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Barcelone

LA FOLLE SAISON La flamme

s’élance Nadal, jour
DE WEMBY PAGES 24 ET 25 de match !
PAGES 18 à 20
PAGE 22

2,40 € mardi 16 avril 2024 78e année N° 25 447 France métropolitaine

Scott Wachter/Reuters

football Ligue des champions Quarts de finale retour FC Barcelone 21 h Paris-SG

Bernard Papon, Pierre Lahalle, Franck Faugère/L’Équipe - Adobe Stock

TOUT DONNER
Ousmane Dembélé, Achraf Hakimi,
Marquinhos, Kylian Mbappé,
Sonnés après leur défaite (2-3) au Parc des Princes, les Parisiens, qui auront besoin
d’un grand Mbappé, sont persuadés d’avoir les atouts pour se qualifier.
PAGES 2 à 12
Gianluigi Donnarumma et Vitinha.

- -

BARCELONE – PARIS SG POINT DE MANCHESTER CITY – REAL MADRID

CE SOIR 21H00 SUR
NON-RETOUR DEMAIN 21H00 SUR
ET

ANT 2,60 € - BEL 2,80 € - LUX 2,60 € - CH 3,50 FS - ESP/CNY 3,50 € - GR 3,20 € - MAR 30 MAD - PORT CONT 3 € - REU 2,60 € - TUN 4,80 DIN - AND 3,20 €
 Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
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-football Ligue des champions quarts de finale retour (aller : 3-2)
FC Barcelone 21 h Paris-SG

ET POURQUOI PAS?
Le PSG s’avance vers le quart de finale retour de Ligue des champions à Barcelone en ballottage défavorable.
Mais il a des arguments pour renverser la tendance et arracher sa qualification.
21 h FC Barcelone
CANAL+,
RMC SPORT 1 Paris-SG
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
DAMIEN DEGORRE
BARCELONE (ESP) – À l’aube du quart
de finale retour de Ligue des
champions du Paris-Saint-Ger-
main à Barcelone, il existe au
moins trois raisons de se réjouir
de sa courte défaite au Parc des
Princes (2-3), mercredi dernier:
1. Les médias espagnols vont de-
voir composer une autre musique
que celle d’une remontada possi-
ble pour insinuer le doute, comme
ce fut le cas à chaque fois que les
Parisiens ont traversé les Pyré-
nées pour un match à élimination
directe, depuis 2017. Cela avait
fonctionné à Madrid, en 2022 (1-0,
1-3 face au Real), un peu moins à
Saint-Sébastien, cette année (2-0,
2-1), mais le virus était injecté et
de nature à déstabiliser les esprits
les plus fragiles.
Pierre Lahalle/L’Équipe
2. Fini l’optimisme à outrance qui
escortait le club de la capitale à la
veille de recevoir le Barça. Dans
une consultation réalisée par le
site L’Équipe avant l’aller, 40% des
personnes ayant répondu à la
question « Quel est le favori à la
victoire finale parmi les huit quart-
finalistes ? » désignaient le PSG,
devant Manchester City (38 %).
Quand Paris et son environne-
ment se voient trop beaux, la fin de
l’histoire est souvent prématurée.
Les Barcelonais auront eu la déli-
catesse de refroidir l’ambiance.
3. Jamais Paris ne s’est qualifié
les cinq fois où il a perdu un match
aller à domicile en phase à élimi-
nation directe de la Ligue des
champions. Vu de loin, cela res-
semble à une très mauvaise nou-
velle. De près aussi, à vrai dire.
Sauf que le projet a changé, on
vous dit, et la manière d’être avec.
Il suffit d’observer l’attitude des
Parisiens au sortir du match aller:
ils étaient presque plus confiants
qu’avant le coup d’envoi.
PROGRAMME Maintenant que le PSG est ras- Marc-André ter Stegen. C’est une reviendra-t-il à un peu plus de
suré par cette défaite inaugurale, formation qui n’a plus perdu un «normalité»? Voilà une question
LIGUE DES CHAMPIONS il serait bon qu’il soit soulagé par match depuis le 27 janvier et qui a à laquelle personne n’a encore
quarts de finale / retour une victoire finale ce soir, au remporté tous ceux de Ligue des été capable de répondre depuis le
AUJOURD’HUI mieux par deux buts d’écart, au champions depuis qu’il réside à début de saison.
FC Barcelone (ESP) - pire à l’issue d’une séance de tirs Montjuïc (lire aussi page 10). C’est Le retour de suspension
Paris-SG.............................21 h au but. Il n’est plus forcément un club prêt à en découdre face à d’Achraf Hakimi devrait permettre
(aller : 3-2)
Canal +, RMC Sport 1 question de triplé historique, juste un adversaire qu’il a appris à dé- de revoir Paris dans une configu-
Borussia Dortmund (ALL) - d’une qualification pour les demi- tester depuis que ce dernier a dé- ration un peu plus habituelle,
Atlético de Madrid (ESP)....21 h finales de la reine des épreuves, cidé de se servir chez lui comme alors que Warren Zaïre-Emery a
(aller : 1-2) qui le serait presque autant. Les on se rend au supermarché. le droit d’espérer commencer au
beIN Sports 1 Parisiens savent l’ampleur du D’une certaine manière, sein d’un milieu à trois qui a ses
DEMAIN chantier qui les attend. Barça-PSG est devenu un classi- repères. Réinstaurer un peu
Manchester City (ANG) -
Real Madrid (ESP)..............21 h
que du foot européen contempo- d’équilibre pour mieux créer le
Ce n’est pas Valladolid rain. Et les classiques, Paris a ap- déséquilibre, Luis Enrique a qua-
(aller : 3-3) ni la Real Sociedad
Canal + Foot, RMC Sport 1 pris à se les approprier. Il lui tre-vingt-dix minutes, peut-être
Bayern Munich (ALL) - Le Barça, même s’il ne se pré- faudra cependant montrer un peu cent vingt, pour y plancher.
Arsenal (ANG).....................21 h sente pas dans la meilleure ver- plus d’agressivité et de clair- L’entraîneur parisien a le droit
(aller : 2-2)
beIN Sports 1
sion de son histoire, ce n’est pas voyance qu’une semaine plus tôt, de s’aider de Mbappé et de placer
Valladolid. Ce n’est pas la Real So- ce qui devrait être moins compli- son meilleur joueur dans les
ciedad non plus. C’est le deu- qué que de s’adapter à un énième meilleures conditions, aussi. Il
xième de la Liga, qui s’appuie sur nouveau schéma tactique de Luis peut même le laisser sur le ter-
Lucas Beraldo, des talents comme Pedri, Lamine Enrique. Pour son retour à la mai- rain l’intégralité de la rencontre,
Vitinha, Marquinhos Yamal, Fermin Lopez ou Pau Cu- son, l’entraîneur espagnol sera- s’il le souhaite. Si le buteur du PSG
à la lutte avec Robert barsi, encadrés par des joueurs t-il tenté d’innover encore, de pla- élimine le Barça et qualifie son
Lewandowski lors d’envergure et d’expérience cer Marquinhos dans un rôle de club pour les demi-finales de la
du match aller (2-3), comme Ilkay Gündogan, Ra- relayeur et Kylian Mbappé C1, il devrait faire pas mal d’heu-
mercredi dernier. phinha, Robert Lewandowski ou comme piston par exemple, ou reux, y compris à Madrid. É
Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
À Barcelone, stade de Montjuïc arbitre
3
21 heures (Canal+ Foot, RMC Sport 1)
meilleurs buteurs en Ligue des champions meilleurs buteurs en Ligue des champions

Daisuke Nakashima/
AFLO/Presse Sports
1 Lewandowski, 94 buts 1 K. Mbappé, 46 buts
2 Gündogan, 11 2 Asensio, 12
3 Joao Félix, 10 Kovacs (ROU) 3 O. Dembélé, 11

4-3-3 4-3-3
Cancelo Hakimi
2 (29 ans, POR) 11 Raphinha
29 B. Barcola 2 (25 ans, MAR)
(27 ans, BRE) (21 ans)
Carrière en Ligue 58 m. Carrière en Ligue 44 m.
des champions 6 buts Pedri Carrière en Ligue 11 m. Carrière en Ligue 7 m. Zaïre-Emery des champions 5 buts
8 (21 ans) des champions 2 buts des champions 1 but 33 (18 ans)
Carrière en Ligue 19 m. Carrière en Ligue 11 m.
des champions 1 but des champions 1 but

Cubarsi Marquinhos
33 (17 ans) 5 (29 ans, BRE, cap.)
Carrière en Ligue 2 m. Carrière en Ligue 88 m.
des champions 0 but des champions 9 buts
Ter Stegen Gündogan Lewandowski K. Mbappé Vitinha Donnarumma
(31 ans, ALL, cap.) 1 22 (33 ans, ALL) 9 (35 ans, POL) 7 (25 ans) 17 (24 ans, POR) 99 (25 ans, ITA)
Carrière en Ligue 83 m. Carrière en Ligue 96 m. Carrière en Ligue 119 m. Carrière en Ligue 70 m. Carrière en Ligue 23 m. Carrière en Ligue 22 m.
des champions 98 buts des champions 11 buts des champions 94 buts des champions 46 buts des champions 1 but des champions 28 buts
encaissés encaissés

Danilo P.
4 R. Araujo
(25 ans, URU)
15 (32 ans, POR)
Carrière en Ligue 59 m.
Carrière en Ligue 16 m. des champions 1 but
des champions 0 but

F. De Jong F. Ruiz
21 (26 ans, HOL) 8 (28 ans, ESP)
Carrière en Ligue 41 m. Carrière en Ligue 27 m.
des champions Yamal O. Dembélé des champions
0 but 27 (16 ans) 10 (26 ans)
0 but
Koundé Carrière en Ligue 9 m. Carrière en Ligue 48 m. Nuno Mendes
23 (25 ans, FRA)
des champions 0 but des champions 11 buts 25 (21 ans, POR)
fcbarcelona.fr

Carrière en Ligue 22 m. Carrière en Ligue 16 m.

Panoramic
des champions 1 but des champions 1 but

moyennes du onze: 26 ans / 43 matches en Ligue des champions Entraîneur 5 derniers matches moyennes du onze : 25 ans / 38 matches en Ligue des champions Entraîneur
remplaçants Xavi (44 ans) toutes compétitions confondues remplaçants (à choisir parmi)
L. Enrique (53 ans, ESP)
en poste depuis nov. 2021
Peña (g)(13), Astralaga (g)(26), I. Martinez (5), dom. ext. dom. ext. ext. ext. ext. dom. dom. dom. Navas (g.) (1), Tenas (g.) (80), L. Hernandez (21), en poste depuis juil. 2023
F. Torres (7), J. Félix (14), M. Alonso (17), G G G G G G G G N P Mukiele (26), Beraldo (35), Skriniar (37),
Romeu (18), Roque (19), Casado (30), (11 buts marqués, 3 buts encaissés) (12 buts marqués, 6 buts encaissés) Ugarte (4), Soler (28), G. Ramos (9),
F. Lopez (32), Guiu (38), Fort (39). Kolo Muani (23), Asensio (11), Lee (19).
principaux absents 4 n. principaux absents
Christensen, S. Roberto (suspendus), Kimpembe (reprise), Kurzawa (non inscrit), Rico (blessé),
Gavi, A. Baldé (blessés). 6 v. 4 v. Letellier, E. Mbappé, Mayulu (choix de l’entraîneur).
17 matches en C1 suspendus au prochain avertissement 14 suspendus au prochain avertissement 42 matches en C1
8G/3N/6P R. Araujo, F. De Jong, Yamal, F. Torres, J. Félix. 27 buts oppositions en C1 23 buts Skriniar, L. Hernandez, Ugarte, Vitinha, O. Dembélé. 28 G / 5 N / 9 P

Luis Enrique et de son adjoint Rafel Pol postés dans le rond central.
Barcola, signaux favorables Les deux hommes ont déjà une idée très précise du onze qui sera aligné ce
soir. Comme toujours, l’ensemble du groupe le découvrira quelques heures
La défaite au match aller (2-3) n’a rien changé aux habitudes de Luis Enrique. seulement avant le début du match. Il y a tout de même des certitudes :
L’entraînement de veille de match, hier, au stade Olympique de Montjuïc, Bradley Barcola est d’attaque. Il s’est encore entraîné normalement et Luis
n’a rien indiqué sur les intentions de l’Espagnol pour ce soir. La séance a été Enrique l’a annoncé « en pleine forme » en conférence de presse. Suffisant
très classique. Un toro géant pour commencer pendant une bonne dizaine de pour débuter ? La seconde période de ses joueurs à l’aller pourrait avoir
minutes, puis un exercice de conservation du ballon. Les Parisiens ont donné des idées à l’Espagnol. Kylian Mbappé, lui, commencera. Hier,
terminé par des frappes devant le but en petits groupes sous le regard de l’attaquant français était très adroit lors des exercices de frappes. L. T.
ABDF - SAS au capital de 100.001 € - 522 965 268 RCS Nanterre – Siège : 92300 Levallois-Perret
FC BARCELONE
LE POINT D’INTERROGATION PEDRI
Un « intrus » s’est glissé au milieu des joueurs du Barça, hier, lors du
dernier entraînement avant la réception du Paris-SG, ce soir. La démarche
assurée et le pouce levé vers les médias présents, le président blaugrana
Joan Laporta est venu pour saluer et motiver Xavi et son staff pour l’affiche
la plus importante de la saison. Tous les joueurs étaient présents
à l’exception de Gavi et Alejandro Baldé, blessés de longue durée,
ainsi qu’Andreas Christensen et Sergi Roberto, suspendus. La principale
interrogation concerne la titularisation ou non de Pedri, de retour d’une
lésion musculaire lors du match aller (3-2, mercredi). T. Ro., à Barcelone

Ce soir, montrez-nous
que vous êtes magiques!
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P O U R V O T R E S A N T É , P R AT I Q U E Z U N E A C T I V I T É P H Y S I Q U E R É G U L I È R E . W W W. M A N G E R B O U G E R . F R Photo non contractuelle.

 Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
4
efootball Ligue des champions quarts de finale retour (aller : 3-2)
FC Barcelone 21 h Paris-SG

MBAPPÉ
L’attaquant parisien
va connaître, ce soir, lors
du quart de finale retour
de Ligue des champions,

Sur un air un avant-goût de ce qui l’attend

Clasico
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
ARNAUD HERMANT
BARCELONE (ESP) – C’est une grande première que
va vivre Kylian Mbappé. Par anticipation, le
Français (25 ans) va connaître, à l’occasion du
quart de finale retour de Ligue des champions
ce soir, son premier Clasico dans la peau d’un
futur joueur du Real Madrid ou tout au moins
certains des aspects, pas forcément les plus
agréables, de ce duel entre le club madrilène et
son grand rival barcelonais. Mais il n’aura pas
les honneurs de la défiance à son égard du nou-
veau Camp Nou, qui sublimera encore davan-
tage les passions. Pour cette première, il devra
se contenter du stade de Montjuïc – construit
pour les JO de 1992 –, l’antre de l’Espanyol Bar-
celone où le Barça s’est exilé le temps des tra-
vaux de son enceinte.
L’attaquant star du PSG doit tout de même
s’attendre à un accueil spécial des fans barcelo-
nais, qui ne détestent rien de plus qu’un joueur
ou un dirigeant madrilène. Sifflets, huées, insul-
tes escorteront très probablement l’annonce de
son nom ou chacune de ses prises de balle. In-
terrogé pour savoir si l’accueil du public catalan
pourrait impacter Mbappé, Achraf Hakimi a li-
vré une réponse sans ambiguïté. « Non, ça ne
changera rien. Les supporters ne jouent pas, on
sera onze contre onze sur le terrain. Ils ne change-
ront pas le match, a expédié le latéral marocain.
Je le sens très bien, comme toute l’équipe. On veut
tous montrer qu’on est prêts pour ramener la qua-
lification à la maison. »
Faire oublier sa mauvaise
performance de l’aller
La mine souriante et l’attitude décontractée de
l’attaquant lors des premières minutes de l’en-
traînement de veille de match, lundi en fin
d’après-midi, tendent à confirmer qu’il aborde
ce qui pourrait être son dernier match de C1
sous les couleurs parisiennes avec sérénité. En
fin de séance, Mbappé a fait preuve d’une
à partir de la saison prochaine
quand il portera la tunique
grande adresse dans les exercices de frappe au
du Real Madrid et affrontera
le rival barcelonais.
but. Personnage central de ce quart de finale, en
raison de son statut, de ses performances, de
son annonce de départ du club parisien à l’issue
de cette saison et surtout de l’identité de son fu-
tur club, même s’il ne l’a pas encore officialisée,
le capitaine de l’équipe de France a concentré
les regards, les commentaires et les critiques
en marge du premier acte. Ce rendez-vous a
dépassé le cadre d’un PSG-FC Barcelone pour
ressembler davantage à un duel Mbappé/Luis
Enrique versus le Barça. Il en sera de même
pour la seconde manche, ce soir, où il doit une
revanche à lui-même mais aussi à ses parte-
naires après son match raté mercredi dernier
(défaite 3-2).
Mbappé doit s’y préparer, il est, et sera, au
centre de l’attention. Il en a l’habitude depuis le
début de sa carrière. Et au vu de la façon dont il
gère ce genre de situations d’ordinaire, on a le
sentiment que cela glisse sur lui. Il en a connu
un avant-goût la semaine passée, au lendemain
du match aller perdu par son équipe. Sa déce-
vante performance a généré un grand nombre
de critiques. Dans les heures qui ont suivi le suc-
cès catalan au Parc des Princes, la presse espa-
gnole ne l’a pas épargné, la madrilène non plus.
Marca titrait ainsi « Koundé a mangé Mbappé à
Paris » alors qu’AS parlait « d’ombre » à son su-
jet. C’est évidemment les médias catalans qui
ont été les plus sévères.
Dans Sport, on pouvait ainsi lire : « Mbappé
s’est plus fait remarquer pour ses contestations
auprès de l’arbitre ou pour ses récriminations en-
vers ses partenaires que par sa capacité à débor-
der. » Avant de poursuivre avec une sentence
difficilement vérifiable: « En petit comité, Mbappé
avait méprisé le Barça. Une arrogance qu’il a
payée cher mercredi soir. Koundé a mis en évi-
dence tous ses défauts, qui ne sont pas rares »,
écrivait le quotidien barcelonais. Mbappé sait ce
qui l’attend pour les prochaines saisons. Il peut
commencer, dès ce soir, à envoyer des messa-
ges à ses futurs hôtes. É

« Déjà comme notre fils »
Vu leurs relations glaciales et l’animosité que se
vouent le Real Madrid et le PSG depuis plusieurs
années – sur fond de Superligue et de rivalités
sportives, économiques et autour de l’avenir
de Kylian Mbappé –, pas grand monde n’aurait pu
prédire que les fans merengues supporteraient
un jour le Paris-Saint-Germain. Pour le quart
de finale retour de Ligue des champions entre
les Parisiens et le FC Barcelone, ce soir, ce sera
pourtant bien le cas.
Déjà, parce que les supporters madrilènes exècrent
plus que toute autre chose leur ennemi barcelonais.
« Comme tout supporter du Real qui se respecte, je
suis toujours pour l’adversaire du Barça, même en
match amical ou quand joue l’équipe réserve »,
confirme Rafael, 65 ans et socio depuis 1978. La
présence de Mbappé, qui devrait s’engager avec le
Real Madrid cet été, renforce aussi l’intérêt
des Merengues pour ce Clasico avant l’heure.
« C’est déjà comme notre fils, abonde Rafael. Un fils
capricieux avec lequel on s’est un peu fâché parce qu’il
nous a tourné le dos plusieurs fois, mais qu’on adore
quand même. Il faut déjà qu’il s’habitue à battre le
Barça, à entrer dans la tête des joueurs et je suis
persuadé qu’il en est capable. »
Derrière son étal de poissons, David, 57 ans, rêve
aussi de voir le Français mettre à genoux le Barça.
« Je supporte le PSG parce qu’il y a Mbappé, avoue ce
supporter du Real depuis sa naissance. On veut tous
qu’il mette deux, trois buts au Barça et qu’il l’élimine
à tout prix. Ils sont déjà irrités qu’il signe au Real donc
s’il les sort, ils vont être encore plus fous. Rien que
de l’imaginer, j’en saute déjà de joie ! »
Les dirigeants et le staff madrilènes observent
aussi attentivement cette double confrontation
de l’international français (77 sél., 46 buts).
D’un point de vue tactique, déjà, pour avoir
quelques indications sur sa façon d’évoluer face
aux Catalans et la manière de ces derniers de
défendre contre lui. Mais aussi au niveau de son
comportement.
Que ce soit sur son implication, ses replis défensifs
et son attitude globale. Ce qui, à leurs yeux, reste
la grande incertitude dans son recrutement.
D’autant plus avec les remous répétés qu’il a
connus ces dernières semaines avec Luis Enrique.
A. S., à Madrid
Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
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football Ligue des champions quarts de finale retour / FC Barcelone - Paris-SG (aller : 3-2)

La bataille
présidentielle
Joan Laporta et Nasser al-Khelaïfi,

Stéphane Mantey/L’Équipe
qui s’affrontent politiquement depuis trois ans
pour faire passer leurs idées concernant le futur
du football, seront de nouveau opposés ce soir,
sur le terrain.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL sant (président de l’Association Nasser Al-Khelaïfi, tembre 2021, le club parisien a sont financés depuis plusieurs an-
LOÏC TANZI (avec A.H.) européenne des clubs, au comex président du PSG, même été jusqu’à écrire ses do- nées, incluant des finances étati-
de l’UEFA) quand Laporta conti- et son homologue léances dans une lettre adressée ques». Une manière de répondre
BARCELONE (ESP) – C’est un rendez- nue de se battre pour faire com- barcelonais Joan à Tebas. aux attaques barcelonaises sur le
vous secret que le Real Madrid ne prendre aux acteurs que la ligue Laporta (à droite, Le secrétaire général du club, Qatar. Trois ans plus tard, rien n’a
devrait pas beaucoup apprécier. fermée reste l’unique solution à côté d’Amélie Victoriano Melero, lui a notam- changé. Pire, Laporta a décidé
Nasser al-Khelaïfi et Joan La- économique pour le football (jus- Oudéa-Castéra), ment demandé de « s’occuper de d’inviter ce soir Bernd Reichart, le
porta se sont rencontrés à Ge- qu’à ce rendez-vous automnal). en tribunes au match ses deux clubs concentrés à casser patron de la Superligue. Symboli-
nève, en Suisse, à l’automne der- Ce conflit est intervenu dans aller mercredi. le Championnat et tout le football que de voir deux hommes possi-
nier pour essayer de relancer un contexte plus global, très hos- européen ». Paris y parle aussi de blement parader pour un match
une relation devenue glaciale. Il tile, entre le PSG et la Ligue espa- « la manière dont les clubs espa- de l’UEFA, presque trois ans jour
se dit que le second a voulu faire gnole, représentée par son gnols doivent faire face à de gros pour jour après l’annonce du lan-
amende honorable pour repartir président Javier Tebas. Le 8 sep- problèmes financiers et dont ils cement de la Superligue.
sur des bases saines et tenter de
reconstruire des fondations soli-
des avec les instances européen-
nes après l’échec du lancement
de la Superligue, il y a trois ans.
Un rendez-vous que les Barcelo-
nais espéraient garder secret
pour ne pas s’attirer les foudres
du Real, compagnon des Cata-
lans dans leur guerre contre
l’UEFA.
Quelques mois après, force est
de constater que ce rendez-vous
n’aura pas eu d’effets positifs.
Mercredi, le huitième de finale al-
ler de Ligue des champions entre
le PSG et le Barça (2-3) à peine
terminé, Laporta, posté à la sor-
tie du tunnel, enchaîne les photos
avec ses invités. Tout sourire, le
président barcelonais jubile. Il
n’avait pas apprécié le comporte-
ment d’Al-Khelaïfi en 2021 dans
les travées du Camp Nou après la
victoire du PSG (4-1). Tout en évi-
tant de trop se croiser, les deux
hommes n’ont pas manqué de se
piquer à distance.
Reichart, patron
de la Superligue, convié
Depuis 2021 et l’annonce par
douze clubs européens – dont
Barcelone, la Juventus et le Real
Madrid ont été les leaders – de
la volonté de créer une Superli-
gue, les rapports entre les prési-
dents sont devenus conflictuels.
Le Parisien qualifie le Barcelo-
nais de « dédaigneux » en privé,
quand Laporta parle de son ho-
mologue comme d’un « opportu-
niste ». L’épisode de la Superli-
gue, un mois seulement après le
retour à la présidence du Catalan
(à la suite d’un premier passage
entre 2003 et 2010), a profondé-
ment marqué les deux clubs. Al-
Khelaïfi en est ressorti plus puis-
Alexis Réau/L’Équipe

