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Physique du Bâtiment III:

Enveloppe du bâtiment : Parties opaques

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Introduction
Physique du Bâtiment III: Aspects administratifs

Situation du I et II : Principes généraux de base


cours: III : Enveloppe du bâtiment : Parties opaques
IV : Enveloppe du bâtiment : Parties transparentes
V et VI : Bilan énergétique / gestion et stockage de l’énergie

Objectifs du • choisir les éléments de construction en fonction des sollicitations


cours: thermiques intérieures et extérieures
• établir la répartition des températures et des pressions partielles de
vapeur d'eau dans un mur
• évaluer et améliorer les qualités acoustiques d'une salle
• choisir un élément de construction en fonction du degré de
nuisance sonore et de la sensibilité au bruit et calculer son pouvoir
d'isolation phonique

Organisation Cours obligatoire, 1h cours / 1h exercices, Clickers


du cours:

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Introduction
Physique du Bâtiment III: Aspects administratifs
Cours: • Slides de l’année passée
• Prise de notes
• Moodle (slides, exercices, corrigés, tests blancs)
• Polycopié (optionnel)

Examen: • 60% QCM 40% Ecrit


• 1 test intermédiaire, 30% de la note (1h)
• 1 Examen final écrit (3h)
• Avec Formulaire
• Consultations de copies : 19/12/2016 (Int.) et 12/01/2017 (Exa)
de 8h à midi. Annoncez votre venue 1 semaine avant.
Approche: • Du par cœur (un peu)
• Des méthodes / formules
• De la compréhension
• Votre retour

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Stratégie 2050

Objectif de réduction de la consommation


énergétique suisse:
• 43% en 2035 (par rapport à 2000)
• 54% en 2050 (par rapport à 2000)

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Physique du Bâtiment III:

Partie 1: Thermique

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Flux de chaleur, Valeur U
Mise en perspective – activité de l’architecte

Réduction de la consommation
d’énergie des «ménages» par le choix
d’éléments de construction pour:

• Rénovation des bâtiments


• Création de nouveaux bâtiments à
faible consommation

Thème du premier bloc:


Détermination du flux de chaleur à
travers les parties opaques de
l’enveloppe (murs et toits) – Valeur U

«Où disparait l’énergie dans un maison familiale typique»


Source: Office Fédéral de l’Energie, «Rénovation des bâtiments», www.bfe.admin.ch

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Flux de chaleur, Valeur U
Détermination de flux de chaleur – rappel sur le flux de chaleur spécifique

𝐽𝑠,𝑖→𝑒
intérieur extérieur

Le flux de chaleur spécifique 𝐽𝑠,𝑖→𝑒 à travers un élément opaque de l’enveloppe se


calcule de la manière suivante:
𝐽𝑠,𝑖→𝑒 : flux de chaleur spécifique
𝑊
de l’intérieur vers l’extérieur
𝐽𝑠,𝑖→𝑒 = 𝑈 ⋅ (𝜃𝑖 − 𝜃𝑒 ) 𝑚2
𝑊
𝑈: valeur U ou conductance de l’élément 𝑚2 𝐾
ordre important où 𝑈 = 1 𝑅𝑡𝑜𝑡
𝐽𝑠,𝑖→𝑒 = −𝐽𝑠,𝑒→𝑖
𝜃𝑖/𝑒 : température intérieure / extérieure (°C ou K)

Interprétation: 𝑅𝑡𝑜𝑡 ↗ ⟹ 𝑈 ↘ ⟹ 𝐽𝑠,𝑖→𝑒 ↘

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André Kostro
Flux de chaleur, Valeur U
Détermination de flux de chaleur – rappel sur la résistance thermique

Un élément opaque de construction est souvent représenté en coupe:

brique
intérieur intérieur

isolant

extérieur extérieur
① ② ③ ④

Les couches sont généralement numérotées et indicées (par exemple 𝑗 = 1. . 4)

Chacune des couches opaques possède une grandeur physique qui détermine son
comportement thermique: La résistance thermique 𝑅𝑗 (m2 ⋅ K) W

La résistance thermique dépend du type de matériau: solide ou fluide.

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Flux de chaleur, Valeur U
Détermination de flux de chaleur – rappel sur la résistance thermique

La résistance thermique d’un solide → conduction uniquement

𝑑𝑗 𝑅𝑗 : résistance thermique de la couche 𝑗 (m2 ⋅ K) W


𝑅𝑗 = 𝑑𝑗 : épaisseur de la couche 𝑗 (m)
𝜆𝑗
𝜆𝑗 : conductivité thermique de la couche 𝑗 W (m ⋅ K)
ou conductibilité

W
{𝜆𝑐𝑢𝑖𝑣𝑟𝑒 = 390, 𝜆𝑙𝑎𝑖𝑡𝑜𝑛 = 121, 𝜆𝑓𝑒𝑟 = 80} m⋅K

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Flux de chaleur, Valeur U
Détermination de flux de chaleur – rappel sur la résistance thermique

La résistance thermique d’un fluide → conduction, convection et radiation

1 ℎ𝑗 : conductance thermique de la couche 𝑗 W (m2 ⋅ K)


𝑅𝑗 =
ℎ𝑗

Lame d’air Couche d’air limite

int. couche ⑤

ℎ𝑖 ≐ 𝛼𝑖 = ℎ𝑒 ≐ 𝛼𝑒 =
ℎ3 ≐ Λ = 6 W (m2 ⋅ K) 8 W (m2 ⋅ K) 25 W (m2 ⋅ K)
couche ⓪ ext.
①② ③④
conduction 1/3 rayonnement 2/3
convection pouvant être importante à
pas de convection (air immobile) l’extérieur (vent) → valeurs standard

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Flux de chaleur, Valeur U
Détermination de flux de chaleur – rappel sur la résistance thermique

La résistance thermique totale d’un élément opaque de construction


𝑛
1 1 𝑛: nombre de couches de l’élément opaque
𝑅𝑡𝑜𝑡 = + 𝑅𝑗 + ℎ𝑖/𝑒 : conductance thermique de la couche d’air
ℎi ℎe
𝑗=1 limite intérieure / extérieure W (m2 ⋅ K)

Exemple: Mur simple

Nous obtenons:
int.
4
ℎ𝑖 = ℎ𝑒 = 1 1
𝑅𝑡𝑜𝑡 = + 𝑅𝑗 +
8 W (m2 ⋅ K) 25 W (m2 ⋅ K) 8 25
𝑗=1
ext.
(Exercice Série 1)
① ② ③ ④

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Flux de chaleur, Valeur U
Conclusion et Résumé

Le flux de chaleur 𝐽𝑖→𝑒 donné en (W) est proportionnel à la surface de l’élément opaque
𝑆 en (m2 ) et s’écrit:

𝑛
𝐽𝑖→𝑒 = 𝐽𝑠,𝑖→𝑒 ⋅ 𝑆 = 𝑈 ⋅ 𝜃𝑖 − 𝜃𝑒 ⋅ 𝑆 1 1
𝑅𝑡𝑜𝑡 = + 𝑅𝑗 +
ℎi ℎe
avec: 𝑈 = 1 𝑅𝑡𝑜𝑡 et: 𝑗=1

Où 𝐽𝑠,𝑖→𝑒 est le flux de chaleur spécifique donné en (W / m2 ) de l’élément opaque

Interprétation: Si 𝜃𝑖 − 𝜃𝑒 est importante (climat «froid» ou «chaud»)


→ deux actions possibles pour minimiser 𝐽𝑖→𝑒 :

• Diminuer 𝑈 (𝑅𝑡𝑜𝑡 ↗ par isolation des bâtiments) – Exercice Série 1

• Diminuer 𝑆 (forme compacte – minimisation de la surface en


contact avec l’air/sol)

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Flux de chaleur, Valeur U
Illustration – Minimisation de la Valeur U, exemple de rénovation

Double mur avec une


lame d’air isolé depuis
l’extérieur

14 cm de Sagex EPS 15

Non rénové:
𝑈 = 1 W/(m2 ⋅K)

Economie d’énergie:
78 %

Note: il est d’usage de ne pas donner plus de deux décimales à une valeur U

Source: Office Fédéral de l’Energie, «Catalogue d’éléments de construction avec calcul de la valeur U: Assainissement», www.bfe.admin.ch

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Flux de chaleur, Valeur U
Illustration – Flux de chaleur pour 30 m2

Avant rénovation: 𝐽𝑖→𝑒 = 𝑈 ⋅ 𝜃𝑖 − 𝜃𝑒 ⋅ 𝑆 = 1 ⋅ 20 − 0 ⋅ 30 = 600 W

Après rénovation: 𝐽𝑖→𝑒 = 𝑈 ⋅ 𝜃𝑖 − 𝜃𝑒 ⋅ 𝑆 = 0.22 ⋅ 20 − 0 ⋅ 30 = 132 W

Illustration – Minimisation de la surface 𝑆 en contact avec l’extérieur

La Ville Radieuse, Le Corbusier, 1924

Projet non-réalisé, idéalement pour


optimiser la captation solaire

Formes de radiateurs: 𝑆 ↗ ⟹ 𝐽𝑖→𝑒 ↗

Les gains solaires à travers les vitres


compenseraient-ils les pertes de nos
jours ?

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André Kostro
Pour avoir la même résistance thermique que 20 cm
d’isolant (laine de verre), quelle épaisseur de
brique faut-il?

A. 20 cm
int.
B. 1m
C. 2m
ext.
D. 4m
E. 8m
20 cm
F. Je ne sais pas

W
{𝜆𝑖𝑠𝑜𝑙𝑎𝑛𝑡 = 0.04, 𝜆𝑏𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒 = 0.84, 𝜆𝑔𝑟𝑎𝑛𝑖𝑡 = 2.2} m⋅K

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Flux de chaleur, Valeur U
Détermination de flux de chaleur – rappel sur la résistance thermique

La résistance thermique d’un solide → conduction uniquement

𝑑𝑗 𝑅𝑗 : résistance thermique de la couche 𝑗 (m2 ⋅ K) W


𝑅𝑗 = 𝑑𝑗 : épaisseur de la couche 𝑗 (m)
𝜆𝑗
𝜆𝑗 : conductivité thermique de la couche 𝑗 W (m ⋅ K)
ou conductibilité

𝑑1 𝑑2 𝑑2 𝑑1 𝑑1 ∙ 𝜆2
𝑅1 = 𝑅2 = 𝑅2 = 𝑅1 ↔ = ↔ 𝑑2 =
𝜆1 𝜆2 𝜆2 𝜆1 𝜆1
𝑑𝑙𝑎𝑖𝑛𝑒 ∙𝜆𝑏𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒 0.2 ∗0.84
𝑑𝑏𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒 = = = 4.2m
𝜆𝑙𝑎𝑖𝑛𝑒 0.04

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Isolation des murs, bilan thermique net
Retour sur l’Exercice Série 1, Rénovation d’un mur ancien injection d’isolant

La valeur U du mur passe de 1.6 à 0.5 W/(m2 ⋅ K) par l’ajout de mousse isolante:
gain énergétique 68%, pour l’été comme pour l’hiver.

→ Thème du Cours 2: Potentiel de la rénovation énorme (chiffres), limites physiques,


types d’isolants, bilan thermique net d’un mur (transparence de l’isolant).

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Isolation des murs, bilan thermique net
Introduction – Potentiel de la rénovation

Répartition des
bâtiments selon leur
nombre
(état 1.1.1990)

50 % résidentiel

Selon l’OFS en 2010


(www.bfs.admin.ch):

4'079'060 logements
répartis sur
1'642'622 bâtiments

Source: Office Fédéral de l’Energie, «Documentation sur le parc des bâtiments en Suisse», www.bfe.admin.ch

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Isolation des murs, bilan thermique net
Introduction – Assainissement des bâtiments, oui mais lesquels ?

Bâtiments selon l'époque de construction


Recensements fédéraux de la population et statistique des bâtiments et des logements
2010, OFS
400'000
350'416
350'000
300'000
250'000
191'829 195'620 201'898
200'000 186'166 173'570 177'291

150'000
100'000 80'689 85'143

50'000
0
Construits Construits Construits Construits Construits Construits Construits Construits Construits
avant 1919 entre 1919 et entre 1946 et entre 1961 et entre 1971 et entre 1981 et entre 1991 et entre 2001 et entre 2006 et
1945 1960 1970 1980 1990 2000 2005 2010

protégés entièrement rénovables


32.4 % 57.3 %
Source: Office Fédéral de la Statistique, «Bâtiments et Logements», www.bfs.admin.ch

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André Kostro
Isolation des murs, bilan thermique net
Introduction – Assainissement des bâtiments, oui mais lesquels et comment?

Thèse J. Khoury (2014): http://archive-ouverte.unige.ch/unige:48085

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Isolation des murs, bilan thermique net
Introduction – Assainissement des bâtiments, oui mais lesquels et comment?

