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France
CM UE102 France
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Introduction................................................................................................................19
6.1 Une année charnière.....................................................................................19
6.1.1 Un roi affaibli..............................................................................................19
6.1.2 Le réveil des contre-pouvoirs.....................................................................19
6.2 La marche à la guerre, 1559-1562................................................................20
6.2.1 Un règne court et dramatique....................................................................20
6.2.2 La politique de concorde (attention Notion clé)........................................21
7 Les premières guerres, v-1562 1570/72...............................................................22
Introduction................................................................................................................22
7.1 La première prise d’armes.............................................................................22
7.1.1 Le refus de l’Edit de janvier 1562...............................................................22
7.1.2 Massacre de Wassy...................................................................................23
7.2 Le temps des combats (1562 – 1570)...........................................................23
7.2.1 Le chassé-croisé........................................................................................23
7.2.2 Réconcilier le royaume 1563 – 1570.........................................................24
Conclusion.................................................................................................................24
8 Un second tournant : La Saint Barthélémy 1570-1576.......................................25
Introduction................................................................................................................25
8.1 Les raisons d’un massacre............................................................................25
8.1.1 La montée des tensions depuis 1570........................................................25
8.1.2 Les massacres...........................................................................................26
8.2 Dramatiques conséquences 1572-1576........................................................27
8.2.1 La riposte huguenote : la plume.................................................................27
8.2.2 La riposte par le fer....................................................................................27
9 (Vers la) La guerre des trois Henri 1576-1589.....................................................28
Introduction................................................................................................................28
9.1 Un pouvoir royal affaibli.................................................................................28
9.1.1 Une paix contestée....................................................................................28
9.1.2 Une urgence : renforcer l’autorité..............................................................29
9.2 La longue guerre, 1585-1589 (1598).............................................................29
9.2.1 Re-naissance des Ligues...........................................................................29
9.2.2 L’assassinat des Guise, 23-24 décembre 1588.........................................30
10 Les victoires d’Henri IV.........................................................................................31
Introduction................................................................................................................31
10.1 Un roi rejeté, 1589-1593................................................................................31
10.1.1 Opposition ligueuse..................................................................................31
10.1.2 Derniers feux de la Ligue.........................................................................31
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1 Introduction
Le XVIème est le premier siècle de la période moderne, mais on ne sait pas
précisément quand fini le Moyen-âge : 1492 ? avec l’arrivée de Colomb en Amérique ;
1515 ? avec l’avènement en France de François Ier (jeune souverain de 20 ans). Il laisse
l’espoir que la France va gagner dans différents domaines. Son symbole est la salamandre.
Pour d’autres, le siècle commencerait en 1519 pour 3 évènements :
- Avènement de Charles Quint (grand empereur du saint empire Romain et grand rival
de François Ier)
- Premier tour du monde en bateau par Magellan, bien qu’il décède avant la fin, ce que
l’on nomme un circum navigation
- Le début de la conquête de Cortez au Mexique.
A l’aval, on s’arrête en 1598 car Henri IV pacifie le royaume, notamment avec l’édit
de Nantes. Cela sort la France d’une période de 35 ans de guerre civile et religieuse.
https://www.ohazar.com/illustrations/super-henri-iv illustration Marvel x Henri IV.
Il y a 2 versants opposés dans ce siècle :
1515 1559-62 = « le beau XVIème siècle » : versant ascendant
1559-62 1598 = versant descendants « temps troubles ».
La première partie, le « Beau XVIème siècle » est la partie du siècle où tous les
indicateurs sont au vert. La France se développe de l’intérieur et de l’extérieur, elle relève
des défis qu’elle gagne. Au début du XVIème, un pouvoir royal fort se constitue, on pourrait
même aller jusqu’à parler de premier absolutisme. Un second défi apparait, d’ordre
religieux : la division entre les catholiques et les différents protestantismes, le défi se pose et
est plutôt complexe. LE troisième défi est que la France participe au grand défi culturel du
siècle (humanisme et renaissance de l’art). Par exemple De Vinci vient mourir en France en
1519. Mais on verra également que le France deviendra une puissance internationale, elle
participe aux grandes découvertes.
Le premier tournant, de 59-62, il y a une inversion de la conjoncture, la fin des
guerres d’Italie, la mort brutale d’Henri II ce qui amène au temps des troubles : les guerres
de religions/civiles. Il y en a en tout 8. On découpe plusieurs phases dans cette partie du
siècle :
- La première, de 1562 à 1572 (3 guerres), il n’y a pas de résolution par la violence des
conflits, une politique de compromis est mise en place : l’Etat tient toujours les
manettes.
