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UNIVERSITE PELEFORO GON COULIBALY

(UPGC)

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UFR DES LETTRES ET DES ARTS

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DÉPARTEMENT DES SCIENCES DE L’INFORMATION ET DE LA


COMMUNICATION

ANNEE ACADEMIQUE

2023-2024

LICENCE 1

CM

INTRODUCTION AUX SYSTEMES DE COMMUNICATION

Chargé du CM

Pr KOFFI Hamanys Broux De Ismaël

Maître de Conférences

01 01 98 13 61 / 05 46 63 53 85

ismael.debroux@yahoo.fr
OBJECTIF PEDAGOGIQUE

Cet enseignement a pour objectif de définir les notions fondamentales telles que
« système », « approche systémique » « analyse systémique » et explique pourquoi le
processus de communication est un système complexe.

Plan du cours

Introduction

I. NOTION DE SYSTEME ET DE SYSTEMIQUE

II. SYSTEME DE COMMUNICATION

Conclusion

Introduction

La notion de système repose sur le principe selon lequel tout type de phénomène doit
être considéré comme un système, ou peut-être conceptualisé selon une logique de
système, c'est-à-dire comme un ensemble complexe d'interactions. Cet « angle
d'attaque » en fait l'opposé des méthodes traditionnelles utilisées en Occident où,
portés par une longue tradition cartésienne, on a - encore aujourd'hui - l'habitude de
procéder de manière analytique. Cette méthode, adossée à une logique réductionniste
consiste à découper un problème en petites parties, puis à analyser celles-ci
individuellement, sans se préoccuper du fonctionnement global de l'ensemble.

Posé ainsi, on se rend bien compte que cette méthode analytique est insuffisante à la
compréhension et à la gestion des organisations humaines, ces systèmes ouverts aux
multiples interactions. Cela est particulièrement vrai aujourd'hui, à l'ère des réseaux
qui - adossés à l'informatique et à la mondialisation - englobent le quotidien de chacun
d'entre nous. Et comme c'est bien pour qualifier des organisations humaines que le
mot « systémique » est de nos jours le plus couramment employé, cela donne une idée
à la fois de l'actualité de ce changement de paradigme et de la marge de progression
extraordinaire que ce renversement de perspective nous offre !

Ainsi la notion de système de communication va stipuler que tout processus de


communication sera examiné sur la base de système.

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I. NOTION DE SYSTEME ET DE SYSTEMIQUE

Dans la notion « système de communication », le mot « système » a pour origine la


« théorie générale des systèmes » encore appelée « systémique ». Qu’est-ce qu’un
système et qu’est-ce que la systémique ? Pourquoi parle-t-on de système en
communication ? En quoi consiste une démarche ou une approche systémique ? Dans
les lignes qui vont suivre, nous allons nous atteler à répondre à ces différentes
interrogations.

1. Définition d’un système

Du latin systema, un système renvoie à la notion d’« ensemble, organisation », c’est-


à-dire un ensemble d’éléments en interaction dont chacun concourt à l’objectif
commun du système tel que la modification de l'un d'eux entraîne la modification de
tous les autres. (Cette modification porte bien sur les relations, et non pas sur les
éléments) ».

Jacques Lesourne (1976) qui considère qu’« un système est un ensemble d'éléments en
interaction dynamique ». Tout système forme une unité caractérisée, d’une part, par
plusieurs éléments en interaction les uns avec les autres dans une structure et, d’autre
part, par les propriétés de cohésion, d’interdépendance avec l’environnement, de
stabilité. Autrement dit, un système ne saurait être réduit à la simple somme de ses
parties, puisque ces dernières interagissent entre elles (et avec leur milieu) au point
de former une entité particulière.

Avec cette définition, nous pouvons voir que beaucoup d’ensembles sont des
systèmes : système solaire, corps humain, organe, molécule, mais aussi société,
famille, entreprise, équipe, il y a des systèmes construits : une entreprise, une
multinationale, une école, une administration, un pays ! Tout est système !

Chaque élément possède une place et une fonction à l’intérieur du système et il entre
en interaction avec d’autres éléments, ce qui fait que le système, le tout, ne se réduit
pas à la somme de ses parties.