Thèse J. Khoury (2014): http://archive-ouverte.unige.ch/unige:48085

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Isolation des murs, bilan thermique net
Limite physique de l’isolation (conductivité)
Types d’isolants:
W
• Polystyrène (expansé ou non) – EPS – 𝜆 ≅ 0.04 m⋅K
W
• Polyuréthane (inflammable) – 𝜆 ≅ 0.03 m⋅K

W
• Laine de verre, de pierre / roche – 𝜆 ≅ 0.04 m⋅K
W
• Laine de mouton, etc. – 𝜆 ≅ 0.04
m⋅K

W
• Aerogel – 𝜆 ≅ 0.01 m⋅K
W
• Panneau isolant sous vide – 𝜆 ≅ 0.005 m⋅K

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Isolation des murs, bilan thermique net
Introduction – Isoler, oui mais comment ?
Murs anciens (<1945),
maçonnerie de moellons
• Protégés en apparence
→ Isolation intérieure
• Perte de volume intérieur
• Coupe l’accès à l’inertie thermique
du mur depuis l’intérieur

Double murs (>1946, <1980),


cavité isolée
• Isolation par l’extérieur
→ Solution préférée
• Conserve l’accès à l’inertie
thermique du mur depuis
l’intérieur

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André Kostro
Isolation des murs, bilan thermique net
Limite physique de l’isolation (épaisseur)
W
2.5
① Crépis 1 cm, 𝜆 = 0.7
m⋅K

int. ② Brique de terre cuite 15 cm,


2 W
𝜆 = 0.35 m⋅K
W
③ Isolant x cm, 𝜆 = 0.04
m⋅K
Valeur U (W/(m2.K))

1.5 ext.
W
④ Crépis 2 cm, 𝜆 = 1
① ② ③ ④ m⋅K
1
W
𝑈𝑑𝑒𝑠𝑠𝑖𝑛 = 0.24 m2⋅K

0.5 Minergie
Minergie P

0
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35
x: Epaisseur de l'isolant (m)
Fichier Excel: Cours2.xls

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André Kostro
Isolation des murs, bilan thermique net
Limite physique de l’isolation (transparence)
Type d’isolant spécial:
W
• Translucide 𝜆 ≅ 0.1 m⋅K → conductivité plus haute que l’EPS, mais gains solaires

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Isolation des murs, bilan thermique net
Calcul du Bilan thermique net et spécifique 𝑄𝑛𝑒𝑡
Schéma et phénomènes physiques (situation hivernale)

rayonnement solaire
int.
chaleur entrante 𝑄𝑖
chaleur sortante 𝐽𝑠,𝑖→𝑒 chaleur évacuée par l’air
ext.
bilan thermique

surface opaque (absorbeur)

Gains – Pertes: 𝑄𝑛𝑒𝑡 = 𝑄𝑖 − 𝐽𝑠,𝑖→𝑒 𝑄𝑖 : flux de chaleur spécifique dû au


rayonnement solaire W/m2
avec: 𝐽𝑠,𝑖→𝑒 : flux de chaleur spécifique dû à
une différence de température W/m2

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Isolation des murs, bilan thermique net
Calcul du Bilan thermique net et spécifique
Détermination du flux de chaleur spécifique dû au rayonnement solaire 𝑄𝑖 W/m2

𝑅𝑒
int. 𝑄𝑖 = 𝐼𝑖𝑛𝑐 ⋅ 𝑎 ⋅
𝑅𝑡𝑜𝑡 , où:

𝑄𝑖 𝐼𝑖𝑛𝑐 𝑎: coefficient d’absorption de l’absorbeur


(rayonnement → chaleur)
𝑄𝑎𝑏𝑠 𝐼𝑖𝑛𝑐 : éclairement énergétique de l’absorbeur
𝑄𝑒 W/m2
𝑄𝑎𝑏𝑠 : flux de chaleur absorbé W/m2
ext. 𝑄𝑒 : flux de chaleur rejeté W/m2
a 𝑅𝑒/𝑖 : résistance thermique extérieure/intérieure
au plan d’absorption ( m2 ⋅ K)/W
𝑅𝑖 𝑅𝑒 𝑅𝑡𝑜𝑡 : résistance thermique totale de l’élément
(m2 ⋅ K)/W
Note: 𝑅𝑡𝑜𝑡 = 𝑅𝑖 + 𝑅𝑒 → démonstration

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Isolation translucide Façade ventilée Transparente
𝐼𝑖𝑛𝑐 𝐼𝑖𝑛𝑐
𝑄𝑒 𝑄𝑖 𝑄𝑒 𝑄𝑖
𝐽𝑠,𝑖→𝑒 𝐽𝑠,𝑖→𝑒
𝑑𝑖𝑠𝑜 𝑑𝑣
𝑅𝑒 𝑅𝑒 = 1 ℎ +
𝑒 𝜆𝑖𝑠𝑜 𝑅𝑒 𝑅𝑒 = 1 ℎ +
𝑒 𝜆𝑣 +
1
Λ
𝑄𝑎𝑏𝑠 = 𝐼𝑖𝑛𝑐 ∗ 𝑔𝑖𝑠𝑜 ∗ 𝑎 𝑄𝑎𝑏𝑠 = 𝐼𝑖𝑛𝑐 ∗ 𝑔𝑣𝑒𝑟𝑟𝑒 ∗ 𝑎

Isolation opaque Double vitrage (semestre été)


𝐼𝑖𝑛𝑐 𝐼𝑖𝑛𝑐
𝑄𝑒 𝑄𝑖
𝐽𝑠,𝑖→𝑒 𝐽𝑠,𝑖→𝑒
𝑅𝑒 𝑅𝑒 = 1 ℎ
𝑒

𝑄𝑎𝑏𝑠 = 𝐼𝑖𝑛𝑐 ∗ 𝑎 𝑄𝑖

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Isolation des murs, bilan thermique net
Résumé

Moyens d’isoler le bâtiment (intérieur, milieu, extérieur)

Limites physiques de l’isolation:


• épaisseur 𝑑 < 35 cm 𝑑𝑖𝑠𝑜𝑙𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑖𝑠𝑜𝑙𝑎𝑛𝑡 ↗ ⟹ 𝑅𝑖𝑠𝑜𝑙𝑎𝑛𝑡 ↗
𝑅𝑖𝑠𝑜𝑙𝑎𝑛𝑡 =
• conductivité 𝜆 > 0.005
W 𝜆𝑖𝑠𝑜𝑙𝑎𝑛𝑡 𝜆𝑖𝑠𝑜𝑙𝑎𝑛𝑡 ↘ ⟹ 𝑅𝑖𝑠𝑜𝑙𝑎𝑛𝑡 ↗
m⋅K
• transparence

Indice de performance d’un élément opaque (avec ou sans isolation transparente):


• Bilan thermique net et spécifique 𝑄𝑛𝑒𝑡 W/m2
𝑅𝑒
Gains – Pertes: 𝑄𝑛𝑒𝑡 = 𝑄𝑖 − 𝐽𝑠,𝑖→𝑒 avec: 𝑄𝑖 = 𝐼𝑖𝑛𝑐 ⋅ 𝑎 ⋅
𝑅𝑡𝑜𝑡

𝐼𝑖𝑛𝑐 𝑄𝑖
(Exercice Série 2)
𝐽𝑠,𝑖→𝑒
𝑅𝑒

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Isolation des murs, bilan thermique net
Références

Catalogue d’éléments de construction avec calcul de la Valeur U «Assainissement»,


2002, Office Fédéral de l’Energie – http://www.bfe.admin.ch

Isolation maison: thermique, phonique et acoustique


- http://isolation.comprendrechoisir.com

L’isolation sous vide des bâtiments, 2008, Office Fédéral de l’Energie


- http://www.bfe.admin.ch

Eco-confort: Pour une maison saine et à basse consommation d’énergie, 2012,


Claude-Alain Roulet, Editions PPUR, ISBN: 978-2-88074-903-3

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André Kostro
Physique du Bâtiment III
André Kostro
Physique du Bâtiment III
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Isolation des murs, bilan thermique net
Retour sur l’Exercice Série 2, Isolation translucide

𝐼𝑖𝑛𝑐 𝑄𝑖 Gains – Pertes: 𝑄𝑛𝑒𝑡 = 𝑄𝑖 − 𝐽𝑠,𝑖→𝑒


𝐽𝑠,𝑖→𝑒 𝑅𝑒
𝑅𝑒 avec: 𝑄𝑖 = 𝐼𝑖𝑛𝑐 ⋅ 𝑎 ⋅
𝑅𝑡𝑜𝑡

La résistante extérieure 𝑅𝑒 depuis l’absorbeur est:


- dans le cas initial, la résistance de la couche d’air limite extérieure
- dans le cas rénové avec isolation translucide, la somme des résistances de l’extérieur
à l’absorbant (incluant l’isolation translucide et le verre protecteur)

Le bilan thermique net et spécifique est de:


- Dans le cas initial: −14.1 W/m2 (perte thermique)
- Dans le cas rénové (avec isolation translucide): +19 W/m2 (gain thermique)

→ Avec isolation translucide: gains solaires même en hiver à travers les murs
→ Attention aux surchauffes en été (protections solaires pour les murs)

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André Kostro
Isolation des murs, bilan thermique net
Retour sur Cours 2, Rénovation

Performance réel moindre que la simulation. Pourquoi?


• Optimisme sur les conditions (propriétés des matériaux)
• Comportement de l’utilisateur (cas des loggia en façade)
• Différence entre model et réalisation.

Optimisme tout de même:


• Forte réduction des pertes
• Le taux de rénovation est en hausse (2004 - 2010 : 0.4% /an, 2011-2012 : 1.6% /an)

Conclusions:
• Importance des détails
• Education / Suivi

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André Kostro
Ponts thermiques, pertes vers le sol
Introduction – Ponts thermiques, rappel du cours de 1ère année

Dans quelle situation la résistance totale équivalente d'éléments en série n'est pas
simplement égale à la somme des résistances de ces éléments ?

Donnez deux exemples de configuration d'enveloppe de bâtiment où ce phénomène


apparaît.

Réponse:
Chaque fois que des éléments en
série ne sont pas traversés par une
même densité de flux de chaleur.
→ ponts thermiques

Exemples: deux endroits où une inhomogénéité dans l’épaisseur d’un


élément du bâtiment → ponts thermiques géométriques

Source: Exercices de Physique du Bâtiment I/II, Prof. Jean-Louis Scartezzini, Dr Andreas Schüler

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Ponts thermiques, pertes vers le sol
Introduction – Images infra-rouges

Densité de flux de chaleur différente par endroits


→ Température de surface différente par endroits
→ Visible à la caméra infra-rouge (diagnostic de bâtiments)
20°C

• Repérer les
ponts
thermiques
• Evaluer
l’enveloppe d’un
Coins des bâtiments bâtiment (CECB)

Source: Photographies thermiques réalisés par Guillaume Pointet, Architecte

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André Kostro
Ponts thermiques, pertes vers le sol
Deux types de ponts thermiques

1) Dus à la géométrie
Une petite zone de réchauffement (intérieure) correspond à une grande zone de
refroidissement (extérieure) – pour un climat froid

Exemple: Coin d’un bâtiment

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Ponts thermiques, pertes vers le sol
Deux types de ponts thermiques

2) Dus aux matériaux


Présence de matériaux ayant une plus grande conductibilité

Exemple: Parois métalliques extérieures de l’EPFL

Les parois de protection métalliques sont fixées au béton


par des attaches métalliques qui coupent l’isolation

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Ponts thermiques, pertes vers le sol
Effets des ponts thermiques

1) Condensation de l’humidité (→ cours 4)


2) Pertes thermiques plus importantes de l’enveloppe du bâtiment
→ préoccupation majeure de l’Office Fédéral de l’Energie

Extraits choisis du Catalogue des ponts thermiques:


«Des mesures constructives devraient permettre de
les limiter au maximum.»
→ assurer la continuité de l’isolation au maximum
«Les normes exigent de tenir compte des ponts
thermiques pour le justificatif d’isolation.»
→ SIA 380/1:2009, L’énergie thermique dans le bâtiment

«On constate l’augmentation de l’importance des ponts thermiques


puisque les éléments de construction sont de mieux en mieux isolés.»
Source: Catalogue des ponts thermiques, 2003, Office Fédéral de l’Energie

Physique du Bâtiment III


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Ponts thermiques, pertes vers le sol
Flux de chaleur tenant compte des ponts thermiques

𝐽𝑖→𝑒 = 𝑈 ⋅ 𝑆 ⋅ 𝜃𝑖 − 𝜃𝑒 + 𝜓 ⋅ 𝑙 ⋅ 𝜃𝑖 − 𝜃𝑒 + 𝜒 ⋅ 𝜃𝑖 − 𝜃𝑒
pertes thermiques surfaciques pertes thermiques linéiques pertes thermiques ponctuelles

𝜓⋅𝑙 𝜒 𝜓: pont thermique linéique W/ m ⋅ K


𝐽𝑠,𝑖→𝑒 = 𝑈+ + ⋅ 𝜃𝑖 − 𝜃𝑒
𝑆 𝑆 𝑙: longueur caractéristique m
𝑈𝜓,𝜒 𝜒: pont thermique ponctuel W/K

Pont thermique linéique Pont thermique ponctuel


Exemple: Dalle de balcon Exemple: Pilier en béton

SIA 380/1: max. 0.3 W/(m ⋅ K) SIA 380/1: max. 0.3 W/K

Note: Pour l’exemple de la dalle de balcon, la longueur caractéristique 𝑙 est sa longueur.

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Quel est l’augmentation relative des pertes si l’on prend en
compte un pont thermique linéique dans l’exemple suivant?

