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Maxime D.

, année académique 2023-2024

1. Table des matières

1. Table des matières ...................................................................................................................... 1


2. Notes préalables ......................................................................................................................... 2
3. Quid du latin ? Le latin, un prérequis ? ...................................................................................... 3
4. Les périodes de l’histoire de Rome et du droit romain ............................................................. 3
4.1. La Royauté : 753 ACN - 509 ACN ......................................................................................... 3
4.2. La République : 509 ACN - 27 ACN...................................................................................... 3
4.3. L’Empire : 27 ACN - 476 PCN (Occident) et 1453 PCN (Orient) .......................................... 3
5. L’organisation des institutions publiques ................................................................................... 3
5.1. Les organes sous la Royauté ............................................................................................... 4
5.2. Les organes sous la République .......................................................................................... 5
5.2.1. Les magistratures patriciennes .................................................................................... 5
5.2.1.1. Supérieurs : les consuls et les préteurs .................................................................. 5
5.2.1.2. Ordinaires : questeur (administration des finances), censeur (recensement des
citoyens) et édile (police de la ville et approvisionnement des marchés). ........................... 5
5.2.1.3. Extraordinaire : le dictateur ................................................................................... 6
5.2.2. Les magistratures plébéiennes .................................................................................... 6
5.2.2.1. Tribuns de la plèbe.................................................................................................. 6
5.2.2.2. Ediles de la plèbe .................................................................................................... 6
5.3. Les organes sous la République .......................................................................................... 6
5.3.1. Le peuple ..................................................................................................................... 6
5.3.1.1. Les Comices : les Comices curiates, centuriates et tributes .................................. 6
5.3.1.1.1. Comices curiates (Comitia curiata) : 30 curies (type de groupe) ...................... 6
5.3.1.1.2. Comices centuriates (Comitia centuriata) : 193 centuries (type de groupe) .... 7
5.3.1.1.3. Comices tributes (Comitia tributa) : 35 tribus (idem) ....................................... 7
5.3.1.2. Le Concilium plebis : le Conseil de la plèbe (apparition en 494 ACN) .................. 7
5.3.1.3. Le Sénat : composé des anciens magistrats, il a un rôle de conseil auprès des
nouveaux magistrats............................................................................................................... 7
5.4. Les organes sous le Haut-Empire ........................................................................................ 7
5.4.1. Le magistrat supérieur : l’empereur dispose de tous les pouvoirs .............................. 7
5.4.2. Le peuple : les Comices cessent donc peu à peu de se réunir .................................... 7
5.4.3. Le Sénat : il ne dispose plus que d’un pouvoir symbolique ......................................... 7
5.5. Les organes sous le Bas-Empire .......................................................................................... 7
5.5.1. Le magistrat supérieur : l’empereur dispose de tous les pouvoirs et légifère seul. Il
est « la loi vivante ». .................................................................................................................... 7
5.5.2. Le peuple : les Comices ne se réunissent plus ............................................................. 7
Maxime D., année académique 2023-2024

5.5.3. Le Sénat : il ne dispose même plus d’un pouvoir symbolique..................................... 7


6. Histoire du droit romain ............................................................................................................. 8
6.1. L’ancien droit ou droit archaïque (753 ACN – 242 ACN) : legis actiones ........................... 8
6.1.1. Droit rural et formaliste ............................................................................................... 8
6.1.2. Legis actiones (les actions de la loi) ............................................................................. 8
6.1.3. Importance des pontifes -> lien avec le religieux ........................................................ 8
6.1.4. Loi des XII Tables (454 ACN)......................................................................................... 8
6.1.5. Réservé aux Romains ................................................................................................... 8
6.2. Le droit classique (242 ACN – 284 PCN) : procédure formulaire ....................................... 8
6.2.1. Expansion romaine ...................................................................................................... 8
6.2.2. Essor du commerce et des transports, développement d’une économie monétaire
→ ouverture du droit .................................................................................................................. 8
6.2.3. Procédure formulaire .................................................................................................. 9
6.2.4. Importance du préteur : droit prétorien ..................................................................... 9
6.3. Le droit tardif (284 PCN – 565 PCN) : procédure extraordinaire ....................................... 9
6.3.1. Période de crise : invasions barbares, guerre civile, division de l’Empire (395 PCN) .. 9
6.3.2. Procédure extraordinaire ............................................................................................ 9
6.3.3. Epoque des grandes compilations ............................................................................... 9
6.3.4. Le règne de Justinien ................................................................................................... 9
7. Grands événements .................................................................................................................... 9
8. Droit public et droit privé ......................................................................................................... 10

Monitorat I Fondements romains et éléments d’histoire du droit privé


2. Notes préalables

- Aide à la compréhension du cours et exercices pratiques


- On revoit soit des points importants, soit des points qui posent des problèmes. On fait
aussi des casus.
- Elle ne suit pas forcément ordre Ruelle mais elle voit quand même la matière.
- Les monitorats sont au nombre de 4 séances identiques.
- Pas de prétention à l’exhaustivité
- Encadré par deux assistantes :
1) Premier quadrimestre : Emilie Colpaint (emilie.colpaint@usaintlouis.be)
2) Second quadrimestre : Emilie Colpaint (emilie.colpaint@usaintlouis.be) et Maëlle
Rixhon (maelle.rixhon@usaintlouis.be)
- Organisation : 1h30 :
1) 1h : rappels théoriques
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2) 30 minutes : séance de questions-réponses


3. Quid du latin ? Le latin, un prérequis ?

Les termes latins sont des termes techniques. Cependant, il vaut mieux mettre en français
qu’en latin si on n’est pas sûr de l’orthographe. Néanmoins, il n’y a parfois pas de traduction.
4. Les périodes de l’histoire de Rome et du droit romain

4.1. La Royauté : 753 ACN - 509 ACN

753 ACN : fondation de Rome (selon le mythe).


509 ACN : fin de la royauté avec le dernier roi, Tarquin le Superbe. Ce roi était très cruel, il a
donc été chassé. Superbe = cruel.
4.2. La République : 509 ACN - 27 ACN

Après qu’on ait chassé Tarquin, on met en place la République.


4.3. L’Empire : 27 ACN - 476 PCN (Occident) et 1453 PCN (Orient)

Le 1er empereur est Auguste.


On a 2 périodes :
1) Le Haut Empire 27 ACN - 284 PCN
2) Le Bas Empire 284 PCN - 476 PCN
Cependant, les dates sont à controverse entre les historiens.
A l’origine, c’est une cité en Italie mais Rome va s’étendre, d’abord Italie et puis tout le bassin
méditerranéen. Le droit privé va évoluer selon la géographie de Rome. On va différemment
régir les conflits entre les citoyens d’une cité et les citoyens d’un empire ainsi que tous les
enjeux commerciaux attachés à ça.
395 PCN : l’empire romain est scindé en 2 empires.
5. L’organisation des institutions publiques

Durant les 3 périodes, on a :


1) Le peuple (populus) constitué de :
a) La plèbe (plebs)
Ce sont les moins riches et ils doivent travailler. C’est la majorité du peuple romain.
b) Les patriciens (patres)
Ce sont les familles les plus riches et influentes. C’est l’aristocratie et ils constituent une
minorité. Elle n’est pas obligée de travailler pour vivre.
2) Les magistrats :
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a) Magistratures patriciennes
Avant, seuls les praticiens pouvaient être magistrats. Après des revendications, la plèbe aussi.
On avait les magistrats :
I. Supérieurs
II. Ordinaires
III. Extraordinaires
b) Magistratures plébéiennes
3) Le Sénat
Au début, c’étaient des praticiens et après, c’étaient des anciens magistrats.
Invariables dans leur principe et leur existence mais variables dans leur composition, leur
rôle et l’équilibre de leur force.
5.1. Les organes sous la Royauté

1) Le magistrat supérieur : le Roi


a) Élu à vie
b) Dispose de l’imperium (commandement suprême, militaire, civil et sacerdotal)
Il est le seul magistrat supérieur sous la monarchie.
Imperium = pouvoir suprême :
I. De commandement militaire : lever des armées et faire la guerre
II. Civil : convoquer des assemblées politiques et rendre la justice
III. Sacerdotal : prendre les hospices qui consiste à regarder des oiseaux qui
volent ou mangent pour avoir l’avis des dieux sur les actes politiques.
Le magistrat supérieur se distingue car il a cet imperium. Sous la royauté, le roi est élu (oui !)
mais à vie.
2) Le peuple : les Comices
On a les plébéiens et les praticiens.
a) Élisent les magistrats
Les comices (assemblées politiques) sont chargées d’élire les magistrats et donc aussi le roi.
b) Vote par groupe
Ce n’est pas par tête. Le peuple romain était divisé par groupe et chaque groupe avait une
voix.
3) Le Sénat
a) Composé des familles romaines influentes
b) Rôle de conseil auprès du roi
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On a peu d’infos sur ces organes sous la royauté.


5.2. Les organes sous la République

Les Romains ont un très mauvais souvenir de la royauté. On choisit donc des magistrats
supérieurs et pas un seul.
5.2.1. Les magistratures patriciennes
5.2.1.1. Supérieurs : les consuls et les préteurs
• Consuls : au nombre de deux, ils sont élus par le peuple pour une durée
d’un an et disposent de l’imperium. Ils ont un droit de veto contre la
décision l’un contre l’autre. Ils sont élus pour un an.
• Préteurs : le préteur urbain (à partir de 367 ACN) préside les procès entre
citoyens romains et le préteur pérégrin (à partir de 242 ACN) règle les
litiges entre pérégrins ou entre un citoyen romain et un pérégrin
Les prêteurs sont importants pour le droit. Au début, on avait seulement le prêteur urbain, il
préside les citoyens romains entre eux. C’est logique car au début, ce n’était qu’une cité et
pas un empire, ça suffisait donc.
Avec le temps, Rome s’étend et on a des relations entre des Romains et des étrangers. On a
alors le préteur pérégrin qui s’occupe entre les pérégrins (les étrangers) ou entre un Romain
et un pérégrin.
Les consuls et prêteurs sont surtout des praticiens. Les prêteurs sont dans le volet civil, ils
rendent la justice, même s’ils ont aussi l’imperium. Les consuls vont vraiment se spécialiser
dans l’imperium.
5.2.1.2. Ordinaires : questeur (administration des finances), censeur (recensement des
citoyens) et édile (police de la ville et approvisionnement des marchés).
On parle de « magistrat ordinaire » car il n’a pas l’imperium. Ils ont la potestas, qui signifie
littéralement « pouvoir ».
Les censeurs, contrairement pour les autres, sont votés non pas pour un an mais pour 5 ans.
Ces censeurs vont faire le cense (= recensement des citoyens romains). Les censeurs vont
faire un registre pour le recensement. Les Romains se présentent auprès du censeur et ce
dernier inscrit ça dans les registres, c’est le recensement.
Cela permet de classer la population en différents ordres. On recense aussi les biens des
citoyens. Les censeurs donnent aussi des éloges si on est un bon citoyen romain ou un blâme
(une note d’infâmie) si on est un mauvais citoyen romain. On a une qualification morale
selon la gestion des affaires, ce qu’on donne comme impôts, si on a fait notre service
militaire, respecté les gens, etc. Si on est bien côté, on va pouvoir avoir accès à des
magistratures. Les censeurs sont donc importants.
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5.2.1.3. Extraordinaire : le dictateur


Le dictateur est un personnage qui n’intervient que dans des périodes de crise : guerre civile,
famine, guerre difficile, etc. On lui donne l’imperium pour une période déterminée,
maximum 6 mois. L’exception est César qui a été dictateur à vie.
5.2.2. Les magistratures plébéiennes
Ils sont votés pour un an et par la plèbe.
On a ces magistratures car c’est la majorité du peuple romain. Les plébéiens avaient réclamé
des magistratures en arrêtant de travailler pour faire plier les praticiens, ce qui a fonctionné.
5.2.2.1. Tribuns de la plèbe
Ils sont très importants pour les plébéiens. Ils sont chargés d’éviter les abus de la part des
praticiens. Il ne peut pas être empêché d’exercer. Il avait un droit de véto contre les
magistrats praticiens (tous !). Il a aussi comme pouvoir de poser un véto contre une mise à
mort contre un citoyen romain.
5.2.2.2. Ediles de la plèbe
Ils ont le même rôle que les édiles praticiens, ils sont juste élus par les plébéiens. Il va
cependant plus écouter les plébéiens que les édiles praticiens, cela permet donc de
s’occuper des intérêts des plébéiens.
Il y avait des sous-classes dans les praticiens et il y avait une hiérarchie entre ces classes.
L’imperium est le pouvoir suprême. Le potestas est le pouvoir en-dessous, c’est un peu
l’imperium mais sur la famille.
5.3. Les organes sous la République

5.3.1. Le peuple
Il est constitué :

5.3.1.1. Les Comices : les Comices curiates, centuriates et tributes


Chez les Romains, chaque citoyen romain fait partie d’une comice.
Au sein d’une comice, on se mettait d’accord au sein d’un comice pour donner l’avis.
Chaque comice a un vote et a des compétences différentes. On va répartir les citoyens selon
les matières.
5.3.1.1.1. Comices curiates (Comitia curiata) : 30 curies (type de groupe)

Elles sont compétences pour les votes de :

• lex curiata de imperio


C’est la loi qui permet de conférer l’imperium à un magistrat supérieur.
• adrogatio, l’adoption d’un pater familias par un autre
• Testament dit « calate »
C’est quand on n’a pas d’héritier et qu’on va céder l’héritage à quelqu’un d’autre.
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5.3.1.1.2. Comices centuriates (Comitia centuriata) : 193 centuries (type de groupe)

• Déclarations de guerre et les traités de paix


• Élection des magistrats supérieurs
• Jugement dans les causes capitales sur appel du tribun
Ils jugent des appels du tribun pour une condamnation à mort.
5.3.1.1.3. Comices tributes (Comitia tributa) : 35 tribus (idem)

• L’élection des magistrats inférieurs


Magistrat ordinaire = magistrat inférieur
• Justice criminelle
5.3.1.2. Le Concilium plebis : le Conseil de la plèbe (apparition en 494 ACN)
C’était une autre revendication de la plèbe.
5.3.1.3. Le Sénat : composé des anciens magistrats, il a un rôle de conseil auprès des
nouveaux magistrats
Les conseils du Sénat n’ont juridiquement pas de force obligatoire mais vu que le Sénat est
constitué des citoyens les plus anciens, c’était quand même rare qu’on ne suivait pas le
conseil.
5.4. Les organes sous le Haut-Empire

5.4.1. Le magistrat supérieur : l’empereur dispose de tous les pouvoirs


Auguste ne prend pas directement tous les pouvoirs (il pense au cas de César qui a fait cette
erreur), il va d’abord se présenter comme le citoyen le plus important. Les successeurs vont
progressivement prendre les pouvoirs et vont arrêter de faire semblant.
5.4.2. Le peuple : les Comices cessent donc peu à peu de se réunir
5.4.3. Le Sénat : il ne dispose plus que d’un pouvoir symbolique
Le Sénat ne va pas contredire l’empereur.
Apparence de pouvoir symbolique
5.5. Les organes sous le Bas-Empire

5.5.1. Le magistrat supérieur : l’empereur dispose de tous les pouvoirs et légifère seul. Il
est « la loi vivante ».
5.5.2. Le peuple : les Comices ne se réunissent plus
5.5.3. Le Sénat : il ne dispose même plus d’un pouvoir symbolique
Plus aucun apparence de pouvoir
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6. Histoire du droit romain

6.1. L’ancien droit ou droit archaïque (753 ACN – 242 ACN) : legis actiones

6.1.1. Droit rural et formaliste


C’est un droit rural car c’était à l’époque une cité. On s’intéresse au transfert de propriété,
etc. mais dans un contexte rural.
C’est aussi un droit formaliste = faire dépendre la validité d’un acte juridique de forme ou
formalité qui sont étrangères à l’acte lui-même. Cela veut dire que pour que le droit soit
effectif, il faut respecter des formalités strictes qui sont parfois extérieurs à l’acte. Exemple :
pour la vente de cheval, on va devoir respecter formalités différentes du cheval comme avoir
5 citoyens romains témoins, avoir une balance, etc. Si les conditions ne sont pas remplies,
l’acte juridique n’avait pas d’effet et on ne peut pas avoir transfert de propriété.
6.1.2. Legis actiones (les actions de la loi)
C’est le nom de la procédure
6.1.3. Importance des pontifes -> lien avec le religieux
Ces formalités se retrouvent aussi pour agir en justice car il fallait des formalités strictes et
prononcer les bonnes paroles. Le savoir des formalités était gardé par les pontifes (qui sont
les religieux). Le droit archaïque a donc un lien profond avec la religion. Ces pontifes à
l’origine étaient surtout praticiens.
6.1.4. Loi des XII Tables (454 ACN)
Les plébéiens réclament davantage d’accès au droit. Les plébéiens veulent la mise par écrit
du droit. On a donc la création de la loi des XII Tables qui comporte des règles juridiques.
En fait, aujourd’hui, on a des témoignages de cette loi mais on n’a pas la table en elle-même.
6.1.5. Réservé aux Romains
Le droit archaïque est exclusivement réservé aux Romains et pas aux pérégrins. C’est normal
car on avait une petite cité au début, ça n’avait pas de vocation d’international.
6.2. Le droit classique (242 ACN – 284 PCN) : procédure formulaire

6.2.1. Expansion romaine


6.2.2. Essor du commerce et des transports, développement d’une économie monétaire
→ ouverture du droit
Rome va s’étendre. On va donc avoir un essor commerce. On se rend compte que le droit
archaïque ne suffit plus. Il ne peut pas légiférer les relations avec les pérégrins.
• Plus uniquement réservé aux Romains
Le droit classique est caractérisé par son ouverture. Il est ouvert aux pérégrins aussi.
• Préteur pérégrin (242 ACN)
C’est avec ce droit que va apparaitre le prêteur pérégrin.
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6.2.3. Procédure formulaire


On va avoir moins de formalités car c’est difficile de les respecter dans un monde en pleine
expansion. On va donc avoir une procédure beaucoup plus souple. On va passer à une
procédure formulaire (PAS formaliste !).
6.2.4. Importance du préteur : droit prétorien
On va faire davantage intervenir le prêteur, il a un rôle essentiel. Exemple : on va simplement
dire au prêteur notre problème et on ne va plus avoir des formalités.
Le prêteur, sur base des informations, va réaliser une formule juridique adaptée au litige. Ça
montre donc l’importance du prêteur, on va même parfois parler de droit prétorien au lieu
de droit classique !
6.3. Le droit tardif (284 PCN – 565 PCN) : procédure extraordinaire

6.3.1. Période de crise : invasions barbares, guerre civile, division de l’Empire (395 PCN)
On est davantage dans une période de crise à cause des invasions barbares, des famines, etc.
On a l’empire qui est bien instauré, on n’a donc plus les autres organes. Les fonctionnaires de
l’empereur vont donc trancher les litiges.
6.3.2. Procédure extraordinaire
Ces évolutions sont liées à l’expansion de Rome. Ce qui distingue les périodes est la
procédure de justice. En droit archaïque, c’est la procédure des actions de la loi. En droit
classique, c’est la procédure formulaire et en droit tardif, la procédure extraordinaire.
6.3.3. Epoque des grandes compilations
En droit tardif, on a les grandes compilations car les sources du droit sont éparpillées partout
dans l’empire. On ne connait donc pas trop le droit car on n’y a pas accès. Pour contrer cette
difficulté, on a des grandes compilations faites par différents empereurs. Le plus important
empereur est l’empereur Justinien qui a commandé le corpus iuris civilis. On a redécouvert le
droit romain grâce à cette compilation.
6.3.4. Le règne de Justinien
• Corpus iuris civilis
• Restauratio imperii
Il a aussi établi la restauratio imperii qui est quand Justinien a tenté de refaire l’empire
romain.
Ce qu’on va voir en monitorat est surtout le droit classique. Les casus sont en fait en droit
classique car c’est le droit important pour le droit actuel.
7. Grands événements

1) 753 ACN : fondation de Rome


2) 242 ACN : fin de la première guerre punique
3) IIIe siècle : période de crise (invasions barbares et guerres civiles)
4) 565 PCN : mort de Justinien
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8. Droit public et droit privé

• Le droit public est articulé autour de l’Etat


• Le droit privé est articulé autour de l’intérêt des particuliers
→ Deux lignes du temps : les institutions et les périodes politiques (droit public) et
les périodes de l’histoire du droit romain (droit privé)
Officiellement, on avait aboli le droit archaïque mais on avait déjà cessé en pratique de
l’utiliser.
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1. Table des matières


1. Table des matières ...................................................................................................................... 1
2. Polysémie du mot « source » ..................................................................................................... 2
2.1. Les sources sociologiques ou matérielles .......................................................................... 2
2.1.1. Facteur politique ......................................................................................................... 2
2.1.2. Socio-économique ...................................................................................................... 2
2.1.3. Religieux ...................................................................................................................... 2
2.2. Les sources historiques ou documentaires ........................................................................ 3
2.2.1. Ses natures .................................................................................................................. 3
2.2.2. Les grandes compilations............................................................................................ 3
2.3. Les sources formelles .......................................................................................................... 3
2.3.1. Les lois ......................................................................................................................... 4
2.3.1.1. La lex dicta .............................................................................................................. 4
2.3.1.1.1. Définition .......................................................................................................... 4
2.3.1.1.2. Exemples d’application ..................................................................................... 4
2.3.1.2. La lex rogata ........................................................................................................... 4
2.3.1.2.1. C’est l’activité législative des assemblées du peuple ........................................ 4
2.3.1.2.2. Ni droit d’initiative, ni droit d’amendement ..................................................... 5
2.3.1.3. La sanction .............................................................................................................. 5
2.3.1.3.1. La loi parfaite (lex perfecta) : nullité ................................................................. 5
2.3.1.3.2. La loi moins que parfaite (lex minus quam perfecta) : peine............................ 5
2.3.1.3.3. La loi imparfaite (lex imperfecta) : ni nullité, ni peine ...................................... 5
2.3.2. Les plébiscites ............................................................................................................. 5
2.3.2.1. Définition ................................................................................................................ 5
2.3.2.2. Méthode de création .............................................................................................. 6
2.3.2.3. Lex Hortensia .......................................................................................................... 6
2.3.3. Les sénatusconsultes .................................................................................................. 6
2.3.3.1. Adoption ................................................................................................................. 6
2.3.3.2. Evolutions ............................................................................................................... 6
2.3.3.2.1. Ier siècle PCN : les senatusconsultes remplacent peu à peu les lois et les
plébiscites 6
2.3.3.2.2. IIème siècle PCN : le Sénat devient la chambre d’entérinement de la volonté
de l’empereur (oratio principis) ........................................................................................... 6
2.3.4. Les constitutions impériales ....................................................................................... 7
2.3.4.1. Définition ................................................................................................................ 7
2.3.4.2. Quatre formes de constitution impériale .............................................................. 7
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2.3.4.2.1. Rescrits (epistulae)............................................................................................ 7


2.3.4.2.2. Décrets (decreta) .............................................................................................. 7
2.3.4.2.3. Mandats (mandata) ......................................................................................... 7
2.3.4.2.4. Edits (edicta) ..................................................................................................... 7
2.3.5. Les édits des magistrats .............................................................................................. 8
2.3.5.1. Les édiles ................................................................................................................. 8
2.3.5.2. Les préteurs ............................................................................................................ 8
2.3.5.3. L’édit du préteur ..................................................................................................... 8
2.3.5.3.1. Définition .......................................................................................................... 8
2.3.5.3.2. Composé de trois parties : ................................................................................ 8
2.3.5.3.3. Rédaction de l’édit perpétuel (edictum perpetuum) en 130 PCN ..................... 9
Monitorat II Fondements romains et éléments d’histoire du droit privé
2. Polysémie du mot « source »
On a 3 types de source :
2.1. Les sources sociologiques ou matérielles
• Ensemble de circonstances qui ont déterminé la naissance, le développement
et l’évolution du droit
• Elles sont externes au droit
Ce sont toutes les circonstances extérieures au droit qui ont eu une incidence sur le droit.
• Trois facteurs externes liés à l’histoire: facteur politique, facteur socio-
économique et facteur religieux
2.1.1. Facteur politique
On a comme périodes la royauté, la république et l’empire. On avait les mêmes organes mais
leurs rôles et leurs influences varient selon le régime politique. Cela a donc une influence sur
le droit. Exemple : quand l’empereur a pris tous les pouvoirs, cela a comme conséquence que
l’empereur prend toutes les décisions juridiques.
2.1.2. Socio-économique
1) Sociologique : on a les praticiens et les plébéiens. On a eu des demandes de la part
des plébéiens. Ces interactions ont des conséquence comme la mise par écrit du
droit, la mise en place d’institutions plébéiennes, etc.
2) Economique : au départ, Rome est une petite cité en Italie. Au fur et à mesure du
temps, ça s’est agrandi. Lorsque Rome s’étend, on a un développement monétaire et
commercial. On a donc des interactions avec des pérégrins. On passe du droit
archaïque au droit classique.
2.1.3. Religieux
Les prises de décisions politiques sont accompagnées de sacrifice. Au fur et à mesure du
temps, on a le remplacement du paganisme par le christianisme. On a donc l’abolition du
sacrifice. Peu à peu, on a aussi les pontifes qui ne vont plus être « légitimes ».
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2.2. Les sources historiques ou documentaires


• Ensemble de sources qui nous font connaître le droit romain
Elles répondent à la question de comment on connait le droit romain.
• Elles sont toujours écrites
2.2.1. Ses natures
Par définition, ce sont des sources écrites mais de natures diverses :
1) Elles peuvent êtres juridiques
Exemple : des ouvrages de droit qui donnent des informations sur les procès.
2) Sources littéraires qui vont mettre en scène des pièces de théâtre mais aussi des
procès
3) Sources historiques et documents comme des papyrus, des monnaies, des
documents, etc.
2.2.2. Les grandes compilations
Parmi ces sources, le corpus iuris civilis est la plus importante. L’éparpillement des sources
documentaires avait en effet conduit à faire des compilations.
1) Justinien : 527 PCN – 565 PCN
2) Le Corpus iuris civilis fait par l’empereur Justinien. Il est composé de 4 parties :
a) Les Institutes (Institutiones) : c’est la 1ère partie. C’est un manuel de droit destiné aux
étudiants. Il y a d’autres manuels de droit qui s’appellent aussi les institutes mais ils
ont été créés par Gaius. Ici, ce sont les institutes de Justinien et pas de Gaius, même
si les institutes de Justinien ont été en partie basées sur les institutes de Gaius.
b) Le Digeste (Digesta) : c’est la 2ème partie. C’est l’anthologie qui rassemble des extraits
des œuvres des jurisconsultes classiques. Ce sont les œuvres les plus célèbres des
jurisconsultes les plus célèbres.
c) Le Code (Codex) : c’est la 3ème partie. Elle rassemble les constitutions impériales
encore en vigueur et qui ont été créées depuis l’empereur Hadrien (= le 1er empereur)
jusqu’à l’empereur Justinien.
534 PCN : le Corpus iuris civilis est publié pour la 1ère fois et il n’y avait que les 3 premières
parties. Cependant, entre 534 PCN et 565 PC, Justinien a naturellement pris des décisions,
jusqu’à sa mort.
d) Les Novelles (Novellae leges (littéralement « nouvelles lois »)) : elles réunissent les
constitutions impériales promulguées après la publication du Code (soit après 534
PCN). On complète l’ouvrage, on reprend les décisions faites après la 1ère publication
afin d’actualiser.
2.3. Les sources formelles
Ce sont soit :
• Les organes qui sont habilités à énoncer les règles de droit
• Les produits de l’activité de ces organes
Maxime D., année académique 2023-2024

Organes Produits
Comices - Assemblées du peuple Lois
Conseil de la plèbe - Concilium plebis Plébiscites
Sénat Sénatusconsultes
Empereurs Constitutions impériales
Tout ou partie de la société. Coutume
La société n’est pas seulement les citoyens
romains, on a aussi les pérégrins. Ces
derniers ne peuvent pas aller dans les
comices mais ils vont avoir une influence,
c’est la coutume.
Magistrats (préteurs, édiles) Edits
Jurisconsultes ou jurisprudents Responsa (ou jurisprudence, à ne pas
confondre avec la jurisprudence actuelle !)
2.3.1. Les lois
2.3.1.1. La lex dicta
2.3.1.1.1. Définition

Définition : manifestation d’une volonté unilatérale


Littéralement « la loi prononcé », c’est une décision directement imposée par un magistrat
ou un prêtre. Ce n’est donc en réalité pas fait par une comice. C’est imposé, c’est une volonté
unilatérale.
2.3.1.1.2. Exemples d’application

1) Loi d’un traité international (lex foederis)


Il se peut que Rome décide de conclure un traité de paix avec une autre cité. On va alors
prendre une loi internationale. Dans ce cas-là, les comices ne la votent pas. Le prêtre lit le
texte du traité devant le peuple et à partir de là, c’est effectif.
2) La dédicace d’un temple (lex templi)
C’est le faire passer dans le domaine des dieux. Quand on fait ça, on ne demande pas au
peuple. C’est seulement un magistrat qui lit la charte du temple.
2.3.1.2. La lex rogata
C’est une loi votée par les citoyens dans les comices.
2.3.1.2.1. C’est l’activité législative des assemblées du peuple

Assemblée du peuple = comice


a) Assemblées du peuple = patriciens + plèbe
b) Comices curiates, centuriates et tributes (cf Monitorat I)
c) Répartition ratione materiae
d) Tout le peuple est représenté dans chaque comice
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2.3.1.2.2. Ni droit d’initiative, ni droit d’amendement

1) Projet des magistrats


Il faut d’abord l’intervention d’un magistrat qui présente un projet de loi.
2) La rogatio : une question fermée (>< relatio)
La rogatio est cette question fermée (= on dit oui ou non). Le rôle du peuple est donc limité :
il ne fait que voter. Il ne peut pas créer de lois. Quand le magistrat présente la rogatio, le
peuple ne peut pas commenter ou modifier. C’est juste adopter ou pas.
3) Approuvé ou rejeté
Uti rogas = comme tu proposes (approuvé)
Antiqua probo = j’approuve l’ancienne (rejeté)
2.3.1.3. La sanction
Que se passe-t-il si on ne respecte pas ?
2.3.1.3.1. La loi parfaite (lex perfecta) : nullité

Une loi parfaite est la loi qui va annuler ce qu’elle interdit. Exemple : une loi interdit de faire
un contrat avec un mineur. Si on le fait, cette loi parfaite annule le contrat, le contrat n’a donc
jamais existé.
2.3.1.3.2. La loi moins que parfaite (lex minus quam perfecta) : peine

Ça n’annule pas ce qui est interdit mais on a une peine. Dans l’exemple précédent, le contrat
reste valable mais on a une peine, comme une amende. Certains allaient en justice alors que
la loi est moins que parfaite.
2.3.1.3.3. La loi imparfaite (lex imperfecta) : ni nullité, ni peine

C’est une loi très peu efficace. Elle n’annule pas ce qui interdit et on ne reçoit aucune peine.

