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Recention des écrits .

CHAPITRE I : LA VISION ET CONDUITE DE


VEHICULES .

1. Principales définitions :

1.1- Vision et conduite au point de vue réfractif :


Les rayons lumineux traversent les milieux transparents de l'oeil (d'avant en arriere : cornee,
chambre anterieure, cristallin, vitre), sont transformes en signal electrique par la retine puis
transmis au cortex occipital par l'intermediaire du nerf optique et des voies optiques. (1)

La lumiere se propage en ligne droite dans l'espace, mais lorsqu'elle rencontre une surface
separant deux milieux transparents d'indice different, sa direction se modifie : ce phenomene de
deviation est appele refraction. Les rayons lumineux traversent ainsi des surfaces de refraction et
des milieux refringents dont l'ensemble constitue l'appareil dioptrique de l'oeil. Les deux elements
refractifs les plus importants de l'oeil sont la cornee (en moyenne 42 dioptries) et le cristallin
(environ 20 dioptries). L'oeil est donc un systeme optique complexe compose de plusieurs
dioptres, dont la puissance totale de convergence est d'environ 60 dioptries. (1)

Dans l'oeil de vision normal ou emmetrope, les rayons paralleles se concentrent sur la retine,
donnant spontanement une image nette. L'oeil ametrope est un oeil porteur d'une anomalie de
refraction.(1)

L'image d'un objet situe a l'infini ne se forme pas sur la retine et celui-ci est donc vu flou. Myopie
et hypermetropie sont des ametropies dites spheriques, l'anomalie optique etant la meme quel
que soit le plan dans lequel se trouve le rayon lumineux.(1)

Le punctum remotum est defini par le point le plus eloigne que peut voir l'oeil de facon nette
sans accommoder (a l'infini pour l'oeil emmetrope). Le punctum proximum est le point le plus
proche que peut voir l'oeil de facon nette en accommodant (de l'ordre de 7 cm pour l'oeil
emmetrope, (fig. 2.1).(1)

Les principales ametropies sont :

• la myopie : c'est un oeil qui est trop convergent ou trop long par rapport a sa convergence ;
l'image de l'objet observe se forme en avant de la retine : il est donc vu flou . (1)

• l'hypermetropie : c'est un oeil qui n'est pas assez convergent ou qui est trop court par
rapport a sa convergence ; dans ce cas, l'image se forme virtuellement en arriere de la retine .(1)

• l'astigmatisme : dans ce cas, la refraction de l'oeil n'est pas la meme selon le plan dans lequel
se trouvent les rayons incidents, le plus souvent par defaut de sphericite de la face anterieure de la
cornee (astigmatisme corneen anterieur). Dans un oeil astigmate, l'image d'un point n'est pas
punctiforme mais formee de deux lignes perpendiculaires : l'oeil percevra donc une image floue. (1)

Fig2.1 : Punctum remotum et punctum proximum d'accommodation (P) de


l'emmetrope (E), du myope (M) et de l'hypermetrope (H).(1)

• L'acuite visuelle : (AV) correspond au pouvoir de discrimination de l'oeil et est definie par la
plus petite distance visible entre deux points (minimum separable), c'est-a-dire l'inverse du
pouvoir separateur de l'oeil exprime en minute d'arc (angle minimum de resolution, fig. 2.2). L'AV
est un des parametres fonctionnels (avec la vision des couleurs et la vision des contrastes) propres
a la macula. Cette AV est mesuree d'abord sans correction puis avec la correction optique qui
donne la meilleure AV.(1)

Angle α = (distance d entre deux points)/(D : distance d'observation).


