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Acuité Visuelle

Cours du Dr. AMARA 1


Différents Types d’Acuité Visuelle
Classification selon les critères de
perception
• Minimum Visible
• Minimum séparable
• Minimum legibile
• Minimum de discrimination spatiale ou
hyperacuité
Le minimum Visible

• Il s’exprime par le fait qu’un élément est vu ou non vu. Ce peut


être dans le champ visuel une toute petite variation de contraste
provoquée par un stimulus lumineux mais de toute petite
dimension que l’on appelle point.
• C’est le diamètre apparent exprimé en seconde d’arc du point le
plus petit dont on peut reconnaître la présence sur un fond
uniformément éclairé. L’exemple proposé le plus souvent est
une étoile dans le ciel noir. Le minimum visible d’un point varie
entre 10 et 35 secondes. Cette valeur dépend du diamètre de la
pupille, de la luminance de fond et du contraste entre le point et
le fond.
Le minimum Visible
(Yves Le Grand)
Test étudié Le pouvoir de résolution
maximum de l’œil humain
Deux points 1,3 minutes d’arc

Deux lignes 40 secondes d’arc

Mires de Foucault 35 secondes d’arc

Anneau de Landolt 24 secondes d’arc


Le minimum séparable
• Limite de séparation entre deux
points: C’est le plus petit écart
permettant de voir deux points
noirs sur fond blanc. L’angle
sous lequel est vu cet espace
correspond a l’acuité angulaire
et s’exprime par :

angle α = tangente α = distance entre les deux points / distance d’observation

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Le minimum legibile ou acuité de contour

C’est la faculté de pouvoir reconnaître des


optotypes de taille différente. C’est cette forme
d’acuité visuelle que l’on utilise cliniquement
dans les méthodes subjectives de correction des
amétropies.
Le minimum de discrimination spatiale ou
Hyperacuité

Utilisée depuis longtemps dans les laboratoires


de recherche, elle consiste a réaliser une mesure
d’acuité Vernier au cours de laquelle le sujet doit
réaliser une tâche d’alignement. Les seuils
normaux sont de l’ordre de 0.15 minutes d’arc,
ce qui est moins que le diamètre d’un cône
fovéal (50’ d’arc) et a justifié le nom
d’hyperacuité.
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Facteurs variations de l’acuité
visuelle
• Facteurs physiologiques ou intrinsèques
sont ceux qui dépendent du récepteur.
• Facteurs physiques ou extrinsèques sont
ceux liés au test.
• Facteurs psychophysiques concernent la
participation cognitive à la tâche
demandée à l’observateur.

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Facteurs Intrinsèques
• La pupille:
C’est de sa dimension que dépendra la qualité de l’image rétinienne. En effet, le
myosis diminue l’aberration de sphéricité, augmente la profondeur de champ et
diminue la quantité d’éclairement rétinien; la mydriase entraîne les effets inverses.
Le diamètre pupillaire est un facteur essentiel capable d’influencer trois paramètres
de la réception visuelle: l’éclairement rétinien, les aberrations sphériques et la
diffraction.
• La réfraction subjective :
La netteté de l’image rétinienne influence directement le niveau de l’acuité visuelle.
Le pouvoir séparateur est directement influencé par l’existence des amétropies,
puisque de la qualité de l’image du test sur la rétine va dépendre la valeur de
l’acuité. Ainsi un vice de réfraction d’environ deux dioptries réduit l’acuité à 1/10.
L’AV brute (Vb), c’est-à-dire sans correction, peut être prévue par la règle de
Swaine qui relie acuité visuelle (en dixième) et amétropie (A) en dioptrie: Vb=0.25/A
Cette règle suppose que l’accommodation n’intervient absolument pas et que le
sujet ne peut pas avoir une acuité visuelle égale a 10/10. Elle ne s’applique que
pour des amétropies compensées entre 0.25 et 2.5 dioptries. Cette règle n’a donc
aucune valeur indicative pour déterminer la sphère de meilleure acuité visuelle.

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Facteurs Intrinsèques
• Les imperfections du système optique: même chez l’emmétrope
provoquent une perte du contraste sur la rétine. Il s’agit des aberrations
sphériques, chromatiques et de la diffraction:
1. Les aberrations chromatiques: la réfraction varie avec la longueur d’onde.
Elle augmente pour les courtes longueurs d’onde (bleu) et diminue pour les
grandes (rouge). Ainsi la lumière blanche, polychromatique, est focalisée
sous l’aspect d’une tâche polychrome et le contraste de l’image sur la rétine
est dégradé par des franges colorées.
2. Les aberrations sphériques: la réfraction du dioptre oculaire est plus
puissante en périphérie qu’au centre. Ainsi les rayons ponctuels issus d’un
source ponctuelle ne convergent pas en seul point; l’image d’une surface
plane n’est plus plane. L’image d’un point est donc un halo appelé « cercle
de moindre diffusion ».
3. La diffraction de la lumière: L’image d’un point n’est pas ponctuelle: elle
prend un aspect circulaire appelé Disque d’Airy avec un centre clair
circulaire et autour des anneaux sombres et clairs.

