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SANCTIFICATION

Ce terme désigne la réalisation


progressive d'une vie de
sainteté,
dont le secret réside dans la
communion avec le Christ vivant,
et
dans l'abandon à l'action du
Saint-Esprit. Comme le croyant
ne peut
s'offrir à ces influences divines
sanctifiantes que par un effort
renouvelé de fidélité morale, de
vigilance et de prière, la
sanctification lui apparaîtra
facilement comme le but proposé
pour voir un jour le Seigneur. Et
dès qu'il
saisit ce terme, sous le mode
absolu justifié par l'appel de
Dieu:
«Soyez saints, car je suis saint!»
comme le Christ nous a
enseigné de
«Soyez saints comme votre Père
céleste est saint!»
De nombreux passages biblique
parlent d'un effort de
sanctification, qui implique la
volonté de se garder du mal et
de
se purifier. Ainsi Paul: «Ce que
Dieu veut, c'est votre
sanctification; abstenez-vous de
l'impureté...Dieu ne nous a pas
appelés à l'impureté, mais à la
sanctification» (1Th 4:3,7).
«Ayant donc de telles
promesses, mes bien-aimés,
purifions-nous de toute souillure
du corps et de l'âme, achevant
notre sanctification dans la
crainte de Dieu» (2Co 7:1).
Le même rapport entre la
sanctification et la purification est
exprimé dans 2Timothée 2:21 «
Sidonc quelqu'un se conserve
pur, en s'abstenant de ces
choses, il sera un vase
d'honneur, sanctifié, utile à son
maître, prêt à toute oeuvre
bonne»

Le motif de la sanctification est


défini avec
précision dans
1Pi 1:15: «Comme celui qui vous
appelle est saint, vous aussi
soyez saints dans toute votre
conduite», et dans Hébreux
12:14
«Recherchez la paix avec tous,
et la sanctification, sans laquelle
nul ne verra le
Seigneur».

Cette sanctification, aussi bien


personnelle que collective, des
disciples, objet de la prière du
Christ, (dans Jn 17) repose
tout entière sur la perfection de
l'oeuvre du Sauveur et sur
l'union de l'âme du croyant avec
le Christ. St Paul dit: «Jésus a
été
fait pour nous: sagesse, justice,
sanctification et
rédemption» (1Co 1:30); et
l'explication paulinienne de la
sanctification est donnée dans
Romain 6 <<
Sachant que notre vieil homme a
été crucifié avec lui, afin que le
corps du péché soit détruit, pour
que nous ne soyons plus esclave
du péché>>.
Cette opposition apparaît, par
exemple, dans (Col 3:2-5) «Vous
êtes morts, et votre vie est
cachée avec le Christ en
Dieu...Faites
donc mourir les membres de
l'homme terrestre: la débauche,
l'impureté, etc.» , et dans la 1 re
ép. de Jean:
«Celui qui est né de Dieu ne
commet pas de péché, car il
porte en lui
le germe de Dieu.
Pour la Bible (voir Saint), la
personne sanctifiée est tout
d'abord celle qui est en relation
avec Dieu, qui lui
appartient, qui lui est consacrée.
Dans le N.T., la
consécration au Dieu de Jésus-
Christ
implique de la part du croyant
l'effort moral de l'obéissance et
de la vigilance, l'acceptation de
l'exigence divine de la perfection
(Mt 5:48), mais aussi, de la
part de Dieu, l'assistance du
Saint-Esprit. Le chrétien est
élevé
dans la sphère de l'Esprit, il est
un spirituel (1Co 2:15 3:2), pet
par là même conquiert la liberté
intérieure à l'égard du monde, de
ses passions tyranniques, de sa
crainte de la mort. Il y a une
transformation réelle, totale dans
son principe.

Mais la perfection du Christ est


d'une nature si intérieure, si
pure et si riche, que l'âme du
croyant ne s'en approchera
jamais sans
prendre à nouveau conscience
de la distance qui la sépare du
but
absolu. La sanctification ne
s'épanouit donc
qu'en une sainteté
relative. Et c'est ce contraste
même entre l'absoluité du but et
la
relativité de nos résultats qui
nourrit l'attente de
l'accomplissement
futur, dans les conditions
supérieures de la
spiritualité triomphante, ou du
ciel (1Jn 3:3).

En résumé, la sanctification
réelle réside dans la formation
d'une personnalité spirituelle de
plus en plus conforme au Christ.
Il
s'agit donc bien d'un effort dans
une fidélité à Jésus qui doit être
poursuivie jusqu'à la
ressemblance, et dont
l'aboutissement serait
indiqué par l'expérience sublime
de Paul: «Ce n'est plus moi qui
vis,
c'est Christ qui vit en moi» (Ga
2:20).

Le christianisme reconnaît dans


le triomphe
de la volonté du Bien
la manifestation de la grâce de
Dieu, l'opération de son Esprit et
de
son Christ.

Le chrétien ne peut se sanctifier


qu'en s'affranchissant du
monde, non pas par des règles
ascétiques, mais bien par une
conduite sainte, dominée par
l'obéissance à Dieu, et par
laquelle
il s'efforce d'offrir à Dieu son être
tout entier: corps, esprit et
âme.

Les doctrines «perfectionnistes»


ont pu, en prêchant la
possibilité de la sainteté parfaite
dès ici-bas, marquer une
réaction
nécessaire contre le manque
d'ambition spirituelle de certaines
Églises. Mais elles présentent le
danger d'un retour à des
conceptions négatives de la
perfection. L'abstention du péché
extérieur n'est pas à elle seule
une démonstration de la sainteté
chrétienne; le devoir, devoir de
l'ascension intérieure et devoir
social d'amour, garde à nos yeux
quelque chose d'illimité. Le
chrétien, comme l'a dit Luther,
est en perpétuel devenir, alors
même
qu'il est entré dans le peuple des
sanctifiés de l'Esprit et que sa
volonté a reçu par là, et la fixité
d'une direction déterminée:
vouloir ce que Dieu veut, et la
capacité de vouloir le Bien
résolument et d'un coeur joyeux,
et la certitude de la victoire
finale qui le soutient dans ses
combats (Ro 6).
Quant au mobile de la
sanctification, la pensée
évangélique
le trouve davantage dans la
reconnaissance envers Dieu,
conséquence
logique du pardon reçu et de la
justification gratuite, que dans
l'espoir d'un salut encore
incertain. Mais nous affirmons le
lien
organique et nécessaire entre les
deux termes: justifié et sanctifié,
termes à la fois distincts et
inséparables. «Nous ne pouvons
posséder
Christ que nous ne soyons
participants de sa sanctification.
Veu
qu'il ne se peut deschirer par
pièces» (Calvin). La foi qui sauve
est
la foi qui est active dans la
charité (Ga 5:6);
Le secret de la sanctification est
donc dans la foi qui
saisit la valeur parfaite de
l'oeuvre de Jésus
et la réalité
objective de la force divine
accessible à sa prière (l'Esprit
saint);
il est aussi dans la communion
intime et permanente avec le
Christ,
communion qui peut nous
assurer, jour après jour, ces
victoires.

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