On va surtout s’intéresser aux lois moins que parfaites. On voulait éviter que certaines
personnes abusent. Ces lois n’annulent pas le contrat. On va en droit classique avoir des trucs
pour pallier la loi qui n’annule pas le contrat.
On pense l’ordre juridique actuel comme un tout logique. Les Romains ne pensent pas le
droit, ils cherchent juste à trouver des solutions. Il n’y a parfois pas de peine mais il y a des
particularités pour pallier ça.
2.3.2. Les plébiscites
2.3.2.1. Définition
C’est l’activité législative du Conseil de la plèbe (Concilium plebis).
Maxime D., année académique 2023-2024

2.3.2.2. Méthode de création


• Ni droit d’initiative, ni droit d’amendement
• Projet d’un tribun de la plèbe
• Approuvé ou rejeté
Ça fonctionne comme l’adoption d’une lex rogata sauf que le magistrat est le tribun de la
plèbe. Le tribun vient donc proposer son projet de plébiscite et le conseil de la plèbe ne peut
répondre que par oui ou non.
2.3.2.3. Lex Hortensia
• Dans un premier temps, les plébiscites ne s’appliquent qu’à la plèbe. En 286 ACN, ils
obtiennent une force équivalente à la loi (via la lex Hortensia)
Les praticiens ont refusé que les plébiscites s’appliquent à eux puisqu’ils ne les votent pas.
Cependant, la lex Hortensia a fait que les plébiscites s’appliquaient à tout le monde.
2.3.3. Les sénatusconsultes
2.3.3.1. Adoption
• Le sénatusconsulte est adopté par le sénat sur proposition du magistrat cum imperio
qui l’a convoqué
Le sénat est composé des anciens magistrats. Il faut l’intervention d’un magistrat titulaire de
l’imperium pour convoquer le sénat. Ce magistrat va proposer une norme et poser une
question ouverte.
• La relatio : une question ouverte (>< rogatio)
Ici, c’est une relatio, qui une question ouverte. C’est important car le sénat a donc un pouvoir
d’amendement, mais il faut que le magistrat soit d’accord avec cet amendement.
• Le sénatusconsulte a force de loi
On avait dit que le sénat avait un rôle de conseil. Cependant, dans les faits, les
sénatusconsultes ont force de loi car le sénat est composé des familles les plus importantes
et on osait pas leur désobéir.
2.3.3.2. Evolutions
Selon les époques, le rôle et l’importance de chaque organe varie.
2.3.3.2.1. Ier siècle PCN : les senatusconsultes remplacent peu à peu les lois et les plébiscites

Sous la république, on a surtout des lois et des plébiscites. Peu à peu, surtout au 1er siècle, au
début de l’Empire, on va avoir de moins en moins de lois et de plébiscites.
2.3.3.2.2. IIème siècle PCN : le Sénat devient la chambre d’entérinement de la volonté de
l’empereur (oratio principis)

Au 2ème siècle PCN, l’empire est bien établi et l’empereur a tous les pouvoirs, le sénat se
réunit toujours mais va toujours dire oui à l’empereur. On ne va d’ailleurs plus parler de
Maxime D., année académique 2023-2024

sénatusconsulte mais d’oratio principis, qui veut dire « le discours du prince », ça montre que
le sénat n’est plus très indépendant.
2.3.4. Les constitutions impériales
2.3.4.1. Définition
• Constitutio = la décision
L’empereur peut faire des actes législatifs : les constitutions impériales. Ça n’a aucun rapport
avec la constitution au sens moderne.
• Activité législative de l’empereur
Les juristes de l’époque se sont dit que l’empereur peut prendre des décisions législatives
grâce à l’imperium, ce dernier étant donné par les comices curiates. Ils se sont dit que vu que
l’empereur tient son pouvoir grâce à une loi, les lois de l’empereur ont force de loi.
• Autorité basée sur la lex curiata de imperio
• Les constitutions impériales finiront par remplacer les autres sources du droit
Peu à peu, les constitutions impériales vont remplacer toutes les autres sources de droit.
D’ailleurs, dans le code (du corpus iuris civilis), il n’y a que des constitutions impériales.
2.3.4.2. Quatre formes de constitution impériale
2.3.4.2.1. Rescrits (epistulae)

• Lettres de l’empereur, en réponse à un magistrat ou un particulier à propos d’un


problème juridique
On dit que ça vient de l’empereur, mais ça vient des fonctionnaires de l’empereur. On écrivait
pour savoir ce qu’on devait faire et on recevait une réponse.
2.3.4.2.2. Décrets (decreta)

• Décisions judiciaires de l’empereur


En droit tardif, on est passé à la procédure extraordinaire, où l’empereur va trancher les
litiges via ses fonctionnaires.
2.3.4.2.3. Mandats (mandata)

• Instructions administratives de l’empereur à un fonctionnaire


On est dans du droit administratif. On peut par exemple demander quel montant d’impôt
réclamer.
2.3.4.2.4. Edits (edicta)

• Comparables aux édits des préteurs sous la République


Sous l’empire, c’est l’empereur qui va adopter les édits.
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2.3.5. Les édits des magistrats


On a les édits des édiles et les édits des prêteurs
2.3.5.1. Les édiles
Les édiles sont les responsables de la police et de l’approvisionnement des marchés. Ils
publient un édit relatif à la garantie des vices cachés pour les esclaves et les animaux
domestiques vendus sur les marchés publics et un autre concernant la sécurité des passants
dans les rues.
potestas ≠ imperium
Les édiles n’ont pas l’imperium mais la potestas.
Les édits des édiles sont liés aux compétences des édiles et les édits des prêteurs pour les
compétences des prêteurs.
2.3.5.2. Les préteurs
Les préteurs s’occupent des procès.
• Le préteur urbain : magistrat qui gère les procès entre citoyens romains
• Le préteur pérégrin : magistrat qui gère les procès entre pérégrins ou entre un
citoyen romain et un pérégrin
2.3.5.3. L’édit du préteur
2.3.5.3.1. Définition

• Catalogue de toutes les voies de nature judiciaire ouvertes aux plaideurs


Il décrit toutes les situations où on peut agir en justice et les formules applicables.
• Edit promulgué à l’entrée en fonction du préteur (annuel)
La prêture est une institution annuelle : chaque année, on a un nouvel édit grâce au nouveau
prêteur.
2.3.5.3.2. Composé de trois parties :

1) Edit tralatice (edictum translaticium)


Le nouveau prêteur regarde les actes de son prédécesseur et reprend en partie l’édit de
l’ancien prêteur. La partie qui était déjà là avant est l’édit tralatice.
2) Partie nouvelle (pars nova)
Les nouveautés qui sont faites par le nouveau prêteur sont appelées la partie nouvelle.
3) Edit soudain (edictum repentinum)
Maxime D., année académique 2023-2024

Il se peut que l’édit rencontre des situations où il n’a pas prévu de solution. Il va donc créer
des textes : c’est l’édit soudain. On n’a parfois pas d’édit soudain. Il peut aussi faire un édit
soudain (voire plusieurs) sans avoir de situation.
2.3.5.3.3. Rédaction de l’édit perpétuel (edictum perpetuum) en 130 PCN

L’édit du prêteur est donc très souple grâce à cette tournante. Ça permet de faire tourner le
droit classique. Cependant, l’empereur Hadrien confie au jurisconsulte Salvius Julien (un
spécialiste) le soin de conférer à l’édit sa forme définitive. C’est l’édit perpétuel.
C’est paradoxal, c’est justement par la souplesse que l’édit avait du succès mais dès lors qu’il
y a une forme définitive, cet outil ne va plus être intéressant.
L’idée de rendre l’édit définitif était intéressant du sens où en 130 PCN, l’empire était bien
installé, mais ça faire perdre à l’édit sa qualité.
Maxime D., année académique 2023-2024

1. Table des matières


1. Table des matières ...................................................................................................................... 1
2. Les sources formelles .................................................................................................................. 2
3. Les responsa (iurisprudentia) ..................................................................................................... 3
3.1. Définition............................................................................................................................. 3
3.2. Evolution ............................................................................................................................. 3
4. Les responsa (iurisprudentia) : jurisprudence pontificale ......................................................... 3
4.1. Collège pontifical ................................................................................................................ 3
4.1.1. Composition : pontifes, pontifex maximus, rex sacrorum, flamines, vestales ......... 3
4.1.2. Nombre : 5, 9 (lex Ogulnia), 15, 16 ............................................................................. 3
4.1.3. Expertise : cultes publics, privés, funéraires et présages .......................................... 4
4.1.4. Tâches particulières : rédaction des Annales, fixation du calendrier, responsables
des formules et des rites de l’ancien droit ................................................................................. 4
5. Les responsa (iurisprudentia) : la laïcisation de la jurisprudence ............................................. 4
5.1. Ius Flavianum (304 ACN)..................................................................................................... 4
5.2. Lex Ogulnia (300 ACN) ........................................................................................................ 4
5.3. Tiberius Coruncanius (254 ACN) ......................................................................................... 4
5.4. Tripertita (200 ACN) ............................................................................................................ 4
6. Les responsa (iurisprudentia) : la jurisprudence classique ........................................................ 4
6.1. La figure du jurisconsulte.................................................................................................... 4
6.2. L’activité du jurisconsulte classique : ................................................................................. 5
6.2.1. Respondere : consultations gratuites sur des points de droit ................................... 5
6.2.2. Cavere (= donner des conseils) : conseils dans la rédaction d’actes juridiques ........ 5
6.2.3. Agere (= accompagner) : accompagnement des parties dans les étapes de la
procédure .................................................................................................................................... 5
6.3. Controverses ....................................................................................................................... 5
6.3.1. Deux grandes écoles (Sabiniens et Proculiens) .......................................................... 5
6.3.2. Liberté du juge ............................................................................................................ 5
6.3.3. Ius respondendi .......................................................................................................... 5
7. Comparaison droit romain/droit moderne ................................................................................ 5
7.1. Gaius, Institutes .................................................................................................................. 5
7.2. Ancien Code civil ................................................................................................................. 6
8. Les responsa (iurisprudentia) : la jurisprudence en droit tardif ................................................ 6
8.1. Un déclin de la jurisprudence ? .......................................................................................... 6
8.2. La loi des citations (426 PCN) ............................................................................................. 6
9. La coutume .................................................................................................................................. 7
Maxime D., année académique 2023-2024

9.1. Absence des catalogues ...................................................................................................... 7


9.2. Trois critères : ...................................................................................................................... 7
10. Les mots du droit .................................................................................................................... 7
10.1. Ius, une parole-autorité .................................................................................................. 7
10.1.1. Les racines indo-européennes (pas à savoir sauf la définition) ................................ 8
10.1.2. Les iura ........................................................................................................................ 8
10.1.2.1. Les iura (ius au pluriel) ......................................................................................... 8
10.1.2.2. La loi des XII Tables ............................................................................................... 8
10.1.3. Le serment et le voeu ................................................................................................. 8
10.1.3.1. Parties du serment ............................................................................................... 9
10.1.3.2. Le vœu (votum)..................................................................................................... 9
10.1.4. Les notions modernes de droit ................................................................................... 9
10.1.5. Ius naturale, ius gentium et ius civile ....................................................................... 10
10.1.5.1. A tous les êtres (ius naturale) ............................................................................ 10
10.1.5.2. A tous les hommes (ius gentium)....................................................................... 10
10.1.5.3. A tous les citoyens (ius civile)............................................................................. 10
10.2. Lex, une parole-publicité .............................................................................................. 10
10.3. Fas, une parole-interdit ................................................................................................ 10
10.3.1. Etymologie : .............................................................................................................. 10
10.3.2. Une parole impersonnelle qui énonce ce qui est permis ou interdit ...................... 11
10.3.3. Fas, le « droit divin » par opposition au ius, le « droit humain »............................ 11
10.4. Les jours fastes et les jours néfastes ............................................................................ 11
10.4.1. Calendrier .................................................................................................................. 12
10.4.2. Transgression : .......................................................................................................... 12
10.4.2.1. Validité de l’acte .................................................................................................. 12
10.4.2.2. Vengeance des dieux .......................................................................................... 12
10.4.2.3. Sacrifice expiatoire ............................................................................................. 12
Monitorat III Fondements romains et éléments d’histoire du droit privé
2. Les sources formelles
Elles sont :

• Les organes qui sont habilités à énoncer les règles de droit


• Les produits de l’activité de ces organes

Organes Produits
Comices - Assemblées du peuple Lois
Conseil de la plèbe - Concilium plebis Plébiscites
Sénat Sénatusconsultes
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Empereurs Constitutions impériales


Tout ou partie de la société Coutume
Magistrats (préteurs, édiles) Edits
Jurisconsultes ou jurisprudents Responsa (Jurisprudence)
3. Les responsa (iurisprudentia)
3.1. Définition
Littéralement « réponse », la jurisprudence n’a pas le même sens en droit romain qu’en droit
moderne. En droit romain, ça désigne la connaissance du droit. En droit moderne, c’est
l’ensemble des décisions rendues par les tribunaux.
• Iurisprudentia = la connaissance du droit
ius (le droit) + prudentia (la connaissance)
• Ne pas confondre avec la jurisprudence moderne !
3.2. Evolution
• La jurisprudence pontificale
En droit archaïque, les pontifes avaient la main mise sur le droit. Les pontifes sont des prêtres
du culte publique. Il y a donc une notion religieuse.
• La laïcisation de la jurisprudence
La connaissance du droit va par la suite se détacher de la religion.
• La jurisprudence classique
C’est la jurisprudence du droit classique.
• La jurisprudence en droit tardif
4. Les responsa (iurisprudentia) : jurisprudence pontificale
4.1. Collège pontifical
Les pontifes étaient organisés dans un collège pontifical.
4.1.1. Composition : pontifes, pontifex maximus, rex sacrorum, flamines, vestales
Le pontifex maximus était le chef de ce collège.
Le rex (= roi) sacrorum est celui qui va reprendre sous la république les fonctions qui étaient
affectées au roi durant la royauté.
Les flamines sont des prêtres qui vouaient leur vie aux dieux.
Les vestales sont les femmes vierges qui entretient le feu sacré de Rome (sinon Rome
tombait selon la tradition)
4.1.2. Nombre : 5, 9 (lex Ogulnia), 15, 16
5 à l’origine et 9 avec la lex ogulnia.
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4.1.3. Expertise : cultes publics, privés, funéraires et présages


Il y a donc un côté religieux mais aussi des cultes privés : les familles romaines avaient des
cultes familiaux.
4.1.4. Tâches particulières : rédaction des Annales, fixation du calendrier, responsables
des formules et des rites de l’ancien droit
Les Annales sont un énorme tableau affiché à Rome où il y avait les éléments importants qui
s’étaient passés dans l’année (traité de paix, éclipse, etc.).
La fixation du calendrier est importante car certains jours sont pour le juridique et d’autres
pour les dieux.
Ils étaient garants de la conservation des formules et des rites de l’ancien droit.
5. Les responsa (iurisprudentia) : la laïcisation de la jurisprudence
La connaissance du droit va se laïciser grâce à la divulgation du droit. Les pontifes, donc les
praticiens, gardaient jalousement la connaissance du droit. Cette connaissance va s’étendre
et va donc se laïciser.
5.1. Ius Flavianum (304 ACN)
C’est la première étape de laïcisation. Le Ius Flavianum est un ouvrage de droit rédigé par
Gnaeus Flavius qui est le scribe d’un sénateur. Ce sénateur a eu accès aux archives
pontificales et il en a fait un traité via le scribe. Cet ouvrage va permettre de connaitre les
formules de l’ancien droit et ça va contribuer à leur divulgation.
5.2. Lex Ogulnia (300 ACN)
C’est l’augmentation du nombre de pontifes de 5 à 9. C’est important car les 4 pontifes
supplémentaires doivent être plébéiens. La plèbe qui n’avait pas accès à ces formules vont
avoir accès au collège pontifical et donc à la connaissance du droit.
5.3. Tiberius Coruncanius (254 ACN)
Ce personnage est une étape importante car le chef des pontifes était toujours un praticien,
mais Tiberius Coruncanius est le premier plébéien dans cette fonction. Il a eu la grande idée
de faire des consultations publiques de droit, il donnait des consultations gratuites de droit à
ceux qui veulent l’entendre. Ça a participé à la divulgation de la connaissance du droit.
5.4. Tripertita (200 ACN)
C’est un traité de droit civil écrit par Sextus Aelius Paetus. C’est le premier traité de droit civil.
C’est Tripertita car on a 3 parties : loi des XII tables, puis un commentaire de cette loi et
finalement les formules de l’ancien droit.
Le fait de divulguer les formules de l’ancien droit va séparer la connaissance du droit et la
connaissance religieuse.
6. Les responsa (iurisprudentia) : la jurisprudence classique
6.1. La figure du jurisconsulte
• Ni un magistrat, ni un avocat, ni un fonctionnaire mais un simple particulier
C’est un simple particulier, donc n’importe quel citoyen romain, mais il faut quand même
avoir le temps et donc être assez aisé pour ne pas devoir travailler. Ce n’est pas un avocat,
Maxime D., année académique 2023-2024

magistrat ou fonctionnaire, c’est un particulier qui a une expertise en droit. Ils étaient formés
sur le tas, via la pratique.
C’est la renommée qui fait vraiment si on est jurisconsulte, il n’y a pas d’examen. C’est la
pratique qui fait notre réputation.
6.2. L’activité du jurisconsulte classique :
6.2.1. Respondere : consultations gratuites sur des points de droit
Il donnait des consultations gratuites. Il est à disposition de ses citoyens.
6.2.2. Cavere (= donner des conseils) : conseils dans la rédaction d’actes juridiques
Il donne des conseils pour des actes juridiques. Exemple : un contrat de bail avec des
garanties. Il indique comment faire l’acte juridique.
6.2.3. Agere (= accompagner) : accompagnement des parties dans les étapes de la
procédure
Il accompagne les gens durant les différentes étapes de la procédure en indiquant quelles
étaient les étapes.
Il arrive que des jurisconsultes ne soient pas d’accord puisqu’ils sont formés sur le tas.
6.3. Controverses
6.3.1. Deux grandes écoles (Sabiniens et Proculiens)
Il y a 2 grandes écoles et elles sont presque toujours en désaccord : les Sabiniens et les
Proculiens
6.3.2. Liberté du juge
Si les experts en droit ne sont pas d’accord, le juge pouvait suivre l’interprétation qu’il
considérait la meilleure.
6.3.3. Ius respondendi
Cependant, l’empereur Auguste a décidé de mettre tout le monde d’accord et a créé la ius
respondendi qui était un brevet. Cela donnait plus de crédit face à un autre jurisconsulte
devant le juge. Cette tentative a échoué car au lieu de donner ce brevet à certains
jurisconsultes selon leurs pensées, il l’a donné à des jurisconsultes qui lui étaient favorables.
7. Comparaison droit romain/droit moderne
Les jurisconsultes sont les premiers à penser le droit comme un tout cohérent. On doit aux
jurisconsultes une nouvelle procédure. Pour répondre aux besoins de la pratique, on a en
effet trouvé une solution juridique :
7.1. Gaius, Institutes
• Livre I : personae (les personnes)
• Livre II et III : res (les choses)
• Livre IV : actiones (les actions (en justice))
Gaius était un jurisconsulte. Il a mis le droit dans une sorte de système.
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7.2. Ancien Code civil


Dans l’ancien code civil, on a beaucoup cette structure de Gaius car on s’est basé sur
Justinien qui s’était inspiré de Gaius.
• Livre I : des personnes
• Livre II : des biens et des différentes modifications de la propriété
• Livre III : des différentes manières dont on acquiert la propriété
8. Les responsa (iurisprudentia) : la jurisprudence en droit tardif
8.1. Un déclin de la jurisprudence ?
On a souvent dit qu’il y avait un déclin de la jurisprudence en droit tardif. Cette période est
en effet marquée par une instabilité à Rome avec la scission entre l’Occident et l’Orient, les
invasions, les guerres civiles, etc. On a un éparpillement des sources juridiques à cause de
ces troubles. Les juges ne savaient donc pas forcément quelle règle appliquer.
Cependant, malgré cette période de troubles, on a plusieurs innovations :
1) La loi des citations (426 PCN)
2 empereurs ont adopté la loi des citations. A noter qu’on dit « loi » mais c’est une
constitution impériale.
2) Le droit dit « vulgaire »
On dit « vulgaire » car on a une vulgarisation du droit qui va permettre l’accès des sources
juridiques. Ce droit vulgaire est souvent des résumés ou des abrégés.
3) L’âge des grandes compilations
C’est pour pallier le problème de manque de sources juridiques.
4) La naissance du droit canonique
On a quand même le droit canonique qui apparait en droit tardif avec le tribunal épiscopal (=
tribunal de l’église).
8.2. La loi des citations (426 PCN)
Elle prévoit qu’en cas de controverse entre 2 jurisconsultes, il faut voir ce qu’on écrit ces 5
jurisconsultes :
1) Gaius, Ulpien, Papinien, Paul, Modestin
Si ces 5 jurisconsultes sont d’accord, alors on applique leur opinion.
2) En cas de désaccord : majorité
On utilise l’avis majoritaire.
3) En l’absence de majorité : Papinien
Si on n’a aucune majorité, Papinien est le plus important, le plus grand jurisconsulte à
l’époque.
Maxime D., année académique 2023-2024

On pourrait se dire que cette loi met fin à la liberté du juge. Cependant, ce n’est pas le cas car
il peut suivre un autre jurisconsulte, tant qu’il peut donner le manuscrit qui a donné cette
opinion.
On essaie de pallier le problème d’éparpillement des sources documentaires.
Les juges doivent toujours suivre l’avis d’un jurisconsulte. Le juge est un citoyen tiré au sort
pour un procès particulier tandis que le jurisconsulte est l’expert du droit.
9. La coutume
9.1. Absence des catalogues
• La coutume est absente des catalogues des sources formelles mais est tout de même
une source du droit
La coutume est une source de droit romain. Cependant, les jurisconsultes n’ont jamais
énoncé la coutume comme source de droit. On s’est donc demandé si c’est légitime.
Cicéron, comme d’autres non-juristes, fait figurer la coutume. Les romanistes ont finalement
dit que la coutume était une source de droit même si elle n’est pas dans les catalogues. Ces
auteurs ont aussi dressé des critères pour voir si c’est de la coutume :
9.2. Trois critères :
1) La longue durée : il faut qu’une pratique soit appliquée durant une longue période.
2) Le consentement unanime : il ne faut pas juste que ce soit quelques personnes, mais
un grand nombre de personnes qui suivent.
Avant, on avait juste ces 2 critères.
3) Le caractère raisonnable : c’est apparu avec le christianisme. Ça dit que la pratique
doit être raisonnable, donc conforme à la volonté divine.
10. Les mots du droit
Chaque terme désigne une parole, donc quelque chose de plus concret. Ces paroles se
distinguent des autres.
1) Ius (le droit) : une parole-autorité
2) Lex (la loi) : une parole-publicité
3) Fas (le droit divin) : une parole-interdit
10.1. Ius, une parole-autorité
Ça désigne une parole d’autorité.
• Pas de survivance du terme simple dans les langues modernes mais de nombreux
dérivés
Le terme ius n’a pas donné le mot droit (mais directus). On a cependant beaucoup de dérivés
comme jugements, juridiction, justice, juste, juger, etc.
• Racine indo-européenne *yous
Maxime D., année académique 2023-2024

Les romanistes se sont intéressés à la linguistique et à la racine indo-européenne. Racine


indo-européenne = hypothèse de langue. En effet, des langues anciennes ont des similitudes
et ont donc logiquement une origine commune.
• Formule de normalité qui prescrit ce à quoi il faut se conformer
En comparant avec d’autres langues le mot ius, on voit que c’est une parole qui donne une
règle qui prescrit, on doit se conformer à quelque chose.
• Une parole-autorité et non un concept abstrait
10.1.1. Les racines indo-européennes (pas à savoir sauf la définition)
Gotique Latin Grec ancien Avestique Védique Tokharien
fadar pater patḗr pitā ptā pācar

*ph₂tḗr « père »
On met un astérisque car c’est une hypothèse.
→ Racine indo-européenne : hypothèse linguistique d’une proto-langue, basée sur des
structures linguistiques communes entre les langues
On se dit que c’est l’éparpillement géographique qui a créé plusieurs langues.
10.1.2. Les iura
10.1.2.1. Les iura (ius au pluriel)
Les iuras sont les règles de droit auxquelles on doit se conformer.
• Schéma bipartite
• Si X (protase), alors Y (apodose)
Les iura ont toujours ce schéma bipartite. La protase est le champ d’application de la règle.
L’apodose énonce les conséquences si on est dans le champ d’application.
10.1.2.2. La loi des XII Tables
On retrouve chaque fois ce schéma, même dans la loi des XII tables. On n’a pas toujours la
forme avec le si mais toujours ces 2 parties.
• Si le père a vendu trois fois son fils, que le fils soit libéré de son père
(Ulp., Reg., 10, 1 ; Cf. Gaius, 1, 132 ; 4, 79 ; Denys d'Halicarnasse, 2, 27 ; loi de
Romulus n. 10 ; de Numa n. 10).
• Que soit tué l’enfant atteint d’une difformité manifeste
(Cic., de leg., 3, 8, 19 ; Cf. loi de Romulus n. 11).
→ Casuistique de la règle
10.1.3. Le serment et le voeu
• Schéma bipartite et parole performative
Maxime D., année académique 2023-2024

Le schéma bipartite est présent dans les 2. Le droit a à l’origine un lien avec le religieux. Ce
n’est donc pas étonnant.
10.1.3.1. Parties du serment
1) Invocation aux dieux
On prend les dieux à témoin.
2) Imprécation
C’est une malédiction jetée par celui qui fait le serment si jamais il ne respecte pas sa parole.
3) Sacrifice
On a un sacrifice.
4) Serment promissoire et serment assertoire
On a 2 types de parties :
a) Promissoire : concerne le futur. Par exemple, « Je jure que je ferai ça… »
b) Assertoire : concerne le passé. Par exemple, « Je jure que ça s’est passé ainsi… »
En droit romain, si on ne sait pas la vérité, on peut faire le serment.
5) Deux termes :
On a 2 termes pour désigner le « serment » :
a) Ius iurandum (forme rituelle) : rite de la double énonciation

Le ius iurandum est plus la forme et l’autre le contenu du serment.


Le mot Ius iurandum a 2 fois « ius ». En effet, le rituel du serment consiste à ce qu’une
personne souffle les paroles et celui qui fait le serment répète les paroles qui ont été dictées,
c’est pour ça qu’on a deux fois ius.
b) Sacramentum (forme religieuse) : conséquence du serment
Le sacramentum est la conséquence du serment. La conséquence du serment est la
malédiction.
10.1.3.2. Le vœu (votum)
Il est aussi intéressant car il a des formes juridiques. Il est différent car c’est un souhait qu’on
fait à une divinité. On dit qu’on peut donner au dieu des jeux, un sacrifice, etc. si le dieu nous
accorde quelque chose. Le vœu est un acte juridique unilatéral (comme un testament). Si
l’offre est acceptée, il faut donner la contrepartie. Si pas, on ne doit rien donner.
10.1.4. Les notions modernes de droit
• Une notion abstraite en droit moderne
Le droit est une notion abstraite. Les modernes ont développé 2 sens :
• Droit objectif et subjectif
Maxime D., année académique 2023-2024

1) Droit objectif : ensemble des règles destinées à régir une société politique
2) Droit subjectif : facultés accordées à certaines personnes par une règle de droit
objectif pour agir dans leur intérêt exclusif
C’est une faculté qu’on accorde en vertu d’une règle.
• Les juristes romains n’ont cependant pas défini les concepts de droit objectif et
subjectif mais n’en ont pas moins utilisé les notions.
10.1.5. Ius naturale, ius gentium et ius civile
• Trois locutions du mot ius en emploi objectif, où le terme désigne la somme des
règles applicables :
Les 3 sont des droits objectifs et des notions qui ont peu à peu évolué.
10.1.5.1. A tous les êtres (ius naturale)
Tous les êtres vivants.
10.1.5.2. A tous les hommes (ius gentium)
Tous les hommes romains ou pérégrins. Cela concerne aussi les femmes mais pas dans toutes
les cités.
10.1.5.3. A tous les citoyens (ius civile)
Tous les citoyens romains, même les femmes, même si elles ont moins de droit.
10.2. Lex, une parole-publicité
• L’étymologie de lex reconduit au latin legere (= lire)
On connait à nouveau le sens grâce à l’étymologie. Legere est lire à haute voix.
• La lex renvoie au ius rendu public par une proclamation
Donc, la lex est une parole qui énonce le ius qui est donc publiquement lu.
• Valeur performative de la lex
C’est une parole qui s’applique quand elle s’énonce. Exemple : « que la lumière soit et la
lumière fut » est performatif car le fait de le dire fait qu’elle s’applique. Autre exemple : « que
le fils soit libéré ». Le fils est libéré quand on dit cette parole.
• Lex dicta et lex rogata (cf. Monitorat II)
Par la lecture publique du magistrat, la règle s’applique.
• L’impératif caractérise toutes les formes de leges
10.3. Fas, une parole-interdit
10.3.1. Etymologie :
• For, fari, fatus sum (parler)
• Racine indo-européenne*bha
Maxime D., année académique 2023-2024

Fas vient à l’origine de fari qui veut dire « parler ». On retrouve ce sens dans la racine indo-
européenne.
10.3.2. Une parole impersonnelle qui énonce ce qui est permis ou interdit
On ne connait pas l’énonciateur, on ne sait pas qui l’énonce. La parole dit ce qu’on peut faire
et ce qu’on interdit.
• Fas
Ce qui est permis.
• Nefas
Ce qui est interdit.
10.3.3. Fas, le « droit divin » par opposition au ius, le « droit humain »
On arrive à traduire par droit divin car si on ne sait pas qui l’a dit, ça fait qu’on a un peu
l’impression que c’est une parole miraculeuse.
10.4. Les jours fastes et les jours néfastes
Ce fas va alors avoir un lien avec le juridique car les mots « fas » et « nefas » ont donné les
jours fastes et néfastes
• Le calendrier est fixé par les pontifes
• Jours néfastes (N) : réservés aux dieux
a) Activité juridique impossible

On est interdit de parler de droit et toute activité juridique est interdite.


