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L’histoire et l’examen clinique sont la base dans le diagnostic et l’évaluation d’une arthrite.
Reconnaître que le patient souffre d’une arthrite est l’élément primordial. En effet, avec le
développement de nouveaux traitements, nous pouvons empêcher le développement des
déformations par un traitement précoce.
3 Problèmes articulaires : en présence d’un problème articulaire, les mouvements, tant passifs qu’actifs, sont
douloureux et limités. Une ankylose est présente. La douleur est diffuse, profonde, localisée aux articulations.
Monoarthrite Oligoarthrite
Oligoarthrite
L’élément le plus important demeure l’analyse du liquide Cinq articulations touchées ou moins et
synovial. Les éléments essentiels sont le décompte cellulaire, la culture absence d’arthrite axiale :
et la recherche de cristaux. Le bilan sanguin peut être utile : acide
urique, calcium-phosphore, ferritine, (dépistage de l’hémochromatose). Arthrite psoriasique;
Arthrite associée aux maladies inflam-
Le diagnostic différentiel principal est le suivant : matoires de l’intestin;
Arthrite infectieuse, jusqu’à preuve du contraire; Goutte ou pseudogoutte;
Arthrite microcristalline; Une PAR peut être au début oligo-
Arthrite associée à une atteinte axiale; articulaire;
Arthrite réactionnelle (maladie de Reiter). Sarcoïdose.
Arthrite axiale
Arthrite axiale
Classification : spondylite ankylosante, arthrite psoriasique, associée aux maladies inflammatoires de l’intestin,
maladie de Reiter, spondyloarthropathie indifférenciée.
Diagnostic : principalement avec l’histoire, l’examen et les radiographies
des sacro-iliaques :
Une histoire familiale peut être présente;
Une uvéite peut nous orienter vers ce diagnostic;
HLA-B27, utile seulement si tableau clinique compatible;
La scintigraphie osseuse est peu utile;
Diagnostic difficile durant les premières années d’évolution.
Polyarthrite
Polyarthrite
Plus de cinq articulations atteintes au-delà de six semaines. On doit attendre une persistance des symptômes d’une
durée d’au moins six semaines avant de poser un diagnostic de polyarthrite étant donné les conséquences pour le
patient. Une arthrite réactionnelle rentre dans l’ordre presque toujours avant ce délai.
Le diagnostic est surtout clinique, les facteurs Les collagénoses sont des maladies relativement rares,
rhumatoïdes et les anti-CCP ne doivent être l’évaluation clinique est l’élément le plus important, les
demandés que devant un tableau clinique compatible. anticorps antinucléaires (ANA ou FAN) ainsi que les
Les radiographies des mains et des pieds doivent anticorps spécifiques (anti-DNA, anti-RO, etc.) ne doivent
être faites si la maladie évolue depuis quelques mois. être demandés que lorsque la probabilité de la maladie
recherchée est relativement élevée.
Arthrite psoriasique :
La pseudogoutte et la goutte :
Le diagnostic est clinique : identifier l’atteinte cutanée
peut nécessiter un examen soigneux, parfois l’arthrite Les arthrites microcristallines peuvent parfois causer une
peut précéder l’atteinte cutanée. Une histoire familiale atteinte polyarticulaire pouvant mimer une arthrite
est parfois présente. L’atteinte au niveau des mains rhumatoïde. Toutefois, c’est rarement la présentation
peut être typique. L’image radiologique peut être très initiale, ces maladies sont présentes habituellement depuis
utile au diagnostic. plusieurs années et ont déjà été diagnostiquées.
Une évaluation clinique structurée (questionnaire, examen physique, bilan radiologique) associée à une utilisation
appropriée des tests de laboratoire permet un diagnostic précis dans la majorité des cas. Toutefois dans certains
cas, même pour un expert, c’est le suivi, parfois sur plusieurs années, qui permet un diagnostic précis.
