La référence de l’industrie des polymères au Québec

Polymères Québec mars 2024

Le plastique recyclé
pave la voie du futur
en Gaspésie

OPPORTUNITÉS COMMERCIALES ET MARCHÉS ÉMERGENTS

pour les manufacturiers de plastiques et composites
DES TECHNOLOGIES OPTIQUES ÉMERGENTES
transforment les systèmes de vision pour un contrôle de la qualité unique
GARDER VOS EMPLOYÉS PRÈS DE VOUS :
des solutions à considérer dans une conjoncture particulière
L’Innoparc Lévis
L’endroit idéal pour faire grandir votre entreprise
Inspirant et attractif, l’Innoparc Lévis offre aux entreprises innovantes un
environnement d’affaires qui favorise la collaboration et les synergies. Situé au cœur
de l’activité économique effervescente de Lévis, l’Innoparc compte un immense parc
naturel, des sentiers de randonnée et de vélo de montagne, ainsi qu’une piste cyclable.
Des terrains sont disponibles pour accueillir votre entreprise.
Vous pouvez également profiter de l’opportunité de location d’espaces de superficies
variables qui seront disponibles à l’hiver 2024-2025.

Contactez-nous pour connaître les possibilités !

developpementeconomique@ville.levis.qc.ca

courantlevis.com/innoparc
Polymères Québec
Le magazine Polymères Québec offre de l’information ciblée pour les besoins des
acteurs de l’industrie des plastiques et des matériaux composites au Québec.
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Recyclable
polymeresquebec.com
Vol. 2 N° 1 Mars 2024
MOT DU RÉDACTEUR EN CHEF
Chers lecteurs et passionnés de l’univers des polymères,
En tant que rédacteur en chef de Polymères Québec, c’est
avec un enthousiasme renouvelé que je vous présente notre
édition de mars 2024, une édition qui marque non seulement
un nouveau chapitre dans notre exploration continue des
avancées dans le domaine des polymères, mais aussi un jalon
important dans notre engagement envers l’innovation et le
développement durable.
Dans ce numéro, nous mettons notamment en lumière un projet pilote audacieux et
prometteur, mené par la Régie intermunicipale de traitement des matières résiduelles de
la Gaspésie, qui illustre parfaitement l’intersection entre la technologie des polymères et
les enjeux environnementaux actuels. Ce projet, qui intègre la matière plastique recyclée
dans l’asphalte pour les routes, n’est pas seulement une prouesse technique, mais aussi
un modèle d’économie circulaire appliquée, ouvrant la voie à des applications innovantes
dans le secteur des infrastructures et au-delà.
Ce développement représente une opportunité exceptionnelle de réfléchir à la manière
dont les polymères recyclés peuvent être intégrés dans de nouveaux produits et
applications. C’est une invitation à repenser les processus de production, à favoriser
l’éco-conception et à participer activement à la réduction de l’empreinte écologique de
notre industrie.
Dans ce numéro, vous trouverez également des articles de fond, des entrevues d’experts
et des analyses qui vous aideront à rester à la pointe de l’actualité dans notre secteur.
Nous explorons les dernières tendances, les défis et les opportunités qui façonnent
l’avenir des polymères, avec un accent particulier sur les innovations qui transforment
notre industrie.
Je tiens à remercier chacun d’entre vous pour votre soutien continu et votre engagement
envers Polymères Québec. Votre passion pour l’innovation et votre dévouement à
l’excellence sont la force motrice qui nous pousse à aller de l’avant et à continuer à
fournir un contenu de qualité qui informe, inspire et influence. J’en profite pour vous
inviter à joindre notre créneau d’excellence Alliance Polymères Québec qui est le porte-
étendard, avec ses nombreux collaborateurs et partenaires, de ce magazine unique.
Joindre Alliance Polymères Québec, un catalyseur d’innovation et un facilitateur de
croissance durable, c’est s’ouvrir à une collaboration innovante et durable pour être
plus concurrentiel.
Ensemble, explorons les possibilités infinies que les plastiques et les matériaux compo­
sites ainsi que leurs applications peuvent offrir, et travaillons à construire un avenir plus
durable et innovant.
Cordialement,
Simon Chrétien, M.Sc.
schretien@alliancepolymeres.org
MARS 2024 | Polymères Québec 3
Table des matières
5 
Le saviez-vous ?
30 
Nous sommes plasturgistes et écolos

6 
Nouvelles en bref
32 
L a course aux ceintures « Lean » :
Est-ce que ça en vaut la peine ?

10 
Garder vos employés près de vous : des solutions
à considérer dans une conjoncture particulière
34 
Opportunités commerciales et marchés émergents
pour les manufacturiers de plastiques et composites

12 
L’assurance collective sélective : un outil d’attraction
et de rétention de vos employés méconnu
36 
L a valorisation des composites thermodurcissables en
fin de vie par des procédés thermochimiques durables,
dont la pyrolyse

14 
Le plastique recyclé pave la voie du futur en Gaspésie

38 
Une initiative conjointe prometteuse voit le jour pour
la gestion des matières résiduelles des entreprises

16 
L’intelligence artificielle au service de l’industrie
des plastiques et composites
manufacturières en composite

18 
Des technologies optiques émergentes transforment
les systèmes de vision pour un contrôle de la qualité
40 
Nouvelles réglementations sur les plastiques :
difficile de prévoir l’avenir !

unique

42 
Stratégie environnementalesur les plastiques au
Québec : une approche à la fois ambitieuse et innovante

22 
L’écoconception et la valorisation de rebuts
dans le design de produits fonctionnels

46 
Nouveautés en librairie

24 
L’avenir des plastiques et des matériaux composites
passe-t-il par les produits biosourcés ?

48 Testez vos connaissances

28 
L a bonne résine au bon endroit pour une industrie
plus circulaire
50 
Testez vos connaissances - Solutions

DÉ
DCÉO
COUV
URV ERZ
E ZL EL EP O
POR TA
R TA
I LI LP O
POLYLY
MMÈ RÈ ERSE SQ Q
UÉUB
ÉEBC
EC

RESTEZ
RESTEZCONNECTÉ
CONNECTÉ
SUR
SURL’AVENIR
L’AVENIRDE
DEL’INDUSTRIE
L’INDUSTRIE

4 Polymères Québec | MARS 2024

Le saviez-vous ?
NOUVELLES RÉSINES PERFORMANTES POUR L’INDUSTRIE DES PLASTIQUES
ET DES COMPOSITES : DÉCOUVREZ LE PEEK ET LE PAEK
Par Simon Chrétien et Yves Therrien

Ces dernières années, le marché a vu PAEK

l’émergence de thermoplastiques inno­
vants tels que le polyétheréthercétone PEKK
Plastiques à haute
(PEEK) et le polyaryléthercétone (PAEK).
performance
Ces matériaux ont le potentiel de révolu­ PEI PEEK
tionner le monde de la plasturgie dans des PBI
secteurs tels que l’aérospatiale, l’aviation,
l’automobile, la médecine, la chirurgie
orthopédique, la dentisterie, les semi-
conducteurs et l’électronique, pour ne citer
Plastiques PC
que ceux-là. d’ingénierie PET
TPC
PA (nylon)
Aussi disponibles sous forme de bande TPE
POM (Delrin)
préimprégnée ou de filament, ces produits PMMA
offrent une résistance à haute température
et sont faciles à retraiter et à recycler.
Selon les données des fabricants, le
PEEK peut supporter une température de Plastiques
standards
travail constante de 250 °C et présente
une excellente résistance chimique ABS
à long terme. En revanche, le PAEK, HIPS PLA
PP
avec son point de fusion bas, accélère ASA
HDPE

Source : Adobe Stock et autres

la consolidation lors des processus de
fabrication. Outre leur impressionnante
résistance chimique, ces thermoplastiques
présentent une excellente résistance
mécanique, notamment une rigidité et
une dureté à haute température. De plus,
les produits sont approuvés par la FDA,
ont de faibles émissions de fumée et de
gaz, une faible absorption d’humidité, un
faible coefficient de frottement, de bonnes
propriétés diélectriques et une plage de
température allant de -40 °C à +250 °C (et
même jusqu’à +310 °C pendant de courtes
périodes). En incorporant des additifs tels
que le carbone, le graphite et le verre,
certaines propriétés peuvent être encore
améliorées.
L’un des avantages uniques des thermo­
plastiques est leur capacité à se ramollir
et à se reformer sous l’effet de la chaleur,
ce qui permet de les remodeler et de les
recycler. Ils offrent une ténacité exception­
nelle, une résistance chimique et une
facilité de traitement, ce qui les rend
poly­v a­l ents dans diverses indus­t ries,
Am
or p
he
comme le souligne le site Web américain
Composite World : « Les composites utili­
sant des matrices thermoplastiques
présentent une tolérance exceptionnelle
aux dommages et sont recherchés pour
leur potentiel dans les processus de
fabrication complexes tels que le moulage
par injection, permettant une production
efficace de pièces complexes et de haute
performance ». Ces thermoplastiques sont
intéressants pour les industries en raison
de leur résistance et de leur légèreté. En
fait, il en existe plusieurs types qui peuvent
être utilisés pour la fabrication additive,
comme l’explique le site Web européen
3Dnatives. Le polyaryléthercétone (PAEK),
principalement utilisé sous la forme
de polyétheréthercétone (PEEK) et de
PS
n
PVC LDPE
is t al l i
i- c r
m
Se
polyéthercétonecétone (PEKK), deux
matériaux réputés pour leur grande rigi­
dité, en est un bon exemple.
En conclusion, l’introduction de thermo­
plas­t iques tels que le PEEK et le PAEK
a permis des avancées significatives
dans diverses industries. Grâce à leurs
propriétés exceptionnelles, notamment
leur résistance aux températures élevées,
leur résistance chimique et leur facilité de
retraitement et de recyclage, ces matériaux
ont ouvert de nouvelles possibilités pour
les processus de fabrication complexes
et les applications à haute performance.
Au fur et à mesure que la technologie
évolue, nous pouvons nous attendre à de
nouvelles innovations et applications pour
ces thermoplastiques révolutionnaires.

MARS 2024 | Polymères Québec 5

Nouvelles en bref
NOUVEAUTÉ SUR
POLYMERESQUEBEC.COM
DÉCOUVREZ UNE PRESSE
À INJECTION EN
RÉALITÉ VIRTUELLE
ET RÉALITÉ AUGMENTÉE !
Par Simon Chrétien
Nous sommes ravis
de vous annoncer une
innovation passionnante
qui va révolutionner
votre expérience
d’apprentissage et de
compréhension des
procédés : l’introduction
de la presse à injection en
réalité virtuelle (RV) et
réalité augmentée (RA) sur
notre portail !
polymeresquebec.com/
dictionnaire-terminologique
Source : polymeresquebec.com
6 Polymères Québec | MARS 2024
Plongez dans la technologie des
polymères comme jamais auparavant
Grâce à cette nouvelle fonctionnalité,
vous pourrez désormais explorer une
presse à injection en 3D, ce qui vous
permettra de visualiser et de comprendre
de manière interactive la composition et
le fonctionnement de cet équipement
essentiel. Cette expérience immersive est
conçue pour compléter notre dictionnaire
terminologique (https://polymeresquebec.
com/dictionnaire-terminologique/), en
offrant une compréhension plus profonde
et plus intuitive des termes et concepts.
Interactivité et apprentissage
• Réalité virtuelle : Mettez votre
casque de RV et entrez dans un
monde où vous pouvez interagir
directement avec une presse à
injection. Démontez, assemblez et
manipulez les différentes parties de
la machine pour une compréhension
de son mécanisme.
• Réalité augmentée : Utilisez votre
télé­phone intelligent ou votre tablette
pour superposer cette presse à
injec­tion avec animation dans votre
environnement réel.
Pourquoi cette innovation ?
• Améliorer la compréhension :
Les con­cepts techniques deviennent
plus accessibles et plus faciles à
compren­dre grâce à l’interaction
visuelle et tactile.
• Ressource éducative : Parfaite pour
les étudiants, les professionnels
de l’industrie et toute personne
souhaitant approfondir ses
connaissances sur les polymères.
• Accès facile et pratique : Disponible
en ligne, cette ressource est
accessible à tous, où que vous soyez.
Comment y accéder ?
Visitez notre portail à la section https://
polymeresquebec.com/dictionnaire-
terminologique : cliquez sur l’image de la
presse à injection en haut de la page. Une
fois dans le visionneur, glissez le curseur
de votre souris dans le bas à droite pour
faire apparaître les options, puis choisissez
« View in AR » pour la réalité augmentée
ou « View in VR » pour la réalité virtuelle.
Suivez les instructions simples pour dé­
marrer votre expérience en RV ou RA.
Vous aurez besoin d’un casque de RV compatible
ou d’un téléphone intelligent/tablette pour la RA.
L’expérience en réalité augmentée est disponible
seulement avec l’utilisation d’un téléphone
intelligent ou une tablette.
Restez connecté à l’industrie
Cette initiative fait partie de notre engage­
ment continu à fournir des ressources de
pointe et à faciliter le travail des manu-
facturiers. Nous sommes convaincus que
cette technologie immersive enrichira votre
expérience éducative et professionnelle.
Votre rétroaction est précieuse
Après avoir exploré cette nouvelle fonc­
tion­na­lité, nous vous invitons à partager
vos impressions et suggestions. Votre
retour nous aidera à améliorer continuel-
lement nos services.
Nous sommes impatients de vous voir
explorer et apprendre avec cette nouvelle
technologie sur polymeresquebec.com.
Plongez dans le monde fascinant des
polymères d’une manière totalement
inédite !
Nouvelles en bref - suite

UN ACCÈS FACILITÉ La Stratégie gouvernementale des
marchés publics fait de l’achat québécois
AUX MARCHÉS PUBLICS
une priorité. Le ministère de l’Économie,
POUR LES ENTREPRISES de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE), en
QUÉBÉCOISES
tant que partenaire de cette stratégie,
Par Anick-Marie Boivin1, y contribue, notamment par une offre
collaboration spéciale d’outils et de formations à l’intention des
entreprises québécoises.
Au Québec, les contrats octroyés par des
Avec la participation de :
organisations publiques représentent
des milliards de dollars chaque année.
Qu’il s’agisse de ministères, d’organismes
publics, de sociétés d’État ou de munici­
palités, ces derniers achètent des biens
et des services aux entreprises pour
répondre à leurs besoins et remplir leur
mission auprès de la population.
Ces types de contrats constituent les
« mar­chés publics ». L’accès à ceux-ci équi­
vaut à un fort potentiel de dévelop­pement
pour les entreprises québécoises, et ce,
dans une multitude de secteurs d’activité.
L’équipe des marchés publics du MEIE
a pour mission :
• de favoriser l’accès des petites et
moyennes entreprises (PME) aux
contrats publics;
• de bien guider les entreprises
désirant accéder aux marchés
publics, et ce, en vue de maximiser
les occasions de croissance pour le
Québec.
Cela se traduit, notamment par le
déploiement de :
• l’atelier Augmenter vos ventes à l’aide
du SEAO : une source inexploitée
d’information;
• la formation Maîtriser les bases du
dépôt d’une soumission.

Ces activités sont présentées dans plusieurs régions du Québec. De plus, une foule d’outils et
de formations asynchrones sont disponibles en ligne. Consultez la page Web du MEIE afin d’en
apprendre davantage ou communiquez avec l’équipe des marchés publics du Ministère :
marchespublics.entreprises@economie.gouv.qc.ca.