• Jours fastes (F) : ouverts à l’activité humaine
a) Activité juridique possible
b) Jours comitiaux (C) : convocation des comices. Ces jours fastes donnent la
possibilité de convocation des comices.
Ce sont les jours où on peut s’adonner à une activité juridique.
• Les jours « mi-partis »
A moitié faste et à moitié néfaste. Une moitié est consacrée pour chaque type de jour.
Maxime D., année académique 2023-2024

10.4.1. Calendrier

On avait une colonne verticale et une horizontale


Faste : F
Néfaste : N
10.4.2. Transgression :
Si on transgresse, qu’est-ce qui se passe ?
10.4.2.1. Validité de l’acte
L’acte est valable, même s’il est fait durant un jour néfaste.
10.4.2.2. Vengeance des dieux
Cependant, on n’a pas respecté les dieux car c’était néfaste. On s’expose donc à une
vengeance des dieux.
10.4.2.3. Sacrifice expiatoire
Afin de se faire pardonner de notre non-respect, on fait un sacrifice.
La pratique des jours fastes et néfastes est une pratique qui vient de longtemps, c’est
vraiment la pratique religieuse.
Maxime D., année académique 2023-2024

1. Table des matières


1. Table des matières ...................................................................................................................... 1
2. La procédure ............................................................................................................................... 2
2.1. Le mécanisme de la décision politique : ............................................................................ 2
2.2. La juridiction (= dire le droit). On dit le droit quand : ....................................................... 2
2.2.1. Procédure contentieuse (le procès)............................................................................ 2
2.2.2. Procédure gracieuse (cf. monitorat V)........................................................................ 2
2.3. L’acte juridique privé : le contrat ........................................................................................ 2
3. La procédure contentieuse ......................................................................................................... 2
3.1. Le procès ............................................................................................................................. 2
3.2. Procédure ............................................................................................................................ 3
4. La procédure formulaire ............................................................................................................. 3
5. Les actions in rem et in personam .............................................................................................. 3
5.1. L’action in personam ou action personnelle ...................................................................... 3
5.2. L’action in rem ou action réelle porte sur la chose. ........................................................... 3
5.3. L’in ius vocatio ..................................................................................................................... 4
5.3.1. En latin......................................................................................................................... 4
5.3.2. En français ................................................................................................................... 4
5.4. La citation à comparaître en droit moderne ...................................................................... 4
5.5. Les deux phases du procès ................................................................................................. 4
5.5.1. La phase in iure ........................................................................................................... 4
5.5.2. La phase apud iudicem ............................................................................................... 5
5.6. « Dire le droit » : la juridiction (iurisdictio) ........................................................................ 5
5.6.1. Juridiction : ius + dicere (= dire le droit)..................................................................... 5
5.6.2. La tria certa verba (3 verbes) permettent de résumer l’activité de la juridiction du
préteur dans le cadre du procès : ............................................................................................... 5
5.7. Les parties au procès .......................................................................................................... 5
5.8. La phase in iure ................................................................................................................... 6
5.8.1. Soit le préteur refuse l’instance (denegatio actionis) ................................................ 6
5.8.2. Soit le préteur accorde l’instance ............................................................................... 6
5.9. La phase in iure, le serment litisdécisoire .......................................................................... 6
5.9.1. Religieux vs juridique ................................................................................................... 6
5.9.2. Art. 1357 C. civ. ............................................................................................................ 7
5.9.3. Art. 8.34 C. civ. ............................................................................................................. 7
5.10. La phase in iure, la litis contestatio ................................................................................ 7
5.11. La phase in iure, La litis contestatio................................................................................ 7
Maxime D., année académique 2023-2024

5.11.1. Effet novateur.............................................................................................................. 7


5.11.2. Effet fixateur ................................................................................................................ 7
5.12. La formule ....................................................................................................................... 8
5.13. Exceptio ........................................................................................................................... 9
5.14. La phase apud iudicem ................................................................................................... 9
5.15. La charge de la preuve en droit romain ....................................................................... 10
5.15.1. Règle générale ........................................................................................................... 10
5.15.2. Application de ces principes ..................................................................................... 10
5.16. La charge de la preuve en droit moderne .................................................................... 10
5.17. Le jugement (sententia) en droit romain ..................................................................... 11
5.18. Le déni de justice en droit moderne ............................................................................ 11
5.19. Les effets du jugement en droit romain ....................................................................... 11
5.19.1. Pas de voie de recours .............................................................................................. 11
5.19.2. L’exécution du jugement ........................................................................................... 11
5.19.3. L’action en exécution du jugement (actio iudicati) .................................................. 11
Monitorat IV Fondements romains et éléments d’histoire du droit privé
2. La procédure
C’est une notion est large, c’est :
2.1. Le mécanisme de la décision politique :
C’est toute manière d’agir avec le peuple, la plèbe (au conseil de la plèbe) ou le sénat (pour
les sénatusconsultes).
2.2. La juridiction (= dire le droit). On dit le droit quand :
Le préteur peut dire le droit dans les 2 situations.
2.2.1. Procédure contentieuse (le procès)
= C’est quand on a un litige.
2.2.2. Procédure gracieuse (cf. monitorat V)
= c’est en-dehors de tout litige. Le préteur aide les gens à faire des démarches juridiques,
comme un contrat, mais sans qu’il y ait un litige.
2.3. L’acte juridique privé : le contrat
Certains actes juridiques peuvent être conclus entre citoyens sans préteur, comme le contrat.
3. La procédure contentieuse
On est dans un litige, qui mène donc au procès.
3.1. Le procès
Le procès est un litige soumis à un tribunal. Le litige est une contestation, de nature
juridique, entre deux ou plusieurs personnes et qui doit être tranché par l’application du
droit positif.
Maxime D., année académique 2023-2024

3.2. Procédure
1) La procédure est les règles qui gouvernent l’organisation des tribunaux, leurs
compétences, le déroulement des procès et l’exécution des jugements.
Ces règles de procédure sont dans le droit judiciaire.
2) En droit belge, les règles de la procédure figurent dans le Code judiciaire.
3) Trois types de procédure :
a) Legis actiones
b) Procédure formulaire
c) Procédure extraordinaire
En droit romain, selon la période, on a une procédure différente. En droit archaïque, c’est la
procédure legis actiones qui est en vigueur. En droit classique, c’est la procédure formulaire
et pour le droit tardif, c’est la procédure extraordinaire.
On va surtout parler de la procédure formulaire car c’est le droit classique et on étudie ce
droit. A noter qu’on ne passe jamais du jour au lendemain à une autre procédure, l’ancienne
procédure passe en désuétude avant l’abandon officiel.
4. La procédure formulaire
Procédure Dates Périodes du droit romain
Legis actiones Jusqu’en 17 ACN Droit archaïque
(formellement abrogé à
cette date mais on l’utilisait
de moins en moins déjà
avant)
Procédure formulaire Environ 250 ACN – 342 PCN Droit classique
On a donc une période où
les 2 premières procédures
se sont côtoyées.
Procédure extraordinaire Bas-Empire et Justinien Droit tardif
5. Les actions in rem et in personam
Il y a 2 types d’action :
5.1. L’action in personam ou action personnelle
1) Elle porte sur la personne du défendeur
2) Le demandeur affirme que le défendeur doit lui donner (dare), lui fournir (praestare) ou
faire (facere) quelque chose pour lui
Exemple : une dette de 10 000 sesterces. On s’attaque à la personne.
5.2. L’action in rem ou action réelle porte sur la chose.
1) Elle a un objet déterminé, dont le demandeur affirme être le propriétaire et qu’il réclame
au défendeur qui l’a en sa possession
2) Des origines à Justinien, l’action in rem s’appelle la rei vindicatio (la revendication de la
chose)
Maxime D., année académique 2023-2024

In rem car res = chose. Ça porte en effet sur une chose.


La différence entre les 2 est que pour in personam, on demande à une personne spécifique.
Pour in rem, on ne vise pas une personne mais on demande la propriété d’une chose, on s’en
fout de qui l’a. Exemple : si un cheval est volé, on attaque le voleur en justice mais on s’en
fout du voleur, l’important est notre animal.
5.3. L’in ius vocatio
Comment se déroulait le procès ? On commence par la citation à comparaitre (in ius vocatio),
on fait savoir qu’on emmène la personne en justice. Exemple d’in ius vocatio :
5.3.1. En latin
- Age ambula in ius, leno
- Quid me in ius vocas ?
- Illi apud praetorem dicam ; sed ego in ius voco
5.3.2. En français
- Va donc au tribunal, marchand
- Pourquoi me cites-tu au tribunal ?
- Je te le dirai là-bas devant le préteur, mais je te cite au tribunal
Plaute, Persa 745-746
Plaute n’est pas un juriste mais met en scène du juridique.
La citation à comparaitre n’est que dire qu’on convoque. Ça se fait dans la rue, mais pas dans
le domicile du défendeur.
5.4. La citation à comparaître en droit moderne
1) Art. 700 CJ : « A peine de nullité, les demandes principales sont portées devant le juge au
moyen d’une citation, sans préjudice des règles particulières applicables aux
comparutions volontaires et aux procédures sur requête. »
En droit moderne, on a une citation à comparaitre. Il existe plusieurs modes introductifs.
2) Art. 439 C. pén. : « Sera puni d’un emprisonnement de quinze jours à deux ans et d’une
amende de vingt-six euros à trois cents euros celui qui, sans ordre de l’autorité et hors les
cas où la loi permet d’entrer dans le domicile des particuliers contre leur volonté, soit
aura pénétré dans une maison, un appartement, une chambre ou un logement habités
par autrui [...]. »
L’interdiction de convoquer à domicile est toujours d’application. Il y a cependant certaines
exceptions comme pour les flagrants délits ou quand on a une autorisation.
5.5. Les deux phases du procès
5.5.1. La phase in iure
C’est la phase devant le préteur. Le préteur a l’imperium et examine la situation qui est
présentée. Il se demande s’il va accorder ou pas une action en justice.
Maxime D., année académique 2023-2024

Le préteur :
1) Examine la question de droit soulevée par le litige
2) S’il estime qu’elle peut donner lieu à un procès, fixe la règle de droit applicable pour
le cas
3) Nomme le juge choisi par les parties
4) Investit ce juge du pouvoir de juger cette affaire
5) Donne la formule à suivre

Il dit donc vraiment le droit qu’on applique.


Cette procédure est basée sur l’édit du préteur. L’édit du préteur est le catalogue de toutes
les voies de droit, de toutes les actions qu’on peut intenter en justice. Il y a aussi en face des
actions la formule de base applicable. Le préteur modifie la formule dans certains cas.
5.5.2. La phase apud iudicem
C’est la phase devant le juge. Ce dernier examine l’affaire, prend connaissance des moyens
de preuve fournis par le demandeur, entend les arguments des parties et prononce le
jugement.
Le juge ne va pas s’intéresser au droit car le droit est déjà choisi. Le juge est en plus un
simple citoyen. Il va s’intéresser aux preuves et à partir de ces preuves, va se prononcer. Il va
appliquer la formule donnée par le préteur. Il va donner son jugement (appelée sententia)
5.6. « Dire le droit » : la juridiction (iurisdictio)
5.6.1. Juridiction : ius + dicere (= dire le droit)
Le mot « juridiction » vient de « ius » et de « dicere ». Celui qui peut dire le droit est le
préteur, il a l’imperium. La juridiction est une prérogative du souverain.
5.6.2. La tria certa verba (3 verbes) permettent de résumer l’activité de la juridiction du
préteur dans le cadre du procès :
1) DO = je donne. Do car quand les parties se présentent devant le préteur, le préteur doit
dire s’il accorde une action en justice ou pas. Si oui, il dit « do ».
2) DICO = je dis. Le préteur dit la règle de droit qui va s’appliquer à l’action
3) ADDICO : j’adjuge. Les parties se rendent devant le juge et le juge va examiner les faits ce
dernier va ensuite donner son jugement.
Le jugement n’a pas de force exécutoire car le juge est un simple citoyen. Le jugement est
donc dénué de la force de l’imperium. Il peut arriver que le défendeur n’exécute pas le
jugement. Le juge ne peut pas le contraindre car il est un simple particulier. Le demandeur
doit alors à nouveau aller devant le préteur pour rendre le jugement exécutoire et forcer le
défenseur. C’est alors que le préteur qui dit « addico » pour forcer la personne. A noter qu’on
force soit la personne du défendeur si c’est in personam, soit la chose si c’est du in rem.
Ces 3 verbes définissent cette juridiction du préteur.
5.7. Les parties au procès
1) Le demandeur = actor, celui qui agit
2) Le défendeur = reus
Maxime D., année académique 2023-2024

3) Par convention, dans les formules présentes dans l’édit du préteur, le demandeur
s’appelle Aulus Agerius et le défendeur Numerius Negidius. On abrège As As et Ns Ns
L’édit du préteur = catalogue de toutes les actions avec les formules par défaut associées.
4) Le demandeur est à l’initiative des actes de la procédure, notamment de la citation en
justice (= ius in vocatio)
5.8. La phase in iure
5.8.1. Soit le préteur refuse l’instance (denegatio actionis)
Après l’ius in vocatio, les parties sont devant le préteur. Le préteur va d’abord se demander
s’il donne l’autorisation pour aller en justice, ou pas. S’il refuse, c’est la dénegatio actionis.
5.8.2. Soit le préteur accorde l’instance
1) Indefensio : condamnation

Le défendeur peut ne pas se défendre. Il est condamné et on ne va pas devant le juge.


2) Confessio : condamnation
Le défendeur avoue et ça a la même conséquence.
3) Serment litisdécisoire : condamnation ou acquittement
4) Litis contestatio
5.9. La phase in iure, le serment litisdécisoire
1) La personne A propose de renoncer à sa prétention si la personne B affirme sous
serment le fait sur lequel il fonde la prétention contraire.
Le serment consiste aussi à ce qu’on s’envoie la malédiction si on désobéit. Quand on utilise
le serment, une des parties accepte de refuser à sa prétention si l’autre partie fait le serment.
La personne A met en jeu la finalité du procès par un serment. On accepte qu’on arrête si B
jure.
2) Plusieurs possibilités :
a) B jure → B a raison
b) B refuse de prêter le serment → B perd le procès
c) B réfère le serment à A : on renvoie le serment à l’autre partie. B ne jure pas mais
renvoie la demande de serment. A a deux possibilités :
i. A jure → A a raison
ii. A refuse de prêter le serment -> A perd le procès
Dans tous les cas, le procès se finit à cette étape.
5.9.1. Religieux vs juridique
Le serment est religieux. Si une personne ment avec serment, elle est parjure.
Juridiquement, si on ment, on n’a rien. La sanction est religieuse en droit romain. Le serment
est toujours présent en droit moderne, via le serment décisoire.
Maxime D., année académique 2023-2024

5.9.2. Art. 1357 C. civ.


• « Le serment judiciaire est de deux espèces :
1° Celui qu'une partie défère à l'autre pour en faire dépendre le jugement de la
cause : il est appelé "décisoire" ;
2° Celui qui est déféré d'office par le juge à l'une ou à l'autre des parties. »
5.9.3. Art. 8.34 C. civ.
• « Le serment décisoire peut être déféré sur quelque espèce de contestation que ce
soit et en tout état de cause. Celui à qui le serment est déféré et qui le refuse ou ne
veut pas le référer, ou celui à qui il a été référé et qui le refuse, succombe dans sa
prétention. »
(Livre 8, sur le droit de la preuve)
C’est exactement comme on a vu avant. Ce n’est presque pas utilisé en droit moderne, on
l’utilise peu.
5.10. La phase in iure, la litis contestatio
1) Elle clôture la phase in iure

La possibilité est que le défendeur dit qu’il n’est pas d’accord, il veut se défendre. C’est la
seule hypothèse où on va au procès. Il y a litis contestatio quand le défendeur conteste.
2) Lis, litis (= l’objet du litige) + contestari (= prendre ensemble à témoin)
Lorsque le défendeur soutient la prétention du demandeur, les parties vont prendre tout le
monde témoin pour dire qu’il y a procès.
3) Les parties prennent à témoin pour :
a) L’existence du procès
b) Le fondement de la demande
c) La nature ou l’estimation de l’objet du litige

5.11. La phase in iure, La litis contestatio


L’acceptation par le demandeur et le défendeur de la formule aboutit à la litis contestatio.
Cette litis contestatio a 2 effets :
5.11.1. Effet novateur
Elle éteint le droit du demandeur, il ne pourra plus intenter un nouveau procès pour la chose
en question mais le demandeur acquiert un nouveau droit, qui est le droit d’obtenir une
condamnation pécuniaire si le procès est gagné.
Ce terme « effet novateur » vient de la novation. On éteint le droit du demandeur d’ouvrir un
procès pour le machin en question. Si on n’avait pas la suppression du droit, on pourrait faire
des procès en boucle.
La novation est l’extinction d’une obligation et son remplacement par une autre obligation.
5.11.2. Effet fixateur
La litis contestatio fige la situation des parties jusqu’au jugement. Le préteur va tout fixer. Les
parties se mettent d’accord pour dire qu’on a un désaccord sur une telle chose fixe.
Maxime D., année académique 2023-2024

5.12. La formule
Si on va au procès, le préteur doit faire la formule.
1) La formule est un document par lequel le préteur établit la qualification juridique de
l’objet du litige (= qu’est-ce qui est en jeu), nomme le juge auquel il s’adresse, et définit
l’identité des parties.
2) Différentes parties structurent la formule :

a) Nominatio : nomination du juge. On dit quel juge va juger le litige.


b) Demonstratio : exposé des faits. On ne le trouve pas toujours. C’est un sommaire
résumé des faits.
c) Intentio : énonciation de la demande. C’est vraiment ce que demande le
demandeur. C’est ce qu’il réclame en justice.
d) Condemnatio : condamnation prévue si le juge pense que la prétention du
demandeur est fondée. Ça va avec l’absolutio.
e) Absolutio : absolution à défaut de la condamnation, c’est si le juge pense que la
prétention du demandeur n’est pas fondée. Le défendeur est donc acquitté.
Les 2 prochains vont ensemble et ne sont pas toujours pas présents :
f) Exceptio : placée après l’intentio, elle permet au défendeur de s’opposer à la
demande. Ce n’est pas toujours là. Ce sont vraiment les arguments du défendeur.
Exemple : le défendeur dit qu’il doit moins payer.
g) Replicatio, duplicatio, triplicatio, etc. C’est le contre-argument du demandeur, ce
qu’il répond à la réponse du défendeur. On peut avoir plein d’étapes. C’est
l’exceptio de l’exceptio, de l’exceptio, etc.

In rem In personam
Revendicatio Parties des formules Condictio
Que N. (la personne qui va
Nomination Que N. soit juge.
être juge) soit juge.
S’il appert que cet esclave,
en vertu du droit des
S’il appert que Numérius
Quirites, est à Aulus Agerius,
Intention Negidius doit donner à
Aulus Agerius 10 000 s.,
(On écrit au juge) (Aulus
Agerius est le As)
à concurrence de sa valeur
(au jugement), qu’à ce Qu’il condamne Ns Ns (à
Condamnation
montant il condamne Ns Ns payer) à As As 10 000 s.
envers As As
Si cela n’appert pas, qu’il Si cela n’appert pas, qu’il
Absolution
l’acquitte l’acquitte
Maxime D., année académique 2023-2024

In rem In personam
Revendicatio Parties des formules Condictio
Que N. soit juge. Nomination Que N. soit juge.
S’il appert que cet esclave, S’il appert que Numérius
en vertu du droit des Intention Negidius doit donner
Quirites, est à Aulus Agerius, à Aulus Agerius 10 000 s.,
Et s’il n’a pas été convenu
Et si dans cette affaire rien
entre As As et Ns Ns que
ne s’est fait ni ne se fait par Exception
cette somme d’argent ne
le dol malicieux d’As As
serait pas réclamée
à concurrence de sa valeur
(au jugement),
Qu’il condamne Ns Ns (à
qu’à ce montant il Condamnation
payer) à As As 10 000 s.
condamne Ns Ns envers As
As
Si cela n’appert pas (= si ce
Si cela n’appert pas,
n’est pas vrai), qu’il Absolution
qu’il l’acquitte
l’acquitte (le défendeur)
NOTE IMPORTANTE : on ne doit pas connaitre les formules mais savoir à quelle étape ça
correspond !
Si on se demande si l’action est in rem ou in personam, on peut facilement voir l’intention. Le
nom du défendeur n’est pas mentionné si on demande l’objet. Dans la procédure in
personam, le nom du défendeur est nommé.
5.13. Exceptio
Un dol est une manœuvre frauduleuse d’une partie pour avoir un avantage au détriment
d’autrui. S’il y a eu dol, on introduit une exception de dol.
L’exception peut être de tout type, mais on a ici 2 exemples :
1) Exception de dol (exceptio doli) : « Et si, dans cette affaire, rien ne s’est fait ni ne se fait
par le dol malicieux d’Aulus Agerius »
2) Exception de violence (exceptio metus) : « Si, dans cette affaire, rien n’a été fait pour
inspirer la crainte »
Violence est menacer quelqu’un.
3) Etc.
5.14. La phase apud iudicem
C’est la phase devant le juge. Le juge :
1) Est un simple citoyen, choisi par les 2 parties sur une liste établie pour un an et affichée
au forum ou, à défaut, tiré au sort par le préteur en cas de conflit pour le choix.
Maxime D., année académique 2023-2024

2) Il examine l’affaire au fond, prend connaissance des moyens de preuve fournis par les
parties et prononce le jugement (= sententia).
Le juge n’est pas un fonctionnaire ou un spécialiste. Le juge s’intéresse aux faits, surtout aux
preuves. Le juge est nommé pour une seule affaire. Le juge regarde la formule et examine les
preuves sur la base de la formule.
3) Le juge n’est compétent que pour la seule affaire que concerne la formule par laquelle il
est saisi.
5.15. La charge de la preuve en droit romain
5.15.1. Règle générale
La charge de la preuve veut dire qu’on est chargé d’apporter la preuve. On a 2 règles
générales :
• Actori incumbit probatio = La charge de la preuve incombe au demandeur. Le
demandeur introduit l’action et il doit donc donner la preuve.
• Reus in excipiendo fit actor = Le défendeur, en soulevant une exception (= e,
donnant un moyen de défense), devient demandeur. Quand il se défend, le
défendeur devient demandeur.
5.15.2. Application de ces principes
Celui qui perd est celui des plaideurs qui, le premier, échoue dans la preuve qu’il doit
apporter. Le premier à devoir prouver est toujours le demandeur.
C’est demandeur-défenseur. Chacun des 2 donne une preuve une fois. Si chaque partie sait
qu’elle n’a pas de preuve, on peut faire le serment, ça peut donner plus de chances de
gagner.
5.16. La charge de la preuve en droit moderne
Les règles de la charge de la preuve sont toujours d’application aujourd’hui.
1) Art. 1315 de l’ancien C. Civ.

« Celui qui réclame l’exécution d’une obligation, doit la prouver. Réciproquement, celui qui se
prétend libéré, doit justifier le payement ou le fait qui a produit l’extinction de son
obligation. »
2) Art. 870 CJ (code judiciaire)
« Chacune des parties a la charge de prouver les faits qu’elle allègue. »
3) Art. 8.4 du Code civil
« Celui qui veut faire valoir une prétention en justice doit prouver les actes juridiques ou faits
qui la fondent. Celui qui se prétend libéré doit prouver les actes juridiques ou faits qui
soutiennent sa prétention. »
C’est l’application de ces règles qui permet de savoir qui gagne.
Maxime D., année académique 2023-2024

5.17. Le jugement (sententia) en droit romain


1) A la fin de la phase apud iudicem, le juge doit prononcer son jugement
2) Trois possibilités

Dans la formule, on a 3 possibilités :


a) Il condamne le défendeur
b) Il absout le défendeur
c) Il s’estime incapable de trancher

→ Dans ce cas, le préteur désigne un autre juge et la phase apud iudicem est recommencée
jusqu’à ce qu’un jugement soit rendu.
5.18. Le déni de justice en droit moderne
Refuser de juger est un déni de justice en droit moderne, ce qui est interdit. Le juge doit
toujours trancher, même si la loi ne lui dit pas quoi faire.
1) Art. 5 CJ

« Il y a déni de justice lorsque le juge refuse de juger sous quelque prétexte que ce soit,
même du silence, de l’obscurité ou de l’insuffisance de la loi. »
2) Art. 258 CP
« Tout juge, tout administrateur ou membre d’un corps administratif, qui, sous quelque
prétexte que ce soit, même du silence ou de l’obscurité de la loi, aura dénié de rendre la
justice qu’il doit aux parties, sera puni d’une amende de deux cents [euros] à cinq cents
[euros], et pourra être condamné à l’interdiction du droit de remplir des fonctions, emplois
ou offices publics. »
Le juge doit juger. Sinon, il est puni. Le déni est grave en doit moderne.
5.19. Les effets du jugement en droit romain
5.19.1. Pas de voie de recours
En droit moderne, on peut souvent faire un recours si on n’est pas content. Ce n’était pas le
cas en droit romain.
5.19.2. L’exécution du jugement
Le juge n’a pas l’imperium et il se peut que quand le demandeur aille trouver le défendeur
pour avoir son dû, le défendeur refuse. Dans ce cas, le demandeur va aller au préteur pour
introduire une nouvelle action : il va demander l’exécution du jugement. C’est l’action en
exécution du jugement. Cette action condamne le défendeur au double du montant prévu.
Exemple : 100 € → 200 €. S’il ne s’exécute toujours pas, alors le préteur adjuge et cela
permet d’exécuter le jugement même si le défendeur n'a pas envie. On le force via :
5.19.3. L’action en exécution du jugement (actio iudicati)
1) La manus iniectio (l’exécution sur la personne)

On exécute le jugement via l’exécution sur la personne. On trouve déjà ça en droit archaïque.
Au départ, on mettait le défendeur en esclavage le temps que sa peine soit remboursée.
Maxime D., année académique 2023-2024

En droit classique, on va plus le mettre en prison le temps que quelqu’un paie la dette.
2) La venditio bonorum (la vente des biens)
On prend les biens du défendeur et on va les vendre pour atteindre le montant du procès.
Maxime D., année académique 2023-2024

1. Table des matières


1. Table des matières ...................................................................................................................... 1
2. Casus............................................................................................................................................ 2
2.1. Quelle est la procédure applicable en 30 PCN ? ................................................................ 2
2.2. L’action intentée par Titus est-elle une actio in rem ou in personam ? ............................ 2
2.3. Décrivez les différentes étapes de la procédure. ............................................................... 2
2.4. Rédigez la formule applicable au cas d’espèce en lieu et place du préteur. ..................... 2
2.5. Que conseilleriez-vous à Marcus de demander au préteur afin de se défendre ? ........... 3
2.6. Lors de la phase apud iudicem (= devant le juge), sur qui reposera la charge de la
preuve ?........................................................................................................................................... 3
2.7. Dans l’hypothèse où Marcus est condamné mais refuse toujours de payer, que peut
faire Titus pour faire exécuter la décision ? ................................................................................... 3
3. Casus (variante)........................................................................................................................... 3
3.1. Rédigez la formule applicable au cas d’espèce en lieu et place du préteur. ..................... 3
4. La classification des actions ........................................................................................................ 4
4.1. Civiles ou prétoriennes ....................................................................................................... 4
4.1.1. Actions civiles .............................................................................................................. 4
4.1.2. Actions prétoriennes................................................................................................... 4
4.1.2.1. Les actions in factum conceptae ............................................................................ 4
4.1.2.2. Actions utiles .......................................................................................................... 4
4.1.2.3. Actions avec fiction................................................................................................. 4
4.2. De droit strict ou de bonne foi ........................................................................................... 5
4.2.1. Actions de droit strict ................................................................................................. 5
4.2.2. Actions de bonne foi ................................................................................................... 5
4.2.3. Contrats ....................................................................................................................... 6
4.2.3.1. Unilatéraux ............................................................................................................. 6
4.2.3.2. Synallagmatiques parfaits ...................................................................................... 6
4.2.3.3. Synallagmatiques imparfaits .................................................................................. 6
5. Les procédures organisées par le préteur sur la base de son imperium ................................... 6
5.1. Les rôles du préteur ............................................................................................................ 6
5.2. Juridiction gracieuse (iurisdictio voluntaria) ...................................................................... 6
5.2.1. Juridiction (iuris dictio) : ius + dicere (« dire le droit ») ............................................. 6
5.2.2. In iure cessio prend la forme d’un procès fictif limité à la phase in iure .................. 7
5.2.3. Usages : ....................................................................................................................... 7
5.3. Les procédures organisées par le préteur sur la base de son imperium ........................... 7
5.4. Les stipulations prétoriennes (cautiones) .......................................................................... 7
Maxime D., année académique 2023-2024

5.5. Les envois en possession (missio in possessionem) ........................................................... 8


5.5.1. Définition..................................................................................................................... 8
5.5.2. Trois hypothèses pour avoir l’envoi en possession : .................................................. 8
5.6. Les interdits (interdicta)...................................................................................................... 8
5.6.1. Définition..................................................................................................................... 8
5.6.2. Objectifs : .................................................................................................................... 8
5.7. Restitutio in integrum ......................................................................................................... 8
5.7.1. Définition..................................................................................................................... 8
5.7.2. Effet ............................................................................................................................. 8
Monitorat V Fondements romains et éléments d’histoire du droit privé
2. Casus
En 30 PCN, Marcus, un jeune citoyen romain, se rend au marché afin d’acheter un cheval. Il est
accompagné de son ami, Titus. Après d’âpres négociations avec le marchand, Marcus et celui-ci se
mettent d’accord sur un prix de 20.000 sesterces. Marcus, qui n’a en sa possession que 10.000
sesterces, emprunte alors la somme manquante à son ami Titus pour payer le marchand, en lui
promettant de le rembourser au plus vite.

Plusieurs mois s’écoulent et Marcus n’a toujours pas remboursé Titus. Titus, charitable, informe alors
Marcus qu’il n’est plus nécessaire de le rembourser et qu’il lui offre les 10.000 sesterces
précédemment prêtés. Cependant, quelques jours plus tard, Titus entend parler d’une super affaire :
un marchand vend des vins millésimés à bas prix. Regrettant alors d’avoir dit à Marcus qu’il ne devait
plus le rembourser, il lui fait savoir qu’il a changé d’avis. Marcus refuse toutefois de le rembourser.
Titus, résigné, introduit alors une action en justice pour récupérer les 10.000 sesterces.

2.1. Quelle est la procédure applicable en 30 PCN ?


Les casus sont toujours en droit classique, c’est donc la procédure formulaire.

2.2. L’action intentée par Titus est-elle une actio in rem ou in personam ?
In personam car Titus demande 10 000 sesterces et ces 10 000 sesterces sont liés à la relation entre
Marcus et Titus. C’est une dette.

2.3. Décrivez les différentes étapes de la procédure.


1) In ius vocatio : le demandeur dit au demandeur qu’il l’assigne en justice.

2) La phase in iure : le préteur va écouter les parties et décider s’il confère l’action en justice ou
pas. Il va formuler la formule du procès s’il accepte.

3) La phase apud iudicem. Les parties vont devant le juge.

2.4. Rédigez la formule applicable au cas d’espèce en lieu et place du préteur.


Ça ne sera normalement pas aux examens, ça n’est jamais arrivé, c’est juste pour bien comprendre la
structure.

Les parties citées dans l’intentio sont le demandeur et le défendeur dans la procédure in personam.
Le défendeur est Marcus et le demandeur est Titus.

1) Nominatio : Que N. soit juge


2) Intentio : S’il appert que NsNs (Marcus) doit donner à AsAs (Titus) 10.000 sesterces
Maxime D., année académique 2023-2024

3) Exceptio (de pacte) : Et s’il n’a pas été convenu entre AsAs et NsNs que cette somme d’argent
ne serait pas réclamée
4) Condamnatio : Qu’il condamne NsNs à payer à AsAs 10.000 sesterces
5) Absolutio : Si cela n’appert pas, qu’il l’acquitte

2.5. Que conseilleriez-vous à Marcus de demander au préteur afin de se défendre ?


Il faudrait faire figurer une exceptio : qu’ils avaient conclu un accord qui disait qu’il ne devait plus le
rembourser. Cette exceptio s’appelle l’exception de pacte. Marcus va dire qu’un pacte avait été
conclu.

2.6. Lors de la phase apud iudicem (= devant le juge), sur qui reposera la charge de la
preuve ?
Le premier à devoir prouver est le demandeur. Il doit prouver l’existence de la dette. Ensuite, le
défendeur va devoir prouver que le demandeur lui a dit qu’il ne devait pas le rembourser. Si Titus
n’arrive pas à prouver l’existence de la dette, Marcus n’a pas à prouver que la dette a été annulée.

2.7. Dans l’hypothèse où Marcus est condamné mais refuse toujours de payer, que peut
faire Titus pour faire exécuter la décision ?
Titus va chez le préteur pour demander les voies d’exécution forcée. Pour cette demande, il va
introduire une action : l’actio iudicati. Cette action a pour effet de doubler le montant (donc 20 000
sesterces au lieu de 10 000).

À noter que l’action peut ne pas être accordée par le prêteur. Si c’est accepté, on va vendre les biens
du défendeur, ou condamner à la prison ou l’esclavage (moins les 2 derniers pour le droit classique,
c’est plus durant le droit archaïque).

3. Casus (variante)
Même chose mais il y a un changement, il est en gras et souligné :

En 30 PCN, Marcus, un jeune citoyen romain, se rend au marché afin d’acheter un cheval. Il est
accompagné de son ami, Titus. Après d’âpres négociations avec le marchand, Marcus et celui-ci se
mettent d’accord sur un prix de 20.000 sesterces. Marcus, qui n’a en sa possession que 10.000
sesterces, emprunte alors la somme manquante à son ami Titus pour payer le marchand, en lui
promettant de le rembourser au plus vite.

Plusieurs mois s’écoulent et Marcus n’a toujours pas remboursé Titus. Titus, charitable, informe alors
Marcus qu’il n’est plus nécessaire de le rembourser et qu’il lui offre les 10.000 sesterces
précédemment prêtés. Cependant, quelques jours plus tard, Titus entend parler d’une super affaire :
un marchand vend des vins millésimés à bas prix. Regrettant alors d’avoir dit à Marcus qu’il ne devait
plus le rembourser, il lui fait savoir qu’il a changé d’avis. Marcus accepte et lui fait savoir qu’il le
remboursera d’ici un mois. Au bout du temps imparti, Titus n’a toujours pas reçu son argent.
Résigné, il introduit alors une action en justice pour récupérer les 10.000 sesterces.