Kylian Mbappé lors du quart

de finale aller perdu
par les Parisiens (3-2)
au Parc des Princes, mercredi.
 Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
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eFootball Ligue des champions quarts de finale retour (aller : 3-2)
FC Barcelone 21 h Paris-SG

Imperturbables
La défaite du match aller, au Parc des Princes, a d’abord contrarié les Parisiens.
Qui se sont vite ressaisis au fil des jours, convaincus d’être capables de réaliser l’exploit.
DE NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX
LOÏC TANZI et DAMIEN DEGORRE
(avec H. De.)
BARCELONE (ESP) – Ils étaient forcé-
ment un brin sonnés. Invaincus
depuis cinq mois et vingt-sept
matches, les Parisiens ont accusé
le coup au sortir du quart de finale
aller de Ligue des champions
perdu contre le FC Barcelone
(2-3), mercredi soir. Jusqu’alors,
tous les signaux étaient positifs,
monde à une réalité plus brutale.
« Oui, les deux jours suivants ont été
difficiles, convenait Luis Enrique,
hier après-midi. On a eu du mal à
retrouver notre état physique et
mental sur le moment. » Malgré
tout, les réactions immédiates
d'après match laissaient déjà
poindre une confiance à peine
touchée.
De Marquinhos – « On a eu de
bons moments mais ce sont des
détails qui font la différence. Des
L’ambiance était
décontractée, hier,
lors de l’entraînement
des Parisiens au stade
Lluis-Companys,
à la veille du quart
de finale retour de
Ligue des champions
face au Barça.
En cas d’égalité sur l’ensemble
– « Ce n’est pas fini. Ils ont marqué
quand on a été déconnectés du
match. On a une semaine pour tra-
vailler. L’équipe est bien, tranquille,
et ce n’est pas fini. On va renverser
la tendance » –, en passant par
l’entraîneur parisien en personne
– « On va aller à Barcelone avec
beaucoup d’envie. Pour nous, ce
sera une finale. J’ai confiance en
mon équipe » –, tous diffusèrent le
sentiment que cette première dé-
faite en 2024 n’était finalement
vite revenu. « On tombe, on se re-
lève, c’est le sport de haut niveau, a
repris Luis Enrique, hier. On doit
être habitués à ça. »
Les deux premiers jours post-
défaite ont donc été consacrés à la
régénération des corps et des es-
prits. Certains joueurs ont trouvé
dans les plaisirs de la table le
moyen de passer à autre chose, à
l’image de Lucas Hernandez dont
la compagne publiait sur ses ré-
seaux sociaux le menu du dîner
de vendredi, un bon asado accom-
pagné d’un excellent Bourgogne,
avant de retirer quelques minutes
plus tard sa publication…
« Le PSG n’a jamais été
capable de se qualifier
après avoir perdu à l’aller
mais, demain, nous allons
Stéphane Mantey/L’Équipe
talogne, ce qui n’était pas le cas du
Barça, en déplacement à Cadix
(1-0) samedi soir.
« On n’a pas joué depuis l’aller, on
a eu le temps d’analyser pour es-
sayer d’améliorer notre perfor-
mance, estimait l’entraîneur pari-
sien, avec une moue dubitative.
Est-ce un avantage? Je ne sais pas.
Avant l’aller, c’est le Barça qui était
au repos. Cette fois, c’est nous. On
verra. » Ce dont ne doute pas Luis
Enrique, en revanche, c’est de la
détermination de ses joueurs à
renverser la tendance.
Hier, pendant qu’ils s’ébrou-
aient avec un toro géant dans une
ambiance détendue, l’entraîneur
espagnol, entouré de son staff, les
observait attentivement. Derrière
lui, sur le banc, Nasser al-Khe-
laïfi, chemise décontractée et lu-

''
l’environnement du club de la ca- détails qu’on ne peut pas accepter qu’un épiphénomène. le faire » nettes de soleil, discutait paisible-
des deux matches, les équipes
pitale voyait son équipe se rappro- au retour. Le coach va analyser ça. Il LUIS ENRIQUE, HIER, ment avec Luis Campos. Les
cher des étoiles et la foudre Ra- faut aller là-bas et tout donner. Il n’y
seront départagées par une À l’aller, une diatribe EN CONFÉRENCE DE PRESSE deux dirigeants ne laissaient
prolongation, avant d’éventuels
phinha a ramené tout ce petit a pas le choix. » –, à Nuno Mendes tirs au but.
de Marquinhos Au lendemain de la défaite, Ky- transpirer aucune forme de
envers Vitinha lian Mbappé, lui, s’envolait vers la stress, comme si, eux aussi,
tableau final Ligue des champions Avant de retrouver l’harmonie et Suisse, à Genève, où il jouait les étaient habités par la conviction
de faire retentir les éclats de rire VRP pour une marque de montre que l’exploit était à portée de
1/4 1/2 Finale lors de la séance de veille de de luxe au salon de l’horlogerie, et main.
Aller Retour Aller : 30 avril, 1er mai. 1er juin,
Borussia Dortmund (ALL) Retour : 7, 8 mai match, hier, sur la pelouse du participait à une campagne de Un peu plus tôt, en conférence
1 Aujourd’hui, 21 h Wembley, Londres
Atlético de Madrid (ESP) 2 stade Olympique de Montjuïc, les pub intitulée « Chaque seconde de presse, leur entraîneur avait
Parisiens ont tout de même vécu compte ». C’est ce que pense rabâché, en tapant du poing sur la
FC Barcelone (ESP) 3 Aujourd’hui, 21 h un petit moment de tension. À l’al- sans doute son entraîneur qui, table : « Nous savons ce que nous
Paris-SG 2 ler, Marquinhos s’en est ouverte- dès le samedi, peaufinait déjà sa voulons faire et nous sommes dans
ment pris à Vitinha, coupable, à stratégie tactique du match re- un bon moment. On a eu du temps
ses yeux, de ne pas être bien tour afin de remettre les pendules pour mieux préparer notre plan de
Bayern Munich (ALL) 2 Demain, 21 h placé. Le milieu portugais aurait à l’heure. La LFP ayant décalé son jeu et nous sommes prêts. Le PSG
Arsenal (ANG) 2 alors rétorqué qu’il obéissait aux match de Ligue 1 contre Lorient n’a jamais été capable de se quali-
consignes du coach, ce qui a eu le au 24 avril, le PSG pouvait consa- fier après avoir perdu à l’aller mais,
Manchester City (ANG) 3 Demain, 21 h don d’énerver son capitaine, qui crer l’intégralité de son week-end demain (aujourd’hui), nous allons
Real Madrid (ESP) 3 lui a fait savoir. Mais le calme est à la préparation du retour, en Ca- le faire. » É

8
efootball Ligue des champions
DAMIEN DEGORRE
Il ne faut plus s’attendre à ce qu’il
s’exprime sur ses préférences :
Jules Koundé sait qu’il achèvera
sa saison avec Barcelone comme
latéral droit. La faute aux circons-
tances, d’abord, avec la blessure
aux ischio-jambiers d’Alejandro
Baldé, qui a contraint Xavi à dépla-
cer Joao Cancelo à gauche et à
trouver un remplaçant à l’interna-
tional portugais à droite. La faute,
aussi, aux prestations de l’ancien
Bordelais à ce poste, très fiable
depuis plusieurs semaines alors
que ni Sergi Roberto – trop décli-
nant –, ni Ronald Araujo – trop
central –, ni Hector Fort – trop in-
expérimenté – ne dessinent de
véritables alternatives sur les
grands rendez-vous aux yeux de
leur entraîneur, pour le moment.
Pourtant, Koundé a longtemps
confessé préférer évoluer dans
l’axe. S’il a choisi le Barça plutôt
que Chelsea, à l’été 2022, c’est
justement parce qu’il s’était en-
tretenu avec Xavi, qui lui avait clai-
rement laissé entendre qu’il le fe-
rait jouer en charnière centrale. Il
lui a donc fallu avaler la pilule,
cette année, lorsqu’il a compris
que son horizon serait à droite.
Pas de débat non plus
chez les Bleus
en vue de l’Euro
Ce ne fut pas évident et les criti-
ques dans les médias catalans fu-
rent virulentes, au cœur de l’hiver.
Le défenseur français de 25 ans
(26 sélections) n’était pas respon-
sable de la faillite collective de son
équipe mais il était désigné
comme le coupable numéro1. Le
quotidien Sport publiait un son-
dage qui révélait qu’il était même
le défenseur que les supporters
barcelonais voulaient le plus ven-
dre au mercato.
Sourd à la vindicte médiatique,
il s’est retranché dans le travail, a
Neymar supporter du Barça
Le Brésilien, qui a porté le maillot du FC Barcelone pendant quatre ans
avant de filer au PSG entre 2017 et 2023, supportera les Catalans ce soir.
ZUMA PRESS/MAXPPP
Neymar, ici en 2016 à Barcelone, n’a jamais caché avoir vécu
ses meilleures années en Catalogne.
FC Barcelone 21 h Paris-SG
Koundé, la droite modérée
Conscient qu’il terminera la saison au poste de latéral droit avec le Barça, l’international
français en a pris son parti et enchaîne les prestations de haut niveau.
Jules Koundé lors du match aller face au PSG remporté par le Barça au Parc des Princes (3-2, mercredi).
Six saisons, cinq titres de cham-
pion ou trois Coupes de France
n’auront pas suffi à en faire un
supporter du PSG. L’ancien nu-
méro 10 du club parisien, arraché
en 2017 pour 222 M€ au FC Bar-
celone, a visiblement choisi son
camp. Même s’il ne le dit pas ou-
vertement, Neymar, qui poursuit
sa rééducation du genou gauche
à Riyad, préférerait voir le club ca-
talan filer en demi-finales de la
Ligue des champions.
En likant un post de Raphinha,
double buteur à l’aller (3-2, mer-
credi), dont la célébration les
mains derrière les oreilles et lan-
gue tirée sonnait comme un clin
d’œil à son compatriote, l’atta-
quant de 32 ans a donné un pre-
mier indice. L’ancien coéquipier
de Xavi (2013-2017), désormais à
quarts de finale retour (aller : 3-2)
Al-Hilal, n’a jamais caché avoir
vécu ses meilleures années en
Catalogne. Au PSG, hormis Mar-
quinhos qu’il considère comme
son irmao (frère), il n’a pas gardé
beaucoup d’amis. Que ce soit
dans le vestiaire, parmi les sala-
riés du club, qu’il maintenait à
distance, ou avec les supporters
qu’il refusait d’aller saluer après
les matches, la saison dernière.
Le divorce a été complet quand il
a été poussé dehors par la direc-
tion du club, l’été dernier.
Messi plus discret
En revanche, avec le Barça, qu’il a
essayé de rejoindre à plusieurs
reprises durant son mandat pari-
sien, « il n’a que de bons souve-
nirs », souligne Raphael de An-
geli, ancien correspondant de TV
Globo à Paris : « C’est là qu’il a
remporté son plus beau trophée, la
Ligue des champions (2015), qu’il a
terminé sur le podium du Ballon
d’Or (2017, 3e) et qu’il s’est éclaté
avec ses amis, Lionel Messi et Luis
Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
regagné des duels et le plus sou-
vent éteint ses adversaires di-
rects. Ce fut le cas, notamment,
face à Khvicha Kvaratskhelia, lors
du huitième de finale retour de Li-
gue des champions contre Naples
(3-1, le 12 mars). Ce le fut encore,
et surtout, face à Kylian Mbappé,
mercredi, au Parc des Princes
(3-2), ce qui souleva, cette fois, les
louanges de la presse espagnole.
Du madrilène Marca au très bar-
celonais Sport, les quotidiens ne
tarissaient pas d’éloges à son su-
jet. «Koundé a mangé Mbappé», ti-
trait le premier quand le second le
décrivait comme « imbattable »
dans son duel avec son compatri-
ote. «À ce niveau, le défenseur au-
rait intérêt à s’imposer comme ar-
rière droit car il a le potentiel pour
devenir l’un des meilleurs au
monde», soulignait As.
Koundé ne s’est cependant pas
encore transformé en spécialiste
du poste. Il ne présente pas un vé-
ritable point fort, ni dans les duels
défensifs ni dans son apport of-
fensif. Mais il n’accuse aucun
point faible non plus. Il est bon de
la tête, anticipe bien, relance pro-
prement, s’aligne avec acuité et
canalise son agressivité. Xavi l’a
bien noté. Didier Deschamps
aussi. Tout ce que réalise le Fran-
çais au Barça rend d’ailleurs un
immense service au sélection-
neur des Bleus. Pour l’Euro, il n’y a
plus de débat au poste de latéral
droit. É
1
Alexis Réau/L’Équipe
En 22 matches
de Ligue des champions,
Jules Koundé
a inscrit un but.
Suarez. Mais, s’il va supporter le
Barça au match retour, ça ne signi- Un dispositif
fie pas qu’il ait de la rancune ou de
la haine envers le PSG…»
de sécurité
Lionel Messi, parti de Paris
l’été dernier lui aussi et éliminé
toujours renforcé
Ce Barça-PSG se disputera dans le
par Monterrey en quarts de finale même contexte sécuritaire qu'à
de la Coupe des champions de la Paris, après les menaces d'attentat
Concacaf (1-2, 1-3) la semaine émises par l'État Islamique (EI) la
dernière avec l’Inter Miami, est semaine passée. Les autorités
moins ostensible dans sa com- catalanes ont classé la rencontre à
munication. Mais à 36 ans, l’octu- hauts risques et renforcé le dispositif
ple Ballon d’Or, qui possède tou- de sécurité en conséquence. Mais
jours une villa en Catalogne, n’a entre supporters des deux clubs,
jamais caché que rentrer au malgré la détestation qu'ils se
Barça, après y avoir joué de 2000 à portent, il n'y a pas d'antagonisme
2021, l’aurait rendu « heureux » qui font craindre des affrontements.
lorsqu’il a quitté le PSG, où il a af- Près de 3000 supporters parisiens
firmé qu’il ne l’était pas juste seront au stade de Montjuïc pour
après l’officialisation de son dé- pousser Kylian Mbappé et ses
part. « Il est allé au paradis avec partenaires vers la qualification. Il
l’Argentine, a vécu l’enfer à Paris, leur est conseillé d'arriver tôt. Si la
confiait Neymar à Globo en sep- police l'accepte, les fans parisiens et
tembre. Messi ne méritait pas de notamment les 950 ultras pourraient
partir comme ça du PSG [...] Il a été se rendre au stade en cortège depuis
traité injustement.» la place d'Espagne cet après-midi.
E. F., à Rio de Janeiro
(avec T. Ro.) A. H.

10
efootball Ligue des champions quarts de finale retour (aller : 3-2)
FC Barcelone 21 h Paris-SG
LOF/Icon Sport
MONTJUÏC
Obligé de jouer au stade Olympique cette saison,
pendant les travaux de rénovation du Camp Nou,
le Barça a bien du mal à oublier son stade habituel
lors des grands rendez-vous. Ses supporters aussi.
Maison amère situation
DE NOTRE CORRESPONDANTE
TRACy RODRigO
Déraciné le Barça? Sans contes-
tation possible. Pour œuvrer aux
Barcelone travaux d’un Camp Nou résolu-
ment vieillissant et dépassé tech-
nologiquement, les Catalans ont
pris leurs quartiers au stade
Olympique Lluis Companys, sur
les hauteurs de la colline de Mont-
juïc. Un déménagement forcé
mais indispensable depuis le dé-
but de saison. L’atmosphère y est
presque bucolique, loin du tapage
parfois assourdissant de la capi-
Camp Nou tale catalane.
La vue, elle, n’a sans doute pas
d’équivalent dans le coin. On en
oublierait presque le parcours du
Montjuïc combattant pour accéder à cette
Mer
oasis dans la ville, nichée à 185 m
d’altitude, extrêmement difficile
Imago/Panoramic
des
Baléares d’accès malgré les bus mis à dis-
position par le club et le funicu-
2 km laire. C’est l’une des raisons qui
explique la hâte des supporters
Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
de retrouver leur écrin du quartier
des Corts le plus vite possible.
C’est bien simple, lorsque l’on
pose la question aux abonnés sur
ce qui différencie les deux stades,
la réponse est unanime : tout!
Moins de 17 000 socios
seulement cette saison
L’enceinte de 55 000 places envi-
ron – près de moitié moins que le
Camp Nou (99 000 places) – pré-
sente une architecture bien parti-
culière, et la grande horloge qui
surplombe le tout, accompagnée
des sculptures de cavaliers,
donne un sacré cachet. Mais c’est
malheureusement son seul point
fort. «Ce n’est pas chez toi, c’est un
stade froid, il est loin. Ce n’est pas
commode comme situation », ex-
plique Mary Carmen Torres, jour-
naliste pour Marca depuis 1997.
Le problème principal, c’est
cette piste d’athlétisme que le
club a tout fait pour cacher au
mieux. Mais pour le climat, en re- uu
 Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
11
football Ligue des champions quarts de finale retour / FC Barcelone - Paris-SG (aller : 3-2)

Le stade Olympique de Montjuïc paré des couleurs

du Barça et de la Catalogne lors du Clasico contre
le Real Madrid le 28 octobre dernier (1-2).
Le nouveau stade
dans les temps
les travaux de l’Espai Barça, futur nom du camp nou, avancent à grands pas
et selon les délais fixés. l’enceinte catalane relookée pourrait être livrée
fin 2024, ou début 2025 au plus tard.
Attendu selon les prévisions en
novembre 2024, l’Espai Barça,
nouvelle enceinte des Catalans,
pourrait voir le jour dans les délais
comme annoncé par Joan Sentel-
les, le directeur des opérations,
qui a réaffirmé le principe d’un re-
tour dans l’enceinte habituelle du
club catalan « fin 2024».
Un timing satisfaisant pour le
club, qui mise beaucoup sur son

nouveau stade. Après la démoli-
tion, en avance sur le calendrier
annoncé, place à la construction
avec la mise en place depuis plu-
sieurs jours des piliers du troi-
sième étage. Les premières se-
maines, la capacité ne devrait
pas dépasser les 50 000 specta-
teurs, avant d’arriver à plus de
100000 places d’ici à fin 2026.
Un projet chiffré
à 1,45 milliard d’euros
Le Barça, qui a débuté la rénova-
tion de son stade emblématique
en juin 2023, n’a pas fait les cho-
ses à moitié et prévoit un stade ul-
tramoderne avec une section VIP
5 étoiles. Le but : augmenter les
revenus annuels à hauteur de
247 M€ environ et autofinancer ce
nouvel outil qui coûtera la baga-
telle de 1,45 milliard d’euros
grâce à l’investissement de plus
Le futur Espai Barça, actuellement en pleins travaux.
de 20 acteurs économiques diffé-
rents. Le remboursement ne dé-
marrera qu’à la livraison et per-
met donc de voir venir.
Pour l’heure, la société turque
Limak, chargée de la construc-
tion, a réclamé l’autorisation de la
mairie de Barcelone et du voisi-
nage d’élargir la plage horaire de
tenue des travaux de 20 heures à
minuit sans utilisation de matériel
bruyant. De quoi augmenter la ca-
dence et éviter l’énorme amende
d’un million d’euros par jour de
retard prévue dans le contrat.
Pour les plus impatients, la
nouvelle application du club blau-
X@Obras_Camp_nou
grana, Barça ONE, offre une fonc-
tionnalité cocasse mais bienve-
nue permettant de suivre en di-
rect l’avancée des travaux. Un
spectacle plutôt monocorde mais
qui met en lumière les avancées
notables. Si le président Joan La-
porta a envisagé un possible con-
tretemps avec une location du
stade Olympique de Montjuïc au-
delà de novembre 2024, il est clair
que le Barça ne veut pas faire traî-
ner les choses. Le manque à ga-
gner avec ce déplacement dans
une autre enceinte coûte cher, en-
tre 55 et 100 M€. Mais plus pour
très longtemps. T. Ro.

uu vanche, rien à faire : « C’est un cette affaire. En Liga, les hommes

stade ouvert, il y fait froid », ajoute
Torres. Cela explique en partie
pourquoi moins de 17 000 socios
ont réclamé un abonnement pour
cette saison, un chiffre en dessous
des prévisions (25 000 environ) et
loin des 80 000 demandes au
Camp Nou. La conséquence de
l’âge moyen des socios (plus de la
moitié ont plus de 50 ans) couplé
aux difficultés d’accès.
“Les supporters doivent
faire en sorte que Montjuïc
(...) soit un chaudron
''
XAVi, EntRAînEUR dU fC BARCElOnE
Outre les questions de météo ou
de transport, le Barça souffre-t-il
sportivement de cet exil? «Barce-
lone joue avec un handicap majeur
cette année, estime Marcelino,
l’entraîneur de Villarreal, vain-
queur à Montjuïc lors de la ren-
contre qui a précipité l’annonce du
départ de Xavi (5-3, le 27 janvier).
Ce n’est pas la même chose que de
jouer au Camp Nou.» Beau joueur,
l’éphémère coach de l’OM n’a pas
de Xavi sont invaincus à l’extérieur
alors qu’ils ont connu à trois repri-
ses la défaite à domicile, contre le
Pérec pile à l’or
Real Madrid (1-2, le 28 octobre), Un an après son sacre mondial sur 400 m, la française a remporté son premier
Gérone (2-4, le 10 décembre) et titre olympique, le 5 août 1992, dans le stade occupé cette saison par le Barça.
Villarreal, donc. En Ligue des
champions, c’est l’inverse, avec Emmanuel Macron et Tony Estanguet, le prési- prennent un meilleur départ que Pérec. La
un sans-faute à Montjuïc et deux dent de la République et celui du COJOP, avaient Française accélère, mais Bryzgina est encore
défaites à l’extérieur en phase de 14 ans quand, le 5 août 1992, aux alentours de en tête à l’entrée de la dernière ligne droite :
groupes contre le Chakhtior Do- 20h50 et dans la touffeur catalane, Marie-José «J’étais tellement lucide que je me suis servie de
netsk et le Royal Antwerp. Pérec est devenue championne olympique du l’ombre de mes concurrentes pour voir où elles se
Pour l’entraîneur du Barça, 400 m à Montjuïc. Sacrée un an plus tôt sur la situaient. Pendant neuf foulées, j’arrête de respi-
jouer un match d’une telle impor- même distance lors des Mondiaux de Tokyo, la rer, je reviens sur Ola et je m’impose.»
tance loin du Camp Nou a forcé- Guadeloupéenne arriva à Barcelone en logique
“Mon record à moi est propre,
ment des désagréments : « Nous
avons besoin de l’ambiance du
favorite, forte du meilleur chrono de la saison.
Pérec, alors âgée de 24 ans, était particuliè- c’est le meilleur chrono
de l’histoire
Camp Nou à Montjuïc. Il y aura des
moments difficiles contre le PSG
où ils vont nous faire souffrir, c’est
certain, et nous devons être une
rement attendue, un peu trop à son goût.
«L’équipe de France comptait beaucoup sur moi,
il y avait énormément de pression et j’avais l’im-
pression que je n’avais pas le droit de passer
'' MARiE-JOSé PéREC APRèS lA finAlE
Record de France (48’’83), première fois sous la
barre des 49 secondes et premier titre olympi-
équipe: joueurs et supporters. Mais à côté, expliqua-t-elle à L’Équipe. J’ai très très dif- que devant Bryzgina (49’’05) et Restrepo
évidemment cela change beaucoup ficilement géré tout ça. J’ai gagné dans la douleur, (49’’64). « En fait, je n’avais peur que de moi-
de choses, ce n’est pas pareil, les mais j’ai gagné.» même, de ne pas me réveiller, de rater ma course,
supporters doivent faire en sorte La veille, peu avant minuit, elle avait avalé sur confiera Pérec bien des années plus tard.
que Montjuïc ressemble au Camp le port de Barcelone un dernier dîner assez ba- Au départ de la finale, j’ai trébuché, j’ai vraiment
Nou, que ce soit un chaudron. » roque (pizza-coca). Le jour J, la voilà couloir 5, cru que j’allais me casser la figure. Personne n’a
Un appel déjà lancé contre Na- le même que celui occupé par Colette Besson jamais voulu me croire.»
ples en huitièmes de finale retour à Mexico en 1968, avec l’or au bout du tour de Juste après la finale, la Guadeloupéenne met
Christian Rochard/L’Équipe

hésité à soulever ce point malgré
le succès triomphal de ses
joueurs.
Statistiquement, difficile de
confirmer que les Blaugranas
sont effectivement lésés dans
(3-1 ; aller : 1-1) et bien reçu par piste. Olga Bryzgina (CEI), tenante du titre olym- les pieds dans le plat en évoquant le record du
les supporters du club catalan, qui pique, et la Colombienne Ximena Restrepo monde de l’Allemande Marita Koch (47’’60, éta-
avaient marqué le coup avec une bli en 1985 et toujours en vigueur) : « Pour moi,
ambiance rarement ressentie à Pour s’adjuger l’or à Montjuïc, Marie-José ce record ne compte pas, mon record à moi est
Montjuïc, mais aussi au Camp Pérec a bouclé son tour de piste en 48’’83, propre, c’est le meilleur chrono de l’histoire,
Nou. É son premier chrono sous les 49 secondes. les chronos d’avant n’existent pas.» S. K.
 Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
12
efootball Ligue des champions quarts de finale retour (aller : 3-2)
FC Barcelone 21 h Paris-SG

