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Considérations générales
Principes fondamentaux
Application contemporaine
Moyens d’évaluation
L’approche systémique se distingue des autres approches par sa façon de comprendre les
relations humaines. En effet, la personne n’est pas le seul élément pris en compte dans la
démarche. Les psychologues (ici le TS), accorde aussi une importance aux différents systèmes
dont elle fait partie (familial, professionnel, social, etc.), de même qu’a l’histoire. Cette
personne est influencée à la fois par ses intentions, celles des autres, celles des possibilités du
milieu, et/ou du système et par ses apprentissages antérieurs.
Il est présent et actif à tous les niveaux du processus. Il est observateur et à ce titre fait partie
intégrante du système qu’il observe. Il abandonne le mythe de la neutralité et devient
participant actif du système.
• La totalité ;
• L’autorégulation ;
• L’équifinalité.
La cybernétique (définition).
• La rétroaction (feed-back) ;
• La circularité.
• Le désir de changement ;
• La co-construction
- Communiquer ;
- contenu et relation ;
• Tente d’identifier les principes généraux qui régissent les systèmes sans se préoccuper
de leur nature physique, biologique ou sociologique.
• La totalité ;
• L’autorégulation ;
• L’équifinalité.
3.3.1.2. L’AUTORÉGULATION :
Un système ouvert possède des mécanismes qui lui permettent de maintenir un état stable si
l’environnement change. Dans le cas des organismes vivants, on parle d’homéostasie. Pour
survivre et évoluer, le système doit à la fois conserver une stabilité et procéder à des
changements.
3.3.1.3. L’ÉQUIFINALITÉ :
« Un même but peut être atteint par des voies différentes ; inversement, une même
voie, un même cheminement, peut aboutir à des résultats différents » (Bertalanffy,
1973).
Ce qui est déterminant dans un système ouvert est d’une part, les règles d’organisation et
d’autre part, les relations entre les éléments du système. L’histoire du système ou son niveau
initial d’organisation n’a pas d’importance selon le concept d’équifinalité.
La famille est perçue comme un système relationnel ayant une organisation, une structure. Le
système est capable de s’autoréguler et il est constitué d’individus ayant des échanges
continuels et circulaires entre eux.
3.3.2.2.2. LA CIRCULARITÉ :
Le système humain n’a pas seulement tendance à l’homéostasie, mais il a aussi des
possibilités de changement, d’évolution. L’inadaptation n’a plus la fonction de maintenir
5- Une communication est appelée symétrique ou complémentaire, selon qu’elle se fonde sur
l’égalité ou sur la différence.
Expliquons cela à travers un exemple. Un enfant essaie d’interagir à sa mère, laquelle souffre
de difficultés affectives. Cette dernière lui dit combien elle l’aime mais au niveau gestuel,
l’enfant ne reçoit que des signes de rejet. Par conséquent, le message que la mère exprime
verbalement ne correspond pas au message que son corps envoie à son fils. De sorte qu’il se
trouve pris dans une contradiction impliquant l’affection et le rejet. Voyons cela en détail.
3- Il y a, l’émission d’une injonction négative primaire qui passe par le langage, dans un
contexte de menace ;
La plupart des études de psychologie étaient centrées sur l’individu. Qu’il s’agisse de
l’associationnisme de la psychanalyse ou même du béhaviorisme, les études sont centrées sur
l’individu. Pour la première fois dans les années 50, des chercheurs de l’école de Palo Alto
vont s’intéresser au comportement Symptomatique, en tenant compte de la communication
entre les membres et des interactions entre les éléments d’un système.
Deux (2) constats qui ont favorisé l’émergence de la thérapie familiale systémique :
La pathologie mentale est un désordre des processus mentaux se manifestant par des troubles
du comportement, de la conscience…. La pathologie d’un individu est considérée comme un
mécanisme homéostatique ou un désir de changement. La pathologie est donc une propriété
du système plutôt que de l’individu, de la psychomotricité, de l’intelligence.
« Ce qui constitue, en effet, l’essence de la crise, c’est cette indétermination des résultats et la
potentialité multiple de ses développements qui en font un moment crucial. Le terme renvoie
à l’idée de « carrefour » ou de « croisement », d’un nœud à partir duquel s’ouvrent plusieurs
voies (y compris la continuation du chemin qu’on avait pris antérieurement) ; et qui vont dans
deux directions opposées mais également possibles : celle de la régression, de la stase, de la
maladie et celle qui mène à la croissance, au bien-être et à la santé. » La crise émerge lorsque
la famille ou l’individu est confronté à un évènement perturbateur, des changements, une
transition. La crise résulte de la défaillance des mécanismes de régulation habituels. La crise
nécessite une solution, un changement.