Dans un pan de mur de 60 m2 de valeur U de 0.2 W/(m2 K), on considère un balcon de


10 m de longueur.
Pont thermique linéique 𝜓⋅𝑙 𝜒
Exemple: Dalle de balcon 𝐽𝑠,𝑖→𝑒 = 𝑈 + + ⋅ 𝜃𝑖 − 𝜃𝑒
𝑆 𝑆
𝑈𝜓,𝜒 ⋅
SIA 380/1: max. 0.3 W/(m ⋅ K)

A. 10%
Le mur: 60 m2 * 0.2 W/(m2 K) = 12 W/K
B. 25% Le pont therm. : 10 m * 0.3 W/(m K) = 3 W/K
Soit une augmentation (de 3 W/K) relative (à la situation
C. 33% initiale avec 12 W/K) de 25%.
D. 50%
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Ponts thermiques, pertes vers le sol
Détermination de 𝜓 et 𝜒
Logiciels spécialisés de simulation 2D ou 3D des flux de chaleur

HEAT 2D – Eléments uniformes en 2D HEAT 3D – Eléments complexes en 3D


Exemple d’une dalle de balcon Exemple d’un coin de bâtiment
→ détermination du flux de chaleur, et des valeurs 𝜓 et 𝜒 équivalentes

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Ponts thermiques, pertes vers le sol
Catalogue des ponts thermiques
𝜓 et 𝜒 pré-calculés et tabulés
1.1 Dalle de balcon
1.2 Toiture plate avec avant-toit
1.3 Toiture plate avec mur d‘acrotère
2.1 Dalle d’étage
2.2 Raccord de paroi sous la dalle sur sous-sol
2.3 Raccord d’une paroi intérieure à la façade
3.1 Toiture plate sans avant-toit
3.2 Raccord au bas d’une toiture en pente
3.3 Raccord au pignon d’une toiture en pente
3.4 Pied de façade
3.5 Encorbellement (élément en porte-à-faux)
4.1 Elargissement du cadre de fenêtre
4.2 Caisson de store
5.1 Embrasure de fenêtre 6.1 Piliers (colonnes) → 𝜒
5.2 Allège de fenêtre 6.2 Fixation de façade ventilée
5.3 Linteau de fenêtre
Source: Catalogue des ponts thermiques, 2003, Office Fédéral de l’Energie

Physique du Bâtiment III


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Ponts thermiques, pertes vers le sol
Catalogue des ponts thermiques
Extrait
1.1 Dalle de balcon
Goujons d’ancrage (tige filetée avec écrou) → Exercice Série 3

Source: Catalogue des ponts thermiques, 2003, Office Fédéral de l’Energie

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Ponts thermiques, pertes vers le sol
Flux de chaleur par le sol – isolation
Température du sol stable par rapport
à l’air ambiant → pertes thermiques
relativement moins importantes

La température du sol varie selon la


profondeur (→ cours 12) et la saison
Règle générale:
isoler les zones où 𝜃𝑡𝑒𝑟𝑟𝑎𝑖𝑛 < 8°C

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Ponts thermiques, pertes vers le sol
Flux de chaleur par le sol – calcul simplifié

Selon SIA: 𝜃𝑡 = 8°C


où 𝜃𝑡 est la température du terrain considérée comme constante

Flux de chaleur (W):

𝐽𝑖→𝑡 = 𝑈 ⋅ 𝑆 ⋅ 𝜃𝑖 − 𝜃𝑡 et 𝜃𝑡 = 8°C,

𝑛
1 1 [norme SIA 380/1:2009]
avec: 𝑈 = 1/𝑅𝑡𝑜𝑡 , et où: 𝑅𝑡𝑜𝑡 = +
ℎi
𝑅𝑗 +
ℎe
𝑗=1 [norme SIA 384.201:2003]

Note: → pas de couche d’air extérieure et pas d’isolation due au terrain ℎ𝑒 → ∞

Exemple: Un mur avec une valeur U standard de 0.2 W/(m2 K) devient


~0.202 W/(m2 K) soit une augmentation de +0.8% pour tenir compte du
lien direct avec le terrain (conduction pure)

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Ponts thermiques, pertes vers le sol
Résumé

Définition d’un pont thermique et son type (géométrique et dû aux matériaux)

Calcul du flux de chaleur spécifique simplifié (avec 𝜓 et 𝜒):

𝜓⋅𝑙 𝜒 𝜓: pont thermique linéique W/ m ⋅ K


𝐽𝑠,𝑖→𝑒 = 𝑈+ + ⋅ 𝜃𝑖 − 𝜃𝑒
𝑆 𝑆 𝑙: longueur caractéristique m
𝑈𝜓,𝜒 𝜒: pont thermique ponctuel W/K

Calculs 2D ou 3D complexes pour obtenir 𝜓 et 𝜒 → Catalogue des ponts thermiques

Calcul du flux de chaleur par le sol: 𝐽𝑖→𝑡 = 𝑈 ⋅ 𝑆 ⋅ 𝜃𝑖 − 𝜃𝑡 et 𝜃𝑡 = 8°C


𝑛
1 1
avec: 𝑈 = 1/𝑅𝑡𝑜𝑡 , et où: 𝑅𝑡𝑜𝑡 = +
ℎi
𝑅𝑗 +
ℎe
𝑗=1

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Ponts thermiques, pertes vers le sol
Références

Catalogue des ponts thermiques, 2003, Office Fédéral de l’Energie


- http://www.bfe.admin.ch

Norme SIA 380/1:2009, L’énergie thermique dans le bâtiment, Société Suisse des
Ingénieurs et Architectes
- Bibliothèque de l’EPFL

Limiter les ponts thermiques, 2010, Info-fiches-bâtiment durable, IBGE


- http://www.bruxellesenvironnement.be

Norme SIA 384.201:2003, Systèmes de chauffage dans les bâtiments – Méthode de


calcul des déperditions calorifiques de base, SIA, 2003
- basé sur la norme européenne EN 12831:2003

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Physique du Bâtiment III:

Partie 2: Hydrométrie, les flux de vapeurs dans les


éléments opaques

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Ponts thermiques, pertes par le sol
Retour sur l’Exercice Série 3, Impact des ponts thermiques

Pertes thermiques:

𝜓⋅𝑙 𝜒
𝐽𝑠,𝑖→𝑒 = 𝑈 + + ⋅ 𝜃𝑖 − 𝜃𝑒
𝑆 𝑆
𝑈𝜓,𝜒

𝑈𝜓,𝜒 −𝑈
≅ 157% (!!)
𝑈

Pertes par le terrain (W): 𝐽𝑖→𝑡 = 𝑈 ⋅ 𝑆 ⋅ 𝜃𝑖 − 𝜃𝑡 et 𝜃𝑡 = 8°C,


avec: 𝑈 = 1/𝑅𝑡𝑜𝑡 , et où: 1
𝑛
1
𝑅𝑡𝑜𝑡 = + 𝑅𝑗 +
ℎi ℎe
𝑗=1

Sans isolation: 405 W, avec isolation: 18.6 W → facteur ~20

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Spécifique?
Valeur U = [W/m2 K], caractéristique thermique (conductance) d’un élément
de construction. l’énergie [W] perdu par différence de température [K] et par
unité de surface [m2]. C’est une valeur «spécifique».

5m Umur = 0.2 W/m2 K


𝜓𝑑𝑎𝑙𝑙𝑒 = 0.3 W/m K
𝜒𝑓𝑖𝑥 = 0.1 W/ K

𝑈𝑓𝑎𝑐𝑎𝑑𝑒 = 𝑈𝜓,𝜒 = ? ? ?

6m
Ufacade = (0.2 * 30 + 0.3 * 12 + 0.1 *16 ) / 30 = 11.2/30 = 0.41 W/m2 K

Physique du Bâtiment III


54% André32%
Kostro 14%
Ponts thermiques, pertes par le sol
Introduction – Effets des ponts thermiques

-11°C Isolation non-exécutée

9°C

Vue du balcon

1) Condensation de l’humidité de l’air


2) Pertes thermiques plus importantes de l’enveloppe du bâtiment (→ Cours 3)

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Ponts thermiques, pertes par le sol
Introduction – Effets des ponts thermiques: Condensation superficielle

-11°C Isolation non-exécutée

9°C

Vue de l’intérieur

Condensation superficielle 𝜃𝑠 : température de surface intérieure du mur


si: 𝜃𝑠 < 𝜃𝑝𝑟 𝜃𝑝𝑟 : température du point de rosée

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation superficielle
Diagramme de Mollier

Source: Annexe A2.4 du cours de Physique du Bâtiment I/II, Prof. Jean-Louis Scartezzini, Dr Andreas Schüler

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation superficielle
Définition et détermination de la température du point de rosée 𝜃𝑝𝑟

Température en
dessous de laquelle
l’humidité de l’air se
condense

P Exemple: 20°C à 50%


d’humidité relative
→ point P(20°C,50%)
9°C P’
La température peut
baisser jusqu’à P’ sans
condensation
→ point P’(9°C,100%)
𝜃𝑝𝑟
Source: Annexe A2.4 du cours de Physique du Bâtiment I/II, Prof. Jean-Louis Scartezzini, Dr Andreas Schüler

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation superficielle
Définition et détermination de la teneur en vapeur d’eau xi et xS
𝒈 𝒈
𝒙𝒊 = 𝟕. 𝟔 𝒙𝒔 = 𝟏𝟓. 𝟐
𝑲𝒈 𝒂𝒊𝒓 𝒔𝒆𝒄 𝑲𝒈 𝒂𝒊𝒓 𝒔𝒆𝒄
xS Teneur maximalle en
vapeur d’eau, l’ humidité
supplémentaire est
condensé.

Exemple: 20°C à 50%


P d’humidité relative
→ point P(20°C,50%)
P’
→ 𝑥𝑖 = 7.3 g/kg air sec.

La teneur peut
augmenter jusqu’à xs
sans condensation
→ point P’(20°C,100%)
→ 𝑥𝑠 = 15.2 g/kg air sec
Source: Annexe A2.4 du cours de Physique du Bâtiment I/II, Prof. Jean-Louis Scartezzini, Dr Andreas Schüler

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation superficielle
Détermination de la température de surface 𝜃𝑠

Exemple: Mur simple

Le flux de chaleur traversant un mur


int. 𝐽𝑠,𝑖→𝑒 est toujours constant (pas
d’accumulation):

𝐽𝑠,𝑖→𝑠
𝐽𝑠,𝑖→𝑠 = 𝐽𝑠,𝑖→𝑒
ext.
𝐽𝑠,𝑖→𝑠 : flux de chaleur (W) de l’intérieur
𝑅𝑖 𝑅𝑒 vers la surface intérieure

Cela nous donne: 𝑅𝑖


𝜃𝑠 = 𝜃𝑖 − ⋅ 𝜃𝑖 − 𝜃𝑒
𝑅𝑡𝑜𝑡 démonstration

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation superficielle
Effet du mobilier sur la température de surface 𝜃𝑠

La présence de
mobilier réduit la
circulation d’air et
par conséquent
augmente les
risques de
condensation

Meublé:
ℎ𝑖 = 2 W/(m2 K)

Armoire encastrée:
ℎ𝑖 = 1 W/(m2 K)

Réduction du la conductance de la couche d’air limite intérieure en cas d’obstructions

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation superficielle
Détermination de la quantité d’eau condensée en surface – Mollier

Exemple: 20°C à 50% HR


→ point P(20°C,50%)
La température peut
baisser jusqu’à P’ sans
P condensation
→ point P’(9°C,100%)
𝜃𝑝𝑟
9°C P’
4°C Si 𝜃𝑠 = 4°C (< 𝜃𝑝𝑟 )
alors condensation

de Δ𝑥 ≅ 7.3 − 5 =
g d′ eau
2.3 kg air sec

Source: Annexe A2.4 du cours de Physique du Bâtiment I/II, Prof. Jean-Louis Scartezzini, Dr Andreas Schüler

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation superficielle
Détermination de la quantité d’eau condensée en surface – quantité d’air sec

Conservation de l’énergie:
air int. Chaleur échangée avec mur = Chaleur prise à l’air intérieur

𝐽𝑖→𝑠 = 𝑚𝑎𝑖𝑟 ⋅ 𝐶𝑝𝑎𝑖𝑟 ⋅ 𝜃𝑖 − 𝜃𝑠 + 𝑚𝑒𝑎𝑢 ⋅ 𝐶𝑝𝑒𝑎𝑢 ⋅ 𝜃𝑖 − 𝜃𝑠


𝐽𝑖→𝑠 chaleur de l′ air sec chaleur de l′ humidité
≈0 car 𝑚𝑒𝑎𝑢 ≪ 𝑚𝑎𝑖𝑟

mélange
𝑚𝑎𝑖𝑟/𝑒𝑎𝑢 : masse d’air sec/d’humidité kg/s
air/eau
𝐶𝑝𝑎𝑖𝑟/𝑒𝑎𝑢 : chaleur spécifique de l’air/de l’eau J/(kg ⋅ K )

L’équation devient: ℎ𝑖 ⋅ 𝑆 ⋅ 𝜃𝑖 − 𝜃𝑠 = 𝑚𝑎𝑖𝑟 ⋅ 𝐶𝑝𝑎𝑖𝑟 ⋅ 𝜃𝑖 − 𝜃𝑠


où: 𝑆 est la surface du mur en contact avec l’air m2

𝑚𝑎𝑖𝑟 ℎ 8 kg 8⋅3600 s h kg kg
Numériquement: 𝑆
= 𝐶𝑝 𝑖 ≅ 1017 s⋅m2
= 1017 s⋅m2
≅ 8 ⋅ 3.6 h⋅m2
𝑎𝑖𝑟

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation superficielle
Détermination de la quantité d’eau condensée en surface – Final

Exemple: 20°C à 50% HR


→ point P(20°C,50%)

Si 𝜃𝑠 = 4°C (< 𝜃𝑝𝑟 )


alors condensation de:
P → Δ𝑥 ≅ 7.3 − 5 =
g d′ eau
2.3
kg air sec
9°C P’
4°C Ce qui correspond à:

𝑔𝑐 = 2.3 ⋅ 8 ⋅ 3.6
g d′ eau
≅ 66 (!!!)
h⋅m2

Source: Annexe A2.4 du cours de Physique du Bâtiment I/II, Prof. Jean-Louis Scartezzini, Dr Andreas Schüler

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation superficielle
Résumé

Condensation superficielle si: 𝜃𝑠 < 𝜃𝑝𝑟

La température du point de rosée 𝜃𝑝𝑟 peut se déterminer au moyen du diagramme


de Mollier (N.B. 20°C à 50% d’HR → 𝜃𝑝𝑟 = 9°C)
𝑅𝑖
𝜃𝑠 = 𝜃𝑖 − ⋅ 𝜃𝑖 − 𝜃𝑒
La température de surface 𝜃𝑠 se détermine par: 𝑅𝑡𝑜𝑡

Le mobilier influence la résistance interne (meublé ℎ𝑖 = 2 W/(m2 K), armoire


encastrée ℎ𝑖 = 1 W/(m2 K))

La quantité d’eau condensée peut s’approximer à l’aide du diagramme de Mollier par:

g d′ eau
𝑔𝑐 = Δ𝑥 ⋅ 8 ⋅ 3.6 , où Δ𝑥 est la différence en teneur de vapeur
h⋅m2
d’eau entre l’air intérieur et l’air intérieur à la température de surface et à
g d′ eau
saturation en kg air sec

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Physique du Bâtiment III
André Kostro
Physique du Bâtiment III
André Kostro
Condensation superficielle
Retour sur l’Exercice Série 4

1) Calculer la température de surface intérieure 𝑅𝑖


𝜃𝑠 = 𝜃𝑖 − ⋅ 𝜃𝑖 − 𝜃𝑒
(𝜃𝑖 = 20°C, 𝜃𝑒 = 0°C): 𝑅𝑡𝑜𝑡

a) sans obstructions du mur à l’intérieur (espace libre), → 16°C


b) armoire (espace meublé) avec hi = 2 (W/(m2·K)), → 10.1°C
c) armoire encastrée avec hi = 1 (W/(m2·K)). → 6.8°C
Note: recalculer la valeur U avec la nouvelle valeur de ℎ𝑖

