commerce mondial = MP) Processus d’« Anglobalisation » (Niall Ferguson) Migrations
internationales = faible installation des Européens mais « coolies » (Mal. = 45% de Chinois, 15% de Tamoules)

III – Mais les empires coloniaux peuvent constituer un handicap à la puissance et au développement au
début du XXème siècle

 Une importance économique à nuancer  Partenaires secondaires (Fr. = 10% des imps & 14% des exps) Empire du
RU > empire français (ø charbon) Territoires riches en MP ≠ élément-clef de la puissance européenne
 Un handicap pour les métropoles  Concurrence Fr./Alg. pour le blé et le vin Elément déclencheur du « suicide de
l’Europe » Présence européenne de plus en plus contestée

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 Un obstacle majeur au développement des colonies  Pillage des colonies + travail forcé = entrave au dvplt
Déstructuration des écos et des sociétés (stagnation démog voire diminution au Congo belge) Néanmoins, héritage = 1ères
élites + investissements sanitaires + institutions étatiques

Dates cls : Rfrences et no5ons cls :


 1898 : crise de Fachoda  Le fardeau de l’homme blanc, Kipling : éduquer les pop des
ChiOres : autres conBnents
 UK = 1er empire colonial : 35M° km2, 400M° habs  Grand Jeu, Kipling : Russie, RU, Empire OWoman
 Préférence impériale.
 Fr = 2e empire colonial : 11M° km2, 50M° habs.
 Car5risme : courant d’idée franIais de la `n des années 1950
 25% des importaBons et exportaBons du UK viennent de
esBmant que les colonies coûtaient trop cher et pour qui il
son empire faudrait mieux `nancer « la CorrFze avant le ZambFze » (J.
Montalat). Le mot vient du journaliste Jacques CarBer.

Point sur la confrence de Berlin de 1885 – Scramble for Africa :


Contexte : Pendant longtemps, l'intérieur du conBnent africain, n'a pas intéressé les puissances européennes qui se
contentaient d'y établir des escales ou des comptoirs de commerce. Dans la 2e moiBé du XIX e, appéBt sBmulé par la découverte
de richesses insoupIonnées (mines de diamants du Transvaal). 1880s : les visées colonisatrices européennes en Afrique
s'intensi`ent jusqu'G créer des tensions entre les dijérentes puissances.
La confrence : Bismarck se pose en médiateur de la crise, pro`tant de l'occasion pour akrmer un peu plus le rMle central de
l'Allemagne dans le concert des naBons. 14 puissances parBcipent aux débats mais les africains sont tenus G l'écart de toutes les
discussions. La conférence établit une liberté de commerce étendue dans les bassins du Congo et du Niger.

TABLEAU GÉOPOLITIQUE DE 1939 : TOTALITARISMES ET INSTABILITÉS

I – Un monde marqué par la crise de 1929, plus grande crise du capitalisme

 Une crise américaine  Krach boursier de Wall Street par une spéculation déconnectée de la réalité dans les 1920’s et
dictée par des mécanismes psychologiques imprévisibles Mutation d’une crise boursière en crise bancaire (retraits massifs),
puis en crise économique (déflation)
 Une crise internationale en 3 phases  1930 – 1932 : Effondrement de la prod indus (- 40%) 1935 – 1936 : Reprise
1937 – 1938 : Rechute Pays les plus touchés = pays dépendant des EUA qui n’assument pas leur rôle mondial
(protectionnisme, suspension des prêts…) Responsabilités européennes = individualismes (RU, All.)
 En 1939, des grandes puissances marquées par la crise  Echec généralisé des π de déflation (« do nothing » de
Hoover  leçon de la crise = sauver les banques « too big to fail ») EUA = π sociales de Roosevelt, renouveau du
capitalisme mais ø relance éco France = échec du Front Populaire et de sa π de relance keynésienne Régimes totalitaires =
accession au plein emploi en 1939, mais rupture avec le libéralisme et service militaire obligatoire

II – En 1939, le monde est fragmenté

 Un blocage de l’internationalisation des années 1920  Rupture des échanges commerciaux accompagnée d’un repli
sur les Empires et d’une DTE Effondrement de l’investissement mondial Contraction des flux migratoires
 La fin d’une solidarité internationale  Priorité accordée aux intérêts nationaux (refus de la suspension des dettes
interalliées par le Congrès américain, décision unilatérale de non-remboursement française, dévaluation de la livre)
Coopération économique et politique des 1920’s battue en brèche (SDN, SMI)
 Une fracturation en blocs monétaires et commerciaux  Zone sterling (Commonwealth, Brésil, Portugal) VS Bloc
dollar (EUA, Canada, Amérique Latine, Philippines) VS Bloc or (France, Italie, Belgique, PB, Suisse et leurs empires, jusqu’en
1936) Politiques autarciques en Europe Centrale, de développement autocentré (Brésil, Mexique, ≈URSS) Rapprochement
de l’Allemagne et de l’Italie = politiques de grands travaux, priorité allemande sur le réarmement

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III – Une remise en question de l’ordre mondial hérité de la Première Guerre mondiale

 Un « vide » de puissance dominante  Monde moins européen qu’en 1913, malgré le maintien d’une P économique,
commerciale, politique Economies les plus dynamiques extra-européennes (Inde, Australie, Brésil de Getulio Vargas,
Mexique de Lazaro Cardenas, Japon, Canada, EUA), protectionnistes et souvent autocentrées Conservation des réflexes de
pays émergent par les EUA (peur du déficit commercial, sécurisation du stock d’or)
 La faillite du système de sécurité collective  « Esprit de Genève » & SDN (1933 : Départ du Japon et de
l’Allemagne ; 1934 : Départ de l’URSS ; 1937 : Départ de l’Italie) battus en brèche par les EUA, les régimes totalitaires
Politique d’apaisement des démocraties occidentales (« signature d’une paix pour notre temps », Chamberlain)
 La remise en question de l’ordre international  Contestations du « Diktat de Versailles » par les vaincus, et
quelques vainqueurs comme l’Italie (« victoire mutilée » avec les terres irrédentes) et le Japon Apparition de régimes
totalitaires = expansionnisme + réarmement Divisions π dans les démocraties passives

Dates cls : Rfrences et no5ons cls :


 1932 : Accords d’OWawa  Théorie générale de l’Emploi, de l’Intérêt et de la
 1933 : Buy American Act -> mesure protecBonnisme US Monnaie , Keynes : polq de relance par la demande pr
 1934 : dévaluaBon du dollar de 40% soutenir la consommaBon. « de`cit spending »
 1937 : Loi de neutralité « cash and carry » (USA) : pays en
guerre peut acheter aux US mais doit transporter avec ses
propres navires.

COMMENT EXPLIQUER LA FAILLITE DE LA SDN EN 1939 ? :

Causes directes = les puissances de l’Axe : DRent ouvertement la SDN : pour les puissances de l’axe la SDN incarne un ordre
internaBonal qu’elles jugent inégal et injuste (All dénonce le diktat du traité de Versailles et se remilitarise dFs 1935). La
sécurité collecBve est bafouée depuis les débuts dFs 1930s : le Japon/All quiWent la SDN en 1933 et l’Italie en 1936, date G
laquelle elle envahit l’Éthiopie. La SDN est incapable d’arrêter l’engrenage qui mDne à la guerre : remilitarisaBon de la
Rhénanie, annexions de l’Autriche, des SudFtes en 1938 pour l’Allemagne, invasion de la Chine par le Japon en 1937, guerre
d’Espagne entre 1936 et 1939 soutenue par Hitler et Mussolini.

Causes plus lointaines = dmocra5es librales : moyens limits (pas d’armée propre) + elles n’ont pas t capables de
s’entendre pour enrayer la crise de 1929. Absence de leader mdl. + Jouent l’apaisement face à l’Allemagne : les lois de
neutralité dFs 1930s aux US laissent les puissances européennes seules et profondément paci`stes face G l’Allemagne et G
l’Italie. Elles jouent ainsi la carte de l’apaisement (accords de Munich 1938 : abandon de la Tchécoslovaquie G l’Allemagne), ce
qui n’est pas au goût de tout le monde : « Ils devaient choisir entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le déshonneur et
ils auront la guerre » (W. Churchill).

Causes profondes et anciennes : ni USA ni URSS ne raB`ent la SDN, impuissance SDN face G poliBque du fait accompli des
puissances de l’Axe. Quelques succFs quand même : 1926 accords de Locarno (réconciliaBon fr-all, garanBt les fronBFres).

LE MONDE D’APRES-GUERRE
TABLEAU GÉOPOLITIQUE DE 1945 : UN NOUVEL ORDRE MONDIAL

I – Un monde en ruine : la Seconde Guerre mondiale constitue un désastre sans précédent

 Le conflit le plus meurtrier de l’Histoire  50M de victimes dont 80% d’Européens 2/3 des victimes = civils 7M de
morts pour l’All. (10% de la pop), 25M pour l’URSS Conséquences démog = sex ratio en URSS, classes creuses
 Le conflit le plus destructeur de l’Histoire  π de la terre brûlée en URSS Destruction sur ¾ du territoire français
(prédation allemande = 500M francs/jour) Bombardements au S. de l’Ang., en Fr., des alliés en All.
 Un bilan économique qui rend nécessaire l’intervention de l’Etat pour la reconstruction  Intervention de l’Etat
dans l’éco légitimée par les 1930’s et la 2GM Planification et Terreur en URSS Etat patron (nationalisations : énergie,
transport, sidérurgie au RU), financier (banques) et Providence (1942 : Rapport Beveridge) en Eur. Occ.

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II – La Seconde Guerre mondiale bouleverse les rapports de force mondiaux

 Un monde dont les inégalités et les fractures se sont accrues  Division entre vainqueurs (rois à l’ONU) et vaincus
Division entre pays dévastés par la guerre et pays enrichis Progrès dans certains pays touchés = modernisation de l’agri &
rattrapage de la 2ème RI au RU + indus lourde confortée en URSS + émancipation du monde colonial
 La Seconde Guerre mondiale accentue le déclin de l’Europe  « Année zéro » pour l’Eur. qui n’est plus
autosuffisante Prémices de la décolonisation + géoπ aux mains des EUA et de l’Armée rouge
 La guerre consacre deux grandes puissances internationales  URSS = prestige du pays martyr + P π, territoriale,
militaire, diplomatique (ONU) EUA = « siècle américain » (Henri Luce dans Life – 1941) + P culturelle, militaire, éco

III – Un monde d’après-guerre qui se reconstruit sur de nouvelles bases définies par les EUA

 Les EUA rompent avec leur isolationnisme traditionnel  Prise de conscience de leur erreur dans l’E2G Mise en
place de l’ONU, stationnement des soldats en Eur. et en ASE (malgré la paix) Mélange de l’interventionnisme de Woodrow
Wilson (valeurs occidentales universelles) et de la Realpolitik de Theodore Roosevelt (bloc occidental)
 Un nouvel ordre mondial défini par les EUA  Domination des nombreuses conférences de la paix  3 piliers #1 π =
maintien de la paix par l’ONU #2 Eco = SMI fondé sur le dollar #3 Commercial = GATT
 Un nouvel ordre international instrumentalisé par les EUA dont il sert les intérêts  Dépendance des institutions
vàv des financements américains + surreprésentation des alliés des EUA à l’ONU, au FMI (60% des voix) Consécration du
dollar Régime favorable du GATT (clause d’antériorité)
Dates cls : Rfrences et no5ons cls :
 1944 : conférence de BreWon Woods (FMI) -> mise en  Semi Pax Americana aprFs 1945.
place systFme de change `xe.  Superpuissance par Rickert Fox (prof USA) en 1944
 1945 : conférence de San Francisco -> créat° ONU G
l’iniBaBve des US
 1947 : créaBon du GATT
ChiOres :
 USA = 50% prod céréale/charbon ; 2/3 stock d’or et LoWe
mdle

LES CONFÉRENCES INTERALLIÉES : ÉMERGENCE D’UN NOUVEL ORDRE MONDIAL

Accords de BreTon Woods (22 juillet 1944) : accord monétaire pour favoriser le développement éco des pays touchés par la
guerre. AbouBssements : organisa5on montaire interna5onale avec la créaBon du FMI et de la BIRD (banque internaBonale pour
la reconstrucBon et le développement, ancêtre de la Banque mondiale), consécraBon du dollar avec le Gold Exchange Standard
(plan White : seul le dollar est converBble en or)

Confrence de Yalta (4-11 fvrier 1945) : Staline, Churchill et Roosevelt sont présents. Les abouBssements sont : accord sur la
tenue d’lec5ons libres dans les pays libérés, URSS aWaquera le Japon aprFs la capitulaBon Allemande (en échanges des Kouriles
et de Sakhaline), division de l’Allemagne en 3 zones d’occupaBons, modalités sur le foncBonnement de l’ONU, déplacement de la
Pologne vers l’Ouest (Prend des territoires G l’Allemagne et en cFde G l’URSS)

Confrence de Potsdam (Juillet-2 AoWt 1945) : Staline, Truman, Churchill (remplacé par AWlee qui devient 1er ministre) sont
présents. Les abouBssements : •Allemagne : jugement des criminels de guerre, division en 4 zones d’occupa5on. •Italie : perte
des colonies en Afrique. •Japon : ul5matum des USA et du RU→Rendez-vous ou on vous déchire

ACCORDS DU GATT (1947) : DU GATT À L’OMC = General Agreement on TariOs and Trade
Prsenta5on : accord mulBlatéral de libre-échange desBné G faire baisser les prix de consommaBon et les droits de douane,
réduire les restricBons aux échanges et favoriser l’emploi dans les secteurs où chaque pays déBent un avantage comparaBf.
✷Accord provisoire, dominé par le Nord, pas d’organisme de rFglement des liBges (loi du plus fort). 8 cycles de négociaBon.

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✷DominaBon des US : ont mis clause sur l’antériorité des législaBons (pour acBver l’American Selling Price + Buy American Act),
autorise la clause de sauvegarde (pays en dev ont le droit d’avoir recours au protecBonnisme pr protéger indus naissante).
1964 : Kennedy Round : baisse des droits de douane (-35%).
Excep5on : les accords mulB`bres de 1974 = des quotas d’exportaBons sont `xés, par pays et par produits, dans le texBle. Il vise G
protéger les industries texBles des pays développés de la concurrence des pays G bas salaires. Fin en 2005.
Point sur l’Uruguay Round (1986-1994) : étend les discussions G d’autres secteurs que les produits industriels comme l’agriculture
(tensions entre US et UE abouBssent sur les accords de Blair House en 1992) et les services. En 1994, le GATT devient l’OMC
Fun fact : le GATT puis l’OMC siFge dans les mêmes bureaux que l’ancienne SDN→l’OMC subira-t-elle aussi le même sort ?

LE SMI DE 1945 A 1976 :

Avant 1914 : Gold Standard : monnaies gagées sur l’or et librement converBbles. La livre est sa clé de voute.
Entre-deux-guerres : Gold Exchange Standard (étalon de change or). La conf de Gênes 1922 met en place des monnaies de
référence (livre) pour que les Etats puissent s’indexer sur des monnaies aussi fortes que l’or. Mais absence des US et donc du $.
Stabilit montaire à par5r de 1925 (rétablissement de la converBbilité de la livre) permet la reprise de l’interna5onalisa5on.
Annes 1930 : pas de solidarit. DévaluaBons (RU : 1931, USA 1934). CréaBon de blocs-monétaires (bloc $, £, bloc-or autour de
France qui refuse de dévaluer jusqu’en 1936)
1944-1971 : Gold Exchange Standard triomphe avec les accords de BW en 1944 : seul le $ est converBble en or, les autres
monnaies sont converBbles par rapport au dollar et s’engagent G ne pas trop Luctuer. Le FMI est le garant du systFme.
1960s : dilemme de TriZn : systFme de BW rend nécessaire le dé`cit des US pour alimenter le monde en moyens de paiements ->
ce qui contribute G ajaiblissement progressif de la con`ance des agents éco étrangers envers la monnaie de référence (car US
perdent leur stock d’or et dc la converBbilité du $ n’est plus assurée)=> les besoins importants de l’éco mdl en une devise `able
abouBssent dc paradoxalement G la perte de con`ance envers ceWe monnaie.
1971 : suspension de la conver5bilit-or du dollar (Nixon Shock) -> `n du God exchange standard.
1976 : accords de Kingston consacrent le systDme de changes BoTants. L’or est remplacé par les DTS (droit de Brage spécial) & les
US sont libérés de la seule contrainte qu’imposait pour eux la défense de la parité du dollar par rapport G l’or.

GÉOPOLITIQUE DE LA DÉCOLONISATION

I – La remise en question de l’ordre colonial

 Une situation tendue dans les colonies dans l’entre-deux-guerres  Apogée du fait colonial (mandats de la SDN +
annexion des territoires allemands + expansionnismes + Exposition coloniale de 1931) Faible opposition = communistes +
intellectuels (Voyage au Congo, André Gide + Albert Londres) Durcissement des conditions coloniales (expropriations,
paupérisation, démographie…) mais indirect rule croissant pour le RU
 La Seconde Guerre mondiale, événement fondateur de la décolonisation  Asie + Afr. du N. = théâtres privilégiés de
la 2GM (Jap. en Asie + 1942 : Bataille d’El Alamein remporté par les Alliés contre l’Afrikakorps) Affaiblissement de
l’occupation européenne en Asie + détérioration des rapports par l’effort de guerre (famines dans l’Empire des Indes ( 1943)
et à Madagascar (1944)) Emergence de deux superpuissances hostiles à la colonisation
 Des situations diversifiées  Asie = véritable rupture avec l’Eur. par la 2GM (éloignement géographique + fusion
d’éléments nationalistes, communistes, religieux… + élites) RU beaucoup plus enclin au compromis (engagé pendant la
2GM) que la Fr. (08/05/1945 : Ecrasement des émeutes de Sétif + 1946 : Création de l’Union française)

II – L’accès à l’indépendance des colonies

 La décolonisation débute en Asie  1945 : Disparition des mandats de la SDN au PMO Indépendance « facile » de
l’Empire des Indes 1950 : British Commonwealth  Commonwealth of nations Conflits en ASE autour de l’Indo. (résolu
par le chantage des EUA vàv des PB autour du Plan Marshall), du Viet. + q° de Mal.-Sing.
 Une décolonisation plus tardive en Afrique  1ère étape = Afr. du N., assez simple sauf Alg. (1954 – 1962) 2ème étape
= ASS (Gha. puis Afr. Equatoriale) 1963 : Proclamation de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation par
l’OUA 3ème étape = unilatéralisme en S.Rhodésie + 1960 – 1965 : Guerre civile au Zaïre résolue par Mobutu 4ème étape =
territoires portugais + indépendances tardives
 Bilan géopolitique de la décolonisation  Elément criant du déclin de l’Eur. Emergence du Tiers-Monde au cœur des
relations internationales Non-alignement utopique à cause de l’instabilité des acteurs
9
III – Rompre avec l’héritage colonial : les défis de l’indépendance

 Un héritage colonial ambigu  Héritage éco = réseaux ferroviaires en entonnoir + cultures commerciales (arachide &
riz au Sén., café & cacao en CI) Héritage social = élites & classes moyennes en Asie + bases d’un système de santé
Accumulation de retards = élites souvent au service du pouvoir + désorganisation des économies et des sociétés (maladies +
travail forcé + déplacements  stagnation démographique jusque dans les 1930’s)
 Bâtir un Etat-nation et donner des bases à un développement indépendant  Défi π = q° des ethnies et frontières
arbitraires + adoption du modèle européen de l’EN Défi éco = développement de l’indus, de l’éco nationale
 Mais dès les 1960’s, la décolonisation apparaît comme largement inachevée  Accumulation des difficultés en
dépit d’une croissance du TM de 4-5% dans les 1960’s = éco de rente (« politique du ventre », Bayart) + agriculture
commerciale & indus survalorisées par rapport à l’agriculture vivrière + endettement Instabilité π chronique
Dates cls : Rfrences et no5ons cls :
 1946-1954 : Guerre d’Indochine  « Sans l’empire la France ne serait qu’un pays libéré, grâce
 1957 : indépendance Ghana (UK) G son empire la France est un pays vainqueur », Gaston
 1960 : indépendance AOF et AEF (France) Monnerville, 1944
 1975 : indépendance Angola et Mozambique (Portugal)  Le Drame asiaque, Gunnar Myrdal, 1969
ChiOres :  L’Afrique noire est mal pare, Ren Dumont, 1962 : car
 TM = 30% des échanges (1950) G 10% (1970) agriculture d’exportaBon -> dépendance éco, poids démo.
Un des seuls G penser Ia (W le monde craint pr Asie)

UTILISER LA DECOLONISATION AU CONCOURS POUR MONTRER :


• Le dclin des puissances europennes : alors qu’il y un aWachement franIais G l’idée que l’empire est gage de puissance.
• Cela permet aux européens de se tourner vers la construc5on europenne : De Gaulle dit : « la décolonisaBon est dans notre
intérêt».
• Le point de dpart d’une possible mergence du TM : prendre leur desBn en main et choisir leur voie de développement.
• Les con5nuits malgr l’indpendance : en ejet le véritable dé` restera d’accéder au développement : «indépendance du
drapeau . Donc il n’y a pas vraiment d’indépendance, ils restent toujours dans leur rMle de DIT coloniale.

GÉOPOLITIQUE DE LA GUERRE FROIDE

I – Les rivalités entre EUA et URSS au lendemain de la Seconde Guerre mondiale transforment l’ordre
mondial en un ordre bipolaire organisé autour de deux blocs antagonistes

 Les origines de la guerre froide, de l’alliance à la dRance  Mé`ance mutuelle avant la `n de la 2GM (suspension
unilatérale du prêt-bail américain + bombe A des EUA révélée G Potsdam + q° allemande) 1946 – 1947 : Rupture EUA/URSS
(discours) avec l’expansion soviéBque (Eur. de l’E. + menaces en Gr., Tur., Irn.  mainBen de la IVFme LoWe en Méditerranée)
Responsabilités des EUA = instrumentalisaBon de la menace soviéBque Héritage du « Grand Jeu » entre puissances
conBnentale et mariBme au XIXFme siFcle (RU VS Rus.)
 Le monde s’organise en deux blocs an5th5ques à par5r de 1947  Rivalités idéologiques = capitalisme libéral VS
communisme + droits individuels VS droits sociaux collecBfs + American way of life, pursuit of happiness VS société égalitaire,
sans classe aprFs une « dictature du prolétariat » transitoire + organes de l’Etat VS organes du ParB SystFmes d’alliance
rivaux (cf. chronologie) Blocs économiques disBncts
 Deux blocs en conBit et dont l’aOrontement s’tend à une chelle plantaire  Course aux armements dans le
nucléaire et dans les armes convenBonnelles (blindés, avions…) = CMI ContrMle du pétrole par les EUA (Ghawar en AS,
Burgan au Kow. + SA & Zaïre), des mers (routes du pétrole, réseau de bases > URSS) Course G l’espace = récupéraBon des
installaBons allemandes en BalBque par l’URSS + fusées nazies V1 & V2 pour les EUA Arrivée des 1Fres crises dans le monde
enBer (cf. chronologie)

II – Une conflictualité entre les deux Grands qui a cependant été maîtrisée pour ne pas déboucher sur une
Troisième Guerre mondiale

10
 La guerre froide n’a pas t un conBit linaire  1948 – 1952 : Apogée des tensions = « Nouvelle terreur » en URSS +
maccarthysme aux EUA 1953 : Mort de Staline  dégel par Khrouchtchev (révélaBon des crimes staliniens + 1955 : Accord
sur la neutralité autrichienne) + « coexistence paci-que » sans remise en q° de la division en blocs (1956 : Répression G
Budapest + 1957 : Rejet de la Yougo. + 13/08/1961 : Mur de Berlin)  Détente aprFs la crise de Cuba = accords dans
l’armement (TNP, SALT I & II), le commerce (1972 : Blé), la géoπ (1969 : OstpoliBk de Willy Brandt + 1970 : Ligne Oder-Neisse
+ 1972 : Reconnaissance mutuelle des deux All. + 1975 : Conférence d’Helsinki)
 Les deux Grands main5ennent un quilibre des forces  Respect des zones d’inLuence (sorBe paci`que des 2 crises de
Berlin) Arme nucléaire de « non-emploi », de « réponse du faible au fort » (cas de la Fr.), mais « Etats du seuil » (Isr. + I. en
1974 + SA en 1979 + Pak. en 1987 + Brés., Arg. & Irk. dans les 1980’s) Accords de restricBon des arsenaux Terrains
symboliques = espace + culture (1946 : Accords Blum-Byrnes + 1958 : 1Fre édiBon du concours Tchaïkovski remportée par un
Américain + 1960’s : BeaWlemania G l’E.) + JO (1956 : Tensions G Melbourne lors du match de waterpolo URSS/Hon. + 1976 &
1988 : RDA > EUA) + 1972 : Duel d’échecs Boris Spassky/Bobby Fischer
 Une convergence d’intrêts pour rduire les tensions interna5onales en raison des contesta5ons internes à chaque
camp qui mergent à par5r des 1960’s  Dikcultés des EUA = guerre du Viet. + guérillas marxistes en Am. Lat. +
construcBon européenne sans les EUA + allié incommode franIais + Nixon shock Dikcultés de l’URSS = relaBons avec la Chn.
& « communisme bicéphale » + Eur. de l’E. ( 1968 : Doctrine Brejnev de « souveraineté limitée »)

III – La fin des 1970’s est cependant marquée par un retour des tensions entre les deux Grands qui
précipite la fin de la guerre froide

 De la Dtente à la « DeuxiDme guerre froide »  1970’s : Détente perIue comme une « voie à sens unique » par les EUA
(aides G l’URSS qui ne respectent pas ses contreparBes) Invasion du TM par l’URSS = S.Viet. par le N.Viet. en 1975 + chute
des Khmers en 1978 + S.Yé., Irk., Syr., Alg., Lby., Mali, BF + sandinistes au Nica. en 1979 + mouvements marxistes en Ang. et
au Moz. Dikcultés écos des EUA = 1971 : 1er dé`cit commercial depuis la `n du XIXFme siFcle + 1973 : Récession Dikcultés
géoπ des EUA = 1973 : 1er choc pétrolier + 1974 : Chute de Saigon + 1979 : RévoluBon iranienne 2 succFs = 1972 :
Rapprochement avec la Chn. + 1978 : Accords de Camp David 1981 – 1989 : Ronald Reagan = « guerre fraîche » (1983 : Evil
Empire Speech & IDS) avec « America is back »
 Les rformes entames par Gorbatchev prcipitent la faillite de l’URSS  1985 : Mikhail Gorbatchev G la tête du PCUS
(benjamin du Politburo (moy > 70 ans)) pour des réformes (1983 : Dé` de Reagan + 1984 : Jap. = 2Fme Grand) « Nouvelle
pensée » par le Ministre des AE Chevarnadze Désarmement avec Reagan pour invesBr dans les indus civiles Perestroïka
pour l’éco (réducBon de la plani`caBon, autonomie des entreprises) Glasnost pour la culture (libéralisaBon, luWe contre la
corrupBon) PrésidenBalisaBon du régime (1989 : 1Fres élecBons démocraBques) Ejondrement par les demi-mesures écos
(pays sans plan ni marché = Katastroïka) et l’isolement π de Gorbatchev
 L’eOondrement du bloc socialiste europen et la Rn de la guerre froide  05/1989 : Ouverture de la fronBFre austro-
hongroise (`n du rideau de fer) 09/11/1989 : Ouverture du Mur de Berlin  10/1990 : Réuni`caBon 12/1989 : Sommet de
Malte = `n de la GF par George Bush et Gorbatchev 1990 : Indépendances de l’Ukr. et des Etats baltes 1991 :
Indépendances des RSS restantes Formule célFbre : « Pologne 10 ans (Solidarnosc fondé en 1980), Hongrie 10 mois, RDA 10
semaines, Tchécoslovaquie 10 jours (RévoluBon de Velours) » (on peut rajouter : « Roumanie 10 heures, Albanie 10 minutes »)

LA LIMITATION DE LA PROLIFERATION NUCLEAIRE :


Trait sur la Non-Prolifra5on des armes nuclaires (TNP), 1968 : signé par 189 pays avec 3 objecBfs en vue : le désarmement, la
non-proliféraBon et l’usage paci`que de la maBFre `ssile. Le “Club des 5” (USA, Russie, France, Chine, Grande-Bretagne)
s’engagent G ne pas aider les non détenteur et les signataires reIoivent des aides au développement en échange dans une
dynamique de développement paci`que. Non signataires : Israël, Pakistan, Inde, Afrique du S.
Les traits SALT : traités SALT 1 (1972) et SALT 2 (1979) sont 2 traités de désarmement entre les USA et l’URSS qui visent G freiner
la course aux armements. Entre autres, une limitaBon de la fabricaBon des armes stratégiques et de l’installaBon de rampes de
lancement de missiles balisBques est prévue  permet l’équilibre des forces.

11
LES DIFFERENTES DOCTRINES DES USA DURANT LA GUERRE FROIDE  3 PHASES :
1954 doctrine Eisenhower : idée de dissuader l’agression par la faculté des USA d’exercer des représailles massives (ils peuvent
transporter l’arme nucléaire partout).
1961 doctrine MacNamara = doctrine de Riposte gradue : il s’agit de répondre G toute agression mais au niveau des moyens
employés par l’ennemi. ProblFme de l’escalade automaBque.
1972-1974 doctrine Schlesinger = riposte adapte : élever le seuil de nucléarisaBon. Idée que plus il est élevé, moins il risque
d’être uBlisé (parité entre les puissances).

POINT SUR LES DOCTRINES JDANOV ET TRUMAN (1947) :


Doctrine Truman : doctrine exposée par le président Harry Truman, ayant pour but d’« endiguer le communisme » (G. Kennan).
Volet défensif : empêcher la progression du communisme lG où les intérêts américains sont importants (d’où intervenBons en
Europe de l’Ouest, Amérique LaBne, Moyen-Orient, Japon, Corée). Volet ojensif : idée de luWe idéologique par la propagande dans
le monde libre et le monde communiste.
Doctrine Jdanov : réponse G la doctrine Truman. Elle akrme la division du monde en deux camps : les « forces impérialistes »,
dirigées par les USA et les « paci`stes », menées par l’URSS  vision manichéenne décrivant les USA comme impérialistes,
réacBonnaires, capitalistes anB-démocraBques. Relance le communisme avec la créaBon du Kominform en 1947 qui devient
l’organe de communicaBon du communisme internaBonal.

LES ENJEUX ÉCONOMIQUES DE LA GUERRE FROIDE :


L’conomie a t le nerf de la guerre : ✷Elle a servi aux Rnancements des conBits militaires indirects, ce qui entraîne l’inLaBon
et donc l’ajaiblissement du dollar. Elle est également cruciale dans la course aux armements et à l’espace, pour soutenir l’essor
du CMI et l’espionnage (CIA, KGB). ✷ Elle est en`n le support de la diploma5e des deux Grands (on parle de « diplomaBe du
chFque »), qui achFtent leurs alliés puis tentent de les conserver (plan Marshall, CAEM guerre d’inLuence dans le TM G coup
d’aides `nanciFres).
La guerre conomique, une dimension essen5elle de la guerre froide : ✷Avec l’uBlisaBon récurrente de l’embargo (embargo
américain sur Cuba en 1962, sur l’URSS en 1979 (céréales), embargo pétrolier de l’OPEP sur les EU en 1973…) d’où l’essor des
marchés noirs et des tra`cs pour les contourner. ✷Par ailleurs, l’économie a permis aux deux Grands de se rapprocher (ex :
accords céréaliers de 1972). Si l’aprFs 2GM est une période de croissance et de reconstrucBon pour les pays développés, la
priode de la GF est dstabilisante pour l’conomie mondiale (la dévaluaBon du dollar et les chocs pétroliers entraînent la crise
du systFme de BreWon Woods, le cloisonnement du monde entre GATT, CAEM TM).
L’conomie a largement dcid du dnouement de la guerre froide : La supriorit du CMI amricain se rvDle face au lourd
complexe bureaucra5co-militaire sovi5que qui englouBt d’énormes sommes d’argent alors que la populaBon manque de tout.
Ainsi, les années de regel (70-80s) ont conduit l’URSS et le bloc de l’est au bord de l’asphyxie économique : la reprise de la course
G l’armement et le bluj du projet américain de bouclier nucléaire sont fatals G l’URSS (33% du budget sovi5que est alors des5n
au secteur militaire). En ejet, c’est ceWe asphyxie économique couplée aux craquements internes précipite la perte de l’URSS.

POINT SUR LE PLAN MARSHALL, 1947 :


C’est quoi ? Aide économique, en dons et en biens, accordée à par5r de juin 1947 par les États-Unis aux pays d’Europe occidentale
pour aider G leur reconstrucBon aprFs la Seconde Guerre Mondiale.
Une aide RnanciDre : 12 milliards de $ majoritairement en dons : aide le redressement économique allemand, permet le
lancement du plan de modernisaBon Monnet en France, pousse les pays G faire des ejorts en maBFre de stabilisaBon monétaire.
L’aide en biens permet l’installaBon d’un ouBl de producBon moderne.
Marque les dbuts de la construc5on europenne (OECE, UEP)
Mais une aide au service des intrêts amricains :

✷ Pousse les pays européens G faire des compromis : économiques (droit de regard sur l’uBlisaBon des dons, obligaBon de faire
des ejorts de stabilisaBon monétaire), poliBques (obligaBon de coopérer : pour la France d’aligner sa poliBque vis-G-vis de
l’Allemagne). ✷L’écoulement des biens américains facilite la reconversion de leur économie de guerre et ouvre des nouveaux
débouchés. ✷Le plan Marshall donne accFs aux États-Unis aux richesses des empires coloniaux européens.
✷Accentue la dépendance des pays européens vis-G-vis des USA

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POINT SUR LE CAEM (CONSEIL D’ASSISTANCE ÉCONOMIQUE MUTUELLE), 1949 :
C’est quoi ? Comecon en anglais, désigne un systFme d’aides économiques mutuelles dans le domaine alimentaire, des maBFres
premiFres, des biens d’équipement entre l’URSS et les démocraBes populaires (pro`tent d’énergie G bas prix).
Fonc5onnement et limites : Sorte de DIT. Cet organisme, créé en réacBon au Plan Marshall avait pour but la meilleure plani`caBon
et la spécialisaBon des industries naBonales des pays communistes mais provoqua une dépendance économique accrue des pays
satellites d'Europe de l'Est envers l'Union soviéBque. -> une coquille vide.

INTERNATIONALISATION DES ÉCONOMIES DEPUIS 1945

I – Une internationalisation de nouveau dynamique après 1945

 La reprise de l’internationalisation  Véritable nécessité pour la reconstruction  prédominance inédite des pdts
industriels Essor des IDE porté par les 1ères FTN Enjeu de sécurisation des MP pour les FMN (United Fruit) Reprise des
migrations internationales (conséquences de la 2GM et de la GF, de l’explosion démographique du TM…)
 Une internationalisation favorisée par la libéralisation progressive des échanges  Nouveau cadre institutionnel
voulu par les EUA Engagement π, idéologique et éco des EUA en faveur du libre-échange  acceptation d’un déficit de la
balance des paiements + plans d’aides massives Création d’organisations régionales de libre-échange
 La révolution des transports et des communications  Essor du transport maritime = gigantisme + spécialisation +
immatriculation (pavillons de complaisance) Artère circumterrestre conteneurisée avec grands hubs portuaires
(Singapour, Algésiras…) Dvplt de ZIP (Le Havre-Antifer, Marseille-Fos-sur-Mer, Rotterdam…)

II – Une internationalisation dominée par les pays développés

 Une internationalisation emmenée par les EUA  1980’s : Domination de la Triade Domination des EUA = 1ers
exportateur et importateur (30% avec l’Eur., 25% avec le Can.), « American way of life », roi dollar Atouts = P
productive développée par la 2GM, avance technologique, marché intérieur, P financière, P diplomatique & militaire
 Dès les années 1960, l’Europe et le Japon rattrapent leur retard  Reconstruction de l’Eur. Occ. malgré la perte des
colonies + dvplt de la CEE ( « Révolution silencieuse » en Fr.) Jap. = 3ème P commerciale derrière les EUA et la RFA + « 3ème
Grand » en 1967 (Robert Guillain)  Etat interventionniste, stratège derrière le MITI
 L’internationalisation s’accompagne de conflits commerciaux croissants entre pays développés  Erosion des
performances des EUA (FMN décriées, monnaie, baisse de compétitivité par rapport à la RFA et au Jap.) Réactivation du
Buy American Act, de l’American Selling Price + jeu sur les normes avec la FDA

III – Une internationalisation incomplète et fragile qui ouvre pourtant la voie à la mondialisation

 Une internationalisation incomplète  Bloc communiste à l’écart (10% des échanges, 2% de la prod indus soviétique
est exportée) TM éclaté face à la DTE (NPIA1 intégrés, ASS délaissée…)  revendication d’un NOEI Persistance du
protectionnisme (services pas dans le GATT), des barrières non tarifaires (normes, hygiène)…
 Une internationalisation fragile  Crise de l’inflation du dollar dans un monde reposant sur le dollar 1er choc pétrolier
+ création de l’OPEP  affaiblissement des FMN du N. ≠ rupture des échanges
Dates cls : Rfrences et no5ons cls :
 1971 : 1er dé`cit commercial US -> Nixon Shock  Dgrada5on des termes de l’change : baisse inéluctable
 1980s-1990s : décennies de passage de des prix des produits des pays du sud face G ceux des pays
l’internaBonalisaBon G mondialisaBon. du nord (plus techniques).
ChiOres :  « le dollar est notre monnaie mais votre problFme » John
 Baisse des droits de douane de 40% G 10%. Connally

 Mais une croissance spectaculaire des échanges à partir des années 1980  Croiss des flux commerciaux (4% dans
les 1980’s) > croiss de la prod Mise en place d’une DIPP mondiale (3/4 de pdts manufacturés) Essor des négociations du
GATT = baisse des droits de douanes + intégration de secteurs (agri, services…)

13
CROISSANCE DU MONDE OCCIDENTAL PENDANT LES 30 GLORIEUSES
 « Trente Glorieuses », Les Trente Glorieuses ou la révolution invisible, Jean Fourastié

I – Les Trente Glorieuses, une période de croissance exceptionnelle pour les économies capitalistes

 En 1945 – 1950, les pays d’Europe occidentale assurent leur reconstruction  Reconstruction rapide malgré
l’ampleur des destructions (≈ 1945-1950) Réformes de modernisation = nationalisations des secteurs de base +
interventionnisme étatique (planification en Fr.) + horaires importants Aide américaine
 Les PDEM maintiennent une croissance exceptionnelle après leur reconstruction  Forte croissance, régulière,
avec une prod mondiale x2,5 en 20 ans Quasi-plein emploi malgré croiss démog (+ 45M en Eur. Occ.) par la
« destruction créatrice » (Schumpeter) Gains de productivité (5%/an) Hausse du niveau de vie + société de conso
 Des facteurs favorables qui ont eu des effets cumulatifs  Baby-boom exceptionnel = emplois + conso
Démocratisation de l’enseignement secondaire = md’o de qualité Investissements dans la R&D avec assainissement des
finances = progrès + hausse de la productivité (fordisme) Ouverture et internationalisation

II – Les Trente Glorieuses apparaissent ainsi comme une période d’intenses transformations des
économies et des sociétés capitalistes

 L’industrie s’impose comme le fer de lance de la croissance  Moteur de la croissance (entre 40% et 50% de la
pop active en Eur. Occ.) 50% des ouvriers français sont des OS = md’o peu qualifiée « utile » Transition du charbon au
pétrole, bcp moins cher Logique productiviste généralisée à l’indus, l’agri, le marketing
 L’âge d’or de l’entreprise fordiste  Compromis fordiste = travail important en échange d’une π de hauts salaires
(hausse de 5%/an) Passage à un capitalisme managérial, décentralisé, multidivisionnaire
 Une présence active de l’Etat en soutien de la croissance  Pilotage de l’éco par l’interventionnisme et la
planification indicative et prospective (≠ URSS) π macroéconomiques keynésiennes (« stop and go ») Réglementation
forte de l’éco (législation antitrust aux EUA dans les 1960’s) Etat-providence
 Les sociétés occidentales entrent dans une modernité incarnée par la société de consommation  Modernité
démog avec forte natalité (> 20‰) et faible mortalité (< 10‰) Urbanisation (1960’s : Années béton en Fr.)
« Moyennisation des sociétés » = pyramide  toupie (2/3 de la pop = classes moyennes)

III – Cependant, les Trente Glorieuses connaissent des limites : inégalités et déséquilibres économiques

 Une croissance inégale suivant les pays  Croiss modérée (3%) = EUA (alternance récession des 1950’s/reprise des
1960’s) + RU (molle) Croiss forte (> 6%) = Fr. (volontarisme + modernisation) + It. « Miracles économiques » (> 10%)
= RFA, Jap. (aides américaines décisives + organisation capitalistique dynamique)
 Les sociétés occidentales restent inégalitaires malgré une incontestable moyennisation  Inégalités sociales liées
à l’héritage (classes moyennes VS classes ouvrières) Fortes tensions sociales avec gains déséquilibrés Mai 1968 = crise π,
éco et sociale menée par une jeunesse politisée et contestataire
 La croissance connaît enfin des déséquilibres annonciateurs du retournement de 1973  Croiss inflationniste
vertueuse puis handicapante (dépréciation, baisse de la compétitivité-prix…) Apparition d’un chômage structurel à la fin
des 1960’s + essoufflement de la croissance + pb de la parité-or

Dates cls :  Niveau de vie mulBplié par 5


 1948 : Accords COLA entre General Motors et syndicat Rfrences et no5ons cls :
United Automobile workers -> hausse salaires contre  Une autre histoire des Trente Glorieuses, C. Bonneuil & S.
hausse producBvité des salariés Frioux, 2013 : exclus des 30G (une parBe ouvrier,
ChiOres : retraités), dégâts env. Inégalités.
 3,9% de croissance en moyenne par an.  Carr magique de Kaldor qui dRnit les 30 Glorieuses :
 InLaBon augmente de 5% par an Croissance forte, plein emploi, inLaBon maîtrisée, balance
des paiements extérieurs relaBvement équilibrée

14
POINT SUR L’ALLEMAGNE ET LE JAPON : LES PAYS DU « MIRACLE ECONOMIQUE » (1945-75)

1/ Aux origines du miracle, deux Etats rforms en profondeur : ● Sous la tutelle occidentale, ils protent de la GF : aides de la
part des USA (plan Marshall et Dodge), scurit assurée par les USA car les Japonais ne peuvent pas disposer d’une armée, OTAN
en Europe pour la RFA ● Nouveaux modles : RFA : Konrad Adenauer (chancelier de 1949 G 1963) assure la transiBon vers une
démocraBe libérale (consBtuBon 1949) et « conomie sociale de march » avec ordoliberalisme (mission de l'État est de
maintenir un cadre normaBf permeWant une concurrence libre.) Japon: démocraBsaBon, décartellisaBon, démilitarisaBon

2/ Un modDle nippo-rhnan ? (M. Albret) : ● Nouveau rle de Etat moins intervenonniste : RFA : comités de surveillance
triparBtes (salariés, patronat, acBonnaires). Japon : État Bre la croissance G travers 2 ministFres : MOF (ministFre des `nances) +
Ministry of Interna5onal Trade and Industry (MITI) qui détermine orientaBon producBve par des plans indicaBfs (Plans Acier en
1952). ● Rorganisaon des grandes entreprises : dmantDlement des zaibatsu en keiretsu : grands groupes s’aklient G une
banque pour se `nancer (parBcipaBon au capital limitée par lois anBtrust), Konzern (Allemagne), et recours à la sous- traitance :
permet plus de Lexibilité. ● Nouveau compromis social : hausse des salaires, créaBon de syndicats : Shunto au Japon depuis 1950

3/ Des rsultats excep5onnels, des miracles conomiques : Croissance de 10 à 15% : durable, auto-entretenue, quanBtaBve et
qualitaBve (hausse niveau de vie). RFA : spcialisa5ons industrielles dans la chimie (Bayer), lectricit (Siemens), sidrurgie
(Thyssen), machines-ou5ls (Volkswagen), comp55vit structurelle, image de marque, SAV. Japon : mauvaise image du « made in
Japan » dans les années 50, dé`cit commercial jusqu’en 1957 puis dveloppement en vol d’oies sauvages, yen dévalué jusqu’en
1971 (endaka), comp55vit prix et structurelle. Développement des chanBers navals

CROISSANCE DU MONDE COMMUNISTE (URSS ET EUROPE EST)


Point sur la no5on de communisme
Qu’est-ce que c’est ? La concepBon d’un mode d’organisaBon sociale sans classes, sans salariat et sans Etat, fondé sur l’aboliBon
de la propriété privée des moyens de producBon et sur la réparBBon des biens produits selon les besoins de chacun. Dans le
Manifeste du Par Communiste (1848), Marx et Engels le décrivent comme « une associaBon où le libre développement de chacun
est la condiBon du libre développement de tous ».
Aujourd’hui les pays communistes : Chine, Corée du nord, Vietnam, Laos, Cambodge, Cuba. A ne pas oublier : l’Afghanistan, le
Cambodge et l’Angola ont été communistes.

I – Le modèle stalinien triomphant à une déstalinisation manquée (1929 – 1953)

 Les grands principes d’organisation de l’économie soviétique  NEP pour la reconstruction puis modèle de dvplt
socialiste Planification centralisée, hiérarchisée, exhaustive, impérative (secteur A > secteur B & agriculture) 1930’s :
Sovkhozes à l’Etat + kolkhozes Autoritarisme (propiska, stakhanovisme, dékoulakisation, famines)
 L’après-guerre conforte le modèle stalinien en URSS  Reconstruction nécessaire = exaltation du nationalisme +
réutilisation des bases de l’avant-guerre Durcissement π mais correction des dysfonctionnements
 Le modèle soviétique est imposé à l’Europe de l’Est  1945 – 1948 : Prise de pouvoir des partis communistes
inféodés à Moscou en Eur. de l’E. 1947 – 1949 : Satellisation éco et π (Doctrine Jdanov, Kominform, CAEM) Mise au pas
des sociétés et élimination des résistances (bourgeoisies, intellectuels) Forte croissance éco (MP et énergies fournies à bas
pris par l’URSS) mais forts déséquilibres (productions agricoles < 1940  2/3 des revenus par le dvor)

II – L’impossible réforme du système soviétique (1953 – 1985) : l’immobilisme brejnévien

 La déstalinisation : une occasion manquée de réformer le système  « Dégel » π par Khrouchtchev (coexistence
pacifique, liberté artistique et π), très temporaire Réformes écos limitées = légers investissements dans l’agri + tolérance
vàv du dvor + sovnarkhozes  dvplt extensif et volontariste (« Terres Vierges » au Kaz. + 3ème Bakou)
 De nouvelles tentatives de réformes qui échouent dans les 1960’s  Tentatives : réforme Liberman (1965 = tutelle
centrale moindre, liberté d’initiative), « nouveau système économique » en RDA (1963), « socialisme à visage humain »
en Tchéslo. (1968) 1970’s : Abandon de la réforme Liberman + doctrine Brejnev (reprise en main π)
 Mais les pays communistes sont confrontés à une crise de plus en plus structurelle dans les 1980’s-1990’s 
Déséquilibres sectoriels = agri faible malgré les terres noires d’Ukr.  éco parallèle Faible productivité (absences, ø
mécanisation, mauvais réseaux d’approvisionnement) Hypertrophie du CMI (mais ø « retombées duales »)

15
III – L’ultime tentative de réforme de l’URSS conduit à son effondrement

 La réforme économique gorbatchévienne  1985 – 1987 : Réformisme prudent = détente mais conservation de ligne
d’Andropov 1986 : Glasnost (performances des rivaux + compréhension de l’aspect structurel) + assouplissement π
(libération de dissidents, de la presse) 1987 – 1990 : Eco sans plan ni marché = crise ouverte
 La réforme politique devient une priorité à partir de 1988  1988 : Priorité à la réforme π = présidentialisation +
autonomie des RSS  isolement de Gorbatchev entre conservateurs et réformistes 1991 : Boris Eltsine Président
 L’échec de la Pérestroïka à partir de 1990  Katastroïka = chute du PNB + inflation + demi-mesures (plan des 500
jours, puis pilotage par décrets) « Boîte de Pandore des nationalités » = chute de l’URSS  1991 : Accord 9 + 1
08/12/1991 : Création de la CEI 26/12/1991 : Dissolution de l’URSS

CRISES ET RUPTURES (1970s-1980s)


COMPARAISON DE LA CRISE DES ANNÉES 1970S AVEC CELLE DES ANNÉES 1930S :
✷ Les le`ons des 1930s retenues dans les 1970s : bonnes poliBques appliquées dFs le début (intervenBon de l’Etat, poliBques de
relance, consultaBons internaBonales avec le Tokyo Round). Pas de logique de blocs et guerre
Deux dépressions qui marquent le passage d’une forme de capitalisme à une autre.
✷ DiOrences : manifestaBons dijérentes (1930s : déLaBon / 1970s : stagLaBon)
✷ StagBa5on : économie qui soujre d’une croissance faible et d'une forte inLaBon + souvent taux de chMmage élevé  démonte
donc un des grands enseignements et la conjoncture des 30 Glorieuses (inLaBon et chMmage sont incompaBbles)

I – Les origines de la crise de 1973 : la disparition des facteurs qui avaient participé à la forte croissance
des années 1960

 Un choc monétaire : la fin du système de Bretton Woods  2 dévaluations du dollar en 1971 et 1973 1976 :
Conférence de la Jamaïque = impossible retour à un système de changes fixes 1973 – 1979 : Dépréciation accélérée du
dollar par realpolitik américaine 1979 – 1985 : Appréciation du dollar voulue par la FED de Paul Volcker
 Les chocs pétroliers : la remise en question d’une énergie bon marché  Chocs pétroliers = prix x6 à dollar
constant OCDE = facture pétrolière à 3% du PIB Influence sur tous les secteurs = transports, indus, agri Principales
victimes = pays du TM sans ressources (pétrodollars des monarchies réinjectés dans l’éco mondiale à l’avantage des pays
développés) Enrichissement des pétromonarchies, des EUA et de l’URSS, de la Nor.
 Une crise qui traduit l’épuisement de la logique fordiste  Ralentissement des gains de productivité +
suraccumulation du capital investi (> prod) dans les industries de la 2ème RI Crise de l’OST = turn-over, grèves, absentéisme
Essoufflement de la conso, freinée par l’inflation, l’endettement, la demande publique moindre

II – Une crise qui marque ainsi une rupture profonde avec la croissance des Trente Glorieuses : les
manifestations de la crise

 Une crise originale : une dépression « fin de siècle »  Ressemblances avec les 1930’s rares = rupture forte + origine
monétaire + chômage de masse (mais déflation ≠ inflation) Ressemblances avec 1873 = conjoncture + croiss existante mais
inégale + dépression sélective (secteurs, pays…) + contexte de recomposition, de nouvelle RI Divergences majeures avec
1873 = progrès du libre-échange vers la mondialisation + inflation (≠ déflation)
 Une crise multiforme mais sélective  Ralentissement éco Inflation importée, par la demande et la création
monétaire 1980’s : Crise de la dette généralisée (PDEM + PAS dans le TM) Crise sociale = chômage de masse dans l’OCDE
(plafonds avec automatisation, baby-boom et travail féminin) sauf aux EUA (flexibilité, mais baisse des salaires)
Désindustrialisation (1974 – 1990’s : -2M d’emplois en Fr.) des 1ère et 2ème RI, moindre en RFA et au Jap.
 Une internationalisation qui se poursuit à un rythme irrégulier  Ralentissement de la croissance des échanges
(reculs en 1975 & 1982) Hausse des échanges dans les PED, les pétroliers mais baisse dans les PDEM Poursuite du libre-
échange mondial (multilatéralisme du GATT), régional (CEE), idéologique (dérégulation des 1980’s) mais réactivation du
protectionnisme (clauses antérieures, > 600 mesures non tarifaires en 1982)  rôle des EUA

16
III – Les caractéristiques nouvelles de la crise expliquent l’échec des politiques keynésiennes de relance
et l’adoption de politiques libérales

 Les premières réponses à la crise : le choix de politiques keynésiennes de relance  Echec du « stop and go »
face à la stagflation  accentuation des déséquilibres (endettement, double stop…) Rôle d’amortisseur = maintien d’un
filet social, d’investissements publics 1987 : Krach boursier (chute des places financières entre 22% et 45%)
 Mais les politiques libérales s’imposent à partir des années 1980  Thatcher (1979) + Reagan (1981) = privilège
de l’offre sur la demande + déréglementation + ø Etat-Providence  néolibéralisme 1960’s : 1ères écoles libérales =
monétaristes de Chicago (M. Friedman) + école de l’offre (A. Laffer) + école du choix public (J. Buchanan)
 Mais les politiques libérales engagent le capitalisme sur des voies nouvelles  Nouvelles bases à la croissance par
la désinflation, l’abandon du volontarisme et de l’Etat-providence  poursuite malgré les alternances (Bush, Clinton)
Passage d’un capitalisme industriel fordiste à un capitalisme financier mondialisé Instabilités et inégalités (chômage de
masse, « working-poors ») sans reprise éco stable et avec crises financières
Dates cls :  1974 : récession de 0,5% OCDE mais croissance de 4% `n
 1971 : Nixon Shock 70s.
 1973 : 1er Choc pétrolier // 1979 : 2e Choc pétrolier  RalenBssement de xc des échanges : 9% (1970s) G 4%
 1973-1979 : Tokyo Round (↙ droits de douane de 33%) (1980s)
 1985 : Accords du Plaza : dévaluaBon $ -> repréciaBon yen Rfrences et no5ons cls :
 1987 : Accords du Louvre : enrayer baisse $, réduire  Trade Act 1974 : US dé`nissent « fair trade » + important
volaBlité des taux de change) que le « free trade », s’arrogent le droit sancBonner les
ChiOres : pays qui ne praBquent pas commerce loyal (=vont contre
 1er choc pétrolier : x4 prix du baril de ptrole intérêts US) -> US considFrent qu’ils peuvent imposer leur
 InLaBon 5% ds 1950S -> 10% début 1970s logique au reste monde.
 Nouvelle DIT -> DIPP : ↗importance des IDE (de 5% PIB  1974 : période de transiBon du capitalisme fordiste vers
mdl ds 70s G 8% ds 90s). un capitalisme libéral.

REVOLUTIONS INDUSTRIELLES
1e Rvolu5on industrielle : `n 18e au RU, énergie = le charbon // moyen de transport = invenBon de la machine G vapeur //
émergence de nouvelles industries (texBles, sidérurgie pr cst° chemin de fer milieu 19e). S'étend G d'autres pays beaucoup plus
tardivement, au milieu du XIX Fme siFcle. => Donc crée un fossé entre puissances industrielles qui dominent la hiérarchie des
puissances mondiales (industrie= facteur clé de la puissance) et les anciennes puissances qui régressent (Chine)
2e Rvolu5on industrielle : 1890-1910 en Allemagne et cMte-est des US. Energie = pétrole, invenBon de l’électricité //dvp
d’industries de pointe (automobile, chimie) // Moyens de communicaBon : télégraphe, téléphone // Moyen de transports : voiture
et avion. ModFle d’organisaBons producBves Taylor et Ford. => Accentue le fossé entre puissances
3e Rvolu5on industrielle : 1970-2000, cMte ouest des US et au Japon, électricité d’origine nucléaire, Fre numérique, NTIC,
matériaux révoluBonnaires (silicones)  dijusion mondiale de nouveaux moyens de transmission (Internet). AvFnement de
l’électronique, des télécommunicaBons et de l’électronique. Recherche spaBale et biotechnologie. Ère de l’automaBsaBon.
e e
 La 1 RI a uBlisé l’eau et la vapeur pour mécaniser la producBon, la 2 a uBlisé l’énergie électrique pour créer la producBon de
e
masse et la 3 a uBlisé l’électronique et la technologie de l’informaBon pour automaBser la producBon.

EXEMPLES
LE MONDE EN 1913
LES RÉFORMES MEIJI
 pour montrer l’mergence du Japon avant 1914
Période de 1868 G 1912 qui marque la `n de la poliBque d’isolement volontaire et le début de l’ouverture et de la modernisaBon
du Japon.
 Volet poli5que et religieux : en 1889, l’empereur japonais Mutsuhito inscrit son autorit suprême au-dessus du
confucianisme du bouddhisme et du shintoïsme, il proclame également un Parlement sur le modFle britannique, exemple
parfait du mélange entre modernité et tradiBon. Il crée également les missions Iwakura : envoie de japonais partout dans le

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monde pour s’inspirer des spécialités occidentales (administraBon franIaise, commerce USA…). En`n en 1867 l’empereur
transfert sa capitale G Edo qui devient Tokyo.
 Volet duca5f : une force du Japon (45% d’alphab5ss en 1867). CréaBon d’un ministFre de l’instrucBon publique, créaBon
de 27.000 coles primaires, CréaBon de l’Université Impériale 1877.
 Volet conomique : Un slogan : « pays riche, arme forte ». Dans l’agriculture, con`scaBon des propriétés des Daimyos
(grands propriétaires féodaux) qui sont revendues aux agriculteurs. Le pays s’industrialise G marche forcée par le biais
d’entreprises publiques : chemin de fer, mines de charbon, chanBers navals. Puis vente de ces entreprises G l’aristocraBe
japonaise : créaBon de “zaibatsu” (= conglomérats). En`n créaBon du Yen en 1871, et réforme des impMts.
 Les concepts : Occidentalisme : « quiWer l’Asie, rentrer en Occident » Y. Fukuzawa // AsiaBsme : « s’unir avec l’Asie pour
rivaliser avec l’Occident » -> déjG une posiBon ambigue entre Occident et Asie.

LA COLONISATION
CONFLICTUALITÉS AUTOUR DU MAROC

 pour montrer les conBictualits entre les grandes puissances coloniales autour des colonies et la marche à la 1GM
 Situa5on au dbut du XXe siDcle : le Maroc est encore un territoire indpendant, mais est convoit par la France, l’Espagne
et l’Allemagne.
 En 1905, le « coup de Tanger » : visite de l’empereur allemand Guillaume II pour soutenir le sultan marocain contre la France.
 En 1906, la confrence d’Algsiras : con`rme l’indépendance du Maroc, et établit la poli5que de la porte ouverte : tous les
pays européens peuvent commercer librement avec le Maroc, mais la France a un statut parBculier.
 Entre 1905 et 1911 : hausse de l’inBuence fran`aise au Maroc. En France : germanophobie, les idées de revanche contre
l’Allemagne refont surface chez une jeunesse naBonaliste franIaise.
 En 1911, deuxiDme crise marocaine : envoi d’une canonniDre allemande dans le port d’Agadir. AcBon considérée par la
France comme une déclaraBon de guerre. Le souBen diplomaBque de l’Angleterre G la France résout ceWe crise : c’est la
premiFre acBon de la Triple Entente
 Dnouement : l’Allemagne reconnait l’autorit de la France sur le Maroc en échange de territoires en Afrique Occidentale.
Le Maroc devient protectorat franIais.

LA GUERRE DES BOERS AU TRANSVAAL


 pour montrer la domina5on des mtropoles par la force
 Contexte gographique : en 1870, l’actuelle Afrique du Sud est divisée en plusieurs territoires : la colonie du Cap, la colonie
du Natal (appartenant au Royaume-Uni) et le Transvaal et l’État libre d’Orange (Wes deux des républiques boers (= créées par
des pionniers blancs issus des Pays-Bas, d’Allemagne et de France) indépendantes).
 1Dre guerre des Boers (1880-1881) : les britanniques annexent en 1877 le Transvaal. Mais une résistance armée menée par
Paul Kruger à par5r de 1880 repousse les anglais. Un armisBce est signé en 1881 et le
Royaume-Uni reconnait l’indépendance du Transvaal.
 Contexte de l’entre-deux-guerres : la découverte d’or en masse au Transvaal entraine
l’arrivée de nombreux colons anglais dans le Transvaal, considérés comme des
étrangers et sévFrement taxés par le gouvernement boer. Les anglais réclament alors
l’aide du gouvernement anglais pour renverser le gouvernement boer. En 1895, une
tentaBve de coup d’état au Transvaal, appuyée par Cecil Rhodes (fondateur de la
compagnie De Beers et ministre de la colonie du Cap), échoue.
 2e guerre des Boers (1899-1902) : en 1899, une nouvelle guerre est déclarée. Victoire
du Royaume-Uni qui annexe le Transvaal et l’État libre d’Orange.

LE MONDE EN 1939
LE NEW DEAL DE ROOSEVELT (1933-1939)
 pour montrer la rponse à la crise des USA et un tournant dans l’interven5on de l’État
 Contexte : depuis la crise d’octobre 1929, les USA sont au plus mal. En 1932, le pic de la crise est aWeint aux USA (chMmage,
migraBon des fermiers du centre vers l’ouest, sécheresse dans le “Dust Bowl”). En 1932, le démocrate Franklin Roosevelt est
élu président des États-Unis. Le “New Deal” (= Nouvelle Donne) est son programme pour sorBr les USA de la crise.
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 1Dre phase (1933-1935) : phase de mesures plutMt économiques, avec des résultats miBgés et beaucoup d’opposiBon :
o Finance : le Glass-Steagall Act en 1933 sépare les banques de dépMt et d’invesBssement ; abandon de l’étalon-or en
1933, créaBon de la Security Exchange Commission en 1934 pour contrMler la Bourse.
o Agriculture : Agricultural Adjustment Act en 1933 : crédits G faible taux et G long terme, indemnités pour les
agriculteurs.
o Industrie : NaBonal Industrial Recovery Act en 1933 : poliBque de prix hauts pour augmenter salaires, collaboraBon
entre États et ouvriers, liberté syndicale accordée.
o Grands travaux pour luTer contre le chômage : créaBon de la Tennessee Valley Authority en 1933, créaBon du Civilian
ConservaBon Corps (reboisement, parcs naBonaux). PermeWent la créaBon de centaines de milliers d’emplois.
 2e phase (1935-1939) : phase plus sociale.
o Wagner Act 1935 : renforce les syndicats.
o Social Security Act 1935 : systFme de retraite pour les plus de 65 ans.
o Work Progress AdministraBon 1935 : emploie des gens pour la construcBon de bâBments, ponts et leur assure un
logement
o Fair Labor Standards Act 1938 : creaBon d’un salaire minimum horaire.
 Bilan : chec conomique et social (en réalité c’est la Seconde Guerre Mondiale qui sort les USA de la crise), mais il permet
un regain de conRance du peuple envers son gouvernement. Il sert aussi de base aux poliBques Keynésiennes des 30
Glorieuses.

LA DÉCOLONISATION
LES HOMMES DE LA DÉCOLONISATION
Nom Jawaharlal Ahmed Hô Chi Minh Habib Mohammed V Messali Hadj Ben Bella
Nehru Sukarno Bourguiba
Pays Inde Indonésie Vietnam Tunisie Maroc Algérie Algérie
ParB PDC ParB Vietminh ParB ParB de Mouvement Mouvement
NaBonal Socialiste l’IsBqlal pour le pour le
Indonésien Destourien (Par de triomphe des triomphe des
l’Indépendance) libertés libertés
démocraBques démocraBques
Nom Ferhat Abbas Kwame Patrice Skou Tour Lopold Sdar Felix Gamal Abdel
Nkrumah Lumumba Senghor Houphouët- Nasser
Boigny
Pays Algérie Ghana Congo Guinée Sénégal CMte d’Ivoire Égypte
ParB Mouvement ConvenBon’s Mouvement ParB Union Rassemblement Union
pour le People Party NaBonal DémocraBque Progressiste DémocraBque Socialiste
triomphe des Congolais de Guinée Sénégalaise Africain Arabe
libertés
démocraBques

LA DÉCOLONISATION INDIENNE
 un exemple de dcolonisa5on britannique
 Prise de conscience na5onaliste au dbut du XXe siDcle : lites et masses unies dans le combat pour l’indpendance : 1915 :
Retour de Gandhi qui mobilise le peuple indien -> 1920 : lancement d’une campagne de boycoW des texBles anglais ; entre
1930 et 1934 : Mouvement de désobéissance civile inauguré par la « marche du sel » (protestaBons contre le monopole
britannique du sel). En 1935 concessions accordées par le Royaume-Uni (India Act) le gouvernement britannique promulgue
un régime de large autonomie provinciale. Mais en 1942, détérioraBon des relaBons : arrestaBon de Gandhi et Nehru, forte
répression des émeutes populaires.
 L’indpendance des Indes, exemple d’une dcolonisa5on imprpare : en 1945, le ParB du CongrFs et les britanniques sont
favorables au mainBen de l’unité indienne mais revendica5ons d’un État spar pour les musulmans. Les négociaBons entre
le ParB du CongrFs et la Ligue musulmane arbitrées échouent ce qui entraine une mul5plica5on des violences.

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En 1947 : Lord MountbaWen, nommé vice-roi, proclame l’indépendance de l’Inde et du Pakistan. Mais ceWe parBBon est
source de nombreuses tensions : elle entraine le déplacement de 12 millions de personnes et les violences entre
communautés font des centaines de milliers de morts.
 pour montrer les problDmes poss par les fron5Dres de la dcolonisa5on
 La ques5on du Cachemire : État dont la populaBon est G 90% musulmane mais dont le souverain est hindou. En 1947, le
maharadjah fait le choix de l’Inde. Cela entraine un conLit entre l’Inde et le Pakistan qui s’achFve en 1949 avec la créaBon
d’une ligne de cessez-le-feu négocié par l’ONU : la ligne de contrMle, qui sépare le Cachemire en 2 : G l’est le Jammu-et-
Cachemire indien, G l’est l’Azad pakistanais. L’ONU appelle G un référendum d’autodéterminaBon de la populaBon mais c’est
un échec. La ligne de contrMle existe donc toujours aujourd’hui.

LA GUERRE D’ALGÉRIE (1954-1962) : « TOMBEAU DE LA IVe RÉPUBLIQUE »


 exemple d’une dcolonisa5on sanglante, couteuse et douloureuse
 Rappel : L’Algérie est la seule colonie G être divisée en département et considérée comme un territoire franIais au même
Btre que la métropole. 1 million de pieds noirs (grands propriétaires, proches du pouvoir) cohabitent avec 9 millions
d’Algriens. AkrmaBon du naBonalisme algérien au lendemain de 2GM notamment avec Ben Bella qui prMne l’acBon
violente.
 1954-1956 : Série d’aWentats commis par l’Armée de LibéraBon NaBonale qui émane du FLN. Répression par la France qui ne
cesse d’accentuer l’ejort militaire pour le « mainBen de l’ordre » selon Guy Mollet, Président du Conseil (ne parle jamais de
guerre).
 En 1957, la « bataille d’Alger » : Le général Massu veut meWre `n aux aWentats du FLN. Si l’opéraBon est une réussite, elle se
traduit par de nombreuses arrestaBons et des recours G la torture ce qui provoque une crise morale en France et divise la
société. Retour de Gaulle en 1958 et début de la Ve république en France.
 L’indpendance : De Gaulle négocie avec les naBonalistes G parBr des 1960s, ce qui déplait G une parBe de l’armée et des
colons. En 1961 nait l’OAS (OrganisaBon de l’Armée secrFte) regroupant Fran`ais d’Algrie et militaires rebelles qui veulent
empêcher les négociaBons par des aWentats et des tentaBves d’assassinats de De Gaulle. En 1961, le référendum
d’autodéterminaBon de l’Algérie montre l’acceptaBon de l’indépendance par les franIais (environ 75% de oui). Les accords
d’Évian le 18 Mars 1962 reconnaissent l’indépendance de l’Algérie.
 Les consquences : Environ 300k morts côt algrien, 23k côt fran`ais. 700 000 pieds noirs et harkis doivent quiWer le pays.

HÉRITAGES DE LA COLONISATION
L’OPÉRATION CABAN PUIS BARRACUDA
 pour montrer l’ingrence fran`aise dans ses anciennes colonies
 Contexte : en 1965, Jean-Bedel Bokassa arrive au pouvoir en Centrafrique G l’aide d’un coup d’état. Il se nomme président G
vie en 1972 puis empereur en 1977. Si les relaBons entre VGE et Bokassa sont cordiales, malgré le “délire” impérialiste et
l’autorité du régime, elles vont se tendre G la `n des années 1970. En janvier et avril 1979, des troubles étudiants sont
violemment réprimées par l’armée centrafricaine. VGE annonce que si la responsabilité de Bokassa Ier était avérée, il devrait
quiWer le pouvoir. Une fois sa responsabilité avérée dans le massacre, la France annonce la `n de l’aide franIaise en
Centrafrique et déclenche le 20 septembre 1979 l’opéraBon Caban (même si en vrai, l’intervenBon est aussi due au
rapprochement de Bokassa et Kadha`, dont les intérêts sont contraires G ceux de la France).
 L’opra5on Caban : le 20 septembre 1979, un commando de parachuBstes franIais aWerrit G l’aéroport de Bangui. Les
soldats franIais capturent sans violence Bokassa qui est exilé de force. L’ancien président David Dacko (renversé par Bokassa
en 1966) revient au pouvoir.
 L’opra5on Barracuda : suite de l’opéraBon Caban. Il s’agit d’une opéraBon extérieure de l’armée franIaise ayant pour but de
protéger les ressorBssants franIais en Centrafrique et le nouveau gouvernement, et instruire les forces armées
centrafricaines a`n qu’elles soient capables de maintenir l’ordre. CeWe opéraBon prend `n en 1981.
 Ce que `a montre : c’est un exemple d’ingérence franIaise dans une de ses anciennes colonies. Cela montre que les
intervenBons franIaises en Centrafrique sont récurrentes (cf. OpéraBon Sangaris) et que la France joue un rMle important
dans ce pays pourtant indépendant.

LA GUERRE D’ANGOLA
 exemple de l’inBuence de la Guerre Froide sur un conBit de la dcolonisa5on
20
 Contexte en Angola : le Portugal est présent en Angola depuis le 16e siDcle. S’il reste cantonné aux cotes jusqu’au 19e siDcle,
sa présence s’intensi`e, surtout à par5r des annes 1950, où en raison d’un chMmage important au Portugal, l’immigra5on
portugaise en Angola explose. En raison des condiBons de la colonisaBon portugaise (ségrégaBon, travail forcé, violences), de
nombreuses rvoltes paysannes ont lieu à par5r des annes 1950. L’année 1961 est un tournant : soulDvement important
dans le nord du pays, avec de nombreuses insurrecBons de la populaBon noire de l’Angola (ex : l’aWaque de la prison de Sao
Paulo (ancien nom de Luanda)) ; la populaBon blanche se venge avec la protecBon de la police et des massacres sont réalisés.
Les conséquences sanglantes de ces révoltes inLuencent la pensée poliBque angolaise, G parBr de ce moment, seule la luWe
armée était envisageable.
 Guerre d’indpendance de l’Angola : elle correspond au conLit ayant opposé le Portugal G des rébellions indépendanBstes
de 1961 à 1975. Les mouvements gurilleros étant trop peu armé et organisé, ils sont vites réduits G quelques poches de
résistance par l’armée portugaise. D’autant plus qu’en raison de divergences poliBques, ces mouvements ne travaillent pas de
pair G la chute des colons. Cependant, le combat contre l’indépendance de l’Angola coute trFs cher au Portugal, et les
combats empêche la colonie d’être suksamment pro`table, d’autant que la pression onusienne pour faire cesser les
massacres est considérable. En 1974, la rvolu5on des œillets renverse le dictateur Salazar au Portugal. S’ouvre alors une
nouvelle Fre dans les relaBons entre le Portugal et sa colonie. L’indépendance est ainsi proclamée le 11 novembre 1975.
 Guerre civile angolaise : l’indépendance de l’Angola est proclamée dans un climat de tensions entre les dijérentes facBons
indépendanBstes : le MPLA (Mouvement Populaire de libéraBon de l’Angola), d’inLuence marxiste, déclare unilatéralement
l’indépendance de l’Angola et fait donc face G de nombreuses contestaBons, notamment de la part l’UNITA (Union NaBonale
pour l’Indépendance Totale de l’Angola). Les conLits entre les dijérents mouvements se transforment en guerre civile.
Malgré un traité en 1991 entre le MPLA et l’UNITA, le conLit reprend juste aprFs, du fait de la contestaBon des résultats des
élecBons par l’UNITA. Le conLit ne prend `n qu’en 2002, avec l’assassinat de Jonas Savimbi, leader de l’UNITA.
 Bilan : on dénombre environ 500k morts. Le MPLA est encore au pouvoir de nos jours.
 Le conBit dans la guerre froide : la guerre civile Angolaise est un des lieux de l’ajrontement entre bloc de l’Est de bloc de
l’Ouest. Le MPLA, d’inLuence marxiste est soutenu par l’URSS et Cuba principalement : 10 000 soldats cubains trouvFrent
ainsi la mort en Angola. Au contraire l’UNITA est soutenu par les USA et l’Afrique du Sud qui envoie 20000 soldats en Angola
pour les soutenir.
 Pe5t bonus qui montre l’hypocrisie des inBuences trangDres : le MPLA `nance son combat grâce G la rente pétroliFre et
entreBent donc de bonnes relaBons avec les compagnies pétroliFres, en parBculier avec l’américain Chevron. Pourtant dans
le cadre de la GF, ceWe situaBon a conduit le corps expédiBonnaire cubain G protéger les intérêts de la mulBnaBonale
américaine face G la menace de l’UNITA, une organisaBon elle-même soutenue par la CIA.

LES CONFLITS DE LA GUERRE FROIDE


LA GUERRE DE CORÉE (1950-1953)
 Les origines du conBit : la Corée est une péninsule ayant connu dijérentes tutelles (colonie japonaise de 1910 G 1945 puis au
Nord par les soviéBques et au sud par les forces américaines) et convoitée par les 2 grands (chacun veut uni`er la péninsule
sous son obédience). La crise est déclenchée quand Kim Il Sung décide de réuni`er par la force la péninsule car il est mieux
équipé que le sud en soldats et en armes.
 Le droulement : franchissement du 38e parallDle le 5 juin 1950 par les troupes nord-corennes donc les US redirigent les
forces de Mac Arthur pour aider le sud. Ils pro`tent de la poliBque de la chaise vide de l’URSS pour commander une force
onusienne. ParallFlement, la Chine envoie un bataillon non okciel de 500 000 volontaires qui va foncBonner comme un
rouleau compresseur. Il faut ensuite aWendre la mort de Staline pour débloquer le processus d’armisBce : retour G un statu
quo ante bellum avec zone démilitarisée autour du 38e parallFle.
 Les consquences : la Core du sud fait `gure de grande perdante (sud détruit, menacé par son voisin plus puissant). La
Chine s’aZrme sur la scFne internaBonale : nouvelle envergure dans le bloc communiste et sur la scFne internaBonale,
souBen aux mouvements communistes en Asie du SE (annonciateur de tensions au sein du bloc communiste et d’un retour de
la Chine sur la scFne géopoliBque). Aux US, les tensions extrêmes en Corée par alliés interposés ont contribué G la chasse aux
sorciFres interne.

LA GUERRE D’INDOCHINE (1946-1954)


 pour montrer la collision entre la guerre froide et la dcolonisa5on + le dclin de l’Europe

21
 Le contexte : Durant la Seconde Guerre Mondiale, l'occupaBon par l'Empire du Japon montre aux Vietnamiens les faiblesses
de leur colonisateur : l'administraBon franIaise, directement liée au gouvernement de Vichy, collabora avec le Japon
impérialiste par de mulBples concessions économiques et militaires.
 Le conBit : 2 phases :
o 1946-1949 : dFs la `n de la 2nde Guerre Mondiale, le leader Ho Chi Minh proclame l’indépendance du pays. Mais la
France refuse, et la guerre est déclarée avec les 1ers bombardements franIais en 1946. Guérilla meurtriFre du Viet
Minh, semblable G une simple luWe de décolonisaBon. Mais l'aspect communiste des Vietminh, la Guerre de Corée,
l'avFnement de la RPC (aide logisBque au Vietminh) et le début de la logique de blocs, achFvent de procurer G la
guerre d'Indochine la `gure d'un conLit armé ancré dans la GF.
o 1949-1954 : le conLit passe d’une luWe pour la décolonisaBon G un conLit idéologique entre Occident et monde
communiste : les Vietminh sont soutenus par la RPC et la France reIoit une aide indirecte des USA (`nanciFre et
logisBque). La guerre devient de plus en plus frontale.
 La Rn : aprFs la défaite des franIais G Diên Biên Phu, les accords de GenFve sont signés en 1954 : créaBon des états
indépendants du Laos, du Cambodge, de la République DémocraBque du Vietnam (au nord, procommuniste) et de l’État du
Vietnam (au sud).
 Les consquences : lourd bilan humain (500k morts) et matériel. Les accords de GenFve marquent la premiFre défaite
européenne face G une colonie  d’où une réacBon en Algérie où la guerre commence dFs 1954.
 Les perspec5ves : le départ des franIais laisse le Nord-Vietnam, soutenu par l’URSS et la RPC, et le Sud-Vietnam, allié des
USA, face G face. Une nouvelle guerre éclate donc 10 ans aprFs.

LA CRISE DE SUEZ EN 1956 : SYMBOLE D’UN NOUVEAU RAPPORT DE FORCE MONDIAL


 pour montrer la collision entre la guerre froide et la dcolonisa5on + le dclin de l’Europe
 Le contexte : Le canal de Suez fut construit sous la direcBon du franIais Ferdinand de Lesseps entre 1859 et 1869. Il
appartenait alors G 44% G l’Égypte et le reste G la France. En 1875, l’Égypte vend ses parts au RU (car trop endeWée). En 1956,
Nasser le naBonalise pour `nancer le barrage d’Assouan aprFs que les US (FMI) ont refusé de le `nancer. L’objecBf était
important : ouvrage pharaonique, symbole de modernité et d’indépendance.
 La crise : les avoirs égypBens sont aussitMt gelés et les aides alimentaires supprimées. En représailles, Nasser dénonce la
présence coloniale du RU au Proche Orient et souBent les naBonalistes dans la guerre d’Algérie. La France et le Royaume-Uni,
conjointement G une opéraBon israélienne dans le Sinaï, débarquent G Port-Saïd pour reprendre le contrMle du canal : volonté
de contrer le panarabisme anB-occidental dont Nasser est le porte-parole, de meWre `n G l’aide poliBque et militaire
apportée par Nasser au FLN algérien. Si l’opéraBon militaire est une réussite, c’est un `asco d’un point de vue diplomaBque :
aWaques américaines contre la livre sterling, menace de représailles nucléaires de l’URSS, l’ONU opte pour la légiBmité
égypBenne et condamne l’opéraBon. Les troupes européennes n’ont d’autres choix que de se replier.
 Les consquences : consacre le retrait des puissances européenne de la scFne internaBonale au pro`t des USA et de l’URSS.
Nasser devient un dirigeant du Tiers-Monde, symbole du naBonalisme arabe. Rapprochement de l’Égypte avec l’URSS qui
`nance le barrage.

LA GUERRE DU VIETNAM (1964-1975)


 pour montrer l’enlisement amricain
 Les origines du conBit : prend ses racines lors de la guerre d’Indochine qui divise le Vietnam en 2 et trouve sa source dans
l’expansion du communisme en Asie (RPC, Corée du Nord, Laos, Cambodge) G laquelle s’ajoute la naissance du FNL (Front
NaBonal de libéraBon du Sud-Vietnam) au Sud fortement communiste.
 Le droulement : en 1964, G la suite de l’aWaque de 2 destroyers américain par des torpilleurs nord-vietnamiens (incidents de
Tonkin), le président américain L. Johnson décide d’intervenir dans le conLit vietnamien. En 1967, 500 000 soldats amricains
engags mais enlisement du conLit. AprFs l’ojensive du Tet menée en 1968 par le Nord, la populaBon américaine comprend
que la victoire semble impossible  opposiBon grandissante G la guerre et nombreuses contestaBons. A parBr de 1969, Nixon
entame le long processus de désengagement. Les accords de paix de Paris sont signés en 1973 et décident du retrait militaire
américain. En 1975, le pays est okciellement réuni`é et devient un pays communiste.
 ConBit caractris5que de la Guerre Froide : 500k soldats USA vs 300k soldats Chinois.
 Les consquences dsastreuses sur l’Amrique et le monde : Aux US, la défaite engendre une volonté de non-intervenBon G
l’extérieur. Dans le bloc occidental : réprobaBon de l’opinion publique et de la jeunesse, remise en quesBon de la capacité des
US G défendre le camp Occidental. Le cout matériel, économique et humain est trFs important : la guerre a couté 3% du PNB
na5onal de l’poque aux USA (111 MM $ environ) ce qui aggrave les dé`cits et l’inLaBon  dépréciaBon du dollar

22
(diminuBon des réserves d’or)  Nixon Shock 1971. Au Vietnam : destrucBon des infrastructures, des surfaces agricoles donc
pénuries + environ 2M de morts.
 Un conBit trDs mdia5s : émoi de l’opinion internaBonale, traumaBsme des soldats. Profonde crise morale aux USA :
bombardements au Napalm et manque de légiBmité au conLit.

 PETIT BONUS CSH : The Napalm Girl, photographie de Nick Ut, 1972. Permet de
prouver l’uBlisaBon du Napalm par les USA dans la guerre et de montrer le
déchainement d’une violence incontrMlée (touche les civils). La photographie a failli
ne pas être publiée (nudité + violence trop importante) mais paraitra `nalement en
une du New York Times. Son impact sur la société est considérable : la photo
provoque un sursaut des contestaBons paci`stes qui commenIaient G s’essouver.
La vicBme devient malgré elle une icMne du paci`sme.

TENSIONS AU SEIN DES BLOCS


Insurrec5on de Budapest ou rvolu5on de 1956 : révolte populaire spontanée (manif étudiante) contre le régime communiste
hongrois qui fait fuir le gouvernement. Des élecBons libres furent organisées, mais le Politburo aprFs avoir annoncé sa volonté de
négocier un retrait des forces soviéBques, décida d’écraser la révoluBon : les chars russes débarquFrent G Budapest et écrasFrent
la résistance  l’URSS renfor`a son emprise sur l’Europe centrale.

Tensions US/ France : la France en 1960 opte pour une stratégie de dissuasion nucléaire indépendante. Elle quiWe l’OTAN en 1965.
Dans son discours de Phnom Penh en 1966, De Gaulle criBque l’intervenBon américaine au Vietnam

Rvolte contre les US en Amrique la5ne : •1959 : prise de pouvoir de Fidel Castro G Cuba remet en cause l’hégémonie des US
dans leur pré carré  devient un terrain d’ajrontement Est/Ouest (révoluBons marxistes de 1968 : Pérou, Che Guevara meurt en
Bolivie en 1967, etc.) •1979 : les guérilleros sandinistes prennent le pouvoir au Nicaragua.
1e avril 1979 : rvolu5on iranienne. La populaBon se soulFve contre les réformes de modernisaBon du shah. L’ayatollah Khomeiny
prend la tête de ceWe nouvelle république islamique perte pour les US d’un allié majeur de la zone.

PRINTEMPS DE PRAGUE
 Tensions internes au bloc sovi5que, rvDle les limites de l’inBuence sovi5que
 Contexte : arrivée au pouvoir en janvier 1968 d’Alexander Dubcek communiste mais issue de courants réformistes
 Faits : avril 1968 : Dubcek annonce qu’il faut réformer le socialisme, en faire un « socialisme à visage humain », d’où
desréformes qui visent mulBparBsme et l’entreBen de bonnes relaBons avec l’Ouest, ainsi qu’une libéralisaBon de l’économie
20-21 aoWt 1968 : les forces du Pacte de Varsovie envahissent massivement la Tchécoslovaquie (6300 chars : c’est énorme) et
malgré la résistance de la populaBon, l’URSS reprend le contrMle de la zone et met en place la normalisaBon.
 Consquences : Dubcek disparaît de la surface de la terre et Brejnev durcit le rgime. La Chine et la Roumanie criBque
l’intervenBon tandis que l’Albanie quiWe le pacte de Varsovie révFle les limites de l’inBuence sovi5que

GUERRE FROIDE
LE COMPLEXE MILITARO-INDUSTRIEL RUSSE
 pour montrer l’importance trop grande du CMI en URSS
 CMI : complexe militaro industriel, désigne l’ensemble consBtué par l'industrie de l'armement, l’armée et l’État, et le jeu de
relaBons entre ces 3 pMles desBné G inLuencer les choix publics.
 Le CMI de l’URSS entre 1985 et 1990 : 14 millions d’emplois, 80% de l’industrie, et +50% PIB. La producBon d’armes
soviéBques était alors la plus importante au monde (2500 chars, 475 missiles, 9 sous-marins…), et détenait la plus grande
armée du monde. Pour le nucléaire l’URSS se mainBent au niveau US grâce G l’espionnage et aux ejorts de recherche.
 Les dangers du CMI : les chijres montrent que le CMI soviéBque absorbe prFs de la moiBé de l’invesBssement technologique
de l’État. De plus, contrairement aux USA (ex : GPS), les avancées technologiques n’ont aucunes retombées sur le civil (ex :
nucléaire, alors qu’aux US il y a des technologies « duales » comme le Nylon) et l’hypertrophie de l’armée étouje des
secteurs plus fragiles comme l’agriculture soviéBque (pénurie alimentaire et accord céréaliers avec US). C’est pourquoi il
asphyxie l’économie soviéBque et est en parBe responsable de la dissoluBon de l’URSS en 1991.

23
 Le CMI russe aujourd’hui : : aprFs la dissoluBon de l’URSS le CMI fut trFs fortement réduit, il Bre désormais ses revenus de
l’exportaBon d’équipements russes. Il revient en 2002 sur le devant de la scFne. Les exportaBons russes reposent sur une
agence crée en 2000 par PouBne : Rosoboronexport. En 2006 elle a notamment exporté pour 21 milliards $ d’armes.

NOUVEAUX THÉÂTRES DE RIVALITÉS DE LA GF


 Symboles des priodes de la guerre froide
 Rivalit spor5ve exacerbe : Apre compéBBon entre les USA et la Russie, enjeu de `erté naBonale : le « miracle sur glace »
en 1980 quand l’équipe US bat les Russes, champions olympiques. // Le « bain de sang » aux JO en 1956 dans un match de
Waterpolo entre Hongrie et URSS témoigne de l’enjeu de ce nouveau terrain d’ajrontement -> un des rares domaines où les
2 Grands se sont ajrontés directement, victoire sporBve aussi importante symboliquement qu’une militaire
 Conquête spa5ale : compéBBon entre les 2 Grands. Sovi5ques russissent : mise en orbite du Spoutnik en 1957 et envoie du
1e homme dans espace en 1961 (Gagarine) & meWent `n G la sanctuarisaBon du territoire américain. Rponse amricaine :
créaBon d’une agence fédérale (la NASA) et lancement programme Apollo en 1961 (porteur de `erté naBonale).

CROISSANCE DU MONDE OCCIDENTAL


FORD : 1E CONSTRUCTEUR MONDIAL D’AUTOMOBILES AU XXe
 Pour montrer : une des 1e entreprises mondiales du 20e (dpass en 2004 par Toyota), le passage d’une Rrme
interna5onale à une FMN, l’impact de la crise des 1970s (monte de la concurrence asia5que et muta5ons du
secteur)

Ford Motor Company, créée en 1903 G Detroit, pionniDre de l’interna5onalisa5on et de la DIPP (pour pro`ter des avantages
comparaBfs naBonaux mais surtout pour être au plus prFs des marchés de consommaBon), a su s’adapter G la mondialisaBon.

 Une entreprise pionniDre, de l’interna5onalisa5on à la ra5onalisa5on : face au cloisonnement des marchés naBonaux
exacerbés par la 2GM, Ford a d’abord créé des Rliales-relais, puis des `liales intégrées produisant pour chaque grand marché
naBonal (Londres, Brésil, Japon). Il est précurseur dans la ra5onalisa5on du travail (travail G la chaîne, produit standardisé
avec la Ford T en 1908, salaire d’ekcience avec le 5$ a day).
*Pour Keynes, la crise de 1929 n’aurait pas eu lieu si tous les patrons avaient fait comme Ford.
 Pendant les 2 guerres mondiales : Ford se consacre G l’eOort de guerre (construcBon de bombardiers, jeeps) livrant même
l’Allemagne pendant la 2Gm (1939 : les `liFres allemandes de CM et Ford approvisionnaient 70% du marché allemand de
voitures).
 A par5r de 1960, road vers la mul5na5onalisa5on : face G la croissance et l’uni`caBon du marché européen, Ford s’est
spécialisé de plus en plus dans la producBon de composants ou l’assemblage de modFles (Ford Fiesta), pour l’ensemble du
conBnent européenprcurseur de la DIPP. Le compromis fordiste (augmentaBon simultanée salaire/producBvité) s’impose
aux PDEM.
 1980s : Big Three (GM, Ford, Chrysler) doivent faire face G Toyota qui concurrence leur marché et systFme de producBon
(toyoBsme) : crise de Ford en 1979 et licenciement massif. Donc adopBon d’un modFle de spcialisa5on des usines encore
plus poussé où chacune des trois zones (Amérique, Europe, Asie) conIoit et produit un segment de la gamme pour le monde
enBre
 Fusion-acquisi5on : achFte Jaguar, Volvo, Aston MarBn qu’il va par la suite revendre dans les 2000s au groupe Tata
notamment.

Rfrences
ECONOMIE & DEVELOPPEMENT

Adam Smith, La Richesse des Naons (1776): le marché s’autorégule (« main invisible »), théorie des avantages absolus : chaque
pays se spécialise dans les produits pour lesquels ses coûts absolus sont faibles.

David Ricardo, Principes de l’économie polique et de l’imp@t (1811): théorie des avantages comparaBfs : « Un pays a toujours
intérêt G l’échange dFs lors qu’il peut obtenir d’un autre davantage que ce qu’il aurait pu en fabriquer avec ses ressources »

Jean-Bap5ste Say : « loi des dbouchs » : toute ojre crée sa propre demande (économie concurrenBelle.

24
Nouveaux libraux (Keynes, JS Mill) : favorables G une intervenBon de l’Etat dans les domaines social, économique et culturel
pour favoriser l’épanouissement de l’individu. L’Etat doit intervenir par des poliBques de relance.

Ecole montariste (Ecole de Chicago : Milton Friedman) : priorité luWe contre l’inLaBon, contrMle de la masse monétaire, idée
d’un taux minimum de chMmage incompressible (criBque la courbe de Phillips).

Keynes, Théorie Générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (1936)


 Keynes : représentant du RU G BW. Au trésor britannique durant 1 e et 2e GM, criBque le traité de Versailles (« paix
carthaginoise »).
 Thorie : renouvelle la pensée économique libérale fondée sur la primauté de l’ojre et le laisser-faire (postulat de Say).
PoliBque de relance par la demande pour relancer la consommaBon et vaincre le chMmage de masse (principal Léau du
capitalisme) Nouveau rôle pour l’tat : régulateur du systFme économique (« réamorce la pompe » en cas de crise) par des
invesBssements créateurs d’emplois (poliBques de grands travaux) qui déclenchent un cercle vertueux (emplois `nancés par
l’Etat => moins de chMmage => relance conso => pro`t => impMts donc réducBon dé`cit budgétaire). 2 ouBls : dé`cit
budgétaire & dévaluaBon.
 Thorie u5lise pendant les 30 Glorieuses : stop (réduire la deWe) & go (relance par un dé`cit public), inLaBon non contrMlée.

LA THEORIE DU TAKE OFF : W. Rostow, Les étapes de la croissance économique (1960, 5 étapes)
1. La socit tradi5onnelle : Société stagnante G faible producBvité, agriculture de subsistance, féodalisme (Europe au MA).
2. Les condi5ons pralables : émancipaBon des individus, dvp d’autres secteurs producBfs, bouleversements pol et religieux
3. Le dcollage ou take-oO : Phase courte (qq décennies) pendant laquelle la croissance auto-entretenue s’instaure. AkrmaBon
de l’Etat de Droit. Hausse de l’invesBssement et du progrFs technique. AppariBon d’industries de transformaBon et du salariat
4. La marche vers la maturit : changements structurels. Nouvelles techniques de producBon et nouveaux secteurs. AkrmaBon
du secteur secondaire. Mouvements revendicaBfs (demande de redistribuBon)
5. L’Dre de la conso de masse : industrie lourde relayée par industries de biens d’équipements. Pour assurer les débouchés :
amélioraBon condiBons de travail et salaires

Jean Fouras5, Les Trente Glorieuses ou la Révoluon Invisible (1979) : Comparaison entre 2 villages, MadFre (vivant en autarcie)
et Cessac (remplie de voitures et de téléviseurs), qui sont en fait un même village, Douelle-en-Quercy (en 1945 et 1975), pour
montrer les mutaBons sociales, écos, culturelles qui ont lieu pendant les Trente Glorieuses. Mais il se termine par un constat
désabusé : malgré l’enrichissement général, l’insaBsfacBon demeure.

GEOPOLITIQUE

LA COLONISATION, BONNE AFFAIRE ? Jacques Marseille Empire colonial et capitalisme franBais. Histoire d’un divorce (1984)
L’empire est perIu comme un fardeau `nancier : les guerres de décolonisaBon creusent les dé`cits budgétaires. Il ne répond pas
aux besoins de l’économie : les produits importés de l’empire ne sont pas rares. Il a un ejet sclérosant sur l’économie franIaise car
il empêche la modernisaBon des secteurs tradiBonnels. Il est vu comme incompaBble avec le processus d’intégraBon européenne :
la France ne peut appartenir G deux marchés communs, l’un avec l’Europe, l’autre avec l’Outre-mer. « La décolonisaon c’est
l’histoire d’un divorce avec un divorcé joyeux, la métropole, et un divorcé malheureux, les colonies ».

P. Kennedy, The Rise and Fall of the Great Powers (1987) : ThFme de la surexpansion impriale : toute puissance dominante `nit
par faire face G un dilemme entre leurs responsabilités et la rareté croissante des ressources qu’elle peut consacrer G la défense de
leur empire : les dépenses militaires érodent les fondements de la puissance. Plus la puissance est contestée, plus elle doit
dépenser pour maintenir sa présence poliBque et militaire. Kennedy appelle G une réducBon des engagements et des ambiBons
américaines pour enrayer le déclin.

Cita5ons :

 Paul Bairoch : le RU au 19e siFcle est « un ilMt libre-échangiste dans un océan protecBonniste »

 Lyautey, aoWt 1914 : « Ils sont complFtement fous. Une guerre entre européens c’est une guerre civile, la plus monumentale
ânerie que le monde n’ait jamais faite »  « suicide européen » de Stefan Zweig

 De Gaulle (1961) : « La décolonisaBon est notre intérêt et, par conséquent notre poliBque »

25
 Raymond Aron, Le grand Schisme, 1948 : « Paix impossible, guerre improbable »

 G. Orwell : « Cold War » pour premiFre fois 1945, popularisé Walter Lippman, journaliste américain

 Alfred Sauvy « Ce Tiers Monde ignoré, exploité, méprisé comme le Tiers Etats veut, lui aussi, être quelque chose ».

 J. Adams : « Il y a 2 moyens de conquérir une naBon, l’une par l’épée, l’autre par la deWe »

CLASSEMENT THEMATIQUE :

 Pour illustrer les mutations de l’ordre mondial 

 « Anglobalisation », Empire : how Britain made the modern world, Niall Ferguson
 1913 : « Débordement de l’Europe sur le monde », Histoire générale du XXème siècle, Droz et Rowley
 « La tempête de confiance qui balayait alors l’Europe charriait aussi les nuages. », Le monde d’hier, souvenirs
d’un Européen, Stefan Zweig – 1941
 « L’Europe est une concurrente déloyale peuplée de fieffés ingrats. », Schlesinger
 « Le dollar c’est notre monnaie, mais votre problème. », John Connally
 « Un rythme d’inflation sans précédent historique pour une période non exceptionnelle », Paul Bairoch au sujet des
1970’s
 « Trop d’impôt tue l’impôt », A. Laffer, grand inspirateur de Ronald Reagan

 Pour utiliser des doctrines géopolitiques connues et reconnues 

 « Qui tient la mer tient le commerce du monde, qui tient le commerce du monde tient la richesse, qui tient la
richesse tient le monde lui-même. », Sir Walter Raleigh – XVIème siècle
 Théorie du Rimland, La géographie de la paix, Nicholas Spykman – 1944
 « Qui tient l’Europe orientale contrôle le Heartland, qui tient le Heartland tient l’île mondiale, qui tient l’île
mondiale contrôle le monde. », Le pivot géographique de l’Histoire (article), Halford J. Mackinder – 1904
 Sea Power, Mahan – 1897
 « Surexpansion impériale de l’URSS », Paul Kennedy

 Pour traiter de la question coloniale 

 « Le marchand doit précéder le soldat. », Bismarck


 « Il y a deux manières de conquérir et d’asservir une nation. L’une par l’épée. L’autre par la dette. », John Adams,
2ème Président des EUA
 « Fardeau de l’homme blanc », Rudyard Kipling VS « Fardeau de l’homme noir », E. D. Morel – 1920
 « Un peuple qui colonise, c’est un peuple qui jette les assises de sa grandeur dans l’avenir et de sa suprématie
future. », De la colonisation chez les peuples modernes, Paul Leroy-Beaulieu – 1874
 « Sans l’Empire, la France ne serait qu’un pays libéré, grâce à son Empire, la France est un pays vainqueur. »,
Gaston Monnerville
 « Entre l’Indochine et le redressement de la France, il fallait choisir. », Pierre Mendès France – 1954
 « Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, l’histoire de la chasse glorifiera toujours les chasseurs. »,
proverbe africain popularisé par Chinua Achebe (écrivain nigérian)

 Pour traiter de l’émergence du Tiers-Monde 

26
 L’Afrique Noire est mal partie, René Dumont – 1962
 Asian Drama, Gunar Myrdal – 1968
 Les étapes de la croissance, un manifeste non communiste , W. Rostow – 1960 = utilisation du cas du RU pour décrire
les 5 étapes du développement (situation initiale  take off porté par la révolution agricole  révolution industrielle 
stade de maturité (croissance forte)  société de consommation)
 La bombe P, Paul Ehrlich – 1968
 « Modèle des 4E », Christian Sautter

 Pour opposer soft power et hard power 

 « Compte tenu de ce que représente le sport, un succès sportif compte pour une nation autant qu’une victoire
militaire. », Gerald Ford (Président des EUA)
 « Israël ne sera ni le premier Etat à introduire l’arme nucléaire au Moyen-Orient, ni le deuxième. », Ygal Allon
(Ministre du Travail israélien) – 1963
 « L’URSS à la fin des années 1970 n’était pas un pays avec une armée, mais une armée avec un pays. », A. Gratchev

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MONDIALISATION
LA MONDIALISATION

DÉFINITIONS................................................................................................................................................3
ENJEUX........................................................................................................................................................4
ACCROCHES.................................................................................................................................................5
CHRONOLOGIES...........................................................................................................................................6
CHRONOLOGIE SPÉCIALE SUR LE COMMERCE MONDIAL..............................................................................7
COURS.........................................................................................................................................................8
LA GUERRE ECONOMIQUE....................................................................................................................................................................... 8
CROISSANCE ET CRISE AU VINGTIEME SIECLE.................................................................................................................................10
LA MONDIALISATION COMMERCIALE.......................................................................................................................................................10
« DOUX COMMERCE » (MONTESQUIEU) OU GUERRE ECONOMIQUE ?..........................................................................................................10
LA MONDIALISATION FINANCIÈRE............................................................................................................................................................ 13
LES FMN DANS LA MONDIALISATION......................................................................................................................................................15
L’INDUSTRIE DANS LA MONDIALISATION....................................................................................................................................................16
MONDIALISATION ET INÉGALITÉS ÉCONOMIQUES........................................................................................................................................18
DIVERS POINTS TECHNIQUES.................................................................................................................................................................. 19

RÉFÉRENCES...............................................................................................................................................22
EXEMPLES..................................................................................................................................................23
COMMERCE MONDIAL ET LIBRE-ÉCHANGE................................................................................................................................................23
LA MONDIALISATION FINANCIÈRE............................................................................................................................................................ 25
LES FTN............................................................................................................................................................................................ 27
EXEMPLES DE PAYS............................................................................................................................................................................... 28
TECHNOLOGIES ET MONDIALISATION........................................................................................................................................................29
COMPLÉMENTS ORAUX......................................................................................................................................................................... 31
DÉFINITIONS
Mondialisa on : ensemble des processus socioéconomiques, culturels, facilitant la mise en rela?on des sociétés du monde en?er
et abou?ssant à la cons?tu?on d'un marché des biens, services et facteurs de produc?on à la dimension de la Terre avec explosion
des Eux, cons?tu?on de réseaux réduisant délais et distances, répercussion de chaque grande crise à l'ensemble de la planète. La
mondialisa?on est accélérée par les systèmes contemporains de communica?on, de circula?on de l'informa?on. Elle tend à
accentuer les phénomènes de diIusion, d'homogénéisa?on à travers l'espace mondial. Elle alimente aussi les comportements de
rejet. C'est l'abou?ssement de l'interna?onalisa?on et c'est l'état du monde tel qu'il se forme depuis les années 1970 et surtout
1980. Elle s'iden?Ke à la généralisa?on de l'économie de marché. Dates pour la déKnir : 1979 Deng Xiaoping amorce ouverture de
la Chine avec les 4 premières ZES ; 1979 élec?on de Margaret Thatcher ; 1980 élec?on de Ronald Reagan ;1982 crise de la deOe qui
pousse le TM à la libéralisa?on ; 1983 appari?on du terme dans « Globaliza?on of markets » de Theodore Levi(

Mondialisa on (Laurent Carroué): processus géohistorique, mul6séculaire d’extension progressive du capitalisme dans l’espace
géographique mondial.

(Olivier Dolfuss) : Echange généralisé entre les di=érentes par6e de la planète, l’espace mondial étant alors l’espace de
transac6on de l’humanité

Crise : moment d’extrême tension, de conEit, de changement dans divers secteurs et domaines, à diIérentes échelles. Un moment
décisif dans l’évolu?on d’un processus pouvant conduire à une rupture.

Disparités : diIérencia?ons dans les domaines économiques, sociaux, culturels. Elles peuvent s'évaluer de diIérentes manières à
par?r de divers paramètres : niveaux éduca?fs, revenus, capacités de produc?on, oIre de services...

Processus : ensemble d'ac?vités disposées dans le temps selon une suite logique. Peut désigner une descrip?on historique
(processus de peuplement = histoire du peuplement) et la logique opératoire d'un système (= modèle).

Muta6on : transforma?on, changement brusque, passage à une autre qualité, à un autre système. Mot qui doit être réservé à des
changements profonds, structurels.

Flux : désigne l'écoulement, le déplacement de manière localisée (origine, des?na?on, trajet) et quan?Kée (volume, eIec?fs
transportés). A des conséquences en termes d'organisa?on de l'espace.

Mul latéralisme : principe selon lequel des Etats acceptent de régler des ques?ons (des diIérends géopoli?ques) par une
coopéra?on sur un pied d'égalité ou dans un esprit de compromis.

Capitalisme : système économique caractérisé par la propriété privée du capital. Plusieurs formes de capitalisme ont existé, mais,
à par?r des révolu?ons industrielles, le terme désigne un système économique caractérisé par la propriété privée des moyens de
produc6on, par la libre entreprise, par l'accumula6on et la concentra6on du capital, par le rôle du marché où s'exerce une
concurrence entre les di=érents agents économiques, par l'importance de l'ini6a6ve individuelle et de la prise de risques, par la
recherche et le réinves6ssement systéma6que du proDt.

A par?r de la crise des années 1930 et surtout après 1945 l'Etat joue un rôle important dans le capitalisme : Etat patron, Etat
planiKcateur, Etat régulateur. Aujourd'hui la mondialisa?on est inséparable du développement d'un capitalisme Knancier
échappant largement au cadre na?onal.

Il s'agit d'un capitalisme ac6onnarial (pour qualiKer le retour au pouvoir, dans les entreprises, des ac?onnaires qui exigent des
dividendes élevés). Ce capitalisme permet la cons?tu?on d'entreprises globales qui tendent à s'organiser en réseaux et qui tendent
au gigan?sme par le biais des fusions-acquisi?ons. Il s'étend au détriment de la diversité des capitalismes na?onaux de l'ère
fordiste, époque au cours de laquelle l'économie et les Knances étaient organisées sur des bases na?onales.

Libéralisme : doctrine reposant avant tout sur l'aUrma?on du principe de liberté que ce soit dans le domaine poli?que ou
économique. Le libéralisme économique est fondé sur la no?on de droits économiques : droit de disposer librement de sa force
de travail et des produits de son travail, liberté d'entreprendre... C'est le « laisser faire ». L'applica?on des thèses libérales aux
échanges interna?onaux est le libre-échange, poli?que commerciale qui préconise la suppression de toute entrave aux échanges :
c'est le « laisser passer ».

Na onalisme : doctrine, mouvement poli?que réclamant pour une na?onalité le droit de former une na?on. Exalta?on du
sen?ment na?onal : doctrine fondée sur ce sen?ment qui subordonne toute la poli?que intérieure au développement de la
puissance na?onale et qui revendique le droit d’aUrmer à l’extérieur ceOe puissance sans limita?on de souveraineté ; prône la
défense et l’expansion de la na?on.

Gouvernance : anglicisme se généralisant depuis les années 1990 et déKnissant un nouveau mode d'administra?on, ini?alement
des entreprises ("gouvernement des ac?onnaires" contrôlant les managers), plus généralement des sociétés na?onales, des
rela?ons interna?onales et de la mondialisa?on économique. Le terme de "good governance" est employé par les ins?tu?ons
Knancières interna?onales pour déKnir les critères d'une bonne administra?on publique comme la sécurité des citoyens, le respect
de la loi, la maîtrise des dépenses publiques, la responsabilité des dirigeants poli?ques devant la popula?on, la disponibilité et
l'accessibilité de l’informa?on...

Economie : ensemble des faits rela?fs à la produc?on, à la distribu?on et à la consomma?on des richesses dans une collec?vité.

Entreprise : unité juridique de produc?on de biens ou de services. La diversité des entreprises conduit à les classer par taille, la
nature de leurs ac?vités ou encore selon leur statut juridique. Le seuil retenu classiquement en France pour dis?nguer grande
entreprise (GE) et pe?tes et moyennes entreprises (PME) est de 500 salariés (1 000 en Allemagne ou aux Etats-Unis). Les très
grandes entreprises (TGE) comptent 10 000 salariés et plus. Lorsque l’entreprise est installée dans au moins six pays, générant plus
de 500 millions de dollars de chiIre d’aIaires (dont 25% au moins à l’étranger), la CNUCED parle de Drme transna6onale ou FTN.
Elle peut être privée ou publique (à par?r du moment où elle est marchande).

Géoéconomie : terme apparu à la Kn du XX° siècle, après la Kn de la guerre froide (E.Lu(wak), pour exprimer l'idée que les
capacités militaires des Etats ne cons?tuent plus le principal facteur de leur puissance au plan interna?onal. Grâce à la
libéralisa?on des échanges et aux autres aspects de la mondialisa?on, la puissance s'exerce désormais en termes économiques et
Knanciers. La géoéconomie est donc l'analyse des interac?ons entre l'espace géographique (humain, physique) et les ac?vités
économiques. Elle s'intéresse surtout à la répar??on des hommes et des ressources naturelles, aux pôles / Eux / interfaces / axes
et nœuds stratégiques de créa?on et d'échanges de richesse, aux stratégies Knancières et commerciales des Etats et des très
grandes Krmes. Ses enjeux sont Knalement ceux de la géopoli?que appliqués au domaine économique : rapports de force,
hiérarchies de puissances, convergences, fragmenta?ons.

Patrio sme économique : patrio?sme appliqué à l’économie. La formule a deux sens : 1/un sens oIensif qui est de renforcer la
puissance na?onale grâce à l’économie (cf. Colbert) ; 2/ un sens défensif qui est de protéger l’économie na?onale contre les
menaces venues de l’extérieur (pays « déloyaux », IDE…).

ENJEUX
MONDIALISATION COMMERCIALE

Peut-on parler d’une mondialisa6on commerciale “heureuse”,un jeu gagnant pour tous, ce que sous-entend la théorie
économique du libre-échange et des avantages compara?fs, mais ce que contestent aujourd’hui de nombreux économistes(Ex
S?glitz), car
elle contribue à une aggrava?on des inégalités, à l’intérieur des territoires (ampleur de la destruc?on des emplois liée à
l’ouverture commerciale) mais aussi entre pays, en par?culier entre pays du Nord et pays du Sud les plus pauvres (PMA) qui
restent marginalisés, vulnérables face à la mondialisa?on des échanges?

A travers la mondialisa6on commerciale, on retrouve ainsi une des plus grandes probléma6ques autour de la mondialisa6on :
est-elle facteur de convergence, de raOrapage ou au contraire de polarisa?on, de fragmenta?on au sein de l’économie mondiale ?

La mondialisa6on commerciale est-elle par essence “paciKque” (doux commerce) en raison des interdépendances qu’elle crée ou
favorise-t-elle, depuis la Kn de la GF, une “guerre économique” entre les grandes puissances qui se déploieraient notamment dans
le champ commercial ou monétaire et qui ferait resurgir, par des pra?ques de plus en plus protec?onnistes et na?onalistes,
qu’illustre la guerre commerciale lancée par l’administra?on Trump au nom d’un “America First”, le spectre d’une fragmenta?on
de l’économie mondiale en blocs protec?onnistes comme dans les années 1930 ?

La mondialisa6on commerciale est-elle enDn un phénomène irréversible ou pourrait-elle être remise en ques?on à un moment
où certains évoquent une “démondialisa?on” à l’œuvre, en raison de muta?ons structurelles de l’économie mondiale mais aussi
de ré?cences croissantes face au libre-échange, notamment dans les pays développés ?

PROBLEMATIQUES CLASSIQUES

La Mondialisa6on, un processus irréversible ?


o Le retour du protec6onnisme économique et de l’isola6onnisme poli6que est-il possible ? Les années 2015-2020 furent
celles du Brexit, le protec?onnisme de Trump + la guerre commerciale sino-américaine, le recentrage de l’économie chinoise
sur la consomma?on intérieure, le départ annoncé de Merkel pro-européenne convaincue, l’échec patent de l’ONU sur le cas
syrien (6 vétos russes), la crise du COVID et donc la contrac?on des échanges.
Mondialisa6on, fragmenta6on ou régionalisa6on ?
o La globalisa?on économique provoque-t-elle le retour en force des na6onalismes ethniques (et WASPs aux USA, etc)
o Construc6ons régionales : tremplin vers le processus de mondialisa?on ou ul?me rempart stratégique des Etats-na?on ?

Mondialisa6on paciDcatrice ou belligène ? Quelles transforma6ons de la hiérarchie mondiale provoque-t-elle ?


o Les inégalités résultant de la mise en concurrence préparent-elle une « guerre des mondes » et des modèles économiques ?
Quel nouvel ordre mondial ? Cependant, la place de l’interdépendance économique dans la paix entre les Etats est indéniable.

Mondialisa6on par les Etats ou reme(ant en cause les Etats ?


o Opportunité d’extension de leur inOuence ou perte de souveraineté ? Rela?on paradoxale à la fron?ère : entre dépassement
et renforcement.

Comment la mondialisa6on a-t-elle transformé les systèmes produc6fs ?


o Quelles nouvelles géographies industrielles ?
o Débat sur l’avènement de l’entreprise globale et les déKs qu’il pose (désindustrialisa?on).
o Quelles métamorphoses des processus produc?fs ? Délocalisa?ons et relocalisa?ons, robo?sa?on et informa?sa?on .

Mondialisa6on et altermondialisa6on :
o Authen6que revendica6on d’une interna?onalisa?on plus démocra?que, plus juste et plus durable ? ou défense
« réac6onnaire et populiste » d’intérêts catégoriels/na?onaux ?

Mondialisa6on et inégalités :
o Jeu gagnant ou processus inégalitaire ? Perçue à la fois comme une chance pour les PED et certaines catégories
professionnelles (auto-entrepreneurs, Knanciers) de sor?r de la pauvreté et comme une force responsable du creusement
des inégalités. 3ème op6on : la mondialisa?on se nourrit des inégalités.
o Mondialisa?on comme bouc émissaire ? Décriée par les populistes, est-elle réellement responsable des inégalités ? Ne
viennent-elles pas seulement du progrès technique, des condi?ons internes et des poli?ques de l'Etat ?

LA MONDIALISATION RECOUVRE DES PROCESSUS TRÈS DIVERS


 Economique : croissance des échanges mondiaux plus rapide que la produc?on de ces biens (des 1980s jsq 2008), aboli6on
des distances via la révolu?on des transports, intégra6on de nouveaux pays avec la poli?que d’ouverture, explosion des Oux
Dnanciers qui meOent en place une DIPP (produc?on éclatée à l’échelle du globe), dans un marché unique mondial.
 Géopoli6que : puissante « force transformatrice de la géopoli?que mondiale » (Laurent Cohen Tanugi), entraîne la « Kn des
territoires » (Bertrand Badie) soit la Kn de l’Etat-Na?on. Elle provoque l’appari?on de nouveaux critères de
puissance (capacité d’inves?ssement, « smart power », etc) et favorise l’émergence d’un monde plus complexe :
mul?polaire, mul?latéralisme croissant couplé à un retour des na?ons dans un contexte de compé??on (guerres
économiques).
 Société : Emergence d’un « village planétaire » (Mac Luhan), uniformisa6on des modes de vie, américanisa6on grâce aux
NTIC et appari?on d’une fracture entre connectés/non connectés. Mais la percep?on d’un espace en?èrement globalisé
cristallise de plus en plus de débats : utopie ?
 Géographique : Sélec?on de lieux qui impulsent les Eux de popula?on, d’IDE, l’innova?on : métropole, ville mondiale, grands
hubs. Ainsi que développement d’une « économie d’archipel » (Pierre Veltz).

LES ACTEURS DE LA MONDIALISATION


 Organisa6ons interna6onales : ONU (CNUCED pour le TM, FAO pour l’alimenta?on et l’agriculture), FMI, OMC (libéralisa?on
des services, inser?on des produits agricoles) : ces organisa?ons sont souvent accusées d’être dominées par les pays
occidentaux, aux dépens des pays en développement  ex les revendica?ons indiennes pour un siège permanent au CS de
l’ONU.
 Etats-Na6ons : Par le rôle dans les ins?tu?ons interna?onales, leurs poli?ques, l’aménagement du territoire et le sou?en à
leurs FTN, les Etats-Na?ons l’impulsent, la contrôlent voire la brident, et en ?rent proKt ou la subissent.
 Les acteurs privés : Nouveaux acteurs, nés et consacrés par la mondialisa?on (NTIC et transports). On y regroupe : FTN
(moteurs de la DIPP), les acteurs Knanciers, les ONG (société civile).
 Les individus : 3% de migrants, touristes, diasporas. Mais aussi nous par les réseaux sociaux (TwiOer, Nuit Debout, Gamestop
etc).

ACCROCHES
FMN

 Montrer la stratégie de CVM


• 2019 : Gigafactory Tesla ouvre en Chine, ce qui permet à la Krme de surpasser ses prévisions de ventes et de monter
énormément en valeur boursière.

 Pour montrer qu’on se fait enculer par la grande distribu6on.


 Novembre 2017. L’annonce d’une pénurie de beurre a créé un eIet boule de neige : les Français commencent à thésauriser
le beurre, ce qui aggrave l’impression de pénurie. Pour les agriculteurs, (FNSEA et Jeunes Agriculteurs), il n’y a pas de
pénurie, mais c’est la grande distribu?on qui fait de la communica?on mensongère : la grande distrib ne veut plus
s’approvisionner psk le prix du beurre a augmenté  en gros c’est une théâtralisa?on orchestrée par la grande distribu?on

MONDIALISATION FINANCIÈRE

 Pour montrer les dérives Dnancières de la mondialisa6on

• 2021 : OpenLux enquête du Monde sur l’op6misa6on Dscale au Luxembourg (Groupe Kering, Bernard Arnault etc) Moins
outrancier que les précédentes révéla?ons (SwissLeak 2015, Panama Papers 2016, Paradise Papers 2017), mais quand même des
montages Knanciers bien douteux

 pour montrer l’émergence d’une économie Dnancière qui n’obéit pas aux mêmes lois que l’économie réelle.

• 2021 : Elon Musk devient l’homme le plus riche du monde grâce à l’envolée en bourse de Tesla. Pourtant, le constructeur ne
représente qu’une faible part des ventes de voitures mondiales, mais a la valeur en bourse des 6 constructeurs automobiles
suivants combinés. A la fois un phénomène de bulle spécula?ve, et d’inves?ssement massif dans une technologie électrique
(seules les voitures électriques échappent à la crise du COVID) et surtout autonome qui est vue comme l’avenir.

PUISSANCE DE L’ETAT

 L’Etat peut faire plier les entreprises

• Janvier 2019 : Ford annonce la créa6on de 500 emplois dans ses usines de Chicago et inves?t 40M $ pour améliorer leurs
condi?ons de travail. La Krme avait été vivement cri?quée par Trump en 2016 lorsqu’elle avait annoncé sa volonté de créer une
usine au Mexique. L’entreprise apparaît comme un bien meilleur employeur que GM (a cependant créé - d’emplois que prévu et
cela ne compense pas les délocalisa?ons)

.  Etat capable de sauver les entreprises


• 2021 :Fincan6eri refuse Dnalement de racheter les chan6ers de l’Atlan6que. Anciennement détenus par le coréen STX, l’Etat
Français rentre au capital des chan?ers à 33%. Mais Knalement, na?onalisa?on à 84% par l’Etat français en 2018 (et Naval Group
est ac?onnaire). Renommé chan?ers de l’Atlan?que

IMPUISSANCE DE L’ETAT

 L’Etat ne peut empêcher les délocalisa6ons

• 2021: Michelin annonce la suppression de 2000 postes dans des restructura?on, abandonnant les postes à moyenne valeur
ajoutée français pour les relocaliser dans des pays moins coûteux. DiUcultés dues à l’eIondrement des transports au long de
l’année 2020 et du COVID.

 DiUculté pour les Etats de contrôler les FTN

• Mars 2019 : la France fait cavalier seul dans sa taxa6on des GAFAM (que Google et Facebook) de 3% de leur chiIre d’aIaires,
car l’Allemagne s’inquiète des rela?ons avec l’administra?on américaine et craint des représailles dans le secteur de l’automobile.

MULTILATÉLARISME / PROTECTIONNISME

 Les guerres commerciales peuvent se retourner contre ceux qui les commencent • Mars 2018 : Trump a annoncé la
promulga6on de taxes douanières de 25% sur l’acier et 10% sur l’aluminium importé, lançant une guerre économique avec la
Chine. 1 an après, les répercussions de la guerre commerciale ont aussi touché les Krmes américaines (certains agriculteurs
américains ont perdu durablement leurs clients chinois).

 La guerre commerciale US-Chine

• Le 6 décembre 2018, Meng Wanzhou, directrice Dnancière et Dlle du fondateur de Huawei est arrêtée au Canada à la demande
des Etats-Unis. Elle est soupçonnée de viola?ons de sanc?ons américaines contre l’Iran (Huawei est 2 ème sur le marché des
smartphones). CeOe arresta?on a empiré les tensions commerciales déjà existantes entre Chine-US. En fait Huawei est aussi déjà
accusé d’espionnage et de vol de technologies (cf exemple ordre mondial). Mars 2019 : nouvelle guerre Chine/US à propos de
Huawei. L’Etat américain a interdit à son administra?on tout achat d’appareils de la marque (sous mo?f d’espionnage de la Chine),
donc Huawei porte plainte contre les US, jugeant ceOe décision « incons?tu?onnelle ».

 Les guerres commerciales servent des mo6fs géopoli6ques mais peuvent être risquées

• 2019 : L’OMC accorde aux USA le droit d’appliquer des sanc?ons envers la France suite à une plainte pour subven?ons d’Airbus.
Se répercute dans divers domaines (Vins français par exemple). Mais en 2020, l’OMC accorde aussi à la France le droit d’appliquer
4 Mds de taxes envers les USA pour les mêmes agissements de Boeing, et la France demande à ce qu’on arrête l’escalade.

 Pour montrer une implica6on de l’Afrique dans la mondialisa6on

• 2020 : démission de Roberto Azevedo et nomina?on à la tête de l’OMC de Ngozi Ogonzo-Iweala, Nigériane. C’est la première
directrice africaine de l’OMC, qui permet de s’interroger sur la place que peut occuper l’Afrique dans le futur de la mondialisa?on

INÉGALITÉS

 Le poids des ultra-riches

• Oxfam 2020 : 2 153 milliardaires du monde dé?ennent plus de richesses que les 4,6 milliards de personnes (soit 60 % de la
popula?on mondiale) les plus pauvres du monde.

 L’inser6on dans la mondialisa6on peut faire sor6r les popula6on de la pauvreté

•2020 : La Chine annonce qu’il n’y a presque plus de pauvres en Chine : passé de 50% de la popula?on sous le seuil en 2000 à 0,3%
en 2020 (Mais le seuil n’a pas été relevé pour reEéter les évolu?ons du coût de la vie, donc à nuancer)

 Les ultra-riches deviennent encore plus riches

• 2021 : La fortune d’Elon Musk bondit de 25 Mds en 1 jour, alors qu’il a déjà gagné plus de 150Mds en 2020

ALTERMONDIALISME

CHRONOLOGIES
 1776 : Richesse des na?ons, A. Smith (théories économiques sur la DIT, fonda?on du libéralisme économique)
 1846 : aboli?on des corn laws au Royaume-Uni (Libre-échange agricole)
 1873 : Première grande dépression
 1892 : Tarif Méline, mesure protec?onniste française
 1896 : Made in Germany, Ernest Williams
 1922 : American Selling Price
 1929 : Krach boursier (Jeudi noir : 13M d’ac?ons sont échangées)
 1931 : Faillite du Kredit Anstalt, extension de la crise à l’Europe
 1933 : Buy American Act (réac?vé : 1960-70s, 2000s)
 1956 : Conteneur créé par Mc Lean, il faut aOendre 1961 pour qu’il se standardise et 1967 pour qu’il se démocra?se
 1963: Accords de Yaoundé (poli?que communautaire de coopéra?on entre l’UE et les pays Afrique, Caraïbe, PaciKque). Suivi
par 1975 Lomé. 2000 Cotonou
 1964-1967 : Kennedy round (GATT) : baisse de 35% des droits de douanes
 1972 : Rapport Meadows Halte à la croissance, prise de conscience du caractère Kni des ressources et de la croissance
 1974 : Houari Boumediene appelle à un Nouvel Ordre Economique Interna?onal
 1979 : Deng Xiaoping amorce l’ouverture de la chine avec la créa?on de 4 ZES / Elec?on de Margaret Thatcher
 1980 : Elec?on de Ronald Reagan
 1982 : Crise de la deOe du Tiers-Monde, début des PAS du FMI
 1986-1994 : Uruguay Round à propos des services notamment, à la suite duquel naît l’OMC (1995) forçant CEE et Japon à se
libéraliser un peu
 1985 : Accords du Plazza // Plan Baker pour la deOe du Tiers-Monde
 1988 : Créa?on du GIEC
 1989 : ar?cle de John Williamson qui ini?e le consensus de Washington // Plan Brady pour la deOe
 1992 : Traité de Maastricht
 1994 : Créa?on de l’OMC qui entre en service en 1995
 1997 : Crise asia?que
 1997 : Protocole de Kyoto, non ra?Ké par US, Inde, Brésil, Chine. La Russie le ra?Ke en 2004, le Canada en sort en 2012
 1999 : Fin du Glass-Steagall act qui séparait banques d’inves?ssement et commerciales
 2000 : éclatement de la bulle internet
 2001 : scandale Enron // entrée de la Chine à l’OMC
 2002 : Conférence de l’ONU à Monterrey : l’économie de marché est la voie royale pour le raOrapage économique / Loi
Sarbanes-Oxley pour la transparence des entreprises/ Entrée en service oUcielle de l’Euro
 2008 : Crise Knancière mondiale
 2010 : Dodd-Franck Act pour la régula?on Knancière (renforcement du contrôle sur agences de nota?on/hedge funds + Kn du
too big to fail) et Loi Facta (Kn du secret bancaire, notamment pour HSBC) aux États-Unis + accords Bâle 3
 2011 : Occupy Wall Street
 2012 : Entrée de la Russie à l’OMC
 2013 : Plan BEPS de l’UE pour luOe contre évasion Kscale (généralisa?on des échanges d’infos Kscales entre les pays de l’Union
prévue obligatoire pour 2018)
 2014 : Chine devient premier PIB/PPA au monde
 2015 : Yuan rentre au panier des monnaies du FMI
 2017 : Paradise Papers
 2018 : Apple dépasse 1000 Mds de capitalisa?on boursière // guerre commerciale USA-Chine
 2020 : crise du COVID-19

Chronologie spéciale sur le Commerce Mondial


 1870-1914 : Première mondialisa?on à la faveur de l’expansion coloniale et de l’interna?onalisa?on des marchés Knanciers
(Suzanne Berger)
 1918-1945 : Freinage massif du commerce mondial suite aux eIets de deux guerres mondiales et des crises entre elles (+ blocs
monétaires, protec?onnismes, etc)
 1944 : Accords de BreOon Woods qui créent FMI, BM, et la banque interna?onale pour la reconstruc?on et le développement
(BIRD)
 1947 : Signature de l’Accord Général sur les Tarifs douaniers et le Commerce (GATT), des?né à libéraliser les échanges et
abaisser progressivement les droits de douanes
 1957 : Traité de Rome qui établit la Communauté Economique Européenne (CEE)
 1961 : Naissance de l’Organisa?on de Coopéra?on et de Développement Economique (OCDE) ayant pour mission de
promouvoir l’économie de marché et le libre-échange
 1964 : Créa?on de la Conférence des Na?ons-Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED)
 1971 : Suspension de la conver?bilité en or du dollar, “Nixon Shock”
 1973 : Choc pétrolier
 1975 : Créa?on du G6 (G8 en 1998, G7 années 2010)
 1992 : Créa?on de l’UE
 1994 : Entrée en vigueur de l’ALENA. Signature de l’acte Knal de l’Uruguay Round ins?tuant l’OMC !
 1995 : Mercosur (marché commun du Sud)
 2001 : Entrée de la Chine à l’OMC
 2003 : Echec de la 5ème conférence de L’OMC à Cancún
 2006 : Pascal Lamy (DG OMC) constate l’échec du cycle de Doha
 2012 : Entrée de la Russie à l’OMC
 2013 : sommet de Bali qui réalise une par?e du programme du cycle de Doha
 2017 : Entrée en vigueur de l’Accord sur la facilita?on des échanges (AFE) : 1er succès de l’OMC après des années d’échec
 2020 : RCEP et USMCA

Chi=res
Chi=res sur le commerce Mondial en 2018
Tous les chires qui suivent proviennent du numéro 407 des Cahiers français Octobre 2018, in%tulé « Mondialisa%on et Commerce »
30% : Les entreprises qui exportent et importent paient leurs salariés environ 30% de plus que les entreprises qui ne par?cipent
pas au commerce interna?onal
8% : Les importa?ons en provenance de Chine ont fait baisser de près de 8% l’indice des prix à la produc?on aux Etats-Unis entre
2000-2006
2 400 000 : Dans le cas des USA, jusqu’à 2.4 millions d’emplois ont disparu entre 1999 et 2011, dont 1 million dans le secteur
manufacturier, suite à l’expansion du commerce avec la Chine
2.6% : Le volume du commerce mondial des marchandises a augmenté de 2,6% en 2019, après une croissance de 3 % en 2018 et
4,7% en 2017.
350 : l’OMC a mené 350 ac?vités d’assistance technique en 2017, aidant ainsi plus de 18000 fonc?onnaires gouvernementaux à
mieux comprendre les Accords de l’OMC
22 : les membres de l’OMC sont convenus d’entamer des négocia?ons en vue de l’accession du Soudan du Sud, ce qui porte à 22 le
nombre de pays souhaitant accéder à l’OMC
14,3% : L’accord sur la facilita?on des échanges est entré en vigueur en février 2017. Sa mise en œuvre pourrait réduire les coûts
du commerce de 14,3% en moyenne
164 : l’OMC compte actuellement 164 membres, qui représente 98% du commerce mondial
Places Knancières mondiales : New York (1), Londres (2), Hong-Kong (3), Singapour (4)

Chi=res actualisés en 2020


Baisse de 12% du commerce mondial de marchandises au printemps 2020 à cause du COVID-19 ; mais la Kn de l’année
retour à peu près aux niveaux de 2019 (pas pour les services par contre)
BRICS : 25% du PIB mondial ; 20% du commerce mondial
Chine : 25% des exporta?ons mondiales (grâce au COVID)
Commerce extérieur français : 8ème exportateur mondial de biens, 4ème de services et 6ème du total

COURS
LA MONDIALISATION : BACK TO BASICS .
I. UN PHENOMENE NOUVEAU ? UNE OU DES MONDIALISATIONS ?
 Un phénomène qui s’inscrit dans une con6nuité historique : La mondialisa?on est un processus géohistorique
(Laurent Carroué) Elle n’est pas nouvelle à l’échelle de l’histoire récente (Charles Albert Michel, Braudel et
Wallerstein). On note 3 mondialisa?ons : 1ère md° (XVI-XIX) cons?tut° empire colo, routes mari?mes et commerce
triangulaire, 2ème md° (XIX-XX) essor capitalisme indu avec supréma?e de l’Europe (contrôle 75% de la planète), DIT
coloniale…. 3ème md° (depuis 1980’s) accéléra?on échanges commerciaux et Knanciers et des migra?ons inter +
intégra?on d’1 part croissante des ac?vités à 1 logique de marché interna?onal + complexiKca?on des Eux, surtout
migratoires (allers-retours fréquents, + rapides) + intégra?on de tous les recoins du monde
 Points communs avec la Ière mondialisa6on (XIX). Selon S. Berger, Notre 1ère mondialisa on : mêmes échanges
commerciaux et de capitaux, importance des migra° interna?onales, vecteurs similaires (transport mari?me, télécoms,
Europe au centre), intégra?on croissante de l’éco à l’éco de marché interna?onale
 Ms la mondialisa6on contemporaine est une phénomène nv ds l’histoire du capitalisme : ampleur de la croissance
des échanges : commerciaux = taux d’ouverture de 28% vs 15% en 1913, structurés diIéremment (1/3 sont des
produits manufacturés, 20% sont des services), DIPP qui remplace une DIT coloniale, ↗ échanges Dnanciers.
Nouvelles logiques de migra?ons interna6onales : Eux S -> N (PED vers PD) et complexiKca?on (aller-retours pays
d’origine/pays d’immigra?on). Nature di=érente : intensité excep?onnelle, aIecte éco/soc/pol/cult. On constate
l’émergence d’une communauté interna?onale avec créa?on d’un espace-monde grâce à la mise en réseau. Malgré le
ralen?ssement des échanges (IDE, migra°) depuis quelques années, la mondialisa?on apparait ainsi comme
irréversible

II. DES PROCESSUS DIVERSIFIES : LA CONSTITUTION D‘UN ESPACE-MONDE MAIS FRAGMENTE/POLARISE


 Mondialisa6on éco : Dynamisme du commerce mondial (valeur 2k Ma $/an ds les 80s -> 15k Ma auj) avec le choix
du libéralisme (démantèlement des barrières douanières : 40% en 1945 à 4% ajd), la ↗ régionalisa?on et la o coût
des transports (-85% avion). Globalisa6on Dnancière (marché unique de capitaux 24/24). Emergence des FMN qui
recomposent l’espace selon leurs avantages compara?fs, basculement du centre de gravité mondial (polarisa?on
Eux) vers Asie (44% produc6on industrielle mondiale, 1° conso d’énergie, 30% échanges) => Chine dépasse USA
comme récepteur d’IDE en 2014
 Mondialisa6on des rela6ons interna6onales : Facteur d’ouverture mais aussi de repli sur l’ID na?onale (autonomie
de régions). Changement de la nature de la puissance : émergence du sop power (Joseph Nye). Nouvel ordre
interna?onal : monde mul?polaire (BRICS), modèle américain remis en cause. Monde + complexe : nouveaux
types de conEits (terrorisme) meOent en diUculté les Etats, retour d’une logique de « grand jeu » et d’une «
realpoli?k » avec les BRICS
 Mondialisa6on de la société : Principe de la « mondialité » = uniformisa?on des modes de vie/cultures (classes
moyennes embléma?ques) nvles habitudes ves?mentaires/alimentaires, évènement universels (JO, Coupe du monde)
permis par le progrès des NTIC. Mondialisa6on culturelle de - en – occidentale : mangas, K-pop, Bollywood, Al
Jazeera,…Ms cause le phénomène des gated communi6es (coupées de la réalité locale). En même temps on
remarque ↗repli ID na?onal, rejet des migrants, permanence de fron?ères, le cosmopoli?sme apparait ainsi surtout
le fait des élites mondialisées ou des diasporas.
 Mondialisa6on géographique : Uniformisa6on géographique (urbanisme des villes mondiales, centres commerciaux,
…). Sélec6on des territoires : créé des inégalités territoriales (« non lieux » VS « hyper-lieux ») avec la polarisa6on
des Oux (triade demeure). Logique de centre/périphérie émerge : périphérie fournit ma?ère 1°, énergie, sous traitance.
↗Concurrence entre les lieux : poli?ques d’aOrac?vités/compé??vités, nécessité d’ar?culer le global et le local.

III. DES ACTEURS DE + EN + DIVERS ET NOMBREUX


 Grandes organisa6ons commerciales mises en place après 1945 : Système onusien (FAO, ONU, OMS,…) crée principe
de DD et de biens collec?fs mondiaux. Organisa?ons Knancières et monétaires déKnissent le cadre de la
mondialisa?on : FMI (rôle ds l’intégra° des PED au commerce mondial), GATT/OMC (démantèle tarifs douaniers
(Kennedy round 60s, Uruguay round, créa?on de l’ORD). Mais qui sont dominées par l’occident d’où contesta?on des
pays émergents (créa?on Banque des BRICS
+ BAII)

 Etats na6ons : Mondialisa6on peut reme(re en cause leur rôle (déréglementa?on) mais les Etats restent essen6els.
Ils impulsent le libéralisme et créent les organisa?ons interna?onales/régionales. Ils gèrent les pols commerciales (ZF,
pol Kscale, protec?onnisme, évalua° de la monnaie) Ils gèrent l’a(rac6vité du territoire (infrastructures, éduc). FMN
restent dépendantes des Etats (pr assurer stabilité, relais d’inEuence).
 Acteurs privés transna6onaux de + en + inOuents : FMN : rôle essen?el, moteur de la DIPP (GAFAM, 100k FMN, ¼ du
PIB mondial, 1/3 du commerce mondial), acteurs de la Dnance (facteurs de risques), ONG (>50k, u?lisent moyens de
la mondialisa?on, s’occupent des laissés pour compte) Acteurs non éta?ques (terroristes, pirates, crimes organisé,
… u?lisent moyens de la mondialisa?on), individus (connectés, migrants (remises = 435 Ma $ en 2014), diasporas
(50M Chinois), touristes (700M/an))

La Guerre Economique

Commençons le jour par des ré*exes fondamentaux à avoir si on a un sujet sur la guerre économique.

I. REMISE EN CAUSE DU MULTILATERALISME

Depuis l’ouverture du cycle de Doha (2001), aucun gros accord signé, car Bali et Nairobi sont des accords par?els. Par rapport à
cet échec, on a des accords plus bilatéraux qui couvrent 40% des échanges commerciaux. Or OMC en 2016 à Nairobi dit que ces
accords régionaux et bilatéraux doivent être un complément, pas un subs?tut au mul?latéralisme. CeOe remise en cause renforce
toute rela6on d’asymétrie au détriment des pays les plus forts. On a donc un risque d’implosion de l’OMC, qui signiKe la Kn du
mul?latéralisme mais donc un retour de l’arbitraire et des rapports de force caractéris?que de l’avant 2GM

Retour en force du protec6onnisme/néoprotec6onnisme : Les rela?ons commerciales sont de plus en plus tendues car plus
stratégiques. À la Kn de la GF, la situa?on économique est un élément de puissance de l’état. Clinton 1990s: nouvelle doctrine
stratégique, après le containement, le enforcement (diIusion du capitalisme, renforcement du LE). Du coup on a une poli?que
commerciale agressive, na?onaux. Carla Hills (représentante au commerce des USA) dit qu’on va « ouvrir les marchés avec une
poignée de main là où c’est possible, avec une barre de fer là où c’est nécessaire ». Dans ceOe décennie 90, on a une concep?on
de la puissance comme capacité à exporter, à dominer les échanges, et à réduire ce qu’on importe : c’est le mercan6lisme.

Mais importance des ensembles régionaux : Ce sont eux qui ont le plus de perspec?ves d’avenir.  Renégocia?on de l’ALENA
devenu USMCA, signature du RCEP, plan de relance européen de 750 Mds d’euros (Next genera?on EU). La mondialisa?on
s’orienterait d’avantage vers des ensembles régionaux ?

II. LA GUERRE ÉCONOMIQUE (GE)


On est passé d’une guerre réelle (GF) à une guerre qui voit les rela6ons commerciales comme des antagonismes , des marchés à
conquérir. On assiste à une mul?tude de conEits commerciaux (guerre de la banane, des OGM, conEits sur les panneaux solaires
chinois) qui opposent parfois des alliés géopoli?ques (guerre du bois USA-Canada depuis 1982 , guerre du bœuf aux hormones
USA-Europe 1988-2019)

Références : B. Esambert dans La guerre économique mondiale (1991) dit qu’elle est liée à la mondialisa?on car en tournant le dos
aux éléments tradi?onnels, la conquête des marchés et des technologies devient fondamentale, puisqu’on exporte de plus en plus
“d’invisibles” (de produits) en s’appuyant sur les entreprises, mais on essaie en même temps de sauver des emplois et de
maintenir un certain ?ssu industriel. Lu(wak (voir doc révisions) dit que le libre-échange pose des problèmes car des pays ne
respectent pas les règles du jeu (d’où Japan Bashing) et donc, pour se prémunir et conquérir, chaque état doit se doter d’un
arsenal de mesures. Ainsi le mul6latéralisme pousse à la GE puisque la dérégula?on accroit la concurrence (pendant la GF par
solidarité du bloc on n’avait pas ce problème)

DéDni6ons : (1) modalité de la guerre qui s’inscrit dans un contexte de conOit entre les na6ons, où les armes économiques sont au
service d’une cause poli6que, meOre à mal les na?ons (embargo, boycoO). (2) Combat entre les puissances mue par leur volonté
de puissance, qui cherchent, dans la mondialisa?on, à transformer le contexte économique à leur proKt. (3) La forme la plus
abou?e d’une concurrence exacerbée qui englobe tous les conEits éco pour obtenir un marché au détriment des autres (vision
uniquement économique).

Les buts : sauver des emplois industriels (Trump), obtenir des informa?ons jugées stratégiques (renseignement avec la CIA, date
du Japon quand il le faisait avec le MITI et les chambres de commerces, les “JETRO”, pour développer l’intelligence économique,
ajd Chine avec Made in China 2025), freiner la montée en puissance d’un concurrent (Huawei et la 5G)

Les armes : forma?on de la main d’œuvre (qualiKca?on/spécialisa?on/territoires comme ZF, ZES), embargos (pour rétablir une
juste concurrence puisque US ne commerce plus avec l’Iran les autres non plus), boycoOs (Chine et Ouighours),
néoprotec?onnisme (lois d’extraterritorialité, contrôle des inves?ssements venus de l'extérieur), intelligence économique
(renseignement, ex F. Pierucci Le piège américain où les US ont u?lisé le renseignement éco pour prendre la branche énergie
d’Alstom en 2014)

Les parades : patrio?sme économique (Après l’aIaire Huawei, augmenta?on des ventes de smartphones Huawei en Chine car
c’est vu comme un acte patrio?que. De Villepin parle de volet défensif, protéger les groupes français des capitaux étrangers, pour
acheter français avec des labels, “défendre la France et ce qui est français” et oIensif, être compé??f). Néoprotec?onnisme : faire
jouer les normes pour protéger les produits, contrôle des inves?ssements extérieurs)

Point sur la guerre commerciale Etats Unis – Chine (2018-2019)

Dès 2016, mais relancé en 2017, l’a=aire ZTE, qui accuse ceOe entreprise de télécommunica?ons d’avoir violée l’embargo avec l’Iran,
annonce les tensions commerciales sous-jacentes entre US et Chine. En 2018, interdit l’u?lisa?on de matériel américain à la marque
ZTE. En fait, les USA ont commencé à craindre des capacités économiques et commerciales de la Chine peu après son entrée à l’OMC en
2001 (alors que c’est eux qui les ont poussés à entrer pour avoir un marché de consomma?on pour les entreprises américaines)
L’année 2018 a été marquée par une escalade commerciale sans précédent entre les Etats-Unis et la Chine, ceOe dernière étant tenue
en?èrement responsable du déDcit commercial américain (323MM$ avec la Chine) par le président des Etats-Unis Donald Trump.
La guerre commerciale a notamment pris un tournant sévère en septembre 2018, lorsque de nouveaux droits de douane américains ont
été annoncés sur $200 milliards de produits chinois (panneaux solaires, acier) , portant le total de produits taxés à $250 milliards, soit la
moi?é des imports chinois aux Etats-Unis. Le gouvernement chinois de Xi Jinping a répliqué en imposant des taxes sur $110 milliards de
produits américains. L’écart observé entre les montants taxés de part et d’autre du PaciKque s’explique par le fait que, contrairement à
la Chine, les Etats-Unis sont un importateur net, ce qui leur laisse plus de levier en ma?ère de droits de douane.

Trêve temporaire: Lors d’un dîner de travail en marge du G20 tenu à Buenos Aires les 30 novembre et 1er décembre 2018, Donald
Trump s’est entendu avec son homologue chinois Xi Jinping pour ne pas augmenter les tarifs douaniers en place, de 10 à 25 %, au
1er janvier 2019 comme il était ini?alement planiKé. La Chine s’est de son côté engagée à accroître ses importa?ons américaines et à
négocier des changements structurels en ma?ère de poli?que commerciale. Cet accord suspend donc provisoirement l’escalade de
l’année 2018 entre les deux pays, alors que Donald Trump menaçait en septembre de taxer la totalité des importa?ons chinoises. Ce
dernier s’est réjoui d’un « accord extraordinaire », tandis que l’agence d’Etat chinoise Chine Nouvelle saluait un « soulagement pour la
communauté interna?onale ».

AIaire Huawei : En 2018, arresta?on de la Klle du patron de Huawei au Canada à la demande des USA, puis en 2019 interdic?on de
vente de produits Huawei sur le sol des Etats-Unis, et interdic?on aux entreprises US de commercer avec Huawei, ce qui met la Krme en
diUculté puisqu’elle ne peut plus s’approvisionner en supraconducteurs. Les USA poussent leurs alliés (UK 2020, Australie etc) à
interdire à leur tour les Huawei. CeOe oIensive commerciale vise à protéger les entreprises américaines assez longtemps pour qu’elles
puissent raOraper Huawei dans le domaine de la 5G.

Janvier 2020 : Accord dit de phase 1 censé meOre Kn à la guerre commerciale, avec la Chine qui s’engage à acheter pour 200 Mds de
biens supplémentaires aux USA et faciliter l’entrée sur son marché. Mais les tensions subsistent (Trump menace en août 2020 d’interdire
l’applica?on TikTok du chinois ByteDance, si elle n’est pas rachetée par un américain comme Oracle), et Joe Biden malgré un style plus
conven?onnel, a prévenu qu’il se montrerait très ferme envers la Chine. Surtout, la Chine apparaît en posi?on de force après la crise du
COVID-19.

Les US peuvent se permeOre d’intervenir dans les rela?ons commerciales de pays ?ers, avec notamment les lois de Helms-Burton (1996
embargo sur Cuba) et d’Amato-Kennedy (1996 permet au président des USA de sanc?onner tout inves?ssement de plus de 20 millions
de $ notamment en énergie vers Lybie et Iran) qui sont des lois d’extraterritorialité.  amende à la BNP de 9Mds en 2014

CeOe posi?on peut se retourner contre les USA : elle peut pousser la Chine à augmenter ses capacités technologiques (pour ne plus
avoir à dépendre des USA : plan Made in China 2025) et les Krmes américaines perdent des débouchés, et voient le prix de sma?ères
premières s’envoler (électroménager ou automobile souIre des taxes sur l’acier alors que représentent bien plus de gens que la
sidérurgie, ex Harley Davidson en 2018 délocalise en Europe pour éviter les droits de douane en représailles ; Coca-Cola augmente le prix
de ses caneOes à cause de l’aluminium)

CeOe luOe ressemble au Japan Bashing des années 1980. On a une bataille de l’augmenta6on des droits de douanes, mais que la Chine
ne peut remporter car le volume de ce qui est importé par les US est bien plus élevé que l’inverse. La Chine peut donc jouer sur des
dévalua6ons de sa monnaie (pour doper ses exporta?ons et faire en sorte que la valeur des produits chinois taxés par les US vallent
beaucoup moins )

Mais ce(e guerre commerciale reOète une lu(e pour l’hégémonie interna6onale (op6onnel car présent dans Ordre Mondial et
Emergents)
Dans le système interna?onal « anarchique » actuel (caractérisé par l’absence d’une autorité souveraine supérieure aux Etats), la luOe
pour le pouvoir reste le moyen le plus eUcace pour les Etats d’assurer leur survie. Chaque Etat tente de gagner et conserver du pouvoir,
aux dépens des autres. En l’occurrence, le meilleur moyen de se protéger serait de ne pas avoir de rival crédible, une posi?on qualiKée
d’hégémonique. La montée en puissance de la Chine depuis les années 1980, (et les années 2000), remet en cause la posi?on
hégémonique américaine
La Chine assume eIec?vement une posi?on de rivale de plus en plus crédible. Devenue 1ère puissance économique mondiale en termes
de PIB PPA en 2014, la Chine voit loin, et rêve à terme de détrôner la superpuissance américaine. Encore loin derrière les Etats-Unis, le
budget militaire chinois a toutefois connu une hausse signiDca6ve en 2018. Le programme « Made in China 2025 », lancé en 2015, a
pour but de favoriser l’émergence de « champions na?onaux » dans les industries du futur, comme l’intelligence ar?Kcielle, et
d’accroître de manière signiKca?ve le développement de l’industrie électronique na6onale. Face à ces menaces, les Etats-Unis, en tant
qu’Etat le plus puissant du système interna6onal, cherchent naturellement à maintenir leur posi?on, et donc à contenir la montée de la
Chine, notamment en frappant ses exporta?ons.

CROISSANCE ET CRISE AU VINGTIEME SIECLE

I. LES ANNÉES 1930 SONT CELLES D’UN BLOCAGE DE L’INTERNATIONALISATION


 La crise de 1929 marque l’e=ondrement du commerce interna6onal : Les années 1930s sont celles de la baisse des
exporta?ons, du recentrage sur les colonies, de la cons?tu?on de blocs monétaires et commerciaux (bloc sterling, zone dollar,
bloc or), de la montée du protec?onnisme et du passage de l’économie dominante du RU aux US (une fois qu’ils ont adopté
un capitalisme keynésien et ont pu rebondir grâce à la guerre).
II. REPRISE DE L’INTERNATIONALISATION APRÈS 1945 ET LARGE DOMINATION DES PDEM ET DE LA
TRIADE
 Le commerce interna6onal reprend rapidement : Il ?re la croissance, et recompose les échanges (moins de produits bruts
mais +/+ manufacturés). Développement des IDE par les FMN, par la reprise des migra?ons interna?onales. Essor du libre-
échange (GATT, Kn du protec?onnisme des EU, début de la régionalisa?on commerciale), et une révolu6on des transports
(mari?mes, les premiers ports restent européens, conteneur inventé par McLean en 1956) et de la communica6on
 A la fois partenaires et rivaux entre eux, les 3 pôles de la triade contrôlent le commerce et les IDE : Les US dominent (1er
exportateur et importateur, 24% des échange mondiaux), mais l’Europe (55% des échanges mondiaux en 1970) et le Japon les
raOrapent via la construc6on euro et le miracle japonais.(Toyota inves?t le marché de la seconde voiture aux US)

III. UNE INTERNATIONALISATION INCOMPLÈTE À LA VEILLE DES CRISES PÉTROLIÈRES.


 Des zones encore en marge : En autarcie, le bloc socialiste pèse moins de 10% du commerce mondial (monnaies non-
conver?bles, CAEM). De même, le Tiers-Monde décroche car Kn de DIT coloniale, choix de développement autocentré (Samir
Amin), détériora?on des termes de l’échange sur les ma?ères premières (Raul Prebisch) et régresse dans le commerce
mondial (passe de 30% en 1950 à 20% en 1973). Par ailleurs, le protec6onnisme persiste (non-tarifaire notamment, ou dans
les domaines, comme l’agriculture ou les services qui échappent encore au GATT).
 Les conséquences de la crise du dollar : L’inEa?on du dollar des 1960s abou?t au Nixon Shock de 1971 et amorce le passage
aux taux de changes EoOants (Accords de la Jamaïque en 1976) et une période de forte instabilité. Le 1 er choc pétrolier remet
en cause une interna?onalisa?on fondée sur le tout-pétrole (mais pas l’interna?onalisa?on en tant que telle)

La Mondialisa6on Commerciale
« Doux Commerce » (Montesquieu) ou Guerre Economique ?

I. ACCELERATION DES ECHANGES COMMERCIAUX INTERNATIONAUX QUI CONTRIBUE A UN


« DECLOISONNEMENT DU MONDE »
 Croissance spectaculaire des échanges interna6onaux à par6r des années 1980s : Croissance spectaculaire de la valeur des
Oux commerciaux à par?r 1980s (5,5%/an), les taux d’ouverture passent de 15% au début 1980s à +30% ajd. Brusque
accéléra6on du commerce mondial des marchandises au début 2000s (Chine dans OMC, nvx géants commerciaux du Sud),
mais les chiIres sont à nuancer (inEa?on cours de l’énergie + déprécia?on $ + DIPP  sures?ma?on échanges).
 D’importantes muta6ons sectorielles accompagnent l’accéléra6on échanges : Depuis 1950s, échanges de produits
manufacturés augmentent au détriment produits agricoles (60% en 1970, 75% en 2000 vs 6% pour produits agricoles). Forte
croissance des échanges de services : explosion depuis 1980s (NTIC, baisse coûts communica?ons), reconnus comme biens
immatériels depuis conférence de Marrakech (1994)
 Nb facteurs ont contribué à l’épanouissement mondialisa6on commerciale :
o Facteurs idéologiques/poli6ques. La chute de l’URSS = victoire modèle capitaliste libéral, l’abandon par le Tiers-Monde
du protec?onnisme avec crise deOe + PAS du FMI
o Facteurs techniques : révolu?on transports avec mari?misa?on échanges (75% échanges en volume, révolu?on
conteneur 1956 par McLean), essor NTIC.
o Facteurs écos : Uruguay Round 1986-1994 (Extension du libre-échange à l’agriculture et aux services)  OMC en 1995
crée une véritable gouvernance mondiale (codes de bonne conduite, ORD, 162 membres). Mul?plica?on accords
bilatéraux. Rôle FMN avec segmenta?on chaîne de produc?on. FMN = 57% PIB mondial (à l’origine des 2/3 commerce mdl

 Mais un certain ralen6ssement du commerce interna6onal depuis 2008:


Les échanges se sont eIondrés en 2009 (- 12%) à cause de la crise, puis ont repris à des taux rela?vement bas (baisse de
3% en 2016 par exemple), pour plusieurs raisons :
o Causes conjoncturelles : Croissance atone des pays développés (UE faible compé??vité), baisse de la croissance chinoise
qui se répercute sur les cours des ma?ères premières, instabilités géopoli?que. CRISE DU COVID-19 : chute des échanges
de 12% au printemps 2020, reprise diUcile et pas encore sur les services et les transports.
o Causes structurelles :
Changement de stratégie de la Chine, qui se dirige vers des produc?ons haut de gamme et internes (Made in China 2025)
et u?lise son marché intérieur ;
Changement des FMN qui sont confronté à une moindre rentabilité des CVM trop éclatées (Kusmi Tea relocalise car coût
main d’œuvre ne jus?Ke plus les couts de transport), vulnérabilité du système de Eux tendus(problèmes
d’approvisionnement de Toyota avec le COVID en 2020)
Demande des popula6ons et des gouvernements d’une économie plus locale (enjeu de souveraineté et enjeu
environnemental
« Stagna6on séculaire » (Larry Summers reprend ce vieux concept), lié à un ralen?ssement des gains de produc?vité, un
fort taux d’équipement des ménages et un vieillissement des popula?on
II. UN COMMERCE MONDIAL STRUCTURÉ AUTOUR DE NOUVELLES LIGNES ET DE NOUVEAUX RAPPORTS DE
FORCE
 Hiérarchie des puissances commerciales en pleine évolu6on : Commerce mondial reste dominé par les grands pays
développés (USA 2ème puissance commerciale, Europe : 33% exporta?ons mondiales) mais déclin depuis 1980s qui s’est
accéléré depuis 2000s. Cause : montée en puissance Asie (30% exporta?ons) dont Chine (1ère puissance exportatrice en 2010;
20% des exporta?ons mondiales en 2019, 25% des exporta?ons mondiales en 2020 grâce au COVID // 1ère puissance
commerciale en 2014), BRICS (18% commerce). Ces PED ont été moteurs de la mondialisa?on après la crise de 2008 alors que
les pays développés peinaient à se relever
 La régionalisa6on : entrave ou garde-fou à la mondialisa6on
o Régionalisa6on à par6r 1980s conforte processus de mondialisa6on : conforme à mondialisa?on contemporaine (libre-
échange, division régionale travail), processus parfois plus abou? que mondialisa?on (libre-échange agricole), favorise
mondialisa?on ouverte (accords commerciaux entre régions mondiales).
o Régionalisa6on = bouclier contre mondialisa6on, amor6r ses e=ets : adapta?on progressive à concurrence étrangère
(Tarif Extérieur Commun, cons?tu?on géants régionaux), permet de se protéger des eIets mondialisa?on. Les échanges
de la France avec l’UE pendant la crise du COVID ont ainsi bien mieux résisté au sein de l’UE qu’en dehors (baisse de 13%
contre une baisse de 19% avec le reste du monde)
o Mais la régionalisa6on cons6tue un risque pour mondialisa6on : logique contraire au mul?latéralisme (contre la clause
na?on la plus favorisée de l’OMC), risques protec?onnistes (« Europe forteresse »), risques hégémoniques
(désindustrialisa?ons, reprimarisa?on, DIT).
 Mise en concurrence du monde par la mondialisa6on commerciale facteur de déséquilibres et d’inégalités : Par6cipa6on
inégale des pays : commerce interna?onal polarisé autour UE, Amérique du Nord et façade paciKque de l’Asie, (4/5 échanges)
PED marginalisés (Amlat 4%, Afrique 3%).
 De nombreux PED mal insérés : spécialisa?on appauvrissante : DTE, Reprimarisa?on. « Les ma6ères premières sont
importantes pour le Tiers-Monde, mais le Tiers-Monde n’est pas important pour les ma6ères premières » Philippe Chalmin.
Qui se retrouvent en posi6on de vulnérabilité par rapport à mondialisa?on : dépendance, subissent le protec?onnisme des
PD, subissent bien souvent les discussions interna?onales. La mondialisa?on creuse inégalités dans les PD
(désindustrialisa?on et chômage) et créé de puissants déséquilibres (déKcits balance commerciale des EU, accumula?on de
réserves en Chine et en Allemagne due à l’excédent commercial) facteurs de crises.

Type d’accord Principes Exemples

Associa6on
 Cadre pour discussions OCDE (1961), APEC (1989)
coopéra6on
régionale  Esprit d’ouverture et de coopéra?on ASEM (1996, forum interrégional UE/ASEAN+3)

Zone de libre
 Baisse des droits de douanes MAIS chacun
ALENA (1994)  USMCA (2020)
garde sa poli?que douanière vis-à-vis de
échange RCEP (2020)
l’extérieur
 Libre échange
Union douanière MERCOSUR (1991)
 Poli?que commercial commune (TEC)
6 pays les plus développés de l’ASEAN = Brunei +
 Union douanière
Marché commun Malaisie + Indonésie + Philippines + Singapour +
 Libre circula?on des capitaux + hommes Thaïlande
Union  Marché commun
UE (depuis traité de Maastricht = 1992)
économique  Coordina?on poli?que, monétaire et éco
 UniKca?on totale des poli?que
Union poli6que économiques, aIaires étrangères et Ce vers quoi s’achemine l’UE ?
défense commune
III. LES OBSTACLES À LA MONDIALISATION COMMERCIALE
 Un mul6latéralisme en panne : blocage de la mondialisa6on commerciale depuis Doha. En 2003, à Cancun les pays du Sud
imposent leur agenda : révision de la propriété intellectuelle sur les médicaments en cas de crise sanitaire. Accords de Bali en
2013 à minima où les pays s’engagent quand même à réduire leurs subven?ons aux exporta?ons agricoles. Accords de Nairobi
en 2016 qui s’aOaquent aux subven?ons à l’agriculture, aident les PMA. On voit donc apparaître de nouvelles pra?ques :
explosion du bilatéralisme, partenariats (TTP, TAFTA, CETA). La Mondialisa?on se réinvente-t-elle ?
 Montée néoprotec6onnisme : Volonté de « démondialisa%on » : E. Todd (nouveau protec?onnisme, sor?e de l’€), J. Sapir
(rena%onalisa%on), Trump élu alors qu’il est protec?onniste, normes (OGM en Europe). Mais trop forte fragmenta?on,
impossible de revenir en arrière car les économies restent interdépendantes. Ex : Apple et Fox Conn, crise COVID.
 L’essor des « guerres économiques” : mul?plica?on des aIaires portées devant l’ORD (organe de règlement des diIérends),
embargos (US sur Cuba et Iran) : s’appuient sur les lois Helms Burton et d’Amato Kennedy (1996). EX : sanc?ons Airbus/Boeing
en 2019-2020 Cf. point pour guerre commerciale Chine/USA
 La nécessaire réforme de la gouvernance commerciale mondiale : Les limites de l’OMC sont nombreuses : décision diUcile,
échec du cycle de Doha avec accords à minima à Bali en 2013, rien sur les services Knanciers, pas de clause sociale ou
carbone. Blocage de l’ORD par Trump (plus aucun juge à la cour d’appel de l’ORD en novembre 2020), retrait des accords de
Paris. Et le manque de sou6en populaire s’accroit : en 2010 un sondage américain montre que 70% pensent que le libre-
échange est dommageable pour l’emploi, 60% veulent des restric?ons  élec?on de D Trump, guerre commerciale 2018 avec
la Chine.

Synthèse sur le Commerce Mondial « 3.0 »


Un commerce mondial en restructura6on
Après une longue période de forte expansion, le commerce mondial est, depuis la crise de 2008, entré dans une phase de
ralen?ssement. Si ceOe moindre dynamique du commerce mondial de marchandises est avant tout un retour à la normale – la
croissance des échanges retrouve celle des économies na?onales – elle s’accompagne d’une composante structurelle : la
régionalisa6on l’emporte sur l’approfondissement de la mondialisa6on, générant un essaimage de méga zones de libre-
échange.
Ces évolu?ons touchent aussi, mais dans une moindre mesure, les échanges de services qui cons?tuent depuis le début des années
1980, la composante la plus dynamique du commerce interna?onal. Ils proKtent très largement aux pays émergents. Toutefois, le
commerce de services oIre aux pays développés l’opportunité – malgré la désindustrialisa?on à l’œuvre – de capter une par?e
essen?elle des chaînes de valeurs interna?onales.

Libre-échange versus protec6onnisme


Le développement du commerce mondial dépend de la place donnée au libre-échange. Là aussi la crise de 2008 marque un
tournant, car elle a mis Kn à un mouvement de dérégula?on et de libéralisa?on entamé dans les années 1980 (Dodd-Franck aux
USA en 2010 par exemple). Plus encore, l’ombre du protec?onnisme – qui peut prendre de nombreuses formes : droits de
douanes ; réglementa?ons sanitaires, phytosanitaires, techniques ; mesures réglementant l’inves?ssement des entreprises
étrangères ou liées à la concurrence ; manipula?on du taux de change – plane aujourd’hui sur le commerce mondial. Aujourd’hui,
protec?onnisme et régionalisa?on cons?tuent clairement des menaces pour le commerce mondial, mais nous sommes encore loin
d’une dé mondialisa?on, telle que certains le souhaitent.

La France
Biens : Avec 3% des exporta?ons mondiales(2,6% avec le COVID, un des pays les plus
touchés), la France est le 8ème exportateur mondial de biens, loin derrière la Chine, les
USA et l’Allemagne.. Néanmoins, elle dispose d’atouts majeurs notamment dans
l’aéronau?que, l’agroalimentaire, l’industrie pharmaceu?que, la parfumerie-
cosmé?que. L’aéronau?que était le plus important excédent commercial français en
2019, mais est très durement aIecté par le COVID (baisse de 40% de l’ac?vité)
Jusqu’en 2019, le solde énergé6que de la France est par?culièrement déKcitaire,
mais le COVID a changé la donne (baisse du prix du pétrole et de la consomma?on 
-50% de facture énergé6que) : les déKcit en biens d’équipement, biens industriels,
tex?les et automobiles sont parmi les plus importants

Services :La France représente cependant 5% des services, raEant la 4ème place
devant la Chine. Le tourisme est par?culièrement important pour la balance des
biens et services françaises(moi6é de l’excédent), et a subi une chute conséquente
en 2020 (-50%), et dans une moindre mesure on note une baisse des services de
transports et des services aux entreprises(-10%), alors que les services Knanciers
sont davantage résilients

L’UE quant à elle, se dispute avec la Chine la place de 1er exportateur mondial. Sa
spécialisa?on produc?ve, ancrée dans son passé agro-industriel, a pris le virage de la nouvelle économie, mais l’Europe peine à
s’ériger en puissance numérique et à promouvoir des champions na?onaux, aptes à aIronter les GAFAM ou autres mastodontes
chinois.
Chi=res : Références
 DéKcit commercial bilatéral des USA avec la  Walden Bello : Démondialisa6on, Idées pour une
Chine en 2017 : 376 MM $ nouvelle mondialisa6on, 2004
 DéKcit commercial bilatéral des USA avec l’UE en  Jacques Sapir : La démondialisa6on , 2011
2017 : 151 MM $

Giga-Point sur le protec6onnisme

Le protec?onnisme est une poli?que économique se traduisant par des interven?ons éta?ques des?nées à protéger les producteurs
na?onaux de la concurrence étrangère. Souvent il s’agit de mesures gouvernementales qui sont en lien direct avec la fron6ère : le
droit de douanes est une taxe appliquée à l’importa?on de produits étrangers qui les rendent plus chers à la consomma?on ; la
subven?on à l’exporta?on permet aux producteurs na?onaux d’exporter dans de meilleures condi?ons de rémunéra?on ; le quota à
l’importa?on limite pour un produit donné, la quan?té qu’un pays peut faire venir de l’étranger.

Mais on peut aussi protéger les producteurs na?onaux de la concurrence étrangère par des mesures intérieures, telle que des taxes à
la consomma?on diIérenciées (par exemple, bannir des brandys faits à par?r de la fermenta?on de raisins dans un pays spécialisé
dans la produc?on de brandys faits à par?r de fermenta?on de pommes).
Des mesures administra6ves peuvent aussi remplir ceOe fonc?on. En octobre 1982, le gouvernement Fabius a contraint les
importateurs de magnétoscopes (à l’époque massivement importé du Japon) à ne plus dédouaner les appareils aux ports, mais à
Poi?ers, dont la modeste brigade locale de douanes ne pouvait traiter que 8000 appareils/ an au lieu des 50000 auparavant.
La réglementa6on sanitaire et phytosanitaire (protec?on des végétaux) a pour voca?on d’assurer l’innocuité des produits et
d’empêcher la dissémina?on de maladies ou de parasites qui pourraient nuire à l’environnement, aux végétaux, ou aux animaux. Mais,
même si c’est diUcile à prouver, ces poli?ques sont détournées et u?lisées par un gouvernement pour protéger les producteurs locaux
de la concurrence étrangère  accords SPS signés en 1995,
La passa6on de marchés publics peut aussi représenter une opportunité pour les gouvernements de privilégier de manière
systéma?que les producteurs na?onaux. Aux USA, le Buy American Act (loi fédérale de 1933 pour luOer contre la grande dépression)
permet de donner une certaine priorité aux produits américains dans les contrats publics. En 2009, le gouvernement Obama a inspiré
dans son plan de relance de l’économie une clause inspirée de ceOe loi : en limitant les Knancements accordés au ?tre du disposi?f de
relance aux projets d’infrastructures u?lisant des produits (fer, acier) américains, ceOe mesure a établi une préférence na?onale.
La limita6on des inves6ssements étrangers peut aussi être considérée comme du protec?onnisme : elle abou?t à donner la priorité
aux entreprises na?onales. Par exemple, il est commun de déKnir dans les pays occidentaux des secteurs stratégiques où les prises de
par?cipa?on dans les entreprises na?onales par des sociétés étrangères sont limitées : secteur de l’armement aux USA, de la
construc?on, télécoms, industrie en Chine, entreprises à fort R&D en France.
EnDn, la poli6que macroéconomique peut servir de protec?on des entreprises na?onales, notamment pour l’évalua?on/ déprécia?on
du taux de change. Diminuer la valeur de la monnaie na?onale par / à la monnaie étrangère accroît le prix des produits importés et
diminue le prix en monnaie étrangère des produits na?onaux.  Accusa?ons faites à la Chine par Donald Trump

Du protec6onnisme au précau6onnisme : Pascal Lamy (2005-2013 directeur OMC) dit que le protec?onnisme con?nue à diminuer,
mais qu’on passe aujourd’hui surtout avec le COVID à un précau?onnisme : essor des normes et réglementa?ons qui visent surtout à
protéger les individus et clients que les entreprises.  DéK pour les pays en développement, qui subissent ces précau?ons des pays
développés + normes pas toutes iden?ques, donc diUcile de produire pour les marché Européen et Américain.

La mondialisa6on Dnancière
Finance : branche de l’économie, dont le rôle est d’assurer l’équilibre dans l’économie entre les besoins et les excédents de
Knancement. La Knance est fondamentale à la dynamique d’inves?ssement et de croissance.
Mondialisa6on Dnancière : processus d’interconnexions des marchés de capitaux conduisant à l’émergence d’un marché uniDé à
l’échelle planétaire. On parle de véritable bouclage du monde (dispari?on des fron?ères).

I. LA MARCHE À LA GLOBALISATION FINANCIÈRE

 Processus ancien : leOres de change au MA, première banque centrale en Angleterre au 17ème, essor au 19ème de la Knance
privée avec début des sociétés par ac?on (créa?on du Dow Jones en 1896) et échanges Knanciers interna?onaux
(inves?ssements français en Russie)
 1930-1970s : l’économie d’ende(ement domine. Le capitalisme et l’ac?vité bancaire sont encadrés et contrôlés par les Etats,
ainsi que des ins?tu?ons interna?onales (Banque des règlements interna?onaux depuis 1929). Les banques jouent un rôle
central : prêtent aux Etats.
 Passage à l’économie de marché après la crise des 70’s: Bilan des poli?ques keynésiennes en 1970s :l’inEa?on devient
incontrôlable, les États doivent recourir aux marchés Knanciers pour Knancer leur deOe : on passe d’une économie
d’endeOement à une économie de marché. Ce passage est permis par la libéralisa6on des marchés Knanciers. Ecole
monétariste prend de l’ampleur qui insiste sur l’orthodoxie budgétaire et la désinEa?on, passant par le désendeOement 
priva?sa?on et ?trisa?on des deOes du TM
 La libéralisa6on des marchés Dnanciers : La règle des 3D (Henri Bourguinat)
o Dérèglementa6on : aboli?on des limites de circula?on de capitaux, i.e. 1986 « Big Bang de la City » à Londres
o Décloisonnement : suppression des barrières entre diIérents marchés et les diIérents acteurs, i.e. Kn du Glass Steagall
Act en 1999 aux Etats-Unis qui séparait banques de dépôt et banques d’inves?ssement
o Désintermédia6on : le fait pour une entreprise d’avoir accès directement aux marchés Knanciers (pour se Knancer).
Avant, elle devait passer par le crédit bancaire.
o 4ème D : Dématérialisa6on : la Knance est largement informa?sée, les traders sont remplacés par des algorithmes ultra-
performants (Trading Haute Fréquence, essor de la Kntech)
 D’où une puissante globalisa6on Dnancière : Les Oux d’IDE ont beaucoup contribué à ceOe mondialisa?on Knancière : ils ont
explosé avec les nouvelles stratégies des grandes entreprises de croissance externe = entrer dans le capital d’entreprises
étrangères par les marchés boursiers. En 1970 environ 50 Mds $, en 2018 1200 Mds $
 Il y a trois principaux marchés Dnanciers : les marchés boursiers (ac?ons, obliga?ons entre entreprises, en 2020 la
capitalisa?on boursière dépasse le PIB mondial) ; les marchés obligataires (deOes publiques et privées, a connu un essor avec
la ?trisa?on de la deOe du TM) et les marchés des changes/des devises/FOREX (c’est le + important, surtout des transac?ons
à très court terme et de la spécula?on, très rentable ).
 Innova6ons Dnancières : produits dérivés qui permeOent d’amor?r les risques, qui entraînent des montages complexes.
Développement de la Fintech, de services de plus en plus technologiquement avancés.

II. AVEC LA GLOBALISATION FINANCIÈRE S’OUVRE UN NOUVEL AGE DU CAPITALISME


 La mondialisa6on favorise l’émergence de nouveaux acteurs :
o Les banques s’interna?onalisent et se concentrent tout en diversiKant leurs ac?vités ex JP Morgan a longtemps été
limité à quelques centaines d’hommes VS ajd : 230k employé (fusion avec Chase en par?culier), rachat de banques
d’inves?ssement (Bear Stearns en 2008)
o les Banques Centrales interviennent dans les marchés de changes pour stabiliser les monnaies et orientent
l’économie via les taux directeurs ou des poli?ques de sou?en (quan?ta?ve easing de BCE Mario Draghi en 2012).
o Les acteurs ins6tu6onnels, ou zinzins (ex BlackRock), qui gèrent l’épargne des par?culiers (compagnies d’assurances
ex Axa, fonds de pension ex CalPers fonds de pension californien).
o Sociétés de Trading Haute Fréquence réalisent 80% des transac?ons sur les marchés Knanciers. (Ex : Getco)
o D’autres acteurs : des fonds non-côtés spécula?fs (« hedge funds », Ex : Berkshire Hathaway de Warren BuIet) et
des fonds souverains. (Ex : Fonds souverain norvégien plus grand au monde, cons?tué à l’aide des revenus pétroliers
et qui sert au Knancement de l’Etat-Providence)
o EnKn, on parle du retour des ac%onnaires, avec triomphe capitalisme ac6onnarial / Dnancier (cf. transforma?ons du
capitalisme, aIaire Gamestop en 2021 sur l’impact de la société civile, voir exemple Danone)
 La globalisa6on Dnancière a dessiné des rapports de force : La mondialisa?on Knancière « survalorise des di=érencia6ons
entre territoires » selon Laurent Carroué : les BIG FOUR d’Amérique du Nord, les bourses européennes, et de la façade
paciKque représentent l’essen?el des ac?vités. Concurrence entre bourses à diIérentes échelles : mondiale (NY et Londres),
régionale (Euronext et Francfort), na?onale(Shanghai/Hong-Kong). ReEète les modiKca?on de l’ordre mondial, avec essor de
l’Asie PaciKque, des émergents (BAII 2014)
 D’une part, la globalisa6on Dnancière a été un atout pour l’éco mondiale : A contribué à abondance de liquidités, et a donc
été un moteur de la DIPP car les FMN ont de quoi se Knancer. A permis d’ancrer le capitalisme dans les sociétés ; et de
disséminer le risque à de mul?ples acteurs, i.e. la technique de ?trisa?on
 D’autre part, son eUcience est remise en ques6on:
Mul6plica6on des crises Dnancières : instabilité et exubérance des marchés
Dictature du court-termisme et de la rentabilité, qui peut nuire aux stratégies à long terme des entreprises, qui ne sont plus
vues que comme des ou?ls Knanciers (LBO pour acheter puis revendre en pe?t morceaux une entreprise).
Capitalisme de +/+ inégalitaire (Thomas Pike(y Le capitalisme au XXème siècle): creusement des salaires entre dirigeants
et employés, un arbitrage au détriment des intérêts des ouvriers (Michelin contraint à opérer des licenciements boursiers en
2004)  supercapitalisme (Robert Reich 2007) qui met en danger démocra?e : puissance démesurée lobbys bancaires.
 La mondialisa6on Dnancière incarne les dérives du capitalisme : Elle s’a=ranchit de règles : fonc?onnement opaque du dark
trading et essor du trading haute fréquence en vogue à Wall Street avec des acteurs comme Getco. Risques : Faillite de la
banque Barings en 1995 suite aux mauvaises décisions d’un trader, aIaire Jérôme Kerviel en 2008 fait perdre 5 Mds d’euros à
la Société Générale
C’est un capitalisme amoral : à l’image de la recrudescence des délits d’ini?és depuis les années 2000s , le scandale Enron en
2001 ou encore le scandale MadoI en 2008(cf. exemples). Les paradis Kscaux sont le symbole de ceOe mondialisa?on
Knancière : un an%monde selon Roger Brunet.

III. MAIS LA FINANCIARISATION À OUTRANCE A FINI PAR GÉNÉRER UNE INSTABILITÉ, FACTEUR DE
CRISES ÉCONOMIQUES MAJEURES
 Un monde économique instable depuis les 80s, la mondialisa6on Dnancière est responsable de risques : La hausse se
nourrit de la hausse, (contrairement aux marchandises) car plus une ac?on augmente plus elle suscite la demande. Il y a donc
une déconnexion avec la valeur réelle, ce qui mène à des bulles spécula?ves. Ex entre 1995 et 2000 l’indice du Nasdaq est x5
alors que le PIB augmente de 30% seulement. De plus, la Knance repose sur des mécanismes psychologiques (mimé?sme) et
les prévisions mathéma?ques sont trop peu Kables. L’interconnexion, la concurrence, les nouvelles techniques Knancières
(Enron et ses 3.000 sociétés oI-shore pour y placer sa deOe), la contagion (eIet tequila) font d’elle un fort générateur
d’instabilités.
 Faut-il envisager un retour à la régula6on Dnancière par les Etats : Mouvement de re-régula?on : Loi Sarbanes-Oxley en
2002 (plus grande transparence, renforce responsabilité pénale des dirigeants) mais en 2004, la Security and Exchange
Commission supprime les leviers (ra?o fonds propres/argent prêtés). En 2010, la Loi Dodd-Franck renforce le contrôle de
l’Etat sur la Knance (agences de nota?on, hedge funds). Mais ceOe loi a été pour ainsi dire vidée de son contenu par les lobbys
bancaires, et Trump l’a bien assoupli (ça visser les potes de W Street). Essor d’une gouvernance mondiale : Comité Bâle
harmonise les réglementa?ons dans l’OCDE, avec Bâle III en 2010 (encadrement des leviers, augmenta?on des fonds propres).
 développement, le succès de leur FTN est une revanche sur l’Occident ex en 2008 Tata rachète Jaguar.

Chi=res et dates Références et no6ons clés :


 1884 : créa?on du Dow Jones (indice de bourse  L’An?monde : Roger Brunet
américaine) puis publica?on de l’indice en 1896  « Le seul marché réellement globalisé » Laurent
 1986: Big Bang de la City Carroué
 1995-2000: Indice du Nasdaq augmente x5  Globaliza6on of Markets, Theodore Levi( (1983) :
 Sociétés de trading haute fréquence réalisent 80% des première u?lisa?on du mot mondialisa?on
transac?ons sur les marchés Knanciers  Sakia Sassen The Global City (1994) associe pouvoir
 1999 : Kn du Glass-Steagall act Knancier et concept de ville globale : « Un pe?t nombre
 2002: loi Sarbanes Oxley de très grandes villes sont les centres privilégiés de ceOe
 2004: Michelin opère des licenciements boursiers dynamique mondiale »
 2008 : crise des subprimes  La règle des 3D (Henri Bourguinat) : Dérégula6on,
 2009 : le gouvernement grec dévoile la réalité du déKcit Désintermédia6on, Décloisonnement (+
grec, début de la crise de la deOe grecque Dématérialisa6on)
 2010: loi Dodd-Franck et Bâle III
 2019 : La Chine dépasse les USA comme première
réceptrice d’IDE

POINT SUR LES CRISES DEPUIS LES ANNÉES 1990 :


Ce sont des risques de la mondialisa%on Inancière, il faut être capable d’en expliquer les raisons. Pour la crise de 1987 et la
crise asia%que de 1997, voir compléments oraux.
 La bulle internet de 2000 : le NASDAQ s’eIondre après une hausse ar?Kcielle d’ac?ons d’entreprises spécialisées dans
Internet, dont la valeur spécula?ve devient hors norme (x5 en 5 ans).

 Crise des subprimes :


o Les subprimes, c’est quoi ? ce sont des prêts immobiliers faits à des ménages ne remplissant pas les condi?ons pour
être considérés comme des emprunteurs tradi?onnels (les primes). Leurs prêts sont gagés sur le bien immobilier
qu’ils acquièrent (c’est-à-dire tu peux plus payer ton prêt, la banque prend ta baraque). Au début des 2000s, les
banques (ini?é par JP Morgan) assemblent ces crédits (ce qu’on appelle ?trisa?on) en les mélangeant à d’autres
crédits qui sont jugés moins risqué (le risque c’est que le ménage ne puisse plus rembourser). Le mélange des
qualités de créances donne l’illusion de disséminer le risque.
o Un cercle infernal se produit. 2006 : le marché immobilier américain connaît une baisse des prix. En outre, c’est la Kn
de taux très bas, donc la Kn de l’abondance de liquidités (l’abondance de liquidités entre?ent la recherche de
placements à hauts rendements comme les subprimes). En gros, les subprimes n’agrent plus beaucoup de
prêteurs. Dès lors, les mensualités que doivent payer les ménages sont revisitées à la hausse (de -/- de banques
veulent prêter), et comme les ménages endeOés sont bien souvent fragiles Knancièrement, de +/+ de ménages ne
peuvent plus rembourser leur deOe. Donc les banques saisissent les biens immobiliers. Par conséquent, l’oIre
immobilière devient largement supérieure à la demande, ce qui entre?ent la baisse de l’immobilier. C’est un cycle
infernal. Ajoute à cela que la ?trisa?on (adosser des créances douteuses à d’autres ac?fs) a instauré un climat de
méKance car personne ne sait vraiment qui dé?ent quoi. Les banques préfèrent ne plus se prêter entre elles. C’est
la crise de liquidités.
o Comment passe-t-on de ménages américains en dèche à une crise mondiale ? Les subprimes avaient aussi auré des
banques européennes. Par exemple, BNP Paribas annonce en 2007 devoir geler un fond de 2 milliards. Le montant
n’est pas énorme mais la conKance est entamée. Les banques doivent retrouver de la stabilité. Pour cela, elles
restreignent l’accès au crédit. Conséquence directe sur l’économie réelle : les ménages doivent réduire leur conso et
les entreprises ont du mal à inves?r. Ajoute à cela l’interconnexion commerciale des entreprises du monde, et tu as
tout ce qu’il faut pour une crise mondiale.

 Crise de la de(e grecque et de la zone euro :


 En 2009 le gouvernement Grec de Papandréou admet que le déKcit Grec est bien supérieur à ce qu’il avait auparavant
annoncé (13% du budget, peur de sor?r des critères de convergence de la zone Euro), et que l’Etat grec est surendeOé)
 La contagion
Les FMN dans la Mondialisa6on
FMN: entreprise (unité éco de produc?on organisée) implantée dans plusieurs pays, qui réalise une grosse part de son CA à
l’étranger. Elle agit à l’échelle de la planète, réalise des IDE, ignore les fron6ères et traverse les na?ons. Émergées à la Kn du XIXe,
elles explosent avec la mondialisa?on et se développent aujourd’hui surtout par fusion/acquisi6on (croissance externe). Certaines
possèdent un réel poids poli?que.
La Drme globale : conduit une stratégie mondiale unique, fondée sur l’exploita6on des avantages compara6fs des diIérents pays.
Cet acteur transna?onal est le symbole de la mondialisa?on, remeOant en cause le pouvoir de l’Etat sur son territoire. FMN
apatrides ?

I. RAPPEL : DE LA FMN À LA FTN (F. BOST IED)


Dans les 1980s, la terminologie 7rme mul na onale devient Drme transna6onale. FTN rend mieux compte des bouleversements
connus par les entreprises. Dans les années 1980s, les FMN se réorganisent en leur sein en éclatant leur division du travail sur
diIérents pays selon les avantages compara?fs (coût et qualiKca?on de la main d’œuvre, infrastructures, environnement de
recherche). CeOe nouvelle concep?on de la produc?on est rendue possible par l’ouverture généralisée des pays du monde.
Aucune déDni6on quant au pourcentage d’ac6vité réalisé à l’étranger n’a été posé. Ainsi, des entreprises pe?tes à moyennes
ayant des Kliales de produc?on à l’étranger relèvent tout à fait de la Krme mul?na?onale. Ce pourcentage de produc?on réalisé à
l’étranger est souvent accentué pour les Krmes venant de pays à faible marché intérieur. Exemples : le suédois Electrolux, leader
mondial de l’électroménager possède 42 Kliales dans 28 pays, dont seulement 3 en Suède. Seulement 1% des ventes de Nestlé
sont réalisées en Suisse alors qu’elle est suisse (mais plus d’ac?onnaires américains que Suisses)

II. LES FMN PARTICIPENT À LA MONDIALISATION SOUS L’EFFET DE PLUSIEURS FACTEURS :


 Par6cipa6on aux 4 processus de la M : globalisa?on Knancière, DIPP, libre circula?on des hommes et instantanéité de
l’informa?on.
 Facteurs poli6ques : déréglementa?on des transports, de la Knance, de l’énergie, ouverture des fron?ères, priva?sa?ons.
Avant 1970, les FMN étaient des instruments de puissance « mul?domes?ques » au service de l’Etat d’origine ex les 5 majors
pétrolières. Avec la mondialisa6on, elles s’a=ranchissent de plus en plus de l’Etat d’origine (à nuancer, elles peuvent encore
servir les intérêts na?onaux en par?culier pour la Chine les BATX)
 Facteurs économiques : recherche d’avantages compara6fs (Renault en Roumanie paye ses employés deux fois moins qu’en
France), appel à la sous-traitance et la délocalisa?on pour réduire coûts, fusions-acquisi?ons (ex : Monsanto-Bayer en 2018).
 La glocalisa6on : aujourd’hui, les grandes Krmes adoptent souvent une stratégie à l’échelle globale (DIPP), alliée à une
adapta?on locale pour répondre au mieux aux aOentes culturelles Ex : McDonald’s avec des menus exclusifs pour chaque pays

III. LES FMN, UNIFIANT L’ESPACE MONDIAL, PROFITENT OU PAS DE LA MONDIALISATION


 Elles ont façonné la mondialisa6on. Les FMN et leurs Kliales à l’étranger organisent les réseaux complexes de la DIPP,
permeOent les transferts de technologie (Airbus à Tianjin) et d’emplois (40M d’emplois dans les PED, désindustrialisa?on au
Nord). Elles me(ent en réseau la planète en générant des Eux de plus en plus importants : des échanges commerciaux intra
et inter FMN représentent plus de la moi?é du commerce mondial (60% environ). EnKn, elles sont les principaux acteurs de la
mondialisa?on culturelle, de la « Disneylandisa%on de la planète » (S. Brunel) : culture urbaine high-tech, Gilles Fumey « Les
best-sellers de la mondialisa%on » (sushis, hamburgers, pizzas, kebab, cappuccino).
 La mondialisa6on leur est à la fois opportunités et contraintes. Lien fort avec les banques (keiretsus), baisse des coûts de
transport permet la délocalisa?on, NTIC, etc. Mais amène une concurrence accrue, les géants écrasent le reste ex Bayer
(géant chimique allemand) rachète Monsanto (américain) en septembre 2018 et dé?ent 1/3 de la produc?on mondiale des
semences ; Les géants d’internet sont tentaculaires (Google, Facebook).
Autres contraintes : instabilité des marchés boursiers, pression des Etats et de la société civile (ONG, ex Monsanto doit payer
en 2019 une amende pour les cancers causés par le Roundup) accrue. Pour les pays en développement, le succès de leur FTN
est une revanche sur l’Occident ex en 2008 Tata rachète Jaguar (à nuancer : rachat de la par?e civile d’Embraer par Boeing)
Chi=res : Références et no6ons clés :
 Les 100 premières transna?onales valent (en termes de  Ken’ichi Omae est un expert des stratégies d’entreprises.
capitalisa?on boursière) autant que le PIB des Etats-Unis. Il précise dans son ouvrage L’entreprise sans fron%ères
Dans ce classement des capitalisa?ons eIectué par le publiée en 1991 que le cadre de l’Etat-na?on est obsolète
cabinet PwC, 55 des 100 premières sont américaines, et pour l’entreprise. Celle-ci doit adapter une stratégie
8/10 premières sont américaines. L’Europe n’en a que 22. mondiale, tout en s’adaptant aux coutumes locales =
glocalisa?on.
 Nike : 600.000 salariés dans le monde, 18.000 aux US (<  Gilles Fumey « les best sellers de la M »
3% des eIec?fs totaux), 350 sous-traitants dans 55 pays.

LE ROLE DE L’ETAT ET DES POUVOIRS PUBLICS DANS LE CONTEXTE DE MONDIA


I. MUSGRAVE, THE THEORY OF PUBLIC FINANCE (1959) DÉFINIT LES 3 FONCTIONS DE L’ETAT
 La régula6on et la stabilisa6on : au travers des poli?ques conjoncturelles et structurelles.
 L’alloca6on : consistant à fournir des services non marchands, qui correspond à la poli?que structurelle (jus?ce,
infrastructures, éduca?on, santé).
 La redistribu6on : consistant à fournir une protec?on contre les risques essen?els, tout en corrigeant les inégalités
engendrées par le marché. Il s'agit de la poli?que sociale.

I. LA MONDIALISATION DÉPOSSÈDE L’ETAT ET LES POUVOIRS PUBLICS DE NB PRÉROGATIVES


 Par le développement de mul6ples réseaux trans-éta6ques : diasporas, Eux Knanciers, FMN à la logique ré?culaire (= qui
forme un réseau), et les réseaux média?ques mondiaux (réseaux sociaux comme Facebook).
 Par le poids des contraintes extérieures : poids de l’ouverture mondiale (normes, conjoncture), nécessité d’excédents
commerciaux. La dynamique de régionalisa?on (Mi(errand se rallie aux poli?ques de la CEE en 1983) et les ins?tu?ons de la
gouvernance mondiale engendrent la perte de préroga?ves.
 Par la mise en concurrence des États et de leurs territoires : guerre éco se proKle, alors que les États sont « brancardiers ».

II. L’ETAT CHERCHE À GARDER CERTAINES PRÉROGATIVES ESSENTIELLES


 Exemples : La monnaie ou le social. Mais ça varie : les USA de Reagan renforcent le CMI (keynésianisme militaire) tandis que la
France demeure un état interven?onniste.
 Un nouveau « besoin » d’État se fait même sen6r depuis une dizaine d’années : L’État revient dans trois domaines : défense
des entreprises na?onales (USA refusent le rachat de Qualcomm), néoprotec?onnisme, plans de relance dans la crise de 2008.

III. TYPOLOGIE : IL EXISTE EN FAIT DIFFÉRENTS TYPES D’ETATS DANS LA MONDIALISATION


 Selon la nature du régime poli6que et le degré de centralisa6on administra6ve : Selon si le régime est centralisé, fédéral,
autoritaire, si le pouvoir est dans les mains du parlement etc.
 Selon les 3 grandes voies de développement économique choisies :
o État minimal : sur le modèle anglo-saxon (permeOre de commercer)
o État arbitre : modèle ordolibéral nippo-rhénan (garan?r le libéralisme avec un peu de protec?on sociale)
o État interven?onniste : France, Brésil (plus vraiment mtn avec Bolsonaro), Chine.
 Selon le degré de protec6on sociale assuré (Gosta Esping Andersen, Les Trois Mondes de l’État Providence 1990) :
o État corpora?ste : droits sociaux diIérenciés selon le travail et le statut social.
o État libéral : protec?on sociale adressée aux pauvres surtout, sinon faut voir avec les entreprises (anglo-saxon).
o État social/démocrate : Niveau élevé de protec?on sociale, ferme volonté de redistribu?on, émancipa?on face aux
contraintes du marché. Coûts importants, taux d’imposi?on élevé.

L’industrie dans la mondialisa6on


L’industrie manufacturière est le moteur de l’économie mondiale et un secteur en muta6on. L’essor spectaculaire de certains
pays façonne un nouveau visage de l’économie. Elle joue un rôle majeur dans l’organisa?on des territoires de la mondialisa?on en
ce sens qu’elle polarise (60% des Etats avec 95% de la produc?on) et hiérarchise. L’innova?on et la compé??vité des territoires
sont des enjeux centraux.

I. DE NOUVEAUX IMPÉRATIFS ÉCONOMIQUES : LES MUTATIONS DE L’INDUSTRIE LIÉES À LA MONDIALISATION


 Un nouveau contexte mondial. La crise des 1970s est une crise de l’industrie (prix du pétrole, concurrence interna?onale en
hausse, crise du fordisme, chômage) et donne naissance à la 3RI (processus de « destruc%on créatrice », Schumpeter). On
assiste donc à l’essor d’une nouvelle économie (NTIC, délocalisa?ons, friches industrielles, économie collabora?ve), et la
classiKca?on de Colin Clark paraît aujourd’hui obsolète (limites Eoues).
 De nouveaux déDs pour les entreprises. (1) Gagner en rentabilité (abandon Klières trop onéreuse), en produc?vité
(toyo?sme), en taille (répar?r au mieux les frais sur la produc?on). (2) Cibler les niches produc6ves : viser la qualité (savoir-
faire), abandon de la produc?on (externalisa?on). (3) S’ouvrir au monde : délocalisa?on et externalisa?on aKn de contrer le
néoprotec?onnisme, accéder à de nouveaux marchés, s’adapter aux locaux. (4) Le déD écologique : véritable basculement des
1990s (croissance énergivore des 1960s, prise de conscience et remise en cause du développement des 1970s).
 Les transforma6ons de la Drme tradi6onnelle. Structure oligopolis?que centrée sur la Triade mais de plus en plus tournée
vers les PED, développement de la sous-traitance pour ses avantages, « Irmes réseaux » ou « entreprises démembrées »
conciliant concentra?on et dissémina?on. Les PMI (pe?te et moyenne industrie) représentent 90% du ?ssu industriel =
importance de la sous-traitance.

II. UNE NOUVELLE GÉOGRAPHIE DE L’INDUSTRIE : RECONFIGURATION SPATIALE ET HIÉRARCHIQUE


 De nouveaux impéra6fs. (1) Impéra6f logis6que : indispensable accès aux moyens de transport, rôle central des Hubs et Gate
Way, théma?que de l’accessibilité/aOrac?vité. (2) Aménités environnementale : logique l’héliotropisme (Sun Belt, Silicon
Valley). (3) Ac6on de l’Etat : aménagement du territoire, transports, industries publiques, Kscalité, législa?on,
décloisonnement, créa?on de ZF, inves?ssements dans la R&D. (4) Impéra6f géo/démographiques : bassin de main d’œuvre
et de conso, proximité des centres de pouvoir, localisa?on des ressources.
 Les lieux privilégiés. (1) Li(oraux comme en Asie, aux US (NE, Golfe du Mexique, Californie), en Europe (Northern Range, Arc
méditerranéen). (2) Régions frontalières, transfrontalières aKn de créer un espace intégré (Mexamerica, Eurorégions, Sijori).
(3) Métropoles : métropolisa?on avec les « Villes Globales » (S. Sassen), archipel mégalopolitain mondial connecté. (4) SPL
(Système de Produc6on Localisé) qui sont des territoires de taille pe?te/moyenne, avantageux car concentrés. Il en existe 3
sortes : districts industriels (zone rurale avec PMI), ac?vité de pointe (technopole), clusters (cf. exemples). Son caractère
polarisant et hiérarchisant est indiscutable : les US, la Chine et le Japon, c’est plus de 50% de la produc?on.
 La DIPP, une nouvelle géographie du secteur ? Oui : Éclatement évident du processus industriel, émergence de nouveaux
pays industriels (NPIA), géographie selon les industries (informa?que Dragons et Inde, tex?le au Bangladesh). Non : Extension
mondiale certes, mais pas de changement hiérarchique, polarisa?on au proKt de régions (IDF, Londres).

III. PEUT-ON ENCORE PARLER D’INDUSTRIES « NATIONALES » ?


 Vers une marginalisa6on de l’Etat ? L’Etat a été et demeure interven6onniste (douane, normes), cherchant toujours à
assurer la compé??vité et l’aOrac?vité du territoire (ZF, législa?ons). Ses moyens d’ac?ons ont certes diminué (OMC,
libéralisme, Krmes puissantes, régionalisa?on), son rôle est plus indirect mais toujours primordial (monnaie, sou?en
champion na?onaux, sauvetage en cas de crise  sou?en Knancier à l’aéronau?que dans la crise du COVID en France).
 Vers une désindustrialisa6on des Etats développés ? Déjà en 1963, Daniel Bell publiait La société post-industrielle (essor
ter?aire sur le secondaire), comme le montrent les friches industrielles (Eeurons d’antan comme la Rust Belt ou l’Île Seguin).
Alors que les PDEM représentaient 60% de la produc?on mondiale en 2000, ce n’est plus que 45% aujourd’hui.
 Toutefois, les pays développés n’apparaissent pas désindustrialisés. bien que les services représentent 2/3 des emplois dans
les pays développés, l’industrie y reste omniprésente, d’autant que certains secteurs sont ultra-porteurs et sont à forte VA
(technologie de pointe, robo?que). C’est ainsi que les pays développés font tout pour conserver (voire ramener) l’industrie
na?onale (Trump). En 2005, Villepin prônait le patrio?sme économique (point GE) et Montebourg le Made In France.

Chi=res : Références et no6ons clés :


 60% des Etats  ClassiKca?on sectorielle de Colin Clarck
contrôlent 95%  Schumpeter: “destruc?on créa?on”
de la produc?on  Daniel Bell: La société post-industrielle
 US, Chine,  2005 : Rapport Fontagné-Lorenzi, commence par « La
Japon: 50% de France aura-t-elle encore des usines dans 10 ans ? »
la produc?on 
 Les PMI: 90% du
?ssu industriel

À NE PAS OUBLIER QUAND ON TRAITE DE L’INDUSTRIE ET DU COMMERCE MONDIAL

La mari6misa6on de l’économie : croissance depuis les 1950s, l’inven?on du conteneur par Mc Lean en 1956 (« the box that
changed the world ») qui se démocra?se en 1967 (Guerre de 6 jours, canal de Suez fermé pour 8 ans). Le transport mari6me
représente plus de 4/5 du transport de marchandise mondial. Le fret pétrole représente près de 1/3 du transport mari?me
(mul?plié par 30 depuis l’entre-deux guerres). Bien que le transport d’hydrocarbure stagne depuis les 2000s, la mari?misa?on de
l’éco est toujours actuelle : le transport de vrac secs et de conteneurs est toujours en neOe augmenta?on chaque année.

Externalisa6on : aussi appelée outsourcing ou sous-traitance, cela désigne le transfert d’une ac?vité d’une entreprise vers un
partenaire externe. Ce processus, qui se fonde sur l’exploita?on des avantages compara6fs des diIérents pays, est au cœur de la
désindustrialisa?on des PDEM depuis les 1970s. Il explique (une par?e) des plaintes de Montebourg qui reproche aux FMN
françaises qui font du proKt de supprimer des emplois en France pour les relocaliser à l’étranger.

Li(oralisa6on de l’industrie. Causes : se posi?onner au plus près des artères mari?mes pour les importa?ons/exporta?ons (course
aux moindres coûts dans un contexte de DIPP / Eux tendus), héliotropisme, etc… Tous les liOoraux ne sont pas non plus privilégiés
par les industries, les zones franches (asia?ques surtout) aurent bcp plus que les autres.
Jusqu’où peut-on parler d’une li(oralisa6on de l’industrie ? Inquiétude croissante pour la pollu6on des mers par les entreprises
industrielles ie « 6e con?nent » de déchets (Méditerranée aussi touchée) donc altermondialisme et campagnes de sensibilisa?on
(sommet de la terre en 1992). Des nouvelles dynamiques : clusters de +/+ aOrac?fs et valorisa?on des zones frontalières.

Mondialisa6on et inégalités économiques


I. La mondialisa6on a été un processus de réduc6on des inégalités
 Elle a favorisé un ra(rapage d’une par6e du monde en développement. Certains PED sont devenus des pays ateliers =
puissances industrielles (Chine : ½ de la produc?on mondiale pour les jouets). Et justement, l’industrialisa6on permet une
réduc6on des inégalités : 1980 : 60% des chinois vivent avec moins de 1 dollar par jour et 2015 : ce même chiIre est à 10%.
On a surtout eu un gommage d’inégalités internes : émergence de classes moyennes (Chine, Inde) et réduc?on des inégalités
homme-femme.
 Mais, la mondialisa6on n’a pu réduire les inégalités que si les PED l’ont accompagnée. L’Asie Orientale aUche ainsi les
meilleurs résultats (IDH de la Corée du Sud passe de 0,5 en 1990 à 0,9). Car elle a su valoriser ses atouts : avantages
compara?fs (abondance de la MO, proximité géographique), poli6que d’accompagnement de l’Etat (zones franches,
subven?ons à la construc?on navale, priorité donnée à l’éduca?on). Mais on constate un éclatement du monde en
développement : Afrique Subsaharienne à l’écart, peu de scolarisa?on, exporta?on de produits bruts qui l’enferment dans
une économie de rente, faiblesse des infrastructures et instabilité poli?que.

II. CETTE MONDIALISATION EST EN MÊME TEMPS UN PROCESSUS PROFONDÉMENT INÉGALITAIRE


 Augmenta6on d’inégalités internes. Dans les PD : délocalisa?on, destruc?on d’emplois et polarisa?on sur certains acteurs
avec la mondialisa?on. Dans le monde en développement : coeUcient de Gini en Chine est de plus de 0,5 alors qu’il était à
0,2 dans les 1970s, les 12 provinces cô?ères représentent presque 70% du PIB.
 Main6en du clivage N/S. Il y a une marginalisa?on croissante des pays les plus pauvres, des ac?ons prédatrices des FMN (le
Nigéria importe du pétrole car le sien n’est pas raUné sur le pays, J-B Mallet, l’empire de l’Or Rouge sur la tomate en
Afrique). Donc, une permanence des rapports de force au niveau interna?onal : les pays développés polarisent encore le
commerce mondial (2/3 des échanges sont réalisés entre eux), organisent la mondialisa?on à leur proKt (brain drain,
délocalisa?on mais seulement d’industries de montage : Toyota garde au Japon la recherche).
 La mondialisa6on se nourrit des inégalités. La mondialisa?on met en concurrence des territoires qu’elle sélec?onne, et ce à
toutes les échelles (PD/PED, liOoraux/intérieur, métropoles/rural)

III. LA QUESTION DES INÉGALITÉS EST UNE QUESTION CENTRALE DE LA MONDIALISATION


 La croissance des inégalités fragilise la mondialisa6on : Elle donne naissance à des mouvements de rejets : altermondialisme
(mondialisa?on = responsable d’inégalités), pour la mise en place d’un nouvel ordre mondial plus éthique (meilleur accès à
l’eau et aux médicaments). Ainsi que des contesta6ons des délocalisa6ons ex Apple a été obligée de rajouter designed in
California devant le made in China.
 La ques6on des inégalités renvoie à la capacité des états à maitriser la mondialisa6on . Obamacare (remis en ques?on par
Trump, salaire minimum en Inde, Go West Policy chinoise pour revaloriser les campagnes…sont autant de poli?ques de luOe
contre les inégalités qu’a rendue nécessaire la mondialisa?on. Ces Etats ont pris conscience que l’accroissement des
inégalités est un handicap pour la croissance. On observe même un retour du keynésianisme, du protec?onnisme et de
l’isola?onnisme ces dernières années.
 Les pays scandinaves : exemples d’États ayant corrigé leurs inégalités dans la mondialisa6on :
Les pays scandinaves ont réussi à être des économies compé66ves dans la mondialisa6on, en demeurant les pays les moins
inégalitaires au monde (GINI inférieur à 0,3) en maintenant des taux de prélèvements obligatoires dépassant les 40% du PIB.
Ceci grâce à des poli?ques d’inves?ssements dans les hautes technologies, dans l’éduca?on supérieure, dans les poli?ques de
réforme des systèmes publics.
Exemple de la Finlande : en tête par son système scolaire, connu pour ses hautes technologies (Nokia, technopole Oulu), alors
qu’au début des 1990s, elle était une économie tradi?onnelle, intégré à l’espace russe, en pleine crise.

Ce graphique a été établi par deux économistes


de la Banque Mondiale : Branko Milanovic (voir
références) et Christopher Lakner. On le
surnomme la courbe de l’éléphant. Il résume une
grande par?e des muta?ons liées à la
mondialisa?on (essor d’une classe moyenne,
permanence des ultras-riches, etc…)

En abscisse, c’est la distribu?on des terriens en


fonc?on de leurs revenus. En gros, entre 95 et
100 ce sont les 5% les plus riches. L’ordonnée
donne l’augmenta?on réelle (ou pas) de leurs
revenus.
Divers points techniques
La glocalisa6on
C’est quoi ? Néologisme formé par globalisa?on et localisa?on. C’est l'adapta6on spéciDque d'un produit ou d'un service à chacun
des lieux où il est vendu, ou à chacune des cultures à laquelle il s'adresse. Le concept est autrement désigné sous l’expression :
« universalisa?on du par?cularisme » ou « par?cularisa?on de l’universalisme ». Pour une FMN, une stratégie « glocale » permet
d’aOeindre un équilibre entre e=et de levier mondial et adapta6on locale.
 La stratégie globale permet : une économie des coûts (économie d’échelle pour la produc?on, la R&D, la publicité), une
cohérence auprès des consommateurs, une simpliKca?on du contrôle des diIérents lieux de produc?on.
 L’adapta6on au local permet : de mieux coller aux habitudes de consomma?on, aux niveaux de revenus.

MCDONALDS
Ce géant du fast food réalise plus de la moi?é de son CA à l’étranger et a mis en place :
 Stratégie globale en appliquant le concept de standardisa?on : tous ses restaurants sont régis par la même structure (menus
de base, normes de qualité, etc), les campagnes de publicités ($2M par jour assignés à la pub).
 Adapta6on de certains éléments de son mix aux marchés locaux : produits (McSpagheMs aux Philippines, burger à l’agneau à
New Delhi, riz et poisson au Japon), distribu?on (tout pe?ts restaurants au Japon car foncier cher, restaurants de 700 places
en Chine), adapta?on des prix, publicité (journaux et magazines en Chine car télé pas eUcace). Bilan : 1% de la pop° mondiale
mange chez MacDo chaque jour.

LE GROUPE KERING
Changement de nom en 2013 : le groupe Pinault Printemps Redoute est rebap?sé groupe Kering. « Ker » fait allusion aux origines
bretonnes du PDG, « Ker » signiKe en breton foyer/maison (le groupe sera « la maison des marques ». La terminaison en –ing
reEète la dimension interna?onale du groupe (réalise seulement 5% de son CA en France). Kering est prononçable dans toutes les
langues, dont le chinois (dont la prononcia?on est synonyme de « ciel qui s’ouvre »).

Du GATT à l’OMC
I. EN REMPLACEMENT DU GATT, L’OMC EST UNE ORGANISATION AUX STRUCTURES PERMANENTES
ET AUX MISSIONS RENOUVELEES
 Pourquoi le remplacement du GATT par l’OMC ? Le GATT (signé en 1947) n’est qu’un accord provisoire, ses par?es
signataires représentaient 80% du commerce interna?onal. Il ne prévoit pas de sanc6ons ni de condamna6ons. Le contexte
change rapidement dans les 1970s : crise, Tokyo Round se passe très mal. Pk ce Tokyo Round se passe-t-il si mal ? Le GATT
était trop à la carte : trop de déroga?ons ont été accordées (surtout aux EU, Europe et Japon). Exemple : Buy American Act
 Des structures permanentes. Le + important : l’Organe de Règlement des Di=érends (procédure de jus?ce + organe d’appel)
ex le cas des Foreign Sales Corpora6ons aux USA : les FMN américaines qui exportaient bénéKciaient d’avantages Kscaux.
L’UE est Knalement autorisée par l’OMC à prendre des sanc?ons à hauteur de 4MM $, ce qu’elle ne fait pas pour préserver le
commerce mais qu’elle garde comme arme de chantage.
 Des missions plus ambi6euses. A repris toutes les anciennes missions du GATT, et davantage même (aéronau?que, agricole,
marchés publiques). En outre, l’OMC doit intégrer des ques6ons environnementales et lu(er contre le surende(ement de
ses membres. EnKn, une mission bien ambi?euse : l’intégra6on de nouveaux membres à l’instar de la Chine.
II. L’ORGANISATION AFFRONTE DE MULTIPLES PROBLÈMES ET BLOCAGES, DANS UN CONTEXTE
D’ESSOR DU PROTECTIONNISME
 La montée du néoprotec6onnisme. Montée du néoprotec?onnisme dans les 1970s, avec les gains de compé??vité réalisés
en Asie Ex 1 le Japon et les skis Rossignol (annoncé comme pas aux normes japonaises), ou encore le système des Sogo
Shosha (servent d’intermédiaires dans les échanges commerciaux) . Ex 2 les AMF (accords mul?-Kbres) par les pays de la
Triade envers les NPI dans le secteur tex?le. Ce devait être temporaire, le temps de restructurer leur Klière tex?le, mais ça a
duré de 1974 à 2005
 La mul6plica6on des plaintes à l’ORD. Les USA ont le record du nombre de plaintes. Entre 1995 et 2000 : règlement de vieux
conten6eux Ex : « guerre de la banane » et depuis 2008 : lieu de conEits divers liés à une concurrence de +/+ âpre ex 2012 :
les EU, l’UE et le Japon portent plainte auprès de l’OMC es?mant que les taxes imposées par la Chine à l’exporta?on de terres
rares violaient les règles du commerce interna?onal. Plaintes Airbus-Boeing, qui permeOent aux US en 2019 et à l’UE en 2020
d’imposer des sanc?ons économiques pour des subven?ons.
 Des dossiers épineux restent en suspens à l’OMC. En premier lieu, c’est l’agriculture. En 1986 au début de l’Uruguay Round,
le GATT intègre les ques?ons agricoles  se cons?tue le groupe de Cairns (Canada, toute l’Amérique du Sud sauf Equateur et
Venezuela, Afrique du Sud, Pakistan, Thaïlande, Indonésie, Malaisie, Australie, Nouvelle-Zélande). Le groupe de Cairns
rassemble des pays agro-exportateurs en réac?on face au protec?onnisme persistant de l’UE et des EU.

III. UNE ORGANISATION AUJOURD’HUI EN CRISE, CONDAMNÉE À SE RÉFORMER


 L’interminable cycle de Doha Finalement en 2006 Pascal Lamy (DG de l’OMC) déclare qu’il s’agit d’un échec, car les Etats ne
parvenaient pas à se meOre d’accord. L’essen?el des négocia?ons de Doha portaient sur l’agriculture et l’améliora6on de
l’accès aux marchés des pays riches pour les produits agricoles des pays en développement. Agriculture : les Etats du Sud
voulaient un démantèlement complet des subven?ons agricoles.  Accord à minima à Bali en 2013 (seulement 10% de
l’agenda ini?al), complétés à Nairobi 2016
 L’OMC est de +/+ contournée. La montée du régionalisme eIace l’u?lité de l’OMC : des accords de libre-échange sont signés
à l’échelle régionale et Mercosur et UE ont un tarif extérieur commun (contraire aux principes de l’OMC). Ex : CPTPP 2018,
accord UE-Japon 2019
 L’OMC est en crise. Elle semblait, à sa créa?on, avoir les moyens de ses ambi?ons. Mais se retrouve coincée entre le
bilatéralisme et le régionalisme. Directeur Roberto Azevedo 2014-2020, aujourd’hui Ngozi Okonjo-Iweala, Nigériane

Les rounds du GATT


 Genève 1948 : baisse des droits de douane
 Kennedy Round 1964-1967 : droits de douane et mesures an?dumping (baisse de 35% des tarifs douaniers)
 Tokyo Round 1973-1979 : droits de douane, mesures non-tarifaires (échec globalement)
 Uruguay Round 1986-1994 : droits de douane, mesures non tarifaires, propriété intellectuelle, règlement des diIérends sur
l’agriculture. Une des + grandes négocia?ons de l’histoire, qui portait sur tous les domaines d’échanges. 123 pays
concernés. Finalement abou?t aux accords de Marrakech avec l’établissement de l’OMC et la considéra?on des services
comme biens “immatériels”

La troisième révolu6on industrielle


C’est quoi ? Le système technique qui remplace celui hérité de la 2 ème RI. Un système technique c’est une énergie, de nouveaux
secteurs de croissance et de nouveaux vecteurs de communica?on. La 3 ème RI : respec?vement le nucléaire, l’électronique et les
NTIC (dont Internet). La no?on de 3 ème RI apparaît en lien avec la nouvelle économie, qui se met en place dans les 1990s aux Etats-
Unis. C’est-à-dire l’appari?on d’une société post-industrielle.

Qui l’a théorisé ? Jérémy Rikin dans La 3ème révolu?on industrielle publiée en 2014. Il sou?ent que les énergies de la 3RI sont les
énergies renouvelables. L’imprimante 3D entre pleinement dans sa considéra?on. A l’image de l’imprimante 3D, mais également
des panneaux solaires, du télétravail, il suppute que les consommateurs sont amenés à devenir des « prosumers » (mélange entre
producteur et consommateur -> gig economy).

Brynfolsson (du MIT) et McAfee contredisent les propos de Riyin. Plus précisément, ils montrent que l’on doit repenser la no6on
de 3ème révolu6on industrielle. En eIet, les pays développés ne connaitront pas de gains conséquents de produc?vité, mais
bénéKcieront d’une plus grande eUcacité du capital intellectuel. Par exemple, le GPS et les capteurs vont permeOre de créer des
voitures qui conduisent toutes seules : on améliore ce qui existe déjà. Ainsi, la 3ème RI est une révolu6on de l’intelligence, qui va
permeOre d’améliorer les choses existantes.

Les transforma6ons du capitalisme depuis les 1980s


// Capitalisme fordiste (avant 80s) Capitalisme néolibéral (à par6r 80s)
Les salariés Compromis fordiste, syndicalisa?on Revient sur les avantages accordés aux
salariés, recherche chez eux une plus
grande Eexibilité (mul?plica?on des
CDD, des temps par?els),
désyndicalisa?on
L’Etat Forte interven?on de l’Etat : Recul de l’Etat, jugé responsable de
na?onalisa?ons et gros inves?ssements l’inEa?on. L’Etat ne mène plus que des
poli?ques d’éduca?on et d’aOrac?vité
L’interna?onalisa?on Stratégies na?onales Stratégies interna?onales
La gouvernance Par les cadres supérieurs, les familles Retour en force de l’ac?onnariat =
propriétaires des entreprises n’ont plus capitalisme Knancier et ac?onnarial
leur mot à dire = capitalisme managérial
Le Knancement AutoKnancement ou intermédia?on des Recours aux marchés Knanciers
banques (désintermédia?on)
L’eIet sur la société Moyennisa?on, ‘welfare capitalism’ Creusement des inégalités, érosion des
classes moyennes étroitement liée à la
condi?on des salariés

Une réponse au désarroi de la mondialisa6on : le territorialisme


L’illusion des revendica?ons territoriales, par Eric Le Boucher (journaliste français)

Le territorialisme se croit convoqué par le désarroi (économique, social, et culturel). L’émergence des métropoles laisse en plan
des régions en?ères, où seul le vote populiste prospère : des Etats centraux américains aux communes françaises qui se sentent
« abandonnées »  La France périphérique, Christophe Guilluy 2014

Le territorialisme répond souvent à un besoin socioculturel d’appartenance : de la grande mondialisa?on des modes de vie naît un
sen?ment de se rapprocher de ce qui vous ressemble, c’est-à-dire les gens d’à côté. Pourtant, le local ne résout rien au global : ce
n’est pas l’appren?ssage du catalan qui va faire décrocher un travail.

Le territorialisme s’entre6ent par l’économie du XXIè siècle, qui est de type agréga6f. C’est-à-dire que l’ac?vité engendre
l’ac?vité (logique de polarisa?on/ exclusion de la mondialisa?on).

Il y a deux solu?ons apportées à l’exclusion des territoires. La première est la mobilité : construire des réseaux de communica?on
et aider les gens à sor?r de leur zone perdue. C’est celle privilégiée par Emmanuel Macron. L’autre est la décentralisa6on, par
exemple les clusters qui réunissent des compétences dans un lieu géographique, le rendant incontournable dans son domaine.

Points néga?fs de la décentralisa?on :


 Engendre une compé??on accrue entre les collec?vités pour aurer les pôles : couteux et injuste
 Danger de la décentralisa?on Kscale : certes les élus connaissent mieux le terrain, et donc sont plus légi?mes, mais
l’expérience montre que leur aOribuer de tels responsabilités conduit à un électoralisme

Comba(re la mondialisa6on du mécontentement : ar6cle de Joseph S6glitz


Comba>re la mondialisa on du mécontentement, ar6cle de Joseph S6glitz

La montée du populisme ?ent au fait que la mondialisa?on n’a pas tenu toutes ses promesses. Dans les pays développés, une
grande par?e de la popula?on n’en a eIec?vement pas proKté (inégalités). Pour la relancer et éviter une montée mor?fère du
protec?onnisme, il faut la nourrir de préoccupa?ons plus sociales. La désillusion suscitée par la mondialisa?on alimente depuis
quelque temps une vague de populisme (Trump), mais ce n’est pas la seule voie (modèle nordique).

Pour avoir bien suivi les négocia?ons mul?latérales et les accords commerciaux depuis 30 ans, S?glitz aUrme que les négociateurs
américains ont largement obtenu ce qu’ils voulaient (en dépit des posi?ons prises par Trump). Leur objec?f de négocia?on
étaient dictés par les FMN américaines. Les clauses ne leur octroient pas forcément plus de droits qu’aux autres FMN, néanmoins
elles empêchent les gouvernements étrangers d’adopter une réglementa?on qui soit contraire à leurs intérêts.

Trois réponses à envisager face à la mondialisa6on :


 La réponse « Las Vegas » : con?nuer à parier sur la mondialisa?on telle qu’elle est actuellement, cad telle qu’elle ne
fonc?onne pas (mécontentement généralisé).
 La réponse de Trump : refuser la mondialisa?on. Mais le protec?onnisme ne marche pas. Par exemple, pour les jobs
industriels les gains de produc?vité sont supérieurs à la hausse de la demande, donc on ne peut pas entretenir le nombre de
jobs industriels.
 La protec6on sociale sans le protec6onnisme : la voie prise par les pays nordiques. Leur taille modeste leur empêchait de
toute façon de se penser fermé (alors que les EU le peuvent), ils ont plutôt mis au point un contrat qui prévoit la reconversion
des salariés.
J. S?glitz exhorte à la troisième réponse.

Références
Branko Milanovic (économiste serbo-américain) Inégalités mondiales. (Le des?n des classes moyennes, les ultra-riches et l’égalité
des chances) , 2019

CeOe référence résume le cours sur mondialisa?on et inégalités, mais elle apporte quelque
chose d’intéressante. Quand on regarde la courbe de l’éléphant, on remarque que les
‘grands’ gagnants de la mondialisa?on en termes de croissance de revenus entre 1988-2008
sont les classes moyennes des pays émergents (notamment Chine, Thaïlande, Vietnam)
ainsi que le top 1% qui ont vu leusr revenus exploser. A l’inverse, les grands perdants sont
les classes moyennes des pays de l’OCDE qui ont vu leurs revenus baisser sur la période.
Une des conclusions de l’économiste est qu’à terme, les inégalités de revenus entre pays
seront bien inférieures (voire inexistantes) que les inégalités de revenus au sein d’un même
pays. On aura donc les plus riches de Chine qui gagneront autant que les plus riches de
France, mais les plus pauvres de Chine risquent tout de même de gagner bien moins que les
plus pauvres en France, donc à nuancer.

Laurent Carroué (géographe) , La mondialisa?on en débat, 2004


Il voit dans le cadre de la mondialisa?on la mise en place de rela6ons de domina6on, de dépendances, centre/périphérie. Il
établit une typologie des Etats dans la mondialisa?on selon ce constat :
 Des centres hégémoniques ou dominants (la Triade : 80% du PNB/consomma?on, 86% de la capitalisa?on boursière, 80% de
l’enseignement supérieur et des emplois qualiKés) qui associent à leur fonc?onnement…
 Des périphéries intégrées : autonomes (BRICS, NPIA, Israël) ou dominées (États ateliers, émergents et leur ZF, pays pétroliers
et gaziers, État opportunistes de pe?te taille qui s’intègrent via une spécialisa?on poussée comme les Paradis Financiers ou
pavillons de complaisance).
 Des marges « évitées » : régions sacriKées de la troisième mondialisa?on (49 PMA, États voyous : CDN, Cuba).

Joseph S6glitz (économiste américain), La Grande Désillusion, 2002


Joseph S?glitz est le conseiller économique de Clinton, Nobel de l’économie en 2010, il a travaillé au FMI.
Dénonce un accroissement des inégalités, les dégrada6ons environnementales, l’instabilité (crises). Dans cet ouvrage, S?glitz
montre que ins?tu?ons Knancières interna?onales font passer l’intérêt des USA avant ceux des autres pays et que les poli?ques
du FMI suite aux crises aggravent les problèmes plus qu’elles ne les résolvent. Ouvrage contesté, cri?qué mais bien sûr repris par
les an?mondialistes.
 « Aujourd'hui la mondialisa%on ça ne marche pas. Ça ne marche pour les pauvres du monde, ça ne marche pas pour
l’environnement, ça ne marche pas pour la stabilité de l’économie mondiale »

Pierre-Noël Giraud (, La Mondialisa?on, Emergences et Fragmenta?ons (2012), montre que c’est la « combinaison de 3
globalisa?ons » (Krmes, Knances, numériques) qui conduit à une “généralisa?on des compé??ons entre hommes et entreprises
aggravant les inégalités”

Daniel Cohen, La mondialisa?on et ses ennemis (2006)


La mondialisa6on apporte de nouvelles stratégies ? : le juste à temps d’internet (Zara renouvelle son stock toutes les 2 semaines)
à qui la délocalisa?on n’est pas proKtable, à l’inverse MaOel cherche les plus bas coûts de produc?on pour la poupée Barbie.

Quelles perspec6ves ? Recentrage sur l’économie des services à la personne et sur l’économie de la connaissance ; vers une
con?nentalisa?on car le commerce est surtout une aIaire Nord-Nord ; une démocra?e mondiale fondée sur les États ne
pourra jamais fonc?onner car de tailles diIérentes et de richesses inégales.
Contesta6on de la mondialisa6on : possibilité de l’annula?on de la deOe des pays pauvres (ATTAC, Daniel souligne l’absence de
contrepoids moraux et poli?ques à la mondialisa?on économique). Deux groupes pour les grands ennemis de la mondialisa?on :
ceux qui mènent une guerre des civilisa?ons (résistent à l’occidentalisa?on), ceux qui mènent une luOe des classes
(an?capitalistes).
‣ Daniel est favorable à la mondialisa?on, selon lui la rejeter c’est se marginaliser. Il rejeOe l’idée d’une rela?on d’exploitant à
exploité, c’est plutôt pour lui une ques?on d’abandon : « nul ne peut échapper à la mondialisa%on ».

Walden Bello, La démondialisa6on, idées pour une nouvelle économie mondiale (2002)

L’analyse de François Bost sur l’état actuel du commerce mondial (Images économiques du monde 2019
Faut-il s’inquiéter du ralen?ssement du rythme de croissance du commerce mondial ?
Selon François Bost, ça fait deux décennies que le volume des exporta?ons croissait à un rythme en moyenne deux fois supérieurs
à celui de la croissance du PIB mondial (2.8% entre 2010-2016 mais seulement 1.8% en 2016 contre 2.3% pour la croissance du PIB
mondial, eIondrement comparable à 2009 en 2020 (-12%))
Ce n’est qu’un retour à la normale (et non un retour en arrière) après plus de 2 décennies d’euphorie tout à fait excep?onnelle
ayant bénéKcié d’une conjoncture géoéconomique et géopoli?que très par?culière : Dn de la GF et dispari?on du bloc Sovié?que ;
avènement de la Chine au 1er rang des pays exportateurs mondiaux, mul?plica?on des zones d’intégra6on régionale et des
accords régionaux du commerce, montée des pays émergents et appari?on de classes moyennes avides de consomma?on dans
ces pays ; enKn arrivée à maturité de la DIPP à l’origine des chaînes de valeurs mondiales: coûts des salaires, qualiKca?on de la
main d’œuvre, coût du capital, localisa?on des ma?ères premières, etc

Un commerce mondial qui reste encore fortement concentré


Le ralen6ssement de la croissance mondiale a réveillé les réOexes protec6onnistes de nombreux Etats, car les avantages d’une
économie largement ouverte apparaissent moins évidents qu’en période de forte croissance (surtout pour l’électorat et les classes
moyennes des pays développés qui se sentent fragilisés et menacés).
L’arme la plus classique est le relèvement des droits de douane : Juin 2018, Trump met en place des surtaxes sur les importa?ons
d’acier et d’aluminium de 10% à 25%. OUciellement au nom de la défense de la sécurité na?onale (mais en fait dans le but de
surprotéger l’industrie sidérurgique en panne de produc?vité et d’inves?ssement de modernisa?on) ceOe mesure visait la Chine
mais curieusement aussi des vieux alliés (UE, Australie, Canada, Mexique, etc). L’UE en riposte porte plainte à l’ORD de l’OMC et
en taxant des Harley Davidson (et mercé)
 Illégales au regard du droit du commerce interna?onal ces mesures de rétorsion peuvent dégénérer et provoquer des tensions
entre Etats, augmenteront pour sûr les prix pour les consommateurs, baisseront la compé??vité des entreprises américaines en
Chine et aux US (toutes les Klières en aval de la sidérurgie en pa?ssent)

Cita6ons
o Olivier Dolfus : « l’espace de transac?on de l’humanité », « archipel métropolitain mondial ».
o Pierre Veltz : La mondialisa?on fait émerger des centres du monde : « économie d’archipel ».
o Mac Luhan : parle de « village planétaire » dans The Medium is the message (1967)
o Bernard Esambert (conseiller de Pompidou) : « la conquête des marchés et des technologies a pris la place des anciennes
conquêtes territoriales et coloniales ».
o Bertrand Badie : « La Kn des territoires »
o Saskia Sassen : « Villes globales » (1991).
o Artus et Virard : « le capitalisme est en train de s’autodétruire »
o Wilson, PDG de GM puis Sec à la Défense d’Eisenhover : « ce qui est bon pour GM est bon pour USA et vice-versa ».
o Peter Drucker : « les entreprises, autrefois bâ?es pour durer autant que les pyramides d’Egypte, ressemblent aujourd’hui à des
tentes de bédouins » (faillites de Eeurons français : Péchiney, Alcatel).
o Susan Strange : « Alors que les Etats étaient autrefois les maîtres du marché, ce sont maintenant les marchés qui sont les
maîtres des gouvernements et des Etats ».
o Edgar Morin : « dans l’interna?onalisa?on, le produit est dans le monde, dans la M, le monde est dans le prdt »
o Gilles Fumey : les best sellers de la mondialisa%on sont le kebab, les sushis, les hamburgers, les pizzas et le capuccino
EXEMPLES

Commerce Mondial et Libre-échange

La Chine est bien plus protec6onniste que l’UE et les USA (Ar6cle dans Cahiers français n°407 novembre-
décembre 2018)

 Elle a une protec6on douanière plus élevée que les USA et l’UE: La base de données MAcMap-HS6, développée par le Centre
de Commerce Interna?onal (CCI) développe un droit de douane moyen . La moyenne pour tous les produits chinois en 2013
était de 6,1 comparée à 1,7 aux USA, 2,3 dans l’UE, et 4,2 dans le monde
 Elle a des réglementa6ons plus protec6onnistes dans les services
 Une monnaie sous-évaluée : Une méthode de calcul est « l’indice Big Mac », élaborée par The Economist en 1986, qui
consiste à comparer le prix d’un Big Mac en dollars aux US avec son prix en unité de monnaies dans un autre pays, aKn
d’établir un « taux de change implicite ». Par exemple, en juillet 2018, le Big Mac coûtait 5,5 $ aux US, 4 € en UE. Le taux de
change implicite était donc de 0,73 (alors que le taux de change en vigueur est de 0,85) l’euro est donc sous-évalué de 14%
par rapport au dollar. CeOe même méthode montre que le renminbi (= yuan) chinois était sous-évalué de 43,8% par rapport
au $.
 La Chine, par rapport aux USA et à l’UE souIre d’infrastructures de logis?que moins performantes, mesurées par l’IPL (l’indice
de performance logis?que) établit par la BM, qui est un indice entre 1 (logis?que pourrie) et 5 (au top). La Chine est à 3,60
alors que l’UE et les USA sont à 3,9.

Le USMCA, héri6er de l’ALENA

 Le 1er Octobre 2018, l’ALENA devient le USMCA : United States Mexico Canada Agreement (AEUMC en français)
Le changement de nom et meOre US en premier était une exigence forte de Washington, tout comme la dispari6on du terme
« libre-échange ». L’ancien accord, qualiKé par Trump de « désastre », n’est Knalement amendé qu’à la marge, au grand
soulagement des entreprises américaines et des marchés Knanciers
Pour être exemptée de droits de douane, une voiture devra désormais contenir 75 % de composants fabriqués en Amérique
du Nord, au lieu de 62,5 % auparavant , et il faudra que 40 % à 45 % du véhicule soi|abriqué par des salariés gagnant un
minimum de 16 dollars de l’heure.
interdépendance forte (US = 75% des exporta?ons Canadiennes, 50% import Canada // 80% export Mexique et 74%
imports) ; créa?on de villes jumelles (SeaOle-Vancouver, San Diego-Tijuana).
 Cri6ques de l’ALENA : délocalisa?on emploi vers Mexique, balance commerciale américaine déKcitaire avec le Mexique (-
64Mds$ en 2017) . Secteurs visés : automobiles, produits lai?ers au Canada (le Canada a une poli?que similaire à la PAC avec
d’importantes normes, des prix élevés garan?s par l’Etat…)
 L’Europe est la prochaine ? toujours le même problème du déDcit commercial américain. Mais les négocia?ons peuvent être
plus compliquées avec l’UE : Europe divisée face aux US.
L’UE et le Japon concluent un accord de libre-échange (2019)(JETA : Japan European Union Trade
Agreement)
 Le plus important à ce jour jamais signé par les Européens (2019): l’UE et le Japon aOeignent presque 1/3 du PIB mondial, il
devrait permeOre un accès inédit des produits agricoles européens au marché nippon, encore très fermé, avec la
reconnaissance d’environ 200 appella6ons d’origine protégée, et, à terme, entraîner l’annula?on de 95% des droits de
douanes en vigueur. En échange, Tokyo a obtenu une levée progressive des droits de douane sur ses voitures et sur ses pièces
détachées automobiles.
« Nous envoyons un message clair contre le protec?onnisme », a déclaré M. Tusk
“Il n’y a pas de protec?on dans le protec?onnisme », a ajouté M. Juncker
Donald Trump est le bon génie de l’Union Européenne. Son prisme protec?onniste est en train de reconKgurer le commerce
mondial, et ceci à l’avantage de l’Union Européenne, qui s’inquiétait de voir avec le TPP une bascule déKni?ve des échanges
mondiaux vers le PaciKque.

Le cycle de Doha, ou le blocage du mul6latéralisme

Pour montrer les blocages de la mondialisa6on


 Principe : Engagé en 2001 pour faire du commerce un levier de développement des pays du Sud.
 Les PED dénoncent les subven6ons accordées par les pays développés, en par?culier celles accordées par les Etats-Unis à
leurs producteurs de coton depuis la Kn des 1990s, créant ainsi une distorsion de la concurrence sur le marché mondial dont
sont vic?mes les pays d’Afrique où le coton fait vivre 10 millions de personnes. Ils dénoncent également le durcissement des
droits de propriété intellectuelle (brevets) dans l’industrie pharmaceu?que qui restreint l’accès à des médicaments génériques
(meilleur marché) pour luOer contre l’épidémie de Sida.
 Au Sommet de Cancun en 2003, les pays du Sud refusent l’ouverture de négocia?ons en raison de l’absence de compromis
Nord-Sud sur le dossier agricole. En juillet 2006, le cycle de Doha est suspendu en raison des désaccords sur la poli?que
agricole.  Cancun marque ainsi la perte du contrôle du duopole euro-américain sur les ques?ons interna?onales et consacre
la capacité des pays du Sud à imposer leur agenda.
 Le Brésil a remporté une grande victoire en 2005 en obtenant la condamna6on à la fois des subven6ons américaines à
l’exporta?on du coton et du « protocole du sucre » européen qui accordait un traitement préféren?el à des PED (ACP) au
détriment d’autres (Brésil) => s’impose comme un leader des intérêts du Sud.
 Finalement, blocage par6el. Accords de Bali en 2013 (voir ci-dessous) et Nairobi en 2016. Baisse des subven?ons agricoles et
aides au PMA, baisse des droits de douane sur des nouvelles technologies, mais très loin des objec?fs ini?aux du cycle de Doha

ConOit Boeing-Airbus
Exemple de guerre commerciale
US accusant Airbus de bénéKcier de subven?ons de la part des Etats européens, portent la plainte devant l’OMC en 2004 après
que Airbus ait dépassé Boeing en vente  OMC en 2019 autorise Trump à imposer 7,5 Mds de dollars de droits de douanes aux
produits européens (Vin français, machines allemandes, fromages etc.)
Mais en 2020 l’OMC sanc?onne les mêmes agissements de la part des US envers Boeing et accorde à l’Europe la possibilité
d’imposer 4Mds de droits de douane aux US : L’Europe a cependant appelé Washington à négocier pour ne pas aggraver une
guerre commerciale délétère pour les deux camps

Voir aussi GDP USA pour guerre du bois, guerre du bœuf aux hormones

Le nouvel Accord de Facilita6on des Échanges (AFE) de l’OMC (bien sur un sujet sur le LE)

Les lenteurs et les formalités administra6ves entravent le passage des marchandises à travers les fron?ères pour les
commerçants. La facilita?on des échanges, c’est-à-dire la simpliDca6on, la modernisa6on et l’harmonisa6on des processus
d’exporta6on et d’importa6on, est donc devenue une ques?on fondamentale pour le système commercial mondial.

À la Conférence ministérielle de Bali en 2013, les Membres de l’OMC ont conclu les négocia?ons sur un accord historique, l’Accord
sur la facilita?on des échanges (AFE), qui est entré en vigueur le 22 février 2017. Il con?ent des disposi?ons visant à accélérer le
mouvement, la mainlevée et le dédouanement des marchandises, y compris les marchandises en transit. Il prévoit aussi des
mesures permeOant d’assurer une coopéra6on e=ec6ve entre les douanes et les autres autorités compétentes sur les ques?ons
de facilita?on des échanges et de respect des procédures douanières. Il comporte par ailleurs des disposi?ons rela?ves à
l’assistance technique (pour les PMA) et au renforcement des capacités dans ce domaine.

La mondialisa6on Dnancière
L’hégémonie du dollar est de plus en plus contestée.

Contourner le dollar : les échanges sino-russes e=ectués en dollars ont diminué de moi6é entre 2015 et 2020

Du côté de l’euro : AUrmant en septembre vouloir faire de l’euro « l’instrument ac%f de la nouvelle souveraineté » de l’Europe, le
président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, jugeait « aberrant que les compagnies européennes achètent des
avions européens en dollars et non pas en euros ». Volonté d’échapper au pouvoir d’extraterritorialité

Le dilemme de TriUn: soit la balance globale des US est déKcitaire, ce qui permet aux autres pays de disposer d'instrument de
paiement, mais ce qui sape à terme toute conKance dans le dollar, soit sa balance globale est excédentaire, ce qui provoque un
manque de liquidités interna?onales et donc ralen?t la croissance des échanges  A u?liser pour expliquer le Nixon Choc de 1971

Mais toujours une supréma6e du dollar : elle remplit les 3 fonc?ons d’une monnaie interna?onale. Comme son cours est
rela?vement stable, il permet de comparer la valeur des biens d’un pays à l’autre, il peut être échangé n’importe où dans le
monde, et, surtout, il incarne un placement sûr (grâce aux obliga?ons américaines), car il a en face de lui un Etat crédible.
Le yuan n’est pas complètement conver?ble, les marchés Knanciers chinois sont encore balbu?ants et les étrangers ne sont pas
libres d’inves?r comme ils le souhaitent dans l’empire du Milieu.
Le rouble est bien trop vola?l pour que des inves?sseurs de long terme s’y risquent.
Pour l’euro, le souvenir de la crise des deOes souveraines et le risque d’explosion de l’union monétaire, entre 2011 et 2015, ne
sont pas encore eIacés

QUELQUES SCANDALES

Pour montrer les risques de la dérèglementa6on et de la Dnanciarisa6on excessives


Pour illustrer une face noire de la mondialisa6on

 Le scandale Enron. Enron est une entreprise américaine du secteur de l’énergie. Elle fait violemment faillite en 2001, après
avoir été pendant 6 années consécu6ves nommé l’entreprise la plus innovante par la revue Fortune. Elle avait aOeint le rang
de 7ème capitalisa?on boursière des Etats-Unis, en ayant connu régulièrement une croissance annuelle de 90% de sa
valorisa?on

Quelle était la magouille d’Enron ? Enron avait créé plus de 3000 sociétés oI-shore. Celles-ci lui permeOaient de meOre en
place des montages Knanciers qui dissimulaient la vérité sur ses comptes. Ainsi, elle avait pu se surende(er sans éveiller les
soupçons. En l’espace d’un an, l’ac?on Enron est divisée par 350 et l’entreprise Knit par faire faillite. Conséquence : 20k
salariés sont licenciés, des centaines de milliers de pe?ts épargnants perdent l’essen?el de leur capital retraite. En eIet, les
2/3 des ac?ons Enron étaient détenues par des fonds de pension et des fonds de mutuels.

 Le scandale Mado=. Bernard MadoI, président du NASDAQ de 1990 à 1993, crée un fond d’inves6ssement spécula6f qui
oIre des taux de proKt de 17% par an à ses clients. Système de pyramide de Ponzi : MadoI paye les intérêts des premiers
inves?sseurs avec le capital des derniers arrivés, jusqu’au krach boursier de 2008 où tout le monde veut récupérer ses fonds
et où l’on découvre l’escroquerie. Condamné à 150 ans de prison.

 Les Paradise Papers : révéla?ons publiées en novembre 2017 par le Consor?um interna?onal des journalistes
d'inves?ga?on sur la base d'une fuite de plus de 13,5 millions de documents conKden?els notamment issus du
cabinet d'avocats Appleby, détaillant des infos sur des sociétés oIshore. Parmi eux se trouvent des mul?na?onales et
de nombreuses personnalités de la vie publique La Reine d’Angleterre aussi place dans l’o=shore (découvert en
2017)

LA CRISE DE 2008 ET LE NARCOTRAFIC

Pour montrer l’opacité de la Dnance mondiale


Pour montrer la toute-puissance des FMN, qui échappent à la législa6on mondiale
Pour montrer les liens consubstan6els entre la mondialisa6on (ici la Dnance) et sa face noire (ici le narcotraDc)

Extrait d’une interview de Roberto Saviano, écrivain (Gomorra) et journaliste italien, célèbre pour avoir décrit avec une profondeur
inégalée le milieu des maIas (Camorra) de la région de Campanie (dont le chef-lieu est Naples)
« La majeure par6e des 352 milliards (NDLR taille es6mée du marché de la drogue mondial) de narcodollars es6més a été
absorbée par l'économie légale. Quelques aIaires en ont révélé l'ampleur. Plusieurs milliards de dollars ont transité par les caisses
du Cartel de Sinaloa vers des comptes de la Wachovia Bank, qui fait par?e du groupe Knancier Wells Fargo. Elle l'a reconnu et a
versé en 2010 une amende de 110M$ à l'Etat fédéral, une somme ridicule comparée à ses gains de l'année précédente de plus de
12Mds$.
New York et Londres sont aujourd'hui les deux plus grandes blanchisseries d'argent sale au monde. Londres est complètement
opaque en ce qui concerne le narcotraKc. Paradoxalement, à Wall Street, l'argent a déjà été transformé. A Londres, on va le
transformer : on blanchit beaucoup plus d’argent à Londres qu’à la Barbade.»

Ajout des Images économiques du monde (Laurent Carroué): Aujourd’hui la Commonwealth Bank (1ère banque australienne) est
poursuivie en jus?ce pour des cas répétés de viola?ons de lois contre le blanchiment d’argent par l’Austrac, l’agence de luOe
contre la criminalité Knancière d’Australie, ce qui souligne la capacité des ac?vités criminelles à pénétrer le système Knancier
mondial.

Les banques centrales et une montagne de de(es de 237 000 milliards de dollars (analyse de Laurent
Carroué dans les Images économiques du monde 2019)

Les poli?ques expansionnistes des Banques Centrales aOeignent des sommets historiques inédits. Entre 2007 et 2018, les bilans
des principales BC passent de 6 000 à 21 000 Mds $ (x3,5). Par leur créa?on monétaire, la reprise d’ac?fs Knanciers de plus en plus
douteux et des taux d’intérêts si faibles que l’argent est quasi gratuit, elles alimentent de puissantes bulles spécula?ves (marchés
ac?ons, immobilier) qui accentuent la vola?lité et l’instabilité du système Knancier mondial

Les Etats ont massivement empruntés pour relancer l’ac?vité, les entreprises ont proKté à plein de l’argent gratuit, les ménages
ont con?nué d’acheter à crédit. l’ensemble du stock mondial de deOes aOeint 237 000 Mds $ Kn 2017, soit 318 % du PIB mondial.
L’équilibre ?ent aujourd’hui grâce à l’abondance d’argent dans le système Knancier. Mais la remontée possible des taux d’intérêts
aux USA (Jérôme Powell FED) ou en Europe menace l’économie de nombreux pays, en par?culier aux Suds.

Bonus : le système bancaire doit aujourd’hui s’adapter à la numérisa?on des sociétés et aux changements technologiques : on
assiste à la fermeture d’agences bancaires et à un essor spectaculaire de nouveaux moyens de paiement par mobile notamment
(Rachat de Tencent, Apple Pay, Aliplay de Alibaba, …)  Ces échanges ont dépassé les 15 400 Mds$ en Chine en 2017

Danone et son ac6onnariat


Pour montrer le poids de l’ac6onnariat et de la recherche du proDt immédiat sur les entreprises

Le PDG de Danone, Emmanuel Faber, est sur la selleOe en 2021. Il a du abandonner la fonc?on de directeur général, même s’il
demeure président

Les ac?onnaires, en par?culier étrangers et ango-saxons, lui reprochent d’avoir trop focalisé son ac?on sur la Responsabilité
Sociale des Entreprises (RSE) au détriment des proKts : E.Faber a fait inscrire début 2020 le statut d’ « entreprise à mission », se
décrit comme un grand promoteur du développement durable, tandis le groupe a connu des performances plus faibles que le reste
du secteur en 2020

Bonus : Danone 10ème entreprise d’agro-alimentaire au monde, présente dans plus de 140 pays

Le Delaware, un paradis Dscal


Pour montrer les limites de la poli6que des listes : le Delaware n’est présent sur aucune liste
noire des paradis Kscaux.
Pour montrer la posi6on ambiguë des US : veulent + de transparence/régula?on des paradis
Kscaux (loi FACTA) mais ont paradis Kscaux sur leur propre territoire.
1898 : le Delaware met en place des mesures Kscales aOrayantes et devient un paradis Dscal :
les entreprises ne paient aucune taxe locale, seulement celles de l’Etat fédéral américain +
garan?e du secret de l’iden6té

Ajd : près de 1M de sociétés (et 2/3 des 500 plus grosses sociétés américaines : Apple, Coca-Cola, Ford) y sont enregistrées (plus
que le nombre d’habitant) souvent sous la forme de simple boîte aux leOres. 1209 North Orange à Wilmington : 217 000 sociétés.

Mondialisa6on et industrie

ADIDAS ET LA QUATRIEME REVOLUTION INDUSTRIELLE : VECTEUR DE RELOCALISATION ?

Alors qu’elle ne produisait plus en Allemagne depuis 1993, la Krme allemande Adidas a ouvert en octobre 2017 la Speed Factory,
une usine « 100% robo?sée » en Bavière. Conçue pour être ultra-moderne, les chaussures produites doivent pouvoir s’adapter à
chaque marché grâce à des données très précises (terrain, météo)

4RI: 2010, elle s’appuie sur des technologies novatrices auxquelles doit s’adapter « l’Usine 4.0 ». La produc?on de biens doit
désormais évoluer avec l’intelligence ar?Kcielle et l’Internet des objets, la robo?sa?on. D’autre part, les façons de consommer
ont elles aussi évolué. La concep?on des biens s’eIectue ainsi avec la glocalisa6on, la personnalisa6on et la connec6vité pour
toiles de fond.

La logique de localisa?on d’une usine répond donc désormais à de nouveaux facteurs clefs de produc6on : A mesure que la
robo?sa?on progresse les avantages d’une main d’œuvre peu chère faiblissent. L’éduca?on, l’infrastructure et la recherche des
pays développés semblent de nouveaux facteurs aOrac?fs qui favorisent les pays occidentaux .

Le Nord de la France vic6me de la désindustrialisa6on


 Exemple de capitales industrielles françaises qui n’ont pas résisté à la concurrence

Lens, un ancier géant minier


Un géant minier français : la plus puissante de France avant la 1GM : emploie plus de 16 000 salariés dans 33 puits de
mines, possède 7 500 maisons, 25 écoles.

Mais dans les 60s, le charbon recule devant le pétrole et le gaz. 1960, ministre de l’industrie annonce oUciellement le
démarrage du processus de la récession charbonnière, mais la crise de 1963 (35 jours) freine le processus.

Dans les 70s-80s : C’est la merde, le charbon coûte trop cher à extraire (bien moins cher ailleurs), les jeunes se détournent
de la mine. Avec les dernières fermetures dans les 80s, le chômage ↗, tout ferme. 1990 : dernière mine ferme
Aujourd’hui : 9ème ville la plus pauvre de France en 2010 (15,2% de
chômeurs, 10 000 euros de revenu annuel moyen).

Roubaix, ancienne capitale du tex6le


Début XXe, Roubaix est une des capitales mondiales de l’industrie
tex6le : s’y trouvent les sièges de géants français tels que 3 Suisses
(1932) ou La Redoute (1937). 70s, la concurrence asia?que pousse à la
désindustrialisa?on de la ville : usines ferment avec une reconversion
professionnelle loupée : ↗ chômage et pauvreté

Ajd, 75% de la ville est classée en ZUS (zone urbaine sensible), 45% de la
pop sous le seuil de pauvreté, Roubaix est la plus pauvre des 100 plus
grandes communes françaises

Zara et le groupe Inditex


Inditex : Groupe espagnol numéro 1 du tex?le mondial, possède la marque ZARA, 3ème plus vendue au monde spécialisée
dans le fast fashion  produc?on interna?onalisée, surtout en Pologne et Asie.
Promesse d’une industrie plus éthique d’ici 2025 avec ?ssus dirables et u?lisa?on d’énergie renouvelable

Les FTN

NIKE : SYMBOLE DE LA DIPP ET DES CRITIQUES A L’ENCONTRE DES GRANDES FIRMES

C’est quoi ? Une FMN américaine, créée en 1972, qui devient n°1 de son secteur aux US en moins de 10 ans grâce à l’innova?on.
En fait, c’est plutôt un géant de l’équipement spor6f : plus de $30Mds de CA en 2015 (supérieur au PIB du Paraguay, Côte
d’Ivoire).
Pour montrer ce qu’est une Drme sans usine : totale sous-traitance, symbole de l’externalisa?on de la produc?on : 600 000
employés (18 000 aux USA, soit 3%), 350 sous-traitants dans 55 pays, plus de la moi?é de son CA est fait à l’étranger.
Pour montrer les cri6ques à l’encontre des grandes FMN :
 Travail d’enfants : en 1997, photo d’un enfant pakistanais cousant des ballons fait scandale
 Condi6ons de travail : dans les usines de ses sous-traitants, conduit au suicide parfois.
 Le licenciement inu6le
 Symbole de la consomma6on superOue : produits dont le prix élevé est fondé sur image de marque et séduc?on du
consommateur.
 Evasion Dscale = Paradise papers : concentre toutes ses ventes aux Pays Bas et paye moins de 2% d’impôt sur les bénéKces
(au lieu de 25%).

TATA : les Emergents

Pour illustrer les stratégies du capitalisme qui prédomine avec la mondialisa6on : Tata en est un archétype
Pour montrer que la FMN peut être l’alliée de l’Etat Na6on

 Une entreprise qui fait la Derté de l’Inde. Tata est un véritable champion na6onal et joue un rôle important sur la société
indienne : 2/3 des bénéKces de la holding Tata Sons Knancent des programmes sociaux, le slogan de Tata : « improving the
quality of life of the communi%es we serve ». Tata a luOé pour la liberté et les droits individuels dans son pays : adopte la
journée de 8h en 1912, le congé maternité en 1928
 Tata et la mondialisa6on, ou comment la mondialisa6on o=re une revanche aux pays du Sud . Ratan Tata est nommé en
1991 à la tête du groupe Tata, à l’heure de l’ouverture de l’Inde. Il amorce l’interna6onalisa6on du groupe, restructure le
groupe selon la logique de reengineering = division en 7 secteurs d’ac?vités donc Tata Steel, Tata Motos, Tata Consultancy
Services, etc… Le groupe est Kdèle à la logique de croissance externe typique de la mondialisa?on : Ex rachat par OPA (oIre
publique d’achat) du groupe Corus (acier) en 2006, rachat de Jaguar et Land Rover (symbole d’une revanche du Sud sur le
Nord permise par la mondialisa?on, en l’occurrence de l’Inde ancienne colonie sur le Royaume-Uni colonisateur.
 Dans son pays, les eIorts de diversiDca6on et de concentra?on ont rendu Tata un acteur omniprésent exemple la journée
d’un Indien : il regarde la télé par Tata Sky TV, puis boit un café au Tata Starbucks (si si ça existe vraiment) avant de rentrer
chez lui dans une voiture construite par Tata.
 Une entreprise qui connaît quelques diUcultés depuis la crise de 2008. Tata est touché par le retournement du marché
automobile et par la chute de la consomma?on mondiale d’acier. Un échec commercial : celui de la Tata Nano qui était encore
trop chère pour les classes moyennes qu’elle visait. Un bad buzz liée à la Tata Nano : le groupe avait dû réquisi?onner des
terres agricoles pour y implanter des zones industrielles  Contesta?ons paysannes.

Chi=re clés : Tata implanté dans 80 pays, réalise 60% de son CA à l’extérieur.

JBS : Les Emergents

Entreprise brésilienne fondée en 1953, JBS est le leader mondial de la produc?on de viande bovine, numéro 4 de l’industrie agro-
alimentaire mondiale en 2018.
Scandales : corrup?on en 2017 avec président brésilien Michel TEMER + tenta?ve d’achat d’un des présidents de la Cour Suprême
—> aurait inves? au total près de 350 millions de dollars en onze ans (2006-2017) pour acheter des hommes poli?ques

Autres entreprises agro-alimentaire dans pays émergents : Brasil Foods (Brésil), Grupo Bimbo (Mexique), Tingyi
(Chine)

Godrej, les Emergents


Pour montrer l’essor de FTN du Sud, le commerce Sud-Sud

Conglomérat industriel indien, présent dans de nombreux secteurs. Entreprise familiale crée sous l’empire des Indes
dans le cadre du mouvement Swadeshi (boycoO des produits anglais), devenue géant interna?onal (mais dirigeants
toujours dans la famille)  capitalisa?on boursière *20 en 10 ans

 Se développe à par?r des années 2000 sur les marchés Africains, Asia?ques et Sud-Américains  vitrine du
commerce Sud-Sud, avait acheté une marque européenne (Keyline) mais l’a revendue pour se concentrer sur des
marchés émergents, en par?culier Africain pour les cosmé?ques

SAFRAN, LE GEANT DE L’EQUIPEMENT AERONAUTIQUE FRANÇAIS

Pour montrer comment les FTN géantes deviennent des FTN géantes (croissance externe)
Pour montrer que les FTN par6cipent à la puissance

 Safran met la main sur Zodiac. Zodiac est un entreprise familiale française, qui produit depuis le début du XXème siècle de
l’équipement pour aéronefs. Safran a lancé une OPA (oIre publique d’achat) sur Zodiac, qui s’est conclue en janvier 2018, et à
l’issue de laquelle Safran dé?ent 80% du capital de Zodiac. Ainsi, le chiIre d’aIaires du nouvel ensemble s’élève à 21,2 Msd
d’euros, et comptabilise quelque 100k salariés, ce qui en fait le troisième géant mondial des équipements aéronau6ques
français derrière deux groupes américains.
 De Safran dépend l’avenir de l’Europe spa6ale. Safran est impliqué dans le développement, en coopéra?on avec Airbus, de la
future fusée Ariane 6.
 En diUculté en 2020 : touché par la crise du COVID-19 et le ralen?ssement catastrophique du transport aérien + produisait de
nombreux composant du Boeing 737 air max, que les défaillances techniques ont cloué au sol

Carrefour

 Pour montrer une implanta6on réussie dans l’agroalimentaire

C’est quoi ? 1° hypermarché en 1963 à Sainte Geneviève des Bois, interna?onalisa?on rapide, passage à une
croissance externe dans 90’s. Ajd possède + de 1000 hypermarchés, 3ème groupe de distribu6on mondiale, présent
dans 29 pays.
Limites : Menacé de surexpansion, traverse une crise au début des 2000s. Il décide alors de se re?rer des pays
moins rentables (comme le Mexique), et de se concentrer sur les pays émergents : 1° distributeur étranger en Chine
mais marché français est toujours la principale source de revenus ajd.
Un exemple d’implanta6on réussie : Carrefour au Brésil. 1975, Carrefour s’implante au Brésil, il y est ajd n°1, la
Dliale brésilienne est le 3ème CA du groupe, avec plus de 600 enseignes, à la fois des hypermarchés, mais aussi des
magasins de hard-discount (Atacadao, enseigne créée juste pour le Brésil). Accélère son expansion au Brésil depuis
2005 ouvre partout des supermarchés

Fanuc, la robo6que japonaise et sa rigidité


Pour montrer une avance technologique japonaise et une entreprise dominante
Pour illustrer la rigidité de ce(e économie

1er constructeur de robots industriels au monde, l’entreprise japonaise est un acteur incontournable du marché (50% de la part de
marché américaine). Domaine d’ac?vité qui apparait plein d’avenir, avec un équipement croissant de la Chine notamment
Mais c’est un groupe qui apparait rigide, Kxé dans son secteur d’ac?vité : refus de s’aventurer au-delà du domaine des robots
d’usine dans lequel ils excellent, refus de changer la couleur des robots lors d’une commande d’Elon Musk
Made in Japan est un impéra?f pour le PDG, alors même que ça peut risquer de meOre en danger l’avenir de l’entreprise.
JP MORGAN CHASE AND Co

Pour connaître une banque qui a connu une croissance exponen6elle à la Dn du XXème siècle

La banque JP Morgan est fondée en 1871 à New York par deux hommes d’aIaires américains. Entre 1950 et 1980, l’entreprise
opère de nombreuses opéra?ons du fusions-acquisi?ons. Finalement, en 2000, les quatre ins?tu?ons bancaires les plus anciennes
de New York (Morgan, Chase, Chemical et Manufactural Hanovers) fusionnent pour donner naissance au groupe JP Morgan Chase
& Co. En 2016, le magazine Forbes la classe au rang de 5ème entreprise mondiale, alors que sa capitalisa?on boursière s’élève à
$397Mds.

La banque est impliquée dans un grand nombre de scandales. Notamment, elle a joué un rôle important dans le secteur des prêts
hypothécaires à risques par?cipant au déclenchement de la crise des subprimes en 2008. En novembre 2013, un accord à l'amiable
est conclu entre JP Morgan Chase et le département américain de la jus?ce : la banque payera le montant record de 13 milliards
de dollars. Mais elle ne les subit pas tant que ça : elle est sor?e renforcée de la crise de 2008, surtout en comparaison avec les
banques européennes

GAFAM et NATU

GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsor) : cinq grandes Krmes américaines qui dominent le
marché du numérique et s’inscrivent dans le cadre de la 3° RI.

 Des puissances économiques monstrueuses (Google + Microsop = + que le CAC 40, cf tableau)
 Un vrai poids pol/géopol : Danemark a un ambassadeur auprès des GAFAM, poids est d’autant plus fort qu’elles
possèdent des millions d’infos privées sur tout le monde.
 Mais de + en + pointées du doigt comme des acteurs irresponsables : pb de protec?on des données (Scandale
Cambridge Analy?ca Google et Facebook versent 200 000 dollars chacun ; Amazon et Microsop 195 000 dollars), pb
de la Kscalité (UE es?ment qu’elles paient moins de la moi?é des impôts d’une entreprise dite classique d’où
redressement Kscal d’Apple condamné à payer 13 Ma à l’Irlande, 29 janvier 2019 OCDE annonce un accord pour
meOre en place une loi mondiale visant à taxer les GAFAM)
 GAFAM tentent ainsi de redorer leur image : Amazon annonce l’augmenta?on du salaire de ses employés à 15$/h

NATU (Neslix, Airbnb, Tesla, Uber) : annoncés comme les nouveaux GAFAM… Ils bousculent tous l’éco des services en
suivant un modèle non tradi?onnel = ne veulent pas s’aOaquer aux leaders du marché mais créer de nouveaux usages.

 Une croissance phénoménale : Croissance record du nombre d’abonnés Ne|lix en 2020 avec le conKnement. Leur CA
reste encore largement inférieur au GAFAM cependant, même si Tesla est pas loin derrière en cota?on boursière en
2020
 Pbs: cri?quées car détruisent les écos tradis (uber et les taxis, , uberisa?on de l’emploi décision en 2021 de
statut mixte au UK)
TESLA

Tesla est un constructeur automobile fondé le 1er juillet 2003. Elle produit des véhicules électriques haut de gamme.
Comme les autres NATU (Ne|lix, Airbnb, Tesla, Uber), Tesla cherche à « disrupter » son secteur. Tesla a décidé de miser sur le
100% électrique. forte intégra6on ver6cale (un mode de contrôle regroupant sous une seule autorité les divers stades de la produc%on,
s’oppose à la sous-traitance dans la DIPP), contrairement à ses concurrents.
Tesla est en constante progression grâce à des mises à jour régulières des logiciels : les performances s’améliorent sans cesse.
Tesla se posi?onne sur des secteurs toujours plus innovants, comme la voiture autonome.

Toutefois, montée en puissance de Tesla : Ouverture en 2019 d’une gigafactory en Chine, qui permet avec celle de Californie
d’aOeindre les objec?fs de produc?on pour 2020. Résultat : capitalisa?on boursière mul6plié par 7 en 2020 (de 100Mds à
700Mds), proKtant d’un engouement pour l’électrique accru par le contexte environnemental et le COVID.
La cota?on boursière de Tesla est supérieure à celle des 5 premiers constructeurs automobiles réunis, alors qu’elle produit 20 fois
moins de voitures que Toyota

Ant Group

Exemples de pays

L'AUSTRALIE : UN PAYS GAGNANT DANS LA MONDIALISATION

L’économie australienne : L’Australie connaît une croissance économique ininterrompue depuis 27 ans où la croissance
australienne a été de 120%, soit 2 fois plus que la France. Aujourd’hui, deOe publique de 41% du PIB, comparée à 100% en
France.
Pays n’a pas été touché par crise asia?que en 97 ni 2008. Économie bcp plus stable que les autres pays dvpés.
Réformes radicales dans les années 90 : aboli?on des quotas d’importa?on, droits de douane fortement réduits, dérégula?on du
secteur Knancier, priva?sa?ons. Importante réforme des systèmes de santé, de retraites, avec un système hybride entre
public/privé, donc permet à l’État de limiter la deOe publique, et bénéDcie ainsi de beaucoup plus de Oexibilité dans ses
dépenses. Grande diversiDca6on de l’économie : en 2014, DeloiOe (cabinet d’audit américain) déKnit 5 secteurs de « super-
croissance » (250 milliards de $ à l’économie sur 20 ans) : Le tourisme : prévision d’une croissance annuelle de 4% sur 20 ans, Le
secteur Knancier : Projec?ons que d’ici à 2040, la taille secteur Knancier australien devrait être mul?plié par 5. L’éduca?on : ajd,
étudiants chinois représentent 25% des universitaires en Australie ; L’agriculture : produc?on australienne = assez pour nourrir 60
millions d’habitants Les ressources naturelles : projets de 180 milliards de $ pour l’industrie du gaz + gdes réserves en uranium,
charbon, métaux rares...
L’immigra6on en Australie : Un pays d’accueil très important : Depuis 2010, l’Australie accueille 3x fois plus de migrants que les
US en termes de % de la popula?on. Impact est posi?f sur l’économie et ceOe aOrac?vité s’explique par la tolérance de la
popula?on locale
L’Australie entre la Chine et les États-Unis : US = allié principal de l’Australie : proximité diploma?que, plusieurs bases militaires
américaines en Australie. Chine = 1e partenaire économique : 30% des exporta?ons de l’Australie ; forte inEuence culturelle : 1,2
millions d’Australiens d’origine chinoise, Mandarin =2e langue la plus parlée.
Une inOuence poli6que chinoise croissante : l’Australie est un des lieux privilégiés par le Sharp Power chinois= des hommes
d’aIaires chinois en lien avec le PCC font des dona?ons importantes aux par?s et aux hommes poli?ques pro-chinois: « Invasion
silencieuse », avec l’impression que la Chine peut remeOre en cause la démocra?e en Australie. Aussi peur que la Chine suspende
ses liens économiques en cas de désaccord poli?que majeur. La réponse à ce(e inOuence : renforcement des liens militaires US,
avec présence de plus de soldats américains Aussi bcp plus d’aOen?on portée aux inves?ssements
chinois ex en 2018 gouvernement empêche les Krmes chinoises Huawei et ZTE de par?ciper à l’élabora?on du réseau 5G
australien.
Cependant, la poli?que de Trump semble remeOre en cause ces liens privilégiés qui existent avec l’Australie ex retrait des US du
TPP, accord de libre-échange qui devait contrebalancer l’inEuence économique de la Chine dans la région.
[Symbole]Ques?on d’un renouveau de la Guerre Froide, d’une guerre d’inEuence, avec logique de blocs ?

Dubaï et les EAU, Un pays qui a réussi


 Pour montrer comment la mondialisa6on a bénéDcié à l’économie
d’un pays : EAU a joué très tôt la carte de la mondialisa?on en
diversiKant ses ac?vités : ambi?on de faire de Dubai un hub aérien et
un centre d’a=aire majeur. Le pétrole s’épuisant, Dubaï tend à être de +
en + insérée dans la mondialisa?on. Les construc?ons excentriques (iles
ar?Kcielles représentant le monde, sta?on de ski…) dans ceOe ville au
cœur du désert témoignent de ceOe volonté d’aOrac?vité à l’échelle
mondiale. La diversiKca?on est réussie, car en 2012 :
o Le ter?aire supérieur (tourisme, services Knanciers…) représentait
50% du PIB des EAU contre 30% pour le pétrole,
o Dubaï se classait 23ème place Knancière mondiale et 2e espace aérien
de transit derrière Atlanta (USA) !
o Les deux ports en zone franche de Dubaï en fait une zone de
réexporta?on majeure au Moyen-Orient.
 Pour montrer la vulnérabilité des grandes métropoles aux Ouctua6ons
économiques mondiales. Entre 2008 et 2009, la valeur de l’immobilier
dubaïote a chuté de 50%.

 Pour montrer que la mondialisa6on est synonyme des accroissements d’inégalités: Dubaï = symbole de
l’accroissement des inégalités sur le marché du travail : cherche à aurer les compétences rares avec des
salaires mirobolants mais exploite en parallèle un grand nombre de travailleurs clandes6ns, des sous-citoyens
venus d’Asie pour la plupart (Népal, Pakistan…) pour réaliser les délires architecturaux. cf scandale de la
construc° des stades de la coupe du monde 2022 au Qatar
A retenir : transi?on économique des EAU : le pétrole ne représente plus que 30% du PIB en 2012.

Rôle de l’Etat dans la mondialisa6on

Fermeture de PSA à Aulnay, L’Etat impuissant face aux FMN


C’est quoi ? L’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois, créée en 1973 pour remplacer le site historique de Javel, qui était la plus
embléma?que des usines Peugeot.

 Pour montrer qu’une Drme peut s’opposer et enculer son État d’origine :
2011 : document interne révélé par un syndicat qui programmait la fermeture du site en 2014

2012 : PSA conKrme et dévoile son « plan social ». Montebourg (ministre du Redressement produc?f) s’insurge contre la
décision de PSA Peugeot Citroën qui prévoit la suppression 8.000 postes en France (dont 1.400 à Rennes) et la fermeture
de l’usine d’Aulnay-sous-Bois en 2014 (3.000 salariés)

2013 : Grèves de 4 mois, mais PSA annonce l’arrêt de produc?on de C3 pour Kn 2013 et fermeture pour
2014. 2014 : fermeture de l’usine et produc?on de la C3 délocalisée en Slovaquie.

Réduc6on des inégalités par l’Etat

Faim 0 et Bolsa Familia, Brésil


Programme gouvernemental brésilien, lancé par Lula en 2003, avec pour objec?f d'éradiquer la faim et l'extrême
pauvreté au Brésil, s’accompagne du programme Bourse Familiale qui vise les familles les plus pauvres, avec le
versement d'aides, condi?onnées par certaines obliga?ons (éduca?on, vaccina?on etc).

 Pour montrer une réussite sociale :

Programme Bourse Familiale qui vise les familles les plus pauvres, avec le versement d'aides, condi?onnées par
certaines obliga?ons (éduca?on, vaccina?on etc)  a permis de faire reculer le taux de pauvreté de 40% en 2003 à
20% en 2018.
 Pour montrer une réussite économique :

Le programme Faim 0 a permis la créa?on d’infrastructures, l’instruc?on des campagnes, l’accès au micro-crédit et
le sou?en de l’agriculture. Ainsi, il a rendu plus dynamiques certains espaces, mieux équipés et la main d’œuvre
mieux formée.

One cow per family, Rwanda


Programme rwandais de 2006, aussi appelé programme Girinka. Rwanda pays pauvre et enclavé, besoin de passer
par l’agriculture pour se développer mais sols assez pauvres  programme octroie 1 vache aux familles pour
qu’elles aient du lait et du fumier pour fer?liser la terre.

Réussite : augmenta?on conséquente des revenus et du statut social, baisse de la faim  le Rwanda depuis les
années 2000 est un pays en bonne voie de développement

Inégalités et Altermondialisme

Chine et inégalités
 Exemple de pays où les inégalités semblent avoir augmenté en conséquence de la mondialisa6on
Rapport de la BM en 2005, étude de 50 PED entre 1981 et 2004 : 36 pays ont connu une croissance du revenu moyen par
tête, mais pour 26 d’entre eux, elle creuse les inégalités.

La Chine illustre le mieux ce(e hausse des inégalités : le coeUcient de GINI est passé de 0,16 à la Kn des 70s à 0,47
aujourd’hui, (accéléra?on avec l’ouverture). Les inégalités sont criantes entre villes et campagnes : parmi les 10% les plus
pauvres, 98% viennent des campagnes.

Mais forte réduc6on de l’extrême pauvreté : 50% en 2000 contre 0,6% en 2019 selon les chiIres oUciels. Les riches
gagnent juste beaucoup plus d’argent + le seuil de pauvreté doit être réhaussé

Réussites de la société civile contre des dérives de la mondialisa6on


L’annula6on de l’Accord Mul6latéral sur l’Inves6ssement (AMI)
L’Accord Mul?latéral sur l’Inves?ssement (AMI) est un accord négocié secrètement au sein des 29 pays de OCDE entre
1995 et avril 1997. Il propose libéralisa6on accrue des échanges (interdic?on des discrimina?ons par la na?onalité entre
inves?sseurs) et perte de préroga6ves des états au proDt des FMN, mais est abandonné en 1999
Pour montrer le poids des ONG : Ce projet d’accord entraîne de vives protesta?ons dès qu’une ONG le dévoile au
public. Soutenant l'excep?on culturelle et la défense de l’environnement et syndicaux, la société civile proteste.
Finalement, devant l'opposi?on française et la ?édeur des US, l’AMI abandonné en 1998.

Compléments Oraux

CRISES

Le Krach de 1987 (op6onnel) : Concentrez-vous, ce n’est pas simple. Depuis 1979, les taux d’intérêts aux US sont très hauts
(poli?que de Volker) pour contenir l’inEa?on – ce qui fonc?onne à ce niveau-là. Les taux d’intérêts sont tels aux US que les
capitaux étrangers commencent à y arriver en masse. Par conséquent, le dollar s’apprécie. En 1985, il retrouve ainsi son niveau
d’avant 1971 (avant le Nixon Choc). Les pays du G7 se réunissent en septembre 1985 au Plaza Hotel à New York, et meOent en
place une opéra?on spectaculaire d’interven?on sur le marché des changes dans le but de faire re-baisser le dollar. Ce sont les
accords du Plaza. En quinze mois, le dollar perd beaucoup (par rapport au Deutsche mark en par?culier) et retrouve son niveau
historique le plus bas (celui de 1979). A nouveau, les pays du G7 doivent se réunir, ceOe fois-ci pour meOre Kn à la baisse du
dollar : ce sont les accords du Louvre en février 1987. Le problème est le suivant : pendant la période de faible dollar, l’économie
américaine connaissait une belle croissance, qui se traduisait notamment par un boom des marchés Knanciers. Finalement, le 19
octobre 1987 la bulle Knancière qui s’était gonEée éclatera violemment suite à la pression de Alan Greenspan (nouveau directeur
de la FED) pour une remontée des taux d’intérêts. Le 19 octobre, l’indice Dow Jones perd 22% dans la journée, c’est la plus grosse
perte jamais enregistrée derrière l’eIondrement boursier islandais de 2008.

La crise asia6que de 1997 (op6onnel) : Le surinves6ssement en Asie provoque une bulle immobilière et bancaire en Thaïlande et
en Indonésie. La Thaïlande essaye de monter ses taux d’intérêts pour préserver ses taux de change. Ne pouvant pas tenir très
longtemps, elle s’adresse aux américains : « notre monnaie est aOaquée, prêtez-nous des dollars », ce à quoi les américains
répondent non. En conséquence, cascade d’eIondrement de monnaies asia?ques. Même la Corée (personne ne pensait qu’elle
pourrait être aIectée) se retrouve quasiment en situa?on de cessa?on de paiement. Conséquence : tous ces pays qui ?raient la
croissance asia?que (les dragons) connaissent un gros ralen?ssement de leur croissance. On appelle alors le FMI comme pompier.
Le FMI : « je vais vous faire faire des poli?ques d’austérité pour dégager des excédents extérieurs ». L’année 1998 perd alors 6
points de croissance dans les pays touchés. Puis reprendra Kn 1998 / début 1999 une forte croissance.

Montre que l’ouverture des pays émergents à la mondialisa?on (aux inves?ssements étrangers notamment) porte des risques de
déstabilisa?on.

L’ALTERMONDIALISME

DE L’ANTIMONDIALISME À L’ALTERMONDIALISME, LA MONTÉE PROGRESSIVE DU MOUVEMENT

 Origine : Dès les 1980s, apparaissent des luOes ponctuelles, des contre-sommets ex An?-Davos à Porto Alegre.
 Forma6on d’un mouvement à Sea(le. A l’occasion du Millenium Round de l’OMC en 1999, les an?mondialistes manifestent
(syndicats, ONG, étudiants), très média6sés et des enseignes symbolisant la mondialisa?on comme Starbucks sont
vandalisées. Les PED en proKtent pour radicaliser leurs revendica?ons et font échouer les négocia?ons. On parle du « mythe
de SeaSle » (mais ce ne sont pas vraiment les manifesta?ons qui ont fait échouer le cycle). Le Forum Social Mondial est créé
pour contrebalancer le Forum Economique Mondial de Davos. Il est dirigé à Porto Alegre par le Par? des Travailleurs brésilien
et symbolise l’altermondialisme : son but est de proposer une alterna6ve à la mondialisa6on. Le 1er FSM se ?ent en 2001.
 Qui sont-ils ? Les héri?ers des idéologies socialistes (Allende, Guevara, Nehru), les défenseurs du local et l’autoges?on (José
Bové avec sa Confédéra?on Paysanne), les ONG, des mecs déter (Michael Moore avec Roger and Me : dénonce suppression
de 25000 emplois à Général Motors). Ils dénoncent la mondialisa6on libérale, l’impérialisme américain, le manque de
légi6mité démocra6que des grandes ins?tu?ons (GATT puis l’OMC, FMI), la dégrada?on de l’environnement, etc.

DANS LES ANNÉES 2000 : DE L’APOGÉE AU DÉCLIN


 Le mouvement se développe rapidement : Via Campesina (mouvement na?onal de luOe paysanne pour la souveraineté
alimentaire et le respect des structures paysannes moyennes) contribue à l’échec de la conférence de l’OMC à Cancun en
2003, 155.000 par?cipants en 2005 à Porto Alegre, etc. Il u?lise des moyens d’ac6on tradi6onnels (forums, happening,
manifesta?ons) mais aussi des moyens plus innovants (NTIC). Mais il reste beaucoup trop décousu et les revendica?ons sont
bien trop mul?ples.
 Mais il s’essouue progressivement : échecs récurrents, manque d’unité, divisions internes (réformistes vs révolu?onnaires).
En 2007, plus que 57.000 personnes au FSM de Nairobi : on passe à 1 an sur 2.

QUEL AVENIR POUR L’ALTERMONDIALISME ?


 Vers un « post-altermondialisme » : éclatement entre le pôle altermondialiste classique Kdèle à l’idéologie véhiculée par
Porto Alegre et un pôle post-altermondialiste qui voudrait en Knir avec les éternelles discussions et agir, et qui se
rapprocherait des dirigeants représentants le « socialisme du XXIe siècle » (na?onalisa?ons, poli?ques sociales, réforme
agraire…) : Hugo Chavez, Evo Morales, Castro…
 Des altermondialistes aux indignés : un second souue pour le mouvement ? Stéphane Hessel écrit Indignez-vous à une
période de manifesta?ons spectaculaires comme Occupy Wall Street en 2011 (« we are the 99% ») ou encore el 15M à
Madrid. La montée des par6s poli6ques d’extrême gauche traduit encore un regain de terrain de l’altermondialisme : Syriza
en Grèce (le par? de Aléxis Tsipras), Podemos en Espagne qui s’incarne dans la personne de Pablo Iglesias.
 Le mouvement a inOuencé la mondialisa6on : Naissance d’une « opinion publique mondiale », d’une liOérature, d’icônes
(José Bové, Chavez, Che), popularisa?on du « développement durable », intégra?on des revendica?ons altermondialistes par
les entreprises, partenariat avec ONG (Lafarge-WWF), régula?on du capitalisme après les scandales (Dodd-Franck).

EXEMPLES STYLES EN PLUS

HEALTHMAP ET L’EXTRACTION DE DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES SUR INTERNET


Ces dernières années les études épidémiologiques ont révélé l’impuissance des systèmes de surveillance face à la mul%plica%on des
épidémies. La propaga%on du virus Ebola qui a sévi en Afrique de l’Ouest en 2014 et 2015, ou l’épidémie de Ièvre Zika en Amérique
en 2016 sont des exemples criants. L’enjeu étant d’ordre mondial, les chercheurs et professionnels de la santé se tournent vers de
nouveaux canaux de collecte d’informa%ons, analysant les *ux de données Internet. Créé en 2006, HealthMap est un programme
de cartographie en ligne développé par des chercheurs de l’hôpital pour enfants de Boston et de l’université d’Harvard.

HealthMap s’appuie sur une somme colossale d’informa6ons épidémiologiques issues des réseaux sociaux, des blogs, des sites
gouvernementaux et des organisa6ons de santé interna6onales. Grâce à sa puissante force de calcul, HealthMap a pu ?rer la
sonneOe d’alarme lors de l’épidémie de choléra en Haï?, neuf jours avant l’annonce oUcielle faite par l’Organisa?on Mondiale de
la Santé. Les études montrent que de tels systèmes de ges?on peuvent détecter les signes d’une épidémie naissante, en par?culier
dans les zones où la surveillance de la santé publique est limitée. L’avantage est de localiser des menaces infec6euses en temps
réel

Dès lors, les systèmes de surveillance tradi?onnels doivent être couplés avec des ensembles de données pour parer à toute
épidémie. Les Eux de données Internet récoltées ne sont pas dépourvues d’imperfec?ons : elles peuvent manquer
d’iden6Dcateurs démographiques clés tels que l’âge et le sexe. En eIet, certaines catégories de personnes sont sous représentées
comme les nourrissons, les enfants et les personnes âgées.

BIG DATA ET MANIPULATIONS ELECTORALES : AFFAIRE FACEBOOK ET CAMBRIDGE ANALYTICA


Big Data: Un ensemble de données qui ore des possibilités inédites en termes d’analyses ou de manipula6on des tendances qui
traversent la popula6on.
Cambridge Analy6ca consacre son ac6vité à l’exploita6on par6elle des données issues du Big Data. Spécialisée dans l’analyse de
données à grande échelle et le conseil en communica?on,
Le 16 mars 2018, Christopher Wylie, employé de Cambridge Analy?ca, a révélé que la société avait capté les données d’environ
50 millions d’u6lisateurs de Facebook sans leur consentement. Ces révéla?ons ont aIecté l’entreprise : trois jours plus tard, le
réseau social avait perdu 30 milliards de dollars à la bourse de New York. Les informa?ons ont apparemment été obtenues grâce
à un test de personnalité. Par ce biais, les internautes autorisaient à la fois la capta?on de certaines de leurs données (comme leur
lieu d’habita?on ou les contenus aimés), mais aussi certaines infos de leurs amis, quand leurs paramètres le permeOaient.
Facebook avait, en 2015, exigé la suppression de l’ensemble des données par la société. Or, selon Christopher Wylie, Cambridge
Analy?ca ne les aurait jamais supprimées.
Christopher Wylie explique que quand Steve Bannon était devenu leur client, où l’objec?f était de “ me>re en place une narra on
pour ce qu’on appelle aujourd’hui l’alt-right ». Son but était d’assurer la victoire du Brexit et celle de Donald Trump. Dans les deux
cas la méthode était simple : « Vous trouvez un groupe qui est plus suscep%ble qu’un autre de croire aux théories
conspira%onnistes, puis vous le nourrissez avec les rumeurs qu’ils aSendent. »
Exemple : pendant la campagne, rumeur selon laquelle Barack Obama refuserait de quiOer la Maison Blanche si Donald Trump
était élu. Pendant la campagne du Brexit, le mouvement « Vote Leave » a inves6 40% de son budget dans ce type d’ac6on.
1
ORDRE MONDIAL

2
ORDRE MONDIAL

DÉFINITIONS 3
ENJEUX 5
ACCROCHES 6
CHRONOLOGIE 7
COURS GENERAUX 7
ORDRE MONDIAL DE 1945 A 1991 7
LE NOUVEL ORDRE MONDIAL DEPUIS 1991 8
L’ORDRE MONDIAL ET LA MONDIALISATION 9
LA REGIONALISATION ET SES ENJEUX DEPUIS 1945 12
LA GOUVERNANCE MONDIALE DEPUIS 1991 13
LE ROLE DE L’ETAT ET DES POUVOIRS PUBLICS DANS LE CONTEXTE DE MONDIA 14
LES TRANSFORMATIONS DE LA GUERRE DEPUIS LA FIN DE LA GUERRE FROIDE 15

LA PUISSANCE 16
MER ET PUISSANCE 16
LE CYBERESPACE : UN NOUVEL INSTRUMENT DE LA PUISSANCE 17
L’ESPACE 18

LES FACES NOIRES DE LA MONDIALISATION 19


LE TERRORISME 19
LE CRIME ORGANISE 19
PIRATERIE 21
DROGUE ET TRAFICS ILLEGAUX 20

EXEMPLES 22
L’ORDRE MONDIAL 22
GOUVERNANCE MONDIALE 23
ZONES GRISES ET ACTEURS ILLEGAUX 24
LA PIRATERIE 26
LA PUISSANCE 26
LA GUERRE 27

RÉFÉRENCES 30

3
DÉFINITIONS
PUISSANCES
● Puissance mondiale : État qui se dis-ngue par son poids territorial, économique, démographique par les moyens dont il
dispose pour a6eindre ses objec-fs et par les stratégies qu’il est capable de me6re en œuvre de façon à s’assurer une
in3uence durable. Selon Raymond Aron, une puissance a « la capacité de faire, de produire et de détruire ». Serge Sur
capacité de « faire, faire faire, empêcher de faire, refuser de faire ». Repose aujourd'hui sur un triple pilier : poli;co-militaire,
économico-technologique, idéologico-culturel. Un pays qui, ajd, est capable d’ar-culer savamment hard et soC power,
« smart power » Suzanne Nossel.
o Domaine poli;que : présence dans les grandes ins-tu-ons interna-onales d’où capacité à peser sur la scène
géopoli-que mondiale, mener une diploma-e ac-ve pour le bien commun et pour préserver ses intérêts.
o Domaine économique : place que le pays occupe dans les échanges interna-onaux, le niveau d’interna-onalisa-on de
ses entreprises, résultats économiques.
o Domaine militaire : État qui doit être capable d’assurer la sécurité de son pays et de se projeter sur d’autres théâtres
d’arbitra-on.
o Domaine culturel : diKusion des valeurs.
● Superpuissance : désigne une puissance qui se dis-ngue des autres par son degré de domina-on jamais a6eint auparavant
(dans sa globalité et son extension géographique) et par l’écart décisif creusé avec les autres pays. US et URSS ap la 2nde GM.
● Hyperpuissance H. Védrine : domina-on mondiale sans partage des US (depuis les 1990s)
● Acteur global : pays important qui s’inves-t dans la résolu-on des grands problèmes mondiaux.

EXERCICES ET NATURES DE LA PUISSANCE


● Impérialisme : stratégie/doctrine poli-que de conquête, visant la forma-on d’un empire ou d’une domina-on, réduire
d’autres sous sa dépendance (poli-que, économique, culturelle), avec une maîtrise territoriale et poli;que directe, ne se
traduisant pas forcément par l’annexion (≠ colonisa-on).
● Hégémonie : supréma-e poli;que, éco, sociale, culturelle, militaire. (1) domina-on sans partage d’un État sur des pays en
situa-on d’infériorité, (2) refus par cet État d’une maîtrise territoriale directe à laquelle est préférée une mainmise indirecte et
une hiérarchisa-on des subalternes (3) pra-que récurrente de l’unilatéralisme. L’hégémonie cherche à obtenir consentement
des assujeQs et si possible enraciner ceAe hégémonie.
● Leadership : type d'exercice de la puissance selon laquelle le pays dominant accepte d'assumer l'ensemble de ses
responsabilités, càd ses droits et devoirs envers ses alliés. Exercice solidaire de la puissance car suppose en par-culier la
consulta-on des membres de l'alliance avant toute décision stratégique, le sen-ment de former avec eux une communauté
d'intérêts iden-ques. S'oppose à l'hégémonie.
● Domina;on : avoir moyens matériels, ins-tu-onnels d’exercer le pouvoir, d’imposer durablement sa volonté à un État ou
groupe d’États. Inversement, situa-on dans laquelle un pays n’est pas maître de ses choix car tutelle d’une autre puissance.
● Empire : forme d’organisa-on poli-que inspirée de l’Empire romain associant des peuples diKérents sous une autorité unique
qui préserve leurs par-cularismes. Prétend uniRer le monde. Le principe des na-onalités et l’idéal démocra-que ont sapé sa
légi-mité et provoqué le démantèlement des empires européens après la 1 ère GM et des empires coloniaux après la 2 nde GM.
Mais no-on qui s’est renouvelée en remplaçant le lien personnel avec le souverain par un lien abstrait avec une idée (URSS).
Tout empire est menacé de « surexpansion impériale » P. Kennedy The Rise and Fall of the Great Powers 1987.

ORDRE MONDIAL
● Arrangement, disposi-on d’objets et de rela-ons selon un principe, une règle, une structure.
● Rela-on entre les diKérents États, idée d’organisa-on et de classement : Donc à la prise en compte de certains critères pour
classer, hiérarchiser les États. Fondamentalement mobile et peut céder la place à un autre ordre.
● Idée de stabilité (≠désordre).
● Renvoie aussi aux normes mondiales en ceci que le monde est organisé selon certaines règles, principes.

LA PUISSANCE SUR LA SCENE INTERNATIONALE


● Bilatéralisme : stratégie diplo d’entente avec un partenaire. Vise souvent à « diviser pour régner » en dév accords séparés.
● Mul;latéralisme : principe selon lequel des États acceptent de régler des ques-ons ou des diKérends géopoli-ques par une
coopéra-on sur un pied d’égalité ou dans un esprit de compromis.
● Unilatéralisme : principe selon lequel un État impose des choix à ses partenaires où à la communauté interna-onale toute
en-ère, sans les concerter ou négocier avec eux.

4
AUTRES DÉFINITIONS
● Exercice : ac-vité spécialement structurée, adaptée, qui permet de développer les capacités de quelque chose dans un
domaine. Ac-on de me6re en pra-que une faculté.
● Déclin : état de ce qui diminue, de ce qui commence à régresser après avoir a6eint son point maximal, son apogée. Le déclin
précède la chute. Représenta-on historique construite a posteriori d’un temps perçu comme celui d’un apogée.
● DéG : obstacle intérieur ou extérieur à surmonter qui peut conduire à une compé--on.
● Basculement : remise en cause d’un ordre établi, déséquilibre, désordre.
● Acteur : personne, entreprise, Etat, organisa-on régionale ou interna-onale qui prend une part ac-ve, joue un rôle
déterminant ou intervient dans un domaine (agit en fonc-on d’une Rn et avec des moyens spéciRques).
● Monde apolaire : dans l’ar-cle « The Age of Nonpolarity » Richard Haass parle d’un monde sans pôle en raison de l’essor de
nouvelles puissances et de la dispersion même du pouvoir.
● Monde mul;polaire : concept géopoli-que se référant à une situa-on où la puissance est partagée entre plusieurs pôles.
● Rapports de puissance : lié à la recherche et l’aTrma-on d’un leadership.
● Équilibre : « force égale », égalité de forces entre deux choses qui s’opposent, abou-ssant à un état stable, immobile ; sous-
entend aussi la no-on d’harmonie.
● Déséquilibre : perte de l’équilibre, d’une posi-on stable (instabilité) et donc absence d’égalité (disparité, inégalité).
● Équilibre des puissances « balance of powers » : situa-on de stabilité et de paix qui résulte d’une égalité de forces entre les
puissances et alliances du moment. C’est la répar--on des forces, des capacités entre deux ou plusieurs États en posi-on de
domina-on, des États rivaux mais dont la confronta-on assure la stabilité de l’ordre interna-onal, qui garan-t la paix
mondiale. Équilibre des grandes puissances qui prennent en charge l’ordre mondial (≠ hiérarchie des puissances). L’équilibre
des puissances est ici lié à la capacité de contrôle de l’État na-on sur le système interna-onal et relève d’une concep-on
« westphalienne » des rela-ons interna-onales où un pe-t nombre d’États dirigent les aKaires interna-onales dans le cadre
d’un « directoire/concert des na;ons » et s’oppose ainsi à l’idée d’une sécurité collec-ve assumée par une communauté
interna-onale, à l’idée de gouvernance mondiale. Kissinger dit « l’équilibre des puissances et non la paix est l’objec-f de tout
homme d’État qui doit être pragma-que et réaliste et prêt au compromis en évitant des objec-fs idéologiques ». Références
quand on parle de ce concept : Hans Morgenthau, Raymond Aron, et Kissinger De la diplomae.
● SoI power : à la fois aspect et forme de la puissance (J. Nye) qui repose sur des éléments déterminants mais diTcilement
quan-Rables comme l’inYuence idéologique, le rayonnement culturel, la validité reconnue (imitée même) de ses ins-tu-ons
et de son modèle socio-économique et la capacité à poser les termes des débats géopoli-ques du moment. C’est aussi une
méthode d’exercice de la puissance reposant sur la persuasion, le pouvoir de convic-on et une capacité à séduire et à aQrer.
Ce soC power est la source de la superpuissance ou de l’hyperpuissance s’il y a combinaison avec le hard power.
● État-Na;on : type d'organisa-on poli-que reposant sur l'adéqua-on entre un État et une na-on (groupement humain uni par
un sen-ment d'appartenance commune sur les plans historique, culturel et poli-que), communauté d’humains qui sont unis
sur un même territoire par des valeurs, une histoire commune, des symboles (drapeaux, hymne na-onal, devise), aussi dans
un but de se démarquer des autres EN (ex : rôle de la fron-ère). Il est doté du monopole de la violence légi-me et chargé de
rechercher des réponses consensuelles aux conYits et lu6es qui traversent la société pour en garan-r la cohésion. Exerce
pouvoirs régaliens mais également éco et sociaux avec une dimension spa-ale essen-elle, l’aménagement du territoire.

LES FACES NOIRES DE LA MONDIALSIATION


● Piraterie mari;me : Selon Montego Bay 1982, il s’agit d’un acte criminel de prise en otage d’un autre équipage ou de
conRsca-on de biens, en haute mer, par un autre navire privé (eau interna-onale). Selon le Bureau Mari;me Interna;onal, il
s’agit d’un acte d’abordage contre un navire avec l’inten-on de comme6re vol ou crime avec la capacité d’u-liser la force.
● Terrorisme : moyen d’ac-on, acte poli-que dont le but est de déstabiliser un gouvernement et où les eKets psychologiques
recherchés sont un eKet d’in-mida-on psychologique (en semant l’eKroi, la terreur) et dont la cible principale est la
popula-on civile.
● Islamisme : mouvement radical qui mêle poli-que et religion et qui préconise l’applica-on de la charia. On dis-ngue les
islamistes réformistes (salaRsme, idéologie qui défend le réveil de l’Islam face à la modernité occidentale) et radicaux
(djihadistes).
● Cybersécurité : recherche d’un état dans lequel sont garan-es, par des moyens notamment techniques, la conRden-alité,
l’intégrité et l’accessibilité des données informa-ques.
● Crime organisé : Au sens large renvoie à toute associa-on étendue de malfaiteur donc renvoie à toutes organisa-on
criminelles, organisé, ramiRé, système souvent patriarcale
● Zone grise : territoire où le pouvoir de l’État est par-ellement ou totalement conRsqué par des groupes criminels vivant de la
guérilla, du terrorisme, des traRcs illicites, exerçant la réalité du pouvoir. Souvent zones de conRns fores-ers, montagneux,
déser-ques. Des zones de non-droit gérées par des groupes armés plus ou moins puissants, qui ont acquis progressivement
des comportements de type éta-que (contrôle d’un territoire, créa-on et entre-en de forces armées, poli-ques de
communica-on sophis-quées, négocia-on d’égal à égal avec les gouvernements).
5
LA GUERRE EN CONCEPTS
● Rivalité : opposi-on qui peut s’exprimer par une concurrence, une compé--on, un combat (≠ coopéra-on). Penser à faire une
typologie des rivalités (selon leur nature, leurs conséquences) ou à faire une étude mul-scalaire.
● Tension : état de ce qui menace de rompre  pression à la limite du seuil de rupture d’équilibre.
● Clivage : (1) couper, séparer par plans, par niveaux (2) par extension, opposi-on forte entre deux espaces.
● Con3it : choc, lu6e, combat, antagonisme entre États, systèmes de pensée, ethnies. Peut concerner diKérents domaines (éco,
idéologie, religion, espace), diKérentes échelles, des simples li;ges (tensions, renvoyant à des discordes, désaccords), à des
con3its latents, sous la forme de revendica-ons, puis manifestes, avec des opposi-ons qui peuvent être diploma-ques et
enRn armées. ConYit de haute intensité (qui risquent d’entraîner une déstabilisa-on régionale et l’interven-on de puissances
militaires) et de basse intensité (conYits régionaux, à la portée limitée, étendu dans le temps). Ajd terme est souvent privilégié
à celui de guerre pour parler des aKrontements contemporains.
● Crise : moment d’extrême tension, conYit, changement dans divers secteurs et à diKérentes échelles, peut conduire à crise.
● Guerre : lu6e opposant des forces armées, dans le cadre d’un conYit. Guerre de diKérentes natures (conquête, coloniale,
libéra-on civile), diKérents déploiements dans l’espace (guerre terrestre, aérienne, cyberguerre), diKérentes durées, types
d’armements u;lisés (conven-onnel, nucléaire, chimique), diKérentes extensions géographiques (locale, con-nentale,
mondiale). A6en-on : on peut aussi parler d’une forme d’aKrontement désignant une hos-lité ou une lu6e n’allant pas
jusqu’au conYit armé (guerre économique, idéologique).
● Guerre couverte : lorsque le conYit u-lise des moyens mili, éco et psychologiques sous le seuil de l’interven-on déclarée.
● Guerre économique : conYit entre acteurs (entreprises, territoires, États) pour conquérir les marchés et les ressources
indispensables à l’économie. On ne parle de guerre éco que si des pra-ques déloyales et illégales ont lieu.
● Cyber guerre : conYit ayant pour territoire les réseaux informa-ques mondiaux. Les soldats sont les experts informa-ques
(hackers), leur arme la plus connue est le virus informa-que (ex du virus Stuxnet, injecté dans les systèmes de contrôle des
centrifugeuses du site nucléaire de Natanz en Iran aRn de ralen-r le programme nucléaire iranien en 2010).
● Ostpoli;k : celle de Willy Brandt, normaliser les rela-ons avec l'Union sovié-que, l'Allemagne de l'Est (RDA) et les autres pays
d'Europe de l'Est aRn de durablement assurer la paix et la sécurité en Europe.

ENJEUX
● Évolu;on des critères de la puissance, renouveau des acteurs: comment les déRnir aujourd’hui, nouveaux critères
(cyberespace etc) ? Emergence de nouveaux acteurs, déclin d’anciennes puissances.
● La guerre, marque de puissance ou d’impuissance ? : Ancienne concep-on Clausewitz (La guerre est la con-nua-on de la
poli-que par d’autres moyens ») où il faut avoir la puissance de faire la guerre, qui sert les intérêts de la na-on  Ajd surtout
guerres dans des états faibles qui échouent à maintenir la paix.
● La mondialisa;on est-elle facteur de paix ou de guerre ? Si la mondialisa-on a créé des interdépendances entre les
économies, elle a aussi engendré des conYictualités sur les ma-ères premières. On assiste au retour des na-onalismes, à la
déRance par rapport aux valeurs universelles occidentales.
● Le basculement du monde, entre ruptures et permanences : Quelle est l’ampleur du « basculement du monde » par rapport
au monde hérité de l’après 1945 ? La mondialisa-on impose-t-elle un nouvel ordre mondial, ou plutôt un désordre mondial ?
Quelles puissances aujourd'hui peuvent contester l’ordre mondial établi à Bre6on Woods par l’Occident ?
● Équilibre des puissances et ordre interna;onal : sont-ils compa-bles ? La mondialisa-on rend-telle l’équilibre des puissances
obsolète ? Le monde mul-polaire actuel serait-il devenu un monde « apolaire » R. Haass, incapable d’assurer un ordre
durable, en raison de l’ « impuissance de la puissance » B. Badie et de l’hétérogénéité des puissances qui s’opposeraient plus
qu’elles ne coopèreraient dans l’ordre interna-onal ? L’équilibre des puissances ne conduit-il pas à la recherche d’un
avantage, d’une supréma-e, à sa remise en ques-on par des puissances qui en sont exclues, sources de déséquilibres
permanents ?
● Ques;on et rôle de l’environnement régional dans l’accès à la puissance : dans un contexte de mondialisa-on, de
mul-polarité croissante, l’intégra-on à l’espace régional a souvent été vu comme une étape clé, à la fois d’expérimenta-on de
l’ouverture, de développement et d’aTrma-on d’une puissance. Comment la régionalisa-on, par les enjeux dont elle a été
porteuse, a cons-tué un moteur essen-el de la mondialisa-on, chaque région apportant une réponse spéciRque à la ges-on
de son intégra-on à l’économie mondiale, a contribué à modeler l’ordre mondial suivant une logique mul-polaire, perme6ant
de dépasser les fractures héritées de l’après 1945 ? Est-elle un jeu gagnant pour tous, en par-culier les moins développés ?
● La fracture Nord-Sud : est-elle devenue un fossé ou au contraire a-t-elle disparu ? Ra6rapage des émergents ou plafond de
verre du système interna-onal ? Une remise en cause la fracture Nord-Sud par ceux qui accèdent à la puissance (Chine) ou
perpétua-on des mêmes logiques de subordina-on ?
● Les États-na;ons : remise en cause de l’État-na-on ou le voit-on au contraire, résister ?

6
ACCROCHES
PUISSANCE ET ORDRE MONDIAL
Pour montrer les tensions entre anciens alliés induites par un ordre mondial changeant
● 70 ans de l’OTAN : sommet de Londres 3 décembre 2019. Trump, Macron et Erdogan. Plus personne ne fait d’eKort pour
cacher ses désaccords. Ces 3 hommes tentent à leur manière de bousculer l’ordre mondial et de le façonner à leur image.
Emmanuel Macron : « L’OTAN est en état de mort cérébrale »
Pour montrer le retrait américain : ne veulent plus être gendarmes du monde
● En Janvier 2019 au Caire, Mike Pompeo, le Secrétaire d’Etat américain, annonce la rupture avec la poli;que étrangère
d’Obama au Moyen Orient (annoncé lors du Discours du Caire en 2009 qui voulait améliorer relaons avec musulmans, criquer Israël,
et discuter avec Iran sur son avenir nucléaire: analysé par S. Rice comme une volonté de non-ingérence ). Ce discours intervient des
semaines après que Trump ait annoncé le retrait imminent des troupes américaines en Syrie pensant avoir « éradiqué »
Daesh, et suscitant l’anxiété des alliés américains dans la région, en par-culier les Kurdes qui craignent de se faire massacrer
par les turques (mais il main-ent les bases américaines en Irak) (en eKet, une interven-on militaire turque a suivi). Pompeo
veut rassurer, disant que les USA sont une “force pour le bien” dans la région, qu’ils vont rester présents et Rdèles aux alliés.

Pour montrer le retour à une Realpoli;k unilatérale à travers des régimes autoritaires et belliqueux .
● Crimée : En mars 2014, la Russie a annexé la Crimée. Sanc-ons interna-onales lui sont imposées, avec quelques eKets sur
l’économie Russe, mais pas assez pour la faire reculer (d’autant qu’elle a l’arme du gaz auprès de l’Europe orientale). Depuis,
elle entend l’intégrer à son territoire et à ses probléma-ques comme il se doit. En 2018, le pont de Kertch a été inauguré, qui
relie la péninsule au reste du territoire Russe et pose des diTcultés aux ports ukrainiens .

GUERRE
Pour introduire les guerres commerciales
● En mai 2019, Trump interdit l’u;lisa;on de Huawei dans les services publics et le service 5G . En eKet, les États-Unis
craignent un espionnage de l’État chinois, à cause des liens entre l’entreprise et le PCC. Mais c’est aussi parce que les
entreprises américaines accusent un retard dans l’établissement de la 5G, et s’inscrit dans le cadre d’une guerre commerciale
plus large entre Chine et USA. Les USA font jouer leurs alliances pour isoler Huawei :NZ, Australie et Pologne renoncent à ces
installa;ons. En 2020, c’est le Royaume Uni qui interdit à son tour les équipements 5G de Huawei.
● Accord commercial US – Chine signé 15 jan 2020. Ressemble plus à une trêve qu’à un traité de paix : accord déRni-f renvoyé
à après l’élec-on commerciale. La rivalité stratégique sino-américaine ne faiblit pas et semble inscrite dans le durée. 
Septembre 2020 annonce de l’interdic-on de TikTok. 2021 Arrivée de Biden est celle d’un homme moins belliqueux, mais la
tension ne disparaîtra pas.

Pour montrer les impacts de la guerre sur les popula;ons


● Syrie : 2021 une plainte est déposée en France par plusieurs ONG à l’encontre du régime de Bachar Al-Assad, accusé d’avoir
u-lisé des armes chimiques dès 2013 dans le conYit syrien contre des civils, à l’encontre du droit interna-onal. En 2013,
Barack Obama avait choisi de ne pas intervenir malgré des rapports sur ces a6aques, alors même qu’il avait déclaré que
l’a6aque chimique était la ligne rouge que le régime ne devait pas franchir.
● Les dérives des sociétés militaires privées : En 2021 une plainte est déposée pour des actes de torture et de mu-la-on qui
auraient eu lieu en 2017 en Syrie par des soldats de la SMP russe Wagner. L’interven-on de ces mercenaires est souvent
décriée, car ils sont peu contrôlés, très violents et contribuent souvent à déstabiliser les régions puisqu’ils ne font que la
guerre, pas la paix. De plus, contrôle de la Russie est ambigu : elle se sert des SMP alors même qu’elles sont oTciellement
interdites sur son territoire, ce qui lui permet de nier tout lien avec les débordements de ces groupes.

Pour illustrer les enjeux de puissance dans les interven;ons militaires extérieures
● Yémen : bataille de Marib en 2021 entre les rebelles Houthis (soutenus par l’Iran) et les forces gouvernementales (soutenues
par l’Arabie Saoudite). L’AS était intervenue en 2015 dans l’opéra-on « tempête décisive », ce pays est le théatre
d’aKrontements par armées interposées entre l’Iran chiite et l’Arabie Saoudite sunnite, qui prétendent tous deux à devenir la
principale puissance régionale. A cela s’ajoute le jeu ambigu des EAU, qui sou-ennent aussi une troisième fac-on près d’Aden,
pour sécuriser les routes commerciales.

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GOUVERNANCE MONDIALE
Pour montrer la remise en cause des traités interna;onaux au nom des intérêts na;onaux
● Le 1er février 2019, l’administra;on américaine a annoncé son retrait du traité sur les forces nucléaires à portée
intermédiaire FNI. Accord signé en 1987 entre Gorbatchev et Reagan, il avait pour objec-f de limiter voire déRni-vement
arrêter la proliféra-on de missiles de moyenne portée (500-5500 km). Mais la viola-on de la Russie dévoilée par un rapport de
l’OTAN pousse les US à se re-rer, lui perme6ant de ne pas avoir les mains liées, à la diKérence de pays comme la Chine qui,
eux, développent leurs armes allègrement.
● Peut-on encore sauver l’accord nucléaire avec l’Iran ? : Le 7 nov 2019 l’Iran a relancé la produc-on d’uranium enrichi en
viola-on de l’accord interna-onal conclu en 2015, après que Donald Trump s’en soit re-ré en 2018. En 2020, les services
secrets israéliens ont aba6u un scien-Rque iranien impliqué dans le projet nucléaire, pour en ralen-r l’exécu-on.

Pour montrer l’importance de nouveaux acteurs dans la gouvernance mondiale


● Elec;on en juin 2019 à a tête de la FAO du chinois Qu Dongyu. Il l’emporte sur le candidat Français, cela résulte d’une
diploma-e ac-ve de la Chine auprès des pays africains (en prome6ant des remises de de6e, des inves-ssements), montre une
volonté de peser dans la gouvernance mondiale pour développer sa puissance
● Elec;on de la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala à la tête de l’OMC en 2020, après la démission de Roberto Azevedo. Montre la
possibilité pour la gouvernance mondiale de se faire la voix des pays en développement.

ZONES GRISES
● Procès Rinascita ScoA s’ouvre en 2020 : 350 membres présumés de la Ndranghe6a, plus puissante maRa au monde (50
Milliards de chiVre d’aVaire). Contrairement à l’ultra-violente Cosa Nostra, elle est plus insidieuse, et a une emprise à travers
le monde

CHRONOLOGIE GENERALE
● 1972 : Accord Salt I (réduc-on de l’armement) ● 2008 : Crise mondiale et créa-on G20. Guerre en Géorgie.
● 1979 : Accord Salt II (idem) Opéra-on Atalante an--piraterie
● 1982 : Conven-on de Montego Bay ● 2009 : Créa-on du groupe des BRIC à Ekaterinbourg
● 1991 : Guerre du Golfe, eKondrement de l’URSS, accords ● 2010 : découverte du virus Stuxnet en Iran
START de désarmement ● 2011 : Mort de Ben Laden. Entrée de l’Afrique du Sud dans
● 1992 : Opéra-on Restore Hope en Somalie les BRICS. Début des Printemps arabes
● 1992/1996 : Siège de Sarajevo ● 2011 : Interven-on de l’OTAN dans la guerre en Libye
● 1993 : lancement du projet Joint Strike Fighter, ● 2013 : US et leurs alliés renoncent à une interven-on
commande de 2400 F35 par le Pentagone militaire en Syrie / Opéra-on Serval au Mali
● 1994 : Génocide Rwanda. Interven-on de l’OTAN Bosnie ● 2014 : Accords de Genève sur le nucléaire iranien. Crise en
● 1995 : Massacre de Srebrenica (exemples). Accords de Ukraine, annexion de la Crimée par la Russie. Opéra-on
Dayton (Rn guerre en Bosnie-Herzégovine). Assassinat de Barkhane au Sahel.
Rabin par un étudiant israélien extrémiste. ● 2015 : A6entats de Charlie Hebdo. A6entats du 13/11
● 1996 : Lois d'Amato Kennedy et Helms-Burton. Elle (Bataclan, Stade de France, Cafés du XIème), début de
perme6ent aux US d’u-liser le dollar comme arme contre l’interven-on directe de la Russie en Syrie. Crise
les états qui échangent avec les Etats voyous migratoire en Europe Opéra-on Decisive Storm de l’Arabie
● 1999 : Interven-on de l’OTAN au Kosovo. Élargissement Saoudite au Yémen.
de l’OTAN à d’anciens pays de l’Est ● 2016 : Muslim ban de Trump
● 2001 : A6entats du 11/09, Guerre contre l’Afghanistan ● 2017 :
● 2003 : Guerre en Irak, Opéra-on Eufor–Artemis au Congo, ● 2018 : Retrait des USA de l’accord sur le nucléaire Iranien.
Guerre au Darfour ● 2019 : Elimina-on d’Abou Bakr-Al-Bagdhadi, chef de
● 2004 : A6entats de Madrid imputés à Al-Qaida. Entrée de Daech, qui perd aussi tous ses territoires.
10 PECO dans l’UE ● 2020 : Assassinat de Qasem Soleimani en Iran / Tensions
● 2005 : A6entats de Londres Grèce-Turquie en méditerranée
● 2006 : Mort de Saddam Hussein

CHRONOLOGIE DES GUERRES DEPUIS 1945

Décolonisa;on et début de la Guerre Froide


● 1945  Indonésie  1949
8
● 1946 Guerre civile chinoise  1949
● 1946  Indochine 1954
● 1946  Guerre civile Grecque  1949
● 1947 == Par--on de l’Inde suivi de 1ère guerre Indo-Pakistanaise
● 1948 == 1ère Guerre Israélo-Arabe
● 1948 La Violencia, Colombie  1958
● 1950  Corée  1953
● 1952 Révolte des Mau Mau, Kenya  1960
● 1954  Algérie  1962
● 1955  1ère guerre civile Soudanaise  1972
● 1955  Guerre du Vietnam (Interven-on américaine surtout à par-r de 1964)  1975
● 1956  Guerre de Suez
● 1960  Guerre du Katanga  1963
● 1961  Guerre d’indépendance de l’Erythrée  1991
● 1962 == Guerre Sino-Indienne

De l’engagement américain au Vietnam à la Gn de la Guerre Froide


● 1967 == Guerre des Six Jours
● 1967  Biafra  1970
● 1969 == Guerre Sino-Russe sur l’Amour
● 1969 == Guerre du football Salvador-Honduras
● 1971 == indépendance du Bengladesh et 3ème guerre Indo-Pakistanaise
● 1973 == Guerre du Kippour
● 1975  Guerre civile au Liban  1990
● 1975  Guerre civile en Angola  1992 puis  2002
● 1977  Guerre civile au Mozambique  1992
● 1978  Guerre Cambodge-Vietnam  1979
● 1979 == Guerre Sino-vietnamienne
● 1979  Afghanistan (URSS)  1989
● 1980  Guerre Iran-Irak  1988
● 1982 == Guerre des Malouines/Falklands
● 1983 == Invasion de la Grenade
● 1983  2ème guerre civile soudanaise  2005
● 1978  Guerre Tchado-Lybienne  1987
● 1979  Révolu-on sandiniste et début de la guerre civile au Nicaragua  1990

De la Gn de la Guerre Froide au 11/09 : les con3its gelés et la décennie perdue en Afrique


● 1991 == Guerre du Golfe
● 1991  Eclatement de la Yougoslavie  1995
● 1991  Guerre civile somalienne  Ajd
● 1992  Décennie noire Algérienne  2002
● 1994 == génocide Rwandais
● 1994  1ère guerre de Tchétchénie  1996
● 1995 == Guerre équateur-pérou
● 1996  Guerre du Congo  1997
● 1998  Guerre du Kosovo  1999
● 1998  Guerre Erythrée-Ethiopie  2000
● 1998  2ème Guerre du Congo ou Guerre Mondiale Africaine  2002
● 1999  2ème guerre de Tchétchénie  2009

Du 11 Septembre à nos jours : L’impuissance de la puissance ?


● 2001  Invasion de l’Afghanistan et guerre civile  Ajd
● 2002  Guerre civile ivoirienne  2007
● 2003  Guerre en Irak 2011
● 2003  Guerre au Darfour, Soudan Ajd
● 2006  Guerre contre la drogue au Mexique  Ajd
● 2008 == Invasion de la Géorgie
● 2009  Insurrec-on Boko Haram au Nigéria  Ajd
● 2011  Guerre en Libye  Ajd
● 2011  Guerre en Syrie  Ajd
● 2012  Guerre au Nord du Mali  Ajd

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● 2013  Guerre civile au Sud-Soudan  Ajd
● 2014 == Annexion de la Crimée
● 2014  Guerre (actuelle) au Yémen  Ajd
● 2020 == Guerre au Haut-Karabagh Arménie, Géorgie
● 2020  Guerre du Tigrée, Ethiopie  Ajd

COURS GENERAUX
ORDRE MONDIAL DE 1945 A 1991
Au sor-r de la guerre se met en place un ordre mondial bipolaire, encadré par de nouvelles ins-tu-ons interna-onales.
GF : guerre idéologique (« chasse aux sorcières »= persécu-on organisée par un gouvernement contre opposants), d’in;mida;on
(OTAN vs Pacte de Varsovie en 1955, bombe nucléaire pour l’URSS en 1949).

L’ordre bipolaire se met en place et s’élargit à l’Asie (RPC, Corée,


Guerre du Vietnam), encadré par des nouvelles ins-tu-ons ● 1950-53 : Guerre de Corée
● 1947 : Plan Marshall ($13Mds)
interna-onales.
Phase de ● 1948 : résolu-on Vandenberg
bipolarisa;on (US peuvent conclure alliances
et lancement militaires en temps de paix)
de la GF ● Montée des tensions : administra-on de l’Allemagne ● 1948 : coup de Prague
(conférence de Potsdam en 1945) (dictature communiste)
(1945-1956) ● Rupture : publica-on des doctrines Truman puis Jdanov (1947), ● 1955 : Pacte de Varsovie
les US rompent avec l’isola-onnisme (alliance militaire)
● Pactomanie des US : Quincy (1945),OTAN, Traité de Sécurité ● 1954-1975 : Guerre du Vietnam
avec le Japon (1951), Anzus (1951), OTASE (1954), etc.

Une période de paix (inviolabilité des fron-ères), d’émancipa-on


d’autres acteurs (TM) mais monde toujours largement dominé par ● 1955 : réconcilia-on avec Tito
les deux Superpuissances. ● 1956 : dissolu-on du
Kominform
Coexistence ● 1961 : Crise de Berlin (US ne
● Coexistence paciGque : déstalinisa-on Khrouchtchev réagit que très mollement)
paciGque ● La détente à par;r de 1962 : La théorie de la dissuasion
(1956-1962) ● 1962 : Crise des missiles Cuba
nucléaire fonc-onne et le dialogue entre les 2 est désormais ● 1968 : TNP
obligatoire (téléphone rouge en 1963). Apogée de la détente ● 1971 : RPC à l’ONU
et détente
dans les 1970s (Ostpoli-k de W. Brandt, entrée à l’ONU, ● 1972 : Nixon en Chine, SALT 1,
(1962-1975) rapprochement RPC-US). Elle permet des avancées : accord du accords du siècle céréalier
siècle céréalier en Égypte, accords sur le nucléaire pour ● 1973 : RFA et RDA à l’ONU
protéger leur duopole (TNP et SALT 1), coopéra-on scien-Rque, ● 1975 : Conférence d’Helsinki
les deux par-cipent à la Conférence d’Helsinki.
(sécu/coopéra-on en Europe)
● De nouveaux acteurs émergent : les non-alignés derrière la
Yougoslavie qui veulent déRnir une troisième voie et la Chine
rompt avec l’URSS.

Guerre fraîche ● 1973 : Guerre du Kippour


et dénouement Ordre mondial qui devient bancal, les fronts se mul-plient et le ● 1975 : mouvements marxistes
du con3it dialogue est rompu. La chute de l’URSS lance la décennie de en Angola et Mozambique
(1975-1991) l’hyperpuissance US qui règne sans partage sur le monde. ● 1977-1987 : crise des
euromissiles
● 1978 : Khmers rouges
● Guerre fraîche : ● 1979 : révolu-on iranienne,
o US : crise du leadership militaire (Vietnam), éco (déRcit invasion Afghanistan
commercial, choc pétrolier) et poli-que (Watergate), puis ● 1980 : boyco6 JO de Moscou
Reagan renverse le gouvernement marxiste au Salvador ● 1985 : Gorbatchev, Glasnost et
(1981), sou-en aux rebellions an-marxistes au Nicaragua, Perestroïka
interven-on en 1983 à Grenade. ● 1989 : chute du mur de Berlin
o L’URSS sou-ent Vietnam du Nord, Khmers rouges, ● 1991 : dissolu-on de l’URSS
mouvements marxistes (Angola, Mozambique), aide les
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arabes lors de la guerre du Kippour, et pousse la révolu-on
iranienne. Puis s’engage en Afghanistan  embargo
céréalier, boyco6 JO
La course aux armements reprend (crise des euromissiles entre
1977 et 1987, programme IDS en 1983).

La chute de l’URSS en 1991 signe la Rn de la GF.

LE NOUVEL ORDRE MONDIAL DEPUIS 1991


La rupture 2001 donne-t-elle raison aux réalistes (Hun;ngton) plutôt qu’aux idéalistes (Fukuyama), dans un monde marqué par
de nouvelles conYictualités relevant davantage du désordre et du chaos que de l’ordre ? Est-on entré, après la Rn de la GF, dans
une période de mul;polarité ou de « l’apolarité » (Richard Haass) ?
I. LE « MOMENT » UNIPOLAIRE : 1991 – 2001 « L’HYPERPUISSANCE AMERICAINE » (H. VEDRINE)
● Un contexte très favorable à la domina;on américaine des 1990s : eKondrement du bloc de l’Est avec une Russie qui n’a plus
les moyens de ses ambi-ons poli-ques et qui est marquée par la corrup-on et les inégalités (elle accepte les accords START en
1991-1993 et entérine la parité entre les têtes nucléaires américaines et russes), redressement économique sous Clinton (20
M d’emplois créés), aKaiblissement des concurrents : Japon dans la crise Heisei (bulle spécula-ve liée au rapatriement rapide
des capitaux japonais depuis les US, après accords du Plaza 1985), « Europe forteresse », pays émergents encore faibles
puisque la Chine relance à peine ses réformes.
● Les 1990s : décennie de l’« hyperpuissance » américaine (H. Védrine) : Atouts : avance technologique et militaire, Americain
Way of Life (1er MacDo à Moscou 1990), déRni-on de la mondialisa-on selon leurs intérêts, « des-née manifeste » (Accords de
Dayton alors que conYit en Europe). Une volonté de puissance hégémonique : liste d’états voyous, guerre en Irak sans l’ONU,
refus d’une gouvernance mondiale, lois Helms Burton (sur Cuba) et Amato Kennedy (sur le pétrole d’Iran et Libye).
● Hyperpuissance combinant soI et hard power : smart power (Suzanne Nossel 2004) des US qui sont capables d’imposer des
rela-ons asymétriques, d’incarner un modèle, de disposer des frappes nucléaires. Les US sont une « puissance complète » Z.
Brzezinski militaire, économique, technologique et culturelle. Asymétrie militaire excep-onnelle (40% des dépenses militaires
sont US), essor de l’OTAN face à l’ONU (cf 1995 Yougoslavie). Madeleine Albright (secrétaire d’État de Bill Clinton) dit que les
« US sont une na;on indispensable ».
● Une nouvelle donne géopoli;que mondiale puisque la nature de la puissance change avec ≠ glissements :
o Du hard power vers le soI power selon J. Nye, qui explique que la puissance dans la gouvernance consiste à peser sur
l’agenda interna-onal, à séduire et diKuser son modèle.
o De la géopoli;que à la géoéconomie selon Edward LuAwak, qui véhicule l’idée d’un monde où la rivalité entre États est
sur le terrain économique, où les armes sont les entreprises.
o Du risque de guerre mondiale à des aVrontements localisés et résiduels dans le cadre de guerres asymétriques selon
Zaki Laïdi avec mul-plica-on de conYits localisés, d’aKrontements interethniques, diKusion de l’islamisme radical, danger
de proliféra-on nucléaire. Parle d’un « ordre mondial relâché ».
II. DERRIERE L’ORDRE APPARENT, UN GRAVE DESORDRE MENACE EN REALITE : 2001-AUJOURD’HUI
● Le 11/9, une « apocalypse » : vu comme un moment de révéla-on marquant le début de l’an;américanisme, avec un
capitalisme rejeté et un sou-en à la cause israélienne aliénant un grand nombre de pays. S’a6aque au World Trade Center
(symbole de la mondialisa-on commerciale), au Pentagone (puissance militaire des US) et provoque 3000 morts. Choc
psychologique aux US (1ère a6aque sur le sol américain) puis en Occident. Cela met Rn à la « mondialisa;on heureuse »
d’Alain Minc et entraîne le lancement de la campagne US contre les « Etats voyous » G.W. Bush. D’autres a6entats (Londres,
Madrid, Paris) Bush lance une « guerre contre le terrorisme ». Idée que le monde est devenu si dangereux pour les US qu’ils
doivent se libérer de toutes les contraintes venant de la communauté interna-onale & les US veulent faire triompher la
démocra;e dans des zones où le terrorisme peut s’imposer (développement d’un hard power, Patriot Act, me6re en place un
Grand Moyen Orient démocra-que et libéral). Retour du « Hard Power » (Robert Kagan) et mise en place du concept de
« guerre préven;ve ». En 2001 et 2003, guerres en Afghanistan (pour débusquer Ben Laden protégé par les Talibans) et en
Irak (pour me6re Rn au régime de Saddam Hussein).
● L’avènement d’un « choc des civilisa;ons » : peur d’un déclin occi à une époque où l’ennemi est + en mouvement, - facile à
iden-Rer, non territorialisé, menaçant d’u-liser des armes de destruc-on massive. Retour en force de la « realpoli;k ».
● Le basculement des US dans l’unilatéralisme : con-nuent de remplir le rôle de gendarme du monde mais Rn du rela-f
mul-latéralisme des 1990s(interven-on en Irak de 2003 sans aval de l’ONU) émergence d’un « nouveau militarisme » 
alimenta-on du CMI avec des budgets du Pentagone colossaux (Irak et Afghanistan ont coûté 2000 Mds $).
III. DOIT-ON PARLER D’UN MONDE MULTIPOLAIRE OU APOLAIRE ?
● Vers « un monde apolaire » ? : (R. Haass, The Age of Nonpolarity : what will follow US dominance), 3 facteurs y contribuent :
l’aVaiblissement des US par rapport aux autres puissances, l’aVaiblissement du contrôle des États sur leurs fron;ères

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(médias, FTN, terrorisme) fait que la puissance n’est plus que dans les mains des États, Gn du consensus social, que les
anciennes grandes puissances n’arrivent plus à créer.
● Ou plutôt un monde mul;polaire ? : Emergence de la Chine, de la Russie. Voir Cours Ordre Mondial et Mondialisa-on.