- Le second est l’erreur politique de 1572, le massacre de la Saint-Barthélemy. L’état
est décrédibilisé.
- Nous avons ensuite la guerre des trois Henri : Henri III (roi de France), Henri de
Navarre (protestant) et Henri de Guise (catholique)
- Puis Henri IV va restaurer « l’ordre ». Il finira par être assassiné en 1610.
Conseil de lecture : La France moderne 1498-1789 de Lucien Bély, L’affirmation de
l’Etat absolu 1492-1652
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La France vers 1515, ses atouts et des défis. Elle dispose d’un jeune roi, François
Ier, très populaire. Il dispose également d’une culture, est très grand et très bon guerrier : on
le surnommait le géant débonnaire.
A. Le royaume de France est vaste et peuplé à l’échelle de l’époque. Il s’agit du plus
peuplé d’Europe en omettant la Russie qui pourrait l’être plus. Il y a une véritable richesse et
prospérité économique (à Lyon et Rouen notamment). La France est riche de l’agriculture et
de son commerce.
B. Le royaume est une autorité politique qui se renforce mais qui connais quelque
territoire mal contrôlé comme la Bretagne par exemple.
C. La France, pour ses affaires internationales, entretien ce que l’on a nommé le
« rêve italien », celui de conquérir une bonne partie des territoires de l’Italie actuelle pour les
ajouter au royaume.
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Introduction
La France, au début du XVIe, est une vieille monarchie héréditaire qui remonte à des
traditions anciennes (Mérovingiens, Carolingiens, Capétiens en 987). Nous sommes encore
dans la branche descendant des Capet, la branche des Valois-Angoulême (commençant
avec François Ier).
On quitte un modèle, la monarchie féodale, pour installer une monarchie moderne,
centralisée. La monarchie féodale était plus horizontale, le roi est plus un suzerain des
suzerains qu’un souverains. Ce sont des contres pouvoirs qui interviennent : les « Grands »
(famille, seigneur, lignage), et des institutions (comme les Etats généraux). On quitte ce
système pour l’affirmation d’un nouveau régime beaucoup plus vertical, de plus en plus
centralisés et personnalisé. A tel point que certains historiens parlent de Ier absolutisme
sous François Ier et Henri II.
Depuis quand cette mutation se fit-elle ? Elle a commencé pendant la Guerre de Cent
ans et s’est accéléré après cette guerre, donc depuis 1453. Pour compléter, le chapitre 2 du
manuel.
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- On crée des ministères modernes, qui a contrario des GOC ne sont pas attribués à
des Grands mais à des personnes choisies. Ce sont les secrétaires d’Etat, 4 sont
créé en 1547 : aux affaires étrangères ; à la guerre ; à la Marine ; à la maison du roi
(image désignant le royaume). En théorie, les 4 se partagent le territoire.
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Introduction
Le premier défi qui a été relevé était de renforcer le pouvoir royal, notamment
légiférer sur l’administration, la politique : ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539 :
imposition du français, langue du roi, comme langue pour l’administration. Mais on ne
légifère pas sur les défis religieux.
Pourtant l’élément religieux est omniprésent. Dans l’esprit des gens il y a deux
questions urgentes :
- Pour tous, la grande question est celle du salut personnel « serai-je ou non sauvé
après ma mort ? ». Cf peinture de Michel Ange, Jugement dernier. Tout le monde est
préoccupé par cette question : soit l’Enfer directement, soit gagner le paradis, aller
auprès de Dieu pour une félicité éternelle, parfois en passant par le purgatoire avant
d’aller au paradis. Ce temps est plus ou moins long (pouvant être réduit par des
indulgences).
- L’urgence 2 est que l’on est dans une période d’eschatologie (sciences des fins
dernières, qui réfléchit à la fin du monde). On est persuadé que le monde tire à sa fin
(Luther le dit, Erasme aussi, Colomb aussi). A cause de cela, il est urgent de faire
des réformes dans la vie religieuse et de l’Eglise. Pour y arriver, il y a des courants
porteurs. Le principal est celui de Devotio moderna (=courant qui appelé à une
réforme rapide et qui va stimuler autant les catholiques que les protestants). Quant
aux acteurs, ils sont souvent qualifiés par 3 noms : Humanistes chrétiens, Bibliens
et Evangélistes. Tout cela montre bien qu’il y a une effervescence, il y a un
bouillonnement et une possible déchirure au sein du monde chrétien
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Conclusion
Il y a rapidement une répression royale contre la « menace » calviniste en France. On
s’attaque à des alliés des calvinistes :
- François Ier contre les VAUDOIS (1545) = 3 000 morts
- Henri II va créer une chambre ardente au parlement de Paris, 1547-1550 : 323
procès, 37 exécutions et des exils.