2) Déterminer les risques de condensation et la quantité d’eau condensée (avec Mollier)


Sur le mur d’une salle de bains: 19°C → pas de condensation
Sur le vitrage: 14°C → condensation de 𝑔𝑐 ≅ 8 ⋅ 3.6 ⋅ 13.7 − 10.3 ≅ 102 g/(h ⋅ m2 )

Remèdes contre la condensation superficielle:


• Augmenter le chauffage (𝜃𝑖 ↗ ⇒ 𝜃𝑠 ↗ ⇒ 𝑔𝑐 ↘)
• Augmenter l’isolation thermique (𝑅𝑡𝑜𝑡 ↗ ⇒ 𝜃𝑠 ↗ ⇒ 𝑔𝑐 ↘)
• Faire bon usage de la ventilation (cours 3ème année)

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Flux de vapeur, méthode de Glaser
Introduction – Flux de vapeur à travers les matériaux de construction

Les matériaux de construction sont poreux, schéma:

1 a) pores ouverts, passage des liquides


1 b) pores ouverts, pas de passage des liquides

2 pores fermés, non remplissables

mg
Ils peuvent donc être parcourus par un flux de vapeur d’eau: 𝐽𝑣𝑎𝑝 h⋅m2

Les éléments de construction possèdent une perméabilité à la vapeur d’eau:


mg W
𝜆𝑣𝑎𝑝 qui est analogue à la conductivité thermique 𝜆 .
h⋅m⋅Pa m⋅K

mg mg
Ordres de grandeur: Béton 𝜆𝑣𝑎𝑝 = 0.004 ≪ Lame d’air 𝜆𝑣𝑎𝑝 = 0.64
h⋅m⋅Pa h⋅m⋅Pa

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Flux de vapeur, méthode de Glaser
Flux de vapeur (d’eau) – définition

mg 𝜆𝑣𝑎𝑝
Flux de vapeur 𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑖→𝑒 : 𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑖→𝑒 = ⋅ 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑖 − 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑒
h⋅m2 Δ𝑥
mg
avec: 𝜆𝑣𝑎𝑝 : perméabilité à la vapeur h⋅m⋅Pa
Δ𝑥: épaisseur traversée par le flux (m)
𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑖 𝑝(𝑥) 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑖/𝑒 : pression de vapeur à l’int./l’ext. Pa
= 1516 Pa

𝑝𝑣𝑎𝑝 (𝑥)
Exemple: mur de béton poreux
mg
𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑒 𝜆𝑣𝑎𝑝 = 0.13 h⋅m⋅Pa
𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑖→𝑒 = 207 Pa
0.13
𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑖→𝑒 = ⋅ 1516 − 207
0.3
mg
= 567 h⋅m2
0 cm 30 cm 𝑥

Comment déterminer la pression (partielle) de vapeur (d’eau) ?

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Flux de vapeur, méthode de Glaser
Pression partielle de vapeur (d’eau) – Rappel

L’humidité relative à l’intérieur/l’extérieur 𝜑𝑖/𝑒 % : 𝜑𝑖/𝑒 = 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑖/𝑒 𝑝𝑠 𝜃𝑖/𝑒

avec: 𝑝𝑠 : pression de vapeur saturante Pa

⇒ 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑖/𝑒 = 𝜑𝑖/𝑒 ⋅ 𝑝𝑠 𝜃𝑖/𝑒


𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑖 𝑝(𝑥)
= 1516 Pa
Dans notre exemple:
𝜃𝑖 = 20°C, 𝑝𝑣𝑎𝑝 (𝑥) 𝜃𝑒 = −10°C,
𝜑𝑖 = 65% 𝜑𝑒 = 80% 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑖 = 65% ⋅ 𝑝𝑠 20°C
𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑒 = 65% ⋅ 2333 = 1516 Pa
𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑖→𝑒 = 207 Pa
𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑒 = 80% ⋅ 𝑝𝑠 −10°C
= 80% ⋅ 259 = 207 Pa
0 cm 30 cm 𝑥

Note: la pression de vapeur saturante se trouve dans l’Annexe A 2.2 (c.f. moodle)

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Flux de vapeur, méthode de Glaser
Introduction – Condensation dans les murs

De l’eau peut apparaître sous plusieurs formes dans les murs


eau de cristallisation
eau adsorbée à la surface

eau libre dans les pores ouverts


eau capillaire
vapeur d’eau dans les pores

Problèmes liés
mérule pleureuse

• Confort hygrothermique
→ acariens, moisissures
et champignons

• Durabilité du bâtiment
→ gel / dégel, dégâts d’eau

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Flux de vapeur, méthode de Glaser
Condition déterminant la condensation de la vapeur d’eau – Rappel

Nous avons condensation si: 𝜑 > 100 %

𝑝𝑣𝑎𝑝
et donc si: > 100 % ⇒ 𝑝𝑣𝑎𝑝 > 𝑝𝑠
𝑝𝑠

avec: 𝑝𝑣𝑎𝑝 : pression de vapeur d’eau (Pa)


𝑝𝑠 : pression de vapeur saturante (Pa)
𝜑: humidité relative (%)
Conclusion
• Pour déterminer une zone de condensation dans un mur, il faut analyser s’il
existe une portion du mur où 𝑝𝑣𝑎𝑝 > 𝑝𝑠
• Ceci est réalisé au moyen de la méthode de Glaser
(implémentée dans LESOSAI, fichier Excel, etc.)

Nous allons voir la méthode de Glaser à travers un exemple de mur monocouche


mais celle-ci est par extension applicable aux murs multicouches.

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Flux de vapeur, méthode de Glaser
Méthode de Glaser – 4 étapes
𝑝(𝑥)
intérieur extérieur
𝑝𝑠 (𝑥)
𝑝𝑣𝑎𝑝 (𝑥)
𝜃𝑖 , 𝜑𝑖 𝜃𝑒 , 𝜑𝑒

𝑥
1) Déterminer le profil de température dans le mur 𝜃(𝑥)
2) Déterminer le profil correspondant de pression saturante 𝑝𝑠 (𝑥)
3) Déterminer le profil de pression de vapeur d’eau 𝑝𝑣𝑎𝑝 (𝑥) en connaissant les
conditions intérieures et extérieures de température 𝜃𝑖 et 𝜃𝑒 et d’humidité
relative 𝜑𝑖 et 𝜑𝑒
4) Déterminer l’intersection potentielle entre les profils de 𝑝𝑠 (𝑥) et 𝑝𝑣𝑎𝑝 (𝑥),
si elle existe nous avons un plan (ou une zone) de condensation dans le mur

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Flux de vapeur, méthode de Glaser
Méthode de Glaser – 4 étapes, à travers un exemple

1) Déterminer le profil de température dans le mur 𝜃(𝑥)

𝑅𝑥
𝜃𝑖 = 20°C, 𝜃𝑒 = −10°C, 𝜃(𝑥) = 𝜃𝑖 − ⋅ 𝜃𝑖 − 𝜃𝑒
𝑅𝑡𝑜𝑡
𝜑𝑖 = 65% 𝜑𝑒 = 80%
1 m2 K
W En 𝑥 = 0 cm: 𝑅𝑥 = ,
𝜆 = 0.7 8 W
m⋅K
⇒ 𝜃(0 cm) = 𝜃𝑠 = 13.7°C

En 𝑥 = 30 cm:
0 cm 30 cm 𝑥 1 0.30 m2 K
𝑅𝑥=30 cm = +8 0.7 W
,
𝑅𝑥 ⇒ 𝜃(30 cm) = −8°C

1 0.3 1 1 0.3 1 m2 K Note: le profil de température


𝑅𝑡𝑜𝑡 = ℎ𝑖
+ 0.7 + ℎ𝑒
= 8
+ 0.7 + 25 W est linéaire dans un matériau

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Flux de vapeur, méthode de Glaser
Méthode de Glaser – 4 étapes, à travers un exemple

2) Déterminer le profil correspondant de pression de vapeur saturante 𝑝𝑠 (𝑥)

𝑝(𝑥)
𝒙 [cm] 𝜽(𝒙) [°C] 𝒑𝒔 (𝜽 𝒙 ) [Pa]
𝜃𝑖 = 20°C, 𝑝𝑠 (𝑥) 𝜃𝑒 = −10°C,
𝜑𝑖 = 65% 𝜑𝑒 = 80% 0 13.7 1565
7.5 8.3 1093
15 2.9 752
22.5 -2.5 496
30 -8 309
0 cm 30 cm 𝑥

• Subdiviser le mur 𝑥𝑖 , 𝑖 ∈ ℕ (+de points ⇒ +de précision)


→ Trouver 𝑝𝑠 (𝜃 𝑥𝑖 ) dans l’Annexe A 2.2
• Réaliser un (grand) graphique de 𝑝𝑠 (𝑥) en reliant les points et lissant la courbe
Note: le profil de pression de vapeur saturante n’est pas linéaire dans un matériau

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Flux de vapeur, méthode de Glaser
Méthode de Glaser – 4 étapes, à travers un exemple

3) Déterminer le profil de pression de vapeur d’eau 𝑝𝑣𝑎𝑝 (𝑥)

𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑖 𝑝(𝑥)
= 1516 Pa Pression de vapeur:
𝜃𝑖 = 20°C, 𝑝𝑣𝑎𝑝 (𝑥) 𝜃𝑒 = −10°C,
𝜑𝑖 = 65% 𝜑𝑒 = 80% 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑖 = 𝑝𝑠 20°C ⋅ 65%
= 2333 ⋅ 65% = 1516 Pa
𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑒
= 207 Pa
𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑒 = 𝑝𝑠 −10°C ⋅ 80%
= 259 ⋅ 80% = 207 Pa
0 cm 30 cm 𝑥

• Déterminer la pression de vapeur aux bords du matériau (deux points)


→ Utiliser 𝑝𝑠 (𝜃 𝑥𝑖 ) dans l’Annexe A 2.2
• Ajouter 𝑝𝑣𝑎𝑝 (𝑥) au (grand) graphique de 𝑝𝑠 (𝑥) en reliant les deux points
Note: le profil de pression de vapeur est linéaire dans un matériau

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Flux de vapeur, méthode de Glaser
Méthode de Glaser – 4 étapes, à travers une exemple

4) Déterminer l’intersection potentielle entre les profils de 𝑝𝑠 (𝑥) et 𝑝𝑣𝑎𝑝 (𝑥)

𝑝(𝑥)
S’il existe une intersection entre
𝑝𝑠 (𝑥) et 𝑝𝑣𝑎𝑝 (𝑥)
→ condensation
𝑝𝑠 (𝑥)
𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑖
Tracer la tangente t1 à 𝑝𝑠 (𝑥)
𝑝𝑣𝑎𝑝 (𝑥) depuis 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑖
t1
Tracer la tangente t2 à 𝑝𝑠 (𝑥)
depuis 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑒
t2 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑒
Entre les tangentes
𝑥
→ zone de condensation
que l’on mesure sur le graphique
zone de condensation

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Flux de vapeur, méthode de Glaser 𝜆𝑣𝑎𝑝
𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑖→𝑒 = ⋅ 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑖 − 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑒
Flux de vapeur avec condensation Δ𝑥

Utilisant la zone de condensation déterminée par la méthode de Glaser

𝑝(𝑥) Flux de vapeur:


1800
𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑖 0.13
𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑖→𝑐𝑖 = 1516 − 1080
= 1516 Pa 1600
0.07
mg
≠𝑝𝑠𝑎𝑡 (0cm) 1400 = 810 h⋅m2
1200
1080 Pa 0.13
1000 𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑐𝑒→𝑒 = 0.13 630 − 207
Ps mg
800 = 423 h⋅m2
630 Pa 600

400
207 Pa Ce qui condense dans le mur:
200
𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑖→𝑐𝑖 7 cm 13 cm 𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑐𝑒→𝑒 𝑔𝑐 = 𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑖→𝑐𝑖 − 𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑐𝑒→𝑒
0
mg
0 5
ci
10 15 20
ce
25 30
𝑥 = 387 h⋅m2
zone de condensation

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Flux de vapeur, méthode de Glaser
Résumé

Condensation dans le mur si: 𝑝𝑣𝑎𝑝 > 𝑝𝑠 (𝜃)

Méthode de Glaser permet de déterminer la zone de condensation en 4 étapes:

1) Déterminer le profil de température dans le mur 𝜃(𝑥)


2) Déterminer le profil correspondant de pression saturante 𝑝𝑠 (𝑥)
3) Déterminer le profil de pression de vapeur d’eau 𝑝𝑣𝑎𝑝 (𝑥) en connaissant les
conditions intérieures et extérieures de température 𝜃𝑖 et 𝜃𝑒 et d’humidité
relative 𝜑𝑖 et 𝜑𝑒
4) Déterminer l’intersection potentielle entre les profils de 𝑝𝑠 (𝑥) et 𝑝𝑣𝑎𝑝 (𝑥),
si elle existe nous avons un plan (ou une zone) de condensation dans le mur

Détermination du flux de vapeur: 𝜆𝑣𝑎𝑝


𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑖→𝑒 = ⋅ 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑖 − 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑒
Δ𝑥

Le flux de vapeur qui ne sort pas du matériau condense à l’intérieur de celui-ci.

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Flux de vapeur, méthode de Glaser
Version «approximative», cf fiches Excel

Pression saturante linéaire, intersection simple pour déterminer si il y a condensation.

Mur mono couche Mur mono couche


Mur mono couche
+étanchéité ext. +étanchéité int.
->jamais d’intersection
->intersection ->intersection

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Flux de vapeur, méthode de Glaser
Version «approximative», cf fiches Excel

Pression saturante linéaire, intersection simple pour déterminer si il y a condensation.