Retour de la « realpoli;k » H. Kissinger De la diplomae


● Qui a créé ce concept ? Terme forgé par Bismarck pour déRnir une poli-que étrangère pragma-que (pas idéaliste). Implique
une bonne connaissance de la situa-on, des forces et des faiblesses des uns et des autres pour perme6re l’établissement
d’une paix durable au bénéRce du plus grand nombre. Opposée à l’idée de domina-on mondiale.
● Qui défend ça ? Approche réaliste des rela-ons interna-onales incarnée par Raymond Aron Paix et guerre entre les naons,
Robert Kagan (2003) La puissance et la faiblesse. Les US et l’Europe dans le NOI, ou Richard Haass (2008) « The Age of
Nonpolarity », ar-cle paru dans la revue Foreign AKairs en 2008, théoricien d’un monde aujourd’hui apolaire).
● Qu’est-ce que c’est ? « Poli;que réaliste » qui donne la priorité à la défense des intérêts na;onaux, sans aucune
considéra-on mondiale. Selon eux, le système interna-onal est intrinsèquement conYictuel car il existe un état de perpétuelle
anarchie du fait de l’absence d’autorité centrale, que ne peut incarner « la communauté interna-onale » (société civile,
organisa-ons interna-onales). L’État reste l’acteur principal des rela;ons interna;onales et doit veiller à sa propre sécurité,
être prêt à se défendre lui-même (course aux armements). Ce n’est qu’un équilibre entre les puissances, fondé sur des
rapports de force équivalents, une coopéra-on, qui peut assurer la paix mondiale.
● Pourquoi parle-t-on d’un « retour » de la « realpoli;k » ? La Rn de la GF marque l’avènement du chaos, monde
intrinsèquement conYictuel, donc GF était mieux car période de stabilisa-on des rela-ons interna, équilibre, 2 forces
organisatrices  nouveau désordre mondial avec nouvelles menaces : terrorisme. De plus, ce6e « poli;que réaliste »
cristallise aujourd’hui la ques-on du contrôle des ma;ères premières. Les ma-ères premières ont depuis le début des 2000s
acquis une nouvelle importance stratégique avec la mondia et la raréfac-on annoncée des ressources (retour d’un « grand
jeu » entre les puissances pour sécuriser leurs approvisionnements). Dans ce contexte, retour en force des facteurs
tradi;onnels de la puissance, ceux qui sont quan;ta;fs (grand territoire, disposer des ressources, militaire toujours perçu
comme un gage de puissance essen-el avec retour du Hard Power, démographie).

Une nouvelle impuissance américaine (Olivier Zajec) : crise de leadership des US

Impuissance ● En Irak (2003-2011), les US n’ont pas réussi à paciRer le pays, à bâ-r un État moderne et ont qui6é un pays en
militaire proie à la guerre civile. Guerre vue comme un élément déstabilisateur au MO, marginalisa-on des tribus
sunnites après la chute de Saddam Hussein, renforçant un « arc chiite », de l’inYuence régionale de l’Iran.
● En Afghanistan (2001-2017), la chute des Talibans a eu un impact régional (déstabilisa-on de l’État voisin du
Pakistan, allié des US et puissance nucléaire), fragilité du pouvoir installé par les Occidentaux (Ashraf Ghani
ajd) oblige les US à maintenir une présence militaire de 8000 hommes.

Impuissance ● Récession de 2007-2009, 10M d’emplois détruits, chômage + de 10%, crise du capitalisme libéral mondialisé,
économique Rnance dérégulée reme6ant en ques-on la per-nence d’un certain nombre de dogmes libéraux, limites d’un
modèle de dév inégalitaire, fondé sur l’ende6ement, fragilisant les classes moyennes américaines.

Impuissance ● Depuis début XXIème, nouvelle structure mul;polaire, où l’exercice de l’unilatéralisme ne fonc-onne plus du
poli-que fait de l’émergence de nouvelles puissances en mesure de s’opposer aux US.
● Le gagnant indirect a été la Chine qui a poursuivi son ascension économique et géopoli-que, qui est apparu
comme un nouveau modèle de développement a6rac-f et alterna-f à l’occidental.

L’ORDRE MONDIAL ET LA MONDIALISATION


I. UN ORDRE MONDIAL EBRANLE PAR LA MONDIALISATION
● Ordre mondial hérité du XIX & XXème : Prééminence de l’État Na;on dans l’ordre mondial après 1945, héritage du Traité de
Westphalie 1648 = souveraineté, égalité, non-ingérence (même si traité révisé : Rn de la non-ingérence avec la créa-on de
l’ONU + proclama-on de principes universels). Critères de puissances hérités : puissance militaire, idéologique, éco,
territoriale et démographique. Hiérarchie : les 2 grands, les puissances dév (ont connu RI assez tôt mais aKaiblies par la 2nde
GM et la perte de leur empire colonial : RU, Fr, All, Jap), le TM (80% de la pop, peu inséré dans commerce mondial, trop oqp
par pb internes ex : révolu-on culturelle en Chine). Ordre mondial se complexiGe dès 1960s : fragmenta-on du TM (NPIA et
pays pétroliers se détachent), bloc com (URSS VS Chine), bloc occi (3 pôles éco : Triade).

● Et malmené par la mondia àpd 1980s, remise en cause :


Des ins;tu;ons interna;onales établies en 1945 : ONU incapable d’assurer la protec-on des civils en Yougo et au Rwanda,
OMC vu comme un lieu de confronta-on N-S, échec du cycle de Doha, FMI Joseph S;glitz La grande désillusion cri-que PAS

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accusés d’avoir entravé le dév du Sud car oblige les États à couper les Rnancements pour l’éduca-on, la santé  « pompier
pyromane ».
De la souveraineté des États : principale vic-me de la mondia, perd le contrôle sur son territoire. Kenichi Omahe (1995) de
l’Etat-na;on aux Etats-Régions
De l’hyperpuissance des US après l’avoir consacrée : leadership éco et idéo ébranlé par 11/09, crises Rnancières 2001 et
2008, émergence de Chine notamment grâce aux délocalisa-ons d’entreprises américaines ; puissance militaire montre ses
limites car US incapables de terminer la guerre en Afgha (retrait pas encore total) et en Irak (retrait 2011) car guerres longues
et coûteuses, ou-l mili pas adapté à la nouvelle forme de guerre = guérilla  perte de conRance des US, se voit dans le dossier
syrien ; domina-on poli-que mise à mal car isolés sur la scène interna après leur interven-on en Irak.

● Un nouvel ordre mondial en gesta;on depuis le début du XXIème : Diacultés américaines : Paul Kennedy en 1987 parle de
« surexpansion impériale » (Naissance et déclin des grandes puissances), dépenses militaires = 40% dépenses mondiales,
coût de la puissance trop levé mine de l’intérieur les US.
Nouveaux critères de la puissance : soI power= puissance commerciale (conquête des marchés), a6rac-vité (brain drain ou
capitaux), façonner les comportements (culture, « coca-colonisa-on »), contrôler le jeu interna-onal(Chine avec vote des pays
africains). Smart power : u-liser alterna-vement soC et hard power selon les besoins (Suzanne Nossel en 2004, repris par
H.Clinton). Sharp power : pouvoir d’inYuence corrosive sur un autre pays, pour le déstabiliser (Russie, concept popularisé en
2017). Nouveaux lieux de la puissance : cyberespace, espace
Aarma;on des pays émergents : Bertrand Badie parle de « revanche des puissances moyennes », ont réussi leur inser-on à
la mondia grâce à leurs ressources, leurs poids démographique, captent les IDE  gagnants de la mondia, grâce à laquelle ils
se sont aTrmés :
Laurent Carroué en 2016 : 16 pays gagnants de la mondialisa-on qui commencent à vraiment s’aTrmer
-Les 4 BRIC, puissances mondiales= 20% du PIB mondial & 40% de la pop. Créent banque des BRICS en 2014 pour
concurrencer BM
Chine peut prendre sa revanche : après le siècle de l’humilia-on (1842-1949), cumule des critères anciens de puissance
(2ème budget mili, puissance démo, terri, 1ère puissance éco : 1er export & 1er PIB PPA, puissance technologique avec 5G
Huawei), et nouveaux (54 ins-tuts Confucius en Afr, FMN dynamiques, puissance Rnancière :BAII 2014) .Puissance
régionale en mer de Chine, avec la BRI dans toute l’Asie
Russie : Puissance oKensive (Syrie, tech militaire mercenaires, cybera6aques, Sharp power, arme du gaz), mais peu de
soC power.
Inde : Puissance économique (Tata, Godrej) mais fragile, popula-on pauvre et peu développée (167ème IDH)
Brésil : S’était aTrmé grâce aux ressources (JBS, Vale) et comme altermondialiste (Sommet de Cancún 2003),le plus en
diTculté des 4 depuis 2014 et la Rn du supercycle des ma-ères premières, ébranlé par les scandales de corrup-on et la
crise économique. Reste puissance principale du con-nent, mais perte d’inYuence mondiale (désac-va-on seul porte-
avion en 2018)
-6 puissances con;nentales : Mexique, Argen-ne, Afrique du Sud, Turquie, Arabie Saoudite
-6 puissances régionales en voie d’aarma;on : Malaisie, Thaïlande, Nigéria, Egypte, Ethiopie et Iran

Aarma;on d’acteurs non-éta;ques transna;onaux : FTN, ONG, an-monde, pop civiles (Sea6le en 1999).

II. DES PERMANENCES DS LA HIÉRARCHIE DES PUISSANCES ET DS LES RAPPORTS DE FORCE ?


● La même « oligarchie des puissances » depuis 1945 : Domina;on occidentale : 10/15 1ères puissances mondiales, 40% des IDE
captés, sièges des grandes FMN et des orga interna, Ancienne Triade = 50% du PIB mondial pour 13% de la pop,, puissance
militaire (Porte-avions, bases à l’étranger), diploma-e (interven-on Serval, Barkhane et Sangaris par la Fr en Afr, dossier
nucléaire Iran géré par US, Fr, et All, Libye interven-on occi), gouvernance mondiale(FMI et BM, 55% des quotes-parts du
FMI). Les US toujours dominant : Z. Brezinski (Le Grand échiquier : l’Amérique et le reste du monde) : puissance militaire (1er
budget de défense,1/3 du total mondial, réseau de Yo6es et de bases), 1ère puissance éco (20% PIB mondial, PIB/hab 7x> Chi),
Rnancière ($ = 60% des réserves mondiales), commerciale (sur 500 1ère FMN, 121 américaines contre 124 chinoises dépassé
pour la première fois en 2020), techno Silicon Valley, culturelle 1er exportateur de produits culturels.
● La capacité d’in3uence de certains des nouveaux acteurs est limitée :
Handicaps des émergents :Baisse de la croissance de presque tous les émergents (sauf Inde, Indonésie, Chine même si moins
fort qu’avant) pauvreté (IDH <0,7, 60% de la pop indienne -2$/j), faiblesse au niveau militaire (Brésil pour le nucléaire, plus de
porte-avions) ;poli-que (place à l’ONU)  donc puissances incomplètes. Manque de volonté d’assurer rôle
interna-onal (Poli-que d’obstruc-on ou d’absten-on de l’Inde  diploma;e du « ni-ni » selon Christophe JaVrelot)
La Chine, une puissance inachevée : Economique :Croissance risquée (surinves-ssement) et couteuse (environnement).
Manque de spécialisa-on dans le haut de gamme, modèle industriel balbu-ant car forte emprise de l’état. Militaire :
Armement importé et pas de conYits donc manque d’entraînement (1 er porte-avion importé, 2ème construit mais pas

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nucléaire). Diploma-que : pas de système d’alliance solide. Mais la Chine sort renforcée de la crise du COVID, toujours montée
en puissance.
Acteurs non éta;ques ne contestent pas vraiment l’in3uence des États : pas d’unité doctrinale des ONG et mouvements
civils, crise de 2008 montre le retour en force des États. Système interna-onal reste quasi-exclusivement le fait des Etats, les
FMN défendent les intérêts na-onaux (Ex Gazprom)
● Les rapports de force restent « tradi;onnels » : Retour de la Realpoli;k : l’accès aux ressources reste le moteur des rapports
de force (enjeu) : les ma-ères premières ont acquis une nouvelle importance stratégique depuis 2000s malgré la 3ème RI car
concurrence accrue pour des ressources qui se raréRent (terres rares, hydrocarbures)
Facteurs tradi;onnels de la puissance restent d’actualité (moyens) : puissance militaire, territoriale (importante pour
garan-r la sécurité énergé-que et agricole : Chine 95% de la prod terres rares), démographique (abandon de la poli-que
d’enfant unique en Chine 2015). Smart power S. Nossel : les US veulent rompre avec le recours systéma-que à la coerci-on
de l’administra-on Bush (pivot vers l’Asie d’Obama associe manœuvres navales et partenariats écos), mais Trump a fait
perdre beaucoup de soI power (Blocage système interna-onal, décisions unilatérales au MO, guerres commerciales à
outrance) Tache diacile pour Biden ; la Chine manie bien le smart power. Russie manque de soC power (sanc-ons
interna-onales en 2014 après annexion Crimée), UE et Japon de hard power (guerre en Yougoslavie 1991-1995).

III. UN MONDE COMPLEXE À L’ÉQUILIBRE PRÉCAIRE


● Un monde plus con3ictuel malgré la transforma;on de la nature de la guerre : Mondia et guerre, un lien ambiguë : la
mondia devait être la Rn de la guerre en raison de l’interdépendance des économies, mais la 1 ère interna-onalisa-on a conduit
à la 1ère GM,  la mondia n’amène pas la paix mais a besoin de la paix. Baisse des conYits depuis les années 1990 (qui avaient
vu conYits gelés par GF se rouvrir) mais ajd 40 pays considérés en crise. L’interdépendance éco actuelle entre la Chine et ses
voisins rend les conYits en mer de Chine – probables. On assiste à un déplacement des conYits de la sphère poli-que à la
sphère éco (guerre de tarifs, guerre commerciale US – Chine).
Des con3its + locaux et mul;formes: 70-80% des conYits intraéta-ques (armées irrégulières, guérillas, guerre contre le
terrorisme). La mondia est-elle responsable des conYits ? elle polarise les ac-vités dans les pays, ce qui conduit à des
distorsions (Nigéria PAS  éduca-on négligée, tensions). Nature de guerre a changé : La guerre n’est plus un prolongement
de la volonté poli-que de l’Etat (« la guerre est la con-nua-on de la poli-que par d’autres moyens » Clausewitz), mais le
résultat d’un échec de l’Etat, une marque d’impuissance pour les états qui la subissent et de puissance seulement pour les
Etats extérieurs qui en proRtent. Conséquences : ajd 90% des vic-mes sont civiles VS début XXème 5%, Amnesty Interna-onal
compte 300 000 enfants soldats, le viol est u-lisé comme arme de guerre (Prix Nobel de la paix 2018 Denis Mukwege
médecin), nombreux réfugiés.
Typologie des con3its : basse intensité (pas très localisés, iden-té des groupes qui se font face est versa-le, ex RDC, Mali)
mais peuvent être extrêment violents, haute intensité (armes lourdes, armées conven-onelles), gelés (Caucase).
● Des désordres diaciles à résoudre : Acteurs non éta;ques : 80% des conYits me6ent en jeu des acteurs non éta-ques
(pirates, talibans, Boko Haram, cartel de Medellin) qui ne reconnaissent pas les traités interna (conven-on de Genève sur les
droits des prisonniers 1949) et proRtent de l’abaissement des fron-ères (traRc d’armes) et des Paradis Fiscaux. Moyens
d’interven;on des États non adaptés : diTcile de faire intervenir une armée régulière car en face les armées mobiles se
fondent dans la pop  impuissance des gdes puissances à être gendarmes du monde. États font donc intervenir des SMP
(1500 SMP tq Blackwater devenue Academi, Dyn Corp, Wagner) ex Irak 2003  ques-on de la responsabilité. Orga interna
impuissantes à assurer la paix : nb de missions de main-en de la paix augmente depuis la Rn de la GF, mais les forces de
l’ONU ne règlent pas les conYits car pas assez de moyens (0,5% des dépenses mili mondiales), sont de – en – légi-mes car
peuvent contribuer à déstabiliser. Etats se livrent encore des guerres par procura;on : enjeu de leadership régional et
mondial (Yémen, Syrie, Lybie)
● Les acteurs tradi;onnels main;ennent encore une paix rela;ve : No;on de paix a changé : Bertrand Badie « A l’époque
classique, la paix c’était la non-guerre, ajd c’est sa-sfaire les besoins sociaux élémentaires des popula-ons et les libérer de la
peur » États restent acteurs incontournables du règlement des conYits (Fr Mali 2013), d’autant que mouvement de
territorialisa-on du monde (Montego bay 1982, Chine règle ses fron-ères); ONU reste indispensable car 2 missions peace
keeping & peace building dès 1990s (Kosovo, Afgha, Irak), puis forces d’interposi-on, puis ges-on des camps de réfugiés
(HCR). Orga régionales (construc-on européenne a permis la normalisa-on des rela-ons Fr – All, l’ASEAN permet d’éviter un
conYit entre les pays asia-ques et la Chine).
Dates clés : Références et no;ons clés :

● 1648 : Traité de Westphalie ● Charles Schultze 1976 « L’État était avant instrument des-né
● 2004 : Smart power Suzanne Nossel à résoudre les pbs, ajd le pb c’est l’État lui-même »
● 2014 : BAII ● Susan Strange (proche d’H. Clinton) « Autrefois les États étaient
les maîtres des marchés, ajd ce sont les marchés qui sont
ChiVres : maîtres des États »
● 40% des dépenses militaires sont US ● K. Ohmae 1996 « Rn des États na-ons »
● Irak et Afghanistan ont coûté 2000 Mds $ ● L Cohen-Tanugi « la mondia actuelle est devenue la +
● TM 80% de la pop puissante force transformatrice de la géopo mondiale » : a

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● BRICS = 20% du PIB mondial & 40% de la pop contribué à l’eKondrement du com, victoire capitalisme,
● Triade = 54% du PIB mondial pour 13% de la pop ascension Chine, favorise émergence islamisme radical
● 10/15 1ères puissances mondiales sont occidentales comme réac-on à l’occidentalisa-on du monde
● Sur 500 1ères FMN, 121 US contre 119 Chine ● Carroué émergents = BRIC gds émergents + 6 puissances
● 54 ins-tuts Confucius en Afr con-nentales (Afr S, Argen-ne, Mexique, Turquie, AS,
● 70-80% des conYits intraéta-ques Indonésie) + 6 puissances rég poten-elles (Malaisie,
● Ajd 90% des vic-mes sont civiles VS début XXème 5% Thaïlande, Nigéria, Egypte, Ethiopie, Iran)
● 300 000 enfants soldats dont +1/3 en Afrique en 2013 ● Zakaria L’empire américain : l’heure du partage US vic-mes
● 80% des conYits me6ent en jeu des acteurs non éta-ques succès car ascension émergents est conséquence de 60 ans
● ONU = 0,5% des dépenses mili mondiales d’ac-on US pour ouvrir et américaniser monde
● Bertrand Badie Quand le Sud réinvente le monde :
réinven-on des ou-ls du système interna doit venir des pays
S ; « nous ne sommes plus seuls au monde » ; « l’Occident
est un club. Un club de dirigeants qui réclament le monopole
du gouvernement du monde » ; « revanche des puissances
moyennes »
● Bertrand Badie : 2004 L’impuissance de la puissance,
incapacité des USA à gérer les conYits malgré, et peut-être à
cause de, leur puissance tradi-onelle.
● Zbigniew Brzezinski « aucune puissance peut prétendre
rivaliser avec les US dans les 4 domaines clés qui fondent une
puissance globale : mili, éco, techno, cultu »
● Bush 2004 « le soC power, je ne connais pas »
● Robert Kagan La puissance et la faiblesse : US et Eu ds nouv
ordre mondial
● ONU 2 missions : peace keeping & peace building

LA GOUVERNANCE MONDIALE DEPUIS 1991


Très important : Gouvernance (B. Badie) est un terme apparu dans le vocabulaire de l’entreprise dans les 1980-1990s. Il désigne
une nouvelle manière de gérer l’entreprise, + eacace et solidaire (recréer un lien entre ac-onnaires, managers et salariés). La
ques-on de la gouvernance mondiale se pose avec la mondialisa-on (face aux interdépendances) et apparaît l’idée que le monde
se gère comme une entreprise : il faut coordonner les acteurs et construire des régula;ons communes. Ce n’est pas un
« directoire mondial » (direc-on des gdes puissances ou d’un seul acteur) mais idée de la mul-plicité et de la diversité des acteurs.
« Nous sommes entrés, avec la mondialisa;on, dans un monde où l'interdépendance l'emporte sur la puissance. Il serait temps
de le méditer et de travailler à une restaura;on eVec;ve du mul;latéralisme. » ; « le but de la gouvernance est de gommer
l’idée d’une direc;on unique, on introduit l’idée de la décentralisa;on des risques » B. Badie

Pascal Lamy 2001, on peut déRnir la gouvernance mondiale comme l’ensemble des processus par lesquels « des règles collec;ves
sont élaborées, décidées, légi;mées, mises en œuvre, contrôlées » et perme6ent de promouvoir une économie mondiale
porteuse d’ordre, de jus-ce, de liberté et d’eTcacité.

I. OUTILS ET ACTEURS DE LA GOUVERNANCE MONDIALE


● Etats : Acteurs principaux du système interna-onal, ce sont eux qui me6ent en place la gouvernance mondiale. Du concert
européen (Congrès de Vienne 1815) oligarchique, à la créa-on de l’ONU, où chaque Etat a une voix et doté de pouvoir (pour
éviter l’échec de la SDN).
● La gouvernance informelle : les G et la diploma;e de « clubs » créa-on du G7 en 1975 (G8 avec la Russie 1997-2014 )et du
G20, ins-tu-onnalisé en 2008) qui visent à coordonner les acteurs pour une ges-on + eTcace du monde, mais aussi aTrmer la
puissance des Etats qui le composent. Les groupes de contact :créés pour gérer des crises ponctuelles (P5+1 nucléaire iranien
en 2015). Problème : concurrence et occulte mul;latéralisme
● Ins;tu;ons :
Poli;ques système onusien : Assemblée générale et Conseil de Sécurité + programmes subsidiaires (PNUD) + Ins-tu-ons
spécialisées (OMS, FAO)
Economiques système BreAon-Woods : FMI (assurer la stabilité des taux de changes et de l’économie mondiale, fonds
d’assistance mutuelle) BM (ancienne banque d’inves-ssement pour la reconstruc-on et le dév, accorde prêts avantageux aux
pays en dvpt), OMC (Remplace GATT en 1995 pour libre-échange,)
● Nouveaux acteurs : Intégra;on régionale (UE, CPTPP, RCEP) ; Hiérarchie des puissances (Montée de la Chine, des
émergents) ; essor des acteurs non-éta;ques (FTN, ONG, société civile)

15
IV. LA GOUVERNANCE MONDIALE S’EST DÉVELOPPÉE
● Maintenir la paix, une utopie impossible ? Ineacacité de l’ONU (Veto et peu de pouvoir, empêche aucune guerre), CPI trop
faible (trop spéciRque cf TPI pour la Yougoslavie crime contre l’humanité, complémentaire, Burundi en 2016 et Philippines en
2018 se cassent), limites des traités interna;onaux (TNP de 1968 remis en ques-on par Corée du Nord qui se re-re en 2006)
● Soutenir l’économie mondiale : OMC 98% du commerce interna-onal, succès de l’ORD (amendes Boeing-Airbus), dirigeants
pays émergents (Ngozi Okonjo-Iweala en 2020)  Mais blocage(cycle de Doha, juges de l’ORD)
● Protéger biens publics mondiaux : Climat (PNUE en 1972, Sommet de Rio de 1992 puis protocole de Kyoto 1997) ,
Environnement faibles progrès (seuls succès sont couche d’ozone, plomb dans les carburants et eau potable), accords de
Copenhague en 2012 marquent un retour en arrière

V. MAIS LA GOUVERNANCE MONDIALE EST AUJOURD’HUI REMISE EN CAUSE


● Des ins;tu;ons cri;quées : non démocra-ques (droit de véto au FMI des USA, présidents majoritairement occidentaux),
opaques, ineTcaces (Exclusion de la Russie du G7 en 2014, paralysie de l’ONU, faibles résultats de la BM) voire néfastes (FMI
pompier pyromane avec PAS qui ont aggravé la situa-on)
● Nouveaux acteurs qui remeAent en cause la gouvernance : (Lionel Jospin « l’État ne peut pas tout ») : le pouvoir se dilue
entre leurs mains : ONG, altermondialistes (échec du sommet de l’OMC à Sea6le 1999), BRICS. Certains acteurs qui ne
revendiquent pas la gouvernance mondiale mais la contrôlent s’imposent aussi : FMN, marchés, villes mondiales.
● U;lisa;on de la gouvernance pour les intérêts de chacun : Commerce u-lisé dans les guerres économiques (cf
Mondialisa-on). Chine u-lise gouvernance pour aTrmer puissance (OMS face au retrait de Trump, chinois à la tête de la FAO
en 2019 grâce à lobbying pays africains)
● Les ins;tu;ons en crise : Blocage de l’OMC (Plus aucun juge à la cour d’appel de l’ORD depuis 2020 à cause de Trump ;
blocage cycle de Doha) et montée en puissance des tensions commerciales (néoprotec-onnisme, guerres commerciales). ONU
(incapacité à résoudre la crise en Syrie, en Lybie, au Yemen).
● DéGs : Géopoli;que : Émergence de la mul-polarité et mul-plica-on des conYits face auxquels la communauté interna-onale
apparaît impuissante (conYit syrien, printemps arabes, Gaza). Economique : gérer un ralen-ssement de la mondialisa-on
(+COVID) et une remise en cause de celle-ci Environnemental : Même si les COP c’est cool, actuellement, la PNUE (programme
des Na-ons Unies pour l’Environnement) ne fait pas oTce de véritable organisa-on mondiale. Devenir plus représenta;ve
BRIC à l’ONU, réformer les quotes-parts au FMI 2015 réforme de la répar--on des droits de vote a permis à la Chine de
disposer de 6% des voix VS 2,9% auparavant (16% rien que pour les US)), prendre en compte a6entes des PED et société civile
Ins-tu-ons Infos Posi-f Néga-f

ONU ● Secrétaire général : ● 3 objec-fs : paix, sécurité, ● Elle reste largement impuissante, très
Antonio Guterres, rela-ons amicales entre na-ons souvent incapable de gérer les graves
Portugal et DDH conYits car
● 193 pays membres ● Ac-f dans la construc-on d’un o pas le droit d’ingérence
nouvel ordre mondial depuis o que résolu-ons, pas toujours
1991 : appliquées (Israël pour Gaza)
● 172 con3its réglés o paralysée par les vétos (6 vétos russes en
paciGquement Syrie)
o prééminence de l’occident  Conseil de
Sécurité revendica-on du G4

OMC ● Présidente : Ngozi ● 164 pays : Chine (2001), Russie ● Essor du néoprotec-onnisme (Terres Rares)
Okonjo-Iweala, (2011) ● Accords bilatéraux (CETA)
Nigeria ● ORD : organe de règlement des ● En panne depuis l’échec du cycle de Doha +
● 164 pays membres diKérends est eTcace blocage de l’ORD par Trump
● Président Brésilien en 2014 ● Montée des altermondialistes (cf Sea6le
(Roberto Azevedo) puis 1999)
Nigériane en 2020 (Ngozi
Okonjo-Iweala)

FMI ● Présidente : Kristalina ● Une bonne ini;a;ve : ● Il est dominé par les US et sou-ent le
Georgieva, Bulgarie promouvoir la coopéra-on libéralisme
● 190 pays membres monétaire et ainsi éviter le cercle ● Il est vivement cri-qué depuis les 1990s :
vicieux de dévalua-ons (#1930s), manipulé par les pays développés pour
refonder un ordre mondial. imposer le LE, « médecin incompétent »,
« pompier pyromane » selon Joseph S;glitz
(pousse les États à couper dans les basic

16
needs).

BM ● Président :David ● Aider au développement ● Concurrencée par des projets plus a6rac-fs
Malpass, USA pour les PED : BAII (Chine 2014), Banque des
● 189 pays membres BRICS (Nouvelle banque de développement,
2014)

OTAN ● Secrétaire Général : ● De nb interven-ons : Bosnie, ● Ou-l d’inYuence pour les US, l’Europe est
Jen Stoltenberg Kosovo, Macédoine, Afgha stratégiquement subordonnée aux USA
● 29 membres (2003), Darfour (2005), après ● Divergences internes (Turquie)
l’ouragan Katrina en New Orléans ● Trump a annoncé qu’il a6endait de chacun
(2005) des membres que 2% de leur PIB soient
reversés à l’OTAN.

LES TRANSFORMATIONS DE LA GUERRE DEPUIS LA FIN DE LA GUERRE FROIDE


I. LES GUERRES ONT CHANGÉ DE NATURE DEPUIS LA FIN DE GF, ALORS QUE LA MONDIA SE DIFFUSE
● Des liens ambigus entre mondialisa;on et guerres : Les libéraux parlent de « doux commerce », mais les rela-ons plus
complexes de la mondialisa-on entrainent des conYictualités(rivalités coloniales 1 ère mondialisa-on). En tout cas, elle a besoin
de paix pour se diKuser. Depuis les 1990’s, moins de conYits alors que l’ouverture s’accélère, mais réappari-on de conYits
« gelés » (Kosovo, Zaïre (aKaiblissement de Mobutu et guerre civile au Kivu 1997), conYit Équateur/Pérou en 1995).
● Les guerres interéta;ques sont devenues minoritaires : Rupture avec 2GM, dû à l’essor technologique (bombe atomique) 
Rn des conYits directs entre grandes puissances. Peu de guerres interéta-ques 2020 Arménie-Azerbaïdjan au Haut-Karabakh.
Avec l’essor de la mul-polarité et des interdépendances économiques, le monde devient plus Kan;en qu’Hobbesien. La
mondialisa-on a rendu les conYits entre États peu probable, mais un déplacement des con3ictualités sur le terrain
économique s’est opéré.
● Les con3its contemporains sont avant tout intra-éta;ques : 80% des con3its sont intra-éta;ques (tensions ethniques,
mauvaise redistribu-on, PED où l’État tombe en mie6es Ex Nord du Mali en 2012) et locaux (cartels, guérillas minoritaires
comme la rébellion naxalite en Inde).
ConYits de « basse intensité » (pas d’armes lourdes, décousus dans le temps, acteurs indéterminés et nombreux) mais ils sont
tout de même meurtriers (société civile,90% des vic-mes sont civiles contre 5% au début du 20 ème siècle ), engendrent de forts
Yux de réfugiés (80 Millions de déplacés en 2019 selon le HCR, dont 25 millions de réfugiés)
Nouveaux champs de bataille (zones grises : Nord du Mali, villes : Alep, cyberespace : recrutement djihadistes). La guerre n’est
plus le prolongement d’une volonté poli-que mais la conséquence d’un déRcit d’État, ethnicisa-on des conYits (Asie et
Afrique) Mais Bertrand Badie 2015:« la référence religieuse ne suscite pas les nouvelles guerres, mais agit comme mode
d’aménagement d’une société guerrière qui ne peut vivre qu’en se clivant ».

VI. LES NOUVELLES FORMES DE LA GUERRE : NOUV ACTEURS, NOUV MOYENS DANS LES CONFLITS

17
● Les acteurs non éta;ques, la priva;sa;on de la guerre : La guerre devient asymétrique, et la mondialia-on oKre des
opportunités aux acteurs non éta-ques (blanchiment d’argent dans les Paradis Fiscaux, propagande sur internet, achat
d’armes Viktor Bout arrêté en 2008…). Des acteurs privés interviennent, notamment les SMP (sociétés militaires privées:
Blackwater en Irak renommée Academi après scandales, Wagner SMP russe)
● La puissance militaire reste contrôlée par les États : Brève réduc-on des dépenses en armement US dans les 1990s, mais vite
arrêtée, et une croissance forte après le 11/09 (10 porte-avions, 6 3oAes, drones), ajd 3,4% PIB USA. Baisse en Europe mais ça
repart vite avec les émergents (Chine 2ème avec porte avion made in China en 2019). Les dépenses militaires montrent les
bouleversements géopoli-ques en cours (Chine qui dépasse Fr, RU, All réunis).
● Le nucléaire reste au cœur de la puissance : Arme symbole de puissance, a bouleversé rapport à la guerre. La GF avait
conforté la non-proliféra-on nucléaire (TNP, SALT I et II), mais cela est plus incertain aujourd’hui (Corée sort du TNP en 2003,
Iran) + retrait des US et de la Russie de l’INF (traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire) 2019.
● Les transforma;ons technologiques de la guerre : cyberguerre, drones, NTIC

VII. TOUT CELA FAIT QU’AJD, LE MAINTIEN DE LA PAIX ET LA GESTION DES CONFLITS SONT DIFFICILES
● La communauté interna;onale, un rôle croissant mais limité : Des progrès depuis les 1990s dans le sens d’une sécurité
collec-ve (1993 accords de Paris sur le désarmement chimique, 1998 CPI, ONU 100 000 casques bleus dans 16 missions, de
peacekeeping et peacebuilding). No-on d’ingérence humanitaire après guerre du Biafra (1967-1970)
● « L’impuissance de la puissance » (B. Badie) : Les grandes puissances sont les acteurs clefs de la sécurité collec-ve(France au
Sahel), mais ce rôle de gendarme du monde est de plus en plus diTcile à assumer (échecs US en Irak, en Libye avec le leading
from behind et avec Trump volonté de partager ce fardeau). Plus largement, les États apparaissent plus démunis face aux
nouvelles formes de guerre(guerre contre la drogue au Mexique depuis 2006), et les nouveaux moyens eTcaces (drones, lois
liber-cides) posent ques-on en termes d’éthique.
● L’extension du processus de régionalisa;on apparaît comme un élément clé du processus de stabilisa;on géopoli;que :
Europeenjeu majeur en Afrique ou c’est globalement vide niveau organisa-ons régionales (CEDEAO Nigeria a pu intervenir au
Sierra Leone)
Dates clés et chiVres : Références et no;ons clés :

● 2013 : La France autorise les sociétés privées à assurer la ● Jean-Hervé Lorenzi La guerre des capitalismes aura lieu
sécurité à bord de ses bateaux de commerce. 2008 : constate que le modèle anglo-saxon ne s’impose
● D’après Amnesty Interna-onal 2M de mineurs morts dans pas, et que le capitalisme d’Etat (Chine) est en
des guerres depuis 1990. concurrence contre lui, pour sécuriser ses approvi en
● 80M de déplacés ou réfugiés dans le monde en 2020. ressources par ex.
● Clausewitz : Guerre = « con-nua-on de la poli-que par
d’autres moyens »
● Monde Kan;en (Vers la paix perpétuelle, aKaiblissement
des fron-ères et juridicisa-on des rela-ons
interna-onales) VS Monde Hobbesien (guerre de tous
contre tous état naturel, équilibre toujours en tension)
● Bertrand Badie : 2004 L’impuissance de la puissance ,
incapacité des USA à gérer les conYits malgré, et peut-
être à cause de, leur puissance tradi-onnelle.

LA PUISSANCE

18
Les fondamentaux de la puissance
Concept mul;forme, évolu;f et complexe qui repose sur des fondamentaux comme le territoire, les
hommes et le désir. Mais ruptures technologiques, comme le nucléaire militaire ou Internet, redessinent les
contours et les moyens de la puissance.
Les acteurs : Les Etats, les ins-tu-ons Rnancières, les FMN, les ONG, les organisa-ons criminelles.
Serge Sur : « capacité de faire ; capacité de faire faire ; capacité d’empêcher de faire ; capacité de refuser de faire
». Donc la puissance caractérise la capacité d’un acteur du système interna-onal à agir sur les autres acteurs et
sur le système lui-même pour défendre ce qu’il croît être ses intérêts, a6eindre ses objec-fs, préserver voire
renforcer sa supréma-e.
Robert Kagan résume ainsi la puissance comme la capacité à faire l’Histoire, avec un H majuscule. La puissance a pour
objec-f aTché la sécurité na-onale, mais elle peut devenir autodestructrice, selon Paul Kennedy, lorsqu’elle a6eint le
seuil de la « surexpansion impériale ». Ou bien, plus simplement, lorsque sa mise en œuvre est maladroite.

I. LE CONCEPT DE PUISSANCE
● Un concept mul;forme : Hiérarchie des acteurs : hyperpuissance, superpuissance, puissance moyenne, puissance
déclinante, ancienne puissance, puissance ré-émergente, puissance émergente, etc. DiVérents systèmes : mul;polaire
si plusieurs puissances sont en concurrence, bipolaire si deux d’entre-elles dominent comme durant la GF, ou
unipolaire si un seul Etat impose son hégémonie comme c’est le cas après la dispari-on de l’URSS en 1991.
Actuellement : période de transi;on entre un monde unipolaire – dominé par les US – et un monde mul-polaire
marqué par l’émergence ou la réémergence de puissances comme le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, et bien d’autres,
par exemple l’Afrique du Sud. À moins qu’il ne s’agisse d’un monde apolaire…
● Les manifesta;ons de la puissance : La coerci;on/hard power : guerre (façonne la puissance et réciproquement),
impérialisme, invasion de territoires  domina-on fondée sur la force. Le soI power : (1990 Joseph Nye) : pouvoir
d’a6rac-on ou d’inYuence d’ordre culturel et commercial plutôt qu’éta-que  s’appuie sur ex des US. Le smart power
(Suzanne Nossel, 2004 puis repris par H. Clinton 2009) : la puissance intelligente, u-liser à la fois Hard et SoC power.
Sharp power : terme de 2017 dans le magazine Foreign AKairs, désigne capacité d’un état à manipuler l’informa-on
pour déstabiliser un autre état  Russie
● Un concept évolu;f : la puissance d’hier n’est pas celle d’ajd ni de demain : internet il y a 20 ans c’était comme les cours
de
Boissa tout le monde s’en ba6ait les couilles
● Un concept spa;al : dualité centre/périphérie pour spa-aliser la puissance avec centres comme lieux de pouvoir qui
s’opposent
19
aux périphéries dominées et impuissantes.
● Un concept complexe : Car rela;f : Plus on s’éloigne du centre, plus le pouvoir tend à s’amenuiser : à la fron-ère
AfPak, US ne maîtrisent pas totalement la situa-on, en dépit de l’usage des drones... et il leur a fallu 10 ans pour me6re
la main sur Ben Laden et l’exécuter. Et il arrive que la puissance soit contestée jusque dans son centre, par des experts
(cf. E. Snowden) ou des militants, des par-s ou des médias… Car La puissance est toujours éphémère : l’URSS. Et jamais
une garan-e de succès : Rascos des US en Afghanistan et en Irak (qui ont projeté leurs e4ets jusqu’en Libye lorsqu’en
2011 les Etats-Unis ont tout fait pour ne pas apparaître
au premier plan, laissant la France et le Royaume-Uni sous les projecteurs alors qu’en réalité, 80% des ciblages étaient le fait
des

services américains)

● Comment est déterminée la hiérarchie des puissances ? Par les condi-ons techniques dominantes, par la percep-on
que les autres acteurs en ont, par le facteur temps : après avoir longtemps admis la puissance d’un acteur les autres
peuvent progressivement s’apercevoir que « Le roi est nu » et contester sa domina-on.

II. TROIS FONDAMENTAUX DE LA PUISSANCE


● Le territoire : la base de la puissance, espace conquis, approprié, défendu. Permet de projeter la puissance, au-delà
des horizons terrestres ou mari-mes : contrôle des routes stratégiques. Devient spa-al et plus récemment virtuel  Les
« autoroutes de l’informa;on » deviennent aussi stratégiques que les « autoroutes mari;mes ». L’espace terrestre :
SuperRcie du territoire pas suTsante (Russie c’est plus grand que les US et pourtant) d’où importance de sa maitrise :
ressources naturelles, hommes, transports. Les IDE et les FMN sont des moyens de projeter sa quête de puissance hors
fron-ères.
● Les hommes : Le nombre : (montée en puissance Inde et Chine) car main d’œuvre et marché. Mais pays peu peuplés,
comme Singapour, pèsent lourd dans la mondialisa-on pour avoir su valoriser leur territoire (posi-on stratégique entre
l’océan Indien PaciRque, sur route d’Asie à Europe). Leur dynamique : croissance, vieillissement, santé mais aussi
immigra-on (a6rac-vité) et diasporas relais d’inYuence. Niveau de forma-on, R&D.
● Le désir : Tout est ques;on de libido : Ceux qui se détournent de la quête de puissance ont toutes les chances de
sor-r des premiers rangs. Tous les peuples n’ont pas la même ambi-on de peser dans le monde (US ++ avec la des-née
manifeste) et ceux qui n’en ont pas se font marcher sur les pieds. Source de tensions : pays ou groupes de pays avec
des désirs contradictoires entraine conYit, commercial ou militaire. Mais après conYits de longue durée, une popula-on
peut se détourner de la quête de puissance par des voies militaires pour préférer d’autres voies, par exemple
l’économie et le commerce : cas de l’Allemagne et du Japon. Besoin d’une stratégie pour accomplir ce désir : analyse de
la situa-on, d’objec-fs, alloca-on de moyens. Mais avoir une stratégie ne suTt pas, ça peut échouer (lu6e contre le
terrorisme par les US).

Z. Brzezinski ancien conseiller de Carter à la sécurité na-onale « aucune puissance ne peut rivaliser avec les US dans 4 domaines
clefs : militaire, économique, technologique, culturel – qui font d’elle une puissance globale ». La domina-on des US est le
résultat d’une lente construc-on historique qui a placé le pays, presque sans le vouloir, à la 1 ère place et lui a donné le rôle d’une
puissance globale maniant hard/soC power.

MER ET PUISSANCE
3 dimensions : 1/Mer = fondement de la puissance économique (richesse mer, contrôle routes), fondement puissance militaire
géopoli-que. 2/Mer = lieu témoin et indicateur des rapports de force, de la hiérarchie des puissances. 3/Mer = théâtre
d’aKrontement des puissances.

I. LA MER EST LE FONDEMENT DE LA PUISSANCE


● Elle est source de richesses : ressources halieu-ques et énergé-ques, eau, sel, sable. Routes du commerce mondial, artère
circumterrestre conteneurisée. Ac-vités touris-ques (sta-ons balnéaires, croisières).
● Elle est source de pouvoir : thalassopoli;que (en opposi-on à géopoli-que), rappelle que la mer est source de pouvoir (cf
Alfred T. Mahan, The in3uence of sea power upon history 1890), par le biais de contrôle de point de passages stratégiques et
de routes (route pétrole). Surveillance de la méditerranée par US à Naples. Stratégie du « collier de perles » chinois, s’appuie
sur Pakistan et Bengladesh, présence sur détroit de Malacca. Nécessité d’organiser la gouvernance de la mer : liberté de
naviga-on sur les mers (14 points Wilson, charte de l’Atlan-que, Montego Bay 1982).
● Elle pousse les pays à se doter d’ou;ls pour exploiter la mer : importance de la Yo6e marchande et militaire pose la ques-on
de l’industrie navale qui a basculée de l’Eu (RU XXème siècle) vers l’Asie, avec le trio de la construc-on navale (Japon, CdS,
Chine). US seul État présent sur toutes mers. Ne pas être capable d’exploiter les mers traduit fragilité des puissances.

20
VIII. FONDEMENT DE LA PUISSANCE, LA MER EST AU CENTRE DES CONFLITS DE PUISSANCES
● La mer est le lieu de con3it : Con3it d’usage : entre u-lisateurs de la mer (délimita-on ZEE en mer de Chine, conYits entre
pécheurs) Entre pays développés (guerre morue 1950-1970, langouste 1961-1963). Con3it d’aménagement : liés à la créa-on
de parcs naturels (empêche les ac-vités mari-mes).
● La mer est le théâtre des con3its armées : piraterie, guerres navales (sous-marines 1ère GM, 2nde GM, Pearl Harbor 1941).
● La mer apparaît comme le théâtre des con3its futurs avec la territorialisa;on d’espaces mari;mes : A par-r de Montego Bay
(1982) les pays peuvent revendiquer des eaux territoriales (12 miles), une zone con-guë (24 miles) et ZEE (200 miles), doit
assurer la sécurité mais ne peut pas interdire le passage (sauf navires de guerre). Mais la revendica-on de ces zones est source
de conYits (conYit Fr et Canada pour ressources proche de Saint Pierre et Miquelon, conYit en mer de Chine pour Spratleys,
Arc-que entre US et Russie s’appuie sur dorsale Lomonossov). Arc-que nouvelle zone d’enjeux : rte mari-me, pétrole et gaz.

IX. LA MER EST LE REFLET DES ÉVOLUTIONS DE LA PUISSANCE


● Basculement d’un océan à un autre : Basculement de l’Atlan-que vers le PaciRque, déclin de l’Europe. Avant rive européenne
de l’Atlan-que concentrait les grandes puissances, basculement vers la rive américaine de l’Atlan-que avec montée en
puissance des US puis depuis les années 1970-1980 basculement vers le PaciRque (1984 échanges via PaciRque > Atlan-que)
Dates clés et chiVres : Références et no;ons clés :

● 1950-1970 : guerre de la morue ● Alain Litzellmann «La mer est source, enjeu et arène de la
● 1961-1963 : guerre de la langouste puissance »
● 1982 : Montego Bay ● Sir W. Raleigh « Qui -ent la mer -ent le commerce du
● 1984 : échanges via PaciRque > Atlan-que monde, qui -ent le commerce du monde -ent la richesse
● Eaux territoriales (12 miles), zone con-guë (24 miles), ZEE du monde, qui -ent la richesse du monde -ent le monde
(200 miles) lui-même »

● La mer ne joue plus le même rôle qu’au début XXème : au XXème la mer perme6ait de faire le lien entre la métropole et
l’empire colonial, alors qu’ajd atout éco grâce à la li6oralisa-on des hommes et des ac-vités et la mari-misa-on des éco.
● La Gn du XXème siècle voit de nouveaux déGs apparaître : piraterie, pollu-on (7 ème con-nent de plas-que), surexploita-on
des mers, suppose une nouvelle coopéra-on entre les pays

LA FLOTTE DE GUERRE AMERICAINE


ChiVres : 280 navires de guerre déployables, 11 porte-avions géants (Nimitz), 123 navires auxiliaires, 322 000 soldats dans l’US
Navy et 107 000 dans réserve, 75 sous-marins dont 14 Sous-marins nucléaires. Tonnage total > 3 Millions de Tonnes

Avance technologique : nouveau porte-avions Gerald R. Ford a débuté en juillet 2017. U-lise 4 catapultes électromagné-ques
de93 mètres de long. Catapultes de nouvelle généra-on ont fait objet d’importants inves-ssements de R&D et de nombreux
essais. Perme6ent d’augmenter fréquence de décollage des aéronefs et décollage de drone.

I° 3oAe : Détruite à Pearl Harbor

II° 3oAe : Océan Atlan-que (base de Norfolk, Virginie)


III° 3oAe : Océan PaciRque Est (base de Pearl Harbor, Hawaï)
IV° 3oAe : Océan Atlan-que Sud et mer des Caraïbes (base de
Mayport, Floride) (réac-vée en juillet 08)
V° 3oAe : Golfe Persique, mer d’Oman, mer Rouge (base de Manama, Bahreïn)
VI° 3oAe : Mer Méditerranée (base de Naples, Italie)

VII° 3oAe : Océan PaciRque Ouest et Océan Indien (base de Yokosuka, Japon)
LA FLOTTE CHINOISE
● La Chine possède le plus grand nombre de bâ;ments militaires au monde depuis 2020, devant les USA. Immenses capacités
de produc-on qui tournent à plein régimes  Tonnage en 2019 de 1,5 millions de tonnes contre moins de 500 millions en
2008. Mais reste inférieur à celui des USA
● Disposerait d'au moins 70 sous-marins : dont 16 nucléaires (l’US Navy en a 75). En 2021 annonce que ses sous-marins ont
désormais la capacité d’envoyer des missiles nucléaires à 10 000km, menacent donc les côtes américaines sans s’aventurer
21
aussi loin dans le PaciRque qu’avant. Base de sous-marins nucléaires de Yulin: Permet aux sous-marins chinois d’intervenir sur
les 2 zones majeures : zone de contact avec inYuence indienne et avec l’inYuence américaine (Taïwan).
● Mais avance technologique américaine : seulement 2 porte-avions chinois, pas à propulsion nucléaire .

LA FLOTTE FRANÇAISE
 Environ 80 bâ;ments :Seule puissance européenne à posséder 1 porte-avion à propulsion nucléaire. 10 sous-
marins à propulsion nucléaire dont 4 armés de missiles nucléaires balis-ques. 7ème puissance navale en termes de
tonnage.
 Veut se moderniser : Chine a construit autant de bateaux de guerres en 4 ans qu’en compte la Marine. Un objec-f de
l’industriel
Naval Groupe (DAMS LE SANG) qui a livré à la Marine 6 frégates mul--missions (Fremm) entre 2012 et 2019, 2
de plus seront livrés dans lefutur. Cons-tue « transi-on généra-onnelle » car la Fremm dote la France de
missiles de croisière navals similaires aux tomahawks américains. Projet de 2 ème porte-avion pour qu’il rejoigne
la Yo6e à l’horizon 2040.

LE CYBERESPACE : UN NOUVEL INSTRUMENT DE LA PUISSANCE


Le cyberespace : maillage de l’informa-que en réseau, couvre 4 champs principaux (techno, économie, défense, renseignement)

Enjeux soulevés par le cyberespace


● La ? des fron;ères : est-il un espace sans fron-ère ou au contraire un espace qui produit lui-même des territoires spéciRques
délimités par des fron-ères ?
● La ? des rapports de forces et de la gouvernance mondiale : le cyberespace a été conçu comme le prototype d’un espace
globalisé, synchronisé, décentralisé, me6ant en jeu une gouvernance collec-ve et par-cipa-ve. Pourtant, ajd, il est devenu un
espace éminemment géopoli-que et « territorialisé » marqué par un retour en force d’une logique éta-que et par un
aKrontement de pouvoir entre grandes puissances. Lieu d’une nouvelle conYictualité économique, et de revendica-on d’un
monde post-éta-que (lobby des Anonymous).
● La ? de l’intégra;on/fragmenta;on : le cyberespace permet à la fois l’intégra-on (dépassement des fron-ères, interconnexion
entre les territoires) et la fragmenta-on (territorialisa-on, hiérarchisa-on des territoires, polarisa-on autour de centres). En ce
sens, il est le reYet d’un ordre mondial produit par la mondialisa-on.
● La ? de la gouvernance du net : enjeu majeur mais va à l’encontre de la liberté d’informa-on et d’expression (scandales liés aux
aKaires de la NSA, rôle lanceurs d’alerte, Wikileaks 2007 Julian Assange). Nouvelles menaces (cyberterrorisme avec ISIS).

I. LES US ET LE CYBERESPACE
● Ou;l qui répond aux aspira;ons des US : technologie perme6ant d’agir dans les deux dimensions privilégiées de la puissance
(économie et militaire), moyen pour diKuser le soC power, perme6ant une stratégie intégrale qui vise à asseoir une
domina-on américaine sur le monde à venir. Le cyberespace cons-tue pour les US une ressource essen-elle de leur puissance
renouvelée, révèle que l’interven-onnisme américain a pris d’autres formes, que les US ont inves- de nouveaux moyens de la
puissance et ils entendent la dominer (ajd avec US VS Huawei).
● La cyberdéfense : en 1993, John Arquilla et David Ronfeldt annonçaient « Cyberwar is coming ». La NSA compte ajd une force
de 100 000 hommes, pour un budget de 30Mds $. Elle a fabriqué le ver Stuxnet qui visait une usine iranienne de recherche
nucléaire, aRn de ralen-r son programme. Certains voient le cyberespace comme le « nouveau milieu de la guerre ».
● AAaque Titan Rain 2003 : nom qui a été donné à une série d'a6aques informa-ques coordonnées visant des systèmes
d'informa-ons américains. L'ac-on principale des a6aques a été la récupéra-on massive d'informa-ons auprès d'organismes
variés, y compris militaires ou via des contractants tels que Lockheed Mar-n ou la NASA.

X. UN EXEMPLE DE REGLEMENTATION : HADOPI


● Hadopi 2009 : (Haute autorité pour la diKusion des œuvres et la protec-on des droits sur internet) : réglementa-on fr qui
engage des sanc-ons en cas de viola-on réitérée des droits de propriété intellectuelle sur Internet. Mais pas très eTcace.

L’ESPACE
I. LES ENJEUX DE LA GUERRE FROIDE
● Ou;l idéologique, de menace : avant la 2nde GM, les allemands sont spécialistes (missiles V2), avant de donner la balis-que
nucléaire aux US (Werner Von Braum Allemand naturalisé Américain grâce à opéra-on Paperclip (1945) rôle pivot pour

22
Apollo). L’URSS prend une avance avec Spoutnik (1957), Gagarine (1961 1er homme dans l’espace). Eisenhower créé la NASA
en 1958.  Kennedy 1960 « Space is the new fron-er», Neil Armstrong marche sur la Lune en 1969
● Ou;l économique : priorité donnée dans le CMI au militaire sur le civil, même si le civil se développe avec EarlyBird ( 1965, 1er
satellite de télécommunica-on) ou le GPS (1968). Les CMI amér et sovié-ques sont assez similaires (fort rôle de l’État,
recherche, entreprises : Lockheed Marn (première entreprise américaine et mondiale de défense et de sécurité) ou Energia sovié-que) et se
stabilisent (Salt I et II). Puis le CMI sovié-que repasse devant, jusqu’à Reagan, avec l’IDS en 1983 qui vient achever l’URSS.
● Les autres pays : France 3ème puissance spa-ale (lancement du stellite Astérix par une fusée Diamant 1965 sous DG), suivie de
Chine, Inde, CdN, Iran.

XI. REVELATEUR DES RAPPORTS DE FORCE


● Domina;on américaine : Période de retrait suite à la Rn du programme des nave6es spa-ales (2011) après Challenger ( 1986)
et Columbia(2003) (Ils sont obligés d’u-liser des fusées russes pour aller sur l’ISS). Les US sont largement la 1ère puissance
spa-ale (¾ du budget, ½ des satellites)  Financement de Space X par la NASA, avance technologiques (fusées réu-lisables ).
+ militarisent l’espace (créa-on de l’United States Space Force le 20 décembre 2019). Nouvel objec-f : MARS
● Autres puissances : La Russie reste 2ème (Glonass contre GPS), budget 6x< à la NASA (même si Pou;ne annonce 40Mds$ d’ici
2020). l’UE est 3ème (), avec Ariane 5, mais très tournée vers le civil (Galileo 1999). Le Japon 4ème se spécialise dans la
technologie de pointe (Sonde Hayabusa se pose sur une météorite et revient en 2003).
● Émergents : l’espace est une vitrine pour les PED (Omid 2009 en Iran, essor de la Chine et l’Inde). En Chine, le civil s’impose
sous Deng Xiaoping, avec le système Beidou (GPS 2000), mais avec la permanence du militaire et de l’idéologique (sta-on
concurrente de l’ISS en 2022). Budget 2 fois celui de la NASA. Part importante du plan « Made In China 2025 » de XJ
(l’a6errisseur Chang’e 4 réussit le premier alunissage sur la face cachée de la Lune le 3 janvier 2019). Autres acteurs : Israël,
EAU (sonde sur mars en 2021)

XII. SECURITE ET CONVOITISES


● Un marché concurren;el : le marché des lanceurs représente 200 Mds$/an, et s’ouvre donc de + en + (Soyouz à Kourou), avec
de nouveaux acteurs privés, comme SpaceX (2002 Elon Musk) soutenu par les US. Marché des télécommunica-ons (Projet
Starlink), du tourisme (Projet Dear Moon)
● DéGs de sécurité : dès 1967, l’ONU signe un traité de démilitarisa-on de l’espace, mais Bush lance quand même le Counter
Space (2002), tandis que les tensions se mul-plient (2007, Chine détruit un missile météo américain). Par ailleurs, la ques-on
des débris se pose, avec une satura-on de l’orbite circumterrestre (1ère collision en 2009) et donc des programmes de
ne6oyage (lancé par la JAXA (Agence d'explora-on aérospa-ale japonaise) en 2014).
● Un bien commun ? : la coopéra-on se forme en 1967, suivie de l’ISS (construc-on1998-2011, 15 na-ons), l’aide aux pays
pauvres (projet O3B Rnancé par Google et HSBC pour fournir le numérique à 3Mds de personnes via 4 satellites).
Dates clés : ChiVres :
● US : 1ère puissance spa-ale (¾ du budget, ½ des satellites)
● 1957 : Spoutnik ● Chine : 1ère en nombre de lancements en 2019
● 1958 : NASA ● Russie : 3ème, budget 6x< à la NASA, Pou;ne annonce
● 1961 : Gagarine 1er homme dans l’espace 40Mds$ d’ici 2020
● 1965 : fusée Diamant ● UE : 4ème
● 1968 : GPS ● Projet O3B Rnancé par Google et HSBC pour fournir le
● 1983 : IDS numérique à 3Mds de personnes via 4 satellites
● 2000 : Galileo
● 2002 : SpaceX Elon Musk
● 2001 : ISS, 15 na-ons
● 3 janvier 2019 : Chang’e 4 réussit le 1er alunissage sur la
face cachée de la Lune
● 20 décembre 2019 : créa-on de l’US Space Force

LES FACES
NOIRES DE LA

MONDIALISATION

23
LE TERRORISME
I. LE TERRORISME, GUERRE DES TEMPS MODERNES
● Un terme diacile à déGnir : 29/09/2001 ONU décrète « guerre universelle au terrorisme » sans le déRnir. Le terrorisme insiste
sur la déstabilisa-on de l’État en reme6ant en cause la garan-e de sécurité + moyen d’ac-on pour obtenir quelque chose +
non territorialisé à l’avance, peut frapper n’importe où et quand. Consensus sur 3 éléments : guerre asymétrique (arme du
faible pour s’a6aquer au fort, « puissance de la faiblesse »), économe de moyens, psychologique (cibles sont les civils, diKuse
la terreur, médias jouent un rôle considérable, terroriste peur devenir son propre média : vidéo live Christchurch mars 2019).
Invariants : ville lieu embléma-que surtout nœuds de transport de de com’ pour désorganiser, cibles civiles, mentalité
(terroriste se voit comme un martyre, croit aux vertus puriRcatrices de la violence, un sen-ment de faire ce qui est juste).
Variantes : acteurs (groupes, individus isolés, États), envergure des groupes (locaux, transna-onaux (Daech), na-onaux (FARC,
ETA, IRA)), modes opératoires (bombes, commando suicide) Terme subjec;f : certains terroristes passent dans le camp du pol
(prix Nobel paix 1978 Sadate et Begin (qualiRé av de terroriste de l’Irgoun), Rabin et Arafat 1994).
● Un phénomène ancien qui mute : An-quité (Sicaires), MA (Assassins), révolu-on fr terreur d’État puis 1 er a6entat de l’époque
contemporaine en 1800 a6entat de la rue Sainte-Nicaise (tenta-ve d’assassinat de N. Bonaparte), terroriste d’extrême-
gauche « années de plomb » Italie et RFA 1960s-1970s (assassinat Aldo Moro 1978, émergence de la bande à Bader en RFA.
Mais terrorisme islamiste supplante terrorisme d’extrême-gauche 1980s (fonda-on Al-Qaïda 1988, a6entat embléma-que
11/09 « 2ème Pearl Harbor »)  le terrorisme devient une aKaire de sécurité extérieure (armée). Aujourd’hui, des réseaux très
criminalisés et violents.
● Essais de typologie : Fondée sur les buts (idéologiques, sépara-stes, na-onaliste, révolu-onnaire, eschatologique (a6entat
métro Tokyo au gaz sarin par secte AUM sans revendica-on 1995) ; les moyens (isolés, chimique, informa-que) ; le rôle des
États (États terroristes (voyous), terrorisme détaché des États, États qui sou-ennent le terrorisme).

XIII. LE TERRORISME, CONSEQUENCE DE LA MONDIALISATION


● La mondialisa;on, terreau propice au terrorisme : La mondia crée des inégalités fortes qui génèrent des frustra-ons liées à
l’exclusion  ses ennemis voient dans le terrorisme un moyen de frapper la mondia et ainsi l’occident. Fin GF accentue
déstabilisa-on car perte de rentes stratégiques et vente d’armes plus aisée (URSS et US contrôlent moins les ventes d’armes,
Ex : Viktor Bout marchand d’armes Russe)
● Le terrorisme maîtrise eacacement les ressources qu’oVre la mondialisa;on : Sait -rer proRt des médias mondiaux, des
diasporas pour se Rnancer, et proRte de l’ouverture des fron-ères (facilite les dév de réseaux) et de la dérégula-on Rnancière
(collusion entre terrorisme et crime organisé par l’u-lisa-on de paradis Rscaux).
● Etend des enjeux locaux au niveau interna;onal : FARC 1964 passent au narcotraRc avec conséquences sur tout le con-nent
américain. Problème local pales-nien avec répercussions dans le monde (JO de Munich 1972) ; A6entats de Paris par Daech

XIV. QUELLE LUTTE MENER CONTRE LE TERRORISME ?


● « Guerre contre le terrorisme à l’échelle mondiale » : assimila-on du terrorisme à une nouvelle forme de guerre (=
ins-tu-ons des rela-ons interna-onales, droit de la guerre, conven-on de Genève 1949 sur la manière de traiter des
prisonniers). Pb si l’on parle de guerre on reconnaît l’existence légi-me du terrorisme alors que transgresse les règles interna.
● Ambiguïtés du rôle des États : États u-lisent le terme « terrorisme » pour discréditer leurs adversaires et rechercher le
sou-en de la communauté interna (pour la Chine les Ouighours sont terroristes, le + gd terroriste est le Dalaïlama). Ambiguïté
dans ce que jus-Rent les états même dans la lu6e contre le « vrai » terrorisme (Extra-légalité de Guantanamo, Muslim ban
etc)
● Une luAe à diVérentes échelles : Échelle locale : poli-que de préven-on de la radicalisa-on et pol de déradicalisa-on. Échelle
na;onale Fr : plan Vigipirate, État d’urgence qui peut entraîner une restric-on des libertés. Échelle UE : CEE 1975 groupe
TREVI pour lu6er contre le terrorisme, radicalisme + traité de Maastricht prévoit la créa-on d’Europol (facilite l’échange de
renseignements entre polices na-onales), liste d’organisa-on terroristes en 2001 (FARC re-rés de la liste en 2017), G5 Sahel
en Afrique. Échelle mondiale : transforma-on des services de renseignement, GAFI (Groupe d’Ac-on Financière) contre le
blanchiment d’argent et le Rnancement du terrorisme (créé par le G7 lors du sommet de l’Arche à Paris 1989)
Dates clés : Références :
● Arnaud Blin « acte terroriste = acte pol dont le but est de
● 24 novembre 1800 : assassinat de N. Bonaparte déstabiliser un gouv ou appareil pol, où les eKets psycho
● 1988 : fonda-on Al-Qaïda
recherchés sont inversement propor-onnels aux moyens
● 1989 : GAFI
physiques employés et dont la cible principale mais non
● 29/09/2001 : ONU décrète « guerre universelle au
exclusive est la pop civile »
terrorisme »
● 2005 : A6entats de Londres
● 2014 Daesh s’aTrme comme Etat
● 2015 : Charlie Hebdo et 13 Novembre
● Mars 2019 : a6entat à Christchurch NZ

24
LE CRIME ORGANISE
I. LE CRIME ORGANISE EST UN PHENOMENE ANCIEN QUI TIRE PROFIT DES OPPORTUNITES OFFERTES
PAR LA MONDIA
● Des puissances criminelles qui existent avant la mondia : MaGa = organisa-on criminelle ramiRée, structure hiérarchisée qui
recrute à l’intérieur d’un clan sur un territoire précis qui cons-tue le lieu d’où elle -re son pouvoir, orga secrète, ac-vités
illégales, loi du silence (= omerta), contre-société avec ses propres règles, lois, jus-ce, assurance pour les familles, code
d’honneur. Voca-on parasitaire et non subversive, les maRas ont besoin d’États faibles mais non faillis. Ex de maGas : la
Camorra Naples, la Sacra Corona Unita dans les Pouilles, la N’drangheta en Calabre (la + dangereuse ajd, gagne autant
d’argent que Deutch Bank + McDo, 3,5% du PIB Italie 2013, spécialisa-on dans le traRc de drogue, -re des revenus importants
dans le recyclage illégal de déchets, présenta dans 30’ pays, mais son Ref demeure la Calabre). Autres orga criminelles :
Yakuzas au Japon (les 1ers à apporter des secours après le tsunami 2011), Triades en Chine. MaRas plus récentes dans les
Balkans (Ex réseaux de pros-tu-on bulgares, moldaves, serbes en France)
● La mondia favorise l’essor du crime organisé : Yux capitaux -re proRt des 3D, la mondia Rnancière permet d’eKacer l’origine
criminelle des fonds, Yux infos -re proRt des nouvelles techno pour développer des ac-vités en ligne, Yux humains les
diasporas perme6ent aux maRas de disposer de points d’ancrage (US assoc culturelles u-lisées par les Triades).
● Tout comme la Gn de la GF : appari-on de zones grises : Kosovo, triple fron-ère (Brésil-Argen-ne-Paraguay), triangle d’or
(Thaïlande-Birmanie-Laos + S du Yunan en Chine  Khun Sa, un des plus grands barons de la drogue des années 1960 au
tournant du 20ème siècle), Colombie, Afgha, Nigéria.

II. L’IMPORTANCE DU CRIME DANS LE MONDE

● Poids certain dans l’économie mondiale grâce à de nombreux atouts : 2-5% PIB mondial. Capacité d’adapta-on et de
réac-vité très forte (Démantèlement des cartels de Medellin et Cali suivi par réorganisa-on quasi-immédiate). Structure
hiérarchique eTcace, règle de l’omerta
● Un champ d’ac;vité criminelles très variées : traite des êtres humains, jeux clandes-ns (Macao), extorsion de fonds,
commerce de drogue, contrefaçon, traRc d’armes, faux-monnayage
● Mais aussi ac;vités avec façade légale : (vêtement Roberto Saviano Gomorra décrit orga maRa Naples : Camorra ateliers
tex-les illégaux mais qui marchent main dans la main ac indus tex-le légale car un par-e des acts sous-traitants gdes marques
ita), , agrobusiness (fournit aux maRas ita 15Mds € 2014 VS CA de Danone 21 Mds €) blanchiment d’argent (les Seychelles
adoptent en 1996 une loi qui garan-t l’immunité à toute personne poursuivie à l’étranger pour des faits criminels sir elle
inves-t +10M$ aux Seychelles ; pizza connec;on dans les années 1980 drogue écoulée dans les pizzerias américaines).
● Un nouveau risque = lien entre crime organisé et terrorisme : crime orga = source de revenus pour le terrorisme, même si
diKérence fondamentale de nature (terrorisme subversif). Groupes terroristes peuvent se conver-r en groupes criminels
(FARCs), inverse plus rares (Khun Sa déclare indépendance de territoires en Birmanie et s’oppose à l’armée)

XV. MAFIAS ET POUVOIRS ÉTATIQUES


● Des rela;ons anciennes : U-lisa-on par la CIA de la maRa corse à Marseille pour briser les grèves de la CGT en Fr en 1950.
● Des rela;ons parfois consolidées : AVaire Susurluk (1996 en Turquie, accident de voiture qui révèle les liens étroits entre les
chefs de la maRa d’extrême droite turque, la police na-onale et des membres du gouvernement). En Jamaïque, l’état a fermé
les yeux sur les agissements d’un des principaux barons de la drogue, Christopher Coke « Dudus », car son gang servait de
milice dans les bidonvilles de Kingston. Arrêté en 2010 sous pression US.
● Des rela;ons antagonistes avec luAe des États : Plan Colombie en 1999-2000 avec la coopéra-on d’Alvaro Uribe, 70% des
Rnancements US vont au renforcement de l’armée colombienne (4-5Mds $ sur 2000-2005). Plan Coca Cero 1998 en Bolivie
(avec des aides US) : destruc-on de 34 000 hectares de coca, 300 000 habitants sans emplois.
● Comment luAer contre le crime organisé ? : ONU 1998 comité pour élaborer une conven-on interna-onale qui déRnit la
criminalité transna-onale organisée, approuvée en 2000 à Palerme, OCDE crée GAFI (Groupe d’Ac-on Financière, an--
blanchiment) 1989. Seule l’Italie est dotée d’une législa-on an--maRa, « délit de maRa » = peut s’a6aquer à une maRa parce
qu’elle existe  du à la guerre contre la maRa des années 1980 (1986 maxi-procès de Palerme, 1992 assassinat de Borsellino
et Falcone)

DROGUE ET TRAFICS ILLEGAUX


I. TRAFICS DE DROGUES EN AMÉRIQUE LATINE
● Des chiVres : 2ème zone de prod mondiale de drogues : Cannabis, héroïne, Coca (proximité avec US, 1er conso de cocaïne)

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● L’impact des drogues : alimentent la violence, le traRc d’arme entre les cartels pour les diKérents marchés. Villes la-no-
américaines ont les plus hauts taux d’homicide au monde (première Los Cabos au Mexique, 40 fois plus que Paris)
● Situa;on économique et sociale en AL est un terreau favorable à l’expansion de la drogue (Etat parfois faible et corrompu)
Les parrains de la drogue ont une image + auprès des pop, jeunesse fascinée par les chefs de gangs. Moyen de gagner vite
des sommes colossales.

XVI. LA « GUERRE CONTRE LA DROGUE » AMERICAINE


● Chronologie : terme employé par Nixon en 1972, intensiRée dans les 1980s sous Reagan et Bush (enlèvement de Manuel
Noriega, dirigeant du Panama en 1989, accusé de traRc de drogue en liaison avec le cartel de Medellin), et de nouveau en
2000 dans le cadre du plan Colombie.  Pas une grande réussite, surtout augmenta-on popula-on carcérale USA
● Ac;ons déployées à diVérentes échelles : Interna-onale : conven-ons interna-onales dans les 1970s, 2002 Oace na;onal
contre la drogue et le crime (dépendant du secrétariat général de l’ONU). Na-onale : 1973 créa-on de la DEA (Drug
Enforcement Administra-on) pour lu6er contre traRc drogue (2.5 Mds$ budget). Bilatérale : coopéra;on militaire et aide
technique avec le processus de Cer-Rca-on accordé par le Congrès US (cer-Rcat de « bonne conduite » en ma-ère de lu6e
an-drogue et respect des droits de l’homme) que les US délivrent à des pays étrangers et qui condi-onne le sou-en
économique et Rnancier des US, l’accès au marché US.

Plan Colombie (signé en 2000) : militarisa;on de la luAe contre la drogue


Colombie 1ère productrice mondiale de cocaïne, 1ère pourvoyeuse de drogue des USA
● Radicalisa;on de la poli;que an;drogue US : proposé à l’origine par le président colombien Andrés Pastrana qui souhaitait
engager un plan « pour la paix, la prospérité et le renforcement de l’État » qui sor-rait la Colombie de la violence civile et du
narcotraRc, prévoyant ainsi des mesures de lu6e contre la produc-on et traRc de drogue + aides à l’éduca-on aux paysans +
encouragement des cultures de subs-tu-ons. Or ce plan, soutenu par les US (engagement de 4 Mds de $) a privilégié l’ac-on
militaire contre les FARC et s’est traduit par une poli-que d’éradica-on des cultures de coca.
Dates clés : Références : an;monde
● R. Brunet = « ce6e par-e du monde mal connue et qui
● 1996 : loi d’immunité aux Seychelles -ent à le rester, qui se présente à la fois comme le néga-f
● 2017 : mort de Toto Rina (Casa Nostra) en prison du monde et son double indispensable ».
● 2017 : assassinat de la journaliste maltaise Daphné ● Romain Cruse = « ensemble des espaces illégaux,
Caruana Galizia informels, dérogatoires ».
● 2018 : assassinat du journaliste slovaque Jan Kuciak

ChiVres :
● N’drangheta gagne autant d’argent que Deutch Bank +
McDo, 3,5% du PIB Italie 2013
● Agroalim fournit aux maRas ita 15Mds € 2014 VS CA de
Danone 21 Mds €
● Plan Coca Cero 1998 en Bolivie : destruc-on de 34 000
hectares de coca, 300 000 habitants sans emplois

PIRATERIE
I. UN REGAIN D’ACTIVITE DEPUIS LA FIN DE LA GF ET PARALLELEMENT A L’ESSOR DE LA MONDIA ET A
L’EXPLOSION DU COMMERCE MARITIME
● Contexte favorable : Contexte poli;que : Rn de la guerre du Vietnam  « boat people », donc la piraterie réapparaît en mer
de Chine méridionale + à la Rn de la GF les US se re-rent de leur base de Subic Bay aux Philippines et me6ent Rn aux rentes
stratégiques en Asie SE et en Afr, d’où une recrudescence de la piraterie avec l’appari-on d’États faillis (Somalie guerre civile
1991). Géographique : en Asie SE les îles perme6ent de se cacher, augmenta-on des Yux commerciaux dans passages
straégiques. Technique : navires de + en + automa-sés donc de – en – d’équipage.
● 2 formes de piraterie : Piraterie ar;sanale : dès Rn guerre Vietnam, dépend des pop locales confrontées à la dispari-on des
sources de revenus mais aussi rebelles et sépara-stes qui cherchent des revenus pour Rnancer leur lu6e (mvmnt sépara-ste
province Aceh Nord Sumatra Indonésie). Piraterie industrielle : crime orga qui s’est étendu avec la mondia, cibles = cargos,
vraquiers, pétroliers, navires du PAM (Programme Alimentaire Mondial) au large Somalie pour écouler la cargaison ou u-liser
le navire comme cheval de Troie.
● Principaux foyers de piraterie : Foyer asia;que : années 1990 autour de Malacca, Asie méridionale et Philippines. Foyer
somalien : 2000s prend place zone Malacca car Yux importants + États faillis, dimension terrestre considérable car née de la
dispari-on d’une autorité gouv à terre, résulte de mise en place de seigneurs de guerre en Somalie qui voient dans piraterie
complément revenu. Foyer du Golfe de Guinée : ressources pétrolières oKshore, piraterie liée au mvmnt sépara-ste du delta
du Niger, états fragiles + Amérique La;ne légèrement car proximité EU dissuade
26
II. L’IMPACT DE LA PIRATERIE
● Coût Gnancier : Primes d’assurance : x10 depuis 2000, il faut assurer le navire et la cargaison. La Lloyd’s propose assurance
an-pirate (remboursement rançon, paiement frais légaux) ; Total 2015 mesures pr se prévenir de piraterie golfe Guinée = 10’ M $.
● Coût poli;que : Dévia;on : Maersk (P-B) décide de passer par la route du Cap plutôt que par Suez, donc impact sur l’Egypte :
fév 2008 1700 navires empruntent le canal VS fév 2009 1300, revenus du canal -25% entre 2008 et 2009.
● Autres coûts : coût humanitaire (navires du PAM a6aqués), coût environnemental (a6aques contre pétroliers).

III. DES RÉPONSES DIVERSES À LA PIRATERIE QUI NE SONT PAS FORCÉMENT EFFICACES
● Cadre juridique peu sa;sfaisant : OMI 1948, BMI (Bureau Mari-me Int°) 1991 (comptabilise a6aques), Montego Bay 1982
(déRnit piraterie comme acte en « haute mer », conven-on Rome 1988 (répression piraterie mais pas signée par Indo, Phili,
Malai, Soma, Nigéria). Pb juridique, comment intervenir, juger ? 2010 procès en Allemagne de 10 pirates somaliens pour
l’a6aque d’un bateau néerlandais.
● Approche militaire inadéquate : 3 forces dis;nctes au large de la Somalie : Opéra-on Atalante (mission militaire et
diploma-que depuis 2008 mise en œuvre par l’UE, dans le cadre de la PSDC et l’EUNAVFOR, pour lu6er contre insécurité dans
le golfe d’Aden et océan Indien), Opéra-on Shield de l’OTAN, Opéra-on Task Force 151 mul-na-onale. Pb : la zone est
sécurisée donc déplacement de la piraterie vers d’autres zones + quand les opéra-ons s’arrêtent la piraterie reprend . Échelle
na;onale : Chine, exemple d’une ambi-on stratégique et d’aTrma-on au travers de ses moyens mari-mes militaires.
Stratégie du « collier de Perles » pour sécurisa-on des approvisionnements énergé-ques. Depuis 2008, opéra-ons dans le
golfe d’Aden. Mais ne résout pas le problème puisque s’a6aque pas aux causes profondes (pauvreté et faiblesse éta-que)
● Actualité : : janvier 2020, le BIM a révélé que le nb d’enlèvements au large des côtes d’Afr de l’O avait augmenté de 50 % en
2019. En tout, + 120 cas recensés dans le golfe de Guinée. Mais tendance mondiale à la baisse (de 201 à 162 cas).
Dates clés : ChiVres :
● Nb d’aAaques recensées : 2000 469, 2010 445 (dont 53
● 2009 : adop-on du code de conduite de Djibou- par 21 ont permis de prendre contrôle du navire), 2017 180
États pour lu6er contre la piraterie au large de la Somalie ● Revenus du canal de Suez : -25% entre 2008 et 2009
● 2016 : réunion à Lomé de 31 États afr qui adoptent une ● Primes d’assurance : x10 depuis 2000
charte sur la sécurité mari-me dans Golfe de Guinée
A. Fremont piraterie = « scories des océans mondialisés »

EXEMPLES
L’ORDRE MONDIAL

Les accords de Camp David 1978


� Pour montrer que : les US sont les gendarmes du monde.
● Histoire : signés en septembre 1978 par le président égyp-en Anouar el-Sadate et le
Premier ministre israélien Menahem Begin, sous la média-on du président Jimmy Carter.
Ils consistent en deux accords-cadres qui furent signés à la Maison-Blanche après 13 jours
de négocia-ons secrètes à Camp David. Ils furent suivis de la signature du premier traité
de paix entre Israël et un pays arabe : le traité de paix israélo-égyp-en de 1979. Bien que
l’assassinat d’el-Sadate (1995) et l’arrivée du Likoud reme6ent en cause ce6e dynamique
de paix, le rôle de média-on des US est indiscutable (pression sur Israël).

Accords de Dayton 1995

� Pour montrer que : les US sont les gendarmes du monde.


● Suite à l’échec de l’Europe et de l’ONU : pour régler les conYits inter-ethniques en Bosnie-Herzégovine, les US interviennent
via l’OTAN et signent les Accords de Dayton, suite à des négocia-ons entre Clinton et les dirigeants proserbes et pro-Bosnie
Herzégovine. Cet accord s-pule une par--on de la Bosnie-Herzégovine.
● Humilia;on de l’Europe et de la Russie : interven-on directe des US dans leur sphère d’inYuence. Mise à l’écart de l’ONU au
proRt de l’OTAN, dont les troupes s’installent dans la région. Embléma-que de la « Pax Americana ».

Présence américaine en Syrie et au Soudan du Sud 2018-2019


� Pour montrer que : les US sont en train de repenser leur présence ds monde, leur posi-on de gendarme « omniprésent ».

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● La décision de Trump en décembre 2018 de re;rer les troupes en Syrie a provoqué un tollé du côté de la communauté
interna;onale : Trump croit que l’EI a été vaincu d’où ce6e décision. Mais un retrait américain serait source d’énorme
instabilité car il laisserait un nouveau champ libre pour l’Iran qui pourrait facilement exporter des armes vers le Liban et en
par-culier pour le Hezbollah. Il laisserait les kurdes aux mains d’Erdogan qui les décimera sans doute. EnRn, il peut donner
lieu à une recrudescence des a6entats de l’EI en Occident, car rien ne garan-t que l’EI est totalement vaincu. Preuve que la
présence américaine est dans une certaine mesure stabilisatrice et qu’ils demeurent les gendarmes du monde.
● John Bolton, Conseiller à la sécurité na;onale de Trump, a annoncé le retrait des US du Soudan du S décembre 2018 : ce6e
présence n’est plus jugée stratégique pour US, dans le cadre de leur nouvelle stratégie en Afr pour contrer Chine et Russie.

Le cycle de Doha, une victoire pour les émergents ? 2001


� Pour montrer : une remise en cause de l’ordre éco mondial, l’émergence du Sud dans l’éco mondiale et l’unité des PED.
● Explica;on rapide : Le round aurait dû s’ouvrir en 1999 à Sea6le mais le cycle est ajourné en raison d’émeutes
an-mondialistes. En 2006, le cycle est suspendu car malgré la victoire du Brésil, les PED considèrent que leurs intérêts ne sont
pas pris en compte sur la ques;on agricole (dénoncent subven-ons américaines sur le coton, le protec-onnisme) et sur la
propriété intellectuelle (durcissement des droits intellectuels notamment dans le médical, SIDA). Le cycle doit donner une
nouvelle dimension à la libéralisa-on du commerce mondial en intégrant les PED. Ainsi, au Sommet de Cancun en 2003, les
pays du Sud refusent les négocia-ons face à l’absence de compromis.
● Victoire pour les PED : L’OMC révise les droits de propriété intellectuelle sur les médicaments génériques (en cas d'urgence
sanitaire). En 2005, le Brésil remporte la condamna-on des subven-ons américaines et des accords préféren-els européens
envers les pays ACP qui se faisaient au détriment du Brésil (exporta-ons de coton et « protocole du sucre »).
● Finalement, un héritage restreint mais important : Accords à Bali en 2013 portent seulement sur 10% de l’agenda ini-al. Mais
incluent l’Accord sur la Facilita-on des Echanges (AFE), qui entre en vigueur en 2017 pour simpliRer et harmoniser les
processus d’exporta-on et importa-on, et donc aba6re les obstacles non tarifaires aux échanges.

Le consensus de Washington face au consensus de Pékin


� Pour montrer : l’existence d’alterna-ves au modèle américain.
● Consensus de Washington 1989 : Corpus de mesures appliquées aux économies en diTculté face à leur de6e (Amér L) par les
ins-tu-ons Rnancières interna-onales (BM & FMI) et soutenu par le département du Trésor américain. Grands axes : libre-
échange (discipline budgétaire, priva-sa-ons, libéralisa-on du commerce extérieur), luAe contre la corrup;on, transparence,
démocra;sa;on.
● Consensus de Pékin (Joshua Cooper Ramo The Beijing Consensus 2004) : Modèle de dév proposé par la Chine pour les PED :
non-ingérence et respect mutuel, aide au développement ‘structurel’ (créa-on d’infrastructures : hôpitaux, chemin de fer,
ports…ce qui permet l’augmenta-on de la produc-vité du pays), aide surtout économique (industrie, mines, pétrole). Les
progrès sociaux/civiques ne sont pas importants, et cela s’accompagne d’une tolérance à la corrup;on (= pragma-sme).

GOUVERNANCE MONDIALE

L’impuissance onusienne
LE MASSACRE DE SREBRENICA
� Pour montrer : l’ineTcacité de l’ONU.
● Assassinat de 8000 bosniaques entre le 11 et 16 juillet 1995 durant la guerre de Bosnie-Herzégovine par des Serbes sous
commandement de Ratko Mladic (commandant en chef de l'armée de la république serbe de Bosnie) alors que la ville était déclarée « zone
de sécurité » par l’ONU. L’ONU avait en eKet avait placé environ 400 casques bleus néerlandais, présents dans la région au
moment du massacre, qui n’ont rien fait (peu nombreux, faiblement armés)  incapacité de l’ONU d’empêcher le
massacre/Pays-Bas jugés par-ellement responsables. Jugement de Ratko Mladic, « le boucher des Balkans » en 2017.
LE GENOCIDE RWANDAIS
● Mission d’interposi-on onusienne (la MINUAR) déployée au Rwanda à l’automne 1993 pour appuyer l’applica-on
des « accords d’Arusha » organisant le partage du pouvoir entre Hutus et Tutsis. Forte de 2 300 hommes, elle
comprenait une forte composante belge (ex-colonisateur du Rwanda).
● Mais en 1994, alors que le génocide rwandais fait près de 800 000 vic;mes en quatre mois seulement (Tutsis et
Hutus modérés), les soldats de l’ONU se contentent d’évacuer les étrangers et d’assister au génocide  Mandat se
limitait à l’observa-on du respect des accords, pas d’autorisa-on d’u-liser la violence sauf en cas de légi-me

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défense et de toute façon force bien trop faible pour de telles opéra-ons. Donc ONU cri-qué pour son
impuissance.

La créa;on de la BAII et de la Nouvelle Banque de Développement


� Pour montrer : l’ineTcacité du FMI.
● BAII = Banque Asia;que d’inves;ssement dans les Infrastructures : créée en 2014 sous l’impulsion de la Chine. 16 pays du
G20 ont signé l’accord (tous sauf US, Japon, Mexique et Canada). Echanges en $.
● Nouvelle Banque de Développement (= Banque des BRICS) : créée en 2014
● Objec;f : alterna-ve à la BM, au FMI et à la BAD (banque asia-que de dév) car peinent à répondre aux besoins de
Rnancement + BM perçu comme cheval de Troie des US et du Japon par la Chine, d’où la mise en place de nouvelles
ins-tu-ons en adéqua-on avec le consensus de Pékin. Mais surtout, pas des aides “liées” (càd pas de condi-ons pour avoir
l’aide …. Il faut juste ne pas reconnaître Taïwan).

CPI (Cour Pénale Interna;onale)


� Pour montrer : les limites des ins-tu-ons interna-onales.
● Topo rapide : Crée en 1998 et entrée en vigueur en 2002, elle est chargée de juger personnes accusées de génocides, de crime
contre l’humanité, de crime d’agression et de crimes de guerre. Elle siège à la Haye. 1er procès : le congolais Lubanga pour
crime de guerre (et enrôlement d’enfants dans ses troupes armées). Reconnu coupable en 2012, il écope de 14 ans de prison.
● Les limites : 122 des 193 pays de l’ONU l’ont ra-Ré mais non ra-Ré par les US et la Russie, pas signé par la Chine et l’Inde.

Le naufrage de l’Exxon Valdez


� Pour montrer : un naufrage célèbre, pour montrer les problèmes de législa-ons dans les transports mari-mes
● L’Exxon Valdez est un pétrolier américain qui s'échoua en 1989 sur les côtes de l'Alaska et provoqua une importante marée
noire, polluant 800km de côtes (et 300k oiseaux tués ☹) qui eut un grand reten-ssement aux US et entraina des modiRca-ons
signiRca-ves de la législa-on américaine sur le transport mari-me : Oil Pollu-on Act 1990 impose que tous les navires entrant
dans les eaux territoriales américaines soient munis d’une double coque, et l’OMI étend progressivement ce6e mesure au reste
du monde en 1992.

Le naufrage du Pres;ge
� Pour montrer : les risques de l’aba6ement des fron-ères // cet ex est tellement excessif qu’on dirait une blague
● Il est souvent diTcile d'établir les responsabilités lors d'un naufrage ou d'une marée noire. Par exemple pour le naufrage du
Pres-ge, le 13 novembre 2002 au large des côtes de Galice. Le pétrolier avait été construit au Japon, le propriétaire était une
société basée au Liberia, le pavillon était des Bahamas, l'armateur était une société grecque, le cer-Rcat d'ap-tude à la
naviga-on avait été délivré par une société américaine après une inspec-on à Dubaï, l'aKréteur était une société immatriculée
en Suisse Crown Ressources et Rliale du groupe russe Alfa, l'équipage était roumain et philippin et les oTciers grecs, quant à la
marchandise, c'était du pétrole russe chargé en Le6onie à des-na-on de Singapour.

La réforme des quote-part au FMI


� Pour montrer un bouleversement des rapports de force au sommet de la hiérarchie des puissances
• Suite à des cri-ques, FMI lance réformes en 2010, au sommet du G20 de Toronto (en vigueur en 2015). BRICS font
par-e des 10 principaux membres du FMI (augmenta-on de leur quote-part respec-f). La Chine -re son épingle du jeu,
en devenant n°3 (6% du capital de l’ins-tu-on). Son poids se renforce au détriment de pays européens (All/France),
mais les USA conservent 17,5% des voix, donc assez pour imposer son veto.

Forum de Davos
Forum économique mondial : fonda-on (non lucra-ve) crée en 1971 par Klaus Schwab, siège à Genève. Se
réunit chaque année à Davos, Rnancé par 1000 entreprises membres. Invite les dirigeants d’entreprises, des
responsables poli-ques, des intellectuels et journalistes du monde pour déba6re des probléma-ques les plus
urgentes de la planètes.

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Historiquement une plateforme neutre : où les responsables poli-ques pouvaient régler leurs diKérends (en 1994, Yasser
Arafat

et Shimon Peres concluent un projet d’accord sur Gaza).


Forum cri;qué comme incarna;on d’un impérialisme économique : car représente uniquement les très
grandes entreprises et les états qui prennent les décisions majeures sur les orienta-ons économique du
monde. Manifesta-ons ont lieu à Davos contre le forum en 2000, puis à Zurich, Berne ou Bale. Adapta-on aux
cri-ques : en 2003, créa-on d’un « Pen + forum » dans l’école locale parallèlement à la réunion annuelle pour
ouvrir le débat au public. Le Forum oKre aussi la possibilité à des altermondialistes ou organismes défendeurs
de l’environnement, ONG de rencontrer les dirigeants.
Le « Davos-man » : en 1997, Samuel Hun-ngton forge l’appella-on « Davos man » pour caractériser les
personnalités qui se rendent au Forum, des ultra-libéraux qui se réjouissent de l’eKacement des fron-ères et
du retrait des états

Organisa;on de l’ONU

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ZONES GRISES ET ACTEURS ILLEGAUX

Les Yakuzas
● Pour parler des risques que peuvent représenter une maGa : crainte d’une escalade des violences entre yakuzas et autres
maRas (triades chinoises, nigériane). Crainte d’une possible escalade de la violence entre yakuzas (au sein du Yamaguchi-Gumi
à la suite de la scission de ce clan en 2 en 2015). Crainte pour la sécurité des citoyens et des touristes (cf JO de 2020). Crainte
de leur inser-on dans l’économie : dans la région de Fukushima, des dizaines d’entreprises sont gérées en sous-main par des
yakuzas pour proRter du pactole de 70Mds € proposé pour démanteler la centrale nucléaire. Les yakusas proRtent alors de
ce6e façade pour développer les réseaux de pros-tu-on dans la région et le traRc d’amphétamine + veulent proRter des JO.
● Pour montrer un lien ambigu entre l’État et les maGas : Dans les années 1930s proximité avec le gouvernement na-onaliste.
Ils apparaissent encore comme une en-té nécessaire à la sécurité du pays, sont un rempart contre les maRas étrangères, un
garant de la paix. Ils ont aidé lors du tremblement de terre de Kobe en 1995 et lors du tsunami de 2011.
● Pour montrer l’importance des maGas dans l’économie : Le scandale de la banque Mizuho en octobre 2013 : Le groupe
bancaire a dû reconnaître qu’il avait consen- quelque 230 prêts à des membres de la maRa sur plus de deux ans et pour un
total de 200 M de yens (1.5 M €), montrant au grand jour leur poids dans l’économie.
● Pour montrer les régula;ons contre les maGas : loi an-gang 1992 pour limiter leur omniprésence et expansion dans d’autres
pays (US, Asie du SE, Mexique, …). Complété par loi an--blanchiment de 1993.

Les Iles Caïmans : un paradis Gscal


� Pour montrer que : les paradis Rscaux sont aujourd’hui au cœur de la mondialisa-on, font par-e d’un « an-monde
légal », et sont au cœur de nombreux scandales qui agitent l’économie mondiale.
● Possède + de banques et de « sociétés oVshore » que d’habitants : 250 banques étrangères dont les 40 + grosses, 85 000
sociétés écrans pour une pop de 60 000 habs ; sa capitale, Georgetown, est la 5ème place Gnancière oVshore mondiale.
● Les nb sociétés oVshores qui y sont implantées sont des sociétés-écran : En eKet, Il n’existe pas d’impôt sur les sociétés,
juste un droit de -mbre de 1 % frappant les transac-ons d’ac-fs mobiliers et taxes diverses.
● Cependant, les Îles ont signé un accord d’échange d’informa;on en ma;ère Gscale avec les US : novembre 2002 dans le but
de sor-r de la « liste grise recensant les paradis Rscaux ».

Etat du Delaware
� Pour montrer que : les grands pays proRtent aussi de la mondialisa-on Rnancière
● 2/3 des 500 plus grandes entreprises américaines enregistrées là-bas comme Apple et Google. 1209 North Orange à
Wilmington abrite 217 000 sociétés sans ac-vités réelles (boîtes aux le6res). Les droits d’enregistrement de sociétés
représentent 1/3 du budget de l’Etat.

Cartel de Sinaloa
� Pour montrer : comment un cartel de narcotraRc proRte de la mondialisa-on.
● Le cartel du poto El Chapo : El Chapo remis sous les verrous en janvier 2016 après une évasion spectaculaire en 2015. C’est la
3ème organisa-on criminelle la + puissante du monde, après les yakuzas japonais et la maRa russe. Elle dé-ent 80% du marché
de Chicago et un quart du marché américain de la drogue +60% de celui de l’héroïne et des méthamphétamines.
● Mise sur : des innova-ons techno pour transporter la drogue, sur l’extension des marchés grâce à des alliances
interna-onales, et sur l’essor des NTIC. El Chapo a créé une mul-na-onale de la drogue, implantée sur les 5 con-nents (la
présence de son cartel a été iden-Ré dans 58 pays), u-lisant des sous-traitants (gangs locaux).

Khun Sa
� Un cartel proliRque en Asie et les rela-ons ambigües entre crime et Etats
● De l’ac;on poli;que au traGc : ancien membre du Kuomintang réfugié en Birmanie, tourne son unité militaire vers la
produc-on de drogues à par-r de 1963, proRtant d’un boom de la consomma-on d’opium en Occident. Opère dans le
Triangle d’Or (Birmanie, Thaïlande, Laos), en prenant le contrôle des ac-vités de transforma-on et pas seulement la
produc-on agricole  70% de l’héroïne consommée aux USA dans les années 1980
● Des liens ambigus avec les Etats : emprisonné à plusieurs reprises pour ses ac-vités. Mais établit des rela-ons ambiguës
avec les gouvernements et les armées(Thaïlande par ex pour con-nuer son traRc en échange de s’a6aquer aux
communistes qui menacent)
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● Une chute tranquille : Khun Sa est Rnalement vic-me de son ambi-on (s’oppose de plus en plus frontalement au
gouvernement avec son armée personnelle) + des pressions interna-onales (DEA des USA) font que son empire s’eKondre
peu à peu dans les années 1990. Mais il négocie une retraite tranquille auprès du gouvernement Birman, et meurt dans
son lit en 2007 sans avoir été inquiété.

La loi an;-maGa en Italie


● Première loi an--maRa en 1982 qui permet l’arresta-on de 134 maReux sous l’égide du juge Falcone, puis maxi procès de
Palerme en 1986, Falcone et Borsellino assassinés en 1992. La loi met Rn à la loi du silence que les commerçants étaient obligés
de respecter face aux maReux dans le passé.

Pizza connexion
● Relie montagnes Afgha – NY : le pavot est cul-vé dans les montagnes afghanes, puis transporté en Turquie, Sicile où le pavot
est transformé avant d’être écoulé par des pizzerias à NY Li6le Italie.
● JB Malet L’empire de l’or rouge : ajd leader du concentré de tomate est la province du Xinjiang en Chi, qui fournit toutes les
grandes marques. Les maRas italiennes importent massivement des tomates du Xinjiang, les transforment en concentré de
tomate et les revendent dans le monde. Les maRas -rent ainsi un grand bénéRce grâce au « made in Italy », et inves-ssent
leur argent sale dans des machines par exemple, ce qui leur permet de blanchir leur argent. Les maRas italiennes ont mis en
place un système d’esclavage moderne, font travailler des migrants africains et chinois.

Daech
� Pour montrer : une face noire de la mondialisa-on très bien intégrée.
● Proclama;on du califat en juin 2014 : marque le début d’une conquête fulgurante des territoires sunnites en Irak (de
Falloujah à Mossoul). La fron-ère entre la Syrie et l’Irak s’eKace du fait de l’ac-on de l’EI. Raqqa et Mossoul deviennent des
capitales djihadistes.
● La territorialisa;on de Daech : la grande diKérence entre EIIL (EI en
Irak et au Levant) et Al-Qaida est que Daech fonc-onne comme un
véritable État (drapeau, monnaie, écoles, forces de défense, budget de
2M $), territorialise son ac-on, possède des revenus propres : taxe les
pop locales, revenus de pétrole de contrebande, réclame des rançons,
vente de femmes esclaves (turques, yézidies, chré-ennes)  a6eint
son expansion maximale en 2015
● Qui combat Daech ? Le gouvernement Syrien, avec la Russie depuis
2015, le Hezbollah, les Kurdes, l’armée irakienne, iranienne. Mais
complexité de la situa-on : la Turquie joue un double jeu car les
kurdes comba6ent l’EI et la Turquie combat les Kurdes. Coali-on
interna-onale (USA, France etc) lance des frappes aériennes en 2014.
Mais depuis que Bachar El-Assad, pour décrédibiliser la révolu-on
syrienne, a libéré des islamistes qui se joignent à la révolu-on, la
situa-on en Syrie est devenue un vrai bourbier car les alliances sont très variables d'une région à l'autre.
● La Gn de Daech? Daech perd de plus en plus de terrain. En juillet 2017, les kurdes chassent Daech de Mossoul. Daech a
perdu Raqqa et Mossoul (capitales), son chef Abou Bakr Al-Baghdadi en 2019  il ne contrôle plus de territoires désormais,
mais des cellules de guérilla subsistent

Boko Haram
� Pour montrer : l’existence de nouveaux acteurs dans le désordre
mondial ; l’inégalité dans la répar--on des ressources peut être source
de désordre ; rejet de l’occident ; pour illustrer des tensions religieuses.
● Contexte na;onal : 7 avril 2014, le Nigéria devient oTciellement la 1ère
puissance éco d’Afrique, 1er exportateur de pétrole et de gaz du con-nent.
Mais PIB/hab faible, corrup-on, violence policière, inégalités entre le Nord
majoritairement musulman et Sud majoritairement chré-en qui possède la
majorité des ressources. Les inégalités se creusent dans les 2000s, dans
l’Etat de Borno (le plus pauvre) 3/4 de la pop vit sous le seuil de pauvreté.

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● Forma;on et organisa;on : fondé en 2002 dans l’Etat de Yobe (Nord-Ouest) par Mohamed Yusuf et s’installe en 2003 à
Maiduguri (capital de l’État de Borno). Boko Haram signiRe « l’éducaon occidentale est un péché ». 26 juillet 2009 Boko
Haram se lance dans une série d’a6aques simultanées dans 4 États du Nord du Nigéria. Les combats les plus violents durent
pendant 5 jours à Maiduguri. Mohammed Yusuf capturé par l’armée puis aba6u par la police. Succession assurée par
Abubakar Shekau. Le 7 mars 2015, Boko Haram prête allégeance à l’EI et forme oTciellement une province de l’EI : État
Islamique en Afrique de l’Ouest. En août 2016, le groupe se scinde en 2, Abubakar Shekau écarté de l’EI pour extrémisme (ne
voulait pas arrêter les a6entats suicides commis par des enfants) et remplacé par Mosab al-Barnaoui. Opposé à ce6e
décision, Shekau prend la tête d’une fac-on qui réadopte l’ancien nom de Boko Haram avant 2015 : Groupe sunnite pour la
prédica-on et le djihad. Boko Haram c’est entre 6000 et 30 000 hommes.
● IntensiGca;on des con3its à par;r de 2013 : à par-r d’avril 2011, mul-plica-on d’a6entats à la bombe contre des églises
chré-ennes, des gares, des hôtels, premiers a6entats suicides commis. En mai 2013 l’armée nigériane lance une grande
oKensive contre les djihadistes. Le président nigérian Goodluck Jonathan proclame l’état d’urgence dans trois États du Nord-
est du pays (Borno, Yobe et Adamawa), combats sanglants, exécu-ons sommaires des prisonniers. 7 janvier 2015 les
djihadistes incendient 16 villes et villages des rives du lac Tchad. S’engage une réplique de l’armée qui aKaiblit lourdement le
groupe, se retranche dans quelques endroits (îles du lac Tchad).
● Un exemple de remise en ques;on de l’éduca;on occidentale : destruc-on écoles, massacre enseignants, rapt de jeunes
Rlles pour les marier à des djihadistes. Rapt le + important le 14 avril 2014 à Chibok où 276 lycéennes sont capturées (le 22
mai 2014 l’ONU reconnaît Boko Haram comme une orga terroriste).
● En décembre 2020 , Boko Haram a massacré 76 paysans au Nigéria puis enlevé des centaines de lycéens (heureusement
libérés) (preuve que, malheureusement, le groupe est encore ac-f, et frappe dans des zones jusque-là épargnées).

Les Tigres Tamouls


� Pour montrer : une organisa-on terroriste asia-que.

● 1948 l’île de Ceylan devient indépendante : les Cinghalais prennent le pouvoir et imposent leur langue, les Tamouls
représentent 18% de la pop = plus importante minorité. Les élites Tamouls réclament une plus grande autonomie des régions
du Nord. Dans les 1970s la situa-on s’envenime, Ceylan prend le nom de Sri Lanka.
● Au début des 1980s manifesta;ons violentes, début de guerre : qui cause entre 80 000 et 100 000 morts dans un pays de
20M d’habs  1999 les Tigres Tamouls sont inscrits sur la liste des orga terroristes par l’UE et les US. Ainsi après 2001 ils ne
peuvent plus bénéRcier de sou-en. 2006 : apogée des Tigres Tamouls qui contrôlent 1/3 de l’île. Mouvement qui mène de nb
a6entats terroristes (Sri Lanka et Inde avec mort de Rajiv Gandhi en 1991), u-lisa-on du racket, chantage y compris dans leur
propre diaspora. 2009 écrasement des Tigres Tamouls qui menaient guerre contre le Gouvernement du Sri Lanka.

Darra Adam Khel dans les zones tribales du Pakistan


� Pour montrer : l’existence de zones grises.
● Situa;on des zones tribales : à la fron-ère de l’Afghanistan. Elles s’é-rent sur 27 000
km2 et échappent à l’autorité de l’État depuis le début des 2000s et sont un refuge de
groupes terroristes. Zone majoritairement pachtoune, importance des coutumes et
du droit local.
● Histoire rapide : En 2001, suite à la chute du régime taliban à Kaboul, de nombreux
comba6ants talibans afghans et membres d’Al-Qaïda arrivent dans la zone. Islamabad
déploie des troupes à par-r de 2004 (80 000 soldats) pour essayer de les neutraliser
mais résultats discutables, surtout dans Waziristan. Les talibans afghans et pakistanais
ont su jouer de la perméabilité de la zone pour échapper à l’armée. En 2009 suite aux
pressions de Washington l’armée pakistanaise repart à l’assaut du Sud-Waziristan
(opéra;on « chemin du salut ») : combats pendant 2 mois. Bilan encore mi-gé : les
talibans pakistanais fuient pour se réfugier au Nord-Waziristan où l’armée du Pakistan
refuse de s’engager en 2010, es-mant ne pas avoir les « capacités opéra-onnelles
adéquates ». Selon la Maison Blanche et le Pentagone, il s’agirait de l’ « épicentre du
terrorisme mondial ».
● Darra Adam Khel : situé dans les zones tribales, c’est une ville dédiée essen-ellement
à la produc-on d’armes. En eKet elle est considérée comme l’un des principaux marchés d’armes illégales au monde. On peut
y trouver tout type d’armes à feu créées de toutes pièces et fabriquées de manière ar-sanale, en recopiant les modèles
originels.

Zomia : un territoire sans état

33
Terme géographique créé en 2002 par l'historien W.V Schendel. Désigne une région montagneuse de la péninsule
indochinoise,
Un an;-monde. Point commun à tous ces espaces du SE asia-que : fuite de l’Etat central et refus de l’autorité. L’espace
frontalier peut être considéré comme un refuge. J. Sco6 dans Zomia : ou l’art de ne pas être gouvernée (2013), parle de «
territoire sans Etat ».

Viktor Bout, le marchand de mort


● TraGquant d’armes le plus in3uent de la planète : surnommé «the Lord of war». Il u-lisait tous les moyens modernes rendus
possibles par la mondialisa-on pour faire fruc-Rer son ac-vité : sociétés écrans, Yo6e aérienne personnelle d’une soixantaine
d’avions.  Passe par-delà les embargos interna-onaux, livre des armes en Angola, au Liberia, en RDC
● Arrêté en 2008 en Thaïlande par la DEA puisque soupçonné de vendre des missiles aux FARC. Il fut condamné à 25 ans de
prison en 2012.

La piraterie

Sirius Star
� Pour montrer : un exemple concret de piraterie.
● Les faits : le Sirius star est un pétrolier saoudien qui a été détourné par des pirates somaliens le 15 novembre 2008 alors qu’il
transportait 300 000 tonnes de pétrole brut, et 25 hommes d’équipage. Les pirates ont demandé 25M $ pour libérer
l’équipage mais n’ont obtenu que 3M $ (largués par parachute), livrés le 9 janvier 2009. Pendant toutes les négocia-ons on
savait que le bateau était au port d’Harardere à 300km au nord de Mogadiscio (incapacité des États à lu6er contre la piraterie,
zone de non-droit).

Opéra;on Atalante
� Pour montrer la coopéra;on militaire interna;onale face à la piraterie
� Pour montrer l’enjeu que représente un point de passage stratégique
• Mission militaire mise en place par l’UE en 2008, dans le cadre de la force navale européenne (Eunavfor) et de la
PSDC, dans le but de lu6er contre l’insécurité dans le golfe d’Aden et l’océan Indien, une zone mari-me menacée par
des pirates qui partent des côtes somaliennes. Une réussite : depuis 2008, le nombre d’a6aques est passé de 168 (dont
43 réussies) à 3 en 2014 (dont zéro réussie).

LA PUISSANCE

L’industrie de l’armement dans le monde 2020 (over important)


● Exemple d’entreprise : Lockheed Mar;n : 1ère entreprise mondiale de défense et sécurité, spécialisée dans
l’aéronau-que. 58,5 Mds € de CA 2020. En 2008, 84% des ventes viennent de l’État américain. Projet Joint Strike Fighter
depuis 1993, projet d’armement le plus cher de l’histoire du Pentagone (achat de 2400 F35 à Lockheed Mar-n). Les armes du
groupe, embléma-ques de la supréma-e américaine en termes d’armement : Ajd F-35 Lightning 2 : projet d'avion mul-rôle
de 5ème généra-on conçu par le Pentagone, construit par Lockheed. Mais avec une dizaine d’années de retard et un coût qui
augmente de 74%, le projet pourrait virer au Rasco. NB : en dehors des pays de l’OTAN, Israël en aura au total 50, la Turquie
100. Le prix unitaire est de 94 M de $.

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● Rivalités d’armement : An;missiles : les US essaient de convaincre la Turquie d’acheter leur système de défense an-missiles,
le Patriot MIM-104 plutôt que les systèmes russes, les S-400.
Avions : l’Inde joue avec le feu puisqu’elle a acheté des S-400, mais d’après la récente loi américaine CAATSA
(Counter America's Adversaries Through Sanc-ons Act), l’Inde devrait être sanc-onnée, de la même manière que la Chine qui
s’est fait sanc-onner pour s'être oKert 24 avions de combat russe Sukhoï Su-35 (2 Mds $) et deux régiments de S-400 (3 Mds
$).
La rivalité canonique Rafale - F-35 : +2500 avions F-35 vendus en tout contre 250 rafales). La stratégie américaine s’appuie
d’abord sur l’Otan, puisque si des pays de l’alliance ne s’équipent pas de F-35, ils pourraient être mis à l'écart lors de
manœuvres d’une coali-on américaine. La stratégie française s’appuie sur le fait que l’appareil reste extrêmement performant
mais avec un coût maîtrisé, il perme6rait de créer des chaînes de produc-on avec des pays comme la Belgique (d’où le dégoût
européen après l’achat des F-35 par la Belgique) et surtout de ne pas dépendre de la technologie américaine en créant une
force européenne autonome. Grèce décide en 2020 d’acheter 18 rafales.

Le Sharp Power Chinois


● Sharp power : le terme apparaît d'abord dans un ar-cle de novembre 2017 dans le magazine Foreign AVairs. Il désigne une
forme dérivée du soC power par laquelle un pays inYuence/manipule le système poli-que d’un autre. La diKérence avec le
SoC Power, c’est que là où on peut résister au SoC Power, le Sharp Power se veut bcp + profond, veut rentrer profondément
dans l’opinion publique pour in3uencer la poli;que. U-lisés par des régimes autoritaires (Russie) mais surtout la Chine ajd.
● Objec;f : défendre ses intérêts à l’étranger. Cela se traduit par le fait que la Chine
cherche à « exporter » ses pra;ques autoritaires. La Chine u-lise sa puissance
économique pour inYuencer l’opinion publique et l’image de la Chine dans le monde,
mais ça va bcp plus loin que du SoC Power de base : par sa puissance Rnancière, elle
favorise les médias occidentaux/hommes poli-ques qui transme6ent une image posi-ve
de la Chine (les aide à se développer par des inves-ssements/dona-ons importantes), et
fait taire ceux qui la cri-que (L'invasion silencieuse : comment la Chine transforme
l'Australie en marionne2e d'État, Clive Hamilton). Autre possibilité : u-lisa-on de la
diaspora chinoise pour faire pression sur les gouvernements locaux (Indonésie par ex).
● Et ça marche ce showref ? : Apparemment oui, notamment par rapport à la censure des droits de l’homme dans certains
pays : en 2017, la Grèce met son véto à la déclara-on annuelle de l’UE au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, car celle-ci
comprend une « cri-que non-construc-ve de la Chine » (c’est la première fois depuis la créa;on du Conseil en 2006 que l’UE
ne fait pas ceAe déclara;on annuelle) ; or, comme par hasard, ça arrive quelques mois après un inves-ssement chinois
majeur dans le port du Pirée.

Space X
 Pour montrer comment les Etats s’appuient sur des entreprises dans leurs stratégies de puissance
 Entreprise américaine fondée en 2002 par entrepreneur Elon Musk. Acteur privé mais la NASA lui a conRé un
transport de fret vers la Sta-on spa-ale interna-onale. La société construit et commercialise les lanceurs Falcon 9 : le
but étant d’abaisser fortement le prix des mises en orbite grâce à des couts de fabrica-ons modérés et la récupéra-on
des étages. Financée par la NASA, objec-f conserver capacité de lancement et a6eindre Mars.
 Fusée dite la plus puissante du monde, la Falcon Heavy lancée avec succès en février 2018. Premier vol habité en 2020 avec
Crew Dragon

Le Nouvel an chinois
� Pour montrer : le pouvoir du soC power chinois.
● Conformément au calendrier lunaire, c’est le 25 janvier 2020 que la Chine célèbre le Nouvel An
cet année (et merci le CONAVIRUS). Si l’événement n’a longtemps intéressé que les Chinois eux-
mêmes, Pékin a décidé en 2001 de faire de ce6e célébra-on un temps fort de son soB power.
Depuis, les déRlés de dragons et autres manifesta-ons culturelles se mul-plient un peu partout
dans le monde. En 2019, 1 500 événements seront organisés dans 396 villes répar;es dans 133
pays, annonce Rèrement le ministère de la culture et du tourisme.

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LA GUERRE

Execu;ve Outcomes
� Pour montrer : la priva-sa-on de la guerre/nouveaux acteurs.
● Topo rapide : société militaire privée sud-africaine créée en 1989 par d’anciens militaires des forces de défense d’Afr du Sud.
A la suite d’un accord de paix entre la Namibie et l’Angola me6ant Rn aux guerres de fron-ères de l’Afr du Sud avec l’Angola
(1966-1988), de nb forces spéciales sont démantelées par le congrès na-onal africain et recrutées par Execu-ve Outcomes.
● Pour montrer le succès du mercenariat : premier contrat en 1992 avec des sociétés pétrolières (comme Gulf Chevron) pour
dégager et sécuriser certaines zones détenues par l’UNITA en Angola. En 1994, la compagnie est engagée par le gouvernement
de Sierra Leone pour aKronter les rebelles armés du RUF (impuissance de l’armée éta-que), reprendre le contrôle des mines
de diamant et forcer des négocia-ons de paix. Ceci est fait en mai 1995 et ils reçoivent en paiement une par-e des mines de
diamant de la région.
● Pour montrer une volonté de réguler ce genre de pra;ques : en 1998 une loi est votée par le gouvernement sud-africain.
Celle-ci oblige de demander l’autorisa-on préalable du gouvernement sud-africain pour aller se ba6re à l’étranger. Execu-ve
Outcomes n’y résiste pas et est dissoute la même année.
● Autres compagnies : Draken Interna-onal (spécialisée dans l’avia-on) , Wagner (SMP Russe qui intervient notamment en
Afrique) ou encore Academi (ancien Blackwater).

Les cyberaAaques
LE VIRUS WANNACRY
� Pour montrer que : de nouveaux acteurs non éta-ques sont facteurs de déstabilisa-on.
● Topo rapide : En mai 2017, ce virus est u-lisé lors d’une cybera6aque mondiale massive touchant +300 000 ordinateurs dans
+150 pays (dont l’Inde, US, Russie) en u-lisant le système obsolète de Windows XP. Ce6e cybera6aque est considérée comme
le plus grand piratage à rançon de l’histoire d’Internet (une fois infecté, les données de l’ordi son cryptées et l’u-lisateur doit
payer une rançon pour les récupérer mais en général il ne récupère pas tout).
● Pour montrer la diacile traçabilité des acteurs : le « pa-ent zéro » serait un ordinateur situé en Corée du Nord. Les hackers
présumés appar-ennent au collec-f Lazarus, groupe qui s’était déjà fait remarquer en 2007. Mais une autre piste serait des
hackers chinois qui auraient pu coder des morceaux de codes pour mener vers le groupe Lazarus.
● Réac;ons : un groupe de trois français a mis en place un logiciel nommé Wanakiwi pour récupérer les données cryptées,
logiciel approuvé par l’oTce de police européenne Europol.
STUXNET
� Pour montrer un nouveau champ de bataille, où les USA dominent toujours
● En 2010, le ver informa-que (le virus) Stuxnet a entrainé un disfonc-onnement dans le programme nucléaire iranien :
paralysie du fonc-onnement des centrifugeuses chargées de l’enrichissement de l’uranium du site nucléaire de Natanz pour
retarder son programme nucléaire. Les documents révélés par Snowden montrent que la CIA et Israël sont les responsables.
SONY
� Pour montrer comment le cyberespace peut être un lieu de remise en cause du capitalisme occidental

● En décembre 2014, Sony Entertainment a été vic-me d’une cybera6aque massive : Il s’agit peut-être d’une vengeance de la
part de la Corée du Nord, car Sony était sur le point distribuer la comédie The Interview ! qui s’a6aque au dictateur nord-
coréen et simulant son assassinat par deux journalistes de la CIA.

La cyberguerre et le cyberespace : de la course à la technologie à l’interven;on des États


● L’OTAN planche actuellement sur une déGni;on de la cyberguerre : il reconnaît déjà le cyberespace comme un domaine
opéra-onnel et considère que le droit interna-onal y est applicable.
● L’Iran en avait fait l’expérience en 2010 lorsque le ver Stuxnet s’était a6aqué à des centrifugeuses d’enrichissement d’uranium.
2016 ingérence russe dans l’élec-on présiden-elle américaine. Une cybera6aque a également visé les JO d’hiver 2018 en Corée
du Sud. La France a recensé pas moins de 700 « événements » en 2017. En France, la cyberdéfense est inscrite comme priorité
pour la défense na-onale depuis 2013.
● Rivalité US/Chine : Le 12 mars 2018, l’administra-on Trump a interdit par décret présiden-el l’oKre de rachat d’une entreprise
américaine de technologie sans Rl, Qualcomm, par un concurrent basé à Singapour, Broadcom. La crainte de Trump est que les
Chinois ne deviennent leaders dans la fourniture de matériel pour les réseaux 5G après un abandon par Broadcom de ses

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inves-ssements dans le secteur. L’entreprise Huawei ob-endrait alors une posi-on dominante, ce que les Américains
considèrent comme un risque pour leur sécurité na-onale.

Menaces et régula;ons du cyberespace


LE CAS ASSANGE
� Pour montrer comment le cyberespace met désormais les Etats en danger.
● Lanceur d’alerte a publié sur son site WikiLeaks depuis 2006, plusieurs millions de documents conRden-els rela-fs aux modes
opératoires de l’armée américaine en Irak. Il a également dénoncé les circuits de corrup;on des dictateurs africains et de
compagnies russes oKshore. Ainsi on observe, une nouvelle forme de vulnérabilité de l’Etat. Il n’est plus en mesure d’assurer
la protec-on parfaite de ses données conRden-elles depuis que celles-ci se trouvent à la portée d’informa-ciens qualiRés.
(Wikileaks est cri-qué pour son biais envers la Russie et sa viola-on de la vie privé d’individus)

HADOPI
� Pour montrer la volonté de régula;on du cyber espace par des acteurs conven;onnels (les Etats) mais pas ouf
● Autorité publique indépendante française créée en 2009 qui a pour missions : la protec-on sur Internet des intérêts des
-tulaires de droits d'œuvres protégées, la lu6e contre le « piratage », la régula-on des mesures techniques de protec-on des
œuvres. Mais résultats pas convaincants.

Huawei : la guerre de la 5G est déclarée


● Fin novembre 2018, le Wall Street journal révélait que l’administra-on américaine menait une oKensive diploma-que
d’ampleur pour convaincre gouvernements et opérateurs de renoncer à installer des équipements Huawei. Donald Trump
interdit toute u-lisa-on de matériel Huawei en 2019 dans les services publics.
● Quelques mots sur Huawei 1987, Shenzhen : Huawei est en eKet perçu comme étant rela-vement proche du PCC.. Huawei
s’aventure aussi dans des pays pauvres d’Afr où les entreprises Nokia, Alcatel ou Ericsson n’était pas encore installées (Ghana
par exemple). La jus-ce américaine accuse Huawei d’avoir ins;tu;onnalisé les vols de technologie. L'acte d’accusa-on, publié
le 28 janvier 2019 cite des e-mails internes révélant un système de bonus pour les employés, basé sur la valeur des
informa-ons dérobées. Huawei est également accusé d’avoir eKectué des transac-ons avec l’Iran  conYit commercial lié au
fait que les US veulent garder l’hégémonie dans le domaine de l’innova-on et freiner l’ascension de la puissance chinoise.
● La 5G : Améliora-on sur 3 axes : débit (transmission de données plus rapide), latence, et densité (+ grand nombre de données
échangées) : plus de fron-ères entre appareils numériques, développement de l’IA, numérisa-on dans la médecine
(télémédecine). Cela crée une Orogénèse (Michel Foucher Fronts et Fronères) = créa;on d’une nvelle fron;ère donnant lieu
à une coupure qui va engendrer une sépara-on numérique forte entre pays et smart ci-es qui en bénéRcieront et vont
connaître une croissance phénoménale, et ceux qui ne la connaîtront pas.
● Quelles conséquences ? : Des opérateurs soulignent qu’interdire Huawei pourrait ralen;r le déploiement de la 5G jusqu’à 2
ans, en tout cas en France. Dans un contexte de tensions commerciale Pékin/Washington, l’arresta-on de Meng Wanzhou (Rlle
du fondateur de Huawei, directrice Rnancière et vice-présidente de Huawei) le 1er décembre 2018 au Canada à la demander de
la jus-ce américaine n’aide pas vraiment à apaiser les tensions (d’autant que la Chine riposte en condamnant à mort un
Canadien pour traRc de drogues). Le Royaume-Uni Rnit par céder à l’insistance des USA et interdit à son tour les installa-ons
5G Huawei en 2020.

Interven;on en Lybie de 2011


� Pour montrer le «leading from behind» américain

� Pour montrer le poids militaire européen


� Pour montrer la faiblesse poli;que des pays émergents, pas prêts à assumer leur responsabilité mondiale

� Pour montrer que les ingérences des puissances mondiales ont pour but de servir leurs intérêts
Raisons humanitaires : pour protéger les civils de KadhaR qui avait annoncé une puriRca-on/des exécu-ons →
menace de crimes de masse fait voter la résolu-on autorisant l’interven-on en Libye.
Révèle l’évolu;on de la stratégie américaine ,aide logis-que décisive et approvisionnement en armements par les
Américains pour assurer la réussite des interven-ons sans s’engager directement.

37
CeAe interven;on marque une volonté de l’UE de peser dans les aVaires de son environnement. Mais aussi ses
limites : l’UE est intervenue dans le cadre de l’OTAN, tous les pays n’étaient pas d’accord (Allemagne a refusé) et en
plus l’aide américaine s’est révélée indispensable.

Lors du vote du conseil de sécu de l’ONU sur l’instaura-on d’une zone d’exclusion aérienne en Libye pour protéger les
pop locales la Russie, la Chine, le Brésil, l’Inde, l’Afrique du Sud et l’Allemagne se sont abstenus  la responsabilité des
opéra-ons est donc retombée sur les puissances tradi-onnelles (= US, RU et France).
Nouvelle guerre du pétrole? Réserves énormes de pétrole (plus que Nigéria), facilement raTnable,
l’interven-on militaire « pour la démocra-e» peut être vue comme une guerre pour le pétrole (pareil qu’en 2003
en Irak).

G5 Sahel
● Topo rapide : créé lors d’un sommet du 15 au 17 février 2014 par 5 États du Sahel : Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et
Tchad. Ce cadre de coopéra-on présente la par-cularité de lier étroitement dév éco et sécurité, et d’impliquer des États du
Sahel directement menacés par les diKérentes organisa-ons djihadistes de la région (Al-Qaïda au Maghreb islamique,
Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afr de l’O, Boko Haram). Le G5 Sahel apparaît comme le pendant poli-que et
économique sahélien de l’opéra-on militaire française Barkhane et est des-né à améliorer la coordina-on des ac-vités de
sécurité et de défense entre les États du G5 Sahel. Le 20 novembre 2015, les chefs d'États du G5 Sahel annoncent à N'Djaména
la forma-on d'une force militaire an--terroriste conjointe. Le projet reste longtemps le6re morte mais est réac-vé le 6 février
2017 sous le nom de Force conjointe du G5 Sahel (FCG5S). Après une importante a6aque de son quar-er général en juin 2018,
la Force conjointe a repris ses ac-vités en janvier 2019.
● Actualité : 13 janvier 2020, les pays du G5 Sahel étaient réunis en sommet avec la France à Pau. Ce sommet avait pour but de
favoriser le renforcement de la coopéra-on militaire entre ces diKérents acteurs, face aux a6aques djihadistes de nouveau à la
hausse. Malgré l’apparente montée d’un sen-ment an--Français, les présidents du G5 Sahel ont unanimement déclaré
souhaiter la poursuite de l’engagement militaire de la France dans la région du Sahel. 25 février 2020 6ème sommet du G5 Sahel
dans la capitale mauritanienne (Nouakcho6) pour aborder les points non réglés :
o DéG sécuritaire : l’organisa-on, appuyée par l’opéra-on militaire fr Barkhane, peine à contenir les violences dans la région
o Crise humanitaire : a6en-on par-culière portée aux projets liées à l’eau, santé, chaînes de valeurs agropastorales car le
« tout sécuritaire » ne suTt pas à stabiliser la région. L’organisa-on a lancé la Programme d’inves-ssements prioritaires
(PIP) 2019-2021 pour concré-ser des projets ciblant diKérents secteurs (électriRca-on rurale, infrastructures rou-ères et
portuaires).

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REFERENCES
CITATIONS
● Charles Schultze 1976 « L’État était avant un instrument des-né à résoudre les pbs, ajd le pb c’est l’État lui-même »
● Susan Strange « Autrefois les États étaient les maîtres des marchés, ajd ce sont les marchés qui sont maîtres des Etats »
● K. Ohmae 1996 « Rn des États na-ons »
● Laurent Cohen-Tanugi « la mondia actuelle est devenue la + puissante force transformatrice de la géopo mondiale » : a
contribué à l’eKondrement du communisme, victoire capitalisme, ascension Chine, favorise émergence islamisme radical
comme réac-on à l’occidentalisa-on du monde
● Carroué émergents = BRIC gds émergents + 6 puissances con-nentales (Afr S, Argen-ne, Mexique, Turquie, AS, Indonésie) + 6
puissances rég poten-elles (Malaisie, Thaïlande, Nigéria, Égypte, Éthiopie, Iran)
● Zakaria L’empire américain : l’heure du partage US vic-mes succès car ascension émergents est conséquence de 60 ans
d’ac-on US pour ouvrir et américaniser monde
● Badie Quand le Sud réinvente le monde : réinven-on des ou-ls du système interna doit venir des pays S ; « nous ne sommes
plus seuls au monde » ; « l’Occident est un club. Un club de dirigeants qui réclament le monopole du gouvernement du
monde » ; « revanche des puissances moyennes »
● Zbigniew Brzezinski « aucune puissance ne peut prétendre rivaliser avec les US ds les 4 domaines clés qui fondent une
puissance globale : mili, éco, techno, culturel »
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● Bush 2004 « le soC power, je ne connais pas »
● Alain Litzellmann : « La mer est source, enjeu et arène de la puissance »
● Sir W. Raleigh « Qui -ent la mer -ent le commerce du monde, qui -ent le commerce du monde -ent la richesse du monde,
qui -ent la richesse du monde -ent le monde lui-même »
● Arnaud Blin « acte terroriste = acte pol dont le but est de déstabiliser un gouv ou appareil pol, où les eKets psycho recherchés
sont inversement propor-onnels aux moyens physiques employés et dont la cible principale mais non exclusive est la pop
civile »
● Roger Brunet an-monde = « ce6e par-e du monde mal connue et qui -ent à le rester, qui se présente à la fois comme le
néga-f du monde et son double indispensable »
● Romain Cruse an-monde = « ensemble des espaces illégaux, informels, dérogatoires »

OUVRAGES

GRANDS CONCEPTS GEOPOLITIQUES


Harfold Mackinder (géographe RU, père fondateur de la géopoli;que) Le Pivot Géographique de l’Histoire 1904

● L’auteur propose une division de l’espace terrestre : Île Monde avec


con-nents européens asia-ques et africains liés les uns aux autres /
oVshore islands désignant les archipels britanniques / outlying islands
incluant Amérique et Australie.
● Théorie du Heartland : se trouve au centre de l’Île monde (s’étend de la
Volga au Yeuve Yangtze et de l’Himalaya à l’Arc-que. Selon l’auteur, le
Heartland est le pivot de l’histoire dans la lu6e entre les grandes
puissances (les puissances émergent de là). Qui contrôle le Heartland
contrôle le monde. A l’époque de la publica-on de la thèse, le Hearthland
était l’espace principalement occupé par l’Empire russe. Mackinder voit
alors un futur aKrontement entre une alliance RU-US et la Russie. Les 3 pôles du Midland doivent s’allier pour empêcher une
puissance dominante d’émerger.
Nicolas Spykman (journaliste et universitaire US, père fondateur de la géopoli;que aux US) La géographie de la paix 1942

● Selon lui c’est le Rimland, qui entoure le Hearthland, qui compte le plus : les pays en bordure et les îles. Il appelle les US à
faire une coali-on avec les pays du Rimland pour lu6er contre le Heartland (qui inclut alors l’URSS) : c’est le containment avant
l’heure, et donc un véritable ouvrage de prospec-ve.
● Ajd on peut parler pour les US de stratégie de « néo containment » : avec l’appui de la Corée du Sud, du Japon, de l’Inde, du
Pakistan, de l’ASEAN. On parle aussi parfois de stratégie « d’accompagnement » de la montée en puissance chinoise.

Alfred T. Mahan (historien et stratège naval US) The In8uence of Sea power upon History 1890

● La supréma;e du RU au XIXe vient de sa puissance mari;me : Les US doivent suivre et développer un réseau de bases
militaires mari-mes (thalassocra-e). Ceci mènera les US à rompre avec la doctrine Monroe.

Robert Kennedy : Naissance et déclin des grandes puissances 1987

● Pour meAre en avant une thèse décliniste : Il dresse une vaste fresque historique de la succession des empires
depuis le 16e, me6ant en avant l’existence d’un phénomène de « surexpansion impériale » (imperial
overstretching) qui gue6erait les Américains du fait que « la somme globale des intérêts et des obligaons de leur
pays est aujourd’hui bien plus grande que sa capacité à les défendre simultanément ». Selon lui, comme l’Espagne
de Philippe II ou le RU de la reine Victoria jadis, les US seraient condamnés à voir leur puissance s’eKriter du fait du
coût exorbitant de son entre-en.
● Pour montrer que les dépenses militaires US n’ont pas d’eVets d’entraînement : le coût des responsabilités
mondiales assumées par les US est trop lourd. Aujourd’hui, thèse d’actualité, puisque malgré les dépenses
militaires, les US ont été incapables de sanctuariser leur territoire (11/09).

LA FIN DE L’HISTOIRE ?
40
F. Fukuyama (chercheur en sciences pol US) La :n de l’histoire et le dernier homme 1989

● « La Gn de l’histoire » : la Rn de la GF révèle le triomphe des démocra-es, de l’économie libérale et de la paix suite à


l’eKondrement du bloc communiste et à la Rn des guerres, mais aussi à la Rn des dictatures au Portugal, en Grèce, en Amérique
La-ne. Rejaillissement d’une école néo-idéaliste, moment de la pensée unique.
● Cri;que possible du concept : Débat avec les thèses de Hun;ngton d’un choc des civilisa-ons dans les années 1990s, Contre-
arguments puissants de la Guerre du Golfe et celle de l’ex-Yougoslavie.
Le retour de l’histoire et la :n des rêves, 2008, Robert Kagan

● « Les espoirs apparus à la Dn de la guerre froide d’un monde sans conEit idéologique n’étaient qu’un mirage. Le monde
est resté tel quel. »

S. Hun;ngton (professeur de sciences pol US) Le choc des civilisaons 1996

● La défaite de l’URSS ne signiGe pas du tout la Gn des


con3ictualités contrairement à ce que dit Fukuyama :
les diKérentes aires de civilisa-ons vont vers
l’aKrontement, surtout sur une base culturelle et
iden;taire aujourd’hui. Il y a surtout une opposi-on
très forte de l’Occident face aux civilisa-ons islamiques
& chinoises : il faut être prêt pour l’aKrontement.
Beaucoup de cri-ques car ça impose des lignes très
strictes alors que les conYits sont souvent à l’échelle
locale, pas forcément entre religions (plutôt l’inverse
avec chiite-sunnisme).

Dominique Moïsi (géopolitologue Fr) Géopolique de


l’émoon 2008

● Il aAribue une émo;on à chaque con;nent, une


iden;té comportementale : peur (Occident),
humilia-on (Moyen Orient et Afrique du Nord : due à la décolonisa-on, inser-on dans la mondia qui n’a pas abou-) et espoir
(en Asie et dans les pays émergents de manière générale : la revanche et le ra6rapage sont en cours et rien ne peut les
arrêter).

LA POLARITE DU MONDE
R. Aron (académicien Fr) Paix et guerres entre les naons 1962

● Systèmes homogène et hétérogène : Il dis-ngue le système homogène, lorsque les États partagent le même système de
valeurs, d’un système hétérogène, lorsque les valeurs entre États sont signiRca-vement diKérentes, et dans lequel il voit un
facteur d’antagonismes et d’instabilité.
● Pour montrer que le système actuel est hétérogène : malgré la défaite du communisme et l’extension du capitalisme à
l’échelle mondiale, contesta-on des valeurs occidentales comme valeurs universelles, confronta-on entre plusieurs formes de
capitalisme (d’Etat chinois, russe, américain).

R. Haass (president du Council on Foreign Rela;ons) The age of Nonpolarity: what will follow US dominance 2008

● Trois facteurs contribuent à faire émerger un monde apolaire : l’aKaiblissement des US par rapport aux autres puissances ;
l’aKaiblissement du contrôle des États sur leurs fron-ères (médias, FMN, terrorisme) fait que la puissance n’est plus que dans
les mains des États ; la Rn du consensus social, que les anciennes grandes puissances n’arrivent plus à créer.

Fareed Zakaria (journaliste US spécialiste des rela;ons interna;onales) L’heure du partage 2009

● Pour parler d’un rééquilibrage de la puissance américaine plutôt qu’un déclin : il accepte d’envisager un déclin rela-f des US
pour des raisons externes (émergence d’autres puissances) et non internes. Selon lui, l’émergence du « reste » n’est pas
nécessairement synonyme d’un déclin de « l’Ouest ». Au contraire, dans un monde globalisé et interdépendant, la prospérité
des uns ne peut que proRter aux autres et les US pourront donc « demeurer un joueur central dans un monde plus riche, plus
dynamique et plus excitant ».
● Très u;le pour un sujet sur l’ordre mondial : Il invite ses concitoyens américains à ne pas envisager le monde qui vient comme
« an;-américain » mais comme « post-américain ». En d’autres termes, ce n’est pas parce que le monde ne serait plus dominé
par les seuls US mais reviendrait à une normale mul-polaire que les US s’en trouveraient aKaiblis. Au contraire, ils pourraient
41
partager le fardeau du main-en de l’ordre mondial avec des partenaires interna-onaux plus eTcaces et éviter le risque de
« surexpansion impériale » (Paul Kennedy).

Fareed Zakaria Le monde post-américain 2008

● Zakaria bouscule la pensée dominante dans le domaine de la poli;que interna;onale : loin d’annoncer le déclin de l’Occident,
et donc des US, il privilégie la montée des pays émergents, notamment de la Chine (le challenger) et de l’Inde (l’allié) - «
conséquence ironique de soixante ans d’ac;on américaine pour ouvrir et américaniser le monde ». Selon lui, les US doivent
désormais se concevoir comme le pivot d’un nouveau système interna-onal, non plus en dominant les autres pays, mais en les
consultant et en formant des coali-ons.

Jacques Sapir 2008 Le nouveau XXIème siècle : du siècle américain au retour des naons
● A chaque siècle correspond des rela;on géopo spéciGques : XIXème domina-on européenne et notamment du RU dans le
contexte de RI, interna-onalisa-on, colonisa-on ; XXème déplacement de centre du monde vers les US donc siècle américain ;
XXIème recomposi-on du monde au détriment de l’Europe et des US.

REFLEXIONS SUR LA PUISSANCE


Joseph Nye (théoricien des rela;ons interna;onales US) Bound to Lead: The changing nature of American Power 1990

● Pour répondre et contredire la thèse de P. Kennedy : L’intérêt que présente sa cri-que des thèses de Kennedy -ent au fait
qu’elle le conduit à réévaluer la nature même de la puissance américaine. Il es-me que la comparaison entre l’Angleterre
victorienne et les US des 1980s n’a guère de sens tant sont diKérentes les formes et la nature de leur puissance respec-ves.
● Pour expliquer la no;on de soI power : C’est à ce6e occasion qu’il est amené à forger la no-on de soC power pour désigner
tout un pan de la puissance américaine, à savoir son inYuence culturelle. Il cite Lee Kwan Yew « La Chine peut compter sur les
talents de ses 1.3 Mds d’habitants, mais l’Amérique peut compter sur ceux de 7 Mds de Terriens, et mélanger ces talents
d’une façon que le na;onalisme han ne peut égaler ». Il explique ainsi que la nature de la puissance est très diKérente
aujourd’hui de ce qu’elle était hier et dépend de la capacité à inYuencer et non plus de la force pure.

B. Badie Quand le Sud réinvente le monde : la puissance de la faiblesse 2018

● Dans Nous ne sommes plus seuls au monde 2016, Badie me6ait en évidence les blocages d’un ordre interna-onal pris au piège
de la mondialisa-on. Il montre ici comment le Sud, largement issu de la décolonisa-on, réagit à ce6e situa-on et, reprenant la
main, recompose le système.
● Jusqu’à la Gn de la Guerre froide, la compé;;on entre puissances a fait l’histoire : Aujourd’hui, non seulement elle est mise
en échec, mais la faiblesse, à l’origine de la plupart des conYits (à travers celle des États, des na-ons ins-tu-onnalisées, ou du
lien social), déGnit les enjeux interna-onaux et produit la plupart des incer-tudes qui pèsent sur l’avenir.
● Le sens de la con3ictualité mondiale s’en trouve par;culièrement bouleversé : Devenue compé--on de faiblesses, elle n’est
plus territorialisée, n’oppose plus exclusivement des armées et des États ; peut-être a-t-elle même pour seule Rnalité de
perpétuer des « sociétés guerrières ». Elle produit une violence diKuse, se déplace par rhizome, a6eint tout le monde. Les
vieilles puissances peinent à l’adme6re.
● Le système interna;onal se transforme, inévitablement, sans que les États n’en prennent la mesure : il intègre de nouveaux
acteurs et réécrit l’agenda interna-onal jusqu’à faire des ques-ons sociales les enjeux majeurs de notre temps (démographie,
inégalités, sécurité humaine, migra-ons). Reste à inventer les remèdes à ces nouvelles « pathologies sociales interna-onales ».

L’impuissance de la puissance 2004 Bertrand Badie


● L’armée et la diploma;e ne suasent plus pour maîtriser le jeu mondial : redéRni-on de la puissance dans les
années 1990/2000, prend de nouvelles formes. La puissance classique ne suTt plus à faire face aux nouveaux
déRs (échec américain dans la guerre contre la drogue, contre le terrorisme)
● Avec la montée des émergents, B. Badie parle de « la revanche des puissances moyennes » avec notamment le
passage du G8 au G20 en 1999. ATrma-on sur la scène interna-onale de pays anciennement du TM.

K. Ohmae (économiste Jap) De l’État-naon à l’État-région 1996

42
● Transfert à l’échelle intrana;onale des pouvoirs de l’État : vers des régions au sein de l’État. Montée en puissance des États-
Régions : ex Delta de la rivière des Perles, Triangle Sijori.
● Les États-na;ons ont-ils encore un rôle à jouer dans une économie mondialisée ? Pour Kenichi Ohmae, non : sous l'eKet des
Yux transna-onaux l'État-na-on est de plus en plus réduit à un rôle de Rgurant sur la scène économique. Ses rigidités
structurelles jointes aux pressions qu’il subit de la part des diKérents groupes d'intérêt le rendent ineTcace tant dans la
créa-on de richesses que dans leur redistribu-on. Les États-na-ons sont ainsi devenus des unités territoriales ar-Rcielles sur le
plan économique.
● Parallèlement au dépérissement des grands États-na;ons, émergent de nouvelles en;tés économiques « naturelles » : les
Etats-régions. Ces unités territoriales peuvent se situer à l'intérieur des fron-ères d'un État - par exemple, l'Italie du Nord, la
Silicon Valley, Osaka et la région du Kansai - ou chevaucher les fron-ères poli-ques - comme la zone San Diego/Tijuana, Hong-
Kong et le sud de la Chine, le triangle de croissance Singapour-Johore-Batam, etc. Ces régions sont aujourd'hui les moteurs de
la prospérité mondiale.

Pierre Buhler (haut fonc;onnaire Fr) La puissance au XXIème siècle : les nouvelles dé:nions du monde 2011
● La puissance au XXIème se déGnit par :
o Un État fort, souverain sur un territoire (guerres, sécurité, légi-mité via la puissance diploma-que).
o Un État de droit sur ses terres et à l’interna;onal (possibilité de sanc-ons militaires, économiques, monétaires,
commerciales – embargo).
o Critère géographique (géopoli-que, ressources sans tomber dans la rente, savoir sécuriser ses approvisionnements,
contrôle des espaces du globe).
o Critère de la popula;on (enjeu poli-que et ou-l poli-que).
o Critère Gnancier (État capitaliste, en phase avec la révolu-on numérique, FMN, Rnanciarisa-on de l’éco, monnaie interna).
o Un État qui sait u;liser les réseaux pour uniGer le champ de la puissance.
o État virtuel et soI power, économie du savoir (dépenses en R&D), puissance des médias, terrorisme : u-lisa-on des
réseaux sociaux, d’internet, des médias pour relayer leur ‘puissance’.

LA GUERRE

Graham Allison (chercheur US en science poli;que) Vers la guerre, l'Amérique et la Chine dans le piège de Thucydide ? 2017

● Concept de « piège de Thucydide » = une puissance émergente veut déRer la puissance régnante. Ce concept fait référence à
la rivalité entre Sparte (dirige la Ligue du Péloponnèse) et Athènes (dirige la Ligue de Délos) en raison de la montée de
l’impérialisme athénien. Athènes se dresse contre Sparte  Guerre du Péloponnèse, gagnée par Sparte. Plus largement, ce
concept dit qu’à chaque fois qu’il y a passage de relais d’une puissance à une autre, celui-ci se fait nécessairement par la guerre
(la seule excep-on c’est le passage du RU aux US). Aujourd’hui, Graham est convaincu que ce passage de relais dans le cas des
US et de la Chine débouchera nécessairement sur la guerre.
● Puissances émergentes révisionnistes VS puissances installées au sommet hiérarchie : ces dernières cherchent à maintenir le
statu quo qui garan-t leur posi-on de supréma-e  conYit structurel entre ces 2 types de puissance, qui se décline sur toutes
les sphères de leur rela-on, en par-culier dans le domaine militaire, sous forme d’un dilemme de sécurité : quelle que soit la
décision de modernisa-on militaire qu’elles prennent dans une logique défensive, pour se protéger des menaces qu’elles
perçoivent, elle est comprise par la puissance rivale comme une décision oKensive.

Cours Bonus pour les Oraux


LES ONG (plutôt pour l’oral)
ONG : associa-ons non gouvernementales à but non lucra-f cons-tuées par des personnes privées pour agir à
une échelle transna-onale. Parfois aussi groupe de pressions poli-que.
I. LES ONG, ÉMANATION DE LA « SOCIÉTÉ CIVILE », MÈNENT DES COMBATS MAJEURS AU LONG
DU 20ÈME
 Elles naissent pendant les con3its meurtriers du XIXème : passage de la charité à l’engagement humanitaire
(La Croix Rouge en 1863). L’humanitaire privé remplace peu à peu un humanitaire public défaillant (SDN) :
aide au relèvement de l’Europe, puis lu6e contre le sous-développement. L’ar;cle 71 de la Charte de l’ONU

43
leur reconnait un rôle consulta-f.
 Une mobilisa;on grandissante à par;r des 70s, marquées par l’essor du sans-fron;érisme : 1er cas
d’ingérence humanitaire lors de la guerre du Biafra au Nigéria en 1968 (Joint Church Aid organise un pont
aérien qui passe outre le droit interna-onal) avec grande média-sa-on, tandis que le Biafra s’eKondre en
1970 dans l’indiKérence. Créa-on de Médecins Sans Fron-ères en 1971, début dans l’écologie avec la World
Wildlife Fund en 1968 puis Greenpeace en 1971.
 2 courants sur la ques;on du long/court terme : sans-fron;érisme (idéologie libérale, aide d’urgence en
court-circuitant les Etats) et les Tiers-mondistes (idéologie sociale interven-ons sur le long terme en venant
en aide aux Etats).
 Vers un militan;sme plus poli;que en 80s-2000s : forma-on d’un front commun né d’une prise de
conscience globale, pour faire pression sur les Etats : rapport annuel d’Amnesty et rapport d’Human Rights
Watch (cri-que de guerre en Afghanistan et Irak) + sur les FMN : boyco6 de Nike. Le combat altermondialiste
devient le nouveau pôle des ONG (présentes lors des manifesta-ons de Sea6le en 1999).

II. LES ONG CONSTITUENT AINSI, AUJOURD’HUI, UN ACTEUR ATYPIQUE MAIS DE PLUS EN PLUS
INFLUENT
 Les ONG sont désormais gérées comme des FMN : nombreuses (40 000), professionnalisées,
interna-onalisées (1/3 humanité bénéRcie de leur sou-en), rémunéra-on forte, de plus en plus riches (Oxfam,
une FMN de la solidarité : 4.500 salariés, 30.000 bénévoles, 1M donateurs), pub.
 La légi;mité de leur combat est reconnue par le grand public : humanisme, écologisme, mondialisme, sur le
terrain. Perçues comme phase posi-ve de la mondialisa-on, contrairement à FMN.
 Cons;tuent donc désormais des partenaires indispensables de la « gouvernance mondiale » : pour les
organisa;ons intergouvernementales, elles sont un relais nécessaire pour leur connaissance du terrain et
leurs observa-ons locales, pour les Etats qui font appel à leur exper-se, pour les FMN, elles sont une cau-on
indispensable (partenariat Lafarge-WWF en 1999), Global Compact : associa-on ONG-FMN-ONU pour faire
respecter par les acteurs de l’éco 9 principes.

III. LES ONG : UN RÉEL CONTRE-POUVOIR ?


 L’humanitaire n’est pas ins;tu;onnel mais subversif (virage écologiste, altermondialiste, cf. Green Peace).
 L’ac;on des ONG rencontre d’importantes limites : la concurrence entre ONG, avec les OIG (« L’humanitaire
casqué » : casques bleus, droit d’ingérence adopté en 1991), et l’humanitaire d’Etat (EUFOR). La soumission
au poli;que : succès possibles que par le sou-en des Etats ou OIG. Le manque de représenta;vité : pas de
statut interna-onal, soumis aux législa-ons na-onales.
 Rencontres de plus en en plus de cri;ques : risque de confusion avec l’humanitaire gouvernementale
(humanitaire des Etats est un prétexte pour intervenir militairement). L’humanitaire ne résout pas les
problèmes plus profonds (intervient lors des crises mais après ça s’taille). Les ONG ne doivent pas remplacer
un Etat insuTsant.
 Certaines ONG sont à la limite de la légalité et comme6ent des abus/excès (Arche de Zoé, dont les dirigeants
ont été condamnés à la prison en 2007 au Tchad après avoir « enlevé » des faux orphelins).
 D’importants déGs à relever : baisse des dons donc dépendance vis-à-vis des subven-ons éta-ques, la
collusion avec la poli-que et la réorienta-on des ONG vers les popula-ons pauvres de l’intérieur des pays
riches (Restos du cœur, 80s).

Fronères, Sylvie Brunel 2003


 Elle dresse un bilan mi;gé des ONG : elle pointe du doigt le fait que les bénévoles viennent du N et ne soient pas au fait
des spécialités culturelles locales, il faudrait donc plutôt favoriser les organisa-ons locales. Les ONG ont une rela-on
ambiguë au développement : légi-mité autoproclamée (l’ONG Arche de Zoé persuadée que ramener en France des enfants
du Tchad alors en Guerre, c’est une bonne chose, mais c’est un enlèvement), peuvent reme6re en cause le rôle de l’Etat.
 Le but des ONG est de disparaitre (car plus de problèmes à régler), or on assiste plus à une mul-plica-on.
 Dénoncia;on de la dérive marchande de certaines ONG, elle parle de « charity business » + carriérisme
La fonda;on Bill et Melinda Gates : MSF : Greenpeace :
⇨ Montrer par-cipa-on de par-culiers ds ONG ● OKre assistance médicale d’urgence. ● Un véritable contre-pouvoir : 1971
⇨ Reste un moyen d’allègement Rscal 1971 médecins français de retour du protesta° paciRque contre essais
(créa-on d’ONG permet de payer moins Biafra dénoncent l’inac-on de la Croix nucléaire en Alaska. 1972 : USA
d’impôts). Rouge. annoncent Rn essais nucléaires.
● Créée en 2000 pr résoudre problèmes de ● BénéRcie d’une indépendance Rnancière et ● Suje6e à des cri-ques : connue pour son
faim et de pauvreté. Dotée de $37Ma, a poli-que (donateurs privés). exagéra-on alarmiste (annonce en 2009
fait vacciner 55M enfants en Afrique. $2M ● Limites : 1995 Rwanda “on n’arrête pas
un génocide avec des médecins”. que la calo6e glacière va disparaitre d’ici
pour la 2030).
recherche contre le paludisme. Surnommée “les khmers verts”.

44
LA PROLIFÉRATION NUCLÉAIRE DANS LE MONDE
 2009 Obama ob-ent prix Nobel de la paix pour engagement en faveur d’un Monde sans armes nucléaires
(2017 visite à Hiroshima).
 Le désarmement nucléaire n’est-il pas irréaliste, si l’arme a toujours une certaine ulité ?

I. VOLONTÉ DE LIMITER LA PROLIFÉRATION NUCLÉAIRE DÈS LES DÉBUTS DE L’ÈRE ATOMIQUE


 Arme de dissuasion : arme nucléaire devient une arme de non-emploi rendant la « guerre improbable mais
la paix impossible » (R. Aron). Doctrine de représailles massives  logique de dissuasion (les 2 Grands
accumulent arsenal N jusque Rn GF)
 Contrôle rigoureux : créa-on de l’AIEA en 1957 (Agence interna-onale de l’énergie atomique, sous égide de
l’ONU) : permet le transfert de tech et de matériels nucléaires + accepta-on d’inspec-ons régulières des sites
et du contrôle des ma-ères Rssibles.
 Traité de non-proliféra;on (1968) : signé par 98 Etats (sauf 5 pays qui l’ont déjà) qui renoncent à l’arme
nucléaire et reçoivent des inspec-ons de l’AIEA. Mais TNP comporte contrepar-es : est provisoire (25 ans) +
reconnaissait droit des Etats de bénéRcier de l’énergie nucléaire à des Rns paciRques et donc d’un programme
civil.
 Processus de désarmement : accords SALT 70s, démantèlement des euromissiles en 1987 par traité de Washington.
Etats
« du seuil » apparaissent : accèdent à AN mais ne sont pas signataires du TNP. Israël (50s) + AfS 1979 + Inde
1974 + Pakistan 1987.
II. LA FIN DE LA GUERRE FROIDE A CONFORTÉ LA NON-PROLIFÉRATION NUCLÉAIRE
 Risque de l’éclatement de l’URSS : mais Russie hérite de l’arsenal nucléaire et rapatrie sur son territoire les armes
sta-onnés
en Ukraine, Biélorussie, Kazakhstan + surveillance contre traRc illicite.
 TNP renégocié en 1995 il est prolongé et est signé par la quasi-totalité des pays membres de l’ONU (191) sauf Inde,
Pakistan
et Corée N qui s’y re-re en 2003.
 Traité sur l’interdic;on des essais nucléaires : TICE 96 (Traité sur l’Interdic-on Complète des Essais nucléaires) entre
USA
& Russie : Start I en 91 ; Start II en 93 ; New Start en 2010.
III. LE PROCESSUS DE NON-PROLIFÉRATION NUCLÉAIRE EST AUJOURD’HUI INCERTAIN
 2 nouveaux pays : Corée N : se re-re du TNP en 2003 devient un pays seuil avec essai bombe A en 2006. Iran :
qui a trouvé en 2000s des gisements d’uranium. ⇒Enjeu : prévenir a6aques + sanctuariser territoire pour
extension du pouvoir d’inYuence.
 Existence de réseaux d’acquisi;on illégale de tech : échappe au contrôle de l’Etat (Irak développe un
programme clandes-n grâce à des entreprises occidentales). « Réseau Khan » : Abdul Qadeer Khan créateur
de la BA au Pakistan, traRquant interna-onal de matériel nucléaire à des-na-on de la Corée du Nord, de la
Libye, de l'Iran, de l'Inde et de l'Irak (arrêté en 2004).
 Puissances ont des responsabilités dans ceAe proliféra;on : Chine fournit aide tech au Pakistan et CN + USA ac
Israël.
 Communauté interna;onale est confrontée à des diacultés : AIEA dispose de moyens faibles. TNP ne prévoit
pas de sanc-ons en cas de viola-ons de ces disposi-ons. TICE n’a toujours pas été ra-Ré (seul 36/44 pays
nécessaires l’ont ra-Ré).
 Puissances freinent le désarmement nucléaire : aucun engagement de désarmement entrepris depuis Obama 2009.
1954 : RU accède à 1960 : Fr accède à 1968 : TNP puis 1987 : Traité de 2003 : Corée N se
l’AN l’AN 1995 Washington re-re TNP
1957 : Créa-on de 1964 : rupture Ch- renégocia-ons 1996 : TICE 2009 : Nobel
l’AIEA (agence inter URSS 1974 : Inde ac AN (interdic- paix Obama
de l’nrj atom). + AN Chine 1979 on essai
AfS arme
nucléaire
)
La guerre qui ne peut pas avoir lieu, Jean-Pierre Dupuy 2019 : Alors que les négocia-ons entre D. Trump et KJU en février 2019
ont échoué, Dupuy revient au paradoxe de la dissuasion nucléaire qui voudrait que pour ne pas faire la guerre il suTrait de la
mimer. “Si la dissuasion (…) ne marche pas, tout s’écroule”.
 AN dernièrement u;lisée pour « stratégie de sanctuarisa;on agressive » (J. Dufourcq) : annexion de la
Crimée. Fin du FNI entre USA et Russie en février 2019.

 Géopoli;que des religions


45
46
LA FRANCE

LA FRANCE

2
DÉFINITIONS 3
ENJEUX 3
ACCROCHES 4
CHRONOLOGIE 5
CHIFFRES 6
LE MODÈLE FRANÇAIS DEPUIS LE DÉBUT DU XXÈME SIÈCLE 7
LA FRANCE DES 30 GLORIEUSES (1945-1973) 7
LES HÉSITATIONS FRANÇAISES FACE À LA CRISE (1973-1990) 8
LES POLITIQUES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES FRANÇAISES DEPUIS LES 1990 S 9

LES SECTEURS ÉCONOMIQUES DE LA FRANCE 11


LES TRANSFORMATIONS DE L’AGRICULTURE FRANÇAISE AU XXÈME S. 11
L’INDUSTRIE EN FRANCE DEPUIS 1945 12
LES SERVICES EN FRANCE 14
L’ÉNERGIE EN FRANCE 15
LE TOURISME EN FRANCE 15
LA FRANCE ET SON TERRITOIRE 16
LES TRANSFORMATIONS DU TERRITOIRE, ENTRE HÉRITAGE ET NOUVELLES FRACTURES 16

FRANCE ET PUISSANCE AU XXÈME SIÈCLE 18


UNE FRANCE HÉSITANTE FACE À L’INTERNATIONALISATION (1901-1945) 18
LA FRANCE DANS LE MONDE 1945-1990 18
LA FRANCE DANS LE MONDE DEPUIS 1990 19

EXEMPLES 22
AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET TRANSPORTS 22
LE DECLIN INDUSTRIEL ET LES FAIBLESSES DE LA PUISSANCE FRANÇAISE 23
LE RENOUVEAU INDUSTRIEL DE LA FRANCE 25
LES ATOUTS DE LA PUISSANCE FRANÇAISE 26
AGRICULTURE, INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE ET DISTRIBUTION 28
HARD ET SOFT POWER FRANÇAIS 29

RÉFÉRENCES 32

DÉFINITIONS
3
Déclin : état de ce qui diminue, qui commence à régresser après avoir a?eint son point maximal, son apogée. Le déclin précède la
chute
Puissance : volonté et capacité d'imposer ses choix. Mot de base de la géopoliEque, à parEr du constat de base de l’état de
conFictualités entre naEons. La puissance ne garanEt pas le succès, elle doit s’accompagner d’une volonté de s’exercer. « Etat qui
dans le monde se disEngue non seulement par son poids territorial, démographique et économique mais aussi par les moyens
dont il dispose pour s'assurer d'une inFuence durable sur toute la planète en termes économiques, culturels et diplomaEques »
(G.Dorel). Pendant longtemps déterminé exclusivement par des variables quanEJables mais connaît une évoluEon de ses
caractérisEques au cours du XX° siècle. Repose aujourd'hui sur un triple pilier : poliEco-militaire, économico-technologique,
idéologico-culturel
État : groupement humain soumis à une même autorité qui déEent le monopole de la violence légiEme, territoire délimité par des
fronEères sur lequel s’exerce ce pouvoir, autorité souveraine s’y manifestant
Modèle : Voie par2culière, singulière, désigne une trajectoire pouvant servir d’exemple, faire oQce d’excepEon mais également
d’explicaEon (modèle va perme?re d’expliquer les choix faits à un moment donné). QuesEon de l’imita2on. Penser à l’idée de «
contre-modèle » si ce modèle devient un contre-exemple à ne pas suivre, ou si un autre modèle le concurrence. Pour incarner un
modèle, il faut durer et inFuencer.
In:a2on : Hause généralisée durable et auto entretenue du niveau général des biens et des services
Poli2ques keynésiennes (stop&go) : PoliEque économique visant à maîtriser le cycle économique en a?énuant les FuctuaEons de
l'acEvité économique.

ENJEUX
● La ques2on du déclin
o Le déclin démographique, économique (croissance molle, fort chômage structurel), comparaison avec ses voisins
(Allemagne, RU)
o Un déclin géopoli2que : une « grande puissance moyenne » ?
● La ques2on de la place de la France en Europe
o Contradic2on entre les ambi2ons de créer une Europe puissance (poliEque) VS les ré2cences à accepter des transferts
de souveraineté
o Europe mul2plicateur de puissance pour la France, qui sert ses intérêts ? ou France subit-elle les poliEques
européennes ?
● Rôle, place et rayonnement de la puissance française dans le monde
o La quesEon de l’intégra2on dans l’économie mondiale, de la contrainte extérieure, de l’ouverture  saisir les
opportunités internaEonales ou se recentrer sur le territoire naEonal, derrière des fronEères supposées protectrices ?
o Une puissance : grande ou moyenne, européenne ou mondiale ? en déclin ou eUecEve ? réelle ou illusions ?
o Moyens et ambi2ons : a-t-elle les moyens de ses ambiEons ? ambiEons réaQrmées, renouvelées ? ambiEons trop
grandes pour moyens ?
● La ques2on de la pérennité et du bilan du « modèle français » (P. Gauchon) :
o Poli2que (remise en cause du jacobinisme ? = organiser le pouvoir de façon très centralisée, administraEve, élite),
économique (colber2sme : dirigisme économique au service de la puissance), social (État-Providence), culturel
(« excepEon française »)  rôle de l’État (intervenEonnisme ou décentralisaEon ?)
o Quelles évolu2ons ? quelles adapta2ons à la mondialisaEon ? existe-t-il encore un modèle français viable ?
● La ques2on de la capacité de la France d’exprimer une voix diIérente dans la mondialisa2on et dans l’ordre géopoli2que
interna2onal : aides au Sud, promoEon du Développement durable (DD), mulElatéralisme face à l’hyperpuissance américaine.
● L’aspect territorial : le ou les territoires : fracture avec inégalités ? aménager ou à ménager ? remise en cause des fronEères
(Schengen).

4
ACCROCHES
● 2017 : la Kn du Frenchbashing. En 2012, The Economist publie « La France, une bombe à retardement au cœur de l’Europe » et
Newsweek « The fall of France », criEquant le modèle social français, jugé aberrant et trop coûteux, ainsi que l’esprit français
qui n’encourage pas la croissance économique. Décembre 2017 : The Economist sacre la France « pays de l’année 2017 », car
auteur « d’un renversement stupéJant » avec l’élecEon d’E. Macron. Changement de l’image de la France, plus irréformable,
nouveau leader européen, mondial ?

● 8-10 janvier 2018 : 1ère visite d’Etat d’E. Macron en 2018 en Chine. Gros contrats signés : 10Mds € pour construcEon centre de
retraitement du nucléaire par Orano (ex-Areva), 18Mds € pour 184 Airbus A320, levé embargo sur viande bovine. Annonce «
année franco-chinoise de la transiEon écologique ». Ouverture Centre Pompidou à Shanghai pour 2019. « Diplomae du cheval
» en réponse à « diplomae du Panda » : cheval Vésuve du Brekka oUert à Chine. E. Macron discret sur Droits de l’Homme.
Basculement du monde : Chine, nouvel allié de poids de la France pour climat, développement accords commerciaux //
Succès diploma2ques et économiques français // Mais abandon ques2on des Droits de l’homme ?

● 2 février 2018 : Après plusieurs mois de tension, constructeur naval italien Fincan2eri a annoncé signature accord déKni2f
concernant rachat de 50% du chan2er naval de St Nazaire mis en vente par Coréen STX. RelaEons entre France et Italie
s’étaient refroidies lorsqu’E. Macron, inquiet que champion italien puisse obtenir pleins pouvoirs à St Nazaire, ordonna
naEonalisaEon chanEers navals en juillet 2017. 3 raisons à intervenEon de l’Etat : 7 000 emplois en jeu, alliance FincanEeri-
Chine avec risque de transfert de savoir-faire français en Asie, enjeu de sécurité naEonal (St Nazaire, seul site français pouvant
construire navires militaires). Accord  St Nazaire détenu à 50/50 par France et FincanEeri avec prêt à l’Italien de 1% du capital
par France. Rapprochement plus large envisagé dans construcEon navale militaire : alliance Naval Group & FincanEeri pour un
airbus mariEme ? Etat français toujours interven2onniste et contraignant ; modèle français ? // enjeux éco & stratégique
industrie française// Dimension européenne, nouvelle échelle de l’économie française ?

● 11 novembre 2018 : discours de E. Macron lors des commémora2ons de l’armis2ce du centenaire de la 1 ère GM. Devant
Trump, Pou2ne, Merkel et plus de 70 chefs d’État et de gouvernements, E. Macron se pose en héraut de l’ouverture, de
l’Europe, et du mul2latéralisme. Il cite G. Clemenceau : « Comba?ante du droit et de la liberté, la France reste toujours et à
jamais le soldat de l’idéal. ». Le discours s’est ensuite mu en plaidoyer pour le mul2latéralisme. « AddiEonnons nos espoirs au
lieu d’opposer nos peurs », a-t-il lancé aux dirigeants mondiaux, les exhortant au « combat pour la paix » en refusant « le repli,
la violence et la dominaEon ». Macron se pose en leadeur naturel d’un monde occidental qui doute. Mais il sait que ce
leadership ne peut passer que par l’Europe. D’où l’importance, tout au long de ces cérémonies, de la rela2on franco-
allemande.

● 21 janvier 2019 : 2ème édi2on du sommet « Choose France » organisé à Versailles et qui a rassemblé 150 dirigeants de
mulEnaEonales et qui vise à signer des projets d’invesEssements de grande ampleur sur le territoire français. Véritable sommet
de l’aSrac2vité de la France. En 2018, ce sommet avait permis de signer 3,5Mds € d’invesEssements et près de 2,2k emplois en
créaEon. Encore une fois en 2019, près de 600M€ ont été invesEs (moins, la faute aux gilets jaunes).

● LVMH rachète TiIany : 25 nov 2019 LVMH a annoncé qu’il débourserait 14,7 Mds € pour l’acquisiEon la plus grosse de son
histoire. « Une icône de l’Amérique qui devient un peu française » Bernard Arnault

● Edouard Philippe au Sénégal : Kn nov 2019, avec six ministres, a supervisé la conclusion de 7 accords entre les 2 pays. Parmi
ces accords, plusieurs contrats d’armement, prêt pour le développement de 50 M d’€.

● Macron en Chine : un pas vers l’européanisa2on de la rela2on avec Pékin : Fr invité d’honneur de la foire des importaEons à
Shanghai mais début nov 2019 dans la délégaEon avec Macron une ministre all + un commissaire eu. Or les visites
présidenEelles sont d’ordinaires des événements bilatéraux. En mars 2019 lors de sa visite en Fr Xi Jinping avait eu la surprise
de se voir proposer une rencontre à l’Elysée avec Macron, Merkel et Juncker  signal reçu à Pékin. L’Europe commence à
comprendre que si elle veut exister dans un monde dominé par les géants américains et chinois elle doit défendre ses intérêts
communs.

● Macron The Economist : « Ce qu’on est en train de vivre, c’est, pour moi, la mort cérébrale de l’OTAN. Il faut être lucide. ».
Macron met en doute la crédibilité de l’arEcle 5 qui prévoit le souEen militaire automaEque à tout membre de l’OTAN a?aqué.
Ses propos ont suscité de nb criEques : secrétaire général de l’OTAN et Merkel ont marqué leur désaccord, la chancelière all
disant clairement qu’elle ne partagerait pas le jugement du président français. Les milieux atlanEstes européens ont souligné
que l’Europe n’avait ni les moyens ni la volonté de se passer du parapluie américain. Macron veut susciter un réveil de l’Europe.

● Au Sahel, l’armée française face au syndrome afghan : 13 morts Kn nov 2019 dans un accident d’hélicoptère, bilan le plus
lourd pour l’armée française depuis l’embuscade d’Uzbin en Afghanistan en 2008. Syndrome afghan = guerre impossible à
gagner militairement + impossible à qui?er en raison de l’impossibilité à me?re sur pied une alternaEve sécuritaire locale
solide.

● France – Chine : 6 novembre 2019, à l’occasion de son 3ème et dernier jour de visite à Pékin, Macron a aQché avec Xi Jinping
une posiEon convergente et opposée à l’unilatéralisme de leur homologue Trump. Ils condamnent le retrait de l’accord sur le

5
climat de Paris et aQrment une volonté commune « d’améliorer la coopéraEon internaEonale sur les changements climaEques
pour assurer une mise en œuvre de l’accord de Paris totale et eQcace. »

● Fusion PSA – Fiat Chrysler : 17 déc 2019 les conseils d’administraEon des groupes PSA et Fiat Chrysler Automobiles ont validé
la fusion des 2 géants de l’automobile. Ces Jançailles sont valorisée à 41 Mds d’€. Le groupe sera désormais le 4ème acteur
mondial du secteur. Bruno Lemaire y voit une « étape importante dans la créaEon d’un champion européen ».

● Françafrique : 21 déc 2019, Macron et Alassane OuaSara ont oQciellement annoncé la dispariEon du franc CFA. Il doit être
remplacé progressivement par l’Eco dans la région d’Afr de l’O. Si le système est aboli, une parité Jxe avec l’€ sera maintenue
dans un premier temps, et la Banque de France conEnuera d’en assurer la converEbilité. Le 7 novembre 2019, le président
béninois Patrice Talon avait annoncé le retrait des réserves de change du franc CFA se trouvant en France pour me?re Jn au
modèle existant. La banque centrale des pays de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) sera en charge de la gesEon de la
totalité de ces réserves, qu’elle réparEra dans plusieurs banques centrales partenaires à l’échelle mondiale. Bruno Le Maire
s’est déclaré très ouvert à une réforme « ambiEeuse » du franc CFA, conformément aux désirs des 15 pays afr uElisant ce?e
devise.

● Juan Guaido à l’Elysée : 24 janvier, Macron a annoncé avoir reçu Juan Guaido au Palais de l’Élysée. Le président de
l’Assemblée naEonale vénézuélienne est ajd reconnu par une cinquantaine de pays (dont la France et les US) comme Président
par intérim du Venezuela. Peu avant, il avait été accueilli par Boris Johnson et avait parEcipé au Forum de Davos.

● Crise au Cameroun : Emmanuel Macron a déclaré février 2020 qu’il allait « faire pression » sur le gouvernement camerounais
après un massacre de civils commis par l’armée dans la parEe anglophone du pays, déclenchant la colère de Yaoundé. C’est un
cas d’école de la diQculté de changer le cap de la poliEque africaine de la France s’agissant de la quesEon des droits de
l’homme.

● Le projet de loi sur le climat jugé insuWsant pour aSeindre les objec2fs de la France , Février 2021 Un texte uEle, mais dont
l’ambiEon insuQsante devra être renforcée pour perme?re à la France de tenir ses objecEfs climaEques. Voilà en
substance l’évaluaEon rendue, mardi 23 février, par le Haut Conseil pour le climat (HCC) sur le projet de loi Climat et
résilience, issu des travaux de la convenEon citoyenne pour le climat. Ce texte, avec ses soixante-neuf arEcles, vise
à « introduire des ruptures majeures pour la société française », en s’a?aquant à l’ensemble de la vie quoEdienne, depuis nos
déplacements jusqu’à notre alimentaEon, en passant par notre consommaEon et nos logements.

CHRONOLOGIE
La Belle-Epoque 1945 : CréaEon ONI (OQce NaEonal pour l’ImmigraEon,
1884 : Droit Syndical : Loi Waldeck-Rousseau immigrés = 8% pop acEve pendant 30 Glorieuses).
1892 : tarif Méline (tarif douanier protecEonniste) NaEonalisaEon de Renault // CréaEon sécurité sociale
1895 : CréaEon ConfédéraEon Générale du Travail (CGT) 1946 : Accords Blum-Byrnes : annule de?e de guerre contre
1898 : CréaEon de Renault Jlms américains dans cinémas français // Mise en Place de
1900 : Paris accueille ExposiEon Universelle avec pour thème l’Union Française, révoltes matées à SéEf & à Madagascar
« Un siècle de Progrès » 1946-1954: Guerre d’Indochine (1954 : accord de Genève
1905 : CréaEon SFIO (secEon française de l’internaEonale après Dien Bien Phu)
communiste), loi de séparaEon Eglise/État 1947-1952 : Plan Monnet
1906 : Chartre d’Amiens de la CGT (référence théorique du
syndicalisme révoluEonnaire) Les 30 Glorieuses
1952-1955 : Pinay lu?e contre l’inFaEon
L’Entre-deux-Guerres 1954 : Appel Abbé Pierre pour lu?er contre insalubrité des
1920 : Naissance du PC au congrès de Tours banlieues
1924 : CréaEon de Total, leader français du pétrole 1956 : Pierre Mendès-France accorde au Maroc & Tunisie leur
1931 : + de citadins que de ruraux autonomie
14 juillet 1935 : serment du Front Populaire 1957 : Lancement du Programme Nucléaire Français
1936 : accords de MaEgnon entre CGT et patronat / congés 1958 : Retour CDG et Vème République // Plan Pinay-RueU
payés et semaine de 40h ouvre France à l’extérieur, assainit Jnances publiques, franc
1937 : Moulinex est créé par Jean Mantelet // CréaEon Société converEble (réformes STOP and GO). Nouveau franc, plus fort,
NaEonale des Chemins de Fer (SNCF) permet de limiter déJcits
er
1960 : CréaEon Parcs NaEonaux en France // 1 essai
La Reconstruc2on nucléaire français//plan Jeanneney
1962 : Accords d’Evian, indépendance Algérie, intérêts
1944 : Droit de Vote pour la femme // Conférence de pétroliers français préservés // PAC instaurée à l’échelle euro
Brazzaville : De Gaulle pour assimilaEon & aboliEon statut de 1963 : Ouverture 1er Carrefour à Sainte-Geneviève-des-Bois
l’indigénat mais contre autonomie //CréaEon DATAR (DélégaEon Aménagement des Territoires

6
et AcEon régionale)  DIACT (DélégaEon Interministérielle à 1973 : Loi Royer pour promouvoir peEt commerce (25%
l’A?racEvité & la compéEEvité des territoires 2005). marché alimentaire)
1965 : CréaEon 5 villes nouvelles pour contrebalancer poids de
Paris (Cergy-Pontoise (ESSEC, Peugeot-Citroën), Marne-La- Les « 20 Piteuses » (N. Baverez)
Vallée (Disneyland), Sénart, Evry, Saint-QuenEn-en-Yvelines)
1966 : De Gaulle se reEre du commandement intégré OTAN 1975 : Plan Messmer sur le nucléaire // ElecEon VGE
1967 : CréaEon 8 métropoles d’équilibres // Rapport Nora : 1975 : CréaEon de radio France InternaEonal (RFI) // CréaEon
subvenEons étaEques à outrance aux secteurs non viables du G8 suite au 1er choc pétrolier de 1973 (informel) // Loi Veil
(État Brancardier), déJcits // Loi Neuwirth sur la contracepEon en faveur de l’IVG
1968 : 10-11 Mai, nuit des barricades au quarEer laEn // 1976 : Barre lu?e contre inFaEon : hausse des salaires,
Accords triparEtes de Grenelle & AugmentaEon du SMIG de libéralisaEon des prix
35% et 10% des salaires // Rapport Mansholt, PAC crée 1981 : TGV mis en service // ElecEon Mi?errand
surproducEon 1982 : Lois DeUerre de décentralisaEon à l’échelle régionale
1969 : Rapport Vedel : PAC mainEent exploitaEons non viables 1984 : Mauroy déréglemente marchés Jnanciers // Taux
// ElecEon Pompidou intérêt français alignés sur taux allemands (poliEque du franc
1970 : CréaEon SMIC (SMIG en 1950) fort)
1985 : CréaEon de TV5 Monde
Fermeture usine Ile Seguin (Boulogne-Billancourt) de Renault 2017 : ElecEon E. Macron
1994 : Refus rachat de Volvo par Renault : acEonnaires 2018 : NDDL: clap de Jn sur l'aéroport, Grève historique à la
inquiets par parEcipaEon État Français dans capital de la Jrme SNCF, "Gilets jaunes", aUaire Benalla
2019 : Notre-Dame en feu, RN en tête aux Européennes
Et maintenant ? Retraites
1995 : Renault déJniEvement privaEsé (Carlos Ghosn) // 2020 : Réforme des retraites, L'hôpital sous pression
Chirac parle de « fracture sociale » et est élu sur ce thème , Premier mort du Covid-19 en France, ManifestaEons contre
1999 : Renault s’associe à Nissan (Jrme japonaise crée en les violences policières, A?entats de ConFans-sainte-Honorine
1932) et Nice, Crise autour de la loi sécurité globale
2000 : Mis en place eUecEve 35 heures
2004 : Lancement & créaEon des pôles de CompéEEvité
2007 : ElecEon N. Sarkozy // Lancement projet du Grand Paris
2012 : ElecEon F. Hollande // Rapport Gallois rappelle
nécessité de la R&D

CHIFFRES
● PopulaEon 67M (Paris = 1/6 pop), IDH 0,88. Taux de chômage : 8,6% (selon l’Insee, au 3ème trimestre 2019).
● Croissance 3ème trimestre 2019 : 0,3% (comme les 2 1ers trimestres) ; PIB : 2 762 Mds € en 2018. De?e publique : 99% PIB
● Dépense publique : 56,5% du PIB 2017 ; DéJcit public : 3% PIB.

7
PUISSANCE MILITAIRE

AGRICULTURE (1,7% PIB, 3% emploi 2019)


1er producteur de céréales en Europe
5ème producteur mondial de blé
6ème exportateur de produits agricoles. Exporte au 2/3 vers UE
Industrie Agroalim : Danone, Béghin-Say (sucre), Doux (volailles), Lactalis (1er groupe transformateur fromager

INDUSTRIE (12,5% du PIB)

COMMERCE

SERVICES (78% PIB, 75% pop ac2ve)

● Taux de pauvreté en condiEon de vie : 14,7% 2018 (moyenne européenne 19,6%)


LE MODÈLE FRANÇAIS DEPUIS LE DÉBUT DU XXÈME SIÈCLE

LA FRANCE DES 30 GLORIEUSES (1945-1973)


I. MISE EN PLACE MODELE FR DIRIGISTE POUR LA RECONSTRUCTION / MODERNISATION (44-52)
● Avec la Libéra2on, l’État prend en charge la reconstruc2on économique : Choix condi2onné par situa2on économique,
poli2que, sociale française en 1945 : destrucEons importantes (reste 1 pont pour traverser Loire), éco désorganisée (-50%
prod industrielle, pénurie alimentaire, dépréciaEon Franc), pénurie main d’œuvre et équipements. Changements poli2ques
profonds : Jn de la « parenthèse de Vichy », PCF et SFIO 50% voix oct 1945, CNR projet de faire voter les femmes, sécu
sociale. Réformes : État-Patron (naEonalisaEons : banques avec SG, LCL, énergie EDF, GDF, transport SNCF, RATP, Air France,
industrie Renault, Gnome & Rhône), État Knancier (réglementaEon secteur bancaire, autorise ou non fusion banques), État
planiKcateur (inFuence du modèle soviét, mais ≠ plans soviéts : plans quinquennaux, objecEfs chiUrés mais pas obligatoire,
ajustable en fn conjoncture  1er plan Jean Monnet 1947-1952 : charbon, électricité, acier, ciment, transport, tracteur), nvx
moyens d’intervenEon avec INSEE, CNRS, CEA, INRA, ENA renforce l’État-technocraEque, État-Providence (Sécurité sociale en

8
1945 avec système bismarckien, renforcement syndicat  ↗ dépenses sociales de l’Etat 3,5% 1938  20% 1947). 3 acteurs
clés de la modernisaEon : Etat, chef d’entreprise, salarié.
er
● Reconstruc2on rapide qui permet redémarrage de l’économie : Objec2fs 1 plan dépassés : dès 1948 niveau indus > 1938,
4,5% cx/an, bataille énergie (raEonalisaEon et modernisaEon  +60% prod charbon) et transport (électriJcaEon réseau
ferroviaire, 1ère autoroute Paris  Normandie 1946) remportées, mais bilan miEgé pour sidérurgie. Reconstruc2on sur
nouveaux facteurs : eUort État (50% invesEssement en 1949), aide américaine (accord Blum-Byrnes en 1946, plan Marshall
8Mds$ pour Fr), eUort populaEon (bataille de la producEon, hausse producEvité avec augmentaEon du tps de travail),
emprunt modèle américain (4000 missions de producEvité, « cocacolonisaEon » dit le PC).
● Mais résultats obtenus aux prix de déséquilibres : Problème consomma2on (goulées d’étranglement car demande > oUre 
liste d’a?ente pour 2 chevaux et 4 chevaux). 2 secteurs en retard : agriculture (négligée 8% des invests, révoluEon du tracteur
tardive et lente), logement (13% des invests, besoins énormes car exode rural, bidonvilles ex Nanterre). Déséquilibres
Knanciers : ende?ement, dépréciaEon monétaire, inFaEon (+60% en 1948).

II. LA FRANCE DANS LES 30 GLORIEUSES : UNE CROISSANCE ET UNE MODERNISATION SANS
PRÉCÉDENT
● Croissance économique excep2onnelle. Taux de croissance élevé (4%/an à 7%/an). Industrie, véritable moteur de la
croissance : 40% pop acEve, 47% PIB, réussite dans biens intermédiaires (aluminium, chimie, sidérurgie), biens d’équipement
(aéronauEque, automobile), biens de conso (conso de masse : Moulinex), hautes techno («colberEsme high tech» Elie Cohen :
aéronauEque Dassault, aérospaEal, électronique, nucléaire). Essor secteur énergie (plan Jeanneney 1960 avec choix tout
pétrole, Elf et Total), agriculture (PAC, révoluEon silencieuse : motorisaEon, logique producEviste industrielle) et ter2aire
(1960s : dépasse secondaire, 1er secteur d’emplois 1975 : services bancaire, distribuEon ex carrefour en 1963).
● Croissance qui repose sur bases diIérentes de la Reconstruc2on. Économie de plus en plus ouverte : ReconstrucEon
avec cadre protecEonniste, choix ouverture 1957 car traités de Rome + imposé par US (plan Marshall), puis ralliement avec
logique européenne, mais accompagnée de poliEques pour résister à concurrence extérieure (Plan Pinay-RueI en 1958, TEC,
nouveau Franc 1960, PAC, refus RU dans CEE)  commerce dynamique et excédentaire. Ralliement des acteurs économiques
à logique de produc2on de masse: jeunes agriculteurs du CNJA (méthodes producEvistes), ralliement patronat et salariés
(compromis fordiste, nouv stratégies commerciales). État demeure acteur déterminant de la croissance : modernisaEon des
infras, DATAR 1963, plan neige 1964, concentraEon entreprises (règle 20% entreprises = 80% prod), éducaEon, R&D
(colberEsme high-tech).
● Une société en muta2on. Un renouveau démographique : +12M d’habitants 1946-1974 dont 8M naissance avec baby-boom,
progrès médecine, immigraEon (2M). Une société mobile : urbanisaEon (75% en 1975) : France majoritairement urbaine avec
essor banlieues et grands ensembles (« années béton » pour combler pénurie). Une société avide de consommer : moyennisaEon
de la société : hausse revenus (+50% 1960s) permet aux Français d’accéder au confort, loisirs (congés payés, 50% des ménages
vacances 1970s, Club Med 1960), équipements domesEques (« 4 trésors de la conso »).

III. LES LIMITES DES 30 GLORIEUSES


● Problème récurrent, l’in:a2on. In:a2on forte, conjoncturelle (guerres coloniales), structurelle (secteurs protégés,
protecEonnisme, planiJcaEon, échelle mobile des salaires) devient néfaste pour l’économie (dépréciaEon monétaire, aggravaEon
déJcit commercial). Echec poli2ques de luSe contre in:a2on (Plan Pinay en 1952, Pinay-RueU en 1958, poliEques de « stop » & «
go » de VGE dans les 1960s) car toujours fort volontarisme de l’État.
● Société inégalitaire, sous tension. Société française qui reste inégalitaire : moyennisaEon populaEon (classe moyenne = 2/3
des Français) mais 10% plus fortunés déEennent 54% patrimoine et grands gagnants = foncEonnaires, cadres et professions
libérales vs laissés-pour-compte (50% de la pop ouvrière, ouvriers agricoles, retraités). Société sous tension : paradoxe car fort
enrichissement/croissance mais contestaEon sociale permanente avec groupes sociaux se sentant menacés par évoluEon éco
(mouvement poujadiste) ou esEmant ne pas bénéJcier équitablement de la croissance (ouvriers, foncEonnaires). Mai 1968 : crise
excep2onnelle (car imprévisible, nouv par son ampleur et son origine, se résorbe vite)
● Atouts et faiblesses de la France en 1973. France dynamique : croissance générale réduit inégalités et modernise pays avec
adopEon modèle moderniste et culturel américain. France main2ent son rang malgré perte Empire colonial : 5ème puissance éco,
dépasse RU, a surmonté son déclin poliEque en créant des liens privilégiés avec ex-colonies (Françafrique), Bombe A, rôle moteur
dans CEE. Mais puissance comportant des faiblesses début 1970s : dépendance forte (énergéEque, Jnancière, commerciale), pas
de compéEEvité à l’internaEonal (champions naEonaux = nains internaEonaux, Renault 22ème mondial), limites intervenEon de
l’État (planiJcaEon – perEnente, disfoncEonnement entreprises publiques, criEque poliEque industrielle : échec plan Calcul 1966
qui devait construire un Apple français).
Dates clés : Références et no2ons clés :
● 1946 : accords Blum-Byrnes : liquidaEon d’une parEe de ● Les Trente Glorieuses Jean FourasEé, Une autre histoire
la de?e française par USA contre ouverture au ciné USA des TG Christophe Bonneuil
● 1946 1ère autoroute Paris  Normandie ● ChrisEan StoUaes emploie 4 mots pr qualiJer Fr av-
● 1947-1952 : Plan Monnet guerre : « ruralisme, provincialisme, malthusianisme,
culte du peEt »

9
● 1958 : plan Pinay RueU ● M. Thorez PC « ajd produire c’est la forme la + élevée du
● 1960 : plan Jeanneney devoir de classe, du devoir des Fr »

● 1963 : créaEon de la DATAR / Premier Carrefour ● NoEon d’État-Providence ou Brancardier Cohen

● 1974 : plan Messmer (nucléaire) ● Elie Cohen « ColberEsme high tech » = dans le domaine
des hautes technologies, Jnancement par l’État de
ChiIres : grands programmes de R&D
● Plan Monnet : dès 1948 > niv indus 1938, 1951 > 1929, ● Ezra Suleiman, « En 1945, la France est le meilleur des
1952 > de 12% chiUres 1929 mondes, plus libre que l’URSS avec un système plus
● Années 1960 : France, 4e exportateur industriel. protecteur que les USA »
● Poids dépenses sociales : 4% PIB en 1938, 20% en 1945 ● PCF : « CocacolonisaEon » pour décrire l’inFuence du
● Règle 20/80, 20% des entreprises d’un secteur doivent modèle américain pdt les 30G
réaliser 80% de la prod. ● J. Monnet à DG : « Vous parlez de grandeur, mais les
● Pendant 30G, croissance en moyenne à 5%/an, 6% pour Français sont peEts ajd. Il est nécessaire qu’ils se
l’industrie, niveau de vie x6 sur la période modernisent. Il faut donc davantage de producEon, de
producEvité ».

LES HÉSITATIONS FRANÇAISES FACE À LA CRISE (1973-1990)


I. LA FRANCE DANS LA CRISE
● France aSeinte par crise qui revêt aspects spéciKques. Récession en 1975 (en retard) avec choc pétrolier suivie de 3 années
de forte croissance, donc interprétée comme conjoncturelle, pas de remise en cause des mécanismes de croissance établis Kn
1960s. Aspects par2culiers de la crise en France : conjoncture inFaEonniste (abondance $ + choc pétrolier + choix croissance
inFaEonniste en Fr) pénalise exportaEons, repli de la R&D et des invesEssements, creusement déJcits publics, une contrainte
extérieure avec des importaEons qui sont incompressibles (énergie) donc déséquilibre de la balance commerciale, hausse
chômage de masse (13% 1997) avec pertes emplois industriels, automaEsaEon, augmentaEon de la populaEon acEve.
● Face à la crise, poli2ques hésitantes et contradictoires. Gouvernements Kdèles aux receSes d’après-guerre : poliEque
keynésienne « stop » & « go » (Chirac 1974-1975), dépréciaEon monétaire, intervenEons étaEques (grands programmes
d’invesEssements : nucléaire avec plan Messmer, Minitel, Airbus, Ariane). Poli2ques ineWcaces car stagFaEon entraine hausse
chômage + dépréciaEon monétaire ôte pouvoir d’achat externe de la monnaie nécessaire pour Jnancer importaEons/déJcits/
alrer IDE. Etat devient « brancardier », « État pompier », mul2plie aides à l’industrie sans réussir à moderniser (dispariEon
texEle, sidérurgie, construcEon navale), car choix nucléaire absorbe tous les eUorts (Jap et All modernisent l’industrie, R&D). Le
gouvernement Barre marque une rupture libérale : priorité à la lu?e contre l’inFaEon, limite le déJcit public, défend le franc fort
 succès jusqu’en 1979 (diminuEon de l’inFaEon, retour des excédents commerciaux, croissance éco modérée), mais le 2 ème choc
pétrolier eUace les résultats. Le mécontentement social entraîne l’élecEon de Mi?errand 1981.
● Entrée dans crise correspond à 2 changements sociaux. Retournement démographique (baisse natalité et fécondité dû
transformaEons socio-structurelles, malthusianisme, Fr vieillit par le haut et le bas). Retournement migratoire avec choix de «
l’immigraon zéro » par VGE 1974, a?énué par regroupement familial 1976, soulignant le grippage du modèle français et les
diQcultés du système d’intégraEon (échec de l’intégraEon par le travail, l’école, Jn du service militaire).

II. PARENTHÈSE SOCIALISTE 1981-1983 : ÉCHEC D’UNE POLITIQUE DE RENFORCEMENT DE L’ETAT


● Gauche choisit retour au dirigisme économique. Choix idéologique : programme « changer la vie » rédigé par la parEe
« marxiste » du PS. Mo2va2ons historiques : être dans la conEnuité du Front Populaire/LibéraEon (mesures symboliques : 1982
39h, 5ème semaine de congés payés, baisse âge retraite). Mo2va2ons poli2ques : logique de rupture pour répondre aux a?entes
électorat + héritages de mai 1968. Mo2va2ons éco : résoudre la crise donc poliEque des « champions naEonaux ».
● Grandes réformes de structure. Na2onalisa2on de grande ampleur : à 100%, quasi-totalité secteur bancaire (36 banques), 12
groupes industriels (CGE devient Alcatel, St Gobain, Péchiney, Thomson, Dassault…), secteur public représente 25% PIB  en faire
des champions naEonaux. Réhabilita2on planiKca2on (avec M. Rocard). Décentralisa2on loi DeIerre 1982. Réformes sociales :
aboliEon peine de mort (Badinter), libéralisaEon audiovisuel et radios, hausse du SMIC, Impôts sur Grandes Fortunes.
● Bilan : relance économique modeste qui bute sur la contrainte extérieure. Points posi2fs : avancées sociales, restructuraEon
groupes français. Mais résultats macroéconomiques décevants : 1% de croissance 1982, inFaEon, hausse déJcits commerciaux et
déJcit public. Thème du déclin ressurgit : économie apparaît mal adaptée à mondialisaEon (commerce déJcitaire avec NPIA,
baisse part commerce mondial : 5%, mauvaise image des produits français, retard dans internaEonalisaEon Jnancière (peu d’IDE),
peu d’invesEsseurs étrangers (US et Jap se méJent du naEonalisme éco)... Plan Delors 1983 (poliEque de rigueur, remet en cause
l’alignement des salaires sur les prix pour casser l’inFaEon).

10
III. À PARTIR DE 1983, UNE ORIENTATION LIBÉRALE DES POLITIQUES ÉCONOMIQUES FRANÇAISES
● Choix contraint par contexte extérieur dans lequel évolue la France. Choix contraint par contexte européen : CEE = 60%
échanges avec France  choix de rester dans SME 1983, adaptaEon à construcEon européenne libérale avec marché unique qui
oblige à l’abandon d’aides (Acte Unique 1986) + libéralisaEon de secteurs (transport, énergie, services) + € et critères de
Maastricht 1992 (faibles déJcits publics <3% PIB, maitrise de?e < 60% PIB). Choix contraint par mondialisa2on : marché Jnancier
indispensable pour groupes français. Nouveau rôle de l’État : encourager compéEEvité des entreprises et a?racEvité des
territoires, allègement de sa tutelle car sa présence est obstacle aux fusions-acquisiEons (1994 échec fusion Renault/Volvo)
● Ralliement du gouvernement socialiste à un pragma2sme économique libéral, accentué par cohabita2ons. 4 piliers des
poli2ques libérales : lu?e contre inFaEon et poliEque monétaire restricEve, alignement monétaire français sur Allemagne
(désinFaEon compéEEve avec Franc fort = rigueur budgétaire), poliEque salariale restricEve (Jn échelles mobiles salaires),
libéralisaEon éco (déréglementaEon marchés Jnanciers avec les 3D 1984). PoliEques amorcées par Bérégovoy 1984, accentuées
par 1ère cohabitaEon : déréglementaEons + privaEsaEons.
● Impact considérable des priva2sa2ons sur l’économie française. Apportent 70 Mds de Francs, modernisa2on bourse de
Paris. MeSent Kn à l’État-entrepreneur même si demeure acteur économique et social de 1 er plan : 1er employeur (20% pop
acEve), taux de prélèvements très importants, dépenses sociales (33% PIB). Balladur encourage la créaEon de « noyaux durs »
(protéger entreprises devenues privées d’OPA étrangères en réservant une parEe du capital à des entreprises « amies » du RPR : Paribas, AXA, Suez)

LES POLITIQUES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES FRANÇAISES DEPUIS LES 1990s


I. DES POLITIQUES LIBÉRALES QUI TRANSFORMENT EN PROFONDEUR LE MODÈLE FRANÇAIS DES 30G
● Profonde modiKca2on des rapports entre État et économie. Retrait État avec poliEques libérales (Jn État entrepreneur avec
privaEsaEons). Fin volontarisme économique avec perte d’ouEls : plus d’arme monétaire (alignement franc sur mark, euro),
d’arme budgétaire (contrôle de Bruxelles), de planiJcaEon, de programmes publics de R&D. Décentralisa2on change les
mécanismes de décision.
● Mais modèle français conserve certaines spéciKcités. État reste présent : 1er employeur avec 6 M de foncEonnaires, présent
dans capital entreprises (Renault, Air France, Thalès), Jscalité a?racEve, État brancardier (sauvetage PSA en 2014). Rôle social
considérable : amorEsseur de crise, redistribuEon des richesses, lu?e contre inégalités.
● Transforma2ons ont permis adapta2on de l’économie à mondialisa2on jusqu’aux 2000s. Adapta2on entreprises françaises
à la mondialisa2on : restructuraEons avec DIPP (cf. Renault) les transforment en leaders mondiaux (LVMH, St Gobain,
Danone, Lafarge). France acquiert nouvelles spécialisa2ons : aéronauEque (Airbus), pharmaceuEque. Territoire aSrac2f :
carrefour européen, 2-4ème récepteur d’IDE de 1992 à 2012. Inser2on source d’inquiétudes : mondialisaEon quesEonne l’État,
impuissant face aux marchés, le modèle social (nivellement par le bas), France « puissance moyenne ».

II. DES MUTATIONS EN PROFONDEUR INCONTOURNABLES CAR DECLIN DES PERFORMANCES DE


L’ECONOMIE FRANÇAISE
● Posi2ons économiques en déclin. Décéléra2on croissance : >2% jusqu’en 2007, <2% jusqu’en 2011, nulle en 2012.
Dégrada2on posi2ons interna2onales : déJcit balance commerciale avec énergie. Désindustrialisa2on : perte compéEEvité face
aux pays émergents, délocalisaEons, automaEsaEon.
● Faiblesses structurelles de l’économie française. Spécialisa2on moins adaptée aux besoins des pays émergents. Rapport
qualité/prix défavorable. Manque d’entreprises de tailles intermédiaires. Manque d’innova2on : décrochage R&D dans 1990s.
Contraintes de l’UE.
● Quelles poli2ques ? UE recommande réformes du droit du travail (Fexisécurité). UE pointe le SMIC élevé comme une
contrainte à l’embauche, recommande libéralisa2on secteurs (distribuEon) et réforme secteur éduca2f (cf. classement PISA).

III. QUELLES POLITIQUES DEPUIS 2007 ?


● Le modèle français à l’épreuve de la crise : le modèle français de solidarité permet d’amor2r la crise sociale. Cependant,
l’épargne augmente (face à l’insécurité) et entraine donc un cercle vicieux.
● Sarkozy ou le libéralisme décomplexé : poli2que de l’oIre (grands emprunts pour la compéEEvité, exonéraEon d’impôts) et
poli2que de la demande (loi TEPA en 2007 pour les heures supplémentaires, instauraEon de la «Fexisécurité », desEnée à
accroître act éco et l’emploi par une poliEque de l’oUre (augmentaEon des heures travaillées) + réducEon du coût du travail
(allègement des coEsaEons sociales sur les heures sup) + encourager invests dans les PME. But = créer un « choc de conJance » et
freiner le départ des capitaux des grandes fortunes vers l’étranger en me?ant en place un régime Jscal – dissuasif.
Dates clés : Références et no2ons clés :
● 1982 : Lois DeUerre de décentralisaEon. ● « Stag:a2on » pendant la crise des 1970s : chômage lié
● 1983 : Tournant de la rigueur. à l’inFaEon + instabilité

● 1986 : PrivaEsaEon de Paribas, Suez, CGE, St-Gobain, ● Robert Boyer « années douloureuses » 1974-1994 pour
certains secteurs indus dévastés (éco Fr entre ds période
11
Société Générale, TF1 (gouvernement Chirac) destrucEon-créaEon) et catégories sociales

● 1994 : Echec de la fusion Renault-Volvo. ● Nicolas Baverez « 20 Piteuses » : performances Fr <


● 1995 : privaEsaEon de Renaut (gouvernement Juppé) perfo autres pays, perte compéEEvité (résurgence thème
déclin Fr)
● 2002 : PrivaEsaEon d’Air France (présidence Chirac)
● Mi?errand veut « rompre ac soc capitaliste », « briser
● 2006 : Suppression déJniEve de la planiJcaEon. structures éco du gd capital »
ChiIres : ● Tournant rigueur = poliEque de désinFaEon compéEEve
● Entre début et Jn 1970s : croissance 6%→3%, inFaEon et conEnuité des principes libéraux de Barre (Jn 1970s)
5%→10%, chômage <4%→8% ● « Flexisécurité » = liberté d’embauche, de licenciement
● -2% des salariés dans l’indus ont l’État comme patron des entreprises compensée par sécurisaEon des
contre 20% 1980s. L’État emploie 20% acEfs français parcours professionnels.
● DécéléraEon croissance : >2% jusqu’en 2007, <2%
jusqu’en 2011, nulle en 2012
● Hollande et son social-démo à la française : rupture : campagnes de recrutements dans la foncEon publique, hausse des
taxes. Mais pas d’autre choix qu’un retour au libéral : accords sur l’emploi entre le MEDEF et les syndicats, rapport Gallois ( 2012)
qui permet de me?re en place une poliEque de « choc de compé22vité » (avec des crédits d’impôts recherches). Les grandes
mesures : augmentaEon de l’Impôt Sur la Fortune (ISF) et hausse de la TVA ( 19,6 à 20%). Pacte CICE (Crédit d’impôt CompéEEvité
Emploi) pour faire conJance aux entreprises.

LES SECTEURS ÉCONOMIQUES DE LA FRANCE

LES TRANSFORMATIONS DE L’AGRICULTURE FRANÇAISE AU XXème s.


I. UN SECTEUR QUI ACCUMULE LES RETARDS JUSQU’AUX ANNÉES 1950
● Gros poten2el agricole mais secteur miné par archaïsmes : Plus grande SAU d’Europe (56% du territoire, 28M ha), points
forts de l’agriculture fr (céréales, élevage, vin, fruits), mais déJcit commercial (l’empire colonial fournit 70% des importaEons
agricoles), rendements faibles, secteur industriel absent, prédominance peEtes exploitaEons familiales (< 10ha) et refus d’une
modernisaEon (peu de mécanisaEon et de motorisaEon = 100 000 tracteurs et 5 000 moissonneuses-ba?euses 1948).
● Interven2on de l’Etat au service de la pe2te exploita2on familiale : apparaît un lobby pour la peEte paysannerie pour la
protéger des crises de surproducEon et crises des ciseaux : raisons poliEques paysans = 25% des acEfs donc électorat essenEel,
idéologiques monde paysan porteur de valeurs morales (travail, frugalité, épargne, famille, autorité, religion) qui consEtuent la
base de la société selon des parEs de droite), éco agriculture principale richesse Fr  ProtecEonnisme (Tarif Méline 1892), aides
Jnancières (Crédit Agricole Méline 1894), poliEques malthusiennes de limitaEon de la producEon, souEen des prix (blé avec ONIB).

Le syndicalisme en France: point oral pas nécessaire à l’écrit


1864 : droit de grève reconnu
1884 : loi Waldeck-Rousseau = droit de syndicalisation
1895 : création de la CGT prône un syndicalisme révolutionnaire, influence de l’anarchisme, veut la disparition du
capitalisme
1906 : charte d’Amiens indépendance du syndicat vàv du domaine pol et de SFIO (créée 1905)
1998 : création du MEDEF
Taux de syndicalisation en France : 9%
Le syndicalisme au cœur de la reconstruc2on : Benoît Frachon CGT « produire est aujourd’hui la forme la plus élevée du devoir de
classe, du devoir des français » parEcipe à la bataille pour la producEon. Le syndicat est un acteur de la démocraEe sociale.
Mais l’entrée dans la GF entraine la Kn de la coopéra2on des syndicats. Il n’y a plus nécessité d’être syndiqué pour revendicaEons.
L’État souhaite s’appuyer sur les syndicats pour élaborer les accords paritaires mais la logique de négociaEon n’est possible qu’avec
des syndicats réformistes. Le syndicalisme souUre d’une extrême poliEsaEon pendant les 30G avec le poids important de la CGT (et
du communisme) qui donnent avis sur les conFits de GF. Syndicats aussi désorientés par mai 1968, ils sont dépassés, et la base des
syndicats reje?ent les accords de Grenelle.
Un syndicalisme à la fois à contre-courant et semblable aux autres syndicalismes des pays dév : conEnue à privilégier une
approche révoluEonnaire, n’évolue pas vers syndicalisme réformiste, « balkanisaEon du champ syndical » dès 1980s. EmblémaEque
des pays dév car confronté aux mêmes pb : terEarisaEon entraîne un recul des syndicats, baisse des eUecEfs àpd 1970s, remis en
cause car apparaît comme un mode d’expression du passé lié aux RI, inadapté à l’organisaEon éco actuelle.

Mais poliEques ineQcaces, coûteuses et favorisant mainEen archaïsme agricole.


● Modernisa2on lente et sans rupture du milieu 19 ème aux années 1950 : intégra2on progressive à économie de marché à
l’échelon na2onal via transports, entrainant spécialisaEon agricole (Normandie : produits laiEers. Massif central : viande. Vallée
Rhône et Garonne : fruits. Bassin parisien : blé, Picardie : be?erave), diminu2on des ac2fs agricoles industrialisaEon, exode rural :
25% de la pop en 1955 et mécanisa2on/motorisa2on dans les 1950s équipement massif et rapide grâce aux aides de l’Etat (1 des
12
6 priorités du plan Monnet), rend nécessaire le regroupement de parcelles. MutaEons de l’agriculture eUectuées jusque Jn 1950s
dans la conEnuité des structures et des modes de culture. Mais Jn 1950s performances insuQsantes, donc tensions fortes dans les
campagnes. DG 1958 décide de moderniser : en une généraEon, mutaEon rapide : 1960-1980 ½ des exploitaEons disparaît, la
populaEon acEve agri passe de 25% à 8%, et la taille moyenne des exploitaEons de 15 à 30 ha.

II. LOGIQUE PRODUCTIVISTE A PARTIR DES ANNEES 1960


● Modernisa2on impulsée par l’Etat : gouv DG, rapport RueU, INRA 1946, loi Debré 1960, loi Pisani 1962. Modernisa2on
favorisée par intégra2on européenne : PAC, 2/3 exportaEons françaises vers Europe, marché protégé. Objec2fs de la PAC :
augmenter la producEvité de l’agriculture eu, garanEr la sécurité des approvi, assurer un niveau de vie équitable aux agri et des
prix raisonnables aux consommateurs. 4 principes : libre circulaEon, unicité des prix, préférence communautaire, principe de
solidarité. Territoires en muta2ons : spécialisaEon (Bretagne : élevage intensif), aménagements (« rénovaEon rurale » en 1960
pour limiter exode rural, plan Grand Sud-Ouest en 1979 pour faire face à l’entrée Espagne + Portugal dans l’Europe). Ralliement
des acteurs du monde agricole à la modernisa2on : jeunes agriculteurs qui défendent la modernisaEon réunis au sein des
Jeunesses Agri Catho, puis du Centre NaEonal des Jeunes Agri créé 1957.
● « Révolu2on silencieuse » : Révolu2on technique (tracteurs, engrais, recherche agronomique, irrigaEon, sélecEon des
espèces) rentabilisée par augmentaEon taille des exploitaEons (remembrement (SAFER) des régions d’open Jeld et de bocage).
L’agriculture fr est devenue producEve : producEon blé x3 dep 1960, rendements en moyenne x3 (1950-2012), gains de
producEvité (vache produit aujourd’hui 3x + de lait que dans 1960s). Révolu2on sociale : diminuEon eUecEfs, place aux plus
jeunes (IVD : indemnité viagère de départ), le paysan est devenu un agriculteur, gesEonnaire à la tête d’une véritable entreprise :
formaEon, augmentaEon des revenus, meilleure intégraEon à la société. Espaces ruraux plus intégrés à la ville, moins agricoles,
accueillant aujourd’hui tourisme et industrie. Révolu2on éco : agriculture intégrée à un complexe agro-alimentaire puissant (80%
prod), gds groupes tels que Danone (n°1 mondial produits laiEers), Bonduelle, logique de marché de + en + internaEonale le
secteur agroalim = 3ème secteur en termes d’excédents. VGE parle même de « pétrole vert ».

III. LIMITES ET REMISE EN CAUSE DU SYSTÈME PRODUCTIVISTE AGRICOLE


● Malaise paysan : réducEon du nombre d’agriculteurs, dépendance au complexe agroalimentaire dénoncée, situaEon
Jnancière fragile (baisse revenus, crise des ciseaux), mauvaise image de l’agriculteur (impact environnemental, scandales
alimentaires).
● Modernisa2on dans l’impasse : EndeSement, surproduc2on, impact environnemental, malbouUe dénoncée. Réformes de la
PAC (quotas laiEers 1984, budget réduit, Jn prix garanEs) fragilise le secteur alors que la concurrence ext augmente : nouveaux
producteurs émergents avec Brésil (ferme du monde), N-Z pour le lait, Russie pour le blé + concurrence au sein de l’Europe avec
All et Pologne et forte variaEon des prix avec libéralisaEon de l’agriculture après Uruguay Round. Faiblesses de l’IAA : excédents
concernent les produits primaires ou à faible VA, déJcits concernent produits élaborés  Jlières de prods pas assez intégrées et
concentrées, producteurs fr pas assez regroupés pour peser dans négocs sur les prix face aux indus et à la gde distribuEon.
● Nouvelles orienta2ons produc2ves agri : retour aux terroirs, label AOC, label rouge pour la viande, recherche de « niches »
(framboises). Agri bio marché en plein essor, Fr 3ème rang en Europe pour la SAU consacrée au bio. Nouvelles formes de
commercialisaEon : Fr leader des circuits courts, 2000 circuits de distribuEon courts (AMAP). Mais restent minoritaires : doit rester
une agri de prod de masse pour répondre aux impéraEfs de sécurité alimentaire et pouvoir exporter sur les marchés ext. Agri reste
secteur important : permet à Fr défendre ses intérêts au niveau européen + élément d’une « excepEon fr »

13
Dates clés : ChiIres :
● 1892 : Tarif Méline = tarifs protecEonnistes contre US ● SAU 28M ha = 56% territoire
● 1931 : majorité d’urbains ● 1945 : 75% des exploitaEons font moins de 10 hectares
● 1946 : INRA (InsEtut NaEonal de Recherche ● 1 agriculteur nourrit 7 personnes en 1950, 70 aujourd’hui
Agronomique) // créaEon FNSEA ● 1/4 exploitaEons sont surende?ées
● 1957 : créaEon CNJA ● 25% acEfs dans secteur primaire en 1954 VS 3% ajd
● 1960 : loi Debré « rénovaEon rurale »//créaEon SAFER ● Aujourd’hui : l‘agriculture = 1,7% du PIB
● 1961 : loi Pisani pour la modernisaEon ● 1955 : 25% de la pop est rurale
● 1962 : autosuWsance et créa2on de la PAC ● Taille moyenne des exploitaEons : 15ha 1955  57ha
● 1968 : Rapport Mansholt et 1969 : Rapport Vedel 2015
● 1979 : Plan Grand Sud-Ouest ● Fr = 1ère puissance agricole européenne : 1/3 de la SAU
● 1984 : Remise en cause de la PAC à Fontainebleau communautaire + 1/3 de la VA de l’agri CEE

● 1992 : Accord Blair House  réforme de la PAC ● ConsommaEon d’engrais : x6 depuis 1950

Références et no2ons clés :


● Agriculture et mondialisaon, Un atout géopolique pour
la France, SébasEen Abis et Thierry Pouch : ds contexte
agri et alim mondial transformé dep émergence BRICS,
forte demande mondiale, retour d’une pb de sécu et
souveraineté alim, envol et FuctuaEon forte des prix
agri
● «RévoluEon silencieuse des campagnes» Michel DebaEsse
● Fin des paysans Henri Mendras : agriculteur a remplacé le
paysan avec modernisaEon et logique commerciale
mondialisée
● Pompidou « l’Eu éco n’est concevable en raison de la
puissance de l’indus all qu’avec un marché commun
fournissant à notre agri des débouchés sûrs et des prix
rémunérateurs »
● « Pétrole vert » VGE
● Crise des ciseaux : quand les prix agricoles ↘ alors que les
prix indus ↗

L’INDUSTRIE EN FRANCE DEPUIS 1945


I. APRES 1945, LA PERCEPTION D’UN RETARD INDUSTRIEL IMPOSE UNE MODERNISATION
● 1945 : France, pays semi-industrialisé. France rurale en 1945 surtout Ouest. France marquée par malthusianisme produc2f.
Pas de na2on industrielle (1/3 emplois), peur du monde ouvrier, Essu industriel incomplet pas compéEEf et qui a souUert de la
2nde GM, ses points forts sont à faible VA (texEle).
● Développement industriel excep2onnel durant 30G grâce à facteurs internes et externes. Industrie devient moteur de la
croissance avec modèle fordiste, ouvriers spécialisés apparaissent dans une naEon industrielle qui se tourne vers société de
consommaEon. Facteurs internes : acEon de l’État considérable avec Plan Monnet, champions naEonaux, dirigisme industriel
(colberEsme sous DG), bataille de la producEon, patronat renouvellement des élites, arrivée d’entrepreneurs qui développent le
système tayloro-fordiste, main d’œuvre fr et étrangère, syndicats jouent le jeu de la reconstrucEon, consommateurs nb. Facteurs
externes : l’environnement mondial (GATT, plan Marshall), l’environnement européen (CECA en 1951, CEE en 1957).
● Marques de l’industrie se diIusent dans économie, société et sur territoire français. État redéploye industrie sur l’ensemble
du territoire (déconcentraEon industrielle, technopôles, ZIP). Logique privée s’ajoute à logique éta2que avec industrialisaEon de
l’Ouest par le dév de l’industrie agroalimentaire + industrie auto uElisée pour opérer une diUusion vers le Gd Ouest (ex Renault de
Boulogne-Billancourt s’étend le long de Seine vers Le Havre, 3 usines Flins, Cléon et Sandouville) . Malgré tout, rééquilibrage par2el :
industrie est à l’Est, en Ile de France, sur le li?oral  ligne LHPLM (Le Havre Paris Lyon Marseille) demeure perEnente.

14
II. INDUSTRIE ÉBRANLÉE PAR LES ÉVOLUTIONS ÉCONOMIQUES DES ANNÉES 70-80, QUI RÉVÈLENT LE
MANQUE DE COMPÉTITIVITÉ ET D’ADAPTATION À LA CONTRAINTE EXTÉRIEURE
● Désindustrialisa2on marquée. Elle est mul2ple : hémorragie emploi industriel (-3M d’emplois = 20-25% pop acEve, part de
l’indus 30% PIB 1970 VS 12% ajd), régression texEle, sidérurgie, construcEon navale, appariEon de friches industrielles (Lorraine).
Fragilité spéciKque française ? Épuisement logique fordiste qui en plus retarde la modernisaEon, stagnaEon demande, contrainte
sur le marché int (qualité allemande ou pays à faible coût de main d’œuvre), législaEon UE, structures inadaptées). Réac2ons
inappropriées des acteurs : entreprises ne s’internaEonalisent pas, salariés défendent salaires au détriment de l’invesEssement,
État n’arrive pas à moderniser secteurs en diQcultés car intervient sans développer R&D, parenthèse socialiste pénalise les
entreprises car l’augmentaEon des salaires se répercute sur le cout des produits qui deviennent moins compéEEfs alors que la Fr
s’ouvre à des pays très compéEEfs.
● Sidérurgie et le tex2le, au cœur de la recomposi2on industrielle. Tex2le : exemple Marcel Boussac. Sidérurgie : basEon avec
Schneider, Le Creusot… qui se li?oralise (sidérurgie sur l’eau) mais impuissance de l’État et de l’UE malgré le programme le
regroupement d’Usinor Fr, d’Arbed Lux et d’Aceralia Esp pour former Arcelor.
● 1970s et 1980s ne sont pourtant pas exemptes de dynamisme industriel. Un processus de destruc2on-créa2on : transfert
d’emplois industriels dans terEaire, progrès dans chimie et biens d’équipement, État invesEt dans transport et nucléaire.
Intégra2on européenne porteuse d’atouts : aides FEDER aux régions industrielles en crise (RESIDER, RENAVAL, RETEX), protecEon
industrie avec TEC et AMF (accords mulEJbres Yaoundé, Lomé, Cotonou), champions européens (Airbus, Arianespace). Triomphe
de la technopolisa2on : Sophia-AnEpolis 1969 Pierre LaQ?e. Des évolu2ons régionales contrastées : principales régions
industrielles sont Ile-de-France, Rhône-Alpes et le Nord, dév du Gd Ouest (Bretagne, Pays de la Loire) avec agroalim. Thème du
déclin industriel refait surface : industrie fr rate le tournant de la mondialisaEon, too bad.

III. UN SECTEUR EN PROFONDES MUTATIONS


● Industrie garde un avenir. Performances industrielles retrouvées à par2r de 1990 : reprise invesEssements, excédents
commerciaux (Fr 5ème exportateur mondial 2000), alre IDE, permises par DIPP UE et poliEque étaEque d’a?racEvité du territoire
(abandon rééquilibrage territorial pour renforcer pôles), d’où groupes de taille mondiale (Renault, L’Oréal, Vinci, Bouygues). Des
faiblesses persistantes : France pas comparable aux US, Allemagne, Japon, industrie française pas assez insérée dans
mondialisaEon (vs PME All), dépendance vàv groupes étrangers. Enjeux soulevés par la mondia : processus qui obéit à logique de
polarisaEon-exclusion en sélecEonnant les terri selon atouts, aménités  accessibilité, aSrac2vité, compé22vité.
● État toujours brancardier ? Poli2ques territoriales de l’État : crée en 1984 des pôles de conversion (aides à conversion et
réindustrialisaEon de territoires où acEvités et emplois ont été supprimés, comme Dunkerque, Toulon) puis en 2004 pôles de
compéEEvité (espace favorisant synergies entre entreprises, centre formaEons et recherche, sur modèle du cluster américain)
créant des territoires « hyperindustriels » P. Veltz, métropoles concentrant populaEons, transports et clusters. Ques2on du
patrio2sme économique : label « made in France », aides pour relocaliser producEon.
Dates clés : Références et no2ons clés :
● 1945 : 45% PIB, 35% pop acEve. Retard dans industrie ● P. Veltz : territoires « hyperindustriels », « On conEnue à
● 1960s : « colberEsme high-tech » E. Cohen parler de la France des usines, en oubliant que l’industrie est
ajd beaucoup plus vaste que ses usines ». « La France
● 1967 : Rapport Nora entreprises publiques devraient se industrielle est devenue, très largement, une France de
soume?re aux lois du marché et de la concurrence. bureaux et de cols blancs »
Société d’État et gesEon rigoureuse ne sont pas
compaEbles. ● Sarkozy : lancement du grand emprunt pour alimenter le
Fonds d’InvesEssements Stratégique et aide aux
● 1973 : crise lors de l’apogée de l’industrie : 40% emploi, relocalisaEons (Renault réinstalle ses unités de producEon
47% PIB. turques de la Clio à Flin). Il déclare en 2009 « Un pays qui n’a
● 1984 : aide à reconversion par l’UE via PIC (programmes plus d’industrie n’a plus d’économie ».
d’intérêt communautaire : RESIDER-RENAVAL) ● Rapport Fontagnié Lorenzi 2005 « la Fr aura-t-elle encore
● 2002 : dernier excédent commercial FR (3,5 Mds) usines ds 10 ans ? »
● Rapport Louis Gallois 2012 constat d’un véritable
ChiIres : « décrochage » de l’industrie fr + appelle à un « choc de
compéEEvité »
● Secteur capital : 75% exportaEons, 80% R&D, 12,5% PIB,
3M d’emplois mais seulement 240 grandes entreprises
industrielles (>5000 salariés)
● Emploi industriel entre 1970s aux 2000s : perte de 3M
d’emplois, part de l’indus 30% PIB 1970 VS 12% ajd
Quel avenir pour le made in France ?
Patrio2sme économique : débat lancé dès 2005 par Villepin, soutenu vivement par A. Montebourg (ministre du
Redressement producEf : intervient en 2013 pour empêcher le rachat de DailymoEon par Yahoo !) : défense des biens et
produits français (dénoncé comme protecEonnisme : « Ligne Maginot pour la Fr des entreprises » selon Financial Times).
Apparaît comme solu2on pour l’industrie française malmenée par mondialisaEon. Mais concept :ou : qui privilégier entre
sociétés françaises dont produits pas fabriqués en France, entreprises étrangères qui fabriquent en France (Toyota Yaris à 15
Valenciennes ou Peugeot 208 assemblée en Slovaquie) ?
LES SERVICES EN FRANCE
I. DES SERVICES QUI DEPUIS 1950 JOUENT UN ROLE DECISIF AU SEIN DE L’APPAREIL PRODUCTIF EN FR
● Ter2arisa2on commune aux PDEM : ter2aire existe déjà avant 1960s avec 1ère RI (services avec essor train) et 2 nde RI
(publicité, recherche, distribuEon). Ter2arisa2on accélérée dans 1960s avec conso de masse, féminisaEon du travail, urbanisaEon,
loisirs, vieillissement (Silver Economy), et outsourcing (lié à désindustrialisaEon).
● Les services ont joué un rôle déterminant dans le développement économique français : créa2on d’emplois : amorEsseur de
crise des 1970s, producEon de richesse avec innovaEon (NTIC) et eUet d’entraînement sur agriculture (via grande distribuEon),
secteur pharmaceuEque, sous-traitance pour industrie.
● Les services sont un vecteur de l’interna2onalisa2on de la France : France est le 4ème exportateur de services, qui réduisent
ainsi le déJcit commercial (vente extérieure de TGV, centrales nucléaires avec prestaEons, tourisme). Faiblesses : redevances
modestes (cf. transport mariEme). Emergence de grands groupes : Carrefour, Auchan, Axa, BNP Paribas, Veolia, Publicis. Rôle
dans l’aSrac2vité du territoire : transport, énergie et télécoms.

II. LES SERVICES ONT JOUE UN ROLE EN TANT QU’ELEMENT STRUCTURANT DE L’ESPACE ECO FR
● Les services ont structuré le territoire en favorisant la polarisa2on : jusque dans les 1960s, l’industrie structure l’espace
français (axe Le Havre-Marseille : France industrielle au Nord-Est et rural au Sud-Ouest). Or services déterminent hiérarchie
urbaine : villes de -10 000 habs oUrent des services simples (alimentaEon, instrucEon) vs celles de +300 000 habs en ont une
gamme complète + foncEon de commandement. Services polarisent l’espace : départ des services des campagnes (fermetures
écoles, gares, postes) au proJt des grandes villes (métropolisaEon).
● Les services ont pu permeSre une diIusion des ac2vités donnant une nouvelle chance à certains espaces : les espaces
ruraux (agroalimentaire, périurbanisaEon ou tourisme vert), reconversion des espaces en crise (proximité Europe pour Lille),
rééquilibrage des régions peu industrielles (PACA a 80% de ses acEfs dans terEaire).
● Les services se sont imposés comme un élément de la poli2que d’aménagement du territoire : métropoles d’équilibre (État
civil des Français de l’Etranger à Nantes, ENM à Bordeaux, ENA à Strasbourg), lignes TGV (mais eUet tunnel), uElisaEon du
patrimoine pour être a?racEf (compagnie royale Deluxe à Nantes, Puy du Fou). Mais déséquilibres demeurent avec renforcement
de l’hégémonie parisienne.

III. UN SECTEUR AVEC DES LACUNES QUI N’A PAS LE MEME ROLE D’ENTRAINEMENT QU’AU RU OU US
● Une réponse ambiguë. Au pb économique : concourt à désindustrialisaEon (concurrence produits importés par grande
distribuEon), surcoût pr l’éco (part importante de foncEonnaires), lacunes en R&D. En ma2ère d’emploi : croissance des emplois
n’a pas contrebalancé la perte des emplois du secteur industriel, mulEplicaEon emplois précaires peu rémunérés, délocalisaEons
des services (centre d’appel au Maghreb), évoluEon vers self-service (caisse automaEque).
● Les services ne peuvent être à eux seuls le moteur de la croissance française : rôle moteur de l’industrie dont dépendent
brevets et producEon de biens manufacturés. La croissance passe par l’imbricaEon des 2 secteurs : terEaire et industrie = terel
● Des services qui doivent relever un certain nombre de déKs pour être facteur de dynamisme et de croissance. Être un
gisement d’emplois : quesEon Fexibilité du marché du travail (dimanche), déréglementaEon secteurs (taxis), rendre a?racEf des
méEers en pénurie (hôtellerie, restauraEon, services à la personne). Être un élément correcteur des inégalités territoriales entre
2 logiques (équité territoriale VS logique marchande de rentabilité). AIronter la concurrence extérieure avec libéralisaEon des
services au niveau internaEonal (excepEon culturelle) et européen.
Dates clés : Références et no2ons clés :
● 1954 : FNAC ouvre l’ère des magasins spécialisés ● Externalisa2on ou sous-traitance : transfert d’une parEe
● 1963 : 1 carrefour à Ste Geneviève des Bois en IDF
er de foncEon d’une organisaEon vers un partenaire externe.

● 1995 : signature des accords du GATS (Accord Général sur ● Daniel Bell, L’avènement de la société post-industrielle : éco
le Commerce des Services) dans lesquels France défend post-industrielle = stade supérieur du développement
l’idée d’excepEon culturelle. ● Terel : ImbricaEon services-industriels pour montrer que
le terEaire ne peut foncEonner seul.
ChiIres :
● 1960 un ménage dépensait ¼ de son revenu dans
services, aujourd’hui 50%.
● Evolu2on du ter2aire : 50% en 1975, 66% en 1990, ajd
76% de la populaEon acEve et 78% du PIB.
● France : 4ème exportateur de services = 20% exportaEons
● 80% des femmes travaillent dans les services.

16
L’excep2on culturelle française

« L’excepon culturelle française » : acEon menée par le Ministère de la Culture (créé en 1959 par Malraux) avec
subvenEon au cinéma, souEen Jnancier au théâtre seul secteur encore largement protégé et aidé par l’État (d’où «
excepEon »). EX/
1945 à 1958 – le En 2015charbon
« tout Laurent Fabius a lancénaEonal
» : produire l’iniEaEve « Goût
à tout prixdedonc
France » : +2000 chefsetfrançais
na2onalisa2ons souEenpréparent
massif auau même avec
charbon
’excep2on
L 1958 à 1973culturelle : défendu
– le « tout pétroleau»cours de l’Uruguay
: pétrole Round par
devient meilleur la France,
marché, « Politique
surtout qui consiste
qu’en provenance à tenir
des la production
gisements sécurisés du
culturelle à l’abri des seules lois du marché, et à affirmer le droit des Etats d’établir des mécanismes
Moyen Orient il coûte peu, on délaisse donc le charbon fr par le Plan Jeanneney 1960 qui occasionne grève massive d’aides pour
des mineurs.
que leur culture trouve sa place sur la planète, même si ces mécanismes doivent entraver la libre concurrence ».

L’ÉNERGIE EN FRANCE
● créaE
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nsat2ruec.Eon.

● 1973 à ajd – le « tout nucléaire » : Réduc2on des dépenses énergé2ques (AEE, Agence pour les économies d’énergie en
1974) et promoEon de nouvelles sources d’énergies comme le Nucléaire avec le Plan Messmer 1974 et en développant l’énergie
renouvelable.

Le nucléaire français
Nucléaire militaire : France possède arme nucléaire depuis 1960 (essais dans le Sahara). Marine na2onale : 4 SNLE (Sous-
Marins Nucléaires Lanceurs d’Engins) avec M51. Le Charles de Gaulle possède une Force Aéronavale Nucléaire (FANU)
Armée de l’Air : Force Aérienne Stratégique (FAS), unité chargée de l’emploi des armes nucléaires dans l’Armée de l’air.
0,17% du PIB consacré à la dissuasion nucléaire.

Nucléaire civil : rôle d’EDF, plan Messmer en 1974. ExportaEon d’uranium : Australie, Canada, Niger (minerais converE
et enrichi en France). Principales centrales à connaître : Fessenheim (vers Strasbourg), Golfech (Sud-Ouest, près de Tlse
<3), Civaux (centre ouest). Aujourd’hui 22 centrales en acEvité et 1 EPR en construcEon à Flamanville (NO sur la
Manche). Accidents nucléaires en France : Saint Laurent en 1969 (considéré comme le plus grave accident nucléaire en
Fr), TricasEn en 2008 (75 kg d’uranium naturel s’écoulant alors dans une rivière proche), Marcoule en 2011 (une
personne tuée et 4 blessées dans une explosion sur le site dans un four perme?ant de fondre des déchets).

● Forages : 20 février 2020, le gouv français a oQciellement annoncé la Jn des forages pétroliers mariEmes en France. Il a en
eUet refusé la prolongaEon d’un permis de recherche autour des îles Éparses, archipel français dans le canal du Mozambique.
Ce?e décision intervient un an après l’abandon du permis d’exploraEon oUshore au large de la Guyane et deux ans après le vote
d’une loi interdisant tout nouveau permis de recherche d’hydrocarbures en France.

LE TOURISME EN FRANCE
● Quelques chiIres : +7% du PIB, 1 desEnaEon tourisEque mondiale avec 84M de visiteurs, nb de touristes x2 depuis 1990s,
ère

fournit 2 M d’emplois (directs et indirects). Croissance du secteur de 5%/an, c’est bien. D’où une acEon de l’État en faveur de ce
golden secteur : plan Racine 1963 (dév le li?oral méditerranéen), plan Neige 1964. Mais l’Etat protège aussi des excès de la
spécialisaEon immobilière : loi montagne 1985, loi li?oral 1985.
● Des enjeux : si la France est 1ère sur le papier, elle n’est que 3ème en termes de rentrées Jnancières. D’où Projet Des2na2on
France 2020 lancé en 2008 pour passer 2ème. Pb dominaEon de Paris (9/10 des sites les plus fréquentés) et des risques
environnementaux (Conservatoire du li?oral créé en 1975). Tourisme parEcipe à l’excédent de la balance des services (Fr 2ème
exportateur mondial de produits hôteliers ex Accor). Lieux du tourisme : été li?oral, hiver montagne, 1970s extension vers
campagnes avec tourisme vert, aménagement d’espaces de loisir récréaEfs à proximité aires urbaines, dév de sites ponctuels
(valoriser lieux qui ont édiJces presEgieux, lieux de pèlerinage, événement culturel). « Les touristes internaEonaux, qui portent la
croissance, ont tendance à visiter les lieux les plus connus », conJrme le secrétaire d’État. Nous devons donc prévenir tout risque
de saturaEon tourisEque en développant davantage la connec2vité directe des grands aéroports des métropoles françaises avec
les grandes na2ons mondiales.
● Tourisme en Fr favorisé par l’histoire et la géo : Fr a parEcipé à la naissance du tourisme de masse et d’élite, a alré les
touristes du RU. Rôle transports : chemin de fer rend accessibles les espaces tourisEques, au cours XXème ampliJcaEon avec dév
de l’auto et du transport aérien qui permet passage tourisme élite  masse. Patrimoine naturel et historique hors du commun.

17
● Pour le gouv, « il vaut mieux irriguer les territoires », assure M. Lemoyne. Pour cela, Atout France, l’opérateur naEonal qui
gère la promoEon du tourisme en dehors de nos fronEères, développe avec les régions et la Banque des territoires (Caisse des
dépôts et consignaEons) un disposiEf, doté de 500 M d’€, aJn de favoriser la montée en gamme des hébergements et
équipements tourisEques.

LA FRANCE ET SON TERRITOIRE

LES TRANSFORMATIONS DU TERRITOIRE, ENTRE HÉRITAGE ET NOUVELLES


FRACTURES
I. L’ATTENUATION PROGRESSIVE DES GRANDS DESEQUILIBRES TERRITORIAUX TRADITIONNELS
● Rééquilibrage Paris/Province ou évolu2on de la domina2on parisienne ? Main2en hégémonie parisienne sur de nombreux
plans, démographique, décisionnel, producEf, ce qui est dénoncé par J-F Gravier dans Paris et le désert français 1947, et qui
s’accroît : 27% PIB 1990s // 33% 2017, accaparement des foncEons de commandement, de recherche, de hautes techno (50%
emplois métropolitains supérieurs), 1ère région accueil IDE, 1ère prod industrielle pour 18,8% pop. Mais in:uence croissante
grandes villes de province : Lyon, Marseille, Lille = métropoles européennes, rééquilibrage sur plan démographique, acEvités de
commandement (technopôles, décentralisaEon). Projets MIACA et MIALA pour développer staEons tourisEques balnéaires.
● L’eIacement progressif de la ligne de clivage Le Havre / Marseille, grande disparité historique du territoire. RaSrapage net
et rapide du Sud et de l’Ouest : croissance démographique avec Fux migratoires (héliotropisme), croissance éco avec
décentralisaEon industrielle, implantaEon de technopôle (Sophia-AnEpolis 1969, Montpellier-Agropolis, Rennes-Atalante) avec
terEarisaEon de l’économie. Essor régions transfrontalières nouvelles interfaces avec construcEon européenne.
● Processus d’homogénéisa2on du territoire : Urbanisa2on (53% pop en 1946 à 76% en 1990) avec périurbanisaEon
(extensions banlieues) a?énuant clivage rural/urbain et disparités interrégionales avec désindustrialisaEon et terEarisaEon. Essor
mobilités, puissant facteur de transforma2on des dynamiques territoriales : transports rapides (avion, TGV, autoroute)
mainEennent rôle central de Paris. Territoires inégaux : territoires marginalisés (Auvergne), « eUet tunnel ». Découplage progressif
lieux de conso, résidence et travail. Apparaît la rurbanisaEon (mitage) : campagne est quand même un lieu alrant.

II. UNE EVOLUTION VERS UN TERRITOIRE NATIONAL PLUS FRAGMENTE ET PLUS COMPLEXE
● Un archipel métropolitain se dis2nguant toujours plus du reste du territoire. Décalage croissant entre métropoles et reste
du pays et une France duale se dessine : grands pôles urbains insérés dans compéEEon internaEonale, territoires qui vivent de la
redistribuEon (Ouest et Sud) caractérisés par forte a?racEvité résidenEelle et tourisEque.
● Des disparités croissantes au sein des aires urbaines. Évolu2on diIérenciée des composantes de l’aire urbaine :
gentri0caon des centres-villes avec faible croissance démographique, croissance modérée banlieues avec quarEers dits «
sensibles », fort dynamisme des auréoles périurbaines avec phénomène des « edge ciEes ». La « ville à 3 vitesses » : logique de
séparaEon à l’œuvre depuis 1980s entre centres-villes embourgeoisés, « grands ensembles » et espaces périurbains.
● Évolu2ons duales des territoires produc2fs. Territoires produc2fs gagnants : espaces agricoles proJtant de la PAC (Beauce,
Bretagne), espaces industriels bien insérés dans mondialisaEon (Ouest, Sud) avec bassins d’emplois spécialisés (district industriel
avec PMI innovante ou technopôle). Territoires produc2fs perdants, malmenés par mondialisaEon : espaces agricoles avec peEtes
exploitaEons (moyenne montagne), vieilles régions industrielles du Nord et de l’Est.

III. TRANSFORMATIONS TERRITORIALES INFLUENCEES PAR TRANSPORTS + POL D’AMENAGEMENT


● Longue tradi2on de l’aménagement des territoires par les transports : État cherche à équilibrer le territoire après la 2nde GM,
intervient dans créaEon/modernisaEon réseau ferroviaire, aérien, portuaire et dans réseau de communicaEon (réseau
téléphonique sous VGE). 1995 LOADT (loi d’orientaEon pour l’aménagement et le dév des territoires), aucun point du territoire ne
doit être à plus de 45min d’une gare TGV (principe d’équité territoriale). 2 principes à l’ac2on de l’État : désenclavement des
région et équité territoriale.
● De l’aménagement du territoire à celui des territoires. Acteurs plus nombreux : PoliEque d’Aménagement du Territoire
(PAT), guidée par DATAR 1963 vise à meilleure réparEEon des acEvités écos et populaEon (inspire le FEDER créé en 1975), acteur
européen favorise coopéraEon entre ses territoires (Eurorégions), collecEvités territoriales (DécentralisaEon : Loi DeUerre 1982)
intègrent l’enjeu de développement durable (DD). Priorité ajd n’est plus assistance aux acEvités en déclin mais renforcement
compéEEvité des territoires. La décentralisaEon a été renforcée sous le quinquennat Hollande avec notamment la promulgaEon
de la réforme territoriale 2015 visant à remplacer les 22 régions (depuis loi DeUerre) par 13 gdes régions.
● Repenser le rôle de l’aménagement par les transports. Avec logique européenne et mondiale, ouverture France passe par
métropolisaEon et grands hubs (Roissy). Enjeu de DD : coût environnemental des aménagements et conFits (Notre-Dame des
Landes). Territoire inégalement structuré par transports : hiérarchisaEon des réseaux, eUet tunnel, diagonale du vide .

18
Dates clés : Références et no2ons clés :
● 1955 : programme autorouEer ● Les 8 métropoles d’équilibre : Lyon, Strasbourg, Nantes,
● 1956 : créaEon des 22 régions Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Rennes, Grenoble
● 1963 : DATAR ● La périurbanisa2on : fuite des citadins vers espaces
● 1964 : plan neige ruraux
● 1965 : créaEon métropoles d’équilibre ● Olivier Guichard 1965 Aménager la France
● 1975 : FEDER « l’aménagement ne vit pas ds l’époque pste, il doit tjr la
● 1982 : lois DeUerre de décentralisaEon devancer et projeter sur l’avenir »
● 2015 : réforme territoriale sur les nouvelles régions ● Cluster : bloc urbain dont les acEvités sont homogènes,
par exemple la Défense à Paris.

19
Paris
Ville mondiale : 5ème ville mondiale, épicentre francophonie, 1ère desEnaEon tourisEque (32M 2014 dont 50% d’étrangers).
Ville en voie de muséicaon : perte de pop, pas de gra?e-ciel, gentriJcaEon. Superpuissance à l’échelle française mais recul
au niveau mondial.
DéKs à relever : maitriser urbanisaEon, transports (Grand Paris lancé en 2007 par gouvernement Fillon, mais de + en +
retardé, but = valoriser les périphéries), polluEon, concurrence, mieux redistribuer pouvoir à l’échelle naEonale.
Macrocéphalie : PIB de 50% supérieur à moyenne naEonale, concentre 23% de l’emploi, regroupe 20% des foncEonnaires.
Logique de rééquilibrage est amorcée avec la DATAR, échec avec la mondialisaEon et la construcEon euro.
Les JO 2024 : fer de lance pour la rénovaEon urbaine et modernisaEon des transports de la Seine Saint Denis. Prédominance
du thème du développement durable dans les aménagements réalisés. Enjeu de rayonnement internaEonal, « Made for
Sharing » (slogan). Enjeu du projet Grand Paris et du nouveau métro Grand Paris express.

Point sur la popula2on française : Alfred Sauvy en 1932 : « Croître ou vieillir, il faut choisir ».
ChiIres : 67M d’habs, espérance de vie 85 ans (pour les femmes), 79 ans (pour les hommes). Taux de fécondité de 1,9.
4 phases : 1870-1940 : stagnaEon - 45-75 : forte croissance (40M 54M) - 75-98 : ralenEssement - XXIe : renouveau
Le déK du vieillissement : 19% de la pop a +65 ans. QuesEon du Jnancement des retraites et des dépenses de santé. Orpea
chaîne de maisons de retraite de luxe aQche un taux de croissance à 2 chiUres depuis sa créaEon en 1989.
La ques2on du chômage : 3,5M de chômeur (9% de la pop acEve) contre 1M en 1975. PoliEques de lu?e : traitement social
(indemnités), traitement économique (créaEon des « emplois jeunes » en 1997 avec Lionel Jospin), partage du temps de
travail (lois Aubry de 1998 et 2002 pour les 35h).
La ques2on de la pauvreté : 4 à 8M de pauvres en France (bidonvilles de Nanterre 1990s). En 2000 puis 2009 : la loi SRU
(Solidarité et Renouvellement Urbain) impose 20% de logements sociaux aux communes de +3500 habitants. LuSe contre la
pauvreté : fondaEon de Emmaüs (1949)

20
FRANCE ET PUISSANCE AU XXÈME SIÈCLE

UNE FRANCE HESITANTE FACE A L’INTERNATIONALISATION (1901-1945)


● France, grande puissance éco interna2onale dont l’inser2on dans l’éco mondiale recèle des faiblesses début 20 ème. Grande
puissance insérée grâce à 3 piliers : commerce (4ème puissance commerciale, exportaEon produits agricoles, de luxe/arEsanal
(arEcles de Paris), automobiles, biens d’équipements) dans cadre très protecEonniste (tarif Méline 1892), Knance (2ème puissance
Jnancière, 20% placements, franc monnaie stable, balance paiements excédentaire), empire colonial (2ème mondial, 10M km², 3ème
partenaire commercial (1er RU, 2ème All)). Mais interna2onalisa2on comporte faiblesses : part dans commerce mondial recule avec
concurrence extérieure, lacunes industrielles (machines-ouEls, chimie…), manque de compéEEvité et de modernisaEon,
internaEonalisaEon = fait de quelques entreprises (Schneider, St Gobain, Michelin, Air Liquide). Bilan à nuancer : naEon riche et
puissante, performances éco, a?racEve, rayonnement culturel (expo universelle 1900) mais en déclin (2ème  4ème rang mondial
1860-1914), hériEère d’un passé, comportement frileux, Fr largement rurale, recherche l’autosuQsance.
● Après 1ère GM, interna2onalisa2on handicapée par problèmes monétaires et renforcement du protec2onnisme. 1ère GM
porte un coup aux posi2ons interna2onale françaises : extension Empire mais perte puissance Jnancière (liquide 60% de ses
avoirs à l’étranger), dépendance renforcée vàv des US et pays neufs (déJcit commercial, ende?ement), dépréciaEon 80% du
Franc. E2G diWcile : 1920s Années Folles avec forte croissance éco, modernisaEon industrielle (économie de guerre), mais
dépréciaEon monétaire (car poliEque laxiste)  dévaluaEon de 80% par Poincaré 1928. 1930s années de crise : perte de parts de
marché, renforce le protecEonnisme, 3 dévaluaEons 1936-1938, forte inFaEon. 2nde GM renforce isolement : contrôle des changes
1939, 1945 perte de 50% des placements étrangers, Franc perd 2/3 de sa valeur (franc = 7mg).

LA FRANCE DANS LE MONDE 1945-1990


I. UNE PHASE DE DEPENDANCE ET DE DECLASSEMENT (1945-1958)
● L’Atlan2sme. Retour dans instances interna2onales : membre permanent conseil de Sécurité (ONU), zone d’occupaEon en
Allemagne, membre FMI et signataire GATT. BénéKciaire plan Marshall nécessaire pour ReconstrucEon (OECE), OTAN 1949.
● Une France à l’écart de la mondialisa2on : protecEonnisme dans le cadre de la modernisaEon.
● Impasse coloniale. Décep2on Union Française : cadre électoral en 1946 vidé de sens avec élecEons truquées. Nombreuses
insurrec2ons (SéEf 8 mai 1945, Madagascar), indépendances Indochine 1954, Maroc/Tunisie 1956, guerre d’Algérie 1954-1962.
● L’horizon européen. Ini2a2ves françaises : paix et réorientaEon économique vers Europe, DéclaraEon Salon de l’Horloge
(Schuman), CECA signé en 1951, CEE en 1957 mais rejet CED 1954.

II. LE REVE DE LA GRANDEUR (1958-1969)


● Puissance aWrmée. Liquida2on Empire : 1960, décolonisaEon Afrique Noire, Accords d’Evian (1962). Stratégie du nucléaire :
1960 bombe A, 1968 bombe H, garanEe face à URSS et indépendance vàv US. Diploma2e gaullienne :amboyante, allié
incommode des US : sorEe commandement intégré de l’OTAN 1966, reconnaissance RPC 1964, visite pays de l’Est, discours Phnom
Penh 1966 : se paie luxe criEquer guerre Vietnam, prédit défaite, guerre de Six Jours 1967 prend parE ctre Israël, refus entrée RU
ds Marché Commun 1963 et 1967, périple en Amér laEne 1964, au Québec 1967 pr saper l’inFuence anglo-amér.
● L’ouverture. Héritage commercial préoccupant : commerce extérieur déJcitaire polarisé sur Empire, spécialisaEon à faible
VA, peu compéEEve. Pari concurrence : assainissement Jnances (Plan Pinay-RueU 1958), créaEon de champions naEonaux et
colberEsme high tech, dispariEon des droits de douane avec TEC 1968. Dynamisme culturel : 6 prix Nobel Li?érature entre 1945 et
1990, Unesco à Paris. Ouverte sur le reste du monde avec accords du Kennedy round 1967.
● Les ambiguïtés européennes. Europe, un levier de puissance : DG veut une Europe des Etats, échec Plan Fouchet mais obEent
la PAC. Naissance couple Franco-allemand avec Traité de l’Elysée 1963.

III. UNE « GRANDE PUISSANCE MOYENNE » (1969-1992)


● Une France mal adaptée à la mondialisa2on qui souIre de la concurrence extérieure : chocs pétroliers, concurrence
étrangère (NPIA), accumulaEon des déJcits commerciaux, à l’écart de la mondialisaEon Jnancière (contrôle des changes en 1983)
● Puissance singulière. Pré carré africain : Françafrique (cf. point). Persistance singularité diploma2que, signe d’une « grande
puissance moyenne » VGE : souEen US mais priorité à Afrique Noire et Moyen-Orient. Engagement européen : à l’origine du
Conseil Européen, d’Airbus, d’Ariane, de l’Acte Unique, se plie aux exigences du SME et de la CEE qui renforce ses entreprises.
● Acteur économique d’envergure. Secteurs d’aWrma2on : succès agriculture avec PAC malgré dépendance vàv de l’Europe,
succès industrie armement (EADS) mais recul biens de conso et électronique, succès banques françaises, Air France.
Interna2onalisa2on des entreprises mais essenEellement grandes Jrmes. Aléas commerce extérieur : 4ème dans le commerce
extérieur mais déJcit commercial persistant.

21
● Instruments du rayonnement. Présence forte dans ins2tu2ons interna2onales : ONU, engagement militaire (Liban 1982 &
1984), à l’origine du G8 et G20. Forces françaises : 2 porte-avions (Clemenceau, Foch), 4 SNLE. Promo2on Francophonie : 3ème
langue la plus traduite, à parEr de 1986 sommet de la Francophonie. Outre-mer : anciennes îles à sucres, Polynésie, Guyane  2ème
ZEE. Français à l’étranger : 1,4 M en 1982. Rayonnement culturel : médias (AFP créée en 1944, RFI 1975, TV5 1984), Ecoles
françaises à l’étranger forment 114 000 étudiants.

LA FRANCE DANS LE MONDE DEPUIS 1990


I. UNE PUISSANCE MOYENNE DONT LA PLACE EST PARTIELLEMENT REMISE EN CAUSE
● France conserve une dimension interna2onale : Puissance militaire : membre permanent conseil sécurité ONU, puissance
nucléaire, porte-avion, opéraEons de mainEen de la paix (Afrique). 2009, la France réintègre commandement intégré de OTAN
qui?é en 1966 sous DG. Puissance diploma2que : 2ème réseau diploma2que mondial avec 163 ambassades, invesEt grandes
insEtuEons (FMI) et les Jnance (quote-part de 6% au sein de ONU). Aide au développement : 2ème donateur mondial en part de PIB
dont 40% pour Afrique Subsaharienne), ONG reconnues (Médecin Sans fronEères). « Excep2on culturelle française » : siège
UNESCO à Paris, francophonie, arts (fesEval de Canne), li?érature, musées, gastronomie (patrimoine mondiale de l’UNESCO).
Modèle français : Dominique de Villepin lors de son discours devant conseil de sécurité ONU en février 2003 (dénonçant
guerre en Irak) « Nous sommes les gardiens d’un idéal, d’une conscience »  France invesEe d’une mission parEculière, porteuse
de valeurs. Capacité à alrer les événements interna : seul pays qui a accueilli en 25 ans ts gds évènements interna (coupe monde
football 1998, COP21 2015, Euro foot 2016, coupe monde rugby 2023, JO Paris 2024)
● Atouts économiques : 2ème ZEE du monde (richesses halieuEques, hydrocarbures oUshore potenEels), popula2on : 2ème
d’Europe moins vieillissantes et bien éduquée par rapport aux US. Points forts : agroalim, automobile, aéronauEque, télécoms,
pharmacie, luxe, assurance, distribuEon, tourisme (1ère des2na2on mondiale). France 3ème invesEsseur mondial en 2007.
● Cependant, elle apparaît en recul depuis 2004 : croissance en berne (1,3% en 2019), ende?ement public (99% PIB 2019),
chômage. France ne réalise que 3,5% commerce mondial contre 6% en 1990. Rate tournant vers la mer (Marseille, 1er port français
mais 53ème mondial). Apparaît alors une désindustrialisaEon, délocalisaEons, un manque d’innovaEon (« France trop éloignée de la
fron2ère techno » J. Pisani-Ferry). Un déclin dans la mondialisaEon Jnancière, mais 2019 pour la 1ère fois depuis 2002 la Fr se hisse
à la 5ème place ds le classement des pays les + a?racEfs en termes d’IDE, 15ème dans le classement de la compéEEvité mondiale en
2019 (gagne 2 places / 2018).

II. LE CHOIX DE L’INTÉGRATION EUROPÉENNE A PERMIS DE CONSERVER SA PLACE


● Pays fondateur de la Construc2on Européenne : 3ème puissance éco derrière Allemagne et RU. Cherche à instrumentaliser
ConstrucEon Européenne : modernisaEon agricole via PAC, poids dans consorEum européen (Airbus à Toulouse).
● L’Europe aide la France à se maintenir dans les ins2tu2ons interna2onales : depuis les 1990s, 3 des 5 directeurs du FMI
sont français (M. Camdessus, DSK, C. Lagarde jusqu’en 2019), Pascal Lamy est à la tête de l’OMC (2005-2013), un peu grâce à
l’UE…
● L’Europe, un « mul2plicateur de puissance » Chirac ? A permis à la France de renouveler les ouEls de la puissance, mais
elle doit se me?re au service de l’Europe pour ne pas disparaître.

III. LES MULTIPLES DÉFIS À RELEVER POUR RESTER UNE PUISSANCE QUI COMPTE
● DéKs socio-économiques : cf. point sur populaEon + restauraEon d’une unité naEonale.
● DéKs territoriaux : la mondialisaEon entraine des disparités à corriger (ADT et transports).
● DéKs poli2ques et géopoli2ques : France a-t-elle les moyens de ses ambiEons ? 4ème livre blanc sur défense de 2013 montre
que France veut avoir rôle dans défense internaEonale, surtout en Afrique. Prévision suppression d’eUecEf mais mainEen du
budget entérinent le fait que France n’a plus moyens militaires de ses ambiEons. Mais toujours le nucléaire.
● Des atouts pour rebondir : éco ouverte ; potenEel d’innovaEon important ; gdes entreprises internaEonalisées ; démographie
+ dynamique que ses voisins ; une capacité d’inFuence historique ; un territoire avantageux ; 1ère desEnaEon tourisEque.
Dates clés : Références et no2ons clés :
● 1892 : tarif Méline ● The Economist 2017 Fr pays de l’année (couverture
● 1928 : dévaluaEon de 80% du franc par Poincaré Macron en pleine lumière, Merkel ds l’ombre) VS 2012 Fr
● 1964 : reconnaissance RPC bombe à retardement au sein de l’Eu (puissance en
● 1966 : sorEe commandement intégré de l’OTAN + déclin)
discours Phnom Penh ● Discours à Davos jan 2018 Macron « France is back », « La
● 1963 et 1967 : refus entrée RU ds Marché Commun Fr est une naEon d’entrepreneurs »
● 1963 : Traité de l’Elysée ● Dominique de Villepin : « Nous sommes les gardiens
ChiIres : d’un idéal, d’une conscience »
● Chirac « Europe démul2plicateur de puissance »
● 2ème ZEE, 2ème réseau diplomaEque, 2ème donateur mondial, ● Macron la Fr doit « tourner la page de la paresse » en Asie
5ème pays le + a?racEf pour les IDE, 1,3% croissance 2019

22
Le déclinisme
Courant d’analyses de penseurs français esEmant que la France est en déclin, sur plan tant économique que culturel ou
géopoliEque. Apparaît dès RévoluEon française mais se développe surtout dans la 1 ère parEe du XXème.
Arguments :
Baisse dans classements éco internaEonal (6ème puissance commerciale vs 4ème pendant longtemps, 3,5% du commerce mondial
alors que 6% pendant longtemps, 9ème puissance éco en termes de PIB PPA. 7ème puissance en PIB (dépassée par l’Inde)
Baisse dans autres classements (sociaux, éducaEfs : selon PISA, décrochage système éducaEf français, avec 22ème place en 2019)
Problèmes internes : problèmes récurrents de violences urbaines, dialogue social rompu, manifestaEons en conEnu.
Perte d’inFuence du pays au niveau internaEonal : France, puissance qui ne compte plus ?
Rapport Clémentel (1919) : accuse le retard industriel, lancement d’un plan de modernisaEon.
Rapport StoIaës (1944) : France archaïque, 4 maux de l’indus (ruralisme, provincialisme, malthusianisme et culte du peEt).
Rapport Gallois (2012) : désindus, perte de compéEEvité car coût du travail trop important en France, besoin de baisser charges.
Met en lumière les 4 causes structurelles du déclin indus fr : handicaps liés à R&D et formaEon, insuQsance du Jnancement de
l’industrie, faible structuraEon du Essu PME-FMN avec peu de sous-traitance, insuQsance du dialogue social.
Rapport Moreau (2013) : réforme urgente du système des retraites (allonger la durée de coEsaEon, retarder âge de départ…)
Références :
Thatcher : « La France est éternelle car elle connaît un déclin sans Kn » (pas cool)
Nicolas Baverez, Les 20 Piteuses, La France qui tombe 2003
Édouard Balladur, La 0n de l’illusion jacobine 2005 : « La France n’est plus le pays de l’esprit criEque, de la liberté intellectuelle»

Réforme des retraites 2020


Retraites en France : 29 février, Edouard Philippe a décidé d’uEliser l’arEcle 49 alinéa 3 de la ConsEtuEon. Il a ainsi engagé la
responsabilité du gouvernement pour faire passer la réforme des retraites à l’Assemblée NaEonale sans vote.
L’ensemble des syndicats qui se sont exprimés dénoncent ce?e décision du gouvernement.

Les opéraEons militaires de la France

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Point sur la Françafrique
Formule de Félix Houphouët-Boigny dans un sens posiEf, reprise dans un sens péjoraEf par Jean-François Verschave dans
La Françafrique, le plus grand scandale de la république. La Françafrique désigne les réseaux oQcieux qui touchent la
poliEque française : “ aUaire des diamants de Bokassa ” (corrupEon) sous VGE, “ l’aUaire Elf ” (corrupEon entre gouv et
secteur pétrolier sous Mi?errand). Elle évoque une rela2on très singulière des anciennes colonies françaises d’Afrique à
leur ancienne métropole, reposant sur des intérêts économiques et poliEques partagés.
GENÈSE ET CONTINUITÉS DE LA POLITIQUE « FRANÇAFRICAINE »
La cellule Afrique : est créée au moment des indépendances, elle dépend du président. Elle est gérée de 1959 à 1974 par
Jacques Foccart résistant homme de conJance de DG ; il orchestre le souEen, la déstabilisaEon de gouvernements
africains avec des moyens considérables (DGSE, Elf). ObjecEfs : éco (maEères premières et débouchés), diplomaEques et
stratégiques, poliEques (organiser le Jnancement occulte des parEs poliEques français).
De nouvelles rela2ons d’in:uence dans le « pré carré africain ». PoliEque du jaguar (intervenEons militaires), France
gendarme de l’Afrique. SouEen aux dirigeants Tombalbaye au Tchad, opéraEon Limousin 1969-1972). Des
déstabilisaEons : (Guinée de Sékou Touré). Foccart renvoyé par VGE 1974, mais repris par Chirac en 1986.
DES RELATIONS MULTIPLES ET TRÈS ÉTROITES, FAVORABLES À LA PUISSANCE DE LA FRANCE
Sur un plan économique : la « France-à-fric » ? 10% des échanges extérieurs de la France dans les 1990s, une inFuence
monétaire (Franc CFA), des entreprises implantées (Bolloré). Une exploitaEon pétrolière (Total 1ère Major du conEnent),
un débouché pour les armes (30Mds € de revenus entre 1996 et 2003).
Sur le plan culturel : la Francophonie (exemple). Un exode des cerveaux : 1/3 des diplômés africains qui?ent leur pays,
une part importante part en France. Mais la Chine leur octroie ajd plus de bourses que la France.
Sur le plan militaire : un nouveau protectorat ? Des accords militaires avec quasi tout le monde, coopéraEon de police.
Les opéraEons conEnuent : Barkhane au Sahel 2013, Sangaris en RCA depuis déc 2013 : 1600 militaires déployés
QUEL AVENIR POUR LA FRANÇAFRIQUE ?
En Knir avec la poli2que occulte. Sarkozy supprime la cellule africaine, Hollande change le ministère de la coopéra2on
(surnommé ministère de l’Afrique) en ministère du dév, y nomme P. CanJn, spécialiste en transparence Jnancière.
Vers une marginalisa2on éco de la France ? La Fr perd du terrain face à la Chine, de – en – de ressorEssants alors que les
Chinois arrivent, perd des parts de marché (6% VS Chine 15%). Mais le commerce se dév : 7Mds€ 2000 à 17Mds€ 2011.
Un désengagement militaire impossible ? Sarkozy ferme des bases en 2008, mais on a vu très clairement que le
désengagement total était impensable (exemple du Mali, de la RCA, Libye…). 5000 soldats Fr en Afrique.
Dates :
1944 : Conférence de Brazzaville (Jn du statut de l’indigénat + poliEque d’assimilaEon)
1945 : InstauraEon du Franc CFA
1962 : 1ère intervenEon Fr en Afrique après la décolonisaEon (sauvetage de la présidence de Senghor)
ChiIres :
L’Afrique pèse 5% des échanges extérieurs de la France.
Moins de 200k expatriés Fr en Afrique, en baisse VS 1990s 220k. 800k chinois sur le conEnent.
Cita2ons :
F. Mi?errand « Sans l’Afrique, il n’y aura pas d’histoire de France au XXI siècle. » Jn 1980s
N. Sarkozy, discours de Dakar : « L’homme Africain n’est pas assez entré dans l’histoire » 2007
F. Hollande : « L’Afrique est non seulement entrée dans l’histoire mais aussi (…) une parEe de notre avenir. » 2014

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EXEMPLES

AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET TRANSPORTS

Aéroport Roissy CDG : un hub français et européen majeur


� Pour montrer l’impact d’une infrastructure de ce?e taille sur sa périphérie, les stratégies de dév dans le secteur aérien.
● CDG : inauguré en 1974, il est ajd le 2ème hub européen (1er pour l’oUre interconEnentale), et le 10ème aéroport mondial en
2019, l’aéroport est géré par le groupe ADP (Aéroport de Paris). Il a accueilli 72 M de voyageurs en 2018, cap de 100 M en
2020 avec le futur terminal 4. Lorsqu’il devient un hub en révoluEonnant son système d’exploitaEon au début des 2000s, Air
France mulEplie sa capacité de desserte en correspondances. Le PDG d’Air France a fait appel à l’inventeur du « hub »,
Rankesh Gangwal. Ces nouveaux terminaux ont permis à CDG de faire un saut qualita2f énorme avec la rénovaEon des
anciens terminaux et les nouveaux qui placent Roissy comme l’aéroport européen le plus performant. L’aéroport bénéJcie de
la croissance du transport aérien tout en se protégeant de la FuctuaEon du traJc grâce aux commerces.
● Impact économique de l’aéroport : centre commercial au sud de la plateforme « Aéroville ». Près de 90K salariés travaillent
pour l’aéroport  pôle majeur d’emplois
● Impact environnemental et social : pollu2on environnementale (autant que le périph’). Nuisances sonores mais programme
d’isolaEon phonique Jnancé par ADP.
● Connec2ons aéroport/périphérie : RER et TGV : 2 gares le desservent. Desserte autorouEère + connexion interne le CDGVAL.
● Le projet CDG express : liaison ferroviaire entre Roissy et Paris-Est/Nord. Devrait être mis en service en 2023, dans le cadre
des JO Paris 2024 et du Grand Paris Express  volonté d’une meilleure desserte de l’aéroport, dont les aspiraEons ne sont pas
en adéquaEon avec les moyens mis en place pour faire de lui un véritable hub internaEonal.
● Projet du terminal 4 : s’étalera de 2020 à 2037, inauguraEon parEelle 2024 (JO Paris)  capable d’accueillir 40M de passagers.
● Priva2sa2on d’ADP : plus grosse privaEsaEon depuis de nb années. Ce?e privaEsaEon s’inscrit dans une tendance plus large :
face à la croissance du traJc aérien, les aéroports ont besoin de se développer, et les aéroports déjà privaEsés invesEssent
12% de plus que ceux publics.
● Bilan : CDG s’inscrit dans une dynamique de dév du traJc aérien, mais également dans les projets d’ADT en Fr.

Toulouse : capitale de l’aéronau2que


� Pour montrer : collaboraEon entreprises – universités, un dynamisme grâce à l’Europe.
● Ac2on de l’Etat : Supaéro délocalisé à Toulouse en 1968.
● Aerospace Valley : fondée en 2005, pôle de compéEEvité fr de l’aéronauEque et du spaEal. 10Mds € de CA, 8000 chercheurs,
emploie 15 000 personnes.

Un cluster : Sophia-An2polis
� Pour montrer que : la France s’invesEt dans la R&D, aménage son territoire, travaille sa compéEEvité, acEon de l’État.
● Créa2on : 1969 dans les Alpes MariEmes (héliotropisme, lieu peu onéreux, environnement dynamique, bien desservi) : le plus
grand technopôle d’Europe, pôle de compéEEvité à vocaEon mondiale. Regroupement de 1 400 entreprises (TIC, mulEmédia,
énergie, DD, médecin) + 5000 étudiants et chercheurs soit 38k salariés. Sophia AnEpolis s’étend sur 5 communes (avec zones
résidenEelles, commerciales, équipements publics). Les entreprises présentes : Amadeus + grande entreprise, consorEum
d’air France, Lu}hansa, Iberia, SAS, Dassault Systems, Laboratoire Boiron, Chanel Parfums, Toyota, Mercedes-Benz.
Laboratoires de recherche : CNRS/INRA, plusieurs laboratoires d’excellence (LABEX). Ainsi : dév de biomarqueurs de la
maladie d’Alzheimer.
● Sophia An2polis, une Silicon Valley ? Selon Alexandre Grondeau, dans son arEcle Technopole et gouvernance publique : le
cas de Sophia-Anpolis, Sophia AnEpolis se diUérencie de la Silicon Valley par la part importante des grandes entreprises dans
la technopole, là où SV = start-ups, peEtes entreprises.

La Lorraine : vieux bassin industriel qui a connu des recomposi2ons


� Pour montrer : exemple précis et complet de mutaEon du territoire
● Gloire et déchéance : 1950 1er pôle sidérurgique au monde (acier de la Tour EiUel), mais souUre dans les 1960s de la crise du
secteur, qui est naEonalisé en 1977, entraînant le licenciement de 50% des ouvriers lorrains. 1984, arrêt de mort de l’acier
lorrain, avec un nouveau plan de licenciement (plan Acier).

25
● Ajd : traces de son passé de pays noir (manifestaEons en 2012 contre la fermeture du site de Florange), mais le poids de
l’industrie recule au proJt de la pharma et de la plasturgie. Dynamiques actuelles : métropolisaEon (Sillon Lorrain, 1er pôle
métropolitain fr créé en janvier 2012 = réunion des aggloméraEons de Metz, Nancy, Thionville et Epinal), innovaEon
(technopôles de Nancy-Brabois et Metz-Technopôle).

Notre-Dame des Landes


� Pour montrer : la contestaEon d’un projet d’infrastructures de transports
● Projet ancien : 1960s transfert de l’aéroport de Nantes AtlanEque pour créer un aéroport dans l’Ouest à vocaEon
internaEonale. Dès 1970s, contestaEons à cause de l’expropriaEon des agriculteurs.
● Relance récente : relance du débat, opposiEon forte pour des raisons écologiques et sociales. 11 février 2016 Hollande décide
l’instauraEon d’un référendum pour la pop de la région, qui vote majoritairement oui. Mais projet déJniEvement abandonné
par Macron en janvier 2018.
● Est devenu le lieu d’expression du rejet de la société : la ZAD est tenue par des manifestants qui empêchent les travaux
d’avancer en revendiquant la défense de l’environnement et l’anEconformisme au système. Mais ajd les militants extrêmes
ont évacués la zone, l’Etat s’est engagé dans la voie du dialogue avec ceux qui sont restés pour porter des projets agricoles
innovants.

CMA-CGM
� Pour montrer : le poids de la Fr dans le domaine des compagnies
mariEmes
● Armateur de porte-conteneurs fr : transport de passagers,
conteneurs, manutenEon portuaire et logisEque terrestre. CMA-
CGM propose des soluEons de transport intermodal complètes,
combinant le mariEme, le rail, le Fuvial et le rouEer. Ses Jliales
spécialisées dans l’intermodal sont : CMA Rail / Rail Link Europe,
River Shu?le containers (RSC) et CMA CGM LogisEcs. Par ailleurs, la
transformaEon de la Jrme en acteur mondial passe notamment par
le rachat en février 2019 du logisEcien CEVA. InnovaEon : éco-
conteneurs bambou, plus écologiques (trop fancy ça).
● ChiIres : 4ème compagnie mondiale de conteneurs (derrière Maersk, MSC et Cosco), 1ère fr, 1er employeur privé de Marseille. En
septembre 2018, CMA CGM a inauguré le « Antoine de Saint Exupéry » plus gros porte-conteneur au monde sous pavillon
français (7ème plus gros au monde). Ajd, la Fo?e de 509 navires du groupe fait des escales dans 420 ports de 160 pays, sur les
521 ports commerciaux existants dans le monde.

Isère : lancement du plus grand chan2er hydroélectrique de France


� Pour montrer que : bien que la poliEque des grandes infrastructures ait subi un coup d’arrêt depuis quelques années,
l’État conEnue à invesEr dans de grands projets ; volonté de préserver l’environnement ; ménager les territoires.
● Le + grand chan2er hydroélectrique de Fr : la centrale de Romanche-Gavet au sud-est de Grenoble entame sa producEon en
2020. Ce projet a consisté à remplacer 6 centrales et 5 barrages existants par un aménagement souterrain et un barrage prise
d'eau. EDF a réalisé pour cela une galerie souterraine de 10km de long. Ce projet, qui n'a soulevé aucune polémique,
perme?ra d'augmenter de 38 % la producEon et limitera ses impacts environnementaux. 5/6 centrales seront démantelées,
seule la centrale des Vernes (1918), classée au Etre des Monuments historiques, sera parEellement conservée. La puissance
installée s'élèvera à 92 mégawa?s, l'équivalent de la consommaEon d'une ville de 230.000 habitants. Entamés en 2010, les
travaux ont consisté à dévier la Romanche, construire, équiper et me?re en eau le barrage, creuser cavernes et galeries.
L'invesEssement tournerait autour de 250M € en 2011.

LE DECLIN INDUSTRIEL ET LES FAIBLESSES DE LA PUISSANCE FRANÇAISE

Arcelor MiSal : symbole du déclin industriel français


� Pour montrer : symbole du déclin industriel et sidérurgique d’une région : la Lorraine
● 1948 : créaEon d’Usinor et de Sacilor. Prospèrent tous 2 en proJtant des besoins industriels de la ReconstrucEon.
● 1981 : Sacilor naEonalisé car crise industrielle.
● 1986 : Usinor et Sacilor fusionnent dans cadre concentraEon naEonale d’un secteur durement touché par la crise de 1973.

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● 2002 : fusion européenne d’Usinor (Fr), Aceralia (Esp) et Arbed (Bel-Lux) pour donner Arcelor.
● 2006 : OPA hos2le de MiSal qui rachète le groupe et crée ArcelorMi?al. Groupe sidérurgique réalise 94% de CA à l’étranger,
et 92% de ses employés sont à l’étranger (208 583 employés au total en 2019). Il est présent au total dans 130 pays. Il est le
plus important producteur d'acier au monde, avec 96,42 M de tonnes produites en 2018. Il est classé 120ème dans le
classement 2019 Fortune Global 500 des plus grandes sociétés du monde.
● Fermeture de l’usine de Florange : 3 ans après la fermeture de l’usine de Gandrange, le groupe ArcelorMi?al met
successivement à l’arrêt en 2011 les 2 hauts fourneaux de son usine de Florange. Le ministre fr du redressement éco Arnaud
Montebourg propose de reprendre temporairement Florange (qui a été déclarée viable et rentable, l’un des « 3 sites
d’ArcelorMi?al les plus performants en termes de coûts de producEon » par le rapport Faure en 2012), sur le modèle de la
naEonalisaEon de GM en 2009. L’objecEf était de revendre à un repreneur plus moEvé et moins ende?é qu’ArcelorMi?al.
Mais ce?e opEon est Jnalement écartée en novembre 2012, JM Ayrault a obtenu de Lakshmi Mi?al qu’il s’engage à ne pas
licencier les salariés du haut-fourneau de Florange pendant 6 ans. En 2019, ArcelorMi?al annonce que les hauts-fourneaux ne
seront jamais rallumés, une décision inéluctable qui entraîne des réFexions pour ne pas laisser l’industrie de Florange au point
mort. f

Papeterie de Docelles
� Pour montrer : la perte de souveraineté de l’Etat sur l’ouEl de producEon face à des logiques entrepreneuriales privées
● Fermeture du plus ancien site industriel fr : créé Jn XVème, intégré ds groupe Jnlandais UPM 1978. Malgré pressions de
l’Etat fr, UPM refuse la reprise de ce?e usine par les cadres qui voulaient en faire une société coopéraEve de prod  ferme
2014.

Le port de Marseille
� Pour montrer que : La France ne sait pas exploiter les atouts de son territoire (roh mince)
● Au niveau portuaire : 1er port français, 1er port de la Méditerranée mais 53ème port mondial ; traJc de passager important vers
la Corse et le Maghreb.
● Ambi2on de Marseille : sorEr du seul cadre méditerranéen pour devenir un port résolument européen, élargir son arrière-
pays et être directement relié à la dorsale.
● Nb atouts : infrastructures régionales développées (TGV, autoroute). Projet Euro-méditerranéen = renouveler le centre urbain
de Marseille (symbole de CMA-CGM qui a son siège social). Mais inconvénients : ville marquée par les grèves à répéEEons.

Les chan2ers navals de Saint-Nazaire


� Pour montrer : la faiblesse de l’Etat à protéger les entreprises naEonales
● Chan2ers de Saint-Nazaire ont incarné les faceSe de l’histoire de la prod industrielle : 1ère RI place la construcEon navale
comme industrie clé ; diQcultés des secteurs de la 1 ère RI dans les 1960s ; mondia et passage sous contrôle étranger (chanEers
tjr présents comme Feurons de l’industrie fr mais détenus par le sud-coréen STX, puis janvier 2017 reprise des chanEers par
italien FincanEeri)  intervenEon de l’Etat, naEonalisaEon temporaire pour maintenir les emplois et le savoir-faire en Fr.

Le groupe chinois Fosun mul2plie les rachats d’entreprises françaises


� Pour montrer que : la Fr est de plus en plus envahie par les invesEssements étrangers et surtout chinois, et peine à garder
son capital industriel et culturel.
● Club Med : Créa2on en 1950, commercialise des séjours de vacances dans villages. Trois piliers : sports innovants, sites
géographiques excepEonnels, formules tout compris. Devient mulEnaEonale dans les 1970s. 2014, le groupe chinois Fosun
propose une OPA, italien Andrea Bonomi renchérit mais Fosun reprend l’avantage avec OPA de 939M €.
● Saint-Hubert : en 2017, le groupe Fosun achète Saint-Hubert (beurre) (d’ailleurs peEte blague : sans beurre, le breton meurt).
● Lanvin : 2018, le groupe annonce le rachat de Lanvin, maison de luxe française, en grandes diQcultés.

Menton-Vin2mille : les migrants face au cadenas de la fron2ère franco-italienne


� Pour montrer : l’inacEon française face à la crise migratoire actuelle ; la France reproche au RU à Calais ce que l’Italie lui
reproche à Menton ; désaccord entre la France et les Français.
● À la fron2ère franco-italienne, les deux villes sont séparées par 7 min de train. La fronEère était ouverte dans le cadre de
l’espace Schengen, mais la France a réintégré un contrôle depuis 2015, qu’elle a renforcé dans le cadre de la lu?e anE-
terroriste.

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● Un passage stratégique de la route des migrants. Avec la fermeture de la route des Balkans en 2016 et l’accord sur les
migrants entre Turquie et UE en 2016 qui ont réduit les migraEons en provenance de Grèce, l’Italie a été prise d’assaut ( 180k
migrants en 2016). Actuellement, il y a 1000 migrants à VinEmille (25k habs).
● La route terrestre est devenue compliquée : présence policière, barrages, montagnes. Les autorités françaises ont le droit de
renvoyer tout migrant en situaEon irrégulière arrêté dans les 20 km qui jouxtent la fronEère.
● L’engagement citoyen : à VinEmille, les migrants sont aidés par l’Église et la mairie. En France, ce sont les citoyens qui aident
notamment dans la vallée de la Roya au nord de Menton (par laquelle les migrants contournent le li?oral). Mais ils risquent
des procès. Cédric Herrou (militant anarchiste fr pour l’aide au migrants) a été arrêté plusieurs fois pour avoir aidé des
centaines de migrants, il le revendique dans la presse et pointe du doigt l’inacEon française.

LE RENOUVEAU INDUSTRIEL DE LA FRANCE

Marcel Boussac
� Pour montrer : l’exemple d’une faillite française due au refus d’une modernisaEon.
● Parcours : né 1898 ds famille indus texEle, s’installe Paris av 1ère GM ac volonté vendre bon marché Essus d’habillement aux
couleurs claires. Succès foudroyant, guerre lui oUre l’occasion de monter en puissance car fait tourner ses usines pr
l’habillement des soldats, tentes, masques à gaz, Jn guerre récupère stock des toiles d’avions qu’il converEt en vêtements,
crée ses propres magasins pour les vendre. Fait fortune sous la 3 ème République.
● Entrepreneur de génie dans le domaine tex2le : dès Jn 1940s surnommé « roi du coton », empire de 15 000 personnes,
homme le + riche de Fr, le + gd indus fr, réussite exemplaire  1950 Sunday Times le classe parmi 6 hommes les + riches de
monde. Donne sa chance à Dior, a l’idée de concevoir des produits dérivés (ex parfums).
● Paternalisme : le personnel est « emboussaqué » = Boussac praEque un paternalisme, responsabilité du chef d’entreprise de
garanEr l’emploi.
● Décadence : Apd 1970’ les diQcultés s’amoncellent, n’est pas capable de réagir face à concurrence des pays à faible coût main
œuvre, refuse de licencier du personnel et de moderniser appareils, diQcultés durent  1978 pouvoir pol sauve Boussac pour
éviter que suppression massive d’emplois pèse sur élecEons. Mais dès 2 ème tour des législaEves dépôt de bilan. Boussac meurt
1980. Bernard Arnault rachète les débris de l’empire Boussac, fonde en 1987 LVMH.

RENAULT : un des :eurons de l’industrie automobile française


� Pour montrer : la réussite d’une stratégie d’entreprise à contre-courant de l’époque ; l’industrie française est encore
performante dans certains domaines, internaEonalisaEon.
● PDG : Jean-Dominique Senard depuis 24 janvier 2020, succède à Carlos Ghosn, qui avait succédé en 2005 à Louis Schweitzer
● Un symbole du capitalisme d’État dans les 30G : Renault subit une naEonalisaEon puniEve en 1945 (statut parEculier prend
Jn en 1995). Lance 4CV en 1948, iniEant l’avènement de l’auto de masse. Renault a bcp modernisé ses processus de prod dans
le but d’imiter Détroit et les chaînes de prod  la 4L lancée en 1961 est la 2ème voiture fr la + vendue de tous les temps (8M).
● Renault, un champion na2onal : Aides directes de l’État : renFouement du capital 1963, incite la Jrme à exporter comme «
devoir naEonal » pour rééquilibrer la balance commerciale. Alliance Nissan-Renault-Mitsubishi en 1999. 2014 : le groupe vend
plus de 8,5M de véhicules. Devient le 1er constructeur automobile mondial avec Nissan  groupe mondial
● Exemple de poli2que d’aménagement du territoire : instrumentalisé par l’Etat qui cherche à venir en aide aux régions en
crise du fait des diQcultés des secteurs texEle, sidérurgie etc. : abandon site Boulogne-Billancourt (île de Seguin) pour se
posiEonner en aval, le long de la Seine (à Flins 1952, Cléon, Sandouville) puis Le Mans et Caen 1950s, et dans les pays noirs
1960s-1970s (usine à Maubeuge, Douai, Metz, Thionville)
● Symbole du triomphe du libéralisme dans les 1990s : capital de Renault est ouvert en 1994.
● Un exemple de délocalisa2on : seulement 25% de sa producEon est encore implantée en France. Ouverture d’usines à Tanger
(produit 200 000 véhicules par an), Roumanie avec Dacia  division régionale des processus de producEon.
● Le pari gagnant du Global Access (aka low-cost) : le rachat de Dacia en 1999 transforme Renault. Depuis son rachat, sur les
10M de voitures low-cost vendues par Renault, 5M sont de Dacia. En 2017, Dacia = 40% des ventes totales de Renault. Dacia
oUre une usine à bas coûts en Roumanie avec le principe du « design to cost » (coût devient donnée de départ). Renault veut
encore augmenter de 30% ses ventes low-cost d’ici à 2022. En 2018, Renault a eUectué plus de 50% de ses ventes hors
d’Europe.

ARIANESPACE – symbole de la poli2que française des grands projets dans un cadre européen
� Pour montrer : le poids de la Fr dans les projets européens.

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● Société française : créée 1980, chargée de commercialiser et d’exploiter les lanceurs de satellites développés par l’ESA
(Agence spaEale européenne) car programme spaEal européen + prise de décision collecEve n’en assurait pas exploitaEon
suQsante.
● Permet indépendance européenne : par rapport aux lanceurs américains et de forts eUets d'entraînement sur industrie
spaEale européenne en poussant à la recherche et en la dotant de Jnancement via ouverture des nouveaux marchés
mondiaux car nombreux pays font appel à ses services pour lancer leurs satellites.
● Ariane 5, une réussite 1996 : Premier client Intelsat dit « on fait conJance à la fusée européenne, dont la Jabilité est sans égal
» : 60% des satellites en orbite ont été lancés par Ariane 5. Le 25 octobre 2018 : 100ème lancer d’Ariane 5 ; au 26 novembre
2019 218 satellites lancés par d’Ariane 5.
● La tornade SpaceX : 2010 premier Er de Falcon 9, 2016 1er appontage réussi (demandez à Leo ça veut dire quoi), 21 Ers réussis
en 2018 VS 5 pour Ariane 5. Falcon 9 est une fusée réuElisable.
● Projet Ariane 6 pour 2020 : plus compéEEve, moins coûteuse, plus polyvalente qui devra garder la Jabilité dans un contexte
d’explosion du marché des lancements de satellites dans les prochaines années. A?enEon aux concurrents SpaceX et Blue
Origin (start-up de JeU Bezos) qui inaugureront en même temps leur nouveau lanceur.
● La fusée italienne Vega : Avio, constructeur italien a inauguré en novembre 2018 un moteur à méthane (servira aussi a Blue
Origin), alors qu’Ariane Group travaille sur ce même moteur pour Ariane 6  saine compéEEon ou incohérence européenne ?
En tout cas, alliance européenne et compéEEon franco-italienne.

Toyota, moteur du renouveau à Valenciennes


� Pour montrer : l’importance de groupes étrangers dans le renouveau industriel en France.
● Toyota à Valenciennes : en 1997, lorsque Toyota annonce la créaEon d’une Usine à Valenciennes pour fabriquer la Yaris
(voiture la + produite en France, devant la 208), le chômage est de 23%. En lui-même, le projet a amené directement 1,1Md €
d'invesEssement et près de 3 900 emplois directs, Toyota a déjà assemblé 3M de véhicules, sur un rythme de 1 000/j
actuellement (dont 19% seulement pour le marché français).
● Impact pour la ville : Valenciennes a été profondément rénovée, avec un nouveau tramway, un pôle numérique ambiEeux.
● Janvier 2018 : annonce d’un invesEssement de 400M € dans la producEon d’une nouvelle voiture, créaEon de 700 emplois 
montre l’a?racEvité des Hauts-de-France, la réussite de l’invesEssement jap sur le territoire, et le renouveau de Valenciennes.

PSA : un sauvetage réussi de l’État français


� Pour montrer : l’acEon de l’Etat français dans le sauvetage industriel.
● Catastrophe : En 10 ans, le groupe a perdu 45k emplois en France suite à des plans sociaux successifs (réducEon de près de
40% des eUecEfs français), tandis que les eUecEfs à l’étranger augmentent : 57% à l’étranger (contre 40% il y a 10 ans). Le site
de Sochaux en France emploie plus de 10k salariés.
● Février 2014 : l’État français et le groupe chinois Dongfeng entrent au capital du 1er constructeur automobile français. Ces
deux nouveaux acEonnaires possèdent chacun 14% du capital de l’entreprise.
● Des résultats excep2onnels 2018 : grâce notamment au rachat d’Opel en 2017 à GM pour 2,2Mds € : pas loin de 4M de
voitures vendues en 2018, en hausse de 7%. 2ème constructeur européen derrière Volkswagen, avec 80% de ses ventes sur le
conEnent.
● Fusion : 18 décembre 2019 PSA et Fiat Chrysler fusionnent pour former le 4ème groupe mondial automobile. Bruno Lemaire y
voit une « étape importante dans la créaEon d’un champion européen ».
● Un poten2el de développement en Amérique La2ne : PSA assez présent en Chine ou encore en Iran. Mais c’est en Amérique
La2ne où le potenEel est le plus important. Bien que PSA ne soit pas encore à la hauteur de Renault et ses 25% de croissance
en AL, il y réalise tout de même 12% de croissance, de quoi espérer de nouvelles stratégies de gamme adaptées à ce conEnent
où les SUV et Pick-Up cartonnent.

LES ATOUTS DE LA PUISSANCE FRANÇAISE

Le luxe et la Krme LVMH : un secteur d’excellence de l’industrie française


� Pour montrer : plein de choses ! dont la dominaEon écrasante de la Fr dans le luxe (sans déc’).
● Une domina2on du secteur : 25% du CA dans l’industrie du luxe est réalisé par les entreprises françaises. 3 entreprises
françaises parmi les 7 premières : LVMH (1er), groupe Kering (Gucci, YSL), L’Oréal. Le Luxe dégage 20Mds $/an d’excédents
commerciaux.

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● Un rejet des pouvoirs publics : pendant les 30G, l’État invesEt très peu dans le luxe (Georges Pompidou « la France ne doit pas
être seulement les parfums et le champagne »), une aubaine car pas de contraintes de l’administraEon (l’intervenEonnisme,
une contrainte ?).
● Le Luxe dans la mondialisa2on : l’image de la France bénéJcie aux marques et vice-versa (excep2on culturelle). Elle permet
également l’essor d’un réseau de sous-traitant français (verriers, plasturgies..). Printemps-Pinault est rebapEsé en 2013 Kering
: un exemple parfait du ‘glocal’ puisque Kering vient de foyer en Breton (rappel des origines), renvoie à Caring en anglais
(soin) et à Kai Yun (le ciel qui s’ouvre en chinois).
● LVMH : Société fr née d’une fusion en 1987, elle est détenue à la hauteur de 47% par Bernard Arnault (1ère fortune d’Europe).
1ère entreprise du luxe ajd (valorisaEon à 140Mds €), 80% de son CA est réalisé à l’étranger. Marques : Louis Vui?on, Dior,
Moët Hennessy, Guerlain, Givenchy (vins et spiritueux, mode, parfums, montres). Sur 270 marques de presEge, 130 sont
françaises. En 2012 : le Qatar achète 1% des Etres. Novembre 2019, LVMH annonce le rachat du joaillier américain TiUany and
Co pour 16,2 Mds $, soit la + grosse acquisiEon de l'histoire du groupe : « Une icône de l’Amérique qui devient un peu fr »
Arnault
● LVMH, :euron de l’industrie tex2le en France délocalise dans des pays comme la Chine. Un costume Kenzo coûte 30€ à
fabriquer en Chine contre 110€ en France. LVMH délocalise aussi en Pologne, plus cher mais plus proche, dans le cadre de
l’UE.

Le tourisme : Disneyland Paris


� Pour montrer : exemple du tourisme, trop cool d’aller voir Mickey !
● Disneyland : 15M de visites/an, site le + visité d’Europe, situé à Marne-la-Vallée (qui a remporté contre Barcelone). 50% de
visiteurs étrangers. Bien situé : 35 min de Paris en RER.

Dassault et le Rafale : la France pionnière dans l’industrie de l’armement


� Pour montrer : poids de la France dans l’industrie de l’armement (hard power) + coopéraEon Fr-All.
● Le rafale, un avion à la pointe de la technologie : Mais il est très cher 78M € car produit en France. Hollande a iniEé une
diploma2e parEculière pour développer les débouchés de l’industrie d’armement française et promouvoir le rafale à chaque
déplacement. Plus de 7 000 emplois de haut niveau techno chez Dassault et ses 500 sous-traitants et co-traitants, dont
l'entreprise française Thalès, sont directement liés au programme Rafale. La Belgique en octobre 2018 a décidé d’acheter 34 F-
35 (avion américain), un énorme coup dur pour la défense européenne (traîtres !!).
● Vente à l’Inde et au Qatar : Fin janvier 2016 accord signé entre Hollande et Modi pour l’achat de 36 Rafales. L’Inde prévoit
d’acheter en tout 126 avions, pour un cout total de 12Mds $. En décembre 2017, le Qatar choisit de commander 12 rafales
supplémentaires (sur une commande totale qui s’élève à 36 rafales, le premier étant livré en février 2019).
● France 3ème exportateur mondial d’armement, dépassant l’Allemagne : entre 2013-2017, la part de marché des industriels
français a crû de 6,7%, en augmentant leur vente de 27%. Vend principalement à l’Egypte (37% : 24 rafales, navire mistral).
● Projet SCAF (système de combat aérien du futur): annoncé en février 2019 un projet franco-all dans un cadre européen qui
prévoit d’associer Dassault et Airbus sur la créaEon d’un avion de combat du futur d’ici 2040. Programme évalué à +100Mds €.

Orano (ex-Areva)
� Pour montrer : une entreprise à la pointe dans le domaine de l’énergie.
● Infos générales : 1er producteur d’énergie atomique au monde, réalise 40% de son CA en France. Champion industriel
naEonal : nait en 2001 de la fusion entre Cogema (entreprise privée dans l’uranium), Framatome (pour les équipements) et la
CEA (commissariat de l’énergie atomique). DiWculté : annonce en mars 2015 d’un plan d’1Md € d’économie d’ici 2017.
● Progrès technologiques : concepEon en 2007 des EPR (Réacteur Pressurisé Européen = nouvelle généraEon de réacteurs) à
Flamanville (EDF démarre pour la première fois la turbine du réacteur nucléaire le 12 février 2020). Veut devenir un Acteur
dans le DD : invesEt la Jlière de l’éolien, 1,5% de son CA provient des énergies renouvelables.
● Un acteur majeur au Niger : Areva avait le quasi-monopole de l’exploitaEon d’uranium au Niger (4ème prod mondiale), mais le
soulèvement du peuple nigérien depuis 2014 contre la Jrme et le gouvernement révèle en fait les conFits d’intérêts de la
France dans le cadre de la Françafrique, qui privilégie les intérêts économiques au détriment de l’ancienne colonie et de sa
populaEon.
● Et aujourd’hui ? Areva n’existe plus. En 2012 le groupe connaît une crise sans précèdent à laquelle s’ajoute des
invesEssements hasardeux dans le chanEer de l’EPR en Finlande et qui lance des soupçons de corrupEon au sein de
l’entreprise. En 2017, le groupe est scindé en 3 : New Areva qui en janvier 2018 devient Orano ; Areva NP qui devient
Framatome ; et la maison mère Areva SA. Orano s’emploie à créer un « nouveau modèle d’entreprise » : les stratégies clés
sont le dév en Asie (objecEf de 30% du CA en Asie d’ici 2020), un virage dans les services et le démantèlement nucléaire.

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● Kazakhstan : Orano obEent en juillet 2019 l'autorisaEon des autorités du Kazakhstan de raser 366 hectares dans une « zone
foresEère » protégée du désert de Muyunkum, aJn d'exploiter un gisement d’uranium. AutorisaEon obtenue suite à visite du
ministre de l'éco Bruno Le Maire.

Total
� Pour montrer : une grande entreprise française mondialisée.
● Un major fondé en 1924 : agit dans tous les segments de la chaine pétrolière (prospecEon, extracEon, transport, raQnage,
distribuEon), dans le GNL (gaz naturel liquéJé), acteur majeur dans la pétrochimie, a invesE dans le nucléaire (réacteur EPR).
Total accompagne également le développement des énergies renouvelables. Présent dans +130 pays : diversiJcaEon hors-
norme pour une entreprise française.
● Total en Angola (2ème prod de pétrole après Nigeria) : en 2014, le projet CLOV est né, qui extrait 160 000 barils/jour du bloc 17
(= série de plateformes pétrolières au large des côtes de l’Afrique), 1er centre de prod de Total. Le 10 novembre 2018 Total a
inauguré un nouveau champ pétrolier « Kaombo », projet de 16Mds $, d’extracEon en oUshore profond de 115 000
barils/jour. Total est le 1er opérateur pétrolier du pays depuis 1953. Sous les coques des installaEons du Kaombo se trouve un
enchevêtrement de 300 km de pipelines reliés à 59 puits. Total réalise ½ des forages en Afr, mais la totalité de raQnerie en Fr.
● Sous la pression américaine, Total se re2re d’Iran : en août 2018, Total se désengage d’Iran, me?ant Jn à tous ses contrats
dans le pays et surtout à son contrat qui lui aurait permis d’exploiter le plus grand gisement gazier au monde (South Pars).
Guess who récupère le projet ? les chinois bien évidemment avec la Jrme CNPC.

Accor (AccorHotels)
� Pour montrer : France leader dans le tourisme.
● ChiIres : 1er groupe hôtelier en Europe, 6ème mondial, présent ds 150 pays, >4500 hôtels (600K chambres). Possède SoJtel,
Novotel, Ibis, Ibis budget, Mercure etc. ChiUre d’aUaires = 5,82 Mds € (2017)
● Histoire : Fondé en 1967 par Gérard Pélisson + Paul Dubrule, appliquent le modèle US de Holiday Inn pr ouvrir leur 1 er hôtel.
Entre 1967 et 1983 rachète Courtepaille, Mercure, SoJtel. Depuis 1983 groupe hôtelier mondial : 1985 crée la marque
Formule 1 = modèle d’hôtellerie basé sur diminuEon coûts. 1990 expansion aux Etats-Unis par le rachat de Motel 6 + d’autres
2007 : lancement des nouvelles chaînes : Pullman, MGallery, All Seasons, Aparthotel, … PDG = Sébas2en Bazin.

Outre-mer et ZEE
� Pour montrer que : la Fr a des atouts de puissance qu’elle ne peut pas exploiter par manque de moyens.
● 2ème ZEE mondiale : plus de 11M km² : disproporEon entre territoire métropolitain (550 000 km²) et ZEE : atout de la
puissance mais un atout pas vraiment exploité car la France n’en a pas les moyens.
● Outre-mer : DROM : Réunion, Guyane, Guadeloupe, MarEnique, Mayo?e. COM (communauté d’outre-mer) : Polynésie, St
Barthélémy, St MarEn, St Pierre et Miquelon, Wallis et Futuna, TAAF (terres australes et antarcEque française).
● Clipperton : peEte île de 9 km² à 1280 km des côtes mexicaines, qui assure 435 000 km² de ZEE à la France, au milieu d’une
région riche en thonidés et en nodules polymétalliques, et au niveau de l’Équateur, ce qui est bénéJque pour le spaEal (suivi
des fusées actuellement, et peut-être plus tard décollage). Clipperton est un centre de surveillance des routes mariEmes.
● La Nouvelle-Calédonie : 4 novembre 2018 référendum pour l’indépendance. 56% des habitants ont voté contre. Ile peuplée
de Kanaks et de Caldoches, 260k habs. Région riche comme l’Alsace en PIB/hab, richesse principale est le Nickel (chrome).

AGRICULTURE, INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE ET DISTRIBUTION

Le modèle breton : symbole de la « révolu2on silencieuse »


� Pour montrer : la réussite de la « révoluEon silencieuse » et celle d’un programme d’ADT, sujets sur l’agri et la mutaEon
des territoires.
● Le Bretagne, très en retard en 1950, connaît un « miracle breton » : grâce à modernisaEon impulsée par la Jeunesse Agricole
ChréEenne (JAC) et le Centre NaEonal des Jeunes Agriculteurs (CNJA). Bilan : Bretagne devient la 1ère région agricole de France,
avec un rôle clé dans l’agroalimentaire (+ industrialisée que Lorraine), intensiJcaEon de la producEon et spécialisaEon
(élevage bovin, porcin, chou-Feur). DiQculté dans les 1990s avec pb écologique des algues vertes et baisse des subvenEons de
la PAC.
● Programme Rou2er Breton lancé 1958 : désenclave totalement région et permet dynamisme éco basé sur exportaEon
agricole.

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● Crise agricole bretonne 2015-2016 : concurrence avec aba?oirs allemands, industries dénoncent prix trop élevé du porc alors
que pour agriculteurs, quesEon de survie. QuesEon environnement se pose (pb hausse du taux de nitrate dans l’eau). Face aux
prix allemands, 3 coopéraEves fusionnent en juin 2010 pour former « Alve2s » (n°2 du cochon). Plan d’aide d’urgence de
10M€. Grande manifestaEon d’agriculteurs notamment à Rennes en février 2019 (blocage du périphérique).

Crise du lait
� Pour montrer que : la France a été fragilisée par la PAC.
● Mesures de l’UE : 1984 met en place des quotas laiEers pour éviter la surproducEon et la baisse des prix ; 2003 réforme de la
PAC qui prévoit la baisse de l’intervenEon dans le lait en poudre et le beurre  2009 la Jlière du lait connaît une baisse du prix
d’achat au producteur de -30%.
● Crise de surproduc2on 2015 : au lendemain de suppression des quotas laiEers car certains pays ont voulu produire bcp plus
(Irlande, Danemark) pour proJter de l’augmentaEon d’une demande sur le marché mondial, notamment venant de Chine.
L’embargo russe par rétorsion contre la Crimée touche les produits agricoles européens. Tous les produits se redesEnent aux
marchés européens  chute des prix.
● Lactalis, leader dans le lait et le fromage mondial : groupe familial spécialisé dans la collecte du lait, qui a internaEonalisé ses
acEvités pour devenir leader. Condamné par la France en 2015 pour l’aUaire du « cartel du yaourt », entente illicite entre
plusieurs distributeurs sur les prix de vente.

La vigne en France : une réussite française, exemple de l’excep2on culturelle


� Pour montrer : un secteur où on est des BG, exemple de l’excepEon culturelle française.
● Une remise en cause du vin français ? En 2008, les US deviennent 1ers consommateurs de vin au monde. De plus, les
jugements de Paris à l’aveugle consacrent les vins californiens.
● La France vic2me du Land Grabbing ? Achat par le chinois Jack Ma de 2 domaines viEcoles bordelais pour 12M€ 2016. Mais à
nuancer : seul 2% des vignobles français seraient détenus par des étrangers (britanniques arrivent en tête suivi des chinois).
● La France a délaissé le vin de table au proKt du vin de qualité : défense de ses régions (Bordeaux, Bourgogne) et de ses
appellaEons (Champagne), les acEvités se diversiJent (par exemple les châteaux du Médoc : visites, stages).
● La France 2ème producteur de vin au monde 2018 : la France a produit 4,6 Mds de litres de vin soit 17 % de la prod mondiale. Il
s’agit du 2ème producteur mondial de vin derrière l’Italie en volume. Secteur du vin 2ème secteur d’exportaEon bénéJciaire après
l’aéronauEque.
● Pour montrer que la conscience environnementale progresse dans l’agriculture, l’essor du vin biologique : le marché du vin
bio x3 en 10 ans. 9% des vignobles se sont converEs au bio.
● Nouveau record en 2017 8,6Mds € de vins français vendus à travers le monde : le CA des vins français au Japon en 2017 a
progressé de 8%. Les producteurs ont pour volonté de culEver leur diUérence, donc de ne pas jouer forcément sur les prix.

Danone : symbole du puissant secteur agroalimentaire français


� Pour montrer : un groupe français leader dans son secteur.
● Un leader français : 1er groupe alimentaire français, 1er groupe mondial dans les produits laiEers frais, 2ème mondial dans
l’alimentaEon infanEle, 3ème groupe européen dans l’agroalim (derrière Nestlé et Unilever). Présence dans +140 pays,
notamment dans les pays émergents (50% de son CA). S’appelle à l’origine BSN (producteur de verre plat) puis fusionne avec
Gervais-Danone en 1973.
● Pour illustrer un changement de stratégie pour être plus conquérante : abandon des verres plat en 1970, développement de
l’épicerie Jne avec Amora, la biscuiterie avec Lu et Belin, les champagnes avec Pommery et Lanson, les pâtes avec Panzani
Gallia. Sa stratégie est de sélecEonner les marchés alimentaires à forte croissance.

Carrefour : pilier du secteur de la distribu2on


� Pour montrer : une entreprise internaEonalisée et innovante, symbole d’une grande distribuEon mondiale.
● 1er Carrefour ouvre en 1960 à Annecy, puis 1963 = ouverture du 1er hypermarché à Sainte-Geneviève des Bois en banlieue
parisienne. 1999 : Carrefour rachète groupe Promodès (supermarché Champion) et devient 2ème groupe de distribu2on
mondial derrière Wal-Mart ! Carrefour est le symbole du changement de mode de vie dans les 30G + de la terEarisaEon de
l’économie + d’une société avide de consommer.
● Interna2onalisa2on : n°1 en Espagne, en Belgique ou à Taïwan, il est présent dans 30 pays et emploie 500k personnes dans le
monde. ½ de son CA réalisée à l’étranger. CréaEon de GlobalNetXchange, 1er supermarché mondial d’approvisionnement.

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● Innova2on : joue la carte des magasins de proximité (Carrefour city, champial <3, carrefour montagne), lancement de produits
sans marques (Carrefour Discount), créaEon en 1981 de sa propre carte de paiement (carte pass), d’un service d’assurance ou
de voyage.

HARD ET SOFT POWER FRANÇAIS

La Francophonie
� Pour montrer : le so} power français à travers le monde.
● Infos générales : avec 300M de francophones au monde dont 116M en Afrique (700M en 2050 dont 85% en Afr), c’est la 6ème
langue la + parlée au monde, langue oQcielle dans 43 pays, la plaçant alors au 2ème rang derrière l’anglais. Le français arrive à
résister face à la montée en puissance de l’anglais après 2 nde GM, et demeure par ex la langue oQcielle des JO depuis 1894
(Merci Pierre de CouberEn !).
● La France instrumentalise sa langue : créaEon
en 1970 de l’Organisa2on Interna2onale de la
Francophonie, qui organise tous les deux ans
(prochain Tunis 2020) des sommets de la
Francophonie depuis 1980s, regroupant 54
Etats membres, 7 membres associés, 27
observateurs, et dont les dialogues poliEques
défendent les valeurs françaises de la
démocraEe ou des droits de l’homme. Nouvelle
secrétaire générale de l’OIF dep octobre 2018 :
Louise Mushikiwabo rwandaise (choix straté).
La France dépense 1,4Mds € par an pour la
défense du français. Dans les médias : la chaine
francophone TV5 Monde est créée en 1984 grâce à un consorEum entre Radio-Canada, Télé-Canada et le Conseil InternaEonal
des radios-télévisions d’expression française.

Le Franc CFA (Communauté Financière Africaine)


� Pour montrer : les restes de la présence coloniale française en Afrique.
● Créé en 1945 pour 16 pays (Côte d'Ivoire, Sénégal, Cameroun, Togo,
Gabon…), le franc CFA a ajd une parité Jxe avec l’€. Les pays de la zone Franc
ont l'obligaEon de déposer 55% de leurs réserves de change auprès du trésor
public Français. Coopéra2on monétaire, Knancière et commerciale entre la
France et ses anciennes colonies. Les pays sont libres d’en sorEr.
● ChiIres : 150M de personnes l’uElisent / 655 francs = 1€ (indexaEon stable).
● Enjeux : Héritage colonial ou monnaie d’avenir ?
o Avantages : les banques et entreprises africaines empruntent plus
facilement aux banques françaises, garant de stabilité (force pour des
Etats dont le dév est très variable), seulement une dévaluaEon en plus de
50 ans (tout de même lourde et diQcile).
o Inconvénients : dans la concurrence avec la Chine et l’Asie dont la
monnaie est indexée sur le $ américain, il peut y avoir une perte de
compé22vité et une incapacité d’y répondre. Les invesEssements et l’épargne sont le + souvent dans des banques
européennes, en €, alors que les banques africaines ont besoin de francs pour invesEr dans l’éducaEon, les infrastructures
 frein au développement
● L’exemple du cacao ivoirien (Franc CFA = moteur) : L’Europe représente ½ des ventes de cacao de la Côte d’Ivoire. La vente et
les budgets sont fortement facilités par l’indexaEon avec l’€. Le Finex = organisme ivoirien qui s’assure que tous les bénéJces
de l’exportaEon sont bien rapatriés en Franc.
● Fin de franc CFA : 21 décembre 2019 Macron et Alassane Oua?ara (président de la Côte d’Ivoire) ont oQciellement annoncé
la dispariEon du franc CFA. Il doit être remplacé progressivement par l’Eco dans la région d’Afr de l’O. Si le système est aboli,
une parité Jxe avec l’€ sera maintenue dans un premier temps, et la Banque de France conEnuera d’en assurer la
converEbilité.

Le Louvre d’Abu Dhabi

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� Pour montrer : le rayonnement de la Fr à l’étranger, savoir-faire culturel fr qui rejaillit dans les domaines éco et géopo car
les US perdent du terrain dans la région.
● Histoire : ouvert le 11 novembre 2017 après un accord intergouvernemental signé le 6 mars 2007 entre la Fr et l’émirat
d’Abou Dhabi. CoopéraEon culturelle sur 30 ans : la Fr prête ses œuvres contre un chèque annuel de 30M €.
● Les EAU diversiKent leur éco : passent des hydrocarbures vers le tourisme de luxe.
● Autre ex sur l’art : 17 janvier 2020, le musée de la Récade de Lobozounkpa au Bénin a accueilli 27 nouvelles œuvres d’art
premier du patrimoine béninois. Ces œuvres proviendraient d’un collecEf anEquaire de la région parisienne. Ce geste à Etre
privé s’inscrit dans une problémaEque actuelle à plus grande échelle : la resEtuEon des œuvres d’art premier à l’Afrique.

France : chantre du développement durable ou beau parleur ?


� Pour montrer que : la France est puissance incontournable de la diplomaEe internaEonale ; mais que les moyens ne
suivent pas les ambiEons ; diQculté de traduire les discours en acte.
● S’inscrit pleinement dans revendica2on française d’être « le gardien d’une conscience, d’un idéal » De Villepin à l’ONU 2003.
Déjà Chirac avait posiEonné la France à l’avant-garde de la lu?e contre le réchauUement climaEque « Notre maison brûle mais
nous regardons ailleurs », mais la Cop 21 et l’Accord de Paris sans précédent conJrment son rôle de premier plan.
● COP 21 : la France a accueilli en décembre 2015 la Conférence sur le Climat qui a permis, pour la 1ère fois, la signature d’un
traité contraignant par l’ensemble des pays de la Communauté internaEonale. Il n’est pas anodin que la France ait été l’hôte
d’un tel événement : cela montre la volonté de celle-ci de se maintenir comme puissance incontournable de la diplomaEe
internaEonale, notamment en ce qui concerne les quesEons d’avenir et les grands enjeux de demain.
● Macron se voit décerner le prix « défenseur de la Terre » de l’ONU septembre 2018 : qui récompense les leaders
environnementaux « exemplaires ». En référence à sa formule « Make our planet great again » + organisaEon du sommet
« One Planet » en décembre 2017.
● Mais le bilan de Macron n’apparaît pas très vert : août 2018, Nicolas Hulot alors ministre de l’écologie donne sa démission 
ternit l’image vert de Macron. En 2017, les émissions de GES (gaz à eUet de serre) dépassaient de 7% les objecEfs. Il a renoncé
également à réduire la dépendance de la France pour le nucléaire (Seule Fessenheim va fermer).

Opéra2on Serval janvier 2013 – août 2014 (puis Barkhane dep août 2014)
� Pour montrer : la France, qui a agi en puissance au sens classique… a-t-elle les moyens de ses ambiEons ?
● Situa2on au Mali : Le Nord Mali est un lieu de rébellion depuis l’indépendance (1960), les Touaregs s’opposent au pouvoir
central et veulent parEciper à la conduite des aUaires économiques et poliEques des pays dans lesquels ils vivent. Groupes
terroristes de comba?ants djihadistes depuis les 2000s dans le Nord du pays, qui deviendront AQMI, vont s’allier avec les
Touaregs au milieu des 2000s. Leurs eUorts conjugués vont leur perme?re de prendre le contrôle de Bamako en 2012 et
contrôler 60% du territoire malien.
● L’interven2on française : début 2013, la France engage
seule aux côtés des troupes régulières maliennes une
contre-oIensive contre les posi2ons djihadistes. En
quelques semaines, 4k hommes déployés. Ce?e
intervenEon est déclenchée à la demande du
gouvernement malien et sans mandat explicite de l’ONU.
● Les autres : le Tchad, l’UA et la CEDEAO apportent leur
souEen sur le terrain. Aucun pays européen ne prend part
aux combats, mais fournissent des moyens de transports,
logisEque (RU, Dan, Belgique, Canada, EU, All). Avril 2013,
aide sur le terrain des NaEons Unies.
● Résultats : Ce?e opéraEon Serval montre clairement que
la France a été le seul pays européen à envisager un
engagement militaire armé au Sahel pour comba?re les
groupes terroristes djihadistes. Mais ce?e guerre a
conJrmé les faiblesses des capacités aériennes de projecEon de l’armée française, le vieillissement voire l’obsolescence de
certains matériels, véhicules, armes blindées … ce qui repose la quesEon du budget de la défense.
● Opéra2on Barkhane : opéraEon militaire menée au Sahel et Sahara par l’armée fr avec l’aide de l’armée estonienne, danoise et
britannique (mais très peu d’hommes) qui vise à lu?er contre les groupes armés salaJstes djihadistes.
● Au Sahel, l’armée française face au syndrome afghan : 13 morts Kn novembre 2019 dans un accident d’hélicoptère, bilan le
plus lourd pour l’armée française depuis l’embuscade d’Uzbin en Afghanistan en 2008. Syndrome afghan = guerre impossible à
gagner militairement + impossible à qui?er en raison de l’impossibilité à me?re sur pied une alternaEve sécuritaire locale
solide.

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● Sahel : 19 décembre 2019 la ministre fr des Armées Florence Parly a déclaré que les drones armés fr étaient désormais
opéraEonnels et qu’ils étaient employés dans le cadre de l’opéraEon Barkhane au Sahel. Fr désormais 4ème pays à employer
des drones armés (US, Israël, RU). 27 janvier 2020, la France a appelé au souEen militaire des US dans la région du Sahel, face
aux djihadistes. Washington n’a toutefois pris aucun engagement oQciel face à cet appel. On notera que ce jour, Florence
Parly, était justement en visite à Washington pour essayer de convaincre les US de maintenir leurs moyens déployés dans la
zone.

● Remarque : formule pr qualiJer la puissance militaire fr : « une puissance militaire en quête d’aggiornamento » (= mise à jour)

L’arme nucléaire française


� Pour montrer : la puissance nucléaire de la Fr.
● Historique : les ambiEons nucléaires de la France remontent à 1945 avec la créaEon du Commissariat à l’Energie Atomique
(CEA). Si les Jns sont d’abord civiles, l’opEon militaire émerge Jn 1954 (l’année de l’échec de la CED…). Le 13 février 1960, le
1er essai nucléaire français (Gerboise bleue), en présence du Général de Gaulle, concréEse l’opEon.
● Le rôle des territoires ultramarins : l’isolement de certains atolls inhabités de la Polynésie française a permis de déménager
vers eux, à parEr de 1966, les centres de Ers nucléaires localisés jusque-là au Sahara algérien. Le 1er essai nucléaire a eu lieu
sur l’atoll de Mururoa en 1966. Au total, 46 Ers nucléaires aériens entre 1966 et 1974 et 146 Ers souterrains entre 1975 et
1996. En 1996, Jn des essais dans le PaciJque (traité de Rarotonga). La France ne s’est pas rendue très populaire dans ce?e
parEe du monde : l’Australie et la NZ condamnent l’usage des solitudes du PaciJque Sud a des Jns d’expérimentaEons
nucléaires.
● La France est une puissance nucléaire intégrale : elle vend des équipements nucléaires à usage civil, maitrise l’ensemble des
technologies de la Jlière, sa bombe en est comme une marque de garanEe, un label de savoir-faire. La France dispose
aujourd'hui de 4 SNLE (sous-marin nucléaire lanceur d’engins) et 6 SNA (sous-marin nucléaire d’a?aque).
● Aujourd'hui : la réaQrmaEon de la puissance russe, l’élargissement du cercle originel des naEons nucléaires (avec Inde,
Pakistan, Corée du Nord, Israël, Iran) font planer des menaces sur les populaEons et les territoires. Pour toutes ces raisons, le
Livre Blanc de 2013 jusEJe le main2en du modèle de dissuasion comme « la garanEe ulEme contre une éventuelle agression
d’origine étaEque ». Mais cela suppose une modernisaEon coûteuse et le développement de nouveaux moyens de défense en
relaEon avec les formes nouvelles de danger, risquant de consEtuer une charge insoutenable.

Références
I. POUR DIRE QUE LA FRANCE VA MAL
● Alfred Sauvy : « La France est un vieux pays, peuplé de vieilles gens qui ont de vieilles idées »
● Margaret Thatcher « Si la France est immortelle, c’est parce qu’elle connaît un déclin sans Jn »
● N Sarkozy en 2008 : « Un pays qui n’a plus d’usine n’a plus d’économie »
● F Braudel, L’identé de la France, 1986 « La seule soluEon d’une certaine grandeur de la France c’est de faire l’Europe » ; « La
puissance mariEme potenEelle de la France aura trop souvent été inemployée, sous-employée, ou contrecarrée »
● Chris2an StoIaës : « La France est hantée par l’idée de déclin »

II. POUR DIRE QUE LA FRANCE A UN RÔLE PARTICULIER DANS LE MONDE


● De Gaulle : « Si la France cesse d’être mondiale, elle cesse d’être la France », « La France ne peut être la France sans la
grandeur » ; « C'est parce que nous ne sommes plus une grande puissance qu'il nous faut une grande poliEque »
● VGE « La France est une puissance moy à vocaEon mondiale »
● Dominique de Villepin, à l’ONU en 2003 : « la France est invesEe d’une mission parEculière […], porteuse de valeurs » ; « dans
ce temple des naEons unies, nous sommes les gardiens d’un idéal »
● Macron, 11 novembre 2018 : « Le patrioEsme est l’exact contraire du naEonalisme, le naEonalisme en est une trahison. En
disant “nos intérêts d’abord et qu’importent les autres”, on gomme ce qu’une naEon a de plus précieux : ses valeurs morales »

III. AUTRES CITATIONS


● Jean Monnet, « Je vous le demande, si la France n’est pas encore assez forte pour la poliEque européenne, est-elle assez forte
pour la poliEque de l’isolement ? »
● Samuelson : (entre 1970 et 2000) « La croissance des 1960s fut une sorte de miracle économique. La véritable quesEon n’est
pas de savoir pourquoi les choses vont si mal aujourd’hui, mais comment elles ont pu aller aussi bien à ce?e époque » : le
déclinisme n’est pas jusEJé, c’est simplement un retour à la normale.
● MiSerrand : « Si la France est notre Patrie, l’Europe est notre avenir » 1989

35
● Jospin : « L’État ne peut pas tout » : remise en cause du modèle français & de l’État intervenEonniste 1999
● Massé : « le plan est un anEhasard, réducteur d’incerEtudes, moyen de résister à la dictature du court terme »
● Jean Mantelet, fondateur de Moulinex : « un nouveau prix, c’est un nouveau marché »

IV. OUVRAGES
Jean-François Gravier (géographe) Paris et le désert français 1947
● Idée : Une analyse criEque de la macrocéphalie parisienne (càd un gonFement disproporEonné de la capitale). Il en explique
les causes : exode rural ancien, RI et phénomène de centralisaEon… Il est aussi le premier à apporter des proposi2ons
concrètes : poliEque de décentralisaEon, développement des logements et des transports (thème omniprésent).
� Pour montrer : déJ territorial fr, surtout dans un contexte de mondialisaEon dans laquelle la France cherche à s’insérer :
d’abord volonté de déconcentrer et d’égaliser le dév, puis plus récemment à une poliEque de mise en valeur de Paris.

Henri Mendras (sociologue) La n des paysans 1967


● Idée : Il montre durant les 30G la dispari2on numérique et sociologique du paysan (qui devient un « agriculteur » grâce à la
mécanisaEon agricole). Pour ce faire, il prend l’exemple d’un même village à deux époques diUérentes : on voit les
transformaEons des modes de vie et des comportements (Jn de la forte autoconsommaEon et du repli social).
� Pour montrer : les transformaEons sociales impulsées par les 30G (parfois dénoncées comme perte de la « tradiEon »).

Elie Cohen (économiste)


● Idées :
o Le colbersme high-tech : économie du grand projet 1992 : État-Stratège aux succès retenEssants, poliEque des
champions naEonaux (Etat accorde des aides, favorise fusions et rapprochements). (ex : Alcatel, Ariane, Airbus, TGV,
Minitel, Mirage et Rafale ; Jlière nucléaire).
o L’État brancardier, poliques du déclin industriel 1989 : Après les 30G, l’État-stratège laisse place à un « État d’urgence »
qui ne fait qu’appliquer des « prothèses » pour remédier au décrochage industriel.
� Pour montrer : le déclin industriel français, l’inadaptaEon de la France à la mondialisaEon, la Jn d’un modèle etc.

Nicolas Baverez (essayiste décliniste) La France qui tombe 2003


● Idée : L’interven2on trop forte et à mauvais escient du gouvernement français dans l’économie et la Kscalité (trop lourde) est
la cause du déclin rela2f de la France par rapport au reste du monde. La France est le seul pays développé qui s’obsEne à
maintenir un modèle caduc d’économie fermée et administrée des 1960s (il parle notamment dans son chapitre 4 des
gouvernements français qui ont fait de l’immobilisme une spéciJcité, une « excepEon française »). Montée du populisme qui
dénonce compéEEon internaEonale, prône stratégie de fermeture, retour à + de souveraineté.
� Pour parler : du déclinisme récurrent, dont Baverez est la principale Jgure.

Jérôme Fourquet (politologue français) L’archipel français : naissance d’une naon mulple et divisée 2019
● Idée : dichotomie forte entre les gagnants de la compéEEon internaEonales (ceux qui sont ouverts) & les perdants (fermés) 
la compéEEon internaEonale a fait éclater le paysage poliEque français et même la naEon française.

Patrick Artus et Marie-Paule Virard (économiste + rédactrice des Échos) La France sans ses usines 2011
● Idée : Constat d’une désindustrialisaEon qui relève de mauvaises spécialisaEons, d’une Jscalité trop élevée, et d’un manque
de stratégie interna2onale. Or, la désindustrialisaEon de la France entraîne le chômage, l’explosion du terEaire bas de gamme
et l’ende?ement du pays (dégradaEon du solde commercial). Pour réindustrialiser la France, ce qui est nécessaire, il faut
valoriser ses avantages compé22fs qui existent (énergie bon marché, transports, éducaEon), avec un rôle de l’État et de l’UE.
� Pour montrer que : l’industrie est encore essenEelle à l’éco française, qu’il faut se réindustrialiser et que c’est possible.

J.M. Quatrepoint (journaliste économique) Alstom scandale d’Etat


● Idée : La législaEon de la concurrence européenne handicape la créaEon de géants européens ex Alstom-Siemens fusion
interdite. Il pointe l’UE comme un facteur de désindustrialisaEon de la Fr. La division régionale du travail en Europe a conduit
la Fr à une erreur stratégique = a abandonné l’industrie à l’All, mise sur quelques secteurs de pointe tels que l’aéronauEque.

Christophe Guilluy (économiste)


● Idées :
o L’atlas des fractures françaises 2009 : il existe une rupture entre métropoles et périphéries, sans espoir de retour : ce
sont des populaEons oubliées par les poliEques, qui sont les vraies vicEmes des inégalités.

36
o La France périphérique 2014 : idée d’une France divisée : élites éco et culturelles ds villes VS Fr laissée de côté. Image de
banlieue est une construcEon pol, caricaturée pr servir ambiEons pol, pop des banlieues ne sont plus les mêmes en 40 ans
car ascension sociale passe par le fait de qui?er banlieues, pas de permanence des familles ou communautés dans
banlieues, porte d’entrée permanente.
� Pour montrer que : La France comme puissance est d’abord minée par des problèmes internes : fracture sociale.

Jean Fouras2é (économiste français) Les Trente Glorieuses ou la Révoluon invisible 1979
● Idée : Dans son introducEon, il compare Madère et Cessac (la même ville, avant la 2nde GM et en 1950) : rôle de
l’industrialisaEon et de la modernisaEon sur l’amélioraEon des modes de vie.
� Pour montrer : l’impact de la période 1945-1975 qui a bouleversé la France.

Sébas2en Abis et Thierry Pouch Agriculture et mondialisaon, un atout géopolique pour la France 2013
● Idée : avec la crise de la faim de 2007, dans un contexte agricole et alimentaire mondial transformé depuis l’émergence des
BRICS, forte demande mondiale, envol et FuctuaEon forte des prix agricoles, les enjeux de la quesEon alimentaire mondiale
ont été mis en relief, retour d’une problémaEque de sécurité et de souveraineté alimentaire. Une véritable géopoliEque des
maEères premières se met en place, dans laquelle la France possède une place de leader. Au XXIème, la puissance de la
France passera par une diploma2e agricole au service de son inFuence mondiale.
� Pour montrer que : l’agriculture producEve de la France est un atout sérieux de sa puissance.

René Uhrich (économiste) La France inverse ? Les régions en mutaon 1987


● Idée : Il souligne l’a?racEvité démographique de la moiEé méridionale et occidentale de la France. On parle même de
revanche. Mais à nuancer : importance éco Nord et Est perdure (ra?rapage démo et éco seulement), seules les façades
li?orales et les métropoles impulsent la croissance.