THYMOTÉ PINON
Un schéma préférentiel
« Sans aucun doute, moi. » Le 9 avril, Luis identique mais pas figé
Enrique n’avait jamais semblé aussi sûr de
lui. Le coach du Paris-Saint-Germain ne Les deux entraîneurs préfèrent attaquer
donne pas souvent l’impression de douter de façon structurée, dans la tradition de
mais, cette fois-ci, quand un confrère ita- l’école du jeu de position. S’ils prennent
lien lui a demandé qui de lui ou de Xavi in- souvent quelques libertés par rapport au
carnait le plus « l’ADN Barça », la réponse 4-3-3 que l’on associe au Barça des plus
a carrément devancé la fin de la question. belles années – Luis Enrique utilise sou-
Dans la foulée, Xavi indiquait, lui, que vent une base à trois pour relancer et un
Luis Enrique était « comme ça » et qu’avec carré au milieu; Xavi alignait parfois quatre
Mikel Arteta et Pep Guardiola, ils avaient milieux de terrain au lieu de trois la saison
tous les quatre « identifié les mêmes cho- dernière –, leurs équipes ne dérogent que
ses » pour parvenir à gagner. Comprenez, rarement à certains fondamentaux.
beaucoup de possession, des positions Les deux entraîneurs, comme Guar-
à tenir impérativement avec le ballon et diola ou Cruyff avant eux, veulent ainsi im-
un pressing intense une fois celui-ci pérativement que leurs ailiers (ou parfois
perdu. Qu’en est-il vraiment? leurs latéraux) étirent le bloc adverse en
tenant des positions très « extérieures ».
Ces dernières années, ils ont toutefois su
Obsédés par la possession s’en émanciper, au moins un peu, pour
conquérir des trophées. C’est notamment
Sur plusieurs fondamentaux de l’école ca- à l’aide de transitions offensives cliniques
talane, développés par Johan Cruyff entre que Luis Enrique a décroché la C1 en 2015.
1988 et 1996, Luis Enrique et son ancien Cette saison-là, son Barça avait su allier
joueur se rejoignent. Pour eux, laisser le contrôle et créativité, largeur et profon-
ballon à l’adversaire n’est, par exemple, deur. Xavi, lui, a remporté la Liga 2022-
pas une option. L’actuel entraîneur du 2023 en alignant régulièrement trois
Barça a déjà confié être « obsédé par la pos- axiaux dans sa défense à quatre, en multi-
session », tandis que l’Espagne de Luis En- pliant les clean-sheets et les victoires 1-0.
rique, sortie par le Maroc en 8es de finale
(0-0, 0-3 aux t.a.b.) a tenu la balle durant...
75 % des 430 minutes qu’elle a disputées Le pressing
au Qatar, lors du dernier Mondial. comme base commune
Sur ce plan, Barcelone et Paris affichent
quasiment les mêmes statistiques cette Défensivement, justement, les chiffres du
saison: 63 % de possession pour les Cata- PSG et du Barça se ressemblent égale-
lans, 64 % pour les Parisiens. Le PSG ef- ment. Au niveau du pressing, notamment,
fectue un peu plus de passes (658 contre ce deuxième pilier de l’école catalane.
584) mais les manières d’attaquer des Cette saison, les deux formations inter-
deux formations se ressemblent. En ceptent 36 ballons par rencontre et lais-
moyenne, l’équipe de Luis Enrique cumule sent, en moyenne, leurs adversaires effec-
6,77 échanges par possession, celle de tuer quasiment le même nombre de
Xavi un tout petit peu moins de 6. Et, en Ca- passes avant d’effectuer une intervention
talogne comme dans la Ville Lumière, le défensive (7,87 côté Barça et 8,25 côté Pa-
jeu long est utilisé sporadiquement (5 % de ris, la statistique couvrant les 60 % du ter-
passes longues à Paris ; 7 % à Barcelone). rain situés le plus proche du but adverse).
Les contre-attaques ne sont pas non plus En conférence de presse, il y a une se-
Imago/Panoramic

la règle : 2,63 par maine, Luis Enrique affirmait pourtant que

match côté sa réponse n’était « pas une opinion » et
parisien, 2 qu’il fallait regarder « les don-
côté catalan. nées». É

LUIS ENRIQUE - XAVI Les préceptes de jeu

développés par Johan
Cruyff (en haut)

La guerre des clones

continuent
d’inspirer Luis
Enrique
et Xavi.
L’entraîneur du PSG a récemment estimé incarner davantage l’ADN
Barça que son homologue catalan. Cette saison, les deux équipes
affichent, en réalité, des visages et des statistiques similaires.
Alain Mounic/L’Équipe

Alexis Réau/L’Équipe
Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
efootball Ligue des champions
Dur au mal
Dans l’ambiance irrespirable de Dortmund,
l’Atlético de Madrid s’attend à énormément
souffrir, ce soir, lors de son quart de finale retour.
Cela tombe bien, c’est inscrit dans son ADN.
DE NOTRE CORRESPONDANT
ANTOINE SIMONNEAU
MADRID – « Du temps du premier
stade Metropolitano, la route qui
nous menait de la bouche de métro
au stade était surnommée “la piste
des éléphants”, parce qu’on disait
qu’on en sortait heureux avant d’y
retourner la tête basse, se remé-
more Eduardo Fernandez, 70 ans,
président des peñas de l’Atlético.
Et après notre première défaite en
finale de C1 (en 1974 contre le
Bayern Munich, 1-1 a.p., 0-4 en
match rejoué), le président Vicente
Calderon avait déclaré qu’on était
une équipe de “pupas” (maudits) et
ça nous a longtemps collé à la
peau.»
Une compétition jamais rem-
portée par l’Atlético malgré trois
finales disputées (également
en 2014 et 2016). Des échecs qui
n’ont fait que renforcer ce senti-
ment de souffrance profondé-
ment lié à l’identité et au jeu du
club madrilène. Cette constance
s’est encore vérifiée, mercredi,
lors du quart de finale aller contre
Dortmund (2-1).
Faute d’avoir su plier la rencon-
tre malgré de nombreuses op-
portunités, et en encaissant un
but de Sébastien Haller en fin de
match, l’Atlético se retrouve, une
nouvelle fois, dans la position de
celui qui peut tout perdre, ce soir,
alors qu’il avait toutes les cartes
en main pour s’éviter de trembler.
«On est depuis très longtemps ha-
bitués à gagner en souffrant, sou-
tient Rodolphe Coint-Bavarot,
président de la peña Atlética Roji-
blanca Francesa. Ça fait partie de
l’ADN du club. Quand il y a la victoire
ou la qualification derrière, ce n’en
4-2-3-1 B. Dortmund 21 h Atlético de Madrid
Arbitre : Vincic (SLN). Signal Iduna Park.
22
Maatsen 10
Sancho
4 20
Schlotterbeck 20
Sabitzer
1
Kobel
19 14
Brandt Füllkrug
15
Hummels Can •
23 c
21
26
Ryerson Malen
Entr. : Terzic Entr. : Simeone (ARG)
Remplaçants :
Meyer (g.) (33), Süle (25),
F. Nmecha (8), Ozcan (6),
Reus (11), Adeyemi (27),
Bynoe-Gittens (43),
Duranville (16), Moukoko (18), Wolf (17).
Principaux absents :
Bensebaini, Haller (blessés)
Morey (non inscrit).
Suspendus au prochain avertissement :
Schlotterbeck, Hummels, Can, Maatsen.
13
quarts de finale retour (aller : 1-2)
Borussia Dortmund 21 h Atlético de Madrid
Dortmund sans Haller
Logiquement battu il y a six jours
à Madrid (1-2), le Borussia Dortmund
a retrouvé de la confiance
après sa victoire maîtrisée samedi
sur la pelouse du Borussia
Mönchengladbach (2-1)
en Championnat. Le BVB devra
Joerg Niebergall/EXPA/Presse Sports
cependant évoluer sans Sébastien
Haller, buteur à l'aller. « “Séb” s'est
est que plus beau mais c’est dur. Il blessé à la cheville ce week-end,
ne faut pas être cardiaque quand on a confirmé Edin Terzic, l'entraîneur
supporte “l’Atléti”.» du Borussia. Il doit rester immobilisé
Une souffrance perpétuelle une semaine complète. Si tout se
confirmée jusque dans les chif- passe bien, il devrait pouvoir effectuer
fres sur la scène européenne. De- son retour d'ici trois semaines. »
puis l’arrivée de Diego Simeone C'est une nouvelle fois Niclas
(en décembre 2011), l’Atlético est Füllkrug qui devrait être aligné
l’équipe – sur celles qui ont au Rodrigo De Paul exulte Franco (2004-2009). Ça m’a été in- souffle, tu as l’obligation de faire l’ef- en pointe. Sur les ailes, Donyell
moins disputé 100 matches – qui après avoir ouvert culqué par Luis Aragonés, ça se fort. Si tu te blesses à cinq minutes Malen devrait être préféré à Karim
a le plus de fois gagné par un but le score pour l’Atlético transmet et se ressent au quotidien. de la fin, tu dois continuer à jouer.» Adeyemi. « Avec notre public, nous
d’écart (34, en 104 rencontres). de Madrid, mercredi C’est lié à la fraternité unique qu’il y Ce soir, il faudra en faire plus, et sommes capables de rendre la soirée
Celle aussi qui a le plus fort pour- lors du quart de finale a dans ce club. Tout le monde est notamment en défense. Cette magique, a lâché Julian Brandt,
centage d’arrêts sur la période aller remporté (2-1) toujours là pour t’aider et tu as cette dernière vient d’encaisser au le meneur de jeu du club allemand.
(77,3 %) et le troisième plus grand à domicile face responsabilité de rendre la pareille moins un but sur ses dix derniers L'énergie qui se dégage de cette arène
nombre de dégagements par au Borussia Dortmund. en donnant tout sur le terrain. Vêtir matches, toutes compétitions est unique. Dans cette compétition,
matches (21,4). ce maillot t’oblige à davantage lutter confondues. Une mauvaise série nous avons le potentiel pour créer
que dans n’importe quelle autre qui ne s’était plus produite depuis d'autres surprises. » A. Me.
“Vêtir ce maillot t’oblige équipe. Même si c’est ton dernier la saison 1999-2000. É
à davantage lutter que
dans n’importe quelle
autre équipe
''
LEO FRANCO, ANCIEN GARDIEN DE L’ATLÉTICO
Avant son déplacement dans l’in-
candescent Signal Iduna Park et
son intimidant mur jaune, les Col-
choneros n’ont cessé de répéter
qu’ils se préparaient à souffrir.
Cela tombe bien, c’est leur pain
quotidien. Un état d’esprit qui se
transmet de génération en géné-
ration et colle à l’histoire et aux va-
leurs du club madrilène. Un sens
du sacrifice érigé en slogan – «Du
courage et du cœur» – et qui cor-
respond mieux que tout à la men-
talité du «Cholo», son entraîneur.
Lui qui a longtemps bâti ses suc-
cès en s’appuyant sur une dé-
fense de fer et des joueurs plus li-
mités techniquement que ceux
qu’il a actuellement sous la main.
«Le don de soi, le fait de se battre
sur tous les ballons et de ne jamais
renoncer font partie de l’histoire et
de l’ADN de ce club, indique l’an-
cien gardien de l’Atlético, Leo
beIN Sports 1 aujourd'hui
5-3-2
16
Molina
14
M. Llorente Witsel
7
Griezmann
19
6 c
Koke
• Gimenez
2 13
Oblak
Morata 5
De Paul 22
Hermoso
3
Azpilicueta
Remplaçants :
Gomis (g.) (31), Moldovan (g.) (1),
Paulista (4), Reinildo (23), Riquelme (17),
S. Savic (15), Barrios (24), El Jebari (30),
Saul Niguez (8), Vermeeren (18),
A. Correa (10).
Principaux absents :
Lino (suspendu), Lemar, Depay (blessés).
Suspendus au prochain avertissement :
Savic, Hermoso, Koke, Morata.
14
Un vrai banc
de requins
les remplaçants de l’Ol sont, de loin, les plus
efficaces d’Europe depuis un mois et ont permis
de renverser les quatre dernières journées de l1.
HUgO gUIllEmEt
(avec Opta)
Depuis quelques semaines, à
chaque match de leur équipe, les
supporters lyonnais attendent
avec impatience la dernière demi-
heure et le coaching de Pierre
Sage. Ils savent que leur coach va
abandonner son 4-1-4-1, encore
trop scolaire et prévisible, pour
passer dans un 4-2-3-1 plus dy-
namique, animé par Rayan
Cherki et d’autres attaquants aux
jambes de feu.
Pour l’instant, aucun adver-
saire n’a résisté à ce changement
tactique, assez impressionnant
pour son efficacité systématique
et sa régularité sur la durée. En
résumé : grâce à ses rempla-
çants, l’OL est allé gagner à Tou-
louse (3-2, le 15 mars) et à Nantes
(3-1, le 7 avril) après avoir été
mené d’un but au bout d’une
heure de jeu, et il a obtenu le nul
contre Reims à domicile (1-1, le
30 mars) avant d’arracher la folle
victoire de dimanche face à Brest
(4-3) après des changements ju-
dicieux, alors que les Bretons me-
naient 3-1 à la 68e.
« À la fin, j’avais l’impression de
ne plus maîtriser grand-chose, je
me suis laissé bercer par les ex-
ploits des joueurs et franchement
c’est très sympa de vivre ça, a con-
fié Sage après le succès sur Brest.
l’alarme à l’œil
furieux contre l’arbitrage et frustrés par un incroyable scénario à lyon (3-4),
dimanche, les finistériens ont aussi péché sur le plan émotionnel.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
FRANCK lE DORZE
dEcinEs (RhÔnE) – Une semaine
avant le choc face à Monaco (3e),
dont le match aller (0-2, le 5 no-
vembre) avait cristallisé ses pre-
mières rancœurs arbitrales, le
Stade Brestois (2e) a vécu une soi-
rée bien plus frustrante sur ce
plan, à Lyon (3-4), dimanche. On a
suffisamment dit, et écrit, que
Mathieu Vernice, le jeune (30ans)
arbitre ce soir-là, était passé com-
plètement à côté, défavorisant
bien davantage les Finistériens
que les Rhodaniens.
Seulement, les premiers me-
naient 3-1 à vingt minutes du
terme et les dernières grosses er-
reurs de l’homme en noir, en
jaune fluo pour l’occasion, n’ont
Ce n’est plus trop surprenant pour
notre équipe, car ça fait plusieurs
fois qu’elle le fait. Du coup on a tou-
jours de l’espoir, les joueurs y
croient, prennent des risques… »
Le dénominateur commun
s’appelle souvent Cherki, plus dé-
cisif dans un rôle de supersub que
lorsqu’il démarre les matches.
Contre le TFC, l’international Es-
poirs avait renversé le match
presque tout seul (un but, une
passe décisive), aidé par Mama
Baldé. Il a encore changé la face
de la rencontre dimanche (pré-
sent sur 2 buts), comme face à
Nantes une semaine plus tôt.
À la Beaujoire, le jeune Malick
Fofana avait participé à l’égalisa-
tion trente secondes après son
entrée en jeu, avant de marquer
lui-même le but du 2-1, alors que
les entrants tardifs Baldé (pas-
seur) et Gift Orban (buteur)
s’étaient occupés du 3-1 en fin de
match.
la finale de Coupe
comme moteur
« Les joueurs qui entrent ont le de-
voir d’aider l’équipe et d’avoir l’es-
poir que la situation peut évoluer
pour eux, qu’ils peuvent regagner
une place de titulaire, a expliqué le
coach lyonnais dimanche. En-
suite, il y a un aspect à ne pas ou-
blier, c’est qu’on doit toujours avoir
la possibilité de modifier notre
Brest
vraisemblablement pas eu de
conséquences sur le score final.
Les Bretons ont déjoué et ce n’est
pas la première fois qu’ils perdent
en assurance, quand l’adversité,
en tout genre, prend de l’ampleur.
“Quand on gagne 3-1,
on doit mieux faire
''
gRégORy lOREnzi,
diREctEuR spORtif dE BREst
S’il y avait bien sûr des motifs pour
être émotif, leur entraîneur re-
connaît qu’il s’agit d’un axe de pro-
gression majeur. « J’ai été joueur.
À un moment, quand vous avez une
succession de décisions contre
vous, on reste des hommes, on
a des émotions, et on les gère plus
ou moins bien, a jugé Éric Roy à l’is-
sue de la partie. Il faut qu’on tra-
vaille là-dessus. Mais j’ai un groupe
eFootball Ligue 1
Lyon
Rayan Cherki
et les Lyonnais
lors du succès
arraché contre
Brest dimanche
soir (4-3).
match, c’est aussi pour ça qu’on
garde des forces vives sur le banc.
On a besoin de joueurs en capacité
de pousser et de renverser des si-
tuations. »
C’est ainsi que Saïd Benrahma,
habituel titulaire, a offert le but
égalisateur à Ernest Nuamah
contre Reims (1-1) trois minutes
après être entré en jeu. L’interna-
tional algérien avait déjà inscrit le
but de la victoire à Metz (2-1, le
23 février) en sortant du banc à la
mi-temps.
Après ce mois fou, durant le-
quel l’OL a été l’équipe qui a mar-
qué le plus de buts grâce à ses
remplaçants en L1 (9 : 4 buts et
5 passes décisives), loin devant
le Paris-SG (4), Lens ou Stras-
bourg (3), Sage peut-il envisager
de changer ses plans et d’enta-
mer les matches comme il a
pris l’habitude de les terminer, en
4-2-3-1 ? Si l’on en croit ses der-
qui est généreux et qui, quelque
part, a du mal à cacher ses émo-
tions. » C’était également l’analyse
du directeur sportif, Grégory Lo-
renzi : « On a eu du mal dans notre
gestion des émotions. Il faut aussi
savoir fermer les matches. Certes,
il y a beaucoup d’incompréhension,
mais ce n’est pas non plus la faute
de l’arbitre, car quand on gagne 3-1,
on doit mieux faire. »
Et, certainement, rester davan-
tage discipliné. Après 29 journées
(6 équipes comptent une rencon-
tre de moins), le Stade Brestois
est 17e au classement du fair-play,
peinant parfois à garder ses nerfs,
même si son jeu intense constitue
une source de sanctions. Il s’agit
de l’équipe qui a récolté le plus de
cartons jaunes en Ligue 1 (71),
sans oublier 5 rouges (trois équi-
Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport
nières déclarations, ce n’est pas
encore au programme.
Depuis le 15 mars, le banc de
clASSEMENT
ET PROGRAMME e xpressos
l’OL est le plus efficace du top 5 Ligue 1 : le RC Lens
européen, trois buts devant le va recruter Hervé Koffi
Bayer Leverkusen (6 buts), et cela 29e journée Selon des informations dévoilées
ne tient même pas compte du pts J. hier par la presse belge, dont
match de Coupe de France contre 1 Paris-SG 63 28 Sudinfo, que nous sommes en
Valenciennes (3-0, le 2 avril), au 2 Brest 53 29 mesure de confirmer, le Racing
cours duquel le remplaçant 3 Monaco 52 28 s'est mis d'accord avec Charleroi
Cherki avait été passeur décisif 4 Lille 49 28 pour le transfert du gardien
sur le but du suppléant Orban. 5 Nice 44 28 international burkinabé Hervé Koffi
Sur la période, les Lyonnais 6 Lens 43 29 (27 ans, 54 sélections), qui a
viennent ainsi de prendre 9 points 7 Lyon 41 29 récemment activé une prolongation
dans la dernière demi-heure en 8 Reims 40 29 d'un an avec le club belge. Ex-joueur
Championnat, très loin devant 9 Marseille 39 28 de Lille (2017-2021), où il ne s'est
Strasbourg (4) et Brest (2). Cette 10 Rennes 39 29 jamais imposé (six matches),
performance les a maintenus 11 Toulouse 36 29 Koffi devrait signer à Lens pour
en L1 et leur permet aujourd’hui 12 Strasbourg 36 29 un montant légèrement supérieur
de rêver d’Europe, alors que la 13 Montpellier 33 29 à deux millions d'euros. Un contrat
perspective de la finale de la 14 Nantes 31 29 de quatre ans l'attend à la Gaillette.
Coupe de France, le 25 mai contre 15 Le Havre 28 29 N.G.
le PSG, garde tous les joueurs 16 Lorient 26 28
sous pression. Titulaires… 17 Metz 26 29 D1 Arkema : Ada Hegerberg
comme remplaçants. É 18 Clermont 22 29 va prolonger à l'OL
Arrivée à Lyon à l'été 2014, Ada
Montpellier a écopé d’un point Hegerberg va une nouvelle fois
de pénalité après les incidents
survenus lors du match contre prolonger son aventure dans le
Clermont, le 8 octobre. Rhône. Selon nos informations,
l'attaquante norvégienne de 28 ans
VENDREDI s'apprête à signer un nouveau bail
Metz - Lens............................2-1
pes en comptabilisent 6), dont le avec l'OL, où son contrat actuel
SAMEDI
dernier à Pierre Lees-Melou s'achevait en juin. Sa dernière
Strasbourg - Reims...............3-1
(10 jaunes), au Groupama Sta- Rennes - Toulouse................1-2 prolongation remontait à
dium, a fait beaucoup parler. HIER décembre 2020. Absente depuis
Déjà averti avant le choc avec Le Havre - Nantes.................0-1 un mois, Hegerberg devrait faire
Nicolas Tagliafico, qui a voulu le Clermont - Montpellier.........1-1 son retour samedi (19 heures)
remettre debout de façon véhé- Lyon - Brest...........................4-3 pour la demi-finale de Ligue
mente, le milieu a été exclu, tout MERCREDI 24 AVRIL des champions contre le PSG,
comme le défenseur argentin. Lorient - Paris-SG................19 h au Groupama Stadium. N.G.
Prime Video
« Mon seul défaut est que je me re- Monaco - Lille......................19 h
lève un peu vite, mais il n’y a aucun Prime Video Italie : Ndicka (AS Rome)
mot et je ne le touche pas, a-t-il ex- Marseille - Nice...................21 h est sorti de l’hôpital
pliqué sur Prime Video. Lui prend Canal+ Foot, DAZN Le défenseur franco-ivoirien de
jaune et moi rouge, direct. C’est là l'AS Rome Evan Ndicka (24 ans),
que c’est incroyable. C’était vrai- prochaine journée 30e victime d'un malaise en plein match
ment compliqué de communiquer, VENDREDI dimanche face à l'Udinese, a quitté
après je sais que je suis chiant aussi. Nice - Lorient.......................21 h l'hôpital d'Udine après de nouveaux
Je ne vais pas faire la pleureuse, SAMEDI 20 AVRIL examens indiquant qu'il ne souffrait
mais quand on revoit les images, je Nantes - Rennes..................17 h d'« aucune pathologie cardiaque »,
Lens - Clermont...................21 h
crois que c’est quand même dur.» a annoncé hier le club. L'ancien
DIMANCHE 21 AVRIL
Selon son rapport, démenti par Le Havre - Metz ¢
Auxerrois a donc été autorisé
les images, M.Vernice aurait sorti Lille - Strasbourg ¢ Reims - à quitter l'hôpital pour regagner
un second jaune pour les deux. Montpellier.........................15 h la capitale. « De nouveaux examens
Quoi qu’il en soit, Lees-Melou Brest - Monaco...............17 h 05 seront faits ultérieurement »,
sera suspendu contre Monaco, di- Toulouse - Marseille............19 h a toutefois précisé l’AS Rome, qui
Paris-SG - Lyon....................21 h
manche, comme il l’était face à n'a pas donné de date pour son
Metz (4-3), il y a neuf jours. Avec retour à l'entraînement.
une nouvelle victoire au bout ?
 Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
15
eFootball National 29e journée
Nancy 3-2 Martigues