Isolation intérieure
Isolation intérieure Isolation extérieure
+étanchéité int.
->risque de condensation ->intersection
->pas de risque

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Flux de vapeur, méthode de Glaser
Références

Migration de la vapeur d'eau : Explications et Calculs, Béton de la Lomme,


http://www.betondelalomme.be

Vérification des pressions de la vapeur d'eau dans une paroi : Fichier de calculs .xls,
Béton de la Lomme, http://www.betondelalomme.be

La résistance à la diffusion de vapeur d’une paroi, Aide à la décision en efficacité


énergétique des bâtiments du secteur tertiaire, http://www.energieplus-lesite.be

Norme ISO 13788:2012, Performance hygrothermique des composants et parois de


bâtiments - Température superficielle intérieure permettant d'éviter l'humidité
superficielle critique et la condensation dans la masse - Méthodes de calcul

Norme SIA 180, Isolation thermique et protection contre l'humidité dans les
bâtiments

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Flux de vapeur, méthode de Glaser
Méthode de Glaser – 4 étapes
𝑝(𝑥)
intérieur extérieur
𝑝𝑠 (𝑥)
𝑝𝑣𝑎𝑝 (𝑥)
𝜃𝑖 , 𝜑𝑖 𝜃𝑒 , 𝜑𝑒

𝑥
1) Déterminer le profil de température dans le mur 𝜃(𝑥)
2) Déterminer le profil correspondant de pression saturante 𝑝𝑠 (𝑥)
3) Déterminer le profil de pression de vapeur d’eau 𝑝𝑣𝑎𝑝 (𝑥) en connaissant les
conditions intérieures et extérieures de température 𝜃𝑖 et 𝜃𝑒 et d’humidité
relative 𝜑𝑖 et 𝜑𝑒
4) Déterminer l’intersection potentielle entre les profils de 𝑝𝑠 (𝑥) et 𝑝𝑣𝑎𝑝 (𝑥),
si elle existe nous avons un plan (ou une zone) de condensation dans le mur

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Flux de vapeur, méthode de Glaser
Méthode de Glaser

𝑝(𝑥)

1 23

intérieur
extérieur
1 2 3
𝝀𝒗𝒂𝒑 d d’ 𝜃𝑖 , 𝜑𝑖
𝜃𝑒 , 𝜑𝑒
1 0.1 10 10
2 0.05 10 20
3 0.2 10 5 𝑝𝑣𝑎𝑝 (𝑥)

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Flux de vapeur, méthode de Glaser 𝜆𝑣𝑎𝑝
𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑖→𝑒 = ⋅ 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑖 − 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑒
Retour sur l’Exercice Série 5 Δ𝑥

Utilisant la zone de condensation déterminée par la méthode de Glaser

𝑝(𝑥) Flux de vapeur:


1800
𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑖 0.13
𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑖→𝑐𝑖 = 1516 − 1080
= 1516 Pa 1600
0.07
mg
≠𝑝𝑠𝑎𝑡 (0cm) 1400 = 810 h⋅m2
1200
1080 Pa 0.13
1000 𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑐𝑒→𝑒 = 0.13 630 − 207
Ps mg
800 = 423 h⋅m2
630 Pa 600

400
207 Pa Ce qui condense dans le mur:
200
𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑖→𝑐𝑖 7 cm 13 cm 𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑐𝑒→𝑒 𝑔𝑐 = 𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑖→𝑐𝑖 − 𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑐𝑒→𝑒
0
mg
0 5
ci
10 15 20
ce
25 30
𝑥 = 387 h⋅m2
zone de condensation

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation / assèchement, méthode des pascal-jours
Règles en matière de condensation dans les parties opaques

• Dans la zone de condensation, pas de matériau présentant des risques de corrosion,


de moisissure ou de décomposition.
g
• En hiver, la quantité d’eau condensée < 1 h⋅m2
g
• Sur tout l’hiver, la quantité d’eau condensée < 500 m2
• Quantité d’eau se résorbant durant l’été
> quantité d’eau se condensant durant l’hiver

Dans les toitures chaudes, elle ne doit pas excéder sur


g
tout l’hiver 10 m2 dans la zone comprise entre la
couche d’isolation et celle d’étanchéité

La barrière de vapeur doit toujours se trouver du côté


chaud

Source: Soprema AG, toiture chaude avec EPS et végétalisation extensive (pare-vapeur, isolant, étanchéité)

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation / assèchement, méthode des pascal-jours
Condensation sur l’hiver
mg g
Eau condensée 𝑔𝑐 = 𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑖→𝑐𝑖 − 𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑐𝑒→𝑒 = 387 < 1 ⇒ OK!
h⋅m2 h⋅m2
dans le mur:
par heure 2ème règle

Eau condensée 24 h g g
mg
𝐺𝑐 = 387h⋅m 2⋅ ⋅60 j = 557.3 m2 > 500 ⇒ pas OK!
dans le mur sur 1j m2
l’hiver:
hiver Suisse 3ème règle

• Quantité d’eau se résorbant durant l’été


4ème règle
> quantité d’eau se condensant durant l’hiver

Comment déterminer la quantité d’eau qui se résorbe pendant l’été?

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation / assèchement, méthode des pascal-jours
Assèchement ou désorption estivale, une vérification de la 4ème règle

𝑝(𝑥) Hypothèses (pessimistes):


𝜃𝑖 = 12°C, 𝑝𝑣𝑎𝑝 (𝑥) 𝜃𝑒 = 12°C,
𝜑𝑖 = 70% 𝜑𝑒 = 70%
• 𝜃𝑒 = 𝜃𝑖 = 12°C, 𝜑𝑒 = 𝜑𝑖 = 70%
𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑖 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑒 • Dans la zone de condensation on a
= 979 Pa = 979 Pa 100% d’humidité relative et 12°C
𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑐𝑖→𝑖 𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑐𝑒→𝑒
Annexe A.2.2
7 cm 13 cm

0 cm ci ce 30 cm 𝑥

zone de condensation

0.13 mg
𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑐𝑒→𝑒 = 0.13 1399 − 979 = 420 h⋅m2 mg
g d ≐ 𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑐𝑖→𝑖 + 𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑐𝑒→𝑒 = 1200
0.13 mg h⋅m2
𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑐𝑖→𝑖 = 1399 − 979 = 780
0.07 h⋅m2

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation / assèchement, méthode des pascal-jours
Assèchement ou désorption estivale, une vérification de la 4ème règle
mg
Eau résorbée 𝑔𝑑 = 𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑐𝑖→𝑖 + 𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑐𝑒→𝑒 = 1200 h⋅m2
dans le mur:
par heure

Eau résorbée 24 h g g
mg
𝐺𝑑 = 1200 h⋅m 2 ⋅ ⋅90 j = 2592 ≫ 𝐺𝑐 = 557 ⇒ OK!
dans le mur sur 1j m2 m2
l’été:
été Suisse

• Quantité d’eau se résorbant durant l’été


4ème règle
> quantité d’eau se condensant durant l’hiver

Y-a-t-il un moyen de simplifier les calculs? Oui! Par la méthode des pascal-jours.

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation / assèchement, méthode des pascal-jours
Méthode des pascal-jours

Hypothèse:
int. 1 plan de condensation (c) à la limite de l’isolation
et du côté froid

Méthode:
ext. • Déterminer l’épaisseur de la couche d’air
équivalente intérieure 𝑆𝑖 et extérieure 𝑆𝑒 de
part de d’autre du plan de condensation
𝑆𝑖 c 𝑆𝑒 • La quantité d’eau condensée 𝐺𝑐 et la condition
d’assèchement dépendront de 𝑆𝑖 et 𝑆𝑒
Définition:
La couche d’air équivalente 𝑆𝑑𝑗 (m) pour chaque matériau d’épaisseur 𝑑𝑗 (m) est:
avec: au final: 𝑆𝑖 =
𝜆𝑣𝑎𝑝,𝑎𝑖𝑟 𝑖𝑛𝑡 𝑆𝑑𝑗
𝑆𝑑𝑗 = ⋅ 𝑑𝑗 mg
𝜆𝑣𝑎𝑝,𝑗 𝜆𝑣𝑎𝑝,𝑎𝑖𝑟 = 0.64 𝑆𝑒 = 𝑒𝑥𝑡 𝑆𝑑𝑗
h⋅m⋅Pa

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation / assèchement, méthode des pascal-jours
Méthode des pascal-jours, couche d’air équivalente

Questions:
Déterminer les couches d’air équivalentes de
- 10 cm de Brique de terre cuite creuse,
- 15 cm d’EPS,
- 0.2 mm de pare-vapeur en polyéthylène.

Indice:
𝜆𝑣𝑎𝑝,𝑎𝑖𝑟
Il est généralement tabulé 𝜇 = , et: 𝜆𝑣𝑎𝑝,𝑎𝑖𝑟
𝜆𝑣𝑎𝑝,𝑗 𝑆𝑑𝑗 = ⋅ 𝑑𝑗
𝜇𝑏𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒 = 15, 𝜇𝐸𝑃𝑆 = 60, 𝜇𝑃𝐸 = 100’000 𝜆𝑣𝑎𝑝,𝑗

Réponses:
- 10 cm de Brique (𝜇𝑏𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒 = 15): 1.5 m d’air Unités des 𝜆𝑣𝑎𝑝 : mg/(h ⋅ m ⋅ Pa)
- 15 cm d’EPS (𝜇𝐸𝑃𝑆 = 60): 9 m d’air on trouve aussi: mg/(h ⋅ m ⋅ mm Hg)
- 0.2 mm de PE (𝜇𝑃𝐸 = 100’000): 20 m d’air Unité de 𝜇: - (plus facile)

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation / assèchement, méthode des pascal-jours
Méthode des pascal-jours, quantité d’eau condensée

Eau condensée est donnée par:


int.
𝑔𝑐 ≐ 𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑖→𝑐 − 𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑐→𝑒 𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑐→𝑒

Avec les couches d’air équivalentes 𝑆𝑖 et 𝑆𝑒 : 𝐽𝑣𝑎𝑝,𝑖→𝑐


𝜆𝑣𝑎𝑝,𝑎𝑖𝑟 𝜆𝑣𝑎𝑝,𝑎𝑖𝑟 ext.
𝑔𝑐 = ⋅ 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑖 − 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑐 − ⋅ 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑐 − 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑒
𝑆𝑖 𝑆𝑒
𝑆𝑖 c 𝑆𝑒
Somme sur k heures d’hiver (d’où l’indice k):
𝑘
𝜆𝑣𝑎𝑝,𝑎𝑖𝑟 𝜆𝑣𝑎𝑝,𝑎𝑖𝑟
𝐺𝑐 = ⋅ 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑖 − 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑐 − ⋅ 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑐 − 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑒 =
𝑆𝑖 𝑗 𝑆𝑒 𝑗
𝑗=1
𝑘 𝑘
1 1 𝐴𝑘 𝐵𝑘
𝜆𝑣𝑎𝑝,𝑎𝑖𝑟 ⋅ 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑖 − 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑐 − 𝜆𝑣𝑎𝑝,𝑎𝑖𝑟 ⋅ 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑐 − 𝑝𝑣𝑎𝑝,𝑒 = −
𝑆𝑖 𝑗 𝑆𝑒 𝑗 𝑆𝑖 𝑆𝑒
𝑗=1 𝑗=1

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation / assèchement, méthode des pascal-jours
Méthode des pascal-jours, extrait du tableau des 𝐴𝑘 et 𝐵𝑘

g
𝐴𝑘 et 𝐵𝑘 tabulés en en fonction du lieu et de l’humidité relative intérieure
m

Pré-calculés au moyen des conditions climatiques du lieu pour un local chauffé à 20°C

Qu’en est-il de la désorption estivale? → régit par le paramètre 𝑚𝑗

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation / assèchement, méthode des pascal-jours
Méthode des pascal-jours, le paramètre 𝑚𝑗

Condensation annuelle donnée par:

𝐴𝑎 𝐵𝑎 Les valeurs de 𝐴𝑘 et 𝐵𝑘 sont remplacées


𝐺𝑐 = −
𝑆𝑖 𝑆𝑒 par leurs valeurs annuelles (indice a)

Condition pour l’assèchement complet du mur sur une année: 𝐺𝑐 ≤ 0

En mettant ces éléments ensemble on obtient:

𝐴𝑎 𝐵𝑎 𝐴𝑎 Inutile de tabuler 𝐴𝑎 et 𝐵𝑎 , on
𝐺𝑐 = − ≤0⇒ 𝑆𝑖 ≥ ⋅𝑆
𝑆𝑖 𝑆𝑒 𝐵𝑎 𝑒 donne directement le rapport des
𝑚𝑗 deux que l’on définit 𝑚𝑗

Au final, condition d’assèchement du mur: 𝑆𝑖 ≥ 𝑚𝑗 ⋅ 𝑆𝑒

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation / assèchement, méthode des pascal-jours
Méthode des pascal-jours, limites de la méthode

Méthode facile à utiliser, mais ne fonctionne pas sur certains cas pour lesquels
le plan de condensation n’est pas clair.

Rappel de l’hypothèse:
1 plan de condensation (c) à la limite
de l’isolation et du côté froid

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation / assèchement, méthode des pascal-jours
Limiter les risques de condensation dans les murs

Pour diminuer drastiquement les risques de


ext. condensation, on peut faire appel à une façade
ventilée

Ventilation du mur par une lame d’air du côté


froid de l’isolant

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation / assèchement, méthode des pascal-jours
Limiter les risques de condensation dans les toits

Pour les structures légères telles que les toitures

• Utiliser un pare-vapeur accolé à l’isolation du


côté chaud (intérieur)

Le pare-vapeur ralentit le flux de vapeur en


direction des zones plus froides de la structure (où
les risques de condensation sont les plus
importants)

Attention: Le pare-vapeur doit être parfaitement


scellé, même un infime petit trou pour générer
une importante condensation potentielle.