Jacques Marseille (historien français) Douze raisons d’espérer 2009


● Idée : Démographie dynamique - Atout du nucléaire pour l’énergie - Un territoire divers, bien placé - Un territoire bien équipé
- Pays A?racEf pour IDE - Une puissance agricole - Culturellement rayonnant - Des entreprises encore familiales (≠ monstres
de la Jnance) - Un pays qui épargne (bon pour l’invesEssement) - Un secteur du luxe dynamique - Leader du tourisme - Bien
protégé socialement.
� Pour montrer tout ce qu’il y a de posiEf, bon à citer en appui dans un paragraphe plutôt posiEf sur la France ajd.

Yann Algan et Thomas Cazenave L’État en Mode Start-up 2016


● Idée : Annonce la Révolu2on numérique comme le nouvel Age d’or de l’État. Celui-ci se basera sur la parEcipaEon de citoyen,
« co-responsable et coproducteur du bien public » dans une démocraEe plus directe grâce à la technologie. De même, l’acEon
étaEque sera non plus normaEve et centralisée mais bien personnelle et laissant plus de liberté, pour instaurer un nouvel
« âge de la conKance » envers l’administraEon. La technologie et les données collectées seront donc le fer de lance d’une
acEon publique à l’écoute et au service de chacun. EnJn le Big Data inaugure « l’âge de la transparence » avec l’obligaEon
pour l’État de rendre ses données les plus transparentes et accessibles possibles aJn que la démocraEe directe et parEcipaEve
puisse s’exercer de la meilleure des façons.

Antoine Glaser et Stephen Smith (professeur d’études africaines) Comment la France a perdu l’Afrique 2005
● Idées : La crise de 2004 en Côte d’Ivoire marque la Kn de l’in:uence française. France huée et bousculée. L’armée française
réprime sauvagement la manifestaEon dans ce?e ancienne colonie en Erant sur des manifestants.
● La France a perdu « son » Afrique. À présent, elle rapatrie ses ressorEssants sous les huées. L’aide a été amputée, les
coopérants ont été reErés. Seule l'armée française est restée enfermée dans ses bases, garde prétorienne de régimes
indéfendables.
● Après avoir été pendant +40 ans le "gendarme de l'Afrique", la France s'est recyclée en "gardien de la paix". De + en +
souvent, les US et la Chine dament le pion à une "vieille" France gênée aux entournures par le génocide au Rwanda, les
turpitudes de la "Françafrique"... À l'heure du divorce, l'ancienne puissance coloniale se trouve dans une situaEon intenable :
qu'elle intervienne, comme en Côte d'Ivoire, et on dénonce son "ingérence". Qu'elle s'absEenne, et on lui reproche son
"indiUérence".

Antoine Glaser (journaliste français) Arrogant comme un Français en Afrique 2016


● Idée : Par arrogance, les dirigeants français ne se sont jamais véritablement intéressés à la complexité de l’Afrique. La France
paie cher ce?e arrogance : les anciennes généraEons lui reprochent son ingraEtude, tandis que les jeunes diplômés refoulés
aux portes des consulats préfèrent poursuivre leurs études ailleurs. Les plus grands groupes industriels français perdent des
contrats qu’ils pensaient leur être dus et des parts de marché face à leurs concurrents chinois. Les congrégaEons catholiques

37
françaises sont vivement concurrencées par les Églises de réveil (évangéliques, pentecôEstes, charismaEques…), sans parler de
l’expansion de l’islamisme radical. La France n’a pas vu qu’elle perdait du terrain face à la Chine.

The
End !

38
Rébus

L’Europe

1
Nous après avoir volé la BCE

PAGE DE GARDE

MEILLEURE CARTE AU MONDE 3


DÉFINITIONS 4
ACCROCHES 5
CHRONOLOGIES 6
ÉLARGISSEMENTS 6
LES PÈRES FONDATEURS 7
CHIFFRES 8
EUROPE ET EUROPÉENS 9
LA CONSTRUCTION EUROPEENNE ET LES ETATS-NATIONS 10
LES POPULISMES EN EUROPE 10
UNITE ET DIVERSITE EN EUROPE 12

LES POLITIQUES EUROPÉENNES 14


LA CONSTRUCTION MONETAIRE EUROPEENNE 14
CONSTRUCTION D’UNE EUROPE DE LA SECURITE ET DE LA DEFENSE 15
L’EUROPE SOCIALE 16
L’INDUSTRIE EN EUROPE 17
LES CAMPAGNES & L’AGRICULTURE EN EUROPE 18
LA POLITIQUE COMMERCIALE EUROPEENNE 19
LA POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE EUROPEENNE 19
MOMENT CARTES IMPORTANTES 21

2
L’EUROPE ET SON TERRITOIRE 22
LES FRONTIÈRES EN EUROPE : ENJEUX ÉCONOMIQUES ET GÉOPOLITIQUES 22
INTEGRATION ET DISPARITÉS : AMENAGEMENT, TRANSPORT, MOBILITÉS 23

L’EUROPE ET LE MONDE 27
LA PUISSANCE EUROPEENNE : ENTRE HARD ET SOFT POWER 27
RELATIONS AVEC LA RUSSIE 28
RELATIONS AVEC LE MONDE EN DEVELOPPEMENT 29

EXEMPLES 31
LES TRAITÉS EUROPÉENS 31
LES MIGRATIONS ET LES RELATIONS AVEC LES VOISINS 31
LA PUISSANCE EUROPEENNE 34
LE TERRITOIRE EUROPEEN 34
LES FLEURONS EUROPEENS 35
ECONOMIE ET SOCIETE DANS L’UE 36
LA RUSSIE ET L'EUROPE 37

REFERENCES 38

3
Meilleure carte au monde

4
DÉFINITIONS
Construc.on européenne : Processus cherchant à rassembler dans un organisa@on commune les diAérents pays européens,
permet de surmonter le déclin européen après la guerre, de faire la paix, de faire de l’Europe un pôle de prospérité et stabilité. +
Tenir en laisse les na@onalismes : pères fondateurs voulaient une Europe fédérale.

Projet : Dessein, inten@on, ce que l’on propose de réaliser, ce vers quoi on tend. Ensemble d’objec@fs et de buts Jxés selon une
vision d’ensemble. Dimensions économique, sociale, poli@que, géopoli@que.

Projet européen : S’enracine au départ dans la volonté des Pères et pays fondateurs de construire la paix sur un con@nent
ravagé par une « longue guerre civile » et de s’unir face à la menace communiste.

Espace communautaire : Territoire de l’Europe en construc@on, marqué par un double mouvement d’expansion géographique
(quan@ta@f) et d’intégra.on économique et poli.que (qualita@f). L’espace communautaire peut aller vers l’uniJca@on mais
également des formes de fragmenta@on. Pose la ques@on géopoli@que des fron@ères.

Approfondissement : renforcement de la coopéra@on entre États membres, pour pousser l’intégra@on, créer des
interdépendances

Principes d’addi.onalité : les Jnancements de l’UE pour des projets d’aménagement du territoire se font toujours en
complément des collec@vités territoriales. // Principe de subsidiarité : l’ac@on publique est conJée au plus pe@t échelon
pouvant en assurer la réalisa@on. Ceci explique pourquoi l’aménagement du territoire se fait en grande par@e à l’échelle
na@onale.
État-Na.on : concept poli@co-historique qui repose sur la juxtaposi@on d’un État, en tant qu’organisa@on poli@que, à une
na@on, c’est-à-dire des individus qui se considèrent comme liés et appartenant à un même groupe. Forte cohésion dont le
symbole est la fron@ère, depuis le Traité de Westphalie de 1648. Aujourd’hui l’EN est remis en cause, dépassé par la
mondialisa@on.
Populisme : Approche poli@que qui se caractérise par l’opposi@on entre le peuple et les élites économiques, média@ques et
poli@ques. Courant qui touche autant la droite que la gauche. Se dis@ngue vraiment par ce rejet des ins@tu@ons poli@ques et le
sen@ment que le pouvoir a été volé au peuple.
DéJni@on de l’occident (une fois que tu auras le corrigé de Thibal)

ENSEMBLES
Europe occidentale : triple connota@on soit poli@co-éco (développement de la démocra@e libérale, foyers des révolu@ons
industrielles), géopoli@que (avec la Guerre Froide ≠ Europe de l’Est), géographique (façade atlan@que)
Europe méditerranéenne : proximité par le milieu et la culture. Ne pas oublier Sud de la France.
Europe Nordique : Europe Scandinave (Danemark, Islande, Norvège, Suède) + Finlande, Pays Baltes, voire la Pologne
Europe centrale : no@on géopoli@que, ont connu inTuence allemande/austro-hongroise. Allemagne, Pologne, République
Tchèque, Slovaquie, Autriche, Hongrie, Croa@e, Slovénie. Dans
l’orbite sovié@que entre 1945 et 1991, et russe aujourd’hui Europe
orientale : no@on géoculturelle : monde orthodoxe et musulman de
la Serbie à Roumanie.
Europe de l'est : ancien bloc communiste.
Europe des Balkans : Espace péninsulaire entre Adria@que,
Méditerranée et mer Egée. Croa@e, Bosnie, Serbie, Albanie, Kosovo,
Macédoine, Grèce + Roumanie, Bulgarie voire une par@e de la
Turquie.
Espace économique européen : UE + Islande + Norvège +
Lichtenstein, zone de libre-échange depuis 1994.

5
ENJEUX
La ques.on du déclin historique : projet européen comme moyen de surmonter ce déclin ?
La ques.on du projet européen : « Europe marché » vs « Europe puissance », atlan@ste ou européen, libéral ou social. La
construc@on européenne va-t-elle vers un dépassement de l’Etat-Na@on ou assure-t-elle son main@en dans la mondialisa@on
La montée des populismes : depuis la crise migratoire de 2015, les na@onalismes en Europe se sont exacerbés, jouant sur la
peur des popula@ons devant des eAets externes à l’UE (migra@ons, désindustrialisa@on sous l’eAet de la mondialisa@on) et
internes (anxiété démographique avec vieillissement de la popula@on, montée du chômage dans certaines zones, crise
iden@taire où V. Orban met en avant les “racines chré@ennes de l’Europe”): la référence clé est Reynié + Krastev (voir
références)
Quelle place pour le couple franco-allemand ?
La ques.on des fron.ères : Fondements des Etats-Na@ons, remises en cause au sein de l’UE → na@onalismes régionaux. Quelles
sont les fron@ères de l’Europe ? Elles dépendent des diAérents traités et mesures (géométrie variable). « Europe forteresse »
pour l’extérieur : peut-elle se barricader derrière des fron@ères ? Peut-on proJter de ce poten@el atout économique, culturel,
géopoli@que ?
L’iden.té européenne : entre unité et diversité, remise en ques@on des iden@tés na@onales au proJt d’une iden@té
communautaire. En quoi cela en fait sa spéciJcité.
La démographie : no@on de « silver économie », démographie en berne (immigra@on ?).
L’euro : la crise de l’euro peut-elle être le tombeau de la construc@on européenne alors qu’elle devait être son abou@ssement ?
L’économie : Agriculture : quelle est sa place dans une société post-industrielle, pourtant atout géopoli@que et économique de
l’Europe ? Industrie : poli@que commune ou concurrence intra-européenne ? Quelle est la place de l’Europe dans la DIT ?
Énergie : l’UE est-elle capable de déJnir une poli@que énergé@que alliant la hausse de son niveau de dépendance et le main@en
de la croissance et de la compé@@vité, à la vue des enjeux diploma@ques extérieurs et na@onaux ?
L’aménagement du territoire : Polarisa@on compé@@ve ou équité territoriale ? Aménager ou ménager ? L’aménagement du
territoire en réseau, encadré par des métropoles puissantes est un facteur du dépassement des Etats-Na@ons.
La ques.on de la puissance : Allons-nous enJn vers une Europe puissance ? L’Europe a-t-elle les moyens de ses ambi@ons
géopoli@ques ? l’Europe est-elle porteuse d’un projet mondial (mul@latéralisme, développement durable, aide au PED) ?Un
modèle social à préserver qui va à l’encontre de l’idéal de puissance (Emmanuel Todd) car nécessite un repli sur soi.

ACCROCHES
● Le 22 janvier 2019, Macron et Merkel signent le traité d’Aix-La-Chapelle. Ils ont aFrmé haut et fort leur inten.on de faire
"converger" leurs poli.ques dans tous les domaines, de l'économie à la défense, en passant par l'éduca.on, la recherche ou
la poli.que étrangère. Ils veulent faire émerger à terme une "armée européenne" et qu’ils ont un rôle moteur à jouer dans ce
domaine, ont adopté une « clause de défense mutuelle" en cas d'agression (comme l'OTAN) où ils pourront déployer des
moyens ensemble en cas d'a]aque terroriste ou coopérer sur les grands programmes militaires, comme les chars ou avions de
combat. Ils espèrent par leur alliance réa^rmée renforcer le projet européen, aAaibli par la montée des euroscep@ques à quatre
mois des élec@ons européennes Jn mai. Il y a une volonté aussi de favoriser la coopéra@on transfrontalière et la créa@on de
programmes d’échanges pour les étudiants, lycées… Pour montrer les menaces qui planent sur l’Europe et les réponses
apportées, le nouveau sou`e donné au couple franco-allemand, d’autant plus vigoureux qu’il y a le Brexit.

● 6 février 2019, la Commission Européenne a refusé la fusion Alstom-Siemens. Car elle porterait aIeinte à la concurrence sur
les marchés des systèmes de signalisa.on et des trains à très grande vitesse (TGV). Pourtant censé créer un champion
européen du ferroviaire avec le sou@en de Paris et Berlin face à la concurrence interna@onale, notamment chinoise, la
commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager dit “L'intérêt pour cee fusion a été très important de la part de
l'Allemagne et de la France, mais il y a 26 autres pays qui eux aussi ont un intérêt pour ce marché. Ce n'est pas seulement ceux
qui crient le plus fort qu'il faut écouter." Les ministres français et allemand de l'Économie, B. Le Maire et P. Altmaier, ont pour
leur part fait savoir qu'ils demanderaient une réforme des règles de concurrence européennes, comme l’analyse per@nente du
marché mondial et pas le seul marché intérieur européen. Montrer que le processus européen peut être un frein à la
compé@@vité des entreprises dans la mondialisa@on.
● 12 février 2019, accord Paris-Berlin pour ‘encadrer’ Nord Stream 2. Il doit, d’ici 2020, relier la Russie à l’Allemagne . L’accord
dit que les gazoducs venant de pays @ers doivent être soumis aux règles de l'UE (et que c’est le pays où il y a le 1er point
d’interconnexion qui doit veiller à l’applica@on des règles), obligeant à plus de transparence sur les prix mais aussi à séparer les

6
ac@vités entre fournisseurs de gaz et ges@onnaires d’infrastructures (ce qui inquiète Gazprom). Ce projet divise énormément
les européens : d’un côté, les Etats Baltes, la Pologne (la France aussi) sont fermement contres ; tandis que l’Autriche et
● 8 octobre 2019 : accord pour un mécanisme de répar..on des migrants sauvés en mer entre la France, l’Allemagne, l’Italie et
Malte. Malgré ce nouvel accord, les pays vont devoir rallier d’autres États qui pour l’instant sont tous ré@cents et refusent.
● Février 2020 : Un an après le refus de la Commission pour la fusion Alstom-
Siemens, Alstom souhaite racheter Bombardier Transport. Ce projet est
soutenu par le gouvernement français, d’ailleurs Bruno Le Maire a rencontré
Margrethe Vestager qui se charge du dossier auprès de la Commission. Ce n’est
pas gagné mais Alstom u@lise toujours la même jus@Jca@on : il faut qu’il puisse
s’armer face à la menace chinoise de CRRC (chemin de fer, cf dessous des cartes
sur le train).
● Mars 2021 : EssilorLuxoOca-GrandVision : « Quand Margrethe Vestager accepte
un “champion européen” ». La vice-présidente exécu@ve de la Commission
européenne a autorisé le rachat du néerlandais par le géant franco-italien. Après
avoir mis son veto à plusieurs mariages, la Danoise s’est engagée à « actualiser » les règles an@trust, qu’elle applique
rigoureusement aux géants du numérique américains, observe Jean-Michel Bezat, journaliste économique au « Monde ».
● Mars 2021 : Ouïgours : les « sanc.ons ciblées » de l’Union européenne provoquent une riposte chinoise. L’Europe s’a]aque à
la Chine. Recourant massivement au nouvel ou@l des « sanc@ons ciblées » pour des viola@ons des droits humains qu’elle a mis
au point en décembre 2020, l’Union européenne (UE) a en eAet adopté, lundi 22 mars, à Bruxelles, une série de mesures
visant sept pays, en par@e coordonnée avec les Etats-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne, dont la Chine. Une première
depuis 1989 et la répression du mouvement de la place Tiananmen, qui avait entraîné un embargo européen sur les ventes
d’armes. De quoi déclencher la colère des autorités chinoises, qui ont rapidement convoqué le représentant de l’UE à Pékin,
Nicolas Chapuis. Dans un communiqué, le ministère chinois des aAaires étrangères a rapporté mardi, que le numéro deux de
sa diploma@e, Qin Gang, lui avait signiJé que l’UE devait reconnaître la gravité de son erreur et la corriger avant
d’endommager davantage les rela@ons avec la Chine.

CHRONOLOGIES
(surligné en jaune : impasses, en vert: relances ) ● 1969 : Sommet de la Haye (vue comme la 2ème relance) ;
but = « achèvement, approfondissement et
PREMIÈRES REALISATIONS (50S) élargissement » Pompidou.
● 1948 : créa@on de l’OECE et Congrès de La Haye
● 1949 : créa@on du conseil de l’Europe et signature du
RENFORCEMENT ET INCERTITUDE (70S-80S)
traité de l’Atlan@que Nord (OTAN)
● 1972 : rapport Meadows
● 1950 : proposi@on de la CED par Pleven
● 1973 : entrée Danemark, Irlande, Royaume-Uni
● 9 mai 1950 : Discours dit de l’Horloge par Schuman
● 1975 : créa@on du FEDER (poli@que régionale
(pour la CECA), logique d’intégra@on et « méthode des
commune, impulsé par le RU)
pe$ts pas »
● 1981 : entrée Grèce
● 1952 : Entrée en fonc@on de la CECA et Traité de Paris
● 1984 : compromis de Fontainebleau à l’avantage du RU
(Proposi@on CED)
● 1985 : Jacques Delors devient président de la
● 1954 : CED non ra@Jée par la France, échec
commission européenne // signature des accords de
● 1955 : Conférence Messine (Italie), réunion des 6 après
Schengen
échec CED pour relance du projet européen CEE
● 1986 : entrée Espagne et Portugal // Signature de l’Acte
● 1957 : Traités de Rome  naissance de la CEE
Unique
● 1958 : Créa@on du FSE
PREMIÈRES DIFFICULTES (60S)
● 1961-1962 : échec du plan Fouchet (en faveur d’une
ELARGISSEMENT ET APPROFONDISSEMENT (90S)
● 1992 : Traité de Maastricht : créa@on de l’UE, ins@tue
union poli@que) proposé par la France.
une citoyenneté européenne, renforce le parlement
● 1962 : créa@on de la PAC.
européen et lance l’UEM. Ce traité repose sur 3 piliers :
● 1963 : traité de l’Élysée entre l’Allemagne et la France
les Communautés (CECA, CE, CEEA), la PESC, et Jus@ce
● 1965-1966 : Crise de la chaise vide, face à la menace de
des AAaires Intérieures.
passer au vote à majorité qualiJée, sous De Gaulle
● 1993 : déJni@on des 5 critères de Copenhague
● 1968 : Rapport Mansholt dénonce la PAC comme une
● 1995 : entrée Autriche Suède Finlande
machine à produire des excédents

7
● 1997 : ouverture des négocia@ons avec 6 candidats et ● Janvier 2020 Premier cas de coronavirus signalés en
Traité d’Amsterdam  développement durable devient Europe
objec@f général de l’UE. ● 12 mars 2020 Les Etats membres commencent à fermer
● 2001 : adop@on Traité de Nice leurs fron@ères et à conJner leur popula@on
● 2003 : mise en place de la PEV ● 21 Juillet 2020 Les Vingt-Sept adoptent le plan de
● 1er mai 2004 : entrée Estonie, Le]onie, Lituanie, relance européen
Pologne, Repu Tchèque, Slovaquie, Hongrie, Slovénie, ● 27-29 décembre 2020 Les premières campagnes de
Malte, Chypre vaccina@ons démarrent dans les Etats membres
● 2005 : ouverture négocia@ons avec Turquie et ● 21 janvier 2021 : Face aux variants du coronavirus,
Macédoine et projet de cons@tu@on européenne refusé l'Union européenne tente de s'accorder sur les
par France et PB restric@ons aux fron@ères
● 2009 : Traité de Lisbonne et instaura@on de la PSDC ● 29 janvier 2021 : La Commission européenne valide
● 1er juillet 2013 : entrée Croa@e l'autorisa@on de mise sur le marché condi@onnelle du
● 1er janvier 2014 : Le]onie adopte l’Euro vaccin d'AstraZeneca
● 2015 : Lituanie adopte l’Euro ● 5 février 2021 : L'Union européenne passe la barre des
● 31 Janvier 2020 : le Brexit devient eAec@f 500 000 morts du Covid-19

ÉLARGISSEMENTS
● 1973 : de Danemark, Irlande, Royaume-Uni  de 6 à 9
● 1981 : Grèce  de 9 à 10
● 1986 : Espagne, Portugal  de 10 à 12
● 1995 : Autriche, Suède, Finlande  de 12 à 15
● 2004 : Estonie, Le]onie, Lituanie, Pologne, République Tchèque, Slovaquie, Hongrie, Slovénie, Malte, Chypre  15 à 25
● 2007 : Roumanie, Bulgarie  de 25 à 27
● 2013 : Croa@e  de 27 à 28
● Entrée refusée au RU : 1963 et 1967
● Les candidats reconnus : Albanie, Macédoine, Monténégro, Serbie, Turquie
● Les refus des États : Islande (2009 puis 2015), Norvège (1972 et 1994), Suisse

8
LES PÈRES FONDATEURS
● Jean Monnet : français, défenseur d’une Europe suprana@onale. Il est à l’origine du Discours de l’Horloge en 1950, 1er
Président de la CECA et à l’origine du traité de Rome.
● Robert Schuman : frs qui a grandi en Lorraine allemande, pr une Europe forte. Président du Conseil en 1947, est à
l’origine de la CECA.
● Konrad Adenauer : Allemand qui a connu les camps, il crée la CDU (Union Chré@enne Démocrate). Chancelier en 1954, il
veut réintégrer l’Allemagne dans l’Europe Occidentale et mène les Traités de Rome de 1957.
● Paul-Henri Spaak : belge, à l’origine du Benelux (1944), président de la CECA (1954) et important pr le traité de Rome

CHIFFRES

CHIFFRES DE BASE AGRICULTURE

● Popula@on : 508M d’habitants (UE + RU) ● 1e zone de prod et d’échanges agricoles

● Espérance de vie : Hommes 79 ans, Femmes 84 ans. ● 1er importateur agricole, 2e exportateur

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● Vieillissement : 18,9% plus de 65 ans

● Natalité (Europe) : 1,3% AUTRES CHIFFRES SUR L’EUROPE

● Fécondité (Europe) : 1,58% ● Budget Européen : 1,27% PIB soit €130Mds/an auj

● Mortalité (Europe) : 1,03% ● Fonds européens consacrés aux poli@ques régionales


mul@pliés par 13 entre 1975 et 1987.
● PIB : 16 milliards de $ en 2016.
● 3e plan de sauvetage à la Grèce en 2012 : 130Md$
● IDH : Norvège a l’IDH le plus élevé au monde (0,949). 11
des 20 premiers pays sont européens. ● 90% des besoins de l’UE en pétrole proviennent
d’importa@ons ; dépendance à 41% du gaz russe

● 40% de la produc@on mondiale d’énergies renouvelables


ECONOMIE
● 1ère zone d’accueil d’étrangers, 1ère zone de migra@on
● 1/3 des régions produisent 2/3 du PIB.
pour les étudiants étrangers
● UE : 1ère puissance commerciale et 1er pôle récepteur
● Dépenses de l’UE en R&D : 2% (contre 3% pour les États-
et émeIeur d’IDE
Unis).
● Allemagne : 1er excèdent commercial mondial
● Dans 18 pays/27, un ou plusieurs par@s exigent un
● 65% Commerce total de l’UE : commerce intra-UE référendum sur l’UE

● Plan de relance excep@onnel de 750 milliards d’euros


des@né à surmonter la crise du Covid-19
INDUSTRIE

● 75% des exporta@ons

● 30% VA industrielle mondiale

● 1970-2000 : 11% emplois industriels en Europe


disparaissent

EUROPE ET EUROPÉENS
LA CONSTRUCTION EUROPÉENNE DEPUIS 1945
I. LES PREMIÈRES ÉTAPES
• Les origines : on peut remonter à V. Hugo « États-Unis d’Europe » et Coudenhove-Kalergi avec le Mouvement Paneuropéen
(1923)
• Après la guerre : la première pierre est posée à La Haye (1948), puis avec le sou@en des États-Unis (OTAN, Marshall), un Conseil
de l’Europe (réTexion seulement) est mis en place en 1950.
● La communauté européenne : soutenue par les pères fondateurs, le Discours de L’Horloge de Schuman (1950) ini@e le début de
la CECA. Cependant, le Plan Pleven pour réarmer l’Allemagne est rejeté par le Parlement Français en 1954 (l’Allemagne sera
tout de même réarmée par les États-Unis). C’est la Conférence de Messine (1955) qui relance la CE.

II. 1957-1991 : La mise en place de la CEE (approche historique)


• Naissance : elle naît à Rome (1957), avec l’Euratom et CEE, pour créer un grand marché commun (polique des pets pas de
Monnet). Un Zollverein (union douanière) est mis en place, suivi d’un Marché Commun (1957), de la PAC (1962) et de la FSE
(1958).
• Entre doutes et progrès : la première grande crise a lieu avec De Gaulle et la chaise vide (1965), qui se termine par le
Compromis du Luxembourg qui main@ent une par@e de l’unanimité (1966). Après son départ, la construc@on européenne est
relancée à La Haye en 1969 (achève Marché Commun et prévoit élargissements), l’entrée du RU (1972, après échec de l’AELE de
1959)
• Bilan contrasté : la CEE est indéniablement une puissance économique (1ère puissance commerciale, 30% commerce mondial,
PAC) mais échec d’Euratom et surproduc@on de la PAC (rapport Mansholt de 1968).

10
• Jusqu’en 1992 : la crise des années 1970 provoque le SME (1978, ECU et système de parité Jxe), les écarts de développement
après les élargissements au Sud mènent au FEDER (1975). Pour faciliter les avancées, le Conseil Européen est créé (1974) et le
Parlement passe au SUD (1979). Il y a néanmoins le problème du Royaume-Uni (Fontainebleau et le rabais britannique en 1984).
C’est Jnalement Delors qui relance tout avec l’Acte Unique qui réalise véritablement le Marché Intérieur et qui signe la Jn du
Compromis du Luxembourg (1986).

III. Depuis les années 1990 : double relance puis fuite en avant du projet européen
● Maastricht : en 1992, une dimension poli@que est donnée à l’UE, autour de trois piliers : les Communautés Européennes
(CEE…), la PESC (UEO bras armée de l’Union Européenne) et les aYaires intérieures (sécurité, jus@ce, Schengen…). Un
mode de ges@on est mis en place (Critères de Maastricht, de Copenhague, BCE et UEM). Le pouvoir du Parlement se
renforce, le vote à la majorité dans le Conseil des Ministres s’élargit, le principe de subsidiarité est mis en place. Par
ailleurs, une citoyenneté européenne et un projet de Charte Sociale (refusé par le Royaume-Uni) sont créés. EnJn, c’est la
grande appari@on de l’Europe à la Carte (Danemark refuse monnaie, défense, jus@ce…).

• Les autres traités : Amsterdam (1999) prolonge Maastricht avec plus de codécision, le social et le renforcement de la PESC.
Celui de Nice (2000) envisage des progrès (plus de codécision, nouvelle répar@@on des sièges) mais qui s’avèrent
insu^sants. D’où la volonté de créer une Cons@tu@on européenne, mais refusée par la France et les Pays-Bas (2005), suivi
de l’Irlande (2008). Un traité simpliJé est Jnalement signé à Lisbonne en 2007. Celui-ci impulse des avancées
démocra.ques (droit d’iniave citoyenne, élec@on du Président de la Commission par le Parlement) et ins.tu.onnelles
(Conseil Européen devient une ins@tu@on, une procédure de retrait est mise en place…)
• Les élargissements : L’intégra@on des PECO est d’abord économique. L’intégra@on poli@que commence en 1995 avec les
Scandinaves et l’Autriche. En 2004, 10 pays entrent (¼ du territoire), souvent pauvres (50% de la moyenne
communautaire), socialement en retard… Ces pays ont leur propre concep@on de l’Europe, libérale et atlan@ste, proche de
l’OTAN. Si ces élargissements présentent des avantages (marchés, DIT), ce sont aussi des menaces (Bolkestein 2005,
migra@on roumaines et bulgares repoussées à 2014). Ils ont bien proJté aux nouveaux entrants (RDA, pays du Sud, Irlande
ou PECO dont le PIB double entre 1999 et 2008)

● Le futur : l’Europe se tourne vers les Balkans (Macédoine en négocia@on depuis 2005), l’Est (Ukraine, Géorgie) et
éventuellement la Turquie. En 2003, l’Union Européenne lance la PEV pour la Méditerranée, le Caucase et l’Est, aJn de les
intégrer progressivement sans aller jusqu’à l’adhésion

LA CONSTRUCTION EUROPEENNE ET LES ETATS-NATIONS

I. LES ÉTATS-NATIONS SONT À L’ORIGINE DE LA CONSTRUCTION EUROPÉENNE ET Y TROUVENT


LEUR INTÉRÊT
• Les grandes étapes de la construc.on européenne ont été décidées par les EN : Les EN sont moteurs (le couple franco-
allemand avec la CECA en 1951) mais peuvent aussi freiner (rejet de la CED en 1954 par la France), ou inTéchir (le Danemark
et l’Europe à la carte). La CE va selon leurs intérêts (poids prépondérant au sein des ins@tu@ons, avec majorité qualiJée
depuis 1986).
• Les EN trouvent leur intérêt dans la construc.on européenne : Dès la Jn des 60s, la CEE possède un taux de croissance
supérieur à celui des US. Ainsi, modernisa@on agricole française, miracle économique de l’Allemagne (nouveaux débouchés
qui compensent le cloisonnement à l’Est) qui retrouve une place dans le concert des na@ons, vaste marché de conso pour le
RU, tremplin vers la transi@on capitaliste pour les PECO. La CEE permet de Jnancer la PAC ( 1962), le FEDER (1975) et la
poli@que des transports (ex : percée alpine de la voie Lyon/Turin) visant à concré@ser une libre circula@on. Elle donne aussi
une visibilité interna@onale aux pe@ts pays.
● Un système original qui tente de concilier construc.on européenne et EN : logique inter et suprana@onales très mêlées.
Delors quali^e de « fédéra.on des EN » et d’«OPNI »
II. MAIS LES PROGRÈS DE LA CEE ONT PU SEMBLER SE FAIRE CONTRE LES EN, CE QUI A ENTRAINÉ DES
REJETS
● Les EN ont perdu certaines de leurs préroga.ves : éco : Plus d’arme monétaire (la monnaie unique qui s’impose en 1988
empêche toute dévalua@on), poli@que commerciale imposée (TEC, subven@ons interdites mais toutefois un
néoprotec@onnisme) ; poli.que : extension de la majorité qualiJée qui indique une perte de souveraineté.
● La CE gomme les diYérences na.onales et conduit à une certaine homogénéisa.on des cultures : Triomphe du
libéralisme anglo-saxon pour une Europe des marchands, « conscience européenne ».

11
● La construc.on européenne a, ce faisant, suscité des réac.ons aYectant les EN : Essor de l’euroscep@cisme, avec 10%
d’euroscep@ques au Parlement Européen qui reproche à l’Europe d’engager une fuite en avant dans l’intégra@on et
l’élargissement. Les EN s’opposent à la CE lorsqu’elle menace leurs intérêts : Compromis de Fontainebleau (1984) et
d’Ioannina (1994).

III. AUJOURD’HUI LES DÉFIS À RELEVER SE MULTIPLIENT ENTRAÎNANT UNE REMISE EN CAUSE
TANT DE LA CE QUE DES EN
• La rupture de 1989 conduit à une remise en cause du projet européen.
o Avant 1989 : fron@ères sont déJnies (rideau de fer) et la CEE est garante de paix entre les na@ons.
o Après 1989 : les fron@ères ne sont plus légi@mes (les pays de l’Est ont aussi voca@on à entrer dans la CEE), ainsi la
conJgura@on et l’équilibre des puissances qui régnait dans la CEE sont appelés à changer. Un manque de projet clair :
Contrairement aux pères fondateurs, les nouveaux dirigeants (PECO notamment) de l’UE voient celle-ci comme un
tremplin, un sas à la mondialisa@on.
• La présence d’EN de plus en plus nombreux pose le problème de l’iden.té euro et du projet euro. (cf. élargissements
successifs). L’augmenta@on du nombre de membres rend di^cile une réelle iden@té européenne, et les prises de décisions
deviennent de plus en plus complexes, alors même que les dé^s se mul@plient : économiques (sor@r de la crise de la de]e,
de la division du couple franco-allemand), sociaux : crise migratoire, inégalités.
• La désintégra.on de l’UE devient une possibilité : Harmonie impossible en raison du nombre d’État. Kissinger « Europe,
which number ? ». Le Traité de Lisbonne répond au souhait de donner un visage plus uni à l’UE sur la scène interna@onale
avec la créa@on d’un Président du Conseil (Donald Tusk) et d’un Haut représentant aux AAaires Étrangères (Josep Borrell).
Divorce improbable jusqu’au référendum du 23 juin 2016 : émergence d’une remise en ques@on générale de l’UE.
Toutefois, la crainte que l’Europe se dilue persiste, car elle cons@tue un rempart à la mondialisa@on (OGM, etc)

LES POPULISMES EN EUROPE


Dé^ni.on et origines
Le populisme c’est un mouvement poli.que qui se réclame du peuple par opposi.on aux élites corrompues/incapables.
Le populisme contemporain a d’abord été développé en Amérique La@ne à par@r des années 1930 (Cardenas au Mexique,
Getulio Vargas au Brésil et Juan Péron en Argen@ne). En Europe, l’essor naît surtout à par@r des années 1990s à cause de
tensions sociales (désindustrialisa@on), la ^n du communisme, et la naissance d’un sen@ment d’euroscep.cisme.

Typologie des populismes


On peut dis.nguer 3 grandes familles de populismes en Europe
Une famille raIachée à l’extrême-droite : elle revendique l’héritage fasciste ou nazi. Ex : Aube dorée en Grèce, ou le par@
Jobbik en Hongrie
Une famille raIachée à la droite radicale : ce sont des mouvements an@ éta@ques ou xénophobes. Ex : le PVV (aux Pays Bas) ou
le Par@ des Vrais Finlandais.
Une famille raIachée au souverainisme : une famille an@-européenne. Ex : UKIP au RU ou l’AFD en Allemagne
À noter : Certains de ces par@s sont rentrés au parlement européen en 2014 mais n’ont pas réussi à former un par@ commun à
cause de divergences. Par exemple, UKIP est pour la sor@e de l’UE (Brexit) alors que la Ligue du Nord (italien, par@ de Salvini) est
plutôt pour une Europe des régions

Un cas par.culier : le populisme en Hongrie


Victor Orban, 1er ministre hongrois. Dans les années 1990, c’est un homme poli@que libéral, an@clérical, an@-communiste et
qui est pour l’ouverture de la Hongrie. Puis avec l’arrivée des socialistes au pouvoir, le Fidesz (son par@) se reposi@onne à droite.
Orban gagne pour le mandat 1998-2002, et revient en 2010. Il est réélu triomphalement en Avril 2018. Il est aussi connu pour
avoir a^rmé en 2015 “L’aaux des réfugiés menace les racines chré.ennes de l’Europe et les États du Vieux Con.nent doivent
contrôler leurs fron.ères"
Le par. du Fidesz : par@ de droite, conservateur, na@onaliste, pro-chris@anisme, prône la "démocrature" (en exerçant des
méthodes autoritaires, admira@on pour Pou@ne) avec 3 grandes caractéris@ques : le souverainisme, l’euroscep@cisme et la
xénophobie. Par exemple, en mai 2015, il propose un ques@onnaire an@-immigra@on où la ques@on suivante est posée : “êtes-
vous d’accord que les migrants menacent l’iden@té et l’emploi ?”
Mais l’UE rétorque : le 12 septembre 2018 le Parlement Européen a dénoncé la menace “systémique” contre les valeurs de l’UE
en Hongrie et demande et demande à l’Union d’ac@ver l’ar@cle 7, le mécanisme le plus radical contre un pays bafouant les
règles de l’union, et qui peut abou@r à des sanc@ons contre ce pays. Orban a dénoncé Macron comme son ennemi en Europe

Comment expliquer les progrès de l’euroscep.cisme ?


Euroscep.cisme : déJance voire hos@lité vis-à-vis du projet européen

12
Paradoxe : la CE a évité le déclin de l’Europe tout en étant sans cesse contestée, lesquelles augmentent aujourd’hui. D'où le
Problème : les progrès de l’euroscep@cisme sont-ils le produit de facteurs extérieurs et conjoncturels récents ou sont-ils liés à
des défauts structurels intrinsèques au projet européen ?

Facteurs extérieurs et conjoncturels récents : un contexte nouveau de M° dont les eAets déstabilisateurs semblent renforcés
par l’UE (direc@ve Bolkestein, délocalisa@ons). Crises de 2008 et 2011, UE incapables de protéger ses membres (Grèce). La crise
migratoire de 2015 (opposi@on groupe de Višegrad, Italie, Afd construc@on de murs)
Mais des défauts structurels intrinsèques au projet européen : contesta@on faite par les EN dès le début (opposi@on à la
logique suprana@onale), un projet européen qui apparaît trop technocra@que et qui a grandi trop vite : double saut qualita@f
(approfondissement) et quan@ta@f (élargissements) avec l’€ par ex. Ce qui nourrit un euroscep@cisme de par@s qui se retrouvent
dans les urnes (UKIP, Afd, Brexit)
Les progrès de l’euroscep.cisme s’expliquent en réalité par les diYérentes situa.ons na.onales des pays membres : la peur
d’une perte d’iden@té et la tenta@on d’une “démocra.e illibérale” (PECO et Ivan Krastev dans Amer Europe). La peur de perdre
un modèle (Dominique Reynié et le “populisme patrimonial” en Scandinavie). Un euroscep@cisme historique : le UK.

Point sur le Groupe de Višegrad (V4) :


Origine historique : rencontre en 1335 entre les rois de Bohême (dont Aznavour), de Pologne et de Hongrie à Višegrad
(ville en Hongrie). NB : à Višegrad c’est la ville où l’on se Visser (#léo).

Il s’agit d’un groupe (de Pâques) informel réunissant la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie. Formé en
1991 à la Jn de la GF, il a permis à ses membres de faciliter leur intégra@on au sein de l’UE + OTAN. Ce]e plateforme est
u@lisée pour défendre des posi@ons communes : prône une poli@que restric@ve en ma@ère d'immigra@on ou encore une
Europe faisant la part belle aux souverainetés na@onales. Prône aussi un rapatriement de compétences au niveau na@onal
et un renforcement du Conseil européen au détriment de la Commission. Ils veulent devenir un contrepoids à la puissance
allemande. Perçu comme le « bloc euroscep@que ».

Défendent une vision libérale du marché unique européen : dénoncent la révision de la direc@ve sur les travailleurs
détachés (Bolkestein). Mais faiblesses : divisions au sein du groupe, par rapport à la Russie (Pologne contre), l’euro
(Slovaquie en fait par@e), et tous les pays sont des gros bénéJciaires des fonds structurels de l’UE.

UNITE ET DIVERSITE EN EUROPE


I. L’IDENTITÉ DE L’EUROPE REPOSE SUR UN CERTAIN NOMBRE D’ÉLÉMENTS D’UNITÉ
• Un triple héritage culturel : L’héritage gréco-romain, caractère symbolique à l’entrée de la Grèce dans la CEE en 1981
(critères « civilisa@onnels » selon VGE plus qu’éco), s’accompagne d’un héritage judéo-chré.en et humaniste.
• Des valeurs partagées : L’individu comme fondement : « droits naturels » de l’homme est à l’origine de la défense des DDH,
l’État est au service des individus (sépara@on des pouvoirs, élec@ons…). D’où les Critères de Copenhague (1993)
(démocra@e et le respect des DDH comme condi@on d’adhésion). L’État-na.on comme territoire : l’Europe en est le
berceau (traité de Westphalie en 1648. Aujourd’hui, les tensions frontalières rares (sauf ques@on chypriote en 1974). La
paix comme horizon : l’Europe s’est historiquement construite sur la guerre.
• Un projet poli.que : projet ancien dès Coudenhove-Kalergi, Aris.de Briand et Hugo, qui devient vital après WW2. Volonté
de créer un espace commun : CECA, Euratom, CEE, PAC, UEM …. Toutefois, une Europe plurielle, à la carte, et plusieurs
types d’ins@tu@ons (OTAN avec des États extérieurs, Conseil de l’Europe paneuropéen, l’AELE subrégionale ou le Conseil des
États de la Bal@que en compé@@on avec l’UE).
II. MAIS L’IDENTITÉ DE L’EUROPE SE NOURRIT SURTOUT DE LA DIVERSITÉ DE SES PEUPLES
• Une diversité culturelle : brassage ethnique (+ migra@ons), linguis.que (225 langues dont le turc mongol) et religieux
(anglicanisme, calvinisme) avec diAérente vision de la laïcité.
• Une diversité poli.que et géopoli.que : de diYérents modèles poli.ques (éco sociale de marché en All, libéralisme et
interven@onnisme au Nord, interven@onnisme et sécurité sociale en France, troisième voie UK) qui mènent à diYérentes
visions de l’Europe : « Europe espace » contre « Europe puissance », suprana@onale ≠ « fédéra@on États-na@ons » J. Delors
• Une diversité socio-économique : à l’échelle des pays (les PECO représentent 50% de la moyenne européenne en termes
de richesse), à l’échelle des régions (les 10 régions les plus riches représentent 200% de la moyenne européenne là où les
10 les plus pauvres 35%), centre-périphérie, villes-campagnes, métropoles-villes moyennes.

13
III. UNE TROP GRANDE DIVERSITÉ PEUT-ELLE NOYER L’IDENTITÉ ET EMPÊCHER L’UNITÉ DE
L’EUROPE ?
• L’unité, à combien ? Ques@on des élargissements successifs occultée pendant la GF, critères spéciJques mais jusqu’où ?
• L’unité, dans quels domaines ? bilan économique posi@f mais : pas de programme industriel commun, pas d’Europe
sociale, R&D insu^sante, dépendance militaire, lacunes poli@ques (euroscep@cisme, UKIP, Philippe Riès, L’Europe, malade
de la démocra@e 2008)
• L’unité, face à qui ? plus d’ennemi commun, donc contre inTuence américaine ? Terrorisme ? Quelle nature pour la
puissance européenne ? Ian Manners : l’Europe est une « puissance normave » 2002, cherchant à imposer ses normes en
fonc@on de son iden@té.

LES MIGRATIONS EUROPÉENNES

Juin 2018 : le bateau Aquarius de l’associa@on SOS Méditerranée sauve 230 naufragés près des côtes libyennes. Les gvmts
italien et malte refusent de l’accueillir sous prétexte de manque de disposi@ons de base (toile]es, nourriture…). Finalement
accueilli par le port de Marseille, mais les prochains passages de l’Aquarius sont accueillis par l’Espagne (87 migrants en août,
etc..). L’Esp est devenue la nouvelle porte d’entrée en Europe et, avec le gvmt socialiste de Sanchez, de nouveaux centres
d’accueil ont été construits.

⇒ Pour montrer que les migra$ons représentent la pomme de discorde de l’UE et font monter les tensions.

• Évolu.on du rapport de l’Europe aux migra.ons au 20ème : 1er pole d’émigra.on au 19e (USA & colonies), l’Eur devient une
terre d’immigra.on à/p WW1 => migra@ons économiques (reconstruc@on après WW2 donc besoin de MO), exode rural,
réfugiés pol (les Russes blancs 20s, puis décolonisa@on 1M « pieds noirs », guerres balkaniques, GF), 1951 Conven.on de
Genève (déJnit le droit d’asile et le statut de réfugié pol). A par.r de 1974 (crise éco) suspension immigra.on de travail sauf
pol de regroupement familial. À/p 1990s UE renoue avec l’immigra.on massive (Schengen, réunif allemande, eAondrement
bloc de l’Est, guerres ex-Yougoslavie, vieillissement popula@on en Eur) => 2015 crise des migrants (1M de migrants traverse l’UE)
-> voir les exemples

• L’Europe « con.nent d’immigra.on malgré lui » du fait des pols restric.ves : 1993 la Commission appelle à l’immigra.on
zéro => « Europe forteresse » : 2005 Frontex (mise en commun moyens policiers pour contrôle fron@ères), mise en commun
des poli@ques des visas, aides aux pays de départ ou de transit pour bloquer Tux ( 2010 accord Berlusconi/Khada^), mais échec,
donc rupture avec le dogme de l’immigra.on zéro en 2005

• Crise migratoire révèle failles projet européen : pas de poli@que unique, les quotas ont échoué, système de Dublin ingérable
car pays qui n’ont pas les moyens doivent gérer les crises (Grèce), remise en q° libre-circula@on car depuis 2012 clauses spéciales
de suspension Schengen ⇒ 4 pays en 2015 (All, Aut, RT, Slov) et rétablissement contrôle aux fron@ères qui dure (+ de 2 ans en
Fr).

• Une Europe en proie à une crispa.on iden.taire, qui doit reconnaître la mul.plicité des iden.tés : •montée d’une extrême-
droite populiste et xénophobe, manifesta.ons an.-migrants à Chemnitz en aout 2018, islamophobie (a]entats de Paris en
2015) ⇒ disposit° restric@ves (burqas en Fce et Belgique, construc@on de minarets en Suisse rejetée par vota@on), • modèle
État-na.on a vécu, modèle assimila@onniste français n’est plus viable car migra@ons +/+ pendulaires ⇒ main@en contact avec
pays d’origine et iden@tés na@onales plurielles (iden@té musulmane fait par@e iden@té na@onale)

ChiYres :
● 5 pays accueillent 75% des étrangers résidant ds l’UE : All
(525k demandes d’asile en 2017), Esp, RU, It (78k), Fr
(110k).

● L’UE = 1er foyer d’immigra@on au monde (72M)

14
LES MUTATIONS DÉMOGRAPHIQUES DE L’UE
• Historiquement : Précurseur de la Transi@on Démographique dès le 18 e, mais reste divisée en deux jusqu’aux années 50 entre
Ouest et Nord (moderne et immigra@on, progrès dans l’hygiène (vaccins) et alimenta°, urbanisa@on et hausse du niveau de vie)
et Sud et Est (Église, ruralité et 40 ans d’Espérance de vie). ☆ Pendant la GF : divergence entre Ouest (baby-boom + a`ux des
réfugiés, puis stabilisa@on car travail de la femme + la contracep@on) et Est (poli@ques natalistes et tradi@onalisme, manque de
soins) ☆ Aujourd’hui en panne de croissance : accroissement naturel est dû à l’immigra@on plus qu’à la fécondité. 13 pays ont
un accroissement naturel néga.f // Russie + Méd sont plus dynamiques

• Dé^ du vieillissement : par le bas et par le haut. Allemagne (21% de vieux) et une Irlande jeune (13%). => Enjeu économique
et social : ⇓ consomma@on, compé@@vité, ac@fs (donc pb systèmes de santé et de retraites par répar@@on), innova@on,
croissance éco => Enjeux poli.ques : Déclin de l’UE face à des pays jeunes et dynamiques, le moteur de la CE (marchés
intérieurs dynamiques) n’est plus une réalité, démo aAecte la représenta° des pays dans les ins@ts européennes, pop vieille
moins tentée par le risque => Enjeux territoriaux : recherche de la ruralité, gated communi.es qui fragmentent le territoire.
Héliotropisme et Thalassotropisme, avec l’essor des panthères grises.

• Que faire ? : ☆ Réformes éco et sociales : pol natalistes, ⇑ l’ac@vité (travail des seniors, ⇑ temps de travail), réformer le
système des retraites (repousser l’âge limite) ☆ Besoin de l’immigra.on : me]re en place pol communes ☆ L’Europe,
laboratoire du vieillissement : Ø péril vieux, le vieillissement peut être ralen@, peut être un avantage pour des pays à forte
densité, créer une économie de la vieillesse.

LES POLITIQUES EUROPÉENNES


LA CONSTRUCTION MONETAIRE EUROPEENNE

I. UNE CONSTRUCTION TARDIVE MAIS S’EST IMPOSEE DANS LES 90’ COMME LE PRINCIPAL
CHANTIER DE L’UE
• Objec.f secondaire jusqu’aux 60s : BreIon Woods assure la stabilité monétaire, CEE est juste une union commerciale car
l’objec@f principal du Traité de Rome = baisse des douane L-E. La monnaie reste un instrument de souveraineté na@onale
important.
• Débute dans les 70s avec rapport Werner Barre et le Serpent : besoin arrive avec la PAC, besoin de monnaies uniformes en

15
Europe pour les prix agricoles uniques. Rapport Werner (1970) = 1ère idée d’une union monétaire en 3 étapes. Le Nixon Shock
met Jn à BW : 1972, instaura@on du Serpent monétaire (Accord de Bâle 1972) qui limite les Tuctua@ons entre monnaies d’abord
à 1,25%. Mais ne résiste pas au choc pétrolier, ce qui mène la France et l’Allemagne à proposer union monétaire
• Créa.on du Système Monétaire Européen (SME) en 1979 : fait par VGE et Schmidt. Créa.on de l’ECU (panier de monnaies
européennes, pour ne pas avoir à u@liser le dollar), parités ^xes avec Tuctua@on à 2,25% (rigueur des Banques Centrales malgré
la vola@lité des marchés) et coopéra.on des BC (chacune à 20% des réserves d’autres pays). Cela rend la zone plus stable,
permet de se détacher du dollar. Mais insu^sant (les monnaies les plus faibles comme la Lire italienne en sortent).
• Comité DELORS 1988 : déJnit calendrier en 3 étapes pr créer monnaie unique. 3 condi@ons nécessaires : libre-circu capitaux,
conver@bilité totale des monnaies entre elles, Jxa@on irrévocable des taux de change communautair e relance.

II. L’EURO UNE MONNAIE ATYPIQUE


• Une monnaie qui suscite le pessimisme des économistes : BC des membres dépendants de la BCE (qui garan@t les prix et
pas les emplois comme le fait la FED). Objet de tensions FR/ALL (Euro accepté par l’Allemagne en échange de la
réuniJca@on). Perte de l’arme monétaire.

• Apparaît comme une réussite pendant les 2000s : accélère la circula@on des marchandises. 4 critères de Maastricht (3% de
déJcit, ende]ement inférieur à 60%, stabilités des prix et monétaire). Étendu à d’autres États (Kosovo, Monaco, Va@can).
Pays Baltes rejoignent l’euro après la crise de leur monnaie en 2015, cela montre que l’Euro est a]rac@f.
e
• Mais des dysfonc.onnements apparaissent : 2013, le Yuan devient la 2 monnaie la plus u@lisée (€ repasse devant en 2016)
Divergence entre pays du Nord et du Sud de l’Europe. Les taux d’intérêts bas créent des bulles dans les éco du sud.

III. DEPUIS 2010, LA CRISE GRECQUE RÉVÈLE LES FAIBLESSES DE L’EURO


• La crise grecque devient celle de l’Euro : comptes maquillés jusqu’en 2009 et révélée par Papandréou (PM), 30% du PIB est
de l’éco grise (légaux mais non déclarés). Plans d’aides en 2010 et 2012 : austérité (priva@sa@on du Pirée racheté par
COSCO). France et Allemagne achètent 1/3 de la de]e donc liés. S’étend à l’Europe (Irlande avec explosion de ses déJcits).
Révèle les divergences, la di^culté à prendre une décision commune, Allemagne refuse d’aider en 2012 alors que la Grèce a
perdu 25% de son PIB : ques.on de la solidarité européenne
• Des changements ont été apportés depuis 2010 : Mécanisme Européen de Stabilité signature en 2012 du TSCG (Traité sur
la stabilité, la coordina@on et la gouvernance de l'UEM) qui peut lever 700G€ sur les marchés pour renTouer un pays, dont
la France et l’Allemagne ont 50% des voix (BCE joue le rôle de préteur en dernier ressort) ou se montrer + strict ex/ ^n
2018, 1ère fois budget IT refusé : condamné pour un déJcit trop important.
• L’euro et la crise du Covid-19 : entre résilience et fragilités: ---Face à une crise économique beaucoup plus violente que les
crises précédentes, les pays européens ont su @rer les enseignements du passé : réponse européenne a été massive à
par@r de mars 2020, impliquant tous les acteurs européens, les Européens ont brisé un certain nombre de tabous
économiques à l’occasion de la crise, la zone euro a ainsi montré sa résilience face à la crise déclenchée par le Covid-19. ---
L’Union européenne a montré ainsi sa capacité à avancer, à se nourrir des crises, à se réformer mais de nombreux chan@ers
restent à me]re en œuvre pour consolider la zone euro. Certains facteurs à l’origine de la crise de l’euro en 2010 sont
toujours présents : la ques@on de la divergence au sein de la zone euro n’est pas réglée, si des progrès ont été faits en
ma@ère de convergence des poli@ques économiques pour assurer une cohérence à la zone euro, si l’idée d’une
mutualisa@on des de]es a Jni par s’imposer, peu d’avancées majeures ont été réalisées en ma@ère de gouvernance : les
proposi@ons françaises d’Emmanuel Macron sont restées le]re morte, sur le plan interna@onal, l’euro n’est pas parvenu à
menacer la domina@on du dollar. ---La poli@que monétaire et budgétaire européenne laisse enJn un certain nombre de
ques@ons en suspens : remboursement des de]es, risque de déTa@on dans la zone euro et d’un scénario à la japonaise en
raison de facteurs conjoncturels, Ques@on de l’e^cacité de la ges@on de la crise par les ins@tu@ons européennes

Il reste à harmoniser /scalement l’UE (cf Irlande et Apple)

Dates clés : Références et no.ons clés :


❖ 1992 : Traité de Maastricht = Jxat° condi@ons de ● Pr S.glitz, dans L’euro : comment la monnaie unique
Maastricht : déJcit budgétaire <3%PIB, ende]ement menace l’avenir de l’Europe, la seule op@on réaliste pr
public <60%PIB, stabilité des prix ; stabilité monétaire relancer l’éco euro est la suppression de la monnaie
unique à la faveur de 2 monnaies dis@nctes -> un € du
❖ 1996 : Pacte de stabilité et de croissance : ces critères
Nord et un € du Sud.
doivent être respectés une fois passage à l’euro ->
intégré ds 1997 : Traité d’Amsterdam : sanc@ons en cas ● Jean Boissonnat (Journaliste !) “la monnaie unique est
de transgression durable des critères. la dernière étape de l’union économique et la première
étape de l'union poli.que”
❖ 1998 : créat° BCE (éme]re euro, garan@r valeur) + 14/15

16
pays respectent critères (sauf Grèce), 3 pays refusent : ● Robert Mundell : (économiste canadien) pour lui «
UK/Danemark ont un droit de retrait : Suède refuse zones monétaires op@males ». 3 condi@ons selon lui :
Degré d’intégra@on élevé pour rendre bénéJque la
❖ 1er janvier 1999 : passage à l’euro (11 pays) -> 2002 :
suppression des coûts de conversion ; Degré d’asymétrie
mise en circu billets et pièces.
faible entre les pays (sinon aucune u@lité de changer de
monnaie pour les pays les + faibles) ; existence de
mécanismes de transferts puissants ou une forte
ChiYres : mobilité géographique pour corriger les divergences ex :
USA qui ont créé leur union monétaire et existait ces
● € représente 21% des réserves des BC et ¼ des mécanismes (budget fédéral : facteur d’aides→
transac@ons comm en 2018 rééquilibrage).
● 19 membres dans l’euro

CONSTRUCTION D’UNE EUROPE DE LA SECURITE ET DE LA DEFENSE


PESC : Pol étrangère et de sécu commune / PSDC : Pol de sécu et de défense commune

I. L’EUROPE DE LA SÉCURITÉ ET DE LA DÉFENSE : UNE GENÈSE LENTE ET DIFFICILE


• Les échecs : CED, proposée par le plan Pleven en 1950, non ra@Jée par la France en 1954, les plans Fouchet, proposés entre
1961 et 1962 par la France, proposant une union poli@que intergouvernementale, refusés.
• Les avancées : UEO (Union de l’Europe Occidentale 1954) : 6 pays de la CEE et le RU, à l’intérieur de l’OTAN ; mise en place
de la Coopéra@on Poli@que Européenne (CPE) en vigueur dès 1973 qui ne s’occupe que de la poli@que extérieure (pas
sécurité ni défense). Projet de la PESC dans le traité de Maastricht, déclara@on Blair-Chirac à Saint-Malo (1998) énonce que
« l’UE doit se doter d’une capacité d’ac@on autonome appuyée sur des forces militaires crédibles ». En 1999, le conseil
européen d’Helsinki abou@t à la créa@on du Comité Militaire de l’UE, de l’État-Major de l’UE et de l’Eufor (European Union
Force : 60.000 soldats déployables en 60 jours).
• Une Europe qui a les moyens matériels : Dassault, Airbus, Allemagne vend des chars aux pays du Golf e créa@on de la
PESD par le Traité de Nice 2001.

II. UNE POLITIQUE DÉSORMAIS EN PLACE : LA PSDC, POLITIQUE DE SÉCURITÉ ET DE DÉFENSE


COMMUNE
• La PSDC, créée en 2009 par le Traité de Lisbonne, (élargissement de la PESD) permet la prise de décision à l’unanimité par
le Conseil européen, présidé par le Haut Représentant pour les aAaires étrangères et la poli@que de sécurité ( Catherine
Ashton jusqu’en 2014, puis Federica Mogherini et auj Josep Borrell). Opéra@ons qui répondent aux missions de Petersberg
(humanitaire, main@en de la paix, ges@on des crises) mais nécessitent l’accord de l’OTAN.
• Interven.ons de l’Eufor : Atalanta pour la piraterie en Somalie (2009), Eufor-Althea en Bosnie-Herzégovine (2003),
Tchad/RCA (2008). Poli@que qui dote l’Europe d’objec@fs stratégiques pour 10 ans : lu]e contre le terrorisme, la
proliféra@on des armes, les conTits régionaux, le crime organisé et la déliquescence des États. Priorité à l’environnement
immédiat (PEV).
III. MAIS UN CHANTIER LARGEMENT INACHEVÉ
Des missions nombreuses (35 opéra@ons depuis 2003), des réussites (RDC, Tchad) mais des limites :
• Poli.ques : vote à l’unanimité bloque les décisions, (divergences sur la ques@on libyenne en 2011, sur la Syrie en 2013)
• Financières : budget faible (4% des dépenses de l’UE)
• Géopoli.ques : besoin de l’accord de l’OTAN et de ses moyens matériels et logis@ques (« Berlin + » en 2002)
Point sur L’OTAN dans l’UE
● Origines : système de sécu collec@ve instauré en Traité Atlan.que réunissant 28 auj (12 au départ). L’ar.cle 5 instaure le
principe de solidarité en cas d’agression

● Subordina.on de l’Europe vis-à-vis des USA : impose la présence de 300k soldats américains en Europe, le commandant
suprême est tjrs assuré par un soldat amé (secrétariat général tjrs eur), assure protec@on nucléaire de l’Eur. D’où le rejet
de DG qui qui]e commandement intégré (centre de commandement bouge de Paris). Après GF : réa^rma@on
a]achement à l’OTAN (US&UE)

17
● OTAN post GF : maintenu et consolidé : ∙ missions repensées : élargissement géographique des missions en dehors de
l’Europe (1999 : interven@on au Kosovo, 2001 : Afghanistan car US a]aqué), missions de préven@on (piraterie,
cybera]aques). Renforcement et nouvelle légi@mité de l’OTAN dans les 90s (s’élargit à l’Est, retour de la France en 2009)

● Depuis 2000, les rela.ons OTAN-UE vont vers plus de complémentarité que de rivalité : Les US, embourbés en Irak, ne
peuvent être seuls gendarmes du monde (Obama : « partager le fardeau de la puissance ») et retour menace russe. Les
accords de Berlin Plus (2003) me]ent moyens de l’OTAN au service de missions de UE (ex : interven@on France/RU en
Libye aidée par moyen OTAN : leading from behind) mais nécessité en amont des US… L’OTAN reste indispensable à la
défense de l’UE

• Disposi.fs à géométrie variable : Des responsabilités enchevêtrées : Brigade franco-allemandes (BAF, 1989), Eurofor et
Euromarfor (1995), Eufor (1999). Et des accords bilatéraux : Accords de Lancaster en 2010 entre le RU et la France pour
renforcer la coopéra@on dans la défense et la sécurité (transfert de techno + programmes d’achats d’armes).

Références et no.ons clés :

● Traité de l’UE : Celui-ci s@pule que l'UE peut avoir recours à des moyens civils et
militaires en dehors de l'Union « a/n d'assurer le main$en de la paix, la préven$on des
con8its et le renforcement de la sécurité interna$onale ».
● David Cameron/Sarkozy : communiqué après l’accord Lancaster : « la sécurité et la prospérité
sont indissociables »

● Blair-Chirac à Saint-Malo (1998) énonce que « l’UE doit se doter d’une capacité d’ac@on
autonome appuyée sur des forces militaires crédibles »

L’EUROPE SOCIALE
MiIerrand : « L’Europe doit comprendre que sans poli$que sociale et sans espace culturel, elle ne sera pas ».

I. L’EUROPE SOCIALE : UNE ÉLABORATION TARDIVE ET LENTE

• Absence de projet social européen avant la crise des années 1970. Europe des marchands, libérale, peu d’intérêt au social
qui doit découler du progrès éco (cercle vertueux des 30G) et idée que cela relève des EN (État-Providence). Le FSE (fond
social euro) est créé en 1960 (aujourd’hui 10% du budget européen).

• Ça commence tout doucement dans les années 80-90s.


o 1989, Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs (11 pays : emploi, non-discrimina@on,
égalité H/F), reprise à Maastricht.

o 1997, le Traité d’Amsterdam ^xe 4 objec.fs (- de chômeurs, entrepreneuriat, adaptabilité, égalité des chances) mais
amène à peu de réalisa@ons.

o 2000, la Stratégie de Lisbonne vise à la compé@@vité et comporte un volet social (suivi chômeurs, favoriser PME-PMI),
mais pas de mécanismes contraignants : « La stratégie de Lisbonne n’a pas dépassé le périphérique de Bruxelles »
(Juncker).

• DiYérents acteurs au service de l’Europe sociale. La Commission européenne et la Cour de Jus@ce (fait progresser poli@que
sociale par jurisprudence).

II. LES OBSTACLES À L’ÉDIFICATION DE L’EUROPE SOCIALE

• Le social, domaine réservé aux États-na.ons. DiAérents modèles d’États Providence (GE. Andersen, Les trois mondes de
l’EP) : libéral (anglo-saxons), social-démocrate (Scandinavie), corpora.ste (Europe con@nentale et méditerranéenne).

• Des résistances parfois acharnées. Résistance marquée des anglo-saxons (blocage contre la Chartre sociale), rejoints par la
Pologne, par les milieux d’aAaires (contre diminu@on Texibilité du travail), par certains pays où la libéralisa@on est jugée
trop forte (rejet de la direc@ve Bolkestein en France, Jnalement adoptée avec de grosses modiJca@ons).

18
• Des dysfonc.onnements communautaires. Les ques.ons sociales sont votées à l’unanimité, donc des votes di^ciles. C’est
donc des direc@ves (pas valeur juridique). Et manque de moyens pour ^nancer réelle poli.que sociale.

III. DE NOUVELLES PERSPECTIVES POUR L’EUROPE SOCIALE AUJOURD'HUI ?

• Un contexte éco et social profondément transformé. L’Europe sociale devient impossible : trop d’hétérogénéité avec les
élargissements. Mais la donne change avec crise : besoin d’une nouvelle gouvernance Jnancière, d’un freinage des
licenciements/délocalisa@ons, jus@Jant les avancées de Lisbonne.
• Du traité de Nice au traité de Lisbonne : un nouveau pas. Le Traité de Nice (2001) proclame la Charte des droits
fondamentaux (non-discrimina@on, droit à l’info et à la libre-circula@on) mais pas juridique (le deviendra ave c) Le Traité
de Lisbonne : crée l’Europe des valeurs, de la liberté, de la solidarité et de la sécurité (tant pour travailleur expatriés que
na@onaux), EURES (plateforme pour rechercher emploi en Europe), ouverture mé@ers, systèmes d’info sur condi@ons de
travail.
• Des limites encore manifestes. L’impossibilité de construire un modèle social européen révèle les problèmes de la
déJni@on d’une iden@té européenne. Entre le choix d’une Europe-puissance/Europe espace, poli@que sociale n’apparait
pas comme une exigence. L’Europe sociale reste à construire, il existe aujourd’hui des divergences importantes sur le travail
et la Jscalité (raison de l’euroscep@cisme), mais le domaine social reste un des derniers. Donc pas de législa@on du travail ni
de législa@on Jscale contre dumping social…

Point sur : la Suède, un OVNI social

Un modèle de social-démocra.e : près de 60% des rece]es de l’État proviennent des impôts versés par ses citoyens. Modèle de
social-démocra@e : scolarité gratuite, congé parental parmi les plus longs au monde. Après avoir surmonté une profonde crise Jnancière et
immobilière dans les 90s, le pays génère des surplus budgétaires et commerciaux, et ses inves@ssements dans la R&D sont parmi les plus
élevés du monde.

L’appui sur la dérégula.on des marchés : entreprise depuis la crise des 1990s. Le gouvernement soutenu le développement d’écoles privées pour
rivaliser avec les écoles publiques et a massivement réduit l’impôt sur les sociétés. Le pays a donc entrepris ce qu’on demande désormais à la plupart des
pays européens aujourd’hui en di^culté.
Comment expliquer la réussite actuelle ? Sa réussite économique s’explique par les eAorts entrepris il y a une 20aine d’années. En refusant l’euro, la
Suède a évité le cataclysme de la zone euro en 2008. La Suède a réussi le pari de mélanger eFcacité conserva.ste et réac.vité moderniste, libéralisme
et social- démocra.e. Cela n’a pu être possible en eAet que par l’accepta@on par une majorité des eAorts à faire, dans un contexte de consensus
poli@que patent.
Le rapport à l’immigra.on : tous les suédois ont conscience de vivre dans un ilot de prospérité qu’il convient de protéger. Ainsi, seuls sont acceptés ceux
qui pourront apporter un réel plus au pays. Il y a donc comme une résistance à l’intégra@on de l’étranger : paupérisa@on des classes issues de
l’immigra@on après austérité de 2008, pas les mêmes avantages sociaux… Pourtant, les besoins de main-d’œuvre immigrée augmentent. Les problèmes
rencontrés lors de l’intégra@on des communautés immigrées pourraient bien s’ampliJer dans les années à venir, (récente a]aque contre un grand
magasin de la capitale, révoltes de 2013 dans les banlieues suédoises).

L’INDUSTRIE EN EUROPE
L’industrie est le fer de lance de l’Europe dans la mondialisa@on et conserve un fort eYet d’entraînement sur l’ensemble de l’éco. Mais
mondialisa@on responsable d’un recul de l’emploi industriel, d’inquiétudes au sujet des délocalisa@ons et de la compé@@vité

I. L’INDUSTRIE EUROPÉENNE DANS LA COMPÉTITION INTERNATIONALE :


DÉSINDUSTRIALISATION OU LEADERSHIP ?

• Recul du poids de l’industrie dans l’économie européenne et délocalisa.ons :


Dès les 70’s en raison des restructura@ons douloureuses subies par la sidérurgie, le tex@le ou les chan@ers navals.
Mais c’est surtout à par@r des 90’s puis 2000’s: perte de compé@@vité due aux nouvelles normes (Chine est la principale bénéJciaire
de l’absence de régula@ons et du développement de rela@ons asymétriques), chute d’emplois industriels (2x moins depuis 1990’s) non
pas à cause des délocalisa@ons (pas si signiJca@ves) mais plutôt parce que les gains de produc@vité en Europe ne sont plus
compensés par le réinves@ssement sur le territoire mais dans les émergents.
Autres facteurs de désindustrialisa@on : vieillissement de l’appareil produc@f, ralen@ssement de la demande interne, mo moins chers
ailleurs, mise en réseau des grandes FMN qui u@lisent au mieux les avantages de la DIPP et la libéralisa@on.

19
• L’Europe n’est pas pour autant dans une ère « post-industrielle » : 1e exportateur industriel mondial, leader dans
beaucoup de domaines (pharma, chimie, auto, agroalimentaire). Avec la hausse des salaires dans les PED et les forts coûts
de transport, les entreprises commencent à rapatrier une par@e de la produc@on dans l’UE, nouvelle a]rac@vité.

• Trop de disparités, une compé..vité inégale : All/Benelux/Baltes/PECO ont gagné des parts de marché et
France/RU/Italie/Espagne en déclin, coût horaire variable (1 à 15 entre Bulgarie et Suède), inves.ssement dans l’innova.on
(moyenne euro : 1%, All et Scandinavie leaders), incita.ons ^scales divergentes, rôle de l’État (France et champions na@onaux vs
libéralisme britannique). L’All représente seule ¼ de la VA industrielle de l’UE, ce qui masque une réalité préoccupante.

D’où le triple dé^ de l’emploi, la compé..vité et l’innova.on industrielle. Déséquilibres imposent une PIC.

II. LA NAISSANCE D’UNE POLITIQUE INDUSTRIELLE COMMUNAUTAIRE

• Fondements de l’interven.on communautaire : l’idée de poli@que industrielle est introduite avec le Traité de Maastricht («
la compé@@vité de l’industrie est un objec@f de l’ac@on communautaire »). Elle prend réellement naissance avec Stratégie
de Lisbonne (2000 : faire de l’UE « l’éco de la connaissance la plus compé@@ve et la plus dynamique du monde d'ici à 2010,
capable d’une croissance éco durable »).

• Montée en puissance de la PIC : PIC améliore l’environnement réglementaire : simpliJca@on de la réglementa@on,


créa@on d’un brevet communautaire, mise en place d’un système de protec@on de la propriété intellectuelle,
a]en@on par@culière aux PME (Small Business Act en 2008) et inves@ssement direct dans l’innova@on avec plusieurs projets
: Conseil Européen de la Recherche (CER) en 2007, les Ini@a@ves Technologiques Conjointes (ITC : partenariats public/privé),
Galileo, projet « Europe 2020 » pour impulser des grands projets communautaires.

• Limites : La poli@que européenne de la concurrence est l’une des plus exigeantes du monde (sanc@ons Jnancières élevées,
opposi@on à certaines concentra@ons).

III. NOUVELLES GÉOGRAPHIES INDUSTRIELLES EUROPÉENNES

• Systèmes produc.fs européens :


o Vieilles régions industrielles (charbon, sidérurgie, tex@le) : gravement aAectées par les fermetures (Ruhr, Sarre, Nord-
Pas-de-Calais, Lorraine) mais certains ont réussi leur reconversion (services, new industries comme l’automobile ou
l’électronique grâce à une main d’œuvre nombreuse).

o Nouvelles implanta.ons industrielles : localisa@on à proximité des grandes aggloméra@ons (cadres, clientèle, connexions).

o Nouveaux districts industrielle : concentra@on d’établissement d’une même branche du fait de la produc@on à Tux tendus
(périphérie de Porto pour la chaussure)
Technopoles : près des échangeurs rou@ers, de main d’œuvre et d’université pour les synergies (Sophia-An@polis, Silicon
Glen)

• Au cœur du marché unique. DiversiJca@on des ac@vités na@onales en dépit de l’intégra@on, donc DIT européenne
impossible et augmenta@on de la concurrence. Ce]e spécialisa@on révèle l’hétérogénéité des territoires : All dans les
secteurs fortement capitalis@ques (auto, chimie…), le RU dans la pharmacie et biotechnologie, l’Italie dans le tex@le,
l’agroalimentaire, la France dans l’aéronau@que, l’agroalimentaire et l’auto et les PECO sont aussi divers.

LES CAMPAGNES & L’AGRICULTURE EN EUROPE


I. DE PROFONDES TRANSFORMATIONS DE L’ACTIVITE AGRICOLE DEPUIS 1945, UN ELEMENT
CLEF DE LA PUISSANCE EUROPEENNE :
• Europe, con.nent de mise en valeur ancienne et intensive. Condi.ons naturelles favorables (climats tempérés, variés), SAU
couvre 40% du con@nent.
• Appari.on logique industrielle.
● A l’Est : destruc@on paysannerie, grandes exploita@ons collec@ves, spécialisa@on cycle de la produc@on : produc@on
irrégulière et de mauvaise qualité.

20
● A l’Ouest : révolu@on produc@viste avec PAC, remembrement de la part des Etats, banques (Crédit Agricole).
Révolu@on d’abord technique (mécanisa@on, engrais) puis économique (complexe agroalimentaire) puis humaine
(paysans deviennent agriculteurs) : rendement mul@plié par 4.

• Europe communautaire est devenue une grande puissance agricole : agriculture intensive (15% de la produc@on mondiale
pour 8% des terres). Elle s’impose sur le marché mondial en tant qu’exportateur (2ème mondial) et importateur (1er). Instrument
de l’Europe puissance.

II. RECOMPOSITION DES CAMPAGNES AVEC ATTRACTION DES VILLES ET DIVERSIFICATION DES
ACTIVITES

• Une renaissance démographique des campagnes dans les années 1970 : Appari@on des néoruraux qui perme]ent de
redynamiser les zones rurales.
• Une fonc.on produc.ve qui s’aFrme et qui se diversi^e : les emplois agricoles baissent, mais les emplois industriels
augmentent grâce aux PMI (pe@tes et moyennes industries). La main d’œuvre est stable et bon marché (Sony dans les

Landes). Développement du tourisme.

• Mais des muta.ons inégales.Campagnes en milieux diFcile (Laponie) et éloignées des centres sont en déclin. Des campagnes
dynamiques et intégrées dans la mondialisa.on (Bretagne). La muta.on est porteuse de conoit : antagonisme entre la logique
de produc@on et la logique de loisir (eau, réintroduc@on de l’ours dans les Pyrénées).

III. LES CAMPAGNES DOIVENT SE REINVENTER DANS LE CADRE DE LA MONDIALISATION

• Les agriculteurs sont de plus en plus fragilisés : appari.on du malaise paysan avec la dépendance du complexe agroalimentaire
et Jnancière (ende]ement), dégrada@on de son image (pollueur). Ils doivent faire face à la concurrence extérieure (Ukraine,
Brésil). D’autre part, le système agricole européen est condamné par l’OMC.

• D’où la remise en cause des modes de produc.on et de mise en valeur agricole : Il faut réussir à favoriser ceux qui u@lisent le
moins d’intrants. L’agriculture biologique est en pleine croissance.

• Quel avenir pour les agricultures européennes ? Avenir de la PAC ? Il faut défendre une agriculture saine et de qualité face au
modèle anglo-saxon (qui privilégie le produc@visme au détriment du goût). Ques@on des OGM.

• Point sur la PAC

PAC : Créée en 1962, objectifs : prix garantis pour assurer revenus des agriculteurs, autosuffisance (largement atteint),
alimentation de qualité à prix raisonnable. La PAC représente 70% du budget de l’UE en 1980 // ajd c’est 40%.
Principes de fonctionnement : libre-échange européen, garantie de prix élevés (même en cas d’exportation), préférence
communautaire, solidarité financière (tout le monde paye), soutien aux exportations.
Puissance agricole européenne : UE représente 65% de prod mondiale de vin, 30% pour le fromage. UE est dans les
années 1980 le 1e exportateur mondial de produits agricoles, à égalité avec les USA et 1er importateur mdl (10%).
Réformes : 1984 = instauration des quantités min garanties, 1988 = prime de mise en jachère (dissuader la prod pour faire
monter les prix + protection des terres) + stabilisateurs (pour éviter les surproductions), 1992 : baisse des prix d’orientation de
29% (très mal vécu par les agriculteurs) ; 2003 = gde nouveauté, toutes les aides sont reliées à la préservation de l’env et à
l’aménagement du territoire. La PAC pèse encore lourd dans le budget, les paysans en dépendent bcp

LA POLITIQUE COMMERCIALE EUROPEENNE

I. LE COMMERCE : SOFT POWER EUROPÉEN


La poli.que commerciale extérieure est une extension des poli.ques internes de compé@@vité (tend à accroitre la produc@vité
européenne en exposant ses marchés à la concurrence, ex Corée-UE 2011), moyen privilégié pour imposer ses normes :
sanitaires et techniques imposées (produits agricoles, ex Vietnam depuis 2015). Mais les divisions internes mènent à paralysie.

21
II. EFFETS PERVERS DU TRAITÉ DE LISBONNE ?
Le Traité de Lisbonne a eu pour objec.f de transférer plus de pouvoir à l’UE : (elle ob@ent un statut juridique) et le commerce
devient une compétence exclusive de l’UE. Mais le traité de Lisbonne a donné plus de voix aux parlements na@onaux car les
diAérents parlements doivent ra@Jer tout accord « mixtes » (domaines de compétence partagée). Ainsi, la plupart des accords
donc sont adoptés en 2 temps (ex : CETA), ce qui paralyse la prise de décision. De plus, il poli@se la poli@que commerciale, qui
devient un élément cons.tu.f d’une poli.que extérieure globale de l’UE (l’Accord d’associa@on avec l’Ukraine provoque une
crise diploma@que avec la Russie). EnJn, la Cour de Jus@ce de l’UE ou la Commission, soutenant des valeurs de libre-concurrence
et empêchant ainsi l’interven@on éta@que met en péril la compé..vité du con.nent face à l’extérieur.

III. L’EUROPE PEUT-ELLE RESTER UN ACTEUR CRÉDIBLE ?

L’Europe semble donc paralysée en ma.ère commerciale : le Ministre du commerce canadien, à propose du CETA « Si l’Europe
ne parvient pas à conclure un accord avec le Canada, avec qui diantre peut-elle en conclure ? ». Le TTIP, en négocia@on depuis
2013 divise l’opinion : peut être considérée comme une chance pour l’UE à l’heure où les US se tournent vers l’Asie, mais ce
serait aAaiblir les normes européennes et aller à l’encontre d’une par@e de l’opinion publique ( 70% contre en Allemagne). Ainsi
les États sont partagés entre les exigences du monde commercial et géopoli@que et les aspira@ons de leur électorat.

LA POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE EUROPEENNE


I. PRÉOCCUPATION TARDIVE JUSQUE DANS LES ANNÉES 1970

C’est en 1972 avec le rapport Meadows (ressources sont Jnies) et la Conférence de Stockholm (idée de l’écodéveloppement) qui
lance la poli@que environnementale de l’Europe. Ainsi, de 1972 à 1977 s’applique le Programme d’ac@on en ma@ère
d’environnement autour de 5 axes : pollu@on, protéger les animaux, maitriser l’exploita@on de la nature, prendre en compte
l’environnement, recherche scien@Jque.

II. UNE POLITIQUE CONCRÈTE

• Tournant du drame Seveso (1976) : un réacteur laisse échapper de la dioxine pendant 10 jours sans que popula@on ne soit
aver@e. Suite à ça, la Direc@ve Seveso (1982) est créée : impose aux industriels de soume]re des dossiers techniques évaluant
les risques.

• Acte unique (1986) : « Préserver, protéger et améliorer la qualité de l’environnement » qui doit s’appliquer à toutes les
poli@ques communautaires (réformes de la PAC avec gel des terres, Natura 2000).

• Maastricht, nouvelle avancée décisive : l’environnement devient une ^n en soi, avec l’émergence d’une réelle diploma@e verte
(livres verts, normes les plus strictes au monde qui fait par@e de la « puissance norma@ve » européenne). La no@on de
développement durable est insérée à Maastricht mais devient un objec@f primordial à Amsterdam (1997).

• Les grands axes : luIe contre la pollu.on de l’air et de l’eau (Capitale verte, direc@ves sur l’eau par exemple), préven.on
contre des risques majeurs (direc@ve Seveso, programme REACH en 2005), protec.on de la nature et de sa biodiversité
(Natura 2000, direc@ve sur la protec@on des oies sauvages en 1979). Le « paquet énergie-climat » de 2008 vise un triple objec@f
(-20% de GES, +20% e^cacité énergé@que, 20% d’énergies renouvelables dans le mix d’ici 2020).

III. ELÉMENT DU SOFT POWER EUROPÉEN

Culte bruxellois mais limites puisque 1/3 des infrac@ons des États concernent l’environnement (France condamnée pour lenteur
de Natura 2000).
Arme diploma.que : élément de morale face aux US qui ne signent pas Kyoto, rapprochement Japon.

22
Moment Cartes importantes

26 membres dont 22 de l’UE et 4 pays de l’AELE

23
L’Europe et son territoire
Les fron.ères en Europe : enjeux économiques et géopoli.ques
Fron.ères en Europe : En Europe, la fron@ère est associée à l’État-Na@on. L’Europe est incontestablement un laboratoire de la
fron@ère depuis 1945 (rideau de fer, CE, 1991…). Paradoxe de Michel Foucher entre image du « vieux con@nent » et le fort
dynamisme de ses fron@ères : l’UE n’est-elle pas rarapée par cee ques$on des fron$ères, qui après en avoir fait un atout éco
semblent source de faiblesse géopoli$que ?
I. JUSQU’A LA SECONDE GUERRE MONDIALE, L’EUROPE EST MALADE DE SES FRONTIÈRES
e
• Source de conoits et de déstabilisa.on : 75% des fron@ères européennes datent du XX siècle, elles sont conséquences de
l’a^rma@on d’États-Na@ons (guerres balkaniques, guerre franco-prussienne et Alsace-Lorraine, 1GM). Ces espaces
frontaliers sont alors des fron.ères barrières, très souvent militarisées (Ligne Siegfried entre France et Allemagne).
II. APRÈS LA SECONDE GUERRE MONDIALE, L’EUROPE S’ENGAGE DANS UN PROCESSUS DE
DÉPASSEMENT DES FRONTIÈRES
• Processus qui répond essen.ellement à des enjeux économiques : le rideau de fer est une rupture des échanges
économiques mais cohésion dans chaque bloc. Mise en place dans l’UE du libre-échange à par@r de 1957, du libéralisme
depuis les 1990s : la fron@ère est alors zone d’échange. L’Europe de l’Est, elle, ne réussit pas à u@liser ses fron@ères comme
atout économique (CAEM coquille vide et appauvrissant).
• Enjeux géopoli.ques : À par@r des 1950s, l’objec@f des pères fondateurs est d’assurer la paix. La GF impose une nouvelle
fron@ère, mais contribue à apaiser les conten@eux territoriaux à l’intérieur de chaque bloc.
III. DEPUIS 1990S : RETOUR DE LA QUESTION DES FRONTIÈRES EN EUROPE QUI POSE DE
NOUVEAUX ENJEUX, SURTOUT GÉOPOLITIQUES
• Émergence de l’obsession de la sécurisa.on avec l’entrée des PECO. La chute de l’URSS est une rupture : retour de la
fron.ère comme source d’instabilité (Yougoslavie, Kaliningrad, Transnistrie) et fron@ères de l’Europe deviennent Toues. De
plus, le projet européen est dénaturé avec l’élargissement de 2004, et la ques@on de la fron@ère redevient centrale.
Sécuriser les fron@ères de l’UE devient primordial mais les pays n’en ont pas les moyens militaires : PEV ( 2003),
externalisa.on de la ges@on la fron@ère (accord avec la Turquie en 2015) et déterritorialisa.on (accord Berlusconi/KadhaJ
en 2008).

• Double processus :
o Dépassement des fron.ères intérieures : Les euro-régions (dès les 60s), l’espace Schengen (1985), l’Union pour la
Méditerranée (2007) a transcendé les fron@ères intérieures.

24
o Repoussement et renforcement des fron.ères extérieures : réelle obsession : les 10 entrées de 2004, la PEV, Frontex
(2004). Mais représente un risque économique et géopoli@que pour l’Europe (nuit à son image, fragilise espaces
frontaliers, projet Tou).
• Une Europe de nouveau malade de ses fron.ères :
o Au niveau con.nental : elle n’est pas capable de gérer les conoits frontaliers (interven@on de l’OTAN en Yougoslavie,
Kosovo), l’uni^ca.on n’est pas complète (marché des services, des capitaux), Europe à géométrie variable et à
plusieurs vitesses (Schengen, Euro, UE, OTAN), montée des « na.onalismes régionaux » (B. Giblin) à cause de la
dilu@on des iden@tés na@onales, euroscep@cisme car on a pensé être allé trop loin et on a oublié le rôle de rempart «
Europe forteresse » qu’elles représentent (concurrence chinoise, dumping social)
o Au niveau des fron.ères extérieures : crise des migrants, ques@on des limites de l’Europe (élargissements), le retour en
force de la Russie (crise Ukrainienne).
L’Europe est un laboratoire, mais un laboratoire en panne qui a eu l’illusion que les fron@ères lui étaient aujourd’hui inu@les
alors qu’elles représentent le principal rempart face aux risques de la mondialisa@on, à la dilu@on des iden@tés etc.

Mini Point sur Schengen : il ne faut juste pas se tromper sur les dates ni les membres (regardez la carte p.3 et p.21)
Les accords de Schengen sont signés en 1985, la conven@on de Schengen en 1990 mais l’espace Schengen n’entre en vigueur
qu’en 1995 ! 22 membres de l’UE et 4 membres de l’AELE (Suisse, Liechtenstein, Norvège et Islande).
L’espace Schengen a été ins@tu@onnalisé à l’échelle européenne par le Traité d’Amsterdam en 1997

INTEGRATION ET DISPARITÉS : AMENAGEMENT, TRANSPORT, MOBILITÉS


I. DIVERSITÉ DES TERRITOIRES : MISE EN PLACE DE POLITIQUES RÉGIONALES PUIS D’UNE
POLITIQUE D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
• Des déséquilibres régionaux majeurs : urbain/rural (des nébuleuses urbaines comme la Ruhr ou la Randstad Holland),
liIoraux/hinterland, nord/sud (niveau européen et na@onal). D’où le besoin d’une poli@que régionale communautaire.
• Avant Maastricht, une poli.que régionale communautaire se met en place : l’idée de l’aménagement à l’échelle na@onale
prédomine, donc seulement des poli@ques régionales communautaires, en complémentarité des État : la CECA gère anciennes
régions indus en déclin, la BEI (banque euro d’inves@ssements, 1957) aide Jnancement de projets na@onaux dans les régions
défavorisées (Mezzogiorno), le FSE (1958) aide à reconversion et mobilité professionnelle. Tournant avec le FEDER (1975) et
Acte Unique (1986) qui peut contester les aides na@onales au nom de la concurrence.
• Tournant de Maastricht : la poli.que d’aménagement du territoire. Elle a pour but d’adopter une vision globale, autour de
principe d’addi@onalité et de subsidiarité. L’objec@f est de créer une Europe polycentrique, de désengorger l’espace rhénan en
créant des villes « ports » (grands ports, hubs) et des « Eurocorridors ». La généralisa@on de Schengen (1995) montre la volonté
de faire émerger un territoire uniJé et cohérent.
II. LES AMÉNAGEMENTS ORGANISENT ET POLARISENT LES TERRITOIRES, S’APPUYANT SUR LES
TRANSPORTS COMME PRINCIPAL OUTIL.
• Contexte de croissance de la mobilité depuis 1945 avec des évolu.ons :
o Poli.ques et ins.tu.onnelles : Schengen, euro, Erasmus.
o Socio-économiques : mondialisa@on, économie de Tux et du juste à temps (Amazon), demande sociale de mobilité ( 40M de
voitures en France auj)
ère
o Technologiques : révolu@on des transports, 1 ligne TGV Paris-Lyon en 1981.
• La poli.que commune des transports : débuts @mides, puis tournant avec Acte Unique, se concré@se à par@r de Maastricht (1er
livre blanc en 1992, libéralisa@on, interconnexion des réseaux). Mais reste surtout du ressors des EN (Roissy 1974, priva@sa@on
des autoroutes), des collec.vités territoriales (transports urbains) et des usagers.
• Mais la logique d’équité territoriale se heurte à des obstacles : s’oppose souvent à logique marchande et à recherche de
rentabilité donc cause une polarisa.on/marginalisa.on (eAet tunnel). Le schéma de centre/périphéries est source d’inégalités
(Ro]erdam 1e plateforme portuaire / PECO peu insérés).
• Les transports ont ainsi contribué à une hiérarchisa.on du territoire :
1. Les régions urbaines polarisées et renforcées par intégra.on européenne (Paris : périphérique 1973, RER 1977).
2. Les régions transfrontalières qui ont misé sur la mul.modalité (NPDC : Eurorégion avec Kent et Wallonie, Tunnel sous la
Manche, plateforme de Dourges, projet Seine-Nord Europe.
3. Les régions ouviales (Rhin).
4. Fin des « ^nisterres » et de l’enclavement (Bretagne, projets de route Via Bal@ca (445 km de Tallin à Varsovie) et Rail
Bal@ca (550 km d’Helsinki à Varsovie) pour désenclaver). Ne pas oublier l’outre-mer.

25
III. DE NOUVEAUX ENJEUX QUI CONDUISENT À REPENSER CERTAINS AMÉNAGEMENTS ET À REVOIR
LE RÔLE DÉVOLU AUX TRANSPORTS
• Le ménagement des territoires : Le développement durable un objec.f oFciel de l’UE : créa@on de labels, ciblage de domaines en
par@culier (énergie, parcs naturels, eau), Capitale vertes (2010), lu]e contre pollu@on en développant des voies mari@mes (autoroutes
de la mer) et tunnels, même si route reste le premier moyen de transport (cf. Point sur les poli@ques environnementales de l’UE). Le
coût ^nancier reste le problème majeur : éco-construc@ons ne sont rentables qu’à très long terme et les énergies vertes plus chères
que le pétrole (autoroutes de la mer sont fermée en 2014 car trop coûteuses).
• Limites du transport comme ou.l d’aménagement : conges@on, apoplexie et paralysie du centre de l’UE.
• Limites de l’aménagement du territoire : l’aménagement par les transports a ses limites (marginalisa@on, conges@on et
paralysie des centres). Cela reste surtout aux États d’européaniser leurs poli@ques et d’accélérer la coopéra@on transfrontalière
étant donné les disparités à l’échelle européenne et la di^culté de déJni@on des fron@ères du con@nent. Ainsi, parler de
poli@que d’aménagement du territoire semble di^cile. Le principal déJ est de transformer la banane bleue ( Roger Brunet dit que
ça vient de Jacques Chérèque, ministre de l’aménagement du territoire ) en pieuvre rouge pour redynamiser les extrémités de l’Europe.

L’ESPACE ET LE MODÈLE RHÉNAN
R. Brunet nomme la mégalopole européenne la «
(et c’est pas rainé comme dirait many)
banane bleue » (1990’s). Pour lui, l’axe rhénan c’est : «
Là se sont accumulées les richesses durant des siècles, là
ont été faites les principales inven$ons et innova$ons, là
fut inventé le capitalisme ».
=> Pour redynamiser l’Europe il faut sor@r de la Banane
bleue et passer à la pieuvre rouge, théorisée par G.
Baudelle et B. Castagnède en 2002.
I/ L’espace

• Situa.on géographique : majeure par@e de l’Allemagne (région industrielle de la Ruhr), une par@e de la France, la Suisse
(mais pas l’Italie). C’est la 1ère voie de circu (grande oAre de transport avec Francfort, Ro]erdam etc) de l’Europe,
une des 1ères artères commerciales et maritimes du monde (cœur de la Northern Range).
• Un espace concentré de richesses et de pouvoir, peuplement dense,
ins@tu@ons => compé..vité & puissance.
• Auj un espace saturé, concurrencé par les arcs atlan@ques et
méditerranéens (logique de Sun Belt), problèmes de reconversion (pays
noirs), aire de puissance incomplète (aucune ville mondiale, pas de capitale
majeure, pas le poids éco et Jnancier des façades asia@que et américaine)

II/ Le modèle

• Modèle car élément clé du « miracle allemand » après WWII :


• libéralisme régulé : les acteurs éco évoluent en toute autonomie,
mais l’État veille au bon fonc@onnement des marchés.
Principe de coges@on, codétermina@on (conseils
d’entreprises employeurs/salariés + banques au sein
des entreprises pour des stratégies à long terme + alliances écoles/
entreprises) •protec.on sociale (Bismarck) •priorité à la stabilité
des prix : liée à l’hyperinTa@on de 1923 (le Mark a perdu trop de
valeur) •économie ouverte, tournée vers les exporta.ons :
dans les 60s RFA 1e économie euro, 3ème derrière Japon et US
•industrie centrale dans l’éco:
+25% de la valeur ajoutée, surtout automobile et
fabrica@on des biens d’équipement. R&D : 2,5% du PIB.
• Modèle ébranlé dans les années 90s (95-05) :
vieillissement pas enrayé par la réuniJca@on, modèle +/

+ coûteux (salaires, coût de réuniJca@on,


désindustrialisa@on cf pol d’assistance), chômage à
13% en 2005, fermée aux capitaux étrangers…

26
• Modèle qui se réforme : capitalisme coopéra.f, la grève est le dernier recours. Réformes Hartz entre 2002 et 2005,
restric@on de l’accès au chômage, nécessité d’accepter tout emploi proposé. En 10 ans : chômage passe à 5,5%. L’emploi se
main@ent en 2008. •L’éco all renoue avec les performances : 2008 1er croissance mondiale, délocalisa@on en Europe de l’Est.

L’EUROPE NORDIQUE, terre des blondes, ET LE MODÈLE SCANDINAVE


= Groupe scandinave (NOR, SUE, DAN) + leurs colonies (Groenland etc) + FIN (≠ même bloc culturel) + ISL. Espace marqué par
le froid et tourné vers la mer. Na@ons jeunes au moment de la CE -> neutralité, 25M d’hab, fron@ère de l’UE avec
Russie/Arc@que.
• Une iden.té propre : vikings sauf FIN •union précoce : union monétaire au 19e, conseil nordique en 1952 = passeport,
régime sécu sociale communs •modèle nordique : industrialisa@on tardive, dvpt grâce au choix de l’ouverture début 20 e
(indus électrométallurgique et pape$ère en SUE et agri libérale au DAN), dans l’entre-2g mise en place du modèle
nordique : keynésien, syndical, redistribuon, $scalité élevée
• Longtemps à l’écart de la CE : •raisons géopo : fron@ère directe, chaude avec l’URSS, espace stratégique pour USA (base au
Groenland) et NOR & ISL font par@e de l’OTAN, FIN et SUE neutres •défense de l’iden.té : peur de dilu@on de l’idté, perte de
contrôle sur les ress énergé@ques et agricoles (bcp de subven@ons) => préfèrent AELE. Norvège refuse de rentrer 2 fois par
référendum (1972 et 1994), mais fait par@e de l’EEE.
• Intégra.on car crise éco : •DAN intègre car rela@on avec RU (1973), •SUE+FIN (20% de chômage) chute éco début 90s =>
intégra@on pour accéder au marché (FIN veut également s’émanciper de la Russie). MAIS DAN+SUE refusent l’€
• Nouveaux moteurs de la CE : •essor des échanges dans la mer Bal@que et interconnexion croissante (Nord Stream, pont
Oresund 1999, câbles et gazoducs, port Tallinn, hub aérien Copenhague et Stockholm) •apportent nouvelles théma.ques :
environnement (90s mer Bal@que = une des plus polluées), Arc@que, MP au Groenland •nouveau modèle : libéralisa@on dans
les 90s et réforme des syst soc pour palier déJcits = « capitalisme de prod et socialisme de réparon ». Taux de pauvreté
<10%, très compé@@fs (R&D =3% PIB Suède), écolo (67% de l’électricité = renouv), égalité (IDH proche de 1, Gini<0,3) •mais
diversité : SUE+FIN (base indus), DAN (agri, services cf Maersk, pêche, énergies renouv), NOR (hydrocarbures encadrés).
• Néanmoins espace fragile et sous tension : •éco fragile : récession SUE & FIN en 2008, baisse compé@@vité, crise indus (Nokia
racheté par Microso@ en 2013) •modèle qui souYre : inégalités croissantes (8%->13% en SUE), baisse aides des États, montée
de l’extrême-droite (Par@ du Peuple Danois 20% des voix) •espace instable : menace russe (^n 2018, la Russie dénonce les
exercices militaires de l’OTAN dans la mer Bal.que), remilitarisa@on de Kaliningrad, tensions autour de l’Arc@que, espace
confronté au réchauAement clima@que.
Février 2019 : la Russie a annoncé dans ses médias la reprise des patrouilles par l’armée russe au pôle Nord (1 ère fois
depuis 30 ans). Ceci sachant qu’il y a déjà régulièrement des bombardiers qui passent (vont jusqu’aux lim de l’esp aérien
américain).

Point sur l’Arc.que


8 pays y ont une zone d’inouence : carte + Finlande, Suède.

Enjeux : réchauAement clima@que, gouvernance mondiale, territorialisa@on des mers et des océans, ressources, route de
transit entre l’Asie et l’Europe, popt° locales (Inuits, Eskimos), pollu@on (Russie et les déchets nucléaires), tourisme poten@el.

27
Pour la Russie : moyen de survie en tant qu’exportateur
d’NRJ, avec la Norvège veulent mq l’Arc@que = prolonga@on
de leurs plateaux con@nentaux, donc l’Océan glacial arc@que =
leur ZEE.

Pour ÉU et Canada : route ne peut être que de desserte


locale, donc s’en sont distanciés + Ø moyens (USA : que
2 brise-glaces)
ChiYres : 9% des réserves d’eau douce mondiales, 30% des
réserves du gaz naturel,

Dates : 2007 Russie plante son drapeau au fond de l’Océan


Arc.que, 1996 conseil Arc.que (8 pays circumpolaires)

L’EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE (PECO)

I/ L’Europe centrale, une « Autre Europe » (Jacques Rupnik) jusqu’en 1989


• Éléments uni^cateurs : géographie, culture (panslavisme, inTuence germanique), histoire
(régime communiste)
• Hétérogénéité : langues, religions (orthodoxe, catho, protestante) et peuples (ajd + gde
minorité ethnique = Roms).
• Rappel historique : depuis 19e convoités par Russie, Prusse, Autriche. Après WW2 =
« Occident kidnappé » Milan Kundera, deviennent des démocra@es populaires suite aux
coups d’États et l’invasion sovié@que Jn WW2 (Pologne suite à la conférence de Yalta 1945,
Coup de Prague 1948). Mais tenta@ves d’émancipa@on : printemps de Prague en 1968
(« socialisme à visage humain » sous Dubcek, puis invasion par les troupes du Pacte de
Varsovie de 1955).
• Europe en retard du dvpt : PIB/hab à moins de 40% de la moyenne communautaire,
Europe rurale, faible produc@vité, retard technologique, crise économique structurelle
(inTa@on, déJcits publics, ende]ement vàv Ouest), faiblesse des services,
• Pk intégrer ? : les PECO se sentent eur, moyen d’éviter retour en arrière, de]e morale (abandon Pologne à Yalta), +10 (04), +2
(07)
II/ Les PECO .rent pro^t de l’intégra.on
• Transforma.on éco : marché unique + IDE + aides eur contribuent •croissance ajd 3-4% •raIrapage éco : PIB/hab de TCH,
EST, LIT, LET > à celui de la GRE ou du POR •émergence sté de conso •modernisa.on agri : ajd excédents, Roumanie = grenier à
blé •industrialisa.on : intégra@on TCH SLO ds réseaux de sous-traitance construc@on auto ALL (rachat Skoda TCH p/ VW)
• Recomposi.ons territoriales : intégra@on au réseau rou@er eur (« Rail Bal@ca » Helsinki-Varsovie), dvpt li]oraux baltes,
tourisme (Prague), MAIS déséquilibres : villes/campagnes (ex/ nord-ouest polonais = région la + pauvre), métropolisa@on,
Est/Ouest.
• Limites : Roumanie à la traine (PIB/hab < de 50% du PIB/hab moyen de l’UE), bureaucra@e, manque équipements et
infrastructures, enjeu de montée en gamme (perte avantage compara@f car montée coûts salariaux), déJ de la démographie.
III/ Une volonté de peser davantage sur l’orienta.on de la CE
• Pèsent sur les orienta.ons stratégiques de la CE : •renforcement de l’atlan.sme : PECO intègrent tous l’OTAN (en 99 et en
2004), mul@plica@on exercices militaires (ex/ mer bal@que ^n 2018) •pol an.-russe : contre le projet germano-russe de Nord
Stream, la Pologne a joué un rôle décisif dans le sou@en du Maïdan en 2014.
• Réappari.on d’une fracture Est/Ouest : •une soif de reconnaissance : implica@on dans les ins@tu@ons eur, adop@on de l’euro
au prix des sacriJces (baisses salariales, diminu@on des dépenses publiques) •POL volonté d’être puiss eur : poids éco (40% du
PIB des PECO), diploma@e ac@ve (ALL 1er partenaire), au début atlan@ste, dep 2010 pr approfondissement de l’intégra@on dans
la défense •clivage Est/Ouest dep 2010 : divergences sur la pol énergé@que (qt° de la Russie), libre circula@on (pb du « plombier
polonais »), l’€ (POL, Rep Tch, Hongrie ré@cents à adopter), accueil des réfugiés (refus de la pol de répar$$on en 2015 au nom
de l’iden$té na$onale), montée de l’euroscep@cisme (Orban en Hongrie depuis 2010, Milos Zeman en Rép Tchèque depuis
2013).

28
• Les PECO une menace pour le projet eur ? : •réac.va.on gpe de Višegrad : face à la crise migratoire, pour une Europe des
na@ons (= renforcer le poids du Conseil eur vs Commission), renforcement des fron@ères extérieures • « démocra.e illibérale » :
monopole du pouvoir (contrôle des contre-pouvoirs = média), réécriture de l’histoire (Hongrie), tout ça grâce à l’adop.on d’une
nouvelle cons@tu@on par Orban en 2011 •menace pour la cohésion : Hongrie, SLO se tournent vers la Russie (contrats avec
Gazprom sur prix préféren$els pour livraison du gaz) •MAIS divisés et dominés : V. Orban subit en 2016 un revers électoral
(Ømajorité su^sante pour référendum contre la poli@que d’accueil des migrants de l’UE), 2017 Cour de jus@ce de Luxembourg a
rejeté recours engagé par Hongrie et Slovaquie contre accueil de quotas de migrants, la Commission eur déclenche l’ar.cle 7 du
traité de l’UE contre la Pologne (Ø respect de l’État de droit), en septembre 2018 contre la Hongrie.

L’EUROPE ET LA MER
En 2016 COSCO chinois rachète le port de Pirée en Grèce jusqu’en 2052
Barosso (2005), « Le passé, le présent et l’avenir de l’Europe sont ancrés dans les océans et les mers »
I/ De nombreux atouts dans le domaine mari.me, valorisées après 1945
• Vaste espace mari.me source de richesses : 2 océans et 4 mers + importante ZEE (Clipperton 9km2 et ZEE de 435 000km2 au
large de l’Equateur : zone de pêche, surveillance route de la drogue). •Ressources : pêche (Norvège avec Mer de Barents), sel
(Guérande), algues (pharma, cosmé@ques), énergie éolienne (projet Europ Zeekracht en Mer du Nord), marémotrice (St Malo),
eau (désalement) •Gdes routes mar : l’artère circumterrestre conteneurisée, route du Nord. L’Eur réalise 90% de son commerce
extérieur par voie mari@me et 40% de son commerce intérieur.
• A par.r de 1945, liIoralisa.on des ac.vités : revalorisa.on d’espaces (mer du Nord avec hydrocarbures), renforcement
industriel (Ford et GM à Anvers), espaces agricoles (Roerdam, ceinture dorée en Bretagne avec légumes/fruits), ZF (Shannon
en Irlande : 100 entreprises), tourisme (ClubMed à par$r des années 1950), paradis ^scaux (Ole de Man).

II/ Mer et liIoraux ont contribué au renforcement de la puissance économique de l’Europe


• Favades mari.mes qui placent l’Europe au cœur de la mondialisa.on : Domina@on Northern Range, avec hinterland riche,
intermodalité. Méditerranée sur l’artère circumterrestre. Mer Noire : importance de Constantza (Roumanie) et Odessa. UE=
45% ooIe mondiale construc@on navale spécialisée dans le haut de gamme. Puissance mari@me renforcée par les
élargissements : Malte (pavillons de complaisance), Pologne (construc@on navale), Roumanie (mer Noire).
• Grandes poli.ques d’aménagement : créa@on de complexes industrialo-portuaires, de ZF (Barcelone : 250 entreprises, 43 000
emplois directs à proximité du port). Aménagement pour le tourisme (bétonisa$on de la Costa del Sol).
• Mais préoccupa.on tardive : •tournant en 1973 (cf arrivée DM, Irl, RU) : créa@on du CRPM (Conférence des Régions
Périphériques Mari@mes) pour prendre en compte la mer et obtenir des aides. Pol pour la pêche (Europe bleue en 1983 = PAC
pour la mer), aides sectorielles (Renaval), aide aux régions mari@mes (FEDER), aide aux transports (programme Marco Polo,
2003). Problèmes actuels : manque une pol mari@me globale (transport, NRJ, tourisme, enviro…) et vieillissement de la To]e
III/ La mer, nouvel horizon de l’UE ?
• Enjeu de développement durable : bétonisa@on, pollu@on (déchets industriels), surpêche, problème d’approvisionnement en
eau douce. Préserva.on : local (Ro]erdam car pression des écolos), na@onale (France 1975 Conservatoire du liIoral), eur
(Europe bleue, Natura 2000), interna@onal (UPM cf exemple).
• Enjeu de cohésion européenne : source de conTits (« amis des pêcheurs » (France, Espagne, Portugal) VS « amis des poissons »
(pays scandinaves)). Faire contrepoids à la Northern Range (60% du tra^c mari.me européen) par des arcs li]oraux
(Méditerranée, Bal@que).
• Enjeu de puissance : commandement force mari@me de l’OTAN, quelques opéra@ons (Euromarfor) mais la seule concrète :
Atalante (lu]e contre la piraterie somalienne) depuis 2008. Enjeu méditerranéen négligé. Europe puissance mari.me mais en
déclin : basculement de l’Atlan@que vers le PaciJque. Présence militaire des EU, intégra@on européenne d’abord con@nentale.
L’intégraon eur a détourné l’Europe de la puissance marime mondiale, c’est donc avant tout une puissance marime régionale.

29
L’EUROPE ET LE MONDE
LA PUISSANCE EUROPEENNE : ENTRE HARD ET SOFT POWER
2001 Déclara.on de Laeken de l’UE : « Le rôle que [l’Europe] doit jouer est celui d’une puissance qui part résolument en
guerre contre toute violence, toute terreur, tout fanasme ».

I. LES EUROPÉENS ONT DÉVELOPPÉ DEPUIS L’APRÈS 1945 UNE VISION ORIGINALE DE LA PUISSANCE
• Le rejet de la guerre et de la force : trauma@sme d’un passé destructeur, qui ont montré que la volonté de puissance est
porteuse de chaos : la paix devenant un thème fédérateur (par la coprospérité économique). Selon Mario Telo, dans L’Europe,
puissance civile ? (2006), la puissance militaire est incompa@ble avec le modèle social : l’Europe dépense 2x plus que les USA
pour assurer le bien-être de ses citoyens et 2x moins pour l’armée.
• Une « Europe-espace » plutôt qu’une « Europe-puissance » : l’Europe s’élargit (passage à 500M d’hab), s’intègre (Schengen,
euro), s’enrichit toujours plus (1/3 PIB mondial), avec une concep@on extensive de la puissance na@onale. Pour Chirac, l’Europe
est un « démul@plicateur de puissance » et R. Kagan l’appelle le « Gulliver désarmé ».
• Une nouvelle puissance, de type civil, paci^que et « norma.ve » (Ian Manners, 2002) : l’UE cherche à imposer ses valeurs
(paix, démocra@e, DDH) et ses normes (état de droit, éco de marché, DD, solidarité sociale, refus discrimina@on) qui font encore
d’ailleurs débat au sein de l’UE. L’Europe a été très ac.ve au sein des instances interna.onales : protocole de Kyoto (1997),
instaura@on de la CPI (2002), COP 21. L’Europe incarnerait une puissance moderne : changement de nature de la puissance
donne à l’UE l’opportunité de s’a^rmer comme puissance post-moderne. R. Kagan : « L’Europe se dirige vers un au-delà de la
puissance, vers l’idéal kan@en de paix perpétuelle ».

II. TOUTEFOIS, LA PUISSANCE EUROPÉENNE PEUT-ELLE RÉELLEMENT SE PASSER DE LA FORCE ?


• Le sow power européen, un aveu de faiblesse ? : La revendica@on d’une puissance douce est un aveu déguisé de faiblesse pour
Kagan (La puissance et la faiblesse, 2003), et débat au sein de l’Europe : certains plaident pour une puissance plus dure, vision
atlan@ste (Tony Blair), nouvelle Europe fédéra@ve dotée d’ins@tu@ons fortes (Moscovici).
• Vers une Europe de la sécurité et de la défense : cf. cours sur l’Europe de la sécurité et de la défense.
• Mais il existe d’importantes limites à la construc.on d’une puissance globale : les organes intergouvernementaux dominent
dans la prise de décision, la PESD ne lance ses missions civiles et militaires qu’avec l’aval de l’OTAN (Berlin + en 2002), les
capacités opéra@onnelles sont limitées par les « missions de Petersberg » (1992) mais élargies avec le traité de Lisbonne
(préven@on de crise et lu]e contre le terrorisme).

III. L’INFLUENCE EUROPÉENNE EST EN RÉALITÉ ASSEZ DIVERSIFIÉE SELON LES LIEUX CONCERNÉS
• Avec ses périphéries proches, l’inouence de l’UE se renforce neIement : « Sow impérialisme » avec la PEV (2003) qui noue des
rela@ons bilatérales privilégiées, avec la triple exigence de maîtriser les Tux migratoires, l’approvisionnement énergé@que et les risques
géopoli@ques. D’où un rapprochement avec l’Afrique et Balkans (impose critères de Copenhague en échange d’aides, programme
d’assistance technique TACIS en 1990 pour CEI, Trade not Aid). L’objec.f est d’accompagner la transi.on économique, consolider
démocra.e et balayer l’inouence russe.
• Rela.ons surtout économiques et un besoin moindre de sécurité à mesure que l’on s’éloigne : les rela@ons avec les pays ACP sont le
symbole d’une évolu@on d’axtude : de Yaoundé (1693) à Cotonou (2000) sont passé de l’assistance au partenariat (« Trade not
Aid »), en essayant de développer de plus en plus les rela@ons commerciales.
• Avec les autres pôles de la Triade, l’UE cherche à entretenir un dialogue d’égal à égal :
Japon est le 2e partenaire économique (€30Mds déJcit/an), inves@ssements encouragés par l’UE (programme Gateway to
Japan), coopéra@on industrielle (Nissan/Renault).
Les rela.ons avec les USA sont ambigües : administra@ons Clinton et Bush ont contribué à diviser l’Europe, alors qu’Obama
veut une Europe forte partageant le fardeau de la puissance.

RELATIONS AVEC LA RUSSIE

I. L’INTERDÉPENDANCE ÉCONOMIQUE

30
er
• Des échanges commerciaux intenses : l’UE est le 1 partenaire éco de la Russie (54% de son commerce extérieur en 2015) mais
ème
la Russie n’est que le 3 partenaire commercial de l’UE. La Russie exporte des hydrocarbures vers l’Europe ( ¾ des exporta@ons
de pétroles russe vont vers l’UE, 4/5 pour le gaz)
er ème
• Les partenaires privilégiés de la Russie : l’Allemagne est le 1 exportateur vers la Russie, l’Italie est le 2 partenaire
commercial de la Russie, la France représente 10% des IDE. Rela.ons diverses avec les pays européens : des pays font le choix
de s’appuyer sur la Russie/Allemagne avec Nord Stream, d’autres cherchent à s’émanciper.
• Rela.viser la dépendance énergé.que de l’Europe : le pétrole russe ne représente que 11% du pétrole européen (5% pour le
gaz) et l’Europe compte parmi ses seuls clients (en train de changer). Seulement 8 pays de l’UE sont dépendants de cet
approvisionnement (Finlande, Pays Baltes, Grèce) et la Russie ne se sert pas toujours des exporta@ons énergé@ques comme une
arme (sanc@ons suite aux tensions avec la Lituanie en 2013 : renforcement des contrôles douaniers russes)

II. UNE RELATION MENACÉE PAR UNE CONCURRENCE GÉOPOLITIQUE


• La « spéci^cité russe » : Pou@ne assure que la Russie fait par.e intégrante de la civilisa.on européenne et qu’elle partage les
principes fondamentaux et valeurs européennes, tout en a^rmant une spéci^cité russe : organisa@on poli@co-militaire,
faiblesse des contrepoids dans la société civile et démocra@e souveraine (n’imite aucun modèle).
• Poli.que européenne de voisinage contre l’étranger proche : après l’entrée des PECO, la PEV (2003) témoigne la volonté de
s’approprier l’ex-domaine d’inouence sovié.que. La PEV est à l’origine de tensions avec la Russie : Pou@ne homme fort, veut
récupérer son voisinage proche, d’où la crise ukrainienne suite à l’accord d’associa@on en 2013.
Tensions : crise ukrainienne, Turkish Stream préféré à Nabucco (= South Stream), Alep, etc.

III. MAINTENIR LE DIALOGUE : MODALITÉS ET ENJEUX


• Les instances de coopéra.on et de partenariat : l’OMC (Russie membre depuis 1992), l’APC (Accord de partenariat et de
coopéra@on en 1994 avec sommets biannuels), programme d’aide TACIS (2000-2006). Selon Philippe Migault, la reprise des
rela@ons UE/Russie nécessite des rela.ons bilatérales ne faisant pas intervenir les ins.tu.ons européennes.
• La sécurité du con.nent européen : la PSDC et l’OSCE ne sont pas prises au sérieux par la Russie, pour qui l’OTAN, seule,
garan@t la sécurité en Europe. Depuis 2002, la Russie est parvenue à être considérée comme un partenaire égal de l’OTAN au
sein du COR : Conseil OTAN-Russie.
• L’opportunité russe, relais de croissance pour les entreprises européennes : le FMI es@me que les prévisions de croissance
pour la Russie tournent autour de 3.5%/an car l’appareil industriel n’a pas changé depuis la chute de l’URSS : enjeu pour les
entreprises européennes dans la reconversion de celui-ci. 93% des entreprises européennes implantées en Russie veulent y
rester (Auchan 1er employeur européen en Russie)

L’UE ET LES USA


De Gaulle : « L’Amérique est /lle de l’Europe », Schlesinger « /eRés ingrats » ; Alexis de Tocqueville dans La démocra.e en Amérique : « Jamais les deux
con$nents ne pourront vivre indépendants l’un de l’autre. Il existe trop de liens naturels entre leurs besoins, leurs idées, leurs habitudes et leurs mœurs. »
Février 2020 : guerre commerciale, Trump relève les taxes à 15% des avions airbus ; et laisse inchangées les taxes à 25%
sur vins et spiritueux et fromages européens
I. Après 1945 nait l’alliance UE-EU
• Ne pas oublier que les US sont le père de la CEE, malgré l’isola@onnisme pré-2GM (Doctrine Monroe). Pendant la GF, alliance
face aux communistes cf discours de Fulton (Churchill, 1946), surtout militaire avec le vote de la Résolu@on Vandenberg 1948
qui autorise les US à signer une alliance en temps de paix avec l’Europe, puis l’OTAN ( 1949) + plan Marshall 1948 •intérêts :
contrer l’URSS (containment), redressement allemand, ouverture du marché (pas de taxe douanière avec CECA).

• Un partenariat étroit à par.r des 50s, dans le domaine poli@que (alliance solide, même DG sou@ent les US lors de Cuba 62),
dans le domaine socio-culturel (américanisa@on de l’Europe occidentale, cinéma (Accords Blum-Byrnes 1946) et économique
(échanges piliers de l’économie mondiale, les US sont le 1e client et le 2e fournisseur de l’Europe)

• Qui n’exclue pas les tensions : rela@on déséquilibrée en faveur des US (crise de Suez de 1956 où les US montrent who is the
boss (= romy), Euromissiles 1983). Rela.ons diYérentes selon les pays (RU = allié principal, RFA = allié privilégié, France = allié
incommode : DG quiIe l’OTAN en 1966) => tensions quant à la rela@on avec le TM (US condamne le colonialisme), au nucléaire
(Europe paciJste norma@ve) et des tensions éco (la CEE dépasse les US comme première puissance commerciale dans les 60s :
« ^eYés d’ingrats » selon Schlesinger + Nixon Shock 1971 (Connally : « Le dollar c’est notre monnaie, votre problème »).

II. La ^n de la GF éloigne les deux pays

31
• Une aOtude plus ambivalente des USA vàv de l’UE : administra@on Clinton (1993-2001) demande à l’Europe d’avoir une
défense autonome et en même temps intervient dans les Balkans (veulent garder l’eur en dépendance, règle des 3D pour la
PESC : non-découplage, non-duplica@on et non-discrimina@on, pour qu’elle ne soit pas au détriment de l’OTAN), réforme de la
PAC = condi@on préalable de la signature des accords de l’Uruguay round (86-95) => ne veulent pas une Europe-puissance
• Divergence croissante dans les 2000s : paroxysme avec G.W.Bush (2001-2009) cf interven.on en Irak (2003) fortement
dénoncée par l’UE, divergence des valeurs et sociétés (État Providence en UE, UE précau@on // US répara@on), , « guerre de la
banane » 1996-2001, l’UE ob@ent la condamna@on des Foreign Sales Corpora$on de 2000 (bénéJces des entreprises américaines passent
par paradis Jscaux)
• Guerre économique par US contre UE : US sou@ennent le libre-échange régional et dénoncent le protec@onnisme européen,
lois d’extraterritorialité (Amato-Kennedy, Helms-Burton 1996), accords sans réciprocité (2014 SWIFT = accès aux données
bancaires eur, PNR = données personnelles des passagers d’avion) mais revanche européenne (procédures contre Google, Apple
2018)

III. Cependant les US ont pris conscience de la nécessité d’une Europe forte
• Dès 2008 rapprochement avec Obama : prise de conscience de l’impossibilité de l’unilatéralisme (Irak), meilleure coopéra@on
(retour de la France dans l’OTAN), volonté d’une Europe de défense, complémentarité des missions (Libye) en 2011 : UE = au
front, US sou@en logis@que cf drones)
• Communauté de valeurs & intérêts : •Sous Obama : Obamacare, retrait des soldats d’Irak, mul@latéralisme •union face aux
nouvelles menaces : terrorisme, Russie.
• Élec.on de Trump, un tournant : 1er président ouvertement hos@le à l’UE (cri@que directe des dirigeants, de l’OTAN, de l’€),
sou@en Pologne (alors qu’ar@cle 7 lancé par Commission), annule TTIP => opportunité pour l’Europe de devenir autonome ?

RELATIONS AVEC LE MONDE EN DEVELOPPEMENT

APD : 1ère donatrice, 50% de l’APD mondiale (2/3 en Afrique) ; Objec.f : promouvoir libre-échange et le dialogue co-régional
dans le monde en développement.

I. LES ORIGINES DE L’AIDE, DE YAOUNDÉ A COTONOU


• Volonté précoce : dès le Traité de Rome, avec comme objec.fs : développement « durable » des pays les plus pauvres ; lu]e
contre la pauvreté ; inser@on de ces pays dans l’économie mondiale. Le Fonds Européen de Développement créé en 1958, il
débloque une aide prise sur le budget européen, vote un programme tous les 5 ans.
• Yaoundé (1963-1975) accorde des avantages commerciaux aux 18 États Africains et Madagascar Associés.
• Conven.on de Lomé (1975-2000) : Lomé I crée le groupe ACP (46 pays signataires).
• Accords de Cotonou (2000) : APD poursuivie mais plus automa.que et dépend des performances de chaque pays
(développement des ins@tu@ons, baisse de la pauvreté) avec possibilité de suspendre les aides.

II. UNE AIDE MULTIFORME QUI S’AJOUTE AUX AIDES SPÉCIFIQUES DES ETATS LA COMPOSANT
• APD et réduc.on de la deIe : 55mds $/an. Mais des cri@ques, aide dénuée de visée poli@que, corrup@on.
• Accords de Partenariat Économique (anciens pays ACP) : Dans la Jn 90s, un accord historique est signé entre Europe et Afrique
du Sud, Accord de Commerce et de Coopéra@on, qui aurait débouché sur zone de LE complète en 2011 mais bon malgré ça,
exporta@on de l’UE qui augmentent de 10%/an, Afrique du Sud est le 1e partenaire africain. Promo.on du libre-échange et co-
régionalisme

III. TYPOLOGIE DES RELATIONS AVEC LES PED


• Chine : partenaire de l’UE mais faiblesses européennes face à la Chine en ma@ère économique et commerciale (Chine ferme son
marché et proJte de la poli@que d’ouverture et de libre-concurrence de l’UE), faiblesse des exporta.ons européennes et de
l’aIrac.vité des produits européens. L’UE peine également à dé^nir les termes d’une rela.on diploma.que équilibrée, dans
la mesure où Bruxelles n’a pas les moyens diploma@ques d’imposer à Pékin le respect des normes qu’elle exige en ma@ère
environnementales ou droits de l’Homme.
• Amérique La.ne : inouence de l’UE la plus forte car modèle valorisé (MERCOSUR), accord avec le MERCOSUR (1999), accords
bilatéraux avec le Mexique depuis les 2000s (UE 2ème partenaire) et 1er inves@sseur étranger de la région, peut @rer par@ de
l’édiJca@on de rela@ons mul@latérales pour concurrencer l’inTuence étasunienne. Mais US restent le patron.
• Golfe arabo-persique : inouence nuancée, surtout économique. Accords de coopéra@on en 1988 avec le Conseil de coopéra$on
des Etats Arabes du Golfe (CCEAG). Pays du golfe : 5ème marché d’exporta@on de l’UE, UE 1er partenaire commercial.
• En Asie : UE très présente en tant qu’ins.tu.on, bornes géographiques de l’inTuence européennes se font sen@r en Asie.
Pourtant dès les 90s, dialogue ASEM (Asian Europe Mee$ng, 1996) à l’ini@a@ve de l’ASEAN. Mais l’Asie est encore ancrée dans le
na@onal et la concurrence de la Russie, de la Chine et des US (poli@que de pivot) est rude.

32
33
EXEMPLES
Les Traités Européens
L’ACTE UNIQUE (1986)

L’Acte unique européen entré en vigueur en 1987, il est dû par Delors. C’est la 1ère fois qu’on retrouve dans un traité des
disposi@ons suprana@onales et intergouvernementales. Signé par 12 États (All, Fr, Benelux, Esp, Port, RU, Grè, Dan, Irl, Italie)
• Acte qui implique 4 libertés : Libre circula.on des marchandises et des services : harmonisa@on européenne et reconnaissance
mutuelle + suppression des obstacles douaniers (formalités douanières Jscales et sanitaires) + Ouverture des marchés publics ;
Libre presta.on (banque, assurance, Jnance, transports) et liberté pour une entreprise de s’installer dans le pays de son choix ;
Libre circula.on des personnes (existe pour les travailleurs depuis 1968) ; Libre circula.on des capitaux : prépara@on de l’union
monétaire
• Élargit les compétences de la CEE : R&D, à l’environnement, et à la poli@que étrangère commune
• Renforcement des pouvoirs du Parlement Européen : consacre l’existence du Conseil Européen (qui comporte enJn des
disposi@ons sur la coopéra@on poli@que).

TRAITÉ DE MAASTRICHT (1992)


Marque la forma@on de l’UE. Traité qui repose sur trois piliers : les communautés européennes (CEE, CECA), la poli@que
étrangère et de sécurité commune (PESC) et la coopéra@on judiciaire en ma@ère pénale et policière
Ce qui relève des compétences de la communauté européenne où les décisions sont prises à la majorité quali^ée et non à
l’unanimité (suprana@onalité)
La mise en place du marché unique : poli@ques communes, environnement, R&D, fonds de cohésion (des@nés aux pays au
PIB/hab inférieur à 90% de la moyenne communautaire : Portugal, Irlande, Grèce)
Élabora.on d’une charte sociale : harmoniser certaines mesures sur le droit du travail, l’égalité homme/femme.
Créa.on de l’UEM : passage à l’euro en 1999-2002, critères de convergence (maîtrise inTa@on, stabilité monétaire, réduc@on
des déJcits publics, maîtrise de l’ende]ement).
Créa.on d’une citoyenneté européenne : circula@on libre, droit de vote et d’éligibilité.
La PESC : ce qui relève de la coopéra@on intergouvernementale : décisions prises à l’unanimité.
La sécurité intérieure (police et jus.ce) : harmonisa@on des poli@ques d’immigra@on, de lu]e contre le terrorisme, de lu]e
contre le traJc de drogues.

LE TRAITÉ D’AMSTERDAM (1997)

Entré en vigueur en 1999. Objec.f : « créer un espace de liberté, de sécurité et de jus.ce ».


• Processus de décisions : Principe de subsidiarité : privilégie le niveau inférieur d’un pouvoir de décision (le plus proche du
citoyen) aussi longtemps que le niveau supérieur ne peut pas agir de manière plus e^cace. Augmenta.on des pouvoirs du
Parlement européen : transfert de compétences, premières considéra@ons d’une Europe à plusieurs vitesses en vue de
l’intégra@on des PECO. Introduc.on de l’absten.on construc.ve : si un État s’abs@ent, l’acte ne sera pas adopté chez lui.

• Les domaines d’applica.on : les Droits fondamentaux (droits de l’homme, libertés fondamentales, démocra@e), le
développement durable (déroga@on du RU).
• Le Conseil européen décide des principes et grandes orienta.ons de la PESC.

LE TRAITÉ DE LISBONNE (2007)

• Créa.on du Président du Conseil Européen et un “haut représentant” pour la poli.que étrangère et de sécurité commune
(PESC): Clause de solidarité en cas d’agression (prémisses d’une défense commune)
• Vote à la majorité quali^ée : faut 55% des États et 65% de la pop de l’UE pour qu’un vote passe à présent
• Ar.cle 50 : prévoit une sor@e de l’UE (u@lisée en 2017 par RU)
• Créa.on Eurogroupe (forum de coordina@on des poli@ques de l’euro) + poli.que énergé.que commune devient un objec@f

LES MIGRATIONS ET LES RELATIONS AVEC LES VOISINS


LE COUPLE FRANCO-ALLEMAND
• De Gaulle – Adenauer (1958-1963) : il signe le traité de l’Élysée (22 janvier 1963) qui met en place la coopéra@on dans de
nombreux domaines (militaires notamment). Ils souhaitent le rapprochement des deux peuples (appren@ssages des langues,
harmonisa@on des diplômes). Divergences sur la construc@on européenne (Allemagne atlan@ste alors que De Gaulle non).

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VGE – Schmidt (1974-1981) : nouvelle ère, ils veulent faire du couple le
moteur de la construc@on européenne (Conseil européen, SME).
• MiIerrand – Kohl (1982-1995) : apogée des rela@ons franco-
allemandes. Outre les rela@ons économiques, commerciales et
diploma@ques qui s’intensiJent, ce couple est symbolique pour le geste
symbolique ci-contre le 22 septembre 1984 lors d’une commémora@on
des morts de la Première Guerre mondiale à Verdun.
• Chirac – Schröder (1995-2005) : réuniJca@on a posé un problème,
l’Allemagne gagnant un poids considérable dans la construc@on
européenne que Chirac tente de limiter. Mais les visions françaises et
allemandes se rejoignent sur le projet d’une Europe poli@que (ils
s’opposent à une interven@on américaine en Europe).
• Sarkozy-Merkel (2007-2012) : crise relance les ini@a@ves et négocia@ons entre Paris et Berlin, à l’origine de nombreux plans
d’aides (Grèce). Les rencontres n’ont jamais été aussi nombreuses, couple qualiJé d’« inséparable ».
• Hollande – Merkel (2012-2017) : défaite de Sarko est un échec personnel pour Angela. Rela@ons sont au plus mal (suppression
des classes bilingues en France, déclara@ons vexantes de Valls) si bien que l’Allemagne ne fait plus conJance à la France,
notamment à cause du manque de solidarité sur la crise migratoire.
• Macron-Merkel (2017-coronavirus) : rela@on assez complice, renouveau depuis Hollande, mais pas autant qu’avec Sarko. Le
traité d’Aix-La-Chapelle (janvier 2019 cf accroches) est l’un des moments forts de leur rela@on. Malgré tout, les deux dirigeants
ont certaines divergences, des points de vue diAérents sur leur rôle respec@f (ex : désaccord de Macron du gel des ventes
d’armes à l’Arabie-Saoudite décidé par Merkel). Mais Merkel l’assure, leur rela@on ne se refroidit pas pour autant, elle a^rme
que de grandes avancées ont été réalisées.

Point sur la PEV : la poli.que Européenne de Voisinage (pépite)


● Présenta.on : Lancée en 2004, la poli@que européenne de voisinage (PEV) vise à soutenir et à favoriser la stabilité, la
sécurité et la prospérité dans les pays voisins. Plein de régions concernées (Maghreb, Machrek, Europe de l’Est…). Centrée
sur la stabilisa.on de son voisinage. 3 priorités de coopéra.on : le développement économique, la dimension, "sécurité",
les migra@ons et la mobilité.
● L'Instrument européen de voisinage (IEV) assure le ^nancement : doté de 15,4 milliards d'euros pour la période 2014 -
2020.
● Des ini.a.ves de coopéra.on régionale : par exemple, Le Partenariat oriental lancé en 2009, il concerne l’Arménie,
l’Azerbaïdjan, la Géorgie, la Moldavie, l’Ukraine et la Biélorussie.
● Exemple concret : Accord en 2015 avec la Turquie pour les migra@ons.
o Tous les nouveaux migrants irréguliers (qui ne demandent pas l'asile ou dont la demande d'asile a été jugée irrecevable)
qui ont traversé la Turquie vers les îles grecques et sont arrivés en Europe depuis le 20 mars 2016 sont renvoyés en
Turquie.
o Intérêt pour Turquie : Si la Turquie sa@sfait tous ces critères, les citoyens turcs n'auront plus besoin de visas pour se
rendre dans l’UE. L'UE doit verser 3 milliards d'euros pour la ges@on des réfugiés en Turquie.

Exemples d’États souhaitant garder leurs préroga.ves et inouencer en leur sens la construc.on européenne
● Compromis de Fontainebleau : en 1984, après 5 ans de débats, Margaret Thatcher ob@ent le rabais britannique au sommet
de Fontainebleau. Celle-ci avec son célèbre « I want my money back » expliquait que la Grande-Bretagne payait plus qu’elle
ne recevait du budget européen et proJtait à peine de la PAC (contrairement à la France) représentant à l’époque 80% du
budget européen. Après une longue bataille, la « Dame de Fer » a obtenu ces rabais de 4Mds d’€ entre 1997 et 2001 par
exemple.
● Compromis d’Ioannina : en 1994, avant de futurs élargissements, le RU et l’Espagne ob.ennent le nombre de voix
nécessaires pour être à eux deux capables d’être une minorité de blocage concernant les décisions prises à la majorité
qualiJée.

L’UE EXTERNALISE SA FRONTIERE AU NIGER


● Contexte : Depuis 2015, UE accusée d’externaliser les fron@ères = délègue la ges@on des Tux migratoires aux pays voisins
(Turquie, Libye).
● Les migra.ons au Niger : Pays stable et pays d’accueil privilégié pour les popula@ons
fuyant les conTits voisins (Mali, nord du Nigeria)  la seule route de transit en Afrique
de l’Ouest vers la Libye et la Méditerranée.
● Les ac.ons de l’UE pour contrôler les migra.ons : contrôle des déplacements +
incita@on aux départs en par@culier via les retours volontaires assistés (RVA) organisés
par l’OIM (organisa@on interna@onale pour les migra@ons). Selon les données de l’OIM-
Niger, 7095 personnes sont retournées au Niger par ce biais en 2017. L’UE y concentre
ses eAorts avec 140 millions d’euros via le Fonds Jduciaire + une force de coopéra@on

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policière, Eucap, présente en permanence qui depuis 2015 lu]e contre les réseaux de passeurs.

LA POLITIQUE MEDITERRANEENNE, UN SYMBOLE DE L’ECHEC D’UNE POLITIQUE EXTERIEURE DE L’UE


� Pour montrer que la zone méditerranéenne oscille entre espace de coopéraon et de confrontaon entre l’UE et
l’Afrique. Mais il est plus légi$me d’évoquer une « coopéon »
● Présenta.on de la coopéra.on méditerranéenne : d’abord INTERREG, (programme
visant à promouvoir la coopéra@on entre les régions européennes, lancé en 1989),
puis MED12 en 1995 (conférence de Barcelone). En 2008 : l’UPM (Union Pour La
Méditerranée) ini@a@ve de Nicolas Sarkozy. Organisa@on intergouvernementale
regroupant 43 pays qui avait pour but de soutenir le développement socio-
économique de l’espace régional méditerranéen. (ci-contre carte : rouge =
observateur et vert= suspendu)
● Illustre les divergences entre États : les visions na@onales divergent quant aux
objec@fs prioritaires de la PEV: France est favorable au sou@en des pays du bassin
méditerranéen tandis que l’Allemagne sou@ent davantage le programme TACIS
(des@né aux PECO)

LA MÉDITERRANÉE

• Une Mer au milieu des terres unie : par le climat, l’histoire (divers empires), lieu de naissance de l’urbanisa@on, des
monothéismes, de la démocra@e, du capitalisme, mais pas d’unité éco.
• Lieu embléma.que de fractures : économiques (N/S, échanges dissymétriques), religieuse (Islam/Chris@anisme), risques
(vulnérabilité des popula@ons diAérentes), démographique (mortalité infan@le <5/1000 au Nord vs 20/1000 en Turquie ou
en Algérie), migratoire (S  N pour faire du biA, N  S pour tourisme, mais des Tux N  N regardez les roumains).
• Présence d’acteurs extérieurs : longtemps européenne, la GF remet en cause ce]e tendance avec le tournant de
l’humilia@on à Suez en 1956 et l’arrivée de Super Oncle Sam (lac américain, 6e ooIe) et de l’URSS (Base sovié$que à Tartous
en Syrie). Course aux armements dans la par@e orientale grâce au pétrole. Présence de la Chine (Pirée en Grèce). Rôle de
l’UE : lancement du processus de Barcelone en 1995 aJn de créer une zone de paix, puis en 2007 sous l’inTuence de
Sarkozy, créa@on de l’Union Pr la Médit.
• Problèmes écologiques : mer semi fermée, pas de renouvellement des eaux, pollu@on (artère pétrolière), zone fortement
touris@que d’où le problème de l’eau dans des régions de stress hydrique, géopoli@que de l’or noir

LA MER BALTIQUE

● Caractéris.ques : Mer semi-fermée, peu salée, peu profonde, prise par des glaces en hiver, vase clos (donc Ø
renouvellement des eaux), mer de type méditerranée (entourée par de nbrx États : 3 scandinaves, 3 baltes + All). 8% du
tra^c mondial
• Histoire : marquée par la fracture Est/Ouest pendant la GF, donc les échanges se développent surtout après 1991. Auj seule
la Russie n’est ici membre de l’OTAN, de l’UE => peut se sen@r menacée
• Échanges : Ports St Petersbourg, Primorsk, Copenhague. On transporte s] hydrocarbures, bois, minerais.
• Problèmes actuels : encombrement de ce]e mer, déJ majeur du DD (mer des plus polluées au monde)

LA MER NOIRE

● Des tensions : la Mer Noire est partagée entre la Russie (Crimée, veut étendre à 6
sous-marins), la Turquie, la Syrie, la Roumanie, la Bulgarie (donc l’UE depuis 2007),
les États-Unis (en Roumanie à Deveselu) et la Géorgie. En nov 2018 navires
ukrainiens a]aqués et capturés par des russes au niveau du détroit de Kertch
(passage mer noiremer d’Azov)
● Des échanges : le Détroit du Bosphore est interna@onal depuis 1963, les échanges
importants (pétroliers), ce qui a notamment poussé la Roumanie à vouloir
valoriser Constanta comme hub portuaire régional (mais échec). Le tourisme reste
important (14% du PIB bulgare, Crimée), malgré une pollu@on (marée noire en
2007 à Kertch).

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● Une coopéra.on : la coopéra@on passe par l’OCEMN (1992, réunit tous les pays donnant sur la Mer Noire pour perme]re
une coopéra@on économique et poli@que, faire le pont entre Europe, Moyen-Orient et Asie) ou la CCD (2005, contre la
Russie, promeut démocra@e, indépendance). L’UE tente auj de donner un nouvel élan mais la Russie ne veut pas perdre le
contrôle.
LES BALKANS : FUTURS ÉLARGISSEMENT DE L’UE
● Enchevêtrement de na.onalités considérable, inadéqua@on entre État et na@onalité. Balkanisa.on : processus de
désintégra@on d’un espace poli@que en s’appuyant sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. (Rathenau)
● Une zone avec une grande diversité : Tito « la Yougoslavie a 6 République, 5 na$ons, 4 langues, 3 religions, 2 alphabets et
un seul par$ » (orthodoxes russes, islam, catholicisme) choc de civi => problèmes sécuritaires à tel point qu’on a pu parler
de « poudrière des Balkans ».
● Une zone convoitée où s’aYrontent ≠ puissances : USA, Russie, UE,
Turquie, Chine et pays du Golfe cherchent à y être inTuents. Pour l’UE, il y
a l’idée que les Balkans pourraient être intégrés à l’Europe à cause de sa
situa@on (certains États y sont déjà). Les USA l’emportent sur l’UE dans
ce]e zone lorsqu’ils arrivent à paciJer la zone avec les accords de Dayton
en 1995 après l’échec eur. Les États du Golfe sont aussi présent avec le
land-grabbing et les touristes de classes moyennes allant notamment en
Bosnie (majorité musulmane). La Chine elle, voit dans la Serbie un point
central des nouvelles routes de la soie => visite de Xi Jinping en Serbie en
2016.
● Les atouts dans la mondialisa.on : •Atouts géographiques avec le
tourisme (balnéaire, montagne, culturel) mis en avant en Grèce et Croa@e par exemple •Posi.on géographique qui fait des
Balkans un vrai carrefour entre Russie, Méditerranée, Europe Afrique et Asie •Atouts économiques avec une main d’œuvre
moins chère qu’en UE, un savoir-faire industriel, la présence de terres cul@vables

● En 2003, le sommet de Thessalonique (Grèce) actait que les Balkans occidentaux avaient voca@on à rentrer dans l’UE.
Février 2018, la Commission eur propose un plan d’ac@on pour intégrer les Balkans à l’UE (Serbie, Bosnie H, Macédoine,
Kossovo, et Albanie). Mais à part Slovénie (2004) et Croa@e (2013) les Balkans restent à la porte de l’Eu. 2014 : Processus de
Berlin, ini@a@ve allemande : désenclaver Balkans en dév leur infra et en créant une coopéra@on régio entre eux. 2017 :
Sommet de Trieste (Italie) : UE insiste sur la créa@on d’une zone de libre-échange aux Balkans : très mal vu car risque de
créer nouv YGS + conTictualité + peur d’être rassemblés mais maintenus à l’ext de l’UE Juin 2018 : un accord est signé entre
la Macédoine et la Grèce, me]ant Jn au conTit portant sur le nom “macédoine” depuis 1991

LA PUISSANCE EUROPEENNE
L’INTERVENTION DE L’OTAN DANS LES BALKANS, PREUVE DE LA NON-PUISSANCE EUROPÉENNE
(Exemple important pour montrer la faiblesse militaire de l’Europe)
● Contexte historique : guerre de Yougoslavie ou « troisième guerre balkanique » est une série de guerres d’indépendance
qui concerna tous les 6 républiques de la défunte Yougoslavie entre 1991-2001 qui commencèrent après la déclara@on
d’indépendance de la Croa@e et de la Slovénie en 1991 ce qui entraîna une forte répression militaire yougoslave (guerre
« des Dix Jours » en Slovénie). Puis Guerre d’indépendance de Croa@e de 1991-1995 contre la Serbie puis contre la Bosnie ;
Guerre de Bosnie (1992-1995) ; Guerre du Kosovo (1998-1999) et Insurrec@on en Macédoine (2001)
● Interven.on de l’OTAN et les Accords : en 1994 les États-Unis négocièrent la paix entre Croates et Bosniaques avec l’Accord
de Washington 1994. Puis par les frappes aériennes de l’OTAN posèrent les Serbes et les Bosniaques à négocier  Accord
de Dayton 1995 qui met Jn à la guerre.
● Bilan : environ 140 000 morts, avec des crimes de guerres (génocides des Bosniaques cf GDP ordre mondial de Marion <3)
un conTit qui a montré l’impuissance de l’Europe de résoudre des conTits à ses portes et qui montre surtout sa dépendance
militaire vis-à-vis de l’OTAN et surtout des États-Unis.

LE TERRITOIRE EUROPEEN
Kaliningrad : l’étrange enclave russe au cœur de l’UE
● Présenta.on : Enclave entre Lituanie et Pologne. L'URSS la prend à l’Allemagne en janvier 1945. En 1991, la chute de l’URSS
et l’indépendance des pays baltes en font une enclave totalement coupée du reste du territoire russe.
● Enjeu militaire : Épine dans le pied de l’OTAN avec ses casernes bien visibles, missiles pointés sur l’Europe (conJden@el et
o^cieux). Les autorités ont même tendance à minimiser la présence militaire dans la région. Pourtant, en 2018, le port de
Bal.isk, un des seuls ports à ne jamais être gelé sur la Bal@que, a reçu une dizaine de navires de guerres pour o^ciellement
célébrer une parade militaire.
● Enjeu économique : zone franche, favorisée par Moscou. Terre de pêche, de conserveries, d’agroalimentaire, de bois pour
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meubles. Ul@me richesse de la région : l’ambre (surnommé "l'or de la Bal@que"). 90% des réserves mondiales d'ambre se
trouveraient dans la région de Kaliningrad.

FRONTEX et auj l’Agence européenne pour la ges.on de la coopéra.on opéra.onnelle aux fron.ères extérieures, SYMBOLE
DE « L’EUROPE FORTERESSE »
● Frontex c’est quoi ? Agence européenne pour la ges@on de la coopéra@on opéra@onnelle aux fron@ères extérieures des
États membres de L’UE, siège à Varsovie, créée en 2005 jusqu’en 2016 et depuis là c’est l’AEGCOFE (jsp si c’est o^ciel cet
acronyme) mais qui garde le nom de Frontex.
● Ça sert à quoi ? Frontex coordonne, et assure le respect de normes communes aux fron@ères extérieures des pays de l'UE.
Budget : 285M€, Directeur exécu@f : Fabrice Leggeri (français).
● Symbole de « l’Europe forteresse » : 2008 : inquiétude d'ONG exprimée au sein de l'ONU vis-à-vis de Frontex car dissuade
les migrants de rentrer sur le territoire européen alors que Conven@on de Genève (1951, pour les réfugiés) en vigueur.
BénéJcie de la PEV pour assurer les fron@ères. Frontex met à disposi@on des États membres une force de réac@on rapide
(RABITs (Rapid Boarder Interven@on Teams)) composée d'un vivier de gardes-fron@ères européens.
● Opéra.ons Frontex :
o Aide Italie et Grèce : u@lisa@on RABIT dans la mer Égée, 2010-2011 avec Printemps Arabe.
o Opéra@on Triton qui relaye Mare Nostrum (Italie) depuis 2014 pour contrôler migra@ons depuis Libye.
● Cri.ques :
o En 2011, aides à l'Italie pour contrôler fron@ères suite aux révolu@ons libyenne et tunisienne. Aide cri@quée par
Human Rights Watch.
o Les ONG cri@quent le côté paramilitaire et la semi-priva@sa@on de Frontex.
o Les naufrages des 12 et 19 avril 2015 en Méditerranée (1200 morts).

LE TECHNOPOLE D’OULU (FINLANDE)


● Carrefour stratégique : autoroute E75 dont les embranchements desservent la Suède, la Laponie et le Nord de la Carélie
russe, port (bois, papier).
● Les acteurs : 1/3 de la surface construite est occupé par Nokia. Réseau de sous-traitance comme Filtronic-LK (fabriquant de
Jltres et d’antennes de radiocommunica@on). L’université d’Oulu deuxième université de Finlande spécialisée dans les
biotechnologies (imagerie médicale). Centre de technologies environnementales arc.ques et avec pépinière d’entreprises,
sous l’impulsion de l’État.
● Le bon impact sur l’environnement social et économique : l’usine de pâte à papier d’Oulu qui représente les débuts de
l’industrie dans ce]e ville est aujourd’hui une référence mondiale de modernité pour la papeterie, la ville a gagné plus de
trente mille habitants depuis la créa@on du technopôle.

LES FLEURONS EUROPEENS


Atos : un exemple d’entreprise européenne
Pour montrer  la puissance mondiale des entreprises européennes dans les technologies de pointe, pour montrer qu’il est
possible d’innover en Europe malgré toutes les cri$ques des régula$ons, que l’UE fournit un cadre propice à l’innova$on...

● C’est quoi ? Atos est une entreprise de services numériques (ESN), créée en 1997 (à l’origine français). Avec un chiAre
d’aAaires de 13MM€ en 2017 et plus de 120k employés, elle est une des 10 plus grandes ESN au monde.
● Un leader des hautes technologies : le groupe est un leader mondial dans les services numériques ( Calcul Haute
Performance, Cybersécurité, Calcul quan@que...). Elle fait par@e du top 10 d’entreprises mondiales capables de construire de
supercalculateurs, et rivalise avec des géants du domaine comme les américains IBM, Cray. Actuellement, rivalise avec la
Chine dans la course au premier supercalculateur « exaTopique » (= capable de réaliser un milliard de milliards
d’opéra@ons par seconde), qu’elle devrait livrer en 2020, soit un an avant le premier américain (IBM vise 2021).
● Engagée dans la cybersécurité : en octobre 2017, le groupe Atos a signé avec l’OTAN des accords en ma@ère de
cybersécurité. Elle en devient ainsi un des partenaires privés privilégiés : l’organisa@on interna@onale cherche par cet accord
un partenaire rapproché pour lu]er contre les menaces de cybersécurité « augmenter ses capacités de préven@ons, de
détec@ons et de réponses aux menaces ». Depuis 2002, Atos est l’unique partenaire informa@que mondial du Comité
Interna@onal Olympique.

UNILEVER, UNE FMN ECOLO


Pour montrer  le côté eco-friendly des /rmes européennes qui se veut pionnière dans le DD

Mul@na@onale anglo-néerlandaise, 4ème Jrme agroalimentaire (derrière Nestlé, PepsiCo et Mondelez).


• Très engagée dans la protec.on de l’environnement : énergie renouvelable. Recycle 95% de ses déchets en France. Lance
en 2007, la gamme de lessive ultra-concentrée Pe@t & Puissant (permet d’économiser l’équivalent de 446 millions de sacs
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plas@ques, 78 millions de litres d’eau et 1 296 tonnes de CO2). U@lise des ma@ères premières durables (ses thés Lipton sont
tous cer@Jés Rainforest Alliance). Unilever ne possède pas moins de 1 600 marques de produits alimentaires et produits
d’hygiène à travers plus de 100 pays.

INDITEX, LE CHAMPION DU TEXTILE (ZARA, MASSIMO DUTI)


Pour montrer que l’Europe est encore présente dans le tex$le, est compé$$ve et insérée dans la mondialisa$on. Elle doit pour
cela ne garder que la par$e rentable (délocalisa$on) au détriment de l’industrie européenne.

Groupe espagnol (Zara, Pull & Bear…), leader du prêt à porter devant H&M
• Interna.onalisa.on ^n 80s : ouverture du 1er magasin Zara à New York, aujourd’hui le groupe ouvre à peu près 500
magasins par an.
• U.lise les opportunités de la mondialisa.on : 5000 fournisseurs diAérents.
• Cri.ques : En 2013, le groupe ne produit que 1% des habits qu’il vend, principalement sous traités au Pakistan, Bangladesh,
en Inde ou au Brésil. Donc pas de produc@on en Europe.

VOLKSWAGEN
• ChiYres : 280k employés en Allemagne et avant le « Dieselgate » N°2 mondial derrière Renault-Nissan-Mitsubishi.
L’automobile pèse pour 17% des exporta@ons allemandes et 14% du PIB.
• Le Dieselgate : septembre 2015, les US accuse VW d’avoir traJqué entre 2009 et 2015 ses moteurs diesels grâce à un logiciel
trompant les tests de pollu@on.
• Les conséquences pour VW : baisse de 40% en Bourse, arrêt de l’exporta@on de moteurs diesels aux US, retour de 11M de
voitures, sanc@on de 15Mrd$ aux US et sanc@ons plausibles en UE.
• Souligne la divergence des normes : Les normes représentent des moyens protec.onnistes extrêmement eFcaces dans
un contexte de guerre économique. En eAet, leur poids juridique dans les marchés où elles s’appliquent est élevé et les
sanc@ons pour leur non- respect parfois exorbitantes.

AIRBUS
• ChiYres : Jliale à 100% d’EADS. Siège à Blagnac, près de Toulouse. Représente la moi@é des eAec@fs et du chiAre d’aAaire
d’EADS. Airbus emploie 55 000 personnes, avec une langue de travail commune qui est l’anglais. ChiAre d’aAaires de 63 milliards
€ (2018). Depuis les catastrophes de Boeing en 2019 et 2020 : Airbus passe 1er constructeur mondial.
• Un partenariat USA-Europe : Boeing et Airbus ont des fournisseurs en commun : General Electric fournit les éléments des
moteurs du Boeing 747 et de l’Airbus A330.
• Mais des divergences : Les US accusent Airbus de bénéJcier de prêts subven@onnés. Réciproquement, Boeing est
subven@onné par le CMI. Accord en 1992 entre les deux compagnies mais qui est par la suite dénoncé par les US au moment
où les ventes d’Airbus ont dépassé celles de Boeing en 2004. En 2014 : l’UE a engagé un nouveau conten@eux commercial
avec les US au sujet d’aides fournies par l’État à la fabrica@on du nouveau Boeing 777X (aides Jscales de 8,7MM $)
● Une coopéra.on eFcace : Consor@um Franco-allemand en 1970 (coopéra@on sans fusion, du français Aérospa.ale et de
l’Allemand Deutsch Airbus). Espagnol CASA, puis l’anglais Bri.sh Aerospace rejoignent le consor@um respec@vement en
1971 et en 1979. Spécialisa@ons européennes : les ailes au RU, l’empennage (ce qui gouverne) en Espagne, le fuselage en
Allemagne, le nez et le tronçon central en France, avec un assemblage à Toulouse ou Hambourg.
• Une concurrence intra-européenne : France et Allemagne ont le plus d’emplois, or chaque pays réclame sa juste part.
Tensions syndicales, notamment le plan de restructura@on Power 8 lancé par Airbus en 2007 pour la répar@@on des
suppressions de postes. L’Espagne réclame par exemple que des sites pour la construc@on de l’A400M soient maintenus sur
son sol.
• 2019 : Airbus annonce la Jn de la produc@on d’A380s.
• 2020 : en février, Airbus accepte de payer 3,6Md $ à la Grande-Bretagne et aux USA, pour me]re un terme aux poursuites
engagées pour « corrup@on ». Il s’agit de méthodes commerciales qui concernait les contrats dans le secteur de la défense
(dont les seuls clients sont les États) où des « consultants » se rendaient dans les pays pour @sser des réseaux directs avec
les États et les gouvernements. Airbus s’est dénoncée elle-même (stratégie audacieuse), surtout pour ne pas que les
enquêtes puissent avoir accès à toutes les données de l’entreprise (et les communiquer à Airbus).

ECONOMIE ET SOCIETE DANS L’UE


Le programme Erasmus, une réussite du projet européen
● C’est quoi ? Créé en 1987, a déjà fait par@r 5M d’étudiants. Il regroupe aujourd’hui tous les pays de l’UE+ la Norvège, la
Turquie, l’Islande. Ce programme d’échange universitaire est aujourd’hui considéré comme l’une des plus grandes réussites
de l’UE.
● Les objec.fs : renforcer le sen.ment européen et créer ainsi des liens entre les popula@ons, montrer une meilleure image
d’une Europe qui apparaissait comme trop technocra@que, éloignée des peuples.
● Le projet Erasmus+ : lancé en 2014, objec@f de faire par@r 4M de personnes supplémentaires d’ici 2020 (étudiants à
l’université, professeurs en forma@on, étudiants en lycée professionnel, personnel administra@f). La France est un des
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moteurs de ce projet (hausse de 84% du budget Erasmus en 2014). L’Espagne reste la des@na@on favorite des étudiants, la
France arrivant troisième derrière l’Allemagne.
● Et avec le Brexit ? Plus de 200k étudiants britanniques ont bénéJcié du programme. Rien ne change jusqu’au 1 er Janvier
2021 grâce à Boris Johnson.

L’Irlande, ^erté de l’Union Européenne


• Le rebond irlandais : après les di^cultés de la crise des subprimes (Irlande était un “PIGS”), l’Irlande connaît un rebond
économique spectaculaire (croissance de 7,8% en 2015, alors meilleur taux de la zone euro). Chômage passé de 15% en
2012 à 8,5% en 2015, le déJcit budgétaire éliminé et retour pays voit des jeunes exilés depuis la Jn des années 2000.
• Les éléments de la réussite : poli@que d’a]rac@vité Jscale a permis le retour des inves@sseurs (imposi@on sur les sociétés la plus
faible de l’UE avec 12,5% ≠ l’Allemagne à 30%). Google et Facebook installent leur siège européen en Irlande. Le pays a aussi pu
compter sur sa richesse intérieure avec une croissance du PNB de 5,7%.
• Un coût social élevé : suite à la crise, l’Irlande a dû sauver toutes les banques du pays, en les na@onalisant par@ellement. S’en
est suivi une sévère poli.que d’austérité de la part du gouvernement d’Enda Kenny : hausse des impôts, coupe dans les aides
familiales, baisse des salaires de 10% dans la fonc@on publique. La pauvreté a augmenté, mais le déJcit s’est réduit. C’est un
modèle à suivre pour les États en di^culté.
• Qui béné^cie de ceIe croissance ? La victoire économique du gouvernement Kenny ne s’est pas traduite par les urnes. Il perd
plus de 10% des voix par rapport à 2011, Finalement, le redressement économique, aussi incroyable soit-il, n’aura pas autant
séduit les Irlandais que l’UE et le FMI.

LA RUSSIE ET L'EUROPE
Manœuvre ZAPAD (=Occident en russe)
Pour montrer : le hard hard power russe et son durcissement

En septembre 2017, La Russie lance une manœuvre militaire conjointe à Biélorussie aux portes de l’Europe. La mission implique
12k soldats pendant une semaine le long de la fron@ère russe avec la Lituanie et la Pologne selon les autorités russes. Pourtant,
Lituanie et Estonie s’accordent pour dire que l’opéra@on rassemblait plus de 100k soldats. Ce]e manœuvre est ainsi perçue
comme une menace pour les pays d’Europe de l’est. Les exercices russes Zapad-2017 se déroulent quasi parallèlement à des
exercices en Pologne impliquant l’armée américaine. Ce]e opéra@on met en exergue la nouvelle guerre froide qui oppose Russie
et EU.

GAZPROM : une Europe dépendante des importa.ons de gaz russe


Pour montrer que l’émergence russe se base sur l’exporta@on des hydrocarbures ; que les anciennes puissances dépendent
désormais des émergents

● Généralités : N°1 mondial du gaz depuis 1954, pétrole depuis 2005. Société privée depuis 1992 mais État ac@onnaire
majoritaire. 1ère entreprise russe (8 % PIB).
● Réserves : Contrôle 80 % de la produc.on de gaz russe. Elle dé@endrait 17 % des réserves mondiales de gaz. Crises avec
l’Ukraine et la Biélorussie : 2009. Gazprom accuse l’Ukraine de voler une par@e de son gaz en transit vers l’UEcoupe son
approvisionnement
● Transport du gaz : plus grand réseau de gazoducs au monde (165 000 km). Nord Stream (en service depuis 2011, accéléré
par la crise ukrainienne), South Stream abandonné en 2014 pour Turkish Stream (abandon car chasseur russe aba]u par
Turquie en 2015).
● Dépendance de l’UE : 25% des importa.ons de gaz sont russes (100% en Finlande)

RUSSIA TODAY, ou l’inouence russe


Pour montrer le hard som power russe (vous pouvez dire exactement la même chose sur Spoutnik News)

● Agence de presse mul.média interna.onale ^nancée par le gouvernement russe, fait par@e de la « diploma.e publique »
russe. La chaîne a pour but de promouvoir l’idée d’un monde mul@polaire, des valeurs tradi@onnelles. Son premier but est
de rela.viser la « vision occidentale » des événements. La chaîne s’adapte à son audimat. Elle promeut un an.
américanisme de gauche en Amérique la.ne et un euroscep.cisme et des idées an. libérales en Europe.
● Ou.l de la propagande russe ? Macron exclut les journalistes de Sputniknews et Russia Today de sa campagne
présiden@elle et explique plus tard sa décision devant Pou@ne « Quand des organes de presse répandent des contre-vérités
infamantes, ce ne sont plus des journalistes, ce sont des organes d'in8uence »
● On parle d’« Infowar » Julien NoceO (chercheur à l’Ifri) : Russia Today (disponible sur les TV fr dep 2017), Sputnik (diAuse
des infos pro-russes en 32 langues), Rossiya Segodnya (agence de presse russe) font la promo@on du modèle civilisa@onnel

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russe tout en insistant sur les pb sociétaux rencontrés par les démocra@es occi. « Russia Today fait par@e de ces entreprises
stratégiques, comme le nucléaire, l’armement ou l’énergie. Les Russes ont une approche mili de l’info » Nocex.

REFERENCES
Brzezinski, dans Le Grand Echiquier : « l’Europe de l’Ouest reste un protectorat américain ». UE dépend des USA pour sa
sécurité, l’UE n’arrive pas à prendre de direc@ve précise.
J. Monnet : « Faire l’Europe c’est faire la paix », « l’Europe ne se fera pas d’un coup ni dans une construc$on d’ensemble.
L’Europe se fera par des réalisa$ons concrètes créant d’abord une solidarité de fait »

Jacques Delors « L’OPNI » ; « Je refuse une Europe qui ne serait qu’un marché, une zone de libre-échange sans conscience, sans
volonté poli$que, sans dimension sociale. Si c’est vers cela qu’on va, je lance un cri d’alarme »

Winston Churchill « Entre l’Europe et le grand large, nous choisirons toujours le grand large », « Nous devons recréer la famille
européenne » ; déJni@on du Rideau de fer : « SteXn sur la Bal$que à Trieste sur l’Adria$que »

Schuman (1950) : « Nous n’avons pas fait l’Europe et nous avons eu la guerre »

Obama « nous voulons des alliés forts. Nous ne nous considérons pas comme les patrons de l’Europe. Nous nous considérons
comme les partenaires de l’Europe »

Chirac, 2002 une Europe-espace « démul$plicateur de puissance »

Orban : « L’aYux des réfugiés cons$tue une menace pour l’Europe. Il ne faut pas oublier que ceux qui arrivent sont les
représentants d’une culture diRérente. Dans leur majorité, ce ne sont pas des chré$ens mais des musulmans. C’est une ques$on
importante car l’Europe a des racines chré$ennes »

MiIerrand : « L’Europe doit comprendre que sans poli$que sociale et sans espace culturel elle ne se fera pas. »

Tocqueville, De la démocra@e en Amérique : « jamais les deux con$nents ne pourront vivre en$èrement indépendants l’un de
l’autre, il existe trop de liens naturels entre leurs besoins, leurs idées, leurs habitudes et leurs mœurs ».

Javier Solana, haut représentant de la PESC (1999-2009) : « dans un monde globalisé et chao$que, il n’est plus possible de
séparer oZciellement prospérité et sécurité, sauf à se bercer d’illusion »

Tony Blair: « a superpower but not a superstate ».

Catherine Withol de Wenden : l’Europe est « un con@nent d’immigra@on malgré lui ».

Tanguy de Wilde : (Rela@on UE – Russie ) « Intégra@on impossible, confronta@on improbable, coopéra@on nécessaire »

2012 Prix Nobel de la Paix pour l’Europe pour ses ac@ons en faveur « de la paix et de la réconcilia$on, la démocra$e et les droits
de l’homme en Eu »

Macron : « la fron$ère véritable qui traverse l’Europe est celle aujourd’hui qui sépare les progressistes des na$onalistes »

MUTATIONS DEMOGRAPHIQUES

Daniel Cohen, ar.cle “le déclin de l’Europe ?” (2002) (à ne pas u.liser comme référence mais comme exemple !)
● Il oppose une croissance américaine dans les années 90 fondée sur une logique d’innova@on, « schumpétérienne » et
une croissance européenne, « smithienne », privilégiant l’augmenta@on de la taille des marchés pour soutenir la
croissance par l’extension du libre-échange et les élargissements.
● Or ce]e logique smithienne est remise en ques@on par le vieillissement, d’autant que les élargissements depuis les
années 2000 se font en direc@on de pays à la démographie déprimée.

Dominique Reynié, et Ivan Krastev (politologues) dans Le Des@n de L’Europe (2017)

● Dominique Reynié a qualiJé les populismes européens de « populisme patrimonial », né de la crainte des Européens de voir
remis en cause leur patrimoine matériel (niveau de vie, protec@on sociale, avantages sociaux) et leur patrimoine culturel
(valeurs, modes de vie) sous l’impact de la globalisa@on économique (cause externe) mais aussi du vieillissement
41
démographique (cause interne) qui pose la ques@on de la pérennité du modèle social européen et qui favorise le recours à
une forte immigra@on.

● Or ce]e crainte a favorisé la résurgence d’une pensée conservatrice, ce qu’u@lisent les mouvements d’extrême-droite
européens. Dans Le Des@n de L’Europe, Ivan Krastev parle d’une « anxiété démographique » des pays d’Europe centrale qui
favorise le vote en faveur de mouvements conservateurs et populistes (voire populismes en Europe, ex: PiS en Pologne) et
explique pourquoi la crise des migrants en 2015 a provoqué un véritable trauma@sme iden@taire et un refus de la poli@que
européenne de relocalisa@on des migrants dans tous les pays.

LA PUISSANCE EUROPEENNE

Jeremy Ri|in, Le Rêve Européen (2005)


● La puissance européenne incarnerait la modernité. En eAet, la dissuasion nucléaire a vidé de son sens la puissance
militaire. L’Europe apparaît comme une « puissance civile », qui fait triompher le concept de paix perpétuelle de Kant.
L’Europe s’engage pour une gouvernance mondiale, qui se déJnirait en opposi@on à la puissance impériale des US.

● Fin du rêve américain, qui risque de mener à la destruc@on écologique, économique et civilisa@onnelle (consumérisme).
Il est remplacé par le rêve européen, qui respecte l’humain, l’écologie : il conjugue protec@on des valeurs et progrès.

Robert Kagan, ar@cle « La Puissance et La Faiblesse » (2003)


● Les US viendraient de Mars par leur capacité à agir seuls car supériorité économique, militaire, patrio@sme et cohésion
na@onale, là où les Européens viendraient de Vénus car ils privilégient la concilia@on, le respect du droit interna@onal
mais sont marqués par la faiblesse de leur puissance. Il ne voit dans la puissance douce européenne qu’un cache
misère. Il considère l’Europe dépendante des États-Unis.
o Aux US : opéra@ons de guerre et les négocia@ons diploma@ques
o Europe : ac@ons humanitaires, aide à la reconstruc@on et au main@en de l’ordre.

● Kagan résume ainsi : « les Américains font la cuisine, les Européens la vaisselle ». Pour lui, l’Europe est un « Gulliver
désarmé ».

● Constat d’un divorce croissant entre les 2 puissances qui voient le monde diAéremment : « il faut cesser de faire comme
si Américains et Européens avaient une vision commune du monde, voire comme s’ils vivaient sur une même planète

Mark Leonard, (journaliste euroop@miste) Pourquoi l’Europe dominera le 21ème siècle (2007)

● L’apparence de faiblesse de l'Europe est le fruit d'une concep@on étriquée et dépassée du pouvoir véhiculée par
l'idéologie américaine. En vérité, l'Europe dominera de nouveau le monde au 21e siècle, non pas par sa puissance
propre mais par l'extension et l'adop@on unanime de son modèle, contrairement au modèle américain dépassé.

● « Durant la dernière période d’instabilité mondiale, ce sont les EU qui forgèrent les ins$tu$ons pour rétablir la situa$on
(OTAN, ONU, FMI, BM). Toutefois, aujourd’hui ce pays a laissé le champ libre et c’est l’UE qui met en place, pour l’après
GF, un ordre permeant de relever les dé/s de la mondialisa$on (OMC, Kyoto, …). »

Il pointe diAérents leviers qui feront de l’Europe la puissance dominante :

● L’ « eurosphère » : 111 pays du monde dont l’UE est le principal partenaire. Etats auxquels elle impose doucement mais
surement ses valeurs et ses normes. Mark Leonard explique que si à l’intérieur de l’UE, c’est l’euroscep@cisme qui
prime, il en va autrement à l’extérieur où la foi en l’Europe n’a jamais été aussi vive. Ainsi, on peut dire que l’Europe
aOre les autres Etats.

● Le pouvoir de transforma@on européen réside dans sa réussite. Mark Leonard explique que l’UE peut faire émerger un
dialogue interrégional c'est-à-dire une Union des unions dans laquelle un ensemble de clubs se chevaucheraient pour
traiter de ques@ons comme le commerce, la proliféra@on de l’arme nucléaire.

Michel Foucher, L’Europe et l’avenir du monde (2009)


Cri.que de l’élargissement : en voulant aller trop loin dans le projet, on l’a dénaturé.

● « L’UE à 27 est un grand marché régional d’importance commerciale globale ; le nouvel état du monde exigerait qu’elle
fût également une communauté géopoli$que capable d’ar$culer une stratégie poli$que mondiale non limitée au
commerce et à l’environnement ».
● « L’ensemble européen, à ce point élargi, est si divers qu’il a cessé d’être une union pour redevenir une communauté
d’États-na$ons ».

42
Mario Telò, Europe: a Civilian Power ? (2005)

● La puissance militaire européenne plus accrue empièterait sur le modèle social européen : l’Europe dépense deux fois
plus que les USA pour assurer le bien-être de ses citoyens et deux fois moins pour l’armée.

Emmanuel Todd, Après la démocra@e (2008)

● L’Union européenne peut préserver son modèle social en vivant repliée sur elle-même, en comptant sur son propre
marché de consomma@on, protégé de l’extérieur, mais cela suppose de s’accommoder d’une moindre inTuence sur la
scène interna@onale, de faire le deuil de sa puissance. L’avenir d’une Europe vieillissante dans le monde sera-t-il ainsi à
l’image de la Suisse dans l’espace européen ?

L’IDENTITE EUROPEENNE

Thiery Chopin, Le bal des hypocrites (2008)


● Thierry Chopin sou@ent que le désenchantement des Européens provient d’un déJcit démocra@que : les décisions ne
sont pas assez percep.bles par les citoyens. En somme, la méthode Monnet a donné la priorité à la « légi$mité
technocra$que » sur la « légi$mité poli$que » Il n’y a pas de projet d’iden@té européenne, ce qui contredit la logique
d’Europe suprana@onale.

M. Lazar et Ilvo Diaman. Peuplecra@e, la métamorphose de nos démocra@es 2019 :


● La « peuplecra.e » est la démocra@e immédiate, de l'urgence : le peuple est souverain sans limite, le seul légi@me et
cela prime sur le légal (la légi@mité parlementaire n'a plus de raison d'être dc). Lazar montre la transforma@on de la vie
poli@que sous la pression des populistes : certains dirigeants ne sont pas populistes mais en prennent le style : Macron
selon Lazar. Il évoque aussi des mouvements inclassables : les gilets jaunes = populisme sociétal, idée de démocra@e
directe mais pas de leader.

43
GDP :
Territoires de la
Mondialisaon

1
TERRITOIRES DE LA MONDIALISATION

DÉFINITIONS 3
ENJEUX 5
ACCROCHES 5
CHRONOLOGIES 6
CHIFFRES 7
LES VILLES 7
MÉTROPOLISATION ET MONDIALISATION 7
LES VILLES MONDIALES 8
VILLES ET RISQUES 9
LES VILLES DU TIERS-MONDE ET URBANISATION DANS LES PED 9
11
LES VILLES AFRICAINES 11
LES VILLES ASIATIQUES 12
LES VILLES AU MOYEN-ORIENT 13
LES VILLES SUR LE CONTINENT AMERICAIN 13
LES VILLES EUROPEENNES 14

LA MER 15
LES ESPACES MARITIMES 15
LITTORAUX ET MONDIALISATION 16
LES FAÇADES MARITIMES EN ASIE 17

LES FRONTIÈRES 17
GENERALITES 17
LA FRONTIERE EN ASIE 19
LA FRONTIERE EN AFRIQUE 20
LA FRONTIERE EN AMERIQUE 21
LA FRONTIERE AU MOYEN-ORIENT 21

LE CYBERESPACE 22
LES PARADIS FISCAUX 23
EXEMPLES 24
VILLES 24
MERS 26
FRONTIERES 28

REFERENCES 31
LA MER 31
LES VILLES 31
LES FRONTIÈRES 32
LES PARADIS FISCAUX 32

COMPLEMENTS ORAUX 33
UN MONDE SANS FRONTIERES : UNE UTOPIE DEPASSEE ? 33
POINT SUR LES ROUTES MARITIMES 34
LES MEDITERRANEES 34
L’EUROPE ET LA MER 34

2
DÉFINITIONS
Les dé4nions à connaître absolument sont écrites en majuscules.

LES VILLES
● MÉTROPOLISATION : mouvement de concentraon de populaons, d’acvités, de fns stratégiques, de valeurs, dans des
ensembles urbains de grande taille. Les facteurs de la métropolisaon sont divers : économies d'échelle, avantages
comparafs, besoins d'accessibilité aux réseaux... Ce phénomène peut se faire au détriment de villes de niveau hiérarchique
inférieur.
● VILLES GLOBALES, VILLES MONDIALES : popularisée par S. Sassen, l'expression désigne les métropoles se situant au niveau
supérieur de la hiérarchie urbaine à l'échelle mondiale. Lieux où se concentrent les pouvoirs centraux des entreprises et de
l'économie mondiale, ils résultent d’un double dynamique de : dispersion (délocalisaons-relocalisaons des acvités de
producons de biens) et centralisaon des foncons de coordinaons, de prévision et de geson mondialisées (plus
l'économie s'internaonalise et plus les foncons de contrôle des grandes 4rmes s'agglomèrent dans un pet nombre de sites.
Au regard des critères de S. Sassen, il n'y avait que trois villes globales à l'échelle mondiale : Tokyo, Londres et New-York. Les
autres grandes métropoles mondiales n'étaient globales qu'à des échelles régionales.
URBANISATION : Processus de développement des villes, marqué à la fois par : augmentaon du nombre de villes, augmentaon
des populaons résidant en ville, accroissement de la super4cie bâe (étalement urbain), diOusion du mode de vie urbain.
Suburbanisa,on : périphérie résidenelle des pays anglo-saxons s’étendant à perte de vue ; des densités plus faibles et la voiture
comme mode de transport quasi-exclusif.
Ville : « espace bâ, en con,nu et aux fortes densités humaines qui se dis,nguent de la campagne » (dé>ni,on de l’ONU).
MÉTROPOLE : Aggloméraon urbaine importante regroupant une grande populaon, des emplois stratégiques, des responsabilités
poliques, des acvités économiques, industrielles, 4nancières ou culturelles prépondérantes. Ses services à forte valeur
ajoutée irriguent une aire plus ou moins vaste selon les échelles considérées, de l'espace régional à l'espace mondial.
Mégalopole : Ensemble de très grandes aggloméraons dont les zones périurbaines 4nissent par se rejoindre. Elle comporte
plusieurs dizaines de millions d’habitants sur une étendue pouvant aReindre plusieurs centaines de km de long. Les diOérentes
aggloméraons de la mégalopole sont reliées entre elles par un important réseau de communicaon.
Mégapole : Ensembles urbains reliés fonconnellement (réseaux de transports, communicaons). La mégalopole se disngue
d'une conurbaon par ses dimensions spaales et son poids démographique. Par ailleurs, l'urbanisaon n'y est pas connue :
elle peut inclure des espaces ruraux, naturels (forêts, zones humides), des poches de marginalité. Les mégalopoles de la
planète ont comme points communs : un fort peuplement et un niveau élevé de développement, une situaon portuaire et
liRorale, une foncon de carrefour, la présence de métropoles de rang internaonal, une forte représentaon des acvités
d’encadrement et de producon non matérielle et à haute valeur ajoutée. Le seuil de populaon a été 4xé par l’ONU à 10
millions d’habitants. Il en existe une quarantaine dans le monde.
Bidonville : ensemble d’habitats précaires établis sans droits de propriété, sur des terrains inoccupés, dépourvus de : habitat en
dur, surface suTsante, eau potable, système d’assainissement, sécurité d’occupaon.
Gentri>ca,on : De gentry, « pete noblesse » en anglais. Retour des classes aisées dans la ville après rénovaon des quarers
dégradés. Phénomène qui provoque le départ forcé des populaons moins aisées.
Edge city : espace urbanisé périphérique qui concentre des entreprises, des services et des centres commerciaux. Terme ulisé
dans Edge city : life on the new Froner de Joel Garreau (cf. références)
ARCHIPEL MÉGALOPOLITAIN MONDIAL : (Olivier Dolfus, terme introduit en 1996, « l'ensemble des villes qui contribuent à la
direcon du monde »). Réseau mondial de grandes métropoles, centres de commandement de l’économie mondiale, qui
tendent à constuer un réseau d’échanges interconnecté, dominé par les « villes globales » que sont New York, Tokyo et
Londres. Pour certaines, elles sont davantage tournées vers l’extérieur que vers leur arrière-pays (cf Pierre Veltz qui parle
d’une « économie d’archipel »). L'idée d'archipel mondial se disngue de celle de "village global", caractérisé par l'émergence
d'une "tribu mondiale" fondée sur la généralisaon des moyens de communicaon électroniques. L'archipel suggère plutôt
l'isolement et la fragmentaon et évoque en creux les espaces laissés-pour-compte de la mondialisaon. L’AMM inclut six
pôles bien reliés entre eux : la mégalopole Boswash, les métropoles secondaires des Grands Lacs, de Chicago à Toronto, et de
la façade Paci4que, de San Francisco à San Diego, la mégalopole européenne, la mégalopole japonaise et, en cours de
formaon, le grand arc métropolitain de l’Asie-Paci4que, de Séoul à Singapour. L’AMM est l’un des symboles les plus forts du
processus de concentraon des hommes et des acvités d’innovaon et de commandement impulsé par la mondialisaon. S’y
exerce la synergie entre les diverses formes du teraire supérieur et du « quaternaire » (recherches, innovaons, acvités de
direcon). L’AMM marque l’arculaon entre villes appartenant à une même région et entre grands pôles mondiaux. Les
mégalopoles ont d’excellentes liaisons avec les autres « îles » de l’archipel mégalopolitain mondial (ce qui donne tout son sens
au terme d’archipel) : elles concentrent entre elles l’essenel du tra4c aérien et des Zux de télécommunicaon : 90% des
opéraons 4nancières s’y décident et 80% des connaissances scien4ques s’y élaborent.

3
LA MER
● MERS ET OCÉANS : étendues d’eau salées qui couvrent les deux ers de notre planète. Ils ne constuent pas un ensemble
homogène : ils sont caractérisés par des diOérences d’étendue, de profondeur, d’hydrographie et de ressources. Les mers sont des
fracons iden4ées d’un océan. On disngue des mers fermées et intérieures (lacs : Caspienne, Aral), des mers bordières qui
sont des golfes des océans (mer de Norvège, mer d’Oman, mer Adriaque) et des mers interconnentales ou connentales
(Méditerranée, Caraïbes). Mers et océans oOrent d'abord, comme tout milieu « naturel » original, des ressources à exploiter
et à protéger : richesses halieuques, gisements d'hydrocarbures oO-shore, nodules polymétalliques. Elles remplissent
parallèlement les foncons de support de la circulaon et des échanges interconnentaux, ce qui suppose la liberté de
navigaon. Les Etats-naons cherchent à accaparer les mers et océans ce qui pose le problème du droit marime. La
Convenon de Barcelone, en 1921, garant la liberté de transit sur les mers du globe. Mais, après 1945, les conZits d'intérêt
poussent à la promulgaon par l'ONU d'un droit de la mer dé4ni lors de la conférence de Montego Bay en 1982 
territorialisa,on des mers et des océans : volonté d’appropriaon juridique et économique des espaces marimes qui sont
alors considérés comme des territoires sur lesquels s’exerce l’autorité d’un Etat.
● LiEoral : Interface terre-eau, lieu où se trouvent des formes originales d’organisaon de l’espace, selon exploitaon des
ressources marines (pêche, aquaculture, sel), tourisme, dangers. Etudier un liRoral, c’est aussi étudier sa mise en valeur. ). Les
géographes s'accordent pour dire qu'actuellement plus de 60% de la populaon mondiale vit sur un liRoral.
● LITTORALISATION : Processus de concentraon des acvités et des populaons sur le liRoral ou à proximité du liRoral, ainsi
que la mise en valeur des liRoraux. Plus précisément le glissement de certaines acvités industrielles sur les liRoraux,
notamment celles qui dépendent de maères premières importées.
● MARITIMISATION : Renvoie à des économies dépendantes de la mer dans un contexte qui est celui d’une économie mondiale
faisant de plus en plus appel à la circulaon marime. L’abaissement du coût et des temps du transport marime est à
l’origine du binôme marimisaon/mondialisaon des échanges. Le gigansme des navires et la révoluon des conteneurs en
sont les ouls techniques décisifs.
● Façade mari,me : la façade désigne les lieux tournés vers l'extérieur et le terme s'applique aux lieux "au contact", "de
contact". Une façade océanique ou marime est une bande de quelques dizaines à plusieurs centaines de kilomètres de large
à parr du liRoral (inclut l'espace liRoral lui-même comportant de grands organismes urbains et portuaires, l'avant-pays
marime des organismes portuaires et l'arrière-pays connental.) C'est une interface entre les Zux, entrant ou sortant, de
biens et de personnes vers/de l'intérieur (arrière-pays, hinterland) et ceux de l'au-delà marime (avant-pays, foreland). CeRe
interface concentre donc les acvités et les équipements nécessaires à la geson des Zux.
● Feedering : transbordement entre grands navires de ligne (navires-mères) qui font escale dans un nombre limité de ports et
les plus pets navires (navires nourriciers, feeders) qui acheminent les marchandises vers des ports de plus pete taille que les
armateurs ne desservent pas en ligne directe.
● Hansea,sa,on : mise en réseau de la planète marchande par des villes portuaires, comparable, mais à une autre échelle, aux
villes de la Hanse au Moyen Age. La formule est du géographe français R. Patrella. A l'instar des villes médiévales de la Hanse
qui bordaient la mer Balque ou la mer du Nord, la mondialisaon a donné naissance à un phénomène d'îlots urbains qui
forment l'armature urbaine mondiale. La presque totalité de ces villes sont des ports puissants (Singapour, Shanghai,
RoRerdam...) que la mer relie. On peut parler de fracture car ces lieux sont de véritables « exclaves de développement » (R.
Brunet), des kystes de croissance connectés entre eux et concentrant la plus grande part des richesses mondiales. Il devient
alors possible de dresser le portrait géoéconomique de ce monde en réseau ; à la suite de Pierre Veltz, on peut parler
d' « économie d'archipel ».
LA FRONTIÈRE
● FRONTIÈRE : Ligne de séparaon entre deux souverainetés, ligne à caractère juridique, polique, administraf. Elle est née
d’un rapport de force, elle est censée être stable mais elle peut redevenir mobile si contesté, s’il y a des aOrontements. Sens
plus large : ligne de séparaon d’ordre culturel, social. Renvoie à l’idée de dé4 à relever : coupure et /ou couture, barrière
et/ou charnière ; plus ou moins fermée, plus ou moins perméable ; lieu de tension et d'aOrontement ; un horizon à repousser
(mythe de la "Fronère" aux US). Terme peut être ulisé métaphoriquement : "Nouvelle Fron,ère" de Kennedy, fronère
droite/gauche, ruraux/urbains... Michel Foucher : la fronère est « une discon,nuité géopoli,que à fonc,on de marquage
réel, symbolique et imaginaire » / « la fronère c’est l’histoire inscrite dans de la géographie, du temps inscrit dans l’espace ».
● Front : ligne de contact entre 2 armées avec l’idée de mobilité, le front va générer des territoires parculiers : un no man’s
land, un glacis, zone tampon. Sur le connent amé, il y a un certain type de front : le front pionnier.
● Front pionnier : ligne de séparaon entre ce qui apparaît comme relevant du domaine de la civilisaon et ce qui relève de la
nature sauvage. Le front pionnier est mobile et répond à 2 objecfs : 1/ il s’agit de faire coïncider les limites administraves
d’un Etat (fronères) avec les limites de la mise en valeur spaale, 2/ il peut oOrir des terres à des hommes sans terres, il
déleste certaines régions surpeuplées, confrontées au problème de misère. Le front pionnier est là aujourd’hui pour permeRre
la maitrise du territoire et non l’expansion des fronères.
LE CYBERESPACE
● Un espace dit dématérialisé, mais néanmoins soumis à des contraintes matérielles. Sa gouvernance est des plus aléatoires, les
puissances luRent pour contrôler ceRe espace de plus en plus stratégique, sans compter sur les acteurs non
gouvernementaux.

4
L’ESPACE
● C’est le milieu situé au-delà de l’atmosphère terrestre dans lequel évoluent les corps célestes. On y trouve de nombreux
enjeux économiques (satellites), géopoliques (réseaux d’écoutes), scien4ques (R&D, conquête spaales),
environnementaux (anneau terrestre de débris orbitaux).

ENJEUX
LES VILLES
● Atout ou Oéau pour le développement ? Quels enjeux pour le Sud ? ReZets du mal-développement ? Urbanisa,on reZet du
basculement du centre de gravité mondial ? Monstruopoles dans les PED ?
● Métropolisa,on et mondialisa,on. Des villes indépendantes et organisées en réseaux mondiaux ? Mais alors, quel serait le
rôle de l’État ?
● Quel modèle de ville mondiale ? Y a-t-il une uniformisaon OU des modes d’urbanisaon diOérents ?
● Vers la ville propre ? La ville, lieu clé du développement de demain ? (ville verte, lieu de l’innovaon, DD)
● Vers des « smart ci,es » ?
FRONTIÈRES
● Fin ou retour de la fronère ? Pour M. Foucher dans Le retour des fron ères (2016) « Après plusieurs décennies de négaon
des réalités frontalières au nom de praques économiques de libéralisaon, il est aujourd'hui fréquent d'évoquer un " retour "
des fronères. Comme si elles avaient disparu sous l'eOet de la mondialisaon. »
● Fronère : obstacle ou interface ? Clôture ou couture ?
● Fronère : zone clé de la mondialisaon ou zone grise? Fronère linéaire : zone, marges, con4ns.
● Vers une fron,ère->ltre ? Individualisaon et déterritorialisaon de la fronère ? La smart border est-elle possible ?
● Quelles sont les causes et conséquences de la proliféra,on des murs dans le monde ?
LA MER
● Vecteur de la mondialisaon
● Des zones stratégiques (commerce, ressources etc.) : « source, enjeu et arène de la puissance » Litzellmann ?
● Vers une territorialisa,on accrue des mers et océans ? Allons-nous vers plus de rivalités ou de coopéra,on ? Des ambi,ons
de puissance qui forcent la rivalité dans quelques zones névralgiques (Mer de Chine).
● Des thémaques mondiales qui forcent la coopéraon : piraterie, environnement…
● La mer reZet d’un basculement du monde vers l’Asie ? (Ports, volume des échanges sur le Paci4que etc.)
● Des zones à protéger : enjeux environnementaux avec surexploitaon, marées noires etc.
L’ESPACE ET LE CYBERESPACE
● De nouveaux territoires qui prennent de l’importance avec la mondialisaon ?
● Témoin de l’émergence et du basculement du monde (cf. poids de la Chine dans les deux secteurs)
● Des enjeux de puissance ?
● Des territoires déterritorialisés, ou une paradoxale re-territorialisa,on de ces territoires ? (cf. conZits entre États autour du
cyberespace).

ACCROCHES
LES VILLES

● Menaces liées au changement clima,que : 14 novembre 2018 : rapport du cabinet de consultants Verisk Maplecrob, les
menaces liées au changement climaque font peser un risque « extrême » à 234 villes dans le monde, dont 95% sont
africaines, en raison de la hausse de la populaon et d’infrastructures médiocres.  Villes sources de risques.
● Nouvelle ville chinoise : Avril 2017, annonce de créaon d’une nouvelle ville chinoise, Xiongan (sud-ouest de Pékin), dans la
province du Hebei, l’une des plus polluées du pays. Xi Jinping a décidé la créaon d’une ville « verte, moderne, intelligente et
de classe mondiale » pour un invesssement de plus de 260MM€ sur 15 ans. CeRe ville est pensée pour accueillir 2M de
personnes et la zone urbaine s’étendra sur 2000 km² ; et 70% de sa super4cie sera couverte de forêts et de plans d’eau.
Objecf : désengorger Pékin.
Compléments : Place aux objets connectés, à l’IA ou au big data, pour opmiser l’approvisionnement en eau ou en énergie + transports électriques et souterrains.
La nouvelle ville sera aussi reliée par une ligne de train à grande vitesse au futur aéroport de Pékin, qui sera inauguré en 2018. Mais les actuels habitants des
villages vont être forcées de déménager car pas d’opportunités pour eux dans une ville pour « élites », faites pour les nouvelles technologies. Scrutée par des

5
caméras et équipée de systèmes de reconnaissance faciale, Xiongan devrait être à la pointe du système de notaon des citoyens, qui les punira ou les
récompensera en foncon de leur comportement et qui doit être déployé à l’échelle naonale à parr de 2020.

FRONTIERES

● En Mer de Chine, un jeu dangereux entre Chine et Japon : En 2018, selon le ministère japonais de la Défense, l'armée de l'air
chinoise a mené plus de 500 incursions au-dessus des îles Senkaku. Senkaku sont la propriété de Pékin. Atouts : eaux
poissonneuses, réserves d’hydrocarbures. En 2017, des navires chinois violent à 29 reprises les eaux territoriales japonaises
dans ceRe même zone. Le 11 janvier 2018, une frégate et un sous-marin chinois "frôlent" les îles de Miyako et de Taisho, plus
au sud. Mais présence de 40k soldats américains à Okinawa, les japonais ne sont pas seuls. Donc conZit majeur qui peut
basculer, tensions peuvent basculer entre JAP/US et Chine.
● Fron,ères comme zone de tension : 14 février 2019 : un aEentat suicide dans le cachemire indien tue 41 paramilitaires
indiens (le plus meurtrier en 30 ans), revendiqué par un groupe terroriste pakistanais, mais soutenu par des facons des
services secrets pakistanais. Représailles : interven,on militaire de l’armée indienne dans la zone, frappes sur des camps
d’entrainement pakistanais. Escalade : le Pakistan abat 2 avions indiens, puis rend le pilote capturé + échange de rs.
Christophe JaUrelot dit que la situaon « s’explique par la campagne électorale. M. Modi doit apparaître fort à l’approche de
ceRe échéance et il ne pouvait pas ne pas réagir à l’aRentat du 14 février ». (Plus détaillé dans exemples)
● Autre accroche fron,ère : Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a menacé 29 février 2020 l'Europe d'une nouvelle vague
migratoire, cherchant ainsi à obtenir un appui occidental face au régime syrien : « Nous n'allons pas fermer les portes. » La
phrase a lancé plusieurs milliers de migrants, dont des Syriens, des Afghans et des Irakiens, sur les routes. Dans la journée, au
moins 13.000 personnes, se sont massées le long de la fronère entre la Turquie et la Grèce, d’après l’ONU. L'agence
européenne de contrôle des fronères Frontex a annoncé avoir relevé son niveau d'alerte à «élevé». Il y a deux crises
disnctes et pourtant étroitement liées : celle d’Idlib, où l’armée turque a subi de lourdes pertes et est entrée en
confrontaon avec le régime d’Assad ; et celle que la Turquie a elle-même déclenchée en disant aux migrants présents depuis
des années sur son territoire de se diriger vers l’Europe, d’abord la Grèce. Le ministre des AOaires étrangères, Jean-Yves Le
Drian, a accusé le Président Erdogan d’avoir "instrumentalisé" les réfugiés pour faire pression sur l’Europe, a4n qu’elle le
souenne en Syrie. C’est donc un nouveau test grandeur nature pour l’Europe. Si elle n’est pas à la hauteur, elle y perdra sa
crédibilité bien entamée, et laissera prospérer les forces populistes ou plus extrémistes encore qui prospèrent sur la peur.
● Haut-Karabakh: février 2021, avec les fronères modi4ées en 2020 au Haut-Karabakh, 77 villages arméniens deviennent
frontaliers de l’Azerbaïdjan. Le parlement arménien pense autoriser le port d’arme pour les frontaliers. Après la défaite de
l’Arménie face à l’alliance turco-azerbaïdjanaise dans la deuxième guerre du Haut-Karabakh (27 septembre-10 novembre
2020) les fronères étaques entre les deux pays se sont allongées. Le maire d’une ville frontalière dit : “Rééchissons
ensemble aux moyens d’armer les habitants des villages frontaliers [de l’Azerbaïdjan], de sorte que chaque homme puisse avoir
une arme à la maison” Guevorg Parsian.

LA MER

● Tensions Grèce-Turquie : le 10 août 2020, Au lendemain de la signature d’un accord de partage des eaux entre l’Égypte et la
Grèce (deux adversaires régionaux de la Turquie, août 2020), la Turquie a envoyé l’Oruç Reis, un navire de sondage et de
recherche sismique, escorté par une ZoRe militaire, dans les eaux grecques. Potenellement riches en ressources naturelles,
les territoires nauques en queson apparennent en principe à la Grèce, qui possède de nombreuses îles dans la région, une
situaon considérée comme injuste par Ankara. Ces tensions s’étendent également dans la Mer Egée (tensions très
anciennes). L’incursion turque dans les eaux territoriales grecques est bien évidemment liée à la découverte de gisements
d’hydrocarbures à proximité.

L’ESPACE ET LE CYBERESPACE

● Cyberespace : les BATX concurrents des GAFAM : Bataille GAFAM vs BATX : les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi)
chinois + Didi (l’Uber chinois), Huawei, JD.com (n°2 du e-commerce chinois), sont désormais en mesure de concurrencer les
GAFAM américains, en parculier Alibaba et Tencent. Alibaba 1er distributeur mondial devant Walmart, leader dans le
paiement mobile (Alipay), 26 novembre 2019 a fait son entrée à la bourse de HK, opéraon la plus importante depuis 2010 ;
Tencent dont l’applicaon WeChat est omniprésente en Chine, qui est la première capitalisaon d’Asie, talonnant Facebook
en janvier 2018. Accès à l’immensité du marché chinois (1er au monde > 750M d’internautes)  être au centre de tout un
écosystème de start-up (un ers des « licornes » mondiales est chinois) qui pèse 7% du PIB; l’immensité du marché = experse
unique dans la geson de masse de données + gros invesssements de l’État (IA, 5G). Ambion : Chine comme première
puissance technologique mondiale : la puissance numérique chinoise commence à s’interna,onaliser (acvités de cloud
d’Alibaba et Huawei) ; le projet de nouvelles routes de la soie comporte des corridors numériques (réseaux de 4bre opque)

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qui devraient renforcer son contrôle sur les données numériques ; la Chine, en4n, aspire à imposer ses standards au niveau
internaonal, notamment dans la téléphonie 5G, et pour cela mène une diplomae très acve.
● Huawei ne sera pas interdit en Europe : après un an de pressions de l’administraon Trump, Bruxelles a statué sur le futur de
l’équipemener chinois en Europe en janvier 2020 : Bruxelles recommande de ne pas autoriser Huawei dans les pares les
plus sensibles du futur réseau 5G. Mais contrairement aux US, il n’y a pas d’interdicon totale. 27 février Huawei a annoncé
l’ouverture prochaine d’une première usine en France. Elle produira des équipements radio pour les communicaons 4G et 5G
et devrait être la plus importante – hors Chine – construite dans ceRe opque. La première vague d’invesssements du
groupe devrait s’élever à 200 M d’euros.
● Espace : 2 janvier 2019 La sonde chang’e 4 : la Chine dépose un rover sur la face cachée de la lune, c’est une première
mondiale. CeRe opéraon a pour but de montrer que la Chine est une superpuissance capable de rivaliser dans le domaine de
l’espace. La Chine voit ainsi le moyen de s’aXrmer face aux États-Unis tout en préparant des projet de tourisme lunaire et
d’habitaon dans les décennies futures. Dans la course à l’espace les EU restent tout de même largement devant : le budget
spaal américain est de 48MM$, contre 8.4MM pour la Chine (chiOres de l’OCDE 2017).
● mars 2021 : retour d’une vidéo avec son du Rover Perseverance envoyé sur Mars en le 30 juillet 2020. Mission de 24 mois de
la NASA (donc américain), c’est la première fois que l’on obent de telles images de mars (vidéo de l’aRerrissage également).
Déjà un succès.

CHRONOLOGIES
1914 : canal de Panama 2006 : American Secure Fence Act (mur sur la fronère dans
1957 : premier satellites (Spoutnik) les zones les plus poreuses)
1961 : construcon du mur de Berlin 2008 : 15% de la pop mondiale vit dans une des 100 plus
1967 : « Traité de l’Espace » consacre l’espace comme zone grandes villes du monde, 1/4 en 2050.
internaonale sans fronère ni souveraineté 2008 : Indépendance du Kosovo
1979 : Three Miles Island 2011 : Indépendance du Soudan du Sud
1982 : Montego Bay (droit de la mer) 2013 : AOaire Snowden
1989 : Naufrage de l’Exxon-Valdez au large de l’Alaska 2014-2015 : créaon de murs aux fronères entre la Grèce
1992 : LA, tensions communautés noires vs asiaques et la Turquie, la Bulgarie et la Turquie, la Hongrie et la Serbie,
1995 : Accords de Schengen la Hongrie et la Croae. L’Autriche envisage de construire un
2002 : construcon du mur Israël/Palesne mur à sa fronère avec la Slovénie.
2005 : ouragan Katrina 2015 : 60% de la pop mondiale est urbaine
CHIFFRE
Espaces mari,mes
● 16/20 premiers ports se situent en Asie dont 13 en Chine (les autres sont RoRerdam, Port Hedland (Australie), South Louisiana
et LA Long Beach)
● Classement des ports :
o Tonnage : 1 Ningbo > 2 Shanghai
o Conteneurs : 1 Shanghai > 2 Singapour
o Port de Shanghai : 740M de tonnes en 2015
o RoRerdam : 11ème port mondial en 2020, 1er européen
o Los Angeles - Long Beach : 1er port américain (140M de conteneurs EVP aujourd’hui)
o Durban : 2ème d’Afrique pour les conteneurs.
● 90% du commerce de marchandises passe par voie marime
● France : 2ème ZEE (11,5M km²)
● 50% de la populaon européenne sur le liRoral
● Allemagne : 4ème constructeur naval mondial
● 33% des zones franches du monde sont en Asie
● 75% des espèces de poisson sont en situaon de surpêche

LES VILLES

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MÉTROPOLISATION ET MONDIALISATION
I. LES VILLES, CENTRES D’IMPULSION, DE COMMANDEMENT, ET DE COORDINATION DE LA MONDIA
● Un phénomène planétaire : Mul,plica,on de la popula,on (x4 en 100 ans, pop urbaine x20 : 2% 1800, 54% ajd, 2/3 en
2025). Taille moyenne des villes a augmenté : 200k habitants en 1800, 2M ajd. 20 villes de +10M, elles se trouvent de plus en
plus dans le Sud. Elles sont plus stratégiques au Nord (aéroport, polique, bourse), plus peuplées au Sud (Dehli, Dacca).
Répar,,on des urbains : 53% de la pop urbaine mondiale vit en Asie, 14% en Europe, 13% en Amérique Lane et Caraïbes.
Prévisions : 2030 41 mégacités (+10M d’habs), plutôt au Sud.
● Le phénomène de mégalopolisa,on : Terme de mégalopole J. GoEmann 1962, caractérise la côte Est des US, qui s’étend sur
des centaines de km. 3 mégalopoles : européenne (Londres, Milan), japonaise (Tokyo, Osaka, Nagoya), Côte Est américaine.
Caractéris,ques : forte populaon, portuaire, transports, communicaon, pas forcément connue (peut-être séparée par des
zones rurales), foncon de carrefour de l’AMM (archipel mégalopolitain mondial). Mégalopoles secondaires : en formaon
(Rio/Sao Paulo/Belo Horizonte 65M d’hab, 2000 km), Asie orientale.
● Les villes sont les territoires moteurs de la mondia : Concentrent : sièges sociaux de FTN (Amér N 133 du top 500, dont 17 à
NY, Paris 32, Tokyo 48), pôles 4nanciers (Londres City, NY Wall Street et NYSE, Tokyo Kabuto Cho, Chicago spécialisé dans le
marché de céréales), part importante du PIB naonal (Tokyo 34%, Londres 32%, Paris 27%), fns culturelles (musées, congèrs
expos, JO, COP). Classement des PIB mondiaux (entreprises, villes, pays confondus) : Chine 1er, US 2ème, Tokyo 14ème, NY 19ème
(devant Iran, Walmart avant Pologne).

II. LA MÉTROPOLISATION HIÉRARCHISE LES ESPACES DE L’ÉCONOMIE


● Archipel Métropolitain Mondial (1 er sens donné à l’AMM de Dollfus) : Phase de concentra,on (où les métropoles
s’accroissent) puis phase de déconcentra,on (au Nord les Banlieues s’accroissent, reliées via transports, on délocalise
certaines acvités (edge ci,es)). Centre conserve les foncons poliques et économiques lucraves. Il y a une constuon
d’un archipel métropolitain (ensemble des métropoles qui contribuent à la direcon du monde et forment un réseau), les
métropoles sont de + en + interdépendantes.
● Global City Power Index : prend en compte nb de sièges de FTN, banques, taille du CBD, santé de la place 4nancière,
connecvité, condions de vie : Londres n°1, NY n°2, Tokyo n°3, Paris n°4, Singapour n°5.
● Des évolu,ons et des reclassements rapides : Dragons (Séoul, Taipei, Singapour) en essor depuis les 1980s, mais régression de
l’Argenne et de Buenos Aires depuis 1990s. Afrique : Lagos et Abidjan n’arrivent pas à s’intégrer durablement (la Côte
d’Ivoire a pourtant connu un miracle éco). Montée de Shanghai, Mumbai, Delhi. Villes en marge de la mondia : « shrinking
cies » (Détroit, Leibzig), villes en guerre ou pays dictature (Damas, Pyongyang), villes pays les + pauvres (Phnom Penh,
Bangui).

III. DES MÉTROPOLES SYMBOLES DE LA MONDIALISATION


● Nouvel eldorado fascinant : Lieu d’ascension sociale, des classes moyennes, de la consommaon.
● Vitrine des maux de la mondialisa,on : Croissance urbaine anarchique, pénuries (eau, nourriture, électricité). Les migrants
sont exclus en périphérie, gated communi+es.
● Dé>s à relever aujourd’hui pour les global ci es : Projet ‘mega ci es’ de 1986 qui réunit 18 métropoles N/S, basé à NY :
l’objecf est de résoudre les problèmes urbains (congeson, poche de pauvreté, déchets). 37 projets ont vu le jour dans les
1990s, avec traitement des déchets au Caire (recyclage de certains déchets pour fabriquer des engrais, souen aux éboueurs) :
s’étend à Bombay et Manille. Rendre durable le dév : Rio Sommet Terre 1992  Agenda 21 + charte urbanisme d’Aalborg en
Europe 1994, fait oTce charte des villes durables, remplace charte d’Athènes 1933.
Dates clés : Références et no,ons clés :

● 2009 : la pop urbaine > la pop rurale ● AMM de Dollfus dans La mondialisa on 1996

● 2015 60% de la populaon mondiale est urbaine ● Terme de mégalopole J. GoEmann 1962

ChiUres : ● Guy Baudelle La pieuvre rouge : perdants mondia =


villes moyennes car mondia concentre acts ds gdes
● 60% d’urbains ajd
métropoles
● 20 villes de +10M
● Parag Khanna Connectography : mapping the future of
● Classement des PIB mondiaux : Chine 1 , US 2 , Tokyo
er ème global civiliza on 2016 : villes vont être au cœur d’une
14ème, NY 19ème (devant Iran, Walmart avant Pologne) civilisaon globale car lieux de connexions, où se nouent
partenariats entre Etats
● Global City Power Index : Londres n°1, NY n°2, Tokyo
n°3, Paris n°4, Singapour n°5

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LES VILLES MONDIALES
Ville mondiale = Saskia Sassen et Cynthia Ghorra-Gobin : Foncons de commandement : polique, économie, gouvernance +
Foncons de recherche/innovaon/formaon + Polarisaon des Zux + Connecvité + Façonne la mondialisaon
Les villes mondiales suivent des évoluons idenques : élargissement de l’aire de commandement, internaonalisaon,
innova,on constante, morphologie polycentrique, inégalités très fortes. Paradoxalement, ces villes vivent de connexions
mondiales avec le monde et non pas avec celles de leur territoire d’origines. Processus d’uni>ca,on des grandes villes (échanges
entre elles, unité des paysages) mais processus de fragmenta,on dans leur organisaon interne et avec le pays qui les entoure.

I. L’ESSOR DES VILLES MONDIALES, UNE CARACTÉRISTIQUE ESSENTIELLE DE NOTRE MONDIA


● Double logique d’urbanisa,on-métropolisa,on : urbanisa,on pro4te aux plus grandes villes et métropolisa,on au détriment
des campagnes (« urban sprawl » : étalement urbain).
● Un changement des hiérarchies métropolitaines : depuis les 1970s-1980s, on constate une dominaon écrasante des villes
asiaques (Tijian en Chine aussi peuplée que Paris).

II. LES VILLES MONDIALES TENDENT À CONVERGER VERS UN MODÈLE URBAIN UNIQUE
● La poussée ver,cale : les graRe-ciels apparaissent tout d’abord à Chicago, Hong Kong compte le + grand nombre de tours
(7500), suivi par NY (600). Au regard de la hauteur des tours, le Burj Kalifa domine (829 m). CBD archétype de NY, pet à pet
les villes du Sud adoptent la morphologie urbaine du N (Shanghai : Pudong rasé pour construire une CBD).
● L’extension horizontale (urban sprawl) : aux US, on parle de suburbanisa,on (LA : autoroutes intra-urbaines). Sièges sociaux
de + en + situés en périphérie des villes car coûte – cher : Véolia avenue Kleber  Aubervilliers, autour de Paris plateau Cergy-
Pontoise et Saclay ; US dév des edge ci+es (espace urbanisé périphérique qui concentre entreprises, services, centres
commerciaux : LA 28).
● Le polycentrisme : associaon entre centre-ville ancien (cœur historique) et les nouveaux centres (Central Business District).
Deux évoluons des centres anciens : hyperspécialisa,on éco et gentri>ca,on (NY perd 500k hab dans les 1960-1999s.
● Tendance à la fragmenta,on : Saskia Sassen la ville globale s’organise autour de 5 clusters : Quarer 4nancier, comptable,
bancaire, juridique ; Emplois pr rendre service au 1 er cluster : promoon immo, hôtels, restaurants, services domesques ;
Tourisme ; Emplois indus ; Instuons publiques ; + cluster des acts informelles.

III. LES EFFETS PERVERS DE LA VILLE MONDIALE, VILLE DURABLE


● Urbanisa,on anarchique : extension de la ville non plani>ée et non organisée, renforcée par l’exode rural fort dans les pays
du Sud et une natalité non contrôlée. Ce qui entraîne la bidonvilisa,on de la ville (cf point sur les bidonvilles).
● Déséquilibres géographiques : Veltz et Dollfus parlent d’ « eUet tunnel » pour décrire l’aOaiblissent des zones intermédiaires
entre 2 métropoles.
ChiUres : Références et no,ons clés :

● Villes les + visitées : Bangkok, Londres, Paris, Dubaï, ● Ville globale ≠ ville mondiale : la ville mondiale a le cœur
NY. historique (patrimoine), alors que la ville globale n’a que
les foncons stratégiques de commandement.
● ONU : 15% de la pop mondiale vit dans une des 100
plus grandes villes en 2015, 25% en 2050 ● Smart ci,es : villes intelligentes.

VILLES ET RISQUES
Aléa : phénomène résultant de facteurs ou de processus qui échappent, au moins en pare, au contrôle de l’homme : inondaon,
tremblement de terre, cyclone, érupon volcanique…L’aléa ne devient un risque qu’en présence d’enjeux humains, économiques
et environnementaux, possédant une certaine vulnérabilité (fragilité). Sur un espace donné, un aléa est plus ou moins probable et
comporte une large part d’incertude quant à son déroulement (moment, circonstances).
Vulnérabilité : propension à subir une catastrophe et capacité à réagir, dépend du niveau de développement, de la gouvernance
de la ville (de la percepon/adaptaon aux risques).
Risque : danger auquel on est exposé individuellement ou collecvement dans certaines circonstances. C'est le résultat de la
confrontaon entre un aléa et un enjeu dans une zone donnée. La catastrophe est la réalisaon d'un risque qui, sur un territoire
donné, par l'ampleur et le coût des dommages causés, provoque une grave interrupon du fonconnement d'une société.

I. VILLES ET DANGERS
● Historiquement, à la fois le lieu refuge (remparts etc.) et le lieu du danger (incendies, épidémies, émeutes sociales)
● Mais l’essor de l’urbanisa,on qui accompagne la révolu,on industrielle crée de nouveaux dangers : risques naturels
(séisme, inondaon), risques sociaux (foyers des inégalités éco, marginalisaon avec centres d’aOaires vs. Bidonvilles,
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ségrégaon avec gated communi+es), risques environnementaux (centrales thermiques, industries chimiques, polluon des
eaux, polluon sonore). Diminuon de quelques risques (incendies /luRe contre le risque sanitaire).
● Vulnérabilité diUérente selon les villes : 2010 2 séismes de magnitude 7,3 sur l’échelle de Richter : Haï 230 000 morts,
300 000 vicmes & Jap aucune vicme et dommages matériels mineurs.
● La percep,on du risque dépend des sociétés : U. Beck La société du risque 1986 pour les géographes eu, la géo Jap est
porteuse de risques (tremblements terre, tsunamis, cyclones, volcans) mais les géographes Jap présentent le volcanisme
comme la présence de terres ferles sur la pente des volcans, cyclones comme des grandes précipitaons donc de l’eau pour
l’agri.
● Globalisa,on des risques : la zone concernée par le risque devient de + en + importante car mise en réseau du monde :
diOusion des risques d’origine bio (pandémie), indus et techno dans l’atmosphère, risques éco (crises 4n),
accéléraon/renforcement des risques autour du réchauOement climaque.

II. VILLES ET CONFLITS


● ConOits d’usage sur les ressources, par ex entre l’industrie et le tourisme. Certains territoires se rebellent contre industries
● ConOits d’aménagement : plans d’occupaon des sols, par ex e à Singapour, on délimite l’acvité de chaque parcelle,
interdisant donc toute acvité agricole.
● ConOits sociaux : Los Angeles 1992 tensions entre communautés à l’intérieur de la ville (Noirs/Asiaques).
● Ville dans le risque de la guerre . Jusqu’au XIXème, la ville n’est pas le théâtre de guerres, ce n’est pas une zone de conZit.
Changement dès les 1930s avec Guernica et surtout avec la 2 nde GM : les villes deviennent les objecfs à prendre ou à
détruire : lieu emblémaque de la guerre, de massacres (Sarajevo 1992-1995, Alep aujourd’hui), mais aussi cibles des ennemis
de la mondia (11/09 tours jumelle NY).
● Solu,ons : Le développement Durable (charte d’Aalborg en Europe en 1994), smart ci,es (Montevideo en Uruguay).

LES VILLES DU TIERS-MONDE ET URBANISATION DANS LES PED


I. UNE URBANISATION DES PED SPÉCIFIQUE
● Le TM connaît une explosion urbaine après 1945 : Tradi,on urbaine ancienne : monde Arabe Constannople, Le Caire, Afr
subsaharienne avec Tombouctou, Inde et Chine, Mexique Tenochtlan. Explosion démo des PED dès 1950s : pop x10 depuis
1950. Les PED concentrent 75% de la pop urbaine mondiale. L’urbanisaon des PED à 48% ajd, devrait être de 80% en 2050,
1/3 de la croissance urbaine devrait se concentrer entre Chine, Inde et Nigéria. Mais l’urbanisa,on reste très inégale : entre
connents 4 ensembles (AL région les + urbanisée 80%, MO + Afr N + Afr liRorale + NPIA >50%, Asie méridionale et Afr
subsaha 30-50%, 16 pays <30% tq Burundi et Népal ; à l’intérieur des connents (péninsule indochinoise <30% VS HK et Singa
100% ; Burundi 12% VS Gabon 86%, Chili Arg Brés 90% VS Guyana 30%) ; à l’intérieur des pays (gdes métropoles sur les
liRoraux car phases de dév extraver).
● L’urbanisa,on des PED se fait au pro>t des très grandes villes : 21/28 mégapoles du monde sont dans les PED. Aujourd’hui,
dév de villes moyennes (-1M) car gdes villes surpeuplées. On assite à une hypertrophie des gdes agglo, macrocéphalie urbaine
(Mexico 1/3 de la pop du Mexique), mais apparion des pôles urbain dans la périphérie des gdes agglo.
● « Une urbanisa,on sans développement préalable » Paul Bairoch : Sans industrialisa,on préalable : pas de modernisaon
agricole ni d’industrialisaon ≠ pays développés : l’urbanisaon est « démographique » et non « technologique » comme les
pays dév Santos. L’exode rural est le 1er moteur de l’urbanisa,on des PED : 2/3 de la croissance urbaine lié à l’exode rural
1960-1980 (facteur répulsif dans les campagnes, « migraon du désespoir », villes apparaissent aRracves par contraste :
équipements éduc, sanitaires, emplois, services, lieu possible d’émancipaon des femmes, incarnent modernité, accès biens
conso symboles confort, réussite sociale). S’en suit un accroissement naturel des villes puis une extension géo des villes.

II. MAIS L’EXPLOSION URBAINE FAIT APPARAITRE LES VILLES DES PED COMME « MONSTRES URBAINS »
● Un monde de bidonvilles : voir point sur les bidonvilles.
● Les villes monstrueuses sont confrontées à des dé>s : Dé> de se loger : exiguïté (Inde 1/3 des ménages ont 1 pièce pour 5,
certains quarers de New Delhi n’ont accès à l’électricité et à l’eau courante que quelques h/j). Dé> de l’approvisionnement
alimentaire : émeutes de la faim (2008 à Mexico). Dé>s environnementaux (1M de morts/an en Chine à cause de la polluon,
500 morts au Brésil en 2011 à cause d’un glissement de terrain). Dé>s sociaux : ségrégaon spaale à Soweto, dé4 de l’emploi
avec hypertrophie du secteur teraire informel). Dé> de se déplacer : insuTsance des transports en commun, encombrement.
● Des villes ingérables ? Impuissance des autorités pour relever les dé4s (corrupon, clientélisme) dans un contexte de
décentralisaon, déréglementaon et libéralisaon, et donnent souvent la priorité aux campagnes (Inde avec Révoluon
Verte). Villes se développent de façon anarchique, prédatrices (captent richesse campagne). Poli,ques volontaristes pour
contrôler la croissance urbaine : Chine renvoi massif de pop ds les campagnes pendant la révo culturelle, expulsion des pop
pauvres des centres-villes vers les périphéries, créaon de villes satellites (Mexico entouré de 7 villes satellites), créaon ex-

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nihilo de nouvelles capitales pol (Yamoussoukro). Ajd l’enjeu est d’améliorer la ges,on urbaine au quo,dien : volonté de
revenir à de véritables pol urbaines permises par le retour de la croissance éco (Inde programme « villes intelligentes »).

III. MAIS LES VILLES DES PED SONT DES LIEUX DE DÉV, DE MODERNITÉ ET D’OUVERTURE SUR L’EXT
● À l’échelle des pays, les villes sont des lieux privilégiés du développement : indicateurs sociaux-éco > ds villes (les citadins
sont 1/3 + riches que les ruraux (Inde : 30% de la pop mais 75% du PIB)) que dans les campagnes qui souOrent de l’isolement,
manque accès services de base, forte pression démo, faim, pauvreté, mortalité + forte. Lieux d’accès aux « trésors de la
conso » et de l’essor d’une classe moyenne. Lieu d’une éco informelle pourvoyeuse d’emploi (1980 = 2/3 des emplois en AL).
Concentrent les acvités indus, de marché ; lieux d’échange par excellence car carrefour infra transport.
● Et de la modernité : lieu d’émancipaon (femmes, jeunes), recomposion sociale (gdes villes Inde nouveaux quarers pr
classes moy aisée peuvent accueillir membres des castes basses). Rôle dans la transion démographique (lieu de diminuon
de la fécondité), lieu d’innovaon culturelle (brassage des pop) et des transformaons des habitudes alimentaires.
● Des lieux d’intégra,on à l’éco mondiale : intégrées à l’époque coloniale (ce sont souvent d’anciens comptoirs, ports). Ajd
présence de Zones Franches, de CBD. MAIS aucune, sauf Shanghai, n’a le statut de Ville globale de Saskia Sassen (pas de
pouvoir d’inZuence comparable aux villes globales, restent symbole de « mal dév », pauvreté urbaine, confrontées à des pb de
congeson, violences, polluon = éloignées du concept de ville durable.
Dates clés : Références et no,ons clés :

● 2008 : émeutes de la ● P. Bairoch De Jéricho à Mexico parle « d’inZaon urbaine », d’« urbanisaon sans
faim à Mexico développement préalable »

● M Santos, Les villes du Tiers-Monde : dév sans industrialisaon  « urbanisaon


démographique » dans le TM face à l’urbanisaon technologique en Europe (exode rural)
ChiUres :
● Le Monde, dossier sur les villes 1996 : Lagos (Nigeria) est un « monstre au corps déformé
● Urbanisa,on : 48%
par mille excroissances bizarres, une colonne vertébrale de voitures bloquées, une queue
● 21/28 mégapoles sont fourchue de bidonvilles ».
dans les PED
● Pierre Velts (géo fr) Mondia, villes et terri : une éco d’archipel : « Res les études urbaines
qui ont focalisé l’aRenon sur dysfonconnements, pauvreté, chômage, sous-dév,
insécurité, marginalité, conduisent paradoxalement à l’oubli d’une réalité fondamentale, la
ville est un mieux, un + : au – subjecvement ».

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Point sur les bidonvilles
Bidonville = ensemble des habitaons précaires établies hâvement sur des terrains inoccupés ou délaissés, se caractérisant
par l’absence d’habitaon en dur, d’une surface habitable suTsante, d’un accès à l’eau potable, à un système
d’assainissement, et à l’électricité. Précarité de l’habitat, de l’emplacement (espaces vacants : le long des voies ferrées, des
berges inondables, égout à ciel ouvert), précarité juridique (occupaon illégale), des condions de vie ( M. Davis Le pire des
mondes possibles 700 M d’Indiens défèquent en plein air ; pas d’école, de magasins).
ChiUres : 2015 1/3 de la pop monde, dont 90% dans les PED, dont ¾ en Afr : Inde 50% des urbains, Tchad 90% (Dharavi à
Bombay, Kibera au Kenya).
Environnement pathologique : pb sanitaires (maladies liées à l’eau, peste Mada 2017), alimentaires (sous/malnutrion),
violence (gangs Johannesburg, drogue), environnementaux (polluon : air, eau, sol, sonore).
Les bidonvilles correspondent en même temps à une réalité éco et sociale complexe : lieux d’ac,vités éco intenses (ex :
Dharavi capitale mondiale du cuir). Les pop des bidonvilles ne sont donc pas toutes pauvres (classes moyennes de Bombay
qui veulent diminuer le coût du logement). Lieux de forte solidarité : regroupement des habs par origine géo, religieuse,
castes en Inde, donc facteur d’intégraon pour les nouveaux habitants. On passe d’une volonté d’éradicaon à la
légalisaon, réhabilitaon, amélioraon des zones d’habitat informel : assainissement, consolidaon (Brésil 2017
invesssements dans les favelas de Rio, Sao Paulo).
Dualité des villes : les grandes villes des PED cristallisent des diOérences sociales (centres-villes pop aisées et poy + acts éco,
administraves + immeubles élevés VS quarers périphériques pop les plus pauvres + construcon basses, matériau
précaire, quarers peu aménagés). Dualité héritée de la période coloniale : villes coloniales an Afr ville blanche/noire, Saigon
ville fr/chinoise/indochinoise, cas extrême : Afrique du S avec townships = lieux réservés Noirs ex Soweto. Demeure malgré
le pol de l’Etat pour gommer l’opposion.

LES VILLES AFRICAINES


I. UNE URBANISATION SPECTACULAIRE DEPUIS LES ANNEES 1950
● Depuis les 1950s, une urbanisa,on marquée par des taux de croissance parmi les plus élevés : Un riche passé urbain
(comptoirs pendant la colonisaon : Abidjan). La croissance urbaine a été x13 depuis les 1950s. L’urbanisaon est due à un
fort exode rural car campagnes répulsives et à une croissance urbaine interne + dév infras de transport (ex Nigéria 1895 cdf
reliant Lago à son hinterland). Vers 2040 villes africaines devraient accueillir 1Md de citadins.
● Une diversité des réseaux urbains en Afrique : Une urbanisaon avancée en Afrique du Nord et en Afrique australe. Des
régions liEorales plus urbanisées que l’intérieur notamment depuis la colonisaon dans le golfe de Guinée, le reste de l’Afr est
moins urbanisé. Des pays monocéphales (Sénégal Dakar 45% pop), bicéphales (Cameroun : Douala et Yaoundé) ou
polycéphales (Afrique du Sud : Johannesburg que 15% de la pop).
● Mais le con,nent le moins urbanisé du monde : seulement 40% d’urbains.

II. DES VILLES EN CRISE QUI N’ONT PAS SU REPONDRE AUX BESOINS ENGENDRES PAR L’EXPLOSION URBAINE
● Des villes marquées par une forte dualité : Opposion entre les quarers modernes, vercaux et les bidonvilles en
périphéries, peu aménagés. Forte diversité sociale souvent héritée de la colonisaon (à Johannesburg : centre-ville blanc avec
des gated communies VS les gheRos à Soweto). Les centres-villes concentrent les services.
● La grande ville, un milieu diXcile à vivre : mauvaise geson de la ville (manque d’infrastructures et de transports, de
logements sociaux, pb accès à l’eau), dé4 du travail (concurrence de la main d’œuvre asia, importance du secteur informel :
90% des emplois à Cotonou).
● Nb risques : alimentaires (2008 émeutes de la faim en Egypte, Mozambique, Cameroun), sanitaires (sida), environnementaux
(montée des eaux, polluon). Une violence omniprésente (conZits ethniques, conZits d’accès aux ressources, criminalité,
ma4as comme à Lagos) et des autorités impuissantes face aux problèmes (corrupon, manque de moyens 4nanciers ex Afr du
S 150 000 policiers mais 280 000 agents de sécurité privés), héritage de la violence coloniale liée à l’apartheid.

III. LES VILLES SONT LES LIEUX DE CHANGEMENT, DE RUPTURE AVEC LES TRADITIONS ET INCARNENT UNE MODERNITE
QUI PEUT ETRE FACTEUR DE DEVELOPPEMENT
● À l’échelle des pays, les villes sont des lieux de développement : indicateurs socio-éco des villes > à ceux des campagnes,
scolarisaon, équipements sanitaires + développés, lieux de créaon de richesses + ouverture internaonale (généralisaon
du portable et des cybercafés, modes culturelles étrangères, ce sont les villes qui captent les IDE).
● Les villes sont le lieu de la modernité par excellence : émancipa,on des tradi,ons (jeunes, femmes comme les « Nana Benz
» au Togo et au Bénin qui se sont enrichies dans le commerce des vêtements depuis les 1960s), innova,on sociale grâce aux

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migraons (langue, art, nouvelles formes de sociabilité dans les ONG, les Églises évangéliques), occidentalisa,on des
comportements.
● Les villes sont le lieu de la diUusion de la modernité vers les campagnes : des villes non-prédatrices (Zux monétaires familiaux
entre ville et campagne, avec une dynamique de « va et vient » selon Alain Dubresson), point de départ de la diOusion des
nouveautés (portables, programmes contre le Sida).

LES VILLES ASIATIQUES


I. DES VILLES ANCIENNES MAIS UNE URBANISATION RECENTE
● Des villes millénaires : Bénarès en Inde, Angkor qui étaient des capitales religieuses ou poliques. En Chine, l’ouverture forcée
au XIXème permet une transformaon de l’armature urbaine chinoise : liRoral privilégié.
● L’émergence de métropoles avec l’arrivée des colonisateurs occidentaux : dév de villes liEorales pour l’exportaon
(Shanghai, Bombay), apparion d’infrastructures portuaires, aménagement des Zeuves, chemins de fer reliant à l’hinterland
au XIXème. Les métropoles sont caractérisées par une occidentalisa,on des modes de vie urbains. Inde : 3 villes-comptoirs
qui polarisent la croissance urbaine (Madras, CalcuRa, Bombay), construcon de New Delhi 1911-1933 (larges avenues).
● Le développement de l’urbanisa,on : Facteurs de la croissance urbaine : accroissement naturel, les migraons intérieures
(exode rural), migraons internaonales (explosion de CalcuRa et Delhi car arrivée de ceux qui fuient Pakistan, Japon perd
empire, Chinois naonalistes fuient à Taïwan, paron de l’Empire des Indes, boat people vietnamiens, indépendance du
Bengladesh 1971), migraons éco (Indo, Phili, Viet, Chi  HK, Brunei, Singa, Jap). Agtude des pouvoirs en place ex Chine : pol
de dév des villes 1950s, donc taux d’urbanisaon 20%60% 1960ajd. DiUérence entre les pays qui maitrisent la croissance
urbaine et les autres : Chine et Inde mainen des pop dans les campagnes avec des programmes de développement ruraux,
pas d’explosion urbaine  aucune macrocéphalie ; Asie orientale et méridionale « monstruopoles » ex Bangkok
macrocéphalie, taudi4caon, une des villes les + polluées au monde au XXème).

II. LES VILLES SONT AU CŒUR DES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT AVEC LA MONDIALISATION
● Des acteurs privilégiés du développement et de l’ouverture : Territoires dominants de la mondialisa,on : industrialisaon
(Inde villes concentrent 30% pop, mais 70% du PIB dabs 3 gdes régions (Bombay, CalcuRa, Madras)), ouverture avec ZF, ports,
technopôles ex Bangalore), pôles intérieurs (Chongqing en Chine). Mégalopoles asia,que : japonaise (105M d’habitants sur
5% du territoire jap) ; ambion de ville mondiale (Tokyo, Singa, Shanghai). Mais polarisa,on : ex villes indiennes polarisent
communicaons avec “quadrilatère d’or” = route entre les quatre + grandes villes.
● Des paysages urbains en pleine muta,on : centres urbains ultra modernes, occidentalisaon, nouveaux modes de vie,
uniformisaon malgré la recherche de spéci4cité culturelle (CBD, graRe-ciel, vercalisaon : tours jumelles Petronas à Kuala
Lumpur), + développement des bidonvilles.
● Des villes, symboles d’une modernité sociale : dév de classes moyennes (« Inde qui brille » slogan électoral du BJP 2004), en
Inde 10% de la pop a les mêmes revenus que les Occidentaux (mais 1/3 < seuil de pauvreté). 3 types des villes mondialisées
en Asie : 1/ Cités-États (Singa, HK) 2/ Capitales qui sont des villes mondiales (Kuala Lumpur, Bangkok, Séoul) 3/ Espaces qui
abritent plusieurs villes mondiales spécialisées (Japon, Chine, Inde).

III. DES VILLES, LIEUX DE TOUS LES DEFIS (A LA FOIS RISQUES ET OPPORTUNITÉS)
● Faire face au dé> iden,taire : beaucoup de destrucons dues aux guerres et aux révoluons, mais les villes chinoises
revendiquent ajd un passé (concept de patrimoine reconnu en Chine en 1982 Pékin momi4e la cité interdite, Shanghai rénove
sa vieille ville).
● Faire face au dé> humain : gérer l’explosion démographique (Jakarta est la ville la + dense au monde : +15k hab/km²),
logements, bidonvilles, dé> social (inégalités) et sanitaire (peste en 1996 à CalcuRa) ; + gd bidonville d’Asie = Orangi Town à
Karachi Pakistan (1,5M hab) (Dharavi à Mumbai 1M d’habs).
● Un exemple de réponse en Inde : 2005 « Mission na,onal Nehru de la Rénova,on Urbaine » = invesssements dans les
infrastructures et les services de base pour pauvres avec aide de la BM et Banque Asiaque.
● Faire face au dé> environnemental : inondaons à Bangkok, polluon crique (60% des villes indiennes ont un taux de
polluon crique), d’où le développement des smart ci+es (Singapour).

ChiUres : Références et no,ons clés :

● 48% de ruraux • F. Durand Dastès : « L’Inde est un pays peu urbanisé


mais avec beaucoup de citadins »
● Delhi et Bombay concentrent -6% de la pop urbaine
indienne • Eve Charrin L’Inde à l’assaut du monde : classes
moyennes indiennes vivent dans des quarers

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● Peu urbanisé (34%-18%) = Birmanie, Bangladesh, fermés, prédateurs des ressources
Vietnam, Inde, Cambodge, Népal, Sri Lanka (15%)
• Frédéric Landy : « il n’y aura pas en Inde de ‘4n de
● En phase d’urbanisa,on (44%-66%) = Philippines, campagnes’ comme il y en eu en Europe après
Chine, Indonésie, Thaïlande, CN 1945 »

● Déjà Urbain : Mongolie, Taiwan, Malaisie, CS

• Hyper urbanisé (92%-100%) = Japon, HK, Singapour

LES VILLES AU MOYEN-ORIENT


I. STRUCTURE EN ARCHIPELS
● Densité très variable dans la région : 15 habs/km2 en AS contre 1500 à Bahreïn.
● Il existe des grandes aires de popula,on : Croissant fer,le (Tigre et Euphrate jusqu’à Gaza). Archipel Turc, dans un géant
démographique (75M d’habitants) dont l’intérieur est vide (Istanbul éco et 20% de la pop). Archipel Sud Arabique : liRoraux +
villes saintes. Appari,ons des mégapoles sur le Golfe avec migrants majoritaires, face au désert bédouin qui se vide. Archipel
Iranien : 80M d’habs mal répars (NO-SE avec décroissance vers le SE, Axe Nord Sud qui relie Téhéran, sinon vide).

II. MONDE ANCIENNEMENT URBANISÉ


● Créa,on de villes pour dominer l’espace : Egypte avec Alexandrie, le Caire créée en 1969 et veut dire la Victorieuse, Thèbes.
● Mégapoles du Golfe sont aussi nouvelles : 66% d’urbanisaon en moyenne (90% en Israël et Qatar mais 43% en Egypte).
● Macrocéphalie ou bicéphalie : Téhéran, Syrie avec Damas/Alep, Ankara/Istanbul, Le Caire/Alexandrie. Croissance fondée soit
sur les très grandes villes, soit sur les petes avec accroissement par migraon rurale et paupérisaon : écart entre les
extrêmes.

III. ORGANISATION
● Centre historique avec pouvoir polique/religieux et commerces (souks/bazars), entourés parfois de murailles, dimension de
la ville moderne avec le tourisme. Développement de quar,ers résiden,els autour, 1960s-1970s : développement de
quarers de luxes ou de classes moyennes émergentes. Espace informel qui s’étend autour des villes, avec accueil des
migrants ruraux où règne une solidarité religieuse, tribale. InZuence européenne surtout en Egypte ou dans les villes

Point sur une ville : Beyrouth


Beyrouth, ville cosmopolite symbole de la ville fragmentée : 2M d’habs sur les 5M du Liban (40%). Se développe avec le
port du XIXème.
Ville sunnite : mais accueille une minorité chréenne orthodoxe, réfugiés (chréens, arméniens, Palesniens). Populaons
chiites avec exode rural du sud Liban.
La guerre civile (1975-1990) fragmente la ville : avec des fronères intérieures. Ligne de front entre ouest chréen et est
musulman, banlieue sud dominée par les chiites, où se crée le Hezbollah en 1982.
Refonte de Beyrouth : avec immobilier d’aOaire, centres commerciaux, gentri4caon de la ville.
Neom en Arabie Saoudite
Projet de ville futuriste au NO de l’AS, à proximité de la fronère avec la Jordanie et l’Egypte amorcé par MBS. Ferait « 250
fois la taille de Paris). Première pare des travaux devrait s’achever en 2025.

portuaires.

LES VILLES SUR LE CONTINENT AMERICAIN


I. UN ESPACE MARQUE PAR LES VILLES
● Des histoires urbaines contrastées : Au nord, la hiérarchie urbaine est le reZet du peuplement des US : d’abord peuplés à l’Est
et dans la Manufacturing Belt puis à parr du XXème, croissance des aires métropolitaines dans la Sun Belt. Les 3 grandes
zones urbaines aujourd’hui sont le Nord-Est (Megalopolis), le Sud autour du Golfe du Mexique et la côte Paci4que (de San
Diego à San Francisco). Au sud, les métropoles sont héritées de la colonisaon. Les villes ont alors été insérées de manière
précoce dans les échanges mondiaux et la croissance n’a favorisé que les grandes villes (Lima, Bogota, Caracas).

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● La physionomie des grandes villes : Au Nord, la ville est « ouverte » avec au centre un CBD et des gheEos (souvent ethniques)
puis des banlieues résidenelles et des pets centres dans les banlieues. Les métropoles du sud sont caractérisées par une
bidonvilisa,on importante (Netzahualcóyotl).
● Un espace suburbanisé : Au Nord, les banlieues se développent après 1945 (automobile et polique d’accès à la propriété
privée par l’état qui en fait un rempart contre le communisme). Elles sont le lieu de l’American Way of life. Au sud, Lima voit sa
super4cie x30. Cependant, les périphéries sont mal reliées au centre contrairement au Nord où les banlieues oOrent les
mêmes services qu’au centre (développement de « Edge ci,es » Joël Garreau)

II. DES VILLES SOUS TENSIONS


● Au sud, une croissance urbaine anarchique : de forts déséquilibres spa,aux au pro4t des liRoraux (au Brésil : le triangle
SP/Rio/Belo Horizonte concentre 80% de la produc,on industrielle), absence de réseau de petes villes (au Chili, Sanago est
l’unique pôle du pays). Il y a de plus une forte ségréga,on spa,ale avec bidonvilles qui jouxtent les quarers riches.
● Au nord, des tensions sociales : lieux marqués par la pauvreté (ouragan Katrina 2005 qui ravage la Nouvelle Orléans permet la
médiasaon de la pauvreté dans les villes), phénomène des « Shrinking ci,es » très pauvres (Detroit), émeutes urbaines (LA,
1992), ségréga,on socio-spa,ale avec les gated communi+es et les gheRos. SurendeRement des villes : faillite de Détroit
2013.
● Des tensions environnementales et technologiques : les villes exercent une pression environnementale (Las Vegas a un rayon
de captage de l’eau de 400km VS 200km pour Mexico, et pompe le Colorado, presque asséché quand il arrive au Mexique) et
sont soumises à un risque environnemental (séismes à Mexico, ouragans, incendies en Californie) et technologique (1979 :
accident de Three Miles Island en Pennsylvanie).

III. LES MUTATIONS ACTUELLES DE LA QUESTION URBAINE


● Métropolisa,on et liEoralisa,on : Les métropoles sont en eOet les interfaces privilégiées de la mondialisaon. La
métropolisaon transforme la géographie urbaine : elle valorise les métropoles liRorales et les métropoles des interfaces
frontalières (SeaRle, Grands Lacs, villes jumelles en Mexamerica comme San Diego).
● 3 tendances pour les métropoles des US : celles spécialisées dans le teraire supérieur (NY, Boston), anciennes métropoles
industrielles en crise (Detroit, Motor City  Murder City), métropoles dynamiques (principalement dans la Sun Belt, villes
frontalières : El Paso, San Diego avec maquiladoras / LA-SF dans le cadre du pivot vers l’Asie).
● Les dé>s du Sud : La réhabilitaon des quarers pauvres (à Medellin, construcon d’un téléphérique pour rejoindre le quarer
pauvre de Corona 13), la luRe contre la violence urbaine, les infrastructures et les équipements en eau, la polluon (Mexico
dans une cuveRe), glissements de terrain (Rio, Haï), inégalités socio-spaales.

LES VILLES EUROPEENNES


Les villes européennes sont le fondement de son iden,té, de la RI (Hanse), de son modèle (éco-quarer de Fribourg).

I. UN CONTINENT URBANISÉ
● Ville dévore l’espace en Europe : Taux d’urbanisaon de 75%, bien plus élevé que la moyenne mondiale (54%). Mais la
métropolisaon faible par rapport au reste du monde développé : prédominance des pe,tes et moyennes villes, qui peuvent
créer un réseau de conurbaon (région Rhin Ruhr). Etalement de la ville au XXème : Christophe Studeny, L’inven on de la
vitesse XIXème, révoluon des transports (1900 métropolitain de Paris). Mais depuis les 1990s, 40% des villes perdent des
habs.
● Mais diXcultés : Métropolisa,on faible : Londres est la 21ème métropole mondiale. DiXcultés des villes en reconversion :
bassin de la Ruhr. Tensions sociales (émeutes en banlieues suédoises en 2012 sur l’intégraon des immigrés).

II. LES VILLES EU DANS LA MONDIA : DES TERRITORES DE PUISSANCE A RAYONNEMENT VARIABLE
● Modèle européen urbain s’organise autour d’un hyper centre : centre historique riche qui exerce une forte polarisaon sur le
reste de l’aggloméraon (vesges gréco-romains, centre historique médiéval). Néanmoins, il y a une poussée des banlieues et
du périurbain (80% de la populaon de l’aggloméraon de Paris vit en banlieue + villes nouvelles en 1961).
● Hiérarchie des métropoles européennes : rapport rendu à la DATAR par Céline RozenblaE et Patricia Cicille Les villes
européennes, Analyse compara ve 2003 : les auteures meRent en place un classement en 5 catégories où Paris et Londres
dominent. Mais aussi capitales eu (Bruxelles), métropoles diversi4ées (Berlin, Madrid), villes universitaires (Grenoble,
Salamanque), villes à fn industrielle (Manchester), ville tourisque (Barcelone, Venise).
● Paris – Londres : quasi même super4cie (1300 et 1500 km²), même nb d’habs (8-10M), mais Londres l’emporte sur Paris éco
car awre + d’invests (3000 strat-up en 2018 VS Paris 1300 car impôt sur les sociétés et sur le revenu élevé en Fr, ISF n’existe
pas à Londres), plus de sièges sociaux de FMN à Londres. Mais aRrait de Paris accentué avec le Brexit.

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III. MÉGALOPOLE EUROPÉENNE
● Inégale concentra,on des habs : La « banane bleue » Roger Brunet (parler plutôt de dorsale européenne) qui va de Londres
au Nord de l’Italie, qui concentre 200M d’habitants et 45% du PIB de l’UE. Mais ajd, les auteurs évoquent plutôt un
polycentrisme (« pieuvre rouge » Guy Baudelle 2002), la mégalopole n’est plus l’unique centre de l’Europe : raRrapage de
régions périphériques comme les pays Baltes. La mégalopole est structurée par le réseau de transport et la mulplicité des
Zux.

LA MER
LES ESPACES MARITIMES
I. LES ESPACES MARITIMES SONT AU CŒUR DE LA MONDIALISATION PAR LA MARITIMISATION DE L’ÉCO MONDIALE
● 2ème moi,é du XXème, révolu,on des transports mari,mes : Naissance du conteneur : 1956 Malcolm Mac Lean, et du
porte-conteneur, qui révoluonne l’ensemble des modes de transport (camions, chemin de fer). Rapidité et diminuon des
coputs avec l’automasaon grâce à des porques géants qui chargent et déchargent un navire en quelques heures.
Mulmodalité. Fermeture du canal de Suez  début de la course au gigan,sme et évolu,on de la OoEe mondiale : navires
x4, augmentaon capacité des navires (200 000t ajd, 19k EVP) crée problèmes de passage dans les détroits (Malacca,
Panama). Spécialisaon des navires : vraquiers, pétroliers, gaziers, porte-conteneurs etc. Essor pavillons de complaisance =
pays qui permet aux producteurs d’immatriculer un navire avec des condions avantageuses (Panama, Libéria, îles Marshall).
Dominaon Asie et Europe (Maersk, Evergreen), US marginalisés. 4 Etats dominent la propriété des navires : 1er Grèce, 2ème
Jap, 3ème Chine, 4ème All. Rôle des pouvoirs publics pour l’aErac,vité des ports. Appari,on de grands armateurs (CMA CGM à
Marseille, Maersk au Danemark), apparion des Global Carriers (armateurs (= équipe un navire, recrute l’équipage) qui font
aussi opérateurs portuaires (= chargement-déchargement)) et des alliances 2M (Maersk, MSC), et Ocean Alliance (CMA,
Evergreen, COSCO).
● Une nouvelle architecture de l’espace mondial : Nouvelle hiérarchie portuaire : basculement du centre de gravité vers le
Paci4que Nord. Parmi les 26 premiers ports mondiaux en tra4c total, que 4 non asiaques (RoRerdam, Port Hedland Australie,
South Louisiana, Houstonn cf listes des ports). Ports de conteneurs sans hinterland (Dubaï, Algésiras).
● LiEoralisa,on se met en place : que ce soit démographique (Japon) ou par les Zux (ZF). On a ainsi l’appari,on de Ranges
(succession de ports, spécialisaon en feedering), une intermodalité (armateurs qui se tournent vers le ferroviaire). Le
prolongement de la DIT colo, le passage à la DIPP, le développement par valorisaon des exportaons des NPIA, le lien entre
domaine industriel et marime (sidérurgie de Fos-sur-Mer avec l’usine Solmer en 1969) permeRent leur réel essor récent. On
parle d’hanséa,sa,on (métropolisaon et liRoralisaon qui débouchent sur une mise en réseau des hubs liRoraux).
● Routes mari,mes diUérentes selon les produits à transporter : pétrole (par ex : golfe persique – Malacca – Suez – Gibraltar),
nouvelles routes (AL vers Asie). Risque car passage étroit, côtes peuplées. Artère circumterrestre conteneurisée.

II. ESPACES MARITIMES AU CŒUR DES CONFLITS ACTUELS PAR LE PROCESSUS DE TERRITORIALISATION DER MERS ET
OCEANS
● Appropria,on éta,que et coopéra,on interna,onale : Montego Bay 1982 : ouvre la voie à une appropriaon étaque. Mais
zones se chevauchent, pb des îles (tensions au Nord du Canada, au niveau de Malacca entre Indonésie, Malaisie, Singapour,
îles Spratleys et Paracels). Coopéra,on interna,onale modeste (1948 créaon OMI).
● « Source, enjeu et arène de la puissance » Litzellmann : Source de richesses : halieuques, hydrocarbures, eau, tourisme.
Thalassocra,e : début XXème, RU 1ère puissance et 1ère puissance marime  Alfred T. Mahan Sea power US doivent se doter
d’une puissance marime (contrôler pts de passage, ZoRe militaire et marchande puissante, construcon navale, ports &
ouverture sur les mers & océans). ReOet des évolu,ons de la puissance : Atlanque  Paci4que en 1984, US basculent d’un
océan à l’autre, la Chine est présente dans l’océan indien avec son « collier de perles ». ConOits de puissance : conZits d’usage
(guerre de la morue, cf. exemples), piraterie (Somalie), conZits régionaux (revendicaons de la Chine en mer de Chine),
conZits futurs (Arcque est la nouvelle zone marime stratégique, Russie revendique 1/3 en s’appuyant sur la dorsale
Lomonossov).
● Enjeux sécuritaires et environnementaux : Piraterie : en Asie Paci4que, en Afrique (golfe de Guinée pour pétrole). Pollu,on :
marées noires (Torrey Canyon 1967, Exxon Valdez 1989, Erika 1999, Presge 2002-2003, explosion plateforme BP Deepwater
Horizon 2010, navire italien Grande America 12/03/19, 2200 tonnes fuel lourd) 6ème connent de plasque. Surexploita,on :
(pèche Atlanque N hareng, merlan, cabillaud ont diminué de 50-70%, thon rouge 80% ; sable).

III. ESPACES MARITIMES INÉGALEMENT INSÉRÉS DANS LA MONDIALISATION


● Quelle hiérarchie des grands océans ? Atlan,que : pour Zux immatériels et capitaux, émergence Amérique Lane crée tra4c
dans Atlanque Sud, dév des relaonas avec la Chine et l’Afr (câble sous-marin Cameroun-Brésil). C’est l’océan des US,
« système de l’Atlanque ». Paci>que : essor après 2nde GM, devient lac américain, renforcé par GF. Flux supérieurs à ceux en
Atlanque en 1984. Indien : lieu de passage, stratégique car route conteneur et pétrole (collier de perles). 3 verrous
16
importants : Ormuz, Bab El-Mandeb, Malacca. Mais un océan qui ne possède pas de grands ports majeurs (car pas de
puissance majeure, eh oui).
● Méditerranées, interfaces ou fractures ? 3 Méditerranées : Méditerranée, mers de Chine, mer des Caraïbes. Mer
méditerranée : Suez et colonisaon lui redonnent de l’importance, enjeu pour US dans la Guerre Froide (6ème ZoRe + route
du pétrole) + mer de transit. Symbole des clivages éco, démographiques, culturels, de la fronère type N-S, lieu conZictuel par
excellence. Organisaon régionale = Union pour la Méditerranée. Les mers de Chine : un « arc de crise » avec rivalités
territoriales. Incarne mer belligène, Chine cherche à évincer les US. Caraïbes : lac américain malgré la présence de Cuba,
Venezuela, intégré grâce aux paradis 4scaux et pavillon de complaisance. Pas cul de sac grâce à la construcon du canal de
Panama. Pas de choc des civili.
● Océans extrêmes : Arc,que : nouvelle route marime grâce à la fonte des glaces, La Bataille du grand Nord a commencé F.
Thual. Antarc,que : ressources halieuques, pas de puissance majeure autour, seulement lieu de recherche scien4que.
Dates clés : Références et no,ons clés :

● 1948 : OMI (siège à Londres) ● Litzellmann « source,


arène, enjeu de la
● 1950-1970 : guerre de la morue entre Islande et RU
puissance »
● 1956 : invenon du conteneur
● Sir W. Raleigh XVIème «
● 1973 : convenon MARPOL (suite à l’accident de Torrey Canyon en 1967) qui ent la mer ent le
commerce du monde, qui
● 1984 : le volume des échanges transpaci4ques dépasse le volume transatlanque ent le commerce ent la
richesse, qui ent la
● 1989 : naufrage de l’Exxon Valdez
richesse ent le monde
● 2007 : la Russie installe une capsule en tane sur la dorsale Lomonossov lui-même »

ChiUres :

● 16/20 premiers ports sont en Asie dont 13 en Chine. 90% du commerce de


marchandises passe par voie marime

● 75% des espèces de poissons sont en situaon de surpêche

● Propriété des navires : 1er Grèce, 2ème Jap, 3ème Chine, 4ème All

A savoir
Conven,on de Montego Bay 1982 : convenon de l’ONU sur le droit à la mer : eaux intérieures (Zeuves, canaux où l’on
peut faire payer le passage), eaux territoriales (12miles nauques), zones conguës (au-delà des 12miles nauques) et ZEE
(200miles nauques). ZEE : l’Etat peut tout exploiter mais ne peut pas bloquer le passage d’autres navires. ConOits autour
des ZEE (Méditerranée entre Grèce et Turquie avec ZEE réduite à 6miles, Spratleys et Paracels en Asie). Créa,on d’un
tribunal interna,onal du droit à la mer. US n’a pas ra4é.
Organisa,on mari,me interna,onale (OMI) 1948 : siège à Londres, dépend de l’ONU. Objec,fs : assurer la sécurité de la
navigaon, protéger l’environnement (marée noire du Torrey Canyon 1967 1971 créaon FIPOL (fond d’indemnisaon),
1973 convenon Marpol interdit pétroliers à simple coque), producon de règles, encourager l’abandon des mesures
discriminatoires pour que le commerce mondial ait accès aux ressources. 165 Etats en font pare.

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LITTORAUX ET MONDIALISATION
60% de la populaon mondiale vit aujourd’hui sur un liRoral : lieux clés de la mondialisaon.

I. LA MONDIA EST UN FACTEUR D’ACCÉLÉRATION DU PROCESSUS DE LITTORALISATION DES ÉCO


● LiEoraux sont des espaces privilégiés dans la mondialisa,on : concentrent la populaon et les acvités pour l’exploitaon
des ressources, le commerce, l’implantaon d’industries, un climat favorable pour le tourisme ou l’agriculture, des interfaces
terre-mer. Évolu,on des transports mari,mes et liEoralisa,on des ac,vités : transformaon des paysages portuaires :
extension pour s’adapter au gigansme, disparion des dockers, mulmodalité. Une métropolisa,on et parfois une
mégalopolisa on des liEoraux. Créa,on de zones franches pour développement (Pudong). Développement des hinterlands.

II. LES LITTORAUX SONT AU CŒUR DES CONFLITS DE LA MONDIALISATION


● Des espaces qui se concurrencent entre eux, à l’échelle interna,onale ou na,onale : sur un même liRoral, conZits d’usage ou
d’aménagement entre acteurs. Les liEoraux reOètent les inégalités de la mondialisa,on : fracture Nord/Sud, logique centres-
périphéries : presque tous les centres (métropoles) sont des ports. ConOits liés à l’espace mari,me : pêche, ZEE, piraterie.
● Mais tous les liEoraux ne sont pas concernés par la mondialisa,on , et un liRoral a besoin d’un arrière-pays intégré.

LES FAÇADES MARITIMES EN ASIE


Un « espace sous le signe de la mer » Fernand Braudel. Les façades marimes en Asie sont des espaces stratégiques : riches en
ressources (minerais, hydrocarbure, pêche), mais aussi en dangers (typhons, tsunamis), elles s’ouvrent sur un espace morcelé de
mers bordières et de détroits dont le contrôle peut être vital.

I. DES FAÇADES AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT


● Valorisa,on des façades mari,mes : servent de
débouchés et de lieux d’exportaon des richesses de
l’intérieur. A parr des 1950s, les façades marimes
deviennent des pôles de croissance dans un contexte
d’internaonalisaon puis de mondialisaon. Ont
parcipé au dév éco grâce à la construc,on navale puis
à la montée en gamme : les espaces liRoraux sont
choisis pour l’implantaon d’acts industrielles car
oOrent une liaison à l’hinterland, facilité
d’approvisionnement, main d’œuvre abondante.
● Deux types de pays font le choix de l’extraversion : les
pays producteurs de ma,ères premières et agricoles : prolongaon de la DIT coloniale (les Tigres au début) et les pays qui
font le choix d’une stratégie ISI puis d’industrialisa,on par promo,on des exporta,ons : Japon, Dragons, puis Tigres et ajd
Chine liRorale.
● Lien étroit entre ac,vités mari,mes et industrie : se voit dans le choix de l’industrie navale et dans l’implantaon des zones
franches, fer de lance de l’industrialisaon, le long de la façade. Grandes ZIP.

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II. LES FAÇADES MARITIMES ONT PERMIS À L’ASIE D’ENTRER DANS LA MONDIALISATION ET D’ASSEOIR SA PUISSANCE
ÉCONOMIQUE
● La révolu,on du conteneur fait du port asia,que un lieu de stockage, de transit, de fabrica,on : Shanghai s’impose,
concurrencé par Ningbo et Singapour, dans une moindre mesure Tanjung Pelapas (Malaisie). Tournant pris bcp plus tard par
l’Inde (tonnage 12 premiers ports indiens < tonnage de Shanghai, 2017 Mundra 42ème port mondial en tra4c de conteneurs).
● Émergence d’acteurs asia,ques puissants : Armateurs comme le Taiwanais Evergreen (se lance dans les conteneurs en 1975,
met en place les premières lignes ‘tour du monde’ en 1984 permeRant de circuler toujours à plein). Essor de grandes
métropoles sur les côtes asia,ques, véritables centres d’impulsion de la mondialisaon. Essor de Oux touris,ques : entrée
dans le tourisme récente car 1% des Zux mondiaux en 1960 VS 60% ajd. Chine pèse lourd : 50% des Zux tourisques de la
région, Japon 1er fournisseur de touristes mondial. Tourisme d’aOaires dans les grandes métropoles, mais aussi religieux,
médical...

III. CET ESSOR DES FAÇADES MARITIMES EST TOUTEFOIS SOURCE DE DÉSÉQUILIBRES ET DE TENSIONS
● D’abord source de forts contrastes régionaux : déséquilibres entre liEoraux +/- aErac,fs et développés (Taïwan avec liRoral
occidental plus développé ; Japon envers/endroit).
● Source de satura,on : développement de villes tentaculaires (Bangkok), donc polluon et surexploitaon. Poliques
d’aménagement du territoire inégales : d’où l’existence de zones grises.
● En>n source de rivalités : montée des na,onalismes (Chine, Japon) : simultanéité des naonalismes dont la mer est le terrain
d’aOrontement (voir la queson des Senkaku). LuRe Russie – Japon pour les îles Kouriles et Sakhaline qui apparennent au
Jap, mais occupées par la Russie depuis 1945.
● Vers une Méditerranée asia,que ? : corridor Vladivostok-Singapour gigantesque espace de producon et d’échanges
(puissance 4nancière, technologique, recherche) avec grandes métropoles qui sont des plates-formes des Zux d’échanges
mondialisés. François Gipouloux La Méditerranée asia+que.
Dates clés : Références et no,ons clés :

● 1975 : Evergreen se lance dans les conteneurs ● François Gipouloux La


Méditerranée asia+que
ChiUres :

● Asie 1% des Zux mondiaux en 1960 VS 60% ajd

● Chine 50% des Zux tourisques de la région

● Japon 1er fournisseur de touristes mondial

● 2017 Mundra 35ème port mondial en tra4c de conteneurs

LES FRONTIÈRES
GENERALITES
I. LA DUALITÉ DE NATURE DE LA FRONTIÈRE
● La fron,ère-ligne (the boundary) : Terrestres, mari,mes (Montego Bay 1982), aériennes (conformément à la convenon de
Montego Bay, tout État dispose d’une souveraineté complète et exclusive sur l’espace aérien surplombant son territoire
terrestre et marime, sans pouvoir user pour autant de n’importe quel moyen pour la faire respecter), extra-atmosphériques
(« Traité de l’espace » 1967 consacre l’espace comme zone internaonale sans fronère ni souveraineté, ainsi qu’un libre
accès).
● La fron,ère-zone (the fron+er) : CeEe zone est une ressource (on parle de « rente frontalière »), la mondia favorise
l’émergence de régions éco au niveau des fronères. La coopéraon entre États limitrophes va parfois jusqu’à la créa,on de
zones transfrontalières : c’est le cas de la Grande Région Sarre- Lor-Lux, du triangle de croissance SIJORI ( 1989 Riau,
Singapour, Johor), des « twin ci+es » entre Mexique et US. Des villes pro4tent de leur posion frontalière : Kunming (Yunnan,
S-O chinois) en quelques décennies est passée du statut de capitale provinciale à celui de pôle métropolitain à parr duquel la
Chine entend déployer ses zones frontalières de coopéraon éco et ses réseaux commerciaux en direcon de la Birmanie, du
Laos et du Viet.
● Mur : 1989 11 murs  ajd 65, couvrent 40 000 km. Elisabeth Vallet 3 types de mur : empêcher le passage des migrants
(Gibraltar-Melilla, Hongrie Serbie 2015), prévenir les tra4cs (Egypte-Gaza), barrière post-conZit (entre les 2 Corée, Chypre).

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II. L’AVENEMENT D’UN MONDE SANS FRONTIERES, DU RÊVE A UNE CERTAINE REALITE
● Une utopie qui prend forme : Certains éléments font rêver à l’aboli,on des fron,ères : Mac Luhan créaon « village
planétaire » / Friedman The world is at / Ohmae The Borderless world / Bertrand Badie La 9n des territoires : territoire =
support de l’identé pol, citoyenne, qui tend à être cisaillé par les Zux jusqu’à diluer la fronère et le territoire lui-même.
Fron,ère concept dépassé : l’espace est inves depuis 1960’, le cyberespace est un « lieu d’échanges déterritorialisé entre
citoyens de toutes les naons, avec une instantanéité qui abolit toute noon de distance », les fronères sont sans valeur lors
des accidents (éco, pandémie, Tchernobyl 1986), et terrorisme = guerre entre un Etat et un acteur nébuleux sans fronère.
● Grâce à la mondialisa,on : eUondrement des droits de douane (en moyenne 40% après la 2nde GM VS 4% ajd), migra,ons
(1Md d’habs en situaon de mobilité, dont 240M de migrants transnaonaux), mul,na,onalisa,on de l’éco (104k FMN qui je
jouent des fronères grâce à l’opmisaon/évasion 4scale), organisa,ons régionales à l’intérieur desquelles abolion totale
des fronères (220 unions régionales).
● Mais reste un mirage : Fron,ères ont la vie dure : Pankaj Ghemawat World 3.0 « Zat world will take me to smooth out » car
seulement 3% pop mondiale vit en dehors pays où né, 2% étudiants ont cours en dehors de leur pays, 18% tra4c internet
transnaonal. La mondia et la 4n de la GF ont suscité une réacon des Etats, réacvaon du naonalisme.

III. LOIN DE DISPARAITRE, LES FRONTIERES SE MULTIPLIENT ET SE RENFORCENT


● Les fron,ères se mul,plient : à la décolonisaon, les fronères 4xées par la colons sont confortées : Afr 1er congrès de l’OUA
1963 principe d’intangibilité. Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes entraîne une fragmentaon des Etats :
Soudan/Soudan S, Tchéco divorce de velours 1993, Yougo a éclaté avec douleur 1995, créaon de fronères dans le Caucase.
Nb d’Etats : ajd 193 Etats VS 46 veille 1ère GM, 30 000 km de fronères créés depuis 1990.
● Elles sont vues comme nécessaires : R. Debray « la fronère est un acte de modese, elle permet de ne pas réduire le monde
à soi », « la fronère est le meilleur ami du cosmopolisme, elle reconnaît qu’il y a plusieurs mondes et que je m’y inscris à ma
place », « la fronère est comme la peau, c’est une couche isolante, elle n’est pas là pour interdire le contact, mais pour
dé4nir un dedans et un dehors, et c’est parce qu’elle existe qu’elle peut être ouverte ».

IV. LES FRONTIÈRES DANS LA MONDIALISATION


● Historiquement, diverses dimensions de la fron,ère : juridique et poli,que (Traité de Westphalie 1648, les fronères se
mulplient avec l’apparion de l’État Naon), économique (tarif Méline), social (Chinese Exclusion Act) militaire (ligne
Maginot). Mul,plica,on des fron,ères au XXème siècle (décolonisaon, dislocaon de l’URSS). Le nb de pays entre les 1950s
et les 1990s est mulplié par 4. Des fron,ères de + en + poreuses. Depuis les 2000s on observe un regain sécuritaire (cf.
American Secure Fence Act 2006). On parle d’« Épidémie de murs » aujourd’hui.
● Concepts importants a recaser : La fron,ère intelligente : Redé4nion de la fronère avec la « smart border » (surveillance,
base de données). G.Bush « faire entrer ce qui est essenel et retenir ce qui ne l’est pas ». Fron,ères suprana,onales :
fronères naonales dépassées par les organisaons régionales. Fron,ères infrana,onales : départements, régions (De l’État
na+on à l’Etat région, Kenichi Ohmae). Fron,ères symboliques/imaginaires qui recoupent les pb socio-économiques
(divisions sociales).

V. PROBLÉMATIQUE CONTEMPORAINE DES FRONTIÈRES : SIX LIGNES DIRECTRICES SONT IDENTIFIABLES


● La territorialisa,on des océans : tentaves de partage de l’océan glacial Arcque, délimitaon et extension des zones
économiques riches en hydrocarbures et exacerbaon des rivalités stratégiques en Asie du Sud-Est.
● La persistance ou l’aggrava,on des tensions : menaces transfrontalières au Moyen-Orient et en Afrique, violaon de
fronères agréées en Europe (cf. Pou,ne) et risques issus des héritages de 1945-1953 en Corée.
● Le dév des pra,ques de durcissement sous forme de clôtures au MO, en Asie du S, en Amérique du N et désormais en Europe.
● La poursuite de la délimita,on : recours à la Cour internaonale de jusce (CIJ) et aux arbitrages, signature d’accords
bilatéraux – et de la démarca,on : sous l’impulsion des Naons Unies et de l’Union africaine.
● La prégnance des ques,ons migratoires : Amérique du Nord, Europe du Sud, Inde.
● Les pra,ques de désenclavement : ALENA, Chine du Sud et de l’Ouest via l’iniave chinoise One Belt One Road.

Dates clés : Références et no,ons clés :

● 1989 : triangle de croissance SIJORI ● Trump « une naon sans fronère n’est pas une naon ».

● 2006 : American Secure Fence Act ● Olivier Weber 2016 « Les fronères ne sont jamais devenues
aussi compliqués depuis qu’elles deviennent perméables »
● 2015 : murHongrie Serbie

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ChiUres : ● F. Lenglet « la mondia c’est autant internet, le conteneur,
que le degré de tolérance des pays à l’ouverture de leurs
● 1 fron,ère sur 10 est murée
fronères »
● 75% des fronères eu sont nées entre 1945 et 1991
● Régis Debray « R fronère cô médicament est à la fois
● Un ouvrier US coute 20$ de l’heure (charges incluses), remède et poison, R est aOaire de dosage »
un ouvrier mexicain coute 3$
● Ohmae « éco mondiale devenue si puissance qu’elle a
● Nb d’Etats : ajd 193 Etats VS 46 veille 1 ère
GM, 30 000 englou fronères nat tradi et qu’elle re la bureaucrae,
km de fronères créés depuis 1990 l’armée et le milieu pol vers le statut de secteur en déclin »

● Nb murs : 1989 11 murs  ajd 65, couvrent 40 000 km

● Droits de douane : 40% après la 2nde GM VS 4% ajd

LA FRONTIERE EN ASIE
I. PETITE HISTOIRE DE LA FORMATION DES FRONTIERES EN ASIE
● Pas d’adéqua,on Etat/na,on avant l’époque coloniale : Les fronères étaient matérialisées par des murailles (Grande
Muraille de Chine, IIIème siècle après JC). Diversité des Etats : Etat « mandala » (expression de 1982 de Wolter dans son
ouvrage History, Culture and Region in Southeast Asian Perspec+ves, système concentrique où chaque pôle secondaire
fonconne comme le pôle principal) et Etat unitaire (comme la Chine). La formaon des fronères à ceRe époque est
européenne (formaon de la fronère Birmanie/Laos 1888-1893 par les Français) + Asie centrale expression d’un grand jeu
entre Russie/RU.
● Naissance d’un sen,ment na,onaliste : entraîné par les guerres mondiales + vague conscience panasia,que autour du Japon.
● La délimita,on des fron,ères : à la ≠ de l’Afr, de l’AL et du MO, n’a pas été le fait de décisions arbitraires, mais d’arbitrage
avec des entés pol préexistantes et tenant compte d’un héritage historique : Michel Foucher, Fronts et fron ères, un tour
du monde géopoli que : malgré une forte diversité ethnique, l’originalité de l’Asie du S-E réside ds la présence d’Etats
anciens, installés dep des siècles et qui ont constué les noyaux de véritables Etats naons.

II. ETAT & NATION UNE ADEQUATION TRES ALEATOIRE


● Jeunes Etats à l’épreuve de la bipolarisa,on du monde : facteur d’éclatement des Etats (Corée, Vietnam), mise sous tutelle
des US (OTASE (1944-1977), aides), fragmente entre Etats pro-américains & communistes.
● Etats pluriethniques & pluri religieux : la Chine reconnait 56 naonalités, volonté d’homogénéiser les pays, ce qui génère des
tensions (Rohingyas massacrés en Birmanie), la pluriethnicité nourrit des mouvements régionaux autonomistes voire
indépendan,stes (Ouigours au Xinjiang : actes terroristes en 2012 à Tienanmen).
● Des fractures internes persistantes & des Etats en sursis : naons encore éclatées (Corée, Taiwan), dans leur fonc,onnement
(HK & Macao (système diOérent du système chinois)), na,ons instables (Timor jeune Etat créé en 2012, depuis 1945 18 coups
d’Etat en Thaïlande).

III. DES FRONTIERES CONTESTEES ET/OU CONTESTABLES


● Fron,ères en Asie ap 1945 après les indépendances ont donné lieu à nb conOits : alors qu’en Afr adopon 1963 principe
d’inviolabilité des fronères par OUA.
● LuEes d’inOuence, de puissance, qui opposent les Etats d’Asie à leur indépendance : Inde/Pakistan, Inde/Chine, Malaisie/
Indonésie, avec clivages idéologiques (Corée du Nord/Corée du Sud), religieux (Inde/Pakistan), polique (Vietnam/Cambodge
en 1979 entre communisme prosoviéque et communisme prochinois)
● Les fron,ères en Asie restent ainsi des fron,ères chaudes : malgré le règlement de diOérends territoriaux opérés àpd 1990s
par la Chine et ses voisins (reconnaissance par la Chine du tracé des fronères avec la Russie, les nouveaux pays d’Asie
centrale, le Vietnam), mais les conteneux se déplacent aujourd’hui vers les espaces marimes, objet de nombreuses
contestaons, notamment du fait des ambions de la Chine : en mer de Chine méridionale, la Chine mène depuis 2015 une
polique de polders, de remblaiement de récifs coralliens ou d’îlots inhabités pour y installer des pistes d’aRerrissage, des
ports et des infrastructures diverses et aTrmer sa présence territoriale.
● Fleuves & massifs montagneux : quels li,ges autour des fron,ères naturelles ?
o Fleuve Amour (Russie/Chine, 4xée au XIXème) : Argoun (îles de Bolchoï & Menkeseli) léguées à la Russie mais
récupérées en 2004. Accrochages militaires en 1969 pendant la GF (Amour-Oussouri).

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o Himalaya : Arunachal Pradesh & Cachemire disputés. 1962 guerre Inde/Chine au Ladakh (gagnée par la Chine), 2013 :
incursions de l’armée chinoise (3 semaines) au Ladakh et en 2015 visite de Narendra Modi dans l’Arunachal Pradesh.
o Des fron,ères mari,mes âprement « négociées » : union des Etats face à la Chine (aides des US, Shinzo Abe a appelé à
la « conZuence des 2 océans contre la constuon du lac de Pékin »), conOits îles Spratleys & Paracels, Senkaku, Chine
installe des plateformes oUshores unilatéralement via la China Na+onal OAshore Oil Corpora+on).
Dates clés : Références et no,ons clés :

● 1888-1893 : formaon fronère Birmanie/Laos par Fr ● Michel Foucher Fronts et fron+ères, un tour du monde
géopoli+que
● 2015 : polique de polders menée par la Chine
● Wolter History, Culture and Region in Southeast Asian
● 2015 : visite de Narendra Modi ds l’Arunachal Pradesh
Perspec+ves « Etat mandala »
ChiUres :

● La Chine reconnait 56 naonalités

● Depuis 1945 18 coups d’Etat en Thaïlande

LA FRONTIERE EN AFRIQUE
● Par,cularité de l’Afrique : les fron,ères précèdent l’Etat qui lui-même précède la na,on (70% des fronères ont été tracées
entre 1880 et 1914). Le problème des fronères aujourd’hui est en raison des popula,ons qu’elles regroupent, plus que des
popula,ons qu’elles séparent. (Logique d’ethnies qui rend le tracé des fronères étaques un peu absurde). DiOérents cas de
4gure : soit adéqua,on État/pouvoirs anciens & tribu, soit tracé de l’État sur plusieurs ethnies, soit en4n tracé qui éclate des
ethnies sur plusieurs États (créaon ex-nihilo).
● Des fron,ères ins,tu,onnalisées par les Européens : au départ fronères linéaires qui permeRent les délimitaons des
empires coloniaux + éviter les contestaons futures. Héritage pas relis en cause à l’indépendance : OUA déclare l’intangibilité
des fronères en 1964.
● Thème de la balkanisa,on de l’Afrique et de la viabilité des Etats (à manier avec précauon car la pete taille n’est pas
forcément un signe de non viabilité, prenez l’Ile Maurice). Mul,plica,on des zones frontalières qui sont des zones grises où se
développent des tra4cs jouant sur les diOérenels de taux de change, réseaux ma4eux.
● Émergence de territoires trans-éta,ques informels qui révèlent la faiblesse actuelle des Etat mais auxquels les habitants sont
aRachés car lieux d’échanges marchands. La fronère est une opportunité, une rente et les zones frontalières peuvent devenir
des territoires centraux.
● Des fronts pionniers : permeRre à l’État de contrôler l’ensemble de son territoire. Des fronts tardifs : Côte d’Ivoire au Sud-
Ouest en zone foresère après l’indépendance pour développer les plantaons.
● Percep,on des zones frontalières : symbole d’économie informelle et d’ « ingéniosité » de l’Afrique OU anchambre d’une
violence eOrayante. Idée d’un caractère pénalisant des fron,ères africaines est fausse : fronères assumées depuis 50 ans,
sources d’opportunités, interfaces créatrices de réseaux, « mondialisaon par le bas ». LA référence : Fron ères d’Afrique,
pour en /nir avec un mythe, M. Foucher 2014). Un con,nent pas « malade » de ces fron,ères.
● Organisa,ons régionales : rôle pour assurer la stabilité des Etats et mieux les arrimer à la mondialisaon

Le point sur le Sahara occidental : trait d’union ou coupure ?


Au Nord du Sahara occidental les fronères sont anciennes et bien antérieures à la colonisaon : zone de grand commerce,
de Zux, donc trait d’union plus que barrière. Fronères explicitées à la 4n du XIXème par les Français. Des ethnies
transfrontalières : Touaregs dont les parcours traversent indisnctement l’Algérie, le Niger et le Mali. 1950s, découverte
d’hydrocarbure et de minerais qui fait de ceRe zone un espace stratégique donnant lieu à des conZits.
1963 : « guerre du sable » entre Maroc et Algérie à propos des régions de Tindouf et Béchar revendiquée par le
Maroc (4nalement fronère reconnue par le Maroc en 1983).
1973 : bande d’Aozou annexée par la Libye pour l’uranium (4nalement reconnue au Tchad, voir ci-dessus)
1975 : « La Marche verte » est organisée par Hassan II (roi du Maroc) pour coloniser civilement le Sahara occidental. Le
Sahara occidental est alors partagé en 1975 entre Mauritanie et Maroc. Guerre déclenchée quand le Front Polisario (soutenu
par Algérie) déclare l’indépendance de la « République Arabe Sahraouie Démocraque ». Cessez-le-feu en 1991, mais
aujourd’hui une situaon toujours dans l’impasse avec la construcon d’un « mur des sables ».

Dates clés : Références et no,ons clés :

● 1884-1885 : Conférence de Berlin : les États Européens se réparssent les ● M Foucher : Fron ères en Afrique, pour en
territoires coloniaux /nir avec un mythe 2014 : les africain

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● 1965 : UA décrète l’intangibilité des fron,ères sur le connent africain

● 1993 : indépendance de l’Érythrée séparée de l’Éthiopie : seule remise en


cause des fronères coloniales.

● 1994 : la bande d’Aozou que la Libye revendiquait au Tchad est refusée à


celle-ci sur décision de la Cour de Jusce de la Haye.

● 2002 : Construcon du mur Israël/Palesne.

● 2011 : Indépendance du Soudan du S (bafoue intangibilité des fronères)

LA FRONTIERE EN AMERIQUE
I. LES SPECIFICITES DU CONTINENT AMERICAIN
● Amérique du Nord : The Fron+er (1893) Turner : les US cherchent à repousser connuellement les fronères territoriales de
l’Etat fédéral. Concep,on de la fron,ère comme d’une ligne mobile qu’on peut déplacer. Selon Turner, la « Froner » a
modelé la société américaine (au cœur de l’identé, esprit d’iniave etc.) En 1890, la « Froner » est close, idée qu’il n’y a
plus d’espace à conquérir.
● Amérique La,ne : les fronères ont d’abord été 4xées, puis le front pionnier a permis de meRre en valeur le territoire.
Fronères au cœur de l’iden,té des États aussi : ainsi le naonalisme bolivien repose aujourd’hui encore (entre autres) sur le
lige frontalier que le pays a eu en 1823 avec le Chili au cours duquel le pays a perdu son accès à la mer.
L’expression « Nouvelle Fron,ère » de Kennedy dans un discours d'acceptaon de l'investure à la Convenon du Par
démocrate en 1960 : slogan électoral pour réacver le mythe américain de la fronère (Conquête de l’Ouest), en le
transposant dans la conquête spaale, la luRe contre les inégalités sociales ou raciales, une prospérité accrue…

II. QUELQUES GRANDES IDEES A CONNAITRE


● Changement de la donne en Amérique la,ne avec le tournant libéral des 1980s : Ouverture, recherche de coopéraon,
créaon de zones transfrontalières dynamiques (cf. barrage d’Itaipu entre Brésil et Paraguay). De nouveaux fronts pionniers
(Brésil), de nouveaux espaces à conquérir (ZEE).
● Des dé>s à toutes les échelles :
o Fronère Nord-Sud : Amérique Anglo-saxonne VS Lane, diOérenel de dév qui fait que le Nord awre les migraons et
en même temps un rejet de l’impérialisme yankee.
o Echelle naonale : fronères qui protègent (fermeture de la fronère Venezuela-Colombie), fronères sociales et
culturelles héritées du passé colonial (queson des indiens, des noirs).

LA FRONTIERE AU MOYEN-ORIENT
● Le découpage du MO au lendemain de la 1e GM donne naissance à des Etats aux fron,ères arbitraires : d’après Michel
Foucher, dans Fronts et Fron+ères, 60% des fronères du MENA sont géométriques et convenonnelles car elles traversent
des espaces souvent déserques. Les fronères étaques actuelles sont hérières des limites entre empires coloniaux (Libye/
Egypte, Egypte/Soudan), de la délimitaon des mandats en 1920 (Irak, Syrie, Liban, Transjordanie).
● Des fron,ères Ooues, du fait de la forte emprise des déserts et de la faiblesse du peuplement : 2 « zones neutres » laissées
indé4nies entre Irak et AS de 1922 à 1991 par exemple. Incer,tude qui alimente conten,eux entre AS et voisins, AS ulisant
conteneux comme moyen de pression pour tenter d’imposer sa volonté. Mais des soluons diplomaques (accord en 2000
avec Yémen).
● Des fron,ères qui se durcissent aujourd’hui : construc,on de murs par l’AS avec le Yémen (2013) et l’Irak (2014, barrière de
protecon « Grande Muraille » de 950km pour se protéger de l’EI, surveillance électronique) pour se protéger contre
l’instabilité de ses voisins et menaces terroristes.
● La ques,on des fron,ères alimente de nombreuses conOictualités : depuis 1920, car certaines naons se retrouvent sans
Etat.
o Ques,on kurde : 35M de personnes, à la forte identé culturelle et sociale, mais il existe un Etat fédéral kurde en Irak, qui
a émergé après la guerre du Golfe (1991) où les USA, RU, France imposent une « no Zy zone » pour protéger les zones
kurdes du nord d’éventuelles représailles du régime irakien.
o Ques,on syrienne : a toujours contesté le découpage qui a entraîné la perte du Liban en 1920, et le Sandjak
d’AlexandreRe (« province du Hatay »), cédé par France à Turquie 1939. Depuis l’éclatement de la guerre civile et
l’émergence de DAESH en Irak et Syrie, l’ordre territorial décidé par les puissances européennes est mis à mal avec la

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fragmentaon des 2 Etats autour de communauté ethnique. En 2014, Abou Bakr El Baghdadi exprime volonté de « briser
la fronère Sykes-Picot ».
o Ques,on pales,nienne : peuple sans Etat. Les accords d’Oslo de 1993 leur assurent une souveraineté limitée,
étroitement contrôlée par Israël. La créaon d’Israël en 1948 constue principal bouleversement territorial.
● Le remodelage des fron,ères décidé par les Européens a abou, à la créa,on d’Etats na,ons fragiles : car réunissent des
communautés ethniques ou religieuses qui ne partagent pas d’histoire commune.
o Cas du Liban : vit depuis sa créaon (1920) sur un équilibre fragile entre chréens, chiites, sunnites. 1943, « pacte
naonal » répart les pouvoirs en foncon des communautés (président maronite, 1 e ministre sunnite, président de la
Chambre des députés chiite). Mais guerre civile en 1958 (intervenon US) opposant sunnites (pro-palesniens,
favorables au projet panarabe) et chréens. Guerre civile en 1975-1990. Créaon du terme « libanisaon » = processus
d’aOrontements violents entre groupes ethniques et religieux.
● Mais la diversité ethnique, son caractère ar,>ciel ne condamnent pas forcément un Etat :
o Cas de la Jordanie, Etat tampon créé de toutes pièces par les Britanniques en 1920 pour sécuriser l’axe
Méditerranée/Golfe persique, pays sans ressource (déserque), submergé par la vague de réfugiés palesniens depuis
les 1950s (50% de la populaon auj, menace pour la stabilité). Or, pays stable, malgré situaon éco et sociale tendue, vit
sous perfusion grâce aux remises étrangères, redistribuon de la rente pétrolière (AS). Béné4cie d’une aide américaine
en raison de sa posion stratégique qui permet la sécurisaon de la fronère sud d’Israël.

LE CYBERESPACE
« Espace immatériel produit par l’ensemble des rela,ons sociales qui s’établissent via les réseaux de télécom informa,que
interconnectés » Boris Beaude

I. UN ESPACE D’UNE NOUVELLE NATURE : DÉMATÉRIALISÉ, VIRTUEL


● L’Internet, produit de la GF : 1962 la Défense US qui cherche comment préserver la circulaon des infos et ordres miliaires en
cas de frappe nucléaire, crée un réseau en forme de toile : Internet, qui s’ouvre à un usage commercial à parr de 1989.
Envoie du premier mail en 1972, devient un réseau sans fronères et sans base territorial (grâce à l’adresse IP).
● Un réseau sans fron,ère : Réseau mondial : 2000 300 M internautes = 5% pop mondiale, 2019 4,4 Mds internautes = 57% pop
mondiale. Inégalités : limite N/S encore visible, mais tend à s’estomper car en Afr « gd bon en avant » quasi-abs connexion 
téléphonie 4G, qui permet le dév de la société de conso grâce à internet, banque mobile 80% des Kenyans paient avec M-pesa.
Ou,l de transforma,on du monde : Wikipédia 2001, Facebook 2004 Mark Zuckerberg, TwiRer 2006 Jack Dorsey, We Chat 
a transformé l’accès au savoir, la polique (Facebook et TwiRer instruments de com’ des hommes pol, diOusion de « fake
news »=, dév de l’éco-collaborave (Uber, Air BnB) etc.
● Lieu de revendica,ons post-éta,que : une mondialisaon post étaque (Anonymous), TwiRer ulisé lors des printemps
arabes, Wikileaks Julian Assange 2007 encourage fuites d’info en garanssant auteurs espace sécurisé & anonyme.

II. UN ESPACE « TERRITORIALISÉ » QUI RESTE SOUS CONTRÔLE DES ETATS


● Un ancrage physique : des câbles sous-marins (430, 1,3M km, 95% tra4c interconnental internet + téléphone), soulevant
des enjeux géopoli,que (2013 US suspendent l’installaon d’un câble entre NY et Londres par une entreprise chinoise par
peur d’espionnage, 2014 Brésil décide de construire un câble directement vers l’Europe pour contourner l’espionnage
américain car aOaire Snowden 2013 a révélé l’ampleur de la collecte de données par le gouv amér à parr de l’espionnage des
câbles), par les data center ((responsable de 2% de la conso d’eau mondiale) ce qui remet en queson la décentralisaon du
réseau et la neutralité cyberespace. Sites internet raRachés à un territoire (.fr géré par ICANN US)  « Internet met des lieux
en réseaux, mais surtout des réseaux en lieu » Boris Beaude.
● Accentue les inégalités : accès très inégal selon les lieux de la planète (connexion domicile 10% Afr sub VS 80% pays dév).
● Conserve un contrôle éta,que : dév d’acts illégales, cyberaRaques, menaces pol (réseaux sociaux moyen de dénoncer un
gouv)  loi Hadopi (Fr) préserve la propriété intellectuelle sur le net, NSA, la Chine a créé un réseau déconnecté du net
mondial, « gde muraille numérique », police de l’internet 3500 personnes + 28 000 hackers rouges chargés de dénoncer les
opposants et de meRre en place des cyberaRaques contre ses sites étrangers + système de surveillance généralisée.

III. UN LIEU DE LUTTE POUR LE POUVOIR


● De nouvelles menaces : émergence de cyber terrorisme (Daesh recrute beaucoup par internet), cyberaEaques : frauder,
espionner est facile (coûts faibles, impunité, anonymat, pas de perte matérielle ou humaine)  2015 Fr a inves 60Mds €
dans la cybersécurité, Thalès leader mondial. En France, la cyberdéfense est inscrite comme priorité pour la défense
na,onale depuis 2013, et le récent tournant vers le développement de l’intelligence ar4cielle n’y est pas étranger.
● Un ou,l de puissance pour les Etats : virus Flame espionne en 2010-2012 Iran, Palesne, Soudan et Syrie pour Israël (US),
Stuxnet (US) a infecté en 2010 le programme nucléaire iranien, hackers russes en Ukraine 2014, Géorgie 2008. Plus
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récemment, ce sont les US et l’Allemagne qui ont essuyé une ingérence de la part de hackers russes dans leurs élecons. Une
cyberaEaque a également visé les JO d’hiver 2018 en Corée du Sud.
● La gouvernance du net est un enjeu majeur : cri,que de l’hégémonie US à travers l’ICANN (organisaon US qui crée toutes
les adresses IP), confronta,on entre enjeux na,onaux (géopolique, sécurité) et pluri-acteur (liberté et transmission des
infos).
● La cyberguerre aura-t-elle lieu ? Thomas Rid 2013 Cyber war will not take place cyberguerre ent davantage du baRage
médiaque que risque véritable car guerre a 3 caractérisques : violente (usage force), potenellement causer morts et être
instrumentalisée à des 4ns pol : or cyberaRaques causent pas morts ou dommages matériels, se résument à des actes de
sabotage, espionnage déjà au cœur de GF. Cyberespace devient un 5 ème théâtre d’opéraons au même tre que l’air, la terre,
la mer et l’espace.
Dates clés : Références et no,ons clés :

● 2001 : Wikipédia ● Boris Beaude « Espace immatériel produit par


l’ensemble des relaons sociales qui s’établissent via
● 2004 : Facebook Mark Zuckerberg
les réseaux de télécom informaque interconnectés »,
● 2006 : TwiRer Jack Dorsey « Internet met des lieux en réseaux, mais surtout des
réseaux en lieu »
● 2018 : cyberaRaque JO hiver Corée du Sud
● Thomas Rid 2013 Cyber war will not take place
ChiUres :

● 2000 300 M internautes = 5% pop mondiale, 2019 4,4 Mds


internautes = 57% pop mondiale

● 430 câbles sous-marins

● Banque mobile 80% des Kenyans paient avec M-pesa

● Connexion domicile 10% Afr sub VS 80% pays dév

LES PARADIS FISCAUX


I. LES PARADIS FISCAUX SONT AU CŒUR DE LA MONDIALISATION CONTEMPORAINE
● Rôle des PF dans la mondia : crise 4n 2008, aOaire Cahuzac 2013, (ministre Budget, chargé luRe ctre évasion 4scale, a comptes cachés Suisse
et Singa), « OOshoreleaks » 2013 (liste évadés 4scaux fr), « Paradise Papers » 2017 (ampleur évasion 4scale FMN et ultra-riches)  mise
évidence ampleur Zux capitaux transitant par PF, rôle majeur ds 4n mondiale + dérives occasionnées car 4nance non
contrôlée.
● Pas de déf unique : souvent micro-Etat spécialisé dans la geson/dissimulaon de capitaux d’acteurs fuyant la pression 4scale
du pays d’origine ; PF stricto sensu, paradis bancaire, paradis juridique, centre 4nancier oOshore
● Les caractéris,ques d’un Paradis Fiscal : Chavagneux & Palan Les paradis /scaux : taxaon faible pour les non-résidents,
secret bancaire renforcé et grande opacité, hauts lieux du « shadow banking », coopéraon judiciaire faible ou nulle avec les
autres pays et orga interna, liberté totale des mouvements de capitaux, législaon peu contraignante, stabilité éco et pol et
relave bonne image de marque, act déconnectée de l’éco naonale tradionnelle (les îles vierges ont un stock d’IDE 270 x
son PIB), pas en soi un territoire illégal (3000 convenons bilatérales en maère 4scale dans le monde).
● L’essor des Paradis Fiscaux a accompagné la mondialisa,on : le premier fut le New Jersey 1880s, puis le Delaware 1898 (2/3
des 500 + gdes entreprises US, immeuble au 1209 North Orange à Wilmington accueille 285k sociétés dont Apple, GE, Ford,
Coca-Cola…). Se développent depuis les 1980s avec la libre circula,on des capitaux  nb x3, 70 en 2000 ; 100 2010’.
● L’essor des PF correspond aux aEentes et intérêts des acteurs qui s’épanouissent dans la mondia : Par,culiers : 8% de la
richesse 4nancière des parculiers est délocalisée. Gdes entreprises : opmisaon 4scale pour diminuer le coût du capital.
Banques : 4liales dans les PF. Etats : Irlande joue sur cet avantage comparaf pour awrer les FMN cf Apple et Starbucks.
Criminels : souhaitent blanchir l’argent.
● Les PF se retrouvent ainsi au cœur de la mondia : ½ transacons 4nancières passent par les PF, 130-200% PIB des US dans
leurs coOres, 30% du stock d’IDE dans les PF.
● Principaux PF : US et RU 40% de la 4nance oOshore, Caïmans hedge funds (fonds d’invests non côtés à vocaon spécu) , îles Vierges
domiciliaon & enregistrement sociétés écrans & trusts, Suisse 1ère place geson fortune (27%), PB et Lux holdings ; toutes les
gdes puissances contrôlent des PF : US/Caraïbes, RU/îles anglo-normandes, Fr/Monaco et Andorre, All/Liecht, Russie/Chypre.

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II. MAIS DEPUIS LES 2000S, ILS INCARNENT LA FACE NOIRE DE LA MONDIALISATION
● Remis en cause dès les 1990s : en 1988, créaon de l’ONUDC (ONU contre drogue et corrupon) qui oblige les membres à
punir ces actes. GAFI 1989 pour luRer contre le blanchiment d’argent. Argent du crime contamine l’éco réelle : Roberto
Saviano Extra Pure milliards $ issus narcotra4c contribué sauver banques amér lors crise subprimes. HSBC est reconnu
coupable en 2013 d’avoir blanchi l’argent des cartels mexicains, « SwissLeaks » en 2015 dénonce les liens avec les tra4quants
africains (Al-Qaïda).
● 2ème cri,que, avoir par,cipé à une mondialisa,on dérèglementée : rapport Sénat amér été 2008 une pare produits
toxiques liés crise subprimes née dans les îles Caïmans.
● Cri,qués depuis 2008 pour l’évasion >scale : aOaire Cahuzac en 2013. Les GAFA ne paient que 2% d’impôt (alors que les PME
en paient 33% en France, 25% aux US). Coût de l’évasion >scale pour les Etats : Fr perd 60-80 Mds/an receRes 4scales (12-
15% receRes 4scales, 3-4% PIB). Harold Crooks documentaire Le prix à payer évasion 4scale fragilise démocrae car impôt de
+ en + supporté par les classes moyennes ds contexte de pol d’austérité + modéraon salariale, + prive Etat 4nancements pour
la protecon sociale  manifs rejet impôt + élites.

III. UNE LUTTE ENGAGÉE CONTRE LES PF DEPUIS 2009 : VERS LA FIN DES PARADIS FISCAUX ?
● Volonté de réglementer : OCDE lance dans les 1990s le principe de « name and shame » des PF inscrits sur une liste noire,
mais certains y échappent (Monaco et HK). En 2009, ceRe liste est vide.
● 2008 marque un tournant : la loi FACTA de 2010 oblige les banques US à déclarer leurs clients américains, et réforme 4scale
Trump impôt société 35%  21% but encourager FMN rapatrier avoirs sur sol amér. Jan 2019 127 pays taxe GAFA pr une juste
taxaon dans les pays où réalisent acts et béné4ces. Au niveau régional, la Commission Européenne condamne en 2016 Apple
à payer 13Mds€ d’impôts.
● Bilan : plutôt posif mais certains pays sont récents pour luRer contre les paradis 4scaux. Suisse, US, RU (car City demeure
centre oOshore), Asie. La liste noire Europe sore en 2017 ne comprend aucun pays européen, hypocrite car Lux, Irlande etc.

EXEMPLES
VILLES
Mexico
● Explosion démographique : de 3M en 1950 à 22M en 2016. Urbanisa,on : surface x7,5 entre 1960 et 2015.
● Disparités socio-spa,ales : disparités entre quarers aisées au centre et Sud, et quarers pauvres au Nord et Est. Des poches
de pauvreté existent aussi proche du CBD.
● Pb d’alimenta,on en eau : Absence de rivières et présence de lacs salés, l’eau doit être cherchée de plus en plus loin :
invesssements coûteux, situaon crée des rivalités avec régions voisines et inégalités dans la ville même.
● Pb de pollu,on : milliers de tonnes de déchets non traités, polluon de l’air, c’est une des villes les + polluées au monde
(quelques 30k usines + 3M de véhicules), mesures de l’Etat insuTsantes (circulaon alternée depuis 1989).
● Pb de transports : Etat a construit autoroutes, boulevards périphériques, développe les transports publics (métro depuis 1962,
voie ferrée desservant pop pauvres depuis 1992...). Mais insuTsant pour répondre aux besoins croissants car expansion ville,
déconcentraon provoque l’augmentaon des Zux pendulaires.
● Une solu,on : Aménagement de la région pour déconcentrer Mexico (depuis 1950, créaon villes nouvelles mais échec) :
Ciudad Satelite (4n des 1950s) : conçue comme ville nord-am mais simple banlieue. Ciudad Sahagun (100km de Mexico) :
conçue comme futur centre automobile mais ville sinistrée depuis crise de 1982.
● Ajd : Etat privilégie le dév de villes proches de Mexico et transports modernes.

Shanghai : réussite de l’ouverture


● Ouverture forcée : Desn urbain de Shanghai change avec arrivée des occidentaux (Traité inégal de Nankin 1842) et
l’implantaon de concessions anglaises, américaines, françaises : colonialisme a inscrit des divisions tjrs visibles. La ville
devient celle du jeu, de l’opium, de la prostuon, lieu de naissance du PCC 1921. Mais elle est délaissée pendant le maoïsme.
● Shanghai (re)devient la vitrine de l’ouverture et des réformes : 2019 26 M d’habitants, Shanghai domine la région du delta du
Yangzi. Décision polique de l’Etat central : volonté de laisser Shanghai s’ouvrir et se développer (ZES de Pudong en 1990). Dès
lors : pôle de communicaon majeur (aéroport internaonal + ports, contester le hub de HK)  renoue avec l’extérieur. Début
XXIème : 20% prod indus et 10% PIB naonal.
● Modernisa,on visible par : Construcon d’infrastructures (routes surélevées). Ver,calisa,on de la silhoueRe urbaine
construcon de buildings (skyline) (Shanghai World Financial Center 2008). Réalisa,ons de pres,ge : opéra, musées etc.
Projet de structura,on de l’espace : une ville principale + 9 villes nouvelles + 60 bourgs.

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● Métropole de rang mondial : Apparent à l’AMM. Concentre acvités économiques (2ème port mondial, place 4nancière de
premier ordre, nombreux sièges sociaux, awre les IDE) et culturelles. Rayonnement internaonal (expo universelle de 2010).
PUDONG (quarer neuf) est surnommé le « ManhaEan de Shanghai », il est doté d’une ZES qui a permis l’essor d’un quarer
d’aOaires : le Bund. Et hub aéroportuaire avec nouvel aéroport de Pudong.
● Le port de Shangaï : aujourd’hui c’est le 2ème plus grand port du monde mais complètement engorgé avec une croissance
annuelle de son tra4c de 30%. 1/5 des exportaons du pays y transitent.
● Construc,on en 2000-2001 d’un nouveau port en eaux profondes sur les îles Yangshan, au large de Shanghai : il se trouve sur
la route des porte-conteneurs qui n’ont donc pas besoin de s’insérer dans le delta de la rivière Huangpu pour accoster.

Lagos (Nigeria) : une monstruopole


● Le Monde, dossier sur les villes 1996 : Lagos est un « monstre au corps déformé par mille excroissances bizarres, une
colonne vertébrale de voitures bloquées, une queue fourchue de bidonvilles »
● ChiUres clés : aggloméraon 13M d’habitants (10% pop Nigeria). C’est la + grosse ville du connent. C’est l’exemple même
de la ville prédatrice, de la macrocéphalie caractérisque du Tiers-monde. Deux visages : celui de la croissance, d’une classe
moyenne en plein essor (10k millionnaires), et celui des slums sur des marécages etc.
● Croissance urbaine anarchique : croît à un rythme eOréné : 800k nouveaux habs/an. De nb pb d’approvisionnement en eau
et en énergie (elle consomme 45% de l’électricité naonale), d’engorgement (2h pour parcourir 10km). Manque
d’équipements sanitaire. L’IDH du Nigéria est le 151ème mondial.
● Rééquilibrage du territoire : Ancienne capitale du Nigeria, Transférée à Abuja en 1991.

Le bidonville de Dharavi
● Montrer l’importance des bidonvilles dans les PED : plus grand bidonville d’Asie avec entre 800k d’habs dont 80% y travaille.
● Pour montrer que les bidonvilles sont une zone de dynamisme économique : Dès les 1930s se développent des acvités de
tanneries. Aujourd’hui, essor du secteur informel (ateliers de joaillerie). CA de Dharavi 400M$.
● Un exemple de muta,on urbaine dans le TM qui peut accompagner le développement :
o Durci>ca,on de l’habitat, raccordement à l’eau et à l’électricité car paradoxalement certaines classes moyennes
choisissent d’habiter des bidonvilles pour économiser sur leur loyer  ont plus de moyens et donc meilleures condions de
vie.
o Lieu d’intégra,on et de solidarité sociale : mise en place d’organisaons de geson des quarers originales (autogeson,
groupes de pression qui inZuencent la municipalité). Cohabitaon de musulmans et d’hindous.
o Problèmes sanitaires : 1 latrine pour 1400 personnes dans le bidonville.
o Menace de la municipalité : 2007, la zone de Dharavi est mise en vente pour être transformée en banlieue chic, car elle se
trouve à proximité du nouveau centre d’aOaire ultramoderne, Bandra Kurla. Mouvements de résistance de la part de la
pop.
o Inégalité avec le reste de Bombay : tour Anlia, résidence privée de Mukesh Ambani, PDG de Reliance et 1ère fortune
d’Inde (4nie en 2010, 27 étages, elle aurait coûté 1Md$ : résidence la plus chère au monde).
o Améliora,on par des poli,ques volontaristes de l’Etat : Dharavi a béné4cié du programme de ges,on des déchets du Caire
+ Dharavi Development Project 2004 : partenariat public-privé mis en place par un architecte américain d’origine indienne,
coût évalué à 2,3Mds $, les constructeurs privés doivent construire des pets appartements de 21m2. Les habitants qui y
sont relogés peuvent libérer des terres sur lesquels d’autres appartements et centres commerciaux vendus à prix élevés
peuvent être construits.

Un Pari(s) Olympique ? Les JO un cadeau empoisonné ?


● Septembre 2017, Paris élu pour les JO 2024 (3ème fois : 1900 et 1924). Sur les quatre autres villes candidates pour 2024, trois
– Boston, Hambourg et Budapest – ont reré leur candidature faute de souen populaire. Les JO semblent devenir -
désirables.
● Des enjeux : Diploma,ques : convaincre un jury internaonal (organisaon, 4nancement). Marke,ng métropolitain :
accroître son aRracvité, son rayonnement : 25 000 journalistes (Rio, 2016), 4 à 5 Mds de téléspectateurs, permet de diOuser
une image dynamique de la ville. Économique : dans le cas de Londres, 1 500 entreprises se partagent 9Mds € de contrats.
Projecons : 10,7Mds € de retombées et 250 000 emplois pérennes. Cependant, l’Euro 2016 à Paris a rapporté 1,2 Md € pour
un coût d’organisaon de 1,7 Mds €. A Athènes 70 % des installaons de 2004 sont à l’abandon et coûtent 50M€/an.
● Des coûts assumés pour par,e par l’État et les collec,vités locales : La course au gigansme: 31Mds $ Pékin 2008, 11Mds $
Londres 2012, 16Mds $ Rio 2016. Cependant, les dépassements s’envolent : +127 % à Londres, +183 % esmés à Rio. Le
budget pour Paris s’élève à 7Mds€. La part du 4nancement public représente -1/4 du coût prévu. Mais certains prévoient

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déjà un budget 4nal aux alentours de 18Mds € au sein duquel les 4nancements publics pourraient être beaucoup plus
conséquents (infrastructures de transport)  stratégie de transforma,on urbaine à long terme.
● Enjeux urbains : des Jeux pour « requali4er » des quarers : des « legs olympiques » : une piscine olympique, une arène
couverte et le village olympique sur trois communes de Seine-Saint-Denis. Les objecfs à Paris : intégrer la Seine-Saint-Denis
(banlieue dégradée, nombreux immigrés) au centre d’une ville globale  gentri4caon. Une étude menée en 2007 esme
que l’organisaon des JO aurait en vingt ans, de 1988 à 2008, entraîné le déplacement de 2M de personnes : (expulsions,
montée des prix immobiliers). Dans l’ensemble des municipalités accueillant des infrastructures olympiques, le parc de
logements sociaux est ainsi en diminuon. Les JO permeRent d’exclure et de métropoliser plus haut, plus vite, plus fort.

New York, ville globale, capitale mondiale des inégalités


● La ville de superla,fs : 8M d’habitants, métropole de 19M, « zone franche de la >nance, un centre industriel mondial de
l’argent qui n’a guère besoin du territoire qui l’entoure » Saskia Sassen. NYSE 1ère place 4nancière mondiale, 2019 30 000
Mds $ de capitalisaon boursière (10x bourse de Paris !), 123 Mds $ d’échanges/j, 2 400 sociétés cotées. 17/500 de plus
grandes FTN y sont, siège de l’ONU, inZuence culturelle (MOMA, MET).
● La requali>ca,on urbaine : engagée par le maire R. Giuliani (1994-2002) puis Michael Bloomberg (2002-2013) : construcon
d’immeubles, 40 000 en 10 ans  accélère la gentri>ca,on (ManhaRan, Brooklyn, Harlem).
● Une ville duale : accroissement des inégalités, 21% de taux de pauvreté, 1% des plus riches ont 36% richesses.
● Une géographie de la ségréga,on : équivalence entre inégalités socio-éco et ségréga,on ethno-raciale : blanc majoritaires à
Staten Island + ManhaRan VS Noirs/hispaniques au Queens, Bronx. La rénova,on urbaine de ManhaRan a écarté les pauvres
et minorités ethniques. De même les infrastructures rouères ont coupé en 2 le Bronx  regroupement des + pauvres au
sud.

MERS
Les Etats-Unis, incontestable thalassocrator
● Le Thalassokrator : terme de Strabon (Anquité), montre la dominaon matérielle et technologique des US, et entreen
d’une présence permanente dans tous les océans. Contrôle des Zux stratégiques, capacité de projecon, faible délai
d’intervenon. Les US ne sont pas une thalassocrae (puissance polique fondée sur la dominaon des océans).
● Exemple d’un aspect de la puissance américaine : L’US Navy dispose actuellement du tonnage des 4 autres OoEes les plus
importantes du monde réunies, d’un quasi-monopole des porte-avions (11), de 14 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins
(SNLE) et 55 sous-marins nucléaires d’aEaque, de ZoRes basées partout dans le globe (Diego Garcia, Guam, Okinawa) et
d’une force spéciale, les Marines. Les US disposent d’une industrie à la chaine pour les navires les plus courants, et d’un
budget colossal (4% du PIB dans le militaire).
● Rappel des OoEes américaines : II° FloEe : Océan Atlanque (base à Norfolk, en Virginie), III° FloEe : Océan Paci4que Est
(base à Pearl Harbour), IV° FloEe : Atlanque Sud et Mer des Caraïbes (base à Mayport, en Floride), V° FloEe : Golfe Persique,
mer Rouge et mer d’Oman (base à Bahreïn), VI° FloEe : Méditerranée (base à Naples, en Italie), VII° FloEe : Paci4que Ouest
et océan Indien (base au Japon).

Hambourg, premier « smart port » du monde ?


● Le port de Hambourg en Allemagne, qui gère 130M tonnes de fret/an dont 3,6M de containers échangés avec la Chine,
souhaite devenir le premier « smart port » au monde.
● 2ème ville d’Allemagne, Hambourg possède un port à la fois mari,me et Ouvial : sur l’Elbe, qui fait de lui un élément
incontournable du dév du commerce extérieur de son pays, mais aussi d’une grande pare de l’Europe. Spécialisé dans le
tra4c de conteneurs (9M/an), le tra4c devrait aReindre les 17M de conteneurs en 2025 alors que le port aReindra ses limites
à parr de 11M. En 2013, le programme Hambourg 2025 a été lancé pour répondre à ceRe problémaque. Le but est de
créer le premier « port intelligent » au monde, où les installaons seraient en permanence connectées entre elles par des
technologies avancées : logisque du port, modélisaon des marées, le contrôle serait global et en temps réel.
● La technologie, une voie stratégique pour rester compé,,f : Le port de Hambourg est considéré comme un cluster dans les
nouvelles technologies consacrées à la logisque et à la construcon navale, domaine de l’alimentaon énergéque du port
 uliser la technologie pour demeurer un acteur concurren,el au sein de la mondialisa,on. La technologie permeRrait de
passer outre sa situaon d’enclave (130km à l’intérieur des terres), en rendant eTcace sa coordinaon avec le réseau
ferroviaire, rouer et Zuvial.

Le port de Mombasa (Kenya)


● Un port qui béné>cie d’un très fort dynamisme : 26M de tonnes gérées en 2015, croissance de 30% entre 2011 et 2015. Le
port est relié à 80 ports dans le monde. C’est le port le + dynamique de la Côte-Est de l’Afrique, qui béné4cie d’une posion

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stratégique : le port de Mombasa sert de gateway commerciale vers l’organisaon commerciale de la Communauté d’Afrique
de l’Est, plus vers l’Ethiopie et la RDC. Le port de Mombasa dessert ainsi à la 2ème région la + dynamique d’Afrique.
● Un port qui illustre un retard africain : Ce port illustre aussi la situaon de dépendance du Kenya et de l’Afrique en général :
85% du tra4c du port est lié aux importaons ; les produits manufacturés, biens d’équipements ou produits chimiques
(engrais…) représentent 60% des importaons, et les produits alimentaires 20% ; les maères premières et produits agricoles
représentent 80% des exportaons du port.
● Dé> majeur ajd : meilleure connexion avec l’ext, avec le marché intérieur africain : ajd, le prix des biens qui circulent par le
port de Mombasa comportent 30% de coûts de transports, contre 4% pour les corridors commerciaux les plus eTcaces. Cela
illustre un retard africain (au moins d’une pare de l’Afr) dans les infrastructures, ce qui a un impact sur la compévité du
pays.

Canal de Panama : le centre de gravité des mondialisa,ons


● Un chan,er pharaonique : 1903 les US obennent l’indépendance du Panama vàv de la Colombie pour creuseur le canal, qui
est traversé depuis 1914, emblème de l’exploitaon de la biocéanité. Trajet de 77km. Mais début des travaux dès 1880,
chaner mené par Ferdinand de Lesseps (français), avant que l’impérialisme régional américain ne prenne le relais des
travaux. 1977 le Panama renégocie un accord avec les USA  canal sera rétrocédé en 1999, US conservent droit d’y placer
une ZoRe militaire. Ajd, rôle clé de la mondialisa,on : 14 000 navires/an. Le gigansme des navires a nécessité des travaux
qui se sont achevés en 2016. 5% tra>c marime mondial. Ports de Colón et Balboa béné4cient de ce tra4c, en faisant les ports
majeurs de la région. Mais a entraîné le déclin d’autres ports comme Valparaiso au Chili. Les revenus du canal représentent
30% du PIB du pays.
● Une base logis,que américaine : au cœur du Big S+ck (routes pour les armes), longtemps contrôlé par les US, ajd possèdent
14 bases militaires dont l’Ecole des Amériques et Fort Sherman (centre entrainement spécial), ou celle de Howard, leur
plaque tournante en Amérique lane. L’isthme reste une zone sensible même après retrait US en 2000, d’où signature en
2003 du CAFTA (Accord de libre-échange d’Amérique Centrale).

Un exemple…pour le Nicaragua ?
● La fréquentaon est un reOet de la hiérarchie économique mondiale : US principal client, devant Chine et Japon. Rente de
1Md$/an  suscite des aspira,ons. 2013 le Nicaragua donne concession de 50 ans à un consorum chinois pour créer un
passage plus long (pour plus gros navires) : durée 10 ans et coût 40Mds $. Opportunité pour Nicaragua de créer un axe de
dév pour sorr de la pauvreté.
● Limites : les chinois ont obtenu les droits de construcon ET d’exploitaon : la rente du canal ira dans les poches chinoises
avant tout  stratégie chinoise de diplomae des infrastructures pour accroître sa présence mondiale. Les travaux
nécessitent des déplacements de popula,on, menace l’écosystème du lac Nicaragua (2ème réserve d’eau douce en Amérique
Lane) et des réserves naturelles. Les travailleurs locaux sont en4n mécontents de leurs condions de travail, ( 1/4 chinois), et
également une peur de l’ouverture avec des zones franches le long du canal qui apporteront la concurrence interna,onale
sans code de travail naonal.
● Mais projet momentanément abandonné (entreprise chinoise en diTculté, propriétaire volalisé, Nicaragua pas les moyens
de construire seul, et Chine s’est rapprochée du Panama).
● Ajd : le canal va encore voir croître sa fréquentaon (dans 10 ans : 600Mt/an). Mais impact écologique et des milliers
d’indigènes ont été déplacés.

Route de l’Arc,que
● Ressources : eau douce, hydrocarbures, poissons notamment.
● Une possible route mari,me due à la fonte des glaces qui
raccourciraient les routes habituelles (9000 km gagnés sur
Londres-Yokohama par exemple)). Mais il n’y a pas encore de
ports pour assurer une véritable route marime : les
compagnies marimes ne sont pas intéressées, ce sont surtout
les Etats.
● Problèmes géopoli,ques, entre pays riverains (Canada et Russie
revendiquent les eaux) et pays ulisateurs :
o La Russie s’appuie sur le prolongement de son plateau
connental, elle est allée planter en 2007 un drapeau en
tane à 4000m de profondeur pour montrer sa
souveraineté (dorsale Lomonossov). Au cœur de sa polique
avec Objecf 2020 qui développe des ports et

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infrastructures en Sibérie. La Russie veut faire des 4 000 km reliant le détroit de Béring à la mer de Kara un axe
commercial entre l’Europe et l’Asie.
o Pour les US tous les détroits sont internaonaux donc libres de passage (ils n’ont pas ra4é Montego Bay).
o La Chine est intéressée : elle est admise comme membre observateur permanent au Conseil de l’Arcque (créé en 1996)
en 2013. Les membres refusent un traité proposé par UE sur modèle de l’antarcque + tensions Norvège/Russie
● Ques,ons environnementales : espace fragile, cimeère des sous-marins de l’URSS, tourisme, Inuits.

Le détroit d’Ormuz : verrou stratégique d’importance mondiale


● Une plaque tournante du commerce interna,onal depuis l’an,quité : Situé entre Oman au Sud et Iran au Nord, 40km de
large. Point d’aboussement des routes marimes de la soie entre Occident et Extrême-Orient, seuil du commerce des
perles, du tra4c d’armes et d’esclaves au XIXème. Dans la mondialisa,on, il est le principal débouché de la 1ère région
exportatrice d’hydrocarbures : 17M barils/jour soit 30% du pétrole transporté par la mer  1er verrou stratégique des
routes pétrolières marimes.
● Un détroit sans véritable statut interna,onal : Iran, US, et EAU n’ont pas ra4é Montego Bay  li,ges. Même si ce sont ses
eaux territoriales, l’Iran ne peut fermer le détroit sans violer le droit américain sur la navigaon (les US valident la navigaon
dans 12 miles donc Iran doit laisser naviguer US selon droit).
● Une zone belligène dans une zone de conOits de forte intensité : dans la guerre Iran-Irak 1980-1988,
« sous guerre » : la guerre des Tankers 1984-1988 : après avoir subi une aRaque, la ZoRe marime US
about à la destrucon de la ZoRe iranienne. Le chantage à la fermeture est aussi ulisé pdt la 2ème
Guerre du Golfe. Donc on pouvait voir l’accord de 2015 sur le nucléaire comme un moyen de sécuriser la
navigaon internaonale. Mais les tensions ne baissent pas : conZits entre les puissance sunnites (AS,
EAU) et chiites (Iran) empêchent la paci4caon de la zone.
● Une région militarisée : présence de la Vème ZoRe américaine à Bahreïn, base française à Abu Dhabi.
● Actualité : le retrait en mai 2018 de Trump incite les iraniens à menacer la fermeture du détroit si leurs
exportaons de pétroles étaient entravées par les sancons.
Guerre de la coquille Saint-Jacques entre FR et RU + impact du Brexit sur la Manche
● Août 2018 : de fortes tensions (jet de pierre, à l’abordage) ont eu lieu entre des bateaux normands et anglais sur la Manche
à propos de l’exploitaon d’un gisement de coquilles Saint-Jacques.
● Le problème : des réglementa,ons diUérentes pour les pêcheurs des deux pays : les Normands peuvent pêcher la coquille
du 1er octobre au 15 mai alors que les anglais n’ont pas de dates imposées. Les Français déplorent ainsi que les Anglais
pêchent autant qu’ils veulent ceRe coquille, mais aussi que leurs bateaux soient quasi industriels. Accords : tous les ans des
accords sont signés mais la Fr n’a pas signé ceRe année. Le Brexit (dur) empêchera surement les pêcheurs Britanniques
d’accéder à ces zones car n’y auront plus accès.
● Impact du Brexit sur la Manche : zone de Calais et Dunkerque : 30M passagers, 7M de véhicules. Douvres + Tunnel sous la
Manche = 17% des import/export du RU  cela bloquerait le système car il y aurait des véri4caons pour chaque camion et
marchandise (une étude montre qu’il y aurait 50km de bouchons permanents sur autoroutes)  bcp plus de logisque à
gérer, il faut donc créer une smart border capable de gérer plein d’acvités simultanément (douane etc.). Mars 2019 : des
douaniers entament une « grève du zèle » pour montrer les conséquences du Brexit sur l’économie de la Manche.

FRONTIERES
La triple fron,ère une zone grise de la mondialisa,on
● Une des zones grises les plus ac,ves de la planète : à cheval entre le Brésil, le
Paraguay et l’Argen,ne. S’est développée dans les années 1960s avec le projet du
barrage Itaipu. Il devient alors un levier d’intégra,on de la région et se développe
autour un commerce intrarégional, basé sur la producon énergéque notamment.
Ajd il fournit 17% de l’énergie consommée au Brésil et 75% de celle consommée au
Paraguay.
● Un espace majeur d’échanges mul,formes : un des hubs les + opaques de la
mondialisa,on. Les échanges y sont permanents, mulformes et croissants. Par
exemple, Ciudad del Este au Paraguay, a le statut de ZF mais est en réalité un
gigantesque marché noir où les marchandises réceponnées sont redistribuées plus
chères vers le Brésil. CeRe ville est aujourd’hui au 3ème rang mondial pour les transacons commerciales derrière HK et
Miami.
● Échanges migratoires importants : un carrefour migratoire qui forme une conurba,on transfrontalière tripolaire entre
Ciudad del Este au Paraguay, Foz do Iguaçù au Brésil et Puerto Iguazú en Argenne. Les échanges migratoires sont anciens

30
(Iran, Palesne et Syrie dans les 1970s, puis asiaques) et créent un espace mulculturel. Ce territoire montre la diXculté de
précisément dé>nir les fron,ères entre certains pays. La triple fronère est un « territoire mobile » car près de 40 000
personnes traversent chaque jour le « Pont de l’Amié », entre le Brésil et le Paraguay.
● Paradis sud-américain de la contrebande et du blanchiment de cash criminel : Les tra4cs illégaux sont permis par l’aide d’un
Etat paraguayen défaillant et une indulgence certaine du Brésil et de l’Argenne. CeRe zone peut également servir de clef de
lecture des relaons entre les US et l’Amérique Lane. Depuis le 11/09/01, une surveillance américaine permanente est en
place car une crainte que la rente du commerce n’alimente des cellules terroristes plane.
● Zone de non-droit où se trouvent des bases arrière de nombreux groupes illégaux voire terroristes (base de renseignement
iranienne, le par Hezbollah (quali4é de « djihadiste chiite » y est présent) et lieu de transit de la drogue (notamment la
cocaïne dans sa route vers l’Europe).

La fron,ère indo-pakistanaise au Cachemire : 70 ans de rela,ons très conOictuelles


● Historiquement : le paron de l’Inde en 1947 (indép) est le point de départ des
tensions. Le Pakistan est alors séparé entre le Pakistan actuel et le Pakistan
oriental par 2000km (Bengladesh depuis 1971). CeRe paron fait 17M de
déplacés. Le Cachemire est raRaché à l’Inde alors que 80% de musulmans. 3
guerres :
● 1947-1949 : 1ère guerre indo-pakistanaise.
● 1962 : 1ère guerre sino-indienne : Pakistan cède l’Aksai Chin à la Chine pour
s’assurer son souen.
● 1965 : 2ème guerre indo-pakistanaise : débouche sur la mise en place d’une
ligne de contrôle en 1972.
● Le cachemire est divisé en 3 par,es : Inde (Jammu-Et-Cachemire), Pakistan (Gilgit-
Balstan + Azad Cachemire), Chine (Aksai Chin). Les pares indiennes et
pakistanaises sont séparées par une ligne de contrôle établie par l’ONU, d’une
longueur de 800km.
● L’Inde et le Pakistan revendiquent le Cachemire : Rappelons que les 2 pays ont
l’arme nucléaire et ne sont pas signataires du TNP (menaces). Le cessez-le-feu est
régulièrement violé : 2000 viola,ons en 2017. La région est ajd une des zones les + militarisées au monde : 600 000 soldats.
Présence de nb groupes terroristes pakistanais plus ou moins liés à l’État. L’Inde y mène une répression de + en + dure face
aux revendicaons de la populaon et à la guérilla indépendanste que mènent certains cachemiris.
● Enjeu du Cachemire : château d’eau de l’Inde et du Pakistan (Zeuves Indus, Jhelum, Chenab) donc alimentaon en eau
potable, potenel hydroélectrique. Inde construit des centrales sur les Zeuves donc tensions. Regain de tension en février
2019.
● Parallèlement au Penjab : lieu de la minorité religieuse des Sikhs (20M) situé en dessous du cachemire, le long de la
fronère. Un « couloir de la paix » a été ouvert au Penjab en novembre 2018 pour permeRre aux Sikhs d’accéder à un lieu de
culte situé dans la pare pakistanaise du Pendjab à Katarpur : on assite alors à une diploma+e de la religion qui permeRrait
possiblement à terme d’adoucir les relaons indo-pakistanaises.

Belfast : des fron,ères/murs dans une ville, les « peacelines »


● Théâtre de tensions confessionnelles persistantes : entre catholiques et protestants, ville condensée de la luRe pour
l’indépendance qui s’achève avec la paron en 1921. S’incarne dans les « peacelines » = séparaons militaires entre
quarers pour contenir le débordement de violences intercommunautaires issu des émeutes urbaines de 1969.
● Les « peacelines », entre développement et pérennisa,on : encore certaines en construcon début 2000s, alors qu’Accord
du « Vendredi Saint » entre catholiques et protestants en 1998. Se sont transformés : murs, haies végétales, portails.
● Un poids pour les dynamiques urbaines et le main,en de la paix : ravivent mémoire des émeutes, ségréga,on socio-
spa,ale forte. Le PM de l’Irlande Du Nord souhaite détruire ces murs d’ici 2023.
● Le Brexit : risque de rouvrir les plaies de Belfast, même si a voté à 56% contre.

La Línea : fron,ère US/Mexique


● Une interface qui s’étend sur 3200km très acve (douane de San Isidro 200k personnes/jour). Joël Garreau parle de
«Mexamerica».
● L’ouverture : programme Bracero en 1942 d’immigraons temporaires (appel aux migrants mexicains pour béné4cier d’une
main d’œuvre bon marché). En 1965, le programme PRONAF fournit des terrains aux entreprises et lance la dynamique des
maquiladoras (1999 3200 entreprises maquiladoras avec 1,5M d’ouvriers).

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● Crise des maquiladoras en 2000 : Liée à la concurrence chinoise, à la bulle internet, aux migrants clandesns qui s’intègrent à
l’économie de la Sun Belt avec l’essor des acvités informelles.
● Une interface Nord-Sud majeure : Ecart de développement de 1/10 entre Californie et région mexicaine transfrontalière.
Salaire moyen 5x inférieur au Mexique qu’aux USA. Se voit aussi dans la diOérence du réseau rouer. Les Twin-Ci,es, comme
San Diego-Tijuana, El Paso-Ciudad Juarez illustrent les écarts de dév : Geson, 4nance, urbanisaon plani4ée dans la ville
américaine vs Assemblage, producon et urbanisme sauvage autour des usines dans la ville mexicaine. 1/3 de la pop
mexicaine vit dans le Nord du pays.
● Réac,va,on de la fron,ère liée aux enjeux sécuritaires et aux migrants clandes,ns : Débat naonal sur la place des
hispaniques dans la société. Mise en place d’une « smart border » (via des drones, caméras, infrarouges et radar). 2006
Secure Fence Act, édi4caon d’un mur intégral sur 1200km dans les zones les plus poreuses. Toutefois la fermeture est
impossible car les US ont plus que jamais besoin d’une main d’œuvre abondante et bon marché et recherchent un co-
développement avec le Mexique, qui béné4cie des remises. Chemin de la drogue pour les US. Trump 1er jour présidence
« une na,on sans fron,ère n’est pas une na,on », promis 4nirait mur 3100km, devrait coûter 26 Mds $, pour le
4nancement doit avoir accord du Congrès. Mais veut faire payer le Mex. Propos de Trump pendant sa campagne : « Quand le
Mexique nous envoie ses gens, ils n'envoient pas les meilleurs éléments. Ils envoient ceux qui posent pb. Ils apportent avec
eux la drogue et le crime. Ce sont des violeurs. »
● Trump’s Wall : 9 janvier 2020, Trump a obtenu l’autorisaon d’uliser 3,2 Mds d’euros du budget du Pentagone a4n de
4nancer la construcon du fameux mur à la fronère mexicaine.