CLASSEMENT
ET RÉSULTATS
NATIONAL
«Reposez en paix président» RÉSULTATS
ANGLETERRE
33e journée
e
29 journée Nancy a rendu hier un ultime hommage à Nicolas Holveck, décédé lundi dernier, des suites d’un cancer. HIER
Chelsea - Everton.................6-0
pts diff.
1 Red Star 62 +24 DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL et de finir quatrième de Ligue 1 À l’issue de ce match,
2 Niort 52 +17 TOM PREVOT (2008). «C’était un très bel hommage, Chelsea est 9e avec 47 points,
3 Martigues 49 +12 a apprécié le coach, après la ren- Everton 16e avec 27 points.
4 Nancy 44 +7 NANCY – Il était apprécié de tous, des contre. La victoire ne le rend pas plus
5 Le Mans 44 +3 supporters aux dirigeants, en pas- beau mais elle ajoute quelque chose. ESPAGNE
6 Rouen 43 +9 31e journée
sant par les collectivités et les On vit des moments durs mais on lui a
7 Dijon 41 -2 joueurs. Et tous se sont réunis, hier, fait honneur.» HIER
8 Sochaux 40 +7 dans un Marcel-Picot garni de plus Osasuna - Valence................0-1
9 Versailles 39 +7 de 9 000 spectateurs malgré un ho- “Par son investissement,
À l’issue de ce match,
10 Orléans 38 -1 raire peu accommodant (le coup sa présence, il a remis Osasuna est 11e avec 39 points,
le club sur les rails
''
11 Châteauroux 36 -1 d’envoi a été donné à 18 h 30), pour Valence 7e avec 47 points.
12 Villefranche 34 -7 honorer la mémoire de Nicolas Hol- MATHIEU KLEIN, MAIRE DE NANCY
13 Marignane 34 -9 veck, 52 ans, décédé la semaine Le bon travail du Vosgien l’avait con- ITALIE
14 Nîmes 32 -11 32e journée
dernière après trois ans de combat duit à Monaco, puis à la présidence
15 GOAL FC 31 -4 contre la maladie. L’ancien prési- de Rennes, dont il avait été contraint HIER
16 Épinal 29 -11 dent a eu l’hommage qu’il méritait, de se retirer en mai 2022, pour se Fiorentina - Genoa................1-1

Loïc Wacziak/L’Équipe
17 Avranches 29 -21 Atalanta - Hellas Vérone......2-2
avec une tribune Piantoni presque ménager. Mais Holveck avait le foot
18 Cholet 27 -19 pleine qui a scandé son nom à plu- en lui et il est revenu en Lorraine cet À l’issue de ces matches,
sieurs reprises. Le Saturday FC, été, dans le club où il avait débuté en la Fiorentina est 10e avec
VENDREDI 12 AVRIL plus gros groupe de supporters lo- tant que stagiaire en 1997. Cette fois, 44 points, le Genoa 12e avec
Niort - GOAL FC.....................2-0
cal, y avait disposé deux banderoles il a endossé le costume du pompier, 39 points, l’Atalanta 6e avec
Avranches - Épinal................0-2 51 points, le Hellas Vérone 16e
Châteauroux - Le Mans........1-2 résumant l’ambiance générale : chargé de sauver un club passé tout Les Nancéiens se sont échauffés avec un t-shirt à l’effigie de leur président. avec 28 points.
Cholet - Sochaux...................1-0 « Un grand monsieur est parti. Repo- proche de la relégation administra-
Dijon - Orléans......................1-0 sez en paix président.» tive et en qui plus grand monde ne lisme, il a remis le club sur les rails.» trempe de monsieur Holveck. Tout PORTUGAL
Marignane-Gignac - Les joueurs, tous vêtus d’un croyait. Et l’a redressé, à la force de Un avis partagé au sein du vestiaire, était revenu dans l’ordre avec lui. » 29e journée
Red Star................................0-2
Nîmes - Versailles................0-1
maillot floqué Holveck et d’un bras- son professionnalisme, de son côté où son sens de l’écoute et le respect Presque tout, puisque les problè- HIER
Villefranche - Rouen.............1-1 sard noir, lui ont aussi rendu un bel humain et de ses qualités. des promesses faites – qualité de- mes financiers du club subsistent, Vizela - Chaves.....................0-1
HIER hommage en s’imposant face à « C’était quelqu’un d’exceptionnel, venue rare ces dernières années en ce qui n’a pas empêché le kop nan-
Martigues (3-2), troisième du synthétise Mathieu Klein, maire de Lorraine – étaient particulièrement céien – pourtant souvent critique À l’issue de ce match,
Nancy - Martigues................3-2
Vizela est 18e avec 21 points,
Championnat. Ce n’était pas le prin- Nancy et président du Grand Nancy, appréciés. «Il a ramené du sérieux et envers sa direction – de louer son Chaves 17e avec 22 points.
cipal événement de la soirée mais l’un des principaux subventionneurs une parole, constate un proche de sens du « professionalisme » et de
LIGUE 2 cela a eu le mérite de consoler Pa- du club. Cela n’avait rien à voir avec l’un des cadres du vestiaire. Sa mort saluer son «vrai désir d’aider l’ASNL à 20e j., match en retard
32e journée blo Correa, pour qui Holveck avait les dirigeants précédents, qui étaient a attristé beaucoup de monde. Main- se relever». Comme partout où il est AUJOURD’HUI
pts diff. façonné un effectif capable de rem- catastrophiques. Par son investisse- tenant, il n’est plus et on espère que passé, Nicolas Holveck a encore fait Famalicao - Sporting........21 h 15
1 Auxerre 61 +27 porter une Coupe de la Ligue (2006) ment, sa présence, son professionna- celui qui le remplacera sera de la l’unanimité. É beIN Sports 2
2 Angers 55 +12
3 Saint-Étienne 54 +14
4 Paris FC 49 +6
5 Laval 49 +2
Ligue Europa Marseille quarts de finale retour
LIGUE 2
6 Caen 48 +3 Angers redouble les Verts
7 Rodez
8 Guingamp
9 Pau
47 +7
47 +7
47 +4
Gigot a encore des douleurs Angers n’a pas montré grand-chose hier
soir, gêné par des Grenoblois solides
et disciplinés devant leur public (0-0).
10 Amiens 44 -2 MARSEILLE – « Le match le plus impor- Éprouvant toujours des douleurs Le gardien isérois Brice Maubleu
11 Grenoble 42 +2 tant de la saison. » Ainsi qualifié par à l’épaule, Samuel Gigot (notre photo) a enregistré son 9e clean-sheet de
12 AC Ajaccio 42 -4 Pau Lopez, le quart de finale retour a écourté sa séance dimanche. Il a la saison sans pour autant avoir été
13 Bordeaux 41 -5 de Ligue Europa contre Benfica ex- reçu une nouvelle infiltration, dans sollicité outre mesure, hormis devant
14 Bastia 40 -6 cite au plus haut point les joueurs et l’os, un procédé évitant d’éventuelles Loïs Diony en début de partie (15e).
Franck Faugère/L’Équipe

15 Annecy 39 -1
16 Dunkerque 38 -14
17 Troyes 35 -7
18 Concarneau 34 -13
19 QRM 32 -3
20 Valenciennes R 17 -29
Bordeaux a écopé d’un point
de pénalité après les incidents
lors de la réception de Rodez,
le 2 juin. Bastia a écopé
de la même sanction pour
des comportements racistes
de ses supporters.
SAMEDI
AC Ajaccio - Saint-Étienne...2-0
Bordeaux - Bastia.................2-3
Caen - Rodez.........................1-0
Concarneau - Amiens...........0-0
Dunkerque - Guingamp.........0-1
Laval - Annecy......................0-3
QRM - Auxerre.......................4-3
Troyes - Paris FC...................1-2
Valenciennes - Pau...............1-4
HIER
Grenoble - Angers.................0-0
le staff marseillais. « Partager des
moments comme ceux-là font du bien
mentalement », a aussi expliqué le
gardien de l’OM, dimanche midi, à
l’issue d’un entraînement au Vélo-
drome ouvert aux enfants. Pour
Jean-Louis Gasset, qui s’est lui aussi
offert un bain de foule juvénile, « les
supporters vont avoir un rôle impor-
tant. Aujourd’hui, c’est un premier pa-
lier. Jeudi, il y en aura un autre encore
plus fort émotionnellement. On va de-
Ligue Europa Conférence Lille quarts de finale retour
Angel Gomes postule, Ounas écarté ?
Entré un quart d’heure à Villa Park
jeudi sans pouvoir éviter la défaite du
LOSC en quarts de finale aller de Li-
gue Europa Conférence (1-2), Angel
Gomes pourrait faire son retour
dans le onze de départ après-de-
main. Blessé aux ischio-jambiers fin
mars, l’Anglais s’est entraîné nor-
malement ces derniers jours à Lu-
chin. Parmi les joueurs les plus
séquelles à plus ou moins long
terme. Le capitaine jouera avec les
dents serrées, tout comme Chancel
Mbemba, touché au genou lors du
Classique et en quête de sensations
optimales à l’aller. Ou comme les
tauliers Leo Balerdi, Jordan Vere-
voir être à la hauteur. » Sachant que tout, et Geoffrey Kondogbia, au corps
leur long exercice 2023-2024 peut se fourbu mais au moral intact. Pour Is-
jouer face au club lisboète, les Olym- maïla Sarr et Jonathan Clauss, qui
piens tentent d’oublier la fatigue ac- continuent de se préparer à part, le
cumulée et les pépins physiques. timing s’avère très serré. M. Gr.
constants de l’effectif cette saison, Zhegrova n’est pas encore certain de
lui et ses talents de régulateur se- pouvoir tenir sa place à droite de l’at-
ront bienvenus pour tenter l’exploit. taque des Dogues, mais la tendance
Hakon Haraldsson, qui évoluait est positive. Adam Ounas apparais-
dans l’entrejeu à Birmingham, sait comme son remplaçant naturel,
pourrait ainsi glisser sur le côté gau- mais son investissement insuffisant
che, à la place de Gabriel Gud- aux yeux du staff pourrait encore le
mundsson. Ménagé à l’entraîne- priver de la rencontre. Si le Kosovar
ment après un coup à la cheville n’est finalement pas remis, Yusuf
gauche reçu en Angleterre, Edon Yazici postule pour l’aile droite. N. G.
Les imprécisions répétées de chaque
côté n’ont pas permis à la rencontre de
s’emballer. Les Angevins peuvent tout
de même se satisfaire de ce point
récolté qui leur permet de repasser
AGENDA
devant Saint-Étienne, tombé samedi
JEUDI
à Ajaccio (0-2). Derrière Auxerre, leader LIGUE EUROPA
avec six points d’avance, le SCO et
quarts de finale
l’ASSE vont batailler sévère lors des Marseille - Benfica..............21 h
six journées qu’il reste à disputer pour (aller : 1-2)
s’offrir un ticket direct vers la L1. M. A. M6, Canal+ Foot
Grenoble 0 0 LIGUE EUROPA
Angers 0 0 CONFÉRENCE
Arbitre : Taleb. À Grenoble, stade des Alpes. quarts de finale
5 132 spectateurs environ. Lille - Aston Villa...........18 h 45
Grenoble (aller : 1-2)
Équipe : Maubleu (cap.) – Paquiez, Nestor, RMC Sport 1
Ma. Diarra, Ar. Mendy – Perez (N. Mbemba,
85e), Valls, Benet (Touray, 81e) – Sylvestre
(Postolachi, 81e), Thio (P. M. Ba, 71e), Josep.
VENDREDI
LIGUE 1
Entraîneur : Peyrelade. 30e journée
Cartons. – 2 avertissements : Voir page 14.
Paquiez (63e), Touray (86e).
Angers NATIONAL
Équipe : Fofana – Valery, Lefort, 30e journée
Ab. Bamba, Hanin – Abdelli, Ould Khaled
(Lepaul, 59e), Capelle (cap.) (Belkhdim, 72e),
Kalumba (Hunou, 80e), El-Melali (Niané, 72e)
D1 FEMMES
match en retard / 16e journée
– Diony.
Entraîneur : Dujeux. Paris FC (3) -
Cartons. – 2 avertissements : Saint-Étienne (7)............14 h 30
Ould Khaled (14e), Ab. Bamba (45e).
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Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
17
jeux olympiques
Paris 2024

Dimitar DILKOFF / AFP

UNE CÉRÉMONIE ENCORE EN PLANS
Emmanuel Macron a esquissé hier les détails des solutions de repli pour la cérémonie d’ouverture du 26 juillet, au cas où elle ne pourrait
se dérouler comme prévu sur la Seine. En évoquant le Trocadéro, mais aussi le Stade de France.
ALBAN TRAQUET
Quatre mois après avoir annoncé, sur
France 5, dans l’émission C à vous, l’exis-
tence de «plans B ou C» pour la cérémonie
d’ouverture du 26juillet en cas de «menace
potentielle » extrême ou « d’attentats terro-
ristes» juste avant les Jeux, le chef de l’État
a fini par les nommer. Invité de BFM TV
et RMC hier matin sur un plateau installé au
Grand Palais (dont il a ensuite visité le chan-
tier), Emmanuel Macron a officialisé les si-
tes de repli potentiels, si le schéma initial in-
édit d’une grande parade des délégations
sur la Seine – agrémenté du show artisti-
que concocté depuis de longs mois par
Thomas Jolly – venait à tomber à l’eau, pour
des raisons dramatiques.
«On a une cérémonie (…) qui serait limitée
au Trocadéro, par exemple, et donc on ne fe-
rait pas toute la Seine, a expliqué le président
de la République, en lien avec ce fameux
plan B; une option révélée par L’Équipe dans
son édition du 22 décembre. Le Trocadéro
doit accueillir le spectacle final de la céré-
monie devant les «dignitaires», une fois les
athlètes débarqués des bateaux, face à la
tour Eiffel.
Volte-face
sur le Stade de France
Mais Macron a évoqué une autre piste de
repli, dans un concept minimaliste, qui
était, jusqu’alors, publiquement écartée
par l’exécutif: le Stade de France, alors que
l’enceinte sera déjà mobilisée par le tournoi
de rugby à 7, qui démarre dès le 24 juillet,
avec des matches qui se dérouleront no-
tamment la veille et le lendemain de cette
cérémonie d’ouverture. Auditionné le
épreuves qui sont prévues (…) et donc ce n’est
pas imaginable ». Plus récemment, Gérald
Darmanin, le ministre de l’Intérieur, avait à
nouveau évacué cette possibilité lors d’un
dîner avec plusieurs dirigeants des entre-
prises partenaires de Paris 2024, le 4avril.
En répétant que le Stade de France n’était
pas une alternative.
Du côté des organisateurs, les éléments
de langage à destination des journalistes
sur les «plans de contingence» avaient été
distribués en interne en fin d’année der-
nière. «Il n’y a pas un seul plan de repli, mais
une diversité de mesures d’adaptation, expli-
que le document, destiné aux cadres de Pa-
ris 2024 et dont L’Équipe avait pu prendre
connaissance. Des variables d’ajustements
existent et des adaptations sont possibles
sans renoncer à l’ambition générale du pro-
jet ».
Branle-bas de combat
dans la communication
Cette « ambition » ultime, le chef de l’État a
tenu hier à la garder intacte lors de cet en-
tretien télévisé, alors que le plan Vigipirate a
été rehaussé au niveau «Urgence attentat»
le 24 mars et que la situation au Moyen-
Orient continue d’inquiéter, après l’attaque
iranienne sur Israël, dans la nuit de samedi
à dimanche. « On peut le faire et on va le
faire », a martelé Macron en évoquant cette
cérémonie d’ouverture, « première au
monde», qui fera l’objet d’un dispositif sécu-
ritaire également inédit en moyens hu-
mains (45 000 policiers et gendarmes) et
matériels.
Mais le dévoilement inattendu de l’option
Stade de France, hier matin, a déclenché un
petit branle-bas de combat communica-
repli improbable dans l’enceinte de Saint-
Denis ne concernerait qu’un scénario très
dégradé et squelettique, sans composan-
tes artistiques, limité aux purs aspects pro-
tocolaires pour déclarer officiellement les
Jeux ouverts, un passage obligé. Dans un
tel contexte, cette ouverture des JO au ra-
Ci-dessous, bais pourrait tout autant se dérouler dans
Emmanuel Macron un autre lieu clos et sécurisé, comme le Vil-
entre la ministre lage olympique. Une telle alternative serait
de la Culture Rachida évidemment regrettable, à mille lieues de
Dati (à gauche) la promesse « populaire » de Paris 2024 et
et le président du premier symbole des « Jeux dans la
du Grand Palais Didier ville » voulu par le comité d’organisation.
Fusillier, après son
intervention hier matin “S’il n’y a pas la sécurité,
tout le reste ne sert à rien
sur BFM TV, au cours
de laquelle il a évoqué
le Trocadéro (photo
du haut) comme
''
TONY ESTANGUET, PATRON DE PARIS 2024, LE 11 AVRIL
Alors que va retentir le coup de gong du
« J-100 » avant les Jeux, cette cérémonie
site de repli d’ouverture continue de susciter autant de
pour la cérémonie rêves que de craintes. Et la dernière sortie
d’ouverture des Jeux. présidentielle souligne, une nouvelle fois,
les disparités entre la liste des envies des
organisateurs et le casse-tête inouï de sa
sécurisation, qui a déjà conduit à réduire la
voilure sur la jauge admise le long de la
Seine (environ 326 000 personnes, dont
104000 places payantes sur les quais bas).
Il faut en dire suffisamment mais surtout
pas trop, pour ne pas « alerter nos enne-
mis », comme le rappelle un observateur
avisé.
Un compartimentage qui concerne éga-
lement Paris 2024, qui n’a pas accès aux
notes de renseignements, à l’état de la me-
nace, à la construction des «plans de conti-
nuité » en cas de crise majeure, ou à toute
information classée « secret-défense ».
Mais le comité d’organisation est parfaite-
ment conscient des enjeux, malgré ses
hautes ambitions. «S’il n’y a pas la sécurité,
tout le reste ne sert à rien, rappelait encore
Tony Estanguet le 11avril, lors d’une confé-
rence de presse. C’est la priorité de la réus-
site de cet événement.» É
Yoan Valat/POOL/AFP

17 janvier au Sénat, dans le cadre de la pré-
paration de l’événement planétaire, Michel
Cadot, le délégué interministériel aux JOP,
avait expliqué que « le Stade de France
n’[était] pas un plan B (…) car il y a déjà des
tionnel des autorités et du comité d’organi-
sation, dans la foulée des déclarations du
chef de l’État. Et il a fallu un peu de pédago-
gie pour préciser, en catastrophe, la parole
présidentielle. Pour bien comprendre, ce
 Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
18
ejeux olympiques
Paris 2024

LES Lille

RELA S
2 juillet

Lens-Liévin

DE LA FLAMME
Le Havre Amiens Saint-Quentin
5 juillet
Beauvais
Vernon Reims Verdun
Caen Metz
Le Mont-Saint-
Brest
Michel
Chartres
A Saint-Dizier
7 juin Strasbourg
Rennes Troyes 26 juin
Laval Orléans
Vannes
Blois
Auxerre
Angers Besançon
La Baule 11 juillet
Dijon
Châteauroux
Guyane
9 juin Les Sables-d’Olonne Niort
Grand Poitiers- Vichy
Futuroscope
Nouvelle- 25 mai Chamonix
Calédonie Angoulême Saint-Étienne
22 juin
Le relais des océans

Périgueux
La Réunion Valence
Bordeaux
23 mai
Avignon
Polynésie Toulouse Manosque
française Auch 17 mai Montpellier Arles Nice
Pau 18 juin
Carcassonne Toulon
Tarbes
D Bastia
14 mai
Marseille
Guadeloupe Perpignan 8 mai
Arrivée de la flamme
à Marseille après
12 jours de traversée