L’entreprise Optimoule est impliquée dans les essais de transformation en poubelle

des sacs de plastique mauves servant à la collecte des résidus alimentaires dans la
ville de Québec. L’entreprise produit ainsi les lattes de plastique qui servent à fabriquer
des poubelles robustes, durables, fonctionnelles et esthétiques.
« On a été capables d’injecter, par Ainsi, cette poubelle est le premier objet
un procédé d’encapsulation de type fait de plastique issu de la revalorisation
« sandwich », la matière de très mau­vaise de substances obtenues à l’usine de biomé­
Source : Optimoule

qualité en l’enro­bant avec une matière de
plus grande qualité », explique le président
d’Optimoule, M. Serge Fraser. « Tout cela
DU MOBILIER URBAIN a été rendu possi­ble grâce à notre presse
Billion munie de la techno­lo­gie d’encap­
FABRIQUÉ À PARTIR DES
sulation unique en Amérique du Nord. »
REBUTS DE SACS MAUVES
DE LA COLLECTE DES D’ailleurs, il souligne au passage les pre­
miers essais, alors que l’odeur nausé­a­bon­
RÉSIDUS ALIMENTAIRES DE
de qui se dégageait de la matière, lorsque
LA VILLE DE QUÉBEC chauffée dans le processus de transforma-
Par Simon Chrétien tion, dépassait tout ce que l’on peut imaginer.
thanisation de Québec. Le plastique qui est
extrait du processus de récupération est
mauve et blanc et sera enrobé de matière
recyclée grise typique du mobilier urbain de
Québec. Le modèle de démonstration a été
enrobé de matière plastique mauve pour
rappeler la couleur des sacs utilisés pour
la collecte résidentielle et rendre hommage
à la participation des citoyens de la Ville
De Québec.

1 Anick-Marie Boivin, B. Éd. MBA est Conseillère en développement des entreprises sur les marchés publics, Direction des Partenariats et du développement local,
Ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie du Québec. (Anick-Marie.Boivin@economie.gouv.qc.ca)

MARS 2024 | Polymères Québec 7

Nouvelles en bref - suite
Un entrepreneur en construction de la Californie a eu une idée innovante pour aider
l’environnement : construire des maisons à partir de plastique recyclé. Il a débuté sa
démarche de conception avec la fabrication d’un prototype en bois de la pièce avec
laquelle les maisons seraient fabriquées. Il a ensuite sollicité l’aide de l’entreprise
Optimoule de Thetford Mines pour l’aider dans la concrétisation de son projet.
Source : Optimoule
« L’équipe d’ingénierie d’Optimoule a
repen­s é le concept du client et l’a fait
évoluer vers deux pièces maîtresses
DES MAISONS DU FUTUR emboîtables, simples, légères et so-
FAITES EN BLOCS DE lides, donc aussi moins dispendieuses
à trans­p orter. Ainsi, avec seulement
PLASTIQUE EMBOÎTABLES deux formats de blocs, il est possible de
CONÇUS AU QUÉBEC construire une maison entière. Le client
Par Simon Chrétien est maintenant à la phase de test de son
Kollide, un consortium d’entreprises et de
chercheurs universitaires du Québec, a
été sélectionné, en 2019, par la National
Football League (NFL) dans le cadre du
« NFL Helmet Challenge » pour dévelop-
per un nouveau casque très performant.
La sélection ultime de Kollide par la NFL
Source : Kollide
a été faite à la suite de plusieurs rondes
d’éliminations parmi les entreprises parti-
cipantes au concours. Plus durable et plus
UN CASQUE DE FOOTBALL léger que les casques actuellement utilisés,
QUÉBÉCOIS FAIT SON le produit Kollide est surtout plus perfor-
ENTRÉE DANS LA LIGUE mant pour protéger les joueurs des impacts
NATIONALE DE FOOTBALL à la tête et plus particulièrement contre les
commotions cérébrales.
(NFL)
Par Simon Chrétien Une refonte complète du casque
conventionnel
Ce nouveau casque comporte des coussi-
nets imprimés en 3D intégrés à une coque
externe performante. « Nos casques sont
constitués de nombreux coussinets diffé-
rents conçus pour absorber de multiples
types d’impact que la tête d’un joueur peut
subir au cours d’un match », explique Martin
Laberge, designer principal chez Tactix,
l’une des entreprises formant Kollide. Le
consortium a d’ailleurs déjà breveté non
seulement la géométrie spécifique des
coussinets, mais aussi la formulation de
la résine à base de polyuréthane (TPU)
qui aussi a la capacité d’être transformé
en filament pour imprimante 3D, ce qui est
peu courant pour cette matière, explique
M. Laberge. Qui plus est, la résine utilisée,
qui a la propriété d’être peu dense (moins
8 Polymères Québec | MARS 2024
concept sur le ter­r ain », explique Serge
Fraser, président de l’entreprise.
Cette initiative montre comment l’inno­
vation et la créativité peuvent être utilisées
pour résoudre des problèmes environne-
mentaux tout en créant des solutions pra-
tiques pour le marché de la construction,
notamment.
que les mousses habituelles), combinée
à la méthode d’impression 3D spécifique
qui a été développée pour le projet, per-
met d’obtenir des coussinets qui peuvent
s’écraser dans différents axes et ainsi ab-
sorber l’énergie produite par des impacts
provenant de toutes directions.
Aussi, le casque a été conçu de manière à
ne pas dépendre uniquement des propriétés
absorbantes des coussinets, mais aussi de
leur positionnement stratégique à l’intérieur
de la coque et de leur forme géométrique.
Autre détail très important, ce nouveau
casque est moulé au Québec, soit à Thetford
Mines par Optimoule, et les coussinets
de protection intérieurs sont fabriqués à
Montréal par le consortium. Déjà, cet équi-
pement essentiel à la sécurité des joueurs
de football et mis à leur disposition au cou-
rant de la saison actuelle se retrouve dans
seize vestiaires de la NFL. Avec la prochaine
saison de la NFL à l’horizon, Kollide entrevoit
un avenir prometteur et prévoit de voir des
échantillons de son casque dans presque
tous les vestiaires des 32 équipes d’ici là.
En outre, le consortium s’affaire aussi à
déve­lopper son financement afin de non
seulement augmenter sa capacité de
production, mais aussi d’étendre sa techno­
logie à de nombreuses autres appli­cations
comme les casques de vélos, moto, etc.
Pour plus d’information, visitez le :
www.kollide.ca
Nouvelles en bref - suite
Dans l’univers manufacturier, où chaque
geste quotidien peut peser lourd sur
la santé des employés, l’innovation en
matière de sécurité et d’ergonomie au
travail n’est pas seulement bienvenue, elle
est essentielle. C’est dans cette optique
Source : Altium que les Grands Prix de la CNESST mettent
en lumière les initiatives remarquables qui
visent à améliorer les conditions de travail
partout au Québec. Parmi les lauréats de
INNOVATION ET cette année, Emballage Altium Canada
PRÉVENTION : EMBALLAGE
inc. se distingue par une invention aussi
ALTIUM CANADA INC. simple qu’efficace : le monte-boîte à bras
BRILLE AUX GRANDS PRIX articulé, une solution à la fois ingénieuse
DE LA CNESST et pratique pour prévenir les troubles
musculosquelettiques parmi les employés.
Par Simon Chrétien
Cette innovation, qui a valu à l’entreprise,
en décembre, le prix régional pour la
région de Chaudière-Appalaches dans la
catégorie Innovation - Grandes entreprises,
répond à un besoin criant de réduire les
risques liés à la manipulation répétitive de
charges lourdes. Avant l’introduction de
cet équipement, les travailleurs de l’usine
d’Altium étaient régulièrement confrontés
à des douleurs au niveau des épaules, du
De nombreux webinaires et balados
pour vous aider sont disponibles sur
le portail polymeresquebec.com
Plusieurs experts vous partagent leur expertise
sur divers sujets comme la cybersécurité, les TI,
le développement durable, le développement
des affaires, etc.
cou et du dos, dues à l’empilement manuel
de boîtes sur des palettes. Le monte-boîte à
bras articulé, grâce à son boîtier de contrôle
électrique et à son système de bras mécani­
que à ressort, permet désormais de lever
et de positionner les boîtes sans effort,
transformant une tâche manuelle répétitive
problématique en un processus sécuritaire
et ergonomique.
La reconnaissance par la CNESST de l’effort
d’Emballage Altium Canada inc. souligne
l’importance de l’innovation dans la création
d’un environnement de travail sain. Cet
honneur met en évidence non seulement
l’engagement de l’entreprise envers la santé
de ses employés, mais aussi son rôle de
pionnier dans l’adoption de pratiques de
travail sécuritaires. En devenant finaliste
au niveau national, Altium ne se contente
pas de briller au sein de sa région : elle
est une source d’inspiration pour d’autres
organisations les invitant à suivre son
exemple, prouvant ainsi que le bien-être
des employés et la performance industrielle
peuvent aller de pair.
MARS 2024 | Polymères Québec 9

formation - ressources humaines
Garder vos employés près de vous :
des solutions à considérer dans une
conjoncture particulière
Par Marie-Hélène Hamelin1, collaboration spéciale
Les entreprises manufacturières québé­
coises sont confrontées à des défis
importants en termes de productivité, de
concurrence et de gestion de la main-
d’œuvre. Face à la conjoncture économique
incertaine, à la pénurie de talents et aux
exigences environnementales, elles
doivent trouver des solutions pour assurer
leur pérennité et leur croissance.
L’une des options parfois envisagées
par certaines entreprises, selon certains
critères, est d’effectuer des mises à pied
temporaires, c’est-à-dire de suspendre le
contrat de travail de certains employés
1 Marie-Hélène Hamelin est chargée de projet en communications chez PlastiCompétences (mhhamelin@plasticompetences.ca)
10 Polymères Québec | MARS 2024
pour une période limitée, avec l’intention
de les rappeler lorsque le volume d’affai­
res le permettra. Cette façon de faire
comporte certes des avan­ta­ges : réduire
les charges salariales en période de
basse de commandes, préserver le lien
d’emploi avec les employés et permettre
à ceux-ci de toucher l’assurance-emploi.
Toutefois, cette option présente aussi
des inconvénients majeurs, tant pour
les employeurs que pour les employés,
notamment la perte de savoir-faire, la
démotivation, la détérioration du climat
de travail, la diminution de la qualité des
Source : Adobe Stock
produits, la perte des investissements
faits dans les travailleurs actuels et la
réduction de la capacité d’innovation.
De plus, elle peut aggraver le déficit de
productivité et la pénurie de main-d’œuvre,
en rendant l’entreprise moins attractive
et moins concurrentielle. De toute façon,
qui a envie, s’il peut l’éviter, de se placer
dans une situation dans laquelle il perd
de bons joueurs qui risquent de ne jamais
revenir ? Qui plus est, d’ici quelques mois,
l’entreprise devra peut-être remplacer ces
employés partis par des personnes moins
expérimentées… si elle en trouve !
Des solutions de rechange aux mises
à pied temporaires intéressantes
Heureusement, il existe des alternatives
aux mises à pied temporaires, qui peu­
vent en atténuer les effets et même
permettre aux entreprises de maintenir ou
d’améliorer leur performance, et ce, tout en
préservant le lien d’emploi et en valorisant
le développement des compétences de
leurs employés. Une consultation avec
vos employés, empreinte de transparence
et d’empathie, pourrait faire ressortir des
idées novatrices, applicables à votre
organisation et favorisant une adhésion de
la part de votre main-d’œuvre. Voici tout
de même quelques suggestions connues
et reconnues :
• Programme de travail partagé2-3 :
programme de Service Canada
offrant un soutien du revenu pour
les employés (admissibles) qui
acceptent une réduction de leurs
heures de travail et qui se partagent
équitablement le travail à faire durant
la période de redressement.
• Congé volontaire : possibilité pour le
personnel de prendre un congé non
rémunéré ou sabbatique.
• Formation : opportunité d’accroître
la polyvalence et l’adaptabilité de
vos travailleurs ou encore d’investir
dans leur cheminement de carrière à
l’interne.
• Réévaluation des divers avantages
• Remise en action de projets mis
sur la glace : occasion de mettre de
l’avant le développement de produits,
le perfectionnement des processus
et l’amélioration continue en général.
Parmi ces solutions de rechange aux
mises à pied temporaires, la formation se
démarque comme un levier permettant
du même coup la transformation du sec­
teur manufacturier d’ici en le rendant
plus agile, plus innovant et plus durable.
La formation prend différentes formes,
selon les besoins et les objectifs des
entreprises et des employés. Elle peut
être technique, stratégique, numérique,
environnementale, etc. On la suit de façon
individuelle, collective ou collaborative; en
ligne, en présentiel ou en mode hybride.
Elle peut être formelle, informelle ou
expérientielle; financée par l’employeur,
par le gouvernement ou par des parte­
naires externes.
Quelles que soient les modalités utilisées,
la formation présente de nombreux avan­
tages pour les entreprises manu­fa­turières
québécoises, notamment :
• Augmentation de la productivité,
en optimisant les processus, en
réduisant les coûts, en améliorant la
qualité et en accélérant la livraison.
• Renforcement de la concurrence,
en favorisant l’adoption des
technologies avancées, en stimulant
la créativité, en développant de
nouveaux produits et services et en
la motivation, l’engagement et la
loyauté des employés, en réduisant
le taux de roulement et en facilitant
le recrutement de nouveaux talents.
• Préparation de l’avenir en anticipant
les besoins et les opportunités,
en adaptant les compétences
aux évolutions du marché et en
contribuant à la transition écologique.
Plusieurs solutions de formation existent
déjà. Par exemple, saviez-vous que par
l’en­t re­m ise de Plasti­C ompé­t ences, le
comité sectoriel de main-d’œuvre de
l’industrie des plas­tiques et des compo­
sites, il est possible de bénéficier d’un
programme permettant la formation
professionnelle, technique ou universi­
taire de courte durée (par exemple 400
ou 800 heures) en alternance travail-
études ? Selon certaines conditions, les
frais complets de la formation sont cou­
verts et le salaire des participants est
remboursé. N’hésitez jamais à contacter
un membre de l’équipe. Ce dernier prendra
le temps nécessaire pour bien comprendre
votre problématique et vous proposer les
solutions optimales pour y répondre.

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offerts : réduction temporairement
de certains avantages non essentiels
pour réduire les coûts tout en limitant
l’impact sur la rémunération de base.
accédant à de nouveaux marchés.
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2 https://www.canada.ca/fr/emploi-developpement-social/services/travail-partage.html
3 NDLR : Pour certaines pratiques nommées (p. ex : programme de travail partagé), une vérification auprès des normes du travail et/ou l’obtention de conseils juridiques
peuvent être judicieuses.

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MARS 2024 | Polymères Québec 11

formation - ressources humaines
L’assurance collective sélective :
un outil d’attraction et de
rétention de vos employés méconnu
Par Lussier1, collaboration spéciale

Dans le contexte actuel de la pénurie de main-d’œuvre, attirer et retenir Avez-vous déjà envisagé offrir
des employés qualifiés présentent un défi de taille pour les employeurs. des protections d’assurance à vos
employés ?
En effet, les employés magasinent leur emploi pour améliorer leur
En tant qu’employeur, il est possible de
situation et les avanta­ges sociaux sont souvent un facteur incontournable souscrire à un contrat d’assurance collec­
dans leur prise de décision. tive. Ce type de régime permet d’offrir une
sécurité financière à vos employés et leurs
familles. Voici les protections habituelle-
ment offertes :
• Médicaments – un remboursement
des médicaments selon une liste et
un pourcentage préétablis
• Maladie complémentaire (avec ou
sans dentaire) – remboursement de
frais couverts tels que les soins d’un
professionnel de la santé et les frais
d’hospitalisation
• Vie – montant forfaitaire versé au
bénéficiaire lors d’un décès
• Invalidité – montant mensuel pour
couvrir la perte du revenu
• Maladies graves – montant
forfaitaire advenant le diagnostic
d’une maladie couverte telle
qu’un cancer, un AVC ou une crise
cardiaque
• Voyage – remboursement des
dépenses liées aux voyages (frais
médicaux, annulation, bagages, etc.)
Si l’assurance collective traditionnelle ne
répond pas à vos besoins, il existe une al­
terna­tive plus flexible : l’assurance collec­­
tive sélective !
Source : Adobe Stock

Afin de comprendre les choix qui s’offrent

aux entreprises, exami­nons les avantages
de chaque régime.