Les murs dans le monde, en réponse aux nouvelles peurs


● Depuis la >n de la GF, le nombre de murs et clôtures a explosé : Les murs concernent entre 6 et 18% des 250 000km de
fronères terrestres dans le monde (environ 40 000km) d’après Elisabeth Vallet (peut être citée). ChiUre contesté par Michel
Foucher : « Je suis très mé4ant à l’égard de la frénésie sur les murs. Le “mur” est une formule polique et médiaque, mais
rarement une réalité. La plupart du temps, ce sont des clôtures. Des fronères non pas fermées mais 4ltrées. ». « Parler d’un
mur, comme Trump le fait, ne correspond pas à la réalité. La fronère américano-mexicaine est l’une des plus ouvertes du
monde, avec quarante-huit points de passage, des villes jumelles et 1,5 Mds de $ d’échanges par jour ! ». Selon lui il n’existe
qu’une dizaine de murs réels.
● Raisons de l’engouement : après le 11/09/01, réponse sécuritaire face à la menace djihadiste et aux migraons. Mais, la
construcon a commencé avant (le Mur de Berlin 1961-1989 ne fut pas le dernier mur). Le mur permet la réaTrmaon par
les États de leur souveraineté et de leurs fronères à cause d’une impression de perte de contrôle du territoire et des Zux qui
y transitent. La raison profonde est donc la mondialisaon. Pour le géographe M. Foucher, « une réaTrmaon des fronères
était inévitable : il existe un pb de sécurité, donc il y a une demande de protecon. Et la première protecon, c’est la
fronère. ».
● Le 1er mur : la Grande Muraille de Chine (5000km inialement) : sert de front, forteresse, fronère. Elle est aussi le plus
grand cime,ère du monde : outre les combaRants morts, on esme à plus de 1M le nombre de travailleurs morts pour
l’édi4er.
● Finalement, la plupart des murs visent à contrer la migra,on : M. Foucher dit « Les clôtures anmigratoires ne font que
ralenr ou détourner les Zux. ». Alexandra NovosseloU explique « Entre Ceuta et Melilla, les Canaries, la Grèce, entre les
fronères terrestres et la Méditerranée, c’est un système de vases communicants. Aucun mur n’arrêtera la migraon vers
l’Europe. ».
● Exemple d’un mur controversé pour créer une nouvelle fron,ère : La « barrière de sécurité » qu’Israël bât depuis 2002 en
Cisjordanie occupée est l’un des murs les plus controversés au monde. Sa première foncon oTcielle, comme l’encerclement
de la bande de Gaza, est d’empêcher les aRentats palesniens en Israël et, à court terme, cela fonconne parellement. Mais
son autre foncon est de tracer une nouvelle fronère ne correspondant pas à la ligne de cessez-le-feu de 1949, la « ligne
verte », aussi appelée « fronère de 1967 », qui sert de base à chaque négociaon de paix. Le mur a donc aussi pour objecf
d’étendre le territoire israélien en incluant des colonies juives, ainsi que des terres ferles et des puits de Cisjordanie. Une
fois terminé, le mur fera 700km, soit plus du double de la « ligne verte » (320km), dont il ne suit que 20 % du tracé (80 %
étant situés à l’intérieur de la Cisjordanie). La construcon de la « barrière de sécurité » israélienne a été condamnée par une
résoluon de ONU en 2003, puis par la Cour internaonale de jusce de La Haye en 2004.
● Mur construit par la Hongrie en 2015 à la fron,ère avec la Serbie : long de 175km pour empêcher l’ayux de migrants en
Hongrie qui viennent de Serbie, en provenance de Syrie, Irak, Afghanistan (2000 passages de migrants/jour été 2015)  Pour
montrer la matérialisaon de la montée des tensions en Europe. En 2016, la Hongrie a entamé la construcon d’une
deuxième « clôture intelligente » face à la Serbie, dotée de capteurs de chaleur et de caméras nocturnes qui permeRra de
réduire le nombre de soldats et de policiers nécessaires au contrôle de la fronère  Pour montrer un exemple de smart
border : la transformaon des fronères avec la mondia.
● Quelques autres murs : Afrique : le + ancien Algérie-Maroc depuis 1960s ; mur des sables Sahara Occi-Maroc 3m hauteur,
2720 km ; 2015 Kenya débute mur fronère Somalie ; Tunisie-Libye contre le terrorisme. Asie : championne des murs : le +
ancien mur Corée 250 km/4 km, truOé de mines, plusieurs murs, 400 000 soldats mobilisables Corée S pr surveiller fronère
VS 700 000 Corée N ; le + long Inde-Bengladesh, le + haut altude Inde-Paki au Cachemire, Etat le + emmuré Ouzbékistan

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luRe contre l’immigraon d’Afghanistan, tra4c de drogue. MO : Turquie-Syrie 2015 7km. Europe : Chypre depuis 1974 mais
commence à être détruit. France mur Calais 1km protéger le RU des Zux migratoires.

Une enclave : Kaliningrad


Un des points les plus tendus de la planète.
● Géographie :
- Enclave russe entre 2 pays de l’OTAN et de l’UE : Lituanie et Pologne
- 15.000 km²
● Démographie : 500.000 habitants
● Histoire : Ville natale de Kant. A Yalta, Königsberg (ville allemande, capitale de la Prusse orientale) accordée à
Staline qui la réclamait comme tribut de guerre. Après l’annexion elle est rebapsée Kaliningrad. Movaon
de Staline : posion stratégique car contrairement aux autres ports soviéques, le port de Kaliningrad (nommé
port de Balisk) est accessible en hiver sans brise-glace. Devient alors base navale militaire de départ des
sous-marins.(Nom = en hommage au président du Soviet suprême (~parlement) Mikhail Kalinine qui venait de
mourir en 1946.)
● Atouts :
- 1e détenteur au monde d’ambre (90% des réserves de la Balque)
- Pétrole oO-shore
- A connu une forte croissance grâce à sa pêche et à son industrie mécanique
● Moscou tente d’en ,rer qqch :
- Port de Balisk = quarer général de la ZoRe russe de la Balque
- 1996 devient une ZES
- Tente de resserrer les liens. Ex : 2002 demande à la compagnie aérienne gouvernementale Rossiya de
casser les prix du Moscou-Kaliningrad
● Zone grise :
- Un centre du tra4c d’héroïne
- Tra4cs de l’ambre (« l’or de la Balque »)
Ex : mines clandesnes dans le district de Zelenograd

CSQC : l’exploitaon (légale) de l’ambre pro4te davantage à la Pologne/Lituanie qu’à la Russie (en 2011
rapporte 20M$ à la Russie et 600M$ à la Pologne)

Movaon des tra4quants = $$ car les salaires en Russie sont très bas alors que le coût de la vie à Kaliningrad
est presque aussi cher qu’en Europe

- Tra4c du tabac
- Tra4c de l’industrie de la pêche
- Tra4cs transfrontaliers : vente d’alcool et d’essence en Lituanie/Pologne car 2x moins cher
=> La corrupon est systémique à Kaliningrad (police, douanes, tribunaux…) : irréversible

=> Les entreprises étrangères refusent d’invesr

● Déclin depuis la chute de l’URSS :


- 1991-2001 la producon industrielle a chuté de ~50%
- EOondrement de la pêche
- 2002 : salaires à Kaliningrad = ½ salaires Lituanie
- 1/4 habitant vit en dessous du seuil de pauvreté
- En 2002 60% de la pop vit de l’éco parallèle

Mais paradoxalement situa,on économique de l’enclave confortables grâce à quelques entreprises qui ont su ,rer
pro>t des atouts géographiques :

- 2002 : chômage 3% = un des plus bas de Russie


- Confortables hôtels accueillent les touristes

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REFERENCES
CITATIONS
● Barroso, ancien président de la Commission européenne 2005 : « Le passé, le présent et l’avenir de l’Europe est ancrés dans
les océans et les mers ».
● Sir Walter Raleigh, explorateur anglais XVIème : « qui ent la mer ent le commerce du monde ; qui ent le commerce du
monde ent la richesse du monde ; qui ent la richesse du monde ent le monde lui-même ».
● Leon PaneEa, ancien secrétaire de la défense 2011 : « nous pourrions faire face à une cyber-aRaque qui serait l’équivalent de
Pearl Harbour ». Cela montre le potenel déstabilisateur du cyberespace et l’inZuence américaine sur celui-ci.

LA MER
Amiral Alfred Mahan The in2uence of Sea Power upon history 1890

● Idée : Sea Power : il tente de trouver des causes à la grandeur britannique. Il en déduit que les US, pour devenir une grande
puissance, doivent contrôler les océans, tant sur les plans militaires que marchands. Il faut donc sécuriser les espaces
marimes (Panama, 1914) et développer ses ZoRes.

Fernand Braudel (historien) La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II 1949

● Idée : la Méditerranée est un espace cohérent, porteur de dynamiques éco, poliques et sociales propres à cet espace. C’est
une interface.

André Vigarié (géographe) La Mer et la géostratégie des na ons 1995

● Idée : la vie marime est œcuménique et mondiale. Le comportement des naons n’est donc pas totalement libre et se
conçoit dans l’interdépendance. Un système océanique se construit à travers l’organisaon de l’espace, structuré par des
infrastructures d’équipements et animé par des Zux. Ce sont ces Zux qui alimentent les tensions en un lieu qui se répercutent
ailleurs.

François Thual (géopolitologue) La Bataille du Grand Nord a commencé 2009

● Idée : l’Arcque était un « non-lieu géopolique » mais la mondia le rend aRracf, d’où les tensions entre les Etats riverains.

LES VILLES
Joël Garreau (journaliste-chercheur) Edge City, Life on the new Fron er 1991

● Idée: inventeur du terme “edge city” : ville en périphérie qui oOre plus d’emplois, de services, d’infrastructures. Il pose ainsi
le problème de la ségrégaon socio-spaale, l’urban sprawl.

Paul Bairoch (historien) De Jéricho à Mexico, villes et économies dans l’Histoire 1996

● Idée : il oppose l’urbanisaon des pays développés (exode rural dû à la modernisaon agricole et industrialisaon des villes) à
celle des PED (sans industrialisaon, sans dév et migraon du désespoir) qui balance dans l’hyperurbanisaon anarchique où
domine l’informel. L’urbanisaon des PED n’est donc pas un atout. Il s’oppose ainsi à Milos Santos qui la voit comme un
bienfait.

Olivier Dollfus (géographe) La Mondialisa on 1996

● Idée : il parle d’une « économie d’archipel » où les grandes métropoles, centres de commandement, constuent un réseau
dominé par les « villes globales ». Elles sont davantage tournées vers l’extérieur que vers leur arrière-pays, d’où la formule
d’Archipel Mégalopolitain Mondial et la marginalisaon des autres espaces par un eOet tunnel global.

Saskia Sassen (sociologue) The Global City: New York London Tokyo 2001

● Idée : Tokyo, Londres et New York sont des “villes globales”. Elles sont le fruit de la nouvelle DIT : la désindustrialisaon des
pays développés et l’industrialisaon des PED plus compéfs a nécessité une internaonalisaon rapide des 4nances qui
s’appuie sur un réseau de transacons à l’échelle mondiale contrôlé par ces villes, de même que d’autres foncons de
commandement et de coordinaon : concepon, décision, geson des IDE.

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Pierre Veltz (sociologue et économiste) Mondialisa on, villes et territoires : une économie d’archipels 2014

● Idée : les études urbaines se sont focalisées sur les dysfonconnements des villes (pauvreté, chômage, sous-développement,
insécurité) mais la réalité fondamentale de la ville est qu’elle est un bienfait, un plus.
● Idée 2 : il reprend l’idée d’O. Dollfus que les pôles urbains majeurs sont extrêmement connectés entre eux (il y a davantage
de connecons entre Londres et New York qu’entre Londres et Birmingham pourtant 2 ème ville d’Angleterre), formant une «
économie d’archipels », qui enjambent les découpages naonaux. A citer pour se détacher de Dollfus qui reste archi
classique.

LES FRONTIÈRES
Kenichi Ohmae (géographe)
● The Borderless world 1990 : la mondialisaon signe la 4n des fronères, au sens d’une ligne entourant un Etat souverain sur
son territoire. Selon lui, le monde doit devenir un pavage de territoires surmontés de réseaux transnaonaux que les Etats ne
peuvent contrôler. L’Etat-naon est obsolète et ce sont les FMN qui jouent un rôle local (territoire, culture) et transnaonal.
● De l’Etat-Na on aux Etats-Régions 1995 : il y a des transferts de pouvoirs de l’Etat vers les régions. Ils deviennent des
4gurants sur la scène économique face aux Zux transnaonaux qu’ils ne contrôlent pas en raison des rigidités structurelles et
des pressions de diOérents groupes d’intérêts.

Michel Foucher (géographe) L’obsession des fron ères 2007

● Idée : La fronère est une instuon qui relève du droit internaonal, délimitant l’exercice d’une souveraineté. Elles
dé4nissent un dedans et un dehors, essenels pour dé4nir une identé collecve.
● Idée 2 : La mondialisaon économique s’accompagne d’un mouvement de consolidaon territoriale, contrairement à ce que
l’on peut penser. En eOet, sur les 248 000 km des fronères existants aujourd’hui, 10% datent d’après 1991. Le regain
d’intérêt provient de la menace de la mondialisa,on (migrants, proteconnisme), les Etats veulent reprendre le contrôle de
leur territoire. Un monde sans fronère est un monde sans loi. De nouveaux types de fronères ayuent aujourd’hui : espaces
marimes (Montego Bay), aériens, terrestres (lignes de cessez-le-feu), cyberespace.
● Idée 3 : Le droit internaonal, à travers la Charte des Naons Unies, protège les fronères comme oul de sécurité. Les
fronères sont des 4ltres qui régularisent, canalisent les Zux.

Sylvie Brunel Fron ères 2003

● Bilan mi,gé des ONG : elle pointe du doigt le fait que les bénévoles viennent du N et ne soient pas au fait des spécialités
culturelles + « charity business » = dérive marchande de certaines ONG. Pour elle il faudrait plutôt favoriser les organisaons
locales.
● Elle es,me que les ONG ont une rela,on ambiguë au développement : légimité autoproclamée (Arche de Zoé persuadés
que ce qu'ils font est bien lorsqu’ils ramènent en France 103 enfants de – 5 ans du Tchad alors en guerre, mais perçu par le
Tchad comme un enlèvement), mais peuvent prendre la place de L’État qui invest moins dans des domaines tels que la santé
ou l’éducaon.

Régis Debray (écrivain communiste) Eloge des fron ères 2010

● Idée : la fronère doit être poreuse et non imperméable. Elle doit jouer le rôle de 4ltre et doit être au service de l’Etat-naon
(un Français se sent français encore plus sur le territoire français). Il a peur des murs du coup.

Michel Foucher (géographe) Le retour des fron ères 2016

● Les fron,ères poli,ques restent des éléments fondamentaux du système internaonal. Depuis 2000, 25 000km de tracés ont
été élevés et reconnus. Si elles sont aujourd'hui moins visibles, voire même dématérialisées, elles n'en restent pas moins
concrètes et opératoires. Mais face à l'illusion de l'uniformité des situaons frontalières, il est nécessaire de décomposer
l'hypothèse d'un retour généralisé des fronères. « Une fronère n'est pas un tracé abstrait mais une instuon, et la
franchir aisément ne l'annule pas. Abolir les fronères, c'est faire disparaître les États. Un monde sans fronères est un
monde barbare »

LES PARADIS FISCAUX


Roger Brunet (géographe) Atlas mondial des zones franches et paradis /scaux 1986
35
• Idée : il décrit les paradis 4scaux comme des « an-mondes » qui ne respectent pas les règles de la mondialisaon et qui
servent leurs propres intérêts au détriment des autres acteurs.

Gabriel Zucman La richesse cachée des na ons 2013

• Idée : fait le constat que depuis 2009 jamais les paradis 4scaux ne se sont aussi bien portés. L’awtude des grands Etats est en
eOet ambivalente puisque chaque grande puissance contrôle étroitement une ou plusieurs de ces places oOshore, puisque
des Etats comme les US, le RU, les Pays-Bas, font pare des principaux paradis 4scaux.

Thomas Rid Cyber War Will Not Take Place 2013

• Idée : esme que la cyberguerre ent davantage du baRage médiaque que du risque véritable. Pour lui, ne peut être une
guerre car pas violent physiquement, ne cause potenellement pas de morts, et n’endommagent pas les bâments. Passant en
revue les principales cyberaRaques connues, il en conclut qu’elles se résument toutes peu ou prou à des actes de sabotage,
d’espionnage et de subversion qui étaient déjà au cœur de la guerre froide. Dans la « cyberguerre froide » qui a opposé
l’administraon Obama à la Russie >n 2016, ce sont des moyens très classiques, typiques de la guerre froide tradionnelle, qu’a
employés Obama en expulsant des diplomates russes.

COMPLEMENTS ORAUX
UN MONDE SANS FRONTIERES : UNE UTOPIE DEPASSEE ?
Utopie : projet d’orga polique ou idéal qui ne ent pas compte des contraintes de la réalité, des faits objecfs  par extension
un projet irréalisable, un chimère.

Sans fron,ère : mondialisaon forme un monde débrassé des fronères avec libéralisaon, ouverture, marché planétaire, un
monde débarrassé des naonalismes. Or on constate que ajd les fronères résistent, se renforcent, surgissent là où il n’y en avait
pas  utopie dépassée.

Le sujet amène à la forme qu’a prise, que prend et que peut prendre la mondialisaon

Où se situe l’avenir des fron ères dans la dynamique de déterritorialisa on et de reterritorialisa on des eco qui caractérise la
mondialisa on :entre monde sans fron ère (K. Omahe), un monde plat (Friedmann) et l’éloge des fron ères (Régis Debray) ?

Au cours du XXème s’est aXrmé le rêve d’un monde sans fron,ère puisque celles-ci sont devenues des obstacles de moins en
moins acceptés, et moins eXcaces, ce qui a donné naissance à l’utopie de la >n des fron,ères
● Mulplicaon des fronères au cours du XXème : créaon de nvx États, disparion empires coloniaux, disparion
communisme. Aussi apparion de nelles fronères : idéologique avec GF (mur Berlin)
● Mais ces fronères sont perçus comme des obstacles aux échanges or l’intern° puis la m° ont poussé à une mise en
réseau : l-é, capitaux, libéralisa°, valorisaon d’espaces transfrontaliers, valorisaon d’espaces sans fronères
(cyberespace, mer, espace, Antarcque). Rejetés car perçus comme facteur de guerre et inopérante face aux risques :
Tchernobyl et la France qui dit que s’est arrêté à la fronère : faux. Sanitaire
● Valorisaon de la coopéraon entre États
Toutefois ce rêve est illusoire car les fron,ères ont résisté et se sont mul,plié et cela est bien une utopie : éloge des fron,ères
et obsession des fron,ères :
● Dps 4n GF, créaon de 25000km de nelles fronères : europe plus du quart date de après 1991, volonté de matérialiser
ces fronères sous forme de mur (Trump)
● Apparion de nelles fronères : orga régionales (UE), naonalismes régionaux, intérieur même des villes (Irlande avec
Belfaste, Israël : ségrégaon polico-spaale)
● On assiste ajd à un retour du naonalisme, du souverainisme qui voit dans la fronère l’incarnaon d’une identé :
commercial avec proteconnisme
Mais les fron,ères mutent, se redé>nissent, se renouvellent car elles apparaissent indispensables et nécessaires, sont
indépassables
● Fronères interfaces, sélecves smart border
● Nouveaux domaines avant perçus comme sans fronère : mers et o »c »ans, cyberespace (data center, pare-feu)
● Elles demeurent garantes des États Naons : Brexit donc volonté de reprendre contrôle des fronères car l’État et la
naon ne peuvent se concevoir sans fronères : une id ne peut se concevoir qu’en sachant qui est exclu, en dehors
(Debray)

36
POINT SUR LES ROUTES MARITIMES

• Dé>ni,on : inéraires empruntés par un grand nombre de navires, reliant les ports majeurs. Elles sont déterminées par la
localisaon de hubs, façades portuaires, canaux et détroits disponibles.
o Routes du pétrole et vracs secs: part du Golfe Persique vers USA (Bonne Espérance), vers Japon (Malacca), vers Europe
(Suez, Gibraltar, Calais).
o Route des conteneurs : artère circumterrestre conteneurisée, polarisées par les ports asiaques.
• Enjeux des détroits :
o Problème de la propriété : liberté de navigaon instaurée par Montego Bay (problème pour les marchandises illicites).
o Flux illicites : migraon clandesne, contrebande, piraterie.
o Géopoli,que : détroits turcs et scandinaves (ancien rideau de fer) sont stratégiques pour le pétrole. Détroit d’Ormuz :
zone de tension que les pays développés veulent contrôler (USA, France à Djibou, Chine).
o Environnement : Bosphore (maères dangereuses dans une ville de plus de 10M d’hab.), bateaux abandonnés en
Arcque.

LES MEDITERRANEES
LA MÉDITERRANÉÉ EUROPEENNE, PONT OU FOSSÉ ?
• Un monde unitaire ? une certaine unité historique et culturelle acquise dans l’Anquité; berceau de la démocrae et de la
République, des monothéismes. Existence d’un modèle économique méditerranéen : industrialisaon à parr 1850’s,
surtout sous l’impulsion des Etats et moins des acteurs privés. LiEoraux marqués par l’industrie lourde, la pétrochimie
(Marseille, Algérie) ; 1er espace d’accueil mondial du tourisme : pour son climat, son patrimoine, des infrastructures
adaptées (staons balnéaires).
• Une zone de fractures : fracture démographique entre un Nord vieillissant et un Sud en pleine explosion démographique.
Une fracture économique : des encarts de développement, permanence d’une sorte de DIT.
• Une zone stratégique : contrôlée militairement (ZoRe américaine), zone marquée par des tensions entre Etats riverains :
Grèce-Turquie sur Chypre, conZit israélo-palesnien, conZits d’usage autour de l’eau, du pétrole ; des dé>s
environnementaux.
• L’Europe et la Méditerranée : préoccupa,on tardive ; en 1995 le partenariat Euromed (processus de Barcelone) est créé ́, mais
il 4nit par fusionner avec la PEV en 2004 ; relance en 2007 avec l’UPM de Sarkozy.
UNE MÉDITERRANEE ASIATIQUE ?
• François Gipouloux : un commerce structuré autour des métropoles puissantes, plateformes d’échanges, sur des liRoraux
plus développés que l’intérieur des territoires. Echanges entre plusieurs Etats, mis en concurrence, qui tentent de sécuriser
l’espace marime plus que le territoire ; existence d’écarts de développement rapprochent la mer asiaque de la
Méditerranée.
• Mais quelques diUérences notables : les villes italiennes de la Méditerranée n’étaient pas reliées poliquement entre elles,
alors que les ports chinois, bien que concurrents, sont unis dans la Chine. L’Etat central en Asie conserve un contrôle des
̀
métropoles liEorales contrairement à l’ancienne Méditerranée.
LES CARAÏBES, UNE MÉDITERRANÉE AMÉRICAINE ?
• Des points communs avec la Méditerranée : interface Nord/Sud, un grand nombre d’Etats, dont plusieurs grandes
puissances (Etats-Unis, puissances européennes qui ont des territoires). Une mer traversée par des Oux importants :
tourisques (premier bassin de croisière au monde), des échanges d’hydrocarbures, des Zux migratoires acfs. Une zone
stratégique, avec un point de passage important (canal de Panama), une présence militaire (ZoRe américaine) et plusieurs
tensions et conOits, notamment pendant la guerre froide.
• Mais les Caraïbes ont leurs par,cularités : inégalités sont par,culièrement frappantes (entre Etats-Unis et Haï). Une région
qui reste en retrait dans la mondialisa,on, davantage contrôlée par les Etats-Unis que la Méditerranée par ses riverains
européens. On la quali4e donc davantage d’arrière-cour des USA plus que véritable méditerranée américaine.

L’EUROPE ET LA MER
L’Europe possède un esprit « thalassique » : ouverture sur la Méditerranée, la Mer Noire, Balque, 50% des Européens vivent à
moins de 50km de la mer, elle possède la Northern Range capable de rivaliser avec l’Asie Paci4que.

● Mers et liEoraux ont renforcé la puissance éco européenne : au cœur de la mondialisa,on (Northern Range feedering, 45%
de la ZoRe mondiale).
● MAIS elle est en déclin : Le monde bascule vers le Paci>que, elle subit les lois américaines : 1921 Traité naval de Washington,

37
● 1956 Crise de Suez, l’UE s’est construite dos à ses fron,ères mari,mes, les poliques navales restent naonales. Recul
sensible : France 1970 : 8ème rang mondial pour la ZoRe commerciale, 29ème aujourd’hui. Intérêt tardif (basculement avec
entrée Danemark, Irlande, UK en 1973).

● Elle apparaît alors à la recherche de nouvelles voies d’aXrma,on mari,me : avoir plus de poids à l’OMI pour se faire
entendre, délimiter une zone sensible Portugal-Irlande, même si ses poli,ques récentes se concentrent davantage sur les
liEoraux que sur les mers : vocaon tourisque, qui contre balance son ancienne hégémonie sur le monde.
● Grandes poli,ques d’aménagement : mesures d’Etats (plan Racine en 1963, bétonisaon de Benidorm), projets communs
(pont de l’Øresund, tunnel sous la Manche en 1994, autoroute de la mer Gijon/St Nazaire).
● Les enjeux : pour la puissance, forces navales sous dimensionnées (1 porte-avion), puissance marime montre le manque de
puissance : des ambions (Europe Bleue en 1983, agrandissement de RoRerdam) mais freinée par ses principes (écologie) et
son fonconnement décisionnel (il y en a pas). Développement durable : liRoraux saturés, surpêche → UE lance Natura 2000
(réseau de sites naturels, faune et Zore comme patrimoine), extension de RoRerdam abandonné (protecon des oiseaux
migrateurs). Cohésion européenne : source de conZits (« amis de poissons » (Scandinavie) contre les « amis des pêcheurs »
(France, Espagne, Portugal)), soutenir Balque pour contrebalance Northern Range.

38
DÉFINITIONS 2
ENJEUX 3
ACCROCHES 3
CHRONOLOGIES 4
CONTEXTE HISTORIQUE, IDENTITE ET SOCIETE 6
LA CONSTRUCTION DU TERRITOIRE AMERICAIN 6
LES US DEPUIS 1945, POINT PAR POINT T’AS CAPTE 7
POPULATION ET SOCIETE AUX US 9
US ET ECONOMIE : EVOLUTION DU ROLE DE L’ETAT FEDERAL 10

LES ETATS UNIS, PUISSANCE MONDIALE 11


LA PUISSANCE AMERICAINE AU XXE
LES ETATS-UNIS

SIÈCLE 11
LES US ET LA MONDIALISATION 11
LES VECTEURS DE L’INFLUENCE DES US DEPUIS 1945 12
LE DOLLAR 13
L’OTAN 14
L’INDUSTRIE AUX US 15
LE DECLIN AUX US 15

LES US ET LE MONDE 16
LES US ET LE CONTINENT AMERICAIN 17
LES US ET L’EUROPE 17
LES US ET L’ASIE 18
LES US ET LE MO 19

EXEMPLES 21
TERRITOIRE 21
ENTREPRISES AMERICAINES 22
PUISSANCE AMERICAINE 23
RELATIONS INTERNATIONALES 24

RÉFÉRENCES 25

DÉFINITIONS
Big Sck : poli%que étrangère menée par le président Théodore Roosevelt au début du XXe siècle pour protéger les intérêts
économiques des États-Unis en Amérique la%ne, principalement dans la zone des Caraïbes. Elle conduit à un accroissement des
forces navales de l'armée américaine et à un engagement plus important sur la scène poli%que mondiale.

Diplomae du dollar : ini%ée par le Président William H. Ta@, son but est de stabiliser poli%quement et économiquement l’Amérique
La%ne et l’Asie de l’Est, pour promouvoir les intérêts commerciaux américains en encourageant les inves%ssements de capital
américain à l’étranger. Cela permeCait aux US de %sser des liens privilégiés avec ces pays, au détriment des autres puissances.

Puissance :
Raymond Aron : « j’appelle puissance sur la scène interna%onale la capacité d’une unité poli%que d’imposer sa volonté aux autres
unités » (Paix et guerre entre les na%ons)
Hans Morgenthau : « l’emprise d’un acteur sur l’esprit et les ac%ons des autres ». (Insiste sur la rela%on psychologique entre celui qui
exerce la puissance et celui sur lequel elle est exercée).
Serge Sur : « Capacité de faire, de faire faire, d’empêcher de faire, de refuser de faire »

Économie dominante : "un espace économique na%onal qui, en raison de sa dimension, de son pouvoir de négocia%on, de la nature
de ses ac%vités, exerce sur le reste du monde des eLets asymétriques qui ont tendance à renforcer son pouvoir" (F. Perroux).
o Centre d'où partent les impulsions qui inNuencent le reste du monde (innova%on, créa%on monétaire, produc%on...)
o De ceCe puissance découle la capacité d’imposer son point de vue sans être inNuencé en retour.
o Mais cela impose également des responsabilités (main%en de l'ordre économique interna%onal…).
Hégémonie : type d’exercice de la puissance géopoli%que se caractérisant par :
o La domina%on sans partage d’un Etat sur des pays en situa%on d’infériorité
o Le refus par cet Etat d’une maîtrise territoriale directe à laquelle est préférée une mainmise indirecte et une hiérarchisa%on
des subalternes
o Une pra%que récurrente de l’unilatéralisme.

Leadership : type d'exercice de la puissance selon laquelle le pays dominant accepte d'assumer l'ensemble de ses responsabilités,
c'est-à-dire ses droits et devoirs envers ses alliés. Exercice solidaire de la puissance car suppose en par%culier la consulta%on des
membres de l'alliance avant toute décision stratégique, le sen%ment de former avec eux une communauté d'intérêts iden%ques.
S'oppose à l'hégémonie.

Impérialisme : poli%que d'un État visant à en réduire d'autres sous sa dépendance (poli%que et/ou économique et/ou culturelle) avec
une mainmise territoriale directe, ne se traduisant pas forcément par l'annexion (à la diLérence de la colonisa%on).

Modèle :
o Système abstrait dont la fonc%on est de représenter la réalité de façon très simpliSée, mais formalisée. Doit permeCre
l’étude d’un phénomène réel. Le modèle américain, c’est à la fois : l’explica7on, l’excep7on, et l’exemple.
o Etat ou système idéologique, poli%que, socio-économique et culturel se caractérisant à la fois par sa singularité et sa
propension à être imité. Existe aussi la no%on de contre-modèle : en réac%on par rapport à un modèle existant, et fait Sgure
de repoussoir en raison de ses échecs.
o P. Hagge: en 1965 : une « représenta%on idéalisée du monde réel construite pour démontrer certaines de ses propriétés ».
Alain Rey déSnit le modèle comme « système représentant les structures essen%elles d'une réalité ».

Enforcement : renforcement du libre-échange, à travers une poli%que commerciale agressive menée par les US dans les années
1990s (sous Clinton), dans le cadre interna7onal (Uruguay Round, créa%on de l’OMC), régional (ALENA ajd USMCA) ou bilatéral (plus
de 200 accords signés dans la décennie 1990  pactomanie).

Enlargement : en parallèle de l’enforcement. Élargissement de la démocra7e dans le monde, concept qui jus%Se une poli%que
d’interven%on militaire comme en ex-Yougoslavie et au Kosovo, et économique comme les aides économiques versées aux ex-pays
communistes d’Europe de l’Est (certains intègrent l’OTAN avant l’UE).

Smart power (Suzanne Nossel): combinaison du so@ et hard power, approche qui souligne la nécessité d'une armée forte, mais aussi
d'alliances, de partenariats et d'ins%tu%ons à tous les niveaux pour étendre l'inNuence américaine et établir la légi%mité du pouvoir
américain. Concept défendu par l’ex Secrétaire d'État Hillary Clinton pour expliquer que les US ne renoncent pas à leur puissance
diploma%que et militaire mais rompent avec le discours messianique et le recours systéma%que à la coerci%on qui avaient caractérisé
l'administra%on Bush.

Lois d’extraterritorialité : Les lois Helms-Burton (en 1996 interdit à n’importe quel personne ou entreprise de ‘traSquer’ avec Cuba)
et D’Amato-Kennedy (en 1996 aussi, même chose contre l’Iran et la Lybie) imposent un comportement aux entreprises
ressor%ssantes d’Etats %ers (même si elles agissent à l’étranger) en faisant peser sur elles la menace de sanc%ons si elles ne se plient
pas aux injonc%ons du législateur américain.

Megalopolis : terme apparu en 1962 avec Go:mann, pour la mégalopole Boswash.

La vision de la puissance : Il y a 3 grandes écoles de pensée concernant la puissance des US et la poli7que étrangère des US :
• Approche mul7latéraliste : les US doivent u%liser de manière mesurée leur puissance aSn d’assurer une hégémonie
bienveillante des US. Les US doivent essayer de forger le système interna%onal en partenariat avec les autres pays (mais
dominé par les US)
• Approche unilatéraliste : u%lisa%on illimitée de la puissance (et non raisonnée) pour pérenniser l’hégémonie américaine.
• Approche minimaliste : repli stratégique des US, abandon d’un rôle ac%f sur la scène interna%onale. Un exercice de la
puissance cantonné au pré carré américain (AmLat). Mais tout cela dans un but d’avoir un rôle de puissance.

ENJEUX
Nature de la puissance américaine : impériale, hégémonique, leader, inquiète ?
Populaon et sociétés : Dans quelle mesure ceCe popula%on est un élément clé de la réussite américaine ? Les US sauront-ils faire
face au déS du passage d’une na7on de WASP à une na7on mul7culturelle ? les US sauront-ils faire évoluer le rêve américain ?
Mel%ng pot ou Salad bowl ?
Évoluon de la puissance des US : en déclin ? (Montée de la Chine, perte de parts de marché remeCant en cause les facteurs
structurels de la réussite américaine, montée de l’Amérique du Sud et volonté d’indépendance) ou s’a*rmant ? (Hyperpuissance
géostratégique, élimina%on progressive des rivaux poten%els au cours du XX e, succès intrinsèque du modèle su\samment souple
pour relever tous les déSs et rebondir après les échecs)
Horizons privilégiés de la puissance américaine : de l’Atlanque au Paci-que ? Ensemble des Amériques ? Espace mondial ?
Modèle américain :
● Dominant ? (Ayant fait ses preuves ou servi par le bras armé de l’hyperpuissance stratégique ?)
● Contesté ? (De l’extérieur avec le « choc des civilisa%ons », de l’intérieur avec une la%nisa%on démographique : ‘reconquête’
espagnole du Texas)
● En déclin ? (Fractures poli%ques culturelles et sociales internes).
Acvisme géopolique des%né à camouNer un éventuel déclin économique pouvant jus%Ser les guerres pour le pétrole,
l’unilatéralisme commercial ?
Elecon de Joe Biden : retour au mul%latéralisme ou America First ? Capable de tenir tête à la Russie et à la Chine ?
Les divisions poliques des USA meCent-elle en danger les US et leur leadership (perte de légi%mité, risques de nouveaux conNits,
tensions internes)
Les États-Unis en Amérique du Nord : le Canada et le Mexique ne sont-ils que des satellites des États-Unis ? Volonté d’indépendance
et de rupture possible ?
Les États-Unis en Amérique : l’inNuence sur l’Amérique du Sud, son rôle dans le développement des pays de l’Amérique du Sud.
Perte d’inNuence face à la montée de puissances comme le Brésil.
Le Paci-que « source, enjeu, arène de la puissance américaine » (A. Litzellmann dans Ques%ons Interna%onales (2005))

ACCROCHES
● Accroches sur la puissance des USA

La domina7on technologiques des entreprises américaines : Tesla 2019 : Entrée en fonc%on de la gigafactory Tesla en Chine,
qui permet au constructeur de démul%plier ses capacités produc%ves et de gagner 700% de valeur en bourse en 2020

● Sur le retrait des USA :


Retrait de Syrie : le 19 décembre 2018, Donald Trump a annoncé que les États-Unis avaient écrasé Daech en Syrie, notant que la
luCe contre ce groupe terroriste était la seule raison de la présence des militaires américains dans le pays. Dès lors les US
annoncent leur retrait de Syrie. Le magazine Le Monde juge que la décision renvoie à une logique unilatérale et court-termiste,
symbolique de la présidence de Trump. Conséquence : les kurdes se retrouvent sans sou%en, le régime de Bachar el-Assad
(soutenu par la Russie et la Turquie) peut crier victoire. Transmet aussi une image aLaiblie des US qui n’ont pas réussi à contenir
la montée de l’inNuence iranienne (qui sou%ent elle aussi le régime syrien). Le 6 octobre 2019 le retrait des troupes américaines
du nord de la Syrie laisse la voie libre à une interven%on militaire Turques contre les kurdes le 9 octobre

Retrait de Somalie : Donald Trump annonce le retrait de Somalie en décembre 2020

Retrait de l’OMS : En 2020, Trump dénonce l’emprise de la Chine sur l’OMS alors que la pandémie de COVID touche le pays, et
accuse la Chine de dissimuler la vérité quand à l’origine du virus. Il annonce donc se re%rer de l’organisa%on interna%onale, alors
que les USA sont un des principaux contributeurs au budget de l’OMS. MAIS Joe Biden réintègre l’OMS dès son entrée en
fonc%on  un retour au mul%latéralisme.

Ac7ons unilatérales : Janvier 2020 assassinat de Qasem Soleimani par une frappe de drones, regain de tensions entre USA et
Iran d’autant que Trump s’était re%ré des accords sur le nucléaire Iranien en 2018. Mais réponse propor%onnée du
gouvernement iranien puis erreur en abaCant un avion civil ukrainien  Le Covid permet d’eLacer ceCe parenthèse de tension

● Sur le protec7onnisme : 1er juin 2018 : retour du protec%onnisme et risque de guerre commerciale lorsque Trump décide de
Sxer des tarifs sur l’acier (25%) et l’aluminium (10%). L’UE conteste directement : « Nous regreCons fortement ceCe décision
américaine » (JC Juncker) mais ne parviennent pas à changer la donne.
AGaire Huawei : Arresta%on en 2018 de la Slle du fondateur de Huawei au Canada, début d’une guerre commerciale entre les
deux pays  Washington veut empêcher Huawei de développer la 5G alors que ses Srmes ont pris un retard considérable. Force
Australie, Royaume Uni à bannir Huawei en l’accusant d’espionnage industriel et coupe tout approvisionnement : Huawei en
di\culté car ne peut se fournir en supraconducteurs et perd d’immenses marchés malgré la conso intérieure qui augmente

● Accroche longue (et exemple) sur la désindustrialisa7on :


Avril 2016, Ford annonce vouloir inves%r 1,6Mds$ à San Luis Potosi (centre du Mexique), pour une usine employant 2 800
personnes. Trump cri%que ce projet et l’ALENA en général pendant toute sa campagne, et Ford Snit par abandonner en janvier
2017 son implanta%on au Mexique. Mais six mois plus tard, ils annoncent qu’ils déplacent la produc%on de la nouvelle Focus
(jusque-là dans le Michigan), dans une zone bien connue : la ZES de Chongqing. Ils n’ont en fait pas le choix : ils ne font plus de
marge dans le Michigan.
Toutefois, à nuancer car 700M$ sont inves%s à Flat Rock (sud de Detroit) depuis 2017, pour produire le nouveau véhicule
électrique de Ford d’ici 2020. -> montre l’hoslité de Trump face aux délocalisaons, mais en même temps l’obligaon des
-rmes de se délocaliser pour faire du pro-t…

● Sur la société, le pouvoir :


12 août 2017 : à CharloCesville une voiture suprémaciste fonce dans une foule an%-raciste qui s’opposait à une manifesta%on
d’extrême droite. Trump a répondu tardivement à cet acte, ce qui a mis en lumière les liens qui l’unissent aux courants radicaux
prônant la supréma%e blanche aux US. La Alt-Right (droite suprémaciste) est ac%ve depuis le début du XXe siècle, elle est plus
meurtrière que le terrorisme islamique depuis le 11 septembre 2001.

25 Mai 2020 : Meurtre de George Floyd à Minneapolis, étouLé par un policier lors d’une arresta%on abusive. Déclenche des
manifesta%ons à travers tout le pays derrière la bannière « Black Live MaCers », suivi d’autres incidents du même type, met en
évidence le problème de violence aux états unis et les fractures sociales et raciales qui le parcourent.

6 Janvier 2021 : Des manifestants pro-Trump contestant les résultats de l’élec%on envahissent le capitole dans l’espoir
d’empêcher la cer%Sca%on des résultats : Donald Trump, accusé d’avoir incité cet évènement par son discours mensonger et son
refus de concéder la victoire, est impeached une deuxième fois après son premier impeachment dans l’aLaire Zelinsky (président
ukrainien à qui il a demandé d’enquêter sur Joe Biden)

● Sur la balance commerciale déNcitaire : DéNcit commercial record pour les Etats-Unis en 2018 : le déNcit de marchandises a
progressé de 10 % en 2018, représentant 891,3 Mds de dollars. Un chiLre qui va à l’encontre “des eLorts du président Trump
pour améliorer la balance commerciale, alors que les importa%ons ont bondi et que plusieurs exporta%ons, dont le soja et
d’autres produits agricoles, ont subi de plein fouet les représailles contre les poli%ques douanières américaines”, constate le Wall
Street Journal. Les déScits avec la Chine et le Mexique ont aCeint de nouveaux sommets, malgré l’augmenta%on des taxes
douanières.

● L’environnement :
2021 Joe Biden résilie le permis du Keystone XL le premier jour de sa présidence, mais en 1 mois a déjà autorisé plusieurs
dizaines de nouveaux forages  illustre la tension entre souveraineté énergé%que/gain économique et protec%on de
l’environnement. « Entre préda%on et sanctuarisa%on » selon Thomas SnégaroL

CHRONOLOGIES
Jusqu’à 1929, les Etats-Unis sont une puissance qui monte :
1776 : indépendance des Etats-Unis (treize Etats)
1823 : Doctrine Monroe, « L’Amérique aux Américains »
1844 : droits extraterritoriaux acquis en Chine (traités inégaux)
1853 : la NoCe du Commodore Perry entre dans la baie de Tokyo et force le Japon à s’ouvrir
1861-1865 : Guerre de Sécession
1882 : Chinese Exclusion Act
1889 : Première conférence panaméricaine à Washington qui envisage l’instaura%on d’une union monétaire et douanière et un
système d’arbitrage des conNits (mais en réalité créa%on zone inNuence US avec la diploma%e du $)
1890 : Sherman Act (lois an%trust, an%-ententes entres entreprises, pour éviter les monopoles) // Sn de la conquête du territoire (la
Froner est close)).
1898 : guerre contre l’Espagne est un tournant (acquisi%on de Porto-Rico, Philippines, mise en place du protectorat sur Cuba) ->
l’Amérique Centrale et les Caraïbes deviennent l’arrière-cour des US.
1917 : Toute immigra%on Asia%que interdite (sauf des Philippines) ; entrée en guerre des US
1921 et 1924 : Lois de quotas d’immigra7on.
1922 : Tarif Fordney-Mc Cumber rétablit le protec%onnisme après la 1GM (augmente les droits de douane de 38%) // Conférence de
Washington, répar%%on de la NoCe mondiale, USA à égalité avec le RU et Japon derrière (5-5-3).

POINT DE RUPTURE : la crise de 1929 est le premier coup d’arrêt de l’expansion de la puissance américaine :
1934 : Dévalua%on historique du dollar (41%)
1935 : Wagner Act reconnaît les syndicats
1940 : loi prêt-bail autorise la vente d’arme

POINT DE RUPTURE : Nn de la Seconde Guerre Mondiale, les Etats-Unis s’imposent comme le nouveau centre du monde :
1945 : Accords de Quincy entre Roosevelt et le roi d'Arabie Saoudite Ibn Saoud = protec%on du pays en échange de la garan%e de
l'approvisionnement du bloc occidental à un prix raisonnable
1946 : Employment Act légi%me l’interven%on de l’État dans l’économie pour promouvoir la créa%on d’emplois et le pouvoir d’achat
1947 : Loi TaO Hartley vise à limiter le droit de grève (interdit dans certaines branches comme les fonc%onnaires ou les ouvriers
agricoles), à interdire le closed shop (qui imposait d’embaucher uniquement les travailleurs syndiqués)
1948 : Résolu7on Vandenberg, Sn de l’isola%onnisme
1950 : début de la guerre de Corée // Début de la chasse au sorcière avec la publica%on d’une liste d’agents supposément inSltrés par
Mc Carthy
1953 : Coup d’État contre Mossadegh en Iran (qui na%onalise pétrole)
1954 : Cours suprême déclare ségréga%on scolaire illégale // Public Law 480 : les États-Unis exportent vers les PED de la nourriture à
des condi%ons avantageuses à condi%on d’accorder des avantages aux Srmes Américaines et de faire des concessions poli%ques
//Coup d’État au Guatemala (pour défendre les intérêts de la United Fruit). Début de la guerre du Vietnam
1956 : Crise du Suez
1961 : L’Amérique La%ne est bénéSciaire de l’Alliance pour le progrès = aides pour promouvoir la démocra%e, le développement
économique et la luCe contre communisme (20 milliards $ inves%s, abandonné en 1973)
1964 : Lancement du projet de Grande Société par Johnson (améliora%on de l’instruc%on, luCe pauvreté). // Civil rights act
1966 : les lois d’extraterritorialités (Helms-Burton pour Cuba, D’Amato-Kennedy pour Libye et Iran).
1968 : OLensives du Têt au Vietnam, qui marquent une rupture dans l’opinion publique américaine sur la guerre du Vietnam/
Assassinat de Mar%n Luther King
1969 : Neil Armstrong marche sur la Lune
1971 : Nixon Choc // Pentagon Papers révèlent les mensonges de l’Etat sur la guerre au Vietnam
1974 : Fair Trade Act autorise notamment des mesures de rétorsion contre les pays jugés déloyaux en ma%ère commerciale //
Scandale du Watergate
1978 : Accords de Camp-David signés sous la supervision de Jimmy Carter
1979 : Révolu%on Iranienne et prise d’otages de Téhéran
1983 : Interven%on à la Grenade
1985 : Accords du Plaza (accord sur les taux de change entre les USA, la France, la RFA et le RU pour entre autres déprécier le
dollar)// Plan Baker pour la réduc%on de la deCe du Tiers Monde.
1987 : pour la 1ère fois depuis 1917, les US sont débiteurs de l’extérieur // Krach Boursier
1989 : Naufrage de l’Exxon Valdez
1990 : Georges Bush expose son “ Ini%a%ve pour les Amériques ” avec pour objec%f la créa%on d’une vaste zone de libre-échange, “
de l’Alaska à la Terre de Feu ”

POINT DE RUPTURE : Nn de la guerre froide, le temps de l’hyperpuissance


1991 : Guerre du Golfe
1993 : Opéra%on Restore Hope en Somalie
1994 : Entrée en vigueur de l’ALENA.
1995 : Accords de Dayton pour la Yougoslavie
1996 : Lois d’extra-territorialité Helms-Burton et d’Amato-Kennedy
1998 : ALaire Monica Lewinsky
1999 : interven%on en Yougoslavie pour arrêter Milosevic
1999 : Sn o\cielle du Glass-Steagall Act (sépara%on banques d’aLaires et de dépôt)

POINT DE RUPTURE : 11 septembre Nn de l’hyperpuissance, le monde redevient mul7polaire


2001 : 11 septembre et entrée en guerre en Afghanistan, éclatement de la bulle internet et scandale Enron // Patriot act facilite la
collecte de renseignements
2002 : Loi Sarbanes-Oxley sur la transparence Snancière
2003 : invasion de l’Irak décriée par les pays alliés
2005 : Ouragan Katrina
2006 : Secure Fence act pour le renforcement de la fron%ère avec le Mexique
2008 : Crise des subprimes
2009 : Barack Obama reçoit le prix Nobel de la paix // Na%onalisa%on de GM
2011 : Assassinat de Ben Laden // retrait des troupes américaines en Irak // Leading from behind en Lybie
2013 : Faillite de Detroit
2014 : entrée en vigueur d’Obamacare
2016 : élec%on Trump
2017 : Retrait TPP et accords de Paris
2018 : Guerre commerciale avec la Chine : acier, Slle du patron de Huawei arrêtée.
2019 : Interdic%on des ventes à Huawei
2020 : Crise du COVID et mouvement BLM// entrée en vigueur CUSMA successeur de l’ALENA// élec%on de Joe Biden
2021 :
CONTEXTE HISTORIQUE, IDENTITE ET SOCIETE

LA CONSTRUCTION DU TERRITOIRE AMERICAIN


I. L’IDENTITE AMERICAINE S’EST FORGEE DANS LA CONQUETE DU TERRITOIRE (LA CONQUETE DE
L’OUEST)
● Une organisa7on territoriale spéciNque selon les idéaux de Thomas JeGerson (1801-1809) : propriété privée, liberté
d’entreprendre. L’objec%f est de façonner une démocra%e de pe%ts propriétaires pour préserver l’unité naissante. 1784 Land
Ordinance dit que les territoires à conquérir appar%ennent à l’Etat. 1862 Homestead Act l’Etat cède des terrains à condi%ons
qu’ils soient cul%vés  mise en valeur et recul de la Fron%er. Importance de la route, du chemin de fer (transaméricain 1869)
● La conquête du territoire fait émerger des valeurs : esprit pionnier (en lien avec la Des%née Manifeste), liberté et droit à
l’opportunité (individualisme), mobilité (Kerouac On the Road) ; idée d’excep7on
● Mais la conquête s’est faite au détriment des indiens : Repoussés vers l’Ouest (Trail of Tears, Indian removal act 1830), décimés
par la maladie et les guerres (1890 massacre de Wounded Knee)

II. LE TERRITOIRE EST MIS AU SERVICE DE LA PUISSANCE AMERICAINE


Raymond Aron rappelle que le territoire est l’élément clé de la puissance car à l’origine des souverainetés alimentaires et énergéques
ère
● Une terre d’abondance : immensité (1 ZEE au monde, tri-océanité), diversité (climats, reliefs), prodigue (charbon des
Appalaches, fer des Grands Lacs, pétrole de Californie et Texas, Neuves). Mais un territoire qui présente des risques : risques
sismiques, ouragans (Katrina en 2005), Dust Bowl dans les années 1930 (tempêtes de poussières au Texas, catastrophe
écologique et agricole cf Steinbeck Les Raisins de la Colère).
● L’État a eu précocement le souci de préserver son territoire : Théodore Roosevelt (Sn 19ème) lance la créa%on de parcs
na%onaux (Yellowstone 1872) et dénonce le capitalisme sauvage. 1963 Clean Air Act et 1972 Clean Water Act. Malgré cela, le
retour actuel des produc%ons de schistes, qui se traduit par une ruée vers l’or noir (Dakota du Nord) illustre un phénomène
classique de la rela%on des Américains à leur territoire. Ainsi, Thomas SnégaroG (journaliste et historien spécialiste des usa) : «
entre préda%on et sanctuarisa%on ».
● Une mise en valeur libérale  concentra7on et spécialisa7on des territoires  logique de centres/périphéries. Fin 19
ème

spécialisa%on en belts : la Manufacturing/ Industrial Belt (Nord-Est), Corn Belt (Midwest), CoCon Belt (Vieux Sud). Mais
rééquilibrage ap 1945 : en faveur de la Sun Belt (technologies, cinéma) et au détriment de la Rust Belt (Nord-Est, Detroit et
PiCsburgh shrinking ci%es) désormais.

III. DES TERRITOIRES AMERICAINS


● Le Nord-Est : un rôle central maintenu. En crise dans les 1960s mais renouveau des 1980s car elle se tourne avec succès vers les
services et des ac%vités plus technologiques Ex ManhaCan = Sillicon Alley (désigne la concentra%on d’entreprises de l’internet et
du digital à ManhaCan), Boston héberge Harvard & MIT en synergies avec de grands labos et entreprises. Demeure le centre
décisionnel : grandes organisa%ons interna%onales (ONU, FMI, BM), Snance, universités (16 des 25 premières), sièges des
grandes entreprises(50% des sièges sociaux du pays).
● Le Midwest, entre les Grands Lacs et le Mississipi : grenier à grains (Corn Belt), Chicago en est le principal nœud ferroviaire.
● La Sun Belt, un nouveau centre dynamique. Depuis la WW2 (notamment, les commandes militaires de l’Etat fédéral ont
dynamisé l’industrie). 4 régions locomo7ves (+ Vieux Sud). DéNs/faiblesse : faible pouvoir décisionnel, une ‘poverty Belt’ avec
persistance de ségréga7on urbaine
o Californie : industries de haute tech (aéronau%que, informa%que, armement) & diver%ssement (Hollywood).
Mégalopole San-San : San Francisco, LA, San Diego
o Texas : popula7on x3 depuis 1960s. Essor lié au pétrole, qui a amené la Nnance (recyclage des pétrodollars ex
ème
Dallas 3 centre d’aLaires du pays). Maquiladoras.
o Floride : héliotropisme  retraités. Diver7ssement (Disneyland). Miami 2ème centre bancaire (recycle les
narcodollars). Agriculture d’agrumes.
o Pudgetopolis : de SeaCle à Portland. Grand port de Sea:le en lien avec l’Asie du Sud-Est. Lieu de l’industrie agro-
alimentaire. SeaCle comprend les sièges de Microso@, Amazon, Starbucks.
● La diagonale intérieure : le Sud intérieur (CoCon Belt peu peuplée assez pauvre, en passe de se conver%r en Soy Belt) + les
Grandes Plaines (le grenier des Etats-Unis, lieu de l’agriculture intensive) + les Rocheuses (peu peuplé sauf Las Vegas,
Albuquerque, Denver, SLC)

Conclusion : l’organisa7on libre en pe7tes communautés (Etats, mais aussi religieuses, etc…) a peut-être été l’élément le plus
formateur du territoire américain. De même, la logique capitaliste (liberté d’entreprendre et propriété privée) ont été des principes
moteurs de la mise en valeur du territoire.
Dates clés : Références et no7ons clés :

● 1776 (4 juillet) : déclara%on ● Paul Claval (1992): « Jamais civilisa%on n’a fait preuve d’un tel dynamisme pour
d’indépendance des US conquérir l’espace, l’aménager, le peupler » issu de La conquête de l’espace
● 1862 Homestead Act américain, du MayNower à Disneyland.
● Thomas SnégaroG : « entre préda%on et sanctuarisa%on »
● Joël Garreau : The 9 na%ons of North America

LES US DEPUIS 1945, POINT PAR POINT T’AS CAPTE


I. POINT SUR L’ISOLATIONNISME AMERICAIN (1920S-1948)
Doctrine polique qui proclame la nécessité pour les US de limiter leurs relaons avec le reste du monde
● 1823 : doctrine Monroe où ils donnent la priorité à leurs intérêts na%onaux et où ils marquent une ligne de sépara%on avec les
puissances européennes (non-interven%on réciproque)
● 1920s : méNance vis-à-vis de l’Europe (lois de quotas, First Red Scare et Palmer Raids contre communistes) mais parallèlement
plans Dawes et Young (renégocia%on des sanc%ons allemandes pour pallier hyperinNa%on) à l’encontre de l’isola%onnisme. Refus
d’assumer rôle monétaire, n’intègrent pas la SDN. Crise de 29.
● 1930s : repli plus prononcé avec renforcement du protec%onnisme, tarif Hawley-Smoot, New Deal, neutrality acts pour ne pas

Point sur l’iden7té américaine :


REPOSE SUR DES RACINES ANCIENNES :
3 ruptures historiques : 1ers migrants, la Révolu7on contre le colonisateur (1773-83), la guerre de
Sécession (1861-65)
3 textes fondateurs : Déclara%on d’indépendance 1776, Cons%tu%on 1778, Bill of Rights 1790
3 principes au-dessus de tout : liberté, sureté, droit à la recherche du bonheur (que ce soit sur
l’autoroute ou par avion). Un quatrième ? la mobilité (à prendre au sens physique et social). Ex : Ronald Reagan
était un acteur de seconde zone avant d’être président.

UN MODELE SPECIFIQUE :
La plus vieille démocra7e au monde : stabilité ins%tu%onnelle par les check and balances
(sépara7on des pouvoirs), alternance poli%que
La « patrie du capitalisme » : un degré d’achèvement du capitalisme inconnu ailleurs, du pionnier au
self made man. Capitalisme joue un rôle dans l’histoire (progrès technique et économique) et dans la géographie
(Belts).
Mel7ng pot et American Way of Life : société plurielle et diverse, société de l’abondance
(Supermarket Lady, Duane Hanson) et des contrepouvoirs (lobbys, presse)

PARFOIS REMISE EN QUESTION :


Un « contre modèle » : 1930’s (fermeture, capitalisme cause de la crise), 1970’s (Vietnam,
Watergate [révéla%ons d’une aLaire d’écoutes qui pousse Nixon à démissionner en 74], chocs pétroliers,
concurrence européenne et japonaise). Crise actuelle 2000s : géopoli%que (bourbier Irak & Afgh) et économique
(subprimes, chômage, désindustrialisa%on) -> l’arrivée de Trump parachève ceCe remise en cause du libéralisme.
La « société du paradoxe » Kamman : Mel7ng Pot ou Salad Bowl (ques%on du communautarisme).
Richesse ou pauvreté (12% d’américains vivent sous le seuil de pauvreté). Libéralisme ou interven7onnisme
(retour de l’interven%onnisme en 2008)

entrer en guerre
● Début de la guerre : essouWement de l’isola7onnisme sous Roosevelt Ex aide à la Chine face au Japon en 1937,loi Cash-and-
Carry 1939 . En 1941, entrent en guerre avec volonté de vaincre les puissances de l’Axe mais aussi de supplanter les puissances
européennes tradi%onnelles, en établissant un ordre interna%onal conforme à leurs intérêts
● 1948 : résolu7on Vandenberg marque la Nn de l’isola7onnisme en autorisant les US à signer en temps de paix des alliances
militaires à l’extérieur du con%nent américain. PermeCra la créa%on de l’OTAN. Les US assument leurs responsabilités lors du
blocus de Berlin 48-49 et en Corée 50-53.

II. POINT SUR LE NEW DEAL ET ROOSEVELT (1933-1945) « NOUVELLE DONNE »


• Le New Deal : rupture par rapport au capitalisme « sauvage » et libéral car s’appuie sur l’interven7on de l’Etat. Priorité donnée
à la reconstruc7on de l’éco na7onale, au détriment du fonc%onnement de l’éco (dévalua%ons du dollar). Lois de « neutralités »
votées par le Congrès pour ne plus s’engager dans des conNits
• Les lois du New Deal : Glass-Steagall Act (1933) : sépara%on des ac%vités bancaires entre banques de dépôt et banques
d’aLaires. Buy American Act (1933) : impose l'achat de biens produits sur le territoire américain pour les achats directs eLectués
par le gouvernement.
• Les prémices de l’Etat Providence : Wagner Act (1935) : reconnaissance du pouvoir syndical. Social Security Act (1935) :
système de retraites qui rompt avec l’individualisme américain
• Une rupture poli7que : renforcement du pouvoir de l’Etat fédéral par rapport aux Etats fédérés.

III. POINT SUR TRUMAN ET EISENHOWER (45-52 / 52-60)


• Au sor7r de la guerre : superpuissance mondiale loin devant le reste (URSS détruite par guerre), ¾ stock d’or mondial, ¾ des
bateaux de commerce, majorité des construc%on d’automobiles, d’avions etc
• La présidence de Truman va dans la direc7on de Roosevelt (interven7onnisme),pactomanie liée au containment (OTAN,
OTASE, ANZUS, Quincy), implica%on dans guerre de Corée (1950-1953) mais certains échecs (rejet du « Fair Deal » pourtant suite
logique du « New Deal »)
• La présidence Eisenhower : met Nn au Maccarthisme (chasse aux sorcières), accepte la coexistence paciNque avec URSS.

IV. POINT SUR « LA NOUVELLE FRONTIERE » (J. KENNEDY 1961-1963) : Les années d’illusion
• « Nouvelle fron7ère » : Kennedy propose aux Américains de relever une série de déNs pour permeCre au pays de renouer avec
la croissance, d’a\rmer la supériorité économique et technique du pays et son leadership sur le monde occidental.
o Technologiques (envoyer un Américain sur la Lune)
o Économiques (rétablir le leadership économique américain à un moment où la concurrence européenne et japonaise se
fait plus pressante dans le domaine industriel). C’est la période des « New economics » : poli%que keynésienne de
sou%en à la croissance, baisse de la Sscalité, recours au déScit budgétaire, augmenta%on des dépenses.
o Sociaux (luCer contre la pauvreté qui touche o\ciellement 12% de la popula%on)
o Interna7onaux (aide économique à l’AL, Alliance pour le Progrès en 1961 pour éviter une contagion de la révolu%on
cubaine)
• Johnson (1963-1968) réussit dans certains domaine où Kennedy avait échoué (plus habile poli%cien) :
o Droits civiques : 1964 civil rights act abolit la ségréga%on complété en 1968 ; vo%ng rights act de 1965
o Décisions progressistes : Clean Air Act 1964 ; établissement de Medicaid et Medicare (1965) , luCe contre la pauvreté
o Mais engagement dans la guerre du Vietnam (16 000 soldats en 1963  500 000 en 1968)

V. POINT SUR « REALPOLITIK » (NEOREALISME) DE NIXON (1969-1974)


• Objec7fs : sor%r du bourbier vietnamien en sauvegardant les intérêts américains (vietnamisa%on du conNit). Il fait appel à
Kissinger comme conseiller pour les aLaires de sécurité na%onale. Kissinger mène une poli7que pragma7que dont l’objec%f est
l’équilibre des puissances.
• Mesures néoprotec7onnistes : adop%on dans le Trade Act de 1974 de la clause 301 qui permet aux US d’imposer des mesures
de rétorsion, taxes, contre des pra%ques commerciales jugées déloyales. Fin de la conver%bilité or-dollar -> passage à des taux
Nexibles « le dollar est notre monnaie, votre problème » (Connally)
• Crise mul7forme des USA :
o Economique : DéScit de la balance des paiements américaine (Ont plus de dollars que d’or qui y correspond à cause de
la reprise économique européenne et japonaise) + inNa%on galopante  Nixon shock 1971 et sor%e du système de
BreCon Woods (+ dévalua%on supplémentaire en 1973 avec chocs pétroliers)
o Géopoli7que : Retrait du Vietnam en 1973  1975 Vietnam puis Cambodge et Laos deviennent communistes (théorie
des dominos) , URSS semble en posi%on de force
o Sociale : Contesta%ons contre la guerre du Vietnam + mort de MLK 1968 la ques7on noire n’est pas réglée + War on
drugs
o Poli7que : AGaire du Watergate : arresta%on d’une équipe posant des écoutes téléphoniques dans l’immeuble du QG
des Démocrates pendant la campagne présiden%elle de 1972 (remportée largement par Nixon). L’enquête révèle
l’implica%on directe de Nixon (fonc%on présiden%elle outrepasse les pouvoirs). Procédure « d’impeachment » lancée
contre Nixon, le forçant à la démission. ALaire qui porte le discrédit sur la fonc%on présiden%elle, marque le coup
d’arrêt à l’expansion de la présidence impériale. Les successeurs Ford et Carter souLriront d’un leadership contesté,
dans une période de crise éco (chocs pétro)

VI. POINT SUR LE « AMERICA IS BACK » DE REAGAN (1981-1989)


• Une révolu7on néoconservatrice : promet un nouveau départ faisant appel aux valeurs fondatrices de la société américaine
(individualisme, esprit d’entreprise, pionnier). Pour la 1 e fois, Vieux Sud tradi%onnellement démocrate vote pour les
Républicains.
• 4 piliers :
▪ Réduc7on des dépenses publiques (orthodoxie monétaire de Milton Friedman)
▪ Mesures monétaristes (augmenta%on des taux d’intérêt pour briser l’inNa%on)
▪ Déréglementa7on et baisse des impôts (The state is not the solu%on to our problem, it is our problem, Discours
d’inaugura%on de Reagan),
▪ Poli7que étrangère en rupture avec celle de Carter (poli%que « dure » v/v de l’URSS, désigné comme l’empire du Mal, et v/v
de la Libye, de l’Iran), course aux armements (combaCants an%sovié%ques en AFGH, IDS), interven%onnisme (Grenade
1983).
• Les objec7fs : chute du communisme, élargissement de la démocra%e pour asseoir les intérêts américains
• Homme de la paix et la prospérité : accepte les oLres de la nouvelle détente de la part de l’URSS après l’arrivée au pouvoir de
Gorbatchev. Forte croissance éco pendant son mandat.
• Mais il lègue de nombreux passifs : inégalités sociales croissantes (pauvreté augmente, classes moyennes stagnent, 1% de la
pop possède 42% des richesses américaines), creusement des « twin deNcits » (déScits commerciaux et budgétaires qui oblige
les US à s’endeCer) à cause d’un « Keynésianisme militaire » à des Sns de défense, de relance dans les hautes technologies.
Cons%tu%on d’une bulle spécula%ve (krach de 1987).

VII. POINT SUR « L’HYPERPUISSANCE » (H. VEDRINE) AMERICAINE SOUS CLINTON (1990S = DECENNIE
EXCEPTIONNELLE)
• Une ère nouvelle : sans rivaux, (dissolu%on URSS, UE confrontée à la Guerre dans l’ex Yougoslavie, Chine en retrait à cause de
Tiananmen, crise économique japonaise), puissance américaine écrasante (supréma%e militaire, éco, technologique).
• Administra7on Clinton « Wilsonisme pragma7que » : engagement pour des valeurs universelles. Concept d’enlargement
(élargissement de la démocra%e dans le monde qui jus%Se la poli%que « d’engagement », d’interven%on militaire comme à Haï%
de 1994-1995 dans le cadre de l’opéra%on Uphold Democracy) et d’enforcement (renforcement du LE, arme stratégique) avec
Uruguay Round, créa%on OMC, ouverture de négocia%ons avec la Chine pour son entrée à l’OMC, ALENA (1994)
• « Une na%on indispensable » (Madeleine Albright) au fonc%onnement du monde, imposant à leurs partenaires des règles qu’ils
ont Sxées.
• Période de croissance intense : croissance à 4%, créa%on d’emplois (+22M emplois en 10 ans)

VIII. POINT SUR LA FIN DE L’HYPERPUISSANCE ET L’ERE BUSH (2001-2009)


Con(guraon géopolique : mulpolaire avec le redressement de la Russie, émergence de la Chine
• George Bush : héri%er du reaganisme = réduire le poids de l’État fédéral en coupant ses sources de Snancement, sou%en à
l’économie par les dépenses militaires (concep%on de l’État sécuritaire dont la tâche principale est d’assurer la sécurité du
pays), recours à la Sbre patrio7que en présentant les US comme une na%on « excep%onnelle », jus%Sant les préten7ons
américaines à une hégémonie globale (remodeler les r/p de force en fonc%on de leurs valeurs « na%on-building »).
• Le tournant 2001 « guerre contre le terrorisme » : Créa%on d’un Homeland Security Department, chargé de la protec%on du
territoire et dont l’ac%on abou%t à un renforcement de la sécurisa%on des fron%ères américaines et militarisa%on de la fron%ère
avec le Mexique (Secure Fence Act 2006).
• Tournant en poli7que étrangère : poli%que plus interven7onniste et unilatérale. A\rma%on d’une hégémonie globale au nom
de la défense des valeurs occidentales. Pour les néoconservateurs, le but est de fonder un « nouveau siècle américain » de créer
un « empire bienveillant » qui reconSgurerait le MO autour de valeurs occidentales : renverser régime de Saddam Hussein,
sou%en à Israël. Passe par le choix de l’unilatéralisme : la doctrine de « guerre préven%ve » en rejetant les ins%tu%ons
mul%latérales (Irak 2003, pas de ra%Sca%on de Kyoto, refus d’adhérer à la CPI) au nom de la libre-souveraineté américaine.
• L’illusion économique : Années assez fastes avec développement des NTIC et essor de la Silicon Valley (Iphone 2007) mais qui
cachent des profonds déséquilibres ( 2001 Enron et bulle internet, développement d’une Snance dérégulée à l’origine des crise
des subprimes en 2008) et d’un raCrapage en cours des émergeants (2001 Chine à l’OMC)

IX. POINT SUR LES PRESIDENCES OBAMA : DES « ESPOIRS DEÇUS » ? 2009-2017
• L’élec7on d’Obama suscite de grands espoirs d’un rebond quant à la refonda%on de la puissance américaine. Son discours
d’inves%ture en 2009 est plein d’espoir et annonce des ruptures :
o Economique : nouvelle poli%que ‘verte’, croissance , emplois
o Sociale : luCe contre pauvreté, couverture médicale universelle (Obamacare)
o Poli7que étrangère : retrait troupes (Irak 2011), coopéra%on interna%onale (COP 21)
• Les chan7ers lancés sont en rupture avec les présidences Bush :
o Poli7que intérieure : celle d’un Etat ac7f (sauvetage de General Motors, régula%on Snancière Dodd-Franck 2010) qui
fait abou%r des projets de Clinton (réforme assurance maladie en 2012, mariage homosexuel en 2015)
o Poli7que étrangère : un smart power (pensé par S. Nossel 2004 o\cialisé par H Clinton en 2009), Obama reçoit Prix
Nobel de la Paix en 2009 pour son ac%on « leading from behind » en Libye. Obama : « ce n’est pas parce que l’on a le
meilleur marteau que l’on doit voir chaque problème comme un clou ». Néanmoins, Obama étend la guerre contre le
terrorisme de manière secrète et indirecte (2015 Drone papers révèlent que 9/10 vic%mes des drones ne sont pas dans
la ‘kill list’).
• Un bilan contrasté : une faible croissance, permanence d’une ques7on raciale (2014 drame de Ferguson). Beaucoup de
programmes ont souLert de la pression des lobbys : ralliement au gaz de schiste plutôt que renouvelables, une par%e de Dodd-
Franck a été annulée. Obama a surtout déçu en poli7que étrangère : un « gendarme ré%cent » dont le leading from behind
apparaît Snalement comme un manque de leadership = perte d’inNuence au proSt de la Chine et de la Russie.

Actuellement : une double crise pour les Etats-Unis. Intérieure avec la permanence d’inégalités fortes (raciales, économiques) Cf
Charlotsville Extérieure : les EU doivent trouver une nouvelle place dans un monde post-américain : ils sont cri%qués tant pour leur
interven%onnisme que pour leur non-interven%onnisme (vs Iran à suivre)
POPULATION ET SOCIETE AUX US
I. UNE FORTE DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE
● Natalité et fécondité + fortes que dans les autres pays dvp (Taux de fécondité de 1,84, pop°=328M) : fort accroissement naturel
entre 1945 et 1965. Aujourd’hui : jeune et bon score de fécondité (ex : Allemagne 1,44).
● Immigra7on importante : 1er pays d’immigra7on au monde. Poli7ques de restric7on de l’immigra%on au XIXe basées sur la
na%onalité (1882 Chinese Exclusion Act + 1920-1921 lois de quotas pour Européens privilégie Européens du Nord-ouest). 1965
Hart Celler Act (contexte de Civil Rights Act) met Sn aux quotas. La société est mul7raciale : 16% d’hispaniques (Floride) 13% de
noirs (Harlem à ManhaCan), 6% d’asia7ques (LA, NYC, SF : la ‘minorité modèle’), 2% na%fs.
● DéNs à relever : Vieillissement de la popula%on : 15% de la popula%on a plus de 65 ans / lobby poli7que (American Associa%on
of Re%red Persons: 40 millions d’adhérents). Augmenta%on des coûts de la santé + 50M sans couverture santé. Immigra7on
clandes7ne : 12M de clandes%ns ajd. Accroissement de la mortalité (Espérance de vie diminue depuis 2014 : ralen%ssement
luCe contre maladies cardiovasculaires, crise des opioïdes)
II. UNE SOCIETE AU MODE DE VIE FAVORABLE AU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
● Une popula7on mobile : géographiquement (15% des Américains déménagent chaque année, Sud-Ouest aCrac%f),
professionnellement (1 Américain change 3 à 4 fois de profession dans sa vie) et socialement avec le mythe du « self-made man
» (ex : Oprah Winfrey, issue d’une famille pauvre mais millionnaire à 32 ans).
● « La société de l’abondance » (Galbraith) : les USA sont urbains à 80%, moi%é de la popula%on en banlieue (« na%on de citadins
» Pierre George). Ils possèdent le 1er marché de consomma%on du monde, la poli%que salariale a longtemps favorisé la
consomma%on (compromis fordiste) et crédits sont facilement octroyés. Nuance : les problèmes de l’ende:ement des
ménages, d’un taux d’épargne très faible, inégalités entre les groupes ethniques.
● Force de travail : Les USA sont une « Job machine » (= capacité à créer beaucoup d’emplois) avec leur popula%on ac%ve,
nombreuse et _exible, et les syndicats sont pragma%ques. 2018 : chômage de 4% (mais COVID ajd 7%)
III. UNE SOCIETE CONFRONTEE A LA DESUNION ?
● Le mel7ng pot, un mythe ? une réalité car fusion des groupes de migrants dans une société partageant les mêmes valeurs de
patrio%sme, capitalisme. Mais plutôt un « salad bowl » (juxtaposi%on sans mélange) qui émerge dans les 1960s (voir ques%on
noire)Problème des minorités : les Na%ves acquièrent la na%onalité en 1924 ; le droit de vote en 1957
● Être pauvre dans une na7on riche : (15% sous le seuil de pauvreté en 2014 mais en 2019 10%) crise urbaine car la pauvreté est
concentrée dans les centres-villes (Detroit « motor city » => « murder city » perd 50% de pop depuis 60s, émeutes de Ferguson
en 2014), législa%on sociale tardive qui repose au départ sur ini%a%ve privée (Eglises, associa%ons, philanthropes), puis Etat
providence sous Johnson dans les 60s, remis en cause dans les 80s (Reagan)
● Une société violente ? Armes à feu (1968 Gun Control Act peu e\cace face au NRA), drogues (50% de la drogue consommée
dans le monde est consommée aux EU). Réponses répressives(poli%que tolérance 0 dans les années 1990 à New York) : pop
carcérale x3 depuis 1979.
● Cf la ques%on noire dans les compléments oraux

Dates clés : ChiGres :


● 2017 : 1,1M d’immigrants légaux, 630k d’AmLat ● Coe\cient Gini = 0,45 (= celui du Mexique, Pérou,
Angola)
Références et no7ons clés : ● Detroit a perdu 50% de sa pop° depuis 1960
● Joël Garreau emploie l’expression « Mexamerica » ● 15% de la pop° sous le seuil de pauvreté
(1981). ● 30M de personnes n’ont pas accès à une
● E. Bonilla-Silva “Racism without racists”(2013) couverture de santé (baisse de 20M depuis 2014
grâce à Obamacare).
● 40% des Américains sont obèses.

US ET ECONOMIE : EVOLUTION DU ROLE DE L’ETAT FEDERAL


I. ROLE DE L’ETAT MINIMAL DEPUIS LE XXS, MAIS CRISE DE 1929 PUIS 2GM -> FORT
INTERVENTIONNISME
● État tradi7onnellement peu présent (Small Government) : L’État ne fait que protéger de la concurrence extérieure
(protec%onnisme éducateur : tarif McKinley 1890), assurer le libre-échange ( Sherman Act 1890 démantèle la standard Oil et
Clayton Act 1914 an%-monopole) et aménager le territoire : 1872 (Yellowstone).
● Rupture des 1930s et 1940s (vers le Big Government) : New Deal dans les 1930s avec mesures économiques (1933 Glass
Steagall Act sépare banques de dépôt et banques d’inves%ssement), et sociales (1935 Social Security Act met en place la
première forme d’Etat providence). Bouleversement lors de la 2GM, les EU sortent de la crise, deviennent l’arsenal des
démocra%es grâce au rôle de l’Etat ex Boeing bénéScie des commandes de l’Etat, réalise des économies d’échelle et développe
son secteur civil.
● Interven7onnisme croissant jusque dans les 1970s : poli%que de régula7on conjoncturelle (Stop and Go), projet de Great
Society sous Johnson (Medicare et Medicaid). 1972 Revenue Sharing Act : impôts des États riches distribués aux Etats pauvres.
1970s : l’Etat u%lise l’arme monétaire (Nixon choc : Nuctua%ons du $ selon les intérêts de l’éco américaine).

II. DESENGAGEMENT DE L’ETAT A LA FIN DES 1970S ET SE CONFIRME JUSQU'A LA CRISE DE 2008
● L’Etat est devenu le « problème » ce qui jus7Ne son retrait. La déréglementa%on et le désengagement débutent Nn 1970s
(Carter) et s’accélère dans les 1980s (Reagan). Sous Reagan, retour aux rêves américains (America is back). Mais responsable des
fortes inégalités dans la société.
● La crise de 2008 = crise de dérégula7on, replace l’Etat au centre du jeu économique et social. Sous Obama, mesures
conjoncturelles (na%onalisa%ons : GM), structurelles (loi Dodd-Franck en 2010, Obamacare). L’Etat a eu un rôle dans le retour de
la croissance (2,3% en 2017, 1,9% en 2019).

III. CEPENDANT L’ETAT FEDERAL EST TOUJOURS RESTE INTERVENTIONNISTE DANS DE NOMBREUX
DOMAINES
● La protec7on des intérêts des entreprises américaines et de leurs salariés : Obama et GM en 2009, protec%onnismes
commerciaux et subven%ons déguisées (Foreign Sales Corpora7ons). Les Foreign Sales Corpora7ons : l’Etat autorise les
entreprises exportatrices à se baser à l’étranger pour échapper à une par%e de l’impôt fédéral. Double intérêt : booster les
exporta%ons et soutenir les FMN américaines.
● Le sou7en à la science et la technologie : ex les entreprises qui fusionnent dans l’objec%f de R&D échappent à la loi an%-trust.
L’Etat incite surtout à la recherche (leaders dans les brevets interna%onaux).
● Les commandes militaires : les dépenses militaires représentent 3.4% du PIB aujourd’hui. Les EU sont les 1e vendeurs.
Dates clés : Références et no7ons clés :

● 1933 : New Deal ● Charles Wilson 1954 : « ce qui est bon pour GM est
● 1935 : Social Security Act (retraites par répar%%on) + bon pour les US ».
Wagner Act (syndicalisme) ● Reagan : « l’Etat est le problème, le responsable de
● 1940 : projet ManhaCan (bombe nucléaire) tous les maux américains, et non la solu%on »
● 2002 : loi Sarbanes-Oxley (suite au scandale Enron, lois ● Bertrand Bellon juge que l’intérêt américain pour
en faveur de la transparence Snancière) le secteur de la défense est comparable au
● 2009 : sauvetage de General Motors et Chrysler colbersme high-tech français.
● 2010 : Loi Dodd-Franck de régula%on suite à la crise des
subprimes

LES ETATS UNIS, PUISSANCE MONDIALE

GUERRES ET AFFIRMATION DE LA PUISSANCE AMERICAINE


I/Depuis le 18ème, les guerres ont joué un rôle clé dans l’armaon de la puissance américaine.
● Rôle majeur dans la construc7on du territoire américain : conquête territoriale par la guerre au détriment du Mexique
(récupère la Californie, l’Arizona, le Texas) et des Indiens (déportés progressivement vers l’Ouest dans des réserves, qui sont
d’abord protégées puis ouvertes à la colonisa%on ex. l’Oklahoma). La guerre de sécession symbolise la victoire du modèle de
développement industriel protec%onniste du Nord face au modèle agricole extraver% et libre-échangiste du Sud. Puis la
puissance militaire commence à être u7lisée dans le cadre de l’impérialisme américain à la Nn du XIXème (1898 guerre contre
l’Espagne puis mise en place de la « diploma%e du Big S%ck » qui menace de représailles militaires en cas d’aCeinte aux intérêts
économiques américains)
● Les grandes guerres du XXe ont permis aux USA de franchir des seuils de puissance : Les 2 guerres mondiales : les Etats-Unis
y entrent à reculons mais ils en %rent proSt : leur territoire est épargné, les grandes puissances tradi%onnelles en sortent
afaiblies, et en devenant l’arsenal des démocra%es, les USA sortent de la crise de 29. La 2GM leur permet aussi, en tant que
vainqueur, de par7ciper à redessiner l’ordre mondial post-2GM. La Guerre froide : consacre les USA comme superpuissance :
rupture car les USA doivent assumer la responsabilité de leader d’un bloc → deviennent les gendarmes du monde (défense de
l’Europe avec l’OTAN, interven%onnisme).
● Levier d’accès à diférents types de puissance : puissance économique (exporte vers pays en guerre), puissance
technologique (retombées CMI), puissance géopoli7que (s’imposent comme la « na7on indispensable », Madeleine Albright)

II/Les Etats-Unis ont été amenés à voir la guerre comme un moyen de maintenir leur prospérité
● A par7r de 1945, un couple guerre/prospérité : R&D massive dans le CMI. Ces technologies ont des retombées civiles
importantes : technologies duales (nylon, internet, GPS) → consacre statut de puissance technologique.
● Même après la Nn de la GF, la guerre conserve un rôle : reconversion des entreprises du CMI (ex. Boeing, Lockheed-Mar%n).
Les guerres deviennent commerciales.

III/Mais cette logique vertueuse entre guerre et adrma7on de la puissance américaine s’essoule

● La puissance américaine est menacée par une « surexpansion impériale » : dépenses militaires monstrueuses tandis que
leurs concurrents (RFA et Japon) voient leur sécurité Snancée par les USA et peuvent se concentrer uniquement sur le
développement économique.
● Le Vietnam, un tournant : à par%r de là, les interven%ons militaires se transforment en bourbiers → la supériorité
technologique n’est plus su\sante (« impuissance de la puissance » de Bertrand Badie). Contesta7ons internes :
manifesta%ons contre la guerre au Viet Nam puis contre la guerre en Irak. Posi7ons interna7onales afaiblies : scandales
(napalm au Viet Nam, de Villepin menace d’u%liser le veto de la France en 2003 contre l’interven%on en Irak).
● Mais la supériorité militaire reste un élément dis7nc7f de la puissance américaine : par rapport à la Chine par exemple. Rôle
des USA dans l’OTAN permet de garder un rôle central dans le main%en de l’ordre mondial. Mais ils doivent aujourd’hui adapter
leur ou%l militaire et l’intégrer à un « smart power »

LES US ET LA MONDIALISATION
I. INSTIGATEURS ET ORDONNATEURS DE LA MONDIALISATION
● D'abord isola7onnistes (jsq 1933 Roosevelt) : originalité des Etats-Unis qui ont longtemps accordé une place secondaire aux
échanges extérieurs → se concentre sur son marché de consomma%on intérieur + protec%onnisme.
● Tournant = 2GM : l’économie dominante (Organise système BreCon-Woods, réserves d’or, produc%on, niveau de
consomma%on, 25% du commerce interna%onal)
● Les EU se posent en modèle: entreprises dynamiques (fordisme), immense marché intérieur au niveau de vie élevé et
implica7on de l’Etat dans l’économie (importance du CMI dans la R&D et le commerce, applica%on d’inven%ons militaires au civil
comme le nylon des parachutes).
● Ils imposent l’ouverture via les organisa%ons interna%onales (Accords du GATTS 1947, FMI, consensus de Washington) qu’ils
inNuencent largement
● Ils sont les principaux bénéNciaires de la mondialisa7on : puissance renforcée dans le domaine Nnancier (roi-dollar, Première
monnaie des échanges interna%onaux ) et commercial

II. IMPACT DE LA MONDIALISATION SUR LES ETATS-UNIS


● Impact territorial : rôle croissant donnée aux transports (18 500 aéroports dont le premier mondial est HeartsSeld Jackson à
Atlanta, les deux plus grands ports américains en traSc annuel (LA Long Beach, port de la Louisiane du Sud) sont parmi les 30
premiers mondiaux). Essor de nouveaux lieux (façades mari%mes, les métropoles, les fron%ères avec maquiladoras).
● Les EU s’inves7ssent dans le processus de régionalisa7on 1989 : APEC (Asia-PaciSc Economic Coopera%on = forum annuel),
1994 : Alena et dans d’autres territoires pour assurer leur présence dans le monde en%er (cf IDE)  renégocia%on sous Trump
(CUSMA 2020).
● S’investissent dans de nouveaux territoires : délocalisations (modèle Apple, Nike), conquête de
nouveaux marchés

III. LES EU SUBISSENT LA MONDIALISATION ET VEULENT EN RETROUVER LE CONTROLE


● Remise en cause de leur domina7on de la mondialisa7on à par7r des 1960s : di\cultés de l’industrie, 1er déNcit extérieur en
1971. Il s’agit des eLets de la « surexpansion impériale » pour P. Kennedy. En parallèle, essor des concurrents comme l’Europe,
le Japon et aussi la Chine.
Elec7on de Donald Trump  rejet mondialisation car perte d’emplois (textile divisé par 2 depuis années
1990, concurrence sidérurgie chinoise)

● Contraints à une poli7que commerciale plus agressive :Japan Bashing au nom du « Fair trade » ; et plus défensive : réac%va%on
du Buy American Act impose d’acheter américain dans l’armée + Trade Act de 1974). Mul%plica%on des conNits, des plaintes à
l’ORD... (organe de règlement des diLérends à l’OMC)
Aujourd’hui, les US se re7rent du libre-échange : pourrissent le fonc7onnement de l’OMC en bloquant la nomina%on des juges
au sein de l’ORD (jugent que l’ORD est contre eux, ce qui est faux). Se re7rent du TTP en 2017, meCent Sn aux négocia%ons pour
le TTIP avec UE.
Les US sont moteurs de la guerre économique depuis les 90s : Clinton (90s) adopte la nouvelle doctrine stratégique post-guerre
froide succédant à la doctrine du « containment », qui assigne à l’économie une place déterminante dans la déSni%on des
nouveaux rapports de force. Con_its nombreux : guerre de la banane, OGM, tarifs sur l’acier, Airbus/Boeing (amende 3,6Mds $
Airbus 2020). Lois d’extraterritorialités dans les 90s (Helms-Burton et d’Amato-Kennedy 1996)  Amende BNP 9 milliards en
2015. Depuis 2018, Trump lance une guerre commerciale contre la Chine, qui vise à freiner la montée en puissance chinoise et
rééquilibrer la balance commerciale (voir scandale Huawei dans GDP Mondialisa%on)

● Quel Bilan ?
USA restent un modèle : 600 des 2000 premières Nrmes mondiales, déScit à rela%viser car en grande par%e liés aux chaines de
valeur mondiales + eLorts de Trump v/v Chine
Mais des déSs à relever : Crises nombreuses (2001, 2008, 2020 COVID) ; retrait des ins%tu%ons mène à isolement, raCrapage de
la Chine

Dates clés : Références et no7ons clés :

● 1944 : Accords de BreCon Woods ● « L’économie


● 1947 : Accords du GATTS dominante » en 1945 (F.
● 1971 : Nixon shock Perroux)
● 1996 Lois Helms-Burton et d’Amato-Kennedy d’extraterritorialité permeCant de
sanc%onner tout échange en dollar avec un pays voyou
● 2008 : crise des subprimes
● 2015, BNP condamnée à une amende de 9 milliards $ pour viola%on des sanc%ons
à l’encontre de Cuba, de l’Iran, de la Libye et du Soudan, entre 2000 et 2010
● 2017 : déScit aCeint 566Mds$ (contre 3Mds$ en 1971)
● 2017 : retrait du TPP par Donald Trump
● 2020 : entrée en vigueur du CUSMA successeur de l’ALENA

LES VECTEURS DE L’INFLUENCE DES US DEPUIS 1945


I. DES VECTEURS TRADITIONNELS PERMETTENT UNE INFLUENCE INCONTESTEE A LA SORTIE DE LA WWII
● Vecteurs militaires : le hard power (J. Nye, Bound to Lead)  en Amérique La%ne (interven%on au Guatemala en 1954 pour
protéger les intérêts de la United Fruit Corpora%on)
● Vecteurs idéologiques : le containment & enlargement ; les 14 points de Wilson (SDN), le capitalisme (consensus de Washington
dans les années 1980)
● Vecteurs économiques : au travers du plan Marshall, de la régionalisa%on (cf US et AL), de l’adop%on du libéralisme à l’échelle
interna%onale (Thatcher), de leur domina%on des classements mondiaux des FMN : plus de la moi%é des 500 premières FMN
mondiales. Consensus de Washington (corpus de mesures libéralistes formulé en 1989, appliqué aux pays qui font face à la crise
de la deCe).

II. UNE INFLUENCE PERMISE PAR DES VECTEURS PLUS ORIGINAUX


● « L’américanisa7on » du monde : adop%on du modèle tayloro-fordiste de produc%on, langue anglaise, produits, marques,
American Way of Life.
● Le soO power : la pactomanie après la WWII, les grandes organisa7ons. Exemple du cinéma américain.
● Le « smart power » (Hilary Clinton, discours au Sénat, 2009) : combinaison du soO et du hard power  nécessité d’une armée
forte, mais aussi d’alliances, de partenariats et d’ins%tu%ons à tous les niveaux.

III. MAIS L’INFLUENCE AMERICAINE EST FRAGILISEE PAR DES VECTEURS ENDOGENES ET EXOGENES
Endogène signi(e « qui prend naissance en interne » et exogène : « qui prend naissance à l’extérieur ». Bon pour une typologie.
● Contesta7ons de l’américanisa7on (exogène) : la France prône l’excep%on culturelle, refus de leur ingérence (Consensus de
Pékin préféré par les émergents, 2003 refus de la guerre en Irak)
● Contesta7on par les dérives (endogène) : au travers de l’échec des « sales guerres » (Vietnam) qui ont eu un eLet
catastrophique pour l’image des US. Faiblesse du modèle américain : inégalités importantes (cf. le coe\cient de Gini des US est
moins bon que celui de la Chine).
● Le monde mul7polaire ébranle les vecteurs de l’inNuence américaine... (cf. ordre mondial et émergents).

Point sur le food power américain:


• Un instrument majeur de la puissance jusqu’aux 80s: Après la 1ère GM, ce sont les plus grands exportateurs de blé ́ :
exporta%on vers URSS, CEE (Plan Marshall), et TM (enjeu géopoli%que car transi%on démographique, containment).1954 PL
480 : principal vecteur du Food Power. Puis s’impose de 45 aux 80s comme un instrument de la puissance dans le contexte
de GF (accords du siècle sur le blé avec l’URSS en 1975, puis embargo contre la Russie en 1979 après invasion Afghanistan).
• Une arme dépassée à la Nn de la GF:
Echec de l’embargo contre Russie (crise de surproduc%on) -> arrêt en 1981.
N’ont plus le monopole : la CEE représente 20% des exporta%ons de blé́, l’URSS s’approvisionne chez
CEE, Argen%ne...
Le TM prend conscience de l’importance de la sécurité alimentaire : l’Inde lance sa Rev° verte (60s).
Concurrence du con7nent Sud-Américain : 2012 exporta%on de 20m de tonnes de céréales contre
50m de tonnes pour le Mercosur. FAO et ONG dénoncent ceCe arme alimentaire.
• Aujourd’hui marque du soO power :
Privilégie les lieux stratégiques : isthmes ou détroits (Corne de l’Afrique, Amérique Centrale), canaliser
les dérives terroristes (Soudan).
Le food power s’incarne de plus en plus dans des acteurs privés : de nombreux paysans surtout dans
PED dépendants de grandes entreprises américaines (DuPont de Nemours, Monsanto), fonds de pensions
américains par%cipent au landgrabbing.
Contexte favorable : importance du soja et du blé depuis le début des 2000s + les crises alimentaires
ont montré les faiblesses de la sécurité alimentaire dans les PED.
D’ailleurs, certains pays refusent l’aide par volonté de garder leur souveraineté (refus de l’aide
alimentaire par Maduro janvier 2019).

LA GRANDE ENTREPRISE AUX ETATS-UNIS AU XXE SIECLE


I/Un rôle primordial dans le capitalisme et l’armaon de la puissance américaine :
● Dès le 19ème siècle, le capitalisme américain repose sur des grandes Nrmes : Facteurs culturels : liberté ancrée dans la culture
américaine. Facteurs poli7ques : pas de réglementa%on, loi Ta@-Harley en 1947 pour encadrer syndicalisme et les États du Sud
disposent d’une législa%on plus souple (Sunbelt). Le CA d’US Steel > budget de l’état fédéral début XXème.
● La Grande Entreprise est le lieu majeur de l’innovaon du capitalisme américain :

Taylorisme et Fordisme : lien fort entre la recherche et l’industrie, produc%on de masse standardisée

Organisa7on par7culière avec les trusts et les holdings : Galbraith parle de « révolu%on managériale ».

● La Grande Entreprise est actrice de l’industrialisaon et de l’in(uence mondiale des Etats-Unis

Interna7onalisa7on précoce (Sn 19ème : United Fruit). Interna%onalisa%on de l’automobile dans les années 1920 (GM rachète
Opel en 1929). Les FMN proStent de la puissance des US (après 45) et de la Mondialisa%on (DIPP (Apple)). Les FMN deviennent
un fondement du So@ Power : in_uence culturelle (Coca, Disney). Soutenues par l’Etat (coup d’État de la CIA au Guatemala
1954 avec aide United Fruit).

II/A parr des années 1960, l’entreprise américaine est au cœur de la crise et de la remise en cause du modèle américain :
● La Grande Entreprise a bénéNcié d’un environnement favorable
Main d’œuvre importante et bien formée, marché de consomma7on important, syndicats acceptent le compromis fordiste.
Sou%en de l’Etat (lois protec%onnistes, CMI).

● Mais la concentraon excessive du « Big Business » est criquée depuis la 4n du 19ème

Lois an7-trust (Sherman Act 1890 puis Clayton Act 1914). Federal Trade Commission surveille la concurrence. Cri%que dans les
années 1960 : responsable de crise de 1929, dégrada%on environnement, inves%ssent peu aux US (IDE), proStent de la guerre
Vietnam (Monsanto, napalm).
● La Grande Entreprise est ainsi au cœur de la remise en cause des années 1960 jusqu’aux années 1980

Crise du fordisme (tassement des gains de produc%vité, hausse des coûts du travail). Crise de compé%%vité (pointée par le
rapport du MIT Made In America en 1989).
Contre modèles : Réhabilita%on des pe7tes entreprises : Small is beauful, Schumacher 1973 : start-up, innova%on,
concentra%on des ac%vités, downsizing. Mais Big is not bad (Objec%f des PME est de grossir : Apple).

III/«Big is back»: acteur essenel du redressement à parr de la 4n des années 1980:


● La transforma7on de la Grande Entreprise américaine :
Ra7onalisa7on et modernisa7on (inspira%on des Nux tendus, du toyo%sme, sous-traitance). Contexte de dérèglementa7on :
Capitalisme devient ac7onnarial, salariés perdent le pouvoir au proSt des conseils d’administra%on. Downsizing (licenciements),
abandon des conglomérats, redéploiement vers la R&D (difusion des NTIC). Reconcentra%on avec fusions-acquisi7ons.

● La Grande Entreprise a ainsi parcipé à la restauraon de la dominaon américaine

Rôle clé dans la prospérité à la Sn des années 1990 : NTIC, meilleur compé%%vité, Srmes leader.
Instrument d’un so@ power soutenu par l’Etat : cabinets de conseil, banques qui imposent des normes.
Les 5 plus grandes capitalisa7ons boursières sont américaines : Apple, Google, Amazon, Microso@, Facebook.
Domina%on dans les dépenses de R&D : Amazon, Google et Intel innova%on.

● Limités et fragilités de la Grande Entreprise au début du XXIème siècle

Fin du compromis fordiste et rupture du lien social avec une « Walmar7sa7on de l’économie » puis « uberisa7on » avec les
working poors. Evasion Sscale, délocalisa%on, peu de respect de l’écologie. Concurrence de la Chine dans les NTIC (Tencent,
Alibaba). Fragilités du capitalisme Nnancier (spécula%ons, bulles) : principe du « too big to fail » en 2008 : oblige l’Etat à
ren_ouer l’assureur AIG (prêt de 182G$).

LE DOLLAR
Rapide chronologie : 1792 créa%on ; 1944 consécra%on du dollar à Bre:on Woods « as good as gold » 35$ vaut une once d’or 1960s
montée des spécula%ons contre le dollar, pas assez d’or en réserve, ras-le-bol américain des monnaies concurrentes sous-évaluées
(yen) 1971 Nixon Choc : Sn de BW avec dorénavant un NoCement généralisé des monnaies. Selon la formule de Connally : « le dollar
est notre monnaie et votre problème ». 1973 : accord entre l’Arabie Saoudite et les US sur les pétrodollars  le pétrole saoudien est
acheté en dollar (les dollars gagnés sont réinves%s en bons du trésor américain).

Un ou7l de puissance : les EU peuvent Nnancer leur déNcit avec leur propre monnaie (ne pas chercher à comprendre, à apprendre
par cœur ;p ), c’est encore la première monnaie mondiale (plus de 50% des réserves sont en dollar). Il existe même un so@ power
autour du dollar : le dollar incarne le rêve américain ex dans Slumdog Millionaire, même un enfant de Dharavi sait qui est le
président représenté sur le billet. On a une supréma7e du dollar car il remplit les 3 fonc%ons d’une monnaie interna%onale. Comme
son cours est rela%vement stable, il permet de comparer la valeur des biens d’un pays à l’autre (unité de compte), il peut être
échangé n’importe où dans le monde (moyen d’échange), et, surtout, il incarne un placement sûr (monnaie de réserve).

Le dilemme de Tridn : ou comment l’accord de BreCon Woods n’était pas viable. Rappel sur Bre:on Woods : Les représentants des
États créent un Gold-Exchange Standard fondé sur une seule monnaie, le dollar américain : toutes les monnaies sont dé-nies en
dollar et seul le dollar est dé-ni en or. Le ra5achement à l'or, sur la base de 35 dollars américains l'once d'or, suppose qu'il n'y aura
pas de dérapage incontrôlé de la part des États-Unis et qu'ils chercheront à maintenir la valeur « réelle » de leur monnaie. Dès lors,
soit la balance globale des Etats-Unis est déNcitaire, ce qui permet aux autres pays de disposer de monnaie, mais ce qui sape à terme
toute conSance dans le dollar, soit sa balance globale est excédentaire, ce qui provoque un manque de liquidités interna7onales et
donc ralen%t la croissance des échanges : une monnaie na%onale ne peut servir durablement de monnaie interna%onale. Bilan : les
besoins importants de l'économie mondiale en une devise Sable abou%ssent donc paradoxalement à la perte de conNance envers
ce:e monnaie. -> sor7e en 1971 avec le Nixon Choc.

L’amende de 9 milliards à BNP Paribas, 2014. Pour avoir u%lisé le dollar dans des transac%ons avec des Etats « ennemis des Etats-
Unis » sous embargo comme l’Iran (d’Amato Kennedy) ou Cuba (Helms Burton), BNP Paribas doit payer 9Mds d’amendes au
gouvernement américain. Un cas d’école de la puissance du dollar : une monnaie tellement répandue et puissante qu’elle
permeCrait aux Etats-Unis de sanc%onner ceux qui l’u%lisent à mauvais escient. Ce pouvoir extraterritorial en dit long sur la
puissance américaine : ce qu’elle perd sur certains plans, elle le %ent encore sur le domaine monétaire.

Mais l’hégémonie du dollar est de plus en plus contestée : EX/ Banque Centrale Russe a vendu une bonne par%e de ses avoirs en
bons du Trésor américains au proSt de réserves en or. Aussi, les échanges sino-russes eGectués en roubles ou en yuans ont
quadruplé en quatre ans. La Chine a annoncé en mars 2018 qu’elle achèterait le pétrole russe en yuan. Junker condamne le fait que
les Etats européens soient contraints de payer les Airbus en dollar. Monnaies virtuelles ? (Bitcoin, yuan virtuel lancé par la Chine en
2021)

Mais aucune monnaie ne parvient à le concurrencer: le yuan n’est pas complètement conver%ble, les marchés Snanciers chinois
sont encore balbu%ants et les inves%ssements en Chine sont encore contrôlés. Le rouble est bien trop vola%le. Pour l’euro, le
souvenir de la crise des deCes souveraines et le risque d’explosion de l’union monétaire, entre 2011 et 2015, ne sont pas encore
eLacés. De plus, l’euro est un ou%l de cohésion et non de puissance.

L’OTAN
L’Organisa7on du Traité de l’Atlan7que Nord est une organisa7on poli7co-militaire mise en place par les pays signataires du traité
de l'Atlan%que Nord d’avril 1949, aSn de pouvoir remplir leurs obliga%ons de sécurité et de défense collec%ves.

Origines : en 1948 arrive la résolu%on Vandenberg (droit de signer des accords militaires en temps de paix). Signature en 1949 de
l’Organisa7on du Traité de l’Atlan7que Nord réunissant 28 pays aujourd’hui (12 au départ). L’ar%cle 5 instaure le principe de
solidarité en cas d’agression.

Subordina7on de l’Europe vis-à-vis des US pendant la GF. Impose la présence de 300.000 soldats américains en Europe, le
commandement suprême est nécessairement assuré par un soldat américain, en revanche le commandant allié Transforma%on est
un européen (un français aujourd’hui, André Lanata), enSn l’OTAN assure protec7on nucléaire de l’Europe. D’où le rejet de DG qui
quiCe commandement intégré en 1966 (centre de commandement bouge de Paris).

OTAN-post GF : maintenu et consolidé. Missions repensées : élargissement géographique des missions en dehors de l’Europe lors du
Sommet de Rome en 1991 (succès en Yougoslavie, 1999 : interven%on au Kosovo), missions de préven%on (piraterie, cyberaCaques).
Renforcement et nouvelle légi%mité de l’OTAN dans les 1990s (s’élargit à l’Est, retour de la France en 2009).

Depuis 2000, les rela7ons OTAN-UE vont vers plus de complémentarité que de rivalité. Les US, embourbés en Irak, ne peuvent plus
être seuls gendarmes du monde, (Obama : « partager le fardeau de la puissance ») et retour menace russe. Les accords de Berlin Plus
(2003) meCent les moyens de l’OTAN au service de missions de UE (ex : interven%on France/RU en Libye aidée par moyen OTAN)
mais nécessite l’aval des US (c’est ça qu’on appelle le leading from behind)… L’OTAN reste indispensable à la défense de l’UE
(désarmement, absence unité stratégique, faibles moyens, etc)

Et la Russie dans tout ça ? L’extension vers l’Est est vue comme une menace. 2002 : créa%on o\cielle du conseil Russie/OTAN, vise à
promouvoir discussions et coopéra7on sur la ques%on luCe contre le terrorisme, proliféra%on armes destruc%on massive.

Mais remise en ques7on de l’OTAN : Macron 2019 « l’OTAN est en état de mort cérébrale », Trump met le doute sur sa volonté
d’intervenir aussi loin (dit qu’il ne sait pas s’il voudrait envoyer son Sls se baCre au Monténégro) , tensions internes avec la Turquie
en mer Egée

Siège : Bruxelles.
Budget : 1013Mds$ en 2018
Membres : Voir carte ; rajouter à ça les US et le Canada.
Secrétaire général actuel : Jens Stoltenberg (Norvégien).
L’INDUSTRIE AUX US
I. UN ESSOR RELATIVEMENT AUTOCENTRE
● Des condi7ons favorables. Territoire : ressources naturelles (charbon, pétrole, minerais). Popula7on : main d’œuvre de migrants
abondante et de qualité. Marché intérieur important  1914 : 36% de la produc%on mondiale mais seulement 10% des
exporta%ons. Protec%onnisme éducateur de l’Etat (Tarif McKinley 1892)
● Des grandes entreprises : qui incarnent un capitalisme ex 1901 naissance de US Steel ; la Standard Oil de Rockefeller. MeCent en
place une ra7onalisa7on de la produc7on : standardisa%on, taylorisme, fordisme, sloanisme (il y a un point là-dessus dans
Industrie automobile)
● L’industrie s’associe aux dynamiques spa7ales du territoire : urbanisa7on du quart Nord-Est (= « Manufacturing Belt ») et
mono-ac7vité industrielle Ex Detroit et automobile, PiCsburgh et acier, Chicago et machines agricoles.
● Rôle crucial des deux guerres : WW1 -> construc%on de NoCe et fourniture de biens d’équipement aux alliés. WW2 -> les EU
deviennent l’arsenal des démocra%es. Chimie, pétrole, aéronau%que explosent pendant la WW2. 1945 : les EU réalisent 2/3 des
produc%ons mondiales de machines-ou%ls.

II. L’INDUSTRIE AMERICAINE CONNAIT UNE TRIPLE MUTATION : SECTORIELLE, GEOGRAPHIQUE,


ORGANISATIONNELLE
● Sectorielle : à par%r des 1970s glissement vers des ac%vités à plus haute valeur ajoutée (pharmaceu%que, informa%que, défense
Ex Lockheed Mar%n) alors que les industries de la 2ème révolu7on industrielle (automobile) en didculté (Années 1970 obligé de
demander accords d’auto-limitation au Japonais qui investissent le marché de la deuxième voiture)
● Géographique : du Nord Est (« Rust Belt » = shrinking cies liées aux vieilles industries, émigra%on, mais renouveau depuis 80s
ex : ManhaCan, Boston) vers la Sun Belt qui a bénéScié pendant toute la WW2 des commandes militaires (façade PaciSque face
au Japon et URSS, spa%al). Ses atouts : faible syndicalisa7on (loi Ta@ Hartley en 1947), li:oral (ouverture et héliotropisme).
Symbole : Silicon Valley. Mais NE résiste autour de Silicon Alley et de pôles de recherche à NY et Boston
● Organisa7onnelle : la Srme industrielle se débarrasse des ac%vités d’assemblage-montage depuis les 1980s. Nike = symbole de la
Nrme réseau. S’appuie beaucoup sur le Mexique et le système des maquiladoras (Boeing, automobile), mais Trump renégocie
l’ALENA qui devient en 2020 le CUSMA.

III. UN SECTEUR ECONOMIQUE QUI DEMEURE PUISSANT ET ESSENTIEL


● Une réindustrialisa7on par une relocalisa7on (volonté de Trump) :
o Facteurs a:rac7fs : énergie bon marché (schiste), main d’œuvre qualiNée, salaires rela%vement bas (dollar faible),
patrio7sme industriel de consomma%on (Buy American Act), raccourcir les chaînes de produc7on
o Facteurs répulsifs (repoussant de l’étranger): les salaires augmentent dans les pays ateliers, pillage technologique à
l’étranger, mauvaise image des sweatshops.
o
Les déNs : nécessite une relocalisa%on généralisée (des fournisseurs), redynamiser les Slières d’études d’ouvriers
spécialisés
● L’Etat fédéral s’implique pour défendre l’industrie : il mène une poli%que d’a:rac7vité (législa%on du travail, technopôles,
inves%ssement en R&D), il intervient (Obama et GM en 2009), il durcit sa poli7que commerciale (vis-à-vis des Etats du PaciSque,
de la Chine avec l’aLaire Huawei à par%r de 2018)
● Les Etats-Unis connaissent des concurrences ardues Chine première puissance industrielle mondiale mais les Etats-Unis
demeurent le premier foyer d’innova%on  innova%on = la force première du capitalisme américain ?
● Mais un « rebond » plus qu’une « renaissance » : la croissance récente compense la saignée de 2008, déScit commercial de
566Mds$ se dégrade, risque d’une apprécia%on du dollar. Seuls se détachent NTIC, Pétrole et Aéronau%que (mais bon Boeing
c’est pas la joie et les hydrocarbures c’est assez peu écolo)
Dates clés : Références et no7ons clés :

1947 : Loi Ta@-Hartley qui bloque le syndicalisme ●

1962 : GM dé%ent 52% du marché américain

2009 : na%onalisa%on GM pour la sauver de la faillite

2018 : arresta%on de la Slle du PDG de Huawei

2019 : Interdic%on de vente de Huawei aux US puis
dans d’autres pays / gigafactory Tesla en 2019
● 2020 : Crise du Covid
ChiGres :
● 18,2% du PIB
● 300 milliards $ : déScit avec la Chine en 2019

LE DECLIN AUX US
Sen7ment d’un déclin percep7ble à la Nn des 1970s : années de doute et de transi7on (Ford, Carter), passage d’une Amérique
contestataire, idéaliste, à l’esprit collec%f, à une Amérique plus conservatrice valorisant des valeurs individualistes.
Déclin économique :
● Érosion des performances (40% du PIB mondial en 1950 et moins de 30% en 1970 ;25% du commerce interna%onal en 1945
contre 8,5% en 2020 )
● Vulnérabilité croissante face à la concurrence extérieure (Europe, Japon, NPIA) se traduisant par des déNcits croissants (1971)
et par une pénétra%on du marché intérieur US par des entreprises étrangères (1/4 du marché automobile en 1980 détenu par
les constructeurs japonais). Les secteurs les plus touchés sont les secteurs de base de l’industrie US (tex%le, automobile,
chimique).
● Perte de compé77vité liée à crise du travail fordiste, aux surcoûts de la produc%on liées aux réglementa%ons (pas le cas en
Asie), à l’insu\sance des inves%ssements, à une monnaie surévaluée (face au yen, au mark) qui pénalise les exporta%ons.

Déclin géopoli7que :
● Capacité des US à organiser le monde remise en ques%on car deux piliers de leur rayonnement économique sont ébranlés
(Nuctua%ons du dollar = Nn de la Nxité du dollar (était un gage de stabilité) & accès à une énergie abondante et bon marché
remis en ques7on avec le choc pétrolier)
e
● Leadership poli7que érodé avec accords SALT (1972, limita%on de l’armement), 1 défaite militaire au Vietnam suivi Cambodge
et Laos, perdent alliés importants (Iran : pièce maîtresse de la sécurisa%on du MO, Nicaragua : 2e pays communiste d’AL) ajd
11 septembre 2001, échec guerre en Irak, perte de légi%mité dans un monde mul%polaire

Donald Trump : fonde sa campagne sur les ressorts du déclinisme qui avait déjà été adopté par Reagan en 1980 (« America Is Back »
qui souhaite rétablir le leadership américain) « Make America Great Again », illustrant la prégnance toujours renouvelée du
sen%ment de déclassement voire de déclin qui aLecte les US, mais qui laisse entendre que celui-ci n’a rien d’insurmontable.

LES US ET LE MONDE

LES MIGRATIONS AUX ÉTATS-UNIS


35M d’immigrés aux USA. Entre 6 et 12M de clandes7ns. Une terre d’immigra%on.
I. LA QUESTION DE L’IDENTITÉ
• Historiquement, des minorités rejetées : Chinese Exclusion Act en 1882. Malgré 50M d’Européens immigrant au 19ème siècle,
rejet au 20ème : 1921 et 1924 quotas sur na%onalités (Ellis Island), méSance envers les popula%ons européennes (AGaire Sacco et
Vanzev anarchistes italiens condamnés à tort en 1921 , Palmer Raids an%-communistes) .
• Passage du Mel7ng Pot au Salad Bowl : c’est une société mul%culturelle, mais avec un fort communautarisme.
II. VOLONTÉ DE RÉGULER L’IMMIGRATION
• Le plan Bracero 1942-1964 : régule les migra%ons de travail saisonnières des mexicains par des visas. Remplacé en 1965 par
PRONAF (qui limite l’immigra%on en créant les maquiladoras et en Sxant la main d’œuvre du côté mexicain).
• Barda la fron7ère américano-mexicaine : est une smart border (drones) très surveillée (milices). Ce mur s’étend sur 1/3 de la
fron7ère (même dans l’océan à Tijuana) Secure fence act de 2006 + Trump l’a renforcée.
III. LES DYNAMIQUES MIGRATOIRES
• Du Mexique vers les USA (les mexicains cons7tuent plus de ¼ de la popula7on étrangère aux US) Who are we ? de Samuel
hun%ngton : a peur que les Mexicains corrompent l’iden%té américaine et l’hispanise (Bouuh ça fait peur)  exemple de raciste
• De nombreux cubains ont migré vers les USA dans les années 1960 à cause de Castro (forte communauté en Floride).
• Migra7ons transfrontalières dans la région des Grands Lacs : un grand espace transfrontalier entre les USA et le Canada où les
gens circulent beaucoup.
• Avec le CUSMA: l’accord de libre-échange n’intègre pas la dimension migratoire (contrairement à l’Europe).
• Immigra7on européenne et mondiale : il y a un Brain Drain en faveur des USA car leurs universités sont pres%gieuses.
• Migra7ons internes : autrefois vers le Nord (usines dans la Megalopolis, Detroit) mais avec la désindustrialisa%on du Nord, c’est
le Sud et l’Ouest qui avrent (la Sun Belt)  héliotropisme, lois syndicales plus favorables aux entreprises dans le sud, liCoraux
paciSques dynamiques.

LES US ET LE CONTINENT AMERICAIN

I. LE TEMPS DE LA DOCTRINE MONROE


● La Nn du XIXème siècle, un tournant. 1845 : naît la « desnée manifeste » par O’Sullivan. 1898 : début d’un impérialisme
américain dans le PaciSque (Etats-Unis en guerre en 1899 contre Philippines pour imposer leur protectorat qu’ils ont obtenu en
1898). InNuence des thèses d’A Mahan : The interest of America in sea power est publié en 1897. A l’aube du XXème siècle, la
doctrine Monroe devient oLensive : big s7ck diplomacy (1903 sou%en militaire à la révolu%on panaméenne contre la Colombie)
et dollar diplomacy (expansion de United Fruit Company  républiques bananières)
● La période ambiguë de l’entre-deux guerres. Poli7que de bon voisinage Ex les EU n’interviennent pas quand le Mexique
na%onalise la Pemex en 1938. L’objec%f devient de contenir l’an7-impérialisme alors que les 1930s voient volonté
d’indépendance économique des Etats la%no-américains (Mexique de Lazaro Cardenas, Pemex 1938)
● Le con7nent devient une chasse gardée du temps de la guerre froide : pactomanie (1947 : traité de Rio et 1948 : signature de
l’OEA), ac%on intensive de la CIA (aide à Pinochet en 1973, sou%en au plan Condor). En outre, les Etats la%no-américains
%ennent des posi7ons trop diverses : entre guérillas marxistes (héritées de Cuba), neutralisme (Mexique ne rentre pas dans
l’OPEP) et dépendances économiques.

II. UN NOUVEL EQUILIBRE : L’APAISEMENT DES RELATIONS INTER-AMERICAINES


Rappel : 80s = crise de la de5e  consensus de Washington (1989) : démocrasaon et libéralisaon
● L’AL refuse l’assujekssement aux EU : Organisa7on des Etats Américains progressivement reprise en main par les Etats la%no-
américains (avec un leadership du Vénézuela), rejet radical de la ZLEA (néocolonialisme selon le Mercosur, le Venezuela créé en
réponse l’ALBA en 2004). Mais les EU ne renoncent pas à leur rôle ex guerre de la drogue emmenée par les EU, dollarisa7on des
économies (Panama et Equateur).
● La volonté d’émancipa7on la7no-américaine est pleine d’ambiguïté : sen7ment an7-yankee mais in_uence culturelle
américaine incontestable ex religieuse et dépendance économique (par exemple, sans les achats américains de son pétrole, le
Venezuela n’est rien). Aucune organisa%on régionale ne parvient à rassembler car : conten%eux historiques et prépondérance du
Brésil
● L’AL à la recherche de nouveaux partenaires : 2004 Chine devient le premier inves%sseur en AL (infrastructures en par%culier).
Danger de la Reprimarisa%on (Brésil et soja).

III. LES ETATS-UNIS DEMEURENT TRES PRESENTS


● La méditerranée américaine : la mer des Caraïbes (à faire).
● Le Canada : à par%r de 1945 a cherché à s’aLranchir de son statut de dominion, donc se tourne vers son con%nent. Pierre-Ellio:
Trudeau disait à propos des EU : « quelque douce et placide que soit la bête, on subit chacun de ses mouvements » (chacune des
décisions ou crises des US aLectent directement le Canada  le Canada est étroitement lié au géant que sont les EU); malgré
cela le sou7en aux EU a été une constante (sauf sur guerre en Irak, queson de l’Arcque). Canada sous in_uence des EU :
militaire, économique (80% exporta7ons vers l’ALENA). ALaire Huawei en 2018 : arresta%on de la Slle du PDG de Huawei au
Canada à la demande des USA
● Une in_uence étasunienne malgré tout en déclin : 9/11  les Etats-Unis se tournent vers le MO, puis vers l’Asie (Pivot vers l’Asie
d’Obama) bien que situa%on économique soit favorable à un retour des EU. Trump ouvre une inconnue : diploma%e de la
déSance vis-à-vis du Mexique, et même de l’ensemble du con%nent comme le montre la renégocia%on des traités de l’ALENA

Point sur la Méditerranée américaine :


● Le terrain privilégié de l’expansionnisme américain au cours du XXème siècle :
o A la fois Big Sck par exemple en 1954 au Guatemala quand J. Arbenz avait ini%é une réforme agraire qui meCait en
danger les intérêts de la United Fruit Company -> les US sou%ennent le coup d’Etat de Carlos Cas%lla Armas.
o Et aussi une diploma7e du dollar avec des économies totalement dollarisées comme celle du Panama, du Salvador et
des Îles Vierges britanniques.
Dates clés : Références et no7ons clés :

● 1823 : naissance de la doctrine Monroe ● « Big S%ck » : doctrine de Roosevelt au début du Xxe -> US
● 1845 : des%née manifeste de O’Sullivan deviennent gendarmes aux Caraïbes et AmLat.
● 1898 : début de l’impérialisme américain ● Consensus de Washington 1989 -> pousse à la démocra%sa%on
(Cuba, Porto Rico, Philipinnes) et la libéralisa%on, en échange d’aides aux pays très endeCés.
● 1954 : US sou%ennent le coup d’Etat au ● P-E Trudeau parle d’une « bête américaine dont le Canada subit
Guatemala (Arbenz -> Cas%lla Armas) le moindre mouvement»
● 1973 renversement d’Allende au Chili
● 1985 : plan Baker pour la deCe de l’AL suivi
de Brady en 1989
● 1994 : ALENA
● 2004 ALBA, fort sen%ment an%-yankee
● 2009 abandon o\ciel du projet de ZLEA
● 2020 : entrée en vigueur de CUMSA

LES US ET L’EUROPE
I. UNE COMMUNAUTE TRANSATLANTIQUE :
● Les EU sont protecteurs et parrains de la construc7on européenne : à par%r de 1945 se forme une alliance permanente face au
communisme avec Plan Marshall en 1947, la résolu%on Vandenberg en 1948 et l’OTAN en 1949. Les EU recherchent un glacis
protecteur contre l’URSS, qui soit stable et uni (d’où encouragement à la construc%on européenne).
● Un partenariat étroit se noue. Poli7que ex crises de Berlin. Social et culturel = diLusion de l’American Way of Life Ex accords
Blum-Byrnes en 1946 (ouverture du cinéma français contre réduc%on de la deCe) et diLusion fordisme. Economique : les EU sont
le premier client, de gros inves%sseurs Ex ¼ du cac 40 détenu par les fonds de pension américains
● Malgré cela, des tensions. Des rela7ons très diverses : RU allié principal, RFA allié privilégié, France allié incommode. Des
tensions qui se cristallisent sur le Tiers Monde (crise de Suez 1956, reconnaissance de la RPC par De Gaulle en 1964, discours de
Phnom Penh sur la guerre du Vietnam en 1966) et la construc7on européenne Schlesinger : « l’Europe est une concurrente
déloyale peuplée de SeLés ingrats ».

II. TOURNANT DE LA FIN DE LA GF : DES RELATIONS PLUS DISTANTES, L’UE SE POSANT EN CONCURRENT
POTENTIEL
● Les US ne veulent pas d’une Europe-puissance et sont de fait plus agressifs : pression dans le domaine commercial (sur la PAC)
et sur le poli7que (accords de Dayton (Sn de la guerre en Bosnie-Herzégovine) 1995 sans l’UE, sou%en aux PECO pro-EU qui
rentrent dans l’OTAN avant de rentrer dans l’UE)
● Divergences qui se traduisent par des « guerres » économiques : dès les 1980s, concurrence dans les secteurs stratégiques
(Airbus/Boeing) qui passent surtout par l’OMC, Guerre de la banane (1996-2001), l’UE ob%ent la condamna%on des Foreign Sales
Corporaon de 2000. Guerre Boieng-Airbus : sanctions économiques des USA à la France accordées par
l’OMC en 2019 (appliquées par exemples aux vins français), puis en 2020 de la France aux USA en
retour
● Tournant du mandat de Bush : forte dégrada7on des rela7ons, surtout avec la guerre contre le terrorisme et la guerre en Irak.
Donald Rumsfeld (Secrétaire Défense de Ford) oppose la « nouvelle Europe » atlan%ste et favorable à l’interven%on en Irak
contre la « vieille Europe » qui n’a rien compris au nouvel ordre mondial depuis 9/11.

III. ENJEU AUJOURD’HUI : REDEFINIR LA RELATION, NECESSITE DE REEQUILIBRER LES RELATIONS


● Des rapports déséquilibrés : supréma%e américaine dans l’économie (PIB +/- équivalents mais PIB/hab de $47.000 contre
$35.000 pour l’UE), surtout dans l’innova7on (R&D 3% du PIB VS 2% pour l’UE dont les recherches sont souvent embourbées ex
Galileo), dans le militaire (45% des dépenses militaires mondiales), et dans le soO power ex brain drain, réac7vité économique
(pragma%sme de la FED là où la BCE est rigide).
● Des atouts pour l’UE : un modèle cohérent de ‘puissance norma7ve’ (Zaki Laidi) (paix, expérience du compromis, exemple pour
MERCOSUR ou ASEAN) qui s’imposera naturellement au monde selon J Rinin.
● Obama a changé la donne : rapprochement des valeurs (Obamacare, retrait des soldats d’Irak, mul%latéralisme), meilleure
coopéra%on (retour de la France dans l’OTAN). Mais poli7que du pivot d’Obama qui annonce que l’Europe n’est plus la priorité
des US, basculement du centre de gravité vers le PaciSque, vision qui sous-entend un G2 avec la Chine. La rela%on entre les USA
et la Chine donnera « sa forme au 21ème siècle ».
● Trump : Vision totalement diLérente  considère l’UE comme des concurrents et non pas des alliés (Airbus-Boeing), remet en
cause l’OTAN, se re%re du mul%latéralisme et en est fortement cri%qué (retrait des Accords de Paris en 2017). Rela%on
par%culièrement di\cile avec Angela Merkel (retrait d’1/3 des troupes américaines en 2020)
● Biden : Retour à la normale, appelle les chefs d’Etat européens avant Xi Jinping après son investiture,
mais l’éloignement du à la présidence Trump ne sera peut-être pas totalement comblé.

Dates clés : Références et no7ons clés :


● 1946 : Blum-Byrnes R. Kagan (politologue américain) dans l’ar%cle Puissance et
● 1947 : plan Marshall faiblesse ( 2003) : « Il faut cesser de faire comme si
● 1949 : OTAN Américains et Européens avaient une vision commune du
● 1966 : France se re%re du commandement monde, voir comme s’ils vivaient sur une même planète »
intégré et « Les américains viennent de Mars et les européens de
● 2003 : Non à la guerre en Irak de la France et de Vénus ».
l’Allemagne
● 2009 : amende de 9Mds de $ à BNP
● 2011 : leading from behind en Lybie
● 2019 : Sanc%ons Airbus

LES US ET L’ASIE
I. L’ASIE, UN ESPACE STRATEGIQUE POUR LES ETATS-UNIS
● Une montée en puissance du Japon (économique et poli7que) qui a inquiété les Etats-Unis. Fin XIXème siècle, A Mahan
annonce que le Japon serait l’ennemi de demain. Le Japon subit l’ouverture forcée en 1853 (commodore Perry), connaît ensuite
croissance économique avec l’ère Meiji. Ascension géopoli%que : 1895 : traité inégal de Shimonoseki signé avec la Chine
(récupèrent Formose) puis poli%que expansionniste avec la Mandchourie (1931) et la péninsule coréenne.
● La IIGM impose les Etats-Unis comme puissance du paciNque et puissance asia7que . ALrontements avec le Japon pendant
IIGM. 2 Septembre 1945 : capitula%on et occupa%on du Japon qui devient l’allié principal des US en Asie (EX/ base militaire
américaine d’Okinawa).

II. LA GF OBLIGE LES ETATS-UNIS A S’IMPLIQUER DIRECTEMENT DANS LES AFFAIRES ASIATIQUES
● Me:re en place la Pax Americana contre le communisme. Retournement de la poli%que d’aLaiblissement du Japon plan Dodge
en 1949 = sous-évalua%on du yen (donc à l’avantage du Japon pour les exporta%ons). Corée du Sud/Taïwan : IDE américains,
encouragement aux réformes de structures (réforme agraire etc). Pakistan : les EU développent une rela%on clientéliste i.e sans
proximité idéologique, purement u%litaire.
● Poli7que d’endiguement (stopper l’expansion de l’inNuence communiste) : Réseau de bases, pactomanie (OTASE 1954 :
Australie, NZ, US, RU, Fr, Pakistan, Thailande et Philippines. Dissoute dès 1977). Traités bilatéraux + la volonté de renforcer
l’ASEAN dès 1967. Engagement dans les con_its de GF: guerre de Corée, du Vietnam. Nixon : rapprochement pragma%que avec
la Chine en 1972.
● Le développement de l’Asie qui se retourne contre les EU dès les 1970s : concurrents déloyaux (déScit commercial des EU avec
Japon : implanta%on des entreprises nippones dans le « marché de la 2ème voiture », alors que le yen est sous-évalué).
Des mesures défensives (protec%onnisme : American Selling Price, Buy American Act, accords d’autolimita%on avec le Japon) et
oGensives (Japan Bashing, cri%que du marché japonais, des Sogo Sosha).

III. UN PIVOTEMENT VERS L’ASIE (PIVOTEMENT = REEQUILIBRAGE)


La doctrine du pivot est lancée en 2009 par H Clinton, puis renforcée à parr de 2011 par Obama. Son objecf est de renforcer la
présence américaine dans le principal vivier de croissance mondial qu’est l’Asie (60% de la pop° mdle et 40% du PIB mondial), tout en
contenant les ambions hégémoniques de la Chine, notamment en boostant l’Inde. Ce5e doctrine se heurte à la renaissance de la
Chine.
● Les Etats-Unis entendent proNter de ce poumon économique. Asie orientale et méridionale = 60% de la pop° mondiale, 1/3 PIB
mondial. Les rela%ons commerciales avec la Chine pèsent pour 15% des rela%ons commerciales américaine, les échanges avec le
Japon sont en déclin (en pourcentage des échanges totaux américains).
● Les EU réinves7ssent les instances régionales : l’APEC (Asia Paci(c Economic Coopera%on, regroupement d’économies
asia%ques hétérogène dont l’objec%f est d’accéder au marché américain  Moi7é du PIB mondial) qu’ils veulent
instrumentaliser (ouvrir les marchés asia7ques). Projet de dév une zone de libre-échange entre 2010 et 2020 : Trans-PaciNc
Partenership (le secrétaire d’État à la Défense avait dit que ce partenariat était « aussi important qu’un autre porte-avion » mais
Trump a signé le retrait des EU en 2017).
● La nécessité de se rapprocher de l’Inde. L’Inde ajd cour%sée par les US (joue sur la peur de l’Inde d’être encerclée par le collier
de perles chinois, partenariat stratégique en 2016) et par la Chine (joue la carte des BRICS, solidarité entre émergents). Pourtant,
l’allié historique étasunien est le Pakistan : Trump tweete ainsi « No more ! » en parlant du sou%en accordé au Pakistan (d’après
lui, le Pakistan ne remplit pas sa mission an%-terroriste et se rapproche trop de la Chine).
● Contrôler la montée en puissance de la Chine : renforcement des alliances en Asie du SE, bases (arc de cercle de Diego Garcia
au Japon) Tensions autour des Spratleys. Des alliés tradi7onnels : Japon (base de Yokosuka QG de la 7 ème NoCe, base d’Okinawa
sur une île au Sud), Corée du Sud, Philippines (2014 nouvel accord de Défense mais revirement avec le nouveau président). Des
alliés pragma7ques : Malaisie (mais novembre 2016, achète des patrouilleurs à Pékin), Vietnam etc. Rééquilibrer la balance
commerciale et conserver l’avance technologique : Sous Trump, balance commerciale reste stable à 300 Mds $, tarifs sur l’acier,
Huawei etc.
● L’Asie sans les EU ? DT semble privilégier repli & protec%onnisme. Mais di\cile de concevoir une Asie sans les EU : possible dans
le domaine éco mais géopoli%que / militaire cela est compliqué (parapluie nucléaire américain nécessaire). Bcp de pays
asia%ques comptent sur la protec%on américaine. Trump et Kim Jong-Un  espoirs de réconcilia%on vite déçus. Succès du CPTPP
et surtout du RCEP signé en 2020 sans les USA ; eLets du COVID moins forts.
Dates clés : Références et no7ons clés :
● 1984 : échanges transpaciSques dépassent échanges
transatlan%ques ● Clinton et Obama : « poli%que du pivot »
● 1967 : ASEAN ● Aujourd’hui, lieu de la « guerre économique »,
● 1968 : base de Diego Garcia surtout entre US et Chine (voir cours Mdl°).
● 2014 : Chine dépasse USA en PIB/PPA
● 2017 : TPP rejeté par Trump
● 2018 : aLaire Huawei
ChiGres :
● Asie = 1/3 du PIB mondial, 60% de la pop° mondiale
● Chine = 15% des échanges américains

LES US ET LE MO A REFAIRE
Historique :
● 1945 : pacte du Quincy, scellé entre président Roosevelt et roi Ibn Saoud, consacre le partenariat privilégié de la nouvelle
puissance mondiale avec le royaume saoudien et fait du pétrole l’élément clef de l’intérêt américain pour la région. Guerre
Froide : préoccupa%on américaine d’endiguer le communisme au MO en s’appuyant sur Turquie (OTAN) et l’Iran.
● 1980s : déclin de l’inNuence américaine. Le sou%en résolu à l’Etat hébreu entre en conNit avec les objec%fs des pays pétroliers,
l’Iran du Shah est lâché par l’Amérique, l’ARAMCO est na%onalisée par les Saoudiens en 1980.
● 2000s : le MO devient la priorité en poli%que étrangère des EU. Espoir de construire un « Grand MO » démocra%que grâce à
l’interven%on en Irak, malheureusement soldée par un échec. 2011, se re%re d’Irak. Puis prend ses distances avec Israël tout en
se déclarant aCaché à son indépendance, renoue avec l’Iran sans rompre avec les pays pétroliers, sou%ent l’opposi%on modérée
en Syrie mais combat Daesh, cherche à renforcer ses rela%ons avec la Turquie malgré ses ambiguïtés.
● Un désengagement impossible : 1e région pétrolière au monde alors que l’avenir du pétrole de schiste est quand même assez
incertain.

Les enjeux actuels :


● Israël : 6 décembre 2017 : Trump annonce reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, et veut y installer l’ambassade
américaine. CeCe annonce est en totale rupture avec les décennies de prudence des présidents américains sur le dossier.
● Iran :
o Rela7on très ancienne (sou%en du chah) qui s’est dégradée en 1979 (proclama%on de la République Islamique et arrivée au
pouvoir de l’ayatollah Khomeiny).
o Les tensions iraniennes se cristallisent autour de la ques7on du nucléaire : 1968 TNP, mais l’ONU découvre en 2002 deux
sites de recherches top secret  sanc%ons interna%onales. Levée des sanc%ons en 2015 sous Obama, en échange d’une
réduc%on de la capacité nucléaire iranienne. En mai 2018, Trump se re%re de l’accord  retour de l’embargo  entreprises
interna%onales sont contraintes de quiCer l’Iran rapidement (Peugeot, Total), sous peine de sanc%on (lois
d’extraterritorialités d’Amato Kennedy de 1996)
Points complémentaires

Point sur la révolu7on énergé7que des hydrocarbures de schiste :


Les faits : grâce aux hydrocarbures de schiste, le taux de dépendance énergé7que (donnée géostratégique importante pour
Washington) a été divisé par deux depuis 10 ans. En 2014, les US sont les premiers producteurs d’hydrocarbures mondiaux.

Les eGets sur :


Les Etats-Unis : recul du charbon (pour le gaz, qui le dépasse en 2019 pour la prod d’électricité), l’accroissement des
exporta7ons de gaz naturel de schiste (Levée des interdic%ons d’exporta%on de brut en 2015, travail important de
recherche sur les techniques de liquéfac%on), une relocalisa7on d’industries sur le territoire américain (énergie
abondante et bon marché)  créa%on d’emplois et dynamisme des secteurs de ra\nerie
Le marché mondial d’hydrocarbures : Pays du Golfe et Russie ne se sont d’abord pas inquiétés car le prix
d’exploita%on des hydrocarbures de schiste était trop élevé pour devenir un concurrent. Mais été 2014 : le prix du baril
de pétrole tradi%onnel est tellement élevé et les progrès d’exploita%on de schiste ont été si rapides que ce n’est plus le
cas. En conséquence, l’OPEP décide de maintenir une forte produc%on  faire baisser les coûts  aCeindre un niveau de
non-rentabilité du schiste.

Bilan : endeCement des pays du Golfe, lourde menace pour les pays qui vivent de la rente du pétrole (Nigéria, Venezuela,
Algérie)
Quelle durabilité ? Les prévisions sont imprécises quant aux réserves disponibles. La rentabilité reste liée à un niveau du
baril très élevé (ce qui n’est pas le cas actuellement), les compagnies sont très ende:ées. Le coût environnemental est
colossal (extrac%on provoque : consomma%on et pollu%on d’eau, GES, destruc%on de paysages)

Point sur les US et la Mer :


• Les US sont une très grande puissance mari7me disposant de l'abondance des ressources, de la tri-océanité (en comptant
l’Arc%que), présence des NoCes à travers le globe (11 portes-avions). Ils ont toujours voulu contrôler la mer : construc%on du
canal de Panama en 1914.
• Cependant le traNc mari7me n’est pas un élément de la puissance américaine : un seul port américain est dans les
20 premiers ports mondiaux en termes de traNc de conteneur (Los Angeles)
• La mer explique une organisa%on spa%ale spéciSque : li:oralisa7on des hommes et des ac%vités.
• Mais une puissance mari7me contestée dans le monde: collier de perle, piraterie, environnementales, Arc%que.

Point sur la q° environnementale aux US :


15% des émissions de gaz à eGet de serre pour 5% de la popula7on
• Une mobilisa7on ancienne pour l’environnement, dès le XIXe : parc naturels (Yosemite 1864, Yellowstone 1885).
Aujourd’hui : 57 parcs na7onaux. Mesures pour la protec%on des terres (New Deal : reboisement, aménagement des Neuves)

• Un interven7onnisme fédéral grandissant après la 2e GM : passe par le nucléaire civil (moins polluant), avec l’Atomic
Energy Act en 1946, donnant à l’État le droit exclusif de délivrer des permis de construire de centrales nucléaires. Clean Air
Act de 1962. La mobilisa%on civile est importante : (Silent Spring, Rachel Carson accuse les pes%cides en 1962), les hippies 
créa%on de l’EPA (Environment Protec%on Agency) en 1973. Le Na%onal Energy Act de 1978 a pour voca%on de réduire la
dépendance énergé%que. Mise en place de marché des droits à polluer marchandisa%on de la planète ?

• Les ambiguïtés de l’approche des US en ma7ère environnementale : les US refusent de se laisser dicter leur conduite
(refus de Kyoto en 1997) mais en 2008, Bush signe un texte engageant les US à réduire leurs émissions de GES de 50% d’ici
2050. Les États fédéraux sont parfois plus exemplaires (Californie). En 2009, 130 villes décident d’appliquer les principes de
Kyoto. Émerge un capitalisme vert (emplois verts de la Silicon Valley, 3P = Planet People ProSt). En novembre 2014, les États-
Unis et la Chine, deux premiers pollueurs de la planète, représentant à eux seuls plus de 40% des émissions de CO2,
parviennent à un accord pour réduire leurs émissions de gaz à eLet de serre. US sont signataires des Accords de Paris (COP
21) en 2015, mais Trump se re%re en 2017. Sous Trump, nomina%on de ScoC Pruit, ancien lobbyiste pour l’industrie du
charbon, à la tête de l’agence de protec%on de l’environnement
Même Biden début de son mandat met en pause Keystone XL mais octroie des dizaines de permis d’exploita%on de gaz de
schistes

EXEMPLES
TERRITOIRE

LES LEVITTOWN
→Pour montrer l’implantaon du fordisme dans un autre domaine que l’industrie : l’immobilier.
→Illustre la société de consommaon américaine
C’est quoi ? Pavillons de banlieue créés par le promoteur immobilier William LeviC. Ont connu un grand succès juste après les 60s car
elles sont économiques et se construisent en un temps record.
Exemple : dans l’Etat de New York, il existe carrément une ville de 50 000 habitant nommée LeviCown, en%èrement construite par
l’entreprise LeviC.

TENNESSE VALLEY AUTHORITY


→ Montre comment l’État américain a pu être intervenonniste par le passé
Lancée en 1933. Agence fédérale qui couvre les États du Tennessee, Alabama et Georgia : à l’époque très ruraux et très pauvres (à
cause de la crise), ils deviennent symbole de l’interven7on de l’État : créa%on de barrages pour pouvoir Sxer des industries, mieux
gérer l’eau pour irriguer, 1er producteur d’électricité à la Sn des années 1930. Roosevelt immédiatement taxé de communiste.
Aujourd’hui, la TVA c’est 17 centrales thermiques, 29 barrages hydroéléctriques et 3 centrales nucléaires.

LE PIPELINE KEYSTONE XL
(en construc7on depuis 2017, annulé en 2021 par Biden)
→Pour illustrer la prévalence de l’économie sur l’écologie aux Etats-Unis = une prédaon du territoire (SnégaroK le frérot)
C’est quoi ? Keystone XL est le nom d’un projet de pipeline de 1900km qui relie l’Alberta (Canada) au Nebraska (Etats-Unis), qui
transporte du pétrole synthé%que à par%r des sables bitumineux de l’Alberta. Equivalent de 800 000 barils/jour. Projet coûte
8MM$.
Un sujet de divergences poli7ques. Obama s’était opposé à Keystone XL en 2015 au nom de la luCe clima%que. En revanche, dès son
inves%ture, Donald Trump relance et valide le projet. Il a franchi le 20 novembre 2017 un dernier obstacle : l’accord du
Nebraska pour traverser son territoire et les ré%cences des habitants. Joe Biden enSn décide en 2021 de l’annuler, et ça semble
déNni7f
Un enjeu géopoli7que : les Etats-Unis veulent une indépendance énergé7que vis-à-vis du Moyen Orient, et veulent à tout prix
garder la mainmise sur le Canada (entrée en jeu d’acteurs chinois sur l’exploita%on canadienne).
Un enjeu environnemental : les risques de marée noire sont importants, refus des communautés indiennes qui ne veulent pas que
l’on creuse leur sol, pollu7on de nappes aquifères, l’extrac%on par les sables bitumineux rejeCe 2x plus de GES que les
méthodes tradi%onnelles. En conséquence, mobilisa7on d’ONG environnementales. Le choix de Trump signiSe une quasi-mort
de l’Accord de Paris, d’autant plus que Trudeau le gen%l écolo privilégie aussi l’emploi sur l’environnement (alors qu’une fois
construit, il n’y aura que 35 emplois permanents nécessaires pour gérer l’oléoduc). Donc c’est cool que Biden l’annule

Dakota Access Pipeline


(En construc7on depuis 2017, subira-t-il le même sort que Keystone XL ?)

→Illustre exactement les même enjeux que le Keystone XL, mais plus original (et illustre l’exploitaon du schiste).
Projet : pipeline allant du Dakota du Nord à l’Illinois, exploité par Energy Transfer Partners. Mais il passe près de la réserve indienne
de Standing Rock et ces derniers redoutent une contamina%on de la rivière Missouri à cause de fuites d’hydrocarbures.
Devient un enjeu poli7que : pendant la campagne présiden%elle 2016, Bernie Sanders sou%ent les indiens. Fin 2016, le corps des
ingénieurs de l’armée américaine refuse le permis de creuser sous la rivière Missouri à la Srme. Mais en 2017, ce bon vieux Trump
relance le projet.

DETROIT
→Pour illustrer la crise du modèle fordiste (1970s)
→Pour illustrer les inégalités aux USA
● Après la 2GM : 4ème ville des US, avre popula%ons rurales et immigrés (Europe centrale et orientale) permeCant le
développement d’une industrie s’appuyant sur des OS.
● Apogée dans les 60s : l’industrie automobile emploie 40% de la popula7on ac7ve
● Crise des 1970s : bouleverse le système produc%f automobile de Detroit. La capitale automobile devient le symbole de la Rust
Belt Aujourd’hui 2.5x + de personnes sous le seuil de la pauvreté que la moyenne na%onale. Ségréga%on raciale.
● 2013 : placée sous le régime des faillites, augmenta%on de la violence, de « motor city » à « murder city ».
● 2015 : elle est sor%e de la crise avec un taux de chômage à 10% actuellement. On la surnomme America’s Greatest Comeback
City. En par%culier, les prix bas de l’immobilier ont avré des trentenaires qui ouvrent des ac%vités alterna%ves et en vogue, par
exemple s’ini%ent à l’agriculture urbaine. (voir aussi l’accroche sur les inves%ssements de Ford au sud de Detroit).
● Mais ce rebond est superNciel : taux de pauvreté alarmants (Moi%é des enfants sont sous le seuil, le salaire médian est 2 fois
inférieur à celui des USA), Inégalités restent très fortes  ce sont surtout les suburbs qui ont de la croissance

SEATTLE : UNE MEGALOPOLE TRANSFRONTALIERE EN FORMATION


→Pour parler d’une ville qui incarne les nouvelles dynamiques et les ambions écologiques de certaines villes américaines.
● Présenta7on : SeaCle fait par%e des aires urbaines les + aCrac%ves et dynamiques des US (tout comme CharloCe, Aus%n,
Denver). Loin de pouvoir concurrencer New York ou SF, la ville du Nord Ouest est toutefois devenue « the place to be » dans une
Amérique urbaine en pleine muta%on.
● S’inscrit dans une zone très dynamique : vaste région urbanisée qui regroupe 4M hab. Forte croissance depuis le début des 90s
grâce au boom de l’économie des services et du numérique qui a transformé l’ancienne ville portuaire en « smart city ». Tous les
grands noms du so@-power américain (Microso@, Amazon, Starbucks, Facebook, Google…) ont des sièges sociaux ou des centres
de développement dans la région. Sans oublier Boeing dont les usines regroupent 80 000 emplois.
 Popula%on très qualiSée, ville parmi les plus innovantes des US.
● S’impose également comme un laboratoire de l’écologie urbaine : valorisent une densiSca%on plutôt qu’un étalement. Portée
par son slogan « SeaCle Metronatural », la ville accueille des conférences sur l’environnement.

SILICON VALLEY
→Pour parler du modèle américain
→Pour montrer que la capacité d’adaptaon et de renouveau de l’économie américaine (diKérents cycles de croissance)
Le nom de Sillicon Valley apparaît en 1971 sous la plume du journaliste Don HoeLer.
● Pôle d’industrie de pointe : créa%on d’emplois 2x supérieure à la moyenne na%onale, son PIB équivaut à celui du Chili ! Son
capital est très important et elle est très interna%onalisée : 50% de son chiGre d’aGaire est réalisé à l’étranger. 5 cycles de
croissance : indus de défense (1950s), circuits intégrés (1960s), micro-ordi (1970s-1980s), internet depuis 1992 et
biotechnologies & développement durable aujourd’hui (notamment les nouvelles nourritures). Montre la capacité de rebond
des entreprises américaines, grande adaptabilité.
● Les limites : la concurrence est accrue avec d’autres visions du monde (le modèle chinois fondé sur l’innova%on publique),
disparités socio-spa7ales à l’échelle de la Californie (gheCoïsa%on des mexicains).
Alaska
● Un lieu stratégique : Achat en 1867 car importance ressources naturelles (halieu%ques) et minières (or), devient une
base aérienne et navale stratégique dans le cadre de la Guerre Froide (militarisa%on). Puis découverte du plus grand gisement
pétrolier d’Amérique du Nord dans les années 60.
● Mise en valeur des ressources : exploita%on des gisements par grandes Srmes américaines (BP, Exxon, Chevron), avre des
travailleurs. Mais enjeu écologique : 1989 naufrage de l’Exxon Valdez (déversement de 41M litres de pétrole), ques%on de
l’exploita%on de l’Arc%que.
● Une région vitale pour les États-Unis : 10% de la produc7on pétrolière (le pétrole qui représente le 1/4 du PIB de l’État).

ENTREPRISES AMERICAINES
APPLE ET LA DESINDUSTRIALISATION
→Pour montrer comment une entreprise symbolique de la modernité américaine joue la carte de la délocalisaon, et la complexité
des chaînes de valeur
● Une industrie hyperpuissante : ChiLre d’aLaires en 2019 : 250Mds$. Capitalisa%on boursière = 2 000 Mds$ en août 2020.
● Un exemple de désindustrialisa7on : « these jobs aren’t coming back » répondait Steve Jobs à Obama lorsque celui -ci exprimait
son désir de voir revenir sur le sol américain les emplois exportées chez Foxconn (groupe industriel taïwanais qui fabrique les
Iphone) . Elle incarne la Srme réseau : l’ « entreprise démembrée » selon Daniel Cohen. Apple a poussé la logique de DIPP très
loin, semble alimenter le déScit commercial avec la Chine (2% du total), mais quand on considère la valeur ajoutée réelle et les
mouvements au sein de la chaîne de valeur, le chiLre est 3 fois moins élevé
● Sa logique : Entre concentra%on (des ac%vités de commandement, de concep%on, etc… ) et dissémina%on (des ac%vités de
produc%on).

GENERAL MOTORS
→Incontournable de l’industrie américaine. Soutenue par l’Etat.
→Montre que l’industrie américaine est en crise
● Présenta7on : 1er fabricant automobile au monde entre 1931-2007. ChiLre d’aLaire de 135MM$. Emploie 200 000 personnes.
● Un géant de l’industrie américaine : créée en 1908, grossit par fusions acquisi%ons, se diversiSe dans les 30s avec des
locomo%ves, des réfrigérateurs (N°1 du secteur). Pendant la 2GM, par%cipe à l’eLort de guerre. Apogée après 1945 : 50
millionième voiture sort des usines à la Sn des 60s.
● Stratégies de GM : cons%tuer une large gamme de modèles, d’où ses nombreuses fusac (Chevrolet, Opel, Saab), de bas prix.
Stratégie interna%onale (nombreuses usines en Europe, joint-venture avec Toyota en 1983, GM a des usines d’assemblage dans
plus de 25 pays dans le monde).
● Un géant en crise : depuis 2000, le %tre de GM a perdu plus de 90% de sa valeur. Causes de ce déclin : concurrence japonaise sur
le marché na%onal, coûts élevés (couverture santé de ses retraités), deCe gigantesque. Sauvetage par l’Etat en 2009 : GM est
placé sous la protec%on de la loi américaine des faillites. Elle est détenue à 60% par le gouvernement fédéral des US. GM a
annoncé être o\ciellement sor% de la faillite, après avoir procédé à d’importants licenciements et ventes d’usines not en
Europe. Le retour au privé de GM en 2013 a été une réussite. Au niveau de la produc%on même, GM a perdu en 2007 le statut de
1er fabricant automobile au monde (dépassé en 2007 par Toyota), qui met Sn à une domina%on de 72 ans.
● Trump : Depuis son arrivée, il annonce vouloir luCer contre les fermetures d’usines GM aux US, mais ine\cace  GM annonce
vouloir supprimer 10% des emplois américains avec la fermeture de 4 sites.

THE COCA-COLA COMPANY


→Pour illustrer la suprémae des entreprises américaines dans le monde
→Pour illustrer comment les enjeux de santé de la pop° peuvent aKecter la santé des entreprises
● Quelques chiGres : Chaque jour, 1,5MM de bouteilles sont vendues dans le monde. Siège à Atlanta (musée). 3e entreprise
agroalimentaire mondiale derrière Nestlé et Pepsico.
● Exemple d’une stratégie de FMN ajustée à la mondialisa7on : Souvent moins cher que l’eau aux USA, marke%ng important :
publicité, sponsor des JO de Londres, mythe autour du secret de la receCe. S’adapte aux nouvelles préoccupa%ons des
consommateurs : Coca-Cola Life à la stévia sor% en Janvier 2015.
● Exemple de l’américanisa7on du monde : Symbole de l’American Way of Life, « coca-colonisa7on », symbole très fort en
Amérique La%ne. CeCe idée d’américanisa%on est d’autant plus forte que à un niveau régional, d’autres marques sont répandues
et exploitent le marché de la boisson cola aSn de montrer leur originalité face à une boisson qui représente le modèle occidental.
En France, chaque région avec des revendica%ons indépendan%stes a sa propre marque : « Breizh-Cola » (Bretagne coucou
Tiphaine qui aime le Breizh-Tea), « Corsica Cola » (Corse).
● Hégémonie : son seul concurrent poten%el est Pepsi, mais la marque ne parvient pas à s’imposer et leur concurrence est souvent
vue comme un duopôle plus qu’un duel (comme les gens ne font pas vraiment la diLérence, les pubs de l’un bénéScient à l’autre
et inversement).
● Limites ajd : Coca-Cola ne fait plus l’unanimité car le produit vendu est peu apprécié par les gouvernements qui veulent réduire
sa consomma%on. Coca est associé directement à l’obésité. Les nombreuses campagnes publicitaires an% Coca ont permis une
baisse de la conso aux US : la conso est repassée sous la barre des 100L par habitant par an

CRICKETT : LE BUSINESS DES ARMES A FEU POUR ENFANTS


→Pour montrer la culture des armes à feu aux États-Unis et l’aSachement aux mythes américains conservateurs.
● C’est une marque d’ « armes à feu de qualité » pour les 4-10 ans. Vente de 60 000 armes par an, distribuées par Walmart. La
couleur des armes répond aux « normes » : rose pour les Slles, bleu pour les garçons. Le prix est abordable ( 150$, moins que « la
maison de rêves de Barbie »), il se compose d’un pack de « My Srst riNe » avec des livres, dans lequel Jack, Ndèle au mythe
américain, poursuit des ours en Alaska.

LE RACHAT D’ALSTOM PAR GENERAL ELECTRIC : CAS D’ECOLE DE GUERRE ECONOMIQUE


→Pour montrer la capacité des US pour soutenir acvement leurs entreprises à l’étranger grâce à l’extraterritorialité du droit
ricain.
→Pour montrer la remise en cause de « l’Etat stratège » en France et la remise en cause de son indépendance énergéque.
● Présenta7on : Alstom (Neuron industriel français créé en 1928) assure l’indépendance énergé%que française (aux côtés d’EDF et
Areva) grâce à sa produc%on de turbines à vapeur. Déjà sauvée de la faillite en 2004 par l’Etat.
● 2 raisons expliquent le rachat :
● les didcultés économiques
● des poursuites judiciaires engagées par le Department of Jus%ce (US) pour corrup%on. Alstom est jugée coupable et
écope d’une amende inédite de 772M$. General Electric (concurrent direct) se propose alors de racheter Alstom.
● Bilan : En novembre 2014, General Electric rachète la branche énergie d’Alstom pour 9,7MM€ (sachant que la branche énergie
représente ¾ du chiLre d’aLaire d’Alstom)  En 2019 , supprime 1000 emplois au lieu d’en créer 1000 comme promis
LES GAFAM
→Pour montrer comment 5 entreprises permeSent de maintenir les US au sommet de la dominaon économique et technologique
mondiale
● Pour montrer comment les autorités tentent de remeSre en cause les stratégies des entreprises.
● Présenta7on : Google (groupe Alphabet), Apple, Facebook, Amazon, Microso@. Mul%na%onales caractérisées par leur
gigan%sme. Leurs capitalisa%ons boursières dominent les marchés Snanciers.
● Hégémonie : La capitalisa%on boursière totale des GAFAM est évaluée à 3000$ en 2017 (PIB de l’Allemagne) (CAC40 = 1 275
MM$). 680 000 salariés. Les GAFA dominent leurs secteurs respec%fs (Google = 90% des recherches en ligne). Ils développent
des projets avant-gardistes pour rester à la pointe (Google Car, fermes solaires d’Apple).
● Cri7ques : les autorités les accusent d’op%misa%on Sscale. Amazon a été obligé de déplacer quelques locaux en France car elle
vendait en France sans développer aucun emploi (en dehors de la livraison). La commission européenne a ordonné à Apple de
rembourser 13MM€ à l’Irlande, mais Apple a fait appel (Snalement ils paient quand même ces chacals)  la Commission
européenne réNéchit à une nouvelle législa%on pour éviter de nouveaux abus.

Walmart
Fondée en 1962, elle s’est rapidement développée en Arkansas, puis a dominé tous les USA pour commencer à
s’interna%onaliser à par%r de 1991. Installé en Chine depuis 1996, Walmart essaye de %sser sa toile en Asie.
● Une entreprise d’envergure mondiale :
- 482G$ de CA, 1ère entreprise mondiale en CA. Emploie 2,3M de salariés, 1er employeur privé des USA (1,2M), 20M
clients/jour.
-Entreprise interna7onale : présente dans 27 pays, 1er employeur privé au Mexique (Walmex).
- Entreprise innovante : Sam Walton (fondateur) invente le discount, s’implante dans les lieux délaissés (ruraux pauvres). Rôle
social dans le contrôle de l’inNa%on dans les années 1980’s en maintenant des prix bas. 1er acheteur bio aux USA.

● Mais c’est une entreprise contestée : salaires faibles, heures sups non payées, généralisa%on du temps par%el =>
« Walmar%sa%on de l’emploi » et émergence des working poors. Contestée pour une inégalité salariale forte entre H-F.

PUISSANCE AMERICAINE

Peugeot en Iran
La géopoli%que au service de l’économie. « Les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts », De Gaulle

● Rela7ons France-Iran : Jusqu’en 2007, la France est le 4ème partenaire économique et 1er industriel de l’Iran. Aujourd’hui
c’est le 7ème. Dans les 2000’s, Peugeot domine marché iranien avec Peugeot 405 blanche qui inonde le marché iranien. Mais en
2013, le groupe connaît des di\cultés Snancières et trouvent un partenariat avec General Motors en échange d’un retrait d’Iran.
● Intérêts américains : Les USA préparent l’arrivée de ses FMN en Iran après l’accord sur le nucléaire, Total a aussi subi des
pressions américaines pour se re%rer d’Iran. À cause du scandale BNP, les entreprises françaises hésitent à inves%r en Iran ainsi
Peugeot se tourne vers les banques américaines.

LES BASES MILITAIRES : OUTIL DU SEAPOWER AMERICAIN

→No7on de Sea Power : théorisé par Mahan dans The inVuence of Sea Power upon history.(1890)
● Héritage de la Guerre Froide : nombreuses bases au RU et en RFA, sur l’île de Diego Garcia pour surveiller le détroit d’Ormuz, à
Okinawa au Japon. Bases plus anciennes (Hawaï…)
● Objec7f : approchement stratégique de l’Asie PaciSque, accès facilité aux hydrocarbures du Moyen-Orient et luCe contre le
terrorisme.
● Un recul : 666 implanta%ons dans le monde en 2017, contre 909 en 2007.
● Terreau de l’an7amércanisme dans le monde : déplacement de popula%ons dans le cadre de l’aménagement de Diego Garcia.
Plus de 5 000 crimes ont été commis par des ricains sur l’île d’Okinawa  les japonais demandent le retrait de la base.

LE BOURBIER AFGHAN

→ Illustre la nouvelle impuissance américaine


● Contextualisa7on : Carrefour stratégique entre plusieurs con%nents, l’Afghanistan est composé à 40% de pachtounes. En 1996,
des fondamentalistes pachtounes (les Talibans) prennent le pouvoir (longue conséquence de l’interven%on de l’URSS en 1979).
Les Talibans sou%ennent terrorisme. EX/ Al Qaïda. En 2001 les USA meCent en place l’ISAF sous mandat de l’ONU pour trois
buts : écraser Al-Qaida, renverser les Talibans (fait en 2001), assurer la transi%on démocra%que.
● Un échec américain : les Talibans reprennent le pouvoir dès 2004 (notamment grâce à la drogue). Olivier Zajec dans La nouvelle
impuissance américaine montre qu’ils ont fait les mêmes erreurs qu’au Vietnam (manque de connaissance sur les pop° locales et
les enjeux locaux). Retrait des soldats américains commence progressivement en 2011 et ne restent que 2500 soldats en 2021.
Bilan : 3500 soldats morts, 15 000 civils tués.
● L’échec des négocia7ons : En février 2020, accord à Doha avec les Talibans pour engager un processus de paix et lancer le
désengagement des troupes, contre la promesse d’un dialogue inter afghan et une cessa%on des violences. Mais étonnamment
c’est pas exactement ce qu’il se passe. Les négocia%ons sont un échec total, les aCaques se mul%plient et les USA sont dans
l’impasse car ils veulent par%r mais ont peut de laisser le pays aux Talibans.

GUANTANAMO

→Illustre les praques hardcore et unilatérales des US face aux terrorisme


→Montre la séparaon entre un Etat dur qui s’oppose à l’opinion publique, au détriment de son soW-power.
● Présenta7on : Créé en 2001 (après le 11/09). Centre de déten%on militaire au Sud-Est de Cuba où sont enfermés les
« combaCants illégaux » capturés lors des opéra%ons menés par l’armée à l’étranger (Afgha, Irak…) contre des terroristes
islamistes. Très peu de personnes y sont : 750 en 2001, environ 150 ajd.
● Un camp aux méthodes contestés : cri%ques fortes de l’opinion publique et des organisa%ons de droits de l’homme. On accuse
le camp d’u%liser des méthodes de torture très poussées. En 2005, Amnesty interna%onal le qualiSe de « goulag moderne ».
● Une suppression du camp ? Obama voulait le supprimer dès 2008, mais il n’y parvient pas. En 2016, il présente un dernier plan
de suppression, mais l’arrivée de Trump chamboule tout. Trump signe un décret en janvier ordonnant le main%en des
installa%ons de Guantanamo. Joe Biden annonce à nouveau vouloir la fermer en 2021

RELATIONS INTERNATIONALES

CONTINENT AMERICAIN
⮚ LE RESEAU DE VOIE MARITIME DU St LAURENT
→Pour montrer une coopéraon ancienne entre Canada et US.
● Présenta7on : Voie navigable qui permet aux bateaux provenants de l’Atlan%que de pénétrer les Grands Lacs et donc l’intérieur
des terres américaines et canadiennes).
● Projet transfrontalier lancé en 1954 par les US et le Canada. Permet le transport de céréales depuis les US et de métaux et bois
venant du Canada.
● Bilan posi7f : Le réseau a permis d’intégrer une dizaine de ports de chaque pays ainsi que la créa%on de 200 000 emplois qui lui
sont directement liés. Quelques problèmes écologiques d’espèces invasives cependant.

⮚ LA GUERRE DU BOIS (guerre économique US-Canada)


→Pour montrer comment Trump ulise des poliques oKensives même avec ses plus vieux alliés, au sein ALENA, et comment ça lui
retombe dessus.
● Con_it économique depuis 1982. Le bois est un exemple de tensions entre ces deux pays alliés
● Relance récente : Trump a décidé en avril 2017 de taxer les imports de bois (de 3% à 24%, car il juge que la concurrence est
inéquitable). Cela réveille un conNit latent avec son voisin du nord.
● Des conséquences énormes : EX/ 200M de dollars de pertes pour le Québec, mais eLet secondaire : construc%on d’une maison
augmente de 10% aux US.
● Similaire à la guerre de l’acier : mesures protec%onnistes qui Snissent par avoir plus de conséquences néga%ves sur les Sliales en
aval (tout ce qui u%lise la sidérurgie)

L’ALENA, LA DISPARITION D’UN ACCORD


● C’est quoi ? Un traité signé en 1992, entré en vigueur le 1er janvier 1994. Il ins%tue une zone de libre-échange entre Canada,
Mexique, Etats-Unis. Il vise à re%rer les fron%ères économiques entre les trois, mais garder les fron%ères poli%ques.
● Un bilan contrasté depuis 1994 : le PIB des pays a été mul7plié par 2,5 depuis 94, tandis que le PIB mondial a triplé (selon le
FMI). Les US ont été rétrogradés au 2e rang des exportateurs mondiaux, derrière la Chine en 2015. Mexique en a bcp bénéScié :
IDE mul%pliés par 2. Toutefois, l’ALENA confère de larges avantages aux US. Depuis la signature, le commerce a progressé deux
fois plus vite entre Etats-Unis et Mexique que dans le reste du monde. ELets secondaires : Joseph S7glitz : « lorsque les EU
éternuent, c’est le Mexique qui s’enrhume ».
● Cri7ques américaines : l’Alena aurait détruit des centaines de milliers d’emplois aux US + balance commercial asymétrique entre
US et partenaires (US envers Mexique  -64Mds$ en 2017)  Trump le remet en cause ce qui mène à l’UMSCA.

⮚ Le USMCA, héri7er de l’ALENA


● Le 1er Octobre 2018, l’ALENA devient le USMCA : United States Mexico Canada Agreement (AEUMC en français)
● L’ancien accord, qualiSé par M. Trump de « désastre », n’est Snalement amendé qu’à la marge, au grand soulagement des
entreprises américaines et des marchés Snanciers
● Exemple de mesures : Pour être exemptée de droits de douane, une voiture devra désormais contenir 75 % de composants
fabriqués en Amérique du Nord, au lieu de 62,5 % auparavant
● Victoire pour Trump : à un mois des mid-terms, il accomplit une de ses grandes promesses de campagne. Il met en valeur un
certain retour à l’unilatéralisme. Il accomplit réellement l’idée “America First”...
RELATIONS US-UE : LA GUERRE COMMERCIALE

LA GUERRE DU BŒUF AUX HORMONES


→La -n d’une guerre qui empoisonnait les relaons US-UE depuis 1988 : y a de l’espoir
● 1988 : la CEE interdit l’importa%on de bœuf aux hormones. 10 ans plus tard, les US répliquent avec des pénalités douanières sur
certains produits européens (truLes, fromage)
● 2009 : compromis trouvé. UE accepte d’importer davantage de viande américaine de « haute qualité », tout en maintenant son
veto sur le bœuf aux hormones.
● Depuis, US accusent l’UE de ne pas respecter l’accord. Parallèlement, les US main%ennent depuis 1998 (épisode de la vache folle)
un embargo sur l’importa%on de bœuf européen. Ce blocus est Snalement levé en 2017. La guerre du bœuf aux hormones
s’achève enSn en 2019

BOEING/AIRBUS
→Une guerre entre entreprises qui a des implicaons poliques
● Les US accusent Airbus de bénéNcier de prêts subven7onnés. Réciproquement, Boeing est subven%onné par le CMI.
● Accord en 1992 entre les deux compagnies mais qui est par la suite dénoncé par les US à un moment où les ventes d’Airbus ont
dépassé celles de Boeing en 2004.
● En 2014 : l’UE a engagé un nouveau conten%eux commercial avec les US au sujet d’aides fournies par l’État à la fabrica%on du
nouveau Boeing 777X (aides Sscales de 8,7Mds$).
● mars 2019, le crash d’un Boeing 737 Max en Ethiopie cause 157 morts. Conséquence : arrêt de tous les boeing 737 Max + grosse
dégrada%on de l’image de marque  c’est bénéf pour Airbus (les Boeing 737 max ne sont plus u%lisés dans la plupart des pays,
la Norwegian Airlines réclame même des remboursements à Boeing).
● Sanc%ons réciproques : En 2019 l’OMC accorde aux US le droit d’imposer des sanc%ons à la France (se reportent par exemple sur
le vin), mais en 2020 c’est au tour de la France de pouvoir imposer 4 Mds de sanc%ons en retour
ASIE : LES RELATIONS US-PHILIPPINES
→Pour montrer le déclin de la puissance américaine à l’extérieur et la dégradaon de ses relaons avec ses vieux alliés (not depuis
l’élec° de Trump
● Collabora7on américano-philippine ancienne. 1951 : les deux signent un traité de défense en cas d’agression. 2003 : les Etats-
Unis classent les Philippines comme un atout stratégique majeur. 4 millions de Philippins vivent aux USA
● Arrivée au pouvoir de Rodrigo Duterte en 2016 change la donne. Il est assez proche des communistes, poli%que autoritaire dans
la lu:e an7drogue qui a causé 3 600 morts depuis son élec%on et qui passe outre le respect des droits de l’homme. Régime
populiste (pourrait se rapprocher de Trump). Décide d’acheter des armes non plus aux US mais à la Chine et à la Russie (moins
contraignant). Refuse patrouilles de mers américaines dans ses eaux. Mai 2017 : les manœuvres militaires eLectuées entre les
deux armées na%onales étaient deux fois moins conséquentes en nombre de militaires impliqués par rapport aux années
précédentes. 2020 : Duterte annonce annuler de nombreuses manœuvres militaires
● Quels intérêts pour les Philippines de se rapprocher de la Chine plutôt que des EU ? La Chine prône d’autres valeurs (pas démo,
DDH, etc) donc moins contraignant. Pékin séduit par sa diploma7e du chéquier ex rénova%on des chemins de fer, Snancement
de la campagne de Duterte par un chinois. Finalement, les Philippines illustrent le nouveau penchant de certains émergents pour
le consensus de Pékin plutôt que celui de Washington.
● Un signe du déclin américain. Enjeu géopoli7que : perte d’un appui important, d’un rempart face à la menace chinoise. Enjeu
économique : Philippines sont un marché de conso important et en croissance  c’est la Chine qui va en proSter alors que de
forts liens éco existent déjà entre EU et Philippines (70% des standards philippins travaillent pour les US). Enjeu sécuritaire :
risque de renforcement de l’islamisme en Philippines (US très engagés sur le territoire).
Voir la guerre économique contre Chine dans GDP mondialisa7on (scandale Huaweï, taxes américaines…)
Références

SOCIETE
Herbert Spencer, Premiers Principes (XIXe siècle)
Darwinisme social : sélec%on naturelle de ceux qui réussissent dans une société. Donc Spencer prône le désengagement de l’État et la
Sn de l’aide sociale aux pauvres.
Dans Le droit d’ignorer l’Etat (même époque), H. Spencer évoque la liberté individuelle américaine, comme fondement du modèle
libéral américain.

Gunnar Myrdal, An American Dilemma : The Negro Problem and Modern Democracy (1944)
● Montre le passé ségrégaonniste américain
Le problème de ségréga%on des noirs reste en%er sous la présidence de Truman, la ques%on qui se pose alors est : Comment les
États-Unis peuvent-ils être les défenseurs de la démocra%e et des droits de l’homme alors qu’ils nient ces droits à une par%e de la
popula%on ?

Arthur Schlesinger, La désunion de l’Amérique : réVexion sur une société mulculturelle (1993)
● Montre la -n du Melng Pot qui devient un Salad Bowl (accroissement de la communautarisaon, coexistence plutôt
qu’assimilaon).
Le droit à la diLérence repose sur le refus de l’assimila%on, de l’universalisme républicain et des valeurs anglo-saxonnes. Le risque de
désunion est d’abord dû à un écart de richesses.

Samuel Hun7ngton, Qui sommes-nous ? (2004)


● Montre pourquoi les US ont tendance à rejeter l’immigraon depuis peu  très à droite le frérot
1 – L’iden7Nca7on à la na7on a été progressive au cours de l’histoire américaine, s’adrmant lorsque le pays se sent en danger. Mais
aujourd’hui, il y a une crise d’iden%té, renforcée par le fait qu’existent des iden%tés transna%onales et infrana%onales aux USA
(spanglish parlé par les chicanos).
2 – Le credo américain était fondé à l’origine sur la race blanche et la culture européenne, anglo-protestante. Aujourd’hui, les valeurs
communes américaines sont dépourvues de points communs culturels, historiques, ethniques. Parle d’une Amérique à deux
voix (2 langues, 2 cultures).
 Hispaniques = danger, ferment de la dissolu%on de la na%on et de l’iden%té US.

Joël Garreau Edge City, Life on the new froner (1991),


Appari%on de villes nouvelles en bordure de villes plus anciennes et vers lesquelles les emplois se délocalisent → problème : plus
d’emploi dans la ville centre (ville-dortoir) et inégalités socio-spa%ales.
Exemple de Chicago : possède plusieurs «edge ciies» comme Schaumburg (accueille notamment Motorola)

Romain Huret, L’Amérique pauvre, (2010) et Katrina 2005. L’ouragan, l’État et les pauvres (2010)
● Pour montrer le retour d’une percepon de pauvreté aux US
Paradoxe américain : comment se fait-il que dans une na%on aussi prospère, tant de gens soient pauvres ? La concep%on américaine
de la pauvreté : c’est une anomalie, un état temporaire et relève de la responsabilité individuelle.
Les Américains ont redécouvert la pauvreté en 2005 avec l’ouragan Katrina : absence de l’État en termes d’assistance humanitaire,
incapable de porter secours à la Nouvelle Orléans, aux popula%ons pauvres, essen%ellement noires (qui sont les premières vic%mes
de ce retrait de l’État). La pauvreté apparaît au grand jour, notamment par la vision des gens ne pouvant pas fuir l’ouragan car ils ne
possèdent pas de voiture.
La réac%on de l’État après l’ouragan reNète parfaitement son rôle qui se limite aux fonc%ons régaliennes. En eLet, la priorité a été
donnée à la sécurisa%on de l’espace par l’envoi de l’armée pour assurer l’ordre et non de répondre aux besoins des popula%ons en
détresse.

PUISSANCE OU DECLIN ?
Les thèses du déclin
Paul Kennedy Naissance Et Declin Des Grandes Puissances, (1987)
Pour me:re en avant une thèse décliniste : Il dresse une vaste fresque historique de la succession des empires depuis le 16ème,
meCant en avant l’existence d’un phénomène de « surexpansion impériale » (imperial overstretching) qui gueCerait les Américains
du fait que « la somme globale des intérêts et des obligaons de leur pays est aujourd’hui bien plus grande que sa capacité à les
défendre simultanément ». Selon lui, comme l’Espagne de Philippe II ou le RU de la reine Victoria jadis, les US seraient condamnés à
voir leur puissance s’eLriter du fait du coût exorbitant de son entre%en. De fait, 9/11 a prouvé que les EU n’avaient plus les moyens
de sanctuariser leur territoire.

Patrick Artus, Marie-Paul Virard – Est-il trop tard pour sauver l’Amérique ? , 2009.
L’élec%on d’Obama coïncide avec une remise en cause sans précédent du « modèle américain » : économie d’endeCement issue des
1980s n’a pas résisté au choc de la crise Snancière et US doivent désormais faire face à l’aGaiblissement de leur puissance
économique, industrielle, Snancière + remise en cause de leur leadership mondial + doutes d’une société fragilisée par inégalités.

Oliver Zajec La nouvelle impuissance americaine, essai sur dix annees d’auto-dissoluon strategique , (2011)
● Pour montrer que le déclin des US est irréversible : « L’Amérique est une idéologie avant d’être un Etat. Une idéologie ne mûrit
pas, elle s’impose ou elle bat en retraite » Le temps est venu pour les Etats-Unis d’abandonner leur hégémonie.
● Pour montrer que les EU ne sont pas lucides sur le nouvel ordre mondial: Après « Dix années d’autodissoluon stratégique », de
2001 à 2011 (Sasco des guerres contre le terrorisme, crise économique...), les US ont été contraints à se conformer à une «
normalité mullatérale » (ne sont plus une hyperpuissance) dans laquelle l’Asie est appelée à tenir une place croissante : les US
n’y sont pas « prêts » mais ils sont « près » d’une nouvelle ère post- américaine.

Thèses s’opposant au déclin


Le temps de l’hyperpuissance
Joseph Nye Bound To Lead : The Changing Nature Of American Power, (1990)
● Pour répondre et contredire la thèse de Kennedy : il réévalue la nature même de la puissance américaine. Il es%me que la
comparaison entre l’Angleterre victorienne et les US des 1980s n’a guère de sens tant sont diLérentes les formes et la nature de
leur puissance respec%ves.
● Pour expliquer la no7on de soO power : ceCe « capacité à séduire et aPrer » menant à l'accepta%on ou l'imita%on, véhiculée
par l'idéologie, la culture, les FMN, les ins%tu%ons

Zbigniew Brezinski, Le grand échiquier : l’Amérique et le reste du monde (1997)


« aucune puiss ne peut prétendre rivaliser avec les EU dans les 4 domaines clés (militaire, éco, techno,
culturel) qui font une puiss globale »

Francis Fukuyama, La "n de l’histoire (1992)


La progression de l’histoire humaine, envisagée comme un combat entre des idéologies, prend @n avec le
consensus sur la démocratie libérale après la @n de la guerre froide → vision optimiste qui contraste avec
Le Choc des civilisations d’Huntington.

Le monde multipolaire peut être cool


Fareed Zakaria Le monde post-americain (d’abord traduit par l’heure du partage), (2009)
● Un rééquilibrage de la puissance américaine plutôt qu’un déclin : il accepte d’envisager un déclin rela%f des US pour des raisons
externes (émergence d’autres puissances) et non internes. Selon lui, l’émergence du « reste » n’est pas nécessairement
synonyme d’un déclin de « l’Ouest ». Au contraire, dans un monde globalisé et interdépendant, la prospérité des uns ne peut
que proSter aux autres et les US pourront donc « demeurer un joueur central dans un monde plus riche, plus dynamique et plus
excitant »
● Très u7le pour un sujet sur l’ordre mondial : Il invite ses concitoyens américains à ne pas envisager le monde qui vient comme «
an-américain » mais comme « post-américain ». Avec la montée des émergents et l’avènement des ONG, les Etats-Unis
partagent désormais le fardeau du main%en de l’ordre mondial, ce qui peut se révéler plus e\cace et évite le risque de
‘surexpansion impériale’.
● Pour nuancer la thèse de Kennedy : Il termine en prenant le contre-pied des analyses de Kennedy en disant que le futur recul
américain, qu’il ne conteste pas, « ne sera cependant pas semblable au déclassement du RU au cours du 20e siècle ».

Les moyens de la puissance et la guerre économique

F. Pierucci, Le piège américain, 2019


A propos du scandale Alstom et des armes économiques u%lisées par les US contre l’UE.
Pierucci était au commande de la Sliale chaudière d’Alstom lorsqu’il a été arrêté en avril 2013 par le FBI à New-York, pour une aLaire
de corrup%on (qu’il ne reconnaît pas). Dans ce livre, il dénonce les pra%ques très agressives des US qui ont u%lisé ceCe arresta%on
comme un moyen de faire chanter la Srme française. Alstom a dû payer la plus grosse amende jamais inNigée par les USA, et à se
vendre à General Electric, son grand concurrent américain.
Il dénonce le fait que les armes économiques u%lisées par les US sont dépourvues de toute morale. Ces dernières années, plus de
14MM$ ont été payés par les Srmes fr (not Total, Alcatel, Société Générale…) au gouvernement américain.

INDUSTRIE
Bertrand Bellon, L’industrie américaine, -n de siècle, 1987
La poli%que développée dans le CMI est la seule vraie poli7que industrielle américaine, comparable au colber%sme high tech décrit
pour la France par Elie Cohen. En eLet, dans la défense, l’État Sxe des objec%fs, Snance la R&D des entreprises et universités, passe
des commandes, le secteur de la défense représente jusqu’à 10% du PIB américain pendant la Guerre froide.

Ann Markusen, The rise of the Gunbelt : The Military Remapping of Industrial America 1991 parle d’une Gunbelt au Sud des
US et sur les côtes qui bénéScie d’inves%ssements militaires.

CITATIONS
• Israël Zangwill (1908) : « melng pot »
• Wilson (1954) : « ce qui est bon pour GM est bon pour les US » → plus que jamais vrai après crise
• John Connally (1971) : « le dollar est notre monnaie mais c’est votre problème »
• Reagan (1981): « l’État est le problème, le responsable de tous les maux américains et non la soluon »
• Hubert Védrine (1990s): « hyperpuissance américaine »
• Madeleine Albright (1998) : « naon indispensable »
• G. W. Bush : « le mode de vie des américains n’est pas négociable »
• Carla Hills, secrétaire au commerce de G.H.W Bush : « Nous ouvrirons les marchés étrangers avec une barre de fer là où c’est
nécessaire, avec une poignée de main toutes les fois où cela est possible. »
• Colin Powell (secrétaire à la défense de G.W.Bush) «Nous croyons au mullatéralisme, MAIS, quand il s’agit d’une queson de
principe et quand la communauté internaonale n’est pas d’accord avec nous, nous ne nous refrénons pas de faire ce que nous
esmons juste, ce qui est dans notre intérêt même si certains de nos amis ne sont pas d’accord ».
• Joe Biden, vice-président (2012) à propos du premier mandat de B. Obama « General Motors (naonalisé) est en vie et Ben Laden
est mort ».

Compléments oraux :

LE SYNDICALISME AMERICAIN

Par%cularité : syndicalisme réformiste qui ne veut pas de dispari%on du capitalisme c’est un syndicalisme de contrôle et non
d’opposi%on (≠ en France).
I/Emergence du Big Labour après 1945 : heures fastes du syndicalisme
● Héritage New Deal : Wagner Act 1935 qui reconnaît droits syndicaux
● Contre-pouvoir établi et reconnu : « Le syndicat, tout comme la société anonyme, fait par7e intégrante du système
capitaliste », John Lewis. Compromis fordiste mis en place avec la clause Cola 1948 entre le syndicat UAW (United Auto
Workers) et GM pour indexer salaires sur inNa%on. Cer7Nca7on : salariés doivent tous adhérer au même syndicat ø
pluralisme. Ges7on caisses retraites, assurances et négocia7on conven7on collec7ve. Droit de grève collec%f, encadré.
● Craintes et cri7ques : Loi TaO-Hartley 1947 Restric%on du droit de grève (Bush dockers 2001, Bush ordonne aux Dockers
de cesser de faire grève), possibilité de ne pas adhérer à syndicats dans free states => avrer entreprises : croissance
industrielle. Cri%ques : opacité et corrup%on de la part des syndicats.

II/Crise à parr des 60-70s


● Facteurs explica7fs de la crise : Internes : des structures inadaptées à transforma%on classe ouvrière : écart généra7onnel,
baisse syndicalisa%on, implanta%on inégale selon les secteurs : ter7aire angle mort du syndicalisme, la géographie : Sud
moins syndiqué, les ethnies et les sexes. Externes : remise en cause modèle fordiste, crise éco qui touche surtout indus 1ère/
2ème RI qui sont les plus syndiqués, opposi%on patronale, fermeture page New Deal : dispari7on du syndicat des contrôleurs
aériens sous Reagan.
● Syndicalisme révolu, en déphasage : malaise face à l’ouverture : AFL-CIO (Syndicats industriels) s’opposent à l’Alena
● Syndicalisme pragma7que : s’adapte à crise et accepte remise en cause avantages : suppression clause COLA 80s

III/Nouvelle donne et dé4s


● Conquête des angles morts : 2005 Change to Win = créa%on d’une confédéra%on syndicats de services.
● Assouplissement législa7on : bataille Employee Free Choice Act pour faciliter droit syndicalisa%on mais abandonnée

Point sur la ques7on noire aux US :


La situa7on début XXème : ségréga7on raciale, éco, géo
1865 suppression de l’esclavage. 1896 mise en place d’une ségréga7on odcielle, Jim Crow Laws « separate
but equal».
Pour certains, l’insertion économique est primordiale. Théorie du gradualisme (insertion
économique permettra insertion politique)
Pour d’autres, il faut d’abord obtenir l’égalité des droits. Coup d’envoi de la lutte noire dans les
années 1930s : Noirs deviennent un enjeu électoral et pour l’armée : 1948 : ségrégation abolie dans l’armée
Une date clé : 1954, ségrégation scolaire déclarée illégale.
Des mouvements nombreux. 1960s : le Black Power prend de l’ampleur. Cf. JO de Mexico en 1968
2 athlètes noirs Tom Smith et John Carlos lèvent leurs poings.
Rupture après 2GM :
1964 : Civil Right Act : met Nn à ségréga7on dans les bâ%ments publics, à l’embauche et dans les processus
électoraux et prévoit adrma7ve ac7on + busing (organisa%on du ramassage scolaire en bus pour la mixité).

1965 : Vo%ng Right Act : plus de restric%on pour inscrip7on sur liste électorale
Oprah Winfrey est une productrice et animatrice américaine de télévision. Elle est l’emblème de la réussite des noirs aux US.
Ainsi Vanity Fair disait d’elle : « Oprah Winfrey a plus d'inVuence sur la culture que n'importe quel président
d'université policien, ou chef religieux, excepté peut-être le Pape ». Elle est pressen%e comme une poten%elle candidate
aux présiden7elles de 2020. Fun fact pour illustrer son inNuence : après avoir déclaré à la télé qu’elle ne mangeait plus de
hamburgers, elle a été poursuivie en jus%ce par des éleveurs bovins du Texas.

Le rassemblement de Charlo:esville en été 2017. CharloCesville est une enclave en Virginie , en cela qu’elle est une
ville mul%culturelle, étudiante dans le Sud conservateur des EU. Les néo-nazis, les suprémacistes blancs et autres
groupuscules d’extrême droite s’y sont donnés rendez-vous le 12 août pour manifester o\ciellement contre le
déboulonnage de la statut de Robert Lee, un héros du Sud durant la guerre de Sécession, o\cieusement pour une
démonstra7on de force. La manifesta%on a tourné au drame, avec des aLrontements entre ceux-ci et des manifestants
an%-raciste venus répondre. Depuis l’élec7on de Trump et son recours fréquent à des propos vulgaires et discriminants
envers les femmes ou les minorités, ce genre de groupuscules d’extrême droite se fait de +/+ entendre.
BLACK LIVES MATTER. Mouvement ac7f depuis 2013 qui organise des manifesta%ons pour dénoncer le racisme et la violence
policière. Point de départ: après la mort de Trayvon Mar7n, tué par balles par George Zimmerman, qui est Snalement acquiCé -
> indigna%on de la popula%on, émeutes de Ferguson (car 2014 un autre jeune Noir, Michael Brown, est tué par un policier blanc,
Darren Wilson). 2015 : Bernie Sanders s’est engagé aux côtés de BLM

1
2
L’Amérique
Latine

1
PAGE DE GARDE
DÉFINITIONS................................................................................................................................................2
ENJEUX........................................................................................................................................................4
ACCROCHES.................................................................................................................................................4
CHRONOLOGIE.............................................................................................................................................6
CHIFFRES-CLEFS...........................................................................................................................................7
COURS.........................................................................................................................................................7
THÈME I : TERRITOIRES, IDENTITÉS ET SOCIÉTÉS LATINO-AMÉRICAINES.......................................................7
CONSTITUTION DES TERRITOIRES ET DES IDENTITÉS NATIONALES...................................................................................................8
LES RELIGIONS SUR LE CONTINENT AMERICAIN................................................................................................................................9
POPULATIONS ET ESPACES..............................................................................................................................................................10
POPULISME LATINO-AMÉRICAIN.....................................................................................................................................................11

THÈME 2 : L’AMERIQUE LATINE ET LE DEVELOPPEMENT............................................................................11


MISE AU POINT SUR LA POLITIQUE ET LES RÉGIMES LATINO-AMÉRICAINS....................................................................................11
LA RÉGIONALISATION......................................................................................................................................................................13
LES STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENT ET LEUR BILANS..................................................................................................................15
DÉMOGRAPHIE ET URBANISATION EN AMÉRIQUE LATINE.............................................................................................................18
LE BRÉSIL......................................................................................................................................................................................... 19

THÈME 3 : L’AMERIQUE LATINE ET L’EXTERIEUR.........................................................................................20


L’AMERIQUE LATINE DANS LA MONDIALISATION...........................................................................................................................20
L'EX-ALÉNA : UNE BONNE AFFAIRE POUR LE MEXIQUE..................................................................................................................22
L'USMCA : UN ALENA 2.0 ?..............................................................................................................................................................23
TRANSPORTS, TERRITOIRES ET MONDIALISATIONS........................................................................................................................24
L'AMÉRIQUE LATINE EN 2018......................................................................................................................................................... 25
LE BASSIN DES CARAÏBES, UNE MÉDITERRANÉE AMÉRICAINE ?.....................................................................................................26
LES DROGUES EN AMÉRIQUE LATINE..............................................................................................................................................26
L’AMERIQUE LATINE ET LES ETATS-UNIS AU XXE SIECLE....................................................................................................................27

EXEMPLES..................................................................................................................................................28
ENTREPRISES..........................................................................................................................................................................................28
PAYS................................................................................................................................................................................................ 29
ZONES ÉCONOMIQUES MAJEURES................................................................................................................................................. 31
LIEUX STRATÉGIQUES......................................................................................................................................................................32
GÉOPOLITIQUE EXTÉRIEURE............................................................................................................................................................32
RELATIONS INTERNES......................................................................................................................................................................33
POUR PARLER DES LIEUX ET DES TERRITOIRES DE L’AL...................................................................................................................35
POUR PARLER DE LA QUESTION INDIENNE.....................................................................................................................................35
POUR PARLER DE LA RELIGION........................................................................................................................................................36
POUR PARLER DE L’INTÉGRATION RÉGIONALE...............................................................................................................................36
POUR PARLER DU DEVELOPPEMENT DE L’AMÉRIQUE LATINE ET DE LA M°....................................................................................36
POUR PARLER DES INTERVENTIONS AMÉRICAINES SUR LE CONTINENT.........................................................................................37
POUR PARLER DE LA QUESTION DE LA DROGUE.............................................................................................................................37

RÉFÉRENCES...............................................................................................................................................37
COMPLÉMENTS ORAUX.............................................................................................................................40
DES ANALYSES DE SUJETS DE DISSERTATION..............................................................................................40

2
DÉFINITIONS
L’Amérique du Nord : s’étend du Canada au sud du Mexique.
L’Amérique centrale : englobe les États allant du Mexique à Panama ainsi que les États insulaires des Caraïbes.
L’Amérique du Sud : désigne les États de la Colombie à la Terre de Feu.
L’Amérique la5ne : pour désigner l’espace conCnental (Caraïbes exclues) allant du Mexique à l’extrémité sud du conCnent. C’est
donc un découpage géographique, certains pays parlent des langues non laCnes. Mot forgé par Napoléon III pour disCnguer les US
à un moment où il souCent l’accession au trône du Mexique d’un roi autrichien, donc a une connotaCon géopoliCque.

Front : militaire, ligne de séparaCon entre deux armées. Sur le conCnent américain : Le front pionnier, qui marque la séparaCon
avec ce qu’il reste à explorer et à exploiter. FronCère intérieure à un État et qui marque la limite provisoire de l’expansion d’une
société au sein d’un espace plus vaste qui est en cours de mise en valeur.

Fron5ère : limite d'un territoire ; le déNnit et en détermine l'étendue. Peut être coupure et /ou couture, barrière et/ou charnière ;
peut être plus ou moins fermée, plus ou moins perméable ; peut être lieu de tension et d'aQrontement ; peut-être un horizon à
repousser (mythe de la "FronCère" aux EU). Terme peut être uClisé métaphoriquement : "Nouvelle FronCère" de Kennedy,
fronCère droite/gauche, ruraux/urbains... Selon la déNniCon de Michel Foucher « la fronère c’est une disconnuité géopolique
à foncon de marquage symbolique ou imaginaire »

Dépendance : idée d’être sous l’autorité́, sous l’emprise/la dominaCon. Amène aux théories de la dépendance !! 1/Raul Prebisch :
dépendance vis-à-vis des pays du nord responsable du sous-développement du Sud, DTE, DIT coloniale. 2/Samir Amin lui préconise
de revenir à des développements de type autocentré́, prône la déconnexion, car l’inser5on dans l’économie mondiale ne peut se
faire que dans une rela5on de dépendance s’il y a retard économique.
Dépendance : rapport qui fait qu’une chose dépend d’une autre → fait de dépendre au sens d’être sous l’autorité, la dominaCon,
l’emprise → cela renvoie aux termes de soumission, subordinaCon, servitude.

Front pionnier : Limite entre la zone exploitée et la zone encore non défrichée.
Le front pionnier, limite mobile dans le temps et dans l’espace, répond à deux objec5fs : 1° faire coïncider les limites
administraCves d’un État avec celles de sa mise en valeur spaCale eQecCves. 2° Décharger d’autres espaces à l’intérieur de l’État de
pressions, essenCellement démographiques.
Sous l'eQet d'une impulsion poliCque ou d'iniCaCves spontanées, l'avancée du peuplement et la valorisaCon économique
traduisent l'intégra5on progressive dans le territoire naConal d'espaces considérés comme neufs, au détriment parfois des
popula5ons autochtones préexistantes au mouvement.
Le front pionnier renvoie à un processus d'aménagement du territoire qui peut être décomposé en plusieurs étapes : 1/ une
valorisaCon du territoire par une spéculaCon foncière et une légalisaCon des terres appropriées sans réelle transformaCon ; 2/ un
peuplement progressif accompagné d'un contrôle du territoire le long d'axes rouCers ; 3/ une organisaCon spaCale de la région
pionnière fondée sur la connexion de quelques pôles urbains en croissance par de grands axes de transport en voie de
consolidaCon.
L’Amazonie fait parCe des derniers fronts aujourd’hui.

Populisme : courant poliCque qui se place en faveur du peuple contre les élites, souvent peu démocraCques en AL (ArgenCne
Perón, Vargas Brésil). Néo- populisme = Morales, Chavez. Gauche (révoluConnaire)/ droite (patrimonial). N’est pas connoté
négaCvement en Amérique LaCne.

DTE (détérioraCon des termes de l'échange) : appuyée par la thèse de Singer-Prebisch dans les 1950s, il s’agit d’une situaCon de
baisse inéluctable du prix des produits des pays du Sud (spécialisés dans les maCères 1e) face à ceux manufacturés des pays du
Nord  les termes de l’échange d’un pays se dégradent lorsque les prix des produits qu’il importe évoluent moins favorablement
que les prix des produits qu’il exporte. SoluCon = les pays en voie de développement doivent importer de moins en moins pour un
niveau donné d'exportaCon.

Minorité : groupe dont les caractérisCques culturelles/raciales, le disCnguent de la majorité. En situaCon d’infériorité et de
dépendance % majorité. La noCon de minorité peut varier dans le temps, et un groupe peut être considéré comme une minorité
bien qu’en majorité numérique (les femmes).

Concepts clés :
 Biocéanité
 Théories de la dépendance (DIT coloniale)
 Détériora5on des termes de l’échange
 Reprimarisa5on (risque pour le Brésil notamment). Pierre Salama parle de la « désindustrialisa5on précoce » de
l’Amérique LaCne (pour évoquer le risque de reprimarisaCon). Il parle aussi de l’ « ultraréglementaCon » dont souQre
l’ArgenCne depuis les 2000’s, par exemple elle n’exporte presque plus de soja car trop taxé.
 Soja5sa5on
3
 Républiques bananières : Désigne un pays peu développé́, dont l'industrie repose sur la producCon de bananes, et dirigé
par une ploutocraCe autoritaire.
 Le « spagheK bowl » de Jagdish BhagwaC en ce qui concerne la régionalisaCon
 École de la dépendance : Raúl Prebisch, économiste ArgenCn, popularise dans les années 50 la thèse dite de la
dégrada5on des termes de l’échange : les pays du Nord, par leur suprémaCe technique, sont spécialisés dans des
produits manufacturés à haute valeur ajoutée et dont les prix augmentent, tandis que les pays du Sud fournissent des
maCères premières dont les prix diminuent. Prebisch souligne l’urgence pour les pays du Sud de diversiNer leur économie
aNn de sorCr de ce^e dépendance. C’est la théorie de la dépendance (a60) : le mal développement et l’instabilité ́
poliCque du Sud sont des conséquences des processus économiques et historiques mis en place par les pays du Nord pour
assurer leur croissance et leur hégémonie.

ENJEUX
Na5ons et territoires :
 Comment s’est forgée l’idée de na5on sur le conCnent américain, quels rapports aux territoires et quels enjeux
territoriaux?
 Fron5ère : séparaCon entre espace conquis et sauvage.
 La mise en valeur des territoires et développement durable : comment me^re en valeur des espaces comme l’Amazonie
sans “ouvrir les veines” du conCnent, en perme^ant un partage des richesses ?

Le développement de l’Amérique la5ne :


 Le lien entre développement et démocra5e : quelle démocraCe sans classes moyennes (sauf Brésil) ? Le développement
préalable indispensable à la démocraCsaCon de la zone ?
 La capacité pour l’Amérique la5ne de sor5r du sous-développement, le cas du Mexique dans l’ALENA, un exemple à
suivre?
 L’intégra5on régionale : ensemble du conCnent (avec les US) ou regroupements régionaux pour échapper à l’emprise
jugée excessive des États-Unis ?
 Le problème de la reprimarisa5on : comment celle-ci remet-elle en cause l’émergence de certains États aujourd’hui ?
Rapports avec la nouvelle inauence chinoise et le rapport entre émergents
 L’enjeu de la régionalisa5on : regroupements pour échapper à l’emprise « excessive » des États-Unis ? SoluCon pour
peser sur la scène mondiale ?
 Dimension sociale : territoires tradiConnellement occupés par des populaCons indiennes qui sont devenues depuis les
années 1980 des forces poliCques.

L’Amérique la5ne et le reste du monde :


 La possibilité pour l’Amérique du Sud d’un rééquilibrage entre les États-Unis et l’Europe (tentaCon du Mercosur) ?
 L’émancipa5on de l’Amérique du Sud par rapport au modèle des États-Unis : d’authenCques « voies » brésilienne,
vénézuélienne ou argenCne ou des résurgences populistes « anCyankees » plus naConales que fédératrices ?
 Intégra5on / fragmenta5on : Dans quelle mesure les US sont la puissance qui pousse et permet une uniNcaCon, une
intégraCon du territoire américain, tout en le divisant, en le fragmentant ? A la lumière des cycles d’intégraCon qui ont
périodiquement échoué sur le conCnent américain, faut-il considérer les Amériques comme une zone condamnée à la
fragmentaCon ?
 Le fossé Nord/Sud : penser que ce^e ligne est mouvante car aujourd’hui, le Mexique est considéré comme un pays du
Nord (appartenance à l’OCDE, ALENA).
 Pillage économique, dépendance vis-à-vis de l’extérieur
 Puissance : Comment ce conCnent américain, entre fascinaCon et rejet des EUA, est révélateur de l’exercice de la
puissance des US qui allie hard et soc power ?

ACCROCHES
USA/AL

Mars 2018 : Donald Trump remercie brutalement Rex Tillerson, secrétaire d’Etat, qui venait d’achever une mission de six jours en
Amérique LaCne et dans les Caraïbes. Le contraste entre la poliCque « décontractée » d’Obama (rapprochement avec Cuba) et
celle de Trump (mulCplie les aQronts avec l’Amérique LaCne) est très important. Ce^e poliCque laisse une grande marge de
manœuvre à la Chine qui marque des points sur les plans commercial et diplomaCque en Amérique LaCne.

Fin 2018 : L’Amérique Centrale a été l’objet d’une importante crise migratoire (La Caravana). Plusieurs colonnes de migrants
transportant leurs biens ont ainsi qui^é le Honduras avec pour objecCf d’a^eindre la fron5ère nord-américaine. Le gouvernement
mexicain s’est montré hésitant à cet égard tandis que l’administraCon Trump a mobilisé la Garde NaConale mais aussi des forces
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d’acCve pour renforcer les défenses à la fronCère. Ce^e migraCon est due aux diecultés économiques et à l’autoritarisme des
diQérents États de la région. L'élecCon d'Obrador au Mexique est une bonne nouvelle pour ses mesures sociales envers les
migrants.

Février 2019 : condamna5on d'El Chapo suite à son extradi5on aux US. La condamnaCon a été bénéNque pour la jusCce
mexicaine et américaine, mais elles sont en réalité symboliques, car le cartel de Sinaloa est toujours le plus puissant du monde et
la violence conCnue de croître au Brésil.

Trump’s Wall : Jeudi 9 janvier 2020, Donald Trump a obtenu l’autorisaCon d’uCliser 3,2 mds d’€ du budget du Pentagone aNn de
Nnancer la construcCon du fameux mur à la fronCère mexicaine. En décembre 2019, un tribunal fédéral avait compromis ce^e
ambiCon en verrouillant l’uClisaCon de ces fonds. Trump avait alors décidé de faire appel. Si ces fonds peuvent être uClisés à
présent, la décision n’est que provisoire.

Mercredi 29 janvier 2020 Donald Trump a promulgué le nouvel accord commercial entre les États-Unis, le Mexique et le Canada.
Ce dernier est le fruit de longues négociaCons entamées depuis le début de son mandat. L’accord est appelé l’AEUMC ou USMCA
(Accord États-Unis-Mexique-Canada) et se subsCtue à l’ancien ALENA (Accord de libre-échange nord-américain) qui datait de 1994.

Mars 2021 Le président du Honduras accusé d’avoir voulu « inonder » les Etats-Unis de cocaïne, Juan Orlando Hernandez a été
cité à comparaître comme complice au procès d’un narcotraNquant supposé, jugé à New York. Une accusaCon loin d’être unique.

Poli5que pays AL

Juin 2018 : En Colombie, la victoire d’Ivan Duque (candidat de droite) avec une parCcipaCon électorale de 53% (élevée) est
rassurante. Le pays est considéré comme engagé dans la voie du rétablissement de la paix intérieure.

10 Janvier 2019 : Nouveau mandat de Maduro après des présiden5elles contestées. Quelques jours plus tard, Juan Guaidó,
président de l’Assemblée NaConale, « s’autoproclame président ». Il déNe ouvertement le gouvernement de Maduro, suivant une
interprétaCon de la ConsCtuCon considérant le gouvernement comme illégiCme. Ainsi le Venezuela est depuis 2019 représenté à
l'OEA par le camp de l'opposant Juan Guaidó. Mais les opposiCons conCnuent. Le 5 janvier 2020, Guaidó, les médias et députés
d’opposiCon sont empêchés par la police d’accéder aux locaux du Parlement. Luis Parra se proclame président du Congrès (souCen
des députés chavistes et d’une parCe de l’opposiCon). Guaido est réélu par une centaine de députés de l’opposiCon dans les
locaux d’El Nacional. Juan Guaidó parvient à entrer le 7 janvier et prête serment comme président de l’Assemblée naConale.

21 novembre 2019 : Le « caudillisme » d’Evo Morales : élecCons présidenCelles en Bolivie. Evo morales élu en 2006, première fois
que la Bolivie porte à sa tête un amérindien. Ajd en est à son 4 ème mandat, président d’AL en poste depuis le plus longtemps, dans
un pays qui va bien (argent du gaz naturel dépensé judicieusement en infra, corrupCon relaCvement contenue). SenCment d’être
indispensable à son peuple, caudillisme = dirigeants sud-américains qui ne parviennent pas à parCr du pouvoir (ex Pinochet,
Maduro, commence à s’appliquer à Evo Morales). Evo Morales ne parvient pas à l’emporter au 1 er tour dimanche 21 octobre 2019
comme les fois précédentes, mais doit aQronter au 2 nd tour un candidat sérieux et parfaitement capable de le ba^re. Devant tant
d’incerCtude, le décompte électoral s’interrompt pour ne reprendre que 24h plus tard. Morales est alors à 2 doigts de l’emporter
dès le 1er tour  heurs éclatent dans la capitale La Paz. Le 12 novembre 2020 Evo Morales est arrivé au Mexique pour trouver l’exil
poliCque. Jeanine Anez, 2ème vice-présidente du Sénat à La Paz, s’est proclamée présidente par intérim. Si Evo Morales a
démissionnée par contrainte, il a déclaré qu’il reviendrait avec « plus de force et d’énergie ».

Rela5on pays d’AL

Octobre 2018 : 20 ans du Traité de Brasilia qui entérine la Nn de l’aQrontement entre les deux voisins Pérou / Équateur. Ce traité
illustre l'apaisement des tensions autour de la possession des régions amazoniennes et le retour en force du bilatéralisme (dans
une période où l'intégraCon régionale laCno-américaine est en danger).

En mars 2019 L’argenCne découvre que le Brésil a signé un accord autorisant l'exportaCon de 750k tonnes de blé US vers le Brésil
(alors qu'interdicCon de décisions unilatérales dans le Mercosur et pénalise blé ArgenCn)

Unasur et ALBA perdent des membres : UNASUR perd 7/12 membres depuis 2018 : En avril 2018 l’Argen5ne, le Brésil, le Chili, la
Colombie, le Paraguay et le Pérou ont décidé de suspendre leur parCcipaCon à UNASUR. Colombie (août 2018), Équateur (mars
2019), ArgenCne ont annoncé leur retrait déNniCf. ALBA : départ du Honduras en 2010, de l’Equateur en 2018, de la Bolivie en
2019.

Crises sociales

25 janvier 2019 : Un barrage minier de l'entreprise Vale a rompu à Brumadinho, au Brésil. L’avalanche de boue de déchets a
provoqué la mort de centaines de personnes. Une catastrophe humaine et environnementale qui fait vaciller le géant minier et
remet en lumière la nécessité d’intégrer les risques sociaux et environnementaux dans les performances du secteur, notamment
par les invesCsseurs.
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Bolsonaro remet en cause les droits des indiens sur l'Amazonie  janvier 2020 : sorte d'union des communautés indiennes pour
résister au gouvernement brésilien.

Le Chili en crise : comment recréer un pacte social inclusif ? C’était la Nerté du Chili : accueillir avant la Nn de l’année le sommet
Asie PaciNque où Trump et Xi Jinping espéraient conclure la paix commerciale, COP 25. Annula5on de ces 2 réunions
internaConales le 30 octobre 2019 donne la mesure de l’ampleur de la crise sociale au Chili. Portée parCculière de ce mouvement
car aQecte un pays qui ne connaît ni guerre ni conait majeur et qui par bien des aspects se voulait un modèle. Le Chili se vit comme
un membre de l’OCDE, 1er pays du conCnent à rejoindre ce^e organisa°. La hausse des prix des transports (annulée depuis), a
entraîné une explosion de violence comme le pays n’en a pas connu depuis la Nn de la dictature de Pinochet en 1990. Un des pays
les + inégalitaires au monde, réalité occultée par les résultats posiCfs en termes de sorCe de la pauvreté de M de Chiliens entrés
dans la classe moyenne. Le président Pinera s’est trompé de diagnosCque dans un 1 er temps, en envoyant l’armée contre des
protesta° sociales iniCalement paciNques, il a transformé la contesta° en crise ouverte. Depuis il a annoncé des mesures sociales et
un remaniement du gvt. Dans la nuit du 14-15 novembre 2020 les principaux parCs poliCques chiliens seraient parvenus à un
accord « pour la paix sociale et la nouvelle ConsCtuCon ». Depuis un mois, le pays est en crise face à un mouvement contre les
inégalités sociales et dénonçant l’immuabilité d’une ConsCtuCon héritée de la dictature de Pinochet des 1970’. Un référendum dit
être organisé en avril 2020 pour demander aux Chiliens s’ils souhaitent un nouveau texte, et si oui par qui.

Interna5onal

22 Mars 2019 : 1er sommet de PROSUR : à SanCago, Chili. 8 pays sud-américains y ont parCcipé (ArgenCne, Brésil, Chili, Colombie,
Équateur, Guyana, Paraguay, Pérou). PROSUR est une iniCaCve proposée par SebasCán Piñera (Chili) et Iván Duque (Colombie)
créé pour remplacer l’aile gauche de l’UNASUR. 8 membres. Forum pour le progrès de l’Am du Sud. Hors de quesCon d’intégrer le
Venezuela. Forum soutenu par les US qui voient le rassemblement de pays sur lesquels ils ont inauence.

Novembre 2020 : Sommet des BRICS au Brésil : le « G7 » des émergents : les dirigeants des BRICS se sont retrouvé pour un
sommet de 5 jours à Brasilia (concept né début 2000’ au sein de la banque Goldman Sachs). Un analyste avait repéré des points
communs à ces pays non-occidentaux à forte croissance, et avait créé l’acronyme. Enjeu de ce sommet : 1er sommet depuis
l’élecCon de Bolsonaro, donc voir si le président brésilien conserve une autonomie ou bien est totalement aligné sur Trump.
Pendant la campagne électorale, Bolsonaro avait violemment a^aqué Pékin : « La Chine n’achète pas au Brésil, mais elle achète le
Brésil. »

Vendredi 24 janvier 2020 : Juan Guaido à l’Elysée : Emmanuel Macron a annoncé avoir reçu Juan Guaido au Palais de l’Élysée. Le
président de l’Assemblée naConale vénézuélienne est aujourd’hui reconnu par une cinquantaine de pays (dont la France et les
USA) comme Président par intérim du Venezuela. Peu avant, il avait été accueilli par Boris Johnson et avait parCcipé au Forum de
Davos, où il s’était exprimé pour demander de l’aide dans la lu^e de ce qu’il qualiNe de « conglomérat internaConal et criminel ».
Mercredi 22 janvier, les dirigeants de l’Union européenne l’ont chaleureusement accueilli, mais n’ont pas proposé de mesures
concrètes d’intervenCon dans le processus poliCque du Venezuela (par ex, en vue de nouvelles élecCons demandées par J.
Guaido).

CHRONOLOGIE
Période coloniale :  1973 : coup d’État de Pinochet au Chili qui renverse
Salvador Allende
 1494 : Traité de Tordesillas, établit une ligne de  1973 : lois Echeverria pour réglementer
partage entre les zones d’inauence espagnole et l’invesCssement au Mexique
portugaise  1975 : créaCon du plan Condor qui associe Chili,
 1522 : Très brève relaon de la destrucon des ArgenCne, Paraguay, Bolivie et Uruguay.
Indes de Bartholomé de Las Casas
Les années 1980-1990 : le choix de l’ouverture et de la
La construc5on des na5ons (1808-1898) libéralisa5on économiques
 1808 : EQondrement de la monarchie espagnole :  1982 : guerre des Malouines remportée par le
Début des processus d’indépendance de l’AL (1810- Royaume-Uni sur l’ArgenCne
1816 : Indép de l’ArgenCne, 1810-21 : Guerre  80’s-90’s : démocraCsaCons en AL : Équateur
d’indépendance du Mexique, 1822 : Indépendance (1979) ArgenCne (1983), Brésil (1985), Chili (1990)
du Brésil)  1982 : crise de la de^e Mexicaine avec diQusion en
 1819 : FondaCon de la Grande Colombie par Bolivar AL
 1823 : Doctrine Monroe : les USA aerment le  1986 : Le Brésil adhère au GATT
principe de non-intervenCon européenne en  1989 : Prêts du FMI condiConnés à l’adopCon de
Amérique réformes libérales (PAS) et ouverture des
 1889 : Réunion de la première Conférence économies (« consensus de Washington »). Plan
InternaConale Américaine à l’iniCaCve des USA Brady sur la de^e.
L’Amérique la5ne dans la première moi5é du XXe  1992 : Rigoberta Menchú, prix Nobel de la paix.
siècle : débuts du leadership américain, naissance du  1994 : signature de l’ALENA, révolte zapaCste dans
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le Chiapas
populisme la5no-américain
 1994 : crise Nnancière mexicaine + eQet « tequila »
 1898 : Guerre US-Espagne : Cuba indépendant, en AL
Porto-Rico, Guam et Philippines cédés aux US  1995 : entrée en vigueur du Mercosur. CréaCon de
 1901 : Amendement Pla^ : les US peuvent l’OMC
intervenir à Cuba si leurs intérêts sont mis en
danger Les 2000-2015’ : émergence économique et
 1904 : « Big SCck Policy » de Theodore Roosevelt : géopoli5que et renouveau du populisme la5no-
droit de police internaConale sur l’Amérique américain
 1904 : début du Canal de Panama (achevé en 1914)  1999 : Crise Nnancière au Brésil. Les USA
 1910-1917 : RévoluCon mexicaine. Emiliano Zapata rétrocèdent la souveraineté sur le canal au Panama
prend la tête d’un soulèvement paysan. La  2000 : dollarisaCon de l’économie équatorienne
ConsCtuCon de 1917 établit le droit de propriété de  2001 : crise Nnancière en ArgenCne après abandon
l’État sur les terres et le sous-sol du pays, légiCmant de la parité peso/$
ainsi les poliCques de réforme agraire et de  2001 : Premier forum social (altermondialiste) à
naConalisaCons des secteurs énergéCques et Porto Alegre (Brésil)
miniers.  2004 : Alba + Bolsa Familia au Brésil => début d’un
1930-1940’ : le choix d’un développement « supercycle économique » porté par la hausse des
autocentré et populisme la5no-américain cours des MP et la demande chinoise (Nn en 2014)
 1929 : Krach boursier US + fermeture du marché  2005 : Evo Morales président de la Bolivie = 1 er
américain  crise économique en AL, d’où une président indien
rupture avec le modèle de développement  2005 : rejet de l’AL du projet de ZLEA
extraverC fondé sur des exportaCons de produits  2006 : lancement guerre contre la drogue
de bases, hérité de la colonisaCon mexicaine
 1929 : créaCon du PRI (ParC révoluConnaire  2008 : CréaCon de l’UNASUR. 1ère réunion des chefs
insCtuConnel) au Mexique au pouvoir jusqu’en d’Etat et de gvt du G20 dont font parCe Bré Mex
2000 Arg
 1934 : réforme agraire mexicaine  2009 : 1er sommet des BRIC à Iekaterinbourg, Russie
 1937 : naConalisaCon du secteur pétrolier Mexicain  2011 : Alliance du PaciNque
 1938 : créaCon de la Pemex  2013 : Pape François élu (ArgenCn), Brésilien
 1948 : créaCon de la CEPAL (secrétaire Raul Roberto Azevêdo directeur général de l’OMC, mort
Prebish) (à l’origine de l’ISI), créaCon de l’OEA de Chavez
 1954 : coup d’Etat au Guatemala par CIA pour Depuis 2015, la Un d’un cycle ?
éviter expropriaCon des terres de la United Fruit
 2014 : EQondrement des prix du pétrole dans un
Les années 1960 et 1970 : le temps de la révolu5on contexte de ralenCssement de la croissance
cubaine et des dictatures militaire répressives chinoise.
 1959 : prise de pouvoir de Fidel Castro  2015 : Restaura° des relaCons diplomaCques US-
 1961 : Alliance pour le progrès lancée par les États- Cuba
Unis, desCnée à limiter l’inauence cubaine et à  2016 : JO de Rio, Mort de Castro
aider au développement de l’Amérique laCne.  2017 : Trump impose l’ouverture de discussions sur
 1962 : Cuba exclu de l’OEA, embargo américain qui une renégociaCon de l’ALENA.
se tourne vers l’URSS, crise des missiles  2018 : ÉlecCon d’AMLO Mexique + Bolsonaro Brésil,
 1965 : Nn du programme Bracero (USA-Mex), USMCA
lancement de Pronaf (maquiladoras)  2019 : Juan Guaido ‘s’autoproclame président’ du
 1968 : Répre° des manifestaCons d’étudiants, place Venezuela. ManifestaCons contre les inégalités
des Trois cultures, à Mexico (près de 300 morts), (Chili, Équateur, Colombie). Retour des péronistes
dix jours avant l’ouverture des Jeux olympiques. au pouvoir en ArgenCne (Fernandez élu), PROSUR
annoncé

CHIFFRES-CLEFS
Territoires, iden5tés et sociétés la5no-américaines
o Amérique : 42M km2 et 1 md habs (≈ 14% de la pop md). o Social : Presque ½ de la populaCon d’Am. Lat est
o Indiens : au XXIe siècle une esCmaCon de la populaCon pauvre selon CEPAL (date)
précolombienne à 50M o Religion : l’Amérique LaCne est le 1e con5nent
o Social : 10/15 pays les + inégalitaires au monde sont catholique au monde
laCno-américains
L’Amérique la5ne et le développement
o Inégalités : Au Mexique en 1910 : 1% proprio = 85% o Mexique : croissance de 6%/an dans les années 1940-
terres cul5vées 1970 et de 8% dans les années 1970

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oConCnent a^racCf : Chine = 20% de ses IDE en AL o Produits primaires prépondérants dans la balance
oCroissance : Entre 2008 et 2012, l’Amérique LaCne commerciale (60% ajd)
génère 60% de la croissance mondiale
Autres :
o Bassin Caraïbes : 44M hab Capitaux sont réinvesCs dans l’immobilier, le tourisme,
HaïC (PMA) 0,498 = 168e mondial : ½ analphabètes, 85% les casinos comme à Saint-MarCn.
pop sous le seuil pauvreté, chômage à 65%, aide o EUA : aujourd’hui, la moi5é de leurs IDE desCnés au
internaConale = 2/3 budget PED vont vers l’Amérique laCne
o Ile caïmans : archipel de 40K hab, 6K sociétés Unancières o HispanisaCon : 40 à 50M de laCnos aux EUA
dt 600 banques, 80% des capitaux proviennent des US.

COURS

THÈME I : TERRITOIRES, IDENTITÉS ET SOCIÉTÉS LATINO-AMÉRICAINES


CONSTITUTION DES TERRITOIRES ET DES IDENTITÉS NATIONALES
Terres d’opportunités dès sa découverte : pour l’Église, pour la culture européenne, pour ses ressources (mythe de l’eldorado).
Mais, une rupture importante aujourd’hui malgré l’unité historique, linguisCque et religieuse. Il y a deux Amériques : une
Amérique du Nord (anglo-saxonne, riche) et une Amérique du Sud (laCne, sous-développée jusqu’au 20e)
I. L’UNITE DU CONTINENT AMERICAIN : UN « NOUVEAU MONDE » MARQUE PAR L’HERITAGE DE LA
COLONISATION EUROPEENNE
 Un même fond de peuplement amérindien : civilisaCons très anciennes, disparaissent au moment de la conquête. QuesCon
au moment de l’indépendance : Que faire de cet héritage ? Il est récupéré à l’origine pour fonder les diQérentes na5ons
(Bolivar cherche un juste milieu entre idenCté espagnole et indienne), mais souvent abandonné (pour une idenCté plus
européenne en ArgenCne par exemple). Histoire indienne occupe donc une place ambiguë dans consCtuCon naCon. Depuis
les 60’s cependant on assiste sur l’ensemble du conCnent à une mobilisa5on des communautés indiennes en faveur de la
reconnaissance de leurs droits culturels (ainsi que poliCques et économiques : Evo Morales président en 2005).
 Une Histoire marquée par la colonisa5on européenne : Le traité de Tordesillas en 1494 marque le point de départ de la
colonisa5on. Le conCnent aujourd’hui conserve une unité par cet héritage culturel :
o Une mise en valeur du con5nent avec les mêmes caractéris5ques : (1) une mise en valeur très inégalitaire des territoires
avec un peuplement en archipel qui privilégie les régions côCères (notamment atlanCques) pour l'exportaCon et
entraînant la créaCon de villes (souvent portuaires, ex Lima au Pérou). (2) l’importance du grand domaine (laCfundias). (3)
Un développement extraverC qui survit aux indépendances (maCères premières minières et agricoles : exemple des cycles
au Brésil avec le bois, sucre, café et caoutchouc puis soja) (4) une logique de fronCère avec une conquête d’Est en Ouest.
o Une histoire commune d’émancipa5on face à la puissance coloniale européenne : concordance chronologique entre les
diQérentes indépendances, et ce^e émancipaCon a entraîné une solidarité entre les États : d’abord le bolivarisme (même
si celui-ci a une dimension sociale, uClisé par Chavez contre les USA) et la Doctrine Monroe de 1823 proclame une
idenCté américaine face à l’Europe portée par les US.
 Un développement jusqu’au début du XXème siècle étroitement lié à l’Europe mais qui passe au XXème siècle sous
in[uence américaine : Un développement extraver5 qui n’est pas remis en quesCon après les indépendances. Un
développement dépendant des pays européens (GB en parCculier avec invesCssements + contrôle passages stratégiques).
Mais le conCnent américain passe au XXème siècle sous l’in[uence des États-Unis : 1898 = tournant avec guerre US VS
Espagne. Diploma5e du Dollar et poliCque du Big S5ck (plantaCons Guatemala, amendement Pla\ de 1901 inclus dans la
consCtuCon cubaine en 1901, abrogé en 1934). Dans les années 1920 les IDE remplacent les invesCssements européens. Et
enNn la crise des années 1930 permet aux US de resserrer les liens poliCques et commerciaux alors que les européens reCrent
leurs invesCssements.
II. UN CONTINENT TRÈS DIVERSIFIÉ : DES AMÉRIQUES MARQUÉES DÈS LE XIXÈME SIÈCLE PAR DES ÉCARTS DE
DÉVELOPPEMENT CONSIDÉRABLES
 Le projet de colonisa5on est di]érent entre Amérique ibérique et Amérique anglaise : En Amérique la5ne l’exploitaCon est
inégalitaire. Les colons ne sont pas là pour culCver la terre mais pour s’enrichir. Un système se met en place fondé sur
l’appropriaCon des terres par une oligarchie foncière et par un asservissement, (esclaves indiens puis noirs). Il n’est pas remis
en quesCon à l’indépendance puisque c’est l’aristocraCe foncière qui accède au pouvoir. En Amérique du Nord ce sont des
colonies de peuplement et de mise en valeur intensive du territoire (colons anglais animés par un idéal démocraCque)
(Homestead Act 1862)
 Des processus d’indépendance di]érents qui pèseront sur le développement : L’indépendance de l’Amérique du Nord est le
fruit des colons et donne naissance à un État cohérent et dynamique, qui prône des valeurs qui deviendront le ciment

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naConal. En revanche en Amérique la5ne, il y a eu un eQondrement des colonies et une intervenCon extérieure. Du coup
l’Amérique hispanique est marquée par l’instabilité poli5que par opposiCon à la stabilité du nord. Cela s’explique par la
permanence du système inégalitaire après l’indépendance et par la lu^e entre les nouvelles élites pour le pouvoir
(notamment à la mort de Bolivar lorsque la Grande Colombie se désagrège). Alternance entre guerres civiles et stabilité
dictatoriale (quesCon récurrente des terres).
 Des choix de développement di]érents après les indépendances : L’Amérique La5ne est restée enfermée dans un
développement extraverC avec dépendance aux capitaux extérieurs. Les US bénéNcient d’une « inversion des chances »
(Braudel) à par5r du XIXe siècle : ils possèdent toutes les ressources pour pouvoir s’industrialiser (par rapport à Amérique
laCne : charbon, blé pour pouvoir avoir des capitaux, et maîtrise de l’espace par le chemin de fer).

III. DES CONSTITUTIONS TERRITORIALES ET D’IDENTITÉS NATIONALES QUI DISTINGUENT L’AMÉRIQUE


HISPANIQUE DU RESTE DU CONTINENT
 Une Amérique hispanique fragmentée : L’idenCté naConale ne se bâCt pas sur une culture commune mais en s’opposant aux
voisins pour a^rmer son iden5té, ce qui conduit à une large place de l’armée dans la vie poliCque intérieure et à une
a^rma5on des fron5ères (poliCques et économiques avec le protecConnisme + développement autocentré dans les années
1930) et rend diecile une intégraCon régionale. Exemple : La guerre du football entre Honduras et Salvador en 1969 avec plus
de 2 000 morts.
 La créa5on des États et ce\e opposi5on donne lieu à un remodelage des fron5ères avec des perdants : le Mexique (perd
plus de la moiCé au nord), l'Équateur (plus de la moiCé face au Pérou), la Bolivie (plus de la moiCé face au Chili, perd son
accès à la mer = traumaCsme). Climat de tension sur les fron5ères est toujours présent aujourd’hui. Mais, bien qu'elles
demeurent sources de tensions et de fragmentaCon, ces disputes territoriales n'ont pas débouché sur un conait grave comme
ailleurs (GM1, GM2, Balkans).
 Une cons5tu5on des territoires qui détermine une géopoli5que spéciUque de l’AL : Triple enjeu = contrôle des [euves et de
leur bassin pour drainer les ressources intérieures. Contrôle des façades mari5mes : posiCon d’interface entre intérieur et
extérieur  enjeu éco pour contrôle des richesses des façades (guerre du PaciNque Nn XIXème pour contrôle du li^oral
bolivien). Enjeu de la biocéanité (canal de Panama, revendicaCons en AntarcCque).
Dates clés :
• 1494 : Traité de Tordesillas
• 1823 : Doctrine Monroe
• 1898 : tournant de la guerre contre l'Espagne
Chi]res :
• 2 000 morts Guerre du Football entre Honduras et Salvador (1969)
Références et no5ons clefs :
« Inversion des chances » (Braudel)

Point sur la violence et la corrup5on des sociétés la5no-américaines :


Violences :
 1/ groupe paramilitaires : suppléCfs de l’armée professionnelle
 2/ militarisaCon dans la décennie 1990-2000 : l’armée en Amérique laCne assure également l’ordre public en
empiétant sur la police qui est souvent perçue comme corrompue et liée à des groupes maNeux
 3/ milices : suppléCf de la police pour assurer le mainCen de l’ordre. Salvador : 83 homicides pour 100K en 2017, n°1
au monde / Honduras : 57 pour 100k en 2016 (l’a dépassé)
 4/ Maras : Gangs armés principalement impliqués dans des aQaires de stupéNants qui s’étendent à toutes sortes
d’acCvités illicites Ils sont regroupés en structures plus importantes de type maNeux. Leurs membres, les mareros, sont
originaires des pays d'Amérique laCne et d'Amérique centrale comme le Salvador, le Honduras, le Guatemala et le
Nicaragua.
CorrupCon : peut être liée à la volonté d’un enrichissement personnel par la praCque des pots de vin, par l’intervenCon dans le
jeu poliCque

La forma5on des fron5ères à l’indépendance des la5no-américains :


 De 1810 à 1825, plusieurs mouvements d’indépendance autour des Ngures emblémaCques de Simon Bolivar, José de San
Mar5n ou Bernardo O’Higgins. Processus qui abouCt au démembrement de l’Empire Espagnol. Toute tentaCve de la Corona
Espagnole pour récupérer ces territoires est infructueuse, notamment à cause de la Doctrine Monroe énoncée en 1823, qui
condamne toute intervenCon européenne dans le pré-carré américain.
 Or problème des fron5ères = issues de l’administra5on espagnole, avec un Etat qui précède la Na5on en Amérique
(≠Europe). Principe « uC possideCs juris » = vous possèderez ce que vous possédiez déjà. En s’appuyant sur un maillage
poliCque déjà existant, les diplomates pensaient éviter les conaits => Phase de construcCon des États-NaCons.

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Fron5ères de droits mirent du temps à devenir des fron5ères de fait car faible peuplement de certaines zones, puis fronCères
tracées ne correspondent pas aux fronCères ethniques indigènes. Surtout les États lu\ent entre eux pour s’approprier les
richesses du con5nent (Guerre du PaciNque (1879-1884) pour le désert d’Atacama (nitrate et cuivre) : Chili vs Pérou + Bolivie qui
du coup perd son accès au PaciNque.) Problème de la volonté des jeunes États de s’aermer dans un conCnent en pleine mutaCon
éco, démo et pol. Aujourd’hui coopéra5on éco régionale s’appuie sur une bonne entente des États.

LES RELIGIONS SUR LE CONTINENT AMERICAIN


I. DE PAR L’HISTOIRE DU CONTINENT, LA RELIGION EST AU CŒUR DE LA VIE SOCIALE, POLITIQUE ET
ÉCONOMIQUE
Un rôle considérable dans l’a^rma5on des iden5tés na5onales : 1/ Un rôle dans la colonisaCon espagnole qui se jusCNe par la
volonté d’étendre la « vrai foi » catholique 2/ Un rôle dans la créaCon d’une unité naConale et l’édiNcaCon des États : Mexique, les
curés Hidalgo et Morelos sont à l’origine de la révolte contre l’Espagne pour l’indépendance 3/ Un facteur d’intégraCon naConale
des minorités : indiens converCs de force mais syncréCsme (Vierge de Guadalupe est méCssée au Mexique) 4/ Une résistance des
idenCtés spéciNques : le vaudouisme en HaïC, ciment de la nouvelle naCon.
Un rôle économique et social déterminant : pouvoir économique du clergé (propriétés foncières), relai de l’État dans les zones
reculées (dans le domaine de l’éducaCon par exemple avec les jésuites)
Des pra5ques religieuses spéciUques au con5nent américain : une religion de l’émoCon marquée par une dévoCon accrue aux
saints, pèlerinage (Notre-Dame de Guadalupe à Mexico : 2nd lieu de culte catholique derrière le Va5can avec près de 20M de
visiteurs par an)

II. DÈS LES ANNÉES 1970, UNE RECOMPOSITION RELIGIEUSE AVEC UN PLURALISME EN AMÉRIQUE
Une diversité religieuse ancienne : intrinsèque au protestanCsme, au catholicisme mais aussi provenant des courants migratoires
et des syncréCsmes opérés : protestants écossais, shintoïsme japonais au Brésil…
Montée en puissance des mouvements évangéliques et pentecô5stes remet en cause l’Église catholique : au Brésil, en 2000 15%
d’évangélistes et en 2010 22% avec le maire de Rio depuis 2016 Marcelo Crivella, qui est pasteur. Ces mouvements ont pu
encadrer les populaCons par leur uClisaCon moderne des moyens de communicaCon, leur stratégie de conquête via la
construcCon de lieux de culte (conquête de l’espace).
Aujourd’hui, l’Église catholique est sur la défensive : émergence d’un courant progressiste : Opus Dei au Pérou, renouveau
charismaCque en proposant des messes spectaculaires.

III. LA QUESTION RELIGIEUSE, UNE QUESTION GÉOPOLITIQUE MAJEURE AUJOURD’HUI


Les mouvements religieux sont devenus des forces poli5ques majeures mais à nuancer : la haute hiérarchie catholique et les
églises évangéliques s’engagent poliCquement. Par exemple, le mouvement évangélique souCent Lula au Brésil. Ou encore avec la
théologie de la Libéra5on dans les années 1950-60 qui mêle responsabilité éthique, marxisme en prenant défense des pauvres,
mais l’Église la condamna. EnNn l’Opus Dei a des liens avec de nombreux poliCciens comme Lenin Moreno, président de
l’Équateur. L’Église est à l’origine (du moins en parCe) de la formaCon du Frente Amplio Venezuela Libre qui fait opposiCon à
Maduro.
Un instrument de sod power : les églises évangélistes brésiliennes s’exportent en Afrique par exemple

POPULATIONS ET ESPACES
 Enjeux : dieculté́ de l’AL à émerger liée à sa croissance démographique et urbaine (n’a pas su proNter de fenêtre
d’opportunité́ démographique). Importance de l’héritage de la colonisaCon car : 3 siècles de colonisaCon, pas de remise en q°
de ce modèle
 La colonisa5on a anéan5 la culture des populaCons précolombiennes. Cependant, ce^e culture a eu un rôle dans la
construc5on des na5ons (cf. drapeau Mexique). Lors de la colonisaCon, l’espace a été organisé par et pour l’exploitaCon
coloniale (extraversion avec pacte colonial : commerce exclusif avec la métropole, pillages, fronts pionniers). Le système
urbain a également été inauencé par la colonisaCon : L’Espagne rédige une loi sur comment Nxer une ville (en arcades autour
d’une place regroupant tous les pouvoirs) et le territoire en général avec un peuplement en archipel, sans transports pour
maîtriser l’espace.
 La transi5on démographique est peu avancée et la croissance urbaine n’est pas contrôlée : depuis la colonisaCon
(concentraCon sur les li^oraux) hyperurbanisa5on (80%), construcCon de mégapoles géantes = monstruopoles (Lima au
Pérou, la populaCon passe de 1M d’habitants à 9M, la superUcie a été mul5pliée par 30), villes parasites qui drainent les
richesses aux alentours. Bidonvilles (Chalco Mexico ; « si l’enfer ouvrait une succursale, il exposerait ses grilles à Chalco », le
Monde en 1990), polluCon, violences… Réponse : programme Favela Bairro en 1994 au Brésil pour rénover et légaliser les
bidonvilles de Rio de Janeiro.
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 La ques5on sociale : pauvreté prégnante (>50% Guatemala), presque structurelle, société très inégalitaire (persistance
oligarchie dans certains pays, comme au Brésil), alors que dans les 1950s, l’AL semblait mieux loCe que les autres PED.
Cardoso (président Brésil 95-2003) : « Le Brésil n’est pas un pays pauvre, mais injuste ». 10/15 pays les plus inégalitaires au
monde sont la5no-américains
 La ques5on indienne. Indien déNni par le congrès de l’indigénisme à Cuzco (1949) : « descendants des peuples
précolombiens, considéré à la fois comme intégrés et étrangers […] langue propre et tradi5on na5onale […] a sou]ert des
contacts avec les étrangers ». Au XXIe siècle on esCme qu’ils sont environ 50M sur l’ensemble du territoire : 6M en Bolivie,
6M et 60% de la popula5on au Guatemala contre 14% de la popula5on au Mexique pour 15M de personne. L’héritage
colonial persiste en Amérique La5ne : il se traduit par : •des inégalités de richesses •un racisme ou plutôt colorisme présent
au sein des diQérentes communautés. Une lu\e pour le changement : RevendicaCon d’un Red power dans les 1960s avec une
marche à Washington en 1971 (réclamaCon d’une autodéterminaCon pour les amérindiens vivant aux USA) Volonté de
s’a^rmer poli5quement et de récupérer les terres : EZLN (armée zapaCste de libéraCon naConale, acCvité dep 1994) au
Mexique dirigé par le sous-commandant Marcos qui veut aussi démocraCser la vie poliCque. Ils veulent sorCr de la
marginalité, dans laquelle ils ont été longtemps condamnés (citoyenneté juste en 1924 aux USA). Mais les choses
commencent à changer : Rigoberta Menchú, défenseuse guatémalienne des droits des peuples indigènes, obCent le Prix
Nobel de la Paix en 1992, créaCon d’un territoire conNé aux Inuits en 1975 au Québec qui obCennent une autonomie poliCque
et économique. Victoire avec Morales qui arrive au pouvoir en 2006 en Bolivie : 1er président qui se ‘reconnaît’ comme
indigène, fait de la défense des Indiens sa ligne poliCque, promulgue en 2009 une ConsCtuCon biculturelle qui essaie
d’associer les 2 idenCtés. De manière générale, ce changement est visible à travers l’altermondialisme et l’écologisme :
adopCon des concepCons indigènes héritées du spiritualisme (la pachamama : « Terre-Mère ») (CF C.ORAUX SI BESOIN).

POPULISME LATINO-AMÉRICAIN
L’Amérique LaCne apparait comme la terre du populisme, perçu posiCvement (pas de connotaCon négaCve comme en Europe).
Le populisme laCno-américain a un discours incluant et parCcipaCf, fait rentrer dans l’espace poliCque des populaCons
marginalisées et hors de l’espace poliCque (≠ Europe = discours excluant).
EN AMERIQUE LATINE, DEUX TYPES DE POPULISME :
o Éta5ste : né dans les 1930's et lié à l’ISI, au développement autocentré. Il s’incarne dans un leader charismaCque (Perón en
ArgenCne, Chavez au Venezuela), une élaboraCon d’un projet poliCque qui heurte les puissants, et une relaCon directe entre
gouvernants et gouvernés (exclusion des insCtuCons intermédiaires) → relaCon de type émoConnel. Une fois au pouvoir, les
dirigeants mobilisent les ressources de l’Etat pour mener une poliCque en faveur des défavorisés. Pour mener ce^e poliCque,
l’Etat est l’acteur principal (barrière protecConniste). Rhétorique naConaliste, anC-élites → créaCon d’un système clientéliste
autour du corporaCsme. Elle encadre la populaCon dans tous les domaines (syndicats, parCs poliCques → Mexique). Pourquoi
s’impose t’il en Amérique La5ne dans les années 1930 ? crise (chômage, repli protecConniste, laissés pour compte), transiCon
démographique qui entraine une menaçante croissance démographique sur les ressources, exode rural avec des villes qui
n’ont pas les emplois nécessaires. Il n’a pas disparu dans la décennie 1990 :
o Chavez (99-13) (émission télé en direct « Aló presidente » pour rester proche du peuple, clientélisme, parC PSUV,
naConalisaCon, redistribuCon des richesses, poliCque sociale). La CEPAL reconnait que le taux de pauvreté a été diminué
de 50%.
o Evo Morales (depuis 2005) dans la lignée de Chavez
o Juan Domingo Perón en ArgenCne

 Néolibéral : apparaît dans la décennie 1990. Ses dirigeants sont issus des parCs tradiConnels ou sont des outsiders poliCques.
Leader charismaCque, relaCon directe, discrédit sur les insCtuCons intermédiaires. IntégraCon des exclus mais avec des PAS =>
diQérence = plus de dév autocentré mais ajustements structurels. Ces dirigeants s’inscrivent dans une démarche poliCque,
dans un modèle de développement lié au néolibéralisme. Ces développements perme\ent l’essor de l’économie informelle.
L’Etat ne peut plus praCquer les anciennes poliCques sociales, l’économie informelle devient alors le moyen d’émergence des
couches pauvres qui n’ont pas accès au développement. Contexte de démocra5sa5on de l’Amérique La5ne : plus de régime
oligarchique. La populaCon devient plus regardante sur les corrupCons poliCques liées au clientélisme. Le système clientéliste
a un revers : la corrupCon.
o Carlos Menem (ArgenCne) → perçu comme le sauveur, il s’inscrit dans la lignée de Perón alors qu’il applique le néo
libéralisme, mulCplie les déplacements, s’appuie sur les structures corporaCstes (1989—1999)
o Alberto Fujimori (90-00) au Pérou → moins de charisme mais joue de ses origines modestes, incarnant la majorité des
péruviens, incarne le rejet de la classe dirigeante tradiConnelle. Gvt de type autocraCque
Aujourd’hui, il existe une coexistence des deux. Le discours populiste est un discours répandu en Amérique LaCne, et qui n’est
absolument pas observé péjoraCvement comme c’est le cas ailleurs.

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THÈME 2 : L’AMERIQUE LATINE ET LE DEVELOPPEMENT

MISE AU POINT SUR LA POLITIQUE ET LES RÉGIMES LATINO-AMÉRICAINS

Les dictatures en Amérique la5ne (liste non exhausCve)


PAYS DICTATEUR PERIODE FAITS NOTABLES
Argen5ne Rafael Videla 1976-1980 - 15 000 fusillés
(Proceso de Reorganización Roberto Viola 1980-1981 - 30 000 disparus (dont
Nacional) Leopoldo GalCeri 1981-1982 enlèvements d’enfants)
Reynaldo Bigone 1982-1983 - 1,5 millions d’exilés
Chili Augusto Pinochet 1973-1990
Cuba Castro 1959-2008
Paraguay Alfredo Stroessner 1954-1989
Bolivie Hugo Banzer 1971-1989
Nicaragua - Anastasio Somoza García 1937-1947 puis 1950-1956
- Luis Somoza Debayle 1956-1963
- Anastasio Somoza Debayle 1967-1972 puis 1974-1979
- Juan María Bordaberry 1973-1976
Uruguay - Aparicio Méndez 1976-1981
- Gregorio Álvarez 1981-1985
Costa Rica Seul pays d’Amérique lane qui n’ait pas connu de dictature après 45

A chaque pays son président (seulement les noms pour les pays majeurs à connaître)
Argen5ne : Carlos Menem (89-99), Bolivie : Evo Morales (depuis 2006- Brésil : Fernando De Mello (90-92), Jair
Mauricio Macri (2015-2019) 2019) Bolsonaro (depuis 2019)
Chili : Augusto Pinochet, SebasCán Colombie : Juan Manuel Santos (2010- Cuba: Fidel Castro, Miguel Díaz-Canel
Piñera (depuis 2018) 18) Iván Duque (depuis 2018) (depuis 2018)
Mexique : PorNrio Diaz, Francisco Venezuela : Nicolas Maduro (depuis
Madero (11-13), Andrés Obrador 2013)
(depuis 2018)

I. UN CONTEXTE DIFFICILE AVANT LES ANNÉES 2000 (1960-2000’S)


Des dictatures féroces (voir tableau) : 1960-1980’s : mode de régulaCon libéral qui cherche à écraser les parCs poliCques de
gauche et les mouvements sociaux d’origine populaire
Des démocra5es restreintes 1980-1990’s : retour des démocraCes mais pas une remise en cause des modèles néolibéraux  90’s
= « décennie perdue » : constat d’un creusement des inégalités sociales et appauvrissement généralisé (presque ½ de la
popula5on d’Am. Lat est pauvre selon la CEPAL : Commission économique pour l’Amérique laCne et les Caraïbes, fondée en 1948)
II. LES RAVAGES NÉOLIBÉRAUX ENTRAÎNENT UN VIRAGE À GAUCHE (2000’S-2018)
L’arrivée de la gauche au pouvoir et à cela s’ajoute des mouvements sociaux importants dont les intervenCons peuvent prendre
la forme d’insurrecCons populaires (Guerre de l’eau en Bolivie, 2000)
… mais un virage qui a des limites : manque d’uniNcaCon (entre un social libéralisme pour le Brésil et une révoluCon au discours
novateurs en Bolivie) et perte de crédibilité des parCs tradiConnels avec la Nn de la guerre froide ;
Qui doivent elles aussi être nuancées : caractérisCques communes (contrecarrer les poliCques néolibérales, l’appauvrissement,
comba^re le néo-impérialisme des EUA …) : de manière générale un « retour à l’État »
III. AUJOURD’HUI, UN VIRAGE À DROITE ? Argenne (Macri), Chili (Piñera), Paraguay (Benítez), Colombia (Duque) …
Pourquoi ? : la dévaluaCon des maCères premières (touche en parCculier les pays sud-américains) et des monnaies naConales ; les
scandales de corrupCon (AQaire Odebrecht) ; un discours anC-américain moins fort avec Obama ; les dérives autoritaires de
Maduro (voir crise sociale au Venezuela dans les exemples incontournables)
Mais parler d’un « virage à droite » n’est pas sa5sfaisant non plus : appariCon de parCs non tradiConnels
Point sur la dictature au Paraguay : Alfredo Stroessner, « le tyrannosaure »
35 ans au pouvoir : réélu 8 fois (réforme de la consCtuCon), très a^aché aux “apparences démocraCques” (parC colorado,
division classique des pouvoirs apparentes)
Un gouvernement répressif et corrompu : souCen des EUA, régime de terreur (traquer les opposants, torture, 10% de la pop

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passée par la prison), corrupCon (contrebande de drogue)
Chute du régime : prépare sa succession (son Nls) mais le contexte géopo change (manifs sociales, Nn GF) donc démissionne et
s’exile au Brésil. Président suivant = Rodriguez Pedoz.

Point sur la ques5on de l’armée en Amérique la5ne


Un état des lieux : Brésil : retour des militaires au pouvoir (7 ministres dans l’administraCon de Bolsonaro sont des anciens
militaires) ; Venezuela : militaire en posiCon d’arbitre entre Juan Guaído et Nicolas Maduro. L’armée permet le mainCen au
pouvoir de Maduro mais elle souQre aujourd’hui d’une fracture entre le haut commandement et la base qui est plus proche des
diecultés quoCdiennes. // En même temps, le Costa Rica a aboli son armée en considérant que la dispariCon des militaires était
une source de paix (car militaires sont associés à la perversion des insCtuCons et au terrorisme d’État) Il a ainsi pu invesCr dans
d’autres secteurs comme la santé et l’éducaCon.
Les militaires exercent des missions qui les placent au cœur des sociétés la5no-américaines : Par déNniCon, les militaires sont
au service du pouvoir, pour défendre la naCon, le territoire et jouent un rôle considérable durant les guerres (rôle de l’armée
brésilienne durant la dictature de 1964 à 1985 pour aermer la souveraineté du Brésil sur l’Amazonie) . Ils représentent son bras
armé et le pouvoir s’y appuie dès l’interdépendance. Mais dès les années 1930, les militaires arrivent au pouvoir, soit avec un
caudillo (Stroessner au Paraguay) ou une junte (Brésil). Ils sont aussi confrontés à une redéNniCon de leurs foncCons : plutôt
une gesCon de la violence interne aux pays : confusion armée-police. /!\ Jamais de dictature militaire au Mexique (mais
dictature de PorNrio Diaz)
Ils jouent un rôle important dans la vie poli5que na5onale : Un rôle clé dans le développement de la violence : durant la GF
avec le rôle dans la dispariCon et la torture, le plan Condor dans les années 1970 (=un plan de répression mené par les
dictatures sud-américaines pour persécuter et éliminer les opposants de gauche, organisé par les services secrets d’Argen5ne,
de Bolivie, du Chili, du Paraguay et de l’Uruguay et impulsé par Manuel Contreras. Il a reçu l’appui tacite d’agents des États-
Unis. Conséquences : 50 000 morts, 30 000 disparus, 400 000 prisonniers) ; lu^e contre les narcotraNquants. Une exploitaCon
des liens avec le pouvoir pour obtenir une réorganisaCon de la société et de l’économie : soit avec l’incarnaCon d’un idéal
révoluConnaire, soit dans un sens conservateur. Ils me^ent la main sur les richesses et acquièrent, outre le pouvoir poliCque, un
pouvoir économique. Exemple : Au Mexique, les militaires ont proNté de leur passage au pouvoir pour se consCtuer un
patrimoine foncier. A Cuba, l’économie est contrôlée par l’armée aujourd’hui.
Les militaires la5no-américains cependant occupent une place interna5onale modeste : Ils n’ont pas permis l’émergence sur la
scène mondiale car leur rôle est peu important à la diQérence des militaires nord-américains = aucun rôle majeur dans les
conaits du 20e siècle. Mais ils sont présents par le biais des casques bleu de l’ONU ; Le taux de militarisaCon reste modeste : pas
de militarisaCon ou de course aux armements par apport au Moyen-Orient ou à l’Asie orientale. Une excep5on : Cuba où
l’armée a été engagée dans des conaits comme en Angola durant la guerre froide (comme bras armé de l’URSS)

LA RÉGIONALISATION
Jagdish Bhagwa parle d'un "spaghe) bowl" pour illustrer la superposion sans 3n d'accords bilatéraux, mullatéraux et
d'organisaons, qui peuvent aller à l'encontre du commerce mondial (remise en cause de la clause de la naon la moins favorisée).
I. UN PROCESSUS DE COOPÉRATION RÉGIONAL PRÉCOCE, MAIS SANS RÉSULTATS PROBANTS JUSQU’AUX
ANNÉES 80’S
 Des projets anciens qui remontent au XIXe siècle : Iden5té la5no-américaine est fondée sur un héritage commun
(civilisaCons précolombiennes, colonisaCon) et abouCt donc à des projets précoces : les projets d’unité ont existé dès les
indépendances (Simon Bolivar fonde la Grande Colombie, 1 er congrès des États Américains organisé par Simon Bolivar en
1826). Mais régionalisaCon à double échelle : Amérique autour des États-Unis protecteurs face à l'Europe (panaméricanisme :
doctrine Monroe 1823, Big Sck de Roosevelt, conférences panaméricaines), ou hémisphérique (Amérique LaCne). Dans les
années 1930, c'est la polique de bon voisinage de Roosevelt qui prévaut.
 Après 1945, une dynamique d’intégra5on régionale très forte : Dans les années 50 ce\e dynamique con5nentale liée à la
GF, avec la mise en place par les USA de liens poliCco-militaires (Pacte de Rio (1947) pour un système de sécurité collecCve,
Traité interaméricain d’assistance réciproque, OEA (OrganisaCon des États Américains en 1948)) et économiques (CEPAL 1948,
Alliance pour le Progrès (aides Nnancières) en 1961 proposé par Kennedy pour en réalité éviter un deuxième Cuba)).
Mul5plica5on dans les 60s, mais plus de l’AL elle-même : MCCA 1960, AssociaCon de libre-échange des Caraïbes (1965,
devient CARICOM en 1973, projet ambiCeux avec TEC), Pacte Andin 1969 qui vise l’intégraCon régionale, devient CAN 96.
 Mais ces premiers projets abou5ssent à des résultats décevants : Échecs récurrents (tensions géopoliCques : Guerre du
Football en 1969 dans le MCCA), Tutelle des États-Unis (IntervenCon de la CIA au Guatemala 1954, Coup d’Etat au Brésil en
1964, renversement d’Allende en 1973).

II. LA RELANCE DE L’INTÉGRATION RÉGIONALE EN AL DEPUIS LES ANNEES 1990 : ENTRE CONVERGENCE ET
CONCURRENCE DES PROJETS
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 Elle s’inscrit dans un contexte nouveau post GF, favorable à la régionalisa5on : Démocra5sa5on progressive (José Sarney au
Brésil en 1985) ; choix d’un nouveau modèle d’inser5on dans l’économie mondiale et intégra5on régionale indépendante
des USA avec l’aermaCon du Brésil ; éloignement des US (Nn des dictatures militaires) et créa5on d’un ensemble hors US en
1986 avec le Groupe de Rio (alternaCve à l’OEA) ; un revirement des États-Unis (+ de libertés aux gouvernements après 1991)
pour me^re en place une DIT régionale.
 Depuis les années 1990 se sont ainsi mul5pliées les ini5a5ves d’intégra5on régionale :
o Modernisa5on ins5tu5onnelle : le MCCA devient SICA en 1991 avec de nouvelles insCtuCons, le Pacte Andin devient
Communauté Andine des naCons (CAN) en 1996 avec idée d’un marché commun.
o Créa5on de nouvelles organisa5ons : ALENA (1992 signature, vigueur 1994), Mercosur (1991 signature, vigueur 1995)
avec une libéralisaCon des échanges, TEC.
o Aspira5on à une autonomie régionale : des dirigeants sont hosCles aux États-Unis (Chavez, Lula, Kirchner, Morales 
Échec de la ZLEA en 2005) d’où les ini5a5ves sans les États-Unis : UNASUR (2008) avec des programmes d’infrastructures
de transport et d’énergie qui réunit toute l’AL, CELAC (2010, alternaCve à l’OEA et successeur du Groupe de Rio) ; « Axe
bolivarien » autour de l’ALBA en 2005 et de la Banque du Sud (2007 : émancipaCon du FMI).
 L’intégra5on régionale est ainsi devenue une réalité incontestable du con5nent la5no-américain : Libéralisa5on des
échanges indéniable (Mercosur : 4ème bloc commercial mondial), projets d’intégra5on poli5que (insCtuCons du Mercosur
calquées sur le modèle européen, régionalisaCon comme moyen d’a^rma5on (AQrontements CELAC vs États-Unis/Canada
aux sommets des Amériques), dynamisme transfrontalier (autoroute du Mercosur de Sao Paulo à Buenos Aires, gesCon
hydraulique autour du barrage d’Itaipu), intégra5on culturelle de plus en plus importante (Brésiliens qui parlent espagnol). À
nuancer : c'est la zone la moins intégrée par rapport à l'Asie, l'Europe et l'Amérique du Nord.

III. L’INTÉGRATION EN AMÉRIQUE LATINE, UNE « CHIMÈRE GÉOGRAPHIQUE » ? (BERNARD BRET)


 Une intégra5on inabou5e qui n’a pas permis de surmonter les na5onalismes économiques : Processus complexe et peu
lisible (mulCplicaCon des structures, Mars 2019 créaCon de PROSUR car diecultés de l’UNASUR), persistance de tensions
na5onales (« guerre du papier » ArgenCne-Uruguay en 2004-05), Crise du Mercosur (Asymétrie car Brésil trop puissant : 75%
du PIB), crises régionales fréquentes (naConalisaCon du Gaz en Bolivie par Morales au détriment de Petrobras), divergences
interna5onales (Brésil et Mexique présentent chacun un candidat à la tête de l’OMC en 2013  Roberto Azevêdo l’emporte,
Brésil).
 Un processus d’intégra5on a]aibli par l’absence de moteur régional : Couple concurrent plus que couple moteur (Venezuela
anC-américain (Chavez) alors que le Brésil est pragmaCque, entrée du Venezuela dans le Mercosur en 2012 renforce
dissensions internes, joue des dissensions pour créer un axe anC-Brésil (ArgenCne, Uruguay)). Aujourd’hui plus un couple
historique Brésil/ArgenCne, car Venezuela en crise. le Brésil est la 1ère puissance économique du con5nent (1/3 pop, 1ère
puissance éco du con5nent (9e mondiale), 40% PIB AL, 50% Am Sud, 40% superUcie cu con5nent, fron5ère avec 10 états)
mais suscite trop de méUance (culture lusophone, disposiCf militaire frontalier, DIT régionale à son avantage) et mène une
stratégie régionale ambiguë (refuse la supranaConalité, oscille entre mulClatéralisme régional et mondial), donc n’arrive pas à
s’imposer comme moteur régional. Donc pas de leader régional incontestable (US pour Alena 2.0 ou Chine pour Asean +3).
 Bilan de la régionalisa5on en AL
Une architecture complexe du con5nent la5no-américain :
o Dynamique régionale dépendante des États-Unis à travers une emprise commerciale (85% des exporta5ons mexicaines,
75% exporta5ons des Caraïbes), une emprise culturelle (mode de vie américain, formaCon des élites) et emprise
poli5que (Accord de sécurité en 2009 avec la Colombie pour l’uClisaCon des bases colombiennes dans la lu^e contre le
traNc de drogues, Alliance paciNque instrumentalisée par les USA dans le cadre du TPP)
o Volonté d’autonomisaCon a^rmée par les gouvernements de gauche (pays de l’ALBA signent des accords avec la Russie,
Chine, Iran), l’UNASUR s’impose comme contrepoids des USA (règlement interne des li5ges : crise Colombie-Venezuela)
et l’arrivée de la Chine met à mal le pré-carré US
Un processus d’intégra5on régionale aujourd’hui en crise
o Changements économiques des 2010’ ont fragilisé le processus de régionalisa5on porté par la gauche : mort de Chavez
2013, eQondrement prix pétrole 2014 (Nn d’un supercycle minier qui avait porté la croissance dans 2000’). ALBA : perte
d’inauence depuis la mort de Chavez et eQondrement éco du Ven, départ Honduras 2018, Bolivie 2019. Mercosur : miné
par protecConnisme, pas de posiCon commune face aux US. 2019 Brésil signe accord autorisant exportaCon 750k tonnes
blé US vers Brésil (alors qu’interdicCon de décisions unilatérales ds Mercosur et pénalise blé Arg). CELAC à l’arrêt 2017,
Unasur a perdu 7/12 membres depuis 2018, créaCon groupe de Lima en 2017 (anC-ALBA). UNASUR  PROSUR 2019.
Alliance du PaciUque (Chili, Colombie, Pérou, Mexique) reste encore dynamique : 40% du PIB l’AL, marché de 220M
personnes, rapprochement avec l’ASEAN, parCcipe au CPTPP, rapprochement av Mercosur dep 2017 (commence
processus pr créer un espace de l-circu conCnental)
o La pol de Trump crée une nv donne ds l’intégra5on régionale : pression sur Mex, sancCons éco contre Nic, Ven et Cuba
(ré-applicaCon de la loi Helms-Burton de 1996), souCen à Juan Guaido (opposant de Maduro), pol anC-migratoire. Trump
a annoncé des mesures protecConnistes contre les imp d’acier + alu en provenance du Brésil et Arg. AmbiCon de
Bolsonaro : rejoindre le « 1e cercle » des pays dév (OCDE), veut être allié stratégique des US (// Lula)
14
Dates clés : Références et no5ons clés :
 cf. chronologie pour les organisaCons régionales  Jagdish Bhagwa5 : "spagheK bowl"
 cf. accroches pour les faits récents importants  Big S5ck, Roosevelt
 Mars 2019 créaCon de PROSUR  Poli5que de bon voisinage, Roosevelt
 Roberto Azevêdo directeur général de l’OMC depuis 2013  L’intégra5on en AL = une « chimère géographique »,
Chi]res : Bernard Bret
 Mercosur : 4ème bloc commercial mondial
 Brésil = 1/3 pop, 1ère puissance éco (9e mondiale), 40%
territoire, et 75% PIB Mercosur

OEA (1948) : OrganisaCon des États américains : fondée dans le contexte de la GF, a pour objecCf de renforcer la sécurité du
conCnent, de prévenir et de résoudre paciNquement les conaits et de favoriser le développement des États membres. Consacre la
suprémaCe des EU sur le système panaméricain (Cuba exclue en 1962, puis Obama annule l’exclusion en 2009, mais Cuba refuse
de réintégrer l’organisaCon)
La Banque Interaméricaine de développement (BID) (1959) : compte 48 membres. Son
siège est à Washington et elle a pour but de Nnancer des secteurs stratégiques (santé, eau,
énergie, transport…) et de promouvoir l'intégraCon commerciale au niveau régional en
Amérique laCne et dans les Caraïbes.
MCCA (1960) : Marché commun centraméricain. 5 membres : Costa Rica, Guatemala,
Honduras, Nicaragua, Salvador. Relancé en 1991 avec l’apaisement des conaits dans la
zone et la créaCon du SICA (système d’intégraCon centraméricain) en 1991 qui comporte
ces 5 membres et Belize, Panama et la République Dominicaine
Caricom (1973) : Communauté des Caraïbes. Projet de marché commun relancé en 2001
par un projet de marché et d’économie unique de la Caraïbe. 15 membres
ALADI (1980) : AssociaCon laCno-américaine d’intégraCon. Succède à l’ALALE =
l’associaCon laCno-américaine de libre échange de 1960 qui avait échoué. Proje^e de
consCtuer un marché commun. 13 membres (tout le monde d’Amérique du Sud (sauf les 3
Guyane) + Cuba + Mexique + Panama)
Groupe de Rio (1986) : vocaCon d’abord poliCque : aermer une idenCté sans les EU.
Prend une dimension économique. 24 membres
Mercosur (1991) : Marché commun du Sud. D’abord ArgenCne, Brésil, Paraguay (suspendu
en 2012  élecCons de 2013) et Uruguay puis après Venezuela (suspendu en 2016). Ses
objecCfs : devenir un marché commun (tarif extérieur commun, liberté de circulaCon des
biens, services et facteurs de producCon). Enlisé depuis la crise argenCne (crise de la de^e
de 2001 avec cessaCon de paiements). Venezuela suspendu depuis décembre 2016,
reproclamé en 2017 (après tentaCves infructueuses de consulter le gvt de Maduro et rupture de l’ordre démocraCque)
AEC (1994) : AssociaCon des États de la Caraïbe. Regroupe 25 États ayant une façade caribéenne. Vise à promouvoir l’intégraCon
économique régionale, la coopéraCon commerciale et le développement durable (entre autres, La France y est associée par les
DOM-TOM)
ZLEA (1994) : Zone de libre-échange des Amériques. Projet lancé par les EUA lors du premier sommet des Amériques, visant à
étendre l’ALENA à l’ensemble du conCnent américain. Exprime une volonté des EUA de dominer géopoliCquement le conCnent.
Échoue en 2005 (pas d’avancements depuis ce^e date, protecConnisme, seulement accepté par la Méditerranée américaine et
réCcences du Brésil et Venezuela, avec des dirigeants hosCles aux USA : Chavez, Lula, Kirchner, Morales) et 2009 abandon par
Obama.
ALENA (1994) : voir point.
CAN (1996) : Communauté andine qui fait suite au pacte andin de 1969. C’est un projet d’intégraCon et de coopéraCon
économique et sociale. 4 membres : Bolivie, Colombie, Équateur, Pérou.
L’Alliance Bolivarienne pour les Amérique (ALBA) (2004) : IniCaCve de Castro et Chavez. Elle propose une autre forme de
coopéraCon économique et sociale dont la priorité est la lu^e contre la pauvreté dans le cadre d’un rejet de l’impérialisme nord-
américain et du capitalisme globalisé. Important : c’est l’ALBA qui met en place une zone monétaire commune autour d’une
monnaie unique, le SUCRE (Sistema Único de Compensación Regional) pour éviter l’uClisaCon du dollar (uClisée pour la 1 e fois en
2010 pour une transacCon de riz entre le Venezuela et Cuba).
La Communauté Sud-Américaine des Na5ons (2004) : regroupe les pays du Mercosur, du CAN et le Chili, Guyana et Surinam. Elle
devient en 2008, l’UNASUR et se dote d’un secrétariat général (à Quito) et d’un Parlement Sud-Américain à Cochabamba.
La Banque du Sud (2007) : alternaCve aux FMI, Banque Mondiale et BID.
CELAC (2010) : regroupe les 33 pays d’Amérique LaCne et de la communauté caribéenne. Certains y voient un subsCtut à l'OEA
devant perme^re à l'Amérique laCne de se débarrasser de la tutelle des US sur les aQaires poliCques de la région.
L’Alliance du PaciUque (2011) : regroupe le Chili, la Colombie, le Pérou et le Mexique. C’est une organisaCon qui cherche à faire
contrepoids au Mercosur.

15
LES STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENT ET LEUR BILANS
/!\ IMPORTANT : Les étapes du développement en Amérique la5ne : Un cycle éternel ?
o Avant 1930 : un modèle de développement extraver5 légué par la colonisaCon et relancé par l’internaConalisaCon : l’AL est
insérée dans l’économie mondiale sous l’angle de la dépendance et est spécialisée dans l’exportaCon de quelques produits
primaires (ArgenCne dans la viande bovine grâce aux bateaux réfrigérés)
o 1930-1980 : un modèle de développement autocentré porté par les gouvernements autoritaires suite à la crise des années
1930 (récession profonde de l’AL avec l’eQondrement du prix des maCères premières ; danger de l’extraversion) : mélange
protecConnisme commercial et fort encadrement social. Théorisé dans le cadre de la CEPAL.
o 1980 : un modèle néo-libéral fondé sur l’intégraCon dans la mondialisaCon portée par le Chili de Pinochet le Mexique
o Aujourd’hui : vers un modèle extrac5viste ? : reprimarisaCon du conCnent
AL mieux par5e que l’Asie mais ra\rapée car pas de montée en gamme comme en Asie  émergence qui n’en Nnit pas !
Succession de cycles en AL : phase d’émergence puis de déclin
I. LE CHOIX ANCIEN DU LIBÉRALISME ET DE L’EXTRAVERSION MONTRE SES LIMITES DANS LE ANNÉES 1930
 Une inser5on précoce dans l’économie selon les règles de la DIT : héritage de l’extraversion coloniale Pour Hervé Théry, « le
Brésil est né mondialisé » (vrai pour toute l’AmLat). Économie extraverCe qui repose sur 3 piliers : mise en valeur agricole
pour exporter (Brésil : boom export de caoutchouc Un XIXe), spécialisaCon pour marchés extérieurs avec appel aux IDE
étrangers (Ford et GM installent des ateliers de montage à Sao Paulo avec pièces importées des États-Unis dans 30’s), et appel
à l’immigraCon (4M d’immigrants au Brésil entre 1880 et 1920).
 L’impact socio-éco majeur de l’ouverture : Une réelle modernisa5on économique : mise en valeur des espaces li^oraux par
les exportaCons, modernisaCon par des transferts de capitaux de l’agriculture, industrialisaCon (chemin de fer pour le café
dans la région de Buenos Aires). Reclassements sociaux : classes moyennes et ouvrières se développent, mais dominaCon
d’une oligarchie ancienne : « République des oligarques » au Mexique. Mais les relaCons sont tendues avec les nouvelles élites
économiques d’où d’importantes réformes poliCques début XXème (modernisaCon, Etat providence).
 Mais le choix d’un développement extraver5 comporte de nombreuses faiblesses : Un développement inégalitaire (Théry
parle d’archipel brésilien), tensions sociales dans les campagnes (laCfundia : 1% des propriétaires = 85% des terres cul5vées
au Mexique). Forte dépendance par rapport à l’extérieur : l’Amérique LaCne est vicCme de la crise de 1929 du commerce
internaConal, d’où des crises de surproducCon (Brésil pour le café). D’où une crise sociale et une mulCplicaCon de coups d’Etat
(Vargas au Brésil en 1930 pour rompre avec la dépendance quasi-coloniale : poliCque industrielle volontariste).
II. LE MEXIQUE OUVRE LA VOIE EN AL DÈS 1930, CHOIX D’UN DÉVELOPPEMENT NATIONAL PROTECTIONNISTE
TOUT EN CONSERVANT UN LARGE RECOURS À L’EXTÉRIEUR
 Les fondements de ce modèle : Un « socialisme scien5Uque » (droit de propriété de l’Etat sur les terres, sous-sols et eaux.) :
Eco dirigée, fondée sur un dvlpt autocentré́ à parCr de 1910, au Mexique. Etat an5libéral, anCaméricain, naConaliste, agrarien
(partage des terres), dirigiste. Stabilisa5on poli5que : créaCon du ParC RévoluConnaire InsCtuConnel au Mexique, au pouvoir
de 1929 à 2000.
 Un dvlpt fondé sur une forte interven5on de l’État. État agrarien : réforme agraire de 1910 à 1992, Nnance recherche
agronomique (créaCon de FERTIMEX (engrais)), « révoluCon verte » (CONASUPO (magasins) en 1961 = achat de prod agricoles
à prix garanCs). L’Etat Unance l’économie (contrôle bancaire). Etat entrepreneur : naConalisaCons (PEMEX en 1938 pétrole),
aménage le territoire (fronts pionniers). Mais l’économie mexicaine reste mixte : collaboraCon privé/public car capitaux
publics dans les entreprises privées.
 Une stratégie d’ISI fondée sur La valorisa5on des ressources, à l’abri du protec5onnisme. Marché intérieur protégé́ :
barrières protecConnistes et limitaCon de l’invesCssement étranger (1973 loi Echeverria). S’appuie sur le pétrole, énergie
abondante bon marché (produc5on x5 de 30s à 70s)  dvlpt industrie pétrochimique et automobile, et eQets posiCfs des
chocs pétroliers.

III. EN SUIVANT L’EXEMPLE MEXICAIN, L’AL FAIT LE CHOIX D’UN DÉVELOPPEMENT AUTOCENTRÉ (DE 1950 À
1980)
Raul Prebisch (argenCn), au CEPAL : spécialiste de la dépendance, a théorisé la DTE, pense que l’extraversion des économies =
dépendance. Il pousse à adopCon d'ISI et à la régionalisaCon pour avoir accès à un marché de conso + vaste  marché commun
centre-américain fut le premier dans les 1960s mais échec car indus pas complémentaires.
 Des pays d’AL en retard de développement dans les 1950s. Des économies désar5culées : faiblesse des industries de
transformaCon, secteur terCaire parasitaire. Démographie galopante : accroissement naturel super élevé en 1950. Dvlpt
social faible : salaire moyen en 1954 est de 250$. Le modèle autocentré́ est la soluCon pour se protéger de l’extérieur, de
l’impérialisme
 Le choix du dvlpt autocentré́  une voie spéciUque à l’AL. La CEPAL recommande l’ISI. Poli5ques : dirigistes et
protecConnistes (naConalisaCon, planiNcaCon, fronts pionniers, salaire minimum au Brésil), fort naConalisme anC-communiste
16
: dictatures des 60s comme Brésil. RégionalisaCon (MCAA 1960, Pacte Andin 1969). Des divergences : contrôle (Mexique) ou
ouverture aux capitaux étrangers, ampleur des réformes (réforme agraire au Mexique, alors qu’elle est remplacée par la
créaCon de l’INCRA au Brésil).
 Limites du dvlpt autocentré́ se heurte à des limites et e]ets pervers. Réussite : diversiNcaCon éco, croissance économique
(Mexique : 8% 1970s, « miracle éco » Crée par la croissance agricole). Limites: croissance déséquilibrée (inaaCon,
ende^ement), manque compéCCvité. Soumise à la DTE : dépendance car exportaCon que de produits primaires, intoxica5on
pétrolière du Mexique. Changement de poli5que dès 70s : contestaCons en 1968 (FARCs, manifs étudiantes), coups d’Etat
(Pinochet Chili 1973  tournant libéral).

IV. DÈS LES ANNÉES 1980, L’AMÉRIQUE LATINE S’OUVRE POUR DEVENIR UN CONTINENT INSÉRÉ DANS LA M° ET
PREND LE TOURNANT NÉO-LIBÉRALISTE
 La crise de la de\e en Amérique La5ne. Crise de 1982 : période de récession au Mexique : croissance -3%, in[a5on +75%.
AdopCon d’un PAS sous la pression du FMI (plan Baker en 85)  1988 : choix d’une mondialisaCon libérale. •Puis, Brésil et
Argen5ne se déclarent aussi en cessaCon de paiement et en appellent au FMI.
 Ouverture et désengagement de l’État. Choix d’un modèle néolibéral : lu^e contre l’inaaCon et baisse des dépenses
publiques, désengagement de l’État, privaCsaCons (EX/ Mexique coms avec TELMEX), Nn de l’Etat agrarien. Choix de
l’ouverture : baisse tarifs douaniers, relance organisaCons régionales (MERCOSUR 1991), créaCon de zones franches (Manaus
au Brésil).
 Quel bilan ? Un pari réussi : sorCe de crise, croissance. EX/Mexique : admis à l’OCDE en 1994, réussi à maîtriser l’inaaCon, à
moderniser son éco (dynamisme de CEMEX). Mais, virage à gauche de l’AL, suite à crises des 1990s (Chavez au VEN, Lula au
BRE). Retour au dvlpt autocentré́ ? intervenCon de l’Etat (Bolsa Familia Brésil). Un dév ajd fragile : nouvelles dépendances p/r
aux émergents (Chine), économies de rente alors que baisse du prix des MP. Sur les 20 pays les plus inégalitaires, 12 sont AL.
La redéUni5on du modèle de dév soulève des problèmes : l’augmentaCon des inégalités, reprimarisa5on => dév fragile,
précarité, criCques : l’AL revient presque à l’époque coloniale en termes de dépendance vàv ext => alimente la théorie du
cycle perpétuel = phase ascendante (avec presque émergence) et phase descendante.
 Une AL en fusion (= aug de la température, sociale et poli5que surtout  contesta5ons populaires) :
o Mexique (AMLO au pouvoir en 2008, lu^e contre pauvreté, nouvel ALENA, contre le mur et incarne pays qui remet en cause
les US, grand déN = violence et cartels).
o Argen5ne (Crise de 2001 => retour péronisme, Kirchner, mais Macrí, et 2019 retour Fernandez et Kirchner => lu^e inégalités).
o Bolivie (Démission Morales décembre 2019, entre 2006-19 bilan éco et social posiCf (croissance de 4%/an), mais avec
naConalisaCons et retour de l’engagement de l’état dans les secteurs stratégiques + Rapprochement du Venezuela, Cuba avec
l’ALBA + Renouvellement des élites au pouvoir (indienne, Jeanine Anez intérim  élecCon nov 2020, Morales asile Arg).
o Chili (Pinera avait su améliorer situaCons éco et sociale mais mécontentement depuis 2019 dont le catalyseur est
l’augmentaCon du prix du Ccket de métro, référendum à venir / consCtuCon qui est celle de Pinochet).
o Uruguay (élecCon présidenCelle novembre 2019 = victoire du centre droit).
o Brésil (octobre Jair Bolsonaro élu, Lula et Rousse] incarnaient la gauche VS Bolsonaro (ext) droite, rapprochement des US,
mise tout sur l’exploitaCon des MP  déforestaCon mais est climatoscepCque, janvier 2020 indiens cf accroches, crtn
abandon industries de transfo => impresion d’un pays qui n’arrive pas à émerger pcq déjà m^ situaCon au Brésil début XXe,
Clemenceau VS Théry, Nov 2019 Lula sort de prison (souCen par parC des travailleurs).
o Chili reje^e gvt de droit, Bolivie reje^e gvt de gauche => sensaCon de « dégagisme »
Dates clés :
 1930 : coup d'Etat de Vargas au Brésil AMLAT : 12% des IDE mondiaux
 1973 : Loi Echeverria au Mexique Embraer : 3e constructeur mondial
 1965 : Maquiladoras 1980s : 6% de croissance au Mexique
 1983 : Plan Baker / 1989 : Plan Brady
 1973 : Pinochet = tournant ultra-libéral au Chili
Références et no5ons clés :
Chi]res :
 Hervé Théry : "Le Brésil est né mondialisé"
 4M d’immigrants au Brésil entre 1880 et 1920
 Hervé Théry : "L'archipel brésilien" (inégalités)
 LaCfundia dans les années 30s : 1% des propriétaires
= 85% des terres cul5vées au Mexique

Point sur le bilan de l’ISI


Des réussites : des croissances de niveau asiaCque dans les 60-70s (7% pour le Mexique), qui s’appuie sur l’agriculture (permet de
faire face à croissance démographique), sur l’industrie (entre 1/4 et 1/3 du PIB de l’AL). Ce^e croissance a permis un rééquilibrage
régional (développement de la fronCère au Nord du Mexique, créaCon de Brasilia en 1956), et l’émergence d’une classe moyenne

17
au Mexique (issue de l’industrialisaCon et des emplois créés par l’État) ce qui permet le développement d’un marché intérieur de
conso. Mais des situaCons contrastées.
Des limites notables : la croissance se fait au prix de déséquilibres structurels liés au choix de l’ISI (choix indus peu viables par la
faiblesse du marché intérieur, des capitaux et des technologies, produits peu compéCCfs qui doivent donc être fortement
protégés, faiblesse de l’industrie légère, permanence d’une logique de rente). A cela s’ajoute une forte inaaCon (les déNcits
poussent à s’ende^er), une dégradaCon des termes des échanges = thèse de Singer-Prebisch (monnaie élevée et peu d’IDE car
poliCquement instables donc perdent à l’exportaCon de maCères premières) enNn, les pays, confrontés à une explosion
démographique se retrouvent obligés d’importer des produits alimentaires à cause de l’importance des cultures d’export et de
l’essouÄement de la réforme agraire  source de révoltes dans les 90s.

DÉMOGRAPHIE ET URBANISATION EN AMÉRIQUE LATINE

I. UNE DOUBLE EXPLOSION : DÉMOGRAPHIQUE ET URBAINE AU XXÈME SIÈCLE


 Croissance démographique (≈ 650M habitants) ou comment l’AL n’a pas su pro2ter de la transion démographique
Une explosion démographique
o Une entrée précoce dans la transi5on démographique : Certains pays rentrent dans la transiCon démographique dès
l’entre-deux guerres grâce à un dynamique socio-économique favorable (dvp autocentré ́) : ArgenCne, Chili, Uruguay (pays
de peuplement européen). Puis Brésil, Mexique. Aztude des Etats : le voit comme une chance ou comme malédicCon
(poliCques malthusiennes ou populaConnistes)
Entre 50s et 70s : baisse généralisée de la mortalité par de meilleures condiCon de vie.
o Des situa5ons démographiques contrastées : trois grands groupes :
 TransiCon démographique peu avancée : HaïC, Guatemala, Guyana, Paraguay, Bolivie, Honduras. Indice de fécondité
entre 2,5 et 3,2.
 Deuxième phase : taux de mortalité bas (pop jeune), natalité diminue. Fécondité > 2,1. Mexique, Venezuela.
 TransiCon démographique terminée : indice de fécondité < au seuil de renouvellement des généraCons. Entre 1,7 et
1,9 : Brésil, Uruguay, Cuba.
DéUs aujourd’hui : vieillissement (taux fécondité́ > renouvellement généra5ons 2010s), durabilité́ des villes et modelés de dvp

 Une explosion démographique qui fait des pays d’immigra5on des pays d’émigra5on
o Un essor de l’immigra5on à par5r du milieu 19 ème : le conCnent devient terre d’immigraCon pour les Européens entre
1830s et 1GM car renvoie image de pays neuf (ArgenCne veut européaniser sa populaCon). Brésil, ArgenCne, Uruguay sont
volontaristes en maCère d’immigraCon.
o Une modiUca5on du comportement migratoire après 45 : 30s = immigraCon européenne se tarit car 1) Europe achève sa
TD. 2) AL renvoie une sale image en raison de dictatures, violences. 3) AL, en rentrant dans sa TD, n’a plus besoin d’un
apport migratoire.
o Appari5on de [ux migratoires importants sur le conCnent américain. Mexique apparaît comme un pays a^racCf (pour l’AL
même) en raison de sa posiCon proche des US. Flux intra-américains comme Nord/Sud vers USA et Mexique (remises : 20%
PIB d’AMC), migraCons internes => polarisaCon (sur les li^oraux, barrage d’Itaipu qui a engendré des mobilités vers Brésil)
o Des mobilités au cœur de l’iden5té américaine : migraCons pour la maîtrise du territoire (1970’ Transamazonienne et
front pionnier au Brésil). Mais auj quesConnés par le retour en force de la fronCère physique (mur de Trump) et idenCtaire
o Des migra5ons internes qui demeurent aussi importantes, Ques5on des fronts pionniers :
Front pionnier : fronCère intérieure à un Etat, a un objecCf premier de faire coïncider les limites de la mise en valeur du
territoire avec les fronCères poliCques. Veut donc exploiter de nouvelles terres, également un moyen de régler des
saturaCons démographiques sur d’autres régions.
AL est le con5nent du front pionnier. Pays emblémaCque est le Brésil : la mise en valeur s’est faite en s’appuyant sur
diQérents fronts pionniers. Les dynamiques pionnières contribuent à des migraCons internes, et sont un moyen d’éviter de
poursuivre une réforme agraire.
 Une explosion démographique qui favorise enUn l’urbanisa5on
o Un système urbain qui date de l’époque coloniale : Villes pour les colons = point d’ancrage de la puissance de la
métropole et engagent l’extraversion de l’économie.
o Un sous-con5nent à l’urbanisa5on quasi-achevée : Des taux d’urbanisaCon très élevés : 90% d’urbanisaCon au Chili, Arg.
Cuba 78%. Série de pays dont le taux est autour de 60%, le Guyana à 29%.

18
TransiCon urbaine a été plus rapide qu’aux EU ou au Canada. Le gros de la Tr urbaine s’est fait entre 50s et 70s, d’abord
au bénéNce des plus grandes villes.

II. DÉMOGRAPHIE ET URBANISATION APPARAISSENT COMME LE REFLET D’UN MAL DÉVELOPPEMENT


(REPRÉSENTATIF D’UN SOUS-CONTINENT DU SUD)
 Une croissance urbaine incontrôlée
o Une urbanisa5on parasitaire : En AL, l’explosion urbaine a précédé l’industrialisaCon, a favorisé le développement d’un
secteur terCaire parasitaire (services à la personne) et non pas un secteur terCaire de modernisaCon.
o Cons5tu5on de métropoles géantes : Mégapoles (8M d’habitants) écrasent parfois les autres villes : phénomène de
macrocéphalie. Peuvent se transformer en monstruopoles : 1) le fait qu’il n’y ait pas de planiNcaCon urbaine 2) renvoie
aux violences urbaines, à la polluCon, aux embouteillages.
o Théma5ques des villes en AL : fragmentaCon, violences, bidonvilles, transports et mobilités, déN du secteur informel
prépondérant dans économie urbaine.
 Le handicap de la ques5on sociale
o Un phénomène ancien, caractéris5que d’une certaine iden5té la5no-américaine : Pauvreté ancienne : un leg de
l’époque coloniale. Pauvreté liée à ques5on agraire (sévit + en campagnes) et à l’ethnie (amérindiens vulnérables). La
quesCon sociale est cons5tu5ve de l’iden5té laCno-américaine. S’inscrit dans le paysage, on la voit dans les bidonvilles,
qui sont l’expression de la quesCon sociale.
o Des sociétés qui demeurent très inégalitaire : Indice de GINI : Uruguay le mieux 0,416 (+/- comme EU, France dans les
0,33). Bon nombre de pays autour de 0,5 (Colombie à 0,535). Traduit un héritage de la colonisa5on : processus
d’appropriaCon foncière a entrainé l’appariCon d’une société à deux classes. ColonisaCon = une élite économique,
culturelle intellectuelle et une masse de pauvreté et d’analphabéCsme.
Virage à gauche Un 20ème début 21ème : Décennie 00s voit diminuCon de pauvreté. Brésil en 1990 : 48% sous seuil de
pauvreté VS 2016 : 21,4%. Autant la diminuCon des inégalités n’est pas frappante. 1990 : 10% des ménages les + riches
concentrent 43% des revenus des ménages totaux VS 2001 les mêmes 10% concentrent 46%.

LE BRÉSIL
De Gaulle : « Le Brésil était un pays d’avenir, est un pays d’avenir et sera un pays d’avenir ». Est-ce encore vrai aujourd'hui ?

I. UNE PUISSANCE FONDÉE SUR UN DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE VERTIGINEUX


 Une économie en orbite : 8ème économie mondiale, exporte vers Chine (15% du total), les USA (10%), l’ArgenCne (7%). Il y a
des retombées sociales importantes : la populaCon pauvre est divisée par 2 en 10 ans. Le PIB a été mulCplié par 3 depuis 2003.
 Commerce extérieur très dynamique : commerce excédentaire, importaCons augmentent de 30%/an, exportaCons de
15%/an (soja, fer, pétrole). « Ferme du monde » : réalise 1/3 du PIB agricole d’Amérique du Sud grâce au Soja OGM (90% de la
producCon). Il bénéNcie de richesses importantes : 17% des réserves en eau, 1/4 de sa populaCon a moins de 15 ans.
 Plaque-tournante des inves5ssements : FMN en pleine croissance (450 des 500 plus grandes FMN en Amérique du Sud sont
au Brésil), Petrobras en Angola, IDE sortants = 2x ceux entrants.
II. LE MONDE, NOUVEL HORIZON DE LA PUISSANCE BRÉSILIENNE ?
 Diploma5e américaine ac5ve : "leadership discret", poliCque régionale qui est cependant contestée par ses voisins. Le Brésil
est le pays dominant de la région : 80% de la popula5on et plus de 70% du PNB du Mercosur. Leader donc des pays
d’Amérique du Sud et peut s’opposer au Nord : le Brésil s’oppose au projet américain de ZLEA.
 Volonté de devenir un acteur global : Hard-power montant (acquisiCon du porte avion Foch début 2000), Forum IBAS (2003,
partenariat économique Inde-Brésil-Afrique du Sud), G4 (Allemagne, Japon, Inde, Brésil) pour l’intégraCon du Conseil de
sécurité de l’ONU, Forum BRICS (banque de développement des BRICS).
 Un futur leader pour le Sud ? Lien avec pays arabes (1er sommet des pays arabes-Am Sud en 2005 se Cent au Brésil, qui
dénonce l’occupaCon israélienne), rapprochement avec l’Iran. Le Brésil revendique aussi la 2ème popula5on noire au monde
après le Nigéria donc cherche à se rapprocher de l’Afrique par son idenCté. Place importante à Doha en 2003 avec l’Inde pour
les génériques.
III. LES LIMITES DE LA PUISSANCE
 Un Leadership contesté en Amérique du Sud : ennemi ArgenCne (échec Lula-Kirchner), et poliCque dénoncée par Chavez : le
Brésil s’aligne sur les USA.
 Une Puissance incomplète : faible soc power, inégalités fortes, démocraCe récente. Dernier grand scandale qui a fragilisé la
classe poliCque brésilienne : le scandale Petrobras, entreprise la plus ende^ée du monde. Problème : Dilma Roussef a dirigé
Petrobras… Son hard power est incomplet : 20ème armée du monde. Désindustrialisa5on précoce menace également Brésil.

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 Une Modernisa5on en panne : primarisaCon de l’économie, dépendance énergéCque, ¼ de la popula5on vit avec 1$/jour. Le
développement ne proNte qu’au Sudeste et non au Nordeste, qui est un centre déchu. Cardoso : « le Brésil n’est pas un pays
pauvre c’est un pays injuste ».
 Renouveau avec Bolsonaro ?
Le Brésil et les biocarburants
Programme Proalcool lancé en 1975, qui repose sur la transformaCon en carburant de l’alcool à canne à sucre. Choix d’une
énergie naConale et renouvelable. La moiCé de la producCon de canne à sucre est transformé en éthanol. Mise en place par
Volkswagen du moteur aex-fuel, qui foncConne de manière indiQérente à l’essence, au bioéthanol ou à un mélange, qui
occupe aujourd’hui 90% de nouvelles immatricula5ons. Grand succès brésilien.
Mais, un programme qui ne fait pas l’unanimité : cout environnemental (déforestaCon), social (méCer de coupeur de canne
est très dur). Peur d’un nouveau cycle de monoculture de la canne à sucre.
Instrument diplomaCque, diplomaCe de l’éthanol, tente d’en faire un marché mondial, dont il serait le leader incontesté via
des accords avec les pays d’Amérique LaCne ou des Africains avec transfert de technologies.

La soja5sa5on brésilienne, risque de reprimarisa5on dangereuse :


Le soja occupe aujourd'hui 1/3 de la surface agricole brésilienne. Sa culture en constante augmenta5on depuis les 90’s est
soutenue par son uClisaCon pour nourrir les bovins (or conso mondiale de viande a explosé partout). Or s’inscrit dans un
nouveau cycle agro-exportateur (après coton, café, caoutchouc) et comporte des risques sociaux (mécanisaCon détruit
l’emploi agricole, accaparement des terres et expropriaCon via corrupCon cause de conaits locaux) et environnementaux
(front pionnier, OGM et épandages chimiques dans les cours d’eau).

THÈME 3 : L’AMERIQUE LATINE ET L’EXTERIEUR


L’AMERIQUE LATINE DANS LA MONDIALISATION
Le dvpt est intrinsèquement lié à l’inserCon dans l’économie mondiale. L’ouverture : atout ou obstacle au développement ?

I. DÈS L’INDÉPENDANCE, L’AMÉRIQUE LATINE ADOPTE UN MODÈLE EXTRAVERTI FONDÉ SUR LES
EXPORTATIONS, L’APPEL AU CAPITAL ÉTRANGER (PRÉ 1930)
 Inser5on précoce selon la DIT : dès le XVIème, exportaCons agricoles vers l’Europe (produits primaires de grands domaines et
importance des espaces li^oraux). SpécialisaCon dès les années 1850 dans les maCères premières (cacao, coton, tabac, sucre
etc..) et inserCon dans l’éco mondiale par les capitaux étrangers (RU à l’origine d’¼ des dépôts argen5ns en 1914)
 Impacts de l'ouverture sur l'économie et les sociétés : permet le développement économique, la modernisaCon de
l’agriculture et les débuts de l’industrie, tournée vers des biens de consommaCon (Mexico, Sao Paulo), ce qui provoque des
reclassements sociaux (urbanisaCon et immigraCon, émergence d’une bourgeoise) et poliCques (dominaCon d’une oligarchie
liée aux acCvités d’exportaCons, l’inauence du posiCvisme renforce le pouvoir de l’État qui est modernisateur et autoritaire :
ex : La République des oligarques brésiliennes de 1889-1930)
 Faiblesses et contraintes du choix de développement : inégalitaire territorialement avec des enclaves qui communiquent peu
et socialement avec paupérisaCon des masses rurales (Mexique 1910 : 1% proprio=85% terres cul5vées d’où révoluCon de
Zapata et réforme), dépendance vis-à-vis de l’étranger (ende^ement car besoin de capitaux, dépendance poliCque vis-à-vis du
RU). 1929 porte un coup fatal au modèle extraverC (baisse les exportaCons, DTE, retrait des capitaux et appréciaCon de la
de^e) et aggrave la situaCon économique et sociale des pays.

II. D’OÙ DE FORTES BARRIÈRES PROTECTIONNISTES DÈS LES ANNÉES 1930 AVEC TOUTEFOIS RECOURS À
L’EXTÉRIEUR (1930-1970)
 Un développement autocentré nécessaire : pour soutenir la croissance économique et moderniser le pays, mis en place par
des pouvoirs autoritaires et populistes, poliCques de développement volontaristes avec un fort rôle de l’État (par les
naConalisaCons : 1961 CONASUPO (Compañía de subsistencias populares) au Mexique), protecConnisme (1973 Loi Echeverría
au Mexique qui disCngue les secteurs autorisés ou non aux capitaux extérieurs) qui génèrent une croissance de 7%/an dans
les années 1970 tout en laissant une place au secteur privé. Choix de l’industrie essenCel selon Raul Prebisch, qui reprend les
analyses de Rostow, pour réaliser le « take o] ».
 Un développement qui a toutefois besoin de l'extérieur : Car spécialisa5on dans les ma5ères premières, car besoin en
technologies et bien d’équipement (d’où le développement des zones franches pour accueillir les FMN : Manaus en 1967 au
Brésil et son protecConnisme sélecCf, 3e zone industrielle du pays aujourd’hui). Dépendance poliCque : coup d’état de la CIA
au Guatemala en 1954 (en lien avec la United Fruit Company, en réacCon aux réformes agraires du gouvernement Arbenz qui
aQectaient directement les intérêts de la mulCnaConale américaine (contexte de maccarthysme)

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 Un modèle qui entraîne des déséquilibres et un développement inégalitaire : déNcits commerciaux structurels, inaaCon,
ende^ement, dépendance aux IDE (EUA déCennent 60% des IDE au MEX), exclusion sociale  Premières remises en cause
avec Pinochet qui fait un coup d’État en 1973 et la crise de la de^e au Mexique en 1982 qui a^eint la moiCé du PIB du
conCnent à ce^e date.

III. SURENDETTEMENT ET NOUVEAUX CHOIX DE DÉVELOPPEMENT (1970 – 1980)


 Crise de la de\e : il y a une forte croissance pendant les années 1960, donc un climat propice à l’obtenCon de prêts. Mais la
croissance repose sur des bases viciées : le développement se fait à crédit et la de^e augmente. En 1982, le Mexique se
déclare en cessaCon de paiement, suivi par 39 pays qui présentent des programmes de réaménagement de la de^e. Cela
entraine des années de récessions, une pauvreté qui grimpe et à la Un des 1980, elle touche 40% de la popula5on.
 Modèle de croissance du Chili : arrivée de Pinochet (1973) soutenu par les US, qui met en place un tournant monétariste
néolibéral, libéralise les prix et les salaires, coupes budgétaires et privaCsaCons. Croissance de 7%. Fin de la dictature en 1990.
 Nouveaux choix de développement imposés par le FMI, le plan Baker en 1985 (argent donné à une quinzaine de pays
ende^és, éviter l’acCon commune des pays en surende^ement) et le plan Brady en 1989 (CtrisaCon de la de^e sous garanCe
du trésor américain et du FMI), mise en place de plans d’ajustements structurels càd libéralisaCon, privaCsaCon, dérégulaCon
des marchés.

IV. DÉVELOPPEMENT INCERTAIN ET CRISES FINANCIÈRES À RÉPÉTITION (1990 – 2000)


 Les crises Unancières sont graves et récurrentes, e8et tequila : crise commence en 1994 au Mexique touche l’Asie du S E, la
Russie puis arrive au Brésil en 1998 et touche l’ArgenCne en 2000-2001.
 Les pays d’Amérique La5ne n’ont pas su développer les moyens internes de la croissance, pas de hausse du niveau de vie
donc de la consommaCon, d’où un manque de développement du marché local qui entraîne une grande vulnérabilité aux
cours mondiaux par le recours à l’extérieur. L’in[a5on est trop forte, elle ne permet pas au pouvoir d’achat d’augmenter :
1993, in[a5on de 6000% au Brésil. Pendant les crises : chômage, creusement des inégalités et développement du secteur
informel.
 D’où une montée de la gauche néo-populiste : le néolibéralisme est remis en cause, le capitalisme est voulu plus autonome,
producCf et respectueux de l’environnement. L’État est plus présent. Kirchner en ArgenCne, Lula au Brésil, Vasquez en
Uruguay etc. Pays qui restent à droite : Mexique, Colombie, Costa Rica.

V. CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET DÉVELOPPEMENT QUI REDÉMARRENT MALGRÉ DES DÉSÉQUILIBRES ET DES


INCERTITUDES (2000 - AUJOURD’HUI)
 Jusqu’à la crise de 2008, une période d’euphorie avec une croissance de 6%/an en moyenne, avec des pays qui connaissant
des croissances allant jusqu’à 14% (Paraguay). La crise touche le conCnent mais la reprise est rapide, entre 2008 et 2012, l’AL
génère 60% de la croissance mondiale (montre qu’ils ont su développer une croissance saine).
 Retour de l’État et des poli5ques sociales (Ex au Brésil : Lula Faim Zéro en 2003, Bolsa Familia 2004), 20M personnes sortent
de la pauvreté au Brésil. Essor des classes moyennes.
 Toutefois le nouveau modèle est facteur de fragilités : croissance instable, dépendance (85% exporta5ons du Mexique vers
USA). Les inégalités deviennent presque un élément de l’iden5té. Spa5ales (espaces frontaliers, li^oraux, métropoles) le
Brésil est considéré comme « une Suisse, un Pakistan et un Far West » par H. Théry : Suisse : Sao Paulo, Pakistan : Nordeste,
région à problèmes et Far West : espaces pionniers Amazonie et Centre O. Et sociales : les pays les plus inégalitaires sont en
Amérique LaCne (Brésil : 10% des plus riches déCennent 50% des richesse alors que 46% de la populaCon est ss couverture
sociale), violence, drogue, mouvements sociaux.

3 crises majeures
La crise économique de 1929 :
 Krach boursier à New York un « jeudi noir », donc tous les capitaux américains sont rapatriés sur le sol américain. Dès
lors, la producCon tourne au ralenC, le chômage explose, et les pays du monde enCer se replient sur eux-mêmes selon un
naConalisme protecConniste d’urgence pour sauver leurs économies.
 Donc la demande en produits agricoles venant d’Amérique LaCne se contracte fortement, et les producCons du conCnent
n’arrivent plus à trouver preneur => Prise de conscience qu’un développement naConaliste s’impose.
 Quand même un eQet posiCf : Bcp de propriétaires terriens vendent et invesCssent dans l’industrie, c’est ce qui provoque
un essor industriel à Sao Paulo.
La crise de la De\e du Tiers-Monde 1982 :
 Les pétrodollars dont disposent les pays du MO sont déposés dans les banques européennes et servent à invesCr dans
les exploitaCons de pétrole dans le Tiers-Monde, en pleine appréciaCon des cours. Les pays du Tiers-Monde s’ende\ent
en hypothéquant les revenus pétroliers, avec de fortes dépenses sociales pour compenser les pannes du modèle de
développement autocentré.
 Or Début 80’s, contre-choc pétrolier car forte baisse de la demande, donc les retombées réelles n’ont rien à voir avec les

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a^entes. Le Mexique se déclare en cessaCon de paiement de de^e en 1982. Peur généralisée des invesCsseurs = E]et
tequila, retrait des capitaux dans les autres pays laCno. Les créanciers imposent ainsi les PAS du FMI pour assainir les
Nnances.

La crise économique argen5ne de 2001, point de départ d’une excep5on :


 Sur les conseils du FMI et de la BM, l’ArgenCne crée le péso en 92 en le liant au dollar par le currency board. Certes, la
stabilité de ce^e monnaie azre les invesCsseurs mais en 98 la bulle internet éclate car de nombreuses entreprises
digitales étaient bcp trop surcotées. Résultat les capitaux des inves5sseurs se rapatrient vers une valeur sure, le dollar.
Celui s’apprécie, donc le peso augmente ce qui pénalise les exporta5ons et favorise les importaCons (on trouve bcp de
produits agricoles brésiliens sur le marché argenCn au détriment des prod locales, plus chères).
 Entre 98 et 2002, le PIB chute et la pauvreté et le chômage explosent. L’ArgenCne a appliqué la rigueur et l’austérité
prônée par le FMI. En décembre 2001, le président déclare la suspension du paiement de la de^e extérieure.
 L’Argen5ne se tourne vers le protec5onnisme = La de^e est restructurée à 75% avec 93% des créanciers, 9% de
croissance sur 2002-2010 et les Plans K (Kirchner) me^ent en place une protecCon sociale forte. Et les exportaCons
argenCnes dépendent des accords bilatéraux que signe le pays (Blé pour Siemens).
 Problèmes : L’ArgenCne ne dispose d’aucun accès aux marchés internaConaux et est tributaire des IDE sur son sol,
dépendant de la conjoncture internaConale. Elle est notée CC chez Moody’s, pire note avant la faillite. Elle fait enNn
l’objet d’un procès des 7% de créanciers restants qui n’ont pas accepté l’accord et va surement devoir régler ce^e parCe
de la de^e en plus d’indemnités.

LES FONDS VAUTOUR TRAQUENT L’ETAT ARGENTIN PENDANT 15 ANS


Pour montrer comment les FMN ont une ac5on prédatrice sur le con5nent la5no-américain
Pour montrer en quoi la mondialisa5on génère des tensions

Les fonds vautours sont des fonds d'invesCssements spéculaCfs qui se spécialisent dans l'achat à bas prix de de^es émises
par des débiteurs en dieculté ou proches du défaut de paiement. Au début des années 2000, voyant l’ArgenCne s’écrouler,
des fonds vautours américains comme Elliot (y'a pas de blague) ont racheté la de^e, puis ont refusé de parCciper à la
renégociaCon de ce^e de^e une fois que l’ArgenCne s’est révélée incapable de rembourser ce qu’elle devait. Ensuite, les
fonds vautour ont traqué l’Etat argenCn pendant 15 ans dans de longs procès juridiques pour Nnalement avoir gain de cause,
et en 2016, faire une plus-value colossale sur leur inves5ssement ini5al.

Les fonds vautour sont largement criCqués car ils parient sur l’échec de l’emprunteur, dans l’opCque de récupérer un
maximum à l’issue de longs procès judiciaires quand celui-ci se retrouve à terre. En l’occurrence les fonds vautour américains
étaient conNants que la législaCon américaine les souCendrait, d’autant plus que l’ArgenCne a tellement besoin du marché
américain qu’elle ferait tout pour rétablir la situaCon. De 2001 à mars 2016, les États-Unis et l’ArgenCne ont été en froid
diplomaCque.

L'EX-ALÉNA : UNE BONNE AFFAIRE POUR LE MEXIQUE


Objec5fs et structures de l’ALENA : Signé en 1992, entre en vigueur le 1er Janvier 1994. Ce bloc de puissance représente
aujourd’hui 28% du PIB mondial. Devait être un laboratoire, une première étape de la régionalisaCon. En quoi consiste-t-il ?
ExempCon de taxes douanières sur le commerce de marchandises, de capitaux et de services (télécommunicaCons, banques,
transports, énergie). CoopéraCon trilatérale dans le domaine de l’environnement, sur le travail. Mais le niveau de régionalisa5on
est faible (pas de TEC, pas de libre-circulaCon des personnes).

I. L’ALENA A ÉTÉ UNE BONNE AFFAIRE, AVANT TOUT ÉCONOMIQUE, POUR LE MEXIQUE PARCE QU’IL A PERMIS
À CELUI-CI DE SURMONTER DES BLOCAGES DE SON DÉVELOPPEMENT
 Président mexicain, Carlos Salinas, propose Un 80’s un accord de libre-échange aux USA : après crise de la de^e (1982),
décision d’adopter un modèle libéral. ALENA = modernisaCon et inserCon dans l’éco mondiale, facteur de croissance car
nouveaux marchés, créaCon d’emploi (renforcement des maquiladoras).
 Dans un 1er temps, bonne a]aire pour Mex : 1) Commerciale : exporta5ons x7 avec US/Canada depuis 1994, 1ère puissance
export d’AL avec 80% produits manufacturés. 2) Économique : aKre inves5ssements grâce à fronCère US + faibles salaires.
Développement de grandes entreprises comme Cemex d’abord à échelle régionale puis mondiale. 3) Géopo/Poli5que : a
favorisé la transi5on poli5que (première alternance poliCque en 2000 alors que depuis 20’s, PRI était au pouvoir).
Accroissement de sa crédibilité interna5onale : 1994 entrée du Mexique à OCDE, se veut médiateur N/S (membre G20,
parCcipaCon à grandes conférences internaConales comme Cancun).

II. CEPENDANT, L’ALENA N’A PAS ÉTÉ UNE BONNE AFFAIRE POUR TOUS AU MEXIQUE ET A GÉNÉRÉ DE
NOMBREUX EFFETS PERVERS

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 Sociale : pauvreté a augmenté depuis 1994 47%  53%, indice de Gini 0,482. Bonne aQaire pour les grands groupes indus,
classes moyennes urbaines mais a fragilisé les pe5ts paysans (maïs US s’est imposé VS maïs local). Avec libéralisaCon, remise
en cause redistribuCon : abandon réforme agraire  insurrecCon du Chiapas menée par Marcos.
 Eco : sacriNce de l’agriculture vivrière a remis en ques5on la sécurité alimentaire du pays (dépendante à 42%). 80% export
mexicaines dépendent des US donc sensible à la conjoncture éco américaine.
 Source de désillusions : 1) Pas à posi5on égale avec les US : contenCeux commerciaux (camionneurs mexicains ne peuvent
franchir la fronCère). SécurisaCon fronCère par US est perçue comme humiliaCon. 2) Essor des cartels de la drogue :
ouverture fronCère avec ALENA autorise aux d’armes en provenance US ou blanchiment d’argent dans banques Am. Violence :
guerre entre les cartels pour les nouvelles routes + guerre de la drogue menée par gouvernement à parCr de 2006 sous
pression des US qui a déstabilisé le pays (80K morts).

III. MAIS CES RÉSULTATS NE REMETTENT PAS EN QUESTION LE CHOIX PAR LE MEXIQUE DE L’ALENA : DEPUIS
L’ÉLECTION D’ENRIQUE PEÑA NIETO EN 2012, LE MEXIQUE S’EST ENGAGÉ DANS DES RÉFORMES POUR TIRER
DAVANTAGE PROFIT DE L’ALENA
 Si ALENA n’a pas été une si bonne a]aire, c’est que le Mexique n’a pas su mener réformes structurelles, l’ALENA devient le
bouc émissaire. Énergie est un goulet d’étranglement (capacités de raenages pas suesante donc doit importer, pas
capacités pour exploiter gisements non convenConnels), existence de monopoles (Pemex, Televisa = 60% chaines TV
mexicaines) est un obstacle à la croissance, Main d’œuvre peu qualiUée : absence de poliCques d’innovaCon (0,4% PIB dans
R&D), faiblesse secteur éducaCon (70% jeunes arrêtent les études avant le lycée), donc pas de remontée de Nlière, pauvreté
de masse et inac5vité (8m6 de « ni-ni » (jeunes de 15-29 ans, sans emploi et sans diplôme) = terreau favorable de
recrutement des cartels, travail informel (60% de la pop acCve))
 2012 : élec5on de Peña Nieto = retour du PRI qui suscite beaucoup d’espoirs . 2012 : « pacte pour le Mexique » entre parCs
poliCques pour voter de grandes réformes => Nn du monopole de Pemex même si ressources restent propriété de l’Etat +
Autres réformes : réforme de la Nscalité (↗ impôts sur le revenu) notamment pour Nnancer infrastructures ou sécu sociale
universelle, réforme de l’enseignement, programme contre la faim inspiré de « Faim zéro » au Brésil, lu^e cartels de drogue
(arrestaCon El Chapo 2016). Mais les réformes tardent à être mises en œuvre, crise de légiCmité poliCque du pouvoir (Peña
Nieto accueille Trump malgré ses propos)
 Mexique tente aujourd’hui de s’imposer comme acteur global et autonome sur scène interna5onale : ALENA est juste un
moyen pour une régionalisaCon élargie tournée vers l’Amérique du Sud (Alliance du PaciNque) et l’Asie (Partenariat Trans-
PaciNque). Entend intensiNer ses liens avec UE, Chine… 2013 : parCcipaCon au 1er sommet des MIKTA (Mexique, Indonésie,
Corée du Sud, Turquie, Australie), contrepoids BRICS.

L'USMCA : UN ALENA 2.0 ?


Le Canada a rejoint le 30 septembre 2018 l’accord commercial signé au préalable entre les États-Unis et le Mexique. Si ce nouvel
accord USMCA (US-Mexico-Canada Agreement) n’apporte que de légères modiNcaCons de fond au précédent accord, il consCtue
dans sa forme une victoire pour Donald Trump, qui réa^rme sa capacité à modiUer les rapports de force interna5onaux.
 Une renégocia5on de l’ALENA : En 2016, lors de l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, l’ALENA représentait 486 millions
d’habitants pour un PIB combiné de 21.000 milliards $, soit 28 % du PIB mondial. La renégociaCon de l’ALENA faisait parCe
des promesses de campagne de Donald Trump, qui qualiNait l’accord de « pire accord commercial de l’histoire », le jugeant
responsable des déUcits commerciaux américains et de la perte de millions d’emplois dans son pays , principalement dans le
secteur automobile. Le 18 mai 2017, Donald Trump donnait oeciellement le coup d’envoi à la renégociaCon de l’accord, dans
un sens plus favorable aux États-Unis. Le 27 août 2018, les États-Unis de Donald Trump et le Mexique d’Enrique Peña Nieto
étaient parvenus à trouver un terrain d’entente. Le Canada de JusCn Trudeau les a rejoints le 30 septembre, oeciellement
signé le 30 novembre 2018.
 Que con5ent l’accord US-Mexique-Canada ? reprend les grandes lignes de l’ALENA.
o Le nom : logique d’« America First » (prédominance américaine). La dispariCon de « libre-échange » correspond
également à une exigence du président américain.
o Nature de l’accord : l’USMCA sera sujet à révision tous les six ans par les signataires, et pourra expirer dix ans après
chaque revue si l’un des États le désire. Il n’a^énue donc pas toutes les incerCtudes quant à l’avenir des relaCons
commerciales entre les trois pays. Une clause spéciNque averCt que l’USMCA serait remis en quesCon si les signataires
concluaient un accord avec un pays non qualiNé d’économie de marché, visant directement la Chine.
o Con5nuité de la nouvelle généra5on d’accords commerciaux préUgurée par l’ALENA : balaie des domaines diQérents
(propriété intellectuelle, invesCssement, arbitrage des liCges commerciaux). En contreparCe de l'arbitrage des liCges
commerciaux soutenu corps et âme par le Canada, le gouvernement canadien a concédé une ouverture de son marché
laiCer à hauteur de 3.6 %. Les États-Unis ont également obtenu un renforcement de la protecCon du marché automobile
américain : une voiture devra comporter 75 % de composants nord-américains.

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o Si de nouveaux droits de douane sur l’automobile ont été évités, les taxes de 25 % sur l’acier et 10 % sur l’aluminium
imposées par M. Trump le 8 mars 2018 resteront toutefois en vigueur dans les autres secteurs de l’économie.
o Touche surtout le secteur automobile (pour éviter que les entreprises US ne délocalisent vers le Mexique), avantage les
US surtout, touche aussi les produits laiCers (ressemblances avec la PAC, les US ont un meilleur accès au marché
canadien) : taxes alourdies en faveur des US
o L’ALENA était meilleur pour Mexique et Canada , mais le Canada a conservé le Chapitre 19 permet au Can et Mex d’obtenir des compensaCons en
cas de dumping US et l’excepCon culturelle canadienne, créaCon de chapitre sur l’environnement et la propriété intellectuelle

 Donald Trump sort gagnant de la renégocia5on de l’ALENA : le pire a été évité pour le Mexique et le Canada. Les États-Unis
sont en eQet le premier partenaire commercial du Canada et du Mexique, et la zone ALENA représente près de 75 % des
exporta5ons canadiennes et plus de 80 % des exporta5ons mexicaines. Côté américain, le nouvel accord représente une
victoire poliCque incontestable pour M. Trump, prouvant aux électeurs américains qu'il Cent ses promesses. Va à l’encontre
du LE, retour d’une forme d’unilatéralisme imposé aux partenaires.
 Conclusion : Un ALENA 2.0 mieux pour les Américains.

TRANSPORTS, TERRITOIRES ET MONDIALISATIONS


Enjeux : aménagement du territoire et mise en valeur des ressources, par des poliCques volontaristes, malgré ́ les contraintes.
Dynamique de polarisaCon/exclusion. Les transports sont-ils un levier de développement responsable ?

I. LE RÔLE FONDAMENTAL DES TRANSPORTS DANS L’ATTRACTIVITÉ ET LA COMPÉTITIVITÉ DES TERRITOIRES


 Les transports ont structuré le con5nent américain
o Des contraintes : géographiques (reliefs, distances), historiques (li^oral atlanCque privilégié par la colonisaCon,
connexions inter-régionales peu développé).
o Le rôle clé des transports dans l’aermaCon de l’EN et dans le peuplement et la mise en valeur des ressources: la voie
d’eau (le canal d’Erié 1817-1825, permet le développement de l’industrie lourde autour des Grands Lacs), le chemin de
fer qui est le symbole de la conquête de l’ouest (mythe de la FronCer, mise en place d’un quadrillage au Brésil pour la
mise en valeur du café), la route avec un triple « intégrer, contrôler, développer » (1970 Transamazonienne pour
« ouvrir des terres sans homme à des hommes sans terre » Médici, route La Paz - Santa Cruz construite en 1954 pour
désenclaver l’est).
 Les transports comme vecteur d’a\rac5vité au cœur de la mondialisa5on
o Volet o]ensif de l’Etat, via la dérégula5on : Airline DeregulaCon Act en 1978 aux USA, privaCsaCon de Conrail en 1987,
déN de la grande vitesse (objecCf d’Obama : 80% de la populaCon desservie par la LGV d’ici 25 ans), privaCsaCon des
ports et aéroports en AL dans 90s (Brésil par ex).
o Des progrès organisa5onnels d’ini5a5ve privée : R° conteneur en 56, externalisaCon du transport mariCme (pavillon de
complaisance : Panama et Bahamas parmi les 1ers pavillons de complaisance) organisaCon en « hubs and spokes » sur le
modèle de Memphis, le principal hub de Fed Ex et 2 ème aéroport mondial pour le Fret. Aujourd’hui enjeu d’amélioraCon
des transports face aux migra5ons pendulaires et au tourisme.
 Di]érence Amérique du Nord et Amérique La5ne : Volonté de mise en valeur agricole et industrielle au Nord contre
l’explora5on sans mise en valeur au Sud pour la voie auviale. De même pour le chemin de fer avec une logique de
quadrillage au Nord contre une logique de drainage au Sud.
II. LES TRANSPORTS, VECTEURS D’INTÉGRATION RÉGIONALE ET DE COOPÉRATION MAIS AUSSI SOURCES DE
TENSIONS
 Enjeu géoéconomique important : De grands acteurs spécialisés dans les services de transports : Fedex dans le transport
aérien, CSAV (Chili, transport mariCme). Mais les acteurs liés aux transports sont surtout américains : dans un monde
globalisé où les aux et l’exportaCons sont gigantesques, Maruba, une des plus grosses compagnies de transports mariCme du
sous-conCnent, n'est que 72e mondiale.
 Enjeu géopoli5que considérable : Les transports sont vecteurs de l’intégra5on régionale via la connexion régionale
(programme IIRSA au Brésil dans les 2000s aNn de relier zones de ressources aux bassins de conso) et de l’extension de
l’in[uence na5onale (USA avec le canal de Panama). La bi-océanité est un atout majeur : Panama (1914) - Nicaragua - Passage
du Nord-Ouest. Projet du canal de Nicaragua approuvé en 2013 et conNé au consorCum chinois HKND, auj au point mort.
 DéU de la M° : Ques5on du développement durable : projet de Chavez d’un « gazoduc au sud » en 2005 pour relier le
Venezuela à Buenos Aires menace l’Amazonie. Ques5on de la gouvernance mondiale : des organismes sont chargés de
sécuriser les transports (OMI en 1948) ce qui rappelle la dimension internaConale des transports dans un contexte de
mondialisaCon.
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III. LES TRANSPORTS REFLÈTENT LES INÉGALITÉS TERRITORIALES ET L’ORGANISATION CENTRE-PÉRIPHÉRIE
 À l’échelle con5nentale : 3 types de territoires : régions centres (grandes métropoles, mégalopoles : Sea^le-Vancouver, Rio-
Buenos Aires), régions de passage (espaces frontaliers, Panama) et les régions périphériques (angles morts), soit en cours
d’intégraCon à la mondialisaCon (fronts pionniers en Amazonie) ou marginalisés (Nord Canadien, centres déchus tel que le
Nordeste, périphérie poliCque comme Cuba), à l’écart des transports (e]ets tunnels ou non desservis). DominaCon écrasante
des USA : 40% du traUc aérien mondial, 7M km routes.
 A l’échelle na5onale : même découpage inégalitaire. Aux USA, par exemple, Nord-Est et les régions de la Sun Belt sont
dynamiques, les régions transfrontalières sur le point d’être relier à l’ensemble du pays, enclavement du Midwest. BOF C’EST
LES US PAS L’AMLAT ZER
 A l’échelle locale de la ville : Les transports perme^ent l’émergence d’une ville à l’échelle mondiale ou non : Mexico dont
l’absence de branchement à la mer, de centres de commandement ne lui ont pas permis d’émerger comme ville globale. Mais
l’Amérique La5ne est à la pointe des systèmes de transports urbains : à Medellin (Colombie), le Metrocable est un
téléphérique inauguré en 2004 qui dessert les quarCers pauvres à aanc de colline, appelé « funiculaire contre le crime » car
fait revenir l’Etat dans une zone de non-droit).

L'AMÉRIQUE LATINE EN 2018


I. SUCCESSION D’ELECTIONS MUNICIPALES, REGIONALES, PRESIDENTIELLES, LEGISLATIVES ET DE REFERENDUMS : VIRAGE
A DROITE
• Les changements poli5ques : L’essen5el de la région s’est orienté vers la droite sauf cas cubain et mexicain où ces nouvelles
Ngures représentent une rupture avec la dominaCon des Castro et du PRI. Dans les années 2000, il s'agissait du phénomène inverse
(virage à gauche) : Bolivie (Morales), Cuba (Castro), Chili (Bachelet), Equateur (Correa), ArgenCne (Kirchner), Brésil (Lula/RousseQ),
Venezuela (Chavez/Maduro).
o Avril 2018 : Miguel Diaz Bernal = cuba (1er n’appartenant pas à la famille Castro depuis 1959)
o Juin 2018 : Ivan Duque en Colombie, Andrés Manuel Lopez Obrador au Mexique.
o Octobre 2018 : Jair Bolsonaro au Brésil, Mar5n Vizcarra au Pérou suite au départ de son prédécesseur Pedro Pablo
Kuczynski (« PPK ») après des scandales de corrupCon.
• Comment expliquer ce changement ? Gouvernements de gauche ont suscité de grandes espérances populaires sans pouvoir les
saCsfaire + scandales de corrup5on (Lula avec ParC des Travailleurs au Brésil). Plus généralement, essor d’une droite dite
populiste voire libérale autoritaire, c’est-à-dire associant conserva5sme social et libéralisme économique.

II. L’AMERIQUE LATINE EST-ELLE UNE REGION EN CRISE ?


 Crises au Nicaragua et au Venezuela : deux situaCons comparables. Un régime de gauche (sandiniste ou chaviste) a au Nl des
années aQermi son emprise sur le pays, l’Etat et la populaCon. Les deux gouvernements ont conduit leur Etat à la déroute et à
de profondes crises économiques. Les deux peuples subissent des restricCons alimentaires, voire la famine. Beaucoup se sont
résolus à prendre le chemin de l’exode en Amérique Centrale et en Amérique du Sud. Ce phénomène aQaiblit les pays voisins
(Colombie du fait de l’arrivée croissante de réfugiés).
 Les rela5ons bilatérales ont également connu des moments de tension.
o Mexique / États-Unis : tensions transnaConales, autour de la migraCon hispanique aux États-Unis ou de la Caravana.
o Chili / Bolivie : tension autour de l’accès à la mer. Perdus depuis la Guerre du PaciNque (1879-1884), ces territoires ont
été réclamés par le gouvernement d’Evo Morales mais ce^e revendicaCon a été classée sans suite à La Haye.
o Brésil / Cuba : Le programme médical Mas Médicos réalisé par Cuba au Brésil a été interrompu par Bolsonaro.
 La Caravana : (cf Accroches)

III. LA COOPÉRATION RÉGIONALE


• Mul5plica5on des exercices bilatéraux ou mul5latéraux, associa5ons régionales et rassemblements stratégiques temporaires :
contre le narcotraNc et le crime organisé (Equateur, Pérou et Colombie ; Amérique Centrale dont le Salvador et le Guatemala).
• Les organisa5ons régionales en dangers :
o L’UNASUR est actuellement menacée par le virage à droite et le départ symbolique de plusieurs États-membres (Colombie en
2018, Equateur en mars 2019).
o L’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro au Brésil est suscepCble de provoquer le départ de ce pays hors du Mercosur.

• Face à ce constat préoccupant, de nouvelles formes d’intégra5on régionale sont en réalité en gesta5on :

25
Les pays d’Amérique Centrale renforcent leur coopéraCon et l’intégraCon dans un bloc régional cohérent. Nouvelles alternaCves
d’intégraCon régionale parmi lesquelles on retrouve les diQérents sommets à caractère sécuritaire ou militaire dont Exponaval ou
Velas.

IV. L’EMERGENCE DE LA PRESENCE CHINOISE DANS CETTE REGION


• La Chine : Au travers de la coopéra5on stratégique bilatérale, de contrats d’armement ou de formaCons des personnels
militaires locaux, Pékin a développé sa présence face à l’inauence tradiConnelle des États-Unis.
o Venezuela, la Chine a été présente à travers des exercices militaires, de l’aide humanitaire (déploiement d’un navire-hôpital),
des contrats d’armement. L’orientaCon poliCque du régime chaviste contribue à renforcer les liens entre Pékin et Caracas au
nom des principes communistes revendiqués.
o Équateur, rappelons que les appareils militaires sont d’origine chinoise. En outre, un prêt de plusieurs millions de dollars à un
taux de 6% a été consenC par la Chine au pays.

• Les autres États :


o La Russie a ainsi renforcé ses échanges avec le régime chaviste de Nicolas Maduro.
o La Turquie a également proposé de soutenir le régime vénézuélien en dieculté.
o Les acteurs européens sont également présents avec des échanges plurisectoriels dans les domaines militaire, stratégique, de
cyberdéfense et de l’aérospaCal.
o La France s’est disCnguée par la vente de 4 patrouilleurs OPV à l’Argen5ne (Novembre 2018) et de 5 sous-marins d’a\aque
au Brésil (2009).

LE BASSIN DES CARAÏBES, UNE MÉDITERRANÉE AMÉRICAINE ?


I. UNE ZONE DE FRACTURE ET D’AFFRONTEMENTS
Un fort di]éren5el de développement : Laurent Carroué déNnit la zone comme « la césure de développement la plus intense de
la planète ». A l’échelle du conCnent, des IDH qui varient entre les EUA (>0,9) et HaïC (0,49), seul PMA de la région. A l’échelle des
pays (villes/campagnes) A l’échelle des villes (gated communiCes vs favelas au Brésil)
Une mosaïque de popula5on : précolombiennes, colons, diasporas chinoises et indienne, culturelle : mulCples langues (Guaraní,
langue co-oecielle du Paraguay) et religions d’où syncréCsmes et poli5que : taille variable des États
Une zone à risques naturels avec les cyclones (Ouragan Maria en 2017 avec 3000 morts), la sismicité et le volcanisme (18 en
ac5vité, 1e zone mondiale) mais pas seulement : piraterie, traNc de drogues, polluCon.

II. UNE INTERFACE ÉCONOMIQUE


Les principaux [ux :
o Marchandises : à
haute valeur ajoutée (N  S), des maCères premières (S  N avec : « produits exoCques », bauxite jamaïcaine, pétrole) :
3 États du BC parmi les 10 premiers producteurs de café
o Capitaux : vers
les zones franches, les paradis Nscaux (îles Caïman), remises (13% du PIB de la région en 2013)
o Hommes :
principalement tourisme (jugée la région la plus dépendante de ce secteur au monde car à l’origine de 15% du PIB
régional) mais seul 30% des revenus du tourisme restent dans la région (agences de croisières américaines...). Les aux
illégaux vers les EUA.
L’exploita5on du bassin se développe tôt : le bassin cherche à se posiConner en hub dans le domaine aéroportuaire (Miami : 12e
mondial pour le fret en 2016) et portuaire (Houston : 1,95M EVP en 2014). L’uClisaCon du conteneur est précoce (de grands ports
comme Miami, Colon ou Kingston). Sans oublier le canal de Panama.