- Il y a un répit après 1552 et le Voyage d’Allemagne (Metz-Toul-Verdun), pause car
allié avec prince allemands protestants contre l’empire catholique.
On estime que c’est entre 1 à 2 millions de français qui sont devenus calvinistes
(~10 % qui se sont convertis.
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Introduction
Le terme de « Renaissance », vient de renaître. Renaître au génie perdu de l’Antiquité.
C’est comme si l’humanité oubliait ce qu’elle avait été durant le Moyen-Âge. Elle se décline
en deux axes : descendants et montants.
L’axe descendants c’est de discréditer la période intermédiaire entre l’Antiquité et le
XVe, XVIe siècle. Rabelais dit à un moment, qu’il est temps de « quitter les temps calamiteux
des goths. ». C’est ce qu’on appelle le mythe de la Barbarie du moyen Âge
De l’autre côté, il s’agit de retrouver la lumière perdue, comme il est dit lors de l’oraison
funèbre de François Ier, qui dit que sous son règne « nous sommes véritablement devenus
des hommes ». C’est également ici une caricature, de penser que le génie de l’humanité
réapparait.
Ce qui est sûr c’est que la France participe aux doubles renouveaux de la fin du XVe
et du XVIe. Elle devient un foyer de l’humanisme. Et elle devient un foyer secondaire
des arts.
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Introduction
Pour l’époque la France présente les critères d’une (grande) puissance : Il y a une
solidité politique intérieure ; il y a un fort rayonnement culturel et artistique (sous François Ier
et Henri II est quasiment au sommet) ; Un rayonnement commercial et économique (Cf
autres auteurs notamment Cassan) ; C’est le pays le plus peuplés d’Europe (occidentale) : à
ce moment-là le nombre d’homme est un élément de puissance ; il y a les éléments de faire
la paix (diplomatiques) et faire la guerre (militaire) : la France à la potentiel de Grandes
Découvertes (car elle possède 3 atouts : littoral méditerranéen, atlantique et mer du
Nord/manche).
L’essentiel, pendant la première moitié du siècle, se déroule pendant les Guerres
d’Italies (nominations pour décrire ce qu’il se passe en 1494 à 1559) : le continent se trouve
bouleversé par une guerre (souvent la France). Pourquoi en Italie ? Car c’est un lieu de
contrastes et de convoitises. En effet, le morcellement politique de la péninsule italienne est
un des constates. Donc il n’y a pas de défense commune ni d’alliance entre italien. C’est un
nain politique mais a contrario c’est un géant dans 3 domaines : la culture et les arts,
l’économie et du commerce, dans les techniques et des technologies. L’Italie est un peu le
laboratoire de toutes les innovations.
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C’est alors que François Ier arrive pour terminer le travail. Dès son avènements (roi en
janvier, campagne en août / septembre), il part et fait le triomphe de Marignan 13-14
septembre 1515. Cette victoire est célébrée sur l’ornement funéraire de François Ier. CE
triomphe permet 3 choses au roi :
1. Il devient duc de Milan : roi de France et souverain du Milanais. C’est reconnu
internationalement en 1517.
2. Il ramène avec lui des artistes en France, dont Léonard de Vinci (en 1516, il meurt
en 1519).
3. Il fait une intense campagne diplomatique : signe un concordat (=compromis) avec
le Pape en 1516 : dit Concordat de Bologne.
23 ans après le début des guerres, le triomphe français en Italie et en Europe semble
irrésistible. C’est célébrer de différentes manières : exemple Clément Janequin La bataille,
une chanson.
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Henri II continu les guerres contre le père, Charles Quint, puis le fils, Philippe II
d’Espagne. En 1552, Henri II fait le « voyage d’Allemagne », pour aider des princes
protestants allemands anti Charles Quint, avec les Accords de Chambord : il récupère les
trois évêchés de Metz, Toul et Verdun, sous protectorat français. En 1557, c’est la défaite de
Saint Quentin, la guerre est perdue, il ne reste plus qu’à la France de négocier une paix
douloureuse : fin du rêve italien et le déclassement international de la France.
