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HISTOIRE DES TEMPS MODERNES

2023 - 2024 Dumont Marie

TABLE DES MATIÈRES


I. Découverte et exploitation du nouveau monde ................................................................................................... 4
INTRODUCTION .................................................................................................................................................. 4
I. LES GRANDES DÉCOUVERTES .......................................................................................................... 4
A. Pourquoi ? ........................................................................................................................................................ 4
B. Christophe Colomb (1451 – 1506) : découvreur de l’Amérique.............................................................. 5
II. LES AMÉRIQUES AVANT COLOMB ET LEURS CONQUÊTES ............................................... 5
A. Les grandes caractéristiques des civilisations précolombiennes .............................................................. 5
B. Les conquistadors en Amérique du Sud ...................................................................................................... 6
C. Anglais et français en Amérique du Nord ................................................................................................... 6
III. L’ORGANISATION DES CONQUÊTES ........................................................................................ 7
A. Organisation administrative........................................................................................................................... 7
B. L’exploitation ................................................................................................................................................... 7
C. Les conséquences de l’exploitation du Nouveau Monde.......................................................................... 8
II. Le réveil de l’Europe au XVIe siècle...................................................................................................................... 9
I. LE REPEUPLEMENT ET LA RECONSTRUCTION DE L’EUROPE ......................................... 9
A. Des mutations démographiques ................................................................................................................... 9
B. Un renouveau économique ............................................................................................................................ 9
II. L’AFFIRMATION DES ÉTATS-NATIONS .......................................................................................10
A. Les principaux États européens au début du XVIe siècle .......................................................................10
B. Les conflits entre les Habsbourg et les Valois (examen !!) .....................................................................12
III. Humanisme et Renaissance ................................................................................................................................14
I. L’HUMANISME : UNE RÉVOLUTION CULTURELLE ...............................................................14
A. Une nouvelle perception de l’homme.......................................................................................................14
B. Les raisons du succès de l’Humanisme ......................................................................................................14
C. Les limites de l’Humanisme .........................................................................................................................15
II. LA RENAISSANCE : UNE RÉVOLUTION ARTISIQUE MARQUÉE PAR L’HUMANISME
16
A. Un mouvement parti d’Italie .......................................................................................................................16
B. Un art faisant référence à l’Antiquité et centré sur l’homme .................................................................16
C. Les expressions nationales de la Renaissance ...........................................................................................16
IV. La réforme protestante au XVIe siècle ..............................................................................................................17
I. AUX ORIGINES DE LA RÉFORME ...................................................................................................17
B. La rupture religieuse avec Martin Luther ..................................................................................................18
II. L’ESSOR DES PROTESTANTISMES .................................................................................................18
A. Les luthériens .................................................................................................................................................18
B. Les calvinistes.................................................................................................................................................19

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C. Les anglicans ..................................................................................................................................................19


III. UN CHRISTIANISME DIVISÉ .........................................................................................................19
A. La réaction catholique ..................................................................................................................................19
B. Guerres et paix de religion ...........................................................................................................................20
V. La démographie en Europe à l’époque moderne ..............................................................................................23
I. LE MOUVEMENT DE LA POPULATION .......................................................................................23
A. Récupération et croissance au XVIe siècle ................................................................................................23
B. Stagnation au XVIIe siècle ...........................................................................................................................23
C. Essor au XVIIIe siècle...................................................................................................................................24

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I. Découverte et exploitation du nouveau monde

INTRODUCTION

Généralement, on débute la période moderne en 1492, soit la découverte de l'Amérique par


Christophe Colomb. Avant 1492, l'horizon des européens ne dépassent pas les alentours de la Méditerranée.
Les européens et leurs grandes découvertes sont animées par des raisons religieuses et par des raisons
commerciales, animées par des grands animateurs : Christophe Colomb qui découvre l'Amérique, Cabral
qui découvre le Brésil, Cartier qui découvre le Canada en 1534 ... Ces grandes découvertes modifient
l'image que les européens avaient jusqu'ici du monde.
Pourquoi et comment les européens partent-ils à la découverte du monde et comment le modifient-ils
durablement ? Comment arrive-t-on a des constitutions d'Empire jusqu'à la grande décolonisation ?

I. LES GRANDES DÉCOUVERTES

A. Pourquoi ?

A la fin du Moyen Âge (ca. 1400 - 1430) est marquée par une période de crise (guerres, épidémies).
On estime qu'à partir des années 1450, la population se remet à augmenter. On passe de 30 millions
d'habitants en 1450, à 42 millions en 1500, jusqu'à 70 millions d'habitants en 1600. Il s'agit là d'une
récupération démographique suivie d'un essor démographique. Cette augmentation de la population
est le cause d'une demande plus importante sur les marchés. Les échanges commerciaux se raniment.
Les échanges commerciaux réaniment le manque de monnaie. La monnaie bimétallique domine à cette
époque. On manque de monnaie, c'est la disette monétaire. Or, l'essentiel des gisements de minerais se
trouvent en Afrique. Les européens sont obligés de passer par le troca muda.
Troca muda : des marchands africains déposent l'or et l'argent, et les marchands, en silence, déposent des
produits métalliques, du textile ... qui permettent aux marchands maghrébins d'obtenir de l'argent et de le
fournir aux européens.
Sous l'impulsion de Jean Ier et de son fils Henri le Navigateur (portugais) des portugais se mettent à longuer
la côte africaine de l'ouest dès les années 1430. En 1434, ils franchissent le cap de Bojador ou ils trouvent
de l'or. En 1482, les portugais installent le comptoir de Sao Jorge da Mina. Ils franchissent ensuite le Cap de
Bonne-Espérance en 1487, commandé par Diaz, afin de contourner l'Afrique et d'arriver sur la côte
d'Afrique de l'Est. Vasco de Gama, en 1498, parvient aux Indes en Asie. Ils y trouvent des épices, une
marchandise de plus en plus demandée.

Des améliorations techniques permettent la simplification des grandes


découvertes : généralisation du gouvernail d'Etambot, la boussole,
l'astrolabe, le portuans (principales routes maritimes et courants). Ils
apparaissent sous l'impulsion des ingénieurs portugais : la caravelle, un
bateau assez petit, le plus léger possible en préservant sa stabilité.

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Les européens sont également animés par la volonté d'évangéliser des nouveaux peuples, une volonté de
diffuser le religion catholique. En 1492, c'est la fin de la Reconquista (c’est à dire la reprise du royaume de
Grenade par les espagnols, jusqu'ici aux mains des musulmans). La fin de la Reconquista laisse sa place
à la Conquista, soit la volonté de conquérir des nouvelles terres. Ces conquêtes se font avec des
missionnaires.