La crise est potentiellement évolutive (rupture d’équilibre nécessitant le passage d’un état
stable à un autre état stable). La crise peut toutefois engendrer une pathologie plus ou moins
sévère (si pas de réorganisation). La crise ne conduit pas nécessairement à un changement
(chronicité des crises).
Le modèle homéostatique
Le modèle évolutif
o Faire une différence entre gérer l’urgence et faire une intervention familiale ;
Le symptôme n’est pas porteur de la même signification selon l’approche avec laquelle
on l’aborde :
Celui qui a été indiqué par les éléments du système pour faire la maladie est appelé patient
désigné. Habituellement plus sensible que les autres, le patient désigné est un élément sain du
système.
Expression d’un malaise dans le système familial. Il a une fonction adaptative dans la famille,
il maintient un équilibre (1ère cybernétique) ou il exprime un désir de changement (2 ème
cybernétique). La disparition du symptôme implique un changement dans le système. Il peut y
a voir plusieurs symptômes. La recherche des causes ne règle pas le problème. Le symptôme
n’est pas le problème, mais il a quelque chose à voir avec le problème. Regarder le symptôme
comme un langage et non comme un problème.
Le symptôme peut :
Cinq pistes pour établir une hypothèse clinique et planifier une intervention systémique :
Le symptôme comme langage adapté à son contexte.
Le symptôme comme enfermement dans une construction unique du monde.
La désignation comme symptôme.
Le symptôme comme expression de loyauté.
• Le symptôme ;
• La crise ;
• Les conflits ;
• Les relations ;
• La communication ;
• Les rôles.
• Génogramme ;
• Carte familiale.
L’intérêt du traitement des familles est que le patient symptomatique n’est pas le seul à devoir
changer pour qu’une guérison ou un soulagement advienne. Le fait d’avoir en coprésence les
membres d’une famille permet à chacun d’exposer sa perception de la situation. Le thérapeute
manifeste et fait manifester de l’empathie face à la souffrance de l’autre.
Le thérapeute qui a devant lui une famille entière la considère en tant qu’unité et plus
précisément comme un ensemble d’interactions sur un fond de modèles relationnels entre ses
membres. Tout ce que font les membres de la famille les uns devant les autres doit être
considéré comme une communication.
Une indication pour connaître les structures de pouvoir dans la famille est de prendre en
compte le leadership qui tend à s’instaurer, par exemple dans l’ordre de prise de parole.
Enfin, un dernier indicateur sera l’attitude des différentes personnes et surtout l’arrangement
auxquelles elles aboutissent pour attribuer une responsabilité à l’un d’entre eux.
Partant de là, le thérapeute est en mesure d’adapter son comportement et sa technique de soin
aux caractéristiques du système familial, d’établir les éléments sur lesquels il peut agir et de
prévoir les changements que tel message ou tel comportement induira dans le système.
La thérapie Systémique Brève orientée sur les Solutions vise surtout à aider les
patients/clients à mieux exploiter les points forts et les aptitudes qu'ils ont déjà en faisant
appel à leurs ressources et leurs compétences pour construire leur propre solution dans un
délai très court.
Les plaintes des clients/patients sont semblables aux serrures fermées des portes qui s'ouvrent
sur une vie plus satisfaisante. Pourtant il parait clair que les solutions doivent se trouver dans
les clés plutôt que dans les serrures. Il suffit qu'une intervention convienne pour qu'une
solution puisse émerger. Le simple fait que le problème présenté par le client/patient soit
compliqué n'entraine pas que la solution doive l'être également." Steve De Shazer
Les relations actuelles entre les différents membres du système concerné sont au premier plan.
Mais la trame des relations constitutives qui ont marqué les origines et l’itinéraire de vie de
chacun des membres est également prise en compte.
Les thérapeutes d’orientation systémique accordent une grande importance à l’élaboration de
la généalogie et à sa transcription sous la forme d’un génogramme. Arbre généalogique.
Le génogramme permet de situer les zones d’ombre et de les travailler. C’est comme une
« géographie » de l’inconscient familial. Il permet au thérapeute de s’orienter et de guider les
clients vers les complexes les plus significatifs de leur histoire intérieure. Il permet également
de repérer des constantes à allure de fatalité à travers les générations, et à prévenir le cycle de
leur répétition.
Quelques Forces :
• Complexité des relations humaines;
• Nature sociale de l’être humain;
INITIATION AUX COURANTS THEORIQUES ET PRATIQUES PSYCHOEDUCATIVES, INFASS 2024
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• Ne séparent pas l’inséparable.
Quelques Limites:
• Complexité de l’approche;
• Difficulté à s’insérer dans le système;
• Influence le système.
Recenser les tentatives de solution : C’est faire entrevoir à la personne le lien entre son
problème et ses tentatives de solution.
3.3.5.8.2. LE RECADRAGE
Ce concept de recadrage a été utilisé par Milton H. Erickson dans ses consultations, et surtout
par L’Ecole de Palo Alto dans son approche systémique des communications et des relations.