Conclusion
Il existe également une expérience éphémère Floride Française entre 1562 et 1565.
C’est surtout une colonie pour les protestants français. Elle a failli fonctionner, et est chassée
par les Espagnols qui considérait que c’était suffisamment proche d’eux. Il y a un regard
français sur les nouveaux mondes : Léry et Thevet, qui ont séjourné au Brésil, sont
concurrents (car un catholique et un protestant) les premiers ethnologues. D’où le mythe du
« bon sauvage » de Montaigne. De plus Ronsard démontre la volonté américaine de la
France.
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Introduction
La première moitié du XVIème a relevé et gagné de nombreux défi. Notamment à
l’intérieur du royaume. La première preuve c’est qu’il y a une prospérité économique et
commerciale, la construction d’un pouvoir royal fort (si fort que certains historiens ont pu
parler d’un premier absolutisme) : cela signifie que le pouvoir central augmente et que les
contre-pouvoirs diminuent (plus d’Etat-généraux, les parlements domestiqués, et les Grands
ont perdu de leur puissance / autorité, eux aussi domestiqué à la cour) ; c’est aussi un
développement culturel et artistique. Tout cela va être remis en question. On passe des
certitudes aux incertitudes.
En politique extérieure, le beau XVIème siècle se termine plutôt mal, parce que Henri II
perd ses combats contre Phillipe II d’Espagne, avec notamment la défaite de St-Quentin en
1557, ce qui fait que la route de Paris est ouverte, donc la France va vite négocier la paix.
Ce qui va amener à la paix du Cateau-Cambresis, qui est gênante car elle met fin aux
ambitions italiennes de la France. L’Espagne expresse donc une prépondérance en Europe
(pour un peu après un siècle). Les seuls choses tirer de cette guerre sont Metz, Toul et
Verdun (sous la forme de protectorat). Ce qui précipite tout c’est la mort accidentelle du roi,
dans une joute pour la paix du Cateau-Cambrésis. Il est mortellement blessé le 28 juin, il en
meut le 10 juillet 1559. C’est un tournant car c’était un équilibre avec un roi plutôt jeune.
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- Le duc François de Guise, fils de Claude, est un homme politique et militaire très
influent. Et notamment un héros populaire car il a remporté 3 grandes victoires : il a
su garder Metz en 1553, après son siège par Charles Quint ; la victoire de Thionville
en 1558 ; il a repris Calais aux Anglais en 1558 (perdu au début de la guerre de Cent
ans en 1347).
- Le cardinal Charles de Lorraine, frère du duc François, il est archevêque de Reims,
et donc l’évêque sacreur (=leader de l’Eglise de France). De plus qu’il dispose d’un
titre prestigieux de 1er pair de France (car le clergé est le premier ordre du royaume).
Leur politique est essentiellement antiprotestante. Le clan des Guise efface tous les
autres clans catholiques car il est tellement puissant et sont plus dure. Comme le clan
Montmorency qui est affaibli car ils sont plus modérés, ils sont donc écartés de la cour.
En face il existe des clans protestants. Vers 1559, la France protestante représenterait
peut-être 1 million et demi de personne (~ 10 % de la population). La plupart des protestants
sont issu du monde urbain, notamment des élites économiques et ce sont des lettrés. Ils
sont également inégalement répartis sur le territoire, il y en a beaucoup dans le Sud-Ouest et
le Sud-Est : le croissant / banane Huguenot(te).
Ils ont aussi des grands clans, partis. Antoine de Bourbon Navarre, père du futur Henri
IV, et qui dispose du titre prestigieux de 1er prince de sang, c’est-à-dire que c’est le cousin
direct du roi. Il est donc membre du conseil du roi. Il est marié à Jeanne d’Albret (fille de
Margueritte de Navarre, sœur de François Ier). Il y a également le clan des Condé, dit Prince
de Condé, c’est un clan affilié à la famille royale. Il y a également le clan des Châtillon-
Coligny, leur principale idée politique c’est d’obtenir la reconnaissance officielle du
protestantisme. La première Synode Général (illégal) en 1559.
Catherine de Médicis choisi de s’appuyer sur les Guise pour gouverner le royaume.
