Tim Groothuis/Witters/Presse Sports

Roland-Garros Grand Chelem Football

quarts de finale Espagne jeudi 8 juin 2023 - Supplément au N° 25 134 - Ne peut être vendu séparément

ZvEREv FiDèlE le Real s’offre

Au REnDEZ-vOuS Bellingham
PAGE 15 pour 103 m€ PAGE 6 24 heures du mans

100%

PhotosPascal Huit/PresseSports,Laurent Baheux/L’Équipe - Illustration RDj

2,30 € jeudi 8 juin 2023 78e année N° 25 134 France métropolitaine
PASSION
Les 24 Heures du Mans fêtent
ce week-end leur centenaire
avec un casting de rêve
en catégorie reine.

CEntEnAiRE
DES 24 HEuRES
Du mAnS
8 PAGES EN
Pierre Lahalle/L’Équipe

CAHIER CENTRAL

football transferts
LIONEL MESSI va rejoindre l’Inter Miami, la franchise américaine
de David Beckham. Le champion du monde n’a pas donné suite
à l’offre mirobolante de l’Arabie saoudite et les conditions
de son retour à Barcelone n’ont pas été réunies. PAGES 3 À 5

lE nOuvEAu Hit
DE miAmi
Alexis Réau/L’Équipe - Adobe Stock

ANT 2,60 € - BEL 2,70 € - LUX 2,60 € - CH 3,50 FS - ESP/AND 3,20 € - GR 3,20 € - MAR 30 MAD - PORT CONT 3 € - REU 2,60 € - TUN 4,80 DIN - CNY 3,50 €
Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
Messi : «Il manquait beaucoup
de choses pour que je revienne»
Le septuple Ballon d’Or n’accomplira pas son rêve d’achever sa carrière européenne à Barcelone.
Après deux saisons mitigées au Paris-SG, il va finalement s’engager avec l’Inter Miami.
DAMIEN DEGORRE
(avec J.Ba., L.T., A.H.)
Jusqu’en milieu d’après-midi,
hier, Lionel Messi (35 ans) a es-
péré. Il s’est imaginé revêtir le
maillot du Barça, son club de
cœur, pour y achever sa carrière
européenne avant de filer vers
l’exotisme d’un autre Champion-
nat. Jusqu’au bout, il a laissé une
chance au produit pour ne nourrir
aucun regret. Mais plus la journée
avançait, plus les chances de voir
son vœu exaucé s’amenuisaient.
Et, vers 16heures, les discussions
entre son entourage et le club ca-
talan étaient rompues.
La « Puce » ne reviendrait plus.
Elle devait faire une croix sur ses
rêves de Camp Nou, de clameurs
qui étoufferaient les sifflets du
Parc des Princes, tirer un trait sur
l’illusion d’un dernier Clasico face
au Real Madrid comme on ferait
un tour d’honneur. C’est vers la
Floride et Miami que ses prochai-
nes pages de footballeur de génie
s’écriraient. L’avant-veille, pour-
tant, Jorge Messi, son père et re-
football
présentant, avait annoncé la cou-
leur. Il s’était rendu en Catalogne,
au domicile de Joan Laporta, le
président du Barça, pour mesurer
à quel point l’éventualité d’un re-
tour était envisageable. À sa sor-
tie, le paternel lançait aux journa-
listes présents que son fils
« adorerait » revenir. Se doutait-il,
à ce moment, que l’affaire était
pliée?
Laporta se montrait
circonspect
Si, dans sa communication, La-
porta a toujours diffusé l’idée que
Messi au Barça serait une histoire
formidable, en privé, il se montrait
beaucoup plus circonspect. Xavi,
en revanche, affichait un enthou-
siasme un peu plus sincère. Mais
l’entraîneur barcelonais et ex-co-
équipier de l’Argentin se doutait
aussi qu’un tel retour avait un coût
et qu’il ne serait pas aisé d’échap-
per aux griffes du fair-play finan-
cier avec Messi dans l’effectif.
À moins de renoncer à se renfor-
cer dans d’autres secteurs de
jeu…
transferts
Lionel Messi après Jusqu’à hier midi, le joueur ne
la défaite du PSG renonçait pas à son projet, qui
contre Clermont (2-3), semblait aussi familial que sportif
samedi, à l’occasion tant son épouse, Antonella, était
de la dernière journée désireuse de rentrer à la maison
de Ligue 1. également après deux années
contrastées à Paris. « Laporta n’en
veut pas mais cela va dépendre de
qui pèse le plus au Barça », confiait
alors un proche du joueur.
À la mi-journée, la tendance
forte était tout de même, déjà, que
le champion du monde 2022
prenne la direction de l’Inter
Miami, comme notre site l’a ré-
vélé, alors que la piste menant à
l’Arabie saoudite avait du plomb
dans l’aile, au grand regret de
Jorge. Lui aura essayé de con-
vaincre son fils de signer ce qui
aurait été le plus gros contrat de
l’histoire, deux saisons à 500 M€
par an, deux fois la rémunération
de Cristiano Ronaldo, un dernier
pied de nez au Portugais, plus tout
un tas d’avantages en nature d’or-
dre pharaonique.
Seulement, ni lui ni sa femme
ne se projetaient dans ce pays qui
se rêve en terre d’accueil des plus
grands joueurs. Ils ont enterré
l’idée. La dernière option, dans
l’esprit de Messi, restait une com-
binaison Barça-Miami: effectuer
la première partie de saison avec
les Blaugranas puis, au début de
l’année 2024, rejoindre les États-
Unis quand la Major League Soc-
cer (MLS) débuterait. Mais l’idée a
fait long feu. Le club de Floride le
désirait dès maintenant alors que
le Barça ne manifestait toujours
pas une envie irrépressible de re-
nouer avec le meilleur joueur de
son histoire. Avec Miami, tout était
réglé depuis début février, appuyé
par un fonds d’investissement de
la Silicon Valley partenaire du club
de David Beckham.
Futur actionnaire
du club floridien ?
L’Argentin pourrait même pren-
dre des parts au sein de l’Inter
Miami à l’issue de sa carrière, ce
qui serait une manière de se rétri-
buer tant la dimension, la noto-
riété et l’attractivité du club de-
vraient grandir avec sa signature.
En fin de journée, hier, même la
3
Alexis Réau/L’Équipe
presse catalane se résignait.
« Messi est sur le point de signer à
Miami pour les quatre prochaines
saisons », se lamentait le quoti-
dien Sport peu après 17 heures.
Quelques minutes plus tard, le
même quotidien et son concur-
rent régional El Mundo Deportivo
enregistraient un entretien de
Messi, réalisé à Paris, dans lequel
le joueur confirmait qu’il ne re-
viendrait pas à Barcelone.
« La vérité, c’est que l’aspect éco-
nomique n’a jamais été un pro-
blème mais il manquait beaucoup
de choses pour que je revienne […],
a expliqué Messi dans cet entre-
tien, sans apporter davantage de
précisions. Je voulais revenir au
Barça mais je ne voulais pas laisser
mon avenir entre les mains d’autres
personnes. Si je ne revenais pas à
Barcelone, je voulais quitter l’Eu-
rope et penser à ma famille. J’irai à
Miami même si tout n’est pas en-
core réglé à 100 %. » À 100 % , peut-
être pas. Mais à 99,9 %, oui. Il
pourra y oublier ces deux saisons
difficiles » à Paris. Mais « elles sont
derrière moi, maintenant ». É
 Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
4
efootball transferts
Paris-SG

Vincent
Duluc
DEUX MONDES
À la croisée des promesses du nouveau
monde et de la nostalgie de l’ancien, l’annonce
des départs de Lionel Messi à Miami et de
Karim Benzema en Arabie saoudite confirme
que trois mouvements assez peu souterrains
se superposent, dans ce printemps qui
déstructure le football mondial tel que nous
l’avons connu. Il y a l’offensive des fonds
souverains sur le football international,
avec Manchester United dans le viseur du
Qatar après le Paris-Saint-Germain, après
Abu Dhabi à Manchester City, après l’Arabie
saoudite à Newcastle, et tant d’autres qui font
émerger de nouveaux riches, en Europe, pour
contester les avantages acquis des grandes
familles. La question n’est jamais celle de
l’amour du foot et de la sincérité, parce que
les grands groupes privés n’en affichent pas
un gramme de plus, plutôt celle de l’absence
de limites, si l’UEFA ne parvient pas à réguler
ce marché, à terme. Mais la manière dont
Chelsea a fait n’importe quoi de son argent,
et l’évidence que Manchester City aura du mal
à maintenir son niveau quand Pep Guardiola
partira, en atténuent légèrement la menace.
Le deuxième mouvement du printemps est
le crépuscule des têtes couronnées. En un
peu plus d’un an, Lionel Messi, Cristiano
Ronaldo et Karim Benzema auront disparu de

MIAMI
la surface du football européen qu’ils auront
Lauren Sopourn/Getty Images

arpenté pendant deux décennies en se

couvrant de gloire, et en repoussant l’âge de
la retraite comme aucune autre génération
avant eux. La nostalgie vient plus tardivement
aux amoureux du foot, parfois, et elle attendra
peut-être que le trio s’arrache au sable
et dépose ses derniers maillots, mais il faut

Un sacré
commencer par vivre, ce matin, avec RÉGIS DUPONT (avec H. S.) 60%, en novembre dernier. Pour
le sentiment que le football européen ne sera l’instant, l’équipe joue ses mat-
S’il parvient à faire de l’Inter Miami ches à domicile à Fort Lauder-
plus le même. Le départ de N’Golo Kanté le club dont il rêve, on ne pourra dale, au Lockhart Stadium, détruit
en Arabie saoudite, s’il se réalise, n’entre pas pas accuser David Beckham puis reconstruit par les nouveaux
tout à fait dans la même case, parce que (48ans) d’avoir manqué de persé- occupants des lieux pour 60 mil-

le Français (32ans) n’a pas autant régné sur vérance. Ce projet, il y pense de-
le jeu et parce qu’il ne semblait pas avoir l’âge puis son premier passage en
de quitter le haut niveau, mais il correspond MLS, en 2007, quand il s’était en-
au troisième mouvement du printemps, qui gagé comme joueur au Los Ange-
est nettement moins inédit : depuis le début les Galaxy avec la perspective de
monter une franchise pour un ti-
des années 70, les joueurs ont toujours
cherché des contrats exotiques en fin de
cket d’entrée ramené à 25 mil-
lions de dollars (23 M€) et non 150
carrière pour asseoir leur confort financier.
Historiquement, cela n’a pas empêché la
(140M€).
Depuis 2014 que l’ancien ailier
moitié d’entre eux de n’avoir à peu près plus de Manchester United s’est vrai-
ment lancé, le projet Inter Miami
rien dix ans plus tard, mais avec le niveau des
salaires saoudiens, il faudra vraiment faire avance doucement. Il a intégré le
beaucoup d’efforts. Il est l’heure de rappeler Championnat nord-américain en
2020 mais, trois ans plus tard,
que Pelé et Beckenbauer ont joué ensemble beaucoup reste à construire,
au New York Cosmos, et que Cruyff, Best, même si le centre d’entraînement
Gerd Müller et tant d’autres ont aussi évolué correspond aux hauts standings
aux États-Unis, où le foot n’était rien ou pas européens.
grand-chose. Rien de neuf dans le foot, Le chantier du stade, crucial,
au fond : il y a toujours un nouveau monde, n’a toujours pas vraiment com-
que l’ancien monde visite avant de disparaître. mencé, au point de ressembler à
un serpent de mer. La franchise
cherche depuis 2014 un terrain
chantier
Actuelle dernière de la Conférence Est,
la franchise de David Beckham
n’a toujours pas de stade,
alors qu’elle cherche depuis 2014
un terrain pour en construire un.
susceptible d’accueillir sa nou-
velle enceinte, qui n’a pour l’heure
qu’un nom : le Miami Freedom
Park. D’une capacité théorique de
26 000 sièges, adossé à un projet
immobilier abritant entre autres
des bureaux et un hôtel, il devait
s’installer à Port Miami.
En 2018, il a basculé du côté
d’Overtown, à la place d’un terrain
de golf qui s’est avéré abondam-
ment pollué, et c’est encore sur le
site officiel du club qu’il est visible
de la façon la plus tangible : on y
rappelle que la population s’est
déclarée favorable au projet à
lions de dollars (57 M€) et rebap-
tisé Drive Pink Stadium.
Pour David Beckham, le rêve
américain n’est pas tout rose,
pourtant. Le premier match de
MLS de l’Inter Miami devait l’op-
poser, le 14mars 2020, au Galaxy
de Los Angeles, ce qui ressem-
blait à un joli clin d’œil.
“Ils veulent des joueurs
qui courent. Ils ont changé
''
de stratégie
UN PROCHE DE LA FRANCHISE
Deux jours avant, la saison a été
suspendue en raison de la pandé-
mie de Covid-19. Depuis, sa fran-
chise reste un acteur mineur du
Championnat nord-américain.
Éliminée au premier tour des
play-offs en 2022, elle a peu de
chances de les voir en 2023, Lionel
Messi ou pas. Sur le terrain, l’Inter
Miami se traîne à la 15e et dernière uu
 Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
football
Une perte économique
pour le PSG...
Lionel Messi a beaucoup apporté au champion de France.
Son départ risque de ne pas être neutre pour les finances du club.
ARNAUD HERMANT
«Merci Leo». À l’heure d’annoncer
samedi dernier la fin de sa collabo-
ration avec Lionel Messi (35ans) au
terme de son contrat le 30 juin, le
PSG a fait dans la sobriété. Cette
communication a minima a con-
trasté avec les éloges formulés à
l’arrivée de la star argentine en
août 2021. En deux ans, aux yeux
d’un certain nombre de suppor-
ters, le septuple Ballon d’Or France
Football est passé du statut de hé-
ros à celui de paria, au point d’in-
carner le rejet du foot business.
Si, sportivement, l’Argentin n’a
peut-être pas répondu à toutes les
attentes, notamment lors des
matches décisifs de Ligue des
champions, son passage en
France a été un franc succès éco-
nomique pour le PSG.
Dans les secteurs du merchan-
dising, du sponsoring et du digital
son apport a été immédiat et signi-
ficatif, autant pour la notoriété que
les finances parisiennes. Après sa
signature à l’été 2021, le PSG a ga-
gné plus de 25millions de suiveurs
sur les réseaux sociaux en un
mois. Entre juillet 2021 et juin 2023,
les comptes Facebook et Twitter
en anglais du club sont respective-
ment passés de 9 à 11 millions de
suiveurs et de 700 000 à 4,1 mil-
lions de followers. Leurs pendants
espagnols ont aussi fortement
grossi. Le joueur compte 468 mil-
lions d’abonnés sur Instagram,
soit 400 de plus que le club.
Depuis l’annonce du départ de
Messi, 2 millions environ de ses
uu place de la Conférence Est, au mi- Un supporter agitant fans ont cessé de suivre des comp-
lieu de la saison régulière. « Ce un drapeau aux tes du PSG. Le phénomène risque
club, c’est une merveille. Mais au couleurs de l’Inter de se poursuivre dans les semai-
début, les propriétaires ont voulu Miami lors d’un match nes à venir, surtout chez les jeu-
frapper fort en recrutant Gonzalo à Fort Lauderdale. nes, très friands des footballeurs.
Higuain, Blaise Matuidi et Rodolfo
Pizarro, explique un proche de la
franchise. Sauf qu’ils ont dépassé
le salary-cap. Il y a eu une enquête
et ils ont été sanctionnés pour
trois ans. C’est la dernière année.
L’année prochaine, ça ira mieux.
Maintenant, ils veulent des joueurs
qui courent. Ils ont changé de stra-
tégie. Aujourd’hui, c’est une équipe
moyenne.» Et en crise.
Phil Neville, l’ancien coéquipier
de David Beckham à Manchester
Jacques Feeney/OFFSIDE/Presse Sports
United, nommé entraîneur en
janvier 2021, a été remercié la se-
maine dernière. Il pourrait être
remplacé dans les prochaines
heures par Gerardo Martino, qui a
dirigé le septuple Ballon d’Or en
sélection argentine et au FC Bar-
celone. Avec les arrivées possi-
bles de Jordi Alba et Sergio Bus-
quets, Miami pourrait d’un coup
ressembler à une franchise cata- N’Golo Kanté, le 18 avril, lors de Chelsea - Real Madrid
lane. É en Ligue des champions (0-2).
5
transferts
champions ? Peut-être les deux...
Autre secteur où le PSG a pris une
réelle dimension : sa valeur à l’in-
ternational, qu’il est facile de juger
avec les tournées. Celle de l’été
dernier au Japon a rapporté
12 M€, les deux jours cet hiver au
Qatar et en Arabie saoudite, 10M€.
La présence des trois stars pari-
siennes y est évidemment pour
quelque chose. La prochaine tour-
Le département sponsors, no- aussi avec Socios qui, en plus de née au pays du Soleil-Levant s’an-
tamment pour les partenariats lo- l’accord avec le PSG, en a aussi nonce aussi très rémunératrice,
caux dans le monde, devrait aussi convenu un avec le champion du même sans l’Argentin. Et les sui-
être impacté. L’ancien Barcelonais monde 2022. vantes?
jouit d’une telle aura à l’internatio- Le club considère que c’est
nal que certains partenaires du dans ce secteur qu’il pourrait être “On a augmenté la valeur
financière du club
''
club pourraient s’interroger sur le plus touché, plus que sur les
l’opportunité de s’associer au PSG ventes de maillot où Messi est UNE SOURCE INTERNE AU PSG
maintenant que sa star numéro 1 pourtant le numéro un, devant
est partie. Sur les montants des Mbappé et Neymar. Après le suc- Au PSG, on reconnaît que l’apport
contrats, cette fin d’aventure pour- cès de l’Argentine en Coupe du de Messi aux revenus du club a été
rait aussi avoir des effets néfastes. monde, les ventes de tuniques du immédiat, mais on ajoute qu’il est
PSG à son nom ont encore bondi. aussi «long terme». Il lui a permis
Numéro 1 des ventes Paris écoule un million de maillots de travailler son image de marque,
de maillots par an environ, dans ce total, la de renforcer son attractivité spor-
La société Crypto.com, qui a rejoint part de Messi est loin d’être négli- tive et économique et d’accroître
le club en septembre 2021 et est geable. Il faudra voir à l’avenir si le ses revenus en pesant sur les né-
encore sous contrat un an, est un champion de France peut mainte- gociations avec les clients, pros-
cas d’école. Elle avait commencé nir ce niveau d’attractivité en mer- pects et partenaires. « Au final, le
les négociations avec le PSG bien chandising si Neymar s’en va aussi fait de faire venir Messi a été un suc-
avant que la Pulga signe à Paris. cet été et Mbappé dans un an. cès financier, on a augmenté la va-
Un accord autour de 2,5 M€ an- On peut penser que non. D’au- leur financière du club », dit-on en
nuels était sur le point d’être validé tant qu’un ralentissement de l’ac- interne. Désormais y aura-t-il un
quand Messi a rejoint Paris et, au tivité a déjà été observé en France après Messi aussi profitable pour
final, le deal s’est réalisé à 8M€ par en cette fin de saison. L’effet du dé- le club ? Si oui, sa trace au PSG
an, soit presque fois trois plus cher. part de Messi ou la récurrence des sera bien plus profonde que ses
Le même effet de levier a prévalu déceptions sportives en Ligue des seules performances sportives.
Le premier est passé de 1,2 à 2 millions de suiveurs
... et pour la Ligue 1 et le second de 500 000 à 1,1 million.
Dans le cadre de son plan de développement d’ici à 2032,
Alors que la Ligue de football professionnel (LFP) pensé avec la création de la société commerciale et l’apport
va lancer en septembre son appel d’offres pour les droits télé par le fonds d’investissement CVC de 1,5 milliard d’euros,
2024-2028 et espère récolter « aux alentours du milliard la LFP prévoit environ 200 M€ de droits télé internationaux
d’euros », selon les mots de son président Vincent Labrune à partir de 2024-2025, au lieu de 81 M€ cette saison,
(voir L’Équipe de mardi), le départ de Lionel Messi n’est pas et un triplement des revenus digitaux, de 10 à 35 M€.
une bonne nouvelle. À l’international, la présence en Ligue 1 L’organisateur thaïlandais du Trophée des champions,
du champion du monde 2022 a permis de mettre un coup le 5 août, à Bangkok, a fait faux bond à la LFP il y a quelques
de projecteur accru pendant deux saisons, partout sur jours. Les raisons officielles demeurent nébuleuses mais,
la planète, sur le Championnat français et de booster selon certaines sources locales, l’absence de Messi aurait
sa notoriété. Et pas seulement en Argentine où, selon la LFP, pesé. Lors de l’édition 2022 à Tel-Aviv (Israël), l’Argentin
« son audience est stable depuis 2019 ». était de loin le joueur le plus populaire. Son départ,
Si les réseaux sociaux de la Ligue n’ont pas encore été qui pourrait s’accompagner de celui de Neymar cet été,
impactés par la fin de l’aventure française de l’Argentin, et possiblement de Kylian Mbappé dans un an, risque
les comptes Facebook et Twitter de la Ligue 1 Uber Eats d’avoir des répercussions sur le plan de développement
ont fait un bond significatif entre juillet 2021 et juin 2023. de l’instance. A. H.
Chelsea
L’imbroglio Kanté plusieurs blessures aux ischio-
jambiers et été opéré en octobre.
Ses absences à répétition l’ont
Alors qu’une source du club a annoncé à l’AFP que éloigné de l’équipe de France,
le Français rejoignait Karim Benzema à Al-Ittihad, dont il n’a plus porté le maillot de-
puis plus d’un an (France -Dane-
certains proches estiment que son choix n’est pas fait. mark, 1-2, le 3 juin 2022). Il a raté
le dernier Mondial et ne figure pas
150 sélections en équipe de a bien des discussions, mais pas dans la liste pour le rassemble-
France réunies sous les rayures de signature ou de visite médi- ment de juin et les matches con-
jaunes et noires d’Al-Ittihad. Voilà cale, ni même de choix, alors que tre la Grèce et Gibraltar.
le projet du club de Djeddah, qui Chelsea et d’autres clubs se se- Un exil doré – un contrat colos-
veut associer N’Golo Kanté et Ka- raient positionnés pour le cham- sal est évoqué – pourrait compro-
rim Benzema. Alors que l’arrivée pion du monde de 32 ans, en fin de mettre un retour auquel Didier
de l’attaquant est officielle depuis contrat avec les Blues. Deschamps assurait toujours
lundi, une source interne au club a croire au printemps. Chez le
assuré hier à l’AFP que le milieu Absences à répétition champion d’Arabie saoudite en ti-
de terrain avait lui aussi franchi Touché aux adducteurs en fin de tre, Kanté pourrait allonger une
le pas et signé « pour trois ans ». saison, Kanté n’a disputé que collaboration assez restreinte
Cependant, certaines sources 7 rencontres de Premier League avec Benzema, avec qui il n’a par-
proches du dossier relatent qu’il y cette saison. Il avait avant subi tagé que 7 sélections. L. T., H. De.

6
Nagelsmann,
le feuilleton
démarre
Le Paris-SG a poursuivi ses discussions
avec le technicien allemand, hier.
Le club assure que l’issue n’est pas imminente.
LOÏC TANZI
Plusieurs rendez-vous ont eu lieu
ces dernières quarante-huit heu-
res pour tenter de faire avancer
une arrivée de Julian Nagels-
mann au Paris-Saint-Germain.
Luis Campos, le conseiller foot-
ball du club, a rencontré Volker
Struth, l’agent de l’entraîneur al-
lemand, dans un grand hôtel pa-
risien proche de la place de la
Concorde. Hier, Nasser al-Khe-
laïfi devait aussi s’entretenir avec
des parties prenantes du dossier
dans l’espoir de pouvoir gagner
du terrain sur celui-ci.
À Paris, on ne cache désormais
plus que l’ancien technicien du
Bayern Munich est la priorité
pour devenir le prochain entraî-
neur du club. Mais on tient aussi à
Bellingham, royale recrue
Le transfert au Real Madrid du milieu anglais de Dortmund a été officialisé, hier.
Il rejoint la Maison blanche pour six ans contre un chèque de 103 millions d’euros.
DE NOTRE CORRESPONDANT
ANTOINE SIMONNEAU
MADRID – Après le départ soudain
de Karim Benzema pour Al-Itti-
had, les dirigeants du Real Madrid
n’ont pas traîné pour consoler
leurs supporters. En s’attachant
les services de Jude Bellingham,
les Merengues tiennent leur pre-
mière recrue galactique. Son
transfert a été officialisé, hier
après-midi, par le Borussia Dort-
mund sur son site Internet. Le
club allemand a indiqué que « les
deux parties sont parvenues à un
accord de principe » sur la vente du
milieu anglais, dont le montant
Jan Huebner/Imago / Panoramic
eFootball transferts
assurer qu’il n’est pas le seul
technicien en discussions avec
les dirigeants. Certaines sources
internes expliquent aussi que la
finalisation du dossier n’est pas
imminente. Nasser al-Khelaïfi
est attendu à Istanbul aujourd’hui
dans le cadre de l’ECA (l’Associa-
tion européenne des clubs, dont il
est le président). Il devrait y rester
jusqu’à la finale de la Ligue des
champions entre l’Inter Milan et
Manchester City, samedi.
L’hypothèse Henry
toujours sur la table
Le président du Paris-SG fera ce
qu’il faut depuis la Turquie pour
faire progresser le dialogue. Sur
les bords du Bosphore, le Qata-
rien devrait notamment croiser
les dirigeants du Bayern Munich.
Real Madrid
s’élève à 103 millions d’euros.
Bellingham est donc, officielle-
ment, devenu le deuxième trans-
fert le plus cher de l’histoire du
club madrilène, après celui
d’Eden Hazard (115 M€ en 2019)
qui fut un échec cuisant. Mais l’in-
ternational anglais (24 sélections,
1 but) pourrait rapidement détrô-
ner le Belge. En fonction de divers
bonus liés à ses performances et
aux titres remportés par le Real,
les Merengues pourraient payer
en plus jusqu’à 30 % de l’indem-
nité fixe du transfert. Soit au maxi-
mum 133,9 millions d’euros.
Le joueur formé à Birmingham
va s’engager jusqu’en juin 2029.
Paris-SG
Les sujets de Nagelsmann et de
Lucas Hernandez viendront sû-
rement à un moment donné dans
les échanges.
Pendant ce temps, Campos
devra enchaîner les rendez-vous.
L’hypothèse d’une signature de
Thierry Henry comme adjoint est
toujours sur la table. Preuve que
Nagelsmann se voit un avenir à
Paris, il a déjà commencé à réflé-
chir aux contours de son futur ef-
fectif et aux noms qu’il pourrait
proposer au conseiller portugais
pour atteindre ses objectifs. É
Certains médias évoquent un sa-
laire de l’ordre de 20 M€ brut par
saison. Il aurait refusé les appro-
ches plus juteuses de Manche-
ster City et Liverpool, qui ont
abandonné devant sa volonté in-
flexible de rejoindre le Real.
La succession naturelle
de Luka Modric
Pour les dirigeants madrilènes,
Bellingham (19 ans) est le rem-
plaçant naturel de Luka Modric
(37 ans), sa capacité à marquer en
plus (14 buts cette saison). Son re-
crutement s’inscrit dans leur
stratégie d’assurer la relève au
milieu de terrain, avec des jeunes
considérés comme les plus talen-
tueux de leur génération et déjà
rodés au plus haut niveau :
Eduardo Camavinga (20 ans),
Aurélien Tchouaméni (23 ans) et
Federico Valverde (24 ans).
Toujours avec les expérimen-
tés Modric et Kroos, les Meren-
gues disposent d’un milieu capa-
ble de briller sur tous les tableaux.
La mission de Carlo Ancelotti sera
désormais de réussir à bien gérer
le temps de jeu et les ego.
Jude Bellingham
a passé trois saisons
au Borussia Dortmund.
Julian Nagelsmann,
alors sur le banc
du Bayern Munich,
Disasi à un pas de MU
lors de la victoire Même si Monaco et le club mancunien doivent s’entendre
des Bavarois au Parc sur les modalités du transfert, c’est vers l’Angleterre
des Princes face au que le défenseur international a porté son choix.
PSG (1-0), le 14 février.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL PERMANENT
ANTOINE MAUMON
DE LONGEVIALLE
MONACO – Comme ses partenaires
de l’ASM, ce n’est qu’hier qu’Axel
Disasi a vidé son casier du centre
d’entraînement de La Turbie. Il y a
une quinzaine de jours, les diri-
geants monégasques avaient
promis à leurs joueurs une prime
en cas d’obtention de la 4e place,
qualificative pour la Ligue Europa.
La mission ayant échoué et
l’équipe de la Principauté s’étant
écroulée au point de manquer
également la marche vers la Li-
gue Europa Conférence, c’est à du
rab que les joueurs ont eu droit.
Sans Philippe Clement, leur en-
traîneur, démis de ses fonctions
Axel Disasi lors dimanche, et sans ballon : Wis-
de la défaite sam Ben Yedder et ses partenai-
de Monaco res ne venaient chaque jour de-
face à Toulouse puis lundi que pour un bref footing
(1-2), samedi. en guise de sanction.
Frédéric PorcuL’Équipe
Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
Alexis RéauL’Équipe
Tout le monde s’est donc quitté
hier pour se retrouver le 3 juillet,
date de la reprise de l’entraîne-
ment. Sera présent Thiago Scuro,
le successeur de Paul Mitchell au
poste de directeur sportif: sa prise
de poste au 1er juillet a été officiali-
sée hier. Mais ce devrait être sans
Axel Disasi (25 ans, 3 sélections).
Le futur du défenseur s’écrit
ailleurs qu’en Principauté. Et le
lieu est quasiment connu.
Après avoir été approché par
une bonne partie des très grosses
cylindrées du continent, le choix
du joueur, très tenté par la décou-
verte de la Premier League, se
porte clairement sur une destina-
tion : Manchester United. Entrés
en contact avec son entourage
dès cet hiver, les Red Devils ont
toujours eu une longueur
d’avance sur la concurrence et
ont continué à avancer leurs pions
ces dernières semaines.
Le départ de Fofana
également programmé
À deux ans de la fin de son contrat
avec l’ASM, où il est arrivé il y a
trois ans, et sept mois après être
devenu international et avoir dis-
puté une finale de Coupe du
Monde, Disasi se sait à un tour-
nant de sa carrière. Cela tombe
bien, Monaco est tout à fait dis-
posé à le vendre. Le départ cet été
de son vice-capitaine, comme ce-
lui de son partenaire de l’équipe
de France Youssouf Fofana, était
programmé depuis plusieurs
mois afin d’équilibrer un budget
structurellement déficitaire. Le
manque à gagner d’une saison à
venir sans Coupe d’Europe ne fait
que renforcer ce souhait.
Si les deux clubs ne sont pas
encore entrés dans le vif des né-
gociations, Monaco espère obte-
nir entre 40 et 50 millions d’euros
pour le transfert de son joueur.
Une somme tout à fait à la portée
de Manchester United.