III. LE BASSIN CARIBÉEN, ARRIÈRE-COUR DES ÉTATS-UNIS


Par les nombreuses interven5ons des EUA depuis 1898 (Baie des cochons 1961, Cuba en 1962, invasion de la Grenade en 1983),
par la présence de la 4ème ao^e et par la dollarisaCon de la zone, c'est une Méditerranée américaine. AméricanisaCon qui suscite
des contestaCons internes comme au Venezuela de Chavez ou à Cuba. D'où une tentaCve de contrer l'inauence par l'intégraCon
régionale, surtout avec l'ALBA (Alliance Bolivarienne pour les Amériques) de Chavez, mais l'inauence américaine reste
incontestable.

26
Rapprochement avec Cuba en Décembre 2014 : « Nous commençons un nouveau chapitre entre les na5ons des Amériques »
(Obama) mais peu de résultats probants et revirement avec l’élecCon de Trump.

LES DROGUES EN AMÉRIQUE LATINE


 Un centre majeur du traUc de drogue : l’Amérique LaCne est le 2ème producteur du monde (Mexique : 3ème producteur
d’héroïne) et les USA le 1er consommateur donc il y a une vraie complémentarité. Le Mexique est une zone de transit vers les
USA : 90% de la drogue du conCnent à desCnaCon des USA y transite, comme dans le Triangle d’or centraméricain
(Guatemala, Salvador, Honduras). La coca est produite exclusivement au Pérou, en Bolivie et en Colombie.

 Les liens sont complexes entre drogue, économie et société. On constate déjà une augmenta5on de la violence : plus de 130
homicides pour 100 000 habitants à Caracas. Après la guerre des Cartels (80’s-90’s), place à la guerre contre la drogue lancée
par Calderon en 2006 au Mexique, elle a fait 60 000 morts, à cause notamment des paramilitaires. Mais le traNc de drogue est
facilité par l’instabilité de la zone (FARC qui trouvent leurs revenus dans la vente de coca), et par la pauvreté (en Bolivie,
culCver ½ hectare de coca rapporte plus que 30 hectares de cacao). EnNn, l’économie de la drogue est ancrée dans les
sociétés : 50% du PIB des pe5tes An5lles, culture défendue par les Indiens (Morales), popularité des barons de la drogue
comme Pablo Escobar.

 La lu\e contre la drogue, ou5l géopoli5que des USA ? Les USA mènent une guerre contre la drogue depuis les 70s (créaCon
de la DEA Drug Enforcement Agency en 1973 qui dispose aujourd’hui du plus important budget au monde consacré à la lu^e
contre le traNc de drogue (plus de 2,5 milliards de $). Avantages économiques accordés aux pays obtenant un cerCNcat de
bonne conduite par le congrès US), et la lu^e s’est radicalisée dans 2000s avec le Plan Colombie (champs de coca aspergés de
Round Up). Mais ce^e poliCque a des e]ets ambigus : conséquence environnementale (Round Up), pauvreté les agriculteurs
étant privé de leurs revenus (le plan Coca Zero en 1988 en Bolivie prive 300 000 agriculteurs de leur unique source de revenu).

 Pour conclure, nouvelle façon de gérer la drogue en la légalisant : Uruguay 1er à légaliser en 2013, suivi par Colorado en 2015.
Vague de légalisaCon en marche aux USA.

L’AMERIQUE LATINE ET LES ETATS-UNIS AU XXe SIECLE


Les États-Unis sont-ils une puissance américaine ? Caractériser leur inauence dans la zone (c’est à dire leur capacité à commander
et à se poser en modèle) revient à en déterminer les diQérentes formes, mais également me^re en lumière ses limites et les
résistances qu’elle suscite. Le rapport de dominaCon est-il évident du fait de la proximité géographique et du diQérenCel de
puissance ? Ou un « choc des civilisaCons » est-il inévitable entre anglo-saxons et laCns ?

I. DEPUIS 1898, LES ÉTATS-UNIS ONT IMPOSÉ À LA ZONE UN IMPÉRIALISME AUX FORMES ÉVOLUTIVES
De 1898 à la 2GM : un impérialisme poli5que et militaire direct. La poliCque de bon voisinage de Roosevelt est une excepCon
courte. Depuis l’appel de Mahan à une expansion militaire dans le PaciNque (le « lac états-unien »), les intervenCons se succèdent
(ex : renversement de Jacobo Árbenz Guzmán au Guatemala en 1954 organisé par la CIA connu sous le nom de code d’opéraCon
PBSUCCESS)
Fin des années 1940 à la Un des années 1970 : une pax americana. Les EUA organisent leur réseau d’alliance + containment : la
doctrine permet aux EUA d’intervenir sur le conCnent pour contenir le communisme.
Après la pause Carter, le regain de l’interven5onnisme sous Reagan. OpéraCons au Nicaragua pour détruire le régime sandiniste.
Renversement de Noriega (1989), perçu comme une menace pour le canal de Panama, L’interven5onnisme est moins direct avec
Bush qui veut développer le mulClatéralisme : projet de ZLEA. Ingérence est redéployée contre la drogue (Traque d’Escobar qui
mène à sa mort en 1990), ou pour la défense de la démocraCe surtout via l’ONU (renversement d’ArisCde 1991 en HaïC :
débarquement 20K soldats EUA sous mandat ONU).

II. CETTE DOMINATION POLITIQUE A ÉTÉ LE SUPPORT D’UNE PROFONDE INFLUENCE ÉCO ET CULTURELLE
Les EUA jouent un rôle moteur dans les échanges régionaux : (1) tradiConnel pôle d’émission tourisCque, les EUA sont également
une desCnaCon de plus en plus prisée, surtout chez leurs voisins immédiats (2) très forte dépendance du Canada et du Mexique,
dont les EUA sont le premier partenaire commercial (3) les autres pays sont encore pris dans les mailles d’un échange inégal
(produits industriels élaborés contre maCères premières).
Les EUA sont de loin les premiers inves5sseurs en Amérique : (1) montée des IDE sur un siècle : aujourd’hui la moi5é des IDE des
EUA desCnés aux PED vont vers l’Amérique LaCne. Également en termes de prêts au développement : EUA 1er contributeurs. (2) La
mulCnaConalisaCon des Nrmes états-uniennes est ainsi très développée en Amérique (Nrmes automobiles au Mexique).
Conséquence : 2 cas de Ngure : soit les capitaux américains cantonnent certains pays dans la foncCon de « républiques bananières
» soumises à Washington et aux FMN américaines, soit dans d’autres pays, l’industrialisaCon repose très largement sur ces
capitaux américains (Mexique).
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Les [ux migratoires, enUn, sont polarisés sur les États-Unis : (1) 45 à 50 millions de la5nos aux EUA en 2018, plus que les noirs (2)
le mouvement d’émigraCon de pauvreté se poursuit aujourd’hui (3) Les échanges culturels sont croissants par le biais de
migraCons temporaires de touristes (Nord-Sud) et d’étudiants (Sud-Nord) parmi lesquels une parCe des futures élites dirigeantes
laCno-américaines (Vicente Fox au Mexique, président)

III. TOUTEFOIS, CETTE DOMINATION PROVOQUE DES RÉSISTANCES MAIS AUCUN CONTRE-MODÈLE
L’iden5té la5no-américaine est façonnée par un fort na5onalisme « an5yankee » : nombreuses révoluCons marxistes en
Amérique Centrale et dans les Caraïbes, le naConalisme mexicain jusqu’aux années 1980 (naConalisaCon du pétrole en 1938) les
posiCons Cers-mondistes de Lula au Brésil et Chavez au Venezuela. Ce sont des résistances culturelles face à la progression de
l’hégémonie des EUA. Mais aucune de ces idenCtés n’a duré longtemps. Les dirigeants ont compris qu’ils ne pouvaient pas refuser
la mondialisaCon et fermer la porte aux invesCssements  ils cherchent désormais à encadrer ce^e mondialisaCon et à l’orienter
vers des objecCfs plus sociaux.
Cela n’a pas empêché les EUA de se lancer dans le projet ambi5eux de la ZLEA : L’ALENA est une réussite donc les EUA ont
accéléré les négociaCons pour la ZLEA, mais échecs à cause de l’anC-américanisme environnant et la quesCon des subvenCons
agricoles, l’importance du protecConnisme commercial et les réCcences du Brésil et du Venezuela. QualiNée par Chavez de
« projet néocolonial desné à englour l’Amérique lane »
Pourtant les états d’Amérique La5ne peinent à trouver une alterna5ve à la ZLEA : la construcCon régionale peut-elle se faire sans
les EUA ? Aucun bloc ne foncConne assez bien pour la faire. Donc certains états parCcipent à des regroupements plus larges pour
aecher leurs diQérences (accords bilatéraux Mexique-UE, Groupe des 22 consCtué à Cancun en 2003)

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EXEMPLES

Entreprises
United Fruit, le « Roi sans couronne » de l’Amérique La5ne
 Minor Cooper Keith fait construire Nn XIX ème un chemin de fer au Costa Rica et en obCent la concession, créaCon de United
Fruit en 1899, possède 10% des parts de marché du Costa Rica dont 35% des terres cul5vables. 1989 Devient la Chiquita
Brands InternaConal.
 Permet l’exploita5on occidentale et la déstabilisa5on poli5que des pays d’Am Centrale : « État dans l’État », La United Fruit
Nnance des coups d’État : « Au Honduras, il est meilleur marché d’acheter un député qu’une mule » Samuel Zemurray, PDG
de la United Fruit (1933). 1954 intervenCon de la CIA lorsque Árbenz Guzmán au Guatemala veut lancer une réforme agraire
(2% popula5on = 75% terres).
 Exemple de la prise de conscience et de souveraineté : 2004 Chiquita Brands se reCre de Colombie car scandale de
Nnancement de paramilitaires pour éliminer des syndicalistes gênants : 25M $ d’amende.
 Racheté en 2015 par Cultrale (géant brésilien) et Safra GroupContesta° de l’hégémonie américaine par son propre
con5nent.

Grupo Bimbo : le roi du pain mexicain


 Entreprise de fabricaCon de pain et de distribuCon.
 CA annuel 2015 : 15 milliards de dollars.
 Le groupe est classé 2nd en Amérique La5ne par le revenu.
 Premier « boulanger » de la planète, dont l’Amérique et les marchés émergents sont le principal terrain de chasse. Le
conCnent américain est la principale source de revenus (53% de son CA annuel).
 128k personnes, 170 usines, 10 000 produits, 2,5M de points de vente

 2016 : consécraCon suprême, elle est classée « global leader » par le Boston Consul5ng Group → désormais au même stade
que les mulCnaConales occidentales sur la scène internaConale.
 Avec 3% de part de marché mondiale, Grupo Bimbo a encore des marges de progression. Il compte encore se renforcer dans
les zones réservoirs de croissance car les émergents vont connaître un boom démographique d'ici 2030. Veut s’implanter en
Afrique et en Asie

Petrobras (Brésil)
 Un succès na5onal brésilien :
Créé en 1953 par l’Etat. 1ère entreprise du Brésil avec 95% de la produc5on na5onale de pétrole, se revendique comme la 4ème
réserve mondiale (1/4 O]-shore mondial).
En 2010 : La société réalise la plus grande opéra5on de capitalisa5on boursière mondiale pour Nnancer l’exploitaCon de
nouveaux gisements découverts en eaux très profondes.
 Un puissant contrôle de l’Etat : Reste contrôlée par l’Etat, expansion sur tous les conCnents mais doit concentrer ses
invesCssements au Brésil, interdic5on de répercuter la hausse des cours du pétrole sur le consommateur MAIS Etat oQre des
avantages en retour : Découverte du gisement de Tupi en 2007, l’exploitaCon est réservée à Petrobras.
 Un exemple de mul5polarité et de contesta5on de la domina5on américaine : Bras armé du pouvoir brésilien dans l’essor
Sud-Sud : 2005 signe un contrat avec l’Iran pour l’exploitaCon en eaux profondes du Golfe Persique, et accord avec Sinopec
(Chinois) en 2006, s’implante en Angola et au Nigéria.

La CEMEX (Mexique)
 Entreprise de matériaux de construc5on (n°6 mondial dans le ciment, béton n°1) (créé en 1906)
 Une inser5on réussie de l’A-L dans la mondialisa5on : grâce à une stratégie de rachats successifs Cemex est passée d’un
acteur local à un acteur mondial : Cemex a racheté en 2004 le groupe britannique Readymix CorporaCon Group et s’est ainsi
posiConné comme un des acteurs incontournables en Europe (même chose aux E-U avec aspect de revanche et rachat du
groupe Rinker en 2007).
 Contesta5on par les émergents de l’ordre établi. Emergence d’entreprise au dépend de l’Occident.

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Corrup5on : le scandale Odebrecht secoue l’Amérique La5ne
Le scandale : L’origine de la crise brésilienne date d’une opéraCon anC-corrupCon de grande envergure menée par la jusCce
brésilienne à parCr de mars 2014 surnommée « Lava Jato » (lavage express) autour d'un vaste système de commissions accordées
à des responsables poliCques en échange d’un favoriCsme dans l’octroi de marchés publics de la part du géant brésilien Petrobras.
Odebrecht, mulCnaConale du BTP coté à Wall Street, est justement l’une des entreprises qui, parmi d’autres, bénéNciaient de ces
appels d’o]res faussés dans le secteur du BTP. Odebrecht est accusée d’avoir versé environ 800 millions de dollars en pots de vin
pour favoriser l’obtenCon de marchés publics.
Conséquences poli5ques : des5tu5on de la présidente Dilma Rousse] le 31 août 2016 au proNt de son vice-président Michel
Temer, remplacé depuis.
Conséquences interna5onales : Le scandale de corrupCon prend une dimension internaConale (Panama, Colombie, Argen5ne,
Venezuela, République Dominicaine, Angola, Équateur ou Mozambique)
o Pérou : l'ex-président Alejandro Toledo (2001 - 2006) fait l’objet d’un mandat d’arrêt internaConal. Le problème, c’est que le
nouveau président élu en 2016, Pedro Pablo Kuczynski, était à l’époque son premier ministre. MarCn Vizcarra (son vice-
président) l'a remplacé en Octobre 2018. Blocage poliCque car le congrès est à majorité pour son rival, Fujimori.

Le cartel de Sinaloa
Cartel de Sinaloa : 80% du marché de Chicago et un quart du marché américain de la drogue
Gros exportateur de cocaïne et de méthamphétamine. Si demande de cannabis reste très forte au Mexique, son exportaCon la
plus intéressante est l’héroïne qui connaît une croissance sans précédent aux États-Unis. Nouveau président : Zambada.
Des armes américaines pour le cartel (pépite originale)
D’après des révélaCons de Wikileaks, dans le cadre de l’opéraCon américaine « Fast and Furious » de 2009 à 2011, des armes ont
été exportées par l’ATF au Mexique dans le but d’idenCNer les membres des cartels qui les achetaient. Une opéraCon d’inNltraCon
à risque qui a conduit en 2010 à la mort de l’agent des douanes américaines, assassiné par des membres du cartel. Suite à ce^e
opéraCon, le Nls de l’un des principaux dirigeants du cartel (arrêté en mars 2009) a soutenu que ce^e opéraCon était le fruit d’un
accord : des armes contre des informaCons sur d’autres cartels.
La hausse de la violence au Mexique : incarcéraCon des grandes Ngures des cartels accélère la fragmentaCon de l'organisaCon et
aggrave les violences dans le pays. Les peCts groupes issus des implosions sont moins structurés, plus dieciles à traquer. Plus il y a
d'acteurs, plus la violence est grande. Les homicides sont en hausse depuis 2014. Ce^e fragmentaCon croissante de la criminalité
au Mexique est sans doute l'un des enjeux de sécurité les plus pressants pour Andrés Manuel López Obrador. Le nouveau
président doit réaliser un vrai changement de stratégie par rapport à ses prédécesseurs, faute de quoi la violence au Mexique
conCnuera de s'aggraver à mesure où la criminalité de plus en plus morcelée se détourne du traNc de drogue au proNt d'autres
acCvités violentes.

Embraer (Empresa Brasileira de Aeronáu5ca) (BRESIL)


 C’est quoi ? Un constructeur aéronauCque brésilien spécialisé dans les avions civils de peCte et moyenne taille.
 Un exemple d’une mesure prise dans le cadre de la poli5que d’ISI : Né en 1969 à l’iniCaCve du gouvernement brésilien dans
l’aéronauCque, développe dès 1988 un avion binaConal avec l’ArgenCne.
 Un exemple de l’échec de ce\e poli5que d’ISI : Manque de compéCCvité, est touché brutalement par la crise des années
1980, presque en cessaCon de paiement. L’entreprise est vendue aux enchères en 1994
 Un exemple de la reconversion d’un développement autocentré à un libéralisme économique : Longs processus de
restructuraCon font de lui le 3ème plus grand constructeur mondial d’avions civils, avec 23k d’employés en 2015.
 Concurrent de Bombardier (canadien)
 CA d’environ 1,7Mda.
 Rachat de la branche civile à 80% par Boeing en 2018 (pour faire face au rachat de la branche des avions de lignes de
bombardier par Airbus)

PAYS
Rappel : Seuls 3 pays d’Amérique du Sud Ugurent dans la typologie de Laurent Carroué , d’Image économique du monde (2016) :
Mexique, ArgenCne, Brésil

Le Chili : colosse aux pieds de cuivre « La Fiebre del oro rojo »


 Après la guerre du PaciNque (1879-1884), le Chili gagne des territoires dans le désert et y exploite d’abord le nitrate puis se
tourne vers le cuivre dont il dispose des plus grandes réserves mondiales. Les capitaux étrangers aÄuent, mais naConalisaCon

30
par Allende en 1971 conservée par Pinochet via la CODELCO. Il est aujourd’hui le 1er producteur et sa conNguraCon spaCale
lui permet d’exporter partout. Le cuivre est le fer de lance du développement, 2e IDH d’AL aujourd’hui (0,83).
 Une dépendance : 20% du PIB et la moi5é des exporta5ons. Or la forte baisse des cours depuis 2014 met à mal la croissance
du pays. La loi réservée du cuivre, allouant 10% des ventes au Nnancement de l’armée (meilleur équipement AL) est fortement
remise en quesCon -> besoin de diversiNer, et mieux réparCr les revenus du cuivre.

Costa Rica : modèle en Amérique Centrale


 Le Costa Rica surnommé la « Suisse d’Amérique centrale » est le pays le plus égalitaire et neutre d’Amérique LaCne, le 5e PIB
d’Amérique Centrale 2019 (Cuba inconnu) et le 12e d’Amérique Centrale + Sud Premier pays à avoir supprimé
cons5tu5onnellement son armée en 1948 pour donner la priorité à la santé, l’éduca5on et l’écologie tout en laissant la
sécurité intérieure à la police. Connaît une forte stabilité poliCque depuis sa dernière guerre civile de 1949.
 La « démocra5e verte » : 1e place mondiale du Happy Planet Index depuis 2009, poliCque acCve de développement des
énergies renouvelables (s’éclaire uniquement grâce à ces énergies depuis 2015) et de protec5on des ressources naturelles
(reforestaCons, moratoire qui interdit l’exploitaCon pétrolière pendant trois ans en 2011). N’exploite pas son pétrole et le
conNrme lors de la Conférence sur le Climat en 2014 à NY. Eau : 20 centrales hydroélectriques avec projet de construire le plus
grand barrage d’Amérique Centrale, El Diquis (2016). Géothermie : 4 centrales acCves (Rincón de la Vieja avec un budget de
1B $) + Biomasse, solaire.
 Tourisme première source de revenus (7% du PIB) grâce à l’écotourisme « paix à la nature ». CréaCon en 1997 d’un label
d’écotourisme, quand le pays s’éclaire uniquement aux énergies renouvelables. Véritable marke5ng écologique qui paye
puisque le Costa Rica a azré 2,9M de visiteurs en 2016 pour une popula5on de 5M.
 Un exemple d’u5lité de l’OEA : En 2010 le Nicaragua envahit l’île de Calero. Le Costa Rica demande l’aide américaine comme
celle de la Cour InternaConale de JusCce, qui lui donne raison. L’OEA est d’ailleurs basée à San José au Costa Rica.
Le Mexique, nouvel El Dorado automobile
 Produc5on automobile en constante hausse depuis l’ALENA. Monterrey ou le Querétaro par exemple s’imposent comme des
lieux incontournables de la producCon automobile mondiale, avec des usines BMW, Ford, GM.
 Ce qui séduit les entreprises au Mexique c’est : Ses faibles salaires, 8 dollars/heure en moyenne contre 40 aux USA. C’est sa
posi5on géographique idéale : Dans l’ALENA, voisin du gros marché US (1/5 des voitures aux USA sont produites au
Mexique) mais aussi bi océanité pour exporter partout grâce notamment à son ouverture douanière importante et ses
accords de libre-échange avec 44 pays sur tous les conCnents.
Haï5 : un état failli
 Pour montrer le manque de cohésion lié à l’héritage colonial : 10M d’hab, descendants d’esclaves. Fracture entre créoles
(esclaves aQranchis qui accaparent le pouvoir au 19 e) et Bossales (90% de la pop).
 Présenta5on de l’économie du pays : Ile montagneuse rendant l’agriculture diecile. Pays ultra-agraire (60% popula5on).
Peu d’industrie (texCle), fermeture du Club Med en 2010. Zone grise : transit de drogue entre Colombie et Floride.
 Pays le plus pauvre du monde : espérance de vie de 52 ans. Aggravé depuis le séisme de janvier 2010 (recrudescence du
choléra, 7500 morts). 85% popula5on avec – de 1$/j. Record mondial des inégalités : 1% avec 50% de la richesse. Les aides
internaConales représentent ½ du budget.
 Une comparaison avec la République Dominicaine peut être très intéressante pour montrer l’apport du développement
(durable) : ils sont sur la même île mais dès la colonisaCon la République Dominicaine est culCvée de manière plus durable,
les forêts sont mieux gérées alors que tout est coupé à HaïC : aujourd’hui la République Dominicaine présente des
condiCons de développement qui le rapprochent de l’occident.
Le Venezuela
Généralités sur le Venezuela
Pour montrer la répar55on inégale de la popula5on héritée de la colonisa5on : Les villes li^orales (Caracas, Maracaibo,
Barcelona) concentrent 80% de la popula5on car elles oQrent un climat plus tempéré.
Pour montrer le poids du pétrole dans l’économie : En 1975, naConalisaCon du secteur et créaCon de Petroleos de Venezuela SA
(PDVSA). Le pétrole représente alors 30% du PIB et 96% des rece\es d’exporta5ons (hypertrophie de l’industrie pétrolière). La
dépendance est aggravée sous Chavez (revenus pétroliers invesCs dans les programmes sociaux et non dans l’industrie ce qui
aurait permis la diversiNcaCon). Les biens d’équipements (les médicaments et papiers toile^es) sont importés ce qui entraîne des
pénuries régulières. Émergence de monopoles d’État favorisant clientélisme et corrupCon. La chute des prix du pétrole (contre-
choc pétrolier) entraîne une crise poliCque (parCs au pouvoir discrédités).
Pour montrer le rôle poli5que, social et éco qu’a joué Chavez : Incarne le « socialisme du 21e siècle ». 1998, victoire de Chavez.
Lance projet de refondaCon de la naCon « révolu5on bolivarienne ». Naissance de la République bolivarienne du Venezuela. Le
plan Bolivar 2000 apporte une aide aux plus démunis. Leader des PED, successeur de Castro (avec légiCmité démocraCque).
Résultats : recul de la pauvreté (49% en 99 à 28% en 2010) ; hausse du taux de scolarisaCon ; hausse du PIB/hab (a\eint 16 000$).

31
Pour monter l’opposi5on entre US et Venezuela : s’oppose à la guerre en Irak. Propose asile poliCque à E. Snowden en 2013.
RelaCons avec Russie, Chine, Iran, Syrie, Libye, Cuba… Volonté de relancer l’intégraCon en AL avec ALBA et Petrocaribe sans les
EAUA
La crise Vénézuélienne :
23 Janvier 2019 : auto proclamaCon de Juan Guaído comme président intérim du Venezuela, immédiatement reconnu par Donald
Trump → crise poli5que sur fond d’une interminable crise économique.
Venezuela en 2018 malgré la hausse des cours du Brut : SituaCon humanitaire sensible. HyperinaaCon à des niveaux absurdes
(1.000.000%) → mise en place d’une économie souterraine fondée sur le troc. 3 millions de vénézuéliens ont fui le pays.
Comprendre la crise vénézuélienne
2013 : mort de Hugo Chavez → Venezuela confronté à une grave crise économique. Baisse du prix du pétrole en 2014 (95% des
exporta5ons). Récession avec un recul de 3.9% de son PIB pour l’année 2014. La richesse naConale a diminué de 50%.
2015 : victoire de l’opposiCon aux législaCves. Mais les tentaCves par l’opposiCon aNn de renverser Maduro furent sans succès.
10 Janvier 2018 nouveau mandat après des présidenCelles contestées.
La radicalisa5on du con[it, la communauté interna5onale et l’armée :
À l’heure actuelle, on peut disCnguer trois grands ensembles de pays impliqués dans la crise.
o Sou5en du régime : Chine, Russie, Iran, Cuba, Mexique
o Sou5en de Guaído : États-Unis, Groupe de Lima (Brésil, ArgenCne, Chili, Canada, Pérou)
o Les pays européens : demandent de nouvelles élecCons dans l’urgence, proposiCon refusée par Maduro.

Les États-Unis tentent d’étouQer Nnancièrement le gouvernement Maduro. De nouvelles sanc5ons économiques ont été
annoncées contre PDVSA (l’entreprise pétrolière vénézuélienne). Les avoirs internaConaux vénézuéliens ont été gelés. Juan
Guaído tente d’inciter la populaCon à se mobiliser contre le régime. Le commandement militaire, indispensable pour le mainCen
du régime, a rappelé son souCen à Maduro. Guaído tente de les récupérer en proposant l’amnisCe aux oeciers qui le rejoindront.

Quelle issue pour le Venezuela ?


Pour l’heure, impossible d’envisager à court terme une paciNcaCon de la situaCon. Trois scenarios probables :
o Dialogue Guaído-Maduro → élecCons supervisées par des instances neutres
o Statu quo qui peut mener à terme à une guerre civile
o Renversement du régime, que ce soit par la voie militaire ou par asphyxie Nnancière.

Maduro a accepté des nouvelles élec5ons législa5ves mais refuse des nouvelles élec5ons présiden5elles.

BRESIL SOUS BOLSONARO (2019)


 L’élec5on de Jair Bolsonaro en Octobre 2018 : •Marquée par la violence : Bolsonaro poignardé, violences des parCsans de
Bolsonaro contre les parCsans PT (agressions, etc.) •Et l’absence de Lula : lors de son inéligibilité, Fernando Haddad le
remplace : or les parCsans du PT voulaient Lula qu’ils voient en héros (ce qui « pardonnerait » sa corrupCon) et non pas un
inconnu sans charisme qui représente le PT corrompu  le 2nd tour a été vu comme un référendum entre la corrupCon (PT) et
la dictature (Bolsonaro est un nostalgique de la dictature)
 A quoi s’a\endre avec Bolsonaro ? : il a un programme libéral (ce qui lui a valu le souCen des marchés, priva5sa5ons,
ministre de l’économie rassurant), veut incarner l’ordre et la sécurité (assouplissement du port d’armes, protecCon juridique
des policiers quand ils tuent un suspect), favoriser l’agrobusiness (coup dur pour l’environnement) + félicité par Trump lors de
son élecCon et les pays d’AL sauf Maduro

ZONES ÉCONOMIQUES MAJEURES


La Línea
 C’est la fron5ère terrestre entre les USA et le Mexique, longue de 3200km.
 Des con[its poli5ques à l’ouverture économique : Ancienne guerre de 1840’s débouche sur des traités inégaux et la Californie
et l’Arizona cédées aux USA. Déjà une ouverture progressive avec le Programme Bracero (42-64) : permis de travail pour
mexicains dans agriculture et ferroviaire. Puis Pronaf 1965 (maquiladoras et zones Franches). ALENA 1994 entend dépasser
ces opposiCons.
 Une interface Nord-Sud majeure : Ecart de développement de 1/10 entre Californie et région mexicaine transfrontalière.
Salaire moyen 5 fois inférieur au Mexique qu’aux USA. Se voit aussi dans la diQérence du réseau rouCer. Les Twin-Ci5es,
comme San Diego-Tijuana, El Paso-Ciudad Juarez illustrent les écarts de dvp : GesCon, Nnance, urbanisaCon planiNée dans la
ville américaine vs Assemblage, producCon et urbanisme sauvage autour des usines dans la ville mexicaine.
 Exemple de retour de la fron5ère : Mais déjà depuis 2006 Secure Fence Act avec construcCon du mur de la Barda. Mise en
place d’une « smart border », via des drones, caméras, infrarouges et radar. Mais région semble trop intégrée et dépendante

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des échanges économiques transfrontaliers pour fermer pleinement ce^e fronCère. Même si l’arrivée de Trump va dans le
sens du renforcement de la fronCère.

Tijuana, un exemple de maquiladoras


 Une réussite, une chance pour le Mexique : de par son succès la croissance démographique a été remarquable, la ville de
Tijuana compte aujourd’hui (et dès 2010) plus de 1,5M d’habitants et conCnue d’azrer des migrants du Sud du Mexique. Elle
illustre une réorganisaCon de la producCon par les FMN dans les 80’s et la nouvelle géographie industrielle induite par la
mondialisaCon. Samsung y possède 3 usines.
 Mais les maquiladoras restent spécialisées dans des ac5vités à basse valeur ajoutée (électronique, texCle) et témoignent
ainsi d’une DIPP mondiale : Tijuana = ville spécialisée dans la fabricaCon de pièces, composants du secteur électrique et
électronique. Actuellement, l’électronique occupe 30% de l’emploi de Tijuana. Mais ce^e situaCon va devoir changer face à la
concurrence asiaCque qui se posiConne sur le même créneau -> montée en gamme ou baisse des couts de prod. (Televista
délocalise ses centres d’appels de Tijuana vers l’Inde).

Le port de Santos : premier port en volume de l'AL


 Exemple de ville cô5ère, bien intégrée à la mondialisa5on : 500 000 habitants en 2018, sert de port à Sao Paulo, situaCon au
cœur du triangle industriel brésilien de Belo-Horizonte (50% du PIB du pays), 43e port mondial 2017 pour le traNc de
conteneur.
 Illustre la situa5on d’un pays tourné vers l’exporta5on : port de Santos s’impose très tôt comme un port de redistribuCon
des ressources brésiliennes. CréaCon du Sao Paulo Railway en 1867 pour acheminer le café.

La triple fron5ère : zone grise de la mondialisa5on


Zone à cheval entre le Brésil, le Paraguay et l’Argen5ne (surveillance américaine depuis 11 Septembre 2001) → une des zones
grises les plus acCves de la planète. Se développe dans les années 1960 avec le projet du barrage Itaipu (Brésil, Paraguay).
Un espace majeur d’échanges mul5formes : l'un des hubs les plus opaques de la mondialisaCon. Les échanges y sont permanents,
mulCformes et ne cessent de croître → Ciudad Del Este au Paraguay (zone franche) est en réalité un gigantesque marché noir où
les marchandises récepConnées sont redistribuées plus chères vers le Brésil. Ce^e ville est aujourd’hui au 3e rang mondial par les
transacCons commerciales derrière Hong Kong et Miami.
Les échanges migratoires sont importants : carrefour migratoire qui forme une conurbaCon transfrontalière tripolaire entre
Ciudad Del Este au Paraguay, Foz do Iguaçu au Brésil et Puerto Iguazú en ArgenCne. Les échanges migratoires sont anciens et
créent un espace mulCculturel. Les habitants de ce^e zone sont appelés les « Brésiguayens ». Près de 40 000 personnes
traversent chaque jour le « Pont de l’AmiCé », entre le Brésil et le Paraguay.
Paradis sud-américain de la contrebande et du blanchiment de cash criminel : Sur l’ensemble du sous-conCnent, les échanges
sont intensiNés par la porosité des fronCères. Les traNcs illégaux sont permis par l’aide d’un État paraguayen défaillant et une
indulgence certaine du Brésil et de l’ArgenCne.
Zone de non-droit où se trouvent des bases arrière de nombreux groupes illégaux voire terroristes (base de renseignement
iranienne, le parC Hezbollah (qualiNé de « djihadiste chiite » y est présent) et lieu de transit de la drogue (notamment la cocaïne
dans sa route vers l’Europe)

LIEUX STRATÉGIQUES
L’Amazonie : miroir de mal-développement de l’AL
 Richesse en ressources naturelles de l’Amérique La5ne : Poumon vert irrigué par le 2ème [euve au monde en longueur, avec
un écosystème unique : 1/5ème des espèces connues de plantes et Ma5ères premières : Or, manganèse, bauxite, étain, bois.
 Pour donner l’exemple d’un front pionnier : « donner des terres sans hommes pour des hommes sans terre » (Medici). Peu
exploité jusqu’au XXème : villes portugaises telles que Manaus fondée en 1669. 1930s : colonisaCon étaCque, puis spontanée
(dbt Transamazonienne en 1970).
 Pour montrer la volonté du gouvernement brésilien de dynamiser des territoires en marge : grands travaux d’infras : zone
franche à Manaus, l’Amazone et le Rio Negro sont rendus navigables, aéroport E. Gomes + Ville de Brasilia
 Pour montrer les rivalités qu’il peut y avoir sur le contrôle des ressources : Lu^e entre occupants antérieurs sans Ctre légal
(Indigènes) et propriétaires privés. Dans les 1980s, ouverture poliCque libère les mouvements de contestaCon : créaCon du
Mouvement des Sans terre en 1984, répression avec assassinats des indiens et des membres des ONG commandités par les
propriétaires terriens

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 Symbole des enjeux du développement durable : De graves a\eintes : est de moins en moins le poumon de la planète :
consomme autant d’O2 qu’elle ne Nxe de carbone en raison du fort taux d’urbanisaCon, des industries, des cultures sur brûlis…
 Un laboratoire pour le DD ? 90’s, PPG7 (programme pilote du G7 pour la préserva° des forêts tropicales du Brésil).
DéforestaCon globalement ralenCe. EQort du gouvernement Lula : IBAMA (insCtut brésilien de l’environnement) réglemente,
cerCNe bois.

GÉOPOLITIQUE EXTÉRIEURE
La Guerre du PaciUque (1879-1884)
Exemple de con[it précoce pour la mer et les ressources terrestres
 Le Chili a repoussé par deux reprises ses fronCères au Nord, pour administrer une région riche en salpêtre (un composant des
explosifs de l’époque) et en nitrate. La Bolivie, qui disposait d’un accès à la mer par l’Antofagasta, a cherché à augmenter les
taxes pour les commerçants Chiliens.
 Mieux préparé, le Chili remporte la guerre mariCme puis la guerre terrestre. La province de Tarapacá, seul accès Bolivien à la
mer, est cédée au Chili, comme les provinces Sud du Pérou.
 En 1929, le Chili rend la province la province de Tacna (la plus au Nord) au Pérou pour conserver l’Arica.
 La Bolivie, aujourd’hui enclavée, n’hésite pas à qualiNer ce^e situaCon et la prise de son accès à la mer d’ « éconhomicide ».

La guerre du football entre Salvador et Honduras (1969)


 Causes et éléments déclencheurs du con[it : le Salvador a une faible superNcie mais est surpeuplé contrairement au
Honduras. Dans les deux pays, la réparCCon des terres est très inégale : au Salvador 300 000 paysans sans terre ont émigré au
Honduras pour culCver la banane pour United Fruit Company, au Honduras c’est un moyen pour éviter la réforme agraire.
 Un con[it lié au na5onalisme : les élites honduriennes désignent les salvadoriens comme les responsables des diecultés du
pays. Les naConalismes sont instrumentalisés par les élites poliCques, les honduriens ont l’impression d’être colonisés par les
salvadoriens.
 Le con[it : il a eu lieu après les matchs de football de sélecCon (1969) pour la coupe du monde 1970 au Mexique, qui se
déroulèrent dans un climat d’aQrontements et de violence. La guerre déclenchée par l’invasion salvadorienne sur le territoire
hondurien dura 4 jours d’où son surnom de « guerre de cent heures » et provoqua entre 3000 et 6000 morts et le retour
forcé au Salvador de 100 000 Salvadoriens du Honduras.
 Blocage des rela5ons : le projet du MCCA signé en 1962 fut interrompu pendant 22 ans.

La guerre des Malouines (1982)


Pour illustrer les tensions poli5ques et militaires autour du contrôle des océans : Guerre des Malouines en 1982 entre ArgenCne
et RU lancée par l’invasion des Malouines (archipel de 12 000 km2) par l’ArgenCne, victoire du RU.
 Causes : les militaires argenCns avaient développé le concept d'une « Argen5ne bicon5nentale », qui comprendrait une parCe
du conCnent AntarcCque, dotée de nombreuses ressources en maCères premières. Ancien territoire argen5n, il est
abandonné puis colonisé par le RU en 1833, mais les revendicaCons territoriales de l’ArgenCne persistent. Pour la junte
argenCne il s’agit de détourner l’a\en5on portée par l’opinion publique sur la crise économique et les infracCons aux droits
de l’homme qu’elle commet, par une victoire militaire rapide dans les Malouines. L’invasion du territoire par les argenCns
entraîne la réplique du RU qui remporte la guerre.
 Conséquences : La victoire britannique acCve le retour de la démocraCe en ArgenCne et témoigne de la solidité de l’Alliance
AtlanCque, alors que l’URSS défend l’ArgenCne. Les pays laCno-américains sont déçus de voir les USA soutenir le RU alors
qu’ils sont liés par l’OEA à l’ArgenCne.
 Tensions depuis 2010 : ressources oQshore découvertes (hydrocarbures)

Le nouveau plan d’aide du FMI à l’Argen5ne


FMI a validé le 26 Octobre 2018 un prêt de 56,3 milliards de dollars à l'ArgenCne. La veille, les députés argenCns avaient approuvé
l'austère projet de budget 2019 du gouvernement Macri. Relevé de 50 à 56,3 milliards de dollars, ce prêt sera donc déboursé pour
perme^re au gouvernement Macri de respecter son programme économique.
« Budget de la faim » : En échange de l'aide du FMI, le gouvernement Macri s'est engagé à réaliser de fortes coupes dans les
dépenses publiques aNn de parvenir à l'équilibre budgétaire en 2019. Son budget met l'accent sur la réducCon de l'inaaCon -
a^endue à plus de 45 % ce^e année - notamment en contrôlant strictement l'émission de monnaie dans le pays. Des mesures qui
pourraient approfondir la récession et accentuer la grogne sociale. Selon les staCsCques oecielles, plus de 27 % des ArgenCns se
trouvaient déjà sous le seuil de pauvreté au premier semestre 2018.

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RELATIONS INTERNES
Projet d’infrastructure commun en AL : IIRSA 2000 et la route Iquique-Santos
 Ini5a5ve d’intégra5on de l’infrastructure de la région sud-américaine (IIRSA) : Route Iquique (Chili)- Santos (Brésil) qui
permet de rejoindre l’AtlanCque au PaciNque en 4 jours, route de 4 000 km en service depuis 2012. Passe aussi par le port
d’Ilo (Pérou). Santos : 1er port pour le traNc conteneurisé. Ouvre de nouveaux horizons au commerce interrégional.
 L’enjeu du désenclavement : Pour la Bolivie, pays enclavé après avoir perdu une parCe de son territoire suite à Guerre du
PaciNque (1879-84), la route ouvre l’accès aux ports Brésiliens et Péruviens : 70% des exporta5ons bolivariennes transiteront
par ce\e route interocéanique. Pour le Brésil : réduire d’1/2 les heures de transports et le coût de la cargaison. Raccourcit la
distance avec l’Asie. Mais mauvais aspect : transport de drogue, narcotraNc a augmenté et développement d’une exploitaCon
illégale de l’or.
L’ALBA (Alliance Bolivarienne pour les Amériques) de 2004 : un contre modèle
 Créée en 2004 pour contrecarrer la ZLEA, et maintenant concurrence le Mercosur.
 3 domaines : Eco = Traité de Commerce des Peuples (TCP) d’échange solidaire complémentaire. Social = intégraCon fondée sur
la lu^e contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Poli5que = établir une relaCon paritaire entre États via le dialogue et des
consensus.
 Évidemment de gauche dure, a une relaCon conaictuelle avec l’Occident, et rejet de l’impérialisme nord-américain et du
capitalisme globalisé. Portée à l’époque par Chavez et Castro, pour l’instant l’ALBA fait plus oece d’épouvantail que véritable
alternaCve à l’hégémonie US.
 Important : c’est l’ALBA qui met en place une zone monétaire commune autour d’une monnaie unique, le SUCRE (Sistema
Único de Compensación Regional) pour éviter l’uClisaCon du dollar (uClisée pour la 1 e fois en 2010 pour une transacCon de riz
entre le Venezuela et Cuba)

Brésil-Argen5ne : La coopé55on régionale


 Couple constructeur du Mercosur, tous les deux membres du G20, défendent les intérêts régionaux aux sommets mondiaux.
Coopéra5on militaire et économique s’accroît. Les échanges ont doublé depuis 2006.
 Pourtant le Brésil est devenu le seul pays émergent d’Amérique La5ne, auquel l’ArgenCne essaie de s’arrimer. Le Brésil peut
compter sur une plus grande puissance agricole et un Cssu industriel plus diversiNé, et résistait mieux aux crises. L’ArgenCne a
dû me^re en place des barrières tarifaires avec le Brésil, ce qui a été un point de tension.

La Guerre du papier Argen5ne-Uruguay, exemple de fragilité du Mercosur


 Tensions entre les deux pays (2005-2008) concernant l’installaCon de deux usines de papier polluantes côté uruguayen sur le
Rio Uruguay, le [euve fron5ère. L’ArgenCne accuse l’Uruguay de ne pas respecter la gesCon commune du aeuve.
 Les écologistes organisent des barrages des axes de communicaCon de la région et perturbent un des sommets des
Amériques.
 L’impuissance du Mercosur est exposée : Incapable de régler le conait, c’est vers la CPI que se tournent l’ArgenCne et
l’Uruguay. Le renforcement des liens économiques n’est donc pas suesant pour éviter les tensions entre membres, alors que
le Mercosur tenait pour modèle l’UE.

Le projet Mesoamerica en 2001


 Quand le Mexique veut jouer un rôle moteur en Amérique centrale, arrière-cour des USA : Plan proposé en 2001 par Vicente
Fox pour favoriser le développement conjoint de l’Amérique centrale et des États du sud de la fédéraCon mexicaine et
favoriser la modernisaCon de ce^e zone. Prévoit une zone de libre-échange et l’abaissement progressif des droits de douanes,
en plus d’un programme de fourniture et de distribuCon d’énergie, la facilitaCon de la circulaCon de personnes et promoCon
du tourisme dans l’ensemble de la zone.
 Pour montrer le choix d’un développement démocra5que et durable : Tous les pays s’engagent à défendre et promouvoir la
démocraCe par cet accord. Engagement pour garanCr la protecCon de leur environnement et de leurs ressources naturelles et
à lu^er contre la pauvreté avec « l’iniCaCve mésoaméricaine de développement humain ».
 Pour montrer la volonté de dépasser la fracture Amérique du Sud/Amérique centrale : En 2005, la Colombie entre dans cet
ensemble et son intégraCon permet d’envisager l’eQacement du fameux Darien Gap, une zone-fronCère avec le Panamá o ù
s’interrompent les voies de communicaCon oecielles par voie terrestre entre Amérique du Nord et Amérique du Sud.

Satellisa5on du Paraguay par le Brésil

35
 Impression générale sur l’Amérique La5ne : inserCon de l’AL dans la mondialisaCon se fait par la valorisaCon de produits
primaires. Ce qui entraîne un retour de la thémaCque de l’économie de rente, de la dépendance extérieure.
 Un Brésil « néo-colonisateur » ?
o Dans les années 1950, théorie brésilienne de la desCnée manifeste. Aux fronCères, l’inauence du Brésil est très forte,
notamment sur le Paraguay. Dans la région du barrage d’Itaipu, on a le déploiement de colons brésiliens (Brésiguayens).
Le Paraguay devient une sorte de satellite du Brésil.
o SojaCsaCon du Paraguay tenue par des grandes entreprises brésiliennes = dépendance.
 Impulsions dans la région : IIRSA (iniCaCve pour l’intégraCon régionale sud-américaine) proNte surtout aux géants du BTP
brésiliens.
 Pour montrer que même si l’AL essaie de sorCr de sa dépendance « coloniale » vis-à-vis de l’extérieur certains pays au
sein même du conCnent peuvent être tentés d’exploiter leurs pays voisins au lieu d’une réelle coopéraCon régionale.

POUR PARLER DES LIEUX ET DES TERRITOIRES DE L’AL


La zone franche de Manaus au Brésil
Pour montrer la volonté du gouvernement brésilien de dynamiser des territoires ayant pu apparaître comme des angles morts
du développement brésilien : InstallaCon d’une zone franche à Manaus en 1967 et grands travaux en termes d’infrastructures
pour perme^re de connecter la ville au reste du monde, le gouvernement décide ainsi de rendre l’Amazone et le Rio Negro
enCèrement navigables, l’aéroport de Manaus-Eduardo Gomes est un aéroport majeur dans la région Nord.
Pour montrer la prise de conscience écologique du brésil et de la possibilité d’un éco-tourisme : Il y a une créaCon de réserves
naturelles protégées aux alentours de Manaus pour préserver la biodiversité, par exemple le Malocas Jungle Lodge qui reje^e
toute modernité et vit à l’écart du monde "civilisé". Des hu^es indigènes tradiConnelles hébergent auj les touristes en quête
d’aventures.

Une ville : Brasilia


Pour montrer un rééquilibrage du territoire : Capitale voulue par Juscelino Kubitschek (élu en 1956) pour « faire avancer le Brésil
de cinquante ans en cinq ans ». Elle traduit une volonté d’« intérioriser » la capitale pour marquer la conquête du territoire,
d’inventer une centralité territoriale et une unité culturelle (ville construite « depuis le Planalto Central, depuis ce^e solitude qui
sous peu se transformera en cerveau des plus hautes décisions naConales », Kubitschek). Elle est construite en 1960
Pour illustrer un projet urbain novateur : CréaCon de NOVACAP (compagnie pour l’urbanisaCon de la nouvelle capitale), trame
urbaine moderne (Projet en croix selon un axe E/O avec administraCon, axe N/S avec résidences)
Pour illustrer l’urbanisa5on de la popula5on brésilienne : La ville accueille 4M d’habitants, elle est donc la 3ième ville brésilienne
par sa populaCon. Elle reaète une urbanisaCon progressive : le taux d’urbanisaCon actuel est de 87% au Brésil
Sao Paulo
Sao Paulo est la + grande métropole d’Amérique LaCne, à la fois a^rayante et repoussante. Centre urbain = Forêts de gra\e-ciel et
groupements impressionnants de favelas. Le centre historique n’est situé qu’à 40km à vol d’oiseau de l’Océan Atlan5que.
Un site agréable, une croissance remarquable : FondaCon en 1554. Au XIXe siècle = caféiculture. La proximité du port de
Santos facilite l’exportaCon vers l’Europe et les EU. Arrivée du chemin de fer en 1871 permet un début d’industrialisa5on.
Migra5ons européennes et japonaises, apportent main d’œuvre qualiUée et capitaux. Renforcé ensuite par l’immigra° venue du
N-E. Sao Paulo remplace Rio de Janeiro comme capitale économique.
Une métropole mondiale avec ses di^cultés et ses disparités
Sao Paulo = taille d’une ville mondiale : 10,4 M habitants pour la ville, 18,3 M pour la région métropolitaine ≈1/10 brésiliens vit à
Sao Paulo. Ville la plus importante de l’hémisphère sud. L’Etat de Sao Paulo a un PIB supérieur à celui du Pérou et du Chili réunis.
Sao Paulo concentre d’importantes foncCons : Pôle commercial et Unancier. Principal
aéroport interna5onal d’Am du Sud. Siège de grandes banques. Filiales de FMN importantes.
Bourse de Valeurs (BOVESPA) = 4ème du monde par la capitalisaCon. Vaste zone industrielle :
industries lourdes et semi-lourdes (acier, automobile), quelques industries de haute
technologie (informaCque surtout). PresCge culturel et ar5s5que (musées, universités).
Problèmes : Le développement spaCal de la métropole s’est fait praCquement sans
planiNcaCon, ce qui a introduit au Nl des décennies de graves dysfonc5onnements. Ex : le
centre tradiConnel est délaissé depuis longtemps, d’où son abandon au commerce informel,
aux marchés populaires et aux marginaux. Problèmes de circula5on (pas de réseau de
transport en commun très développé). L’administraCon actuelle tente de ra^raper le retard.

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POUR PARLER DE LA QUESTION INDIENNE
Le barrage de Belo Monte (Brésil)
C’est quoi ? Le barrage de Belo Monte est actuellement en cours de construcCon sur le Rio Xingu. Il est appelé à devenir le 3ème
plus grand barrage en termes d’hydroélectricité après le barrage des Trois Gorges et Itaipu. L’électricité ainsi fournie doit
perme^re l’extracCon de la bauxite de la région du Para ainsi que sa transformaCon en aluminium.
Un exemple de projet fortement contesté par la popula5on locale et indienne : Cependant, le barrage provoquera l’inondaCon
de 500km de terres ainsi que la mise en danger de plusieurs centaines d’espèces rares. ANn d’éviter ce^e catastrophe écologique,
le chef Raoni MetukCre a lancé une péCCon à l’échelle internaConale soutenue par SCng, James Cameron et autres.

Le Chiapas : ques5on indienne, religieuse et de la rela5on USA/AL


C’est quoi ? C’est un état fédéré du Mexique de plus de 5 millions d’habitants. C’est le siège
depuis 1994 d’une rébellion puis de l’établissement d’une tentaCve de contre-société promue
par l’EZLN (armée zapaCste de libéraCon naConale du commandant Marcos). Ce^e crise a
plusieurs dimensions :
1. L’indigénisme, c’est-à-dire la volonté de rendre leur dignité culturelle, poliCque et socio-éco
aux indiens qui représentent plus de 40% de la populaCon de l’état.
2. Un socialisme agrarien, s’appuyant sur un courant catholique proche de la théologie de la
libéraCon
3. Un sen5ment an5yankee et plus généralement altermondialiste incarné par le choix du jour de l’insurrecCon : celui de l’entrée
en vigueur de l’ALENA.

Oriente : un lieu d’a]rontement de la puissance


C’est quoi ? Région de l’Est de la Bolivie d’une superNcie de 700 000 km2 et peuplée de 3,3 millions d’habitants. Elle est devenue
le pôle dynamique grâce à sa démographie et aux hydrocarbures
Pour parler de la ques5on énergé5que et montrer que la ques5on indienne peut être une entrave au développement : En 2006
le gouvernement Morales décide de na5onaliser et de renégocier les contrats d’exploitaCon pétroliers et gaziers Cela a ranimé les
craintes des mvts autonomistes du département de Santa Cruz (légiCmées par un référendum en 2008) dirigées par les élites
locales de voir les ressources énergéCques Nnancer les couteux programmes en faveur des plus défavorisés (surtout indiens)
Pour montrer que les rela5ons dans le con5nent sont mauvaises : D’autre part, la poliCque de Morales a heurté les intérêts de
Petrobras qui fournit grâce au gaz bolivien plus de la moiCé de la demande brésilienne  La Bolivie reçoit le souCen du Venezuela,
le Brésil celui de l’ArgenCne  Illustre la fracture entre les 2 gauches en Amérique.

POUR PARLER DE LA RELIGION


Le canal Beagle : un con[it
Pour montrer que des con[its territoriaux en Amérique la5ne : Situé entre la Terre de Feu et la
Patagonie, le canal de Beagle (une des 3 seules voies d’eau qui relie AtlanCque et PaciNque)
faisait l’objet d’un liCge empoisonnant les relaCons entre le Chili et l’Argen5ne. En 1978, une
guerre a failli éclater entre les deux pays. Leur posiCon est stratégique puisqu’elles oQrent un
espace mariCme et de possibles revendicaCons sur la péninsule AntarcCque.
Pour montrer l’importance de la religion en Amérique la5ne : Il fait l’objet en 1985 d’un
arbitrage excep5onnel par la papauté pour Nxer la fronCère entre les deux pays. En interdisant les
revendicaCons chiliennes sur l’AtlanCque et argenCne sur le PaciNque, le canal et sa fronCère rendent les deux côtés des Andes
complémentaires et non plus concurrentes. Le traité de paix signé lance un dégel entre les deux, et en 1991 ils se lancent dans une
poliCque de coopéraCon et d’amiCé dans la défense

POUR PARLER DE L’INTÉGRATION RÉGIONALE


Le barrage d’Itaipu : un exemple de coopéra5on frontalière (cf Eau…)

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POUR PARLER DU DEVELOPPEMENT DE L’AMÉRIQUE LATINE ET DE LA M°
La Banque interaméricaine de développement
Exemple d’inves5ssement réalisé avec des inves5sseurs asia5ques : Le groupe français Engie a levé 114M $ pour la réalisaCon
d’un parc solaire au Chili. Les invesCsseurs majeurs sont la BID, ainsi que China Fund
Le développement des transports à Haï5 : La BID (à disnguer du bide de Valenn et des bides d’Eloi) a annoncé en novembre
2015 un invesCssement de 65M $ dans les transports à HaïC. C’est un invesCssement capital dans un pays où seules 15% des
routes sont jugées en bon état. Les infrastructures de transport ont souvent été considérées comme une entrave à l’intégraCon
régionale

Le mouvement des sans-terre au Brésil


Pour illustrer les cri5ques des popula5ons face aux grandes inégalités agraires en Amérique la5ne : TradiCon de longue date de
lu^e, mais oeciellement formé en 84. Organisent des manifestaCons paciNstes contre les laCfundia brésiliennes, le MST mène une
poliCque d’occupaCon des terres inexploitées par des noyaux de 10 familles.

POUR PARLER DES INTERVENTIONS AMÉRICAINES SUR LE CONTINENT


L’opéra5on Just Cause pour renverser Noriega au Panama (1989)
Objec5f de l’opéra5on : Protéger les citoyens américains à Panama, la défense de la démocraCe (1 an après un coup d’état), la
lu^e contre le traNc de drogues (Panama pôle de blanchiment d’argent, autre exemple de dirigeant complice dans ce traNc), traité
de Torrijos-Carter (1977 rétrocession du Canal à Panama prévu pour 1999 –> c’est un interven5onnisme stratégique).
Modalités de l’opéra5on : Frappes chirurgicales, plusieurs semaines de combats urbains (Noriega réfugié dans une mission du
VaCcan, puis se rend).
Conséquence de l’opéra5on : elle est condamnée par l’ONU (mais France, RU et EUA véto au Conseil de Sécurité contre retrait
immédiat des troupes), 90% de la populaCon approuverait ce^e opéraCon, mais 60 sociétés ont déposé plainte contre le
gouvernement américain (20k personnes déplacées)

POUR PARLER DE LA QUESTION DE LA DROGUE


Suriname
Un exemple de nouveau hub mondial de la drogue : Selon l’Oece des NaCons Unies contre la Drogue et le Crime (UNODC), près
de 40 tonnes par an de cocaïne expédiées en Afrique de l’Ouest transitent par le Suriname. Le pays proNte ainsi de sa posiCon
d’interface entre les pays producteurs (Am Sud) et les pays consommateurs (EUA, UE, Af). Le port de Paramaribo s’est donc
transformé en une plaque tournante du traNc de drogue mondial. Le Suriname proNte également de ses liens privilégiés avec son
ancienne métropole, les Pays-Bas : 60% de la drogue acheminée par bateaux aux PB proviendrait du Suriname.
Pour montrer la collusion entre dirigeants et maUas : L’actuel dirigeant (depuis 2010) est Désiré Delano Bouterse, qui a tenté par
le passé plusieurs putschs (coups d’état de 1980 et 1990). Celui-ci a été condamné en 2000 à 11 ans de prison pour ses liens avec
les traNquants de drogues mais il a fait voter son amnisCe présidenCelle en 2010.

Références
Cita5ons :
 « L’Amérique La5ne n’est pas le con5nent que l’on exploite mais que l’on pille » Pierre Chaunu, Histoire de l’Am Lat.
 « Pourquoi le Brésil n’émerge pas ? Le Brésil est un pays qui n’a pas assez de passé, trop d’avenir et un présent qui
emporte tout. » Yves Gervaise, GéopoliCque du Brésil
 « L’Amérique lane est simultanément semi-industrialisée, en transion vers le développement et émergente, mais pas au
même endroit », Hervé Théry
 « Le Brésil est un pays plein d’avenir et qui le restera certainement longtemps », Clémenceau (1900) : ironie
 « Le Brésil ne restera pas à l’écart du XXIe siècle comme ce fut le cas au XXe », Lula (2010)
 « Pour le Brésil, la 2n de la géographie est le début de l’histoire. S’engager dans les a:aires du monde n’est plus une opon
mais une nécessité », Alfredo Valladão  Pour parler de Lula et sa volonté d’être leader des Sud.

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 « Il n’est pas aisé de dormir dans le lit d’un éléphant », Lopez Por5llo, président mexicain, à propos de la coopéraCon avec les
États-Unis dans le cadre de l’ALENA (pour parler du sous-conCnent laCno-américain et de sa relaCon avec les USA)

Ouvrages :
Pour parler du territoire, de l’histoire et de l’iden5té la5no-américaine
Eduardo Galeano Les veines ouvertes de l’Amérique La5ne (1971)
 L’essayiste uruguayen dresse un constat cinglant concernant le rôle des colons dans le pillage du con5nent. Dans une
première parCe « La pauvreté de l’homme comme conséquence de la richesse de la terre », il décrit l’intérêt des puissances
extérieures pour les métaux (« la ruée vers l’or, ruée vers l’argent ») puis les ressources agricoles (« Le roi sucre et l’usurpaCon
des ressources agricoles ») et enNn les richesses minières (« les sources souterraines du pouvoir »).
 Dans une seconde parCe, inCtulée « le développement est un voyage avec plus de naufragés que de navigants », il montre
dans un chapitre « Les structures contemporaines du dépouillement » que les puissances européennes et les USA ont certes
fait évoluer leurs formes de pillage, mais elles restent selon lui aussi eecace qu’à l’époque coloniale.
Paul Bairoch De Jéricho à Mexico : villes et économie dans l’histoire, (1985)  Il développe l’idée « d’urbanisaon sans
développement préalable » qui s’applique très bien à l’AL. Contrairement aux pays développés, l’urbanisaCon des PED se fait sans
industrialisaCon et l’exode rural est une migraCon du désespoir (à Mexico en parCculier)
François Thual Géopoli5que de l’Amérique la5ne (1996)  Il disCngue 3 types de territoires représentant un enjeu parCculier en
Amérique laCne : 1/ Les aeuves et bassins : axes vitaux de développement (acheminer les richesses), avantage du Brésil (Amazonie,
Paraná) 2/ Les façades mariCmes : interfaces pour contrôler les routes commerciales, perme^re le désenclavement et a^énuer la
puissance des pays rivaux. 3/ La bi-océanité
Jesus Garcia-Ruiz et Patrick Michel Et Dieu sous-traita le salut au marché (2012)  Il évoque la « privasaon du religieux »
dans le néo-pentecôCsme, intégré à une logique de marché à travers la créaCon d’Églises locales, gérées comme une entreprise
appartenant au pasteur-fondateur, et qui visent à devenir des groupes fonciers, médiaCques pour s’enrichir (chaque Ndèle doit
verser 10% de ses gains, c’est la “dime”).
Pour parler du développement la5no-américain
Bernard Bret Le Tiers-Monde : croissance, développement, inégalités (1995)  Le sous-conCnent laCno-américain s’en sort
plutôt bien par rapport aux autres pays du Tiers-monde : « L’Amérique lane a eu un pied dans le développement avant l’Asie et
l’Afrique et garde une longueur d’avance ». Il parle également d’une mondialisa5on conservatrice pour désigner une
modernisaCon économique sans modernisaCon sociale (parCculièrement le cas pour l’AL pendant la 1 ère mondialisaCon). EnNn,
« l’intégraon de l’Amérique lane est une chimère géographique ».
Raul Prebish et Celso Furtado Les États-Unis et le sous-développement en Amérique la5ne (1970)
 Théorie néo-marxiste de la dépendance. Prebish (argenCn) et Furtado (brésilien) sont deux économistes marxistes, ayant
établis la théorie de la dépendance.
 Thèse : Les pays industrialisés sont les responsables du sous-développement. Ainsi, l’aide est nécessaire pour compenser les
méfaits doubles de l’héritage colonial et d’un commerce inégal entre un centre industrialisé (États-Unis, Europe) et une
périphérie qui lui fournit les maCères premières (AL).
Olivier Dollfus La mondialisa5on (2005)
 Thèse : « la mondialisaCon crée du concentré et entreCent des vides ».
 Exemple per5nent en AL : le Pérou. L’ouverture au marché mondial accentue les disparités locales. La poliCque « moins
d’Etat, moins d’administraCon » de Fujimori (suppression réforme agraire) entreCent la chute de la producCon de malt
(céréale) dans la région de Cuzco (les commerces locaux préfèrent le malt plus compéCCf d’Europe et des US). A côté, la Vallée
Sacrée s’enrichit grâce au tourisme et à la producCon de maïs pour le popcorn des US. Montre le double aspect de la
mondialisaCon développé par Dollfus.
Pierre Salama Les économies émergentes, entre cigales et fourmis (2012)
 Montrer l’émergence de l’Amérique La5ne : ProNte de la globalisaCon commerciale, la régression de la pauvreté via les
poliCques et dépenses publiques.
 Montrer que l’Amérique La5ne connait toujours des di^cultés : DésindustrialisaCon précoce, syndrome hollandais, établit
une comparaison avec l’Asie qui elle s’industrialise, des inégalités qui persistent, une violence toujours présente.
Focus sur le Mexique
André de Seguin Le Mexique dans la nouvelle économie mondiale (2003)
 Thèse : Au cours de ces deux dernières décennies, le Mexique a connu un véritable bouleversement. ProtecConniste,
naConaliste, anC-américain depuis la grande révoluCon de 1917, le pays a depuis 1982 complètement changé de cap. Il est
entré dans l’ALENA, il a adopté sous la tutelle des EU un capitalisme libéral.

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 Bilan contrasté après ce revirement : mutaCons du modèle de développement, secteurs d’acCvités transformés, populaCon et
société en mouvement, intégraCon régionale.
Focus sur le Brésil
Robert Linhart Le sucre et la faim (1981)
 Développe la noCon de « faim moderne » dans le Nordeste brésilien, parCculièrement dans le désert du Sertao, où le modèle
exportateur se désintéresse du sort de sa main d’œuvre mais cherche uniquement à accroitre sa producCvité et donc ses
exportaCons.
 Pour montrer les limites des réformes agraires.
Marcelo Néri, secrétaire aux aQaires stratégiques de Dilma RousseQ  Il évoque l’émergence des classes moyennes au Brésil :
« la croissance du pays a baissé mais les inégalités connuent à reculer » contrairement aux autres BRICS car amélioraCon de
l’éducaCon avec un invesCssement dans les universités brésiliennes. MAIS : 10% des plus riches reçoivent 50% des richesses, 1%
des exploiteurs se partagent 45% des terres

Le Brésil, Hervé Théry (2005, 5e édi5on) : « Le Brésil est né mondialisé », Le Brésil est « une Suisse, un Far West, Un Pakistan ». Il
présente les régions, surtout li^orales, brésiliennes comme un assemblage de régions quasi autonomes, communiquant très peu
entre elles et spécialisées dans une producCon desCnée à l’exportaCon. 1/ Sud et Sudeste = « Suisse » car cœur de la puissance
agricole et du réseau urbain 2/ Nordeste = « Pakistan » : PIB/hab très faible, ancien cœur du Brésil portugais mais ne s’est jamais
remis du déclin de la culture de la canne à sucre et peine aujourd’hui à sorCr. 3/ Intérieur (Centre-Ouest et Nord » = « Far West » :
immensités foresCères, des territoires que le Brésil cherche à désenclaver.
Hervé Théry Le Brésil, pays émergé (2014)
 Plutôt qu'un pays émergent, le Brésil est aujourd'hui un pays émergé, c'est-à-dire qui, malgré ses problèmes, pèse lourd dans
les aQaires du monde et où la forte croissance d'une économie déjà diversiNée sert à l'amélioraCon eQecCve des condiCons de
vie des habitants.
Pour parler des muta5ons poli5ques sur le sous-con5nent la5no-américain
Olivier Dabène La région Amérique la5ne, interdépendance et changements poli5ques (1997)  Le synchronisme des mutaCons
poliCques en Amérique laCne peut être expliqué tant par une similitude des problèmes et des régimes que par le phénomène de
diQusion des crises et des soluCons choisies par certains États

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COMPLÉMENTS ORAUX
La ques5on indienne en Amérique La5ne
2005, Morales revendique ses origines indiennes (Aymara) et 2006 devient le premier président indien d’AL en Bolivie.
Désigne ensemble des pops précolombiennes : 50M aujourd’hui.
Dans quelle mesure le retour de la démocraCe permet-il l’émergence de la quesCon indienne ?

UNE QUESTION À LA FOIS POLITIQUE, ÉCONOMIQUE ET CULTURELLE.


Une ques5on poli5que : Une volonté de représentaCon : Victor Hugo Cardenas, vice-pdt bolivien, acCviste indien. 1992, PN
Paix à Rigoberta Menchu (Guatemala). Volonté d’en Nnir avec l’acculturaCon, la marginalité, le racisme.
Une ques5on culturelle : Reconnaître leur idenCté dans les consCtuCons  1992 le guarani langue oecielle au Paraguay.
Une ques5on économique : Le problème des terres : 68% de pauvres en Bolivie, à 90% des indigènes. 1994, révolte des
indiens du Chiapas (1/3 pop du Chiapas, seul Etat à réforme agraire incomplète  faite en 1996).

DES REVENDICATIONS QUI ÉMERGENT DANS LES 70’S, GRÂCE À UN TERREAU FAVORABLE.
Un nouvel environnement géopoli5que : Désintéressement US : intérêt en Europe et en Asie, et crise mexicaine de 1982 
retour des démocraCes (1984 Nn des juntas en ArgenCne).
Une revendica5on qui se mêle à l’altermondialisme : combat contre main d’œuvre insuesamment distribuCve. Ex :
Mapuche au Chili, 2009 leur combat abouCt à des réformes (code de l’eau, du minerai).
Entre lu\e démocra5e et lu\e armée : Insurrec5ons indiennes : pendant la colonisaCon notamment.
Des lu\es juridiques et paciUques : à travers les syndicats, grève paciNque, occupaCon de terres.

UNE RÉPONSE QUI EXISTE, MAIS ≠ UNIFORME EN AL, QUI PEUT AMENER À DES DÉRIVES.
Des réponses qui existent : Culture : InscripCon de monuments indiens à l’UNESCO (temples, ville de Chichen Itza au
Yucatan). ConsCtuCon avec reconnaissance de l’héritage indien (1994 Bolivie, 1988 Brésil). Mais reste déclaraCf.
Agriculture : structures agraires AL (ejidos), héritée des modèles indiens. 1920, Mexique, réformes agraires passent par la
mise en place d’ejidos.
S’interna5onalise : Rio, 1992 DéclaraCon Universelle des Droits des Peuples Autochtones.
Une ques5on qui n’est pas uniforme : Selon les pays, et à l’intérieur des pays (Yucatan au Mexique), et entre villes et
campagnes (ils sont ¼ du monde rural en AL quesCons se confondent).
Elle a pu entrainer des dérives : EthnicisaCon de la poliCque, instrumentalisaCon. Dès indépendance avec exaltaCon du legs
pour construire une naCon, dans la guérilla maoïste au Pérou (SenCer Lumineux), Morales pour naConaliser hydrocarbures.

LES NOUVEAUX BOURGEOIS D’EVO MORALES


Pour montrer qu’il y a eu des réussites dans la ques5on indienne
Pour montrer que l’Amérique la5ne a connu une certaine émergence
A El Alto, banlieue ouest de La Paz, poumon économique de l’alCplano (haut plateau bolivien comprenant La Paz), les trois
quarts des habitants sont d’origine aymara, comme Evo Morales. Les commerçants aymaras ont, par une diaspora acCve,
des réseaux partout dans le monde. Si bien que la foire d’El Alto est un des plus grands marchés d’Amérique du Sud.

Les commerçants aymaras prospères se font construire des cholets, maisons luxueuses ostentatoires d’un fort pouvoir
économique. Leur architecture de lignes brisées évoque la chakana (constellaCon représentée dans bon nombre de
monuments précolombiens) et les fenêtres rondes représentent la perfecCon du soleil et de la Lune.

L’arrivée au pouvoir en 2006 d’Evo Morales explique ce^e croissance excepConnelle que connaît El Alto. Les Aymaras ne sont
plus discriminés comme ils l’étaient avant. Morales a permis à toute une généraCon d’indiens de prendre place dans la sté
bolivienne.

Des analyses de sujets de disserta5on


FRONTS ET FRONTIERES SUR LE CONTINENT AMERICAIN : HERITAGES ET MUTATIONS

Front : Ligne de contact entre deux armées / Front pionnier dans sa dimension socio-éco et géostratégique
Fron5ères : Sens poliCque délimite une zone de souveraineté / NoCon de coupure ou interface / Idée de Smart Border aux
EUA, fronCère qui Nltre / Les fronCères mariCmes / fronCère Nord-Sud / FronCère socio-spaCales et du coup fronts urbains.

Les mutaons depuis les 80s ont elles permis de surmonter le legs du passé pour faire de ces fronts et fronères, lignes de
séparaon, source de tensions, des lieux d’échanges et de coop° entre les pays du connent américain ?

I. DES HERITAGES QUI ONT STRUCTURE LES TERRITOIRES ET LES RELATIONS


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 Des fron5ères héritées de la colonisa5on, source de fronts et des tensions : Guerre du PaciNque : Le Chili annexe le
département bolivien du Li^oral, le département péruvien de Tarapacá et la province péruvienne d'Arica
 Une mise en valeur des territoires via les fronts : Canada ou Brésil, la conquête de l’Ouest
 Les héritages de l’imaginaire de la Fron5ère : ParCe philo, Michel Foucher et la fronCère qui sépare de l’autre, la
Nouvelle FronCer spaCale de Kennedy.

II. TOUTEFOIS, LA MONDIALISATION A TRANSFORME LES FRONTIERES


 De la coupure à la couture, l’interface économique : ALENA, ArgenCne-Brésil, Smart Border interface ulCme
 De la sépara5on à la coopéra5on, dépassement des fron5ères poli5ques : Alliance PaciNque et sa libre circulaCon,
coopéraCon autour des aeuves en Amérique du Sud
 Des fronts et fron5ères au coeur des enjeux de la Mondialisa5on : Développement durable contre déforestaCon et
polluCon (Guerre du papier), la fronCère comme lieu de la Face noire de la M° et de ses traecs

III. TYPOLOGIE : DES FRONTS ET FRONTIERES A L’ORIGINE DE TENSIONS MULTIPLES SUR LE CONTINENT
 Échelle Con5nentale : La fronCère Nord-Sud du Mexique-EUA, retour de la fronCère selon sa concepCon anCque
 Échelle Régionale : Des conaits autour des fronCères mariCmes (Beagle et Nord Ouest), Vénezuela-Colombie
 Échelle Na5onale : Les fronCères sociales, gated communiCes aux EUA et à Buenos Aires, les fronts pionniers qui posent
problème avec les indiens (Petén au Pérou ou Amazonie et conaits d’usage)

DYNAMIQUES MIGRATOIRES, ECONOMIES ET SOCIETES SUR LE CONTINENT AMERICAIN

 Sujets sur les migra5ons : Déplacement qui dure plus d’un an (Pas de Tourisme donc). MigraCons durables et
temporaires, spontanées (clandesCns) ou organisées, voulues ou subies. Les migraCons obéissent à des logiques
économiques (travail), sociales (réfugiés) ou culturelles (étudiants). Des migraCons à plusieurs échelles (intérieures,
internaConales, interconCnentales ou intra).
 Dynamique : L’étude de tout mouvement, tout changement. Approche fortement historique. Elle unie des centres à des
périphéries, selon des causes et moCvaCons diverses.
 La probléma5que : Frac5onnement / UniUca5on -> Les dynamiques migratoires, qui se sont nourries et ont accentués
les écarts de développement du conCnent au XXe siècle ne sont-elles pas devenues ajd a contrario un facteur
d’uniNcaCon sur le conCnent Américain ?

L’AMERIQUE LATINE DANS LA MONDIALISATION : EMERGENCES OU NOUVELLES DEPENDANCES ?

Comment expliquer que l’Amérique lane en s’insérant dans la M° n’ait pas pu échapper à de nouvelles dépendances alors
même qu’en 1980 elle semblait mieux pare que l’Asie pour émerger ?

I. AVEC LA M°, L’AMLAT QUI OCCUPAIT UNE PLACE MINEURE ET ÉTAIT MARQUÉE PAR LES DÉPENDANCES, ÉMERGE
1) L’Amérique laCne prendre tournant de la mondialisaCon dès les années 1980 qui lui fournit les condiCons de l’émergence :
elle peut sorCr de l’ende^ement, rompre avec le modèle de développement autocentré. Elle a déjà pris par deux fois le
tournant de l’ouverture avec les Grandes Découvertes et l’internaConalisaCon
2) Il y a des signes de l’émergence de l’Amérique laCne grâce à son inserCon dans la mondialisaCon : consCtuions de grandes
Nrmes laCno-américaines qui ont une stratégie par échelle.
3) L’Amérique laCne s’appuie sur ce^e émergence pour émerger poliCquement et géopoliCquement : inserCon dans les BRICS

II. TOUTEFOIS, ÉMERGENCE MULTIFORME NE PERMET PAS DE S’AFFRANCHIR DES DÉPENDANCES ENVERS LES PUISSANCES
EXTÉRIEURES, QUI SE RENOUVELLENT ET SE RÉINVENTENT.
1) Le retour de dépendances anciennes : l’Amérique laCne peut se tourner vers une reprimarisaCon avec exportaCons de
produits primaires, aux Nnanciers instables
2) Toutefois ces dépendances peuvent adopter de nouvelles formes : par rapport aux États-Unis qui sont dans une logique
d’inauence plus qu’ingérence, l’appariCon de la dépendance alimentaire, l’appariCon de dépendance par rapport à de
nouveaux pays, de dépendances entre pays laCno-américains.
3) Elles traduisent une spéciNcité de l’Amérique laCne par rapport :
- au conCnent africain : une inserCon plus eecace que l’Afrique : la décennie 1980 permet à l’Amérique laCne de rebondir et
donc d’envisager une émergence alors que pour l’Afrique, elle se traduit par la décennie du chaos.
- au conCnent asiaCque : l’inserCon de l’Amérique laCne ne se fonde pas sur l’inserCon dans la DIPP, l’Amérique laCne n’a pas
proNté d’une fenêtre d’opportunité démographique pour perme^re son émergence dans la mondialisaCon, la proximité des
États-Unis est trop importante sur le conCnent laCno-américain.

III. UN TABLEAU CONTRASTÉ AJD, AVEC DES ESPACES QUI ÉMERGENT ET D’AUTRES QUI SUBISSENT DE NOUVELLES
DÉPENDANCES, C’EST UN CONTINENT PLURIEL.
Soit procéder par groupes de pays
1) Une émergence réelle malgré des problèmes structurels : Brésil et Mexique
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2) Des pays qui essaient de Crer proNt de la mondialisaCon mais qui sont confrontés à des risques liés aux nouvelles
dépendances : par exemple Crer proNt de la demande chinoise, inserCon dans les réseaux de aux Nnanciers (paradis Nscaux)
mais où ce^e inserCon peut apparaître fragile puisqu’elle dépend d’acteurs extérieurs. Costa Rica
3) Des pays qui connaissent de nouvelles dépendances bloquant ainsi l’émergence avec le retour de dépendances anciennes :
Venezuela, Cuba

Soit procéder par échelles mul5scalaire


1) L’Amérique laCne, un conCnent éternel émergent : « Le Brésil est un pays d’avenir et il le restera longtemps »
(Clémenceau)
2) Une diQérence marquée entre États en Amérique laCne
3) L’inserCon dans la mondialisaCon est source de déstructuraCons des territoires : certains espaces qui émergent et d’autres
qui sont soumis à de nouvelles dépendances. (zones franches)

MISE EN VALEUR DES TERRITOIRES ET GESTION DES RESSOURCES SUR LE CONTINENT AMERICAIN

Paradoxe : Le conCnent américain est un Eldorado regorgeant de richesses, et pourtant ce^e abondance s’est soldée par un
gaspillage massif, une mauvaise ges5on des ressources pour le Sud, alors que le Nord a parfaitement mis en valeur son
territoire

« mise en valeur » : le fait d’exploiter, de rendre producCf. La mise en valeur d’un territoire s’appuie lorsque c’est possible
sur les ressources qu’il oQre, comme l’eau douce, les sols (pour l’agriculture), les richesses énergéCques et minières, voire
certaines aménités comme le soleil, la chaleur et la mer dans le cas du tourisme… Evoquer la gesCon des ressources renvoie
non seulement au fait de les uCliser à des Nns d’enrichissement, de développement et/ou de puissance, mais également au
fait de les préserver pour ne pas les gaspiller et en faire proNter les généraCons futures (dans le cadre d’un développement
« durable »). Il peut ainsi exister des liens de causalité étroits entre les formes de mise en valeur des territoires
(extensive/intensive, grande/peCte propriété, grande/peCte entreprise, acteurs étrangers/naConaux, acteurs publics/privés)
et la gesCon des ressources (gaspillage ou préservaCon, type d’allocaCon).

En quoi la mise en valeur et la geson des ressources ont-ils été des éléments déterminants de la di8érenciaon entre une
Amérique du Nord riche et développée et une Amérique lane empêtrée dans la dépendance et le mal-développement ?

I. L’excep5onnelle richesse du con5nent américain a donné lieu, dès l’époque coloniale et jusqu’à nos jours, à des formes
de mises en valeur prédatrices et des modes de ges5on peu durables.
A. Un « nouveau monde » aux ressources excep5onnelles…
• mise en valeur récente par rapport aux mondes européens et asiaCques
• Les conquérants européens sont dès le début marqués par l’abondance, donnant lieu dès l’origine à une forte
consommaCon de l’espace et des ressources (exemple des ruées vers l’or en Amérique).
• Ce^e abondance en ressources ne s’est pas démenCe depuis les premiers temps de la colonisaCon européenne :
ressources qui restent au cœur du développement
B. … soumis dès le départ à des formes de mise en valeur prédatrices, que l’on retrouve encore aujourd’hui…
Trois caractérisCques essenCelles se dégagent : (1) Une mise en valeur qui se fait dès le XVIème siècle en foncCon et au
proNt des métropoles et des pays européens, (1) Une mise en valeur qui s’est faite progressivement suivant une logique de
fronCères ou de fronts pionniers, d’est en ouest, des li^oraux vers l’intérieur des conCnents, (3) Une mise en valeur extensive
des ressources dans le cadre de grands domaines en raison de la profusion des espaces et de la faiblesse des populaCons
locales
C. … ce qui peut expliquer également une géopoli5que très con[ictuelle.
• compéCCons entre colonisateurs (guerre de course), puis après les indépendances des conaits entre Etats-naCons
• à l’échelle naConale avec des faits de séparaCsme

II. Ces points communs ne doivent pas occulter la très ne\e di]érencia5on entre nord et sud du con5nent dans la mise en
valeur des territoires et la ges5on des ressources.
A. Des logiques d’exploita5on et de mise en valeur di]érentes
• Dans l’Amérique hispanique, la mise en valeur des territoires au main d’une oligarchie foncière. A parCr des années 1930,
appropriaCon naConale des ressources mais qui ne remet pas en quesCon les inégalités sociales (racisme) et mainCent
une extraversion pour Nnancer le développement industriel
• les pays nord-américains parviennent dès le XIXème siècle à une mise en valeur eecace de leur territoire à des Nns de
développement économique : mise en valeur plus égalitaire (Homestead Act)
B. Des niveaux de développement très contrastés
• Au sud, les mises en valeur sont peu eecaces d’un point de vue agricole et facteurs de misère et d’exode rural, alors que
dans le nord les mises en valeur agricoles dans le cadre de grandes exploitaCons intégrées au complexe agro-alimentaire
perme^ent de dégager des surplus

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• Les pays du sud du conCnent sont confrontés à une forte croissance démographique qui s’est traduite par une
urbanisaCon anarchique
• Au Sud les retombées économiques de la mise en valeur des ressources ont été mal gérées : syndrome hollandais,
diecultés à sorCr du piège de la rente, corrupCon en tout genre.
C. Un impérialisme yankee visant les ressources du sud
• L’impérialisme américain débute à la Nn du XIXème siècle au moment de l’achèvement de la conquête du territoire
(1890, Nn oecielle de la « fronCère »).
• Les invesCssements américains se portent de manière privilégiée vers l’exploitaCon de produits de base
• mise en valeur de ressources par les grandes Nrmes nord-américaines mainCent les pays d’Amérique centrale dans une
relaCon de dépendance étroite (Guatemala en 1954),

III. Aujourd’hui, dans le cadre de la mondialisa5on, l’ensemble du con5nent américain doit faire face à des probléma5ques
communes liées à une mise en valeur et une ges5on durables des ressources.
A. L’inser5on dans la mondialisa5on a entrainé la di]usion à l’ensemble du con5nent du modèle capitaliste libéral nord-
américain de ges5on des territoires et ressources
• La déréglementaCon des marchés est à l’œuvre depuis les grands plans d’ajustement structurel
B. Cependant, la mise en valeur des territoires sur le con5nent américain pose de plus en plus la ques5on d’une ges5on
durable des ressources
• Une mise en valeur qui est facteur de gaspillages, d’épuisement des ressources, de dégradaCon de l’environnement
• prise de conscience naConale, surtout depuis les années 1980 : préservaCon des espaces dans le cadre d’une poliCque de
parcs protégés
C. La ques5on de la ges5on des ressources dans le cadre d’une mise en valeur capitaliste des territoires est aujourd’hui de
plus en plus con[ictuelle à toutes les échelles
- Au niveau local : mobilisaCons des populaCons locales, indiennes, contre de grands projets d’invesCssement/ contre
la présence de groupes étrangers (guerres du gaz, guerre de l’eau)
- Entre régions pour la redistribuCon des ressources (Equateur, Bolivie), pour la préservaCon des richesses (Canada)
- Entre pays : pour l’acheminement des ressources (Bolivie/Chili), pour la délimitaCon des fronCères potenCellement
riches (fronCères mariCmes), contestaCons des fronCères dans des espaces vides mais potenCellement riches

Point sur Cuba sous Castro


 Avant Castro : BaCsta au pouvoir = développement par les exportaCons de sucre à desCnaCon des EUA
 Coup d’État de Fidel Castro en 1959 :
o Mai 1959 : Réforme agraire (propriétés limitées à 13,5 ha) avec interdicCon de possession pour les étrangers = rejet des Nrmes
américaines. Intérêt pour l’URSS = importaCons de pétrole pour développer l’industrie lourde  nécessité de la raener aux
EUA, qui refusent de raener du pétrole soviéCque  naConalisaCon des raeneries américaines à Cuba par Fidel Castro 
engrenage avec Eisenhower
o Décembre 1961 : Alignement oeciel de l’île sur l’URSS
o 1963 : 2nde réforme agraire = naConalisaCon de 70% des terres
o 1972 : Entrée de Cuba dans le CAEM  invesCssement dans l’éducaCon, la santé = rapprochement des N. + sorCe du TM
(accession au développement dans la scolarisaCon et la santé)

44
Point sur les changements poli5ques en Amérique La5ne
1808 : eQondrement de la monarchie espagnole : début du processus d’indépendance de l’Amérique laCne
1819 : FondaCon de la Grande Colombie par Bolivar
1898 : Guerre entre les États-Unis et l’Espagne. L’Espagne reconnaît l’indépendance de Cuba et cède Porto-Rico, les
Philippines et Guam aux États-Unis
1937-1945 : L’Estado Novo de Getulio Vargas au Brésil : naissance du populisme en Amérique laCne
Années 1960 : MulCplicaCon des guérillas révoluConnaires sur le conCnent laCno-américain et des guerres civiles (Amérique
centrale et espace andin).
1971-1976 : Bolivie, Chili (1973), Uruguay, Pérou, ArgenCne (1976) et Équateur deviennent à leur tour des dictatures
militaires.
1979 : L’Équateur redevient une démocraCe : début des transiCons démocraCques en Amérique laCne ; ArgenCne (1983),
Brésil (1985), Chili (1990). DémocraCsaCon qui ouvre la voie à l’adopCon de nouvelles consCtuCons, reconnaissant le
caractère mulCculturel des naCons laCno-américaines.
Mexique :
 1810-1821 : Guerre d’indépendance du Mexique
 1848 : Le traité de Guadalupe Hidalgo met Nn à la guerre entre les USA et le Mexique. Le Mexique perd près de la
moiCé de son territoire
 1876-1911 : Dictature de PorUrio Diaz au Mexique (le « porNriat »)
 1934-1940 : Présidence de Lazaro Cardenas (PRI) au Mexique
 1910-1017 : RévoluCon mexicaine : Emiliano Zapata prend la tête d’un soulèvement paysan. La ConsCtuCon de 1917
(arCcle 27) établit le droit de propriété de l’État sur les terres et le sous-sol du pays, légiCmant ainsi les poliCques de
réforme agraire et de naConalisaCons des secteurs énergéCques et miniers. IntervenCons américaines pour
défendre les intérêts de leurs Nrmes dans le pays
 1929 : CréaCon du PRI (ParC révoluConnaire insCtuConnel) au pouvoir au Mexique jusqu’en 2000. La crise de 1929
plonge le conCnent dans une profonde crise économique et provoque la rupture avec le modèle de développement
extraverC, fondé sur des exportaCons de produits de base, hérité de la colonisaCon.
 1934-1940 : Présidence de Lazaro Cardenas au Mexique : 1934, lancement de la réforme agraire ; 1937,
naConalisaCon du secteur pétrolier, suivie de la créaCon de la Pemex en 1938.
 2012 : retour du PRI au pouvoir au Mexique (Enrique Peña Nieto) après 6 ans de gouvernement de centre droit
(PAN).
 2018 : ÉlecCon d’Andres Manuel Lopez Obrador (« AMLO ») au Mexique.

Argen5ne :
 1810-1816 : Indépendance de l’ArgenCne
 1946-1955 : Juan Perón, président de la NaCon argenCne, puis 73-74 (puis Isabel Perón 74-76)
 1976 : L’ArgenCne devient une dictature militaire
 1983 : TransiCon démocraCque
 2003-2007 : Nestor Kirchner, péroniste (parC jusCcialiste) devient président de la NaCon argenCne. Sa femme,
Cris5na, lui succède de 2007 à 2015.
 2015 : Victoire de Mauricio Macri à la présidenCelle argenCne.
 2019 : retour des péronistes au pouvoir : élecCon d’Alberto Fernandez

Brésil :
 1822 : Indépendance du Brésil ; Pedro Ier, hériCer de la couronne portugaise, en devient le premier empereur
 1889 : ProclamaCon de la République du Brésil.
 1930-1945 : Getúlio Vargas, président de la République brésilienne : le coup d’État de 1937 instaure l’Estado Novo,
régime autoritaire et corporaCste.
 1956-1961 : Présidence de J. Kubischek au Brésil : « 50 ans de progrès en 5 ans ». CréaCon de Brasilia de 1956 à
1960, symbole de ce développement volontariste et accéléré.
 1964 : Coup d’État au Brésil, début de la dictature militaire.
 1970 : Lancement de la construcCon de la Transamazonienne au Brésil par le général Medici.
 1985 : TransiCon démocraCque
 2003-2010 : Présidence au Brésil de Luiz Inacio Lula da Silva du ParC des Travailleurs. Dilma Rousse] lui succède de
2010 à 2016. 2016 desCtuCon de Dilma RousseQ
 2018 : élecCon de Jair Bolsonaro au Brésil
45
Paraguay :
 1864-1870 : Guerre de la Triple-Alliance qui oppose le Brésil, l’ArgenCne et l’Uruguay au Paraguay. A l’issue de ce
conait, le Paraguay perd la moiCé de ses habitants et un Cers de son territoire
 1935 : Guerre du Chaco entre la Bolivie et le Paraguay

Bolivie :
 1879-1884 : Guerre du PaciNque qui oppose le Chili à la Bolivie et au Pérou. La Bolivie perd son accès à la mer
 1935 : Guerre du Chaco entre la Bolivie et le Paraguay
 Bolivie : dictatures militaires entre 1964 et 1982
 2005 : Élec° d’Evo Morales à la présidence bolivienne : 1er président qui se revendique comme indien, d’origine aymara

Panama :
 1903 : Le Panama devient indépendant de la Colombie avec l’appui des Etats-Unis. Un an plus tard débute le
percement du canal (achevé en 1914)
 1999 : Les USA rétrocèdent la souveraineté sur le canal de Panama

République Dominicaine :
 1930-1961 : Dictature de Rafael Trujillo en République dominicaine

Nicaragua :
 1937-1956 : Dictature de Somoza au Nicaragua
 1979 : Le Front de libéraCon sandiniste prend le pouvoir au Nicaragua et desCtue le clan Somoza au pouvoir depuis les
années 1930.

Pérou* :
 1942 : Le Pérou a^aque l’Équateur pour prendre le contrôle des conNns amazoniens réputés riches en pétrole

Guatemala :
 1954 : Coup d’État au Guatemala organisé par la CIA pour empêcher l’expropriaCon de terres de la United Fruit.

Cuba :
 1959 : Prise de pouvoir à Cuba par Fidel Castro.
 1962 : Exclusion de Cuba de l’OEA. Embargo américain sur Cuba qui se tourne vers l’URSS. Crise des missiles.
 2016 : Mort de Fidel Castro

Chili :
 1973 : Chili devient une dictature militaire
 1973 : Coup d’État au Chili du général Pinochet qui renverse Salvador Allende ; lancement de réformes libérales
menées par les « Chicago boys », à l’origine du « miracle chilien ». Loi Echeverria au Mexique qui réglemente
l’invesCssement dans le pays.
 1990 : TransiCon démocraCque

Équateur* :
 1979 : L’Équateur redevient une démocraCe : début des transiCons démocraCques en Amérique laCne

Uruguay* :

Salvador :
 1992 : Fin de la guerre civile au Salvador

Venezuela :
 1999-2013 : Hugo Chavez, président du Venezuela
 2013 : Mort de Chavez
 2019 : Juan Guaido se déclare président par intérim du Venezuela VS Maduro (au pouvoir depuis 2013)

1971-1976* : Bolivie, Chili (1973), Uruguay, Pérou, ArgenCne (1976) et Equateur deviennent à leur tour des dictatures
militaires.

46
Mobilités

1
MOBILITÉS
DÉFINITIONS.....................................................................................................................................................2
ENJEUX...............................................................................................................................................................4
ACCROCHES.....................................................................................................................................................5
DÉMOGRAPHIE................................................................................................................................................7
MUTATIONS DÉMOGRAPHIQUES MONDIALES ET DÉVELOPPEMENT DPS 1945........................................................7
MUTATIONS DÉMOGRAPHIQUES EN EUROPE..................................................................................................................10
MUTATIONS DÉMOGRAPHIQUES EN ASIE.........................................................................................................................11
MUTATIONS DÉMOGRAPHIQUES EN AMÉRIQUE LATINE.............................................................................................12
DÉMOGRAPHIE ET DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE........................................................................................................13
VILLE, POPULATION ET MIGRATIONS AU MOYEN-ORIENT.........................................................................................14
MIGRATIONS..................................................................................................................................................15
MIGRATIONS ET MONDIALISATION....................................................................................................................................15
L’EUROPE ET LES MIGRATIONS INTERNATIONALES.....................................................................................................17
LES MOBILITÉS SUR LE CONTINENT AMÉRICAIN...........................................................................................................19
DYNAMIQUES MIGRATOIRES EN AFRIQUE.......................................................................................................................20
LES DIASPORAS........................................................................................................................................................................20
TRANSPORTS..................................................................................................................................................21
TRANSPORTS ET MONDIALISATION...................................................................................................................................21
LE TRANSPORT MARITIME....................................................................................................................................................22
LE TRANSPORT AÉRIEN..........................................................................................................................................................24
LES TRANSPORTS EN AMÉRIQUE........................................................................................................................................25
LES TRANSPORTS EN AFRIQUE............................................................................................................................................25
LES TRANSPORTS DANS L’UE...............................................................................................................................................27
LE TOURISME.................................................................................................................................................27
EXEMPLES DÉMOGRAPHIE ET MIGRATIONS.....................................................................................29
DÉMOGRAPHIE.........................................................................................................................................................................29
MIGRATIONS.............................................................................................................................................................................31
EXEMPLES TRANSPORTS...........................................................................................................................34
DES ACTEURS DES TRANSPORTS....................................................................................................................................................34
DIFFÉRENTES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORTS.......................................................................................................................36
EXEMPLES TOURISME................................................................................................................................37
RÉFÉRENCES..................................................................................................................................................39
DÉMOGRAPHIE...............................................................................................................................................................................39
MIGRATIONS..................................................................................................................................................................................40
AUTRES.........................................................................................................................................................................................41
COMPLÉMENTS ORAUX..............................................................................................................................41
LA DIASPORA CHINOISE........................................................................................................................................................41
LA DIASPORA INDIENNE........................................................................................................................................................42
AUTRES DIASPORAS.......................................................................................................................................................................43

2
DÉFINITIONS
DEMOGRAPHIE :
 Démographie : science QUANTITATIVE de la populaon humaine et de ses mouvements naturels (naissances / décès)
et migratoires.
 Transion démographique : du XVIII° siècle à nos jours, l’humanité est passée d’un ancien régime démographique de
forte natalité et de forte mortalité à un nouveau régime où natalité et mortalité sont faibles. Dans un premier temps,
les progrès économiques et sanitaires font baisser la mortalité alors que la natalité reste élevée, entraînant un
excédent des naissances sur les décès et donc une croissance rapide de la populaon. Dans un second temps, la
limitaon des naissances réduit cet excédent, situaon qui peut abour à un non-renouvellement des généraons,
donc à une diminuon de la populaon s’il n’y a pas d’apport migratoire .
 Taux de natalité : nombre de naissances enregistrées en un an dans un groupe de 1000 habitants.
 Taux de mortalité : nombre de décès enregistrés en un an dans un groupe de 1000 habitants.
 Accroissement naturel ou solde naturel : di4érence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés
sur une période donnée.
 Espérance de vie : nombre moyen d’années qu’un individu peut espérer vivre à la naissance.
 Pression démographique : e4ets négafs exercés sur un territoire par une populaon trop nombreuse par rapport
aux ressources qu’il peut produire et à ses équilibres écologiques ; le milieu se détériore alors et les richesses
s’épuisent.
 Baby-boom : forte croissance de la natalité, li6éralement « explosion des naissances » qui s’est déroulée dans le
monde développé du milieu des années 1940 au milieu des années 1960.
MIGRATIONS :
 Migraon : Déplacement, changement de lieu. Pour les populaons humaines on disngue des migraons
périodiques (retour régulier au lieu de départ qui reste lieu de résidence) et des migraons dé+nives (ou du moins à
très longue période). Ces dernières impliquent l’abandon dé>nif, ou très durable, du lieu de départ ; s’il y a sore
d’un territoire naonal, ce déplacement est quali>é d’émigraon, si l’on considère l’entrée dans un autre territoire
naonal, on parle d’immigraon.
 Mobilité : Désigne globalement l’acon de se déplacer, que ce soit dans l’ordre spaal, social (ou professionnel),
sectoriel. Dans l’ordre spaal peut s'entendre comme un changement de lieu d'une populaon donnée. En foncon de
ses movaons, de sa durée, des distances en jeu, elle change de nature.
 Diaspora : Caractérise un peuple dispersé à travers la planète. Plusieurs critères s‘imposent pour pouvoir parler de
diaspora : 1/ le départ résulte d’une rupture 2/ le lien avec le territoire d’origine persiste et avec lui l’espoir de revenir
un jour sur la terre ancestrale 3/ des organisaons religieuses et culturelles entreennent ce lien. Diasporas
majeures : Chinois, Indiens, Juifs, Libanais, Palesniens, Arméniens, avant tout.
 Réfugiés : Plus généralement personnes recevant un statut humanitaire ou une protecon temporaire. On parle de
réfugiés quand ils ont dû passer une fronère et de déplacés quand ils ont fui à l’intérieur de leur propre État.
 Le réfugié est un migrant polique qui fuit, seul, en famille ou en groupe son pays ravagé par la guerre, marqué par
des persécuons raciales ou religieuses. Sur les 40 millions de personnes déplacées malgré elles dans le monde, plus
de la moié sont des réfugiés : le HCR aide aujourd’hui 20,8 millions de personnes dans 116 pays.
TRANSPORTS :
 Transport : Mode de déplacement des hommes et des marchandises. Il s’agit d’un service non stockable à forte
intensité capitalisque. Le secteur des transports regroupe les acvités de concepon, d’organisaon et d’ulisaon
des réseaux marimes et Kuviaux, rouers, ferroviaires et aériens. Il apparent, de ce fait, au secteur des services.
 Corridor : Un corridor est, au sens général, un espace géographique dans lequel les régions sont parfaitement
interconnectées par des liaisons terrestres ou marimes plurimodales.
 Interface : Mise en contact de deux espaces. Elle induit des interacons entre les deux espaces mis en relaon.
 Hubs and Spokes : Caractérise un réseau organisé par des nœuds de plus ou moins grande taille reliés par des lignes.
 Intermodalité : Ensemble de techniques facilitant le passage d’un mode de transport à un autre ; l’intermodalité exige
une coordinaon entre les di4érents modes de transport (mulmodalité).
 Mulmodal : Qui associe plusieurs modes de transports (marime ou Kuvial, ferroviaire, rouer, aérien) dans un
même lieu (port, aéroport…).
 Feedering : Transbordement entre grands navires de ligne (navires-mères) qui font escale dans un nombre limité de
ports et les plus pets navires (navires nourriciers, feeders) qui acheminent les marchandises vers des ports de plus
pete taille que les armateurs ne desservent pas en ligne directe.
 Tourisme : Art de faire un « tour » selon l’anglais. Date de 1811 et des programmes de séjour anglais. Forme
parculière de migraon concernant l’ensemble des déplacements de loisir, qui s’analyse en termes de Kux
d’échanges et de personnes, en termes de zones d’émission et de récepon. Les mobilités qui lui sont associés sont
essenelles au fonconnement des systèmes tourisques.
 Hub : Le terme s'applique à la base aux aéroports et il désigne la plate-forme de correspondance ou de regroupement
des compagnies aériennes. Un hub aérien peut être de taille modeste : Clermont-Ferrand l'a été, par exemple, pour
les lignes intérieures transversales en France. Il peut aussi avoir des dimensions considérables, internaonales et
domesques, comme Atlanta en Amérique du Nord. Le terme peut quali>er également les grands hubs marimes qui
servent de centre d'éclatement pour le transport des marchandises, en général conteneurisées. Le terminal à

3
conteneurs est le lieu du transbordement des conteneurs entre les navires-mères engagés sur les grandes lignes
transocéaniques et les navires feeders engagés sur des lignes régionales qui desservent des ports secondaires.

• Habitants sur terre : 1900 : 1,6Mds. 1930 : 2Mds. 1960: 3Mds, 1990 : 5,5 Mds, 2010 : 7Mds, 2019: 7,7Mds, 2050: 10
Mds.
• Sud : 90% naissances, 80% populaon mondiale.

Pays Pourcentage de la
populaon mondiale
Asie 60%
Afrique 17%
Europe 10%
Amérique Lane / Caraïbes 9%
Amérique du Nord 5%

 Transition démographique de Landry (1934) :


- Phase 1 : Taux d’accroissement naturel faible, équilibre entre morts et naissances.
- Phase 2 : Baisse mortalité générale, (progrès alimentaires, sanitaires, hygiène). Naissances hautes : Taux
d’accroissement naturel maximal.
- Phase 3 : Baisse natalité, passage régime démographique « moderne », faibles morts, naissances et
accroissement naturel.
- Phase 4 : Naissances et décès faibles, taux d’accroissement quasi-nul.

• Problème de l’inere démographique : impossibilité de ralenr l’augmentaon la hausse de la populaon qui est de
+ 70M hab/an sur une planète surchargée aux ressources épuisées. Rien n’est acquis : tant que le développement n’est
pas enclenché, la hausse démographique inquiète les démographes.

ENJEUX
I- Démographie
• Enjeu du développement de la planète avec l’épuisement des ressources naturelles : faut-il craindre les e4ets de la
croissance démographique ? Il y a un renouveau des théories malthusiennes avec le rapport Meadows du Club de Rome de
1972 et l’ouvrage La Bombe P de 1968 de Paul Ehrlich.
• Enjeu du développement des PED pour qui la croissance démographique peut être une contrainte ou un atout
• Enjeu de la croissance des pays développés confrontés au vieillissement, émergence de la silver economy.
• Le modèle de transion démographique d’Adolphe Landry de 1934 est-il encore valable ? Il est établi d’après une étude
de l’Europe et est présenté comme universel mais aujourd’hui les di4érentes régions du monde présentent des spéci>cités
(transion plus ou moins rapide et brutale) et l’idée de passage d’un équilibre à un autre semble dépassée étant donné
qu’aujourd’hui l’Europe et le Japon n’assure pas le renouvèlement des généraons (ne représente pas un équilibre).
• Europe : « malade » de sa démographie ? Vieillissement perçu comme un « péril » ou labo du développement de la silver
économie ? Quelles réponses de l’UE ? (relève des États)

II- Migraons
• Si on regarde les Kux de migraons qui avaient accompagné l’internaonalisaon de la +n du XIXème siècle, ils sont plus
intenses que tous ceux qu’on a vu avec la mondialisaon. Les migraons contemporaines rencontrent aujourd’hui de

4
nombreux obstacles liés aux poliques de plus en plus restricves des pays d’accueil. Il existe donc un décalage entre une
mondialisaon qui assure une libre circulaon des marchandises et des capitaux mais qui entrave celle des hommes
• Les migraons internaonales : menace pour l’État récepteur, ou celui-ci se prive-t-il d’atouts surtout si on prend en
compte le problème du vieillissement ?
• L’émergence de drames humains (la Méditerranée), l’ampleur des Kux irréguliers et l’émergence d’un monde de camps ne
nécessite-t-il pas d’apporter une réponse plus globale à la queson migratoire ?
• Les mobilités humaines : face6e essenelle de la mondialisaon, parcipent à l’avènement d’une société et d’une culture
mondialisée. Elles ont pris un essor considérable au moment où le monde est devenu un vaste réseau polycentrique, de
type « village global ». Perme6ent la mise en contact du local et du global. Les déplacements sont encouragés par les
fondements de la mondialisaon (révoluon de transports, des communicaons), par les disparités d’a6racvité des
territoires, que la mondialisaon ne fait que rendre plus fortes, et par la diversité des stratégies des acteurs (entreprises…).
• « Village global » : En quoi les mobilités humaines parcipent au processus du « village global » ? Est-ce à dire que
l’uni>caon qu’elle provoque l’emporte sur les fragmentaons ? Le « village global », une utopie ? Penser aux risques et
tensions générées par les mobilités humaines.
• Europe : Que doit faire l’Europe pour ne pas être un « connent d’immigraon malgré lui » (Catherine Wihtol de
Wenden), et pouvoir concilier atouts économiques, géopoliques, culturels des migraons et a6entes des sociétés
européennes en faveur d’une plus grande protecon ? Comment sorr de l’impasse actuelle de la polique migratoire
européenne alors que la queson migratoire s’inscrit dans la durée, en raison notamment des di4érenels
démographiques et économiques qui existent de part et d’autre de la Méditerranée ?

III- Transports
• Rôle économique : Les transports constuent le support et vecteur des Lux et des mobilités (base, point d’appui,
souen). Oul-clé de la mondialisaon, perme6ant mise en réseau du monde. Essenels au fonconnement de
l’économie et de la société. Vecteur de modernité.
• Rôle stratégique : enjeux géopoliques, géoéconomiques, culturels (informaons). Préoccupaon constante des États qui
peuvent soit prôner la libre-circulaon soit s’y opposer. Importance déterminante avec intérêt militaire qui permet de
dé>nir une puissance.
• EMet structurant ou déstructurant du territoire : source d’enclavement ou de désenclavement. Transports à la base d’une
géographie (Centre/périphérie, aménagement des territoires, polarisaon/exclusion). Jouent un rôle considérable dans
l’émergence des nouveaux territoires de la mondialisaon.
• Transports et risques : à la fois l’enjeu du développement durable (idée de polluon, engorgement, nuisances sonores).
Comment concilier impérafs économiques avec exigences environnementales ? Thémaque du « ménagement du
territoire ». Enjeu sécuritaire (routes, piraterie, points de passage stratégiques).

ACCROCHES
DEMOGRAPHIE
Le 11 février 2019, Viktor Orban a annoncé la mise en place d’une polique nataliste. En e4et il accorde 31 500€ à chaque
couple ayant 3 enfants et accorde aux couples ayant 4 enfants des exonéraons sur les impôts. En e4et la Hongrie est
confrontée à une crise démographique due au vieillissement accéléré de sa populaon. Elle a perdu 1million d’hab en 40ans.
Orban préconise alors un « réarmement démographique » de la Hongrie. Alors que l’immigraon est facteur de
rajeunissement de la pop, Viktor Orban ne souhaite pas de la migraon musulmane pour pallier la crise démographique que
traversent son pays : « La migraon accroît la criminalité, surtout à l'encontre des femmes, et introduit le virus du
terrorisme ».

En 2020, le premier groupe d’acfs en Allemagne est les seniors (50 à 65 ans). 40% des salariés d’une entreprise comme BMW
sont des séniors. Le vieillissement remet en e4et en queson la compévité des économies européennes dans le cadre d’une
économie mondialisée, concurrenelle, parce que la capacité de travail physique des acfs est moins grande, parce qu’il
renchérit les coûts de producon (soit par l’augmentaon des salaires liée au vieillissement de la populaon acve, soit par
l’augmentaon des cosaons sociales liées à la nécessité de >nancer les systèmes de retraites et les dépenses sociales).
 Le vieillissement peut pénaliser les entreprises en Europe.

5
En février 2020, le gouvernement de coalion dirigé par Angela Merkel a décidé de meSre en place pour 2021 un minimum
vieillesse. Celui-ci devrait toucher 1,3 million de personnes, essenellement des femmes et des Allemands vivant à l’Est. En
e4et, la pauvreté touche 15% des plus de 65 ans, obligeant un nombre croissant de retraités à revenir sur le marché du travail,
via le système des mini-jobs (développés dans les 2000s en Allemagne).
 Le vieillissement pose également la queson du renforcement ou non de la cohésion sociale

MIGRATIONS
Le 23 Janvier 2020, la maison blanche a annoncé une limitaon des visas accordés aux femmes enceintes pour venir
accoucher sur le sol américain de manière à ce que leur enfant ait la naonalité américaine. Ne pouvant pas interdire ce droit
du sol, Trump a donc trouvé une manière alternave pour limiter ce qu’il appelle « le tourisme des naissances ».

Le 28 Janvier 2020, le campement de migrants à la porte d’Aubervilliers a été démantelé. La plupart seront répars dans des
gymnases en Ile-de-France. Au total, la préfecture de la région a mis à l’abri 1436 personnes à l’abri dans le cadre de la 60ème
opéraon de démantèlement d’un campement de migrants à Paris depuis 2015.

Le 29 Janvier 2020, le gouvernement grec a lancé un appel d’oMres publié par le ministère de la défense pour meSre en place
un mur LoSant long de 3 kilomètres et haut de 1 mètres au large de l’Ile de Lesbos. En e4et depuis l’élecon du premier
ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis en 2019, la polique migratoire grecque s’est durcie. Depuis la première fois depuis
2016, la Grèce est devenue, en 2019, la principale porte d’entrée des migrants en Europe.
 pour montrer que la Grèce est devenue la principale porte d’entrée des migrants en 2019

Le 9 septembre 2020, le camp de Moria, où habitaient alors 12 700 migrants, a été détruit par un incendie. Les émeutes et les
bagarres y étaient quodiennes, l’immense majorité des migrants n’ayant pas accès aux infrastructures à l’intérieur du camp
puisque le camp construit en 2013 était prévu pour 2 000 personnes inialement.
 pour montrer que la Grèce est devenue la principale porte d’entrée des migrants en 2019 et pour montrer les condions
de vies déplorables des migrants dans les camps.

Le 19 Février 2020, le Royaume-Uni annonce le projet de meSre en place un nouveau système pour l’immigraon traitant les
européens à égalité avec les non-européens. En e4et une des raisons ayant poussé le Royaume Uni à sorr de l’Union
Européenne le 31 Janvier 2020 est de stopper la libre circulaon des citoyens européens qui représentent 50% de
l’immigraon outre-mer.
 pour montrer la volonté d’un État d’être enèrement souverain de sa polique européenne et le repli R-U

En septembre 2020, la Commission européenne a proposé un nouveau pacte migratoire qui a l’ambion de remeSre à plat la
polique migratoire européenne. Les objecfs sont une geson plus ferme des Kux migratoires, être plus souveraine en
maère de geson des fronères et organiser la solidarité européenne sur ce sujet. Sont ainsi proposés une accéléraon du
traitement des cas de migrants peu suscepbles d’obtenir le droit d’asile (moins de 12 semaines) pour désengorger les camps à
la périphérie de l’UE, aider les pays en première ligne (traitement des dossiers, aides >nancières, surveillance des fronères),
une intensi>caon des procédures de retour vers les pays d’origine des migrants. Mais ces nouvelles mesures sont un
compromis qui conforte les pays dont la posion est la plus dure et qui sont les moins coopérafs : la Commission renonce à
imposer un accueil des migrants en échange d’une parcipaon +nancière ou logisque à des poliques de retour. Les
règlements de Dublin ne disparaissent pas. Le secours en mer ne sera plus criminalisé, mais l’accéléraon des procédures se
fera au détriment des droits des migrants, pourtant prévus par la Convenon de Genève (droit de faire appel en cas de premier
refus d’une demande d’asile).
 pour montrer la volonté de l’UE de meSre en place une polique migratoire européenne mais se heurte aux pays
membres et la principale vicme reste les migrants

TRANSPORTS
Le 11 Décembre 2019, Ursula Von Der Leyen, la présidente de la Commission européenne a annoncé les grandes lignes du
New Green Deal. Cet accord a pour objecf est de faire de l’Union Européenne le premier connent à aSeindre la neutralité
carbone en 2050. Cet accord va ainsi redé>nir et assainir les transports européens.
 Pour montrer la volonté de faire devenir les transports plus respectueux de l’environnement

En juin 2019, le port de Tanger Med II est inauguré. Le port de Tanger Med I avait été lancé en 2007 mais est saturé, d’où
Tanger Med II. Le port est entouré de zones franches, il est sur le détroit de Gibraltar. L’objecf est d’en faire du port le premier
de Méditerranée.

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 Pour monter l’importance des ports dans la mondialisaon et l’inseron d’un pays dans ceSe dernière

En 2019, un nouveau terminal +nancé par la Chine, le gouvernement de Namibie et la Banque africaine de développement
est inauguré dans le port de Walvis Bay. Le port était convoité du temps de la colonisaon par les britanniques et les
allemands, puis par l’Afrique du Sud. Le port commercial s’appuie sur une zone industrielle, les ressources de la mer (volonté
de transformer le poisson pêché pour exporter des produits à forte valeur ajoutée). L’ambion du port est de devenir le futur
Dubaï, le port a des débouchés en Afrique australe et équatoriale, c’est un port de transbordement pour Maersk. Le port fait
également pare du projet chinois des nouvelles routes de la soie.
 Pour montrer que les infrastructures en Afriques sont +nancées par les pays émergents et des soluons africaines sont
développées

TOURISME
Le 30 Janvier 2020, l’OMS décrète l’urgence de santé mondiale face à l’épidémie du coronavirus. Les pays de l’ASEAN sont
fortement touchés de par leur proximité géographique avec la Chine d’autant plus que ces pays importent beaucoup de
produits chinois. Le secteur tourisque est fortement déstabilisé par ce6e épidémie. En e4et, alors que 11 millions de
touristes chinois avaient visité la Thaïlande sur un total de 39 millions de visiteurs étrangers, aujourd’hui les principaux sites
touristes sont désertés.
 Pour montrer le tourisme mis à mal par la pandémie

Le 22 Février 2020, le milliardaire Richard Branson lance sa compagnie de croisières de luxe Virgin Voyages interdite aux
enfants au moment où le secteur est secoué par l’épidémie du coronavirus. En e4et le bateau de croisière Diamond Princess
au Japon a dû être mis en quarantaine ce qui a déstabilisé le secteur des croisières. Le bateau de croisière Scarlet Lady interdit
au moins de 18 ans sera le premier bateau de ce6e compagnie à prendre la mer.
 Pour montrer le tourisme mis à mal par la pandémie

Le 27 novembre 2020, le journal indonésien « Koran Tempo » tre « Komodo Park ». Il cherche à alerter les citoyens
indonésiens qu’un projet de développement « superprioritaire » est en train de transformer le parc de Komodo, site classé au
patrimoine mondial de l’Unesco, en parc d’a6racons « superbétonné ».
 Pour montrer les eMets dévastateurs du tourisme sur le patrimoine culturel et sur l’environnement du tourisme

DÉMOGRAPHIE
MUTATIONS DÉMOGRAPHIQUES MONDIALES ET DÉVELOPPEMENT DPS 1945
I- UNE EXPLOSION DÉMOGRAPHIQUE MONDIALE DEPUIS 1945 MAIS AVEC DES DYNAMIQUES
DÉMOGRAPHIQUES DIFFÉRENTES ENTRE PDEM ET PED
• Une populaon inégalement répare depuis longtemps : 3 grands foyers de peuplement : l’Asie orientale, le
subconnent indien et l’Europe. Ce6e inégale réparon pourrait s’expliquer selon certains par des facteurs naturels,
comme F. Ratzel, pour d’autres c’est à relaviser : la nature propose un potenel qui est exploité ou non, push ou pull
factors. Ce6e réparon s’explique surtout par des facteurs historiques (sociétés rizicoles en Asie ont besoin de bcp de
personnes).
• Une baisse rapide de la mortalité dans les PED. La populaon mondiale a triplé depuis 1945, avec les progrès de la
médecine, importaon de techniques médicales par les colonisateurs au Sud (vaccins), meilleurs réseaux d’adducons
d’eau.
• Parallèlement, mainen des taux élevés de natalité et de fécondité au Sud et baby-boom au Nord . Fécondité au Sud :
mainen des taux de natalité, revanche du sud sur le nord, peu de poliques annatalistes, beaucoup d’enfants dû à
l’inere démographique. Le baby-boom au Nord : malgré l’entrée en phase transitoire de la TD (transion
démographique), France (1950-1960) 850.000 naissances par an, taux de natalités corrects (20%), remontée
démographique, baisse de la mortalité, apparion du 4 ème âge, mais baby-crash en 1965.
• Cependant depuis les années 1990, une croissance mondiale ralene. Excédent naturel maximal en 1992 (+84M
d’habitants), puis baisse de la natalité, fécondité : le Tiers Monde entre en phase 3. Abandon des poliques natalistes,
contrôle des naissances (Chine, 1979), émancipaon féminine (scolarisaon, alphabésaon), baisse mortalité infanle.
Permanence d’un clivage N/S démographique (faible vs forte natalité). La TD des PED est spéci>que car intense, rapide et
brutale.

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II- LA DÉMOGRAPHIE DEMEURE UN ENJEU CRUCIAL DU DÉVELOPPEMENT, DIFFÉRENT DANS LES PED ET
DANS LES PDEM
• Il existe une relaon ambivalente entre
croissance démographique et développement
par la capacité des acteurs à répondre à ses dé+s
: Selon les poliques mises en place, la
démographie peut relever de l’atout ou du
handicap. EX/Au Cameroun dans la région de
Bamiléké, la pression démographique s’inscrit
dans une logique Boserupienne (développement
de techniques agraires intensives) alors que dans
la région des Grands Lacs la pression
démographique a engendré une dégradaon
rapide des sols.
• La démographie et le développement des PED :
o Les PED doivent faire face à des dé+s
immenses face à leur croissance
démographique : dé+s économiques
(nourrir, >nancer les invesssements
sociaux, embaucher), dé+s sociaux (intégrer
la jeunesse dont la frustraon sociale peut être importante, contrôler exode rural et bidonvilisaon, encourager
égalité H/F) et dé+s environnementaux.
o La démographie contribue également à aggraver les maux de développement en raison des capacités de réacon
réduites: la pression démographique s’exerce sur des pays déjà pauvres.
o Démographie à l’origine de tensions (tensions accès eau/terre, entre les di4érents secteurs).
o Mais la jeunesse est un atout : fenêtre d’opportunité démographique, réservoir de main d’œuvre, jeunesse
entreprenante, migraons donc remises, arme géopolique.
• Les pays développés face aux dé+s du vieillissement démographique : Le vieillissement est un phénomène ancien lié à la
baisse de la fécondité (vieillissement par le bas) mais il s’accélère dans les années 1960 par l’augmentaon de l’espérance
de vie (vieillissement par le haut). Du plus vieux au moins vieux : Japon, Europe, US.
o Enjeu économique : croissance et compévité : capacité d’innovaon, marché intérieur de conso moins acf avec
populaon vieille.
o Enjeu social : mise en place d’un système d’État providence, queson des retraites (capitalisaon, réparon ?).
o Enjeu polique : enjeu polique internaonal avec les assemblées déterminées par proporon populaon (Parlement
européen et les accords de Nice de 1999 qui donnent à l’Allemagne place prédominante à cause de sa démographie
qu’elle risque de perdre aujourd’hui), mais aussi un enjeu polique intérieur : la place des personnes âgées dans
l’électorat (80s lobby des «Grey Panthers» aux États-Unis qui interdisent une loi promulguant un âge de retraite
obligatoire).
o Enjeu territorial : entraîne la créaon de gated communi$es, sert au développement de certaines régions
(ensoleillées par exemple avec regroupement des vieux dans « les sun-cies »), mais d’autres déser>ées (diagonale
du vide).

III- LES RÉPONSES APPORTÉES AUX DÉFIS DÉMOGRAPHIQUES


 Des poliques qui opposent pays du Nord et pays du Sud :
o Les PED se sont ralliés à des poliques malthusiennes de contrôle des naissances : jusqu’aux années 1970 le TM y est
opposé car une grande populaon est vue comme un critère de puissance. Les grandes conférences organisées par
l’ONU (Bucarest 1974) font prendre conscience de la nécessité de poliques malthusiennes.
o Les PDEM hésitent à se lancer dans des poliques de relance de la natalité. De ce fait il y a un schisme entre ceux qui
me6ent en place des poliques (France et Suède avec allocaon et crèches par exemple) et ceux qui ne le font pas
(Allemagne où les crèches sont payantes).
 Des États engagés dans des réformes écos et sociales : Pour les PDEM il faut adapter la société et l’économie à la réalité du
vieillissement (on ne peut pas s’arrêter de travailler à 60 ans quand on vit jusqu’à 100 ans), transformaons économiques
avec la silver economy. Pour les PED le vieillissement est à l’horizon : aujourd’hui ça peut être un atout pour le

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développement mais demain il va falloir prendre en charge les inacfs. C’est un vieillissement du Sud qui est beaucoup plus
rapide (car les progrès arrivent beaucoup plus rapidement) et inquiété par de nouveaux schémas de populaons méconnus
(ex : Chine peur du spectre du 4-2-1 avec 1 enfant qui a à sa charge 2 parents et 4 grands-parents). Les migraons sont
en>n un moyen pour les pays développés d’a6énuer le vieillissement, et pour les PED c’est une soupape de développement
avec les remises

Chiffres : Références et notions clés :


 PED = 85% de la population mondiale  La Bombe P de Ehrlich
 Taux de natalité France entre 1950-1960 = 20%
1974 Conférence de Bucarest  P. Ehrlich sur la prolifération humaine « trop de
monde sur la terre »
 Boumediene « la meilleure contraception, c’est le
dvlpt ».
Transition démographique de Landry

Point sur les records démographiques : selon B. Tertrais dans Le choc démographique (2020)
Taux de natalité (2015-2020) : Niger 46,3‰ – Japon 7,5‰
Taux de mortalité (2015-2020) : Qatar 1,2‰ – Bulgarie 15,4‰
Taux d’accroissement naturel (2015-2020) : Niger +3,7% - Bulgarie -0,64%
Indicateur conjoncturel de fécondité (2015-2020) : Niger 6,65 – Japon 1,37
Age médian (2020) : Niger 15,2 – Japon 48,4
Point sur thèses
Proporon malthusiennes
des moins VS thèses
de 15 ans (2020) populationnistes
: Niger :
49,7% - Japon 12,4%
Thèse populationniste :
Proporon des 15-64 ans (2020) : Qatar 84,7% - Niger 47,7%
 Jean Bodin au XVIème siècle : « il ne faut jamais craindre qu’il y ait trop de sujets […] : il n’y a ni richesses ni
force que d’hommes ».
 La croissance démographique entraîne une stimulation de la demande, une croissance des investissements, de la
modernisation avec une pop jeune
 Une corrélation « démographique dynamique et croissance forte » et « démographie molle et croissance faible » en
Europe et aux US. En 1913, les US sont devenus la première puissance industrielle mondiale au moment où leur
démographie était la plus dynamique (1.5M d’immigrés par an).
 Ester Boserup : Évolution agraire et pression démographique (1970) en Asie des moussons, une pression
démographique pousse au changement technique et augmente donc les rendements agricoles

Thèse malthusienne :
 Au sens strict désigne seulement la démographie, au sens large, renvoie à une certaine prudence, le fait de ne pas investir.
Malthus, Loi de la population (1798), dit que la cx de la pop est géométrique (1,2,4,8) alors que la production agricole
a une croissance arithmétique (1,2,3,4). Dès que toutes les terres cultivables sont exploitées, l’accroissement de la
nourriture ne peut que venir de l’accroissement des rendements qui pour Malthus est limité. Montre nécessité des positive
checks (=freins positifs=famine, guerre) et des preventive checks (avortements, contrôle des naissances, non-assistance
aux pauvres).

 Critiques et analyse de l’exemple indien. Keynes, Proudhon, Marx le critiquent vertement. A. Sen lui objecte
qu’aujourd’hui on produit assez de nourriture pour 10 Mrds d’habitants, le problème étant son prix ou sa distribution
(60% de la nourriture produite dans certaines régions d’Inde est perdue, abîmée par les transports).
 Le retour d’un (néo)malthusianisme : Paul Ehrlich La bombe P 1968, le rapport Meadows du club de Rome (il ne peut
pas y avoir de croissance infinie là où les ressources sont finies) demandent un arrêt de la croissance démographique. Le
Nord prend en compte l’explosion démographique et conditionne son aide au développement à la maîtrise démographique.
Autre thèse :
 P. Hugon Géopolitique de l’Afrique : « il n’existe pas de relations directes entre variable démographique et
développement rural » : peut être un atout ou un handicap, dépend du rythme de croissance

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MUTATIONS DÉMOGRAPHIQUES EN EUROPE
UE : 513 millions d’habitants. L’Europe est le connent le plus vieux (≈20% pop > 65 ans). En 2015 l’Europe a une croissance
naturelle négave (décès > naissances) pour la première fois (mais sa populaon croit quand même par l’immigraon). Depuis
les années 1970 l’Europe n’assure plus le renouvellement de ses généraons.

I- LA DÉMOGRAPHIE EUROPÉENNE AU XXème : CONVERRGENCES ET DIVERSITÉS (DEUX EUROPES)


 Une Europe divisée en deux au début du XXème (décalage de
la transion démographique entre les pays) : transion
amorcée à la +n du XVIIIe au RU et en France, puis
généralisaon au XIXe. Jusque dans les 1950s, l’Europe du
Nord et de l’Ouest a une fécondité et une mortalité
inférieures à celles de l’Europe du Sud. Le Nord-Ouest
devient une terre d’immigraon dans l’entre-deux-guerres
alors que le Sud reste une terre d’émigraon.
 Une convergence démographique depuis 1970s : baby-boom
1945-1960 (fécondité 2,5), baisse générale de la natalité à la
fin des 1960s (travail féminin, allongement études).
Convergence entre Nord/Ouest et Sud (mortalité, natalité,
flux migratoires) dans les 1980s en Europe par l’intégration
à l’UE. Une division Est/Ouest depuis 1945 ; Jusque dans les
années 1990, à l’Est l’espérance de vie est plus basse et la
fécondité plus élevée qu’à l’Ouest (systèmes de santé nuls
et poliques natalistes des communistes). À parr des années 1990 la natalité s’e4ondre à l’Est (disparion des
communistes donc des poliques natalistes), donc démographie en crise (+ solde migratoire négaf). Les élargissements ont
pour e4et de vieillir l’Europe.
 Aujourd’hui panne de croissance : en 2019, le taux de croissance a été de 0,2% dans l’UE à 27. 9 pays en 2019 connaissent une
baisse de leur populaon (Europe centrale, orientale et du Sud), 7 ont une croissance démo faible (apports migratoires
compenses), 11 ont un accroissement naturel et un solde migratoire posifs. Cependant l’apport migratoire est un moteur
de croissance démographique en UE (solde migratoire net de 1,4 million de personnes en 2019).
• Spécificité européenne : par rapport au monde (+ faible natalité et fécondité, + forte mortalité avec le Japon et espérance de
vie à 80 ans), aux pays proches économiquement (US dynamique, Japon dans le négaf), aux pays proches
géographiquement (Russie dans le négaf, Afrique subsaharienne est la zone la + dynamique)

II- L’EUROPE CONFRONTÉE AU DÉFI DU VIEILLISSEMENT


 Un vieillissement par le bas (chute fécondité) et par le haut (avec la hausse de l’espérance de vie : celle de l’UE est la plus
élevée du monde).
 DiMérents niveaux de vieillesse : En gros tout l’UE jusqu’à l’élargissement de 2004 est entre 16 et 20% de personnes de
plus de 65 ans, et les autres entre 12 et 16%.
 Les enjeux majeurs du vieillissement :
o Les dé+s éco : Le vieillissement a6aque les fondaons de l’économie de l’UE depuis 1945 : vieux consomment moins
(marché intérieur moins dynamique), manque de main d’œuvre (prévision de diminuon de 30 millions d’ici 2030
de la populaon acve), capacités d’innovaon diminuent, pénurie d’emplois structurelle, problème du système de
santé.
o Les dé+s sociaux : Le vieillissement pose la queson de la permanence du modèle d’État-Providence avec la
fragilisaon des systèmes de retraite (charge >scale pèse sur les acfs) et du système de santé (dé>cits).
o L’enjeu territorial : le vieillissement parcipe aux dynamiques spaales (héliotropisme, exode rural, exode de
certaines zones (Est de l’Allemagne déserté)).
 Modification des rapports de force politiques et internes de l’UE : déclin international du continent, remise en question
de la construction communautaire (fondée sur la dynamique des marchés intérieurs), Turquie, « jeune France » vs « vieille
Allemagne », impact politique et géopolitique (repli), « diagonale du vide » vs héliotropisme.

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III- FACE À CE DÉFI LES PAYS EUROPÉENS ENGAGENT DES RÉFORMES MAIS NE TROUVENT PAS DE
POLITIQUES COMMUNES
 Des pays européens engagés dans des réformes éco et sociales. Poliques d’encouragement des naissances mises en
place en Europe : la polique familiale ehcace en Suède explique le vieillissement moins rapide, des poliques natalistes
qui s’appuient sur des mesures spéci>ques (allocaons familiales, aides) mais surtout sur un contexte socioculturel qui
permet aux femmes de concilier travail et enfants. Des poliques agissant sur la durée du travail : augmenter l’acvité de
la pop, >n des mesures qui limitaient l’accès au monde du travail (valorisaon des études longues, préretraites). Des
poliques de réformes des systèmes de retraite : en dé>cit ces système pèsent sur les dépenses publiques. On assiste
alors à un allongement de la durée de cosaon couplé d’un niveau de pension abaissé.
 L’Europe redécouvre qu’elle a besoin d’immigraon : mais elle n’arrive pas à me6re en œuvre une polique cohérente.
 Les opportunités : tous les classiques (silver economy, recomposions territoriales et créaon de lien social par
l’engagement dans la vie associave des vieux).
Dates clés : Références et notions clés :
 2015 : nb décès > nb  Yvan Krastev dans After Europe (2017) : la montée du populisme en Europe
naissances en Europe centrale est due à une « anxiété démographique »
Chiffres :  Alfred Sauvy Théorie générale de la population (1952) : vieillissement
 450 millions habitants remet en question moteurs de la cx et compétitivité
(UE)
 20% de la pop a plus de 60
ans

MUTATIONS DÉMOGRAPHIQUES EN ASIE


L’Asie premier foyer de peuplement au monde (4,5 milliards) conent deux des 3 grands foyers de peuplement (subconnent
indien et Chine) + c’est là où il y a le plus de croissance démographique. Chine : 1,4 milliards / Inde : 1,3 milliards / Japon : 126
millions (plus vieux pays du monde).
I- DES RESSOURCES HUMAINES ABONDANTES À L’ORIGINE DE LA CROISSANCE
 Une main d’œuvre disponible et instruite : progrès agricoles ont libéré des bras peu onéreux et peu revendicafs. Les e4orts
d’éducaon de l’État en ont opmisé les qualités. Dès l’ère Meiji l’État insiste sur l’instrucon. Dans les NPIA l’État met en
place une scolarisaon primaire suivie d’une formaon ulitaire. L’Asie du Sud Est et la Chine ont vu leur industrialisaon
portée par les bas salaires.
 Des populaons qui épargnent : par tradion les populaons ont épargné et ont accepté de privilégier la consommaon de
producons intérieures. Au Japon dans les 1970s l’épargne excède 25 % des revenus par ménage. À Singapour l’épargne
est obligatoire. La Chine déent le record d’épargne individuelle. Les populaons sont aujourd’hui capables d’acheter des
biens de consommaon à valeur ajoutée.

II- BILAN DE LA CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE


 La transion masquée par l’inere de la croissance démographique : Tous les pays asiaques ont à peu près e4ectué leur
transion démographique. Mais il y a une croissance démographique qui masque ça en raison de l’inere démographique
de la populaon surtout d’Inde et de Chine (Inde fécondité demeure élevée pour raisons culturelles, en Chine importance
sociale du mariage). Fenêtres démographiques (Chine 2030, Inde 2050).
 Des niveaux de développement remarquables : tous les pays ont a6eint l’autosu`sance alimentaire. La confrontaon entre
IDH et taux de croissance indique que la forte croissance démographique a bien été gérée. En Chine et en Inde émergence
d’une classe moyenne avide de consommer. Ce sont les laboratoires d’un équilibre entre forte croissance démographique
et forte croissance économique.
 Mais des sociétés confrontées au problème du vieillissement : Le vieillissement est prévu. Cela modi>era les poliques de
développement. En Chine la retraite n’existe que pour les fonconnaires et ouvriers d’état ( moins de 20% de la
populaon). Au Japon mesures mises en place au fur et à mesure du rétrécissement du nombre d’acfs : emploi d’une
main d’œuvre âgée et recul de l’âge de la retraite. « La Chine sera vieille avant d’être riche » (Isabelle ASané).

III- LA PEUR DU NOMBRE


• Projecons : les prévisions indiquent que la Chine et le Japon vont venir à manquer d’acfs d’ici 2020 (10 millions
chacun). L’Inde au contraire va augmenter son nombre d’acf = toujours dans la fenêtre d’opportunité, sa pop devrait
dépasser la Chine d’ici 2040.

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 Le retour du péril jaune : Le péril jaune est dé>ni à la >n du XIXe siècle comme le danger que les peuples d’Asie surpassent
les Blancs et gouvernent le monde. Donc l’Asie peut être une puissance à travers le fort nombre de jeunes et leur haut
niveau technologique (2 millions d’ingénieurs informaques par an en Inde) qui fait que Bangalore devient la capitale
mondiale du high-tech et qui donne à l’Asie la capacité d’imposer ses standards (mobiles).

Dates clés : Références et notions clés :


 1949 : Japon met en place des lois eugéniques  Gunnar Myrdal, Asian Drama : la démographie est le
 1979-2015 : politique de l’enfant unique en principal facteur des maux de l'Asie dans les 1950s
chine  Spectre 4-2-1 en Chine

MUTATIONS DÉMOGRAPHIQUES EN AMÉRIQUE LATINE


Une transi on démographique en voie d’achèvement : L’Amérique la ne est rentrée dans la phase de vieillissement de sa
popula on (la fécondité et la mortalité ont baissé). Un double dé! est donc lancé : intégrer les jeunes nombreux (les 15-24 ans
sont 1 personne sur 5) et me$re en place des réformes prenant en compte le poids croissant des vieux. Or dans les années 1990
sous l’in)uence du FMI et de la banque mondiale, ils ont réformé le système de retraite qui fait qu’aujourd’hui 1 retraité sur 4
touche une retraite (gros dé! à relever : réforme des systèmes des retraite lancée .n 2017 en Argen ne et au Brésil : prise de
conscience).

I- UN SOUS-CONTINENT QUI A CONNU UNE EXPLOSION DÉMOGRAPHIQUE AU XXe


 Une explosion démographique : entrée précoce dans la TD au cours du XXe (Mexique et Brésil dans l’entre-deux-guerres),
des évolutions démographiques différentes (TD moins avancée à Haïti, TD plus avancéé au Venezuela, 2e phase de TD
terminée à Cuba) mais la majorité est en 2e phase de TD. Fenêtre d’opportunité démographique ?
 Qui fait de pays d’immigration des pays d’émigration : essor de l’immigration à partir du XIXe (Immigration européenne
qui modifie les structures sociales et Argentine/Brésil/Uruguay absorbent les ¾ des migrations). À partir de 19454,
modification du comportement migratoire (flux migratoire à l’échelle du continent latino-américain). Des migrations internes
qui demeurent importantes (fronts pionniers, laccrise des 1930s accélère cette dynamique par la hausse de la demande en
matières premières)

II- UN SOUS-CONTINENT OÙ LA DÉMOGRAPHIE EST LE REFLET D’UN MAL-DÉVELOPPEMENT


 Une croissance démographique incontrôlée : le handicap de la queson sociale (pauvreté avec inégalités entre pays/régions,
faim, vulnérabilité de la population, travail forcé hérité de la colonisation) Diminution de la pauvreté dans les 2000s mais les
sociétés demeurent inégalitaires (indice de Gini = Uruguay 41,6 ; Salvador 41,84 ; Argentine 42,67 ; Pérou 44,14), un
modèle de société à deux classes (appropriation
foncière par les élites, oligarchies au pouvoir).
 Violence et corruption : Groupes paramilitaires,
militarisation (Risques du renoncement à la
démocratie, de la répression de la protestation
sociale par l’armée), militarisation de l’ordre
social, corruption.

III- UN SOUS-CONTINENT DE MINORITÉS


 La queson indienne : le terme « indien » est
une créaon coloniale, génocide avec la
conquête (catastrophe démographique car 40 à
60 millions d’indiens lors de l’arrivée des
Européens vs 8 millions d’indiens en 1810). Des
héritages (archéologie, agriculture, identité
distincte de celle espagnole). Conscience indienne
tardive, aujourd’hui l’émancipation des indiens
est synonyme de démocratisation.
 Les séquelles de l’esclavage : terre de
prédilection de l’esclavage

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DÉMOGRAPHIE ET DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE
I- UNE DÉMOGRAPHIE AFRICAINE SPÉCIFIQUE
 Une histoire démographique mouvementée : Jusqu’au XXème, très peu de monde. Mais dès les années 1950 il y a un
raSrapage (croissance démographique la plus intense). Aujourd’hui il y a un ralenssement de l’accroissement naturel,
mais une croissance quand même à cause de l’inere démographique (le nombre de femmes en âge de procréer
augmente).
 Un connent de forte natalité : un bébé c’est un atout dans un connent qui reste rural. C’est une marque de prospérité,
de puissance dans les sociétés africaines, polygamie y contribue. De plus les discours malthusiens apparaissent
néocoloniaux. Le taux de fécondité (le nombre d’enfants par femme en âge de procréer) en Afrique en 2016 est de 4,4
alors que dans le monde en 2017 il est de 2,4.
 Un connent de forte mortalité : l’espérance de vie à la naissance de l’Afrique subsaharienne et de l’Afrique du Nord sont
les plus basses du monde en 2010 par rapport aux autres connents, les 20 pays à la plus basse espérance de vie moyenne
selon l’OMC sont en Afrique. Une surmortalité importante parmi enfants et femmes. La transi$on épidémiologique est
inachevée (les maladies infeceuses tuent encore d’avantage que les maladies dégénéraves tq le paludisme, le sida,
Ébola). Dans les années 1950 la mortalité semble suivre la même évoluon que le reste du TM mais le sida, les guerres, la
crise font que dans les années 1990 un écart se creuse.

II- CEPENDANT, IMPORTANTES MUTATIONS DÉMOGRAPHIQUES DANS LES ANNÉES 1980-1990


CONTRIBUANT À UNE DIVERSIFICATION
 Une entrée dans la transition démographique tardive mais réelle : entrée dans la 2ème phase de la TD : baisse fécondité
(4,6 enfants / femme) liée à l’urbanisation et l’émancipation de la femme. Mais des obstacles et une résistance à une
baisse rapide (faible contraception, modèle de la famille nombreuse).
 Des trajectoires démographiques différentes en Afrique : Afrique du Nord : avancée dans la TD (fécondité au Maghreb
< 2%), mais on parle de « contre-TD » (Youssef Courbage, Le rendez-vous des civilisations) avec islamisation société,
repli sur famille etc. Afrique Sahélienne : somalie (forte fécondité) mais début de TD avec Afrique littorale (Golfe de
Guinée)
 Des résultats encourageants ont été obtenus en matière de santé : lutte contre le SIDA (meilleur dépistage, baisse coûts
médicaments, avancées recherches, grâce à mobilisation ONUSIDA, Bill & Melinda Gates, UNITAID : progrès en Afrique
du Sud pays le + touché dès élection de Zuma en 2009//Afrique orientale et australe : baisse de 40% d’infectés et décès)
dc en 2020 l’épidémie semble maîtrisée (alors que pas en Asie). Lutte contre le paludisme : (tuait 1 millions personnes
par an en 2000 et seulement 400k en 2017) avec de nouveaux médicaments peu chers et non-brevetés comme l’Asaq de
Sanofi-Pasteur (créé en 2008).

III- UNE DÉMOGRAPHIE QUI ENGAGE LE DÉVELOPPEMENT


• Une relaon ambigüe entre développement et démographie : longtemps les thèses populaonnistes prévalent, puis
ralliement aux thèses malthusiennes avec les conférences de l’ONU (pays du Nord condionnent leurs aides à des
poliques malthusiennes donc les pays d’Afrique sont obligés de s’y converr pour recevoir ces aides essenelles). Mais en
Afrique il n’y a pas de corrélaon entre démographie et développement. Cela dépend des capacités des acteurs locaux à
répondre aux dé>s.
• Les dé+s : économiques : se résument dans « le cercle vicieux de la pauvreté » décrit par Ragnar Nurkse (une populaon
appelle à des invesssements sociaux couteux au détriment de l’économie) donc dé> alimentaire, de l’emploi, éducaon.
Sociaux : Afrique est la terre de la pauvreté (40% vivent avec moins d’un dollar par jour), éducaon de la jeunesse,
intégraon et encadrement, croissance des conKits et émigraon. Environnementaux (appauvrissement des sols,
déforestaon, déser>caon). Malgré cela : populaon = atout : réserve de main d’œuvre, essor classe moyenne avec
marché de conso dynamique, nouveaux acteurs (jeunesse, femme, migrants). Il faut donc saisir la fenêtre d’opportunité
démographiques comme l’Asie l’a fait.
•Les quesons sanitaires sont une priorité du développement : parce que les maladies portent a6einte à la croissance (faible
producvité + désorganisaon des structures avec par exemple 14 millions d’orphelins à cause du sida). Mais la santé se heurte à
de nombreux obstacles, il y a très peu de médecins (Somalie : 50 pour 4M hab), il y a des faux médecins et des faux médicaments
qui circulent + Afrique dépendante de l’importaon. Futur dé>=vieillissement de la pop.
•Épidémie Covid-19 : L’Afrique a été peu touchée par le virus (moindre exposition aux mobilités, moindre insertion dans
l’économie mondiale, climat chaud, faible densité de la population en milieu rural), les pays les plus touchés sont aux deux
extrémités, mais elle subit une lourde tribu économique et sociale (pire récession depuis 25 ans). La pandémie a révélé sa
dépendance vàv à l’extérieur, la vulnérabilité des économies africaines (extravertie et spécialisée) qui met en danger la

13
sécurité alimentaire. L’Afrique bénéficie en 2021 de l’initiative Covax (dépendante des émergents et des pays du Nord pour
la vaccination).
Dates clés : Références et notions clés :
 1974 : conférence de Bucarest : les pays du  Philippe Hugon dans Géopolitique de l’Afrique : selon
TM se convertissent à des politiques de contrôle les politiques mises en place par les acteurs locaux, la
des naissances. démographie peut relever du défi ou de l’atout
 2000 : objectifs du Millénaire : lutter contre la  Pierre Jacquemot dans l’Afrique des possibles, les
mortalité défis de l’émergence : exemple des Waluru en
Tanzanie : passage agriculture sur brulis à agriculture
Chiffres : permanente avec augmentation de la population 
 1,3 mrd d’habitants (environ 200 millions au devient grenier à Haricots de la Tanzanie.
Nord et 1Mrd en Afrique subsaharienne) et  J.M. Severino et O. Ray dans Le temps de l’Afrique :
2millions en 2050 forte croissance démographique permet croissance
 Environ 60% de la population a moins de 20 endogène, densification des territoires, urbanisation.
ans !
 70% des victimes du SIDA sont en Afrique

VILLE, POPULATION ET MIGRATIONS AU MOYEN-ORIENT


I- UNE CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE GALOPANTE EN VOIE DE RALENTISSEMENT
• Une croissance démographique brutale des 1950s aux 1980s : accroissement naturel en forte augmentaon (+3,6% au
Yémen, +3% en Irak en 1980). Causes : mainen fécondité, chute mortalité (début 50s, espérance de vie à 44 ans et en
1980 65 ans), transion épidémiologique. Spéci+cités régionales : poids des religions et des tradions, système patriarcal
trad. Contre-ex : l’Iran (la fécondité recule depuis 1984 alors que République Islamique). L’adopon de poliques natalistes
dans le cadre de naonalismes : la croissance démographique permet de se renforcer.
• Une décéléraon progressive depuis les 80s : 3 groupes de pays : 1. Fort taux d’accroissement naturel (Égypte, Yémen,
territoires palesniens, Irak, Jordanie). 2. Des taux bas (Iran, Liban, Turquie, États du Golfe). 3. Au milieu (AS, Syrie, Koweït).
Causes : forte chute fécondité, mutaons sociales, culturelles (scolarisaon, contracepon, remise en cause d’un modèle
familial). Des situaons contrastées : États, villes/campagne, contexte polique (« natalité de guerre » en Israël).
• La situaon actuelle : des populaons jeunes. Le nombre de jeunes éduqués confrontés au chômage peut abour à un
mélange explosif (forte demande liée à l’accroissement de la pop mais insuhsance des réponses éco et sociales). Terre
d’émigraon : d’abord au sein du monde arabe puis US et Europe . Importance de la diaspora syro-libanaise en AL et Af
spécialisée ds le négoce dès l’empire O6oman donc adj bcp de Syriens et Libanais émigrent vers ces connents. Des
révoltes : révoluon iranienne de 1979 puis en 2009, (Hamas en Syrie : insurrecon des Frères Musulmans qui s’appuie sur
la jeunesse en 1982 puis ville pivot de la contestaon syrienne de 2011). Zone où le poids du nombre est important par
rapport aux ressources (pop ont doublé en quelques décennies) donc géopolique du nombre (joue un rôle ds les rapports
de force, les rivalités pour prendre des territoires à l’échelle régionale, étaque ou des villes).

II- UN ESPACE VIDE AVEC DES POINTS DE FORTS PEUPLEMENTS


• Un ensemble géographique relavement vide : Zones dépeuplées en raison des désert vs fortes densités sur les li6oraux et
le long des Keuves. 2 types d’espaces pleins : espaces urbain (se nourrissent des Kux migratoires), espaces ruraux le long
des Leuves, dans certaines zones de montagnes car refuges pour minorités (fer de lance de toutes les rébellions ds les
1950-1960s). Des archipels : le croissant ferle (embouchure Tigre jusqu’à Gaza avec les Keuves au cœur du peuplement),
turc (géant démographique du MO et structure en archipel avec 3 villes : Istanbul pouvoir éco, Ankara pouvoir polique,
Izmir acvités tourisques).

III- LE MOYEN-ORIENT, UN CARREFOUR MIGRATOIRE RÉGIONAL


• Des migraons de travail : apogée ds les 1950s et 1970s en raison du boom des acvités pétrolière et essor du
panarabisme. Le Golfe est la desnaon principale : migrants régionaux mais aussi internaonaux (Asie)  la part de la
populaon étrangère est très supérieure aux populaons locales (85% aux EAU). Risques : La prospérité des États du Golfe
dépend des migrants étrangers, tensions car rapports du nombre.
• La queson des réfugiés et déplacés : la région par excellence en raison de la proporon de personnes concernées. Cause :
succession de crises poliques et conKits armés. Les palesniens : ouvrent la marche en 1948, dépendent de l’UNRWA (le
HCR ne s’occupe pas des palesniens) depuis 1949 puis guerre de 1967. Il y aurait 7 millions de réfugiés palesniens ds le
monde dont 5 millions au MO. Ont suscité des rejets : en 1970, le roi Hussein (Jordanie) envoie l’armée contre un camp de

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réfugié (« Septembre Noir »), au Liban (invasion du Sud-Liban en 1982 par l’armée israélienne). Syrie : 4 millions de réfugiés
et 6 millions de déplacés (22millions d’habitants). Crise humanitaire sans précédent : Jordanie et Liban avec peur que ces
réfugiés déstabilisent l’État qui se reconstruit. La Turquie est une plaque tournante.

MIGRATIONS
MIGRATIONS ET MONDIALISATION
I- LA MONDIALISATION MIGRATOIRE ET SES LIMITES
• Le XXème siècle est marqué par des phases migratoires intensives entrecoupées de phases de net ralenssement : De
1850 à 1910, accéléraon du phénomène de migraons avec la conquête de pays neufs (et les coolies). De 1920 à 1930 :
ralenssement (mise en place de quotas). Après WW2, la dynamique migratoire reprend (réfugiés, décolonisaon,
manque de main d’œuvre) (Sauvy parle de « renversement des flux migratoires » N/S)
• Le grand ralenssement : À parr des 1970s, la vision de l’immigraon devient négave (période de crise) donc mise en
place de poliques de contrôle. La migraon n’apparaît pas être un Kux au cœur de la M°.
• Les flux se complexifient, s’intensifient à partir des 1980s : c’est bien un nouveau système migratoire mondialisé et
polarisé (li6oraux, villes). Les distances sont plus longues (1/4 de migraons sont interconnentales), mise en place de
diasporas. À parr des 1980s, les Kux connaissent une ampli>caon sans précédent du fait de transformaons géopo
internaonale (>n de la GF…) et d’écarts démographiques et de développement qui se creusent (vers grandes métropoles).
C’est également une migraon qui change de nature : aujourd’hui elle reste polarisée par le Nord ( 6/10 immigrés vivent
dans un Nord) mais en 2015 les migraons Sud-Sud dépassent celles Sud-Nord (MO est devenu un immense centre
récepteur). En>n il y a un phénomène de migraon circulaire (ça bouge puis ça revient).

II- LES FACTEURS DE CETTE AMPLIFICATION SANS PRÉCÉDENT, D’UNE MIGRATION MONDIALISÉE
• Push factors (facteurs répulsifs) : Les émigrants fuient d'abord la pauvreté de leur pays et l'absence de perspecves
d'avenir : aujourd'hui 2,8 Mrds d'hommes vivent avec moins de 2$ par jour. Les migrants fuient également les zones de
guerres et de conLits. Mais aussi pour des raisons climaques (26 millions) : catastrophes naturelles, réchau4ement
climaque (Bangladesh, déser>caon au Sahel).
• Pull factors (facteurs attractifs) : Nord est un avantage : richesse (eldorado ?), alternative au vieillissement du Nord,
Brain Drain, régimes démocratiques, respect des droits de l’homme.

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• Facteurs techniques qui rendent la
migraon plus simple et moins déchirante
qu’hier : Les pays libèrent leur change ce qui
facilite transferts +nanciers vers les pays d’origine
avec intermédiaires spécialisés tels que les
banques internaonales spécialisées dans les
transferts >nanciers (Western Union). Révoluon
des transports : développement de nouvelles
voies qui perme6ent de se déplacer plus
rapidement, facilement comme voie aérienne
avec le low cost. Et le développement des NTIC
signi>e un coût des communicaons
téléphoniques qui diminue, ou par exemple Skype
qui permet un contact physique. Ceci permet de
rester en contact permanent avec la culture
d’origine. Diaspora facilite l’intégraon des
nouveaux venus.

III- UN ENJEU ÉCONOMIQUE ET GÉOPOLITIQUE MAJEUR


 Pour les pays d’accueil : Selon le modèle d’intégraon (assimilaon ou communautarisme), l’immigraon est autant une
contrainte (discriminaon, xénophobie, nourrir, protéger, intégrer) qu’une aubaine (réservoir de main d’œuvre contre
vieillissement, Brain Drain, vitalité des cultures).
 Pour les pays de départ : L’émigraon est un signe de mal-développement (pertes importantes de jeunes dynamiques et
éduqués), et elle n’y apporte pas beaucoup de réponses (malgré Brain Gain= B2B en Inde, et remises= 690Mrds$). Pour les
pays émergents (Chine, Inde) les diasporas sont un vecteur du sol-power.
 La régulaon internaonale ? En 2005, dans son rapport l’ONU a donné 4 pistes pour une gouvernance des migraons :
perme6re les migraons choisies et légales, reconnaître les migrants dans les pays de départ et d’accueil, coopérer avec
les migrants pour éviter les Kux clandesns, et faciliter leur intégraon en lu6ant contre la discriminaon.
Dates clés : Références et notions clés :
 1921-1924 : lois quotas aux E-U  A. Sauvy : « Si les richesses ne vont pas là où sont les
 1951 : convention de Genève (définit droit asile et hommes, les hommes vont là où sont les richesses. »
statut de réfugié politique)
 Catherine Withol de Wenden La question migratoire au
 2005 : rapport ONU
XXIème (2010) : régions entières se sont mises en
mouvement, cx des migrations internes
Chiffres :
 1985 : 105M migrants // 2015 : 243M  Michel Agier, Gérer les indésirables 2008 : pb des
 PED : émettent 80% // Nord reçoit 60% réfugiés et de « l’encampement » du monde : bidonvilles.
 Remises (sans informels) =690Mrds$ en 2018

Point sur les réfugiés :


1950 : créaon du HCR. IL devait durer 3 ans, mais existe toujours. Réfugiés obennent un statut légal par la convenon
ème
de Genève (1951). Mulplicaon des réfugiés au XX , surtout sous l’e4et des guerres.
Des populaons vulnérables : il y a 70 M de réfugiés dans le monde si on considère les personnes déracinées de leur sol.
Sur la période 2001-2011, 90% des réfugiés poliques viennent des Suds.
La geson polique du problème des réfugiés :

• Le Haut-Commissariat aux Réfugiés : il n’a rien réglé. Il est en charge des réfugiés, mais sans droit d’ingérence.
Son budget est faible (7 MDS $ en 2015) et il doit faire appel à des contribuons volontaires de États (80%).
• Le statut de réfugié et de demandeur d’asile : les États ne sont pas obligés de signer la convenon de Genève.
147 pays signataires : ils doivent avoir une polique d’accueil des réfugiés, mais celle qu’ils veulent. La France examine
140 000 demandes d’asile par an avec un taux d’accords de 26% et leur donne des revenus de subsistance (350 €/mois),
mais elle leur interdit de bosser.

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L’EUROPE ET LES MIGRATIONS INTERNATIONALES
I- AU COURS DU XXEME SIECLE, LE RAPPORT DE L'EUROPE AUX MIGRATIONS A RADICALEMENT EVOLUE
 Changement au début du XXème siècle : L’Europe est le 1er pôle
d’émigraon au XIXème siècle (55 à 60M qui6ent leur pays car
crises, persécuons, a6rait des EU, révoluon transports).
 Au XXème siècle, l'Europe cesse d'être un connent d'émigraon
pour devenir une terre d'immigraon : Tarissement des Kux
d'émigraon à cause d'une baisse de l'accroissement naturel et des
pertes de la 1Gm ainsi que des poliques migratoires restricves
(quotas, invenon du passeport). Cependant, l’Europe reste un
espace migratoire intérieur majeur : est-ouest (travailleurs
polonais vers les mines de la Ruhr), sud-nord (italiens, espagnols)
et Kux de réfugiés poliques (statut inventé à la convenon de
Genève en 1951) après chaque changement géopo majeur (nazi,
coco, décolonisaon). Dans les 1950s, l'Europe devient une terre
d'immigraon, mais connaît un ralenssement avec la crise des
1970s.
 L'UE est aujourd'hui le principal pôle d'accueil mondial
d'étrangers : L'UE a renoué avec une immigraon dans les 1990s :
55 millions d'étrangers, soit 9% de sa populaon. Une reprise de l'immigraon de nouveau par les bouleversements
géopo des 1990s et les nouvelles migraons internaonales : libre circulaon en Europe, e4ondrement communiste,
guerre de Yougoslavie, intégraon des pays de l'Est, route des Balkans, mutaon des transports (aéroports
internaonaux). L’UE accueille ajd près de 35 millions d’étrangers, accueillis à 70% par 4 pays (Allemagne, Italie, France,
Espagne) + R-U.

II- L’EUROPE, « CONTINENT D’IMMIGRATION MALGRE LUI » DU FAIT DE POLITIQUES RESTRICTIVES


DEPUIS LES ANNEES 1980
• L'Europe privilégie depuis le milieu des 1980s une approche sécuritaire des quesons migratoires : avec la crise, on assiste
à une baisse de l'emploi non quali+é et à une restricon vis-à-vis des extra-européens (droit d'asile, test ADN pour le
regroupement familial). La Commission veut immigraon zéro, le Traité d’Amsterdam en 1997 communautarise l’Espace
Schengen. Des murs ont été construits au niveau de certaines fronères européennes (Ceuta et Melilla, 13km entre la
Turquie et la Grèce, Hongrie/Serbie)). On assiste ainsi à l'externalisaon des fronères : des ohciers contrôlent
l'embarquement vers l'Europe en Égypte et au Maroc + aide pour gérer a6ribuon visas (« États tampons » en charge des
fronères pour la stabilité de l'Europe) + créaon de Frontex en 2005→ Tous ces éléments font de l'Europe, une « Europe
forteresse ».
• Pourtant les poliques migratoires comportent des enjeux essenels pour les pays de l'UE :
o Enjeu de la cohésion pour l'Europe : la crise
des migrants révèle les failles du projet
européen avec l’absence d’une polique
unique, l’hétérogénéité des situaons et la
remise en cause de la libre-circulaon (clauses
spéciales de suspension de Schengen ulisées
par 10 États en 2015). Tensions (FR, ALL, RU vs
États passoires comme Italie et Grèce)
o Enjeu de croissance éco : certes la main
d’œuvre étrangère rajeunit la pop vieillissante,
pousse la croissance mais elle entraîne des
dépenses de protecon sociale et elle re les
salaires vers le bas.
o Enjeux géopoliques d'aSracvité, d'inLuence
internaonale : a4aiblit l'image de l'Union
Européenne (France épinglée par la
Commission des droits de l'Homme pour les
camps de rétenons, Lampedusa) Méditerranée=tombeau marins (20k morts depuis 1990).
• L’UE ajd incapable de déterminer une polique migratoire commune : Rupture avec le dogme de l'immigraon zéro avec
la créaon de la « carte bleue » en 2008 (vise à faciliter l'entrée, le séjour et le travail des travailleurs hautement quali>és)

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permet une ouverture régulée. La coopéraon avec les pays frontaliers de l'UE entraîne les poliques de voisinage
(UE/Moldavie par exemple, aides de 7% de son PIB pour renforcer le contrôle aux fronères). Flux de réfugiés ajd en baisse
mais la queson migratoire est un enjeu de la construcon européenne (failles et incohérences de la polique migratoire
européenne révélées lors de la crise de 2015, divisions entre pays bloquent la refonte du disposif de Dublin, logiques
naonales) car la crise de 2015 a mis à mal le projet européen.

III- L'ATTITUDE FACE A L'IMMIGRATION REVELE DES TENSIONS IDENTITAIRES LIEES A LA


MONDIALISATION
• Les grands modèles d'intégration des étrangers entrent en crise en Europe à partir des années 1980 :
o Le modèle assimilaonniste : le modèle
français fondé sur un contrat avec
l'adhésion volontaire à des idéaux et des
valeurs, n'a jamais disngué français de
souche et nouveau français. Mais failles
dans l’intégraons (crises banlieues etc.)
o Le modèle mulculturel : Europe anglo-
saxonne et scandinave qui voit l'atout
du mulculturalisme dans l'intégraon :
discriminaon posive (expression
polique favorisée). Mais faille d’un
modèle faiblement intégrateur au RU
avec a6entats.
o Le modèle diMérencialiste : Europe
germanique me6ant l'accent sur la non-
assimilaon à la culture naonale car
concepon de la naon fondée sur le
sang. Mais modèle fragilisé à parr des
1980s : les instruments de l'intégraon
ne fonconnent plus (hausse du
chômage, crise de l'école), montée de
l'extrême droite.
• Une Europe en proie à une crispaon
identaire : Les marques d'une crispaon identaire sont aujourd'hui nombreuses à travers l'Europe : émeutes,
populisme et extrême droite xénophobe (SPÖ Autrichien de Jorg Haider, V. Orban), confusion islam/islamisme (débouche
sur islamophobie, dégradaon de l'image, remise en queson de l'identé). Elles traduisent les angoisses des sociétés
dans un contexte de crise économique et de mondialisaon : l'immigré devient le bouc émissaire (terrorisme).
• Une Europe qui doit prendre acte de son mulculturalisme : les crispaons occultent la réalité de l'intégraon, la
capacité d'adaptaon des sociétés (30% des Français ont un parent né à l'étranger en 2018). Les sociétés doivent se
tourner vers la reconnaissance d'identés mulples : islam (8% de musulmans en France), id naonales plurielles.
Dates clés : Références et notions clés :
 2005 : création Frontex  J.C Rufin dans L’Empire et les nouveaux barbares
 2013 : Eurosur (caméra, drones) pour surveiller (2001) : parle d’États tampons pour désigner un
frontières pays au contact pré-frontière.
 2015 : création mur Hongrie/Serbie  O. Roy : « à travers l’islam, la France vit sa crise
 2008 : création « carte bleue » d’identité »
 Catherine Withol de Wenden : « L’Europe est un
Chiffres :
continent d’immigration malgré lui »
 9% de la population européenne est étrangère
 55Mmillionsd’immigrés dans l’Union Européenne

LES MOBILITÉS SUR LE CONTINENT AMÉRICAIN


Les mobilités sont un élément cons$tu$f de l’iden$té du con$nent américain. Mythe américain est l’idée selon laquelle le
nouveau monde est la terre d’un nouveau départ où chacun y a sa chance.

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I- LA GEOGRAPHIE DES MOBILITES, DYNAMIQUE CARACTERISTIQUE DU CONTINENT AMERICAIN,
REFLETE UNE ORGANISATION SPECIFIQUE QUI EST AU CŒUR DE L’IDENTITE AMERICAINE, ACCENTUEE
PAR LA MONDIALISATION
• Histoire des mobilités : Les États du connent ont été peuplé par les migraons. Par exemple aux USA, valorisaon
précoce de l’image du pionnier et théorisaon du concept de « Froner » (Turner et Froner close en 1890). Les USA sont
une réserve de terres vierges, vides d’hommes. Les États ont joué un rôle dans les mobilités grâce à l’appel aux migraons
extérieures contraintes ou volontaires (l’Argenne, qui se voit blanche et européenne exclusivement fait appel aux
Européens grâce aux agences de recrutement). En>n, les mobilités sociales et professionnelles sont caractérisques des
USA.
• De fortes interdépendances : A parr de 1960s (transion démographique), fortes inégalités entre le bloc des USA et le
reste du connent. Le Mexique est parculier, pays éme6eur de migrants vers les USA, de transit et de récepteur. Brassage
culturel a lieu surtout au niveau des métropoles, li6oraux, zones fronères…
• Des réseaux de transport permis par l’arrivée des migrants et permeSent le déplacement des migrants : Développement
du transport aérien au travers de HUB aéroportuaires et importance de la route.

IV- UNE GEOGRAPHIE DES MOBILITES FORTEMENT HIERARCHISEE ET POLARISEE QUI MET EN EVIDENCE
DIFFERENTES VARIATIONS DU MODELE CENTRE-PERIPHERIE
• De type nord-sud : Les diMérenels de développement consacrent la mobilité comme exutoire de la misère. Les USA et le
Canada sont des centres a6racfs majeurs. Par ailleurs, les Kux tourisques sont orientés du nord vers le sud.
• Émergence de nouvelles centralités migratoires : Opposion liSoral-intérieur, renvoyant d’abord au li6oral Atlanque
puis s’y ajoute le li6oral Paci>que (Sun Belt). En 2009, plus de migrants asiaques sont entrés aux US que de migrants
hispaniques.
• Les mobilités domesques au sein des territoires naonaux : Phénomène de polarisaon-exclusion au niveau de
certaines régions fronères. Par exemple, au Brésil, délaissement du Nordeste, développement des régions industrielles du
Sudeste et croissance démographique à l’intérieur grâce au front pionnier. Beaucoup de migraons pendulaires également
(les mobilités sont essenellement économiques en Amérique et sont souvent constuées d’aller-retour).

V- DES MOBILITES QUI SE HEURTENT AUJOURD’HUI A CERTAINES LIMITES EN RAISON DES FRONTIERES
DONT LA PLACE TEND A SE RENFORCER
• Mobilités entravées par le retour en force de la fronère : Depuis la +n du programme Bracero, début des migraons
clandesnes massives en provenance du Mexique. Depuis le 11/09, la queson de la sécurité contribue à la fermeture des
fronères.
• Aujourd’hui, ces mobilités peuvent reLéter des tensions identaires : des éléments déstructurants ? La queson de la
pauvreté et des inégalités, notamment en Amérique Lane depuis la crise des 1980s pousse ces populaons à l’émigraon.
• Le connent américain demeure-t-il le connent de la mobilité ? Début d’une forme d’immobilisme ? Remise en queson
du rêve américain : le connent est-il toujours une terre d’opportunité ?

DYNAMIQUES MIGRATOIRES EN AFRIQUE


I- LE CONTINENT AFRICAIN CONNAÎT DES DYNAMIQUES MIGRATOIRES ANCIENNES MAIS QUI SE
SONT AMPLIFIÉES À PARTIR DES 1980s POUR DONNER NAISSANCE À UN SYSTÈME
COMPLEXE AUJOURD’HUI
• Des mobilités anciennes et dynamiques : tradion de migraons (nomadisme pastoral), migraons forcées (esclavagisme),
colonialisme (déplacement vers les li6oraux ou vers les mines)
• Prise d’ampleur dans les 1980s-1990s dans un contexte de déstabilisaon économique et sociale : migraons de la
misère, exode rural, émergence de dynamiques migratoires à une échelle internaonale (diasporas)
• Créaon d’un système migratoire africain complexe : échelle naonale (exode rural, urbanisaon), migraons régionales
(50% des migraons en Afri subsaharienne se font vers un pays proche), beaucoup de pays sont à la fois éme6eurs,
récepteurs et espace de transit (Maroc, Nigéria)

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II- CEPENDANT LES DYNAMIQUES MIGRATOIRES JOUENT UN RÔLE MAJEUR DANS LES
TRANSFROMATIONS ÉCONOMIQUES ET SOCIALES QUE CONNAÎT LE CONTINENT AFRICAIN
DEPUIS LE DÉBUT DU XXIème
• Impact réel des migraons sur le développement économique en Afrique après la décennie du chaos : urbanisaon du
connent, impact considérable des remises (supérieures à l’APD et touchent les espaces pauvres/marginalisés,
« mondialisaon par le bas » ; Transferts de remises se font par 2 compagnies US sur6 = Western Union et Money Gram
mais qui prélèvent un commission de 6 à 10% de la somme envoyée donc Worldremit et Dahabshiil ont été fondées par des
somaliens pour réduire ces commissions), retour des émigrés quali>és (« brain gain »)
• Les dynamiques migratoires contribuent aux transformaons des sociétés : les villes sont les lieux d’apparion de
nouveaux comportements et de nouveaux modes de vie (mulculturalisme, Nollywood, religions pencôtsistes),
transformaon des individus (promesse d’émancipaon)
• Transformaon des espaces en Afrique : espaces vides peuplés (villes-étapes vers l’Europe dans le Sahara donc économie
de passage), camps de réfugiés

III- LES DYNAMIQUES MIGRATOIRE PÈSENT CEPENDANT SUR LE DÉVELOPPEMENT


ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EN AFRIQUE ET SONT AUJOURD’HUI POURTEUSES DE
CONFLICTUALITÉS
• Une pare des dynamiques migratoires en Afrique relève aujourd’hui des migraons forcées : Afrique et MO concentrent
une grande pare des Kux de réfugiés (> 4millions réfugiés, 11millions déplacés), connent de la traite humaine (femmes
et enfants) et des tra>cs illégaux (drogue, cigare6e)
• Fragilisaon du développement économique et social : l’exode rural a conduit à une urbanisaon anarchique et chaoque
(bidonville de Kibera près de Nairobi envahi par les ordures), « brain drain » (à cause du chômage des plus quali>és),
• Mais ce dont souMre l’Afrique aujourd’hui, c’est de voir ses migraons entravées : les migrants étrangers suscitent des
réacons hosles de la part des pouvoirs en place (Afrique du Sud), les migraons africaines subissent le contrecoup des
poliques migratoires européennes (construcon de murs à Ceuta et Melilla). En 2020, la crise du coronavirus a eu pour
e4et de fermer les fronères européennes ; l’enjeu est donc de trouver une soluon africaine aux problèmes africains
(volonté de créer un « Schengen africain » en 2018 par l’UA)

LES DIASPORAS
I- LES CONDITIONS DU RENOUVEAU DES DIASPORAS
• La constuon d’EN joue un rôle dans le renforcement des diasporas. En lançant un processus d’homogénéisaon pour se
construire, l’Etat pousse les minorités à s’intégrer (les minorités européennes aux USA), ou à quiSer le pays. Créaon de
l’Etat d’Israël en 1948 permet d’o4rir une Terre pour la diaspora juive établie à l’étranger (émergence sionisme T. Hertzl).
Mais parcipe aussi à la créaon d’une diaspora palesnienne à l’extérieur.
• La crise des États-naons +n XXe a pu aussi renforcer le phénomène de diaspora . Exemple de la Côte d’Ivoire et de sa
décennie 90 du chaos avec a4rontements ethniques et fuite du pays  concept d’ivoirité = appartenance à la naon peu
importe la localisaon. La diaspora est à la fois un ferment de dislocaon (refus d’appartenance à une communauté
naonale) mais aussi de renforcement de l’EN en demandant la créaon d’un nouvel EN.
• Ces diasporas sont aussi le résultat des grandes migraons économiques du XIXe et XXe. Au XIXe les empires coloniaux et
les pays neufs accueillent les coolies qui fuient la misère. Au XXe siècle, ce sont « les hommes qui vont aux richesses » (A.
Sauvy), une immigraon de la misère mais aussi pour sauver des capitaux (les Taïwanais). La mondialisaon, l’ouverture des
fronères a accentué le phénomène.

II- LES DIASPORAS SONT ACTRICES DE LA MONDIALISATION


• Car elles incarnent l’organisaon en réseau. Elles existent en tant que réseau, et ses membres résistent à l’assimilaon par
les réseaux. Les EN ont toujours misé sur l’aMaiblissement et disparion des diasporas (le Melng-Pot aux US voulait tout
mélanger et confondre les cultures : réseaux pour résister à ce phénomène).
• Car elles alimentent les Lux +nanciers et humains. Les remises : source de développement pour les PED (2ème source de
>nancement pour PED), une grande pare échappe à tout contrôle. L’argent passe via des banques (Western Union) où
même à la main alimentant les réseaux de la diaspora. Brain Drain voire Brain Gain pour les hommes.
• Car elles permeSent une meilleure intégraon à l’économie mondiale. Une épargne des diasporas qui >nance le
développement des pays d’accueil. Une épargne qui favorise l’inseron du pays de départ dans l’économie mondiale et

20
mondialisée (1990 ouverture des ZES en Chine : ¾ des invesssements viennent de la diaspora qui est le 1er invessseur en
Chine). Mais également sert la mondialisaon culturelle (Nolywood au Nigeria, Sushi japonais, etc.)

III- DES DIASPORAS SOURCES D’ENJEUX ENTRE PAYS D’ORIGINE ET PAYS D’ACCUEIL
• Pour l’Etat d’accueil. Une chance économique : de la main-d’œuvre peu quali>ée, nouveau marché de conso, oul du sol
power  permet de toucher le pays de départ : vecteur de la culture, accès au marché de consommaon. Mais un risque
de dissoluon de l’identé naonale, d’être vicme de crime organisé fondés sur les diasporas (les Triades chinoises) et
en>n cela apporte les conKits poliques étrangers.
• Pour l’Etat d’origine. A l’origine des traitres à la patrie : en 1949 pour Mao. Mais enjeux évoluent, il faut désormais
mobiliser sa diaspora pour en faire un élément de sol power. Avec les Philippines de Marcos, le meilleur produit à exporter
sont les hommes : héros de la patrie. 8millions de Philippins vivent à l’étranger (8% de la populaon). Permet
rayonnement dans le monde ener et même des retours : BtoB. En>n, c’est un facteur de transformaon polique du
pays : Benigno Aquino, opposant de Marcos exilé aux USA s’appuie sur la diaspora pour renverser Marcos et en 1986 sa
femme est élue présidente.

Chiffres : Références et notions clés :


 Juive : 9M  Huntington Qu’est-ce qu’être américain ?
 Chinoise : 45M (2004) : dénonce importante communauté
 Indienne : 25M hispanique = menace à l’identité américaine
 Arménienne : 7M
 Syro-libanaise : 12M
 Kurde : 36M

TRANSPORTS
TRANSPORTS ET MONDIALISATION
I- LES TRANSPORTS PERMETTENT LA MISE EN RESEAU DU MONDE, VECTEUR DE LA MONDIALISATION
 La révolution des transports se fait par la spécialisation : les transports s’adaptent au produit à transporter. Pour le
transport marime, les méthaniers et pétroliers apparaissent, et le conteneur (1956). Pour le transport aérien, les avions
gros porteurs perme6ent plus de capacité. Les gazoducs et oléoducs perme6ent le transport des hydrocarbures, et les NTIC
(câbles sous-marins, satellites) le transport de l’informaon.
 La baisse des coûts entraîne un essor des flux et une hausse de la mobilité : grâce à l’augmentaon de la capacité (navires
gigantesques, avions) avec transport de masse, l’automasaon de la manutenon et les gains de vitesse (TGV), les coûts
diminuent, donc les Lux augmentent.
 Le progrès technique surmonte les contraintes physiques : il est possible de franchir des Keuves, des détroits, des montagnes
: Tunnel sous la Manche en 1994, pont de l’Øresund Copenhague-Malmö en 2000, pont de Shanghai aux îles Yangshan relié à
la côte par un pont en eau profonde.

II- MAIS LA MONDIALISATION IMPOSE DE REPENSER LES TRANSPORTS (SYSTEME LOGISTIQUE ET


STRATEGIE)
 Nouvelle organisation des transports : l’organisaon se fait en hub & spokes, avec des centres géographiques qui aqrent les
transports et où s’opèrent les correspondances, marqués par la mulmodalité (regroupent de nombreux modes de
transport). Des mouvements de feedering à parr des Gateway (ports d’entrée d’un pays, connent)
 La libéralisation change les transports via la déréglementation : pour le transport aérien, le Arline Deregulaon Act de 1978
ouvre les US à la concurrence. Pour le transport marime, l’essor des pavillons de complaisance (États qui immatriculent
avec des normes plus souples, comme Panama, Libéria, Malte ou Chypre) se fait en parallèle de l’externalisaon. Pour les
transports de capitaux, la libéralisaon se fait avec les 3D (déréglementaon, désintermédiaon, décloisonnement + 4 e D =
dématérialisaon).
 Les usagers revoient donc leur perception des transports : les transports ont une inKuence sur les parculiers avec le
tourisme et les migraons pendulaires. Pour les entreprises, ils sont à la base du système de Kux tendus et de DIPP et
séleconnent les territoires. Pour les États, ils assurent la cohésion naonale (à l’échelle de l’État) et la connexion à la
mondialisaon (à l’échelle du monde), ont rôle d’a6racon.

21
III- CETTE CROISSANCE EST SOURCE DE POLARISATION, D’INEGALITES ET DONC SUSCITE DE NOUVEAUX
ENJEUX
 Les transports jouent un rôle structurant et déstructurant de la mondialisation : ils privilégient la Triade, et plus
précisément les grandes métropoles et les liSoraux (via par exemple l’artère circumterrestre conteneurisée). Les zones peu
desservies par les transports sont marginalisées : à cause d’obstacles naturels, de faible peuplement (diagonale du vide), de
guerre, d’une situaon géographique (enclavé, insulaire).
 Les transports révèlent certains risques et défis de la mondialisation : au cœur du développement durable, avec la
polluon, le réchau4ement climaque, bruit et engorgement, et pâssent des risques naturels, des épidémies, du terrorisme.
Ils révèlent la face noire de la mondialisaon avec les Kux clandesns, la contrefaçon, la piraterie. Une gouvernance
mondiale est alors nécessaire : comme avec Montego Bay en 1982, puis l’Oil Polluon Act de 1990.
 Les nouveaux enjeux liés aux transports en font une préoccupation des États : enjeux géopoliques, avec le contrôle des
routes stratégiques (collier de perle pour la Chine, North Stream pour la Russie). Enjeux économiques, avec les ressources
liées aux transports : acvités industrielles, exportaons (aéronauque, construcon navale), contrôle de lieux clés donc
rente assurée (Panama, Égypte). Enjeux culturels, pour le développement du Sol Power (Bollywood)

LE TRANSPORT MARITIME
I- LA REVOLUTION MARITIME DU XXEME SIECLE
• 1956 : naonalisaon du Canal de Suez, invenon du conteneur par Malcolm McLean permet l’intermodalité, baisse le
coût du transport de 70%, permet une plus grande sécurité (protège des vols).
• 1967 : Guerre des Six Jours et fermeture du canal de Suez, le passage par le Cap pousse au gigansme.
• Mutaon des LoSes, dans un contexte d’augmentaon des besoins et de spécialisaon des navires : navire-citerne
(pétroliers, méthaniers), vraquiers et porte-conteneurs.
• Essor des pavillons de complaisance depuis les années 1960 (Liberia, Panama, Malte, Chypre) permet la baisse des coûts
pour des raisons >scales, de droit du travail, de normes environnementales.
• Mutaon géographique : dès 1984 le commerce Paci>que dépasse le commerce Atlanque. Logique de CVM implique une
restructuraon des Kux entre les divers pays, privilégie la mulmodalité
• Point COVID : le commerce marime a connu une baisse de 4,5% sur l’année 2020, pose la queson de la vulnérabilité des
CVM mondiales et de la pernence des circuits courts.

22
II- LES TRANSPORTS MARITIMES SONT A L’ORIGINE D’UNE NOUVELLE HIERARCHIE DE L’ESPACE
MONDIAL
• Port : ensemble fonconnel et technique assurant le transit de marchandises par voie marime ou Kuviale. Foncons :
services aux navires (pilotage, remorquage, réparaon), geson des marchandises (manutenon, stockage, distribuon).
La concurrence oblige à une adaptaon constante  Hiérarchie changeante
Rang pour les conteneurs : 1) Shanghai 2)Singapour 3)Shenzhen 4)Guangzhou … 11) Ro6erdam
• Apparion des Ranges : succession rapprochée de plusieurs plateformes portuaires le long d’un li6oral. Exemple de la
Northern Range du Havre à Hambourg avec un hinterland dynamique : l’artère rhénane.
• LiSoralisaon des économies : me6re en contact un arrière-pays producf (hinterland) et un avant pays interface des
échanges(foreland) Ex : Rhin, delta de la rivière des perles. Développement de ZES (Chine en 1979), de zones industrialo-
portuaires (Dunkerque, Le Havre-Anfer, Marseille-Fos-Sur-Mer dans les années 1960)

III- LES PRINCIPAUX ACTEURS : ARMATEURS ET OPERATEURS PORTUAIRES


• Armateur marime : exploitaon commerciale d’un navire par un commerçant (l’armateur n’est pas le propriétaire) :
équipement et équipage. (Maersk, CMA CGM, COSCO)
• Opérateur portuaire : société de manutenon, d’abord locale puis internaonale. O4re du matériel standardisé pour
équiper terminaux, son savoir-faire d’organisaon, une geson informaque. (Dubaï Port World, Port of Singapour
Authories)
• Les pouvoirs publics : intéressés par la croissance des ports, aident aux infrastructures.

IV- LES ENJEUX SECURITAIRES ET ENVIRONNEMENTAUX DU TRANSPORT MARITIME


• OMI (organisaon marime internaonale) : créée en 1948 par l’ONU, pour la sécurité en mer, la prévenon de la
polluon. 174 membres, cosaons selon taille Ko6es.
• Pavillons de complaisance : problème de
la responsabilité en cas d’accidents (Erika
1999)
• Prévenon des marées noires :
catastrophe de l’Exxon Valdez en 1989
(pétrolier sur les côtes de l’Alaska), en
1990 l’Oil Polluon Act oblige les pétroliers
à avoir une double coque mais aujourd’hui
seulement 1/5.
• Émissions atmosphériques : entre 2 et 5%
émissions de CO2. Débats contre les
réglementaons : non compéves,
poussent à la complaisance
Dates clés :
 1956 : McLean invente le conteneur

Chiffres :
 Aujourd’hui on fabrique 1.5M de conteneurs par an, ils représentent 80-90% du commerce de marchandises, et on
peut même faire des conteneurs-maisons.
 Transport maritime=70% du commerce en valeur ajoutée

LE TRANSPORT AÉRIEN
I- UN TRANSPORT DE MASSE
Deux innovaons majeures : moteurs à réacon (vitesse), avion gros porteur (transport de masse A380 = 538 places). En 2019
le transport aérien a embarqué 4,5MM de passagers, et a transporté 1% des exportaons de marchandises pour 35% valeur
ajoutée (ulisé sur6 pour produit à haute valeur car coûts importants). 2 organisaons de régulaon: OACI (Organisaon de
l’aviaon civile internaonale : États) et IATA (Internaonal Air Transport Associaon pour compagnies). Un secteur marqué «
également par un fort naonalisme (compagnies naonales)

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Un secteur aéronauque important : 1er secteur excédentaire de la balance des exportaons française, grâce aux avions
militaires aussi. Un secteur qui nécessite des infrastructures et des invesssements colossaux, d’où une forte concentraon : 1er
le géant européen Airbus (né en 1970, projet européen et surtout franco-allemand), 2 ème Boeing (mais dans la tourmente avec
737-Max qui explosent), 3ème Embraer (Brésil)
Importance des aéroports : Lieux privilégiés du transport de passagers et de la mulmodalité (trains, routes pour les connecter
au reste du réseau de transport). Perme6ent le désenclavement (pays insulaires en parculier). Lieux de presge (rénovaon
des aéroports pour en faire des monuments), et objet de compéon mondiale : (aéroport de Dubaï veut s’imposer comme
escale pour l’Asie-Europe, concurrencé par AS, Qatar et Turquie)

II- LA DÉRÉGLEMENTATION (80s) ET LES EVOLUTIONS DU SECTEUR


Très réglementé jusqu’aux années 70. A parr des années 1980, baisse des coûts, privasaons avec en 1978, la Airline
Deregula$on Act en 1978 aux États-Unis et la disparion en 1985 du Civil Aeronau$que Board (disparion contrôle étaque)
 1987, RU privase Brish Airways. Ensuite on assiste à un processus de concentraon des compagnies : chaque major
rachète des petes compagnies régionales pour alimenter son hub. Puis une créaon d’alliances car secteur capitalisque, qui
permet : d’étendre son réseau à moindre coût grâce à la connexion entre leurs hubs, mise en commun des infrastructures et se
concerter sur des poliques d’entreprises. 3 alliances: Star Alliance (1997: Lulhansa, United, etc.), Oneworld (1999: American
Airlines, Brish Airways, …) et Skyteam (2000: Delta Airlines, Air France, ...)  70% Tra+c Mondial.
Plaques tournantes pour les liaisons de longue distance et des réseaux en étoile : liaisons mulmodales importantes. Une
convergence vers les mêmes hubs (d’une alliance par ex). Mais aussi une forte polarisaon dans quelques grands aéroports. 30
premiers aéroports possèdent 3/4 du tra>c mondial. Pb de saturaon des espaces aériens avec retards, dysfonconnements
et nuisances (cf exemple CDG dans jour France).
Apparion des compagnies low cost : 1985 : Ryan Air - 1995 : Easy jet. Le low-cost représente 1/4 du marché en Europ et
Amérique du Nord (moyen et courts courriers). Atouts : Ko6e homogène donc économies de maintenance, service minimal, à
parr d’aéroports régionaux. Mais une agressivité nouvelle : capter voyages a4aires et dans pays émergents. Les compagnies
classiques créent des branches low-cost (GermanWings pour Lulhansa)

III- LES RISQUES


Le problème sécuritaire : Sauf excepons, un avion qui s’écrase emporte la totalité de ses passagers, donc tensions sur le bon
fonconnement des avions (accidents en 2019 du 737Max de Boeing  perte de con>ance). A cela s’ajoute un risque
terroriste : détournement (opéraon Entebbe en 1976 du Mossad pour récupérer un avion détourné par l’OLP) , et risque
d’aSentat. Depuis 11/09 renforcement drasque de la sécurité aérienne, mais les aéroports sont toujours exposés (Bruxelles
2016)
Le problème environnemental : Un aller-retour Paris-New-York émet l’équivalent carbone de 10% de ce qu’un français
consomme par an. Avions souvent décrié comme parculièrement polluant, à cause du types carburant, des e4ets de
condensaon et des distances parcourues  programme Clean sky 2 lancé en 2014 par la Commission Européenne et des
compagnies privées pour trouver des soluons innovantes.
Un moyen de transport vulnérable : aléas environnementaux (Volcan Eyjarallajökull en Islande en 2010 paralyse le transport
aérien). Surtout, le COVID a changé la donne  voir Point COVID

POINT COVID :
On va pas se menr, c’est pas la joie.
Chute drasque du tra+c : de 60% des passagers (75% pour les vols internaonaux), suite aux
restricons drasques de la quasi-totalité des pays pour lu6er contre la pandémie. On esme
qu’il faudra une 10aine d’années pour revenir aux niveaux pré-pandémie
EMets sur les compagnies et les aéroports: pertes cumulées de 400 Milliards de dollars au moins, mène à des licenciements
massifs notamment dans les aéroports et dans la construcon (en 2020 plus de postes dans l’industrie aéronauque ont été
supprimés qu’il n’y en avait eu de créés depuis 10 ans)
Vers une transion écologique ? Devant la crise, de nombreux acteurs appellent à une refonte du système aérien (même le6re
ouverte d’étudiants de l’aéronauque). Demandent une refonte totale du secteur pour s’adapter aux enjeux climaques 
e4orts avec Bruno Le Maire qui annonce une aide condionnée à la suspension des trajets pouvant être e4ectués en train en
moins de 2h30.

LES TRANSPORTS EN AMÉRIQUE


I- LES TRANSPORTS SE HEURTENT À DES CONTRAINTES SUR LE CONTINENT
• Des contraintes géographiques (immensité du territoire, exigüité à certains endroits, relief, climat, végétaon)
• Historiques (arrivée par l’Est, découpage en empire, stratégies extracves qui favorisent les li6oraux au détriment de
l’intérieur des terres)

24
• Economiques : angles morts peu peuplés (forêt amazonienne, Alaska) donc peu rentables
II- UN RÔLE CLÉ DANS LE PEUPLEMENT ET LA MISE EN VALEUR DU TERRITOIRE QUI JUSTIFIE LE ROLE DE
L’ETAT
• Les transports servent l’a`rmaon de la naon et de d’identé (1869 : premier chemin de fer transconnental du
Nebraska à la Californie). Les transports ont été à l’origine de la mise en valeur du connent (fronts pionniers, conquête de
nouveaux territoires  Transamazonienne premier tronçon inauguré par Medici en 1970 : « ouvrir des terres sans
hommes à des hommes sans terres »).
• Rôle clé dans l’aSracvité du territoire : permet l’installaon des hommes et des entreprises, permet de connecter des
pôles importants (réseau rouer américain dans la mégalopole Bos Wash), facteur d’a6racvité des hubs (Atlanta 1er
aéroport mondial alors que pas forcément une ville si importante inialement)

• Les États ont soutenu des poliques privilégiant la modernisaon des transports : acon défensive (poliques
américaines d’aide aux secteurs en dihculté comme le rail en 1970 avec l’arrivée de l’aérien : Amtrak et Conrail).
Dérèglementaon (aérien), privasaon (Conrail privasée en 1987).

III- ENJEUX MAJEUR DE TENSIONS ET DE COOPERATION


• Enjeu géoéconomique : pour les acteurs des services de transport (FedEx dans l’aérien aux US, CSAV dans le
maritime au Chili) et les industries liées aux transports (automobile ex. GM et Ford, sidérurgie pour le chemin de fer,
aéronautique ex. Boeing, Embraer).
• Enjeu géopolitique : étend l’influence nationale (ex. les US avec le canal de Panama), permet la connexion des
territoires (pays de l’ALENA reliés par la voie d’eau, projet IIRSA* du Brésil en 2000 pour connecter les zones de
ressources naturelles aux bassins de conso et au reste du monde) et la bi-océanité (atout majeur pour éviter
l’enclavement, ex canal de Panama).
*Initiative d’intégration des infrastructures de la région sud-américaine

• Les transports sont au cœur des défis de la mondialisation : DD (pollution et sauvegarde des espaces, ex. projet de
gazoduc Keystone XL arrêté par Biden) et gouvernance mondiale (organismes internationaux chargés d’assurer
certaines normes pour sécuriser les transports comme l’OMI).

IV- LES TRANSPORTS REFLÈTENT LES INEGALITES


• 3 types de structures spaales en foncon de la densité des réseaux, de l’occupaon humaine, de l’accessibilité des
régions et du poids économique : régions centres (métropoles, connectées au monde), régions de passage (où les Kux ne
sont pas toujours contrôlés : fronère USA-Mexique, Panama), périphéries intégrées (Costa Rica, fronts pionniers) et
marges (déserts naturels, centres déchus : Nordeste au Brésil, Cuba).
• Les transports accentuent les inégalités : Etre enclavé rend plus dihcile le développement (Bolivie qui n’a pas d’accès à la
mer, problème pour les exportaons), les transports peuvent aider au développement (Medellin où la construcon du
metrocable, un téléphérique, a permis de désenclaver des quarers défavorisés)

LES TRANSPORTS EN AFRIQUE


I- LES TRANSPORTS, REFLET D’UN MAL-DÉVELOPPEMENT, FREIN AUX MOBILITÉS EN AFRIQUE
• Une ouverture maritime essentielle mais difficile et couteuse : bien qu’il représente 90% du commerce de l’Afrique avec
le reste du monde, le transport maritime apparait comme un handicap : les ports ne sont pas adaptés aux conteneurs
(2% du trafic conteneurisé mondial se fait en Afrique), les délais sont trop importants (3 jours d’attente en moyenne à
Alger), manque de sécurité (piraterie) et problème financier (il y a peu de terminaux à conteneurs donc les places sont
chères). Seules les iles (Maurice, Canaries) semblent être des relais intéressants.
• Un héritage colonial ambigu. Développement de ports (Abidjan) et construction d’infrastructures pour drainer les
ressources (Congo-Océan dans les années 1920, Canal de Suez). Mais les réseaux continentaux sont très faibles car
l’héritage colonial a entrainé la mise en place de réseau en entonnoir : les routes ne sont faites que pour une circulation
limitée (hors Afrique du Nord et du Sud), les fleuves sont très peu utilisés (hors ferrys). De plus pas forcément de réseau de
transports entre colonies de différents pays à l’indépendance, donc mauvais réseau international.
• Le réseau continental est très peu développé : faiblesse des infrastructures et des routes, peu nombreuses et en mauvais
état. Ex RDC très peu de routes pour relier Kinshasa et les riches régions minières de l’Est, qui contribue à expliquer le

25
difficile contrôle de l’Etat sur ces zones. Le transport continental est de plus dangereux et lent car le matériel est vétuste
et délabré (Cameroun : vitesse moyenne des trains = 35 km/h).
• Des obstacles qui peuvent accentuer le cloisonnement des mobilités : des obstacles physiques (reliefs, forêts dense,
voies d’eau non navigables) qui ne sont pas toujours des barrières (Sahara traversé par les caravanes et aboutissement
proche de la route Transsaharienne dont la construction a débuté dans les années 1970) et des obstacles politiques
(insécurité  ex : baisse d’activité dans le port d’Abidjan à cause de la crise ivoirienne et cloisonnement des frontières,
baisses d’activité en Ethiopie à cause de la crise au Tigré en 2020).

II- POURTANT, IL EXISTE DES EFFORTS DE MODERNISATION


• Les différentes actions concernant les ports : l’Afrique opère une modernisation portuaire pour permettre son insertion
à la mondialisation et réduire les couts de transport. Elle s’opère autour de 3 dynamiques : conteneurisation
(modernisation des équipements, nouveaux terminaux en eaux profondes), intégration aux réseaux mondiaux (terminaux
roll-on roll-off, Durban port multifonctionnel et hub en devenir), réformes portuaires avec investissements privés (modèle
du Landlord-Port ou l’autorité portuaire gère l’ensemble du port et l’administration ne remplit que les fonctions
régaliennes).
• Les autres transports : priorité au réseau routier (en Afrique Orientale 70% du fret se fait par la route) mais si le
désenclavement progresse, les inégalités s’accentuent. Regain du train, surtout en Afrique Orientale, mais problème des
corridors qui accentuent l’effet tunnel. Addis Abeba première ligne de métro en 2015. Les réseaux urbains restent mal
organisés car la marche et le vélo restent majoritaires, ce qui complique l’accès au travail. L’Afrique ne représente que 3%
des échanges aériens + COVID c’est mal parti.
• Les différents acteurs : de nombreux acteurs privés cherchent à développer des filières de productions en Afrique
(continent atelier de demain) et les armateurs (Maersk, MSC) cherchent à créer des hubs le long de leurs routes et écouler
leurs produits (COSCO investit au Nigéria pour écouler les produits chinois). Les États ont traditionnellement le
monopole des transports et impulsent la mondialisation. Les organisations régionales organisent les corridors de
développement.

III- AUJOURD’HUI, UNE RECOMPOSITION DES TERRITOIRES ET DE NOUVELLES DYNAMIQUES


• Une certaine inertie domine dans la structuration
de l’espace : domination des métropoles coloniales
où se situe les infrastructures de bases et qui
constituent le point d’appui des émergents en Afrique.
Les liaisons sont avant tout Nord-Sud, car il existe
peu de réseau Est-Ouest en Afrique. Certains corridors
de développement sont plus favorisés que d’autres du
fait de leur stabilité politique.
• L’émergence de quelques sous-régions (corridors
de développement) : Le corridor de Maputo
« Maputo development corridor » mis en place à partir
de 1994 pour redynamiser le Mozambique (concentre
40% du PIB du Mozambique). Djibouti : carrefour
géographique sur le détroit de Bab-El-Mandeb dont le
port a été rénové par la Dubaï Port Authority.
• Les façades maritimes les plus dynamiques : les
ports méditerranéens : sont situés sur l’artère
circumterrestre conteneurisée (modernisation de
Tanger-Med est un succès 43ème mondial ). Les ports
sud-africains : ils sont situés sur la route du Cap,
dirigeant leurs flux vers l’Asie et l’Europe ; le port de
Durban est le 1er port africain en trafic. Les ports du
Golfe de Guinée : Lagos, Abidjan, surtout pour le
pétrole.

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Chiffres : Références et notions clés :
 13% : cout du transport dans la valeur des produits  Corridor de développement : axe de
africain (moyenne de 6% dans monde) développement qui associe différents modes de
 Densité routière 5 fois inférieure à la moyenne transports et vise à l’extension coordonnées des
 90% : part du maritime dans le commerce de réseaux et à l’abolissement des barrières douanières
l’Afrique avec le reste du monde.  Façade maritime : rassemblement de ports au
service d’un riche arrière-pays et connectés à des
routes maritimes fréquentées.

LES TRANSPORTS DANS L’UE


I- UNE CROISSANCE DES MOBILITÉS DEPUIS LA FIN DE LA 2GM

● Due à des évoluons poliques et instuonnelles (chute du rideau de fer, Schengen, Erasmus…), socio-écos
(construcon d’un grand marché européen, passage d’une éco de stock à une éco de Kux), technologiques (1981
TGV, 1994 tunnel sous la Manche).
II- LA POLITIQUE EUROPÉENNE DES TRANSPORTS

● Une polique prévue dès 1957 : avec le Traité de Rome à côté de la PAC. Mémorandum sur la polique commune
des transports en 1961, qui donne l’objecf d’harmoniser les condions de concurrence entre les États et di4érents
modes de transports. Mais les seules réalisaons concrètes sont des aménagements sur les affluents du Rhin (ex.
canalisaon de la Moselle en 1964).
● Le tournant de l’Acte unique en 1986 : idée que la compévité de l’Europe se jauge par sa polique des
er
transports. En 1992, un 1 livre blanc prône l’ouverture du marché des transports (dérèglementaon et
e
libéralisaon). En 2002, le 2 livre blanc veut réaliser des corridors mulmodaux et améliorer le réseau. En 2011,
e
le 3 livre blanc adopte le principe du pollueur-payeur.
● De nouveaux dé+s, entre environnement et limites des transports : nécessité d’une véritable polique
commune d’aménagement du territoire (1975 FEDER), DD, e4et tunnel, congeson du centre menace l’UE
(livre blanc 2001 : l’UE est
« menacée d’apoplexie au centre et de paralysie aux extrémités »® polarisaon : congeson, engorgement,
saturaon® si centre immobilisé, système paralysé).
● Mais globalement une polique des transports qui relève de l’État : car principe de subsidiarité et tensions entre
les 2 échelles (cf. Projet Seine-Nord Europe*).
*projet visant à relier par un nouveau canal à grand gabarit le port du Havre au Benelux

A RETENIR :
Dates Références
1961 : Mémorandum sur la polique commune des transports. Livre blanc de 2001 :
1981 : 1ère ligne de TGV (Paris-Lyon).
UE« menacée
1986 : Acte Unique. d’apoplexie au
1992 : 1er livre blanc qui prône l’ouverture du marché des transports.
centreet de
1994 : tunnel sous la Manche. aux
paralysie
2002 : 2e livre blanc qui prévoit la créaon de corridors mulmodaux et l’amélioraon du réseau. extrémités ».
2011 : 3e livre blanc qui adopte le principe du pollueur-payeur.

LE TOURISME
I- LE LIEN ENTRE TOURISME ET DÉVELOPPEMENT
• Le tourisme est un levier de développement : il est source de
rente pour les PED (une des rentes de l’Égypte lorsque celle-ci
est désigné comme « le pays des 4 rentes »). Il permet le
désenclavement des territoires mal desservis et est source

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d’opportunités de revenus et de modernisaon (développement des infrastructures de transport, de communicaon,
invesssements dans la santé et l’éducaon)
• Il est facteur de mal développement : il créé des déséquilibres spaaux. Il y a des problèmes de concurrence au niveau
des ressources (eau ou surface culvable) et des problèmes environnementaux, et en>n il est source de tensions car il se
fait au détriment de la populaon locale (hôtels, complexes tourisques  Sylvie Brunel parle de « disneylandisaon »
de certains espaces qui deviennent des clichés mis sous cloche). La rente échappe souvent aux populaons (revient aux
agences de voyage)
• Il est le reLet du développement : dans les Nords il est en bon état (3/4 des Lux tourisques), la croissance de tourisme
en Asie reKète l’émergence de l’Asie, et en Afrique il n’aqre que 5% des Lux tourisques mondiaux.

II- LES ESPACES DU TOURISME


• Les liSoraux: passage d’un tourisme de classe (Le « tour » anglais en méditerranée) à un tourisme de masse (classes
moyennes, ex 1936 congés payés)
• Les montagnes : c’est un espace exploité à parr de l’entre-deux guerres (Megève créé en 1920, 1er JO d’hiver en 1924),
qui se massi>e dans les années 1960 en France (Plan Neige 1964)
• Les villes : Peuvent organiser des grands événements (JO) et construire des infrastructures à grande échelle( parcs
d’a6racon) + béné>cient de réseaux de transports très développés. En France l’espace tourisque de Paris (le cœur du
tourisme dans le centre historique, 2 pôles secondaire de la Défense et le Stade de France, les sites satellites –
Fontainebleau).
• Nouveaux espaces : évoluon de la demande : découverte et dépaysement (tourisme polaire voire spaal), tourisme vert
(Costa Rica), tourisme mémoriel (plages du D-Day, Auschwitz), tourisme médical ou sexuel (Thaïlande)

III- LE TOURISME DANS LA MONDIALISATION


• Une grande sensibilité à la conjoncture internaonale (Non tu crois ?): La menace terroriste : le tourisme est un
symbole du capitalisme et moteur des inégalités sociales, et même une a6aque de faible envergure se répercute
beaucoup et permet de toucher le pays d’accueil et de départ d’un même coup (a6entats en Tunisie en 2015 contre une
plage à Sousse et le musée du Bardo, coup dur pour la rente tunisienne.). Risques naturels (volcans et tsunamis ex 2004
en Asie du Sud-Est), et surtout sanitaires (Ebola, COVID-19 voir point ci-dessous)
• Sous la pression du tourisme durable : volonté de préserver, me6re en valeur les ressources patrimoniales, minimiser
les e4ets négafs du tourisme. Mais ce terme est très présent dans les discours et beaucoup moins sur le terrain (pas très
rentable).
• Des acteurs de plus en plus internaonalisés : entreprises veulent contrôler tous les paramètres en amont et en aval. Le
groupe Accor se diversi>e : fait les hôtels, les restaurants, les voyages. Flux qui parcipent à la mise en réseau du monde :
Kux humains, >nanciers, ou de NTIC. Importance du e-commerce : achats de dernière minute et de ventes privées sur les
sites.

IV- POINT COVID


Une chute drasque des Lux tourisques en 2020 : Baisse de 75% des Kux tourisques en 2020, menant à plus de 1000
Milliards de pertes en rece6es tourisques. Pays asiaques parculièrement touchés (premiers touchés par la pandémie,
report des JO de Tokyo)
Impact sur les rentes tourisques : des pays pour lesquels le tourisme représente une part importante du PIB sou4rent
parculièrement (Ex Malte, où il représente 20% du PIB)
Chiffres : Références et notions clés :
 2018 : 1,5MM de touristes, croissance de 6% //  Laurent Fabius (2015) : « le tourisme est un
2017 véritable trésor national, d’abord sur le plan éco
 10% PIB mondial avec près de 2M d’emplois qui ne sont pas
 FR : 87M touristes en 2018 : 1ère destination délocalisables. C’est aussi un trésor pour notre
touristique image internationale, ce secteur est le meilleur
 Europe : 710M touristes ambassadeur de la France. »
 Paris a perdu 1,5 M de touristes en 2016 à cause des  Sylvie Brunel : la « Disneylandisation du monde »
attentats

ZOOM : LE TOURISME MÉDICAL

28
Contexte : le tourisme médical n’est pas un concept “nouveau” mais relève d’un usage ancestral. Avant l’apanage des
riches, le tourisme médical s’est progressivement ouvert au plus grand nombre, notamment grâce à l’évoluon des moyens
de transport.

Les PED : Les PED se sont taillé une place de choix parce que : 1) impuissance des États occidentaux à faire face à l’implosion
de leurs systèmes de santé avec la crise >nancière (délais d’a6ente…) 2) mise en place d’un service de qualité 3) jusqu’à 80%
moins cher que pour certaines opéraons aux US.

Les enjeux et perspecves sont tels que le tourisme médical anse les convoises des États : 1) les dépenses engendrées
par ce6e clientèle parculière sont 2,5x supérieures à celles d’un touriste “tradionnel” 2) le rythme de croissance du
secteur est esmé plus rapide que la simple industrie du tourisme.

Vers une dynamique de pôle de compévité : créaon de pôles de compévité reposant sur des liens étroits entre les
entreprises existantes sur le territoire donné, les centres de formaon et les unités de recherche scien>que. La
mondialisaon a accéléré ce processus, conduisant les États à impulser de véritables pôles d’excellence.

EXEMPLES DÉMOGRAPHIE ET MIGRATIONS


DÉMOGRAPHIE
LA SILVER ECONOMY
 pour montrer qu’il y a aussi des avantages au vieillissement d’un pays / nouveau secteur pour l’économie
 pour montrer comment le vieillissement redéfinit le territoire
 Le vieillissement entraine l’essor de nombreuses acvités : Secteur qui possède un potenel de croissance de 14%/an
que ce soit dans le logement et l’habitat, les « gérontechnologies » (domoque, téléassistance), la grande consommaon,
les services à la personne ... D’ici >n 2020, 300 000 emplois devront être pourvus dans le domaine des aides à domiciles,
in>rmières... Le vieillissement force à l’innovaon pour améliorer le confort, la sécurité sociale, l’indépendance tout en
encourageant la recherche d’une plus grande producvité pour pallier la pénurie d’acfs à venir.
 Exemples d’entreprises qui intègrent dans leurs logiques le vieillissement : Succès de l’entreprise Vigilio : Met en place
un détecteur automaque de chute qui vise aujourd’hui le marché américain. Pour les personnes vivant seules un
téléopérateur peut établir le contact grâce au système d’interphonie et alerter les proches. Korian : leader européen du
« bien vieillir », gère 600 maisons de retraites, il fait 3,5 Mds d’euros de CA en 2019.
 Recomposion territoriale : dynamique des Sud o4re un accès aux services médicaux (cf : tourisme médical).

Israël et la “guerre des berceaux”


 pour montrer qu’une forte populaon peut être un atout
 Une forte populaon peut être une arme dans certains contexte conLictuelle : « Le ventre de nos femmes est la
meilleure de nos armes contre l’occupaon », disait l’ancien leader palesnien Yasser Arafat (1929-2004), faisant
référence au combat démographique engagé au Proche-Orient, où Juifs et Palesniens se disputent un territoire depuis
près de 70 ans.

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 Une situaon parculière : On constate que les déterminants habituels de la fécondité ne s’appliquent pas dans ce6e
région. Habituellement, dans une société riche et scolarisée, la fécondité baisse et se stabilise sous le seuil de
renouvellement de la populaon (2,1 enfants par femme). Or, ici les femmes juives des colonies israéliennes ont un taux
de fécondité fort, proche de celui des palesniennes (5 enfants par femme pour les Israéliennes). Ceci fait de la fécondité
une arme de colonisaon, d’occupaon du territoire par la force numérique.
 Un enjeu au-delà du simple nombre : Ce6e anomalie liée à la transion démographique (on s’a6end à une baisse de la
natalité normalement, en Israël comme dans les territoires occupés) démontre ainsi une volonté à la fois d’uliser les
ventres pour des mofs géopoliques, mais aussi, en des temps de guerre, d’unir les sociétés par des structures
universelles qui soudent la populaon, c’est à dire la famille.

Un exemple de polique nataliste et d’un revirement vers un contrôle des naissances : le Mexique
 pour montrer qu’une forte démographie peut être un avantage ou un désavantage en fonction du contexte du
pays
 Une politique nataliste : Le Mexique publie en 1947 la Loi Générale sur la population qui préconise la croissance
démographique par une croissance de la natalité et par l’immigration. Cependant le Mexique fait face à de
nombreuses difficultés économiques. A partir des années 70, la croissance du pays ne peut plus absorber cette
croissance démographique. De plus les EU réglemente davantage les flux de migrations.
 Un contrôle des naissances : Le Mexique passe en 1974 d'une législation nataliste à une politique de limitation des
naissances qui se déploie essentiellement à travers le système de santé publique en développant de petites cliniques en
milieu rural et en accordant, pour la contraception uniquement, l'accès à l'Institut mexicain de sécurité sociale aux
non ayant-droits.
 La transition démographique : dans les années 1990, la natalité continue à chuter, et aujourd’hui l’accroissement
naturel est d’1%. Avec une espérance de vie de 75 ans, on peut dire que le Mexique a presque achevé sa transition
démographique.

Women missing en Inde


 pour montrer les conséquences néfastes des politiques de contrôle des naissances
 Problème de discrimination (les familles préfère avoir un fils) : Mis en valeur dès les années 80-90 par un économiste
indien, Amartya Sen. Ce déficit en femme est dû à la volonté des familles de réduire les familles + question de la dot au
moment du mariage, car la famille de la jeune fille doit payer une dot et le mariage, donc grand déséquilibre homme femme.
Fossé surtout perceptible dans les classes les plus aisées. Fléau social au point que l’Etat indien a interdit de s’endetter
pour payer les mariages.
 Qui entrainent des problèmes : Le manque de fille contribue à la détérioration de la condition des jeunes filles car
pression sociale forte. En Inde, dans les campagnes, on a de +/+ recours à des mariages forcés et précoces.

2015 : la Chine stoppe sa polique de limitaon des naissances


 Après avoir encouragé les naissances car « une bouche à nourrir, ce sont 2 bras qui travaillent » (Mao), la Chine connaît
deux premières tentatives politiques de limitation des naissances : 1955-1957 et 1971-1978.
 La politique de l’enfant unique a été officiellement instaurée en 1979. Elle a été abolie en octobre 2015, afin de relancer
la démographie chinoise qui tend à vieillir. La population chinoise en âge de travailler a chuté de près de 3,7M de
personnes l'an dernier, tombant à 915,8M. Et selon des estimations de l'ONU, 30% des Chinois auront 60 ans ou plus en
2050 - soit davantage que la moyenne de 20% attendue mondialement.
 Défi des femmes : 118 garçons / 100 filles (2010). Women missing dû à pi de l’enfant unique (préférence garçons) et à
l’évolution de la techno (diagnostic prénatal) + aux mœurs chinoises

Niger, la bombe P
 Un pays qui ne contrôle pas sa démographie
 Une explosion démographique. Pays avec l’indice de fécondité le plus haut du monde, avec 7,6 enfants par femme, et 13,2
par hommes. La part de jeunes dans la population atteint 50%.
 Mais début de changement : accès au planning familial et aux contraceptifs facilité en 2007, changement progressif des
mentalités + exode rural pourront peut-être mitiger l’augmentation incontrôlée de la population

Égypte, vers une contre-transion démographique ?


 Le modèle de transition démographique n’est pas forcément linéaire
 Les effets de l’instabilité et de la pauvreté sur la démographie
 Une transition démographique normale jusqu’en 2011 : La baisse de la mortalité, l’accès au travail et à l’éducation des
femmes et la contraception avaient fait baisser le taux de fécondité de 5,5 en 1980 à 3 en 2010
 Mais un rebond inédit de la démographie : aujourd’hui au-dessus de 3,5 en particulier dans les zones rurales. Le
démographe Youssef Courbage a donc parlé de « contre-transition démographique »

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 Explications : La déstabilisation (destitution Moubarak en 2011, arrivée des frères musulmans de Mohamed Morsi en 2012,
puis coup d’état d’Al Sissi en 2013, puis attentats) a augmenté la pauvreté et poussé les femmes à abandonner des carrières +
gouvernement d’Al Sissi encourage la natalité pour des raisons religieuses et idéologiques
 Conséquences : Accroissement qui se fait sur un territoire exigu (vallée du Nil), problème de pauvreté qui s’accroit.

MIGRATIONS
Lakshmi MiSal ou le succès de la diaspora indienne
 pour montrer la réussite d’un indien « non-résident » qui contribue à l’éclat de la culture indienne et à son
rayonnement dans le monde : sor power
 pour montrer un rattrapage des Suds sur les Nords

 Qui est Lakshmi MiSal ? Il est né en 1950, originaire de la caste Agrawal des Marwaris (commerçants du Nord-Ouest du
Rajasthan) dont le code d’honneur place l’enrichissement personnel envers et contre tout comme condion de réussite de
la vie terrestre.
 Formaon d’un véritable empire de la restructuraon d’entreprises au bord de la faillite : Envoyé en Indonésie en 1976
par son père pour diriger une pete aciérie, il la transforme en entreprise importante en rachetant ses concurrentes. Il se
spécialise ainsi dans le rachat d’entreprises au bord de la faillite et leur restructuraon en augmentant considérablement
leur valeur.
 Exemple d’entreprise restructurée : Associé à des Allemands et des Autrichiens, il prend le contrôle, en 1989 d'une aciérie
dé+citaire à Trinidad (ville à Cuba) qu'il rend très largement béné>ciaire en excluant tous les dirigeants européens pour les
remplacer par des indiens avec un salaire bien inférieur, puis en embauchant des trinidadiens non quali+és. En 1991, il
répond à un appel d'oMres de rachat de la sidérurgie mexicaine et procède de la même façon : il retrouve l'équilibre
+nancier, producon x3 et l'écoule sur le marché d'Asie du Sud-Est, grâce à des synergies avec les entreprises qu'il
contrôle déjà sur place.
 Un raSrape des Nords sur les Suds : Grâce à son insgaon, MiSal Steel Company rachète en 2006 Arcelor (groupe
européen) qui devient ArcelorMiSal, prend le contrôle total de l’entreprise en moins de trois mois, ce qui montre un
ra6rapage des Suds sur les Nords.

Dhanin Chearavanaont ou la réussite de la diaspora chinoise


 Pour montrer comment le rachat d’entreprise étrangère peut être un vecteur de diMusion de la culture à l’étranger
 pour montrer le rôle de la diaspora dans le développement des NPIA de 2 nd généraon
 Qui est Dhanin Chearavanont ? Il est à la tête du groupe Charoen Pokphand, 1er conglomérat thaïlandais, 2nd producteur
de volaille au monde « le roi du poulet ». C’est un des plus gros conglomérats en Asie du S-E. Il est aussi présent dans les
secteurs des plasques, dans l’immobilier, les télécommunicaons et le commerce de détail.
 La diaspora, un enjeu pour le développement des NPIA : son père vendait des graines à Bangkok, aujourd’hui il est à la
tête d’un empire. Il a la volonté de conquérir tous les marchés mondiaux en exportant son modèle d’intégraon vercale
(contrôle de la chaîne de valeur depuis la producon des maères premières jusqu’à la distribuon des produits >nis) dans
les pays du Nord. Ainsi >n 2016 il fait son entrée sur le marché américain en rachetant le 3ème producteur de surgelés des
US : Bellisio. Il envisage avec ce6e acquision de proposer aux consommateurs américains une plus grande variété de
produits, et notamment des produits asiaques. Il a ainsi permis le développement de la Thaïlande et illustre donc le rôle
de la diaspora chinoise dans le développement des NPIA de deuxième généraon.

Western Union et le marché des remises


 pour montrer une entreprise qui a pris son essor grâce à la libéralisation des marchés permis par la
mondialisation / l’importance des remises
 pour montrer les faces noires de la mondialisation
 Un rôle primordial dans l’enjeu financier des migrations : Firme américaine créée au XIXe siècle, Western Union (WU)
est aujourd’hui leader du marché mondial des transferts d’argent numériques. La dérégulation financière américaine
dans les 80s a permis à la firme d’élargir son marché à l’international. Présente dans plus de 200 pays, WU joue un rôle
primordial dans l’enjeu financier des migrations. En 2015, elle a réalisé 150MM$ de remises migratoires. Ces données
illustrent le poids financier des diasporas et les liens forts avec pays de départ.
 Toutefois, WU illustre également la face noire de la mondialisation financière. Ses services ont aussi utilisés par
l’économie souterraine pour des fraudes, du blanchiment d’argent, ou du financement d’activités terroristes. En janvier
2017, WU a avoué avoir laissé des ressortissants chinois coupables de trafic d’êtres humains utiliser ses services pour
blanchir de l’argent. Ils ont ainsi pu envoyer des centaines de millions de dollars en petites coupures. L’entreprise a payé

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551M€ pour mettre fin à l’enquête, selon le département américain de la Justice (DoJ) et la Commission fédérale du
Commerce (FTC, Federal Trade Commission).
 Montée de concurrents potentiels=suprématie menacée. L’utilisation des paiements et transferts via la téléphonie mobile
(moins coûteux car plus direct) menace par exemple la domination de WU sur le marché africain. L’entreprise Worldremit
propose des marges à 5% (moitié moins que celles pratiquées par WU). Enfin, la révolution de la blockchain menace le
rôle d’intermédiaire de la compagnie (technologie de stockage et de transmission d’informations).

Les remises au Mexique


 Le Mexique en 2019 est le 3ème receveur de remises derrière l’Inde puis les Philippines le pays reçoit 30 Mds de $ en
remises. Mais les remises ne vont pas à tout le monde. Le milieu rural est privilégié.
 Les utilisations : elles sont les mêmes partout. (1) L’éducation (2) La santé (3) Lutter contre la pauvreté (nourriture,
logement…). Les remises permettent de réduire la pauvreté (au Mexique 61% des ménages recevant des remises sont
pauvres, les familles recevant des remises gagnent 50% de plus que les autres) et les inégalités.
 MAIS il ne faut pas exagérer leurs effets sur l’économie. Certains économistes désignent ces effets comme « seconds »,
notamment pour ce qui est investissement dans l’économie locale. D’autres disent que les effets sont même négatifs : les
remises entraînent une appréciation de la monnaie, une diminution de la participation à la vie active (les remises
seraient une forme de rente), une culture de dépendance.

Les Mourides au Sénégal


 Pour montrer le fonctionnement d’une diaspora et des remises, et l’importance qu’elle revêtent en Afrique.
 Confrérie musulmane sénégalaise (branche du soufisme). Ses membres sont dispersés partout dans le monde (Europe,
Etats-Unis, Japon) , et forment un réseau soudé d’entraide et de remises, qui permet en retour le développement de la région
de départ.
 Remises : sous la forme de dons en fonction des moyens aux marabouts, fort lien spirituel dans ce système. Risque : manque
de transparence, très informel.
 Retombées pour le Sénégal : Inaugurent une mosquée à Dakar en 2019, commencent un projet d’université

La crise migratoire européenne - Thémis, la nouvelle opéraon de Frontex en mer Méditerranée.


 pour montrer une crise de l’UE de gestion des migrants
 pour monter une coopération européenne reussi pour la gestion des migrants
 L’agence Frontex (agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes) : mise en place 2016. C’est une réponse non
pas à une crise migratoire mais à une crise de gestion de la migration. Les actions de Frontex en Méditerranée sont des
opérations de protection des approches maritimes conduites par les marines ou corps des garde-côtes des différents pays
de l’UE. Le 1er février 2018 le mandat maritime confié à cette agence a été renouvelé pour un an. Il s’agit de l’opération
THEMIS, dont le champ d’application a évolué, s’adaptant pour répondre notamment aux doléances de l’Italie qui se
plaignait d’être trop souvent laissée seule face aux flux de migrants.

 La lutte contre les passeurs en Méditerranée et la gestion des flux migratoires : 3 objectifs : (1) réprimer efficacement
les activités des passeurs opérant en Méditerranée centrale, notamment depuis la Libye. Cela se traduit par l’utilisation
accrue de nouveaux moyens de surveillance de la situation maritime (drone, satellites…) couplée à un pré-positionnement de
forces navales (frégates de surveillance, patrouilleurs) rapidement déployables. (2) un travail de renseignement, vise par
ailleurs à détecter en amont d’éventuelles menaces terroristes. (3) elle participe à des opérations de recherche et de
sauvetage des embarcations de migrants, coordonnées par les MRCC (centres opérationnels chargés de la mise en place et
de la coordination des moyens de sauvetage en mer) locaux
 Un exemple réussi d’intégration européenne : Début 2018, les opérations de gestion des flux de migrants en Méditerranée
ont pris en compte la demande de l’Italie qui appelait à une meilleure répartition des flux migratoires au sein de l’espace
Schengen. Désormais, comme le rappelle Izabella Cooper, porte-parole de FRONTEX, « la décision du lieu de
débarquement (des migrants) est laissée au pays coordonnant le sauvetage ». L’organisation de l’accueil des demandeurs
d’asile entre les pays frontières de Schengen s’en trouve ainsi plus équilibrée. L’opération THEMIS complète l’opération
« EUNAVFOR Med/Sophia », également menée sous pavillon de UE en Méditerranée. Si les domaines d’application sont
différents, – EUNAVFOR s’impliquant par ailleurs sur le respect de l’embargo sur les armes–, cette articulation constitue
un exemple réussi d’intégration européenne et préfigure le format futur des projets de défense commune.

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Un exemple de camp pour réfugiés : le camp de Maheba (Zambie)
 pour montrer comment les réfugiés prennent racines dans les lieux où ils se réfugient censés être provisoires
 Situaon en Angola de 1975 à 2002 : Guerre civile qui entraine la fuite de milliers de personnes vers la Zambie. Camps de
réfugiés censés exister seulement pendant la guerre mais existe toujours, et est devenu une ville (en 2003, 60k
personnes), avec instuons, services publics… Supervisé par le HCR (Haut-commissariat des Naons Unies pour les
réfugiés).

 Pourquoi les réfugiés ne sont-ils par retournés dans leur pays après la +n de la guerre ? D’une part, ils sont échaudés par
l’expérience de deux +ns de guerre avortées et deux faux retours : les accords de paix signés en 1991 et 1994 ont été
rompus dans les mois ou les années qui ont suivi, obligeant les « retournés » à revenir dans les camps des pays
limitrophes. D’autre part, face à l’alternave qui se présente à nouveau, la movaon pour parr ou pour rester dépend
de l’ancienneté de l’installaon sur le site, de la qualité de ce6e installaon (notamment de l’accès à des terres agricoles).
Certains réfugiés sont installés dans ce camp depuis 3 généraons. Il y a d’ailleurs une hiérarchie sociale dans le camp et
les anciens sont bien installés, se considèrent supérieurs aux autres, culvent leur terre sans avoir besoin de l’aide
humanitaire.

L’exode rural à Madagascar : exemple de l’urbanisaon des PED/PMA


 pour montrer les problèmes qu’entraîne l’exode rural dans les pays en voie de développement
 Situaon de l’île de Madagascar : plus de 90% de la populaon vit avec moins de 2$ par jour. Ce6e île est parculièrement
concernée par ce phénomène d’urbanisaon accélérée depuis le début des années 2000. Madagascar = 26M d’habitants,
pour 10M de citadins // 1993 villes = 2,8M d’habitants. Selon la Banque mondiale (BM), un Malgache sur trois vit dans une
ville. En Afrique en général, et à Madagascar en parculier, l’accéléraon de l’urbanisaon est en pare due à l’exode rural.
Ce mouvement de populaon s’explique par la dégradaon des acvités agricoles (exploitaon agri n’est pas rentable. La
capitale, Antananarivo, est l’aggloméraon subissant le plus ceSe pression migratoire : en 10 ans, sa paopulaon a triplé
(3M hab).
 Conséquences : l’exode rural pèse sur les services publics : bidonvilles. Le phénomène ayant gagné en ampleur ces
dernières années : l’État ne parvient pas à gérer ce Lux de migrants, ni à adopter les poliques publiques nécessaires, et
encore moins à lancer des campagnes de travaux pour les accueillir. De plus, l’économie informelle se développe, ce qui
empêche la croissance démographique de se muer en croissance économique.
 Réponses : La BM prépare des projets de résilience et de développement urbain intégré dans l’aggloméraon
d’Antananarivo. L’Agence française de développement (AFD) prône un urbanisme durable : l’AFD parcipe à la mise en
place d’un programme d’assainissement et de geson des eaux a>n prévenir les risques d’inondaon. AFD pousse aussi les
agriculteurs à rester en campagne en améliorant leurs condions de vie. L’exode rural, et la geson de ses conséquences,
sont donc un dé+ à relever pour Madagascar, mais également pour la majorité des pays africains.
26 M 100%
9,7 M

Les migraons chinoises en Extrême-Orient russe


 pour montrer en quoi l’immigration peut être un outil de développement du territoire utilisé par l’Etat
 Contexte : Face à la pression démographique la Chine promeut l’émigration. Actuellement, un des foyers d’immigration
chinoise est le Dongbei, dont la population atteint 110 millions d’habitant. Une partie des migrants du Dongbei a pour

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destination la Russie, en particulier le District Fédéral d’Extrême-Orient (DFEO), un des 8 districts fédéraux de Russie. Le
DFEO a connu depuis les années 1990 de nombreux départs des populations slaves, perdant un quart de sa population
depuis 1991. Bien que son territoire s’étende sur plus de 6M km² (presque deux fois l’Inde), pop estimée : 6 et 7 millions
d’habitants.
 L’Extrême-Orient russe est riche en minerais et en bois. Une partie des territoires de la région était sous domination
chinoise avant le traité inégal d’Aigun en 1858 : Vladivostok, première ville régionale, était une ville chinoise sous la
dynastie Qing. Aujourd’hui, Moscou craint des revendications territoriales de la Chine sur cette région, et s’inquiète d’une
sinisation sous la pression démographique.
 Par ailleurs la Chine investit énormément dans la région : un contrat de 400MM$ a été signé entre Gazprom et China
National Petroleum Company (CNPC) en 2014 pour exporter le gaz du DFEO. L’orient russe, assez peu développé, tend à
être de plus en plus dépendant à l’égard de la Chine. Avec les investissements, les travailleurs chinois peuvent même
s’installer durablement, le contrat entre Gazprom et CNPC étant signé pour une durée de trente ans.
 Limites : les craintes rappellent celles du péril jaune, (l’Europe craignait dès le 19ème siècle que les asiatiques l’envahissent).
Ce mythe s’est d’ailleurs largement consolidé après la victoire du Japon contre la Russie en 1905 ou lors des tensions sino-
soviétiques de 1969. Dans l’imaginaire russe, l’Asie reste donc une source de menaces.

EXEMPLES TRANSPORTS
Des acteurs des transports
Bolloré
Présentaon : Bolloré Transport & Logiscs (branche africaine du groupe français Bolloré) est présent dans une quarantaine
de pays africains. En 2017, il contrôle la manutenon de 14 ports en Afrique ainsi que 17 ports secs (port sec = centre de
transbordement de cargaisons marimes vers l’intérieur des terres). Bolloré contrôle également le réseau ferroviaire et
rouer.
 Pour montrer la mainmise de l’extérieur sur l’Afrique et l’importance du contrôle des transports : Années 90s, contexte de
privasaon des organismes portuaires (incitée par FMI et BM)  entrée du groupe français Bolloré. 92 % des importaons et
exportaons d'Afrique se font par voie marime  Contrôler les ports, c'est donc contrôler le commerce africain. En outre, ils
représentent un véritable poumon économique pour l'hinterland (arrière-pays) : les pays sans accès à la mer dépendent de ces
entrées marimes pour leurs approvisionnements. On imagine le pouvoir économique du groupe Bolloré quand on sait qu'il
gère le port d'Abidjan et le chemin de fer jusqu'à Ouagadougou. Dans certaines régions d'Afrique, on peut même parler
d'omniprésence de Bolloré qui jouit par exemple d'un quasi-monopole sur les ports du golfe de Guinée.
 Pour montrer la luSe entre Nords et Suds par le biais des transports :
 Le potenel de croissance du commerce marime africain est énorme avec l'entrée notamment de nouveaux
acteurs comme la Chine, l'Inde ou encore le Brésil. Mais Bolloré est aMaibli dans sa zone de dominaon parce qu’il a
perdu le contrôle de la geson du port de Dakar passé entre les mains de Dubaï Port World (3 ème exploitant portuaire
mondial).
 ConLits d’intérêts avec son agence médiaque Havas. Le groupe Bolloré est accusé d'avoir ulisé Havas dont il
déent 60% des parts pour obtenir des concessions. Deux ports sont pointés du doigt : Conakry et Lomé. En Guinée,
Havas s'est occupé en 2010 de la campagne électorale d'Alpha Condé. En 2011, le président fraîchement élu con>e le
port Conakry à Bolloré alors que la compagnie Getma le gérait depuis 2008.

Maersk
 Pour montrer que le transport est un secteur économique non négligeable
 pour montrer un armateur portuaire qui se démarque des autres
 Présentaon de l’entreprise : Entreprise créée en 1904 au Danemark (13% du PIB Danois). Aujourd’hui c’est le 1er
armateur mondial devant MSC et CMA CGM avec 20 % des parts de marché. En 1956, Maersk lance un service de porte-
conteneurs entre Newark et Houston. L’entreprise s’est diversi+ée dans di4érents domaines : transport marime,
exploraon et producon d’hydrocarbures, aéronauque, construcon navale, caoutchouc et plasques, supermarchés.
Maersk possède la Ko6e mondial la plus importante avec 1600 navires dont 500 porte-conteneurs et Maersk emploie 88
000 salariés dans 130 pays.

 Le réseau de Maersk en hubs and spokes : il permet de relier les réseaux Est/Ouest aux réseaux Nord/Sud par le principe
de feedering. Ce modèle de réseaux permet de me6re en valeur des ports secondaires. Par exemple, le port d’Algésiras
est un hub de transbordement qui ne dessert aucun hinterland mais qui redistribue régionalement une grande pare des
cargaisons des navires mères pour qu’ils n’aient pas à dévier des grandes routes circumterrestres.

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 Une hiérarchie portuaire propre : Maersk ent une place importante à HK,
Ro6erdam, Singapour cependant il se spécialise davantage dans la desserte de
zones géographiques avec peu de concurrents (acteur de développement local
très important). Ce6e hiérarchie s’explique par la volonté de contrôler tout le
processus de transport car en e4et il est plus facile de s’imposer dans des pets
ports.

Ryanair : la compagnie qui met ton portefeuille à l’aise


 Pour montrer le poids du low-cost dans le transport
 Pour montrer résultat des poliques de dérégulaons
 Pour montrer un modèle de développement qui a ses limites

 Présentaon de l’entreprise : Lancement en 1985 par M. O’leary de Ryanair avec liaison Dublin-Londres (environ 82
000 passagers par an). La compagnie adopte dans les 1990s le modèle low-cost venu des USA avec des billets à moié
prix. Le but est de réduire les coûts au maximum pour proposer des prix bas et faire payer en plus divers services
(boissons, bagages).

 Les causes de la réussite : le service est minimal avec équipes réduites à salaires bas et moins réclamant
socialement. Le réseau de lignes est simpli+é avec des dessertes d’aéroports secondaires moins encombrés et moins
coûteux (Beauvais) mais avec un maximum de rotaons. L'expansion de Ryanair est facilitée par la dérégulaon du
tra+c aérien européen de 1997. L'union Européenne autorise, désormais, les compagnies aériennes à établir des
lignes régulières à parr de l'ensemble du territoire de l'Union, quelle que soit la naonalité de la compagnie.

 Les réussites : 1995 : créaon de la compagnie aérienne britannique Easy Jet (principal concurrent de Ryanair) mais
Ryanair reste la 1ère compagnie low-cost européenne. Il s’impose sur le segment du court et moyen-courrier : 25% du
marché aujourd’hui en Europe et en Am du N. Ce n'est qu'en 1997 que le transporteur inaugurera ses premières
liaisons européennes, notamment entre Dublin et Beauvais. 1ère compagnie européenne avec 1200 salariés, 140 M de
passagers en 2019 et capitalisaon boursière de 16 milliards d’euros : 4x celle d’Air France.

 Un modèle décrié : Ryanair a été condamné pour infracons au code du travail. Par ailleurs, La sécurité des vols est
remise en queson. En e4et, les réserves de kérosène sont réduites au minimum et la fréquence des vols est très
élevée.

Airbus : une réussite européenne des transports malgré A380


 pour montrer une coopération européenne dans le secteur de l’aéronautique / exemple de DIPP dans l’Europe
 pour montrer le poids de l’aéronautique européen qui concurrence celui l’aéronautique américain
 pour montrer en quoi les entreprises peuvent être des enjeux dans les tensions géopolitiques
• Présentaon de l’entreprise : C’est une +liale du groupe Airbus (EADS = European Aeronauc Defence and Space company)
crée en 1969. Ce groupe est une coopéraon industrielle internaonale qui résulte de la concentraon de la quasi-totalité
des constructeurs français, allemands et espagnols. Le siège de la >liale Airbus est à Blagnac, près de Toulouse. Elle
représente la moié des eMecfs et du chiMre d’aMaire d’EADS. Airbus construit plus de 50% des avions de lignes dans le
monde ener : c’est le 1ème constructeur. Elle emploie 62 000 personnes et son chi4re d’a4aires s’élève à 63 milliards €.

• Un partenariat USA-Europe : La plupart des pièces des avions sont construites en Europe cependant des pièces sont
fournies par des entreprises étrangères. Par exemple, General Electric (conglomérat américain) fournit les éléments des
moteurs de l’Airbus A330 mais également du Boeing 747.

• Mais des tensions entre Boeing / Airbus :


o Les US accusent Airbus de béné+cier de prêts subvenonnés. Réciproquement, Boeing est subvenonné par le CMI.
Un accord est signé entre les États-Unis et l’Union Européenne en 1992 pour résoudre ces tensions. Les aides directes
ne doivent pas dépasser 33% du coût de développement total de l’avion et les aides indirectes doivent être limitées à
3% du CA de l’aviaon civile naonale.
o Cependant en 2004 (date à laquelle les ventes d’Airbus dépassent celles de Boeing), les US dénoncent Airbus de ne pas
respecter cet accord.
o 2019 : l’OMC permet aux US de taxer des produits européens en mesure de rétorsion pour les subvenons dénoncées
(ex du vin français)
o 2019 : crash d’un Boeing 737 max en Éthiopie qui cause 157 morts. Conséquences : arrêt de tous les Boeing 737 max
+ grosse dégradaon de l’image de la marque => conséquence posive pour Airbus (les Boeing ne sont plus ulisés
dans la majorité des pays, la Norwegian Airlines réclame même les remboursements à Airbus).

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o 2020 : L’OMC accorde à l’UE de taxer en retour les US pour les mêmes problèmes de subvenons accordés à Boeing
par le gouvernement américain  les européens appellent à cesser l’escalade de taxes, Trump s’en fout et augmente
encore en décembre 2020 avant de parr les taxes.

• Une coopéraon e`cace : Consorum Franco-allemand en 1970 (coopéraon sans fusion, du français Aérospaale et de
l’Allemand Deutsch Airbus). Espagnol CASA, puis l’anglais Brish Aerospace rejoignent le consorum respecvement en
1971 et en 1979. Spécialisaons européennes : les ailes au RU, l’empennage (ce qui gouverne) en Espagne, le fuselage en
Allemagne, le nez et le tronçon central en France, avec un assemblage à Toulouse ou Hambourg.

• Une concurrence intra-européenne : France et Allemagne ont le plus d’emplois, or chaque pays réclame sa juste part.
Tensions syndicales, notamment le plan de restructuraon Power 8 lancé par Airbus en 2007 pour la réparon des
suppressions de postes. L’Espagne réclame par exemple que des sites pour la construcon de l’A400M soient maintenus sur
son sol.

 2019 : Airbus annonce la +n de la producon d’A380s (car plus assez de commandes / incidents sur les moteurs). Cet avion
montre la prouesse technologique qu’est capable d’ahrmer Airbus face à Boeing (avion d’une très grande taille) mais cet
avion apparait comme le plus gros échec >nancier d’Airbus.

CRRC : nouveau géant du ferroviaire chinois


 pour montrer la concurrence chinoise dans les transports
 Présentation de CRRC : Né en 2015 du rapprochement de deux entreprises chinoises, le gouvernement chinois
voulait en faire un champion national. Offre « packagée » à prix cassés, la firme apporte de nouvelles solutions et
menacent grandement les entreprises européennes Alstom et Siemens. 1er producteur de matériel roulant au
monde, 26MM$ de Chiffre d’affaires, présence dans 104 pays et couvre 83%des pays équipés de lignes ferroviaires
Au service de Pékin : Washington a décidé d’ajouter des protections en matière de cybersécurité pour éviter le risque
de piratage et d’espionnage depuis les équipements de CRRC.
 Un exemple de train : Les derniers modèles de trains « Fuxing » (« Renaissance »), dont l'un mesure 415 mètres,
peuvent accueillir 1.200 passagers et monter jusqu'à 350 kilomètres/heure. Cette nouvelle génération de trains à
grande vitesse conçus et développés en Chine est la fierté du constructeur, mais celui-ci dispose d'une gamme très
étendue, qui vise à offrir le maximum de choix aux clients étrangers.

DiMérentes infrastructures de transports


Ligne de chemin de fer Addis-Abeba/Djibou
 Pour montrer l’influence chinoise en Afrique
 Pour montrer le rôle primordial du ferroviaire dans le développement du
continent
 La Chine a modernisé la ligne : Inauguration en 2016 après 4 ans de travaux. Financée par la
chine, elle remplace celle qui avait été construite par la France à la fin du XIXème, elle reprend
donc son tracé de 750km. La chine a prêté 3MM$ (sur un total de 20MM$ investis dans le
ferroviaire en Afrique).
 Le ferroviaire permet le désenclavement des côtes pour atteindre les richesses
intérieures : Cette ligne permet le transbordement des marchandises arrivant au Port de Doraleh (Djibouti) et de les
envoyer ensuite vers Addis Abeba (90% du commerce Ethiopien y transite avec 106 conteneurs/voyages ce qui donne 4 à
5M de tonnes de marchandises / an. Elle permet aussi l’électrification tout le long du parcours, notamment des villages
alentours. Permet à l’Éthiopie d’avoir un accès à la mer, surtout avec sa stratégie d’exportations et sa croissance éco
considérable.
 Un projet phare : L’ambition continentale de Djibouti et des Chinois (pour transporter leurs matières premières) ne s'arrête
pas là. Un projet phare prévoit la mise en place à terme d’un réseau de près de 5 000 km de rails, divisés en huit corridors
reliant le Kenya, le Sud-Soudan et le Soudan à Djibouti.

Un projet d’infrastructure commun en Amérique Lane : IIRSA et la route Iquique - Santos


 Pour montrer un projet d’intégration de l’Amérique du Sud grâce à un projet d’infrastructure
 Présenta$on du projet IIRSA : objecf d’intégrer tous les moyens de communicaon existantes et en projet (routes,
aéroports, voies navigables, chemin de fer, liaison à >bre opque, etc.) en Amérique du Sud dans le but de promouvoir le
commerce et les échanges et aussi d'o4rir toutes les meilleures condions pour la libre exportaon. Il coute 38MM$.

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 Exemple de la Route Iquique (Chili) – Santos (Brésil) : route de 4000 km mise en service en 2012 permettant de rejoindre
l’Atlantique au Pacifique en 4 jours. Elle ouvre de nouveaux horizons au commerce interrégional. Pour la Bolivie : pays
enclave après la Guerre du Pacifique (1879-83), la route ouvre grand l’accès aux ports brésiliens et péruviens : 70% des
exportations bolivariennes transiteront par cette route interocéanique. Pour le Brésil : réduire de moitié les heures de
transports et le cout de la cargaison. Raccourcit la distance avec l’Asie, et donc favorise les exportations vers l’Asie.
 Mais de mauvais aspects : narcotrafic, orpaillage illégal

La Turquie a inauguré le plus grand aéroport du monde à Istanbul


 pour montrer la politique de grand projet d’Erdogan
 pour montrer les ambitions internationales de concurrencer les Nords par les infrastructures de transport
 Le plus grand aéroport au monde : le 29 octobre 2018 (fête nationale turque), Erdogan a inauguré le futur plus grand
aéroport du monde à Istanbul. Il a été construit par un consortium turc sur les rives de la mer noire. Superficie : 2x CDG. Il
ambitionne d’accueillir 90M de passagers d’ici 2022, et 200M d’ici 2029. Il est largement plus gros que le 1 er hub (aéroport
Atlanta dans l’Etat de Géorgie aux États-Unis avec 104M passagers en 2017) et que tous les hubs européens, ainsi que de
l’aéroport de Dubaï  plaque tournante du trafic aérien entre Asie, Occident et Afrique. Représente un investissement de
10,2MM€, exploité par le consortium pdt 25 ans avant de revenir à l’Etat.

HUB PORTUAIRE : ALGÉSIRAS

● En bref : ce hub permet à Maersk de mettre en place des lignes de feedering dans l’Ouest de la Méditerranée et de
prendre pied sur la côte Ouest de l’Afrique. Il est localisé en Espagne.
● Particularité : il ne dessert aucun hinterland, il s’agit uniquement d’un lieu d’articulation du réseau de Maersk.
L’entreprise peut mettre sur pied un réseau de niches et se spécialiser dans la desserte de ports secondaires, où les
concurrents sont peu présents (quasi-monopole). En retour, même des pays en apparence marginalisés s’intègrent au
transport mondial.

TRANSPORT LOCAL POUR DÉSENCLAVER LE TERRITOIRE NATIONAL : LE METROCABLE À MEDELLIN, COLOMBIE


● C’est un téléphérique inauguré en 2004 et desservant les quartiers pauvres des hauteurs, qui sont les moins
développés et les plus pauvres de la ville. Surnommé “funiculaire contre le crime”, le système a rencontré un grand
succès et permet de faire revenir l’État dans des zones de non-droit (narcotrafic avec Pablo Escobar) et l’essor du
tourisme.

Projet Seine Nord Europe


Un exemple de projet d’AT du Réseau Trans-Européen de Transport (RTE-T) de l’UE
: Relier le bassin de la Seine à celui de l’Escaut et donc à l’artère
rhénane. Permet de développer l’arrière pays des ports comme
Dunkerque. Compléter le réseau fluvial européen, relier la seine au riche
bassin rhénan. Coût : 4,5 milliards d’euros. La construction devrait
commencer en 2021, des études ont déjà été complétées : vers un
achèvement en 2028.

EXEMPLES TOURISME
Le Costa Rica et le tourisme vert
 pour montrer la possibilité d’un développement durable
 pour montrer l’importance de l’intervention de l’Etat pour mettre en place
un développement durable
 pour illustrer le tourisme vert
 Le Costa Rica se place parmi les leaders mondiaux quant à l’ulisaon d’énergies
renouvelables (hydraulique, éolienne, solaire, géothermique et biologique) qui
représentent 95% de sa consommaon naonale. Le Costa Rica est aussi et surtout, n°1
au monde du Tourisme Durable.
 DiMérentes mesures prises en place : un label a6ribué aux plages propres suivant des critères rigoureux, cer>caon pour
les hôtels répondant aux exigences du tourisme durable, réglementaon de la plongée pour ne pas abîmer les coraux…
 Des exigences gouvernementales qui fonconnent : L’ancien Président du Costa Rica, Oscar Arias a >xé pour son pays la
neutralité carbone (CO²) à 100% pour l’année 2021. En 20 ans, le Costa Rica a augmenté de 31% sa surface foresère. Le
Président Oscar Arias annonce en mars 2009 au Congrès son opposion à l’exploraon pétrolifère au Costa Rica. Le

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Président costaricien insiste sur le fait qu’il existe des énergies alternaves renouvelables, et qu’il mainendra son
engagement à ne pas perme6re d’exploitaon de pétrole dans le pays

Cancun et la Riviera Maya


 pour montrer le tourisme de masse et ses limites

 Histoire : Le gouvernement mexicain a décidé d’aménager la staon balnéaire de Cancún dans les années 1970. La ville de
Cancun se trouve au N-Est de la péninsule de Yucatán sur la mer des Caraïbes, au cœur de la Riviera Maya. C'est le
FONATUR (Fonds naonal de promoon du tourisme) qui est chargé des travaux = staon créée ex-nihilo (crée à parr de
rien).

 Statut : Aujourd’hui, Cancún et la riviera Maya forment la région tourisque la plus aSracve du pays. Avec 16 millions de
touristes en 2019, ce6e région est devenue un symbole du tourisme de masse. Or le tourisme au Mexique représente
10% du PIB (5% réalisé avec la riviera Maya et Cancun).

 Limites : destrucons du li6oral, polluon visuelle (barres d’immeubles peu adaptés au paysage), forte ségrégaon socio-
spaale (touristes // populaons locales très pauvres).

Tourisme médical en Inde


 pour montrer que le tourisme médical contribue au soft power du pays à l’étranger
 pour montrer que l’Inde a la capacité de soigner comme dans les pays developpés
 Le choix de favoriser le tourisme médical : Le modèle des pôles de compévité du tourisme médical en Inde : l’État
indien a amorcé depuis les 1970s une polique d’encouragement du secteur médical privé par la concession de terres
et d’avantages >scaux. Ce6e polique a largement contribué à la croissance du secteur devenu le plus important dans
le domaine des services.

 Un exemple d’entreprise : L’Apollo Group est l’illustraon parfaite de l’orientaon prise par l’industrie d’exportaon
de santé : le groupe indien compte 38 établissements en Asie et accueille les paents étrangers dans des condions
de pays développés ce qui en fait la référence en maère d’innovaon dans le domaine médical. La clientèle
étrangère représente aujourd'hui 20 % de l'acvité des grands hôpitaux privés du pays.

Le groupe Accor
 pour montrer l’importance du secteur du tourisme
 pour montrer que la mondialisation a profité au secteur du tourisme
Au début des années 2000 c’est le 1er groupe hôtelier mondial, aujourd’hui c’est le 1er groupe hôtelier en Europe et le 6ème à
l’échelle mondiale. Né en 1983 de la fusion avec Novotel et Jacques Borel International, il compte plus de 4800 hôtels dans
100 pays et 280 000 salariés. En 2003, son chiffre d’affaire est de 3.6MM€. Il offre des hôtels de tous types (Mercure, Novotel,
Sofitel, Ibis...). Sa puissance vient aussi de ses investissements en France et à l’étranger.

Staon balnéaire de Miami


 un exemple de pôle touristique qui permet à la ville de se dynamiser et de transformer ses espaces
 Miami, une ville avec de nombreux atouts : Miami se situe en Floride (« the Sunshine state »), État qui bénéficie d’un
climat ensoleillé. Autres atouts : les plages mais aussi des quartiers à l’architecture Art déco. Enfin, Miami est bien relié
au monde grâce à son aéroport international. Il y a également des infrastructures portuaires importantes.
 Miami, un pôle touristique mondial ? 130M de touristes sont venus en Floride en 2019 dont 17 millions à Miami. Miami
attire les touristes du monde entier et pas seulement les Américains ou les Canadiens (Ex : Brésilien, Français). Miami est la
1ère place mondiale du tourisme de croisière (4 millions de touristes/an). L’aéroport de Miami accueille des lignes
internationales du monde entier, une ligne avec le Qatar vient même d’être ouverte. Miami = Hub
 Quelles pratiques touristiques à Miami ? – Tourisme balnéaire (les plages de Miami et notamment South Beach sont des
lieux pratiqués par les touristes du monde entier). – Tourisme de croisière : le port de Miami est le premier port de croisière
du monde, il accueille les géants des mers, navires où les croisiéristes du monde entier embarquent. – Le shopping
touristique : en tête les Brésiliens, qui viennent faire leurs emplettes de sacs à main, bijoux et vêtements chics ( 40 % - cher
que chez eux en raison des taxes.) – Tourisme culturel : quartiers Art déco, galeries d’art – « musée à ciel ouvert » :
construite en 1915 au tout début de la période Art déco qui marqua les années 1920-1930.
 Comment le tourisme à Miami transforme-t-il les espaces ? L’activité touristique a un impact sur les paysages de la ville
de Miami : la ville se transforme avec la construction d’hôtels, la rénovation urbaine de certains quartiers comme « Design
district », l’aménagement d’espaces dédiés au shopping. Le port de Miami est également en pleine transformation :
aménagement d’un nouveau terminal pour la Royal Caribbean Cruises Ltd.

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La Mecque et Kerbala : une bataille de pèlerinage au cœur de la luSe AS/Iran, Sunnites/chiites
 pour montrer comment les mobilités illustrent les tensions religieuses voir
politiques
 pour montrer la question de la sécurité des mobilités à assurer
 Contexte : lutte d’influence pour leadership régional entre Iran (chiites) et Arabie Saoudite
(sunnites) qui passent par lutte entre religions.
 Fondement des tensions : le tourisme religieux propre aux deux branches de l’Islam sont
comparées et sous-tension (outil de rayonnement au MO). En effet, les villes de Kerbala
(Irak) et de La Mecque (Arabie Saoudite) illustrent l’origine, et la perpétuation du clivage
structurant entre sunnites et chiites. En effet en 611, Mahomet fonde l’Islam avec La
Mecque pour lieu saint. Puis, sa succession est le théâtre d’une guerre entre les Omeyades (sunnites) et les fidèles d’Ali
(chiites). Celle-ci prend fin en 680 à Kerbala, lorsque les troupes Omeyades tuent Hussein, fils d’Ali. Depuis, chiites et
sunnites réalisent chacun leurs propres pèlerinages. Les sunnites ont pour obligation de se rendre à La Mecque une fois
dans leur vie (le pèlerinage est même l’un des cinq piliers de l’Islam). Tandis que les seconds commémorent, en se rendant à
Kerbala, la fin du deuil de 40 jours ayant suivi la mort d’Hussein.
 Migrations = enjeux de puissance. EX/ 2015 grave accident à La Mecque : bousculade avait tourné à la panique et fait des
centaines de morts. Parmi ces victimes, 446 Iraniens. Téhéran (capitale de l’Iran) avait ainsi utilisé ce drame pour accuser
l’Arabie Saoudite d’incompétence organisationnelle. La crise ayant par la suite connu une escalade – à travers le conflit au
Yémen notamment – aucun Iranien ne s’est rendu à La Mecque en 2016 pour le pèlerinage (l’Arabie Saoudite a fermé
les routes pour les Iraniens).
 Ces migrations illustrent la vigueur du chiisme face au sunnisme : D’autre part, si La Mecque a accueilli 2M de
sunnites en août 2017, Kerbala a reçu plus de 10M d’Irakiens, 2M d’Iraniens et plus de 500 000 chiites venus du monde
arabe (Afghanistan, Golfe et Liban). Ceux-ci ont bravé les menaces d’attentats de Daech (sunnisme). Ces migrations
religieuses témoignent ainsi de la vigueur du chiisme, mais aussi de l’enjeu sécuritaire autour des migrations.
 Elles peuvent également revêtir un caractère politique : la victoire contre le sunnisme extrémiste était également
célébrée à Kerbala lors du dernier pèlerinage. L’influence régionale passe donc, irrémédiablement, par le religieux en ce
qui concerne le MO.

RÉFÉRENCES
Démographie
Ragnar Nurkse - Problems of Capital-forma$on in underdeveloped countries (1953)
• Ragnar Nurkse a montré que le dé+ est de nourrir une pop de plus en plus nombreuse et de plus en plus urbaine, avec une
part de malnutris en augmentaon. Donc il faut augmenter les rendements, mais aussi développer les infrastructures pour
le transport de la bou4e. On a de quoi nourrir 10 milliards d’individus, et pourtant 1 milliard de malnutris.
• La queson de l’emploi est majeure, chaque année dans le Sud, 40 millions d’acfs arrivent sur le marché du travail
• MeSre +n au « cercle vicieux de la pauvreté » : enrichir la populaon pauvre. L’Etat fait face à la fois à des invesssements
très lourds : sociaux et producfs. Mais comme la populaon n’accumule pas de richesses et vit de l’autoconsommaon, le
cycle est négaf. Il faut leur perme6re de s’enrichir pour briser ce6e dynamique négave.
• Le concept de « fenêtre d’opportunités démographique ». Moment de la TD où la populaon d’acfs est la plus
nombreuse, et les jeunes, et personnes âgées, moins nombreuses. C’est ce qui s’est passé dans la Chine dans les années
1970. L’Inde, le Brésil, le Mexique et surtout l’Afrique y arrivent.

Fernand Braudel
« L’évoluon du monde, c’est l’histoire de la démographie »

Paul Ehrlich , La Bombe P (1968)


Prédicons alarmantes sur l’évoluon de la populaon, qui menace de dépasser les ressources présentes sur terre (thèse
malthusienne donc). Il annonce des famines imminentes et dévastatrices en Inde notamment, qui ne se produisent pas grâce à
la révoluon verte.

Ester Boserup : Evoluon agraire et pression démographique (1970)

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A l’encontre de la thèse de Malthus, considère que l’augmentaon de la populaon rurale favorise l’intensi>caon agricole
dans les pays en développement. En e4et, ces pays n’ont que faiblement recours au >nancement et accès au capital, c’est donc
la force de travail qui est primordiale pour le développement.

Isabelle ASané, La Chine à bout de souwe (2016)


« La Chine sera vieille avant d’être riche ». La très forte baisse de la natalité en Chine, qui n’a pas été enrayée en Chine malgré
la >n de la polique de l’enfant unique(2015), car les changements sociaux et de mentalités se sont déjà opérés. En
conséquence, poids extrêment lourd des personnes âgées va augmenter, et menacer les fondements de la croissance chinoise.

Ivan Krastev - Le des$n de l’Europe (2017)


Le politologue bulgare parle d’une « anxiété démographique » des pays d’Europe centrale qui favorise le vote en faveur de
mouvements conservateurs et populistes (PiS en Pologne, Fidesz (V. Orban) en Hongrie) et explique pourquoi la crise des
migrants en 2015 a provoqué un véritable traumasme, une peur d’être submergés, de perdre leur identé et un refus de la
polique européenne de relocalisaon des migrants dans tous les pays.

Stephen Smith - Une ruée vers l’Europe (2018)


Désir de migraon vers l’Europe, l’aide au développement favorise les migraons (développement aérien et rouer, moyen de
transférer les remises). Comparaison avec le Mexique et les É-U. Il dit qu’il faut s’a6endre à une modi>caon de l’identé
européenne comme il y a eu une modi>caon de celle américaine  Ne pas uliser pour ce qu’il dit, plutôt comme exemple de
la peur de l’Europe.

Thèse réfutée par François Héran dans Migra$ons et société (2018)


Thèse réfutée car il faut s’a6endre à une hausse de l’immigraon mais 4-5% de la pop qui serait d’origine subsaharienne. Il
montre que la migraon africaine a lieu d’abord vers les villes régionales puis connentales avant d’envisager d’aller en Europe.
Il y a donc une augmentaon des migraons mais il faut avoir la proporon en tête (et c’est là qu’il réfute S. Smith).

Bruno Tertrais, Le Choc démographique (2020)


Analyse les profondes mutaons démographiques en jeu (Vieillissement, urbanisaon, recomposion des puissances grâce à la
démographie). S’intéresse aux possibilités pour l’Inde de béné>cier d’une fenêtre d’opportunité démographique, pour l’Afrique
de se développer grâce aux masses, les risques pour l’Europe et l’Asie que représente la vieillesse.

Migraons
Michel Agier - Gérer les Indésirables : des camps de réfugiés au gouvernement humanitaire (2008)
 Michel Agier décrit le phénomène d’encampement : la mise en camp comme choix polique. En e4et, les quelques 300
camps de réfugiés qui existent sur la planète relèvent d’une volonté des États de me6re à l’écart ces populaons tout en les
contrôlant. L’auteur pointe par ailleurs la perversion de la noon de réfugié par le Nord, qui en a fait des « indésirables » à
parquer en marge de la société, à rendre le moins visibles possibles
 Crique du « gouvernement humanitaire » qui mainent l’existence de camps temporaires : il faut voir d’abord que le
monde humanitaire, par son acon, contribue à la permanence des camps de réfugiés en assurant une « vie sous perfusion
», alors que ces mêmes camps n’ont à l’origine qu’une vocaon temporaire. Ils sont gérés en grande pare par le HCR, et
très souvent par le biais d’ONG sous contrat avec le HCR : les réfugiés sont ainsi à l’origine de véritables marchés
économiques de services, dont les ONG pro>tent allègrement.
 Cf : camps de Maheba en exemple qui illustre ses propos.

Samuel Hunngton - Le choc des civilisa$ons (1996)


• Thèse selon laquelle le monde ne va pas vers l’uniformisaon, mais vers la diMérenciaon voire l’aMrontement de
grands ensembles géoculturels.
• Hunngton souent l’idée que le monde à venir ne verra pas le triomphe de la civilisaon occidentale, en déclin relaf et
perdant du même coup son rôle de modèle dominant, mais l’émergence de formes modernes mulples dans les
diMérentes sphères culturelles existantes.
• D’autres modèles de développement, de société et de puissance sont en voie d’élaboraon (mulpolarité), dans le cadre
de la résurgence des identés et des naonalismes, et du rejet du modèle économique et polique occidental. Cela doit
conduire au regroupement des naons sur ce critère de civilisaon, qui serait du même coup la ligne de fracture autour
de laquelle seraient générés les conKits futurs. Comme Hunngton le signale, le rapprochement entre les peuples fournit
autant d’occasions d’échange que de conKit.

Catherine Withol de Wenden - La globalisa$on humaine (2009)


• Elle pointe le problème de « la double absence des migrants » : chez eux, et à l’arrivée où ils ne sont pas intégrés. Les
migrants partent désormais moins loin, moins longtemps et les nouveaux pays d’accueil sont de plus en plus au Sud (les

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PDEM durcissent le contrôle des fronères, les très pauvres n’ont pas l’argent pour tenter de les rejoindre donc rejoignent
un pays frontalier). On se dirige vers une régionalisaon des migrants.
• Vers une ouverture des fronères. On laisse aujourd’hui circuler marchandises, capitaux, informaons et même les unités
de producon, alors que pour les hommes cela bloque. Faut-il dès lors fermer les fronères pour limiter l’immigraon
illégale, ou bien les ouvrir en grand ? Pour Catherine, la réponse est claire : « Plus les fronères sont ouvertes aux
migrants plus ils circulent, plus elles sont fermées, moins ils s’installent ».

Catherine Withol de Wenden – La ques$on migratoire au XXIème siècle, 2010


Contraire de Cohen : Des régions enères se sont mis en mvt, la migraon est devenue un fait social ordinaire, mais il s’est
complexi>é (aller-retour, ensemble de la planète, plus dev à échelle régionale), plus de migraons internaonales aujourd’hui
qu’il y a 40ans : ONU 2015, 244M= 3 fois plus qu’en 1975  dans ces MI, MI éco, hommes, femme, famille enère (di4érence
homme jeune)

Daniel Cohen – La mondialisa$on et ses ennemis (2004)


La mondialisaon contemporaine est une mondialisaon « immobile » : les Kux migratoires internes sont moins important en
proporon qu’ils n’étaient au début du XXème lors de la première mondialisaon 5% de la pop mondiale était en mvt alors
qu’aujourd’hui 3.3% en mvt. D. Cohen oppose les hommes et les marchandises en termes de mobilité et reprend la formule de
A. Smith « l’homme est de tous les bagages, le plus di6cile à transporter. »

Jean Christophe Ru+n – l’Empire et les nouveaux Barbares (2001)


Cf jour Europe.

Autres
Sylvie Brunel - La planète disneylandisée, 2006
• Elle dénonce la « disneylandisa$on du monde » : propension à créer des enclaves protégées, desnées aux touristes dans
un temps limité pour leur o4rir un spectacle « authenque ». « Nous rêvons d’animaux sauvages mais genls, de forêts
vierges mais aménagées, de peuples primifs mais accueillant ». Monde transformé en décor qui oublie qu’il est censé
reconstuer la vérité : bitume recouvert de sable pour faire « authenque » devant les touristes.
• 1/3 de la super+cie de la Zambie et de la Tanzanie sont couverts de parcs naonaux. Elle parle aussi de « mise sous cloche
» ou de « sanctuarisa$on » de l’Afrique. Au Kenya où on a reconstué des villages Masaï, 1% des receSes tourisques
leurs reviennent.
Christophe Studeny - L’inven$on de la vitesse, 1995
• Montre à quel point depuis la révoluon industrielle les hommes n’ont cessé de vivre de plus en plus vite, à la fois
physiquement grâce aux évoluon techniques (Train, voiture, avion), mais aussi mentalement en intériorisant une
accéléraon du monde.  Implique aussi une forme de déracinement, un rapport plus fuyant aux territoires, permet la
mondialisaon.

Compléments oraux
LA DIASPORA CHINOISE
I- DES COMMUNAUTÉS IMPORTANTES, PRÉSENTES SUR TOUS LES CONTINENTS, MAIS AVANT TOUT EN
ASIE ORIENTALE
• Trois grands courants d’émigraon. Fin XIXème quand l’empereur autorise les départs, dans les années 1930-1950
(invasion japonaise, grand bond en avant), et à la +n des années 1980 (ouverture).
• Desnaon : l’Asie du Sud-Est, une desnaon privilégiée avec 75% de la diaspora, surtout Malaisie, Thaïlande, Indonésie.
• Un phénomène urbain avant tout qui concerne très peu l’agriculture, chinatown, ville dans la ville, conservatoire
identaire.

II- DES COMMUNAUTÉS DYNAMIQUES QUI JOUENT UN RÔLE CLÉ DANS LES PAYS D’ACCUEIL MAIS QUI
SUSCITENT AUSSI DES PHÉNOMÈNES DE REJET
• Ces communautés se sont rapidement imposées dans le développement économique des pays d’accueil. Au XIXe les
coolies ne pouvaient pas avoir de terres, donc ils font du négoce et sont devenus riches (les chinois possèdent les 4/5 des
grandes entreprises indonésiennes, 1/3 au Philippines). Ils jouent un rôle dans les banques avec par exemple la Overseas
Bank Of Singapore.

41
• Une diaspora vicme de sa réussite, et source de reproches. Reproches d’avoir été des intermédiaires à la colonisaon et
d’avoir parcipé au pillage des pays d’accueil, d’être agents communistes, liés aux triades.
• Une situaon diMérente selon les États.
o Thaïlande met en place en 1925 une polique restricve envers les Chinois, mais en 1955 changement vers une
polique d’intégraon, qui entraîne la fusion des élites Thaïlandaises et Chinoises. Ainsi en Thaïlande sur les 20
premières fortunes, 19 ont des origines chinoises et 80% des membres du Parlement ont des origines chinoises.
o Au contraire, en Indonésie : il y a des tensions (avec dans les années 1970 des pillages de villages chinois). En Malaisie
un rééquilibrage est opéré avec une réducon de 40% du capital chinois dans les entreprises (1970).

III- UNE DIASPORA QUI FAIT L’OBJET DES ATTENTIONS DE PÉKIN


• Au moment de l’instauraon du communisme, la double loyauté de la diaspora inquiète Pékin. Un membre de la diaspora
ayant la double naonalité est obligé de choisir entre les deux et toute personne ayant une autre naonalité perd sa
naonalité chinoise. Mao en 1949 les considère comme des traitres à la patrie.
• La diaspora, atout économique et polique dans l’ouverture et la modernisaon de la Chine. 1980 : prise de conscience
de l’ulité de la diaspora. Pékin renoue les liens avec les riches (réhabilitaon Li Ka Shing, magnat de Hong Kong à qui le
gouvernement o4re le marché de la construcon des ports chinois), réacve les instuons chargées des Chinois d’outre-
mer (1978), assouplit les condions de sore et de retour.
• Le cas parculier du retour des cerveaux, les Haigui. Le retour se fait parce que le pays est dynamique, mais pas par
patriosme. Des mesures a6racves (exonéraon de TVA pour entrepreneurs par certaines villes) : retour de Robin Li
fondateur de Baidu).
Chiffres : Références et notions clés :
 1991-2003 : En Chine 60% des IDE viennent de la  L. Kuan Yew (ancien PM SGP): “la loyauté
diaspora. fondamentale va à notre pays pas à celui de nos
 Diaspora chinoise = 50M de Chinois, il s’agit là de ancêtres »
la première diaspora.

LA DIASPORA CHINOISE : DHANIN CHEARAVANONT, un chinois en Thaïlande [bon courage


pour les noms]

er e
● En bref : Dhanin Chearavanont est à la tête du groupe Charoen Pokphand, 1 conglomérat thaïlandais, 2
producteur de volaille au monde, « le roi du poulet ». C’est l’un des plus gros conglomérats en Asie du S-E. Il est
aussi présent dans les secteurs des plastiques, dans l’immobilier, les télécommunications et le commerce de détail.
e
● La diaspora chinoise permet ici le dév des NPIA de 2 génération.

LA DIASPORA INDIENNE
I- LA CONSTRUCTION DE LA DIASPORA INDIENNE : UN PHÉNOMÈNE QUI S’INSCRIT DANS LA LONGUE
DURÉE
• Émigraon indienne très ancienne. Dès l’Anquité, puis après dans l’empire britannique (coolies, >n en 1917) >n XIXe
c’est une diaspora de banquiers et de fonconnaires supérieurs dans l’administraon.
• Après 1947, relocalisaon des diasporas indiennes. Avec la décolonisaon et l’indépendance de nouveaux États 1960 :
fuite des cerveaux vers les PDEM anglo-saxons, puis 1970, émigraon de main d’œuvre vers les pays du Golfe.
• Une diaspora plus internaonalisée que la chinoise, moins concentrée en Asie : 130 pays.

II- CETTE DIASPORA JOUE UN RÔLE IMPORTANT DANS LE DÉVELOPPEMENT DE L’INDE DÈS LA FIN DES
ANNÉES 1980
• Car elle est très internaonalisée. Elle s’implante dans les métropoles. Les liens sont resserrés avec les diasporas récentes
(Canada) et distendus avec les anciennes.
• Elle est donc instrumentalisée par les pouvoirs publics indiens à parr des années 1980 . Avant ils étaient ignorés ou mal
vu. 1998 : BJP est amené au pouvoir en pare grâce à la diaspora indienne aux US. Depuis 2003 journée de la diaspora le 9
janvier (car jour de retour de Gandhi d’Afrique du Sud).

42
• La diaspora a joué depuis les années 1990 un rôle important dans la croissance indienne. La main d’œuvre quali>ée
revient au pays pour lancer des entreprises ou bien des projets d’invesssements au pays, dans les FMN pilotés par les
membres de la diaspora. Elle transfère plutôt des compétences que des capitaux.

III- LA DIASPORA INDIENNE A ÉTÉ TRANSFORMÉE EN INSTRUMENT D’INFLUENCE POLITIQUE


• Mise au service du naonalisme hindou. Le BJP assimile territoire indien et territoire de l’hindouisme. Les essais
nucléaires provocateurs de 1990 entraînent des sancons des US et la diaspora indienne aux USA rachète les obligaons
indiennes pour limiter la crise.
• Mise au service du rapprochement Inde/USA. Rôle essenel dans reconnaissance de l’Inde comme puissance nucléaire
(avec un accord sur le nucléaire civil au début des années 2000 et partenaire stratégique (face Pakistan et Chine)).
• Mise au service du sor power indien. Expansion de la culture indienne (Bollywood), expansion de l’hindouisme, PDG de
Google et Microsol sont indiens.

LA DIASPORA INDIENNE : LAKSHMI MITTAL


● En bref : c’est le fils d’un négociant industriel de Calcutta. Envoyé en Indonésie par son père pour diriger une petite
aciérie, il la transforme en entreprise importante en rachetant ses concurrentes. Il se spécialise ainsi dans le rachat
d’entreprises au bord de la faillite et leur restructuration en augmentant considérablement leur valeur. Il fonde Mittal
Steel Company en 2004.
● Succès : grâce à son instigation, Mittal Steel Company rachète en 2006 Arcelor (groupe européen). Ajd,
ArcelorMittal est un groupe sidérurgique mondial.
● Modèle de réussite d’un indien « non-résident » : contribue à l’éclat de la culture indienne.

Autres diasporas
❖ LA DIASPORA MALIENNE EN FRANCE
Permet un développement au Mali : reverse une contribution, leurs « caisses » pour permettre le développement au
Mali : 200 000 Maliens vivent en France et envoient 135M$, 40 à 70% de leur salaire alors même que la majorité
touche le SMIC. Les migrants ont mis en place un système de transfert informel qu’ils appellent « le fax » reposant sur la
confiance entre les acteurs. Mais aussi en France : nouvelle génération, veut développer le commerce en France et au
Mali et sont vecteur d’un dynamisme dans les banlieues françaises.

❖ LA DIASPORA NIGERIANE
5M de personnes, surtout au UK, US et dans le reste de l’Afrique, rôle essenel des remises consacrées à des opéraons
de développement concrètes mais surtout grâce au brain gain quand certains reviennent : développement d’une
économie de service de pointe dans les NTIC et les services.

Permet également le développement à l’échelle de l’Afrique : Jumia, l’Amazon Africain, est une licorne (+ de 1 Milliard
de valorisaon boursière), ou encore la di4usion des >lms de Nollywood (2ème producteur en nombre de >lms devant
Hollywood)

43
GDP :
ASIE
(et LAOS)
Asie

DÉFINITIONS 3
ENJEUX 4
CHRONOLOGIE 4
COURS 6
D’UN MONDE DOMINÉ À LA DÉCOLONISATION 7
TRAJECTOIRES ET DISPARITÉS DE DÉVELOPPEMENT 8
LES DRAGONS (NPIA DE 1ERE GÉNÉRATION) 10
TIGRES (NPIA 2E GÉNÉRATION) 0
INTÉGRATION ET RÉGIONALISATION EN ASIE ORIENTALE 1
L’ASIE DANS LA MONDIALISATION 3
LES FAÇADES MARITIMES EN ASIE 4
JAPON DE 1868 À 1945 5
LE JAPON, UNE PUISSANCE EN QUESTION ? 5
LE JAPON AUJOURD’HUI 7
RELATIONS ENTRE LE JAPON ET LA CHINE 8
LES RELATIONS INDE-JAPON 9
L’OCEAN INDIEN, L’OCEAN DES INDIENS ? 9
EXEMPLES 10
LES ORGANISATIONS ECO INFORMELLES (REGIONALISATION PAR LE BAS) 10
LES ORGANISATIONS REGIONALES (REGIONALISATION PAR LE HAUT) 10
ÉCONOMIE 12
ENVIRONNEMENT - ÉNERGIE - INNOVATION 13
LES TENSIONS ET RIVALITÉS 14
INDE 16
LE SOFT POWER 18
RÉFÉRENCES 19
COURS MOINS IMPORTANTS 21
ASIE CENTRALE 21
AFGHANISTAN - PAKISTAN 22
PÉNINSULE CORÉENNE 23
TIBET 24
AUSTRALIE 24
ISLAM EN ASIE DU SUD/SUD-EST 25
GÉOPOLITIQUE DU BOUDHISME 25
DÉFINITIONS
● Na!onalisme : Exalta3on du sen!ment de la na!on à laquelle on appar3ent, valorisa!on des éléments qui la composent
(ethnie, culture, territoire) allant parfois jusqu’à l’expression d’un sen!ment de supériorité par rapport aux autres peuples et
au rejet de l’autre. Doctrine qui subordonne toute poli3que intérieure (dont la poli3que éco), à l’aFrma3on de la puissance
na3onale.
o Naonalisme asiaque : celui d’anciennes puissances, héri3ères de civilisa3on anciennes et brillantes, animées d’un
esprit de revanche sur l’Occident (Inde et Chine, qui veulent retrouver leur place de grandes puissances).
o Naonalisme expansionniste, agressif, qui est celui du Japon jusqu’en 1945 : engagé dans une compé33on avec
l’Occident, objec3f de raJrapage.
o Naonalisme expansionniste chinois : l’objec3f est pour la Chine de maintenir une certaine unité et de redevenir
l’Empire du Milieu.
o Naonalisme de jeunes naons devenues indépendantes au lendemain des guerres d’indépendance : na3ons mul3-
ethniques, fragiles, pour qui le na3onalisme est un moyen d’aFrmer une iden3té et une unité na3onale.
o Naonalisme de groupes ethniques : revendiquent leur autonomie voire leur indépendance et mènent des insurrec3ons
armées.
● Socialisme : terme qui désigne une idéologie, une doctrine ou un régime valorisant le collec!f plus que l'individu. Le système
économique qui le caractérise est fondé avant tout sur la propriété collec!ve des moyens de produc!on. Il peut aussi y avoir
une planiLca3on centralisée et une direc3on autoritaire des ac3vités économiques.
● Communisme : Appropria3on collec3ve des moyens de produc3on et des biens prMnée par Marx. • Système poli3que et social
en Russie dès 1917 et abou3 sous l'ère stalinienne, puis exporté en Europe orientale et dans certains pays en développement
(Chine, Vietnam, Cuba, Ethiopie).

● Mari!misa!on : tourner l’économie vers la mer (exporta3ons), développer des infrastructures portuaires
● Li5oralisa!on : transfert d’ac3vités sur le liJoral lié à la considéra3on des liJoraux comme des interfaces clé dans un contexte
de mondialisa3on des économies
● Remontée de 6li7res : un pays commence par la produc3on demandant le moins de capital et de savoir-faire (montage) puis
pe3t à pe3t il produit tous les échelons en amont (fabrica3on des pièces, voire concep3on)

● Occident : Là où se couche le soleil. Dénomina3on géographique des pays à l’Ouest de l’Asie.


● L’Asie : No3on géographique à géométrie variable inventée par les Occidentaux (C. Grataloup : « L’Asie est un con3nent
introuvable […] elle n’existe pas »), et qui n’a été récupérée par les Asia3ques qu’à par3r du 19e si7cle. Donc, construc3on
historique, culturelle plus que géographique. Jusqu’aux 90s, le terme « Asie » était u3lisé pour désigner l’Asie orientale et les
« valeurs asia3ques ». Avec l’émergence économique du monde indien et les tenta3ves plus nombreuses d’entente et de
coopéra3on régionale, l’Asie se met à désigner tous les pays entre l’Indus et le Paci6que.
● L’Asie Orientale (ex Extrême Orient) : région disparate territorialement (diversité car é3rement en la3tude),
démographiquement, économiquement, poli3quement. Regroupe 3 sous-ensembles (rapport ESCP) :
o Asie du Nord-Est : Chine, Corées, Japon, Mongolie, Taiwan. Asie du NE centrée sur l’Empire du milieu depuis l’An3quité →
région marquée par le confucianisme, écoles bouddhiques, techniques agricoles liées à la riziculture.
o Asie du Sud péninsulaire : Cambodge, Laos, Myanmar, Thaïlande, Vietnam.
o Asie du Sud-Est archipélagique : Brunei, Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Timor oriental. Démographie
semblable à l’UE, située au carrefour des civilisa3ons indienne et chinoise (bouddhisme, diasporas), importance de la mer
en raison des fonds marins peu profonds (pêche, exploita3on pétrolière), lieu stratégique de commerce. C’est dans ceJe
région que s’est formée l’ASEAN, l’en3té régionale asia3que la plus dynamique.
● L’Asie du Sud ou méridionale : États issus de l’ex-Empire britannique des Indes : Inde, Pakistan, Bangladesh, Népal, Bhoutan,
Sri Lanka. Correspond donc à l’aire de la civilisa3on indienne (« Bouddha et la mousson » = éléments uniLcateurs pour C.
Grataloup) et a été uniLée par la colonisa3on britannique. Région dominée par l’Inde mais qui n’a jamais réussi à être un
moteur poli3que et économique.
● L’Asie centrale : Kazakhstan, Ouzbékistan, Turkménistan, Kirghizistan, Tadjikistan, Afghanistan. Fait par3e avec la Russie du
« Heartland » de Halford Mackinder (zone pivot qu’il est nécessaire de maîtriser). Zone du « Grand jeu » impérialiste entre UK
et Russie à la Ln du 19e siècle (et ajd entre la Russie et la Chine).
● Caucase : Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie. -> entre Europe et Asie.

ENJEUX
● La donne géopoli!que de l’Asie est-elle réellement devenue mul!polaire, organisée autour de puissances principales,
impliquant des puissances extérieures et des puissances asia3ques secondaires ? Ne pourrait-on pas voir, au contraire,
l’émergence d’une nouvelle bipolarisa!on Chine-Inde ?
● Ques!on et rôle de l’environnement régional dans l’acc7s à la puissance : dans un contexte de mondialisa3on, de
mul3polarité croissante, l’intégra3on à l’espace régional a souvent été vu comme une étape clé, à la fois d’expérimenta3on de
l’ouverture, de développement et d’aFrma3on d’une puissance.
o Les pays asia3ques peuvent-ils surmonter leurs di`érends poli3ques, remeJre en ques3on les liens qui existent entre
na3onalisme et développement pour parvenir à créer une véritable zone de coopéra3on et de paix ?
o L’organisa3on régionale étant synonyme de paix, de croissance et de stabilité, l’Asie est-elle capable de tourner la page au
passé, comme ce qu’a pu faire l’Europe ?
o Le RCEP, plus grand accord régional au sujet du commerce
● Ques!on de « l’asia!sme » : Si l’Asie est « construite dans les discours », n’est-ce pas pour mieux peser sur son
environnement régional et en faire un tremplin vers la puissance mondiale ? L’Asie existe-t-elle réellement, au-delà du simple
label géographique, sur les plans culturel et poli3que ?
● Ques!on du capital humain : Qu’est-ce qui a permis à l’Asie orientale et méridionale, à la di`érence d’autres zones en
développement, de faire de sa popula3on un atout, un véritable capital, lui permeJant de prendre sa revanche sur le monde
occidental, en e`ectuant un véritable réveil ?
● Ques!on de la stabilité poli!que : La façade Asie PaciLque peut-elle passer outre ses rivalités internes, qui sont dues aux
fractures poli3ques et économiques ainsi qu’aux na3onalismes exacerbés ?
● Ques!on liée à l’indépendance vis-à-vis des US : Capacité de la zone à s’a`ranchir de la tutelle américaine. Stratégie du pivot
asia3que d’Obama. On passe d’un bilatéralisme frontal à un mul3latéralisme fédéré en Asie. N. Ferguson et M. Schularish
parlent de « Chimerica » en 2006, décrivant la rela3on symbio3que entre US et Chine. Mais dans un ar3cle de 2010, ils
annoncent que la symbiose pourrait cesser si la Chine recherchait un leadership.
● L’aCrma!on de la façade Asie Paci6que comme pôle économique du monde contemporain :
o D’un cMté, une région qui présente de fortes croissances, des économies émergentes, une puissance chinoise en
développement et qui s’intègre de facto par l’avènement d’une DIT régionale.
o De l’autre, une région aux fragilités Lnancières où la régionalisa3on n’est qu’embryonnaire, qui reste très dépendante aux
États-Unis et à son marché, et où le modèle japonais est remis en cause.
Place de l’Asie en Occident
● L’Inde, la Chine et le Japon sont-ils capables de déLnir une « modernité asia!que » face à l’Occident ou sont-ils
irrémédiablement vouées à s’occidentaliser ?
● L’Asie : tradi!on asia!que ou modernité occidentale ? Posi3on intermédiaire du Japon ; Inde et Chine : une histoire complexe
d’allers-retours entre Asie et Occident, entre contraintes subies et choix assumés.

Japon
● Ques3on de l’adapta!on de son mod7le après la décennie perdue
● Puissance régionale ou mondiale ? L’impuissance du Japon à s’aFrmer comme un géant mondial s’explique-t-elle par une
puissance régionale inachevée ?
● Ques3on géopoli3que de la renaissance diploma!que du Japon et du néocolonialisme : le Japon peut-il dire non à la fois aux
US et à la Chine ?
ACCROCHES/ OUVERTURES
→ POUR MONTRER QUE L’ASIE N’EST PAS UN CONTINENT HOMOGÈNE ←

● Juin 2015 : L’Inde détrône la Chine par sa croissance (7,3% face à 7%). Si le PIB indien est 6 fois inférieur au PIB
chinois, ce résultat a tout de même une forte portée symbolique et conforte la quête de puissance de Modi.

→ POUR ILLUSTRER LES TENSIONS QUI S’EXERCENT ENTRE LES PAYS ASIATIQUES ←

● 2015 : Le Japon présente ses excuses à la Corée du Sud au sujet des femmes de réconfort et s’engage à verser des
indemnités aux 46 femmes restantes. Or en 2021 la justice sud-coréenne réclame encore des réparations, provoquant un
tollé au Japon, preuve que la plaie n’est pas encore refermée.
● Janvier 2016 : L'indépendantiste Tsai Ing-wen devient présidente de Taïwan avec un programme axé sur les
politiques sociales, lutte contre la corruption. Elle refuse de prêter serment à une seule Chine.
● 12 juillet 2016 : La Mer, la Cour permanente d’arbitrage de la Haye, saisie par les Philippines a conclu que la
revendication par Pékin de l’essentiel de la mer de Chine méridionale ne reposait sur « aucun fondement juridique » et que
ses activités dans la zone violaient les droits souverains des Etats riverains. La Chine n’en a cure et construit des îles
artificielles, envisageant même une zone de contrôle aérien.

→ POUR MONTRER QUE LES PUISSANCES ASIATIQUES CONTESTENT L’ORDRE MONDIAL ←

● 2014 : le sommet des BRICS de Fortaleza (Brésil) annonce la création d’une institution financière indépendante
du FMI, une banque de développement (siège à Shanghai), qui n’assortit pas ses prêts à des conditions contraignantes
telles que la démocratie, et la création d’un fonds de réserve de 100B$, dont le principal contributeur serait la Chine. Cela
s’inscrit dans une logique révisionniste, c’est-à-dire une volonté de proposer un modèle alternatif, et qui illustre l’arme
économique et financière dont disposent les émergents ainsi que leur volonté de peser sur la scène internationale. + BAII en
Chine
● Juillet & Août 2017 : Le probl7me Nord-Coréen : lancement de 2 missiles intercontinentaux qui ont survolé le Japon et
capables d’atteindre les EUA. Septembre 2017 : test d’une bombe H pour dénoncer manœuvres militaires EUA-Corée du
Sud. Réactions américaines : « fire & fury » de Trump escalade verbale avec le « rocket man » et sanctions. Réactions
chinoises : accepte des sanctions contre la Corée du Nord (suspension importations nord-coréennes).
Rapprochement spectaculaire Corée du Nord – Corée du Sud à l’occasion des JO d’hiver de Pyongyang : visite de la sœur de
Kim-Jong-Un au président Moon, mais n’aboutissent pas → Aucuns résultats des rencontres Trump-Kim et Kim continue de
menacer le Japon et les US (défilé militaire lors de l’investiture de Biden en 2021)
● 3 janvier 2019 : La Chine confirme ses ambitions dans le domaine spatial. Alunissage inédit de l’engin Chang-e’4 sur
la face cachée de la Lune, a pu envoyer une photo de la surface lunaire au satellite Queqiao.
● 2020-2021: Le RCEP → L’Asie crée le plus grand commercial du monde (Partenariat économique régional global).
Accord de libre-échange signé virtuellement en novembre 2020, il réunit 15 pays d’Asie et du Pacifique. On peut notamment
compter la Chine en tant que centre névralgique du projet, mais aussi des pays comme l’Australie ou la Nouvelle-Zélande.

→ POUR MONTRER QUE CERTAINS GOUVERNEMENTS RESTENT AUTORITAIRES ←

● Poids de l’Etat dans l’économie chinoise : Macao. En 2013, casinos de Macao brassaient 45 milliards de dollars de
volumes de jeu, soit 7 fois plus que Las Vegas. Mais arrivée de « Monsieur Xi » au pouvoir entraîne 26 mois consécutifs de
baisse. En cinq ans, le chiffre d'affaires du secteur a fléchi de 34 % et le territoire a connu une récession estimée à 20%. De
même, depuis 2017, l’Etat incite entreprises chinoises à renoncer aux investissements hasardeux (Groupe Wanda, cession de
76 hôtels pour 8 milliards de dollars) (Voir Ant Group)
● L’autoritarisme en Asie : 25 février 2018, le PCC s’est prononcé en faveur de la levée de la limite constitutionnelle de deux
mandats pour le président de la RPC, ouvrant ainsi la voie au maintien au pouvoir de l’actuel dirigeant Xi Jinping après
2023. Jamais un dirigeant chinois n’avait concentré autant de pouvoirs depuis Mao.
● Août 2017 : Des membres de l’Armée du Salut des Rohingyas de l’Arkan attaque un poste de la police birmane pour lutter
contre les persécutions envers leur minorité musulmane privée de nationalité depuis les années 80s. L’armée birmane
entreprend alors une grande répression, détruisant des villages entiers et obligeants près la communauté Rohingya à fuir
vers le Bangladesh voisin. On dénombre actuellement à plus de 800000 le nombre de réfugiés.
● 2018 : Indonésie soupçonnée d’avoir utilisée des armes chimiques en Papouasie pour exploiter ses ressources
énergétiques.
● 2019 : Le « Big Brother » chinois Huawei débarque à l’île Maurice. L’installation d’un nouveau système de
vidéosurveillance comprenant 4000 caméras intelligentes inquiète les médias mauriciens qui redoutent une surveillance
des citoyens, comme en Chine.
● 2020: Cachemire (Inde) → 6 mois de coupure internet au Cachemire organisés par Narendra Modi. Il les justifie par
une volonté d’éviter de violentes manifestations contre la population musulmane. Cela empêche surtout les habitants du
Cachemire de dénoncer l’abrogation de l’autonomie du Cachemire. Cachemire paralysé : poudrière du Cachemire.
● 2021: Myanmar → Aung San Suu kyi: femme d’Etat birmane, figure démocratique et de combat pour la Paix (Prix Nobel
en 2010) / En 2021 : après une victoire de son parti au Parlement, elle est renversée par un coup d’état militaire en février.
S’en suivent de nombreuses manifestations sanglantes en Birmanie. En mars, les manifestations continuent et l’ONU dénonce
internationalement la répression de la junte (appel à une action internationale).

→ POUR ILLUSTRER LE SOFT-POWER ASIATIQUE ←

● 2015 : le 1er ministre du Bangladesh reçoit le prix des Champions de la Terre, plus haute distinction environnementale,
pour avoir mis en place un plan d’action consistant à lutter contre le réchauffement climatique, encourager la reforestation,
la construction de digues, d’abris anticycloniques, la création d’un fonds.
● Juin 2016 : le PDG de Disney est reçu par Xi Jinping, pour inaugurer un parc d’attraction à Shanghai (après Paris, Tokyo et
Hong-Kong). ⇒ L’Asie Orientale est perçue comme une terre à conquérir, et que le développement des services est un axe
majeur en Chine. Parallèlement à cela, future ouverture de 15 parcs d’attractions chinois, visant les villes moyennes et
jouant sur la carte de la culture chinoise.
● 2017 : Luckin Coffee, véritable « Starbucks asiatique », compte déjà plus de 2000 points de vente en Chine. Le groupe
pourrait financer l’ouverture de 2500 boutiques en plus. Selon Bloomberg, il est à présent en phase de rejoindre Wall-
Street.

→ Pour montrer les limites de la puissance asiatique ←

● 2018 : seulement 15 millions de bébés nés en Chine, un nombre jamais vu depuis la Grande Famine de l’Ere Mao. La fin de
la politique de l’enfant unique n’a pas permis d’inverser la tendance, bien au contraire. Les chiffres publiés par Pékin au
début de l’année 2019 confirme la chute des naissances dans le pays et donc le vieillissement de la population.
● 2018 : Sur l’ensemble de l’année écoulée, le PIB chinois a augmenté de 6,6%, sa plus faible croissance en 28 ans.
● 30 janvier 2019 : Bangkok ferme ses 437 écoles pour cause de pollution : l’air est devenu irrespirable dans la ville. Le taux
de pollution est trois fois supérieur à la limite maximale établie par l’OMS, et le phénomène devrait s’empirer d’ici les
années à venir.
● 2021: Kirghizistan → élection de Sadyr Japarov en tant que Président du Kirghizistan en janvier 2021. Populiste et
nationaliste, il a déjà du purger une peine de prison (organisations de manifestations et accusé d’être le commanditaire de
la prise d’otage d’un gouverneur). Son élection dénote dans le pays d’Asie centrale jusqu’alors considéré comme le plus
démocratique de la région.

CHRONOLOGIE

« Le Si7cle de la Honte » 1997 : crise économique asia3que + mise en place de


1842 : traité de Nankin : ouverture forcée de la Chine l’ASEAN + 3 + protocole de Kyoto
1853 : L’Inde devient une colonie britannique 1998 : arrivée au pouvoir du BJP en Inde
1853-1854 : ouverture forcée du Japon par le Commodore 1999 : rétrocession de Hong Kong à la Chine
Perry 2000 : ini3a3ve Chiang Mai dans le cadre de l’ASEAN + 3
1868 : début de la révolu3on Meiji pour luJer contre une nouvelle crise Lnancière
2001 : créa3on de l’organisa3on de la coopéra3on de
1931-1945 : guerre de Quinze Ans : Japon impose sa Shanghai + la Chine intègre l’OMC
domina3on sur la région 2002 : aJentats terroristes à Bali (Indonésie) : environ 200
1937 : Massacre de Mankin morts
1945 : bombardements de Hiroshima et Nagasaki 2008 : aJentats terroristes à Bombay
2008 : JO de Pékin
Le temps des Indépendances et de la Guerre Froide 2010 : Chine devient la première économie régionale,
1947 : indépendance de l’Inde, et par33on Inde/Pakistan + dépasse le Japon
Licence Raj en Inde 2010-2016 : négocia3ons et échec du partenariat
1947-1949 : 1e guerre Inde-Pakistan : victoire du Pakistan transpaciLque (TPP)
qui récupère une par3e du Cachemire 2011 : catastrophe nucléaire de Fukushima
1949 : Proclama3on de la République Populaire de Chine 2012 : la Chine met en service son 1er porte-avion
1951 : traité de San Francisco, redonnant au Japon son 2014-2017 : ralen3ssement de la croissance chinoise
indépendance par rapport aux US 2021 : signature du RCEP – partenariat économique régional
1950-1953 : guerre de Corée, qui s’achève aux accords de global –, Australie, Birmanie, Brunei, Cambodge, Chine,
Genève avec la par33on en 2 Corées. Corée du Sud, Indonésie, Japon, Laos, Malaisie, Nouvelle-
1946- 1954 : guerre & indépendance de l’Indochine, accords Zélande, Philippines, Singapour, Thaïlande, Viêt Nam
d’Evian
1955 : conférence de Bandung
1960’s : développement des Dragons
1961 : naissance du mouvement du non-alignement à
Belgrade
1962 : guerre Inde-Chine qui se solde par une défaite de
l’Inde (la Chine annexe unilatéralement l’Aksai Chin).
1964 : Chine acquiert l’arme nucléaire
1964-1973 : guerre du Vietnam (USA vs Ho Chi Minh)
1965 : indépendance de Singapour, qui sort de la fédéra3on
de Malaisie
1966 : 1e zone franche à Taïwan (Kaohsiung), la première en
Asie de l’Est hors concessions européennes
1967 : créa3on de l’ASEAN (SPIMT : Indonésie, Malaisie,
Thaïlande, Philippines, Singapour)
1971 : Chine remplace Taïwan à l’ONU + 1ère Endaka
japonaise
1972 : Rapprochement Chine / USA, visite de Nixon à Pékin
1978 : ouverture contrMlée de la Chine sous Deng Xiao Ping
1980’s : développement des Tigres

Le Basculement du Monde
1984 : les échanges transpaciLques dépassent les échanges
transatlan3ques
1985 : créa3on de la SAARC (South Asian Associa3on for
Regional Coopera3on)
1989 : créa3on de l’APEC sous l’impulsion de l’Australie +
créa3on du triangle de croissance du SIJORI
1985-1990 : Boom Heisei au Japon, marquée par une forte
croissance
1990’s : développement de la péninsule indochinoise et de
la Chine
1991 : ouverture et libéralisa3on de l’Inde
1992 : AFTA (Asian Free Trade Agreement) = LE dans
l’ASEAN
1993 : rapport de la Banque mondiale parle de « miracle
asia3que »
COURS
ASIE, QUELLES IDENTITÉS ?
I. Les fondements d’une iden!té commune
● Un milieu original : Les montagnes couvrent plus de 2/3 de la superLcie et jouent un rMle de refuge des minorités. La
mousson est facteur d’unité, le théier donne une iden3té à la région, marque le paysage et la civilisa3on. C’est aussi un
« espace sous le signe de la mer » selon Braudel : 18 pays sur 22 ont au moins une façade mari3me.
● Des civilisa!ons du végétal : « l’Asie est la civilisa3on de l’eau et du végétal » selon Braudel, le riz est omniprésent et marque
les paysages comme les pra3ques culturelles et les esprits. Les grands geuves polarisent les hommes et l’intensiLca3on des
cultures se base sur la maîtrise de l’eau. L’Etat en Asie étant toujours intervenu sur la ques3on de l’eau (infrastructures
hydrauliques) → Karl WiPogel parle de « despo3sme hydraulique ».
● Des foules humaines innombrables : L’Asie représente 58% de la pop mondiale, c’est le plus grand foyer de peuplement au
monde, qui concentre 7 des 10 plus grandes puissances démographiques du monde. La région concentre les densités
humaines les plus importantes du monde avec 516 hab/km2 en Corée du Sud par exemple. C’est enLn le berceau des
diasporas humaines les plus nombreuses et puissantes.

II. Une mosaïque de peuples et de cultures


● Remise en ques!on de l’unité de l’Asie : nom arbitraire car décidée par des acteurs extérieurs (origine = « assu », assyrien)
et surtout les Occidentaux pendant la période coloniale et qui change de signiLca3ons selon les époques. Les pays de la
région se réapproprient ce terme seulement au XIXe (asia3sme).
● Mosaïque ethnolinguis!que : avec +2100langues parlées, malgré un essor de la diaspora chinoise qui entraîne l’émergence
d’un espace sinisé cohérent.
● Mais aussi une mosaïque religieuse : les héritages historiques sont à l’origine de 3 strates religieuses successives avec des
syncré3smes (religions prébouddhiques : hindouisme, sikhisme, confucianisme… ; bouddhisme ; religions importées : islam,
chris3anisme, judaïsme).
● En6n une mosaïque poli!que : deux logiques géo historiques de construc3on des Etats : Michel Bruneau, L’Asie entre Inde et
Chine (2006) : « Etat unitaire », centralisateur en Chine, Vietnam VS « Etat-mandala », polycentrisme (péninsule indochinoise,
archipels SE). Aujourd’hui, caractère na3onaliste commun à tous les États asia3ques, mais les régimes sont très di`érents
(communisme, dictatures mili, sultanat, républiques démocra3ques libérales, république islamique au Pak).
● Une mosaïque économique : pour la croissance et la richesse (PIB/hab = 55000$ Singapour 1000$ Laos)

III. Les voies de l’asia!sme depuis les 50’s


● Des succ7s économiques : si, comme l’aFrme Gunnar Myrdal dans Le drame Asia'que (1968), l’Asie semblait mal par3e, la
région réussit le miracle. Le Japon ouvre le bal avec le « vol d’oies sauvages », Akamatsu (1937). Les progrès éco sont guidés
par des pouvoirs autoritaires (réformes agraires et capitalisme dirigiste des Etats stratèges). L’absence de démocra3sa3on se
jus3Le par l’ordre social et la croissance, ceJe dernière étant portée par l’ouverture (mul3plica3on des zones franches) et par
le travail de grandes entreprises familiales comme les Zaibatsu (Japon) ou les Chaebols (Corée du S), soutenues par les États.
Le terreau est favorable : la popula3on, sur un fond de na3onalisme, est alphabé3sée (>85%) et a tendance à épargner.
Références et no!ons clés : ● Panasia!sme : promouvoir l’unité ou la solidarité
● Despo!sme hydraulique, Karl WiPogel : au départ pour régionale face à l’hégémonie occidentale et à la
l’Egypte, idée que le gouvernant est légi3me car il fournit colonisa3on du con3nent.
l’eau à sa popula3on. ● Simon Leys : « L’Asie n’existe pas. C’est une inven3on du
● Circuit intégré asia!que : organisa3on autour de la Mer XIXe eurocentrique et colonial : qu’y a-t-il de commun
de Chine des pays industriels et Lnanciers (Jap, Taiwan, entre le Bangladesh et le Japon, sinon le fait qu’ils ne sont
CDS), des pays ateliers et des places Lnancière (HK, ni l’un ni l’autre européens ? »
Singap) ● F. Godement : « L’ancienne Asie était divisée par la
ChiYres : culture, les langues, l’idéologie pol, les philosophies
● Asie = 58% popula3on mdle. religieuses et la géographie. La nvelle Asie, fondée sur
● +2100 langues parlées l’intégra3on éco, la technologie et la mobilité, va +/+
apparaître comme une région cohérente. »
ASIATISME
La dé6ni!on:
● Concept poli!que et culturel : porté par Okakura dans Les Idéaux de l’Orient (1903) (« l’Asie est une »)
● Accréditer une spéci6cité des modes de pensée régissant les sociétés asia!ques : en contradic3on avec le message
humaniste et laïc propagé par l’Occident, et véhiculant l’idée que les valeurs confucéennes conjuguées avec l’idéal bouddhiste
de compassion sont génératrices d’une matrice iden3taire, tronc commun géographiquement délimité et rassembleur face à
une mondialisa3on « colonialiste » et synonyme d’oppression.
● Toutefois, la diversité asia!que a toujours prévalu et les clivages na!onaux ont empêché l’émergence d’une iden!té
commune : on peut dire qu’il existe autant d’asia3smes que d’Etats-Na3ons, au vu de la diversité des interpréta3ons de
l’asia3sme.
Dans les 30’s, l’Asia!sme devient l’expression d’une nécessité stratégique pour le Japon
● L’asia!sme permet au Japon de légi!mer son expansionnisme et sa poli!que d’assimila!on forcée (japonisaon) : le Japon
se présente comme un libérateur (propagande « Asie aux asia3ques »). Ainsi en 1938, le 1er ministre Konoe jus3Le
l’engagement militaire en Chine comme le moyen de chasser les Occidentaux et d’établir un nouvel ordre en Asie Orientale. En
1940, Konoe annonce la créa3on d’une « sph7re de coprospérité de la grande Asie orientale », avec l’idée que le Japon crée
une région prospère, libérée de toute domina3on coloniale et occidentale.
Apr7s 1945, c’est un moyen de prendre une revanche par rapport aux occidentaux
● L’asia!sme est au cœur du projet poli!que des pays asia!ques nouvellement indépendants : la conférence de Bandung
(réunit pour la 1ère fois les représentants de 29 pays africains et asia3ques —dont Nehru, Zhou Enlai et Soekarno) contribue à
l’accéléra3on du processus de décolonisa3on, marque l’entrée sur la scène interna3onale des pays du TM, et est un moyen de
proclamer le réveil de l’Asie. La conf de Belgrade (1961) pose les bases du mouvement des non-alignés.
● En 1990, au moment où la réussite des modèles asia3ques est de plus en plus éclatante, resurgit un discours autour des
valeurs asia3ques (Lee Kwan Yew à Singapour), moyen d’aFrmer une supériorité de l’Asie.
● La Chine entend aujourd’hui promouvoir un « consensus de Pékin » : modèle de développement qui emprunte d’autres voies
que le modèle libéral préconisé dans le cadre du consensus de Washington 1. Repose sur le principe de non-ingérence (respect
de la souveraineté) et la priorité à des inves3ssements massifs dans les infrastructures pour provoquer un décollage
économique plutMt que la démocra3sa3on.
1
Modèle promu par les ins3tu3ons Lnancières interna3onales. Discipline et réforme Lscale, réorienta3on de la deJe publique, libéralisa3on des échanges,
priva3sa3on, répar33on nouvelle

D’un monde dominé à la décolonisa!on


I. L’Asie avant l’arrivée des Européens
● Une “méditerranée asia!que”, François Gipouloux : Reprend l’ouvrage de Fernand Braudel et avance que l’Asie fonc3onne
comme une méditerranée, avec une société marchande qui se construit du XVIème au XVIIIème siècle. En réalité, des
“méditerranées asia3ques” : Océan Indien, mer de Chine orientale et méridionale. Echanges importants : Chine exporte soie,
porcelaine, papier, l’Inde exporte du 3ssu, le Japon des métaux et des armes.
● La « Grande Divergence », Kenneth Pomeranz : Alors que les pays asia3ques ont lgts dominé dans l’économie mdle, l’Europe
impose sa domina3on grâce à la RI. En Asie, le charbon est peu exploitable, les exporta3ons sont limitées par des contraintes
écologiques.
● Une Asie fermée : essor du commerce XIII-XVI (expédi3on de Zheng He jusqu’au Mozambique pour la Chine) • Fermeture d7s
le XVI : édit de fermeture en 1449 en Chine car crainte de l’extérieur, conts élevés et rivalité avec le Japon.

II. Le « si7cle de l’humilia!on »


● La « piqare de guêpe au talon de l’Asie » XVe-XVIIIe, MC Berg7re : Européens privilégient les comptoirs à la colonisa3on (âge
d’or des compagnies à chartes (East India Company) car monopole du commerce avec l’Asie). • Au XIX, la logique de
colonisa3on s’impose : 1839-1842 1ère guerre de l’opium, se solde par le traité de Nankin en 1842 : ouverture des ports de
Chine au commerce. 1856-1860 2nde guerre de l’opium (RU et France contre la Chine).
● Une réorganisa!on forcée de l’espace 1842-1949 : • Européens revalorisent les cMtes en meJant en valeur les ports d’où
partent des systèmes en entonnoir, peu d’industries mais beaucoup de commerce, développement de Singapour grâce aux
migra3ons. • Réorganisa!on du réseau de transport : développement du chemin de fer (20% des locomo3ves anglaises
exportées en Inde), développement de la culture du thé à Darjeeling en Inde. • Nouvelle circula!on des popula!ons : coolie
trade (envoi de popula3ons chinoises en Indonésie, d’indiens en Malaisie).
● Transforma!ons sociales, économiques et poli!ques profondes : • Japon : a le mieux résisté, s’est ouvert à l’Europe via la
mission Iwakura en 1870 (observa3on des techniques occidentales notamment en sciences), adop3on d’un modèle poli3que
proche de l’Europe avec une cons3tu3on en 1889. • Chine : réformes après 1861, mais problèmes poli3ques : clash entre pro
et an3 ouverture, émergence d’armées régionales contestant l’empereur. • Monde colonisé : accultura3on européenne
(cricket en Inde), il y a qd même des résistances.

III. La décolonisa!on : naissance des na!ons et de la région asia!que


● Na!onalismes asia!ques : • Un rapport à l’Etat qui varie selon les pays, mais le na!onalisme est surtout construit dans la
résistance : Cipayes en 1858 (soulèvement populaire contre la Compagnie des Indes anglaises). Na3onalisme présent avant
l’arrivée des européens permet au Japon et à la Thaïlande de rester indépendants. Le manque d’unité en Chine fragilise le
pays.
● Conquête de l’indépendance : • Asie dans la sph7re de coprospérité japonaise : encouragement du panasia3sme, pousse les
Etats à l’indépendance, faisant naitre l’Asie en tant que région. Mais le Japon est aussi responsable de crimes de guerres :
massacre de Nankin en 1937, unité 731 (groupe de recherche sur les armes biologiques, essais notamment en Mandchourie).
• Guerres de décolonisa!on : Indonésie, Malaisie, Indochine. Mais aussi guerres civiles sur fond de GF : Corée, Vietnam,
par33on de l’Inde en 1947. Concits interéta!ques : Chine/Inde en 1962, Vietnam/Cambodge en 1979.
● Du non-alignement à l’émergence : • Bandung en 1955, Soekarno « faisons na1tre une nouvelle Asie et une nouvelle Afrique ».
• DiYérents rythmes d’émergence : Asie communiste calée sur l’URSS puis sur la RPC, Asie américaine (OTASE = Philippines,
Thaïlande) bénéLcie des aides américaines -> deviennent l’Asie développée. L’Inde incarne une Asie opportuniste, entre deux
blocs. • Signes de l’émergence aujourd’hui : Décollage de la Chine et de l’Inde est une réémergence. Avec rMle de l’Etat
essen3el dans le miracle asia3que.
Dates : Références et no!ons clés :
● 1945 : indépendance de l’Indonésie ● La « piqnre de guêpe au talon de l’Asie », MC Berg7re :
● 1947 : indépendances de l’Inde et du Pakistan. inguence encore légère des européens en Asie pdt XVe-
● 1948 : assassinat de Gandhi, indépendance de la Birmanie XVIIe.
et de Ceylan (Sri Lanka)
● 1954 : indépendance de l’Indochine (accord de Genève)
● 1955 : conférence de Bandung

NATIONALISMES ET DÉVELOPPEMENT EN ASIE ORIENTALE ET MÉRIDIONALE


Le na!onalisme a été essen!el pour le développement des pays asia!ques : a déterminé de nombreux choix de développement
et mis au service de la réussite économique ✷ Le na3onalisme, une dimension essen3elle du développement car répond à une
double-mo3va3on : s’a`ranchir de la domina3on européenne et raJraper retard/rivaliser sur l’Occident. ✷Après 1945, choix
na3onalistes s’imposent au cœur des stratégies de développement adoptées en Asie : priorité donnée à l’industrialisa3on
(condi3on du développement et de l’indépendance), à souveraineté alimentaire, fort encadrement pop°. ✷Mais des réussites par
l’ouverture aux inguences extérieures : la réussite économique dans la région a été dans un premier temps celle des pays ayant
mis entre parenthèse leur na3onalisme et ayant accepté de s’ouvrir à des inguences extérieures ; limites du développement
autocentré chinois ou indien, réussite des NPIA et du Japon (économie extraver3e).
Cependant à par!r des 80’s, le développement économique a eu un impact contradictoire sur les na!onalismes asia!ques :
aplanissement et reformula!on :✷Aplanissement des na3onalismes : coopéra3on avec régionalisa3on informelle ou
ins3tu3onnelle (ASEAN), individualisme✷En même temps, les réussites économiques des pays asia3ques sont l’occasion d’une
nouvelle aFrma3on de puissance et de Lerté na3onale : résurgence na3onalisme japonais (A. Morita et Shintarō Ishihara (PDG de
Sony + gouverneur de Tokyo), Le Japon qui peut dire non), chinois (grands projets), Inde (BJP) ✷Développement économique a
permis à par3r 1990s : aFrma3on nouveau type de na3onalisme « con3nental » face à l’Occident en déclin : redécouverte de
l’asia3sme, consensus de Pékin…
Cependant, la permanence des na!onalismes en Asie peut devenir une contrainte pour le développement : Malgré ouverture,
na3onalisme reste dimension importante du développement grandes puissances mais peut aller à l’encontre à long terme de leurs
intérêts : cf. Chine & Inde (contrMle économie), choix na3onalistes suscitant réac3ons hos3les étrangères (cf. USA & Europe). ✷
L’Asie, un con3nent où la ques3on na3onale n’est pas toujours résolue : inégalités sociales & territoriales, mouvements
sépara3stes (papous )
Cependant, ambi'ons na'onalistes des grandes puissances asia'ques cons'tuent un des principaux risques pour développement
de la région : conten'eux frontaliers, régionalisa'on pas paci9catrice, ques'on nord-coréenne.

TRAJECTOIRES ET DISPARITÉS DE DÉVELOPPEMENT


Remarque : il faut penser à ce cours dans une sujet sur le TM, dans un sujet de comparaison, avec di`érences Inde/Chine/Japon (pays à étudier
sous l’angle de la puissance régionale)
● Spéci6cité asia!que en ma!7re de développement : Asie mal par3e dans les 50s (Gunnar Myrdal), mais rivalise ajd sur de
nombreux points avec l’Occident. Réussite due à des stratégies de dvpt eFcaces, même si les résultats sont variables selon
les pays. Pourtant, ceJe région recèle des fragilités et des antagonismes, laissant planer des doutes sur sa capacité à devenir
le nouveau centre du monde (contradic3ons sociales, économiques allant à l’encontre d’un dvpt pérenne).

I. Le développement en Asie : une réémergence plus qu’une émergence


● Une économie mondiale longtemps dominée par une Asie dont le déclin est da à l’expansion européenne : si en 1800,
l’Inde et la Chine représentent 50% de la produc3on manufacturière mondiale, l’Europe impose sa domina3on à par3r des
187me et 197me si7cles (« grande divergence » évoquée par Kenneth Pommeranz, sauj Japon car dev indus et agricole pdt Ere
Meiji).
● L’Asie a vécu un développement excep!onnel par sa rapidité et son ampleur : ✷ Développement éco en « vol d’oies
sauvage » (Kaname Akamatsu) au Japons, puis 4 Dragons 1960s, puis Tigres 1980s, Chine et péninsule indochinoise 1990s.
Banque mondiale parle d’un miracle asia3que (rapport de la BM, 1993).✷ Développement humain : IDH des Dragons >
moyenne de OCDE, autosuFsance alimentaire aJeinte par réformes agraires.
● Ce développement lui a permis d’être le nouveau centre du monde : usine du monde (44% prod indus mdle), bureau du
monde, pMle commerciale et Lnancier (60% des réserves de changes).

II. Les déterminants des succ7s asia!ques


● Dans un rapport de 1993, la BM parle d’un « miracle asia!que » : avec une xce de 5.5%/an entre 1960 et 1990. La
croissance a été permise par des poli3ques d’avantages compara3fs, pilotées par un État stratège, planiLcateur, inves3sseur,
protec3onniste. La crise de 1997 est rapidement surmontée. L’Asie retrouve le poids qu’elle avait avant la RI.
● Un développement piloté par l’État : l’interven3on de l’État est eFcace grâce aux dirigeants autoritaires dont le succès
économique légi3me le pouvoir. L’État Lxe les orienta3ons du développement et s’appuie sur la planiLca3on,
l’inves3ssement massif dans l’industrie, le contrMle du système Lnancier et le pilotage du secteur privé. Les salaires sont bas,
la main d’œuvre docile et disciplinée et la monnaie sous-évaluée. Pierre Judet parle d’État « riziculteur » qui sélec3onne les
« jeunes pousses » industrielles et les repiques dans le champ de la concurrence interna3onale.
● Le choix décisif de l’ouverture : nécessité pour les Dragons de l’ouverture pour remédier à l’absence de ressource. D’où des
poli3ques d’inser3on dans l’économie régionale (circuit intégré asia3que) et mondiale en plusieurs temps : d’abord une
importa3on massive de biens d’équipements et de technologies, puis forte R&D, puis promo3on des exporta3ons en même
temps qu’un ISI ( = protec3onnisme éducateur) + ouverture de ZF + régionalisa3on.
● La résilience aux chocs extérieurs depuis les 70s : ✷Japon : l’économie japonaise a dn s’adapter aux chocs pétroliers et aux
chocs monétaires (« endaka ») en 1971 puis entre 1985 et 1995. Ces apprécia3ons du yen force l’endeJement, le plonge
dans la déga3on (baisse générale des prix). ✷Crise de 1997 : à cause d’une ouverture imprudente (emprunt en $) et du choix
des NPIA d’une parité avec le $ (défavorable qd $ s’apprécie 90s), la crise éclate avec le baht thailandais qui se déprécie de
40%. Propaga!on rapide de la crise car les Etats ont fondé leur dév sur les mêmes avantages compara3fs -> une guerre des
monnaies est lancée -> IDE se re3rent d’Asie car peur d’une déprécia3on. Mise en place d’un plan de sauvetage inédit par
FMI. ✷La croissance revient dès 1999 grâce aux évolu!ons des mod7les (réforme des systèmes bancaires, rapprochement
des pays asia3ques qui perçoivent l’interven3on du FMI comme le retour de l’impérialisme occidental -> montée en
puissance de la Chine en acteur régional, accéléra3on de la démocra3sa3on [chute de Suharto en Indonésie en 1998]).

III. Mais le développement asia!que comporte de fortes disparités et de nombreuses fragilités


● Des écarts de développement à tous les niveaux : ✰ Échelle régionale : l’Asie du N-E concentre les 3/4 du PIB asia3que,
l’Asie méridionale reste à l’écart du processus d’industrialisa3on ✰ Entre les pays : entre les deux Corée ✰ Au sein des pays :
villes/campagnes, à l’intérieur des villes
● Un développement inégalitaire qui oYre de nombreuses fragilités : creusement des inégalités, forte pauvreté de masse.
Donc la consomma3on intérieure faible ralen3t la croissance et les tensions internes se mul3plient. D’où une volonté de
rééquilibrer le développement avec des poli3ques de luJe contre la pauvreté, et des campagnes pour mieux répar3r les
richesses sur le territoire.
● Un développement économique confronté à de nombreux risques :
o La démographie : la vieillesse touche le Japon, la Chine (« vieille avant d’être riche », Isabelle A5ané) et la CdS. L’Asie
méridionale connaît une démographie dynamique mais sou`re du déséquilibre du sex-ra3o (« women missing » A. Sen).
o Risques écologiques : par exemple, les feux de forêts en Indonésie pour fer3liser les sols engendrent des brouillards
épais provoquant de graves infec3ons respiratoires.
o Risques poli!ques et géopoli!ques : congits internes et congits entre États [Cachemire].
o Ques!on de la démocra!e : peu ancrée en Asie, mais les jeunes paraissent de plus en plus souhaiter sa mise en place
[mouvement de tournesols, contre traité de l-é avec Chine, à Taiwan en 2014, révolu3on des parapluies à Hong Kong en
2014]."
Dates : ● Protec3onnisme éducateur / Industrialisa3on par
● 3 Endakas : 1971, 1985, 1995 subs3tu3on aux exporta3ons / Promo3on des
ChiYres : exporta3ons.
● Asie N-E = ¾ PIB asia3que ● 4 E de C. Sau5er : Etat, entreprise, épargne (ie
● Chine : Coe` de GINI = 0,47 ; 60% PIB sur le liJoral inves3ssment), éduca3on.
● 44% prod indus mdle en Asie ● Rapport Banque mdle : miracle asia3que car xce de 5.5%/
Références et no!ons clés : an entre 1960 et 1990
● Etat fort, planiLcateur, inves3sseur, protec3onniste ● « Chine sera « vieille avant d’être riche », Isabelle A5ané

Pourquoi parle-t-on d’un miracle asia!que (Japon, NPIA) ?


No3on provient d’un rapport de la Banque mondiale en 1993. Depuis les 1960s, ces pays ont une croissance de 5,5% par an.
- Les raisons : développement ina5endu (dps 1960s, les experts pariaient sur l’Afrique ou AmL. Cf G. Myrdal) ; les NPIA ont
réussi ce que seul le Japon avait pu faire = ra5raper les pays développés ; les strategies choisies ne sont pas celles
préconisées par FMI (certes une ouverture mais avec un Etat fort) ; développement souvent considéré comme excep!onnel
au sens d’inimitable.
- Bcp restent dubita!s quant à la stabilité du mod7le : Le Mythe du miracle asia!que, Paul Krugman, 1994 cri3que ce dev par
transpira3on et non par inspira3on.

LES DRAGONS (NPIA de 1ere généra!on)


I. Une ou des réussites exemplaires
● Des pays mal par!s : ✷Avant 1945, domina3on coloniale (UK = Singapour, HK / Japon = Taiwan, CoréeS). ✷Pdt Gf : foyer de
tensions car enclaves capitalistes près de zones communistes, économie ss-dev et assistée par aide américaine.
● Mais changement de contexte 6n 1950s : Ln aide américaine à cause guerre du Vietnam -> « Trade not aid ».
● Un nouveau mod7le ? Non transposable car environnement par3culier et d’un contexte historique propre.
o Mobilisa!on : de la popula3on (md’o peu chère et abondanre, que les Etats cherchent à éduquer), de l’épargne (pr
inves3r), des entreprises, de Etat., mobilisa3on → Cf les « 4E » de Chris!an Sau5er.
o Poli!que d’ouverture contrôlée : ISI, promo3on des exporta3ons -> montée en gamme.
o Des excep!ons : Singapour et HK connaissent un remise en q° du modèle de ISI à cause territoires exigüs -> accentue
coopéra3on régionale (delta de la Rivière des perles, Sigori)
● Ce mod7le entraine croissance et développement : essor du PIB/hab et de l’IDH [ex : le PIB/Hab de la CdS est le double de la
CdN, alors que c’était l’inverse dans les 60s]. 1996 : la Corée du Sud intègre l’OCDE.

II. Bilans et Perspec!ves


● Un changement de statut qui impose de nouvelles priorités : Le FMI classe les Dragons parmi les plus avancés avant 1997 ⇒
Ils doivent donc assumer de nouvelles responsabilités : ques!on de la démocra!e → processus qui s’enclenche dans les 90s
en CdS et à Taiwan, mais qui peine à HK et à Singapour où l’autoritarisme est un ingrédient du succès [Lee Kuan Yew : « Un
pays a davantage besoin de discipline que de démocra!e »].
● Des États qui disposent de capacités de rebond : résistance aux chocs pétroliers grâce aux délocalisa3ons et à la transi3on
vers le ter3aire, résistance à la crise asia3que grâce à des réformes rapides dans les secteurs bancaire et Lnancier, résistance à
la crise des subprimes grâce à des poli3ques de relance.
● Des déséquilibres territoriaux et environnementaux : liés à l’exiguïté du territoire, et à la proximité avec des voisins
dangereux (Chine, CdN).

Point sur Singapour


• Colonie anglaise (1819-1963 : port d’entrepMt aménagé par coolies), puis raJachement à fédéra3on de Malaisie (1963) , puis
1965 indépendance. Les tensions avec la Malaisie persistent toujours.
• A FONDÉ SON DÉVELOPPEMENT SUR LA MER : s’’implique dans le raFnage pétrolier dès les 60s (import de brut depuis le MO,
réexporta3on du produit raFné). Avec la révolu3on du conteneur, devient un port stratégique (grd hub qui distribue par
feedering) et plaque tournante : le détroit de Malacca est vital à sa réussite. C’est le 2e port mondial (traCc conteneurs)
• POIDS DE ETAT : Etat volontariste (Dictature molle de Lee Kuan Yew de 1959- 90), aménageur, mobilisateur (90% de
scolarisa3on).
• QUELLE STRATÉGIE INDUSTRIELLE ? Si la subs3tu3on aux importa3ons et la promo3on des exporta3ons a permis le take-o`, la
montée en gamme suFt-elle aujourd’hui ? Dès les 90s, l’État revendique une économie de la connaissance, choix donc d’une
stratégie basée sur le ter3aire et mise en place d’un ins3tut de recherche na3onal.
*Feedering : transbordement dans un hub entre les grds navires et les plus pe3ts qui acheminent les marchandises vers l’intérieur
• MODERNITÉ : Avancées sur la mer (polders), ver3calisa3on (territoire exigü), innovat° archi (hMtel Marina Bay Sands 2010).
• UNE SMART CITY : le premier ministre Lee Hsien Loong a lancé le prohramme Smart Na3on en 2014. A cMté de 3600 caméras
installées sur la voie publique, la police a déployé depuis 2012 50 000 capteurs et caméras dans les immeubles pour contrMler les
comportements nocifs à l’environnement. La digitalisa3on de la ville passe aussi par une améliora3on des transports en
communs, dotés d’une connexion wi-L et de mul3ples applica3ons numériques. La Land Transport Authority peut alors suivre
l’intégralité des déplacements des 7 millions d’habitants de la cité-Etat.
• 3/4 de la pop= diaspora chinoise ; 100% urbaine.
Lee Kuan Yew, considéré comme fondateur de Singapour : “un pays a davantage besoin de discipline que de démocra3e”

Point sur les autres : + Hong Kong dans les exemples.