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solution nationale et consensuelle. Cette affaire est malheureusement connue et les conjurés
sont attendus et réprimés : gravure qui montre qu’ils ont été condamnés pour crime de Lèse-
majesté. On frappe fort dans la réprimande. Après cela Catherine de Médicis et François II,
sont confronté à une alternative. Soit réprimé et combattre tous les chefs protestants. Mais
cette idée est écartée par Catherine de Médicis, elle va donc éloigner les Guises de la cour
et leur retirer la direction du gouvernement. La seconde possibilité c’est de tenter une
politique de réconciliation ou politique de concorde.
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Introduction
Depuis la fin de 1560, on a un jeune roi qui a une dizaine d’année, Charles IX. Il est
confronté à un problème d’autorité et de choix politique. Ce qui a été reconnu par l’équipe
qui l’encadre (Catherine de Médicis, et le Chancelier Michel de l’Hospital) est la voie
moyenne : les « Moyenneurs » et la politique de Concorde. Cette politique a été conduite et
a donné à 3 mesures entre décembre 1560 et début 1562 : 1. Rappeler les Etats-Généraux
pour répondre aux questions politiques et financières générales. 2. La mise en place du
colloque de Poissy en 1561, où on tente de réduire la fracture religieuse (notamment autour
de la question de la doctrine), 3. Adoption de l’Edit de 1562 qui dépénalisait le
protestantisme, qui permit de donner le droit au protestantisme.
Est-ce que la politique de Concorde a déjà triomphé ? On y croit car deux signaux
favorables sont envoyés. Le premier est le fait que les Guise (antiprotestant) sont éloignés
de la cour. Notamment le très populaire, mais très dure François de Guise, banni et renvoyé
vers la Lorraine. Le second signe important c’est que le principal noble protestant, Antoine
de Bourbon se convertit au catholicisme, plutôt un bon signe dans la politique de Concorde.
On a le sentiment d’avoir désamorcé le problème est que tout ira bien de ce point de vue.
Mais c’est à une dégradation que l’on assiste rapidement.
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7.1.2Massacre de Wassy
François de Guise retourne à Paris, et passera par Wassy le 1 er mars 1562. Wassy
c’est une bourgade d’environ 3 000 habitants, que le duc et ses troupes traversent un
dimanche. Il remarque qu’il y a une assemblée huguenote, mais qui se tient dans la ville
même, intramuros. Or l’édit de janvier interdit cela, et demande que le culte se fasse dans
les faubourgs (extramuros). Le duc de Guise va souligner l’infraction. Il y a une dégradation
et un enchainement des difficultés. Il y a d’abord des affrontements verbaux (injures) puis
physique et enfin une chasse aux protestants. L’assaut est donné à la grange dans laquelle
ils s’étaient réfugiés. Il y aurait eu de 25 à 50 morts, d’où le nom de massacre, 150 blessés.
Cet incident va entraîner des répercussions, car la nouvelle circule très vite,
notamment jusqu’à Paris. La première réaction, Catherine de Médicis, la régente, vis ça
comme un affront ; l’échec de l’esprit de sa politique de Concorde. Elle réfléchit à une
solution possible. Sa solution pour essayer de contrer cela, va être d’appeler le duc de Guise
au gouvernement (pour le contrôler). Se met alors en place le 3 ème triumvirat. On en a
compté que deux dans l’histoire : César, Pompé et Crassus (60 ANE), puis Auguste, Marc-
Antoine et Lépide (43 AnE). Ici on a entre François de Guise, le connétable Anne de
Montmorency (modéré) et un militaire, le maréchal de Saint-André.
Le mécontentement s’est installé à tous les niveaux. Catherine de Médicis n’a pas le
choix. Pour tout le monde, c’est clair on se prépare à la guerre, à l’affrontement. Chacun va
s’armer de ses pensées et de ses armes. Les troupes protestantes sont menées par le
Prince de Condé. En face on va avoir les troupes royales qui sont notamment commandées
par le duc de Guise (extrêmement populaire en tant que militaire). Chaque camp obtient un
soutien international. Les protestants par Elisabeth Ière d’Angleterre. Les catholiques c’est
l’Espagne de Philippe II. L’autorité du roi est ignorée, Catherine de Médicis est débordée.