8
Al-Ittihad via Reuters
ALBAN TRAQUET
Le tour de chauffe a débuté. Alors que la
FIFA s’apprête à lancer la procédure de
candidature pour l’organisation de la
Coupe du monde 2030, le président bahreï-
nien de l’AFC, la Confédération asiatique,
dont dépend l’Arabie saoudite, a récem-
ment posé les jalons de l’immense ambi-
tion du royaume wahhabite. «L’Arabie saou-
dite arrive en force, a expliqué à Beyrouth
(Liban), le 22 mai, le cheikh Salman ben
Ibrahim al-Khalifa. Nous sommes en train
de nous coordonner avec les autres Confédé-
rations et la FIFA pour accueillir la Coupe du
monde en 2030 ou en 2034, en accord avec
tout le monde, pour que, une fois le dossier
déposé, nous soyons confiants à 90 %, au
moins.»
La désignation, par le Congrès de la
FIFA, du ou des pays hôtes de la Coupe du
monde 2030 – l’édition du centenaire – in-
terviendra à l’automne 2024. Face aux pré-
candidatures du trio Maroc-Espagne-Por-
tugal et du quatuor sud-américain
Argentine-Chili-Uruguay-Paraguay, l’Ara-
bie saoudite envisageait un ticket triconti-
nental avec l’Égypte et la Grèce. Mais cette
association a été mise à mal, en avril, par le
ministre des Sports égyptien, qui a annoncé
le retrait de son pays de cette course pour
2030.
Première puissance économique du
monde arabe, l’Arabie saoudite est dirigée
de facto par le prince héritier et autocrate
Mohammed ben Salmane (37 ans), dit
«MBS». L’assassinat sordide du journaliste
du Washington Post Jamal Khashoggi par
des agents du royaume, en octobre 2018, et
dont « MBS » est suspecté d’être le com-
manditaire, avait temporairement gelé ses
efootball Arabie saoudite
L’incroyable
offensive
saoudienne
L’Arabie saoudite veut s’imposer comme un acteur incontournable
du foot business, malgré les critiques sur ses violations des droits
humains. Après avoir attiré Cristiano Ronaldo et Karim Benzema,
elle prépare sa candidature à l’organisation de la Coupe du monde.
velléités, sous le flot des indignations offi- Karim Benzema
cielles. avec les dirigeants
d’Al-Ittihad,
Sur le modèle du Qatar son nouveau club,
Mais la « realpolitik » a rapidement repris mardi après
ses droits, alors que la guerre russe en sa signature
Ukraine monopolise les regards depuis pour trois ans.
seize mois. Et l’Arabie saoudite – qui se dé-
gage opportunément, de son côté, d’un ter-
rible conflit au Yémen (400 000 victimes, se-
lon l’ONU) – en profite, concentrée sur le
programme de diversification économique
de sa « Vision 2030 », pour sortir de sa dé-
pendance à la rente pétrolière, et l’exten-
sion de ses domaines d’influence diploma-
tique, notamment au Moyen-Orient.
La Coupe du monde au Qatar, à la fin de
l’année dernière, fut aussi l’occasion de ré-
affirmer sa place, sur fond de réconciliation
en mondovision avec son voisin du Golfe,
après le blocus imposé au petit émirat (juin
2017-janvier 2021). Lors de la cérémonie
d’ouverture, le 20 novembre, au stade Al-
Bayt, «MBS» figurait au tout premier rang
protocolaire, à la gauche de Gianni Infan-
tino, le président de la FIFA, et au même ni-
veau que la dynastie Al-Thani (le père, Ha-
mad, et le fils, Tamim), qui contrôle le petit
émirat gazier. « Lorsque “MBS” est allé à la
cérémonie d’ouverture, c’était une recon-
naissance pour mieux se hisser sur la scène
internationale et pouvoir mener son propre
Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
agenda, qui est d’impulser une dynamique,
explique le géopolitologue Raphaël Le Ma-
goariec, spécialiste du Golfe. L’Arabie saou-
dite emploie un nouveau lexique pour parler
au monde et elle considère que c’est son mo-
ment. Son soft power était religieux et là, elle
se met dans le sillage des micro-monarchies
qui la bordent, sur sa partie orientale, pour se
réimposer comme interlocuteur majeur de la
région. L’organisation de la Coupe du monde
est l’un de ces éléments. C’est le symbole
d’un pays qui va de l’avant et qui voudra, aussi,
surpasser le Qatar.»
À jamais le premier à organiser un tour-
noi mondial dans un pays arabo-musul-
man, le Qatar a montré la voie à ses grands
frères du désert. Dans l’intense lobbying
nécessaire à une telle campagne et dans la
pénétration des instances, en premier lieu.
Président de la Fédération saoudienne
(SAFF), Yasser al-Misehal a ainsi intégré le
Conseil de la FIFA – son «gouvernement»
– le 1er février. Le 12 mai, la Fédération sa-
oudienne a également signé un accord de
coopération et de développement de cinq
ans avec la CAF (la Confédération africaine
de football).
Présence accrue en Afrique
Selon le quotidien britannique The Guar-
dian, cet accord pourrait en outre engen-
drer un soutien saoudien, à hauteur de
200 millions de dollars (187 M€), à la pro-
chaine Super Ligue africaine des clubs, qui
doit débuter en octobre. Une bonne façon
d’entretenir un « électorat » potentiel en
vue de l’organisation de la Coupe du
monde, sur un continent qui représente un
indispensable réservoir de voix (la CAF
compte 54 membres, sur les 211 fédéra-
tions affiliées à la FIFA). uu
 Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
football
uu Il faut aussi effectuer des répétitions
pour être prêt quand le moment sera venu.
L’Arabie saoudite sera l’hôte de la pro-
chaine Coupe du monde des clubs, en dé-
cembre prochain. Début février, elle a éga-
lement obtenu l’organisation de la Coupe
d’Asie 2027. Son intégration dans les cer-
cles internationaux du sport et sa montée
en puissance sur les grands événements
s’accélèrent. Le premier exportateur mon-
dial de pétrole organise notamment sur
ses terres le Dakar (*) et un Grand Prix de
F1 (à Djeddah, depuis 2021). Il finançait
également le LIV Golf, un circuit dissident
lucratif qui fracturait les acteurs de la disci-
pline, avant que celui-ci ne fusionne, mardi,
avec les circuits nord-américain PGA et eu-
ropéen DP World Tour. Quant au ministre
des Sports saoudien, il a fait part, l’an der-
nier, du souhait de son pays d’accueillir les
JO, considérés comme un «objectif ultime».
Une entreprise
de « sportwashing » ?
En octobre dernier, sa désignation pour ac-
cueillir les Jeux d’hiver asiatiques, à l’hori-
zon 2029, a suscité de nombreuses interro-
gations. La compétition devrait se dérouler
à Trojena, un secteur montagneux de
Neom, une mégalopole futuriste en cons-
truction au nord-ouest du pays, près de la
mer Rouge, qui cristallise la folie des gran-
deurs du prince héritier saoudien.
Un projet d’un montant délirant – plu-
sieurs centaines de milliards de dollars –
dont la faisabilité est mise en doute par des
architectes et des scientifiques. Et qui sus-
cite encore la polémique sur le terrain des
droits humains. Début mai, des experts de
l’ONU ont dénoncé les exécutions prévues
de trois membres d’une tribu saoudienne
Arabie saoudite
opposés à ce projet, qui entraînerait des ex-
pulsions forcées. Dans sa quête de réhabi-
litation, l’Arabie saoudite de «MBS» a éga-
lement profité de la fin du blocus imposé au
Qatar, en janvier 2021, pour boucler, neuf
mois plus tard, la reprise de Newcastle, ra-
cheté à 80 % par le fonds souverain saou-
dien (PIF), et qui s’est qualifié pour la pro-
chaine Ligue des champions. C’est un
autre aspect de la toile d’investissements
saoudiens dans le foot, où des acteurs un
peu moins visibles occupent le marché.
Comme le groupe United World, basé à Ge-
nève et propriété du prince Abdullah ben
Mosaad, qui détient cinq clubs, dont Châ-
teauroux (National).
Privatisation des clubs
Ou comme Turki al-Sheikh, un proche con-
seiller de « MBS », un membre de l’aristo-
cratie royale, issu des forces de sécurité,
qui a racheté le club espagnol d’Almeria en
2019. Qualifié de « voyou » par feu Jamal
Khashoggi, l’impulsif Al-Sheikh dirige l’Au-
torité générale saoudienne du divertisse-
ment (GEA), la branche culturelle, au sens
large, du programme «Vision 2030». Il fut le
maître de cérémonie, mi-janvier, de la Ri-
yad Season Cup, ce match amical entre le
PSG et une sélection des deux grands clubs
locaux, Al-Nassr et Al-Hilal.
L’offensive saoudienne passe aussi par
un « projet de privatisation et d’investisse-
ment des clubs », lancé le 5 juin par le pou-
voir, et l’affichage en vitrine de stars abso-
lues du jeu. Cristiano Ronaldo (38 ans) a
signé en décembre à Al-Nassr, avec un
contrat de 200M€ qui court jusqu’en 2025.
Un montant qui doublerait dans le cadre
d’une promotion du Portugais de la candi-
dature saoudienne à l’organisation de la
Coupe du monde. Karim Benzema (35ans),
dont le départ du Real Madrid a été officia-
lisé dimanche, s’est engagé dans la foulée
pour trois ans à Al-Ittihad, champion en ti-
tre, qui espère également N’Golo Kanté
(voir pages4-5).
La FFF dans la boucle
d’influence
Le royaume rêvait aussi d’installer sur son
sol Lionel Messi, parti du PSG, pour ses
derniers feux, mais l’Argentin a finalement
porté son choix sur l’Inter Miami (MLS, voir
pages 3 et 4-5). Déjà partenaire de luxe de
Visit Saudi, l’office du tourisme local, le
champion du monde en titre argentin, qui
aura 36ans à la fin du mois, avait été la cible
d’une offre extravagante, à 1milliard d’eu-
ros sur deux ans. Une offre là encore amor-
cée au sommet de l’État et qui concernait
probablement Al-Hilal.
Sur ce grand échiquier d’image et d’in-
fluence, chaque pion a son importance. En
janvier 2022, une académie de la FFF a été
inaugurée à Riyad, sans publicité de l’ins-
tance, mais en présence de l’ambassadeur
de France en Arabie saoudite. Début mai, la
secrétaire générale de la « 3F », Laura
Georges, était également en visite de cour-
toisie à Riyad, où elle a rencontré la vice-
présidente de la Fédération saoudienne,
Lamia bint Bahian, toute première femme
à occuper un tel poste au sein de la SAFF.
L’envoi d’un autre signal extérieur dans un
régime qui maintient, malgré de récents
assouplissements, un système légal de tu-
telle masculine. É
*Le rallye-raid est organisé par Amaury
Sport Organisation (ASO), propriété du
groupe Amaury, qui détient notamment
L’Équipe, et il se déroule en Arabie saoudite
depuis 2020.
9
-en brèves
TRÈS COURT MANCHESTER UNITED
paris-sg Le Qatar propose
L'ÉTAT DE RICO
« ÉVOLUE 5,8 milliards
FAVORABLEMENT »
Toujours hospitalisé d'euros et pose
à Séville, à l'hôpital
universitaire Virgen del un ultimatum
Spi/Icon Sport
Rocio, le deuxième gardien La vente de Manchester United pour-
du PSG Sergio Rico demeure rait connaître une étape décisive cette
dans un état grave après semaine. Le Cheikh Jassim ben Ha-
son accident de cheval, mad al-Thani, en compétition avec In- Après cette nouvelle proposition qu'ils
survenu le 28 mai. Mais eos pour le rachat des Red Devils, a jugent « énorme par rapport au prix ac-
les nouvelles sont plutôt transmis une cinquième et dernière tuel et passé de l'action du club », les
rassurantes. « L'équipe offre en début de semaine, selon des porteurs de l'offre qatarienne ont fait
médicale a arrêté sources proches de la candidature qa- savoir qu'elle serait la dernière et ont
complètement la sédation tarienne.Celle-ci s'établirait à près de fixé un ultimatum serré. « Étant donné
de Sergio Rico et, pour le 5,8 milliards d'euros, auxquels s'ajou- que le Cheikh Jassim a suivi tous le pro-
moment, son état évolue terait 1 milliard d'euros injecté dans les cessus requis depuis février 2023, et sur-
favorablement. Il demeure caisses du club et les infrastructures, tout étant donné que le mercato ouvre
cependant grave et (Rico) selon les mêmes sources. L'offre con- dans quelques semaines et qu'il aura
continue d'être placé en soins cerne le rachat de l'ensemble de l'ac- une énorme influence sur l'avenir du
intensifs », a communiqué tionnariat du club, actuellement déte- club, le cheikh Jassim ne fera plus d'of-
l'hôpital. Un prochain nu par la famille Glazer, ce qui différe- fre, assure un proche du dossier. Par
communiqué est attendu rait du dossier Ineos selon les élé- conséquent, le Cheikh Jassim ne s'enga-
demain, sauf si la situation ments qui ont déjà fuité sur le projet gera plus dans le processus après une
évolue fortement. britannique. date limite fixée à ce vendredi.» L. T.
angers
CHABANE JUGÉ
EN MARS 2024 BREST
Saïd Chabane, l'ancien
président d'Angers, sera Roy jusqu’en 2025
jugé devant le tribunal Le directeur sportif du Stade Brestois Grégo-
correctionnel de Bobigny ry Lorenzi apparaissait confiant en zone mix-
du 25 au 29 mars 2024. te samedi dernier au sujet de la prolongation
Il y comparaîtra pour de son entraîneur, Eric Roy, dont le contrat
« exercice illégal de arrivait à son terme le 30 juin. Et il avait rai-
l'activité d'agent sportif et son. Brest a en effet annoncé hier la prolon-
Alain Mounic/L’Équipe
blanchiment en bande gation jusqu'en 2025 de son technicien de
organisée », a annoncé hier 55 ans. Arrivé dans le Finistère le 3 janvier, il a
la juridiction. Les brillamment obtenu le maintien, son seul
investigations portent sur objectif de la saison. « Je suis très heureux de
des transactions continuer l'aventure, a déclaré Roy hier sur la
financières douteuses liées chaine L’Equipe. J'ai envoyé un petit message de remerciement au club, aux joueurs
à des transferts de joueurs. et aux supporters. Ça a été cinq mois intenses, avec beaucoup d'émotions. (...) Il y a une
relation de confiance avec le club. On verra au soir de la première journée l'effectif que
amiens l'on aura, et si on sera capables d'être plus ambitieux. »»
DAF VA S’ENGAGER
Quelques mois seulement
après son départ de Dijon, BORDEAUX
en avril, Omar Daf a déjà
retrouvé un club. Le Guion devrait rester
technicien de 46 ans va Dans l'attente de la décision de la commission de discipline de la LFP à la suite de
s'engager avec Amiens, l'arrêt de Bordeaux - Rodez, vendredi dernier, les Girondins ne sont pas encore
qui vient de terminer à la tout à fait certains de la division dans laquelle ils évolueront la saison prochaine.
douzième place de Ligue 2. Mais, selon nos informations, ils continuent d'envisager l'avenir avec David Guion
Les deux parties étaient à leur tête. Alors que son contrat expirait au mois de juin si le club ne montait pas
en contact depuis plusieurs en Ligue 1, le technicien a rencontré le directeur sportif du club, Admar Lopes, en
semaines. Daf va donc début de semaine. Il lui a été signifié la volonté des Girondins de poursuivre l'aven-
devenir l'entraîneur de ture avec lui et son staff technique. L'ancien entraîneur de Reims pourrait rempi-
son troisième club après ler sur le même modèle que l'été dernier : il devrait s'engager pour un an avec une
Sochaux et le DFCO. L. T. option d'un an automatique en cas de montée en L1. E. T.
DNCG
PROGRAMME paiements, la faute à un tiraillement de
ESPAGNE Caen et Angers trésorerie.
À Caen, où les dirigeants doivent déci-
pas à l’abri
barrages d’accession / der aujourd'hui de l'identité du succes-
demi-finales retour
seur de Stéphane Moulin au poste
HIER La Direction nationale du contrôle de d'entraîneur (avec une annonce effec-
LEVANTE - Albacete gestion (DNCG) poursuit aujourd'hui tive a priori mi-juin), des questions se
(aller : 3-1).................................3-0
ses auditions, avec notamment celles posent depuis que le fonds d'investis-
AUJOURD’HUI
Alavés - Eibar
d'Angers et de Caen, pensionnaires de sement américain Oaktree, actionnai-
(aller : 1-1)................................21 h Ligue 2, qui pourraient se révéler pié- re à 80 % depuis 2020, a annoncé son
beIN Sports Max 4 geuses. futur désengagement. Une part de flou
Le club de l'Anjou, relégué, a été épin- règne, et l'entregent de Pierre-Antoine
finale glé deux fois par le même organisme Capton, président du conseil de sur-
DIMANCHE récemment (relégation administrative veillance, ne sera pas de trop pour ap-
Match aller..............................21 h avant repêchage en appel en porter quelques garanties. Les deux
SAMEDI 17 JUIN juillet 2021, encadrement de la masse clubs se disent en tout cas confiants
Match retour...........................21 h salariale en novembre). Il a aussi accu- avant l'examen de leur dossier. Verdict
sé, ces derniers temps, des retards de dans le courant de la journée. T. Do.

10
Ligue 1
Lyon
L’OL débauche à l’OM
Matthieu Louis-Jean, patron de la cellule de recrutement de Marseille,
va démissionner pour rejoindre Lyon, où il sera le nouvel homme fort
du secteur sportif.
HUGO GUILLEMET
Les dossiers du mercato de l’OL vont peut-
être enfin pouvoir exister et avancer. Eagle
Football et John Textor ont choisi leur nou-
veau patron du recrutement pour le club
lyonnais et, comme évoqué dans nos colon-
nes le 19 mai dernier, il s’agit de Matthieu
Louis-Jean. L’homme fort de la cellule de
l’OM, qu’il a rejoint en 2021, devrait signer un
CDI dans les prochains jours et remplacer
Bruno Cheyrou, avec un périmètre élargi. Ce
sera lui qui dirigera le mercato lyonnais avec
le choix définitif sur les joueurs, en collabo-
ration avec Textor, qui n’engagera pas de di-
recteur sportif cette saison comme il l’a fina-
lement annoncé la semaine dernière dans
une interview à L’Équipe.
Louis-Jean a bénéficé de cette décision
stratégique et a donc été préféré à Reda
Hammache, le directeur sportif du Red Star
(N) et ex-bras droit de Luis Campos à Lille,
que Textor apprécie beaucoup. Mais l’ancien
scout de Monaco formait un ticket avec Ma-
thieu Bodmer, le directeur sportif du Havre
Twitter @GonebackOff
Matthieu Louis-Jean va devenir le nouveau patron du recrutement de l’OL.
Nantes
Aristouy bientôt confirmé
Le principe est acté : depuis hier, la décision
de continuer l’aventure avec Pierre Aristouy,
nommé à la place d’Antoine Kombouaré à
quatre journées de la fin de la saison, est ac-
quise. Après le maintien arraché in extremis
contre Angers (1-0, samedi), Waldemar Kita,
le président, a validé la proposition de son fils,
Franck, directeur général délégué du club. Et
Bernard Le Bars/L’Équipe
football
dont il est proche, et le choix de Textor de ne
pas prendre de DS a donc joué en sa défa-
veur. Il devrait néanmoins rester dans les ra-
dars d’Eagle, qui souhaiterait collaborer
avec lui à l’avenir dans le cadre de missions
de scouting à l’international permettant de
renforcer la structure multiclubs de Textor.
Cheyrou écarté du cercle
décisionnel
Louis-Jean, lui, a également été poussé par
Dougie Freedman, le DS de Crystal Palace et
principal conseiller sportif de John Textor.
L’Écossais a déjà côtoyé le Français à Not-
tingham Forest, il fait partie de son réseau
ainsi que de celui de Iain Moody, son collabo-
rateur. Bruno Cheyrou, de son côté, avait
préparé le mercato estival, mais aucune de
ses pistes ne devrait être poursuivie par Ea-
gle. Le futur ancien responsable de la cellule
recrutement sera écarté du cercle décision-
nel à l’OL. Il endossera un nouveau rôle de
« player advocacy », un job de contact et de
médiation entre les joueurs d’Eagle et la di-
rection de la structure.
ce malgré l’obligation de verser une amende
de 25 000 euros par match de Ligue 1 pour au
moins une saison, puisque l’actuel entraî-
neur nantais ne possède pas le BEPF, le di-
plôme obligatoire pour diriger à ce niveau.
Pour que les choses soient formellement
établies, il manque seulement une à deux
pièces au puzzle : Aristouy (43 ans) doit trou-
ver un adjoint expérimenté, rompu à la L1. Un
technicien qui posséderait un profil proche,
par exemple, de Bruno Baronchelli ou Pa-
trick Collot, qui ont officié sur les bords de
l’Erdre dans l’ombre de Vahid Halilhodzic et
Christian Gourcuff il y a peu. Un adjoint sup-
plémentaire pourrait aussi venir renforcer le
staff technique. Oswaldo Vizcarrondo, bom-
bardé aux côtés d’Aristouy lors du remanie-
ment du 9 mai dernier, ne poursuivra pas sa
mission auprès d’un groupe qui devrait être
profondément remanié durant l’été et sera
beaucoup plus ouvert aux jeunes issus du
centre de formation. R. D.
Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
D1
droits télé
Étienne Garnier/L’Équipe
Les Parisiennes
Canal+parti et les Lyonnaises lors du choc
de D1 Arkema, le 21 mai,
au Parc des Princes (0-1).
pour prolonger chaîne cryptée d’en sous-licen-
cier une partie au besoin. Ou de
les diffuser sur l’une de ses an-
Alors que l’appel d’offres de la D1 Arkema tennes gratuites (C8 est dans ce
cas).
pour le cycle 2023-2027 a été déclaré infructueux Dans le deal en cours de finali-
le 12 mai dernier, la chaîne cryptée devrait sation, un contrat sur une durée
allongée devrait être choisi, mais
finalement signer un nouveau contrat avec la FFF. avec des étapes et des objectifs à
atteindre pour la FFF si elle veut
ÉTIENNE MOATTI l’instance Philippe Diallo. Ce der- avoir une meilleure rémunéra-
et SACHA NOKOVITCH nier a rencontré plusieurs fois tion de Canal+. Si tout fonctionne
Maxime Saada pour le convaincre selon les prévisions, le montant
L’histoire d’amour entre la D1 Ar- de continuer de miser sur le foot- final des droits pourrait connaître
kema et Canal+ est partie pour ball féminin français, qui se lance une augmentation mesurée et
durer. Diffuseur de l’intégralité du dans un ambitieux plan de déve- dépasser le million d’euros an-
Championnat de France de foot- loppement. Jean-Michel Aulas, nuels.
ball féminin depuis 2018 (contre l’ancien président de l’OL et peut- Si la prolongation n’est pas en-
900000euros payés à la FFF pour être futur président de la Ligue core signée, plus grand-chose ne
la saison 2022-2023), le groupe professionnelle féminine en semble pouvoir entraver une
dirigé par Maxime Saada avait ini- cours de création, s’est lui aussi nouvelle aventure sur le long
tialement formulé une proposi- impliqué dans le dossier. terme entre Canal+ et la D1 Ar-
tion inférieure à 1 million d’euros kema. Reste que la chaîne s’était
pour les deux meilleures affiches Canal+ attend publiquement plainte, ces der-
lors de l’appel d’offres du nou-
veau cycle 2023-2027, déclaré in-
une amélioration
de l’état des stades
niers temps, de l’état des stades
des clubs français, ne permettant
fructueux le 12 mai dernier faute Selon nos informations, les trac- pas selon elle d’assurer une pro-
de propositions financières satis- tations entre les deux parties sont duction de qualité. Ce point a fait
faisantes. sur le point d’aboutir autour d’un partie des discussions entre le
Depuis, les discussions de gré contrat qui inclurait finalement diffuseur et la FFF, qui s’est enga-
à gré ont bien avancé entre la FFF l’intégralité des lots (y compris les gée à lui fournir de bien meilleu-
et la chaîne cryptée, notamment 10 matches prévus en clair par res conditions pour exposer son
sous l’impulsion du président de saison), avec la capacité pour la produit. É
L’appel d’offres L1 et L2 lancé le 12 septembre
La rentrée va être brûlante pour le football professionnel prochainement permettre à la LFP d’allonger d’une année
français avec la consultation sur les droits télé de la Ligue 1 la commercialisation de ses droits. Aujourd’hui, la LFP
et de la Ligue 2 à partir de la saison 2024-2025. Elle va être perçoit 624 M€ par saison pour la L1. Amazon paye 250 M€
lancée le 12 septembre prochain, et les diffuseurs pour 80% des matches récupérés après la défaillance de
intéressés auront autour d’un mois pour répondre. Mediapro. Canal+ verse 332 M€ pour deux affiches et
Pour l’heure, on ne sait pas encore si les matches mis en Free débourse 42 M€ pour du quasi-direct. En Ligue 2,
vente seront pour quatre saisons, comme c’est la norme beIN Sports paye 30 M€ par an pour les deux meilleures
aujourd’hui, ou sur cinq. Un décret pourrait en effet très matches et Amazon 9 M€ pour le reste des rencontres. E. M.
 Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
11
efootball Ligue Europa Conférence Finale
Fiorentina (ITA) 1-2 West Ham (ANG)

Complètement
marteau 16 SUPPORTERS
DE LA FIORENTINA
ARRÊTÉS AVANT
LA FINALE
Les Hammers de West Ham ont remporté la Ligue La police tchèque a
Europa Conférence, cinquante-huit ans après leur annoncé hier un peu
avant midi avoir arrêté
victoire en Coupe des Coupes. L’Italie a perdu ses seize supporters de
deux premières finales européennes de la saison. la Fiorentina, suspectés
d'avoir attaqué des fans
de West Ham présents

VINCENT DULUC
C’était une finale sur un fil, et c’est
la Fiorentina qui en est tombée, à
la 90e minute, juste avant de partir
pour la prolongation qu’elle ima-
ginait, lorsque Lucas Paqueta a
adressé un ballon magique vers
Jarrod Bowen, qui a offert aux
Hammers leur premier trophée
européen depuis leur victoire en
Coupe des vainqueurs de Coupe
1965 face à Munich 1860 (2-0), et
leur premier trophée tout court
depuis la Cup en 1980.
Deux coupes d’Europe, mais
jamais un titre de champion d’An-
Fiorentina (ITA) 0 1
West Ham (ANG) 0 2
Arbitre : M. Del Cerro Grande (ESP).
À Prague, Eden Arena, 17 363 spectateurs.
Fiorentina
But : Bonaventura (67e).
Équipe : Terracciano – Milenkovic, Ranieri
(Igor Julio, 84e), Dodo, Biraghi (cap.) –
Bonaventura, S. Amrabat, Mandragora
(Barak, 90e) – Gonzalez, Kouamé (Saponara,
61e), Jovic (Cabral, 46e).
Entraîneur : V. Italiano.
Cartons. – 3 avertissements : Mandragora
(66e), Milenkovic (75e), S. Amrabat (85e).
West Ham
Buts : Benrahma (62e s.p.), Bowen (90e).
Équipe : Areola – K. Zouma (Kehrer, 61e),
Coufal, Emerson, Aguerd – Soucek, Rice
(cap.), Paqueta, Antonio (Ogbonna, 90e) –
Benrahma (Fornals, 76e), Bowen.
Entraîneur : D. Moyes (ÉCO).
Cartons. – 3 avertissements : Benrahma
(31e), Aguerd (53e), Bowen (90e).
Joe Klamar/AFP
gleterre : West Ham continue de dans un bar de Prague,
vivre une vie à part, en marge des avant la finale
grands du royaume, mais n’ou- de la Ligue Europa
bliera jamais cette finale à deux Conférence.
vitesses, lente pendant une Le but de la victoire de Jarrod Bowen (90e), à la lutte avec le défenseur Igor Julio. Trois personnes ont été
heure, bien plus vivante et renver- blessées selon les
sante ensuite, et qui a vu le 14e de ractère d’égaliser très vite par veaux pour tout le monde, cette sai- Ligue1 ne parvient jamais à rem- forces de l’ordre.
Premier League s’accrocher à Giacomo Bonaventura (67e), sur son, mais on a montré un grand ca- porter une Coupe d’Europe, du Le compte officiel de la
ses rêves dans une compétition une remise de Nicolas Gonzales, ractère. On a montré qu’on était moins depuis 1996, les anciens police tchèque a publié
qu’il aura traversée sans la moin- avant l’exploit de Paqueta, et la fi- une équipe avant tout. J’avais dit joueurs de Ligue1, si, puisque Al- sur Twitter une photo de
dre défaite. nition précise de Bowen (90e). qu’on allait écrire l’histoire. Ce tro- phonse Areola, Kurt Zouma, Thilo l’arrestation, montrant
Au micro de Canal+, Alphonse phée va être spécial, parce que Kehrer, Lucas Paqueta, Saïd Ben- des individus allongés
Areola seul Français Areola, titulaire en C4, rempla- cette fois, j’ai joué du début jusqu’à rahma, Emerson, Nayef Aguerd au sol, mains attachées
vainqueur d’une coupe çant en Premier League, a dit sa la fin.» Il sera aussi le seul joueur et Maxwel Cornet (non entré en derrière le dos.
européenne cette saison joie: «C’est extraordinaire, incroya- français vainqueur d’une coupe jeu) ont soulevé le trophée, hier
David Moyes, également écos- ble… Cela a été difficile à tous les ni- européenne, cette saison. Et si la soir, dans la nuit de Prague. É
sais, est devenu le premier en-
traîneur britannique à remporter
une Coupe d’Europe depuis Alex
Ferguson avec Manchester Uni-
ted en 2008, en Ligue des cham-
pions, et l’affaire sera cruelle pour
la Fiorentina. La Viola a vu le but
de Jovic refusé (45e+6) pour un
hors-jeu longuement examiné, et
son capitaine Cristiano Biraghi a
été malgré lui un personnage
central de la finale, en ayant le
crâne ouvert par un gobelet lancé
UNE FINALE LÉGENDAIRE
VOUS ATTEND À ISTANBUL
par un supporter de West Ham
(voir encadré), à la 33e minute, et
en provoquant le premier but de
la finale et le penalty de Benra-
hama (62e) pour une faute de
main.
Globalement dominatrice,
mais insuffisamment dange-
reuse (64% de possession, 16 tirs
à 8), la Fiorentina aura eu le ca-

Biraghi blessé par un projectile

Joe Klamar/AFP

De Bordeaux à Prague, les mêmes incidents, mais des conséquences différentes.