Le système développe des échanges avec l’environnement extérieur et avec d'autres


systèmes dans lequel il évolue mais dont il est indépendant. Dans cette perspective,
les équipes, les entreprises, les collectivités de travail sont définies comme des
systèmes ouverts, c'est-à-dire en interaction avec un environnement.

Un système peut être ouvert ou fermé :

- Dans un système humain, les éléments sont les individus en interaction, les
propriétés de ces éléments sont leurs comportements, et les relations entre les
éléments sont les interactions qui se développent entre les individus. Un

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système humain est dit ouvert parce qu'il communique sans interruption avec
son environnement.
Exemple : Organisme humain

- Un système fermé n’échange rien avec son environnement ; il vit sur ses
réserves et accumule de l’entropie jusqu'à ce que celle.ci soit maximum et qu’il
ne puisse plus fournir aucun travail.
Exemple : une pile énergétique

2. La systémique

L’approche systémique a été initiée sous l’impulsion de Gregory BATESON


anthropologue et fondateur de l’Ecole de Palo Alto. C’est un champ interdisciplinaire
relatif à l’étude de la communication humaine dans toute sa complexité.

L’analyse systémique d’un problème donne une lecture différente par le décodage des
interactions verbales, non verbales et émotionnelles, pour redonner au système ses
capacités de fonctionnement. Elle choisit de regarder les problèmes d’un individu sous
l’angle de la relation interpersonnelle, dans ses différents systèmes d’appartenance
(système familial, social, institutionnel…). Elle cherche à aménager les contextes et à
faire émerger les compétences.

La systémique est une logique basée sur les propriétés et les caractéristiques des
systèmes ouverts pour appréhender la complexité d'un ensemble composé de
personnes en relation (famille, entreprise, comité de direction, département, équipe
projet, instances sociales, association…). Elle désigne à la fois ce qui se rapporte à
l'analyse des systèmes et à l'approche du changement de personnes, de groupes et
d'organisations.

Pour aborder une problématique dans un ensemble, nous pouvons utiliser deux
formes de regard : l'analytique et le systémique.

Si l'on se situe dans une logique analytique, on part du présent pour se tourner vers le
passé, et l'on cherche à trouver les informations utiles pour comprendre et expliquer
les raisons d'un dysfonctionnement ou d'un mal être, voire identifier le responsable
d'une problématique. Dans cette logique analytique, on postule que la prise de
conscience des causes est nécessaire à la résolution du problème qui est lui-même
l'objet et l'objectif de l'observateur.

Avec un regard systémique, on appréhende les principaux composants et


caractéristiques du système. Dans cette approche, on postule que la recherche
d'explications sur les causes d'un dysfonctionnement est rarement nécessaire pour

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résoudre une problématique entre des personnes ou des entités. On part du présent
pour se diriger vers l'avenir, Cela consiste à regarder les relations entre les acteurs en
s'intéressant plus particulièrement à leurs interactions récurrentes.

La systémique est une approche singulière qui constitue en soi un paradigme et repose
sur 4 principes fondamentaux :

- Le principe de totalité : Principe selon lequel un système, du fait des liens qui
existent entre les éléments, est un tout. Le système n'est pas réductible à la
somme de ses éléments car il est l'objet et le siège d'interactions multiples et
permanentes. Joël de Rosnay en exprime ainsi la conséquence : « Toute
modification de l’un des éléments entraînera une modification de tous les autres et du
système entier ».
- Le principe d’interaction : chaque élément du système peut interagir sur les
autres éléments du système.
- Le principe d’homéostasie : le système est toujours résistant à un changement
et cherche toujours à retrouver son équilibre antérieur. C'est le caractère d'un
système auto-régulé ; un tel système réagit à toute perturbation d'origine
interne ou provenant de l'environnement par une série de mécanismes
régulateurs qui ramènent l'ensemble à son état initial. C'est l'une des
caractéristiques les plus importantes des systèmes ouverts complexes et qui se
retrouve tout particulièrement dans les systèmes écologiques, biologiques ou
sociaux : les organismes vivants sont, par exemple, des systèmes
homéostatiques ; c'est ce qui leur permet de préserver leur équilibre et leur
survie dans un environnement changeant. Il en est de même des institutions
sociales ; et les normes, les règles, les coutumes transmises notamment par
l'éducation jouent un rôle comparable aux régulations biologiques.