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Conclusion
Est-ce que cet équilibre dure longtemps ? Non, puisque la situation se dégrade à
nouveau en 1567. Commençant par un Wassy-négatif : massacre de catholique à Nîmes, le
jour de la saint-Michel (29 septembre). D’où le nom de massacre de la Michelade. (Environ
90 morts). La guerre reprend : seconde guerre jusqu’en mars 1568. Il va y avoir une pose,
suivie par une 3ème guerre de 1568 à 1670. Tous l’effort accompli entre 1563 et 1567
s’effondre avec deux guerres.
Le clan protestant se remanie en 1569, car son chef militaire, le prince de Condé, a été
tué pendant la bataille de Jarnac. C’est donc Gaspard de Coligny qui devient le chef militaire
des protestants. Il parvient à négocier une paix favorable : celle de St-Germains en 1570. UN
équilibre trouvé ?
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chômage saisonnier important. C’est une poudrière qui peut s’enflamment à la moindre
occasion.
8.1.2Les massacres
C’est une succession de fait :
1. C’est l’attentat contre Coligny du 22 août 1572, dans une rue de Paris. Le tireur
est Maurevert, déjà connu pour ce genre d’activité. Coligny reçoit un coup
d’arquebuse, le tireur est un habitué du clan des Guise, on sait que les Guise
ont tenté de faire assassiner Coligny car la politique était trop protestante.
Coligny est blessé mais pas mortellement : il va partir en convalescence dans
l’hôtel qu’il occupe à Paris. Du coup on va profiter de son absence.
2. Va avoir lieux un conseil exceptionnel dans la nuit du 23 au 24 août (jour de la
saint Barthélémy). Ce conseil réunit Charles IX, Catherine de Médicis, les frères
du roi, dont Henri d’Anjou (futur Henri III), sont présent les Guise mais aucun
grand noble protestant. Charles IX ne souhaite pas mettre en application ce
qu’on lui conseil : on le décide à sacrifier une partie de ses sujets pour sauver
la paix. C’est le massacre politique des chefs protestants venus à Paris pour les
noces. Autour de 200 morts (Louvre et aux abords). Il n’y a que 2 survivants,
qui ont été épargnés : le jeune prince de Condé (fils de celui mort en 1569) et
Henri de Navarre, et ils promettent de se faire instruire dans la religion
catholique. Ils seront gardés à résidence jusque 1576.
3. S’enchaîne de ce massacre politique un massacre populaire. C’est-à-dire qu’à
l’ordre de ?? des troupes sont lancés ou bien ce sont des citoyens qui se
mettent à massacrer. Dans ce cas-là, la première victime c’est Coligny. Au total
sans doute plus de 2 000 morts dans la ville de Paris (dépend des auteurs). Ce
massacre ne va pas se limiter à Paris.
Le massacre se répands dans les provinces : une quinzaine de villes. Selon un
historien du XIXème, Jules Michelet, on peut parler d’une « saison » des St Barthélémy. Le
bilan total est sans doute autour de 10 000 morts. En dehors de ces 10 000 morts il y a
beaucoup de personnes qui fuient en exil. Il y en a beaucoup qui se convertissent (acte de
terreur, où l’on se convertit pour la survie).
Chez les historiens la question des responsabilités c’est posé. Sur cette question très
débattues, il y a un élément important. Le 26 août, Charles IX fait un discours au parlement
de Paris, et il endosse la responsabilité des massacres, y compris ceux qu’il n’a pas
ordonné. Plus souvent accusé la reine mère (cf peinture de François Dubois) du côté
protestant, mais qui ne correspond qu’a une partie de la vérité. On sait qu’Henri d’Anjou et
les Guise ont sans ont joués un rôle dans le massacre populaire, mais on a du mal à l’établir.
On accuse aussi les Espagnols, avec notamment l’entrevue de Bayonne en 1566, on
raconte en 72 qu’il se serait mis en accord pour la faire (mais aucune preuve). Enfin il y a le
rôle de la milice de Paris (troupes régulières, qui font le guet).
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Une solution apparaît simple : faire renaître la Ligue mais avec deux dimensions.
D’abord, une ligue se développe à Paris, la Ligue parisienne, elle représente une sorte de
conseil municipal, uniquement formée de catholiques et qui forme le conseil des 16 car il y a
environ XVI arrondissements. Le gros avantage c’est que qui contrôle Paris, contrôle
l’imprimerie et donc l’information. Cette Ligue a un potentiel d’information. La seconde Ligue
est la renaissance de la Ligue Nobiliaire, celle de 1576, toujours sous la direction des Guise.