Cinq jours après l’arrêt de Bordeaux-Rodez (0-1) en Ligue 2, après que l’attaquant
ruthénois Lucas Buades a été bousculé par un supporter bordelais, la finale
de la Ligue Europa Conférence a repris après cinq minutes d’interruption,
à la suite de jets de gobelets des supporters de West Ham en direction des
joueurs de la Fiorentina, qui ont blessé le défenseur latéral italien Cristiano
Biraghi. Percuté par l’un des gobelets alors qu’il s’apprêtait à tirer un corner
à la 33e minute et touché au crâne, l’Italien a saigné abondamment, au point de
devoir se faire poser un bandeau pour reprendre la rencontre. Si le cas n’est pas
complètement comparable à celui de Bordeaux, car cette finale se jouait
sur terrain neutre, il confirme les jurisprudences dissemblables, en la matière,
dans le football européen. V. D.

12
Nicolas Luttiau/L’Équipe
UNE DEMIE À GRAND BRUIT
Espéré depuis le tirage au sort, le choc entre Carlos Alcaraz et Novak Djokovic, demain après-midi,
fait parler dans les travées de Roland-Garros et suscite un engouement à la hauteur du rendez-vous.
Court Alcaraz (ESP)
Chatrier Djokovic (SER)
DEMAIN
DAVID LORIOT
(avec F. Ra. et R. L.)
Mardi soir, à la tombée de la nuit,
on entendait déjà au loin le galop
d’un grand bruit. Dans la journée,
Novak Djokovic avait fait son
œuvre et dompté Karen Khacha-
nov en quatre manches pour vali-
der une 45e demi-finale en Grand
Chelem. Quelques heures plus
tard, dans un fracas terrifiant,
Carlos Alcaraz, numéro 1 mon-
dial de 20 ans au sourire candide
et au naturel désarmant, écra-
bouillait en trois sets Stefanos
Tsitsipas, 5e mondial, pour rejoin-
dre le Serbe dans une confronta-
tion sublime dont tout le monde
rêvait depuis le début de la quin-
zaine. Depuis le début de l’année.
Pour la première fois depuis le
tournoi de Madrid 2022 et le suc-
cès retentissant du jeune Mur-
cien en capitale espagnole, Djo-
kovic et Alcaraz vont enfin croiser
leur chemin. Pour une demi-fi-
nale déjà repue de qualificatifs,
hérissée de jargons historiques,
eroland-garros Grand Chelem
avant même que le tirage au sort
ne soit effectué.
Ce mardi soir donc, aux alen-
tours de minuit, deux avisés de la
balle jaune quittent lentement le
Philippe-Chatrier par l’escalier.
Fabrice Santoro et Jo-Wilfried
Tsonga s’arrêtent après la der-
nière marche. Et, d’un coup, les
mots galopent. «Djoko, il ne va pas
attendre dans la bâche comme
Tsitsipas en retour, il va venir cou-
per en revers ! », lance le plus
jeune des deux retraités. «Et là, ça
change tout : le premier coup d’Al-
caraz après le service, le deuxième
de Djoko et donc l’échange ! »,
s’emballe Santoro.
Le match est dans un peu plus
de quarante-huit heures, mais,
dans une exquise frénésie conta-
gieuse, une envie de vivre ça, ce
duel suprême a déjà tout em-
porté sur son passage. « C’est le
match que l’on attend. Je serai
spectateur, content d’être là », ra-
conte Santoro. Alcaraz, lui-
même, quelques minutes après
sa qualification assourdissante,
n’avait qu’une envie: que le temps
s’accélère, que ce match pour
l’histoire arrive vite. «J’aimerais le
demi-finales
Carlos Alcaraz jouer demain», disait-il, le pied sur
(à gauche) et Novak la dépouille du Grec encore
Djokovic ont rendez- chaude.
vous demain après-
midi sur le central “J’ai hâte de voir Carlos
de Roland-Garros. face à une machine
comme Novak
'' GUY FORGET
Tout le monde veut voir cela, tout
le monde veut entendre ça.
Le son du canon, Alcaraz em-
porté par la foule, drapé dans la
cape de Nadal, «Nole» seul con-
tre tous ou presque, fier et fron-
deur, avec un tennis au meilleur
des cinq sets toujours en majesté.
Demain, c’est l’histoire qui
opère. Soit elle palpite et continue
de tourner dans le même sens,
portée par les légendaires char-
nières serbes. Soit on change
d’ère et l’on pose sur le devant de
la scène la toute-puissance d’un
talent hors norme de 20ans, pour
longtemps. «Avec Alcaraz, c’est la
nouvelle génération qui se pré-
sente à Djoko. Quand la tête de sé-
rie n° 3 est tombée dans la moitié
du numéro 1 mondial au tirage au
sort, on s’est tous projetés. On a très
envie de voir ça, parce que Djoko on
le connaît par cœur et que l’on com-
terre battue
mence à avoir une idée de ce qu’Al-
caraz est capable de produire sur
un court», commente le directeur
du Rolex Paris Masters, Cédric
Pioline.
Alors on jase, on dégoise, on
étire les fils technico-tactiques
avec délice. Car, au-delà de l’his-
toire, des affaires du GOAT, des
plus belles nuits de tous les
temps, au-delà de cette quête
d’absolue – ce 23e Majeur pour
une icône serbe au sablier désor-
mais largement égrainé –, cette
demi-finale s’apprécie au plus
haut parce que la rivalité est
neuve au meilleur des cinq sets.
Au carrefour de deux mondes,
depuis plus d’un an, les deux
hommes ont sans cesse re-
poussé le moment, comme s’ils
avaient voulu le rendre plus mé-
morable encore.
Alors, entre la jeunesse tapa-
geuse d’Alcaraz et l’expérience
ravageuse de Djokovic, on fait et
l’on défait les nœuds depuis
mardi soir. Et on se régale. «C’est
une demi-finale appétissante par
son côté tactique très important. Et
par son prestige aussi. Si Alcaraz
venait à gagner, ce serait un tour-
Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
nant, un relais dans la hiérarchie.
On veut voir s’il est déjà capable de
prendre le témoin», avise Tsonga.
“(Alcaraz) a pris la gifle
et le haut du corps de
Nadal, et la mobilité et
les appuis de Federer
''
FABRICE SANTORO
On craignait que l’ombre du roi
Rafael Nadal (14 fois vainqueur de
2005 à 2022) ne pèse trop lourd et
plane comme une larme sur Ro-
land-Garros cette année. Et voilà
ce duel qui anime et embrase tout
le stade. «Rafa est absent, mais on
se rend compte finalement qu’il y a
toujours des matches très allé-
chants. Ce choc générationnel est
extraordinaire. On a envie de voir
l’un et l’autre à leur meilleur niveau
parce qu’on aura face à face deux
styles différents. Avec un joueur qui
va attaquer à outrance, sachant
qu’il commet parfois des petites er-
reurs de jeunesse ou de fougue, et
un immense champion en face de
lui, qui n’est jamais aussi fort que
dans l’adversité. J’ai hâte de voir
Carlos face à une machine comme
Novak», résume Guy Forget. uu
 Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
13
roland-garros
Grand Chelem terre battue / demi-finales

Une programmation
en deuxième match ?
Parce qu’il y a désormais
deux billetteries distinctes lors des
demies masculines, les détenteurs
de places attendent de connaître
l’ordre des matches au programme,
demain. La première affiche est
prévue à 14 h 45, la seconde pas
avant 15 h 30 (si forfait ou abandon
dans la première). Les demi-
finalistes qualifiés mardi – Djokovic
et Alcaraz – devraient logiquement
ouvrir le bal, afin d’accorder
un maximum de récupération aux
vainqueurs des quarts d’hier. Mais
si Amélie Mauresmo, la directrice
du tournoi, se montre très à cheval
sur l’équité sportive, elle doit aussi
tenir compte des exigences
des diffuseurs, français et
internationaux, qui vont insister
pour que le choc soit programmé
en deuxième. D’abord pour toucher
la plus grande audience possible en
Europe et en France, avec une fin de
match probablement en prime time ;
ensuite pour satisfaire le puissant
network américain Tennis Channel
afin que, décalage horaire oblige
(9 heures de moins côte ouest,
6 côte est), le coup d’envoi du
blockbuster ne soit pas donné aux
aurores ou au milieu de la nuit. R. L.
Madrid 2022,
la promesse!
L’an dernier, après s’être offert Rafael Nadal, Carlos Alcaraz
avait battu Novak Djokovic en demi-finales du tournoi espagnol
à l’occasion de l’unique rencontre ayant opposé les deux joueurs.
Ce 7 mai 2022, lorsqu’il se présente face à No- bond furieux, qui martyrisera le retour de re-
vak Djokovic sur le central de la Caja Magica, vers adverse, upgradé par les conditions ma-
Carlos Alcaraz vise la finale du Masters 1000 de drilènes, en altitude, et enfin, bien sûr, le bon
Madrid. goût de déposer quasiment toutes ses amor-
La veille, sa victoire (6-2, 1-6, 6-3) a été extrê- ties à bon escient, avec maestria. Malgré un
mement symbolique. De l’autre côté du filet, très bon match, Djokovic doit s’avouer vaincu
c’était Rafael Nadal ! Et même s’il s’est tordu (6-7 [5], 7-5, 7-6 [5] en 3 h 35’), à l’issue d’un ul-
une cheville face à son compatriote et qu’il joue time tie-break négocié à merveille par Alcaraz,
désormais strappé, l’Espagnol va délivrer une qui, à la question : « Y a-t-il une limite à ce que
sorte de récital face au Serbe, dont il découvre vous pouvez accomplir ? », répondra, toujours
totalement le tennis. avec le sourire: « Je ne pense pas. » Fâché par sa
Curieusement, c’est Djokovic qui prend le défaite, malgré (ou à cause de) son excellent ni-
plus souvent l’ascendant dans la diagonale des veau, le Serbe sera plus expéditif en conférence
coups droits. Mais Alcaraz va bâtir son succès de presse : « Je n’ai pas su capitaliser quand ça
sur trois piliers : un mental de fonceur qui l’es- comptait. Lui, si. Bravo. » L’acteI, c’était vraiment
cortera de bout en bout, un service kické au re- bien. L’acteII, c’est demain. J. Re.

Oscar J.Barroso/AFP7/Presse Sports

Novak Djokovic félicite Carlos
Alcaraz après la demi-finale
de Madrid l’an dernier. L’Espagnol
battra ensuite Alexander Zverev
en finale (6-3, 6-1).

uu S’il ne fallait se fier qu’à l’im- Garros face à Stefanos Tsitsipas

pression, au bruit d’une balle que
le « petit homme » fut capable
d’envoyer mardi soir à 184 km/h
en 2021.
“Le patron, L’œilde gigantesque: trente-trois finales
de Majeurs pour lui, une seule pour
“Carlitos”! Bien sûr, le numéro1 mondial

en coup droit, au murmure d’un
stade soufflé d’admiration au
moindre coup de raquette du gé-
nie d’El Palmar, Alcaraz serait
loin devant. « Ce qui est monstru-
eux chez Alcaraz, c’est qu’on a l’im-
pression qu’il a pris le meilleur chez
Nadal et Federer. Il a pris la gifle et
le haut du corps de Nadal, et la mo-
bilité et les appuis de Federer. Tout
ça avec une maturité tennistique in-
décente à 20 ans. Ça n’existe pas à
20ans. À 18-20ans, les joueurs sont
tout fous, font des mauvais choix
tactiques, se précipitent. Lui, il n’y a
pas un coup faux. C’est juste phé-
noménal de voir ça, un cadeau du
ciel pour le tennis », avance Fa-
brice Santoro.
Oui, les augures lui prédisent le
meilleur et les pronostics roucou-
lent en sa faveur. Mais voilà, en
face, Djoko, 36 ans, connaît trop
cette musique. Il en a remis au
pas tant de fois, transformé si
souvent un ou deux sets de plomb
''
ça reste Djoko
JO-WILFRIED TSONGA
D’ailleurs, pour les anciens, le
« Joker » peut encore faire le pli.
«Alcaraz a un gros potentiel offen-
sif, il peut vous toucher en un coup.
Mais Djoko peut vous asséner qua-
tre balles de suite pour vous brûler
les poumons », image l’ancien
coach d’Andre Agassi, Brad Gil-
bert.
Pour Tsonga, Djokovic, même
dans toute sa gesticulation
depuis dix jours, reste Djokovic,
un maître en Grand Chelem.
« Avant le tournoi, je mettais la
pièce sur Alcaraz. Mais de ce que
j’ai vu de Djoko après cinq matches,
j’aurais envie de retourner ma
veste. Je le connais bien et je sais
qu’il est prêt. Tout Alcaraz qu’il est,
le patron, ça reste Djoko. Pour lui,
cette demi-finale, c’est aussi l’occa-
sion d’envoyer un message, dire à
tout le monde : “Je suis encore là !
On parle du gamin, mais je suis en-
MATS WILANDER
« Pas une finale avant la lettre »
«Je peux comprendre que beaucoup
de gens voient le choc Djokovic-Alcaraz
comme une finale avant la lettre. Ce n’est
pas mon avis. Ça ne reste qu’une demi-
finale et son vainqueur n’est, en aucun
cas, assuré de décrocher le titre.
Pour pas mal de raisons. À commencer
par la valeur de leur adversaire en finale.
Ce genre de raisonnement a pu être
valable quand Rafa (Nadal) et “Djoko”
se sont affrontés à Paris avant la finale,
comme en 2021 (en demies, victoire de
Djokovic, 3-6, 6-3, 7-6, 6-2) et l’an dernier
(en quarts, succès de Nadal, 6-2, 4-6, 6-2,
7-6). Parce que l’écart entre eux
et leurs rivaux était alors énorme.
D’ailleurs, il y a deux ans,
Novak Djokovic avait battu Stefanos
Tsitsipas en finale (en cinq sets, après
avoir perdu les deux premiers). Et, l’an
dernier, Rafa a dominé Casper Ruud
l’a gagnée, mais peut-il compter sur ce
titre à l’US Open 2022 (vainqueur en finale
de Casper Ruud) pour nourrir sa
confiance? Je n’en suis pas certain.
Psychologiquement, la situation n’est
évident cette année. Je peux vous pas facile pour Djokovic. Il doit se dire
assurer que les deux survivants qu’il a toutes ses chances en finale de
de l’autre partie de tableau (Casper Ruud devenir le GOAT, avec 23 trophées. Pour
et Alexander Zverev) le savent. une raison très simple: Nadal n’est pas
Ils ne croient pas que la finale est perdue là! Et ça change tout. Mais on l’a déjà vu
d’avance. Parce que Djokovic est moins caler net devant l’histoire: à New York,
galactique qu’avant et que Carlos contre Daniil Medvedev, quand il a été
Alcaraz n’a disputé qu’une seule finale mis en demeure de boucler son Grand
en Grand Chelem. Chelem en 2021 (défaite 6-4 , 6-4, 6-4).
Après, est-ce plus simple pour eux Émotionnellement, ses batteries étaient
de s’affronter en demies et non en à plat. Il était méconnaissable. En fait,
finale ? Pas pour Novak, qui préférerait cette demie s’apparente à un piège pour
sûrement jouer Alcaraz en finale, où la les deux joueurs. Et la gagner ne leur
différence en termes d’expérience est offrira pas à coup sûr le titre dimanche.»
“Psychologiquement, la situation n’est pas facile pour Djokovic.
Il doit se dire qu’il a toutes ses chances en finale de devenir
le GOAT, avec 23 trophées. Pour une raison très simple :

’’
en victoires en or, comme lors de core là.” Le grand bruit, c’est pour sans réelle difficulté (6-3, 6-3, 6-0). Nadal n’est pas là !
son deuxième sacre à Roland- demain. É Je trouve que cet écart est bien moins
 Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
14
eroland-garros Grand Chelem terre battue
demi-finales

Deniau: «Roger, c’était la facilité,

Alcaraz, c’est la logique»
Alex Martin/L’Équipe

À 90 ans, après plus d’un demi-siècle passé à entraîner des débutants, des professionnels et des champions, dont Federer
en Coupe Davis, le technicien français explique son admiration pour le plus jeune numéro 1 mondial de l’histoire de l’ATP.
JULIEN REBOULLET
Premier véritable entraîneur de l’équipe de
France de Coupe Davis, au début de l’ère
Open, en 1968, Georges Deniau avait
commencé, futur joueur de première série,
par prendre des conseils auprès des vrais
Mousquetaires, dans les années 1950,
avant de voir Rod Laver remporter deux fois
Roland-Garros au cours de la décennie
suivante. Dans les années 1980, il a fait
décoller le Suisse Jakob Hlasek et Guy
Forget vers le top 10 mondial. Il a aussi
coaché Roger Federer en équipe de Suisse,
au début des années 2000, juste après avoir
remporté le Saladier d’argent en 2001, à
Melbourne, en Australie, avec la France.
À 90 ans, fort de cette expérience à nulle
autre pareille dans le tennis mondial
aujourd’hui, il n’en a pas fini avec le sport de
sa vie. Parlez-lui de Carlos Alcaraz et son
regard bleu s’illumine : « Je l’adore, ce type.
Quand il est à l’autre bout du monde et qu’il
joue à 3 heures du matin, je n’ai pas besoin de
mettre mon réveil. Je suis debout, je
descends, je fous la télé et je le regarde, je ne
le loupe pas. » Voici pourquoi.
le geste parfait. Ce qui est finalement assez
rare car, même au plus haut niveau,
vous avez beaucoup joueurs qui font
des préparations catastrophiques en coup
droit, même si la raquette revient dans la
bonne position au moment du contact
avec la balle. Chez Alcaraz, la gestuelle
est recommandable pour tout le monde,
il est vraiment à imiter.
Ce n’est sans doute pas si facile…
D’autant que, grâce à un coup d’œil très
largement au-dessus de la moyenne,
il peut aussi réussir ce geste parfait en
prenant la balle très tôt, y compris en allant
jusqu’à la demi-volée. Et puis il bénéficie
d’une adaptabilité remarquable, qui lui
permet de “sortir” de la technique,
grâce à sa coordination fantastique.
C’est-à-dire?
Il est capable d’inventer des nuances dans
ses coups s’il n’a pas trouvé le placement
idéal. À Madrid, le mois dernier, je l’ai vu
faire un coup qui illustre mon propos: il
se prépare, il arme son coup droit, comme
s’il allait frapper fort, et il change de prise,
faisant tourner sa main autour du grip,
afin de déposer une amortie. Mais là, il doit
voir que son adversaire l’a anticipée,
et il transforme ça en un coup droit pris par
dégager. Un tel coup, seuls Roger Federer
ou Rafael Nadal auraient pu le faire.
EN BREF
90 ans.
On dit souvent qu’il combine dans son jeu
des caractéristiques “à la” Federer,
“à la” Nadal et “à la” Djokovic.
Ancien joueur Vous validez?
et entraîneur. Je pense qu’il a effectivement puisé
beaucoup de choses dans chaque
2001 : membre de répertoire. Mais par-dessus tout,
l’encadrement de l’équipe l’essentiel, selon moi, ce ne sont pas les
de France victorieuse coups qu’il sait faire, c’est la façon dont il
de la Coupe Davis. les choisit et les distribue. Tout est fait
2011 : publie simplement. Techniquement comme
« Des Mousquetaires tactiquement. On disait souvent que
à Federer » où il narre Federer, c’était la facilité. Pour moi, Alcaraz,
ses rencontres c’est la logique. À Federer, ce n’était pas
avec les grands joueurs la peine de lui expliquer les choses.
de l’histoire. Il connaissait le tennis mieux que
personne. Alcaraz, j’ai l’impression que
c’est pareil. Je pense que beaucoup de
gens qui le voient jouer se disent, après
un de ses coups gagnants: “Bah oui,
c’était normal qu’il fasse ça”, comme si
de rien n’était.
“Je trouve qu’il a aussi un sens
extraordinaire du point important.
Et il renvoie toujours l’image du gars
qui va marquer le point suivant
l’enseignement, de l’entraînement. Je suis
catastrophé quand je vois un mauvais petit
jeu de jambes. Ça doit être une obsession,
les pas de côté pour s’ajuster avant de
frapper! Le jeu de jambes d’Alcaraz est
fantastique, le petit comme le grand. Quand
je dis le grand, je veux dire qu’il court sur les
balles inaccessibles. Il ne peut pas s’en
empêcher, ce qui est fantastique, c’est
comme un coureur de 100 m, on ne peut
pas lui dire de ne pas pousser à fond. Et
quand on prend, comme Alcaraz, l’habitude
de faire ça tout le temps, on finit par toucher
certaines de ces balles, et on finit aussi
par se rendre compte qu’on va encore plus
vite qu’on le pensait.
Son charisme vous semble-t-il aussi
exceptionnel que son jeu?
Je trouve qu’il a aussi un sens
extraordinaire du point important.
Et il renvoie toujours l’image du gars qui va
marquer le point suivant. Quand il remonte
de 40-0 à 40-30, le gars d’en face ne fait
jamais le malin. L’intelligence et la volonté
sont les deux plus belles qualités d’un
grand sportif. Je ne suis sûrement pas
assez intelligent pour parler de son
intelligence; quant à sa volonté, elle saute
aux yeux. La vraie, celle qui transpire dans

''
« En 1970, vous avez écrit un livre
qui s’intitulait “Le tennis total”. Est-ce que en dessous, avec une trajectoire courbe, la vie de tous les jours, quand on respecte
Carlos Alcaraz, avec son incroyable slicée, qui voyage plus longtemps dans l’air Son déplacement et son placement sa feuille de route, ses routines de travail.
palette, ne l’incarne pas à la perfection? et qui oblige son adversaire à reculer. Mais, participent aussi beaucoup de son niveau? Et en plus, il ne fait jamais la gueule,
À l’époque, mon livre avait pour objectif de avec l’effet latéral, la balle lui revient sur Je suis depuis toujours un fou furieux on le voit même sourire sur le court.
décrire simplement toutes les techniques le corps et c’est trop tard, il ne peut plus se du petit jeu de jambes, c’est la base de Je me répète, mais je l’adore, ce type. » É
du tennis, mais maintenant que vous
le dites, en fait, c’est exactement ça. J’aime
bien l’idée. Oui, Alcaraz, c’est le tennis total.
Qu’est-ce qui vous marque le plus
chez ce joueur qui pourrait être
votre arrière-petit-fils?
Tout! Que ce soit physique, technique
ou mental. Il est le prototype de l’athlète
complet, car il combine les qualités de
vitesse, détente, explosivité, élasticité,
souplesse et coordination. Et j’en oublie
probablement! Il a aussi déjà prouvé
ses facultés d’endurance. Ses jambes sont
longues et il ne donne jamais l’impression
d’être épuisé, ni après des matches longs,
ni après des points longs. Il sait enchaîner.
D’ailleurs, je suis marqué par le fait
qu’après des points très exigeants, très
physiques, il ne cherche jamais à grignoter
du temps avant le point suivant,
contrairement à tant d’autres, qui font
un cinéma pas possible. Lui, il marche
toujours à la même vitesse. Ce qui
démontre aussi la qualité de son cardio.
“La base de son exécution technique
est sidérante. Quand il frappe
la balle à hauteur de hanche,
il réalise selon moi presque
à chaque fois le geste parfait
''
Richard Martin/L’Équipe