3.1. Rédigez la formule applicable au cas d’espèce en lieu et place du préteur.


L’exceptio qu’on avait insérée au cas précédent est toujours là. Cependant, Titus peut s’opposer à
cette exceptio : c’est la replicatio. Marcus avait accepté de le rembourser.

1) Nominatio : Que N. soit juge


2) Intentio : S’il appert que NsNs (Marcus) doit donner à AsAs (Titus) 10.000 sesterces
3) Exceptio (de pacte) : Et s’il n’a pas été convenu entre AsAs et NsNs que cette somme d’argent
ne serait pas réclamée
Maxime D., année académique 2023-2024

4) Replicatio : Et si on n’a pas convenu ensuite qu’il serait permis de réclamer cette somme
d’argent
5) Condamnatio : Qu’il condamne NsNs à payer à AsAs 10.000 sesterces
6) Absolutio : Si cela n’appert pas, qu’il l’acquitte

4. La classification des actions


On ne va pas voir toutes les classifications, mais juste celles que Ruelle a vu. On trouve les actions :

1) Civiles ou prétoriennes
2) De droit strict ou de bonne foi
3) In rem ou in personam
4) Etc.

4.1. Civiles ou prétoriennes


4.1.1. Actions civiles
Ce sont les actions conçues à partir du droit (in ius conceptae).

4.1.2. Actions prétoriennes


Elles tirent leur nom du préteur, elles sont de plusieurs types :

4.1.2.1. Les actions in factum conceptae


• Définition : actions conçues à partir d’un fait (exemples : dépôt et commodat).

Le préteur faisait face à une situation où il n’y a aucune réaction prévue par le droit. Pour combler ces
lacunes, il a fait une loi face à ce fait.

Le dépôt et le commodat sont des contrats. Exemple : on dépose un ordinateur et on le reprend plus
tard, c’est le dépôt. Le commodat, c’est ça mais celui qui héberge l’objet peut l’utiliser. Il n’y avait
aucune action civile pour ces 2 actions. A partir de là, le préteur a créé une norme. On va alors forcer
le logeur de l’objet à rendre l’objet.

4.1.2.2. Actions utiles


• Définition : actions créées à partir d’une action civile (exemple : les actions sur le modèle de
la lex Aquilia)

Les actions utiles sont quand le préteur voit qu’il y a une action civile mais qu’on l’applique que pour
un cas, et donc qu’on ne peut pas créer de règle générale. Le préteur va alors élargir son champ
d’application.

4.1.2.3. Actions avec fiction


• Définition : actions dont la formule comporte une fiction (exemple : action de vol intentée par
un pérégrin)

Ce sont des actions dont la formule comporte une fiction. La fiction consiste à admettre comme vraie
une hypothèse contraire à la réalité, c’est surtout dans les procès avec des pérégrins. En effet, le
préteur, avec le droit formulaire, a étendu le champ d’application aux pérégrins. On fait comme si le
pérégrin était un citoyen romain, on admet donc quelque chose qui est faux pour lui permettre d’agir
en justice. Avant, les vols contre un pérégrin n’étaient par exemple pas condamnés.

Dans l’action civile, si on veut l’adoption d’une loi, on doit faire voter avec les comices et tout. C’est
donc un processus lourd qui est lourd. Or, le préteur a fait des lois pour combler des lacunes, c’est
donc plus rapide.
Maxime D., année académique 2023-2024

4.2. De droit strict ou de bonne foi


4.2.1. Actions de droit strict
• Le défendeur ne peut tirer argument d’une violation de la bonne foi par le demandeur qui
agit de manière conforme au droit mais aboutissant à un résultat inéquitable.

Le juge a un champ de manœuvre limité. Il ne peut par exemple pas dire que le défendeur va payer la
moitié. Le défendeur ne peut donc pas argumenter qu’il y a violation de la bonne foi.

Ça peut conduire à un résultat non-équitable. Exemple : on a 10 000 sesterces demandés contre nous
mais il y a 5 000 sesterces qu’on avait donnés 5 mois avant. On ne peut pas déduire les 5 000
sesterces, donc pour en demander 5 000 sesterces au lieu de 10 000. Le caractère strict est vraiment
le problème de ce procès. Le juge ne peut pas faire preuve de justice.

4.2.2. Actions de bonne foi


• Définition : le juge considère l’ensemble des intérêts lésés du demandeur à la lumière de la
bonne foi (conception objective)

Le juge a une bonne marge de manœuvre. On n’a pas procédé via des exceptions pour régler le
problème mais en créant un nouveau machin.

Exemple avec le vendeur qui vend un terrain qu’il était sûr fertile.

• Bonne foi

a) Conception objective : norme de comportement qui résulte d’une relation de


confiance mutuelle

On se dit qu’on agit honnêtement l’un envers l’autre.

b) Conception subjective : conviction intime de ne violer le droit de personne

On se dit qu’il y a une violation du droit des personnes. On se place dans la peau du sujet, qui dit
qu’on viole le droit des personnes.

• Clause ex fide bona et intentio indéfinie

Ces actions de bonne foi vont permettre plus de largesse au juge.

• Formules :

Actio empti (action de Parties des formules Actio venditi (action du


l’acheteur) vendeur)
Que N. soit juge. Nomination Que N. soit juge.
Quant au fait que As As a Démonstration Quant au fait que As As a
acheté à Ns Ns le fonds vendu à Ns Ns le fonds
Cornélien, dont s’agit Cornélien, dont s’agit
Tout ce que dans cette affaire Intention Tout ce que dans cette affaire
Ns Ns doit donner ou faire à As Ns Ns doit donner ou faire à As
As de bonne foi As de bonne foi
Qu’à cela il condamne Ns Ns Condamnation Qu’à cela il condamne Ns Ns
envers As As envers As As
Si cela n’appert pas, Absolution Si cela n’appert pas,
qu’il l’acquitte qu’il l’acquitte
Maxime D., année académique 2023-2024

On est dans l’action de bonne foi car on commence par « tout ce que » et on a aussi « de bonne foi ».
Le juge a donc une plus grande marge de manœuvre. On a la même chose dans l’actio venditi.

Le demandeur peut choisir et discuter avec le défendeur pour avoir un accord qui arrange les 2
parties.

Dans l’édit du préteur reconstitué, on ne retrouve pas la démonstratio. Ce n’est pas toujours là.
Quand on a l’action de bonne foi, ce n’est pas toujours là. Quand c’est anti et banditi, c’est toujours là.

4.2.3. Contrats
Sur la base de cette distinction, on a classifié certains contrats sur base de leurs effets :

4.2.3.1. Unilatéraux
• Au moment de sa formation ou ultérieurement, le contrat unilatéral ne fait naître
d’obligations que dans le chef d’une seule des deux parties contractantes.

Exemple : on prête une somme d’argent. Notre obligation est de rembourser l’argent mais l’autre
personne n’a plus d’obligation. Au moment de sa formation ou ultérieurement, on a une obligation
pour une seule personne.

4.2.3.2. Synallagmatiques parfaits


• Dès le moment de la formation du contrat, le contrat synallagmatique parfait fait naître des
obligations croisées à charge des deux parties.

Dès le moment de la formation, on a des obligations à charge des 2 parties. Exemple : contrat de
vente : on doit livrer la chose et l’autre doit donner le prix.

4.2.3.3. Synallagmatiques imparfaits


• Le contrat synallagmatique imparfait est un contrat unilatéral au moment de sa formation
mais fait naître, au cours de son exécution, des obligations croisées.

Exemple avec le contrat de dépôt : c’est unilatéral car après qu’on dépose la chose, le logeur doit
restituer la chose, il n’y a que lui qui a une obligation. Cependant, on peut avoir une naissance
d’obligations croisée. Par exemple, on doit restituer le bien dans l’état dans lequel il était. S’il y a un
risque d’endommagement, que la personne a des frais à payer, alors on va devoir payer pour les frais
que le logeur aurait exposé pour conserver les biens.

5. Les procédures organisées par le préteur sur la base de son imperium


5.1. Les rôles du préteur
Le préteur :

1) Promulgue des édits

2) Juridiction contentieuse (= quand on a un litige)

3) Juridiction gracieuse (le préteur intervient aussi ici)

4) Procédures organisées par le préteur sur la base de son imperium

5.2. Juridiction gracieuse (iurisdictio voluntaria)


5.2.1. Juridiction (iuris dictio) : ius + dicere (« dire le droit »)
On a 2 juridictions :

1) Juridiction contentieuse
Maxime D., année académique 2023-2024

2) Juridiction gracieuse

Il dit le droit en-dehors de tout contentieux, il aide les parties à accomplir des actes juridiques, par
exemple faire un transfert de propriété, affranchir un esclave, etc.

5.2.2. In iure cessio prend la forme d’un procès fictif limité à la phase in iure
On va utiliser la forme du procès alors qu’il n’y en a pas. Les parties, comme dans un procès, se
rendaient devant le préteur, comme si on était dans la phase in iure.

1) Vindicatio : « Je dis que ceci est à moi en vertu du droit des Quirites, selon sa condition ;
comme je l’ai dit, je t’ai imposé la vindicte ».

L’acheteur prend la position du demandeur, il dit la parole habituelle.

2) Contradivindicatio : le défendeur reste silencieux.

La différence avec le procès est que le vendeur ne revendique pas la propriété, il ne va pas faire la
contradiction. Le vendeur qui a la place du défendeur est silencieux, ce qui permet l’échange de
propriété.

5.2.3. Usages :
1) Transfert de la propriété
2) Affranchissement d’un esclave
3) Adoption

5.3. Les procédures organisées par le préteur sur la base de son imperium
1) Les stipulations prétoriennes (cautiones)
2) Les envois en possession (missio in possessionem)
3) Les interdits (interdicta)
4) Restitutio in integrum

Les procédures sont très brièvement décrites dans le syllabus car on le reverra plus tard en droit
romain.

5.4. Les stipulations prétoriennes (cautiones)


• Contrat, sous la forme d’une question-réponse exprimé devant le préteur, qui fait naître à la
charge du promettant l’obligation d’exécuter la prestation promise au profit du stipulant
(celui qui dit « promets-tu ? »).

Spondesne centum dare ? (« Promets-tu de donner cent ? »)

Spondeo (« Je promets »)

Le préteur aide à faire un contrat. Ce qui se passe est que les parties au contrat allaient devant le
préteur.

• La prestation est fournie par celui qui promet (le promettant) à celui qui stipule (le stipulant)

• La cautio est le document écrit (instrumentum) qui atteste que la stipulation orale (negotium)
a été conclue.

On met par écrit pour avoir une preuve. Cette cautio permet de distinguer l’acte juridique en tant que
tel. L’instrumentum est le moyen de preuve. Le negocium est l’acte juridique en tant que tel.
Maxime D., année académique 2023-2024

5.5. Les envois en possession (missio in possessionem)


5.5.1. Définition
• Par l’envoi en possession, le préteur autorise le demandeur à prendre possession des biens
du défendeur et à la vendre.

On est après le procès, avec l’exécution forcée (en droit classique, on fait une saisie des biens). Le
demandeur ne vend pas lui-même les biens, on fait d’abord un envoi en possession pour vendre les
biens.

5.5.2. Trois hypothèses pour avoir l’envoi en possession :


1) Le défendeur condamné n’a pas payé le montant de la condamnation dans les 30 jours
2) Le défendeur assigné pour une dette d’argent a reconnu sa dette (confessio)
3) Le défendeur ne se défend pas (indefensio)

5.6. Les interdits (interdicta)


5.6.1. Définition
• L’interdit (interdictum) est un ordre adressé par le préteur à un particulier.

C’est un ordre fait par le préteur pour un particulier.

5.6.2. Objectifs :
1) Empêcher avant que ça se passe un particulier de nuire aux intérêts d’un tiers à l’égard des
biens immobiliers, sacrés ou publics, dont tous les citoyens peuvent avoir la jouissance.
2) Conférer ou protéger la possession d’un bien privé.

Le but est la prévention, empêcher de nuire à certains biens, que ce soit des biens publics ou sacrés
dont tout le monde peut jouir ou aux biens d’une autre personne.

• Les interdits possessoires protègent le bien privé

5.7. Restitutio in integrum


5.7.1. Définition
• Restitutio in integrum (littéralement « rétablissement du demandeur en son état initial »
mais il faut savoir le terme latin) est une voie de recours spéciale, ouverte par le préteur, à
certaines personnes dont le statut ou certaines circonstances imposent une protection
particulière.

On va s’adresser au préteur et on va lui demander d’intervenir sans procès car il y a une personne qui
ne peut pas être protégée via un procès, notamment les mineurs. Il y a des lois qui entourent les
contrats sur les mineurs mais certaines personnes concluaient des contrats avec eux sans leur tuteur.

5.7.2. Effet
• Annulation de l’acte attaqué

L’idée n’est pas de donner comme au procès une compensation mais une annulation de l’acte
juridique qui a été conclu au détriment de certaines personnes vulnérables. Ce n’est pas un procès.

• Effets rétroactifs (ex tunc) >< Effets pour l’avenir (ex nunc)

On rétroagit, on fait comme si le contrat n’avait jamais existé. Ça s’oppose à ex nunc, où le contrat ne
vaut plus pour l’avenir mais pour la restitutio in integrum, c’est ex tunc.
Maxime D., année académique 2023-2024

1. Table des matières


1. Table des matières ...................................................................................................................... 1
2. Le ius personarum....................................................................................................................... 2
2.1. La personne en droit moderne ........................................................................................... 2
2.1.1. La personnalité juridique ............................................................................................ 2
2.1.2. La capacité de jouissance............................................................................................ 2
2.1.3. La capacité d’exercice.................................................................................................. 2
2.1.4. En droit moderne : ...................................................................................................... 2
2.2. La personne en droit romain .............................................................................................. 3
2.2.1. La terminologie romaine de la personne ................................................................... 3
2.3. La capitis deminutio ............................................................................................................ 3
2.3.1. Définition..................................................................................................................... 3
2.3.2. Décomposition du terme ............................................................................................ 3
2.3.3. 3 niveaux ..................................................................................................................... 3
2.3.4. 3 types de capitis deminutio ...................................................................................... 3
2.3.4.1. Maxima ................................................................................................................... 3
2.3.4.2. Media ...................................................................................................................... 3
2.3.4.3. Minima .................................................................................................................... 4
2.3.5. La capitis deminutio maxima...................................................................................... 4
2.3.6. La capitis deminutio media ........................................................................................ 4
2.3.7. La capitis deminutio minima ...................................................................................... 4
3. Summa divisio et aliae divisiones............................................................................................... 4
3.1. Summa divisio (liberté) ....................................................................................................... 5
3.1.1. Les sources de l’esclavage ........................................................................................... 5
3.1.1.1. Naissance ................................................................................................................ 5
3.1.1.2. Captivité .................................................................................................................. 5
3.1.1.3. Capitis deminutio maxima ..................................................................................... 5
3.2. Alia divisio (cité) .................................................................................................................. 5
3.2.1. Alia divisio (cité) : les citoyens romains ..................................................................... 5
3.2.1.1. Les droits politiques ................................................................................................ 5
3.2.1.2. Les droits civils ........................................................................................................ 6
3.2.2. Alia divisio (cité) : les Latins........................................................................................ 6
3.2.2.1. Le ius latinum .......................................................................................................... 6
3.2.2.2. Types de Latins ........................................................................................................ 6
3.2.2.2.1. Anciens Latins : Ligue latine (493 ACN – 338 ACN) ........................................... 6
3.2.2.2.2. Latins coloniaires : Italie (jusqu’aux guerres sociales 90/89 ACN).................... 7
Maxime D., année académique 2023-2024

3.2.2.2.3. Latins provinciaux : Provinces hors Italie .......................................................... 7


3.2.2.2.4. Latins Juniens : esclaves mal affranchis ........................................................... 7
3.2.3. Alia divisio (cité) : les pérégrins .................................................................................. 7
3.2.4. L’édit de Caracalla (212 PCN) ...................................................................................... 8
3.2.4.1. Définition ................................................................................................................ 8
3.2.4.2. Pourquoi ? ............................................................................................................... 8
3.2.4.2.1. Motif fiscal ........................................................................................................ 8
3.2.4.2.2. Motif religieux .................................................................................................. 8
3.2.4.2.3. Motif administratif ........................................................................................... 8
3.3. Alia divisio (famille) ............................................................................................................ 8
3.3.1. Alia divisio (famille) .................................................................................................... 8
3.3.1.1. Alia divisio (famille) : sui iuris ................................................................................ 9
3.3.1.2. Alia divisio (famille) : alieni iuris ............................................................................ 9
3.3.1.2.1. Pouvoir du pater familias ................................................................................. 9
Monitorat VI Fondements romains et éléments d’histoire du droit privé
2. Le ius personarum
Le droit des personnes (= ius personarum) est celui qui a le plus de casus à l’examen !

2.1. La personne en droit moderne


2.1.1. La personnalité juridique
La personne n’est pas envisagée de la même manière en droit romain et en droit moderne. En droit
moderne, tout être humain a une personnalité juridique. La personnalité juridique est la capacité à
avoir des droits et obligations et comporte 2 volets : la capacité de jouissance et la capacité
d’exercice.

2.1.2. La capacité de jouissance


• La capacité de jouissance désigne l’aptitude à être titulaire de droits et d’obligations (cf.
personnalité juridique)

Elle peut être limitée par la loi, comme avec les mineurs qui ne peuvent pas voter.

2.1.3. La capacité d’exercice


• La capacité d’exercice désigne l’aptitude à exercer les droits dont on est titulaire

C’est l’aptitude à exercer ses droits.

2.1.4. En droit moderne :


• Personne physique = être humain sujet de droit.

C’est l’être humain comme on l’entend souvent.

• Personne morale = être collectif auquel est reconnue la personnalité juridique

Elle est composée de personnes physiques.

On n’a pas vraiment cette distinction en droit romain.


Maxime D., année académique 2023-2024

2.2. La personne en droit romain


• Le droit romain envisage la personne du point de vue du groupe et des catégories juridiques
auxquelles les personnes sont rattachées et dont découlent les droits dont elles sont
susceptibles d’être titulaires.

Cette notion de la personne est différente en droit romain car tout le monde n’a pas des droits. En
fait, c’est suivant le groupe auquel on appartient qu’on va avoir des droits. Les droits sont différents
selon la catégorie juridique.

2.2.1. La terminologie romaine de la personne


• Persona

C’est le terme qui a donné « personne » mais il signifie l’être humain, libre ou esclave, donc
indépendamment de ces droits.

• Caput

C’est la « tête », c’est le statut de l’individu.

2.3. La capitis deminutio


2.3.1. Définition
La capitis deminutio désigne toute modification du statut juridique d’une personne.

2.3.2. Décomposition du terme


• Caput = le statut

• Deminutio = action d’enlever

Chaque personne appartient à un groupe.

Quand il y a la capitis deminutio, le groupe va diminuer d’un élément.

2.3.3. 3 niveaux
La modification du statut juridique peut intervenir à plusieurs niveaux : la liberté, la cité et la famille.

1) La liberté : libre ou esclave. Si on est libre, on voit notre statut au niveau de :

2) La cité : si on est citoyen romain, on a des droits romains. Si on est citoyen latin, on en a
d’autres, ou enfin pérégrins, c’est encore différent. Les Romains ont plus de droit que les
Latins qui ont plus de droit que les pérégrins.

3) La famille : si on est citoyen romain, on regarde à quelle famille on appartient.

2.3.4. 3 types de capitis deminutio


La capitis deminutio peut être de trois types :

2.3.4.1. Maxima
• Perte de la liberté, de la cité et des liens familiaux

C’est la modification du statut qui entraine la perte des 3 niveaux du statut.

2.3.4.2. Media
• Perte de la cité et des liens familiaux

Ça implique la perte des liens de la cité et donc les liens familiaux.


Maxime D., année académique 2023-2024

2.3.4.3. Minima
• Mutation des liens familiaux

On a simplement une modification de statut au niveau de la famille.

2.3.5. La capitis deminutio maxima


On a le groupe des personnes libres qui va avoir un élément en moins. En fait, on est juridiquement
mort (car s’enclenchent alors la succession, etc.)

2.3.6. La capitis deminutio media


Le groupe va diminuer d’un élément. C’est l’exil.

2.3.7. La capitis deminutio minima


On a une famille qui va perdre un élément et une autre famille va en gagner un. Cette modification
arrive via un acte juridique. Que ce soit via l’adrogation, le mariage (ça peut, le mariage cum manu va
faire ça) et, troisième cas, l’émancipation.

3. Summa divisio et aliae divisiones


Gaius dit qu’il y a la summa divisio ainsi que les aliae divisiones.
Maxime D., année académique 2023-2024

3.1. Summa divisio (liberté)


La summa divisio intervient au niveau de la liberté.
Ls ingénus sont libres de naissance et les affranchis sont des esclaves qui ont eu la liberté.

Les personnes
Libres Esclaves
Ingénus Affranchis

3.1.1. Les sources de l’esclavage


• « On naît esclave ou on le devient » (Gaius)

Il y a 3 possibilités :

3.1.1.1. Naissance
C’est la principale source. L’enfant qui est né d’une femme esclave sera lui-même esclave.

3.1.1.2. Captivité
Rome pouvait faire la guerre et si un Romain était fait prisonnier par un autre peuple, il devenait
esclave de l’autre cité. Inversement, si Rome capturait des citoyens des autres cités, ces prisonniers
devenaient esclaves.

Le post liminium est quand le citoyen romain a été pris en captivité et quand il revient à Rome, il
redevient citoyen romain et récupère tout ce qu’il avait avant au niveau des droits et des biens.

A noter qu’on pouvait être libre, puis pris en captivité, pris à nouveau libre, etc. Plein de
combinaisons de vie étaient possibles.

3.1.1.3. Capitis deminutio maxima


Cette modification de statut entraine la perte de la liberté. Ça se passe :

1) Quand le citoyen s’était soustrait au recensement. Les censeurs sont chargés de faire le
recensement).
2) Quand le citoyen se soustrait au service militaire.
3) Quand le débiteur était insolvable (mais seulement dans l’ancien droit).
4) Quand une personne a été jugée pour un crime atroce.
5) Quand une femme entretient une relation avec un esclave et que l’homme a demandé par 3
fois à la femme d’arrêter mais que la femme n’a pas arrêté.

3.2. Alia divisio (cité)


Il y a des règles très strictes pour voir à quelle catégorie on est. Selon notre groupe, on a des droits.

Romains Latins Pérégrins

3.2.1. Alia divisio (cité) : les citoyens romains


• Les citoyens romains ont la civitas, qui définit la jouissance des droits civils et politiques

La civitas est la citoyenneté. Le citoyen qui l’a va avoir des droits politiques et civils. Cependant, pour
les femmes, il n’y a que les droits civils et pas ceux politiques.

3.2.1.1. Les droits politiques


Les droits politiques sont un privilège masculin.
Maxime D., année académique 2023-2024

Ce sont :

1) Le droit au nom

Les citoyens masculins avaient un nom composé de plusieurs parties. Pour les femmes, c’était
beaucoup plus simple : les prénoms étaient selon l’ordre de naissance.

2) Le ius sufragii : le droit de vote


3) Le ius honorum : le droit de se porter candidat pour une magistrature

Si on a un casus où on a par exemple un préteur, c’est obligatoirement un citoyen romain masculin.

4) Le ius militiae : le droit de faire son service militaire

C’est une obligation et pas en soi un droit mais les Romains classaient ça comme un droit.

5) Le droit de payer l’impôt (tributum)

3.2.1.2. Les droits civils


Les femmes avaient les droits civils, comme les hommes.

Ce sont :

1) Le ius conubii ou conubium : le droit de contracter un mariage

C’est le droit de se marier.

2) Le ius commercii ou commercium : la faculté de conclure valablement un acte juridique


3) Les legis actiones : seulement accessibles aux citoyens romains

C’est la procédure en droit archaïque. La procédure n’était accessible qu’aux citoyens romains.

3.2.2. Alia divisio (cité) : les Latins


3.2.2.1. Le ius latinum
Les citoyens latins bénéficient du ius latinum (littéralement le « droit latin »).

3.2.2.2. Types de Latins


Les Latins sont des personnes différentes selon la période :

3.2.2.2.1. Anciens Latins : Ligue latine (493 ACN – 338 ACN)

La Ligue Latine est une alliance entre Rome et d’autres cités. Elle prévoit que chaque cité a sa propre
citoyenneté, son droit, etc. mais on a entre les cités des droits réciproques. Ça visait vraiment des
facilités entre les différentes cités. Ces liens réciproques sont :

a) Le conubium : droit de se marier avec le citoyen d’une autre cité


b) Le commercium : droit de conclure un acte juridique avec les citoyens des autres cités
c) Le ius suffragii : droit de vote
d) Le ius migrandi : droit de migrer, c’est si un citoyen va vers une autre cité pour s’y établir,
automatiquement, il obtient la citoyenneté de la cité dans laquelle il s’établit
e) Le factio testamenti : possibilité de faire un testament en faveur d’un citoyen d’une autre cité
Maxime D., année académique 2023-2024

3.2.2.2.2. Latins coloniaires : Italie (jusqu’aux guerres sociales 90/89 ACN)

En 338 ACN, la Ligue Latine est supprimée par Rome. Cependant, cette Ligue Latin va être
réappliquée aux cités crées par les Romains. Néanmoins, le ius latinum est limité au :

a) Commercium
b) Ius suffragii

Les facilités sont donc réduites.

3.2.2.2.3. Latins provinciaux : Provinces hors Italie

A nouveau, on a une évolution. En fait, les citoyens participent aux guerres comme les citoyens
romains mais n’ont pas les droits des Romains. Ils ne sont donc pas contents. On va donc avoir des
guerres sociales.

Ça va pousser Rome à donner la citoyenneté romaine. Tous les citoyens libres sont alors citoyens
romains. Rome ne se contente plus à l’Italie et va utiliser le ius latinum, pour des personnes non-
italiennes. Ces Latins provinciaux vont avoir les mêmes droits que les Latins coloniaires (commercium
et ius suffragii) :

a) Le commercium
b) Le ius suffragii

3.2.2.2.4. Latins Juniens : esclaves mal affranchis

Les Latins Juniens ne sont pas des habitants d’Italie mais une catégorie créée par l’empereur Auguste.
En fait, affranchir un esclave se fait selon une certaine procédure. Si on ne le respecte pas, l’esclave
est mal affranchi, il devient alors un Latin Junien. Il a juste le commercium. Il officiellement libre mais
n’a que ce droit.

3.2.3. Alia divisio (cité) : les pérégrins


• Ils ne sont ni Romains, ni Latins

Il est l’étranger.

• Le pérégrin est sujet de droit de la cité dont il est ressortissant, droit reconnu par Rome et
appliqué sur son territoire, depuis l’institution d’un préteur pérégrin en 242 ACN

Le pérégrin dépend du droit de sa cité. Le droit des pérégrins dépend donc de la cité d’origine. C’est
différent selon Athènes, etc.

• Il peut obtenir, à titre individuel, le conubium et le commercium

C’est l’exception. Le pérégrin peut avoir le conubium et le commercium si Rome le décide. Rome peut
par exemple faire ça si un pérégrin s’est vraiment bien comporté.

• Les pérégrins déditices : catégorie défavorisée qui comprend les descendants des ennemis
auxquels Rome a fait la guerre et qui ont capitulé par deditio

Ces pérégrins sont la catégorie la plus défavorisée car ils sont les descendants des cités qui se sont
rendues à Rome sans se battre. Pour Rome, c’est honteux de se rendre sans combattre. Cette
catégorie a donc été inventée. Ces pérégrins ne peuvent absolument jamais devenir citoyens
romains.
Maxime D., année académique 2023-2024

3.2.4. L’édit de Caracalla (212 PCN)


3.2.4.1. Définition
En 212, l’empereur Caracalla adopte une constitution impériale par laquelle il accorde à tous les
citoyens libres de l’Empire (sauf les pérégrins déditices) la citoyenneté romaine.

C’est la deuxième naturalisation collective, la première étant après les guerres sociales. Cette
constitution impériale était sous forme d’édit.

3.2.4.2. Pourquoi ?
On n’a pas la réponse mais on a plusieurs pistes :

3.2.4.2.1. Motif fiscal

Les citoyens romains payaient un impôt sur les successions. Si on a plus de citoyens romains, on a
donc plus d’impôts sur les successions. Cet édit était peut-être pour remplir les caisses de l’Etat.

3.2.4.2.2. Motif religieux

Il fallait sous l’empire rendre un culte à l’empereur. Si on donne la citoyenneté, ça augmente le


nombre de fidèles.

Pour les chrétiens, c’était une décision désastreuse car ils refusaient de donner un culte à l’empereur.
Ils étaient donc facilement repérés et punis.

3.2.4.2.3. Motif administratif

Jusque-là, les pérégrins étaient soumis au droit de leur cité. En faisant ça, l’empereur a peut-être
voulu simplifier la charge de l’administration. Cependant, vu que le nombre de citoyens augmente (et
en plus tout d’un coup), la charge administrative est augmentée. C’est donc le motif le moins fiable.

3.3. Alia divisio (famille)


En droit romain, on peut être sui Iuris ou alieni Iuris.

3.3.1. Alia divisio (famille)


• Gaius 1, 48 : « Certaines personnes sont de leur propre droit (sui iuris), d’autres sont
soumises au droit d’autrui (alieni iuris) »
Maxime D., année académique 2023-2024

• Gaius 1, 49 : « A nouveau, parmi ces personnes qui sont soumises au droit d’autrui, il y en a
qui sont en puissance (in potestate), d’autres en main (in manu), d’autres en mainprise (in
mancipio) »

3.3.1.1. Alia divisio (famille) : sui iuris


• Le pater familias est sui iuris

Le pater familias est toujours sui iuris. C’est le père de famille.

• Le pater familias est « l’homme libre, citoyen romain, dont n’est plus en vie aucun
ascendant mâle en ligne masculine directe, que ce soit son père, son grand-père paternel
ou le père de ce dernier »

ATTENTION : tous les mots de la définition sont importants !

Pour être pater familias, il ne faut donc plus aucun homme au-dessus de nous de façon directe (donc
pas les oncles, frères, etc.).

Si on a un grand-père ou un père, AUCUN pater familias pour le petit-fils. Si le grand-père meurt, c’est
donc le père. Si le père meurt, le fils.

• Il est le titulaire exclusif de toute espèce d’autorité et de pouvoir à l’intérieur de la maison

• Le titre de pater familias ne qualifie pas le père en tant que géniteur

Une femme peut être sui iuris si plus aucun pater familias n’est possible. Cependant, si on a 2 fils,
alors les 2 sont pater familias, et même s’ils ont encore leur mère.

Ce n’est pas parce qu’on est majeur qu’on a notre patrimoine, etc. Pour avoir son propre patrimoine,
on doit être sui iuris. Ce n’est pas l’âge qui détermine. Même à 50 ans, on peut ne pas être sui iuris.

Pour la femme qui a un mari mais aucun ascendant male en ligne directe, son mari est le sui iuris.

Une femme peut ne pas avoir d’autorité sur elle mais n’aura jamais d’autorité sur quelqu’un, même
ses fils. Même s’il n’y a que la femme et 2 fils, elle n’a pas d’autorité sur eux.

3.3.1.2. Alia divisio (famille) : alieni iuris


Ce sont les autres, ceux qui ne sont pas sui iuris.

3.3.1.2.1. Pouvoir du pater familias

Le pater familias a sur eux 3 types de pouvoir :

1) La patria potestas

C’est la puissance paternelle sur ses descendants en ligne directe, nés d’un mariage ou adoptés

2) La manus

C’est le pouvoir sur l’épouse mariée cum manu.

Manus car en droit romain, avait 2 étapes pour le mariage :

i. Le mariage (c’est la première décision à prendre)


ii. On se demandait si la femme allait rentrer sous le pouvoir de son époux ou pas. Si oui,
c’est cum manu. SI pas, c’est sine manu.
Maxime D., année académique 2023-2024

Exemple 1 :

Imaginons qu’on ait un homme qui est pater familias et une femme qui a encore un pater familias.