● TAÏWAN : problème de surpopula3on en 1949 (8M° habs à cause de l’arrivée de 2M° de par3sans du Guomindang), q° env
importante (20% île est préservée)
● CORÉE DU S : meilleure élève du Japon avec développement de Chaebols sous le general Park (1962-1979) sur le modèle des
Keiretsu (Daewoo, Samsung). On parle d’un Etat riziculteur qui oriente développement de industrie : 1960s biens de conso,
1970s cst° navale(part de rien -> auj ds 3e leaders du secteur), 1980s automobile, 1990s électronique.
Dates ● HK = 1er exportateur de jouets et de vêtements en
● 1842-1997 : domina3on britannique sur Hong Kong 1973
● 1965 : indépendance de Singapour ● Singapour = 2e port mondial (traFc de conteneurs)
● 1966 : ouverture de la 1e zone franche (Kaohsiung) à Références
Taiwan ● Lee Kuan Yew : « Un pays a davantage besoin de
● 1996 : la Corée du Sud intègre OCDE ; 1997 : NPIA discipline que de démocra!e »
sont considérés comme des pays avancés ● Paul Krugman : « Croissance par transpira!on et
ChiYres mobilisa!on des ressources »
● PIB Corée du S =1/2 PIB Ghana en 1960
TIGRES (NPIA 2e généra!on)
I. Un syst7me de développement commun, qui rencontre ses limites
Croissance des Tigres
en 2019:
Indonésie : 5%
Malaisie : 4,3%
Thaïlande : 2,7%
Philippines : 6%

Croissance des Tigres en 2020


(CoVid) (NB : grosses
remontées prévues par
le FMI en 2021) :
Indonésie : -1,5%
Malaisie : -3,5 à -5,5%
Thaïlande : -1,4%
Philippines : -5,5%

• Des pays qui contre le communisme et pour la coopéra!on économique : (ASEAN 1967, avec Singapour)
• Le choix du mod7le japonais 1980s : l’industrialisa!on par promo!on des exporta!ons, dans un contexte de baisse du cont
des MP, crise en AmL (faiblesses du dev autocentré éclatent), d’endakas (provoquent des inves3ssement japonais massifs vers
les pays d’Asie du SE à md’o peu chère pr conserver une compé33vité indus). Etat entrepreneur et planiLcateur, qui ouvre des
zones franches et fait appel aux IDE.
• Mais mis en échec par la crise de 1997 : krach boursier en Thaïlande avec décrochage du bath touche les 3 autres 3gres et
entraine une fuite de capitaux. La crise Lnancière devient économique et sociale. Elle entraine la remise en ques3on du
modèle de développement des Tigres.
• Nouvelles stratégies de développement diYérentes selon les pays : la Thaïlande suit la poli3que de rigueur, de priva3sa3on
et de réformes structurelles du FMI, la Malaisie s’en sort grâce à l’augmenta3on des prix du pétrole.
• Une hégémonie chinoise sur les Tigres ? Liens commerciaux étroit entre les Dragons et la Chine (2010 : accord de libre-
échange ASEAN/Chine) mais qui fait courir aux Tigres le risque d’une reprimarisa3on.
• DiYérences avec Dragons : interven3on – forte de l’Etat, rMle plus important des IDE

II. Aperçu de chaque !gre


• La Malaisie : fédéra3ons de sultanats, qui a perdu Singapour (1965) et Brunei (1987). Tensions ethniques : 25% de chinois, qui
dominent l’économie, 60% de malais. Ressources naturelles (agricoles, énergé3ques) + détroit de Malacca.
• La Thaïlande : jamais colonisée ; riche en ma3ères premières (agricoles : riz ; minières), qui, par l’exporta3on, lui permeJent
de s’insérer dans l’économie mondiale. Monarchie cons3tu3onnelle depuis 1932, mais junte militaire au pouvoir depuis 2014.
• Les Philippines : ex-colonie espagnole, puis protectorat américain (1898-1946). Le plus avancé des Tigres dans les 50’s, le pays
accumule des retards sous Marcos (1965-1986) avant de devenir une démocra3e (1986). Rôle central de Manille (2/3 de
l’industrie, 15% de la popula3on), entourée de zones périphériques rurales marquées par les inégalités foncières.
• Vietnam : loi Doi-Moi (« rénova3on ») de 1986, réforme qui permet une libéralisa3on de l’économie. A la chute de l’URSS,
Vietnam se rapproche des USA : entre à l’OMC en 2007. 107me constructeur naval mondial, 107me pêcheur du monde, 47me
puissance pour l’aquaculture. Mais tensions avec Chine, pays polarisé…

Point sur l’Indonésie


• Un développement dynamique d7s les 80s, mais qui reste fragile : choix du mod7le ISI : sous Suharto dans les 80’s, qui permet
un développement spectaculaire et remontée de Llières (encore beaucoup de MP aujourd’hui, mais dynamisme de
l’électronique). Mais encore des fragilités : 15% de la popula3on sous le seuil de pauvreté, 113e IDH en 2014.
• Un pays au développement économique dynamique, qui séduit aujourd'hui : depuis indépendance : en 1949 (Soekarno), mais
surtout depuis départ du pouvoir de Suharto (1998, au pouvoir depuis 1966). Aftude démocra!que face aux velléités
sépara!stes du Timor oriental : vote d’autodétermina3on dans le plus grand des calmes pour l’indépendance en 1999, exécuté
en 2002. Un pays à majorité musulmane (88% de musulmans, 1er pays musulman au monde) mais qui ne remet pas en cause
pour autant la démocra3e/qui ne tombe pas dans des tendances extrémistes.
• Un pays au développement économique dynamique, qui séduit aujourd’hui : croissance dynamique : la 2e des pays du G20
début 2010’s (5,5% en 2015). Riche en ressources naturelles : ressources agricoles (1er exportateur d’huile de palme, Wilmar est
un des plus grands groupes agroalimentaires d’Asie), hydrocarbures, ressources minière et charbon, halieu3ques. Le
développement des infrastructures : 420MM $ d’inves3ssement pour le développement des infrastructures sous Susilo
Bambang 2004-2014. Les infrastructures connaissent une forte croissance (port de Makassar, au Nord-Est de Djakarta, 3e port du
pays, croissance de 8%/an). La popula!on, un avantage : main d’œuvre peu chère (Riau, Sijori) et abondante (246M habs) mais
marché de consomma3on par importance de la classe moyenne (50M d’indonésiens gagnent > 4000 $/an).

Sur le rôle de l’Etat en Asie


● UN ÉTAT « FORT » (≠ « mous » de Myrdal) : capable de défendre ses choix stratégiques, de faire appliquer ses décisions en
résistant au poids des lobbies des secteurs tradi3onnels. L’autoritarisme se jus3Le par le succès économique (général Park en
Corée du Sud 1961-1979, Suharto en Indonésie 1967-1998).
● UN ÉTAT MODESTE : qui ne produit pas ou qui produit peu (≠Chine/Vietnam), et suit le modèle du « triangle de fer » (lien entre
classe poli3que, bureaucra3e ministérielle, milieu économique [en 1961, le PM japonais Ikeda déclare que « le gouvernement
est la boussole, le patronat le capitaine »).
● UN ÉTAT DÉVELOPPEUR ET « RIZICULTEUR » : Lxe les grandes orienta3ons du développement et les prend en charge, s’appuie sur
des organismes de planiLca3on [MITI au Japon] qui déLnissent des perspec3ves de développement sur le long terme et
coordonnent l’ac3on des pouvoirs publics avec les milieux économiques. L’Etat inves3t massivement dans l’industrie (>30% du
PIB), « Big Push » = industrialisa3on à marche forcée pour permeJre le décollage économique.
● UN ÉTAT QUI MÈNE UNE POLITIQUE DE CONSTRUCTION D’AVANTAGES COMPARATIFS : pour permeJre aux pays de s’insérer dans
l’économie mondiale. Bas salaires et main d’œuvre abondante, inves3ssement dans l’éduca3on, poli3ques d’infrastructures
(ZF, parcs scien3Lques), poli3ques de change o`ensives (monnaie sous-évaluée pour les NPIA) → cf exemples
● AJD, L’ÉTAT AVEC LA MONDIALISATION CONNAÎT UNE CRISE POLITIQUE [la démocra3sa3on en CdS remet en ques3on
l’autoritarisme et le volontarisme de l’Etat] et une crise d’eCcacité [échec poli3que de relance pour sor3r le Japon de la
déga3on dans les 90s].

INTÉGRATION ET RÉGIONALISATION EN ASIE ORIENTALE


● 1950s : Chaponni7re explique que l’Asie est un immeuble où les locataires occupent des appartements voisins mais se parlent
peu et fréquentent des amis en dehors de cet immeuble. Par exemple, l’Indonésie de Soekarno ne reconnait pas la Grande
Malaisie et se dispute avec les Philippines.
● Guerre froide : créa3on de l’ASEAN en 1967 sous la pression des US, dans le cadre de la poli3que d’endiguement.
● 1980s : créa3on d’autres organisa3ons mais qui s’avèrent peu u3les (failles révélées lors de la crise asia3que). S’il y a absence
de régionalisa3on ins3tu3onnelle, il existe dans les faits une intégra!on informelle, portée par les Lrmes (DIT puis DAPP),
fondée sur une segmenta3on de la chaîne de produc3on.
● Aujourd’hui : volonté de relancer une intégra3on ins3tu3onnelle puisque l’intégra3on asia3que apparaît comme un élément
indispensable de la croissance éco, de la stabilité régionale, d’aFrma3on face à l’Occident, de renforcement de l’intégra3on
dans la M°.

Problémaque : Les pays asia'ques peuvent-ils surmonter leurs di?érends poli'ques et historiques, et reme@re en ques'on les liens qui existent
entre na'onalisme et développement, pour parvenir à créer une véritable zone de coopéra'on, l’organisa'on régionale étant synonyme de paix,
de croissance et de stabilité ?

I. Une régionalisa!on économique originale, par le bas, qui rel7ve des 6rmes mais peu d’une
démarche ins!tu!onnelle
● Une régionalisa!on ins!tu!onnelle tardive : La nécessité d’une construc3on régionale permeJant d’e`acer les
antagonismes entre pays asia3ques ne s’impose pas de la même façon qu’en Europe : elle est tardive à cause des obstacles
géographiques (il s’agit d’une zone fragmentée, immense, où l’omniprésence de la mer a séparé plus qu’elle n’a uniLé), des
obstacles historiques (avec la période d’expansion du Japon, et le « rideau de bambou » lors de la GF). De plus, le
phénomène de la décolonisa3on fait que l’objec3f 1er est de bâ3r un Etat, souder la na3on en jouant la carte du na3onalisme
plus que celle de la coopéra3on. En ce qui concerne la sphère de coprospérité, elle est au service des intérêts japonais : le
Japon considère qu’il est le seul capable de mener à bien ceJe régionalisa3on, car il a démontré sa capacité à faire jeu égal
avec l’Occident.
● Une régionalisa!on informelle relevant d’une logique libérale : avec 3 acteurs principaux qui sont le Japon, les Dragons
(inves3sseurs majeurs), et la diaspora. Dans les 60s, le Japon organise l’économie de l’Asie orientale et la met au service de
ses intérêts (DAPP de type Nord/Sud et émergence du circuit intégré asia3que [échanges intra-Lrmes importants]). Dans les
80s, ceJe régionalisa3on s’accélère, pour maintenir une compé33vité (contexte des Endaka), faire face à la hausse de la
facture énergé3que et au changement des stratégies de développement en Asie PaciLque (zones franches).
● Une régionalisa!on ouverte, contrairement à l’image de l’Europe forteresse : la régionalisa3on doit servir de tremplin à
l’inser3on de l’Asie dans le marché mondial. L’ouverture vers les pays développés doit s’appuyer sur la mari3misa3on et la
liJoralisa3on : la mer est vectrice d’intégra3on.

II. Une régionalisa!on informelle qui permet à l’Asie d’émerger sur la sc7ne interna!onale
● Une région parcourue par des cux divers :
o Flux de marchandises et de capitaux : dans la décennie 1990, le Japon est le 1er fournisseur et inves3sseur de la région. Les
ZES/ZF et les coopéra3ons frontalières émergent. Ajd, forte polarisa3on vers la Chine, la CdS et le Japon. Flux illégaux :
l’Asie est la première zone de produc3on de pavot et cannabis.
o Flux humains : foyer d’émigra3on historiquement (décolonisa3on, GF, coolies, boat people), aujourd’hui les raisons des
gux sont économiques. À noter aussi que l’Asie Orientale représente 20% du total mondial de touristes. Flux illégaux : dans
l’ASEAN, 2,5M de personnes sont soumises au travail forcé.
o Flux d’informa!ons, cux culturels : 3 pMles : Japon (manga, jeux vidéos, « cool Japan »), Chine (Ins3tut Confucius), Inde
(Bollywood). Mais Internet est inégalement présent dans la région [le plus rapide à Singapour, le plus lent aux Philippines].
● Intégra!on régionale qui rév7le ses limites dans les 90s : faible ouverture des pays les uns par rapport aux autres, les tarifs
douaniers vont de 20 à 30%, forte dépendance vis-à-vis des US. Le Japon n’arrive pas à être le moteur de ceJe
régionalisa3on: ses voisins ne tournent pas la page du passé et il peut apparaître comme une puissance incomplète, très
dépendante des US. La crise asia!que rév7le le « naufrage du régionalisme asia!que » : l’intégra3on régionale apparaît
comme vecteur de contagion de la crise de 1997, qui fait d’ailleurs voler en éclat la solidarité régionale (ges3ons unilatérales
de la crise [dévalua3ons, renvoi de travailleurs]).

III. Les nouveaux visages du régionalisme en Asie orientale au lendemain de la crise asia!que
● Une régionalisa!on en marche sous l’impulsion de la Chine : la Chine s’aFrme comme une locomo3ve économique, c’est la
17re éco régionale en 2010, avec 37% du PIB de la zone. Son inguence est acceptée par l’ASEAN, dont elle est le 1er partenaire
depuis 2009. Le ralen3ssement de la xc chinoise favorise délocalisa3ons vers ASEAN. CeJe dynamique régionale implique la
présence de nombreux acteurs comme la CdS ou le Japon (ASEAN+3), l’Inde, la N-Z et l’Australie (ASEAN+6), les US, ou encore
la Russie (OCS).
● Mais une régionalisa!on inachevée : elle est instrumentalisée par les grandes puissances et les congits sont récurrents entre
les pays, notamment au sujet de la territorialisa3on mari3me. Les conten3eux du passé persistent (Chine-Japon).
● On parle de « bol de nouilles », pour reprendre l’image du « spaghef bowl » de Jagdish Bhagwa! et illustrer l’imbroglio
d’accords [EX/ Singapour signe 9 accords bilatéraux en 10 ans], et d’organisa3ons qui se superposent : on a un mille-feuilles
régional avec l’ASEAN, l’ASEAN+3 (2000), l’ASEAN+6, les accords de l’ASEAN avec la Chine/le Japon/la Corée, APEC, TPP,
projet de RCEP…

Sur la crise asia!que de 1997


LES ENJEUX
o La crise asia3que cons3tue pour les NPIA la principale remise en ques!on de leur mod7le de dvpt car elle apparaît comme la
conséquence d’une ouverture imprudente aux capitaux étrangers, voulue par le FMI mais mal gérée par les gouvernements.
La crise révèle le « naufrage du régionalisme asia!que » (l’intégra3on régionale apparaît comme le vecteur de contagion) et
fait voler en éclat la solidarité régionale (décisions prises unilatéralement pour gérer la crise).
LES ORIGINES
o La Thaïlande est un pays prospère qui apparaît comme un nouvel Eldorado à la Ln des 1980s, et le rapport de la BM sur le
miracle Est-Asia3que ampliLe les choses. Les inves!ssements se font de plus en plus massifs, surtout dans
l’immobilier (époque des magnats de l’immobilier à la fortune exubérante). La bulle immobili7re grossit et Lnit par exploser :
la bourse commence à plonger en 1993, de grandes entreprises comme Somprasong ne peuvent plus rembourser leurs deJes.
Puis, le baht (monnaie thaïlandaise) est déprécié, et la Thaïlande passe à un système de taux goJants, provoquant un retrait
des inves3ssements à toute allure.
o Propaga!on aux autres NPIA : dévalua3ons successives pour maintenir la compé33vité de leurs exporta3ons par rapport à
leurs voisins (qui ont les mêmes spécialisa3ons) → « guerre des monnaies ». En 2 mois, la CdS se retrouve au bord de la faillite
(surendeJement des Chaebols) auprès des banques étrangères. L’Asie paie le prix d’un développement peu complémentaire
et d’une absence de solidarité régionale.

LES CONSÉQUENCES
o Coup d’arrêt de la croissance, impacts socio-poli!ques (émeutes populaires contre l’e`ondrement du niveau de vie [en
Indonésie, le revenu par habitant plonge de 60%]), et géopoli!ques (perte de conLance des inves3sseurs). Le FMI met en
place le plus grand sauvetage Lnancier de l’histoire et injecte 100Md$ dans les économies, sous réserve d’une mise en place
de PAS (maîtrise de l’inga3on, stabilisa3on du déLcit des balances extérieure, réforme des systèmes bancaires).

MAIS UNE RÉSILIENCE AU CHOC


o Un retour de la croissance d7s 1999 : stabilisa3on monétaire, reprise des marchés boursiers.
o La crise entraîne une évolu!ons des mod7les : elle accélère la démocra3sa3on, entraîne des réformes des systèmes bancaires
et Lnanciers. La Chine joue le rMle d’une puissance responsable (elle refuse de dévaluer en 1997-98) et d’une locomo!ve car
elle apporte une aide Lnancière à la Thaïlande, l’Indonésie.

Dates : ● Diaspora chinoise = 30% des échanges en Asie


● 1967 : ASEAN orientale
● 1985 : SARC ● Thaïlande = traLcs humains correspondent à 50% PIB
● 1989 : APEC (« économie de l’ombre »)
● 1992 : Grand Mékong Références :
● 2000 : Ini3a3ve de Chiang Mai ds ASEAN+3 pr luJer ● ASEAN = SPIMT + Bruneï, Vietnam, Laos, Cambodge,
contre une nouvelle crise Lnancière. Birmanie
● 2010 – 2017 : TPP (retrait des USA en 2017) ● ASEAN + 3 : ASEAN + Chine, CoréeS, Japon
● 2012 : RCEP ● ASEAN+6 : ASEAN+3 , + Australie, NZ, Inde
ChiYres ● Sophie Boisseau du Rocher : « L’ASEAN permet de placer
● Asie orientale = ¼ PIB mdl, ¼ des échanges de la région sur une carte »
marchandises mdx
● Chine 1er éco asia3que depuis 2010

L’ASIE DANS LA MONDIALISATION


L’Asie a décollé en s’insérant dans la M°. Le Japon ouvre la voie avec l’interna3onalisa3on des éco, suivi par les NPIA, avant de s’étendre à
l’ensemble de l’Asie méridionale. Les gux d’hommes, d’infos et de marchandises ont transformé l’Asie. La M° a permis un certain rapprochement
via l’intégra3on régionale mais a pu en même temps être une menace pour la cohésion dans certains Etats et entre les pays.

I. Des économies fondées sur l’inser!on dans la m°, perme5ant le réveil/retour de l’Asie
● Apr7s 1945, une industrialisa!on rapide sous la houle5e du Japon : théorie du dév en « vol d’oies sauvages », Akamatsu
(1937). Le dvpt industriel de l’Asie se fait par vagues successives, à par3r du Japon qui permet une inser3on d’abord dans
l’éco régionale (DAPP). Dynamique de remontée des Llières et de mari3misa3on de l’éco.
● Des stratégies de dvpt reposant jusqu’aujourd'hui sur l’ouverture et le capitalisme : M° = remise en ques3on des stratégies
de dvpt autocentré. La réinser3on est ceJe fois voulue et se fait à des dates di`érentes (Chine en 1979, Inde en 1991).
✷Ou!ls : DIPP (insert° ds md° par la diversité des produc3ons industrielles : pays ateliers puis innovateurs), inves3ssements
dans la R&D (Asie 1er mdle avec 42% R&D), services (centres d’appel en Inde, bourses à Tokyo), expora3on de produits
primaires (Tigres).
● Retour et réveil de l’Asie : Retour à la situa3on pré-1ere RI (2/3 popula3on, 80% richesses). Réveil poli!que : consensus de
Washington est remplacé par Consens de Pékin, développement d’un smart power. => basculement de l’économie mdle vers
Asie.

II. Une Asie au cœur des cux grâce à de nombreux acteurs


● L’Asie devient le centre de gravité de l’éco mondiale : c’est l’usine du monde (44% de la produc3on industrielle mondiale),
et elle est au cœur des FLUX commerciaux (part de l’Asie dans les exp mondiales 14%→35% 1948→2014, au cœur de la
DAPP), 6nanciers (1/3 de la capitalisa3on boursière mondiale : aJrac3vité car marché de conso, stabilité pol, ZF, capital
humain, diasporas), humains (circula3on de travailleurs), culturels (« asia3sme » en Asie orientale, confucianisme
[valorisa3on du groupe, respect, travail, famille], ins3tuts Confucius chinois). L’Asie domine les transports aériens et
mari!mes (17/20 des premiers ports sont en Asie [14 chinois]). L’accumula3on des excédents commerciaux permet aux pays
de disposer de réserves de changes considérables.
● Les acteurs de l’inser!on dans la mondialisa!on : Etats sur les plans na3onal (intégra3on par le haut, infras, ZES) et
interna3onal (DIPP et circuit intégré asia3que), individus (remises), FTN, organisa!ons régionales (renouveau du
régionalisme ajd sous l’impulsion de la Chine qui veut fédérer derrière elle → Collier de Perles et Routes de la Soie ; appui sur
l’OCS et la BAII).

III. Une Asie prise au pi7ge de la mondialisa!on


● Une inégale intégra!on des espaces asia!ques : polarisa'on (sur certaines métropoles, zones transfrontalières [triangle du
Sijori : Singapour-Indo-Malaisie], liJoralisa3on) / exclusion (campagnes, intérieur, Etats enclavés/tampons : Népal, Laos,
Bhoutan, Mongolie, ±Asie centrale, CdN), donc désar3cula3on des territoires et croissance des inégalités.
● Une mondialisa!on qui se rév7le dangereuse (aspect déstructurant) : une par3e de l’Asie s’inscrit dans les réseaux de la M°
grise : traLcs de drogue (Triangle d’Or : Birmanie-Laos-Thaïlande-province du Yunan de plus en plus / Croissant d’Or entre
Afghanistan, Iran et Pakistan), migrants clandes3ns, terrorisme, piraterie, triades chinoises.
● Les principaux dé6s ajd : passer d’une « croissance par transpira!on » à une « croissance par inspira!on » (Paul Krugman)
en inves3ssant dans la R&D, en développant une éco de services ; passer d’une croissance extensive à une croissance
intensive (fondée sur la conso intérieure) ; passer à un mod7le de DD (envt menacé par le dvpt + le poids démographique +
les risques naturels) ; apaiser les tensions et rivalités accrues par la M° [ex Inde et Chine : 2 pays avec une croissance
énergivore qui rentrent en concurrence en Af].
Typologie en Asie : ● Diaspora chinoise = 30% des échanges en Asie
● Puissances économiques : Japon orientale
● Grands pays émergents : Chine, Inde ● Thaïlande = traLcs humains correspondent à 50% PIB
● Pe3ts pays émergents : Dragons
● Pays en voie d’émergence: Vietnam (« économie de l’ombre »)
● Pays en marge : Corée du N Références :
● François Gipouloux : parle d’un risque de
déstructura3on des territoires na3onaux en Asie. Les
liJoraux connectés aux autres liJoraux mdx se
déconnecteraient de plus en plus de l’arrière-pays.

LES FAÇADES MARITIMES EN ASIE


I. Les façades mari!mes sont au cœur du développement économique de l’Asie Paci6que
● Acc7s à un espace stratégique, riche en ressources : • Mer omniprésente : ouverture sur le PaciLque de 180M km,
morcellement (mer de Chine méridionale, mer de Chine orientale, mer du Japon, mer d’Okhotsk, golfe de Thaïlande, golfe du
Tonkin) qui est propice aux échanges, facteur de diversité ethnique et culturelle. • Nombreuses richesses : 6 des 12 premiers
pays pêcheurs sont asia3ques, hydrocarbures o`shores, ZEE. • Carrefour commercial : nombreuses routes mari3mes qui
soulignent l’importance des détroits (le détroit de Malacca, entre Sumatra et Malaisie, devient la route la plus courte pour
relier l’Océan Indien à la mer de Chine). • Valorisa!on d7s la colonisa!on : débouchés et lieux d’exporta3on des richesses.
● Les façades sont valorisées par le choix d’un développement extraver! : prolongement de la DIT coloniale, stratégie de
développement par ISI et par promo3on des exporta3ons (importa3on pour e`ectuer une remontée des Llières). Les ports
deviennent des maillons-clés : mise en place d’une logique industrialo-portuaire.
● Créa!on de pôles d’ac!vités industrielles étroitement liés à l’ouverture sur l’extérieur : • Liens étroits entre l’ac!vité
mari!me et industrielle : la construc3on navale a des e`ets d’entrainement en amont (sidérurgie) et en aval (produits
manufacturés exportés). La Corée est 2ème au monde dans la construc3on navale. • Li5oralisa!on de l’économie : les ports
sont des poumons pour les pays dont l’économie est tournée vers l’extérieur (concentra3on de la main d’œuvre, des
infrastructures, de la consomma3on), mise en place de gux tendus. • L’industrialisa!on des façades mari!mes privilégie les
zones franches (Taïwan 1960s), 50% des zones franches mondiales sont en Asie.

II. Elles sont au cœur de la puissance économique des pays de l’Asie Paci6que
● Par la puissance de leurs complexes portuaires : • Révolu!on du conteneur en 1956 (fait des ports des lieux de transit, de
stockage, de fabrica3on). L’Asie prend rapidement le tournant et a une part croissante dans le transport mari3me mondial.
Développement de la mul3modalité (hubs) permet la desserte de l’arrière-pays. A par3r de 1979, développement d’un modèle
spéciLque : interven3onnisme de l’Etat et Lnancement capitaliste. 17 sur 20 des premiers ports mondiaux sont asia3ques
(14 chinois : Ningbo 1er, Shanghai 2e, Singapour 3e) • CeJe révolu3on permet l’émergence de puissants acteurs du tra6c
mari!me : armateurs et opérateurs portuaires. • Les zones industrielles mari!mes !rent la croissance : succès du Japon et
des Dragons, diversiLca3on des ac3vités, naissance de grands groupes. De nombreux pays d’Asie-PaciLque Lgurent parmi les
1ers propriétaires de navires/goJe (Japon n°2, Chine n°3).
● Par l’émergence de grandes métropoles : • Causes de l’essor : le choix du liJoral par l’Etat, la pression démographique (exode
rural), les migra3ons interna3onales (congits dans la region) • Nouveaux centres d’impulsion économique : métropolisa3on
avec la concentra3on des pouvoirs, voca3on à devenir des villes mondiales (Tokyo, Singapour, Shanghai).
● Par l’essor des cux touris!ques : • Entrée récente : 1% des gux mondiaux en 1960, 20% aujourd’hui. La Chine représente 1⁄2
du tourisme interna3onal de la region. • Contraintes : distance (loin des bassins émeJeurs Eur/Am), équipements
rudimentaires, risques naturels et poli3ques. • Des cux en pleine croissance : tourisme intrarégional (70% des touristes),
interna3onal (JO de Pékin en 2008), tourisme na3onal (Chine, Indonésie, Vietnam : tourisme balnéaire, mais ces espaces ne
3rent pas la croissance na3onale). Pays à l’écart : Corée du Nord, Myanmar, Laos, Mongolie (refus poli3que, sous-équipement,
mauvaise image).

III. Un essor des façades mari!mes source de tensions et de déséquilibres


● De forts contrastes régionaux induits par la valorisa!on des façades mari!mes : • Des espaces déséquilibrés :
liJoral/intérieur, entre liJoraux (déséquilibre E/O à Taïwan : 90% de la popula3on à l’Ouest). • Des espaces saturés : exiguïté
des territoires, développement de villes tentaculaires (Bangkok), pollu3on des mers (concentra3on urbaine et industrielle). •
Poli!que d’aménagement du territoire : à l’échelle des liJoraux (plan d’assainissement des rivières à Singapour depuis 1985),
du territoire na3onal (contrMler espaces intérieurs : Nord de la Thaïlande est dans le « Triangle d’or »).
● Rivalités entre puissances régionales : même si elles sont propices à l’intégra3on régionale, les mers/détroits... donnent lieu à
des tensions (congit territorial des îles Senkaku 2010 entre la Chine et le Japon), toutefois la nécessité de sécuriser est un
élément fédérateur (coges3on du détroit de Malacca par la Malaisie, l’Indonésie et Singapour).
● Vers une Méditerranée asia!que ? : corridor mari3me essen3el pour le commerce, tend à a`aiblir les souverainetés au proLt
de la collabora3on transfrontalière entre zones complémentaires, logique N/S.
Dates : ChiYres :
● 1956 : conteneur par McLean ● 50% des ZF en Asie
● 1982 : Montego Bay ● 17/20 des 1er ports mdx sont asiai3ques
● 1988 : interven3on militaire de Inde aux Maldives -> 1er er
pas vers aFrma3on d’une puissance navale. ● le Japon est le 1 fournisseur de touristes mondial
● 2011 : 1er porte-avion chinois
● 2019 : Chine annonce fusion entre CSSC (naval civile) et APERÇU SUR … :
CSIC (cst° navale militaire) pr créer champion na3onale. Zone franche : espace délimité où les entreprises sont
soustraites au régime en vigueur. Leur créa3on relève d’une
Références : ac3on volontariste des Etats, stratégie globale en Asie paciLque
● “Les ports pourront devenir les portes de la prospérité en où elles sont un symbole du développement extraver3.
Inde” ,2014, Narendra Modi ds cadre du projet Sagar Façade mari!me : bande de qq dizaines à centaines de km
Mala en Inde pour développer les ports, les ZES et àp du liJoral. Lieu de contact, interface entre des
l’intermodalité (l’Inde a pris le tournant plus tard). guxentrants/sortants, mise en rela3on entre
● Asie PaciLque est “un espace sous le signe de la mer”, liJoral/arrière-pays.
Fernand Braudel.
Concept de Méditerranée : mer traversée par de mul3ples
gux, entourée d’espaces cosmopolites de cultures
di`érentes.

ZES DE PUDONG EN CHINE :


- 1992 : ZES de Pudong (Shanghai) est une vitrine de la modernité chinoise (ex : site d’accueil de l’exposi3on universelle de
2010).
- Atouts : 1. Déroga3ons douanières et Lscales 2. Construc3on d’infrastructures (métro, aéroports). 3. Organisé en 4 zones : ZF
commerciale pour Lnance (Lujiazui), pour logis3que et stockage (Waigaoqiao), zone de produc3on industrielle (Jinqiao), de de
recherche pharmaceu3que/biomédecine/informa3ques (Zhangjiang).
ZF D'INCHEON EN CORÉE DU SUD :
- 1883 : port de Incheon ouvert aux étrangers, qui se développe sous l'occupa3on japonaise.
- 2003 : créa3on d'une zone franche, organisée en 3 districts (ac3vités pharmaceu3ques/R&D + complexe logis3que + ac3vités
commerciales/Lnancières/résiden3elles). L'aéroport interna3onal d'Incheon est le 1er aéroport de CoréeS.

JAPON DE 1868 À 1945


● 1853 : « 1ère grande défaite » lors de l’entrée des États-Unis dans la baie de Tokyo (le commodore MaJhew Perry force
l’ouverture commerciale et diploma3que du Japon après 3 siècles de fermeture).
● 1868-1912 : Ère Meiji (renouveau), qui met le Japon au niveau des pays occidentaux en 3 décennies, et propose un modèle
d’émancipa3on fondé sur la synth7se entre « esprit japonais » et « technique occidentale ». Réformes pol et éco avec une
révolu!on industrielle (créa3on d’une industrie cotonnière). Mais le besoin d’une autonomie alimentaire et de ma3ères
premières nourrit une volonté d’expansion vers le con3nent.
● 1895-1945 : Puissance asia!que et coloniale. Guerre sino-japonaise (1894-1895) au sujet de la Corée où la domina3on
régionale de l’Asie orientale passe de la Chine au Japon (traité de Shimonoseki). La guerre russo-japonaise (1904-1905)
réac3ve chez les Occidentaux l’idée du « péril jaune ». Cela propulse le Japon sur la scène interna3onale, qui s’oppose
victorieusement à l’Occident et brandit progressivement le gambeau d’un panasia3sme. Dans les 30s, essor régional agressif
et mise en place de la sphère de coprospérité de la Grande Asie Orientale.
● 2GM : le Japon encourage les mouvements na3onalistes locaux.
● 1945 : défaite qui met Ln à l’empire colonial.
Récap des dates :
● 1853 : ouverture force du Japon
● 1868 : Révolu3on de l’Ere Meiji, deviant une puissance indus.
● 1895-1942 : cons3tu3on de l’Empire colonial en Asie. Formose 1895, Kouriles 1905, Corée 1910.
● 1937 : Envahit la Chine

SPHÈRE DE COPROSPÉRITÉ DE LA GRANDE ASIE ORIENTALE : durant les 30s et la 2GM, le Japon jus3Le son impérialisme brutal par la
nécessité de libérer les peuples asia3ques de la domina3on européenne et de les grouper autour de lui pour assurer son développement.
Zone qui sert avant tout les intérêts na3onaux. L’idée est de créer un bloc auto-suFsant de pays asia3ques dirigés par le Japon,
indépendant de l’Occident → propagande d’une « Asie aux Asia!ques » qui présente les occupants japonais comme des libérateurs.

LE JAPON, une puissance en ques!on ?


I. Le Japon, une puissance singuli7re
● Un territoire oYrant des contraintes et des ressources qui ont modelé l’histoire et le développement : territoire exigu,
morcelé et dépourvu de ressources (70% de montagnes, 20% habitable => forte densité de popula3on), dangereux (séismes
(25 majeurs, 140 000 morts en 1923 à Tokyo), volcans, montée des eaux => pas fun) mais cela crée une résilience remarquable
du peuple. Mais il faut nuancer : ressources (minières, eau douce), op3misa3on de l’espace (« lean manufacturing » :
produc3on industrielle économe en espace et en ma3ères premières), 9ème ZEE mondiale (so| power à travers cuisine (sushi),
mais congit avec la communauté interna3onale sur la pêche de la baleine (interdite en 1982)). Tensions : réclame la
rétrocession de l’archipel des Kouriles (russe depuis 1945), congit avec la Chine sur les îles Senkaku, Diaoyutai.
● Une iden!té na!onale fondée sur la valorisa!on d’une excep!on japonaise : • Renfermement du Japon (1603-1854) : avec
l’arrivée des jésuites (toujours eux...) et enracinement d’un ‘‘japonisme’’ débouchant sur un na3onalisme fort. • Iden!té
na!onale spéci6que : divinisa3on de l’empereur (shintoïsme d’Etat, mais les USA forcent Hirohito à abandonner ce statut
après 1945), « wakon » (esprit japonais autochtone) nourri par le confucianisme. • D’où le refus de l’immigra!on malgré un
vieillissement : les immigrés représentent 1,8% de la popula3on, donc pression des milieux patronaux car manque de main
d’œuvre (mise en place de « visas étudiants »).
● Un rapport toujours ambigu avec l’extérieur : • Réponse à l’ouverture forcée diYérente de la Chine : occidentalisme («
qui5er l’Asie pour rejoindre l’Occident », Yuchichi Fukuzawa : missions en Occident pour copier) associé à l’esprit japonais
(Wakon Yosai). • Mais frustra!ons : victoires militaires mais pas reconnu comme une grande puissance (conférence de
Washington (1921) établit l’infériorité de la goJe japonaise) d’où une réac3on ultrana3onaliste qui culmine avec la sphère de
coprospérité (qui est en réalité un colonialisme : famines au Tonkin, massacre de Nankin (1937), expériences bactériologiques
sur des humains pendant la Seconde Guerre mondiale (unité 731), « femmes de réconfort » (pros3tu3on de mineures surtout
coréennes pour l’armée)).
II. Le Japon depuis 1945, une puissance paradoxale
● 1945-1951 : Le Japon , un pays ruiné et sous tutelle américaine : • Pays ruiné : 3M de morts et villes détruites. Mais
développement d’une industrie lourde, forte interven3on de l’Etat à travers le MITI (Ministry of Interna3onal Trade and
Industry (1949)). • Tutelle américaine : mission de « na!on building » (MacArthur), la Cons3tu3on de 1946 fait du Japon un
pays paciLste, réformes économiques (démantèlement des zaibatsus, loi an3trust), réforme agraire (pe3ts propriétaires
percevant beaucoup d’aides), réformes poli3ques (démocra3sa3on).
● Géant économique : • un miracle japonais (1965-1970) grâce aux aides américaines (transfert de technos, pour faire du Japon
un allié dans la GF, base u3le pendant la guerre de Corée) et au développement en vol d’oies sauvages (spécialisa3on des
industries de base dans les 50s comme la chimie puis remontée vers l’électronique et l’auto dans les 60-70s). Miracle
symbolisé en 1964 par le Shinkansen et l’accueil des JO. • Devient aussi mod7le avec « Japan Inc. » : le MITI déLnit les
orienta3ons industrielles, kereitsus (conglomérats organisés autour d’une banque), lean manufacturing puis toyo3sme (Taichi
Ohno, gux tendus et 5 zéros), contrat social (emploi à vie, salaire à l’ancienneté, protec3on des syndicats VS dévouement du
travailleur). Essor qui nourrit les craintes, donc le « Japan Bashing ».
● Un nain poli!que ? • Souveraineté limitée : le traité de SF ne lui rend pas sa liberté d’ac3on interna3onale. • Poli!que
étrang7re contradictoire : doctrine Yoshida à par3r de 1952 (être un nain à l’abris du bouclier américain, se consacrer sur le
développement économique), mais à par3r des 1970s il mène une poli!que indépendante pour préserver ses intérêts
(diploma3e du chéquier : sou3en Pales3ne, se rapproche de l’Irak et de l’Iran) et retour en Asie (Banque Asia3que de
Développement (1966), modèle japonais, endakas entrainent des délocalisa3ons, doctrine Fukuda « Le Japon s’engage à
contribuer au développement, à la prospérité et à la sécurité de l’Asie du SE ». • Puissance civile : 1er donateur d’APD,
diploma3e de l’image. • Mais toujours hard power (87me budget de défense mondial), retour d’un na3onalisme fort.
⇨ Intégra3on à la communauté interna3onale (au G7 en 1975), mais mauvaises rela3ons avec la Chine et la Corée du Sud
(temple Yasukuni où sont enterrés les criminels de guerre japonais, manuels scolaires niant les atrocités japonaises).

III. Le Japon depuis les 1990s, une puissance qui doit se réinventer

● Une puissance économique ébranlée : • Stagna3on économique depuis la crise de 1991 : les 1990s et 2000s sont des
décennies perdues (1% de croissance, 6 récessions), épicentre de la crise (bulle spécula3ve immobilière à cause de la
globalisa3on Lnancière : Tokyo devient la ville la plus chère au monde), « Le Japon a été le premier à expérimenter les
charmes puis les dangers d’une ouverture à la 6nance interna!onale », Robert Boyer • Crise structurelle du modèle : la
conLance dans l’Etat s’érode (scandale Kanamaru : homme clé du PLD démissionne en 1993 après la révéla3on de liens avec la
maLa), retard dans des domaines clés (aéronau3que), problèmes sociétaux (taux de suicides élevé), système de kereitsus peu
adapté à la mondialisa3on (surconts, sure`ec3fs, surcapacités de produc3on).
A par!r des 1990s, le Japon engage une transforma!on de son mod7le : • Gouvernement Koizumi (2001-2006) : MITI devient
METI (Ministry of Economy, Trade and Industry), déréglementa3on, priva3sa3on. • Résultats : e`ort important dans la R&D
(3,5% du PIB), domina3on dans la robo3que (Fanuc est n°1 mondial), tourisme (20M de visiteurs en 2017). Creusement des
inégalités : chMmage faible mais 40% des emplois sont à temps par3el ou à bas salaire, inégalités territoriales (Tokyo/Japon de
l’envers). • Transforma3on géopoli3que : so| power (APD, par3cipa3on au système onusien (8 missions depuis 1992)), «
bunka power » (exporta3on de produits culturels) renvoyant l’image d’un « cool Japan ».
Une puissance inqui7te : vulnérable face à la montée en puissance de la Chine (congit mari3mes, construc3on régionale), de la
Corée du Nord (missile an3balis3que survole le Japon en aont 2017). Shinzo Abe (2012, par3san d’un Japon forte, na3onaliste,
leader de l’Asie) relance l’économie avec les « Abenomics », proposi3on d’un « diamant de sécurité » (avec Australie, Inde et
Corée du Sud), relance du TPP (par le CPTPP) pour concurrencer le RCEP chinois. Shinzo Abe veut faire du Japon un « pays
normal », enjeu de la révision de l’ar3cle 9 (renoncement à la guerre).

ABENOMICS
Projet de revitalisa3on de l'économie domes3que, Shinzo Abe est convaincu que la préserva3on du statut du Japon dans la
hiérarchie régionale passe par une sor3e de la déga3on et un retour à une croissance stable.
● Les problèmes : stabilité des prix, voire déga3on qui pénalise les entreprises, ¥ fort qui limite les exporta3ons, poids de la
deJe (250% du PIB).
● Programme de rachat massif de bons du trésor : faire baisser les taux d’intérêts pour pousser à l’inves3ssement, faire gamber
la bourse pour enrichir les Japonais, faire chuter le ¥ pour relancer les exporta3ons.
● S. Abe relève la TVA pour remplir les caisses de l’Etat et annonce un plan de relance de 50Ma de $.
● Poli!que monétaire originale qui semble marcher : ¥ dévalué de 25% depuis 2013, le Nikkei a gagné 50% (indice boursier de
la bourse de Tokyo), rétablissement de la croissance à 3,5% en 2013 (mais chute à 1,7% en 2017). Problème qui perdure : la
consomma3on n’a pas repris.
● S. Abe cherche à signer des accords de libre-échange pour relancer les exporta!ons : début négocia3ons avec l’UE, la Corée
du Sud, la Chine et le Japon. Mais le libre-échange sur le secteur agricole reste un point sensible (taxe de 778% sur le riz), la
majorité sont des pe3ts producteurs ce qui rend les négocia3ons diFciles.

ENDAKAS
1971 : réévalu3on du yen sous pression US après la constata3on du 1er déLcit commercial.
1985 : pour pénaliser le commerce extérieur du Japon (faciliter les importa3ons et pénaliser les exporta3ons)
1995 : après la bulle immobilière et Lnancière de 1991, qui est à l’origine d’une inga3on et d’un surendeJement, mais un échec.
Dates : ChiYres :
● 1949 : Plan Dodge = US acceptant que le yen soit sous- ● 19% popula3on a plus de 65 ans.
évalué. ● Croissance en 2017 : 1,7%. En baisse en 2018 et 2019.
● 1852-1973 : xc de 10-12% Touché par guerre économique entre US/Chine (ent
● 1985 : Accords du Plaza = US déprécie le $ par rapport au chinoises achètent – de composantes jap).
yen.
● 1985-1990 : éclatement de la bulle Lnancière specula3ve APERÇU SUR … :
● 2007 : rétablissement d’un ministère de la defense Ar!cle 9 de la Cons!tu!on de 1946 : le Japon « renonce à
● 2014 : lancement des Abenomics jamais à la guerre en tant que droit souverain de la na3on
● 2020 : JO de Tokyo
ainsi qu’à la menace ».
Références : Massacre de Nankin (1937) : 2nde guerre sino-japonaise, 40 000 à
400 000 morts, reste aujourd’hui un point de blocage dans les
La doctrine Fukuda de 1977 souhaite le retour en force du
rela3ons Chine/Japon.
Japon dans la diploma3e régionale, pour briser son isolement,
mais en développant des rela3ons « d’égal à égal » (≠sphère de
coprospérité). C’est au cours de son invita3on au sommet de
l’ASEAN à Kuala Lumpur en 1997 que Fukuda déLnit ses
rela3ons avec les pays de l’Asie du Sud Est.

LE JAPON AUJOURD’HUI
I. Incuence en Asie : entre sor, smart, hard et bunka power
● Sor power pour changer son image : il reprend la théma3que du Civilian Power (pays riche qui répugne à l’usage de la force
et qui veut se rendre u3le). Son so| power passe par l’APD (surtout vers l’ASE), par son rMle dans l’ONU (contribu3on non
négligeable au budget onusien + PKO (opérat° de main3en de la paix) + élu 20 fois au conseil de Sécurité). Les obstacles à son
so| power sont sa mauvaise image historique (2GM et empire japonais, peuple agressif), et sa diFculté à parler au monde
car il ne défend pas de valeurs universelles et croit en son par!cularisme.
● Smart Power : se couvrir d’inten3ons généreuses pour revendiquer les fondements raJachés à un hard power : aides à des
catastrophes naturelles (tsunami 2004) et forte aide humanitaire (en part de PIB)
● Bunka power : « Japan branding », di`usion de la culture populaire (manga, 2nd exportateur de biens culturels), pour
donner l’image d’un « Cool Japan ».
● Un retour progressif du hard Power : Nakasone (PM 1982-87) est favorable à la remilitarisa3on, et essaie de desserrer les
contraintes posées sur le Japon. Changements importants : la réintégra3on d’un Ministère de la défense en 2007, la
réinterpréta3on de l’ar3cle 9 de 1946 en 2014, avec mise en place du principe d’autodéfense collec!ve (l’interven3on dans
des coali3ons sans mandat de l’ONU est possible). Le Japon cherche à faire face à un congit poten3el dans le détroit de
Formose ou en mer de Chine et il réinves3t dans ses forces mari3mes et aériennes. Sous Shinzo Abe (PM 2006-07 et depuis
2012), le Japon paraît vouloir prendre une place plus importante dans la géopoli3que mondiale.

II. Un environnement régional perçu comme menaçant


● La priorité pour la poli!que du Japon est l’Asie : diploma3e « asia'ste » avec 70% des APD vers l’Asie. Les rela3ons sont
ambivalentes avec la Chine : c’est un partenaire économique essen3el, mais qui a dépassé et inquiète le Japon → le livre
blanc de 2004 désigne oFciellement la Chine comme une menace. Le Japon craint une revanche (les massacres de Nankin
sont toujours commémorés en Chine) et des tensions persistent en mer de Chine (Senkaku/Diaoyu).
● Menace sur les art7res commerciales vitales : le Japon dépend de ces routes (90% des hydrocarbures passent par les détroits
malais) mais la Chine étend son collier de perles, d’où le lancement du Democra!c Security Diamond (partenariat avec US-
Inde-Australie pour protéger la libre circula3on mari3me régionale).
● Menace de la Corée du Nord : à la fois une menace réelle (missiles lancés 3 fois au-dessus du Japon) et en même temps, un
« méchant u!le » selon Jean-Marie Bouissou, car il sert de prétexte pour se réarmer.
III. Les alliés du Japon dans le nouveau « désordre » régional et mondial
● La rela!on avec les US : il n’est pas ques3on d’abandonner la rela3on spéciale avec les US, mais de trouver une juste
distance (autonomie/protec3on garan3e). Les 60s-90s sont celles de l’an3américanisme (Le Japon qui peut dire non, Morita
et Ishihara), qui s’estompe aujourd’hui à cause de la menace chinoise. Le Japon est le « shérif adjoint » des US dans le
PaciLque. Avec la poli3que du pivot, les US ont redéployé des troupes en Asie paciLque (50k soldats au Japon).
● Le Japon recherche de nouvelles alliances en Asie Paci6que pour endiguer la Chine avec des pays qui partagent sa peur : le
Vietnam, l’Inde, l’Australie. Mais son retour en Asie reste mal perçu, il n’est pas un leader en Asie.
● Parall7le avec l’Europe : tous les deux des nains poli3ques, qui veulent luJer contre la domina3on américaine.
● Les autres rela!ons sont surtout pour la diploma!e des ressources : avec les pays arabes (MP contre APD), avec la Russie
(MP contre inves3ssements japonais).

RELATIONS ENTRE LE JAPON ET LA CHINE


● Un conten!eux historique : la guerre sino-japonaise (1894-1895) abou3t au traité de Shimonoseki, qui marque le moment où
le Japon rejoint le camp des Occidentaux. Mandchourie colonisée en 1931 par le Japon, qui s’empare de Nankin en 1937. Le
massacre de Nankin : 2nde guerre sino-japonaise, des milliers de femmes et d’enfants sont assassinés et violés par les soldats de
l’armée impériale japonaise. La reconnaissance du massacre est aujourd’hui un point de blocage dans les rela3ons Japon-Chine.
oL’occupa!on japonaise en Chine se traduit par une exploita3on humaine qui fait des millions de vic3mes (ajd la Chine
instrumentalise son passé de vic3me pour s’opposer au Japon dans la zone, tensions au sujet d’un passé qui ne passe
pas : Shinzo Abe se rend au sanctuaire Yasukuni en 2013, où sont enterrés des criminels de guerre).
o Pendant la GF, 2 camps opposés (Japon protégé par les US vs. Chine communiste —mais rupture avec l’URSS en 1960).
● Deux puissances liées par un ensemble d’intérêts : en 1972, le rapprochement US-Chine entraîne une reprise des rela3ons
Chine-Japon → signature d’un traité de paix (non-hégémonie) en 1978 = le Japon reconnaît la RPC et les deux pays aFrment ne
pas rechercher une posi3on hégémonique en Asie. 1980s, dans le cxt d’ouverture de la Chine par DXP, ils prennent cse de leur
complémentarité. Leurs rela3ons et leurs échanges s’intensiLent alors : progressivement délocalisa3ons japonaises en Chine.
● Mais un retour des tensions :
o La montée en puissance chinoise eYraie le Japon : •Dans les 90s, la puissance manufacturière chinoise est perçue comme
une menace pour le Japon (le MITI dénonce la situa3on), d’où un retour des tensions. C’est auj une puissance
économique. Mais, ne pas oublier que Japon conserve encore une avance technologique. •La Chine est une puissance
poli3que : membre du CS, détentrice de l’arme atomique, grande puissance démographique. •C’est une puissance
militaire : malgré le traité de 1978, elle aFrme sa présence sur les mers de façon croissante (heurts à propos des îles
Senkaku -> « na3onalisées »par Japon en 2012 ).
o D’où un raidissement du Japon : Le Japon se perçoit comme entouré d’ennemis (CoréeN, CoréeS renomme la merde du
japon la « mer de l’Est ») mais la Chine reste la première menace. • Shinzo Abe cherche dc à se rapprocher d’autres pays :
Modi (construc3on de TGV en Inde), de l’Australie, de l’ASEAN et surtout des US, allié encombrant mais nécessaire
(nouvel accord de sécu). • Remilitarisa!on : Il manifeste la volonté d’abroger l’art. 9 de la Cons3tu3on pour faire face à la
remilitarisa3on de la région. 2019 : Chine dénonce Japon qui veut devenir une puissance « normale » (militaire) dans son
Livre blanc sur la défense. => Alors qu’avant on parlait de leur rela3on comme d’une « paix froide », auj c’est une « guerre
fraiche ».
● Que reste-il des rela!ons économiques sino-japonaises ? Leur interdépendance con3nue d’augmenter (en 2002, le Japon est
le 1er fournisseur de la Chine et en 2007, la Chine 1er fournisseur du Japon), au détriment des US dont la place régresse. En
2011, un accord entre les 2 pays donne l’autorisa3on à leurs entreprises d’u3liser dans leurs échanges leurs monnaies
respec3ves. Mais Japon est toujours absent de la BAII (lancée en 2014)

LES RELATIONS INDE-JAPON


● 2008 : accord de coopéra3on en ma3ère de sécurité qui prévoit des exercices militaires communs (2012 : dans le cadre de la
luJe contre la piraterie).
● 2011 accord CEPA : accord de libre-échange qui concré3se l’essor des rela3ons bilatérales entre ces deux pays.
Le Japon a émis l’inten3on d’inves3r 15Ma de $ en Inde pour former un « corridor industriel » entre Bombay et Dehli.
● Diamand de sécurité = vision stratégique commune d’un océan indopaci6que « libre et ouvert », à l’ini3a3ve de Abe.
Forma3on d’un « diamand de sécurité » qui unit les régimes démocra3ques (Australie, Inde, CoréeS, Japon).
● Mai 2017, à réunion de la Banque africaine de développement à Ahmedabad (Inde), annonce d’un projet de route
commerciale : le « corridor de la croissance Asie Afrique » (« route de la liberté »), porté par le Japon et l’Inde. Importance
du « développement durable » (dans construc3on d’infrastructures,…).
Dates : Références :
● 1978 : singanture traite de paix entre Chine et Japon ● Paix froide : expression u3lisée pour parler d’une rela3on
● 2017 : annonce « corridor de la croissance Asie- caractérisée par une rivalité poli3que sans congit.
Afrique » ● Guerre fraiche : on désigne une rela3ons caractérisée par
des fric3ons paramilitaires et un dialogue romu.

L’OCEAN INDIEN, L’OCEAN DES INDIENS ?


I. Un océan qui depuis longtemps a échappé au contrôle des Etats riverains (pas l’Océan des Indiens).
● Arrivée des Portugais au 16e et du hard power des puissances européennes : lac européen, ils ‘‘indianisent’’ l’océan par des
gux de travailleurs vers l’Afrique (coolie trade).
● Surveillance toujours occidentale : les USA arrivent que le RU part (louent la base de Diego Garcia pour 50 ans en 1966), la
France est la 17re puissance européenne dans la région (1⁄4 de son territoire d’outre-mer).
● Suscite les convoi!ses de la Chine : collier de perles (réseau de ports : Birmanie (SiJwe), Bangladesh (ChiJagong), Pakistan
(Gwadar), Sri Lanka (Hambantota)) pour sécuriser son approvisionnement.

II. L’Inde entend aujourd’hui inves!r et s’approprier l’océan qui porte son nom
● Posi!on stratégique au centre de l’océan : près des routes majeures jusqu’à Malacca (n’hésite pas à intervenir aux Maldives,
au Sri Lanka), mais n’a pas une culture sous le signe de la mer (rejet de la mer, ac3vités peu développées).
● L’Indian Navy : nouvelle stratégie militaire pour développer ses capacités navales (achat de 6 sous-marins Scorpène à la
France en 2005, achat de 36 Rafales à la France en 2016, installa3on en 2007 à Madagascar d’une base d’écoute). Arc de
militarisa3on de l’océan pour contrer la menace pakistanaise (2008 : 200 personnes tuées par des terroristes venus de la mer
à Bombay).
● Une diploma!e (navale) qui traduit sa volonté de s’approprier l’Océan : inves3ssements (port de Chabahar (Iran)), projet
«Corridor de croissance Asie/Afrique » 2017 (créer une région indo-paciLque libre et ouverte avec le Japon), « Look East
Policy» (1991, vers Asie du SE, rapprochement avec USA, exercices navals avec la France et le RU), volonté de remobiliser la
diaspora (2M en Malaisie, 1,6M au Sri Lanka).

III. Capacité et volonté de l’Inde à s’imposer comme hub majeur sur les routes mari!mes
● Océan de transit : 80% du commerce mari3me de pétrole.
● Goulet d’étranglement : équipements vétustes, retard des infrastructures (freine l’industrialisa3on de l’Inde), plan de 100Ma
de $ depuis 2011 pour une capacité portuaire x3 d’ici 2020, les 12 ports majeurs ont un traLc cumulé inférieur à Shanghai.
Projet Sagar Mala (2014) pour développer les ports en meJant en place des ZES en lien avec l’arrière-pays, « les ports
pourront devenir les portes de la prospérité de l’Inde ».
● La coopéra!on s’impose : piraterie, les liJoraux sont porteurs de crises (Inde et Pakistan s’a`rontent sur la délimita3on de
l’estuaire Sir Creek = le « Cachemire des mers »), océan très vaste. Mais les organisa3ons régionales sont faibles, spécialisées
(SAARC : que quelques pays indiens), trop récentes (IONS, 2008 : discussions pour la sécurité mari3me, pas encore e`ec3f) et
la mul3plicité des acteurs entraine le risque de vide stratégique.

Références : CARACTÉRISTIQUES DE OCÉAN INDIEN :


● Narendra Modi 2015 « L’océan Indien, que nous appelons - Océan fermé -> importance des pts de passage.
notre maison, est vital pour la sécurité et le progr7s de - Océan de transit
l’Inde ». - Océan des risques (piraterie, naturels, nucléaire)

EXEMPLES
LES ORGANISATIONS ECO INFORMELLES (REGIONALISATION PAR LE BAS)
Sony
Pour montrer : la DAPP et le « circuit intégré asia!que » de l’industrie + le ra5rapage des 6rmes par les transferts de
technologie.
● Conglomérat : créé en 1946, plus de 100 entreprises dans le monde. Domaines : musique, jeu vidéo (PlaySta3on),
électronique, téléphonie (Ericsson), informa3que, audiovisuel.
● Capacité d’innova!on hors-norme : 17re télévision couleur en 1960 (transfert de technologie du transistor aux US), walkman
en 1979, lecteur CD en 1982.
● Crise de l’économie japonaise : l’entreprise subit dès le début des 2000s la concurrence chinoise et sud-coréenne. En 2008,
Sony annonce la suppression de 8000 postes et une réduc3on de 30% des inves3ssements en R&D. Sony cherche à se relancer
par la 3D, les tableJes et la PlaySta3on4 qui connaît un important succès.
● « Circuit intégré asia!que » de l’industrie (Chaponni7re et Lau!er) : 3⁄4 des téléviseurs, des appareils électroménagers, du
matériel hi-L japonais sont désormais fabriqué hors de l’archipel.
o Tranches de silicium découpées au Japon (nécessite des inves3ssements importants), puis découpées en puce dans un
Dragon
o Tests à Singapour ou en Malaisie, puis incorpora3on dans un circuit en Chine, puis incorpora3on à des sous-ensembles
dans un autre Tigre (lecteurs de disques en Thaïlande).
o Retour en Chine ou un autre pays avancé pour l’assemblage en produit Lni.

Le triangle de Sijori
Pour montrer : la complémentarité des territoires.

o C’est quoi ? Le terme de « triangle de croissance » est employé pour la première fois en 1989, à la suite d’un accord bilatéral
Singapour — État fédéré de Johore en Malaisie. Le triangle de Sijori est créé la même année : c’est une coopéra3on Singapour
— Johore — Riau (Indo), menée d’abord par les États puis majoritairement par les acteurs privés dès les 90s.
o Le triangle joue sur les complémentarités des territoires et crée une division du travail à échelle micro-régionale :
o Singapour fournit les capitaux, les infrastructures portuaires et les services de haut niveau
o Johore fournit les zones industrielles et une main d’œuvre qualiLée
o Riau fournit les parcs industriels qui peuvent accueillir des milliers de travailleurs
● Triangle des inégalités ? :
o Singapour : plus forte concentra3on de millardaires au km2, 2e plus grand port à conteneurs, 4e place Lnancière.
Pourtant en 2015, 500k personnes (sur 5,5M°) vivent en dessous du seuil de pauvreté absolu.
o Johor : le commerce local et l’immobilier prospèrent grâce à la clientèle singapourienne.
o Riau : aux massif de migrants (eldorado pour trouver un emploi), délocalisa3ons, gambée de l’immobilier.

LES ORGANISATIONS REGIONALES (REGIONALISATION PAR LE HAUT)


RCEP vs. CPTPP
Pour montrer : concurrence entre Chine et Japon pour le contrôle régional ; l’émancipa!on des autres pays néanmoins ; le
retrait indien montre les faiblesses structurelles d'une économie qui esp7re concurrencer la Chine.
o Le RCEP, Regional Comprehensive Economic Partnership (« partenariat économique intégral régional »), porté par la Chine,
est un projet relancé en 2012 (sommet de Phnom Penh) : l’ASEAN décide d’ouvrir les négocia3ons pour réduire sa dépendance
à l’égard de l’Occident. Concerne à l'origine, les 16 pays de l’ASEAN+6 (ASEAN+3 + Asutralie + NZ + Inde), soit 1/2 pop
mondiale et un marché de près de 30% du PIB mondial. Il s’inscrit dans une volonté de regrouper les di`érents accords de
libre-échange conclus séparément par l’ASEAN. Se caractériserait pas une baisse des droits de douane. Mais en novembre
2019, Modi annonce le retrait de l'Inde du projet, ce qui diminue le poids économique et démographique (1/3 pop, 1/3 PIB
mdl) de l'organisa3on. Les raisons de ce retrait : Modi craint l'arrivée massive de produits chinois (surtout agricole) auquelle le
pays n'est pas préparé, cxt géopoli3que de ravivement des tensions au Cachemire. Il est 6nalement signé virtuellement en
novembre 2020. Il est censé prendre e`et en 2021.
o Le TPP, soutenu par les US, est un traité de L-E signé en 2016, entre 12 États : ceux de l’ALENA, le Pérou, le Chili, l’Australie et
la NZ, la Malaisie, Singapour, le Vietnam, le Japon et le sultanat de Brunei. Le TPP visait à contrebalancer la puissance chinoise,
faciliter une interconnexion entre les pays asia3ques et américains, s’inscrivant dans le cadre de la poli3que américaine du
pivot. En janvier 2017, les US se re3rent du TPP, ce qui remet fortement en ques3on son intérêt. Mais les e`orts
diploma3ques du Japon et de la NZ abou3ssent à la signature d’un TPP à 11 en mars 2018, le CPTPP (Comprehensive and
Progressive Agreement for Trans-Paci6c Partnership), qui reprend les disposi3ons du TPP (baisse des droits, harmonisa3on
des normes, standards en ma3ère de droits du travail et de protec3on de l’environnement, tribunaux pour régler les
di`érends entre État et inves3sseurs). Avec ce nouveau TPP, le Japon se replace au centre des projets commerciaux de la
région asia3que (en + du JETA signé avec l’UE en 12/2017), contrecarrant le projet chinois du RCEP.
L’Organisa!on de Coopéra!on de Shanghai (OCS)
Pour montrer : coopéra!on entre Etats asia!ques, sans US.

o C’est quoi ? Créée à Shanghai en 2001, l’Organisa3on de coopéra3on de Shanghai regroupe la Russie, la Chine, le Kazakhstan,
le Kirghizistan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan, rejoints en 2015 par l’Inde et le Pakistan. Les membres de l’OCS regroupent 20%
des ressources de pétrole, 40% du gaz naturel, 40% du charbon.
o Les objec!fs : Economiques : sécuriser les approvisionnements. Poli!ques : luJer contre le terrorisme sépara3ste, terrorisme
islamiste. Géopoli!que : forum de discussion des principaux dossiers géopoli3ques asia3ques. Organisa3on où il n’y a pas les
US, qui s’appuie sur les grands émergents, et qui peut servir de tremplin pour un rMle régional et mondial.
o Des tensions : entre Russie et Chine (Grand Jeu en Asie centrale), rentrée de l’Iran dans une organisa3on qui exclue le Japon et
le US, Inde vs Pakistan, Inde vs Chine.

ASEAN
I. Créa!on
● Déclara!on de Bangkok lance l’ASEAN en 1967 entre Indonésie, Malaisie, Philippines, Thaïlande, Singapour avec pour
objec3f de se protéger contre la menace communiste par le biais du développement économique et social.
● Des ambi!ons limitées au départ : gérer les congits régionaux, coordonner les voix dans les grandes ins3tu3ons et
développer les espaces frontaliers, en aFrmant une volonté de non-ingérence (qu’elle rompt en 1978 lorsque le Vietnam envahit
le Cambodge et que l’ASEAN décide l’isolement diploma3que du Vietnam)

II. Succ7s
● Elargissements : 5 à 10 membres (1984 Brunei, 1995 Vietnam, 1997 Myanmar et Laos, 1999 Cambodge)
● Quête de renouveau à la 6n de la GF : mise en place de nombreux approfondissements.
o Un exemple, l’AFTA (ASEAN Free Trade Associa3on) : mis en place en 1992 au Sommet de Singapour.

III. Les Failles


●Une diversité, synonyme de division quant aux poli3ques à mener (les pays riches veulent accélérer l’intégra3on et les pauvres
préfèrent le statut quo des ins3tu3ons).
●Pas de leader régional au sein de ASEAN -> mul3ples acteurs ext veulent faire de ASEAN leur zone d’inguence -> zone aJrac3ve.
Chine : 2005 : Accord pour la suppression de la quasi-totalité des droits de douane entre Chine et Asean. Mul3plica3on
d'accords avec Japon, Australie...
●Les risques : économiques (crise asia3que), géopoli3ques (guérillas indépendan3stes, aJentat de Bali en 2002), piraterie, traLc,
instabilité poli3que
o Exemple du Myanmar : 27me producteur mondial d’opium
IV. Aujourd'hui, un espace tr7s a5rac!f en Asie
● Contexte favorable : La guerre commerciale sino-américaine et l'augmenta3on des conts en Chine remeJent en lumière
l'importance de l'Asie S-E. Comme les tarifs douaniers amércains augmentent sur les exporta3ons chinoises, certaines
entreprises étrangères basées en Chine délocalisent vers ASE.
● Les pays !rent pro6t de ce contexte favorable : le gouvernement thailandais propose des mesures aJrac3ves aux entreprises
étrangres (réduc3on de 50% de l'impMt sur les sociétés) sous condi3on qu'elles inves3ssent au moins 1Mrd de baht
thailandais.

Économie
Le Vietnam, nouvel atelier du monde ?
Pour montrer : un nouveau Dragon ?
• Un virage économique dans les 80s : le Vietnam lance la poli3que du « renouveau » (doi moi) en 1986 (ouverture du pays à
l’économie de marché par le PC au pouvoir). La Ln de l’embargo économique américain en 1994 et l’intégra3on du pays à des
organisa3ons telles que l’ASEAN (95) ou l’OMC (2007) ont également permis au Vietnam de vivre un véritable décollage
économique (taux de xce annuel du PIB à hauteur de 6,1% en moyenne depuis 1995). Le Vietnam est aujourd’hui la 457me
puissance mondiale et le taux de pauvreté y est passé de 58% à 14% en moins de vingt ans.
• De nouvelles ambi!ons en Asie de l’Est : mul3plica3on des accords de libre-échange (Corée du Sud, ASEAN, Union Européenne,
TPP) et réformes structurelles (renforcement du secteur bancaire, maîtrise de l’inga3on et du déLcit public). Les dirigeants
vietnamiens font aussi les yeux doux aux inves!sseurs étrangers (faible de cont de la main d’œuvre). L’industrie (38% du PIB) est
la clé du rebond vietnamien : tex3le (principale concurrente de la Chine avec l’installa3on de géants comme GAP, Zara ou
Uniqlo), téléphonie mobile (Samsung, LG et Nokia ont récemment transféré leurs usines de produc3on de smartphones de la
Chine vers le Nord du Vietnam), plasturgie, agro-alimentaire, informa3que… Le doublement des salaires chinois en cinq ans et la
stagna3on de l’économie chinoise ont conduit les inves3sseurs étrangers vers des bas conts de produc3on au Vietnam.
• Une double-conjoncture favorable mais.. : une inser3on dans le commerce mondial qui s’accentue (traités de libre-échange,
proLte stagna3on Chine). Mais le pays ne se démarque pas encore suFsamment de ses voisins et les fragilités économiques du
Vietnam (poids du secteur informel par exemple), le retard par rapport à la Chine demeurent extrêmement handicapants : en
faire le nouvel atelier du monde apparaît ainsi pour l’heure largement prématuré.

Cyberjaya : parc industrialo-scien!6que en Malaisie


Pour montrer : les poli!ques d’infrastructures et le rôle de l’Etat dans les économies asia!ques
● L’Etat malaisien a mené et mène une poli3que de construc3on d’avantages compara3fs, pour permeJre à ses entreprises de
s'imposer dans l’éco mondiale.
● En construisant Cyberjaya, inaugurée en 2003, l’Etat a cherché à combiner créa3on d’une ville nouvelle de délestage de Kuala
Lumpur et développement de la R&D, pour accueillir des entreprises mul3na3onales à haute VA → Microso|, BMW, Nokia y
ont installé leur siège régional.
● Cyberjaya est proche de la nouvelle capitale administra3ve Putrajaya, et l’ensemble est appelé Super Corridor Mul!média (en
référence à la Silicon Valley).

Foxconn (Taïwan)
Pour montrer : l’ouverture des entreprises taïwanaises… et l’exploita!on abusive des employés
● Entreprise spécialisée dans les produits électroniques, Foxconn est une entreprise taïwanaise créée en 1970, s’implante à
Shenzhen dans les 80s, puis en Inde, au Brésil, en République Tchèque, au Mexique, à Hong Kong. Elle sous-traite notamment
pour Apple, Dell, HP, Sony et Acer.
● Cri3quée pour les condi3ons de travail dans ses usines (15h/j), pour son manque de transparence (il est interdit aux employés
de prendre des photos, de parler à des journalistes, de se plaindre à un syndicat…), vague de suicides, reconnait avoir fait
travailler des mineurs.

Toyota (Japon)
Pour montrer : une entreprise asia!que puissante et motrice (lol voiture)
Quelques chiYres :
● Chi`re d’a`aire en 2019 : 30,000,000 millions de $
● Classé 87me mondiale toute ac3vité confondue selon Forbes (en terme de valorisa3on)

● Le contexte de développement de Toyota : Toyota était au départ une usine de tex3le, reconver3e dans l'armement pendant la
guerre, puis dans la construc3on automobile. L’ac3on des Américains, pendant l’occupa3on du Japon, a désorganisé pendant
quelques années le patronat tradi3onnel (démantèlement des zaibatsus), et a laissé le champ libre à de nouveaux
entrepreneurs, dont Toyota (aussi Honda, Sony, Matsushita…). Toyota est créée en 1936 et ouvre hors du Japon en 1949.
● Toyota aujourd'hui : en 2007, devient le 1er constructeur mondial par le nombre de véhicule produits devant GM (était 1er
depuis 72 ans). Toyota convoite de + en + l’Afrique : 10k personnes sont maintenants employées à Durban.
● Toyota aux US : Trump s’en est pris au n°1 mondial de l’automobile, l’accusant de vouloir construire une usine au Mexique pour
y fabriquer des voitures des3nées au marché américain « PAS QUESTION ! Construisez des usines aux États-Unis ou payez
d’importantes taxes à la fron'ère ».

Les principes de Toyota


● Le système de produc3on de Toyota au début des 60s repose sur di`érents principes : la produc3on est 3rée par la demande et
non poussée par l’entreprise, d’où la nécessité du « juste-à-temps ». Une alterna3ve au fordisme.
● Les 5 zéros : délai, stock, panne, défaut (contrMle technique), papier.
● Compromis toyo3ste : forte implica3on et adapta3on des salariés en échange de l’emploi à vie, la carrière dans l’entreprise, les
primes et bonus.

Tourisme de masse au Cambodge : Angkor


Pour montrer : l’essor du tourisme en Asie… et les diCcultés pour concilier économie et protec!on du patrimoine historique
● C’est quoi ? Situé dans le Nord-Ouest du Cambodge, près de la ville de Siam Reap, le site est le témoin de la civilisa3on
khmère qui gouverna la région entre les IX7 et XV7 si7cles et mêle des éléments hindous et bouddhistes. Mais depuis
quelques années, la sérénité du lieu est entachée par le succès du tourisme…
● Pression touris!que : en 1992, Angkor rentre au patrimoine mondial de l’UNESCO. De 260k touristes en 1996, le Cambodge a
accueilli 5M de touristes en 2016, dont 2,2M pour la seule zone de Siam Reap.
● Mais des risques et de nouveaux dé6s : pression foncière dans la forêt angkorienne, déforesta3on, pollu3on, baisse des
nappes phréa3ques. La ville de Siam Reap, à proximité du site touris3que, compte ajd 100k habitants, contre 6k hab en 1960.
Mais bon, le tourisme pèse quand même pour 10% du PNB na3onal.

La diaspora philippine
Pour montrer : le poids de la diaspora dans l’économie

● Ajd, 20% de la popula3on ac3ve philippine vit à l’étranger. Cela est dn aux poli3ques volontaristes qui poussaient à
l’émigra3on dans les 70s (taux de natalité alors >3, très forte pression démographique).
● L’émigra3on joue maintenant en faveur de l’Etat : les remises représentent 11% du PIB. Le gvt voit donc de plus en plus un
intérêt dans ceJe diaspora, et l’aide à s’installer à l’étranger, via des contrats qu’il passe avec les pays d’accueil.
● Néanmoins, tout n’est pas doré concernant ceJe diaspora : les remises sont une rente qui empêche le pays de se développer
de manière pleinement autonome. Autre ex : l’émigra3on de personnel de santé entraîne ajd une pénurie de médecins dans le
pays.

Environnement - Énergie - Innova!on

Fanuc, le seigneur des robots (Japon)


Pour montrer : la réussite d’une entreprise japonaise … menacée par la rigidité japonaise ?

• Un succ7s incontestable : fondée en 1972, la société a déjà vendu plus de 500k robots à des grandes entreprises du monde
en3er, elle survole la concurrence (produit 6k robots/mois, contre 3k/mois pour le + grand concurrent suédois ABB). En 2018,
elle a dégagé plus de 1,4MM € de proLts nets.
• La rece5e du succ7s : pour Seiemon Inaba, le fondateur de Fanuc, chaque entreprise doit iden3Ler son secteur d’excellence
avant de contraindre sa croissance sur un nombre limité de produits techniquement supérieurs et garan3s à vie, mais fabriqués
au cont le plus bas possible. La rece5e a fonc!onné pour Fanuc.
• L’avenir de Fanuc : la Chine, l’Inde et l’Asie du Sud-Est (industries encore faiblement robo3sées), cons3tuent des marchés très
promeJeurs pour Fanuc. Néanmoins, l’entreprise aFche une certaine rigidité en terme de développement : refus de produire à
l’étranger, refus de changer de couleur pour ses robots (EX/ a refusé une vente à Elon Musk qui voulait des robots rouges, qui
était prêt à y meJre le prix, mais Fanuc ne les vend qu’en jaune). Et si un nombre croissant de secteurs ont recours à
l’automa3sa3on, Fanuc reste prudent : pour le PDG Yoshiharu Inaba, « notre seule exper!se de la robo!que industrielle n’es
pas suCsante pour s’aventurer dans des secteurs de la santé ou des services qui demandant beaucoup d’autres
compétences ».

BARRAGE DES TROIS GORGES


● Plus grand barrage au monde : projet débute en 1992 sur le geuve Yangzi. Le barrage produit autant d’électricité par an que
ce qu’a consommé la Belgique entre 2004 et 2005.
● Rééquilibrer le territoire chinois : désenclaver ceJe région et la route qui mène vers le Tibet.
● Cri!ques : déplacement de 1,8M de personnes, destruc3on de +1300 sites archéologiques et historiques, problème
environnemental. La Banque Mondiale refuse de par3ciper au projet.
Les tensions et rivalités
Le triangle d’or : face noire de la mondialisa!on en Asie
Pour montrer : l’essor de « l’an!monde » en Asie.
● Région montagneuse entre Laos, Birmanie, Thaïlande, et de plus en plus la province du Yunnan, qui voit le développement de
cultures de drogues : 27me producteur mondial. Vu que les gouvernements ne font rien contre, les drogues geurissent (notons
que les minorités qui cul3vent l’opium vivent en dessous du seuil de pauvreté, et que Birmanie et Laos sont des PMA).
Collusion des pouvoirs avec le blanchiment d'argent, et grande mollesse de l'interven3on. Popula3ons vivent en dessous du
seuil de pauvreté.
● Avec le Croissant d’Or, fournissent 97% de la produc3on d’opium mondial.

Le sépara!sme Papou (Indonésie)


Pour montrer : sépara!smes en Aise

• Histoire du concit : indépendance de l’Indonésie en 1949, les Pays-Bas quiJent le territoire, sauf la Papouasie. Du point de
vue néerlandais, la Nouvelle-Guinée occidentale (2 territoires : Papouasie et Papouasie occidentale) était « poli!quement et
culturellement dis!ncte ». 1963 : la NG occidentale est raJachée à l’Indonésie mais l’Indonésie s’engage à laisser à la
popula3on la possibilité de choisir librement entre le main3en au sein de l’Indonésie ou la sépara3on. Vote en 1969, mais les
par3cipants sont des membres de conseils désignés par le gouvernement indonésien, donc le vote est biaisé et la Papouasie
appar3ent oCciellement à l’Indonésie, aux yeux de la communauté interna3onale. Depuis, les Papous mènent une
insurrec3on sépara3ste, d’intensité variable au cours du temps, face à la puissance militaire, économique et culturelle des
indonésiens.
• Les intérêts de l’Indonésie : la région riche (bois, minerais, pétrole et gaz). Depuis 1988, l’américain Freeport exploite, en
partenariat avec Jakarta, la mine de Grasberg : 1er pour l’or, 3e pour le cuivre. Freeport est ainsi le 1er employeur de la région
et 1er contributeur au budget de l’Etat indonésien.
• La poli!que de Jakarta, entre répression et intégra!on : Intégraon ? La « transmigrasi » (poli3que de peuplement),
intensiLée sous Soeharto (1967-1998), a envoyé massivement des Javanais sur le territoire (papous passent de 95% de la
popula3on dans les 1970s à 69% aujourd’hui). Répression ? Depuis 1962, ce concit latent a fait plus de 100k morts. Le rMle de
l’armée indonésienne est très controversé (massacres, abus) et est soutenue de l’armée américaine (luJe commune contre le
terrorisme).
• Quelle issue pour les Papous ? La plupart des indépendan3stes ont rejoint en 2014 le Mouvement Uni de Libéra!on de la
Papouasie Occidentale, qui dénonce un génocide lent en raison du remplacement des pop° et de la conLsca3on des terres.
Mais les possibilités d’indépendance sont faibles : pour l’ONU, la Nouvelle-Guinée occidentale n’est pas occupée et les USA
ménagent l’Indonésie, partenaire économique et militaire important.

Groupe 969 (Birmanie)


Pour montrer : tensions religieuses en Asie.

● C’est quoi ? Un mouvement poli3que bouddhiste na3onaliste et islamophobe créé en Birmanie en 1999, dirigé aujourd’hui par
Ashin Wirathu, un moine bouddhiste extrémiste surnommé « le Ben Laden birman ». Slogan Acheter 969 : acheter bouddhiste
+ incita3on à boycoJer les commerçants musulmans.
● Le groupe consid7re l'Islam comme une menace pour la Birmanie : d’où des aJaques contre la communauté musulmane
(musulmans : 5% de la pop) comme les Rohingyas : « protéger l’iden!té bouddhiste ». Les Rohingyas : ethnie musulmane du
Bangladesh. Certains se sont installés en Birmanie (Etat de l'Arakan) où ils sont minoritaires donc marginalisés et persécutés
(en 1982, la citoyenneté Birmane leur est re3rée, ils sont traités comme des immigrants clandes3ns). Ils ont été chassés du
Myanmar par les milices bouddhistes (250 000 réfugiés au Bangladesh).
● Implica!on du Dalaï Lama : désapprouve ces violences ingigées aux musulmans et appelle à des ac3ons concrètes.

LE DÉTROIT DE MALACCA
Pour montrer : une zone de passage stratégique, source de tensions et de coopéra3ons.
● 20 à 25% du traLc mondial. ¾ des approvisionnements pétroliers de la Chine passe pas Malacca.
● Coopéra!on interna!onale mais lieu de piraterie : l’Indonésie, la Malaisie et Singapour coopèrent pour la sécurisa3on, mais
ceJe dernière est diFcile. 126 aJaques en 2015.
● Tenta!ve de sécurisa!on : construc3on d’un canal dans l’isthme de Kra proposé par la Thaïlande qui permeJrait
d’économiser 600 miles pour aller vers l’Asie de l’Est (mais est aussi le symbole de la volonté expansionniste chinoise
(nouvelles routes de la soie), et a`aiblirait Singapour (concurrence au détroit de Malacca)).

LES ILES DE LA TENTATION EN ASIE (territorialisa!on des mers et océans)


• Spratleys : revendiquées par 6 Etats (Chine, Vietnam, Philippines, Taïwan, Brunei et Malaisie).
- Enjeux : hydrocarbures (pétrole et gaz), ressources halieu3ques (plus importantes de la région), contrMle du traLc mari3me.
- Course à la poldérisa!on entre Chine et Vietnam pour
revendiquer la ZEE : depuis 2013 la Chine y construit la « Grande
muraille de sable » (7 îlots ar3Lciels), mais en 2016 la Cour
permanente d’arbitrage de la Haye, saisi par les Philippines, se
déclarer incompétente pour décider de la propriété des îles, mais
elle refuse la revendica3on de la ligne des 9 traits de la Chine et
décrète qu’on ne peut réclamer une ZEE à par3r d’un caillou.
Pour montrer : volonté impérialiste de la Chine, risque de
militarisa!on de la Mer de Chine méridionale

• Paracels : congit entre le Vietnam et la Chine. En janvier 2016,


présence d’un destroyer américain pour montrer que les US sont
déterminés à maintenir la liberté de circula3on. En octobre 2018,
incident entre un destroyer américain et un navire chinois, qui a
contraint le 1er à quiJer la zone.

• Senkaku : congit entre le Japon et la Chine. Na3onalisées en


2012 par le Japon (jusqu’alors propriété d’une famille japonaise),
la Chine s’insurge. En 2013 Shinzo Abe annonce la cons3tu3on de
forces spéciales pour surveiller et protéger les îles Senkaku,
accord avec Taïwan sur l’exploita3on de la pêche. En janvier 2018, Tokyo proteste contre l’intrusion d’un sous-marin chinois.

LA MEMOIRE, OBJET DE TENSIONS


Pour montrer : une mémoire encore instrumentalisée pour raviver les concits.
• Yasukuni : un des plus grands temples de Tokyo, recueille les âmes de plusieurs criminels de guerre japonais. Shinzo Abe y est
allé en décembre 2013, la ministre de la Défense en 2016. Les visites sont cri3quées par la Chine car interprétées comme une
volonté de minimiser les crimes de guerre japonais en Chine et de légi3mer l’ac3on militaire japonaise.

Pour montrer : l'histoire est encore au coeur de la géopoli!que actuelle, travail de mémoire à faire, mémoire au coeur d'une
guerre commerciale, Japon main!ent des posi!ons fortes ds DIT régionale (maitrise 2 extrémités de la chaine de valeur
ajoutée : de la R&D à distribu!on).
Eté 2019 : tension entre Jap et Corée du S ravivées : Jap met en place des sanc3ons commerciales (restric3ons à exporta3on de
produits chimiques indispensables à indus électronique sud-coréenne). Pourquoi ? CoréeS a obligé Nippon Steel & Sumitomo
Metals à indemniser des travailleurs forcés employés pdt WW2 (alors que la ques3on était réglée dps 1960s). En réponse, Corée
du S menace de ne plus reconnaitre accord de partage de renseignements militaires avec Japon (USA, Jap, CoréeS). Mais Nov
2019 : Corée du S dit vouloir con3nuer (pression redescend)

Inde

Bangalore, la Silicon Valley indienne

Pour montrer : les zones d’inser!on de l’Inde dans la M°

• C’est quoi ? 37me ville la plus peuplée du pays, centre universitaire, scien3Lque et économique majeure en Inde et dans le monde.
Jumelée avec San Francisco, Bangalore avait été surnommée dès 2001 la « Silicon Valley indienne » par le magazine américain
Bloomberg Businessweek.
• Un développement précoce : la spécialisa3on économique de Bangalore a débuté dans les 1970s sous l’impulsion de Ram K.
Baliga. R. K. Baliga a fait acheter au sud de Bangalore un vaste terrain pour y établir un parc industriel, qui ferait de la ville la
«capitale de l’électronique ».
• La spécialisa!on dans les technologies de l’informa!on : Bangalore a surfé sur la forte xce du milieu de l’informa3que dans les
90s. De grands noms du secteur s’implantent à Bangalore (Texas Instrument, IBM…). Ces entreprises inves3ssent massivement
dans la recherche et le développement, dans la produc3on de logiciels, et la mise au point de matériaux informa3ques de pointe.
• Un pôle de compétence d’importance mondiale : en 2015-2016, l’État du Karnataka a contribué à 7,5% au PIB régional de l’Inde.
Entre avril 2000 et mars 2016, Bangalore a aÄré plus de 20 milliards $ d’IDE venant des Etats-Unis.
• Un bémol peut être apporté à ce développement corissant : en dépit des aJentes des élites poli3ques, ce boom de croissance
n’a pas entrainé le reste des secteurs économiques (théorie du ruissellement). Malgré de nombreuses poli3ques basées sur des
partenariats public-privé (PPP), la pauvreté reste un problème majeur dans la région (21% de la popula3on de Karnataka sous le
seuil de pauvreté en 2013. EnLn, les femmes sont encore marginalisées dans le monde de l’entreprise (en 2013, seulement 24%
avaient un travail à Bangalore).

Ini!a!ve Team 9

Pour montrer : que l’Inde veut !rer pro6t de son avance technologique pour accroître son incuence dans des pays convoités par
la Chine et riches en ressources naturelles et contribuer à leur développement

● C’est quoi ? Lancé en 2004, l’Ini3a3ve Team 9 est des3née à 8 pays d’Afrique occidentale (Ghana, Burkina Faso, Tchad, CMte
d’Ivoire, Mali, Sénégal, Guinée Equatoriale, Guinée Bissau) : l’Inde a promis pour près de 500M $ de crédits, d’aides, de
transferts de technologie, d’ici 2015.
● Les objec!fs : l’Inde diversiLe ses partenaires commerciaux, proLte des opportunités commerciales, contre la présence
chinoise, se cons3tue une clientèle poli3que pour l’obten3on d’un siège permanent au conseil de sécurité de l’ONU et
s’aFrmer dans le nouvel ordre mondial en s’appuyant sur une solidarité Sud-Sud.
● De bons résultats : de nombreuses entreprises indiennes privées et publiques ont ainsi pu s’installer dans ces pays (Ircon dans
les infrastructures ferroviaires, Tata).

TATA, l’incontournable
Pour montrer : que les stratégies classiques d’inser!on dans la M° + une FMN alliée de l’Etat na!on

● Un véritable champion na!onal : Tata est implanté dans 80 pays et réalise 60% de son CA à l’étranger, en majorité dans le
secteur des technologies et de l’informa3on. L’entreprise joue un rMle important sur la société indienne : 2/3 des bénéLces de
la holding Tata Sons Lnancent des programmes sociaux, le slogan de Tata : « improving the quality of life of
the communi'es we serve ». Tata a luJé pour la liberté et les droits individuels dans son pays : adopte la journée de 8h
en 1912, le congé maternité en 1928.
● Tata dans la M° : en 1991, Ratan Tata amorce l’interna!onalisa!on du groupe, restructure le groupe selon la logique
de reengineering (7 secteurs d’ac!vités dont Tata Steel, Tata Motos, Tata Consultancy Services, etc…). Le groupe est Ldèle à
la logique de croissance externe typique de la mondialisa3on (rachat par OPA du groupe Corus (acier) en 2006, de Jaguar et
Land Rover en 2008, symbole d’une revanche du Sud sur le Nord permise par la mondialisa3on). Ces rachats donnent accès à
un fort savoir-faire techno = raJrapage pour l’Inde. En Inde, les e`orts de diversi6ca!on et de concentra3on ont rendu Tata
un acteur omniprésent.
● Tata est sensible à la conjecture interna!onale : est touché par la crise liée à la crise du secteur automobile, au
ralen3ssement de la sous-traitance informa3que, aux aJaques terroristes à Bombay et à la chute de la consomma3on
mondiale d’acier.
● Des opposi!ons : en 2008 des manifesta3ons paysannes éclatent au Bengale Occidental contre la réquisi3on de leurs terres
agricoles au proLt de zones industrielles.
● Le groupe révise sa structure familiale : pourtant caractéris3que du capitalisme indien, décidé en faveur d’une meilleure
eFcacité. Ratan Tata est le dernier membre du conseil d’administra3on et cède sa place de PDG en 2012.

LES RÉFORMES de MODI en Inde


Pour montrer : le futur brillant de l’Inde, qui veut une croissance plus endogène et équilibrée.
• Narendra Modi a lancé en 2014 des programmes aux slogans aJrayants : •« Make in India » (aÄrer les IDE, faire croitre
l’industrie de 10% par an, faire produire en Inde pour avoir une croissance endogène, créer des emplois) •« Skill India » (améliorer
la forma3on), •« Digital India » (transi3on vers l’économie de numérique) •Objec!f : créer 100M d’emplois en Inde d’ici 2022
•Diploma!e ac!ve : visite de 37 pays en 18 mois.
• Des succ7s macroéconomiques : accéléra3on de la croissance, recul de l’inga3on et du déLcit, accéléra3on de la libéralisa3on.
Foxconn a par exemple annoncé des inves3ssements de 5Mds $ et la créa3on de 12 usines notamment dans le Maharastra.
Renault a aussi ouvert une usine à Chennai, et Ln 2015 il commercialise la Kwid, une voiture low cost.
• Mais son ac!on se heurte à des contraintes : pas de majorité à la chambre Haute, climat incertain pour les minorités, pollu3on,
congit indo-pakistanais (cf accroches)

L’EXPANSIONNISME INDIEN
• La doctrine Gujral, essence de la poli!que indienne. Approche graduelle de la géopoli3que indienne avec des cercles
concentriques. 1er cercle : Etats qui acceptent la prééminence régionale de l’Inde (SAARC). 27me cercle : voisinage large (MO, Asie
centrale, ASEAN). 37me cercle : reste du monde, l’Inde réclame une légi3mité interna3onale
• Une course à l’armement. Inaugura3on du 1er sous-marin indien (le Vaillant) en 2013, ouverture en 2005 d’un port militaire en
eaux profondes à Karwar. Renforcement de l’arsenal nucléaire indéniable : 1er essai nucléaire en 1974, 3r paciLque selon l’Inde
pour laver l’a`ront de 1962 et riposter après l’essai chinois de 1964. 5 nouveaux essais à l’arrivée du BJP pour montrer à la
communauté interna3onale la montée en puissance de l’Inde.
• L’extension du contrôle stratégique indien. Birmanie : alterna3ve aux pays du Golfe, danger du triangle d’or qui Lnance les
bandes armées sépara3stes du Nord-Ouest de l’Inde qui menacent la stabilité de la région. Indonésie : assurer la sécurité de
Malacca. Asie centrale : sJ pays avec hydrocarbures. L’Iran est un partenaire privilégié (projet de gazoduc), même posi3on sur le
problème afghan.

INDE PORTE-PAROLE DES SUDS


Pour parler de : Ques!on agricole
Sommet de Bali, en décembre 2013 : l’Inde demande l’aboli3on du plafond imposé en 1995 aux subven3ons agricoles pour les
PED en invoquant le droit à la sécurité alimentaire et dit « parler au nom de la vaste majorité des popula'ons de PED et des pays
pauvres. L’inde n’est pas seule ».
Pour parler de : Ques!on pharmaceu!que
L’Inde n’a pas de couverture sociale et des millions de personnes dépendent des génériques, beaucoup plus abordables. 2006
Novar!s (laboratoire suisse) lance un procès contre l’Inde : demande à la cour suprême indienne de breveter son médicament
an3cancéreux Glivec (conte 4000 $ alors que le générique coute 73 $). 2013 Novar3s perd : victoire d’un émergent.
Pour parler de : Ques!on environnementale : la COP 21, décembre 2015.

L’Inde parle au nom des pays du Sud, en annonçant qu’elle ne s’engagerait à une réduc3on chi`rée de ses émissions de gaz à e`et
de serre. Mot d’ordre, la «jus!ce clima!que»: vu son retard de développement, l’Inde es3me injuste qu’elle bride sa croissance
pour réduire son impact environnemental. Elle appelle donc les pays développés à s’engager à transférer des technologies pour
que le pays puissent considérer la ques3on environnementale tout en convergeant sur le plan économique avec l’Occident.

Instrumentalisa!on poli!que de LA DIASPORA INDIENNE


Pour montrer un ou3l de so| power indien (cf cours sur les diasporas pour les détails)
Le BJP, au pouvoir de 1998 à 2004 puis depuis 2014, décide de meJre à proLt ceJe diaspora (20 – 25M de personnes). Il crée un
ministère des a`aires des Indiens d’outre-mer, une journée de la diaspora en 2003 pour inviter à renouer des liens.

RRRANBAXY LABORATORIES, l’Inde comme puissance morale ?


Fondé en 1961, exporte ses médicaments dans plus de 125 pays, produc3on disséminée dans 7 pays (Zambie, Ile Maurice, Nigéria)

● But : créer des médicaments eFcaces et à faible cont (pour l’Inde et l’Afrique) : idée de droit à la santé pour tous => Spécialisé
dans les médicaments génériques Ex/ an3rétroviraux pour la luJe contre le SIDA.
● Mais : Afrique alors dépendante dans ce secteur : 70% des médicaments génériques importés viennent d’Inde
● Cri!ques importantes : 2014 : Food Drug Administra!on prouve que les tests de contrMle étaient faussés depuis
2004amende de 500 millions $ aux US + interdic3on d’exporter aux US.

CHANDIGARH, VILLE NOUVELLE EN INDE


Pour parler : d'un succès urbain.
● Fondée en 1951 par Le Corbusier : Nehru lui a fait appel pour développer la capitale du Pendjab (aussi de l’Haryana).
● Seule grande ville d’Inde plani6ée : aucun embouteillages (grandes avenues), lac ar3Lciel, pas de développement anarchique,
ville à taille humaine.
● Patrimoine mondial de l’UNESCO en 2016.
● Un des IDH les plus élevés des Etats indiens.

Guérilla Indienne : les Naxalites


Pour montrer : une conséquence du développement inégalitaire … et un exemple de déstabilisa!on poli!que en Asie

● C’est quoi ? Mouvement créé dans le Bengale Occidental dans les années 1960. Contrôle un « corridor rouge » du Nord Est
(Bihar) jusqu’au au Sud-est (Tamil Nadu).
● Une réac!on contre le développement inégalitaire indien : dans les 1960s, revendique la distribu3on des terres après que la
réforme agraire a été abandonnée sous la pression des zamindars (grands propriétaires absentéistes). Resurgit dans les
années 2000 car les campagnes sont de plus en plus marginalisées du développement. La créa3on de ZES force le
déplacement de popula3ons tribales.
● Une guérilla maoïste : stratégie de prise de pouvoir inspirée de celle de Mao avec révolu3on dans les campagnes avant de se
tourner vers les villes. La guérilla proLte de l’aide des services secrets pakistanais, des armes des mouvements maoïstes du
Népal, et de celles des Tigres Tamouls.
● Lu5e du gouvernement : opéra3on Greenhunt en 2009 pour « éradiquer le péril rouge » : l’occupa3on militaire du corridor
rouge entraine le repli du mouvement vers les régions montagneuses

Le sor power

Le Bunka Power
Pour montrer : les nouveaux domaines de la puissance japonaise

● C’est quoi ? So| power japonais depuis les 2000s, la « diploma'e du manga » (Taro Aso). Aujourd’hui, le Japon est la 27me
puissance culturelle, le Bunka Power représente 20% des exporta3ons japonaises en 2013 (2% de son PIB).
● Les objec!fs de ce sor power : le METI évoque une stratégie 3 phases : 1/ « Japan boom » = promo3on accrue de la culture 2/
développement commercialisa3on produits japonais, projets infrastructures 3/ augmenta3on tourisme, hausse de la
consomma3on au japon, aÄrer des cerveaux , pallier la faible croissance et au vieillissement.
● Pour montrer la réussit de ce sor power : « Le Voyage de Chihiro » 2001 de Hayao Miyazaki : Oscar du meilleur Llm
d’anima3on en 2003 ; One Piece, de Eiichiro Oda, manga le plus vendu au Japon et dans le monde (plus de 430M
d’exemplaires).
● Pour montrer l’importance du tourisme dans l’économie : New Growth Strategy de 2010 , volonté de quadrupler le nombre de
visiteurs touris3ques d’ici 2020 ( 8.6M à 5-30M), qui permeJrait la créa3on de 560k emplois .
● Pour montrer l’importance des cerveaux : volonté d’aÄrer d’ici 2020 le double de travailleurs étrangers hautement qualiLés.
Augmenta3on échanges universitaires,, so| power sur le long terme, envoie de 300k étudiants et accueil d’un nombre
équivalent d’étudiants étrangers.
● Pour montrer les limites de ce sor power : pas d’ins3tu3ons comme CNN / BBC, le japonais n’est pas une langue d’échanges
au niveau interna3onal, les combats de sumos (Lerté na3onale) ne sont pas suivis à l’interna3onal contrairement au football
occidentales.

Vague coréenne et manifesta!ons au Japon


Pour montrer : l’incuence croissante de la Corée du S dans le sor power … au détriment du Japon

● En aont 2011, le Japon assiste aux manifesta3ons na3onalistes de 2000 personnes au siège de Fuji TV (grande chaîne TV
japonaise), pour dénoncer la poli3que de l’entreprise accusée de di`user trop de programmes sud-coréens, au détriment des
produc3ons locales. Mais le Japon ne peut pas nier que les programmes sud-coréens ont acquis une audience grandissante au
Japon : c’est la « Hallyu », la vague coréenne, depuis 2004. La vague a aussi pris la forme de la percée de stars sud-coréennes
au Japon (la K-pop par exemple, qui a supplanté la J-Pop en terme de popularité).

RÉFÉRENCES
DEVELOPPEMENT
Les « quatre E » de Chris!an Sau5er, Les dents du géant : le Japon à la conquête du monde : 4 principes de dév dans
l'exemple japonais :
● Entreprise : « toyo3sme » (synthèse du taylorisme et de l’esprit japonais), prMne une produc3on économe reposant sur le
« juste-à-temps ». Le compromis repose sur une forte implica3on des salariés en échange d’un emploi à vie, d’un salaire à
l’ancienneté, et de primes (3 trésors).
● Etat : L’Etat est interven3onniste, protec3onniste et na3onaliste.
● Educa!on : obligatoire depuis 1872, gratuite depuis 1900. 96% de scolarisa3on.
● Epargne : 23% du revenu disponible en 1974.

Pour montrer : le modèle de développement japonais

Le drame asiaque, 1968, Gunnar Myrdal


● L’importance des dé6s du développement : l’auteur s’insurge contre les États qu’il qualiLe de « mous », qui ne fournissent
pas l’e`ort minimal nécessaire à tout développement économique.
● L’Asie est « mal par!e » : notons qu’en 1960, la Corée du Sud a un PNB/hab égal à la moi3é de celui du jeune Ghana
indépendant. Myrdal véhicule l’image d’une Asie immobile, paralysée par l’immensité de ses popula3ons, son profond respect
des tradi3ons qui empêche la modernisa3on, son clientélisme et sa corrup3on. C'est donc la croissance démographique (+3%/
an ds 1950s) qui est à l'origine du mal développement en Asie.
● Son analyse aujourd’hui semble per3nente… pour l’Afrique.

Pour montrer : pessimisme asia3que


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Ar!cle « Le mythe du miracle asia!que », 1994, Paul Krugman


● Remise en cause du caract7re miraculeux de la réussite des NPIA : il caractérise le développement asia3que comme un
développement par « transpira'on », c’est-à-dire fondé sur le travail de la main d’œuvre et non pas comme un
développement par « inspira'on », fondé sur l’innova3on et le progrès technique.

Pour montrer : limites du modèle de développement asia3que


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La méditerranée Asiaque, 2009, François Gipouloux


• Reprend l’ouvrage de Fernand Braudel et avance que l’Asie fonc3onne comme une méditerranée, avec une société
marchande qui se construit du XVIème au XVIIIème siècle
• Il dit quoi ? À l’intérieur de ceJe zone, ce sont les grands ports qui sont reliés entre eux et non pas les Etats, comme si les
ports s’émancipaient de leur cadre na3onal, commerçaient entre eux sans rela3on d’Etat à Etat. « les villes peuvent avoir une
logique et une Lnalité qui n’est pas celle des États » => idée cri!quée : Par exemple, Shanghai n’est clairement pas
déconnectée de Pékin.
• Un livre cri!qué : •Géographie diYérente : il n’existe pas UNE méditerranée asia3que comme en occident, mais plusieurs. La
topographie (beaucoup d’archipels qui segmentent la région) est complètement di`érente de celle de la méditerranée et la
mousson rythme la naviga3on. •Présence éta!que par3culièrement forte en Asie • Il y a trois mers mondes : l’océan indien,
la mer de Chine et l’Asie du sud-est.
Pour montrer : l’organisa3on mari3me en Asie
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Development as Freedom, 1999, Amartya Sen


● Une dé6ni!on intéressante de la no!on de développement : pour Amartya Sen, la no3on de développement est liée à
l’accroissement des capacités de l’individu. Outre l’améliora3on des condi3ons de vies, l’accès à un niveau de confort et à une
éduca3on, le développement ne se réalise réellement que lorsqu’un ensemble de libertés sont accordées à l’individu pour
qu’il oriente son existence.
● La démocra!e devient centrale dans le raisonnement : la ques3on n’est pas de savoir si elle conforte ou non la croissance
économique. La démocra3e relève de la déLni3on même d’un développement prenant en compte les aspira3ons de
l’individu. Penser aussi à la protec3on de l’environnement.

Pour montrer : lien ente liberté et développement

JAPON

Le Japon qui peut dire non, 1990, Morita et Shintaro Ishihara


● Ishihara est un pionnier de l’asia3sme, ancien gouverneur de Tokyo. Morita est un ancien PDG de Sony.
● Le Japon doit devenir leader mondial : meJre Ln au pacte américano-japonais de sécurité, mener une poli3que asia3que et
u3liser son so|-power. Morita montre les failles des entreprises américaines qui risquent de mener les US au déclin, et
cherche une solu3on pour que le Japon évite cet écueil. Il aFrme que l’économie américaine repose trop sur des jeux d’argent
(fusions-acquisi3ons), et pas assez sur la créa3on.
● Le Japon doit u!liser de mani7re agressive sa supériorité technologique : instrument de négocia3on. Les diplomates et
hommes d’a`aires japonais devraient être plus fermes face aux Occidentaux.

Pour montrer : émancipa3on du Japon face à l’Occident


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Chine ou Japon, quel leader pour l’Asie ?, 2010, Claude Meyer


● Pékin et Tokyo se disputent un leadership dans une compé!!on apparemment inégale : en 2010, la Chine devient la 27me
puissance éco mondiale (devant Japon), ce qui illustre le raJrape de la Chine dynamique face au Japon déclinant. Face à ceJe
vision, Claude Meyer analyse avec précision leur légi3mité respec3ve à revendiquer la supréma3e économique et stratégique
dans une Asie en voie d’intégra3on.
● La rivalité croissante Chine-Japon en Asie s’examine au regard de leurs ambi!ons globales : le Japon se veut une grande
puissance civile au service de la paix là où la Chine est une superpuissance en devenir. Un raisonnement trop simpliste peut
amener à croire que la Chine éclipse le Japon en déclin surtout depuis l’éclatement de la bulle japonaise : il faut garder en tête
que le Japon garde une supréma3e technologique incontestable.
● Tokyo veut prendre appui sur un arc de la démocra!e : unit Japon, Inde, Australie, NZ et US, dans la perspec3ve d’une
intégra3on asia3que plus poussée. Le régionalisme chinois privilégie une zone centrée sur l’ASEAN (lancement d’une zone de
libre-échange avec l’ASEAN en 2010).

Pour montrer : les rivalités pour le leadership régional


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Qui>er l’Asie, 1885, Yukichi Fukuzawa


• Il théorise l'asia!sme : « s’unir avec l’Asie pour rivaliser avec l’Occident » : Le Japon doit se rapprocher de l’Occident pour se
développer et ensuite revenir en Asie. Il jus3Le ainsi la révolu3on Meiji. « Nous avons le choix entre être assis à la table des
grands ou faire par3e du menu. »
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Développement en "vol d'oies sauvage", Kaname Akamatsu, 1937 :


• C'est développement qui s'appuie sur une spécialisa!on en "vol d'oies sauvages": la en vagues successives, chaque vague
recouvre en par3e celle qui la précède.
• Les étapes :
o Le pays importe un certain type de produits manufacturés
o Le pays subs3tue aux importa3on sa produc3on na3onale qui monte en puissance.
o Le pays exporte ceJe produc3on. CeJe exporta3on prend le relais d'une demande saturée.
o Le pays délocalise ses unités de produc3on dans d'autres pays -> IDE ds pays avec main d'oeuvre bon marchée
(rajoutée par Shinoara en 1982)

CITATIONS
Pour montrer que le développement asia3que est piloté par l'Etat
− Pierre Judet parle d’État « riziculteur » qui sélec3onne les « jeunes pousses » industrielles et les repiques dans le champ de la
concurrence interna3onale.

Pour montrer que l'Asie ne forme pas une unité homogène.


− Simon Leys : « L’Asie n’existe pas. C’est une inven!on du XIXe eurocentrique et colonial : qu’y a-t-il de commun entre le
Bangladesh et le Japon, sinon le fait qu’ils ne sont ni l’un ni l’autre européens ? »
− F. Godement : « L’ancienne Asie était divisée par la culture, les langues, l’idéologie pol, les philosophies religieuses et la
géographie. La nvelle Asie, fondée sur l’intégra!on éco, la technologie et la mobilité, va +/+ apparaître comme une région
cohérente. »

Pour montrer que la popula3on de la Chine peut s'avérer être un poids économique.
− La Chine sera « vieille avant d’être riche », Isabelle A5ané

Pour montrer que le modèle occidental n'est pas l'idéal asia3que


− Refus de la démocra3e : Lee Kuan Yew : « Un pays a davantage besoin de discipline que de démocra!e ».

Robert Gates (Secrétaire américain à la défense (2006-2011)) : « Nous sommes une puissance asia3que, avec des intérêts
importants dans la région », à l’occasion d’une tournée en Asie pour montrer l’implica3on des US.
René Servoise « Pour la première fois, au cours de son histoire, l’Europe assiste à la naissance et au développement d’une
révolu3on industrielle hors de ses fron3ères », 1985
Fumimaro Konoe (1er ministre japonais de 1940 à 1941) : déLnit en 1940 « la sphère de coprospérité de la grande Asie orientale"
Sophie Boisseau du Rocher : « L’ASEAN permet de placer la région sur une carte »
A. Sen : « women missing »
J. Bhagwa! : « bol de nouilles » asia3que

COURS SECONDAIRES
ASIE CENTRALE
I. L’Asie centrale est une interface stratégique depuis l’An!quité
● Zone de transit : carrefour culturel entre l’Asie et le Moyen-Orient, entre l’empire des Hans, romain ou de Gengis Khan.
Région avec un passé musulman (beaucoup de mosquées). Interface historique entre l’Europe chré3enne et l’Asie bouddhiste.
● Fron!7re d’empire disputée : un « Grand Jeu », (Kim, R. Kipling). Il y a des tensions entre la Russie et le RU en Asie centrale
au début du XXe. La Russie veut accéder aux mers chaudes et étendre son inguence. Uk veut étendre son inguence too. Or, les
2 puissances n’arrivent pas à meJre la main sur Afghanistan (impossible de s’imposer militairement). C’est un Etat-tampon
entre deux aires d’inguence.
● Périphérie de l’empire sovié!que (1922-1991 : des RSS) : découpage des pays par Staline aLn de combaJre les na3onalismes.
Mise en valeurs des plaines du Kazakhstan (agriculture, espace stratégique pour la conquête spa3ale (centre Baïkonour 1955)).
● De mauvais héritages : régimes présiden3ls forts (culte de personnalité), diFcile fabrica3on des na3ons car bcp de minorités
(fractures héritées du découpage Staline), mise en valeur des Terres vierges -> érosion des sols (agriculture).

II. À la chute de l’URSS, l’Asie centrale devient le terrain d’un nouveau « grand jeu »
● Le spectre du condominium russo-chinois : • La Russie se re3re en 1991 avec créa3on CEI 1991 (Communauté des États
Indépendants qui rassemble tous les anciens pays sovié3ques, permet de réguler leur économie.) Russie regagne une
importance grâce à la luJe contre le terrorisme avec Pou3ne (OTSC : Organisa3on du Traité de Sécurité collec3ve). • La Chine
cherche à sécuriser la fron3ère du Xinjiang (Ouïgours, futur passage de la route de la soie vers l’Iran), se rapproche du
Kazakhstan (le moins proche poli3quement de la Russie). • OCS 2001 : but militaire (taus sauf Turkménistan + Chine + Russie).
● Les Américains privilégient une lecture géostratégique : • Démocra3sa3on de la région : TNP à la chute de l’URSS. • 2000s :
aide militaire et luJe contre le terrorisme. Les USA sont un acteur géopoli3que majeur mais un acteur économique mineur.
Leur objec3f est d’éviter une main mise chinoise ou russe sur la région. On parle d’un Nouveau grand jeu en Asie centrale (G.
Voloshin) qui se jus3Le par la mul3plica3on des protagonistes (Chine, USA, Russie).
● Les autres puissants, des joueurs alterna!fs : • Le Japon est le 1er pourvoyeur d’APD. • La Turquie y étend la TIKA (Agence
turque de coopéra3on et de développement). • L’Iran prMne la division de la mer Caspienne selon Montego Bay pour accéder
aux réserves pétrolières. • L’UE : programme TACIS (Ln 2011).

III. Assurer son développement en devenant un carrefour économique


● Atouts : situa3on géographique (pont entre l’Asie et l’Europe), ressources (mer Caspienne (hydrocarbures), Ouzbékistan
(coton et or), Kirghizstan (or)).
● Faiblesses : pbm fron3ères, eau (mer d’Aral), agriculture (Ouzbékistan est à 95% déser3que), système poli3que (corrup3on et
dictature, décourage les inves3sseurs), terrorisme (Ouzbékistan est une zone de départ vers Daesh), économie de rente
(hydrocarbures).
● Redevenir une zone de transit : rénover le réseau rou3er (omniprésent mais vétuste), transit de la route de la soie par le
Kazakhstan.
● Mais est-ce une région ? : éclatement, renforcement des fron3ères, trajectoires di`érentes.

Point sur la mer Caspienne (c’est casse-pied LOL)


- Réserves imporantes d’hydrocarbures (pétrole, gaz) -> congit entre pays riverains qui veulent en 3rer proLt.
- Militarisa3on de la zone ? : goJe russe, US forment des marines militaires (Azerbaidjan).
- Ques3on du statut (mer ou lac salé ?) : à chute de URSS, conten3eux entre riverains car selon le statut certains pays sont
avantagés ou non. En par3e résolue en 2018 : la Conven!on sur le statut de la mer Caspienne a condi3onné le partage des
fonds marins (Turkménistan et Azerbaïdjan peuvent construire gazoduc). C’est unn statut spécial (ni mer, ni lac) qui ne suit
aucune référence mdle.

AFGHANISTAN - PAKISTAN
I. Le concit afghan aujourd’hui, une impasse poli!que et militaire
● L’Afghanistan, un pays déshérité mais convoité : massif himalayen au milieu (obstacle, mais benef car rend diFcile toute
conquête), carrefour stratégique (intersec3on MO/Asie centrale/monde Indien). L’Etat afghan émerge Ln XIX , fron3ère
délimitée par le RU avec la ligne Mor3mer Durand en 1893 qui sépare l’ethnie majoritaire (Pachtounes) -> une par3e ds
Empire des Indes (auj Pakistan) et l’autre en Afghanistan -> Afghanistan ne reconnait pas ceJe ligne.
● Etat sans na!on : 20 ethnies (surtout des Tadjiks et Pachtounes), islam sans rMle fédérateur.
● Etat en déliquescence depuis 1979 : 1973 prise de pouvoir du PC afghan -> révolte des religieux-> l’URSS craint un
renversement donc intervient en 1979 -> créa3on d’une résistance (deux groupes : Alliance du Nord, non-patchoune et
talibans, patchounes) soutenue par les USA -> l’URSS part en 1989, les talibans prennent le pouvoir : islamisme radical (charia,
déscolarisa3on des femmes), terre d’accueil pour Al-Qaïda.
● Nouveau concit depuis 2001 : interven3on des USA avec l’OTAN pour écraser Al-Qaida, renverser les talibans, assurer la
transi3on démocra3que (4ème plus corrompu au monde). Echec : les Talibans reviennent en 2004. Olivier Zajec, La nouvelle
impuissance américaine : mêmes erreurs qu’au Vietnam (s’aliènent la popula3on locale par une méconnaissance des réalités
socio-culturelles). Changement de stratégie sous Obama (augmentat° nb de soldats, mul3plica3on des inves3ssements ds
infra).
● Un échec pour les Occidentaux : échec de “na3on building” (certes les aides -> améliorat° sanitaire mais tjrs sous-dev), échec
militaire (Talibans ont tjrs 1/3 territoire).
● Un futur paradoxe ds contexte de montée de Daech ? : face aujourd’hui au danger représenté par une implanta3on de l’Etat
islamique dans la région (possibilité de base de repli), les Talibans pourraient apparaître comme un allié objec3f des
Occidentaux face à Daech.

II. Le Pakistan, un acteur ambigu qui joue un rôle dangereux


● Acteur majeur depuis les 1970s : le Pakistan a besoin d’un Afghanistan faible qu’il puisse contrMler, il favorise donc l’arrivée au
pouvoir des talibans.
● Un double jeux dangereux depuis 2010 : il annonce en 2001 son engagement contre les Talibans (reçoit des subven3ons
américaines), mais en 2008 rapport Otan montre collusion entre Pak et talibans -> US se méLent Pak maintenant.
● Cela traduit la faiblesse intrins7que de l’Etat depuis sa fonda!on : « apr7s 60 ans d’existence, le Pakistan est passé d’une
na!on en quête de pays à un pays en quête de na!on », Lal Khan. -> montre faiblesses et contradic3ons ds projet pakistanais
(clientélisme poli3que, obsédé par l’Inde)

III. Le retour d’un grand jeu dans l’Afpak


« Afpak » : expression de Richard Holbrooke en 2008, désigne la collusion entre armées, services secrets pakistanais (ISI) et
Talibans. L’Afpak est le théâtre de guerres chevauchant les fron3ères (Ouest : Talibans VS coali3on interna3onale, Est : État
pakistanais VS Talibans pakistanais, congit Pakistan/Inde).
● Asie centrale et Iran : craignent le fondamentalisme religieux et le traLc d’opium, la Russie aussi (70% des drogués russes
consomment de l’héroïne afghane).
● USA : luJe contre le terrorisme, mais ils recherchent désormais plus un verrou stratégique (rapprochement avec l’Inde).
● Chine : sécuriser le pays pour pouvoir exploiter la mine de Mes Aynak (2ème gisement de cuivre mondial, Afghanistan) et créer
un corridor pakistanais pour que le pétrole importé de Gwadar arrive dans le Xinjiang (cf. routes de la soie).

PÉNINSULE CORÉENNE
I. Une fron!7re chaude
● 1945, division de la péninsule : division au 38ème parallèle, au départ temporaire mais les régimes poli3ques et idéologiques
évoluent dis3nctement (épura3on de l’ancienne administra3on coloniale au Nord VS coali3on autour des conservateurs de
droite au Sud). Guerre de Corée 1950-1953 est une guerre civile et de la GF.
● Division : anachronisme de la GF, 240km, DMZ, 2 armées en état de guerre => fron3ère chaude (aussi mari3me).
● Amorce de coopéra!on : Sunshine Policy (1998), pourparlers à 6 (2003, Chine, 2 Corées, Japon, USA, Russie pour
dénucléariser la péninsule, mais la Corée du Nord s’en re3re en 2009). 2 Corées di`érentes : diFcile assimila3on des 20 000
réfugiés au Sud.

II. Le dernier régime stalinien de la plan7te ?


● Isolement, autosuCsance, mé6ance : puissance militaire (1,2M d’hommes, 4ème armée du monde en e`ec3f) mais son seul
allié est la RPC (perd la Malaisie avec l’assassinat du demi-frère de KJU à l’aéroport de Kuala Lumpur en 2017).
● Sous Kim Il-sung, état stalinien : régime concentra3onnaire, ultrana3onaliste (culte de la personnalité, goulag), monarchie
socialiste (“Notre par! et notre révolu!on s’en reme5ent pour toujours à la glorieuse lignée des Kim”), confucianisme.
● La pra!que de la diploma!e d’extorsion : emprunte la voie du nucléaire militaire (quiJe le TMP en 2013, 1er essai nucléaire en
2006, 6ème en 2017), sanctuariser le territoire et faire pression pour obtenir une aide interna3onale.
● Comment expliquer la capacité de résistance du régime ?: sou3en de la popula3on et de la RPC, crainte de la perte d’iden3té
en cas de réuniLca3on.

III. Le statu quo, seule op!on possible ?


● Convergence des intérêts pour le statu quo : peur de la Chine (ne veut pas aux réfugiés, ni émergence nv puissance
régionale -> statu quo lui convient car commerce aussi avec CdN), Corée du Sud (ne pas s’encombrer du « Jurassic Park du
communisme » (H. Tertrais), la paix et la stabilité sont plus réalistes que la réuniLca3on), Japon et USA (ques3on du devenir
des armes nucléaires), Corée du Nord (la division est la condi3on de survie du régime). 2018 = mul3plica3on des sommets
(inter-corréens sur q° nucléaire, entre Trump/KJU, …) mais n’abou3ssent à rien.
● Quels dé6s ? : Corée du Nord oscille entre instrumentalisa3on des nouvelles tensions avec Séoul et reprise du dialogue. KJU
prMne le « byongjin » (dvpt économique // au dvpt de l’arme nucléaire), mesures en 2013 pour augmenter les IDE (ZES de
Rason avec le port de Rajin est une porte de sor3e pour les produits chinois des usines enclavées de Mandchourie).
TIBET
● Le toit du monde : zone de hauts plateaux au nord de la chaîne himalayenne. Le terme « Tibet » renvoie à l’aire culturelle
3bétaine (Tibet historique + région autonome, 6M de Tibétains et 7M de Chinois) ou à la région autonome (2,8M de
Tibétains).
● Une région stratégique : posi3on de carrefour, le long d’une fron3ère sensible (Inde/Chine), plateforme pour les engins
balis3ques/nucléaires à lancer vers l’extérieur. Château d’eau (Huang He, Chang Jiang (=Yangzi), Mékong, Irrawaddy
[Birmanie], Brahmapoutre) → cela permet à la Chine de sécuriser une part de ses approvisionnements. MP (surnommé
« maison des trésors de l’Ouest ») : bois, charbon, pétrole, fer, cuivre, or, uranium… 2006 ouverture d’une ligne de chemin de
fer Pékin-Lhassa, pour exploiter/contrMler la région. Poten!el touris!que mais peu exploité (peur d’un délitement de la
culture 3bétaine).
● Le dalaï-lama et la RPC ou le choc des deux na!ons : Tibétains ≠ Han, histoire, régime poli3que, religion, culture di`érentes,
alphabet ≠ idéogrammes… Les Tibétains veulent ajd une autonomie réelle, refusée par la RPC. Non-violence car le
bouddhisme porte un message de paix.
● Histoire récente : au 187me, en raison de sa faiblesse, le Tibet se place sous la suzeraineté de la Chine (convoi3ses UK/Russie).
En 1912, le 13ème dalaï-lama proclame l’indépendance du Tibet, pas reconnue par la communauté interna3onale. En 1950, la
RPC annexe le Tibet, « par!e intégrante de la Chine » pour Mao. 1951-1959 : mul3plica3on des groupes de résistance an3-
chinoise, soutenus par la CIA. 1959 : aboli3on du régime du dalaï-lama, qui se réfugie à Dharamsala en Inde. 1965 : région
autonome créée. 60s : le Dalaï-Lama sort de son exil et alerte le monde de la répression chinoise, pour sauver l’iden3té de
son peuple (contexte de la Révolu3on culturelle : tous les monastères bouddhistes de la région sont détruits). 1972 :
rapprochement US/Chine ⇒ Ln de l’aide Lnancière et matérielle de la CIA au Tibet. 1987-1989 : résurgence de la luJe
armée ; parallèlement le DL gagne le sou3en de l’opinion publique mondiale. 1994 : la Chine accorde une aide éco massive au
Tibet, cherchant à convaincre les Tibétains que la puissance chinoise est une chance pour la région. Mais le Tibet a toujours
l’IDH le plus faible… 1995 : le DL annonce qu’il ne se réincarnera pas sur le territoire chinois. Mars 2008 (avant JO) :
manifesta3ons contre les « colons Han ». Depuis, nombreuses immola3ons.
● Les autorités de Pékin campent sur leur posi!on : pol de sinisa3on, « génocide culturel », même si le PM réélu en 2016
partage avec le DL la vision d’une « voie médiane ». DiFculté pour le DL de se faire entendre par la communauté
interna3onale car les pays n’ont pas envie de se fâcher avec la Chine (ex en France, le DL n’est reçu par aucun responsable
poli3que oFciel)… Divisions au sein de la communauté 3bétaine sur les rapports avec RPC. 2011 : le DL renonce à ses
pouvoirs poli3ques -> transfère à PM en exil. 2019 : US insiste pour que ONU par3cipe au choix du prochain DL (l’actuel a 84
ans) mais RPC veut respecter une « coutume historique ».

AUSTRALIE
● 7M km2, 25M habs (=nain démographique), 3e ZEE mondiale.
● Image d’un pays occidental : troupes en France pendant WW1, présent à la créa3on de l’ONU, crée le groupe de Cairns
(1986).
● Puissance moyenne : 37me puissance économique d’Asie du Sud, mais 137me mondiale. Tiraillée entre sa sécurité (alliance avec
les US) et ses intérêts économiques en Asie.
● Puissance commerciale : grandes richesses naturelles et faible demande intérieure (1er exportateur mondial de charbon),
entreprises (BHP, Rio Tinto), 2/3 de ses échanges commerciaux sont interrégionaux (Chine = 1er partenaire commercial en
2007).
● Rela!on privilégiée avec les US : • Dominion en 1901, indépendance en 1939. • Alliance avec les US dès la WW2
(par3cipa3on à la guerre de Corée, à l’ANZUS (pacte militaire US-Australie-NZ)), gage de stabilité : luJe contre le terrorisme,
sécuriser la zone. • Incer!tudes avec Trump aujourd’hui (raccroche au nez du 1er Ministre lors de leur 1er échange).
● Acteur asia!que : • Rejet de l’Asie : poli3que migratoire stricte du XIX aux 1970s (‘‘Australie-blanche’’) • Renforcement des
rela!ons : Chine (Australie ne s’engage plus à intervenir à Taiwan en 2004), Inde (47me importateur de produits australiens en
2004). • Interven!onnisme : Forum du PaciLque Sud (1971) rebap3sé Forum des îles du PaciLque (contrebalancer l’inguence
chinoise des routes de la soie), camps de réfugiés dans l’archipel de Bismarck (externaliser le problème), livre blanc de la
défense (2016, acquisi3on de 12 sous-marins (français) pour aFrmer ses ambi3ons face à la Chine).
● Rapprochement avec la France : • Rela!ons tendues : services secrets fr détruisent le Rainbow
Warrior (navire de Green Peace, 1985) dans un port néo-zélandais car le bâteau voulait protester contre les essais nucléaires fr
• Apaisement : le 1er Ministre vienten France pour les sous-marins.
● Et les asia!ques ? : • Chine : s’implanter en Australie via les IDE, pour contrMler les mines (Lrme chinoise Yan Coal). • Inde :
inves3r dans la plus grande mine de charbon au monde (Carmichael).
⇨ N’est pas dans une spirale de la deJe : richesse des produits primaires, voix sur la scène interna3onale, proximité avec le Sud
(ges3on des ma3ères premières) et le Nord (culture). Mais a tout à craindre des tensions commerciales Chine/USA.
Au feu les pompiers !
● Quid ? Feux de brousse débute en Septembre 2019 – Mars 2020
● Des csq sur l’environnement et sur les hommes : 18,6 millions d’hectares de végéta3on brnlés, près de 50°C aJaint à Sydney,
plus de 445 personnes mortes, 2779 habita3ons détruites, la fumée était visible au Chili et en Argen3ne (11000 km)
● Sco5 Morrison, le PM a été cri3qué car il semblait adopter une aÄdue nonchalante vàv de la situa3on (vacs à Hawai pdt les
mégafeux). Il a diFcilement reconnu le lien de causalité entre le réchau`ement clima3que et les incendies. Mais il se refuse à
renvenir sur sa poli3que favorable à l’industrie manière du charbon. -> Manifesta3ons contre ScoJ et pour plus de mesures
contre le réchau`ement clima3que.

ISLAM EN ASIE DU SUD/SUD-EST


La région Asie du Sud/Sud-Est (ASSE) concentre 60% de musulmans (plus forte concentra3on au monde) : Indo, Pak, Bangladesh,
Inde. Islam modéré, tolérant (≠MO) car il cohabite avec d’autres communautés ; largement sunnite. Néanmoins des radicalisa3ons
existent [2013 le Sultanat de Brunei promulgue un nouveau code pénal, fondé sur la charia].
● L’islam asia!que est marqué par le syncré!sme de plusieurs cultures : surtout en Malaisie/Indonésie (éléments du
bouddhisme/hindouisme) et en Inde (« indianisa3on » des religions, le système de castes s’y intègre).
● L’islam a été un fort marqueur d’iden!té, mais un islam non-poli!que : • l’ASEAN rassemble la Thaïlande bouddhiste ; les
Philippines catholiques ; Malaisie, Indonésie et Brunei musulmans ; et Singapour taoïste/confucianiste. • Indonésie :
Soekarno et Soeharto répriment les mouvements islamistes et la Cons3tu3on est amputée de « les musulmans doivent obéir
à la loi de l’islam. »
● Mais à par!r des 70s, un islam moins modéré/tolérant apparaît : un islam fondamentaliste est di`usé par les pétrodollars
du MO (écoles coraniques). L’islamisa3on touche par3culièrement le Pakistan et le Bangladesh [au Bangl, l’Islam devient
religion d’Etat en 1988]. La marginalisa3on des minorités musulmanes encourage la radicalisa3on [ex des Ouïgours en Chine].
Les mouvements radicaux sont instrumentalisés par les gouvernements autoritaires [ex : par le Pakistan pour déstabiliser le
Cachemire indien].
● L’islam radical, une source d’instabilité majeure : la région s’est intégrée au djihad mondial depuis les 90s (Al-Qaida en Afgha
; en Indo le groupe Jemaah Islamiyah est ajd proche de Daesh). Les aJentats se mul3plient [ex 2002 à Bali par Jemaah
Islamiyah, à Bangkok en 2015]. Aujourd’hui, Daesh tente de s’implanter dans la région, notamment là où l’Etat est faible (sud
Philippines, Cachemire, Afgha…), avec le retour des combaJants expérimentés.
● La lu5e contre le terrorisme (islamiste) est ainsi devenue une priorité, à diYérentes échelles : na!onale [arresta3on du chef
de J.I. en Indo après les aJentats de Bali], régionale (coopéra3on au sein de l’ASEAN), interna!onale (aide des US aux
Philippines 2000s). Mais ceJe luJe tend à être instrumentalisée [ex le terrorisme ouïgour « légi3me» la répression au
Xinjiang].

GÉOPOLITIQUE DU BOUDHISME
Pbque : N’existe-il pas une géopoli'que du bouddhisme, au sens d’iden'9ca'on entre un territoire et une religion, et des
formes d’instrumentalisa'on là où elles est implantée, à des 9ns poli'ques, voire de domina'on ?

● Présenta!on du bouddhisme : 4ème religion mondiale (500M) née en Inde au Vème siècle av. JC (la plus ancienne derrière le
judaïsme), le bouddhisme n’est pas perçu comme instrumentalisé comme peuvent l’être l’islam ou le chris3anisme :
incompa3bilité rela3ve entre bouddhisme et poli3que. Idée que la vie est douloureuse, donc on veut échapper au cycle des
réincarna3ons (répé33on des sou`rances) : morale, prière, et médita3on peuvent rompre ceJe chaîne, et peuvent permeJre
d’accéder à la sérénité totale = le nirvana. Succès en Occident = tolérance, ouverture, voie personnelle vers la sagesse.
Détachement des biens matériels.
● Un rôle majeur dans la créa!on d’iden!tés na!onales eu Asie orientale au 207me : c’est un élément d’unité dans les luJes
an3-coloniales [Ceylan « une 1le, une na'on, une religion »] ; religion d’État en Thaïlande (90% de la pop), élément iden3taire
des sociétés 3bétaines/mongoles. Bhoutan : poli3que de repli iden3taire qui a préservé l’iden3té bouddhiste.
● Soumis à une féroce répression sous les régimes communistes : ces régimes voyaient en lui un contre-pouvoir → volonté
d’éradica3on [ex répression chinoise au Tibet où le Dalaï-Lama, chef à la fois spirituel et temporel des Tibétains, est contraint à
l’exil dès la Ln des 50s. Il a annoncé en 2014 qu’il pourrait être le dernier des DL]. Mongolie, Vietnam, Cambodge.
● Concits avec les autres religions : bouddhistes vs. tamouls hindouistes au Sri Lanka, bouddhistes vs. musulmans au
Bangladesh (ethnie bouddhiste minoritaire qui vit dans les montagnes, insurrec3on du Chakmas depuis 1980). Groupes
sépara3stes musulmans radicalisés au sud de la Thaïlande (s’en prennent aux civils bouddhistes, et mêmes aux musulmans
accusés de collaborer avec le gouvernement). C’est un facteur de déstabilisa3on régionale [ex : la répression menée par le
gouv bangladais a entraîné des gux massifs de réfugiés vers les Etats voisins].
● Si ces concits prennent la forme d’opposi!ons religieuses, la religion est rarement la seule cause : enjeux = accès aux
ressources [Birmanie : routes de l’opium, richesse en gaz sur le territoire des Rohingyas ; Sri Lanka : contrMle des ex-
planta3ons britanniques].
● Un renouveau du bouddhisme actuellement : mondialisa3on de ceJe religion au départ ancrée dans une région bien précise,
liée aux migra3ons. Essor du bouddhisme en Mongolie et en Chine ; ancré dans la société moderne à Taïwan.
● Le bouddhisme reste un enjeu poli!que : c’est une force d’opposi3on en Birmanie ; ques3on 3bétaine ; le bouddhisme
nourrit la contesta3on en Inde (système de castes rejeté par les Dalits).
AGRICULTURE,
SANTÉ, FAIM,
EAU

1
2
PAGE DE GARDE

ENJEUX 3
ENJEUX GLOBAUX 3
AGRICULTURE ET FAIM 3
EAU 3
SANTÉ 3
THÈME I : AGRICULTURE 4
DÉFINITIONS AGRICULTURE 4
ACCROCHES AGRICULTURE 4
CHRONOLOGIE AGRICULTURE 5
CHAPITRE 1 : AGRICULTURE ET MONDIALISATION 6
CHAPITRE 2 : AGRICULTURES ET SES CAMPAGNES EUROPÉENNES 7
CHAPITRE 3 : LA PUISSANCE AGRICOLE DES ÉTATS-UNIS AU XXE SIÈCLE 8
CHAPITRE 4 : LE FOOD POWER AMÉRICAIN 9
CHAPITRE 5 : AGRICULTURE ET DÉVELOPPEMENT EN AMERIQUE LATINE 10
CHAPITRE 6 : AGRICULTURE ET CAMPAGNES AFRICAINES 11
CHAPITRE 7 : AGRICULTURE AU MOYEN-ORIENT 12
CHAPITRE 8 : LES CAMPAGNES ASIATIQUES 13
LA REVOLUTION VERTE 14
EXEMPLES AGRICULTURE 15
RÉFÉRENCES AGRICULTURE 17
CITATIONS AGRICULTURE 17
THÈME II : FAIM 18
DÉFINITIONS FAIM 18
ACCROCHES FAIM 18
CHRONOLOGIE FAIM 19
CHAPITRE 1 : LA FAIM DANS LE MONDE 19
EXEMPLES FAIM 21
RÉFÉRENCES FAIM 22
CITATIONS FAIM 23
THÈME III : EAU 24
DÉFINITIONS EAU 24
ACCROCHES EAU 24
CHRONOLOGIE EAU 24
CHAPITRE 1 : L’EAU DANS LE MONDE (ENJEU GLOBAL) 25
CHAPITRE 3 : L’EAU EN AFRIQUE 27
CHAPITRE 4 : LE PROBLEME DE LA GESTION DE L’EAU EN AFRIQUE DU NORD ET AU MO 27
CHAPITRE 5 : L’EAU EN ASIE 28
CHAPITRE 6 : L’EAU EN AMERIQUE LATINE 29
CHAPITRE 7 : GEOPOLITIQUE DE L’EAU (À DIFFÉRENTES ÉCHELLES, EXEMPLES CLÉS) 30
EXEMPLES EAU 31
RÉFÉRENCES EAU 35
CITATIONS EAU 35
THÈME IV : SANTE 36
DÉFINITIONS SANTE 36
ACCROCHES SANTE 36
CHRONOLOGIES SANTÉ 36
CHAPITRE : SANTE 36
EXEMPLES SANTE 38
RÉFÉRENCES ET CITATIONS SANTE 39
COMPLÉMENTS ORAUX 39
LA CHINE ET L’INDE FACE AU DEFI ALIMENTAIRE (SUJET) 39

3
ENJEUX
ENJEUX GLOBAUX
● Développement dans sa typologie : D’abord économique, puis développement humain donc social, puis poli@que, et plus
récemment durable
● Enjeu de démographie : métropoles vs campagnes
● Enjeu de gouvernance mondiale ou non : coopéra@on ou concurrence entre des lieux centres, marges et périphéries
● Les acteurs à évoquer : Acteurs géopoli@ques : les États, les organisa@ons régionales, les organisa@ons interna@onales.
Acteurs sociaux : ONG, paysans locaux. Acteurs économiques : grandes Frmes

AGRICULTURE ET FAIM
● Ques9ons clefs :
o Comment nourrir 7G d’individus et 10G d’ici 2050 ?
o La mondialisa@on, chance ou risque pour l’alimenta@on dans le monde ?
o Faut- il privilégier la libéralisa@on de l’agriculture ou favoriser la souveraineté alimentaire ?
● Enjeu économique : avec la mondialisa@on, mul@plica@on des accords, visibilité des famines grâce aux médias…
● Enjeu géopoli9que pour les Suds : souveraineté, échapper à l’arme alimentaire, développement  poli@ques volontaristes
(réformes agraires, révolu@on verte)

● Enjeu alimentaire : dep 1990, stagna° des rendements, diminu° des terres arables et augmenta° de la pression
démographique
● Enjeu sécuritaire : Comment la géographie mondiale des famines recouvre-t-elle celle des conMits ?
● Enjeu global :
- Comment répondre à ce déF mondial, accru par la stagna@on des rendements, la pression démographique, le
réchauNement clima@que et la concurrence ?
- Mondialisa@on est-elle capable de répondre au déF alimentaire qui se pose à l’ensemble de la communauté
interna@onale?
- Mondialisa@on, chance ou risque pour l’alimenta@on dans le monde ?

● Enjeu de sécurité alimentaire


● Dé> alimentaire avec la pression démographique, notamment dans les PED
● Résoudre le paradoxe des « greniers pleins, ventres creux » (Sylvie Brunel)

EAU
● Un enjeu de pouvoir : entre les États, entre villes et campagnes, entre les catégories (tourisme, agriculteurs, industriels).
Retour d’une Realpoli@k fondée sur la sécurisa@on des approvisionnements, problèmes des barrages menant à des conMits.
o Source de conCits : ConMits d’usage sources de tensions poli@ques, des conMits intra-éta@ques (Espagne, US avec le
Colorado) et des conMits interéta@ques (sur tous les con@nents).  La clé des conMits de demain ? (Penser que la clé ouvre
et ferme une porte donc cause et solu@on).
o Poli9que et géopo : Vecteur de coopéra@on, facteur de discorde, enjeu de pouvoir entre États/collec@vités locales
o Guerre de l’eau ? Yves Lacoste : on parle de « guerre de l’eau » mais il n‘y en a jamais eu ; les hydropoli@ciens se
demandent si la raréfac@on de l’eau ne serait pas facteur de nouveaux conMits. A nuancer : l’eau peut être facteur de paix
et d’entraide, comme le dit Munter Haddadin, ancien ministre Jordanien de l’eau et un des acteurs de l’accord de paix
Israélo-Jordanien de 1994, « Par nature, l’eau sert à éteindre les feux, non à les allumer. »
● Dé>s autour des Ceuves : Environnementaux : pollu@on du Rhin amène une coopéra@on des pays riverains pour luWer
contre // Poli9ques et géopoli9ques : le Meuve peut marquer les fron@ères (Rhin, Sénégal, Rio Grande) => vecteur de
rapprochement ou de tensions. Problème des situa@ons d’hydrohégémonie (Égypte avec le Nil / Turquie avec l’Euphrate). //
Économiques : inves@ssements (pour limiter les crues / construire des barrages : solu@ons miracles ou gouNres Fnanciers ?).
Barrage d’Assouan : gou$re %nancier par la dépendance vis à vis de l’extérieur (technique), déplacement de pop, pb sanitaires
(pb du lac réservoir : eau stagnante qui amène des maladies).
● Un enjeu économique et >nancier : distribu@on de l’eau potable, on parle de « l’or bleu » pour qualiFer le marché de la
distribu° d’eau douce + marché des services liés à l’eau (collecte des eaux usées, bouteille…) + tourisme + agriculture, industrie
● Un enjeu sanitaire : aujourd’hui 4/5 des maladies dans les pays en développement sont liées à l’eau.
● Social : Nécessaire au dvplt, vecteur de maladie, droit fondamental ou bien marchand (priva@sa@on) ?

SANTÉ
● Enjeux sociaux et spa9aux : accès à équipements, soins et protec° sociale (santé comme reMet des inégalités géographiques
NS)
● Enjeux économiques : financement santé, recherche, industrie pharmaceu@que ; impact des maladies sur l’économie
4
● Enjeux de développement durable : ques@on de l’eau, alimenta@on + environnement qui aNecte santé
● Enjeux géopoli9ques : découlent des intérêts sécuritaires et économiques
● Enjeux techniques et scien9>ques : recherche scien@Fque
THÈME I : AGRICULTURE
DÉFINITIONS AGRICULTURE
● Agriculture : ac@vité de produc@on de ma@ères premières et de biens de consomma@on végétaux et animaux obtenus
directement ou non à par@r du sol.
● Agriculture de >rme : nouvelles pra@ques de produc@on par des acteurs mobiles (délocalisa@on, agriculteurs deviennent des
salariés).
● Agrocarburant : carburant produit à par@r de matériaux organiques non fossiles, provenant de la biomasse, en complément
ou en subs@tu@on du combus@ble fossile.
● Arme alimentaire : Capacité d’un pays qui par ses exporta@ons agricoles peut obtenir concessions économiques ou poli@ques
(notamment USA). Autrement dit : u@lisa@on, par un pays exportateur de produits alimentaires, de la situa@on de dépendance
dans laquelle se trouvent ses partenaires (capacité à faire pression sur ses clients ou adversaires), à des Fns poli@ques, ou en
agitant la menace de sanc@ons alimentaires (embargos, boycoWs…). Moyen d’aWaque ou de défense
● Campagne : espace rural, paysage de champs et forêts, faible densité de popula@on, elles sont mul@fonc@onnelles.
● Crise des ciseaux : spéciFque des agricultures modernes, apparue aux US Fn XIXe. DiNérence entre le prix des intrants, des
énergies et des matériels qui augmente et les prix de vente en baisse des produits agricoles qui entraine une remise en
ques@on de la rentabilité́ de l’exploita@on.
● Développement durable : développement qui répond aux besoins du présent sans compromeWre la capacité ́ des généra@ons
futures à répondre à leurs propres besoins. No@on déFnie par l’ONU en 1987 dans le rapport Brundtland.
● « Food miles » : distance sur laquelle les aliments sont transportés, du lieu de produc@on au consommateur (distance de +/+
grande). Le « food miles » est l’un des facteurs u@lisés lors de l’évalua@on de l’impact environnemental des aliments (y
compris sur le réchauNement clima@que)  une agriculture mondialisée qui a un coût, monétaire et environnemental
● Irriga9on : ensemble des procédés et techniques des@nés à fournir aux plantes cul@vées la quan@té d’eau nécessaire à leur
croissance ou à l’améliora@on de leur rendement ou de leur qualité, suppléant ainsi à l’absence ou l’insu]sance des
précipita@ons atmosphériques.
● Land-grabbing (accaparement des terres) : acquisi@on controversée de grandes étendues de terres agricoles auprès des PED
par des entreprises transna@onales ou des États pour en exploiter les ressources (agric, minières, autres)
● Révolu9on verte : poli@que de transforma@on des agricultures des PED fondées sur l’u@lisa@on des VHR (variétés haut
rendement), des engrais/produits phytosanitaires et sur l’irriga@on. Elle permet l’intensiFca@on de la produc@on.
● Révolu9on doublement verte : dans les années 1990, « ajouter aux objec@fs de la révolu@on verte ceux du main@en de la
diversité biologique et de la résilience des écosystèmes ».
● Terres arables : terres agricoles achetées par les intérêts étrangers (États, FMN) dans les PED des@nées à promouvoir
l’agriculture d’exporta@on.
● Vivrier-marchand / agriculture vivrière : agriculture essen@ellement tournée vers l’autoconsomma@on et l’économie de
subsistance. La produc@on n’est des@née ni à l’industrie agroalimentaire ni à l’exporta@on.
● 5 best-sellers mondiaux : hamburger, pizza, cappuccino, kebab, sushi (Gilles Fumey).

ACCROCHES AGRICULTURE
● 26 janvier 2018 : Bill Gates annonce inves@r 32 millions d’euros (à des@na@on d’une ONG installée en Ecosse, GALVmed) pour
créer une race de vache capable de produire plus de lait autant de lait et de résister aux températures élevées (notamment
africaines). A @tre d’exemple : une vache américaine produit 18 fois plus de lait qu’une vache en Éthiopie. But : faire face au
changement clima@que, améliorer les condi@ons de vie des zones défavorisées, luWer contre la malnutri@on. NB : il ne s’agirait
pas de vaches « géné@quement modiFées », mais de sélec@on  Montrer le déF de l’agriculture (s’adapter, trouver des
solu@ons pour produire plus…) & l’avance occidentale
● Février 2019 : la réforme de la PAC prévue pour 2021 est Fnalement repoussée à 2022, car la résolu@on du Brexit est
considérée plus importante que la ques@on agricole. On peut s’aWendre à de gros déréglements avec le départ britanique,
mais en même temps, le départ du Royaume-Uni n’entrainera qu’une baisse de 5% du budget net de la PAC (car presque tout
ce qu’ils versaient, ils le recevaient) Les agriculteurs briWaniques sor@ront de la PAC d’ici 2020, ce qui risque d’être
catastrophique car 56% de leur revenue provient de la PAC.
● France et glyphosate : En février 2019, pendant le Grand Débat, Macron Fnit par renoncer à sa promesse d’une interdic@on à
100% du glyphosate (herbicide) d’ici 2021. Il juge que ce n’est « pas faisable », tout en encourageant les « produc@ons
alterna@ves ». Pourtant, l’INRA indique que « des alterna@ves au glyphosate existent déjà pour 90 % des surfaces agricoles. »
● En janvier 2019, le président Jair Bolsonaro met en place l’une des mesures phares de sa campagne : le passage des terres
indigènes sous la main du ministère de l’Agriculture. Jusque là, ces terres étaient reconnues comme des terres ancestrales
intouchables, gérées par la Fonda@on de l’Indien (Funai). A par@r de maintenant, le ministère de l’Agriculture pourra s’en
servir à sa guise pour en faire des terres d’exploita@on agricole. Le Brésil privilégie donc l’appé@t de l’agrobusiness au

5
détriment de l’héritage culturel et de l’environnement. En décembre, J. Bolsonaro avait déjà renoncé à accueillir la COP25 de
2019.
● 25 juillet 2019 : Une juge américaine réduit de 2,055 milliards à 86,7 millions de dollars le montant des dommages inMigés à la
Frme Monsanto en mai, dans la 3e condamna@on, parmi des milliers de procédures liées au désherbant Roundup, conFrmant
toutefois le « comportement répréhensible » du groupe racheté par Bayer.
● Août 2019 : Vice-ministre de l’agriculture et des aNaires rurales chinois depuis 2015, arrivé à la tête de la FAO (directeur
général) Qu Dongyu : concré@sa@on stratégie inMuence chinoise
● Février 2020 : Ar@cle le monde qui explique que de pes@cides jugés trop dangereux pour être autorisés dans l’UE pourraient
être à nouveau tolérés pour épargner le commerce interna@onal. Dû au lobbying de plusieurs années des fabricants, renforcé
par les manœuvres diploma@ques d’un groupe d’une quinzaine de pays, dont les États-Unis et le Canada, pour que Bruxelles
ouvre une brèche dans sa propre réglementa@on.

● Mars 2021 Le Conseil d’Etat valide le retour temporaire des néoniconoïdes dans les champs de beeraves sucrières. Ces
inseccides « tueurs d’abeilles », normalement interdits, avaient obtenu une dérogaon, à la demande des producteurs de
beeraves. Plusieurs ONG avaient porté l’a*aire devant la plus haute juridicon administrave.

CHRONOLOGIE AGRICULTURE
● 1815 : Corn Laws (interdic@on d’importer des céréales au Royaume-Uni lorsque cours passent en-dessous d’un certain seuil)
● 1846 : Aboli@on des Corn Laws au Royaume Uni (suppression des droits de douane sur les importa@ons de blé)
● 1848 : Créa@on de la bourse Chicago Board of Trade*
● 1862 : Homestead Act aux US (permet à chaque famille pouvant jus@Fer qu’elle occupe un terrain depuis 5 ans d’en
revendiquer la propriété et ce dans la limite de 65 ha)
● 1917 : inscrip@on de la réforme agraire dans cons@tu@on mexicaine (met en avant le principe de res@tu@on des terres aux
communautés villageoises)
● 1953 : Réforme agraire au Guatemala  1954 : coup d’Etat CIA
● 1954 : PL 480 (Food for Peace Program) qui permet de liquider les excédents agricoles USA (food power).
● 1958 : Grand Bond en Avant
● 1960’ : début de la Rév° verte dans les PED
● 1962 : Entrée en vigueur de la PAC (prévu par le traité de Rome de 1957)
● 1963 : accord du siècle : les USA livrent l’URSS en blé
● 1964 : créa@on CNUCED (Conférence des Na@ons unies sur le commerce et le développement)
● 1975 : conven@on de Lomé, qui vise à favoriser l’adapta@on des pays ACP à l’économie de marché. 1 er programme mis en
place = STABEX (fonds de stabilisa@on des receWes d’exporta@on sur les produits agricoles  pour 48 produits de bases,
d’origine agricole, compense la perte des receWes à l’exporta@on subie par tous les pays ACP. Obj = remédier aux eNets
désastreux de l’instabilité des prix des ma@ères agr)
● 1976 : Créa@on Grameen Bank** au Bangladesh
● 1980 : suite à l’invasion de l’Afghanistan par URSS (1979), États-Unis emploient leur food power : embargo céréalier (dure
jusqu’en 1981)
● 1986 : Groupe de Cairns pour la libéralisa@on de l’agriculture (pays exportateurs : 19 pays membres dont Australie, Canada,
beaucoup Amérique La@ne et Asie du Sud-est)
● 1986-1994 : Uruguay Round (od la PAC est contestée par les Américains), abou@t aux accords de Marrakech (avril 1994)
● 1992 : accords de Blair House, débloque négocia@ons agricoles de libre-échange entre USA et CEE
● 1995 : créa@on OMC
● 1996 : 1e culture transgénique de Monsanto (soja Round-up ready résiste aux pes@cides) = 1 er OGM (de maïs)
● 1996 : NERICA (New Rice For Africa) en Afrique Occidentale (riz « miracle » fruit du croisement entre diNérentes espèce
permeWant des rendements plus élevés, une teneur plus forte en protéine).
● 2000 : Accords de Cotonou (entré en vigueur en 2003) entre Europe et ACP : remplace conven@on de Lomé, ouverture des
marchés agr des pays ACP aux produits eur (de nb cri@ques)
● 2003 : programme « Fome Zero» au Brésil (Lula) pour éradiquer la faim en 4 ans (11M de familles bénéFciaires de Bolsa Familia 2010
(sur 54M), mais 2016 Michel Temer propose une modif prgm social (1M personnes exclues) => extrême pauvreté aug 2017 (de par réduc@on du nb de
bénéFciaires selon étude de l’ins@tut brésilien de géo et de sta@s@que))
● 2008 : réforme agraire au Zimbabwe par Robert Mugabe
● 2013 : réforme de la PAC
● 2015 : accords de Nali, Etats des PED peuvent con@nuer à acheter récoltes en cas de crise agricole majeure à un prix supérieur
au marché (dans certaines limites)
● 2018 : 8ème forum mondial sur l’eau au Brésil

*CBOT : Obj : aFn de sécuriser les transac@ons entre acheteurs et vendeurs de ma@ères 1 ères, les marchands américains ont dvp le système des
contrats à terme. Comme le risque de crédit posait tj pb il fut décidé de créer la CBOT qui permeWait de rassembler en un même lieu acheteurs et
6
vendeurs.
**Grameen Bank. Banque spécialisée dans le microcrédit. L’organisa@on et son fondateur ont été récompensés du prix Nobel de la paix en 2006.
Le fondateur de la banque, Muhammad Yunus, a eu l’idée de la créer durant une terrible famine survenue en 1974 au Bangladesh. Il croyait que
proposer des prêts disponibles à grandes échelle pouvait améliorer la condi@on de pauvreté du monde rural dans le pays. Son taux de
remboursement dépasse 98% (mais retards très fréquents). Immense succès, qui a inspiré des projets similaires à travers le monde. NB : Dans un
pays od peu de femmes accèdent au crédit par le biais des banques classiques, la Grameen Bank s'est focalisée sur les femmes (une étude de
la Banque mondiale a démontré que l'accès aux femmes au micro-crédit leur permet d'avoir un meilleur accès aux ressources ainsi qu'une
meilleure par@cipa@on aux décisions).

CHAPITRE 1 : AGRICULTURE ET MONDIALISATION


I. L’AGRICULTURE A ETE TRANSFORMEE PAR SON INTEGRATION A LA MONDIALISATION
● Mondialisa9on de l’agriculture cons9tue phénomène ancien : 19e siècle, échanges agricoles représentent 1/3 des échanges
interna9onaux (blé́, maïs, sucre) grâce à nouveaux instruments agricoles (Deere & Company, société américaine spécialisée
dans la fabrica@on de matériel agr créée en 1837, auj John Deere), aboli@on Corn Laws britanniques 1846, nouveaux espaces
(élevage en Argen@ne), DIT coloniale (qui s’est instaurée au 19e), présence de bourses (Chicago Board of Trade) et de grandes
Frmes émergentes (United Fruit). Extension après 1945 du modèle capitaliste à agriculture : mondialisa@on techniques
agricoles ➔intégra@on poussée des ac@vités de produc@on agricole dans le complexe agroalimentaire, spécialisa@on des
espaces en grands bassins de produc@on (bassins céréaliers, lai@ers).
● Agriculture de plus en plus mondialisée dans années 1960. Fruits, légumes, viandes, maïs et blé sont les principaux
composants des échanges agricoles. Grâce à PAC, l’Europe devient zone d’exporta@on et de nouveaux exportateurs
apparaissent (BRICS). Zones d’exporta@ons se diversiFent (Chine, Moyen Orient, Afrique du Nord...). Popula9on toujours plus
nombreuse (9Mds d’ici 2050) et urbaine : transi@on alimentaire avec hausse consomma@on de viandes, mondialisa@on et
uniformisa@on alimenta@on (restaurants « ethniques », Mc Donald). No9on de « food miles » : coût monétaire, impact
environnemental avec distance grandissante entre lieux de produc@on et lieux de conso.
● Développement « agriculture de >rme ». Globalisa9on produc9on, organisa9on >rmes en réseaux, logique >nancière :
généralisa@on à l’échelle mondiale agriculture produc@viste, intégrée dans système agroalimentaire puissant en amont
(semences, matériel, aliments pour bétail), et en aval (grande distribu@on). Lancement nouvelle révolu9on technologique
agricole incarnée par développement OGM (1994 : 1ère commercialisa@on d’OGM, Monsanto en 1996, auj + de 10% cultures
mondiales,) VS promo@on agricultures plus durables : « révolu9on doublement verte » dans PED, « agriculture raisonnée »
(qualité, valorisant terroir)

II. INTÉGRATION DE L’AGRICULTURE DANS LA MONDIALISATION EST INÉGALE, FACTEUR DE VULNÉRABILITÉ


● Degrés de mondialisa9on inégaux selon les diRérents secteurs et acteurs agricoles. Les pays en développement ont eu du
mal avec la concurrence interna@onale. Philippe Chalmin (professeur d’économie interna9onale, dans un entre9en au
Monde, 2017) : « Si les ma ères premières sont importantes pour l’Afrique, l’Afrique n’est plus très importante pour les
ma ères premières ». Pays africains dépendants à + de 40% des produits agricoles dans leur inser9on dans commerce
interna9onal (Mali : coton, Éthiopie : café́), forte DTE. Nombreux sou@ens à agriculture (PAC)
● Vulnérabilité́ agriculteurs dans de nombreux PED face à mondialisa9on : PDEM sont principaux gagnants du commerce
agricole mondial grâce à puissance de leurs FMN et de leurs food power. PED dans une posi9on de vulnérabilité :
hyperspécialisés, enfermés dans DIT tradi@onnelle sans grande FMN. Paysannerie est ainsi concurrencée par importa@ons.
Un exemple précis : au Sénégal, le marché du poulet, soumis à la concurrence interna@onale dans les 2000’ (baisse des droits
de douanes) s’est détérioré faute d’industrialisa@on et de compé@@vité de la Flière na@onale au proFt de mul@na@onales
subven@onnées sur leurs exporta@ons (notamment PAC)
● Instabilité liée à celle des marchés agricoles : marchés varient en fonc@on de la demande/l’oNre de produits de base (blé,
soja, maïs). Baisse prix agricole entre 1960-2000 (surabondance + concurrence) entraîne crises économiques dans PED. La
ques@on de leur vulnérabilité alimentaire est l’un des déFs aujourd’hui (faim dans le monde).

III. DÉFI DE L’AGRICULTURE MONDIALISÉE : NOURRIR UNE POPULATION CROISSANTE ET RÉDUIRE LA FAIM
DANS LE MONDE
● Limites de l’agriculture produc9viste – quel type d’agriculture faut-il promouvoir ? L’agriculture produc9viste est à l’origine
de la mondialisa9on de l’agriculture mais a des limites en termes de rendements, de coût environnemental et de sécurité de
l’alimenta@on (OGM, obésité). Dé> alimentaire est de promouvoir d’autres formes d’agriculture et de consomma9on :
« doublement verte », raisonnée, biologique...
● Faut-il libéraliser l’agriculture ? L’État est encore présent (mais peu) dans l’agriculture : échec du Cycle de Doha en 2006 sur
la libéralisa@on de l’agriculture marque l’opposi@on des PED perdants dans la libéralisa@on de l’agriculture et qui proFtent
encore d’accords spéciaux de l’OMC dans ce domaine. Mais l’intégra9on de ces pays dans la M° serait une chance : fonds
pour moderniser, scolariser, à l’instar du Brésil avec programme Fome Zero en 2003. Grand duel : groupe de Cairns vs USA et
UE.
● Nouveau dé> : mondialisa9on des terres arables. Depuis 2006, développement d’espaces agricoles « oNshore » : États ou
FMN des PDEM achètent des terres agricoles dans les PED (surtout Afrique) pour promouvoir agriculture d’exporta@on,

7
manière d’assurer la sécurité alimentaire des pays émergents et d’augmenter la produc@on des FMN  land grabbing, surtout
depuis la crise alimentaire de 2008. Mais c’est un mal pour la paysannerie locale, leurs ressources, et leur sécurité alimentaire.
Dates clés : Références et no9ons clés :
● 1846 : aboli@on des Corn Laws ● Derre & Co (1837)  John Deere : entreprise américaine dans la fabrica@on
● 1996 : premier développement d’OGM de matériel agricole (tracteurs…)
par Monsanto ● Uniforma9sa9on : Gilles Fumey parle de « mondialisa on de
● 2006 : développement d’espaces l’alimenta on » et présente 5 plats mondialisés : hamburger, pizza,
agricoles « oNshore » capuccino, kébab, sushi
ChiRres : ● Industrie agroalimentaire : ensemble des ac@vités industrielles qui
● 9 milliards d’êtres humains sont prévus transforment des produits alimentaires issus de l’agr ou de la pêche en
d’ici 2050 aliments industriels des@nés à la consomma@on humaine.
● Échanges agricoles = 1/3 des échanges ● Groupe de Cairns : créé en 1986 par PED agro-exportateurs voulant
mondiaux au 19e  9% dans les libéraliser marché agricole mondial (en réac@on au protec@onnisme
années 1960 persistant de la part de l’UE et des US). Se sont illustrés notamment lors de
● UE = 1ère zone de consomma9on, puis l’Uruguay Round (86-94) et con@nuent à travailler ensemble lors des
émergence de l’Asie (Chine 2e devant conférences ministérielles de l’OMC (notamment sur le cycle de Doha)
les US) => importance de la ques+on (organisa@on qui réunit 19 pays agro-exportateurs (MERCOSUR, ASEAN,
démographique Australie, Canada…))
● Europe : 1/3 des légumes et 2/3 des ● Révolu9on verte (Norman Borlaug) : poli@que volontariste de
fruits proviennent de toute la planète développement agricol des PED pour renforcer la sécurité alimentaire.
(food miles) => illustre la mise en Fondée sur l’intensiFca@on, l’u@lisa@on des VHR, engrais, irriga@on.
réseau de la planète Conséquences : croissance des rendements. MAIS pollu@on et salinisa@on
● La produc@on de blé x’ dans les 70’, des sols à cause de l’irriga@on de des pes@cides, main@en des inégalités,
divisée par 2 dans les 80’ => illustre la perte de la diversité (Ex : Inde)
varia+on des cours mondiaux$ ● Réforme agraire : poli@que volontariste de réforme de répar99on des
● Pays africains dépendants à + de 40% terres. 3 objec@fs = économique (émergence d’une paysannerie produc@ve),
des produits agricoles dans leur social (réduire les inégalités), poli@que (briser les oligarchies hos@les au
inser@on dans commerce interna@onal pouvoir) EX/ Égypte
● Révolu9on doublement verte : révolu@on verte avec le souci de respecter
l’environnement, agriculture + durable. S’appuie sur ptés des écosystèmes
ex agriculture pluviale se sa@sfait de pluies ; reboisement pr réten@on eau
● Philippe Chalmin (professeur d’économie interna@onale, dans un entre@en
au Monde, 2017) : « Si les ma ères premières sont importantes pour
l’Afrique, l’Afrique n’est plus très importante pour les ma ères premières
».
● ERet de King : toute varia@on de la produc@on entraîne une varia@on
ampliFée en terme de prix
● « Agriculture de >rme », « Agriculture raisonnée », Agriculture
« oRshore » et land-grabbing

CHAPITRE 2 : AGRICULTURES ET SES CAMPAGNES EUROPÉENNES


I. DE PROFONDES TRANSFORMATIONS DE L’ACTIVITE AGRICOLE DEPUIS 1945 POUR DEVENIR UN ELEMENT
CLEF DE LA PUISSANCE EUROPEENNE :
● Europe, con9nent de mise en valeur ancienne et intensive. Un modèle européen = une pe@te paysannerie familiale,
indépendante. Choix de l’ouverture (1846 : aboli@on des Corn Laws). Condi9ons naturelles favorables (climats tempérés,
variés), grande diversité des cultures : SAU couvre 40% => « land power », Morgenthau
● Appari9on logique industrielle post-1945. A l’Est : grandes exploita@ons collec@ves, planiFca@on, destruc@on paysannerie,
spécialisa@on cycle de la produc@on : produc@on irrégulière et de mauvaise qualité. A l’Ouest : privé, éco de marché,
révolu@on produc@viste avec PAC (sous impulsion France et Michel Debré), remembrement de la part des Etats, banques
(Crédit Agricole). Révolu@on d’abord technique (mécanisa@on, engrais) puis économique (complexe agroalimentaire) puis
humaine (paysans deviennent agriculteurs) : rendement mul9plié par 4.
● Europe communautaire est devenue une grande puissance agricole : agriculture intensive (15% de la produc@on mondiale
pour 8% des terres, 2e producteur mondial). Elle s’impose sur le marché mondial en tant qu’exportateur (1er exportateur
mondial de produits agroalimentaires) et importateur. Instrument de l’Europe puissance.

II. LES AGRICULTURES ET LES CAMPAGNES DOIVENT SE REINVENTER DANS LE CADRE DE LA MONDIALISATION
ET DE LA TRANSFORMATION DE LA SOCIÉTÉ
● Les agriculteurs sont de plus en plus fragilisés (depuis 1990’) : appari9on du malaise paysan avec la dépendance du
complexe agroalimentaire et Fnancière (endeWement), dégrada@on de son image (pollueur). Ils doivent faire face à la
concurrence extérieure (Ukraine, Brésil). D’autre part le système agricole européen est condamné par l’OMC.

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● D’où dès les 90s la remise en cause des modes de produc9on et de mise en valeur agricole : 5 réformes de la PAC depuis les
années 1980, Il faut réussir à favoriser ceux qui u@lisent le moins d’intrants (contexte de protec@on de l’environnement).
L’agriculture biologique est en pleine croissance.
● Quel avenir pour les agricultures européennes ? Avenir de la PAC ? Il faut défendre une agriculture saine et de qualité face
au modèle anglo-saxon (qui privilégie le produc@visme au détriment du goût). Ques9on des OGM : depuis 2014 Europe à la
carte (états libres de choisir pour OGM). Démantèlement d’un ou9l géopo, le « food power » : grandes puissances poli@ques
sont des grandes puissances agricoles (Brésil mêle intérêt agro-géopo et éco avec Afrique et MO), forte croissance de la
demande mondiale. ENets du réchauNement clima@que : déjà présent, oblige l’agriculture à par@ciper à la réduc@on du gaz à
eNet de serre (20% par le bétail). « Smart agriculture » aux PB prône une agriculture numérique, start-ups.

III. RECOMPOSITION DES CAMPAGNES PAR L’ATTRACTION DES VILLES ET DIVERSIFICATION DES ACTIVITES
● Une renaissance démographique des campagnes dans les années 1970 : Appari@on des néoruraux qui permeWent de
redynamiser les zones rurales.
● Des campagnes de +/+ mul9fonc9onnelles, aux ac9vités qui se diversi>ent : Croissance de l’emploi en milieu rural depuis
70’ : Renouveau indus avec la M° 70’ (main d’œuvre moins chère qu’en ville (Sony dans les Landes), emplois dans l’agroalim,
mais fragilisé 90’ avec l’émergence des PECO), auj une majorité d’emplois ter@aires dans les campagnes (agroalim, services et
surtout tourisme). Des muta9ons béné>ques pour les campagnes, facteurs de dynamisme mais aussi porteuses de conCits :
perte du pouvoir poli@que des agriculteurs et sen@ment d’être un espace de reléga@on des classes populaires, cohabita@on de
2 logiques (produc@on agricole VS préserva@on de la nature et loisirs ; ges@on de l’eau irriga@on VS piscine), concurrence pour
le foncier, renaissance en vérité fragile (montée d’un vote protestataire exprime la frustra@on sociale, gilets jaunes)
● Mais des muta9ons inégales. Campagnes toujours en déclin : en milieux di]ciles (Laponie) et éloignées des centres sont en
déclin, PECO choc de la transi@on avec UE et lib° 90’ OU campagnes dynamiques : intégra@on à une logique de marché
(huertas Esp, vignobles Bordeaux), renouveau des campagnes Roumaines (1/3 SAU exploitée par agric occ car terres et main
d’œuvre abondantes et peu chères), ex-kolkhozes de RDA. Des campagnes de -/- agricoles : ce sont celles les plus
dynamiques : communes périurbaines autour des grandes métropoles

BILAN AMBIGU : UE devenue autosu]sante, 1er exportateur mondial agriculture forte qui repose sur des exporta@ons à forte VA
et de grands groupes agro-industriels. Mais souNre d’une crise profonde des systèmes agricoles à l’Est, d’une baisse dras@que du
nombre d’agriculteurs à l’ouest (3% de la popula9on en France), d’une mul@plica@on des crises sanitaires, écologiques...
Dates clés : Références et no9ons clés :
● 2013 : réforme de la PAC : 30% des aides directes ● Zernovoï Belt : ceinture céréalière, « plus vieux grenier de blé
PAC doivent concerner des mises en œuvre de du monde » (Ukraine-Kazakhstan).
pra@ques + écologiques ● « Mosaïque de paysages » (Braudel)
ChiRres : ● Land power européen (Hans Morgenthau)
● UE = 1er exportateur mondial de produits agroalim ● Fractures Françaises, C. Guilluy
Point sur la PAC
● 3 objec9fs : autosu]sance, augmenta@on des revenus des agriculteurs, alimenta@on de qualité.
● Principes de fonc9onnement : libre-échange européen, garan@e de prix élevés (même en cas d’exporta@on),
préférence communautaire, solidarité Fnancière (tout le monde paye).
● Poli9que structurelle : Fnancement de la modernisa@on, de la mécanisa@on.
● Bilan : 1962-1978, âge d’or de la PAC, gains de produc9vité de 6%/an ; puis autosu]sance aWeinte  crises de
surproduc@on (coûte cher à l’UE + épuisement des sols).
● Réformes : 1984 : instaura@on des quan@tés minimums garan@es (au-delà, pas de subven@on de la PAC) ; 1988 :
stabilisateurs (pour éviter les surproduc@ons) + prime de mise en jachère ; 1992 : baisse des prix garan@s de 29% (très mal
vécu par les agriculteurs), baisse des prix de 36% -> libéralisa@on ; 2003 : toutes les aides sont reliées à la préoccupa@on de
l’environnement et de l’aménagement du territoire.
● Cri9ques : le Royaume-Uni (notamment les pro Brexit) considère qu’il paye trop (en réalité, reçoit aussi beaucoup). Aussi vu
comme une « machine à fabriquer des excédents » (donne plus que nécessaire donc trop de produc@on).

Concurrence de la Russie
URSS : agriculture sacriFée pour industrie, collec@visa@on qui aName la popula@on •Russie : priva@sa@on et concentra9on des
exploita@ons ⇒ 1er exportateur de maïs •limites : embargo depuis 2014 par les US et l’UE a s@mulé la produc@on russe, mais
pas vraiment car l’objec@f d’autosu]sance en 2020 semble inaWeignable

CHAPITRE 3 : LA PUISSANCE AGRICOLE DES ÉTATS-UNIS AU XXE SIÈCLE


I. UNE PUISSANCE AGRICOLE ACQUISE FIN 19ÈME GRÂCE À UNE ORGANISATION ORIGINALE
● Agriculture très tôt produc9viste : dès >n 19e, les US sont la 1ère puissance agricole mondiale. Poten9el naturel immense :
SAU = 40% territoire, condi@ons clima@ques favorables. Mise en valeur précoce : dans le cadre de grandes exploita@ons
mécanisées Fn 19e. Conséquences : aug de la produc@vité, donc de la produc@on. Libère de la main-d’œuvre pour l’industrie.

9
● Agriculture a été précocement intégrée à une économie de marché : créa9on de hubs d’exporta9on agricole (façade
atlan@que, Nouvelle Orléans), produc@on écoulée en Europe, Grands Lacs. D’où certaines spéci>cités : recours précoce au
crédit, importances intermédiaires (bourse de Chicago), belts agricoles (monoculture), liens avec industrie (machinisme avec
Deere, engrais avec DuPont Nemours...). Base 1er impérialisme américain : United Fruit & Républiques bananières
● Une agriculture qui apparaît >n 19e dépendant, fragile, jus9>ant l’interven9on de l’État : Agriculture américaine a subi de
nombreuses crises : crises de surproduc@on : crise des ciseaux jusqu’au début du XXe, surendeWement 20’, eNondrement prix
dès les 1920s, et ampliFca@ons avec la crise de 29 et 30s : crise économique (baisse des ventes, faillites) => crise sociale (car
exode rural : Les Raisins de la colère, Steinbeck) + écolo (monocultures intensives, déforesta@on) => Dust Bowl 30’ qui détruit
400k ha dans le Midwest. D’où nécessité de l’interven9on État : Interven9on ancienne (protec@onnisme, éduca@on,
recherche, accès au crédit avec FED 1913 et Federal Farm Loan Act, Aide à l’irriga@on) + surtout subven9ons du New Deal
(AAA = Agricultural Adjustment Act de 1933 qui déFnit les grands principes de l’interven@on de l’Etat dans l’agric : Garan@e de
prix, sou@en en échange de la limita@on de la produc@on, food stamps (bons donnés aux pops défavorisées, pour écouler les
stocks), protec° des sols (c/ Dust Bowl) + WWII aplanit les diccultés car forte demande des belligérants.

II. DEPUIS 1945, POUVOIR AGROALIMENTAIRE AMERICAIN


● Intégra9on à un complexe agroalimentaire : entreprises agricoles de transforma@on et de négoce (United Fruit). Agriculture
à haut niveau technologique : 1er complexe agro-industriel au monde (20M ac9fs, 15% PIB) + recherche agronomique
(Monsanto).
● Une agriculture largement tournée vers l’extérieur : Les USA disposent d’un food power en direc@on du TM et du monde
communiste puis à proximité́ des routes mari@mes (Corne de l’Afrique). 1954 Public Law 480 qui permet aux PED de payer
leurs importa@ons agricoles aux USA dans leur propre monnaie, mais c’est aussi un moyen pour les USA d’écouler leurs
surplus par l’aide alimentaire.
● Aujourd’hui 1ère agriculture du monde, avec une poli9que commerciale agressive : par le volume de sa produc@on : 1ers
rangs mondiaux pour les produc@ons végétales (1/3 de la produc@on mondiale de maïs et soja) et animales, la valeur de ses
exporta@ons (20% de la produc@on est exportée), par sa capacité d’adapta9on et d’innova9on : ont été les 1ers à se
conver@r à la révolu9on des biotechnologies et OGM (1996 : Soja Round Up Ready de Monsanto).

III. L’AGRICULTURE MONTRE L’AMBIGUdTÉ DES ETATS-UNIS : PUISSANCE ET FRAGILITÉ.


● Un monde agricole encore fragile : crises de surproduc9on (surtout 80’ avec une baisse de la demande du TM de par crise de
la deWe, diminu@on des cours avec les DTE, embargo sur URSS après invasion Afgha), les exploita9ons sont dépendantes des
entreprises en amont (car nécessité des OGM) et en aval (Walmart) et l’agriculture est de moins en moins rentable.
● Ce qui explique un sou9en de l’État (malgré la libéralisa@on de Reagan) : aides directes, assurances, sou@en aux exporta@ons.
Importance du lobby agricole. Programme BICEP : primes aux agriculteurs exportant vers marchés tunisien, marocain,
égyp@en = poli@que agressive por inves@r les marchés trads de la CEE. Aujourd’hui massivement protec@on par les assurances.
● Nouveaux dé>s de l’agri américaine : concurrence interna9onale accrue (Brésil « nouvelle ferme du monde », concurrence
dans soja) ; protec9on de l’environnement (promouvoir nouvelles pra@ques culturales avec rota@on des cultures, érosions
des sols (Corn Belt), pénurie d’eau (Guerre de l’eau en Californie)) ; nouvelles aeentes société américaine (biocarburants,
problème de surnutri@on/malnutri@on avec 2/3 américains en obésité ➔ succès « slow food », « locavores », bio = 1% terres
cul@vées), et E. Schimdt en 2016 men@onnait les alterna@ves à la viande comme tendance à venir dans les nouvelles
technologies.
Dates : Références et no9ons clés :
● 1848 : Chicago Board of Trade: pour réguler le marché, ● Steinbeck dans Les Raisins de la colère : impact de la
Chicago devient la réf mondiale pour les céréales, viande crise de 1929 et du Dust Bowl sur les farmers : Mambée
● Crise des ciseaux  début 20e de faillites et d’exode rural (farmers = groupe social le
● Crise de 29 et des 30’ plus sinistré au début des années 1930, avec les
● Dust Bowl 30’ chômeurs.)
● 1933 : AAA ● Slow food : réponse aux fast-foods
ChiRres : ● Locavores : priorité à l’achat de produits bio, locaux, de
● Dès Fn 19e, les USA sont la 1ère puissance agricole saison
mondiale ● Eric Schimdt 2016 : président exécu@f d’Alphabet :
● Auj : 1ère agric mondiale en volume de produc9on interrogé sur les 6 tendances à venir dans le domaine des
● 1er complexe agro-industriel au monde nouvelles technologies men@onnait les alterna@ves à la
● USA auj à l’origine de 50% de l’aide mondiale viande : à base de plantes ou de cellules souches (agric =
● Auj : agric am = 1ère mondiale en valeur fron@ère de l’innova@on à sans cesse repousser)
● 2e exportateur mondial

CHAPITRE 4 : LE FOOD POWER AMÉRICAIN


Food power = u+liser les échanges agricoles pour obtenir des concessions en ma+ère de poli+que intérieure, ou extérieure.
I. LE FOOD POWER S’IMPOSE DE 1945 JUSQU’AU DÉBUT DES 1980S COMME INSTRUMENT MAJEUR AU SERVICE DE LA PUISSANCE.

10
● 1945 : les USA dominent l’oRre alimentaire. La demande venant du TM explose (explosion démographique, agriculture
vivrière délaissée par stratégies de dév et augmenta@on de sa solvabilité ex rente pétrolière au MO), comme celle de l’URSS
obligée d’importer (1963 : première importa@on de blé par l’URSS) explose.
● Le food power se met au service du renforcement du bloc Ouest. Les condi9ons d’aide : exclusivité de la produc@on
américaine, le ¾ du transport doit être réalisé par des américains. Ex : 1970s les USA usent de leur food power pour calmer les
préten@ons égyp@ennes sur Israël. USA ciblent le TM avec la PL 480 (« Food for Peace ») pour empgcher le basculement dans
le bloc communiste ex : Inde, Egypte, Yougoslavie.
● Le food power pour aRaiblir le bloc Est. Reten@ssement symbolique de l’accord du siècle en 1976 (échanges agricoles en
faveur des États-Unis signés avec la Russie). Ensuite, les USA lancent un embargo alimentaire contre l’URSS après qu’ils ont
envahi l’Afghanistan en 1979. Sanc@ons contre pays communistes ex contre Cuba 1962-2000

I. A PARTIR DES 1980S, LE FOOD POWER DEVIENT EN EFFET SOURCE DE DÉSILLUSION POUR LES USA ET APPARAÎT COMME UNE
ARME DÉPASSÉE
● Échec de l’embargo contre la Russie, qui se retourne contre les USA (URSS contourne embargo grâce à l’Argen@ne, Canada,
CEE). Crise de surproduc9on (perte du marché russe), Reagan suspend l’embargo en 1981.
● Food power moins eccace car des changements sur les marchés agricoles mondiaux, -/- monopole : émergence de
l’agriculture européenne, de l’ex-URSS, du groupe de Cairns (1986). Le TM a conscience de la nécessité de sa sécurité
alimentaire  Inde lance sa révolu@on verte dans 1960s.
● Une arme cri9quée dans 1980s-1990s : associée à une arme an9-démocra9que qui met en péril les droits les + basiques des
individus. Cri@ques des ONG comme la FAO.

I. DEPUIS LES 1990S, LE FOOD POWER S’EST RENOUVELÉ POUR S’INSÉRER DAVANTAGE DANS UN SOFT POWER PLUTÔT QU’UN HARD
POWER
● Food power américain poursuit de nouveaux objec9fs. 1er objec9f : stabiliser des zones ‘grises’. Ex : détroits et isthmes
Égypte, Corne de l’Afrique, Philippines ; points chauds : Afghanistan, Soudan, Corée du Nord. 2e objec9f : un rapprochement.
Ex : intérêt croissant des USA pr l’Afrique car richesses naturelles => aide donnée en échange d’un accès privilégié aux
ressources naturelles.
● Food power aux mains d’acteurs privés. Monsanto, DuPont de Nemours en posi@on d’oligopoles pour les semences OGM.
Insère les paysans du monde dans une rela@on de dépendance ex les cultures de soja argen@nes et paraguayennes.
● Début 2000s contexte favorable au retour d’une arme alimentaire des USA. Les produits les + dynamiques des échanges
mondiaux sont le soja et le maïs = points forts américains en // de l’augmenta@on de la consomma@on de viande dans les PED
donc importa@ons massives. Émeutes de la faim de 2007 ont montré fragilité de la situa@on alimentaire dans les PED.
Importa@ons de la Chine.
⇨ FP reste une arme pour USA : mais de blé  maïs, soja, produc°  semences, de hard à son, souci main@en avance
techno
⇨ N’est plus qu’un facteur de puissance parmi d’autres (USA ne dominent plus les marchés mondiaux)

CHAPITRE 5 : AGRICULTURE ET DÉVELOPPEMENT EN AMERIQUE LATINE


MONDE RURAL LATINO-AMÉRICAIN MARQUÉ PAR HÉRITAGES HISTORIQUES, FACTEURS DE PESANTEURS
ÉCONOMIQUES ET SOCIALES
● Agriculture a occupé place centrale dans développement, et toujours auj un enjeu essen9el de dév. Jusqu’au début XXe
siècle : économie de planta@on extraver@e vers Europe (banane, caoutchouc, café, blé, viande), reste moteur après
indépendances.
● Performances agricoles longtemps handicapées par structures agraires héritées du passé. Coexistence et contraste entre
la9fundio (grande propriété peu rentable) - minifundio (pe@te propriété). Structures agraires responsables de l’immobilisme
prolongé des campagnes américaines : faible exploita@on des terres, paysans exploités et endeWés.
● La réforme agraire, réponse aux maux de l’agriculture la9no-américaine. Enjeux réforme agraire : redistribu@on des terres,
mais aussi stratégie globale de développement (u@lisa@on des sols, progrès social en cassant dépendances). Expériences
nombreuses mais diversiFées : projet révolu@onnaire à Cuba, plus réformiste au Pérou, Chili, cas Mexicain... Bilan mi9gé qui
conduit à l’abandon réforme agraire dans années 1980 : redistribu@on mais morcellement des terres, peu de modernisa@on.

DEPUIS ANNÉES 1980, AGRICULTURES LATINO-AMÉRICAINES CONNAISSENT MUTATIONS IMPORTANTES SOUS


L’IMPACT DE L’INSERTION DANS UNE ÉCONOMIE MONDIALISÉE
● Agricultures avec dynamisme remarquable depuis les 80’. Croissance dynamique des produc9ons : nombreux points forts
(soja, viande bovine/volaille, sucre, café), diversiFca@on, faim recule. Dynamisme exporta9ons agricoles : en forte
progression, permeWent de peser au niveau mondial (groupe de Cairns).
● Des performances qui traduisent modernisa9on agricultures la9no-américaines depuis années 1980. Performances dues à
intensi>ca9on des méthodes de produc9on : révolu@on verte, engrais, motorisa@on, irriga@on (cf. Mexique). Modernisa9on
passée ces dernières années par mise en place d’un complexe agro-industriel : groupes na@onaux (Amaggi) ou étrangers
(Cargill/Glencore/Louis Dreyfus) apportent capitaux et passent contrats avec exploita@ons familiales

11
● Modernisa9on passe en>n par forte mobilité des espaces agricoles. Adapta@on permanente des systèmes produc@fs,
reconversion espaces (café au Brésil remplacé par soja). Permanence de fronts pionniers (Amazonie).

« MODERNISATION CONSERVATRICE » (B. BRET) AU DÉTRIMENT DU PROGRÈS SOCIAL ET DU DÉVELOPPEMENT


DURABLE
● Paysanneries tradi9onnelles menacées par modernisa9on. Ques9on agraire reste d’actualité (dispari@ons minifundio ;
concentra@on des terres, ex Paraguay : 2% exploitants = 85% des terres cul9vées et tension avec Brasiguaios = brésiliens
installés au Parag ; échecs : au Brésil MST regroupe 4,5M de familles expulsées de leurs terres). Sociétés rurales
tradi9onnelles fragilisées (pénalisées par libre-échange) : pauvreté, repli sur autoconsomma@on. Mais main9en agriculture
vivrière reste un enjeu de développement essen9el : pe@tes exploita@ons emploient beaucoup et produisent la base de la
consomma@on na@onale.
● Un développement de l’agriculture qui reste facteur de dépendance. Vulnérabilité par rapport aux cours et à la demande
extérieure, par rapport aux décisions prises à l’extérieur (guerre de la Banane (93-2011)), par rapport aux mul@na@onales.
● Une agriculture la9no-américaine, en>n enjeu du développement durable. Nombreux problèmes environnementaux :
déforesta@on en Amazonie (20k ha/an détruits), monoculture du soja qui épuise les sols, pes@cides, OGM. Ques@on de l’eau.
La défense de l’environnement s’organise diccilement en AL : peu de bio excepté Argen@ne + au Brésil les mesures de Lula à
par9r de 2004 pour intensiFer et diversiFer les cultures des zones déjà défrichées et qui avaient permis de faire reculer les
taux de déforesta@on, voire encourager la reforesta@on, ont été progressivement annulées par Temer à par9r de 2016 puis
Bolsonaro qui a]che son sou@en à l’agro-business (bénéFcie de l’appui du lobby le + puissant : Bœufs, Balles, Bible)

● Cas du Brésil : « ferme du monde » (Jean-Paul Charvet). L’essen@el de l’excédent commercial brésilien vient de l’agrobusiness
: 50Mds de dollars d’excédent annuel. Les produits les plus vendus : huiles de pétrole (pour cosmé@ques) et soja. Sur les 25
produits les plus exportés 12 sont issus de l’agriculture et 7 des ressources minérales. L’UE est le 1er partenaire commercial
du Brésil (1/4 de ses échanges) devant la zone Amérique la@ne-Caraïbe. Mais nuance : seulement 5% du PIB pour
l’agriculture, tandis qu’en Asie, le pourcentage est plus élevé : 35% au Népal, 10% Chine, 33% Cambodge -> plus de pe@te
paysannerie.
Dates clés : ChiRres :
● 1917 à 1991 : réforme agraire au Mexique (« Terre et liberté » :Zapata ● 10% du PIB de l’Am La@ne pour l’agriculture
au Mexique => luWe paysanne) ● 40% PIB dans éco du Paraguay et Nicaragua
● 1961 : Alliance pour le progrès soutenue par Kennedy pour agriculture
● 1990 : 1% proprios possèdent 60% des terres privées (Mexique) ● 1/3 PIB agriculture d’Am La@ne réalisé au
● 1990 : 15% de la pop en sous nutri@on ; 6% en 2013 Brésil
● 2003 : programme Faim Zéro et « Bolsa Familia » (sous Lula, l’État ● 90% des exporta@ons alimentaires pour 10
donne 70 réals mar mois à des foyers envoyant leurs enfants à l’école, FMN US
permeWant l’accès aux can@nes scolaires) ● 20 000 ha/an détruits en Amazonie
● 2008 : émeutes de la faim en Haï@ ● 30% des fruits et légumes impropres à la
Références et no9ons clés : conso (pes@cides)
● Bernard Bret « La fonc@on économique de la terre passe derrière la
fonc@on symbolique de matérialiser le lien social inégalitaire »
● Bernard Bret : « Modernisa@on conservatrice »
● Emilio Medici au Brésil 1970 : « Ouvrir des terres sans hommes à des
hommes sans terre »
● Brésil : « ferme du monde » (Jean-Paul Charvet).

CHAPITRE 6 : AGRICULTURE ET CAMPAGNES AFRICAINES


I. DES AGRICULTURES ET DES PAYSANNERIES EN DIFFICULTÉ
● Con9nent de la faim. Situa9on alimentaire toujours préoccupante : situa@on catastrophique en Afrique subsaharienne (240
millions de malnutris, 21 pays en crise alimentaire grave), pas d’autosu]sance alimentaire. Mais situa9on alimentaire très
contrastées sur con9nent : Afrique du Nord (produc@on en hausse mais fortes importa@ons), Afrique du Sud (agriculture
capitaliste performante), Ouest et Est (bons rendements), Sahel et diagonale centrale (situa@on fragile et préoccupante).
● Agricultures avec de faibles capacités de produc9on. Milieux naturels dicciles (Afrique sèche) + peu d’engrais, manque
maîtrise eau. Agricultures à faible produc9vité : surtout manuelle, pe@tes exploita@ons, absence de propriété privée, absence
révolu@on verte, héritages colonisa@on (dualité structures foncières : vivrière et commerciale).

II. DES FAIBLESSES GÉNÉRALES AGGRAVÉES PAR LA CRISE TRAVERSÉE PAR LES CAMPAGNES AFRICAINES DEPUIS
LES ANNÉES 1970
● A par9r années 1970, contexte connaît des muta9ons considérables. Années 1950-1960 : Age d’or. Années 1970 :
dégrada@on condi@ons clima@ques (augmenta@on sécheresses, déser@Fca@on), campagnes africaines connaissent explosion
démographique (popula@on rurale x4 depuis 1950s). Années 1980-1990 : modiFca@on profonde du contexte économique

12
ac@vité agricole (DTE, concurrence autres PED, des agricultures subven@onnées, crise deWe). Nouvelle dynamique depuis
années 1990 car la crise urbaine entraine un retour du dynamisme des campagnes.
● Ces crises entraînent un décalage entre la demande de la popula9on et les ressources disponibles, la ques9on foncière
devient centrale : dégrada9on accélérée des sols (déforesta@on), ques@on foncière rendue aigüe par pression
démographique (conMits agriculteurs/éleveurs, ethnies locales/popula@ons installées depuis peu de temps sur territoire).
Enjeu poli@que : réforme agraire de Mugabe au Zimbabwe = désastre économique.
● Situa9on de crise depuis début années 1970 qui a sanc9onné échec grands projets de développement agricole menés
depuis indépendances : échec grandes opéra@ons faisant table rase du passé

III. UNE CRISE QUI A CEPENDANT ÉTÉ FACTEUR DE MUTATIONS ET DE NOUVELLES DYNAMIQUES DANS LES
CAMPAGNES AFRICAINES DEPUIS LES ANNÉES 1990
● Développement « vivrier marchand » (J.L. Chaléard : cultures qui subviennent aux besoins des producteurs et qui
fournissent des revenus par leur commercialisa9on) : Jusque dans années 1990, cultures vivrières délaissées par pouvoirs
publics africains. Depuis, renouveau car dégrada@on rentabilité cultures commerciales (DTE), importa@ons plus di]ciles.
Crises villes africains a pu être élément de dynamisme pour campagnes (phénomène de « retour à la terre »).
● Modernisa9on gagne campagnes africaines : « l’Afrique avance  pe ts pas et sans bruit » (R. Pour9er). A travers adop9on
de nouvelles variétés qui permeWent augmenta@on rendements/revenus (maïs/riz s’imposent). Nouvelles façons de faire :
améliora@on matériel (tracteurs), semences améliorées, engrais... Nouveaux acteurs du développement : entrepreneurs
agricoles, acteurs locaux, ONG, diasporas (ressources Fnancières, inves@ssements).
● Campagnes africaines restent cependant encore largement à l’écart du développement. Popula9ons rurales restent
marginalisées (écarts dans accès à la santé, insécurité poli@que et alimentaire). Développement rural = priorité du
développement en Afrique aujourd’hui : sécurité alimentaire primordiale depuis 2000s avec explosion démographique.
Développement agriculture africaine condi9onné à son inser9on dans économie mondiale : place marginale dans commerce
agricole mondial, protec@onnisme du Nord, pressions sur libéralisa@on agriculture africaine. Autre dé> : land grabbing.

ChiRres
● Pays-Bas achètent 95% des roses africaines
● 1/5 des maliens vivent du coton
Dates : cf oraux
LES ACCORDS UE-ACP
● Accords de Yaoundé (1963-1975)
La CEE et les dix-huit États africains et malgache associés signent à Yaoundé (Cameroun) la première conven@on qui conFrme
l'associa@on Europe-Afrique sur la base d'une liberté des échanges commerciaux et d'une aide Fnancière des Six.
● Accords de Lomé (1975-1999)
Les accords de Lomé oRrent aux pays ACP la garan9e de prix stables sur le marché européen (Lomé I), ou encore une quan@té
minimale d’importa@ons de sucre (Lomé II). D’un côté, ces accords ont permis à des pays comme l’île Maurice de décoller
économiquement, notamment grâce au protocole du sucre. De l’autre, ces accords assuraient avant tout des fournitures sûres en
ma@ère première à un prix sa@sfaisant, dans les années 1990 les pays ACP aorent moins que les PECO, l’Asie ou l’Amérique la@ne.
Les protesta@ons des USA à l’OMC ont eu raison des accords de Lomé (guerre de la banane).
● Accord de Cotonou (2000)
La page de l’assistance est tournée : les Africains sont maintenant considérés comme des égaux → les systèmes de stabilisa@on
des prix sont supprimés au proFt de la libéralisa@on, l’aide devient condi@onnée (démocra@sa@on, mesures de développement,
luWe contre la pauvreté). Légère révision des accords dernièrement.

CHAPITRE 7 : AGRICULTURE AU MOYEN-ORIENT


I. LE MO, BERCEAU DE L’AGRICULTURE, EST AJD UNE REGION VULNERABLE
● 8000 av JC ⇒ naissance de l’agriculture dans le croissant fer@le (entre Tigre et Euphrate et jusqu’au Nil).
● Agriculture tradi@onnelle (dans les oasis ou élevage nomade dans les déserts).
● Les 2/3 du MO sont arides + fortes inégalités de la répar@@on en eau (Liban et Turquie = châteaux d’eau / Israël toujours en
quête d’eau). L’agriculture apparaît donc comme di]cile dans ceWe région.
II. AGRICULTURE EST CENSEE PERMETTRE AU MO DE FAIRE FACE AU DEFI ALIMENTAIRE
● Des années 50 aux années 80 : entrée dans la transi9on démographique : améliora@on de l’espérance de vie + main@ent du
taux de fécondité ⇒ accroissement naturel élevé (2,6 %). Le déF est donc de répondre à une augmenta@on importante de la
demande en nourriture.
● L’Etat intervient pour répondre au dé> de la quan9té et de la qualité. A l’indépendance, les réformes agraires deviennent
indispensables pour les par@s na@onalistes (Exemple de la réforme agraire en Egypte : en 1952 pour limiter la propriété des
grands propriétaires terriens, appari@on de coopéra@ves avec limite de 84 puis 22 ha et 6% des exploita@ons doivent être
dédiés aux paysans sans terres. Mais ces coopéra@ves ne permeWent pas une produc@on su]sante). Collec@visme : les
kibboutz en Israël (villages ruraux collec@vistes nés en 1910 en Pales@ne par des juifs sionnistes comme ce bon vieux Lex,
prennent un virage libéral dans les 90s).
13
● Poli9que de boni>ca9on des terres mise en place grâce à l’irriga9on (construc@on de barrages comme Ataturk en Turquie)
III. LES RESULTATS SONT DECEVANTS : DEPENDANCE TOUJOURS MAJEURE
● A par@r des années 1980 : libéralisa@on de l’économie touche beaucoup les pays et les pe@ts agriculteurs car avec les PAS =>
Fns des aides pour les semences ou les engrais, désengagement de l’Etat. CeWe situa@on conduit à un fort exode rural donc à
une augmenta@on de la demande en nourriture dans les villes. Ex : Afrique du Nord et MO : de 1961 à 2011 ⇒ demande de
produits agricoles mul@pliée par 6 alors que produc@on est mul@pliée par 4. Le taux de dépendance alimentaire est passé de
10% en 1961 à 40% en 2011.
● En 2013 : les pays du Golfe ont importé 4,6% des céréales mondiales alors qu’ils ne représentent que 0,6% de la popula@on.
● Les cas de dépendance varient selon les pays :
o Indépendants ou presque : Turquie n’importe que 10% de sa conso agricole. Israël auto-su]sant à 95% + développement
agriculture commerciale.
o Dépendants qui ont les moyens de la dépendance (Arabie Saoudite, EAU, Koweït)
o Poten@el agricole mais de plus en plus dépendants, soumis au climat (Iran, Irak, Liban, Egypte, Afrique du Nord)
o Dépendants sans poten@el (Jordanie, Yémen 73% de dépendance)
● Nouveaux projets : Sahara Forest Project (ini@é par Qatar et Algérie et repris par Jordanie, Turquie, ne pas se Fer au nom car
c’est un projet du Moyen-Orient) = créa@on d’oasis, de terres cul@vables, avec énergies renouvelables au milieu du désert.

CHAPITRE 8 : LES CAMPAGNES ASIATIQUES


I. DES CAMPAGNES QUI OCCUPENT UNE PLACE ET UN RÔLE ESSENTIEL DANS LE DÉVELOPPEMENT EN ASIE
ORIENTALE ET MÉRIDIONALE
● En 1945, campagnes symbole du sous-développement du con9nent. Campagnes misérables : concentre 80% popula9on,
secteur primaire dominant, mais misère avec grands propriétaires absents (Zamindars en Inde). Campagnes peu produc@ves
(archaïque, micro-exploita@on, famines). Agriculture duale désar9culée hérité de la colonisa@on avec planta@ons
commerciales aux dépens exploita@ons vivrières : coton/thé en Inde, hévéa en Indonésie, tabac aux Philippines.
● Campagnes où agriculture représente enjeu considérable du développement. Enjeu démographique (nourrir pays en@er).
Enjeu économique : rôle industrialisant des campagnes (libéra@on main d’œuvre/capitaux pour industrie, inser@on dans
mondialisa@on). Enjeu géopoli9que : autosu]sance alimentaire gage d’indépendance, ancrer Etat dans campagnes et luWer
contre communisme avec expropria@on grands propriétaires (Japon, Corée).
● Campagnes qui possèdent atouts pour faire de l’agriculture une/la condi9on du développement. Atout géographique :
climat tropical humide et grands Meuves permeWent irriga@on et diversiFca@on cultures. Atout culturel : civilisa@on de l’eau
permet agriculture (ex riziculture) intensive (nourrir part importante de la popula@on) + tradi@on paysanne de maîtrise de
l’eau par irriga@on et interven@on des États (barrages)  « despo@sme hydraulique » (Trois Gorges). Aide américaine : USA
encouragent réformes agraires (Japon, Corée du S, Taïwan) Fnancent R&D pour VHR (= variété à haut rendement) (fonda@on
Rockefeller à Manille pour le riz) à l’origine de la Révolu@on verte, aide alimentaire.

II. DES CAMPAGNES QUI N’ONT PAS ÉTÉ SACRIFIÉES DANS LA RECHERCHE DU DÉVELOPPEMENT
● Le développement rural est une constant des poli9ques économiques des États d’où une place importante de l’agriculture
dans les stratégies de développement : Interven9on massive de l’État : Réformes agraires et agricoles : Japon (capitaliste,
1946) (redistribu@on de la ½ des terres), Taiwan et CdS (1948 et 1949) (modernisa@on agri = base fondamentale de la RI, poids
de l’agri ++ alors que pas d’autosu]sance alimentaire et manque d’emplois  réforme de la propriété foncière ds les
campagnes), Chine (1950 cf point, communiste), Inde (1950) (dév rural au cœur des pol éco pr éviter un exode rural massif.
Réforme ne change pas les structures foncières, zamindars conservent pouvoir). Fronts pionniers agri, ou9l pour le dév (=
mécanisme d'extension des terres cul@vés) : Indonésie, Malaisie. Révol verte (Fnancement R&D, subven@ons), etc. Des
stratégies de dév fondé sur les exports qu’Etat sou9ent (Taïwan : plantes appartement, champignons, Malaisie :
catoutchouc). L’agri a été au cœur des changements de cap de la Chine communiste : Mao théoricien de ce « marxisme
paysan »
● Réussite agricole, reCet d’une certaine réussite du développement. Progrès agricoles remarquables : autosu]sance en Inde
et Chine. Enrichissement campagnes avec modernisa@on. Campagnes facteur de développements industriel : appari@on
industrie agro-alimentaire (Charoen Pokphand (poulet), Kuok (sucre)), industrialisa@on campagnes (Delta rivière des Perles).
● Pourtant campagnes ont été délaissées au pro>t des villes, l’agriculture n’étant pas le moteur du développement. Priorité
est industrialisa9on. Poli9ques s’appuyant sur agriculture échouent : échec Grand Bond en avant, Khmers Rouges, poli@ques
d’exporta@ons agricoles avec DTE, indépendance alimentaire fragile.

III. DES CAMPAGNES EN MARGE DU DÉVELOPPEMENT ET QUI REPRÉSENTENT TOUJOURS UN DÉFI MAJEUR
● Campagnes pleines, saturées, misérables. Zones rurales en marge (Himalaya, Laos) à l’écart du développement : faim
toujours présente, inégalités villes/campagnes, troubles agraires (Naxalites en Inde depuis 1967). Ac@vité
● Campagnes doivent pourtant relever le dé> de la sécurité alimentaire : Épuisement eRets révolu9on verte dont coût
environnemental est élevé : pollu@on eaux et sols... DéF sécurité alimentaire avec baisse sou@en à agriculture, secteur qui
n’est plus la priorité du développement économique (depuis 1990’ choix ouv et libéralisa@on éco (Chine paysans sont laissés
pour compte du dév car villes = vitrines du dév 1984 + crise sociale Inde et CdS : suicides collec@fs paysans surendeWés Inde et
14
immola@on paysans S-coréens pour protester contre l’ouverture des marchés agricoles  2003 réunion OMC, avec pancarte
« l’OMC tue les paysans »)
● Campagnes doivent relever de nouveaux dé>s. Révolu9on doublement verte (économiquement rentable, socialement
équitable, écologiquement durable) : développement OGM, ques@on label, agriculture bio. Campagnes perdent fondement
iden9té avec agriculture urbaine : usine agricole urbaine Toshiba (Japon). Fragmenta@on campagnes (intégrées,
industrialisées vs campagnes enclavées lieu d’émeutes) de par M°. DéF tjs présent surtout en Chine et en Inde.
Dates : Références et no9ons clés :
● Depuis 1990’ choix ouv et libéralisa@on éco  Chine laissés pour compte, ● Despo9sme hydraulique
Inde suicides, CdS immola@ons, et 2003 réunion OMC pour contester ● Rgve chinois : arrivée de Xi Jinping en
ChiRres : 2012, 3 pbs = modernisa@on
● 1945 : campagnes misérables qui concentrent 80% de la pop incomplète, vétusté infras, situa@on
● Auj : Asie orientale et méridionale = agriculture emploie 1/3 pop ac9ve éco paysans  menace stabilité éco
● 2013 : <1% de la produc@on agricole de la Chine est bio VS auj est le 2e et pol du pays  au cœur des
marché bio d’Asie (derrière le Japon), et 4e consommateur de produits bios préoccupa@ons du gvt
au monde

La Chine
❖ Réformes agraires et agricoles :
o Chine (1950) : redistribu@on de la terre aux paysans : 47M d’ha concernés, 300M de paysans pauvres en bénéFcient,
élimine gds propriétaires. But social + qu’éco : alliance irréversible paysans/PC, c’est le PC qui conFsque pas les paysans (VS
Russie) dc reconnaissance lui est due  le PCC s’implante vraiment ds les campagnes
❖ L’agri a été au cœur des changements de cap de la Chine communiste : Mao théoricien de ce « marxisme paysan »
o 1951 1ères coopéra@ves : mise en commun sol, ou@l, bétail, 20 à 50 familles concernées
o 1953 système uniFé d’achat et de vente : oblige paysans à vendre leurs surplus à l’Etat ac des prix/propor@ons Fxés
o 1956 90% des paysans ds les coopéra@ves, 740k coopéra@ves créées au total depuis le début du plan  Fn du pe@t
capitalisme rural, produc@on stagne, famines apparaissent. Collec@visa@on – coûteuse en vies qu’en URSS
o 1957 ruptures ac le modèle sovié@que ac choix d’un dév sur “deux jambes”
o 1958 communes populaires : réunit 10k à 20k foyers, en@tés écos autonomes, ac@vités mul@ples (agri, indus, commerce,
éduc, santé, police, mili), travaux collec@fs (construc@on d’infras)  volonté empêcher exode rural
o Dès 1958 crise agri : ↘ de la prod et de la conso, villes favorisées VS campagnes délaissées, famines ds les campagnes
o 1979 : échec des communes populaires  décollec@visa@on déguisée, libéralisa@on, accéléra@on de la révolu@on verte ms
main@en du contrôle sur les migra@ons campagnes/villes

LA REVOLUTION VERTE
● Révolu9on verte : Poli@que de transforma@on agricultures PED et PMA, fondée sur intensiFca@on et u@lisa@on variétés de
céréales à hauts poten@els de rendements (VHR), des engrais/produits phytosanitaires et sur l’irriga@on. Développement
d’une nouvelle révolu@on technique, par les OGM : 9% des cultures du monde, surtout en Amérique. Elle permet une
intensiFca@on de la produc@on.
● Pays qui l’ont mis en place : débute au Mexique en 1943, puis l’Inde dans les 60s, puis l’Asie du Sud-Est dans les années 70-80.
L’Asie du Sud-Est a été la plus e]cace dans la croissance : Indonésie et Philippines passent de pays « structurellement
déFcitaires » à la quasi auto-su]sance, et le Vietnam devient en 10 ans le 3e exportateur de sucre mondial (à par@r de rien).

Point sur la révolu9on verte en Inde (60s) : double muta9on


Famines majeures dans les années 60 donc nécessité de changer les méthodes agricoles.
Muta9on agro : diNusion de variétés hauts rendements, grâce à l’Etat (subven@onne) + aides ext (fonda@on Rockefeller)
Muta9on éco : nouvelle poli@que de subven@on de l’agriculture, créa@on de la Food Corpora@on of India (gère
achat/transport/pro, redistribu@on qui concerne 90% de la pop)
Réussite économique :
Permet de relever le déF démo : prod de riz/blé x2,5, surfaces irriguées x2 et conso d’engrais x3 de 1960 à 2000
DiversiFca@on de la prod : cultures de canne à sucre, oléagineux, devient 1 er producteur mdl de lait
Dév rural : créa@on d’emplois
1975 autosu]sance alimentaire de l’Inde. Des régions semi déser@ques comme le Pendjab sont devenues des
zones d’intense produc@on.
Échec environnemental + social : aggrava@on des inégalités sociales ds les campagnes : qq pe@ts/moyens propriétaires
qui se sont enrichis mais 60M de familles restent exclues, inégalités entre régions (régions sèches accumulent du retard).
Modèle aWeint ses limites ds 1990’ : plafonnement des rendements, dégrada@on de l’enviro (pes@cides, salinisa@on, ↘
nappes phréa@ques), 1/3 de la pop souNre encore de malnutri@on
Inves9ssement massif État dans révolu9on verte remis en ques9on depuis libéralisa@on économiques amorcée en
1991. =>Baisse prix agricoles ainsi que celle des subven@ons éta@ques a ruiné nombreux paysans 300 millions d’Indiens
n’ont toujours pas les moyens su]sants pour acheter leur nourriture quo@dienne
Pe9t + : révolu@on blanche en Inde : quésaco ? : L’Inde est devenue le plus grand producteur de lait (17% de la produc@on
mondiale) (importance de l’agriculture pour le développement de ce PED, importance des pe@ts producteurs informels) 15
EXEMPLES
Point sur la révolu9on verte au Mexique : AGRICULTURE
1ère réforme agraire, lancée en 1943 (création de l’Office of Special Studies, collaboration entre fondation
Les solutions face au dé de l’agriculture
Rockfeller et l’administration présidentielle de Manuel Ávila Camacho au Mexique) dans le souci de rendre
l’agriculture mexicaine capable de soutenir l’industrialisation du pays. En 6 ans, il redistribue 15Mha de terres
au profit de 750k familles.
Révolution verte : 1er pays de la révolution verte Land-grabbing
avant l’Inde, 1ères VHR ds 40’. Présence en amont : l’Etat
�créé Pourune entreprise
montrer : enjeuxd’État, la Fertimex,
géopoli ques liés chargée
la terre, de fournir variétés
soumission et engrais
des plus pauvres, aux agriculteurs.
pression interne Présence en
● aval
Plus : laacteurs
gros CONASUPO (1961)
: Chine, US, = organisme public qui achète aux agriculteurs leur production agricole à un prix
UE, Inde
● garanti
Chine puis la revend
: la croissance à un priximpose
démographique plus bas dans les villes
l’accaparement & intervient
de nouvelles dans la transformation
terres (seulement des produits
8-9% du pays recouvert de terres
agricoles
arables). Vise=> assurer un revenu
principalement minimum
l’Afrique aux agriculteurs
: 600k hectares en Éthiopie,mexicains et assurer
400k au Ghana, ainsi700k
mais aussi uneenrégulation
Guyane. des prix.
● USInvestit
: plus dedans
10Mlesd’hectares
infrastructures pour
de terres l’irrigation
étrangères des30%
(dont plaines.
appar@ennent au secteur privé). 1,4Mha au Soudan du Sud, 2M
Quel succès ? : forte augmentation de la production
en RDC  la Chine n’est qu’un nouvel acteur, peu signiFca@f. de blé, devient auto-suffisant en blé en 1951. Cependant,
● présence
Inde de la: malnutrition
en Éthiopie Inde en a plusetded’un
600kfort exodeen
hectares rural.
Éthiopie pour agrocarburant, huile de palme et coton.
● er
UE : UE représente 9ers du land-grabbing (1 mondial) : possède plus de 2Millions d’hectares en Papouasie (bois) ou RDC. Au
sein même de l’Europe : Roumanie 10% des surfaces agricoles sont entre les mains d’inves@sseurs de pays Tiers dont 20 ç 30%
sont contrôlés par des inves@sseurs originaires de l’UE. Même chose en Hongrie, Pologne…
● Les chiRres (août 2018, l’Humanité) (approxima@fs car di]cile à es@mer : grande opacité entoure le phénomène) de ceux qui
achètent : 1- USA (8,2M d’ha), 2- Malaisie (4,2), 3- Singapour (3,4), 4- Chine (3,2), 5- Brésil (2,4), 6- EAU (2,3), 7-RU (2,2), 8-Inde
(2,1), 10-ArS (1,6)

Exemples de résistance au land-grabbing


● Présenta9on : En 2008, un accord est signé entre Daewoo (Corée du Sud) et le gouvernement de Madagascar pour céder plus
d’1m d’hectares de terres cul@vables (un peu moins de la moi@é des terres cul@vables ; bail de 99 ans).
● Objec9f : produire et exporter du maïs et de l’huile de palme en vue de produire du biocarburant.
● Contesta9on : Cela déclenche en 2009 une forte mobilisa@on des popula@ons : dimension sacrée de la terre mais aussi enjeu
de sécurité alimentaire (fuel VS food). Le président Ravalomanana est renversé et le projet est arrêté.

La Guerre de la BANANE (1993-2011)


� Pour montrer comment l’agriculture est soumise  l’agriculture. (sert aussi pour la guerre économique US-UE)
● Quoi ? 1993 : l’UE met en place un régime d’importa9on permeeant aux pays ACP d’exporter des bananes dans l’UE sans
tarifs douaniers. Par contre, les « bananes dollar », produites en Amérique La9ne, majoritairement par les grandes Frmes
agroalimentaires américaines (Dole, Chiquita), sont toujours soumises à d’importants tarifs douaniers. Ce traitement
préféren9el permeWait aux pays ACP de se développer et de pouvoir rivaliser avec les Frmes américaines mécanisées et
beaucoup plus produc@ves. Cependant, à plusieurs reprises l’OMC a quali>é ces accords de non conformes aux règles du
commerce interna@onal, permeWant aux US de meWre en place des mesures de rétorsion commerciale. US avaient répondu
avec des sanc@ons contre les exporta@ons européennes qui n’ont été levé qu’en 2001 (avant le début du cycle de Doha)
● La >n du conCit : 2009 : suite à de nombreuses phases de tensions et tenta@ves de procès à l’OMC, un accord a été signé
entre l’UE, les États-Unis et une dizaine de pays d’Amérique Centrale & Amérique La9ne pour démanteler progressivement
les tarifs douaniers en direc@on des bananes d’Amérique La@ne. Cela pourrait aRecter gravement les pays ACP : 200 millions
d’aides Fnancières leur ont été́ versées par l’UE pour compensa@on.

16
Les quotas lai9ers en Europe
� Montre que les Etats tentent de garder le contrôle sur l’agriculture dans un cadre mondialisé
● Quoi ? Système de 1984 pour tenter de juguler un problème d’excédent chronique (la PAC avait incité à produire plus),
répar@s en quotas na@onaux. 2 logiques dans l’UE : choix social et territorial (France) VS concentra9on de l’ac9vité lai9ère et
compé99vité économique (P-B, Danemark, Irlande).
● La >n des quotas : Les quotas étaient en décalage avec le vent de libéralisa@on en Europe et sont supprimés en avril 2015
entraînant une crise de surproduc@on en Europe (notamment par l’explosion de la produc@on irlandaise (+33% en 2015) et
néerlandaise). La surproduc9on entraîne une véritable chute des cours lai9ers avec la Fn des importa@ons russes depuis 2014
et la stagna@on du marché chinois, premier marché au monde.

OGM
� Montre les muta ons de l’agriculture, les enjeux environnementaux, l’innova on
● OGM largement présents dans notre vie. Intérgts : réduire eau, apports en énergie, sécurité ́ sanitaire. Tolérance à certains
herbicides (Round Up Ready de Monsanto), insectes. Limites : dépendance des agriculteurs aux FMN, rendements égaux aux
plantes conven@onnelles, mais meilleurs par unité ́ de main d’œuvre. Deux bas9ons de résistance : Afrique Noire (manque de
moyens), UE (importe mais produit peu).
● Essor rapide culture de plantes OGM dans le monde : autorisés depuis 1996, 13% de la culture de grains ajd. 10% pour
biocarburants.
● Ques9on sanitaire : Pas de danger a priori (1/2 de la pop en consomme aujourd’hui), peur condi@onnée par médias ?

Initiatives étatiques
Programme Proalcool au Brésil
● C’est quoi ? Lancé en 1975, pour transformer en carburant l’alcool de canne à sucre avec au centre l’entreprise Embrapa et
avec des subven@ons importantes de l’Etat.
● Embrapa : largement responsable de la transforma9on du Brésil en grande puissance agricole en ayant notamment adapté les
variétés les plus courantes (blé, maïs, soja) au climat sub-tropical d'une grande par@e du Brésil. L'entreprise a plus d'une
trentaine d'accords interna@onaux et est présente en Afrique et ailleurs pour aider au développement agraire.
● Bilan : Bilan mi@gé jusqu’aux 90s mais Brésil devient ensuite le 1er exportateur de biocarburants, rentable avec du cours du
pétrole. 2003 : moteurs Cex fuel (essence ou bioéthanol) de Volkswagen. Diploma9e du bioéthanol : accord en 2007 avec US
pour harmoniser les normes, transferts de technologies vers les pays d’AL. Cri@qué parce que à l’origine de la déforesta@on.

Gouvernance mondiale
Accords de Lomé et Cotonou (cf + haut)

Associa9on de pays agricoles : groupe de Cairns


● Créa@on en 1986 : 19 pays : Canada, Amérique du Sud, Afrique du Sud, Australie, Asie du Sud-Est, Pakistan.
● Objec9f : Libéraliser marché agricole face aux US et UE (renversement de situa@on car US forçait à libéraliser).
● Concernant l’agriculture et la gouvernance mondiale : « Free trade, fair trade » : Accords du GATT (1994) : imposent à l’UE de
réduire ses aides à l’exporta@on ⇒ victoire du groupe des CAIRNS + Échec des négocia9ons au cycle de Doha à cause de
l’agriculture : li@ges US/Sahel au sujet du coton, CAIRNS contre US et UE (Ex de guerre commerciale : Guerre de la banane)

Firmes emblématiques
Nestlé
� Firme embléma que des abus et dangers de la mondialisa on
● Concernant l’interna9onalisa9on : Frme réalise 98% de son CA à l’étranger. Exemple d’une Frme qui a su proFter de la
mondialisa@on pour s’implanter et dépasser un marché na@onal restreint.
● Sa poli9que sociale : conMit oppose depuis 2007 Nestlé à syndicat indonésien. Nestlé refuse de dévoiler salaires des employés.
● Concernant le ré-é9quetage de boîtes de lait périmé : décembre 2002, la police colombienne découvre que Nestlé procède au
ré-é@quetage de 200 tonnes de lait périmé meWant en danger la vie et la santé de la pop colombienne.
● Concernant la par9cipa9on à la déforesta9on : mars 2010, Greenpeace lance une campagne choc contre Nestlé qui, selon
l'associa@on contribue à la déforesta@on en Indonésie.

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Monsanto – Géopoli9que et économie de l’agroalimentaire
� Montre qu’une entreprise concentre beaucoup de prises de décision concernant l’évolu on de l’agriculture
● Impact environnemental. Sojas et maïs transgéniques cul@vés sur terres défrichées de l’Amazonie proviennent uniquement
de Monsanto. Végéta@on non OGM soumise aux herbicides meurt ; animaux, sols et cours d'eau sont contaminés par le
cocktail toxique. Brésil = 20% des surfaces.
● Stratégie :
● Recherche intensive, à la pointe de l’innova9on : 1970, mise au point molécule de l’herbicide Roundup. 1982, chercheurs
de Monsanto réussissent à modi>er géné9quement une cellule de plante.
● Stratégie commerciale visant à s’assurer monopole : Soja, coton et colza Roundup Ready rendus résistant à l’herbicide
Round Up de la Frme➔u@lisateurs obligés d’acheter herbicide en plus des graines. Agriculteurs produisant semences ont
contrats exclusifs avec un distributeur unique et sont obligés de vendre totalité de leur produc9on à ce distributeur qui a
signé un accord avec Monsanto.
● Cri9ques et procès : 1969, >rme reconnait dangerosité du PCB, produit u@lisé comme isolant. On sait aujourd’hui que
Monsanto le savait depuis plus de 10 ans et qu’elle avait falsiFé études. 2002, a été aWaquée par ville d'Anniston
(Alabama) pour contamina@on de rivières et du sol aux PCB. 32k tonnes de déchets contaminées avaient été déposées
dans décharge à ciel ouvert, située au cœur communauté noire.
● Associa9on Monsanto Cargill : Cluster (=associa@on d’entreprises pour réaliser en commun une ou plusieurs ac@vités dans
des domaines de complémentarité). Cargill : 1ère FMN sur les marchés du grain.

Le café de Maraba : un produit bio et de collabora9on interethnique


⇒ Pour montrer une reconversion d’économie dans le bio, réduc on des inégalités qui dynamise l’économie du pays
Au Rwanda : un café arabica de variété́ bourbon, 3x plus cher que le café́ de base, fait travailler Hutus et Tutsis ensembles, surtout
des femmes, respect DD, commerce équitable. Augmenta@on des revenus des paysans et symbole d’uniaté retrouvée.

La suppression des subven9ons agricoles en Nouvelle-Zélande et leur réussite


● Suite à grave crise budgétaire dans 1980s, gouvernement néo-zélandais décide suppression subven@ons agricoles en 1984 car
aides étaient massives et économie du pays dépendait agriculture (plus que US).
● Pour montrer que subven9ons agricoles déstabilisent les marchés : subven@ons étouNaient produc@on, faussant signaux du
marché, empêchant innova@on. Pra@ques agricoles visaient à rassembler le plus de subven@ons possibles, pas à chercher
clients.
● Pour montrer que ceee suppression pourrait redynamiser secteur agricole en Europe. CeWe suppression fut un catalyseur :
agriculteurs réduisirent coûts et diversiFèrent u@lisa@on de leurs terres, développèrent nouveaux produits tout en étant plus
aorés par ac@vités les + économiquement viables. Pas de subven@ons  moins d’u@lisa@on d’engrais.

RÉFÉRENCES AGRICULTURE
Ester Boserup – Evolu9on agraire et pression démographique 1970
Opposée à Malthus. Elle montre que c’est la pression démographique qui pousse au changement technique dans l’agriculture. Elle
oppose ainsi l’Asie des moussons avec ses fortes densités de popula@on favorisant dès l’An@quité une agriculture intensive
(riziculture irriguée), à l’Afrique od les faibles densités de popula@on n’encouragent pas le progrès technique, une modiFca@on des
systèmes d’u@lisa@on des sols. « La nécessité est la mère de l’inven@on »
Frédéric Landy, Un milliard à nourrir, grain, territoire et poli9que en Inde, 2006
Nous sommes passés d’une peur malthusienne fondée sur la transi@on démographique des pays asia@ques à une autre fondée sur
la transi9on alimentaire qui déséquilibrerait, provoquerait des pénuries au niveau mondial.
Marc Dufumier, Famine au Sud, MalbouRe au Nord, Comment le bio peut nous sauver (2013)
Le modèle capitaliste ne convient pas à l’agriculture. L’exploita@on des terres dans l’unique but de faire du proFt désert la nature
et les agrosystèmes, ce qui nuit à la produc@on sur le long terme. Le modèle de croissance agricole est voué à sa perte s’il reste
dominé par les grands intérêts agro-industriels. La solu@on est dans l’agriculture biologique qui valorise les écosystèmes au lieu de
ne regarder que la produc@on.
Jean-Bap9ste Malet, L’Empire de l’or rouge (2017) : A travers la tomate, marchandise devenue universelle (170 pays, 120Mds$ de
revenus par an de la >lière), c’est l’histoire de l’industrialisa@on et du capitalisme mondialisé, mais aussi de ses dérives.
⮚ Épopée de la Heinz Company (1876, PiWsburg). Fordisme précurseur : ra@onalisa@on des tâches, poli@que de hauts salaires,
condi@ons de travail exigeantes, baisse du prix du Ketchup. Soutenue fortement par le gouvernement américain : Kissinger
l’aide à s’implanter en Chine, Reagan requaliFe le ketchup de « légume » pour lui permeWre de rester sur les tables des
can@nes
⮚ Agroma>a : le Sud de l’Italie (EX/ groupe Peq fournit 20% de la demande de tomate concentrée en Afrique) exporte avec
une posi@on de quasi-monopole les conserves de tomates de manière peu recommandée (transforme une par@e du
concentré chinois, l’a]che aux couleurs de l’Italie et le vend en UE malgré ́ les condi@ons sanitaires). Conséquences : pour le
Ghana, augmenta@on exponen@elle de l’importa@on de concentré et donc baisse de son agriculture (producteurs ruinés)
18
The world is not for sale, 2001, José Bové.
Rejet agr produc@viste. LuWe//grdes Frmes agro-alimentaires. 1 des Fgures de l’altermondialisme. Syndicaliste agr de la
confédéra@on paysanne. Contesta@ons//OGM, ac@ons d’arrachage illégales de planta@ons OGM, qualiFées de « désobéissance
civiles » de la part de ses défenseurs. Vice-président de la commission Agriculture et dvp rural au Parlement Eur.

CITATIONS AGRICULTURE
Valéry Giscard d’Estaing : « Pétrole vert » pour désigner l’agriculture (2e exportateur agricole dans les 70’)
George Mc Govern (sénateur démocrate, directeur de Food For Peace en 1960, à propos de l’aide alimentaire américaine) : «Les
pays que nous aidons aujourd’hui seront nos clients de demain »
Michel Deba9sse : « Révolu9on silencieuse » en France dans les 60s

THÈME II : FAIM
DÉFINITIONS FAIM
● Arme alimentaire : capacité d’un pays à obtenir des concessions économiques ou poli@ques grâce à ses exporta@ons agricoles
● Diseee : diminu@on occasionnelle de la ra@on alimentaire liée à des circonstances extérieures (période de la soudure, chute
du pouvoir d’achat…). Se traduit par un amaigrissement qui peut avoir des conséquences drama@ques chez les plus fragiles.
● Faim : déséquilibre de la ra@on alimentaire en qualité et/ou en quan@té
● Famine : « rupture absolue de l’approvisionnement alimentaire pour des popula@ons en@ères, entraînant à brève échéance la
mort si rien n’est fait pour interrompre le processus » (S. Brunel). « Manifesta@on par@culièrement virulente de la faim,
causant un excès de mortalité » (Amartya Sen). Pour la FAO, il y a famine lorsque sur un groupe de 10k pers, on enregistre 4
décès quo9diens liés au manque de nourriture. Il existe « une diNérence non pas de degré mais de nature » (Brunel) entre
famine et malnutri@on : famine = phénomène collec@f, brutal, localisé et peut se produire dans des pays que rien sur le plan
naturel, ne prédispose à connaître la faim.
● Malnutri9on : sous-alimenta@on (= carence en quan@té) ou suralimenta@on (mauvais équilibre) [obésité : classes pauvres des
pays riches, ou classes aisées des pays pauvres]).
● Ra9on alimentaire : 2300 calories/pers/jour d’un PDV psychologique, 2700 pour avoir une vie saine
● Sécurité alimentaire : FAO, 1969 : « Lorsque les personnes en tout temps ont économiquement, socialement et physiquement
accès à une alimenta@on su]sante, sûre et nutri@ve pour leur permeWre de mener une vie saine et ac@ve. » « Garan@r l’accès,
pour tout individu, à tout moment et en tout lieu, à une nourriture su]sante, acceptable culturellement et saine » (Sylvie
Brunel dans Nourrir le monde, vaincre la faim).
● Souveraineté alimentaire : droit des peuples à se nourrir eux-mêmes.
● Transi9on alimentaire : passage à un régime alimentaire plus conséquent, plus riche en protéines (viande) et en ma@ères
grasses, avec une diversiFca@on de l’alimenta@on = alimenta@on occidentale

ACCROCHES FAIM
● En 2016, la start-up californienne Impossible Foods a commercialisé « l’Impossible Burger », steak high tech à base de
protéines végétales et de « sang » de synthèse. Alterna@ve à la nourriture classique, s’inscrit dans l’objec@f de remplacer la
viande animale d’ici 2035 (projet porté par la Silicon Valley), pour régler des enjeux alimentaires mais aussi écologiques.
● Ar@cle du monde, mars 2019, « au Cameroun, le commerce en ligne au secours de
l’agriculture ». Au Cameroun, od l’agriculture occupe 60 % de la popula9on ac9ve, les
paysans ont parfois du mal à écouler leurs récoltes et à assurer les Fns de mois. Côté
consommateurs, de nombreuses familles disposant de peu de moyens ne peuvent
acheter ces produits. Ajd, de nombreux Camerounais glissent doucement vers l’achat
en ligne de produits locaux. Tout est désormais possible via des sites internet,
Facebook, WhatsApp, od des entrepreneurs proposent des produits achetés
directement aux producteurs, sans passer par des intermédiaires. Ex : Jangolo Farme,
plateforme camerounaise de vente de produit agricole, créée en 2015 (permet aux
fermiers de planiFer, suivre et écouler leur produc@on). Ce genre de start up mise bcp
sur Facebook (posts sponsorisés, photos, vidéos, les clients trouvent rapidement un
numéro de téléphone à contacter …) ou WhatsApp (discussion avec les clients) 
diNusion rapide d’internet, les Camerounais sont +/+ ac@fs sur les réseaux sociaux) 
Montrer que les nouvelles technologies peuvent être une solu@on au déF alimentaire
● Au Soudan, la paix n’éloigne pas les risques de famine (ar@cle du monde, mars 2019).
Derrière un apparent retour à la réalité (accord de paix entre président Salva Kiir et
principaux groupes rebelles), la malnutri9on a gagné Juba, la capitale du Soudan du
Sud. A l’échelle du pays, l’ONU évalue à 1 million environ le nombre d’enfants
malnutris. Dans un communiqué commun publié en février 2019, l’Unicef et la FAO et le
PAM es@ment que plus de 7M de personnes pourraient se trouver en « insécurité
19
alimentaire aigüe » d’ici au mois de juillet. La guerre a détruit les circuits agr : les
paysans ont abandonné leur champ pour fuir combats et pillages, la prod° s’est
eNondrée y compris dans les régions les plus fer@les du pays. Ex d’ac9ons : Oxfam
fournit une aide alimentaire d’urgence, et dit aider les pop à produire leur propre
nourriture (forma@ons pour améliorer les techniques agricoles, fournit des ressources
produc@ves comme des animaux d’élevages, des ou@ls, des semences, du matériel de
pêche…). 5,3 millions de personnes sont assistées par le WFP (ou PAM, programme
alimentaire mondial) en 2018.
● Montrer l’impact des guerres/conMits, le rôle des gouvernements dans l’aggrava@on des
crises. Again, Soudan du Sud, grave crise humanitaire, notamment alimentaire causée
par la guerre civile qui dure (malgré les accords de paix signés en 2018, même si moins
intense) depuis 2013. En 2017, l’ONU a]rmait dans un rapport que l’aide alimentaire
au Soudan du Sud était u9lisée comme une arme de guerre. Le PMA et les ONG qui
voulaient apporter de l’aide pour alléger le niveau de souNrance ont presque
systéma@quement été bloquées par les autorités. « Il s’agit d’une tenta9ve délibérée
d’aRamer des civils considérés comme des opposants au gouvernement » es@mait ce
rapport.
● Février 2019, Venezuela : opposi@on entre J. Guaido et N. Maduro concernant l’aide humanitaire (pour faire face aux
famines). Maduro refuse en eNet l’aide par volonté de souveraineté alimentaire et juge que le « Venezuela n’est pas en état
de famine » Guaido dénonce ceWe « répression ».
● 23 juin 2019 : Le Chinois Qu Dongyu est élu directeur de l’Organisa@on des Na@ons
unies pour l’alimenta@on et l’agriculture.
● Janvier 2020 : Carte interac9ve du PAM : Dans le cadre de sa campagne visant à
éliminer la faim d’ici 2030, le Programme alimentaire mondial (PAM) a dévoilé un
nouvel ou@l : une carte de la faim dans le monde qui rend compte de la sécurité
alimentaire dans plus du 90 pays et émet des prévisions pour les endroits od les
données sont limitées.

CHRONOLOGIE FAIM
1931-1933 : famine dans toute l’URSS fait 9M de vic9mes (en Ukraine, appelée « Holodomor » : extermina+on par la faim)
1943 : Famine meurtrière au Bengale qui provoque la mort de 3M de personnes (renforce le phénomène du Quit India car les
autorités britanniques réquisi@onnent les grains pour l’eNort de guerre)
1945 : créa@on de la FAO : Food and Agriculture Organiza@on of the United Na@ons (siège à Rome)
1959-1961 : « Grande famine » en Chine, eNets du Grand Bond en Avant débuté en 1958 (20-45M de morts, es@mées à 36M)
1963 : créa@on du Programme Alimentaire Mondial (PAM) (= programme d’aide alimentaire de l’ONU)
1967-1970 : Guerre du Biafra marquée par une grande famine mise en scène par les Ibos, 1 e famine média@sée (et en 1972,
créa@on de Médecins sans fron@ères par B. Kouchner). Blocus mari@me du gouvernement nigérian pour contraindre les Ibos à
abandonner leur luWe sécessionniste.
1984 : Éthiopie, famine fait 1M de morts
2000 : la luWe contre la faim = objec@f du millénaire
2003 : programme Faim Zéro lancé par Lula
2004 : le Darfour (au Soudan) est touché par une famine violente
2005 & 2010 : crises alimentaires au Niger
2007-2008 : émeutes de la faim dans les grandes villes des PED liées à la Mambée des prix agricoles et alimentaires (Afrique du
nord et de l’est, Chine, Argen@ne, Mexique, Haï@…)
2008 : diseWe au Nord du Kenya (sécheresses). Sud du Kenya = cul@vateur excédentaire en manioc. L’État a peu de moyens & les
cul@vateurs sud refusent de vendre à des prix trop bas ( crises alimentaires causées par manque de moyens)

20
LES CHIFFRES POUR DEMONTRER… :
● La persistance de la faim dans le monde : 821 M de malnutris en 2018, 98% dans les PED, 62% en Asie-Paci>que, 25% en
Afrique Subsaharienne.
● Une faim meurtrière : environ 25 000 personnes meurent chaque jour à cause de la faim (dans le monde)
● Certaines pops sont par9culièrement vulnérables. Ex la carence en fer (plus répandue des carences alimentaires dans le
monde) touche près de 60% des femmes et des enfants des pays en dvp et près de la moi9é souRre d’anémie patente
(données de la FAO). Les anémies sont longtemps passées inaperçues mais  contribuent largement à la mortalité,
conséquences telles que les di]cultés d’appren@ssage scolaire et des troubles du comportement chez l’enfant, moindre
capacité de travail, diminu@on de l’appé@t, ralen@ssement de la croissance.
● Des progrès : diminu@on spectaculaire de la sous-alimenta@on en Asie du Sud-est et en Asie de l’ouest : 50% dans les 60’
 11% ajd. Chine : 400 M d’individus concernés en 1970 contre 120 millions ajd. Amérique La@ne et Caraïbe : 12% en
2000  6% en 2016.
● Des régressions : Yémen (30% en 2000  35% ajd), Syrie, République Centrafricaine (40% en 2000  + de 60% ajd)
● Manque d’inves9ssement dans l’agr pour lueer contre la faim : le Nigeria consacre moins de 2% de ses budgets à l’agric
● Pour montrer qu’il y a une nouvelle actualité ajd avec un problème sérieux de qualité de l’alimenta9on . Le surpoids
concerne 1/3 de la pop mondiale. Obésité : 100 millions d’enfants et 600 M d’adultes

CHAPITRE 1 : LA FAIM DANS LE MONDE


I. LA FAIM DANS LE MONDE, UNE RÉALITÉ PERSISTANTE DU MONDE EN DEVELOPPEMENT
● La faim, produit du sous-développement et de la pauvreté. Conséquence de : (1) faible capacité produc9ve des paysans qui
ne parviennent pas à subvenir à leurs besoins alimentaires. (2) l’extrgme pauvreté des popula@ons rurales/urbaines. (3) choix
économique, poli@que qui ont pénalisé monde rural (privilégié export indus et agri, voir agri sacriFée comme au Nigéria : tout
pétrole). (4) Échec des poli9ques de dév agric (GBEA Chine) (5) Mondialisa9on libérale a contribué à fragiliser pe@te
agriculture vivrière tradi@onnelle (Fin 90’ : PAS imposent la libéralisa@on des marchés + eNondrement du prix des cultures
d’exporta@ons, ouverture détruit agri vivrière (ALENA : maïs USA subven@onné a inondé le Mexique  crise de la tor@lla), état
a abandonné pol de sou@en à agriculture (Mexique abandonne réforme agraire pour intégrer l’ALENA). MAIS M° = atout face
à la malnutri9on : présence ac@ve d’ONG sur le terrain, Fnancer programmes de luWe contre la faim (Fome Zero). Moyenne
mondiale (2002) = 2.800 cal/j. Mais en Afrique Subsaharienne, plus de 40% de la popula@on est sous- alimentée (moins de
2.300 cal/j) et 821 millions de personnes de malnutris monde.
● La faim est ainsi un enjeu essen9el pour le développement des PED : une des principales causes de la mortalité dans les PED
→enjeu économique (produc@vité, croissance), poli9que (révoltes : émeutes de la faim de 2007-2008), social (Mux
migratoires : exode rural, Mux interrégionaux)

II. LES GRANDES FAMINES, PROVOQUANT DES FLAMBÉES DE MORTALITÉ DANS LES PED, SE SONT RARÉFIÉES
AU XXe SIECLE MAIS SONT DE PLUS EN PLUS INSTRUMENTALISÉES PAR LES POUVOIRS POLITIQUES
● Famines « naturelles » ont quasiment disparu entraînant une transforma9on de la géographie des famines. 20ème, malgré
grands progrès agricoles, marqué par existence de grandes famines très meurtrières (voir chronologie, dont famines de guerre
comme au Bengale 1943, Ukraine Fn WWI et Léningrad 1941-44). De 70 à 80M de pers mortes pendant des famines au 20e.
Mais depuis 1970s, quasi-dispari9on des grandes famines « naturelles » clima9ques (progrès agri Révolu@on verte (Inde,
Chine, Brésil), croissance économique, poli@que de sécurité alimentaire, aide de la communauté interna@onale : ex sécheresse
au Kenya en 2003 : pas de famine car ONG ont pu recons@tuer un stock de grains). Même au Sahel devenue évitable : système
d’alerte FAO : surveille migra@ons inhabituelles, prix des produc@ons agricoles. Pays théâtres de guerres civiles dans les 2000s
ont connu des famines : Sierra Leone, Liberia
● Mais les famines contemporaines sont essen9ellement de nature poli9que : voir Brunel dans Références pour la typologie.
● Répondre aux famines : aides nécessaires mais ambiguës. Aide alimentaire = Réponse la plus rapide aux crises alimentaires
en cas de conMit ou de catastrophe naturelle (US : ½ aide, PL 480, UE = 1/3, reste = PAM par l’ONU). Mais souvent cri9quée
pour eRets pervers : déstabilise marchés locaux, concurrence produc@on locale, incite à passivité et dépendance, peut être
inadaptée aux habitudes alimentaires, ou détournée par pouvoirs locaux ou seigneurs de guerre. Aide alimentaire s’intègre
dans « food power » qui correspond à instrumentalisa@on des situa@ons des crises alimentaire (ex Inde 50’ bénéf de l’aide
USA => pression pour que s’éloigne de l’URSS). Aide souvent « liée » économiquement, soumise à des condi@ons favorables
aux entreprises des pays Fnanceurs (normes PL480 : aide USA cons@tuée de pro agri américain, transport par cargo USA), ou
pour écouler excédents agricoles. Volonté de réformes : 2005 : étude OCDE mq aides ont peu d’impact sur le dév à long
terme. 2013 Obama annonce réformes PL480 : 45% aide achetée dans région en crise.

III. VAINCRE LA FAIM AUJOURD’HUI, DES SOLUTIONS AUTANT POLITIQUES QUE TECHNIQUES
● La Terre a les moyens de nourrir une popula9on de 10 Milliards d’individus. Depuis les 1960s, progrès considérables en
ma9ère de produc9on agricoles (augmenta@on plus rapide que la popula@on au 20 e) et il existe réserves considérables (mise
en jachère des terres volontaire dans les PDEM + possibilité d’extension terres cul@vées : 4Md d’ha pourraient gtre mis en
culture ≠ 1,5md auj selon FAO) et poten@el important de progression en ma@ère d’intensi>ca9on. Retour d’inves9ssement
dans l’agriculture : nouvelles semences à haut rendement (« super révolu@on verte »), le « riz miracle » en 1996 en Afrique
21
(Nerica), OGM. MAIS : coût environnemental, humain, social, à la fois pour les agricultures du Nord et du Sud : Inde « greniers
pleins et ventres creux »  développement agriculture plus durable (« révolu@on doublement verte » : agri urbaine, agri
Bio...).
● Vaincre la faim passe ainsi par la mise en place de véritables poli9ques agricoles et qui engagent le développement dans les
PED : Échelle des États : sou9en au secteur agricole (Ghana, Malawi ont garan@ les prix, subven@onné l’achat d’intrants, 2003
Union Africaine : s’engagent à augmenter la part de l’agri dans leur budget : au – 10% de leur budget  2014 10 pays tenu
engagement). Échelle locale : poli9ques qui engagent le développement rural (infrastructures, éduca@on) : microprojets
ruraux de dev pilotés par ONG pour améliorer éduca@on, santé, forma@on à techniques rurales… : vise à « autonomiser » les
popula@ons (Éthiopie : programme « nutri@on- traitement » contre SIDA et faim, « faim zéro » au Brésil Fnancé par les
exporta@ons agricoles). Échelle mondiale : OMC a accepté un traitement diRéren9el pour PED concernant libéralisa@on des
produits agricoles : accord de Bali 2013 (mais toujours vic@mes du protec@onnisme des PDEM, échec Doha).
● Mais il existe aujourd’hui une nouvelle actualité de la ques9on alimentaire. Croissance démographique, urbanisa9on
(habitudes alimentaires changent), ques9ons environnementales (eau, biodiversité, montées mer au Bangladesh : chgt clim
va toucher en priorité les pays du Sud), croissance de la produc9on agricole ralen9t, concurrence nouvelle pour l’usage des
terres dans le cadre de la mondialisa@on (conMits entre les 4F : food/forest/fuel/feed + land grabbing : concurrence agri
commerciale/vivrière), ques9on de la qualité alimentaire dans un contexte d’augmenta@on de l’obésité (55% de la pop d’AL
concernée par l’obésité), scandales alimentaires liés à la mondialisa@on des produits (lait infan@le Chine 2009)
⇨ Évolu@on récente : 2014 = FAO op@miste avec progrès (es@mait qu’en 2050 90% de la pop md aurait 2700 cal/pers/ jour ≠
50% ajd) MAIS ces 2 dernières années = recrudescence de faim = ex : Haï@ ou Sahel w/ raisons pol, démographie, clim
pessimisme : 600M de pers en + souRriront de la faim à la >n du siècle, 70% des cultures pourraient gtre aRectées par le
chgt clima9que

Dates clés : ChiRres :


● 1967-1970 : famine du Biafra (1-2M morts, ● De 70 à 80M de pers mortes pendant des famines au 20e.
conséquence de la tenta@ve de sécession du Sud-est ● 1/9 personnes souNrent de malnutri@on (821M selon FAO, 98% dans
par les Ibos. 1e famine média@sée PED) ≠ 2005 = 14%
● 1996 : sommet mondial de l’alimenta@on = pour 2015 ● Terre peut nourrir 9mds d’individus => faim pb de répar@@on : pays
réduire la faim du Nord touchés par la surnutri@on : 672M d’obèses dans le monde
● 2000 : objec@f du millénaire : « faim zéro » pour 2030 ● 4Md d’ha pourraient gtre mis en culture ≠ 1,5md auj selon FAO
● 2003 : Sommet de l’UA à Maputo : les chefs d’Etats ● Ra9on alimentaire : 2300 calories/pers/jour d’un PDV psychologique,
s’engagent à consacrer 10% de leurs dépenses 2700 pour avoir une vie saine
publiques à l’agriculture ● Faim coûte 1 à 2 pts de croissance par an en Afrique subsaharienne
● 2005-2008 : crise alimentaire au Niger Références et no9ons clés :
● 2014 rapport du Giec dresse un tableau alarmiste de ● Sylvie Brunel : « u@lité poli@que des famines », « les famines sont le
l’impact du réchauf clim sur la sécurité alimentaire produit de la géopoli@que, la malnutri@on, du développement »
● Février
Point sur le2017 : 1e famine
programme déclarée depuis
alimentaire 6 ans
mondial dans : ● Philippe Jouve : « transi@on agraire »  passer d’un système
(PAM)
le mondeenau1963
Créa@on Soudan du Sud,d’aide
: organisme nécessité d’une aide
alimentaire d’exploita@on
de l’ONU, plus extensif humanitaire du monde, dont le Siège est à
grande organisa@on
d’urgence
Rome pour 4,6M de sud-soudanais. ● Food, feed, fuel, forest : concurrence autour des terres entre
● Depuis 3 ans lelaPAM
En moyenne, faimnourrit
progresse avecannée
chaque le changement l’alimenta@on
90 millions de personnes despays,
dans 80 hommes (food),
dont 58 l’alimenta@on
millions d’enfants. du bétail (feed), la
clima@que
En 1968, la CNUCED de New Dehli envisage que les pays du Nord consacrent 1% de leur PIB à ceWe aide.deCeWe
prod° de biocarburants (fuel), la protec@on la nature (forest)
part est ramenée
à 0,7% à San@ago du Chili en 1972.
Lors d’une crise :
Court terme : répond aux appels d’aide alimentaire d’urgence, évalue la situa@on, achemine des ra@ons alimentaires et des
fournitures médicales et de 1er secours
Long terme : met en place un plan d’ac@on en partenariat avec l’État et la société civile et sollicite des appels aux dons
Le PAM est dirigé depuis 1992 par un Américain (à relier avec food power américain) Cri9que : main9en la dépendance aux aides,
denrées inadaptées (ex : mais donné aux réfugiés rwandais qui ne savent pas le cuisiner), fait concurrence aux marchés locaux
(réponse : le PAM essaie d’acheter ses denrées à proximité des lieux d’interven@on

EXEMPLES FAIM
Nerica (New rice for Africa)
� Pour montrer que l’humanitaire a besoin de l’innova on, que les pays africains sont prêts  collaborer avec le monde
● 1996 : NERICA mis au point par l’Associa9on pour le développement du riz en Afrique de l’ouest (ADRAO). G rand succès
recherche agronomique. Plante miraculeuse à très hauts rendements, peu d’intrants et d’eau nécessaire à sa culture. Exemple
remarquable de coopéra@on régionale ( 17 pays africains par@cipent à la recherche) et interna@onale (BM, Chine, Japon,
fonda@on Rockefeller).
● Bilan : n’a pas réussi à transformer l’agriculture africaine. Obstacles à sa généralisa@on : besoin d’un minimum d’apports
d’intrants or pauvreté de masses des popula@ons + s’oppose à la tradi@on de travail manuel des paysans africains.

22
Crise alimentaire au Niger
● Contexte : 2005 : crise alimentaire, les régions les plus touchées sont celles du sud, humides et agricoles. La pénurie de 2005
est une conjonc@on de 3 crises ayant rendu la situa@on désastreuse.
o Une crise pastorale : 2004 mauvaise récolte, vente du capital des éleveurs pour payer la paille & l’eau
o Une crise agricole : dé>cit des précipita9ons, mauvaises récoltes
o Une crise de marché : achat de denrées agricoles par Nigéria qui auraient dû rester au Niger, de plus les commerçants
du Niger spéculent sur le prix des denrées et ne les vendent pas (pour que les prix augmentent). Les ONG
● Quelle réponse des popula9ons ?
o Décapitalisa9on pour de nombreux paysans : vente de bêtes, champs, semences...
o Endeeement : parfois les paysans quiWent leur terre ne pouvant plus payer.
● L’alerte du Niger a été entendue par la communauté interna9onale
o Financements débloqués par l’UE, l’ONU, les Etats-Unis et les ONG pour envoyer de l’aide alimentaire.
o Enfants pris en charge + programmes de food for work mis en place.
● Limites de l’aide alimentaire
o Etat impuissant à coordonner l’aide
o Les commerçants locaux, oNrant des services ou biens aux ONG, ont été les grands bénéFciaires de la crise.
o Mais l’aide alim a concurrencé l’agriculture vivrière : denrées agricoles gratuites distribuées ruinent les agriculteurs
locaux.

Fully Belly Project (ini9a9ve des ventres pleins)


� Pour montrer qu’il existe des moyens de contrer les crises alimentaires
● Principale ac9on de l’ONG : « the universal nutsheller », machine qui permet de casser noix et d’en extraire le beurre sans
eNorts, beaucoup plus rapidement que la technique habituelle. Permet de concasser 50kg de cacahuète en une heure vs 1,5kg
à la main...
● Intérgts de la machine. Le beurre de cacahuète représente l’apport majeur de protéines de nombreuses régions rurales en
Afrique dans la bande du Sahel donc enjeu de sécurisa@on alimentaire. Intérêt dans la produc@on d’électricité. L’huile des noix
de Jatropha au Mali peut être u@lisée pour produire de l’électricité et alimenter en électricité des villages ruraux. Laisser plus
de temps aux femmes, qui s’aWèlent tradi@onnellement à la tache de casser les noix, pour se lancer dans des ac@vités
informelles, des projets d’éduca@on, faire du commerce.

Grameen Danone Foods


Coentreprise Danone – Grameen Bank (banque fondée par Mohammed Yunus spécialisée dans microcrédit). A pour ambi@on de
fournir des produits lai@ers de 1ère nécessité à des prix accessibles pour la pop locale du Bangladesh. 1 ère usine construite à Bogra
au Bangladesh, en 2006. Résultat : produit à très bas coûts yaourts ultra nutri@fs (les Shok@ Doi) pour enfants de la région, très peu
automa@sée pour employer maximum de personne. En 2014, Grameen Danone lance un nouveau produit le Shok@ Pocket, qui
con@ent les mêmes valeurs nutri@ves que le Shok@ Doi mais qui peut se conserver longtemps & n’a pas besoin d’être mis au
frigidaire.

Les émeutes de la faim de 2007-2008


● En 2007-2008, les cours mondiaux des produits agricoles Mambent et provoquent des émeutes urbaines qui embrasent
l’Afrique occidentale, mais aussi Haï@
● Causes structurelles : destruc@on de terres arables et stagna@on des rendements (déser@Fca@on au Sahel), ↗ demande
(transi@on alimentaire Chine & augmenta@on de la demande de viande : x5 en 20 ans), ↘ inves@ssements car ↘ prix agricoles
● Causes conjoncturelles : sécheresses donc mauvaises récoltes, concurrence des agrocarburants, baisse des stocks et avec la
crise Fnancière les ma@ères premières sont devenues des valeurs refuges sujeWes à la spécula@on.
● Dépendance des grandes villes des PED par rapport à l’extérieur, notamment des popula@ons pauvres. La dépendance est
aggravée par le désengagement de l’État dans les poli@ques de subven@ons des produits alimentaires.
● Pays concernés : Cameroun (40 morts), Égypte, Haï@ (200 blessés, des@tu@on du 1er ministre), Thaïlande, Argen@ne...

La réforme agraire de Robert Mugabe (Zimbabwe) : un échec


● En 2000, Mugabe, alors menacé d’une défaite électorale, avait décidé de récupérer le sou@en de la popula@on en menant une
nouvelle poli@que agraire. Près de 90 % des fermes détenues par des fermiers blancs avaient été saisies pour les remeWre aux
mains des Noirs.
● Quand Robert Mugabe était arrivé au pouvoir, 70 % des terres arables appartenaient à 4 000 fermiers blancs.
● Propose en 2000 une nouvelle cons@tu@on (dont réforme agraire avec expropria@ons sans compensa@ons), qui est refusée
par référendum. L’impose avec violence des milices, fermiers blancs expropriés, 10aine assassinés => fuite à l’étranger, 3M de
Noirs suivent cet exode.
● Régions semi-arides, manque de forma@on des agriculteurs noirs, non encadrés, déF de la sécurité ́ alimentaire aujourd’hui.
Les fermiers blancs assuraient 80% du revenu na9onal.
23
Un exemple de succès en termes de poli9ques de luee contre la faim : Fome Zero
Programme Fome Zero au Brésil lancé en 2003. Mise en place d’une stratégie par le gouvernement pour garan@r le droit d’accéder
à une alimenta@on de base (aides Fnancières (Bolsa Familia), créa@on de citernes d’eau, de restaurants à bas coût, distribu@on de
vitamines/compléments en fer, couplé à une campagne d’éduca@on pour encourager autosu]sance – stages de forma@on agr,
alphabé@sa@on…. – sou@en à l’agr familiale vivrière & accès au microcrédit). Des résultats posi@fs : a béné>cié à plus 11 millions
de familles, a permis un recul de la pauvreté et du travail infan@le. Courrier interna9onal en 2006 parle d’un « objec@f aWeint ».
Chute du taux de prévalence de la sous-alimenta@on : 12% en 2000  5% en 2006 (2,5% en 2016)

RÉFÉRENCES FAIM
Sylvie Brunel – Famines et poli9que 2002
« Les famines actuelles procèdent de logiques de préda@on, dirigées contre des popula@ons considérées dans leur ensemble
comme un gibier, gibier par les ressources qu'elles procurent, gibier pour aorer l'aide alimentaire, puis gibier électoral lorsque la
paix revient»
Typologie des famines :
● Famines poli9ques tradi9onnelles :
o « Orchestrées » : l’objec9f est d’éliminer des minorités (poli@ques, religieuses, ethniques) (Ukraine 1931-33, orchestrée
par Staline pour la soumeWre / Cambodge (Paul Pot) en 1975 pour soumeWre les pop urbaines).
o « Assumées » : ERets collatéraux de choix poli9ques défectueux (GBA Chine 1958, expérience qui a échoué)
o « Niées » : Masquées aux yeux du monde (Darfour = ouest du Soudan en 1991, le gouvernement refuse de reconnaître
l’état de famine et de recevoir l’aide interna@onale)
Famines modernes, u9litaires : récupéra@on de la mondialisa@on par des régimes marginalisés :
o « Exposées » : Pour obtenir aides interna9onales : popula@ons placées en famine pour une reconnaissance interna@onale
d’un mouvement rebelle : Biafra (Nigéria) 1967-1970 : Ibos ont fait venir la presse interna@onale pour exposer les famines
et légi@mer l’indépendance. Famines ampliFées pour obtenir l’aide : Éthiopie dans les années 1990’ a laissé la situa@on se
dégrader ; Corée du Nord en 1995 pour obtenir l’aide alimentaire (Diploma@e d’extorsion)
o « Créées » : pour aqrer l’aide interna9onale. Seigneurs de la guerre au Liberia ou Sierra Leone : suppriment toutes
sources de nourriture pour ensuite faire venir les ONG, les médias, et récupérer l’aide interna@onale : s’emparent des
nourritures redistribuées dans des réseaux de contrebande
Amartya Sen - Poverty and famines: an Essay on en9tlement and depriva9on 1981
Ce qui fait la diNérence, c’est le pouvoir d’achat. Il démontre que les famines ne sont pas seulement dues au manque de nourriture
mais aussi aux inégalités de distribu@on. Son approche de la capabilité souligne la liberté posi@ve, c’est-à-dire la capacité pour une
personne à être ou à devenir quelque chose : les paysans du Bengladesh n’avaient pas la capabilité d’échaper à la mort en
achetant de la nourriture.
Morgan Spurlock, Super size me (2004)
Ce documentaire américain présente Morgan Spurlock se nourrissant exclusivement chez McDonald’s pendant un mois à raison de
trois repas par jour. Il prend ainsi plus de 11 kilogrammes et a des problèmes de foie. Le Flm vise à dénoncer des eNets néfastes de
la restaura@on rapide, dont notamment l'obésité.
Géographie de la faim J. de Castro 1946 : so-nutri@on chronique au Brésil car raisons clima@ques, techniques, sociales.
Le sucre et la faim R. Linhart : « faim moderne » = modèle exportateur qui se désintéresse du sort de sa main d’œuvre.
S. Brunel : la céréale sur laquelle il faut le + inves@r est le maïs dans Géographie amoureuse du maïs, 1ère céréale cul@vée, on peut
en faire ce qu’on veut (plas@ques à base d’amidon)

CITATIONS FAIM
Nourrir le monde, vaincre la faim, 2009 : Elle dé>nit la sécurité alimentaire : « garan+r l’accès pour tout individu à tout moment
et en tout lieu à une nourriture saine, su5sante et acceptable culturellement. » Elle décrit la concurrence des 4 (5) F : fuel, food,
forest, Fber (ou feed)
Brunel : « L’Inde o$re l’image paradoxale de grenier plein et de ventre creux »

24
1
EAU : ENJEUX
● Un enjeu de pouvoir : entre les États,
entre villes et campagnes, entre les catégories (tourisme, agriculteurs, industriels). Retour d’une Realpolik fondée sur la
sécurisaon des approvisionnements, problèmes des barrages menant à des con"its.
o Source de conits : Con"its d’usage sources de tensions poliques, des con"its intra-étaques (Espagne, US avec le
Colorado) et des con"its interétaques (sur tous les connents).  La clé des con"its de demain ? (Penser que la clé ouvre
et ferme une porte donc cause et soluon).
o Polique et géopo : Vecteur de coopéraon, facteur de discorde, enjeu de pouvoir entre États/collecvités locales
o Guerre de l’eau ? Yves Lacoste : on parle de « guerre de l’eau » mais il n‘y en a jamais eu ; les hydropoliciens se
demandent si la raréfacon de l’eau ne serait pas facteur de nouveaux con"its. A nuancer : l’eau peut être facteur de paix
et d’entraide, comme le dit Munter Haddadin, ancien ministre Jordanien de l’eau et un des acteurs de l’accord de paix
Israélo-Jordanien de 1994, « Par nature, l’eau sert à éteindre les feux, non à les allumer. »
● Dé*s autour des euves : Environnementaux : polluon du Rhin amène une coopéraon des pays riverains pour lu7er
contre // Poliques et géopoliques : le "euve peut marquer les fronères (Rhin, Sénégal, Rio Grande) => vecteur de
rapprochement ou de tensions. Problème des situaons d’hydrohégémonie (Égypte avec le Nil / Turquie avec l’Euphrate). //
Économiques : invesssements (pour limiter les crues / construire des barrages : soluons miracles ou gou?res @nanciers ?).
Barrage d’Assouan : goure nancier par la dépendance vis à vis de l’extérieur (technique), déplacement de pop, pb sanitaires
(pb du lac réservoir : eau stagnante qui amène des maladies).
● Un enjeu économique et *nancier : distribuon de l’eau potable, on parle de « l’or bleu » pour quali@er le marché de la
distribu° d’eau douce + marché des services liés à l’eau (collecte des eaux usées, bouteille…) + tourisme + agriculture, industrie
● Un enjeu sanitaire : aujourd’hui 4/5 des maladies dans les pays en développement sont liées à l’eau.
● Social : Nécessaire au dvplt, vecteur de maladie, droit fondamental ou bien marchand (privasaon) ?

SANTÉ : ENJEUX
● Enjeux sociaux et spaaux : accès à équipements, soins et protec° sociale (santé comme re"et des inégalités géographiques
NS)
● Enjeux économiques : financement santé, recherche, industrie pharmaceuque ; impact des maladies sur l’économie
● Enjeux de développement durable : queson de l’eau, alimentaon + environnement qui a?ecte santé
● Enjeux géopoliques : découlent des intérêts sécuritaires et économiques
● Enjeux techniques et scien*ques : recherche scien@que

2
THÈME III : EAU
DÉFINITIONS EAU
● Eau : renvoie à l’eau douce, consommée par l’homme pour ses besoins domesques, pour l’agriculture, mais surtout pour
l’industrie. On ne fait référence à l’eau de mer que pour les processus de dessalement (non ulisable pour l’agriculture, trop
saline). Elle donne lieu à une géopolique (enjeux de pouvoir et de rivalités à toutes les échelles, géopolique externe (a?aires
étrangères/interne pour Y. Lacoste). Accès raisonnable à l’eau = éloignement de moins de 15 min de marche du point
d’approvisionnement.
● Bien public : idée que ce n’est pas parce que le service à un coût que cela doit se traduire par un prix sur le marché (pour
l’eau : con"it entre bien public et bien marchand).
● Irrigaon : technique de déplacement de l’eau dans le temps [stockage] et l’espace [canal...] de façon à perme7re les cultures
● Fleuve allogène : se dit d’un "euve qui ne prend pas sa source dans le pays duquel on parle (ce "euve traverse plusieurs pays)
● Hydrohégémonie : puissance fondée sur la maîtrise de l’eau, notamment par rapport aux pays en aval (ex. Chine en Asie)
Chi=res :
▪ Pénurie d’eau : moins de 1000 m3/hab/an
▪ Stress hydrique : entre 1000 et 1700m3/hab/an (1/3 de la pop)
▪ Vulnérabilité : de 1700 à 2500 m3/hab/an.
▪ Ressources de la Terre : 6000 m3/hab/an ≠ minimum vital de 10K m3/hab/an

ACCROCHES EAU
● L’eau en Inde en 2018 : inondaons records dans l’Etat du Kerala (densément peuplé) en 2018 à cause de mousson énorme :
des centaines de morts et des millions de déplacés. Mais en mai 2018, l’Etat du Karnataka subit d’importantes sécheresses. Le
pays est donc partagé entre une eau trop abondante et un épuisement des nappes phréaques de plus en plus inquiétant.
● Barra Inga III : Le gouvernement congolais a annoncé le 16 octobre 2018 la signature d'un « accord de développement
exclusif » avec deux entreprises chinoise et espagnole pour tenter de @nancer son projet de barrage Inga III sur le "euve
Congo. 2 entreprises sont sollicitées : Chine Inga III est emmené par China Three Gorges Corporaon (gesonnaire du
gigantesque barrage des Trois-Gorges en Chine). ProInga est conduit par Cobra Instalaciones y Servicios, @liale du groupe de
BTP espagnol ACS, dirigé par Florenno Pérez, également connu comme président du Real Madrid. => coût est esmé à
14MM$. -> Un projet autour de l’eau qui fait coopérer plusieurs Etats.
● Explosion barrage au Brésil le 25 janvier 2019 : barrage minier géré par le géant minier brésilien Vale, près de la ville de
Brumadinho. Témoigne d’infrastructures énormes qui ne sont pas ou pas assez surveillées, contrôlées, mais surtout qui ne
sont pas viables : ce sont des « barrages d’amont » que l’on rehausse au fur et à mesure que les déchets miniers s’accumulent.
Bilan : 35 morts, 300 disparus. (enjeu économique dépasse les enjeux sécuritaire et écologique). Ce phénomène avait déjà eu
lieu l’année dernière.
● 22 mars 2019 : Près de 844M de personnes dans le monde sont encore privées de tout service élémentaire d’eau potable,
selon un rapport 2019 des Naons Unies
● En janvier 2020, Lindiwe Sisulu, ministre de l'eau, propose un plan à 900 milliards de rands pour améliorer la situaon
hydrique de l'Afrique du Sud. Il est alors esmé que plus d'un ers de l'eau est perdue en raison des fuites de tuyaux, des
infrastructures défectueuses ou vieillissantes, d'actes de vandalisme, et de polluon. Parmi l'éventail de proposions, on
trouve le dessalement, l'ensemencement des nuages, les forages, la réulisaon ou recyclage des eaux usées, et de meilleures
soluons de stockage.
● 15 janvier 2020 : L’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan ont esquissé un compromis au sujet du barrage Renaissance qui suscite des
tensions régionales depuis neuf ans, et se sont donné RDV @n janvier à Washington pour surmonter les dernières divergences
et « @naliser un accord ».

CHRONOLOGIE EAU
● Anquité : Archimède découvre que « l’eau, ça mouille ». L’Agora est sous le choc.
● 1898 : crise de Fachoda au Soudan : la France veut construire un barrage sur le Nil, or le RU qui a établi un protectorat sur
l’Egypte veut défendre son approvisionnement en eau et chasse les Français de Fachoda.
● 1956 : crise de Suez, mène à la naonalisaon du canal par Nasser
● 1957 : créaon du Comité du Mékong (devient la Commission du Mékong en 1995 : membres = Cambodge, Laos, Thaïlande,
Vietnam). La Chine et la Birmanie ne font pas pare de la commission, mais disposent d’un statut d’observateurs.
● 1960 : Traité de l’Indus : l’Inde est autorisée à ponconner les eaux de l’Indus, tant que le débit du Pakistan reste
« raisonnable ».
● 1967 : Guerre de Six Jours
● 1969 : Tensions sur l’amour entre la Chine et l’URSS.
● 1977 : 1e conférence des Naons Unies sur l’eau à Mar del Plata lance la décennie de l’eau potable.

3
● 1984 : 1ère pierre du projet libyen de grande rivière ar*cielle. Accord entre la Turquie et la Syrie et l’Irak sur le partage des
eaux du Tigre et de l’Euphrate.
● 1990 : Charte d’Addis-Abeba pour les Etats africains.
● 1992 : Conférence de Dublin : l’eau est un bien économique comme un autre, qui coûte cher.
● 1994 : Accord entre Israël et la Jordanie pour le canal mer Rouge – mer Morte (« canal de la paix »).
● 1996 : créaon du Conseil Mondial de l’Eau (siège à Marseille) qui regroupe des ONG, des OIG (la FAO), des gouvernements
(une cinquantaine de pays). La priorité est la zone euro-Méditerranéenne. Ce conseil réunit des forums de l’eau tous les 3 ans
depuis 1997 pour promouvoir un droit à l’eau, une mobilisaon de la communauté internaonale.
● 1997 : 1er Forum mondial de l’eau à Marrakech : l’accès à l’eau est un droit fondamental. Début de la construcon du canal
acheminant les eaux de l’Irtych et de l’Ili vers Urumqi (Xinjiang). La Chine refuse de ra@er la convenon de l’ONU sur le droit à
l’ulisaon des cours d’eaux internaonaux
● 1999 : créaon de l’Iniave du Bassin du Nil  instance coopérave de la geson du Nil, basée à Nairobi et Kampala
● 2000 : crise de l’eau à Cochabamba en Bolivie (manifestaons en Bolivie contre la privasaon de l’eau par Bechtel) +
créaon de l’associaon de coopéraon Gange-Mékong avec l’Inde (concurrence Comité du Mékong avec Chine)
● 2002 – 2005 : Tensions dans le Kerala entre la populaon locale et Coca-Cola.
● 2004 : inscripon du droit à l’accès à l’eau dans la Constuon uruguayenne
● 2005 : inauguraon à Ashkelon (Israël) de la plus grande centrale de dessalement d’eau de mer au monde.
● 2006 : ouverture du barrage des Trois Gorges
● 2010 : le Gap (projet d’Anatolie du Sud Est) en Turquie compte 22 barrages irrigant 1,5M d’hectares et 19 centrales
fournissant 22% de l’électricité du pays.
● 2010 : l’ONU adopte une résoluon déclarant que le droit à une eau potable salubre et propre constue un « droit
fondamental, essenel, en plein exercice du droit à la vie et de tous les droits des hommes ».
● 2012 : 6ème Forum mondial de l’eau à Marseille.
● 2015 : 7ème Forum mondial de l’eau en Corée du Sud.
● 2018 : 8ème Forum mondial de l’eau à Brasilia (le thème est le « sharing water »)
● 2019 : inauguraon prévue du barrage Renaissance en Éthiopie (sur le Nil)

Chrono spéciale barrages :


● 1965 : Barrage d’Akosombo (au Ghana) s’accompagne d’un déplacement de 80000 personnes.
● 1960-1974 : Barrage d’Assouan sur le Nil
● 1961-1975 : Barrage de Farraka sur le Gange (alimente les tensions Inde/Bangladesh)
● 1970s : projet GAP (vingtaine de barrages dans le sud-est anatolien sur le Tigre et l’Euphrate pour irriguer et électricité)
● 1975-1982 : Barrage d’Itaipu (2e centrale hydroélectrique du monde, énergie partagée entre Brésil et Paraguay)
● 1991 : Barrage d’Atatürk sur l’Euphrate
● 1994-2009 : Barrage des Trois Gorges (@n de la construcon en 2006 et mise en marche en 2009)
● 2010 : Nam Theun II (représentaf du revirement de la BM)

Chi=res
o 70% de la planète recouverte d’eau, mais 1,1md d’êtres o Pression sur l’eau x4 d’ici 2030
humains sans accès à l’eau potable et 1/3 de la o 70% de la pop sans accès à l’eau potable en Afrique et au
populaon en stress hydrique MENA
o Usages = 70% pour l’agriculture, 23% pour l’industrie et o 90% des eaux souterraines urbaines polluées
5% pour le domesque

CHAPITRE 1 : L’EAU DANS LE MONDE (enjeu global)


→ 3 tendances actuelles → ∙#1 Aggravaon des didcultés dans les pays du Sud (dé@ alimentaire, geson de l’eau, de l’irrigaon,
des monstrupoles…) ∙#2 Coopéraon internaonale embryonnaire ∙#3 Crises de l’eau liées à l’augmentaon des polluons et aux
con"its d’usages
I. UNE RESSOURCE TRÈS CONVOITÉE ET TRÈS INÉGALEMENT RÉPARTIE :
● Élément du patrimoine naturel : Les ressources sont abondantes : on esme que si la réparon se faisait parfaitement,
chacun disposerait de 6000m^3 par an (quand l’ONU dé@nit 1000m^3 comme étant sudsant). Le problème est celui d’une
réparon inégale : dans le temps (crues, moussons), selon les climats (Botswana reçoit autant d’eau que la Suède mais
l’évaporaon fait que la disponibilité @nale est incomparable), entre les hommes (la Chine du Sud reçoit 80% de l’eau pour
55% de la populaon → le Nord est situaon de pénurie
● Explosion de la demande en eau : la « ruée vers l’eau » (R. Cans) : ressource sous pression, consommaon x7 depuis le début
du XXe siècle. Agriculture est secteur le plus consommateur en eau (70%), suivent l’industrie (23%) et les ménages (5%). Pays
développés consomment plus d’eau et leur consommaon repose sur l‘industrie (50%) et sur les ménages tandis que celle des
pays du Sud repose sur l’agriculture (85% : traduit la maîtrise des techniques d’irrigaon).

II. L’EAU EST DONC UN ÉLÉMENT CONFLICTUEL :

4
● Conits d’usage : très anciens (croissant ferle). Aujourd’hui, con"its entre secteurs : agriculture vs tourisme ou agriculture vs
industrie ; entre quarers. Con"its provoquent remous poliques au sein d’un pays comme privasaon de l’eau ex
Cochabamba.
● Conits intraétaque : USA & le Colorado, canaux de la discorde en Espagne (détournement de l’eau de l’Ebre vers Sud)
● Conits interétaques. Moyen-Orient : Israël-Palesne, Jourdain et Yarmouk, Bassin du Nil (Voir exemples), Euphrate et Tigre.
Reste du monde : Rhin, "euves fronères : Amour URSS/Chine, Rio Grande USA/Mex, Chine posion de château d’eau (lieu de
naissance Indus (Inde, Paki), Brahmapoutre (Inde, Bengla), Mékong (Péninsule indo), prennent source au Tibet, Syr-Daria et
Amou-Daria (Asie centrale))

III. UN AVENIR PRÉOCCUPANT :


● Pénurie annoncée ? Une ressource encore + inégalement répare en 2050. Avec industrialisaon pays émergents et
augmentaon de leur populaon, demande en eau va augmenter. Au Nord, on se préoccupe davantage de la qualité de l’eau.
Dans tous les cas, les prélèvements en eau ne peuvent pas connuer au rythme actuel (ressources en eau douce des pays du S
diminuent : processus de déser@caon touche 200M personnes, et pression démographique, sécheresses), et baisse du
niveau des nappes phréaques, lacs, certaines mers : Mer Aral a perdu ¾ de son volume)
● Eau, ressource très fragile : Dé* alimentaire persistant : répondre à l’augmentaon de la populaon et réduire malnutrion
demande de développer l’agriculture irriguée. Geson des eaux usées très importante pour l’environnement (e?orts
parculiers de la part des PED à faire). La polluon de l’eau pose aussi des problèmes sanitaires (1/4 pop mondiale pas accès
à une eau de qualité sudsante, 2,5M morts/an liées à une eau contaminée, qui provoque 80% des maladies dans les PED)
● De nouvelles praques s’imposent : les conférences internaonales sur l’eau se mulplient. Eau à économiser : construcon
ou rénovaon des conduites, acvités de dessalement de l’eau. Le transfert de l’eau entre les pays donne lieu à une
géopolique de l’eau. L’eau peut se voir comme un bien économique mais il faut garder l’idée que ce n’est pas une maère
première mais une ressource naturelle (conférence de Dublin de 1992 : révèle la dimension éco de l’eau : le coût du
transport, de l’assainissement… => variaon des prix + pour FMN de l’eau : marché potenel considérable, mais criques :
augmentaon du prix de l’eau, cession de geson de l’eau à de entreprises étrangères perçue comme une néocolonisaon au
Soudan

IV. QUELLES SOLUTIONS ? L’EAU FACTEUR DÉ RÉSOLUTION DES CONFLITS


● Une intense mobilisaon internaonale depuis les 1990s : Fondaon d’un Conseil Mondial de l’eau en 1996. Organise des
forums mondiaux de l’eau dont le 1er en 1997 a reconnu l’accès à l’eau comme droit fondamental.
● Vers une nouvelle geson privasée de l’eau ? Idée de la privasaon vient du gaspillage lié aux nombreuses subvenons des
Etats qui considéraient l’accès à l’eau comme fondamental pour la paix sociale. Développement du marché de l’eau : pare
importante du CA de Veolia (voir exemple). Mais entraîne dérives donc révolte des populaons (Cochabamba en Bolivie). Des
accords de coopéraon qui pourraient se mulplier (cf. accords entre Israël, Jordanie et Autorité palesnienne en 2013 pour
sauver la mer Morte)
Dates clés : Chi=res :
● 1977 : 1ère conférence ONU sur l’eau (à Mar del Plata Argenne) ● Si la réparon se faisait parfaitement, chacun
+ Fondaon d’un Conseil Mondial de l’eau en 1996 + Organise disposerait de 6000m^3 par an (quand l’ONU dé@nit
des forums mondiaux de l’eau dont le 1er en 1997 a reconnu 1000m^3 comme étant sudsant).
l’accès à l’eau comme droit fondamental ● Consommaon x7 depuis le début du XXe siècle.
● 1992 : conférence de Dublin révèle la dimension éco de l’eau ● 1/4 pop mondiale pas accès à une eau de qualité
Noons : sudsante, 2,5M morts/an liées à une eau
● « Ruée vers l’eau » (R. Cans) : contaminée, qui provoque 80% des maladies dans
● Pasteur « nous buvons 80% de nos maladies » les PED
● « Tous les peuples, quel que soit leur stade de développement,
ont le droit d’accéder à l’eau potable en quanté et en qualité
égales pour leurs besoins essenels » (1977 conférence de
l’eau)

Point sur la di= entre bien marchand (« l’eau paye l’eau ») ou bien public (hors de la logique économiques) ? 5
Enjeu social : accès à l’eau, un droit ? Chartre d’Addis-Abeba 1990 : obligaon pour États de prendre mesures nécessaires pour
CHAPITRE 3 : L’EAU EN AFRIQUE
I. LES POSSIBILITÉS D’ALIMENTATION EN EAU EN AFRIQUE
● L’eau entre abondance et rareté. Afrique sèche = Afrique du Nord, Sahel, déserts, corne de l’Afrique : ressources en eau :
oueds (cours d’eau temporaires), "euves, lacs, eaux souterraines, barrages réservoirs (voir exemples barrages), dessalement
eau de mer, recyclage eaux usées. Afrique humide = Afrique équatoriale avec grands "euves et grands lacs, grands barrages,
phénomène des inondaons.
● La vulnérabilité de l’Afrique : connent où dominent les "euves allochtones, connent touché par baisse des précipitaons
(disparion du lac Tchad) : déser@caon, connent vulnérable avec explosion croissance démographique et urbaine.

II. LES ENJEUX DE L’EAU EN AFRIQUE


● L’enjeu environnemental : polluon des euves (rejets industriels dans le "euve Orange en Afrique du Sud ou Kenya : dégâts
écologiques) et des villes, problème sanitaire : maladies transmises par absorpon d’eau souillée (choléra), par piqûre
d’insecte (paludisme).
● L’enjeu économique : 1) L’eau et la navigaon : "euves didcilement navigables, lacs mal reliés 2) L’eau et l’agriculture :
grands projets (Organisaon pour la mise en valeur du "euve Sénégal (OMVS)). 3) L’eau et l’industrie : électricité,
refroidissement des machines. 4) L’eau et le tourisme : con"it avec l’agriculture (complexe Hammamet en Tunisie).
● L’enjeu polique et géopolique. L’eau, vecteur de coopéraon : Commission du bassin du lac Tchad, OMVS... Mais aussi
facteur de discorde à l’échelle locale (nomades/sédentaires au Sahel) et à l’échelle inter-étaque (Zambie/ Zimbabwe pour
les eaux du Zambèze, Nil).

III. L’EAU, BIEN MARCHAND OU BIEN PUBLIC EN AFRIQUE ?


● L’accès à l’eau, un droit ? Charte d’Addis-Abeba (1990): obligaon pour les Etats de prendre des mesures nécessaires de façon
à « garan'r la fourniture d’une alimenta'on et d’une eau de boisson saine en quan'té su)sante ». Mais Etats se préoccupent
peu pour le moment des poliques environnementales à mener pour préserver l’eau.
● La faillite des opérateurs publics et la privasaon des services de l’eau. Années 1990 : baisse moyens @nanciers Etats +
Plans d’ajustement structurels : privasaons, dépendance par rapport aux grandes FMN (Veolia, Suez).
● Vers des soluons mixtes (privées/publiques). Queson fondamentale : faut-il payer l’eau ? Il faut di?érencier les @nalités (du
ressort des pouvoirs publics) et la geson, le choix des moyens (mieux assuré par secteur privé).

CHAPITRE 4 : LE PROBLEME DE LA GESTION DE L’EAU EN AFRIQUE DU NORD ET


AU MO
I. UNE EAU RARE ET SUREXPLOITÉE DONT LA GESTION S’AVÈRE PROBLÉMATIQUE
Eau rare et inégalement répare : région la plus aride du monde (désert du Sahara et d’Arabie)
Une eau intensément exploitée : Depuis les indépendances, tous les États ont lancé des programmes publics gigantesques de
mobilisaon de l’eau, perçue comme oul de développement : barrages (Assouan en Égypte, Atatürk en Turquie), pompage
des nappes phréaques, dessalement de l’eau de mer (Israël, Arabie Saoudite, Qatar...).
Des compéons pour l’usage de l’eau : 88 % de l’eau est consommée par l’agriculture, qui l’accapare et la gaspille (pertes car
réseaux vétustes, évaporaon). Tourisme : voir exemple Tunisie.

II. PAR CONSÉQUENT, L’EAU EST SOURCE DE CONFLITS À DIFFÉRENTES ÉCHELLES


● Echelle régionale : le bassin mésopotamien = château d’eau de la Turquie, 98% eaux du Tigre.
● Echelle naonale : Israël (cf. con"its eau)
● Echelle locale : agriculture vs tourisme en Tunisie qui développe le tourisme dans la région de Nabeul Hammamet (région très
agricole du Cap Bon depuis MA)

III. UNE MEILLEURE GESTION DE L’EAU COMME FACTEUR DE DÉVELOPPEMENT PARTAGÉ PAR LE MENA (MIDDLE
EAST AND NORTHERN AFRICA)
● Une intense mobilisaon internaonale depuis les années 1990. Créaon du Conseil mondial de l’eau, qui regroupe ONG,
organisaons internaonales et gouvernements : organise tous les 3 ans un Forum mondial de l’eau. Accès à l’eau = un des
objecfs du millénaires.
● Des accords de coopéraon hydropolique. 1994 : Accords de paix Israël/Jordanie avec accord sur partage des eaux du
Jourdain. 1999 : Iniave pour le bassin du Nil (voir commentaire de carte).
● La privasaon de la geson de l’eau : depuis les années 1990, avec Plans d’Ajustement Structurels du FMI (Suez à Alger).
Essor marché internaonal : projet d’aqueduc Turquie/Israël/Arabie Saoudite
Dates clés : Chi=res :

6
● 1973 : mise en service barrage d’Assouan ● 75% de l’eau pour l’agriculture
● 2011 : Début des travaux barrage Renaissance sur le Nil en ● 1 africain sur 2 parcourt plus de 10km/jour pour
Ethiopie (en amont de l’Egypte) s’approvisionner en eau potable
● 1999 : iniave pour le bassin du Nil ● 3800 enfants meurent /jour à cause eau potable

CHAPITRE 5 : L’EAU EN ASIE


I. L’EAU ET LES DÉFIS DU DÉVELOPPEMENT
● L’eau façonne une civilisaon parculière : autour de la riziculture irriguée qui véhicule les valeurs de discipline et de travail
collecf, aboussant à des peuplements denses (main d’œuvre) et à un desposme hydraulique. Les gouvernement ont lancé
les premiers grands travaux, « dictatures hydrauliques », la légimité du pouvoir découlant de sa capacité à maitriser l’eau (Hu
Jintao : ingénieur hydraulique).
● L’eau est nécessaire pour le développement agricole : les intensi@caons agricoles nécessitent massivement de l’eau.
L’irrigaon permet la double culture, ressources alimentaires (Tonlé Sap), industriel (hydroélectricité), domesque
(accroissement de la populaon, tourisme). 4/5 de la producon hydraulique est ulisée dans l’agriculture.
● L’eau est nécessaire pour le développement industriel : l’Asie est devenue « l’usine du monde » → barrage des Trois Gorges
(mais ne procure que 3% de la consommaon électrique chinoise).
● L’eau est nécessaire pour le développement social : Usages domesques (tourisme, aug du niveau de vie, mais pb d’arbitrage
car la ressource se raré@e). Dessalement, une soluon ? pourrait perme7re en 2020 de rép à 25% des besoins de certaines
villes côères en Chine.
● Qualité hydraulique sur le déclin : polluon de l’eau = le plus gros risque : 1/3 rejets industriels et 2/3 des rejets domesques
sont déchargés sans aucun traitement. Delta de la Rivière des Perles (con"uence de 3 rivières : dév de ZES ex Schenzen) en
Chine pollué par acvité industrielle et agricole du Guangdong (ZF), mais ralenr acvité pour diminuer polluon apparaît
comme une a7einte à la croissance

II. EAU QUI EST À L’ORIGINE D’UNE COMPÉTITION CROISSANTE POUR SON CONTRÔLE
● Entre abondance et rareté : Asie des Moussons (précipitaons concentrées dans le temps et dans l’espace : Sud du connent)
(cyclones tropicaux, typhons). L’eau doit être stockée pour la saison sèche. Asie du Nord et du centre sont plus sèches (mais
Chine met en place des projets pour alimenter le Nord) (assèchement mer Aral). Les euves structurent le territoire et la
construcon de grands barrages a été l’un des axes poliques de développement, ils perme7ent le dvpt agricole et industriel,
ressources, communicaon. Mais assèchement. Ils sont très convoités. Identé culturelle : Chine = @lle du Fleuve Jaune. Ex de
grands "euves : Huang He (s’assèche depuis 1972), Yangzi, Mékong. Gange (traverse Inde du N OE, "euve sacré.
Brahmapoutre, Meghna, Indus
● Échelle naonale : l’ulisaon de l’eau oppose le gouvernement à la populaon, groupes sociaux (dans le cas du Sri Lanka :
Tamouls vs gouvernement / canaux du NE) ou la populaon à une entreprise (Kerala, Coca cola), entre acvités
(agric/indus/tourisme : Inde : dépendante de la mousson, diminuon accès à l’eau campagnes / raonnement chronique
villes, la pression des industries comme Coca (produisent eau en bouteille et épuisent nappes phréaques) entraînent la
contestaon de la populaon), pouvoir et autorités locales (plani@caon de la geson des ressources en eau par ministères
mais la mise en œuvre e?ecve dépend des gouv locaux)
● Échelle régionale, tensions et coopéraon : Amont/aval : Le Bassin du Mékong : Chine, source du Mékong (pression sur Laos,
Cambodge, Thaïlande, Vietnam), du Brahmapoutre et de l’Indus. La Salouen : "euve entre Chine et Birmanie qui accepte la
construcon de barrages en amont en échange d’énergie. Le cas de l’Inde : L’Inde ne contrôle pas la source ou le delta de ses
gds "euves. Con"its Inde/Pakistan (Indus) + Inde/Chine (projet de détournement des eaux du Brahmapoutre). Inde opposée à
toute discussion mullatérale
● Vers une guerre de l’eau en Asie ? Inde/chine : là où le risque lié à l’eau est le plus important (Himalaya : réservoir précieux).
La Chine a pour projet de dévier l’eau du Tibet au nord, mais cela signi@e toucher au Brahmapoutre et aux "euves qui aouent
en Inde...L’Inde et le Pakistan se disputent autour de l’Indus, malgré l’accord de 1960 sur la réparon égale des eaux, et tout
a7entat pakistanais à l’égard de l’Inde conduira à des mesures hydriques (2016 : Crise Inde-Pakistan. Le Jammu et le
Cachemire ont subi une a7aque faisant 10 morts parmi les soldats indiens et donc accusaon du Pakistan comme base arrière
du terrorisme. Réponse de l’Inde : menace d’a?aiblir le Pakistan via l’Indus avec l’accéléraon de la construcon des barrages
sur le Sutlej (aouent de l’Indus), mais sans reme7re en queson le traité de partage des eaux de l’Indus de 1960 (Inde a accès
à 3 aouents)).
Dates clés : Chi=res :
● Accord de 1960 sur la réparon égale des eaux de l’Indus Japon 5e pays pour nb de barrages.
Inde/Pakistan Chine est bien dotée en eau (6e rang mondial en
● 2009 : mise en service barrage des Trois Gorges (construcon débute valeur absolue)
en 1994) L’agriculture ulise 70-90% des ressources en eau
● 2016 : Crise Inde-Pakistan Eau souterraine contaminée à 90% dans les villes
Références et noons clés : 2/3 de l’eau de surface est impropre pour les
● Fleuves méridionaux : Gange – Brahmapoutre – Indus poissons
● Fleuves orientaux : Mékong - Huang He (Chinag Jiang) - Yangzi La pression sur l’eau va se mulplier par 4 d’ici
● Lac/Fleuve Tonlé Sap, Cambodge : quand le Mékong est en crue, 2030

7
l’eau va du "euve au lac et inversement sinon. Produit 60% des 90% des apports en eau en Inde se font entre mai
apports en protéines du pays (carpes). et septembre
● « Civilisaons de l’eau » en Asie depuis l’Anquité (F. Braudel) : est 1/3 rejets industriels et 2/3 des rejets domesques
nécessaire à la riziculture et face aux densités humaines, une bonne sont déchargés sans aucun traitement
geson de l’eau est caractérisque d’un bon gouvernement. D’où
l’importance de la maîtrise hydraulique

CHAPITRE 6 : L’EAU EN AMERIQUE LATINE


I. AMÉRIQUE LATINE DISPOSE D’EAU EN ABONDANCE, MAIS CETTE RESSOURCE EST MENACÉE
● Disponibilités importantes : Brésil =20% réserves mondiales. 4 des 25 plus grands "euves, aquifère Guarani (à cheval sur
Brésil, Paraguay, Argenne et Uruguay) = 1M km2. On ne connaît pas toutes ses potenalités : 2010, Brésil découvre
l’aquifère d’Alter do Chao, plus important que Guarani.
● Atout pour le développement économique : Pour l’agriculture (Soja), pour l’industrie (hydroélectricité : 40-60% de la
producon d’électricité), pour le transport, pour le tourisme (chutes d’eau d’Iguaçu).
● Mais ressource menacée : Polluon, déforestaon (= inondaons, assèchement des nappes phréaques). Urbanisaon
anarchique et galopante : réseaux d’adducon d’eau mal conçu, gaspillages : Mexico perd +50% de l’eau.

II. QUESTION DE L’EAU RENFORCE LES CLIVAGES SOCIO-ÉCONOMIQUES CARACTÉRISTIQUES DES SOCIÉTÉS
LATINO-AMÉRICAINES.
● Accès inégal à l’eau : Pas d’accès partout à un point d’eau aménagé (30% de la populaon dans les campagnes n’auraient pas
accès à point d’eau aménagé) + problème de la qualité.
● L’approvisionnement en eau est un dé* majeur pour les grandes aggloméraons urbaines. Exemple de Mexico : (2 millions
habitants dans 1940s → 20 millions aujourd'hui) a dû étendre réseau approvisionnement jusqu’à 150 km autour ville :
a?aissement des sols, extension captage des eaux source de con"it (avec les paysans).
● Approvisionnement en eau source de tensions poliques et sociales (conits d’usages, à toutes les échelles). Grand thème
de la mobilisaon des sociétés : 1980-90s : passage d’une geson de l’eau publique à un mode de partenariat public/privé.
Ce7e privasaon est source de mécontentement social : augmentaon des tarifs, or, pas d’amélioraon de la qualité.
Révolte populaire en Bolivie à Cochabamba en 2000 : @rme US Bechtel augmente tarif de l’eau de 200%, dépasse les capacités
de paiement de la majorité de la populaon. Lu7e pour que l’eau soit un droit public universel → 2004 : Uruguay inscrit l’eau
comme droit inaliénable de l’homme dans sa constuon.

III. EAU : ENJEU DE RAPPROCHEMENT, DE COOPÉRATION RÉGIONALE


● Élément de discorde : Les "euves : lignes de séparaon, fronères (Rio Bravo/Rio Grande : US/Mexique) + objet de convoise,
didculté d’accepter la libre navigaon sur les "euves. Discorde entre pays d’aval et pays d’amont : Ex Mexique-USA avec le
Colorado.
8
● Mais à l’origine de coopéraons : US/Mexique au XXe (ex 1906 signature traité partage des eaux Colorado). Am Sud : Barrage
binaonaux ex Itaipu. Mercosur : barrages = élément du rapprochement + Banque de l’eau pour protéger l’aquifère du
Guarani
● Persistance de certains obstacles : Trop de di=érences entre pays et sociétés pour une véritable geson commune de l’eau.
L’eau reste un enjeu de pouvoir : enjeu de souveraineté naonale, de dominaon régionale (ex Itaipu qui alimente surtout le
Brésil car faibles besoins du Paraguay  renforce la dépendance du Para sur Brésil), de remise en cause du pouvoir des USA :
US praquent un unilatéralisme hydraulique contre lequel le Mexique ne peut rien (le Colorado à son embouchure n’a plus
qu’1/20e de son débit moyen / eau de qualité médiocre. Mais il a plutôt intérêt à céder sur ce7e queson poru aqrer les
invesssements dans l’industrie). US exercent pressions sur ALENA pour que l’eau soit considérée comme une marchandise
comme les autres mais le Canada et le Mexique s’oppose à ce7e concepon. Les US sont aqrés par les aquifères de Guarani.
Dates clés : Chi=res :
● 1906 : convenon dé@nissant le partage des eaux du Rio Grande ● AL : 1/3 des réserves d’eau mdles pr 8% pop
entre les États-Unis et le Mexique mondiale, 30% des précipitaons mondiales,
● 2004 : Uruguay inscrit l’eau comme droit inaliénable de l’homme 1/5 du connent en stress hydrique
dans sa constuon. ● Agriculture = 75% consommaon d’eau
Références et noons clés : ● 50% de l’eau se perd à dans les fuites des
● Hydrodiplomae des US leur permet de s’imposer face au canalisaons
Mexique et au Canada ● Conso/hab en AL 4x < aux US

CHAPITRE 7 : GEOPOLITIQUE DE L’EAU (à di=érentes échelles, exemples clés)


ECHELLE LOCALE : GUERRE DE L’EAU A COCHABAMBA (BOLIVIE), LE PEUPLE EST CONTRE LA PRIVATISATION
● Situaon : longtemps un des pays les + pauvres d’AL. Mais dans les 1990’s, réformes libérales dont projets de privasaons
(téléphonie, électricité et eau).
● Conit lié à la privasaon de l’eau (1999) : Con@ée au consorum Aguas del Tanuri dirigé par entreprise américaine Bechtel
(déent 60% de ce consorum). Conséquences : les prix de l’eau augmentent (+300%) et devient un bien inaccessible pour
populaons pauvres (en parculier indiennes) et paysans des zones rurales (1/4 budget familial), au point que les parculiers
ont interdicon de capter l’eau de pluie.
● Révolte populaire début 2000 : créaon d’un « Coordinaon pour l’eau et la vie » avec manifestaons dans les rues pour
réclamer le retour à une geson publique et départ de la FMN mais le gouvernement réprime sévèrement.
● Négociaons : gouvernement accepte toutes revendicaons et Bechtel, qui avait porté plainte devant tribunal commercial de
la BIRD, rere sa plainte sous pression des ONG. Mise en place SEMAPA (entreprise publique assurant distribuon de l’eau)
composé de membres de la coordinaon et du gouvernement. Pourtant, malgré élecon d’Evo Morales en 2005, seulement
55% de la pop a accès à eau potable et la SEMAPA est fortement ende7ée.
● Luae très médiasée : Cochabamba est érigée en symbole mondial de la lu7e contre les FMN

ECHELLE NATIONALE : CONFLIT ISRAELO-PALESTINIEN : UNE GUERRE DE L’EAU ?


● A=rontement entre Palesniens et Israéliens pour le contrôle de leur territoire historique
recouvre rivalité pour l’eau : autour du Jourdain, des terrains aquifères du plateau du Golan
et de Cisjordanie, du lac de Tibériade. Dé@ de l’approvisionnement en eau pour Israël.
Problème de la réparon de l’eau dès le projet de créaon d’un État d’Israël : l’ONU ne ent
pas compte des ressources en eau.
● Acteurs étrangers pare prenante dans conit : 3 rivières se je7ent dans le lac de Tibériade
et prennent leur source dans pays arabes voisins (Liban, Syrie). 1953 : plan de partage des
eaux échoue. 1955 : Israéliens lancent projet de construcon grand aqueduc naonal
(Naonal Water Carrier) devant irriguer l’Ouest et le Sud du pays, achevé en 1964.
● « Guerre de l’eau » débute en 1965 entre Israéliens et Arabes : commando palesnien tente
de saboter ouvrage. 1967, aviaon israélienne détruit barrage construit par Syriens sur le
Yarmouk pour détourner eaux de l’aouent. Mof de l’eau : part dans déclenchement guerre
des Six Jours, en 1967. Israéliens prennent contrôle du “ château d’eau ” (le Golan) aux
dépens Syrie et refusent de le rendre de peur que Syriens ne privent d’alimentaon lac de
Tibériade, point stratégique de tout le réseau d’adducon d’eau israélien.
● 1993 : accords d’Oslo débouchent sur créaon autorité Palesnienne mais nv accords de réparon de l’eau ne sont jamais
entrés en vigueur. Les Palesniens réclament 80% des réserves de la Cisjordanie et n’en contrôlent que 10%.
● Mais pas le seul facteur, conit pour la terre à la base. 1er ministre Netanyahou : « avec l’eau vous faites de la poli'que, mais
vous faites la guerre pour la terre ».
● Depuis 2013 (signature d’accords) projet « canal de la paix » qui réunit Jordanie, Israël, Palesne, Eau objet de
rapprochement? Mer Morte diminue fortement aujourd’hui ➔ Construcon canal entre la Mer Rouge et la Mer morte pour
remplir celle-ci et après de construire des usines de dessalement pour l’uliser

9
ECHELLE REGIONALE : BASSIN DU NIL : QUI CAPTERA LES EAUX DU NIL ?
● Situaon : Le bassin hydrographique du Nil  "euve allochtone car travers des milieux di?érents.
Nil prend sa source dans la région des Grands Lacs (Lac Victoria). Il reçoit 2 aouents principaux : Nil
bleu et Atbara en provenance des hauts plateaux éthiopiens. Pays riverains : Ouganda, Kenya,
Rwanda, Tanzanie, RDC puis Éthiopie, Soudan Sud et Soudan, Égypte. A joué un rôle considérable
pour l’Égypte (Hérodote « l’Égypte est un don du Nil ») mais Mohammed Morsi rappelle en 2013
que « L’Égypte est certes un don du Nil, mais le Nil est un don de l’Égypte ».
● Coopéraon : Une puissance déchue qui devient un État riverain comme les autres  l’Égypte
dépend totalement de l’extérieur pour son approvisionnement en eau. Elle voit des acquis
historiques lui échapper. En 1929, accord Égypte/Soudan (92% eaux du Nil pour l’Égypte, 8% pour
le Soudan). 1959 : 2e accord dans le cadre du barrage d’Assouan (mis en service en 1973) (me7re
@n aux crues du Nil, améliorer la navigabilité, produire de l’électricité, fournir de l’eau à l’irrigaon)
 Égypte dispose des 3⁄4 de la ressource en eau et dispose droit de véto.
● L’émergence de l’Éthiopie comme puissance régionale : jusqu’à *n des 2000’ : prise des décisions
par l’Égypte, pays d’aval. Éthiopie : pays d’amont qui contrôle les 2 principaux aouents du Nil = le Nil Bleu et l’Atbara.
Aujourd’hui l’Éthiopie cherche à inverser le rapport de force : elle a choisi de construire un grand barrage Renaissance sur le
Nil Bleu, mal perçu par l’Égypte. 1999 : l’Éthiopie, pays d’amont, est à l’origine de « l’iniave du bassin du Nil » soutenue par
le PNUD avec les 9 pays. 2010 : nouveau traité qui réorganise les modalités de geson du "euve et celles des projets de
construcon, signés par tous les pays d’amont.
● L’Égypte dépendante à 97% de l’extérieur pour son approvisionnement en eau. Sadat : « Le seul mobile qui pourrait conduire
l’Égypte à rentrer de nouveau en guerre c’est l’eau » (1979)
Boutros Boutros Ghali : « La prochaine guerre au Moyen-Orient aura lieu pour les eaux du Nil »
BILAN : « Guerre de l’eau » plus vrai pour conits d’usage ou conits de basse intensité que pour conits interétaques.

EXEMPLES EAU
Les tensions autour de l’eau
La crise de l’eau en Afrique du Sud
� Pour montrer que l’Afrique du Sud a a'eint une situa(on de pénurie, les con)its de l’eau, les inégalités héritées par
l’histoire coloniale + apartheid, limites de l’émergence (car AfS appar(ent aux BRICS).
● La sécheresse ambiante : Ville du Cap (4,5m hab), où, le mardi 13 février l’Etat déclare l’état de « catastrophe naturelle » =>
incarne la sécheresse de l’Af australe due à de très faibles précipitaons en 2017. Problème de coupures d’eau qui touchent
principalement les pauvres  Les quarers populaires subissent des coupures à répéon. Sécheresse importante  risque
récurrent de « jour zéro » (= jour de la coupure pour une durée indé@nie de l’accès à l’eau) = 12/04/2018 (évité) &
04/06/2018 (évité). Si le « jour zéro » a été évité en 2018 (conso d’eau = 1,2B L/jour (2015)  520M L/jour (2018)), il faut
maintenir les e?orts (conso limitée à 50L/hab/jour). Ce phénomène concernera le monde ener d’ici 2050 : 230m seront
concernés par ce7e sécheresse.
● Les conséquences sur le développement : 1/Pauvreté : prix de l’eau a doublé + taux de criminalité au Cap est déjà important +
hausse du chômage des jeunes. 2/Renforcement des inégalités : les riches peuvent acheter de l’eau plus facilement. 3/Eco :
renforcement des rivalités entre les secteurs => marché noir avec la revente de l’eau. 4/Environnementale : accentue la
dérégulaon climaque.
● Quelles soluons ? Informelles : les populaons ont mis au point un recyclage des eaux usagées, des systèmes de dérivaons
d’eau. Formelles : campagnes de sensibilisaon + dessalement (Ghana ouvre une usine en 2015) AfS signe un accord de
dessalement en 2017 avec Iran.

Conits entre Turquie Syrie Irak : la Turquie ulise l’eau comme arme géopo (surtout pour queson kurde)
� Montre que l’eau peut être un instrument au service des ambi(ons poli(que d’un pays
● Syrie : dans la situaon la plus didcile car elle dépend de l’extérieur pour son approvisionnement en eau (surtout de
l’Euphrate).
● Irak : entre dans négociaons en 1965, concernant le Tigre et l’Euphrate
● Turquie : « château d’eau » de la région, une hydropuissance : l’eau y est un oul de développement, d’aménagement du
territoire, et instrument de puissance. En e?et, l’eau permet à la Turquie d’asseoir son autorité sur la région à 2 niveaux :
1) À l’intérieur de la Turquie par rapport aux Kurdes
2) A l’extérieur du territoire naonal
● Le Grand Projet Anatolien → Le GAP a été lancé en 1976 avec le barrage KEBAN, puis une 20aine de barrages sur le Tigre et
l’Euphrate pour perme7re la construcon d’une vingtaine de centrales hydroélectriques. Cela a permis d’irriguer 1,2M ha
dans l’Anatolie turque, de fournir 10% de la producon naonale d’électricité, et a donné naissance à Gaziantep. Le but est de

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revaloriser la vie économique et sociale de la région pour réduire les velléités séparastes des Kurdes et garder le contrôle de
la Région.
● Barrage Atatürk → Par le contrôle des sources du Tigre et de l’Euphrate, elle contrôle l’approvisionnement en eau de la Syrie
(qui dépend pour les ¾ de l’extérieur) et de l’Irak. Ainsi, la construcon dans les 1980’s du barrage Atatürk sur l’Euphrate pour
assurer le développement du Kurdistan turc a été une pomme de discorde entre les pays.
● 1987 : Accord de partage de l’eau → Il garant à la Syrie et à l’Irak 500 m3/s de débit, volume jugé insudsant. Mais pour la
Turquie, renégocier l’accord de 1987 serait un moyen de forcer la Syrie à cesser son souen au PKK (mouvement kurde
indépendanste).
● Les pressions  La Turquie est passée en force pendant la guerre du Golfe avec le barrage Atatürk mis en eau en coupant le
robinet. Pendant les 90’, la Syrie a instrumentalisé la révoluon kurde pour lu7er contre la Turquie en abritant les bases du
PKK.
● En même temps, la Syrie n’hésite pas à son tour à uliser l’eau comme moyen de pression sur l’Irak.

Le Lac Tchad
1950 – 1960 : Lac Tchad = un des plus grands lacs au monde couvrant >26 000 km2 au cœur du Sahel.
� L’exemple de problèmes écologiques : exemple d’écocide
● Présentaon du problème : Zone du Sahel qui se déser@e (depuis les 1990’ perte de 90% de sa super*cie) en raison d’un
dé@cit de pluviosité, d’une grande ulisaon des eaux du lac (irrigaon des mers et des terres : pop sur les rives x5 depuis 80’).
Lac alimenté par le "euve Chari. Diminuon des eaux du Tchad : agriculture de plus en plus consommatrice, diminuon des
eaux du Chari ("euve qui alimente le lac) : diminuon des précipitaons et pression de plus en plus accrue sur le "euve en
amont.
� L’exemple de tensions sur les ressources
● Conséquences de la disparion de l’eau : la raréfacon de l'eau potable pourrait augmenter des maladies (choléra), tensions
entre États riverains (Cameroun, Nigeria), entre usagers (culvateurs et éleveurs), coopéraon entre États : projet de transfert
d’eau depuis le bassin du Congo → transfert d’eau des aouents du "euve Congo via un gigantesque canal dans la vallée du
"euve Chari.
● Les pays menacés par la disparion du lac → PMA (Niger, Cameroun, Tchad)
● Idriss Déby, président du Tchad, rappelle lors de la COP21 que la disparion du lac est la clef de l’instabilité régionale,
entraînant une précarisaon et une vulnérabilité croissante de la populaon, d’où une augmentaon de la pauvreté et
expansion de Boko Haram. Il annonce que si rien n’est fait, migraon vers le bassin du Congo.

Aménagements de l’eau
Barrage d’Itaipu entre le Brésil et la Paraguay
� Coopéra(on sous le signe du développement
• Histoire : Construit en 1984 sur le "euve Paraná, à la fronère entre les deux pays (et l’Argenne). Sa centrale hydroélectrique
est la 1ère mondiale en terme de quanté cumulée d'énergie produite. + grand barrage du monde avec les Trois Gorges. Elle
est l’un des travaux pharaoniques avec la transamazonienne (« Ouvrir des terres sans hommes à des hommes sans terre »,
Président Medici) du régime brésilien ds les 70s.
• L’hydroélectricité en général : la principale énergie renouvelable du connent d’AL  fournit plus de 10% de l’énergie totale.
Pour le Brésil : représente 75% de sa producon en électricité (¼ par Itaipu), pour Paraguay 80% par Itaipu.
• Impact sur l’environnement et la populaon : inondaon de 1 500 km2 de forêt et de terres agricoles, déplacement 42 000
personnes, l'engloussement de la Cascade des Sept Chutes (site tourisque). A l’origine du phénomène des brasiguaios
(brasiguayens) : Brésiliens qui ont dû fuir au Paraguay pour trouver des terres.
• Zone grise : Paradis de la contrebande. Ciudad del Este (Paraguay) est une zone franche qui est en réalité un gigantesque
marché noir.
• Symbole d’une coopéra° en Amérique du Sud : barrage binaonal. Cependant, moyen de satellisaon du Paraguay qui revend
au Brésil une pare de son électricité à des condions avantageuses pour rembourser la de7e liée à la construcon du
barrage.

Barrage hydroélectrique d’Inga en RDC, un « éléphant blanc »


• Situaon : barrages d’Inga I et II situés sur le "euve Congo (province du Bas-Congo). Ils sont repris de projets belges lancés à
l’époque coloniale. Construits dans le cadre d’une polique de dév et de presge par le régime du président Mobutu Sese
Seko.
• Quali*és d’éléphants blancs : La maintenance n’est pas assurée (fonconnent à 20% de leur capacité, la plupart des turbines
sont à l’arrêt). Réalisaon d’envergure mais qui s’avère plus coûteuse que béné@que dont l’exploitaon devient un fardeau
@nancier. Un barrage surdimensionné, manque d’infrastructures perme7ant d’alimenter pays demandeurs (Afrique du Sud).
• La populaon n’en pro*te pas : L’exportaon d’électricité s’e?ectue vers l’Angola, Zimbabwe (paradoxalement, seule 5% de la
populaon a accès à l’électricité). La capitale (Kinshasa) se trouve imparfaitement desservie.

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• Barrage Inga III : projet lancé (cf accroche)  ils ont besoin de l’aide étrangère pour bien uliser leurs barrages.
• Autres éléphants blancs africains → ∙Owen Falls sur le Nil en Ouganda ∙Akosombo sur la Volta au Ghana ∙Kariba sur le
Zambèze au Zimbabwe ∙Points communs = expulsion de milliers de personnes, construcon et entreen très coûteux sans
tenir compte de leurs réelles opportunités (ø industrie ⇒ conso énergéque faible ⇒ sous-ulisaon)
Le Canal de la Paix entre Jordanie et Israël (projet date de 2013)
� Montre que les enjeux autour de l’eau sont si importants que les États ennemis sont prêts à collaborer.
● Contexte : Deux pays touchés par la sécheresse mais la Jordanie est la plus sou=rante : 90% du pays est recouvert de désert.
● Le projet : Le canal de Paix ou canal de la mer morte est un projet visant à relier la Mer Rouge à la Mer Morte (400m
d’altude d’écart) pour empêcher son assèchement et perme7re un plus grand approvisionnement en eau des pays voisins
de la Mer Morte. La Jordanie et Israël sont les deux pays à la base de ce projet : ils ont signé un accord en 2013 et ont
séleconné les entreprises chargées de ce projet en 2016.
● Infrastructures modernes : En plus de créer un canal, les deux pays prévoient de créer des barrages sur ce canal et des usines
de dessalement pour alimenter les territoires en eau douce et les barrages perme7raient de fournir les usines de dessalement
en eau douce + hydroélectricité.
● Enjeu géopolique : Il est appelé « canal de Paix » car l’eau serait partagée de manière équitable entre la Jordanie, Israël et
les Palesniens : l’eau pourrait donc perme7re un rapprochement entre les deux pays mais aussi entre Israéliens et
Palesniens.

L’opmisaon de l’accès à l’eau en Israël


� Symbole de la modernité technique concernant l’eau.
Queson de l’eau vitale pour Israël  quête permanente de sécurité hydraulique car c’est l’un des pays les plus pauvres en
ressources propres et confronté à l’évaporaon. Dépend du plateau du Golan et de la Cisjordanie.
Zoom sur l’irrigaon par gouae à gouae :
● Origines : Inventée par les Britanniques en 1940’, puis mise au point et popularisée par Israël en 1980’ : une technique très
économe en eau, parculièrement adaptée pour les cultures à haute valeur ajoutée (coton, verger).
● Israël est auj champion des produc° maraichères en milieu déserque : exportateur tomates, avocats, mangues...vers Europe
● En collaboraon avec des instuts de recherches : centre Volcani, Université Ben Gourion
Zoom sur le dessalement, receae miracle au stress hydrique en Israël :
● 70% de l’eau consommée par les ménages vient de la mer.
● Sorek = plus grande usine mondiale de dessalement par osmose inverse (technique considérée comme la plus aboue).
Inaugurée en 2013  fournit 20% de l’eau courante d’Israël.
● Limites : impact carbone élevé, et impact des rejets d’eau très salée sur les écosystèmes marins.
Dessalement dans le monde : Arabie saoudite : 1er producteur d’eau dessalée au monde, ses 30aines usines de dessalement le
long de la mer rouge couvrent presque 50% des besoins en eau du pays pour l’usage domesque et urbain. Pb : coûte cher. La
Chine  La situaon alarmante dans le nord a poussé la Chine à se pencher sur le dessalement ( 1/4 de l’eau des villes côères en
2020). Ce dév aqre Israël (2006 Visite du PM Ehmud Olmert en Chine)  Dessalement : atout et source d’une nouvelle
dépendance

Coopérations autour de l’eau


La région du Grand Mékong (coopéraon et luae d’inuence autour de l’eau)
Etat des lieux : Le bassin du Mékong est partagé entre Chine (amont : considère que fait ce que veut), Laos (pour hydroélectricité
avec le barrage Nam Theun II), Thaïlande (veut irriguer plateau du Korat), Cambodge (le lac Tonlé Slap est régénéré par les
crues du Mékong), Vietnam (pays le + en aval donc craint qu’une baisse de débit menace sa riziculture irriguée). 4e "euve
d’Asie.
Pour montrer le rôle du euve dans le dév économique et social d’un pays : Pour la Chine, le Mékong constue un double enjeu :
permet de garanr au Yunnan (province du sud) un approvisionnement en eau nécessaire au développement économique et
de fournir aux provinces limitrophes l’énergie nécessaire à l’essor de leurs acvités industrielles.
Pour montrer que le partage de la ressource en eau est un facteur essenel de la géopo du bassin (entre compéon éco et
in"uence polique). La geson de l’eau cristallise les tensions permanentes existant entre États riverains (la Commission du
Mékong a accusé la Chine de ne pas se soucier de ses voisins en aval avec ses projets de barrages)
1957 : créa° sous l’égide de l’ONU d’un Comité du Mékong, sans la Chine entre Cambodge, Laos et Vietnam. Est également
adoptée la Charte du Mékong a@n de concilier des intérêts rivaux et d’assurer la coopéraon entre des pays que tout
oppose.
1992 : créaon de la Région du Grand Mékong, symbole d’intégraon économique régionale entre Yunnan en Chine, la
Birmanie, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge et le Viêt Nam surtout autour de la riziculture.
1995 : Le Comité devient une Commission (MRC) chargée de promouvoir et de coordonner une aide à la geson et à
l’exploitaon des eaux du bassin.

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Gros enjeu dans la luae d’inuence Japon-Chine : les 2 pays mènent une lu7e d’invesssements dans les infrastructures et les
énergies, notamment en Birmanie (Chine développe infrastructures de transports sur un axe vercal, Japon axe horizontal).
Pour montrer une concurrence Chine-Inde : 2000 créaon de l’associaon de coopéraon Gange-Mékong → accords de
coopéraon sur le tourisme, les transports, l’éducaon.

Le Conseil Mondial de l’eau (1996)


● C’est quoi ? le siège est à Marseille. Il regroupe des ONG, des organisaons internaonales (ONU) et des gouv. Une
cinquantaine de pays et 350 acteurs privés ou publics sont dans l’org°. La préoccupaon principale est la queson de l’eau dans
la zone euro-méditerranéenne. Met en place le Forum Mondial de l’eau qui se réunit tous les 3 ans (le 1er est en 1997 à
Marrakech) et revendique un droit universel à l’eau.
● Acon : Le Conseil publie en 2012 un rapport intulé The Blue Peace qui prône une vision régionale du dev. Il recommande la
créaon d’un conseil de coopéraon de l’eau au MO. Le rapport re aussi la sonne7e d’alarme quant à la situaon de l’eau : le
Tigre et l’Euphrate ont perdu 80% de leur débit depuis les 70s.

Le Rhin, symbole de la réconciliaon franco-allemande


• Fleuve emblémaque conits en Europe, une fronère entre la France et l’Allemagne depuis l’Anquité et est devenu le
symbole de la réconciliaon aujourd’hui (pays fondateurs de la construcon européenne), de la coopéraon dans la lu7e
contre la polluon.
• Enjeu écologique : En 1964, Commission du Bassin du Rhin : Suisse, Alsace, Pays-Bas car nb catastrophes industrielles (ex :
Bâle & Sandoz). Pays-Bas re sonne7e d’alarme en 1960 : lu7e menée par les di?érents pays riverains => lancement d’un plan
de dépolluon du Rhin qui ne devient e?ecf qu’en 1989.

Catastrophes liées à l’eau


L’assèchement de la mer d’Aral (gigantesque lac d’eau salée en Asie Centrale)
● Présentaon : En 1950, la mer d’Aral est la 4ème plus grande retenue d’eau au monde (située en Asie Centrale entre
Kazakhstan et Ouzbékistan). Sa surface était le double de la Belgique, et de nombreuses villes prospéraient autour grâce à la
pêche. Mais en 2018, seulement 4000 tonnes de poissons ont été pêchés contre plusieurs centaines de milliers en 1950.
� Illustrent trois enjeux autour de l’eau :
● Tensions autour du partage de l’eau : dès 1960, les soviéques détournent les "euves qui s’écoulaient dans le lac, pour
transformer de vastes steppes déserques en champs de coton et de blé (assèchement des cours de l’Amou-Daria et du Syr-
Daria car @n 50’ URSS dans cadre conquête des « Terres vierges » mis place programme d’irrigat° de l’Ouzbek et Turkmé 
60% débit "euves prélevé). Conséquence : en 1970, déjà une perte de 9/10 de sa surface.
● Coopéraon internaonale : Souen de la communauté internaonale : projet de restauraon @nancé par la Banque
Mondiale permet une montée de 6 mètres depuis 2005.
● Conséquences environnementales : danger pour la biodiversité 28 espèces de poissons disparues, et pour les humains : les
pescides autrefois au fond de l’eau sont maintenant emportés par des tempêtes de sable à plusieurs kilomètres des rivages
 contaminaon (taux de mortalité infanle parmi les plus élevés au monde).

La sécheresse en Australie (pas que des exs de PED !)


2006 sécheresse → révèle la vulnérabilité́ du pays alors qu’il s’en souciait peu. Or région déserque
touchée par l’épuisement des ressources et un trou dans la couche d’ozone. Sud-Est très touché, alors
qu’il exporte beaucoup de coton (très consommateur)
2007 lancement du Na(onal Plan for Water Security : prévoit la modernisaon des systèmes d’irrigaon et de traitement des
eaux usées et de diversi*er les ressources notamment par le dessalement (contrat Sydney/Véolia).

Firmes de l’eau
Une *rme de l’eau : Veolia Water
● Présentaon : Ancienne Compagnie générale des Eaux, division du groupe Veolia Environnement. Ses acvités principales
sont le service d’eau et l’assainissement. Veolia Eau présent dans 77 pays, CA de 12,56 milliards d’euros. Alimente 101
millions de personnes eau dans le monde
● Un projet moderne : 2005 Veolia Water démarre l’exploitaon de la plus grande usine au monde de dessalement d’eau de
mer par osmose inverse à Ashkelon en Israël, au sud de Tel Aviv. En Arabie Saoudite, Veolia Water remporte le marché de
Riyad et en 2009 le marché de Doha (au Qatar).

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● Enjeu humanitaire : 2012, Veolia prend en charge la geson de l’eau de la ville de Nagpur en Inde et promet aux 2,4 millions
d’habitants l’accès à l’eau potable.
L’Inde apparaît comme un eldorado pour les mulnaonales de l’eau : 150M de personnes sont encore privés d’accès à l’eau.
Mais retards dans les travaux (ulisaon de camions citernes pour compenser), prix de l’eau mulpliés par 3, cas de
corrupon...

RÉFÉRENCES EAU
Mark Zeytoun et Jeroen Warner- le concept d’hydro hégémonie, développé dans le London Water Research Group 2006
Exemple de la Turquie en posion hégémonique par rapport à la Syrie et à l’Irak car en amont de l’Euphrate et du Tigre. A uliser
pour parler de la géopolique de l’eau et des relaons asymétriques qui en découlent.

Alain Clément, La géopolique de l’eau au MO : guerre improbable, paix impossible (2010), arcle
 Pour lui, « l’eau n’est pas, selon toute probabilité, l’enjeu d’une guerre à l’avenir ». Il montre que le nombre de con"its
directement liés à l’eau est limité. Ce sont souvent des con"its de faible intensité, ponctuels et localisés, dans lesquels les
gouvernements ne semblent pas vouloir se laisser entraîner. Mais elle n’est pas porteuse de paix pour autant. De futurs con"its de
diverses intensités sont prophésés, avec pour enjeu le contrôle des ressources hydriques
 Pour lui, le discours sur la raréfacon de l’eau à l’image de la raréfacon du pétrole sert à légimer la privasaon de la
producon et distribuon d’eau, censée réguler la consommaon.
 Paradoxe majeur au MO : 1% de l’eau de la Terre pour 7% de sa populaon et pourtant gros gaspillage. Les États ne réagissent
pas ou peu, considérant l’eau comme un enjeu secondaire et privilégiant de poliques à court terme comme l’Arabie saoudite qui
ponconne ses réserves d’eau fossiles pour faire pousser du blé dans le désert.

Erik Orsenna, L’Avenir de l’eau, 2008


Essai consacré à l’importance de l’eau pour l’humanité ́. Il montre par exemple que le Bengladesh est ajd un des pays les plus
vulnérables face à la montée du niveau de la mer : 1/5 du territoire est inondé chaque année (pandémies, disparion de terre,
salinisaon de terres arables)→"ux massifs de réfugiés vers les bidonvilles (Dacca : 13M d’hab, 1/3 dans bidonvilles) ou Inde (les
1ers réfugiés climaques du monde en 2005).

Raymond Massé, Culture et santé publique (1996) : « La santé est le lieu d’expression du développement économique et social,
un marqueur fondamental de la richesse et du développement des naons ».

Yves Lacoste : le concept d’« hydro-poli'que » (Géopolique de l’eau 2001)


Géopolique de l’eau = rivalités poliques dans la réparon du débit des "euves et des rivières, entre les Etats, des régions ou
des grandes villes qui veulent rer par de ressources hydrographiques plus ou moins proches.
En invoquant la grande augmentaon des besoins en eau due au développement économique et à la croissance démographique,
les médias propagent l'idée que l'humanité sera bientôt confrontée à l'insudsance des ressources hydrologiques de la planète.
Cela jus@erait l'augmentaon du prix de l'eau. Par ailleurs les augures d'une prétendue " hydro-polique " annoncent que des "
guerres de l'eau ", tout d'abord au Moyen-Orient, seront le péril majeur du troisième millénaire.

La ruée vers l’eau, Roger Cans – 2001


 Potable, industrielle, agricole ou de loisirs, l'eau est devenue une maère première précieuse. L'eau, élément vital, est une
denrée qui a partout son prix.
 L'enjeu ajd dans le TM, est la maîtrise de l'eau dans une ville, une région, un pays, et, si possible, la maîtrise du marché mondial
de l'eau. En ce début de millénaire, l'eau est l'un des grands enjeux stratégiques. Les perspecves pour Roger Cans sont celles
d’une accentuaon de la « ruée vers l’eau », liée à un risque de pénurie croissant.