Et dans ce qu’il produit avec la balle,

que retenez-vous en priorité?
Sa façon d’utiliser tous les coups du tennis
d’une façon aussi propre. La base de son
exécution technique est sidérante. Quand
il frappe la balle à hauteur de hanche, Georges Deniau avec Roger Federer (alors âgé de 22 ans), en avril 2004 à Lausanne, à l’entraînement avant la rencontre Suisse-France (2-3)
il réalise selon moi presque à chaque fois comptant pour les quarts de finale de la Coupe Davis.
Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
Zverev pique encore
Malgré un imbroglio autour de ses injections d’insuline pendant la quinzaine, l’Allemand, diabétique depuis l’enfance,
est de nouveau en demi-finales à Paris, un an après sa terrible blessure à la cheville droite.
A. Zverev (ALL) 6 3 6 6
Etcheverry (ARG) 4 6 3 4
QUENTIN MOYNET
À Paris, avec une raquette ou un
stylo à insuline, Alexander Zverev
pique fort, ses adversaires et le
haut de ses cuisses. Difficile de
dire qui des uns ou des autres
sont le plus recouverts d’hémato-
mes. Hier, l’Argentin de 23ans To-
mas Etcheverry, malgré un court
répit dans la deuxième manche,
avait la gueule bouffie et le cuir
déchiqueté, marqué au fer rouge
par la violence des coups du
27e mondial, dont le service, et
cette balle qu’il envoie tout là-
haut dans le ciel, puis le revers,
une caresse assassine à la pureté
technique rarement atteinte, bri-
seraient une mâchoire de pierre.
Revoilà donc, sans trembler
(2 sets perdus en cinq matches),
le grand blond dans le dernier
carré Porte d’Auteuil, un an quasi
jour pour jour après l’avoir quitté
dans un cri d’effroi, en fauteuil
roulant puis en béquilles, la che-
ville droite dans la boîte à gants,
trois ligaments brésillés et son
double rêve, un premier titre en
Grand Chelem et la place de nu-
méro 1 mondial, au mitard pour
quelques mois au moins. «Ç’a été
l’année la plus difficile de ma vie,
rappelait-il après avoir éteint les
espoirs du bizuth des quarts.
J’adore le tennis et ça m’avait été
enlevé.»
Opéré et plâtré, l’Allemand a
pris son mal en patience. «Il a été
très discipliné et n’en a pas trop fait:
si on lui disait de courir 2km, il cou-
rait 2km, explique son grand frère
Mischa. Il a tout respecté à la lettre
parce qu’il déteste être blessé. Et il
est resté positif.» Mais son retour a
été repoussé à cause d’une re-
Le remake a fait pschitt
Le quart de finale entre Casper Ruud et Holger Rune n’a pas tenu ses promesses, loin de là. Hors sujet, hormis au troisième set,
le Danois laisse le Norvégien défier Alexander Zverev en demi-finales.
Ruud (NOR) 6 6 3 6
Rune (DAN) 1 2 6 3
BERTRAND LAGACHERIE
Tout amateur de polar le sait, les
auteurs nordiques sont devenus
incontournables. Il faut dire que,
dans l’art de l’intrigue tordue, des
secrets bien lourds et des meur-
tres glauques, ils sont passés
maîtres. Mais l’effort fourni par
Casper Ruud et Holger Rune en
quarts de finale, hier soir en ses-
sion de nuit, ressemblait surtout
15
eroland-garros Grand Chelem terre battue
quarts de finale
chute, un œdème osseux à la
même cheville en septembre, et il
n’a finalement repris qu’en jan-
vier, à l’Open d’Australie, où son
articulation était encore doulou-
reuse, parfois même gonflée.
“Ça prend aussi du temps
de retrouver confiance
en ta jambe pour glisser
sur le court et te déplacer
comme tu avais l’habitude
de le faire
''
ALEXANDER ZVEREV
« Je jouais sur une jambe », résu-
me-t-il. S’en sont suivis des mois
de hauts et de bas, des matches
rassurants puis des jours sans,
aucun titre ni finale, une recons-
truction physique lente et une sai-
son sur terre sans relief, seule-
ment marquée par la leçon de
tennis en altitude reçue à Madrid
contre Carlos Alcaraz (6-1, 6-2) et
deux défaites face à son meilleur
ennemi Daniil Medvedev, à Mon-
te-Carlo (6-3, 5-7, 6-7 [7]) puis
Rome (2-6, 6-7 [3]).
« Ne plus avoir mal a pris plus
longtemps que prévu. Jusqu’à In-
dian Wells et Miami, je souffrais en-
Pierre Lahalle/L’Équipe
core par moments. Je ne pouvais
pas m’entraîner normalement ni
faire tout ce que je voulais. Il fallait
passer par là. Ça prend aussi du
temps de retrouver confiance en ta
jambe pour glisser sur le court et te
déplacer comme tu avais l’habitude Alexander Zverev lui qui avait pris l’habitude de se Frances Tiafoe, samedi), il m’a été pas m’aider s’il n’est pas spécialiste
de le faire », détaille Zverev, enfin va retrouver le dernier cacher pour s’injecter de l’insu- dit que ça compterait comme une (endocrinologue) et qu’il ne con-
libéré des douleurs et des doutes carré de Roland-Garros line. Mais, alors qu’après quel- pause toilettes. Je n’ai droit qu’à naît pas la quantité d’insuline que je
sur l’ocre de Paris. ce week-end, ques balbutiements, notamment deux pauses toilettes, mais je peux dois m’injecter, pestait
«Ce tournoi, je l’avais coché dans comme l’an dernier. à Monte-Carlo, il est désormais avoir besoin de me faire quatre ou l’ex-2e mondial. Je suis diabétique
mon calendrier », glisse l’Alle- autorisé à se piquer sur le court cinq injections. Ça voudrait dire depuis que j’ai 3ans, je sais exacte-
mand, qui avait aussi profité de sa aux changements de côté sur le qu’on m’interdit quelque chose de ment ce que j’ai à faire.»
convalescence pour révéler, l’été circuit ATP, à Roland-Garros, régi nécessaire pour ma vie!» Le coup de gueule de Zverev
dernier, ce qui était un secret de par l’ITF en tant que Grand Che- Un officiel non averti, qui l’a vu semble avoir porté ses fruits.
polichinelle dans le vestiaire: son lem, il lui a plusieurs fois été de- procéder à une piqûre en dehors « Maintenant, je peux faire ce que je
diabète de type 1 avec lequel il vit mandé de le faire à l’abri des re- du terrain lui aurait même or- veux, assurait-il hier soir. Enfin,
depuis plus de vingt ans. Il pensait gards. « On m’a expliqué que, sur le donné d’appeler un médecin c’est ce qui a été décidé pour cette
ainsi se libérer d’un poids, autant court, ça faisait bizarre, racontait-il pour qu’il s’en occupe. « Sauf semaine. Ils reprendront une déci-
que d’une contrainte logistique, lundi. Au troisième tour (contre qu’un médecin “normal” ne peut sion pour Wimbledon.» É
le court pour faire le point. Et, au
jeu du métronome, le finaliste de
l’an dernier n’est pas le plus mal-
adroit. Il a eu le mérite de ne ja-
mais lâcher la proie, de ne con-
naître aucun passage à vide qui
à un scandinavet tant le suspense service, il ressemblait plus à un aurait pu redonner de l’espoir à
en était absent. Même le regain tout petit garçon qu’à un futur Rune.
de forme de Rune dans le troi- crack. Surtout, il a su se remobiliser
sième set n’y a rien fait, le choc dès la perte du troisième set pour
nordique annoncé a fait pschitt. Au jeu du métronome, retrouver son tennis pourcen-
La faute en revient essentielle- Ruud a fait la loi tage. Le match n’a même pas
ment à un Rune totalement Souvent ectoplasmique depuis la connu la tension nerveuse de l’an
passé à côté de son match et bien finale à l’US Open où il avait man- dernier (oui, car il ne s’agissait
trop brouillon (47 fautes, 9 dou- qué à la fois le titre et la place de pas d’une production originale,
Sébastien Boué/L’Équipe
bles fautes). Le wonder boy nordi- numéro 1 mondial à Alcaraz, mais du remake d’un quart de fi-
que, rival annoncé de la pépite du Ruud n’a retrouvé des couleurs nale de la saison passée) quand
Sud (Carlos Alcaraz), était bien que récemment. Mais même ce les deux hommes se défiaient de
loin de ses fulgurances habituel- Ruud en panne de résultats aurait la voix et du regard, tant sur le
les. Comme incapable de trouver probablement pu remporter ce court que dans les vestiaires.
le bon rythme, de maîtriser la match tant il lui suffisait de se Non, décidément ce remake ne
balle de Ruud ou de retourner son Casper Ruud affrontera Alexander Zverev demain en demies. contenter de garder la balle dans s’imposait pas.
 Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
16
eroland garros Grand Chelem terre battue
demi-finales

Court Muchova (RTC)

Chatrier Sabalenka (BLR)
15 H

Court Swiatek (POL)

Chatrier
e Haddad Maia (BRE)
3 MATCH

LUCILE ALARD

Il y a pas mal de choses à savou-

rer dans ce dernier carré de Ro-
land-Garros. Du très attendu d’un
côté, avec les têtes de série 1 et 2
au rendez-vous. Et du plus sur-
prenant de l’autre, avec deux
joueuses, Beatriz Haddad Maia et
Karolina Muchova, que pas grand
monde, hormis des visionnaires
ou des audacieux, n’imaginait à
pareille fête. La Brésilienne
n’avait jamais passé plus d’un
tour en Grand Chelem. Quant à la
Tchèque, elle a trop souvent été
rattrapée par des pépins physi-
ques pour que son nom soit cité
en début de tournoi.
Pourtant ce seront elles, au-
jourd’hui, qui défieront respecti-
vement Iga Swiatek et Aryna Sa-

balenka. Annoncées comme
favorites, actrices de deux (à
Stuttgart et à Madrid) des trois fi-
nales disputées sur terre avant le
rendez-vous parisien, la Polo-
naise et la Biélorusse ont taillé
leur route sans trop de souci de-
puis le début de la quinzaine. Hier,
la tenante du titre a connu son
match le plus difficile face à une
Coco Gauff qui avait visiblement
fait ses devoirs après être passée
à côté de sa finale, sur ce même
Philippe-Chatrier, l’an passé.
L’Américaine a davantage gêné
son adversaire à l’échange et a
fait parler son agressivité en re-
tour.
Mais dire qu’elle a réellement
inquiété la Polonaise serait quand
même exagérer la réalité de cette
rencontre. Swiatek n’a perdu que
six jeux (6-4, 6-2), n’a passé
qu’une heure et demie sur le
court et a déroulé façon bulldozer
dans le second set. Elle est même
ressortie de ce match avec une
conclusion qui pourrait effrayer
ses trois dernières rivales, si ja-
Des patronnes en mission
Iga Swiatek et Aryna Sabalenka, les deux grandes favorites, ne sont plus qu’à un match de se retrouver en finale.
Mais elles vont d’abord devoir se débarrasser de deux invitées surprises, Beatriz Haddad Maia et Karolina Muchova.
mais son ressenti parvenait à
leurs oreilles : « Plus le tournoi
avance, moins j’ai de pression », as-
sénait-elle doctement en confé-
rence de presse, contente d’avoir
eu à faire face à quelques situa-
tions difficiles, histoire de ne pas
se sentir « rouillée ».
Muchova
en parfaite outsider
Comme elle, Sabalenka n’a pas
cédé le moindre set depuis le dé-
but du tournoi. Mais si tout s’est
bien passé sur le court pour la
Biélorusse, elle n’a pas pu échap-
Aryna Sabalenka per aux questions sur la guerre
n’a toujours pas menée en Ukraine par la Russie,
concédé le moindre set à laquelle son pays est allié. Inter-
depuis le début rogée sur sa position, la numéro 2
du tournoi. mondiale s’est préservée en sé-
chant par deux fois ses rendez-
vous avec les médias.
Elle a refait face à la presse
après sa qualification pour les de-
mies et n’a rien éludé. Elle n’y
coupera sans doute encore pas
après son match du jour mais elle
avance avec un mantra : « Appor-
ter mon meilleur tennis sur le
court. » Pour l’instant, elle a réussi
à résister à cette pression exté-
rieure et elle tentera de faire de
même contre Muchova, qui
jouera sa deuxième demi-finale
en Grand Chelem après celle dis-
putée à l’Open d’Australie, en
2021 (battue par l’Américaine
Jennifer Brady).
La Tchèque de 26ans avait parfai-
tement lancé sa quinzaine en
surprenant Maria Sakkari, mais il
lui faudra être sacrément cos-
taude pour contrer la puissance
terrible de Sabalenka.
La 43e joueuse mondiale est la
dernière joueuse non tête de sé-
rie à figurer dans le tableau puis-
Pierre Lahalle/L’Équipe
que Beatriz Haddad Maia, elle,
est classée au14e rang. La Brési-
lienne, tombeuse à l’usure d’Ons
Jabeur hier (lire ci-dessous), fait
face au plus grand défi du mo-
ment dans le tennis féminin en
affrontant Swiatek sur terre. Sa
mission semble encore plus ar-
due que celle de Muchova. Et les
deux joueuses devront déployer
des trésors de jeu pour empê-
cher la Polonaise et sa dauphine
de se retrouver en finale.
Pour parier autre chose, il fau-
drait être visionnaire. Ou auda-
cieux. É

« J’étais presque à la maison »

Encore renversante hier face à Ons Jabeur, la Brésilienne Beatrix Haddad Maia poursuit son parcours à rallonge et va défier Iga Swiatek sans aucun complexe.
Haddad Maia 3 7 6 12 h 55’sur les courts, contre seu-
Jabeur 6 6 1 lement 5 h 32’pour la Polonaise.
Un gouffre qui n’a pourtant pas
l’air d’effrayer la joueuse de
LOUIS BOULAY 27 ans, qui n’avait jamais fait
mieux qu’un deuxième tour en
Avec Beatriz Haddad Maia Grand Chelem. « Un match de
comme ambassadrice de choix, tennis, c’est un marathon, ce n’est
la fable du Lièvre et de la tortue pas un 100 m, glissait-elle mali-
Nicolas Luttiau/L’Équipe
Face à Jabeur, hier, les fameu-
ses opportunités sont arrivées
juste à temps. C’est quand la Tu-
nisienne, qui menait d’un set, a eu
l’occasion de faire le break à 5-5
dans la deuxième manche que
Haddad Maia a retrouvé des cou-
leurs et s’est mise à tout lâcher.
Elle n’a rien à perdre
grosses victoires de ma carrière,
l’une des plus spéciales. J’en suis
très fière. » Coutumière du fait, la
Brésilienne a déjà renversé deux
adversaires sur la terre battue
parisienne après avoir perdu le
premier set, dont un duel gigan-
tesque de 3 h 51’face à l’Espa-
gnole Sara Sorribes Tormo lundi

Reine du suspense, Beatriz Haddad Maia a remporté hier
son quatrième match en trois sets de rang.
devrait gagner en popularité au
Brésil ces prochains jours. Pas
pressée, la 14e joueuse mondiale
a pris tout son temps sur le che-
min qui l’a amenée à se dresser
aujourd’hui sur la route de la nu-
méro 1 mondiale Iga Swiatek en
demi-finales. Elle a passé
cieusement hier après avoir eu
besoin de 2 h 29’pour renverser
Ons Jabeur (3-6, 7-6 [5], 6-1). Une
de mes qualités est d’être patiente,
de ne jamais renoncer. Même si j’ai
un moment de moins bien, je sais
que d’autres opportunités vont se
présenter. »
« À 5-5, 15-40, j'étais presque à la
maison ! La dernière fois qu’on
s’était jouées (à Stuttgart cette an-
née), j’avais pris 6-3, 6-0, donc ce
n’était pas facile de fouler le court
Philippe-Chatrier pour la première
fois face à elle. C’est l’une des plus
en huitièmes de finale (6-7 [3],
6-3, 7-5). Invitée surprise du der-
nier carré, Haddad Maia ne nour-
rit aucun complexe à l’heure d’af-
fronter Swiatek, tenante du titre
et favorite à sa propre succession.
« Je vais tout laisser sur le court. Je
n’ai rien à perdre. »
Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
Swiatek,
technicienne
de surface
La tenante du titre polonaise, opposée aujourd’hui
à la Brésilienne Beatriz Haddad Maia en demies,
possède, entre prise de raquette et schémas
préférentiels, le jeu idéal pour dominer sur terre.
HADRIEN HUBERT
Il fallait voir Emma Raducanu
(107e mondiale), le souffle court
après deux jeux, chercher la solu-
tion qu’elle ne trouvera jamais. Iga
Swiatek, numéro 1 mondiale,
jouait trop vite. C’était en quarts de
l’Open de Stuttgart 2022
(WTA 500) et, une heure et demie
plus tard, la Britannique cédait
sans coup férir (6-4, 6-4).
Sur terre battue, Swiatek
(22 ans), c’est 53 victoires pour
6 défaites depuis 2020, et cette im-
pression d’un vrai rouleau com-
presseur. « D’entrée de point, elle
impose une pression monumen-
tale, elle ne laisse pas respirer ses
adversaires et leurs failles ressur-
gissent naturellement», remarque
Lionel Grossenbacher, prépara-
teur physique de la Russe Vera
Zvonareva, ancienne numéro 2
mondiale.
“On a apporté de petites
touches à son jeu
sans en changer
la nature
''
PIOTR SIERZPUTOWSKI, SON ENTRAÎNEUR
ENTRE SES 16ANS ET SES 20ANS
S’il y a bien un œil aiguisé pour ap-
précier l’évolution de la Polonaise,
c’est celui de Piotr Sierzputowski
qui l’a entraînée entre ses 16 ans
et ses 20 ans. Avec lui, elle s’est
imposée pour la première fois à
Roland-Garros en 2020. «On a es-
sayé de développer le tennis qu’Iga
ressentait, qu’elle a toujours voulu
pratiquer, on a apporté de petites
touches à son jeu sans en changer
la nature », se remémore cet an-
cien joueur chez les juniors.
Pourtant, contrairement aux
Un coup
droit
à la
Nadal
eroland garros Grand Chelem
Espagnoles, réputées pour leur fi-
liation historique avec la terre bat-
tue, Swiatek n’a pas grandi uni-
quement sur cette surface. « Plus
jeune, elle a joué autant sur dur que
sur terre. La seule différence, c’est
que nos courts en dur sont très rapi-
des en Pologne. Elle y a peut-être
développé son style agressif pour fi-
nir l’échange le plus tôt possible, en
un ou deux coups et ne pas subir la
vitesse du court», analyse l’actuel
entraîneur de l’Américaine Shelby
Rogers (34e mondiale).
Pour régner, la tenante du titre
à Roland-Garros a fait du fond de
court son royaume. Depuis 2019,
elle a remporté 54,6% des points
depuis sa ligne de fond (coup droit,
revers, retour de service), selon
les données recueillies par Fa-
brice Sbarro, analyste de la per-
formance auprès de joueurs et
joueuses du circuit. Le plus haut
total chez les femmes.
C’est un secret de polichinelle,
Swiatek s’inspire de Rafael Nadal.
Biberonnée aux succès du Major-
quin, elle a adopté un coup droit
nadalesque au mimétisme pres-
que troublant (voir ci-dessous).
Avec cette arme létale, elle fait
tourner la balle en moyenne à
2264 tours par minute (RPM) avec
un pic aux alentours des
3 500 RPM. Plus du double de la
moyenne de la WTA qui atteint
1720 RPM, d’après l’agence Data
Driver Sports Analytics.
Pour développer autant d’effet,
tout part de la prise de raquette.
« Elle a une prise très fermée en
coup droit. On pourrait même par-
ler de prise extrême. Elle va lui per-
mettre d’imprimer énormément de
lift, donnant cette impression de
Fan absolue de Rafael Nadal, Iga Swiatek s’est inspirée du coup droit de l’Espagnol avec une prise de raquette très fermée, pour donner un maximum d’effet lifté à la balle.
Iga Swiatek balle bondissante qui saute au vi-
serre le poing sage de l’adversaire», explique Ca-
pour s’encourager roline Martin, biomécanicienne
lors de son huitième du tennis.
de finale remporté Vu de dos, à hauteur du sol, le
lundi face bras d’Iga Swiatek forme un V, à
à l’Ukrainienne l’impact de la raquette avec la
Lesia Tsurenko balle. La face de la raquette est
(5-1, abandon). tournée vers l’extérieur du court
lors de la préparation. Elle tire
profit de la laxité de son poignet et
de son avant-bras pour donner
cette trajectoire bombée, tant re-
cherchée sur terre battue.
Reine du deuxième
coup, elle peut encore
progresser
Ex-61e mondiale, Camille Pin,
elle, a développé un jeu plus à plat,
sollicitant davantage le coude et
l’épaule au moment de la frappe.
« Au cours de ma carrière, j’ai es-
sayé de changer de prise pour jouer
plus lifté, mais je me suis fait une
fracture dès le premier coup, se
souvient la Française. Swiatek a
développé ce jeu car elle a les pro-
priétés physiques pour le faire. Son
fouetté de poignet doit donner suffi-
terre battue
samment de poids et de rotation,
parce que si la balle arrive entre
l’épaule et la hanche de l’adversaire,
jouer de cette manière aurait peu de
sens.»
La triple vainqueure en Grand
Chelem n’est pas de celles qui
font durer l’échange. Au service
ou en retour, c’est son deuxième
coup qui fait souvent la différence.
Elle accule, et punit. En coup droit,
comme en revers.
« Tout part de son jeu de jambes,
affirme Grossenbacher. Elle est
constamment en train de faire des
petits pas d’ajustement, si bien
qu’elle est tout le temps parée à dé-
gainer. Elle ne faiblit quasiment ja-
mais dans l’intensité de ses mouve-
ments.»
Sa qualité de déplacement lui
donne souvent un coup d’avance
et n’a pas d’égal, selon son ancien
entraîneur: «Elle se déplace mieux
que quiconque et, sur terre, c’est
quasiment impossible de la débor-
der.» Autre qualité peu soulignée,
son équilibre pendant l’échange
vient cimenter ses succès. Qu’elle
soit en glissade ou ancrée au sol,
17
Pierre Lahalle/L’Équipe
elle parvient à maintenir la stabi-
lité de son corps. « Même
quand elle est mal embarquée, elle
a une capacité à tenir l’échange
grâce à ses qualités spatio-tempo-
relles bien au-dessus de la
moyenne », abonde Grossenba-
cher.
Restent des axes de progres-
sion pour celle qui a encore un jeu
au filet et un service perfectibles.
Piotr Sierzputowski regrette ainsi
la faible utilisation de l’amortie, un
coup pourtant redoutable sur
ocre. Plus généralement, il plaide
pour un jeu plus varié de son an-
cienne protégée.
« Pour Iga, c’est simple de ga-
gner un match, mais ses adversai-
res sont de plus en plus intelligen-
tes et frappent de plus en plus fort.
Elle pourrait se faciliter la tâche
avec d’autres atouts dans son arse-
nal, comme l’utilisation du slice et
de balles plus tendues. Un travail de
trois à quatre mois d’entraînement
pourrait lui permettre de créer da-
vantage de surprise dans son jeu,
sans baisser son niveau d’agressi-
vité.» É
Photos Sébastien Boué/L’Équipe
 Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
18
eroland-garros Grand Chelem terre battue

PROGRAMME (à partir de 11 heures, 12 heures sur le Philippe-Chatrier)

court court n°14
Philippe-Chatrier double juniors (quarts de finale)
double mixte (finale) 4e match : Camus (AUS)/Hrazdil (RTC) -
KATO (JPN)/Puetz (ALL) - Barbier Gazeu/Radjenovic (SER)
Andreescu (CAN)/Venus (NZL)
simple femmes (demi-finales) télévision
Pas avant 15 h : France 2, 3 ou 4
Muchova (RTC) - Sabalenka (BLR, n°2) à partir de 11 heures
Swiatek (POL, n°1) - Haddad Maia (BRE, n°14) Amazon Prime
à partir de 11 heures, tous les matches
court du court Simonne-Mathieu.
Suzanne-Lenglen
(Légendes)
Clijsters (BEL)/Wozniacki (DAN) - internet et mobile
Pennetta/Schiavone (ITA) francetv sport
Dulko (ARG)/Medvedev (UKR) - en intégralité et en direct
Sabatini (ARG)/Wilander (SUE)
NicolasLuttiau/L’Équipe

Chang/McEnroe (USA) - Grosjean/Pioline

météo
court Simonne-Mathieu
double hommes (demi-finales)
Granollers (ESP)/Zeballos (ARG) (n°10) -
30°C
Du soleil, toujours
Dodig (CRO)/Krajicek (USA) (n°4) Le beau temps régnera encore sur la porte d’Auteuil
Seule joueuse non tête de série encore en course, la Tchèque Karolina Muchova affronte Middelkoop (HOL)/Mies (ALL) (n°12) - malgré quelques nuages d’altitude. Les rafales de vent
cet après-midi la Biélorusse Aryna Sabalenka sur le court Philippe-Chatrier à partir de 15 heures. Gille/Vliegen (BEL) de nord-est ne dépasseront pas les 30 km/h.

Class. Tête de Tête de Class.

ATP série 1er tour 2e tour 1/16 1/8 1/4 1/2 finale 1/2 1/4 1/8 1/16 2e tour 1er tour série ATP
1 ALCARAZ (ESP) ALCARAZ, RUNE, RUNE (DAN) 6

HOMMES
1 6
159 q. Cobolli (ITA) 6-0, 6-2, 7-5 ALCARAZ, RUNE, 6-4, 3-6, 7-6 (2), 6-2 Eubanks (USA) 74
77 O'Connell (AUS) Daniel, 6-1, 3-6, 6-1, 6-2 par forfait Monfils, 3-6, Monfils 394
112 Daniel (JAP) 6-0, 6-2, 6-4 ALCARAZ, RUNE, 6-3, 7-5, 1-6, 7-5 Baez (ARG) 42
106 Arnaldi (ITA) Arnaldi, 6-1, 6-4, 6-2 6-4, 6-1, 6-3 Olivieri, Mpetshi Perricard w.c. 237
91 Galan (COL) 2-6, 6-3, 6-0, 6-2 SHAPOVALOV, dimanche Olivieri, 7-6 (3), 4-6, 4-6, 7-5, 6-1 Olivieri (ARG) q. 231
45 Nakashima (USA) SHAPOVALOV, 6-2, 3-6, 6-3, 6-3 7-6 (7), 3-6, 6-4, Vavassori, Vavassori (ITA) q. 148
32 26 SHAPOVALOV (CAN) 6-4, 7-5, 4-6, 3-6, 6-3 ALCARAZ, 11 juin RUNE, 7-6 (3) 5-7, 2-6, 7-6 (8), 7-6 (3), 7-6 (9) KECMANOVIC (SER) 31 37
18 17 MUSETTI (ITA) MUSETTI, 6-3, 6-2, 6-2 7-6 (3), 3-6, 6-4, F. CERUNDOLO, F. CERUNDOLO (ARG) 23 23
56 M. Ymer (SUE) 7-5, 6-2, 6-4 MUSETTI, 1-6, 7-6 (7) CERUNDOLO, 6-1, 2-6, 7-6 (5), 6-1 Munar (ESP) 81
87 Shevchenko (RUS) Shevchenko, 6-1, 6-1, 6-2 6-3, 6-3, 6-4 Hanfmann, 6-3, Monteiro (BRE) 98
120 Otte (ALL) 7-5, 4-6, 6-1, 7-6 (2) MUSETTI, CERUNDOLO, 7-5, 6-7 (6), 6-7(2), 6-4 Hanfmann (ALL) l.l. 65
q. Pouille Pouille, 6-1, 6-2, 6-4 3-6, 6-3, 6-4, Rinderknech, Gasquet 52
134 l.l. Rodionov (AUT) 6-2, 6-4, 6-3 NORRIE, 7-5 FRITZ, 6-4, 2-6, 6-2, 7-6 (4) Rinderknech 78
149 w.c. Paire NORRIE, 6-1, 6-3, 6-3 ALCARAZ, RUUD, 2-6, 6-4, 6-3, 6-4 FRITZ, Mmoh (USA) 123
13 14 NORRIE (GBR) 7-5, 4-6, 3-6, 6-1, 6-4 6-2, 6-1, 7-6 (5) 6-1, 6-2, 3-6, 6-3 6-2, 6-1, 6-1 FRITZ (USA) 9 8
10 10 AUGER-ALIASSIME (CAN) Fognini, PAUL, PAUL (USA) 16 17
130 Fognini (ITA) 6-4, 6-4, 6-3 Fognini, Jarry, 6-3, 6-2, 6-4 Stricker (SUI) l.l. 116
69 Kubler (AUS) Kubler, 6-4, 7-6 (5), 6-2 3-6, 6-1, 6-4, 7-5 Jarry, Jarry (CHL) 35
137 l.l. Diaz Acosta (ARG) 1-6, 6-3, 6-4, 3-6, 6-1 S. Ofner, Jarry, 6-4, 6-4, 6-2 Dellien (BOL) 160
118 q. S. Ofner (AUT) S. Ofner, 5-7, 6-3, 7-5, 6-2, 6-3, 6-7 (7), Giron, Medjedovic (SER) q. 168
44 Cressy (USA) 6-4, 7-6 (6), 6-2 S. Ofner, 1-6, 6-4 6-3 Giron, 6-0, 6-2, 1-6, 6-0 Giron (USA) 75
59 McDonald (USA) KORDA, 6-3, 7-6 (1), 6-4 6-2, 6-3, 6-2 Lehecka, Lehecka (RTC) 41
30 24 KORDA (USA) 6-4, 7-5, 6-4 TSITSIPAS, RUUD, 7-5, 1-6, 6-3, 3-6, 6-1 STRUFF (ALL) 21 28
38 32 ZAPATA MIRALLES (ESP) Schwartzman, 7-5, 6-3, 6-0 7-6 (3), 7-5, 7-5 Tirante, VAN DE ZANDSCHULP (HOL) 25 31
95 Schwartzman (ARG) 1-6, 6-7 (5), 6-2, 6-0, 6-4 Schwartzman, Zhang Zhizhen, 6-2, 4-6, 6-3, 6-4 Tirante (ARG) q. 153
90 Isner (USA) Borges, 7-6 (3), 6-4, 6-3 7-6 (3), 6-3, 6-4 Zhang Zhizhen, Zhang Zhizhen (CHN) 71
80 Borges (POR) 6-4, 5-7, 7-6 (3), 4-6, 7-6 (9) TSITSIPAS, RUUD, 6-1, 4-1, abandon Lajovic (SER) 53
57 Carballes Baena (ESP) Carballes Baena, 6-2, 6-2, 6-3 4-6, 6-4, 6-1, Zeppieri, Bublik (KAZ) 51
242 q. Nava (USA) 7-6 (5), 6-3, 6-2 TSITSIPAS, 6-4 RUUD, 6-0, 4-6, 4-6, 6-3, 7-5 Zeppieri (ITA) q. 129
455 Vesely (RTC) TSITSIPAS, 6-3, 7-6 (4), 6-2 6-3, 6-2, 4-6, 7-5 RUUD, E. Ymer (SUE) q. 155
5 5 TSITSIPAS (GRE) 7-5, 6-3, 4-6, 7-6 (7) 6-4, 6-3, 6-2 RUUD (NOR) 4 4
3 3 DJOKOVIC (SER) DJOKOVIC, SINNER, SINNER (ITA) 8 9
114 Kovacevic (USA) 6-3, 6-2, 7-6 (1) DJOKOVIC, Altmaier, 6-1, 6-4, 6-1 A. Muller 101
83 Fucsovics (HON) Fucsovics, 7-6 (2), 6-0, 6-3 6-7 (0), 7-6 (7), Altmaier, Altmaier (ALL) 79
122 w.c. H. Grenier 6-3, 5-7, 6-1, 6-3 DJOKOVIC, DIMITROV, 1-6, 7-6 (4), 7-5 6-3, 6-4, 6-4 Huesler (SUI) 84
82 Van Assche Van Assche, 7-6 (4), 7-6 (5), 6-4, 6-3, 6-1 Ruusuvuori, Ruusuvuori (FIN) 46
72 Cecchinato (ITA) 6-1, 6-1, 6-3 DAVIDOVICH FOKINA, 6-2 DIMITROV, 6-2, 6-7 (7), 5-7, 6-1, 6-4 Barrère 58
63 w.c. Fils DAVIDOVICH FOKINA, 6-4, 6-3, 7-6 (6) 7-6 (4), 6-3, 6-4 DIMITROV, Skatov (KAZ) q. 147
34 29 DAVIDOVICH FOKINA (ESP) 6-1, 4-6, 6-3, 6-3 DJOKOVIC, A. ZVEREV, 6-0, 6-3, 6-2 DIMITROV (BUL) 28 29
24 19 BAUTISTA AGUT (ESP) BAUTISTA AGUT, 6-3, 6-2, 6-2 6-1, 6-4, 6-3 A. ZVEREV, A. ZVEREV (ALL) 22 27
54 Wu Yibing (CHN) 7-6 (4), 6-1, 6-1 Varillas, A. ZVEREV, 7-6 (6), 7-6 (0), 6-1 Harris (AFS) 294
200 q. Shang Juncheng (CHN) Varillas, 1-6, 4-6, 6-3, 6-1, 6-1 6-4, 6-2, 6-1 Molcan, Gaston w.c. 109
94 Varillas (PER) 4-6, 2-6, 6-2, 6-3, 6-1 Varillas, A. ZVEREV, 6-1, 7-6 (4), 6-4 Molcan (SLQ) 86
135 q. Martinez Portero (ESP) Griekspoor, 3-6, 6-3, 7-6 (3), 3-6, 7-6 (3), 6-1, Karatsev, Popyrin (AUS) 85
39 Griekspoor (HOL) 6-4, 2-6, 0-6, 7-5, 6-3 HURKACZ, 4-6, 6-2 7-6(5) TIAFOE, 6-3, 6-7 (4), 6-1, 6-2 Karatsev (RUS) q. 62
111 Goffin (BEL) HURKACZ, 6-3, 5-7, 6-7 (13), 3-6, 6-3, 7-5, 6-2 TIAFOE, Krajinovic (SER) 93
14 13 HURKACZ (POL) 6-3, 5-7, 6-4, 2-6, 6-4 7-6 (5), 6-4 6-3, 6-4, 6-2 TIAFOE (USA) 12 12
11 11 KHACHANOV (RUS) KHACHANOV, DJOKOVIC, A. ZVEREV, CORIC, CORIC (CRO) 15 16
70 Lestienne 3-6, 1-6, 6-2, 6-1, 6-3 KHACHANOV, 4-6, 7-6 (0), 6-2, 6-4 6-4, 3-6, 6-3, 6-4 CORIC, 7-6 (3), 6-7 (5), 6-3, 6-3 Coria (ARG) 96
329 w.c. KYPSON (USA) Albot, 6-3, 6-4, 6-2 6-3, 4-6, 4-6, 6-3, Cachin, Thiem (AUT) 92
113 q. Albot (MOL) 6-3, 6-2, 4-6, 6-1 KHACHANOV, Etcheverry, 6-4 6-3, 6-2, 6-7 (1), 4-6, 6-2 Cachin (ARG) 64
89 Wawrinka (SUI) Wawrinka, 7-6 (5), 6-4, 6-1, 3-6, 6-3, 7-6 (5), 6-2 Etcheverry, Draper (GBR) 55
67 Ramos-Vinolas (ESP) 6-4, 6-7 (2), 1-6, 6-4 Kokkinakis, 7-6 (5) Etcheverry, 6-4, 1-0, abandon Etcheverry (ARG) 49
108 w.c. Kokkinakis (AUS) Kokkinakis, 3-6, 7-5, 6-3, 6-7 (4), 6-3, 7-6 (2), 6-3 DE MINAUR, Ivashka (BLR) 73
25 20 EVANS (GBR) 6-4, 6-4, 6-4 6-3 KHACHANOV, Etcheverry, 6-1, 5-7, 6-1, 6-3 DE MINAUR (AUS) 18 19
36 30 SHELTON (USA) Sonego, 1-6, 6-4, 7-6 (7), 6-1 7-6 (8), 6-0, 6-1 NISHIOKA, NISHIOKA (JAP) 27 33
48 Sonego (ITA) 6-4, 3-6, 6-3, 6-3 Sonego, NISHIOKA, 1-6, 3-6, 6-4, 6-3, 6-3 Wolf (USA) 50
47 Mannarino Humbert, 6-4, 6-3, 7-6 (3) 4-6, 6-2, 7-5, 6-4 Purcell, Purcell (AUS) 68
40 Humbert 6-3, 6-3, 6-1 Sonego, NISHIOKA, 7-5, 1-6, 6-4, 6-4 Thompson (AUS) 76
190 w.c. Cazaux Moutet, 5-7, 0-6, 6-3, 3-6, 7-6 (8), 2-6, Pella, Halys 88
61 Moutet 6-1, 6-3, 4-6, 6-4 RUBLEV, 7-6 (5), 6-3 En capitales, les têtes de série ; en gras, les Français ; 6-4, 6-0 Seyboth Wild, 6-4, 6-7 (7), 2-6, 7-6 (4), 7-6 (4) Pella (ARG) 423
60 Djere (SER) RUBLEV, 6-4, 6-2, 3-6, 6-3
w.c. : wild-card ; q. : qualifié ; l.l. : lucky loser. 6-3, 3-6, 6-4, 6-3 Seyboth Wild, Seyboth Wild (BRE) q. 172
7 7 RUBLEV (RUS) 6-1, 3-6, 6-3, 6-4 7-6 (5), 6-7 (6), 2-6, 6-3, 6-4 MEDVEDEV (RUS) 2 2
Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
19
eroland garros Grand Chelem terre battue
ITF