Martinique 9 mai
17 juin Début du relais de
la flamme à Marseille

ALLUMEZ LE FEU
C’est aujourd’hui à Olympie que la flamme olympique entame son périple qui va la conduire
jusqu’à Paris, le 26 juillet.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
MARC VENTOUILLAC
OLYMPIE (GRE) – Il y avait une foule inhabituelle
hier matin dans les rues de la petite ville
d’Olympie, bariolée de drapeaux grecs,
français et d’autres nations. Une grande
journée d’effervescence sous un soleil car-
rément estival avec un flot continu de spec-
tateurs se pressant vers le site où se dérou-
laient dans l’Antiquité les Jeux Olympiques.
C’était jour de répétition générale de la cé-
rémonie qui se déroulera aujourd’hui à par-
tir de 10h30 (11h30, heure locale) avec l’al-
lumage de la flamme dans l’ancienne
Olympie. Une cérémonie codifiée, clin d’œil
à l’Antiquité mais qui est en fait une inven-
tion moderne (lire page20). Avec pas néces-
sairement de bonnes intentions au départ.
Le relais de la flamme, une idée
adoptée pour les JO de 1936
La première flamme éclairant les Jeux
Olympiques modernes remonte certes à
1928, à Amsterdam, mais elle ne résultait
pas d’un parcours comme celui qui, à tra-
vers la Grèce, la France, la mer Méditerra-
née et l’océan Atlantique, va la conduire à
Paris le 26juillet prochain pour l’ouverture
des Jeux. D’ailleurs, personne n’a retenu le
nom de la personne qui l’avait allumée sur
la «Marathontoren» d’Amsterdam.
L’idée du relais de la flamme, de ce pas-
sage de torche en torche, est en fait née
dans la tête de l’Allemand Carl Diem, secré-
taire général du comité d’organisation des
Jeux de Berlin. Il pensait ainsi créer le lien
entre les Jeux de l’Antiquité et ceux de l’ère
moderne. Le concept, comme on dirait
maintenant, est adopté tant par le CIO que
par les autorités nazies, coutumières des
retraites aux flambeaux. Le 20juillet 1936,
la première torche s’embrase ainsi à Olym-
pie pour être transportée de main en main
jusqu’au stade Olympique de Berlin où,
après 3 000 kilomètres à travers l’Europe,
l’athlète allemand Fritz Schilgen allumera
la vasque.
Foin de ces origines, le trajet de la
flamme a survécu et il fait désormais partie
du cérémonial de tous les Jeux Olympi-
ques. Le feu sacré entamera aujourd’hui
son périple qui doit le conduire pendant
onze jours à travers toute la Grèce (un re-
cord) avant d’embarquer, le 27 avril, sur le
Belem pour arriver à Marseille, le 8mai, et
parcourir le territoire français, outre-mer
compris.
Les spectateurs présents hier n’auront
pas nécessairement la possibilité de reve-
nir aujourd’hui (les accès seront davantage
réglementés), mais ils ont pu s’en mettre
plein les yeux et faire chauffer leurs smart-
phones ou leurs appareils photo. Speaker
officiel comme il l’avait été lors du prépro-
gramme de la cérémonie d’ouverture des
Jeux d’Athènes 2004, l’homme de télévision
Nikos Aliagas avait lui-même déserté son
poste pour venir avec son téléobjectif im-
mortaliser le moment de la répétition où, uu
 Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
Île-de-France
Soizy-sous-Montmorency
19 juillet
Esplanade de la Défense
Paris Hôtel
Grèce
Relais
en Grèce
Olympie
Aujourd’hui :
Allumage de la flamme à
Olympie et début du relais
en Grèce
uu après un discours implorant Apollon, une
«prêtresse» vint allumer devant le temple
d’Héra la flamme en se servant du Skaphia,
un récipient de forme parabolique re-
cueillant les rayons du soleil pour embra-
ser la torche en une quinzaine de secondes.
Sur ses terres, l’homme de télévision ne
cachait pas son émotion. « Songez que So-
crate, Platon, le père d’Alexandre le Grand
sont venus ici!», dit-il en désignant le stade
voisin, situé entre le temple d’Héra et celui
de Déméter d’où jadis la grande prêtresse
était la seule femme mariée à avoir le droit
de contempler les épreuves.
Des symboles forts
Répétition générale pour les acteurs et la
télévision, mais pour les quelques milliers
de spectateurs présents, cela valait bien la
vraie. Le public applaudit ainsi à tout rom-
pre quand la « prêtresse » réussit à allumer
la première torche, manifestation de joie
qui dessina un léger sourire sur son visage.
Même chose un peu plus tard, quand, pla-
cée dans une urne noire, la flamme est
jeux olympiques
Parc Georges-Valbon
Versailles Créteil
21 juillet
Meaux
23 juillet
Évry-Courcouronnes
Village olympique
«Seine-Saint-Denis»
de ville
14 juillet
26 juillet
Cérémonie d’ouverture
des Jeux Olympiques
République
Athènes
26 avril
Cérémonie de passation au stade
du Panathinaïkos
27 avril
Départ du Belem du port du Pirée
transportée dans le voisin stade d’Hestadia
(déesse gardienne du feu) d’où le premier
porteur de la torche, le champion olympi-
que d’aviron Stefanos Ntouskos, s’élancera
(lire ci-contre). Avec ces symboles de paix
que représentent le rameau d’olivier ou le
lâcher d’une colombe blanche, bien isolés
dans le contexte international tendu qui est
celui d’aujourd’hui.
Depuis qu’il est en charge de la candida-
ture et de l’organisation de Paris 2024, Tony
Estanguet ne cesse de désigner chacune
des étapes qui parsèment la route vers les
Jeux de Paris 2024 comme un moment im-
portant. Mais celui qui va avoir lieu au-
jourd’hui marquera le vrai début du compte
à rebours qui doit conduire à l’ouverture des
Jeux. La symbolique de l’allumage de la
flamme et le début du relais montrent que
l’on s’approche vraiment du but. Les 550 re-
layeurs grecs qui vont se la passer de main
en main, puis les 10 000 Français qui vont
suivre, vont véritablement ponctuer les
cent (101 en fait) derniers jours qui nous sé-
parent de la cérémonie d’ouverture. É
Paris 2024
L’inconnu célèbre
d’Olympie
Stefanos Ntouskos, champion olympique de skiff à Tokyo,
sera ce matin le premier porteur de la flamme,
qu’il transmettra ensuite à Laure Manaudou.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
OLYMPIE – Si Laure Manaudou, qui sera ce
matin la première relayeuse française (in-
formation révélée par RTL et confirmée
par L’Équipe), n’était pas présente hier à
Olympie, le tout premier porteur de la
flamme avait fait le déplacement pour bien
entrer dans son rôle.
Alors que Paris 2024 cultive le secret sur
l’identité du relayeur qui prendra posses-
sion de la flamme le 8 mai à Marseille ou
(plus encore) sur le nom de celui qui allu-
mera la vasque le 26 juillet à Paris, les
Grecs n’ont jamais fait mystère de l’identité
de celui qui s’élancera aujourd’hui avec la
flamme du site d’Olympie. La tradition veut
que ce soit un champion olympique en titre
qui reçoive la flamme à Olympie et ils
n’étaient que deux à avoir été sacrés à To-
kyo : le sauteur en longueur Miltiadis Ten-
toglou (qui ne pouvait pas être présent au-
jourd’hui en terre grecque) et le rameur
Stefanos Ntouskos, 27 ans, champion
olympique d’aviron en skiff.
Un titre que personne n’attendait en
2021, tant l’Allemand Oliver Zeidler était le
grandissime favori. « C’était une surprise
pour moi aussi, je n’aurais jamais cru pouvoir
être champion olympique, explique le brun
Hellène. Mon entraînement avait été parfait,
mais je n’étais qu’un outsider.»
“Je suis surtout très fier
de pouvoir représenter la Grèce
et d’être celui qui va lancer
''
le relais
Photos Étienne Garnier/L’Équipe
STEFANOS NTOUSKOS
Un sacre d’autant plus étonnant que
Ntouskos venait de la catégorie des poids
légers où il ramait en quatre sans barreur,
avec lequel il se classa sixième aux Jeux de
Rio. « Mais comme je mesure 1,87 m, c’était
trop dur pour moi de descendre pour faire le
poids (72,5kg maximum). Après les Jeux de
Rio, j’ai choisi d’essayer le skiff. C’était un défi.
Dans ce bateau, on sait qu’on ne peut comp-
Stefanos Ntouskos,
ici lors de la répétition
de la cérémonie
d’allumage hier, sera
le premier porteur de
la flamme aujourd’hui.
19
ter que sur soi, quand vous n’êtes pas bien,
vous ne pouvez pas compter sur les autres.
Mais de la même manière, vous n’êtes pas
dépendant de la forme de vos coéquipiers. Au
fond, je trouve que c’est mieux pour moi de
ramer en solo.»
Originaire de Ioannina où il a découvert
l’aviron adolescent parce que plusieurs de
ses profs le pratiquaient (« Moi, je faisais du
foot, de l’athlé, du basket. Je ne savais pas ce
que c’était que l’aviron quand ils m’ont pro-
posé d’essayer, et ça m’a tout de suite plu »),
Ntouskos a été contacté fin 2023 par le co-
mité olympique grec. « Ils m’ont appelé et
m’ont demandé si je voulais être le premier
porteur de la flamme, dit-il. J’ai répondu im-
médiatement oui, j’étais très excité par cette
proposition. Ce n’est pas la première fois que
je vais porter la flamme olympique, j’avais
déjà été relayeur une première fois en 2018
avant les Jeux d’hiver de Pyeongchang et en
2022 avant ceux de Pékin, mais, cette fois, ce
n’est pas pareil.»
« Je suis le premier rameur à être distin-
gué ainsi et c’est important pour mon sport,
continue Ntouskos. L’aviron n’est pas la dis-
cipline la plus connue en Grèce et nécessite
un peu de promotion vis-à-vis de l’extérieur.
C’est bien que je sois ainsi désigné, cela ser-
vira à sa promotion. Mais je suis surtout très
fier de pouvoir représenter la Grèce et d’être
celui qui va lancer le relais. C’est la première
fois que je viens à Olympie, je suis heureux de
découvrir cet endroit. C’est vraiment un
grand honneur pour moi.»
Son relais effectué, Ntouskos reviendra
sur le bassin olympique de Schinias prépa-
rer sa saison, qui débutera le 25 avril lors
des Championnats d’Europe de Szeged
(Hongrie). Avec surtout l’ambition de rem-
porter de nouveaux lauriers début août à
Paris. D’une autre nature que ceux qu’il
tiendra ce matin dans sa main gauche tout
en portant avec la droite la flamme jus-
qu’au monument où repose le cœur de
Pierre de Coubertin. M. V.
Étienne Garnier/L’Équipe
 Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
20
ejeux olympiques Paris 2024

pentathlon: la course et la lutte, mais aussi

le lancer du javelot, le lancer du disque
et une sorte de saut en longueur sans élan.
“L’annonce des concours,
surtout les plus prestigieux,
imposait l’obligation de
non-agression des athlètes

''
et des pèlerins
Y avait-il une trêve olympique?
Oui, une trêve existait, mais il ne faut
en exagérer ni la portée ni les effets. Les
concours avaient lieu de façon récurrente,
on en connaissait plus ou moins
le calendrier, mais il fallait tout de même
les annoncer par le biais de messagers.
L’annonce des concours, surtout les plus
prestigieux, imposait l’obligation de
non-agression des athlètes et des pèlerins
qui se rendaient au sanctuaire: on ne
pouvait pas attenter à la vie ou à l’intégrité
physique de gens qui se déplaçaient pour
honorer une divinité. Il était aussi interdit
d’attaquer la région dans laquelle les
concours avaient lieu. Mais il ne faut pas
imaginer que tous les conflits du monde
Étienne Garnier/L’Équipe

grec s’arrêtaient comme par miracle.

Est-ce qu’il y avait du dopage
ou de la tricherie?
Il faut s’entendre sur ce que l’on entend par
dopage. Il est clair que les athlètes antiques
avaient une alimentation qui n’était pas
nécessairement celle du Grec moyen.

« Pas de flamme Ils mangeaient sans doute beaucoup plus

de viande parce qu’ils avaient une
connaissance, fût-elle empirique, de l’effet

olympique
de ce type de nourriture sur l’organisme.
Peut-être quelques charlatans
promettaient-ils monts et merveilles
en matière de décoctions, mais on ne peut

dans l’Antiquité »
parler dopage au sens que, nous,
nous donnons à ce terme. En revanche,
Pierre Lahalle/L’Équipe

la tricherie et la corruption sont attestées.

MARC VENTOUILLAC
Les Jeux reviennent aujourd’hui à Olympie,
où ils sont nés en 776 avant notre ère, pour
l’allumage d’une flamme qui n’existait pas
dans l’Antiquité. Professeure au Collège
de France, titulaire de la chaire religion,
histoire et société dans le monde grec anti-
Vinciane Pirenne-Delforge, professeure au Collège de France,
apporte son éclairage sur la manière dont les Jeux se déroulaient à Olympie.
olympique dans l’Antiquité autrement que Hier, à Olympie, négociations sur ce point. Mais avant cet
dans les fantasmes des anciens sur les lors des répétitions élargissement géographique, il fallait être
origines de leurs concours. De la même en vue de l’allumage grec, de condition libre et de sexe masculin.
manière, parler de “Jeux” est quelque peu de la flamme. Les athlètes étaient en outre des
anachronique pour l’Antiquité: il s’agissait Pendant l’Antiquité, personnes qui avaient les moyens de
de concours. le site était passer du temps à s’entraîner. Le fermier
un sanctuaire régional qui travaillait la journée aux champs n’avait
“Il fallait être grec, de condition où les populations pas ce loisir. Les concours étaient l’affaire
Dans notre documentation, on voit
apparaître des cas où l’adversaire a été
payé “pour se coucher”, comme on dirait
aujourd’hui. Quand un athlète ou son
entourage était convaincu d’une tentative
ou d’un acte de corruption, il était
lourdement sanctionné. Il devait payer
une amende et, comme nous sommes
dans un cadre rituel, cette amende servait
à fabriquer une statue de Zeus portant
une inscription qui expliquait l’origine de
l’offrande. Quand les coureurs étaient sur
le point d’entrer dans le stade, ils passaient

que, Vinciane Pirenne-Delforge nous pré-
sente ce qu’étaient vraiment les Jeux
Olympiques dans ces temps anciens.
«La flamme olympique est-elle
un héritage des Jeux antiques?
En aucun cas. Il s’agit en fait d’une création
du XXe siècle, mise en place lors des Jeux
de Berlin en 1936. Rien de similaire
n’existait dans l’Antiquité. Le seul point
de comparaison que je pourrais
éventuellement prendre, c’est un texte
du IIIe siècle de notre ère, écrit par un auteur
nommé Philostrate et qui reconstitue les
origines présumées de la course du stade.
Il raconte qu’un prêtre tenait un flambeau
allumé à côté de l’autel de Zeus Olympios,
le Zeus local d’Olympie. Les coureurs
étaient placés à une longueur de stade de
l’autel (à peu près 180m). Le prêtre abaissait
le flambeau pour marquer le départ,
les participants s’élançaient, et celui qui
arrivait le premier à l’autel avait le droit
de s’emparer du flambeau et d’allumer
le foyer où devait se consumer la part de
l’animal sacrificiel offert à Zeus. Toutefois,
c’est sans doute une reconstitution
a posteriori car rien de tel n’est attesté
pour la période historique. Pas de flamme
''
libre et de sexe masculin
Pourquoi Olympie ?
Un concours antique, quelles qu’en soient
la nature et la portée, est toujours enchâssé
dans une fête pour une divinité. Quand il
s’agit de donner du lustre à une célébration,
le concours fait partie des offrandes
censées plaire au dieu ou à la déesse.
Les premières traces archéologiques d’un
culte sur le site d’Olympie remontent au
début du premier millénaire avant notre
ère. Olympie était alors un sanctuaire
régional, les populations avoisinantes se
réunissaient rituellement dans l’hommage
au Zeus local. C’est dans ce cadre-là que
les concours ont émergé. Les populations
des régions avoisinantes qui se
retrouvaient à Olympie pour sacrifier
en l’honneur de Zeus s’affrontaient
dans le cadre de ces concours.
La dimension panhellénique acquise
ensuite par cette célébration en a fait
le modèle de tous les autres concours...
y compris pour les Modernes!
Les compétitions étaient-elles ouvertes
à tout le monde?
Dans un premier temps, il fallait être grec.
Quand les Macédoniens et les Romains
se sont imposés en Grèce, il y a eu des
se réunissaient des élites des cités, du moins aux périodes
rituellement pour les plus anciennes. Les femmes
rendre hommage ne pouvaient même pas être présentes
au Zeus local. dans le sanctuaire au moment des
concours olympiques. Les femmes
mariées du moins, puisque les jeunes filles
avaient l’autorisation d’y assister.
Quels sports étaient pratiqués ?
Le nombre et le type d’épreuves ont évolué
au fil du temps. Elles se répartissaient
globalement entre concours hippiques,
c’est-à-dire des courses de char,
et épreuves athlétiques, que les Grecs
appelaient gymniques (de gumnos, qui
signifie “nu”): la course du stade simple
(l’équivalent de notre 100m pour ce qui est du
prestige), soit une longueur de 180-190m,
le double stade, donc une course de
quelque 400m, et puis une sorte de course
de demi-fond de vingt stades, à savoir plus
ou moins 4000 mètres. Trois types de lutte
étaient également pratiqués: la lutte
simple, c’est-à-dire avec les prises sur
le haut du corps pour mettre son adversaire
à terre; le pugilat, qui était une espèce
de boxe avec des lanières en cuir;
et le pancrace, qui était un mélange
des deux, sans lanières. Enfin, il faut
mentionner les cinq épreuves du
devant ces statues.
Y avait-il un serment?
C’était fondamental. Les participants
au concours prêtaient serment devant les
Hellanodikai (“les juges des Grecs”). On n’en
a pas conservé le texte, mais il s’agissait de
s’engager à respecter les règles des
concours devant Zeus lui-même. C’est
pour ça que la faute pouvait être assimilée
à un sacrilège envers le dieu qui, plus que
tout autre, était censé punir les parjures.
A-t-on gardé trace de l’Usain Bolt
de l’époque?
Mon collègue Jean-Manuel Roubineau,
un des grands spécialistes français,
avec Jean-Paul Thuillier, du sport dans
l’Antiquité, a publié un livre sur Milon de
Crotone, qui était précisément le Usain Bolt
du VIe siècle avant notre ère. Cet athlète
exceptionnel a remporté un nombre
considérable de victoires dans différentes
disciplines et, pour Jean-Manuel
Roubineau, c’est le premier grand sportif
de l’histoire. Au siècle suivant, un autre
athlète était censé avoir remporté près
de 1300 victoires dans tout le monde grec.
Il s’appelait Théogénès de Thasos et
sa cité est allée jusqu’à le diviniser
après sa mort.» É
 Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
21
egolf Masters Augusta (USA)
Grand Chelem

Scheffler en maître incontesté

Sans surprise, l’Américain – n° 1 mondial – a enlevé le Masters et enfilé sa deuxième veste verte après la victoire de 2022,
devançant de quatre coups le débutant suédois Ludvig Aberg.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
ROMAIN LEFEBVRE
AUGUSTA (USA) – Finalement, il ne fal-
lait pas chercher l’adversaire le
plus dangereux de Scottie Schef-
fler parmi les 88 autres partici-
pants à ce Masters. Non, le seul
qui pouvait le priver d’un deu-
xième Majeur, après celui déjà
remporté ici même en 2022, était
sur le point de voir le jour. Son
épouse Meredith, qui attend un
bébé pour la fin du mois, se devait
en effet de prévenir le n° 1 mon-
dial, séance tenante, en cas d’ac-
couchement prématuré.
Le Texan aurait alors quitté la
Géorgie sur-le-champ. « Je m’en
tiens à ma parole, un premier en-
fant n’arrive qu’une seule fois dans
sa vie », justifiait-il durant la se-
maine. Tout était donc prévu en
cas d’appel d’urgence et on s’est
même pris à imaginer la scène
surréaliste d’un honorable mem-
ber de l’Augusta National venant
glisser à l’oreille du champion, en
plein Amen Corner (*) que sa
femme avait perdu les eaux…
La cote la plus basse
chez les bookmakers
depuis Woods en 2013
Il n’en fut rien : de fait, ni Collin
Morikawa, ni Max Homa, ni le
d’Augusta berce ce paradis d’une Scottie Scheffler
lumière orangée, le quatrième n’a jamais été
plus jeune double vainqueur du réellement inquiété
Masters, après les Américains tout au long
Jack Nicklaus, Tiger Woods et de cette édition
l’Espagnol Seve Ballesteros. Voilà du Masters 2024.
qui pose un homme dont la lé-
gende est de nouveau en marche,
tellement grande est sa marge
sur le reste du monde.
Car en se débarrassant de ses
galères sur les greens, le (trop ?)
sage Scottie, qu’on aurait aimé RÉSULTATS
voir plus démonstratif, ou moins
la tête dans ses godasses, à la re- MASTERS
montée du 18 sous les acclama- AUGUSTA (USA)
tions du public alors qu’il comptait par 72
quatre coups d’avance sur le pro- 1. Scheffler (USA), –11
digieux Aberg, a posé la dernière (66+72+71+68) ;
pièce, maîtresse, qui manquait au 2. Aberg (SUE), –7
puzzle de son jeu. (73+69+70+69) ;
3. Fleetwood (ANG), –4
Depuis qu’il suit les conseils de (72+71+72+69) ;
Phil Kenyon, coach renommé Homa (USA),
dans cette hyper-spécialité, qu’il a (67+71+73+73) ;
contacté en septembre dernier, Morikawa (USA),
Scheffler a adopté un putter- (71+70+69+74) ; ...
12. Pavon, +1
maillet, plus stable dans ce mou- (70+73+74+72) ;
vement de balancier métronomi- 60. Woods (USA), +16
que, d’une précision d’horloger (73+72+82+77).
suisse, pour quitter les profon-
deurs du classement sur le
PGA Tour dans ce secteur et re-
trouver le souffle d’invulnérabilité
qui l’avait hissé au sommet du golf
mondial fin mars 2022. « J’avais
déjà observé Phil et j’adorais la fa-
Mike Blake/Reuters

surprenant jeune Suédois Ludvig çon dont il entraînait ses joueurs,

Aberg (24 ans, voir ci-dessous), explique-t-il. Je me suis rendu

accrochés en file indienne aux
basques du leader dimanche
matin – à un coup les uns der-
rière les autres –, ne se montrè-
rent de taille à bouleverser, au-
tant que le futur nouveau-né, le
destin de Scheffler. Lui qui affi-
chait chez les bookmakers la
cote la plus basse d’avant-tour-
noi (4,5 contre 1) depuis Woods
en 2013, aura rapporté des clopi-
nettes à ceux qui ont misé sur
son troisième titre de la saison,
après son doublé Arnold Palmer
Invitational - Players Champion-
ship du mois dernier.
À 27 ans, Scheffler est devenu
dimanche, en pleine « golden
hour », quand le soleil déclinant
compte qu’il était ouvert d’esprit, et
c’est le genre de personnes avec
lesquelles j’aime travailler. Nous
nous sommes mis au boulot dès
l’automne. Randy (Smith, son
coach), qui m’a enseigné pendant
près de vingt ans tous les aspects
du jeu, a fait preuve d’ouverture
d’esprit. Sans y mettre aucun ego, il
a regardé Phil faire ce qu’il a à faire.
Lui non plus n’a pas d’ego déme-
suré. Il veut simplement ce qu’il y a
de mieux pour ses joueurs. J’ai vrai-
ment de la chance d’avoir ces deux
gars dans mon équipe. »
Du tee au green, nul n’est en
mesure de rivaliser avec la préci-
sion de ce gaillard de 1,90 m au
mental infaillible et au visage
terne que sa barbe récente as-
sombrit plus encore. Il n’a ni
l’éclat d’un McIlroy, ni l’aura in-
égalable d’un Woods, ovationné
hier malgré sa 60e et dernière
place du week-end à +16.
Malgré des douleurs
aux cervicales
Impavide, il plante les mâts mal-
gré des douleurs aux cervicales
comme un lanceur de fléchettes
aligne les triples 20 à l’aveugle.
À l’image de son bijou de lob-
wedge au 9 dimanche, pour un
birdie donné qui plombait un Mo-
rikawa tanké dans le sable (dou-
ble bogey) avant que ses autres
poursuivants ne décramponnent
un à un dans le juge de paix de
l’Amen Corner.
Pour le suspense final, on re-
passera. Pour le plaisir, on re-
verra longtemps les images de
ses coups de fer divins au 14 et au
16 pour les derniers de ses 20 bir-
dies du tournoi, un 68 (-4) à la clé.
En 31 cartes signées cette année,
il n’a jamais été battu par le par-
cours. Ça tombe bien, ce monstre
12
de sang-froid déteste la défaite.
Scotchant, à défaut d’être « Scot- Le classement final
tie-chiant », pour ceux que son de Matthieu Pavon.
prêche habituel finit par lasser. Le meilleur d’un
« J’espère que le golf ne me définit Français au Masters,
pas trop en tant que personne, di- record détenu
sait-il avant le Masters. Je suis un jusqu’alors par Thomas
homme fidèle. Je crois en Jésus. Levet et sa 13e place
J’ai l’impression qu’on m’a offert la en 2005. Grâce à ce
chance de montrer mon talent. J’ai résultat, le n° 1 français
été appelé à faire de mon mieux et à se hisse de la 25e à la
glorifier Dieu. » É 22e place mondiale.
Et se qualifie d’office
(*) Les trous n°11, 12 et 13 pour le Masters 2025.
du parcours d’Augusta.

Aberg brûle les étapes dit-il. Mais j’ai essayé de rester positif
jusqu’au bout. »
Ce qui lui aura valu de récolter
Le Suédois, amateur la saison dernière, a démarré sa carrière en Grand Chelem deux nouveaux birdies (13 et 14) pour
par une deuxième place au Masters. Sidérant. arracher une place de dauphin qui
promet de beaux lendemains. « Tous
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL les mains des gamins le long des cor- hauteur du leader Scottie Scheffler ceux qui seraient à ma place, rêve-
AUGUSTA – Il n’est pas passé loin de réa- des, sur le chemin du tee n° 10, au à –7. Mais son attaque de green plein raient, comme moi, de gagner des Ma-
liser l’un des plus improbables ex- point d’en faire tomber sa barre éner- bassin à l’entrée de l’Amen Corner jeurs et d’être numéro 1 mondial, dit-il.
Eloisa Lopez/Reuters

Très décontracté, Ludvig Aberg n’a jamais
semblé écrasé par l’enjeu.
ploits de l’histoire du golf. À 24 ans,
Ludvig Aberg, encore amateur il y a
dix mois, venait de boucler son aller
en 33 sur un troisième birdie au 9
qu’un putt de 8 mètres tout en finesse
et en descente venait de lui offrir. In-
solent de décontraction, il tapait dans
gétique et de partir dans un éclat de
rire.
Déjà 7e mondial
Il y avait de quoi : à cet instant le Sué-
dois au swing à l’équilibre d’une per-
fection « woodsienne » était revenu à
(double bogey au 11) ruina ses es-
poirs de devenir le premier rookie
vainqueur du Masters depuis l’Amé-
ricain Fuzzy Zoeller en 1979. Il n’en
perdit pas sa bonne humeur pour au-
tant. « Il est évident que ce n’était pas
idéal de mettre cette balle dans l’eau,
J’ai ça en moi depuis que j’ai pris un club
de golf dans les mains et ça n’a pas
changé. Cette semaine m’a permis
d’acquérir beaucoup de certitudes. » Et
accessoirement une 7e place mon-
diale qui confirme son ascension ful-
gurante vers les sommets. R. L.