CITATIONS EAU
F. Braudel, Asie : « civilisa'on de l’eau et du végétal »
Louis Pasteur « Nous buvons 90% de nos maladies » (*n XIXe) PED, 4/5 des maladies viennent de l’eau
Essai de Brahma Chellaney, 2008 : « Si aujourd’hui le plus gros con8it lié à l’eau est celui du bassin du Nil, le prochain se jouera
entre la Chine et l’Inde, c’est une évidence » « L’eau, enjeu crucial des rela'ons sino-indiennes »
Anouar el-Sadate : « L’eau seule peut désormais provoquer une guerre en Égypte » (1979).
Le directeur de l’UNESCO disait dans les années 1990 « la pénurie d’eau est le plus grand danger pesant sur la planète ».
Benyamin Netanyahou « Avec l’eau vous faites de la poli(que mais vous faites la guerre pour la terre »

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THÈME IV : SANTE
DÉFINITIONS SANTE
● Épidémie : développement et propagaon rapide d’une maladie contagieuse, le plus souvent d’origine infeceuse, dans une
populaon (ex peste, grippe)
● Endémie : maladie qui se manifeste de façon plus ou moins constante dans un peuple ou dans un pays. Phénomène illimité
dans le temps mais dans un espace limité (ex Sida)
● Pandémie : épidémie présente sur une large zone géographique/qui s’étend à connents eners. Phénomène limité dans
temps mais illimité pour l’espace (ex grippe Espagnole 1918-1919)
● Risque : aléa (événement suscepble d’arriver ex. tsunami) + enjeu (installaons/populaons). Queson de la vulnérabilité.
● Santé (d’après l’OMS) : état de bien-être physique, moral et social  état physiologique des individus.
● Santé internaonale : désigne jusqu’au 1960s la coop des pays sur la queson de la santé = santé restait un prérogave des
Etats depuis WII au sein de l’OMS (1948, dirigée par Dr Tedros (Eth), succède à Bruntland)
● Depuis 2000s, apparion de la santé mondiale : santé n’est plus considérée par les États et instuons comme queson
limitée par des fronères  SIDA a l’origine de ce chgt
● Transion épidémiologique : idée selon laquelle aux maladies infeceuses, succèdent des maladies chroniques dégénéraves.
● Journée Md de la Santé = 7 avril

ACCROCHES SANTE
● La rougeole en 2018 : l’OMS alerte sur une hausse de 50% des cas de rougeole dans le monde en 2018, 136k personnes
mortes. Février 2019, 17 cas de contaminaon dans la staon fr de Val Thorens. Pourtant, il existe un vaxin jugé « sûr et
edcace » par l’OMS, mais qui a très mauvaise réputaon dans les pays occidentaux.
● 1er juillet 2019 : Paludisme : Pour la 1ère fois sur le connent africain, environ 6400 mousques généquement modi@és sont
lâchés au Burkina Faso
● 10 octobre 2019 : Le Fonds mondial de lu7e contre le sida, la tuberculose et le paludisme a7eint son objecf de recueillir
14mds de dollards (12,5mds d’euros) pour la période 2020-2022.
● 6 décembre 2019 : l’UE vote contre le renouvellement de l’autorisaon du chlorpyrifos et du chlorpyrifos-méthyl, deux
pescides nocifs pour le cerveau du fœtus et des jeunes enfants, qui arrivait à échéance le 31 janvier 2020.
● 2019 : Épidémie de rougeole à Madagascar : la + importante de son histoire = 115 000 infectés et 1200 morts  causés par
pb de couverture vaccinale (40% de la pop pas vaccinés) + malnutrion chronique
● 26 Septembre 2019 : Incendie de l’usine Lubrizol et des entrepôts de Normandie Logisque à Rouen : usine de produits
chimiques classée Seveso seuil haut (« à haut risque ») (En 2013 déjà un accident). Usine du groupe américain Lubrizol
Corporaon, propriété de Berkshire Hathaway, la holding du milliardaire et invessseur américain Warren Bu?e7. Raisons du
feu inconnues, ne sait pas si certains produits dangereux ont brûlé. Mesures de protecon (con@nement, suspension
d’acvités agricoles). Conséquences économiques : entreprises en acvité parelle, agriculteurs en arrêt de producon. Un
projet immobilier chi?ré à plusieurs dizaines de millions d’euros : l’écoquarer Flaubert, est remis en queson. Procédures
judiciaires engagées, société Lubrizol mise en examen par le parquet de Paris le 27 février pour déversement de substances
nuisibles et pour des manquements dans l’exploitaon de son usine ayant porté une « a7einte grave » à l’environnement. La
ministre de la transion écologique Elisabeth Borne a présenté un plan d’acon qui doit renforcer les inspecons des sites
industriels dangereux.

CHRONOLOGIES SANTÉ
● 1948 : créaon de l’OMS → 70 ans fêtés en 2018
● 1971 : créaon de Médecins sans fronère (B. Kouchner)
● 1980 : créaon de Médecins du monde
● 1995 : créaon de ONUSIDA. Vise à coordonner les acons des agences spécialisées de l’ONU pour lu7er contre le SIDA
● 1999 : MSF reçoit le prix Nobel de la Paix.
● 2000 : Éradiquer le SIDA est un objecf du Millénaire
● 2001 : Procès de Pretoria (contre gouvernement sud-africain qui a vendu des génériques sans disposer des brevets) + déclaraon de
Doha à l’OMC (« l’innovaon en santé est un bien public global »)
● 2007 : Mise en vente de l’ASAQ (partenariat public-privé pour un traitement abordable contre la malaria)
● 2014 : Début épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest
● 2019-2021 : Coronavirus (cf point)

CHAPITRE : SANTE
Ajd : md a accentué la circula(on des maladies et des informa(ons à échelle planétaire  santé md terme nouveau (a amené les
Etats à changer d’échelle pour régler les pbs de santé) => La M° : aggravaon ou amélioraon de la situaon sanitaire mondiale ?

15
LA MONDIALISATION A FAIT DE LA SANTÉ UN SUJET DE PRÉOCCUPATION MONDIALE, CONDUISANT LES ÉTATS À
CHANGER D’ÉCHELLE POUR RENDRE LE MONDE PLUS SAIN
Des maladies sans fronères : Des lieux de propagaon (villes, ports, marais). Propagaon surveillée. Avec la 1ère md *n 19e, la
vitesse de propagaon des épidémies a augmenté (Grippe espagnole 1918 : 50 à 100M de vicmes) + La mondialisaon actuelle :
conscience d’une carence dans la prévenon des pandémies avec le SIDA dans 1990s, puis H1N1
D’où une luae à l’échelle mondiale : Créaon de l’OMS 1948 (Avant les instuons internaonales endiguaient la propagaon des
maladies naonales). Deux modalités d’acon de OMS : programmes vercaux (éradiquer maladies) ou mesures horizontales
(renforcer structures sanitaires). Jusqu’en 1977, OMS visait surtout pays en dev puis « santé pour tous d’ici l’an 2000 ». Les
foncons de l’OMS : Rôle normaf (direcve sur ce qu’il faut faire), Pouvoir réglementaire (Règlements sanitaires internaonaux =
peut les imposer (nomenclatures maladies)), Rôle d’assistance technique (campagnes de vaccinaon), Rôle de coordinaon en
maère de recherche (pilote réunions de chercheurs). SIDA : a fait de la santé une queson md et a remis en queson la légimité
de l’OMS. Perte de légimité de l’OMS pendant les 1990’ : la Banque Mondiale a pris le relais (rapports comme 1994 : Pour une
meilleure santé en Afr), mais l’OMS a redoré son blason avec Gro Harlem Brundtland (directrice générale de l’OMS 98-03)
Les maladies régressent mais ne disparaissent pas : Résultats probants (augmentaon de l’espérance de vie : 15 pays où est
supérieure à 80 ans en 2007 VS 30 pays aujourd’hui). Des maladies tendent à disparaître (paludisme disparu d’une dizaine de
pays depuis 2007) mais certaines persistent (tuberculose : 1,6M décès en 2018 et résistance des bactéries aux anbioques : 7%
des malades résistent aux thérapies anrétrovirales pour le SIDA)

LA SANTÉ EST UN OBJET DE NÉGOCIATIONS, CAR LES INÉGALITÉS FACE À LA MALADIE RESTENT FORTES
Inégalités sanitaires : A l’échelle des états certaines populaons sont plus vulnérables : Inégalités ethniques, sociales (rapport
OMS : espérance de vie des australiens autochtones < de 17 ans aux autres), Géographie de la ville (mortalité infanle x2,5 dans
les bidonvilles de Nairobi au Kenya)). A l’échelle globale, vulnérabilité des PED face aux pays dev.
Géopolique des médicaments : Marché du médicament en expansion : 1000Mds$ de chi=re d’a=aire 2017-18, USA n°1 des
ventes (45% des ventes), pharmerging avec la Chine : 8% (France 4%). Les facteurs d’expansion sont les génériques, l’accès des
pays émergents à un meilleur niveau de vie, la @nanciarisaon des entreprises pharmaceuques comme (Mylan, Bayer). ADPIC (=
Aspects des droits de propriété intellectuelle au commerce, 1994) : l’invenon doit être protégée par brevet pendant 20 ans
(devait inciter les @rmes à invesr dans R&D). Débat : abus de posion dominante pour les pays émergents. Excepons = licences
obligatoires (si urgence sanitaire) et importaons parallèles. Aujourd’hui remise en cause des ADPIC : Pharmerging (Brésil, Inde
plaident pour un assouplissement des ADPIC : tensions avec @rmes du N). Procès de Pretoria 1990’ (Afrique du S produit des
génériques de médocs sous brevet : 39 entreprises ont déposé recours auprès de la jusce en 1998). Ajustements : ADPIC pas
renégociées mais entreprises pharma du Nord ont changé de stratégie car demande du Sud va s’accroître + concurrence des @rmes
indiennes  Partenariats entre pays émergents et @rmes (Créaon de centres de recherches dans pays émergents : Novars,
Roche). Contrefaçons : 1/3 des médicaments contrefaits en Afr. Fabriqués en Chine et Inde (centre Hyderabad qui produit aussi
des médicaments légaux). Cf. Point Coronavirus
Diplomae de la santé : un élément de soo-power ? Le pouvoir de soigner est un aaribut de la puissance. Les campagnes de
vaccinaon : décidées par le Nord (OMS) pour le Sud, médiasé. Coopéraon N/S : 2017 lancement du G20 des ministres de la
Santé organisé par Merkel, pour renforcer l’OMS au moment d’Ebola. Cuba se disngue depuis la Guerre Froide : se spécialise par
ex dans la formaon des médecins du Sud avec ELAM, et agissent toujours dans les zones rurales des PED (Brésil, Afrique de l’O
pendant Ebola) Cf. Point Coronavirus

LA SÉCURITÉ SANITAIRE RESTE FRAGILE


Développement durable : un « nouveau » paramètre : OMS prend en compte le changement climaque : esme qu’entre 2030
et 2050 provoquera 250k décès/an. Pour M. Chan (ex-directrice OMS), 2013 : « la pollu(on atmosphérique est une menace plus
pernicieuse pour la santé publique et dont l’échelle est plus vaste que le VIH ou le virus Ebola »  92% de la pop md respire un
air qui conent trop de parcules @nes selon OMS. OMS a voulu meare en place des mesures : 2012 : plan « 25x25 » : réduire
d’ici 2025 de 25% le nb de décès prématurés par maladies non transmissibles. Santé alimentaire : chasse aux anbioques (2016
porcs résistants à colisne  interdite en Chine) + lu7e contre obésité (1975 105M d’obèses  650M ajd).
Mieux gérer l’urgence et les catastrophes : De plus en plus de guerres intraétaques : 40M de déplacés dans leur pays en 2015,
l’OMS s’est donné pour mission en 2008 de mieux encadrer leur santé. Améliorer ses plans d’alerte mondiaux en cas de
crise (Criquée pour Zika, Ebola (qu’a contenu en Afrique de l’Ouest)). Avec le RC, OMS doit faire face aux catastrophes
naturelles (Séisme au Népal en 2017 = intervenon pour circonscrire propagaon des maladies)
Réformer l’OMS : Criquée pour sa lenteur (mais succès comme Ebola), problème de *nancement et d’organisaon (concurrence
avec BM = 1ère source de @nancement en terme de santé). Docteur Tedros (directeur général OMS depuis 2017) a lancé en 2019 la
polique du « Triple Milliard » (= d’ici 5 ans veut 1md de plus qui béné*cie de la couverture sanitaire universelle + qui soit mieux
protégé face aux situaons d’urgence + qui soit en bonne santé)
Chi=res : Références et noons clés :
● Marché du médicament en expansion : ● Triple Milliard, docteur Tedros
1000Mds$ de chi=re d’a=aire 2017-18 ● Gro Harlem Brundtland (directrice générale de l’OMS 98-03)
● USA n°1 des ventes (45% des ventes) ● Pharmerging
● 15 pays où est supérieure à 80 ans en ● M. Chan 2013 : « la pollu(on atmosphérique est une menace plus
2007 VS 30 pays aujourd’hui pernicieuse pour la santé publique et dont l’échelle est plus vaste que le
16
● 92% de la pop md respire un air qui VIH ou le virus Ebola »
conent trop de parcules @nes selon ● 2012 : plan « 25x25 »
OMS
● OMS esme qu’entre 2030 et 2050 le Dates :
changement climaque provoquera ● Créaon de l’OMS 1948
250k décès/an ● Perte de légimité de l’OMS pendant les 1990’
● 1975 105M d’obèses  650M ajd ● ADPIC 1994
● Procès de Pretoria 1990’
● 2017 lancement du G20 des ministres de la Santé organisé par Merkel

Historique des systèmes de santé : 1er sous Bismarck (cosaon des travailleurs), 1942 système Beveridge (universel @nancé par
impôts). USA ½ de pop couverte par privé, Medicare (+65 ans et handicapés) et Medicaid (pauvres) sous Johnson en 1965. 1994 :
échec du projet de couverture univ de H. Clinton. Avril 2010 réforme d’Obama ➙ 32M d’américains couverts.

EXEMPLES SANTE
Ebola
● Apparue en 1976 au Soudan et en RDC. Jusqu’ici, l’épidémie la plus grande était celle de 2000 en Ouganda au cours de
laquelle 425 cas avaient été diagnosqués, dont 224 décès.
● Populaons à risques : celles qui vivent à proximité des espaces foresers, zones de contaminaon primaire, puis la maladie
se di?use dans des condions de mauvaise hygiène et d’o?re de soins moderne défaillante.
● Crise actuelle : débute en Guinée en 2013 (6000 décès), crise la plus importante depuis 1976.

Point sur le SIDA, un éau africain : syndrome d’immunodé*cience acquise, maladie de la mondialisaon
Pandémie considérée globale depuis 2002 : 38M de séroposifs dans le monde en 2018, 36M de morts depuis
l’iden@caon du virus, 1,8M de personnes nouvelles infectées en 2017. 3 modes de transmission : sexuelle, sanguine et
materno-fœtale. En Occident, 2 vecteurs fondamentaux : libéralisaon des mœurs et mobilité accrue. Dans PED, facteurs
liés au mal-développement (manque d’éducaon), aux conits armés avec agressions sexuelles. Apparu dans 1980s en
concordance avec mondialisaon. Problème santé mondial, 1ère cause de mortalité en Afrique chez les 10-19 ans, et 4e
dans le monde Enjeu de développement humain exceponnel.
Pourquoi l’Afrique ? décennie du chaos = Brain drain médical, guerres civiles, culte de la virilité, polygamie. Mbeki (Af Sud):
« Invenon de l’Occident pour dénigrer l’Afr », « Syndrome Imaginaire à Décourager les Amoureux ». 25 sur 35M de
personnes touchées sont africaines (2/3 en 2003) mais a été anéan en Afrique australe et orientale. ONUSIDA créé en
1995 permet d’accéder à un traitement gratuit au Burundi (+ 2000 OMD (objecfs du millénaire pour le développement)
appelaient à freiner le VIH)
SIDA est un choc : Choc démographique : on vit 32 ans au Swaziland. Choc économique : -2% de croissance dans certains
pays, touche jeunes. Choc social : Discriminaon. Prise de conscience des gouvernements : dépistages, aides. Mobilisaon :
Unitaid (@nancé par taxe sur les billets d’avion), ONUSIDA en 1995 (3M de personnes prises en charge par l’OMS), fondaon
Bill&M Gates, fonds mondial de lu7e contre Sida, mobilisaon polique (SIDA, objecf du Millénaire en 2000).
L’enjeu économiques : accès aux génériques (trithérapie coute cher) ➔ prix ↓ 90% depuis 1990 (12 000$/an → 500 $/an),
alors que clientèle pas solvable, et que systèmes de santé ne couvrent pas ou très peu les soins. Procès de Pretoria (printemps
2001) : 39 grands laboratoires mènent un procès contre l’Afrique du Sud qui avait autorisé la producon de médicament
générique. En 2018 : 37,9M de personnes ont le VIH, 23,3M séroposifs sous traitement an-VIH en 2018 contre 21,7M @n
2017 (*n juin 2019 : 24,5M accès à thérapie anrétrovirale)
Sida a fait de la santé une queson mondial : touche pays riches et pauvres, Nords et Suds. A renforcé la
gouvernance mondiale en terme de santé, et a contribué à la perte de légimité de l’OMS ( 7,5M cas en 1990 à 18M en
1995). Sida aujourd’hui : polique des traitements (conçu au N, S demande des dérogaons)
● En mars 2012, l’OMS en fait « une urgence de portée mondiale ».
● Pays touchés : Guinée, Sierra Leone, Libéria, Nigéria, Sénégal (amenée par un seul voyageur pour les deux derniers). Les pays
les plus touchés ont des systèmes de santé très fragiles (Guinée, Sierra Leone, Libéria), manquent de ressources humaines,
d’infrastructures et sortent à peine des périodes de con"it.

Médecins sans fronères


● 1971 : Créaon : par des médecins français qui étaient en désaccord avec la polique de neutralité et de réserve menée par la
Croix Rouge pendant la guerre. 13 fondateurs (Bernard Kouchner est le plus in"uent) créent MSF. Kouchner se rere de
l'organisaon en 1980, créant l'organisaon des Médecins du monde.
● Présentaon : ONG internaonale à but humanitaire, d’origine française. Siège : Genève.

17
● Missions : assistance médicale à des populaons dont la vie ou la santé est menacée : principalement en cas de con"its
armés, mais aussi d'épidémies, de pandémies, de catastrophes naturelles ou encore d'exclusion des soins.
● Indépendante de tous pouvoirs poliques, militaires ou religieux : MSF agit en toute imparalité, après évaluaon des
besoins médicaux des populaons. La garane de l'indépendance de l'associaon s’enracine dans son @nancement : 2012 : en
France, 96,5% des ressources de MSF étaient d'origine privée. Aucun fonds n'est accepté du gouvernement français. 19
secons implantées dans autant de pays. Seules cinq sont en charge d’opéraons humanitaires sur le terrain (Belgique,
Espagne, France, Pays-Bas, Suisse). Toutes les secons sont acves au niveau des campagnes de sensibilisaon et de
mobilisaon de fonds.

Les médicaments génériques, une revanche du TM sur l’Occident


● Déclara(on de Doha = déclaraon internaonale présentée le 14 novembre 2001 à l’OMC qui appuie les droits des pays d'agir
pour leurs enjeux vitaux de santé publique et, en parculier, de promouvoir l’accès aux médicaments essenels pour tous.
● Elle prône notamment le dépassement des barrières poliques et économiques en postulant l’ « innovaon en santé
comme bien public global ».
● Elle autorise ainsi un pays à octroyer à une société naonale une « licence obligatoire » lui perme7ant de copier pour son
usage interne un médicament étranger en cas de situaon d'urgence sanitaire naonale (ex : SIDA, paludisme, tuberculose).
● 2003 : une dérogaon aux droits des brevets reconnue par l'OMC met en applicaon l'arcle 6 de la Déclaraon de Doha et
autorise les pays producteurs de médicaments génériques, comme l'Inde, le Canada ou le Brésil, à vendre des copies de
produits brevetés à des pays incapables d’en fabriquer eux-mêmes.

Le Coronavirus (*n 2019-20XX) <3


● 31 décembre 2019, l’OMS a été informée de plusieurs cas de pneumonies de cause inconnue dans la ville de Wuhan en Chine.
Dénommé COVID-19 (Corona Virus Disease, année d’apparion : 2019). 23 janvier : Wuhan a été placé en quarantaine.
L’épidémie de Covid-19 : quali@ée par l’OMS d’urgence de santé publique de portée internaonale (30 janvier). 28 février
OMS a relevé à son degré max le niveau de la menace liée au nouveau coronavirus. Conséquences économiques mondiales
(bourse, exemple du prix du baril de pétrole été 2020 qui devient négaf car les prix de stockage sont trop importants) En
Chine : bouleversements que risque d’entraîner l’épidémie (ex : reconnaissance des besoins en invesssements dans le
système de santé publique, besoin d’automasaon accru pour réduire la dépendance à la main d’œuvre, accéléraon de
l’usage des canaux de distribuon en ligne…)
● La guerre des masques : problème d’approvisionnement des EPI (Équipement de Protecon Individuelle) et plus
parculièrement des masques. Une industrie sous tension et venant très majoritairement de Chine. Il y a une quanté limitée
de masques pour le monde avec une distribuon très complexe. Les États-Unis par exemple court-circuitent d’autres pays sur
les tarmacs chinois. Problème éthique : ceux qui payent le plus reçoivent le plus (logique) mais par conséquent inégalités avec
des États plus pauvres mais qui peuvent avoir plus de populaon.
 mais aussi à une échelle locale : en France, par exemple, réquision naonal des masques et « guerre » entre les
collecvités locales et l’État. La guerre des masques est nommée par le Ministre de l’intérieur Christophe Castaner et désigne
inialement la con@scaon par l’armée, sur les tarmacs de l’aéroport Bâle-Mulhouse en avril 2020, des masques commandés
par la Bourgogne-Franche-Comté et les Bouche- du-Rhône.
● La géopolique / diplomae du vaccin: Une multude de vaccins présents : Biotech X P@zer, Moderna, AstraZeneca mais
aussi des vaccins Indiens, Russes et Chinois par exemple. Les puissances mondiales se posent en rivales sur la queson des
vaccins an-Covid, les intérêts naonaux reprenant le dessus sur le mullatéralisme pourtant prôné par l’OMS. Et face à des
pays occidentaux se repliant sur eux-mêmes, le "so= power" chinois sse un peu plus sa toile. Le marché africain notamment
est envahi par les vaccins des puissances émergentes. Entre les doses o?ertes et les aides, la distribuon du vaccin adrme très
clairement la puissance de celui qui le distribue : un soD power mais aussi un hard power (capacité de produire,
d’envoyer,etc.). De plus, avec l’apparion d’une nouvelle forme de vaccin, les vaccins ARN, les laboratoires pharmaceuques
montrent les prouesses dont ils sont capables et parciper du rayonnement de leur pays. Le vaccin est d’ailleurs très
rapidement synthésé (un week-end) et le reste du temps d’a7ente était réservé aux tests.
Dans l’Union Européenne, le premier vaccin autorisé pour débuter les campagnes de vaccinaon est approuvé à parr du 27
décembre 2020. [VOIR CARTE AFRIQUE FIN GDP]

18
● Un monde haletant: Depuis mars 2020, le monde est empêtré dans une crise sanitaire qui semble interminable. Après
plusieurs de vagues de con@nement, de modalités selon les pays, le virus ne semble pas prêt de s’arrêter, senment renforcé
par l’apparion de variants plus contagieux ou face auquel les vaccins sont moins edcaces (variant britannique et sud-
africain). Entre les di?érentes stratégies choisies par les États, le bilan reste catastrophique : des services hospitaliers
paralysés, des problèmes d’approvisionnement et surtout un bilan humain en constante augmentaon. Le 20 mars 2021 :
2.771.389 morts dans le monde ener. [lien carte en direct]
● Impact sur l’économie : stratégie du « quoi qu’il en coûte ». Face à l’ampleur de la crise et du besoin de moyens @nanciers,
bon nombre de pays et notamment les pays européens font le choix d’une stratégie du « quoi qu’il en coûte », c’est-à-dire
faire passer les hommes, les moyens techniques pour résoudre la crise avant l’économie. Cela peut se traduire par de grandes
dépenses pour s’équiper mais aussi au travers de subvenons et autres aides pour compenser les pertes des entreprises à
cause des con@nements. En France par exemple : instauraon d’un chômage parel qui permet de compenser en pare ceux
qui ne peuvent pas connuer de travailler en période de con@nement. En plus de payer les employés, ce7e mesure
accompagne également les employeurs.
Face à ceae stratégie, l’idée d’un plan de relance « Next Generaon EU » : face à un ende7ement grandissant et la récession,
les États européens se sont mis d’accord pour adopter un plan de relance des économies, a@n de se soutenir et perme7re aux
futures généraons de ne pas trop porter les sgmates de ce7e crise. D’abord vivement déba7u : résurgence des opposions
classiques avec les pays « frugaux » (Pays-Bas, Suède, Danemark, Autriche + Finlande) plutôt hosles et un groupe mené par le
couple franco-allemand, pour le plan de relance. Proposé le 27 mai 2020, il est adopté le 21 juillet 2020. Ce plan vise à pallier
les conséquences économiques et sociales de la pandémie de Covid-19 débutée en 2020. Son montant est @xé à 750 milliards
d'euros (dont 360 milliards de prêts et 390 milliards de subvenons), accompagné d'un budget européen pluriannuel
renforcé à 1 074,3 milliards pour les années 2021 à 2027.

P*zer
● Chi=re d’a=aire : 53 milliards de $ en 2018
● Histoire : Société pharmaceuque américaine fondée en 1849, auj 1er laboratoire mondial de l’industrie
biopharmaceuque.
● LA 2GM fait naître le besoin criant de développer un médicament perme7ant de comba7re les infecons en 1928
A. Fleming avait découvert la pénicilline et 1942, année où P@zer est inscrite en Bourse, l’entreprise met à pro@t
son experse en fermentaon pour devenir la première à réaliser la producon de masse de ce médicament.

 Un exemple de concentraon horizontale, pour acquérir les recherches des concurrents


● Connue pour sa fusion avec des sociétés concurrentes : Warner-Lambert (2000), Pharmacia (2003) et Wyeth
(2009). Volonté permanente de nvlles acquisions. En 2019, fusion des acvités génériques de P@zer avec Mylan,
créant un nouvel ensemble ayant 20 milliards de chi?res d'a?aires et détenu à 57 % par les aconnaires de P@zer
 Pour montrer l’importance et l’inuence des brevets

19
● En 2007, plan de suppression de 10 000 emplois (≈ 10 % des e?ecfs). Il s'agit de regrouper aux EU les centres de
recherche et de producon, et de repenser son organisaon à l'internaonal a@n de dégager 2 milliards de
$ d'économies par an. Le groupe souhaite réduire le nombre de ses usines de 93 en 2007 à 48 @n 2008. Il s'agit
d'anciper les pertes de revenus liés aux brevets sur les produits phares (Lipitor et Viagra), lesquels surviendront
entre 2010 et 2012 à la suite de l'expiraon des brevets associés.

 La queson de l’éthique et de la rupture N/S, le Sud, poubelle du Nord


● P@zer, avant, groupe connu pour être une machine à gagner de l’argent. Dp, 2000’s, mulplicité des acons
humanitaires, le groupe fournit des anbioques gratuitement. Stratégie humanitaire qui se doit d’être visible.
Mais, plainte du Nigéria contre P@zer pour tests d’un médicament réalisé en 1996 dans le pays, « illégaux et
répréhensibles », « à but commercial », pro@tant d’une épidémie de méningite et rougeole. Mais P@zer a toujours
nié tout manquement à l'éthique et a même adrmé le 12 juillet avoir reçu l'autorisaon des autorités nigérianes
avant de mener ces essais thérapeuques.

● Le vaccin P*zer : (voir image au-dessus)

Le Mediator : un scandale sanitaire


1976 mise sur le marché du Mediator, mis au point par les laboratoires Servier, un andiabéque ulisé comme coupe-faim. Or
une des molécules augmente les risques de crise cardiaque → au moins 1300 morts jusqu’en 2009, date à laquelle le Mediator est
reré du marché (scandale). Dysfonconnement de l’ANSM [Agence Naonale de Sécurité du Médicament et des produits de
santé] qui a laissé le médicament sur le marché malgré des alertes → 2011 réforme du contrôle des médicaments. Procès prévu
ouvert en septembre 2019  avril 2020.

RÉFÉRENCES ET CITATIONS SANTE


e
Mc Namara (5 président de la BM de 1968-1981) : impose concept de « basic needs » : il poussa les gouvernements à répondre
aux besoins primaires de leurs populaons (alphabésme, nutrion, baisse de la mortalité infanle, santé)
Raymond Massé, Culture et santé publique (1995) : « La santé est le lieu d’expression du développement économique et social,
un marqueur fondamental de la richesse et du développement des naons ».
Compléments oraux
LA CHINE ET L’INDE FACE AU DEFI ALIMENTAIRE (sujet)
� Point sur les barrages (pour les oraux)
● Dé*nion : Ouvrage hydraulique qui a pour but de relever un plan d’eau, d’accumuler ou de dériver l’eau d’une rivière ou
d’un "euve. Foncons : irrigaon, producon d’hydroélectricité, régulaon des débits "uviaux.
● 3 phases dans l’évoluon des grands barrages :
o Jusqu’aux 70s : grands aménagements "uviaux perçus de manière posive : créaon de ressources énergéques
nouvelles, mise en valeur de vastes espaces grâce à l’irrigaon, réducon contraintes navigaon "uviale. Ex : New
Deal avec Tennessee Valley Authority →développement de l’hydroélectricité et de l’agriculture irriguée.
o Après 70s jusqu’à début XXIe : mulplicaon criques, BM suspend son aide à des projets de ce type. Criques : coût
élevé pour les PED, déplacements de populaon importants, impact sanitaire avec eaux stagnantes, évaporaon du
lac ar@ciel
o Aujourd’hui : revirement du discours des instuons internaonales→constuer des réserves pr résister aux périodes
de sécheresse. Retour du barrage comme levier de développement.
● Levier de développement :50s : perçu comme soluon miracle au Tiers-Monde, symbole en étant le barrage d’Assouan (voulu
par Nasser) : rentre en foncon en 1971, se caractérise par grand lac réservoir sur Egypte et Soudan, qui n’a été rendu possible
que grâce au @nancement soviéque (rente par canal de Suez insudsante). Pousse à coopéraon internaonale (traité en
1959 entre Egypte et Soudan pour se partager eau du lac), vitrine polique (incarne Nasser)
● Inconvénients :
o Destrucon de patrimoine, déplacement de pop (pour A
o Problème en aval : pour Assouan, crue du Nil @nie donc disparion du limon qui ne ferlise plus les chants, favorise
remontée eaux de la mer médit dans Nil (salinisaon), évaporaon car gd lac en plein désert, pb de salinisaon du lac
avec l’eau qui s’évapore et eau stagnante donc mousques et maladies (source de pb sanitaires).
o Pb de rentabilité : besoin d’argent et de compétence. Source de dépendance vis-à-vis de l’extérieur
o Pb géopolique : pays qui dispose du barrage contrôle le débit du "euve donc peut l’uliser en arme (ex : Mékong, GAP).
Noms des barrages pas anodins (plus gd barrage turc = Atatürk). Aujourd’hui, projet de barrage sur le Nil Bleu par Ethiopie
qui s’appelle Renaissance→suscite con"its avec l’Egypte qui a peur pour le débit du Nil.

20
� Les pandémies depuis depuis les années 1950 :
● Transion épidémiologique dans PED : passage maladies infeceuses à chronique/dégénérave dues à vieillesse car progrès
vaccinaon, anbioques, qualité de l’eau, législaon. Mais maladies infeceuses connuent de sévir régulièrement (grippe
asiaque provoque 2 millions de morts en 1
● PD ont éradiqué série de maladie (choléra) mais psychose demeure pour certaines (Grippe aviaire H5N1 2003, H1N1 2009)
● Pandémies ont un impact considérable, démulplié par mondialisaon et sont le reet de ses maux
o Impact économique-@nancier : sur @lière agricole (aba7age volailles) ; posif pour l’industrie pharmaceuque
o Impact sur les transports (quarantaine) et tourisme.
o Impact social : coût traitements (SIDA), répercussions sur populaon acve.
o Impact polique et social : problème de la « psychose » en raison d'une surmédiasaon.
● Propagaon rapide des pandémies : mobilité accrue, concentraons humaines, inégalités de développement, dépend plus de
la connecvité que de la proximité.
● Combat contre pandémies, priorité mondiale face à globalisaon du risque sanitaire?
o Établir une vigilance mondiale : c’est le rôle de l'OMS.
o ONGs jouent rôle croissant : fondaon Gates, ONU sida. Crique de l’OMS = inféodés aux entreprises.
o Dé*s à relever : Dé@ médical, dé@ économique : concilier logiques commerciales et d’équité. Dé@ polique : coopéraon
et règlementaon internaonale. Dé@ sécuritaire : terrorisme. Impact des médias.

21
22
Développement durable,
énergie et maères premières

1
PAGE DE GARDE
DÉFINITIONS.....................................................................................................................................................3
ENJEUX...............................................................................................................................................................4
ACCROCHES.....................................................................................................................................................5
CHRONOLOGIES..............................................................................................................................................6
ENERGIE ET MATIÈRES PREMIÈRES.......................................................................................................8
LA QUESTION ENERGÉTIQUE MONDIALE DEPUIS 1945.........................................................................................................8
ÉCONOMIE ET GÉOPOLITIQUE DU PÉTROLE DANS LE MONDE ARABE DEPUIS 1940..................................................12
LA QUESTION ÉNERGÉTIQUE EN EUROPE..............................................................................................................................14
LA CHINE, L'INDE ET LE JAPON FACE AUX DÉFIS ENERGÉTIQUES..................................................................................17
............................................................................................................................................................................................................19
LES TERRES RARES CHINOISES.................................................................................................................................................19
POLITIQUES ENERGÉTIQUES DES USA....................................................................................................................................20
LA QUESTION ENERGÉTIQUE EN AMÉRIQUE LATINE.........................................................................................................21
ÉCONOMIE ET GÉOPOLITIQUE DES MATIÈRES PREMIÈRES..............................................................................................22
LES MATIÈRES PREMIÈRES EN AFRIQUE................................................................................................................................23
DÉVELOPPEMENT DURABLE....................................................................................................................24
RISQUES ET DÉVELOPPEMENT DURABLE..............................................................................................................................24
EXEMPLES.......................................................................................................................................................26
LA QUESTION ENERGÉTIQUE.....................................................................................................................................................26
LES MATIÈRES PREMIÈRES ET RESSOURCES NATURELLES..............................................................................................28
L'ENVIRONNEMENT......................................................................................................................................................................32
RÉFÉRENCES..................................................................................................................................................34
CITATIONS.......................................................................................................................................................36

2
DÉFINITIONS
 Abondance : grande quanté mais supérieure aux besoins. Idée de profusion, d’excès, et sous-entend la richesse, la
prospérité, et le développement.
 Biens communs : biens considérés comme la propriété commune de l’humanité et dont chacun est responsable pour la survie
de tous (des biens matériels comme la santé, l’eau, l’environnement et immatériels comme la paix, les DDH). Certains biens
sont ainsi placés hors de la juridicon des États (Antarcque, hautes mers). La noon date de 1999, formulée dans le rapport
de Programme des NU pour le développement (PNUD).
 Con!it : confrontaon, choc, lu+e, combat qui n’est pas nécessairement armé. Con!its armés, con!its idéologiques ou
religieux, con!its d’usage, con!its diploma+ques ou économiques, con!its d’intérêt, con!its d’aménagement (occupaon du
sol). Un con,it s’inscrit toujours dans un territoire qui a de l’importance en foncon de ce qu’il représente pour les
protagonistes.
 Développement durable : dé-ni par l’ONU en 1987 dans le rapport Brundtland (Gro Harlem Bruntland) puis médiasé́ à la
conférence de Rio en 1992. Renvoie à une approche plus complète du développement cherchant à réconcilier les logiques
économiques, sociales et écologiques. Il s’agit de la « capacité des généraons actuelles de répondre à leurs besoins sans
comprome+re la capacité des généraons futures à répondre aux leurs ». 3 grands axes : vivable, équitable et viable. A
me+re en relaon avec les « Trois M » : les menaces sur la planète, les misères de l’humanité et le manque de gouvernance
mondiale.
 Empreinte écologique : indicateur mis en place par l’ONU qui exprime la somme des terres et des ressources nécessaires à la
producon et à l’éliminaon des déchets pour une personne ou une enté.
 Énergie : capacité à créer du mouvement/lumière/chaleur à parr de ressources naturelles, soit à parr de la combuson de
matériaux (bois, charbon, pétrole, gaz), de forces naturelles (vent, marée), de la géothermie (innovaon de la 2e Révoluon
Industrielle (RI) associée à Thomas Edison), du soleil, ou nucléaire (1950s)
 Énergies renouvelables : se reconstuent en permanence à un rythme au moins égal à celui de la consommaon
(énergie solaire, éolienne, hydraulique, géothermique, biomasse).
 Énergies fossiles : énergies contenues dans des combusbles formés par la fossilisaon progressive au cours des
temps géologiques de maères organiques (pétrole, gaz naturel, charbon)
 Énergie primaire : (charbon, hydrocarbure, eau, soleil, combusble nucléaire) ou secondaire (transformaon d’une
énergie primaire, électricité d’origine thermique, énergie éolienne)
 Environnement : ce qui est autour, une combinaison des éléments naturels ou socio-économiques qui constuent le cadre de
vie d’un individu ou d’une populaon à di?érentes échelles spaales. Le terme est repris à parr des 1960s pour désigner le
milieu naturel menacé par les e?ets de la civilisaon industrielle. Il s’analyse en termes de ressources, de contraintes,
d’aubaines, et de risques.
 Les Majors : 7 (plus) grandes compagnies pétrolières créées à la -n du XIXe : Exxon, Texaco, Chevron, Mobil, Gulf Oil, Brish
Petroleum, Royal Dutch Shell
 Le syndrome hollandais : Trouve son origine aux Pays-Bas dans les 60’s à la suite de la découverte de gisements de gaz dans la
province de Groningue. L’accroissement des rece+es d’exportaons entraine l’appréciaon de la devise hollandaise, ce qui
-nit par nuire à la compévité-prix des exportaons non gazières du pays. Les exportaons deviennent moins favorables que
les importaons. Cela signi-e donc la spécialisaon d’un pays dans l’exploitaon des MP au détriment du secteur
manufacturier (Nigéria, Canada).
 Marché SPOT : (aussi appelé court-terme) marché libre du pétrole où les transacons s’e?ectuent selon l’o?re et la demande,
contraire du marché à long terme car les prix sont déterminés au jour le jour (facteur d’instabilité). Ce marché est né dans les
2000’s avec l’ouverture à la concurrence du marché du gaz naturel.
 Ma+ères premières : Produit brut extrait du sous-sol et des fonds marins ou fournis par l’agriculture, pêche et exploita+on
fores+ère, +ré du sol soit sous forme naturelle soit après avoir subi une première transforma+on. Produits ulisés par
l’industrie pour fabriquer des produits -nis (une ou plusieurs transformaons) ou comme source d’énergie. Actuellement :
l’eau douce est considérée comme une ma+ère première (car MP pour les produits agricoles, industriels, l’acier). Ces MP sont
une clé de lecture du monde entre producteurs et consommateurs, autour des tensions et des dé-s, autour de l’accès car
réparon inégale, ressources non renouvelables, surconsommaon, pression démographique. D'où une nouvelle géographie
avec de nouveaux espaces convoités, de nouvelles polarités, des territoires dégradés, des vicmes de con,its pour le contrôle
des ressources donc sources de tensions. Ces produits sont en fait de moins en moins « bruts » car pour être transportés au
loin ils subissent souvent une transformaon (on transporte du latex et pas du caoutchouc). ≠ Di=érence avec les ressources
naturelles: ces dernières sont directement disponibles dans la nature : par exemple, les roses plantés au Kenya sont des
maères premières car elles sont plantées par l’homme, et elles ne poussent pas toutes seules, en revanche les terres arables
sont des ressources naturelles car elles sont disponibles et ules à l’homme sans qu’il n’ait besoin d’intervenir
 Mix énergé+que : dé-nit la réparon des di?érentes ressources d’énergie primaire ulisées pour produire une énergie bien
dé-nie. Aujourd’hui : pétrole (32%), charbon (27,1%), gaz naturel (22,2%), nucléaire (4,9%).

3
 Pétrodollars : Expression de 1973 désignant les dollars provenant de la vente du pétrole par les pays producteurs à la suite de
la ,ambée des prix du pétrole (chocs pétroliers). Les béné-ces des producteurs explosent donc aMux massif de capitaux
absorbé par les économies des pays producteurs. Ces derniers opèrent des placements sur les marchés des capitaux à travers
des banques commerciales  recyclés dans les économies occidentales, alimentant éventuellement des bulles -nancières.
 Raréfac+on : (≠ rareté = sans ressources) diminuon, épuisement d’une quanté. Renvoie à : causes, insécurité croissante,
vulnérabilité de la populaon (alimentaire), possibilité d’orchestrer, d’instrumentaliser ce+e diminuon pour régler des
con,its internes).
 Rente : produit d’un placement ou d’un emplacement. Au sens large, large revenu obtenu par la possession d‘un capital et non
par la mise en œuvre d’un travail. Au sens strict, ce que rapporte un facteur de producon (terres, mines...).
 Ressource : richesses ou réserves naturelles que peuvent exploiter les sociétés humaines. Réserves ulisables à un moment
donné, par une société donnée, à un coût considéré comme acceptable. Mais les ressources peuvent aussi être d'ordre plus
immatériel : ressources humaines (force de travail, capacité à innover), ressources en capitaux. Il n’y a pas de ressources en
soi, mais c’est le sens qu’une société va donner à la maère qui va la créer. Ce sont donc les praques et les stratégies
exercées sur la maère dans un contexte économique, social et culturel donné qui vont en faire une ressource.
 Ressources naturelles : Simone : substance ou organismes présents dans la nature et u+les à la vie de l’homme et à ses
ac+vités économiques. Il s'agit de réserves ulisables à un moment donné, par une société donnée, à un coût considéré
comme acceptable. Une ressource naturelle peut être abandonnée, ignorée, redécouverte. Elle peut être perçue comme une
contre-ressource à certaines périodes (la neige était un handicap avant l’arrivée du tourisme). Le concept de richesses
naturelles suppose l’acon humaine d’exploitaon, car il faut intégrer ces ressources dans un circuit économique marchand.
 Sécurité énergé+que : accès à une énergie bon marché, abondante, -able pour État, populaon, entreprises. Enjeu
environnemental et sanitaire. Sécurité énergéque ≠ dépendance énergéque. Ne pas être en mesure d’assurer sa sécurité
énergéque, c’est à la fois être dépendant mais aussi être en situaon de vulnérabilité face à ce+e dépendance.

ENJEUX
Toujours une dimension historique (des MP peuvent redevenir stratégiques), géopoli+que (rapports de force et rivalités entre
territoires pour l’accès et le contrôle des ressources) et géographique (nouveaux territoires, ,ux).

 Ques+on du DD et de l’environnement

o L’environnement est-il le dernier stade du développement ? Comment concilier deux temporalités di=érentes : celle du
développement durable qui se pense sur le long terme et celle de la polique et de l'économie (croissance,
développement) qui se pense sur le court terme ?
o L’environnement est-il un nouvel élément de la domina+on du Nord ? Entente diTcile au sein de la communauté
internaonale : intérêts divergents des Pays du Nord (refus de s'engager dans des objecfs contraignants) et des Suds.

Les éléments qui peuvent pousser à une coopéra+on interna+onale :

o Crises environnementales a?ectant les rapports entre États poussent à une compé++on sur les ressources naturelles,
dont la raréfacon provoque les migraons humaines et les tensions interétaque.
o Problèmes environnementaux qui dépassent le simple cadre étaque, sans fronère : réchau?ement climaque, stress
hydrique, ,euves traversant une série de pays.

Enjeux du réchau=ement clima+que :

o Conséquences socio-poli+ques : peut reme+re en cause un certain mode de vie, l’organisaon économique et peut peser
dans le domaine de l’agriculture. Dé- autour de la sécurité alimentaire. Aux yeux de la Banque Mondiale, plus de 100
millions de personnes risquent de basculer dans l’extrême pauvreté d’ici 2030 à cause du changement climaque.
Augmentaon de la vulnérabilité des personnes qui habitent au désert et qui vivent autour de l’agriculture et de l’élevage.
o Lien entre changement clima+que, maladies infec+euses, risques sanitaires : l’OMS considère que le changement
climaque risque d’entraîner 250k morts supplémentaires/an.

4
 Ques+on énergé+que et ma+ères premières

o Les déFs énergé+ques : Relèvent de la producon, de l’approvisionnement en énergie dont les enjeux sont économiques,
sociaux (accès au confort), géopoliques (autosuTsance et sécurisaon, dimension importante de la souveraineté
polique, sécurisaon, enjeux de puissance), environnementaux (énergies fossiles → renouvelables).

Enjeux de développement :

o Le pétrole, vecteur de croissance des pays développés ou levier de développement pour les PED ?
o Les ma+ères premières chance ou malédicon, miracle ou mirage, cadeau empoisonné ou eldorado... (tres de cartes)
o L’accès à la ressource, la maîtrise, la ges+on et la mise en valeur de l’énergie : re,et d’indicateur de développement
o Dans quelle mesure les MP sont-elles source de dépendance et peuvent-elles faire des pays producteurs des otages
soumis à une pression, ingérence, un cantonnement dans le rôle de producteur (reprimarisa+on) ?
o Enjeu du développement, de la croissance économique qui est déterminée par l’accès à une énergie abondante et bon
marché (Révoluon industrielle).
o Pourquoi les pays producteurs de pétrole n’ont-ils pas été en mesure de s’imposer sur le marché du pétrole par rapport
aux pays consommateurs ?

 Ques+on de la puissance, des risques et des con!its

o Épuisement des ressources : pression démographique, développement du teraire, émergence de nouveaux pays qui
génère de nouveaux con,its à toutes les échelles avec une multude d’acteurs.
o Retour d’un néocolonialisme : ressources naturelles = élément de dépendance (économie de rente) voire une arme
géopolique (OPEP).
o Risques environnementaux : problème de la sécurité des installaons (e?ondrement des mines, explosion de centrales)/
o Retour d’une realpoli+k car élément clé de la puissance : sécurisaon des approvisionnements; volonté de contrôler les
gisements et de s'approprier les territoires (marimes par exemple) menant à des con,its sur les mers ou les océans.

ACCROCHES
8 Octobre 2018 : Le GIEC rend publique sa première étude sur les e=ets d’un réchau=ement de 1,5 °C des températures
mondiales. Commandé lors de la COP 21, c’est le premier rapport spécial jamais produit. Il donne à voir l’état de notre planète si
l’accord de Paris rédigé lors de ce+e conférence était respecté. Même si les États respectent leurs engagements, ce qui n’est pour
l’instant pas le cas pour la majorité des pays, la planète se réchau?erait de 3 °C d’ici à la -n du siècle. Cela nécessiterait le
développement et l’ulisaon à grande échelle de techniques de capture du CO2 pour produire des « émissions néga ves ».
Seulement, pour l’instant, les technologies sont embryonnaires.

2018 : Parlement et Conseil sont parvenus à un compromis pour me+re en accord la poli+que clima+que de l’Union européenne
avec l’objecf des accords de Paris : la part des énergies renouvelables dans le mix électrique européen a été relevé de 27% à 32%
pour 2030 ; l’ulisaon d’huile de palme dans la producon de biocarburants sera gelée à parr de 2019 pour être interdite à
parr de 2030.

Fin 2018 : Les États-Unis sont devenus exportateurs nets de pétrole, grâce à la croissance des exportaons de pétrole brut et de
produits pétroliers. Ils réalisent 20% de la producon de produits raTnés. Toutefois, ils restent les deuxièmes importateurs de
pétrole brut au monde (15% du total mondial, derrière la Chine), car leurs raTneries sont con-gurées pour traiter du pétrole brut
lourd qui n’est pas produit dans le pays, mais importé du Canada, du Venezuela.

Février 2019 : L’Allemagne annonce qu’elle s’engage à soutenir la construc+on de deux terminaux méthaniers pouvant accueillir
du GNL américain. La Russie voit ainsi dans les récences exprimées par l’administraon Trump vis-à-vis de la construcon du
gazoduc Nordstream 2, un moyen de s’assurer des marchés en Europe au détriment du gaz russe.

Mai 2019 : Le Costa Rica est parvenu à produire son électricité avec 99,99% d’énergies renouvelables. La grande majorité de
l’électricité provient de l’hydroélectricité (80%) et par la géothermie (13%). Non seulement le Costa Rica devient absolument
indépendant énergéquement, et même parvient à exporter l’énergie à ses voisins.

5
13 juin 2019 : Tensions dans le détroit d’Ormuz : 2 pétroliers sont a+aqués en mer d’Oman dont un norvégien et un japonais.
Même s’il n’y a eu aucun blessé, ces a+aques ont fait craindre la communauté internaonale une escalade entre les États-Unis et
l’Iran (Représentant des Naons Unies à fait un discours alarmant et demande aux deux puissances de se calmer). D’autant plus
que les USA accusent l’Iran d’avoir mené ces a+aques (vidéo à l’appui), mais qui est nié par l’Iran et surtout contredit par le navire
du pétrolier japonais qui contredit la version américaine. Pour rappel, ce n’est pas la 1 ère fois que les USA mentent face à leurs alliés
(Colin Powell à la tribune de l’ONU en 2003 pour jus-er l’invasion de l’Irak). De plus, quelques jours auparavant, l’Iran avait aba+u
un drone américain violant leur espace aérien.
Il s’agit d’un lieu de passage stratégique où circule 1/3 du tra-c pétrolier marime et 1/5 du commerce de gaz naturel liqué-é.

1er Juillet 2019 : L’OPEP prolonge son accord de réduc+ons des produc+ons jusqu’à mars 2020 : l’accord date de janvier 2019,
me+ant d’accord tous les pays de l’OPEP de diminuer la producon de 1,2M de barils pétrole pour faire augmenter les cours du
pétrole qui avait baissé de 30%. D’ailleurs, à peine les accords ont été signés que les cours ont aussitôt augmenté. Mais ce+e
réunion a révélé des tensions au sein de l’organisaon à cause de l’in,uence grandissante de la Russie non-membre de celle-ci, et
qui y parcipait. En e?et, la Russie est devenue l’une des meilleures alliées de l’Arabie Saoudite face à la producon américaine.
Mais l’Iran, grand rival de Riyad n’a pas apprécié la venue de Vladimir Poune.  L’OPEP reste une organisaon fragile.

Juillet 2019 : feux en Indonésie sur les îles de Sumatra et de Bornéo. L’Indonésie connaît une période de sécheresse assez
exceponnelle : il y a un manque d’eau cruel. La capitale de Sumatra est plongée dans une épaisse fumée toxique me+ant en
danger la populaon.
Août 2019 : feux en Amazonie : + de 80 000 incendies de janvier à août 2019 et 900 000 hectares brûlés. Cela a donné lieu à une
réacon internaonale Londres promet 10M £ ; Macron annonce que le G7 débloquerait 20M€ mais que Bolsonaro a refusé
alors que quelques jours plutôt il avait annoncé que le pays n’avait pas les moyens de gérer la situaon. En 2019, les incendies ont
augmenté de 90% par rapport à 2018. (Avoir en tête les di?érentes phases de l’accéléraon de la déforestaon : d’abord à parr
des années 70’s avec les dictatures militaires avec une volonté de mise en valeur des territoires (routes transamazoniennes) puis
ralenssement avec les poliques de Lula mais depuis Bolsonaro nouvelle accéléraon).

1er Octobre 2019 : L’Équateur annonce qu’il se re+rera de l’OPEP en janvier 2020 : en raison des diTcultés auxquelles est
confronté le pays. Cela serait pour des quesons et des dé-s internes que le pays doit relever. L’Équateur était le plus pet
membre de ce+e organisaon, et s’était déjà reré une première fois entre 1992 et 2007.

Décembre 2019 : Feux en Australie. Ce sont parmi les incendies les plus dramaques qu’a connu l’Australie qui ont ravagé le pays
pendant des mois. Sydney connait l’évacuaon la plus importante jamais réalisée. Mais c’est surtout une catastrophe pour la
biodiversité puisque que le gouvernement aTrme que les feux ont ravagé les habitats de plus de 300 espèces en voie d’exncon
voire certaines en danger crique d’exncon (rip les koalas).

21 Janvier 2020 : Présence de Greta Thunberg au Forum Économique Mondial à Davos. Pour la 50ème édion, le forum qui réunit
une trentaine de chefs d’États et de représentants de gouvernements, de nombreux patrons, des leaders d’ONG… Greta
Thundberg est donc à la fois l’invité la plus surprenante mais surtout la plus a+endue, ce qui montre à quel point la queson
climaque est devenue l’une des quesons centrales du développement économique. Une adolescente auste à un tel forum est
tout de même très inédit.

6 mars 2020 : Éclatement de l’alliance entre Riyad et Moscou au sein de l’OPEP+. La Russie et l’Arabie Saoudite s’entendait depuis
3 ans (2016) pour maintenir les cours du pétrole autour de 60-70$ le baril, alliance surprenante et ina+endue a été possible depuis
l’arrivée sur le marché du pétrole de schiste américain. En 2017 ce+e alliance rassemble tous les membres de l’OPEP (appelé
OPEP+) dont le but est uniquement de contenir l’in,uence sur les prix du pétrole américain. Mais l’épidémie du coronavirus a
fragilisé les cours mondiaux du pétrole (en mars le baril est descendu à 33$) puisque la Chine représente 14% de la consommaon
mondiale. Ce sont les Russes qui ont fait éclater l’alliance (A. Novak ministre russe de l’énergie) ne voulant plus faire de concession.
En quelques minutes, le cours du baril perd 10%. Pourquoi ? je cite LeMonde : « les Russes veulent relancer une guerre des prix
avec les Américains, et pro-ter des conséquences économiques de l’épidémie de Covid-19 pour écraser leurs rivaux. « Le Kremlin a
décidé de sacri-er l’alliance OPEP + pour arrêter les producteurs américains de pétrole de schiste et punir les États-Unis qui
souhaitent sanconner le gazoduc Nord Stream 2 »

CHRONOLOGIES

6
 1848 : créaon du Chicago Board of Trade (pour les transacons de maères premières)

 1860 : 1er forage pétrolier (en Pennsylvanie)

 1890 : Sherman Act (démantèlement de la Standard Oil)

 1916 : Accords Sykes-Picot (les Anglais (Palesne, Irak) et les Français (Liban, Syrie) se partagent le MO)

 1928 : Accords de la Ligne Rouge (accord entre les compagnies américaines et anglaises pour l’exploitaon des gisements
au Moyen Orient) et accords d’Achnacarry (stabilisaon des parts du marché mondial entre les Majors)

 1938 : Naonalisaon du pétrole mexicain (PEMEX)

 1945 : Accords de Quincy (deal entre US-Arabie Saoudite pour exportaon de pétrole vers USA)

 1948 : découverte du gisement de Ghawar en Arabie Saoudite

 1960 : créa+on de l’OPEP

 1967 : fermeture du Canal de Suez (jusqu’en 1975) suite à la guerre de 6 jours

 1971 : accords de Tripoli et Téhéran qui perme+ent l’augmentaon du prix du pétrole de 20%.

 1972 : rapport Meadows (commandé par le Club de Rome) et Conférence de Stockholm (1 ère conférence sur le thème de
l'environnement)

 1973 : 1er choc pétrolier (l’OPAEP lance un embargo sur les alliés d’Israël suite à la guerre du Kippour et décision
unilatérale de mulplier les prix du pétrole par 4).

 1974 : créaon de l’AIE (Agence internaonale de l’énergie)

 1979 : 2eme choc pétrolier (interrupon des approvisionnements iraniens)

 1985 : Contre-choc pétrolier (l'Arabie-Saoudite augmente sa producon, chute du prix à 10$)

 1986 : Catastrophe nucléaire de Tchernobyl

 1987 : rapport Brundtland (introducon du terme développement durable par l'ONU)

 1989 : Naufrage de l'Exxon Valdez (Alaska)

 1992 : 3eme Sommet de la terre à Rio de Janeiro

 1997 : Protocole de Kyoto sur la limitaon des GES

 2002 : Sommet de Johannesburg (sommet de la Terre)

 2006 : Peak oil aOeint en théorie

 2007 : libéralisaon européenne du marché de l’énergie

 2009-2014 : stabilisaon du prix autour de 100$/baril

 2010 : Accident Deep Water Horizon (marée noire du BP dans le Golfe du Mexique : écoulement de 780M litres)

7
 2011 : Accident nucléaire de Fukushima

 2012 : conférence des Naons Unies sur le développement durable à Rio

 2014 : Baisse du cout du baril par l'Arabie Saoudite (50$ en Mars 2015)

 2015 : COP 21 et Accords de Paris

 2018 : Rapport du GIEC très préoccupant.

Chronologie spéciale Conférence des Par+s :

 1992 : l’ONU adopte une convenon cadre sur les changements climaques : coopéraon internaonale nécessaire pour
contrer les e?ets du changement climaque. Créaon d’une Conférence des Par+s qui doit se réunir tous les ans. COP1

 1997 : COP3 à Kyoto : l’adopon d’un protocole rentré en vigueur en 2005 malgré le rejet par les USA. Concerne les PDEM
et PECO = s’engagent à réduire leurs émissions de GES. Les PED sont incités à réduire leurs GES. 2012 : on considère que
objecfs a+eints

 2009 : COP15 à Copenhague ECHEC. Contexte de crise donc préoccupaons environnementales passent au 2 nd plan
derrière préoccupaons d’ordre socio-économique. L’Europe souhaite étendre à tous les pays le plafonnement des émissions
de GES mais refus chinois→ l’UE a du mal à faire entendre sa voix. Accord de principe pour créer « un fonds vert ».
Augmenter les -nancements en direcon des PED pour qu’ils puissent lu+er.

 2015 : COP21 « dernire chance ». Maintenir la hausse à 2°C maximum. Au moment où s’ouvre la COP21, aucune chance,
on vise 4°C (impact sur la montée des océans). Voir comment les sociétés humaines peuvent maîtriser les changements
clima+ques. Queson polique incontournable. Les racines du changement climaque touchent au modèle de dév, à
l’équilibre des forces et pouvoirs entre pays. Concrètement l’accord conent : engagement de chaque pays pour réduire les
GES, des règles pour contrôler les e?orts entrepris, des soluons pour -nancer durablement la lu+e contre le changement
climaque avec le Fonds vert pour le climat qui conendra 100 milliards de $/an à parr de 2020 et un agenda de soluon
regroupant toutes les iniaves des acteurs non- gouvernementaux. 195 pays + l’UE ont signé la convenon, 55 pays l’ont
ra-é dès novembre 2016. Mais des limites : par exemple, comme les USA détestent se lier les mains, le secrétaire d’état
John Kerry a pris soin de signaler à Laurent Fabius, président de la COP21, que les USA (plus précisément le Congrès) ne
signeront pas d’accord juridiquement contraignant, c’est à dire que si les USA dépassent les niveaux d’émissions de GES, ils
n’acceptent pas de recevoir des sancons. D’autant plus que Donald a reré les USA de l’accord...

CHIFFRES
 Cours de pétrole en Décembre 2019 : 61,7$ (prix du baril de pétrole).
 Réfugiés clima+ques dans le monde : d’ici 2050 il y aura environ 150M de réfugiés selon la Banque
Mondiale si rien n’est fait.

ENERGIE ET MATIÈRES PREMIÈRES

LA QUESTION ENERGÉTIQUE MONDIALE DEPUIS 1945


Quels rapports de forces découlent de la nouvelle donne énergé+que ? Va-t-on assister à la remise en ques+on des modes de
consomma+on actuels pour assurer un avenir énergé+que durable ?

8
I. JUSQU’EN 1973, LA CROISSANCE ECONOMIQUE MONDIALE A ETE FONDEE SUR UNE ENERGIE
ABONDANTE, BON MARCHE, DOMINEE PAR LE PETROLE ET MAITRISEE PAR LES PAYS
DEVELOPPES

 Avant 1950, le charbon est l’énergie abondante : au début du 20ème représente 90% de la consommaon car la 1e RI consacre
les énergies fossiles car elles garanssent l’indépendance énergéque mais décline depuis 1945. En 1973 celui-ci ne
représente plus que ¼ de la consommaon (extracon est chère, ressources s’épuisent et fermeture mines au RU/Fr). Après
1945, le pétrole est indispensable (valeur énergéque plus élevée, ulisaon plus diversi-ée).
 Le pétrole devient un produit stratégique : En raison de : ses usages militaire, civil et polique (montée en puissance des
lobbys) et de la dissociaon entre pays producteurs et pays consommateurs. Jusqu’aux 70’s, les US (Texas) et l’URSS (Bakou)
sont les 2 premiers pays producteurs. Le Moyen-Orient (Ghawar 1948), l’Indonésie, le Venezuela s’imposent progressivement.
 D’où volonté des grands de contrôler les gisements de pétrole : Accord de la ligne rouge en 1928 (union US et RU au MO,
sauf au Koweït et en Iran pour l’un, en AS pour l’autre). Les US sont les premiers à sécuriser leur approvisionnement avec les
accords du Quincy (Roosevelt et Ibn Saoud 1945), le renversement de Mossadegh (1954 : coup d’état CIA en Iran pour éviter
la naonalisaon des compagnies pétrolières).
 Les routes du pétrole sont stratégiques : les routes marimes avec 4 détroits majeurs (Ormuz, Bab El Mandeb, Malacca,
Suez), d’où des crises comme la crise de Suez (1956), la Guerre des 6 jours (1967) et intervenon russe en Tchétchénie (1994)
pour contrôler des oléoducs. Vraie géopoli+que des tubes sur tous les connents.
 L’approvisionnement : contrôlé par les pays développés : Jusqu’en 1973 (50% de la producon). Producon est dominée par
7 Majors qui se sont répars le marché et ont déterminé les prix (Gulf Plus System aux accords d’Achnacarry) en 1928 (en
50s, contrôlent 98% des gisements). Dans les 50’s, début de la remise en cause avec l’émergence de compagnies
indépendantes en Europe et aux US (Elf Aquitaine) qui déclenche une guerre des prix. Les pays producteurs reme+ent en
queson le cartel des Majors (naonalisaon au Mexique 1938 avec Pemex et 50/50 au Venezuela). Les véritables
changements sont permis par l’aTrmaon du TM (créaon de l’OPEP en 1960 puis de l’OPAEP en 1968). Ds les 70s, Khada-
inie un changement d’altude des pays producteurs en menaçant de restreindre les approvisionnements pour faire valoir ses
revendicaons donc accords de Téhéran (pays du Golfe) et de Tripoli (pays méditerranéens) en 1971 (hausse prix de 20%).

II. À PARTIR DE 1973, LE MARCHE PETROLIER CRISTALLISE LES RAPPORTS DE FORCE ENTRE PAYS
PRODUCTEURS ET CONSOMMATEURS SUITE A LA FIN DE LA DOMINATION EXCLUSIVE DES PAYS
OCCIDENTAUX

 Les chocs pétroliers marquent la revanche de pays producteurs : 1er choc : lié à la Guerre du Kippour 1973, pétrole = arme
géopolique aux mains de l’OPEP (fait passer le prix du baril de 3 à 12$ et embargo des alliés d’Israël). 2ème choc : Révolu+on
islamique en Iran qui provoque l’arrêt des exportaons (1978, grève des ouvriers iraniens) + guerre Iran-Irak (augmentaon
des prix) + Arabie Saoudite -xe des quotas de producon donc diminue l’o?re. Entraine une généralisaon des
naonalisaons (producteurs en posion de force). 1980s : L’OPEP maitrise les prix du pétrole et fonconne comme un cartel
Fxant plafonds et quotas de produc+on. Mais 2 tendances : pays durs (Libye, Algérie, Iran, Irak) veulent les + fortes hausses
VS pays modérés (Arabie Saoudite) veulent pas une ruine de l’Occident.
 Une revanche car les pays producteurs u+lisent le pétrole comme une arme économique et géopoli+que. Economique :
le pétrole devient un levier de développement pour le TM, la manne pétrolière étant mise au service d’une stratégie de
dev (Algérie : ISI), d’une redistribuon (fracture au sein du TM entre pays producteurs et non-producteurs). Géopolique :
moyen d’aTrmaon du Sud avec les Non-Alignés (Algérie leader). L’Arabie Saoudite devient membre permanent du
Conseil du FMI.
 Les pays consommateurs sont en diYculté. Les majors ne contrôlent plus que 20% de la producon et les pays de l’OCDE
font face à des périodes de récession et d’in,aon. A+enon : nuancer car crise aussi structurelle et retombées posives
(recyclage des pétrodollars, redéploiement vers des technologies de pointe comme le Japon). Les pays du TM non-
producteurs sont les plus touchés.
 Le contre-choc pétrolier et la Fn de l’illusion pétrolière remeOent en ques+on les acquis des pays producteurs : Non-respect
des quotas (AS décide en 1985 de relever ses plafonds de producon car perte de parts de marché de l’OPEP) qui pousse à la
réponse des NOPEP (RU, Norvège, URSS, Mexique), baisse de la consommaon mondiale (ralenssement de la croissance) et
volonté de diversi-caon des sources d’énergie des PD. Le contre-choc pétrolier permet la reprise de la croissance dans les PD
et la remise en queson des poliques d’économie d’énergie. Au contraire, développement du syndrome hollandais chez les
9
PED (ex : Mexique 1982) et -n de l’illusion pétrolière. Le marché pétrolier se révèle instable dans les 90’s avec la guerre du
Golfe (1991), la crise économique asiaque et la volalité des prix. Les PED subissent des crises économiques (émeutes de la
faim en Algérie dans les 80s) et poliques (islamisme en AS). S’ajoute la volalité des prix liée au marché SPOT, à la
concurrence, à la logique -nancière.
 L’entrée dans une ère du pétrole durablement cher depuis 2003 : (30$ en 2003, 70$ en 2007, 150$ en 2008). Lié à l’entrée de
l’économie de pétrole dans une logique de rareté et à l’explosion de la demande des Sud (OCDE représente 2/3 de la
consommaon en 1980 et 45% en 2011). Depuis 2014, cycle de nouveau à la baisse mais secteur énergéque confronté à de
nouvelles problémaques.
III. VERS UN SYSTEME ENERGETIQUE MONDIAL REPONDANT A L’EPUISEMENT DES RESSOURCES ET
AU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE

 Vers la Fn du pétrole ? : Pas de dispari+on imminente des ressources : réserves x2 depuis 1980 et les progrès technologiques
perme+ent l’o?-shore (Carioca, Brésil en 2008 3ème mondial, Arcque = 20% des ressources mondiales), ainsi que les non-
convenonnels (huiles extra-lourdes de l’Orénoque font du Venezuela la plus grande réserve, sables bitumeux canadiens en
font le 5ème producteur, schiste américain en fait le 1er producteur).
 Pourtant, le pétrole est condamné à terme : peak oil a+eint en 2006. L’exploitaon des gisements se complique, des
projets pharaoniques (Kachagan au Kazakhstan a déjà couté 160Md$, 8 ans de retard puis arrêt, mais en acvité depuis
2016!), des catastrophes écologiques (schistes canadiens éme+ent 10 fois plus de GES que AS, d’où retrait de Kyoto en
2011), et des risques géopoliques (ZEE convoitées). Aujourd’hui, avec le contre-choc pétrolier actuel, on parle d’une
guerre des « cheikhs contre le schiste ». (Cheiks = chef de tribu, maître sage en Arabe)
 Mais le pétrole demeure stratégique : manne pétrolière (Russie permet à Rosneo d’acheter les gisements de BP pour
contrôler 40% du pétrole russe), ou une aTrmaon mondiale (Venezuela). Par ailleurs, Grand Jeu des consommateurs
encore visible, avec les Etats-Unis -dèles à la doctrine Carter (1979) de sécurisaon (blocage du rachat d’Unocal par la
CNOOC en 2005), mais aussi les émergents (entreprise ONGC (Oil and Natural Gas Corpora on) indienne, Chine 1er
opérateur du pétrole irakien).
 Quelles énergies de remplacement : Mix énergéque privilégié. Aujourd’hui, 33% pétrole, 30% charbon, 24% gaz naturel.
Essor des énergies renouvelables. Le nucléaire (symbole de puissance, d’indépendance énergéque), énergie d’avenir mais
les accidents font peur. Déplacement du centre de gravité vers l’Asie (Chine : producon de nucléaire x4 d’ici 2020 avec 27
réacteurs en construcon)

Dates clés : Références et no+ons clés :


 Début XXème : apogée du charbon  El-Badri (ancien secrétaire général de l’OPEP) : « les pays du
 1928 : accords d’Achnacarry + « de la ligne rouge » MO prennent conscience de leur poids dans le système
 1945 : accords du Quincy / pétrole dépasse le charbon économique mondial et apprennent à faire du pétrole une
 1948 : découverte du gisement de Ghawar (le + grand) arme polique ».
 1954 : coup d’Etat en Iran par la CIA
 Les membres de l’OPEP ajd : Algérie, Angola, Arabie Saoudite,
 1956 : crise de Suez
Emirats, Equateur, Gabon, Guinée équatoriale, Iran, Irak,
 1960 : créaon de l’OPEP
 1971 : accords de Téhéran et de Tripoli
Koweït, Libye, Nigéria, Qatar, Venezuela.
 1973 : 1er choc pétrolier, guerre du Kippour  Triple déF : aug de la populaon + inégale reparon des
 1979 : 2ème choc pétrolier ressources + respect de l'environnement.
 1985 : contre-choc pétrolier Chi=res
 1986 : catastrophe de Tchernobyl  90%60%25% conso charbon deb XXème-50s-
 2003-2014 : cycle du pétrole cher
 2006 : peak oil d'Hubbert a+eint (plus de la moié des 1973
gisements de pétrole sont exploités)  50%40%32% conso pétrole 1973-1990-auj
 2011 : Fukushima  Prix du baril de pétrole décembre 2019 : 67,1$
 2014 : contre-choc pétrolier
A+enon : Libye et non pas Lybie

Point sur les accords d’Achnacarry (1928), de Téhéran et de Tripoli (1971) et de Quincy (1945) :

10
 Achnacarry : Accords en 1928 entre les 7 Majors et qui reste secret jusqu’en 1952. Il consiste en la cartellisaon du
marché du pétrole (les compagnies se réparssent le marché) et un mode de déterminaon des prix avec
le Gulf Plus System (faisait des prix de pétrole américain la référence mondiale).
 Téhéran et Tripoli : Accords en 1971 entre compagnies occidentales et OPEP valables pour 5 ans instaurant
une 1ère majoraon des prix pétroliers (+18%), après plus d’une décennie de baisse. Il s’agit d’un succès
pour l’OPEP qui montre sa capacité à agir sur les marchés, à s’imposer face aux compagnies occidentales.
 Pacte Quincy : surnom donnée à la rencontre du 14 février 1945 sur le croiseur USS Quincy, entre le roi Ibn
Saoud (fondateur du royaume d’Arabie Saoudite) et Franklin Roosevelt. Un pacte aurait été signé
garanssant à la monarchie saoudienne une protecon militaire en échange d’un accès au pétrole. Ces
accords été valables pour 60 ans et ont été renouvelés en 2005 avec la rencontre entre George W. Bush
et le prince hérier Abdallah au Texas.

Point sur le mix énergé+que mondial :


France : 75% nucléaire, 11% hydraulique,
10% énergies fossiles, 1,6% renouvelables
Chine : 64% charbon, 18,5% pétrole, 9,2%
renouvelables
États-Unis : 37% pétrole, 29% gaz naturel,
15% charbon

Point sur le gaz et le pétrole dans le monde (2016 désolé je n’ai pas trouvé plus récent)

11
ÉCONOMIE ET GÉOPOLITIQUE DU PÉTROLE DANS LE MONDE ARABE DEPUIS
1940
o Enjeux pour les pays occidentaux : sécuriser les approvisionnements et acquérir le pétrole à un coût faible. L’oul le plus eTcace est la
diversité des approvisionnements. Ressources du MO très convoitées par les pays développés.
o Enjeux pour les pays du monde arabe (pays de la Ligue Arabe) : Enjeu de l’indépendance, de l’économie de rente, du développement. Le
monde arabe est en quête de développement, d’unité et d’émancipaon. Ms "Arc du chiisme" VS péninsule sunnite.
o Pétrole au MENA (Middle East and North Africa), « miracle géologique » : ressources abondantes et facile d’accès (2/3 des réserves de
pétrole et 40% du gaz), région en posion dominante au niveau mondial. Producon gigantesque (AS : 10M de barils/jour).
I. A PARTIR DE 1945, LE PETROLE A RADICALEMENT TRANSFORME LES PAYS ARABES EN
DEVENANT UN LEVIER DE DÉVELOPPEMENT ET UN INSTRUMENT D’AFFIRMATION
INTERNATIONALE
 Le pétrole comme richesse : Gisement Ghawar (1948) en Arabie Saoudite (bonnes condions d’extracon). La richesse est
accaparée par les pays producteurs avec les naonalisaons (Aramco à Saudi Aramco na+onalisé à 100% entre 73 et 80).
 La rente pétrolière comme levier de développement : Les pays sont globalement pauvres en 1945 et vivent d’agri, de pêche.
L’exploitaon du pétrole permet de valoriser les déserts, moderniser les infrastructures d’extracon et d’acheminement, de
s’industrialiser. Les sociétés se transforment : PIB/hab au Qatar 70k $. 3 pays jouent un rôle essenel dans l’acheminement :
Égypte (Suez), Arabie Saoudite (écoule le pétrole du Koweït, Qatar), Turquie.
 Le pétrole comme moyen poli+que d’aYrma+on du monde arabe sur la scène régionale et interna+onale : Pays qui veulent
aTrmer leur indépendance, face au rejet d’Israël (OPEP en 1960, OPAEP en 1968). Le pétrole devient donc un instrument du
na+onalisme arabe : naonalisaon de Suez (Nasser), souen acf à la Palesne, imposent un cartel du pétrole ( voir point
OPEP). Revanche sur monde turc et perse : solidarité panarabe et sunnite avec guerre de l’Irak contre l’Iran.
II. MAIS LE PETROLE A ETE UNE SOURCE DE DESILLUSION ECONOMIQUE ET GEOPOLITIQUE À
PARTIR DES ANNÉES 1980, UNE ARME À DOUBLE TRANCHANT
 La richesse ne permet pas le développement des pays producteurs, cantonnés dans une économie de rente : facteur de dév
relaf car la plupart des pays restent pauvres (Irak). Des économies vulnérables car les contre-chocs provoquent récession et
endeOement. Échec social et polique avec régimes autoritaires et accaparement des richesses par faible nombre.
 Une richesse qui divise plus qu’elle n’uniFe : modi-e l’équilibre car elle impose l’Arabie Saoudite comme puissance
régionale, membre du camp occidental. Clivage entre « durs » et « modérés ». Alse les tensions. Facteurs de déstabilisa+on,
la queson de la sécurité de l’acheminement est cause fréquente de con!its. Guerres pour le gaz ou le pétrole : Guerre
Iran/Irak (1980-88) et 1ère guerre du Golfe (1990-91) qui oppose coalion des USA contre l’Irak qui envahit le Koweït, un des
plus importants producteurs de pétrole au monde (membre de l’OPEP)
 Une richesse qui ne permet pas de s’émanciper de la domina+on occidentale : pas les moyens d’assurer leur défense (US,
retour de la Russie avec la guerre en Syrie). Depuis début XXe, présence occ au MO liée au pétrole (rivalité empire Allemagne
et RU avant WW1, partage entre Pays occidentaux ds l’entre-2-G, dominaon américaine après 1945). Source de désillusion :
pas de résoluon du con,it Israélo-arabe malgré arme du choc pétrolier, les puiss ext ont diversi-é leur approvisionnement.
Donc les hydrocarbures n’ont pas permis l’émergence d’un nouvel ordre inter.
III. DE PROFONDES RECOMPOSITIONS ECONOMIQUES ET GEOPOLITIQUES DEPUIS LE XXIÈME
SIECLE, LIÉES A LA NOUVELLE DONNE DU MARCHE PETROLIER MONDIAL, MAIS DES
RECOMPOSITIONS PORTEUSES DE DANGERS COMME D’OPPORTUNITES
 Retour d’une rente pétrolière depuis début 21° qui o=re de nouvelles possibilités : 2003-2004, baril>140$ alimente la
croissance des pays exportateurs, permet le remboursement de la de+e et la constuon de fonds souverains (EAU :
600Mds$). Arrivée de nouveaux invessseurs (chinois). Une diversi-caon exemplaire : les pays sortent d’une éco de rente
trop vulnérable. Les éco arabes s’aTrment avec un urbanisme de presge, posion de carrefour avec hubs marimes et
aériens. La rente pétrolière comme arme géopo à travers les fonds souverains, surtout pour États du Golfe. Qatar : depuis 1995,
sous la conduite d’Al-Thani, mise en place d’une stratégie de puissance reposant sur l’info (Al-Jaezeera), diplo (médiateur), sponsoring (PSG).
EAU : hub, tourisme, dev d’une éco fondée sur les services (4/5 du PIB de Dubaï).
 Mais une rente source de risques : dev non durable (épuisement eau et impact environnemental). La rente est source de
nouvelles convoises (Asie car opportunité éco + stratégique / sécurisaon des approvisionnements américains, intervenon
en Irak) donc de nouvelles ingérences.

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 Les déFs à relever : La sore de la rente. Les printemps arabes montrent les désirs de progrès po (démocrae), société
(femmes), éco (secteur privé). La chute de Kadha- montre que l’argent du pétrole n’assure pas la stabilité po. Début de
démocrasaon : Abdallah (AS) donne le droit de vote aux femmes en 2011.

Références
 André Nouschi, processus de « décolonisaon pétrolière » : rôle de l’État dans la réappropriaon des ressources. Mais les
FMN sont toujours nécessaires ⇒ besoin de coopéraon.
 Boumédiene, (Algérie) Le pétrole comme oul de développement : « semer le pétrole pour récolter le
développement » Construcon d’infrastructures ⇒ Transferts de technologie, remontée de -lière, -nancement d’autres
projets, État-Providence.
 G.Mu+n, Géopoli+que du monde arabe : « piège à hydrocarbures » : syndrome hollandais, échec des réformes agraires
No+on
 Fond souverain : tous les fonds détenus par un État
Point sur l’OPEP
 Créa+on : 1960 Conférence de Bagdad = iniave du Venezuela et Iran pour pallier la baisse des prix du baril imposée par les
Majors (coordonner leurs poliques + assurer leur contrôle). Membres : Venezuela, Iran, Arabie Saoudite, Irak, Koweït. 1961
Qatar, Libye – 1962 Indonésie, 1967 EAU, Algérie, Nigéria, Equateur, Gabon, Angola  14 pays. 1968 un sous-groupe est créé :
OPAEP (Organisa+on des pays arabes exportateurs de pétrole). Ambi+on : cartel mondial (2005 : 80% des réserves de
pétrole et 43% de la producon mondiale).
 Buts : coordonner, harmoniser poliques pétrolières pour sauvegarder leurs intérêts car aTrmaon du TM
 Siège : Vienne
 1960s transformaon du marché en un marché favorable aux pays producteurs donc encourage les revendicaons
économiques portant sur la prise de contrôle des ressources et valorisaon des cours
 1967 le pétrole ulisé comme arme polique (embargo contre alliés d’Israël)
 1970s OPEP soutenu par US dont le rôle dans la hausse des prix est déterminant. 1968 Arrivée Nixon = tournant radical car
ouverture du marché américain favorable à hausse des prix.
 Les chocs pétroliers :
o 1973 OPEP -xe le prix = producteurs en posion de force sur le marché internaonal + OPAEP (sauf Irak) embargo sur les alliés
d’Israël.
o 1978 grèves des ouvriers iraniens (secteur pétrolier) contre Shah et 1979 Révoluon islamique (arrêt des export°) donc hausse
des prix + 1980 guerre Iran-Irak
 1983 : cours du baril s’e?ondre, plus maîtrisé par l’OPEP, mulplicaon clivages : « durs » (Libye, Algérie, Iran, Irak) an-
occidentaux VS « modérés » (monarchies du Golfe), pays arabes VS non arabes, sunnites/chiites
 Contre choc pétrolier : surproducon (car ralenssement de l’économie) entraine baisse brutale des prix qui a+eint un
minimum de 10$ en 1986.

13
LA QUESTION ÉNERGÉTIQUE EN EUROPE
I. UNE QUESTION CRUCIALE POUR UNE EUROPE VULNERABLE DANS CE SECTEUR
 Dépendance : L’UE consomme 12% de l'énergie mondiale mais n'en produit que 6% : du charbon et du lignite (Pologne), du
pétrole (mais gisements de Mer du Nord ont a+eint leur pic de producon dans les 90s), du gaz (gisement Aphrodite à
Chypre), mais aussi du nucléaire (1er mondial) et du renouvelable (1er mondial, 31% du total). Europe dépendante : 55% de ses
besoins couverts par importaon.
 Contrastes : dans la consomma+on (All, Fr, Italie, Esp : 2/3 de la consommaon), dans l’énergie u+lisée (hydrocarbures à
l’Ouest, renouvelables au Nord, Charbon PECO et All), dans la dépendance énergé+que (Danemark autosuTsant).
 Vulnérabilité : la vulnérabilité de l’UE est économique (90% du pétrole importé), géopoli+que (1er importateur mondial) et
environnementale (marée noire Erika 1999, Presge 2002). La Russie fait de ce+e vulnérabilité une arme géopolique
(Ukraine).

II. VULNERABILITÉ QUI IMPOSE LA MISE EN PLACE D’UNE POL ENERGETIQUE COMMUNE, CHANTIER
DE LA CE
 Longtemps embryonnaire mais un des grands chan+ers de la construc+on européenne : Faible portée concrète dans CECA et
Euratom, diTculté de me+re en place une polique commune en raison des antagonismes naonaux (libre concurrence aux
Pays-Bas vs France marché régulé). Tournant : 1996 Bruxelles libéralise le marché du gaz, livre vert pour une polique
énergéque en 2000.
 Poli+que européenne autour de 3 axes : créaon d’un marché intérieur de l’énergie par la libéralisaon (2007), une
transi+on énergé+que (paquet énergie-climat de 2008 avec le triple 20 [-20% de GES, +20% eYcacité énergé+que, 20% d’énergies
renouvelables dans le mix d’ici 2020], marché des droits à polluer = échange de permis d’émission de GES via l’achat de « crédits carbone »)
et limiter la vulnérabilité pour sécuriser l’approvisionnement (South Stream russe)
 Bilan : s’il y a eu des réussites (diminuon de l’intensité des GES, réseau de qualité), l’énergie se heurte à un patrio+sme
ravivé par la volonté de sécuriser les approvisionnements (accord russo-germanique du Nord Stream en 2010,
renaonalisaon du secteur par la Hongrie en 2010), la polique reste peu appliquée. Les oligopoles se sont renforcés (EDF
95% du courant résidenel), les transions restent chancelantes (Allemagne et charbon).

III. SECTEUR ENERGETIQUE AUJOURD’HUI EN PROFONDE RECOMPOSITION


 Les grandes entreprises : nouveaux champions naonaux et fusions-acquisions dans le secteur pétrolier (Total-PetroFina-Elf),
recherche synergies gaz/électricité (GDF-Suez emblémaque), nucléaire (Orano), diversi-caon des acvités, invesssements
pr accéder à de nouvelles ressources (Total dans l’o?shore profond, sables bitumineux) et maintenir une avance
technologique.
 Rôle des Etats : l’État reste central en organisant le marché (2011 ouverture à 15% d’Areva, fusion EDF-GDF) et encourageant
le dev d’énergies alternaves (2007 Grenelle de l'environnement en France pour prendre des décisions à long terme en

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maère d'environnement et de DD), en alrant les invesssements (Royaume-Uni garant aide publique pour qu’EDF ait un
prêt et construise le nucléaire).
 Recomposi+on des espaces : espaces tradi+onnels en crises : régions charbonnières, mer du N Aberdeen en Ecosse.
Reconversion en Europe centrale et orientale : le réseau d’approvisionnement permet de réduire leur dépendance, posion
de plaque tournante des Balkans facteur de dynamisme, énergies renouvelables avec la « solar valley ». Recomposi+on en
Europe OCC : diversi-caon des sources d’énergies : Cantabrique en Espagne propice au solaire, N/O éolien o?shore

Géopoli+que du gaz en Méditerranée Orientale


En Méditerranée orientale, les sous-sols ont été délimités en blocs d'exploitaon. Un pays peut obtenir l'accès à tout un bloc de
gaz naturel, même si sa ZEE ne recouvre qu'une pare de ce bloc.
Les milliards de mètres cubes de gaz naturel découverts ces dernières années au large d'Israël, de l'Égypte et de Chypre forment ce
qu'on appelle désormais le "bassin gazier du Levant", le plus important ensemble de gisements jamais découverts aux portes de
l’Europe.
I. Le con!it Chypre-Turquie
2011 : République de Chypre (Sud) découvre gisement énorme, droits
d’exploitaons donnés à des entreprises américaines. La Turquie, par l’intermédiaire de
Rép Turque de Chypre (Nord), exige suspension de l’exploitaon tant qu’un accord n’a
pas été trouvé, accuse Chypre (Sud) de s’approprier les ressources de l’ensemble de
l’île. D’un autre côté, Rép de Chypre (Sud) s’appuie sur l’Europe et crique une violaon
du droit internaonal.
II. Le con!it Israël-Liban
Liban n'a pas reconnu Israël aucune fronère oTcielle (même si -xée par
l’ONU), et aucune fron+ère mari+me. Dès 2011, les 2 États se disputent une zone
marime de 850 km2 supposée riche en hydrocarbures. Intensi-caon tensions en
février 2018 : Liban conclut avec Chypre un contrat d’exploraon d’hydrocarbures o?shore sur tout le bloc 9. Cependant, Israël
revendique également un accès au bloc 9 (ZEE dé-nie en 2011) Menaces réciproques : Hezbollah libanais a menacé d’a+aquer
les infrastructures pétrolières israéliennes, Israël a déployé sa marine près de ses plateformes de forage.
III. Les rela+ons Israël-Égypte
Dans 2000s, certaines réserves de gaz Égypennes se sont épuisées  recours à des importaons. Aubaine pour Israël
En février 2018, contrat historique entre Israël et Égypte pour l’importaon égypenne de gaz naturel. Cet accord illustre ainsi
les potenalités poliques des enjeux énergéques (rapprochement entre Israël et l’Égypte).
IV. L’enjeu européen
Depuis l’annexion de Crimée, sancons contre la Russie ; or sancons pas viables sur le long terme du fait de la
dépendance énergéque européenne (importaons depuis la Russie =+1/3 de la consommaon européenne) --> recherche
nouveaux partenaires.
 Avril 2017 Gazoduc EastMed: accord Italie-Grèce-Chypre-Israël pour installaon du plus long gazoduc au monde où le début
des travaux est prévu pour 2025 (--> limiter dépendance du pipeline North Stream de la Russie). + de 2000 km sous-marin à parfois
plus de 3000m de profondeur. Queson du -nancement encore en discussion (environ 6Md €).

La géopoli+que des tubes en Europe


 Nabucco et BTC : projets lancés en 2004 et 2006, en concurrence directe avec le South Stream russe et soutenu par l’UE, il doit
relier la Caspienne à l’Europe, et sauter donc la Russie, pour plus d’indépendance. Il est enterré en 2013, le TAP lui étant
préféré.
 TAP : lancé en 2013, il relie la Caspienne à l’Europe mais en passant par l’Italie plutôt que les Balkans, pour une alternave au
gaz russe grâce au gaz d’Azerbaïdjan.
 South Stream : lancé en 2007 par Gazprom, il devait concurrencer Nabucco en passant par la Mer Noire et en contournant
l’Ukraine. Il est enterré en 2015 après avoir été remplacé par le Turkish Stream (équivalent).
 Nord Stream : lancé en 2005, il relie la Russie (Vyborg) à l’Allemagne (Greifswald) par la Balque.
 Nord Stream 2 : cf accroches, décembre 2019, le Danemark donne
en-n son feu vert pour un deuxième gazoduc dans la mer Balque
reliant la ville russe Ust-Luga à Greifswald en Allemagne.
Depuis les 2000s, la queson du gaz est au cœur des rapports de force
entre UE et Russie. Le gaz est une énergie de plus en plus stratégique
pour l’UE s’inscrivant dans les objecfs européens de développer une
énergie sure compéve durable. 3 grandes sources
d’approvisionnements : Norvège, Algérie, Russie (+ Caucase)

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Ce+e dépendance entraîne une vulnérabilité car des régions instables ulisent le gaz comme une arme (coupures de courant) et
volonté de diviser l’UE (accords bilatéraux comme Nord Stream entre Russie et Allemagne)
La bataille des gazoducs contribue à une recomposion des espaces énergéques : mise en place de nouveaux carrefours
énergéques tels que : Balkans (zone de transit), Turquie (nouvelle plaque-tournante, Blue Stream), mer Noire.
2 éléments nouveaux à prendre en compte dans ce Grand jeu énergéque : (1) Gazprom a signé en 2016 un accord avec la Grèce
pour en faire le hub d’un nouveau corridor (ITGI Poseidon) qui ferait renaître le South Stream. (2) Le souen russe à Erdogan lors
de la tentave de coup d’Etat en juillet 2016 qui pourrait entraîner une renaissance du Turkish Stream. Face à cela, la compéon
gagne le MO où se mulplient les projets concurrents pour ravitailler l’Europe (projet en 2009 pour acheminer du gaz iranien en
évitant la Turquie, projet d’acheminer du gaz Qatari par les pays sunnites).
Gazprom : l’in!uence du gaz russe dans le monde

1989 créaon, suite à la privasaon du ministère soviéque de l’industrie gazière => 2007 : 1e entreprise russe et 3e
capitalisa+on boursière au monde (derrière Exxon Mobil et Petrochina)
• Ac+vité : extracon, traitement et transport de gaz naturel (93% du gaz russe), pétrole (acquision de Sibneo en 2005), présente
dans les banques, assurance, médias, construcon, agriculture

• In!uence de Gazprom dans le monde : contrôle 16% réserves gazières mdles, 1er exploitant de gaz mondial, 25% des
approvisionnements en gaz de Europe de l’Ouest (Finlande dépendante 100%, Allemagne 37%)
• Alliances : Parcipaon acve au FPEG (forum des pays exportateurs de gaz, avec Qatar et Iran notamment). Recherche une
alliance avec Algérie (s’unir avec Sonatrach pour dominer le marché européen)

• Con!its avec l’Ukraine : L’Ukraine béné-ciait de prix avantageux. En 2006 : Gazprom décide d’aligner ses prix + accuse Ukraine
de voler du gaz lors de son transit. 1er janvier 2006 : Gazprom coupe le gaz à l’Ukraine, ne laissant passer que celui vers l’Europe

3 janvier, Ukraine cède. 2009 : di?érend sur le prix à payer : Gazprom coupe le gaz vers l’Ukraine touche UE (80% gaz Russie vers
UE transite par Ukraine

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LA CHINE, L'INDE ET LE JAPON FACE AUX DÉFIS ENERGÉTIQUES
Classement des consommateurs d’énergie : 1ère/ Chine ; 3ème/ Inde ; 5ème/Japon. L’Asie consomme 44% de l’énergie mondiale.
I. DES DEFIS ENERGETIQUES POUR DES ÉCONOMIES ENERGIVORES
 Décalage croissant entre consomma+on et ressources : la reconstrucon japonaise passe par le tout-pétrole 1960’s (moié
de sa conso actuelle) et en importe la totalité. La Chine et l’Inde sont concernées dans les 90s, avec l’insuTsance du charbon
(pourtant 1er et 3ème producteurs) et sont confrontés à la dépendance d’une énergie peu chère essenelle à la DIPP. La
queson énergéque est un dé- majeur pour la Chine : allier croissance et transion énergéque. Mais Chine est à 85%
indépendante, Japon à 66%.
 DéFs sociaux et environnementaux : Chine et Inde consomment encore beaucoup de bois (campagnes en retard, Inde 300M
sans électricité), doivent faire face à une urbanisaon croissante, tout en réduisant la fracture énergéque interne (dans les
villes, entre villes et campagnes, pour Chine entre producon au nord et Ouest, consommaon du li+oral).
 DéFs géopoli+ques : La dépendance croissante est facteur de vulnérabilité. L’essenel des importaons provient de zones
instables (Inde 1e client du Nigéria -> Boko Haram), en parculier du Moyen-Orient (80% du pétrole japonais), d’où la
nécessité d’une sécurisaon des routes (piraterie), d’une exclusivité devant les autres puissances
II. L’ÉNERGIE PESE SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LES ORIENTATIONS DE POLITIQUE EXTERIEURE
 Priorité donnée au développement des capacités énergé+ques na+onales : priorité à l’énergie sur leur territoire, que ce soit
le pétrole (Chine dans le Xinjiang), l’hydroélectricité (1/4 de l’énergie indienne, barrage des 3G Chine), le nucléaire (30%
Japon avant Fukushima auj arrêt complet des 54 centrales, Chine 3ème productrice d’énergie nucléaire : 30 réacteurs + 19 en
constru), et désormais le renouvelable (le chinois Suntech Power est leader dans le photovoltaïque). Tentave de réduire la
consommaon (toyosme). Mais le dév éco reste prioritaire : COP 21, Chine et Inde refusent de s’engager sur des données
chi?rées et choix du nucléaire (dès les 50s pr le Japon).
 Sur l’ouverture : le Japon décide après les chocs pétroliers de délocaliser les acvités polluantes, la Chine et l’Inde se tournent
vers l’Afrique (50% du pétrole chinois) et leurs voisins (oléoduc Kazakhstan-Chine depuis 2006). La diplomae des puissances
asiaques a été condionnée par cet appét énergéque : l’OCS chinoise (2001), le Mékong, le rapprochement sino-indien
(accord de 2008) et la « diplomae du chéquier » japonaise via des APD. Projet de gazoduc « Force de Sibérie » 2014 entre la
Russie et la Chine qui devrait à l’échéance de 2030, pendant 30 ans. Aussi, relance du projet TAPI par Inde (Turkménistan,
Afghanistan, Pakistan, Inde). L’idée est de diminuer leur vulnérabilité éco par di?érents moyens. L’énergie est donc à la fois un
moteur de construc+on régionale et d’in!uence extérieure (Chine et terres rares).
 Di=érences : le Japon maîtrise le plus, avec une énergie abondante et bon marché, bien qu’ultra dépendant ( 90%) et engagé
dans la lu+e contre la polluon (voiture Toyota Prius hybride 1997). La Chine est plus indépendante (volontarisme et
ressources en charbon, hydroélectricité) mais polluon monumentale (carbodépendance). L’Inde en retrait et les civils
manifestent (barrage Narmada)L’énergie est son principal goulet d’étranglement (lenteur car corrupon, bureaucrae,
infrastructures vétustes)
III. LES RISQUES
 Environnementaux : ils reposent avant tout sur les énergies fossiles (« nuage brun »), les grands travaux ont un impact
désastreux (Trois Gorges en service en 2009), les catastrophes menacent la région (Fukushima), érosion, polluon eau.
 Géopoli+ques : L’expansion japonaise des 1930s en était déjà une conséquence. Les con,its marimes se centrent sur les
hydrocarbures (Senkaku), les tensions autour de gisements se cristallisent (entre Inde et Chine pour Shwe en Birmanie)…
Même internaonalement, la Chine inquiète les US (dépasse en tant que partenaire de l’Arabie Saoudite), et l’Inde dans une
moindre mesure (l’Inde s’en foutait de l’embargo iranien). Penser aussi au risque de l’eau.
 Vers une coopéra+on ? : la coopéraon sino-japonaise repose sur l’énergie (savoir-faire japonais), mais aussi coopéraon
régionale (but de l’OCS qui rassemble Inde et Pakistan en 2016, Bhoutan intégré à l’espace indien pour son hydrographie) et
internaonale (signature COP21 même si la Chine et l’Inde se déclarent émergents donc ayant un droit au développement, et
sont en pare responsable de l’échec de Copenhague en 2009).
UN ENJEU DE PUISSANCE INTERNATIONALE
 Car l’énergie est révélatrice de la fragilité des puissances asia+ques : faible sécurisaon des approvisionnement (non-
ingérence). La tournée de Xi Jinping au MO en janvier 2016 (Égypte, Iran et Arabie Saoudite) a pour but de renforcer son poids
diplomaque dans la région. Les -rmes chinoises, encouragées par l’Etat, y mulplient leurs invesssements
 Car le basculement du monde les amène à prendre leurs responsabilités : besoins énormes, responsabilité colossale dans le
réchau?ement climaque. Elles doivent aujourd’hui faire passer le bien commun avant les intérêts naonaux. La priorité
donnée aux énergies vertes dans le développement chinois témoigne de ce+e prise de conscience

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Chiffres :
Inde + Chine + Japon = 32% de la consommation mondiale
Asie : 42% de la consommation mondiale d’énergie / 50% des émissions de GES
Taux d’indépendance énergétique : quasi-nulle Japon, Chine 85%, Inde 66%

Chine : 1er producteur et importateur mdl de charbon

50% des brevets ds le domaine des énergies renouvelables sont japonais

Point sur la géopoli+que des tubes en Asie :


 Enjeux pour la Chine : sécuriser son approvisionnement + uni-er le pays et
homogénéiser le territoire (ra+acher les provinces séparastes du Xinjiang, du
Tibet et du Yunnan).
 Les tubes chinois : depuis 2009, un gazoduc relie l’Asie centrale au Xinjiang,
projet d’un oléoduc de Gwadar vers le Xinjiang et gazoduc du gisement de
Shwe (Golfe Bengale, Birmanie) à Kunming (Yunnan)
 Les tubes indiens : pour répondre à la Chine qui vient s’approvisionner dans
son pré-carré, l’Inde a aussi des projets pour relier l’Inde à l’Asie centrale
(TAPI et IPI cf carte).

Point sur la Chine et le renouvelable

Un leader des énergies renouvelables : 40% des invesssements en 2015 dans les énergies renouvelables, surtout le solaire :
1er producteur de solaire. Champions na+onaux : Goldwind, Dongfang, Trina Solar.
• Procède par : 1/ importaon de technologies étrangères, 2/ producon chinoise (rapide transfert de technologies). Atouts :
espaces déserques, faibles coûts de producon, volontarisme de l’Etat avec des mesures a+racves, atouts stratégiques avec
87% producon de terres rares. Mise au point d’une technologie de voitures électriques. Faiblesse : manque de terres pr
nourrir la pop dc pas de biocarburants, rien de prévu pour le recyclage des panneaux solaires

Un exemple : Suntech Power : société chinoise dans le secteur de l'énergie solaire (principal fabricant de cellules
photovoltaïques en 2005), cotée au NY Stock Exchange depuis 2005. Mais des diYcultés Fnancières : Le 20 mars 2013,
Suntech Power déclaré en faillite car marché des panneaux solaires morose + mauvais choix d'invesssement.

• Le sod power chinois ds l’énergie : Via les grandes entreprises publiques et une « going out policy » (phase
d’internaonalisaon des -rmes) ac le Xème plan 2001-2005 : inves+ssements en Afr ds les zones délaissées par les
compagnies occidentales (Soudan, Libye), AmLat (Venezuela), Canada, MO (Irak). Se traduit par un souen diplomaque, pol
et -nancier de l’Etat par la China Development Bank et China Exim Bank.
• Mais un léger recul en 2019 : La Chine n’approuvera pas les projets d’énergie éolienne et solaire si les prix ne concurrencent
pas ceux du charbon, Fn mai 2018, Pékin avait mis -n au souen apporté aux grands projets solaires. Le gouv est frustré de
voir des sociétés d’ingénierie et des fournisseurs chinois construire des projets solaires à l’étranger, à des prix bien inférieurs à
ceux disponibles au niveau local. Le pays fait également face à des problèmes d’embouteillages sur le réseau de distribuon.

LES TERRES RARES CHINOISES


DEFINITION
Les terres rares désignent 17 métaux : le scandium, l'y+rium, et les
quinze lanthanides. Ces maères minérales aux propriétés
exceponnelles sont ulisées dans la fabricaon de produits de haute
technologie comme les portables, ordinateurs mais aussi comme les
éoliennes, les panneaux solaires. Avec le boom du numérique et des
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nouvelles technologies vertes, aujourd'hui, à l'échelle de l'économie mondiale, les terres rares sont considérées comme des
métaux stratégiques.
LE MONOPOLE CHINOIS
Jusqu’aux 1980s, les occidentaux dominent la producon (Mountain Pass en Californie, fermée en 2002), mais en 1992, Deng
Xiaoping lance un programme de développement technologique fondé sur les terres rares. La Chine a donc pro-té du gisement de
Bayan Obo (2/3 de la producon mondiale) découvert en 1927, grâce à sa main d’œuvre abondante, la négligence de
l’environnement, et une -lière industrielle (français Rhodia, leader de transforma on des Terres Rares, qui8e La Rochelle -->
Chine).
ARME CHINOISE
Le monopole chinois devient problémaque en 2006, quand la Chine met en place des quotas à l’exportaon a-n de favoriser la
consommaon intérieure (notamment l'essor de l’éolien), d’alrer les entreprises (GM passe de Détroit à Shanghai en pare pour
les Terres Rares). La Chine les ulise par ailleurs comme arme géopo : embargo sur le Japon en 2010 (par rapport à Senkaku) qui
est 1er importateur mondial
UNE DOMINATION PERENNE ?
Les pays développés ont donc tenté de réduire leur dépendance, avec d’autres gisements (Mountain Pass rouvert en 2010), des
prospecons des entreprises, le recyclage et l’économie (Rhodia rouvre La Rochelle en 2012 pour le retraitement), la sécurisaon
commerciale (condamnaon de l’OMC qui oblige la Chine à supprimer les quotas en 2015). Mais la domina+on chinoise s’annonce
durable, du fait du temps nécessaire pour créer une -lière, des problèmes environnementaux (les occidentaux doivent délocaliser
le traitement polluant : Lynas qui exploite Mount Weld en 2012) et des projets de recyclage encore embryonnaires.

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POLITIQUES ENERGÉTIQUES DES USA

I. LONGTEMPS ONT FAIT PREUVE D’INSOUCIANCE FACE AUX PROBLEMES ENERGETIQUES


 Eldorado énergé+que : Dès la -n du XXème siècle, les Us 1 er producteur mondial d’énergie (dépassé par la Chine en 2009).
Riches en charbon (2ème producteur mondial, Rocheuses), en hydrocarbure (3ème, Texas et désormais schiste dans le Dakota en
fait le 1er mondial dans le gaz), à la pointe des biocarburants, nucléaire civil (1er, 1/3 mondial) même s'il a ralen depuis
l'accident de Three Mile Island (1979), hydroélectricité est sous exploitée (4ème).
 Aussi les 1ers consommateurs : un américain consomme 2 fois plus qu’un européen, du fait de l’industrie, des transports,
d’un pétrole bon marché (3 fois moins cher qu’en France), boulimie de consommaon avec l’American Way of Life.
 Dépendance assumée : le marché était contrôlé par les Majors (1928 accords Achnacarry stabilise les parts de marché) donc
prix avantageux avec le Gulf Plus System, sécurisé (Quincy 1945 : monopole de l’exploita°), aidé par l'Etat (Eisenhower limitait
les importaons (1959, 10%) pour perme+re l’émergence de groupes naonaux (Amoco) donc protec+onnisme.
II. ANNEES 80, LIBÉRALISATION ET DÉPENDANCE DUES AUX CHOCS PETROLIERS : UN CHANGEMENT
DE POLITIQUE
 Des poli+ques hésitantes : les US ont joué un rôle dans les deux chocs : dans le 1er, USA provoque le Nixon shock (1971)
(hausse prix + suppression quotas), dans le 2e géopolique (chute du Shah) a joué. Les impacts ont été négafs (récessions,
dé-cit, a?aiblissement des Majors) mais aussi posifs (Alaska, charbon, indépendance).
 Puis une poli+que libérale : elle commence midement avec Ford (Plan Indépendance pour réduire les importaons en
1974), puis Carter (Energy Plan de 1977 pour réduire la consommaon en augmentant les prix et diversi-er), mais surtout
avec Reagan « One Great Pool » qui diversi-e les approvisionnements (Arabie Saoudite passe 3ème) puis Clinton libéralise le
marché de l’électricité en 1996 en séparant producon et distribuon et en créant des bourses d’électricité (spéculaon).
 Une dépendance supportable : l’impact économique est faible (1% du PIB), la consommaon baisse, les US se spécialisent
dans le raTnement (20% du total mondial, exportateurs), contrôlent et connuent d’organiser le marché mondial dans leur
intérêt, 1996 loi d’Amato-Kennedy : punit tout invesssement éco de plus de 20M$ dans le secteur énergéque en Iran et en
Libye qui sont des « Etats-voyous » : Rogue States. Ils imposent un « mode de vie américain non-négociable » Bush Père -->
impossibilité de me+re en place des mesures environnementales.

III. UNE POLITIQUE QUI NECESSITE AUJOURD’HUI UNE RECONSIDERATION


 Un système intenable : large recours aux énergies fossiles (86% de l’énergie consommée), dépendance aux importaons,
polique de l’o?re (produire plus) de Bush sans remise en cause du modèle. Les US sont les 2e éme+eurs de GES (1/5 des
émissions mondiales), avec des catastrophes écologiques (Exxon Valdez 1989). Bush refuse de réduire la demande : rejet de
Kyoto, assouplissement du Clean Air Act et du Clean Water Act des 1970s, augmentaon de la producon par la relance du
nucléaire (18Mds$ en 2008) et l’o?-shore (en Alaska en 2005).
 Mobilisa+on de +/+ forte pour une autre poli+que énergé+que : Défenseurs de l’env contre le projet d’oléoduc Keystone XL
(Alberta golfe du Mexique) Mais mobilisaon aussi des collecvités, des entreprises (« capitalisme vert » notamment dans
le solaire). De nouveaux acteurs (Nobel de la Paix à Al Gore et au GIEC en 2007, Kyoto dans 9 états am).
 Vers du renouvelable : Obama avait promis une rupture (-20% de GES d’ici 2020), et s’il a lancé la loi Cap And Trade (marché
naonal du CO2) et la Banque Verte (2009, -nance projets), sa loi a été bloqué par le Sénat, il a connué une polique de
l’o?re (nucléaire, Alaska), et s’est lancé dans le schiste (1er mondial dans le gaz) pour se protéger des chinois (2012, taxe sur
les cellules photovoltaïques chinoises).
 Mais une nouvelle abondance en hydrocarbures de schiste : On assiste à une nouvelle révoluon énergéque. Us deviennent
1er producteur de gaz naturel et pro-te à l’éco naonale : prix très bas pour États producteurs en crise favorisant la
réindustrialisaon et relocalisaon. Mais ce+e révoluon n’est pas durable du fait du coût environnemental très élevé et une
rentabilité liée à des prix encore élevés.

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Doctrine Carter : La doctrine Carter est une doctrine de polique étrangère américaine des années 1980 : toute tentave de
gagner le contrôle de la région du Golfe provoquera des représailles des États-Unis. L'applicaon concrète de ce+e doctrine
conduit à installer des bases militaires américaines dans la région du Golfe. Ce+e doctrine vient en réacon à l’invasion russe en
Afghanistan en 1979, et se traduit par l’envoi de la marine américaine dans le golfe persique et dans l’océan indien. Mais c’est
surtout la crise énergéque en 1979 qui pousse les USA à vouloir davantage sécuriser leur approvisionnement énergéque, ce
qui est sans doute l’une des sources de la
forte dépendance énergéque des USA par
rapport à l’extérieur pendant des
décennies.

LA QUESTION ENERGÉTIQUE EN AMÉRIQUE LATINE


I. UN SYMBOLE DU NATIONALISME AU XXEME
 Un fort poten+el énergé+que : 13% de la produc+on mondiale de pétrole, le connent globalement autosuTsant, le
Venezuela est le 10eme producteur mondial, Mexique 11ème, Brésil 13ème. Présence d’hydroélectricité = 20% prod
mondiale : Itaipu (Brésil/Paraguay) et Belo Monte. Mais situaon contrastée (Chili, Uruguay importent 2/3 de leurs besoins).
Limites : faiblesse en charbon a été un frein pour l’industrialisaon.
 Énergie exploitée pour un développement autocentré : exploitée par une entreprise naonale, on parle de
"petronaonalisme" (Pemex 1938, Pétrobras 1953). Elles sont des vitrines de la réussite éco, perme+ent l’industrialisaon
(raTneries de Sao Paulo), une énergie bon marché, des devises, et de me+re en valeur de nouvelles régions (Patagonie,
Orénoque). Priorité à l'autosuTsance : construcons barrages, programmes ulisant des ressources propres (dév des
biocarburants avec le programme brésilien "Proalcool" (il ne faut pas respirer sinon on devient bourré…) à parr de la canne à
sucre en 1975). Brésil fait aussi le choix du nucléaire (réacteur d’Angra dos Reis) et l’hydroélectricité.
 AYrma+on vis-à-vis des USA : reje+ent major américaines (Venezuela 1946 est le 1er pays à imposer le partage des rece+es à
50% avec USA), ulisent l’énergie comme arme géopo (Venezuela vend pétrole très bon marché à Cuba). L'énergie permet
l’émergence d’un axe Sud-Sud (Brésil en Angola). Mais les USA sécurisent leurs approvisionnements : 60’s pression sur
Mexique pour ne pas qu’il rejoigne l’OPEP.
II. UN SECTEUR TRANSFORMÉ DANS LES ANNEES 1990
 Libéralisa+on et ouverture du secteur énergé+que : La crise des 80s sanconne le développement par le ‘tout pétrole’ ainsi
que les entreprises publiques non rentables au pro-t d’une privasaon et libéralisaon massives (ALENA en 1994 pour le
Mexique). Ceci pro-te aux FMN étrangères comme Total qui s’implante en Argenne.
 Devenu déterminant pour la croissance économique : Retour de la rente pétrolière dès 2004 avec la hausse des cours,
perme+ant le -nancement d’infrastructures (réseau rouer refait à neuf en Équateur entre 2007 et 2014 : budget éduca+on
et santé x6). Ce+e hausse permet aussi une diversi-caon énergéque (nucléaire en Argenne, énergie renouv au Costa
Rica), et une réussite dans les énergies renouvelables (biocarburants au Brésil ulisés par moteurs Volkswagen, moteurs
« Flex-fuel »).
 Un enjeu géopoli+que au service de l’aYrma+on interna+onale : En parculier contre l'impérialisme am avec le Venezuela
qui dès 2005 lance « PetroCaribe » pour livrer du pétrole à 18 pays caribéens à des prix préférenels. C’est aussi un moyen
pour renforcer l’axe Sud-Sud : présence de Pétrobras en Angola, accord Chine/Brésil pour exploitaon pétrolière (2009).
III. L’ENERGIE RESTE UNE CONTRAINTE À L'ORIGINE DE NOMBREUSES CRISES

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 Manque de redistribu+on dans les années 2000 : les crises sociales autour de l’énergie sont fréquentes (Bolivie et Equateur
en 2005 --> 80% bénéFces pour compagnies étrangères alors que 70% pop est pauvre, qui débouchent sur la guerre du gaz
puis une naonalisaon du gaz par Morales après son élecon), et les États, en voulant réaTrmer leur pouvoir, passent des
accords contraignants (PDVSA doit avoir 60% de parcipaon dans tous les projets). Le secteur énergéque est aussi polluant :
2011 condamnaon de Chevron-Texaco à hauteur de 9MM$ car déversement de produits chimiques en Équateur.
 Étranglement économique : l’o?re reste faible (Nordeste), les entreprises publiques panent (Pemex 2017 perd son
monopole étaque), les choix naonalistes sont des échecs (Bolivie qui s’ouvre), et le syndrome hollandais apparait
(Venezuela : in!a+on 1M% pétrole = 95% exporta+ons).
 Crises régionales : l’énergie est une source de liges (Malouines 1982), avec une régionalisaon des tensions (Bolivie 2006),
une lu+e d’in,uence (Chavez construit une raTnerie au Nicaragua pour le marché centre-américain pour contrer Vincente Fox
qui voulait ra+acher l’espace au nord).

ÉCONOMIE ET GÉOPOLITIQUE DES MATIÈRES PREMIÈRES

I. DES TENSIONS FORTES ET RECENTES


 Explosion de la demande : elle repose sur la croissance démographique et économique, demande inégalement répare
(OCDE : 20% de la pop, 60% de la demande), et pas comblée par l’o?re (délais pour accroitre la producon, problème des
mouvements monétaires sur le prix des MP).
 Des ma+ères minérales de plus en plus convoitées : les minerais sont diversi-és, mais leur producon reste concentrée dans
le monde. Certains produits sont criques : Ini+a+ve Ma+ères Premières de l’UE en 2008 iden-e 14 produits qu’il faut
économiser via la R&D et propose une approche globale pour répondre aux dé-s dans le domaine des maères premières
industrielles car besoin de minerais pour les technologies, énergies vertes (panneaux solaires)  lithium, cobalt, terres rares
lourdes… ont un impact sur la croissance et la créaon d’emplois. Ce+e iniave comprend en parculier une stratégie de
sécurisaon de ces matprem depuis l’Afrique, à travers des partenariats commerciaux, même si ils essaie de sévir pour être
plus compéf.
 Dans le cadre d’un marché mondialisé : plusieurs types de marchés (à terme, au comptant), dématérialisées avec le
développement de produits dérivés (jouant sur la volalité des prix). Les acteurs avant les 60s sont les 7 majors fusions-
acquisions ou groupes d’Etats (Exxon-Mobil/ Gazprom)
II. GEOPOLITIQUE DES RESSOURCES
 Les gouvernements : peuvent intervenir pour sécuriser (France au Niger pour l’uranium) ou régimes autoritaires peuvent
contrôler les régions riches en ressources par la violence (Kazakhstan et pétrole).
 Les ma+ères premières ont été à l’origine des guerres : pour le diamant au Sierra Leone entre 1991 et 2002.
 De nouveaux espaces sont convoités : arcque, océans, mais problème car « patrimoine commun de l’humanité » depuis
1982 (Montego Bay).
III. DEFIS
 Échelle na+onale: un développement fondé sur les maères premières doit faire face au Syndrome Hollandais (40% du PIB
botswanais vient des diamants), à la rareté des réserves (épuisement) et à des régimes souvent autoritaires (Qatar).
 Échelle interna+onale : Un nouveau modèle de développement autour d’une gouvernance mondiale est nécessaire pour faire
face aux tensions entre biens publiques et biens privés, entre bien-être collec+f et intérêts par+culiers.
 Risques d’accidents : Déchets, accidents nucléaires, déforestaon, marées noires et l’extracon des métaux sont les
principaux/

Point sur le rôle des ressources naturelles dans le développement et l’aYrma+on des PED depuis les 50s
Aubaine ou malédic4on ? Paradoxe : ceux qui ont le mieux réussi sont ceux qui avaient le moins de ressources.
Dimension géographique : rôle des ressources naturelles dans l’organisa+on de l’espace dans les PED (mise en valeur de régions
nouvelles : Amazonie, Ouest chinois), fronts pionniers, espaces marimes.
Dimension historique : la queson se pose di?éremment en foncon des époques (héritages, évoluons, stratégies).
 Perçues comme une aubaine pour les PED au moment où une large par+e du TM accède à l’indépendance : un moyen
d’émancipa+on éco (symbole de dépendance du TM car exploitées par les cies occ, d’où la volonté d’en prendre le contrôle et
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de rompre avec ce modèle dépendant de l’extérieur). Elles ont donc été des instruments privilégiés dans les stratégies de
développement (autocentré, stratégies extraveres d’exploitaon des ressources pour fournir des devises) qui
s’accompagnent de mises en valeur du territoire (Xinjiang). Elles sont en-n mises au service des revendica+ons géopoli+ques
des PED sur la scène internaonale (NOEI, accords privilégiés – Yaoundé et Lomé – le pétrole avec embargo en 1967 et chocs
pétroliers, et depuis 2000, au cœur des poliques d’aTrmaon de la Chine avec les terres rares).
 Cependant, dans de nombreux cas, les ressources naturelles sont devenues une malédic+on pour les PED . Un facteur de
déséquilibre et d’instabilité éco pour les PED (éco de rente, manque de diversité, ,uctuaon des cours, syndrome hollandais,
mauvaise redistribuon des retombées car Etats clientélistes et autoritaires) d’où le paradoxe au sein du TM. De plus, les PED
connaissent une nouvelle dépendance : logique néocoloniale (enfermés dans DIT coloniale), soumis aux marchés, DTE à parr
des 80s et ajd, pb de la préservaon des ressources face aux logiques prédatrices des grandes FMN. Ces ressources sont donc
à l’origine de nvelles déstabilisa+ons : tensions poliques à toutes les échelles dues à l’épuisement des ressources et au
contexte de changement climaque.
 Situa+on des PED variées depuis les 50s en fonc+on des époques, des ressources et des pays : En foncon des époques : 30
Glorieuses entre 50s et 70s pour le TM (les ressources naturelles ont permis d’assurer la croissance éco pour faire face à celle
démographique), 2000s cycle à la hausse après « décennie du chaos » pour l’Afrique et ajd à nouveau bas (crise au
Venezuela). En foncon des ressources : certaines plus stratégiques en maère de dév comme le pétrole pour la rente par
rapport aux produits miniers et certaines sont plus menacées (eau). En foncon des pays : certains ont su diversi-er leur éco
(NPIA), les grands pays qui en ont bcp, et di?érences au sein des pays producteurs de pétrole (Venezuela vs Moyen Orient).

LES MATIÈRES PREMIÈRES EN AFRIQUE


Enjeux :
 Chance (aubaine) ou malédic+on ? Opportunité d'émancipa+on ou néo-colonialisme ?
 Caractéris+que du con+nent africain : exportaon de MP brute = industrie fondée sur la transformaon de MP échappe au connent
(forme de néocolonialisme).
 Hiérarchie des puissances : L’accès aux maères premières joue-t-il un rôle dans la hiérarchie géopolique et économique des États
africains ? Les MP fondent en pare la puissance d’un état et in,uent sur ses relaons.
 Double objet de contrôle territorial : (1) les revenus générés peuvent servir à consolider la mainmise d’un État ou d’un groupe séparaste
sur un terr (devises perme+ent d’acheter armes ou soldats). (2) MP sont suscepbles de provoquer des rivalités de pouvoir donc guerres qui
passent par le pillage de ressources minières (Ouganda et RDC) + néocolonialisme (Chine).
1920-1960 : régime de concession (les Majors obennent les droits d'exploitaon donc les pays ne raient que 10% de la rente)
1960-1990 : naonalisaon du secteur et montée de l'OPEP
Depuis 1990 : ouverture du secteur aux invesssements des grandes compagnies pour béné-cier du savoir-faire technologique
Aubaine Malédic+on
 Inser+on dans les échanges mondiaux  Pas un levier de dev : ne perme+ent pas le progrès social car
 Construcon d’infrastructures pour les acheminer : pro-te ne pro-tent qu’aux mulnaonales occ et aux dirigeants
donc aussi au territoire dans sa globalité (port d’Abidjan)  Pas de transforma+on : la Côte d’Ivoire importe les table+es
 La forte demande des pays dev puis des émergents nourrit la de chocolat, le Nigéria importe son essence
croissance  Les pays af ne contrôlent pas les marchés mondiaux (échec CI
 Créaon de corridors de dev mais aussi une malédic+on car de faire remonter les cours mondiaux avec guerre du cacao)
enclaves qui ne répondent pas la croissance (plateforme  Mainen dans une éco de rente et DTE (90% exportaons Af
o?shore dans le Golfe de Guinée) Subs sont des produits primaires).
 Inves+ssement des puissances émergentes (sur+ Chine) dans  Des gisements inexploités ou mal exploités (instabilité po,
d’autres infrastructures : traitement des eaux usées, manque de technologies)
construcon d’écoles avec pour seule condion la non-  Achat massif de terres (land grabbing) = nouveau colonialisme
reconnaissance de Taïwan. (30M d’ha cédés au Sud du Sahara en 2009)
 Mais absence de ressources pousse à innover (aubaine de ne  Mouvements de contestaon : le MOSOP de Ken Saro Wiva au
pas en avoir) Nigéria s’oppose à Shell et dénonce la polluon (KSW exécuté)

I. LES MATIÈRES PREMIÈRES, PRINCIPALE SOURCE DE RICHESSE DANS DE NOMBREUX PAYS


AFRICAINS, COMME LEVIER DE DÉVELOPPEMENT
 Des ma+ères premières base du développement après l’indépendance : legs colonial favorable, une Afrique qui parait bien
pare avec une forte demande après 1945. Choix de stratégie de développement fondée sur les ressources naturelles visant
l'ISI (Cote d’Ivoire d’Houphouët-Boigny et de sa Caistab (1960-1999) = stabilisaon et souen des prix des producons
agricoles, chargée de gérer les -lières du coton, cacao et café à l'échelle naonale).

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II. POURTANT, LES MATIERES PREMIERES SEMBLENT AVOIR ETE UNE MALEDICTION ET LE
SYMBOLE D’UN MAL DÉVELOPPEMENT
 L’Afrique n’a jamais pu contrôler les marchés : concurrence des pays développés qui contrôlent le marché. C’est le cas de la
guerre du cacao. Même le pétrole est source de désillusions. L’Afrique subit les cours mondiaux et la détériora+on des termes
de l’échange, les producteurs sont vulnérables, pas de lobbies.
 Des ma+ères premières sources de nombreux déséquilibres : géographiques : enclaves de développement, renforcement des
li+oraux, choix poliques de privilégier des régions (Kadha- privilégie la région de Tripoli). Sociaux : phénomène
d’accaparement au pro-t d’une ethnie (au Nigéria l’ethnie Ibo). Écologiques.
 Des ma+ères premières sources de tensions et de con!its géopoli+ques : les ressources perme+ent de -nancer les rebelles,
augmentent la corrupon, favorisent les tentaons séparastes (Biafra), suscite les convoises de puissances extérieures
(Chine, land grabbing). Con,its N/S, entre pays africain (Grands Lacs pour le Kivu), au sein des pays (néposme, piraterie,
guerres internes).
III. DES MATIERES PREMIERES QUI DEMEURENT POURTANT ESSENTIELLES POUR LE
DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE
 Un contexte favorable à l’économie des ma+ères premières : début d’organisaon des pays du Sud (Cancun 2003, mesures
favorisant les PMA) mais aussi en raison de la demande extérieure. En e?et, les US veulent assurer approvisionnement en
pétrole au Golfe de Guinée, la Chine a besoin de maères premières pour maintenir sa croissance énergivore et en-n demande
d’acteurs asiaques et proche orientaux (ruée sur les terres avec la ,ambée des prix agricoles en 2007-2008). AOen+on :
nouvelle donne depuis que le Golfe de Guinée est devenu nouveau centre de la piraterie.
 Une exploita+on des ma+ères premières qui s’inscrit de plus en plus dans une logique de développement durable, de bonne
gouvernance : pires résultats mondiaux dans le domaine, les FMN cherchent à redorer leur image. Le Tchad sollicite la Banque
mondiale et vote une loi réglementant l’ulisaon des revenus pétroliers, avec 10% des revenus épargnés (fonds supprimé en
2005) et 70% de dépenses pour l’éducaon, l’eau et la santé.
 La ques+on des ma+ères premières demeure un enjeu du développement en Afrique : l’agriculture est importante pour le
développement (Gabon), le pétrole demeure le principal moteur de transformaon. Mais e?et de colonisaon à contrer :
AREVA 1e employeur privé du Niger (maintenant ORANO)

DÉVELOPPEMENT DURABLE

RISQUES ET DÉVELOPPEMENT DURABLE


Sylvie Brunel pose le problème « doit on privilégier la terre ou l’avenir des hommes ? ». Autrement dit, nos modèles de
croissances, dont le capitalisme, sont-ils compa+bles avec un respect durable de l’environnement ? Comment les adapter pour
qu’ils répondent à cet impéraf de préservaon de l’environnement ?
o Vison posi+ve et consensuelle : Yann Arthus Bertrand, in Home (2009) criqué pour son -nancement, montre comment
l’homme agit sur son environnement ; pour lui, Développement durable est compable avec le capitalisme => Etat,
entreprises et société peuvent agir pour environnement
o Vision plus radicale et cri+que : Paul Arriès avec le mensuel La Décroissance : le Développement durable est un modèle
capitalo-incompable => prône l’arrêt de la croissance pour qu’il devienne compable
o Vision qui s’y oppose : Iegor Gran L’écologie en bas de chez moi (2011), Développement durable est un déferlement de
bonne conscience qui invite à ne plus penser, à me+re un bémol à la culture et à la civilisaon au nom d’un danger
imminent. C’est une forme d’opportunisme polique. Il dénonce en pare l’hypocrisie du -lm Home de Yann-Arthus
Bertrand.

I. L’ENVIRONNEMENT GRAVEMENT MENACÉ


 Des risques spéciFques : Par domaines : Sanitaire (Ebola), Polluon (marée noire, polluon de l’air, de l’espace avec les
satellites, du Paci-que avec 6ème connent, nucléaire avec Three Miles Island 1979). Inégalités face aux risques : les villes sont
plus vulnérables que les campagnes, inégalités sociales (les plus aisées sont moins exposés comme en Inde, Bangladesh), dans
le jeu des négociaons (les PD sont ceux qui polluent le plus avec une empreinte écologique de plus de 4 ha/pers alors que ce
sont les PED qui sont les premières vicmes des e?ets du climat, des catastrophes naturelles)

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 Proliféra+on des risques : Pas nouveaux, mais s’intensi-ent : une longue série de catastrophes industrielles me+ent à mal le
modèle industriel, les prévisions démographiques malthusiennes refont surface (La Bombe P d’Ehrlich en 1968, Conférence de
Bucarest en 1974). Le « risque global » (U. Beck, La société du risque (1986)) du réchau:ement clima4que émerge. Prévisions :
150M de réfugiés clima+ques en 2050 (îles Tuvalu, Kiriba dans le Paci@que), et le niveau de la mer pourrait augmenter de 50
cm avant -n du XXI). Beck les appelle « risques globaux » : ils sont à toutes les échelles, transnaonaux, ils pèsent sur tous.
 Croissance de la vulnérabilité et inégalité face aux risques : les pays du Nord sont à la source des risques et les pays du Sud
sont toujours plus vulnérables mais aussi inégalités villes/campagnes (en Afrique subsaharienne, les populaons vivent mieux
dans les campagnes) et inégalités sociales.

II. L’ENVIRONNEMENT REPENSE


 Prise de conscience écologique tardive dès 1960-70s : Torrey-Canyon en 1967 déverse 130.000t de pétrole au large de la
Bretagne), pluies acides sur les gds Lacs américains, Rapport Meadows (1972) prévoit l’e?ondrement de la croissance dans les
2000s, Sommet de la terre à Stockholm (1972), par naonal des Vert en All en 1980, en France en 1984, ministères de
l’environnement créés.
 L’émergence et la di=usion du concept de développement durable : Le Rapport Brundtland (1987) dé-nit le terme de DD. Le
Sommet de Rio en 1992 (1er « grand sommet de la terre ») popularise le terme et adopte l’Agenda 21 qui énonce les
recommandaons concrètes. La convenon sur le climat about au Protocole de Kyoto en 1997.
 Interroga+ons et débats : danger pour la croissance, luxe inabordable pour les PED, séducon électorale au Nord. En
jeux vidéos et débats

1992, Appel d’Heidelberg (écologiste) contre « une idéologie irra4onnelle » s’opposant à un progrès scien-que au dév.
Considéré comme une arme du Nord contre le Sud : le paradigme de Rio est perçu comme la déclinaon durable du
Consensus du Washington (proteconnisme vert, logique de l’échelle rée, délocalisaon des acvité polluante). Sylvie Brunel
dans À qui pro@te le DD ? le considère « éli ste, discriminant et régressif » et parle de « nouvelle GF », une sorte de « diktat
vert » des pays du Nord (cf références).
 L’environnement, nouveau support du développement : la majorité des invesssements dans les énergies renouvelables
viennent des PED : Chine, 1er inves+sseur mondial avec 1/3 des inves+ssements dans le solaire et l’éolien (20% de son
électricité, exemple avec la tour solaire de Golmud), le siège du Fonds vert pour le climat est à Incheon (CDS). C’est aussi une
nouvelle arme géopolique pour les Suds : nombreux sommets de la terre sont dans des pays du sud, l’Alliance solaire
internaonale (iniave de la COP21 par l’Inde et la France) est située à New Delhi, ce qui fait de l’Inde un nouveau pôle
majeur du développement durable.

III. L’ENVIRONNEMENT SAUVEGARDÉ


 A l’échelle interna+onale comme na+onale « penser globalement, agir localement » : Dubos à la Conf de Stockholm (1972).
◊ FMN : « capitalisme vert » (Ben & Jerry’s à Vermont, « greenwashing » avec Coca Cola Life, -lm Demain de Mélanie Laurent)
◊ UE : Paquet énergie climat (Triple 20 : -20% de GES, +20% eYcacité énergé+que, 20% d’énergies renouvelables d’ici 2020),
Direcve Seveso (1982), Natura 2000 (1992) ◊ poliques naonales volontaristes : écotaxe en Fr, Chine (1er pollueur mondial
depuis 2005) consacre $175Mds pour l’environnement. Chine et US tentent de saisir l’opportunité éco du DD (≠contrainte)
avec le dév des énergies renouvelables notamment.
 Néanmoins, la majorité des FMN ne respectent rien : polluent, exploitent les salariés (GAP, Nike), se cachent derrière des
lobbys très puissants contre la « Taxe Carbone ». Redorent leur image (Green Washing) : collaboraon avec des ONG (Ikea, 3e
plus gros consommateur de bois, a signé des partenariats avec WWF : trs cri qué), opéraons médiaques.
 Vers une écocitoyenneté ? : L’essor des ONG, l’éduca+on, la consomm’ac+on (achat ciblés vers des trucs pro développement
durable), les ini+a+ves populaires, le commerce équitable (Fairtrade Max Havelar, associaon qui milite en faveur du
commerce équitable), la décroissance, le downshiF+ng en Californie (seconde main, vélo, emmaüs). Sylvie Brunel parle de
« nouveau catéchise de l’éco-citoyen » ou de « civisme écolo » : un nouveau type de vivre-ensemble autour de
l’environnement
 Le développement durable n’est pas un remède miracle : le choix énergéque de la Chine pour le nucléaire (réduire ses GES)
faît naître les nouveaux risques liés aux déchets radioacfs et aux catastrophes naturelles (Fukushima), 110 centrales en
2030 ! Il ne fait pas disparaître les problèmes liés au sous-développement : Inde, Brésil avec la nouvelle révolu+on verte pour
la sécurité alimentaire a de nombreux e?ets collatéraux comme l’eutrophisaon de l’eau et la réducon de la biodiversité
 Des choix ambigus : dans les relaons internaonales : le protocole de Kyoto car les Etats peuvent se rerer (le Canada 2011),
en terme de choix de sécurité énergé+que (All et sa transi on « verte » pour éviter le nucléaire qui se traduit par une
dépendance à la Russie et un retour au charbon), dans la lu+e contre le réchau?ement climaque (opportunités pour
certains : pour la Russie avec nouvelles routes dans l’Arcque, pour l’ONU pour s’ingérer partout et retrouver un certain
dynamisme comme avec les COP, dynamisme pour certaines régions tourisques avec une hausse de 16% du secteur au
niveau mondial). Problème de la « Tragédie de l’horizon » Mark Carney, gouverneur de la banque d’Angleterre, dit que les
risques se manifestent au-delà de l’horizon des décideurs économiques et poli+ques. Il y a un arrachement nécessaire à la

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logique de marché pour établir une polique à très long terme => concilia+on développement durable et croissance diYcile
ici.
Dates clés :
 1972 : Rapport Meadows
 1987 : Rapport Brundtland
Références :
 Paul Ehrlich, La bombe P (1968)
 Fair-eld Osborne parle de « guerre de l’homme contre la nature » dans La Planète
au Pillage (1947).
 Ulrich Beck, La société du risque (1996) : les « risques globaux » —dont le réchau?ement clim— sont à comparer aux
« volcans de notre civilisa4on ». Ils sont à toutes les échelles, transna+onaux, ils pèsent sur tous, et ne cessent de se
renforcer. Personne n’est coupable et tout le monde à la fois. Les sociétés contemporaines sont devenues de véritables
manufactures du risque. Le risque accompagne l’essor technologique, il est le prix à payer du progrès.
 J. Chirac, « La maison brûle et pendant ce temps nous regardons ailleurs » Johannesburg en 2002.
 Sylvie Brunel, À qui proCte le DD ? (2008) : elle considère le DD comme « éli4ste, discriminant et régressif » et parle de
« nouvelle GF ».

Le solaire en Afrique : une opportunité à saisir


 Des projets de taille di=érente, qui montrent les di=érences de préoccupa+on selon les Etats : centrale solaire de Soro en Ouganda
inaugurée en déc 2016 : la plus grande de l’Afrique de l’Est, dans un pays où 80% pop n’a pas accès à l’électricité. Objecf = 10 MégawaOs. ≠
Centrales de Dubaï devant produire à terme 5000 Mégawa+s, et déjà 1000 Mw en 2020. Objecf = servir l’image du pays (modernité).
 Un atout d’avenir : le soleil est une ressource naturelle dont le connent africain de la Médit au Sahel est fortement doté, et dont la
réparon plus égale que géothermie/vent. Ensoleillement exceponnel avec 3500h de soleil en moyenne au Sahara (contre 1600h en
Europe occid). Techno moins complexe que pour les barrages hydroélectriques, énergie apparaissant la plus compévité sur le long terme.
Bien penser que c’est une ressource énergéque + pour l’agriculture, mais aussi le tourisme (héliotropisme, tourisme saisonnier/résidenel,
donc une ressource qui peut générer des acvités). Le con+nent africain apparaît comme une zone d’innova+on, pour trouver des solu+ons
adaptées à chaque situa+on (cf exemple du Kenya, start-up M Kopa).
Inconvénients : coût d’entreen des panneaux solaires (tempêtes de sable, poussière déposée sur les panneaux qui réduit leur rendement de
moié, entreen avec de l’eau…), nécessité d’une résistance aux chocs thermiques, nécessité de lignes à haute tension en courant connu pour
tenir sur les distances, forte emprise au sol (pb dans les zones habitées).

EXEMPLES

LA QUESTION ENERGÉTIQUE
Les énergies dans les RÉVOLUTIONS INDUSTRIELLES (Topo historique)
• 1ère révolu+on industrielle (1765) : charbon ; machine à vapeur => réseaux ferroviaires ; métallurgie.
• 2ème révolu+on industrielle (1870) : électricité, gaz et pétrole ; moteur à explosion => avion et automobile ; dvpt sidérurgie
avec l’acier, chimie et synthèse (texle, colorants et engrais) ; nouveaux moyens de communicaon avec le télégraphe et le
téléphone ; les organisaons scien-ques du travail (fordisme puis taylorisme).
• 3ème révolu+on industrielle (1969) : nucléaire ; électronique (transistor et microprocesseur), télécommunicaons et
informaque ; nano-technologies, bio-technologies, recherche spaale ; automasaon et robosaon du travail.
• 4ème révolu+on industrielle : (auj) renouvelables ; révoluon numérique => émergence d’un monde virtuel, internet (voire
internet industriel des objets) ; fusion des technologies qui gomme les fronères entre les sphères physique, numérique et
biologique ; AI, imprimante 3D et coboque (cyborgs) EX/ Adidas relocalise en Allemagne en ouvrant en 2017 une Speed Factory
en Bavière (100% robosée).
ELF-AQUITAINE
 Pour montrer que : 1) Les pays producteurs ne sont pas les seuls à vouloir s’émanciper du système des Majors. 2) Les pays
développés font eux aussi preuve d’un naonalisme énergéque, et ce dès l’après-guerre
Compagnie publique française créée dans les 50s pour s’opposer au système des prix imposé par les Majors et sécuriser les
approvisionnements : se lance dans l’exploraon et l’exploitaon de nouvelles zones de producon (Sahara, Gabon, Congo).

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Centrale nucléaire de Hinkley Point
 Pour montrer que les enjeux énergéques sont directement liés à des enjeux géopoliques mais aussi environnementaux
(queson du nucléaire). C’est aussi un exemple d’une entreprise française pilotée par l’État (coucou Marion ;).
Le 15 septembre 2016, le RU donne son accord, après 10 ans de projet, pour la construcon de 2 EPR à Hinkley Point par EDF. Le
1er rentrera en service en 2025. Construcon par EDF et CGN (chinoise). L'EPR est un réacteur pressurisé européen. Seulement 1
est opéraonnel (4 en construcon : 1 Finlande, 1 France, 1 RU, 1 Chine + 1 en service en Chine). La parcularité est qu’ils durent
60 ans. Problèmes : retard et surcouts colossaux.
 Les enjeux géopoli+ques des rela+ons RU-Chine : la Chine, en se posionnant en Europe, suscite des inquiétudes (idée d’un
cheval de Troie chinois via CGN qui aura accès à toutes les données informaques). D’ailleurs, le RU est la 1e desnaon
d’invesssements chinois.
 Les enjeux environnementaux en Europe liés à l’énergie n’empêchent pas le retour au nucléaire, ce qui est très polémique :
toujours des incertudes sur ce+e technologie donc risque à la fois pour EDF de parier dessus et pour l’Angleterre d’invesr
autant.
 Que l’Etat français est acf dans le secteur de l’énergie et de l’innovaon nucléaire car EDF est à 85% public donc projet mené
par l’Etat en grande pare.

Le Bioéthanol
 Pour montrer que : 1) l’énergie peut passer avant les cultures vivrières. 2) Dénonciaons des pays émergents des normes proteconnistes des
PD sur le secteur des énergies.

C’est quoi ? Biocarburant produit à parr de maères organiques (canne à sucre, blé, maïs…) ulisé dans les moteurs à essence.
Aux États-Unis : Les US représentent ½ de la produc+on mondiale de bioéthanol, ce qui re la producon de maïs (double en 30
ans). Cependant, la réussite est à nuancer : les agrocarburants ponconnent le maïs, au détriment de la sécurité alimentaire
(sécheresse de 2012 et hausse des prix mènent la FAO a limiter les US).
Au Brésil : après le premier choc pétrolier, le Brésil développe les biocarburants avec le programme Proalcool (1975), pour un bilan
migé dans un premier temps (subvenons, contre-choc, écologie). Cependant, il est aujourd’hui un succès retenssant : le Brésil
est le 2ème producteur, 1er exportateur, ce qui est permis par la construcon par Volkswagen en 2003 des moteurs ,ex-fuel qui
équipent 90% des nouvelles voitures. Le Brésil pousse donc pour un marché mondial (harmonisaon des normes avec les Etats-
Unis en 2007), et dénoncent le proteconnisme européen (60% de taxes). Cependant, il faut noter des criques : évicon des
agricultures vivrières, condion du coupeur de canne.
Actualité en France 2019 : L’assemblée Naonale a reporté l’e?acement de l’huile de palme dans la liste d’agrocarburants. Total
produit d’ailleurs depuis juillet 2019 du biodiesel à base d’huile de palme dans la raTnerie de La Mède, près de Marseille.
L’énergie en Islande : la géothermie
 Pour montrer que les énergies renouvelables ont un intérêt économique à la fois d’exportaon et de coopéraon.
 Histoire : jusqu’aux 70s, le pays se chau?ait surtout au -oul. Lors du premier choc pétrolier, le gouvernement a lancé une
exploitaon massive de la géothermie (x2 en quinze ans). Désormais, 90% de l’énergie islandaise est renouvelable.
 Clause islandaise : La situaon énergéque Islandaise a mové la « clause islandaise » à Kyōto : l’industrie qui consomme
beaucoup pollue moins en Islande qu’autre part. L’Islande a donc pu augmenter ses émissions de 10% et alrer des industries
pour diminuer les GES ailleurs (80% de sa consommaon énergéque).
 Exporta+on : les géotechniciens Isor et Reykjavik Geothermal s’appuient sur la vitrine na+onale : Reykjavik Geothermal
développera pour 4Md$ la plus grande centrale géothermique d’Afrique dans la vallée du Rio (Ethiopie).
 Geodeep : En 2015, le cluster français Geodeep (géothermie) et son homologue islandais signent un accord de partenariat.
L’idée est de capitaliser sur les points forts de chaque pays : en Islande l’étude technique des sources d’énergies, en France la
construcon du réseau et l’ingénierie de distribuon.

Le Nord Pool
 Pour montrer la coopéraon des pays autour de la queson énergéque.
La Nord Pool est un marché commun d’électricité en Europe qui réunit notamment les pays nordiques et bal+ques (9 pays). La
Nord Pool Spot est la bourse de ce marché qui gère le plus grand marché d’énergie électrique d’Europe en établissant le tarif
commun, -xé en foncon de l’o?re et de la demande, en temps réel. Il représente 80% de la consommaon totale d’énergie
électrique des pays nordiques et balques. Il a été créé en 2002. Le Nord Pool Spot est la bourse qui gère.

GUERRE DU CHACO (1932-1935) : un exemple de guerre pour le pétrole ?????

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Pour montrer que le pétrole ravive de très fortes tensions au cœur d’enjeux économiques et
géopoliques.
• Cause du con!it : C’est d’abord pour des raisons purement territoriales que des tensions
commencèrent. Les boliviens possédaient ces terres car elles appartenaient au même district
espagnol (Audencia… c’est pas une blague lol) mais qu’ils n’occupaient pas ni n’exploitaient les
ressources. Or un peuple indigène du Paraguay était lié (culture et langue) à ce+e région. C’est
la rumeur de réserves de pétrole dans la région qui a accéléré la violence et le passage à une
véritable guerre, mais ce n’est pas la réelle cause à l’origine (a+enon à bien nuancer).
• Rôle des occidentaux : la Bolivie est soutenue par les compagnies pétrolières US (Standard Oil,
cartel des 7 sœurs), le Paraguay soutenu par compagnies britanniques (Shell Oil). Victoire du Paraguay, qui reçoit la majeure pare
du Chaco, la Bolivie, elle, reçoit un port sur le rio Paraguay pour sorr de son enclavement. La fronère n’est dé-nivement -xée
qu’en 2009.
• CeOe guerre est un désastre : 100 000 morts cela fait d’elle l’une des plus guerres les plus meurtrière de l’histoire + gou?re
économique, -nalement on ne trouve pas de pétrole dans la région.

LA LOI NOME DE 2010


 Pour montrer : l’impact de l’Europe sur les poliques énergéques naonales et comment l’Europe tente d’homogénéiser ce
secteur (ouverture du marché de l’électricité).

En 2008, suite à des menaces de la Commission européenne à l’encontre de la mauvaise ges+on de la libéralisa+on des marchés
de l’énergie en France est créée la Commission Champsaur. Celle-ci est à l’origine de la Loi Nome (nouvelle organisaon du marché
de l’électricité) en 2010 : EDF doit vendre ¼ de sa produc+on d’électricité nucléaire à des fournisseurs « alternafs ».

• Objec+fs : smuler la concurrence sur le marché de l’électricité en France (dominé à 92,7% par EDF auprès des parculiers en
2013) + faciliter implantaon de concurrents

LES MATIÈRES PREMIÈRES ET RESSOURCES NATURELLES


Le pétrole dans le Golfe du Nigeria (Delta du Niger)
 Pour montrer 1) que le pétrole n’est pas synonyme de développement ni de réducons des inégalités ; 2) le contrôle des géants
pétroliers qui empêche le développement des pays producteurs et même le renforcement de la dépendance extérieure.

Nigeria : en 1956, avant l’indépendance (1960), le Nigeria découvre des ressources en pétrole. Or aujourd’hui, s’il représente ¼ de
la produc+on africaine, la pauvreté a doublé en 30 ans (70%), 152ème rang pour l’IDH. Mais surtout 85% de la producon des
hydrocarbures est détenue par des compagnies étrangères (Shell principalement), le sabotage s’est mulplié, le pays est
dépendant (40% du PIB), les inégalités ont explosé (corrupon)… La populaon s’est donc élevée contre le système, avec le
MOSOP (défense des Ogoni face à Shell, 1990). Mais devant la répression militaire soutenue par Shell (exécuon du leader en
1995), une branche se radicalise et forme le MEND (émeutes contre l’armée en 2009).

Le pétrole peut être une arme à risque --> Le Biafra : Région marécageuse du Nigéria où le pétrole est abondant. Le Biafra fait
sécession en 1967 car il voulait vivre de sa rente pétrolière, mais cela déclenche une guerre jusqu’en 1970. La région est encore
sous tension : présence de FMN européennes (Shell) auxquelles s’oppose le MEND (Mouvement d’Émancipaon du Delta du
Niger) entraînant une radicalisaon du mouvement : a+aques de plateformes pétrolières (2008), piraterie. Marée noire
permanente dans le delta.

Les diamants en Afrique


Certaines ressources sont plus à mêmes de créer des conHits comme le diamant qui est au centre des guerres, symbole de la
décennie du chaos pour l’Afrique mais aussi de plus en plus au centre des préoccupa ons de la communauté interna onale d’où
une esquisse de coopéra on.
 Histoire : les 3 premier pays producteurs sont la Russie, le Botswana et la RDC, les trois -rmes sont Alrosa (russe), De Beers
(Sud-African) et Rio Tinto (anglo-australien). Le diamant a été au cœur de la mondialisa+on, mais est aujourd’hui bouleversé
par de nouveaux lieux (bourse de Gaborone au Botswana), la réorienta+on des ac+vités (Anvers dans le haut de gamme), de
nouveaux pays (Surat en Inde taille 95% des diamants), de nouvelles Frmes.

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 Diamants et guerre : les diamants ont été centraux dans la guerre du Sierra Leone (1991-2002) ou d’Angola (1975-2002). On
parle ainsi de « diamants de sang » pour désigner les diamants venant d’Afrique perme+ant de -nancer des mouvements
rebelles visant à renverser des régimes légimes.
 Coopéra+on : Instauraon du cer+Fcat de Kimberly avec le Processus de Kimberly en 2003 : un forum internaonal triparte
réunissant acteurs étaques, membres de la société civile et d’autres de l’industrie du diamant, chargé de surveiller le
commerce mondial de diamants bruts a-n d’empêcher la di?usion des diamants de con,it.
 Arme diploma+que : L'a=aire des diamants de Bokassa, déclenchée le 10 octobre 1979 par Le Canard enchaîné : des diamants
de 30 carats d'une valeur de 1M de francs auraient été remis, en 1973, à Valéry Giscard d'Estaing, alors ministre des Finances,
par le président de la République centrafricaine, Jean Bédel Bokassa. La semaine suivante, Le Canard récidive en publiant une
nouvelle note de Bokassa, qui menonne ce+e fois des diamants remis après l'arrivée de Giscard à l'Élysée. A dix-neuf mois de
l'élecon présidenelle, Bokassa, devenu un « tyran honni », cherchait en fait à se venger. Une enquête révèle qu'on l'y a aidé :
un de ses anciens conseillers a fourni les faux documents qui ont profondément a?aiblis VGE pour les élecons de 1981.

LE FER au Brésil
 Pour montrer : une exploitaon des ressources naonales réussie dans un pays émergent.

• Ressources minières : mine de fer, ouverte en 1985 dans la région de Carajas, enèrement exploitée par le groupe naonal Vale,
parcipe à l’aTrmaon internaonale de celui-ci : la mine fournit 50 millions de tonnes de fer par an. Cela fait du Brésil le premier
producteur mondial de fer. Cela permet également de me+re en place des ports pour exporter le fer comme Itaqui sur la côte
atlanque, deuxième port mondial pour les eaux profondes.

La REVOLUTION DES HYDROCARBURES DE SCHISTE depuis 2010


 Pour montrer : la nouvelle donne énergéque du début XXIème

• Hydrocarbure de schiste : gaz naturel non convenonnel contenu dans les roches. Exploitaon diTcile et coûteuse, débute
surtout dans les 2000’ avec l’envolée des prix du pétrole.
• Une nouvelle donne énergé+que depuis 10 ans : en 2018 les USA étaient le premier producteur et 2e exportateur du pétrole !
• Enjeux éco : manne économique, créaon d’emplois (près de 2 millions), hausse de la croissance, prix du gaz/électricité faible,
réindustrialisaon, réducon des importaons.
• Enjeux géopo : ●Réorienta+on du marché mondial : Moscou, en perte
d’in,uence, veut désormais passer d’une polique du pipeline à celle du
Gaz Naturel Liqué-é, plus adaptable. ●’Guerre’ avec l’OPEP : l’OPEP perd
des parts de marché, donc l’Arabie Saoudite a arrêté de plafonner sa
producon en 2014 (ainsi, elle voulait baisser les prix pour rendre moins
rentable le schiste américain). Ce contre-choc pétrolier a impacté la prod°
américaine, mais la baisse des coûts de producon lui a permis de résister.
• Impact environnemental : la fracturaon hydraulique consomme
beaucoup d’eau, augmente les risques de tremblement de terre et libère
du méthane 25 fois plus polluant que le CO2. Destrucon des paysages :
trous géants, polluon.

La Saudi Aramco, géante Frme pétrolière au service du royaume saoudien


 La créa+on : Compagnie naonale saoudienne d’hydrocarbures, issue d’un accord entre deux entreprises américaines et le
gouv saoudien en 1933. Elle est naonalisée en 1980.
 L'expansion interna+onale : 2005 : Saudi Aramco s'associe à Total pour la construcon d’une des plus grandes raTneries du
monde : Jubail en Arabie saoudite (inauguraon en 2016) = 400 000 barils par jour.
 L’entreprise la plus bénéFciaire au monde : 10% du pétrole mondial ; 110Md$ de pro-ts 2018 (> Apple 55Md$) ; 10 millions
de barils produits et vendus chaque jour --> machine rentable : pro-ts supérieurs à ceux de Exxon, Shell, Chevron, Total et BP
cumulés sur la même période… alors que les cinq majors pétrolières produisent plus de barils.
 Des coûts de produc+on spectaculairement bas : pétrole est abondant et facile à extraire, les infrastructures sont amores,
l’entreprise a inves dans des technologies de pointe et elle est presque totalement désende+ée --> coût de produc+on d’un
baril à 4$ vs 20$ pour le pétrole schiste américain.
 Elle -nance 60% du budget saoudien (poliques sociales, dépenses militaires et style de vie luxueux de la famille royale).

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 Les ambi+ons d’Aramco et Total dans la pétrochimie : octobre 2018 construcon d’un complexe pétrochimique à 9Md$ (2/3
pour SA et 1/3 pour Total) en vue de palier la demande croissante de plasque. Situé à Jubail à côté de la raTnerie --> pétrole
le moins cher de la planète des champs saoudien à proximité.
 "Vision 30" (2016) : La cession de 5% du capital devrait rapporter 100Md$ pour -nancer le projet « Vision 30 » de MBS (Ben
Salmane), et de sorr du tout-pétrole.

Sonatrach – Algérie (aka « La Majore Africaine »)

 1ère entreprise en Afrique : entreprise pétrolière et gazière algérienne.


 Créa+on en 1963, moteur du développement en Algérie  1971 le président Houari Boumediene naonalise les richesses
naturelles ce qui pousse l’entreprise à diversi-er ses acvités et à maîtriser l’ensemble de la chaîne de producon des
hydrocarbures. L’Algérie a aujourd’hui remboursé quasiment la totalité de sa de+e publique et les réserves se montent à près
de 150MM$, soit l’équivalent du PIB. (Mais croissance pauvre en créaon d’emplois).
 A=aire Sonatrach : scandales de corrupon depuis 2010 = personnalités sont soupçonnées d’avoir perçu des pots-de-vin pour
perme+re à des grands groupes étrangers de décrocher des contrats de plusieurs milliards de dollars.
 Conséquence de la chute des cours du pétrole aujourd’hui : l’Algérie est durement touchée (97% des exportaons sont des
hydrocarbures).

Venezuela : symbole de la pétro-diploma+e et limites de la rente


 Pour montrer un exemple du symbole hollandais

 Histoire : après la naonalisaon du Mexique (1938), il devient la terre d’accueil des Majors, mais en 1946, il est le 1 er pays à
obtenir l’accord du 50-50 (partage exploitaon Majors-État), puis il fonde l’OPEP (1960) et naonalise le secteur après le 1er
choc pétrolier (PDVSA 1976). Boom pétrolier lui a permis de rééquilibrer le territoire (concentré à l’ouest), une réforme
agraire…
 Pétrole et Chavez (1999-2013) : Chavez ulise le pétrole pour dénoncer l’impérialisme américain : il signe des accords
préférenels avec Cuba et le Nicaragua Sandiniste (2006). Il créé l’alliance PetroCaraibe en 2005 qui accorde des aides à 18
pays Caraïbes pour payer le pétrole, et se rapproche des ennemis des US : Iran, Russie (coopéraon Gazprom – PDVSA
(petroléo de Venezuela ndlromy), Chine (fournit 10% des besoins chinois, reçoit la moié des -nancements régionaux chinois).
En parallèle, il tente de s’imposer comme leader régional : en 2005 il lance le projet de gazoduc du sud (éléphant blanc) pour
relier les gisements du Venezuela à Buenos Aires, aide à la créaon de la compagnie créée par Nestor Kirchner en 2004 Enarsa,
aide à la construcon d’une raTnerie au Brésil exploitant le pétrole de l’Orénoque avec Petrobras.  Pétro-naonalisme
comme au Mexique.
 Limites : la producon baisse avec l’épuisement des gisements, les grèves (Chavez vire tous les grévistes compétents en 2003).
D’autre part, le pays manque de raTnerie, et doit donc importer des carburants et de l’essence alors que n’a pas de
diversi-caon (pétrole = 96% des exportaons, mais importe 60% des besoins alimentaires  syndrome hollandais).
 Mission Robinson (2003) pour l’éduca+on grâce au pétrole au Venezuela + Che Guevara pour l’emploi
 Les cours du pétrole sont remontés en 2018 grâce à un accord historique entre OPEP faisait diminuer leur producon = espoir
pour l’économie du Venezuela.
 Depuis le bordel Guaidó : bataille décisive de la guerre pour l’énergie et le pétrole que se livrent les grandes puissances
derrière les États-Unis. L’objecf est de s’approprier les réserves vénézuéliennes en faisant revenir ce pays dans le giron
américain plutôt que de le laisser dans l’axe sino-russe. (Pourtant Juan Guaidó a quand même déclaré que le changement de
gouvernement était dans l’intérêt de la Russie et de la Chine…). Nicolas Maduro a esmé que les États-Unis avaient essayé
d’organiser un coup d’État au Venezuela et a rompu les relaons diplomaques avec ce pays le 23 janvier 2019. Le 27 janvier
2019, Washington a annoncé des sancons contre PDVSA qui prévoient le gel des acfs de la compagnie pétrolière et
l’interdicon de toute opéraon avec l’entreprise, qu’il considère comme un oul de corrupon de Maduro.

LE SABLE

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 Pour montrer : un exemple original d’une maère première qui re,ète aussi les limites de notre développement et les
impacts dramaques de l’exploitaon de l’homme sur son environnement (à relier avec le DD)
 Importance : le sable est la 2ème ressource la plus u+lisée au monde (derrière l’eau) pour microprocesseurs, -ltraon d’eau,
verre, béton (2/3 des bâ+ments mondiaux).
 Pénurie : les Émirats ont construit des dizaines d’îles ar-cielles, et ont épuisé leurs réserves (le sable du désert n’est pas
bon), et donc importent le sable d’Australie (5 Mds$/an). 25 plages indonésiennes ont disparu pour alimenter Singapour.
 Impact sur l’environnement : outre la disparion de plages (75 à 90% de nos plages sont menacés de disparion), le manque
de sable dans un milieu naturel provoque la salinisaon des nappes phréaques

La révolte des Papous, ou comment l’exploita+on de ressources fait naître une volonté d’indépendance
 Pour montrer un exemple de ressources exploitées qui ne perme+ent ni le développement ni l’enrichissement des
autochtones, et ravivent des tensions indépendanstes

L’île de Papouasie occidentale : ancienne colonie néerlandaise dont s’est emparée de force l’Indonésie en 1962 et l’annexe en
1969. Les autochtones sont à majorité chréens (contre musulman à 90% en Indo), et de culture tribale bien di?érente du reste de
l’Indonésie. Les poliques migratoires de Djakarta ont encouragé les migraons pour rendre les Papous minoritaires. Province très
riche en cuir, or et en bois précieux. Mais c’est une société américaine Freeport qui exploite notamment une grande mine d’or (à +
de 4000m) et donc les ressources ne pro-tent pas aux populaons autochtones.
Sen+ment indépendan+ste grandissant : les Papous se révoltent actuellement, comme+ant des a+aques contre des Indonésiens
ou la police indonésienne plus d’un millier d’indonésien ont préféré qui+er l’île.
Donc ce n’est pas seulement le fait qu’une ressource de l’île échappe à la populaon, mais c’est un senment général de pauvreté
et de non-développement qui font que ce+e révolte a lieu. Les ressources ne font que raviver des tensions déjà existantes.

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L'ENVIRONNEMENT

Réfugiés clima+ques du TUVALU


 Pour donner : un exemple de conséquence du réchau?ement climaque.

• Situa+on : État et archipel polynésien au centre de l’Océan Paci-que, indépendant depuis 1978. Le point le plus élevé se situe à 5
mètres au-dessus de la mer.
• Exemple de risques environnementaux liés à la mondialisa+on : montée des eaux avec perte de 3 mètres au cours de la
dernière décennie. Phénomène lié au réchau?ement climaque, aggravé par le phénomène ENSO ( El niño, courant côer
saisonnier chaud au large du Pérou), et l’explosion démographique (2000 à 4500 habitants)
• Les solu+ons : en 2001, le gouvernement annonce que les îles devront être évacuées si le réchau?ement se poursuit. En 2007,
plan de sauvetage proposé (va-et-vient de vraquiers capables de fournir de quoi construire des digues et rehausser le niveau du sol
mais trop cher, donc pas mené à terme). En 2009, lors de la Conférence de Copenhague, le PM des Tuvalu a rappelé que les Tuvalu
étaient menacés par la montée des eaux. Elles pourraient disparaître vers la -n du siècle selon certains scien-ques.

• Migra+ons clima+ques en général : Accord -nal de la COP21 a pris en compte l’idée qu’il y avait des conséquences des
changements climaques sur les mouvements de personnes. Conséquences sur les mobilités ce qui ouvre la voie au dév et au
-nancement des acvités. En 2017, plus de 40M de gens déplacés à cause du climat, 4 fois plus que ceux qui fuient la guerre. Asie
1e connent, l’Afrique subsaharienne 2e. Personnes à 90% des personnes issues de pays à revenus faibles ou moyens.

Global compact : un projet interna+onal


 Pour montrer un exemple de coopéraon à tous les niveaux (Etats, entreprises, parculiers, ONG) et de projet qui illustre une
gouvernance mondiale en évoluon, prenant en compte les nouveaux enjeux.

• Le Pacte mondial (Global Compact) : est une ini+a+ve des Na+ons Unies lancée en 2000 et évoquée pour la 1ère fois au sommet
de Davos en 1999 par KoF Annan, visant à inciter les entreprises du monde ener à adopter une altude socialement
responsable en s'engageant à intégrer et à promouvoir plusieurs principes relafs aux : 1/droits de l'homme, 2/ aux normes
internaonales du travail, 3/ à la lu+e contre la corrupon (ajouté en 2004), 4/ à la protecon de l’environnement. Si le pacte cible
essenellement le monde de l'entreprise, il encourage également la parcipaon de la société civile, des gouvernements, des
universités …Il n'est pas contraignant juridiquement parlant.
• Réussites : ce pacte est l’une des iniaves mondiales les plus importantes en ce qui concerne le développement durable.

• Réussite française : Ce pacte mondial fonconne plutôt bien en France puisque c’est l’un des pays les plus représentés dans le
Pacte mondial tant par le nombre d’entreprises adhérentes qu’en nombre d’adhérents. D’ailleurs la France a été élu en 2017 pour
la 4 fois consécuve, comme le meilleur réseau local au monde de ce pacte (13 000 adhérents en 2018)
• Limites : pacte globalement méconnu (Marion et moi par exemple), mais absolument pas contraignant puisque les entreprises
doivent seulement jus-er les mesures prises pour respecter les di?érents points.

La Chine, championne des énergies renouvelables ?


 Chine : 40% des nouvelles capacité de producon en énergie verte en 2015, 2ème productrice éolienne, 1er producteur
d’énergie solaire avec des champions naonaux, Goldwind, Dongfang, Trina Solar. Procède par : 1/importaon de
technologies étrangères, 2/producon chinoise (rapide transfert de technologies). Nombreux atouts : espaces déserques,
faibles coûts de producon, volontarisme de l’Etat avec des mesures a+racves, atouts stratégiques avec 90% producon de
terres rares. Mise au point d’une technologie de voitures électriques. Faiblesse : manque de terres pour nourrir la pop donc pas
de biocarburants.
 Un exemple : Suntech Power est une société chinoise intervenant dans le secteur de l'énergie solaire. En 2005, elle est le
principal fabricant de cellules photovoltaïques. Suntech est cotée au NY Stock Exchange depuis 2005. Mais des diYcultés
Fnancières : Le 20 mars 2013, Suntech Power s'est déclaré en faillite sur un marché des panneaux solaires morose et suite à de
mauvais choix d'invesssement.
 Le sod power chinois dans l’énergie : Via les grandes entreprises publiques et une « going out policy » avec le Xème plan 2001-
2005 (phase d’internaonalisaon des -rmes) : invesssements en Afrique dans les zones délaissées par les compagnies
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occidentales (Soudan, Libye), AmLat (Venezuela), Canada, MO (Irak). Se traduit par un souen diplomaque, polique et
-nancier de l’Etat par la China Development Bank et China Exim Bank.

Le projet ITER – alias le plus grand projet scien+Fque mondial actuel


Pour montrer : des recherches concrètes dans le domaine des nouvelles énergies, et pour montrer que la France et l’UE pilote
de telles iniaves

 ITER (Interna+onal Thermonuclear Experimental Reactor) est l'un des projets les plus ambieux au monde, projet visant à
développer la fusion nucléaire (et non plus la -ssion). Ce réacteur est situé à Cadarache dans les Bouches-du-Rhône.
 35 pays sont engagés dans la construc+on du plus grand tokamak jamais conçu, une machine qui doit démontrer que la fusion
— l'énergie du Soleil et des étoiles — peut être ulisée comme source d'énergie à grande échelle, non éme+rice de CO2, pour
produire de l'électricité. Le programme est décidé et signé en 2006, l’exploitaon est prévue entre
2025 et 2035. Les résultats du programme scien-que d'ITER seront décisifs pour ouvrir la voie aux
centrales de fusion électrogènes de demain.
 ITER sera la première installa+on de fusion capable de produire une quanté d’énergie ne+e. La
machine réalisera des décharges de plasma de longue durée et testera également, pour la
première fois, les technologies, les matériaux, ainsi que les régimes de plasma requis pour produire de l'électricité dans une
perspecve commerciale.

L'éolien en Europe : un projet en plein essor

 2016 : capacités éoliennes installées en Europe ont dépassé celles du charbon (16,7% de la capacité de producon
d’électricité, contre seulement 6% en 2005). Durant la même période, celle du charbon est passée de 24 à 16%. L’Europe
domine la producon mondiale d’électricité éolienne avec 37,2% du total. En revanche, sa producon e?ecve reste inférieure
à celle du charbon. Toutefois, elle peut a+eindre des records dans certaines zones venteuses : Danemark où elle représente
37% de la consommaon total d’énergie.
 Disparités dans la transi+on énergé+que : 2016 Allemagne domine la producon européenne avec 26% du total tandis que la
France, deuxième invessseur européen, reste marginalisé à 4%, dominé par le nucléaire.
 Un enjeu pour la recherche : France où 3 zones o?shores de plus de 200 éoliennes marimes sont prévues pour 2022.
 Exemple : Saint-Nazaire 1ère concrésaon des projets français, 80 éoliennes en service en 2022. 2ème exemple : Dunkerque :
parc de 75 éoliennes en service en 2026.

Le pari solaire au Chili

Pays-pionnier sur le connent Sud-Américain en maère d’énergie solaire (condions climaques favorables + polique
d’invesssement). En quelques années, créaons de dizaines de fermes photovoltaïques dans le désert d’Atacama.
 Atouts :
• Le Chili sou?re d’un dé-cit en ressources énergéques → État contraint d’invesr massivement dans le secteur.
• Condions climaques exceponnelles dans le désert d’Atacama
• Chili est un gros producteur de lithium → construcon de panneaux solaires.
• Le métro de Sanago fonconne avec 60% d’électricité issue de l’énergie solaire depuis décembre 2019 au moment de la
COP 25
 Acteurs étrangers : EDF a récemment implanté sa plus grande ferme photovoltaïque (Boléro) dans le désert d’Atacama
(=475.000 panneaux solaires). L’aMux de ces groupes (en réponse aux appels d’o?res lancés par le gouvernement) a fait chuter
le prix du MWh, ces bas-couts pro-tent tout parculièrement à l’industrie minière → Chili premier pays producteur mondial
de cuivre.
 2016 : certaines villes ont pu béné-cier d’une électricité gratuite pendant plusieurs mois car • surproducon • capacités de
stockage insuTsante • réseau électrique naonal insuTsamment connecté pour compenser les excédents en les transférant
vers une autre région.
 MAIS : Manque de planiFca+on dans ce+e transion énergéque peut s’avérer problémaque. L’ouverture des fermes a causé
un excès d’o=re et de nombreux promoteurs ne trouvent plus de -nancement (manque de rentabilité). L’o?re est supérieure à
la demande.
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Catastrophes naturelle et nucléaire au Japon

 Le séisme du 11 Mars 2011 fut l’un des plus violents jamais enregistré au Japon. Peu de dégâts → résistance ansismique des
villes japonaises. En revanche, le tsunami qui a suivi a dévasté la côte paci-que. Contaminaon nucléaire avec l’explosion d’un
des réacteurs de la centrale de Fukushima (1810 morts dans la région de Fukushima, 10.000 morts dans le Miyagi où se trouvait
la centrale d’Onagawa).
 Sur les 13 réacteurs nucléaires frappés par le séisme et le tsunami, ce sont les plus vétustes, ceux de la centrale de Fukushima
n°1, qui ont échappé au contrôle de l’exploitant, Tepco. Le tsunami a révélé des failles que l’entreprise n’avait pas pris la peine
de corriger.
 Les condions de retour dans ces villes fantômes sont diTciles de par l’absence d’autre acvité économique que celle de
chaner de la centrale.

Poli+que nucléaire au Japon et en Allemagne


Japon :
Avant Fukushima : la part du nucléaire était de 30% mais au lendemain de la catastrophe, les 54 centrales sont arrêtées en
urgence.
Juillet 2018 : Le premier ministre a présenté son plan sur l’énergie du pays et prévoit pour l’horizon 2030 une part du nucléaire de
l’ordre de 22% (soit 8 points de moins). Mais cela nécessite le fonconnement de 30 centrales nucléaires et la construcon de
nouvelles pour remplacer celles trop vieilles. Shinzo Abe devra faire face à l’opposion surtout des acteurs locaux.
Raisons économiques : les conséquences de ces fermetures ont été dramaque pour l’économie du pays, ce plan de relance est
jus-é comme un plan de relance économique Le problème est que le pays (tout comme la France) connaît un retard en ce qui
concerne les énergies renouvelables qui semblaient moins prioritaires grâce au nucléaire.
Situa+on actuelle : 9 réacteurs ont redémarrés leurs acvités, 6 ont une autorisaon de préparaon et les autres sont soit à l’arrêt
complet, soit en cours d’experse.

Allemagne :
Loi Atomique de 2002 : prévoyait de sorr progressivement du nucléaire—> interdicon de construcon de nouvelles centrales +
obligaon de stocker les déchets radioacfs sur les sites nucléaires.
Loi Atomique de 2010 : prolongaon du nucléaire pour e?ectuer une transion + douce et surtout beaucoup + tournée vers les
énergies renouvelables avec un horizon 2050 avec 80% de part de renouvelables. Ce+e loi aurait permis de réaliser ses objecfs
Mais Fukushima est un véritable bouleversement : Loi Atomique de 2011—> fermeture immédiate et dé-nive pour 8 réacteurs
et pour les 9 autres poursuivent le programme de ralenssement de 2002 pour une -n de services en 2022. —> il n’y pourtant
aucune raison d’ordre sécuritaire pour une sore si prématurée du nucléaire mais la pression de l’opinion publique a fait pencher
la balance.

RÉFÉRENCES
 Guillaume Pitron La Guerre des métaux rares 2018
Les « technologies vertes » (éoliennes, panneaux solaires, ba+eries électriques) sont la troisième étape après la machine à vapeur
(charbon, 1eRI) et le moteur thermique (pétrole, 2eRI), dépendant des « métaux rares ».
1/ La Chine a le monopole de grand nombre d’entre eux (produit 95% des terres rares ! alors que l’OPEP ne contrôle que 41% de
la producon de pétrole), indispensables pour beaucoup de domaines stratégiques (moteurs électriques, technologies vertes),
numériques (ba+eries) ou militaires. Or les pays occidentaux ont fait impasse sur les stratégies d’indépendance liée à ces métaux.
2/ Elle manipule les prix et essaye de faire disparaître la concurrence : polique systémaque de restricon des minerais rares
(2010 : embargo sur les terres rares)

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3/ « La face cachée » de ceOe transi+on énergé+que et numérique : le coût environnemental de l’extracon est ignoré (en Chine
10% des terres arables sont contaminées et 80% des eaux souterraines sont impropres à la consommaon). La fabricaon d’une
puce de deux grammes implique le rejet de 2kg de matériaux. Un mail avec une pièce jointe ulise autant d’électricité qu’une
ampoule basse consomma+on de forte puissance pendant une heure. Ceci pendant que le recyclage des métaux rares à grande
échelle représente actuellement un coût supérieur à leur valeur.

 Rachel Carson - Silent Spring 1962


Elle étudie les e?ets des pescides ulisés par l’agriculture américaine sur la faune. Elle accuse l’industrie chimique américaine et
l’agriculture de praques nocives pour l’environnement et de désinformaon du public, avec la complaisance des autorités
publiques. Un livre qui n’a pas été sans écho : il a mené à l’interdicon du pescides DDT (un des plus puissants) quelques années
plus tard

 Rapport Meadows du MIT – Les Limites à la croissance 1972


Rapport demandé au MIT par le Club de Rome en 1970. Souligne dangers écologiques de la croissance économique et
démographique du monde. Les ressources énergéques (pétrole, gaz) ne seraient pas suTsantes pour assurer la pérennité d’une
croissance exponenelle. Les progrès scien-ques ne sont suscepbles que de retarder l’échéance de la pénurie. Le système
mondial est menacé, il faut substuer l’équilibre à la croissance. « Halte à la croissance »
4 problèmes majeurs : accéléraon de l’industrialisaon, croissance forte de la populaon, persistance de la malnutrion et
épuisement des ressources naturelles non renouvelables

 Ulrich Beck - La société du risque : Sur la voie d’une autre modernité 1986
o Publié peu après Tchernobyl. Montre que nos sociétés sont devenues des « manufactures à risques », qu’elles se dé-nissent
par les risques et par la percepon de ces risques. Risques devenus globaux : traversent les fronères, touchent toutes les
classes sociales et êtres vivants.
o Descrip+on de la société du risque : « la produc on de richesse est systéma quement corrélée à la produc on de risques », qui
proviennent de l’intérieur et extérieur du système. Sciences et techniques augmentent les risques, en produisent de nouveaux.
o Inégalités sociales : individualisaon croissante des formes d’exposion aux risques : concerne de plus en plus les individus et
moins les sociétés dans leurs ensembles. Individus de plus en plus poussés à prendre en charge eux-mêmes leur protecon face
aux risques.
o A propos du nucléaire : il crique « les acteurs qui sont censés garanr la sécurité et la raonalité- l’État, la science et
l’industrie » car « ils exhortent la populaon à monter à bord d’un avion pour lequel aucune piste d’a+errissage n’a été
construite à ce jour ».
o Selon lui, les gouvernements adoptent une « stratégie de simpli-caon délibérée » en présentant « chaque décision
parculière comme un choix entre une soluon sûre et une soluon risquée tout en minimisant les incertudes de l’énergie
nucléaire et en focalisaon l’a+enon sur le changement climaque et la crise pétrolière ».

 Kenneth Pomeranz - La grande divergence 2000


Si la Chine n’a pas décollé au contraire de l’Europe au XVIIIème alors que la situaon économique et démographique était
similaire, c’est avant tout à cause des ressources en charbon et en coton et de la proximité entre centres de producon et de
consommaon.
Pour montrer : l’importance de la présence des maères premières sur un territoire pour perme+re le développement et surtout
pour la révoluon industrielle.

 Hadj Saadi - L’Economie des ma+ères premières 2005


Les !ambées fréquentes des prix des cours des maères premières inquiètent les gouvernements et les consommateurs. Leurs
!uctua+ons ont de lourdes conséquences sur l’acvité générale des pays développés et sur celle des pays producteurs. Analyse
sur le long terme des phases de hausse et de baisse du cours des maères premières, alternance entre pénurie et surproducon.
Régulaon des marchés dans un contexte de mondialisaon par des mécanismes et règles de la concurrence mais dérégulaons
qui n’obéissent qu’à des volontés naonalistes.

 Sylvie Brunel - A qui proFte le développement durable ? 2008

o Crique le nouveau civisme écologique qui n’a pas de sens : « le nouveau catéchisme de l’éco-citoyen ».
o Cri+que le concept de DD u+lisé à des mauvaises Fns : le DD met la nature au 1er plan au détriment du développement de
l’homme et incite à une « religion de la nature » dans laquelle l’homme serait perçu comme le Mal. C’est le nouveau mot
d’ordre de la mondialisaon qui pro-te au business surfant sur « l’industrie de la peur »
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o Le concept de développement durable inaugure une « nouvelle guerre froide » : on -nançait des programmes de
développement au Sud pour empêcher le basculement dans le communisme mais l’APD a été freiné avec la -n de la GF donc
c’est le DD qui -nit par remplacer la logique Est/Ouest.
o 5 raisons pour expliquer la prise de conscience des risques environnementaux : 1/ la -n de la GF, 2/ émergence des ONG, 3/
le développement des NTIC, 4/ l’ouverture de la Chine donc a?aiblissement du socialisme et meilleure prise en compte des
problémaques environnementales, 5/ l’in,uence anglo-saxone et de la widerness.

 Dominique Nora - Les pionniers de l’or vert 2009


Elle étudie les lieux spéci-ques à la transion écologique : la Silicon Valley réémerge et se réindustrialise grâce à la révoluon des
Green Tech. Les énergies renouvelables (surtout le solaire) y sont très présentes avec de nombreuses start-ups comme : Solar City,
Sun Power. Entre l’été 2005 et 2006, plus de 30 000 emplois crée dans ces énergies. Les entrepreneurs comme Elon Musk (Tesla)
ne sont pas que des utopistes mais des businessmen redoutables.
Pour montrer : l’aspect économique non négligeable du développement durable et de la transion écologique.

 François Gemenne - Géopoli+que du changement clima+que 2009


o Comment le changement climaque a?ecte les sociétés humaines et comment il transforme les rela+ons entre les États. Les
États les plus pauvres et les moins responsables du changement climaque seront à l’avenir les plus touchés par le phénomène
tandis que les plus riches ignorent leurs responsabilités : à réchau=ement clima+que, refroidissement géopoli+que.
o Conven+on Cadre des Na+ons Unies sur le changement clima+que pour tenter de limiter les émissions de GES : marché du
carbone (les droits à polluer que seule l’UE ulise à l’échelle internaonale), mécanisme de développement propre
(invesssements dans les pays en développement contre crédits d’émission), mise en œuvre conjointe (même principe que les
mécanismes de développement propre mais dans les pays industrialisés).
o « La quanté de gaz à e?et de serre émis par une généraon n’est absolument pas proporonnelle aux impacts qui seront
subis par ce+e généraon et nos émissions d’aujourd’hui a?ecteront la généraon prochaine et la suivante bien plus qu’elles
n’a?ecteront notre généraon » : nécessité d’agir vite.
o Principe d’équité entre les pays (-xé par Kyoto en 1997) : les pays industrialisés ne sont pas traités de la même manière que les
PED qui ont le droit de s’industrialiser même s’ils ne respectent pas d’objecfs chi?rés. Mais les pays industrialisés doivent-ils
pays une de+e écologique aux PED ?

Thèses incontournables liées à la dépendance et le clivage N/S :


 Théorie de la dépendance de Samir Amin (Le Développement inégal, 1973) : la pauvreté, l'instabilité polique et le sous-
développement des pays du Sud est la conséquence de processus historiques de dépendance économique mis en place par les
pays du Nord

 Théorie de la DTE de Raul Prebisch : dégradaon des termes de l’échange = baisse inéluctable du prix des produits des pays
du Sud [=du TM] par rapport aux produits des pays industrialisés du Nord

CITATIONS
Ma+ères Premières :
 « Si les ma res premires sont importantes pour le Tiers-Monde, le Tiers-Monde n’est pas important pour les ma res
premires » Philippe Chalmin
 « Le Moyen Orient a le pétrole… La Chine a des terres rares » Deng Xiaoping
 « Semer le pétrole pour récolter l’industrie » Ministre de l'écologie en Algérie : il ulise ce+e expression au moment de la
créaon de la Sonatrach en 1963  industrie industrialisantes
 Alpha Condé : « La Guinée est un scandale géologique dont les ressources n’ont jamais pro@té à la popula on » 2011  Ces
ressources naturelles abondantes sur le territoire guinéen (or, diamants) n’ont pas permis l’industrialisa on, les ressources
naturelles sont devenues une source de vulnérabilité pour la popula on.
 2004 Thabo Mbeki : « Le diamant peut être le meilleur ami de l’Afrique si son industrie joue un rôle ac f dans le
développement du con nent »
L'environnement :
 La culture du risque : le concept de risque est inventé par Svante Arrhénus en 1896 et Anthony Giddens aTrme qu’à parr du
XXe, c’est la société du risque qui permet de « coloniser le futur ».
 « Notre mode de vie n’est pas négociable » Bush

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 « l’ingérence écologique » Gorge Rossi dit que le DD est un argument permanent pour intervenir dans d’autres pays, plus
besoin de crise
 Appel d’Heidelberg au Sommet de la terre de Rio (1992) : Michel Salomon dénonce « l’émergence d’une société irra onnelle
qui nuit au développement scien @que et social ».
 « Nous vivons une période à haut risque mais aussi de grandes promesses » : Bill Gates lors de la créaon de sa Nouvelle
Commission Globale pour l'Adaptaon (GCA) avec Ban Ki Moon en Octobre 2018 = rôle normaf a-n de se concentrer sur les
acons à mener pour faire face à la situaon actuelle.

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Afrique et Moyen orient

Coucou Leïth (même Kirikou il est plus grand que toi)

DÉFINITIONS................................................................................................................................................3

1
AFRIQUE............................................................................................................................................................................................3
LE MOYEN-ORIENT ...........................................................................................................................................................................3

ENJEUX........................................................................................................................................................4
EN AFRIQUE...................................................................................................................................................................................... 4
AU MOYEN-ORIENT........................................................................................................................................................................... 5

ACCROCHES.................................................................................................................................................5
AFRIQUE............................................................................................................................................................................................5
MOYEN-ORIENT................................................................................................................................................................................ 6

CHRONOLOGIES...........................................................................................................................................7
AFRIQUE............................................................................................................................................................................................7
MOYEN-ORIENT................................................................................................................................................................................ 7

AFRIQUE......................................................................................................................................................8
UNITÉ ET DIVERSITÉ EN AFRIQUE......................................................................................................................................................9
ETAT, ETHNIES ET TERRITOIRES EN AFRIQUE..................................................................................................................................10
L’ETAT ET SON TERRITOIRE EN AFRIQUE.........................................................................................................................................11
LES VOIES DE DÉVELOPPEMENT SUR LE CONTIENT AFRICAIN DEPUIS 1950...................................................................................12
AFRIQUE ET MONDIALISATION....................................................................................................................................................... 14
LES GRANDES PUISSANCES ET L’AFRIQUE.......................................................................................................................................15
L’AFRIQUE ET LES ÉMERGENTS....................................................................................................................................................... 16

MOYEN ORIENT.........................................................................................................................................17
LE PROCESSUS DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET HUMAIN AU MENA...............................................18
UNITÉ ET DIVERSITÉ AU MENA : L’UNITÉ IMPOSSIBLE....................................................................................................................18
GÉOPOLITIQUE DU MOYEN-ORIENT................................................................................................................................................20
LE MOYEN-ORIENT DANS LA MONDIALISATION..............................................................................................................................22
LE CONFLIT ISRAELO-ARABE DANS LA GÉOPOLITIQUE RÉGIONALE ET MONDIALE.........................................................................24

EXEMPLES AFRIQUE...................................................................................................................................25
EXEMPLE DE DÉVELOPPEMENT RÉUSSI EN AFRIQUE......................................................................................................................26
EXEMPLES DE DÉVELOPPEMENT LIMITÉ EN AFRIQUE.....................................................................................................................26
LES TRANSPORTS.............................................................................................................................................................................28
CONFLITS......................................................................................................................................................................................... 29
GUERRES CIVILES.............................................................................................................................................................................30
AFRIQUE DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES........................................................................................................................30
ENTREPRISES INTERNATIONALES EN AFRIQUE................................................................................................................................31
ÉLÉPHANTS BLANCS EN AFRIQUE....................................................................................................................................................32
TERRITORIALISATION DES ETHNIES.................................................................................................................................................33
LES RESSOURCES............................................................................................................................................................................. 33
COOPERATION REGIONALE.............................................................................................................................................................33
EXEMPLES DE PAYS......................................................................................................................................................................... 34

EXEMPLES MOYEN-ORIENT........................................................................................................................36
CONFLITS AU MOYEN-ORIENT.........................................................................................................................................................36
EXEMPLES DE PAYS......................................................................................................................................................................... 37
MOYEN ORIENT ET MONDIALISATION............................................................................................................................................39

RÉFÉRENCES...............................................................................................................................................41
AFRIQUE..........................................................................................................................................................................................41
MOYEN-ORIENT.............................................................................................................................................................................. 43

CITATIONS.................................................................................................................................................44
AFRIQUE..........................................................................................................................................................................................44
MOYEN-ORIENT.............................................................................................................................................................................. 45

COMPLEMENTS ORAUX :............................................................................................................................45

DÉFINITIONS
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AFRIQUE
 Un mot provenant de la racine séman3que (langues parlées au Proche-Orient) « faraga », con3nent séparé : idée de
con/nent au bord du monde et évalué comme « désastre du Tiers Monde » par Yves Lacoste ou comme « un
con/nent dont l’Afrique du Sud serait le rêve et le Rwanda le cauchemar » (Wole Soyinka, essayiste nigérian, prix
Nobel de liEérature 1986).
 Afropessimisme : Les Occidentaux ont toujours vu l'Afrique comme un ensemble uni dans le sous-dvpt, ravagé par la
misère, la faim (Discours de Dakar, N. Sarkozy 2007 caricatural sur une Afrique qui ne serait pas rentrée dans la
modernité).
 Afrique du Nord : Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie, Mauritanie, Libye) + Égypte.
 Afrique subsaharienne : toute l’Afrique sauf l’Afrique du Nord.
 Corne de l’Afrique : Éthiopie, Érythrée, Somalie, Djibou/.
 Afrique sahélienne : Sud du Sahara, de la Mauritanie au Mali.
 Afrique des Grands Lacs : critères géographiques (Congo et lacs Tanganyika et Victoria) et géostratégiques (guerres
civiles des 1960s-1990s).
 Le monde arabe : ensemble des pays qui font par/e de la ligue arabe
 Économie de traite (Afrique occidentale) : système économique qui remplace celui de la traite des esclaves mais qui
toujours sur l’exploita/on d’une ressource du con/nent africaine pour être exportée (arachide, coton, …). Il s’intègre
dans une DIT coloniale.
 Économie ren3ère : obten/on d’un revenu sans par/cipa/on à la produc/on. Ils /rent leur richesse du contrôle de
Oux de la ma/ère première, de ressources Pnancières (Aide publique au dev), de ressources touris/ques. Ex auj
Djibou/ qui monnaie ses bases militaires.

AEen/on toute l’Afrique a été colonisée sauf l’Éthiopie et le Liberia. Depuis 2016 : secrétaire général Ligue arabe = Ahmed
Aboul Gheit (égyp/en)

LE MOYEN-ORIENT
 Maghreb : « le Couchant » = Afrique du Nord, du Maroc à
l’Égypte.
 Machrek : « le Levant », de l’Égypte à la Syrie et l’Irak («
Croissant fer/le », intègre parfois la péninsule arabique).
 Proche-Orient : de la Turquie à l’Égypte + Nord de l’Arabie
Saoudite.
 Moyen-Orient : élargit le Proche-Orient à l’Iran et
l’Afghanistan à l’Est et à l’ensemble de la péninsule arabique
au Sud.

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 Grand Moyen-Orient (MENA en anglais) : englobe l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient : 10% de la popula/on

mondiale. Mais Turquie, Iran, Afghanistan, Israël ne sont pas des pays arabo-musulmans (diSérentes iden/tés).

ENJEUX
EN AFRIQUE
 Ques3on du développement : 7 plaies = catastrophes naturelles, misère et sous-développement, sida, violence
interethnique, aEeintes aux droits de l’homme, économie de préda/on, défaillances démocra/ques et éta/ques. Demeure
cont de la pauvreté en proie à de x/ples crises, marge instable, ou dernière fron/èrere du capitalisme mdl, un cont en
cours de tsfo grâce à ses ressources nat, à sa poussée démog et urbaine ?
 Vitalité : richesse en hommes, ressources naturelles, transforma/ons socio-économiques depuis les indépendances…
Typologie nécessaire. Va mieux que ds décennie 1990 mais va bien ? Afrique enPn « bien par/e » ajd ?
 Dépendance vis-à-vis de l’extérieur ? L’Afrique passée d’une dépendance à une autre ? (« l’Afrique est moins marginalisée
que dépendante » note Jean-François Bayart)
 Ques3on du sous-développement par rapport aux autres Sud : simple retard conjoncturel, cumul durable de handicaps
structurels, déP démographique, inven/on de nouvelles formes de développement ou de micro-développement ?
 Ques3on de la marginalisa3on de l’Afrique dans la mondialisa3on commerciale, Pnancière, poli/que et du désintérêt (?)
des grandes puissances envers le con/nent. Thème des Oux illégaux de la mondialisa/on : traPcs d’armes, de drogue …
Nouvelles condi/ons de croissance ajd, dispose de nvx moteurs de croissance pr assurer décollement éco durable ? Ou
op/misme exagéré car retard dans le développement humain et forte vulnérabilité économique pr 34(/48) PMA ?
 Ques3on de la responsabilité du retard africain : Facteurs externes (colonisa/on, « néo-colonialisme » des IDE ou de la
coopéra/on, rivalités entre puissances), facteurs internes (voies de développement erronées, mauvaise gouvernance
poli/que, divisions internes, etc.).
 Quelle nature des conMits ? Ar/Pcialité des fron/ères héritées de la colonisa/on, guerre ethniques, haines ancestrales,
enjeux socio-économiques relevant ou non de la mondialisa/on, aSrontement de régimes dictatoriaux…
 Ques3on de l’État et de la démocra3e : mul3par3sme rendu diWcile par le caractère mul3ethnique des popula/ons,
conOits internes liés à des États trop forts (dictatures) ou trop faibles (désagréga/on de l’État et clanisme (clan), poids du
népo3sme et de la corrup3on. Discordances spa/ales entre États et ethnies qui posent la ques/on de la per/nence du
modèle de l’EN, car ce modèle implique une concordance forte entre territ et iden/té na/onale.
 Ques3on des fron3ères : les fron/ères africaines sont-elles réellement remises en cause alors même que le principe
d’intangibilité des fron/ères a été respecté et que les fron/ères d’Afrique sont devenues des fron/ères africaines ?
 Les transports : ou/ls de désenclavement et d’inser/on dans la mondialisa/on ? Colonne vertébrale de l’intégra/on
régionale en Afrique ? Facteur de coopéra/on ? La clé ou une clé du développement ?
 Ques3on de l’unité du con3nent, quelle légi/mité d’en faire une zone géopoli/que ? Jusqu’à quel point dis/nguer Afrique
noire et blanche, Afrique musulmane et chré/enne ou animiste ? Comment fonder une unité africaine, sur quelles bases,
avec quels acteurs, autour de quelles organisa/ons, pour apporter une réponse proprement africaine aux problèmes du
con/nent ?
 L’Afrique est-elle un enjeu géopoli3que ? Capacité de nuisance des problèmes internes pour le Nord, intéressant
laboratoire de coexistence des cultures (Pn apartheid en Afrique du Sud), relai de puissance pour l’Europe ( « Françafrique
» Félix Houphouët-Boigny 1955, « Eurafrique »).
 EPets pervers ou bénéQques de l’aide venant du Nord (APD, ONG, eSacement deEes) : sauvetage humanitaire ou prime à
la dépendance et à l’absence d’eSort local ?

4
 Absence de puissance régionale : Quel est le moteur de développement et d’inser/on dans la mondialisa/on ? (Chine,
Inde, Japon ?) Afrique du Sud puissance régionale par défaut ?
 Diversité : plus que tout autre con3nent, il faut dis3nguer plusieurs Afrique. (TYPOLOGIE)

Pour le géographe Philippe Hugon, deux approches de l’Afrique : Par le haut : « afropessimisme », approche comparant l’Afrique par rapport
au reste du monde (indicateurs interna/onaux), contribuant à donner une image unitaire de l’Afrique, ravagé par les conOits, la faim… Par le
bas : étudiant sociétés et peuples africains, permeEant de meEre en valeur des dynamiques sociales fortes. Afrique plurielle, qui tente
d’apporter ses propres réponses à la confronta/on entre tradi/on marquée par la permanence de représenta/ons, valeurs, structures sociales
héritées de l’histoire et modernité liée à l’OCC (dans le cadre de la colonisa/on et auj de la mondialisa/on), confronta/on facteur de
recomposi3ons.
Dynamique actuelle et enjeux pour Par3e 3 :
 Coopéra3on croissante avec les Suds (Chinafrique, Inde, Brésil…)
 Migra3on (en lien avec Europe)
 Organisa3ons régionales ineRcaces
 Émergence (Nigéria au fort PIB mais faible IDH, Afrique du Sud est-elle une puissance par défaut incapable de s’aWrmer
dans le monde ?)
 ConMits interminables (Soudan et Darfour, région des Grands Lacs)

AU MOYEN-ORIENT
 Diversité : religieuse (violence sans Pn), poli/que (conOits territoriaux sur espaces réduits).
 ConMit israélo-arabe : recoupe tous ces enjeux, intérêts matériels et représenta/ons symboliques (Jérusalem).
 Échec d’une gouvernance interna3onale : impression d’une région que personne ne peut maîtriser : ni les acteurs locaux
ni les puissances extérieures ou les ins/tu/ons interna/onales.
 Le poids du pétrole paradoxe du mal-développement des économies de rente pétrolière.
 États-Unis : le Moyen-Orient, zone d’expérimenta3on du projet néo-conservateur américain : dans les 2000s, les US
s’ingèrent massivement au Moyen-Orient sous les ordres néoconservateurs de Bush qui veut éradiquer le terrorisme. Doit-
on parler d’un eSacement (démocra/sa/on importée) ou renforcement (an/-américanisme) du « choc des civilisa/ons »
(Samuel Hun3ngton 1997) ? Lieu où les US sont maintenant embourbés ?
 UE : Moyen-Orient symbole impuissance géopoli3que de l’Europe malgré liens historiques anciens.
 La mondialisa3on, facteur de paix dans la région par l’essor des échanges ?
 L’islamisme : ascendant, à son apogée, en déclin ? Illustra/on du « choc des civilisa/ons » (Samuel Hun3ngton 1997) ou
u/lisa/on spectaculaire et terroriste de la religion par une pe/te minorité extrémiste ?
 Des points de rupture : 1990s aspira/ons au développement après-guerre Iran-Irak et guerre du Golfe et contre-choc
pétrolier, 2003 interven/on américaine en Irak = « la faute américaine » Philip Golub, 2011 printemps arabes.

Depuis 2010 (u3le en Par3e 3) :


 Une nouvelle Guerre Froide entre Iran et Arabie Saoudite (2 géants, interven/on au Yémen, mais en même temps des faux
géants…)
 Que reste-t-il des printemps arabes ? -> globalement un échec pour les sociétés qui réclamaient plus de droits.
 Espace entre ordre et chaos : Arabie Saoudite et Iran ne s’imposent pas vraiment
 La rente liée au pétrole est de moins en moins aSrac3ve, elle n’est plus envisagée comme la voie unique de
développement (Qatar)
 Sur un sujet concernant l’ordre régional : on peut parler d’un ordre régional apolaire -> il y a trop de pôles donc pas de
pôles

ACCROCHES
AFRIQUE
En Novembre 2019, l’Open Society Founda3on, décide d’accélérer la res3tu3on des œuvres africains. En eSet ce réseau de
fonda/ons créé par George Soros (Pnancier milliardaire américain d’origine hongroise) a débloqué 15 millions de dollars aPn
de soutenir des associa3ons et des partenariats œuvrant pour la res3tu3on d’œuvres à l’Afrique. Au total, 90% du patrimoine
culturel de l’Afrique subsaharienne est présent en Europe.
 Pour montrer l’aRrma3on des pays d’Afrique face aux pays du Nord

Le 1er novembre 2020, le référendum sur la nouvelle Cons3tu3on algérienne proposée par le président Abdelmadjid
Tebboune a eu un taux d’absten3on record. Depuis le 1er janvier 2021, l'Algérie s'est dotée d'une nouvelle loi fondamentale
qui impose un ruissellement d'amendements et d'ajustements des codes et des lois en vigueur. L'annonce de législa/ves
an/cipées – probablement vers le mois de juin – et de la dissolu/on du Parlement hérité de l'ancien système BouteOika sont

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aEendues. C’est en eSet un Parlement contrôlé par la majorité FLN-RND dont les ex-dirigeants sont en prison pour des aSaires
corrup/on.
 Pour montrer la corrup3on en Algérie

Le 28 Septembre 2019 ont eu lieu les élec3ons présiden3elles afghanes. Ashraf Ghani remporte ces élec/ons. Cependant,
Abdullah Abdullah dénonce les fraudes et forme son son propre gouvernement. CeEe situa/on se répète car durant les
dernières élec/ons présiden/elles de 2014, ce dernier n’avait pas accepté la victoire d'Ashraf Ghani. Un accord avait été passé
entre les deux hommes pour que Ashraf Ghani reste président de la République et Abdullah Abdullah devienne chef de
l’exécu3f. CeEe alliance poli/que ayant rendu la ges/on du pays diWcile, cet accord n’a pas été remis en place. Ainsi
l’Afghanistan fait face à une grave crise cons3tu3onnelle.
 Pour montrer une crise poli3que (ques3on de la démocra3e en Afrique)

En 2020, Wamkele Mene (sud-africain) a été nommé secrétaire général de la Zlecaf. Ceci qui a été interprété comme un
retour en force de l’Afrique du Sud dans les aSaires régionales après les mandats contestés de Jacob Zuma.
 Pour montrer le retour de l’Afrique du Sud dans les aPaires du con3nent africain

En mars 2021, La fonda3on Mo Ibrahim décerne son prix 2020 au président nigérien sortant Mahamadou Issoufou. Le prix
n’avait pas été décerné depuis 2017. Mahamadou Issoufou laissera début avril sa place à Mohamed Bazoum, son successeur.
Ce sera la première transi3on démocra3que entre deux présidents élus dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. De plus, les données
de l’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG) soulignent les réussites du président Issoufou. Au cours de ses dix
années de présidence, le Niger a progressé dans de nombreux domaines, notamment dans chacune des quatre dimensions de
la catégorie Développement humain- Santé, Educa3on, Protec3on sociale, Environnement.
L’Indice Mo Ibrahim permet d’évaluer la qualité de gouvernance des pays africains chaque année. 4 critères : sécurité et
souveraineté – DDH – développement économique durable – développement humain. En 2007, lancement du prix Mo Ibrahim
pour soutenir la bonne gouvernance et le leadership de qualité sur le con/nent africain.
 Pour montrer la promo3on de la démocra3e par des acteurs africains

Le 7 novembre 2019, le président béninois Patrice Talon a annoncé le retrait des


réserves de change du franc CFA se trouvant en France pour meSre Qn au
modèle existant. La banque centrale des pays de l’Afrique de l’Union monétaire
ouest-africaines (UMOA) sera en charge de la ges3on de la totalité de ces
réserves, qu’elle répar/ra dans plusieurs banques centrales partenaires à
l’échelle mondiale. Le 21 Décembre 2019, Emmanuel Macron annonce la Pn du
franc CFA. Le 20 mai 2020, la France a entériné oWciellement la Pn du franc CFA.
La France s’est engagée à aider à la cons/tu/on d’une nouvelle monnaie qui soit
proprement africaine, l’éco. 6 pays d’Afrique centrale vont con/nuer d’u/liser le
franc CFA (//° 8 pays de UEMOA).
 Pour montrer que les élites africaines veulent abandonner le franc CFA vu cô
relique du passé (fardeau de l’héritage colonial) qui restreignait la souveraineté.

Le 6 novembre 2019, Washington a reçu la rencontre ministérielle de l’Éthiopie,


du Soudan et de l’Égypte au sujet de la construc3on du barrage Renaissance sur le Nil bleu en Éthiopie . Ce projet commencé
en 2012 devrait devenir (en 2022) la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique. Cependant, elle est au cœur de tensions
entre les 3 pays. En eSet l’Égypte et le Soudan craignent que le barrage réduise fortement le débit du Meuve. Par exemple,
l’Égypte dépend à 90% de ce Oeuve pour son approvisionnement en eau.
 Pour montrer les conMits autour de l’eau qui prennent une dimension géopoli3que

En février 2020, Mike Pompeo eSectue un voyage en Afrique subsaharienne là où l’inOuence chinoise est la plus forte. Cela
traduit une volonté des États-Unis de faire remarquer leur présence. En décembre 2019, Ursula von der Leyen avait eSectué
son premier déplacement à l’extérieur en Afrique.
 Pour montrer que la région est de plus en plus stratégique

En Mars 2021, Samia Suluhu Hassan, une femme musulmane, est devenue présidente de la Tanzanie. Son prédécesseur, John
Magufuli, est décédé en mars 2021, oWciellement d’une maladie cardiaque mais la rumeur veut qu’il ait eu la Covid (c’est con
pour un président qui nie les maladies). La seule autre femme présidente en Afrique est Sahle-Work Zewde en Éthiopie depuis
2018.
 Pour montrer des femmes au pouvoir en Afrique

Du 8 au 10 juillet 2021, Montpellier accueillera le sommet interna3onal Afrique-France. Plutôt que les chefs d’État, le
Sommet meEra au centre du jeu les acteurs de la société civile : entrepreneurs, intellectuels, chercheurs, ar/stes, spor/fs,
permeEant ainsi de poser un regard neuf sur la rela/on Afrique – France. Cet événement interna/onal est une opportunité
pour valoriser les partenariats portés par les acteurs économiques, culturels, universitaires, associa/fs avec l’Afrique. Le thème
du 28e sommet Afrique-France est la ville et les territoires durables. L’esprit du sommet, est de découvrir une Afrique jeune,
créa/ve, innovante, à travers les partenariats développés entre les sociétés civiles africaines et françaises, dans le champ
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notamment des industries créa/ves et culturelles et du sport. L’historien camerounais Achille Mbembe a été sollicité par E.
Macron pour préparer l’échange avec la société civile, qui est un essayiste qui a cri/qué Macron, ce qui montre que le
président de la République française entend redéPnir les fondamentaux des rela/ons entre l’Afrique et la France.
 Une accroche pépite pour parler des rela3ons avec l’Afrique

MOYEN-ORIENT
Le 26 Novembre 2019, des milliers de Pales3niens ont manifesté en Cisjordanie en réponse à la déclara3on du 18 novembre
de Mike Pompéo, secrétaire d’Etat américain. Il a annoncé que Washington ne considérait plus les colonies israéliennes en
Cisjordanie comme contraintes au droit interna3onal, alors qu’elles sont toujours considérées illégales par la communauté
interna3onale et l’ONU.
 Pour montrer le conMit israélo-arabe

Le 27 Décembre 2019, Erdogan, président de la Turquie, rend visite au président de la Tunisie Kaïs Saïed à la recherche
d’alliés dans la région. En eSet la Turquie ne peut plus s’appuyer sur l’Égypte qui fait par/e de la coali3on menée par l’Arabie
Saoudite dans le cadre de la guerre du Yémen. Les saoudo-égypto-émira/s sont alliés au maréchal Ha[ar qui contrôle l’ouest
du territoire libyen dont Benghazi. Le gouvernement de l’Union Na3onal de Faïez Sarraj contrôle Tripoli mais seulement une
minorité du territoire. Erdogan a annoncé un sou3en humain et matériel au gouvernement de Sarraj. Donc le spectre d’une
nouvelle guerre en Libye réapparaît avec l’arrivée d’Ankara (capitale Turquie) comme alliée de Tripoli (capitale Lybie). (Voir
complément oral sur la Libye)
 Pour montrer l’inMuence grandissante des puissances émergentes en Afrique

Le 4 août 2020, une explosion à Beyrouth a empiré la situa3on libanaise : Elle a causé la mort de près de 200 personnes et a
dévasté la capitale. Après l’explosion, ce sont des associa/ons qui ont organisé la survie de la popula/on aSectée avec l’aide
interna/onale envoyée au Liban. De plus, en moyenne 4 000 personnes dont 70% ont moins de 30 ans, quiEent déPni/vement
le pays chaque jour depuis la catastrophe du 4 août 2020.
 Pour montrer la situa3on sociale catastrophique au Liban : symbole de la faillite du Liban alors que Liban semblait avoir
tous les atouts pr réussir (Hariri avait modernisé port pour favoriser exporta3ons par la mer)

Le 18 Janvier 2020, des milliers de Libyens ont manifesté à Tripoli en rejet du régime militaire de Ha[ar, le commandant en
chef de l’armée na3onale Lybienne. En eSet, les Libyens ne veulent pas d’une nouvelle dictature à l’image de celle de KadhaQ.
En 2016, il n’inves3t pas le gouvernement de Sarraj qui avait été mis en place par les accords de Skhira en 2015 et cherche à
contrôler l’intégralité du territoire d’une main forte.
 Pour montrer un espace entre ordre et chaos

En janvier 2021, le blocus sur le Qatar est levé. L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU) et Bahreïn, rejoints par
l’Égypte, avaient coupé toutes rela/ons commerciales et poli/ques avec Doha en juin 2017, en représailles au refus de la
presqu’île de s’aligner sur leur posi/onnement diploma/que an/-Iran et an/-Frères musulmans.

 Pour montrer la réconcilia3on au Moyen-Orient

CHRONOLOGIES
AFRIQUE
Point sur la conférence de Berlin de 1885

Contexte : Pendant longtemps, l'intérieur du con/nent africain, n'a pas intéressé les puissances européennes qui se contentaient d'y établir
des escales ou des comptoirs de commerce. Dans la 2e moi3é du XIXe, appé/t s/mulé par la découverte de richesses insoupçonnées (mines
de diamants du Transvaal). 1880s : les visées colonisatrices européennes en Afrique s'intensiPent jusqu'à créer des tensions entre les
diSérentes puissances.
La conférence : Bismarck se pose en médiateur de la crise, proPtant de l'occasion pour aWrmer un peu plus le rôle central de l'All dans le
concert des na/ons. 14 puissances par/cipent aux débats mais les africains sont tenus à l'écart de toutes les discussions. « scramble for
Africa ». La conférence établit une liberté de commerce étendue dans les bassins du Congo et du Niger.

Grandes périodes :

 1960s-1970s : op/misme sur le développement de l’Afrique (grands leaders na/onalistes, ressources abondantes, pas de
surpeuplement, forte croissance économique même supérieure à la croissance démographique, progrès de l’IDH,
stratégies de développement volontaristes, développement de l’industrie).
 1980s-2000s : décrochage économique (croissance inférieure à la croissance démographique, DTE, échecs des modèles de
développement) et chaos dans les 1990s (dictateurs, guerres civiles, famines, perte d’une rente stratégique avec la Pn de la
Guerre froide, crise de la deEe = la « décennie du chaos » S. Brunel) → afro-pessimisme.

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 2000s : retour d’un afro-op/misme (émergence de nouveaux acteurs et de nouveaux intérêts).

 1884 - 1885 : conférence de Berlin sur le partage de l’Afrique


 1958 : Tenta/ve de fédéra/on du Mali entre la Haute-Volta, le Mali, le Sénégal, le Dahomey (Bénin). Échoue en 1959.
 1960 : Décolonisa/on de l’Afrique noire française
 1964 : Intangibilité des fron/ères par l’Organisa/on de l’Union Africaine – conférence de Yaoundé
 1967-1970 : guerre du Biafra
 1975 : Marche Verte – Conven/on de Lomé
 1968 – 1991 : Régime autoritaire de Moussa Traoré au Mali
 1975-2002 : Guerre civile en Angola
 1983-2005 : Guerre civile au Soudan
 1990 : Discours de la Baule par MiSerrand
 1991-1999 : Guerre Civile en Algérie
 1992 : interven/on américaine en Somalie
 1994 : conOit au Rwanda & génocide – 1ère élec/on de Mandela en Afrique du Sud
 1999 : ini/a/ve pour le bassin du Nil
 2000 : Baisse globale des conOits sur le con/nent, se concentre en Afrique sahélienne et en Afrique Centrale.
 2000 : African Growth and Opportunity Act : administra/on Bush triple son aide au development
 2000 : Accords de Cotonou
 2002 : créa/on de l’Union Africaine à Durban (Af du Sud)
 2003 : Opéra/on Artémis en RDC (1ère opéra/on militaire de l’UE sans moyens de l’OTAN)
 2005 : Ellen Johnson-Sirleaf élue présidente du Libéria
 2006 : Accords de libre-échange entre le Maroc et les EUA – 1er forum sur la coopéra/on sino-africaine à Pékin
 2008 : 1er sommet Turquie-Afrique
 2012 : Putsch au Mali contre Amadou Touré & interven/on française (Barkhane)
 2013 : Opéra/on Sangaris en Centrafrique
 2013-2014 : opéra/on Serval menée au Mali par l’armée française
 Depuis 2014 : opéra/on Barkhane menée au Mali par l’armée française
 2015 : base militaire chinoise à Djibou/
 2018 : 7ème sommet à Pékin sur la coopéra/on sino-africaine (la Chine y promet d’inves/r en Afrique 60 mrds $)
 2021 : Zlecaf entrée en vigueur

MOYEN-ORIENT
 19e siècle : Début du mouvement Nahda en Égypte avec Méhémet Ali
 1906 : Créa/on de la Ligue Musulmane en Inde
 1917 : déclara/on Balfour (le Royaume-Uni se déclare en faveur de l'établissement en Pales/ne d'un foyer na/onal
juif)
 1928 : Créa/on des Frères musulmans par Hassan el Banna en Égypte
 1934 : Créa/on par Allal el Fassi au Maroc du par/ de l’Is/qlal, premier par/ poli/que panarabe
 1943 : Créa/on du par/ Baas en Syrie
 1945 : Créa/on de la Ligue Arabe à l’ini/a/ve de l’Égypte
 1948 : Créa/on de l’État d’Israël
 1955 : Pacte de Bagdad
 1958-1961 : République Arabe Unie entre l’Égypte et la Syrie, rencontre entre panarabisme de Nasser et par/ Baas
syrien.
 1960 : créa/on de l’OPEP
 1967 : Guerre des Six Jours
 1969 : Organisa/on de la Conférence Islamique
 1970 : Mort de Nasser – Barrage d’Assouan
 1971 : Accord de Téhéran
 1973 : Guerre du Kippour
 1975 - 1990 : guerre civile libanaise
 1978 : Signature des Accords Camp David entre l’Égypte et Israël
 1979 : Révolu/on iranienne – Invasion sovié/que en Afghanistan – 2 ème choc pétrolier
 1980 - 1988 : guerre entre l’Irak et l’Iran
 1987 - 1993 : 1ère In/fada
 1990 - 1991 : 1ère guerre du Golfe, Invasion du Koweït par l’Irak de Saddam Hussein, réponse occidentale
 1991 : Barrage Atatürk
 1993 - 1995 : processus d’Oslo
 1999 : Arrivée de BouteOika au pouvoir en Algérie

8
 2000 : Début de la 2e In/fada
 2002 : construc/on d’un mur entre Israël et les territoires pales/niens
 2001 : Interven/on mul/latérale en Afghanistan
 2003 - 2011 : guerre en Irak
 2011 : Début du « printemps arabe » – Guerre en Lybie et interven/on du RU & France
 2015 : accord sur le nucléaire iranien (le JCPO)
 2016 : oSensive de la Turquie en Syrie pour luEer contre le djihadisme (mais s’en prend aussi aux kurrdes)
 2017 - 2021 : embargo visant le Qatar
 2020 : plan de paix de Trump censé résoudre le conOit israélo-pales/nien

AFRIQUE
UNITÉ ET DIVERSITÉ EN AFRIQUE
I- L’AFRIQUE, UN CONTINENT PLURIEL
 Diversité géographique : selon climats (Roland Pour3er, Afriques
Noires) : Afrique Équatoriale marquée par une forte pluie tous les
jours (“Afrique des paniers” = mise en valeur tradi/onnelle
extensive), Soudanaise (“des greniers” = NE et SO), Sahélienne (“des
nomades”), Déser/que (“des guerriers” = zone du sahel). Selon
démographie : Afrique des pleins (Grands Lacs, Nil, liEoraux) et des
vides (Sahara,). De nombreuses barrières physiques : Sahara, Oeuves,
liEoraux.
 Diversité des inMuences culturelles : Plus de 2 000 langues (ex :
L’Afrique du Sud en reconnait 11 oRcielles) et 2 000 ethnies.
Religion : Islam et chris/anisme (1 chré3en sur 5 / 1 musulman sur 7
vit en Afrique), animisme principalement (force vitale qui anime les
hommes, objets et éléments naturels). La diversité entraîne guerres
de religions (ex : Nigéria, émeutes après l’élec/on de Goodluck
Jonathan, chré/en du sud, car Nord musulman marginalisé).
 Diversité socio-économique : DiSérence neEe entre les 8 “lions
africains” du Boston Consul3ng Group en 2010 (les 5 pays du
Maghreb, l’Afrique du Sud, le Nigéria et le Botswana) vs les 34 PMA.
Afr du Nord et Afr du Sud développées alors que sida en Afr australe
et conOits en Afr centrale.

I- DES ÉLÉMENTS DE CONTINUITÉ QUI CONSTITUENT DES PONTS ENTRE LES DIFFÉRENTES AFRIQUES
 Con3nuité physique : barrières peuvent être interfaces (Grands Oeuves, déserts) notamment le Sahara : terre d’échange
(nomades, routes caravanières dès le VIIIe), échanges d’hydrocarbures et depuis 1990, lieu de circula/on illicite (drogues,
migrants) et licite.
 Éléments culturels facteurs de rapprochement : des blessures communes (colonisa/on), fortes mobilités humaines, rôle
uniPcateur des religions (confrérie Mouride (islam) au Sénégal  construit des écoles)

9
 Grands ensembles régionaux, facteurs de regroupement : Des ensembles issus de l’héritage colonial (francophonie, zone
franc (14 pays) et Commonwealth), mais aussi de nombreuses organisa/ons régionales (>200) qui sont pour la plupart des
« coquilles vides » (S. Brunel) car tx de régionalisa3on de 20% : Ligue Arabe (créa/on 1945, pays de langue oWcielle
arabe), CEDEAO (créa/on 1975, Afrique de l’Ouest), UMA (union du Maghreb Arabe : Mauritanie, Maroc, Tunisie, Libye),
SADC (autour de l’Af du S), Union africaine, etc.

II- L’AFRIQUE : UN CONTINENT EN QUÊTE D’UNITÉ


 L’unité africaine est la conséquence d’une histoire commune : con/nent nommé et modelé par les Européens : fron/ères
(Niger parle français, Nigeria parle anglais) et exporta/on de l’État-na/on  « la colonisa/on a été l’acte fondateur des
pays africains » (S. Brunel). Donc les pays africains sont unis sous la même dénoncia/on de l’histoire
coloniale (ressen/ment pour l’Europe : musée mémoriel à Ojo au Nigéria) et par la luEe pour l’indépendance.
 Unité par l’échec des stratégies de dvpt : l’Afrique c’est : 17% de la popula/on mondiale pour 2,5% du PIB mondial, ¼ de
la popula3on malnutrie, 2/3 des contaminés par le SIDA ; 34/49 PMA ; le con/nent le moins intégré à la mondialisa/on.
Mais il y a eu des progrès depuis l’indépendance (infrastructures, ges/on des crises liées aux ethnies).
 Volonté de fonder ceSe unité sur des valeurs communes : l’indépendance voit s’aWrmer un idéal panafricain : créa/on
de l’Organisa/on de l’Unité Africaine (OUA, siège à Addis-Abeba) en 1963, qui devient l’Union Africaine en 2002. Mais
ceEe organisa/on peine à réellement résoudre les crises seule et à porter l’intégra/on. Le 1er janvier 2021, la Zlecaf est
oWciellement entrée en vigueur, après avoir été ra/Pée par 34 États sur 54 États signataires.

Point sur les langues africaines :


 Langues les plus parlées : le Swahili, l’Hausa, l’Oromo.

 Un enjeu d’inMuence : langues permeEent de diSérencier les empires et ce sont des moyens de perpétuer l’inOuence (ex :
Francophonie)
 Un enjeu d’aRrma3on : langues africaines deviennent na/onales aux indépendances.
 Des tensions : Depuis 2016, tensions au Cameroun car les anglophones se sentent minoritaires (majorité francophone)
 Un enjeu de cohésion : langues coloniales deviennent souvent oWcielles pour créer une certaine unité. Ex : 11 langues
deviennent oWcielles en Afrique du Sud à l’indépendance, mais l’anglais reste prépondérant.
 Un atout : les africains connaissent souvent une langue interna/onale (issue de la colonisa/on) : atout pour la mobilité des
élites. De plus, les langues sont souvent transfrontalières ce qui crée un rapprochement entre pays.
ChiPres : Réf :
 2018 IDH Afrique subsaharienne = 0,54 mais Algérie  Roland Pour3er, Afriques Noires (2001)
= 0,75 vs Niger = 0,35
 34 PMA
 2019 croissance en Afrique +3,5%

ETAT, ETHNIES ET TERRITOIRES EN AFRIQUE


I- LES ETHNIES, UNE RÉALITÉ AFRICAINE
MOUVANTE, FIGÉE PAR LA COLONISATION
 DéQni3on d’une ethnie : DéPni/on Ooue de S. Brunel =
groupe aux caractéris3ques culturelles communes et uni
par un sen/ment d’appartenance (physique, langue,
religion, ac/vité) mais qui n’est pas aSachée à un
territoire.
 L’inventaire ethnique des colonisateurs : ClassiPca/on des
ethnies par les européens Pxe une réalité mouvante
(mé/ssage) et abou/t à une hiérarchisa3on des ethnies en
fonc/on de leurs ap/tudes à collaborer (Rwanda : Tutsis
favorisés par Belges).
 La territorialisa3on des ethnies : Volonté coloniale
d’assigner un territoire à chaque ethnie. CeEe
territorialisa3on est la plus forte en Afrique méridionale
(AFS : créa/ons des “bantoustans”, où les ethnies bantoues
sont obligées de résider. Cependant cela peut être à
l’origine d’une radicalisa3on des ethnies et ségréga3on
ethnique (Township de Soweto vs Johannesburg).

10
II- LA NAISSANCE DES ETATS AFRICAINS
 L’inven3on des fron3ères africaines : En Afrique Sub-saharienne, les fron/ères de la colonisa/on sont conservées (hors
Érythrée 1993 et Soudan du Sud 2011) avec l’intangibilité des fron3ères promulguée par l’OUA en 1964. Ces fron/ères
sont arbitraires et ar/Pcielles : dépassent les ethnies (Haoussa entre Niger et Nigeria) et crée des États ex-nihilo (ex : états
tranches comme Togo ou Bénin). En Afrique du Nord : problème des fron3ères du Sahara (tracées à la règle par militaires
français)  marche verte d’Hassan II en 1975 pour demander le raEachement du Sahara Occidental et situa/on n’est pas
réglée aujourd’hui. Il faut nuancer le caractère pénalisant des fron/ères ; il n’y a pas que des eSets néga/fs (responsables
de conOits, du mal-développement) mais montrer que les interfaces sont créatrices et u/lisées par des réseaux
marchands, mondialisa/on par le bas (M. Foucher, Fronères d’Afrique, pour en nir avec un mythe (2014)).
 La construc3on du territoire : les voies de communica3ons héritées des colons permeSent de contrôler le territoire et
drainer les ressources (liEoraux favorisé), créa/on d’un maillage administra3f pour transcender les ethnies, de nouvelles
villes pour s’approprier le territoire (Abuja devient capitale du Nigeria (1991) pour équilibrer les pouvoirs ethniques) et
l’u/lisa/on de la langue du colonisateur permet d’uniPer (trop grande diversité des langues vernaculaires).
 L’aRrma3on des États Na3ons lors de l’indépendance : les pays font souvent le choix d’un État autoritaire, qui au nom
de la cohésion et la modernisa/on, légi/me le par3 unique, l’exalta/on de symboles (hymne, drapeau, chgt de nom du
pays).

III- LA RÉSURGENCE DES ETHNIES


 L’État, en3té spa3ale en ques3on aujourd’hui : dans 1970s, la chute des prix des ma/ères premières annonce la faillite
de l’État ren/er (endeEement colossal) et conduit au démantèlement de l’appareil éta/que : passage d’un État
développeur à un État prédateur. PAS du FMI, moins de contrôle du territoire, Pn des subven/ons agricoles, dvpt de
réseaux illicites, « poli/que du ventre » (JF Bayard). S. Brunel parle de « décennie du chaos » pr les 1990s en raison du
délitement et de la criminalisa/on des États.
 De nombreux conMits : Nombreux facteurs : contexte interna3onal : Guerre Froide puis désengagement des grands ;
tensions internes : ressources, religions, défaillance éta/que, extrémismes, recherche de boucs émissaires (Biafra,
Rwanda) … Un coût très important : économique (insécurité, destruc/on), humain (réfugiés, maladies), poli/que
(décomposi/on de l’État).
 Vers un nouveau modèle d’État ? en 2000, Réunion de Lomé : les chefs d’États africains s’entendent sur un modèle d’État
pluriethnique et démocra/que. Mais la démocra3sa3on est diRcile : intrusion des militaires dans le monde poli/que
(putsch contre Amadou Toumani Touré 2012, Mali), présidents à vie (Paul Kagame au Rwanda qui modiPe la cons/tu/on
en 2015) intégrisme religieux, terrorisme. Quel rôle pour les ins3tu3ons régionales ? Valoriser la coopéra/on locale ou
les grandes unions entre États africains (CEDEAO).
Dates clés : Références et no3ons clés :
 Intangibilité des fron/ères en 1964  « Poli/que du ventre » (JF Bayard, L’État en
Afrique (1989))
 8 « Lions africains » (Boston Consul/ng Group)

L’ETAT ET SON TERRITOIRE EN AFRIQUE


I- OBJECTIF A L’INDEPENDANCE : MAITRISER LE TERRITOIRE, NECESSAIRE POUR CONSTRUIRE UN ETAT NATION
LEGITIME

Point sur les organisa3ons régionales africaines :

 UMA, Union du Maghreb Arabe. Peu d’inOuence, le conseil des chefs d’États ne s’est pas réuni depuis 1994. Problème
entre pays (not au Sahara occidental)
 La CEDEAO, Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest, créée en 1975, siège à Abuja (Nigéria), 15
membres. Buts: coordonner les ac/ons des pays, promouvoir la coopéra/on et l’intégra/on avec l’objec/f de créer une
union économique et monétaire.
Renforcements : sur le plan militaire, à par3r de 1999 est chargée du main/en de la stabilité et de la paix régionale avec la
créa/on de l’ECOMOG, intervient au Libéria et au Mali (en 2012, mais la France doit intervenir). 2013 MISMA au Mali. Sur
le plan économique, TEC depuis 2013.
 La SADC : Communauté de développement de l’Afrique Australe avec 15 membres. Buts : Promouvoir le développement
économique de l’Afrique australe avec des projets d’infrastructures de transports, de développement énergé/que…
Aboli/on des droits de douanes mais fortes barrières non-tarifaires.
 L’UA : union africaine avec tous les pays d’Afrique. Siège à Addis-Abeba (capitale de l’Éthiopie). Remplace en 2002 l’OUA
(organisa/on de l’unité africaine, créée en 1963) : priorité à la consolida/on des États Na/ons en adoptant le principe
d’inviolabilité des fron/ères et non-ingérence. Les buts: œuvrer à la promo/on de la démocra/e, au DH, objec/f de créer
une banque centrale de développement. Bilan : échec à être un acteur majeur de la paix et résolu/on des conOits. Zlecaf.
11
 Les États doivent assurer leur domina3on via un maillage complet de l’espace : transports, grands équipements et
maillage administra/f + sédentarisa/on pop° : en Tanzanie J. Nyerere crée des villages où il assigne les gens (comme en
Chine)
 But : assurer la sécurité, les ressources, les risques : Sécurité entre les mains de l’armée. L’État gère les ressources en
na/onalisant + réformes agraires. L’État gère les risques et le problème de l’eau (cf. Sahel)
 Ce territoire doit permeSre la cons3tu3on iden3té na3onale via patrimoine : changement de noms (Côte d’Or 
Ghana).

II- DE NOMBREUX OBSTACLES ENTRAVENT MAITRISE DU TERRITOIRE AFFECTANT LA LEGITIMITE DE L’ETAT


 Contraintes anciennes liées à géographie : contraintes clima/ques + immensité : réseaux en entonnoir tournés vers
liEoral.
 Des contraintes par le haut : pays voisins interviennent, comme dans conOit des grands lacs, « première guerre
con/nentale ». De même, Tchad autorisé en janvier 2015 à intervenir au Nigéria contre Boko Haram. Organisa/ons
régionales peuvent intervenir, idem pour FMI et la BM, via les PAS. Acteurs privés : FMN et ONG défendent le droit
d’ingérence humanitaire.
 Des contraintes par le bas : on compte de nombreuses revendica/ons iden/taires depuis les 1990s qui remeEent en cause
les États. Ce sont également les acteurs illégaux, les traPquants, les terroristes et les popula/ons réfugiées.

III- MAITRISER LE TERRITOIRE : LE GRAND DEFI A RELEVER POUR LE DEVELOPPEMENT ECONOMIE ET LA PAIX
 Afrique subsaharienne s’oppose au reste : construc/on na/on délicate vs reste Afrique fragilisé par contraintes
extérieures.
 Typologie. Puissances régionales qui ont réussi : Afrique du Sud, Maroc. États qui veulent reprendre en main leur
territoire : Algérie, Tunisie, Égypte, Éthiopie, Nigéria, Angola, Mozambique. États dont l’autorité reste faible : RCA,
Soudan, Mali
 Quel rôle pour organisa3ons régionales ? sources de maitrise du territoire par paix et stabilité. Accords et organisa/ons
dans le domaine de l’eau, les corridors de développement montrent rôle posi/f. Afrique : ex-appartenance à un empire
européen rapproche.

Point sur le panafricanisme : volonté de fonder une unité en Afrique

 LES VOIES
Les luEes pour DE DÉVELOPPEMENT
l’indépendance SUR LEuneCONTIENT
ont été l’occasion d’aWrmer AFRICAIN
solidarité africaine DEPUIS 1950
à travers le panafricanisme, développé
tout au long du XXème siècle et dont les Pgures majeures sont W.E.B Du Bois, Marcus Gravey et George Padmore. Ils
I- LES 30 GLORIEUSES AFRICAINES (1950-1970) : DE L’INDÉPENDANCE DU DRAPEAU À UNE RÉELLE
incarnent 3 moments du panafricanisme :
INDÉPENDANCE
o Orienta3on culturelle fondée sur la Perté d’être noir et la revendica/on de l’égalité raciale.
 Des o indépendances plus tardives
Orienta3on messianique qu’en vers
de retour Asieune
: car moinspromise
« terre de mouvements
». na/onalistes, les colons ne quiEent pas le
con/nent
o Orienta3onafricain plus
pendant
poli3que la 2GM,
dans le proximité
cadre degéographique
la décolonisa/on avec l’Europe,
et luEe pour pas d’élites. L’émancipa/on est d’abord
l’indépendance
 poli/que surtout en: ac/viste
George Padmore Afrique du Nord. Puis du
et idéologue c’est l’Afrique Subsaharienne
panafricanisme dès les 1930s, qui devient
s’émancipe en commençant
1er ministre du Ghanapar le Ghana
jusqu’à en
sa mort
1957 avec Nkrumah
en 1959. Organisateur Kwame.à AccraPlusieurs
(Ghana)typesend’indépendances
1958 de la 1 : conférence des peuples africains (« All African Peoples’
ère

Conference ») (AAPC) (AOF et AEF)


o PaciPques
 Les organisa3ons : OUA (échec patent). Puis relance du panafricanisme à la Pn des 1990s avec :
o ConOictuelles en Afrique australe (Kenya, Tanzanie, Rhodésie)
o Projet de Renaissance africaine avec Thabo Mbeki.
o o NEPADDiWciles dans lespartenariat
(Nouveau colonies belgespour (guerre au Rwanda, au
le développement de Burundi et au
l’Afrique) en Congo
2000, Belge avec le Katanga)
à l’ini/a/ve des présidents sud-
o africain, sénégalais,
Indépendances nigérian,
tardives algérien,
(Namibie, Saharaégyp/en,
Occidental,des/né à combler le retard en menant un programme
Érythrée).
d’infrastructures.
En 1964, l’OUA adopte le principe d’intangibilité des fron/ères.
o Les États-Unis d’Afrique à l’ini/a/ve de KadhaQ, reprenant le projet de Nkrumah, au sommet de Syrte.
 LesRôledéQs à l’indépendance
de KadhaQ : depuis 1999, : poli/que
un des: principaux
construire animateurs,
une na/on avec aprèsun sondrapeau (souvent
échec pour vert,lejaune,
relancer rouge pour
panarabisme rappeler
et compenser
l’Éthiopie),
son isolement un nom
sur la(exscène
: Côte d’Or devient le
interna/onale. Ghana),
A par3r deune
2000,langue, un par/, un régime
les inves/ssements libyensautoritaire.
aluent enSocial et économique
Afrique subsaharienne :
pression
imposantdémographique,
la Libye comme puissancedéveloppement majeurvolontariste
du con/nent, (industrialisa/on),
allié des pays du construc/on d’infrastructures,
Sahel. 2009, KadhaQ devient le sou/en
présidentdede
l’agriculture
l’UA et se fait (créa/on
appeler de « lelaroiCAISTAB
des rois en Côte d’Ivoire).
tradi/onnels Le résultat
d’Afrique ». est contrasté : croissance à 4% mais inégale (pays
 exportateurs
Dernièrement comme
: en 2017,Nigéria
l’UAvsa pays
créé unenclavés), faibleafricain
« Schengen développement (perpétua/on
» aPn de favoriser de l’économie
le commerce de rente, En
intracon/nental. du2018,
modèleles
coloniale), échec de l’industrialisa/on (décrochage face à l’Asie dans les années 1970),
États africains (sauf l’Érythrée) ont signé un traité prévoyant la créa/on d’une zone de libre-échange con3nentale instabilité poli/que.
 Un africaine
con3nent (Zlecaf)
enjeu dont
de l’objec/f
la Guerreest la suppression
Froide à par3r des à un horizon
1960s de quinzed’un
: appari/on ans socialisme-marxisme
de 85 à 90% des taxesendouanières produits
Afrique, poids dans
et la
les facilita/on des
organisa/ons échanges (simpliPer
interna/onales, richesse lesenprocédures
ma/ères douanières
premières, aux fron/ères,
routes ainsi +que
du pétrole l’harmonisa/on
l’Afrique de certaines
est intéressée par un
normes). Le 1erEn
contre-modèle. janvier
tout, 2021,
2 conOitsla Zlecaf est oWciellement
: l’Angola (1975-1991entréeMPLA en vigueur,
soutenu paraprès
URSS,avoir
Cubaétévsra/Pée
UNITApar 34 États
soutenu parsurUSA)
54 et
États signataires
l’Éthiopie (URSS) vs (un secrétariat
Somalie (USA).général permanent, sur le modèle de l’OMC, a été inauguré en 2020 à Accra au Ghana,
avec à sa tête le Sud-Africain Wamkele Mene).

12
III- UN DÉVELOPPEMENT QUI BUTE À PARTIR DES 1970s SUR LES CHOCS PÉTROLIERS ET LA CRISE DE LA
DETTE : À LA FIN DE LA GF, CHUTE DE L’INTÉRÊT QUI PLONGE L’AFR DANS LA CRISE ET LA
PAUPÉRISATION
 Un développement ralen3 : seulement 2% de croissance dans les années 1980s (DTE, choc pétrolier, crise de la deEe,
Oéau du Sida) → eSondrement du modèle développementaliste. Le con/nent est donc ajusté par plus de 240 PAS (1er au
Sénégal en 1979) pour réduire le déPcit, les dépenses et libéraliser l’économie. C’est un succès au Ghana mais les PAS
déstabilisent d’autres pays (démantèlement de la Plière du coton, perte de contrôle des États).
 Les années 1980s sont des années d’eSondrement du modèle développementaliste africain : crise de la deEe, DTE,
désengagement de l’État dans l’éduca/on et la santé car n’en a plus les moyens Pnanciers : conOits et guerres civiles.
 Un désintérêt vis-à-vis du con3nent à la Qn de la GF : Pn des conOits (Angola, Mozambique), de l’apartheid (1994 1ères
élec/ons mul/raciales en Afrique du Sud), démocra/sa/on mais la Pn de la GF engendre des eSets déstabilisateurs (perte
de la rente stratégique, les anciens combaEants deviennent des seigneurs de guerre, les armes circulent, le retrait des
grandes puissances laisse la place aux ambi/ons régionales). En eSet, l’URSS disparaît, les USA se re/rent de la région sauf
en Égypte et en Libye après le Pasco de l’opéra/on humanitaire Restore Hope des US, la France donne la priorité à son
développement
 1990s, la décennie du chaos (Sylvie Brunel) : sur le plan économique, l’Afrique ne proPte pas de la DIPP, l’aide publique
au développement diminue de 40% et elle ne reçoit qu’1% des IDE. De nombreux États sont en faillite notamment après
les PAS : remise en cause de la poli/que du ventre qui assurait une stabilité (JF. Bayard), résurgence de l’ethnicité (voir ex
du Rwanda) → l’afro-pessimisme émerge.

IV- DEPUIS LES 1990s, UNE NOUVELLE DONNE NATIONALE ET INTERNATIONALE, PORTEUSE
D’OPPORTUNITÉS EN TERMES DE DÉVELOPPEMENT
 Un nouveau contexte poli3que : démocra3sa3on du con/nent (renouvellement des poli/ques, décentralisa/on), regain
d’intérêt (base américaine créée en 2002 à Djibou/, intérêt pour le pétrole pour diminuer la dépendance au MO). De
nouveaux acteurs s’installent : la Chine (2009 devient le 1er partenaire commercial), l’Inde (dans le cadre de la route de la
liberté, pour dominer l’Océan Indien, réac/ver sa diaspora), le Brésil (Lula rappelle que le Brésil est le 2e pays avec la plus
forte popula/on noire ms ajd Bolsonaro raciste donc se détourne de l’Afrique pour se concentrer sur les rela/ons Nord-
Sud), les pays du Golfe (intérêt pour les terres arables). L’inOuence européenne à l’inverse décline (tensions migratoires)
mais l’UE reste un acteur indispensable (G5 Sahel).
 Une “Afrique en marche“ : croissance supérieure à 5% 3rée par les Lions Africains (Afrique du Nord, du Sud, Botswana),
émergence du Nigeria, de l’Éthiopie. La croissance est solide car elle repose sur la croissance démographique,
l’urbanisa/on, l’émergence d’une classe moyenne. L’économie se diversiPe : marché de la banque mobile, progrès des
NTIC (équipement en câbles sous-marins op/ques) → reclassement géopoli/que.
 L’Afrique reste un « con3nent en réserve » de développement (Sylvie Brunel) : 34 PMA, ½ popula/on subsaharienne
sous le seuil de pauvreté, 3% du PIB mondial. Il reste des obstacles structurels au développement : manque
d’infrastructures, con/nent peu intégré à la chaîne de valeur mondiale. Les économies sont vulnérables : varia/ons des
cours des ma/ères premières, corrup/on, terrorisme, pression démographique / risque de l’explosion urbaine,
dépendance à l’aide extérieure, situa/ons poli/ques instables, risques alimentaires et environnementaux → L’Afrique est-
elle si bien pare ? Sylvie Brunel
Dates clés : Références et no/ons clés :
 2000s : changement radical sur le développement  Dans les 1960s : Gunnar Myrdal Le drame asiaque considère que l’Afrique
de l’Afrique, afro-op3misme fondé sur le retour est mieux par/e que l’Asie et René Dumont L’Afrique est mal pare (1962)
de la croissance, résistance du con/nent, intérêt disant qu’il y a un certain nombre d’obstacles structurels qui limitent le
des émergents et retour des grandes puissances. développement africain, faiblesse des rendements, forte pression
AErac/vité croissante du con/nent, où les États démographie, extraversion économie, diWcultés agricoles (Afrique
renouent avec les grands projets de Subsaharienne)
développement  2003 : Stephen Smith Négrologie, « Pourquoi l’Afrique meurt » (afro-
 2008 : rapport Mc Kinsey sur le « décollage pessimisme)
économique » de l’Afrique  2014 : Sylvie Brunel L’Afrique est-elle si bien pare ? Retournement du cours
 2010 : rapport du Boston Consul3ng Group sur les des ma/ères premières, qui met en avant la fragilité d’un modèle fondé sur
« African challengers » qui parle de 8 Lions la rente, ma/ères premières peu transformées sur place. Amorce d’un
Africains changement de cycle ?
RAPPEL SUR LES DIFFERENTS ACCORDS EUROPE / AFRIQUE : (voir Agriculture santé faim eau) : Yaoundé (1963-1975), Lomé
(1975-1999), Cotonou (2000)

13
AFRIQUE ET MONDIALISATION
I- L’AFRIQUE EST UNE LONGUE HISTOIRE D’EXTRAVERSION QUI A TOUJOURS GENERE DES RAPPORTS
CONTRADICTOIRES AVEC L’EXTERIEUR
 L’Afrique n’a cessé d’échanger avec l’Asie et surtout l’Europe : des échanges anciens (esclaves, or, commerce
triangulaire) accentués par la colonisa/on (« économie de traite », DIT coloniale). Ce sont des économies d’extraversion
en lien avec la métropole (notamment à travers des entreprises comme De Beers).
 Cependant ceSe intégra3on forcée de l’Afrique a surtout été vécue comme un trauma3sme : esclavage (sous-
développement, déstructura/on sociale), colonisa3on (stagna/on démographique, spécialisa/ons appauvrissantes),
l’inser/on dans l’économie mondiale a pu être instrumentalisée (certains groupes locaux se sont enrichis dans la
colonisa/on et ont pris le pouvoir à l’indépendance).
 La mondialisa3on apparaît comme un 3 e trauma3sme, source de désillusions : a soumis Afrique à des chocs externes :
chocs pétroliers, crise de la deSe, détériora/on des termes de l’échange. Elle est alors perçue comme un
néocolonialisme : perte de souveraineté avec PAS, ouvertures forcées, entreprises étrangères avantagées (avantages
contre inves/ssements) et apparaît facteur de mal développement : économies de rentes, “syndrome hollandais”  dvpt
altermondialiste.

V- CEPENDANT DEPUIS LE DÉBUT DES ANNÉES 2000, LA MONDIALISATION OFFRE DE NOUVELLES


MARGES DE MANŒUVRES À L’AFRIQUE QUI REDEVIENT UN CONTINENT CONVOITÉ, S’OUVRANT
LARGEMENT À L’EXTÉRIEUR
 L’Afrique bénéQcie d’un nouvel intérêt interna3onal qui amène des opportunités
de développement : de nouvelles sources de Qnancement : retour des IDE et des
APD, nouvel intérêt de la Chine, remises. Le con/nent a renoué avec la
croissance : > à 5% par an de 2004 à 2014 grâce à une stabilisa3on poli3que et
l’exporta3on de produits de base (pétrole, minerais). Ralen/ssement à cause de la
chute du cours des ma/ères premières entre 2014 et 2016. Il existe des réussites
d’extraversion : bonne u/lisa/on des ressources naturelles (retombées sociales des
diamants au Botswana), ouverture au tourisme et infrastructures amrantes (usine
Renault à Tanger remplaçant celle de Roumanie), désenclavement (projets de
corridors et de ports.
 L’Afrique est aujourd’hui reliée au monde mais suivant des modalités
spéciQques : connectée par de nombreux échanges : marchandises, humains
(émigra/on, tourisme), d’informa/ons (internet, téléphone), culturels
(“Nollywood” au Nigéria). Connexion au système mondial (maillage serré de pe/ts
marchés, marchands régionaux et interna/onaux, urbanisa/on), ac/on des ONG.
Mais les Oux sont aussi illégaux avec de nombreuses zones de non droit, la
corrup/on, les drogues (Afr = 1er producteur de cannabis), Nigéria (plaque
tournante de traPcs en ts genres).
 La mondialisa3on reste un enjeu essen3el de développement pour l’Afrique : elle fragilise les sociétés : brain drain (40%
des diplômés), décalage ville/campagne, traQcs illégaux. Pour répondre aux déPs du développement, l’Afrique doit aussi
sor3r de la logique ren3ère (Guinée Équatoriale : pétrole 90% des receEes d’exporta/ons) et de la primarisa3on.
L’inser/on à l’économie mondiale doit mieux prendre en compte les intérêts africains dans une logique démocra3que,
transparente, équitable et de développement durable. Le dernier déP à relever est celui de l’intégra/on régionale car s’il
en existe beaucoup, ce sont pour la plupart des « coquilles vides » (S. Brunel) et il existe une préférence pour les
anciennes métropoles (France = 1er partenaire du Sénégal).

VI- CEPENDANT, L’AFRIQUE RESTE « AU BORD DU MONDE » (S. SMITH), UN ACTEUR MARGINAL ET
VULNÉRABLE
 Un con3nent qui reste à l’écart de la mondialisa3on : l’Afrique par/cipe peu aux Oux (moins de 2,9% des IDE captés,
2,4% des échanges mondiaux en 2012 alors que 17% de la popula/on mondiale, 6% des touristes). Sa spécialisa/on est
peu performante car l’Afrique a du mal à sor3r de la DIT coloniale : elle exporte principalement des produits primaires.
La concurrence de l’Asie est rude, d’autant que les APD baissent de 45% depuis 1990s (Pn de la rente stratégique).
 L’inser3on de l’Afrique dans la mondialisa3on se fait sous le signe de la dépendance : commerciale par rapport aux
marchés développés qui contrôlent les prix et oSrent peu de sécurité ; Qnancière : besoin essen/el de l’APD (80% des
dépenses publiques au Mali), endeSement (deEe moyenne Afrique subsaharienne 45% du PIB) ; technologique :
importa/ons de biens d’équipement, de médicaments (sida) ; poli/que : a subi les choix extérieurs (PAS), sans inOuence
sur les décisions mondiales.

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 La faible inser3on de l’Afrique est surtout due aux blocages structurels qui handicapent le développement : faiblesse de
l’industrie (1% de la produc/on manufacturière mondiale) l’écarte de la DIPP. Faiblesse à cause des mauvais choix
gouvernementaux (logique de rente, clientélisme, mauvais inves/ssements  éléphants blancs) et des faibles avantages
compara3fs face à l’Asie (zones franches peu eWcaces, énergie chère et pas Pable, transports insuWsants).
 Typologie de Pierre Jacquemot : Les critères sont l’ouverture et la diversité des économies ( cf références Économie
polique de l’Afrique contemporaine)
Point sur le Sahara, un désert mondialisé :

 Espace aride mais un espace de mobilité plus qu’obstacle. Il y a des villes étapes historiques comme Tombouctou
(Mali). La colonisa/on puis la proclama/on de l’intangibilité des fron/ères gèlent les échanges, sédentarisa/on des
Touaregs. Reprise des échanges dans 1970s : traQcs de drogue (Maroc 1er producteur mondial de haschich), de
cigareEes (Niger). Transit de cocaïne, espace migratoire.

 Un espace convoité pour ses ressources : un territoire riche avec pétrole en Algérie. Phosphates au Maroc et Tunisie,
uranium au Niger. Chasse-gardée des européens au départ (Areva au Niger) mais arrivée de la Chine. Crée économie de
rente.
 Espace d’instabilité : États faibles avec conOits frontaliers. Rébellions Touaregs (anciens mercenaires de KadhaQ, donc
instabilité car perte d’emplois depuis sa mort). Une zone grise poten3elle : 170 000 réfugiés, Oux clandes/ns, manque
de coopéra/on, AQMI (enlèvements au Niger, aEentats, prédica/on par internet).

LES GRANDES PUISSANCES ET L’AFRIQUE


I- L’Afrique à par3r des 1960s devient un des théâtres de la rivalité E/O, mais un théâtre secondaire
 Des indépendances plus tardives qu’en Asie : aEachement métropoles à ces colonies (ex. Algérie), pas vraiment d’élite («
pas d’élite, pas d’ennuis » disent les Belges), pas de synergie luEe communiste/na/onaliste comme en Asie.
1) Afr du Nord (1950s Libye Tunisie Maroc)
2) Afr de l’Ouest (indép négociées ex. AEF/AOF) - Afr de l’Est (hésit° GB car présence de colons ex. Kenya, Rhodésie)

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3) Indépendances non préparées (Burundi-Rwanda-Mozambique)
4) Indépendances acquises contre les pays africains (ex. Érythrée-Sud Soudan)
 Au lendemain des indépendances, l’Afrique reste une chasse gardée de l’Europe. L’indépendance se fait d’abord sans
rupture avec la période coloniale (élites africaines occidentalisées, liens avec métropoles maintenus : Commonwealth). La
France, plus que le Royaume-Uni, conserve des liens étroits = Françafrique (35% inves/ssements extérieurs France pour
Afr 1960s). En revanche, USA et URSS peu intéressées par Afrique jsq 1960s.
 A par3r des 60s, l’Afrique devient un enjeu de la GF : enjeu contrôle pétrole, course aux voix à l’ONU (1/3 voix),
progression régimes socialistes soutenus par URSS ex. Mozambique/Angola. 2 conOits s’exacerbent : guerre civile Angola
1975-1991 (Afr Sud/USA/Zaïre vs Cuba/URSS), conOit Éthiopie/Somalie (URSS pour Eth/USA pour Somalie)
 Les 2 Grands s’aProntent par acteurs interposés : tâches déléguées aux acteurs régionaux car l’Afrique n’est pas un enjeu
crucial (Afrique Sud pour les USA, Cuba pour l’URSS). France, « gendarme de l’Afrique » (interven/on au Tchad contre
Libye, Rwanda pour Hutus)

VII- Des mobilités polarisées et hiérarchisées qui illustrent une organisa3on centre et périphérie
 La Qn de la GF provoque l’espoir d’un nouvel ordre en Afrique : résolu/on de conOits (Angola, indépendance de l’Erythrée
et de la Namibie), Pn de l’apartheid (régime abandonné par USA), vague de démocra/sa/on (arrêt rente stratégique qui
soutenait des dictatures ex. Somalie + discours de la Baule de MiSerrand en 1990 qui condi/onne l’aide aux eSorts
démocra/ques)
 Mais a aussi des ePets déstabilisateurs : traPc d’armes issues de l’ex-URSS, réinser/on diWcile des anciens combaEants
(seigneurs de la guerre). ConOits de basse intensité dans des États faillis (ex/ Somalie). Désengagement des grandes
puissances : dispari/on URSS, retrait USA sauf en Égypte car se concentrent sur le MO, France se tourne vers UE (« Adieu
Bangui, bonjour Varsovie » [NB : Bangui c’est la capitale de la RCA]), eSec/f militaire /2

VIII- Les nouvelles convoi3ses (depuis Qn 1990s)

 Retour des USA : les ressources pétrolières sont une alterna/ve à celle du MO instable → doit sécuriser les routes du
pétrole (base militaire à Djibou/ en 2002). Diploma/e agressive pour s’emparer des marchés (2000 : African Growth and
Opportunity Act = accès préféren/el du tex/le africain au marché US).
 De plus en plus convoité par les puissances émergentes : cf cours suivant
 Poli/que française sur la défensive : agit toujours avec l’aval de l’UE ou de l’ONU (Opéra/on Licorne avec aval de l’ONU).
Main/en de l’inOuence militaire, éco, culturel mais : image écornée car sen/ment d’abandon dans les 1990s (1994 :
dévalua/on unilatérale du franc CFA), poli/que d’immigra/on restric/ve, accusa/ons de néocolonialisme…

L’AFRIQUE ET LES ÉMERGENTS


I- DES RELATIONS ANCIENNES ENTRE AFRIQUE ET ÉMERGENTS
 Une rela3on ancienne : échanges commerciaux, traite négrière. Au 19e siècle, présence de coolies indiens et chinois
amenés en Afrique par les occidentaux (2,6% de la popula/on sud-africaine est d’origine indienne).
 Une solidarité militante contre l’impérialisme : l’esprit de Bandung rapproche l’Inde de l’Afrique avec la présence de 6
États africains (Liberia, Éthiopie, Libye, Ghana, Égypte, Soudan) : Nehru : « Il appar/ent à l’Asie d’aider l’Afrique, au mieux
de ses possibilités car nous sommes des con3nents frères ». En 1963-64, grande tournée de Zhou Enlai en Afrique
(Égypte, Guinée, Mali…) qui envoie des « médecins aux pieds nus ».
 L’ami3é Sud-Sud retrouvée dans l’émergence : à par/r des années 2000s, mise en place d’une diploma3e des sommets
(1er forum sur la coopéra/on sino-africaine à Pékin en 2000 / 7e sommet à Pékin en 2018). Nombreuses aides des pays
émergents (en 2018, la Chine promet 60 mrds $ d’inves/ssements en Afrique). Les pays émergents sont vus comme des
partenaires par l’Afrique : le principe de non-ingérence appliqué par le consensus de Pékin est bien perçu  Mwai
Kibaki, président du Kenya en 2006 : « La Chine n’est pas un colonisateur mais un partenaire ».

II- DES INTÉRÊTS PARTAGÉS


 Un rapprochement qui sert les intérêts des émergents : sécuriser les apports en énergie (85% des exporta/ons de
l’Afrique vers l’Asie), accéder à un marché de consomma3on au grand poten/el démographique, et un marché
d’appren3ssage (la Chine a acheté des concessions oS-shore en Angola sans savoir construire de plateforme). Également
objec3fs géopoli3ques.
 Et comporte de nombreuses opportunités pour les pays africains : Inves3ssements par les émergents dans des
territoires délaissés par les occidentaux, accès à des produits manufacturés à bas coût, développement d’infrastructures
(70% aide chinoise). Aussi l’Afrique à le choix (pas d’obliga/on à recevoir l’aide des émergents mais peut être une
opportunité de dvpt).

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 Un intérêt mutuel renforcé par des coopéra3ons culturelles et universitaires : l’Afrique est le terrain du sop power des
émergents : 54 ins3tuts Confucius en Afrique, rapprochement Nollywood-Chinawood (Plm Le roi de Guangzhou),
explosion du tourisme chinois en Afrique (Maroc et Tunisie ont supprimé le besoin de visas pour les touristes chinois).

III- MAIS UNE RELATION À RISQUE


 Les occidentaux s’inquiètent : concurrence des FMN des émergents (ex : Zjing Hechuang (Chine) vs Areva pour l’uranium
du Niger). Les occidentaux se sentent remplacés par les émergents (yuan remplace les monnaies occidentales). Vives
cri/ques du principe de non-ingérence chinois (aides au mépris des règlements interna/onaux  droits de l’homme,
environnement).
 Une rela3on à risque pour le développement de l’Afrique : Émergents main3ennent l’Afrique dans une spécialisa3on
appauvrissante (± 80% des exporta/ons africaines sont des produits primaires, logique de rente). Les produits chinois
concurrencent l’industrie locale (ex : boubous made in China) et mauvaise qualité. Problème du land-grabbing,
déforesta3on.
 Rejets et concurrence pour les Émergents : Présence contestée (China Bashing au Sénégal), un risque pour leur image à
l’interna/onal (présence chinoise au Soudan) donc mise en place de poli3ques d’équilibres (fond sino-français en 2016).

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Point par pays :

- Chine : 1e partenaire commercial Afrique, inves/ssements ++. Par/cularité : pas de condi/on à aides chinoises sauf
non-reconnaissance de Taïwan. MAIS Chine fermée aux exporta/ons africaines et concurrence industrielle.
- Inde : Prmes ex. ONGC (compagnie pétrolière présente au Soudan, Libye, Egypte) + diaspora importante. Ms l’Inde
est distancée par la Chine et fournit donc des produits frugaux (médicaments génériques, pe/tes pompes
d’irriga/on, bus ou camions Tata)
- Brésil : surtout pays lusophones, coopéra/on sur les biocarburants, 13 voyages de Lula. « Diploma/e de l’éthanol »
en ouvrant des usines au Ghana et au Mozambique. Coup d’arrêt depuis la des/tu/on de Dilma RousseP en 2016
et Jair Bolsonaro élu en 2019 ne montre pas d’intérêt pour l’Afrique.
- Pays du Golfe : DPW (Dubai Ports World) gère le port de Dakar (Sénégal), écoles coraniques, acquisi/on de terres
arables (au Kenya, en Tanzanie). Aide non condi/onnée mais de préférence à des pays à forte popula/on
musulmane (pèlerinage à la Mecque qui permet la rencontre entre les mondes arabe et africain)
- Israël : rela/ons avec l’Afrique rompues jusqu’en 1993 (accords d’Oslo) en raison de la cause pales/nienne. Israël
est recherché en Afrique pour son exper/se, son savoir-faire dans le domaine agricole (expérience de l’agriculture
en milieu aride), en ma/ère de ges/on et de puriPca/on de l’eau, d’énergie solaire mais aussi pour son avance dans
les technologies de pointe (ex : Dan Gertler pour le diamant en RDC) + sécurité militaire
- Turquie : « stratégie » africaine impulsée par Erdogan dans les 2000s. Échanges commerciaux x20 dps 2000. Au
Ghana, la Turquie fournit 1/3 de l’électricité. La fonda/on turque Diyanet a construit à Accra une des plus grandes
mosquées de l’Afrique occidentale. Turkhish Airlines dessert 60 des/na/on en Afrique ajd (4 en 2008). Base
militaire
- en Somalie (Turksom ouverte en 2017). Sou/en en 2019 à Fayez El-Sarraj (chef du GAN en Lybie) et aide militaire
en 2020.
- Russie : en octobre 2019, Pou/ne a accueilli à Sotchi 40 chefs d’État africains. Implanta/on en 2018 en RCA (fournit
des armes, assure la sécurité du président, forme les forces armées). Société militaire privée Wagner (fondée par
Evgueni Prigojine) qui fournit des combaEants en Afrique (Lybie, RCA).

MOYEN-ORIENT

LE PROCESSUS DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET HUMAIN AU MENA

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I- DES STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENT SOCIALISTES ET DIRIGISTES QUI MONTRENT LEURS LIMITES
(1950-1980)
 Socialisme arabe dans le cadre de jeunes na3ons, nassérisme : appliqué par Boumediene en Algérie. Certains pays
préfèrent s’ouvrir : Iran ne se referme qu’après 1979, Turquie bénéPcie plan Marshall. Mais toujours État dirigiste pour
gérer la rente.
 3 piliers du développement : réforme agraire (objec/f social, économique et modernisa/on), puis industrialisa3on à
marche forcée et aménagement du territoire à travers grands projets (désert devient front pionnier, barrage d’Assouan
1973).
 Impasse voie socialiste arabe : échec réforme agraire (Algérie), mirage rente pétrolière (endeEement, non-diversiPca/on,
dépendance), diWcultés sociales préoccupantes.

II- UNE RÉORIENTATION D’INSPIRATION LIBÉRALE DEPUIS LES ANNÉES 1980 : POUR QUELS RÉSULTATS ?
 Ouverture dans les années 1970 : importa/ons augmentent, taxes s’assouplissent, pays s’ouvrent au tourisme (Tunisie).
 Poli3ques sont généralisées par FMI et Banque Mondiale dans les années 1980 : endeEement très élevé (100 % du PIB
au Maroc), forte inOa/on, Turquie au bord de l’asphyxie donc FMI impose Plans d’Ajustement Structurel à long terme (ex :
Maroc  priva/sa/on de 112 entreprises, gel des salaires des fonc/onnaires).
 EPets cependant pervers : problème de la deEe pas réglé, dépenses dans l’éduca/on chutent, crises sociales
douloureuses avec un chômage (18% des jeunes en 2003) et un illeErisme très important.
 Un exemple de réussite : Les frères Sawiris : grosse fortune en Égypte (ils ont fait fortune dans les 1970s). Groupe
Orascom (BTP, telecom). Ont bénéPcié de la libéralisa/on de l’Égypte sous Sadate. Rapports compliqués avec la poli/que
(étaient par/s en Lybie sous Nasser). Un des 3 frères a essayé d’entrer en poli/que ms perçu comme opposant à
Moubarak.  Mq la trajectoire des hommes d’aSaire du MENA est contrariée par le pouvoir

III- LE MENA AFFICHE AUJOURD’HUI UN BILAN DE DÉVELOPPEMENT GLOBALEMENT INSUFFISANT ET


CONTRASTÉ
 Les campagnes ont-elles perdu le combat du développement ? L’agriculture reste importante (35% de la popula/on),
mais pas eWcace (le MENA représente 20% importa/ons agricoles mondiales pour 7% de la popula/on = 1ère région
importatrice de produits alimentaires au monde).
 Une industrie peu diversiQée : industrie pétrolière = chance/malédic/on. Industrie manufacturière modeste car manque
de grandes entreprises privées. Industrie surtout tex/le et urbaine. Retard de modernisa/on. Les pays se tournent vers les
services (ex : pays du Golfe). Pétromonarchies.
 Ter3aire : secteur informel (50% du PIB), le secteur public
emploie beaucoup, zones franches. Vision 2030 de l’Arabie
Saoudite (NEOM, tourisme religieux avce la « dysneylandisa/on »
de La Mecque)
 Un développement social et humain insuRsant : La région est
riche comparée au reste des PED mais plusieurs critères sont
inquiétants : inégalités (indice de Gini entre 0,55 et 0,60 aux
EAU, système de Kafala en Arabie Saoudite), eau potable,
mortalité infan/le, jeunesse de la popula/on, chômage de
masse, analphabé/sme, problème de la démographie (Youssef
Courbage « contre-transi/on démographique » en Égypte ->
accès à l’eau), place des femmes (une des seules réussites
féminines est celle de Maria Nazzal Batayneh dans l’hôtellerie de luxe en Jordanie, Pnance des ODD = Objec/fs du Développement

Durable).

 Des printemps arabes à la Covid, incer3tudes : selon un rapport du FMI, 15-20 milliards de $ auraient été perdus à cause
des printemps arabes. D’autres conséquences sont la chute du prix du baril de pétrole, les incer/tudes géopoli/ques
(demandeurs d’asile en Turquie, Jordanie). Pas de régionalisa/on est envisagée au MENA en raison des trop fortes
dissensions entre les pays du MENA (embrago sur le Qatar 2017-2021). Cf carte (croissance économique MENA Covid-19).

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UNITÉ ET DIVERSITÉ AU MENA : L’UNITÉ IMPOSSIBLE
I- LE MILIEU GÉOGRAPHIQUE DU GRAND MOYEN-ORIENT : ENTRE CONTRAINTES ET ATOUTS POUR LE
DÉVELOPPEMENT
 De fortes contraintes bioclima3ques : hautes montagnes encadrent la zone, désert occupe une grande par/e, plaines
plus fer/les sont peu étendues. L’eau est une ressource rare et inégalement répar/e (1% des réserves pour 7% de la
popula/on).
 En contrepoint, des atouts considérables plus ou moins bien exploités : ma/ères premières en abondance (2/3 des
réserves mondiales de pétrole, 40% du gaz naturel). Rente à la fois une chance (pétrodollars, bourse de Dubaï,
redistribu/ons et inves/ssements) et une malédic3on (syndrome hollandais, main/en du conserva/sme, clientélisme
poli/que).
 Une pression démographique trop forte pour les ressources : popula/on du Moyen-Orient a mul/pliée par 4 en 50 ans.
D’où des importa/ons croissantes de biens alimentaires car les condi/ons naturelles sont défavorables (ex : Oman
importe environ 90% de ses biens alimentaires dont de l’eau potable), l’agriculture est non prioritaire, hausse de la
consomma/on.

II- LES SOCIÉTÉS DU GRAND MOYEN-ORIENT : UNE IDENTITÉ COMPLEXE ENTRE UNITÉ ET DIVERSITÉ
 Une Longue histoire commune : depuis l’Hégire (622), début de l’ère musulmane avec unité du monde musulman. Puis
sous la coupe de l’empire oEoman (Pn en 1920 avec Traité de Sèvres).
 L’arabité, une iden3té culturelle non exclusive : l’arabité est l’iden/té de l’ethnie arabe (langue arabe, islam…), mais elle
n’est pas la seule ethnie dans la région : turcs, kurdes (sans État propre), iraniens, juifs… Carrefour iden/taire.
 L’islam, une religion dominante mais profondément divisée : les musulmans sont majoritaires (80% dans la région), mais
divisés entre sunnites et chiites. On trouve aussi des Chré/ens (orthodoxes, maronites).

III- L’UNITÉ : UN RÊVE IMPOSSIBLE ?


 L’arabisme, les illusions perdues : l’arabisme naît en Égypte en tant que mouvement intellectuel de “Renaissance” arabe
puis se développe sous la forme d’un mouvement poli/que dans l’entre-deux-guerres (idée d’un panarabisme)
notamment avec le par/ Baas à Damas. Mais le mouvement panarabe échoue : divergence entre les baasistes irakiens et
syriens, KadhaQ peine à prendre la relève de Nasser en 1970, le terrorisme d’État discrédite l’idée d’union.
 La genèse de l’islamisme (mouvement poli/que radical dont le but est d’établir un État islamique) : 1ers par/s islamiques
au début du XXe (Frères Musulmans en Égypte 1928) puis la montée en puissance du wahhabisme en Arabie Saoudite et
du chiisme révolu/onnaire (Iran de Khomeiny dès 1979, Hezbollah libanais, le Hamas à Gaza).
 Sur les décombres de l’arabisme, une percée de l’islamisme radical : l’islamisme s’impose dans les popula/ons déçues et
l’Iran ins/tue le 1er État islamique. Radicalisa/on dans les années 1980 : réintroduc/on de la charia (Égypte, Turquie par
ex) et réislamisa/on des popula/ons. Émerge alors un terrorisme islamique (Al-Qaïda 1987, EI)

Point sur le panarabisme :


Années 1920s, fortes aspira/ons au panarabisme (Faysal en Syrie nomme son royaume crée en 1918 le « royaume arabe »).
Années 1930s, arrivée du roi Farouk en Egypte qui se sert du thème panarabe.
 Mouvement intellectuel et poli3que qui tente de refaire l’unité des Arabes, par référence à l’âge d’or des califats. Au
départ, conscience ethnique puis à par/r du 19ème siècle, véritable sen3ment na3onal.
 Ligue Arabe (1945) : fondé au Caire par 7 pays (Egypte, AS, Irak, Jordanie, Liban, Syrie, Yémen) et rassemble
aujourd’hui 22 pays indépendants. Mouvement dirigé contre l’ingérence des puissances coloniales européennes dans
la région et opposi/on à Israël (volonté de meEre Pn à l’immigra/on juive en Pales/ne). En 2002, la Ligue arabe
élabore l’ini3a3ve de paix arabe, fondée sur l’idée d’une paix globale au MO (en échange d’une normalisa/on des
rela/ons entre Israël et chacun des pays de la Ligue Arabe, Israël doit se re/rer de Cisjordanie, de la bande de Gaza et
du plateau du Golan).
 Le par3 Baas (1947) : par Michel AMak et Salah al-Din al-Bitar (Par/ de la résurrec/on arabe et socialiste) à Damas avec
pour but l’uniQca3on des diPérents États arabes en une seule grande na3on (socialiste et laïque) et pour devise
« unité, libéra3on, socialisme ».
 Le Nassérisme :
o Ac3on extérieure : une poli/que panarabe qui cherche à unir dans un même Etat tous les peuples arabes pour
permeEre à ceEe aire culturelle de redevenir un lieu de puissance. Il s’oppose donc à la colonisa/on et par
extension à l’Occident (Non-alignés).
o Ac3on intérieure : poli3que laïque et socialiste qui cherche à concilier tradi/on et modernité. Nasser reconnaît la
tradi/on de l’islam mais la religion demeure une aPaire personnelle (réforme des écoles religieuses comme la
pres/gieuse université Al-Azhar dont on diminue le rôle de la religion, ex : recteur nommé par le président
égyp/en). Il cherche la redistribu3on des richesses (réformes agraires) et modernisa3on sociale (statut de la
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femme).
 Mouvement qui échoue 1960-1980s : 1963, le par/ Baas arrive au pouvoir en Syrie et Irak, mais deviennent frères
ennemis (tensions entre Syrie d’Afez el-Hassad & Irak de Saddam Hussein).
 Tenta3ves d’union de KadhaQ : Après la mort de Nasser (1970), KadhaQ tente de reprendre le Oambeau du
panarabisme mais sans grand succès. République arabe libyenne signe en 1971 avec Syrie et Égypte un traité ins/tuant
Union des Républiques arabes (mais échec). La na3on arabe ne verra jamais le jour.

GÉOPOLITIQUE DU MOYEN-ORIENT
I- LE MOYEN-ORIENT AU DÉBUT DU 20 e SIÈCLE, AUX RACINES DE LA VIOLENCE ET MATRICE DE
NOUVEAUX CONFLITS
 Un espace convoité en 1914 : dominé par l’Empire OEoman (empire mul/culturel) en déclin (« homme malade ») car
perte de territoires et déclin économique (tenta/ve de réformes vaines). Présence européenne de plus en plus
importante : de la Russie pour le contrôle des détroits turcs, du Royaume-Uni pour le contrôle de Suez et un accès à
l’empire des Indes et de la France pour la protec/on des communautés chré/ennes.
 La 1GM transforme la région : triple jeu britannique : promesse d’un grand royaume arabe (à Hussein, chérif de la
Mecque), accords informels de Sykes-Picot en 1916 (partage de la zone avec la France), promesse d’un État juif
(déclara/on Balfour 1917) → matrice de tous les conOits qui suivent. Dispari3on de l’Empire OSoman : conférences de
San Remo et de Sèvres (1920) meEent en place mandats de la SDN pour accès à indépendance, démantèlent l’Empire,

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réduisent territoire turc → grands bouleversements géographiques du MO (créa/on du Liban, de l’Irak, expansion Arabie
Saoudite).
 Les années 1920s, nouveaux enjeux et nouveaux foyers de tension : découverte du pétrole : accords de la ligne rouge
(1928), d’Achnacarry (1928). Domina3on européenne totale : la France s’appuie sur les minorités pour régner (Syrie
divisée en 4 États) vs le Royaume-Uni s’appuie sur les élites locales pour dominer. Donc contesta3ons : revendica/on
d’indépendance de l’Égypte face au RU (indépendance en 1936), radicalisa/on de l’idéal de renaissance arabe (créa/on
des Frères Musulmans en 1928 en Égypte).
Indépendance de quelques pays (Turquie et
Iran) : Mustafa Kemal reprend le slogan «
turquiser, moderniser, occidentaliser » en Turquie
(pays laïc, code civil occidental avec vote des
femmes en 1931).
 Un découpage frontalier arbitraire responsable
d’une cohésion na3onale faible : Dans Fronts et
Fronères (1991), Michel Foucher explique que
60% des fron/ères sont géométriques et
conven/onnelles et donc, sources de tensions.
Donc ques/on des fron/ères conOictuelle
(revendica/ons kurdes, Syrie n’admet pas la
sépara/on du Liban). Ce découpage a abou/ à des
États Na/ons fragiles davantage fondés sur des
solidarités locales, religieuses qu’une iden/té
commune (Hors Égypte, AS, Turquie).
 Créa3on d’Israël et l’intégra3on à la Guerre Froide sont des facteurs d’instabilité : Israël : Voir ConOit Israélo-Pales/nien.
URSS : pousse ses pions avec la base militaire de Tartous en Syrie dès 1971, lien avec le par/ Baas. USA : le MO est « la
Sainte-trinité des intérêts américains » (Michael Hudson) avec le pétrole (Accords du Quincy 1945), an/communisme
(coup d’État en Iran 1953, Pacte de Bagdad 1955) et aide à Israël.
 L’échec des régimes na3onalistes arabes :
o Échec du panarabisme : rêve d’une grande na/on arabe, créa/on de la Ligue Arabe en 1945, République Arabe Unie
(Syrie + Égypte 1958) montre ses limites dans les années 1960 : éclatement de la RAU en 1961, début d’une « guerre
froide arabe » (Malcolm Kerr) entre États laïcs et autoritaires (Nasser, Égypte vs Fayçal, Arabie Saoudite), division
sur ques3on pales3nienne (Septembre noir 1970, Jordanie, où Hussein envoie l’armée sur les camps pales/niens).
o Échec du développement économique : le choix du développement autocentré est un échec : dépendance
alimentaire, manne pétrolière illusoire (contre-choc pétrolier de 1985), problèmes structurels (chômage des jeunes),
eSets pervers de la libéralisa/on par la suite (corrup/on et accaparement des richesses).
 Le tournant de 1979 : 4 évènements essen/els : révolu3on en Iran renverse le Shah (pro-US), traité de paix israélo-
égyp3en (Égypte mise au ban du monde arabe), prise de contrôle de la Kaaba par des étudiants islamiques à la Mecque
(novembre) pour dénoncer l’occidentalisa/on de la société saoudienne, invasion de l’Afghanistan par l’URSS (décembre).
Peur d’un Iran hégémonique : sunnites menacés, créa/on du Hezbollah dans la communauté ́ chiite au Liban (1982) d’où la
guerre Iran-Irak (1980-1988) pour prévenir d’une inOuence chiite.

II- L’IMPOSSIBLE PAIX AU MOYEN-ORIENT : LE LIEU DE L’HYPERPUISSANCE AMÉRICAINE


 Des espoirs rapidement déçus au lendemain de la Guerre du Golfe : Guerre du Golfe : invasion par l’Irak du Koweït le 2
août 1990 → réac3on américaine (Irak contrôlerait 20% des réserves de pétrole mondiale, peur du nucléaire) qui sous
l’égide de l’ONU crée une coali3on interna3onale (Opéra/on Tempête du désert 1991). Conséquences : les USA
deviennent la puissance dominatrice aux niveaux militaire (Ve OoEe à Bahreïn, bases à Djibou/) et économique (pétrole
à bas prix).
 Cependant l’ac3on des États-Unis n’a pas suR à apporter la paix au Proche-Orient : Ils veulent démocra3ser la région, et
font pression pour abou/r aux accords Oslo I (1993) et Oslo II (1995) entre Israël et la Pales/ne. Limites : assassinat de
Rabin (homme poli/que israélien des accords) en 1995, élec/on de Netanyahou, du par/ Likoud an/ pales/nien en 1996.
Depuis 2006, l’aSrontement entre Israël et la Pales/ne se cristallisent dans les aProntements entre Israël et le Hamas
replié sur Haza (4 « guerres » ont eu lieu depuis 2008). Les condi/ons
de paix se sont éloignées (poli/que du fait accompli, Autorité
pales/nienne qui peine à s’imposer) et les États-Unis sou/ennent
Israël (plan Trump de 2020). Yémen et Liban connaissent une
déstabilisa/on également dans les 1990s.
 « 2003 : la faute américaine » (Philip Golub) : aSaque des USA (2003)
contre Saddam Hussein (post-9/11) sans l’accord de l’ONU, font une
erreur lors du processus de « débaasiPca/on » radicale (rend

22
mécontents les sunnites). C’est la guerre : guerre civile, développement de groupes terroristes (Al-Qaïda puis l’EI dès 2006
en Irak : devient l’État Islamique en Irak et au Levant (EIIL) depuis 2012). Conséquences : début du retrait US en 2009 mais
l’Iran s’arme face à la menace USA (relance du programme nucléaire), d’où une menace de « l’arc chiite » (roi Abdallah
de Jordanie en 2004).

III- LE MOYEN-ORIENT DEPUIS 2011, DE L’ESPOIR AU CHAOS


 Les printemps arabes : EServescence révolu/onnaire (éveil démocra/que donc euphorie) par/e de Tunisie en 2011
propagée dans le monde arabe entraînant l’eSondrement de régimes autoritaires (Moubarak Égypte, KadhaP Libye, Saleh
Yémen) mais de courte durée car la situa/on tourne au chaos (Syrie, Lybie). Ces révolu/ons sont inaEendues et diverses.
Frédéric Encel les explique par trois facteurs principaux dans Géopolique du Printemps arabe : facteurs sociaux
(inégalités sociales et déséquilibres territoriaux), poli/ques (corrup/on) et média/ques (jeunes dans les villes u/lisent
internet pour communiquer).
 Échec des révolu3ons créant un chaos poli3que et économique (hivers islamistes ?) : La victoire des par/s islamistes aux
élec/ons de 2011 (par/ En-Nahda en Tunisie) a alimenté la crainte d’une vague islamiste globale. Mais ces transi/ons
poli/ques ont été un échec et ont mis en évidence l’échec de l’islamisme poli3que (division entre la mouvance des Frères
musulmans et des mouvements fondamentalistes plus radicaux salaPstes, dégrada/on de la situa/on économique en
Égypte et au Maroc). L’instabilité poli/que et le contre-choc pétrolier de 2014 ont remis en cause la croissance
économique :
o Tunisie : seul pays à avoir consolidé les acquis du printemps arabe (ancrage démocra/que et droits de l’homme)
mais transi/on fragile (chômage des jeunes diplômés et forte menace terroriste)
o Égypte : retour en arrière autoritaire (répression abaEue sur les Frères musulmans mais aussi journalistes et
défenseurs des droits de l’homme), crise économique et sociale (économie informelle = 50% du PIB), renoue
avec la croissance depuis 2015 (tourisme, gaz mais dépendante de l’extérieure pour les inves/ssements)
o Lybie (État failli) : anarchie (3 zones = le Fezzan au sud, la Tripolitaine à l’Ouest, la Cyrénaïque à l’Est), Faiez al-
Sarraj au pouvoir mais contesté par le général Ha[ar.
o Yémen (État failli) : guerre civile (rébellion de la minorité houthiste), guerre par procura/on, situa/on
drama/que (milliers de morts depuis 2015, 3 millions de personnes déplacées, 80% de la popula/on en situa/on
d’urgence alimentaire, ¼ touché par la famine), enlisement de la situa/on
o Syrie (État failli) : guerre civile (drame humanitaire), territoire fragmenté (États-Unis/kurdes, forces
rebelles/Turquie/Russie, Daech)
 Le Moyen-Orient aujourd’hui, entre « Westlessness » et « nouvelle » GF ? Alors que le MO s’organisait autour d’un ordre
américain dominant, le retrait des troupes depuis 2009 présent (avec Obama, stratégie de « l’empreinte légère » et
usage de drones) semble marquer un désengagement américain (les USA se tournent vers l’Asie) mais encore présents en
fait (accord sur le nucléaire iranien en 2015). Retour de la Russie (en Syrie surtout). Montée en puissance d’acteurs
régionaux:
o Arabie Saoudite : interven/on sur les cours du pétrole, poli/que extérieure agressive, modernisa/on de la
société et de l’économie mais autoritaire hypercentralisa/on du pouvoir
o Qatar : allié de l’AS au début mais rival après, rela/ons conOictuelles avec l’Iran puis rapprochement, blocus de
2017 à 2021
o Turquie : poli/que « néo-oEoman » s’éloignant de l’Europe et se tournant vers les pays arabes, sop power,
modèle permeEant de concilier un islam modéré/conservateur/moralisant et modernité/réussite économiques,
aSaiblissement de l’inOuence en 2012-2013, rapprochement en Syrie avec la Russie, luEe contre les kurdes en
Syrie
o Retour de l’Iran : a proPté des bouleversements géopoli/ques des années 2000s (alliance avec le Hezbollah,
relais d’inOuence au Liban, au Yémen, dans les États du Golfe), a rompu avec son isolement géopoli/que au
niveau interna/onal (recherche du compromis avec Hassan Rohani). C’est une puissance poli/que
incontournable de la région (géant démographique, posi/on géographique centrale, ressources naturelles
considérables, société très éduquée, forces armées importantes, sop power avec la culture et la religion). Mais
les faiblesses iraniennes sont son isolement diploma/que (fracture arabes/perses au niveau régional, image
« sectaire » au niveau interrna/onal), des fractures internes importantes (poli/ques, économiques, sociales)
George Mu3n parle de « la zone la plus belligène du monde » => luEe pour le leadership régional (« guerre froide saoudo-
iranienne »)
Dates clés : Références et no/ons clés :
 Fin 1GM = dispari/on Empire OEoman en  La « faute américaine » en 2003 Philip Golub
1920, promesse d’un État juif en 1917  George Mu3n parle de « la zone la plus belligène du monde ».
 Dates rupture : 1979, 1991-1992 guerre du  « L’arc chiite » (roi Abdallah de Jordanie en 2004).
Golfe, 2001 (interven/on US),  Dès 1961, Malcolm Kerr parle d’une « guerre froide arabe »

23
 Oslo I et II en 1993 et 1995 entre pays laïcs et autoritaires, ajd ça concerne Iran-Arabie
 Retrait des US à par/r 2009 Saoudite.

LE MOYEN-ORIENT DANS LA MONDIALISATION


De grandes disparités : le Yémen est un PMA
alors que le Qatar dispute au Liechtenstein la 1ère
place mondiale en termes de revenus par
habitant. Israël a le taux d’inves/ssement dans la
R&D le plus élevé de la planète (3.9% du PIB).

I- LA PRINCIPALE RÉGION
PRODUCTRICE
D’HYDROCARBURES DANS LE
MONDE
 2017 : 50% des réserves de pétrole (1/3 de
la produc/on mondiale) et 40% des réserves
de gaz (1/5 de la produc3on).
 1ers producteurs de pétrole de la région :
Arabie Saoudite (1er exportateur), suivi de
Iran, puis Irak. Bahreïn a épuisé ses
réserves.
 1ers producteurs de gaz de la région : Iran,
Qatar (50% du PIB), Arabie Saoudite.

IX- DES HYDROCARBURES DE PLUS


EN PLUS DIRIGÉS VERS L’ASIE ORIENTALE
 La Chine est devenue le principal importateur de pétrole et de gaz de la région , ainsi que le 1er partenaire économique
de l’Irak, elle y inves/t 15mrds $ dans les infrastructures.
 Le port de Jebel Ali aux ÉAU dans le Golfe Persique : étape obligatoire pour les porte-conteneurs passant par l’artère
circumterrestre conteneurisée et empruntant le détroit d’Ormuz.
 Le Golfe persique est le centre de gravité du Moyen-Orient : ses infrastructures mul3modales sont de hautes qualités.
Les ÉAU et le Qatar inves/ssent massivement dans des compagnies aériennes de luxe pour devenir des hubs
interna3onaux.

X- UNE PUISSANCE FINANCIÈRE AU SERVICE DE LA GÉOPOLITIQUE RÉGIONALE


 Le Conseil de Coopéra3on du Golfe (Arabie Saoudite, Koweït, Bahreïn, Qatar, ÉAU, Oman) est la 12e économie mondiale.
Créé en 1981 sous l’impulsion USA et Arabie Saoudite, ils possèdent d’énormes réserves de devises placées dans des
fonds souverains : ¼ des fonds du monde. 1er inves3sseur au Proche-Orient et Maghreb. Puissance Pnancière permet
émancipa/on de la tutelle occidentale : en 2013, l’Arabie Saoudite appuie coup d’État du maréchal Al-Sissi en Égypte
contre l’avis des USA.
 Des états qui tentent de diversiQer leur économie : Émirats et le Koweït hébergent une grande part du transit
interna3onal de
marchandises (Port de Jebel
Ali : vaste zone franche).
Dubaï va accueillir
l’Exposi3on Universelle
d’octobre 2021 à mars
2022.
 Une périphérie dépendante
d’une rente indirecte :
Égypte, Jordanie, Liban (ex :
Égypte reçoit 2 milliards $
de ses émigrés vivant dans
le Conseil de Coopéra/on
du Globe).
 Israël et Turquie
indépendants de la rente
pétrolière : la Turquie

24
s’appuie sur l’industrie manufacturière (main d’œuvre bon marché), sur des accords de libre-échange avec l’UE. Israël
inves/t dans la R&D

Point sur les Printemps Arabes :


 Une explosion soudaine et inaSendue : Décembre 2010, à Sidi Bouzid (Tunisie), Mohamed Bouazizi s’immole par le feu
et crée une émo/on qui gagne toute la Tunisie. C’est un mouvement inaEendu car pays « stables », autoritaires et
soutenus par le Nord (rempart contre l’islamisme) et car la situa/on économique ne s’était pas tant dégradée après la
crise de 2008.
 Des facteurs mul3ples et imbriqués (d’après Frédéric Encel) : facteurs sociaux (absence de perspec/ves d’avenir
surtout pour les jeunes, problème de la corrup/on), poli3ques : régimes autoritaires avec des dirigeants en place
 Depuis toujours et pour toujours) et numériques : rôle des médias, « révolu/on Facebook » et forte implica/on des
jeunes.
 Pas un printemps mais des printemps (même si logique panarabe) :
o Tunisie : épicentre. Ben Ali fuit le pays pour l’AS, remplacé provisoirement par Mebazaa en mars 2011, puis
élec/on d’une assemblée cons/tuante au suSrage universel en octobre 2011, Moncef Marzouki remplace
Mebazaa en décembre 2011.
o Egypte : les manifesta/ons débutent 1 mois après la Tunisie. Après les promesses en l’air de Moubarak (puis
l’ordre de /rer sur les foules), l’armée le remplace en 2011 (il est condamné à perpétuité en 2012). Les 2/3 de
la pop vote pour les islamistes (Frères musulmans 40%, salaPstes à 20%). Morsi est élu, mais dégagé et
remplacé par Al-Sissi (dictateur). Le gouvernement est oWciellement une République mais de grosses
répressions ont lieu.
o Libye : situa/on diSérente car pas d’État-Na/on mais une mosaïque de clans qui luEent contre KadhaQ pour
s’accaparer les richesses du pays. L’interven/on de l’OTAN qui entraine la chute et la mort de KadhaQ en oct
2011. Mise en place de la Charia. Actuellement : chaos généralisé.
o Marasme syrien : répression dans le sang, Assad libère en masse les prisonniers islamistes (poli/que du pire),
Daesh
o Yémen : État en faillite, guerre civile.
 Le chaos poli3que : « la démocrae n’est pas une pilule qu’on avale mais une culture qui s’acquiert » Basbous.
 Étude de cas sur la Tunisie :
o 2011-2014 : par/ islamiste de Marzouki -> échec. libéralisme économique assumé. Droit des femmes : Abolit la
polygamie + droit au divorce est clariPé.
o Une démocra3e d’abord Meurissante : président est élu pour un mandat de 5 ans et ne peut en faire plus de 3.
Retour de la croissance (tourisme). Amre de nouveau les FMN : Peugeot, Darty.
o Mais un retour de l’insécurité : Retour des aEentats, généralisa/on de la corrup/on (cause la perte de 4% de
croissance/an), essor du djihadisme, déP iden/taire (entre Méditerranée et Sahara). Danger d’un retour en arrière.

Point sur Islam et économie :

 Islam empêche développement de condi3ons nécessaires au capitalisme : nombreux éléments d’incompa/bilités


(sociétés patrimoniales, peu de propriété privée, interdic/on usure et spécula/on). Monde musulman échappe à la
modernité à par/r 14e siècle. Occident et économie sont perçus comme dénaturant l’islam : renouer avec
tradi/ons (charia, redistribu/on des richesses).
 Développement à par3r des 1970s d’un islam de marché : tournant des années 1970 où le pétrole alimente les
fonds souverains, les discours religieux encouragent l’enrichissement personnel provenant d’un eSort halal.
Développement d’une Pnance islamique qui représente 1% de la Pnance mondiale mais est en plein essor depuis les
années 2000  produits halal (Halal en France pèse 5Mds d’euros) comme le Mecca Cola.
 Développement économique au service d’un islam conquérant : la rente pétrolière Pnance l’expansion de l’Islam. Le
Qatar u/lise son inOuence géopoli/que nouvelle pour soutenir un islam conservateur, comme l’Arabie Saoudite.
L’Islam poli/que est marqué par la corrup/on, le népo/sme, valeurs contraires à la vertu prônée par la religion.

LE CONFLIT ISRAELO-ARABE DANS LA GÉOPOLITIQUE RÉGIONALE ET


MONDIALE
I- LES RACINES DU CONFLIT
 La Pales3ne, une terre revendiquée par 2 peuples : les juifs (terre promise, revendica/on réac/vée au XIXe par le
sionisme, et les promesses anglaises : conférence de San Remo 1920) vs les arabes (territoire conquis dès le VIIe siècle,
na/onalisme qui naît en 1920 en réac/on à l’appari/on du sionisme).
 De la déclara3on Balfour (1917) à la créa3on d’Israël, un conMit larvé : avec la déclara/on de Lord Balfour, les
Britanniques se disent favorables à l’établissement d’un foyer juif en Pales/ne. De nombreux Juifs émigrent ainsi vers la

25
Pales/ne dans l’entre-deux-guerres : 30% de la popula/on en 1930. En 1947, le RU, dépassé par l’immigra/on et le
terrorisme juifs, passe la main à l’ONU dont le plan de partage divise la Pales/ne en 3. Ce dernier prévoit la créa/on d’un
État juif et d’un État arabe laissant Jérusalem et sa propre banlieue sous contrôle interna/onal. Le 14 mai 1948, Ben
Gourion proclame l’État d’Israël.
 À la créa3on d’Israël, un conMit ouvert, et instrumentalisé par les 2 Grands : 15 mai 1948, 1ère guerre israélo-arabe car
les pales/niens ne reconnaissent pas le partage de l’ONU. Victoire spectaculaire d’Israël qui permet ainsi l’agrandissement
du territoire israélien. Appari/on de groupes poli/ques en luEe contre Israël ( Yasser Arafat, OLP 1964). En Juillet 1949,
des accords d’armis/ce sont signés entre Israël et les pays arabes voisins : 78% du territoire de l’ex-Pales/ne mandataire
sont accordé à Israël soit 22% de plus que ce que prévoyait le plan de partage de l’ONU en 1917. L’Égypte occupe la bande
de Gaza. La Cisjordanie et Jérusalem-Est sont contrôlés par la Jordanie. Le projet d’un État pales/nien est alors abandonné
et la ligne verte délimitant l’État d’Israël prévaut jusqu’en 1967. L’URSS sou/ent Israël puis s’en détourne au proPt des
na/onalismes arabes. Israël se tourne donc vers l’Occident.

XI- UN CONFLIT ÉMAILLÉ DE NOMBREUSES GUERRES, DES ANNÉES 1950 AUX ANNÉES 1980
 Guerre des 6 jours (1967) : la guerre des six jours. En Mai 1967, l’Égypte exige le départ des forces de l’ONU présentes
dans le désert du Sinaï, et signe une alliance militaire avec la Jordanie. Elle impose aussi le blocus du détroit de Tiran qui
permet à Israël d’accéder à la mer Rouge. Le 5 Juin, Israël aEaque l’Égypte. C’est un succès éclair dans le Sinaï. Face au
refus de la Jordanie de rester neutre, le pays est également aEaqué par Israël. Pour meEre Pn à ceEe guerre éclair, les
Na/ons Unies adoptent une résolu/on devant meEre Pn à l’occupa/on militaire israélienne. Mais en réalité celle-ci n’a pas
été appliquée. Le Sinaï par exemple, n’a été res/tué qu’à l’Égypte bien plus tard.
 Guerre du Kippour (1973) : aEaque surprise de l’Égypte et de la Syrie. Interven/on des 2 Grands nécessaire pour établir
un statu quo. Prix du pétrole x4 pour faire pression sur les Occidentaux : début du 1er choc pétrolier. Mais un processus de
paix s’établit  accords de Camps David en 1978.
 Guerre civile au Liban (1975-1990) : voir exemples.
 Les tensions des années 1980 jusqu’à la guerre du Golfe : pendant la guerre Iran/Irak, l’Iran déploie une violente
propagande an/-israélienne. Pendant guerre du Golfe, S. Hussein tente de bombarder Israël et ouvre des négocia/ons
secrètes avec l’OLP.

XII- Première in3fada dans les territoires occupés - 1987


 C’est quoi ? Appelée également guerre des pierres, c’est un soulèvement général et spontané de la popula/on
pales/nienne contre l'occupa/on israélienne suite à un accident de la route entre un camion israélien et une voiture
pales/nienne. Elle a pris Pn en 1993 lors de la signature des accords d'Oslo.
 Formes : Le mouvement a débuté par une grève générale à Gaza puis révolte de toute la jeunesse pales/nienne qui n’avait
jamais connu autre chose que l’occupa/on. Un autre élément important est le fait que la popula/on pales/nienne vivant
sous l’occupa/on a pris en main sa situa3on sans plus s’en remeEre ni aux États arabes, ni à l’OLP « extérieure ».
 Conséquences : forte et meurtrière répression de l’armée israélienne. A côté de l’aspect média/que, l’In/fada est
également une révolte Pscale et une nouvelle façon de vivre en recherchant au maximum l’autosuWsance économique. De
plus, à la suite de l’In/fada est créé le mouvement islamiste du Hamas (terrorisme pour la destruc/on d’Israël).

XIII- L’ESPOIR DE LA PAIX


 Le processus de paix de 1993 à 2000, un immense espoir : le processus d’Oslo (1993-1995) met Pn à la première In/fada
(1987-1993), reconnaissance mutuelle Israël – OLP. Les Pales/niens disposeront d’un territoire autonome. Mais cela reste
fragile car extrémistes pales/niens et orthodoxes israéliens condamnent ce processus. Début de la colonisa/on
israélienne.
 L’espoir déçu et le retour des troubles depuis le début des années 2000 : seconde In/fada (insurrec/on pales/nienne de
2000 à 2005), aEentats meurtriers du Hamas. Le processus d’Annapolis (2007, propose une “solu/on à deux États”) a
pié/né. La colonisa/on con/nue. En 2018, Trump reconnaît Jérusalem comme capitale indivisible d’Israël, ce qui
déclenche un regain de tensions. En 2020, les Accords d’Abraham sont signés (apaisement mais colère des Plas/niens).

Point sur les Accords d’Abraham : (bonne accroche mais incontournable aussi)
 C’est quoi ? Signé le 15 septembre 2020 par Israël et les EAU à Washington. Rejoints par le Bahreïn, le Soudan, le Maroc et
le Kosovo.
 Les objec3fs : le traité de paix normalise les rela/ons entre les 2 pays et témoigne de la césure entre les États sunnites et
l'Iran chiite au Moyen-Orient, ainsi que de la faiblesse des Pales/niens dans leur quête à l’obten/on d’un État.
Collabora/on dans de mul/ples domaines tels la technologie, les médias, le football, les services Pnanciers, le tourisme, la
recherche ou le transport aérien.
 Réac3ons interna3onales : accord de normalisa/on des rela/ons diploma/ques Israël/Soudan (6 janvier 2021) et

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Israël/Maroc (22 décembre 2020)

1993 Les Accords d’Oslo et le partage en 3 zones

- Le 13 Septembre 1993, la poignée de main entre le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et du président de
l’Organisa/on de libéra/on de la Pales/ne marque l’histoire. Ils scellent les accords d’Oslo devant la Maison-Blanche sous
le regard du président américain Bill Clinton. Le gouvernement israélien reconnait alors l’OLP comme représentante
légi/me du peuple pales/nien et l’OLP reconnait le droit d’Israël à une existence en paix et en sécurité.
- Les accords d’Oslo divisent les territoires pales/niens de Cisjordanie en 3 zones : la zone A en/èrement sous contrôle
pales/nien, la zone B sous contrôle civil pales/nien et sous contrôle militaire israélien, et la zone C en/èrement sous
contrôle israélien.
- En 1994 est créée l’Autorité pales/nienne qui administre les zones A et B de la Cisjordanie ainsi que la bande de Gaza.
Mais ceEe dernière passe en 2007 sous le contrôle du mouvement islamiste Hamas. La répar//on en 3 zones était censée
durer 5 ans et devait mener à la créa/on d’un État pales/nien souverain. Un objec/f qui n’a pas été aEeint à ce jour

EXEMPLES AFRIQUE
EXEMPLE DE DÉVELOPPEMENT RÉUSSI EN AFRIQUE
 A L’ECHELLE NATIONALE : LE
BOTSWANA, UN MODÈLE DE
RÉUSSITE.
 Pauvreté historique : à l’indépendance
(1966), fait par/e des 20 pays les plus pauvres du
monde.
 Rupture : découverte de gisements de
diamants à Orapa au début des années 1970s par
De Beers (conglomérat diamantaire sud-africain)
puis à Jwaneng en 1973 (2e gisement mondial). Ces
gisements sont exploités par Debswana (entreprise
d’exploita/on minière qui appar/ent à 50% à l’État
et à 50% à De Beers). Le Botswana représente 20%
produc3on mondiale Pn 1990s.

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 Succès : diversiQca3on (service et tourisme) impulsée par l’État (donc pas de syndrome hollandais), faible corrup3on, pas
d’endeSement, autoQnancement du développement, pas d’éléphants blancs... Succès poli3que (État planiPcateur et
développeur) : régime présiden/el fort mais mul/par/te, stable depuis l'indépendance (modèle démocra/que).
 Bilan : 90% de la popula3on a accès l'eau potable, 70% d'adultes alphabé3sés, transi/on démographique bien engagée.
Mais sida aSecte 25% popula3on (derrière le Swaziland).

 A L’ECHELLE URBAINE : ABIDJAN (COTE D’IVOIRE), LE REVEIL DE LA CLASSE MOYENNE.


 Pour montrer un rebond du développement africain ces dernières années.

 Depuis 2012, la Côte d’Ivoire sort de la crise : 1er producteur mondial de cacao. Le PIB a progressé de 10%. La richesse par
habitant a augmenté de 30%. Abidjan était historiquement la ville de la classe moyenne. Elle a perdu ce statut avec la crise
et tente de le retrouver.
 Il y a de nombreuses construc3ons : des immeubles, un centre commercial Mambant neuf construit par la CFAO
(Compagnie française en Afrique de l’Ouest), en partenariat avec Carrefour qui est le symbole de l’aSrac3on et de la
consomma3on en plein boom. En 2016, l’espace commercial accueil en moyenne 10 000 visiteurs par jour.
 Les grandes marques françaises sont amrées par le marché du pays :
o Canal + est présent depuis 20 ans dans le pays. L’entreprise a peu à peu adapté son oPre avec des abonnements à
10€/mois. Fin 2014 : lancement de la chaîne d’entrée de gamme A+ (séries et émissions africaines). Résultat :
croissance de 30%/an.
o Installa/on de Go Sport et la Fnac Pn 2015 à Abidjan. L’Oréal s’apprête à ouvrir sa première bou/que en Afrique là-
bas.
 Mais les inégalités se creusent encore. 46% de la popula/on ivoirienne vit toujours sous le seuil de pauvreté contre 10%
en 1985. La crise sanitaire de 2020 a sévèrement touché les entreprises, en par/culier les pe/tes structures. Plus d'un /ers
ont fermé, temporairement ou déPni/vement. Les ménages ont aussi été durement touchés, surtout les plus pauvres
d’entre eux.

 LE CINEMA NIGERIAN (une industrie qui marche dans un pays en crise) :


 Pour montrer un ra(rape des Suds sur les Nords avec un secteur cinématographique très dynamique

Un exemple de réussite na3onale : Depuis 2009, « Nollywood » est le 2e plus grand producteur de Plms après
Bollywood, devant Hollywood ! 2 000 Qlms/an, 150 millions de spectateurs. Des produc/ons s’élèvent à plus de 1
million de $ alors qu’elles ne dépassaient rarement 50 000$ en 1990. Le secteur cinématographique est le 2e
employeur du pays avec 1million d’employés, représente 3% du PIB na/onal.
Ce cinéma sert aussi à véhiculer des messages sociétaux majeurs : la comédie « The Wedding Party » sor/e en 2016
aborde les tensions entre les groupes ethniques Ibos et Yorubas. Enjeu sociétal aussi : État fédéral où la religion, la
langue et l’ethnie sont source de tensions, le cinéma pourrait être la clé de l’union na3onale.
Les Qlms commencent à s’exporter : Afrique du Sud et Ghana.
Covid-19 : adapta/on et innova/on pour sauver Nollywood durement touché par la crise sanitaire. Lancement de
« drive-in » en plein air pour con/nuer de diSuser des Plms.

EXEMPLES DE DÉVELOPPEMENT LIMITÉ EN AFRIQUE


 LA SOMALIE, LE SYMBOLE DE L’ETAT FAILLI
 Pour illustrer tous les problèmes africains : contestaon des fronères, conséquences de l’instabilité polique, groupes
terroristes

 Naissance de la Somalie : ●Au XXe, la corne de l’Afrique est divisée entre le RU, l’Italie et la France. ● 1977 : indépendance
du territoire français -> République de Djibou3. ●Les colonies italiennes et anglaises : en 1960, indépendance des 2 mais
dans le même ensemble, réuni sous le nom de Somalie. Or, le nouvel État qui émerge considère qu’il lui manque plusieurs
territoires pour retrouver la Grande Somalie. Ainsi, dès sa naissance, la
Somalie conteste l’intangibilité des fron3ères héritées de la
colonisa3on.
 Somalie/URSS : ● 1969 : coup d’État militaire en Somalie, et Syaad BARRE
prend le pouvoir et s’appuie sur l’URSS (traité de coopéra/on
URSS/Somalie en 1971). Seul Djibou/ demeure entre les mains de
l’Occident. ●1977 : Syaad BARRE, voulant accomplir son projet de Grande
Somalie, lance la guerre contre l’Éthiopie, en crise. Mais URSS sou/ent
l’Éthiopie (change de camp) donc défaite importante.

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 Conséquences de la défaite : ●Anéan/t tout projet de grande Somalie, divise les Somaliens. 1981-1991 : guerre civile ;
●1991 : chute de Syaad Barre  entraîne l’État somalien dans sa chute. L’ancienne colonie britannique se proclame
indépendante sous le nom de Somaliland (jamais reconnu par la communauté interna/onale).
 Conséquence de ceSe division et enjeux actuels :
o Migra3ons : 1million de réfugiés somaliens, qui fuient ailleurs (camps de réfugiés somaliens au Kenya EX/ camp de
Dadaab)
o Terrorisme : En Somalie, créa/on de groupes Shebab en 2006 (un Shebab = membre du groupe terroriste islamiste
somalien « mouvement des jeunes combaEants »). Ces milices islamiques, contrôlent les 2/3 de la Somalie de 2008-
2011 avant d’être évincés par les troupes de l’Union Africaine (organisa/on d’États africains). Ils font allégeance à Al-
Qaïda, appliquent poli/que de terreur en Somalie mais aussi à l’extérieur : 2015, massacre de l’université de Garissa
au Kenya. (-> les voisins souPrent de l’instabilité au-delà de leurs fron3ères)
o L’UA intervient via l’AMISOM (mission de l’UA pour la Somalie) de 2010 à 2018. Auj, missions militaires africaines.
 Face à cela, les grandes puissances sont restées en retrait : ●Interven3on humanitaire : échec  ils se re/rent pour
laisser place aux acteurs Africains ; ●Interven3on des EU et Europe contre la piraterie mari3me avec l’accord du
gouvernement Somalien (contribu/on au Pnancement de la mission AMISOM) ; ● février 2017 : nouveau président élu en
Somalie. Il veut meEre en place une « ceinture d’acier » autour de Mogadiscio pour protéger la ville. Or en 2017, 2 grands
aSentats dans la ville  les Shebab sont toujours là.
 Actualité : en février 2021, le mandat du président Mohamed Abdullahi Mohamed a pris Pn mais le président n’est pas
parvenu à organiser l’élec/on présiden/elle. Des manifesta/ons ont donc éclaté mais été interdites oWciellement pour des
raisons sanitaires. L’alliance des candidats de l’opposi/on appelle à la forma/on d’un conseil na/onal de transi/on pour
conduire le pays aux prochaines élec/ons.

 LES FEMMES EN AFRIQUE, UN LEVIER DE DÉVELOPPEMENT ?


 Pour montrer la situa3on des femmes en Afrique aujourd’hui
 Pour montrer comment la mondialisa3on peut proQter à ces popula3ons
 La situa3on des femmes : rôle tradi3onnel (enfants, travail des champs = 70% de la popula/on ac/ve), discrimina3on
sociale et exclusion (ne possèdent que 15% de la propriété foncière), surmortalité, violence (l’excision et le viol
concernent 1/3 des femmes en Afrique du Sud)
 Actrices majeures du développement : reçoivent les 2/3 des micro-crédits (crédit à faible montant permeEant de
développer une ac/vité génératrice de revenus). EX/ Les « Nanas Benz » au Togo : contrôle du commerce de la wax (/ssu).
 Des femmes au pouvoir : EX/ Prix Nobel de la paix à Wangari Maathaï en 2004 (Kenya) pour sa luEe contre la
déser3Qca3on, à Ellen Johnson Serleaf (ancienne présidente du Liberia) en 2011 pour la luEe pour le droit des femmes.
 Le karité « équitable », espoir des femmes au Burkina Faso :
o Le karité est une noix, consommé depuis toujours pour la nourriture et les soins des femmes burkinabaises.
Surnommé « l’or des femmes » car le seul produit dont elles peuvent garder l’argent qu’il rapporte.
o Ajd, la crème est devenue un produit mondialisé :
 Grâce à l’Occitane d’Olivier Baussan, le karité est u/lisé dans les savons. C’est maintenant une Prme gigantesque
qui s3mule l’économie burkinabaise (commande 336 tonnes de beurre par an)
 Source d’emploi : 300 000 femmes travaillent, dans les zones rurales.
 Source de commerce : 45 000 tonnes exportées
o En 2019, l’exporta/on du beurre de karité aEeint la barre de 34,2 milliards Francs CFA, produc/on annuelle de 450
000 à 600 000 tonnes de beurre de karité.
o De 2018 à 2021 : projet « Améliora/on de la résilience au changement clima/que des femmes dans les parcs à Karité
des Hauts-Bassins et du Centre-Ouest » qui forme sur le partage, l’interpréta/on, l’analyse et l’u/lisa/on des scenarii
et données clima/ques pour permeEre aux acteurs concernés issus des milieux scien/Pques, gouvernementaux,
communautaires et de produc/on de karité, d’arriver à interpréter les scenarii, les analyser aPn d’iden/Per les
vulnérabilités de la Plière et des producteurs et de les u/liser dans la prise de décision sur les choix de stratégies
d’adapta/on.

 LAGOS, TOUS LES DÉFIS Y SONT CONCENTRÉS


 Pour illustrer tous les dés des grandes villes africaines
 Présenta3on : ancienne capitale du Nigéria (transférée à Abuja pour ne pas privilégier une ethnie par/culière, ici était sur
le territoire des Yorubas). Géographiquement, son centre est sur des îlots mais avec la croissance urbaine elle s’étend à
l’intérieur des terres.
 DéQs : explosion démographique → croissance urbaine anarchique qui freine le développement car engorgement
(impossible de circuler), problèmes d’approvisionnements en énergie et en eau, mauvais équipements sanitaires,
criminalité très élevée

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 Une enclave de développement : une ville très dynamique tant économiquement (plaque tournante commerce pétrole =
20% PIB et 90% receSes en devises, port, emploie donc 40% de la MO qualiPée du pays et consomme 45% de l’électricité
na/onale) que culturellement (berceau de « Nollywood » et de l’Afrobeat)
 Mais en même temps le déQ des inégalités : inégalités socio-spa/ales très fortes entre le CBD (quar/er d’aSaires) et les
quar/ers riches qui se trouvent sur la Victoria Island et les bidonvilles et classes moyennes vers l’intérieur des terres.
 Port de Lagos : en proie à un chaos absolu en début 2021 à cause de problèmes d’infrastructures et de corrup/on, port
engorgé par les camions et les porte-conteneurs.

LES TRANSPORTS
 LA BOUCLE FERROVIAIRE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST
 Pour montrer la présence étrangère importante pour le développement des pays
 Pour montrer l’enjeu du ferroviaire dans le développement des pays

 L’intérêt du train en Afrique de l’Ouest : Pendant des décennies, la route est privilégiée sur le con/nent Africain mais
aujourd’hui le rail est convoité. Actuellement 2 grands projets de réhabilita3ons de lignes ferroviaires en Afrique de
l’Ouest : Dakar  Bamako (aEribué au gouv chinois) et AbidjanCotonou (aEribué à Bolloré, groupe français).

 Importance de Bolloré : Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Niger, Bénin, Togo ont misé sur le rail grâce au projet de boucle
ferroviaire de Bolloré. Bolloré a inves/ 2,5 mrds d’euros et Pn des travaux prévue pour 2024 : 3000 km de voie ferrée vont
traverser cinq pays dont 2 enclavés. Bolloré favorise l’interconnexion entre rail et ports. Il
gère les concessions portuaires des ports à conteneur d’Abidjan, Cotonou et Lomé. Ce
projet se concentre donc sur le transport de marchandises (90% du CA de la voie ferrée). Le
but de la ligne est de désenclaver en accentuant les échanges entre pays voisins et de
renforcer la compé33vité des ports d’Abidjan, Lomé et Cotonou.
 Importance du développement du réseau ferroviaire : Pour Roland Pour3er, le
développement du réseau ferroviaire est l’un des ou/ls les plus eWcaces pour favoriser le
commerce intra-africain, d’autant plus que les gouvernements africains savent le rôle
primordial que le chemin de fer a joué dans le développement des pays européens et des
États-Unis.

 CORRIDOR DE DEVELOPPEMENT DE NACALA AU MOZAMBIQUE


 Pour montrer que les infrastructures de transport, les groupes miniers, pétroliers ou
foresers peuvent parciper au désenclavement de régions enères.
 Pour montrer que les États doivent apprendre à en rer par.

 Présenta3on : La baie de Nacala abrite le seul port en eau profonde du pays.


Jusqu’à récemment, celui de Beira (Centre), et celui de Maputo (extrême Sud)
assuraient la plupart des échanges du Mozambique et des pays de l’hinterland
(Zimbabwe, Zambie et Malawi). Les choses ont changé avec l’entrée en service de
l’ancienne voie ferrée coloniale reliant Tete (Nord-Ouest) à Nacala (via le
Malawi) et l’agrandissement du port, en décembre 2015.
 Pourquoi ? Un projet mo/vé par le démarrage de l’exploita3on du charbon dans
la région de Tete, en 2010, puis la découverte de gigantesques champs gaziers
près de Pemba (extrême Nord). Le gouvernement a décidé de se servir de l’appé3t
des inves3sseurs pour aménager la zone.
 Les autorités mozambicaines ont su saisir le bon moment : en 2008, quand le
cours du charbon était au plus haut (130 dollars/tonne) pour pousser le géant
minier brésilien Vale à inves3r 4 milliards de dollars (environ 2,8 milliards
d’euros, à l’époque) dans la réfec3on de la voie ferrée et la construc3on d’un
terminal d’exporta3on de charbon dans la baie de Nacala, de l’autre côté du port.
 Autres acteurs :
o Le Japon, qui a poussé le conglomérat Mitsui à inves/r 763M$, Pn 2014
o Le Brésil : principal bailleur de fonds de l’aéroport de Nacala (construit par Odebrecht pour 211M$) et du projet
ProSavana, qui doit permeEre de doper la produc3on agricole le long de la voie ferrée dans la région de Nampula, le
grenier du Mozambique.
 Actualité : Le port en eau profonde de Nacala progresse dans ses ac/vités. En 2019, la plateforme a manuten/onné plus
de 2,2 millions de tonnes de marchandises générales, soit une augmenta/on annuelle de 16 %.

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 TANGER MED :
 Pour montrer le 1 port africain (1 port à conteneurs en Méditerranée)
er er

 Port en eau profonde : il est construit entre 2004 et 2007, à l’est de Tanger au Maroc (lieu stratégique car proximité avec
Gibraltar). Son ac/vité principale est le transbordement de conteneurs et le feedering. C’est une plateforme logis/que aux
portes de l’Europe ce qui lui permet de jouer sur le juste à temps. Son terminal 1 est géré par Maersk. Tanger Med est
relié depuis novembre 2018 à Casablanca par une LGV, soutenue par la France.
 Enjeu économique : Il y a une zone franche logis3que et industrielle (usine Renault-Nissan construite en 2012, 170 000
voitures exportées en 2014). Les 3,3 millions de conteneurs traités en 2017 par le port en font le 1er port africain.
Croissance soutenue des ac/vités en 2020.

CONFLITS
 LE CONFLIT DES GRANDS LACS :

HISTORIQUEMENT, UNE ZONE DE FORTES TENSIONS :


 Dans le Rwanda, le Burundi, le Ouganda et la RDC, il y a une opposi3on ethnique forte entre Hutus (cul/vateurs) et Tutsis
(éleveurs). La colonisa3on a renforcé les conten/eux. Au Rwanda, le pouvoir est entre les mains des Tutsis (privilégiés par
le colonisateur belge), discrimina/on des Hutus.
Les 2 guerres du Zaïre :
 1996-1997, 1ère guerre du Zaïre : Arrivée de forces étrangères (Rwanda et Ouganda) pour oWciellement soutenir les
opposants de Mobutu et chasser les extrémistes Hutus. En 1997, Mobutu part, Laurent Désiré Kabila se proclame
président et chasse l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi. Mais ces trois pays, accusés de piller les ressources du pays
décident de renverser le nouveau régime.
 1998-2003, 2ème guerre de RDC entre les 4 pays. Chaque camp cherche des sou3ens en Afrique et à l’interna3onal, mais
peu veulent s’engager. Kabila est assassiné en 2001, son Pls Joseph prend sa place. En 2003, tous les pays quiEent la RDC
(4millions de morts)

ACTUELLEMENT, LA ZONE RECOUPE DE NOMBREUX ENJEUX TERRITORIAUX ET LES CONFLITS ONT EVOLUE :
 Enjeu du partage des ressources. Région riche en ma/ères premières :

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o Ressources halieu3ques (tensions pour les lacs Édouard et Albert : militaires ougandais contre pêcheurs
congolais, série de meurtre). En Ouganda, la pêche emploie 700 000 personnes mais quasi épuisement des
ressources.
o Hydrocarbures : poten/el de 6,5Mrds barils.
o Contrôle des cours d’eau : peut devenir une richesse car ce sont des pays en amont des Oeuves d’Afrique
Orientale (Nil et le Zambèze ont leur source dans ceEe zone).
 DiRculté : faire coïncider « État, ethnie, territoire » -> Exemple du lac Malawi : le lac est revendiqué dans son intégralité
par le Malawi, mais partage compliqué. Ils s’appuient sur un traité signé en 1890 par l’Allemagne qui cédait le lac aux
britanniques (qui forment adj le Malawi)
 Problèmes de Mux migratoires : entre Afrique du plein : Ouganda, Rwanda, Burundi et Afrique du vide : RDC

 LA GUERRE DU BIAFRA (1967-1970) :


 Présenta3on : Le Nigéria est mul/ethnique, organisé en 3 par3es (Nord, musulmans avec les Haoussas ; Sud-Ouest, Lagos,
dominée par les Yorubas, Sud-Est, chré/enne, ethnie des Ibos).
 La sécession : Le Biafra est un État éphémère né de la sécession de l’Eastern region de fédéra/on nigériane, situé à l’Est du
delta du Niger entre le Oeuve Niger et le Cameroun. C’est une zone chaude, humide, boisée qui exporte de l’huile de
palme, du charbon, du pétrole. L’ethnie majoritaire est les Ibos. La sécession du Biafra entraîne une guerre avec le reste du
territoire, avec un blocus contre la région du Biafra (famine meurtrière, 1million de morts). C’est la 1ère famine média3sée
avec un écho interna/onal. Se solde par la défaite du Biafra.

GUERRES CIVILES
 LE RWANDA :
 Les facteurs de la crise : Dès 1980, baisse du prix du café et surtout de l’étain, d’où une crise des exporta/ons rwandaises.
Or, durant la période faste, l’État a inves/ dans des secteurs de pres/ge plus que dans des ac/vités productrices de biens.
De plus, le Rwanda manque de terre et connaît une situa/on de famine endémique ( 1/6 de la pop° en souPre). Avec la
crise, l’État est privé de tous ses moyens de contrôle territorial car la rente éta/que était un ou/l clé de sa puissance. Ainsi,
l’État ne remplit plus ses obliga3ons sociales (santé, éduca3on), mais augmente paradoxalement son budget pour la
défense (1/2 budget), s’enferme dans une logique de répression (situa/on pré-génocidaire).
 Le génocide : s’eSectue à l'ins/ga/on du régime extrémiste hutu alors au pouvoir, et fait environ 800.000 morts entre avril
et juillet 1994 (essen/ellement des Tutsis, et des Hutus modérés). Le soir du 6 avril 1994, l'avion du président rwandais
hutu Juvénal Habyarimana, de retour de Tanzanie, est abaEu au-dessus de Kigali. Commencent alors les massacres à
grande échelle. Les Tutsis sont accusés sans discernement par le pouvoir, alors dominé par les Hutus, de collusion avec la
rébellion venue d'Ouganda et entrée dans le nord du pays depuis 1990. Ils sont donc tués massivement.

AFRIQUE DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES


 LA CHINAFRIQUE :
 Données : 15% des IDE chinois vont en Afrique, 2500 entreprises chinoises en Afrique, la Chine a promis un plan de
60Mrds$ d’inves/ssement (2015). 1er partenaire économique depuis 2009 (mais derrière l’UE dans son ensemble).
 54 ins3tuts Confucius chinois en Afrique diSusent la langue et la culture chinoise. 50000 étudiants africains en Chine en
2015.
 Intérêts :
o Pour la Chine : approvisionnement en ma3ères premières (permet de réduire sa dépendance au MO, ex : pétrole
d’Angola), proPter du dev éco de la région, construire une aire d’inMuence (installa/on d’une base militaire à Djibou/,
du siège de l’UA à Addis Abeba en Éthiopie pour 200 millions $, héritage communiste de Tanzanie). Afrique = 25% de
la pop° mondiale en 2050.
o Pour l’Afrique : apport de main d’œuvre et surtout d’inves3ssement (notamment dans les infrastructures (ex : la
Chine Pnance le raEachement de l’Éthiopie à la mer))
 Le cas de l’Angola : la Chine est Pdèle à elle-même et se sert de la stratégie de la deSe. En échange de pétrole, elle fournit
d’énormes prêts à l’Angola. L’Angola rembourse directement en pétrole, sauf que la chute des cours provoque une hausse
de l’exploita/on, l’Angola s’enlise alors dans un puit sans fond : 57% de la produc/on est des/née au remboursement de la
deEe chinoise. (Chine dé/ent 30% des deEes angolaises, 23Mrd$).

 LE PORT DE DJIBOUTI, UN PORT AUX DIMENSIONS GEOPOLITIQUES :


 Port stratégique : au carrefour des routes mari/mes, à l’entrée de la Mer Rouge. De plus, il est une porte d’entrée vers le
bloc régional du COMESA (Marché commun de l'Afrique orientale et australe), regroupant 21 pays.

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 Développement rapide : entre 2010 et 2016, traPc mul/plié par 2,5. Encore aujourd’hui, de nombreux projets
d’extensions sont prévus/en cours de construc/on ex en 2017, port de Doraleh inauguré.
L’inMuence chinoise est croissante
 Le port de Djibou/ est intégré aux projets de Routes de la Soie, d’où des inves/ssements massifs de la Chine. Ainsi, le
nouveau terminal de Doraleh a été Pnancé à 85% par l’EximBank of China ; en 2017, l’opérateur portuaire China Merchants
est ac/onnaire du port à 25%, et en 2018, l’opérateur Dubaï Port World (DPW) est poussé vers la sor/e. De plus, le projet
de Dolareh repose également sur la créa/on de Zones Franches, dont une de 5000 hectares qui sera en/èrement
administrée par Pékin.
 CeEe stratégie chinoise est également liée à ses stratégies commerciales/industrielles : en 2017, le port de Djibou/ capte
100% du commerce mari/me de l’Éthiopie, pays au cœur des stratégies de
délocalisa/ons chinoises, et qui lui donne également accès à tous les pays du COMESA.
(Ligne ferroviaire Addis-Abeba/Djibou3).
L’inMuence occidentale
 Présence de bases militaires américaines (3200 soldats) et françaises.
 En 2017, deux sénateurs américains cri/quent vivement le fait que la Chine ait le pouvoir
de restreindre l’accès au port pour les autres pays.
 Sorte de guerre d’inOuence qui semble émerger : en 2018, des responsables américains ont
accusé la Chine de viser la base américaine depuis sa base avec des lasers pour nuire à la
santé des soldats américains.

ENTREPRISES INTERNATIONALES EN AFRIQUE


 LA FIRME CHINOISE HUAJIAN EN ETHIOPIE :
 C’est quoi ? une Prme de chaussures chinoise, son usine s’est installée en 2012 à 30km d’Addis-Abeba. Le gouvernement
éthiopien avait accueilli à bras ouvert ceEe entreprise car il était en quête d’industrialisa/on.
 Avantages économiques : réduc/on du chômage + entrée de devises étrangères. L’entreprise emploie 10 000 personnes
et exporte 5millions paires/an.
 Tendance de la Chine à se tourner vers l’Afrique : selon la BM, la Chine devrait délocaliser 85millions d’emplois industriels
dans les prochaines années (salaires chinois jusqu’à x10 Éthiopie). Permet dvpt infrastructures : parcs industriels. Grâce à
ce sou/en, l’Éthiopie s’aWrme comme le nouvel atelier du monde.
 Limites : bureaucra/e pesante, manque d’infrastructures, coupures d’électricité, longs délais de livraison. Faible niveau de
vie des employés (pas de salaire min), mauvaises condi/ons de travail et absence de protec/on sociale.
 Ces délocalisa/ons sont promeEeuses pour le dvpt de l’Éthiopie mais il y a un risque de mal dvpt.
 Perspec3ves : Huajian prévoit d’inves/r 400Mrds$ dans les 7 prochaines années.

 HEINEKEN, UNE ENTREPRISE EUROPÉENNE EN AFRIQUE


 Présenta3on : croissance démographique, émergence d’une classe moyenne pour qui la bière est signe d’appartenance
sociale.
 Actuellement, Heineken est le 3e groupe de bière en Afrique, mais aspire à être le leader. BénéQces importants car les
faibles coûts de produc/on en Afrique permeEent des marges énormes (+ grosse marge des 5 con/nents).
 Sa stratégie est eRcace : à l’indépendance, la pop° veut une bière fabriquée dans leur pays et qui ne vient pas d’Europe.
Heineken u/lise la stratégie des forma/ons (ils enseignent aux africains à faire de la bière comme en Europe) pour ensuite
la produire et la vendre là-bas, sous l’é/queEe du pays.
 Mais des moyens contestables : l’inOuence de la marque se fait en par/e grâce à la corrup3on.
Ex/ Heineken a u/lisé un réseau de 2 500 pros3tuées nigérianes pour convaincre les clients que les bières de la marque
Legend (leur sous-marque) assuraient de meilleures performances sexuelles que la concurrente Guinness.
 Mais Heineken reste la bienvenue en Afrique : créa3on d’emploi, construc3on de brasseries ultramodernes, emploi
agricole (u/lisent riz, manioc…), engagement humanitaire et éduca3f (pour son image mais bénéPque à l’Afrique).