Von Arnim, demandez le programme

Candidat à la présidence de la Fédération internationale, l’Allemand, qui a le soutien de la France, réfléchit à comment relancer la Coupe Davis.
JULIEN REBOULLET d’une Coupe Davis qui a perdu
son âme et son aura avec les
Dietloff von Arnim, président de changements apportés par Kos-
la Fédération allemande de ten- mos en 2019, l’Allemand aura le
nis, sera le rival de l’actuel prési- support de la FFT.
dent, l’Américain David Haggerty
(65 ans), en poste depuis 2015, “Le tennis est fragmenté
lors des élections à la Fédération et nous devons
internationale de tennis (ITF), qui nous rapprocher
de chaque partie
''
se tiendront le 24 septembre à
Cancun (Mexique). Dans un con- DIETLOFF VON ARNIM
texte troublé, avec la rupture du « On parle beaucoup de ce sujet,
contrat liant l’ITF au groupe Kos- notamment avec la Fédération
mos sur la Coupe Davis, l’Alle- française, précise-t-il. Nous
mand de 63 ans se pose comme avons le même point de vue. Nous,
une alternative: « Je pense qu’il y fédérations, n’avions même pas
a cinq piliers sur lesquels l’ITF accès à toutes les informations
n’est pas assez solide aujourd’hui, concernant le montage de la
dit-il. L’unité dans le tennis, la Coupe Davis sous l’ère Kosmos.
transparence – plus de démocra- Quand je vous parle de transpa-
mieux. Le tennis est fragmenté et
nous devons nous rapprocher de
chaque partie, en l’occurrence,
de l’ATP et du Comité du Grand
Chelem. Je sais déjà que la France
tient à soutenir la Coupe Davis du
mieux possible… »
Von Arnim veut également se
pencher sur les aménagements
à porter vis-à-vis des Jeux Olym-
piques: « C’est très prometteur de
constater combien les JO pren-
nent de poids chez les joueurs. Il
suffit de se souvenir à quel point on
évoquait la possibilité de “Golden
Slam” pour Novak Djokovic il y a
deux ans. Il a vraiment cherché à le
réussir. C’est fantastique que les
prochains aient lieu à Paris, ici à
Roland-Garros. Je voudrais qu’on

tie, plus d’explications de nos déci-
sions –, l’investissement – sécuri-
ser les revenus après le désastre
économique de la Coupe Davis –,
l’innovation – digitalisation plus
poussée – et la promotion dans le
monde entier. J’ai la ferme convic-
tion que l’ITF peut et doit faire
mieux dans tous ces domaines. »
Pour l’un des enjeux les plus
importants, concernant l’avenir
rence… Nous devons amener les
joueurs à la table des réflexions,
mais aussi les médias, les spon-
sors, les agences qui gèrent les
athlètes. Nous allons bâtir un plan
sur cinq ou dix ans pour la rendre à
nouveau “succesfull”. Pas seule-
ment sur le plan de la participation
des joueurs, mais aussi au niveau
économique. On a besoin de
temps, mais on doit et on va faire
Mathias Schulz/Imago/Panoramic
simplifie les règles de qualifica-
tion, qu’il n’y ait plus les restric-
tions qui puissent empêcher cer-
tains de participer. Quand “Sasha”
Zverev a remporté les JO à Tokyo, il
y a deux ans, il m’a dit: “Dietloff, où
sont mes points ? J’ai battu Djoko-
vic en demies, tout le monde était
dans le tableau ou presque, extrê- David Haggerty, président de la Fédération internationale de tennis depuis huit ans (à gauche)
mement motivé, mais zéro point!” et Dietloff von Arnim, président de la Fédération allemande, qui vise le poste de l’Américain
On doit régler ça, aussi. » É en septembre.

Class. Tête de Tête de Class.

WTA série 1er tour 2e tour 1/16 1/8 1/4 1/2 finale 1/2 1/4 1/8 1/16 2e tour 1er tour série WTA
1 1 SWIATEK (POL) SWIATEK, Muchova, SAKKARI (GRE) 8 8
70
149 q. In-Albon
102
87
Bucsa
Liu
Peterson
(ESP)
(SUI)
(USA)
(SUE)
6-4, 6-0
Liu,
6-1, 6-4
Peterson,
SWIATEK,
6-4, 6-0
SWIATEK,
6-0, 6-0
FEMMES Muchova,
6-3, 6-2
Muchova,
6-3, 0-6, 6-3
7-6 (5), 7-5
Podoroska,
6-0, 6-2
Errani,
Muchova
Podoroska
Ponchet
Errani
(RTC)
(ARG)

(ITA)
43
103
w.c. 123
73
465 q. Ferro 6-2, 6-0 Wang Xinyu, samedi BEGU, 3-6, 6-4, 6-2 Teichmann (SUI) 77
80 Wang Xinyu (CHN) Wang Xinyu, 7-6 (5), 6-2 6-3, 6-0 BEGU, Bondar (HON) 104
33 31 BOUZKOVA (RTC) 6-4, 7-6 (5) SWIATEK, 10 juin Muchova, 6-4, 6-2 BEGU (ROU) 27 27
18 18 AZARENKA (BLR) Andreescu, 5-1, abandon 6-4, 6-3 Fernandez, LINETTE (POL) 21 21
42 Andreescu (CAN) 2-6, 6-3, 6-4 Andreescu, Tauson, 6-3, 1-6, 6-3 Fernandez (CAN) 49
147 l.l. E. Andreeva (RUS) Navarro, 6-1, 6-4 6-3, 5-7, 6-4 Tauson, Tauson (DAN) q. 127
75 w.c. Navarro (USA) 6-2, 3-6, 6-4 Tsurenko, Avanesyan, 6-2, 6-0 Sasnovich (BLR) 51
40 Zhu Lin (CHN) Davis, 6-1, 6-1 3-6, 6-1, 7-5 Jeanjean, Jeanjean w.c. 124
52 Davis (USA) 6-3, 6-3 Tsurenko, Avanesyan, 6-4, 6-7 (6), 6-3 Birrell (AUS) w.c. 110
66 Tsurenko (UKR) Tsurenko, 6-3, 1-0, ab. SWIATEK, Muchova, 6-0, 7-5 Avanesyan, Avanesyan (RUS) q. 134
13 13 KREJCIKOVA (RTC) 6-2, 6-4 6-4, 6-2 7-5, 6-2 6-3, 2-6, 6-4 BENCIC (SUI) 12 12
11 11 V. KUDERMETOVA (RUS) A.K. Schmiedlova, SAMSONOVA, SAMSONOVA (RUS) 15 15
100 A.K. Schmiedlova (SLQ) 6-3, 6-1 A.K. Schmiedlova, Pavlyuchenkova, 6-0, 6-1 Volynets (USA) 92
131 l.l. Bolsova (ESP) Bolsova, 6-3, 6-4 4-6, 7-5, 7-5 Pavlyuchenkova, Pavlyuchenkova (RUS) 333
451 Kucova (SLQ) 6-2, 6-1 A.K. Schmiedlova, Pavlyuchenkova, 6-2, 6-2 L. Fruhvirtova (RTC) 59
138 q. Day (USA) Day, 6-1, 6-3 4-6, 6-3, 6-0 Sherif, Sherif (EGY) 54
166 w.c. Mladenovic 7-5, 6-1 Day, POTAPOVA, 6-3, 6-1 Brengle (USA) 95
74 Kanepi (EST) KEYS, 6-2, 4-6, 6-4 3-6, 6-4, 6-1 POTAPOVA, Townsend (USA) q. 109
20 20 KEYS (USA) 6-1, 3-6, 6-1 GAUFF, Pavlyuchenkova, 6-1, 6-2 POTAPOVA (RUS) 24 25
26 25 KALININA (UKR) Parry, 7-5, 6-2 3-6, 7-6 (3), 6-3 MERTENS, MERTENS (BEL) 28 28
79 w.c. Parry 6-2, 6-3 M. Andreeva, MERTENS, 6-1, 6-4 Hruncakova-Kuzmova (SLQ) l.l. 136
143 q. M. Andreeva (RUS) M. Andreeva, 6-1, 6-2 6-3, 7-6 (3) Osorio, Osorio (COL) l.l. 86
85 Riske (USA) 6-2, 6-1 GAUFF, MERTENS, 3-6, 6-3, 7-5 Bogdan (ROU) 63
114 q. Rus (HOL) Grabher, 6-7 (5), 6-1, 6-1 6-1, 6-3 Giorgi, Cornet 62
61 Grabher (AUT) 6-2, 6-3 GAUFF, PEGULA, 6-3, 6-4 Giorgi (ITA) 37
71 Masarova (ESP) GAUFF, 6-2, 6-3 6-2, abandon PEGULA, Collins (USA) 46
6 6 GAUFF (USA) 3-6, 6-1, 6-2 6-4, 6-2 PEGULA (USA) 3 3
4 4 RYBAKINA (KAZ) RYBAKINA, GARCIA, GARCIA 5 5
146 q. B. Fruhvirtova (RTC) 6-4, 6-2 RYBAKINA, Blinkova, 7-6 (4), 4-6, 6-4 Wang Xiyu (CHN) 64
50 Noskova (RTC) Noskova, 6-3, 6-3 4-6, 6-3, 7-5 Blinkova, Blinkova (RUS) 56
68 Kovinic (MNE) 6-3, 2-1, abandon Sorribes Tormo, Svitolina, 6-2, 6-0 Bonaventure (BEL) 84
96 w.c. Burel Sorribes Tormo, forfait 2-6, 6-2, 7-5 Hunter-Sanders, Parrizas Diaz (ESP) 94
132 Sorribes Tormo (ESP) 7-6 (0), 6-2 Sorribes Tormo, Svitolina, 4-6, 6-2, 6-4 Hunter-Sanders (AUS) q. 204
38 Martic (CRO) Martic, 6-4, 6-1 2-6, 6-3, 6-1 Svitolina, Svitolina (UKR) 192
34 32 ROGERS (USA) 3-6, 6-3, 6-2 HADDAD MAIA, Svitolina, 6-2, 6-2 TREVISAN (ITA) 26 24
23 23 ALEXANDROVA (RUS) ALEXANDROVA, 6-7 (3), 6-3, 7-5 6-4, 7-6 (5) OSTAPENKO, OSTAPENKO (LET) 17 17
72 Tomova (BUL) 6-1, 2-6, 6-1 ALEXANDROVA, Stearns, 6-3, 7-5 Martincova (RTC) 93
113 l.l. Hibino (JAP) Friedsam, 6-2, 6-0 6-3, 1-6, 6-2 Stearns, Stearns (USA) 69
91 Friedsam (ALL) 6-3, 3-6, 6-4 HADDAD MAIA, KASATKINA, 7-6 (7), 6-2 Siniakova (RTC) 48
81 Marino (CAN) Shnaider, 5-7, 6-4, 7-5 6-0, 6-1 Vondrousova, Vondrousova (RTC) 60
108 Shnaider (RUS) 6-3, 7-5 HADDAD MAIA, KASATKINA, 6-4, 6-0 Parks (USA) 45
67 Maria (ALL) HADDAD MAIA, 6-2, 5-7, 6-4 6-3, 6-4 KASATKINA, Niemeier (ALL) 76
14 14 HADDAD MAIA (BRE) 6-0, 6-1 6-3, 6-4 KASATKINA (RUS) 9 9
10 10 KVITOVA (RTC) Cocciaretto, HADDAD MAIA, SABALENKA, Stephens, KA. PLISKOVA (RTC) 16 16
44 Cocciaretto (ITA) 6-3, 6-4 Cocciaretto, 3-6, 7-6 (5), 6-1 6-4, 6-4 Stephens, 6-0, 6-4 Stephens (USA) 30
128 q. Waltert (SUI) Waltert, 6-2, 6-3 6-2, 6-1 Gracheva, Gracheva (RUS) 41
119 q. Mandlik (USA) 6-1, 4-6, 6-2 Pera, Stephens, 6-4, 2-6, 6-1 Galfi (HON) 98
78 Kontaveit (EST) Pera, 6-4, 7-6 (2) 6-3, 3-6, 6-2 Putintseva, Putintseva (KAZ) 58
36 Pera (USA) 7-6 (6), 6-2 Pera, Putintseva, 7-5, 7-6 (3) Zanevska (BEL) 89
144 q. Yastremska (UKR) VEKIC, 3-6, 6-4, 6-3 6-3, 4-6, 6-2 ZHENG QINWEN, Zidansek (SLV) q. 112
22 22 VEKIC (CRO) 6-2, 7-5 JABEUR, SABALENKA, 6-3, 6-1 ZHENG QINWEN (CHN) 19 19
32 30 CIRSTEA (ROU) Paolini, 6-3, 6-1 7-6 (5), 6-4 Frech, ZHANG SHUAI (CHN) 29 31
53 Paolini (ITA) 7-5, 2-6, 6-2 Danilovic, Rakhimova, 6-1, 6-1 Frech (POL) 88
105 q. Danilovic (SER) Danilovic, 6-2, 7-5 6-3, 6-4 Rakhimova, Bejlek (RTC) q. 182
83 Baindl (UKR) 6-3, 6-2 JABEUR, SABALENKA, 6-0, 6-3 Rakhimova (RUS) 82
179 w.c. Janicijevic Dodin, 4-6, 6-4, 6-2 6-2, 6-2 Shymanovich, Udvardy (HON) 97
122 Dodin 0-6, 6-2, 6-1 JABEUR,
En capitales, les têtes de série ; en gras, les Françaises ; SABALENKA, 6-7 (6), 6-3, 6-1 Shymanovich (BLR) q. 214
65 Bronzetti (ITA) JABEUR, 6-2, 6-3 7-5, 6-2 SABALENKA, Kostyuk (UKR) 39
7 7 JABEUR (TUN) 6-4, 6-1 w.c. : wild-card ; q. : qualifiée ; l.l. : lucky loser. 6-3, 6-2 SABALENKA (BLR) 2 2
 Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
20
ecyclisme Critérium du Dauphiné 4e étape, Cours-Belmont-de-la-Loire (c.l.m. ind. 31, 1 km).

DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL Jonas Vingegaard n’a pas CLASSEMENTS

GAÉTAN SCHERRER remporté le chrono
(2e derrière son compatriote CRITÉRIUM
BELMONT-DE-LA-LOIRE (LOIRE) – « Il ne d’UAE Mikkel Bjerg), DU DAUPHINÉ
4e étape, contre-la-montre
manque à notre bonheur qu’un mais il a fait une solide Cours-Belmont-de-la-Loire
docteur », clamait un grand mes- démonstration de sa puissance.
1. Bjerg (DAN, UAE Emirates),
sage dessiné sur le terrain de foot les 31,1 km en 37'28'' (moy. :
de Belmont-de-la-Loire, tout 49,800 km/h) ; 2. Vingegaard
près de la ligne d’arrivée du (DAN, Jumbo-Visma) à 12'' ;
chrono du Dauphiné, tracée au 3. Cavagna (Soudal-Quick Step)
cœur d’un des déserts médicaux à 27'' ; 4. Wright (GBR, Bahrain
Victorious) à 34'' ; 5. O'Connor
les plus arides que compte le dé- (AUS, AG2R Citroën) à 41'' ;
partement. 6. Grossschartner (AUT, UAE)
Hier, la logique voulait qu’il ne à 44'' ; 7. Herregodts (BEL,
manquât à celui de Jonas Vinge- Intermarché-Circus-Wanty) à
gaard qu’un maillot jaune, mais le 54'' ; 8. A. Yates (GBR, UAE) à
57'' ; 9. Oliveira (POR, Movistar)
Danois n’avait pas franchement à 1'2'' ; 10. Castroviejo (ESP,
l’air effondré à l’idée de céder Ineos Grenadiers) à 1'5'' ;
l’étape et l’habit de leader à son 11. D.Martinez (COL, IGD) à 1'7'' ;
compatriote Mikkel Bjerg, spé- 12. Durbridge (AUS, Jayco AlUla)
cialiste de l’effort solitaire, qui a à 1'8'' ; 13. Hindley (AUS, Bora-
Hansgrohe) m.t. ;
épinglé à 24ans son premier suc- 14. Alaphilippe (SOQ) à 1'12'' ;
Bernard Papon /L’Équipe

cès chez les pros. ...18. Jorgenson (USA, Movi) à

Prostré un long moment sur sa 1'37'' ; 21. Laporte (TJV) à
machine au bout du long faux plat 1'50'' ; 34. Gaudu (Groupama-
montant final du parcours FDJ) à 2'22'' ; 35. G. Martin
(Cofidis) à 2'25'' ; 40. Bernal
(31,1 km), « Vingo », 2e meilleur (COL, IGD) à 2'37'' ; 43. Carapaz
chrono de l’après-midi, avait les (EQU, EF Education-Easy Post) à
zygomatiques au garde-à-vous 2'39'' ; 44. E. Mas (ESP, Movi) à
au moment de sortir du véhicule
de l’équipe Jumbo-Visma où il ve-
nait de suivre la fin de l’étape sur
son téléphone.
Vingegaard dans les temps 2'40'' ; 46. Ciccone (ITA, Trek-
Segafredo) à 2'42'' ; 49. Landa
(ESP, TBV) à 2'49''.
137 classés. 1 non-partant :

Sans pour autant s’installer Le Danois de Jumbo-Visma, surpuissant, a profité du contre-la-montre pour mettre à distance Hofstetter (AKS). 2 abandons
dont Bouchard (ACT).
aux commandes du général, ce tous ses rivaux. Il n’est pas encore en jaune mais déjà en grande forme. Classement général
qui aurait contraint son équipe à 1. Bjerg (DAN, UAE Emirates) en
contrôler les prochaines étapes Ce ne fut le cas ni d’un David mieux », Adam Yates (8e) et sur- en montagne et parce que nous aujourd’hui (hier) s’intègre parfai- 12h59'19'' ; 2. Vingegaard (DAN,
(« Là, au moins, on n’aura pas à Gaudu furax (voir ci-dessous), ni tout Ben O’Connor (5e), qui a ré- avons perdu Steven (Kruijswijk) tement dans le cadre de sa montée Jumbo-Visma) à 12'' ; 3. Wright
(GBR, Bahrain Victorious) à 34'' ;
rouler », sourit-il), il a envoyé un de Richard Carapaz, encore plus ussi « l’un de (ses) tout meilleurs sur blessure lundi, mais l’équipe en puissance vers le Tour de 4. O'Connor (AUS, AG2R Citroën)
énorme coup de pied dans la hié- décevant, ni de Mikel Landa et chronos » et retrouve des cou- est prête à relever le challenge et la France. Il y a encore quelques dé- à 41'' ; 5. Grossschartner (AUT,
rarchie de ce Dauphiné et envoyé Enric Mas qui ont franchement leurs à l’approche du Tour. forme de Jonas très encoura- tails à peaufiner mais quand on voit UAE) à 44'' ; 6. Herregodts (BEL,
valdinguer quelques gros préten- sombré et pointent déjà à plus de geante.» son temps et celui de ses adversai- Intermarché - Circus - Wanty) à
dants à la victoire finale, pour cer- trois minutes du maillot jaune. “La forme de Jonas est L’air de rien, l’intéressé jugeait res, on ne peut qu’être satisfaits.» 50'' ; 7. A. Yates (GBR, UAE) à
très encourageante
''
57'' ; 8. Alaphilippe (Soudal -
tains encore un peu trop en ro- Ces derniers pourront toujours même avoir mal géré ses efforts, Pendant ce temps-là, à plus de Quick Step) à 1' ; 9. D. Martinez
GRISCHA NIERMANN,
dage, pour d’autres cuits à la se dire qu’il n’y aura pas d’effort LE DIRECTEUR SPORTIF DE VINGEGAARD
s’être trop employé dans la pre- 1 500 kilomètres de là, en Sierra (COL, Ineos Grenadiers) à 1'7'' ;
vapeur par les premières grosses de ce type cet été sur la Grande mière moitié du tracé et avoir Nevada (Espagne), Tadej Poga- 10. Hindley (AUS, Bora-
chaleurs de la saison (presque Boucle (un seul chrono en côte de Ceux-là restent à portée de Vin- ainsi péché dans le final, où il s’est car, en phase de reprise un mois Hansgrohe) à 1'08'' ; 11. Haig
30° hier après-midi). 22 km) et se rattraper en tentant gegaard au général, mais le favori senti « vidé », façon de dire qu’il et demi après sa fracture du poi- (AUS, TBV) à 1'15'' ; 12. Laporte
(TJV) à 1'27'' ; 13. Jorgenson
« J’ai eu un coup de chaud dans de mettre le feu en montagne ce annoncé du Dauphiné l’est désor- avait un peu de marge pour faire gnet gauche, effectuait sa plus (USA, Movistar) à 1'37'' ; ...20.
les dix derniers kilomètres : si j’al- week-end, mais le coup porté à la mais encore plus. « La situation à encore mieux. grosse sortie d’entraînement du Gaudu (Groupama-FDJ) à 2'22'' ;
lais plus vite, j’explosais », admit jauge confiance est d’autant plus mi-course est idéale pour nous, « Il n’est pas encore au top mais printemps, six heures de vélo à 21. G. Martin (Cofidis) à 2'25'' ;
ainsi Julian Alaphilippe, pourtant brutal que d’autres prétendants s’est ainsi félicité son directeur c’est normal, éclaire Mathieu He- 173km et près de 4500m de déni- 27. Carapaz (EQU, EF Education -
auteur d’un temps solide (14e à s’en sont beaucoup mieux sortis: sportif Grischa Niermann. Ce ijboer, le directeur de la perfor- velé positif, façon de dire qu’il ne Easy Post) à 2'33'' ; 30. Bernal
(COL, IGD) à 2'37'' ; 33. Ciccone
1’de Vingegaard) qui confirme sa Jai Hindley (13e), Daniel Marti- week-end sera difficile car ses ad- mance des Jumbo-Visma. L’effort laissera pas Vingegaard sans ri- (ITA, Trek-Segafredo) à 2'42'' ;
forme ascendante. nez (11e) qui pensait faire «encore versaires chercheront à l’attaquer long et très intense qu’il a réalisé val cet été sur la route de Paris. É 35. E. Mas (ESP, Movi) à 2'55'' ;
37. Landa (ESP, TBV) à 3'11''.

