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Compte rendu : Sociologie de l’éducation

Séance de : 10 octobre 2023

Intitulé : « la théorie du fonctionnalisme »

Encadré par : Pr. Bouchaib MAJDOUL

Réalisé par : Khadija LAMINE

Année universitaire 2023/2024


Introduction :
La deuxième séance du cours de sociologie de l'éducation, qui s'est tenue
le 10 septembre 2023 au sein de l'Institut Supérieur des Professions Infirmières
et Techniques de Santé (ISPITS), dans le cadre du programme de master en
Pédagogie des Sciences Infirmières et Techniques de Santé, a principalement
porté sur l'exposition de la théorie du fonctionnalisme. Le professeur a débuté
la séance en effectuant un bref rappel du contenu de la séance précédente, qui
avait essentiellement traité de la définition du concept de "théorie". Ensuite, il a
offert un aperçu général des différentes théories en science de l'éducation, pour
finalement se pencher sur la méthode EQLAT, qui sert à l'analyse des articles
scientifiques.
Mots clés : modèle, paradigme, fonctionnalisme

En complément de la séance précédente le professeur à continuer d’apporter


des définitions sur les concepts de paradigme et de modèle :

 Paradigme : c’est un cadre théorique ou conceptuel plus large qui


regroupe un ensemble de théories, de concepts et de méthodes dans une
discipline particulière. Il représente la manière dominante de voir et
d'aborder un domaine de recherche spécifique. Le paradigme définit les
questions pertinentes à poser, les méthodes à utiliser et les problèmes à
résoudre dans une discipline.
 Un modèle : c’est une représentation simplifiée d'une réalité complexe,
servant à expliquer ou à décrire des phénomènes spécifiques, pour le
différencier d’une théorie qui a un aspect universel ; le modèle ne peut
pas être généraliser ou appliquer pour expliquer tous les phénomènes
mais plutôt c’est seulement un rapprochement ; une projection de la
réalité (
 Exemple d’un modèle : le maître et le disciple qui est utilisé pour illustrer
comment un modèle peut être appliqué dans un contexte particulier. En
effet le maître, en tant que modèle, influence le disciple en lui
transmettant des connaissances, des compétences et des valeurs, créant
ainsi une relation d'apprentissage significative.) ; Le modèle explicatif de
la bureaucratie qui est un modèle développé par max weber pour
comprendre le fonctionnement des organisations gouvernementales et
administratives. Un autre exemple du fonctionnalisme qui prend
l’organisme ou bien le corps humain comme modèle explicatif de son
fonctionnement.
Pour conclure cette première partie de la séance nous ajoutons qu’un modèle
peut éventuellement évoluer en une théorie lorsque des preuves empiriques
solides le soutiennent. De même Un ensemble de théories, d'idées et de
concepts dans une discipline donnée forment un paradigme, qui définit la
manière dont cette discipline aborde la recherche et la compréhension du
monde. Les paradigmes peuvent évoluer au fil du temps à mesure que de
nouvelles théories émergent, remettant en question ou élargissant les anciennes
perspectives.

La deuxième partie de cette séance est consacrée entièrement à l’explication


de la théorie du fonctionnalisme et ses concepts clés, tout en abordant ses
grands postulats ainsi que ses impératives fonctionnelles.

Certe que les deux éminents fonctionnalistes américains, Tallcot Parsons et


King Merton, partagent une perspective commune selon laquelle l'éducation
joue un rôle essentiel dans l'intégration sociale des individus, néanmoins, ils
divergent notablement dans leur compréhension des problèmes et des
anomalies qui peuvent survenir au sein du système éducatif. Alors comment
peut-on définir le fonctionnalisme ? en quoi consiste il ? quels sont ses concepts
clés ? et quels sont les points de convergence entre les perspectives de Parsons
et de Merton au sein de cette théorie ?

I- La théorie du fonctionnalisme : définition et concepts clés

Le fonctionnalisme considère la société comme un système complexe


composé de différentes parties interconnectées, chacune remplissant des
fonctions spécifiques dans le but est de maintenir l'ordre social et la stabilité.
Pour simplifier sa compréhension il utilise comme modèle explicatif
l’organisme humain qui est le grand système au sein duquel se divergent des
sous-systèmes (respiratoire, cardiaque, digestive, nerveux…etc.) remplissant
chacun une fonction bien déterminé afin de maintenir une harmonie et une
stabilité de l’unité en gros qui est le corps.

 LA FONCTION : en mathématique elle est constitué d’un ensemble de


variables interdépendantes et inter liées entre elles. En sociologie la
fonction renvoie à une tache, un rôle qu’une personne joue dans la
société.