Tableau résumé des principales arthrites
• Normales
• Maladie très rare avant 60 ans
• Sédimentation élevée dans
• Début subit avec atteinte de l’état général • La présence
Polymyalgia 90 % des cas
Rheumatica d’érosion signifie
• Myalgies des ceintures scapulaires et pelviennes
• Sérologies négatives une autre forme
• Réponse spectaculaire à la prednisone d’arthrite
• ANA positif (95 % des cas)
• Photosensibilité • Atteinte SNC • Si Anti-DNA positif : très
Lupus érythémateux • Arthrite non érosive
• Raynaud • Rash malaire spécifique
disséminé
• Pleuropéricardite • Atteinte rénale • Analyse d’urine perturbée si
atteinte rénale
Les connectivites autres que le lupus (sclérodermie, polymyosite, dermatomyosite, connectivites mixtes) sont rares dans la
pratique de l’omnipraticien. Les sérologies spécifiques seront demandées devant un tableau compatible. En général, l’arthrite ne
domine pas le tableau clinique.
Devant une arthrite aiguë persistant quelques semaines seulement, il faut toujours envisager la possibilité d’une arthrite virale
(hépatite B ou C, rubéole parcovirus B19, rubéole).
La sarcoïdose peut être à une arthrite des genoux, des chevilles, des membres inférieurs ou à un érythème noueux.
6 Diagnostic différentiel selon l’âge
Les arthrites sont souvent oubliées dans les diagnostics différentiels des problèmes articulaires chez l’enfant.
Les arthrites frappent souvent au début de l’âge adulte, en particulier, chez les femmes pour l’arthrite rhumatoïde et
le lupus et chez l’homme pour les arthrites axiales.
Arthrites les plus fréquentes :
L’arthrite rhumatoïde; Spondylarthropathies (arthrites axiales) : arthrite psoriasique, arthrites associées aux
Sarcoïdose; maladies inflammatoires de l’intestin, syndrome de Reiter, spondylite ankylosante.
Arthrite virale;
Les connectivites sont rares dans la pratique d’un omnipraticien. Les symptômes systémiques sont habituellement
prépondérants; les symptômes articulaires souvent ne sont pas l’élément qui domine le tableau clinique.
L’arthrite rhumatoïde de la personne âgée est fréquente. À noter que le facteur rhumatoïde est souvent absent.
La Polymyalgia Rheumatica peut être associée à des légères synovites des mains et des poignets ou des
arthralgies. Toutefois, l’atteinte des ceintures, des épaules et des hanches est l’élément essentiel du tableau.
La pseudogoutte est relativement fréquente, bien que la présentation sous forme de monoarthrite ou d’oligoarthrite soit
la plus fréquente; le tableau clinique peut ressembler à une arthrite rhumatoïde, les articulations les plus fréquemment
touchées sont les genoux et les poignets.
La goutte, après plusieurs années d’évolution, peut présenter un tableau polyarticulaire et atteindre même les
mains et les poignets, alors qu’initialement, elle est beaucoup plus fréquente aux membres inférieurs.
Crédits iconographiques : image de la main, page 1 : Encyclopédie familiale de la santé © Les Éditions Québec Amérique inc., 2010. Tous droits réservés.
Auteur : Dr Gilles Côté, M.D., omnipraticien, médecin-conseil, Agence de la santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent.
Révision : Dre Isabelle Fortin, rhumatologue, CSSS de Rimouski-Neigette.
Référence :
- BOIRE, Gilles, Raisonner l’investigation en rhumatologie, Le Rhumatologue, Association des médecins rhumatologues du Québec,
novembre #6/2008, 8 p.
- BUDD, Ralph C., Gary S. FIRESTEIN, Mark C. GENOVESE, Edward D. HARRIS, Jr., Shaun RUDDY, John S. SERGENT et Clement B.
SLEDGE, Kelley’s Texbook of Rheumatology, Volume I, Seventh Edition, Elsevier Saunders, 2005, 1 916 p.
- HAZELTINE, Mark et Jean-Luc TREMBLAY, La consultation en rhumatologie : Quand et comment?, Le Rhumatologue, Association des
médecins rhumatologues du Québec, novembre 2006, 05, 8 p.
- TREMBLAY, Jean-Luc, L’examen musculosquelettique, Les Presses de l’Université de Montréal, 2009, 356 p.