1 Lussier est partenaire d’Alliance Polymères Québec en matière d’assurances.

12 Polymères Québec | MARS 2024

 Les avantages de l’assurance collective traditionnelle Régie de l’assurance maladie du Québec
(RAMQ) : Si vous optez pour l’assurance
Ce régime est régi par un cadre plus rigide que l’assurance collective sélective :
collective sélective, vos employés devront
• Vous devez avoir un minimum d’employés admissibles; être couverts par la RAMQ à moins de bé­
• Tous les employés admissibles doivent adhérer; né­ficier d’une couverture d’assurance médi­
ca­ments par l’entremise de leur conjoint.
• Il n’est pas possible d’inclure des employés saisonniers, à temps partiel ou
contractuels; Bien que l’assurance médicaments offerte
par la RAMQ soit moins généreuse que
• Vous devez contribuer financièrement au régime. celle offerte par l’assurance collective tra­
En contrepartie, le régime permet d’offrir des montants d’assu­rance plus généreux sans di­tionnelle, elle est généralement moins
devoir répondre à des questions de santé. C’est un avantage non négligeable, car il est coûteuse.
possible que certains de vos employés aient des enjeux de santé. Pour l’employeur : Contrairement à l’assu-
À l’inverse, si vous cherchez plus de flexi­bilité, l’assurance collective sélective sera rance collective traditionnelle qui oblige
votre solution de choix. tous les employés admissibles à adhérer,
l’assurance collective sélective vous per-
Les avantages de l’assurance collective sélective met de choisir les employés à couvrir.
De plus, vous pouvez offrir des protections
spécifiques à vos employés telles que
l’assurance vie et l’invalidité ou simplement
déterminer un budget alloué par employé.
Coût de l’assurance CHOIX FLEXIBILITÉ Ces options « à la carte » vous offrent
médicaments (RAMQ) pour l’employeur pour les employés une panoplie infinie d’alternatives pour
répondre à tous les besoins et budgets.
« Régime à la carte » pour Pour l’employé : La flexibilité offerte par
Meilleure prévision des L’employeur peut choisir
les employés : l’employé le régime d’assu­rance collective sélective,
coûts à long terme les employés à couvrir
choisit selon ses besoins soit « à la carte », est aussi appréciée par
l’employé puisqu’il pourra bénéficier des
Renouvellement basé sur Il n’y a pas de minimum recommandations d’un conseiller en sé-
L’employé décide s’il veut curité financière pour comprendre l’offre
l’expérience d’un groupe d’employés requis pour
adhérer ou pas de l’employeur et la bonifier avec des pro-
et non de l’entreprise adhérer
tections additionnelles, au besoin.
L’employeur peut choisir Si un employé quitte Afin de mettre en place un régime d’assu­
le partage des coûts selon l’entreprise, il peut rance collective con­currentiel et attrayant
son budget conserver ses protections pour vos employés, il est important de
faire affaire avec des experts en la matière.

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MARS 2024 | Polymères Québec 13

INNOVATION
Le plastique recyclé pave la voie
du futur en Gaspésie
Par Simon Chrétien
La gestion des déchets plastiques est un
enjeu majeur dans notre société moderne.
Alors que de plus en plus de plastique
est produit chaque année, trouver des
solutions durables pour minimiser
l’impact environnemental de ces déchets
est essentiel. Une initiative prometteuse
qui émerge est l’utilisation de matériaux
plastiques recyclés dans la construction
des routes. La Régie intermunicipale de
traitement des matières résiduelles de
la Gaspésie (RITMRG) l’a bien compris et
porte actuellement un projet pilote qui
utilise la matière plastique recyclée dans
l’asphalte, aussi appelé enrobé bitumineux,
pour les routes.
14 Polymères Québec | MARS 2024
La RITMRG est pionnière au Québec
dans l’utilisation de la matière plastique
recyclée pour la construction de routes
dans la région de la Gaspésie. En effet,
l’or­ga­nisa­tion a entrepris récem­ment des
essais in situ pour intégrer des matières
plas­tiques issues, notamment, de la
collec­te sélective. Cette pratique innovante
présente de nombreux avantages environ­
ne­men­taux, économiques et structurels.
En intégrant ces matières plastiques
dans l’asphalte, la RITMRG contribue non
seulement à leur réutilisation, mais aussi
à leur détournement de l’enfouissement
ainsi qu’à la création de routes plus
durables et la préservation des ressources
naturelles.
Montage photo : www.phase-3.ca
L’utilisation de la matière plastique recy­
clée dans la construction des routes
est une innovation récente qui permet
de réduire la quantité de matières plas­
tiques résiduelles à enfouir ou à incinérer,
et ce, tout en améliorant la qualité des
infrastructures.
Cette pratique consistant à intégrer
de la matière plastique recyclée dans
l’asphalte des routes présente de nom­
breux avantages environ­nementaux et
économiques. Non seulement elle permet
de donner une seconde vie aux matières
plastiques résiduelles, mais elle améliore
également la résistance et la durabilité des
routes, promettant ainsi de réduire les frais
d’entretien à long terme.
L’utilisation de la matière plastique
recyclée dans l’asphalte des routes est
un processus relativement simple qui
consiste à mélanger des granulés ou
des flocons de plastique provenant de
bouteilles, de sacs et d’autres produits en
plastique à des granulats de pierre et du
bitume. Ce mélange est ensuite utilisé pour
construire ou réparer les routes.
L’un des avantages majeurs de l’utilisation
de cette technique est la réduction des
matières plastiques résiduelles qui se
retrouvent dans les décharges. En les
utilisant dans la construction des routes,
nous pouvons donner une seconde vie à
ces matériaux et réduire considérablement
leur impact sur notre écosystème.
Source : RITMRG
Source : RITMRG
En outre, l’utilisation de la matière plasti­
que recyclée améliore, selon de nombreux
experts, la résistance et la flexibilité de
l’asphalte, ce qui contribue à prolonger la
durée de vie des routes. Ainsi, les routes
construites avec cet asphalte spécial
résisteraient mieux aux conditions clima­
tiques extrêmes, aux changements de
température et à la circulation intense.
Cela signifie que les frais d’entretien routier
pourraient être réduits, ce qui représente
une économie potentielle importante pour
les gouvernements locaux.
Des essais sont actuellement menés par
des experts de l’industrie et des univer­
sités, à divers endroits dans le monde,
pour tester et affiner les mélanges
d’asphalte à base de matière plastique
recyclée. Les premiers retours sont très
positifs, avec des résultats montrant une
amélioration significative de la durabilité
et de la résistance des routes.
Ces experts affirment également que
l’utilisation de la matière plastique recy­
clée dans l’asphalte peut permettre de
réduire la consommation de bitume, ce qui
a un impact positif sur les émissions de gaz
à effet de serre (GES). En remplaçant une
partie du bitume par du plastique recyclé,
nous pouvons réduire notre dépen­dan­ce
aux combustibles fossiles et contribuer
à la lutte contre le changement climati­
que. D’ailleurs, le bitume est la fraction
de l’asphalte qui contribue le plus à la
production de GES.
Ainsi, il est essentiel de soutenir les
recherches et essais sur le développement
de cette pratique qui favorise le recyclage
des plastiques contribuant à la création
d’un avenir plus durable.
Du côté de la RITMRG, la directrice géné­
rale, Mme Nathalie Drapeau, raconte
comment ils en sont arrivés à ce projet :
« Au centre de tri des matières recyclables,
nous étions un petit peu coincé avec un
gisement de plastique souple dont des
sacs plastiques, des « stretchs », ce type
de matière là, et on cherchait quoi faire
avec. De fil en aiguille, l’application qui
est ressortie, c’était d’en faire des flocons
qui pouvaient être introduits dans la
fabrication d’enrobé bitumineux et que ça
vienne peut être soit prendre la place d’un
matériaux qui était déjà utilisé ou sinon
bonifier les propriétés de l’enrobé en soi ».
« Il y a plusieurs paramètres qui ont été
étudiés. On a regardé les propriétés à
basse température, à plus haute tempé­
ra­ture, l’idée étant que ces types de
polymères sont des polymères quand
même assez fragiles, mais par contre,
ce qu’il y a d’intéressant, c’est qu’ils ont
un effet plastifiant vraiment important »,
précise M. Grégory Hersant, expert en
chimie verte chez Consulchem, qui a le
mandat d’accompagner la RITMRG dans
la réalisation du projet pilote.
« Nous utilisons des films plastiques
postproduction et postconsommation
non souillés : nous voulions une ligne de
production sans eau, c’est-à-dire qui ne
nécessitait pas de conditionnement des
plastiques, donc qui n’engendrait pas
d’utilisation notable de l’eau. À ce moment-
là, ça évite tout rejet », explique M. Hersant.
L’équipe du projet s’est ainsi associée à
un chercheur de l’ÉTS et à un fabricant
d’enrobé bitumineux afin de pousser le
projet plus loin et effectuer un ensemble
de tests mécaniques normalisés pour
valider notamment sa compaction. « La
masse volumique de l’enrobé bitumineux
est énorme. Donc, introduire une quantité
de plastique qui est un composé très léger,
ça représente de gros volumes, des masses
importantes. Donc, il fallait aussi tenir
compte des gisements disponibles pour
déterminer la proportion de plastique à
intégrer. Nous avons dû faire de nom­breuses
itérations au projet », ajoute M. Hersant.
« Ce qui est particulier aussi dans le projet,
c’est qu’on n’utilise pas les plastiques
sous forme de granules, mais sous forme
de flocons. Donc, ce sont vraiment de
petites particules qui sont introduites, ce
qui représente beaucoup d’avantages au
niveau production », ajoute-t-il.
« Une planche d’essai a été déposée dans
la région de Victoriaville durant l’automne
et là, l’idée c’est de la « monitorer »; donc,
on va suivre son évolution, passer l’hiver,
passer une année complète et voir le
comportement en conditions réelles au
roulement, etc. », explique M. Hersant.
« La prochaine étape, c’est une portion de
rue sur le territoire de la ville de Percé,
qui mène au Géoparc parce qu’ils avaient
déjà un projet de rue écoconsciente.
Alors l’idée, c’était de voir comment on
peut réutiliser un maximum de matière
résiduelle dans le cadre de ce projet-là. Ce
sera une version beaucoup plus longue »,
ajoute quant à elle Mme Drapeau.
L’utilisation de la matière plastique
recyclée dans l’asphalte pour les routes
est une innovation prometteuse qui offre
de nombreux avantages. La RITMRG,
en travaillant en collaboration avec
d’autres parties prenantes, souhaite faire
la démonstration de l’efficacité et des
bénéfices environnementaux, économiques
et structurels de cette pratique, ce qui
suscite l’intérêt et attire l’attention.
« On a reçu des appels d’autres municipa­
lités au Québec, d’ingénieurs aussi. Il y a
beaucoup d’intérêt à voir la planche d’essai
et les résultats. Mais on doit faire preuve
encore d’un peu de patience afin d’avoir tous
les résultats » a déclaré Mme Drapeau.
Investir dans des pratiques telles que
l’utilisation de plastique recyclé dans la
construction des routes est une étape im-
portante non seulement vers la réduction
des déchets plastiques et la préservation
des ressources naturelles, mais aussi vers
des routes plus durables.
MARS 2024 | Polymères Québec 15
 INNOVATION
L’intelligence
artificielle au service
de l’industrie des
plastiques et
composites
Par Fanny Charreteur
L’intelligence artificielle (IA)
révolutionne l’industrie des
plastiques et des composites,
devenant un atout essentiel
pour accroître la productivité
des manufacturiers et améliorer
la qualité des pièces produites,
tout en conservant un avantage
concurrentiel. L’IA offre des outils
avancés pour optimiser la gestion
des stocks, prendre des décisions
stratégiques sur la tarification,
anticiper la demande, et améliorer
la gestion des soumissions et la
chaîne d’approvisionnement. De
plus, l’utilisation de capteurs sur
les équipements de production
facilite la prédiction des pannes,
minimisant ainsi les temps d’arrêt,
réduisant les coûts de réparation,
et évitant les ralentissements dans
le processus de fabrication. Ceci se
traduit par une maintenance à la
fois préventive et prédictive.
Source : Adobe Stock
16 Polymères Québec | MARS 2024
Parallèlement, l’IA contribue significa­
tivement à l’amélioration de la qualité
des pièces, en réduisant les défauts et
en ouvrant la voie au développement
de nouveaux produits. Elle guide les
industriels dans le choix des matériaux
les plus adaptés à leurs applications
spécifiques. Mais quelle est la portée
des innovations actuelles en IA dans
l’écosystème des polymères et composites
au Québec ? Quelles tendances et théma­
tiques sont explorées par les acteurs clés
de ce secteur ?
L’intelligence artificielle pour prédire
les propriétés des matériaux
L’Équipe de recherche en ingénierie des
matériaux avancés (ÉRIMA), affiliée au
département de génie mécanique de
l’Université du Québec à Trois-Rivières
et dirigée par le Dr Mohamed Habibi, se
spécialise dans le développement de
polymères et composites intelligents à
mémoire de forme adaptés aux applica­
tions en impression 3D/4D. La création
de ces matériaux intelligents, capables
de changer de propriétés sous l’effet de
stimuli externes comme la température,
l’électricité ou un champ magnétique
nécessite le mélange de polymères aux
caractéristiques physiques et chimi­
ques distinctes. Les combinaisons
possibles sont vastes, et les ratios des
composants jouent un rôle crucial dans
la transformation du matériau.
L’équilibre entre les propriétés mécaniques
du mélange polymère ou composite et
les spécificités de la mémoire de forme,
comme le nombre de cycles, est essentiel
pour répondre aux besoins spécifiques
d’une application industrielle. C’est ici
que l’intelligence artificielle entre en jeu
en tant qu’outil prédictif des propriétés des
matériaux. Grâce à une base de données
exhaustive des caractéristiques des
polymères et au développement d’algo­
rithmes d’apprentissage machine, il est
possible de prédire les combinaisons de
polymères (type et ratio) adéquates pour
le produit final.
À ce stade, une variable supplémentaire
doit être considérée : les paramètres
de fabrication, tels que la température
de fusion, l’épaisseur des couches et la
vitesse d’impression dans les procédés
3D ou 4D, qui influencent la qualité
du produit. Ainsi, l’équipe du Dr Habibi
travaille également sur le développement
de jumeaux numériques pour simuler en
temps réel les propriétés de la pièce,
faire le contrôle qualité et optimiser les
paramètres d’impression en temps réel,
une approche novatrice pour anticiper et
corriger d’éventuels défauts d’impression.
Source : Mohamed Habibi
Mohamed Habibi
Comme l’explique le Dr Habibi : « L’intel­
ligence artificielle est un levier essentiel
pour le développement de nouveaux
matériaux, en fonction des caractéristiques
spécifiques de l’application et des critères
de performance recherchés pour la pièce ».
Les matériaux à mémoire de forme ont un
avenir incontestable dans des applications
de pointe liées au domaine de la robotique,
les systèmes micro-électromécaniques
(MEMS) et les structures intelligentes.
Ces matériaux innovants ouvrent la voie
à des avancées révolutionnaires dans
la conception et la fonctionnalité des
appareils et systèmes de demain.
Dans le même ordre d’idée, l’équipe de
Said Elkoun, professeur et directeur du
Carrefour d’innovation technologique
écologique (CITÉ) de l’Université de
Sherbrooke, en collaboration avec Exxel
Source : Adobe Stock
Polymers et Soleno, travaille sur le déve­
lop­pement d’une plateforme visant à amé­
liorer la recy­cla­bi­lité des poly­mères. La
plateforme vise, à partir d’une application
donnée et du cahier des charges rattaché,
à prédire le mélange de polymères
recyclés idéal, sa microstructure, ses
propriétés, ses conditions de fabrication
et sa durabilité. Concrètement, et grâce
à l’intelli­g ence arti­f­i­c ielle, il est ainsi
possible, dépendam­ment des besoins de
l’entreprise, de prévoir avec précision une
panoplie de caractéristiques du matériau
comme par exemple l’indice de fluidité
d’un composant ou d’un mélange, le taux
de cendres, la résistance aux chocs, les
propriétés mécaniques en flexion et
traction ainsi que le vieillissement des
pièces en service. Les possibilités sont
illimitées et la plate­for­me, person­nalisable
en fonction des besoins de l’entreprise,
aide non seulement à la prise de décision,
mais permet également d’améliorer la
productivité et l’efficacité dans la mesure
où le besoin de tests physiques pour
valider la pièce est réduit. L’intelligence
artificielle permet d’accélérer le cycle de
développement des produits, de réduire
les coûts et d’atteindre le marché plus
rapidement avec des applications alliant
innovation, qualité et performance.
« L’intelligence artificielle est un formidable
outil pour accroître la recyclabilité de tous
nos matériaux, aider à ôter les préjugés
quant aux performances des polymères
recyclés, lever les réticences quant à leur
utilisation, et contribuer efficacement à
l’économie. » –Said Elkoun
L’intelligence artificielle pour
contrôler les procédés de fabrication
Contrôler la fabrication pour améliorer
l’efficacité opérationnelle et la qualité
des pièces, c’est la mission que Plastique
Jumeaux numériques
Art s’est donnée. L’entreprise, située en
Chaudière-Appalaches, accumule depuis
plusieurs années des données relatives à
ses procédés de thermoformage. L’objectif
à long terme est d’intégrer au processus
de fabrication de l’intelligence artificielle
pour gagner en productivité en minimisant
les rejets et améliorer la stabilité du pro­cé­
dé en réalisant des corrections en temps
réel. Outre le fait que cette démar­che per-
mette d’approfondir les connais­sances de
Plastique Art en ce qui a trait au thermo-
formage pour demeurer concur­ren­tiel, il
va de soi que le temps actuellement investi
à élaborer la base de données procurera à
long terme un retour sur investissement.
Selon Pascal Baillargeon, président de
Plastique Art : « L’intelligence artificielle est
une technologie de choix pour se démarquer
dans le secteur des plastiques et composites.
De plus, elle simplifiera la tâche des
opérateurs dans leur prise de décision tout
en allégeant leur charge de travail, facteur
non négligeable dans un contexte de pénurie
de main-d’œuvre ».
Il est certain que l’intégration de l’intelli­
gence artificielle dans le secteur manufac­
turier représente un avantage au niveau
opérationnel. Mais la technologie va bien
au-delà, dans la mesure où il est possi­
ble de sélectionner adéquatement les
matériaux en fonction des spécificités de
l’application, d’opter pour des mélanges
de polymères ou composites présentant
un caractère innovant ou de contrôler les
procédés de fabrication pour atteindre une
qualité de pièce inégalable.
MARS 2024 | Polymères Québec 17
INNOVATION
Des technologies optiques
émergentes transforment les
systèmes de vision pour un
contrôle de la qualité unique
Par Donald Prévost1, collaboration spéciale