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- L’équifinalité : Cela signifie que, la structure actuelle des interactions d’un
système explique mieux son fonctionnement que l’histoire du système. En
d’autres termes, l’organisation des interactions à un moment donné importe
plus que la structure d’origine d’un système ouvert. En suivant ce principe, ce
n’est pas les causes antérieures qui permettent de résoudre un problème mais
plutôt la clarification des modes actuels de fonctionnement ou
dysfonctionnement du système.

II. SYSTEME DE COMMUNICATION

1. Définition

Les interlocuteurs communiquent par interaction, c'est-à-dire que leurs décisions de


communication sont influencées par la présence et la nature de l'autre, mais également
par le contexte psychologique et le cadre spatio-temporel dans lequel se déroule la
communication.

2. Les facteurs de la communication

Dans un processus de communication, plusieurs facteurs ou éléments systémiques se


dégagent :

- L’émetteur : L’émetteur ou destinateur, est celui qui émet le message,


donc l'élément de la situation de communication qui permet de répondre à la
question Qui est-ce qui dit ça ?

- Le récepteur : L’émetteur communique habituellement son message à


une personne ou à un groupe précis. Dans la situation de communication, la
personne à qui le message s’adresse est le récepteur ou destinataire. Cet
élément de la situation de communication permet de répondre à la question À
qui s'adresse le message ?

- Le message : Peu importe le type de communication, le message est


toujours le sujet de la communication, élément qui fournit une réponse à la
question Qu’est-ce qui est dit ? Le message, c’est ce qui donne sens à la
communication.

- Le canal : Pour installer une véritable situation de communication, il


doit y avoir un contact entre l’émetteur et le récepteur. Le récepteur doit
savoir que le message s’adresse à lui.

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- Le code : Le code est le moyen utilisé pour transmettre le message. La
langue française, le sénoufo, le baoulé, le nouchi, le code morse et la langue
des signes sont autant de codes qu'il est possible d'utiliser.

- Le contexte ou référent : Bien souvent, les raisons à la base de la


communication vont modifier le type de communication que l’émetteur va
choisir. C'est donc dire que le contexte exerce une influence importante, voire
majeure, sur la communication. Le contexte répond à la question dans quelle
situation la communication s'effectue-t-elle ?

- Le feedback ou rétroaction : Il n’y a pas que l’émetteur qui puisse


émettre un message dans une situation de communication. Le récepteur peut
fournir des rétroactions (positives ou négatives) au sujet du message qu’il a
reçu.
- Le bruit : Malheureusement, toute communication n’est pas parfaite et
il se peut que certains éléments nuisent à la transmission du message, c’est ce
que l'on nomme les bruits à la communication.

Dans le processus de communication que l’on parle ou que l’on se taise, on


communique. Cela veut dire que la communication se traduit aussi par le non verbal.
Il y a par ailleurs d’autres variables influençant la communication entre deux ou
plusieurs personnes. Ce sont des facteurs psychologiques. En effet, les acteurs de la
communication sont influencés par trois types de variables dans un processus de
communication : les variables psychologiques, les variables cognitives et les variables
sociales.

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3. Variables influençant le processus de communication

3.1. Les variables psychologiques

Tout individu qui communique est directement impliqué dans la situation de


communication c'est-à-dire, qu'il est engagé à travers sa personnalité et son système
de désir, il est donc engagé par ses émotions pouvant être explicites, implicites ou non
conscientes...

La force positive provoque une tension psychologique positive (attraction) qui


détermine un besoin spécifique : établir ou maintenir la relation. Le comportement
résultant sera par exemple : sourire, dire un mot aimable, etc. Les comportements
correspondants à ce contexte "positif" sont appelés comportements d'approche. Ils
constituent le jeu des désirs.