Gaudu, le podium s’envole

Le Breton de Groupama-FDJ, à plus de deux minutes de Jonas Vingegaard hier, a souffert et perdu du temps
sur tous les favoris. Il compte vite se relancer lors des étapes de montagne.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
PIERRE MENJOT
BELMONT-DE-LA-LOIRE – L’après-midi
de David Gaudu pourrait se résu-
mer à une scène. La ligne fran-
chie avec plus de 2 minutes de re-
tard sur le meilleur temps de
Mikkel Bjerg, encore quelques
hectomètres à monter pour re-
joindre le minibus de son équipe,
s’asseoir à la place du conduc-
Anne-Christine Poujoulat/AFP
premiers kilomètres confir-
maient la belle forme du début de
semaine. Trente-cinq secondes
de débours après 11 kilomètres,
plutôt en montée, la suite s’an-
nonçait prometteuse, « mais la fin
m’a été un peu fatale » rembobi-
nait-il, finalement à plus de 2 mi-
nutes aussi de Jonas Vingegaard
et derrière la majorité des favoris.
Le voilà décroché, lui qui espérait
« s’approcher du podium du Dau-
pelé la priorité : le Tour (1 er -
23juillet), où, cette fois, le podium
est l’objectif de sa saison. Et où il
n’y aura que 22 kilomètres de
chrono. « David s’attendait à mieux
parce qu’il est ambitieux, mais ce
n’est pas alarmant », assurait Phi-
lippe Mauduit, directeur sportif
des Groupama-FDJ, qui a pioché
dans le dictionnaire des synony-
mes (« pas non plus anormal »,
« pas dramatique ») pour bien
faire passer le message.
« L’an dernier, a-t-il appuyé,
malgré la dernière étape du Dau-
phiné ou du Pays Basque (respec-
tivement 35e et 31e à plus de 7 mi-
nutes du vainqueur), ça ne l’a pas
AUJOURD’HUI
5e étape : Cormoranche-sur-
Saône- Salins-les-Bains
(191, 5 km).
Départ à 12h 5. Arrivée prévue
vers 16h 45.
TV : en direct sur France 3 et
Eurosport 1 à 15h.
DIMANCHE
8e et dernière étape.
ZLM TOUR (HOL)
Prologue à Heikenszand
1. Eekhoff (HOL, DSM), les 6,6
km en 7'27'' (moy. : 53,154 km/
h) ; 2. Edmondson (AUS, DSM) à
1'' ; 3. Kooij (HOL, Jumbo-Visma)
m.t. 139 classés.
classement général
idem

teur et taper un grand coup dans
le volant. « Ce n’est pas le chrono
que j’attendais », se désolait-il
quelques minutes plus tard, une
fois la déception (un peu) avalée.
Le Breton ne sera jamais le
meilleur rouleur du monde mais
David Gaudu a souffert à la fin du chrono hier sous la chaleur et doit il a travaillé l’exercice lors du der-
revoir ses ambitions à la baisse sur ce Dauphiné. nier camp d’entraînement et ses
phiné, rappelait-il hier sous les
fortes chaleurs. Ça risque d’être
compliqué.»
Pas un drame
Pas une bonne nouvelle, alors
que Gaudu brille par sa régularité
cette saison. Pas un drame non
plus. Très vite, son équipe a rap-
AUJOURD’HUI
empêché de retrouver la confiance
1re étape :
pour le Tour (4e). La confiance n’est Westkapelle-’s-Heerenhoek
pas mise à mal, il faut rester se- (202, 5 km).
rein. » Et « analyser », dit Gaudu, DIMANCHE
qui compte « vite passer à autre 4e et dernière étape.
chose » et « s’amuser » lors des
dernières étapes, montagneu-
ses, pour balayer cette journée
difficile, plutôt attendue.
 Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
Alain Mounic/L’Équipe
Aux Stades de l’inéluctable?
Toulouse et La Rochelle ont tellement dominé la saison régulière qu’ils font figure de grands
favoris face au Racing 92 et à l’UBB, en demi-finales demain et samedi.
AURÉLIEN BOUISSET
Pour la cohorte des supporters de
la plupart des clubs de rugby fran-
çais qui ont pris la route de Saint-
Sébastien, il existe en cette fin de
semaine ce sentiment que Bor-
deaux comme le Racing 92 pour-
raient bien finir leur parcours en
Top 14 comme le martyr chrétien
qui a donné son nom à la ville bas-
que, criblés des flèches impara-
bles de La Rochelle et de Tou-
louse. Car rarement deux clubs
ont paru tellement au-dessus du
lot, par rapport à la concurrence.
Il y a quelques indices statisti-
ques pour nourrir cette impres-
sion de domination. Le vainqueur
de la Coupe des champions et le
leader de la saison régulière ont
caracolé en tête du classement
avec un écart sur la meute es-
soufflée de leurs poursuivants de
plus de dix points, et on n’avait pas
vu de duo aussi insolent depuis
une décennie, quand, en 2013,
Clermont et Toulon, roue dans
roue, avaient relégué Toulouse à
erugby Top 14
plus de dix unités. Autre ten-
dance: le Racing 92 et l’UBB sont
parvenus à accrocher une place
en phase finale avec 66 et 62
points, des totaux qui, depuis l’ins-
tauration des barrages, en 2010,
n’ont que très rarement permis
de se faire une place dans le gotha
du Top 14. On ne trouve plus
« mauvais » qualifiés qu’en 2015
(le Racing 92, déjà, et Oyonnax) et
2017 (Castres, et le Racing 92, tou-
jours). Et si vous voulez découra-
ger un peu plus encore ces outsi-
ders, rappelez-leur que les trois
dernières finales du Top 14 ont dé-
gagé une nouvelle mode, inédite
entre 2010 et 2018 : elles ont op-
posé systématiquement le pre-
mier au deuxième de la phase ré-
gulière.
Les locomotives
du rugby français
« Cette saison régulière donne une
idée de l’écart, abonde Jonathan
Wisniewski, consultant pour Ca-
nal+. En plus, grâce à leur avance,
Toulouse et La Rochelle ont pu gé-
demi-finales
À gauche, rer leur effectif, focalisés sur les de-
les Toulousains mies depuis plus d’un mois, contre
Antoine Dupont et deux équipes qui ont dû se battre
Thomas Ramos face jusqu’au bout pour se qualifier. »
au Racing 92, le « Toulouse et LaRochelle sont clai-
24 septembre (37-10). rement les deux locomotives du
À droite, le Rochelais rugby français, abonde Benjamin
George-Henri Colombe Boyet, l’ancien ouvreur devenu
plaqué par les consultant sur beIN Sports.
Bordelais Tom Willis et L’UBB a été moins linéaire, mais
Vadim Cobilas, le 25 s’est pelé la qualif sur la fin de sai-
mars (36-6). son, avec un fonds de jeu toujours
là. Le plus surprenant, pour moi,
c’est le Racing 92, qui a connu une
saison difficile, qui paraissait pres-
que de transition, avec l’arrivée an-
noncée de Stuart Lancaster
comme nouvel entraîneur. »
Le maître à jouer du Bourgoin
des années 2000-2010 voit les
deux Stades, Toulousain et Ro-
chelais, comme les grands favoris
de ce week-end basque. « Je vou-
drais bien mettre un peu de piment
dans la perspective de ces demies…
Mais pour moi, La Rochelle est
l’équipe la plus forte physiquement
de ce Championnat, dans son ap-
proche du combat. Ce sont des maî-
21
Nicolas Luttiau/L’Équipe
tres des collisions, offensives ou dé-
fensives. Je ne vois pas quel grain
de sable peut les gêner dans cet as-
pect. Quant à Toulouse, c’est une
(6-36, le 25 mars). « Bordeaux a
quand même une capacité à en-
caisser physiquement, comme l’a
montré la première mi-temps à
équipe qui dicte le tempo des ren- Lyon en barrage, temporise Boyet.
contres, avec des individualités qui
sont les joueurs les plus forts à leur
Ils avaient su digérer leur intensité.
Ils ont aussi les joueurs avec le ta-
poste. » lent pour s’en sortir, comme la
charnière Lucu-Jalibert. » « Et le
Deux outsiders Racing 92 est une équipe imprévisi-
imprévisibles ble, nuance Wisniewski, capable
Les deux derniers Toulouse-Ra- de perdre contre un relégable
cing 92 et La Rochelle-UBB, en comme de taper une grosse équipe.
mars, ne sont d’ailleurs pas pour Avec leurs funambules derrière,
rassurer banlieusards et Giron- s’ils sont bien câblés, ils sont injoua-
dins. Les premiers s’étaient fait bles. » Et après tout, l’UBB comme
déborder à domicile par des le Racing 92 ont déjà réussi une
Rouge et Noir privés de leurs in- autre rareté: remporter leur bar-
ternationaux (35-39, le 5 mars), rage à l’extérieur. Avec leur ins-
les seconds avaient craqué chez tinct de survie, ils ont de quoi re-
eux, étouffé par les Maritimes pousser la fatalité. É
tableau Top 14 phase finale
barrages 1/2 finale
L’équipe la mieux Saint-Sébastien (ESP) samedi 17 juin,
classée reçoit. Saint-Denis,
demain, 21 h 05 Stade de France,
(1er) Toulouse 21 heures.
(4e) Stade Français 20
Racing 92
(5e) Racing 92 33
samedi, 17 h
25 (2e) La Rochelle
(3 ) Lyon
e
Bordeaux-Bègles
(6e) Bordeaux-Bègles 32

22
erugby Top 14 demi-finales
La Rochelle samedi Bordeaux-Bègles
Bielle-Biarrey :
«Un objectif,
plus un rêve »
Révélation des derniers mois, l’ailier ou arrière bordelais veut
« gagner des titres avec l’UBB » et jouer en équipe de France.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
JEAN-FRANÇOIS PATURAUD
BORDEAUX – À 19 ans seulement,
Louis Bielle-Biarrey épate de
week-end en week-end sous le
maillot de l’UBB. Ses prestations
lui ont ainsi valu d’être appelé cet
hiver pour préparer le Tournoi des
Six Nations. Et plus beau encore,
il est fortement pressenti pour fi-
gurer, le 21 juin, dans la liste des
42 joueurs retenus par le staff du
quinze de France pour préparer la
Coupe du monde (du 8 septembre
au 28 octobre). Tout va décidément
très vite pour le numéro 15 au cas-
que rouge. Voilà trois semaines,
à Bordeaux, posé à une terrasse
près du miroir d’eau, le joueur for-
mé à Grenoble nous a accordé,
durant une heure, un entretien
plein de fraîcheur pour raconter
son parcours et ses rêves, en par-
ticulier celui de porter le maillot
Romain Perrocheau/L’Équipe
des Bleus. On l’a rappelé après la
victoire contre le LOU (25-32, di-
manche) synonyme de qualifica-
tion pour la demi-finale de Top 14
face à La Rochelle, qu’il disputera
samedi malgré une petite blessu-
re à un doigt.
«Comment vivez-vous
votre folle ascension ?
(Grand sourire.) Je ne sais pas si
ça pourrait aller beaucoup mieux.
Je n’ai pas vraiment le temps
de réaliser, mais c’est assez fou
ce qui se passe pour moi depuis
deux ou trois ans.
Vous sentiez-vous très attendu
depuis votre première
titularisation le 16 janvier 2022
contre les Scarlets (45-10),
en Coupe des champions,
conclue par un triplé…
Ce jour-là, j’étais juste content
d’avoir fait un bon match. Je savais
malgré tout que c’était assez
exceptionnel et que je n’allais pas
le faire sur toutes les rencontres,
même si c’est l’objectif. C’était
tellement surréaliste que j’ai
encore aujourd’hui du mal à m’en
rendre compte. La préparation,
ç’avait été n’importe quoi à cause
du Covid. Certains ne s’étaient pas
entraînés de la semaine et
d’autres n’avaient pas pu jouer.
Finalement, c’était fabuleux.
J’avais l’impression que tout me
réussissait. Ensuite, c’était un peu
plus compliqué sur les matches
suivants.
Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
Vous avez cependant réussi
à confirmer et beaucoup vous
prédisent un grand avenir.
Je suis encore jeune, je n’ai que
19 ans, je n’ai fait qu’une vingtaine
de matches chez les pros (27 en
Top 14, 2 en Coupe des champions).
Ce n’est pas énorme. On a déjà vu
des jeunes joueurs qui sont partis
fort avant de connaître des
carrières plus compliquées. Je
garde les pieds sur terre. J’espère
que mes proches sauront me dire
si je commence à mal tourner.
“Une Coupe du monde
en France c’est, pfff… Rien
que d’y penser, c’est dingue.
Ça serait le Graal
''
Est-ce aussi pour cela
que vous poursuivez vos études
de gestion des entreprises
et des administrations ?
Oui, si je ne fais que du rugby toute
la semaine, peut-être que mon
cerveau va ramollir ! (Rire.) Tout va
bien pour moi, mais c’est possible
que je me blesse, que je joue
moins ou qu’il m’arrive autre
chose. Mes parents sont cadres
et ils ne m’ont pas lâché niveau
études. Plus jeune, j’avais des uu
 Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
23
Top 14 demi-finales – La Rochelle - Bordeaux-Bègles (samedi) rugby
équipe de France

Oui, mais je veux aussi jouer le

week-end ! (Rire.) Je ne peux pas
faire n’importe quoi non plus.
On vous remarque aussi
beaucoup par votre casque
rouge...
Un jour, mon père m’a dit : “Je t’ai
acheté un nouveau casque, teste-
le.” C’était un casque Canterbury
rouge qui était vendu d’occasion
6 euros. Je devais avoir 7 ou 8 ans.
Depuis, je ne l’ai pas quitté, ou plus
exactement je n’ai pas changé
de modèle. Je l’ai gardé jusqu’à
la saison 2019-2020 et, après,
j’ai réussi à retrouver le même.
Mais ce modèle a été arrêté,
à mon grand désespoir.
En plus, la Ligue ne veut plus que
je le mette pour les matches
à l’extérieur.
Pourquoi ?
Pour une uniformisation
des couleurs. Vu que Bordeaux
Alex Martin/L’Équipe
Et pour l’équipe de France,
c’est pareil. C’est une motivation,
une étape que j’aimerais franchir.
LA LISTE
DES 27 Toujours flou
pour Meafou
Quel avait été le discours du staff CONVOQUÉS
du quinze de France lors du stage
à Capbreton (Landes), cet hiver, Piliers
pour préparer le Tournoi ? Demba Bamba (Lyon)
On a passé l’entretien avec
Émilien Gailleton (Pau) parce
Jean-Baptiste Gros (Toulon)
Thomas Lacalayat (Oyonnax)
Le staff des Bleus, qui espère sélectionner pour
qu’on a le même profil et qu’on Sébastien Taofifenua (Lyon) la Coupe du monde le deuxième-ligne toulousain,
se connaît très bien. On nous a dit
que si on était là, c’est qu’on Talonneurs
attend encore la réponse de World Rugby.
le méritait et qu’on ne devait pas Teddy Baubigny (Toulon)
être timide. Et peu importe l’âge. Christopher Tolofua (Toulon)
Je me rappelle de William Servat
(entraîneur des avants français), Deuxième-ligne
qui m’avait dit : “S’il faut que tu Pierre-Henry Azagoh
les bouffes tous à l’entraînement, (Stade Français)
fais le.” Ces occasions n’arrivent Bastien Chalureau
pas souvent et il faut essayer (Montpellier)
de les saisir. Mais c’est vrai que ça Killian Geraci (Lyon)
faisait bizarre d’être là au milieu de Florian Verhaeghe
plein de joueurs que je regardais (Montpellier)
à la télévision il y a un an et demi.

joue en blanc à l’extérieur, Tout est vraiment surréaliste. Troisième-ligne

la Ligue trouve que ça rend mal
à la télé. Baptiste Jauneau et
Killian Tixeront (Clermont) ont dû
changer de casque comme ça.
Louis Bielle-Biarrey, plaqué Je ne peux le garder qu’à domicile.
par Dylan Cretin lors de la Je trouve ça totalement absurde
victoire de Bordeaux-Bègles car il y a aussi une valeur
Ça donne un gros coup de boost, Alexandre Bécognée
mais ce n’est pas une finalité, (Montpellier)
et je sais que j’ai encore plein Dylan Cretin (Lyon)
de choses à améliorer. Baptiste Héguy (Bayonne)
Des joueurs que vous devriez Sacha Zegueur (Pau)
retrouver cet été pour préparer
la Coupe du monde. Demis de mêlée

face à Lyon, en barrages, sentimentale. Si je peux, je ferai
dimanche (25-32). toute ma carrière en rouge.
Vous pourriez jouer
sans ce casque ?
uu bonnes notes mais j’étais un peu Non, c’est impossible.
dissipé en cours. Je n’avais pas C’est purement psychologique.
les félicitations et mon père me Les bénéfices du casque sont
menaçait tout le temps de me faire minimes, à la limite pour les coups
louper les entraînements ! de crampons. Mais à partir
Aujourd’hui, c’est difficile de du moment où je mets le casque,
concilier les études et le rugby, je peux m’envoyer à 100%.
mais ça me fait du bien aussi d’être À quoi aspirez-vous ?
un élève normal, même si c’est Quand on est jeune, on a des rêves.
un peu moins vrai aujourd’hui, Au début, on veut surtout être
et d’aller en cours pour couper du professionnel puis, pour moi,
rugby mais aussi préparer l’après c’était jouer pour l’équipe de
carrière, peut-être dans la gestion France, gagner des trophées,
ou monter une entreprise. en Top 14 ou en Coupe d’Europe.
Où prenez-vous le plus de plaisir Maintenant, gagner des titres
sur le terrain ? avec l’UBB, c’est un objectif
Moi, ce que j’aime, c’est relancer et plus un rêve. On a vécu une
les ballons et jouer dans les saison très compliquée mais
espaces, mais on ne peut on est encore là. Il reste encore
malheureusement pas tout les deux plus grandes marches.
relancer. C’est dommage. Contre La Rochelle, samedi,
Vous aimeriez le faire ce sera un des plus gros matches
encore davantage ? de ma jeune carrière.
Vous l’avez forcément en tête ?
Bien sûr que j’y pense. La semaine
dernière, on m’a prévenu que
le staff des moins de 20 ans
me laissait à la disposition du
quinze de France et que je devrais
faire partie des 42. Je ne veux pas
trop m’avancer mais,
normalement, je devrais y être.
Puis j’espère être dans la liste des
33 joueurs retenus en août. Je n’ai
jamais été aussi proche. Au tout
début, c’était pourtant vraiment
du domaine du rêve. Chaque
match que je joue depuis quelques
semaines est une opportunité
d’être bon et de pouvoir rêver.
Une Coupe du monde en France
c’est, pfff... (Il ne finit pas sa phrase.)
Rien que d’y penser, c’est dingue.
Ça serait le Graal.
La liste sera officiellement
annoncée le 21 juin, deux jours
après votre vingtième
anniversaire...
Ce serait le plus beau cadeau
qu'on puisse me faire.» É
Sadek Deghmache
(Perpignan)
Demis d’ouverture
Léo Barré (Stade Français)
Louis Carbonel (Montpellier)
Centres
Julien Delbouis (Stade
Français)
Émilien Gailleton (Pau)
Arthur Vincent (Montpellier)
Ailiers
Ethan Dumortier (Lyon)
Gabin Villière (Toulon)
Arrières
Anthony Bouthier
(Montpellier)
Quatre joueurs en soins :
Yacouba Camara (Montpellier),
Paul Willemse (Montpellier),
Baptiste Serin (Toulon),
Baptiste Couilloud (Lyon).
Emmanuel Meafou, en compagnie de l’ailier d’Oyonnax Enzo Reybier,
lors d’un entraînement à Marcoussis le 14 mars.
ROMAIN BERGOGNE
Fabien Galthié n’a pas baissé les
bras sur le dossier Meafou, qu’il
espère encore «capturer» pour la
Coupe du monde (du 8septembre
au 28octobre). «On attend toujours
des nouvelles de World Rugby et
une décision, a expliqué le sélec-
tionneur, hier, à Marcoussis. Un
avocat de la FFR et son avocat ont
fait toutes les démarches possibles
et nécessaires, on a encore fait une
relance en début de semaine.» Une
réponse de l’instance internatio-
nale est attendue mi-juin.
Au sortir d’une saison pleine
avec Toulouse, le massif deuxiè-
me-ligne (24 ans, 2,03 m, 140 kg),
né en Nouvelle-Zélande et qui a
grandi en Australie dans une fa-
mille d’origine samoane, répète
Pierre Lahalle/L’Équipe
che. La règle d’éligibilité a changé
le 1er janvier 2022. Avant cette
date, trois ans de suite dans le
pays suffisaient pour être sélec-
tionnable. Meafou était donc sé-
lectionnable en décembre 2021
avant que la règle ne change.
Un vivier restreint
L’année dernière, World Rugby
avait donné son aval à Folau Faka-
tava, un Tongien qui voulait jouer
avec les All Blacks mais était vic-
time du changement de règle.
Sauf que le demi de mêlée s’était
gravement blessé en avril 2021,
ce qui l’avait empêché de jouer
plus tôt pour la Nouvelle-Zélande
alors qu’il avait été appelé. Fin
2021, Meafou n’était pas vraiment
dans les radars du quinze de
France. Toujours est-il que la ju-

« J’adorais Médard, c’était mon idole » depuis plusieurs semaines qu’il

veut jouer pour l’équipe de
France. Il a même été appelé à
risprudence existe, ce qui donne
encore un (petit) espoir dans la re-
quête auprès de World Rugby.
Si plus jeune, lorsqu’il était encore ouvreur, Louis Bielle- Marcoussis pour la dernière se- Si le staff persiste, au-delà des
Biarrey était fan de l’Anglais Jonny Wilkinson puis de maine de travail lors du Tournoi qualités du joueur, dans ce dos-
François Trinh-Duc, qu’il a côtoyé en Gironde sans oser lui des Six Nations Tout est réuni sier, c’est aussi pour se renforcer
avouer son admiration, c’est bien Maxime Médard (36 ans, “On a échangé, pour voir Meafou, détenteur d’un à un poste de numéro5 où le vivier
63 sélections) qui l’a surtout fait rêver. « Je l’adorais, c’était je l’ai écouté. passeport français, jouer avec n’est pas bien large. Dans le regis-
mon idole », avoue-t-il en repensant à ses posters qui Je lui ai annoncé l’équipe de France, sauf les règles tre deuxième-ligne massif, les
trônaient dans sa chambre. À la sortie d’une courte défaite qu'il ne serait pas d’éligibilité de World Rugby, qui Bleus tournent depuis trois ans
à Ernest-Wallon (12-11) en février 2022, le Bordelais était sélectionné. stipulent notamment qu’il faut avec Paul Willemse et Romain
allé voir son homologue toulousain, âgé de dix-sept ans de avoir résidé cinq ans d’affilée dans Taofifenua. Le second, âgé de
plus, pour lui demander de poser en photo (ci-contre). Il m'a répondu qu'il un pays pour y être sélectionna- 32ans, est apprécié dans le rôle de
« Ça m’a touché qu’un joueur adverse me le demande, raconte comprenait et qu'il ble. Meafou est arrivé en France doublure quand le premier
Médard. Il respecte beaucoup ses ainés, son club et bosse s'excusait auprès des en décembre 2018, ce qui sup- (30ans) enchaîne les pépins phy-
joueurs et du staff
’’
beaucoup pour l’équipe. J’aime ce genre de joueur qui a vraiment pose donc qu’il patiente jusqu’en siques. Encore touché à une
l’ADN du joueur français, c’est-à-dire de la vitesse, des prises FABIEN GALTHIÉ À PROPOS décembre 2023, après la Coupe cuisse, il n’a plus joué depuis le
d’initiative et une bonne vision. Il adore relancer. Il a la vista DE MOHAMED HAOUAS du monde. 22 avril avec Montpellier. Le staff
mais, sur le barrage contre Lyon (25-32), je l’ai déjà trouvé très CONDAMNÉ À UN AN DE PRISON Pourquoi le quinze de France et compte sur le mini-stage à Mar-
sûr sur les ballons hauts. Là, où il m’a impressionné, c’est sur FERME POUR VIOLENCES le joueur y croient ? Les conseils coussis cette semaine pour faire
sa longueur de jeu au pied. C’est un sacré joueur. » J.-F. P. CONJUGALES juridiques des deux espèrent le point sur son état physique,
DR

s’engouffrer dans une petite brè- guère rassurant cette saison.

 Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
24
erugby FFR

FRÉDÉRIC BERNÈS
et RENAUD BOUREL

Au début du mois de janvier, Bernard La-

porte avait saisi d’une question brûlante le
comité d’éthique de la Fédération qu’il diri-
geait encore. Il voulait savoir s’il pouvait dé-
ontologiquement proposer au vote de la
base la candidature de son numéro bis
Serge Simon au poste de président-délé-
gué. C’était leur souhait le plus cher : La-
porte, condamné en première instance (il a
fait appel) pour cinq délits par le tribunal
correctionnel en décembre, se placerait
ainsi dans l’ombre de son vice-président,
perpétuant le duo qu’il avait, le jour de son
accession au pouvoir en 2016, comparé à
« Poutine-Medvedev ».
Nicolas Parent /l'Indepenedant / MaxPPP

La réponse du comité d’éthique paralysa

leur plan. Considérant que l’appel interjeté
par le Parquet national financier (Simon
avait été relaxé des charges de prise illégale
d’intérêts le 13décembre) rendait la candi-

Frédéric Porcu/L’Équipe
dature de Simon « tout à fait inopportune », le
comité d’éthique recommandait expressé-
ment de trouver une alternative. Ce fut Pa-
trick Buisson. Qui échoua au référendum.
La situation judiciaire de Simon n’a pas