Les plastiques sont utilisés dans

de nombreux produits tels que les
pièces d’équipement automobile et
aérien, les matériaux d’emballages,
les appareils électriques et les
matériaux de construc­tion comme
les canalisations et les matériaux
d’isolation. Quels que soient le
type de plastique et l’usage fait
des pièces qui en sont constituées,
les industriels de la plasturgie
doivent s’assurer de fournir des
produits de qualité, conformes aux
besoins de leurs clients. Pour cela,
ils doivent effectuer un contrôle
qualité fiable de leurs produits
sur la ligne de production et
d’assemblage, ce qui leur permet
de limiter leurs pertes et d’éviter
des coûts que générerait le rappel
de produits défectueux ou non
conformes.
Source : Adobe Stock

1 Donald Prévost est directeur technique au développement des affaires, Ressources durables, agriculture et manufacturier, INO (Donald.Prevost@ino.ca)

18 Polymères Québec | MARS 2024

C’est pour cette raison qu’un grand nom­
bre d’industriels ont équipé les con­
voyeurs de leurs chaînes de production
et d’assemblage de systèmes de vision
optique qui inspectent systématiquement
toute leur production. Ils détectent,

Source : Adobe Stock

notamment, les défauts de surface, tels
que les ramages, le brûlé, les points noirs
ou la délamination.

Les limites des systèmes de vision
traditionnels
Les systèmes de vision optique généra­
lement implantés sur les convoyeurs
utilisent des caméras qui opèrent dans
le spectre de ce qui est visible. Bien que
l’inspection basée sur ces systèmes offerts
sur le marché soit très performante et
efficace pour de nombreuses applications,
elle a des limites qui entraînent des
difficultés, notamment pour la détection
de caractéristiques subtiles telles que la
variation de couleur ou de transparence,
qui sont difficiles à discerner à l’œil nu.
Par ailleurs, la qualité de la vision optique
dépendant fortement des conditions
d’éclairage ambiant, les variations de
luminosité peuvent altérer la perception
des systèmes de vision et affecter la
fiabilité des résultats, ce qui entraîne des
erreurs de détection. Pour y faire face,
les systèmes de vision industriels doivent
contenir des éclairages dédiés.
Certains défauts, tels que les points noirs
et les bulles d’air, peuvent aussi appa­
raître sous la surface. Comment peut-
on inspecter les défauts cachés dans la
masse, détecter les défauts de structure
interne, analyser la densité dans les
matériaux ou encore détecter la présence
de composantes et leur positionnement
dans un assemblage afin d’en garantir la
conformité ?
Dans l’industrie manufacturière, les convoyeurs peuvent être équipés d’un système de
transillumination qui permet une inspection automatisée. Cette technique consiste à
appliquer une source lumineuse sur un des côtés de la pièce à inspecter et à observer
si la lumière est visible ou non par transparence du côté opposé. Cette méthode est
toutefois peu efficace pour la détection de défauts subtils, à l’instar d’une bulle d’un
diamètre inférieur à 1 mm dans du plastique blanc qui ne peut pas être détectée.
Les solutions d’imagerie alternatives
Dans le domaine de l’industrie manu­facturière, les rayons X, dont la mise en œuvre est
coûteuse et s’accompagne de plusieurs considérations relatives à l’utilisation, s’avèrent
peu performants dans les matériaux mous ou peu denses comme le plastique. L’imagerie
térahertz (THz) ou l’imagerie infrarouge (IR), quant à elles, constituent de bonnes
solutions alternatives aux rayons X pour de nombreuses applications. L’utilisation des
longueurs d’onde THz ou IR présente l’avantage d’être diffusée moins facilement que
la lumière visible et de « voir » de nombreux matériaux comme étant plus transparents,
sans pour autant être nocive ou dommageable pour les personnes ou les matériaux qui
y sont exposés.
Imagerie térahertz : Presque tous les matériaux de plastique sont transparents dans
le domaine du THz. La performance de la technologie térahertz et son inno­cuité la
rendent populaire dans de nombreuses applications industrielles d’inspection. Bien
que la résolution des images soit moins précise que celle des rayons X, le THz offre
une résolution satisfaisante. Sa capacité de pénétration à travers divers matériaux non
conducteurs, comme le plastique, en fait une option sûre et non destructrice.
L’imagerie térahertz peut pénétrer à travers des couches opaques de maté­r iaux,
permettant la détection de défauts internes, tels que des bulles, des fissures ou des
inhomogénéités, qui restent invisibles dans le domaine du visible.

Plus besoin de détruire un lot complet

en cas de défaut
Source : INO

Certains industriels prélèvent aléatoire­

ment des échantillons qui sont détruits
lors de l’inspection. Cette solution est
coûteuse, car en cas de détection de
défaut, elle mène généralement au
rejet de tout un lot de produits. Il existe
toutefois des technologies émergentes qui Imagerie en térahertz d’un siège automobile
transforment les opérations d’inspection permettant de valider la structure interne et
des défauts cachés sous la surface. l’absence de défaut de fabrication.

MARS 2024 | Polymères Québec 19

Imagerie infrarouge : L’IR offre des avan­
tages similaires au THz, permettant de voir
à travers des matériaux opaques tout en
garantissant la sécurité des opérateurs et
des objets exposés. Sa résolution spatiale
et son pouvoir de pénétration font de
l’IR une solution valable pour diverses
applications de contrôle qualité.
Source : INO
Sac opaque métallique rempli de liquide
L’imagerie infrarouge, en capturant les
variations thermiques, offre une perspec­
tive unique pour le contrôle qualité des
polymères. Les variations thermiques
peuvent révéler des problèmes de
densité, tels que des zones de remplissage
insuffisant ou excessif. Cette capacité à
identifier des défauts structurels contribue
à améliorer la qualité des produits finaux.
Contrairement aux systèmes optiques
traditionnels, l’imagerie infrarouge peut
inspecter des polymères opaques sans
nécessiter une source de lumière directe.
Cela permet une inspection continue sans
compromettre la production. À l’instar
des systèmes de vision industriels qui
doivent contenir des éclairages dédiés,
les systèmes IR et THz requièrent des
composants source et capteur.
Les défauts liés à la chaleur, tels que des
points de fusion inégaux, peuvent être
détectés grâce à l’imagerie infrarouge.
Cela aide à prévenir la dégradation des
propriétés des polymères due à des
conditions de traitement inappropriées.
20 Polymères Québec | MARS 2024
L’exploitation de l’imagerie infrarouge est
également très utile pour détecter les
défauts à l’intérieur des matériaux, notam­
ment les fissures, les trous et les bulles.
Comme c’est le cas dans le téra­hertz,
les matériaux se com­por­tent diffé­rem­
ment dans le rayonnement infrarouge.
Les matériaux émettent même intrin­
sèquement une lumière infrarouge. Les
différences de transmission, d’absor­ption,
de réflexion et d’émission de la lumière
infrarouge créent un contraste qui peut
être très différent de ce que l’on peut
observer à l’œil nu ou avec des caméras
RGB standard. En outre, dans le régime
thermique, les renseignements provenant
de la dissipation de la chaleur à l’intérieur
des matériaux peuvent aider à détecter
les structures, les couches et les défauts
internes.
L’intelligence artificielle
L’usage de l’intelligence artificielle (IA) per-
met d’élargir le champ du système de vi-
sion standard. L’IA offre des amé­lio­rations
significatives. Ce n’est toute­fois pas une
solution magi­que et elle requiert une ap-
proche minu­tieuse, car la qualité des ré-
sultats qu’elle permet dépend de la qua-
lité des données d’entrée qui alimentent
les algorithmes intelligents. Les données
doivent être bien annotées et représenter
une variabilité représentative de la situa-
tion réelle afin de mettre en évidence les
caractéristiques clés que l’algorithme peut
ensuite exploiter dans sa classification.
Les algorithmes peuvent être entraînés
pour reconnaître une variété de défauts,
même les plus subtils qui échapperaient
à l’œil humain.
En analysant de grandes quantités de
données, l’IA peut améliorer continuelle­
ment sa capacité à détecter des anomalies,
offrant ainsi une précision accrue par
rapport aux méthodes traditionnelles.
Elle permet une analyse en temps réel des
images afin de détecter instantanément
des défauts. Dans ce contexte, l’utilisation
de l’IA permet de réduire les risques de
produire des lots défectueux. De plus, les
systèmes basés sur l’IA sont flexibles et
peuvent s’adapter si les paramètres de
production évoluent.
Intégrées dans des chaînes de production
et d’assemblage robotisées, les solu­
tions d’imagerie THz et IR utilisées
avec l’IA permettent d’automatiser et
d’accélérer l’inspection de la qualité de
100 % des produits, de leur emballage
et de leur conformité, et ce, sans les
altérer. Ces méthodes d’inspection non
destructive (NDT) permettent à l’industrie
manufacturière de tendre vers le zéro
défaut et favorisent la réaffectation du
personnel à d’autres tâches que l’ins­
pection. De plus, l’inspection NDT permet
d’éviter bon nombre de re­tours et limite de
ce fait les pénalités contrac­tuelles et les
pertes de contrats qui peuvent en résulter.
Le coût du contrôle qualité est ainsi réduit
et sa performan­ce est augmentée.
Un contrôle de la qualité unique
L’optimisation du contrôle qualité dans
l’industrie des plastiques et des polymères
nécessite une approche éclairée envers
les techno­logies émer­g entes. L’intel­
ligence artificielle, l’imagerie téra­hertz
et l’imagerie infrarouge offrent des
solutions novatrices aux limitations des
systèmes de vision traditionnels. Elles
permettent d’évaluer la conformité des
matériaux, de leurs composants ainsi que
de leurs assemblages afin de détecter des
défauts qui se cachent sous la surface des
matériaux inspectés, et ce, sans les altérer.
En exploitant les avantages distincts de
ces technologies, les manufacturiers
peuvent non seulement résoudre des
problèmes existants, mais également
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MARS 2024 | Polymères Québec 21

développement durable
L’écoconception et la valorisation
de rebuts dans le design de
produits fonctionnels
Par Yves Therrien
Des spécialistes du Centre collégial de
transfert de technologie (CCTT) INÉDI
du cégep de Lanaudière à Terrebonne
travaillent sur des projets d’écoconcep­
tion dans une perspective d’économie
circulaire.
Au lieu de chercher à créer le produit
parfait, Mme Descormiers, directrice de
l’INÉDI, allègue qu’il vaut parfois mieux
avoir un objet fonctionnel ayant quelques
légers défauts visuels. C’est une nouvelle
manière de penser. Le produit moins parfait
devient une forme stylistique utile… sans
la perfection.
La production avec de la matière recyclée
amène certaines contraintes, comme la
perte de propriétés mécaniques, mais il
est toujours possible de créer des objets
fonctionnels. « Nous travaillons des
produits faits à l’aide de l’impression 3D
avec des résultats parfois plus grossiers,
mais il est possible de bonifier les pra­ti­
ques pour que la pièce produite soit plus
raffinée en améliorant l’apparence et les
fonctions », ajoute Mme Laroche.
Source : Adobe Stock
22 Polymères Québec | MARS 2024
L’écoconception et les nouvelles
technologies de réalité virtuelle/
augmentée
« La thématique de l’économie circulaire
et celle de l’écoconception sont assez
nouvelles dans les travaux d’INÉDI qui
agit comme centre de recherche dans
la pratique du design industriel pour
faire des produits durables », souligne
Mme Descormiers.
« En écoconception, nous pouvons
travailler sur l’ensemble du processus,
de la conception jusqu’au prototypage
final. Nous le faisons aussi par la réalité
virtuelle sans créer de produits physiques,
ce qui permet d’évoluer rapidement dans
le processus de conception. »
Le travail en réalité virtuelle permet de
valider les hauteurs et l’espace, et de voir
si l’usager est dans la bonne posi­tion,
comme l’assise d’un siège dans une auto­
mobile permettant de voir si la personne
peut facilement atteindre les boutons de
commande, par exemple.
À la base, Mme Descormiers souligne que
l’usager est au centre des préoccupations
de la conception. En design industriel, on
s’intéresse à l’interaction entre l’individu
et les objets qui l’entoure. Or, le plastique
est présent partout. Dans le cas des
petites productions, M. Guinard avoue que
l’impression 3D peut être plus rentable que
l’utilisation de produits moulés. En outre,
avec le prototypage en réalité virtuelle, le
design peut être amélioré en validant le
prototype, et ce, sans utiliser de matières
pour ensuite fabriquer un produit idéal en
plus grandes séries.
L’équipe de chercheurs travaille aussi avec
la réalité augmentée afin de valider ses
prototypes avant de créer un prototype
à l’échelle demandant l’utilisation de
nouveaux matériaux. Avec la réalité aug­
men­tée, les designers peuvent mettre
leurs produits directement au sein de
l’environnement d’utilisation. Ils l’ont fait
pour un projet de mobilier intégré en colla­
boration avec le cégep. En utilisant cette
technique, il a été possible de visualiser et
de valider les concepts direc­tement dans
les corridors.
De nombreux produits écoconçus
« Nous travaillons sur divers types de
produits », précise Mme Descormiers. « On
intervient en agrotechnologie, que ce soit
des serres ou d’autres objets comme une
assise ergonomique pour ramasser des
petits fruits. Nous avons travaillé sur une
barre russe pour des athlètes de cirque,
sur un module d’entraînement pour des
athlètes présentant un handicap et même
un projet de mobilier pour des personnes
en perte d’autonomie. »
Moins de déchets
« Dans notre laboratoire de prototypage
par impression 3D, nous nous sommes
aperçus que le procédé générait pas mal
de déchets. La plupart des gens pensent
à tort que c’est écologique parce que
nous produisons seulement les pièces
dont nous avons besoin. Avec les rejets
que nous avions, il nous paraissait
intéressant de revaloriser nos rebuts dans
la perspective d’une économie circulaire »,
souligne Mme Descormiers.
D’ailleurs, même le plastique dit à usage
unique pourrait être revalorisé au moins
deux fois de sorte que ce ne serait plus un
usage unique. Cette philosophie est moti-
vante pour nos designers et cher­cheurs.
Source : Adobe Stock