La force négative provoque au contraire une tension psychologique négative


(répulsion) qui détermine un besoin spécifique : éviter ou rompre la relation. Le
comportement résultant sera par exemple : être agressif, détourner le regard...etc. Ces
comportements d'évitement constituent le jeu des défenses Cette rencontre peut très
bien ne rien provoquer du tout (indifférence) : dans ce cas, aucune force n'est mise en
jeu, d'où absence de tension, aucun besoin spécifique, et donc pas de modification du
comportement.

L’ensemble de ces forces s’exerçant sur l’individu crée des besoins engendrant des
tensions. Tout individu peut donc être considéré comme un organisme sous tension.
Et ce sont ces tensions qui vont produire les comportements. Le comportement adopté
par un individu dans une situation donnée vise à réduire les tensions qui s’exercent
sur lui, à satisfaire les besoins engendrés par le système de forces externes et internes
auquel il est soumis.

3.2. Les variables cognitives

Les fonctions cognitives sont les capacités de notre cerveau qui nous permettent
notamment de communiquer, de percevoir notre environnement, de nous concentrer,
de nous souvenir d'un événement ou d'accumuler des connaissances.

3.2.1. La personnalité
La personnalité est une variable explicative individuelle du comportement qui est
constante chez l’individu car c’est de notre personnalité que dépendent la plupart des
actes, opinions, croyances qui nous accompagnent tout au long de notre vie et qui
fondent notre comportement.
La personnalité peut être définie comme l’ensemble des traits de caractère, des
attitudes propres à chacun par rapport à un certain nombre de valeurs sociales et

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culturelles (exemple : un tempérament actif ou passif). Le tempérament peut être
défini comme l’ensemble des dispositions physiques propres à chaque individu qui
expliquent en grande partie son caractère.

La personnalité est constituée de l’ensemble des comportements de notre vie


quotidienne avec les personnes que nous fréquentons et, comme ces comportements
peuvent changer avec le temps et les événements, on peut dire que notre personnalité
change en même temps (exemple : une personne versatile peut changer de trait de
caractère au contact répété d’une autre personne beaucoup plus stable sur le plan
de l’humeur).

3.2.2. La dimension affective et émotionnelle

Le comportement de l’individu est affecté par les émotions qui peuvent avoir des
conséquences sur le niveau comportemental et rationnel de chacun. On peut définir
l’affect comme l’ensemble des réactions affectives susceptibles de modifier le
comportement de l’individu. On distingue :

 Les émotions primaires

- la joie : sentiment de grande satisfaction, de vif plaisir ;


- la tristesse : état d’une personne éprouvant du chagrin, de la mélancolie ;
elle provoque un repli sur soi ;
- la colère : réaction à un mécontentement, une frustration, qui s’accompagne d’un
comportement d’hyperactivité (irritation) et d’agressivité extériorisé ou non ;
- la peur : sentiment d’inquiétude causé par la présence ou la pensée d’une menace
potentielle ;
- la surprise : état d’une personne frappée par quelque chose d’inattendu ; elle
provoque un réflexe de retrait et de sursaut ;
- le dégoût : sentiment qui détourne d’une personne ou d’une chose, provoqué par un
élément nocif.

 Les émotions secondaires

Elles sont issues des émotions primaires. Par exemple, l’angoisse et la culpabilité sont
des émotions secondaires de la peur.
• Les sentiments correspondent à un état affectif stable, provoqué par une situation
mettant « l’ego » en jeu (exemples : la fierté, la jalousie…). « L’ego » est la propension
pour un individu à centrer tout sur soi-même et à ne voir que son unique intérêt.
• L’humeur correspond à un état psycho-affectif. L’humeur semble influencée par
les cinq sens (exemples : la mélancolie, la gaieté…).

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3. Les variables sociales

Nos attitudes se forment au gré de nos rencontres dans différents cercles sociaux qui
peuvent aller des plus larges ou lointains, au plus resserrés autour de nous. Chacun
de ces cercles est structuré à partir de règles ou normes de comportement qui
contribuent à modeler notre sensibilité et notre intelligence.