22
Pau Barrena/AFP
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
DAVID LORIOT
BARCELONE (ESP) – Il n’a pas lavé tous
les maux, n’a pas posé sur la table
tous les mots non plus. Hier, peu
avant 14 h 30, Rafael Nadal a tra-
versé la petite salle de presse
bondée du Real Club de Tenis
Barcelona (RCTB) à petits pas.
Pour confirmer, sans tout conter,
en une petite vingtaine de minu-
tes, qu’il serait sur le terrain au-
jourd’hui face au jeune Italien Fla-
vio Cobolli (21 ans, 62e mondial).
C’est jour de match pour Nadal !
Ces derniers temps, ce n’est pas
arrivé si souvent : sept fois sur le
circuit en un peu plus de quatorze
mois!
La nouvelle remue forcément
un peu la couenne et les émotions
du champion majorquin, prises
depuis plus d’un an dans le tam-
bour du mal. « J’ai attendu jusqu’au
dernier moment pour prendre la
décision, parce que je ne savais pas
si je pourrais jouer ou non. Mais les
sensations cette semaine ont été
positives à l’entraînement et, finale-
ment, je serai sur le court. Je serai
là », a-t-il glissé en préambule,
comme s’il avait voulu chasser de
son propre esprit les derniers re-
mugles du doute.
Un peu plus de trois mois après
un dernier match officiel perdu
face à Jordan Thompson (5-7, 7-6
[3], 6-3) à Brisbane, en Australie,
le Majorquin remonte donc sur
scène. En compétition officielle.
L’exhibition à Las Vegas, le 3 mars
face à son compère Carlos Alca-
raz, servant à d’autres comptes.
etennis Barcelone
Là, c’est la compète, le circuit, la
grande vie, celle qui l’a élevé au
rang de légende. À bientôt 38 ans
(il les fêtera le 3 juin), l’Espagnol
s’estime enfin apte à s’offrir un
peu de lumière avant de quitter
l’aire de jeu, sans doute après les
Jeux Olympiques de Paris.
“C’est un cadeau d’être
à Barcelone. Je veux
profiter de chaque moment
et celui-ci est forcément
spécial
''
RAFAEL NADAL
Mais rien n’est précisément écrit
et rien ne peut être véritablement
dit encore. Car hier, à le voir taper
la balle à la mi-journée, pendant
1 h 22' face au Bolivien Hugo Del-
lien sur le court n°9, à la dérobée,
entre les branches sèches d’une
petite haie de thuyas rabougris,
tandis que l’accès à la grille du
court était étroitement surveillé et
seulement ouvert cinq minutes
pour les photographes, l’homme
aux 22 titres du Grand Chelem
n’est pas venu à Barcelone pour
annoncer une renaissance.
Son visage porte en creux les
dernières désillusions et le temps
qui passe, ses mots restent en vi-
gilance et son service, hier, pour
terminer la séance, ne cognait
toujours pas bien fort. Précaution,
prévention, envie de revenir en
pointillé, de ne pas avoir à tout re-
commencer encore ? Il y a sans
doute un peu de tout cela dans le
retour de Nadal aujourd’hui.
Depuis son dernier passage à
Brisbane, le 5 janvier, et cette nou-
velle rechute musculaire dans la
terre battue
Mieux vaut
terre que jamais
Rafael Nadal retrouve la compétition face à l’Italien
Flavio Cobolli, plus de trois mois après son dernier match
officiel. Sans certitude, mais avec l’envie de profiter
de ce retour au jeu et l’espoir d’être compétitif.
région du psoas opéré le jour de
son anniversaire, le 3 juin 2023,
qui avait fait craindre le pire, Nadal
n’a finalement guère avancé…
jusqu’à la semaine dernière. For-
fait à Indian Wells, de guingois lors
de ses entraînements sur terre à
Majorque fin mars, empêché au
service notamment par des dou-
leurs abdominales, Nadal a pris
son mal en patience. « La vie fait
ton chemin. Ce n’est pas une ques-
tion de doute. C’est juste tu peux ou
tu ne peux pas. C’est un cadeau
d’être à Barcelone. Je veux profiter
de chaque moment et celui-ci est
forcément spécial », racontait-il
hier.
Inutile alors de s’étendre sur la
nature de cette gêne abdominale.
« Nous savons ce qu’il en est. Je n’ai
pas envie de dire que j’ai un pro-
blème ici ou là. J’ai très peu servi
ces derniers mois et il faut assumer
les charges progressivement. Il faut
vivre avec l’incertitude de ne pas sa-
voir ce qui peut arriver. Je veux juste
penser que je suis prêt à jouer », ex-
pliquait-il, entre deux hésitations.
Depuis mercredi dernier, Na-
dal préfère s’emmitoufler dans
les beaux jours qui reviennent
parfois, enfin. Un set d’entraîne-
ment ronflant et gagné 6-1 face
au 8e mondial, le Russe Andrey
Rublev, une bonne séance face à
l’Argentin Sebastian Baez…
Ce n’est pas le nirvana, ça ne
présage de rien. Mais ce sont des
signes qui font suffisamment de
bien pour qu’il revienne au-
jourd’hui en piste. « On verra bien
ce qu’il va se passer. Je suis déjà
heureux de pouvoir rejouer un tour-
ATP 500
noi de tennis comme celui-ci »,
glissait-il seulement, sans croire
au miracle.
“Je ne serais pas surpris
de voir Rafa en finale
à Barcelone
'' STEFANOS TSITSIPAS
Autour de lui, en revanche, d’au-
tres semblent encore y croire
pour lui. « Nous savons tous de
quoi il est capable et à quelle vitesse
il peut s’adapter sur sa surface pré-
férée, la terre battue. Je ne serais
pas surpris de voir Rafa en finale à
Barcelone », avançait même Ste-
fanos Tsitsipas après son titre à
Monte-Carlo, dimanche. « Il a
cette compétitivité, ce tennis féroce
quand il est dans le momentum, qui
donne parfois l’impression, de l’ex-
térieur, qu’il est impossible à arrê-
ter. Je pense qu’il est le défi ultime
sur terre battue. »
Hier, assurément. Aujourd’hui,
moins certainement, au crépus-
Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
cule d’une carrière immense,
mais sur un fil depuis près de
deux ans, que l’Espagnol tente
encore de ranimer. C’est là, sans
doute, la dernière bataille de sa
carrière. À Barcelone, il sait qu’il
ne sera pas seul pour la mener.
À la sortie de la séance d’entraî-
nement, hier, Nadal a été bercé
par des vibrants « Rafa, Rafa » à
son retour au vestiaire. Il a fait
porter son sac, a posé pour quel-
ques selfies et pris cinq bonnes
minutes pour signer les grosses
balles jaunes tendues.
Vainqueur douze fois du
« Conde de Godo », le Majorquin
est chez lui ici à Barcelone. Et
c’est assez joliment symbolique
que, deux ans après son dernier
match sur ocre et son sacre à Ro-
land-Garros face à Casper Ruud
en 2022, l’icône espagnole fasse
ce mardi son retour sur terre sur
un court central qui porte son
nom, la pista Rafa Nadal… É
Rafael Nadal
s’est entraîné
pendant un peu plus
d’une heure hier
sur les courts
du Real Club de Tenis
Barcelona.
RÉSULTATS
ATP 500
BARCELONE (ESP)
terre battue / premier tour
Diaz Acosta (ARG)
b. Rincon (ESP) .............6-1, 6-4
S. Ofner (AUT) b. Kotov (RUS)
...............................5-7, 6-3, 6-2
Arnaldi (ITA) b. Cazaux
.............................5-5, abandon
Trungelliti (ARG)
b. Ajdukovic (CRO) ..6-2, 7-6 (3)
A. Muller b. Ramos (ESP)
................................ 7-6 (4), 6-0
Bautista Agut (ESP)
b. Safiullin (RUS) ....6-3, 7-6 (8)
Mayot b. Cachin (ARG)
.........................7-6 (5), 2-6, 6-3
Hardt (RDO) b. Landaluce (ESP)
...............................2-6, 6-4, 6-3
Nakashima (USA) b. Evans (GBR)
................................ 7-6 (5), 6-2
AUJOURD’HUI
Cobolli (ITA) - Nadal (ESP)
Grenier - Carballes Baena (ESP)
Mayot - Norrie (GBR)
Van Assche - Zhang (CHN).
Rafael Nadal effectue
un revers chopé,
hier à l’entraînement
à Barcelone.
Pau Barrena/AFP
Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
23
erugby Coupe des champions

Ils ne tiennent plus la distance

Les huitièmes et les quarts de la Coupe des champions ont mis en lumière les difficultés liées à l’organisation des affrontements
entre clubs européens et provinces sud-africaines en phase finale.
YANN STERNIS

Comme la saison dernière, la

route des franchises sud-africai-
nes s’est arrêtée au stade des
quarts de finale de la Coupe des
champions (les Sharks sont en-
core en course en Challenge). La
dernière formation encore en lice
– les Bulls – n’a pas résisté à Nor-
thampton samedi soir (59-22),
encaissant un sévère 31-0 dans
le second acte. Même s’ils ont
marqué neuf essais lors de cette
partie disputée à domicile, les
Saints se sont gardés de s’en-
flammer au coup de sifflet final,
trop conscients d’avoir affronté
une équipe amoindrie. Ce qui au-
rait dû être un choc entre le lea-
der du Championnat anglais et la
franchise sud-africaine la mieux
classée en URC n’en a pas été un.
Larges vainqueurs du LOU en
huitièmes de finale à domicile
(59-19), dans un stade sonnant
creux, les Bulls se sont déplacés
en Europe sans leurs meilleurs
joueurs. Les champions du

John Sibley/Action Images/Reuters

monde Canan Moodie, Willie
le Roux, Kurt-Lee Arendse ou des
cadres comme Marcell Coetzee
et Ruan Nortje sont notamment
tous restés au pays. Une aberra-
tion?
“Il y a deux semaines,
nous sommes déjà allés au
Leinster (en URC), ça nous c’est là un des nœuds du pro- En plus d’avoir un coût écologi- Que ce soient les Bulls contre les Ospreys (en URC, le déplacement en Afrique du Sud
a pris 28 heures pour nous y blème. Autant les voyages trans- que évident, les déplacements sud-africains 20 avril). Pour l’instant, la Cham- avait pesé sur la prestation déce-
rendre et 27 pour revenir. continentaux peuvent être orga- des équipes entre l’Europe et (ci-dessus, en bleu, pions Cup est un bonus. » vante de ses joueurs. « Ce serait
Que nous le voulions ou nisés longtemps en amont pour l’Afrique du Sud créent donc aussi face à Northampton, En lieu et place, ce sont les Ro- se servir d’une excuse, la meilleure
la phase de poules, dont le tirage une inégalité sportive. Comment 59-22) chelais qui ont eu droit à un match équipe a gagné, a-t-il rétorqué.

''
non, tout ça a un coût
JAKE WHITE, ENTRAÎNEUR DES BULLS
S’il a nié galvauder ce quart, l’en-
traîneur Jake White a dénoncé les
conditions de voyage de son
équipe et critiqué la Fédération
sud-africaine, SA Rugby, l’accu-
sant de ne pas avoir optimisé les
modalités de déplacement pour
un groupe séparé lors de ce trajet.
« Il n’y a pas beaucoup d’équipes
qui partent avec huit vols différents
le mardi soir pour jouer le samedi,
a-t-il lancé juste avant le départ.
Certains de mes joueurs vont à
Londres, d’autres à Birmingham,
avec des heures d’arrivée différen-
tes (…) Il y a deux semaines, nous
sommes déjà allés au Leinster
(en URC), ça nous a pris 28 heures
pour nous y rendre et 27 pour reve-
nir. Que nous le voulions ou non,
tout ça a un coût. »
SA Rugby lui a rapidement ré-
pondu, expliquant que le tableau
des quarts de finale de la Coupe
des champions n’ayant été con-
firmé que tard, dimanche dernier
(le 7 avril), il n’avait pas été possi-
au sort a lieu des mois à l’avance,
autant il est plus difficile d’antici-
per les matches de phase finale,
notamment entre les huitièmes
et les quarts, séparés d’une seule
semaine.
En Afrique du Sud, le choix de
White d’aligner une équipe aussi
affaiblie en quarts a été critiqué,
certains estimant que cela fragili-
sait la position des provinces dans
la compétition (elles ont été inté-
grées lors de la saison 2022-
2023), donnant l’impression éga-
lement que ces provinces
priorisaient l’URC (les Bulls joue-
ront un match primordial face au
Munster samedi prochain à do-
micile). L’entraîneur s’en est dé-
fendu avant match: « Je l’ai déjà dit
et redit la saison dernière, je n’ai
pas suffisamment fait tourner mon
équipe et cela nous a coûté cher à la
fin. Ma composition d’équipe contre
Northampton n’a rien à voir avec le
match du Munster, cela a à voir
avec où nous en sommes en tant
que groupe.»
Reste que l’équipe qu’il a ali-
en effet rester compétitif après
avoir traversé les hémisphères ?
Les chiffres prouvent que clubs
européens et provinces sud-afri-
caines n’ont pas encore trouvé
une réponse efficace.
La Rochelle
en difficulté à Dublin
après un voyage au Cap
En huitièmes de finale, le LOU
avait aussi fait le choix de laisser
de nombreux cadres au repos au
moment de se déplacer à Preto-
ria pour y affronter les Bulls le
week-end dernier. Par ailleurs,
après la défaite 21-22 des Stor-
mers face à La Rochelle (la pre-
mière victoire d’une équipe eu-
ropéenne sur le sol sud-africain
en Coupe des champions) du-
rant ce même week-end, l’en-
traîneur de la franchise du Cap,
John Dobson, avait expliqué : « Il
nous manque peut-être une ou
deux années de plus dans la com-
pétition, en termes d’expérience.
Nous en manquons encore. Le
week-end que nous aurions pu
ou les Rochelais à Dublin une semaine après un Peut-être qu’avec un peu de recul,
(ci-dessous, en blanc, autre au Cap. Avec un résultat on dira que ça a été un facteur qui a
face au Leinster, (défaite 40-13) qui dit beaucoup joué. » Déjà balayés en huitièmes
40-13), certaines de la supériorité du Leinster sur et quarts de finale de la Coupe
équipes ont subi les Jaune et Noir cette saison et des champions la saison dernière
de lourdes défaites un peu de la difficulté d’enchaîner après de longs déplacements, les
ce week-end après les matches au cœur d’un tel pé- Sud-Africains ne diront pas le
avoir connu riple. Il a d’ailleurs été demandé contraire. É
ces dernières après-match à Ronan O’Gara si le
semaines
de longs déplacements
intercontinentaux.
PROGRAMME
COUPE DES CHAMPIONS
demi-finales
SAMEDI 4 MAI
Leinster (IRL) - Northampton
(ANG) ...............................18h30
DIMANCHE 5 MAI
Toulouse - Harlequins (ANG)
............................................ 16h
Retrouvez le podcast
« Toulouse, gros score,
Paul Faith / AFP

ble dans un laps de temps aussi gnée samedi soir n’a pas tenu avoir (avec un déplacement au grosses ambitions »
court de booker des billets pour deux mi-temps face aux Saints et Leinster en quarts s’ils avaient
38 personnes dans le même que le choc entre ces deux équi- battu La Rochelle) aurait pu com- sur le site
avion direction l’Angleterre. Et pes s’est révélé déséquilibré. promettre notre match suivant l’équipe
 Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
24
eBasket NBA saison régulière

Top 5
Victor Wembanyama
Contres contre un tir de
l’arrière de Houston
1. Wembanyama Jalen Green (à droite),
3,6 le 12 mars.
2. Kessler (UTA)
2,4
3. B. Lopez (MIL)
2,4
4. A. Davis (LAL)
2,3
5. Holmgren (OKC)
2,3

Points
1. Doncic (DAL/SLN)
33,9
2. G. Antetokounmpo (MIL/GRE)
30,4
3. Gilgeous-Alexander (OKC/CAN)
Scott Wachter/USA Today/Presse Sports

30,1
4. Jalen Brunson (NYK)
28,7
5. Kevin Durant (PHX)
27,1
...
30. Wembanyama (SAS)
21,4

Rebonds

WEMBANYAMA
1. Sabonis (SAC/LIT)
13,7
2. Gobert (MIN)
12,9

La science
3. A. Davis (LAL)
12,6
4. Jokic (DEN/SER)
12,4

du débutant
5. Duren (DET)
11,6
...
8. Wembanyama
10,6

Passes décisives Le Français vient d’achever une première saison

1. Haliburton (IND)
10,9 statistique extraordinaire avec les San Antonio
2. Doncic
9,8
Spurs, qui le place parmi les jeunes joueurs
3. Jokic les plus précoces de l’histoire.
9
4. Harden (LAC)
DE NOTRE CORRESPONDANT viduelles folles mais des résul-
8,5 MAXIME AUBIN tats collectifs décevants (60 dé-
faites en 82 matches). « J’aurais
5. L. James (LAL) SAN ANTONIO (USA) – Il s’est présenté dû en faire plus», résume celui qui
8,3
... face à la presse en tenue de ville, a pourtant affolé les compteurs
66. Wembanyama ensemble chemise et pantalon en 71 matches joués avec les
3,9 en jean, alors que ses coéqui- Spurs (21,4 points, 10,6 rebonds,
piers s’échauffaient sur le par- 3,9 passes et 3,6 contres). Des
quet du Frost Bank Center juste à statistiques rarement vues dans
Interceptions côté. « J’ai essayé de me battre au- toute l’histoire de la NBA.
1. Fox (SAC) tant que possible pour jouer ce
2 match », lâche Victor Wemba- Une folle montée
nyama, laissé au repos dimanche en puissance
2. Gilgeous-Alexander
2 après-midi pour la dernière ren- «J’ai rarement eu affaire à un jeune
contre de la saison face à Detroit homme aussi intelligent. Il ap-
3. Thybulle (POR) (victoire des Spurs 123-95). «Par- prend très vite», prévenait son en-
1,7 fois, je dois écouter le staff médical traîneur Gregg Popovich en octo-
4. Caruso (CHI) et penser à long terme », ajoute- bre, enfilant régulièrement le
1,7 t-il, en référence à une cheville short cette saison au centre d’en-
Rob Gray/USA Today /Presse Sports

5. Leonard (LAC) droite douloureuse pendant une
1,6 partie de l’année.
... Un brin frustré de ne pas avoir
22. Wembanyama pu finir ce qu’il avait commencé
1,2 avec son équipe, l’intérieur fran-
çaisa ensuite tiré le bilan de sa
Tous Américains, sauf mention.
En gras les Français. saison de rookie en NBA, ponc-
tuée par des performances indi-
traînement pour donner des con-
seils à son jeune joueur sur le ter-
rain. D’abord ballotté entre les
postes d’ailier-fort et de pivot,
« Wemby » aura mis seulement
deux mois à trouver son rythme,
s’affirmant dans un rôle d’inté-
rieur moderne, capable de sanc- uu
 Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
25
basket NBA saison régulière

Gobert et Batum
en porte-étendards
SAN ANTONIO – Seulement deux joueurs français auront un rôle
important à jouer en play-offs ou lors du play-in, ce pré-tournoi de
qualification à la phase finale. Troisièmes du classement de la saison
régulière à l’Ouest, Rudy Gobert et Minnesota affronteront Phoenix,
sixième, à partir du 20 avril. Nicolas Batum devra quant à lui passer
par le play-in avec Philadelphie, puisque les Sixers ont fini septième
à l’Est. Ils auront fort à faire face à Miami, finaliste la saison passée,
dans la nuit de mercredi à jeudi. Principalement utilisé avec la
réserve d’Oklahoma City en G-League cette saison, Ousmane Dieng
(20 ans) devrait avoir peu ou pas de temps de jeu avec son équipe en
play-offs, qui a fini en tête à l’Ouest et attend de connaître son
adversaire issu du play-in. L’autre Français du club, Olivier Sarr
(25 ans), ne dispose pas d’un contrat garanti et ne pourra donc pas
Scott Wachter/USA Today Sports/Reuters

disputer la phase finale. Moussa Diabaté (22 ans) est dans la même
situation avec les Los Angeles Clippers, qualifiés après avoir fini
quatrièmes à l’Ouest. Auteur d’une première saison individuelle
remarquable malgré les mauvais résultats des Spurs (60 défaites en
82 matches), Victor Wembanyama est officiellement en vacances,
tout comme son coéquipier tricolore Sidy Cissoko. Les autres rookies
Bilal Coulibaly (Washington) et Rayan Rupert (Portland) ne verront
pas non plus les play-offs, pas plus que le vétéran Evan Fournier, non
qualifié avec Detroit. Frank Ntilikina (ex-Charlotte), Killian Hayes (ex-
Detroit), Malcolm Cazalon (ex-Detroit) et Théo Maledon (ex-Phoenix)
ont tous été coupés par leur franchise NBA en cours de saison, et ne
font donc plus partie de la Ligue aujourd’hui. M. A.

uu tionner ses adversaires aussi
bien au périmètre que dans la
peinture.
Le soir du 10 janvier à Detroit,
« Wemby » réalise son premier
triple-double en carrière
(16 points, 12 rebonds et 10 pas-
ses), à la faveur d’une victoire des
Spurs sur le parquet de la Little
Caesars Arena (130-108). Les re-
cords ne vont cesser de tomber
ensuite, comme ce nouveau tri-
ple-double ponctué de 10 contres
face à Toronto le 12 février, du ja-
mais vu pour un rookie depuis
David Robinson avec les Spurs en
1990.
Treize jours plus tard, le Fran-
çais de 20 ans fait encore mieux
face à LeBron James et les
Lakers à Los Angeles, en deve-
nant le plus jeune joueur de l’his-
toire à réaliser un « five by five »
(27 points, 10 rebonds, 8 passes,
5 interceptions et 5 contres), une
prestation avec au moins cinq
unités dans cinq catégories sta-
tistiques. « Ce gamin est spécial »,
tableau NBA play-offs
Play-in
La nuit prochaine
Sacramento
Golden State
vendredi à samedi
La nuit prochaine
New Orleans
LA Lakers
Vainqueur
résumera « King James » après
la rencontre. Sa progression folle
est validée par trois titres d’affilée
de meilleur rookie à l’Ouest, de
janvier à mars, écrasant la con-
currence un temps incarnée par
l’intérieur d’Oklahoma City, Chet
Holmgren (21ans).
Sur les traces
de Michael Jordan
et David Robinson
Si on veut vraiment évaluer l’im-
pact de Wembanyama pour sa
première saison en NBA, il faut
remonter dans le passé et le
comparer aux meilleurs jeunes
de l’histoire. Même si l’époque
était différente, le Français a no-
tamment fait mieux que LeBron
James lors de sa première sai-
son avec Cleveland en 2003-2004
(20,9 points, 5,9 passes, 5,5 re-
bonds), finissant notamment
avec de meilleures statistiques
au tir malgré ses 2,23 m (46,5 %
de réussite dont 32,5 % à trois
points, contre 41,7 et 29 pour Ja-
(chaque tour au meilleur des sept matches)
Conférence Ouest
1er tour Demies
1 Oklahoma City de Conférence
8 8
4 LA Clippers
5 Dallas
3 Minnesota
6 Phoenix
2 Denver
7 7
à partir du 6 juin
mes). Son impact défensif est
tout aussi extraordinaire puisque
le Français a terminé la saison
avec 254 contres, un record sur
l’exercice et une performance ja-
mais vue pour un rookie depuis
Shaquille O’Neal avec Orlando en
1993.
Le chiffre le plus parlant est
sans doute le taux d’efficacité
global de Wembanyama sur sa
saison de rookie (player efficiency
rating, en anglais). Cette statisti-
que au calcul barbare prend en
compte la totalité des perfor-
mances d’un joueur adaptée à
son temps de jeu et au rythme
des matches (on additionne les
paniers, passes, contres, inter-
ceptions et pourcentages au tir et
on soustrait les fautes, pertes de
balle et tirs manqués). Avec une
note de 23,1, Wembanyama se
place déjà parmi les 15 joueurs
les plus efficaces de la saison.
Dans l’histoire, seuls Michael
Jordan (25,8) et David Robinson
(26,3) avaient fait mieux lors de
Conférence Est
Demies
de Conférence Boston
Finales
de Cleveland
Conférences Orlando
Milwaukee
Indiana
Finale New York
leur saison de rookie, respective-
ment en 1984-1985 et 1989-1990.
Preuve que « Wemby » a redé-
fini les codes lors de sa première
saison en NBA, il est le seul
joueur de l’histoire à avoir cumulé
au moins 1 500 points, 250 con-
tres et 100 tirs à trois points réus-
sis avec les Spurs. «Et dire qu’on a
probablement vu le pire Victor des
quinze prochaines années», résu-
mait récemment son entraîneur.
“C’est un malade
de travail
''
UN PROCHE DE VICTOR WEMBANYAMA
Un constat effrayant quand on
connaît un peu mieux le jeune
homme derrière le joueur, éter-
nel insatisfait en quête de gran-
deur. « C’est un malade de tra-
vail », nous confiait l’un de ses
proches, dimanche, après le
match face à Detroit. « Sa saison
est finie mais il a déjà prévu de re-
tourner à l’entraînement dès de-
main matin. » La NBA peut trem-
bler. É
Play-in
1er tour
1 Nuit de mercredi à jeudi
Chicago
Atlanta
4 4. LA Clippers, 62,2 (51-31) ;
5 5. Dallas, 61 (50-32) ;
vendredi à samedi
3 10. Golden State, 56,1 (46-36) ;
6 11. Houston, 50 (41-41) ;
Nuit de mercredi à jeudi
Philadelphie
2 Miami
Vainqueur
Victor Wembanyama
exulte après
la victoire à domicile
de San Antonio contre
Denver (121-120),
dans la nuit
de vendredi à samedi.
RÉSULTATS
NBA
saison régulière/
classement final
CONFÉRENCE EST
1. Boston, 78 % (64-18) ;
2. New York, 61 (50-32) ;
3. Milwaukee, 59,8 (49-33) ;
4. Cleveland, 58,5 (48-34) ;
5. Orlando, 57,3 (47-35) ;
6. Indiana, 57,3 (47-35) ;
7. Philadelphia, 57,3 (47-35) ;
8. Miami, 56,1 (46-36) ;
9. Chicago, 47,6 (39-43) ;
10. Atlanta, 43,9 (36-46) ;
11. Brooklyn, 39 (32-50) ;
12. Toronto, 30,5 (25-57) ;
13. Charlotte, 25,6 (21-61) ;
14. Washington, 18,3 (15-67) ;
15. Detroit, 17,1 (14-68).
CONFÉRENCE OUEST
1. Oklahoma City, 69,5 %
(57-25) ;
2. Denver, 69,5 (57-25) ;
3. Minnesota, 68,3 (56-26) ;
6. Phoenix, 59,8 (49-33) ;
7. New Orleans, 59,8 (49-33) ;
8. LA Lakers, 57,3 (47-35) ;
9. Sacramento, 56,1 (46-36) ;
12. Utah, 37,8 (31-51) ;
13. Memphis, 32,9 (27-55) ;
14. San Antonio, 26,8 (22-60) ;
15. Portland, 25,6 (21-61).