Officiellement la ligue est née à Nancy, car le duc de Guise est allé voir son cousin Duc de
Lorraine pour la fonder. La Ligue va donc nouer des liens tout de suite avec l’Espagne. Les
deux vont se rapprocher à partir de 1585, et exercer un véritable lobbying sur le roi : sa
capitale et sa noblesse fait pression sur le roi. Ils ont obtenu l’Edit de Nemours en 1585. Il
est important pour deux raisons : premièrement l’Etat s’engage à payer les armées de la
Ligue, il déclare également Henri de Navarre déchu de son droit à la couronne, ce qui est
illégal des lois fondamentales. Henri III est pris en otage. Il va donc secouer la situation à
partir de 1587 en se rapprochant d’Henri de Navarre.
A partir de là il y a une escalade, notamment lorsqu’il y a lieu les premières barricades
de l’histoire de la ville de Paris en mai 1588. Elles sont favorables aux Guise, et oblige Henri
III à quitter sa capitale. Il va se réfugier à Tours et à Blois. Très peu de temps après le duc
de Guise fait une entrée triomphale dans la ville : on le nomme « Roi de Paris ». Rien ne va
pour Henri III.
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Tout est prêt pour faire la paix : une double paix au printemps 1598. La première au
début du mois de mai : celle de Vervins (nord Picardie). C’est la paix qui met fin à la guerre
contre les Espagnols. Mais il reste à trouver une paix durable à l’intérieur. Pour l’instant tous
les Edits de pacification ont échoués. Cela va fonctionner avec la signature de l’Edit de
Nantes : négociée entre avril et mai 1598. A Nantes car se tenait la dernière poche ligueuse,
par le Duc de Mercœur (un Vaudémont, cousin des Guise). L’Edit de Nantes se compose de
3 parties. La première est l’Edit qui fait 92 articles, ce sont des décisions publiques, qui
doivent être discutée dans tous les parlements. La seconde partie est composée de 56
articles secrets, non présentés devant les parlements, ils concernent notamment les
questions politiques pour les protestants, signé le 2 mai 1598. Il y a enfin 2 brevets qui sont
également secrets, accordés par le roi : les places de suretés sont reconnues par le roi. Les
protestants reçoivent une reconnaissance religieuse, politique et administrative et une
dimension militaire.
Tout cela permet de consacrer Henri IV dès 1599 – 1600 comme étant roi de Paix et le
triomphateur de la Concorde.
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Le renouveau du mécénat, qui avait été mis un peu en veilleuse pendant les guerres
civiles et religieuses. Après 1600 il peut reprendre tranquillement. Comme tout souverain il
accorde de l’importance aux constructions et à l’architecture. L’idée c’est de terminer les
chantiers commencés sous François Ier : on termine Fontainebleau et les chantiers
Parisiens. Il fait fabriquer un corridor entre le Louvre et les tuileries, le long de la Seine. A
l’intérieur il fait mettre 63 statues des souverains français. Le premier est mythique, c’est
Pharamond (grand père de Clovis ?) et le dernier Henri IV. Le second élément est que l’on
va glorifier la personne du roi, qui devient un héros à la fois antique et moderne. Représenté
en Persée, sauveur d’Andromède ou représenté en Hercule face à l’Hydre de Lerne (la
passion politique et l’hérésie).
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Conclusion
Cette mort plonge le royaume dans une inquiétude (cf Cassan, la grande peur de
1610). Car on redoute le réveil des querelles politiques et religieuses. C’est pour cela que la
nouvelle est diffusée sous contrôle. Il faut 10 jours pour qu’officiellement la mort du
souverain soit partout communiquée. Il n’empêche qu’entre le 15 et le 25 mai, il y a des
petits combats notamment dans le Sud-Ouest.
Plutôt que l’entrée royale, Marie de Médicis devenue régente organise un lit de justice
au parlement de Paris le 15 mai. On demande au jeune roi, de 9 ans, et va faire une leçon
d’autorité. De plus Marie de Médicis va faire la guerre (jamais allé, propagande la montre là-
bas). Elle conserve l’équipe gouvernementale.
En 1614, elle organise des Etats-Généraux pour rassembler les trois ordres de France
autour du roi. A partir de 1614, le royaume se restabilise et ne sombre pas dans de
nouvelles guerres civiles. (veut pas dire qu’il n’y aura pas de nouvelles révoltes nobiliaires ni
de nouvelles guerres de religion, mais
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