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Facteurs Intrinsèques

• L’accommodation: il est nécessaire de ne pas solliciter l’accommodation


pour mesurer l’acuité visuelle en réalisant des tests au-delà de 5m. En VP,
pour mesurer en dixième l’acuité, il faut tenir compte de l’accommodation
déplaçant le point nodal de l’œil par rapport à la rétine et agrandissant
l’image rétinienne (1/5 à 25 cm). Ainsi les optotypes correspondants à 10/10
en VP doivent sous-tendre un angle de 4 minutes.
• Transparence des milieux oculaires
• Topographie rétinienne: Variation de l’AV selon la région rétinienne
stimulée,
• Mouvements Oculaires: Un micro nystagmus peut améliorer l’acuité
fournissant la même information à plusieurs récepteurs, en déplaçant l’image
sur la surface rétinienne.
• Binocularité: l’AV binoculaire est > a l’AV monoculaire. Le gain est de 20%.

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Facteurs Intrinsèques

Côté nasal Côté temporal

Acuité visuelle 1

0,8

0,6

0,4

Tache aveugle
0,2

60 40 20 0 20 40

Degrés de déviation par rapport à la fovéa

Topographie Rétinienne

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Facteurs Intrinsèques
• Âge du sujet: L'acuité visuelle
moyenne change en fonction de
l'âge, elle commence aux alentours
de 1/20e à la naissance pour
atteindre 10/10e à 5 ans et son
maximum à l'adolescence avec des
valeurs parfois supérieures à
15/10e. Puis elle décline à partir de
45-50 ans (âge moyen du début de
la presbytie) et diminue
progressivement jusqu'à 70 ans,
plus vite après pour atteindre des
valeurs proches de 5/10e après 80
ans. Les raisons de ce déclin sont
la perte d'élasticité et
l'opacification du cristallin.

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Facteurs extrinsèques
• Les conditions d’éclairement
• Le contraste
• La longueur d’Onde
• La distance de présentation
• Le temps de présentation
• Le mode de progression des optotypes
• La forme du test
• Les Facteurs Psychophysiques
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Facteurs extrinsèques
• La luminance du fond : sur lequel le test est présenté et la luminance de
l’environnement qui entoure le fond. L’acuité augmente avec la luminance du
fond pour atteindre des valeurs maximales autour de 100 candela/m2. L’acuité
est proportionnelle au logarithme de la luminance du fond de présentation.
• Le contraste: en clinique la mesure de l’AV se fait théoriquement au
contraste maximum. L’acuité visuelle augmente avec le contraste pour un
éclairement donné. Lorsque l’éclairement est faible, la variation de l’AV en
fonction du contraste est importante. Le contraste ne doit pas être en dessous
de 70%. L’importance du contraste est surtout nette pour des tests de petites
dimensions, pour des AV élevées.
• La Longueur d’onde: La sensibilité préférentielle des cônes fovéaux aux
alentours de 550 nm et la réelle emmétropie de l’œil uniquement pour le
jaune-vert expliquent que l’AV ne serait maximale que pour une lumière
blanche. Elle diminue avec les énergies équivalentes en jaune, rouge, vert et
bleu. Cependant les myopes voient mieux dans le rouge et les hypermétropes
dans le vert: constatation qui fut la base des tests duochromes. En clinique, la
mesure de l’AV se fait en général en lumière blanche avec des tests noirs sur
fond blanc.
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Facteurs extrinsèques
• La distance de présentation: Elle est classiquement de 5 mètres en France, 6
mètres ou 20 pieds dans les pays anglo-saxons, distance considérée en
clinique comme optiquement à l’infini pour minimiser le facteur
accommodatif. Il faut souligner qu’aucune de ces distances de tests (4, 5 ou 6
mètres) ne représente l’infini sur le plan optique. En fait les normes actuelles
recommandent la distance de 5 mètres pour la vision de loin et 40 cm pour la
vision de prés.
• Le temps de présentation : L’acuité pour un éclairement donné est égale à 1
(10/10) pour 1/100ème de seconde et de 0.2 (2/10) pour 1/1000ème de
seconde. Le temps de présentation optimale est de l’ordre de la seconde. Toute
réduction de ce temps entraîne une réduction de l’AV. Le temps utile de
présentation est de 1/10ème de seconde. Le temps de présentation est
rarement un facteur déterminant en clinique mais il peut devenir significatif
dans un certain nombre d’activités: la conduite automobile, le travail sur
certaines machines. La diminution du temps de présentation peut être
partiellement compensée par une amélioration de l’éclairement.