Source : Adobe Stock

Aussi, le designer in­dus­triel Étienne Guinard se rap-

pelle les conseils reçus durant sa formation, notam-
ment « qu’il n’y a pas de mauvais matériaux, mais seu-
lement de mauvaises utilisations ».
Élisabeth Laroche, chercheuse en proto­typage rapide,
souligne les nombreux enjeux à considérer dans la
transformation des plastiques. « Ces enjeux nous
cons­c ien­tisent dans nos projets sur l’impor­t ance
non seulement de produire moins de déchets lors
de la conception, mais aussi de nous assurer qu’un
produit en fin de vie peut être facilement recyclé »,
expose-t-elle.
Pour M. Guinard, il faut des efforts pour faire des
gestes écoresponsables. C’est pour cela que dans le
laboratoire, le travail vise le zéro déchet pour limiter
les pertes. « Avec le prototypage 3D, nous ajoutons
de la matière alors que l’usinage en enlève. Mais il
faut tout de même s’assurer que le design est optimal
afin d’optimiser le processus de fabrication qu’est
l’impression 3D.
Malgré cela, le prototypage rapide créé des rebuts soit
par l’utilisation de supports, d’erreurs d’impression ou
en générant des versions itératives. Le fait d’être en
mesure de granuler ces pertes et d’imprimer avec une
matière 100 % recyclée est très valorisant.
Le centre de recherche déploie d’ailleurs des efforts
pour trouver les meilleures solutions de manière à
limiter les pertes en créant d’autres produits avec les
rejets de l’impression 3D, que ce soit des pièces ratées
ou des produits non fonctionnels. Le centre songe
aussi à mettre en place des bacs de récupération
pour les imprimantes 3D afin de réutiliser la matière.
À ce jour, le centre ne possède pas d’équipement pour
transformer ses rebuts en granulé, mais il peut le faire
en collaboration avec l’Atelier ÉcoDesign du cégep du
Vieux Montréal.

MARS 2024 | Polymères Québec 23

développement durable
L’avenir des plastiques et des
matériaux composites passe-t-il
par les produits biosourcés ?
Par Yves Therrien
Dans l’univers des polymères, dont les
plastiques et les matériaux composites, il y
a plusieurs développements concernant la
durabilité et le cycle de vie des produits de
même que l’utilisation de matériaux sains
pour l’environnement.
C’est ce que souligne Mme Sampada
Bodkhe, professeure adjointe à Poly­tech­
ni­que Montréal dans le département de
génie mécanique. « Pour l’avenir, il s’agit de
remplacer les plastiques non recyclables.
Aussi, il faut penser à utiliser une résine
recyclable dans les composites au lieu
de l’époxy qui ne se recycle pas et qui
est utilisé dans de nombreux produits
comme les éoliennes, les ailes d’avions
ou les bateaux de plaisance, par exemple.
Heureusement, il y a beaucoup de travaux
de recherche pour améliorer le cycle de
vie et la durabilité des produits de même
que la capacité de recycler les matériaux
plus facilement. »
Mme Bodkhe souligne qu’il faut envisager
de nouvelles techniques de fabrication,
notamment, réduire les déchets à la
source lors de la fabrication de manière à
réutiliser les déchets et les découpes dans
le processus, d’autant plus qu’il existe
de nouveaux matériaux sur le marché
plus efficaces et facilement recyclables
qui faciliteront la tâche. Elle souligne au
passage que les pertes causées par les
découpes dans la mise en forme des pièces
en matériaux composites représentent
jusqu’à 40 % des déchets de production.
Aussi, elle précise que la robotisation
et l’automatisation dans les opérations
de fabrication permettent d’être plus
efficace. Par exemple, la précision
accrue du placement automatisé des
matériaux composites dans les moules
24 Polymères Québec | MARS 2024
réduit le gaspillage de matières. En « Ces thermoplastiques remplaceront les
outre, la surveillance des opérations résines durcissables par des résines tout
par l’intelligence artificielle combinée à aussi efficaces, mais moins toxiques que
l’appren­tissage machine permet de voir l’époxy », continue Mme Bodkhe.
immé­diate­ment un défaut qui survient « Les composites ont plus d’avantages
dans la production en cours et de faire que d’inconvénients », estime-t-elle. « Tout
la correction rapidement. « En Europe, dépend de l’utilisation qu’on en fait, de la
des entre­p rises ont développé des manière de les appliquer et de comment on
méthodes permettant de voir en direct la les utilise. Si les produits sont bien conçus,
production avec des caméras », explique en gardant déjà à l’esprit l’ensemble de
Mme Bodkhe. Il est possible de corriger leur cycle de vie, ils seront plus facilement
le tout en temps réel tout en ajustant la recyclables. Nous avons d’ailleurs main­
mise en place du produit dans le moule. te­nant des matériaux organiques et bio­
Cela permet de corriger l’erreur par une sourcés pour remplacer les produits à
compensation de sorte qu’il n’y aura pas usage unique ou non recyclable. »
de défaut du produit dans la chaîne de
production avec l’ajustement adéquat.
Bioplastiques et plastiques
« Cela évite de gaspiller des matériaux et
biosourcés
du temps avec la technologie, ce qui aurait
pu être le cas sans le contrôle en cours de Mme Bodkhe ajoute que les produits
processus », ajoute-t-elle. biosourcés seront de plus en plus utilisés
dans l’avenir.
Dans le cas des pales d’éoliennes, il existe
des moyens d’optimiser les techni­ques de
fabrication et de réutiliser les rejets pour
créer d’autres produits dans d’autres sec­
teurs, comme l’auto­mo­bile, ou pour les uti-
liser autrement dans d’autres applications.
Aussi, plusieurs fabricants de robots
com­m en­­cent à utiliser des matériaux
composites au lieu du métal. Les robots
sont ainsi plus légers, plus petits et sont
même parfois fabriqués à partir de rejets
composites.
Plus encore, des entreprises font des
recherches avancées pour créer des
résines recyclables, certaines pouvant
Source : Sampada Bodkhe
même être compostables puisque fabri­
quées avec des polymères organiques.
Des chercheurs travaillent aussi sur le
développement de thermoplastiques
recyclables et aussi résistants que l’époxy.
Sampada Bodkhe
 à l’interprétation des résultats. Une analyse sur l’avenir des
bioplastiques a confirmé le diagnostic posé sur ces matériaux.
Les principaux freins à leur essor sont la confusion au niveau
de la terminologie, des coûts trop élevés, des propriétés qui ne

Source : Adobe Stock

Un plastique biosourcé est un type de matériau plastique
dont la matière pre­mière provient de ressources bio­lo­giques
renouvelables, plutôt que des sources fossiles comme le pétrole
ou le gaz naturel. En général, les plastiques biosourcés sont
produits à partir de matières premières naturelles comme le
blé, la canne à sucre, le maïs, la pomme de terre et la betterave,
notamment.
sont pas toujours favorables, une problématique de gestion
en fin de vie et une image négative au niveau des pratiques en
agriculture » 1 .
Dans ses conclusions, Élyse Rémy souligne que « les méthodes
d’agriculture requises pour certains biopolymères, notamment
le maïs, impliquent l’utilisation de différents produits chimiques
(pesticides, herbicides, fertilisants) nocifs pour l’environnement
et la santé humaine, en plus d’augmenter le stress hydrique pour
faire suite à la consommation d’eau et la perte de biodiversité
requise par l’utilisation des terres. Le changement indirect d’af-
fectation des sols pouvant réduire rapidement la biodiversité, le
captage de carbone par les sols et la biomasse, il est déconseillé
de remplacer les polymères par des biopolymères dont la ma-
tière première est issue de l’agriculture sans modifier les habi-
tudes de consommation telles qu’elles sont aujourd’hui. Si de
nouvelles technologies blanches pouvaient être utilisées afin
de transformer des déchets en des bio­po­ly­mères, ces maté-
riaux devien­draient ra­pi­dement un choix avan­tageux et les bio-
polymères pourraient représenter une solution écologique ».
Elle mentionne aussi : « Les biopolymères sont préférables
quant à la déplétion des ressources non renouvelables et aux
émissions de GES, alors que les polymères sont avantageux
quant à l’acidification et l’eutrophisation. Selon le poids donné
à chaque impact environnemental, le choix de produit sera
différent » 2 .

Cependant, des sources européennes soulignent au passage

que les plastiques biosourcés ne sont pas nécessairement issus
de l’agriculture biologique. Il convient aussi d’ajouter que sur les
335 millions de tonnes de plastique produites dans le monde en
2018, 1 % seulement de celles-ci étaient biosourcées, indique
European Bioplastics, ajoutant que ces plastiques ne sont pas
toujours biodégradables ou compostables, en particulier lorsque
les conditions spécifiques requises ne sont pas réunies.
Dans deux essais d’études en maîtrise sur les bioplastiques
présentés à l’Université de Sherbrooke par les étudiants Richard
Lapointe et Élyse Rémy, les conclusions présentent notamment
de nombreuses confusions pour les consommateurs lors­que les
bioplastiques sont présentés comme des solutions plus écolog­
ques que les plastiques issus de la pétrochimie.
« La terminologie, jumelée aux métho­des de com­mer­cia­lisa­tion
et à une mé­con­nais­san­ce des bio­plas­ti­ques, con­duit facilement
à des erreurs lors de la disposition des emballages. Par ailleurs,
l’analyse du cycle de vie est un outil souvent utilisé pour
comparer la performance environnementale des emballages
Source : Adobe Stock

alimentaires en bioplastique avec leurs pendants conçus en

plastique traditionnel. Deux études récentes ont été analysées
et démontrent qu’il est essentiel de considérer la complexité
liée, non seulement à la réalisation de telles études, mais aussi

1 Essai de Richard Lapointe présenté au Centre universitaire de formation en environnement en vue de l’obtention du grade de maître en environnement, 2012, page 62.
2 Essai par Élyse Rémy présenté au Centre universitaire de formation en environnement et développement durable en vue de l’obtention du grade de maître en
environnement, 2014, page 116.

MARS 2024 | Polymères Québec 25

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Source : Adobe Stock
développement durable
La bonne résine au bon endroit pour
une industrie plus circulaire
Entrevue avec Claude Maheux-Picard, directrice générale du Centre de transfert technologique
en écologie industrielle
Par Yves Therrien
Le concept de base dans l’écologie indus­
trielle et l’économie circulaire consiste
à pousser les industries à tendre vers
le zéro déchet et à réduire les sources
de gaspillage. « Ceci est inspiré par ce
qui se passe dans la nature, où il n’y a
pas de perte ni de gaspillage », explique
Mme Claude Maheux-Picard, directrice
générale du Centre de transfert technolo­
gique en écologie industrielle (CTTÉI),
affilié au cégep de Sorel-Tracy.
« Si nous voulons reproduire cela à
l’échelle d’un parc industriel, nous étu­die­
rons les options pour que chaque entre­
prise fasse une utilisation optimale des
28 Polymères Québec | MARS 2024
ressources, et ce, tout en limitant les im-
pacts négatifs comme les déchets ou les
rejets dans l’eau ou l’atmosphère », pré-
cise Mme Maheux-Picard.
Dans l’univers des plastiques, une
des problématiques constatées par
Mme Maheux-Picard touche la relation
entre les conditionneurs de matières
plastiques recyclées et les fabricants
de produits. Il semble manquer une
coordination entre les besoins des
fabricants à la recherche de matières
plastiques recyclées aux propriétés
s p é c if ique s al or s que plu s ieur s
conditionneurs offrent un produit plus
générique. Celle-ci souligne aussi qu’il
semble y avoir peu d’informations
disponibles sur les besoins réels du
marché ce qui ne rend service à personne.
« Il n’y a que trois conditionneurs de
plastique en ce moment au Québec. Il
faudrait absolument une collabora­
tion et des discussions entre les fabri­
cants de produits en plastique et les
conditionneurs afin de rendre l’industrie
québécoise plus circulaire, que le
gisement de plastiques provenant
par exemple de la collecte sélective
trouve preneur ici même au Québec et
non sur les marchés d’exportation »,
insiste Mme Maheux-Picard. « Si les
fabricants veulent un type de plastique
de grade alimentaire, par exemple, ils
devraient expliquer leurs exigences aux
conditionneurs pour obtenir un produit de
cette qualité. »
Étonnamment, plusieurs lots de matières
plastiques conditionnés au Québec sont
envoyés à l’étranger, alors que plusieurs
fabricants québécois importent des plas­
tiques recyclés provenant d’autres pays.
En conditionnant de manière à répondre
aux besoins et aux exigences des fabri­
cants, les conditionneurs pourraient avoir
un marché local intéressant.
« Dans les travaux de recherche et les
projets du CTTÉI, les équipes de travail
ont des objectifs précis : s’attaquer à la
production des résidus et les détourner
des sites d’enfouissement, idéalement
trouver de la valeur ajoutée à ces maté­
riaux qui ne doivent plus être perçus
comme déchets, mais plutôt comme des
ressources à part entière », souligne
Mme Maheux-Picard.
« Nous regardons la composition physico-­
chimique des matériaux et des résidus et
voyons ce qui peut être fait selon leurs
propriétés. Parfois, il y a de la contami­
nation à cause du mélange des résidus.
Cela permet de poser un premier regard
sur les possibilités. En ce qui concerne les
contaminants, nous regardons comment
les extraire d’une manière rentable pour
la réutilisation dans l’entreprise ou dans
une compagnie autre qui pourrait en
avoir besoin. Il faut trouver des solutions
techniques viables tout en documentant
les impacts, comme la réduction des coûts
de l’enfouissement, les émissions de gaz à
effet de serre, etc », continue-t-elle.
Lorsqu’il y a un projet de recyclage ou de
réutilisation, il faut que ce soit rentable
pour l’entreprise. Le défi principal à relever
vient du faible coût de l’enfouissement des
déchets au Québec. C’est pour cette raison
que pour chaque projet, l’équipe du CTTÉI
évalue le retour sur l’investissement pour
les entreprises.
« Dans le monde du plastique, le recyclage
et la récupération ont un bon intérêt parce
qu’il y a beaucoup de joueurs dans cette
industrie, mais on ne peut pas encore dire
que la filière soit totalement circulaire.
L’enjeu demeure d’avoir des débouchés
locaux pour la résine recyclée. Mais on
a tout ce qu’il faut pour y arriver. Il s’agit
d’arrimer les besoins des fabricants avec
les capacités des recycleurs et condition­
neurs. Il faudrait un espace de dialogue
entre ces parties pour éviter les fuites de
ressources vers l’étranger », estime Mme
Maheux-Picard.
En outre, dans le secteur alimentaire, les
règles sont très strictes pour l’utilisation
de résines recyclées. Pourtant, on re­
trouve beaucoup d’emballages de grade
alimentaire dans les centres de tri des mu-
nicipalités. Toutefois, on y fait des ballots
mixtes, qui contiennent diffé­rentes sortes
de plastiques, ce qui donne plus de tra-
vail de tri pour les conditionneurs et les
recycleurs.
« Lors d’une journée de consultation tenue
à l’automne par le ministère de l’Envi­ron­
nement, de la Lutte contre les change­
ments climatiques, de la Faune et des
Parcs du Québec auprès de plusieurs
intervenants de l’industrie de la filière du
plastique, les participants ont appris que le
gouvernement envisageait d’aller jusqu’à
imposer des contraintes quant aux usages
autorisés pour chaque type de résine. De
même, certains adjuvants/additifs utilisés
dans les résines/composés pourraient être
interdits », rapporte Mme Maheux-Picard.
Pour Mme Maheux-Picard, il faut utiliser
la bonne résine au bon endroit. Elle note,
entre autres, que bien des fabricants de
vêtements utilisent des résines de grade
alimentaire recyclées pour incorporer
du contenu recyclé dans leurs textiles.
Une résine de cette qualité devrait rester
dans des applications alimentaires pour
conserver sa valeur et desservir ce besoin
aux enjeux particuliers.
En ce qui concerne les plastiques bio-
sourcés, même s’il y a des avancées sur
ce type de matière, ils demeurent diffi-
cilement identifiables en centre de tri et
il n’y a pas d’acheteurs pour cette der-
nière. Ils causent donc, pour le moment,
bien des maux de tête aux recycleurs et
conditionneurs.
Par contre, Mme Maheux-Picard note
que tous les acteurs dans l’écosystème
du plastique au Québec sont mobilisés
afin de rendre toute la chaîne de valeur
plus circulaire. Il ne manque qu’un bout
de concertation entre ceux-ci pour que le
système d’économie circulaire fonctionne
rondement. Elle mentionne aussi qu’il faut
plus d’investissements dans les infra­
structures de valorisation des plastiques
recyclés afin que la recherche de marchés
et l’obtention de résine recyclée de qualité
ne soient plus qu’à la seule charge des
conditionneurs.
Source : Adobe Stock
MARS 2024 | Polymères Québec 29
développement durable
Nous sommes plasturgistes
et écolos