26
STÉPHANE KOHLER
En expédiant dimanche son disque à
74,35 m, le jeune Lituanien Mykolas
Alekna (21 ans, 1,98 m, 108 kg) a enchanté
Ramona, petite bourgade de l’Oklahoma
où avait lieu la compétition, en s’emparant
du record du monde que détenait l’Alle-
mand de l’Est Jürgen Schult (74,08 m) de-
puis 1986. C’était le plus vieux record du
monde masculin, et Alekna a profité des
conditions de vent très favorables pour
frapper très fort, lançant d’ailleurs à six re-
prises au-delà des 70 m (72,21m; 70,32m;
72,89 m ; 70,51 m ; 74,35 m et 70,50 m). Le
précédent record personnel du Lituanien
datait du 6 avril, avec 71,39 m réussis à
Berkeley (Californie), où il est étudiant.
Des conditions optimales
Samedi, la Cubaine Yaimé Perez, cham-
pionne du monde en 2019, avait déjà pu
profiter des excellentes conditions de l’aire
de lancer de Ramona pour expédier son
disque à 73,08m, le plus lointain jet depuis
1989, devenant ainsi la dixième meilleure
performeuse de l’histoire. Dimanche, le
concours masculin a donc encore été plus
épatant.
Les images du jet record d’Alekna lais-
sent clairement voir et entendre la puis-
sance du vent favorable, soufflant dans les
micros des smartphones et les filets de
protection de la cage. Il n’y a pas de tribu-
nes ni d’obstacle quelconque à Ramona,
qui jouit d’une très forte réputation pour
les lancers. « Ce n’est pas un secret, le site
est très connu pour permettre de très bon-
nes performances, indique Mélina Robert-
Michon, vice-championne olympique du
eathlétisme disque
meeting de Ramona
ALEKNA
Un garçon dans le vent
En lançant dimanche à 74,35 m, le Lituanien a profité de conditions favorables
pour effacer le plus vieux record du monde masculin.
disque à Rio en 2016. Tout est fait pour que
l’on puisse lancer loin. Il y avait un vent de fou,
oui, mais parfois, il souffle dans l’autre sens
et là, il peut aussi y avoir des perfs de merde!
Alekna comme Perez ne sortent pas de nulle
part, ce sont d’excellents spécialistes, et ont
sans doute gagné quelques mètres avec le
vent. J’ai déjà vu Alekna lancer mieux techni-
quement, mais là, sur son jet record, il met
un très bon angle.»
Sous les yeux du recordman du monde
du poids Ryan Crouser, le Lituanien a donc
tiré le meilleur profit des conditions loca-
les. « Ramona, c’est comme Neubranden-
bourg (où Schult avait établi son record du
monde) ou Salon-de-Provence, observe
Pierre-Jean Vazel, l’entraîneur de Quentin
Bigot (vice-champion du monde du mar-
teau en 2019), on sait que le vent peut vous
emmener très loin. Encore faut-il bien l’ex-
ploiter. Certains diront que c’est inéquitable,
mais il y a toujours eu ce facteur dans l’his-
toire du disque et des lancers.»
Selon Vazel, certaines études ont dé-
montré qu’un lancer de disque pouvait
être amélioré de 6 mètres par le vent. Or,
contrairement aux épreuves de sprint, il
n’y a pas d’anémomètre pour mesurer la
vitesse du vent (et sa limite légale, 2 m/s en
Mykolas Alekna sprint) aux bords des aires de lancer.
lors des Championnats « Cette solution est parfois évoquée, pour-
d’Europe à Munich, suit-il. Mais même en sprint, c’est contesté
le 19 août 2022. et contestable. L’anémomètre est placé à mi-
course à côté du couloir 1 et on sait que si l’on
place d’autres anémomètres ailleurs, on au-
rait d’autres mesures… Alors imaginons sur
le disque ! Un gaucher n’aurait pas forcé-
ment la même équité qu’un droitier en fonc-
tion d’où on place l’anémomètre. Et pourquoi
le mettre au sol alors que les jets partent
parfois à 15 m de hauteur ? Le vrai juge de
paix en lancers, ce sont les grands Cham-
pionnats.»
Tel père, tel fils
Homonyme presque parfait de Nicolas
Anelka, Mykolas Alekna est surtout le fils
de Virgilijus Alekna (52 ans, 2 m, 130 kg),
double champion olympique du disque
(2000, 2004), double champion du monde
(2003, 2005) et jusqu’à dimanche matin
deuxième meilleur performeur de l’his-
toire derrière Schult avec 73,88 m. Le fis-
ton est donc passé devant, et prouvait
depuis plusieurs années qu’il avait de qui
tenir.
Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
Sébastien Boué/L’Équipe
Champion du monde juniors en 2021,
vice-champion du monde et champion
d’Europe en 2022, 3e des Mondiaux 2023,
Alekna junior – et son «potentiel énorme»,
dixit Robert-Michon –, peut encore pro-
gresser techniquement. Il sera cet été à
Paris en concurrence avec le Suédois Da-
niel Stahl, champion du monde et olympi-
que en titre, et le Slovène Kristjan Ceh,
champion du monde en 2022. « Mon jet
était incroyable, j’ai eu d’excellentes condi-
tions et un super soutien du public, indiquait
le nouveau recordman du monde à Sports
Illustrated dimanche. Je me sentais capa-
ble de lancer aussi loin, mais je ne me suis
pas mis de pression. Après le record, j’ai en-
voyé un SMS à mon père, on était en pleine
nuit en Lituanie mais il m’a répondu “bon
boulot”. C’est un homme de peu de mots,
comme moi. »
Des records qui durent
Le record du monde de Schult datait du
6 juin 1986, et était donc le plus ancien côté
masculin. Il faut maintenant se tourner
vers celui du marteau, établi quelques se-
maines plus tard, le 30 août 1986 par
l’Ukrainien (représentant alors l’URSS)
Youri Sedykh avec 86,74 m. «Il va être com-
pliqué à aller chercher », estime Vazel. Par
ordre d’ancienneté figurent ensuite les
performances mythiques de Mike Powell
(longueur, 8,91 m, 1991), Javier Sotomayor
(hauteur, 2,45 m, 1993), Jonathan Edwards
(triple saut, 18,29 m, 1995) et Jan Zelezny
(javelot, 98,48 m, 1996). Hommes et fem-
mes confondus, le plus ancien record du
monde est celui du 800 m, propriété de la
Tchèque Jarmila Kratochvilova en 1’53’’28
depuis 1983. É
Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
Rouen, évidemment
Grâce à un but de Christophe Boivin inscrit en prolongation, hier soir,
le club normand a été sacré champion de France pour la 18e fois.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
OLIVIER PAQUEREAU
BORDEAUX – Le hockey sur glace se
joue à six contre six, parfois à qua-
tre contre quatre, et, à la fin, c’est
Rouen qui gagne. Enfin une fois
sur deux, depuis plus de trente
ans maintenant (et le premier titre
des Dragons décroché en 1990).
Bordeaux
Rouen
Tiers-temps : 0-0 ; 1-2 ; 1-0 ; 0-1.
Arbitres : MM. Barcelo et Dehaen.
À Bordeaux, Mériadeck (3 312 spectateurs).
Bordeaux
Buts : 29’20’’ Spinozzi (assist. : Jevpalovs,
Poudrier) ; 43’16’’ Valtonen (Spinozzi,
Lemaitre).
Gardien : Papillon (46 arrêts/49 tirs).
Pénalités : 6’ (3 x 2’).
Entraîneur : Dimet.
Rouen
Buts : 21’44’’ Tomasino (assist. : Goncalves-
Nivelais, Hervé) ; 24’17’’ Kytnar (SN) ;
66’55’’ Boivin (Hardy-Perron, Guimond).
Gardien : Pintaric (31 arrêts/33 tirs).
Pénalités : 2’.
Entraîneur : Lhenry.
eHockey sur glace Ligue Magnus
Hier soir, les Rouennais ont été
sacrés champions de France pour
la 18e fois, ont conservé la Ligue
Magnus acquise l’an dernier et
joueront de nouveau la Ligue des
champions la saison prochaine.
Au terme d’un nouveau match
à couper le souffle – la norme
dans cette magnifique finale –,
le Canadien Christophe Boivin a li-
béré Rouen dans la prolongation,
2 en logeant dans la lucarne de
Quentin Papillon, l’excellent gar-
3
dien bordelais, un palet que la dé-
fense adverse avait une première
fois contré.
Bordeaux tombé
avec panache
Les Dragons ont mérité leur titre.
Ils ont dominé la saison régulière,
écrasé leurs deux premiers tours
des play-offs avant de gagner
quatre fois de suite contre les
Boxers de Bordeaux, après avoir
perdu les deux premiers mat-
ches. Mais les Girondins sont
tombés avec panache devant leur
Bordeaux 2-3 a. p. Rouen
public, dans une patinoire pleine.
En atteignant la finale pour la pre-
mière fois de leur histoire, les
Boxers ont secoué la Ligue Mag-
nus, habituée ces dernières an-
nées à voir Rouen, Grenoble ou
Angers en découdre pour le titre.
Sportivement, le club a fait un
bond en avant cette saison. Et il
peut encore espérer grandir,
après avoir accueilli en son sein
trois investisseurs canadiens (les
entrepreneurs Jean Bédard et
Jacques Tanguay et l’ancien gar-
dien de but Patrick Roy, légende
de la NHL) cet hiver. Mais, hier,
Bordeaux voulait d’abord gagner
pour arracher un match 7 qui se
serait joué mercredi à Rouen.
Les Boxers savaient qu’ils de-
vaient attaquer tout de suite, eux
qui avaient été surpris deux fois
dans cette finale, en ayant été at-
tentistes aux matches 3 et 5. Les
premières occasions ont cepen-
dant été rouennaises, mais la dé-
fense bordelaise a tenu bon avec
rapidement un Quentin Papillon
27
finale (match 6)
Anthony Dibon/Icon Sport
Menés 0-2 dans la finale, les Rouennais ont été sacrés après avoir gagné quatre matches de rang.
sûr de lui. Puis Bordeaux a com- venus à hauteur de Rouen. Piqués
mencé à se montrer menaçant, au vif, les Dragons ont alors fait le
se heurtant cependant à Matija siège du but de Papillon. En vain.
Pintaric, le gardien des Dragons, La prolongation a dû décider de
LES DIX élu MVP de la finale. l’issue du match. Papillon n’a rien
DERNIERS Et ce sont les Rouennais qui ont pu faire face à Christophe Boivin.
CHAMPIONS marqué en début de deuxième Une belle conclusion pour le Ca-
2024 Rouen (18e titre) période, à deux reprises, par nadien, dont la saison a été mar-
2023 Rouen Quentin Tomasino et le Slovaque quée par de nombreuses émo-
2022 Grenoble (8e titre) Milan Kytnar. Mais Bordeaux a ra- tions. Atteint par un cancer des
2021 Rouen pidement retrouvé de l’énergie, testicules, il avait manqué les pre-
2020 non attribué réduisant l’écart par Kévin Spi- miers mois du Championnat,
2019 Grenoble nozzi. Mathieu Pompei a eu une avant d’obtenir le feu vert médical
2018 Rouen énorme occasion d’égaliser, en en janvier pour rejouer. Boivin a
2017 Gap (4e titre) remontant toute la glace avant de permis aux Dragons d’ajouter une
2016 Rouen tirer au-dessus de la cage. nouvelle ligne à leur palmarès.
2015 Gap C’est finalement grâce à Julius Une belle histoire. Une de plus
Valtonen que les Boxers sont re- dans cette finale. É
La Matmut fière de son partenaire
et de ses supporteurs engagés !

28
Le murmure
de Huy
Ascension parmi les plus emblématiques au monde depuis
quarante ans qu’elle incarne l’arrivée de la Flèche
Wallonne, le mur de Huy, quartier bourgeois qui se refuse
au commun des cyclistes, sortira demain de sa torpeur.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
PIERRE MENJOT
HUY (BEL) – Les services techniques
de la ville s’affairent. Dans quel-
ques jours, la Flèche Wallonne va
se décider là, sur ces terribles
pentes du mur, alors il est l’heure
de tondre les pelouses, de passer
un coup de rotofile et de nettoyer
le chemin des Chapelles, le nom
officiel de la rue, avant l’arrivée
du public. Lors de notre visite,
lasemaine dernière, les jardiniers
étaient bien les seuls à perturber
la quiétude du lieu. On pensait y
sentir un frémissement, un début
d’excitation dans l’attente de ce
jour où Huy devient la capitale des
murs, le paradis des puncheurs,
depuis bientôt quarante ans que
ecyclisme La Flèche Wallonne
la classique ardennaise se finit
là (1985), au sommet de
ces 1 300 mètres à 9,6 % de
moyenne et certaines portions
à 19%. On y a trouvé des maisons
chics en briquettes, les six chapel-
les menant à l’église Notre-Dame
de la Sarte au sommet, un télétra-
vailleur en pleine réunion visio
dans sa véranda, une mamie
tirant un peu fort sur la laisse de
son bichon. Et attendu une heure
l’arrivée d’un cycliste. En vain.
Une ville qui souffre de
la désindustrialisation
« Ça dépend de la météo, s’excuse
Jordan Berny, serveur depuis
quinze ans au Cortina, le seul res-
taurant au sommet. Mais dès qu’il
y a un rayon de soleil, on voit passer
des cyclistes toute la journée,
surtout quand on approche de la
Flèche. Pour les néerlandophones,
c’est comme un rite de passage,
ils viennent deux jours avant la
course et veulent monter le mur.»
Il y a des gens venus d’encore
plus loin, Australiens, Néo-Zélan-
dais, Californiens, en pèlerinage
cycliste en Europe et qui se colti-
nent les bergs flamands ou les
pavés de Paris-Roubaix, puis Huy,
«mystifiés d’être là, dans la légende
du mur », promet Edward Godby,
l’un des copropriétaires du Mur
Coffee, situé au pied de l’ascen-
sion et où Tiesj Benoot (Visma-
Lease a bike) s’était arrêté il y a
une paire de jours. « Il a pris deux
cappuccinos et deux parts de
cheesecake, il a mangé ça en dix
demain
secondes, c’est fou les calories
qu’ils brûlent ces gars », a même
relevé le serveur. Mais on est loin
du marketing à la flamande, puis-
que la ville, de taille moyenne
(21 000 habitants) et qui souffre
financièrement avec la désindus-
trialisation, loin de son surnom de
« Ville aux millionnaires »
auXIXesiècle, n’a pas développé le
filon. Ni musée ni boutique,
juste la création d’un tronçon
« mur de Huy » sur la plateforme
Strava. « C’est comme à l’école,
on peut toujours faire mieux »,
souffle Didier Gengoux, de l’office
du tourisme.
“C’est une côte mythique,
photogénique, avec
l’histoire des chapelles,
du pèlerinage. Ce n’est pas
juste une côte, il y a toute
une histoire derrière
''
BERNARD PERRIER,
COPROPRIÉTAIRE DU MUR COFFEE
Si le coin est connu du monde
entier, et draine donc parfois
les riches cyclotouristes par poi-
gnées, c’est comme si les Hutois –
les habitants de Huy – n’y prê-
taient aucune attention ou
presque. «C’est notre tour Eiffel
oui, et on est évidemment très fiers
de ça », lance Bernard Perrier.
Le Wallon, cycliste amateur, est
un gars du coin et c’est lui qui a
ouvert le café avec Edward Godby.
Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
Alors le brancher sur le mur
assure de longues tirades
enthousiastes, quand bien même
il prépare un bagel « Van der
poulet» pour un client.
«Maintenant, si on parle avec des
locaux qui ne connaissent pas le
vélo, ils ne se rendent pas compte à
quel point le mur de Huy est connu
dans le monde entier, comment les
gens qui viennent sont ébahis d’être
là, reprend-il en prononçant l’en-
droit “oui’’, comme tout le monde
ici. C’est une côte mythique, photo-
génique, avec l’histoire des chapel-
les, du pèlerinage. Ce n’est pas juste
une côte, il y a toute une histoire
derrière. » Les locaux se rendent
d’autant moins compte de tout
cela que le chemin des Chapelles
se mérite. La circulation y a été
réservée aux riverains, lassés de
voir des voitures à deux doigts de
caler dans l’esse où trône la sta-
tue de Claude Criquielion,
vainqueur de la première Flèche
terminée au sommet du mur Le mur de Huy et son
en 1985 en faisant la différence chemin des Chapelles,
dans ce virage mythique. La solu- déserté par la foule,
tion serait donc de le découvrir à en avril 2021.
vélo. Mais… « Il faut dire que ce
n’est pas à la portée de tout le
monde », susurre Michel
Lammens, de l’Arona Bicycle
Club, basé à Huy et organi-
sateur chaque année de
la Petite Flèche, qui ras-
semble 150 à 200 cyclo-
uu
 Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
uu touristes. À 72 ans, celui qui se
veut adepte «d’un vélo musculaire,
sans assistance », admet ne plus
pouvoir s’imposer cette ascen-
sion, mais se souvient «d’un effort
tellement violent. La première
partie, soit, mais quand vous arrivez
au esse (à 450 m du sommet),
vous avez intérêt à ne pas mettre
pied à terre. Ça m’est arrivé une fois
de paniquer à cet endroit: impossi-
ble de reprendre un pédalage nor-
mal, j’ai fini à pied… » « T’es habillé
avec les gants, les chaussures, les
cuissards, t’arrives en haut, tu es en
nage», se marre Bernard Perrier.
Un trésor préservé
du tourisme de masse
«Et il faut dire que quand vous fran-
chissez le mur, vous arrivez à une
nationale aux quatre vents, les voi-
tures roulent très vite, c’est très
désagréable, poursuit Thierry,
uncycliste attablé au café. Si vous
avez l’habitude de rouler avec des
amis, proposez de faire le mur et,
sur dix, s’il y en a deux qui veulent le
faire, vous êtes content. » Pas de
cyclisme La Flèche Wallonne demain
quoi perturber les chapelles,
devant lesquelles les inscriptions
«HUY» au sol et quelques photos
imprimées sur panneaux désor-
mais fanés sont les seuls indices
d’une course cycliste dans les
parages. «Après, c’est bien que ça
soit méconnu, y a un côté un peu
trésor caché, un peu préservé du
tourisme de masse », positive
Bernard Perrier. Lui venait de
franchir le mur «pour la première
fois de la saison » la semaine der-
nière et en a apprécié chaque hec-
tomètre. «On ne fait pas ça comme
ça, on se le garde comme une petite
madeleine de Proust, ou comme le
cornet de frites, une fois à l’occasion
pour que ça rende vraiment bien,
alors que si on en mange tous les
jours, ça n’a plus la même saveur.»
Demain, ils seront deux pelo-
tons entiers (avec les féminines) à
en manger goulûment, sous les
vivats et les drapeaux d’une foule
qui, l’espace d’une journée, trans-
formera ce chemin de pèlerinage,
ce quartier bourgeois serein, en
un stade de foot à ciel ouvert. É
e
Sylvain Moniquet a terminé 50 de la Flèche Wallonne 2023.
«Mon but était
d’arriver en haut
sans mettre pied
à terre»
Originaire de Namur, à 30 kilomètres de là,
Sylvain Moniquet, le puncheur de Lotto Dstny (26 ans),
a donné ses premiers coups de pédale avec l’objectif
de grimper le mur un jour.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À HUY
«Que représente
le mur de Huy pour vous?
Un endroit mythique du vélo,
que tout le monde connaît car
c’est l’arrivée de la Flèche depuis
longtemps (1985). C’est cette côte
qui a vu de grands coureurs
s’imposer, avec des pentes
vraiment redoutables. Quand
j’avais 14, 15ans et que je venais
de commencer le vélo, mon but
était d’arriver en haut sans mettre
pied à terre. Au début, j’y allais
unefois toutes les trois semaines,
un mois, je trouvais ça génial de
passer au même endroit que les
pros. Après quelques semaines,
quelques mois, j’ai réussi,
j’aisenti que mon niveau
s’améliorait vraiment (sourire).
C’est pour dire combien c’est dur.
Y allez-vous régulièrement
aujourd’hui?
Plus jamais! C’est tellement
difficile que ça prend de l’énergie,
Mons Frédéric/L’Équipe
on ne peut pas avoir de cadence,
on ne prend pas de plaisir à
monter, on bouge les épaules,
ontire sur le guidon… Ça ne sert
àrien, entre guillemets. Je la fais
29
omnisports
RÉSULTATS ET PROGRAMME
cyclisme
TOUR DES ALPES
1re étape :
Neumarkt/Egna - Kurtinig/Cortina
HIER
1. Foss (NOR, Ineos Grenadiers), les 133,3 km
en 3 h 17’06’’ (moyenne : 40,578 km/h) ;
2. Harper (AUS, Jayco AlUla) ; 3. Chaves
(COL, EF Education Easy-Post) ; 4. O’Connor
(AUS, Decathlon-AG2R La Mondiale) m.t. ;
5. Lopez (ESP, Lidl-Trek), à 3’’ ; 6. G. Thomas
(GBR, Ineos Grenadiers) ; ... 9. Bardet (DSM-
Firmenich PostNL) ; 10. V. Paret-Peintre
(Decathlon-AG2R La Mondiale), t.m.t....
116 classés. 4 abandons. 1 non-partant.
AUJOURD’HUI
2e étape : Salurn/Salorno - Stans (189,1 km)
En direct sur la chaîne L’Équipe
à partir de 13 h 35
VENDREDI
5e et dernière étape :
Levico Terme - Levico Terme (118,6 km)
ba sket
EUROLIGUE
AUJOURD’HUI
play-in / match 1
Maccabi Tel-Aviv (ISR) - Vitoria (ESP).........19h
(Le vainqueur affrontera le Panathinaïkos
en play-offs)
play-in / match 2
Jan De Meuleneir/Photo News / Panoramic
Efes Istanbul (TUR) - Bologne (ITA)............20 h
(Le vainqueur affrontera le vainqueur du match 1
dans un deuxième barrage, puis le vainqueur
affrontera le Real Madrid en play-offs)
LIGUE DES CHAMPIONS / HOMMES
quarts de finale / match 3
AUJOURD’HUI
Bonn (ALL) - Peristeri Athènes (GRE).........18 h
(Les deux équipes sont à égalité 1-1)
ha ndba ll
LIQUI MOLY STARLIGUE
25e journée
AUJOURD’HUI
Chambéry - Montpellier..............................20 h
DEMAIN
Cesson-Rennes - Paris-SG ; Chartres -
Aix-en-Provence ; Dunkerque - Nîmes ;
Saint-Raphaël - Toulouse ; Saran - Nantes 20 h
Créteil - Dijon ; Ivry - Limoges...............20 h 30
CLASSEMENT
1. Paris-SG, 45 pts ;
2. Nantes, 42 ;
3. Montpellier, 39 ;
4. Toulouse, 32 ; 5. Limoges, 28 ; 6. Nîmes, 26 ;
7. Chambéry, 25 ; 8. Saint-Raphaël, 24 ; 9. Aix-
en-Provence, 24 ; 10. Cesson-Rennes, 20 ;
11. Dunkerque, 19 ; 12. Chartres, 17 ;
13. Ivry, 14 ; 14. Saran, 11 ; 15. Créteil, 10 ;
16. Dijon, 8.
juste la veille de la Flèche et c’est hockey sur g l a ce
là que je la redécouvre. Mais c’est AMICAL
trop dur, trop raide. Je ne connais AUJOURD’HUI
pas beaucoup de coureurs Slovénie - France, à Ljubljana...................16 h
professionnels dans la région qui
volley-ba ll
vont grimper ça à l’entraînement,
LIGUE A / FEMMES
il n’y a pas vraiment d’intérêt à y AUJOURD’HUI
rouler.
demi-finales / retour
Est-ce une fierté de dire
Le Cannet - Nantes.....................................20 h
qu’on vient de Huy Mulhouse - Levallois Paris.........................20 h
et de cet endroit mythique? (Mulhouse et Nantes mènent leur série 1-0.
Évidemment. En général, je fais Séries au meilleur des 3 matches)
la Flèche le mercredi et Liège-
Bastogne-Liège le dimanche, tennis
etj’ai le même sentiment quand ATP 250
BUCAREST (ROU)
jefais les deux courses. terre battue / premier tour
Car la Flèche est pour moi un
Rinderknech b. Gaston......6-7 [6], 6-4, 7-5
Monument aussi, la course Coria (ARG) b. Bonzi...........................6-4, 6-2
quej’allais voir depuis tout petit,
lapremière que j’ai vue en vrai WTA 500
etàla télé. Pour ma première STUTTGART (ALL)
participation (en 2021), j’étais terre battue / premier tour
échappé, je me suis fait reprendre Vickery (USA) b. Sasnovich (BLR)..7-6 [5], 7-5
pas loin de la ligne (finalement 82e). Badosa (ESP) b. Shnaider (RUS)..........6-3, 6-4
C’est une course qui me fait WTA 250
toujours vibrer. Mais cette côte est ROUEN
une des plus explosives et elle ne terre battue / premier tour
me convient pas super bien. En Linette (POL) b. Jacquemot...............7-5, 6-1
général, je travaille pour mes Andreeva (RUS) b. Podorska (ARG)......6-1, 6-3
leaders, cette semaine ce sera Stephens (USA) b. Stearns (USA) 1-6, 6-1, 6-3
pour Maxim Van Gils.» P. Me. Pliskova (RTC) b. P. Kudermetova (RUS) 7-5, 1-6, 7-5
 Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
30
ehandball Jeux Olympiques Paris 2024 -en brèves
tirage au sort omnisports

HANDBALL
Kounkoud
jugé en juin
Le handballeur Benoît
Kounkoud, initialement accusé
de tentative de viol par une

Nicolas Luttiau/L’Équipe
femme dans une boîte de nuit
fin janvier, comparaîtra finale-
ment pour exhibition sexuelle
lors d'une audience de plaider-
coupable en juin au tribunal de
Paris. Il avait été placé quelques
heures en garde à vue le 31 jan-
vier, trois jours après avoir été dans une boîte de nuit du VIIIe ar-
sacré champion d'Europe avec rondissement » le soir du 30 jan-
l'équipe de France de handball vier, avait relaté à l'époque le
Stéphane Mantey/L’Équipe

à Cologne (Allemagne). parquet de Paris. Kounkoud,

Une femme de 20 ans l’accusait 27 ans, qui évolue dans le club
d’avoir tenté de la violer polonais de Kielce, avait contes-
«aucours d’une soirée alcoolisée té les faits.