La femme se marie avec l’homme.

Si c’est mariage cum manu, la femme va quitter la puissance paternelle de son pater familias originel
et va être sous la puissance de son mari. Si pas, c’est le mariage est sine manu et la femme reste sous
la puissance de son pater familias d’origine.

Si la femme est sine iuris, elle choisit si elle veut un mariage cum manu ou sine manu. Si c’est sine
manu, le mari devient le pater familias de la femme. Si elle sui iuris, le patrimoine qu’avait la femme
va aller à l’homme.

La question de savoir si on va faire un mariage sine manu ou cum manu est donc pécuniaire. Si la
femme pauvre et l’homme riche, il est alors intéressant pour la femme d’avoir un mariage cum manu,
car il n’y a rien à perdre. Par contre, si la femme est riche et l’homme est pauvre ou irresponsable, il
est intéressant de faire un mariage sine manu.

Exemple 2 :

1) Pour le plus à gauche, le plus haut est pater familial. Pour le milieu, l’homme est pater
familias et la femme est alieni iuris de son mari. Pour la droite, l’homme du mariage est alieni
iuris car il a son père. La femme est alieni iuris du mari de son père.
2) Pour la gauche, si le grand-père meurt, la femme est alieni iuris de son mari. Pour le milieu,
l’homme meurt, la femme devient sine iuris. Pour la droite, si le mari meurt, ça ne change
rien pour la femme, elle est toujours soumise.
3) Si, pour la gauche, les 2 parents décèdent, le garçon devient pater familias et la fille sine iuris.
Si tous les hommes à droite sont morts, alors la femme est sine iuris.
4) Si, pour la droite, le grand-père décède, le père devient pater familias.
5) Si, pour la droite, les 2 mâles meurent, alors le petit fils devient pater familias, même que sa
mère est vivante. Mais sa mère est sine iuris.

Cum manu, c’est quand le mari a un pater familias.


Maxime D., année académique 2023-2024

3) Le mancipium

C’est le pouvoir sur un fils ou une fille de famille conféré provisoirement par le pater familias et
définitivement pour l’esclave.

On faisait souvent ça si un pater familias avait un fils qui faisait des bêtises. Le pater familias de la
famille qui a causé des dommages va donner provisoirement le pouvoir à l’autre pater familias sur
l’enfant le temps que l’enfant ait payé. A noter que ça peut être pour autre chose qu’un dommage, un
père peut haïr son fils. C’est libre.

Pour les esclaves, c’est définitif.

4) Agnation et cognation

• La cognation est la parenté par le sang, fondée sur la naissance, la seule qui subsiste dans
notre droit moderne. Elle est transmise par le père et par la mère.

C’est ce qu’on a en droit moderne.

On a 2 parents, c’est la parenté par le sang.

• L’agnation est la parenté juridique par les hommes, qui unit toutes les personnes qui, à un
moment de leur vie, se sont trouvées sous la puissance du même pater familias.

En droit romain, c’est juridiquement basé sur les hommes.

• Toute personne appartient à deux familles cognatiques, celle de son père et celle de sa mère,
mais à une seule famille agnatique, celle du père.

On peut avoir 2 familles agnatiques mais pas en même temps.


Maxime D., année académique 2023-2024

1. Table des matières


1. Table des matières ...................................................................................................................... 1
2. Les limites juridiques de la personne ......................................................................................... 2
2.1. L’absence ............................................................................................................................. 2
2.1.1. L’absent est celui dont on ne sait pas s’il est vivant ou mort .................................... 2
2.1.2. En droit moderne (art. 112 à 125 C. Civ.) ................................................................... 2
2.1.2.1. Présomption d’absence .......................................................................................... 2
2.1.2.2. Déclaration d’absence ............................................................................................ 2
2.1.2.3. Tierce-opposition .................................................................................................... 2
2.1.3. En droit romain ........................................................................................................... 3
2.2. L’enfant à naître .................................................................................................................. 3
3. Détermination du statut ............................................................................................................. 3
3.1. Le statut de l’enfant à la naissance..................................................................................... 3
3.1.1. Si les parents sont mariés en justes noces ................................................................. 3
3.1.2. Si les parents ne sont pas mariés ............................................................................... 4
3.1.3. Suivant la Lex Minicia (ante (avant) 90 ACN) ............................................................. 4
3.2. La naturalisation ................................................................................................................. 4
3.2.1. Définition..................................................................................................................... 4
3.2.2. Rome a connu deux grandes naturalisations collectives : ......................................... 4
3.3. L’affranchissement .............................................................................................................. 5
3.3.1. Définition..................................................................................................................... 5
3.3.2. Affranchissement juste et légitime : vindicte, cens, testament ................................ 5
3.3.3. L’affranchi peut devenir : ............................................................................................ 5
3.4. Rappel : le statut de l’enfant à la naissance ....................................................................... 5
3.4.1. PRINCIPE...................................................................................................................... 5
3.4.1.1. Il dépend du mariage.............................................................................................. 5
3.4.1.2. A quel moment ? .................................................................................................... 6
3.4.2. EXCEPTION .................................................................................................................. 6
3.5. Exercices .............................................................................................................................. 6
4. La puissance sur les alieni iuris libres ......................................................................................... 7
4.1. La puissance ........................................................................................................................ 7
4.1.1. Le pater familias a : ..................................................................................................... 7
4.1.2. Les actes juridiques relatifs à la puissance :............................................................... 7
4.2. Mancipation et mancipium ................................................................................................ 7
4.2.1. Effets : .......................................................................................................................... 8
4.2.1.1. Sur un libre.............................................................................................................. 8
Maxime D., année académique 2023-2024

4.2.1.2. Sur un esclave ......................................................................................................... 8


4.3. Le mariage cum manu : rappels.......................................................................................... 9
4.4. Le mariage cum manu......................................................................................................... 9
4.4.1. Définition..................................................................................................................... 9
4.4.2. La conventio in manum peut être de trois types : ..................................................... 9
4.4.2.1. Usu (usage) ............................................................................................................. 9
4.4.2.2. Farreo ...................................................................................................................... 9
4.4.2.3. Coemptio ................................................................................................................. 9
4.5. Matrimonii causa ou fiduciae causa ................................................................................... 9
4.6. Divorce .............................................................................................................................. 10
4.6.1. Mariage cum manu : répudiation unilatérale du mari ............................................ 10
4.6.2. Mariage sine manu : divorce autorisé ...................................................................... 10
Monitorat VII Fondements romains et éléments d’histoire du droit privé

2. Les limites juridiques de la personne


• Les limites juridiques de la personne sont la naissance et la mort

On est une personne à partir de la naissance jusqu’à la mort.

• Cas limites : l’absence et l’enfant à naître

Il y a ces 2 cas où c’est plus compliqué.

2.1. L’absence
2.1.1. L’absent est celui dont on ne sait pas s’il est vivant ou mort
On ne sait donc pas s’il est une personne ou pas. Cette notion d’absence est toujours présente en
droit moderne.

2.1.2. En droit moderne (art. 112 à 125 C. Civ.)


2.1.2.1. Présomption d’absence
Après une disparition de 3 mois, on présume que la personne est absente. A ce moment, elle est
encore considérée comme une personne.

2.1.2.2. Déclaration d’absence


Là, la personne est considérée comme morte. Cette déclaration est faite 5 ans après le jugement de
déclaration de présomption d’absence. Si on n’a pas eu de jugement, la déclaration d’absence est 7
ans après les dernières nouvelles.

Quand on a une déclaration d’absence, on va considérer que la personne est morte. On fait donc les
opérations comme héritage, la dissolution du mariage, etc.

2.1.2.3. Tierce-opposition
Si la personne disparue réapparait 10 ans après par exemple, le revenu peut faire une tierce-
opposition.

Cette opération permet à la personne absente de retrouver tous ses droits, sauf le mariage qui reste
dissout. On fait ça pour que le conjoint n’ait pas de double mariage.
Maxime D., année académique 2023-2024

2.1.3. En droit romain


On avait déjà un régime d’absence :

• Non-présents

Ce sont des personnes captives auprès de l’ennemi. Ils sont captifs de guerre et donc en esclavage.

Ils sont considérés comme absents pour leur permettre de retrouver leurs droits quand ils reviennent
(si ça arrive).

• Restitutio in integrum ob absentiam (= restitution en entier pour cause d’absence,


même principe que la tierce-opposition, on retrouve tous les droits sauf le mariage
ET les possessions) en vertu du postliminium (= le droit de retour du citoyen romain)

2.2. L’enfant à naître


• L’enfant à naître est appelé « le ventre » en droit romain

C’est l’enfant pas encore né. Il est appelé « le ventre », il est un peu une portion de la mère.

• Extension de la personnalité de l’enfant à naître

1) Des droits peuvent lui être reconnus


2) Ces droits sont suspendus à sa naissance future

L’enfant n’est pas né (donc pas à priori vivant) mais le droit romain va lui reconnaitre des droits qui
sont suspendus à sa naissance future.

Infans conceptus pro iam nato habetur quotiens de commodis eius agitur = « L’enfant simplement
conçu (donc pas encore né) est considéré comme déjà né toutes les fois qu’il y va de ses avantages ».

Le droit romain va reconnaitre certains droits (mais aucune obligation !). Ces droits sont le
postliminium (donc si le descendant est conçu en captivité, on se dit qu’il est déjà une personne et il
pourra revenir à Rome). Il a aussi le droit à la succession de son père : si le père meurt avant la
naissance, le descendant héritera à sa naissance. On a aussi le curateur au ventre qui s’occupera du
patrimoine du ventre.

Si l’enfant à naitre est mort-né, tous ses droits sont caducs. On refait donc l’héritage, etc.

3. Détermination du statut
3.1. Le statut de l’enfant à la naissance
• Le statut de l’enfant dépend du mariage

L’enfant a déjà un statut à la naissance. Son statut dépend du mariage de ses parents.

3.1.1. Si les parents sont mariés en justes noces


• Le statut de l’enfant dépend de celui du père au moment de la conception

Mariage en justes noces = les 2 parents doivent avoir le conubium. C’est le droit de contracter
valablement un mariage. Il faut que les 2 aient ça. Les citoyens romains ont ce droit mais certains
pérégrins peuvent avoir à titre individuel ce droit.

Si les parents sont mariés en justes noces, alors l’enfant, au moment de sa conception suivra le statut
du père.

Cette conception est on vérifie si le père est vraiment le père. Pour vérifier, les Romains ont fait une
période légale de conception. :
Maxime D., année académique 2023-2024

• Période légale de conception (art. 326 C. Civ.) : entre le 300e (10 mois) et le 180e
(6 mois) jour qui précède la naissance

Ils ont pris la date de conception le plus court et celui le plus long. Entre 300ème et 180ème, on se dit
que c’est bon, c’est légitime. On a aussi ça dans le code civil.

3.1.2. Si les parents ne sont pas mariés


• L’enfant suit la condition de la mère au moment de la naissance (ou moment le plus
favorable)

Si on n’est pas marié en justes noces (et donc pas mariés), l’enfant suit la condition de la mère lors de
la naissance.

On parlait du moment le plus favorable car on vise le cas où une femme est prisonnière. On veut
éviter que le malheur de la mère aille à l’enfant. Si la femme a été citoyen romaine, alors l’enfant sera
citoyen romain.

Il y a une petite exception, prévue par une loi :

3.1.3. Suivant la Lex Minicia (ante (avant) 90 ACN)


• Le statut de l’enfant dont l’un des deux parents est pérégrin suit le statut du parent
dont la condition est inférieure.

On arrive à dater à avant 90 ACN ça car cette loi était applicable aux Latins. Or, les Latins ont eu une
naturalisation collective. Donc, logiquement, ça devrait dater d’avant cette collectivisation.

Cette loi était en fait visée pour le cas où la mère est citoyenne romaine et père est pérégrin. On
devrait logiquement suivre la mère (car le père est pérégrin et n’a donc pas le conubium). Cependant,
l’exception fait que l’enfant est pérégrin.

Si le père est romain et la mère pérégrine, ce n’est pas en justes noces, on suit donc la mère et
l’enfant est alors pérégrin. Ce n’est pas une exception, la Lex Minicia ne s’applique en fait pas.

On n’aura pas de casus avec les Latins. On applique cependant les règles qu’on a vues si on en a. On
nous demandera beaucoup moins car les Latins sont un statut supprimé et réutilisée plus tard, c’est
donc plus rare que pérégrin.

Si le père est pérégrin et a le conubium après la naissance, ça ne compte pas. Le statut de l’enfant
devient indépendant de ceux des parents une fois que son statut est déterminé.

Sin dans casus, c’est en 70 ACN, alors on applique la Lex Minicia. De toute façon, en général, on
l’applique car on fera toujours des casus en droit classique.

3.2. La naturalisation
3.2.1. Définition
• La naturalisation est la décision d’accorder la citoyenneté à un individu ou une collectivité,
établie par une loi ou par la décision d’un magistrat cum imperio (qui a l’imperium)

On a vu 2 naturalisations :

3.2.2. Rome a connu deux grandes naturalisations collectives :


1) Les Latins après les guerres sociales (lex Iulia et lex Plautia Papiria)

Quand les Latins ont lutté contre Rome (guerres sociales).

2) Les pérégrins par l’édit de Caracalla


Maxime D., année académique 2023-2024

3.3. L’affranchissement
3.3.1. Définition
• L’affranchissement (manumissio) est l’acte juridique par lequel un maître confère la liberté à
son esclave

L’esclave devient alors libre.

3.3.2. Affranchissement juste et légitime : vindicte, cens, testament


Il y a 3 modes d’affranchissement légitimes à Rome :

1) Par la vindicte

C’est devant le préteur, le maitre, l’esclave et le préteur sont présents. Le maitre impose la vindicte (=
petite baguette de bois).

2) Le cens

Le cens est le recensement des citoyens romains effectué tous les 5 ans par les censeurs. Chaque
romain devait se manifester, déclarer sa famille et ses biens. A cette occasion, le citoyen romain peut
dire que l’esclave ne doit pas être considéré comme un esclave mais comme un citoyen romain à part
entière.

Le censeur est un magistrat élu pour 5 ans et fait le recensement de tous les citoyens.

3) Le testament

Testament : le citoyen romain peut dire qu’à sa mort, tel esclave sera un citoyen romain.

3.3.3. L’affranchi peut devenir :


Au niveau du statut de l’esclave pour la cité, il y a 3 possibilités :

1) Citoyen romain (affranchissement juste et légitime)


2) Latin Junien (affranchissement irrégulier)

Quand l’affranchissement n’est pas juste et légitime, par exemple quand le maitre a affranchi en étant
soul dans une soirée, c’est un affranchissement irrégulier. L’esclave sera alors latin Junien.

3) Pérégrin déditice (peine afflictive ou activité dégradante)

Si l’esclave au cours de sa vie a été soumis à une peine afflictive (peine très dégradante, comme être
battu en public, ou l’esclave a été gladiateur, prostitué, etc. (surtout les gladiateurs)). L’esclave, étant
dégradé, ne pouvait pas être citoyen romain, il devient alors pérégrin déditice et ne peut pas devenir
citoyen romain. Il a le même statut que les descendants des cités qui se sont rendues à Rome sans
combattre.

3.4. Rappel : le statut de l’enfant à la naissance


3.4.1. PRINCIPE
3.4.1.1. Il dépend du mariage
→ Si les parents sont mariés en justes noces : statut du père

→ Si les parents ne sont pas mariés en justes noces : statut de la mère

Rappel : pour être mariés en justes noces, les deux parents doivent avoir le conubium.

Ont le conubium : les citoyens romains et les pérégrins qui l’ont reçu à titre individuel.
Maxime D., année académique 2023-2024

3.4.1.2. A quel moment ?


→ Les parents sont mariés en justes noces : au moment de la conception (la période de 120
jours)) (art. 326 C. civ. : présomption)

→ Les parents ne sont pas mariés en justes noces : à la naissance ou le moment le plus
favorable pour l’enfant

3.4.2. EXCEPTION
• Loi Minicia (ante 90 ACN)

• Enfant d’une citoyenne romaine et d’un pérégrin

On devrait suivre mère mais c’est l’exception où l’enfant doit suivre le statut le plus défavorable, et
l’enfant est donc pérégrin.

• Qu’en est-il de l’hypothèse inverse ?

On suit la règle générale.

Si le statut du père change dans la période de 120 jours, on ne sait pas mais, par déduction, on
suivrait logiquement le statut le plus favorable, comme avec la mère.

3.5. Exercices
Ce ne sont pas des casus mais ils sont un bon entrainement

Si on dit que la personne est esclave, on en reste à là. Si on dit que la personne est latine ou
pérégrine, ou s’arrête là.

A l’examen, il faut mettre le raisonnement. Répondre tout court le statut au niveau des 3 trucs fait
qu’on n’a PAS les points !

1) Une femme citoyenne romaine mariée en justes noces avec un citoyen romain met au
monde un enfant. Quel est le statut de l’enfant à la naissance ? Justifiez votre réponse au
triple point de vue de la liberté, de la cité et de la famille.

C’est marié en justes noces -> on suit le statut du père au moment de la conception -> l’enfant sera
libre, citoyen romain et alieni iuris (car il a encore un ascendant mâle en ligne directe).

2) Une femme citoyenne romaine met au monde l’enfant qu’elle a eu hors mariage avec un
pérégrin. Quel est le statut de l’enfant à la naissance du point de vue de la cité ? Justifiez
votre réponse.

A-t-on des justes noces ? Non. On n’a même pas de mariage.

La règle est donc que l’enfant suit le statut de la mère lors du moment le plus favorable ou la
naissance. Mais il y a la Lex Minicia, l’enfant est donc pérégrin.

3) Une femme esclave est affranchie par le cens deux mois avant d’accoucher. Quel sera le
statut de l’enfant à la naissance au triple plan de la liberté, de la cité et de la famille ?

Le type d’affranchissement est par le cens, donc juste et l’légitime. La femme devient donc citoyenne
romaine.

Cependant, on n’a pas de mariage en justes noces, on prend donc le statut de la mère, l’enfant est
donc libre, romain et sui iuris de naissance ou pater familias si son père est vivant (on ne connait pas
le père).
Maxime D., année académique 2023-2024

4) Agrippina, une belle et riche citoyenne romaine, mariée depuis de nombreuses années au
préteur Fabius, entretient une relation adultère avec Marcus. De cette relation nait une
petite fille, Caesula. Quel sera le statut de Caesula au triple plan de la liberté, de la cité et
de la famille ?

On a des justes noces avec Fabius. Ce n’est pas avec Marcus mais ce n’est pas important. Peu importe
le vrai père…

On a un mariage en justes noces car Fabius est préteur et elle est citoyenne romaine (parmi les droits
des citoyens romains figure le droit de postuler pour être magistrat). Donc, le statut de Caesula est
libre, romaine et alieni iuris de Fabius (et pas de Marcus !).

4. La puissance sur les alieni iuris libres


4.1. La puissance
Sur les descendants en ligne directe (si adoption ou naissance), le pater familias aura la patria
familias.

4.1.1. Le pater familias a :


• La patria potestas sur ses descendants en ligne directe, nés d’un mariage légitime ou
adoptés

• La manus sur son épouse si elle est mariée avec manus

• Le mancipium sur un fils ou une fille de famille conféré provisoirement à autrui par le
pater familias, le pater familias a donc le mancipium

Il y a différents actes juridiques qui peuvent modifier ces liens de puissance :

4.1.2. Les actes juridiques relatifs à la puissance :


• La mancipation : agit sur le mancipium

• La conventio in manum : relatif à manum

• L’adrogatio et l’adoption

• L’émancipation : modifie la patria potestas

4.2. Mancipation et mancipium


• Le pater familias peut transférer à un autre pater familias un de ses alieni iuris libres pour
un temps limité

On peut aussi transférer un esclave, mais alors c’est définitif.

1) Mancipation : acte per aes et libram

La mancipation est un procédé avec beaucoup de formalisme et qui permet d’accomplir une série
d’actes juridiques, et pas juste le transfert.

Il est aussi appelé l’acte per aes et libram ou l’acte libral (libral est la balance).

Dans le procédé de la mancipation est la balance. En fait, il fallait plein de conditions :

1) La présence de 5 témoins citoyens romains puber


2) La présence de la personne qui va acquérir, ici l’alieni iuris
3) La présence de la chose (ou personne) à transférer (dans l’illustration, l’esclave)
4) La présence d’une balance de bronze
Maxime D., année académique 2023-2024

5) La présence d’un (un truc comme libri pens) (le peseur de la balance)
6) L’aliénateur (celui qui se sépare ici de l’alieni iuris)

La mancipation est donc vraiment un procédé qui demande des conditions strictes.

2) Mancipium : puissance du pater familias sur l’alieni iuris d’un autre pater familias

Le pater familias qui acquiert a le mancipium.

4.2.1. Effets :
Ça varie si l’alieni iuris est libre ou esclave.

4.2.1.1. Sur un libre


1) Abandon noxal

Le pater familias peut choisir de soutenir le procès (et va donc payer) ou de faire un abandon noxal
où il transfère (et ne paie donc pas) : l’alieni iuris travaille pour l’autre pater familias pour une durée
déterminée.

2) Mancipium

Le pater familias aura le mancipium.

Les liens qui lient l’alieni iuris et l’ancien pater familias sont temporairement rompus.

Le transfert est toujours provisoire (sauf pour les esclaves).

Une fois le temps écoulé, l’alieni iuris n’est plus lié au nouveau pater familias, mais à son ancien.

Ce transfert était souvent quand l’alieni iuris commettait un délit, une faute, un dommage à autrui car
quand ça arrivait, le pater familias était le responsable. Le pater familias qui a subi le dommage va
donc agir en justice contre l’autre pater familias. Il pouvait transférer un alieni iuris d’esclave (mais
c’est alors définitif). Quand c’est un esclave, ça se rapproche d’une vente. En fait, vu qu’il considéré
comme un bien, c’est dans le droit des biens.

4.2.1.2. Sur un esclave


Le pater familias coupable pouvait décider de transférer l’alieni iuris, c’est l’abandon noxal (abandon
pour sa faute).
Maxime D., année académique 2023-2024

4.3. Le mariage cum manu : rappels


• La manus est la puissance particulière que le mari (ou le pater familias du mari) exerce sur
son épouse

Le mariage est un premier acte juridique mais après, on voit si on le fait avec manus ou pas.

• Effets :

• Capitis deminutio minima = modification du statut, soit maxima, etc. voir cours de
semaine précédente)

• La femme change de pater familias ou devient alieni iuris

On transforme les liens familiaux, si la femme est alieni iuris de son pater familias, alors elle change
de pater familias si c’est cum manu. Si elle est sine iuris, elle devient alieni iuris avec la manus.

• Différent du mariage en justes noces !

4.4. Le mariage cum manu


4.4.1. Définition
• La conventio in manum = opération par laquelle la femme passe en la manus de son mari à
l’occasion du mariage.

C’est l’acte juridique.

4.4.2. La conventio in manum peut être de trois types :


4.4.2.1. Usu (usage)
• Acquisition par l’usage (1 an)

C’est quand la femme qui vit avec son époux, chez son époux, sans interruption. Ça va faire que le
mari a automatiquement la manus. C’est automatique.

• Sauf usurpatio trinoctii

Pour éviter la manus automatique, elle pouvait faire ça (littéralement usurpation des 3 nuits) : la
femme s’arrange pour quitter le domicile et aller chez son pater familias 3 nuits.

4.4.2.2. Farreo
• Confarreatio = cérémonie religieuse

On sait peu de choses sur la confarreatio. Elle faisant vraisemblablement intervenir des gâteaux de
blé, elle devait être religieuse et qu’elle permettait que le mari acquière la manus sur son épouse.
C’est tout ce qu’on sait.

4.4.2.3. Coemptio
• Mancipation

• Aliénateur = pater familias (si alieni iuris la femme) ou femme (si sine iuris)

• Acquéreur = mari (matrimonii causa) ou comparse (fiduciae causa)

C’est une sorte de vente qui fait intervenir la mancipation et qui permet aussi d’avoir la manus.

4.5. Matrimonii causa ou fiduciae causa


1) Matrimonii causa : coemptio avec le mari de la femme

Ça entraine :
Maxime D., année académique 2023-2024

• Capitis deminutio minima

• La femme passe en la puissance de son époux ou de son pater familias

C’est la coemptio la plus fréquente.

2) Fiduciae causa : coemptio avec un tiers

• La femme ne passe pas en la puissance du tiers

• Le tier procure à la femme assistance et protection

Il arrivait qu’on mette la femme sous la protection d’un tiers, c’est la fiduciae causa. Le tiers assure
protection et assistance à la femme.

4.6. Divorce
4.6.1. Mariage cum manu : répudiation unilatérale du mari
• Diffarreatio si manus acquise par confarreatio

• Remancipation si manus acquise par mancipation ou par usus

Le divorce existait mais on avait une différence selon que c’était cum manu ou sine manu. Si c’était
cum manu, elle est dépendante de son mari. Vu qu’elle n’est pas sine iuris, c’est le mari qui décide de
divorcer. La femme ne peut pas décider de divorcer. Il faut alors rompre le mariage mais aussi mettre
fin à la manus.

Soit on la mancipe tout court soit on la mancipe à son ancien pater familias

4.6.2. Mariage sine manu : divorce autorisé


Si elle est sine iuris, elle peut demander divorce et si elle est soumise à un pater familias, ce dernier
peut demander (il faut son autorisation).

Cependant, si un maitre veut épouser son esclave et qu’il l’affranchit pour ça, il l’épouse et elle est
sine manu, le divorce n’est cependant pas possible pour la femme.
1. Table des matières
1. Table des matières ...................................................................................................................... 1
2. L’émancipation, l’adrogatio et l’adoption................................................................................... 2
2.1. L’émancipation .................................................................................................................... 2
2.1.1. La loi des XII Tables prévoit que le fils mancipé trois fois est émancipé................... 2
2.1.1.1. Les étapes : ............................................................................................................. 3
2.1.1.2. Affranchissement (acquéreur) ou mancipation (acquéreur) + affranchissement
(pater familias) ........................................................................................................................ 3
2.1.2. Raisons ........................................................................................................................ 4
2.1.3. Consentement ............................................................................................................. 4
2.1.4. Effets : capitis deminutio minima ............................................................................... 4
2.2. L’adrogatio ........................................................................................................................... 4
2.2.1. Définition..................................................................................................................... 4
2.2.2. Effets : Capitis deminutio minima et patrimoine ....................................................... 4
2.2.3. Forme : adoption par le peuple .................................................................................. 4
2.2.4. Raisons ........................................................................................................................ 4
2.2.5. Conditions : ................................................................................................................. 5
2.2.5.1. Lieu .......................................................................................................................... 5
2.2.5.2. Adrogeant ............................................................................................................... 5
2.2.5.3. Adrogé..................................................................................................................... 5
2.2.5.4. Et les femmes ? ....................................................................................................... 5
2.3. L’adoption ............................................................................................................................ 5
2.3.1. Définition..................................................................................................................... 5
2.3.2. Effets ............................................................................................................................ 5
2.3.3. Raisons ........................................................................................................................ 5
2.3.4. Forme : devant le préteur ........................................................................................... 5
2.3.4.1. Triple mancipation .................................................................................................. 6
2.3.4.2. In iure cessio ........................................................................................................... 6
2.3.5. Conditions : ................................................................................................................. 6
2.3.5.1. Pas de condition de lieu .......................................................................................... 6
2.3.5.2. Adoptant ................................................................................................................. 6
2.3.5.3. Adopté..................................................................................................................... 6
2.3.6. Deux types d’adoption sous Justinien : ...................................................................... 6
2.3.6.1. Adoptio plena ......................................................................................................... 6
2.3.6.2. Adoptio minus plena .............................................................................................. 6
3. Rappels ........................................................................................................................................ 6
3.1. Rappel : le statut de l’enfant à la naissance ....................................................................... 6
3.1.1. Il dépend du mariage .................................................................................................. 6
3.1.2. A quel moment ?......................................................................................................... 6
3.2. Période légale de conception et présomption de paternité.............................................. 7
3.3. Rappel : le statut de l’enfant à la naissance ....................................................................... 7
4. Casus............................................................................................................................................ 7
4.1. Casus 1................................................................................................................................. 7
4.1.1. Énoncé ......................................................................................................................... 7
4.1.2. Quel est le statut exact de Iulius ?.............................................................................. 7
4.1.3. Votre réponse aurait-elle était la même si Iulius était né en novembre 41 ? ........... 8
4.1.4. Votre réponse aurait-elle été la même si Iulius était né en novembre 41 et que
Desiderius avait été athénien ? .................................................................................................. 8
4.2. Casus 2................................................................................................................................. 8
4.2.1. Énoncé ......................................................................................................................... 8
4.2.2. Qui assume la responsabilité du vol, le fils ou le père, et avec quelles
conséquences ? Justifiez votre réponse ..................................................................................... 8
4.2.3. Quel sera le statut de Prima à la naissance, au triple plan de la liberté, de la cité et
de la famille ? .............................................................................................................................. 9
4.3. Casus 3................................................................................................................................. 9
4.3.1. Énoncé ......................................................................................................................... 9
4.3.2. Comment qualifiez-vous juridiquement la consultation que le service juridique de
l’empereur fait parvenir à Chresimus ? ...................................................................................... 9
4.3.3. Si Chresimus est libre, quel est son statut au niveau du droit de cité (status
civitatis) ? Appréciez les éléments de ce statut de son vivant et à sa mort.............................. 9
Monitorat VIII Fondements romains et éléments d’histoire du droit privé
2. L’émancipation, l’adrogatio et l’adoption
Le droit des successions est une matière importante à l’examen.

2.1. L’émancipation
Ça existe aussi en droit moderne, ça consiste à cesser le pouvoir parental sur les enfants. En droit
romain, on parle de puissance, la puissance du pater familias sur un alieni iuris. Pour faire cette
émancipation, on va aller voir la loi des 12 tables.

2.1.1. La loi des XII Tables prévoit que le fils mancipé trois fois est émancipé
Il faut 3 mancipations successives. La mancipation permet beaucoup d’actes juridiques.

Les mancipations vont être accomplies entre le pater familias qui va se débarrasser de son alieni iuris
et un autre pater familias qui sera son acquéreur.

• L’émancipation se fait donc sur la base de trois mancipations successives accomplies entre
le pater familias, comme aliénateur, et un tiers acquéreur qui, après chacune des deux
premières, libère le fils en l’affranchissant par la vindicte.
2.1.1.1. Les étapes :
1) Mancipation (pater familias)

Le pater familias mancipe son alieni iuris en faveur du tier. Vu qu’il y a une émancipation, l’alieni iuris
sera à la possession de l’autre pater familias.

Ce dernier va affranchir,.

2) Affranchissement (acquéreur)

L’écquéreur affranchit l’alieni iuris par la vindicte, il met donc fin à son mancipium sur l’alieni iuris.
L’alieni iuris revient à son ancien pater familias.

3) Mancipation (pater familias)

On refait la première opération.

4) Affranchissement (acquéreur)

Idem

5) Mancipation (pater familias)

3ème fois. Dès la 3ème émancipation, on a mis fin à la patria potestas. Le fils est donc émancipé. Ce lien
est rompu. Cependant, vu qu’il a été transféré au tiers, l’alieni iuris n’a certes pas de lien avec l’ancien
pater familias mais il est sous la puissance de l’autre pater familias.

6) Fils émancipé mais in mancipio auprès de l’acquéreur.

Il y a 2 ici possibilités :

a) L’acquéreur affranchit encore et donc l’alieni iuris devient sui iuris (et donc l’affranchisseur
devient le patron)
b) Le tiers mancipe et transfère l’alieni iuris au pater familias. Le pater familias affranchit donc lui-
même l’alieni iuris. Dans les faits, c’est une 4ème mancipation mais c’est en fait un transfert de
mancipium. Dans cette possibilité, le pater familias de base devient le patron.

On a ces 2 possibilités car quand on a un affranchissement, l’affranchisseur aura droit à une série de
droits comme celui de succession éventuelle de l’alieni iuris. Si le pater familias d’origine l’affranchit, il
aura droit à la succession. La question est vraiment de qui aura les services de l’affranchi.