Source : Adobe Stock

Par Roger Tambay1, collaboration spéciale
Le sac en plastique s’est vu attribuer une note
de 1 dans toutes les catégories comme point de
référence. Une note supérieure à 1 indique qu’un
Bien sûr que le plastique peut être écologique !

plastique
sac en papier contribue davantage au problème

(PEHD)
Sac en

Sac en
Dans bien des cas, c’est le matériau le plus propre environnemental qu’un sac en plastique.

papier
et celui qui a significativement moins d’impact que Indicateur d’impact environnemental 2
les autres sur l’environnement. Outre l’utilisation
Consommation d’énergie primaire
massive dans les transports tous modes confondus, 1,0 1,1 x pire
non renouvelable
où il offre les avantages de la robustesse, de la Consommation d’eau 1,0 4,0 x pire
durabilité combinée à la légèreté et de l’esthétique, Émissions de gaz à effet de serre
1,0 3,3 x pire
permettant ainsi des économies énergétiques, ou dans à la fabrication
l’agriculture, où les rendements peuvent souvent Acidification atmosphérique
1,0 1,9 x pire
doubler et la consommation d’eau être réduite grâce (pluies acides)

à son utilisation, ou encore pour allonger le temps Formation d’ozone troposphérique 1,0 1,3 x pire

de conservation des aliments, le plastique est bien Eutrophisation des plans d’eau 1,0 14,0 x pire
souvent le matériau de prédilection. Production de déchets solides 1,0 2,7 x pire
Risque de détritus 1,0 0,2 x pire
Mais pourquoi donc s’acharne-t-on à le démoniser ?
Mais il y a plus encore. Selon une autre étude européenne, pas
L’emballage, et surtout l’emballage plastique, est moins de 40 % des déchets d’emballages en Europe proviennent
une cible politique facile. Il est plus populaire et plus du papier et du carton comparativement à 19 % pour le plastique 3 .
simple de s’attaquer aux emballages que de demander
aux électeurs pourquoi ils ont surconsommé. Autrement dit, même si le risque de détritus
du papier est inférieur à celui du plastique,
Il est grand temps que notre industrie remette les pendules à
l’heure. Pour ce faire, comparons le plastique au matériau auquel le papier génère deux fois plus de déchets
il est souvent comparé, soit la fibre de cellulose, communément que le plastique en Europe.
appelée le papier. Comme vous verrez dans le tableau ci-après,
l’emballage en plastique est un matériau écolo parce qu’il se
compare très favorablement au papier. Comparativement à Selon Joseph Tayefeh, secrétaire général de Plastialliance,
un sac en papier, un sac en plastique de haute densité prend l’organisation française représentante des industries de la
moins d’énergie à fabriquer et produit moins de GES, nécessite plasturgie et des composites et l’auteur du livre Plastique Bashing :
moins d’eau, a un plus faible impact sur les pluies acides et ne L’intox ? sorti l’automne dernier, « les vrais climatosceptiques sont
déséquilibre pas l’écosystème aquatique comme c’est le cas pour antiplastique… et en plus, on est dans un système à deux poids
le papier. deux mesures ou l’on demande au plastique d’être le premier de
classe… en cinq ans ! »4 .

1 Roger Tambay, B.Sc., M.B.A., B.C.L., LL.B. est avocat, Vice-président, développement commercial et emballages durables chez Emballage St-Jean ainsi que directeur du
développement durable Society of Plastics Engineers (SPE)-section Québec (rtambay@sjpack.com)
2 Kirsty Bell et Suzie Cave, Comparison of Environmental Impact of Plastic, Paper and Cloth bags, Northern Ireland Assembly, Research and Library Service Briefing Note,
23 février 2011 à la page 5.
3 Communiqué de presse du 18 décembre 2023 du Council of the European Union, Packaging and Packaging waste : Council adopts its negotiating position on new rules for more
sustainable packaging in the EU, Packaging (background information).
4 Entrevue par visioconférence de Joseph Tayefeh du mercredi 20 décembre 2023.

30 Polymères Québec | MARS 2024

En novembre dernier, le Québec a publié
la Stratégie de réduction et de gestion
responsable des plastiques 2024-
2029, laquelle « annonce l’intention du
gouvernement de mettre un terme au
gaspillage des ressources » 5 . C’est un
objectif absolument louable. Nous devons
réduire la consommation de plastique
vierge et augmenter la consommation de
plastiques surcyclés (upcycling), que ce
soit à petite ou grande échelle.
Simultanément, nous devons, comme
industrie responsable, rappeler aux déci­
deurs que le plastique est plus écolo que
le papier et que le potentiel du recyclage
ferait de telle sorte que le plastique serait
effectivement premier de classe sur tous
les aspects. Qu’en est-il des cartons de
lait à pignon de papier laminé, Tetra Pak™,
enve­lop­p es en papier laminé au plas­
tique, les boîtes en carton imbibées de
cire pour transporter les fruits et les
légumes, les sacs en papier avec une dou­
blure en plastique pour le ciment ou autres
poudres, les boîtes de papier mouchoir avec
une fenêtre en plastique, les emballages
alimentaires en papier laminé de plastique
pour rendre possible le scellage ? Dans
toutes ces applications, la fibre contamine
le plastique et rend ce dernier non recy­
clable alors qu’il y a des solutions 100 %
plasti­ques dans tous les cas.
Source : Adobe Stock
Sac en plastique multicouche de
30 microns laminé à un support en carton
rigide, donc plus difficilement recyclable
5 Document consultatif Stratégie de réduction et de gestion responsable des plastiques 2024-2029.
6 C oalition pour une utilisation responsable du plastique c. Canada (Environnement et Changement climatique), 2023 FC 1511 au paragraphe 136.
7 Taux de recyclage des déchets d’emballages par type et par pays dans l’UE 2020, Statista : https://fr.statista.com/statistiques/895246/
taux-recyclage-dechets-emballages-plastiques-ue/#:~:text=Les%20pays%20recyclant%20le%20plus,des%20taux%20supérieurs%20à%2072%25
l’absence de données québécoises, il de-
vient évident que remplacer des articles en
plastiques facilement recyclables par du
papier risque d’augmenter la quantité de
déchets et va très certainement avoir un
impact négatif sur l’environnement.
L’Italie, les Pays-Bas et
l’Espagne affichent des taux
de recyclage des plastiques
d’emballages d’environ 50 %.
Source : Adrea R., Flickr
En Slovaquie, pays de 5,5 M
d’habitants, c’est 56 %7.
Sac en plastique monocouche de Le Québec peut montrer l’exemple en Amé­
50 microns facilement recyclable avec un rique du Nord à condition que les bonnes
support en plastique réutilisable décisions soient prises pour atteindre
les bons objectifs quant au recy­c la­ge,
Dans son jugement rendu le 16 novem­ notamment. Parce que somme toute, dans
bre dernier (Coalition pour une utilisation bien des cas, le plastique est le matériau le
responsable du plastique c. Canada plus écologique. Il n’en revient qu’à nous de
(Envi­ron­nement et Changement Clima­ le dire et d’être premiers de classe, toutes
tique, 2023 FC 1511), l’honorable Angela catégories confondues.
Furlanetto accuse le législa­teur fédéral
d’avoir agi de façon arbitraire plutôt
qu’avec des arguments fondés sur la
science.
« À mon avis, la question relative à la
portée du projet de décret était un argu­
ment central qui remettait en question
le caractère suffisant des données
scienti­f iques. Pour cette raison, le MECC
aurait dû traiter de cette question dans
sa réponse. Puisque le MECC n’a pas
mentionné l’argument, il est impossible
de savoir s’il en a tenu compte ou s’il l’a
regroupé avec les préoccupations non
scientifiques qui étaient fondées sur des
politiques. Compte tenu de ce manque
de transparence et d’exhaustivité, la
décision par laquelle le MECC a refusé de
constituer une commission de révision est
déraisonnable. » 6
Même si cette décision n’a pas de va-
leur juridique dans le contexte québé-
cois, elle a tout de même un poids nor-
matif. Le législateur québécois ne devrait
Source : Adobe Stock
pas prendre de décisions sans fondement
scientifique afin d’éviter la prise de mau-
vaises décisions. Si l’on se fie aux données
euro­péennes qui sont dispo­nibles, et en
MARS 2024 | Polymères Québec 31
gestion
La course aux ceintures « Lean » :
Est-ce que ça en vaut la peine ?
Par Mario Gaudreault1, collaboration spéciale
De nombreuses formations en
amé­lio­ra­tion continue sont offertes
par plu­sieurs organismes, tant
privés que gouverne­mentaux,
depuis plusieurs années déjà.
D’ailleurs, ce sujet de forma­tion est
surtout connu sous son appellation
anglaise « Lean Management ».
Aussi, il importe de savoir que le
niveau de connaissance de cette
approche est classé selon une
structure organisée en plusieurs
échelons, souvent désigné comme
des « ceintures » faisant un
parallèle avec les arts martiaux.
1 Mario Gaudreault, ing., est coach en amélioration continue, Maître ceinture noire Lean Six Sigma (mariogaudreault@gmail.com)
32 Polymères Québec | MARS 2024
En outre, il est essentiel de noter que
la terminologie exacte et la structure
des niveaux de connaissance peuvent
varier d’une organisation de formation
à l’autre, et certains programmes de
« Lean Management » peuvent avoir des
classifications différentes. Nonobstant, la
structure de classification la plus courante
et généralement acceptée est :
• Ceinture blanche : Les professionnels
portant la ceinture blanche ont une
connaissance de base des principes
« Lean ». Ils peuvent participer à des
projets d’amélioration continue, mais
leur implication est généralement
limitée.
• Ceinture jaune : Les ceintures
jaunes ont une compréhension plus
approfondie des concepts « Lean ».
Ils peuvent contribuer activement à
des projets d’amélioration et soutenir
les équipes dans la mise en œuvre de
solutions.
Source : Adobe Stock
• Ceinture verte : Les professionnels
portant la ceinture verte sont souvent
des leaders de projet « Lean ». Ils
ont une expertise approfondie dans
la méthodologie « Lean » et sont
capables de diriger des projets
d’amélioration significatifs au sein de
leur domaine de responsabilité.
• Ceinture noire : Les ceintures
noires sont des experts « Lean ».
Ils possèdent une connaissance
approfondie des outils et des
techniques « Lean » et peuvent diriger
des projets complexes au sein de
toute l’organisation.
• Maître ceinture noire : Au sommet
de la hiérarchie, ils sont des
leaders straté­giques en « Lean
Management ». Ils four­nis­sent
une expertise à l’échelle de l’orga­
nisation, forment d’autres ceintures
et contribuent à la formulation de la
straté­gie « Lean ».
Le jeu en vaut-il la chandelle ?
Toutefois, une question qui est fréquem­ment posée est la suivante :
la poursuite des niveaux de certification en amélioration continue
« Lean Management » en vaut-elle la peine ? Cette interrogation
suscite des débats et soulève des considérations importantes

Source : Adobe Stock

quant à l’impact sur les carrières et les compétences des employés
ainsi qu’à l’efficacité organisationnelle des entreprises. À cet effet,
deux points de vue se croisent, soit celui des employés et celui
des entreprises.
Pour les employés : L’obtention de certi­fi­ca­tions en amélioration d’avancement professionnel. Cela devient particulièrement
continue peut considérablement enrichir le profil professionnel avantageux lorsque les frais de formation sont pris en charge
d’un individu. Les employ­eurs apprécient les compétences spé­ par l’employeur.
cia­lisées, et les professionnels certifiés sont souvent mieux Pour les entreprises, il est impératif que l’initiative de certification
positionnés pour des rôles de direction. Ces certifications en ceinture « Lean » soit étroitement liée à la création d’une culture
démontrent un engagement envers l’excellence opérationnelle et d’amélioration continue. Cette culture favorisera l’implication des
peuvent ouvrir des portes vers des opportunités professionnelles employés dans la résolution des pro­blèmes, leur offrant ainsi
enrichissantes. l’opportunité d’appliquer leurs connaissances pour améliorer de
Aussi, les certifications en amélioration continue sont générale­ manière permanente l’effi­cacité opérationnelle.
ment reconnues à l’échelle mondiale. Elles constituent un Ainsi, instaurer une culture d’amélioration continue et dispenser
standard de compétence largement accepté dans divers secteurs des formations pratiques sur le « Lean Management » constitue
industriels. Ainsi, investir dans ces certifications peut conférer une un gage de succès pour tous les acteurs impliqués et faire que
reconnaissance inter­na­tionale, renforçant la crédibilité profes­ cette « course » aux ceintures « Lean » en vaut la peine.
sion­nelle et élargissant les horizons de carrière.
Pour les employeurs : Investir dans des forma­tions en amélio­
ration continue pré­sente des avantages indéniables pour une
entre­prise. Les employés formés acquièrent une compré­hension
sur les principes « Lean » et d’autres métho­do­logies d’amélioration
continue, renforçant ainsi leur capacité à identifier et à résoudre
des problèmes. Cette acquisition de compétences se traduit
souvent par une amélioration de la productivité, une réduction
des coûts et une meilleure qualité des produits ou services.
Cependant, il n’y a pas que des bénéfices et il est important de tenir
compte de quel­ques désavantages potentiels. Premièrement, les
coûts associés à ce type de formations peuvent représenter un
investissement financier significatif pour l’entreprise.
Deuxièmement, il importe de prendre en considération la pérennité
des pro­jets d’amélioration continue à la suite des formations et à
l’acquisition des certifications. En effet, malgré que dans la plupart
des programmes de formation en amélioration continue, les
employés doivent mener à bien un projet pratique afin d’intégrer
les connaissances et obtenir leur certification, il est fréquent qu’en
raison d’un environnement de travail peu propice à l’amélioration
continue que les connaissances acquises se dissipent avec le
temps. Aussi, lorsqu’il n’y a pas de structure ni d’approche de
résolution systémique des problèmes déjà en place, l’employé
nouvellement certifié se retrouve dans un environnement peu
Oups... manqué !
propice à l’amélioration continue ce qui peut causer de surcroît Cet espace publicitaire
une faible rentabilité du processus de formation malgré les efforts était disponible.
déployés par l’employé. Fais-toi remarquer par plus de 5 000 clients
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Alors, est-ce qu’au final, la course aux ceintures « Lean » en vaut magazine@alliancepolymeres.org
la peine ? Les bénéfices pour les employés qui aspirent à atteindre
un niveau de compétence supérieur sont con­crets, que ce soit
par l’acquisition de compétences accrues ou par l’ob­tention d’une
certification officielle, ouvrant ainsi la voie à des opportunités

MARS 2024 | Polymères Québec 33

 Source : Adobe Stock
approvisionnement et ventes
Opportunités commerciales
et marchés émergents pour les
manufacturiers de plastiques
et composites
Par Fanny Charreteur

Le Québec recense aujourd’hui près de
500 entreprises œuvrant dans le secteur
de la fabrication de produits en plastique
ou en composite, incluant la fabrication
des moules et de l’outillage. Près d’un
tiers des entreprises canadiennes de la
filière se situe donc dans la Belle Province.
Ces industries comptabilisaient en 2021
plus de 21 000 employés spécialisés en
extrusion, injection, thermoformage ou
encore en impression 3D. Ceci est un
chiffre significatif, d’autant plus qu’un
taux de croissance annuel moyen de 1,7 %
est enregistré pour les trois prochaines
années 1 . Toutefois, la plasturgie, tout
comme le secteur des composites, fait
face à des problèmes d’approvisionnement
ainsi qu’à des contraintes réglementaires
et géopolitiques. Pour ne citer que
quelques exemples, depuis 2018, la Chine
n’accepte plus les déchets de plastiques
provenant de l’occident, obligeant ainsi ces
pays à adopter un processus de traitement
de ces matières. Le Canada vise quant à
lui à appliquer une politique zéro déchet
de plastique d’ici 2030 2-3 . Enfin, dans la
même équation, il est indispensable de
considérer l’augmentation croissante
des prix de l’énergie requise pour la
transformation de la matière première
ainsi que celle relative aux coûts du
transport sur les approvisionnements.
Pour demeurer concurrentiels, les
industriels québécois doivent désormais
se réinventer. Innovation, développement
de nouvelles technologies, processus, etc.
Quels sont les marchés et les opportu­
nités pour les manufacturiers de plas­
tiques et composites ? Vers quels secteurs
d’activités se concentrer? Quels sont les
projets porteurs ?