Source: Soprema AG, toiture chaude avec EPS et végétalisation extensive (pare-vapeur, isolant, étanchéité)

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Condensation / assèchement, méthode des pascal-jours
Résumé

Assèchement du mur en été 24 h 24 h


Gd = g d ⋅ ⋅ 90 j > 𝐺𝑐 = 𝑔𝑐 ⋅ ⋅ 60 j 4ème règle
1j 1j
12°C, 70% HR

Méthode des pascal-jours 𝐴𝑘 𝐵𝑘 g


𝐺𝑐 = − 𝐴𝑘 et 𝐵𝑘 tabulés en
Condensation 𝑆𝑖 𝑆𝑒 m

- Définition d’un plan de condensation → zones int et ext


- Calcul des couches d’air équivalentes → 𝑆𝑖 = 𝑖𝑛𝑡 𝑆𝑑𝑗 et 𝑆𝑒 = 𝑒𝑥𝑡 𝑆𝑑𝑗

Couche d’air équivalente pour 𝜆𝑣𝑎𝑝,𝑎𝑖𝑟


𝑆𝑑𝑗 = ⋅ 𝑑𝑗 = 𝜇 ⋅ 𝑑𝑗
chaque matériau 𝜆𝑣𝑎𝑝,𝑗

Méthode des pascal-jours


𝑆𝑖 ≥ 𝑚𝑗 ⋅ 𝑆𝑒 𝑚𝑗 tabulés
Condition d’assèchement

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Physique du Bâtiment III:

Partie 3: Accoustique

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Réflexion / absorption du son, isolation acoustique
Introduction – Rappel sur l’onde sonore

Perturbation mécanique du milieu dans le


sens de la propagation (longitudinale)

Exemple avec l’air:


→ Zones de compressions
(forte densité des molécules d’air)
→ Zones de dépressions
(faible densité des molécules d’air)

Pression atmosphérique 105 Pa


Seuil de l’audition ±2 ⋅ 10−5 Pa
Seuil de la douleur ±2 ⋅ 10 Pa

Source ponctuelle
→ Propagation d’ondes
sphériques

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Réflexion / absorption du son, isolation acoustique
Introduction – Rappel de l’échelle (logarithmique) du niveau sonore

Le niveau sonore 𝐿 dB se définit comme suit:

𝑃
𝐿 = 20 ⋅ log10
𝑃0

avec:

𝑃: Pression acoustique Pa
𝑃0 : Pression acoustique de référence,
en général au seuil de l’audition 𝑃0 =
2 ⋅ 10−5 Pa

Note:
La pression acoustique a les unités d’une force
N
par unité de surface: Pa = m2

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Réflexion / absorption du son, isolation acoustique
Introduction – Rappel de l’échelle du niveau sonore, fonction de la fréquence
niveau sonore (dB)

Le seuil de l’audition dépend de la fréquence sonore (et des personnes)

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Réflexion / absorption du son, isolation acoustique
Introduction – Rappel de l’échelle du niveau sonore, dB(A)

La pondération A est utilisée pour


corriger le niveau sonore en fonction de
la perception sonore

La perception humaine n’est pas la


même selon la fréquence de la source
(de même que le seuil de l’audition est
différent)

Le niveau sonore corrigé est dit


en dB(A)

Mesure en demi-octave
Octaves: 55, 110, 220, 440, 880, 1760 Hz

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Réflexion / absorption du son, isolation acoustique
Niveau sonore en fonction de la distance à la source
𝑑: distance à
la source (m)

durée du son: 𝑇≈0 𝑇→∞ 𝑇 ≅1à3s

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Réflexion / absorption du son, isolation acoustique
Temps de réverbération 𝑇𝑟

Définition:
Le temps de réverbération 𝑇𝑟 (s) est
définit comme le temps nécessaire à
une diminution de 60 dB du niveau
sonore depuis le déclenchement de la
source

Note: cela correspond à une


diminution d’un millième de la
pression acoustique

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Réflexion / absorption du son, isolation acoustique
Temps de réverbération 𝑇𝑟 (Program ODEON)

Amphithéâtre de Jerash Saint Irène (constantinople)

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Réflexion / absorption du son, isolation acoustique
Temps de réverbération 𝑇𝑟 - loi de (Wallace Clement) Sabine

Loi empirique
𝑇𝑟 : temps de réverbération (s)
𝑉
𝑇𝑟 = 0.163 ⋅ 𝑉: volume de la pièce m3
𝐴 𝐴: surface pondérée par le coefficient d’absorption m2
𝑛 𝑛: nombre de surfaces dans la pièce (-)
où: 𝐴= 𝛼𝑖 ⋅ 𝑆𝑖 𝛼𝑖 : coefficient d’absorption de la surface 𝑖 (-)
𝑖=1 𝑆𝑖 : aire de la surface 𝑖 m2

Question:
Déterminer le rapport 𝑉/𝐴 idéal pour une intelligibilité de 𝑇𝑟 ≅ 1.5 s

Réponse:
Le rapport 𝑉/𝐴 idéal est de ~ 10. Dans ce cas l’intelligibilité est dite optimale.

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Réflexion / absorption du son, isolation acoustique
Temps de réverbération 𝑇𝑟 - intelligibilité

Intelligibilité optimale de la parole :

• 𝑇𝑟 = 1 à 2 s

𝑇𝑟 → 0 s: chambre sourde idéale


absorption maximale des surfaces

𝑇𝑟 > 3 s: salle réverbérante


mauvaise intelligibilité
(Cathédrale: 𝑇𝑟 ≈ 10 s)

• Le bruit doit être contrôlé

Salle de classe max. 40 dB


Salle d’usage général max. 50 dB
→ protection contre les bruits (Cours 9)

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Réflexion / absorption du son, isolation acoustique
Temps de réverbération 𝑇𝑟 - absorbants et réflecteurs, salle de cours

Choix des absorbants et réflecteurs:


𝑉
• Temps de réverbération optimal (rapport 𝐴 idéal de
l’ordre de 10, où 𝐴 dépend des coefficients d’absorption)
• Eviter les risques d’écho (Δ𝑑 < 22 m)

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Réflexion / absorption du son, isolation acoustique
Temps de réverbération 𝑇𝑟 - absorbants et réflecteurs, salle de musique

• Eviter les formes rondes (concaves) qui


focalisent le son

• Niveau sonore suffisant en fond de salle

• Son harmonieux pour toutes les bandes de


fréquences

Appliquer la Loi de
Sabine par bande
d’octave pour le
choix des matériaux
(coefficients
d’absorption)

«Kleinen Hauses» der Staatstheater Stuttgart

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Réflexion / absorption du son, isolation acoustique
Temps de réverbération 𝑇𝑟 - choix des matériaux

Il est relativement aisé d’absorber les hautes


fréquences, avec des tentures ou des rideaux

Plus difficile d’absorber les basses fréquences


→ résonateurs plans

Fréquence de
résonnance propre

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Réflexion / absorption du son, isolation acoustique
Temps de réverbération 𝑇𝑟 - choix des matériaux

Salle de repos, de jeux, restaurant Bureaux


• les bruits peuvent parvenir de toutes parts, • on cherche à obtenir un temps de
• on privilégie les conversations en tête-à-tête réverbération moyen de 0.5 à 0.6 s
→ plafond absorbant (0.5 < 𝛼 < 0.8) → plafond absorbant (0.4 < 𝛼 < 0.5)

Exemple de plafond absorbant: Crépi acoustique projeté

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Réflexion / absorption du son, isolation acoustique
Résumé

Le temps de réverbération 𝑇𝑟 (s) est définit comme le


temps nécessaire à une diminution de 60 dB du niveau
sonore depuis le déclenchement de la source

Loi empirique de Sabine

𝑉 𝑛
𝑇𝑟 = 0.163 ⋅ 𝛼𝑖 : coefficient d’absorption de la
𝐴 où: 𝐴= 𝛼𝑖 ⋅ 𝑆𝑖
surface 𝑖 (-)
𝑖=1

Intelligibilité optimale pour 𝑇𝑟 = 1 à 2 s et niveau de bruit contrôlé

Optimiser les absorbants et réflecteurs en fonction de la pièce (bureau, restaurant, salle


de musique, salle de cours)

La loi de Sabine peut s’appliquer par bande d’octave

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Réflexion / absorption du son, isolation acoustique
Références

eduMedia: L’onde sonore

Norme IEC 61672 : 2003 Electroacoustics - sound level meters, International


Electrotechnical Commission

Recommandation biap 09/10-4 : Intelligibilité de la parole dans les salles de classe,


Bureau International d'Audiophonologie

WHO guidelines for community noise, 1999, World Health Organization

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Réflexion / absorption du son, isolation acoustique
Retour sur l’Exercice Série 8, Loi de Sabine – auditoire CE3

Volume: 1110 m3
Surface Coefficient d’absorption
Murs de 311 m2 0.05
Plafond de 207 m2 0.20
Sol de 214 m2 0.10
Auditeur de 1.8 m2 0.4

Avec 140 personnes: 𝑇𝑟 ≅ 1 s (80% d’intelligibilité)


Plein (200 personnes): 𝑇𝑟 ≅ 0.8 s
Vide (1 personne): 𝑇𝑟 ≅ 2.3 s
𝑉
L’unité de la constante: 𝑇𝑟 = 0.163 ⋅
𝐴 𝐴 m2 s
⇒ 0.163 = 𝑇𝑟 ⋅ =s⋅ 3 =
Exercice 2: 𝑉 m m
1) V + Tr => A, Aplafond = 0.1 * 450 , Areste = A – Aplafond.
2) V + Trlimite => Alimite ; Alimite – Areste= Aplafond, limite ; Aplafond, limite et S plafond => αlimite.
3) Sur le graphe on voit qu’un mode de projection ne satisfait cette limite qu’à partir de 3000Hz,
l’autre à partir de 600Hz.

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Protection contre les bruits extérieurs / intérieurs
Introduction – Le bruit, du son indésirable dans les bâtiments

A chaque bruit qui dérange, le corps se


met en état d'alerte :
→ hormones de stress (adrénaline ou
cortisol)
→ cœur bat plus rapidement
→ pression sanguine et la fréquence
respiratoire augmentent

Le bruit constant maintient cet état


d’alerte et peut rendre malade.

Le bruit réduit la valeur de biens


immobiliers et aboutit à une
ségrégation sociale dans les quartiers.

Source: Office Fédéral de l’Environnement

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Protection contre les bruits extérieurs / intérieurs
Introduction – Le bruit, limites admissibles à l’extérieur des bâtiments 𝐿𝑟 (dB)

Degré de sensibilité Valeur de planification Valeur limite Valeur d'alarme (VA)


(DS) (VP) d'immiscion (VLI) en dB(A)
en dB(A) en dB(A)
Jour Nuit Jour Nuit Jour Nuit
I Détente 50 40 55 45 65 60

II Habitation 55 45 60 50 70 65

III Habitation/artisanat 60 50 65 55 70 65

IV Industrie 65 55 70 60 75 70

𝐿𝑟 : niveau d’évaluation des immiscions de bruit extérieur (mesuré dans la rue)

Source: Ordonnance sur la protection contre le bruit (OPB) de 1986

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Protection contre les bruits extérieurs / intérieurs
Introduction – Le bruit, son évaluation à l’extérieur des bâtiments

Base de données sonBASE (Office Fédéral de l’Environnement (OFEV))

Les principales sources de bruit en Suisse (dans l’ordre du classement): circulation


routière, chemins de fer, aviation, installations de tir, l’industrie et l’artisanat,
chantiers, machines en tous genres, activités de la vie quotidienne

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Protection contre les bruits extérieurs / intérieurs
Protection contre le bruit à l’intérieur des bâtiments - Norme SIA 181:2006-C1

Source: Norme SIA 181:2006-C1, correction de 2007

3 niveaux de sensibilité au bruit:

Faible: atelier, cantine 30 à 35 dB


Moyenne: logement, bureau 25 à 30 dB
Elevée: hôpital, maison de retraite 20 à 25 dB

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Protection contre les bruits extérieurs / intérieurs
Niveau sonore extérieur versus intérieur

𝐿1 : niveau sonore émis (dB) 𝐿2 : niveau sonore perçu (dB)

Isolation acoustique brute (dB):


𝐷 = 𝐿1 − 𝐿2
Isolation acoustique normalisée (dB):
𝑇
𝐷𝑛𝑇 = 𝐿1 − 𝐿2 + 10 ⋅ log10 𝑇
0

𝑇: temps de réverbération du local (s)


𝑇0 = 0.5 s: temps de réverbération de référence

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Protection contre les bruits extérieurs / intérieurs
Niveau sonore extérieur versus intérieur, mesures in-situ

Isolation acoustique normalisée 𝐷𝑛𝑇 (dB):

𝑇
𝐷𝑛𝑇 = 𝐿1 − 𝐿2 + 10 ⋅ log10 𝑇
0

𝑇: temps de réverbération du local (s)


𝑇0 = 0.5 s: temps de réverbération de
référence (selon SIA 181:2006-C1)

Mesure selon plusieurs fréquences de niveau


sonore:
• La mesure d’isolation acoustique
normalisée 𝐷𝑛𝑇 → bande de 1/3 d’octave.
• L’isolation acoustique normalisée et pondérée 𝐷𝑛𝑇,𝑤 (dB) → ajuste une courbe de
référence 𝑁1 sur la mesure → choisit la valeur représentative à 500 Hz.

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Protection contre les bruits extérieurs / intérieurs
Niveau sonore extérieur versus intérieur, nouveau projet
Dans un nouveau projet → pas de mesures de 𝐷𝑛𝑇 → comment le lier avec des
mesures sur des matériaux en laboratoire ?