 TRANSSION, UNE ENTREPRISE CHINOISE EN AFRIQUE


 Présenta3on : créé en 2006 et basé à Shenzhen, champion chinois du mobile en Afrique (dé/ent plus de 49% du marché
africain), 4ème vendeur de téléphones en Afrique.
 Stratégie : modèles de téléphones basiques vendus à par/r de 10€, entrée de gamme. Transsion a donc su s’adapter à
l’Afrique en créant des téléphones pour les villes de rang inférieur.
 Inves3ssements dans la R&D : innova/on pour le produit comme la photographie, la durabilité du matériel, la R&D et les
données d'u/lisateurs, le système d'exploita/on Android personnalisé exclusif et les services de contenu.
 Avance dominante : dans la distribu/on, le service après-vente, le marke/ng et l'image de marque

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ÉLÉPHANTS BLANCS EN AFRIQUE
 BASILIQUE NOTRE-DAME DE LA PAIX DE YAMOUSSOUKRO :
Construite sous les ordres de Félix Houphouët-Boigny, reconnue en 1989 comme le plus grand édiPce religieux chré/en au
monde. Coût total : 40 milliards de francs CFA (6% du budget annuel du pays) Pnancés sur l’argent personnel d’Houphouët-
Boigny. C’est une réplique de Saint Pierre de Rome qui vise à imposer le clan et la religion d’Houphouët-Boigny. Inaugurée en
1990 par Jean-Paul.

 LE PROJET DU GRAND INGA AU CONGO


 Présenta3on : Inga I, II, III sont des barrages hydroélectriques en RDC sur le Oeuve Congo (près de Kinshasa)
 Histoire : projet en 1925, à l’époque coloniale (pour faire de l’empire belge la 1ère puissance énergé/que). Construc/on
sous Mobutu dans le cadre poli/que de développement et de pres/ge du Zaïre (inaugura/on d’Inga I en 1971).
 Une idée salutaire : a rendu fer/le la vallée sèche d’à côté, la bonne ges/on permeErait à la RDC de faire face à ses
besoins internes, exporta/ons d’énergie vers l’Angola et le Zimbabwe
 Cri3ques : mal entretenu, qualiPé d’éléphant blanc (projet et coût pharaoniques), femmes délocalisées qui perdent alors
leur moyen de subsistance (agriculture), destruc/on de communautés dont l’existence dépend du Oeuve et les popula/ons
pauvres ne pourront pas payer leur accès à l’électricité donc inu/le.
 Poten3el hydroélectrique : immense mais les barrages ne tournent pas au maximum de leur capacité car la demande est
trop faible : poten/el 100 000 MGW en RDC dont 40 000 par les barrages Inga mais actuellement 2 000 MGW
 Aujourd’hui : prévision d’un Inga III et construc/on d’une centrale (plus du double du poten/el du barrage des Trois-
Gorges et donc plus gros mondial). Le projet mené par un consor/um sino-espagnol (accord signé en octobre 2018). Les
travaux devraient commencer en 2021.

 LE BARRAGE D’ASSOUAN
 Présenta3on : 111 m de haut, 3600m de large. Inauguré le 15 janvier 1971 par le président égyp/en Anouar al-Sadate.
Permet de réguler le cours du Nil, dont dépendent 9 pays pour l’approvisionnement.
 But : AEeindre l’autonomie agricole et électrique (Nasser). S’inscrit dans GF : rapprochement de Égypte – URSS pousse les
USA à suspendre leurs Pnancements. Nasser na/onalise alors le canal de Suez en 1956. Il présente ce barrage comme une
source de Perté pour l’Égypte au même /tre que les bâ/ments pharaoniques, ce qui permet de réaWrmer un passé
glorieux
 Cri3ques : Problèmes écologiques : auparavant la fer/lité des sols était renouvelée à chaque crue du Nil par le limon,
aujourd’hui retenu par le barrage, donc remplacé par des engrais chimiques (1999-2000 l’exporta/on égyp/enne de
pommes de terre n’a pu entrer en Europe à cause de la quan/té d’engrais dans les tubercules). Problèmes de salinisa3on :
l’eau salée, qui n’est plus Pltrée par le limon, s’inPltre de plus en plus dans le delta. Le lac ar/Pciel (lac Nasser) engendré
par le barrage menace des patrimoines historiques égyp3ens : temples d’Abu Simbel construits sous Ramsès II ont été
démontés et déplacés 1960s par l’Unesco.
 Aujourd’hui : Tensions avec Soudan qui menace l’Égypte de retenir l’eau du Nil.

TERRITORIALISATION DES ETHNIES


 L’APARTHEID EN AFRIQUE DU SUD :
 ère
Les sépara3ons : la 1 grande sépara3on se fait entre les « terres blanches » (villes, zones indus et minières, zones
agricoles fer/les, ports) et les « réserves indigènes » (déterminées par le Na/ve Land Act de 1913, de 8millions d’ha à 15
millions entre 1913 et 1936). Les « Na/ves » (=Bantous) sont divisés en plusieurs ethnies (Zoulous, Xhosas, Sothos, …)
ayant chacune un territoire propre : cons/tu/on de 10 « bantoustans ». En 1972, 4 bantoustans reçoivent l’indépendance
(l’idée est de diviser la communauté noire pour l’aSaiblir). La ségréga/on prend Pn en 1994 (1ères élec/ons mul/raciales) ->
énormes progrès jusque 2008.
 La ségréga3on se décline à l’échelle urbaine (depuis le Group Area Act de 1953) : dans toutes les villes, certains quar/ers
sont assignés aux Noirs, d’autres aux blancs. EX/ à Johannesburg, la ville blanche est au Nord (richesses minières, paysages
à l’américaine, siège de De Beers). Au Sud, on trouve les townships de Soweto et d’Alexandra, deux quar/ers noirs.
Soweto est divisé en quar/ers ethniques, n’a que deux entrées, tout commerce y est interdit.
 La Qn de la période postapartheid ? : démission de Jacob Zuma en février 2018. Depuis 2008 (Pn de l’émergence), le pays
rechute (balance commerciale déPcitaire, 45% de la pop sous le seuil de pauvreté, xénophobie) et le par/ de l’ANC (celui
de Mandela) est éclaboussé par des scandales de corrup/on. En 2019, nouvelle vague de violence contre les étrangers.

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LES RESSOURCES
 LE DELTA DU NIGER :
 Présenta3on : le Sud du Nigéria est riche en hydrocarbures (on-shore et oS-shore), zone conOictuelle, nombreuses ethnies
(dont l’ethnie des Ibos). Région vitale pour le Nigéria qui vit d’une mono-exporta/on d’hydrocarbures, mais la richesse
échappe à la popula3on (répar//on des revenus aEribuée au pouvoir central et aux FMN) donc malédic/on pour les
popula/ons locales.
 Une zone conMictuelle : guerre du Biafra. 1990s, MOSOP (mouvement pour la survie du peuple Poni), qui s’appuie sur les
Oboni et qui s’oppose aux pra/ques des FMN, dénonce l’ac/on de SHELL (dégrada/on de l’environnement et manque de
retombées économiques). 2006, créa/on du MEND (mouvement pour l’émancipa3on du delta du Niger), qui luEe contre
« l’exploita/on et l’oppression des peuples », contre les compagnies pétrolières et le gouvernement fédéral, cherche à
rassembler les  ethnies du delta du Niger. Joue un rôle dans le développement de la piraterie dans le Golfe de Guinée
(nouvel épicentre), provoque chute de la produc/on du brut de 1/3. En 2009, guerre entre MEND et forces armées du
Nigéria.
 Pollu3on : fuites de pétrole brut s’échappent des pipelines : la popula/on blâme les Prmes pour le mauvais entre/en, les
Prmes dénoncent le MEND pour des actes de sabotage et déclarent que 70% du pétrole perdu est dû aux prélèvements
illégaux par les habitants. En mars 2018, Amnesty Interna/onal demande à l’État de mener l’enquête contre ENI et Shell.
Le Programme des Na3ons unies pour l'environnement (PNUE) prévoit qu'il faudrait 25 à 30 ans pour dépolluer le delta
et un rapport de 2020 d’Amnesty interna/onal montre que les travaux de dépollu/on annoncés en 2016 n’ont débuté que
sur 11% des territoires concernés. Pire que Deepwater au Mexique (26 000 barils déversés sur les terres en 2012).

 LA GRANDE MURAILLE VERTE :


 Ini3a3ve phare du con3nent africain ini/é en 2007 pour luEer contre le réchauSement clima/que. Développé par l’UA et
rassemble plus de 20 pays. Doit relier Dakar (Sénégal) à Djibou/, traverse tout le con/nent sur 7600km.
 Objec3fs environnementaux : protec/on des champs et villages contre le vent et l’érosion, augmenta/on de l’humidité,
renouvellement des sols.
 Freins : force le déplacement de popula/ons indigènes (ex : le bétail des Peuls au Sénégal). Jugé ineWcace. Les popula/ons
sont trop dépendantes spirituellement de la biomasse pour respecter une nouvelle forêt. (-> inadaptaon des ethnies aux
enjeux de la mondialisaon). L’ini/a/ve du « Barrage vert » en Algérie avait déjà conduit à l’échec.
 Exemple du Sénégal, très entreprenant : la muraille mesure 545km sur 15km de large. 5 000 ha reboisés par an. Le
gouvernement sénégalais débloque chaque année 1,3 million € + Pnancements de l’UE (pour luEe contre déser/Pca/on :
6 millions € délivrés depuis 2016)
 Un mirage : Le rideau de verdure ne représente en 2020 que 4% de la superPcie concernée par le projet pharaonique. En
janvier 2021, E. Macron a donc annoncé à l’occasion du One planet Summit à Marseille une enveloppe de plus de 14
milliards de dollars pour donner un coup d'accélérateur à ce grand projet panafricain.

COOPERATION REGIONALE
 LA ZONE DE LIBRE-ECHANGE CONTINENTALE (UA)
 Présenta3on : Projet de l’UA 2018 en cours aPn de donner une dimension plus
économique à l’organisa/on.
 Objec3f : développer le pilier de la coopéra3on régionale  réduire dras/quement
les droits de douane entre pays africains pour permeEre l’émergence d’un marché
régional intégré. Selon une étude de l’ONU, en 2017, seuls 18% des exporta/ons
africaines sont intra-africaines, (pour comparer, l’Asie c’est 50%, et 70% pour
l’Europe) ; ainsi, l’élimina/on des taxes d’importa/ons permeErait d’augmenter de
moi/é le commerce intra-africain et d’augmenter d’1% le PIB africain d’ici 2022.
 En quoi consiste l’accord ? pays doivent supprimer les droits de douane sur 90% des
biens et services. Vise aussi à homogénéiser les normes régionales (vrai frein à
l’économie).
 Limites :
o Le Nigéria est non-signataire (1e économie du con/nent). Au total, les 9 pays non-signataires pèsent pour 21% du
PIB con/nental.
o La liste des produits qui bénéPcieront d’une suppression des droits de douane n’est pas encore établie, et ne
compte « que » pour 90% des biens et services. (Des produits très consommés pourraient en être exempts).
 Zlecaf : est oWciellement entrée en vigueur le 1er janvier 2021, après avoir été ra/Pée par 34 États sur 54 États signataires
(un secrétariat général permanent, sur le modèle de l’OMC, a été inauguré en 2020 à Accra au Ghana, avec à sa tête le
Sud-Africain Wamkele Mene).

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 LE G5 SAHEL
 Présenta3on : créé en 2014, réunit Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad. Siège = Mauritanie. Sa par/cularité : lie
étroitement développement économique et sécurité ; et implique des États du Sahel directement menacés par le
djihadisme (AQMI, MUJAO - Al Mourabitoune, Boko Haram).
 G5 Sahel et développement durable

o Éduca3on : Mahamadou Issoufou aWrme en janvier 2018 que 25 % du budget nigérien est consacré à l’éduca/on
(rendue gratuite et obligatoire jusqu’à 16 ans).
o Environnement : plan quinquennal de développement de la région du lac Tchad (projet de transfert des eaux du
Oeuve Oubangui vers le lac Tchad via un canal)
 G5 Sahel et luSe contre le terrorisme

o Comment ? Le G5S apparaît comme le pendant de l’opéra/on militaire française Barkhane et est des/né à
améliorer la coordina/on des ac/vités de sécurité et de défense entre les États du G5 Sahel.
o DiRcultés : Sa force conjointe rencontre des problèmes pour se Pnancer dans la mesure où ses pays membres
Pgurent parmi les plus pauvres du monde. Donc soutenu par : France (en fait l’UE), Arabie Saoudite, USA.
 Réunion du G5 Sahel en février 2020 : Macron a demandé aux pays du G5 Sahel de clariPer leurs posi/ons sur
l’interven/on de la France. Les États l’ont demandée mais la popula/on a vu cela comme du chantage. Macron en a appelé
à la sécurité de chacun pour venir à bout du terrorisme. Concentra/on sur les groupes les plus radicaux aWliés à l’EI (zone
des Trois Fron/ères).
 Sommet de sommet de N'Djaména en février 2021 : ampliPca/on de la dynamique militaire et concentra/on sur le retour
de l’État et de l’administra/on dans les zones grises ainsi que sur un programme de développement pour les civils.
 Été 2020 : de plus en plus de soldats européens présents au Sahel par la task force « Takuba », une expérimenta/on
d’armée européenne (soldats estoniens, tchèques, suédois, etc.)  accroche UE
 Ouvrages :

o Africafrance : Quand les dirigeants africains deviennent les maîtres du jeu (2017), Antoine Glaser : la France
peut être instrumentalisée par les pays africains.
o L’Afrique, nouvelle fronère du djiad ? (2018), Marc-Antoine Pérouse de Montclos : il conteste le djihadisme
comme problème interna/onal car ses racines sont des problèmes locaux.
o Une guerre perdue : la France au Sahel (2020), Marc-Antoine Pérouse de Montclos : il cri/que la présence de la
France au Sahel

EXEMPLES DE PAYS
 Le Niger
 Présenta3on : 189e/189 IDH, PMA, 20 millions d’habitants, fécondité de 7,6. Vision pessimiste (dans la zone du Sahel où la
sécurité semble mise à mal, État enclavé qui dépend des infrastructures des pays voisins)
 La ques3on de l’eau : manque d’eau (Nord) ou excès (tombe trop brutalement). Le Oeuve Niger (Oeuve allochtone, càd qui
prend naissance milieu humide et après aride) est une ressource en eau. Il en est de même pour le lac Tchad qui a des
cycles où il a plus ou moins d’eau donc ceEe ressource est aléatoire. En 2010, les mauvaises récoltes ont plongé la moi/é
de la popula/on en insécurité alimentaire  Faim
 Les déQs :
o Programme 3 N : « les Nigériens nourrissent les Nigériens » mais le programme s’appuie sur des aides extérieures
o Volonté de développer boucle de l’Afrique de l’Ouest (vieux projet) : idée de désenclaver les États au Nord (Niger,
Burkina Fasso) en développant des transports qui viennent du Bénin jusqu’à la Côte d’Ivoire mais des tronçons sont
manquants dans le projet ; il faut donc désenclaver le Niger avec un accès au port de Cotonou et/ou Lomé.
o GVNMT essaye de relancer la culture du coton : besoin de beaucoup d’eau donc ceEe culture de rente ne permeErait
pas d’avoir de grands proPts
o Richesse minière : un des plus gros producteurs d’uranium (mine d’Imouraren exploitée par Areva au nord,
inves/ssements français). La Chine s’intéresse au Niger pour l’uranium et la pétrole (prospec/on de construc/on
d’une route pétrolière et d’un oléoduc entre Chinois et Nigérians). L’Arabie Saoudite s’y intéresse pour les terres
arables, la Turquie y joue la carte de la culture (religion)
 Un État faible : depuis son indépendance, le pays a connu une dictature de par/ unique puis une série de coups d’État.
Tensions entre les diSérentes ethnies, danger du terrorisme (Aqmi, Boko Haram). Cependant, le pays apparaît comme une
excep/on parce qu’il n’est pas déstabilisé démocra/quement.
 Pour mq un État en situa3on de catastrophe économique et sociale alors que le régime est démocra3que

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 L’Île Maurice
 ème
Présenta3on : 2 IDH du con/nent africain, économie très diversiPée (qui repose à 76% sur les services, 21% du PIB pour
industrie et agriculture 3%). Île d’abord découverte par les portugais puis les hollandais, puis les français et les britanniques
(ancienne colonie britannique) : l’île connaît plusieurs décolonisa/ons. L’Île Maurice a joué la carte de la canne à sucre.
 Des atouts : Environnements législa/f et Pscal aErac/fs (diaspora indienne, paradis Pnancier), posi/on stratégique de l’île,
popula/on bilingue avec un haut niveau de forma/on, tourisme.
 L’exploita3on des atouts :
o Zones franches
o Ouverture aux Mux de la mondialisa3on (économiques et humains) : Port-Louis est le principal port, il sert d’escale
dans les longs trajets (zone de transbordement).
o Capta3on de Mux de marchandises et d’hommes : le carré d’or « parc technologique – université – Ebene Cybercity »
est une smart city au cœur de l’Île Maurice (centre d’appels au début, montée en gamme ensuite dans les services)
o Montée en gamme touris3que : tourisme de luxe, inves/ssements à par3r des 1990 surtout grâce aux receEes
na/onales.
 Des faiblesses :
o Domaines sucrier et tex3le : mis à mal par l’OMC dans le cadre des accords mul/Pbres et le protocole du sucre (Pn
des accords préféren/els)
o Dépendance au pétrole importé : biocarburant à base de canne à sucre ne suWt pas. Dépendance de plus en plus
élevée parce que les salaires de l’Île montent.
o Inégalités qui se renforcent : chômage de 6-7% mais de 22% chez les jeunes.
 Pour parler d’un miracle, d’un 3gre de l’Afrique, d’un NPI qui arrive à monter en gamme et devenir une économie
importante

 Le Ghana
 Présenta3on : Pays qui a connu une croissance importante, économie à revenu intermédiaire. IDH moyen (142ème) mais
15ème posi/on en Afrique. Pays qui /re proPt de ses ressources naturelles, joue sur ses exporta/ons. Un des lieux de la
traite négrière avec un lieu de mémoire (le port de Saint-Georges). Nkrumah (au pouvoir de 1957 à 1966). Jerry Rawlings
(au pouvoir de 1981 à 2001) accepte la mise en place d’un régime démocra/que. L’agriculture représente 20% du PIB, 34%
pour industrie et 46% pour services.
 Une économie de rente :
o Ma3ères premières : minerais (or, manganèse, pétrole oS-shore dans le Golfe de Guinée)
o Cacao : grande culture jusque dans les 1970s. Marque « 57 Chocolate » fondée par les sœurs Addison produit les
fèves de cacao mais importe le chocolat (il faut capter la transforma/on du produit).
o Ressources en eau : barrage Akosombo (hydroélectricité, agriculture) construit en 1965 sur le Oeuve Volta par
Nkrumah.
o Développement qui se conçoit par l’intégra3on dans l’économie mondiale en exportant les produits : l’objec/f est
de créer une économie de la transforma/on des ma/ères premières pour exporter des produits à plus haute valeur
ajoutée.
o Inves3ssement qui vient des popula3ons locales : karité
o Inves3ssements extérieurs : Chine
 Des faiblesses :
o Problème de l’endeSement : une des économies les plus endeEées alors que la deEe avait été allégée en 2004.
o Croissance des inégalités : enrichissement des plus riches, toujours au moins ¼ de la pop du Ghana qui vit sous le seuil
de pauvreté. À Tamale, surnommée la capitale des ONG (les ONG y assurent les services de santé et d’éduca/on), la
popula/on est confrontée au manque d’infrastructures de base.
o Ques3on de la sécurité : crainte de Boko Haram et de la piraterie
 Un pres3ge interna3onal : Nkrumah à Belgrade en 1961 (emblème du TM). Pays membre de la CEDEAO (le Ghana veut
développer l’intégra/on régionale), de la Zlecaf, jeu sur la proximité avec le monde francophone à l’échelle interna/onale.
 Un exemple pour sa démocra3e : En décembre 2020, le président Nana Akufo Addo a été réélu. La vie poli/que du pays
est apaisée, il reste le problème de la corrup/on à régler.
 Pour mq un pays qui a une économie de rente mais qui a débuté la modernisa3on de son pays (économie en transi3on)

 L’ÉTHIOPIE, LE BON ÉLVÈVE DE LA CHINE


 Quelques éléments d’histoire : pays presque pas colonisé (sauf quelques années par l’Ethiopie → d’où siège de l’UA à
Addis-Abeba), 1977-1978 conOit Somalie-Éthiopie entrave dvpt (famine etc.), à la chute de l’URSS l’Érythrée fait sécession
donc l’Éthiopie perd sa façade mari/me, avec aide de la Chine construc/on d’un chemin de fer Adis-Abeba – Djibou/.
 Puissance économique et démographique : 105 millions d’hab, 6ème puissance du con/nent avec croissance > 10%.
S’appuie sur l’industrie tex/le (ex. H&M), services (ex. Ethiopian Airlines), vente de terres arables (ex. à l’Inde). Tire proPt

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de sa MO peu chère (salaire moyen 510€ en Chine ≠ 28€ en Eth) et de sa situa/on stratégique, à proximité de la mer rouge
et proche du bassin consommateur européen.
 Puissance géopoli3que : puissance hydrohégémonique en devenir (barrage Renaissance sur le Nil), siège de l’UA, pdt de
l’OMS (Org Mdle de la Santé) est éthiopien (Tedros Adhanom)
 Mais il reste des déQs : contesta/on poli/que, sécheresse remet en cause sécurité alimentaire, 80% pop travaille dans
l’agriculture et pop peu éduquée
 L’Ethiopie, nouvelle usine de la Chine : « L’Ethiopie ressemble à la Chine d’il y a 30 ans » (régimes forts, peu de ressources
en MP mais MO abondante et volonté d’amrer des capitaux étrangers → rassure la Chine donc alux de capitaux)
inves/ssements dans les infrastructures (ex. ligne Adis-Abeba – Djibou/) et dans l’industrie (jsq 80 millions d’emplois
pourraient être délocalisés dans des ZES ex. Dong Guan), ouverture d’ins/tuts Confucius → l’Éthiopie est un des principaux
promoteurs de la coopéra/on sino-africaine
 Actualité : conOit dans le Tigré depuis 2020.

 LE NIGÉRIA, UN PAYS SOUFFRANT DE LA MALÉDICTION DES MATIÈRES PREMIÈRES


 Une puissance économique : 1ère économie africaine (son PIB a dépassé l’Afr du Sud en 2013), 6ème exportateur mdl
pétrole
 Mais désillusion envers le pétrole : n’est pas le levier de dvpt escompté car pas d’industrie de transforma/on → le Nigéria
doit importer son pétrole raWné (ex : 2015 le Nigéria a accueilli un sommet de l’OPEP alors que le pays souSrait d’une
pénurie d’essence, c’est con pour un producteur de pétrole quand même…) A cela s’ajoute une perte de revenus à cause
de la contrebande de brut par les Seigneurs de la guerre locaux qui rançonnent les compagnies pétrolières. Au total, seul
1/4 de la pop bénéPcie des revenus du pétrole et 70% de la pop vit avec – de 2$/j.
 Le delta du Niger illustre la malédic3on des MP : pollu/on ++ et a permis la sécession du Biafra en 1967. Émergence de
mouvements radicaux de contesta/on : le MOSOP dans les 1990s puis le MEND àp 2006 (vise à détruire la capacité de
produc/on pétrolière)
 Un pays qui peut poten3ellement imploser : pays avec un gros poten/el de dvpt (grand territoire, très peuplé, ressources)
mais 350 ethnies et instabilité ++. « Démocrazy » car président élu démocra/quement en 2019, Muhammadu Buhari, était
dictateur de 1984 à 1985.
 Des violences criminelles : en février 2021, un groupe criminel a kidnappé 300 Qlles dans une école dans le nord et
demande une rançon en échange.

EXEMPLES MOYEN-ORIENT
CONFLITS AU MOYEN-ORIENT
 LA GUERRE EN SYRIE
 Exemple d’une guerre civile, devenue une guerre confessionnelle et une guerre par procuraon.
 Présenta3on de l’État syrien : Indépendance en 1946. Liges au niveau des fronères : Liban (ancien territoire syrien
séparé par la France), Israël (plateau du Golan perdu à la guerre des 6 jours). Un pouvoir fragile et répressif, fragilité
économique avec stratégie de dvpt autocentré, créa/on de grands projets, interven/on de l’État (Barrage d’Hatay). Mais
dès les 1980s une libéralisa/on de l’économie se met en place.
 La guerre civile débute lors des printemps arabes : le régime de Bachar el-Assad réprime durement les manifesta/ons de
2011 qui étaient en faveur de la démocra/e et contre le régime. Le mouvement de contesta/on se transforme alors en
rébellion armée. Ce mouvement forme le CNS (conseil na/onal syrien). Ils s’emparent du Nord et de l’Est du pays en 2012-
2013, soutenus par de nombreux pays (not US et France), mais progressivement, leur présence est supplantée par des
groupes islamistes. Les kurdes prennent aussi des terres (25% du territoire).  jusqu’en 2014, les acteurs arrivent juste et
le conOit ne répond pas à de grands enjeux interna/onaux.
 2014 marque une rupture : bouleversement avec l’appari/on de l’EI qui entre en conOits avec tous les autres belligérants.
Une coali/on interna/onale menée par les US se met en place, elle sou/ent les forces kurdes  abou/t en 2017 avec la
chute de Raqqa (capitale syrienne de l’EI). Au contraire, la Russie sou/ent le régime syrien dès 2015 et permet à Assad de
reconquérir le territoire (60%). Raqqa n’est plus aux mains de l’EI
 Bilan : 500 000 morts, aEaques à l’arme chimique, crimes de guerre commis principalement par l’EI et le régime syrien.

 Le plan de paix Trump


Le 28 Janvier 2020, Trump a présenté son plan de paix censé résoudre le conMit israélo-pales3nien lors d’une conférence de
presse conjointe avec le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Le président actuel de l’autorité Pales/ne est
Mahmoud Abbas (contrôle la Pales/ne en Cisjordanie).

 Les projec3ons de la répar33on des territoires selon le plan : Israël domine la vallée du Jourdain, territoire riche et
stratégique en ressources. Par ailleurs les colonies illégales sont reconnues oRciellement (désignées sur la carte comme

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des communautés enclaves). Dans ceEe projec/on, la Cisjordanie et la bande de Gaza sont reliées par un tunnel. La ville
sainte de Jérusalem devient la « capitale indivisible d’Israël ». Le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem en mai
2018 et sa reconnaissance comme capitale israélienne par les États-Unis ont déjà provoqué la colère des pays arabes.

 Avis des puissances étrangères : Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a déjà approuvé la proposi3on
américaine très avantageuse pour Israël. En revanche le Hamas, au pouvoir dans la bande de gaza l’a rejetée en bloc.
Même réac/on du côté de Mahmoud Abbas. Dès la présenta/on de ce projet, des violences ont éclaté à Jérusalem et dans
les territoires pales/niens. Plusieurs pays arabes ont protesté contre le projet de Trump comme à Amman en Jordanie.
L’Union Européenne rappelle qu’elle ne reconnaît pas la souveraineté d’Israël sur les territoires occupés depuis 1967. Le
fragile équilibre mis en place par les accords d’Oslo en 1993 est mis en péril. Biden n’a pas encore abordé le sujet.

EXEMPLES DE PAYS
 ARABIE SAOUDITE
 Piliers de la puissance.
o Économie fondée sur le pétrole :
2e prod mdl (gisement de Ghawar),
pétrole = 90% des exporta/ons.
o Tenta3ve de diversiQca3on
économique : tourisme, télécom,
Pnance (3e fonds souverain
mondiale), agri (fermes géantes,
achat de terres arables), ouverture
et émission IDE.
o Territoire sacré : leader
autoproclamé du monde
musulman (ONG Ligue Islamique
Mondiale fondée en 1962, défend
le panislamisme et Pnance
prédica/on et construc/on de
mosquées dans le monde).
o Diploma3e régionale et mondiale :
membre fondateur de l’OPEP, axe
sunnite, CCG (1981), alliance
pragma/que avec USA (Quincy renouvelé en 2005), poli/que interven/onniste (Yémen depuis mars 2015)
o Al Rajhi Bank : banque saoudienne, spécialisée dans la Pnance islamique. Siège à Riyad. Pe/t à pe/t : 24 bureaux en
Malaisie, ouverture de bureaux et guichets au Koweït et en Jordanie en 2012
 Mais des faiblesses
o Économique : exclus de la croissance (femmes, migrants, chiites). Dépendance aux cours du pétrole. Entrée en bourse
prévue de Saudi Aramco pour limiter le déPcit de l’État.
o Poli3que : autoritarisme, dissidence chiite (Al-Nimr exécuté en janvier 2016). Les printemps arabes aSaiblissent
l’Arabie Saoudite car proposent une alterna/ve islamique plus démocra/que au régime monarchique saoudien.
o Géopoli3que : une puissance remise en cause. Ges/on déPciente du Hadj (2300 morts en septembre 2015), amtude
ambiguë par-rapport à l’islamisme (subven/onnait le Front Islamique du Salut en Algérie, mais appar/ent à coali/on
an/-EI), plus partenaire privilégié des USA depuis le 11/09, poli/que régionale dangereuse (Iran).
 Tensions avec voisins : Arabie Saoudite a toujours voulu asseoir sa domina3on sur la péninsule. Malgré le Conseil de
coopéra3on du Golfe créé en 1981, divergences avec voisins (Koweït et Bahreïn deviennent des monarchies
cons/tu/onnelles dans les 90s). Volonté d’assurer ses propres intérêts : Salman propose en 2011 de transformer le CCG en
Union du Golfe. 2017 : embargo sur le Qatar. Voir Yémen.
 La nouvelle diploma3e avec MBS (Mohammed Ben Salman) : suite à l’aSaire Khashoggi (mort en 2018 du journaliste
Khashoggi en Turquie, les US accusent l’AS), de vastes changements ont été mis en place en AS. Biden échange en 2021
avec le roi Salmane.

 IRAN
 Le pays connait une évolu3on poli3que avec l’arrivée d’Hassan Rohani en 2013 (conservateur modéré et pragma/que)
qui recherche le compromis (accord sur le nucléaire de 2015).
 De nombreux atouts : situa/on géographique, géant démographique, ressources, diaspora, popula/on éduquée, armée.
 Des faiblesses : régime « chiisé » mais pas d’« arc chiite » homogène (divisions arabe/perse, clans chiites)

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diSérents), des fractures intérieures économiques et poli/ques. Les dernières élec/ons législa/ves en Irak ( mai 2018) ont
vu arriver en tête Moqtada Sadr, chef d’une milice chiite mais qui incarne un na/onalisme chiite irakien, soucieux d’une
indépendance poli/que par rapport à l’Iran
 L’embargo américain : les US jugent que l’Iran sou/ent le terrorisme, donc sanc/ons depuis 2005 (dans le cadre de l’ONU).
Mais l’accord de Vienne lève une par/e de ces sanc/ons en juillet 2015, par l’ONU. Mai 2018 : Trump annonce le retour
des sanc/ons américaines + interdic/on d’u/liser le dollar dans les transac/ons avec Iran. Les Prmes européennes en
souSrent -> sanc/ons BNP, retrait Total et Peugeot malgré leur ancienneté.

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 En confronta3on directe avec l’EI : 2 aEentats revendiqués par l’EI le 7 juin 2017 à Téhéran touchent deux piliers majeurs
de l’Iran (mausolée de Khomeini, le Parlement). La minorité sunnite (entre 10% de la pop°) est discriminée.

Point sur rivalités pour l’hégémonie régionale (Iran-Arabie Saoudite). Nouvelle Guerre Froide ?
 Rivalités apparues en 1979, jusque-là alliés dans la GF (piliers de l’endiguement américain).
 Rivalités religieuses entre arc chiite et monarchies sunnites de la péninsule. Iran sou/ent Bahreïn, ingérence au Yémen
(AS sou/ent Yémen, Iran sou/ent rebelles Houthis), bataille des pèlerinages entre La Mecque et Kerbala
 Tensions autour de la nucléarisa3on de l’Iran : crainte d’une proliféra/on au MO, d’un rapprochement Iran-US, mais
Trump Pnit par se rallier à la vision saoudienne (2018).
 Les risques d’explosion : les tensions autour des ports (Émirats et le port d’Hodeïda, Iran peut bloquer le détroit d’Ormuz)

 La Lybie : la mort de Mouammar KadhaQ en Octobre 2011 entraîne une situa3on poli3que très instable
Situa3on actuelle : Faiez Sarraj est le premier
ministre du gouvernement d’union na/onale
reconnu par la communauté interna/onale. Il
commande une faible par/e du territoire par
rapport à Khalifa Ha[ar, commandant en chef
de l’armée na/onale libyenne (composée du
reste de l’armée de KadhaQ + milices) et
opposant au gouvernement de Sarraj. Le reste
du territoire est contrôlé par des minorités non
arabes (touareg, Toubou).

Comment en est-on arrivé là ? Le 7 Juillet 2012,


première élec/on démocra/que  victoire des
par/s libéraux suivis par des par/s islamistes.
Ensemble ils forment le congrès général
na/onal. Cependant ils font face à de nombreux
problèmes :

- Les milices : cons/tuées durant la


guerre civile, elles ne sont pas désarmées et con/nuent à jouer le rôle de l’armée et de la police. Or alors qu’avant
elles étaient unies par l’objec/f commun de faire tomber KadhaQ, aujourd’hui elles cherchent à défendre leurs
propres intérêts. Par exemple, à Benghazi, certaines de ces milices à tendance islamiste par/cipent à une série
d’aEaques et d’assassinats poli/ques.
- Le pétrole : le contexte économique est perturbé par le contexte d’instabilité poli/que. En eSet, entre Juillet 2013 et
Juillet 2014, des groupes armés bloquent des installa/ons pétrole (principale rentrée d’argent du pays). En 1 an la
produc3on pétrole est divisé par 6.
- La loi de bannissement poli3que voté en 2013 : toute personne ayant eu des responsabilités poli/ques sous KadhaP
ne peut plus en avoir. C’est une loi très controversée et entrainent de nombreuses manifesta/ons.
C’est dans ce contexte qu’ont eu lieu les élec/ons de 2014 ; elles ont coupé la Libye en 2. Les libyens doivent voter pour élire
une nouvelle assemblée qui remplace le Congrès Général Na3onal : la chambre des représentants. Ces élec/ons déclenchent
une guerre civile qui éclate durant l’été 2014. Les par/s islamistes sont les grands perdants de ceEe élec/on. Ils décident de ne
pas reconnaître les élec3ons et remeSent en place le CGN dans lequel il avait plus de pouvoir. La Chambre des Représentants
fuit à Tobrouk (alors que le CGN est à Tripoli). Ces deux instances forment 2 diPérents gouvernements : la Chambre des
représentants contrôle l’Est du pays alors que le CGN contrôle l’Ouest. L’État Islamiste en proPte pour s’installer à Syrte. Les
accords de Skhira sont mis en place le 17 Décembre 2015 : le CGN et la Chambre des représentants acceptent l’autorité d’une
3ème instance : le gouvernement d’union na3onale. En échange, ils gardent du pouvoir poli/que : le CGN devient le haut
conseil d'État et la Chambres des représentants devient le Parlement de la Libye.

En 2016, le CGN laisse le gouvernement de Sarraj s’installer à Tripoli. Cependant la Chambre des représentants à Tobrouk
revient sur l’accord de Skhira et n’inves3t pas le gouvernement de Sarraj. CeEe décision est prise sous la pression du général
Ha[ar (ancien proche de KadhaQ puis opposant, chef suprême de l’armée libyenne). En eSet, ses par3sans contrôlent la
Chambre des représentants. Il s’est bâ/ une légi/mité en combaSant les milices islamistes qui terrorisaient Benghazi en 2013
puis en s’appropriant le croissant pétrolier (terminaux pétroliers). Depuis les accords de Skhira, la Chambre des représentants
contrôle la majorité des territoires face au CGN et l’État Islamique a été éradiqué de Lybie. Sarraj contrôle une minorité du
territoire mais est le seul dirigeant de la Lybie reconnu par la communauté interna3onale. A l’inverse, Ha[ar n’a d’autre
légi/mité que d’être soutenu par la chambre des Représentants de Tobrouk mais contrôle la majorité du territoire. Ses succès
inquiètent ses opposants qui ne veulent pas d’une nouvelle dictature telle que celle de KadhaQ.

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 BAHREÏN, UN EXEMPLE D’APRÈS-PÉTROLE
 Présenta3on : Le Bahreïn est un des 1ers pays à avoir exploité le pétrole. Aujourd’hui les gisements sont quasiment
épuisés.
 Arabie Saoudite : Arabie Saoudite lui vend 180k barils/jour à un prix symbolique car elle veut maintenir la minorité sunnite
au pouvoir, or ac/visme grandissant de la majorité chiite au Bahreïn…
 Transforma3on et vente du pétrole brut plutôt que de le produire : les hydrocarbures représentent toujours 1/4 PIB.
 Le Bahreïn reste un Eldorado grâce à une diversiQca3on : centre bancaire interna3onal (supplante Dubaï. Ex : accueil le
siège régional de BNP Paribas, grâce à savoir-faire et réputa/on d’honnêteté [présence du GAFI, Groupement d’Ac/on
Financière qui luEe contre le blanchiment d’argent] + cadre de vie agréable pour les expatriés étrangers car moins cher
que Dubaï et moins conservateur que l’Arabie Saoudite), tourisme (construc/on d’hôtels de luxe sur des polders,
des/na/on aErac/ve car autorisa/on de l’alcool, cinéma, casinos… ≠ Arabie Saoudite)
 Mais une explosion des inégalités : 60% du PIB est produit par des entreprises appartenant au moins en par/e à la famille
royale, 12% de taux de chômage, 40% des chiites vivent sous le seuil de pauvreté, les chiites sont exclus de certains
emplois (ex. policiers, militaires, discrimina/on pour les emplois à responsabilités), ne proPtent pas de la rente pétrolière
→ alimente les contesta3ons des chiites.

MOYEN ORIENT ET MONDIALISATION


 Pourquoi Trump voulait en Qnir avec l’accord sur le nucléaire iranien ? Mais Biden revient.
Mise en place de l’accord : Les États-Unis, l’Iran ainsi que la Chine, la Russie, le RU, la France, l’Allemagne, l’Union Européenne
et ont signé en 2015 un accord sur le nucléaire : le JCPOA. En eSet dans les années 2000, l’Iran cherche à obtenir la bombe
nucléaire, ce qui déplaît aux États-Unis et à la France. En 2006, face à l’avancée du programme nucléaire iranien, les Na/ons-
Unies lui imposent des sanc3ons économiques sévères sur les ac3vités pétrolières, les ventes d’armes et les transac3ons
Qnancières. Ces mesures paralysent pendant une dizaine d’année l’économie iranienne mais sans meEre Pn à ce programme
nucléaire. L’accord lève alors les sanc/ons économiques contre l’Iran en échange de certains points :

- L’Iran doit se séparer de 97% du stock d’uranium enrichi (ma/ère première de l’arme atomique)
- L’uranium restant ne peut être enrichi à plus de 3,67% pendant 15 ans (suWsant pour un usage civil)
- L’Iran doit abandonner 2/3 de ses centrifugeuses (usines qui servent à enrichir l’uranium)
- Inspec/ons très strictes de l’agence interna/onale de l’énergie atomique

Le reproche de Donald Trump : Depuis son inves/ture Trump cherche à détruire cet accord car selon lui il est trop avantageux
pour l’Iran (D. Trump est sor/ de l’accord sur le nucléaire iranien en 2018). Trump reproche également à cet accord de ne pas
empêcher l’Iran d’obtenir la bombe nucléaire sur le long terme. Cet accord est en eSet un pari sur la démocra3sa3on, sur
l’ouverture de l’Iran, pari que Trump refuse. Poli/que de « pressions maximales » de Donald Trump.

Joe Biden veut rejoindre l’accord nucléaire avant toute nouvelle renégocia3on : Il veut d’abord renforcer les fonda/ons de
l’accord avant d’aborder d’autres ques/ons pour ne pas risquer de ne rien résoudre en meEant tout ensemble sur la table.
Téhéran veut meEre la pression sur l’administra/on Biden (autre explica/on peut-être du durcissement = l’assassinat en
novembre 2020 du scien/Pque nucléaire iranien Mohsen Fakhrizadeh près de Téhéran) : annonce en déc 2020 de reprise de
l’enrichissement à 20% de l’uranium sur le site souterrain de Fordo, ce qui est une viola/on de l’accord de 2015 (JCPOA).

 AL JAZEERA ET LE SOFT POWER QATARI :


Chaîne de télévision crée en 1996 et basée à Doha, très inOuente dans le monde arabe. Son objec/f de départ est de libérer le
paysage média/que arabe.

Locaux de la chaîne ont été bombardés par les US en Afghanistan et en Irak.


Très grand rôle durant les printemps arabes : donne une voix à la jeunesse urbaine en relayant les médias sociaux, diSuse les
manifesta/ons. Souvent décrit comme catalyseur des révolu/ons.
Sert le so[ power qatari mais en 2020, la chaîne est en déclin.

 LE BLOCUS ALIMENTAIRE AU QATAR DEPUIS 2017


 Le blocus est mis en place à l’été 2017 contre le Qatar, par l’Arabie Saoudite, les EAU (Qatar dénoncé pour un sou/en du
terrorisme et de l’Iran) : soulève la ques3on de la vulnérabilité alimentaire du Qatar.
 Enjeux : Le Qatar importe normalement les produits de ses voisins (400 tonnes de lait /jour d’AS). Or désormais, il est
obligé de changer ses fournisseurs : se tourne vers la Turquie.
 Volonté du Qatar d’importer des vaches par pont aérien et bateaux : par la société Baladna, créée en 2013. En 2017, elle
expédie 4000 bovins d’Europe et d’Amérique vers une ferme de Doha. D’ici Qn 2019, la ferme en ques/on accueillera 20
000 vaches (garan/ra alors l’autosuWsance en lait et en yaourt, 600 tonnes/jour).
 Levée du blocus : en janvier 2021, l’AS, les EAU, le Barheïn et l’Égypte lèvent l’embargo mais le Qatar reste isolé.

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 Le blocus alimentaire se révèle une aiguillon pour le Qatar.

 CHINE ET MO : IRAN ET TURQUIE SONT AUJOURD’HUI AU CŒUR DU PROJET DE NOUVELLES ROUTES DE


LA SOIE
 Projet chinois de routes commerciales gigantesques (voir Asie) qui passe par l’Asie Centrale mais aussi par des points
stratégiques en Iran et Turquie (volonté de désenclavement).
 Chine-Iran :
o Statut des rela3ons : depuis la révolu/on iranienne de 79, la Chine est un important contributeur sur le plan
commercial (notamment pétrole et gaz : Chine principal acheteur de brut iranien). Les rela/ons se sont surtout
renforcées dans le cadre de l’embargo américain qui empêche le commerce avec US et UE.
o Enjeu : La posi3on de l’Iran est stratégique au point le plus étroit du Golfe Persique, reliant mer d’Arabie et océan
Indien. Les travailleurs chinois reconstruisent les voies ferroviaires à l’est du pays, qui s’étendront sur 3000km et
relieront Téhéran à la province du Xinjiang. -> les 2 pays sont bénéPciaires.
o Impact économique chinois : En avril 2018, 1000 entreprises chinoises en Iran. Échanges sont passées de 238
millions en 1990 à 28Mrrds en 2017.
 Chine Turquie : 1Mrd$ d’échanges commerciaux en 2000, 30Mrds$ en 2017. Erdogan au forum Belt and Road de mai 2017
à Pékin : « notre convergence avec la Chine aura un impact signiPca/f sur le monde ».
 Après la Chinafrique, peut-on parler d’une Chinarabe ? (pépite en P3 ou ouverture) : Xi Jinping a annoncé en juillet 2018
vouloir accorder aux pays arabes des prêts à hauteur de 20Mrds$ (même stratégie qu’en Afrique). Pékin veut assurer son
approvisionnement énergé/que (en 2014, importe 3178 barils/jour), et se servir de la posi/on géostratégique du MO pour
le projet BRI. Un autre enjeu : le contrôle du djihadisme au MO est in/mement lié à l’islam radical du Xinjiang (Ouigours),
donc la Chine s’appuie aussi sur le MO pour résoudre des ques/ons iden/taires.

 LA MER ROUGE
 Présenta3on : 2500 km de long sur 250 km de large, aucun Oeuve ne s’y jeEe, se termine par 2 Golfes. Artère stratégique
du grand commerce mondial mais aussi une interface entre l’Afrique et le Moyen-Orient, zone de contact. Mer qui suscite
des convoi/ses, source de tensions => enjeu géopoli/que majeur, présence de puissances extérieures.
 Une importante voie de communica3on :
o Canal de Suez : construit en 1869 par des européens. Urbanisa/on autour du canal, volonté d’Al-Sissi de créer une
nouvelle capitale à Al-Maza pour mieux contrôler le Sinaï et le canal. Oléoducs. Source importante de revenus.
o Bab El-Mandeb : En 1967, l’Égypte met en place un blocus du golfe d’Aquaba (l’accès à la Mer Rouge pour Israël).
Israël envahit donc le Sinaï. De 1967 à 1975, le canal est fermé. Israël veut par ailleurs construire un nouveau
canal qui relie la Mer Rouge à la Mer Morte.
o Djibou3 : bases militaires
 Un pont convoité entre l’Afrique et le monde arabe :
o 1950s-1960s : volonté de l’Égypte d’en faire un lac arabe (panarabisme). Le conOit au Yémen de 1963 à 1970 est
une guerre par procura/on avec l’Arabie Saoudite qui met en échec la volonté de l’Égypte.
o Un lac saoudien : en 2018, l’organisa/on de
la Mer rouge et du Golfe d’Aden est créée et
l’AS se posi/onne ne leader en inves/ssant
dans beaucoup de projets.
o Remise en cause de l’AS par d’autres pays du
Moyen-Orient : Turquie (Suakin), Qatar
 Un embrasement de la Mer rouge ?
o À cause du Yémen
o À cause de l’Érythrée : conOit avec l’Éthiopie
dans la région du Tigré. L’Éthiopie est à la fois
minée par des sécheresses et des tensions
ethniques et une puissance régionale.

43
 LE NOUVEL AÉROPORT D’ISTANBUL, LE TRAFIC AÉRIEN AU SERRVICE DE LA PUISSANCE TURQUE
 Présenta3on : Inaugura/on du l’aéroport par Erdogan en octobre 2018. C’est le plus grand aéroport du monde et devrait
accueillir en 2028 200 millions passagers/an = 2x Atlanta → Turquie veut proPter de sa situa/on de carrefour Europe-Asie-
Afrique et concurrencer la péninsule arabique dans le domaine aérien. Hub de Turkish Airlines, Oeuron de l’économie
turque, qui a entrepris de s’ouvrir sur l’Afrique (créa/on de liaisons parallèle à l’ouverture d’ambassades par ex).
 Scandales : construc/on conPée à un consor/um turc. Les condi/ons de travail déplorables (aéroport achevé en 5 ans)
auraient causé 400 morts. Impact environnemental fort : destruc/on de forêts, situé sur une route migratoire vitale pour
les oiseaux. Une infrastructure démesurée ? (Retour des éléphants blancs ?)
 S’inscrit dans une série de projets pharaoniques : Erdogan veut transformer la Turquie avant le centenaire de la
République en 2023. Un 3ème pont sur le Bosphore et un tunnel sous le détroit ont été inaugurés en 2016.

CITATIONS
AFRIQUE
 Samir Amin « croissance sans développement » (1970)
 MiSerrand au discours de la Baule en 1990 : « La France liera tout son eSort de contribu/on aux eSorts qui seront
accomplis pour aller vers plus de liberté »
 Devise du Mozambique : « Un seul peuple, une seule na/on, un seul par/. » (1975)
 JF Bayard « Stratégies d’extraversion reposant sur la fabrica/on et la capta/on d’une véritable rente de la
dépendance »
 Rapport Mac Kinsey (2008) : « décollage économique de l’Afrique »
 Thabo Mbeki voulait donner « des solu/ons africaines à des problèmes africains »

MOYEN-ORIENT
 Boutros Ghali, 1988 « La prochaine guerre au moyen Orient sera à propos des eaux du Nil »
 Frederic Hencel : « Géopoli/que de l’apocalypse »
 George Mu3n, Géopolique du monde arabe : « Zone la plus belligène du monde », « Arc de crise »
RÉFÉRENCES
AFRIQUE
 René Dumont, L’Afrique noire est mal pare (1962) :
Il indique les risques liés à la défaillance de l’État postcolonial, et la tenta/on des voies de développement autocentrées : il y a
une série de faiblesses structurelles dans l’agriculture (rendement faible…) alors qu’une forte pression démographique
s’exerce, l’agriculture cible avant tout exporta/ons.
À meEre en lien avec G. Myrdal (Asian Drama 1968) qui vante les possibilités de développement en Afrique au regard de
celles en Asie (Comparaison Ghana / Corée du Sud). Dans les 1960s, c’est l’Asie que l’on voit mal par/e et l’Afrique qui a tous
les atouts. Contrairement à l’Asie, il n’y a pas le même problème démographique, les masses sont surtout en Asie et le
con/nent africain dispose de ressources colossales pour fonder son développement. Finalement c’est Dumont qui a eu raison.

 Jen-François Bayart, L’État en Afrique : la polique du ventre (1989)


Il montre le népo3sme en Afrique : Explique qu’après les indépendances, dans un contexte de GF, les chefs d’État africains ont
su mener ce qu’il appelle des « stratégies d’extraversion reposant sur la fabricaon et la captaon d’une véritable rente de la
dépendance ». Càd ils ont su, en échange d’une Pdélité poli/que, obtenir des aides éco, militaires, qui ont pu en Afrique
subsaharienne alimenter leurs caisses privées, conforter leur pouvoir poli/que par le clientélisme.
Il montre la ré-appropria3on des EN par les élites africaines aux indépendances : il u/lise le concept de « créolisaon » pour
montrer comment les États réinventent leur culture (drapeaux, hymnes).
Fun Fact : Mobutu, à sa mort, possédait une fortune personnelle de 5 milliards de $, placée à l’étranger, équivalente à la deEe
extérieure du Zaïre.

 Roland Pour3er, Afriques Noires (2001)


Pour apporter une approche posi3ve sur la construc3on de la ligne Bamako-Dakar et donc d’infrastructures en général. «
L’Afrique est un marché d’un milliard de consommateurs avec une classe moyenne qui prend chaque année davantage
d’importance », analyse Roland Pour/er. Avec la ligne Bamako-Dakar, on ne réhabilite pas ceEe voie ferrée que pour exporter
des ma/ères premières dans le cadre d’une économie ren/ère qui a caractérisé l’Afrique pendant des décennies, mais dans le
cadre d’une économie qui se transforme, qui se diversiQe et qui s’intègre de plus en plus aux circuits mondiaux ». Il ajoute
que « L’Afrique avance à pets pas et sans bruit » pour la modernisa/on agricole.

44
 Stephan Smith, Négrologie, « Pourquoi l’Afrique se meurt » (2003)
L’Afrique incarne un con3nent maudit, terre de pauvreté, d’instabilité et d’insécurité présentant les indicateurs socio- écos
les plus faibles, conOits à répé//on, coups d’États, pandémies. Le sous-développement de l’Afrique ne doit plus se réduire à
l’évoca/on de l’esclavage ou de la colonisa/on mais bien de facteurs africains. Il explique que l’État de l’Afrique doit sor/r de la
décennie du Chaos en réhabilitant l’Afrique comme actrice de sa propre histoire. Selon lui, la responsabilité historique des pays
occidentaux serait exagérée. Il explique toutefois dans sa conclusion que son propos le plus dur ne s’adresse pas à l’Africain
mais à leurs amis occidentaux qui perçoivent le con/nent comme un parc naturel. « L’Afrique meurt d’un suicide assisté ».

 Philippe Hugon, L’Afrique dans la mondialisaon (2005)


L’Afrique n’est pas « mondialisatrice » : Elle n’a pas la capacité d’imposer son point de vue au niveau interna/onal. L’Afrique
est le con/nent qui a le plus de représentants au sein de l’ONU (1/4 des États), au sein de l’OMC (1/3 des membres, tous les
pays étant membres de l’OMC sauf l’Algérie, la Libye, le Soudan, l’Ethiopie et la Somalie) mais elle inOue peu sur les décisions
poli/ques (notamment au sein des grandes ins/tu/ons Pnancières) sur l’agenda, le contenu des négocia/ons de l’OMC.

 Serge Michel et Michel Beuret, La Chinafrique : Pékin à la conqu;te du connent noir (2008)
Les auteurs montrent le rapprochement entre la Chine et le con/nent africain : une nouvelle ruée vers l’or (inves/ssements
massifs des Chinois dans les infrastructures etc), laisse place à un nouveau grand jeu (renouveau de l’intérêt des Occidentaux).
Mais eSets pervers de la rela/on : Mise en gesta/on de nombreux conOits puisque la Chine ne prend pas en considéra/on la
situa/on poli/que et sociale. Elle s’accommode de régimes dictatoriaux (Zimbabwe) et défend parfois les seuls intérêts des
dirigeants.

 Mahajan, Africa Rising (2008)


Idée de réveil de l’Afrique : l’Afrique présente un atout qui est celui de ses consommateurs (900 Millions d’Africains en 2008).
Peut être considéré comme une opportunité, Il n’y a plus de raison d’être laissé de côté.

 Jean-Michel Severino, Le temps de l’Afrique (2010)


Revient à l’op/misme. Idée qu’en 2010, le con/nent avec bcp d’atouts peut peser sur la scène mondiale. Nouveau cycle s’ouvre
pour l’Afrique, super cycle des ma/ères premières. (D’abord op/miste dans les 1960s puis pessimisme puis 2010s retour à
l’op/misme)

 Jean-Joseph Boillot et Stanislas Dembinski, Chindiafrique (2013)


CeEe no/on doit pour les auteurs remplacer celle de BRICS car c’est de là que viendra le dynamisme mondial en 2030. Ils
concentreront alors l’essen3el du capital humain, 2/3 des 15-25 ans. Le livre montre qu'Inde et Chine se rencontrent sur le
con/nent africain, mais en suivant 2 logiques dis3nctes :
- Logique éta3que de la Chine. C'est l'État chinois qui voit dans l’Afrique un réservoir de terres arables (land-grabbing),
de ma3ères premières (présence de CNPC pour les hydrocarbures), et de main d'œuvre (délocalisa/ons de l'industrie
manufacturièrere chinoise). D'où un État qui pousse à l'implanta3on d'entreprises dans les diPérents États africains
selon leurs avantages.
- Logique de capitalisme privé de l'Inde. Ce sont d'abord les entreprises indiennes qui s'implantent en Afrique pour les
énergies fossiles (Bharat Petroleum pour le gaz naturel du Kenya), ou en surfant sur la vague du leapfrogging (Bhar/
sur le liEoral est de l'Afrique). Ces liens privés ont ensuite été ins3tu3onnalisés par Delhi depuis 2008 (sommet Inde-
Afrique qui concernent l'Afrique orientale).
Le leapfrogging = saute les étapes intermédiaires habituelles car elles ont déjà évolué avec les pays qui les ont u/lisés en
premier. Par exemple, en Côte d’Ivoire, le pays est passé d’une absence de téléphonie à une téléphonie mobile sans avoir à
passer par une téléphonie Pxe.

 Économie polique de l’Afrique contemporaine (2013), Pierre Jacquemot


Typologie en 4 groupes :
1) Les économies diversiQées à revenu supérieur : développement de services adaptés à la mondialisa/on (Maroc,
Tunisie, Égypte, Afrique du Sud Botswana, Namibie, Maurice, Seychelles, Réunion et île du Cap Vert)
2) Les économies en transi3on (début de diversiQca3on économique) : l’Afrique Orientale (Mozambique, Kenya,
Ethiopien) et Golfe de Guinée (Ghana, Togo, Bénin, Côte d’Ivoire), et 2 pays de l’Afrique Ouganda et Rwanda)
3) Les économies à faible revenu à dominante primaire : États confrontés à des insécurités mul/ples, les plus mal par/s
de l’Afrique (PMA = Tchad, Niger, Rep Centrafricaine, Mali, État avec guerre civils ‘Liberia, Somalie’, Soudan du Sud…)
4) Les économies de rentes pétrolière, gazière ou minière : pays focalisés sur la rente apporté par hydrocarbures où
l’agriculture est souvent délaissée (Angola, Congo, Guinée, Zambie, voire Algérie, Nigéria)

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 Fronères de l’Afrique, pour en nir avec un mythe (2014), Michel Foucher
La ques/on n’est pas le tracé des fron/ères mais leur contrôle et leur bon usage. Les États africains se sont appropriés les
fron/ères imposées.
« La période postcoloniale est terminée. Il est impéra/f qu’une doctrine des règlements négocié des conten/eux poli/ques
s’impose de l’intérieur, condi/on de la transforma/on de croissance en développement »
En juillet 2014, la résolu/on de l’Organisa/on de l’unité africaine concernant les diSérends interéta/ques passe la barre des 50
ans, montrant sa stabilité. Michel Foucher entend donc éradiquer le mythe de fron/ères coloniales qui seraient responsables
de conOits et du sous-développement en Afrique et expliquer comment « les fron/ères d’Afrique sont devenues des fron/ères
africaines, assumées comme telles, dans une poli/que de réaWrma/on des fron/ères avec le sou/en de l’Union africaine ».

 Sylvie Brunel, L’Afrique est-elle si bien pare ? (2014)

Elle insiste sur la permanence d’un mal développement, de conMits, et un retour des 3M (militaires, missionnaires, marchands)
dans une logique d’exploita3on et non de développement. L’Afrique est un con/nent dont « les réussites s’individualisent en
taches de léopards sur une toile de fond qui reste celui du sous-développement ».

 Pierre Jacquemot, L’Afrique des possibles, les dés de l’émergence (2016)


Il insiste sur le fait que l’Afrique doit relever en quelques décennies le déP de plusieurs transi/ons : démographiques,
démocra/ques, épidémiologique, alimentaire, urbaine, écologique. Rien n’est écrit d’avance pour lui, il montre l’ampleur des
déPs à relever. L’Afrique du futur sera contrastée : chaque pays et région empruntant des voies par3culières.

MOYEN-ORIENT
George Mu3n, Géopolique du monde arabe (2005)
 De l’Atlan/que au Golfe, le Monde Arabe occupe une posi3on stratégique remarquable. Espace de transit, il contrôle de
grands i3néraires commerciaux. Le pétrole lui confère un rôle aRrmé sur l’échiquier interna3onal sans pour autant
assurer le développement économique des territoires pour cause de rivalités. CeEe région en crise inquiète, tant les
conOits sont incontrôlables et peuvent être lourds de conséquences pour l’ensemble de la planète.
 L’ouvrage analyse l’ensemble du champ géopoli3que arabe et les problèmes engendrés : l’inégale répar//on des
ressources, les nouvelles des/nées du Sahara maghrébin, la ques/on kurde, la diWcile construc/on d’un État pales/nien.
Le Maghreb-Machrek est la « zone la plus belligène du monde ».

Mike Davis, Le stade Dubaï du capitalisme (2007)


 Tableau sombre du système économique et social de ceEe nouvelle métropole symbole de la « post-urbanité » : ultra-
libéralisme et hymne tonitruant au consumérisme (le Shopping Fes/val parrainé par les centres commerciaux de la ville fait
oWce de fête na/onale), mégalomanie de l’émir, discrimina/on des travailleurs du sous-con/nent indien.

46
 Cri3que l’envers du décor dubaïote des îles ar3Qcielles (Palm) et des hôtels sept étoiles : les masses salariales immigrées
(Sri Lanka, Pakistan), bien que majoritaires, sont exploitées. D’ailleurs ce sont les rebellions de ces minorités asia/ques lors
de la construc/on de Burj Dubaï ̈ (le plus grand graEe-ciel du monde) qui l’amène à croire que le modèle de l’émirat est très
fragile. Derrière les pailleEes, il dénonce enPn les enclaves qui fragmentent la ville en diPérents quar3ers (zones franches,
centres commerciaux, pôles de développement spécialisé ́) et accentue les clivages entre popula3ons.

Henry Laurens, Cycle de conférences au collège de France (2015)


Sa thèse est que l’Orient s'est créé en admirant la puissance occidentale. Les sultans ont capté non seulement les techniques
administra/ves et militaires (État moderne) mais aussi la doctrine poli/que et les représenta/ons occidentales, d'où une idée
très forte : l'iden/té arabe est créée de toute pièces et vient de l'Occident, la na/on étant un concept inexistant en Orient
avant le XVIII-XIXe.

Gilles Kepel : ESondrement de la rente du pétrole islamiste  meilleure répar//on du dev des richesses qui permeErait la
mise en place d’une bourgeoisie qui eSacerait l’islamisme

Gilles Kepel, Sorr du chaos, les crises en Méditerranée et au Moyen-Orient 2018 (pépite totale)
 Sa thèse : depuis la guerre du Kippour de 1973 entre Égypte et Israël, il n’y a pas eu de nouvel aSrontement grand format
entre Israël et les pays arabes. Pourtant, les 1970s marquent le commencement du cycle du chaos qui a bouleversé le
Moyen-Orient. Apogée : proclama/on du califat de Daesh à Mossoul en 2014.
 Point de départ : 1973-1979 : 2 mouvements opposés apparaissent :
o Les laïcs arabes : « crépuscule du na/onalisme arabe »
o Les pouvoirs musulmans : « engorgement de l’espace poli/que par le religieux »
 Extrémisme sunnite grâce aux les pétrodollars, l’expansion du saoudo-wahhabisme, renforcé par les
interven/ons américaines dans le Golfe => naissance d’Al-Qaïda puis EI.
 En face, la rév° iranienne de 1979 va faire de l’islam poli/que chiite l’instrument de la pénétra/on du
vieil ennemi perse en terre arabe.
 Amtudes extérieures : une Russie « mature », contraste avec des US paradoxales entre la volonté de faire tomber le
régime iranien et l’isola/onnisme (retrait Syrie). Europe passive. La Chine est de + en + présente économiquement (projet
OBOR).
 Mais quelques signes d’op3misme : les printemps arabes, la montée de la Turquie, l’insurrec/on syrienne -> le MO
pourrait échapper à un autre demi-siècle de tragédies. EI a été chassé de ses « capitales » : Mossoul (Irak) en juillet 2017 et
Rakka (Syrie) en octobre. La Syrie commence à sor/r de 7 ans de guerres, l’Irak émerge de dizaines d’années de guerre. La
nouvelle ligne d’opposi/on est la ligne chiite-sunnite, ancienne.

Analyse Amin Maalouf, Le naufrage des civilisaons (2019)


Il fait le lien entre le déclin du monde arabe et du monde occidental : Le MO est le miroir d’un déclin civilisa/onnel qui
concerne à la fois celui du monde arabe et du monde occidental (analyse pessimiste de la crise que traversent les mondes
arabe et occidental).
- 1er point de bascule du déclin du monde arabe : l’humilia3on qu’a cons3tué la victoire israélienne en 1967 n’a jamais été
surmonté, eSacé par le monde arabe ce qui a conduit à une logique de surenchère entre les pays du monde arabe pour
récupérer une forme de pres/ge et de leadership
- 1978 / 1979 : 2ème point de bascule qui lie le déclin des occidentaux au déclin du monde arabe. En eSet une opéra/on
clandes/ne de la CIA et MI6 (service des secrets britanniques) renverse le gouvernement du shah Mohammad Reza
Pahlavi (premier ministre Mohammad Mossadegh)

Gilles Kepel, Le prophète et la pandémie (2021)


Deux faits majeurs selon Kepel : le 24 juillet, Erdogan par/cipe à la première grande prière dans l’ex-basilique Sainte-Sophie
d’Istanbul, transformée en mosquée et le 16 octobre, Samuel Paty est décapité par un jeune djihadiste d’origine tchétchène ->
le Pl qui relie ces deux événements est le « jihadisme d’atmosphère ».
Kepel fait d’Erdogan le leader de l’axe « chiito-frériste » uni par le sou/en à l’islam poli/que (Iran, Turquie, Qatar) et oppose cet
« axe de Mahomet » à l’« alliance abrahamique » (EAU, Israël, Bahreïn, Maroc, États-Unis, Égypte, AS)

COMPLEMENTS ORAUX :
 LA GUERRE AU YEMEN
Contexte du conMit : en 2011, le pays est secoué par de nombreuses manifesta3ons populaires dans le cadre des printemps
arabes. Sous la pression du peuple et d’une par/e de la communauté interna/onale, le président Ali Abdallah Saleh est forcé
de quiSer son poste. Hadi, son premier ministre le remplace.

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Causes du conMit : La rébellion armée des Houthistes achève ceEe transi/on poli/que en prenant la capitale Sanaa en
Septembre 2014. Avec l’aide de militaires Pdèles à l’ex-président Saleh, ce mouvement contrôle tout l’Ouest du pays et
menace le port d’Aden. En 2015, Hadi est forcé à l’exil.

Interven3on étrangère enlise le conMit : L’Arabie Saoudite décide d’intervenir militairement au Yémen car le nouveau roi
Salmane cherche à contrer l’inMuence de l’Iran. En eSet, il craint l’alliance régionale qu’a scellé son grand rival régional l’Iran
avec les Houthistes chiites. C’est son Pls Mohammed ben Salman qui va mener ceEe guerre. L’opéra/on militaire est appelée
« tempête décisive ». Elle rassemble une coali3on de pays arabes sunnites (Maroc, Égypte, Soudan, Jordanie, Koweït, Qatar,
Émirats Arabes Unis, Pakistan) ayant pour objec/f de défendre le gouvernement légi3me du président Hadi d’une prise de
pouvoir par des milices houthistes. Le conseil de l’ONU appuie ceEe résolu/on militaire ainsi que les États-Unis qui fournisse
une aide logis/que et des renseignements à l’Arabie Saoudite. Cependant le front des posi3ons houthistes ne recule pas. La
coali/on ne réalise seulement que des frappes aériennes. Ce sont principalement des forces yéménites qui font le travail au
sol. Alors que les houthistes contrôle la par/e Nord du pays, au Sud les zones sont divisées entre un mouvement sépara3ste et
des forces soutenant le gouvernement en exil.

Bilan de la guerre : les frappes aériennes de l’Arabie Saoudite ont frappé beaucoup de civils, d’installa3ons portuaires,
d’usines, des bâ3ments résiden3els. Les Houthistes ont également fait beaucoup de vic/mes en bombardant la ville de Taëz
et en meEant des mines à travers tout le pays. Selon l’ONU il y avait 10 000 vic3mes en 2016 cependant le nombre de vic/mes
pourrait aller jusqu’à 50 000.

L’ePondrement de l’État tue aussi : Selon le monde, « au Yémen la misère fait plus de morts que les combats ». Au début
2018, un rapport de l’ONU aWrme que le Yémen en tant qu’État a pra3quement cessé d’exister. Par exemple, le
gouvernement yéménite ne distribue plus les salaires à une grande par3e des fonc3onnaires se trouvant en zones rebelles
depuis 2016 et une économie de guerre s’est implantée. A travers les lignes de front, les traQcs en tout genre se mul3plient et
les prix augmentent fortement. Le commerce et l’aide humanitaire sont gênés par le blocus par3el mis en place par la
coali3on à au premier port du pays Hodeïda. En eSet ce port est détenu par les Houthistes. C’est une catastrophe pour ce
pays le plus pauvre du Moyen Orient avant la guerre et qui importait 90% de sa nourriture et de ses médicaments. De
nombreuses infrastructures de santé et d’eau sont également hors d’usage. Aujourd’hui, 8 millions de personnes seraient
menacées par la famine selon l’ONU.

La menace djihadiste : la branche locale d’Al-Qaïda a prospéré depuis le conOit et inquiète les États-Unis. Elle a administré un
mini État au sein du Yémen comportant le port de Moukalla pendant un an avant d’en être délogé par la coali/on en 2016.
Depuis, les Émirats Arabes Uni mènent une chasse intensive au Yémen avec l’aide de drones américains. L’organisa/on était
aSaiblie, elle est rentrée dans une phase de clandes3nité c’est-à-dire qu’elle est toujours ac/ve mais elle prospère directement
sans lever le drapeau noir d’Al-Qaïda. CeEe organisa/on récupère des fonds de la coali3on saoudienne et recrute de nouveaux
militants.

Face à ces menaces aucunes tenta3ves de sor3e de crises n’a abou3 : depuis le début de la crise, 3 cycles de négocia3ons ont
eu lieu entre le gouvernement yéménite et les rebelles houthistes mais n’ont abou/ à aucunes négocia3ons. Au niveau
régional, l’Arabie Saoudite paraît lasse de ceEe guerre mais elle ne sait pas comment en sor/r. Elle ne veut surtout pas que les
houthistes demeurent le bras armé de l’Iran à sa fron3ère. En eSet Mohammed Ben Salman voit d’un très mauvais œil l’Iran
qui veut créer son propre projet au Moyen Orient. Lors d’une interview, il a comparé ceEe inOuence à celle d’Hitler car tout
comme certains pays européens ne se sont pas rendu compte de la dangerosité d’Hitler, de nombreux pays ne réalisent pas la
dangerosité de l’Iran. L’Iran n’a pas d’intérêts stratégiques au Yémen mais cherche à faire souPrir son grand rival saoudien. De
son côté, l’ONU ne cesse de meEre en garde contre une catastrophe humanitaire au Yémen inédite. Les alliés européens et
américains de l’Arabie Saoudite sont de plus en plus cri3qués pour leur livraison d’armes à Ryad. La bataille de Marib en
février 2021 est très meurtrière ; c’est un endroit stratégique puisque c’est le dernier bas/on du nord du pays sous contrôle du
gouvernement et puisqu’à 120 km à l’est de Sanaa, la province de Sanaa riche en pétrole est convoitée par les insurgés
soutenus par l’Iran.

 La crise au Liban
Pourquoi les libanais sont-ils descendus dans les rues depuis 2019 ?

- Le retrait des forces armées syriennes en avril 2015 (immense colère populaire provoquée par l’assassinat de l’ancien
premier ministre RaPc Hariri) ouvre une période d’espérance
- Mais depuis, l’immobilisme de la classe poli3que dirigeante et la persistance d’ingérences étrangères empêchent
toute améliora/on de la situa/on poli/que et économique
- En octobre 2019 débutent des manifesta/ons contre la mauvaise ges3on du pays, l’incompétence de la classe
poli3que et la corrup3on.
- Des condi3ons de vie très dures avec un accès à l’eau potable restreint, une absence d’accès libre au service de santé
- Les manifestants demandent un changement total de la classe poli3que. En eSet ceEe classe poli/que est source de
tensions car elle reste inchangée depuis de nombreuses années et ne sert uniquement que ses propres intérêts.
- Saad Hariri pensait calmer leur colère en promeEant des réformes mais obligé à démissionner en Pn octobre 2019

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- Début 2020, la mobilisa/on populaire est marquée par des aSrontements entre manifestants et contre-manifestants.
Fin mars 2020, des émeutes de la faim éclatent à Beyrouth et à Tripoli.

Situa3on sociale au Liban :

- Pauvreté : 55% de la popula/on vit sous le seuil de pauvreté à la Pn 2020.


- Chômage : 35 % des ac/fs (oWciellement, les chiSres sont sûrement à revoir à la hausse),
- Déliquescence des services publics : Au moins 60 % des hôpitaux ont réduit leur ac/vité et n’admeEent plus que les
cas urgents. Leurs coûts de fonc/onnement sont devenus trop élevés.
- Inégalités croissantes : 1 % des Libanais dé/ennent 40 % des richesses na/onales. En 2019, la rémunéra/on
mensuelle d’un député au Liban était de 6 700 euros alors que le salaire minimum correspond à 335 euros. (Saad
Hariri PM libanais a promis division par 2 de leur salaire ms insuWsant. En fait, mesures proposées suscep/bles de
sa/sfaire la « communauté interna/onale », laquelle condi/onne le versement d’une aide Pnancière de 11,3 milliards
de dollars à la mise en œuvre d’un plan de rigueur, mais elles ignorent les revendica/ons sociales)

L’explosion du 4 août 2020 a empiré la situa3on : Elle a causé la mort de près de 200 personnes et a dévasté la capitale. Après
l’explosion, ce sont des associa/ons qui ont organisé la survie de la popula/on aSectée avec l’aide interna/onale envoyée au
Liban. La sécurité alimentaire du pays pourrait être en jeu puisque le plus grand port du pays s'est soudain évaporé (Beyrouth
détruit par 2 explosions le 4 août) et aucun autre ne peut absorber toutes les importa/ons. Or, environ 80% des denrées
alimentaires sont importées au Liban. De plus, en moyenne 4 000 personnes dont 70% ont moins de 30 ans, quiEent
déPni/vement le pays chaque jour depuis la catastrophe du 4 août 2020 alors que la moyenne était de 2900 personnes par jour
auparavant. Donc la diaspora libanaise est très importante. Il y aurait 210 000 Libanais en France.

Le principe du système poli3que libanais : Il existe un pacte qui n’a jamais été écrit oRciellement et qui permet aux
communautés notamment les plus importantes (maronite, chiites et sunnites) d’avoir des leviers de pouvoir. Ce pacte consiste
à meEre en place un président de la république chré3en maronite, un premier ministre sunnite et le président de la chambre
chiite et ceci quel que soit l’évolu/on démographique de la popula/on.

Le rôle du Hezbollah : c’est un groupe islamiste chiite et un par/ poli/que au Liban dont la créa/on a été Pnancé par l’Iran. Il
est né lors de l’invasion israélienne au Liban dans les 1980s. Il voulait instaurer une république islamique au Liban. Avec le
temps, il s’est assagit et est complètement rentré dans le système. En eSet aujourd’hui, il ne veut pas un changement du
système poli3que au Liban. Il a une alliance avec le président de la République Michel Aoun depuis une quinzaine d’années.
Ainsi le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah fait par/e des personnes les plus contestées dans la rue.

Le Liban, la caisse de résonance des conMits de la région : il est de tradi/on que les querelles de la région se vident au Liban.

Le conMit Iran-Arabie Saoudite au Liban : L’inves/ssement de l’Iran dans la créa/on du Hezbollah a été une manière pour l’Iran
de s’ingérer dans les aPaires intérieures libanaise. Or l’Iran et l’Arabie Saoudite étant en conOit militaire, poli/que ouvert, il y
a des réac3ons saoudiennes contre le Hezbollah. En 2018, le premier ministre Libanais Saad Hariri a été démissionné alors
qu’il se trouvait en Arabie Saoudite pour des querelles de raisons avérées avec l’Iran.

Le conMit israélo-pales3nien au Liban : la résistance armée pales3nienne s’est installée au Liban dans les 1970s. Ainsi les
mouvements armés pales/niens (les fédayin) voulant combaEre Israël ont entrainé des représailles israéliennes sur le
territoire libanais. CeEe déstabilisa/on a été une conséquence de la guerre civile qui a éclaté en 1975.

Le conMit syrien s’est-il vidé au Liban ? : la Syrie a imposé son hégémonie au Liban pendant 30 ans jusqu’en 2005. La Syrie est
alliée à l’Iran et donc au Hezbollah qui est l’émana/on de l’Iran au Liban. Mais d’une manière générale, le Liban a réussi à se
tenir à l’écart du conMit en Syrie excepté le fait que le Hezbollah ait envoyé plusieurs milliers d'hommes combaEre en Syrie.
Sur le plan humanitaire, le Liban subit le poids considérable des réfugiés (1 million de réfugiés). Au Liban, les 30% de la
popula3on sont des réfugiés.

Le Liban peut-il redevenir la « Suisse du Proche-Orient » ? : le Liban a été appelé avant 1975 la « banque du Proche-Orient »
car il y avait beaucoup de banques. C’était également une tête de pont pour le commerce vers les pays du Golf (Ples de
camion qui partait du port de Beyrouth, traversait la Syrie, l’Irak pour arriver dans les pays du Golf). Ces pays du Golf ayant
aujourd’hui une infrastructure considérable, il est impossible de penser que le Liban reprenne ceSe place à l’échelle
régionale de tête de pont pour le commerce.

Le Liban face à la Covid-19 : en janvier 2021, un nouveau conPnement strict. + de 3 000 décès liés au COVID-19 au Liban Pn
janvier et + de 300 000 contamina/ons alors qu’il n’y a que 6 millions d’habitants.

 Comment les États-Unis et l’Iran sont devenus ennemis ?


Le rapprochement Iran/États-Unis commence en 1953, date à laquelle un coup d’état est organisé contre Mohammed
Mossadegh, premier ministre d’Iran. La CIA reconnait son rôle dans le coup d’état : les États-Unis sont ainsi perçus comme les
auteurs de ce coup d’état. Mossadegh avait na/onalisé le pétrole iranien ce qui signiPe que les sociétés pétrolières étrangères
ne pouvaient plus faire ce qu’elles voulaient avec les ressources pétrolières de l’Iran, ce qui a entrainé un mécontentement

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des États-Unis. Le chah d’Iran Mohammad Reza Pahlavi devient leader du pays et durcit son régime en 1975. Une révolu3on
éclate en 1978 et en 1979, le Chah quiSe le pays mais la situa/on n’est pas apaisée car les groupes qui voulaient le départ du
Chah s’opposent.

L’ayatollah Khomeini, leader de la tendance révolu3onnaire religieuse nomme un gouvernement provisoire qui remplace les
ins/tu/ons existantes à la tête duquel il place une des Pgures de l’autre tendance révolu/onnaire, Mehdi Bazargan. Ce dernier
pensait besoin des États-Unis pour se protéger des sovié3ques donc les rela/ons entre États-Unis sont paciPques. Cependant
en 1979, des étudiants et des gardiens de la révolu/on islamique re/ennent en otage 52 personnes de l’ambassade des États-
Unis à Téhéran et demandent que le Chah d’Iran leur soit livré. Khomeini u/lise ceEe prise d’otage pour s’imposer dans le
monde musulman et dans le Tiers-Monde comme le leader révolu3onnaire par excellence qui 3ent tête aux américains. C’est
la Pn de l’entente entre l’Iran et les États-Unis.

 Pourquoi la Turquie s’en prend aux Kurdes ?


Le 6 Octobre 2019, Trump amorce le retrait des troupes américaines dans le Nord de la Syrie. CeEe décision est synonyme
d’un feu vert donné à la Turquie pour enclencher une invasion. L’objec/f turc est d’écraser les forces kurdes qui contrôlent le
Nord Est de la Syrie, alors que depuis le début de la guerre en Syrie, les kurdes ont proPté du chaos pour consolider leur
inMuence dans la région notamment en combaSant l’État Islamique avec le sou/en de la coali/on interna/onale.

Contexte historique : En 2011, de grandes manifesta3ons éclatent dans les grandes villes à l’Ouest de la Syrie et en 2012, les
troupes de Bachar El Assad décident d’évacuer la quasi-totalité des provinces Nord où habitent plus d’1million et demie de
kurdes. Le PYD (par/ de l’union démocra/que) kurde prend en charge la région.

LuSe contre l’État Islamique qui les rend u3les pour les forces occidentales : les kurdes sont aSaqués par Daesh qui s’empare
d’une par3e Nord du pays. Cependant, les forces américaines sou/ennent les kurdes donc les YPG (les unités de protec/on du
peuple kurde) reprennent leur territoire et deviennent des forces principales de luSe contre le terrorisme.

Un conMit contre les kurdes déjà engagé en Turquie … : Mais la créa/on de ce territoire pose problème en par3culier à
Erdogan. En Turquie, les kurdes représentent 18% de la popula3on. Depuis les 1990s, le gouvernement turc est en guerre
contre une organisa3on kurde armée appelée le PKK (par/ des travailleurs du Kurdistan).

… qui pose problème aux kurdes de Syrie : La Turquie considère le PYD comme la branche syrienne du PKK ; ils sont donc
terroristes au même 3tre que leurs ennemis turcs. Erdogan ayant perdu sa majorité absolue au parlement en 2015, il souhaite
la récupérer en jouant la carte de l’ultrana3onalisme et se lance dans une violente répression contre le PKK (mort de 2000
personnes y compris des civils).

- 1ère oPensive turque en Syrie : En 2016, sans aucun mandat interna/onal, la Turquie lance une opéra/on militaire au
Nord de la Syrie oWciellement pour aEaquer les dernières posi/ons de l’armée djihadiste mais ils s’en prennent aussi
aux combaEants kurdes.
- Une deuxième oPensive est lancée en 2018 par la Turquie dans le canton d’Afrin en Syrie mais ceEe fois elle vise
ouvertement les combaEants des YPG.
- En Janvier 2020, les américains se re/rent pour laisser le champ libre à la Turquie dans le Nord de la Syrie pour une
troisième oPensive. Lâchés par les États-Unis, les kurdes ont dû se tourner vers leur seul poten/el allié, le régime
syrien. Mais ceEe alliance ne sera pas gratuite car Damas soutenu par les Russes entend réimposer sa souveraineté
sur l’ensemble de la Syrie. En échange de l’aide du régime, le PYD a accepté le redéploiement des troupes d’Assad le
long de la fron3ère avec la Turquie. Dans ce nouveau chapitre de la guerre en Syrie, les Kurdes sont plus vulnérables
et leur rêve d’un territoire autonome est menacé.

 LA BATAILLE DE JERUSALEM PEUT-ELLE S’ACHEVER UN JOUR ?


Ville de 900 000 habitants (60% de juifs et et 36% de musulmans). Ville découpée en 3 par/es : une par/e israélienne, une
par/e pales/nienne, une par/e interna/onale.
 Une ville trois fois saintes :
o Juif : capitale historique du peuple hébreu (roi David). Ville sainte avec temple de Salomon et mur des Lamenta/ons.
o Musulman : 3ème lieu saint (mosquée Al-Aqsa). Pour Mahomet, l’un des cataclysmes pour l’islam est la chute de
Jérusalem aux mains des inPdèles.
o Chré3en : tombeau du Christ (Saint Sépulcre). Va/can a toujours fait pression pour maintenir le statut interna/onal de
la ville.
 Un objet de conMit permanent au XXème.
o 1947, résolu3on 187 : plan de partage de l’ONU (cf. ci-dessus), qui précède la créa/on d’Israël.
o Guerre israélo-arabe : déclenchée par les États arabes, créa/on de la Ligne Verte qui sépare Jérusalem Est/Ouest.
o Jérusalem réuniQée de force par Israël : occupa/on après la guerre des 6 jours (1967), déclara/on de Jérusalem
comme « capitale éternelle et indivisible » condamnée par l’ONU (1980), implanta/on de colons juifs à Jérusalem Est.
 Des stratégies opposées :
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oIsraël : chasser les Pales/niens de la ville avec colonisa/on de Jérusalem (loi des absents de 1950 : un juif peut prendre
une habita/on d’un Arabe en cas d’absence) et des alentours (villes satellites en Cisjordanie).
o Pales3ne : soulèvement populaire (in/fadas) avec mouvement de désobéissance pour geler la colonisa/on. Arafat
proclame l’État pales/nien indépendant en 1988 avec Jérusalem comme capitale. AEentats (janvier 2017).
 Monde : ONU impuissante malgré prise de posi/on, États-Unis médiateur (Camp David, Oslo) jusqu’à Trump qui reconnaît
Jérusalem comme capitale d’Israël le 6 décembre 2017, n’endigue pas la colonisa/on.

 LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE, ETAT FAILLI QUI NE PROFITE PAS DE SA SITUATION DE CARREFOUR :


 CeSe ex-colonie française, carrefour pour les traQcs (armes, drogues, braconnage de l’ivoire), vit des produits bruts :
bois (50% des exporta3ons légales), or, uranium, diamants. Pas un levier de développement : la RCA est un PMA.
 Illustre la macrocéphalie : 5 millions d’habitants dont 1 million à Bangui.
 Illustre le déQ de la na3on. Forte diversité ethnique et religieuse. A l’indépendance, u/lise des symboles pour souder la
na/on. Mais dans 1990s, Ange-Félix Patassé instrumentalise les divisions ethniques pour rester au pouvoir.
 Illustre l’échec de la démocra3sa3on. 1962 : David Dacko crée un régime autoritaire. La France sou/ent des coups d’État
réguliers. En 2013, avec l’opéra/on Sangaris, elle entend paciPer la zone.
 Illustre un pays sous inMuence. La RCA est prise dans le jeu des rivalités régionales africaines : le Nord du pays est u/lisé
comme base arrière des opposants au régime en place au Tchad et à la poli/que du Soudan et du Darfour.

 De Beers
 Société fondée en 1880, elle a le monopole de l’exploita/on du diamant sur tous les territoires britanniques. La société
s’appuie sur une autre société basée à Londres qui achète tous les diamants et fait oWce de tampon entre l’oSre et la
demande. Elle emploie aujourd’hui 20 000 personnes dans le monde dont 17 000 en Afrique.
 Jusque dans les 1990s, Elle a une part de 90% dans le commerce mondial de diamants. Depuis les 2000s, sa part est passée
à 40% en raison de la na/onalisa/on de nombreuses mines par les gouvernements africains.
 L’entreprise est cri/quée pour le traQc des Blood Diamond suite à la guerre civile angolaise. Les diamants de sang/conMit
sont des diamants qui Pnancent de nombreuses guerres et guérillas, vendus en toute illégalité et clandes/nité, ils
permeEent l’achat d’armes et de muni/ons pour les groupes armés (seigneurs de la guerre) qui les exploitent.

 JUMIA, UN AMAZON AFRICAIN ?


Fondée par 2 anciens de McKinsey, entreprise de commerce en ligne, présente notamment au Nigéria et en Afrique
du Sud.
Firme aujourd’hui présente dans 14 pays. Ils ont préféré conquérir rapidement le marché africain au détriment de la
rentabilité. C’est actuellement le leader du e-commerce africain.
Énormes déQs : beaucoup veulent payer à la livraison, les rues n’ont pas de nom (ex : Nairobi), météo, infrastructures
déPcientes, problème de sécurité, sous-bancarisa3on de la popula/on, faible pénétra/on d’Internet.
Le projet porte ajd ses fruits grâce aux classes moyennes. (-> montre que les classes moyennes portent l’éco). Mais
toujours pas rentable car ils ont voulu conquérir très rapidement les marchés plutôt que d’être lent mais rentable +
coûts logis/ques (s’engagent à livrer partout ).
« Première licorne africaine » (start-up dont la valorisa/on dépasse 1Mrd $) en 2016
Concurrent : Afrimarket (aussi considéré comme l’Amazon africain, très u/lisé par les émigrants qui achètent à
distance des choses pour leur famille -> plus mondialisé).

Infos supplémentaires : développement de la connexion mobile est très rapide (12% en 2005, 70% en 2014)

 SODASTREAM, UNE ENTREPRISE ISRAELIENNE BOYCOTTÉE :


 Mul3na3onale israélienne spécialisée dans la fabrica/on d’appareils de gazéiQca3on de boissons. Son siège est à Lod en
Israël et la principale unité de produc/on est située en Cisjordanie.
 Controverses : Sodastream est la cible d’une campagne de boycoE de la part de plusieurs magasins ou d’associa/ons (ex :
BoycoE, désinves/ssement et sanc/ons (BDS). La Cour de jus/ce de l’Union européenne a jugé que la machine à bulle de
Sodastream ne pouvait être qualiPée de « Made In Israël » l’excluant des accords de coopéra/on douanière entre Israël et
l’UE.
 Conséquences : en octobre 2014, l’entreprise annonçait qu’elle fermerait sa principale unité de produc/on, située en
Cisjordanie. L’usine est dans la ligne de mire des par/sans du boycoEage économique de la coloniza/on depuis 2014.
Sodastream a été rachetée en 2018 par PepsiCo et a annoncé qu’elle allait ouvrir une usine de produc/on à Gaza.

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 Dirigeants Africains des indépendances :
- Cameroun : Paul Biya depuis 38 ans.

- Éthiopie : Hailé Sélassié, au pouvoir des 1930s aux 1970s. S’adresse à la tribune de la SDN pour appeler la SDN à prendre
sanc/on contre Italie de Mussolini.

- Égypte : Nasser arrive au pouvoir au début des 1950s avec un coup d’Etat, meurt en 1970. Apparait comme leader du monde
arabe, monde africain et du Tiers Monde.

- Libye : KadhaQ. Dvp pays sur hydrocarbure, veut reprendre Oambeau de la ligue arabe.

- Pierre Mendes-France : discours de Carthage en 1954, vient d’accorder indépendance à Indochine et veut accorder
indépendance à Maroc et Tunisie.

- Maroc : Mohammed V, incarne le Maroc indépendant.

- Tunisie : Habib Bourguiba, incarne indépendance de la Tunisie.

- Algérie : Messali Hadj, Ahmed Ben Bella au pouvoir lors de l’indépendance, Houari Boumediene.

- Guinée : Sékou Touré, mise en place de dictature

- Côte d’Ivoire : Félix Houphouët-Boigny (« Le sage »), arrive au pouvoir en 1960

- Sénégal : Léopold Sédar Senior, au pouvoir de 1960 à 1980.

- Centrafrique : Bokassa 1er, à l’origine d’un scandale qui a joué un rôle dans la réélec/on de VGE (aPaire des diamants)

- Ghana: Kwame Nkrumah

- Kenya: J. KenyaSa

- Tanzanie : Julius Nyerere, « indépendance du drapeau » = indépendance poli/que n’est pas suWsante, il faut aussi
l’indépendance économique. Poli/que de villagisa/on.

- Zaïre (ajd République démocra3que du Congo) : Mobutu Sese Seko : met Pn à guerre civile et s’empare du pouvoir de 1965 à
Pn 1990s (reconnaissable par sa peau de léopard, proche de la France de MiEerrand).

- Rhodésie du Sud : Ian Smith indépendance et sort du Commonwealth, devient le Zimbabwe en 1980.

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GDP EMERGENTS

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SOMMAIRE

DÉFINITIONS............................................................................................................................................................................... 2
ENJEUX....................................................................................................................................................................................... 3
ACCROCHES................................................................................................................................................................................ 4
CHRONOLOGIES.......................................................................................................................................................................... 8
GÉNÉRAUX.................................................................................................................................................................................. 9
PRÉSENTATION DU TIERS-MONDE....................................................................................................................................................9
PRÉSENTATION DES PAYS ÉMERGENTS...........................................................................................................................................10
PRÉSENTATION DES BRICS.............................................................................................................................................................. 12
CHINE (RAPPELS HISTORIQUES)................................................................................................................................................. 13
CHINE DE 1945 À 1976..........................................................................................................................................................................13
LA CHINE À PARTIR DE 1976.....................................................................................................................................................................14
LA CHINE, LE RETOUR VERS LA PUISSANCE...................................................................................................................................................15
RELATIONS GÉOPOLITIQUES CHINOISES.........................................................................................................................................17
LA CHINE EN AFRIQUE.....................................................................................................................................................................18
UNITÉ ET DIVERSITÉ DE LA CHINE...................................................................................................................................................19
INDE (RAPPELS HISTORIQUES)................................................................................................................................................... 20
UNITÉ ET DIVERSITÉ DE L’INDE........................................................................................................................................................21
LE MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT INDIEN.......................................................................................................................................21
L’INDE, UN PAYS EN QUÊTE DE PUISSANCE.....................................................................................................................................23
L’INDE EN AFRIQUE......................................................................................................................................................................... 24
LES RELATIONS CHINE-INDE............................................................................................................................................................25
L’INDE ET LES ÉTATS-UNIS...............................................................................................................................................................26
RUSSIE...................................................................................................................................................................................... 27
LA RUSSIE DEPUIS 1991...................................................................................................................................................................27
LA RUSSIE EN ASIE........................................................................................................................................................................... 28
LA RUSSIE ET LA MER...................................................................................................................................................................... 29
AUTRES PUISSANCES EMERGENTES........................................................................................................................................... 30
LE BRÉSIL, UNE PUISSANCE ÉMERGENTE........................................................................................................................................30
L’AFRIQUE DU SUD, UNE PUISSANCE RÉGIONALE...........................................................................................................................32
EXEMPLES................................................................................................................................................................................. 33
RÉFÉRENCES.............................................................................................................................................................................. 45
LE PETIT PLUS (SI LE TEMPS EXCÈDE).......................................................................................................................................... 48

1
DÉFINITIONS
· Émerger : Sor+r, se réveiller, se dis,nguer. Apparaître au 1er plan mondial en termes géopoli+que et économique.
· S’émanciper : S’a4ranchir d’un état de dépendance, de domina+on, de contraintes.
· Émergence : le fait d’émerger, avec l’idée de transi+on (les émergents qui le sont aujourd’hui ne le seront pas demain) et de
danger (une émergence est une source de tensions car elle entraîne la remise en cause de puissances déjà établies). Aventure
longue et incertaine puisque les dynamiques caractéris+ques de l’émergence peuvent être cassées, jouant la carte du
na+onalisme.
o L’économie ne suFt pas à déGnir l’émergence et fournit seulement les armes dans un rapport de forces à l’échelle
mondiale. Pour qu’un pays émerge, il faut qu’il transforme sa puissance économique en puissance géopoli,que (d’où
l’intérêt apporté à l’arsenal militaire, à la capacité de se défendre par ses propres moyens).
· Ingérence : interven+on dans les aIaires d’un État sans son consentement au mépris du principe de souveraineté. Renvoie au
terme de hard power.
o Ingérence humanitaire : Apparue avec la créa+on de Médecins sans fron+ères 1971 (guerre du Biafra 1967-70). Les
ONG réclament un droit d’ingérence lorsque les droits de l’homme leur paraissent violés -> remise en cause du droit
tradi+onnel humanitaire qui respectait les principes de souveraineté et de non-ingérence.
· Dépendance : rapport qui fait qu’une chose dépend d’une autre -> fait de dépendre au sens d’être sous l’autorité, la
domina+on, l’emprise.
· Développement : moyens par lesquels une société parvient à assurer aux individus les besoins qu’elle juge fondamentaux, et à
les faire accéder à des niveaux de vie correspondant à ceux des Etats les plus avancés dans la ma+ère. Longtemps perçu en
termes de simple croissance économique -> auj promo+on du développement humain combiné à croissance économique.
· Néocolonialisme : poli+que impérialiste menée par une ancienne puissance coloniale vàv de son ancienne colonie, u+lisant
diverses méthodes d’inPuence et de domina+on, à son propre intérêt. Terme u+lisé par JP Sartre en 1956. Repris dans un
discours par Kwame Nkrumah (prés Ghana) en 1965.

CATEGORISATION DES PAYS :


· Pays développés : pays dont la majorité de la popula+on accède à la sa+sfac+on de tous ses besoins vitaux, à un certain
confort, à l’éduca+on. Ce terme se rapproche de celui de pays industrialisés (économie basée principalement sur les ac+vités
industrielles ≠ éco dépendantes de la produc+on agricole et MP).
· Pays en développement (PED) : dernière et plus fréquente terminologie des organisa+ons interna+onales. Créa+on illusoire
d’un bloc homogène alors que composé de pays aux trajectoires très diIérentes.
· Pays les moins avancés (PMA) : 47 auj. Liste dressée par ONU en 1971. Revenu par habitants <1 000$, retard de dév humain,
forte vulnérabilité économique.
· Nouveaux pays industrialisés (NPI) : Terme apparu ds 1970s/80s pour désigner 4 dragons asia+ques (CdS, HK, Taïwan,
Singapour), avec ou sans Brésil/Mexique, les Tigres (Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Philippines, Viêtnam). Ils connaissent
simultanément une forte croissance de leur industrie, des exporta+ons industrielles sur les marchés mondiaux, diversiGca+on
des produc+ons industrielles par remontée des Glières (rupture avec la logique de rente).
· Pays émergents : no+on u+lisée à par+r 1990s. Groupe de pays, essen+ellement issus du Tiers Monde, connaissant un
processus de croissance et de développement accéléré grâce à une inser+on accrue dans la mondialisa+on et une
industrialisa+on rapide. Passée la phase de développement basée sur l’exploita+on agricole/MP, ils ont développé des
2
avantages compara+fs industriels. Ils ont ainsi une capacité d’inPuence au niveau interna+onal du fait de leur poids territorial,
économique, démographique
· NOEI (nouvel ordre économique interna,onal) : en 1974, l'ONU adopte le Programme d'ac+on pour un nouvel ordre
économique interna+onal, programme repris par la CNUCED en 1976 à Nairobi. Il s'agit de modiGer les règles rela+ves aux
rela+ons économiques interna+onales aGn qu'elles deviennent plus favorables aux PED.
· Typologie importante : Laurent Carroué (dans Image économique du Monde en 2016 : 16 pays (2015)) dis+ngue 16 pays (qui
représentent 57% de la popula+on mondiale et 30% du PIB mondial) divisés en 3 groupes et parle d’un « monde sous tension
» : BRIC (20% de l’économie mondiale, 41% de la popula+on), des puissances con+nentales (Afrique du Sud, Arabie Saoudite,
Turquie, Mexique, Indonésie, Argen+ne), 6 puissances régionales poten+elles en voie d’aFrma+on (Nigéria, Égypte, Iran,
Thaïlande, Éthiopie et Malaisie). On peut la remanier, ce qui compte c’est que ce sont des États qui par+cipent à la
restructura+on de la mondialisa+on à des échelles diverses. Ces États sont engagés dans une logique révisionniste face au
refus de l’Occident de prendre en compte une nouvelle donne géopoli+que mondiale.

NOTIONS PLUS ECONOMIQUES :


· Développement autocentré : modèle de développement économique qui donne la priorité à la croissance du marché intérieur
et qui préconise la rupture avec l'extérieur (refus de la spécialisa+on interna+onale). Il s'agit d'u+liser au maximum les
ressources na+onales. Le développement autocentré passe par la créa+on d'industries na+onales et par une poli+que de
subs+tu+on aux importa+ons.
· DTE (détériora,on des termes de l’échange) : les termes de l'échange d'un pays se dégradent lorsque les prix des produits
qu'il importe évoluent moins favorablement que les prix des produits qu'il exporte.
· Industrialisa,on par subs,tu,on aux importa,ons (ISI) : apparaît en AmL aux début 1930s. On subs+tue peu à peu aux
importa+ons la produc+on na+onale. On commence par les industries les plus simples (biens de consomma+on courante) et
on remonte vers les industries plus complexes (biens d’équipement). Suppose taux d’inves+ssement très élevés + protec+ons
tarifaires contre produits étrangers.
· Industrialisa,on par promo,on des exporta,ons : dernière phase de ISI -> le pays est capable d’exporter ce qu’il produit sur
son territoire.
· Industries industrialisantes : industries suscep+bles d’entraîner une propaga+on du processus industriel à l’ensemble des
économies.
· Tiers-mondisme : vision du monde, fondée par quelques leaders dont Nasser et des économistes dont Raul Prebish, qui, à
travers la CEPAL, prône le développement autocentré pour ces pays, ou Amartya Sen qui cri+quent le lègue colonial et prône
ce]e nouvelle vision du monde avec un retrait de l’économie mondialisée des pays du sud qui sont sous la dépendance des
pays du Nord et qui ne peuvent pas dicter les règles du jeu. Le terme est inventé par Alfred Sauvy en 1952 où il dit : « Le Tiers
monde méprisé, ignoré et exploité comme le Tiers-Etat aspire lui aussi à devenir quelque chose ». En 1955, la conférence de
Bandung donne une unité au Tiers-monde.

ENJEUX
EMERGENCE :
· La remise en cause d’un ordre établi : l’émergence est-elle la cause du déclin des puissances établies ou est-ce le déclin des
puissances qui permet l’émergence ?
· Peut-on parler d’une Gn des émergents ? Émergence terminée de la Chine : Gn d’une croissance déstabilisatrice, concurrence
déloyale, monnaie sous-évaluée ?
· Les revers de l’émergence : pauvreté, inégalités, développement territorial inégal, croissance trop rapide.
· Les émergents ont-ils intérêts à faire imploser un ordre mondial qui leur a permis d’émerger ?
· Les nouveaux émergents qui s’imposent : pays qui souhaitent rentrer dans les BRICS (Mexique, Corée du Sud, Turquie), OPEP
des pays riches fondés sur le pétrole, BRIICS (avec l’Indonésie), MINT est un nouveau terme qui s’impose (Mexique, Indonésie,
Nigéria, Turquie).
· Hétérogénéité : les émergents, entre rivalité et coopéra+on -> « entre les BRICS, il a toujours manqué le ciment » Lehmann
· La revanche des Suds : idée qu’il y a une bataille qu’ils ont perdu, la revanche n’est pas un réveil. S’il y a revanche, il y a défaite
: quelle est-elle ? Faire a]en+on car les Suds, ce ne sont pas les pays émergents, ce sont : les pays émergents, les pays en
développement, les pays peu développés, les PMA. L’émergence des pays du Sud, élément incontestable du monde
3
mul+polaire, s’explique-t-elle par une volonté ́ de revanche de ces pays ? Finalement, le terme de revanche n’est peut-être pas
approprié car la Chine ne souhaite pas l’annihila+on de l’adversaire, la Chine entre+ent juste une volonté ́ de revanche contre
le Japon.
· Les di4érents sens du développement : le développement change de sens à par+r 1970s. Dans 1950s et 1960s, il est perçu en
simple terme de croissance, et en fonc+on de la place dans l’économie mondiale. Mais dans 1970s, on observe une
dissocia+on des termes de développement et de croissance. S’impose progressivement pour le développement l’idée d’un
développement humain par exemple, développement du bien-être de sa popula+on en termes d’éduca+on ou d’espérance de
vie, ce qui est permis par l’ac+on de l’État (mesuré par l’IDH). Le développement est donc le développement économique,
social, industriel et environnemental (travaux d’Amartya Sen).

CHINE
· Incer,tudes économiques : poursuivre la croissance économique, assumer un rôle de locomo+ve pour l’économie ou ralen+r
la croissance en raison des menaces qu’elle présente (risques environnementaux, spécula+on immobilière, déséquilibres
régionaux, contesta+ons sociales) ? Face à une situa+on économique qui se dégrade aujourd’hui, comment faire le saut de la
quan+té vers la qualité ?
· Incer,tudes poli,ques : survie du PCC, dépendant de la bonne santé économique chinoise ? Comment gérer l’accroissement
des inégalités sociales et régionales ? Quelles voies de réformes ?
· Incer,tudes géopoli,ques : une montée en puissance paciGque ou l’avènement d’une puissance déstabilisatrice ? Volonté de
devenir un acteur global ? Un nouveau chapitre de la M° n’est-il pas en train de s’écrire en Asie avec l’émergence de la
puissance chinoise ?
· Chinafrique : Rela+on entre la Chine et l'Afrique diIérente de celle nouée avec les puissances occidentales ou avatar d’une
rela+on de type néocolonial par rapport à la Chine ? Faut-il croire à un partenariat gagnant-gagnant ?

INDE
· Construc,on régionale et place en Asie du Sud : Quel rôle joue l’environnement régional dans l’accès à la puissance pour
l’Inde ? Inde handicapée par son incapacité à construire une dynamique régionale en Asie méridionale et d’en faire un atout
pour le renforcement de sa puissance ? (≠ Chine en AC et en ASE)
· Rôle sur la scène interna,onale : Malgré la rupture des 1990s, on retrouve à travers la quête de puissance de l’Inde, le jeu
d’équilibriste qui a caractérisé la diploma+e indienne depuis 1947. C. Ja4relot écrit « la diploma+e indienne a 4 points
cardinaux : le régional et le global, l’idéalisme et le réalisme » mais n’est-elle pas +raillée entre ces diIérents pôles au risque
de se réfugier dans une aJtude absten,onniste sur la scène interna+onale ?
· Situa,on géopoli,que délicate : maillon faible d’un losange stratégique entre Chine, US, Japon ?
· Retards : Inde qui souIre du sous-développement et du retard économique. Limites du « miracle indien » entraînant le retour
du Par+ du Congrès en 2004 (laissés-pour-compte du développement)

Inde/Chine
· Quels atouts a l’Inde par rapport à la Chine ? L’Inde a-t-elle les moyens de rivaliser avec la Chine ? La Chine a une ne]e
avance mais n’est-elle pas vouée à être bloquée par les inquiétudes géopoli+ques qu’elle suscite ?
· Quel est le rôle des convergences et antagonismes dans la construc+on de leur puissance régionale et interna+onale : atout
ou faiblesse ?

Russie
· Émergent par,culier : ré-émergent qui joue la carte de l’émergence aGn de faire oublier le passé de puissance déchue,
hégémonique et de revenir vers la puissance en s’appuyant sur les autres pour mener un front à l’hégémonie américaine. La
Russie est-elle condamnée à demeurer une puissance faible/« pauvre » (Sokolo4) ? Peut-elle équilibrer le décalage qui existe
entre le niveau de développement de l’éco russe et les ambi+ons de sa pol ext ?
· Les enjeux de la nouvelle ère Pou,ne : nostalgie de l’Empire Sovié+que faisant de lui l’un des deux Grands, discutant de
l’avenir du monde. Quel impact le retour de la Russie a-t-il sur la scène interna+onale ? Assiste-t-on à une nouvelle Guerre
Froide ? La Russie et l’UE : des partenaires ou des concurrents géopoli+ques ? Parvient à rompre son isolement diploma+que
par l’Asie ? Considérée comme une puissance asia+que ?

4
Afrique du Sud : Les liens bilatéraux sont-ils toujours dominants-dominés ? L’Afrique du Sud a-t-elle réussi à jouer son rôle moteur
? Des a]entes à la Gn de l’apartheid lorsqu’elle retourne sur la scène interna+onale. À l’heure où un nouveau président a été élu,
l’Afrique du Sud peut-elle se relancer et prétendre à être une puissance émergente à l’instar des autres BRICS ?

Brésil : Pourquoi ce]e impression d’une na+on en avenir ? En quoi se dis+ngue-t-il des autres émergents ? La concilia+on de la
croissance économique et de la jus+ce socio-environnementale est-elle possible ?

ACCROCHES
I. Les BRICS :
· 2014 : les BRICS créent la Nouvelle Banque de Développement (siège à Shanghai càd Chine domine BRICS), montrant leur
volonté de faire contrepoids aux ins+tu+ons interna+onales existantes. (Dilma Roussef parle de « reconGgura+on de la
gouvernance économique mondiale »)
➡️Pour montrer : le nouvel ordre mondial en gesta+on.

· 2016 : la Gn des BRICS et le début des TICKS : Le Financial Times, dans son édi+on du 28 Janvier, a souhaité longue vie aux
Ticks (TaÏwan, Inde, Chine, Corée du Sud). À elles seules, ces économies +rées par les services, la technologie et la
consomma+on et non par le boom des ma+ères premières illustrent la sophis+ca+on croissante des émergents.

· L’endePement alarmant des Émergents : Rapport en décembre 2019 de La Banque Mondiale : Depuis 2010, le rythme
d'ende]ement de ces pays n'a jamais été aussi élevé. La de]e publique et privée des émergents représente 168 % de leur PIB
(En 2010, ce ra+o n'était que de… 54 %). La Chine a]eint un ende]ement de 255% de son PIB. Les inves+sseurs étrangers
dé+ennent la moi+é des de]es des pays émergents et en développement.

II. Émergence :
· Septembre 2018 : les US imposent des sanc+ons sur la Chine pcq elle a acheté des missiles à la Russie (alorrs que
normalement aucun droit interna+onal ne leur interdit de le faire) Aout 2018 : DT signe une loi interdisant les smartphones
Huawei.️
➡️Pour montrer les tensions avec les anciennes puissances qu’engendre l’émergence de nouvelles puissances.

· 23 septembre 2019 : Faillite du voyagiste britannique Thomas Cook. Le groupe chinois Fosun annonce l'acquisi+on de la
marque pour près de 13milliards€. Rachat à me]re en perspec+ve avec rachat de Club Med, Saint-Hubert, Lanvin par Fosun
➡️Pour montrer : rachat des entreprises embléma+ques du Nord par entreprise chinoise.

III. Rivalité USA / Chine


· Mai 2018 : Le premier parc à thème nommé Lido City, dans la région de Bogor, s’adjoint le partenariat de China Ingye, une
Gliale de l’entreprise d’État chinoise MCC. Pourtant, le projet était à l’origine né de l’associa+on entre la Trump Organiza+on et
MNC (entreprise indonésienne).
➡️Pour montrer que : Indonésie privilégie ses rela+ons Sud-Sud ; conPits d’intérêts entre la Chine et les États-Unis.

· 1er septembre 2019 : USA et Chine commencent à prélever des droits de douane majorés sur leurs importa+ons mutuelles,
marquant une nouvelle escalade dans le conPit commercial. Le 2 septembre, la Chine dépose une plainte à l'OMC. Janvier 2020
: USA et Chine signent la 1er phase d'un accord commercial dans lequel la Chine s'engage à acheter 200milliards de $ de
produits américains. Il y a également des disposi+ons rela+ves à la protec+on de la propriété intellectuelle et transfert de tech.
Tant que la phase 2 n'est pas signée, Trump main+ent tarifs douaniers actuels (et Biden dans la con+nuité pr le moment). ️
➡️Pour montrer : vers la Gn d'une guerre commerciale ? ; ressemble plus à une trêve qu'à un accord.
o Pe+t remember : guerre commerciale lancée en 2018 par USA pour me]re Gn aux pra+ques chinoises jugées
"déloyales". Se matérialise par des droits de douane puni+fs réciproques sur des centaines de Mrd de $. Inédite par
son intensité et sa durée, elle a ralen+ la xce mdle (xce américaine et xce chinoise aussi), a freiné l'appé+t des
inves+sseurs.

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IV. La Chine / Afrique
· 2012-2018 : la Chine oIre en 2012 à l’UA le siège à Addis-Abeba. Début 2018 les africains se rendent comptent que
l’intégralité du contenu de ses serveurs était transférée à Shanghai.️
➡️Pour montrer que la Chine n’est pas forcément bienveillante avec ses amis africains.

· Juin 2019 : un Chinois (Qu Dongyu) est élu à la tête de la FAO grâce au sou+en des pays africains, sou+en qu'elle a obtenu par
les promesses d'annula+on de de]es/prêts... aux pays africains.
➡️Pour montrer que le con+nent africain est une pièce maîtresse dans sa stratégie pour le leadership mondial.

V. Chine et aRrma,on de sa puissance


· Janvier 2018 : La Chine a dévoilé un livre blanc sur ses inten+ons mari+mes, géopoli+ques et économiques dans l'Arc+que :
envisage une route de la soie polaire.
➡️Pour montrer la croissance des appé+ts géopoli+ques chinois

· Février 2018 : Pékin bâ+t près de Macao à Zhuhai (dans le delta de la rivière des perles) un vaste site mari+me (770 km2)
d'essai pour bateaux robots sans pilote.
➡️Pour montrer : La Chine cherche à ra]raper son retard dans le domaine mari+me

· Mars 2018 : le constructeur CSIC (China Shipbuilding Industry Corp) révèle travailler à la construc+on du premier porte-avions
chinois à propulsion nucléaire. Pourrait avoir lieu en 2025, date à laquelle la Chine s’est Gxée comme objec+f d’avoir une
marine dite océanique, càd de haute mer. Ce porte-avions est le chaînon manquant dans la modernisa+on de la marine
chinoise. La Chine deviendra le troisième pays, avec les US et la France, à disposer de ce type d’argument. Décembre 2019 : la
Chine a mis en service un second porte avion, en+èrement conçu en Chine. ️
➡️Pour montrer : montée en puissance de la Chine dans le domaine militaire.

· Novembre 2019 : "China Cables" = un consor+um de 17 médias révèle des direc+ves secrètes pour placer la minorité
musulmane ouïghours dans des camps de rééduca+on idéologique au Xinjiang.
➡️Pour montrer : le manque de démocra+sa+on chinoise, le « sharp power » chinois.

· Depuis juin 2019 : contesta+on à Hong Kong pour dénonce projet de loi d'extradi+on de suspects en Chine. Entraîne une grave
crise poli+que. En novembre, lors des élec+ons locales, l'opposi+on remporte la majorité dans 17/18 districts. C'est un
véritable vote de déGance à l'encontre du gouvernement de la Chine. Au même moment, le Sénat adopte un texte soutenant
les droits de l'homme et de la démocra+e à HK.️
➡️Pour montrer : déstabilisa+on interne du régime chinois dont les USA proGtent.

· Taiwan / Chine :
o Septembre 2018 : les USA rappellent leurs diplomates de la République Dominicaine, El Salvador et Panama pour
consulta+on après que ces pays ont déclaré vouloir couper les rela+ons avec Taïwan et reconnaître la Chine à la
place. Seules 17 na+ons reconnaissent encore Taiwan dont 4 en Amérique centrale.
➡️Pour montrer la montée en puissance de la Chine
o Elec,ons à Taïwan : Taïwan prétend incarner autorité Chine dps 1949 et fuite de Tchank kaï Tchek sur l’île (siège
CSONU jsq 71). Ms Taïwan présentée cô province rebelle par Chine. Dans ses vœux de bonne année en 2019, Xi
Jinping a réaFrmé sa volonté de réuniGer la Chine. Taïwan sou+ent les manifestants de HK ms pour le moment statu
quo. Janvier 2020 Tsai Ing-wen (présidente sortante de Taïwan) a été réélue avec une majorité encore plus
importante que celle qui avait marqué sa victoire il y a 4 ans. Si Pékin minimise ces élec+ons, en les qualiGant de «
régionales », elles incarnent peut-être aussi une tenta+ve d’indépendance plus formelle. Paris s’est contenté d’une
réac+on sobre, mais à HK les manifestants se sont soulevés en faveur d’un suIrage universel pour les prochaines
législa+ves. Ceci représenterait à leur goût un pas vers la démocra+e.
➡️Pour montrer : Chine n'a pas encore la mainmise sur Taiwan ; HK aspire à devenir comme Taiwan ?

· 2020-2021 : crise de la Covid -> diploma+e du masque (masques, matériel médical) = la Chine se pose en puissance qui
cherche à résoudre les problèmes d’autres pays, pour faire oublier l’origine du coronavirus + Contrats économiques qui s’en
suivent.
➡️Pour montrer : Chine veut aFrmer sa Pce dans plusieurs domaines

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· 3 Novembre 2020 : le PC a suspendu l’introduc+on en bourse de la Grme ANT GROUP (Gliale Gnancière avec le service Alipay
d’Alibaba) En fait, Jack Ma (patron Alibaba) est très proche de la famille Zemin (Jiang ZEMIN président chinois 1992-2002) et
Gls de Jiang Zemin était chargé de l’introduc+on en bourse de ANT GROUP.
➡️Pour montrer : ques+on unité derrière PCC qui est ou+l poli+que (XI JINPING veut détruire les anciens réseaux de Zemin pour
rester le plus lgtps au pouvoir), volonté de Xi Jinping de contrôler les acteurs de l’économie

· Sept 2020 : Menace de Trump de bannir TikTok des US si pas racheté par frime américaine (Oracle et Walmart)
➡️Pour montrer : guerre commerciale, montée en Pce de la Chine, peur des US de la surveillance technologique

· 2018 : Huawei  cf États-Unis (coucou Leïth)


· 3 Novembre 2020 : le PC a suspendu l’introduc+on en bourse de la Grme ANT GROUP (Gliale Gnancière avec le service Alipay
d’Alibaba). Cela montre la volonté de Xi Jinping de contrôler les acteurs de l’économie. En fait, Jack Ma (patron Alibaba) est
très proche de la famille Zemin (Jiang ZEMIN président chinois 1992-2002) et c’est le Gls de Jiang Zemin qui était chargé de
l’introduc+on en bourse de ANT GROUP. XI JINPING veut donc détruire les anciens réseaux de Zemin pour rester le plus lgtps
au pouvoir. Le PC est donc un ou+l poli+que.
➡️Pour montrer : Ques+on unité derrière Par+ communiste

VI. Russie
· Novembre 2018 : au dernier moment plusieurs pays s’opposent à la nomina+on d’un russe en président d’Interpol, car la
Russie pourrait se servir de ce]e posi+on pour arrêter les opposants poli+ques du régime. Un sud-coréen prend sa place.
➡️Pour montrer que : son soo power n’est pas au point.

· Décembre 2018 : la Russie +re sur les navires ukrainiens dans la mer d’Azov ce après quoi l’Ukraine met en vigueur la loi
mar+ale, mais faibles réac+ons de la part des puissances occidentales.
➡️Pour montrer que la Russie peut faire un peu ce qu’elle veut dans sa sphère d’inPuence régionale

· Été 2019 : mouvement de protesta+ons pour des élec+ons libres qui se soldent par de nombreuses arresta+ons. A Moscou,
l'opposi+on "autorisée" (communiste, na+onaliste) ont inPigé un recul massif du pouvoir. A cela se rajoute un recul
économique russe, renforcé par les sanc+ons de l'Occident (crise ukrainienne), qui amoindrit la popularité du régime.
➡️Pour montrer que : malgré des victoires sur les dossiers interna+onaux, il y a une fragilisa+on du contrat social russe.

· Dossier syrien : Octobre 2019 : Donald Trump annonce le retrait des troupes américaines au N de la Syrie. Les Kurdes (alliés
dans lu]e contre EI) sont ainsi laissés seuls face à Turquie. Une oIensive turque est donc lancée contre les milices kurdes au
Nord de la Syrie.
o L'Europe s'insurge : Paris et Berlin décrètent un embargo symbolique contre Istanbul. Mais, aucune présence militaire.
Aucun pays européens ne réagit face à la déclara+on d'Erdogan qui la menace d'ouvrir ses fron+ères (3,6M°).
➡️Pour montrer : impuissance des Européens sur le dossier syrien ; aFrma+on de la poli+que expansionniste et
na+onaliste d'Erdogan.
o Pou,ne, le grand vainqueur du conXit : les Kurdes se tournent alors vers El Assad (moindre mal r/ Turquie). Russie est
alors le seul acteur capable de dialoguer avec tous les belligérants : elle sou+en Bachar El Assad, à l'origine du processus
d'Astana depuis 2017 (table de négocia+on avec Iran/Russie/Turquie). Veto qui empêche interven+on de ONU.
➡️Pour montrer que : redevient une puissance majeure du MO, redevient un arbitre des conPits (en proGtant d'un retrait
américain).

· Décembre 2019 : Vladimir Pou,ne révèle l'existence du programme Avangard (développement de missiles supersoniques
capables de contourner tous les systèmes de défenses aériens, y compris les américains). ➡️Pour montrer : le réarmement
général des grandes puissances. Son objec+f est de s+muler une nouvelle vague de négocia+ons sur le désarmement plus que
réac+ver une nv course à l'armement. Trump n'accepte de renouveler un traité de limita+on de l'armement New start (expire
en 2021) que si la Chine entre dans l'équa+on.
➡️Pour montrer que : le retrait 2019 des USA du INF peut se conver+r en une opportunité de refonder le système de contrôle de
l'armement (incluant Chine).

· Décembre 2019 : Inaugura+on du 1er gazoduc relient la Russie à la Chine "Force de Sibérie" par les présidents chinois et russe.
La Chine n'a pas encore achevé sa propre por+on sur son territoire (d'ici 2023). Coût de 100Mrd $ ques+onne sur sa future
rentabilité.
➡️Pour montrer que : Depuis la crise ukrainienne de 2014, la Russie se tourne vers l'orient. À nuancer : Nord Stream II avec
Allemagne et Turkstream avec la Turquie.

7
· Juin 2019 : Vladimir Pou,ne et XJ regardent les bébés panda à Moscou au moment où tout le monde fête l’anniversaire du
débarquement en Normandie (Pou,ne pas invité). Diploma+e du panda sert à aFrmer Pce (fait d’oIrir un panda à un autre
état en signe de bonnes rela+ons = cadeau empoisonné car pays qui reçoit le panda qui est responsable des bonnes rela+ons
avec la Chine et se reconnait comme tributaire de la Chine).
➡️Pour montrer que : XJ montre qu’un axe Russie/Chine se met en place face à l’Occident

· Août 2020 : AIaire Navalny. L’opposant russe Alexeï Navalny est empoisonné à bord d’un avion. Manifesta+ons depuis pour
dénoncer la monopolisa+on du pouvoir par Pou+ne qui a fait changer la cons+tu+on en juillet 2020 pour rester au pouvoir
jusqu’en 2036. Sanc+ons européennes (Pologne, Allemagne et Suède ont expulsé un diplomate russe chacun, remise en cause
de Nordstream 2), cri+que de Joe Biden. Nombreuses manifesta+ons ont été violemment réprimées (10 000 arresta+ons
d’opposants entre 2020 et début 2021). Les candidatures des par+s d’opposi+ons des élec+ons municipales et régionales de
2020 ont également été invalidées.

➡️Pour montrer que : Pou,ne veut rester au pouvoir le plus longtemps possible

VII. Brésil
· Mars 2019 : visite aux États-Unis du président brésilien Jair Bolsonaro (le « Trump des tropiques » élu le 28 octobre 2018). Il
s’agit de sa 1ère visite à l’étranger. Pourquoi ? Le Brésil a souvent été l’allié assumé des États-Unis, dont les rela+ons se
retrouvent renforcées par l’aRnité́ idéologique des deux présidents (vision sécuritaire et na+onaliste du pouvoir, cri+que de
la gauche, du mul+latéralisme qui engendre des accords contraignants tels que les accords de Paris et lu]e contre Pékin). Les
deux présidents exposent ainsi leur très bonne entente. MAIS décembre 2019 : Trump annonce le rétablissement des taxes
douanières sur l'acier venant du Brésil).
➡️Pour montrer que : Jair Bolsonaro a fondé sa poli+que étrangère sur son alliance avec USA mais méGance car les alliés d'auj
peuvent être les ennemis de demain. Les intérêts économiques priment pour Trump.

· Depuis Janvier 2019 : mul+plica+on des incendies de forêt en Amazonie. L'élec+on de Jair Bolsonaro a facilité la tâche des
incendieurs en diminuant de moi+é le budget de l'Ibama (ins+tut de l'env) et en discréditant le travail des ONG. Ce]e crise
environnementale se transforme en crise diploma+que notamment entre la France et le Brésil : Macron menaçant de ne pas
ra+Ger les accords de libre-échange UE -Mercosur si l'accord pour le climat n'était pas respectée.
➡️Pour montrer que : l'arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro décrédibilise le Brésil comme puissance globale responsable, rupture
avec son image altermondialiste (sous Lula).

· Bilan de l'année 2019 pour les indicateurs : xce PIB atone (0,9%), real en chute libre (10% de perte de valeur face au $ en 1
an), chômage structurel élevé (12% ac+fs), extrême pauvreté frappant 6,5% pop (un record dps 7 ans).️
➡️Pour montrer : l'économie brésilienne va mal -> on est loin de la xce de 6% sous Lula ; un pays pas encore émergé.

· En janvier 2019, un barrage du géant minier VALE au Brésil rompt dans l’état du Minas Gerais (Sud-est). Ce]e région avait déjà
été touchée par une catastrophe similaire en 2015. Au-delà du bilan humain très lourd (37 morts et 300 disparus), c’est un
désastre écologique qui menace une fois de plus le pays.
➡️Pour montrer : Un problème environnemental

CHRONOLOGIES
1885 : Fonda+on du Par+ du Congrès (Inde) 1975 : Retrait américain du Vietnam. Conven+on de Lomé entre
1947 : Indépendance de l’Inde (Août) et du Pakistan la CEE et 46 pays ACP.
1949 : Proclama+on de la RPC sur la place Tiananmen. 1976 : Mort de Mao. ONU et CNUCED créent un fonds
Indépendance de l’Indonésie interna+onal pour stabiliser les cours des produits de base
1952 : Alfred Sauvy crée l’expression « Tiers Monde » dans un 1978 : Accords de Camp David (paix Egypte de Sadate et Israël).
arcle de L’Observateur. Lancement des 4 modernisa+ons en Chine par Deng Xiaoping (ZES)
1954 : Indépendance de l’Indochine (accords d’Evian) ; Début de 1979 : Révolu+on islamique en Iran
la guerre d’Algérie (54-62) 1980 : Rapport Brandt (Nord-Sud : un programme de survie).
1955 : Conférence afro-asia+que de Bandung (Indonésie) Guerre Iran-Irak
1956 : Crise de Suez 1981 : Conférence de Paris sur les PMA (31 pays). Conférence de
1957 : Indépendance du Ghana suivi d’autres pays africains. Cancún : la seule sur les rapports Nord-Sud (22 pays)
1959 : Révolu+on cubaine, réforme agraire à Cuba « rendre les 1985 : Plan Baker (de]e publique TM). Retour de la démocra+e
riches moins riches et les pauvres moins pauvres » au Brésil (Tancredo Neves).

8
1960 : OPEP + première rupture du pacte sino-sovié+que. 1989 : La France annule la de]e publique des pays de l’Afrique
1963 : Conven+on de Yaoundé. Programme Alimentaire Mondial sub-saharienne + Plan Brady (de]e privée TM).
de l’ONU 1990 : Adop+on par l’ONU du droit d’ingérence humanitaire dans
1964 : 1ère CNUCED à Genève + Chine ob+ent l’arme atomique les pays du Sud
1967 : Créa+on ASEAN encouragée par les US. 2001 : La Chine rentre à l’OMC
1968 : 2° CNUCED à New Delhi, dénonce le pillage du TM et met 2006 : Accords de coopéra+on sur le nucléaire civil Indien et USA
en place le Système de Préférences Généralisé 2010 : La Chine : 2ème puissance économique mondiale
1971 : siège au CS ONU pour la Chine (remplace Taïwan) 2014 : BAII et Banque de développement des BRICS
1972 : 3° CNUCED à San+ago, déGni+on des PMA, PD s’engagent 2017 : ouverture d’une base chinoise à Djibou+
à délivrer des APD 2019-2020 : manifesta+ons contre l'amendement de la loi
1974 : Discours de Houari Boumediene, à l’Assemblée générale d'extradi+on par le gouvernement de Hong Kong
de l'ONU sur le « nouvel ordre interna+onal ». Novembre 2020 : signature du RCEP
2021 : nigériane Ngozi Okonjo-Iweala nommée à la tête de l’OMC
Généraux
PRÉSENTATION DU TIERS-MONDE
I. Présenta,on dans les 50’s
· Des économies faibles et désar,culées : une agriculture omniprésente (1,5 Mrd agriculteurs dans le TM) mais peu eFcace et
inégalitaire, ne perme]ant pas d’assurer l’autosuFsante alimentaire (25 Mrd de tonnes de céréales de déGcit ds 1960s).
L’industrialisa+on est embryonnaire, spécialisée dans les ma+ères 1 e sans transforma+on. Le ter+aire est hypertrophié et
corrompu.
· Le cercle vicieux de la pauvreté : 50% de la popula+on. « Les faibles revenus entraînent une faible épargne qui entraîne de
faibles inves+ssements dans la modernisa+on donc pas de produc+vité, ce qui entraîne de faibles revenus » (Ragnar Nurkse).
· Des pays qui souhaitent une indépendance na,onale complète : refuse l'alignement, choix d'un modèle autocentré. Ils
cherchent à créer un état-na+on.

VIII. Concepts
· Le concept de Tiers-Monde : a été forgé par le démographe et économiste Alfred Sauvy dans un ar+cle célèbre de
L'Observateur en 1952 « Ce Tiers-Monde ignoré, exploité, méprisé comme le Tiers-Etats veut, lui aussi, être quelque chose ».
Ce]e no+on Gxe une tripar,,on du monde pdt Gf : 1er = pays capitalistes développés, 2e = pays communistes développés, 3e
= TM (aka le reste avec pt communs : inégalités, faible dev humain, faible industrie).
o 1950s-1960s : TM uni par des réalités communes (cercle vicieux de la pauvreté), iden+té commune (passé colonial),
projet commun de devenir acteurs dans rela+ons interna+onales (NOEI)
o 1970s : diIérentes stratégies éco et poli+ques
o 1980s-1990s : du Tiers-Monde aux Tiers-Mondes. A la Gn de la GF, c'est la Gn des illusions économiques (contre-choc
pétrolier) et poli+ques (Gn des stratégies de dev autocentré, victoire du libéralisme) -> Fragmenta+on en blocs
(émergents, NPIA, PMA)
o La no,on garde un sens pour les ques,ons : écarts de richesse, opposi+on aux PD pour agriculture et environnement.
· Le terme « non-alignement » : a été inventé par le premier ministre indien Nehru lors d'un discours en 1954 à Colombo (Sri
Lanka). C’est surtout un terme géopoli,que dans le contexte de GF.
o Mouvement des non-alignés : 1961 1er réunion du mouvement à Belgrade (Tito). ✷Leurs revendica+ons : lu]e contre
toute forme de colonialisme, projet d'un NOEI, se détacher des deux grands (même si en réalité certains pays furent
étroitement liés à l'un des 2). S’est délité Gn 1970s (même si auj existe encore).
· Théorie de la dépendance : formulée ds 1960s en AmL. Elle dénonce les concep+ons du sous-développement comme simple
retard à ra]raper par la modernisa+on selon un modèle d'évolu+on universel. Elle s+pule que les causes du sous-
développement sont externes : elles sont dues à la dépendance polymorphe créée par le modèle capitaliste entre périphérie
et centre. Le sous-développement et le développement sont les deux faces d'une même évolu,on du capitalisme.

IX. Rappels historiques


· 1948 CEPAL (Commission économique pour l’AmL et les Caraïbes) : fondée par Raul Prebisch qui théorise le fait qu’il faille se
« déconnecter » du marché mondial et s’appuyer sur le socle na+onal car le modèle extraver+ entraîne la dépendance vàv des
cours mondiaux. La CEPAL est à l’origine des stratégies de développement d’ISI dans le pays d’AmL au cours des 1960s et
cherche à corriger les inégalités entre les PD et les pays pauvres. Appuie la construc+on de la Banque interaméricaine de
développement 1959 (BID a rôle catalyseur ds mobilisa+on des ressources des+nées au développement économique et social
de l'AmL. Siège à Washington. Principale source de Gnancement extérieur public de la plupart des pays d’AmL).

9
· 1955 conférence de Bandung : réunit les représentants de 29 pays africains et asia+ques (Nasser, Nehru, Soekarno, Zhou
Enlai) aGn d’accélérer le processus de décolonisa+on, condamner l’impérialisme et la colonisa+on (pointé comme un facteur
de sous-développement et de dépendance), aFrmer leur volonté de n’appartenir à aucun des deux blocs, de rompre avec le
passé.
· 1964 CNUCED : créa+on d’un cadre de discussion Nord/Sud et tribune d’expression pour les PED. Conférence des NU pour
Commerce et Développement a pour but de promouvoir le commerce et le développement dans le monde en donnant la
priorité aux intérêts des pays du Tiers-Monde. A permis aux PED de se forger une certaine unité et de se doter d’un
programme de revendica+ons.
· 1964 groupe des 77 à la CNUCED : coali+on des PED pour promouvoir les intérêts économiques et poli+ques des membres,
créer une capacité de négocia+on accrue aux NU. Symbolise l’engagement de l’ONU à promouvoir la démocra+sa+on des
rela+ons interna+onales. 1ère rencontre à Alger en 1967 (Charte d’Alger). 133 membres aujourd’hui, que des PED.
· 1974 Programme d’ac,on pour un NOEI : adopté par l’ONU, repris par la CNUCED en 1976 à Nairobi aGn de modiGer les règles
rela+ves aux rela+ons économiques pour qu’elles deviennent plus favorables aux PED. L’ONU demande aux PD d’élargir
l’accès de leurs marchés aux pays du Sud, augmenter le volume de l’aide interna+onale, stabiliser les prix des produits de
base, distribuer les capitaux sous forme de prêts. Mais, NOEI qui s’eIace progressivement.
· Quelques ins,tu,ons spécialisées : FAO, UNESCO, UNICEF (droits de l’enfance), PNUD (1965 objec+f de forma+on de cadres
poli+ques pour les pays sous-développés)

X. Des stratégies de développement diverses


· Priorité de l’industrialisa,on : grands travaux publics (barrages hydroélectriques : Assouan par Nasser, Itaipu au Brésil sur le
Rio Paraná), industrialisa,on qui repose sur na+onalisme et protec+onnisme (industries industrialisantes, ISI, promo+on des
exporta+ons, autocentré).
· Les stratégies de développement s’inspirent pour la plupart du socialisme : voies de développement autocentré socialiste
(AmL, Algérie coucou Leïth), alignement sur l’URSS (Cambodge), économie mixte = mix libéralisme socialisme (Inde). D’autres
pays empruntent une voie de développement libérale (Côte d’Ivoire, NPIA).
· Di4érents modèles : •Développement autarcique de type communiste caractérisé par la collec+visa+on des moyens de
produc+on, la planiGca+on centralisée et impéra+ve, la Gxa+on administra+ve des prix (Chine, Corée du Nord, Cambodge,
Laos, Mongolie, Vietnam, Cuba) •Développement autocentré de type socialiste caractérisé par la na+onalisa+on de certaines
ressources na+onales, réforme agraire (expropria+on des grands propriétaires), priorité ́ donnée aux industries
industrialisantes, mais main+en également d’un secteur privé (Égypte de Nasser (barrage Assouan)) •Recherche d’une
troisième voie (Inde) : réforme agraire mais pas d’expropria+on, économie mixte, industries industrialisantes et
protec+onnisme douanier mais persistance d’une économie de marché •Poli,ques d’inspira,on libérale avec ouverture au
capitalisme (Côte-d’Ivoire, Kenya, Corée du Sud, Taiwan).
· Une stratégie qui rencontre des limites : l’agriculture et la démographie sont délaissées (l’exode rural cause une urbanisa+on
anarchique et le développement se concentre dans les villes). Dvpt qui dépend de l’aide extérieure souvent « liée » : PDEM
cherchent à sécuriser leurs approvisionnements et veulent une zone d’inPuence néo-coloniale (préférence commerciale de
l’Europe en Afrique).

XI. Le triomphe des poli,ques néolibérales avec la crise de la dePe


· Un bilan contrasté au début des 1980s : croissance économique rapide mais misère dans les campagnes et pauvreté de masse
(« basic needs » Robert McNamara, directeur de la BM 1968-1981, non sa+sfaits). De fait, le TM éclate dans 1980s entre les
pays qui s’en sortent (NPIA deviennent des pays développés) et ceux qui régressent (Inde).
· EndePement du TM : crise de la de]e au Mexique en 1982 / crise asia+que en 1997 / faillite de Argen+ne en 2001. Les États
font alors le choix de poli,ques libérales : le TM est obligé d’abandonner son modèle de développement, au proGt des PAS
(consensus de Washington ds ar+cle de 1989). Mais des échecs (Joseph S,glitz, La grande désillusion 2002 : les poli+ques du
FMI aggravent les problèmes et accroissent la pauvreté).

PRÉSENTATION DES PAYS ÉMERGENTS


ème
Fin du XX , une nouvelle représentaon du monde s’impose avec la 0n de la Guerre Froide et le triomphe de la mondialisaon.
L’approche binaire du monde est remise en cause avec l’émergence de pays qui cherchent à défendre et promouvoir leurs intérêts
naonaux.

I. ÉVOLUTION DU TERME « ÉMERGENT »


Le terme apparait en 1981 sous la forme de « marché émergent » (Antoine Von Agtmael) et renvoie d’abord aux NPI de 1ère
généra,on (pays qui se sont industrialisés rapidement et ce faisant, se sont imposés dans les marchés mondiaux).
10
Progressivement, le terme « émergent » s’élargit et désigne, sur le plan économique, des pays à forte croissance, dotés d’une
économie industrielle en transi+on et sur le plan géopoli+que, des pays capables de bouleverser un ordre et de tenir tête à ce
qu’ils sont en train de basculer.

XII. QUI SONT-ILS ? UNE NÉBULEUSE


BRICS / CIVETS (Colombie, Indonésie, Vietnam, Egypte, Turquie, Afrique du Sud) / MIST (Mexique, Indonésie, Corée du Sud,
Turquie) / Pays du Sud membres du G20 (Chine, Inde, Indonésie, Arabie Saoudite, Afrique du Sud, Brésil, Argen+ne, Mexique) /
Quelques puissances régionales (Pakistan, Bangladesh, Nigéria, Égypte, Iran) / MINT (Mexique, Indonésie, Nigéria, Thaïlande)
A]en+on aux pays qui ont déjà émergé (ne sont donc pas des émergents) : Dragons, Israël, PECO -> ne cherchent pas à reme]re
en cause l'ordre mondial.
A]en+on : une économie émergente n'entraîne pas nécessairement une puissance émergente (il faut vrmt la no+on géopoli+que).

TYPOLOGIE DE LAURENT CARROUÉ, IMAGE ÉCONOMIQUE DU MONDE (2016) : « ÉMERGÉS, ÉMERGENTS OU EN VOIE
D’ÉMERGENCE »
16 puissances émergentes qui jouent un rôle dans la restructura+on de la mondialisa+on. 57% de la popula+on mondiale. 30% de
l’économie mondiale.
· Puissances mondiales déjà émergées (4) : Chine, Inde, Brésil, Russie (1/5 de l’éco, 40% pop mdle)
· Puissances con,nentales (6) : Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Argen+ne, Indonésie, Mexique, Turquie (6% de l’économie)
· Puissances régionales poten,elles (6) : Égypte, Éthiopie, Iran, Malaisie, Nigéria, Thaïlande (3% de l’éco)

XIII. CARACTÉRISTIQUES : L’ÉMERGENCE PAR LA MONDIALISATION


· L’émergence par l’économie : grâce à une forte croissance (« late comers ») fondée sur un avantage compara+f industriel, à
des entreprises conquérantes qui inves+ssent et les IDE (pays a]rac+fs). Les pays émergents sont les nouveaux créanciers de
l’Occident (Brésil octroie un prêt de 10Mds au FMI en 2009)
· Les atouts : démographie dynamique, ressources, une inser,on dans la mondialisa+on orchestrée par un État protecteur. Soo
power grandissant (guerre de l’image)

· L’occidentalisa,on a été une condi,on de l’émergence : à travers l’inser+on dans la mondialisa+on mais elle a ses limites
économiques (sinisa+on des marques) mais surtout poli+ques (rejet de la DUDH et de la démocra+e)

XIV. LA GRANDE ÉMANCIPATION : LES ÉMERGENTS S’IMPOSENT SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE


· Le basculement vers un nouvel ordre mondial : géopoli,que (Consensus de Pékin, Gn de l’exclusivité) et économique avec la
hausse des prix des ma+ères premières (demande chinoise et indienne), délocalisa+ons et déGcit des pays développés (déGcit
américain de 375 Mds $ avec la Chine)
· Privilégier le dialogue Sud-Sud : par un rapprochement ins,tu,onnel (banque des BRICS) même si les rela+ons restent
surtout bilatérales en raison des alliances respec+ves (Russie et Chine an+-US ≠ Inde), et des échanges croissants (19% du
commerce mondial est Sud-Sud) même s’ils restent très polarisés
· La recherche de la puissance militaire pour asseoir sa puissance : Russie, Inde et Chine ont une capacité nucléaire dissuasive,
Chine 2e budget au monde
· Limites : l’Occident résiste (en 2017 les US refusent d’accorder le statut d’économie de marché à la Chine pour maintenir les
mesures an+-dumping) et les émergents sont divisés par des antagonismes : la Chine agace en sous-évaluant sa monnaie, en
refusant une réforme du Conseil de l’ONU et surtout rela+ons asymétriques avec les diIérents Suds qui ne peuvent
concurrencer

XV. L’émergence : le temps de la fragilité


· Dépendance et risques structurels : forte dépendance commerciale, alimentaire, énergé,que (Chine importe la ½ de son
pétrole), dépendance par rapport aux inves,ssements occidentaux qui se traduit par une dépendance poli,que (quand Lula a
été élu en 2002, de nombreux inves+sseurs se sont re+rés car craignant des poli+ques de gauche). Bulle et inXa,on : hausse
des prix de l’immobilier (+250% entre 2006 et 2011 en Chine avec une interdic+on dans certaines villes d’avoir des résidences
secondaires)
· Un avenir chargé de doutes : à cause de contesta,ons poli,ques et sociales croissantes (manifesta+on d’ouvriers chinois en
2012 pour une hausse des salaires remet en cause le modèle de développement chinois), d’un environnement hypothéqué
(Sud refuse de négocier sa croissance)
11
· Des déGs : de développement (scolarisa+on, forma+on, équipement), sociaux (pauvreté et inégalités)

XVI. Remarques importantes


· On parle de « réémergents » pour la Russie et parfois pour la Chine et l’Inde
· L’émergence n’est pas propre à la mondialisa,on : début 20e les pays émergents sont le Canada, l’Australie, la Nouvelle
Zélande et les “pays neufs” (Argen+ne, Chili, Uruguay)
· L’émergence n’est pas linéaire : la Russie tsariste en émergence début 20e, l’URSS est une superpuissance et qui eIectue un
retour en arrière (reprimarisa+on de l’économie, appauvrissement). Aujourd’hui la Russie est en émergence alors que c’est un
pays industrialisé depuis longtemps.
· Aujourd’hui les pays émergent beaucoup plus rapidement que les grandes puissances d’hier : la Chine a émergé en une
décennie (émergence se pose dès les 1990s, 2001 entrée dans OMC, 2014 passe devant les USA).

PRÉSENTATION DES BRICS


· 2001 : l’acronyme BRIC est créé par Goldman Sachs pour désigner les économies de demain dont la croissance aura, à
l’horizon 2050, dépassé celle du G7, avec l’idée d’aider ces 4 pays (BRIC) à émerger plus vite car ils représentent un atout pour
les inves+sseurs. Percep+on d’un « bon risque » du monde de la Gnance.
· En 2006, les 4 pays cherchent à s’approprier l’acronyme et à s’ins+tu+onnaliser : l’idée de BRICS devient progressivement une
réalité poli,que.
· 2009 : 1e sommet des BRIC en Russie.
· 2011 : Deviennent BRICS (Afrique du Sud)
PIB (2019) : Chine 2e - Inde 5e - Brésil 9e - Russie 11e - Afrique du Sud 37e

I. ATTITUDE DES BRICS


· De 2000 à 2013 une logique réformiste : volonté de peser plus sur la scène interna+onale et dans les ins+tu+ons
interna+onales. En 2010, la réforme du FMI proGte aux BRICS qui ob+ennent 14% des droits de vote au lieu de 10%, l’Inde et
le Brésil veulent un siège au Conseil de Sécurité de l’ONU.
· Depuis 2013 logique révisionniste : ils proposent un modèle alterna+f. Ainsi au Sommet des BRICS de Fortaleza (Brésil) en
2014, double annonce : 1. Créa,on de la Banque de Développement des BRICS, ins+tu+on Gnancière indépendante du FMI,
accordant des prêts pour des projets d’infrastructures. 2. Créa,on d’un fonds de réserves de 100 Mds de $ (dont le principal
contributeur serait la Chine).

XVII. LES FRACTURES


· Une diRculté à s’unir : incapacité rela+ve à former une réelle union, coordonner leurs eIorts, et passer outre les rivalités
· Un groupe hétérogène : sur les plans
o économique : 1 grand producteur manufacturé, 1 économie fondée sur les services, 2 économies exportatrices de produits
de base
o poli+que : démocra+es, régimes autoritaires
o historique : passé communiste ou non
· Des capacités qui demeurent limitées : déGs sociaux et économiques internes importants, une faiblesse du hard power, une
incapacité à bouleverser l’ordre mondial (Brésil, Afrique du Sud)
· Des faiblesses géopoli,ques interna,onales : refus d’assurer leurs responsabilités, se réfugient derrière une poli+que
d’absten+on des BRICS (EX/ en 2011, ils s’abs+ennent dans le vote de l’ONU sur l’instaura+on d’une zone d’exclusion aérienne
en Libye pour protéger les popula+ons locales). Ils font ainsi retomber la responsabilité des opéra+ons sur les puissances
tradi+onnelles (US, UK, France) -> La Chine se détache du groupe : elle seule peut bouleverser le paysage économique et
géopoli+que mondial à +tre individuel. Le poids éco ne suFt pas à faire des autres de véritables puissances, ne serait-ce que
norma+ves.

POINT SUR LES THÉORIES DU DÉVELOPPEMENT :

12
Théorie du Big Push de Rodan Les pays les plus pauvres sont enfermés dans une trappe à pauvreté́ et seul un eIort massif
d'inves+ssement Gnancé par l'aide interna+onale peut leur perme]re de décoller.
Théorie du Take-OI de Rostow : Dans Les étapes de la croissance économique (1960) : Développement en cinq grandes étapes des
sociétés industrielles 1. Société tradionnelle (société agraire) 2. Condions préalables au décollage (Révolu+on agricole,
développement d’autres secteurs produc+fs, ameliora+on de l’éduca+on, bouleversements poli+ques et religieux) 3. Décollage
(Inves+ssement dans l’industrie, inPexion durable du rythme de croissance, ameliora+on du niveau de vie) 4. Maturité (décollage
d’autres secteurs, inves+ssements importants) 5. Consommaon de masse
Théorie de la dépendance (Samir Amin, Raul Prebisch) : dénonce les concep+ons du sous-développement comme un simple retard
à ra]raper par la modernisa+on. La pauvreté, l'instabilité poli+que et le sous-développement des pays du Sud seraient les
conséquences de processus historiques mis en place par les pays du Nord qui ont rendu les Suds dépendants économiquement.
•Raul Prebisch y ajoute le principe d’échange inégal : avantage pour les pays du Nord avec un détériora+on des termes de
l’échange => l’inser+on dans l’économie mondiale serait la cause du sous-développement, ce qui jus+Ge les poli+ques
protec+onnistes •Samir Amin contre une “specialisa,on appauvrissante” et prône alors la « déconnexion » càd un
développement autocentré avec la rupture de tous les liens ra]achant les PED aux pays du Nord.

CHINE (rappels historiques)


• La percep,on d’un monde centré sur la Chine : la vision historique de « l’Empire du milieu » remonte à l’An+quité chinoise, idée
selon laquelle la Chine incarne une civilisa+on brillante et le centre du monde. Les 1840s sont des années de trauma+smes qui
inaugurent « le siècle de la honte, de l’humilia+on na+onale » puisque la Chine est soumise à l’autorité poli+que, économique,
militaire, technologique des puissances impérialistes occidentales.

• 1940-1970 : « les Chinois sont debout » selon Mao, qui a pour objec+f de rétablir la puissance chinoise en passant par la
reconquête de son territoire intérieur, par la carte du non-alignement (il se pose en modèle en proposant une ligne communisme)
et du communisme aGn de laver l’humilia+on passée, refonder la Chine en tant qu’État-na+on. Vision ternaire du monde (2
Grands, satellites des 2 Grands, pays pauvres et exploités).

• 1980-2009 : « cacher ses talents et a]endre son heure » selon Deng Xiaoping qui préconise un proGl bas en ma+ère de poli+que
extérieure. Elle opère un changement, s’ouvre, se réveille et montre une émergence paciGque. 1989 est une date charnière : le
début de l’eIondrement du bloc sovié+que montre que le PCC est menacé. 2009 = 60e anniversaire de la RPC avec grand déGlé
militaire pour montrer que la Chine est une puissance militaire qui compte.

• 2012 : « le rêve chinois » selon Xi Jinping, en quête de grandeur, de renouveau de la puissance chinoise et de parité stratégique
avec les US, et cherche à assurer la sécurité de la Chine dans son environnement régional, intégrer de nouvelles priorités
(cybersécurité) par le PC et l’armée populaire de libéra+on

Domaine économique Domaine poli,que Domaine militaire Domaine culturel

1ere puiss commerciale 2013 Présence dans les grandes Puissance mondiale sur le plan Idée qu’elle ne cherche pas à
ins+tu+ons interna+onales militaire, se dote d’un 1er porte- imposer ses valeurs au reste
1er PIB PPA 2014
(ONU depuis 1971), puissance avion en 2012 d’un 2eme (made du monde, malgré sa place.
1 exportateur depuis 2009 nucléaire, diploma+e ac+ve
er in China) en avril 2017, bombe
pour préserver ses intérêts nucléaire (1964), 66 sous-marins
OMC depuis 2001. (dont 3 SNLE)
1er détenteur réserves de
changes

Chine de 1945 à 1976


I. La Chine en 1949, « beaucoup d’espace, beaucoup de temps, beaucoup de gens » - P. Gentelle

13
· Environnement humain : 475M d’habitants en 1949, civilisa+on très ancienne (berceau de l’agriculture, du confucianisme, un
pays pluriethnique (92% de Hans, puis Ouïgours, Mongols, Tibétains), mais un na+onalisme farouche (« les Chinois sont
debout » après le siècle de la honte).
· Le territoire : 9,5M km. Le pays dispose de ressources naturelles (sols fer+les, charbon, pétrole de Mandchourie) mais l’État
ère e
n’est pas centralisé (divisé entre seigneurs de guerre dans la 1 moi,é du XX ).
· Situa,on économique : le pays est majoritairement rural, moderniser est donc une ardente obliga+on même s’il existe
quelques îlots de modernité (Shanghai, Canton et Mandchourie).
· Situa,on poli,que : 1911 proclama+on de la République ; 1928-1949 guerre civile entre le Guomindang au pvr (Tchang Kai
Tcheck) et les communistes (Mao et la Longue Marche 1934-1935)

XVIII. e l’école sovié,que de 1949 à 1957


« Le PC de l’URSS est notre meilleur professeur, nous devons nous me]re à son école » Mao (1949)
· Atouts du modèle : l’URSS et la Chine sont toutes deux des Etats con+nents, ont une popula+on rurale miséreuse, refusent les
capitaux étrangers et ont connu la guerre. Mais la Chine a une démographie plus importante (350M de paysans), donc Mao
pose l’agriculture comme pilier.
· PlaniGca,on, centralisa,on, collec,visa,on, na,onalisa,on : la priorité est donnée à l’industrie lourde. Mais la concep+on
du communisme diIère avec une ligne paysanne maoïste.
· Bilan du 1 plan quinquennal 1953-1957 : croissance de 14% par an. En 1957 Mao lance la campagne des cent Xeurs ("que
er

cent écoles rivalisent, que cent Peurs s'épanouissent"): la popula+on peut cri+quer le PCC pour qu’il se corrige, mais la
contesta+on explose donc le régime répond par une forte répression.
· Rupture sino-sovié,que : Mao cri+que la coexistence paciGque de N. Khrouchtchev avec les US et le fait que l’URSS veuille un
monopole nucléaire, donc il rompt avec la puissance en 1962 (Russie sou+ent Inde ds Aksai Chin).
· La démographie est en fait le véritable déG : recensement de 1953 (580M d'habs). Mais Mao s'oppose à une ligne poli+que
plus pragma+que au sein du PCC, les "Experts" (Deng Xiaoping, Liu Shaoqi). -> Opposi,on idéologique au sein du PCC : Mao
= radical, roman+sme révolu+onnaire, le nombre est une force ≠ Liu Shaoqi et DXP = pragma+ques, le nombre est un
obstacle.

XIX. Une marche chao,que vers un modèle chinois de développement (1958-1976)


· Le Grand Bond en Avant (1958-1961) : la Chine doit marcher sur ses 2 jambes en jouant sur l’agriculture et l’industrie. Ce]e
poli+que se veut un bond
o quan+ta+f : combler le retard industriel avec US en 15 ans
o qualita+f : produire mieux en donnant aux campagnes l’autonomie administra+ve et économique en créant 26 000
Communes Populaires
· Retour heurté au pragma,sme 1962 (Liu Shaoqi et DXP) : Mao est écarté du pouvoir, recentrage sur l’agriculture (paysans
peuvent vendre leur surplus), ouverture (la France reconnait la RPC (1964)), maîtrise de la démographie (1962-66 poli+que de
limita+on des naissances).
· La Révolu,on Culturelle de 1965 à 1969 : Mao reprend le pouvoir en cri+quant l’ouverture libérale, s’appuie sur une
propagande portée par les gardes rouges et l'armée (Lin Biao) et le Pe+t Livre Rouge. On compte en tout 4 millions de
vic+mes, l’économie est bloquée, les universités fermées, il y a des centres de rééduca+on (laogai pour les poli+ques).
· Bilan Mao : En 1976, l’Inde est devant la Chine. Mais la Chine commence à s’aFrmer comme puissance géopoli+que
(puissance nucléaire en 1964 et récupère en 1971 un siège de membre permanent au conseil de sécurité de l’ONU).

La Chine à par,r de 1976


I. La genèse de l’ouverture et de la réforme économique : DXP est « l’homme qui a réveillé la Chine »
· Le Pe,t Timonier Deng Xiaoping est un révolu+onnaire communiste : a fait la Longue Marche (périple d’1 an de l’APL pour
échapper à l’armée révolu+onnaire du Guomintang de Tchang Kai-Chek), récupère le Tibet, mais fut écarté du pouvoir
pendant la Révolu+on Culturelle. C’est aussi un pragma+que : la masse est un handicap (campagne de l’enfant unique 1979),
besoin de se me]re à l’école de l’Occident.
· 4 modernisa,ons annoncées par Zhou Enlai 1975, reprises par DXP 1979 : agriculture, industrie, science et technologie,
défense na+onale -> « La réforme en zigzag », MC. Bergère (constant réajustements).
o Agriculture 1979-1984 : commence dans le Sichuan et le Guangdong avec une décollec+visa+on, une révolu+on verte
(mécanisa+on et engrais), « système de responsabilité » (paysans s’engagent à livrer les quotas et peuvent en retour

14
disposer librement du surplus), libéralisa+on des marchés. La produc+on agricole augmente de 50% -> autosuFsance
alimentaire.
o Renouveau urbain 1984-1989 : réhabilita+on des villes (Shanghai est phare de modernité et port à conteneurs Yangshan
er ème
est le 1 mondial, pôle de développement, renoue avec la diaspora) et des li]oraux (ZES : 5 à Shanghai-Pudong 1990),
réforme des entreprises (mise en faillite des Grmes non probléma+ques, développement d’entreprises collec+ves pour
industrialiser les zones rurales, entreprises privées.
o Économie socialiste de marché 1992 : ouverture progressive et stratégique (Guandong est une région test, 4 ZES 1979 :
Canton, Shenzhen, Hong-Kong, Xiamen, puis 14 villes cô+ères 1984, Shanghai 1990), entrée dans la mondialisa+on
(entrée à l’OMC 2001)
·
ème
Pas de 5 modernisa,on (démocra+e) à cause de la répression du printemps de Pékin 1979 et de Tiananmen 1989.

XX. Ouverture et approfondissement des réformes suscitent des contradic,ons (Grand Bond en dehors)
· Ouverture indispensable : ouverture contrôlée et progressive aux capitaux étrangers (3⁄4 viennent de la diaspora, qui ne sont
plus des traîtres à la patrie mais des héros) et notamment japonais (qui y voient un gigantesque marché de consomma+on). La
Chine s’insère dans la DIPP, la chaîne de valeur intégrée asia+que, entre à l’OMC en 2001.
·
ème ère
Réussite : la Chine s’aFrme comme « l’atelier du monde », 2 puissance économique mondiale 2009, 1 en parité de
pouvoir d’achat. Elle a un rôle interna+onal : contesta+on du Consensus de Washington, lu]e pour un monde mul+polaire,
signe COP21 en 2015.
· Mais naissance de déséquilibres qui sont des déGs pour le développement : accroissement des disparités régionales
(li]oral/intérieur, Est/Ouest, industrie/agriculture), démographie (vieillissement : 1 enfant supporte 2 parents et 4 grands-
parents), inégalités sociales (refus de publier le coeFcient de GINI en 2012), environnement (pollu+on, déGs sanitaires),
poli+que.

La Chine, le retour vers la puissance


I. L’ancrage con,nental
La Chine a 14 voisins frontaliers, 20 000 km de fron<res terrestres. Parmi eux, 4 poss<dent l’arme nuclaire (Inde, Pakistan, Russie, Corée du
Nord), et d’autres sont sous parapluie nuclaire amricain (Japon, Corée S, Taïwan).
· Revenir aux fron,ères de l’Empire du milieu (=avant 1911) : récupérer Taiwan (2005 : loi an,-sécession : si Taïwan proclame
indépendance, la Chine interviendra militairement), HK (1997), Macao(1999), récupérer le Tibet (1950). Délimita,on des
fron,ères se fait en 2 phases :
o 1960s : Birmanie, Népal, CdN (li,ge : Mont Paektu coupé par la fron+ère), Pakistan, Afghanistan, Mongolie.
o 1990s : Laos, Russie, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan (concessions contre des liens économiques et le non sou+en
aux Ouïgours), Viêtnam.
· Une régionalisa,on en marche dans le cadre d’une poli,que de bon voisinage : • via les nouvelles routes de la soie :
sécuriser les ressources, trouver des débouchés, désenclaver les régions du N/O • via les organisa,ons régionales : OCS 2001
(défense commune, exclut Japon et US), Région du Grand Mékong (péninsule indochinoise), l’APEC 1989 (Coopéra+on
économique pour l’Asie-PaciGque) , ASEAN+3 (2010) + BAII 2014 (exclut Japon) = contre-poids à la BM.
· Une poli,que de fermeté : • Japon : Li,ge historique (1895 traité inégal de Shimonoseki, 1931 occupa+on de la Mandchourie,
1937 massacre de Nankin) -> u+lisé par la Chine pour se rapprocher de pays vic+mes du Japon + Li,ge d’flots (Senkaku depuis
2012) •Faut-il soutenir la Corée du Nord ? : c'est une zone tampon entre Chine et USA (allié de CdS), Gn du régime = Pux de
réfugiés. Mais le problème est que son dirigeant est imprévisible et qu'il a fondé sa ligne poli+que sur l'acquisi+on de l'arme
nucléaire.
XXI. Le tournant mari,me
· Les fron,ères mari,mes en Asie : •Taiwan : Verrou qui entrave l’expansion chinoise •Les mers de Chine : RPC revendique la
mer de Chine Méridionale jusqu’à Malacca (« ligne des 9 traits ») Enjeu économique : ressources, axes commerciaux,
approvisionnements (Taïwan, CdN, Japon) Enjeu géopoli+que : veut faire de l’Asie PaciGque sa chasse gardée + éliminer les US
•Li,ges: gles Senkaku (Japon/Chine). Japon les récupère, conGsquées par US à la Gn de la 2GM, puis reconGées en 1972. Chine
réclame des droits historiques. 2012 : Japon na+onalise des zlots (rachat privé), découverte de gisement de gaz naturel autour
de ces zles. gles Paracels : Appartenaient à l’Indochine. 1964 Chine s’y installe unilatéralement. Mais Vietnam réclame. 2014
Chine installe une plateforme pétrolière. gles Spratleys : Chine, Taïwan, Philippines, Vietnam, Brunei. Se sont tous emparés de
rochers, d’îlots émergeants à marée basse. ConXits juridiques : comment déGnir une fle ? Poldérisa,on chinoise : créa+on de
bases militaires, d’aéroports ar+Gciels, pour revendiquer ZEE + contrôler mer et air (interdit le vol de ces espaces) => voir la
carte next page

15
· Le pivot vers l’Océan : 2012 : Hu Jintao insiste sur la nécessité du pivot vers l’océan pour faire de la Chine une puissance
complète (#Mahan)-> retour de la marine chinoise (2e mondiale) : 2 porte-avions, 60 sous-marins dont 4 nucléaires. Réseaux
de bases navales et aériennes (collier de perles 2004) pour sécuriser routes commerciales/pétrole ex Gwadar (Pakistan),
Hambantota (Sri Lanka) => voir la carte à la page suivante
· Elle adopte une posi,on ambiguë vàv du droit interna,onal : •Montego Bay (1982) signé par la Chine en 1996 pour exclure
les US de la zone. Mais par,cipa,on sélec,ve, refus d’arbitrage interna+onal (ligne en 9 traits pas recevable, les îles
ar+Gcielles non plus) •idem pour l’ONU : opéra+on contre la piraterie en Libye en 2011, mais veto sur interven+on en Syrie
car respect de la non-ingérence •CPI : Ø signature de la DDH.

XXII. La Chine et le leadership mondial


· Le monde est centrée sur la Chine : refonder « empire du Milieu », mais il n’existe pas de « zèle missionnaire de la Chine »
contrairement aux US. ✷ Mao 1949 : le but de Mao est de faire de la Chine un Etat-Na+on comme les autres + vision ternaire
du monde de Mao (les 2 supergrands, les pays satellites des deux blocs et le TM dont Chine). ✷Après 1989, poli,que de
proGl bas de Deng Xiaoping, qui prend Gn en 2009 (s'aFrme décomplexée : 60 ans de la RPC = marqué par déGlé militaire
géant). ✷ début 2010s : Développement d’un vaste soj power : donner l’image d’un « Dragon Bienveillant » (Courmont
2010) => diaspora (50M), ouverture de plus de 500 instuts Confucius ds 125 pays depuis 2004, quo+dien anglais : China Daily,
Expo Univ en 2010 •Buts : parité stratégique avec les US + sécurité régionale. ✷
· Les di4érentes armes de la Chine :
o Arme militaire : Armée rouge = 1ere armée mondiale en nombre (2M) mais archaïque. But : modernisa+on (4
modernisaons 1975), ⇓ eIec+fs pour ⇑ la qualité avec une professionnalisa+on de l’armée. Budget militaire : 30 Mds $
en 2005 -> 175 en 2018 (600 pour US). S’appuie sur la Russie (92-2004 85% des importa+ons d’armes arrivent de Russie).
Cyberespace.
o Arme technologique : raPrapage depuis 80s (4Modernisat°s) : 1ère technopole (Shenzhen) + 1988 Programme TORCH :
faciliter les transferts de technologie (implanta+on entreprises étrangères) et réformer l’éduca+on supérieure  Auj
2% PIB dans la recherche + 2011 Chine dépasse US en nombre de brevets (mais pas en qualité).
o Arme commerciale et Gnancière : 2014 dépasse US en PIB/PPA mais marché intérieur faible -> dépendante de
l’extérieur. Elle dé+ent 1⁄4 bons du Trésor US et veut interna+onaliser le yuan (5e monnaie mondiale) : 2011 Accord avec
Japonyuan = monnaie d’échange. Appartenance au FMI mais 6% quote-part pour 12% PIB mondial  créa+on de
nouvelles banques (BAII 2014 et Banque de développement des BRICS 2014). Accord Chine-UE en décembre 2020.
· La Chine : puissance géopoli,que mondiale : la rela+on avec les PED répond à des préoccupa+ons stratégiques aGn d’assurer
l’approvisionnement en ma+ères premières, poursuivre une poli+que d’isolement de Taïwan, construire un monde
mul+polaire pour contrecarrer la puissance américaine, lieu d’exercice de son soo power, marché de consomma+on.
Point sur les DÉFIS chinois
· Environnemental : 1er pays pollueur de la planète. Or résistance des autorités locales : privilégient une rentabilité
quan+ta+ve sur le court terme et perçoivent les mesures na+onales comme un moyen de briser leur compé++vité
· Démographique : vieillissement accéléré de la popula+on (problème de la prise en charge des personnes âgées, retraites,
taux d’épargne élevé) d’où Gn de la poli+que de l’enfant unique, déGcit féminin important.
· Social : inégalités à l’échelle na+onale avec 3 Chines (li]oral, intérieur, ouest), villes/campagnes, au sein des villes (migrants
illégaux, secteur informel). Pour répondre aux risques de disloca+ons internes alors que les contesta+ons se mul+plient, le
gouvernement a mené une poli+que d’aménagement du territoire (routes de la soie, valorisa+on du Yangzi, développement
du grand Ouest)
· Développement des campagnes : déG interne par excellence. Triple enjeu de modernisa+on, mise en place infrastructures de
base, désenclavement
· Les sépara,smes : Tibet (Dalaï-Lama se réfugie en Inde en 1958), Mongolie intérieure (2011), Xinjiang (depuis éclatement
URSS), HK (« un pays, 2 systèmes » jusqu’en 2047), Taïwan
Point sur les récupéra,ons et revendica,ons territoriales chinoises
· Tibet : 1912 expulsion de la Chine et indépendance. 1950 interven+on militaire chinoise. 1959 révolte réprimée + aboli+on du
système poli+que autonome  devient une région autonome de la RPC (1965)
· HK (1997) et Macao (1999) = rétrocession paciGque : contrat = système de gouvernement propre pour 50 ans. ConXit auj HK/
RPC : perte de libertés (2014 : mouvement des parapluies, 2019-2020 : manifesta+ons contre l'amendement de la loi
d'extradi+on par le gouvernement de Hong Kong)

16
· Taiwan : Présentée comme la province rebelle. Dans les 1990s, développement d’un mouvement indépendan+ste (Par,
Démocrate Progressiste) qui défend l’indépendance de Taïwan et qui s’oppose au Guomindang (qui a toujours prôné la
réuniGca+on).
 En 2005, la Chine vote une loi an,-sécession qui aFrme qu’elle interviendra militairement si Taiwan proclame son
indépendance.
 En 2008, le Guomindang revient au pouvoir et cherche un rapprochement avec la RPC en considérant que les intérêts
économiques sont fondamentaux, signe un accord de L-E en 2010.
 En 2016, le PDP (par+ démocrate progressiste) revient au pouvoir avec Tsai Ing-Wen qui met l’accent sur poli+ques sociales,
lu]e contre la corrup+on, et refuse de prêter serment à une seule Chine. Tsai Ing-Wen réelue + largement encore en janvier
2020.
 2019 : Xi Jinping annonce que la réuniGca+on est inévitable ds discours de la nouvelle année. Or, si la Chine venait à inves+r
militairement Tawain, les USA interviendraient (1979 : Aide à la défense américaine).
 Cependant Taiwan disparaît en tant qu’Etat (reconnu seulement par 15 Etats + intègre l’OMC comme Province de Taipeï).
· Inde : fron,ère Gxée en 1914 par les britanniques mais contestée ; 1962 guerre de l'Askai Chin.

17
RELATIONS GÉOPOLITIQUES CHINOISES

I. Rapports sino-américains : « concurrence stratégique » (Bush Gls)

· 2 excep,onnalismes : De la Chine, Henry Kissinger (2011) : les US et la Chine sont persuadés d’incarner des valeurs uniques
mais les US sont beaucoup plus missionnaires. D’où des phases de rapprochement/éloignement :
o Di4érentes phases : 1941-1950 sou+en US dans la lu]e contre le Japon (donc sou+en au Guomindang ET au PC !). 1949-
1972 : US sou+ent Taiwan. Guerre de Corée, rideau de bambou. 1972-1991 : la RPC retourne sa veste au proGt des US
o Depuis 1991 : proGl bas avec DXP mais retour rivalités avec XJP. Économiques : conten+eux autour du déGcit commercial
US. D’autre part, les tensions à l’OMC autour du statut d’économie de marché (cf exemple). Poli+ques : tensions autour

18
des Droits de l’homme, du Tibet, TPP pour isoler Chine. Militaires : déséquilibre : la Chine dispose de 2 porte-avions, 1
base à l’étranger et deux alliés (Pakistan, CdN) vs les US ont 11 porte-avions, 600 bases et une 50aine d’alliés.

XXIII. Rapports sino-européens


· Chine intéressée : l’Europe est instrumentalisée dans rivalité sino-US, fournit transferts de tech. L’Allemagne est le principal
récepteur d’IDE chinois.
· Europe inquiète : posi+on déGcitaire, dumping. Ex : embargo sur la vente d’armes vers Chine en 1989 mais pas de pol
commune.
· Balkans : la Chine est présente en Grèce (Pirée) et surtout en Serbie car ce pays est héri+ère de la Yougoslavie qui a incarné
3ème voie, comme la Chine (cf. Belgrade)

XXIV. Rapports avec les suds


· Émergents : l’objec+f est d’imposer leadership mais pas d’être à la tête du bloc, la Chine a besoin de leur sou+en pr construire
monde mul+polaire. Elle veut aussi sécuriser son approvisionnement en MP.
· Reste du Sud : coopéra+on et préda+on. AmLat : Le Brésil est 1er partenaire. Les échanges sont asymétriques au proGt de la
Chine, reprimarisa,on : les Puctua+ons de la xce chinoise reten+ssent en Am Lat (baisse échanges depuis 2014). Afrique : la
Chine y est présente dès la GF (dans la Tanzanie de Nyerere, souen à R. Mugabe Zimbabwe au pv pendant 37 ans jusqu’en
2017). Aide a]rac+ve car non liée. Moyen Orient : elle y inves+t dans le cadre des routes de la soie pr sécuriser hydrocarbures
(corridor Pak - péninsule arabique-corne de l'Af)
· Evolu,on : remise en cause du principe de non-ingérence (intervenon en Lybie en 2011 et évacuaon des ressorssants
Chinois au Yémen). Base à l’étranger (Djibou+) ouverte en 2017 car déjà bases occidentales (espionnage), sur route cmc et
stabilité pol.

LA CHINE EN AFRIQUE
7ème forum sur la coopéra+on sino-africaine en juillet 2018 à Pékin. 2ème partenaire commercial du con+nent.
I. Une présence chinoise en Afrique en forte expansion depuis le milieu des 1990s
·
Une présence chinoise ancienne : aide aux
mouvements an+colonialistes, construc+on
d’infrastructures (chemin de fer entre la Zambie et la
Tanzanie dans les 1970s). Il y a des mo+va+ons
idéologiques (Zhou Enlai proclame une solidarité afro-
asia,que contre l’impérialisme) et géopoli+que (lu]e
d’inPuence contre Taïwan : le Sénégal en 2005 rompt
ses rela+ons avec Taiwan, avec qui il était en rela+on
depuis 40ans, pr recevoir l’aide chinoise dans les
infrastructures).
· Une présence chinoise en très forte progression ces
dernières années : présence commerciale (échanges
sino-afr mul+pliés par 20 depuis 2000), la Chine est le
1er partenaire commercial de l’Afrique du sud.
Présence Gnancière : 2500 sociétés chinoises
présentes en Afrique. Présence humaine via la
diaspora, environ 1,5 million de chinois en Afrique. La
Chine a ouvert une base à Djibou+ en 2017, 10 000
militaires chinois devraient s’y installer d’ici 2026.
· Une présence accrue qui provoque l’inquiétude des
Occidentaux : à cause de l’omniprésence de la Chine
même dans des pays mis au ban des na+ons (Chine se
déploie au Soudan pourtant qualiGé de rogue state par
les USA pour conquérir le marché pétrolier) et des
condi+ons de l’aide chinoise, ou plutôt de l’absence de condi+ons (sou+en à des états dictatoriaux, mépris de
l’environnement).

XXV. La présence chinoise est fondée sur le principe du


gagnant – gagnant I. Chi4res et dates :
19 II. 2005 : le Sénégal rompt ses
rela+ons avec Taiwan

III. 2014 : traumas+me chinois lorsque


35 000 ressor+ssants chinois sont
évacués de Libye après Printemps
· Une présence qui proGte aux chinois : Intérêts éco : sécurisa+on de l’approvisionnement en ma+ères premières (depuis 2014
la Chine importe plus de pétrole du Nigéria que d’Arabie Saoudite, 22% du pétrole chinois vient d’Afrique). Intérêts pol et
geopol : isoler Taïwan et asseoir sa puissance. En juillet 2020, 18/46 pays soutenant à l’ONU la poli+que menée par la Chine
contre les Ouighours sont des pays africains.
· Une présence qui comporte des opportunités pour les pays africains : retournement du cours des ma+ères premières avec la
hausse de la demande chinoise, améliora+on du bien-être des popula+ons grâce à l’a}ux de produits chinois bon marché,
améliora+on des infrastructures (70% de l’aide chinoise pour le développement des infrastructures), accès au marché chinois.
De plus, Pékin a annoncé en janvier 2016 vouloir prêter 60Mrds de $ à l’Afrique pour la me]re sur la route de la soie
(Inaugura+on d'une ligne LGV entre Djibou+ et Addis-Abeba par China Railway en 2016)
· Une présence bien perçue par les gouvernements africains en raison du message délivré par la Chine : non-ingérence.

XXVI. La présence chinoise : un risque pour l’Afrique ?


· Une rela,on pour l’Afrique qui n’est pas exempte de dangers en termes de dvpt : spécialisa+on dans les ma+ères premières
(90% des exporta+ons vers Chine sont des ma+ères premières), asymétrie des rela+ons (l’Afrique exporte 14% de produits
manufacturés vers la chine contre 50% pour la Chine), land grabbing (accaparement de terres), concurrence pour les
industries locales (tex+le). En 2020, le con+nent africain a subi l’onde de choc économique du coronavirus (dépendance à
l’économie chinoise).
· Une rela,on qui peut être synonyme de risques : exposi+on aux risques géopoli+ques (10 ouvriers chinois de l’entreprise
Sinhydro spécialisée dans la construc+on de barrage sont kidnappés par Boko Haram au Cameroun en 2014 tout près de la
fron+ère nigériane : a]aque contre la Chine, 10 jours après que Li Keqiang ait eu proposé au Nigéria de lu]er contre le
terrorisme dans la région). Mais la présence chinoise ne supplante pas encore la présence occidentale : USA et UE restent les
1ères des,na,ons pour les exporta,ons pétrolières. De plus, les pays africains mènent une poli+que d’équilibre car l’aide
occidentale est plus tournée vers le développement humain. L’ac+on de la Chine en Afrique peut contribuer à ternir son
image interna,onale : image de pays prédateur donc elle essaie dialogue avec la société civile, derenforcer son inPuence
culturelle. 2020 : la Chine essaie redorer son image (origine covid) par la diploma+e spectacle (livraison de masques et
d’équipements médicaux par Jack Ma à l’Afrique en mars 2020 via l’Éthiopie) et la promesse de livraison de vaccins (dès juin
2020, Xi Jinping exprimait sa « générosité » lors sommet Chine-Afrique, en prome]ant condi+ons avantageuses aux pays
africains).
· Témoigne de l’intérêt croissant pour l’Afrique : raisons sécuritaires (terrorisme), économiques (ma+ères 1ères). La présence
chinoise entre dans le cadre d’une rivalité qui se noue entre puissances asia+ques : l’Inde s’impose comme nouvelle puissance
africaine (inves+ssements, fourniture de génériques).

UNITÉ ET DIVERSITÉ DE LA CHINE


I. « Beaucoup d’espaces, beaucoup de
gens, beaucoup de temps » (P.
Gentelle)
· Le territoire : « Beaucoup
d’espace » : 2 Chines = Chine con+nentale et
Chine de l’extérieur (Taïwan, Hong-Kong,
Macao, diaspora, mer de Chine…). Un pays
immense (9,5 millions de km²) coupé de ses
voisins par montagnes (Nord & Sud) et
déserts (Ouest) et divisé en 2 par+es (Sud-Est
avec collines, plateaux & deltas concentrant
80% popula+on, Nord-Ouest avec
montagnes, déserts & minorités). 3 grands
Xeuves : Huang He, Yangzi, Mékong. Frappé
par nombreuses calamités : tremblements
de terres, typhons, inonda+ons… +
déforesta+ons, pollu+ons. Organisa,on
territoire : 22 provinces + 4 municipalités de
rang provincial (Pékin, Tianjin, Shanghai,
Chongqing)

20
· La popula,on : « Beaucoup de gens » : 1,3 milliards d’habitants (2016) à la suite de poli+ques natalistes et de limita+on des
naissances (poli+que enfant unique en 1979 abandonnée en 2015). Fécondité basse et fort vieillissement popula,on. Un
pays pluriethnique : Han = 90% popula+on, sinisa+on Tibet et Xinjiang. Fort na,onalisme.

· La société : « Beaucoup de temps » : Un pays de très ancienne civilisa+on : dictature hydraulique avec maîtrise précoce de
l’écriture, marquée par confucianisme (valeur sociale et moral de l’homme/société : eIacement individu, société patriarcale,
culte des ancêtres, importance des [Guangxi]). Par+ communiste en rupture ou dans la con+nuité avec la tradi+on.

II. Le PC, élément uniGcateur de la Chine


· Monopole : dès 1921, plus na+onaliste que communiste, 89M d’adhérents, surveille les médias (« aimer le par+, protéger le
par+, servir le par+ » XJ 2017). Préférence na+onale : propagande (exalta+on du « rêve chinois »), valeur socialismes (label de
« ville civilisée » si la popula+on peut les réciter), culte de la personnalité. Aucun successeur poten+el de Xi Jinping au XIX
congrès en 2017 (direc+on collégiale). Lu]e contre la corrup+on : « lu]e contre les +gres et les mouches » Xi Jinping
(dispari+on PDG Fosun), Chongqing est la ville des maGas, camps de rééduca+on par le travail, mais la lu]e an+-corrup+on
ralen+ les prises de décision donc entraine un immobilisme.
· PC se situe dans la con,nuité de l’Empire : lu]e contre le sépara+sme (perpétuer l’Empire du Milieu), contre toute
contesta+on (Liu Xiaobo, prix Nobel de la paix en 2010, meurt en prison en 2017 comme symbole de la subversion conter
l’État), con+nuité dans les représenta+ons géopoli+ques (unité régionale).
=> La survie du PC dépend d’une forte croissance (légi+mité du par+) et de l’aFrma+on de la puissance dans le monde.

XXVII. Un espace divisé et en permanente muta,on


· Découpage en 3 Chines (VII plan quinquennal 1986) : li]orale (intégra+on à l’économie mondiale : Shanghai), intérieure
(peuplée mais insuFsamment développée), et l’ouest enclavé. Disparités a]énuées par les poli+ques d’aménagement :
chemins de fer (« empire du train » avec 60% des lignes GV du monde), voies Puviales (barrage des Trois Gorges), pôles
urbains (Chongqing), projet des nouvelles routes de la soie (BRI) pour désenclaver l’ouest et connecter le territoire au reste du
monde sur le plan terrestre et mari+me. Mais l’écart persiste : 58% du PIB sur le li]oral (14% du territoire), 34% pour
l’intérieur, 8% pour l’ouest.
· L’écart ville/campagne : 600 millions d’habitants dans les campagnes, sont symboliques car elles ont permis l’arrivée du PC au
pouvoir, mais elles sont les laissées pour compte des réformes (passeport « hukou », main d’œuvre moins chère « mingong »).
· Un modèle de croissance aujourd’hui remis en ques,on : modèle des NPIA (exporta+ons, industrie à faible valeur ajoutée), il
faut passer d’une croissance par transpira+on à une croissance par inspira+on (P. Krugman) pour la fonder sur une
consomma+on intérieure avec une augmenta+on des salaires et de la classe moyenne. DéG du développement durable,
créances bancaires douteuses (subven+ons de l’Etat), vieillissement.
·
Point sur le PCC
· Quel rôle pour le PCC ? Par+ État qui est auj le 1e par+ poli+que du monde avec 88 millions d’adhérents, + na+onaliste que
communiste. Sa légi+mité repose sur la croissance économique et l’aFrma+on de la puissance chinoise. Connaît un vaste
recadrage idéologique depuis Xi Jinping (renforcement du par+)
· La 5è Généra,on : Li Keqiang (Chine des laissés-pour-compte) mais progressivement marginalisé au proGt de Xi Jinping (Chine
du li]oral, ancien maire de Shanghai). En 2017, le XIXè Congrès du PCC sacralise XJP de son vivant (pensée inscrite dans la
charte du Par+). Le PCC se prononce en février 2018 en faveur de la limite cons+tu+onnelle de 2 mandats pour le président de
la République populaire, imposée par DXP pour éviter un retour au régime dictatorial de l’ère Mao. Le Parlement chinois vote
en mars 2018 l’aboli+on de la limite des mandats présiden+els, ouvrant la voie à un main+en au pouvoir de XJP jusqu’en 2023.
· La luPe contre la corrup,on : un élément capable de miner le PCC. XJP lance une campagne an+-corrup+on visant « les
mouches et les +gres » (+1M de fonc+onnaires ciblés), u+lise la peine de mort et les Laogai (20millions de morts)

Inde (rappels historiques)


· 1947-1964 Période Nehru : où l’Inde se veut une puissance globale, au rayonnement interna+onal, Ø intérêt pour les
ques+ons régionales (à l’excep+on du Pakistan, principal adversaire), à moins de s’aFrmer comme leader d’une vaste région

21
allant du MO à l’Extrême Orient. Principale puissance du TM et du non-alignement, nombreux atouts (aura de Nehru, régime
démocra+que)
· 1964-1991 : sa défaite humiliante contre la Chine révèle ses faiblesses et l’amène à privilégier la construc+on d’une puissance
régionale adoptant un modèle de développement autocentré. Cela correspond également à un moment où l’Inde connaît une
perte d’inPuence au sein du mouvement des non-alignés, au proGt de pays plus +ers-mondistes comme l’Algérie.
· 1990s : Abandon d’une voie socialisante de développement et libéralisa+on, tournant de l’ouverture. 1998, arrivée au pouvoir
du BJP qui procède à des essais nucléaires oFciels. Opère une révision en profondeur de sa poli,que étrangère alors qu’elle
avait noué une rela+on étroite avec l’URSS, elle se rapproche considérablement des US.

Atouts Faiblesses
Puissance militaire : 1e importateur d’armes au monde, Incapacité à sécuriser son environnement régional
modernisa+on de l’avia+on pour contrôler les fron+ères Retard militaire : sous-marins
(achat de 36 Rafales à la France), porte-avion en construc+on
Puissance diploma,que : privilégie axe Sud/Sud dans le Pas une force de proposi+on au niveau interna+onal (se
cadre du mul+latéralisme au niveau régional (porte-parole réfugie dans l’absten,onnisme face aux gdes qt° diplo).
des PED) et régional (APD en Asie du SE) + nucléaire et Alors que pourrait être un bridge country entre Asie et Occ
spa,al
Puissance économique : 7e mondiale (2385mds $ de PIB en Puissance pauvre : 130e rang pour IDH, pauvreté de masse
2016), croissance indienne > chinoise. Domaine de (32%), taux analphabé+sme élevé de 37% pour les adultes
l’informa+que, pharmaceu+que, entre dans l’OMC en 1995, (programme en 2009, éduca+on pour tous) manque
6e exportateur mondial de services, 55% du marché de sous- d’infrastructures, faible a]rac+vité car corrup+on
traitance informa+que
Soj power : culturel (hindouisme, bouddhisme, Bollywood, Puissance secondaire par rapport à la Chine, par exemple
diaspora, tourisme). Mais aujourd’hui en diFculté, car l’Inde dans le domaine spor+f (1 seule médaille d’or en 2008 alors
apparaît comme une démocra+e imparfaite que la Chine 51). En 2010, Jeux du Commonwealth en Inde
Démographie : 64% de sa popula+on a entre 15 et 64 ans pour réitérer ce que la Chine a réussi avec les JO de Pékin en
2008 révèle les failles du modèle indien avec retards des
chan+ers, mauvaise qualité des équipements.

UNITÉ ET DIVERSITÉ DE L’INDE


I. Un « con,nent » aux mul,ples visages
· Le territoire : vaste (7ème plus grand pays), marquée par la mousson et l’ouverture sur la mer (7000 km de côte). 3 ensembles :
Himalaya au nord (rôle marginal), plateau du Deccan, et grandes vallées Puviales.
· Un con,nent pluriel : nombreuses popula+ons divisées en religions (berceau de l’hindouisme (82%), importance de l’islam
(13%)), langues (+3000 langues, 21 oFcielles), d’où le choix du fédéralisme (29 Etats regroupés en 7 territoires de l’Union). La
diversité religieuse implique de forts risques de conPits.
· Une société hiérarchisée et fragmentée en castes : 2 systèmes superposés (Varnas pour la religion, Ja+s pour la profession)
qui structurent encore la société indienne (mé+ers, mariages, rang social, droit de vote). Ce système perdure à cause de
conserva+smes et de la ruralité.

II. Un pays cependant marqué par une forte cohésion, forgeant une iden,té na,onale
· L’hindouisme, plus un état d’esprit qu’une religion : con+nuité historique et facteur de cohésion sociale. La tradi+on de
pluralisme et de tolérance (la démocra+e précède la colonisa+on), le passé colonial (transports, criquet, combat pour
l’indépendance (marche du sel 1930)) contribuent à la forma+on d’un État-na+on.
· Le système poli,que a permis de gérer la diversité et de maintenir la cohésion : État démocra+que, laïc, fédéral, mais
centralisateur (President’s rule : le gouvernement central peut suspendre le gouvernement d’un État fédéré). « Système
congressiste » (1947-1977) : domina+on du Par+ du Congrès, qui sou+ent la diversité (représente les pauvres et les
Zamindars).
· La cohésion est favorisée par l’intégra,on économique et sociale : reconnaissance de par+cularismes culturels sous Nehru,
discrimina+on posi+ve dès la colonisa+on (Scheduled Cast en 1935). Cela permet l’arrivée des femmes et des intouchables à
des postes clés (Mayawa, Kumari : ministre de l’U]ar Pradesh). La poli+que de rééquilibrage du territoire « licence Raj » est
en faveur des campagnes et des régions reculées (Odisha).

22
III. L’Inde dans la mondialisa,on : équilibre entre cohésion na,onale et valorisa,on des di4érences
· Une société plus uniformisée avec l’urbanisa,on et l’ouverture (1990s) : le système des castes s’estompe surtout dans les
grandes villes grâce aux opportunités d’emplois dans les secteurs nouveaux (NTIC), ascension sociale des castes inférieures en
classe moyenne (10% de la popula+on), qui a un pouvoir d’inPuence considérable par sa consomma+on.
· Mais la cohésion est a4aiblie par la montée des revendica,ons et des
• 1858 : Les Indes deviennent une colonie pluralismes locaux : les basses castes enrichies par la révolu+on verte ont
anglaise des revendica+ons importantes, la corrup+on est forte, les par+s poli+ques
régionaux émergent, les États fédérés prennent de plus en plus
• 1935 : créa+on des Scheduled Cast pour d’autonomie avec la libéralisa+on et le désengagement depuis 1991.
favoriser les Intouchables · La société indienne est aujourd’hui traversée par de mul,ples tensions :
• 1947 : indépendance et par++on résurgence du na+onalisme hindou avec le BJP, pour qui l’Inde doit être le
pays des hindous et non un pays mul+culturel d’où des violences
• 82% d’hindous, 13% de musulmans. interreligieuses croissantes. La hausse des inégalités nourrit la rébellion
naxalite (guérilla maoïste indienne). Tensions avec le Pakistan et la Chine
• L’Inde est le 3ème pays musulman (dont 70%
pour les fron+ères (ques+on du Cachemire : région la plus militarisée au
sunnites).
monde, Modi a brutalement décidé de l’abroga+on de l’ar+cle 370 de la
ème
• PIB Inde : 2 875 mrds $ en 2019, 7 mondial. cons+tu+on qui garan+ssait l’autonomie du Jammu-et-Cachemire en 2019).
Narendra Modi a été élu en 2014 et réélu en 2019.

LE MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT INDIEN


I. Dès 1947 : développement autocentré, socialisant pour aRrmer sa puissance et son indépendance
· L’inde en 1947 : pauvre (espérance de vie de 32 ans, 85% d’analphabètes), rurale (90% de la popula+on), sous-industrialisée.
Mais atouts : émancipa+on économique avant poli+que, capitalisme familial, héritages de la colonisa+on (université,
transport, industrie), tradi+on démocra+que. • 1947 : choix d’un développement autocentré socialisant, État laïc, volonté
d’indépendance (3ème voie du non-alignement).
· Les composantes du développement indien : • Inspira,on du modèle communiste : rôle prépondérant de l’Etat
(planiGca+on), large secteur public (primat de l’industrie lourde : 80% des inves+ssements), secteur privé (¾ du PIB) très
encadré avec la « licence raj » (nécessaire pour toute augmenta+on ou diversiGca+on de la produc+on  privilégie les PME et
les campagnes). • Développement du protec,onnisme : la Commission du Plan dicte une poli+que d’ISI (barrières douanières
élevées, quotas donnant l’avantage aux entreprises na+onales, économie de devises), (ISI, quotas, barrières douanières). •
Mais pas autarcique : aides des USA et de la BM pour les imports de céréales, de l’URSS pour la construc+on de complexes
sidérurgiques et l’exploita+on des hydrocarbures. Aide occidentale vue comme facteur de dépendance. Transferts de
technologies pour moderniser les Grmes indiennes dès 1960s (Tata/Daimler-Benz (camions)).
· L’agriculture n’est pas sacriGée : • Poli,que ambiguë : l’agriculture est une priorité dès 1947 (90% rurale, ¾ des ac+fs), mais
échec des réformes agraires (remise en cause des Zamindars (grand propriétaire terrien)) qui provoquent de grandes famines
(aide américaine PL480 dans les 1960s). • Révolu+on verte 1964 : muta+ons agronomiques (variétés à hauts rendements) et
économiques (l’État achète et revend à prix réduit via la Food Corpora+on of India). • Réussite : autosuFsance en 1975,
relève déG démographique (popula+on x2 entre 1960 et 2000), diversiGca+on de la produc+on (1er producteur de lait), MAIS
échec social et environnemental (hausse des inégalités, exclusion des non-propriétaires (60M), pollu+on des eaux et des sols).

II. Dès la Gn des 1980s, remise en cause du modèle: choix de l’ouverture et de la libéralisa,on en 1991
· Un bilan économique du nehruisme cri,qué : • Réussites : autonomie agricole, programme nucléaire (1974), croissance de
3% par an (> croissance démographique), essor de la classe moyenne. • Limites : régression de l’Inde (passe de 10ème à 27ème
puissance industrielle de 1950 à 1980), manque de performance et de compé++vité (conséquence de la stratégie d’ISI),
inégalités sociales (30% des plus riches possèdent 80% du capital produc+f, 45% de la popula+on rurale sous le seuil de
pauvreté, 40% des urbains dans des bidonvilles).
· Les réformes indiennes dans les 1990s : Rajiv Gandhi veut faire « entrer l’Inde dans la modernité » (légère déréglementa+on
mais la de]e triple. Tournant en 1991, avec la triple crise : Gnancière (de]e), géopoli+que (chute de l’URSS), poli+que
(assassinat de Rajiv par une Tamoule). Mesures : PAS du FMI (déprécia+on de la roupie, baisse des subven+ons), libéralisa+on
(aboli+on de la licence raj), ouverture (désarmement douanier, mais lent : Carrefour ne peut s’implanter qu’à par+r de 2011).
· Le renouveau de l’économie indienne, « L’inde qui brille » (slogan BJP 2004) : croissance de 8% par an depuis 2005, l’Inde est
aujourd’hui la 8ème puissance mondiale. Intégra+on à la mondialisa+on par les services (« bureau du monde », 6ème
23
exportateur de services), remontée des Glières (passage de centre d’appel au traitement des données informa+ques (Wipro
est un leader dans la R&D), dynamique dans secteur pharmaceu+que (1er exportateur mondial de génériques). Présence de
plus en plus dynamique à l’extérieur : prix Nobel (A. Sen), rachat par Tata des thés Tetley et de Jaguar (2008), Bollywood,
diaspora (2ème mondiale, 28 millions).

III. L’Inde, un géant encore entravé


· Les contraintes de développement : économie juste émergente (en retrait par rapport à la Chine), mais croissance insuFsante
pour absorber la croissance démographique (problème de l’emploi, les services n’oIrent que des emplois qualiGés), faible
capacité d’inves+ssement, manque d’infrastructures de transport (4 grandes villes reliées = « golden quadrilateral »,
rénova+on du réseau ferroviaire), pollu+on (4ème éme]eur de GES) causée par l’agriculture et la démographie (d’où le « Clean
India » de N. Modi).
· Une croissance très inégalitaire : Ralen+ssement de la croissance indienne en 2019 (6%) et récession en 2020 (-4,5%). La
pauvreté demeure (1/3 de la popula+on vit avec moins d’1$ par jour, 149ème IDH), croissance des inégalités (malgré une classe
moyenne de 20% de la popula+on). Les campagnes sont un concentré de
misère, avec ¾ des pauvres et des chômeurs. Territoires : au « croissant
fer,le indien » (axe Chennai-Bangalore, triangle Mumbai-Pune-Goa)
s’opposent les « Bimaru States » (États du centre « malades », ruraux et
surpeuplés (40% de la popula+on, 50% des pauvres), comme l’U]ar
Pradesh). En novembre 2020, des grandes manifesta+ons de paysans ont
eu lieu à Dehli pour protester contre une plus grande libéralisa+on du
secteur agricole.
· Le déG démographique : une transi+on démographique plus précoce que
les autres pays asia+ques, mais lente (début 1920s, explosion
démographique 1950-1980s, baisse 1990s), passe la barre du milliard en
2000 (aujourd’hui 1,3Mrd). Force de produc+on pour le « Make in India »,
mais déG de l’emploi/logements/faim/eau/sexe ra+o (Women Missing, A.
Sen : 914 ♀ pour 1000 ♂). Mais fenêtre d’opportunité démographique
jusqu’en 2040, alors que la Chine entre dans un vieillissement accéléré.

1947 : 70% de la popula+on est rurale,


l’agriculture représente ¾ des emplois.

6ème exportateur mondial de service, 3ème


consommateur d’énergie mondial.

188ème PIB par habitant, 149ème IDH (2017).

1960 : lancement de la révolu+on verte

1971 : traité d’ami+é et de coopéra+on avec l’URSS

1974 : l’Inde devient une puissance nucléaire

2008 : Tata rachète Tetley et Jaguar

2014 : « Make in India » et « Clean India » (construc+on de 130M


de toile]es pour un coût de 18Ma $)

L’INDE, UN PAYS EN QUÊTE DE PUISSANCE


« L’Inde en quête de puissance, mais quelle puissance et à quelle 0n ? » C. Ja4relot
I. Une puissance paradoxalement faible sur la scène interna,onale jusqu’au debut des années 1990s
24
· A l’indépendance (1947), l’Inde se rêve en puissance interna,onale : elle se veut porteuse d’un message universaliste avec
son paciGsme et son mul+latéralisme (ac+ve dans la CNUCED), non alignement, revendica+on d’un NOEI. Applique une
Moralpoli$k (C. Ja4relot) qui peut être une realpolik (membre du Commonwealth, bénéGcie de la PL 480, ne signe pas le
TNP en 1968).
· Cependant, des diRcultés à s’imposer dans son cadre régional : guerre du Cachemire (1947-49), le Pakistan s’allie aux USA
(membre de l’OTASE en 1954 puis Pacte de Bagdad en 1955) mais c’est surtout les rela+ons avec la Chine (revendica+ons
territoriales -> voir 0che). La défaite de 1962 marque un tournant : diploma+que (rapprochement avec l’URSS), intérieur
(choix de limiter la dépendance => révolu+on verte), extérieur (l’Inde doit sécuriser ses fron+ères).
· Un repli sur son environnement régional : l’Inde devient une puissance globale morale mais régionale pragma,que.
Renforcement de l’armée avec les 1ers essais nucléaires en 1974, l’Inde devient une puissance dominante dans les années
1960 : le Sikkim rejoint l’Inde après référendum en 1975, elle intervient comme gendarme régional pour régler la ques,on
tamoule en 1987 au Sri Lanka. Elle intervint aussi pour assurer l’indépendance du Bengladesh de Pakistan en 1971.

XXVIII. Depuis les années 1990, retour sur la scène interna,onale & nouvelle volonté de puissance
· Une remise en cause de la poli,que étrangère indienne dans les années 1990 : crise de 1991, peur d’une nouvelle vague
fondamentaliste avec les talibans en Afghanistan, défaite de l’Irak en 1991 (seul pays pro-Indien du MO). Le BJP arrive au
pouvoir en 1998 avec deux axes : rapprochement avec USA et Look East Policy. Volonté de montrer la puissance indienne : 5
essais nucléaires dès 1998.
· L’Inde, nouveau partenaire américain : rapprochement avec les USA malgré leurs rela+ons avec le Pakistan et l’embargo sur
l’Inde de 1998 (à cause du nucléaire). Ainsi l’Inde devient le 3ème client des USA. En 2006 les deux pays signent un accord sur le
nucléaire civil (transfert de technologie US), renouvelé en 2015. Manœuvres navales conjointes dans le golfe du Bengale en
2008 Cependant : refus de l’Irak en 2003, bonnes rela+ons avec la Russie, DT cri+que « Make in India » (cf désindustrialisa+on
US)
· Une poli,que de rayonnement régional : Look East Policy vers l’Asean, accord BIMSTEC (1997), accords de libre-échange avec
les Corée du Sud en 2009 puis avec le Japon en 2010. Par exemple, le groupe sidérurgique Posco a ePectué l’IDE le plus
important en 2010 dans l’Orissa (pour un montant de 12Mrds de $). Normalisa+on des rela,ons avec la Chine (voir 0che),
intérêt croissant pour le Moyen Orient (70% de son pétrole vient de là), et pour l’Asie Centrale (but : contrer les nouvelles
routes de la soie chinoise et me]re la main sur le cuivre).

Point sur la Look East Policy (1991) pour contenir la Chine


· Les raisons : sécuriser l'approvisionnement énergé+que, sécuriser ses fron+ères, contenir la Chine
· L’Inde se tourne vers l’Asie du Sud Est : intensiGca+on des rela+ons avec l’ASEAN (ASEAN +6, coopéra+on Gange-Mékong)
· Se rapproche du Japon (stratégie du diamant, 2015 : société japonaise ob+ent cst° TGV Ahmedabad-Bombay), et de la Corée du Sud
(exporta+on massive de produits culturels). En 2009, l’Inde et l’Australie déclarent l’établissement futur d’une rela+on bilatérale de sécurité.

XXIX. Réinser,on réussie, mais puissance limitée par un espace régional mal maitrise & entraves
intérieures
· L’Inde à les atouts pour être une puissance qui compte : puissance militaire (1er importateur d’armement, achat d’un porte-
avion russe en 2014, de Rafales français en 2016), puissance économique (7e PIB mondial en 2017, fenêtre démographique),
un soj power (elle produit 2 fois plus de Glms que les USA, une diaspora de 25millions d’individus).
· Une puissance contestée dans son espace régional : elle domine de tout son poids la région (¾ du PIB, du territoire, de la
popula+on) mais ses rela,ons sont tendues avec le Pakistan (invasion du Kargil en 1999), avec le Bengladesh (construc+on du
barrage Farraka sur les eaux du Gange jugé inamical jusqu’au traité du partage des eaux en 1996), d’autant plus que le SAARC
créé en 1985 reste une coquille vide (seulement 5% des exporta,ons indiennes). L’Inde en 2020 a été le seul pays de l’ASEAN
+ 6 à ne pas signer le RCEP, redoutant d’être inondée de produits bon marché fabriqués en Chine et de denrées agricoles
australiennes et néo-zélandaises (lait), ce qui est un aveu de faiblesse de l’Inde à faire face à la concurrence extérieure.
· L’Inde est aujourd’hui une puissance fragile : elle peine à s’imposer sur la scène interna+onale car elle mène « la diploma+e
du ni-ni des pays émergents » (Ja4relot) (= elle ne veut pas se lier les mains hosle à l’intervenon en Syrie en 2015). Son soj
power est bien pâle par rapport à celui de la Chine : l’organisa+on des JO du Commonwealth en 2010 (qui en plus accumule
des retards dans les chan+ers) n’est rien en comparaison des JO de Pékin de 2008. Pb de la pauvreté (130ème IDH, 40% enfants
touchés par la faim), éduca+on, infrastructure (cause 40% des pertes d’électricité), santé (Clean India en 2014),
· Tournant de Modi : série de réformes -> « Make in India » (aÇrer les IDE, augmenter la part de l’industrie, créer des emplois),
« Skill India » (améliorer la forma+on), « Digital India » (transi+on vers l’économie de numérique) => accéléra+on de la
croissance, recul déGcit et inPa+on, mais contraintes : pollu+on, montée de par+cularismes locaux (guerillas naxalites,
fondamentalismes)
25
 Hesita$ons entre une diploma$e des BRICS et un rapprochement avec l’Occident

L’INDE EN AFRIQUE
· Depuis 2000s diploma,e ac,ve en Afrique : croissance du commerce bilatéral, Inde = 4e partenaire commercial de l’Afrique
(5% importa,ons de l’Afrique).
· 3 objec,fs : énergé,ques (1/3 cuivre exporté par Zambie des,né à Chine et Inde), commerciaux (marché prome]eur : 1Mrd
de consommateurs poten+els, x2 d’ici 2050), diploma,que (ONU)
· Stabilité du con,nent nécessaire pour assurer pérennité des inves+ssements  par+cipa+on aux opéra+ons de main+en de
la paix de l’ONU : 2000 indiens parmi casques bleus
· Inde veut concourir au développement de l’Afrique : subven+onne programmes éduca+fs et médicaux, infrastructures
(2019 : Inde prête 100 millions de dollars au Nigeria pour l'extension du haut débit)
· Inde dispose de réseaux rela,vement puissants et informels : 3 millions indiens en Afrique
· Le 3e sommet Inde-Afrique s’est achevé le 29 octobre 2015. Narendra Modi a changé le format de ce]e rencontre en y
invitant tous les pays africains : montre l’ambi+on africaine de l’Inde.
· Les échanges de l’Inde avec l’Afrique s’élèvent à 62Mrds de dollar contre 3 milliards en 2000 ; c’est une croissance
impressionnante mais ces 62Mrds sont peu par rapport aux 210Mds qui représente le chiIre d’aIaires du commerce sino-
africain.
· Pour l’Inde, cet engagement est aussi poli,que et géopoli,que : l’Inde a en eIet besoin du sou+en d’un maximum de pays
pour rentrer au conseil de sécurité de l’ONU et Modi s’est prononcé lors de ce sommet sur l’injus+ce de l’architecture
stratégique mondiale. Mais, en 2006, les pays africains avaient voté pour le Japon pour un siège de membre non-permanent.
Cet engagement est aussi géopoli,que dans un contexte de lu]e pour le leadership sino-indien. Mais pour les Africains, les
deux rela+ons sont complémentaires.. La rela+on Inde/Afrique est moins asymétrique que la rela+on sino-africaine.
· Modi a annoncé l’octroi de nouveaux prêts de 10Mrds de dollars sur 5 ans, le doublement du nombre de bourses pour les 5
ans à venir, les étudiants africains ayant pris l’habitude de par,r en Inde, moins cher qu’en Europe.

LES RELATIONS CHINE-INDE


· Similitude des des+ns peut faire croire que les deux pays sont voués à coopérer au sein d’une « grande Asie résurgente »,
selon la formule de Nehru, aujourd’hui appelée Asie réémergente.
· « Hindi-Chini bhai-bhai » (Indiens et Chinois sont frères) : slogan de la diploma+e indienne dans les 1950s.
· « Quadrilatère asia$que » (Russie, US, Inde, Chine) : partagé entre la nécessité de développer leurs rela+ons économiques et
la méGance qu’elles s’inspirent mutuellement. UE absente.

I. LES ÉVOLUTIONS HISTORIQUES : UN RIVAL RÉGIONAL ET ALLIÉ INTERNATIONAL


· Jusqu’au 19ème siècle, un passé commun : civilisa+ons brillantes qui
représentent 55% du PIB mondial (1/3 pour la Chine et 1/5 pour l’Inde). Puis,
passage sous dépendance européenne.
· Les 1940s : 2 grandes puissances du TM qui s’engagent dans une même
construc+on de puissance aGn de prendre leur revanche sur l’Occident.
o Modéra+on indienne : poli+que diploma+que indienne en faveur de la
Chine communiste (Nehru fasciné par la Chine). 1954, reconnaît la
souveraineté de la Chine sur le Tibet contre la reconnaissance du principe
de non-agression, de respect mutuel de l’intégrité territoriale. L’Inde
perçoit la Chine comme plus puissante par sa démographie, son essor
industriel, sa nouvelle stabilité.
o Condescendance chinoise : considère que les fron+ères de l’Inde sont non
légi+mes et ne reconnaît pas la ligne McMahon (1914) qui délimite l’empire britannique et le Tibet et revendique des
territoires indiens lui perme]ant d’asseoir son contrôle sur le Tibet.
· La guerre de 1962, un événement fondateur : la Chine a]aque l’Inde pour annexer l’Aksaï Chin (moyen de donner une leçon à
un pays proche de l’URSS dans un contexte de divorce). L’a]aque éclair provoque une défaite humiliante de l’Inde.

26
o Cons+tue un tournant diploma,que (rapprochement de l’Inde avec l’URSS et alliance Chine/Pakistan, matrice du
rapprochement Chine/US dans les 1970s, l’Inde se retrouve isolée dans sa sphère régionale), intérieur (1965, choix d’un
développement autocentré, d’un renforcement de son autosuFsance avec la révolu+on verte) et extérieur (poli+que
étrangère moins ambi+euse car elle prend conscience de la nécessité de sécuriser ses fron+ères, développe des capacités
militaires).
· « Rapprochement » dans les 1970s : mort de Mao et aIaiblissement du Par+ du Congrès, puis Gn de la GF qui vide de tout
contenu idéologique le rapport entre les pays.
o 1988 : Rajiv Gandhi fait une visite oFcielle à Pékin
o 2005 : signature d’un « Partenariat stratégique pour la paix et la prospérité », marquant la normalisa+on des rela+ons.
L’Inde reconnaît une seule Chine, la Chine sou+ent la demande de l’Inde pour un siège au Conseil de sécurité.
· Mais dégrada,on récente des rela,ons : la Chine n’hésite pas à sou}er le chaud et le froid (moyen d’aFrmer sa primauté).
La stratégie chinoise consiste à « clouer l’Inde en Asie du Sud » aGn de contrer ses ambi+ons globales.
o 2013 : dans le nord du Ladakh indien (5000m d’al+tude) plus grave incident frontalier depuis 1986, cinquantaine de
Chinois prenant posi+on à l’intérieur du territoire.
o 2015 : la Chine accepte au sommet des BRICS à Oufa l’entrée de l’Inde (+ Pakistan) dans l’OCS.

XXX. LES RELATIONS : ENTRE COOPÉRATIONS ET CONFRONTATIONS (RIVALITÉ STRATÉGIQUE)


· Rela,ons économiques :
o rapprochement car proximité géographique, coûts compara+fs de la MO, vision commune et pragma+que de leurs
intérêts na+onaux et régionaux
o concurrence pour aÇrer les IDE et l'accès aux ma+ères premières, tourisme
· Rela,ons militaires : coopéra+on militaire reste au point mort mais eIorts de dialogue de la Chine depuis que les US se
rapprochent de l’Inde.
· Domaines de coopéra,on : BRICS, RPC observateur au sein du SAARC, Inde dans l’OCS. Les deux pays dénoncent l’ordre
mondial dominé par les US.
· De nombreuses divergences poli,ques et ethniques : Chine centralisée et marquée par une homogénéité ethnique ≠ Inde
marquée par un fort pluralisme et diversité.
XXXI. DES PUISSANCES INÉGALES
· Écart économique : PIB Chinois x5. Mais l’Inde dépasse la Chine en 2003 en Afrique sur le front des inves+ssements nouveaux.
· InXuence géopoli,que inégale : des ou+ls de domina+on plus importants pour la Chine (Conseil de sécurité), l’Inde n’a pas
réussi à s’imposer comme puissance régionale
· Démographie : la fenêtre d’opportunité démographique se ferme en Chine alors qu’elle reste ouverte en Inde jusqu’en 2040
au moins.
Chine vs Inde : une guerre économique
• Des économies concurrentes... Chine = 1er fournisseur de l’Inde (12% importa,ons indiennes) Mais seulement 3e client de
l’Inde (mesures protec+onnistes chinoises contre exporta+ons indiennes de services informa+ques ou produits pharmaceu+ques)
déGcit commercial : +40 Milliards $ en faveur de Chine. Cependant selon certains l’Inde pourrait dépasser la Chine en 2050.
• ... ou complémentaires? Jairam Ramesh (ministre indien) : Making sense of Chindia (2007): parle de la complémentarité des
ac+vités industrielles de l’ « atelier chinois » et du « bureau indien » (Inde = 1er exportateur pour les services informa,ques) Ex
combinaison d’un hardware chinois (Lenovo, Huawei) et d’un so4ware indien (Tata Consultancy service) concurrencerait les
Grmes de la Silicon Valley américaine. Livre 6 nuancer : quelques projets communs (BAII, jumelages) mais on ne peut pas encore
parler de Chindia
• Rela,ons économiques depuis 2000s : 2005 « partenariat stratégique pour la paix et la prospérité », 2015 21 accords
commerciaux et de coopéra+on signés à Shanghai (22 Milliards $ (nucléaire, espace, programme smart ci,es, construc+on en Inde
de 2 parcs industriels ouverts aux inves+ssements chinois))

L’Asie du Sud et de l’Est : terrain du Grand Jeu entre Inde et Chine ?


• Post WW2 : Repli, mais retour en Asie SE dans les 1990s. Chine présente dans la zone grâce aux diasporas, IDE, projet de
coopéra+on Ex grand Mékong, ASEAN + 3Riposte indienne : 1992 Look East Policy, 2000 coopéra,on du Mékong-Gange.1996
: partenariat Chine/ Indedialogue (ques+ons de sécurité globale en Asie)

27
• La Birmanie Les sociétés indiennes (ONGC, GAIL) par+cipent, avec le sud-coréen Daewoo, à l’exploita+on du gisement de Shwe.
Mais refus du projet indien de gazoduc reliant la Birmanie à l’Inde via Bangladesh alors que la Chine a obtenu la construc+on d’un
gazoduc pour approvisionner le Yunnan. Aussi par+cipa+on indienne dans des projets d’infrastructures pour désenclaver le NE du
pays : « route de l’ami,é » entre le Manipur (NE de l’Inde) et la Birmanie ; projet de rénova,on portuaire (ex port de SiPwe) pour
faciliter le transport vers le Bengale occidental.
• L’Inde en Afghanistan : Construc,on 900 km de chemin de fer en Afghanistan But : accéder à l’Asie centrale, maintenir des
bonnes rela+ons avec l’Afghanistan pour contenir le Pakistan et concurrencer la Chine (OB/OR)
• Autre point de tension : le collier de perles chinois, car il donne l’impression à l’Inde d’être « encerclée ». Ce]e lu]e d’inPuence
est incarnée par les inves+ssements de la Chine dans le port de Gwadar (Pakistan), face au port de Chabahar inves+ par l’Inde. 72
kilomètres seulement séparent les ports de Gwadar et de Chabahar.

L’INDE ET LES ÉTATS-UNIS


• Tournant 1998 : le BJP es+me par+ciper à la défense des valeurs occidentales contre l’islamisme et veut détacher les USA du
Pakistan, donc les USA deviennent un nouveau partenaire stratégique. La diaspora est un relais d’inPuence (4,5M aux USA). 2006
accord sur le nucléaire civil : marque la reconnaissance des USA de l’émergence de l’Inde et de son importance stratégique.

• Préoccupa,ons communes : contenir la montée en puissance régionale de la Chine, sécuriser les routes mari+mes, l’Inde a
besoin des USA pour renforcer sa « look east policy », stabilité poli+que de la région.

• IntensiGca,on de la coopéra,on : visites historiques des présidents en Inde (Clinton en 2000, Bush en 2006), renforcement des
liens économiques (les USA sont le 1er marché à l’exporta+on pour l’Inde, l’Inde est une zone privilégiée des IDE dans le domaine
des hautes technologies et des services supérieurs), des liens militaire (fournisseur d’armes, exercices militaires conjoints (Golfe du
Bengale 2007)), ouvrant la voie à une coopéra+on industrielle.

• Mais volonté de maintenir une autonomie : les USA échangent 5x plus avec la Chine, l’Inde main+ent des posi+ons
diploma+ques indépendantes des intérêts américains (Cachemire, Iran).

1991 : Dissolu+on du pacte de Varsovie, de l’URSS => créa+on 2014 : la Gn du monde (annexion de la Crimée et sou+en aux
de la Communauté des Etats indépendants (CEI, 11/15 sépara+stes ukrainiens à l’Est du pays), sanc+ons par l’UE
anciennes républiques sov). Élec+on de Boris Eltsine (1991- contre la Russie
2000) à la présidence. 2014 : crise du rouble, JO de Sotchi
1992 : début « thérapie de choc » : priva+sa+on à marche 2015 : premières frappes aériennes russes en Syrie en sou+en
force => eIondrement du PIB et de l’espérance de vie. au régime d’Assad, Union Économique Eurasia+que
1993 : Traité de réduc+on des armements nucléaires 2016 : soupçon de piratage de l’élec+on présiden+elle
stratégiques (Start II) entre US et la CEI. américaine
1994-1996 : 1ère Guerre de Tchétchénie 2017 : exercices militaires conjoints « Zapad » (=Ouest) avec la
1996 : Russie admise dans le Conseil de l’Europe, au G7 (-> Biélorussie sur la fron+ère avec l’UE.
G8), FMI, BM. La Russie est suspendue des JO de P’yŏngch’ang 2018 à cause
1998 : crise Gnancière, dévalua+on du rouble du dopage.
1999-2009 : 2ème Guerre de Tchétchénie Mars 2018 : Coupe du monde de Foot en Russie boyco]ée
2001 : OCS par les britanniques après l’aIaire Skripal (réélec+on Pou,ne
2005 : le PIB russe retrouve son niveau de 1990 (77% voix) après interdic+on au seul opposant de Pou+ne
2006 : conPit du gaz entre l’Ukraine et la Russie. Réunion du (Navalny) par la jus+ce de se présenter aux élec+ons.
G8 à Saint-Pétersbourg. Assassinat de la journaliste Anna Septembre 2018 : exercices militaires « Vostok 2018 » (=Est en
Politkovskaïa à Moscou. russe) en Sibérie, les plus grands de l’histoire de la Russie.
2008 : annexion de l’Ossé+e du Sud et de l’Abkhazie, deux Riposte de l’OTAN par les exercices militaires « Trident
régions Géorgiennes Juncture 2018 » à la fron+ère russe dans la Bal+que.
2009 : accords commerciaux entre la Russie et la Chine Décembre 2018 : marins ukrainiens pris en otages dans la mer
(énergie, métallurgie, d’Azov, l’Ukraine met en vigueur la loi mar+ale.
2009-10 : la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan créent une Sept 2019 : élec+ons locales en Russie -> mvt de protesta+ons
Union Douanière, puis un Espace économique commun qui réclament des élec+ons libres (2 700 arresta+ons). Le Par+
2012 : Pou,ne rallonge le mandat présiden+el de 4 à 6 ans Russie Unie (de Pou,ne) est 1er partout. Mais perd 2/3 de ses
2011 : mise en service du gazoduc Nord Stream députés à Moscou -> eIritement du pouvoir de Pou,ne.
2012 : la Russie adhère à l’OMC Octobre 2019 : Turquie s'appuie sur Russie pour sor+r de la
crise sur la fron+ère avec Kurde.
Janvier 2020 : Dimitri Medvedev (président du
28
gouvernement) donne sa démission à Vlad. Nv PM est Mikhaïl
Michous,ne. Juste avant Pou,ne avait annoncé des réformes
de la cons+tu+on qui seront votées par référendum ->
réformes qui visent à stabiliser le régime en répar+ssant
davantage les pvrs entre ≠ organismes.

RUSSIE
Pays le plus gd du monde : 17M km2 -> 11 fuseaux horaires. Pauvreté : 1999 : 40% de la pop en dessous du seuil de
75% en Asie du Nord et 25% en Europe pauvreté, 2014 : 11%
Une des densités les plus faibles : 181ème => 146M d’hab Liberté de presse : 200 journalistes tués/disparus depuis
(9e) dont 78% sur la par+e européenne 2000
Espérance de vie : 75 ans Pou,ne au pouvoir : 2000-2004, 2004-2008 puis 2012-2018,
2018-2024

LA RUSSIE DEPUIS 1991


Klioutchhevski : « une relaon anormale entre la polique ext de l’Etat et le progr<s intérieur du peuple »

I. Une puissance déclinante


· Une « puissance pauvre » (G. Sokolo4) : « colosse aux pieds d’argile », sous Brejnev « Haute Volta avec des fusées » (= Burk
F.)
· La sor,e du système socialiste : échec de Brejnev -> Eltsine veut faire de la Russie « un pays normal » (ami de l’Ouest,
démocra+e) => « thérapie de choc » (libéralisa+on rapide des prix, du commerce, des capitaux + prgm de stabilisa+on de
l’inPa+on + priva+sa+ons). Montée en puissance des oligarques car aucune autorité de contrôle (ex Berezovski). Cons+tu+on
calquée sur modèle fr/US, présiden+alisa+on du pouvoir, en 2002 US et UE lui reconnaissent le ,tre d’éco de marché.
· Et pour les Russes, un choc sans thérapie : précarité, violences (2e rang mondial pour les homicides dans les 1990s),
émergence du chômage (7,4% en 1994) => nostalgie de l’URSS (par+ communiste tjrs deuxième après celui de Pou,ne « La
Russie unie ») dans La 0n de l’homme rouge (2015) de Svetlana Alexievitch.

XXXII. Une puissance émergente


· Reconstruc,on et fragilités : •démographie : baisse 1991-2008, puis croît après 2008 grâce aux poli+ques natalistes
•améliora+ons sociales : 11% en dessous du seuil de pauvreté contre 40% en 1999, grâce à la croissance de 7% (export
hydrocarbures), dvpt demande intérieure, poli+que de Pou+ne (recentralisa+on de l’État, lu]e contre la corrup+on,
normalisa+on en Tchétchénie, grands projets, contrôle secteurs stratégiques ex Gazprom) •fragilités : PIB/hab russe = 50% du
PIB/hab américain, éco de rente (hydrocarbures = 80% exports), ver+cale du pouvoir, déséquilibres (Moscou = 25% du PIB
russe)
· Un poten,el de développement : tradi+on industrielle, armement, énergie, dvpt Glière agricole depuis embargo européen.
· Mais un capitalisme sous contrôle : •cercle d’oligarques : clan des pétersbourgeois (Sotchine PDG de Rosneo, Miller PDG de
Gazprom), État contrôle 40% de la prod gaz et pétrole, aéronau+que + naval + nucléaire + banques sous contrôle direct du
PM •suppression des opposants poli+ques : Berezovski suicidé, Anna Politkovskalia assassinée. Ajd, l’opposant majeur est
Alexeï Navalny (cf accroches) •BRICS : forte croissance, mais objec+f de passer à une économie de l’innova+on, devenir une
puissance.

XXXIII. Une puissance alterna,ve ?


· Au niveau mondial : un phénix géopoli,que : puissance émergente dps 2000, retour média+que de la Russie via l’Arc+que (cf.
exemples) •soj power ac,vé : russophonie avec Rousskiy Mir (Ludmilla Pou,ne), groupes de presse (Spoutnik News, Russia
Today), Gnancement de l’église orthodoxe à Kiev, mais peu présente en Afrique. •Hard power : Ukraine, Syrie, exercices
militaires cf dates plus haut
· Qui a des cartes à jouer : •En Asie : cf •Au MO : la Turquie s’éloigne de l’UE et se tourne vers la Russie (gazoducs, Syrie)
· Une puissance face au dilemme régional (puissance fragmentée géographiquement) : doit choisir (pas assez de moyens pour
s’imposer partout), •puissance européenne ? a]achée à rester présente en Ukraine, mais pas une puiss eur depuis 2014
•puissance asia,que ? Organisa,on de Coopéra,on de Shanghai 2001 (Chine, Russie, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan,
Ouzbékistan, Inde, Pakistan : économique et militaire) •puissance eurasia,que ? CEI, Union Éco Eurasia+que (2014).
•puissance des mondes polaires ? conférence sur l’Arc+que Saint-Pétersbourg (avril 2019)
29
LA RUSSIE EN ASIE
I. Le « grand tournant » de la Russie vers l’Asie
· L’Asie, un pôle secondaire aux yeux des Russes : Aigle bicéphale mais veut être une puissance européenne. L’Asie est
considérée comme une arrière-cour russe avec des voisins faibles. URSS : Allemagne intéressait davantage Moscou que
l’Asie même si le monde communiste intègre la Chine et le Vietnam.
· L’Asie devient centrale dans un contexte de cristallisa,on avec l’Occident : •Rela,ons reprennent avec la Chine à par,r de
1996 pour des li+ges frontaliers (Peuve Amour) avec le groupe de Shanghai. OCS (2001) : organisme poli+que (règlement
frontalier en 2004 avec Chine + force d’opposi+on à l’occident). •Rupture avec l’Occident après 2014 (crise en Ukraine) :
reposi,onnement russe sur la scène interna,onale. Opéra,on Zapad (fron+ère biélorusse en 2017) : l’ennemi est occidental
et l’allié asia+que. La Chine ne sanc+onne pas la Russie après la crise ukrainienne. •Mais la Russie peine à rassembler autour
d’une union eurasia,que (Asie centrale). •L’Asie représente une opportunité de développement. Julien Vercueil : Asie est un
axe économique pour Russie, volonté de développer l’Extrême Orient Russe. 2015 : Moscou veut aÇrer des IDE grâce à des
ZES. Vladivostok est un port franc où se sont installés des entreprises chinoises. Depuis 2014, la Russie déploie des hommes
sur les fles Kouriles (3.500 hommes), défense cô+ères et drones alors qu’auparavant elles étaient laissées à l’abandon.
· Une Asie qui représente une opportunité de développement : ✷Moscour veut développer Extrême Orient russe (ZES à
Vladivostok) ✷ De nouveaux clients : industrie d’armement, énergie. La Chine s’arme (budget militaire en hausse) : 1er
acheteur du S400 (système de défense an+-aérienne), 24 chasseurs Soukhoï. Processus plus lent pour l’énergie (réseau de
pipeline peu développé). Inaugura+on du pipeline Force de Sibérie en 2019. Japon : échanges intensiGés avec Shinzo Abe.
Corée du Sud : Moscou veut devenir le fournisseur d’énergie des deux Corées  veut faire sauter le verrou nord-coréen pour
accéder à la Corée du Sud.

XXXIV. Mais la Russie se heurte à des impasses


· Des impasses géopoli,ques au niveau bilatéral : Japon : associé aux sanc+ons après Ukraine. Mais Tokyo aimerait se
rapprocher de la Russie pour contrer la montée de la Chine. Opinion publique japonaise refuse les rela+ons avec Russie (statut
îles Kouriles).
· Des opportunités économiques limitées. •Inde : aucun problème majeur entre les deux MAIS elle est inu+le en termes
d’échanges (8 Mds$ seulement). Seul le marché de l’armement était important pour les russes mais la concurrence
occidentale diminue leur part du marché (rafales français). •Japon : l’éco jap et russe sont complémentaires (technologies
contre industrie lourde) mais leur rela+on se cantonne à l’énergie (75%). •Des projets subsistent : Pipeline prévu entre
Sakhaline et Japon.
· Un nouvel ordre mondial contrarié à l’échelle régionale. La Russie reste un partenaire secondaire mais qui se développe par
les organisa+ons régionales : •Sommet de l’APEC à Vladivostok en 2012. •Sommet Russie/ASEAN à Sotchi en 2016. •OCS
reste l’organisa+on qui a la priorité de la Russie, avec une voix forte : elle a fait accepter à la Chine l’entrée de l’Inde, fait
accepter à l’Inde l’intégra+on du Pakistan. Elle permet aussi de surveiller l’inPuence chinoise en Asie Centrale.

XXXV. La stratégie asia,que de la Russie se réduit à une « entente » avec la Chine


· Une vision commune sur les dossiers géopoli,ques : Syrie, Corée du Nord, Asie Centrale. Elles sont des puissances
semblables : elles privilégient le hard power, elles sont des puissances pragma+ques. Toutes deux veulent faire contrepoids
aux USA mais la Chine se voit comme un concurrent face aux USA et considère la Russie comme secondaire. Elle n’est pas une
puissance asia+que pour Pékin. Cyrille Bret parle d’une « entente » et non pas d’une alliance.
· Mais une rela,on dissymétrique. La Chine est vitale pour la Russie : 1er partenaire commercial, la Chine est le 1er importateur
d’hydrocarbures. La Russie a]end beaucoup de la ‘route de la soie’. La Chine propose beaucoup de produits à la Russie alors
que la Russie ne propose que de l’énergie et du militaire.
· Qui pousse la Russie dans une « stratégie des pe,tes portes » (toujours u+le pour un grand I, grand II mais aussi III). La Russie
veut se rapprocher de l’ASEAN en passant par le Vietnam. •Tourisme : en 2009, 49.000 Russes au Vietnam et 450.000 en
2016. X10 en Thaïlande (1er lieu touris+que pour les putes de Pa]aya) •Militaire : réouverture de la base de Cam Ranh
(Vietnam). Le Vietnam veut l’aide de la Russie pour les Spratleys. Thaïlande a acheté 2 hélicoptères russes (c’est la crise on fait
ce qu’on peut) en 2017. •Espoir de zone de libre-échange : Russie prévoit de faire adhérer Vietnam à l’union eurasia+que pr
avoir accès à l’ASEAN.
30
 Pour les asia,ques, la Russie se résume à PUTIN : Planes Uranium Tanks Infrastructure Nuclear.

Chine et Russie en Asie centrale : quelles rivalités ? Un nouveau Grand Jeu ?


• La
Chine voit dans l’Asie centrale un rôle hautement stratégique : en 2015, la Chine puise dans la région 30% de son pétrole, 24% de gaz naturel
et 40% de charbon. Selon des experts, 6,5Mrds de mètres cubes de gaz seraient encore dissimulés sur les bords de la Mer Caspienne. Les pays
d’Asie centrale ont également une démographie importante (marchés à hauts poten+els pour écouler les marchandises). Tous ces éléments
ont poussé Pékin à promouvoir un développement économique mutuel entre les deux en+tés (Cf « Nouvelle Route de la Soie »).
• La
Russie, une présence historique : conserve une logique de dépendance historique datant de l’ère sovié+que et souhaite ainsi maintenir un
certain hard power sur la région, à travers plusieurs organisa+ons (EX/ l’Organisa+on du Traité de Sécurité Collec+ve [OTSC] en 2002 pour le
rapprochement et la coopéra+on entre les armées des Etats signataires ; l’Union Économique Eurasia+que [UEE] en 2015 pour la suppression
des barrières douanières, alimentant sa croissance en augmentant ses échanges avec les autres membres qui, eux, échangent peu entre eux).
• Avanta
ge Chine ? Contrairement à la Chine, l’inPuence de la Russie dans ce]e région est de plus en plus cri+quée et contestée. Le mode d’entrée de la
Chine, par un développement économique mutuel pourrait faire de l’ombre aux ambi+ons russes sur la région.

LA RUSSIE ET LA MER
I. UN ACCES A LA MER QUI EST UNE NECESSITE
· Le pays est prisonnier des glaces : au temps de la GF, la mer a une importance secondaire pour l’URSS en raison de son
développement autocentré. Aujourd’hui, le Sevmorput (route du nord) redevient intéressant dans un contexte de
réchauIement clima+que avec la possibilité d’ouverture de nouvelles routes commerciales via le détroit de Béring.
· Aujourd’hui, un vrai atout pour s’insérer à la mondialisa,on : accord avec la Crimée pour avoir accès au port de Sébastopol,
récupéré pendant la crise ukrainienne.

II. LA RUSSIE CHERCHE A SE DOTER D’UNE PUISSANCE MARITIME


· Les façades mari,mes : la Bal+que est une fenêtre sur l’UE que la Russie cherche à inves+r. Mais, la Russie cherche aussi à se
déployer vers l’Est : ressources d’hydrocarbures en mer d’Okhotsk, port militaire de Vladivostok en mer de Japon, partenaires
commerciaux intéressants en Asie, poli+que de pivot des USA car besoin de revenir dans la région, sécuriser les fron+ères
(Kouriles), nouvelles opportunités (route qui s’ouvrirait au nord). Novorossisk est le plus grand port russe, sur la mer noire :
modernisé dans les 2000s mais même pas dans les 50 premiers ports mondiaux.
· Les XoPes russes : en retard pour la Po]e marchande par rapport au Brésil et à la Chine. Pour la XoPe militaire :
modernisa,on de XoPe en 2001, 80 nouveaux navires annoncés en septembre 2014. Cela rentre dans le désir de Pou+ne
d’établir la Russie sur la scène interna+onale. Au niveau du tonnage, la Po]e militaire russe est au 2ème rang mondial
(talonné par la Chine) et au 3ème rang pour les sous-marins (derrière la Chine).

III. DE NOUVEAUX DEFIS


· La territorialisa,on des mers et océans : Arc+que (2007 capsule dans le sol marin), Kouriles avec le Japon.
· DéGs d’ordre spa,al : trois types de li]oraux. Les interfaces ac+ves (Bal+que, mer noire), spécialisées (mer du Japon) et vide
(sur la façade OGA).
· L’océan glacial arc,que, nouvel horizon de la puissance russe (une revendica,on) : en 2007, une expédi+on russe envoya le
brise-glace dans la dorsale Lomonossov pour explorer la région. Les scien+Gques russes plongèrent à plus de 4200 m sous la
surface et déposèrent une capsule de +tane contenant le drapeau russe en symbole de leur revendica+on sur la région.
· Une nouvelle route mari,me ? Avec le réchauIement clima+que, une nouvelle route commerciale passant par le détroit de
Béring et l’Océan Glacial Arc+que est envisageable même si cela ne se fera pas avant 2050. Cet océan est donc un enjeu
d’avenir qui entre+en les rivalités entre les pays nordiques, la Russie, le Canada et les USA (notamment vers le détroit de
Béring)

31
AUTRES PUISSANCES EMERGENTES
LE BRÉSIL, UNE PUISSANCE ÉMERGENTE
3 si<cles de dominaon coloniale, 1 si<cle de dominaon néo-coloniale, ½ si<cle de croissance autocentrée. Aujourd’hui une émergence
diScilement achevée.

I. LE LEGS COLONIAL ET UN DÉVELOPPEMENT D’ABORD AUTOCENTRÉ


· 16ème siècle, un pays « né mondialisé » : le nom Brésil vient de « bois de braise », pays ainsi placé sous le signe du
mercan+lisme. La domina+on coloniale détermine les spécialisa,ons brésiliennes (secteur minier exportateur et économie
de planta+on). Une succession de cycles économiques (sucre, or, café) façonne la distribu+on des hommes et richesses sur le
territoire. Ce]e mise en valeur du territoire a des impacts géographiques (« économie d’archipel », régions quasi-autonomes
centrées sur la produc+on d’une denrée d’exporta+on et mal reliées entre elles), sociaux (esclavagisme, immigra+on
européenne) avec société mé+ssée mais clivée, poli+ques (domina+on des oligarchies terriennes).
· 1930s Gn du développement extraver, : conPits sociaux liés à la ruine de l’économie de planta+on me]ent Gn au régime
cons+tu+onnel en 1930. 1937, créa+on de l’Estado Novo (≈État dictatorial) par G. Vargas, modèle na+onal autocentré,
protec+onnisme, populiste, grève interdite. Rôle industrialisant de l’État et na+onalisa+on (Petrobras, Banque du Nordeste).

XXXVI. UN ÉMERGENT DEPUIS LES ANNÉES 1980 GRÂCE e UN DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE e GRANDE VITESSE
· 1980s libéralisa,on poli,que et économique, nouveau pays émergent : sur le plan poli+que, démocra+sa+on (1988,
nouvelle cons+tu+on). Sur le plan économique, libéralisa+on après la crise de la de]e sur injonc+on des US et du FMI.
Stabilisa+on sous Cardoso en 1994 avec rigueur budgétaire, priva+sa+on (Télébras).
· 2003 arrivée de Lula : stabilisa+on économique, président-ouvrier, champion de l’altermondialisme, s’inscrit dans la
con+nuité de la poli+que libérale orthodoxe de Cardoso. En 2008, le Brésil est devenu créditeur (notamment pays africains)
et propose en 2011 une aide Gnancière au Portugal, son ancienne puissance coloniale. Reprise de la réforme agraire,
programmes « faim zéro » et « bourse famille ». PIB x3 depuis 2003, croissance de 6%/an 2003-2008.
· Points forts : le Brésil est aujourd’hui la ferme du monde et la 9è puissance mondiale. Puissance régionale incontournable
(40% du PIB de l’Amérique La,ne).

XXXVII. UNE PUISSANCE RÉGIONALE AUX AMBITIONS MONDIALES


· Devenir un acteur global : joue la carte du mul,latéralisme et mène une diploma+e des « clubs » (porte-parole des intérêts
d’un groupe de pays) en s’inves+ssant dans l’OMC (R. Azevedo en 2013), en me]ant Gn au duopole US/UE sur le
fonc+onnement des négocia+ons agricoles (dénonce le protocole du sucre européen), volonté d’accéder à un siège
permanent au CSONU (G4 avec Allemagne, Japon, Inde) et est un membre fondateur du G20. Développe son hard power
(porte-avion français Foch 2000s) et soj power (JO à Rio 2016, coupe du monde 2014).

32
· Un leader pour le Sud : Lula s’est fait champion du dialogue Sud-Sud grâce à une diploma,e solidaire (interven+on pour
l’accès des Suds aux médicaments génériques) et le forum IBAS (2003). Le Brésil se projePe sur tous les con,nents : étend
son inPuence en Afrique (référence lusophone pour l’Angola et le Mozambique, ambassades), au Moyen-Orient (accueille le
1er sommet des pays arabes/AL en 2005, s’exprime pour le retrait d’Israël des territoires occupés depuis 1967).

XXXVIII. LES LIMITES


· Un leadership contesté en Amérique La,ne : couple Argen,ne/Brésil en compé++on pour représenter l’AL dans les
instances interna+onales, émergence du Venezuela de Chavez (axe an+-Brésil dans Mercosur avec Argen+ne et Uruguay).
Brésil jugé dominateur car peu généreux (faiblesses des fonds du Mercosur).
· Une puissance incomplète : par la faiblesse de son hard power (17ème armée mondiale, pas de nucléaire), ses problèmes
internes (corrup+on, inégalités sociales et raciales), retard de son développement (70ème IDH, acteur ambigu du DD avec
l’Amazonie au cœur du na+onalisme brésilien). Incendies en Amazonie en janvier 2020 : la communauté interna+onale
accuse Bolsonaro (qui est climatoscep+que et sou+ent l’agrobusiness) de provoquer ces feux au proGt de l’agriculture.
· Qui est aujourd’hui en récession : de]e représente 65% du PIB, une économie qui souIre d’inPa+on et du syndrome
hollandais (aggravé par la bureaucra+e écrasante), risque de reprimarisa+on et problèmes de corrup+on (aIaire Lava Jato).
· Accord de Libre échanges : projet en négocia+on depuis l'an 2000. Suspendues en 2004, les négocia+ons reprennent
en mai 2013 et sont conclues le 28 juin 2019. Le vendredi 23 août 2019, le président de la République française
Emmanuel Macron annonce toutefois que la France s'oppose à cet accord, en raison d'un désaccord majeur avec
le Brésil au sujet de la déforesta+on et des feux de forêts qui ravagent l'Amazonie pendant plusieurs jours.

9ème économie mondiale


¼ de la popula,on vit avec 1$/jour
1/3 du PIB agricole d’Amérique du Sud
Début 2000s : acquisi+on du porte avion Foch
IDE sortants = 2x ceux entrants
2005 : 1er sommet des pays arabes-Am Sud se +ent au Brésil
70% du PNB du Mercosur, 40% PIB AL
2014 : scandale Lava Jato
20ème armée du monde.

L’AFRIQUE DU SUD, UNE PUISSANCE RÉGIONALE


I. UNE GRANDE PUISSANCE ÉCONOMIQUE DE L’AFRIQUE MAIS LIMITÉE PAR L’APARTHEID
· Une histoire marquée par l’apartheid : aIrontements anglais/afrikaners dès la colonisa+on anglaise au 19ème (guerre des
Boers 1899-1902). Dès 1910, les popula+ons noires sont expulsées dans des réserves. Résistance : African Na+onal Congress
en 1912.
· L’apartheid, mis en place en 1913, a contribué à exclure l’Afrique du Sud du jeu régional : la communauté interna+onale
condamne le pays dans les 1950s et il perd le sou+en américain à par,r de 1975. La condamna+on de l’apartheid est un
ciment du Tiers-mondisme et du panafricanisme. L’AFS est exclue de l’ONU en 1974. Négocia+ons entamées par Frederik de
Klerk en 1990.
· La transi,on vers un régime démocra,que : le miracle sud-africain. Il faut souder la na+on : par le sport (coupe du monde de
rugby en 1995), nouveau drapeau. Mandela fait le choix du libéralisme : OMC en 1995, priva+sa+on, maitrise de la de]e.
Discrimina+on posi+ve envers les noirs permet l’émergence d’une classe moyenne et d’une bourgeoisie noire. Premières
élec+ons mul+raciales en 1994 (Mandela) avec volonté de construire une na+on « arc-en-ciel ».

II. L’AFRIQUE DU SUD EST AUJOURD’HUI UNE PUISSANCE REGIONALE MAJEURE


· La première puissance économique du con,nent : 3% PIB pour le secteur primaire, 29% du PIB pour le secteur industriel et
68% du PIB dans les services. En tout, représente 15% du PIB africain, puissance qui exporte beaucoup (fruits, vins, céréales),
très présente dans certains secteurs (agroalimentaire : SABMiller, diamants ; De Beers, pharmacie : génériques). Représente
¼ du réseau ferré africain. La bourse de Johannesburg est la 1ère en Afrique. 7 ports modernisés de Richard’s Bay au Cap.

33
· Grâce à son dynamisme économique, l’Afrique du Sud est devenue une puissance dominante qui organise son
environnement régional : 1er inves+sseur en Afrique au début des années 2000s, pôle a]rac+f pour les migra+ons (10% de sa
popula+on est étrangère). Réalise 20% de son commerce avec le con+nent africain.
· La puissance économique conver,e en capacité d’inXuence diploma,que : 3ème puissance militaire d’Afrique en termes de
budget militaire (après Égypte et Algérie), 29ème rang mondial, mais cherche surtout à étendre son soo power (démocra+e,
pays, image de Mandela). Joue un rôle dans la créa+on de l’Union africaine, il s’est posé comme porte-parole (médicaments
génériques), encourage le dialogue Sud-Sud (forum IBAS avec l’Inde et le Brésil), 1er pays africain à organiser la coupe du
monde de rugby (1995).

III. MAIS C’EST UNE PUISSANCE FRAGILE : SES DEFIS INTERIEURS PEUVENT ÉRODER SON INFLUENCE
· Les limites du développement économique : ses IDE (4,6Mrd de $ en 2019) sont inférieurs à ceux de l’Inde et du Brésil
(environ 70Mrds de $). Chômage très important : oFciellement 25% mais 50% en fait pour les jeunes. 29ème rang mondial
pour la puissance économique et 83ème en PIB/Hab. Limites de Black Economic Empowerment. Réforme agraire inachevée.
· Une société confrontée à de nombreux déGs du développement : inégalités (50% de la popula+on sous le seuil de pauvreté
(2019), 112ème IDH mondial (2018)), Sida (cf. exemple), plaque tournante pour la drogue entre l’Amérique et l’Asie avec des
zones grises comme le Lesotho. Fracture territoriale : structure bicéphale avec Johannesburg et Pretoria. 2ème pays le plus
inégalitaire au monde. Violences : criminalité, violences sexuelles (21 000 homicides/an (2019)).
· Une inXuence régionale qui rencontre des limites : poli+que régionale en contradic+on avec son message de renaissance
africaine (rela+ons asymétriques) donc le pays doit montrer qu’il n’est pas un nouveau colonisateur. Le Nigéria apparaît
comme un concurrent poten+el : puissance démographique, pétrolière, diaspora importante présente sur tout le con+nent,
puissance régionale car membre de la CEDEAO (communauté économique des états d’Afrique orientale).
· Épidémie du Covid-19 : Cyril Ramaphosa a raIermi son autorité sur le gouvernement et bénéGcie d’un large sou+en de
l’opinion publique. L’AdS est pays d’Afrique le plus touché par épidémie (½ cas et des décès du con+nent en début 2021)
malgré restric+ons parmi les plus strictes au monde : l’ampleur des inégalités, la pauvreté, le surpeuplement des ghe]os ou
des bantoustans ont favorisé la progression de l’épidémie. En 2020, récession historique (-7%) malgré adop+on plan de
relance équivalent à 10% du PIB (qui a donné lieu à détournement de millions de dollars de la part de cadres de l’ANC).

EXEMPLES
Émergents et ordre mondial
Forum de dialogue IBAS (Brésil, Inde, Afrique du Sud)
· Qu’est-ce ? Créé en 2003 et surnommé G3, le forum de dialogue IBAS est une plate-forme de discussion organisée en sommets
annuels. C’est le seul forum entre émergents mis en place par les émergents eux-mêmes (≠ BRICS, créé par Jim O’Neill). Il est
un prélude des BRICS.
· Qu’est-ce qui s,mule sa créa,on ? Stratégie diploma,que employée par les nouvelles puissances : après inser+on
économique dans la M°, aspira+ons d’inser,on poli,que au sein d’organisa+ons mul+latérales + Réformer des ins,tu,ons
mul,latérales (fonc,onnement qui ne reXète plus les nouvelles réalités poli,ques et les nouveaux rapports de puissance).
· Objec,fs : renforcer la coopéra,on Sud-Sud, notamment en amont des négocia+ons économiques et commerciales
interna+onales, et servir de modèle pour les rela,ons Sud-Sud. Ils agissent en se concertant dans les ins+tu+ons interN (CS de
l’ONU, Conseil des Droits de l’Homme…). Prônent le mul+latéralisme, la non-ingérence, dénonce inégalités Nord-Sud…
· Le forum IBAS une forme très sélec,f. Pourquoi ? Les autres organisa+ons transrégionales Sud-Sud sont souvent ineFcaces
(bcp de pays, donc pas tous les mêmes priorités) et l’émergence des IBAS fait que leurs intérêts de puissances régionales
s’éloignent de plus en plus de ceux des autres pays du Sud.
· Faiblesses : le manque de leadership poli,que du Brésil en Amérique du Sud, de l’Inde en Asie du Sud et de l’Afrique du Sud
en Afrique porte aPeinte à leur légi,mité en tant que représentants auto-déclarés du Sud.
➡️Pour monter : d’une émergence économique à une volonté d’émergence poli,que/géopoli,que
34
La Nouvelle banque de développement des BRICS
• C’est
quoi ? Créée en 2014 lors du sommet annuel des BRICS à Fortaleza, le siège à Shanghai. Capital es+mé à 100 Mrds $. C’est une
alterna+ve à la Banque mondiale et au FMI, qui ne prenaient pas assez en compte la montée des émergents et jugées aux mains
de l’économie des US (la Chine n’avait que de 4% des droits de vote au FMI alors que 2ème économie mondiale, avant 2014). Ce]e
banque n’assor+t pas ses prêts de condi+ons contraignantes (démocra+e etc, ce qui peut être intéressant pour certains pays
émergents).
• Les
objec,fs : Gnancer des projets d’intérêt général dans les pays demandeurs, notamment les infrastructures (routes,
télécommunica+ons, équipements pour l’éduca+on et la santé, etc.) qui font défaut aux pays émergents. La Russie voit dans
ce]e nouvelle banque un recours aux sanc+ons héritées de la crise ukrainienne ainsi que la possibilité de contourner les
ins+tu+ons citées auparavant. Il s’agit également pour Moscou d’un ou+l géopoli+que pour exprimer sa vision mul,polaire du
monde.
• Posi,o
n de la Chine : la Chine se place comme le grand leader de ce projet, y contribuant à hauteur de 41Mrds $. L’objec+f du fonds de
réserve est de perme]re à certains pays de mieux gérer les périodes de Xuctua,ons Gnancières fortes auxquelles ont été
par+culièrement confrontés les pays émergents ces dernières années.
• Dans
les faits ? En avril 2016, une 1ère liste de prêts d’un total de 811 millions $ pour des projets liés aux énergies renouvelables dans
l’ensemble des BRICS, exceptée la Russie. Plusieurs pays ont exprimé leur intérêt pour le projet (Mexique, Corée du sud, Turquie,
l’Iran ou Argen+ne), mais aucun nouveau membre depuis.

➡️Pour monter : les impacts de l’émergence dans les rapports géo-économiques

La guerre du coton
➡️Pour montrer qu’il y a toujours la fron+ère Nord/Sud, mais que les BRICS s’imposent et vainquent contre les pays du Nord.
· Le coton : ma+ère première de base pour la confec+on des jeans.
· États concernés par la guerre : Brésil, pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, notamment Bénin, Mali, Burkina-Faso, Tchad //
États-Unis, Chine, Union européenne
· Origine du conXit : USA et UE subven+onnent leurs produits pour rendre leur coton plus compé++f, le Brésil dépose une
plainte à l’OMC en 2003, car les subven+ons américaines entraînent une surproduc+on et une baisse des prix sur le marché
mondial, contraignant des milliers de pe+ts producteurs à abandonner leur culture devenue insuFsamment rentable dans les
pays du Sud. Les pays africains le sou+ennent.
· Les enjeux : •États-Unis : sans subven+ons, les grandes exploita+ons hautement mécanisées suite à des inves+ssements
Gnanciers importants, seraient en faillite, leurs coûts de produc+on n’étant pas couverts par le prix du coton sur le marché
mondial •États africains : veulent éviter une baisse du prix du coton. Plusieurs millions de pe+ts producteurs dépendent du
coton pour nourrir leur famille et ce]e culture génère de nombreux emplois, contribue au développement industriel, oIre des
revenus aux paysans et introduit de nouvelles technologies.
· Stratégie : sous la pression de l’OMC, ils reconnaissent le problème et s’engagent à diminuer progressivement les subven+ons.
Mais à condi+on que l’UE et la Chine font de même. Les États africains veulent une annula+on rapide et une compensa+on et
l’OMC leur donne raison. En 2004 les USA font appel contre ce]e décision.
➡️Pour montrer l’écart d’émergence entre les BRICS et les PMA
· Conclusion : la guerre se termine en 2014, un accord est signé entre US et Brésil => Gn des subven+ons et le Brésil ob+ent une
compensa+on. Les pauvres pays africains n’ob+ennent rien.

La ques,on militaire
·

Brésil Russie Inde Chine Afrique du Sud


14e armée au monde 2e armée 4e armée 3e armée 29e
Peu de Hard Power, mais Permanence des Faiblesse par rapport 6 la Vritable monte en En dclin mais
volonté de développer sa armes mais accords Chine : sous-marins (peu et puissance militaire 1ère puissance
puissance (cf aide fr) de désarmement datent de l’époque
35
nucléaire avec US sovié+que) militaire en
Afrique et 1ère
Po]e navale du
con+ent
• 2005 : accords de Manœuvres 1er importateur d’armes Dépenses militaires Coupes
coopéra+on militaire avec militaires (contrat Dassault : 36 >12% PIB (4 fois budgétaires
la France récurrentes, rafales + 6 sous-marins supérieur à celui de importantes, pas
• 2008 : pacte de défense interven+on en franAais) l’Inde) vrmt de R&D dans
majeur (achat 50 Géorgie en 2008, • Mise au point de • 2015 : présenta+on les armes.
hélicoptères et 5 sous- annexion de la fron+ères intelligentes avec chinoise de nouveaux Coopéra+on avec
marins => transfert de Crimée en 2014 Israël missiles : les DF- 21 Israël dans les
technologie important car L’armée russe • ⇑Priorité donnée à («missiles tueurs de hautes
hélicoptères construits actuellement l’armée de l’air porte-avions») => eIort technologies
localement par Helibras, présente à l’Est de (surveillance des front qualita+f de l’armée
en partenariat avec l’Ukraine, en Syrie… terrestre) et à la puissance chinoise pour ra]raper
Eurocopter). navale (Océan Indien) le retard technologique
avec les US.
Soupçonné de développer Armes nucléaire en Bombe nucléaire en 1974 ; Arme nucléaire en A stoppé son
un programme nucléaire, 1949, membre non signataire du TNP, veut 1964, membre du programme
en coopérant avec CSONU contrer Pakistan (arme CSONU nucléaire
l’Argen+ne depuis 2006 nucléaire 1998)

CHINE

Les nouvelles routes de la soie chinoise (Belt and Road


Ini,a,ve)
• C’est quoi ? Projet lancé par Xi Jinping en 2013, vise à promouvoir la
libre circula,on des facteurs économiques, à approfondir
l’intégra,on des marchés et à renforcer la connec,vité entre les
con+nents asia+ques africains et européens. Il prévoit de recréer des
routes terrestre et mari+mes, et des zones industrielles en Asie, dans
le PaciGque Sud, sur le con+nent eurasia+que.
• Une idée pas nouvelle ? Il existait déjà pas mal de coopéra+ons
régionales en Asie. Mais la grosse nouveauté, c’est sa prise en main
par un État puissant et décidé, qui en a fait un réel objec,f poli,que et économique + son extension au con+ent eurasia+que
et à l’Afrique + mobilisa+on d’une considérable puissance Gnancière (Cf BAII).
• Enjeux économiques : sécurise son approvisionnement en ressources énergé,ques et ses exporta+ons en produits
manufacturés, ouvre chan+ers immenses aux entreprises BTP chinoises, dynamise les échanges au niveau régional et
con+nental, évacua+on des surcapacités de produc+on de la Chine. Les prêts seront libellés en yuan ce qui permet
interna,onalisa,on de la monnaie.
• Enjeu poli,que : l’objec+f est de créer une sphère d’inPuence poli+que et économique sur le con+ent eurasia+que, tout en
poursuivant le dvpt ac+f des rela+ons avec l’Afrique, l’Europe et le PaciGque Sud. Il s’agit d’une stratégie globale au service de
la grande renaissance de la na+on chinoise visant à parachever le « rêve chinois » de prospérité économique et de prospérité
militaire.
• Enjeux géopoli,ques : La Nouvelle Banque de Développement (banque des BRICS = 100 Mrds, siège à Shanghai) + BAII (siège
à Pékin) Gnancent ce projet. La Chine remet donc en ques,on ordre Gnancier interna,onal hérité de 1945 (contre inPuence
ins+tu+ons interna+onales FMI, BM et Banque Asia+que de développement dirigée par le Japon).
• Réac,on des States ? Si ce]e ini+a+ve apparaît comme une réponse au « pivot » vers l’Asie d’Obama, c’est plus dans l’objec+f
de rechercher une parité stratégique avec les EU que de se lancer dans une compé++on ouverte. Mais la crainte pour les
États-Unis et leurs alliés serait que les gros projets portuaires le long de la Route mari+me de la soie ne soient qu’une
première étape à l’établissement futur de bases navales. Pas de preuve tangibles pour l’instant …

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• Réac,on en Asie ? L’Inde s’installe dans la mer de Chine par la Look East Policy (1990), le Japon développe le Democra,c
Security Diamond, c’est-à-dire un rapprochement avec Australie, Inde et Hawaii aGn de protéger la libre-circula+on sur les
mers de la région.
• Réac,on en Europe ? : la Chine divise (cf Huawei).
o Mars 2019 l'Italie devient le 1er pays du G7 à intégrer le projet des nouvelles routes de la soie. L'Italie en proGte :
contrats octroyés à l'ent italienne Ansaldo pour cst° site sidérurgique en Azerbaïdjan.
o Qlq jours après, Macron accueille XJ à l'Elysée accompagné de Merkel et de Juncker -> montre la nouvelle poli+que
que tente d'impulser Bruxelles (avant les rela+ons avec Chine sont sur] bilatérales -> auj, Bruxelles souhaite une
approche coordonnée) qui souhaite une "réciprocité" de l'ouverture des marches pour un "partenariat gagnant-
gagnant". MAIS, si Bruxelles/Berlin/Paris sont alignés, ceux du Sud (It, Port, Grèce) ont besoin des inves+ssements
chinois et pourraient faire G d'un quelconque alignement européen.
• Lien avec la Russie : Sommet Vladimir Pou,ne-Xi Jinping à Moscou le 5 juin 2019 : ce]e réunion permet d’élever le processus
d’intégra+on eurasienne à un autre niveau. Les présidents russe et chinois ont discuté de l’interconnexion progressive des
Nouvelles Routes de la Soie avec l’Union Économique Eurasienne, en par+culier en Asie Centrale et aux alentours, à leur
stratégie concertée pour la péninsule coréenne.

➡️Pour montrer : comment, au moyen d’un projet géo-économique d’échelle mondiale, la Chine, qui après 30 ans d’inser,on
progressive dans la M°, souhaite désormais ouvrir un nouveau chapitre dont elle dicterait une par,e des règles.

La Banque Asia,que d’Inves,ssements dans les Infrastructures, BAII (2014) : indissociable de BRI
· C’est quoi ? Au moment de l’annonce du projet OBOR au Sommet du G20 de 2013 à St-Pétersbourg, Xi Jinping annonce aussi
la créa+on d’une Banque asia,que d’inves,ssement dans les infrastructures (BAII) qui a vu oFciellement le jour en octobre
2014. Sont membres la Chine + 66 pays du monde en+er depuis juillet 2018.
· Pourquoi ? La Chine cherche à se donner plus de poids dans la gouvernance Gnancière mondiale au sein de laquelle elle
s’es+mait marginalisée (la Banque Mondiale et la Banque Asia+que de Développement, héri+ères du système de BW et
largement contrôlées par les USA). Plutôt que de tenter de réformer ces deux ins+tuions, la Chine a préféré lancer la fonda+on
d’une nouvelle banque au sein de laquelle elle a désormais, et de très loin, la plus grande part d’ac+ons.
· Quels inves,ssements ? Doit perme]re d’inves+r dans les infrastructures (transport, barrages) et la mise en place des
nouvelles routes de la soie (terrestres, mari+mes).
➡️Pour monter : comment la Chine veut contribuer à imposer ses règles dans la M°

Le Corridor économique Chine-Pakistan (2015) : le n°4 sur la carte ci-jointe


• Le
CPEC s’inscrit dans le projet des Nouvelles Routes de la Soie : construc+on et modernisa+on des réseaux rou+er et ferré pour
relier les ports de Gwadar et de Karachi (Nord Pakistan), puis vers la Chine Occidentale + projets de pipelines pour le gaz et le
pétrole et d’infrastructures énergé+ques. Le CPEC se concentrent dans des secteurs où le Pakistan est en retard (énergie,
infrastructures).
• Intérêt
s de la Chine : s’accapare des concessions d’exploita+on au Pakistan, boost son économie et permet de développer les rela+ons
commerciales dans la région. Poliquement, le dvpt du Pakistan doit limiter les migra+ons vers la Chine, qui alimentent une forte
communauté musulmane au Xinjiang. Dans la région, la Chine étend sa sphère d’inPuence pour contrer les inPuences indienne et
américaine, tout en rajoutant un maillon au Collier de Perles (accès direct à l’Océan Indien, et indirect à la mer d’Arabie, au
Détroit d’Ormuz).
• Mais
un projet à risques et très cri,qué : En plus d’alimenter des tensions au Pakistan, le projet est perçu comme une « 2e
colonisa,on » par la popula+on locale. Les inves+ssements chinois alimentent un déGcit commercial pakistanais (12 milliards $
déGcit avec la Chine en 2017) et comportent le risque du « piège de la dePe chinois », car il est probable que le Pakistan soit
incapable de rembourser les prêts à la Chine. D’autres pays comme le Sri Lanka ont été pris dans ce piège de la de]e chinois : en
2017, le port d’Hambantota a été cédé pour 99 ans à la Chine après qu’elle y a inves+ considérablement sans que le
gouvernement sri lankais ne puisse rembourser.
• La
Chine est plus prudente dans ses aides Gnancières et craint les défauts de paiement en série : La réunion du Joint Coopera+on
Commi]ee (JCC), qui valide les grands projets du corridor, a été retardée à plusieurs reprises en Gn 2020, puis reportée à une
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date non déGnie à cause des désaccords sur le Gnancement de la modernisa+on d’une ligne de chemin de fer reliant Peshawar à
Karachi en passant par Lahore.
Selon John Adams : « Il y a deux façons d’asservir une naon : l’une par les armes, l’autre par la deWe ».
➡️Pour montrer : la stratégie classique de la Chine … qui étend son inXuence dans la région

HK et la Chine : une histoire compliquée


· Histoire brève de HK : domina+on chinois jsq 1830. 1ère guerre de l’opium (1839-1842), domina+on UK avec traité de
Nankin (1842). 1856-1860 : agrandissements de HK, bail de 99 ans. Au XXè, essor de HK grâce aux réfugiés du communisme
chinois. 1970s, industrie du tex+le et place Gnancière de 1er rang. ZEE en 1979 (Shenzhen). Le 1er juillet 1997 : Hong Kong
devient une région administra+ve chinoise, rétrocession à la Chine mais pas de marche forcée vers le socialisme. Depuis
2012, XJ tente de renforcer le contrôle sur HK.
· Mouvement des parapluies (2014) : Il marque une volonté de passage de la libéralisa+on économique à la libéralisa+on
poli+que : de septembre à octobre 2014, manifesta+ons menées par des militants pro-démocrates regroupés au sein du
collec+f Occupy Central with Love and Peace. Ils s’opposent au gouvernement chinois et à son projet (avorté l’année
suivante) de limiter la portée du su4rage universel pour l’élec,on du Chef de l’exécu,f de HK en 2017. Nom donné en
raison de l’u+lisa+on des parapluies par les manifestants pour se protéger des gaz lacrymogènes.
· Escalade de la violence à HK : Avril 2019 : projet de loi autorisant les extradi+ons vers la Chine (Pékin pourrait ainsi réclamer
que des "opposants" au régime lui soient livrés) -> manifesta+ons dans la rue avec de nombreuses violences policières, les
Triades a]aquent les métro. Juillet 2019 : Carrie Lam annonce le retrait de ce]e loi. Mais, les manifesta+ons con+nuent et se
transforment en une lu]e pour la démocra+e (ils veulent un suIrage universel, respect des droits de l'homme,
reconnaissance de la violence policière). Novembre 2019 : des élec+ons locales donnent une large victoire au camp pro-
démocra+e avec un taux de par+cipa+on élevée.
o Il y a des vic,mes collatérales : le directeur général Rupert Hogg de la compagnie aérienne Cathay PaciGc a annoncé
sa démission car certains de ses employés ont soutenu publiquement le mouvement.
o Taiwan se sent par+culièrement concernée car la Chine propose aussi "un pays, deux systèmes" -qui est un thème
majeur des élec+ons 2020.
o Février 2021 : procès contre 9 militants prodémocra+e à HK
· Quel futur proche pour HK ? La Chine n’a pas l’air de vouloir a]endre 2047 pour la rétrocession de HK. 3 raisons : danger de
propaga+on de la démocra+e ; na+onalisme exacerbé de Xi Jinping ; 100ème anniversaire du PCC en 2021 : Xi Jinping doit le
célébrer en tant que Par+ qui a une emprise forte sur son territoire.
➡️Pour montrer : la remise en cause de la mainmise poli,que de la RPC mais qu’elle joue le temps long

Transport : La ligne ferroviaire Pékin-Lhassa (Tibet)


· C’est quoi ? Inaugurée en 2006, ligne qui met Pékin à 48h de Lhassa. Le désenclavement doit perme]re le développement du
Tibet, notamment par le tourisme (1er secteur d’ac+vité).
· Ses enjeux stratégiques : permet non seulement d’impulser un développement régional mais surtout de contrôler une voie
stratégique et d’arrimer le Tibet au territoire chinois, dans la logique d’unité du territoire chinois. Ce]e ligne ferroviaire , qui
culmine à 5 072 m, dévoile également la prouesse technologique chinoise, élément de Gerté pour la Chine.
· Un début de prise de conscience écologique : les autorités ont accordé 125 millions € à la protec+on des espèces menacées
dans le cadre du projet (voies surélevées pour le passage des an+lopes +bétaines).
➡️Pour montrer : comment les infrastructures de transport par,cipent aux volontés de souder la na,on (au sens strict…)

La Chine et L’ESPACE
· Bref récap historique :
 1970 1er satellite chinois
 2003 lancement du 1er vaisseau spa+al habité et système de localisa+on par satellite → système Beidou (Grande Ourse)
 2013 Capsule habitée (Shangzhou 10) et alunissage d’un robot (le Lapin de Jade) (mort en 2016)
 2015 mise en service d’une base à Wenchang (île de Hainan, plus proche de l’équateur) dans le but d’acheminer des éléments
volumineux indispensables au déploiement d’une sta+on spa+ale.

38
 3 janvier 2019 : la Chine est le premier pays à se poser sur la face cachée de la Lune (avec le module Chang'e-4).
 Février 2021 : sonde Tianwen-1 en orbite autour de Mars (« aux cieux »)
· US tente de freiner la montée de la Chine : elle doit faire avec un gros handicap par rapport à ses concurrents : elle n'a
pas le droit de lancer de satellites qui con+ennent des composants américains (réglementa+on Itar sur le traGc d'armes
qui permet aux US de contrôler les exporta+ons et importa+ons de biens jugés sensibles pr la sécurité na+onale).
➡️Pour montrer : la Chine veut devenir une puissance spa,ale.

XINJIANG, LA CONQUÊTE DE L’OUEST CHINOIS


2
· Où ? : 1,7M de km , région autonome où vivent 22 millions d’habitants. Région pluriethnique : Ouïghours, Han (ethnie
majoritaire en Chine), Kazakhs, Mongols… RaPaché culturellement à l’Asie centrale : popula+on majoritairement musulmane
et turcophone.
· La démographie est une arme géopoli,que : la Chine avait refusé la forma+on d’un Ouïgouristan. Dès 1949, Mao lance une
poli+que de colonisa+on par les Hans, et les Hans ob+ennent des postes à haute responsabilité. La région entre en phase de
croissance en 1992 lorsque la Chine lance une poli+que d’échanges avec les pays d’Asie centrale.
· Une région stratégique car riche en ressources : dispose de 28% des réserves de gaz naturel et 40% de charbon de la Chine.
Que Pékin cherche à désenclaver par des infrastructures : au cœur de 3 corridors des nouvelles routes de la soie
(eurasia+que jusqu'en Iran, à travers Asie centrale, de Gwadar à Kashgar), Horgos-Khorgos sont deux villes jumelles où se
développe un port sec, chemin de fer entre Lanzhou (province du Gansu) et Urumqi (Xinjiang) qui va d'ailleurs jusqu'à
Ro]erdam.
· Une région sous haute surveillance :
o Laboratoire high-tech du contrôle social : scanners de reconnaissance faciale, caméras de surveillance dans les rues
et restaurants, scanners corporels et du globe oculaire. Les autorités chinoises dressent des Gches sur tous les
Ouïghours (45% pop). La société China Communica,ons Services a signé en 2018 des contrats portant sur plus de 38
millions de $ pour fournir des systèmes de surveillance des mosquées
o La Chine a ra,Gé en décembre 2020 un traité d’extradi,on des Ouïghours signé avec la Turquie en 2017 : diaspora
ouïgoure avait fui en Turquie, s’es+mant vic+me de persécu+ons.
· Impunité de la Chine : en Octobre 2019, un conseil de l'Onu sur les droits de l'homme s'ouvre. On s'a]end à ce que la
ques+on Ouïghours y soit dénoncée. Mais en juillet 2020, 46 pays sou+ennen] à l’ONU la poli+que menée par la Chine contre
les Ouighours (18 sont des pays africains).

➡️Pour montrer que : la Chine impose ses valeurs sur la scène interna,onale.

· Révéla,ons de l'existence des camps :


o Novembre 2019 : Xinjiang Papers : NY Times révèle la fuite de documents internes qui montre un regard intérieur
sans précédent sur la répression contre les Ouïghours. XJ dit "ne montrer aucune pi+é" Qq jours plus tard, le ICIJ
révèlent les China Cables, une enquête journalis+ques sur la poli+que de répression et de déten+on contre Ouighours
(lavage de cerveau)
o Sylvie Lasserre, Voyage au pays des Ouïghours. De la persécuon invisible à l’enfer orwellien (2020) : dénonce la
répression de plus en plus importante du PC contre ce]e minorité
· Enjeux : développement et expérimenta+on de technos de pointe par la Chine à l’échelle d’une région ; déG de stabilité
intérieure pour la Chine ; absence de démocra,e.
➡️Pour montrer : contrôle du PCC sur le territoire, communauté interna,onale ne peut rien faire

HAMBANTOTA, OU COMMENT LA CHINE UTILISE LA DIPLOMATIE DE L’ENDETTEMENT


• Xi Jinping u,lise l’arme de la dePe pour mener à bien son projet des nouvelles routes de la soie. Stratégie classique :
 Finance des grands chan+ers et prête des milliards de dollars.
 Se les fait rembourser à un prix élevé, exige qu’une entreprise chinoise qui réalise les travaux, engage des milliers de
travailleurs chinois.
 Les pays accumulent les de]es et la Chine augmentent le taux d’intérêt des de]es précédentes.
 Le pays, submergé par les de]es, est enfermé dans une spirale infernale devenant un vassal de la Chine.

• Cas du Sri Lanka :


 La Chine est devenue un partenaire indispensable lors de la guerre civile au Sri Lanka (Tamouls vs gouvernement).
 2007 : le Sri Lanka sollicite l’aide de la Chine pour construire un port commercial à Hambantota (307 millions de $), jugé non
viable par toutes les autres entreprises et alors que le port de Colombo est Porissant. La Chine exige en retour que la
compagnie China Harbor se charge du projet.
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 Mais c’est un véritable gou4re Gnancier : le port n’aÇre que 34 navires en 2012.
 2017 : ende]é jusqu’au cou, le nouveau gouvernement sri lankais cède le port d’Hambantota aux Chinois pour 99 ans, avec 6
000ha de terrains autour. Le port, idéalement situé sur la route mari+me mondiale, est ainsi un atout de taille pour la Chine.
 2019 : le gouvernement Sri Lankais, qui devrait générer 14,8 Mrds de $ de revenus, a des de]es s’élevant à 12,3 Mrds de $,
dont environ 5 Mrds pour la Chine.

China Na,onal Petroleum Corpora,on (CNPC)


· Présenta,on : Créée en 1988 (introduite en bourse en 2000), c’est le N°1 du pétrole et du gaz en Chine, en amont
(explora+on, produc+on) et aval (raFnage, transport) et dans le top 10 mondial. BénéGcie d’une poli+que énergé+que
pragma+que du gouvernement chinois : sou+en diploma+que et Gnancier (prêt de 30 Mds de $ en 2009). CA de 165 mrds de $
en 2018 : c’est la plus grande compagnie pétrolière et gazière chinoise. 81 opéra+ons dans 29 pays.
· Le reXet de la présence chinoise en Afrique : en 1996, la compagnie saute sur l’opportunité du Soudan, alors délaissé par les
compagnies américaines et qui subit les sanc+ons américaines. Grâce à l’aide de l’État, elle s’implante en 2003 en Algérie, au
Niger et au Tchad (construc+on de nouvelles raFneries). Elle est aujourd’hui présente dans 29 pays dont 9 en Afrique. Mais
des limites : enlèvements (2008, 3 ingénieurs chinois + 6 employés de CNPC enlevés au Soudan), grosses pertes en Libye après
la chute de KadhaG, cri+ques des popula+ons locales
· Pour montrer un ajustement stratégique (adapta,on aux nouveaux enjeux) pour redorer l’image de la Chine à l’étranger : la
CNPC emploie et forme désormais davantage d’ouvriers locaux (95% soudanais au Soudan). Elle par+cipe sur le terrain à la
protec+on de l’environnement et à la créa+on d’infrastructures (système de traitement des eaux usées au Soudan en 2009) et
inves+ssement dans l’APD (50M de $ pour des hôpitaux, ponts, écoles).
➡️Pour montrer : un Peuron de l’économie chinoise qui par+cipe à la Chinafrique + sécurité approvisionnements de la Chine

Tencent
· C’est qui ? Créé en 1998, c’est le groupe chinois à la tête de WeChat. Sa capitalisa+on boursière de 520Mrds $, encore loin
derrière Apple, est toutefois au coude-à-coude avec Amazon et Facebook. Sa valeur boursière détrône pour quelques heures
Facebook en novembre 2017.
· Une entreprise conquérante : souvent comparée à Facebook, WeChat va en fait beaucoup plus loin : la plate-forme permet de
naviguer sur une mul+tude de sites (les plateformes Web peuvent créer des “mini-sites” adaptés à WeChat) et est un
portefeuille électronique (le + u+lisé en Chine). Le groupe tente aujourd’hui de pénétrer le marché américain des jeux vidéos
en ligne. En 2017, Tencent et Spo+fy ont échangé des par+cipa+ons pour lancer une collabora+on renforcée. En novembre
2018, Tencent part à la conquête de la Gntech brésilienne (entre au capital de Nubank, une start-up montante pour banque
mobile).
· Des rela,ons ambivalentes avec l’État : ce champion na+onal doit sa réussite à l’interven+on de l’État pour eIacer la
concurrence, il est largement soutenu par l’État, qui limite de la présence de Grmes étrangères grâce aux normes (EX/ Google,
ayant refusé de se plier à la censure, s’est vu refusé l’accès au marché chinois).
· GAFA vs BAT(H)X : la première diIérence est que les GAFA sont des acteurs mondiaux alors que les BATX se cantonnent au
monde sinophone. Ce défaut d'interna+onalisa+on est en par+e due à la mauvaise image qu'en ont les consommateurs (-
bonne protec+on des données personnelles).
· Autre entreprise qui bouscule les GAFA : Jio, le Free indien, propose des forfaits 4G à des prix cassés et des téléphones très
simples capables de surfer sur internet (applica+ons gratuites grâce à la publicité et à la collecte de données) mais seules les
applica+ons Jio peuvent être installées.  concurrent encore peu développé mais en pleine expansion en Inde (Google a
annoncé en 2020 son inten+on d’inves+r 4 milliards de $ dans Jio qui possède déjà 400 millions d’abonnés ; Facebook a
également acquis près de 10% du capital de Jio) donc l’Inde qui représente un marché aux poten+alités immenses
➡️Pour montrer : un Xeuron de l’économie chinoise ... à la conquête des marchés étrangers

LE STATUT DE LA CHINE A L’OMC


➡️Pour montrer : la résistance des puissances du statut quo à la menace chinoise

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• En 2016 (15 ans après l’entrée de la Chine à l’OMC, date à laquelle il était prévu qu’elle accède à ce statut) l’Europe a décidé
de se rallier aux États-Unis et au Japon pour refuser à la Chine le statut d’économie de marché à l’OMC.
• En 2017 : les États-Unis réitèrent leur refus
• Enjeux de ce statut : si la Chine y accède, ses pénalités pour dumping seront inférieures à celles qu’elle subit aujourd’hui, ce
qui provoquerait la suppression de 30 à 70 000 postes à court terme. En par+culier, la Chine fait du dumping sur les panneaux
solaires :
Les panneaux solaires chinois
➡️Pour montrer : les conXits entre puissances émergentes et vieilles puissances : l’UE et la Chine
• 2013 : la commission européenne accuse la Chine de vendre ses panneaux solaires bien en dessous du prix : dénoncé comme
dumping ⇑des droits de douane. Chine : n°1 mondial, exporte 80% de sa produc+on vers UE. Accord trouv : Gxer un prix
et plafonner les ventes chinoises dans l’UE mais ces restric+ons ont pris Gn en 2018.
• 2019 : Pékin saisit l’ORD de l’OMC pour dénoncer des droits de douanes imposés par Trump.

HUAWEI, la Chine passe à la croissance par inspira,on et le Nord résiste


FMN chinoise et géant interna+onal des télécommunica+ons, élément indispensable de soo power chinois. Fondé en 1987.
· Stratégie : inves+ssements massifs dans R&D. 1 ère interna+onalisa+on -> Hong-Kong, puis vers les pays émergents : AL et
Afrique. Symbole du « Digital triangle » chinois : toute recherche techno doit avoir des retombées dans le militaire
· Alors que l'année 2019 aurait dû être celle de la consécra,on (vente dépasse Apple), elle s'avère être un cauchemar et signe
Le nouvelle crise dans les rivalités de puissance :
o Décembre 2018 arresta+on de la directrice Gnancière Meng Wanzhou au Canada sur requête des US qui accuse la Grme
de viol des sanc,ons contre l’Iran, vol de technologie, fraude…etc. La Chine reje]e toute accusa+on et dénonce des
« manipula+ons poli+ques ». Dans un contexte de guerres commerciales, est-ce une tenta+ve des US de brider les
ambi+ons de la Chine sur les hautes technologies ? Ils veulent restreindre l’accès de Huawei au marché américain. En
2020, elle a]end son procès et vit dans une résidence surveillée à Vancouver.
o Mai 2019 : les USA placent le groupe sur une liste noire qui interdit aux entreprises américaines de lui vendre tout
produit (même ceux des fournisseurs comme Google). Résultat, l'avenir sur les marchés occ est en suspend pour Huawei.
Mais, ses ventes augmentent de 66% sur le marché chinois car acheter Huawei c'est faire un acte patrio+que.
o Décembre 2020 : Antoine Griezmann a mis Gn à son partenariat avec Huawei en réponse à la poli+que chinoise à
l’encontre des Ouïghours.
· La géopoli,que de la 5G, preuve d’émergence de la Chine : 5G perme]rait l’eIacement des fron+ères entre les appareils
électroniques, développement de l’AI et numérisa+on progressive dans l’industrie, la médecine…etc. d’où la compé++on entre
Etats, entreprises et opérateurs. La 5G marque l’mergence de la Chine puisque la guerre des équipemen+ers ne concernait
que les pays du Nord pour la 3G ou la 5G : preuve de sa volonté de monter en gamme, de passer à une croissance par
l’innova,on.
· Des postures divergentes, jeu d’inXuence et enjeux d’avenir : Aux US la 5G est traitée stratégiquement et non seulement
économiquement : Trump a conGrmé l’interdic,on aux opérateurs américains de coopérer avec Huawei. Les US sont suivis
dans leur démarche par l’Australie, la NZ, le RU et le Canada me]ant ainsi en évidence une alliance des pays occidentaux face
6 l’mergence du gant chinois. La Chine sort les griIes face à ce Huawei-Bashing et prévoit « de lourdes conséquences sur la
coopéra+on économique et scien+Gque mondiale ».
· Concurrence : entreprise Transsion créée en 2006 à Shenzen. Elle est implantée sur le marché africain où elle contrôle 49% du
marché. Sa stratégie est de s'être adapté aux besoins du con+nent : modèles basiques de téléphone à bas prix, ba]eries très
longue durée pour les villageois. En 2019, elle prépare son entrée dans les valeurs technologiques de la Bourse de Shanghai.

La catastrophe de l’usine pétrochimique de Jilin


➡️Pour montrer : la durabilité du modèle de développement chinois en ques,on

• Conséquences écologiques du développement chinois (Développement avant Durable) : Novembre 2005, l’usine pétrochimique
de Jilin explose, une centaine de tonnes de Benzène est déversée dans la rivière Songhua, a}uent de l’Amour. Les explosions
auraient fait au moins 5 morts ou disparus, ainsi que 70 blessés.

• Lacunes de ges,on de l’environnement : Chine et Russie se sont contentées de Gltrer l’eau avec du charbon ac+f mais le
benzène, prisonnier des glaces s’est sûrement inGltré dans les nappes phréa,ques : pollu+on à long terme, suscitant des cri+ques
vives WWF, Greenpeace. De plus, à 380 km en aval de Jilin se trouve la métropole de Harbin, l'une des plus grandes villes
chinoises, qui dépend de la rivière Songhua pour son approvisionnement en eau.

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INDE ET CHINE
Annexion de Sikkim par l’Inde en 1975
· C’est quoi ? Au NE de l’Inde, le Sikkim est un territoire stratégique car c’est une porte d’entrée vers le Tibet et la Chine. Ancien
protectorat anglais qui décide de ne pas rejoindre l’Union indienne en 1947 malgré les pressions indiennes et devient une
monarchie bouddhiste.
· Hégémonie indienne sur son environnement régional : le Sikkim connaît une forte migra+on d’origine népalaise hindouiste
qui rend la popula+on hindouiste majoritaire, entraînant des tensions entre les deux communautés, manipulées par l’Inde. La
contesta+on du pouvoir royal abou+t à l’organisa+on d’un référendum qui vote pour l’intégra+on à l’Union indienne en 1975.
· L’ascendant indien dans une rivalité Inde/Chine : au début, la Chine ne reconnait pas ce]e annexion et considère le Sikkim
comme un Etat indépendant. Victoire de l’Inde par rapport à la Chine.
· Mais une normalisa,on des rela,ons Inde/Chine : la Chine reconnait l’annexion du Sikkim en 2000, l’Inde réaFrme sa
reconnaissance du Tibet. Mais en janvier 2021, des incidents faisant plusieurs ports ont éclaté à la fron+ère du Sikkim. En
janvier 2021, des images satellites ont été révélées par l’Inde montrant que la Chine avait construit un village d’une centaine
de maisons, à proximité de la fron+ère de l’Arunachal Pradesh mais sur le territoire indien.

➡️Pour montrer : une région qui suscite des tensions entre Inde et Chine … mais apaisement

La Birmanie : entre Inde et Chine


· Présenta,on : pays frontalier, lieu de la diaspora indienne ayant entretenu des rela+ons diploma+ques diFciles avec l’Inde
depuis les 1960. Depuis 2005, volonté de normaliser les rela+ons pour des raisons de poli,que intérieure (couper le sou+en
birman aux groupes sécessionnistes du NE de l’Inde), stratégiques (contrebalancer l’inPuence de la Chine dont la Birmanie est
un allié), économiques (enjeu énergé+que en raison de ses réserves en gaz oIshore). Les sociétés indiennes (GAIL) par+cipent
avec le sud-coréen DAEWOO à l’exploita+on du gisement de Shwe, (NO de la Birmanie).
· La bataille des infrastructures et des ressources : l’Inde n’est pas parvenue à faire accepter un projet de gazoduc reliant la
Birmanie à l’Inde via le Bangladesh alors que la Chine a obtenu un avantage décisif en obtenant la construc+on d’un gazoduc
reliant le gisement de Shwe à la province chinoise du Yunnan. Cependant, l’Inde par+cipe également à de grands projets
d’infrastructures, des+nés à désenclaver le NE du pays : « route de l’ami,é » entre le Manipur (NE de l’Inde) et la Birmanie qui
pourrait à terme être raccordée au réseau thaïlandais.
· Coup d’État au Myanmar (1er février 2021) : depuis, plusieurs compagnies ont annoncé l’annula+on de projets
d’inves+ssement au Myanmar (ex : Amata de Thaïlande, Suzuki et ANA du Japon). Il est donc fort probable que le secteur
énergé+que souIre de la mise au ban du Myanmar par la communauté interna+onale (mise en place de sanc+ons
interna+onales contre la junte militaire). Cela devrait pousser le pays dans les bras de la Chine et ses nouvelles routes de la
soie, notamment à travers le corridor économique Chine-Myanmar.
➡️Pour montrer : le Grand Jeu que se livrent Inde et Chine pour sécuriser leur approvisionnement énergé,que

Godrej : géant indien de la beauté


· Présenta,on : créée en 1897, l’entreprise familiale s’est développé dans l’ombre du mouvement « Swadeshi » à
l’indépendance en 1947 et lors du boyco] des produits britanniques. L’entreprise a un chiIre d’aIaire de 4,1 mrds $ (dont 1,3
pour les biens de consomma+on). Spécialisée au début dans les cosmé+ques uniquement, l’entreprise a diversiGé son ac+vité
pour devenir un conglomérat (industrie, agriculture, aéronau+que, spa+al, construc+on, immobilier).
➡️Pour montrer : une entreprise qui cherche à se diversiGer
· Marchés émergents : 1,1 mrd de consommateurs de produits Godrej dans le monde. C’est un acteur majeur dans les pays en
développement autant pour les insec+cides ménagers que pour les soins capillaires. Godrej ne s’est réellement
interna+onalisé qu’en 2000 en inves+ssant dans les marchés émergents. Stratégie « 3+3 » : trois domaines (les produits
d'entre+en, les cosmé+ques et les produits capillaires) et trois marchés ( l'Asie, l'Afrique et l'Amérique la+ne). Godrej en dix
ans a mul+plié par 20 sa capitalisa+on boursière grâce au cap mis sur les marchés émergents.
➡️Pour montrer : une entreprise issue des BRICS qui met le cap sur les marchés émergents
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· Acquisi,ons en Afrique : e par,r de 2005, Godrej y a consacré l’essen+el de ses acquisi+ons. L'acquisi+on la plus importante
est la montée dans le capital, à par,r de 2011, du groupe Darling et de l'ensemble de ses 14 Gliales sub-sahariennes pour un
total de 222 millions de dollars. Le marché africain des cosmé+ques est promis à un bel avenir (étude d’Euromonitor) : le
principal marché (l'Afrique du Sud) représentait à lui seul 3,5 milliards de dollars déjà en 2015.
➡️Pour montrer : l’Afrique est un con,nent d’avenir
· Covid-19 : La Gliale « Godrej & Boyce » s'est associée en début 2021 à la plus grande campagne mondiale de vaccina+on en
Inde et dans d'autres par+es du monde en lançant des congélateurs « fabriqués en Inde » à température ultra-basse
(inférieure à -80 °C). Ce renforce ainsi la chaîne du froid médicale mondiale dans la campagne an+-covid (conserva+on des
fournitures médicales vitales, notamment les vaccins à ARNm).
➡️Pour montrer : une entreprise indienne qui luPe contre la pandémie dans le monde avec une stratégie « Made in India for
the World » (selon Jamshyd Godrej, président et directeur général de Godrej & Boyce)

Tata
· Une entreprise qui fait la Gerté de l’Inde : Tata est un véritable champion na+onal et joue un rôle important dans la société
indienne (2/3 des bénéGces de la holding Tata Sons Gnancent des programmes sociaux). Le slogan de Tata est : « improving
the quality of life of the communi+es we serve ». Tata a lu]é pour la liberté et les droits individuels dans son pays (adopte la
journée de 8 heures en 1912, le congé maternité en 1928).
➡️Pour montrer : une FMN peut être l’allié de l’État-na,on
· Tata et la mondialisa,on : Ratan Tata est nommé en 1991 à la tête du groupe Tata (début ouverture de l’Inde). Il amorce
l’interna+onalisa+on du groupe, restructure ce dernier selon la logique de reengineering (division en 7 secteurs d’ac+vités). Le
groupe est Gdèle à la logique de croissance externe typique de la mondialisa+on avec par ex rachat par OPA (oIre publique
d’achat) du groupe Corus (acier) en 2006, rachat de Jaguar et Land Rover (symbole d’une revanche du Sud sur le Nord permise
par la mondialisa+on, en l’occurrence de l’Inde ancienne colonie sur le Royaume-Uni colonisateur, d’autant plus que Jaguar et
Land Rover sont des entreprises à fort savoir-faire technologique = ra]rapage pour l’Inde). Dans son pays, les eIorts de
diversiGca+on et de concentra+on ont rendu Tata un acteur omniprésent. Exemple de journée d’un Indien : il regarde la télé
par Tata Sky TV, puis boit un café au Tata Starbucks avant de rentrer chez lui dans une voiture construite par Tata.
➡️Pour montrer : comment la mondialisa,on o4re une revanche aux pays du Sud (Tata est présentée comme l’archétype des
stratégies du capitalisme dans la mondialisa,on)

Back To Bangalore
· Le B2B, un boom sans précédent : passe de 150 000 à 7M d’habitants dans la décennie 2000.
· Spécialisa,on dans les services : Boom des centres d’appels dans 1990s, oIshoring (délocalisa+on) et sous-traitance de
services informa+ques pour FMN. Va jusqu’à la délocalisa+on de la R&D (HP en 2002).
· Certaines entreprises y sont nées : Infosys (cf. exemple plus tard), Wipro, Tata Consul+ng Services.
· Concurrence les USA : On a créé aux EU une expression « to be Bangalored » pour parler d’une entreprise qui se délocalise
des EU vers Bangalore tant elles sont nombreuses. Beaucoup d’ingénieurs, augmenta+on de 70% sur la période 2012-2017.
· Néanmoins manque d’infrastructures : Manque cruellement d’eau et d’électricité. La plupart des entreprises à Bangalore ont
leur propre source d’approvisionnement pour éviter d’être vic+me des coupures du système public défectueux.

Dharavi, un bidonville symbole de pauvreté


· DéG de la pauvreté : 2e plus grand bidonville du monde (après un pakistanais Orangi Town à Karachi). Il accueille entre 500
000 et 1million d’individus. Mais extension de Bombay vers le Nord (zones industrielles à 30km du centre, zone franche,
nouveau centre d’aIaires ultramoderne de Bandra Kurla) place Dharavi dans un emplacement stratégique (le prix au m² le
plus cher d’Inde). Il est mis en vente en 2007 pour être transformé en banlieue chic mais résistance des habitants actuels.
Toujours pas d’avancée.
· Dharavi Redevelopment Project en 2004 : Partenariat public-privé mis en place par Mukesh Mehta, un architecte américain
d’origine indienne. Coût évalué à 2,3Mrds de dollars. Les constructeurs privés doivent construire des pe+ts appartements de
21m2 : les habitants qui y sont relogés peuvent libérer des terres sur lesquels d’autres appartements et centres commerciaux
vendus à prix élevés peuvent être construits. Échec mais l’idée est relancée en 2017.
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· Covid-19 : problème de la promiscuité donc impossible de tenir la distancia+on physique (propaga+on du virus), 90% de ses
habitants u+lisent les latrines publiques, catastrophe économique lors du conGnement de mars-avril 2020 (personnes
employées à la journée qui ne peuvent plus se nourrir donc faim).

BRÉSIL
Petrobras
· Présenta,on : CA de 350 millions de BRL en 2018. Créa+on en 1053, siège à Rio de Janeiro, 8ème entreprise mondiale (Forbes
Global 2000), présente dans 18 pays. L’entreprise est spécialisée dans le forage oIshore profond : elle extrait environ 3
millions de barils par jour. Le 24 septembre 2010, l’entreprise émet 70 milliards de +tres. L’opéra+on vise à Gnancer la diFcile
et coûteuse exploita+on de nouveaux gisements de pétrole découverts récemment en eaux très profondes dans l’océan
Atlan+que. C’est en 2010 la plus grande opéra+on de capitalisa+on boursière au monde.
➡️Pour montrer : L’essor des FMN du Sud

· Nécessité de l’État : En 2015, après des années de limita+on réglementaire des prix de carburants à la pompe, dans un
contexte de baisse des prix du pétrole, une aIaire de corrup+on impliquant une par+e de l’élite poli+que du pays a coûté plus
de 2 mrds $ de pertes et un eIondrement du cours de l’ac+on de Petrobras. En 2016, après l’évic+on de la présidente du pays,
Michel Temer (président par interim) a nommé Pedro Parente (ancien ministre de l’énergie et PDG de la Gliale brésilienne du
céréalier américain Bunge) comme président.
➡️Pour montrer : L’interven,on indispensable de l’État en Amérique la,ne

· Scandale Lava Jato (2014) : Les grands noms du BTP (comme Odebrecht) ont surfacturé Pétrobras, et l’argent a Gnancé des
pots-de-vin aux hommes poli+ques brésiliens pour qu’ils ouvrent des marchés brésiliens à ces entreprises du BTP en ques+on.
C’est donc une opéra+on de corrup,on avec complicité des élites poli,ques et économiques, alors que le par+ travailliste
était arrivé au pouvoir avec l’annonce de lu]er contre la corrup+on. La conséquence a été une crise poli,que grave, avec des
manifesta+ons gigantesques dans les villes pour des+tuer Dilma Rousse4. Petrobras enregistre en 2014 une perte record de
6,4 Mds d'euros dont 2 Mds imputée à la corrup+on.
· E4ets pervers de l’État : Les ac+ons de Petrobras ont fondu en février 2021 à la Bourse de Sao Paulo, les marchés ayant réagi
néga+vement à la déclara+on du président Bolsonaro (a nommé un général de réserve et ancien ministre de la défense,
Joaquim Silva e Luna, pour diriger le groupe pétrolier public après avoir cri+qué les hausses récentes des prix des
combus+bles). La perte de capitalisa+on boursière a a]eint plus de 100 milliards de réais (18,4 milliards de dollars). Les
cri+ques sont : impulsion autoritaire, interven+on militaire, réac+on démagogique de Bolsonaro (élec+ons en 2022, grève des
camionneurs en 2018).
➡️Pour montrer : L’ ingérence croissante du gouvernement Bolsonaro dans l'économie

JBS
· Présenta,on : CA de 120,5 milliards de réais (soit 35,6 milliards d’euros) en 2014. Créa+on en 1953 par José Ba+sta Sobrinho
(siège social à Sao Paulo). Leader mondial en termes de capacité d'aba]age, avec 51 400 têtes par jour (plus grand producteur
de viande au monde).
➡️Pour montrer : L’essor des FMN du Sud

· Interna,onalité de JBS : L’entreprise est présente sur les 5 con+nents, surtout en Amérique la+ne (Brésil, Mexique, Chili,
Argen+ne, Paraguay, Uruguay) mais aussi en Europe (Angleterre, Russie, Italie), aux États-Unis ou en Chine.
➡️Pour montrer : L’interna,onalisa,on d’une entreprise brésilienne

· Stratégie : Rachat de Grmes comme l’américaine Swio&Company en 2007 (3e producteur de viandes porcines aux E-U), rachat
de l’ac+vité d'exploita+on alimentaire de Grupo Ber+n en 2009 (un des trois leaders du marché brésilien).
➡️Pour montrer : la stratégie de concentra,on horizontale de JBS

· Scandales : Corrup+on en 2017 avec le président brésilien Michel TEMER et tenta+ve d’achat d’un des présidents de la Cour
Suprême (aurait inves+ au total près de 350 millions de dollars en onze ans (2006-2017) pour acheter des hommes
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poli+ques). Blanchiment de bétail révélé en juillet 2020 : du bétail élevé sur les terrains obtenus par la déforesta+on de
l’Amazonie (dans l’élevage Copacabana) sont transportés dans des fermes « propres » pour être exportés (en UE par
exemple).

Ngozi Okonjo-Iweala à la tête de l’OMC


➡️Pour montrer l’émergence du Nigéria

Nommée en janvier 2021 : 1ère femme à la tête de l’OMC, 1ère dirigeante originaire d’Afrique, une des femmes les plus puissantes
du Nigéria (quarantaine d'années d'expérience dans l'univers de la Gnance et du management) mais controversée (mauvaise lu]e
contre la corrup+on lorsqu’elle dirigeait les Gnances au Nigéria). En Afrique où la direc+on de l'OMC par une personnalité était
largement revendiquée, les a]entes sont nombreuses vis-à-vis de la nouvelle patronne, notamment en raison de la nécessaire
montée en puissance du con+nent dans la chaine de valeur mondiale, dans un contexte d'opéra+onnalisa+on de la Zone de libre-
échange con+nentale africaine (Zlecaf).

➡️Pour montrer la capacité d’inPuence de la chine

Sa nomina+on a eu lieu après le retrait de l’autre candidate sud-coréenne (Yoo Myung-hee), soutenue par les États-unis de Trump.
L’Administra+on Biden a alors apporté son sou+en à Ngozi Okonjo-Iweala. Ngozi Okonjo-Iweala candidate soutenue par la Chine.
L’administra+on Trump s’est opposée à ce]e nomina+on parce qu’elle voulait s’opposer à la Chine en ayant une directrice sud-
coréenne plus disposée à soutenir la cause américaine dans la guerre commerciale qui oppose Washington à Pékin.

AFRIQUE DU SUD
Les marchés africains de l’Afrique du Sud
• Un
nouvel émergent : si l’AfdS a longtemps été vue comme un émergent prome]eur mais incapable de rivaliser avec les BRIC, les
diFcultés récentes des BRIC en ont fait un des émergents les moins décevants, u+lisant sa présence géographique en Afrique
pour y inves+r. En 2013, elle était ainsi le 1er inves+sseur en Afrique (bon aujourd’hui, elle s’est fait dépasser par Chine, EAU…).
Cela revient à dire que l’Afrique du Sud inves+t sur le con+nent à travers des projets de moindre taille, collant plus aux besoins
du con+nent. Dernièrement, l’État a même réduit diIérentes taxes pour les entreprises qui inves+ssent sur le reste du con+nent.
2ème puissance économique en Afrique, 37ème rang mondial (2019).
• Les
domaines de réussite : les services comptent pour la moi+é des inves+ssements (secteur bancaire), les télécommunica+ons sont
également très porteuses (MTN 1er opérateur africain), sans oublier la distribu+on, comme avec Shoprite, présente dans plus de
vingt pays africains grâce à de très nombreux magasins.
• Quels
partenaires ? L’AfdS conquiert les marchés du Nigeria, du Ghana, du Kenya, et de tous les pays d’Afrique australe. Avec ces
marchés à plusieurs centaines de millions de consommateurs, les entreprises sud-africaines cumulent les retours sur
inves+ssement (30% des exports vers l’Afrique). Ce]e ouverture sur l’étranger permet à l’Afrique du Sud de compenser ses
diFcultés économiques actuelles (croissance en berne, inPa+on en hausse, déGcits croissants), après une décennie de boom
économique sans précédent.
• Des
diRcultés qui demeurent nombreuses : le con+nent est divisé, économiquement et culturellement, avec des infrastructures
déGcientes, des barrières à l’import importantes, des régula+ons diverses, rendant le commerce intercon+nental toujours assez
peu développé et compliqué. Limites du Black Economic Empowermen. 50% pop sous seuil pauvreté (2019), 112ème IDH mondial
(2018). Pb du sida.
• Épidé
mie du Covid-19 : raIermir autorité s/ gouv et large sou+en de l’opinion publique. AdS = pays d’Afrique le + touché par épidémie
(½ cas et des décès du con+nent en début 2021) malgré restric+ons parmi les plus strictes au monde  l’ampleur des inégalités,
45
la pauvreté, le surpeuplement des ghe]os ou des bantoustans ont favorisé la progression de l’épidémie. 2020 récession
historique (-7%) malgré adopt° plan de relance équivalent à 10% du PIB (qui a donné lieu à détournement de millions de dollars
de la part de cadres de l’ANC).
➡️Pour montrer : l’émergence de l’Af du Sud … mais cantonnée au con,nent africain
· 2020 : Wamkele Mene (sud-afr) nommé secrétaire général de la Zlecaf, ce qui a été interprété comme un retour en force de
l’Afrique du Sud dans les aIaires régionales après les mandats contestés de Jacob Zuma.

RUSSIE
Gazprom
• Présen
ta,on : Mul+na+onale spécialisée dans la produc+on de gaz (Énergie, hydrocarbures). Gazprom contrôle plus de 80% de la
produc+on de gaz russe, son siège social est à Moscou. À l’interna+onal, ce sont les marchés européens qui lui assurent le plus
de revenus. L’entreprise Gazprom apparaît en 1989, pendant la période de réformes économique de Gorbatchev, pour
remplacer le ministère de l’industrie gazière. L’entreprise est par+ellement priva+sée sous Eltsine. De 2004 à 2006, l’État russe
rachète des parts pour détenir aujourd’hui 50,2% de l’entreprise. (Ce qui montre l’importance stratégique de l’entreprise).
• Chi4re
s : Le groupe employait en 2011 plus de 400 000 personnes. En 2014, Gazprom était classé comme le deuxième plus gros
inves+sseur du monde avec 44.5 milliards d’inves+ssement. Gazprom, c’est 8% du PIB russe. L’entreprise contrôle 16% des
réserves mondiales de gaz. L’entreprise dé+ent le plus grand réseau de distribu+on de gaz du monde (plus de 165 000 km de
gazoducs) de la Russie à l’Europe Centrale.
• Nordst
ream 2 : Gazprom veut développer ses ou+ls pour diIuser son gaz en Europe. Le projet de gazoduc Nord Stream 2 vise à relier le
gaz russe au Nord de l’Allemagne mais auquel s’opposent les pays Baltes et certains pays de l’UE qui craignent une trop grande
dépendance vis-à-vis de la Russie. Les USA ont adopté des sanc+ons contre les entreprises qui coopèrent à ce projet ce qui l’a
retardé. Cependant, ce projet a été remis en ques+on par l’aIaire Navalny (cf GDP Énergies).

➡️Pour montrer : l’inXuence des États sur les poli,ques des entreprises (cf gdp énergies)

Références
A. Sauvy dans l’Observateur (1952) :
· Thèse : Sauvy avait forgé la no+on de Tiers-Monde en référence au Tiers-Etat, à savoir « ceux qui sont ignorés, méprisés,
exploités et veulent devenir quelque chose » en 1952 dans l’Observateur. Mais il désavoue son expression en 1988 : « Que l'on
permeWe au créateur de l'expression ers-monde de la répudier, tant elle fait oublier la diversité croissante des cas. Englober
dans le même terme les pays d'Afrique noire et les 4 dragons ne peut mener bien loin » . Ceci montre la diversité et la
complexité du Tiers-Monde.
· NB : dans un sujet sur l’émergence, toujours penser à comparer les zones entre elles (Amérique/Asie par exemple), voire à faire une typologie. (cf celle de Laurent Carroué)

◆ Les étapes du développement économique : le manifeste an-communiste, Rostow (1960)

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· Pour illustrer l’idée de « take-o4 » : théorie libérale selon laquelle le développement est un processus linéaire dont le moment
clé est le « take-o4 » réalisé grâce à l’industrialisa,on, véritable moteur du développement, facteur de progrès économique et
de changement social décisif
· Toute société passerait pas 5 étapes successives : 1. société tradi+onnelle (domina+on du secteur agricole) 2. condi+ons
préalables du démarrage (évolu+on des mentalités, essor de la produc+vité, hausse de la popula+on) 3. « take-oI » (essor
rapide des inves+ssements dans l’industrie) 4. progrès vers la maturité (essor du revenu) 5. ère de la consomma+on de masse.
· La théorie du « Big Push » (1950s) : seul un eIort massif d’inves+ssements Gnancé par l’aide interna+onale peut perme]re à
un pays pauvre de décoller.
➡️Pour montrer : illustrer les étapes du développement des émergents

◆ Quand la Chine s’éveillera…le monde tremblera , Alain PeyreGPe (1973)


· La Chine fascine : la Chine est un géant qui en se réveillant, peut remePre en cause la hiérarchie des puissances (on ne peut
plus vrai ajd) et la bipolarisa+on du monde. Compte tenu de la taille et la croissance de la popula+on chinoise, elle ne peut que
Gnir par s’imposer au reste du monde dès qu’elle maitrisera une technologie suFsante. En 1973, Mao est encore au pouvoir et
il y a un sen+ment stagna+on de la Chine, l’idée d’un géant endormi.
· En 1996, PeyreG]e dit déjà « la Chine s’est éveillée » ➡️Pour montrer : Un mec visionnaire

◆ Capitalismes et capitalistes en Chine : XIXe-XXIe si<cles, Marie-Claire Bergère (2007)


Elle réPéchit sur la par+cularité du modèle chinois (capitalisme par+culier).

◆ De la Chine, Henri Kissinger (2011)


· Les di4érences entre modèles chinois et américain : deux sociétés persuadées d’incarner des valeurs uniques.
L’excep,onnalisme américain est de nature missionnaire, il se doit de propager des valeurs et une culture.
L’excep,onnalisme chinois ne l’est pas : la Chine se voit comme une civilisa+on excep+onnelle mais pas universelle.
· Mais deux pays qui ne peuvent pas entrer en confronta,on : toute poli+que américaine qui chercherait à endiguer la Chine
en Asie n’aurait aucun succès en raison des interdépendances économiques de la Chine avec ses voisins. De même, toute
poli+que chinoise cherchant à exclure les US d’Asie se heurterait à une résistance des autres pays qui ont besoin de la
protec+on américaine.
➡️Pour montrer : La confronta,on entre les deux modèles/consensus

◆ Chindiafrique, Jean Joseph Boillot (2013)


· Discours sur la revanche des Sud. Ques+on des émergents qui montre comment l’émergence de ces 3 ensembles est à la fois
sources de risques et d’opportunités pour les pays développés.
· Cet essai montre comment d’ici 2030, les 3 géants (Chine, Inde, Afrique) vont renforcer leurs complémentarités et former un
nouveau triangle de développement. En eIet, ils possèdent des atouts incontestables : fenêtre d’opportunité
démographique, poten+el Brain power, nombreuses ressources. Les deux auteurs me]ent au jour les risques et les
opportunités pour l’Occident : dynamisme économique et culturel des diasporas, diIusion d’un low cost de qualité, business
modèle. 2030 sera un monde où les changements sont plus rapides et massifs que ceux connus à l’ère industrielle.
« L’Occident n’a pas immédiatement compris, ou plutôt accepté, que le monde entrait dans une nouvelle phase cruciale de
mondialisa+on et qu’il allait devoir s’y adapter. »

◆ Le Brésil, pays émergé, Hervé Théry (2014)


· La polarisa,on sociale est forte au Brésil : les paysages traduisent ces opposi+ons. Ainsi, dans les villes, les gated
communies avoisinent les favelas.
· Polarisa,on à l’échelle du pays : les écarts de développement conduisent Théry à comparer le Brésil à plusieurs pays : « une
Suisse, un Pakistan et un Far West » : grandes villes comme Sao Paulo et Rio sont développées alors que le Nordeste est très
pauvre, et permanence d’espaces pionniers en Amazonie et Centre O.

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· Brésil et mondialisa,on : "Le Brésil est né mondialisé"
➡️Pour montrer : La retranscrip,on géographique des inégalités au Brésil

◆ La Chine à bout de sou[e , Isabelle APané (2016)


La démographie montre pays vieillissant. « La Chine, vieille avant d’être riche »
Le modèle économique de la Chine s’essou}e, les inégalités de revenus ba]ent des records mondiaux. Mais son plus gros boulet
est sa démographie : son réservoir de main d’œuvre s’épuise et le nombre de personnes âgées explose (spectre su 4-2-1). Un
problème qui concernera à long terme l’ensemble des Émergents qui ont misé sur une croissance à haute intensité d’emploi.

◆ Nous ne sommes plus seuls au monde : un autre regard sur l’ « ordre internaonal », Bertrand Badie (2016)
• Rompre avec la vision tradi,onnelle du monde : la vision dominante du monde est celle d’aIrontements entre États, faisant
de la force militaire la seule aune de puissance. Avec la Gn de la GF, la mul+plica+on des nouveaux acteurs donnent
l’impression d’un désordre géopoli+que, et nourrit parfois la nostalgie d’un ordre ancien. Mais cet ordre n’a jamais eu la
stabilité qu’on lui prête (WW liées aux aIrontements éta+ques…). B. Badie interpelle donc la diploma+e des États
occidentaux, qui veulent con+nuer à régenter le monde à contresens de l’histoire.
• Quelle(s) alterna,ve(s) pour Badie ? Il faut cesser de traiter tous ceux qui contestent la vision dominante de l’ordre
interna+onal comme des « déviants » ou des « barbares ». Il faut maintenant considérer les exigences des sociétés et les
demandes de jus+ce qui émergent d'un monde nouveau, où les acteurs sont plus nombreux et plus ré+fs aux décisions
arbitraire.
• Le jeu
de la puissance est mis à mal : l’ordre interna+onal ne peut plus être régulé par un pe+t club d’oligarques qui excluent les plus
faibles, méconnaissent les exigences de sociétés et ignorent les demandes de jus+ce qui émergent d’un monde nouveau où les
acteurs sont plus nombreux, plus divers et plus ré+fs aux disciplines arbitraires. Dans cet ouvrage, B. Badie oIre donc aussi
des pistes pour penser un ordre interna+onal sinon juste, en tout cas moins injuste.
➡️Pour montrer : L’impact de l’émergence, une émergence qui bouleverse et qui impose de modiGer l’ordre tradi,onnel.

◆ Quand le Sud réinvente le monde : essai sur la puissance de la faiblesse , Bertrand Badie (2018)
• Une
transforma,on des rapports de force par les Sud : les pays du sud ont tenté une première transfo des rapports de force
mondiaux qui ont échoué (tenta+ves ratées de NOEI, d’émancipa+on du TM de 1947 à 75…), mais la M° a conduit à la
« puissance de la faiblesse ». En imposant l’ouverture des fron+ères, le fort dépend aujourd'hui du faible (chaine de valeurs
mondiales), et les ressorts tradi+onnels de la puissance sont inopérants. Par exemple, la domina+on militaire des US ne leur
permet pas de la gagner du point de vue civil, avec l’Afghanistan et l’Irak, où les acteurs locaux ont plus de poids.
• Une
« impuissance de la puissance » : le fort n’u,lise pas l’arme nucléaire mais le faible lui u,lise ses moyens. La force n’est plus
le seul critère de la puissance, la faiblesse pouvant même paradoxalement cons+tuer une force lorsqu’elle se mue en
poten,el de nuisance, comme la Corée du Nord. La Chine risque d’être ra]rapée par la puissance de la faiblesse car elle
s’arme des ou+ls tradi+onnels de la puissance, mise en diFculté par la remise en cause de ses fron+ères en écrasant les
minorités. La réponse tradi+onnelle du système westphalien n’est pas approprié, il faut plutôt considérer une refonda,on de
l’économie et de la société mondiale
➡️Pour montrer : les débuts apparents de modiGca,on de l’ordre tradi,onnel. Il ancre encore plus les idées de celui de 2016.

◆ La Chine e(s)t le monde : essai sur la sino-mondialisaon, Sophie Boisseau du Rocher et Emmanuel Dubois de
Prisque (2019)

• La
Mondialisa,on selon la Chine : le livre montre comment le président Xi Jinping et le Par+ communiste chinois ont recyclé
l’an+que formule du « Tianxia » (qui désigne tradi+onnellement « tout ce qui est sous le ciel ») pour placer la Chine au centre
des Xux mondiaux. Il explique aussi comment elle mobilise toutes ses ressources (inPuence économique, a]rait de sa culture,

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propagande et in+mida+on) pour transformer les règles du jeu dans des domaines aussi divers que le droit, les normes
industrielles, l’environnement, l’alimenta+on ou la recherche universitaire.

➡️Pour montrer : Pékin modiGe à son avantage un système interna,onal largement dessiné par l’Occident. A impéra,vement
u,liser pour montrer l’aspect révisionniste de l’émergence de la Chine.

◆ « Chine : les quatre contre-modernisa+ons » (ar+cle du Figaro du 14 janvier 2019), Nicolas Baverez
· La Chine sort des « 40 glorieuses » : les 4 modernisa+ons de Deng Xiaoping en 1979 (agriculture, industrie, science et
technologie, défense) ont permis le décollage de la Chine. Mais aujourd’hui, N. Baverez aFrme que « le modèle de
développement chinois fondé sur l’industrie de l’exporta+on et la de]e se trouve dans une impasse ».
· Le « nouvel empereur chinois », Xi Jinping, entend sauver la face avec 4 contre-modernisa,ons : contrôle du pouvoir et de la
popula+on par le PC (surveillance numérique), contrôle des entreprises par l’État (sanctuarisa+on secteur public, restric+on
privé), contrôle idéologique (dogme marxiste dans médias, universités et entreprises), contrôle stratégique (course aux
armements, reprise en main de HK, pression sur Taiwan, mer de Chine…).
· Trop de contrôle, un possible frein à la prospérité chinoise : la priorité donnée au contrôle sur la réforme entrave la
transforma+on de l’économie et de la société qui fut au cœur de la réussite des « 40 glorieuses ». En célébrant sa nouvelle ère
au lieu d’accélérer ses transforma+ons, la Chine de XJ commet aujourd'hui la même erreur que les EU lors de la chute de
l’URSS : elle cède à la démesure. En Chine, le pouvoir absolu joue contre les réformes, donc contre le développement et la
puissance du pays.
➡️Pour montrer : La prospérité de la Chine doit aussi passer par une réforme interne.

◆ Rouge vif, l’idéal communiste chinois (2020), Alice Ekman


Retour à une guerre idéologique. Nouvelle bipolarisa+on du monde.

● L’heure est venue car Chine occupe de nouveau une place centrale dans l’économie mondiale. Transforme son poids
économique et commercial en poids militaire, poli+que et géopoli+que. Acteur régional mais de plus en plus comme
acteur global càd suFsamment puissant pour être par+e prenante de la résolu+on des grands problèmes mondiaux.
● Cherche à se posi+onner dans les organisa+ons interna+onales. Puissance révisionniste qui souhaite transformer l’ordre
mondial et proposer un système alterna,f. Chine refuse la 5ème modernisa+on.
● Capable d’entrainer un basculement du monde. ➙ Après un siècle américain, un siècle chinois ?
➡️Pour montrer : La Chine qui tente de s’imposer comme une puissance de référence, se présente comme ayant la solu,on aux
problèmes du monde.

◆ L’Inde de Modi, Naonal-populisme et démocrae ethnique (2019), Christophe Ja4relot


La nouvelle victoire de N. Modi aux élec+ons de 2019, avec de nouveau une majorité absolue pour le BJP, incarne l’entrée de l’Inde
dans le « troisième âge » de la démocra+e indienne : après la démocra+e conservatrice du par+ du Congrès, la démocra+sa+on de
la démocra+e au moment de l’accès au pouvoir des basses castes, c’est la « démocra+e ethnique » fondée sur l’évic+on des
minorités de l’espace social et poli+que qui prend place, tournant le dos à la tradi+on séculariste et au mul+culturalisme de l’Inde.

➡️Pour montrer : L’entrée de l’Inde dans le « troisième âge » de la démocra,e indienne

◆ La démocrae par la caste. Histoire d’une mutaon socio-polique, 1885-2005 (2005), Christophe Ja4relot
Étude des eIets ambigus de l’extension de la discrimina+on posi+ve sur la vie poli+que indienne : facteur de démocra+sa+on de la
vie poli+que indienne mais le fait d’accéder aux revendica+ons des basses castes a par+cipé à un certain renforcement des
iden+tés de castes

LE PETIT PLUS (SI LE TEMPS EXCÈDE)


LE NIGÉRIA, UNE PUISSANCE ÉMERGENTE MAIS FRAGILE
Exemple de puissance régionale africaine qui montre que le pétrole est à la fois une richesse et une malédicon. Nourrit des
ambions de puissance régionale comparable à l’AFS (obtenon poste permanent au CSONU).

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I. PRÉSENTATION
· Atouts : 1e producteur de pétrole en Afrique, membre de l’OPEP, puissance démographique (180 millions d’hab), 1e PIB africain
depuis 2014 (dépasse l’AFS), s’impose comme la puissance dominante de sa zone régionale (CEDEAO), joue un rôle de
gendarme (crises du Liberia). Dispose de relais d’inPuence plus larges (diasporas dynamiques) contrairement à AFS. Développe
un discours lui perme]ant de s’imposer comme leader légi+me du con+nent (la puissance « noire » dépositaire d’une
« africanité » plus authen+que, plus diverse)
· Faiblesses : IDH de 0.454 (152ème sur 188) et une espérance de vie de 52 ans, ⅔ de la popula+on sous le seuil de pauvreté
aujourd’hui contre 40% dans les 1980s, et explosion démographique (196 millions ajd, 400 millions en 2050). Économie
ren+ère vulnérable à la varia+on des prix du pétrole, instabilité (implosion religieuse et ethnique, Boko Haram a mis au grand
jour ineFcacité et corrup+on de son armée)
· SpéciGcité : Le Nigéria est le seul pays au monde disposant d’importantes ressources pétrolières à présenter un déGcit
budgétaire. Depuis 1970s, IDE accaparés par le pétrole → d'exportateur net de bouIe, devenu importateur (cc le syndrome
hollandais)

XXXIX. LE RÔLE DU PÉTROLE DANS L’ÉCONOMIE


· Le pétrole n’apparait pas comme levier de développement : comme en témoignent les chiIres donnés plus haut. De plus, le
pétrole est source de problèmes car il aÇre les convoi+ses des sociétés étrangères
· Instabilité chronique dans le delta du Niger : en 2006, créa+on du Mouvement pour l’Émancipa+on du delta du Niger pour
empêcher l’État d’exporter le pétrole. En 2013, le Delta du Niger représente 1/3 des a]aques mondiales.
· Le développement du gaz de schiste a transformé la donne en Afrique : le Nigéria a besoin de l’extérieur pour exporter ses
ma+ères premières. Plus de 95% des exporta+ons nigérianes relèvent des hydrocarbures. Or, en 2015, les US n’ont pas acheté
de pétrole au Nigéria alors que la ½ de sa produc+on était exportée vers les US.

Point : les hydrocarbures, manne ou malédic,on pour le Nigéria


· Une économie dominée par les hydrocarbures : le pays est quasiment mono-exportateur ( 95% de ses exporta+ons), 7e producteur de
l’OPEP et 1er en Afrique. Mais avec le ralen+ssement de l’économie mondiale et la baisse des cours mondiaux, la produc+on est passée de 2M
barils/jour en en 2013 a 1,3M barils/jour en 2017.
· Des réserves considérables : 35 années d’exploita+ons assurées au rythme actuel. Son pétrole est très convoité, pour son excep+onnelle
qualité industrielle notamment (naturellement peu soufré).
· Une produc,on essen,ellement assurée par des compagnies étrangères : les 3/4 de la produc+on sont assurés des compagnies étrangères.
Nouvelle plate-forme oPshore Total (Egina), assemblée en Corée du Sud mais 6 modules sur 18 construits localement au Nigéria (une
première en Afrique !), dans le cadre d’une stratégie de développement du « contenu local » aGn de promouvoir le SF nigérian.
· La fragilité du pays peut être un frein : face à la montée des incer+tudes, d’autres compagnies étrangères ont ralen+ ou cessé leurs ac+vités
(ConocoPhilipps a revendu toutes ses ac+vités au Nigéria)

LE QATAR, ÉMERGENT PAR SON SOFT POWER


Géographie du pays semblait être un obstacle au rayonnement internaonal, pourtant le pays occupe une place médiaque
impressionnante aujourd’hui. C’est l’un des pays les plus riches du monde qui développe une stratégie d’émergence qui s’appuie
fortement sur le so^ power d<s les 1990s pour s’imposer comme un acteur incontournable de la sc<ne arabe. PIB/hab le + lev au
monde (125k $) en 2017 mais 42e rang mondial pour l’IDH.

I. UN SUCCÈS QUI NE DOIT RIEN AU HASARD


· Des atouts économiques : North Dome (plus grand gisement au monde) exploité depuis 1989, permet au Qatar d’être un
grand exportateur mondial de gaz. Arrivée de l’Émir Al Thani en 1995, mise en place et déGni+on d’une stratégie de puissance
· 1e axe de la stratégie d’inXuence : Créée en 1996 par l’État, Al-Jazeera est un média oFciellement indépendant mais sert
l’inPuence qatarienne. A par+r de 2006, la diIusion se fait aussi en langue anglaise pour toucher un plus grand public. Les
émissions sont les plus suivies dans le monde musulman et imposent une lecture spéciGque des événements.

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· 2e axe de la stratégie d’inXuence : la rente gazière est inves+e dans les économies européennes. En 2005 est créé le fonds
souverain du Qatar, le Qatar Investment Authority, les inves+ssements perme]ent de devenir ac+onnaire dans de grandes
entreprises occidentales comme Total, LVMH, Vivendi ou PSG.
· 3e axe de la stratégie d’inXuence : poli+que de sponsoring avec la Qatar Founda,on (dirigée par l’épouse de l’émir) qui
subven+onne des projets spor+fs et culturels.

XL. UN ÉMIRAT FACE AU DÉFI DE LA CONSOLIDATION DE SA PUISSANCE


· Très forte dépendance par rapport aux importa+ons alimentaires, le Qatar est donc un acteur important d’achat de terres à
l’étranger, notamment via la société Hassan Food créé par le fonds souverain qui est propriétaire de terres en Australie et en
Afrique
· Les inves+ssements qataris sont de plus en plus dénoncés à l’étranger, notamment en France
· DéG interne de préserver une iden+té propre car 60% de la popula,on est non arabe.

XLI. LE QATAR, e LA CONQUÊTE DU HARD POWER ?


· Depuis 1991, le Qatar bénéGcie de la protec+on américaine, la base américaine au Qatar est le quar+er général pour les
opéra+ons au Moyen-Orient et en Asie Centrale
· Le Qatar se dote de ses propres ou+ls d’interven+on militaire pour soutenir sa poli+que étrangère (se dote de force spéciales
bien équipées et entraînées) comme en témoigne l’achat de 24 rafales.

LA TURQUIE
· Un pays émergent en pleine croissance : 21ème PIB mondial.
· Atouts : popula+on nombreuse et bien formée, posi+on stratégique grâce au pétrole du Moyen-Orient et au gaz
russe, château d’eau avec le Tigre et l’Euphrate, entrée réussie dans la mondialisa+on (aÇre IDE, commerce avec
l’UE, tourisme)
· Garante d’un ordre régional ? Armée puissante, 2ème force militaire de l’OTAN. Certains courants poli+ques
veulent remplacer le rapprochement avec l’UE par une nouvelle Ostpoli+k avec États turcophones issus de LA
chute de l’URSS (Asie centrale). Rapprochement avec pays arabes depuis le blocage de l’UE et l’arrivée au pouvoir
de l’AKP.
· Un poten+el foyer de déstabilisa+on ? La ques+on kurde : une grande par+e de la poli+que extérieure de la
Turquie est guidée par le souci de ne pas voir se cons+tuer une en+té kurde autonome. Tenta+ve de coup d’État à
l’été 2016.
· ConPits en Méditerranée orientale : cf GDP énergies

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