Blocus, avec préméditation

changé depuis six mois. Pourtant, la majo-
rité a l’intention d’en faire son candidat à
l’élection au comité exécutif de World
Rugby (deux sièges sont vacants), malgré la
jurisprudence de janvier. Cette fois, aucun
comité d’éthique n’a été saisi en amont, ni À quelques jours de la présidentielle, la majorité « Laportiste » promet le blocage de la FFR si les clubs n’élisent
celui de la FFR ni celui de la Fédération in-
ternationale. Faut-il en déduire que dans
pas son candidat, Patrick Buisson. Tout en espérant placer Serge Simon au comité exécutif de World Rugby.
l’esprit du pouvoir en place, World Rugby
serait moins regardant et moins-disant sur L’investiture de Simon (2) à ce poste – qui Patrick Buisson, de la Ligue d’Occitanie, la plus puissante de ble ont voté plus de 80% des réformes et ré-
les problématiques d’éthique ? Ils pou- lui permettrait de doubler ses émoluments candidat de l'actuelle France. solutions proposées depuis six ans. » Aveugle
vaient proposer à ce scrutin n’importe le- payés par World Rugby – interviendrait à un majorité pour la Promis à la fonction de numéro2 si Buis- et sourde à une éventuelle troisième défaite
quel de leurs trois mandataires actuels au moment plus que particulier. Juste avant la présidentielle son venait à l’emporter, l’ancien capitaine électorale en moins de six mois, la majorité
conseil de l’instance. Au choix : Alexandre présidentielle et peu après la déconfiture (à gauche) et Serge du quinze de France Guilhem Guirado, nou- tient déjà sa réponse toute prête : blocus,
Martinez, Brigitte Jugla ou Serge Simon. vécue par le canal historique des pro-La- Simon, l’un des vice- vellement élu au comité directeur, disait avec préméditation. É
D’après nos informations, ils envisagent porte à l’élection partielle. Sur les douze présidents de la FFR. vendredi : « Vous vous doutez bien que si Grill
d’investir celui que leur propre comité sièges du comité directeur de la FFR en jeu, ou ses colistiers proposent n’importe quelle (1) Ancien DG du comité d'organisation de la
d’éthique, à leur propre demande, a frappé Ovale Ensemble en a récupéré onze, son réforme, ça va être dur de la passer. » Chez Coupe du monde 2023, Claude Atcher a été
d’une inéligibilité préventive. chef de file Florian Grill arrivant largement les « Laportistes », le ton s’est radicalisé. révoqué pour faute grave en octobre 2022.
Ce revirement en cache un autre. En en tête du scrutin, avec 62 % des voix expri- « On vient de passer d’un chantage à l’effon- (2) Chaque candidat devait se faire connaître
mars 2022, Simon expliquait « ne plus pou- mées. Un fossé de 15 points s’est creusé drement du quinze de France à un chantage officieusement avant le 19mai, afin de lancer
voir être à temps plein à la fédération », en entre les deux courants (54,94 % des voix au chaos, estime Grill. Avant l’élection par- une procédure d’agrément. Le dépôt officiel
raison de sa réorientation professionnelle contre 39,44 %). Face à ce message de dé- tielle, ils nous parlaient d’apaisement, d’unité. des candidatures se clôture lundi 12juin. Le
au sein d’une clinique bordelaise. Tout en fiance, la majorité sans major a d’abord Aujourd’hui, c’est d’un blocage de tout le sys- vote des membres du conseil doit avoir lieu
conservant certaines prérogatives (les cherché à dédramatiser : « Nous avions dé- tème qu’ils menacent les clubs. Bien qu’étant le 22juin, avec un second tour, si nécessaire,
équipes de France, les relations avec la Li- cidé de ne pas faire campagne », indiquait dans l’opposition, les membres Ovale Ensem- le 29juin.
gue et avec France 2023), il en abandonnait Buisson. De l’intérieur, un récit différent
d’autres, notamment les relations interna- nous parvenait : « Ils disent qu’ils s’en fou-
tionales. La cure de désinvestissement du taient de cette élection mais ne s’attendaient
docteur Simon a disparu de l’ordonnance pas à un résultat aussi sec. Certains ont
dès l’instant où Laporte a été placé dans même conseillé à Buisson de retirer sa candi- Montpellier
une situation intenable par le jugement de dature. »
première instance.
« Il s’était éloigné mais il est revenu comme Un ton radicalisé Saint-André vers la sortie ?
jamais, explique un membre de la majorité. Ce moment de flottement passé, la ligne Comme annoncé par « Midi Libre », le directeur sportif du MHR pourrait quitter
Laporte pouvait le recadrer et il l’a secoué plus dure s’est encore endurcie. Dans un com- le club héraultais à deux ans de la fin de son contrat.
d’une fois. Maintenant qu’il n’est plus en muniqué de presse, publié samedi, puis
poste, le docteur se sent tout-puissant. Simon dans un courrier destiné à tous les diri- Après Olivier Azam en novembre et de politique commerciale du club, moins
a eu des problèmes aussi avec Atcher mais geants et signé par Buisson, les colistiers Alexandre Ruiz, dont le départ à Soyaux- de la politique sportive, promise à un tan-
celui-ci a également disparu du paysage (1). de Laporte agitent désormais une menace, Angoulême a été officialisé hier matin, un dem Richard Cockerill - Jean-Baptiste
Aujourd’hui, Simon peut étancher sa soif d’au- au cas où les clubs devaient « mal voter autre architecte du MHR champion de Élissalde dont les contours sont d’ailleurs
torité d’autant plus facilement que ni Dullin, ni (sic)» : « Mal élu (sic), Grill serait incapable de France il y a un an pourrait partir prématu- encore flous à ce jour. Altrad avait été sur-
Martinez, ni Buisson ne lui résistent. C’est lui mettre en place son programme pendant dix- rément. Comme annoncé par Midi Libre, pris de constater récemment que Saint-
qui décide de tout. » huit mois (jusqu’aux prochaines élections une information que nous sommes en me- André n’allait plus du tout sur le terrain
générales, fin 2024), est-il écrit. Même élu sure de confirmer, Philippe Saint-André, d’entraînement dans la semaine, d’où sa
“Mal élu, Grill serait incapable de président en cohabitation, Grill n’aurait pas le manager promu directeur sportif l’été der- volonté affichée depuis de lui faire prendre
mettre en place son programme pouvoir de me nommer en charge de la nier, pourrait déjà quitter le club, alors qu’il du recul sur l’aspect sportif.
pendant dix-huit mois
''
COURRIER ADRESSÉ AUX DIRIGEANTS DES CLUBS
SIGNÉ PAR PARICK BUISSON
Candidat à la présidentielle (12-14 juin),
Coupe du Monde (il avait proposé de laisser
la main à Buisson sur ce dossier), ni per-
sonne d’autre, car il serait en minorité au co-
mité directeur (11 contre 27) et sans capacité
est sous contrat jusqu’en 2025.
Rien n’est encore acté mais les relations
entre « PSA » et son président Mohed Al-
trad se sont gâtées ces dernières semai-
En cas de départ, dont les modalités res-
teraient à définir avec deux ans de contrat
en jeu, l’ancien sélectionneur du quinze de
France pourrait rebondir à Provence Rugby
Patrick Buisson, qui n’a toujours pas de gouverner. La machine politique “Ovale nes. L’ancien sélectionneur n’a pas ac- (Pro D2), intéressé par son profil sans que
donné suite à nos demandes renouvelées Ensemble” tente de vous manipuler. Le co- cepté le nouveau rôle que veut lui confier cela soit un dossier prioritaire pour la sai-
d’entretien, a d’ailleurs hérité du surnom mité directeur en place ne fera aucun com- son président. Ce dernier l’avait annoncé son prochaine. Contacté, il n’a pas souhaité
« Serge Buisson » dans nombre de clubs promis. » Ce texte n’a pas été signé par Alain sur RMC début mai. Il envisageait pour lui commenter ces informations.
amateurs. Doucet, membre de la majorité et président un rôle de vice-président surtout en charge R. Be. et J.-F. P.
Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
«On a besoin
les uns
des autres»
Grant Holloway et Ladji Doucouré
sont venus à « L’Équipe » échanger
sur leur passion des haies,
et sur ce qui fait la spécificité de la discipline.
STÉPHANE KOHLER
Grant Holloway a été le premier à
arriver au siège de L’Équipe hier
après-midi, aussi cool et souriant
qu’à son habitude. Le double
champion du monde du 110 m
haies (2019 et 2022) qui court de-
main à Charléty attend Ladji Dou-
couré, sacré en 2005 et entraîneur
de Sasha Zhoya, pour un dialogue
de bon aloi. Le Français déboule
d’un moto-taxi et les retrouvailles
sont chaleureuses. « My Man
Ladji ! Bonjour ! Bonjour ! », s’écrie
Holloway (25 ans), ravi de placer
quelques mots dans notre langue.
L’Américain a rencontré pour la
première fois Doucouré (40 ans)
en 2021 lors du meeting de Liévin.
Il remonte le fil de leur histoire :
« Je connais Ladji depuis quinze
ou seize ans grâce aux vidéos de
ses courses. J’aime l’histoire
de mon sport, c’est un champion
du monde, donc, forcément, quand
tu veux le devenir, tu regardes
ce que faisaient ceux qui l’ont été,
leur manière de courir, de s’entraî-
ner. On s’en inspire évidemment. Je
fais mes devoirs. Ce qui m’a le plus
marqué chez Ladji ? » Doucouré
fait mine de quitter la salle
où a lieu l’interview. « Ouh là, je
m’en vais… » La réponse, atten-
due, tombe. « Sa position au dé-
part, se marre Holloway, quand il
avait la tête relevée. C’était incroya-
ble ! Plus sérieusement, j’aime
beaucoup sa technique entre
les haies.»
Le champion du monde 2005 a
repéré Holloway en 2018, quand il
se faisait un nom en NCAA sous le
maillot des Gators de Florida. «Je
suis souvent allé m’entraîner chez
les Gators, à Gainesville, donc je me
sens un peu de la “même équipe”.
Et le coach de Grant, Mike Holloway
(aucun lien de parenté) est très ré-
puté. Aujourd’hui, Grant est le boss.
Ses jambes sont immenses, il est
tout à la fois rapide, puissant et doux
sur les obstacles. C’est le Bolt des
haies.»
Ce printemps, Doucouré a em-
mené Zhoya en stage à Gaines-
ville, où les Holloway, Mike et
Grant, les ont accueillis avec plai-
sir. « Avoir des athlètes venus de
l’étranger comme Sasha est une
bonne chose, ça casse la monoto-
nie, on voit de nouvelles têtes à l’en-
traînement, assure le 2e perfor-
meur de l’histoire (12’’81, à un
centième du record du monde
25
eAthlétisme Ligue de Diamant Meeting de Paris (demain)
d’Aries Merritt). Chacun apprend
Alexis Réau/L’Équipe
de l’autre, on n’est pas là à garder
nos secrets, si tu veux faire notre
séance, tu es le bienvenu.. » Dou-
couré confirme: «On va là où sont
les meilleurs, on cherche à s’inspi-
rer de Grant et Mike. Et ils sont
prêts à partager.» Grant Holloway bia m’a fait opter définitivement me mettre la pression, et ne m’en stress, même si ce n’est pas celui de
(à gauche) pour l’athlétisme. » Jeune, Hollo- prendre qu’à moi-même si je passe la compétition », rappelle Dou-
Grant (Holloway) est le boss. et Ladji Doucouré, way avait deux rêves. « Pas être à côté. J’adore ça en athlé.» couré, avant de vouloir expédier
Ses jambes sont immenses, l’ancien champion pro en NFL, mais au moins jouer au On pensait enfin surprendre le Holloway à Hollywood. « Si je me
il est tout à la fois rapide, du monde et coach foot à l’université tout en faisant de Floridien en lui annonçant que vois acteur? Je pense que j’ai la per-
puissant et doux de Sasha Zhoya, l’athlétisme, rappelle-t-il. Je me Doucouré était aussi devenu co- sonnalité pour, répond sérieuse-
sur les obstacles. tout sourire suis cependant rendu compte as- médien, dans le film Jumeaux ment le hurdleur. Je sais m’expri-
''
C’est le Bolt des haies et complices, hier, sez vite que je n’avais pas un esprit mais pas trop avec notamment mer en public, mais je me verrais
LADJI DOUCOURÉ sur la terrasse très collectif. Je suis égoïste, quoi ! Ahmed Sylla, sorti en 2022. «Mais plutôt animer des galas d’athlé-
de « L’Équipe » à Même si mon équipe gagnait de je le sais! J’ai vu ça sur ses réseaux tisme ou des réunions publiques.
Une communauté d’esprit que Boulogne-Billancourt. 21 points au foot, si j’avais moi des sociaux » , se gondole-t-il. « Un Avant cela, j’ai deux objectifs à at-
l’on retrouve avec les haies ou la stats très faibles, j’étais énervé. long tournage, quatre jours pour teindre : l’or olympique et le record
perche, mais beaucoup moins Non, très énervé ! Je veux pouvoir vingt-cinq secondes à l’écran, et du du monde.» É
dans d’autres disciplines de
l’athlé. «Il y a un grand respect en-
tre nous sur le 110, confirme Hol-
loway. On partage les haies pen-
dant nos échauffements, déjà
parce qu’on ne peut pas faire autre-
ment. Et dans nos courses, per-
EN BREF
GRANT
sonne ne se défile au dernier mo- HOLLOWAY
ment en déclarant forfait, on USA
s’affronte tout au long de la saison. Âge : 25 ans
Être le meilleur, ça se mérite au fil Taille : 1,88m
des mois. » Doucouré se souvient Record personnel :
que c’était déjà la même chose à 12’’81 (2021).
son époque : « On a besoin les uns Palmarès : champion
des autres. À l’échauffement, en du monde du 110m haies
course, on est ensemble et on ob- en 2019 et 2022 ;
tient ce respect mutuel au fil des vice-champion olympique
confrontations.» en 2021.
Trop court physiquement
après une blessure à un orteil,
Zhoya ne sera pas présent à
Charléty demain. Holloway suit
de près l’évolution du recordman
du monde juniors (12’’72 avec des
haies de 99cm). «Il a fait des chro-
nos hallucinants chez les jeunes,
observe-t-il. Une fois qu’il aura
tout assimilé en seniors (haies de
106cm, record actuel à 13’’17), ce
sera une force majeure de notre
10,99€
discipline. Il est moins grand que
moi (1,82 contre 1,88 m) et il n’a
pas encore de très bons couloirs.
Le 110m haies demande de la ma-
turité. Mais un jour, il sera dans le
couloir à côté de moi.»
Outre les haies et la pratique
des épreuves combinées quand
ils étaient plus jeunes, Holloway
et Doucouré ont un autre point
commun, ou presque: le football.
« Ah oui ? Mais je ne savais pas ça,
Ladji!», s’écrie l’Américain. «C’est
du soccer, attention, sourit Dou-
couré. J’aurais bien aimé être pro-
fessionnel, mais une fracture du ti-
 Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
26
eVoLLEY-BALL Ligue des nations 2e journée
Pologne 3 - 1 France

Encore
des lacunes
L’équipe de France s’est inclinée d’entrée
face à la Pologne, malgré un Théo Faure en feu
à la pointe et des patrons rassurants.
BÉATRICE AVIGNON Pologne 3
France 1
Ils sont bien là, les papas. Kevin 25-23 ; 18-25 ; 35-33 ; 25-15
Tillie, 32 ans, et Raphaël Corre, Arbitres : MM. Stefano (ITA) et Nurper (TUR).
1 325 spectateurs. Points marqués : 199
33 ans, ont tenu la baraque face à (103+96). Durée : 1 h 40.
la redoutable Pologne hier, pour Pologne
leur entrée en jeu dans la Ligue 8 aces ; 13 contres ; 53/98 attaques ; 35
des nations (VNL) à Nagoya, au fautes (19 au service). Le six : Firlej, Klos
(11 points), Semeniuk (9), Bienek (12),
Japon. L’équipe de France s’est Butryn (25), Szalpuk (16). Puis : Sawicki,
inclinée en combattant (3-1), Lomacz (cap.), Dulski (1), Szymanski.

mais pouvait garder quelque
frustration, passée tout près
d’emporter le premier (23-25) et
surtout le troisième set (33-35),
après une remontée audacieuse
(10-19, 20-20) et cinq balles de set
sauvées, mais autant de man-
quées de son côté. « On est un peu
déçus, on aurait pu faire mieux, es-
time Tillie. Pendant trois sets, on
Volleyball World
Libéro : K.Szymura.
Entraîneur : N. Grbic (SER).
France
3 aces ; 7 contres ; 51/98 attaques ; 29
fautes (21 au service). Le six : Corre (cap. ;
1 point), Ke. Tillie (12), Bultor (8), T. Faure
(28), Carle (8), Jouffroy (4). Puis : Hi. Henno, Face à des Polonais trois ans à la maison, je fais à peu Et au capitaine Corre, passeur tamment dans le troisième set,
K. Motta Paes. Libéros : Diez, Loubeyre. solides, les Bleus ont près la même chose ici avec tous avec lequel il a débuté en équipe lorsqu’il a fallu servir et aligner
Entraîneur : A.Giani (ITA). eu du mal à prendre les enfants », plaisante-t-il. de France de jeunes, de propul- les attaques pour combler l’écart
leurs marques hier. ser un troisième daron de 23ans, de neuf points.
deux champions olympiques du “C’est difficile de trouver Théo Faure. Appelé à la pointe Mais ce premier match reste

était là, on les a fait douter. C’est
dommage mais il y a du positif, à
nous de nous améliorer de match
en match. »
Les Bleus semblent avoir
compris l’enjeu de cette première
semaine de VNL : montrer qu’ils
constituent un recours plausible
en cas de besoin. Et Tillie, l’un des
''
voyage à Nagoya, avec Daryl Bul- le rythme
KEVIN TILLIE
tor, qu’il peut encadrer une
équipe comprenant de jeunes Sur le terrain, au milieu d’un six
joueurs programmés pour suc- de départ déjà rompu à quelques
céder à la génération dorée aux compétitions internationales, sa
Jeux Olympiques de Tokyo, dont stabilité a permis aux joueurs
trois ont foulé le terrain hier (Bul- d’Andrea Giani, en mal de prépa-
tor, Kellian Motta Paes et Thibault ration et d’automatismes, de
Loubeyre). « J’ai une petite fille de prendre confiance.
lors de la Ligue des nations confi-
née à Rimini en 2021, puis à
l’Euro, il avait dû se contenter de
l’équipe réserve la saison der-
nière.
Il n’a pas raté l’occasion, face à
la Pologne, présente sur les trois
derniers podiums de la VNL, de
prendre sa part du fardeau, no-
une défaite, face à une équipe de
Pologne en rodage. « C’est difficile
de trouver le rythme, commente
Tillie. Il faudra s’améliorer sur no-
tre qualité de jeu, faire moins d’er-
reurs, surtout au service (21 hier,
sur 29 fautes !). » Nouveau test
face à la Chine, demain (6h10 sur
L’Equipe live). É

-en brèves omnisports

Basket BASKET 3X3
TRÈS COURT
Roland-Garros, terre d’accueil cnosf
GOSSE N’A PAS FAIT
8 joueuses à 100 %
jusqu’aux JO
ACTE DE

Roberto Frankenberg /L’Équipe

Le 16 octobre, CANDIDATURE Pour la première fois, la FFBB a
Paris Basketball À LA PRÉSIDENCE créé un « groupe de préparation
avait été Cédric Gosse, dont le nom olympique », avec des joueuses
le premier club circule dans les coulisses entièrement dédiées à la prati-
à tenter du mouvement sportif pour que du basket 3x3, discipline
l'expérience une éventuelle candidature olympique depuis les JO de To-
d'un match de à la présidence du Comité kyo. Huit membres de l’équipe
saison régulière National Olympique de France seront « libérées » de
de Betclic Élite (CNOSF), a indiqué hier à leurs obligations avec leurs Ce projet regroupe les quatre vi-
à Roland-Garros, L'Équipe qu' « (il n'avait) pas clubs de 5x5 et passeront sous ce-championnes du monde,
déjà face fait acte de candidature ». Il contrat fédéral à partir du Laetitia Guapo, Hortense Li-
à Monaco précise néanmoins que « 1er septembre, pour dix mois,
Alexis Réau/L’Équipe

mouzin, Myriam Djekoundade

vainqueur certains de (ses) collègues afin de préparer au mieux les JO (photo), Marie-Ève Paget, mais
(95-91) devant ont évoqué cette possibilité ». de Paris 2024, où la France, nu- aussi Jodie Cornélie, Marie Ma-
10 424 « Mais, comme il est écrit méro un mondiale au classe- né, Marie-Michelle Milapie et
spectateurs. dans l'article (de L'Équipe de ment FIBA, vise l’or olympique. Anna Ngo Ndjock. D.B.
mercredi), le débat doit avoir
BETCLIC ÉLITE Qualifiés pour les finales (au mum et s’annonçait bien trop petite pour satisfaire lieu en conseil
meilleur des cinq matches) de Betclic Élite, les Me- les demandes. d'administration », poursuit BOXE
tropolitans 92 de Victor Wembanyama recevront Après le succès des deux délocalisations à l’Accor le président de la fédération
Monaco jeudi 15 juin – et éventuellement same- Arena de Paris les 7 et 31 mai avec plus de française de triathlon élu au Le CIO veut les boxeurs, mais pas l’IBA
di 17 – sur le court central Philippe-Chatrier de Ro- 15 000 spectateurs à chaque fois face à Bourg et à Conseil d'administration du La commission exécutive du CIO a décidé de recommander à la
land-Garros. Depuis sa qualification dimanche fa- l’Asvel, l’affiche face à Monaco, troisième de l’Euro- CNOSF le 25 mai, jour de la session du Comité international olympique de retirer la reconnais-
ce à l’Asvel (3 victoires à 1), Boulogne-Levallois, 2e, ligue, devrait rapidement remplir les tribunes du démission de Brigitte sance accordée à l'Association internationale de boxe (IBA), mais de
était en quête d’un toit pour accueillir les épisodes 3 court central (15 000 places), trois jours après la fin Henriques. maintenir la boxe au programme des Jeux Olympiques de Paris
– et éventuellement 4 – des finales, qui débutent des Internationaux de France, dans un cadre de en 2024, « dans l'intérêt des boxeurs-boxeuses et de la boxe ». Ce qui
samedi 10 juin et se poursuivront lundi 12 dans la prestige. La présence d’un toit rétractable, installé enlèvera une épine du pied du comité d'organisation qui a commen-
Principauté. La salle habituelle des Mets, le palais depuis 2020, permet désormais l’organisation sur cé à vendre les billets pour les épreuves de boxe qui auront lieu à Vil-
des sports Marcel-Cerdan de Levallois-Perret (92), le court Philippe-Chatrier d’événements sportifs lepinte et au stade Roland-Garros. Des épreuves qui, comme les
ne dispose que de 2800 places assises grand maxi- indoor. qualifications, seront organisées sous l'égide du seul CIO.
 Jeudi 8 juin 2023 | L’ÉQUIPE
Netflix
Le tour de force de Netflix
La plateforme met en ligne ce matin son docu-série « Tour de France : au cœur du peloton »,
avec les mêmes producteurs qu’en F1… Une plongée vibrante au sein des équipes, sur la route
et en dehors.
SACHA NOKOVITCH (avec F.G.)
« Il y a des jours où je préférerais être moins aimé et
gagner plus de courses. » La confidence de Thibaut
Pinot sur l’amour que lui porte le public du Tour
de France est dite avec émotion, face caméra.
En l’occurrence l’une des très nombreuses ame-
nées par Netflix dans les coulisses de l’édition, l’an
dernier. Huit équipes de tournage (composée cha-
cune d’un réalisateur-cadreur, d’un preneur de son
et d’un régisseur) ont suivi pas à pas les huit équi-
pes sélectionnées (AG2R Citroën, Alpecin-Fenix, EF
Education-EasyPost, Groupama-FDJ, Ineos Grena-
diers, Bora-Hansgrohe, Jumbo-Visma et Quick-
Step Alpha Vinyl), partageant même leurs hôtels
pour Tour de France: au cœur du peloton. Le résultat
de cette superproduction (huit épisodes de 40 mi-
nutes) assurée par QuadBox, joint-venture entre
le français Quad et le britannique Box to Box (déjà
producteur de Drive to Survive, Break Point et Full
Swing), qui a bénéficié pour la course des images de
France Télévisions (*), est depuis ce matin en ligne.
« Ça me plaît car c’est très complémentaire du di-
rect de France Télévisions qui est remarquable, note
Christian Prudhomme, le directeur du Tour, qui
a tout visionné. La réalité de la course, elle est dans
le direct, du premier au dernier kilomètre. Là, plu-
sieurs mois après, on a un zoom sur des points mar-
quants. C’est scénarisé mais extrêmement bien fait
et pédagogique. Le montage a d’ailleurs dû être un sa-
cré défi. On voit aussi l’aventure derrière la course…
On découvre des personnages, et on comprend très
bien que le plus grand champion cycliste ne peut rien
faire sans son équipe… » Un espoir partagé dans
le documentaire par Richard Plugge, le manager
de Jumbo-Visma : « J’espère que les gens retien-
dront que nous faisons vraiment un sport d’équipe. »
Le montage rythmé, le choix des musiques et
le travail sur le son (notamment sur les pavés, lors
des chutes, ou dans les échanges entre coureurs)
plongent le téléspectateur dans la tension, et sou-
vent le stress, générés sur la plus grande course cy-
cliste du monde. La caméra traîne parfois là où elle
-extra médias
Netflix a notamment ne devrait pas, à l’image d’un plan sur Jonas Vinge-
suivi Jonas gaard, devant une coupe de champagne au goût
Vingegaard, vainqueur amer malgré la victoire de Wout Van Aert lors
du Tour 2022, de la 4e étape. Son coéquipier ne l’a pas attendu lors
et l’équipe Jumbo de son attaque… Il lui sauvera pourtant la mise
Visma. le lendemain.
“Il a été difficile à filmer,
il fallait gagner sa confiance
''
YANN LE BOURBOUAC’H, PRODUCTEUR CHEZ QUADBOX À PROPOS
DE PATRICK LEFÉVÈRE
D’autres séquences, dans l’intimité des coureurs,
en famille, sont aussi proposées mais avec parci-
monie. L’essentiel, c’est la course vue sous un an-
gle totalement différent, y compris pour les con-
naisseurs. «Vous voyez la joie, la tristesse, la panique
par exemple dans une voiture de la Jumbo-Visma, re-
marque Patrick Lefévère, le manager de la Quick
Step, présent lors de l’avant-première. À l’arrivée,
ils ont gagné le Tour mais ils ont quand même passé
une journée en enfer. Ce sont pour nous des détails
d’un jour, mais le grand public va aimer cela. »
Il a pourtant lui-même tardé à se livrer à Netflix.
« La non-sélection d’Alaphilippe a été une grosse
perte pour nous, reconnaît Yann Le Bourbouac’h,
producteur chez QuadBox. Mais on a retourné l’his-
toire en prenant le point de vue de Patrick Lefévère.
Personne d’autre que lui ne pouvait l’expliquer. Il est
devenu plus important que prévu mais il a été difficile
à filmer, il fallait gagner sa confiance. C’était d’ailleurs
compliqué pour tout l’écosystème de comprendre que
le docu-série ne sortait qu’un an plus tard. Parler
de stratégie, ils avaient du mal… Au départ, ils nous
voyaient comme des journalistes qui pourraient sortir
des news instantanément. » Toutes les équipes ont
dû aussi accepter de ne pas avoir de droit de regard
sur les images, ce qui explique notamment l’ab-
sence de la puissante UAE de Tadej Pogacar qui exi-
geait « d’avoir le final cut », précisent les produc-
teurs.
Si la série s’inspire notamment de Drive to Sur-
vive, la fabrication a été globalement « plus difficile,
reconnaît James Gay-Rees (Box to Box).
La course se déroule sur un temps court contraire-
27
ment à une saison entière de Formule 1 ou de tennis.
On a quelques semaines pour enregistrer tout ce
qu’on peut. Et on n’a pas de deuxième chance. En ten-
nis ou avec la Formule 1, si vous n’avez pas le joueur ou
le pilote qu’il vous faut en début de saison, vous pouvez
le filmer plus tard. » D’où la nécessité sur le Tour
d’affilier une seule et même équipe de tournage
à chaque formation. « Le travail de préparation a été
minutieux et déterminant, ajoute Yann Le Bour-
bouac’h. En F1, on peut réadapter les arches narrati-
ves d’un Grand Prix à l’autre puisque le paddock est un
même décor qui se déplace de ville en ville. Avec le
Tour, il ne fallait pas se faire dépasser par la course.
Comme le dit Marc Madiot, le peloton n’attend pas et le
Tour n’attend pas. L’exercice est beaucoup plus compli-
qué. » Et le patron de la Groupama-FDJ semble oc-
cuper naturellement le rôle du vieux sage dans la
série, avec ses envolées lyriques habituelles, un ha-
bile regard caméra et quelques punchlines qui ont
naturellement séduit les producteurs, du genre
« En football, à la moindre petite blessure, on rem-
place; en vélo, on ne remplace pas! Donc on survit! »
“Ce n’est pas qu’un défilé de voitures
qui jettent des bonbons
et des bobs Cochonou
''
STEVE CHAINEL, CONSULTANT ET ANCIEN COUREUR
Comme la volonté des patrons du Tour était notam-
ment d’élargir leur auditoire, il a fallu également
expliquer aux néophytes, à chaque épisode, le fonc-
tionnement de la course. Netflix a fait notamment
appel au consultant d’Eurosport, l’ancien coureur
Steve Chainel. Il a reçu une trame de texte définis-
sant les grands thèmes à aborder. Cinq jours de
tournage ont été nécessaires, avec parfois plu-
sieurs prises pour préciser les choses ou avoir la
bonne élocution.
« Ce n’était pas barbant, assure Chainel. Expliquer
le Tour, c’est génial. Deux personnes sur trois le con-
naissent pour sa caravane et ses paysages, mais ce
n’est pas qu’un défilé de voitures deux heures avant la
course, qui jettent des bonbons et des bobs Cochonou.
Il y a une course, des subtilités, des règles, des classe-
ments, des aspects tactiques. Alors sur une première
saison, on doit donner les règles de base que finale-
ment, hormis les experts, peu de gens connaissent. »
La mission est remplie, on se laisse prendre au jeu.
Une deuxième saison pourrait voir le jour, autour du
prochain Tour, en partance de Bilbao le 1er juillet. É
(*) France Télévisions diffusera en retour un
52 minutes issu du docu-série, le 28 juin à 22h40, sur
France 3.
 TÉLÉVISION
PROGRAMME DU JOUR
11 h 00 TENNIS EN DIRECT
Roland-Garros. Court Simonne-Mathieu.
jeudi 8 juin 2023
11 h 45 RUGBY À XIII EN DIRECT
NRL. Gold Coast-West Tigers.
13 h 00 GOLF EN DIRECT
Scandinavian Mixed. 1er tour. DANS CETTE 6
20
ThOmaS
14 h 50 TENNIS EN DIRECT
Roland-Garros. ÉDITION RamOS

15 h 00 AUTOMOBILE EN DIRECT
24 Heures du Mans. Essais libres 3. CYCLISME
À 22 heures, essais libres 4. CRITÉRIUM

Frédéric Porcu/L’Équipe

Alain Mounic/L’Équipe
15 h 00 CYCLISME EN DIRECT DU DAUPHINÉ
Critérium du Dauphiné. 5e étape :
Cormoranche-sur-Saône - Salins-les-Bains (191 km). JONaS
18 h 00 VOILE EN DIRECT
The Ocean Race. 6e étape : VINgegaard 21
Aarhus (DAN)-La Haye (HOL).
18 h 30 AUTOMOBILE EN DIRECT
daNS Le bON FOOTBALL RUGBY
Road to Le Mans. Course 1. TempO TRANSFERTS TOP 14
Bernard Papon/L’Équipe

19 h 00 BASEBALL EN DIRECT P. 20 Axel Disasi Des demi-finales

MLB. Tampa Bay-Minnesota. pisté par MU jouées d’avance ?
19 h 55 FOOTBALL EN DIRECT P. 6 P. 21
Coupe du monde des moins de 20 ans.
Demi-finales. La suite d'Uruguay-Israël.
20 h 00 AUTOMOBILE EN DIRECT
24 Heures du Mans. Hyperpole.
20 h 30 FOOTBALL EN DIRECT
Serie B. Finale aller. Cagliari-Bari.
20 h 50 TOUT LE SPORT
Suivi de Tout le sport Roland-Garros.
21 h 00 GOLF EN DIRECT Le deSSIN du jOur par
Open du Canada. 1er tour.
21 h 00 FOOTBALL EN DIRECT
Liga 2. 2e Demi-finales. Alavés-Eibar.
23 h 00 FOOTBALL EN DIRECT
Coupe du monde des moins de 20 ans. FONDATEUR : Jacques Goddet
Demi-finales. Italie-Corée du Sud. DIrecTION, admINISTraTION,
1 h 00 BASEBALL EN DIRECT rÉdacTION eT VeNTeS :
MLB. Toronto-Houston. 40-42, quai du Point-du-Jour
CS 90302
92650 Boulogne-Billancourt cedex.
Tél. : 01 40 93 20 20
L’ÉQUIPE Société par actions
simplifiée. Siège social :
40-42, quai du Point-du-Jour
CS 90302
92650 Boulogne-Billancourt cedex.
PRINCIPAL ASSOCIÉ :
Les Editions P. Amaury
PRÉSIDENTE : Aurore Amaury
DIRECTEUR GÉNÉRAL,
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION :
Étienne Garnier/L’Équipe

Laurent Prud’homme
DIRECTEUR DE LA RÉDACTION :
Jérôme Cazadieu

SERVICE CLIENTS :
tél. : 01 76 49 35 35
SERVICE ABONNEMENTS :
17h15 L'ÉQUIPE DE GREG 45 avenue du Général Leclerc
60643 Chantilly Cedex
E-mail : abo@lequipe.fr
Grégory Ascher. TARIF D'ABONNEMENT :
France métropolitaine : 1 an
6 h 00 L'ÉQUIPE DU SOIR Rediffusions. (364 n°) : 555 € ou 430 € zones
10 h 00 L'ÉQUIPE MOTEUR Top Gear. portées Paris RP. Option FRANCE
FOOTBALL, autres formules, zones
Saison 15, épisodes 2 à 5. portées et étranger nous consulter.
13 h 30 FOOT À 6 Coupe du monde. 16es de finale. IMPRESSION :
POP (93 - La Courneuve),
17 h 15 L'ÉQUIPE DE GREG Avec : Grégory Ascher, CIRA (01 - Saint-Vulbas),
Julien Aliane, Camille Maccali, Vikash Dhorasoo, CIMP (31 - Escalquens).
Laurie Delhostal, Karim Bennani, Swan Borsellino, CILA (44 - Héric),
Pierre-Antoine Damecour. Nancy Print (54 - Jarville),
Midi Print (30 - Gallargues-
19 h 55 FOOTBALL Coupe du monde des moins de 20 ans. le-Montueux).
La suite de Uruguay-Israël. Dépôt légal : à parution
PAPIER : Origine : France
21 h 30 AUTOMOBILE 24 Heures du Mans. Taux de fibres recyclées : 100 %
Hyperpole et Road to Le Mans, course 1. Ce journal est imprimé sur du papier
23 h 00 FOOTBALL Coupe du monde des moins de 20 ans. porteur de l'Ecolabel européen sous
le numéro FI/37/01
Demi-finales. Italie-Corée du Sud. Eutrophisation :
pTot 0,009 kg / tonne de papier

19h30 LIVe PUBLICITÉ COMMERCIALE :

AMAURY MEDIA
Tél. : 01 40 93 20 20
FOOTBALL PETITES ANNONCES :
Twitter @FIFAWorldCup

40-42 quai du Point-du-Jour nouveau !

COUPE DU MONDE CS 90302
DES MOINS DE 20 ANS 92650 Boulogne-Billancourt cedex.