3.1. Les facteurs culturels

L’anthropologue américaine, R. Benedict1 a mis en évidence le rôle que jouent certains


modèles sociaux (patterns of culture) dans la manière dont nous élaborons notre
manière de sentir, penser et nous comporter. Le sociologue M. Mauss 2 dit par ailleurs
quelque chose de tout à fait comparable dans un article dédié aux « techniques du
corps »3 : notre manière de nous comporter, y compris physiquement, prend forme à
partir des modèles que nous propose ou nous impose la société dans laquelle on
grandit. Cette longue imprégnation dans un milieu social détermine alors ce que
Mauss appelle un « habitus » : une tendance à nous comporter d’une façon qui est
typique de la société à laquelle on appartient. Cette explication par les modèles
culturels permet de comprendre l’intérêt qu’on peut porter à la variable du sexe ou
genre, par exemple. En général, ce type de modèle s’impose très tôt sur les enfants
dans leur manière de se vêtir, de jouer, de se comporter en société de telle sorte que se
différencie en principe assez vite ce que c’est que d’être un garçon ou une fille… Cette
socialisation laisse des traces assez profondes pour produire des effets durables chez
les individus, on peut encore le constater dans la répartition des rôles sociaux. Il se
pourrait pourtant que, dans une société comme la nôtre, ces modèles culturels aient
suffisamment évolué pour ne plus tout à fait s’imposer avec la même force. En ce sens,
il est peut-être moins facile, aujourd’hui, d’identifier en quoi consiste précisément le
fait d’être une fille ou un garçon, une femme ou un homme… En tout cas dans certains
secteurs de la vie sociale. Cette relative incertitude est sans doute le prix d’une plus
grande liberté.

3.2. Les facteurs sociaux

De la même façon, chacun des groupes sociaux auxquels on appartient, plus ou moins
longtemps, laissent une trace, plus ou moins durable, sur nos attitudes. Ces groupes
intermédiaires donnent notamment une teinte particulière aux grands modèles

1
Ruth Benedict (1887-1948). Elle a notamment écrit : Patterns of culture (Les modèles culturels) en 1934.
2
Marcel Mauss, (1872-1950), proche d’Emile Durkheim. Sur l’HABITUS, lire : « Techniques du corps »,
Sociologie et anthropologie, Paris, Presses Universitaires de France, 1950.
3
.3
http://classiques.uqac.ca/classiques/mauss_marcel/socio_et_anthropo/6_Techniques_corps/Techniques_corp
s.ht ml

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culturels auxquels on vient de faire allusion. Si j’appartiens à une religion, par
exemple, il se pourrait bien que celle-ci me propose une version particulière de ce
qu’est être un homme ou une femme, un père ou une mère… En tout cas, une version
un peu différente de celle que proposerait une autre religion.
De même pour les classes sociales, c’est en tout cas l’hypothèse que soutient Pierre
Bourdieu : chaque classe sociale se caractériserait par un habitus spécifique
déterminant a priori ce vers quoi s’orientent nos goûts et nos pratiques (Bourdieu,
1980). Mais on peut continuer en considérant tous les collectifs auxquels on appartient
: les clubs où l’on pratique un sport, les associations dans lesquelles on milite, les
entreprises dans lesquelles on travaille, etc. Tous proposent des nuances, des
variations ou des déclinaisons qui affinent et différencient les grands modèles culturels
ou bien en proposent de nouveaux, plus spécifiques.

3.3. Les facteurs personnels

Enfin, la manière si particulière que nous avons d’articuler ou de combiner tous ces
différents modèles et sous-modèles au cours de notre trajectoire de vie permet de saisir
pourquoi aucun d’entre eux ne s’impose définitivement sur nos attitudes et comment
ils font l’objet d’une transformation quasi permanente.
Faire une expérimentation visant à faire émerger puis expliquer une attitude à l’égard
de quelque chose en utilisant différentes variables, revient alors à essayer de décrire
les cadres sociaux qui peuvent/ont pu avoir une influence sur la manière dont les
individus se sont formés au contact de la société et de ses institutions mais aussi au
contact de celles et ceux dont le chemin a croisé le leur à un moment donné. C’est là le
cœur de l’interprétation sociologique qu’il faut produire sur les relations statistiques.
Par exemple, si on observe une relation statistique fiable entre le genre et quelque
attitude ou comportement, cela a probablement à voir à la manière dont se construisent
les genres dans notre société depuis fort longtemps.