B. Christophe Colomb (1451 – 1506) : découvreur de l’Amérique

Christophe Colomb est un génois. Il est le fils d'un marchand, et au début de sa vie active, il navigue
surtout pour des draps de luxe. En 1478, il se fixe à Lisbonne, ou il va prendre connaissance des travaux de
Toscanelli, persuadé que la Terre est ronde.
Il propose alors de rejoindre l'Asie par l'Ouest, convaincu de la rondeur de la Terre. Il propose son projet à
Jean II, qui n'est pas intéressé. Christophe Colomb se tourne alors vers Isabelle de Castille et Ferdinand
d'Aragon, le roi d'Espagne. Christophe Colomb obtient l'autorisation d'aller conquérir des nouvelles terres
pour l'Espagne : ce sont les capitulations de Santa Fe, en avril 1492. Colomb part le 3 aout 1492 et touche
tard le 12 octobre 1492 aux Bahamas, qu'il croit être proche du Japon et de la Chine.
Americo Vespucci à lui conscience que les européens viennent de découvrir un nouveau continent.
De 1492 à 1504, Christophe Colomb effectue 4
expositions, extrêmement périlleuses. Ils effectuent
alors une sorte de boucle, la Volta. Les voyages sont
très éprouvant, les marins souffrent du scorbut.
Christophe Colomb meurt dans la misère. Les Antilles
s'avèrent pauvres, elles sont sans plantation de cannes
à sucre et sans épices. Très vite, les espagnols mettent
en place leur paillage (c'est à dire la recherche de pépite
d'or)

II. LES AMÉRIQUES AVANT COLOMB ET LEURS CONQUÊTES

A. Les grandes caractéristiques des civilisations précolombiennes

→ Civilisations très hiérarchisées : souverain héréditaire qui maintient en place toute la pyramide
du peuple. Ensuite, des artistocrates (pilli), des marchands (pochtecca - qui capturent des captifs)
→ Civilisations très peuplées (environ 50 millions d'habitants) notamment chez les Aztéques au
Méxique qui sont environ 25 millions. Les Tolteques, les Mayas, les Incas qui sont environ 8
millions, et les Indiens organisés sous tribus.
→ Agriculture à haut rendement : plantes inconnues aux européens (maïs, pomme de terre, tabac,
manioc, chocolat, tomate ...). Elles apparaitront dans les jardins en Europe. Elles laissent
notamment le temps de faire la guerre fleurie, non pas pour tuer, mais pour neutraliser, et pour les
cérémonies religieuses.
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→ Civilisations très vulnérables : ce sont des civilisations aux lourdes croyances, très superstitieuses.
Pour retarder la destruction du soleil, ils estiment qu'il faut faire des offrandes de sang humain au
soleil et à leurs dieux. Ils font énormément la guerre dans le but de faire des prisonniers pour leurs
sacrifices.
→ Faiblesse technologiques : ne connaissent pas les cheveux, ni le fer, ni la roue. Leur armement
est très sommaire.

B. Les conquistadors en Amérique du Sud

Les conquistadors sont des nobles espagnols avec un profond désir


d'évangélisation et à la recherche d'or. Ils nouent des accords commerciaux
avec le roi d'Espagne Charles Quint. Ils partent à la conquête de l'Amérique
du Sud.
Cortes (principal conquistador) part à la conquête du Mexique entre 1519 et
1522. Il utilise le mythe de Quetzalcóatl auprès de l'empereur Moctezuma II,
qui le perçois comme un Dieu. Il est perçu lui et son peuple comme des teules
(des êtres surnaturels)
Pizzarre, autre conquistador qui s'empare du Pérou, de 1529 à 1533. Pour
s'emparer de l'Empire d'Aqua, il se sert des dissensions dans ce vaste empire
entre deux frères qui se disputent le pouvoir, Atahualpa est emprisonné puis
étranglé et Huascar est assassiné. (peruleros = conquistador qui reviennent)

C. Anglais et français en Amérique du Nord

Les anglais et les français partent à la conquête des Amériques plus tardivement …

− Contexte :
Le XVIe siècle est une période de prospérité économique, qui ralentit à partir des années 1570. C'est
le retour des épidémies, des mauvaises récoltes, le commencement d'avantage de guerre... En bref, la
population européenne stagne et les marchés se resserrent, ce qui entraine une concurrence plus accrue, la
demande étant moins importante.
Les quantités de richesse sont en quantité fixe, la notion de croissance n'existe pas. Pour s'enrichir, on ne
créée pas de la richesse, on la prend aux autres. Il faut donc éviter d'acheter aux autres, on limite les
importations et on multiplie les exportations. C'est le principe du mercantilisme.
Les produits coloniaux sont de plus en plus demandés. Par conséquent, les anglais et les français souhaitant
appliquer le mercantilisme, ils doivent eux-aussi se créer un empire coloniaux. En 1584, Richard Hakluyt
convainc l'opinion anglaise et Élisabeth Ier de disposer pour les anglais d'un empire coloniale. Il fait publier
« discours sur la colonisation occidentale ».
En 1587, un premier essaie s'avère fructueux : l'île de Roanoke. Cette colonie est baptisée Virginie, en
l'honneur d'Élisabeth Ier. Deux ans plus tard, lorsqu'on revient approvisionner cette colonie, il n'y a plus
personne.

− Début de la colonisation : Jacques Ier (1603 – 1625) :


Jacques Ier est un Stuart. C'est avec lui que débute la prospérité de la colonisation anglaise.
Au sud de la côte orientale, ce sont surtout des petits paysans anglais qui s'installent. Ils font les
frais des mouvements des enclosures, qui se développent en Angleterre au milieu du XVe siècle. Jusqu'ici,
le système de l'Openfield domine, profitant aux agriculteurs et aux petits paysans avec quelques vaches.
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C'est le système de la « vaine pâture », tout propriétaire doit à un moment donné laisser sa terre ouverte. Par
la suite, on estime qu'il est plus bénéfique de clôturer les prés = on passe de champs ouverts à des champs
fermés. C'est l'individualisme agraire. Les paysans le plus démunis se retrouvent sans rien, il y a une
montée de la pauvreté au XVIe siècle en Angleterre. Les petits paysans vont alors migrer vers le Sud. Création
de la colonie de Virginie en 1607
Au nord de la côte orientale, ce sont surtout des puritains, des radicaux de l'église anglicane. En
Angleterre apparaît l'anglicanisme, un mélange entre le calvinisme et le catholicisme.

− Le Canada :
La colonisation de Jacques Carier continue en 1541 avec Roberval

III. L’ORGANISATION DES CONQUÊTES

Traité de Tordesillas en 1494 : Espagnol et Portugais demandent l'arbitrage du Pape. Le Pape fixe
une ligne de partage, située à 2000 kilomètres à l'Ouest des îles du Cap Vert, l'ouest appartenant aux
espagnols, et l'est aux portugais.

A. Organisation administrative

Les territoires espagnoles en Amérique du Sud sont organisés en vice-


royauté. Chaque vice-royauté est divisée en audience, elle-même
divisée en gouvernement militaire. Chaque gouvernement militaire est
lui-même subdivisé en Corregimientos. On envoie des Visitas pour
surveiller ces vice-royautés envoyés par le conseil des Indes.

B. L’exploitation

A partir de 1550, la colonisation est mise en place : les pobladores


viennent sur place et obtiennent des concessions minières. En échange,
les colons espagnoles qui obtiennent ces concessions doivent évangéliser la main d'œuvre : c'est la Mita,
une exploitation sans merci (en gros, de l'esclavage). L'octroiement des mines en échange de l'évangélisation
s'appelle l'Encomienda.
Le roi d'Espagne prélève 1/5 des métaux précieux, le quinto. En 1503, un organisme est créé pour gérer
ces quinto : La Casa de Contratación, basé à Séville. Les navires de commerce qui reviennent d'Amérique
doivent obligatoirement passer par cette maison pour laisser le quinto. Ces navires attirant la convoitise des
pirates, on organise une défense, la Flottas à partir de 1526.
Pour financer la Flottas, la monarchie espagnole crée une autre taxe, l'Averia, qui a pour but de financer le
trajet des navires et ce qu'ils impliquent. A partir de 1543, c'est la Carrière des Indes.
La Carrière des Indes désigne des longs convois (jusqu'à 70 bateaux) qui partent 2 à 3 fois par ans et qui
suivent une route bien précise. Ils sont accompagnés d'une escorte militaire, d'un navire capitaine en tête et
d'un navire amiral en queue.
Le cas du Brésil : le Brésil est à l'origine une exploitation agricole de canne à sucre. Dès les années 1530,
les portugais encouragent la multiplication des moulins broyant la canne à sucre. Le Brésil est également
importante pour la production forestière. A partir de 1697, c'est la Minas Gerais, une véritable ruée vers l'or.
La majorité de l'or arrivant en Europe à cette époque est de l'or brésilien.