1 https://www.plasticompetences.ca/secteur-en-quelques-chiffres/
2 https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/gestion-reduction-dechets/reduire-dechets-plastique/mesures-canada.html
3 https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/gestion-reduction-dechets/reduire-dechets-plastique/initiative-reglement.html

34 Polymères Québec | MARS 2024

Vers une économie circulaire
Atténuer la pollution provenant des plas­
tiques, s’orienter vers une réutilisation
des déchets comme les emballages
ou différents contenants alimentaires
sont des défis et en même temps des
opportunités bien réelles pour les manu­
fac­­turiers du secteur. Ces approches
s’adressant à toute la chaîne de valeur,
du centre de tri aux transformateurs,
touchent aussi bien les technologies
que la revalorisation des polymères ou
composites.
C’est dans ce contexte que Cascades,
Danone, Dyne-a-Pak, Keurig Dr Pepper
Canada, TC Transcontinental, l’Association
canadienne de l’industrie de la chimie
(ACIC) et Éco Entreprises Québec (ÉEQ)
ont uni leur force pour créer le Groupe
d’action plastiques circulaires (GAPC) 4 .
Pour répondre aux besoins du marché,
notamment dans les secteurs de l’embal­
lage, de la construction et de l’automobile,
les différents acteurs de la filière travail­
lent à développer un processus pour
optimiser la collecte, le tri et le recyclage
des déchets plastiques dans une démarche
d’économie circulaire.
Une telle approche pourrait également
s’appliquer au domaine de l’électronique
et plus spécifiquement au développement
de technologies pour décontaminer les
rebuts plastiques présents dans les
appareils non fonctionnels. Il en est de
même pour le secteur de la construction,
domaine dans lequel 28 % des entreprises
de la filière plastique et composite sont
présentes1 . Ces dernières faisant face à
des exigences de plus en plus strictes au
niveau énergétique et environnemental,
elles auraient tout intérêt à adopter une
politique de développement durable.
Le recyclage et la revalorisation des
plastiques et composites représentent
une occasion pour les manufacturiers
québécois de se démarquer aussi bien
au niveau provincial que national. Pour
ce faire, ces derniers peuvent se pen­
cher sur diverses pistes de solutions
comme : l’obtention des volumes requis
pour demeurer concurrentiel en termes
de recyclage, la revalorisation des
polymères et composites sachant que
ces derniers ne sont pas différenciés au
4 https://gapc.ca/
5 https://innovation.ised-isde.canada.ca/s/?language=fr_CA
6 https://www.prima.ca/project/ulaval-mighri/
niveau des centres de tri ou peuvent être
contaminés, l’impact du processus de
recyclage sur le maintien des propriétés
physiques, mécaniques et thermiques de
la matière première, les coûts engendrés
par la transformation des déchets et les
répercussions énergétiques des procédés
sur l’environnement. Face à ces nombreux
défis, les manufacturiers québécois
peuvent bénéficier de nombreuses aides
financières provenant, entre autres, des
gouvernements provincial et fédéral pour
mener leur projet 5 .
Vers le développement de nouveaux
matériaux
Pour faire face aux contraintes liées à l’uti­
li­sation des plastiques ou encore anticiper
les réglementations à venir, l’innovation
et, plus spécifiquement, l’intégration de
nouveaux matériaux dans les produits ou
l’adoption de nouvelles technologies appa­
raissent comme une approche judicieuse.
D’un point de vue environnemental, il est
certain que l’utilisation du plastique doit
être encadrée par des réglementations.
Toutefois, certains plastiques et composites
présentent des propriétés spécifiques qui
empêchent leur substitution dans certains
secteurs de pointe comme l’automobile,
l’aérospatiale ou l’aéronautique. En effet,
comparativement au métal, le plastique
se démarque par son poids moindre,
notamment. Toutefois, le développe­ment
de nouveaux matériaux composites per­
mettrait encore d’alléger cette masse tout
en améliorant les propriétés mécaniques
des pièces. Le développement de tels
matériaux permettrait aussi d’allier
performance et réduction de l’empreinte
carbone.
Restons dans le domaine du transport.
Afin de réduire les émissions de gaz à
effet de serre, nos véhicules tendent à
s’équiper progressivement de batterie ou
de piles à combustible. Le développement
de matériaux nanocomposites polymères
apparaît alors comme une avenue inté­
ressante pour les manufacturiers de la
filière. Plusieurs axes d’étude peuvent
être abordés comme la synthèse des
matériaux, l’analyse des propriétés méca­
ni­ques et électriques et les procédés de
moulage. Des entreprises québécoises
Source : Adobe Stock
comme Nouveau Monde Graphite et Plas­
tiques Gagnon travaillent déjà sur de tels
projets en collaboration avec l’Université
Laval et l’Université de Sherbrooke 6 .
Le développement de nouveaux matériaux
a également sa place dans les secteurs
médical et alimentaire. Les élastomères
écologiques et compostables se taillent
une place de choix pour la fabrication des
équipements de protection individuelle.
Les bioplastiques, quant à eux, peuvent
être utilisés pour des applications telles
que les emballages agroalimentaires ou
cosmétiques.
Vers l’adoption de nouvelles
technologies pour demeurer
concurrentiel
Même s’il est vrai que le recyclage et le
développement de matériaux avancés
offrent de nombreuses opportunités et
ouvrent divers marchés aux manufac­
turiers de plastique et composite,
l’adoption de technologies avancées
demeure également pertinente pour
rester concurrentiel. À titre d’exemple,
l’intégration de la fabrication additive
sur le plancher de production permet
d’innover, de tester de nouveau concept,
de répondre aux défis d’appro­vi­sionne­
ment tout en s’inscrivant dans les objectifs
gouvernementaux de développement
durable. Par ailleurs, face à la concurrence
mondiale que connaît actuellement le
secteur, il demeure crucial pour nos manu­
fac­t uriers de s’équi­per de logi­c iel PRE
(ERP) pour gérer leur inven­t aire et opti­
miser leur prix tout comme de sys­tème de
maintenance préventive et prédictive pour
pallier la demande et conserver leur part
de marché.
En conclusion, le secteur des plastiques et
composites offre de nombreuses oppor­
tunités aux manufacturiers et divers
marchés sont à percer. Toutefois, inno­
vation et collaboration sont de mises.
MARS 2024 | Polymères Québec 35
matériaux composites
La valorisation des composites
thermodurcissables en fin de vie
par des procédés thermochimiques
durables, dont la pyrolyse
Par Bendaoud Nohair1, collaboration spéciale
Les matériaux composites (polymère
renforcé de fibre de verre [PRFV] et
polymère renforcé de fibre de verre
[PRFC]) sont constitués de l’assemblage
de deux ou plusieurs composants non
miscibles de propriétés différentes, tels
que des résines thermodurcissables
(polyester, vinylester et époxy) et des
renforts en fibres synthétiques (carbone
et verre). Depuis plusieurs décennies,
ces matériaux sont largement utilisés
dans de nombreux secteurs de pointe
comme le transport (terrestre, aérien), la
construction, l’énergie, etc. Leur intégration
est due à leurs performances, telles que
1 Bendaoud Nohair est chercheur et chargé de projets en R et D au Centre de développement des composites du Québec (CDCQ) (bnohair@cstj.qc.ca).
2 JEC Composites Magazine / N 152, septembre-octobre 2023.
3 https://www.compositesworld.com/news/university-of-sydney-develops-recycling-method-for-composite-waste
36 Polymères Québec | MARS 2024
et la fabrication des pales d’éoliennes,
constitueront, d’ici 2023, un des flux de
déchets les plus importants à l’échelle
mondiale. En considérant simplement
l’intensification des parcs éoliens,
l’Université de Cambridge 2 a estimé que
cette industrie va générer 43 millions de
tonnes de déchets constitués de matériaux
composites à base de fibre de verre et
de carbone issus des pales d’ici 2050.
Selon d’autres études des chercheurs de
l’Université de Sydney 3 , l’accumulation
annuelle de déchets à base de fibres de
carbone provenant des seules industries
Crédit photo : Pascal Ratthe
aéronautique et éolienne pourrait
atteindre 840 300 tonnes d’ici 2050 si des
méthodes de recyclage appropriées ne
sont pas adoptées. Au Canada, malgré cet
essor, aucune solution de recyclage des
matériaux composites en fin de vie n’est
leur résistance et leur rigidité par rapport connue; actuellement, l’enfouissement ou
à leur poids, ainsi que leur résistance à l’incinération sont donc les deux solutions
la corrosion et leur longue durée de vie privilégiées dans la majorité des cas.
comparée à d’autres matériaux (acier,
aluminium, etc.). Cepen­dant, l’aug­men­ta­ Besoins de la filière canadienne
tion massive de l’utilisation de ces maté­
La panoplie de matériaux et la grande
riaux composites génère, en parallèle, de
va­ria­bi­lité de leurs usages font en sorte
nombreuses matières résiduelles, comme
qu’il est encore difficile d’établir une
celles issues des procédés de fabrication
filière de recyclage aussi aboutie que
ou encore des pièces qui arrivent au terme
celle des thermoplastiques d’usage
de leur vie utile. D’ailleurs, les composites
commun comme le polyéthylène ou le
à base de fibre de verre ou de carbone,
polypropylène. Cependant, à l’échelle
matériaux couramment utilisés dans les
mondiale, la diminution de la capacité
avions, les voitures, les coques de bateaux,
des sites d’enfouissement combinée aux
les réservoirs d’hydrogène, la construction
 Crédit photo : Pascal Ratthe
Crédit photo : Pascal Ratthe
récentes politiques publiques visant à La pyrolyse sous un milieu inerte ou sous
resserrer la réglementation sur l’en­ vide suivi par une post-oxydation nous
fouissement porte à croire que le mode permet non seulement de récupérer les
de gestion des résidus de matériaux fibres de carbone et de verre (rCF et rGF)
composites deviendra plus coûteux au avec de meilleures propriétés physico-
cours des prochaines années. Au Canada, chimiques, mais aussi de récupérer aussi
notamment, le recyclage des matériaux d’autres sous-produits à haute valeur
composites permettra non seulement ajoutée, comme des huiles pyrolytiques
de diminuer l’impact environnemental de et des gaz légers incondensables (H2, CO,
secteurs comme les énergies propres, CO2, CH4 et hydrocarbures de C2 à C4).
l’aéronautique et le transport électrique, Ce procédé présente l’avantage de
mais aussi d’augmenter la force con­cur­ n’avoir aucun effluent alors que les
ren­tielle de son indus­trie sur ces do­mai­ produits de pyrolyse apportent tous
nes stratégiques. une importante valeur ajoutée. En effet,
le CDCQ développe actuellement une
Une technologie de recyclage voie innovante de valorisation des fibres
et de valo­ri­sation des matériaux récupérées de carbone ou de verre (rCF
composites en fin de vie prometteuse et rGF) contenues dans les composites
(30-50 %). Après une élimination des
Face à ces problématiques environ­ne­
résidus solides sur la surface des fibres
mentales, le Centre de développe­ment des
par oxydation, et une séparation des
composites du Québec (CDCQ) travaille
charges par tamisage, ces matériaux
sur le développement d’une technologie
peuvent être incorporés dans des matrices
de recyclage par voie thermochimique
thermodurcissables ou thermoplastiques
des déchets futurs provenant de ces
afin de fabriquer un nouveau produit
industries. Cette technologie est basée
composite, à savoir des préimprégnés en
sur un procédé thermique (pyrolyse) qui
décompose, sous l’effet de la chaleur feuilles pour le « mélange à mouler en
(de 400 à 600 °C), ces déchets déposés feuille » (Sheet Moulding Compound, SMC)
dans un milieu pauvre en oxygène/air. et le « mélange à mouler en vrac » (Bulk
Lors de ce traitement dans un réacteur Moulding Compound, BMC).
de pyrolyse, la chaleur nécessaire à la Quant aux deux autres sous-produits, le
décomposition de la matière à l’intérieur de CDCQ a montré dans le cadre d’un projet
l’unité est apportée par un phénomène de de R et D avec un partenaire industriel
conduction et de rayonnement du milieu que les huiles pyrolytiques pourraient
environnant. La plage de température constituer une source précieuse de
de dégradation, quant à elle, est basée matières premières chimiques, notamment
sur le type de déchets composites et le styrène et l’anhydride phtalique, qui
de matériaux de renforcement. En effet, pourraient éventuellement être recyclés
dans le but d’analyser les comportements en résines de polyester/styrène. Ces
thermiques et les énergies mises en jeu produits con­den­s ables peuvent égale­
au cours des traitements de pyrolyse, des ment servir de combustible ou de carbu­
micro-études de la dégradation des flux rant (pouvoir calorifique équivalent au
entrants choisis (composites en fin de vie) diesel) ou des additifs pour l’asphalte.
au moyen d’analyses physico-chimiques Et finalement, la phase gazeuse pourra
sont effectuées par thermogravimétrie être réutilisée dans le procédé pour le
(TGA-MS). chauffage du pyrolyseur.
Crédit photo : Pascal Ratthe
Au cours des 15 dernières années, le
CDCQ a développé des technologies
de recyclage et de valorisation avec
des équipements de dépolymérisation,
dont un réacteur discontinu (batch) de
pyrolyse adapté spécialement pour les
matériaux composites et un laboratoire
de caractérisation thermodynamique et
mécanique des matériaux composites
à la fine pointe de la technologie. Tota­
lisant plusieurs millions de dollars, ces
équipements permettent de simuler
de façon représentative les conditions
opératoires de la pyrolyse industrielle
(TGA-MS). Il s’est aussi récemment équipé
d’appareils de chromatographie en phase
gazeuse couplés à plusieurs détecteurs
(GC-FID, GC-TCD, GC-MS), Headspace-
GC, ainsi que d’autres instruments de
haute qualité permettant d’analyser très
précisément les coproduits générés. De
plus, le CDCQ possède les équipements
nécessaires à la caractérisation physico-
chimique des fibres recyclées et à la
caractérisation mécanique des matériaux
composites.
Aussi, il est impératif que le Québec
adopte des mesures concrètes, à court
terme, pour le recyclage et la valoris­
tion des composites en raison de leur
impact environnemental. D’ailleurs, c’est
notam­ment dans cette perspective que le
CDCQ a récemment lancé une plateforme
numérique dédiée à l’économie circulaire
dans le secteur des matériaux composites.
À cet effet, la plateforme vise à recenser
de manière exhaustive les gisements de
matériaux composites dans la province.
Ainsi, grâce à ces données, le CDCQ
pourra réaliser des analyses économiques
approfondies évaluant la viabilité et les
bénéfices de l’implantation d’une boucle
de circularité dans le processus de gestion
des composites.
MARS 2024 | Polymères Québec 37
 Source : Adobe Stock
matériaux composites
Une initiative conjointe
prometteuse voit le jour pour la
gestion des matières résiduelles
des entreprises manufacturières
en composite
Par Steeve Patry1, collaboration spéciale

Dans un monde où le développement durable est au premier plan et avec la hausse constante des prix à l’enfouissement
ainsi que l’augmentation annuelle de la redevance gouvernementale pour l’élimination de matières résiduelles, il
est impératif de développer de nouvelles alternatives à l’enfouissement des matières composite.