Fig. 2.2 : Acuite visuelle angulaire, notion de l'angle minimum de resolution.(1)
L'AV de loin est mesuree avec des echelles dont la plus utilisee en France est celle de Monoyer
(1875), graduee en dixiemes. La orresponde a un pouvoir separateur de 1 minute d'arc. Une acuite
visuelle de 10/10e, qui est consideree comme normale en vision de loin, permet de distinguer deux
points separes par un angle de 1 minute d'arc. Cette echelle suit une progression decimale entre
chaque ligne : l'ecart en angles de resolution est plus petit entre 8 et 10/10 e qu'entre 1 et 3/10e.
Cette echelle privilegie ainsi la mesure des bonnes AV au detriment des mauvaises. Des echelles
similaires sont disponibles pour les gens illettres (echelle des E de Snellen, echelle des anneaux
brises de Landolt). A l'inverse, d'autres echelles d'AV comme l'echelle ETDRS (early treatment
diabetic retinopathy study) ont une progression logarithmique entre chaque ligne. Ainsi, passer
d'une ligne a une autre (en haut ou en bas de l'echelle) correspond a une progression identique de
la taille des lettres et donc de l'angle minimum de resolution. Ces echelles sont privilegiees dans
les essais cliniques.(1)

L'AV de pres est mesuree sur l'echelle de Parinaud qui est lue a une distance de 33 cm et dont la
taille des lettres est decroissante (echelle de Rossano-Weiss pour les gens illettres ou les enfants).
Parinaud 14 correspond a la lecture des lettres les plus grosses, Parinaud 2 et 1,5 a la lecture des
lettres les plus fines (fig. 2.3).(1)
Fig. 2.3 : Echelle de Parinaud utilisee pour la mesure de la vision de pres. (1)

1.2- Vision et conduite au point de vue législatif :

Dans la préparation de l’arrêté de l’année 2005, deux rapports, celui du professeur Alain Domont,
initiateur d’une révision des conditions de conduite, et celui du professeur Henry Hamard
inspirèrent l’arrêté d’aptitude à la conduite du Comité interministériel de sécurité routière, paru au
JO du 28 décembre 2005. Ce dernier prévoyait alors des contre indications médicales différentes
suivant le rang du permis.(2)

Celui plus récent du 31 août 2010, reprenant une partie des recommandations de la Commission
européenne du 25 août 2009, a apporté d’autres modifications aux aptitudes nécessaires à
l’obtention des différents permis en France.(2)

« Tout candidat à un permis de conduire devra subir les examens appropriés pour s’assurer qu’il a
une acuité compatible avec la conduite des véhicules à moteur. S’il y a une raison de penser que le
candidat n’a pas de vision adéquate, il devra être examiné par une autorité médicale compétente
[non précisée].(2)

Au cours de cet examen, l’attention devra porter plus particulièrement sur l’acuité visuelle, le
champ visuel, la vision crépusculaire, la sensibilité à l’éblouissement et aux contrastes (fig. 57 p.
110) et la diplopie*, ainsi que sur d’autres fonctions visuelles qui peuvent compromettre la sécurité
de la conduite.(2)

- Pour les conducteurs du groupe 1 qui ne satisfont pas aux normes relatives au champ
visuel ou à l’acuité visuelle, la délivrance du permis peut être envisagée dans des « cas
exceptionnels » ; le conducteur devra, sous autorité compétente, prouver qu’il ne souffre d’aucun
trouble de la vision affectant sa sensibilité aux contrastes* et à l’éblouissement. »(2)

Il y a assouplissement des normes d’acuité visuelle, des atteintes du champ visuel devenues
précises et qui imposent un examen spécial, dérogations possibles et tests pratiques en auto-
école indispensables pour les cas limites. – Pour le permis B applicable aux véhicules légers :

Il y a incompatibilité si l’acuité binoculaire de loin mesurée avec correction optique (et certificat
d’obligation de port de correction optique) est inférieure à 5/10 – au lieu de 6/10 – ou si l’un des
deux yeux a une acuité nulle ou inférieure à 1/10, et l’autre oeil une acuité visuelle inférieure à 5/10.
En cas d’acuité limite une compatibilité temporaire, au cas par cas, peut être donnée. S’il y a perte
de vision d’un oeil – moins de 1/10 –, intervention chirurgicale ou modifications, un avis spécialisé
est nécessaire et éventuellement une obligation de rétroviseurs bilatéraux. (2)