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L'exploitation de l'Amérique du Nord : monoculture et économie de plantation, surtout centrée sur le


tabac. A la fin du XVIIe siècle, ça représente environ 38 millions de livres. Au Canada, les Acadiens
s'efforcent d'assécher la Baie de Fundy, soit assécher les marais (actuelle Nouvelle Écosse) pour en faire des
plantations à partir de 1640.
On passe d'une économie régionale à la fin du Moyen Âge à des échanges commerciaux, reliant
les différents continents, à l'échelle du monde. Au XVIe siècle, le centre économique de l'Europe oscille
sur les côtés ouest : Lisbonne, Anvers, Séville ...

C. Les conséquences de l’exploitation du Nouveau Monde

Décroissance démographique catastrophique des amérindiens : les Aztèques passent de 25 millions à


4.5 millions. Au Pérou, on passe de 8/10 millions à 1 millions d'habitants. A Haïti, on passe de 8 millions à
125 habitants. Les conquistadors n'ont pas cherchés délibérément à tuer ces populations, c'est pourquoi on
n'utilise pas le mot « génocide »
Pourquoi les populations amérindiennes disparaissent ?

→ Elles ne sont pas adaptés à l'esclavage (Mita) dénoncé par certains contemporains. Charles Quint
promulguent les Lois Nouvelles, abolissant l'esclavage des amérindiens, remplacés par les africains
→ Refus de vivre des amérindiens : toutes leurs valeurs sont bouleversées. Suicide
→ Développement des maladies importées par les européens contre lesquelles les amérindiens ne sont
pas immunisés
A la suite des Nouvelles Lois, on met en place la
traite négrière, pour remplacer la population
amérindiennes décimée. L'esclavage des africains
se met en place dans le commerce triangulaire
(au début inversé via l'Afrique). Le commerce des
esclaves au XVIe siècle est dominé par les
portugais, puis par les néerlandais jusqu'en 166,
puis par les anglais.

→ La réaction des africains est violente :


soit le suicide ou le marronnage (fuite),
formant ainsi des communautés
clandestines.

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II. Le réveil de l’Europe au XVIe siècle

Pourquoi la période est-elle qualifiée comme les Temps Modernes ?


Le passage de la période médiévale à la période moderne est caractérisée par un certain nombre de
transformations importantes : un puissant réveil démographique, qui stimule les échanges commerciaux. Le
réveil démographique engendre automatiquement un renouveau économique. Sur le plan politique,
on passe d'une définition religieuse à une définition politique, à un ensemble d'états-nations. Ces états vont
s'émanciper du pouvoir du Pape.

I. LE REPEUPLEMENT ET LA RECONSTRUCTION DE L’EUROPE

A. Des mutations démographiques

La fin du Moyen Âge se caractérise par une chute importante de la population en Europe de l'Ouest : on
passe de 55 à 30 millions d'habitants. A partir de 1450, les calamités (maladies, famines) diminuent. En 1500,
on passe à 42 millions d'habitants et en 1550, 55 millions d'habitants. La période entre 1450 et 1500 est donc
une période de récupération démographique. Dans un régime démographique de type ancien, du peu que
la mortalité diminue un peu, la population augmente. De 1550 à 1600, on passe de 55 millions d'habitants à
70 millions d'habitants, on entre dans l'expansion démographique.
< 1450 55 millions
1450 30 millions
1500 42 millions Récupération
1550 55 millions
1600 70 millions Augmentation

Au début de XVIe siècle, la France est le pays le plus peuple d'Europe. L'autre entité très peuplée est le Saint
Empire Germanique, avec 13/14 millions d'habitants.
Dans cette Europe de l'Ouest, les densités sont très variables : certaines régions sont très peuplées, avec 40
à 44 habitants par kilomètres carrées (nord-ouest de la France, sud de l'Allemagne, nord-centre de l'Italie...).
A l'inverse, certaines zones sont presque vide : l'Ecosse, l'Ireland, le sud de l'Italie...
Le cadre de vie principal est le village. L'essor démographique admet une croissance de certaines villes
spectaculaire : la ville de Londres, qui passe de 60 000 à 187 000 habitants. Anvers passe de 50 000 à 100
000 habitants. Paris compte 200 000 habitants.

B. Un renouveau économique

A partir du moment où la population augmente, les productions agricoles


sont stimulées. On répond à cette augmentation de population :
➢ Pour augmenter la superficie des terres cultivables, on défriche
➢ Drainage des zones humides/marécageuses.
➢ Regadios : zones secs irriguées.
➢ On passe de l'assolement biennal à l'assolement triennal
➢ Riposte intensive : on essaye de produire plus sur une plus petite
surface

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Malgré tout ça, les rendements reste faible, de l'ordre de 4/5 grains récoltés pour 1 semé. Le pain étant
l'aliment de base à l'époque moderne, on met l'accent sur le blé. L'élevage étant un peu délaissé, on produit
moins de fumier. On observe alors un équilibre très fragile entre les ressources alimentaires et la
population : à la moindre mauvaise récolte, c'est la disette alimentaire.
C'est l'apparition du capitalisme marchand : grands marchands capitalistes, des brasseurs d'affaires de
toutes sortes. On a les Fugger/Welser, les De La Faille/Schetz. Ces grands marchands capitalistes, pour
assurer leurs activités, on besoin de plusieurs choses :

→ organisés en sociétés de commerce : la société en compagnie, une société générale ou tous les
membres sont d'une même famille et où ils se partagent les frais et les bénéfices, la société en
commandite, et la société par action qui reste très rare.
→ véritables multinationales qui disposent des factoreries à l'étranger, des succursales.
→ ils recourent aux crédits via la lettre de change
→ ils recourent au crédit par le biais de la lettre de change
« Révolution des prix » : expression forgée en 1930. Dès le début du XVIe siècle, il y a une hausse
importante des en Europe. Cette hausse s'installe dans la durée de manière prononcée. On varie entre 1.9
et 3% par an - Inflation forte et durable. Cette hausse des prix est causée par la fabrication de d'avantage
de monnaie. La monnaie étant moins rare, elle perd de sa valeur, alors les prix augmentent. C'est la théorie
quantitative de la monnaie1. Hausse de la population > Hausse des consommateurs > Hausse des prix.
La hausse des métaux précieux ne font que soutenir l'inflation, causée à l'origine par la croissance
démographique.

II. L’AFFIRMATION DES ÉTATS-NATIONS

Entre la fin du XVe siècle et le début du XVIe siècle, on passe d'une définition religieuse de
l'Europe à une définition politique. Au Moyen Âge, l'Europe se définit par la chrétienté. Cette notion de
chrétienté s'effrite au fur et à mesure que les états européens s'émancipent du pouvoir pontifical. Si les états
souverains affichent d'avantage leurs indépendances, les nations s'identifient.
Une nation est un peuple qui a le sentiment d'avoir des choses en commun, notamment une langue. C'est
pour ça que les langues vernaculaires s'affirment au début de l'époque moderne, au détriment du latin. Par
exemple, l'Ordonnance de Villers Cotterêts en 1539 impose que tous les actes administratifs soient rédigés
en langues vernaculaires et non plus en latin. On observe également une fusion entre le peuple et son
souverain.
Les états nations cherchent à contrôler du territoire, ce qui crée inévitablement des conflits…
A. Les principaux États européens au début du XVIe siècle

− Le Saint Empire Romain Germanique


Empire vaste et éclaté, correspondant aujourd'hui à l'Allemagne, à l'Autriche, aux pays bas (Belgique,
Luxembourg ...). Elle admet une constitution qui règle ce vaste Empire : la Bulle d'Or, promulguée en 1356.
La couronne impériale est une dignité honorifique, sans réelle consistance. L'empereur n'a pas de réel
pouvoir politique, car cet empire est constitué d'une multitude de petits états. Les princes se considèrent
comme autonomes. Les Habsbourg sont à la tête de nombreux duchés. L'empereur est élu par les sept
princes les plus puissants de l'Empire, à savoir (à retenir !)