Si un affranchi meurt sans testament et sans enfant, la succession revient à son patron (qui est donc
le dernier qui a définitivement affranchit).

2.1.1.2. Affranchissement (acquéreur) ou mancipation (acquéreur) + affranchissement


(pater familias)
Le fils est automatiquement mancipé, si on mancipe 3 fois pour dédommagements.

Même remarque pour le patron : le tiers peut relancer au pater familias de base pour que l’ancien
pater familias soit le patron.

L’affranchi devient le client et l’affranchisseur devient le patron. L’affranchi doit voter pour le patron,
faire des affaires avec lui en priorité, l’accompagner, etc. et le patron doit protéger son client.

Les femmes et les petits enfants peuvent être émancipés mais il ne faut alors qu’une seule
mancipation.
2.1.2. Raisons
Les motifs de l’émancipation peuvent être :

a) Éviter le morcellement du patrimoine.

En effet, en émancipant un ou plusieurs de ses fils, le père évitait le morcellement de son patrimoine.
Exemple : si on a 5 enfants, on doit normalement morceler l’héritage. On va alors faire des mariages
cum manu ou des émancipations pour diminuer le nombre d’héritiers.

b) Si l’alieni iuris va quitter Rome, l’émancipation lui permet de ne plus être sous la puissance de son
pater familias.

Ça pouvait être une aubaine pour l’alieni iuris car il était sine iuris et pouvait s’installer ailleurs.

2.1.3. Consentement
Le consentement de l’alieni iuris n’est pas requis

Entre guillemets, c’est logique car il est alieni iuris, il n’a donc pas vraiment son mot à dire sur sa vie.

2.1.4. Effets : capitis deminutio minima


On a une modification du statut qui intervient au niveau de la famille.

2.2. L’adrogatio
2.2.1. Définition
L’adrogatio = l’adoption d’un pater familias par un autre pater familias + toute sa famille

Quand on a ça, un pater familias va adopter un autre pater familias ainsi que sa famille. Donc, on a
pater familias, appelé « l’adrogeant » qui va adopter un autre pater familias, appelé « l’adrogé ». C’est
particulier car on adopte un autre pater familias qui peut avoir contracté un mariage, avoir fait des
enfants, etc. Avec l’adrogatio, on adopte toute la famille et cette dernière va passer sous la puissance
de l’autre pater familias.

2.2.2. Effets : Capitis deminutio minima et patrimoine


Tout le patrimoine de l’adrogé va aller à l‘adrogeant.

2.2.3. Forme : adoption par le peuple


On va avoir une adoption par le peuple parce qu’on a vu les compétences des comices. Une des
compétences des curiates est les adrogatios, ça se fait devant ces comices-là.

On va poser la question de si le peuple accepte ou pas l’adrogatio et le peuple ne peut répondre que
par « oui » ou « non ». C’est le pater familias adrogeant qui va demander aux personnes dans les
comices curiates leur accord.

Sous l’empire, l’empereur a tous les pouvoirs. L’adrogatio se fait donc par rescrit. Le rescrit est une
demande qu’on adresse à l’empereur via une lettre. Ce n’est donc plus devant les comices.

2.2.4. Raisons
Pourquoi faire ça ?

1) Pour que l’adrogeant aie des héritiers, c’est donc pour les personnes qui veulent avoir des
héritiers.
2) Pour l’adrogé, l’intérêt peut être pécunier puisqu’au décès de l’adrogeant, il héritera au premier
chef de l’adrogeant.
Quand l’adrogeant meurt, ce sont les mêmes règles qu’en temps normal, donc l’adrogé devient sui
iuris et le pater familias.

2.2.5. Conditions :
C’est strict.

2.2.5.1. Lieu
Jusqu’à la fin du droit classique, ce n’était qu’à Rome. Ce n’était pas ailleurs car c’est une adoption par
le peuple devant les curiates.

2.2.5.2. Adrogeant
Il doit être sans descendant et ne plus être en âge de s’en procurer par lui-même, d’avoir des
descendants. Sous l’empire, il doit aussi avoir plus de 60 ans, comme ça, on est sûr qu’il ne peut plus
avoir de descendants.

Si l’adrogeant a des enfants, on ne peut donc pas avoir d’abrogation.

2.2.5.3. Adrogé
1) Il faut le consentement du pater familias adrogé. C’est logique car, vu que c’est un pater familias,
qui est donc sui iuris, il dirige sa vie.
2) Il doit aussi être puber. On ne peut donc pas avoir un adolescent de 12 ans par exemple
3) Il faut qu’il soit capable d’avoir des descendants.

2.2.5.4. Et les femmes ?


Elles ne peuvent pas procéder à l’adrogatio. Cependant, sous Justinien (donc 6ème siècle), cette règle
ne se maintient pas, l’adrogatio devient ouvert aux femmes.

2.3. L’adoption
2.3.1. Définition
Le pater familias libère un de ses alieni iuris de la patria potestas et le donne en adoption à un autre
pater familias qui aura donc la patri potestas.

On a par exemple un pater familias qui a un fils qui va être donné en adoption à un autre pater
familias.

2.3.2. Effets
L’alieni iuris ne sera plus en puissance de son pater familias d’origine mais sera alieni iuris du pater
familias adoptant.

2.3.3. Raisons
Pourquoi faire ça ?

A nouveau, on pourrait vouloir éviter morcellement du patrimoine et l’autre voudrait l’adopter, avoir
un héritier.

L’alieni iuris n’a pas à donner son avis, ce n’est pas requis. Cependant, au moment où il est sui iuris
(quand la patria potestas du premier pater familias est supprimé), il faut son avis pour être adopté.
Cependant, on n’a pas d’exemple où le sui iuris a soudainement refusé en cours de processus. Ça se
faisait de toute façon d’affilé.

2.3.4. Forme : devant le préteur


C’est devant le préteur.
2.3.4.1. Triple mancipation
C’est comme ce qu’on a vu avant : il faut mettre fin à la patria potestas. On émancipe l’alieni iuris de
son ancienne famille et on a 3 mancipations. A la fin des 3, l’alieni iuris devient sui iuris.

2.3.4.2. In iure cessio


Le préteur pouvait aider des particuliers pour faire des actes juridiques, on appelle ça la juridiction
gracieuse. Ça en est un cas. L’adoptant va revendiquer l’alieni iuris comme étant le sien. Le pater
familias ne va cependant rien dire et va donc perdre son alieni iuris.

L’in iure cessio est devant le préteur.

2.3.5. Conditions :
2.3.5.1. Pas de condition de lieu
Partout dans l’empire romain, pas qu’à Rome.

2.3.5.2. Adoptant
On impose à partir de Justinien que l’adoptant aie 18 ans de plus que l’adopté pour respecter le
schéma familial habituel.

2.3.5.3. Adopté
Il ne doit pas forcément être puber.

2.3.6. Deux types d’adoption sous Justinien :


On a 2 types d’adoptions

2.3.6.1. Adoptio plena


C’est ce qu’on a vu sauf qu’elle pose une condition supplémentaire : l’adoptant doit être un ascendant
de l’adopté. Exemple : le grand-père maternel qui n’a pas de lien avec l’alieni iuris.

2.3.6.2. Adoptio minus plena


Elle est un peu particulière car l’adopté reste en puissance de son ancien pater familias mais on ouvre
à l’adopté un droit de succession auprès de l’adoptant. L’adopté va donc avoir le droit de succession
auprès des 2 pater familias.

3. Rappels
3.1. Rappel : le statut de l’enfant à la naissance
PRINCIPE :

3.1.1. Il dépend du mariage


→ Si les parents sont mariés en justes noces : statut du père

→ Si les parents ne sont pas mariés en justes noces : statut de la mère

Rappel : pour être mariés en justes noces, les deux parents doivent avoir le conubium.

Ont le conubium : les citoyens romains et les pérégrins qui l’ont reçu à titre individuel.

3.1.2. A quel moment ?


→ Les parents sont mariés en justes noces : au moment de la conception (art. 326 C. civ. :
présomption)

→ Les parents ne sont pas mariés en justes noces : à la naissance ou le moment le plus
favorable pour l’enfant
3.2. Période légale de conception et présomption de paternité
1) Période légale de conception (art. 326 C. civ.) : « L’enfant est présumé, sauf preuve contraire,
avoir été conçu dans la période qui s’étend du 300e au 180e jour avant la naissance (…) »

L’enfant à naitre, même s’il n’est pas juridiquement une personne, a anticipativement des droits. Vu
qu’il a droit à la succession de son père, si son père est mort avant naissance, on fait une
présomption de paterné :

2) Présomption de paternité (art. 315 C. civ.) : « L’enfant né pendant le mariage ou dans les 300
jours qui suivent la dissolution ou l’annulation du mariage, a pour père le mari. »

Si, par exemple, le père meurt ou divorce avant la naissance, on se dit que, logiquement, l’enfant a
comme père le mari qu’avait la mère.

3.3. Rappel : le statut de l’enfant à la naissance


EXCEPTION

• Loi Minicia (90 ACN)

• Enfant d’une citoyenne romaine et d’un pérégrin

-> L’enfant devient pérégrin

4. Casus
4.1. Casus 1
4.1.1. Énoncé
Appius est un citoyen romain dont le commerce de chevaux est florissant. En 35 PCN, il décide
d’épouser sine manu Claudia, une belle citoyenne romaine.

Le 1er octobre 40 PCN, Appius chute lors d’une partie de chasse. Il succombe à ses blessures
quelques jours plus tard.

Claudia, rapidement remise du décès de son époux, commence à fréquenter Désiderius, un citoyen
romain, dès le mois de décembre. Ce dernier devient son amant.

Le jour des ides du mois de juin (13 juin) de l’année qui suit (donc 41), Claudia accouche d’un fils :
Iulius.

Au courant de vos connaissances avancées en droit romain, Claudia vient vous trouver pour vous
poser la question suivante :

4.1.2. Quel est le statut exact de Iulius ?


Le mariage entre Appius et Claudia est en justes noces car ils sont tous les deux citoyens romains (ils
ont donc le conubium, qu’ils soient en mariage sine manu ou cum manu).

Vu que le mariage est en justes noces, on prend le statut du père entre 300 et 180 jours avant la
naissance. La question est est-ce qu’Appius a pu concevoir Iulius.

Iulius est né le 13 juin 41 PCN. Pour se trouver dans la période légale de conception, on doit aller 6
mois et 10 mois. Donc, la période est entre décembre 40 et août 40. On peut conclure qu’Appius a pu
concevoir Iulius.

Les conséquences pour Iulius sont :

1) Liberté : libre
2) Cité : romain
3) Famille : sui iuris car son père est décédé

4.1.3. Votre réponse aurait-elle était la même si Iulius était né en novembre 41 ?


Période légale : entre mai 41 et janvier 41. Est-ce ça va ? Appius n’a pas pu le concevoir. Donc, il ne
peut pas être dans la présomption de paternité. La règle est donc le statut de la mère lors de la
naissance. Il sera :

1) Liberté : libre
2) Cité : romain
3) Famille : sui iuris.

Ça ne change donc rien pour lui mais l’explication est différente.

Pour rappel, l’explication est importante à l’examen.

4.1.4. Votre réponse aurait-elle été la même si Iulius était né en novembre 41 et que
Desiderius avait été athénien ?
Desiderius serait un pérégrin. Ils ne pourraient donc pas se marier en justes noces. On applique alors
la lex Minicia. L’enfant sera donc libre, mais au niveau de la cité, il sera pérégrin (via la lex Minicia). On
s’arrête là car on s’occupe de la famille que si la personne est citoyen romain.

Conseil : on peut faire sur un brouillon un arbre généalogique pour s’aider.

4.2. Casus 2
4.2.1. Énoncé
Au IIe siècle ap. J.-C., Scipio, un jeune citoyen romain, est un soldat accompli. Dès ses dix-sept ans, il
accompagne déjà son père Paulus en Grèce, à la bataille de Pydna, où il se distingue par sa bravoure.

Paulus a également un second fils, Quintus, qui lui cause en revanche bien du souci. Celui-ci est en
effet un fêtard impénitent. Alors qu’il n’avait pas 16 ans, il vola le char de Primus, qu’il détruisit
aussitôt dans une course folle avec ses amis, réchappant lui-même de justesse à l’accident.

Pour question 2 :

Quelque temps après avoir émancipé Quintus, Paulus meurt ab intestat (= on meurt sans testament)
des suites d’une attaque de brigands sur le chemin du retour d’un voyage commercial en Gaule
Narbonnaise. Son épouse tendrement aimée, qu’il avait épousée sans manus, Papiria, la sœur sui
iuris du célèbre acteur Roscius, est effondrée. Enceinte, elle traverse une grossesse particulièrement
éprouvante.

Papiria accouche trois mois plus tard d’un beau bébé, Prima, mais elle meurt tragiquement en
couches, laissant les enfants du couple orphelins.

4.2.2. Qui assume la responsabilité du vol, le fils ou le père, et avec quelles


conséquences ? Justifiez votre réponse
Le père car il est pater familias et ce dernier assume donc tous les actes de ses alieni iuris. Primus va
donc agir en justice contre Paulus. Les possibilités pour Paulus sont un abandon noxal (= l’enfant va
passer sous le mancipium de Primus via la mancipation) ou il soutient le procès.
4.2.3. Quel sera le statut de Prima à la naissance, au triple plan de la liberté, de la cité et
de la famille ?
Est-ce qu’il y a mariage en justes noces ? Oui car ils ont tous les 2 le conubium (car ils sont citoyens
romains).

➔ L’enfant prend le statut du père lors de la conception :

Liberté : libre

Cité : romain

Famille : sui iuris car il n’a aucun ascendant male en ligne directe.

Note : la justification est vraiment plus importante que la réponse.

4.3. Casus 3
4.3.1. Énoncé
Au cours d’un banquet mémorable un peu trop arrosé, le soir des Ides de mars de l’an 50 ap. J.-C.,
Primus, tout fier d’exhiber sa largesse aux yeux de ses convives, affranchit son esclave Chresimus.
Revenu le lendemain de son ébriété, il a complètement oublié son geste de la veille, et attend de
Chresimus qu’il continue de le servir en tant qu’esclave.

Furieux de ce revirement, Chresimus envoie une lettre à l’empereur Tibère pour connaître ses droits à
l’égard de Primus.

La réponse de l’empereur lui donne pleine satisfaction : il est très heureux d’y apprendre qu’il est
définitivement à l’abri de la revendication (vindicatio in servitutem) de Primus.

De tempérament dynamique, il (Chresimus) se lance aussitôt dans des activités commerciales qui
font sa fortune jusqu’à ce que, peu avant sa mort, sa chance ne tourne et qu’il n’accumule
dangereusement les dettes.

4.3.2. Comment qualifiez-vous juridiquement la consultation que le service juridique de


l’empereur fait parvenir à Chresimus ?
Un rescrit, c’est la réponse d’un empereur à un particulier.

4.3.3. Si Chresimus est libre, quel est son statut au niveau du droit de cité (status
civitatis) ? Appréciez les éléments de ce statut de son vivant et à sa mort
Il sera latin Junien car on n’est pas dans un affranchissement juste et légitime.

La conséquence sur ce statut est qu’il vit libre mais meurt esclave car il a seulement le commercium
(= droit d’accomplir valablement des actes juridiques). Il n’a pas de conubium ou le droit de faire son
testament. Sa succession ira à son ancien maitre qui est maintenant son patron.

Quand on transfère un patrimoine, les dettes aussi. Le patron aura donc aussi les dettes.
Maxime D., année académique 2023-2024

1. Table des matières


1. Table des matières ...................................................................................................................... 1
2. Le calcul des degrés de parenté.................................................................................................. 2
2.1. Parenté en ligne directe ...................................................................................................... 2
2.2. Parenté en ligne collatérale ................................................................................................ 3
2.2.1. 2e degré : le frère ou la sœur ..................................................................................... 3
2.2.2. 3e degré : l’oncle ou la tante ...................................................................................... 4
2.2.3. 4e degré : le cousin germain ou la cousine germaine................................................ 4
3. La succession ............................................................................................................................... 5
3.1. La succession testamentaire : la question du ventre ......................................................... 5
3.2. La succession ab intestat .................................................................................................... 6
3.2.1. La succession ab intestat : les héritiers siens ............................................................. 6
3.2.1.1. La succession : les héritiers siens ........................................................................... 6
3.2.1.1.1. Ne pas confondre… ........................................................................................... 7
3.2.1.1.2. Illustration pour l’enfant posthume .................................................................. 7
3.2.1.1.3. Enfant posthume : les erreurs à ne pas faire .................................................... 7
3.2.2. La succession ab intestat : l’agnat le plus proche ...................................................... 8
3.2.2.1. Sources .................................................................................................................... 8
3.2.2.2. Fin............................................................................................................................ 8
3.2.3. La succession ab intestat : les membres de la gens ................................................... 9
3.2.3.1. Illustration............................................................................................................... 9
3.3. La succession de l’affranchi ................................................................................................. 9
3.4. La succession maternelle .................................................................................................. 10
3.4.1. Les femmes et la notion de puissance ..................................................................... 10
3.4.2. Evolutions .................................................................................................................. 10
3.4.2.1. Le sénatusconsulte Tertullien (IIe PCN), sous Hadrien ........................................ 10
3.4.2.2. Le sénatusconsulte Orfitien (IIe PCN), sous Marc-Aurèle ................................... 10
4. Casus.......................................................................................................................................... 11
4.1. Casus 1............................................................................................................................... 11
4.1.1. Consigne .................................................................................................................... 11
4.1.2. Correction.................................................................................................................. 11
4.2. Casus 2............................................................................................................................... 12
4.2.1. Consigne .................................................................................................................... 12
4.2.2. Correction.................................................................................................................. 12
Monitorat IX Fondements romains et éléments d’histoire du droit privé
Maxime D., année académique 2023-2024

2. Le calcul des degrés de parenté


Pour faire ça, il faut voir le nombre de degrés au niveau de la parenté des individus au sein de la
famille (ça sera plus clair par la suite). Le calcul est différent si c’est en ligne directe ou collatérale.

• La parenté en ligne directe est le lien qui unit des personnes qui descendent l’une de l’autre.

On se situe sur un plan vertical.

Ça unit donc une personne qui descend d’une personne, etc.

Ici, pour voir le nombre de degrés, il suffit de remonter ou de descendre verticalement

• La parenté en ligne collatérale est le lien qui unit les personnes issues d’un auteur commun.

On est dans un plan horizontal : on va unir des personnes qui descendent d’un ancêtre commun. Pour
calculer le nombre de degrés, il faut remonter à l’ancêtre commun sans compter le membre de la
famille dont on veut calculer le degré. On remonte à l’ancêtre commun et on redescend.

2.1. Parenté en ligne directe


Illustration pour le calcul de parenté en ligne directe :

• En ligne directe, on compte autant de degrés qu’il y a de générations entre les personnes.

→ Plan vertical

→ Le fils est au premier degré à l’égard du père, le petit-fils au second, etc.


Maxime D., année académique 2023-2024

Le fils est éloigné d’un degré de parenté du père, le petit-fils de 2 degrés de parenté par rapport au
père et ainsi de suite. Il suffit vraiment de monter et de descendre verticalement.

2.2. Parenté en ligne collatérale


• En ligne collatérale, les degrés se comptent par les générations. On remonte à l’ancêtre
commun puis on redescend jusqu’au parent en ligne collatérale. Chaque génération constitue
un degré.

• Plan horizontal

→ Deux frères sont au deuxième degré, l’oncle et le neveu sont au troisième degré, les cousins
germains au quatrième, etc.

2.2.1. 2e degré : le frère ou la sœur

Vert = hommes. Orange = femmes

On ne compte pas les membres dont on veut calculer le degré. Donc, on a le frère à gauche mais on
va vers le père (1) et puis vers le cousin (2). On est donc au 2ème degré.
Maxime D., année académique 2023-2024

2.2.2. 3e degré : l’oncle ou la tante

On part du membre à gauche, puis on va au père (1) et après le grand-père (2) et on redescend à
l’oncle (3). On a donc 3 degrés.

2.2.3. 4e degré : le cousin germain ou la cousine germaine

Même procédé :

On part du membre à gauche, puis on va au père (1) puis au grand-père (2), puis on redescend à
l’oncle (3) et enfin au cousin germain (4).
Maxime D., année académique 2023-2024

3. La succession
• Le droit des successions vise la transmission, à cause de mort, d’un ensemble de biens à
titre universel.

On va distinguer 3 types de légataires :

1) Le légataire universel

C’est le légataire qui recueille la totalité des biens du défunt, l’intégralité du patrimoine, que ce soit
son passif ou son actif. L’actif est ce qui est positif dans le patrimoine (donc les maisons, les meubles,
etc.) et le passif est les dettes. Il reçoit l’ensemble.

2) Le légataire à titre universel

Il a seulement une partie du patrimoine, et donc une partie de l’actif et une partie du passif. On va
généralement trouver plusieurs légataires à titre universel, chacun recevant une partie.

3) Le légataire particulier

Il ne va avoir qu’un bien précis, comme un tableau ou un meuble. Il n’hérite donc d’aucune dette.

• Il existe deux types de succession :

• La succession testamentaire

C’est via le testament du défunt. Ce dernier a décidé dans le testament de la manière dont sera
donnée sa succession.

• La succession ab intestat ou succession légitime

C’est la succession pour laquelle on a aucun testament, c’est ce que prévoit la loi quand il n’y a pas de
testament.

3.1. La succession testamentaire : la question du ventre


• Le ventre ou enfant à naître peut avoir des droits, suspendus à sa naissance future.

• Dans le domaine des successions, le ventre a droit à la succession de son père si ce dernier
meurt avant sa naissance.

Il a le droit de succession, comme les autres enfants. Un curateur au ventre peut être désigné pour
veiller sur le patrimoine qu’il recueillera.

• En cas de testament, tous les sui heredes doivent être institués ou exhérédés, à peine de
nullité.

Pour que le testament soit valable, il faut que les sui heredes (= toutes les personnes en puissance du
pater familias) doivent être institués (= déclarés comme héritiers dans le testament) soit exhérédés
(le testament dit qu’il n’héritera pas). Si ce n’est pas le cas, le testament est nul.

• Le ventre doit donc être soit institué, soit exhérédé

Comme le ventre a droit à la succession de son père, il doit être mentionné dans le testament.

• Si le ventre est passé sous silence, le testament est nul

S’il n’est pas mentionné, le testament est nul. On appliquera donc la succession légitime.
Maxime D., année académique 2023-2024

3.2. La succession ab intestat


C’est s’il n’y a aucun testament. Si testament nul, on est ici aussi.

• La loi des XII Tables attribue la succession selon l’ordre suivant :

Les règles se trouvent dans la loi des 12 tables. Elle dit que la succession est atribuée selon l’ordre
suivant :

1) Les héritiers siens (sui heredes)


2) L’agnat le plus proche
3) Les membres de la gens

3.2.1. La succession ab intestat : les héritiers siens


• Les héritiers siens (= sui heredes) = tous ceux qui se trouvent en la puissance paternelle au
moment du décès.

• Parmi les héritiers siens, seuls héritent les enfants au premier degré encore en puissance au
moment du décès. Les petits-enfants n’héritent que si l’ascendant antérieur en ligne directe
est décédé ou n’est plus en puissance (par exemple émancipé).

• Pas de droit de primogéniture, pas de privilège de masculinité, pas de différence entre les
enfants nés dans le mariage ou adoptés.

Il n’y a pas de droit de primogéniture : tous les enfants héritent au même titre, les femmes héritent,
de la même manière que les fils.

Il n’y a pas non plus de différence entre les enfants nés dans le mariage ou adoptés.

• En cas de mariage cum manu :

• L’épouse du pater familias est sui heres de son époux

L’épouse est considérée comme au premier degré, comme ses enfants.

• L’épouse du fils est au même rang que les petites-filles du pater familias

Elle n’est pas considérée comme au premier degré, mais au deuxième.

• L’épouse du petit-fils est au même rang que les arrière-petites-filles du pater familias

Elle est au troisième degré et non au deuxième.

3.2.1.1. La succession : les héritiers siens


• La question de l’enfant posthume

• Le posthume est l’enfant qui nait après le décès de son père, au plus tard le 300e jour qui suit
le décès du père.

• En principe, il n’est donc ni agnat ni sui heres de son père.

→ MAIS par fiction, s’il nait dans les 300 jours après le décès de son père (art. 315 C. civ.), il sera
l’agnat et le sui heres du défunt.

L’enfant à naitre a des droits suspendus à sa naissance future. L’enfant posthume n’héritera de son
père que s’il nait au plus tard le 300ème jour après le décès de son père. En fait, par fiction, on se dit
qu’il était déjà né au moment de la mort de son père.
Maxime D., année académique 2023-2024

Cette règle des 300 jours est « la présomption de paternité » toujours présente à l’article 315 du code
civil. On a aussi à l’article 316 pour les cas d’absence :

• Remarque : art. 316 C. civ. : « Sans préjudice des droits des tiers de bonne foi,
cette règle n’est pas applicable lorsqu’il ressort d’une décision constatant la présomption
d’absence que l’enfant est né plus de 300 jours après la disparition du mari. »

En droit moderne, si les enfants sont nés 300 jours après la déclaration d’absence du père, ils ne
jouissent pas de la présomption de paternité.

3.2.1.1.1. Ne pas confondre…

• Présomption de paternité (art. 315 C. civ.) : « L’enfant né pendant le mariage ou dans les 300
jours qui suivent la dissolution ou l’annulation du mariage a pour père le mari »

C’est aussi valable quand on a le décès du pater familias, car le mariage est dissous.

• Période légale de conception (art. 326 C. civ.) : « L’enfant est présumé, sauf preuve contraire,
avoir été conçu dans la période qui s’étend du 300e au 180e jour avant la naissance et au
moment qui lui est le plus favorable, compte tenu de l’objet de sa demande ou du moyen de
défense proposé par lui. »

On se demande la période légale.

Les 2 périodes sont différentes, même si on a le nombre des 300 jours.

3.2.1.1.2. Illustration pour l’enfant posthume

On voit que la période n’est pas la même.

1) Art. 315 C. civ.

Si l’enfant est né dans les 300 jours après le décès du mari, il est l’enfant.

2) Art. 326 C. civ.

Le point de repère n’est pas le même car on est avant la naissance, et entre 300 et 180 jours avant la
naissance, où on suppose que l’enfant a été conçu.

3.2.1.1.3. Enfant posthume : les erreurs à ne pas faire

Attention à ces fautes !

1) « Le posthume est né de 180 jours à 300 jours après le décès de son père »

Ce n’est pas bon

Le posthume nait 300 jours maximum après le décès de son père.


Maxime D., année académique 2023-2024

Si on suivait l’erreur, on devrait dire que si on nait 10 jours après le décès, on n’a pas la présomption
de paternité. Or, c’est faux.

2) « Le posthume est conçu dans les 300 jours après le décès »

Ce n’est pas logique ! Il est difficile pour un homme de féconder de sorte à avoir un enfant 10 mois
après son décès !

3.2.2. La succession ab intestat : l’agnat le plus proche


• L’agnation unit toutes les personnes qui, à un moment de leur vie, se sont trouvées sous la
puissance du même pater familias.

A défaut, de sui heredes, la loi des 12 tables dit que celui qui héritera sera l’agnat le plus proche. C’est
la question de l’agnation. On va voir toutes les personnes qui se sont, au cours de leur vie, trouvés
sous la puissance du même pater familias.

• L’agnat le plus proche : 2e degré, 3e degré, 4e degré, etc. en ligne collatérale.

Pour avoir l’agnat le plus proche, on va voir l’agnat avec le moins de degrés de parenté du défunt.
C’est en ligne collatéral.

1) Le plus proche est le 2ème degré, comme un frère.


2) 3ème degré, comme un oncle.
3) 4ème, un cousin germain par exemple.

3.2.2.1. Sources
Les sources de l’agnation sont :

1) Mariage et transmission par les hommes

Car l’agnation suppose le mariage légitime des parents et est transmise par les hommes. Donc, la
femme sera agnate et aura des agnats mais elle ne transmet pas l’agnation : l’agnation est la parenté
juridique par les hommes.

2) Adoption et conventio in manum

L’agnation peut naitre de l’adoption d’un alieni iuris ou du mariage cum manu de l’épouse.

3.2.2.2. Fin
On met fin à l’agnation par :

1) Capitis deminutio

On modifie le statut. L’alieni iuris peut par exemple être émancipé. Le pater familias peut, s’il perd par
exemple sa liberté, ne plus faire partie de la famille.

2) Conventio in manum

En cas de manus, la femme quitte la famille agnatique d’origine pour aller à la famille de son époux.

3) Adrogatio ou adoption

L’adrogatio est l’adoption d’un pater familais par un autre pater familias.
Maxime D., année académique 2023-2024

L’adoption consiste à adopter un alieni iursi par un pater familias, ça va donc changer les agnations
car en cas d’adoption, car l’alieni iuris entrera dans une autre famille.

4) Émancipation

La personne émancipée va perdre son lien agnatique.

3.2.3. La succession ab intestat : les membres de la gens


1) La gens est un groupe qui rassemble tous les membres qui se rattachent au même ancêtre
mythique. Cet ancêtre commun n’a pas de réalité concrète.

Certaines familles très vastes se rattachaient à un ancêtre commun pour donner du point à cette
famille.

La gens est la subdivision la plus large.

2) Le lignage rassemble les agnats, à savoir tous les descendants en ligne masculine d’un même
ancêtre mâle commun sous la puissance duquel ils se trouvent ou se trouveraient si celui-ci avait
vécu indéfiniment

3) La lignée est un segment du lignage avec, à sa tête, le pater familias et, sous lui, l’ensemble de
ceux soumis à sa puissance.

3.2.3.1. Illustration

1) La gens est le gros point vert. On ne sait pas faire l’arbre généalogique jusqu’à lui.
2) Le lignage est la zone en gris clair, c’est la partie qui rassemble tous les descendants d’un ancêtre
mâle commun. Ses descendants seraient sous sa puissance s’il était immortel.
3) La zone en gris foncé est un segment du lignage et est la partie avec le pater familias encore en
vie.

3.3. La succession de l’affranchi


Après l’affranchissement :

• L’affranchi devient client de son ancien maître


Maxime D., année académique 2023-2024

• L’ancien maître devient patron de son ancien esclave

Il reste donc un lien, c’est le rapport de clientélisme

• Rapport de clientélisme = lien entre deux personnes, un patron et un client, où


chacun est tenu vis-à-vis de l’autre par une sorte de code de l’honneur ou une
certaine morale, de telle façon qu’un client et un patron se fassent, l’un à l’autre, des
dons ou se rendent des faveurs.

Par exemple, le patron protègera son client, le représentera en justice et le client votera pour son
patron aux élections.

• Le patron a un droit de succession ab intestat à l’égard de son affranchi décédé sans enfant

Si l’affranchit n’a pas eu d’enfant et de testament, la succession est à son patron, mais il faut les 2
conditions.

3.4. La succession maternelle


3.4.1. Les femmes et la notion de puissance
• La puissance est par définition paternelle

La filiation maternelle n’a aucune place car la succession est sur base de la puissance, et est donc
paternelle.

• La femme n’a pas la puissance sur ses enfants : ils ne sont ni ses agnats, ni ses
héritiers siens

La mère n’a aucune puissance sur ses enfants.

A la mort d’une femme, sauf si elle a fait un testament, sa succession va à l’agnat le plus proche.

• « La femme est le début et la fin de la famille » (Ulpien)

Elle met au monde des enfants mais n’ayant pas sur eux la puissance, elle n’a personne pour
continuer sa personne post-mortem (après sa mort)

Comme elle n’a pas d’héritier sien, sa succession va à son agnat le plus proche, donc logiquement son
frère.

