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Pour lutter efficacement contre les génocides et les crimes de masse, le droit international pénal a

progressivement défini et incriminé les crimes les plus graves, tels que le génocide, les crimes contre
l'humanité et les crimes de guerre.

Ces définitions juridiques précises ont permis de faire progresser la répression de ces crimes les plus
graves, en les élevant au rang de chefs d’accusations du droit international.

Un autre aspect essentiel de la lutte contre les génocides et crimes de masse réside dans la mise en
place de mécanismes de poursuite et de jugement des responsables, y compris les plus hauts
dirigeants.

Les tribunaux pénaux internationaux, comme ceux évoqués précédemment, disposent de la


compétence pour poursuivre et juger les individus accusés de ces crimes, indépendamment de leur
statut officiel. Cela permet de rendre justice et de briser l'impunité, même pour des personnalités
importantes.

Un exemple de cela peut-être le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, la première


juridiction pénale internationale établie depuis les procès de Nuremberg et de Tokyo, disposant de la
compétence pour poursuivre et condamner les individus accusés de crimes à partir 1er janvier 1991
sur le territoire de l’ex-Yougoslavie. Ainsi, des procès ont pu avoir lieu, comme celui de Slobodan
Milosevic. Il a été mis en examen par le TPIY pour une série de crimes, y compris des crimes contre
l'humanité, des crimes de guerre et des violations des lois et coutumes de la guerre commis pendant
les conflits dans les Balkans dans les années 1990. C'était le premier président en exercice à être
jugé devant un tribunal international pour des crimes présumés commis pendant son mandat.
Malheureusement, il mourra en 2006, avant la fin de son procès et il est aux yeux de la loi toujours
présumé innocent.

Enfin, la Cour pénale internationale joue également un rôle essentiel dans cette lutte puisqu’elle
incarne les efforts constants par sa permanence de la communauté internationale pour mettre fin à
l'impunité de ces crimes les plus graves. On peut prendre un exemple de son implication, en RDC,
lorsqu’en 2023 le gouvernement et le procureur de la CPI ont signé un protocole d'accord sur le
renforcement de leur coopération pour lutter contre l'impunité face aux crimes de guerre et contre
l'Humanité.

Malgré les progrès accomplis, la mise en œuvre effective du droit pénal international se heurte à de
nombreux obstacles.
L'un des principaux défis réside dans la nécessité de la coopération des États pour arrêter et extrader
les suspects, afin qu'ils puissent être jugés par les tribunaux internationaux.

Or, certains États peuvent être réticents à collaborer, par exemple pour protéger leurs propres
ressortissants ou pour des raisons politiques. Cela se traduit par de nombreux cas de suspects qui
restent en fuite, hors d'atteinte de la justice internationale. On peut prendre Omar al-Bashir, ancien
président du Soudan comme exemple puisqu’il fait l'objet de deux mandats d'arrêt de la Cour pénale
internationale (CPI) depuis 2009 et 2010 pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre
commis au Darfour. Malgré ces mandats, alBashir a pu voyager librement dans plusieurs pays,
notamment en Afrique du Sud en 2015, sans être arrêté, en raison du manque de coopération des
autorités soudanaises et de certains États africains avec la CPI.

Les procédures judiciaires menées par les tribunaux pénaux internationaux sont également connues
pour leur lenteur et leur coût élevé. Les enquêtes, les audiences et les délibérations peuvent s'étaler
sur plusieurs années, retardant ainsi la reddition de justice. Le TPIR par exemple a débuté en 1994 et
s’est dissout en 2015 pour un cout estimé a près de près de deux milliards de dollars.

De plus, le fonctionnement de ces juridictions internationales nécessite des moyens financiers et


logistiques importants, qui pèsent sur les budgets des États et de la communauté internationale. Cette
lourdeur des procédures peut remettre en cause l'efficacité de la justice pénale internationale.
Enfin, même lorsque des condamnations sont prononcées, l'exécution effective des peines et la
réparation pour les victimes restent des défis complexes pour la justice pénale internationale. Les
États doivent coopérer pour accueillir et incarcérer les condamnés, ce qui n'est pas toujours le cas. De
plus, les indemnisations et les programmes de réparation pour les victimes peinent souvent à être mis
en place de manière satisfaisante.

Radovan Karadžic a par exemple été condamné par le TPIY à 40 ans cependant plusieurs États ont
refusé d'accueillir sa détention, retardant l'exécution effective de sa peine. Ainsi, malgré les efforts
déployés, le droit pénal international peine encore à surmonter ces différents obstacles pour atteindre
une pleine efficacité dans la lutte contre les génocides et crimes de masse.

En dernier lieu, le droit pénal international a connu un tournant majeur dans la lutte contre les
génocides et autres crimes collectifs, mais il y a encore de nombreux obstacles à sa réalisation.
D’une part, la mise en place d’une désignation précise et d’un crime des crimes graves associés aux
tribunaux pénaux internationaux compétents pour les autoriser constitue une avancée significative.
L’impunité de certains anciens leaders a été brisée lors des procès historiques.

Cependant, l’arrestation et l’extradition effective des suspects restent très difficiles à cause du manque
de collaboration de plusieurs pays. En plus, l’exécution des sanctions est souvent insuffisante et peu
satisfaisante pour les victimes.
Alors que le droit pénal international est un instrument central dans la lutte contre les crimes les plus
atroces, son application est confrontée encore à de nombreux problèmes politiques pratiques. En fin
de compte ce n’est pas sans réserve que son bilan peut être apprécié, oscillant entre progressions
significatives et limites récurrentes.

La communauté internationale doit donc continuer à travailler davantage afin d’améliorer cette
effectivité judiciaire en renforçant particulièrement leur coopération interétatique.

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