1La théorie quantitative de la monnaie postule un lien direct entre la quantité de monnaie en circulation et le niveau
des prix.
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1. Archevêque de Cologne
2. Archevêque de Mayance
3. Archevêque de Trêves
4. Comte palatin du Rhin
5. Roi de Bohême
6. Duc de Save
7. Margrave de Brandebourg
La dynastie à la tête du Saint Empire Germanique sont les Habsbourg

− Espagne
La couronne espagnole se forme via le mariage d’Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon en 1469

− La Monarchie française

Royaume le plus peuplé d'Europe au début du XVIe siècle. C'est également le royaume le plus riche, car il
prélève un impôt permanent, la taille. La taille est instaurée en 1445 à la fin de la guerre de Cent Ans, sous
Charles VII. (cf. révolte anti fiscale). Un état moderne est un état qui se dote d'une armée permanente
pour mieux protéger son territoire, ainsi que d’une administration, pour mieux gérer son état. La
plupart des pays européen se doteront d'une armée permanente et d'une administration à l'image de la
France. Le roi de France a une coure itinérante, il a le besoin de se montrer et de rentrer dans les villes. On
commence à développer le culte monarchique. Dans le royaume de France, le roi concentre tous les
pouvoirs (le législatif, l'exécutif, le judiciaire). La dynastie à la tête de la France au début du XVIe sont
les Valois.
En 1547, c'est la Révolte des Pitauds, une révolte anti fiscale, contre la Gabelle (impôt sur le sel). Ce ne sont
pas des révoltes anti monarchique. Au cours de ce type de révolte, on développe le mythe « du roi trompé
et du roi juste ». C'est l'idée que le roi est mal conseillé, que ses ministres abusent de lui. On oppose la
noirceur du ministre à l'innocence du roi, considéré comme naturellement juste.

− L’Angleterre
Au début du XVIe, la monarchie admet l'Angleterre, l'Ireland, le Pays de Galle mais pas l'Ecosse. La
monarchie anglaise est beaucoup moins riche que la monarchie française. C'est surtout un royaume, qui à la
fin du Moyen Age, a souffert d'une guerre dynastique. C'est la guerre des deux roses. La guerre des deux
roses oppose deux dynasties : les Lancastre (rose rouge) et les York (rose blanche). La dynastie des Tudors
règne sur l'Angleterre

− L’Italie : L’Italie en tant que telle n'existe pas. Elle est morcelée en différentes cités-états italiennes.
− Les monarchies du nord-est de l'Europe : la Suède (monarchie absolutiste avec Gustave Vasa),
la Pologne (monarchie élective), la Russie (unifiée par Yvan III, père d'Yvan IV le terrible)
− L'Empire ottoman au sud-est de l'Europe : Depuis la chute de Constantinople, elle occupe le
sud-est de l'Europe. C'est un état militaire avec à sa tête un sultan (Soliman le Magnifique) et un
vizir. Le sultan règne environ sur 7 millions de personne, dont la moitié sont des chrétiens.
Ces différentes entités politiques cherchent à agrandir leurs territoires, ce qui crée des rivalités ...

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B. Les conflits entre les Habsbourg et les Valois (examen !!)

− Les causes :
A partir des années 1520, Charles Quint revendique la Bourgogne, parce qu'ils estiment que c'est un
héritage paternel (cf. arbre généalogique). Elle est occupée par Louis XI.
Les souverains Valois revendiquent le royaume de Naples et le duché de Milan. En 1499, le duché de
Milan est dirigé par les Sforza, en lien avec les Habsbourg. Le duché de Milan est un fief du Saint Empire.
Louis XII revendique le duché de Milan. Le duché de Milan, avant d'être au Sforza, appartenait au Visconti.
La grand-mère de Louis XII était une Visconti, dont la lignée féminine possédait le droit de revendiquer le
duché de Milan. C'est pourquoi Louis XII estime que le duché de Milan lui revient par sa grand-mère.
François Sforza meurt sans héritier en 1535, ce qui fait le duché de Milan une pleine possession des
Habsbourg.
Le royaume de Naples est revendiqué par la France à partir de 1494. Charles VIII le revendique car, à un
moment, le royaume de Naples est dirigé par la maison d'Anjou. La maison d'Anjou est une branche
collatérale des Valois.

− Phases du conflit :
En 1494, le roi de France, Charles VIII, revendique le royaume de Naples : c'est la première guerre
d'Italie. La Sainte Ligue voit son avènement en 1495. Elle est constituée de Venise, de l'Empereur, du
Roi d'Espagne, de Milan et du Pape Alexandre VI. Elle est constituée pour mettre fin aux volontés de
Charles VIII.
En 1499, le roi de France devient Louis XII, un cousin de Charles VIII. Louis XII envahi le duché de Milan.
Il réussit et occupe le duché de Milan jusqu'au traité de Dijon en 1513. En 1500, Louis XII part à la conquête
du Royaume de Naples, et l'annexe en 1504. Succède à Louis XII son gendre : François Ier. François Ier
repartira en conquête via la bataille de Marignan en 1515.
Charles Quint devient roi d'Espagne en 1516, succédant à son grand-père maternelle, et en 1519, il succède
à son grand-père paternel et devient empereur. Il revendique alors la Bourgogne en 1521, car sa grand-mère
est Marie de Bourgogne. François Ier lui refusant de lui donner la Bourgogne, il envahit le duché de Milan.
François Ier sera fait prisonnier lors de la défaite de Pavie en 1525. Le Traité de Madrid réglera se
conflit en janvier 1526. Il prévoit que François Ier doit rendre la Bourogne et doit renoncer aux droits sur
les territoires italiens. François Ier est libéré en 1527. Pour que le Traité de Madrid soit accepté, il est prévu
que François Ier épouse la sœur de Charles Quint, Eléonore de Habsbourg
Malgré cela, Charles Quint subit des revers sur d'autres fronts, et se voit contraint de signer la paix avec les
français : la Paix de Cambrai (août 1529). Le traité prévoit que Charles Quint rende la Bourgogne aux
français. François Ier obtient la libération de ses deux fils.
La guerre reprend en 1542. François Ier envahit l'Italie du Nord. Charles Quint réplique avec l'aide d'Henri
VIII. Il envahi Boulogne, puis s'avance en Champagne. Cela oblige les français à signer la Paix de Crépy en
1544.
Henri II, successeur de François Ier, reprend la lutte en 1552 et s'empare de trois villes : Toul, Verdun et
Metz. Charles Quint, désabusé par toutes ses défaites, décide d'abdiquer. Il laisse les pays bas à son fils
Philippe II. En 1556, il lui laisse l'Espagne et les colonies. En 1558, Charles Quint laisse la couronne à son
frère, Ferdinand Ier. A partir de là, les Habsbourg se divisent en deux branches : les Habsbourg
d'Autriche et les Habsbourg d'Espagne.

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En 1557, Philippe II lance une attaque à travers le nord de la France, en Picardie. Les français régissent,
match nul. Apparaît alors un ennemi commun : les protestants. Les Habsbourg et les Valois font la paix
via le Traité du Cateau-Cambresis en avril 1559.
Henri II se voit confirmer l'obtention de tout Verdun et de Metz. Pour assoir ce traité, il est prévu que la
fille d'Henri II épouse Philippe II, le roi d'Espagne.
Ces bouleversements géopolitiques de la première moitié du XVIe siècle s'accompagnent
de changement en matière de technique militaire. L'armée est toujours composée de la cavalerie, mais ils
abandonnent la lance et l'arbalète au profit d'arme à feu portative. Les roturiers sont désormais eux-aussi
équipés d'armes à feu portatives.