En laboratoire, il est mesuré l’indice


d’affaiblissement acoustique apparent
pondéré 𝑅𝑤 ′ (dB):

′ = 𝐿 − 𝐿 + 10 ⋅ log 𝑆
𝑅𝑤 1 2 𝐴

avec:
émetteur récepteur 𝑆: surface de la paroi de test m2
paroi de test 𝐴: surface pondérée par le coefficient
d’absorption m2

Note: l’indice est pondéré par bande de 1/3 d’octave (comme pour le 𝐷𝑛𝑇,𝑤 )
′ et 𝐷
Comment lier 𝑅𝑤 𝑛𝑇,𝑤 ? grâce à la loi de Sabine

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Protection contre les bruits extérieurs / intérieurs

Niveau sonore extérieur versus intérieur, lien entre 𝐷𝑛𝑇,𝑤 et 𝑅𝑤
Rappel: loi de Sabine
𝑉 𝑉 ′
𝑇𝑟 = 0.163 ⋅ 𝐴 ⇒ 𝐴 = 0.163 ⋅ dans l’équation de 𝑅𝑤
𝑇𝑟

′ = 𝐿 − 𝐿 + 10 ⋅ log 𝑆 𝑆 𝑇𝑟
𝑅𝑤 1 2 = 𝐿1 − 𝐿2 + 10 ⋅ log ⋅
𝐴 0.163 𝑉

𝑇𝑟 𝑇 ⋅𝑆
0
= 𝐿1 − 𝐿2 + 10 ⋅ log ⋅ 0.163⋅𝑉
𝑇0

𝑇𝑟 𝑇0 ⋅𝑆
= 𝐿1 − 𝐿2 + 10 ⋅ log + 10 ⋅ log
𝑇0 0.163⋅𝑉

𝐷𝑛𝑇,𝑤 𝐶
Au final:
′ =𝐷
𝑅𝑤 avec 𝐶: correction liée au volume (dB)
𝑛𝑇,𝑤 + 𝐶

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Protection contre les bruits extérieurs / intérieurs
′ :𝐶
Niveau sonore extérieur versus intérieur, lien entre 𝐷𝑛𝑇,𝑤 et 𝑅𝑤
Correction liée au volume (dB)

𝑇0 ⋅ 𝑆 avec:
𝐶 = 10 ⋅ log 𝑆: aire des parois de la pièce, qui
0.163 ⋅ 𝑉
transmette le bruit m2
𝑉: volume de la pièce m3
Fonction linéaire par morceaux car:

𝑇0 = 0.5 s
si 𝑉 ≤ 100 m3

𝑇0 = 𝑉/400 s
si 100 ≤ 𝑉 ≤ 2500 m3

𝑇0 = 2.5 s
si 𝑉 ≥ 2500 m3

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Protection contre les bruits extérieurs / intérieurs
Utilisation pratique par l’architecte, marche à suivre

- L’immiscion de bruit extérieur 𝐿𝑟


- La sensibilité au bruit du local par
son affectation

- L’exigence de protection contre le


bruit aérien extérieur 𝐷𝑒 (Tableau 3,
Norme SIA 181:2006-C1). Cette
𝑫𝒏𝑻,𝒘 = 𝟒𝟎 𝐝𝐁 exigence devra être satisfaite par le
𝐷𝑛𝑇,𝑤 .

- Le facteur de correction du local 𝐶.


𝑹′𝒘 = 𝑫𝒏𝑻,𝒘 + 𝑪

- Le 𝑅𝑤 , qui va aiguiller le choix de la
façade
Choix de la façade

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Protection contre les bruits extérieurs / intérieurs

Choix de la façade, exemples de 𝑅𝑤 pour les parties opaques

Les parties opaques →


généralement un bon indice
d’affaiblissement acoustique

apparent et pondéré 𝑅𝑤

Exemple:

𝐿𝑟 = 65 dB (milieu urbain, nuit)


Sensibilité moyenne (logement)
→ Exigence 𝐷𝑒 = 40 dB
Pour un local standard 𝐶 = 0
→ 𝑅𝑤′ = 40 dB

Quel est l’élément faible de


l’enveloppe?
→ parties transparentes

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Protection contre les bruits extérieurs / intérieurs

Choix de la façade, exemples de 𝑅𝑤 pour les parties transparentes

L’élément le plus faible définit la qualité de l’ensemble (maillon faible).


Un bâtiment c’est opaque et transparent → comment les combiner?

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Protection contre les bruits extérieurs / intérieurs

Combinaison de 𝑅𝑤 pour parties opaques et transparentes

Diagramme de combinaison

𝑆1 : Surface opaque m2
𝑆2 : Surface transparente m2

′ de la surface opaque dB
𝑅1 : 𝑅𝑤
′ de la surface transparente dB
𝑅2 : 𝑅𝑤

′ de l’indice le plus
Δ: Diminution de 𝑅𝑤
élevé dB

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Protection contre les bruits extérieurs / intérieurs
Résumé, protection acoustique d’une construction
0. Phase préliminaire
• Evaluation des nuisances extérieures (𝐿𝑟 )
1. Avant-projet
• Déterminer la sensibilité au bruit des différents locaux
• En déduire les niveaux d’exigence (𝐷𝑒 , Tableau 3 norme SIA 181:2006-C1)
• Tenir compte de ces exigences dans:
• l’implantation du bâtiment et l’organisation du plan de de la coupe

2. Projet

• Choisir les éléments constructifs (𝑅𝑤 = 𝐷𝑛𝑇,𝑤 + 𝐶)
• Etudier les détails (combinaison d’éléments opaques et transparents)

3. Exécution
• Contrôler l’exécution des travaux Architecte (Ve siècle av. J.-C.):
αρχι - 'archi', chef de –
4. Réception τεκτων - 'tekton', charpentier
• Contrôles et mesures éventuelles

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Protection contre les bruits extérieurs / intérieurs
Références

Burden of disease from environmental noise. Quantification of healthy life years lost
in Europe. World Health Organization, 2011

Valeurs limites d’exposition au bruit, Office Fédéral de l’Environnement

Ordonnance du 15 décembre 1986 sur la protection contre le bruit (OPB),


Confédération Suisse

Protection contre le bruit dans le bâtiment, Norme SIA 181:2006

Physique du Bâtiment III


André Kostro
Protection contre les bruits extérieurs / intérieurs
Retour sur l’Exercice Série 9 – Propriétés acoustiques d’une salle de séminaire

Combinaison de panneaux métalliques 𝑅𝑤 = 40 dB et
′ ′
de vitrages 𝑅𝑤 = 32 dB par diagramme → 𝑅𝑤 = 36 dB

Correction liée au volume: 𝐶 = 2.5 dB

La protection offerte est de: ′


′ − 𝐶 = 33.5 dB 𝑅𝑤 = 𝐷𝑛𝑇,𝑤 + 𝐶
𝐷𝑛𝑇,𝑤 = 𝑅𝑤

Pour une salle de séminaire:


sensibilité moyenne, de jour

Si 𝐿𝑟 = 35 dB ⇒ 𝐷𝑒 = 27 dB
Si 𝐿𝑟 = 67 dB ⇒ 𝐷𝑒 = 34 dB

En milieu urbain, la protection


contre le bruit est insuffisante.

Physique du Bâtiment III


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Protection contre les bruits de choc, installation techniques
Introduction – Les différents types de bruit

①: Bruits extérieurs (Cours 9)

②-③-④: Bruits intérieurs (aériens, chocs et installations techniques) → Cours 10

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Protection contre les bruits de choc, installation techniques
Protection contre le bruit aérien intérieur 𝐷𝑖 (dB) - Norme SIA 181:2006-C1

Faible: 30 à 35 dB / Moyenne: 25 à 30 dB / Elevée: 20 à 25 dB


Source: Norme SIA 181:2006-C1, correction de 2007

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Protection contre les bruits de choc, installation techniques
Bruits aériens intérieurs – méthode similaire aux bruits aériens extérieurs

- Degré de nuisance du local d’émission


selon le genre et l’utilisation (faible,
modéré, fort, très fort).

- La sensibilité au bruit du local de


réception par son affectation (faible,
moyenne, élevée).

- L’exigence de protection contre le bruit


𝑫𝒏𝑻,𝒘 aérien intérieur 𝐷𝑖 (Tableau 4, Norme SIA
181:2006-C1) devra être satisfaite par le
𝐷𝑛𝑇,𝑤 .
𝑹′𝒘 = 𝑫𝒏𝑻,𝒘 + 𝑪
- Le facteur de correction du local 𝐶.
′ , qui va aiguiller le choix du type
- Le 𝑅𝑤
Choix du type de cloison
de cloison.

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Protection contre les bruits de choc, installation techniques

Bruits aériens intérieurs – Exemples de 𝑅𝑤 de portes

Les portes sont en général les éléments faibles des murs de séparation (maillon faible).
→ Le diagramme de combinaison des 𝑅𝑤 ′ s’utilise pour les cloisons et portes.

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Protection contre les bruits de choc, installation techniques

Bruits aériens intérieurs – Exemple de combinaison de 𝑅𝑤 : faux-plafonds

𝑆1 : Surface de cloison m2
𝑆2 : Surface de faux-plafond m2
𝑆1
= 8.7
𝑆2
𝑅1 − 𝑅2 = 30 dB
′ = 50 − 20 = 30 dB
⇒ Δ = 20 dB ⇒ 𝑅𝑤

Affaiblissement de l’isolation acoustique

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Protection contre les bruits de choc, installation techniques
Bruits aériens intérieurs – Règles principales
• Une paroi doit être homogène et sans
partie faible (conduit de ventilation)
• Les cloisons doivent reposer sur la dalle
de structure et non sur la chape
flottante
• Elle doivent relier d’une dalle à l’autre
(pas de faux-plafonds)
• Les deux faces d’une cloisons doivent être recouvertes
d’un enduit soigné (au moins 15 mm d’épaisseur)
• Pour les cloisons doubles:
• On choisira des éléments de construction de nature et
de poids différents
• Les deux élément seront montés sur une semelle
élastique reposant sur la structure (chape bitumée
d’au moins 4 mm d’épaisseur)
• Toute liaison rigide doit être évitée

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Protection contre les bruits de choc, installation techniques
Bruits de chocs – Méthode d’évaluation avec une machine à frapper

• 𝐿′𝑛𝑇,𝑤 : niveau du bruit de choc standardisé et pondéré (dB) → satisfaisant?

• Dans ce cas on ne caractérise pas la protection requise (Di ou De), mais le


niveau de bruit admis (L’)

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Protection contre les bruits de choc, installation techniques
Bruits de chocs – Bruit de choc standardisé et pondéré 𝐿′𝑛𝑇,𝑤 – SIA 181:2006-C1

→ Niveau de bruit
maximum admissible:

𝐿′𝑛𝑇,𝑤 ≤ 𝐿′

Si le niveau n’est pas


satisfaisant, il faut un
complément à la dalle
brute.

→ corriger cette valeur


pour tenir compte du local
par le paramètre 𝐵 (sans
Source: Norme SIA 181:2006-C1, correction de 2007
réverbération).

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Protection contre les bruits de choc, installation techniques
Bruits de chocs – Bruit de choc normalisé et pondéré 𝐿′𝑛,𝑤 avec la correction B

Correction pour le local d’intérêt 𝐵 (dB):

𝐿′𝑛,𝑤 = 𝐿′𝑛𝑇,𝑤 + 𝐵

avec:

𝐵 = 10 ⋅ log 𝑉 − 15
si 𝑉 ≤ 100 m3

𝐵 = 5 ⋅ log 𝑉 + 5
si 100 ≤ 𝑉 ≤ 2500 m3

𝐵 = 10 ⋅ log 𝑉 − 22
Cette relation permet de caractériser la si 𝑉 ≥ 2500 m3
protection contre les bruits de chocs d’un
élément de construction (sans réverbération) où 𝑉 est le volume du local d’intérêt m3

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Protection contre les bruits de choc, installation techniques
Bruits de chocs – Complément à l’indice normalisé et pondéré de la dalle Δ𝐿𝑤

Le niveau de bruit de choc


normalisé et pondéré 𝐿′𝑛,𝑤
calculé précédemment est
comparé à celui de la dalle
brute 𝐿′𝑛,𝑟,0,𝑤 .

Le complément minimum à la
dalle brute (dB) est donc de:

Δ𝐿𝑤 = 𝐿′𝑛,𝑟,0,𝑤 − 𝐿′𝑛,𝑤

Source: Norme SIA 181:2006-C1, correction de 2007

Notes: - si Δ𝐿𝑤 ≤ 0 alors aucun complément n’est nécessaire


- cette méthode n’est pas valide pour les planchers légers
(dans ce cas, voir ISO 140-11)

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Protection contre les bruits de choc, installation techniques
Bruits de chocs – Exemple
Sensibilité au bruit: Moyenne logement
Halle de gym (Tableau 5, SIA 181):
Nuisance forte: 𝐿′ = 48 dB

Nous posons: 𝐿′𝑛𝑇,𝑤 ≤ 𝐿′ = 48 dB

Local d’intérêt de 30 m3 : 𝐵 = 0 dB
⇒ 𝐿′𝑛,𝑤 = 𝐿′𝑛𝑇,𝑤 + 𝐵 ≤ 48 dB

Dalle de 22 cm de béton:
𝐿′𝑛,𝑟,0,𝑤 = 68 dB

Complément (minimum) à la dalle:


Δ𝐿𝑤 = 𝐿′𝑛,𝑟,0,𝑤 − 𝐿′𝑛,𝑤
≥ 68 − 48 = 20 dB

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Protection contre les bruits de choc, installation techniques
Bruits des installations techniques, en bref
1. Sanitaires
• choix d’appareils silencieux
• désolidarisation des appareils et
conduits de la structure du bâtiment
• isolation acoustique entre salles de
bains et chambres à coucher (hôtels)

2. Chaufferie
• choix d’appareils silencieux
• pose de blocs contre les vibrations,
• éloigner la chaufferie des pièces de
repos
• isolation acoustique du local (murs et
dalle)

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Protection contre les bruits de choc, installation techniques
Bruits des installations techniques, en bref
3. Ascenseurs
• éloigner la machinerie des zones
sensibles
• éléments antivibratoires entre les
moteurs, rails et poulies et la
structure du bâtiment
• désolidariser la cage des structures
• choisir des portes silencieuses
• isolation acoustique du local des
machines
• isolation acoustique suffisante entre
la cage et les pièces adjacentes

4. Conduits de ventilation
• utiliser des chicanes acoustiques Aéroconvecteurs
extérieurs

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Protection contre les bruits de choc, installation techniques
Résumé
Protection contre le bruit aérien intérieur 𝐷𝑖 (dB) - Norme SIA 181:2006-C1
→ Tableau 4 de la norme, calcul similaire au bruit aérien extérieur

Protection contre le bruit des chocs 𝐿′ (dB) - Norme SIA 181:2006-C1


→ Tableau 5 de la norme, maximum admissible pour 𝐿′𝑛𝑇,𝑤
• 𝐿′𝑛𝑇,𝑤 : niveau de bruit de choc standardisé et pondéré (dB) → satisfaisant? Si non:

• Correction pour le local: 𝐿′𝑛,𝑤 = 𝐿′𝑛𝑇,𝑤 + 𝐵 (enlever la réverbération)

• Complément à l’indice de la dalle brute: Δ𝐿𝑤 = 𝐿′𝑛,𝑟,0,𝑤 − 𝐿′𝑛,𝑤


→ choix du revêtement de sol

Protection contre le bruit des installations techniques


→ Règles essentielles pour les sanitaires, chaufferie, les ascenseurs et les conduits de
ventilation

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Protection contre les bruits de choc, installation techniques
Références