3.4.2. Evolutions
3.4.2.1. Le sénatusconsulte Tertullien (IIe PCN), sous Hadrien
Cette règle a cependant eu des évolutions via 2 sénatusconsultes : Tertulien et Orfitien

Tertullien va régir le cas où les enfants de la femme meurent avant elle. Il a va reconnaitre un droit de
succession vis-à-vis d’un enfant, seulement si elle a 3 enfants. Si 1 enfant meurt avant sa mère et qu’il
y a eu 3 enfants, elle aura 3 à la succession de son enfant.

3.4.2.2. Le sénatusconsulte Orfitien (IIe PCN), sous Marc-Aurèle


• Les enfants héritent des biens maternels avant tout agnat

Orfitien est important car dorénavant, la succession de la mère reviendra à ses enfants avant tout
agnat, sans aucune restriction. Les cognats (liés via la cognation) vont dominer sur tout agnat.

• Régime des biens maternels (bona materna)


Maxime D., année académique 2023-2024

Ils vont avoir les biens maternels (bona materna). Vu que souvent les enfants sont alieni iuris du pater
familias, les biens maternels vont au pater familias.

Cependant, au Bas-Empire, ce pater familias n’a sur ces biens que l’usufruit, c’est-à-dire qu’il peut
utiliser les biens mais ne peut pas vendre ou casser. A la mort du pater familias, les biens iront aux
enfants.

4. Casus
4.1. Casus 1
4.1.1. Consigne
Appia, une citoyenne romaine, épouse Tullius, qui a entamé il y a peu le cursus honorum. De leur
mariage sine manu naissent un fils et une fille. Quelques années plus tard, emporté par un mal
foudroyant, Tullius meurt sans avoir laissé de testament. Peu avant son décès, sa fille se marie cum
manu à Lucius.

1) Déterminez les règles qui régissent les successions en droit romain et appliquez-les à celle de
Tullius.
2) Dans l’hypothèse où Appia décèderait peu après son mari, à qui reviendrait sa succession ab
intestat au Ier siècle ACN ?

4.1.2. Correction
1) Il existe deux types de succession : la succession testamentaire et la succession ab intestat.

Il n’y a ici aucun testament, on va donc dans la succession ab intestat. Les modalités de succession ab
intestat en droit romain sont prévues par la Loi des XII Tables, c’est, dans l’ordre de priorité :

a) Les héritiers siens (heredes sui) : tous ceux qui se trouvent en la puissance paternelle au
premier degré, au moment du décès.
b) L’agnat le plus proche

• 2e degré : le frère ou la sœur

• 3e degré : l’oncle paternel, le neveu

• 4e degré : le cousin germain


Maxime D., année académique 2023-2024

c) Les membres de la gens

• La succession ab intestat de Tullius revient par conséquent à ses sui heredes, soit tous ceux se
trouvant dans la puissance paternelle au moment de son décès.

• Sa femme est-elle en puissance ? Non car mariage sine manu

• Sa fille est-elle en puissance ? Non car mariage cum manu

• Son fils est-il en puissance ? Oui

2) La filiation maternelle ne tient aucune place dans l’ordre successoral, étant donné que ce dernier
est basé sur la notion de puissance. Le régime de la division des sexes exclut les femmes de la
puissance, qui est par définition paternelle. Les femmes n’ont par conséquent pas de sui heredes,
de sorte que sa famille s’arrête à elle-même. Elle est « le début et la fin de la famille » (Ulpien).

Ainsi, à sa mort (de la femme), sa succession est dévolue à son agnat le plus proche ou, le cas
échéant, à un membre de sa gens.

4.2. Casus 2
4.2.1. Consigne
Aulus, un jeune citoyen romain, a fait fortune grâce au commerce du vin. Il dispose de nombreux
terrains dans les alentours de Rome, où ses esclaves cultivent la vigne.

Bien décidé à léguer son affaire florissante, il épouse sine manu une belle citoyenne romaine,
Agrippa, qui lui donne rapidement trois fils (Primus, Secundus et Tertius). Au cours de leur troisième
année de mariage, Agrippa oublie de se rendre chez son pater familias durant trois jours et trois
nuits.

Afin de ne pas morceler l’entreprise familiale, Aulus rédige un testament dans lequel il lègue
l’entièreté de ses biens à son fils aîné, Primus. Il l’y institue héritier et exhérède ses deux autres fils
ainsi que son épouse.

Afin de permettre à son second fils, Secundus, de s’établir dans l’une des nouvelles colonies créées
par Rome, Aulus décide de l’émanciper. Quant à son troisième fils, Tertius, celui-ci est accusé d’avoir
volé le cheval de leur voisin. Aulus, bien décidé à ce que Tertius assume la responsabilité de ses
actes, ne soutient pas le procès de son fils et le transfère in mancipio au voisin victime du vol de
Tertius pour une durée de cinq ans.

Trois années plus tard, au mois d’août 25 PCN, alors qu’il faisait le tour de son domaine, Aulus chute à
cheval et meurt sur le coup. Agrippa est dévastée, d’autant plus qu’elle allait lui annoncer le soir-
même qu’elle était enceinte de leur quatrième enfant. Celui-ci naît 5 mois plus tard.

1) Quels sont les effets de l’oubli d’Agrippa sur son mariage sine manu ?
2) Nommez le type de transfert in mancipio réalisé sur Tertius.
3) A qui ira la succession d’Aulus ?

4.2.2. Correction
1) Quels sont les effets de l’oubli d’Agrippa sur son mariage sine manu ?

Il y a trois types de conventio in manum. Celle par usu prévoit qu’après un an de vie commune, le
mari acquérait automatiquement la manus sur son épouse. Pour se soustraire aux effets de l’usus, la
femme peut, chaque année, effectuer l’usurpatio trinoctii en retournant chez son père pendant trois
jours et trois nuits de manière à interrompre l’usus.
Maxime D., année académique 2023-2024

→ L’oubli d’Agrippa transforme son mariage sine manu en mariage cum manu.

2) Nommez le type de transfert in mancipio réalisé sur Tertius.

Il s’agit de l’abandon noxal. En effet, si l’alieni iuris du pater familias commet un délit, le pater familias
(qui a la responsabilité de ses alieni iuris) a 2 possibilités :

a) Soutenir le procès
b) Abandonner son alieni iuris en le transférant in mancipio (par mancipation) à la victime.

L’alieni iuris devra alors travailler pour la victime à titre de dédommagement. Ce n’est qu’une faculté :
le pater familias peut aussi soutenir le procès.

3) A qui ira la succession d’Aulus ?

Un testament a été fait mais le ventre n’était pas mentionné

→ Nullité du contrat

Les modalités de succession ab intestat en droit romain sont prévues par la Loi des XII Tables et les
héritiers sont, par ordre de priorité :

a) Les héritiers siens (heredes sui) : tous ceux qui se trouvent en la puissance paternelle au
moment du décès.
b) L’agnat le plus proche
c) Les membres de la gens

• La succession ab intestat d’Aulus revient par conséquent à ses sui heredes, soit tous ceux se
trouvant dans la puissance paternelle au moment de son décès.

a) Agrippa est-elle en puissance ? Oui, car mariage sine manu transformé en mariage cum manu
b) Primus est-il en puissance ? Oui, on n’a rien dans le casus pour dire le contraire.
c) Secundus est-il en puissance ? Non car il a été émancipé pour lui permettre de s’installer dans
une colonie de Rome
d) Tertius est-il en puissance ? Non car il est in mancipio, il a été transféré à la victime de son délit.
Le transfert est provisoire, mais tant pis pour lui si c’est le mauvais moment.
Maxime D., année académique 2023-2024

e) Le posthume est-il en puissance ? Oui, par fiction.

→ En conclusion, Agrippa, Primus et le posthume hériteront.


Maxime D., année académique 2023-2024

1. Table des matières


1. Table des matières ...................................................................................................................... 1
2. La capacité d’exercice des sui iuris ............................................................................................. 2
2.1. La capacité d’exercice.......................................................................................................... 2
2.1.1. La capacité de jouissance............................................................................................ 2
2.2. Les critères de l’incapacité d’exercice ................................................................................ 3
2.2.1. L’âge ............................................................................................................................. 3
2.2.2. Le sexe ......................................................................................................................... 3
2.2.3. La santé mentale ......................................................................................................... 3
2.2.4. La façon pécuniaire de vivre ....................................................................................... 3
2.3. Le critère de l’âge ................................................................................................................ 3
2.3.1. Les impubères ............................................................................................................. 3
2.3.1.1. En droit classique .................................................................................................... 3
2.3.1.2. Controverse entre les Sabiniens et les Proculiens ................................................. 4
2.3.1.3. Sous Justinien ......................................................................................................... 4
2.3.2. Incapacité totale ou partielle ..................................................................................... 4
2.3.2.1. Avant 7 ans → incapacité totale ............................................................................ 4
2.3.2.1.1. Infans ................................................................................................................ 4
2.3.2.2. Après 7 ans → incapacité partielle ....................................................................... 4
2.3.2.2.1. Infantiae proximus ............................................................................................ 4
2.3.2.2.2. Pubertati proximus ........................................................................................... 4
2.3.3. L’impubère de plus de 7 ans ....................................................................................... 5
2.3.4. Actes juridiques complexes ........................................................................................ 5
2.3.4.1. Le paiement ............................................................................................................ 5
2.3.4.2. « Qui paie mal paie deux fois » .............................................................................. 5
2.3.4.3. Exception de dol pour le débiteur qui a mal payé ................................................. 5
2.3.4.4. Article 1241 C. civ. .................................................................................................. 5
2.3.5. Le mineur de moins de 25 ans en droit classique ...................................................... 6
2.3.5.1. La lex Laetoria (apparue en 192 ACN).................................................................... 6
2.3.5.1.1. Définition .......................................................................................................... 6
2.3.5.1.2. Lex minus quam perfecta.................................................................................. 6
2.3.5.2. L’exceptio legis Laetoriae ........................................................................................ 6
2.3.5.3. La restitutio in integrum ob aetatem ..................................................................... 7
2.3.5.3.1. Lésion du mineur = disproportion économique entre les prestations
réciproques des parties........................................................................................................ 7
2.3.5.3.2. Articles 1312 C. civ. anc. et 5.124 C. civ. ........................................................... 7
Maxime D., année académique 2023-2024

2.3.5.4. → Effets pervers de ces protections ....................................................................... 7


2.3.6. Le mineur de moins de 25 ans en droit tardif ............................................................ 7
2.3.6.1. Le curateur .............................................................................................................. 7
2.3.6.2. L’évolution du rôle du curateur .............................................................................. 7
2.3.6.3. La venia aetatis (274 PCN)...................................................................................... 7
2.3.6.3.1. Instauration : 274 PCN...................................................................................... 7
2.3.6.3.2. Généralisation .................................................................................................. 8
2.4. Le critère du sexe ................................................................................................................ 8
2.4.1. L’incapacité d’exercice des femmes en droit classique .............................................. 8
2.4.1.1. La femme de moins de 12 ans ................................................................................ 8
2.4.1.2. La femme de plus de 12 ans ................................................................................... 8
2.4.1.2.1. Incapacité partielle ........................................................................................... 8
2.4.1.2.2. Ius trium liberorum d’Auguste (18 ACN) ........................................................... 8
2.4.2. L’incapacité d’exercice des femmes en droit tardif .................................................... 8
3. La capacité d’exercice de fait des alieni iuris ............................................................................. 8
3.1. Une capacité d’exercice de fait ........................................................................................... 8
3.2. Le pécule profectice ............................................................................................................ 8
3.3. Le pécule à l’égard des tiers ................................................................................................ 9
3.3.1. Actio pro parte ............................................................................................................ 9
3.3.1.1. Actio de peculio ...................................................................................................... 9
3.3.1.2. Actio de in rem verso .............................................................................................. 9
3.3.1.3. Actio tributoria ....................................................................................................... 9
3.3.2. Actio in solidum .......................................................................................................... 9
3.3.2.1. Actio quod iussu.................................................................................................... 10
3.3.2.2. Actio exercitoria .................................................................................................... 10
3.3.2.3. Actio institoria ...................................................................................................... 10
3.4. Le pécule castrense ........................................................................................................... 10
3.5. Le pécule quasi-castrense ................................................................................................. 10
Monitorat X Fondements romains et éléments d’histoire du droit privé
2. La capacité d’exercice des sui iuris
2.1. La capacité d’exercice
2.1.1. La capacité de jouissance
• La capacité de jouissance est l’aptitude à être titulaire de droits et d’obligations.

Ça rejoint donc la définition de personnalité juridique (cf. monitorat précédent).

➔ Qui a la capacité de jouissance ? Les sui iuris, c’est-à-dire les personnes qui n’ont plus
d’ascendant mâle en ligne direct encore en vie.
Maxime D., année académique 2023-2024

Une personne peut naitre sui iuris, elle sera donc sui iuris et apte à être titulaire de droits et
d’obligations. Cependant, même si on a des droits et des obligations au premier jour de notre vie, on
n’est pas vraiment capable de les remplir.

Donc, quand on a la capacité de jouissance, on est apte à être titulaire de droits et d’obligations mais
encore fait-il être capable d’user de ses droits. C’est là qu’intervient la notion de capacité d’exercice.

• La capacité d’exercice est la faculté de faire usage des droits subjectifs liés à la capacité de
jouissance pour accomplir toute espèce d’acte juridique possible dans le cadre du droit
positif.
➔ Qui a la capacité d’exercice ? Les sui iuris capables

2.2. Les critères de l’incapacité d’exercice


On a 4 critères de l’incapacité d’exercice en droit romain pour voir si on est capable ou pas :

2.2.1. L’âge
C’est logique que si notre âge est 1 an, on n’est pas vraiment capable d’exercer nos droits liés à notre
capacité de jouissance.

2.2.2. Le sexe
Les femmes ne sont pas jugées capables d’exercer leurs droits comme le sont les hommes.

2.2.3. La santé mentale


Il y avait à Rome comme aujourd’hui des personnes jugées comme mentalement incapables d’exercer
leurs droits : les fous.

2.2.4. La façon pécuniaire de vivre


Ce sont les prodigues, qui sont les personnes tellement généreuses qu’elles donnent leur argent à
n’importe qui. Leur famille n’aimait naturellement donc pas ça.

• Les incapables ne peuvent pas faire usage des droits liés à leur capacité de jouissance : ils
sont accompagnés d’un administrateur (tuteur ou curateur)

Ils peuvent agir dans la sphère juridique mais ils doivent être accompagnés d’un administrateur. On
appelle ce dernier :

1) Un tuteur quand l’incapacité est liée à l’âge ou au sexe


2) Un curateur quand c’est en raison de la santé mentale ou la façon pécuniaire de vivre. Le
curateur intervient aussi pour le ventre (on parle de « curateur au ventre ») mais l’enfant
n’est pas encore né, il n’a donc pas en soi d’âge. À sa naissance, il aura un tuteur.

A noter qu’un pater familias peut être incapable. Si ses proches considèrent par exemple que le pater
familias fait n’importe quoi de son argent, on pouvait frapper le pater familias d’incapacité pour
éviter qu’il dilapide le patrimoine.

Avoir un tuteur permet aussi de rassurer les personnes avec qui l’incapable va par exemple conclure
des contrats.

2.3. Le critère de l’âge


2.3.1. Les impubères
2.3.1.1. En droit classique
On va parler de personnes impubères en droit classique, c’est-à-dire des personnes qui n’ont pas
encore atteint la puberté. On n’avait en fait pas encore d’âge où on se disait que la personne était
Maxime D., année académique 2023-2024

pubère. On était à une période où il fallait faire constater la puberté chez le garçon ou la fille pour
qu’il soit officialisé pubère.

2.3.1.2. Controverse entre les Sabiniens et les Proculiens


La méthode pour constater la puberté a donné une controverse entre les Sabiniens et les Proculiens,
qui sont 2 courants de jurisconsultes.

1) Les Sabiniens estimaient qu’il fallait constater la puberté sur le corps.


2) Les Proculiens étaient pour un âge pour la puberté, et donc la capacité. Ils voulaient 12 ans
pour les femmes et 14 ans pour les hommes.

Cependant, la question n’a été tranchée jusque sous Justinien

2.3.1.3. Sous Justinien


Il va suivre l’avis des Proculiens par souci de pudeur. On va estimer que les femmes sont pubères à 12
ans et les hommes à 14 ans.

2.3.2. Incapacité totale ou partielle


1) Quand l’incapacité est totale, on ne peut faire aucun acte juridique.
2) Si l’incapacité est partielle, il y a des possibilités d’agir juridiquement dans certains cas.

Pour savoir si on était dans une incapacité partielle ou totale, on va se demander si on a moins de 7
ans ou plus.

2.3.2.1. Avant 7 ans → incapacité totale


2.3.2.1.1. Infans

On se disait qu’avant 7 ans, on ne pouvait accomplir aucun acte juridique, on n’a pas la capacité
mentale pour accomplir des actes en conscience.

2.3.2.2. Après 7 ans → incapacité partielle


Une fois qu’on avait 7 ans, l’enfant va s’approcher de cette puberté et là, le droit romain va se
demander si l’enfant est plus proche de l’enfance (Infantiae proximus) ou de la puberté (Pubertati
proximus)

Plus on avançait en âge, plus on s’approchait de cette puberté et donc on comprenait les actes
juridiques qu’on pouvait faire.

2.3.2.2.1. Infantiae proximus

La personne qui est plu proche de l’enfance est frappée d’une incapacité partielle. Elle peut accomplir
une série d’actes juridiques seuls, sans la présence de son tuteur. Ces actes autorités sont ceux qui lui
permettent de rendre sa condition juridique meilleure. Exemples : devenir propriétaire, accroitre son
patrimoine.

2.3.2.2.2. Pubertati proximus

C’est la même chose que l’autre mais c’est sur le plan pénal qu’il y a la distinction.

1) Avec les premiers, si on commet un délit, on n’est pas responsable de notre délit car on n’est
pas capable de comprendre que ce qu’on fait est mal.
2) Pour les deuxièmes, si on commet un délit, il est estimé qu’on est capable de comprendre
que ce qu’on fait est mal. On va donc être responsable.
Maxime D., année académique 2023-2024

À noter qu’on n’a pas un âge fixé. Pour voir si la personne est capable de comprendre que voler, tuer,
etc. est mal, c’est au cas par cas. Si on se dit qu’elle est capable, elle est plus proche de la puberté. On
estime parfois que certaines personnes sont très matures dès 8 ans.

2.3.3. L’impubère de plus de 7 ans


• Peut accomplir seul les actes qui rendent sa condition meilleure. Exemple : devenir
créancier, devenir propriétaire, devenir titulaire d’un droit réel sur le bien d’autrui

• Doit être accompagné d’un tuteur pour accomplir les actes qui rendent sa condition
pire, même s’il est plus proche de la puberté.

• La différence entre les actes qui rendent la condition meilleure et les actes qui
rendent la condition pire repose sur un critère strictement juridique.

Les Romains ne prenaient pas en compte les retombées économiques de l’acte. C’est sur un critère
juridique. Exemple : les actes qui rendent la condition meilleure sont par exemple devenir
propriétaire, avoir un droit de créance sur quelqu’un, etc. Pour ceux qui rendent la condition pire, on
a par exemple contracter un prêt auprès d’une personne.

2.3.4. Actes juridiques complexes


Le problème est que certains actes juridiques rendent à la fois meilleurs et à la fois pire.

2.3.4.1. Le paiement
Le paiement est un acte juridique complexe. Exemple si un impubère de plus de 7 ans effectuait un
paiement en vue de devenir propriétaire, ça rendait ça condition pire (car il doit payer) et meilleure
(car il devient propriétaire) en même temps. Ces actes sont des « actes juridiques complexes ».

La question est de savoir si l’impubère de plus de 7 ans doit avoir son tuteur ou pas. C’est le cas, il
devait avoir un tuteur.

2.3.4.2. « Qui paie mal paie deux fois »


Il y avait un adage pour celui qui contracte avec un impubère qui n’a pas son tuteur : « Qui paie mal
paie deux fois ». La personne qui contracte avec un impubère de plus de 7 ans, par exemple lui
vendre un bien et recevoir de l’argent, est réputé avoir mal payé car le tuteur aurait dû être là. Le
tuteur peut demander que le paiement puisse être payé une seconde fois.

La sanction est donc assez lourde. Ça a donné lieu à certaines dérives. Même en ayant plus de 7 ans,
on peut se rendre compte que c’est intéressant de contracter sans son tuteur puisqu’on est payé 2
fois.

2.3.4.3. Exception de dol pour le débiteur qui a mal payé


Le préteur est intervenu pour protéger les personnes qui accomplissaient ces actes juridiques
complexes avec le mineur en l’absence du tuteur. Le préteur a introduit l’exception de dol pour le
débiteur qui a mal payé.

On a donc par exemple le tuteur qui attaque en justice. Là, le contractant peut faire appel à cette
exception et dire que le premier paiement était un bon paiement et a bénéficié à l’impubère.

2.3.4.4. Article 1241 C. civ.


L’article 1241 du code civil dit : « Le payement fait au créancier n’est point valable s’il était incapable
de le recevoir (donc, on est dans le cas de base), à moins que le débiteur ne prouve que la chose
payée ait tourné au profit du créancier ».
Maxime D., année académique 2023-2024

On retrouve cette idée d’exception de dol pour éviter qu’on paie injustement 2 fois. Le but de la loi de
base est d’éviter que l’impubère soit arnaqué et on pose ensuite la solution contre la dérive de cette
protection.

On paie bien quand le tuteur est présent. Quand on paie mal, c’est quand on contracte sans le tuteur.

2.3.5. Le mineur de moins de 25 ans en droit classique


Donc, entre globalement 12-14 ans, il ne fallait pas avoir de tuteur. Or, à cet âge, on n’est pas très
habile pour le commerce.

En plus, à l’origine, on était dans une époque où on était dans un contexte où la famille était très
présente et permettait donc d’éviter l’arnaque de leurs enfants. Cependant, avec l’expansion de
Rome, on pouvait rencontrer des étrangers qui veulent faire du commerce, comme des Grecs. Il y
avait donc parfois moins de protection.

On se demande donc si l’âge qu’on a fixé ne lui est donc pas nuisible, que la personne se fasse avoir et
contracte des dettes. On va donc avoir des protections pour les mineurs de moins de 25 ans.

À noter que c’est minorité, qui a comme étymologie « minor » qui signifie « moins que ». Le mineur
de moins de 25 ans est donc littéralement la personne qui a moins de 25 ans.

On va mettre en place 3 protections supplémentaires pour ses personnes qui sont pubères mais n’ont
pas encore 25 ans, et qui ne comprennent donc pas encore très bien ce qu’elles ont :

2.3.5.1. La lex Laetoria (apparue en 192 ACN)


2.3.5.1.1. Définition

C’est une loi qui prévoit qu’une action sera faite contre l’adulte qui aurait abusé de son influence pour
extorquer au sui iuris de moins de 25 ans un accord qui lui est désavantageux (abus de
l’inexpérience).

L’idée est d’éviter l’abus de l’inexpérience de la personne qui est certes capable mais qui peut par
exemple demander par inexpérience des prix moins élevés que la vraie valeur.

2.3.5.1.2. Lex minus quam perfecta

Le problème de cette loi est que c’est une loi qui n’annule pas l’acte juridique, elle prévoit juste une
peine. Le sui iuris de moins de 25 ans s’est donc fait arnaquer mais l’acte juridique conclus sera valide.
C’est un problème car on ne peut par exemple pas récupérer le bien ou ne pas être obligé de payer.
L’arnaquer peut aussi agir en justice pour qu’on exécute l’action.

Attention que la lex Laetoria n’autorise pas à arnaquer le mineur, mais c’est un pouvoir d’action en
justice pour le mineur afin réclamer une peine.

2.3.5.2. L’exceptio legis Laetoriae


Pour pallier ce problème, le préteur va introduire une exception qui va faire qu’on va pouvoir dire
qu’on a été abusé et on n’aura pas à exécuter l’obligation prévue par le contrat. On réclame donc une
peine et pas une annulation.

Quand on utilise l’exception, on est toujours défendeur et quand on utilise la lex laetoria, on est
toujours demandeur.
Maxime D., année académique 2023-2024

2.3.5.3. La restitutio in integrum ob aetatem


Cette troisième protection s’appelle littéralement « la restitution en entier en raison de l’âge ». Elle
permet à la personne âgée de moins de 25 ans de faire annuler des actes qui l’auraient lésé.

Donc, si on a par exemple une vente, il va falloir rendre le paiement et la chose, comme si l’acte
n’avait jamais été conclu.

2.3.5.3.1. Lésion du mineur = disproportion économique entre les prestations réciproques


des parties.

Exemple : on conclut un contrat de vente et on vend un cheval au dixième de sa valeur. Cette


restitution permet, s’il y a lésion, de demander au préteur d’annuler l’acte juridique sans aller en
justice. Il y a cependant des cas où le préteur ne va pas accorder cette protection :

1) Quand le mineur se fait passer pour majeur (et donc plus de 25 ans)
2) Quand il y a un délit
3) Quand l’acte juridique est un affranchissement.

2.3.5.3.2. Articles 1312 C. civ. anc. et 5.124 C. civ.

2.3.5.4. → Effets pervers de ces protections


On voit donc qu’il y a de fortes protections pour ces mineurs de moins de 25 ans. Cependant, ça
donne un effet pervers car les tiers commencent à se méfier et ne veulent plus conclure de contrat
avec ces mineurs. Ils vont en effet privilégier les personnes de plus de 25 ans.

2.3.6. Le mineur de moins de 25 ans en droit tardif


Pour rassurer les tiers et les pousser à quand même conclure des contrats avec les personnes de
moins de 25 ans, on va prendre des mesures :

2.3.6.1. Le curateur
On va proposer l’accompagnement par un curateur. Ce n’est pas un tuteur car le jeune est pubère et
n’a donc pas l’incapacité liée à la puberté.

2.3.6.2. L’évolution du rôle du curateur


C’était à la base vraiment un garant moral, le curateur est d’abord facultatif mais à partir du 2ème
siècle PCN, on va généraliser la présence du curateur et ça devient obligatoire pour les mineurs de
moins de 25 ans qui veulent accomplir des actes juridiques.

2.3.6.3. La venia aetatis (274 PCN)


Naturellement, 25 ans, c’est parfois âgé. En 274, on va donc avoir un certain assouplissement. On va
avoir un tempérament, la venia aetatis (littéralement la « faveur de l’âge », la « grâce de l’âge »).

2.3.6.3.1. Instauration : 274 PCN

La venia aetatis une forme d’émancipation accordée par l’empereur au mineur qui a prouvé son
aptitude à gérer seul ses biens.

Au début, c’est vraiment du cas par cas, c’est par demande et le jeune va prouver qu’il n’a pas besoin
du curateur. L’empereur constate et donne le venia aetatis. On va par exemple pouvoir prouver en
montrant qu’on a une entreprise depuis 10 ans, que nos créanciers sont contents et que les affaires
tournent.
Maxime D., année académique 2023-2024

2.3.6.3.2. Généralisation

Elle va être généralisée au 4ème PCN, on va se dire que le curateur ne sera plus nécessaire à l’âge de :

1) 20 ans pour les garçons

2) 18 ans pour les filles

On retrouve l’âge de 18 qui a donné notre majorité dans le droit actuel.

2.4. Le critère du sexe


2.4.1. L’incapacité d’exercice des femmes en droit classique
La femme qui n’est pas pubère est frappée d’incapacité en raison de son âge. Cependant, une fois
qu’elle a l’âge requis, elle est incapable à cause de son sexe. La femme était incapable en droit
classique. Cependant, il faut faire une distinction entre :

2.4.1.1. La femme de moins de 12 ans


Elle est incapable à cause de son âge, elle a donc un tuteur.

2.4.1.2. La femme de plus de 12 ans


Elle est incapable au niveau du sexe et plus de son âge. Elle a cependant toujours un tuteur.

2.4.1.2.1. Incapacité partielle

La femme peut faire tous les actes qui rendent sa condition meilleure.

2.4.1.2.2. Ius trium liberorum d’Auguste (18 ACN)

Il y a un tempérament qui intervient via Auguste en 18 ACN. C’est littéralement « le droit des 3
enfants ». Il prévoit que dès que la femme ingénue a eu 3 enfants, 4 enfants pour une affranchie, elle
sera déclarée complètement capable. C’est une manière d’accroitre la population romaine. Elle n’est
plus sous l’autorité d’un tuteur.

2.4.2. L’incapacité d’exercice des femmes en droit tardif


En droit tardif, on est au 6ème siècle PCN sous Justinien, la femme aura la tutelle jusqu’à 12 ans. La
femme de plus de 12 ans va avoir ce droit des 3 enfants si elle les a mais elle va comme les hommes
avoir le curateur.

3. La capacité d’exercice de fait des alieni iuris


Dans les faits, il faut permettre aux alieni iuris de conclure des actes juridiques. Acheter du pain est
par exemple un acte juridique ! Ne pas pouvoir en conclure voudrait dire qu’on ne pourrait rien faire.

3.1. Une capacité d’exercice de fait


C’est là qu’est née la capacité d’exercice de fait. Ce n’est pas un droit mais on va leur permettre de
conclure des actes juridiques. Pour ça, il fallait que le pater familias donne à l’alieni iuris une certaine
somme d’argent pour qu’il accomplisse des actes juridiques, c’est le pécule profectice. Ce pécule est
donc vraiment une somme d’argent que l’alieni iuris peut utiliser pour sa subsistance.

3.2. Le pécule profectice


• Définition : ensemble de biens que l’alieni iuris peut administrer librement pour en tirer sa
subsistance.
Maxime D., année académique 2023-2024

• Unicité du patrimoine = le pécule appartient au pater familias et non à l’alieni iuris. C’est un
peu comme aujourd’hui quand on donne de l’argent à un enfant pour acheter une sucette.

• Décès de l’alieni iuris : le pécule revient au pater familias selon le iure peculii (littéralement le
« droit du pécule »). Il n’est tenu aux dettes que dans la limite de l’actif disponible (et non
ultra vires comme dans le cas d’une succession iure hereditario).

3.3. Le pécule à l’égard des tiers


La problématique est vers qui le créancier va pouvoir agir si l’alieni iuris a des dettes. On va avoir des
actions en justice pour protéger les tiers qui accomplissent des actions avec les alieni iuris :

3.3.1. Actio pro parte


Ça va permettre de récupérer un montant limité, donc possiblement pas tout l’argent que l’alieni iuris
doit. S’il n’y a pas assez, tant pis pour le créancier.

3.3.1.1. Actio de peculio


• Littéralement « l’action du pécule », le pater familias sera engagé par les contrats passés
par ses alieni iuris en considération du pécule.

Si l’alieni iuris a des dettes, le créancier va avoir l’action du pécule afin d’agir contre le pater familias,
considérant que le pater familias s’est engagé lui-même en donnant le pécule.

Exemple : l’alieni iuris a acheté un bien qu’il ne sait pas payer.

C’est aussi utilisé pour des biens, qui ne sont donc pas de l’argent. Exemple : l’alieni iuris n’a pas livré
du vin.

3.3.1.2. Actio de in rem verso


• Dans le cas où un alieni iuris a traité avec un tiers en dehors de tout pécule, à l’insu du
pater familias, et enrichi le patrimoine du pater familias. Le tiers créancier peut agir
contre le pater familias à mesure de l’enrichissement du pater familias.

C’est quand le pater familias n’a pas donné de pécule mais l’alieni iuris a pris sans demander au pater
familias. On a quand même en utilisant cet argent enrichi le patrimoine du pater familias mais au
détriment du tiers. Le tiers va agir contre le pater familias pour rétablir l’équilibre.

3.3.1.3. Actio tributoria


• Dans le cas où l’alieni iuris, ayant fait commerce avec son pécule, fait faillite, l’actio
tributoria permet aux tiers créanciers d’agir contre le pater familias pour que l’actif du
pécule soit réparti entre eux et le pater familias.

C’est quand l’alieni iuris a fait du commerce mais a très mal géré. Les créanciers vont pouvoir agir
contre le pater familias pour que l’actif du pécule soit réparti entre les créanciers, que chacun ait une
part de cet argent qui soit proportionnelle aux sommes dues à chacun.