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III. Humanisme et Renaissance

Qu'est-ce que la Renaissance ? La Renaissance correspond à la période de 1450 à 1600. Elle se


produit au sortir d'une période de crise, notamment sur le plan militaire et sur le plan économique. Le monde
occidental va repartir en avant grâce à des (re)découvertes, notamment des découvertes géographiques, un
recul des épidémies, la redécouverte de l'Antiquité et de la culture gréco-latine ... Toutes ces découvertes
sont le fondement d'une nouvelle philosophie : l'Humanisme.
Les thèmes humanistes donnent naissance à une nouvelle sensibilité artistique : la Renaissance. Humanisme
et Renaissance artistique sont indissociables.

I. L’HUMANISME : UNE RÉVOLUTION CULTURELLE

A. Une nouvelle perception de l’homme

Cette nouvelle perception de l'homme qu'implique l'Humanisme est possible car, au XVe siècle, on
redécouvre l'Antiquité. Les Hommes du XVe siècle cherchent à s'affranchir d'un passé proche, qu'ils jugent
obscure. Ils lui donnent un nom : le Moyen Âge, un âge intermédiaire entre une période qu'ils idolâtrent et
la Renaissance.
Des philosophes (Jean Pic de la Mirandole, Marsile Ficin...) parcourent les monastères et redécouvrent les
écrits de l'Antiquité, jusqu'ici oubliés dans les caves. Ces écrits furent recopiés avec pas mal d'erreur, le latin
médiéval s'écartant du latin classique. Ils inventent une science pour retrouver l'authenticité d'un texte : la
philologie (inventée par Lorenzo Valla)
Cette nouvelle perception de l'Homme est possible car ces textes antiques mettent en valeur l'homme.
Effectivement, les Humanistes célèbrent la grandeur de l'homme, considéré comme naturellement bon étant
donné que c'est une création divine. Il y a une foi optimiste dans les capacités de l'Homme. L'homme est
perfectible via la connaissance. Les humanistes cherchent à s'intéresser à tous les domaines, en rejetant
l'enseignement médiéval, ou les écrits religieux prenaient toute la place. L'homme progresse via l'éducation,
qui joue un rôle primordial.
Erasme développe l'université de Louvain en 1517 pour y enseigner, comme dirait Rabelais, un
« enseignement global ». Tous les savoirs sont des clés d'accès à Dieu. En 1531, Guillaume Budé, sous
l'impulsion de François Ier, crée le collège de France, l'institution universitaire la plus prestigieuse de France
encore aujourd'hui.

B. Les raisons du succès de l’Humanisme

→ L'invention de l'Imprimerie = inventée par Gutenberg en 1456 à Mayence. Il met au point les
caractères mobiles en plomb et une encre grasse. Le premier livre imprimé est une Bible.
L'Imprimerie se diffuse très rapidement : en Suisse, à Paris, à Venise ...
Les imprimeurs sont souvent des humanistes, à l'image d'Alde Manuce, qui ouvre son imprimerie à Venise
en 1495. Il se spécialise dans les éditions des textes grecs, notamment les œuvres d'Aristote. Christophe
Plantin ouvre son imprimerie à Anvers en 1555. A sa mort en 1589, son catalogue compte plus de 150 titres
(des ouvrages de religion, de botanique, de mathématique...). On s'intéresse à tous les domaines de la
connaissance.

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→ Les livres = Le livre se démocratise,


les pratiques de lecture changent. On
passe d'une lecture collective à une
lecture individuelle. Les idées
humanistes se diffusent à un plus
grand nombre de personne. Ces
livres ne sont plus nécessairement
rédigés en latin. Par exemple,
l'ancêtre du Gaffiot (latin/français)
par Robert Estienne en 1543, un
maître imprimeur à Genève.
L'église surveille les productions des
livres. Elle crée un « index des œuvres
interdites », crée en 1559. Cet index vérifie
que les contenus des livres ne sont pas
contraires aux dogmes des idées catholiques.
Tous les livres considérés comme hérétiques
sont brûlés.

→ Les voyages et les correspondances des humanistes = contribuent à la diffusion des pensées
des humanistes. Par exemple, il y a les académies, des lieux ou les humanistes se rencontrent et
échangent leurs idées. Ces humanistes forment une véritable communautés savantes, soit la
République des Lettres. Tout cela contribue au rayonnement de la pensée humaniste.
C. Les limites de l’Humanisme

Les humanistes admirent les écrits de l'Antiquité. Cette admiration les empêche de voir certaines erreurs.
Notamment, les traités d'anatomie humanistes sont basées sur le singe, ce qui entraîne des erreurs.
La misogynie est la règle à l'époque de la Renaissance : celle-ci est relayée par la médecine et par la loi. Les
médecins estiment que le corps de l'homme est chaud et sec, et celui de la femme, froid et humide. La
femme doit être mise sous tutelle. Les médecins pensent que l'utérus rend la femme faible. Elle n'a d'autre
choix dans son existence que de passer de la tutelle de son père à la tutelle de son mari.
La chasse aux sorcières est également très présente. Le portrait type de la sorcière est une femme âgée qui
s'adonne à des activités médicales, voyantes, ésotériques. Elle est très présente en 1530 dans les pays de
langue allemande. Les sorcières sont pourchassées par l'église et par le tribunal de l'Inquisition.
Le développement de l'esclavage en Afrique est forte sous les humanistes. Pour les hommes de la
Renaissance, les habitants de l'Afrique ne possèdent pas d'âme. L'esclavage n'est pas remise en cause.
Autre limite à l'humanisme, l'antisémitisme, très présent au sein de la société de la Renaissance. Il n'est pas
rare que des juifs soient pourchassés par l'Inquisition et brulés au bucher. L'Italie instaure un ghetto à Venise
autour de 1556.
Les Humanistes sont parfois eux-aussi victimes de l'intolérance. Thomas More (auteur d'Utopie en 1516,
où il dresse le portrait d'une société idéale) est le conseillé du roi Henri VIII. Il finira décapité.

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II. LA RENAISSANCE : UNE RÉVOLUTION ARTISIQUE MARQUÉE


PAR L’HUMANISME

A. Un mouvement parti d’Italie

Le Quattrocento = Des artistes comme Donatello et Brunelleschi redécouvrent des vestiges de l'Antiquité,
jusqu'à participer à des fouilles. Ils s'en inspirent dans leurs œuvres. Ses artistes sont la plupart du temps
originaire de Toscane, foyer de la Renaissance artistique. Des peintres s'illustrent dans le genre de la fresque.
Quattrocento est la contraction de mille quattrocento, qui signifie XVe siècle en italien.
Les mécènes possèdent une forte influence, ce qui entraîne la multiplication des œuvres d'art. Ils
commandent des œuvres et protègent des artistes. Ils se trouvent surtout en Italie. Une bourgeoisie d'affaire
éclot, en même temps que le début du capitalisme marchand. Pour ces grands bourgeois et pour ces grands
artistocrates, l'art apparaît pour eux comme un moyen de manifester leur prestige et leur puissance sociale.
Ces grands artistocrates cherchent à être porteurs de
l'Humanitas, soit la qualité d'un individu accomplit qui
s'élève à la perfection grâce à la connaissance et grâce à
l'amour du beau. L'art apparaît comme le symbole de la
perfection et de la grandeur du prince. Léonard de Vinci
(1452 - 1519) bénéficie du mécéna. Le principal
commanditaire d'œuvres d'art sous la Renaissance reste
l'église (le Pape Jules II commande la Chapelle Sixtine,
par exemple)

B. Un art faisant référence à l’Antiquité et centré sur l’homme

Les artistes se réapproprient l'héritage antique, notamment en architecture. Ils s'inspirent aussi de la poésie
classique. Vénus représente l'idéal de l'amour spirituel, presque platonique, cher aux humanistes. Dans leurs
œuvres, les humanistes donnent une nouvelle place à l'homme et une nouvelle image à l'homme …
➢ Développement du portrait
➢ Image positive de l'Homme / Exaltation du corps humain