Ordonnance du 15 décembre 1986 sur la protection contre le bruit (OPB),


Confédération Suisse

Protection contre le bruit dans le bâtiment, Norme SIA 181:2006

PARTIE II. Principaux indices d’acoustique de bâtiment, Francis Fontanez ingénierie


acoustique

Physique du Bâtiment III


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Physique du Bâtiment III:

Partie 4: Thermocinetique

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Protection contre les bruits de choc, installation techniques
Retour sur l’Exercice Série 10 – Propriétés acoustiques d’un cabinet médical

Correction liée au volume: 𝐶 = −2 dB ′


𝑅𝑤 = 𝐷𝑛𝑇,𝑤 + 𝐶

Pour une salle de


consultation:
sensibilité élevé

Local d’émission: salle peu


bruyante ⇒ 𝐷𝑖 = 52 dB
Tableau 4 Le mur de séparation doit
- SIA 181:2006 ′ = 50 dB
donc avoir: 𝑅𝑤

′ = 55 dB et de porte pour obtenir 𝑅 ′ = 50 dB avec


Combinaison de cloison 𝑅𝑤 𝑤
𝑆1 /𝑆2 = 6 et Δ = 55 − 50 = 5 dB par diagramme
′ = 55 − 12 = 43 dB pour la porte → aiguille le choix d’une porte
→ 𝑅𝑤

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Thermocinétique
Introduction – rappel sur la résistance thermique et le flux de chaleur
La résistance thermique d’un solide → conduction uniquement

𝑑𝑗 𝑅𝑗 : résistance thermique de la couche 𝑗 (m2 ⋅ K) W


𝑅𝑗 = 𝑑𝑗 : épaisseur de la couche 𝑗 (m)
𝜆𝑗
𝜆𝑗 : conductivité thermique de la couche 𝑗 W (m ⋅ K)

Détermination de la conductivité thermique 𝜆:


𝜃𝑠𝑒 𝜃𝑠𝑖
𝜆 Flux de chaleur dans
𝐽𝑠,𝑠𝑒→𝑠𝑖 = ⋅ (𝜃𝑠𝑒 − 𝜃𝑠𝑖 ) le solide W m2
𝑑
𝐽𝑠,𝑠𝑒→𝑠𝑖
• Chauffer électriquement la surface extérieure

stationnaire
à 𝜃𝑠𝑒 (°C) fixée et constante et refroidir la 𝑑

régime
surface intérieure à 𝜃𝑠𝑖 (°C) fixée et constante
• Mesurer 𝑑 (m) et 𝐽𝑠,𝑠𝑖→𝑠𝑒 W m2 𝜃𝑠𝑒/𝑠𝑖 : température de
surface ext./int. (°C)
→ Que se passe-t-il en régime dynamique?

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Thermocinétique
Introduction – deux exemples de régimes dynamiques
• Régime stationnaire: 𝜃𝑠𝑖 et 𝜃𝑠𝑒 sont constants par rapport au temps (équilibre)

• Régime dynamique: 𝜃𝑠𝑖 (𝑡) et 𝜃𝑠𝑒 (𝑡) varient en fonction du temps 𝑡 (s)

Exemple 1: protection coupe feu Exemple 2: variation journalière de


température

→ Quelles sont les équations qui régissent le système physique?

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Thermocinétique
Equation originale du flux de chaleur

𝜆 Flux de chaleur dans


𝐽𝑠,𝑠𝑒→𝑠𝑖 = ⋅ (𝜃𝑠𝑒 − 𝜃𝑠𝑖 ) le solide W m2
𝑑

Equation originale de Fourier (1772-1837):

𝑑 𝜃𝑠𝑖 − 𝜃𝑠𝑒 𝜃𝑠𝑒 − 𝜃𝑠𝑖


𝐽𝑠 = −𝜆 ⋅ 𝜃 ⇒ 𝐽𝑠,𝑠𝑒→𝑠𝑖 = −𝜆 ⋅ = +𝜆 ⋅
𝑑𝑥 Δ𝑥 Δ𝑥

Approximation linéaire de la dérivée, valable lorsque


𝜃𝑠𝑒 𝜃𝑠𝑖 Δ𝑥 → 0, acceptable pour de faibles épaisseurs

Quelle autre approximation utilisons nous dans ce solide?


𝐽𝑠,𝑠𝑒→𝑠𝑖
→ Pas de stockage de chaleur
→ Besoin de: équation de conservation de l’énergie
𝑥

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Thermocinétique
Equation de la conservation de l’énergie
Dans un volume 𝑉, l’énergie stockée/perdue est due au flux de chaleur

J
Δ Δ 𝑢: énergie interne m3
𝜃𝑠𝑒 (𝑡) 𝑉 𝜃𝑠𝑖 (𝑡) 𝑢 =− 𝐽
Δ𝑡 Δ𝑥 𝑠 𝐽𝑆 : flux de chaleur
W
m2

𝐽𝑠,𝑠𝑒→𝑠𝑖 kg
avec: 𝑢 = 𝜌 ⋅ 𝐶𝑝 ∙ 𝜃 𝜌: masse volumique m3
J
𝐶𝑝 : chaleur spécifique
𝑥 kg⋅K

Dans un volume 𝑉, le flux de chaleur 𝐽𝑆 est donné par l’équation de Fourier (EF)

Δ Δ Δ2 L’équation de
(EF): 𝐽𝑆 = −𝜆 ⋅ 𝜃 ⇒ 𝜌 ⋅ 𝐶𝑝 ∙ 𝜃 − 𝜆 ⋅ 2 (𝜃) = 0
Δ𝑥 Δ𝑡 Δ𝑥 la chaleur

(sans terme source)

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Thermocinétique
Equation de la chaleur – le paramètre de base
Dans un volume 𝑉, nous définissions la diffusivité thermique 𝑎 m2 /s

Δ Δ2
𝜌 ⋅ 𝐶𝑝 ∙ 𝜃 − 𝜆 ⋅ 2 (𝜃) = 0
Δ𝑡 Δ𝑥 𝜃𝑠𝑒 (𝑡) 𝑉 𝜃𝑠𝑖 (𝑡)

Δ 𝜆 Δ2 𝐽𝑠,𝑠𝑒→𝑠𝑖
𝜃 − ⋅ (𝜃) = 0
Δ𝑡 𝜌 ⋅ 𝐶𝑝 Δ𝑥 2
𝑎 𝑥

𝜆
La diffusivité thermique 𝑎 = 𝜌⋅𝐶 m2 /s est une fonction des trois paramètres
𝑝
physiques de base d’un solide (conductivité, masse volumique et chaleur spécifique).

Note: Ces trois paramètres sont considérée comme constants dans le volume 𝑉 et
vont avoir une importance cruciale dans le comportement thermique.

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Thermocinétique
Equation de la chaleur – la profondeur de pénétration
Dans un volume 𝑉, nous définissions la profondeur de pénétration 𝛿 m

La profondeur de pénétration 𝛿 (ou profondeur de


𝜃𝑠𝑒 (𝑡) 𝑉 𝜃𝑠𝑖 (𝑡) peau thermique) est la profondeur à laquelle
l'amplitude du signal est amortie d'un facteur e
(soit 37% de l’amplitude)
𝐽𝑠,𝑠𝑒→𝑠𝑖

En toute généralité: 𝛿 ∝ 𝑎⋅𝑡


𝑥
où 𝑡: temps caractéristique de la perturbation (s)
𝛿

En fonction de la perturbation de 𝜃𝑠𝑒 , et dans un milieu semi-infini, on a:


• 𝛿 = 𝑎 ⋅ 𝑡 pour une augmentation subite de la température (Heaviside)
𝑎⋅𝑇
• 𝛿= pour une perturbation harmonique de la température de période 𝑇 (s)
𝜋

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Thermocinétique
Profondeur de pénétration – l’exemple de la porte coupe feu

Augmentation subite de la température


suite à un feu déclaré: 𝜃𝑠𝑒 passe de 20°C à
500°C (fonction Heaviside).

Le feu maintient 𝜃𝑠𝑒 constante au fil du


temps. 𝛿 = 𝑎⋅𝑡

Question: 𝐷 =4 𝛿
Quelle doit être la diffusivité thermique 𝑎
d’une porte coupe feu de 60 mm pour
résister pendant une heure ?

Réponse:
𝛿2 (0.06 /4)2 −8 𝑚2
on obtient 𝑎 = ≤ = 6.3 .
𝑡 3600 𝑠

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Thermocinétique
Profondeur de pénétration – l’exemple de la perturbation harmonique journalière
𝛿

Δ𝜃0 𝑉, 𝑎
𝜃𝑠𝑒 (𝑡)
milieu
… semi-
𝜃(𝑥, 𝑡) infini

𝑇: période (s)
𝑥

Exemple: Maison passive avec gains solaires → variation maximale de 4°C sur T = 24 h

W kg J 𝜆 m2 𝑎⋅𝑇
𝜆 𝜌 𝐶𝑝 𝑎 = 𝛿 = m
m⋅K m3 kg⋅K 𝜌⋅𝐶𝑝 s 𝜋

Béton 2.1 2400 850 1.030 ⋅ 10−6 0.17

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Thermocinétique
Profondeur de pénétration – perturbation harmonique journalière
Profondeur de pénétration 𝛿 m pour différents matériaux pour 𝑇 = 24 h

conductivité masse chaleur diffusivité profondeur de Capacité de


thermique volumique spécifique thermique pénétration stockage
W kg J m 2 kJ
𝜆 𝜌 3
𝐶𝑝 kg⋅K 𝑎 𝛿 m 𝜌 ∙ 𝐶𝑝 ∙ 𝛿 2
m⋅K m s m ⋅K

Béton 2.1 2400 850 1.030 ⋅ 10−6 0.17 346.8


Bois 0.13 500 1598 1.627 ⋅ 10−7 0.07 55.9
Brique TC 0.35 1100 900 3.535 ⋅ 10−7 0.10 99.0
Granit 2.8 2600 1001 1.076 ⋅ 10−6 0.17 442.4
EPS 0.042 15 1400 1.999 ⋅ 10−6 0.23 4.8

La profondeur de pénétration ne dépasse pas quelques dizaines de centimètres


→ capacité de stockage thermique limitée et liée à la zone thermiquement active

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Thermocinétique
Profondeur de pénétration – l’exemple de la perturbation harmonique journalière
𝛿

Δ𝜃0 𝑉, 𝑎
𝜃𝑠𝑒 (𝑡)
milieu
… semi-
𝜃(𝑥, 𝑡) infini

𝑇: période (s)
𝑥

Amortissement exponentiel de l’amplitude 𝜈: 𝜈(𝑥) = e𝑥/𝛿

L’amplitude de la perturbation devient: Δ𝜃0 2 2


Δ𝜃 𝑥 = 𝛿 = = ≅ ≅ 0.74°C
𝜈(𝛿) e 2.72
Δ𝜃0
Δ𝜃 𝑥 = Δ𝜃0 2
𝜈(𝑥) Δ𝜃 𝑥 = 3𝛿 = = 3 ≅ 0.01°C
𝜈(3𝛿) e

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Thermocinétique
Profondeur de pénétration – l’exemple de la perturbation harmonique journalière
𝛿

Δ𝜃0 𝑉, 𝑎
𝜃𝑠𝑒 (𝑡)
milieu
… semi-
𝜃(𝑥, 𝑡) infini

𝑇: période (s)
𝑥
𝑇 𝑥
Déphasage de l’amplitude 𝜂 s avec 𝑇 s : 𝜂(𝑥) = ⋅
2𝜋 𝛿
Le temps (ou retard) pour que le maximum de l’amplitude atteigne 𝑥 = 𝛿 et 𝑥 = 3𝛿:

𝑇 𝛿 24 h 𝑇 3𝛿 24 h
𝜂(𝛿) = ⋅ = ≅ 3.8 h 𝜂 3𝛿 = ⋅ = ⋅ 3 ≅ 11.5 h
2𝜋 𝛿 2𝜋 2𝜋 𝛿 2𝜋

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Thermocinétique
Profondeur de pénétration – le stockage journalier dans le mur

Capacité de stockage du mur en Par expérience, on assiste à un


fonction de son épaisseur plafond vers ~400 kJ/m2
granit → inutile de faire des murs trop
béton épais dans l’espoir de stocker plus
d’énergie
brique
La densité des murs intervient
dans l’énergie stockée
bois
→ préférer des constructions de
types massives (lourdes) pour
Note: 1.5 cm de plâtre sur les
stocker plus de chaleur
deux côtés → trait-tirés
→ préférer des murs bruts (sauf
bois) car le plâtre isole de la
température de l’air

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Thermocinétique
Limite du stockage thermique au niveau du bâtiment

La surface du mur en contact


avec l’air intérieur intervient
dans l’énergie stockée

→ maximiser la surface de mur


en contact avec l’air intérieur

→ minimiser les faux-plafonds,


faux planchers et murs légers
de séparation (isolent de la
possibilité de stockage dans la
masse lourde du bâtiment)

→ il est possible de faire des


économie de chauffage grâce
au stockage de chaleur

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Thermocinétique
Résumé
Comportement thermique dynamique régit par Δ 𝜆 Δ2
l’équation de la chaleur dont le paramètre 𝜃 − ⋅ (𝜃) = 0
Δ𝑡 𝜌 ⋅ 𝐶𝑝 Δ𝑥 2
principal est la diffusivité thermique 𝑎 (m2 /s) 𝑎

La profondeur de pénétration 𝛿 (ou 𝛿 = 𝑎⋅𝑡 Variation subite


profondeur de peau thermique) correspond à (Heaviside)
la zone thermiquement active du volume 𝑉 Variation
soumise à une variation de température 𝑎⋅𝑇
harmonique de 𝛿=
extérieure 𝜃𝑠𝑒 (𝑡). Dans un milieu semi-infini → 𝜋
période 𝑇

La capacité maximale de stockage thermique par unité de surface est ∝ 𝜌 ⋅ 𝐶𝑝 ⋅ 𝛿:


• Dans les matériaux de construction, 𝛿 ne dépasse pas quelques dizaines de
centimètres. Il est donc inutile de faire des murs trop épais.
• Choisir des matériaux lourds et maximiser la surface en contact avec l’air intérieur.
Les faux plafonds, faux planchers et murs légers isolent de la possibilité de stockage
thermique. Ils sont donc à éviter car le stockage permet des économies d’énergie.

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