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Facteurs extrinsèques
• Mode de Progression des optotypes : Il peut être :
• Une progression arithmétique du dénominateur: Ce sont les échelles en
dixièmes (échelles décimales)
• Une progression arithmétique du numérateur: Ce sont les échelles aux
inverses 1/10, 1/9, 1/8, etc. avec l’arrière pensée de reproduire le gain d’AV
provoqué par une variation de la réfraction par pas de 0.25 δ en application de
la règle de Swaine. Ce mode de progression n’a pas pu s’imposer face à
l’échelle décimale.
• Une progression géométrique du dénominateur: Ce sont les échelles
logarithmiques. La progression d’une ligne à l’autre est constante (0.1 unité
Log sur les échelles de Bailie et Lovie, par exemple). Cette progression est
avantageuse pour faciliter le transport des signaux dans le système neuronal,
une compression s’opère à différents étages. Cette dernière modifie le signal
initial et les lois engendrées sont davantage assimilables à des fonctions
logarithmiques qu’à des fonctions linéaires. La conséquence clinique est
capitale, une notion d’Equi-interval est introduite.
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Facteurs extrinsèques
• La forme du test :
Chaque test comporte une dimension caractéristique du détail à
reconnaître. Le rapport de cette dimension à la distance à laquelle se trouve le test
donne le diamètre apparent de ce détail. On peut utiliser des lignes, des points ou
des optotypes divers: le plus précis est constitué de barres parallèles
alternativement noires et blanches, qui sont les mires de Foucault, peu utilisées en
clinique. Elles servent essentiellement à mesurer le pouvoir de résolution d’un
instrument d’optique. Certains auteurs les utilisent pour la sensibilité aux
contrastes. On utilise davantage en clinique les échelles faites de lettres capitales
d’imprimerie (majuscules), dont la plus courante est l’échelle de Monoyer. Les
crochets et les optotypes grand E de Snellen ainsi que les anneaux brisés de
Landolt évitent un certain nombre d’inconvénients et permettent des mesures plus
précises. Pour les enfants très jeunes, il existe des échelles faites de dessins
d’animaux ou d’objets usuels (échelle de Pigassou, échelle de Rossano, échelles
de Cadet, échelles de Sander-Zanlonghi).

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Facteurs extrinsèques

• Facteurs Psychophysiques :
Le degré de confusion et la complexité de la tâche visuelle sont
directement liés à la reconnaissance, à l’expérience et à la lisibilité de l’optotype
choisi pour la constitution de l’échelle. Par exemple, la confusion est possible
pour les couples de lettres F, P et U, V. L’interaction des contours, c’est-à-dire la<
distance entre une lettre donnée et les lettres qui l’entourent, influence la lisibilité
de cette dernière. De ce fait les lettres placées aux extrémités d’une ligne sont
perçues avec une difficulté différenciée. La fatigue influence également le seuil
de détection.

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Différentes échelles d’acuité visuelle
• Tests traditionnels d’acuité visuelle de loin:
- Anneaux brisés de Landolt (1874), il reste l’optotype de référence pour le comité
des fonctions visuelles et le conseil international d’ophtalmologie,
- Échelle de Monoyer (1875),
• Échelle pour Malvoyants,
• Tests d’AV de loin et de prés pour l’enfant et l’illettré,
- Les tests lettres : l’échelle de Snellen (ou de Raskin), Test de Cadet, Test de
Sheridan Gardner, Scolatest Essilor,
- Les tests images : Échelle de Rossano-Weiss, Échelle de Pigassou, Échelle de Cadet
images (loin et prés, Échelle ASBU, Échelle du Pantin (Bonnac-Weiss),
• Tests récents d’Acuité de loin pour adulte
- Échelle à progression logarithmique,
- Échelle Logarithmique de l’ETDRS,
- Échelle Logarithmique de Paliaga,
• Test d’Acuité pour adulte en VP

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Quelques échelles…

Echelle de monoyer Echelle de Parinaud

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Anneaux
Rosano- de E de
Weiss Snellen Chiffres Lettres
Landolt

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L’acuité visuelle normale

 1.0, correspond à 1 minute d’angle visuel;

 Le maximum théorique = 2.0, limite due à la

dimension des cônes rétiniens;

 Le maximum pratique = entre 1.0 et 2.0

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Malvoyants, non-voyants et aveugles
Malvoyants: Un malvoyant est une personne dont l'acuité
visuelle du meilleur œil, après correction et à 5 mètres, est
inférieure ou égale à 3/10e.

Non-voyants: Les non-voyants sont, au sens règlementaire


français, les personnes dont l'acuité visuelle est inférieure à 1/20.
Ils peuvent donc avoir une vision partielle sans être aveugles.

Aveugles: Les aveugles sont les personnes atteintes de cécité


(déficience visuelle totale), c'est-à-dire totalement privées de la
vue.

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