C. Les expressions nationales de la Renaissance

Les pays bas (Belgique, Luxembourg...) = la Renaissance artistique émerge durant les années 1430 via
la peinture à l'huile, avec une maîtrise plus savante des couleurs et la technique du clair-obscur. On met à
l'honneur des paysages et des sujets profanes. La tapisserie se développe, notamment à Bruxelles
La France = on y distingue deux périodes ; la première moitié
du XVIe siècle, ou la Renaissance artistique est très inspirée de
la Renaissance italienne. Certains artistes italiens sont invités à
la cour de France. La deuxième période, correspondant à la
seconde moitié du XVIe siècle, soit l'Ecole de Fontainebleau.
L'école de Fontainebleau synthétise l'apport italien et l'apport
français dans l'art. Les couleurs sont très recherchées, les
motifs sont purement décoratifs (l'aile sud-ouest de la cour du
Louvre par Pierre Lescot et Jean Goujon)

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IV. La réforme protestante au XVIe siècle

Les débuts de la période moderne sont marqués par un réveil démographique et économique.
Ils sont également marqués par un renouveau culturel avec l’Humanisme et la Renaissance. De plus, ils
sont marqués par un renouveau religieux, un éclatement de l'Eglise catholique. L'unité religieuse de la
chrétienté occidentale va se briser se brise …
Cet éclatement religieux est provoqué par la réforme protestante. Celle-ci est en fait une réponse à de
nombreux abus que l'on observe au sein de l'église de Rome. Cette réforme est amenée par Martin Luther
à partir de 1517. Apparaît en Europe le pluralisme religieux. Les protestants ne sont cependant pas unis
: luthériens, calvinistes, anglicans... l'intolérance règne aussi bien du côté catholique que du côté protestant.
Tout cela amène à des guerres de religion au cours de la seconde moitié du XVIe siècle.
L'unité religieuse de la chrétienté occidentale se brise à partir du début du XVIe siècle. Comment la réforme
protestante a-t-elle brisée l'unité religieuse de la chrétienté occidentale ?

I. AUX ORIGINES DE LA RÉFORME

Les populations du XVIe siècle sont angoissées par la question du salut. Suis-je digne d'aller au paradis et
d'être sauvé ? Ils ont peur de la mort subite et d’être éventuellement pas suffisamment préparé devant le
Seigneur. Au même moment, les contemporains observent un certain nombre de manquement de la part du
clergé (aussi bien régulier que séculier) :

→ La vénalité : ils sont beaucoup plus intéressés par l'argent que par leur mission, c'est à dire aider les
fidèles à obtenir le salut. Cette vénalité s'illustre notamment par la simonie ; le fait de trafiquer les
reliques. Ils occupent des bénéfices ecclésiastiques sans contrepartie sacerdotales, créant de
l'absentéisme face aux attentes des fidèles. L'affaire des indulgences apparaît au début du XVIe
siècle. Le Pape Léon X mène une campagne face aux indulgences. Dans les villages, on dressait une
grande croix et on y placardait des affiches ou on annonçait que l'église pouvait racheter les péchés
du peuple. On leur reproche aussi la volonté de percevoir la dîme.
→ L’inculture : On reproche au clergé d'être inculte et de ne pas savoir lire la messe. L'inculture de
clergé représente jusqu'à 80% du diocèse de Genève et du diocèse de Londres. Il existe des curés
qui savent et répondent parfaitement à leurs charges malgré tout.
→ Le nicolaïsme : ils ne respectent pas le célibat et vivent en concubinage. De plus, certains curés
sont ivrogne.
= A travers tous ces problèmes, on reproche aux membres du clergé de ne pas respecter leur
mission, à savoir aider les fidèles à obtenir le salut.
Avant toutes idées des réformes, il y a le développement de pratiques
religieuses plus personnelles : la deuction moderna. En gros, de la méditation,
des prières antérieures... Tout ça au même moment ou l'Humanisme
commence à imprimer des Bibles dans des langues nationales. Manuel du
Chevalier Chrétien est publié en 1504 par Erasme. Il dit qu'on peut dialoguer
avec Dieu sans la médiation d'un ecclésiastique. L'église n'apparaît alors
plus indispensable pour les fidèles.

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B. La rupture religieuse avec Martin Luther

Martin Luther est né à Eisleben en Saxe en 1483. Il meurt en 1546. Il fait ses études à l'université d'Erfurt.
A 22 ans, il devient moine et entre au couvant des Augustins. Il déteste le couvant car il n'y trouve pas la
présence de Dieu pour les raisons citées ci-dessus. Il ne parvient pas à faire ce que lui demande Dieu ; il est
ordonné prêtre en 1510 et devient prieur du couvant de Willenberg. Il effectue un voyage à Rome et est
choqué de toute cette richesse.
Il trouve la solution en reprenant les sources antiques, notamment les Epitres de Saint Paul. Il y a un faussé
qui sépare l'église originelle de l'église contemporaine. Sous l'influence des humanistes, on réalise des
traductions de la Bible plus fidèle à l’originale. L'homme peut espérer le Paradis et peut espérer d'être sauvé
par la foi ; Martin Luther développe la justification par la foi à travers les Écritures. Tout cela est très
différent de ce que recommande l'église catholique (baptême, communion, mariage...)
Martin Luther expose ses idées en 1517 : ce
sont les 95 thèses, ou il jette les bases du
protestantisme. Elles sont placardées en latin
sur la porte du château de Wittenberg. Le 31
octobre, la ville est très fréquentée, car c'est la
veille de la Toussaint. Sa mission n'est pas de
former une nouvelle église, mais de réformer
celle-ci, pour qu'elle reste fidèle à sa mission
première. Pour Martin Luther, il n'est pas
question de se séparer du Pape.
En 1520, il publie De la papauté de Rome. Dedans, il explique qu'il n'y a pas besoin d'une église
institutionnalisé (pape, évêque...) et que cela ne permet pas d'obtenir le salut. Leon X se voit obligé de
prononcer une condamnation, le 15 juin 1520 : c'est la Bulle Exsurge Domine. Il lui demande de se
rétracter en condamnant l'ouvrage, sous peine d'être excommunié. Martin Luther brulera cette Bulle, il sera
excommunié en 1521.
Les idées de Martin Luther se diffusent. Les 95 thèses sont traduites et imprimées à plus de 500 milles
exemplaires. L'ordre ancien des choses se disloque. Les idées de Luther sont diffusées par des prédicateurs,
dont le plus connu est Thomas Münzer.

II. L’ESSOR DES PROTESTANTISMES

A. Les luthériens

En 1529, cinq princes d'Empire et 14 villes germaniques protestent en faveur de Martin Luther, en l'aidant
à jeter les bases du luthéranismes. Ils souhaitent fonder une communauté chrétienne qui ne se
revendiquent non pas du Pape mais du pur évangile. Un texte présente les principes du
luthéranismes : la Confession d'Augsbourg en 1530. Les luthériens instituent le mariage des prêtres.
C'est l'idée de rester fidèle aux récits de la Genèse, que Dieu institue le mariage pour ne pas qu'on reste seul
et pour assurer une descendance. Martin Luther est mis au banc de l'Empire par l'Edit de Worms en 1521.
C'est le début de conflits entre les princes d'Empire qui adhérent au luthéranismes et d'autres qui adhérent
à Charles Quint.