Dans la théorie du fonctionnalisme on fait une nuance entre la cause et la


fonction, une distinction conceptuelle se révèle donc cruciale pour appréhender
le fonctionnement des éléments au sein d'un système social. Une illustration
pertinente de cette distinction peut être trouvée en se penchant sur la relation
entre la possession de membres inférieurs (les pieds) et l'acte de marcher : est-
ce parce que nous possédons des pieds que nous marchons, ou bien marchons-
nous parce que nous avons des pieds ?

C’est pour cette raison qu’on ajoute une autre notion c’est celle du besoin qui
joue un rôle prépondérant dans la création et la détermination des fonctions au
sein de la société. Par exemple, on peut expliquer un phénomène en examinant
la manière dont un tel besoin a engendré une tel fonction.

Notre professeur a posé par la suite un autre questionnement : peut-on


considérer que la cause puisse également être perçue comme un but ?

Prenons l'exemple de l'éducation au sein d'une société, on peut soutenir que


l'éducation existe en raison du besoin de transmettre des connaissances et de
préparer les individus à leur rôle dans la société. Ainsi, la cause (le besoin)
devient indissociable du but (l'éducation) dans le maintien de la stabilité et de
l'ordre social. On peut dire donc que la cause, dans ce contexte, contribue
directement à la réalisation d'un objectif ou d'une fonction spécifique.

De tout ce qui précède nous pouvant déduire que la triade besoin-cause-but au


sein de cette théorie s’interfèrent pour aboutir à un équilibre et une symbiose
du grand système social.

II- Les grands postulats du fonctionnalisme :

1. L’unité fonctionnelle :

Ce postulat soutient que chaque élément de la société (peut être un individu,


une institution, une norme sociale, ou même un aspect de la culture) a un rôle
spécifique à jouer à la fois pour son propre bien-être et pour le bon
fonctionnement de la société dans son ensemble.

 La fonction pour lui-même : Chaque élément du système remplit une


fonction ou un rôle qui lui est propre, contribuant ainsi à son propre
bon fonctionnement. Par exemple, dans une société, un individu
remplit des rôles spécifiques tels que celui de parent, d'employé, d'ami,
etc. Ces rôles contribuent à son bien-être personnel.
 La fonction pour la société : les éléments du système contribuent
également au bon fonctionnement de la société dans son ensemble.
Cela signifie que les actions et les rôles individuels sont censés
contribuer à la stabilité et au fonctionnement harmonieux de la
société. Par exemple, les parents nourrissent et éduquent leurs
enfants, ce qui est bénéfique pour la société dans son ensemble car
cela prépare la prochaine génération de membres de la société.

Nous pouvons projeter ces fonctions, pour mieux comprendre, sur le corps
humain qui ; à partir des fonctions assurées par les sous-systèmes pour leur bon
fonctionnement contribuent également pour celui de l’organisme dans son
ensemble (exemple du cœur qui bat à la fois pour fonctionner et pour pomper
le sang aux autres organes du corps)

2. La fonction sociale :

Ce postulat stipule que chaque aspect de la société remplit une fonction ou un


rôle spécifique dans le but de contribuer au maintien de la stabilité sociale et à
l'harmonie.

3. La nécessité :

Chaque élément d'un système social est considéré comme indispensable ou


nécessaire au fonctionnement du système en entier. Cela veut dire que la société
est un système complexe où chaque élément joue un rôle vital dans le maintien
de l'ordre et de la stabilité sociale.

III- Les impératifs fonctionnels :

1. Le maintien du modèle : chaque sous système doit impérativement


maintenir le grand modèle (système) qui définit ses valeurs, ses normes,
ses rôles sociaux et ses institutions. En d'autres termes, il s'agit de la
préservation de l'ordre social et culturel.
2. L’intégration dans le système global : Cet impératif fonctionnel concerne
la manière dont les différentes composantes d'une société interagissent
et coopèrent pour former un système global ; la société doit être donc en
mesure d'intégrer ses membres et ses institutions pour éviter les conflits
et les déséquilibres sociaux.
3. La réalisation des buts : chaque société a des objectifs et des buts à
atteindre pour répondre aux besoins de ses membres. Cet impératif
fonctionnel implique que chaque sous-système doit nécessairement
satisfaire les besoins de ses membres.
4. L’adaptation avec le grand système : chaque sous-système doit être
capable de s'adapter aux changements et aux défis de l’environnement
externe. Cela inclut la capacité de s'ajuster aux évolutions économiques,
politiques, technologiques et culturelles qui peuvent affecter la société.
Cette capacité d’adaptation avec le système global est essentielle pour la
survie et la prospérité à long terme du sous-système.