1- Une personne est dans un système de croyance qui manifestement lui pose problème.
Mais cette personne ne sait pas comment sortir de son problème car elle ne voit pas de
solution pratique.
2- Vous voulez l’aider, mais vous vous apercevez que cette personne ne sera pas satisfaite
par une solution pratique et raisonnable que vous lui suggéreriez (la personne est bloquée
dans le mode « oui mais… »).
Et vous voyez également que ses certitudes sur la manière de voir le monde seront
difficiles à contredire.
- Cette personne ne veut pas faire trop d’efforts par manque de motivation ou par doute sur
l’efficacité des solutions proposées ;
- Cette personne voit les choses d’une telle manière qu’elle s’enferme dans son problème sans
qu’il y ait de changement possible.
- Vous décidez donc de changer son système de croyance en modifiant son système de
raisonnement.
5 -La personne change alors sa manière de voir les choses et en conséquence adopte un
nouveau comportement, vous avez fait un recadrage.
Exemple :
[Client] – Ma femme met toujours un temps fou à prendre une décision et ça m’horripile, je
ne supporte pas ça. Elle met des heures pour choisir entre deux paires de chaussures, des
robes du soir, ou encore elle pèse le pour et le contre dans les différentes activités de nos
enfants, sur les sorties que l’on va faire, et j’en passe. C’est en tout, et tout le temps !
[TS] – Ah alors votre femme fait partie de ces rares personnes, qui choisissent avec le plus de
discernement possible pour avoir le meilleur. Vous êtes certainement vraiment quelqu’un de
bien Monsieur, car parmi tous les hommes de la Terre, c’est avec vous qu’elle a choisi de
vivre. (Fin du recadrage).
[Client] – Euh… oui c’est vrai. Il faut dire que je m’emporte un peu pour rien alors que j’ai
une femme avec beaucoup de qualités. Le fait qu’elle choisisse avec beaucoup d’attention est
une bonne chose dans la vie après tout.
L’injonction paradoxale est le moyen qui permet de provoquer des changements. Elle permet
de retourner une situation.
Le thérapeute donne des tâches paradoxales dans lesquelles il demande aux patients qui
veulent changer de ne rien changer… pour les aider à changer.
Cette approche est utilisée lorsqu’on sent chez les patients une forte résistance au
changement.
La technique est simple, il suffit d’observer comment se comportent les membres d’une
famille et de leur prescrire leur propre comportement.
Exemple :
Les questions circulaires permettent d’introduire de nouveaux points de vue et elles préparent
le terrain pour de nouveaux comportements.
LES PRINCIPES :
Faire décrire par un participant le comportement d’un tiers.
Souvent pour la première fois, les membres du groupe ont l’occasion de connaître la
perception des autres membres sur le fonctionnement du système concerné.
Les membres ont l’occasion de se voir interagir et de s’en parler.
Les questions mettent en valeur les différences et les changements dans les attitudes des
acteurs.
Albernhe, K. & Albernhe, T. (2008). Les thérapies familiales systémiques (3e éd.), Paris :
Masson.
Amiguet, O. & Julier, C. (1996). L’intervention systémique dans le travail social : Repères
épistémologiques, éthiques et méthodologiques. Genève : Les Éditions IES.
Durand, G. (2010). Abécédaire systémique du travailleur social. (3e éd.), Paris : Fabert.
Landry Balas, L. (2008). L’approche systémique en santé mentale (2e éd.), Montréal : Les
presses de l’Université de Montréal.
Onnis, L. (1990). A systemic approach to the concept of crisis. Journal of strategic and
systemic therapies, 9 (2), 43-54.
Le travailleur social (TS) est amené à opérer des choix dans l’accompagnement des clients
lors de l’exercice de ses fonctions. Connaitre différentes approches pourra lui permettre de
choisir l’approche la plus adaptée à la situation qui se présente et intervenir de la manière la
plus professionnelle possible. S’intéresser à un client dans l’approche psychodynamique va
amener le TS à plonger dans le passé du client, et à son histoire. Dans l’approche TCC, les
comportements et les pensées automatiques vont permettre au TS de rentrer dans la réalité du
client, en identifiant ses pensées, ce dernier pourra se connaitre lui-même, et partant de là de
pouvoir changer de comportement et de mentalité. Cela implique de travailler dans l’ici et
maintenant. Et notons que diverses applications sont possibles à l’intérieur du paradigme de
la thérapie systémique. L’approche systémique nous sensibilise à l’importance d’être attentif
à l’influence des différents contextes sociaux sur le comportement d’un individu. Ce qui
importe de retenir, c’est qu’au cours de toute ses interventions, le TS doit faire attention de ne
pas s’imbriquer de manière trop directive et garder une certaine distance pour permettre au
client de vivre lui-même la résolution de sa situation-problème.