BASKET FAUTEUIL

Faites vos Jeux Guillaume Gille

Le tirage au sort de la phase de groupes des JO de Paris sera effectué cet
après-midi à Créteil. À la fin, les sélectionneurs des deux équipes de France,
Guillaume Gille et Olivier Krumbholz, auront le luxe de choisir leur groupe.
YANN HILDWEIN
Alors que Bleues et Bleus se sont
replongés dans leur riche fin de
saison en club, ils humeront dès
cet après-midi, à distance, le par-
fum des Jeux Olympiques à do-
micile. La Maison du handball,
siège de la Fédération à Créteil
(Val-de-Marne), accueillera le ti-
rage au sort de la phase de grou-
pes des tournois olympiques fé-
minin puis masculin. « J’ai hâte, ça
va être un chouette moment à vi-
vre », se réjouit Estelle Nze Minko,
l’arrière gauche des Bleues.
Deux glorieux anciens capitai-
nes seront préposés au tirage au
sort : Jérôme Fernandez (cham-
pion olympique 2008 et 2012) ef-
fectuera celui des femmes, puis
handball, également en vigueur
au Championnat du monde. Une
fois que les dix premières équipes
de leur tournoi auront été choi-
sies dans les cinq autres cha-
peaux, Krumbholz et Gille auront
chacun cinq minutes pour se dé-
cider entre les groupes A et B.
L’enjeu n’est pas fondamental
dans l’immédiat. En quatorze
participations cumulées depuis
1992, jamais une équipe de
France n’a échoué en phase de
groupes. Les deux techniciens
auront davantage en tête le quart
de finale, éternel juge de paix
où ils ont déjà vécu quelques
désillusions.
“La France dans
le chapeau 4 ? Je n’ai pas
nation mineure comme le Japon
(2021), la Grande-Bretagne
(2012) ou à un degré moindre le
Brésil (2016), mais apparaît aber-
rant avec la France, dont les deux
sélections sont tenantes du titre
olympique et de la dernière
grande compétition (Euro 2024
masculin, Mondial 2023 féminin).
«Si c’était la seule bizarrerie, ça se
saurait, ironisait Olivier Krumb-
holz dimanche. Je n’ai pas com-
pris non plus. Mais cela ne pose pas
de réel problème.»
Les groupes risquent cepen-
dant d’être assez déséquilibrés. Il
est par exemple possible que,
chez les femmes, la Norvège et le
Danemark, finalistes du dernier
Euro, se retrouvent dans le
même. Alors, vaudrait-il mieux
(à gauche)
et Olivier
Krumbholz – les
Les Bleus qualifiés
pour les Jeux Paralympiques
sélectionneurs TQP Invaincus lors de la phase de groupes, les Bleus ont poursuivi
des équipes de
France masculine
leur carton plein hier face au Maroc (87-60), au terme d’un match
décisif facilement maîtrisé. Une victoire qui leur permet de décro-
et féminine – cher le dernier golden ticket pour les Jeux de Paris. Un moment
connaîtront historique pour les partenaires d'Audrey Cayol, qui n'ont plus parti-
aujourd’hui cipé au tournoi paralympique depuis Athènes en 2004. À l'Arena de
les adversaires Bercy, du 27 août au 7 septembre, les Français, 7es des Champion-
de leurs formations nats d’Europe, auront maintenant l'ambition de décrocher une troi-
respectives. sième médaille paralympique, après l'or en 1984 et les deux
médailles de bronze en 1976 et 1988. Q. T.
TIR
Muller et Kryzs en argent
TQO La carabine 10 m par équipes mixtes est l’épreuve qui peut,
théoriquement et chronologiquement, apporter à la France sa
première médaille aux Jeux de Paris 2024 (finale le 27 juillet).
Dimanche à Rio (Brésil), le duo composé d’Océanne Muller, 21 ans,
PROGRAMME et de Lucas Kryzs, 23 ans, a remporté l’argent lors du Tournoi
de qualification olympique. Premiers à l’issue des qualifications
JEUX DE PARIS avec 633,1 points, l’Alsacienne et le Mosellan se sont inclinés fa-
AUJOURD’HUI ce à l’équipe norvégienne (Jeanette Duestad - Jon-Hermann
Tirage au sort Hegg), par 14 à 16. J.-C. B.
2 groupes (A et B) par tournoi.

Siraba Dembélé (médaillée d’ar-
gent en 2016) officiera pour les
hommes. Tous deux tenants du
titre, Guillaume Gille, sélection-
neur de l’équipe de France mas-
culine, et Olivier Krumbholz,
éternel patron de la sélection fé-
minine, seront sur place avec une
mission essentielle à accomplir à
la fin de l’opération : choisir dans
quel groupe leur équipe sera en-
gagée.
Ce privilège immense attribué
au pays hôte est une curiosité du
CHAMPIONNATS DUMONDE2029 ET 2031
Le couple franco-allemand candidat
''
compris non plus
OLIVIER KRUMBHOLZ,
SÉLECTIONNEUR DES BLEUES
Le choix ne sera pas forcément
simple tant les chapeaux ont été
composés selon des critères dé-
connectés de la hiérarchie spor-
tive réelle. En tant que pays hôte,
la France se retrouvera d’office
dans le quatrième chapeau, chez
les hommes comme chez les
femmes, comme ses prédéces-
seurs. Cela s’entendait quand
l’organisateur des Jeux était une
choisir celui-ci pour être sûr de
les éviter en quarts de finale ? Ou
bien démarrer plus en douceur
dans l’autre groupe ? « Selon ce
qui se passe, je peux très bien pren-
dre le groupe le plus abordable
comme le plus fort, éludait
Krumbholz. Mais ça ne me préoc-
cupe pas vraiment. Je prendrai ma
responsabilité. » Le Lorrain n’a
pas oublié qu’il y a trois ans à To-
kyo, ses filles avaient frôlé la ca-
tastrophe au premier tour, avant
de s’envoler vers l’or.
Selon nos informations, le ca-
lendrier prévoit que le pays hôte
affronte une équipe du chapeau 1
dès la première journée. Les coé-
Tournoi femmes
(25 juillet-10 août, Arena Paris Sud
Porte de Versailles puis stade
Pierre-Mauroy à Villeneuve-d’Ascq
[Nord]).
Chapeau 1 : Norvège, Hongrie.
Chapeau 2 : Pays-Bas, Allemagne.
Chapeau 3 : Slovénie, Espagne.
Chapeau 4 : France, Suède.
Chapeau 5 : Danemark, Brésil.
Chapeau 6 : Angola, Corée du
Sud.
Quarts de finale : 6 août.
Demi-finales : 8 août.
Finale : 10 août.
Tournoi hommes
(27 juillet-11 août, Arena Paris Sud
Porte de Versailles puis stade
Pierre-Mauroy à Villeneuve-d’Ascq
ATHLÉTISME
Kimutai suspendu trois ans
Vainqueur du marathon de Barcelone en 2023, Marius Kimutai a été
suspendu trois ans pour avoir enfreint les règles antidopage, a an-
noncé hier l’Athletics Integrity Unit, entité de contrôle fondée
par l’Association internationale des fédérations d’athlétisme.
Le Bahreïnien de 31 ans, également victorieux du marathon de
Rotterdam en 2017, est suspendu à compter du 28 mars dernier,
ettous ses résultats depuis le 2 février ont été disqualifiés.
RUGBY
J. Barrett signe au Leinster
Le Leinster, qualifié pour les demi-finales
de la Coupe des champions après sa vic-
toire face au Stade Rochelais (40-13), a of-
Alain Mounic/L’Équipe

quipiers de Nikola Karabatic af-
fronteront en ouverture le Dane-
Une compétition à domicile peut en cacher une autre. Aujourd’hui, à 13 heures mark (triple champion du monde
à Créteil (Val-de-Marne), quelques heures avant le tirage au sort des JO de Paris, en titre) ou l’Espagne (médaillée
le congrès extraordinaire de la Fédération internationale (IHF) attribuera de bronze au Mondial 2023), alors
l’organisation des Championnats du monde 2029 et 2031. La France est candidate que les Bleues pourraient défier
pour les deux éditions masculines, associée à l’Allemagne dans un partenariat d’entrée leurs meilleures enne-
de poids lourds. Et il est hautement improbable que l’IHF se montre ingrate avec mies norvégiennes, qu’elles
son hôte du jour. La France, tête de la candidature (elle devrait accueillir toute la viennent de dominer en finale du
phase à élimination directe à partir des quarts de finale), aimerait recevoir le plus Mondial. Le bain sera bouillant
tôt possible, mais il semble plus probable qu’elle hérite de 2031. dès le premier jour. É
[Nord]). ficialisé hier la signature de Jordie Barrett
Chapeau 1 : Danemark, Espagne. (photo) en vue de la saison prochaine. Le
Chapeau 2 : Croatie, Norvège. centre néo-zélandais (27 ans, 57 sélec-
Chapeau 3 : Hongrie, Allemagne.
Chapeau 4 : France, Slovénie. tions) évolue actuellement aux Hurrica-
Chapeau 5 : Suède, Égypte. nes. Il rejoindra le Leinster en décembre
Chapeau 6 : Japon, Argentine. 2024, après la tournée des All Blacks en
Europe, et restera jusqu’à la fin de la saison. Par ailleurs, la
Quarts de finale : 7 août. province irlandaise a aussi annoncé hier la prolongation de son
Demi-finales : 9 août.
Finale : 11 août. talonneur Dan Sheehan (25 ans), qui a signé un nouveau con-
trat de deux ans avec sa fédération.
Mardi 16 avril 2024 | L’ÉQUIPE
Le gros SUV EV9 100 % électrique
a été désigné voiture mondiale
de l’année, devançant la BYD Seal
et la Volvo EX30.
Le monde est à Kia
ERIK BIELDERMAN
À chaque pays, son prix. À chaque continent, son
prix. À la planète, son prix. Le jury du WCOTY (World
Car Of The Year), qui regroupe plus de cent journalis-
tes spécialisés issus des cinq continents (31 pays),
a choisi la Kia EV9 comme voiture de l’année 2024.
Ce (très) gros SUV de 5 à 7 places et 100% électrique
confirme la tendance de ces dernières années.
L’auto, pour être bien jugée, se doit d’être électrique
et à vocation familiale, donc un SUV.
Et comme ce jury, dont L’Équipe est membre,
reste avant tout d’essence américaine, il est fré-
quent que les véhicules récompensés soient avant
tout populaires outre-Atlantique.
Ainsi avec ce Kia EV9, le WCOTY met en valeur
un véhicule taillé pour les grands espaces, avec ses
5,01 m de long et 1,98 m de large. S’il est commer-
cialisé en Europe, EV9 reste et restera un véhicule
marginal sur nos marchés. Un ennemi de nos cités
continentales et de leurs parkings étriqués. Dom-
mage que les roues arrière ne soient pas directrices
sur EV9 pour gagner en maniabilité.
Les coréennes encore à l’honneur
Kia EV9 devance la BYD Seal, une chinoise électri-
que qui vient chasser sur les terres de Tesla. Nouvel
entrant sur le marché français, BYD est un géant
et s’est déjà imposé comme le 9e constructeur mon-
dial (2 885 066 ventes en 2023) avec une prédomi-
nance sur le front de l’électrique, forcément porteur
pour BYD, puisqu’il est lui-même fabricant de batte-
ries.
-extra automobile
Troisième place sur le podium pour la Volvo EX30,
la moins chère des suédoises, elle aussi full électri-
que, qui, si elle se vante de son identité scandinave,
reste avant tout une auto chinoise, Volvo ayant été
racheté en 2010 par Geely pour à peine plus de
1,4milliard d’euros. On notera la présence des trois
lauréats du WCOTY dans le classement des finalis-
tes du prix européen de la « voiture de l’année »,
avec BYD Seal (4e), Kia EV9 (5e) et Volvo EX30 (7e),
preuve que le marché mondial s’homogénéise cha-
que année un peu plus.
Le vainqueur aura séduit avant tout pour son con-
fort exceptionnel et sa polyvalence. EV9 peut trans-
porter jusqu’à sept passagers et sur une distance
théorique de 560km. Enfin pas sur autoroute, bien
évidemment. La gamme de prix s’étend de 73000 à
86000€. Son look très carré n’est pas sans rappeler
de trois quarts arrière le nouveau Defender 110
(Land Rover), ce qui est plutôt un compliment. En
mode cinq places, le coffre est immense (828 litres)
mais interdira de partir en famille en vacances à sept
puisque, quand les sièges du troisième rang sont re-
levés, le volume descend à 333 litres. Une misère.
Kia EV9 succède au palmarès à sa cousine coré-
enne, la Hyundai Ioniq 6 (2023), et à la Ioniq 5 (2022).
Un triplé coréen. Ce prix décerné depuis 2005 aura
ainsi vu les marques coréennes cumuler quatre ti-
tres sur les cinq dernières éditions avec Kia Telluride
en 2020, encore un SUV. Un modèle qui n’est pas im-
porté en France. À noter que Volkswagen a été ré-
compensé à cinq reprises avec Golf (trois fois), Up et
ID4 en 2021, dernière européenne élue. Et toujours
aucun titre pour les Français. É
DR
Le palmarès
WCOTY
Voiture de l’année :
Kia EV9.
Urbaine de l’année :
Volvo EX30.
Luxueuse de l’année :
BMW Série 5.
Sportive de l’année :
Hyundai Ioniq 5 N.
Électrique de l’année :
Kia EV9.
Design de l’année :
Toyota Prius.
Le Kia EV9, avec
son design fluide
et son habitacle très
confortable, est
la troisième voiture
coréenne primée
d’affilée.
DR
31
DR
Les autres récompenses
VOITURE EUROPÉENNE DE L’ANNÉE :
RENAULT SCENIC
Le plus prestigieux des prix sur le Vieux Continent
voit Renault confirmer son retour au sommet avec
la victoire du Scenic, un SUV tout électrique qui devance
la BMW Série 5 et la Peugeot 3008. Preuve s’il en est
du réveil de Renault comme marque innovante, bien aidée
aussi par le design de Gilles Vidal qui signe avec Scenic
sa première vraie création.
VOITURE DE L’ANNÉE PAR L’ARGUS :
DACIA DUSTER
À l’heure ou Dacia propose à l’essai le tout nouveau
Duster, la presse spécialisée française a désigné le SUV
familial, désormais ancienne génération, comme auto
référence de par son rapport qualité/prix/fiabilité
exemplaire. Habitué des récompenses, Dacia va
à nouveau concourir en 2024 avec son SUV totalement
repensé et désormais motorisé avec le 140 ch hybride
et boîte auto issue de la famille Renault.
AUTOMOBILE AWARDS (prix du public) :
ALPINE A110 R
Parmi les prix distribués dans les salons de l’Automobile
Club de France à Paris, celui issu du vote du public
a vu l’esprit automobile l’emporter sur le rationnel
et le politiquement correct, avec l’élection de la plus
radicale des Alpine de série, la 110 R. Élue avec 19,6 %
des voix devant la Peugeot E-3008 (15,3 %), l’A110 R
est une version allégée de 34 kg par rapport à la version S
et elle est conçue avant tout pour un usage sur circuit
avec ses pneus demi-slicks. Elle développe 300 ch
et atteint le 0 à 100 km/h en 3,9 secondes.
HOMME DE L’ANNÉE (« Journal de l’Automobile ») :
DENIS LE VOT, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE DACIA
Fort des succès commerciaux de la griffe populaire
du groupe Renault, Denis Le Vot a non seulement
accompagné mais accéléré la montée en gamme
du constructeur d’origine roumaine, qui aura cumulé
660 000 immatriculations en 2023, quasi exclusivement
à destination des particuliers. Preuve d’une adéquation
entre la demande actuelle, essentiellement contrainte
par les prix, et l’offre d’un constructeur qui, s’il reste
l’un des moins chers du marché, ne revendique plus
désormais d’être une marque low cost, mais plus
logiquement au « juste prix ». E. Bi.
TéLéVISION
PROGRAMME DU JOUR
10 h 30 JEUX OLYMPIQUES EN DIRECT
L’allumage de la flamme olympique.
11 h 30 TENNIS EN DIRECT mardi 16 avril 2024
Tournoi WTA de Rouen. À 14 h, sur beIN Sports Max 4.
13 h 35 CYCLISME EN DIRECT
DANS CETTE
21
Tour des Alpes. UINI
2e étape : Salorno-Stans (189,1 km).
16 h 00 TENNIS EN DIRECT
Tournoi ATP de Barcelone (ESP).
ÉDITION ATONIO

16 h 00 FUTSAL EN DIRECT
Match de préparation. Ukraine-France. GOLF

Sébastien Boué/L’Équipe
mASteRS

pierre Lahalle/L’Équipe
17 h 00 TENNIS EN DIRECT
Tournois WTA de Stuttgart (ALL) et de Rouen. D’AuguStA (uSA)
Multiplex.
17 h 00 TENNIS EN DIRECT
ScheffLer,
Tournoi WTA de Stuttgart (ALL). Le maîTre 23 26
Andrew redington/getty images/AFp
À 21 h 45, sur beIN Sports 3.
19 h 00 BASEBALL EN DIRECT INcONTeSTé RUGBY ATHLÉTISME
MLB. Detroit-Texas. p. 21
cOupe DeS meeting De
20 h 00 HANDBALL EN DIRECT chAmpiOnS RAmOnA (uSA)
Liqui Moly StarLigue. De trop longs voyages Alekna, le lanceur
25e journée. Chambéry-Montpellier. dans le vent
p. 23
20 h 00 VOLLEY-BALL EN DIRECT p. 26
Ligue A F. Demi-finales retour. Le Cannet-Nantes.
21 h 00 FOOTBALL EN DIRECT
Championship. 43e journée. Southampton-Preston.
21 h 00 FOOTBALL EN DIRECT
Ligue des champions. Quarts de finale retour.
Barcelone (ESP)-Paris-SG.
21 h 00 FOOTBALL EN DIRECT
Ligue des champions. Quarts de finale retour.
Borussia Dortmund (ALL)-Atlético de Madrid (ESP). Le deSSIN du jOur par
21 h 15 FOOTBALL EN DIRECT
Championnat du Portugal. 20e journée.
Falmalicao-Sporting Club.
FONDATEUR : Jacques Goddet
1 h 10 BASKET EN DIRECT DIrecTION, admINISTraTION,
NBA. Play-in. Los Angeles Lakers-New Orleans. rédacTION eT VeNTeS :
40-42, quai du Point-du-Jour
CS 90302
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(364 n°) : 575 € ou 430 € zones
portées Paris RP avec paiement à la
21h00 LA GRANDE SOIRÉE commande. Option FRANCE
FOOTBALL, autres formules, zones
QuARtS De FinALe RetOuR portées et étranger nous consulter.
De LA Ligue DeS chAmpiOnS IMPRESSION :
POP (93 - La Courneuve),
6 h 00 L'ÉQUIPE DU SOIR Rediffusion. CIRA (01 - Saint-Vulbas),
CIMP (31 - Escalquens).
10 h 15 FLÉCHETTES Premier League 2023. CILA (44 - Héric),
13 h 15 ÇA VA FROTTER Avant-course. Nancy Print (54 - Jarville),
Midi Print (30 - Gallargues-
13 h 35 CYCLISME Tour des Alpes. le-Montueux).
2e étape : Salorno-Stans (189,1 km). Dépôt légal : à parution
15 h 20 ÇA VA FROTTER Après-course. PAPIER : Origine : France
Taux de fibres recyclées : 100 %
15 h 50 L'ÉQUIPE DE CHOC Avec : France Pierron, Grégoire Ce journal est imprimé sur du papier
Noally, Bertrand Latour, Pierre Bouby, Quento, Georges porteur de l'Ecolabel européen sous
Quirino. Giovanni Castaldi à Barcelone. le numéro FI/37/01
Eutrophisation :
18 h 20 OBJECTIF PARIS, LE JOURNAL pTot 0,009 kg / tonne de papier
18 h 30 L'ÉQUIPE DE GREG Avec : Grégory Ascher, Romain PUBLICITÉ COMMERCIALE :
AMAURY MEDIA
Harent, Alicia Dauby, Benoit Trémoulinas, Laurie Tél. : 01 40 93 20 20
Delhostal, Swann Borsellino, Olivier Bossard, Antoine PETITES ANNONCES :
Pineau, Jonathan O'Donnell. Giovanni Castaldi à Barcelone. 40-42 quai du Point-du-Jour
CS 90302
21 h 00 LA GRANDE SOIRÉE Quarts de finale retour de la 92650 Boulogne-Billancourt cedex.
Ligue des champions : Barcelone - Paris-SG. Avec : Tél. : 01 40 93 20 20
Benoît Cosset, Florian Gazan, Said Ennjimi, Bernard COMMISSION PARITAIRE :
Mendy, Dave Appadoo. Raphaël Sebaoun et Yoann Riou n° 1227 K 82523
aux commentaires. À 22 h, deuxième mi-temps.
21 h 45 L'ÉQUIPE DE LA MI-TEMPS
22 h 55 L'ÉQUIPE DU SOIR Avec : Olivier Ménard,
Johan Micoud, Ludovic Obraniak, Jérôme Alonzo,
Bertrand Latour, Mélisande Gomez, Virginie Sainsily.
Giovanni Castaldi à Barcelone.