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B. Les calvinistes

Jean Calvin est né en 1509 et meurt en 1564. Il est formé aux idéaux de l'Humanisme à Paris et se convertit
en 1531 au luthéranisme. Il s'installe en Suisse, à Genève, et fonde une église d'une très grande rigueur. Il
publie Institutions chrétiennes dans lequel il présente les grands principes du calvinisme, en 1536.
Le principe de la prédestination est important chez les calvinistes : Dieu choisit d'avance si vous êtes sauvés
ou si vous ne l'êtes pas, quel que soit la vie que vous menez. La personne doit alors trouver des signes
pendant toute sa vie, tout en créant une perpétuelle inquiétude, une forme d'intranquillité.
Il diffuse ce courant notamment aux pays bas et en France par le biais de prédicateurs. Effectivement, au
milieu du XVIe siècle, 20% du royaume de France adhère aux idées de Jean Calvin : ce sont les Huguenots.
En 1561, les différentes églises réformées calvinistes vont publier un texte, la Confessio Belgica, sous la
direction de Guy de Bres. Ce texte énonce les grands principes de la religion calviniste.

C. Les anglicans

Henri VIII est marié à Catherine d'Aragon mais souhaite se marier avec Anne Boleyn, son amante. Pour ça,
il doit demander l'accord du Pape pour annuler son mariage avec Catherine d'Aragon. Henri VIII promulgue
l'Acte du Suprématie en 1534 dans lequel il stipule être le chef de l'église d'Angleterre suite au refus
du Pape.
Henri VIII estime qu'il faut aller au-delà de cette simple séparation avec le Pape et tendre vers une séparation
concrète, vers une réforme protestante. Il promulgue l'Acte en dix articles en 1536, dans lequel il stipule
que la foi est plus importante que toutes les œuvres de commandements pour avoir le salut (cf.
luthéranisme). Dans l'Acte en six articles en 1539, on rejette le mariage des prêtres.
Sous Edouard VII, le règne suivant, les aspects protestants sont développés dans le Livre des prières
publiques en 1559, avec en particulier la justification par la foi et la prédestination. Le règne suivant est
celui de Marie Tudor (fille d'Henri VIII).
Marie Tudor, catholique, mène une bataille contre les protestants. On l'appellera Marie la sanglante. Elle
sacre l'exil de plusieurs centaines de protestants et en massacre pas mal. Son règne étant court, elle n'a pas
le temps d'engager une réelle contre-réforme. Elle meurt en 1558.
Elisabeth Ier règne à partir de 1558. C'est la fille d'Henri VIII et d'Anne Boleyn. Elle promulgue en 1559
un acte de suprématie. En 1563, l'Acte en 39 articles jette les principes de l'anglicanisme, un mélange
entre calvinisme et de la catholicisme. A la fin du XVIe siècle, certains diront qu'il faut purifier l'église
anglicane et enlever les éléments catholiques (cf. Amérique du Nord)

III. UN CHRISTIANISME DIVISÉ

A. La réaction catholique

L'église catholique est submergée par ces vagues protestantes qui déferlent sur l'Europe. Au début, elle ne
réagit pas vraiment. A un moment, elle réagit sous le Pape Paul III, c’est le concile de Trente (1545 - 1563).
Au cours de ce concile, on réaffirme les dogmes de l'église catholique. Pour obtenir le salut, il faut respecter
les sacrements, et seul le prêtre peut lire la Bible. Cependant, l'église catholique reconnaît une part de sa
responsabilité et s'applique à mieux former les membres du clergé. On parle de réforme catholique
En 1540, Ignace de Loyola fonde les jésuites, des prêtres qui vivent en communauté sous l'autorité du Pape
et qui ont pour mission de reconvertir les protestants au catholicisme. Ces jésuites créent des collèges pour
enseigner. En contrepartie se développe l'art baroque, à partir de 1580. C'est l'idée d'émouvoir les fidèles via
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l'art. Tout cela participe à la réforme catholique. On remet en route en 1542 le tribunat de l'Inquisition qui
chasse les protestants, considérés comme hérétiques.

B. Guerres et paix de religion

Vers 1560, on estime que 40% des européens adhérent aux protestantismes

− Les guerres de religion en France (1562 – 1593)


En juin 1559, Henri II est blessé durant un tournoi. Lui succède son fils François II, qui meurt rapidement
en 1560. Un autre fils d'Henri II prend le pouvoir, c'est Charles IX. Il a 10 ans, alors le pouvoir est assuré
par une régente, Catherine de Médicis. Toute période de régence est perçue comme un affaiblissement du
pouvoir royale.

Sous Catherine de Médicis, le protestantisme se repend dans l'entourage du roi, notamment chez les princes
de sang (Prince de Condé, Amiral de Coligny ... des cousins au roi). Catherine de Médicis est prise entre
deux camps, d'un côté les catholiques et de l'autre les protestants. Elle cherche à pacifier le royaume et
promulgue un édit en janvier 1562. Elle leur accorde la liberté de culte sauf dans les villes.
Tout commence en mars 1562 à Vassy. François de Guise, fervent catholique, s'arrête dans cette petite ville.
A côté d'une église, 25 à 50 protestants sont rassemblés : il les massacre tous. C'est le début des guerres
de religion. Tous les huguenots sont appelés à prendre les armes.
Catherine de Médicis est obligée de se positionner. Elle promulgue un autre édit en juillet 1562, ordonnant
que les protestants sont désormais hors la loi. Elle supprime ce qu'elle avait dit dans l'édit de liberté de culte.
Des centaines de protestants sont tués, noyés, égorgés... En 1563, François de Guise est assassiné.
Edit de pacification d'Amboise en 1563 suite à une difficulté à prélever l'impôt. En 1567, le conflit
reprend. Des protestants massacrent des catholiques à Nîmes. Pour les mêmes raisons que l'édit de
pacification, Catherine de Médicis met en place la Paix de Saint-Germain en Laye en 1570.
18 aout 1572 : Mariage d’Henri de Navarre et Marguerite de Valois. Marguerite de Valois est la sœur
du roi Charles IX, elle est catholique, tandis qu’Henri de Navarre, lui, est protestant. Ce mariage cherche
à réconcilier les élites protestantes et les élites catholiques. Ce mariage participe à la politique de
pacification voulue par Catherine de Médicis. Ce mariage n’est pas compris par la population de Paris, en
majorité catholique. Les prêtres de la capitale dénonce l’inclination de l’élite française vers le protestantisme.
Le 22 aout, l’Amirale de Coligny échappe de peu à un attentat, et quelques jours après le mariage, les
protestants crient vengeance.
Quelques jours plus tard, entre le 24 et le 25 août, c’est la
nuit de Saint Barthélémy. Le 24 aout au soir, le prévôt des
marchands de Paris se voit ordonner de fermer les portes de
Paris et de tirer les chaines aux carrefours de la ville : les
protestants sont pris au piège. 3000 protestants sont tués
durant la nuit de la Saint Barthélémy. Pour les catholiques, il
faut purifier l’espace de la pollution que représente les
protestants

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Le 30 mai 1574, Charles IX meurt dans des conditions compliquées. C’est le début du règne d’Henri III, un
autre fils d’Henri II et de Catherine de Médicis. A ce moment-là, la monarchie française paraît affaiblie. La
famille des Guise (fervent catholique) cherche à prendre le pouvoir. Malgré tout, Henri III est habité par la
volonté de pacifier le royaume, comme sa mère. En cette même année, en 1574, c’est l’Edit de
pacification de Beaulieu.
Deux ans plus tard, en 1576, Henri de Navarre (le beau-frère du roi) prend la tête du parti protestant. Les
catholiques considèrent ça comme une défaite. Henri III révoque l’Edit de Beaulieu sous la pression des
Guise qui n’acceptent pas la défaite.
Le 10 juin 1584, le Duc François d’Alençon meurt, le dernier fils d’Henri II et de Catherine de Médicis.
Henri III, alors sur le trône, n’a pas d’héritier. C’est la fin annoncée de la dynastie des Valois. Les Bourbons,
une branche cousine des Valois, sont amenés à leur succéder : l’héritier par les Bourbons est Henri de
Navarre. Pour la famille de Guise, c’est inconcevable. La guerre reprend en 1585. Les Guise cherche à
s’emparer de la couronne. Henri III réagit, et en décembre 1588, il fait assassiner le Duc de Guise (Henri de
Guise).
Le 2 août 1589, Henri III meurt à la suite d’un attentat. On ne prononce par la formule annonçant la mort
du roi pour ne pas reconnaître le roi légitime, Henri de Navarre. Henri de Navarre prend quand même le
trône sous le nom d’Henri IV. Il n’est reconnu que par les protestants.
En Juillet 1593, Henri IV abjure la calvinisme et devient catholique pour rallier à lui le peuple.
Henri IV rassure quand même les protestants en promulguant l’édit de Nantes en avril 1598