Ici, il y a plusieurs créanciers, contrairement à l’actio de peculio où il n’y a qu’un seul créancier.

À noter que le pater familias pourrait se porter comme créancier puisque c’est son argent.

3.3.2. Actio in solidum


Là, ça permet de récupérer tout l’argent. On va aller se servir dans le patrimoine du pater familias si le
pécule ne suffit pas.
Maxime D., année académique 2023-2024

3.3.2.1. Actio quod iussu


• Cette action est donnée lorsque l’alieni iuris a passé un contrat avec l’adhésion du pater
familias.

C’est l’hypothèse où le pater familias va par exemple acheter un bien mais il ne va pas lui-même, il va
demander à l’alieni iuris d’y aller. En fait, on considère que l’alieni iuris agit au nom et pour le pater
familias, qu’il représente le pater familias mais que le contrat a bien été créé. Si la somme n’est donc
pas payée, on peut aller contre le pater familias.

3.3.2.2. Actio exercitoria


• L’action est accordée lorsque le pater familias a mis son esclave ou son fils à la tête d’un
navire pour que l’alieni iuris conclue des actes juridiques avec des tiers.

C’est la même idée que l’autre mais là, le pater familias met l’alieni iuris à la tête d’un navire pour par
exemple faire du commerce. Pour ces actes juridiques, on donne un pécule et l’alieni iuris représente
le pater familias.

3.3.2.3. Actio institoria


• L’action est accordée lorsque le pater familias a mis son esclave ou son fils à la tête d’un
commerce terrestre pour que l’alieni iuris conclue des actes juridiques avec des tiers.

C’est le même principe que l’actio exercitoria mais quand c’est un commerce terrestre. Exemples : un
domaine viticole, une taverne.

3.4. Le pécule castrense


• Définition : pécule particulier constitué de l’argent (solde) et de tous les autres biens (comme
la part de butin) que le soldat gagnait dans les camps militaires.

C’était pour encourager les carrières militaires car même s’ils ne sont pas émancipés, ils auront de la
liberté.

C’est littéralement « le pécule des camps ».

• Sous la pleine propriété de l’alieni iuris.

• Si l’alieni iuris meurt sans avoir fait son testament, son pécule revient à son pater
familias iure peculii (= suivant le droit du pécule) mais celui-ci n’est tenu aux dettes
(le passif) qu’à concurrence de l’actif disponible, il ne devra donc pas payer plus que
l’actif du pécule.

Il faut voir s’il y a un testament ou pas. Si oui, le pécule va revenir à la personne concernée par le
testament.

Le pécule castrense est seulement pour les soldats. Cependant, le soldat peut avoir un pécule
profectice et un pécule castrense, ce seront 2 pécules différents.

3.5. Le pécule quasi-castrense


• Définition : pécule analogue à celui du soldat au profit des fonctionnaires impériaux (à partir
de Constantin, IVe siècle PCN).

C’est le même principe que le pécule castrense mais c’est juste pour les fonctionnaires impériaux à
partir du 4ème siècle PCN. Ils ont la pleine propriété du pécule quasi-castrense. C’est juste pour les
vocations administratives.
Maxime D., année académique 2023-2024

1. Table des matières


1. Table des matières ...................................................................................................................... 1
2. Casus 1......................................................................................................................................... 2
2.1. Énoncé ................................................................................................................................. 2
2.2. Questions ............................................................................................................................ 3
2.2.1. Quel est le statut des enfants de Marcus à leur naissance, au triple plan de la
liberté, de la cité et de la famille ? ............................................................................................. 3
2.2.2. Contre qui Quintus devra-t-il agir en justice pour obtenir réparation et quelle
action pourra-t-il introduire ? ..................................................................................................... 3
2.2.3. À qui reviendra le pécule profectice de Marcus à son décès (1) et comment seront
réglées ses dettes éventuelles (2) ? Justifiez votre réponse. ..................................................... 3
2.2.4. Votre réponse aurait-elle été différente si Marcus avait été soldat décédé intestat
(donc sans testament) ?.............................................................................................................. 4
2.2.5. En droit classique, Lucilla dispose-t-elle de la capacité d’exercice ? Justifiez votre
réponse. 4
3. Casus 2......................................................................................................................................... 4
3.1. Énoncé ................................................................................................................................. 4
3.2. Questions ............................................................................................................................ 5
3.2.1. Qui héritera du patrimoine d’Ovidius ?...................................................................... 5
3.2.2. Quel sera le statut de Caesula à la naissance, au triple plan de la liberté, de la cité
et de la famille ?.......................................................................................................................... 6
3.2.3. Votre réponse et votre justification auraient-elles été les mêmes si Caesula était
née cinq mois après la mort d’Ovidius ? .................................................................................... 6
3.2.4. Qui héritera du patrimoine de Fabia ? ....................................................................... 6
3.2.5. Votre réponse aurait-elle été la même si Fabia avait vécu au IIIème siècle PCN ? ... 7
4. Casus 4......................................................................................................................................... 7
4.1. Énoncé ................................................................................................................................. 7
4.2. Questions ............................................................................................................................ 7
4.2.1. Imaginez que vous faites du conseil juridique de l’empereur : quelle serait votre
analyse de la situation d’Horatius .............................................................................................. 7
4.2.2. Qualifiez juridiquement la consultation que le service juridique de l’empereur fait
parvenir à Horatius ..................................................................................................................... 8
5. Casus 4......................................................................................................................................... 8
5.1. Énoncé 1 .............................................................................................................................. 8
5.2. Question 1 : Déterminez le statut de Quintus et Maximus à la naissance, au triple plan
de la liberté, de la cité et de la famille. .......................................................................................... 8
5.3. Énoncé 2 .............................................................................................................................. 8
Maxime D., année académique 2023-2024

5.4. Question 2 : Contre qui pourra agir Aulus pour obtenir réparation du dommage subi par
lui ? Quelle action en justice pourra-t-il introduire ? Est-il assuré d’obtenir une réparation
intégrale ?........................................................................................................................................ 9
5.5. Énoncé 3 .............................................................................................................................. 9
5.6. Question 3 : Déterminez les règles qui régissent les successions en droit romain et
appliquez-les à celle de Marcus. .................................................................................................... 9
5.6.1.1. Les héritiers siens (heredes sui) ............................................................................. 9
5.6.1.2. L’agnat le plus proche ............................................................................................. 9
5.6.1.3. Les membres de la gens ......................................................................................... 9
5.7. Question 4 : À qui reviendra la succession d’Agrippa en l’absence de testament ? ....... 10
6. Casus 5....................................................................................................................................... 10
6.1. Énoncé 1 ............................................................................................................................ 10
6.2. Question 1 : A-t-il une option pour échapper au procès ? .............................................. 10
6.3. Énoncé 2 ............................................................................................................................ 10
6.4. Question 2 : Exposez les règles applicables à la succession de l’affranchi et appliquez-les
à la succession de Césarion .......................................................................................................... 10
6.5. Question 3 : Les effets du serment de l’affranchi lient-ils Candela envers Aulus ?
Pourquoi ? ..................................................................................................................................... 11
6.6. Énoncé 3 ............................................................................................................................ 11
6.7. Question 4 : Déterminez le statut de Caesula au triple plan de la liberté, de la famille et
de la cité. ....................................................................................................................................... 11
6.8. Question 5 : Exposez les règles applicables à la succession en droit romain et appliquez-
les à la succession d’Aulus. ........................................................................................................... 11
Monitorat XI Fondements romains et éléments d’histoire du droit privé
2. Casus 1
2.1. Énoncé
Marcus, un jeune citoyen romain, encouragé par son pater familias Augustus et désireux de faire une
belle carrière politique, se présente aux élections pour le poste de questeur. Pour augmenter ses
chances, il décide d’épouser sine manu Lucilla, une citoyenne romaine sui iuris issue d’une famille
influente, dont le pater familias est décédé. Ils ont ensemble trois enfants.

Ayant échoué dans sa carrière politique, Marcus décide de se reconvertir et prend la tête d’un
domaine viticole. Pour ce faire, il reçoit de la part d’Augustus un pécule profectice et fait sur cette
base des affaires dans le commerce du vin. Dans ce contexte, il est amené à contracter avec Quintus,
le tenancier de l’auberge voisine. Quintus paie d’avance 20 amphores de vin, que Marcus promet de
lui livrer d’ici deux semaines. Toutefois, au bout du délai imparti, Quintus n’a toujours rien reçu. Il
décide d’agir en justice.

Deux ans plus tard, Marcus chute à cheval alors qu’il faisait le tour de son domaine et décède de ses
blessures.
Maxime D., année académique 2023-2024

2.2. Questions
2.2.1. Quel est le statut des enfants de Marcus à leur naissance, au triple plan de la
liberté, de la cité et de la famille ?
1) Y a-t-il mariages en justes noces ?

Oui car ce sont 2 citoyens romains. Ils ont donc le conubium.

2) → l’enfant prend le statut du père au moment de la conception.


3) Les enfants sont-ils dans la période légale de conception ?

A priori, Marcus a bien conçu les enfants, c’est dans la période légale de la conception (art. 326 C.
civ.).

4) Donc, les enfants sont :

a) Liberté : libres

b) Cité : citoyens romains

c) Famille : Alieni iuris du grand-père, donc Augustus

2.2.2. Contre qui Quintus devra-t-il agir en justice pour obtenir réparation et quelle action
pourra-t-il introduire ?
1) Contre le pater familias, donc Augustus

En effet, c’est le pater familias qui répond des actes accomplis par ses alieni iuris. Quintus va agir
contre Augustus.

2) L’action à introduire va être actio de peculio (pro parte)

L’actio de peculio prévoit que le pater familias doit supporter les actes de l’alieni iuris une fois qu’il a
eu un pécule.

S’il introduit cette action, il ne va pas forcément avoir un dédommagement intégral. C’est pro parte,
donc limité à l’actif du pécule. Si le pécule est insuffisant pour le créancier, tant pis pour ce dernier.

3) Cependant, on peut avoir une autre action, l’actio instituria (in solidum)

C’est le cas où le pater familias a un alieni iuris à la tête d’un commerce qui lui appartient. On pourrait
estimer que c’est Augustus qui a mis Marcus à la tête du domaine viticole.

Ici, c’est in solidum : Quintus aura un dédommagement intégral, ce n’est pas limité au pécule. Le
pater familias va devoir prendre dans son patrimoine si le pécule n’est pas suffisant.

2.2.3. À qui reviendra le pécule profectice de Marcus à son décès (1) et comment seront
réglées ses dettes éventuelles (2) ? Justifiez votre réponse.
1) Le pater familias car on a le principe d’unicité du patrimoine, tout appartient au pater
familias qui récupère le pécule. C’est le iure peculii.
2) Est-ce que le pater familias va devoir payer les dettes si le pécule n’est pas suffisant ? Ce sera
limité à l’actif du pécule. C’est la différence entre iure heeridatio (otho) (on puise dans notre
propre patrimoine si pas suffisant). Là, c’est iure peculii, le pater familias est tenu au montant
du pécule.
Maxime D., année académique 2023-2024

2.2.4. Votre réponse aurait-elle été différente si Marcus avait été soldat décédé intestat
(donc sans testament) ?
Il ne s’agit pas d’un pécule profectice, c’est un pécule castrense. Il appartient pleinement donc à
l’alieni iuris. Ce pécule est composé de la solde du soldat et d’éventuels autres biens comme le butin.
Ça n’appartient donc pas au pater familias.

La loi des XII tables ne s’applique pas, c’est une succession iure peculii. Ça va donc au pater familias
en l’absence de testament. S’il y a des dettes dans le pécule, le pater familias n’est tenu aux dettes
qu’à concurrence de l’actif disponible.

La réponse est donc non.

2.2.5. En droit classique, Lucilla dispose-t-elle de la capacité d’exercice ? Justifiez votre


réponse.
1) Capacité de jouissance

Pour avoir la capacité d’exercice, il faut la capacité de jouissance.

Ici, Lucilla est sui iuris. Elle a donc la capacité de jouissance. Elle a alors à priori la capacité d’exercice.

2) Capacité d’exercice

Il faut voir si Lucilla n’a pas un critère d’incapacité d’exercice :

a) Âge ?

Non

Note : Le mineur de – de 25 ans n’est pas un incapable. On est incapable si on n’a pas atteint la
puberté, après, on est capable.

b) Sexe ?

Oui, elle est une femme. Elle est donc incapable MAIS elle a eu 3 enfants. On applique donc le ius
trium liberorum (le droit des 3 enfants). La femme ingénue avec 3 enfants retrouve sa capacité
d’exercice totale.

c) Santé mentale ?

Non

d) Façon pécuniaire de vivre ?

Non

3. Casus 2
3.1. Énoncé
Au Ier siècle PCN, Ovidius, un citoyen romain sui iuris passionné de poésie et héritier d’une grande
fortune décide, après avoir passé sa jeunesse à voyager en Grèce, de s’établir à Rome et d’épouser
sine manu Fabia, la sœur de Paullus, un magistrat illustre, dont le pater familias était décédé peu
auparavant. Ils eurent ensemble une fille, qu’ils nommèrent Prima, ainsi qu’un fils, nommé Aulus.
Ovidius décida en outre d’adopter le jeune Flavius, dont le talent oratoire était notoire.

Dès qu’elle fut en âge de se marier, Prima épousa par la confarreatio Marcus, un jeune homme de la
haute noblesse, le couple se destinant à devenir Flamen et Flaminica Dialis (= prêtre et prêtresse de
Jupiter).
Maxime D., année académique 2023-2024

Quelques mois plus tard, Ovidius mourut de sa belle mort sans laisser de testament.

Fabia, qui entretenait déjà depuis quelques temps une relation adultère avec Equitius, l’esclave doté
d’une rare beauté de l’une de ses amies, qui n’y était pas opposée, découvrit qu’elle était enceinte.
Elle mourut en couches en mettant au monde Caesula, douze mois après la mort de son mari.

Répondez aux questions suivantes en veillant à citer tous les personnages et en justifiant vos
réponses, sans omettre de citer, le cas échéant, le Code civil

3.2. Questions
3.2.1. Qui héritera du patrimoine d’Ovidius ?
1) Y-a-t-il un testament ?

On n’a pas de testament ici, c’est (ab) intestat.

2) Les modalités de succession ab intestat en droit romain sont prévues par la Loi des XII
Tables.

La Loi des XII Tables prévoit que vont hériter dans l’ordre de priorité :

a) Les héritiers siens (heredes sui)

Ceux qui héritent en premier sont les sui heredes. Ce sont tous ceux qui étaient en puissance du
pater familias au moment de son décès. Les sui heredes sont ceux du premier degré.

b) L’agnat le plus proche

Si on n’a pas d’héritier sien, c’est l’agnat le plus proche.

c) Les membres de la gens

Si on ne trouve toujours pas d’agnat, on fera hériter les membres de la gens.

3) Qui est en puissance au moment du décès ?

Ici, étaient en puissance à la mort du pater familias :

a) Fabia ?

Non, car elle est mariée sine manu

b) Paulus ?

Non, il n’a rien à voir avec la famille d’Ovidius

c) Prima ?

Non. C’est sa fille mais elle est mariée par la confarreatio, donc cum manu. Elle n’est du coup pas en
puissance

d) Aulus ?

Oui, rien ne dit qu’il a été émancipé, adopté, etc.

e) Flavius ?

Oui, Ovidius a adopté Flavius. Flavius est donc en puissance au 1er degré grâce à l’adoption

f) Caesula ?
Maxime D., année académique 2023-2024

Non, car elle est née après les 300 jours après la mort d’Ovidius, elle est née 12 mois après. Elle n’a
pas pu être conçue par Ovidius (art. 326 C. civ. anc.) et la présomption de paternité ne trouve pas à
s’appliquer (art. 315 C. civ. anc.)

→ Aulus et Flavius hériteront

3.2.2. Quel sera le statut de Caesula à la naissance, au triple plan de la liberté, de la cité et
de la famille ?
1) A-t-on un mariage en justes noces ?

Oui, Ovidius et Fabia sont citoyens romains et ont donc le conubium.

2) → L’enfant suit le statut du père au moment de la conception (326 C. civ. anc.)


3) Ovidius a-t-il pu concevoir Caesula ?

Non, car nait 12 mois après la mort d’Ovidius. Elle n’est pas un enfant posthume (315 C. civ. anc.)

4) L’enfant suit le statut de la mère au moment de la naissance ou moment le plus favorable


5) → Elle est :
a) Liberté : libre
b) Cité : citoyenne romaine
c) Famille : sui iuris car pas d’ascendant mâle en ligne directe

3.2.3. Votre réponse et votre justification auraient-elles été les mêmes si Caesula était née
cinq mois après la mort d’Ovidius ?
1) A-t-on un mariage en justes noces ?

Oui, Ovidius et Fabia sont citoyens romains et ont donc le conubium.

2) L’enfant suit le statut du père au moment de la conception (326 C. civ. anc.)


3) Ovidius a-t-il pu concevoir Caesula ?

Oui. Il a pu le concevoir car Caesula est né 5 mois après la mort.

4) → Elle est :
1) Liberté : libre
2) Cité : citoyenne romaine
3) Famille : sui iuris car Ovidius est décédé

3.2.4. Qui héritera du patrimoine de Fabia ?


Fabia avait un patrimoine car elle était sui iuris.

1) Y a-t-il un testament ?

Non, aucun n’est mentionné. On applique donc la Loi des XII Tables.

2) Les modalités de succession ab intestat en droit romain sont prévues par la Loi des XII
Tables

Elle dit que la succession est attribuée selon l’ordre suivant :

a) Les héritiers siens (heredes sui)

Les héritiers siens sont tous ceux qui se trouvent en la puissance paternelle au moment du décès

b) L’agnat le plus proche


Maxime D., année académique 2023-2024

Si on n’a pas d’héritier sien, c’est l’agnat le plus proche.

c) Les membres de la gens

Si on ne trouve toujours pas d’agnat, on fera hériter les membres de la gens.

3) La femme n’a pas d’héritiers siens

Elle n’en a pas puisqu’elle est une femme. Pour avoir des héritiers siens, il faut avoir la puissance. Or,
cette caractéristique ne concerne que les pater familias, donc les hommes.

4) L’agnat le plus proche

Sa succession revient dès lors à l’agnat le plus proche, c’est-à-dire son frère, Paullus. Il est l’agnat de
Fabia car il a été en puissance du pater familias.

5) Le sénatusconsulte Orfitien ne s’applique qu’à partir du IIe siècle PCN

On est ici au premier siècle, on ne l’applique donc pas.

3.2.5. Votre réponse aurait-elle été la même si Fabia avait vécu au IIIème siècle PCN ?
1) Non car le sénatusconsulte Orfitien trouve à s’appliquer

On va appliquer non pas la loi des XII Tables mais la sénatusconsulte Orfitien.

2) Donc, sa succession revient à ses enfants, de préférence à tout agnat


3) → Prima, Aulus, Caesula

Les enfants de Fabia sont :

a) Caesula
b) Pas Flavius car il a été adopté et n’a donc aucun lien de cognation
c) Prima car elle est liée par le sang à Fabia
d) Aulus va hériter car c’est son fils. Donc, quand on applique ce sénatusconsulte, c’est par le
sang et pas par adoption.

4. Casus 4
4.1. Énoncé
Candidus a 12 ans quand il devient l’héritier ab intestat de son père, Aurelius. Nous sommes à la fin
du règne de l’empereur Marc Aurèle, dans la deuxième moitié du IIe siècle de notre ère.

Alors qu’il se promenait sur le forum, Candidus croise Horatius, un familier de son père qui en profite
pour lui remettre une somme d’argent qu’il devait à celui-ci (à Horelius). Candidus, un jeune homme
raisonnable, affecte aussitôt la somme à l’achat de matériel agricole nécessaire dans le cadre de la
gestion du domaine familial.

Peu après, alors qu’il avait pris en charge la gestion de son patrimoine, le tuteur de Candidus
demande à Horatius d’exécuter l’obligation dont il était débiteur envers Aurelius.

Horatius s’étonne et affirme avoir déjà payé en mains propres à Candidus. Mais le tuteur insiste
fortement. Anxieux de cette situation, il (Auratius) écrit à Marc Aurèle pour lui demander conseil.

4.2. Questions
4.2.1. Imaginez que vous faites du conseil juridique de l’empereur : quelle serait votre
analyse de la situation d’Horatius
1) Le paiement a été effectué sans le tuteur
Maxime D., année académique 2023-2024

Comme Candidus avait un âge proche de la puberté (mais a moins de 14 ans) et qu’il avait plus de 7
ans, il a l’incapacité partielle. Ça fait que s’il veut réaliser une opération qui rend sa condition
meilleure, il peut le faire sans tuteur. Pour les actes qui rendent sa condition pire, il doit le faire avec
le tuteur.

Ici, l’acte était-il pour le pire ou meilleur ? Le paiement, par excellence, est un acte juridique
complexe. En fait, l’acte éteint une créance mais on reçoit argent. C’est donc complexe. Il faut donc la
présence du tuteur. Le paiement est donc nul.

Peut-on réclamer un second paiement ? Oui.

2) Horatius peut avoir l’exception de dol

Cependant, Horatius peut avoir l’exception de dol s’il prouve que le paiement était au profit de
l’incapable (art. 1241 C. civ. anc.). C’était ici bien au profit de Candidus car ce dernier a acheté du
matériel agricole. Horatius ne devra donc pas repayer.

La première chose est d’identifier la problématique, le problème est qu’Horatius a fait un paiement
sans le tuteur de Candidus.

4.2.2. Qualifiez juridiquement la consultation que le service juridique de l’empereur fait


parvenir à Horatius
C’est un rescrit, qui est une forme de constitution impériale, l’activité juridique de l’empereur.

5. Casus 4
5.1. Énoncé 1
En 200 ap. J.-C., Marcus, un citoyen romain sui iuris, épouse sine manu Agrippa, une ancienne esclave
qui vient d’être affranchie par la vindicte, par Crassus, son ancien maître. Ils ont ensemble deux fils,
Quintus et Maximus.

5.2. Question 1 : Déterminez le statut de Quintus et Maximus à la naissance, au triple


plan de la liberté, de la cité et de la famille.
1) A-t-on un mariage en justes noces ?

Oui, l’affranchissement d’Agrippa était un affranchissement par la vindicte, c’était donc juste et
légitime. On ne parle pas de peines afflictives ou d’activités dégradantes. Elle devient donc citoyenne
romaine et a le conubium. C’est alors un mariage en justes noces.

2) Les enfants suivent donc le statut du père au moment de la conception

3) Ils seront :

a) Liberté : libres
b) Cité : citoyens romains
c) Famille : alieni iuris du pater familias de Marcus

5.3. Énoncé 2
Alors que Quintus débute le cursus honorum, Marcus décide d’initier Maximus au monde des affaires
et le prépose à la tête de l’un de ses navires de commerce en partance pour la Grèce. Maximus est
chargé de ramener à Rome une cargaison d’épices, promise à un riche marchand, Aulus. Celui-ci a
payé d’avance la moitié du prix de la cargaison. À son retour de Grèce, Maximus se voit proposer une
meilleure offre par un concurrent direct d’Aulus et décide lui vendre les épices en lieu et place
Maxime D., année académique 2023-2024

d’Aulus qui, furieux, demande à Maximus de le rembourser immédiatement. Malheureusement,


Maximus a déjà dépensé la somme.

5.4. Question 2 : Contre qui pourra agir Aulus pour obtenir réparation du dommage subi
par lui ? Quelle action en justice pourra-t-il introduire ? Est-il assuré d’obtenir une
réparation intégrale ?
1) Il devra agir contre le pater familias de Maximus, à savoir Marcus, car les pater familias sont
responsables des actes de leurs alieni iuris.

2) L’action à introduire est l’actio exercitoria

3) Cette action étant une action in solidum, il obtiendra une réparation intégrale car Marcus est
tenu au-delà de l’actif du pécule.

5.5. Énoncé 3
Quelques années plus tard, Maximus épouse sine manu Agrippa, une citoyenne romaine sui iuris,
sœur du célèbre sénateur Tullius. Peu après son mariage, Maximus est accusé de vol par le tenancier
de l’auberge voisine, Octavius, qui l’a surpris en train de se servir dans la caisse. Las du
comportement de son fils, Marcus décide de le manciper à Octavius afin qu’il rembourse sa dette.
Marcus décède un mois plus tard, ab intestat, suivi peu après de son épouse, Agrippa.

5.6. Question 3 : Déterminez les règles qui régissent les successions en droit romain et
appliquez-les à celle de Marcus.
1) Marcus avait-il un testament ? Non
2) Les règles de la succesion ab intestat sont prévus par la Loi des XII Tables

Elle dit que la succession est attribuée selon l’ordre suivant :

5.6.1.1. Les héritiers siens (heredes sui)


Les héritiers siens sont tous ceux qui se trouvent en la puissance paternelle au moment du décès

5.6.1.2. L’agnat le plus proche


Si on n’a pas d’héritier sien, c’est l’agnat le plus proche.

5.6.1.3. Les membres de la gens


Si on ne trouve toujours pas d’agnat, on fera hériter les membres de la gens.

3) Qui sont les sui heredes ?

a) Agrippa ?

Non, elle n’était pas en puissance car elle était mariée sine manu.

b) Crassus (ancien maitre d’Agrippa) ?

Non, il n’a rien à voir.

c) Quintus ?

Oui, il était en puissance, rien ne dit qu’il a été émancipé, adopté, etc.

d) Maximus ?

Non, il a été mancipé, in mancipio. La patria potestas a donc été suspendue.

e) Aulus (le marchand) ?


Maxime D., année académique 2023-2024

Il n’a rien à voir.

f) Lucilla ?

Elle n’a rien à voir car elle est mariée sine manu.

4) → Qui va hériter ? Quintus.

5.7. Question 4 : À qui reviendra la succession d’Agrippa en l’absence de testament ?


1) Sénatusconsulte Orfitien

La règle applicable est le sénatusconsulte Orfitien car nous sommes en 200 PCN. L’héritage ira donc à
ses enfants, de préférence à tout agnat.

2) Quintus et Maximus

Donc, la succession revient aux enfants, qui sont Quintus et Maximus. Attention car même si on a le
mancipium, là, l’enfant hérite.

Le patron de l’affranchi hérite s’il n’y a pas de testament.

6. Casus 5
6.1. Énoncé 1
Fort épris de sa voisine, Fausta, une riche et belle citoyenne romaine, Aulus, un jeune citoyen romain
sui iuris qui vit au IIIe siècle ap. J. -C., l’épouse par la cérémonie de la confarreatio. Quelques années
plus tard, ils ont ensemble trois enfants : une fille, qu’ils décident de nommer Fabula et deux fils,
Augustus et Marcus. Leurs enfants grandissent mais Marcus leur cause bien des soucis. Un soir, alors
qu’il était complètement ivre, celui-ci a dévasté la taverne dans laquelle il cuvait son vin. Le tenancier
intente aussitôt une action en justice. Désespéré par l’attitude de son fils, Aulus n’a pas l’intention
d’endosser la responsabilité de cette nouvelle incartade.

6.2. Question 1 : A-t-il une option pour échapper au procès ?


Oui, l’abandon noxal, c’est quand on émancipe notre alieni iuris à la victime du dommage. Aulus ne
devra donc pas soutenir le procès.

6.3. Énoncé 2
Aulus est le patron d’un esclave qu’il avait recueilli enfant et auquel il était très attaché, Césarion.
Après avoir été affranchi par la vindicte, celui-ci (césarion) prêta le serment de l’affranchi et se lança
aussitôt dans les affaires avec son pécule. Devenu riche, il adopta une petite fille qu’il avait à son tour
recueillie alors qu’elle avait été exposée à sa naissance (donc le pater famlias l’avait refusé). Il l’appela
Candela. Il meurt intestat sous l’assaut de brigands au cours de l’un de ses voyages d’affaire un petit
matin blême.

6.4. Question 2 : Exposez les règles applicables à la succession de l’affranchi et


appliquez-les à la succession de Césarion
1) L’affranchi a-t-il un testament ?

Non

2) L’héritage va à Candela

En fait, la succession de l’affranchi décédé intestat sans enfant revient à son patron. Cependant,
l’affranchi peut faire son testament. Ici, il meurt intestat mais il a une fille légitime par adoption qui
est donc son héritière, Candela.
Maxime D., année académique 2023-2024

6.5. Question 3 : Les effets du serment de l’affranchi lient-ils Candela envers Aulus ?
Pourquoi ?
C’est le cas où un affranchi a des enfants.

1) Non

Car l’obligation n’est pas transmissible passivement aux héritiers de l’affranchi, tandis que les héritiers
du patron héritent des services de l’affranchi

À la mort de l’affranchi, les services cessent. Les enfants ne doivent donc pas continuer les services.

Si, cette fois-ci, le patron décédait et avait des enfants. Là, l’affranchi devrait continuer ses services.

6.6. Énoncé 3
Deux ans plus tard, Fabula épouse sine manu le citoyen romain Horatius, le fils du sénateur Appius,
un jeune poète plein d’avenir. Ils ont ensemble un fils, nommé Atticus. Malheureusement, le
lendemain de leur mariage, Aulus décède sans laisser de testament. Fausta est dévastée, d’autant
plus qu’elle comptait lui annoncer le soir-même qu’elle était enceinte de leur quatrième enfant,
Caesula, qui nait six mois plus tard.

6.7. Question 4 : Déterminez le statut de Caesula au triple plan de la liberté, de la


famille et de la cité.
1) A-t-on un mariage en justes noces ?

Oui, Fausta et Aulus sont citoyens romains. Ils ont donc le conubium.

2) → L’enfant suit le statut du père au moment de la conception


3) A-t-elle pu être conçue par Aulus ?

Oui, elle nait 6 mois après le décès d’Aulus et est donc présumée être sa fille (art. 315 C. civ. anc.)

4) Elle sera
a) Liberté : libre
b) Cité : citoyenne romaine
c) Famille : sui iuris car elle n’a plus d’ascendant mâle en ligne directe, Aulus est mort

6.8. Question 5 : Exposez les règles applicables à la succession en droit romain et


appliquez-les à la succession d’Aulus.
1) Aulus avait-il un testament ?

Non

2) → Les règles de la succesion ab intestat sont prévues par la Loi des XII Tables

Elle dit que la succession est attribuée selon l’ordre suivant :

a) Les héritiers siens (heredes sui)

Les héritiers siens sont tous ceux qui se trouvent en la puissance paternelle au moment du décès

b) L’agnat le plus proche

Si on n’a pas d’héritier sien, c’est l’agnat le plus proche.

c) Les membres de la gens

Si on ne trouve toujours pas d’agnat, on fera hériter les membres de la gens.


Maxime D., année académique 2023-2024

3) Qui sont les sui heredes ?

a)
Césarion ? Non, l’affranchi n’intervient pas
b)
Candela (fille adoptive de Césarion) ? Non plus
c)
Horatio (mari de Fabula) ? Non, il n’a rien à voir avec Aulus
d)
Appius ? Non plus, il n’a rien à voir
e)
Atticus ? Non, il était sous la patria potestas de son propre pater familias, Appius, qui est
toujours vivant.
f) Fausta ? Oui, car elle est mariée cum manu, elle était donc en puissance
g) Fabula ? Oui, car elle est mariée sine manu, elle reste donc dans la puissance de sa famille
d’origine
h) Augustus ? Oui, il est en puissance, on ne dit pas qu’il est émancipé, adopté, etc.
i) Marcus ? Non, il y a eu l’abandon noxal, il est donc sous le mancipium de la victime.
Cependant, s’il n’était plus sous le mancipium, il aurait hérité.
j) Horatius ? Non, pas en puissance
k) Atticus ? Non, pas en puissance
l) Caesula ? Oui, c’était le ventre. Elle est un enfant posthume. Par fiction, elle a donc des
droits à la succession de son père.
➔ Donc, héritent Fausta, Fabula, Augustus et Caesula

Note : Si on a un doute, on peut préciser dans les 2 cas. Exemple : si le manciupium était terminé,
alors… et s’il n’est pas terminé, alors …

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