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République Tunisienne ‫الجمهورية التونسية‬

Ministère de la Santé ‫وزارة الصحة‬


Ministère de l’Enseignement Supérieur ‫وزارة التعليم العالي والبحث العلمي‬
et de la Recherche Scientifique ‫جامعة تونس المنار‬
Université Tunis El Manar
‫المعهد العالي لعلوم التمريض بتونس‬
Institut Supérieur des Sciences Infirmières de Tunis

Module d’enseignement : Techniques de travail et de communication

Enseignants : Mme .Bassma ben Othman et Dr. Adel Zoghlami

Année Universitaire 2023-2024

Niveau : première année

L’analyse systémique
La théorie générale des systèmes a été développée par Ludwing Von Bertalanffy (1973) en vue
d’analyser les systèmes complexes (physique, humains…).
Cette approche est qualifiée d’holiste (du grec holos) : global) car elle traite des systèmes dans
leur globalité (environnements internes et externes). Elle a plusieurs « adeptes » dans des
domaines comme la psychologie, la sociologie, la gestion, etc.
L’idée essentielle qui sous-tend cette école de pensée est de considérer tout système comme une
entité finalisée composée de sous-systèmes en interactions et soumise à des environnements qui
sont source de contraintes et d’opportunités. C’est un complexe d’éléments en interactions.

I/ Lois générales de l’approche systémique


Depuis son émergence, cette approche a eu pour ambition de dégager des principes généraux
applicables à tous les systèmes physiques, biologiques, sociaux.

I-1/ L’ouverture
Tout système est ouvert, c'est-à-dire dépend d’autres systèmes plus au moins larges et dont il a
besoin pour son fonctionnement, voire pour survivre.
L’hôpital par exemple évolue au gré des contraintes et des opportunités des environnements
économiques, socioculturels, politiques, etc. Ce sont d’ailleurs les mutations de ces
environnements qui obligent les hôpitaux à s’adapter.

I-2/ L’importance d’énergie (Intrants, processus et l’output (extrant)


L’une des caractéristiques du système ouvert c’est d’importer des intrants de l’environnement
externe afin de les transformer en output. Par exemple l’entreprise transforme l’énergie importée
(matière première, énergie électrique, qualification personnel) et extrants (produits ou services,
satisfaction des clients ex. des personnes malades ou patients).

I-3/ Les causalités circulaires


Pour expliquer la causalité circulaire, nous devons commencer par la plus simple qui est la
causalité linéaire. Cette dernière est une approche qui considère qu’un phénomène peut se
concevoir à travers une cause qui produit un effet ou tout simplement un effet qui est déterminé
par une cause.
Ce raisonnement nous amène à penser que les phénomènes sont élémentaires, prévisibles et
peuvent êtres expliqués par des équations simples.
L’approche systémique va au-delà de cette causalité mécaniste, linéaire du type : si A B dans
laquelle on cherche à expliquer un phénomène par une perspective d’univocité, en se référant à
une cause essentielle. La circularité comme étant un concept de l’approche systémique qui
s’applique non seulement aux systèmes simples, mais particulièrement aux systèmes complexes.
Elle nous permet de mieux comprendre le monde dans sa globalité. En fait, les phénomènes ne
sont pas facilement identifiables, du fait qu’ils sont complexes et en interaction permanente avec
un environnement caractérisé par l’incertitude.
Dans les systèmes complexes tels que (les systèmes de santé, les systèmes économiques, les
systèmes sociaux..), il est difficile de distinguer l’effet et la cause d’un phénomène ou d’expliquer
l’évolution d’un processus complexe, et ceci revient à l’existence de nombreux boucles de
rétroaction.
Exemple : 1 : l’application de la démarche de soins selon une analyse circulaire dans le cadre
d’une conception orientée vers la personne et influencée par le courant de pensée (intégration)
permet à l’infirmier d’assurer la sécurité du patient.

I-4/ L’équifinalité systémique


Ce postulat va au-delà de la causalité linéaire et suggère l’idée qu’un système ouvert peut
atteindre le même état avec des combinaisons différentes des conditions initiales (intrants).
Le système peut assurer son équilibre après avoir atteindre le même but de différentes manières
et il est inapproprié de déterminer une seule cause pour expliquer cette évolution.
Par exemple, deux entreprises peuvent assurer des niveaux élevés de performance en utilisant des
approches totalement différentes en termes d’analyse financière, de gestion des conflits, de
marketing, de gestion des ressources humaines ….
Ainsi, deux individus qui ont vécu des expériences traumatiques différentes peuvent développer
des troubles anxieux identiques.
De ce fait, l’équifinalité systémique permet au gestionnaire des soins (infirmier) d’analyser la
qualité des soins prodigués aux patients dans une approche globale en prenant en compte non
seulement leurs situations hémodynamiques, mais également tous les facteurs qui ont contribué
à la prise en charge de ces patients.

I-5/ L’homéostasie
Lorsque le fonctionnement (ou processus) de certains sous-systèmes s’écartent des normes
prescrites ou des objectifs initialement définis, un processus d’autorégulation tente de corriger
l’écart. Cet ajustement appelé rétroaction négative maintient le système dans un état d’équilibre
dynamique (homéostasie). En effet, le système n’est pas figé et il est souvent soumis à cette
exigence d’équilibre.
Pour illustrer cette idée d’équilibre dynamique, on peut donner l’exemple du cycliste qui, sur son
vélo, ajuste la vitesse, l’effort aux caractéristiques du terrain.
Il est en situation d’équilibre dynamique, en effet, tout en se déplaçant, il est en équilibre relatif
sur son vélo.

I-6/ Loi de la variété requise


La variété constitue un indicateur de la complexité d’un système. Elle introduit et mesure le
nombre d’états (variés) que peut prendre un système. Pour sa survie, tout système requiert une
certaine variété, plus il est capable de changer, de varier, plus il a des chances de s’adapter, donc
de survivre.

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