Champ visuel : il y a incompatibilité si le champ visuel binoculaire horizontal est inférieur à 120 °
de droite à gauche de l’axe, à 50 °vers la gauche et la droite, et le vertical inférieur à 40 ° – 20 ° au-
dessus et 20 °au-dessous – (voir Champ visuel normal au champ visuel de Goldman fig. 56 p. 109).
Aucun défaut ne doit être présent dans un rayon de 20 ° par rapport à l’axe central. ‫ة‬galement si
l’un des deux yeux a une acuité nulle ou inférieure à 1/10, on considère qu’il y a une atteinte
notable du champ visuel du bon oeil : un avis spécialisé est indispensable. (2)
Vision nocturne : le permis peut être donné à titre temporaire avec mention « conduite
uniquement le jour », si le champ visuel est normal. Ce qui n’est pas précisé, c’est le terme « vision
nocturne » : à partir de quelle heure du soir et comment ???

Vision crépusculaire, sensibilité à l’éblouissement et vision des contrastes : pour les conducteurs
du groupe 1 qui ne satisfont pas aux normes relatives au champ visuel et à l’acuité visuelle : avis
spécialisé avec mesure de la sensibilité aux contrastes* (fi g. 57 p. 110), de l’éblouissement et de la
vision crépusculaire.
Troubles de la vision des couleurs* : pas d’incompatibilité. Le candidat en sera averti.
Antécédents de chirurgie oculaire : avis spécialisé.

Un avis spécialisé est obligatoire pour les troubles de la motilité, blépharospasme* par exemple,
ainsi que les diplopies* non corrigeables chirurgicalement, ni médicalement. Quant aux
strabismes* et nystagmus*, cela dépend de l’acuité visuelle, après avis spécialisé pour les
nystagmus*.

Cas particulier des diabétiques traités par insuline qui ont des risques d’hypoglycémie, de
rétinopathie pouvant entamer le champ visuel et l’acuité : un avis précis de l’ophtalmologiste,
avec évaluation du risque, entre en compte.

- Pour le groupe permis « poids lourd » : Il faut au minimum 8/10 d’un oeil et 1/10 pour
l’oeil le moins bon – au lieu de 5/10 – avec correction ; mais si ces valeurs sont atteintes par
correction optique, il faut que l’acuité visuelle non corrigée de chaque oeil atteigne 1/20 ou que la
correction optique soit obtenue à l’aide de verres ou de lentilles ne dépassant pas + 8 ou – 8
dioptries. Après toute intervention chirurgicale oculaire, l’avis du spécialiste est exigé. Le certificat
du médecin devra préciser l’obligation de porter une correction optique.

Champ visuel : incompatibilité si le champ visuel binoculaire est inférieur à 160 °, à 70 ° vers la
gauche et la droite, et à 30 ° vers le haut et le bas (fig. 56 p. 109). Aucun défaut ne doit être
présent dans un rayon de 30 ° par rapport à l’axe central.

Pour le reste – vision nocturne, crépusculaire et sensibilité à l’éblouissement et aux contrastes,


vision des couleurs, antécédents de chirurgie et troubles de la motilité – un avis spécialisé est
requis avec tests à l’appui. Incompatibilité pour les diplopies* au-delà de toute thérapeutique.
Nystagmus* incompatible avec la conduite d’un véhicule.

Un diabétique doit être particulièrement contrôlé ; l’avis du spécialiste est obligatoirement


requis et dépend de chaque cas particulier.

Le secret médical est toujours de mise, le médecin ou le spécialiste ne peut que prévenir le
patient des risques qu’il encourt à conduire en état d’inaptitude, y compris celui de se voir renié,
en cas d’accident, par son assurance : tout assuré s’est engagé à prévenir son assurance d’un
changement quelconque dans son état de santé, susceptible d’entraîner une modification du
contrat, voire sa résiliation.

Pour informations complémentaires : voir le syndicat des ophtalmologistes et son site :


www.snof.org

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