4. Les représentations

« La représentation sociale est le produit et le processus d’une activité mentale par


laquelle un individu où un groupe, reconstitue le réel auquel il est confronté et lui
attribue une signification spécifique » (Abric 1987), « Les représentations sociales sont
des systèmes d’interprétation régissant notre relation au monde et aux autres qui,
orientent et organisent les conduites et les communications sociales. Les
représentations sociales sont des phénomènes cognitifs engageant l’appartenance

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sociale des individus par l’intériorisation de pratiques et d’expériences, de modèles de
conduites et de pensée » (Jodelet 1989).

Lorsque nous répondons à un sondage dans la rue, lorsque nous discutons avec
quelqu’un au café, au travail ou en famille, lorsque nous écoutons la radio ou
regardons la télévision, lorsque nous votons… nous nous trouvons dans des situations
où des perceptions du monde sont mises en acte ou formalisées en discours. Chacun
de ces « événements » de la vie quotidienne met en jeu des représentations sur les
objets qui constituent la réalité sociale. Car exprimer un point de vue, un avis ou une
opinion à propos d’une « chose » traduit la représentation que nous nous faisons de
cette « chose ». Ainsi, les représentations sociales sont partout, dès lors que l’on se situe
dans une interaction sociale.

Entrer dans le social, c'est donc entrer en interaction avec autrui. C'est de cette
rencontre que va naitre le concept de représentation social, parce que sans personne
pour se montrer, il n'y a nul besoin de se présenter ni de se représenter. Voilà pourquoi
on parle de représentation "sociale" qui est une des conséquences de l'interaction
sociale. Plus l'interaction sera longue, plus la représentation sociale que l'on aura
d'autrui nous semblera précise.

Les représentations jouent un rôle de filtre interprétatif. Dans les situations de


communication, le système de représentation va intervenir selon trois facteurs
essentiels : soi, autrui, la tâche :

- La représentation de soi : L'image que l'individu se fait de lui-même ;


- La représentation d’autrui : L'image que je me fais d'autrui, de sa personnalité,
son statut, ses compétences... ;
- La représentation de la tâche : En fonction de l'image que se fait l'individu de la
tâche à accomplir, qu'il va adopter un certain type de démarche cognitive (mode
de raisonnement.)

Au total, les facteurs qui interviennent sur le code de la communication peuvent être
catégorisés selon deux types: aspects psychologiques et sociaux.

 Aspects psychologiques : Il existe dans un message des éléments qui jouent un


rôle central dans la communication. Le poids des mots peut déclencher une
charge affective susceptible de bloquer la communication ;

 Aspects sociaux : Importance de l'association d'un code particulier à des


groupes sociaux, la signification d'un élément du code est déterminée par la
nature du groupe qui utilise ce mot.

Pour toutes raisons, l’on peut dire que la communication est un système mêlant des
aspects spatio-temporels, contextuels, psychologiques, des aspects d’influence et de
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persuasion, des aspects culturels, des aspects informatifs, linguistiques, sociologiques,
etc.

III. LES SYSTEMES D’INFORMATION EN ENTREPRISE

Le système de communication en entreprise est appelé système d’information. Pour la


gestion des informations, les entreprises utilisent des systèmes de gestion dédiés. Ce
sont des ressources mises en place dans le but de collecter, hiérarchiser, stocker et
partager les informations. Un SI est une solution technologique qui fonctionne avec
des logiciels et du matériel informatique. L’utilisation d’un SI répond au contexte
actuel marqué par une forte dominance des outils technologiques. Entre gain de temps
et accessibilité des données, le système d’informations offre une très grande facilité
dans la gestion des données et optimise les rendements de l’entreprise. Le système
d’information est incontournable dans le fonctionnement d’une entreprise. C’est la
plaque tournante des informations qui doivent s’échanger entre les différents acteurs.
Il permet d’effectuer une collecte des données et intervient également au niveau de
leur hiérarchisation.