Gaël Fickou DERRIÈRE L’ARMURE

Demi-finales. Tél. : 01 40 93 20 20
COMMISSION PARITAIRE :
Uruguay-Israël n° 1227 K 82523

15 h 00 CYCLISME ZLM Tour. 1re étape :

Westkapelle - 'S-Heerenhoek (203 km). 19,90 € en librairies
19 h 30 FOOTBALL Coupe du monde des moins de 20 ans.
Demi-finales. Uruguay-Israël.
 jeudi 8 juin 2023 - Supplément au N° 25 134 - Ne peut être vendu séparément

24 heures du mans

100%
Photos Pascal Huit/Presse Sports, Laurent Baheux/L’Équipe - Illustration RDj

PASSION
Les 24 Heures du Mans fêtent
ce week-end leur centenaire
avec un casting de rêve
en catégorie reine.
 automobile 24 Heures du Mans

Pour le centenaire de leur

SERVIES
Cadillac (ici la numéro
311 au premier plan)
fait partie des cinq
constructeurs qui ont
création, les 24 Heures
rejoint la grille
des 24 Heures pour
du Mans enregistrent
l’édition du centenaire. le retour de plusieurs
grands constructeurs,
avec un total de seize
RÉSULTATS

24 HEURES
wec
DU MANS/
SUR UN PLATEAU voitures engagées
en catégorie reine.
4e ÉTAPE
HIER
ESSAIS QUALIFICATIFS
1. Ferrari n° 50 (Fuoco-Molina-
Nielsen), 3’25”213 ;
2. Ferrari n° 51 (Pier Guidi-
Calado-Giovinazzi), 3’25’”412 ;
3. Toyota n° 7 (Conway-
Kobayashi-Lopez), 3’25”485 ;
4. Toyota n° 8 (Buemi-Hartley-
Hirakawa), 3’25”749 ;
5. Porsche n° 5 (Cameron,
Christensen-Makowiecki),
3’25”848 ;
6. Cadillac n° 3 (Bourdais,
Van der Zande-Dixon), 3’25”924 ;
7. Cadillac n° 2 (Bamber-Lynn-
Westbrook), 3’26”020 ;
8. Porsche n° 75 (Nasr-Jaminet-
Tandy), 3’26”589 ;
9. Porsche n° 6 (Estre-Lotterer-
Vanthoor), 3’26”900 ;
10. Peugeot n° 93 (Di Resta-
Jensen-Vergne), 3’27”546 ;
11. Peugeot n° 94 (Duval-
Menezez-Müller), 3’27”850 ;
12. Glickenhaus n° 708 (Dumas-
Pla-Briscoe), 3’28”497 ;
13. Cadillac n° 13 (Derani-Sims-
Aitken), 3’28”767 ;
14. Glickenhaus n° 709
(Mailleux-Berthon-Gutierrez),
3’29”082 ;
15. Vanwall n° 4 (Dillmann-
Guerrieri-Vautier), 3’29”745 ;
etc.

PROGRAMME
AUJOURD’HUI
Essais libres 3............15 h -18 h
Hyperpole .............20 h - 20 h 30
Essais libres 4 ...........22 h - 23 h
SAMEDI
Départ de la 91e édition
des 24 Heures du Mans........16 h
LA CHAÎNE
L’ÉQUIPE À
L’HEURE DU MANS
La chaîne L’Équipe
se met au rythme
des 24 Heures du Mans
et vous propose de
suivre le centenaire
de la plus prestigieuse
course au monde.
Ce week-end, Messaoud
Benterki et ses équipes
consacreront trente
heures d’antenne
à cet événement,
en immersion, au plus
près des pilotes, et vous
feront vivre toutes les
coulisses des 24 Heures.
Toutes les célébrations
et le départ seront à
vivre en direct samedi.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
JÉRÔME BOURRET
LE MANS – Les 24 Heures du Mans
fêtent leur centenaire et il y a du
beau monde au banquet. Après
cinq éditions où Toyota était pres-
que seule à table et n’a partagé le
gâteau avec aucun autre convive
(quatre doublés), la liste des invi-
tés aura une tout autre allure sa-
medi, à 16 heures, lorsque Le-
bron James donnera le départ de
cette 91e édition. Par la grâce d’un
règlement technique (Hypercar)
qui réduit drastiquement les
coûts et d’une politique sportive
(la BOP, balance des performan-
ces) qui permet au législateur-or-
ganisateur de niveler les perfor-
mances des autos, les grandes
marques ont retrouvé de l’appétit
pour l’Endurance pile au moment
où l’épreuve légendaire fête ses
cent ans. Ferrari, après cinquante
ans d’absence. Porsche, qui rêve
d’une vingtième victoire, six ans
après la dernière. Peugeot, qui
fête le trentième anniversaire de
l’incroyable triplé des 905 et qui
n’était plus venu dans la Sarthe
depuis 2011. Cadillac, revanchard
après son projet raté au début des
années 2000. Au total, seize voitu-
res dans la catégorie reine, du ja-
mais vu depuis 2011. « Cette édi-
tion va être une grosse fête et nous
sommes tous super excités d’en
faire partie, se réjouissait hier l’en-
fant du pays Sébastien Bourdais,
pilote Cadillac pour ses seiziè-
mes 24Heures. LeMans, c’est tou-
jours spécial mais Le Mans devant
plus de 300 000 spectateurs, avec
un tel plateau et cette date anniver-
saire qui tombe à pic, on se sent
tous privilégiés d’être là. »
“C’est difficile d’expliquer
pourquoi cette course est
si spéciale, il faut la vivre
pour comprendre
''
ROBERT KUBICA, VAINQUEUR
L’AN DERNIER EN CATÉGORIE LMP2
Parmi les doyennes des épreuves
sur circuit avec le Grand Prix de
Monaco (1929) et les 500 Miles
d’Indianapolis (1911), les 24 Heu-
res du Mans méritaient bien un
tel casting. Notamment pour ren-
dre hommage à leurs créateurs,
qui lancèrent en 1923 l’idée un
peu folle d’un « Grand Prix d’En-
durance » pour tester la fiabilité
des véhicules de série de l’épo-
que. Trente-trois voitures y parti-
cipèrent, majoritairement sur des
chemins de terre transformés en
patinoire par la pluie. Au volant
d’une Chenard & Walcker de
100 chevaux, André Lagache et
René Léonard s’imposèrent
après avoir parcouru 2209,5 km à
la moyenne de 92,064 km/h. Loin
des 215,4 km/h affichés par la To-
yota GR010, monstre de techno-
logie vainqueur l’an dernier. « En
étant au départ cette année, nous
rendons hommage à ses organisa-
teurs passés et présents qui nous
offrent cette course unique au
monde, commente l’ancien pilote
de F1 Robert Kubica, vainqueur
l’an dernier en catégorie LMP2.
C’est difficile d’expliquer pourquoi
elle est si spéciale, il faut la vivre
pour comprendre ce qu’elle nous
apporte. »
Seulement annulées à cause
de la crise de 1936 et de la deu-
xième Guerre mondiale (entre
1940 et 1948), les 24 Heures du
Mans ont toujours su vivre avec
leur temps. C’est en suivant et
parfois même en initiant les bou-
leversements technologiques de
l’automobile ou en menant une
quête perpétuelle pour assurer la
meilleure sécurité possible, no-
tamment après la tragédie de
1955 (83 spectateurs tués dans
l’accident de la Mercedes de
Pierre Levegh, décédé lui aussi)
que les 24Heures ont assuré leur
exceptionnelle longévité. La gen-
tille démonstration d’endurance
est entrée dans la légende de la
course au tournant des années
1960, avec les duels épiques en-
tre Ford et Ferrari. « Dès cette
époque, on retrouve toutes les va-
leurs de cette course sans pitié où,
contrairement aux courses améri-
caines qui sont une loterie perma-
nente au profit du spectacle, la vic-
toire a une grande valeur car pour y
arriver on n’a droit à aucune er-
reur », avance Pascal Vasselon,
directeur technique de Toyota.
“Dans vingt ou trente ans,
on pourra dire qu’on y était.
Mais le mieux serait
de la gagner (l’édition
du centenaire) !
''
KEVIN ESTRE, PILOTE PORSCHE
Les épopées Matra, Porsche ou
encore Audi ont contribué à nour-
rir la légende. Héritiers des Tom
Kristensen (9 victoires), Jacky Ickx
(6 victoires) ou encore Henri Pes-
carolo (33 participations), les pilo-
tes de la nouvelle génération sa-
vent qu’ils ont une histoire à
respecter, avec le courage, l’opi-
niâtreté et la solidarité comme
principales valeurs alors que le
monde entier aura les yeux bra-
qués sur eux ce week-end.
« Même si ce sont mes neuvièmes
24 Heures, note le pilote Porsche
Kevin Estre, c’est une édition spé-
ciale pour moi parce que je roule
dans la catégorie reine pour la pre-
mière fois mais aussi parce que c’est
la centième! C’est un ingrédient en
plus, il y a beaucoup de sollicitations
médiatiques, un trophée spécial
pour le vainqueur et on a même eu
un pin’s! (il rit) Dans vingt ou trente
ans, on pourra dire qu’on y était.
Mais le mieux serait de la gagner! »
Ce menu dégustation à peine
entamé, l’indigestion menace
déjà. Pour assurer un centenaire
à suspense en piste, les législa-
teurs ont modifié la Balance de
Performance et les procédures
de voiture de sécurité. Toyota, qui
y voit autant de freins à son atten-
due domination, a du mal à avaler
le morceau. « Le changement sur
la voiture de sécurité ne nous sem-
ble pas correspondre à l’esprit
du Mans, très clairement, gronde
Vasselon. Ce qui a fait la grandeur
du Mans, c’est tout l’opposé de ce
genre d’artifice qui va à l’encontre
des valeurs qui nous ont fait venir
au Mans. » Ça promet pour 2024,
quand il faudra ajouter une ral-
longe à la table pour accueillir Al-
pine, BMW ou encore Lambor-
ghini, qui voudront elle aussi leur
part du gâteau. É
 automobile 24 Heures du Mans

Le duel
est lancé
Au terme de qualifications à suspense, hier,
les deux Ferrari ont devancé les deux Toyota
et confirment leur statut de rivales n° 1
des tenants du titre. Les Peugeot 9X8
ne disputeront pas l’Hyperpole ce soir.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
FABRICE BOSSET
LE MANS – Trois jours après une
journée test que les 499P avaient
déjà dominée, Ferrari a croqué
encore un peu plus fort dans les
mollets de Toyota, hier lors des
qualifications. Les Hypercars ita-
liennes ont en effet signé les
deux meilleurs chronos de la sé-
ance, en 3’25”213 pour la n° 50
(Fuoco-Molina-Nielsen) et
3’25”412 pour la n°51 (Pier Guidi-
Calado-Giovinazzi).
Preuve supplémentaire que
Ferrari est bien le rival n° 1 de
l’ogre japonais, qui reste sur cinq
victoires consécutives dans la
Sarthe, dont les deux dernières
en Hypercar.
Toyota a donc dû se contenter
des accessits lors de la première
séance qui comptait vraiment
(3’25”485 pour la n° 7 de Conway-
Kobayashi-Lopez, 3’25”749 pour
la n° 8 de Buemi-Hartley-Naka-
Stéphane Mantey/L’Équipe
ment attaquer, les Ferrari se sont
montrées supérieures. Un résul-
tat qu’il faudra confirmer, certes,
lors de l’Hyperpole prévue ce soir
(20 h-20 h 30), pour laquelle les
huit meilleures voitures de cha-
que catégorie sont qualifiées.
Porsche et Cadillac
disputeront l’Hyperpole
à Ferrari et Toyota
Une Hyperpole à laquelle ne par-
ticiperont pas les Peugeot 9X8.
Elles ont terminé aux 10e et
11e rangs à 2” 333 pour la n° 93
(Di Resta-Jensen-Vergne) et
2” 637 pour la n° 94 (Duval-Me-
nezes-Müller). « On a ce qu’on
mérite, la voiture est à sa place, a
commenté le Français de la
n° 94. On a fait ce qu’on a pu. Ce
n’est pas en performance qu’on
gagnera Le Mans. »
Outre les Ferrari et les Toyota,
ce seront deux Porsche 963, la
n° 5 (Cameron-Christensen-Ma-
kowiecki) et la n° 75 (Nasr-Jami-

jima), à quelques dixièmes des net-Tandy), et deux Cadillac

499P.
Un écart assez léger au terme
d’une séance à suspense et per-
turbée par deux drapeaux rou-
ges, mais lorsqu’il a fallu vrai-
V-Series. R, la n° 3 (Bourdais-Van
der Zande-Dixon) et la n° 2 (Bam-
ber-Lynn-Westbrook), qui es-
saieront de perturber le duel ita-
lo-japonais pour la pole.

Un siècle de course en chiffres

12
Dans la liste des
participants à cette
édition du centenaire,

90 éditions
Créées en 1923, les 24 Heures du Mans
fêtent leur centenaire. Mais cette édition
2023 sera la 91e, puisque l’épreuve
3
De retour cette année dans
la Sarthe, Peugeot s’y est
déjà imposé à trois reprises :
1992, 1993, 2009.
douze ont déjà remporté
les 24 Heures au moins
une fois.

33
Avec 33 départs, Henri Pescarolo
a été annulée en 1936 à cause d’une grève est le pilote le plus fidèle aux
dans l’industrie automobile, avant d’être 24 Heures. Il y a également participé
interrompue durant la Deuxième Guerre douze fois en tant que patron

4
Henri Pescarolo
mondiale et à l’immédiat après- de sa propre équipe.
(1972, 1973, 1974, 1984)
guerre, de 1940 à 1948.
et Yannick Dalmas
92,064 km/h (1992, 1994, 1995, 1999)

9
Avec neuf succès
La vitesse moyenne de la Chenard & Walker sont les pilotes français (1997 avec Porsche,
(100 chevaux, 145 km/h en vitesse de pointe) qui comptent le plus 2000, 2001, 2002 avec Audi,
victorieuse de la première édition des 24 Heures de victoires sur l’épreuve. 2003 avec Bentley,
du Mans. L’an dernier, la Toyota GR010
2004, 2005, 2008, 2013 avec Audi),
(680 chevaux, 342 km/h en vitesse de pointe)
le Danois Tom Kristensen possède

64
a établi une moyenne de 215,4 km/h. Le nombre de femmes
le plus beau palmarès au Mans,
qui ont déjà participé aux
devant Jacky Ickx (6 victoires).
24 Heures du Mans. Avec
dix départs, Anny-Charlotte
Verney est la plus capée, alors qu’Odette

19
Porsche, qui vise une
vingtième victoire cette
année, est la marque qui
a le plus souvent gagné
dans la Sarthe, devant
Audi (13) et Ferrari (9).
Siko a obtenu le meilleur classement avec
une quatrième place en 1931. Cinq femmes
seront au départ samedi, dont deux
Françaises : Doriane Pin et Lilou Wadoux. 5410,713 km
La plus longue distance
parcourue lors des 24 Heures,
record établi par l’Audi
victorieuse en 2010.
 eautomobile 24 Heures du Mans

LMH
(Le Mans Hypercar) La Ferrari
¢ Châssis libre. d’Antonio Fuoco, Miguel
¢ Cylindrée du moteur Molina et Nicklas Nielsen.
thermique libre.
¢ Système hybride non
obligatoire (limité à
200 kW sur l’essieu avant).
¢ Transmission arrière
ou intégrale (si hybride).
¢ Puissance cumulée
maximum 500 kW
(680 ch).
¢ Poids minimum 1030 kg
(avant BoP).

Les LMH engagés

au Mans
cette année
¢ Ferrari 499P (hybride).
¢ Peugeot 9X8 (hybride).
¢ Toyota GR010 (hybride).

Stéphane Mantey/L’Équipe
¢ Glickenhaus 007
(non hybride).
¢ Vanwall Vandervell 680
(non hybride).

L’Hypercar à double face

La catégorie reine de l’Endurance au Mans propose deux types de voitures, les LMH et LMDh.
FABRICE BOSSET
Depuis 2021, la catégorie reine de
l’Endurance, qui a remplacé les
LMP1, s’appelle Hypercar. Après
deux premières saisons où seule-
ment cinq voitures étaient en lice
au Mans (deux Toyota GR010, deux
Glickenhaus 007 et une Alpine A480),
cinq nouveaux constructeurs sont
Explications des différences et points communs entre ces deux réglementations.
arrivés dans la Sarthe cette année :
Peugeot, qui avait déjà disputé les
trois dernières courses du WEC l’an
dernier, Ferrari, Porsche, Cadillac et
Vanwall, qui ont lancé leur aventure à
Sebring (Floride) en mars.
Deux réglementations ont été
proposées par l’ACO (Automobile
club de l’Ouest), la FIA (Fédération in-
ternationale de l’automobile) et
l’IMSA (Championnat nord-améri-
cain d’Endurance où l’Hypercar est
nommée GTP) aux constructeurs qui
voulaient intégrer cette catégorie: le
LMH (Le Mans Hypercar) et le LMDh
(Le Mans Daytona h), censé coûter
moins cher, mais qui laisse moins de
libertés. Si certains points de règle-
ment sont identiques aux deux clas-
ses de prototypes (puissance cumu-
lée maximum, poids minimum,
cylindrée du moteur thermique li-
bre), elles répondent chacune à une
philosophie de base différente. En ef-
fet, en LMH, le constructeur peut
dessiner et concevoir le châssis qu’il
souhaite, alors qu’en LMDh il doit
choisir un des quatre fournisseurs
disponibles (Oreca, Dallara, Multi-
matic et Ligier). Les carrosseries
sont, elles, libres dans les deux clas-
ses, ce qui permet de faire apparaître
des codes stylistiques propres à cha-
que marque. Parmi les autres diffé-
rences, le système hybride, non obli-
gatoire en LMH, et limité à 200 kW
sur l’essieu avant, mais imposé en
LMDh, d’une puissance de 50 kW et
posé sur l’essieu arrière (il est fourni
par Bosch). É

La Porsche Penske
LMDh
(Le Mans Daytona h)
de Felipe Nasr, Mathieu
Jaminet et Nick Tandy. ¢ Châssis au choix parmi Oreca,
Dallara, Multimatic et Ligier.
¢ Cylindrée du moteur thermique
libre.
¢ Système hybride obligatoire
sur l’essieu arrière (50 kW)
fourni par Bosch.
¢ Transmission arrière
Puissance cumulée maximum
500 kW (680 ch).
¢ Poids minimum 1 030 kg
(avant BoP).

Les LMdh engagés

au Mans cette année
¢ Cadillac V-Series. R.
¢ Porsche 963.

Les 62 équipages engagés

aux 24 Heures du Mans 2023
Stéphane Mantey/L’Équipe

¢ 16 Hypercars.
¢ 24 LMP2.
¢ 21 GTE Am.
¢ 1 Innovative Car
(Chevrolet Camaro Nascar).
BMW M

HYBRID V8.
RENDEZ-VOUS EN 2024.

Cette voiture est un prototype et n’est pas commercialisée par BMW Group.
Stéphane Mantey/L’Équipe
eautomobile 24 Heures du Mans
Les héritiers
du Lion
Christian Deltombe, team manager
de l’écurie Peugeot, présente les six pilotes des 9X8 qui
espèrent succéder aux équipages vainqueurs au Mans
en 1992, 1993 et 2009.
FABRICE BOSSET
« C’est un exercice délicat, précise d’em-
blée Christian Deltombe, le team mana-
ger de Peugeot Sport (photo ci-contre), au
moment de décrire les six pilotes qui dis-
puteront l’édition du Centenaire des
24 Heures du Mans samedi et dimanche,
avec l’espoir - ténu (vu leur début de sai-
Frédéric Le Floc’h/DPPI/Panoramic
son) - d’apporter une quatrième victoire
au Lion dans la Sarthe. Je ne voudrais pas
laisser croire qu’Untel est mieux qu’un au-
tre, ou qu’on préfère Untel. Nous sommes
heureux de notre choix et de nos équipa-
ges, et nous sommes tristes de ne pas pou-
voir encore leur apporter plus de perfor-
mance.» É
PAUL DI RESTA
GRANDE-BRETAGNE
37 ans
MIKKEL JENSEN
DANEMARK
28 ans
JEAN-ÉRIC VERGNE
FRANCE
33 ans
Deux participations Première participation Quatre participations
aux 24 Heures du Mans aux 24 Heures du Mans aux 24 Heures du Mans
« Un leader, qui tire « Sa courbe « Il est très superlatif,
positivement de progression quand ça va ou quand
toute l’équipe » est impressionnante » ça ne va pas »
« Paul est un pilote extrêmement « Mikkel est un jeune pilote qui a « Contrairement à ce qu’on pourrait
expérimenté, un leader, qui tire montré beaucoup de performance imaginer, Jean-Éric est un garçon
positivement toute l’équipe. Il peut
avoir un air cash et froid, parce qu’il
jusqu’à présent, et il a été choisi
pour ça. Sa courbe de progression
extrêmement sensible, attentionné
à l’autre. Il est très extraverti
ne tourne pas autour du pot. Mais
malgré ce sentiment de ne pas
est impressionnante. Il est fan de
jeux vidéo, de simracing (simulation
lorsqu’il sort de la voiture, ce qui
peut apparaître comme une
donner beaucoup d’importance à ce
qu’on pense de lui, il est très positif,
de courses), et il a repris le flambeau
de James (Rossiter) sur le
fragilité. Il est très superlatif, quand
ça va ou quand ça ne va pas
et donne beaucoup de retours à
l’équipe sur la voiture. Lorsqu’un
développement du simulateur,
afin de pouvoir corréler au mieux
d’ailleurs. Et quand on arrive à
filtrer ce qu’il dit, et qu’on apprend à
pilote fait une erreur, il ne l’enfonce les données virtuelles et réelles. le connaître, cela fait progresser
pas, il joue le jeu de l’équipe car il a Il s’est très bien intégré à l’équipe et l’équipe. Il sait qu’il peut blesser et
la volonté de la faire progresser. Il a connaissait déjà Jean-Éric (Vergne) il fait plus attention, il est plus latin
parfois, comme Gustavo (Menezes), pour avoir roulé avec lui en LMP2. que Paul (di Resta) dans ce domaine.
des difficultés de compréhension Il nous donne de très bons retours Je le trouve très attachant. Et tout
car on est une équipe très sur le simulateur et la piste et fait comme Paul et Loïc (Duval), il a une
francophone, donc on essaie d’être partie de ceux qui offrent le plus expérience de la course en général
plus attentif avec lui afin de concernant l’exploitation de la et de l’endurance en particulier qui
l’intégrer au mieux. » voiture » nous apporte beaucoup. »
Stéphane Mantey/L’Équipe
Stéphane Mantey/L’Équipe
DR
 automobile 24 Heure du Mans

La Peugeot n° 93
de Paul Di Resta,
Mikkel Jensen et
Jean-Éric Vergne.
Les trois de la 963
Avec Frédéric Makowiecki, Kevin Estre
et Mathieu Jaminet, Porsche aligne un pilote français
dans chacune de ses voitures officielles.
Avec le podium en point de mire.

Sébastien Boué/L’Équipe
Frédéric Makowiecki et Kévin Estre sont deux des pilotes français
qui défendront les couleurs de Porsche aux 24 Heures du Mans.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL « Même si ça rajoute un peu de

2017
L’année de la
JÉRÔME BOURRET (avec F.B.)

LE MANS – Avec un pilote français

dans chacune des trois 963 offi-
cielles engagées, c’est sans
pression, c’est incroyable de faire
partie de cette édition-là dans la ca-
tégorie reine et de se battre pour le
classement général, apprécie Es-
tre, déjà monté sur le podium à
dernière victoire doute Porsche, le recordman de Portimao avec ses équipiers An-
de Porsche victoires sur l’épreuve (19) qui of- dré Lotterer et Laurens Vanthoor.
aux 24 Heures fre le plus de chances de voir un Cela faisait partie de mes objectifs
du Mans. Français sur le podium des depuis une quinzaine d’année. »
Lors de cette édition, 24 Heures dimanche. Sur la nu-
la Porsche 919 Hybrid méro 5, le Nordiste Frédéric Ma-
s’imposait, pilotée par kowiecki (42 ans) est associé à “On a les mêmes
les Néo-Zélandais l’Américain Dane Cameron et au chances que
les deux autres 963
''
Brendon Hartley, Earl Danois Michael Christensen. Pi-
Bamber et l’Allemand lote officiel Porsche en GT depuis MATHIEU JAMINET
Timo Bernhard. 2014, il a remporté cette catégo- Exilé par Porsche dans le Cham-
rie au Mans l’an dernier avec la pionnat américain depuis 2018,
911 avant d’être intégré au pro- titré en GT l’an dernier et actuel-
gramme Hypercar cette année. lement en tête du Championnat
LOÏC DUVAL GUSTAVO MENEZES NICO MÜLLER « J’ai de la chance, je vis un rêve IMSA avec une 963, Mathieu Ja-
FRANCE ÉTATS-UNIS SUISSE éveillé, commente celui qui parti- minet a traversé l’Atlantique pour
40 ans 28 ans 31 ans cipe pour la treizième fois aux piloter la troisième Porsche offi-
Dix participations aux 24 Heures Quatre participations Une participation 24 Heures, la première en caté- cielle (le team JOTA engage un
du Mans, une victoire (2013) aux 24 Heures du Mans aux 24 Heures du Mans gorie reine. Il n’y a pas mieux dans quatrième modèle) avec Nick
« Il tape sur le clou « Il est toujours positif, « Il a une vue globale la vie que de travailler pour Por- Tandy, déjà vainqueur des
pour faire progresser on sent qu’il est heureux de l’Endurance sche, qui a une riche histoire et 24 heures avec Porsche en 2015
l’équipe » d’être là » et de la performance pure nous met à disposition tous les et Felipe Nasr. « J’ai commencé à
« Loïc possède beaucoup « Gustavo incarne la fraîcheur de de la voiture » moyens pour bien faire. » regarder cette course à la télé
d’expérience, notamment grâce à ce vivre. Il est toujours positif, on sent « Nico est un pilote très éclectique, Kevin Estre (34 ans) a lui été bi- quand j’avais 5 ans et dès que j’ai
qu’il a vécu chez Audi (quatre qu’il est heureux d’être là. il a la chance d’avoir de l’expérience beronné par Porsche une fois les basculé de la monoplace à l’Endu-
participations au Mans, victoire en Il exprime aussi sa frustration mais dans beaucoup de disciplines. portes de la monoplace refer- rance, j’ai toujours rêvé d’y être et
2013), et cela nous aide dans il est sans doute le plus patient. En Endurance, il nous apporte de la mées devant lui, après un titre en de la gagner un jour, explique-t-il.
beaucoup de domaines. Il pousse C’est un garçon extrêmement fraîcheur car il a disputé assez peu Formule Campus puis une saison On a les mêmes chances que les
l’équipe comme Paul (di Resta) et il agréable, il dit oui à tout. Qu’on ait de courses en prototypes (une de Formule Renault. Passé par la deux autres 963 même si on arrive
tape sur le clou pour la faire besoin de lui sur le simulateur, saison en 2022 en LMP2 avec Vector Porsche Cup, vainqueur en GT au avec une préparation différente et
progresser. Si tous les pilotes ou pour un déverminage, il est là. Sport), mais il a aussi roulé en Mans en 2018, le Lyonnais fait que Le Mans est quelque chose de
souffrent de notre manque de Il peut faire une journée sur le monoplaces et surtout en DTM. partie de cette promotion de pilo- nouveau pour pas mal de mem-
performance, c’est lui qui l’exprime simulateur sans rechigner. Mais Ainsi, il a une vue globale de tes maison promus par Porsche bres de l’équipe, qui vient des
le plus. Et il a raison de le faire. justement, il faut faire attention à l’Endurance et de la performance pour son arrivée en Hypercar. États-Unis. »
On se rend compte qu’on ne répond ne pas lui demander tout ce que les pure de la voiture. Il a quand même
pas à leurs attentes. Et c’est ce autres ne veulent pas faire. Il n’est une certaine carrière, c’est un
qu’on attend d’eux, même si c’est pas pour autant le plus facile à apport riche à l’équipe. Et il parle
parfois chiant de l’entendre. Ils sont
là pour nous pousser à donner
le meilleur de nous-mêmes. »
gérer, mais il est content d’être
chez un constructeur, il fait du bien
à l’équipe. »
très bien français, ça a facilité son
intégration et ça l’aide dans ses
échanges avec le reste du groupe. »
Douze pilotes Français en Hypercar
Avec douze pilotes, la France est le pays le mieux Berthon se partagent la 709 avec le Mexicain Esteban
représenté dans la catégorie reine devant la Grande- Gutierrez. On trouve également deux Français au sein
Bretagne (9). de l’unique équipage Vanwall, l’autre petit poucet de la
Si Ferrari et Toyota n’alignent aucun tricolore, l’écurie catégorie Hypercar : Tom Dillman et Tristan Vautier, qui
Pascal Huit / Presse Sports

Stéphane Mantey/L’Équipe

Stéphane Mantey/L’Équipe

américaine Glickenhaus fait fort avec quatre Français
parmi ses six pilotes : Romain Dumas
(23e participation) et Olivier Pla sont équipiers sur la
708, alors que Franck Mailleux (sur le podium des
24 heures l’an dernier avec la SCG007) et Nathanaël
a remplacé au dernier moment Jacques Villeneuve.
Sébastien Bourdais est lui le seul représentant de la
France chez Cadillac. Mais le Manceau disposera de
réelles chances de briller à domicile avec ses équipiers
Van der Zande et Dixon. J. B.
LES 10 ET 11 JUIN,
LE CŒUR DE PEUGEOT
BATTRA AU MANS.

OPEn – Automobiles PEUGEOT 552 144 503 RCS Versailles.

BMW M

HYBRID V8.
RENDEZ-VOUS EN 2024.

Cette voiture est un prototype et n’est pas commercialisée par BMW Group.
LES 10 ET 11 JUIN,
LE CŒUR DE PEUGEOT
BATTRA AU MANS.

OPEn – Automobiles PEUGEOT 552 144 503 RCS Versailles.