En guise de synthèse de tout ce qui précède il est important de retenir


que :

 Pour les fonctionnalistes tout système qui immerge est expliqué par
le besoin et la fonction.
 Un système soit qu’il remplit sa fonction soit qu’il disparait du
système social globale laissant place à un nouveau système (il n’y a
pas de dysfonctionnement selon Parsons).
 Le premier système social global qui existe est la famille :
auparavant elle remplissait toutes les fonctions (éducatif,
économique, politique, culturelle…) mais lorsque cette institution
n’arrivait plus à remplir son rôle et sa tache le système éducatif
vient pour prendre place qui se composait dans sa forme native de
l’apprenant et du maitre.
 Par exemple la création des écoles privés (des sou systèmes) était
une réponse au besoin de ceux qui ont des difficultés (des ratés de
l’école). Mais aujourd’hui il change de fonction pour devenir un
prestige : Le besoin est donc dynamique et il change de système.
 Un sous-système qui immerge doit impérativement remplir une
fonction et il doit être en mesure de s’adapter au grand système.
 Pour les fonctionnalistes le changement est un développement du
système, de passer du simple vers le complexe dans le but de garder
l’équilibre du système social global.
 Le respect des impératifs fonctionnels garantis une certaine
stabilité a la société.
 La finalité de tout système est de garder l’équilibre et l’ordre social.

Une question cruciale émerge alors lorsqu'on aborde le concept de système :


comment peut-on passer de l’action individuelle vers la construction d’un
système plus complexe?

En effet, l'action individuelle, considérée comme le point de départ de la


réflexion fonctionnaliste, implique la présence d'un acteur doté d'une intention,
ainsi que des moyens, qu'ils soient de nature physique ou culturelle, pour
atteindre cette intention.
Le passage de l'interaction à la formation de relations revêt une importance
significative. Cette transition se concrétise lorsque les interactions entre les
acteurs impliqués engendrent une satisfaction mutuelle. À travers la répétition
de ces interactions favorables, des relations plus profondes et durables se
développent. Ces relations sont liées à l'établissement de normes et de règles
qui guident le comportement des individus au sein du système.

 Exemple : relation d’amitié, mariage, patient /médecin….

Typologie de l’action : illustré à travers le rapport entre le professeur/son


fils/l’étudiant

Nous distingons en gros cinq grandes types d’action :

 Une action pour soi ou pour la collectivité ;


 Une action universialiste(régie par des lois) ou particulière ;
 Une action affective ou neutre ;
 Une action de qualité ou de performance ;
 Une action diffusionniste ou spécifique.

L’action de l’enseignant par rapport à :

L’étudiant le fils

-pour soi -pour la collectivité

-particulière -universialiste

-affective -neutre

-de qualité -de performance

-diffusionniste -spécifique
Reculons un peu pour discuter les points de différence entre les deux grands
sociologues de cette théorie Tallcot Parsons et King Merton en admettant que
le deuxième a fait une relecture du fonctionnalisme pour aboutir à surmonter
les lacunes et les limites du premier.

En opposition à Parsons, Merton conteste que les dysfonctionnements sont la


principale source de changement et de développement du système. Pour cette
raison, il a apporté de nouvelles notions au fonctionnalisme, notamment la
notion de "substitut fonctionnel" qui désigne un élément équivalent au système
qui n'est plus capable de remplir ses fonctions initiales.

 Exemple : l’état remplace la famille parce que cette dernière ne remplit


plus la fonction d’éducation.

Merton distingue également deux types de fonctions au sein du système social :

1. Les fonctions manifestes ou fonctions voulues. Ce sont les fonctions


explicites que la société ou les acteurs visent à atteindre.
2. Les fonctions latentes ou non voulues, en revanche, sont des résultats
non intentionnels ou inattendus des actions ou des structures sociales.

 Exemple : institution pénitentiaire : fonction manifeste c’est la réinsertion


Fonction latente est la reproduction de criminalité
 Un autre exemple celui de l’école publique : fonction voulue c’est la
démocratisation de l’accès à l’école, celle non voulue est la production des
inégalités sociales.

Conclusion

Ainsi, en prenant en compte ces diverses perspectives, nous pouvons mieux


appréhender les dynamiques sociales complexes et les mécanismes qui sous-
tendent la stabilité, le changement, et l'évolution des systèmes sociaux en
l’occurrence le système éducatif qui nous intéresse tout en sachant que Le
fonctionnalisme, dans ses différentes interprétations, continue d'offrir un cadre
utile pour l'analyse sociologique de l’éducation dans les sociétés
contemporaines.

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