L’objectif d’un SI est de restituer une information à la bonne personne et au bon


moment sous le format approprié.

1. Interaction entre les systèmes existants

Une organisation est composée d’un ensemble de systèmes. Il y a le système opérant,


de pilotage et d’information, ce sont trois sous-systèmes qui interagissent entre eux :

 le système opérant : c’est ce qui est à la base de toute organisation, c’est


ce système qui permet la transformation de l’information dont l’objectif est de
la restituer à la bonne personne. Il correspond aux différents services d’une
entreprise.
 le système de pilotage : C’est ce qui va contrôler et piloter le système
opérant. Il se situe donc à la tête du système d’information fixant les objectifs et
prenant les décisions.
 le système d’information : C’est ce qui intervient entre les deux autres
systèmes. Ce système s’occupe de collecter, stocker, transformer et diffuser des
données et informations dans le système opérant et de pilotage.

En résumé, un système d’information permet au système opérant de communiquer


des informations qui ont été collectées et modifiées au système de pilotage qui est en
charge de contrôler et prendre des décisions.

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2. Les fonctions d’un système d’information

Il existe donc 4 fonctions principales d’un SI :

 Collecter : c’est à partir de là que naît la donnée, qu’on acquière les informations
provenant de l’environnement interne ou externe à l’entreprise.
 Stocker : dès que l’information est acquise, le système d’information la
conserve. Elle doit pouvoir être disponible et doit pouvoir être conservée dans
le temps.
 Transformer/traiter : cette phase permet de transformer l’information et choisir
le support adapté pour traiter l’information. Ici ont construit de nouvelles
informations en modifiant le fond ou la forme.
 Diffuser : le SI transmet ensuite l’information dans son environnement interne
ou externe.
L’objectif du SI est donc de restituer une information au sein d’une organisation
directement exploitable par les différents acteurs et faciliter la prise de décision.

3. Rôle du SI dans la performance d’une entreprise

Le SI a deux finalités : fonctionnelle et sociale.

Concernant la finalité fonctionnelle, le SI est un outil de communication entre les


différents services d’une entreprise et a un rôle opérationnel et stratégique.

La finalité sociale quant à elle permet de se soucier de l’intégration des salariés dans
l’entreprise favorisant la vie sociale, la culture d’entreprise par la diffusion de
l’information.

Le SI aujourd’hui joue un rôle important au sein d’une entreprise, il est même


indispensable à leur bon fonctionnement. Un SI performant permet à une entreprise
d’optimiser leur processus, de sous-traiter des tâches à faible valeur ajoutée,
d’améliorer la relation client, de mieux communiquer et améliorer la productivité.
Lorsque vous ne savez pas de quoi est composé votre SI, que vous pensez qu’il n’est
pas optimisé, ou que vous souhaitez le faire évoluer, réaliser un audit de votre SI peut
s’avérer nécessaire.

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Conclusion

La systémique est une manière de définir, étudier, ou expliquer tout type de


phénomène et de l’observer comme un système. En effet, ce dernier est défini comme
un ensemble complexe d’interactions, avec d’autres systèmes, le tout au sein d’un
même environnement. Ici, on va au-delà de la relation causalité linéaire pour
s’intéresser à une vision plus globale et interactionnelle en s’attachant au contexte et
ainsi avoir une perception circulaire du système.

Ainsi, un système de communication est un ensemble récurrent, régulier et repérable


de formes d'échanges existant, dans une certaine temporalité, entre des acteurs
participants d'un cadre d'action pertinent, ensemble qui entraîne les acteurs dans sa
dynamique propre. Le processus de communication est donc un système parce qu’il
met en jeu plusieurs facteurs et variables.

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BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

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1984

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BACHELARD G. : Le Nouvel Esprit Scientifique, Presses Universitaires de France,


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BATESON G. : La nature et la pensée, Seuil, 1984

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Éditions Liaisons, 2002

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16 | P a g e

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