− La révolte des gueux aux pays bas à partir de 1566


Les pays bas (Belgique, Luxembourg, nord de la France, Hollande…) sont sous l’autorité de Philippe II, fils
de Charles Quint. Philippe II règne sur cet état fédéral avec comme capital Bruxelles. Philippe II est à
Madrid, mais il est représenté sur place par Marguerite de Parme, sa demi-sœur. Le prince de Parme est
Octave Farnèse.
Les causes de cette révolte :

→ Causes financières : toute guerre coûte chère, et pour renflouer les caisses, le roi lève un impôt en
1559. Les Pays-Bas vont contribuer à hauteur de 17 millions.
→ Causes politiques : Les grands des Pays-Bas (Prince Guillaume d’Orange, Comte d’Egmont,
Comte de Hornes) sont mécontents, car ils estiment ne pas avoir été consultés pour cette décision.
Ils aimeraient avoir leur mot à dire dans la gestion des Pays-Bas
→ Causes religieuses : le calvinisme se diffuse depuis quelques temps déjà au sein des Pays-Bas. Les
grands des Pays-Bas sont des « catholiques modérés », c’est-à-dire qu’ils tolèrent les
calvinistes. Philippe II, catholique, souhaite mettre en place l’Inquisition pour pourchasser ces
calvinistes.
Le 5 avril 1566, 400 nobles et catholiques modérés, signe une pétition demandant à Marguerite de Parme
que son demi-frère, Philippe II, cesse l’Inquisition et intègre les grands des Pays-Bas dans les décisions
politiques. Ils amènent cette pétition en main propre à Bruxelles.
Premier temps de la révolte des Gueux : crise iconoclaste de l’été 1566. Tout commence le 10 août
1566 au village de Steenvoorde. Les villageois, après avoir écouté le prêche calviniste, se dirige vers un
monastère catholique et casse tout (les images, les vitraux, les statues…) c’est donc une crise iconoclaste.
Marguerite de Parme accorde la liberté de culte calviniste là où il a déjà lieu.
Philippe II va envoyer depuis l’Espagne une armée sous la direction du Duc d’Albe, qui arrive à la fin du
mois d’aout en 1567. Philippe II recevra les félicitations pour tous ses massacres : il instaure un tribunal, un
tribunal d’exception, « le tribunal du sang », qui condamne les calvinistes. Plusieurs milliers de condamnation

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à mort à la hache sont prononcées. Les gueux se sauvent, soit en Allemagne, soit en Angleterre. Ce sont
les gueux des mers ou les gueux des bois.
La révolte reprend en 1572 avec la prise de la ville de Brielles par des gueux des mers. Ils prennent d’assaut
cette ville du sud de la Hollande. Ces gueux des mers débarquent depuis l’Angleterre et s’saccagent des
établissements religieux et des monastères catholiques.
En juillet 1572, le Magistrat Dordrecht (administration) demande à convoquer les Etats-Généraux.
Généralement, ils se réunissent pour des questions fiscales. Ils estiment qu’en l’absence de leur majesté, ils
doivent se placer sous la protection du Prince d’Orange. En 1573, conscient de son échec, le Duc d’Albe
sera remplacé par Luis de Requesens, qui sera le représentant de Philippe II au Pays-Bas.

= Le 4 novembre 1576, c’est le sac d’Anvers. Les garnisons espagnoles ne voient pas leurs soldes
payés. Sous la colère, ils massacrent des milliers d’Anversois. Les Anversois fuient vers Amsterdam,
c’est le début de la prospérité de cette ville.
= 6 janvier 1579 : union d’Arras. Les députés des provinces du sud ne se reconnaissent plus dans
l’ensemble des états généraux.
= 23 janvier 1579, c’est l’Union d’Utrecht : les députés qui représentent la province du Nord (Brabant,
Flandres…). Scission en deux des 17 provinces
= 22 juillet 1581, l’Acte d’Abjuration : les provinces du Nord déclarent la déchéance de Philippe II.
Jusqu’à sa mort, il luttera pour récupérer l’entièreté de son territoire.

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V. La démographie en Europe à l’époque moderne

La démographie est l’étude des populations, de leurs mouvements, de leurs comportements, de


leurs structures, à travers la natalité et la mortalité. Cette science est apparue à la suite de la Première Guerre
Mondiale. C’est après la Seconde Guerre Mondiale qu’on l’applique à l’Histoire et qu’on parle de
démographie historique. On utilise par exemple les registres paroissiaux (décès, naissance, mariage). Pour
qualifier les structures démographiques des temps modernes, on parle d’ancien régime démographique
(forte natalité, forte mortalité, aboutissent à un équilibre global parfois remis en cause par des crises). La
population n’augmente pas énormément.

I. LE MOUVEMENT DE LA POPULATION

Etude de deux flux majeurs, à savoir les naissances et les décès. Pour connaître ces flux, les
historiens utilisent les registres paroissiaux et sur les recensements. A l’époque moderne, les états souhaitent
compter les Hommes à la fois pour des raisons fiscales et pour des raisons militaires.

A. Récupération et croissance au XVIe siècle

< 1450 55 millions


1450 30 millions
1500 42 millions
1550 55 millions
1600 70 millions

Si la population augmente à partir de 1450, c’est grâce à un recul relatif et provisoire des grandes épidémies
de peste. La natalité étant forte, si les épidémies diminuent un petit peu, la population augmente. Ces
épidémies reviendront en force au XVIIe siècle

B. Stagnation au XVIIe siècle

A l’échelle de l’Europe, sur le long terme, la population n’augmente pas véritablement. Il y a de nombreuses
crises démographiques. Ces crises démographiques ne touchent pas avec la même intensité les régions
européennes au même moments.

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Exemple de l’Allemagne : en 1600, il y a environ 16 millions d’habitants. A la fin du XVIIe, en 1700,


l’Allemagne compte 15 millions d’habitants. En 1650, l’Allemagne compte 10 millions d’habitants, effet de
la guerre de Trente Ans : c’est une crise démographique (1618 – 1648). Une fois que les crises
démographiques cessent, la population réaugmente.
1600 = 16m
1650 = 10m
1700 = 15m

Exemple de l’Angleterre :
1600 = 4.1m
1650 = 5.2m
1700 = 4.9m

Grandes épidémies de peste qui touchent notamment la ville de Londres au milieu du XVIIe siècle.

C. Essor au XVIIIe siècle

Au XVIIIe siècle, la population augmente de façon considérable. En France, on arrive à 115 millions
d’habitants à la fin du siècle. L’augmentation est surtout notable passée 1740. Il n’y a quasiment plus
d’épidémies de peste.
L’Essor démographique au XVIIIe siècle dissimule des nettes contrastes entre les pays. En Angleterre, on
est à 4.9 millions d’habitants, et à la fin du XVIIIe siècle, on est à 8.9 millions d’habitants. Tout cela affole
parfois les contemporains. Thomas Malthus prédit alors une catastrophe alimentaire. Dans les Pays-Bas
autrichien, la population augmente de 37 à 3 millions d’habitants.

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