1 Steeve Patry est représentant au développement des affaires pour le RICQ et le CDCQ (steevepatry@ricq.ca ou 819 388-8640)

38 Polymères Québec | MARS 2024

Pour ce faire, le Regroupement des indus­
tries des composites du Québec (RICQ),
conjoin­tement avec le Centre de dévelop­
pement des composites du Québec (CDCQ),
a lancé une initiative conjointe pour la
gestion des matières résiduelles des
entreprises manufacturières en com­
po­site et a, par conséquent, procédé à
mon embauche à titre de représentant
au développement des affaires. Ainsi,
mon mandat est notamment de trouver
des alternatives à l’enfouissement des
matières résiduelles post-industrielles
composées de fibre de verre et de
rallier les entreprises de l’industrie des
composites dans cet effort conjoint de
disposition de ces matières résiduelles
d’une manière durable et économiquement
intéressante pour tous.
Cette initiative nécessitera bien entendu
de mettre à profit l’ensemble de l’écosys-
tème québécois des matériaux compo-
sites, dont l’équipe d’experts du CDCQ et
les membres du RICQ.
Source : Steeve Patry
Steeve Patry
Avec plus de 15 ans d’expérience à titre
de directeur au développement des
affaires dans une entreprise en gestion
des matières résiduelles, mon expertise
combinée à la volonté et l’expérience
du groupe fera indéniablement émerger
des solutions viables qui permettront de
détourner de l’enfouissement un important
tonnage de matières composite.
D’ailleurs, à la suite des premières
réflexions effectuées dans le cadre de
cette initiative, trois types d’interventions
princi­p ales ont été identifiés et seront
étudiés plus en détail, soit la valorisation
énergétique, le réemploi et le recyclage.
D’ailleurs, nous pouvons dès maintenant
détourner les chutes de production de
pièces en composites des manufacturiers
intéressés et qui rencontrent les critères
d’un premier partenaire pour la valorisation
énergétique. Parallèlement, le CDCQ a
mis sur pied une plateforme numérique
d’économie circulaire qui permettra
d’inventorier non seulement les besoins
des entreprises en matières réutilisables,
mais également les matières résiduelles
à disposer. Ainsi, les rebuts de certains
pourraient devenir les matières premières
des autres. Toutefois, le succès de cette
initiative repose sur la participation
active des entreprises du secteur des
composites. En effet, afin que l’initiative
soit rentable, il importe de maximiser
les routes de transport et d’assurer une
logistique efficiente des opérations, peu
importe l’issue des matières qui sera
choisie. D’ailleurs, plus nous détournerons
de matières de l’enfouissement, meilleurs
seront les taux de revalorisation.
Il importe aussi de préciser qu’afin de
protéger les entreprises participantes, les
informations recensées sur la plateforme
ne seront pas disponibles de manière
ouverte et ne seront accessibles qu’à
l’équipe de gestion du projet, qui agira
comme interface avec les entreprises.
Les premières actions du projet, notam­
ment des rencontres individuelles d’entre­
pre­neurs et de partenaires ainsi que des
visites d’entreprises de l’industrie des
composites, ont débuté en novembre afin
d’identifier les premiers participants au
projet. D’ailleurs, à ce jour, la réponse à
cette initiative d’économie circulaire est
positive de la part de tous les intervenants
rencontrés.
La cueillette et la saisie des premières
données dans la plateforme débuteront
sous peu. Quant aux actions en lien
avec la gestion des matières, comme
la revalorisation et le recyclage, des
projets spécifiques avec des échéanciers
conséquents seront élaborés en cours
d’année en tenant compte des données qui
auront été recensées dans la plateforme.
L’année 2024 promet d’être une année
charnière dans le développement durable
pour les entreprises de l’industrie des
composites. D’ailleurs, le RICQ compte
sur la coopération de tous les acteurs
de l’industrie pour unir leurs forces
au niveau du développement durable
et donc de mettre de côté l’esprit de
compétition, au moins pour cette fois.
C’est en travaillant tous ensemble que
nous pourrons développer de nouveaux
procédés et apporter de nouvelles
technologies propres qui amélioreront le
statut écoresponsable de chacun. De plus,
ces alternatives deviendront des atouts
indéniables aux entreprises participantes
en leur permettant d’afficher fièrement
aux donneurs d’ordres, qui sont de plus
en plus exigeants à cet égard, leurs actions
en termes de développement durable
ainsi que leur impact environnemental
favorable, notamment par la diminution de
leur empreinte carbone. La mise en place
de cette initiative permettra du même coup
aux entreprises participantes d’être prêtes
à faire face à un éventuel resserrement de
la réglementation en matière de gestion
des matières résiduelles qui pourrait
être mis en place, qui sait, dans un avenir
rapproché.
Rappelons que le Regroupement des
indus­tries des composites du Québec
(RICQ) a vu le jour officiellement en
1996 suite à une rencontre de mouleurs
de l’industrie des composites qui ont
su rallier leurs compétences et leurs
énergies pour ainsi mettre de côté la
com­pé­t i­t ion et en venir à un consensus
en matière environnementale. C’est
pour­quoi la mission du RICQ consiste à
représenter ainsi qu’à créer une synergie
entre les manufacturiers de l’industrie
des composites en matière de santé et
sécurité au travail, de l’environnement et
de développement durable.
Source : Adobe Stock
Pour en savoir plus sur cette initiative de
gestion des matières résiduelles et sur la
plateforme d’économie circulaire, n’hésitez
pas à joindre l’auteur de ces lignes.
MARS 2024 | Polymères Québec 39
lois et réglementations
Nouvelles réglementations
sur les plastiques : difficile
de prévoir l’avenir !

Source : Adobe Stock

Par Denis Rodrigue1, collaboration spéciale

De nos jours, nous entendons régulièrement parler du concept des « 3R » : réduire, réutiliser et recycler. Il n’est donc pas étonnant que
ce concept soit enseigné dans nos écoles dès le niveau du primaire. Néanmoins, la définition de base des « 3R » ne date pas d’hier. Elle
a été modifiée à plusieurs reprises en augmentant le nombre de « R » afin d’en élargir son utilité et son application. Récemment, un
rapport proposait une série de « 9R » avec la gradation présentée dans le tableau 1 en lien avec les principes de l’économie circulaire2 .
Néanmoins, des gens plus « inventifs » ont proposé jusqu’à un total de « 12R »3 , « 14R »4 , et tout récemment, une série de « 18R » 5 !
Personnellement, je crois que toute stratégie de circularité peut facilement se limiter à « 6R » : (réduire, reconcevoir, réutiliser, refaire,
recouvrer et recycler) 6 .
Tableau 1 : Gradation des différents « R » dans une stratégie d’économie circulaire comportant 9R.

Catégorie Niveau de R Stratégie Action typique

Ne pas utiliser de produits non durables et trouver des alternatives qui le sont.
R0 Refuser

Concevoir en tenant compte des principes de base : circularité, chimie verte,

Manufacturier R1 Repenser
durabilité, etc.
Diminuer la quantité de matières premières et d’énergie consommée tout en
R2 Réduire
éliminant les rejets de toutes sortes.
R3 Réutiliser Utiliser un produit pour une autre application que celle à laquelle il était destiné.
R4 Réparer Effectuer l’entretien et la réparation au lieu de remplacer par une nouvelle.
Utilisateur R5 Remettre à neuf Faire des mises à jour pour allonger la durée de vie.
R6 Remanufacturer Transformer une pièce pour une application similaire à celle d’origine.
R7 Reconvertir Transformer une pièce pour une application différente de celle d’origine.
R8 Recycler Transformer un produit pour le retourner dans une boucle de production.
Tous les niveaux On parle ici de recouvrer l’énergie en brûlant un matériau dans des conditions
R9 Récupérer
contrôlées.

Au niveau manufacturier, le tableau 1 implique des enjeux à plusieurs niveaux. Non seulement en lien avec les pièces/produits en fin
de vie (responsabilité étendue des producteurs, REP), mais aussi au niveau de la production :
• R0 : Refuser d’utiliser des matières/services qui ne sont pas durables;
• R1 : Repenser les procédés et les formulations pour être plus « verts »,par exemple, un environnementalement acceptable;
• R2 : Réduire non seulement la consommation de matières premières et les rejets de production, mais aussi la consommation
d’énergie liée à la production intégrée.

1 Denis Rodrigue, ing. Ph.D. est professeur-chercheur au département de génie chimique de l’Université Laval (Denis.Rodrigue@gch.ulaval.ca).
2 Recycled Plastics in Infrastructure: Current Practices, Understanding, and Opportunities, National Academies Press (2023).
A nupam Khajuria, Nexus of Circular Economy and Industry 4.0 to achieve the UN Sustainable Development Goals, The International Journal of Engineering and Science,
3 
Volume 10, Issue 12, Series I, pages 30-34 (2021). DOI:10.9790/1813-1012013034
4 https://www.cooldavis.org/2017/04/21/fabulous-14-rs-sustainability/
5 https://www.gulf-times.com/story/719180/18r-rethink-reuse-recycle-and-more
6 I.S. Jawahir et R. Bradley, Procedia CIRP, 40, 103 (2016). DOI: 10.1016/j.procir.2016.01.067

40 Polymères Québec | MARS 2024

Afin de bien gérer le développement et les projets futurs, plusieurs
contraintes sont à inclure dans les prises de décision. Mais des
critères au niveau de la législation actuelle et celle à venir sont à
tenir en compte. Néanmoins, le problème majeur est l’uniformité
des lois et des règlements à suivre, car la mondialisation des
marchés implique souvent de satisfaire des critères différents, qui
peuvent être parfois contradictoires. Par exemple, satisfaire un
taux minimum de matières recyclées dans un produit peut varier
d’un endroit à un autre sur la planète. Bien que le principe de base
soit intéressant pour l’environ­nement, il peut devenir un casse-
tête au niveau de la qualité (contamination, couleur, odeur, etc.),
du grade (alimentaire, médical, pharmaceutique, etc.) et de l’ap­
pro­visionnement (quantité, disponibilité, transport, etc.).
Afin de planifier les productions à venir, il faut donc s’informer
et obtenir le maximum de données avant de prendre des déci­
sions stratégiques. Ceci est principalement important pour les
législations qui tendent à être modifiées dans le temps. Afin de
prévoir les changements, il est aussi important de voir ce qui se
fait ailleurs, car les tendances peuvent avoir un effet direct sur les
exportations et les législations locales. Ceci est particuliè­rement
important pour des bannissements de produits et des critères
minimums à respecter qui peuvent varier dans le temps. Voici donc
des informations récentes pour trois régions différentes afin de
les comparer et tenter de prévoir l’avenir au Québec.
Colombie-Britannique
Depuis le 20 décembre 2023, plusieurs produits à base de
plastique sont maintenant bannis dans la province 7. Ceci s’applique
à tous les produits à usage unique, ainsi que les plastiques
« difficiles à recycler ». Mais cette der­nière définition n’est pas
toujours claire… En particulier, la réglementation qui s’applique aux
accessoires jetables de restauration, les sacs à provisions et les
plastiques oxodégradables, ainsi que les emballages en mousse
de polystyrène (PS), de polychlorure de vinyle (PVC) et de chlorure
de polyvinylidène (PVDC). Même les plastiques compostables ou
biodégradables sont inclus ! De plus, il sera interdit d’importer des
sacs de caisse en plastique, pailles, couverts (plats et ustensiles),
bâtonnets à remuer, porte-anneaux et articles de restauration en
plastique. La vente locale de ces produits est aussi bannie.
New Jersey
À partir du 18 janvier 2024, l’État du New Jersey (P.L. 2021, c.
391) met en vigueur sa loi Recycled Content Law (N.J.S.A. 13:1E-
99.135-157), loi sur le contenu en matière recyclée8 . Cette loi exige
que tous les fabricants respectent des exigences minimales en
termes de contenu recyclé pour tous les contenants et produits
d’emballage réglementés vendus ou proposés à la vente dans
l’État du New Jersey. Les contenants et les produits d’emballage
réglementés comprennent les contenants en plastique rigide, les
contenants en verre, les sacs à emporter en papier et en plastique,
ainsi que les sacs poubelles en plastique. La loi interdit également
la vente d’emballages en vrac en polystyrène (communément
7 https://news.gov.bc.ca/releases/2023ENV0046-001143
8 https://www.nj.gov/dep/dshw/recycled-content/
9 https://www.bdo.global/en-gb/insights/tax/indirect-tax/
germany-plastic-packaging-tax-enacted
10 https://fr.wikipedia.org/wiki/Trois_R
appelés « cacahuètes d’emballage »). Bien que plusieurs niveaux
de règles soient applicables (augmentation des pourcentages
minimums et élargissement des gammes de produits touchés),
on stipule qu’un minimum de 10 % de matières recyclées doit
être présent dans les contenants rigides, tandis que pour les
emballages contenant des aliments, une exemption est accordée
jusqu’en 2027. Néanmoins, d’autres exemptions sont possibles :
par exemple, les contenants pour les aliments incluant les
produits laitiers et les produits médicaux. Plus de détails sont
disponibles sur le site Web de la Division of Sustainable Waste
Management du New Jersey.
Allemagne
L’Allemagne a décidé de suivre les traces de l’Espagne et de
la Grande-Bretagne et d’imposer une écotaxe sur les produits
d’emballage en plastiques à usage unique 9. Ceci est en lien avec la
directive de l’Union européenne sur les plastiques à usage unique.
Par exemple, la taxe sera de 0,180 EUR/kg pour les contenants de
boissons non consignés de jusqu’à trois litres ou de 3,790 EUR/kg
pour les sacs en plastique léger. Bien que l’application ait débuté
le 1er janvier 2024, cette année servira principalement à recueillir
les données et mettre en place le système de paiement qui lui sera
dû dès le 1er janvier 2025. Des modifications sont naturellement à
prévoir dans le futur afin d’élargir la gamme de produits touchés
par cette réglementation.
En conclusion, les lois et les règlements seront des points impor­
tants à tenir en compte dans le futur. Afin d’éviter de mauvaises
surprises, il sera nécessaire de les évaluer et de les inclure dès
la phase de conception d’un nouveau produit en lien avec le R1
(tableau 1) : repenser les matières premières à utiliser, les procédés
de fabrication et les possibilités/obligations en fin de vie.
Saviez-vous que le concept des « 3R » a été
proposé le premier « Jour de la Terre » (Earth
Day), soit le 22 avril 1970 10 ? Bien que ce concept
était peu connu à ses débuts, de plus en plus
de personnes tendent à suivre les directives
afin d’améliorer la qualité de l’environnement,
car ce dernier est général et ne s’applique pas
seulement aux plastiques !
Source : Adobe Stock
MARS 2024 | Polymères Québec 41
lois et réglementations
Stratégie environnementale
sur les plastiques au Québec :
une approche à la fois ambitieuse
et innovante
Par Roger Tambay1, collaboration spéciale

Source : Simon Chrétien

C’est au courant de la
prochaine décennie que les
plus importantes avancées
en termes d’augmentation du
contenu recyclé, de réduction
de la consommation de
plastique vierge et de popularité
des articles réutilisables,
entièrement recyclables
ou encore en matières
compostables devraient
se réaliser.
Pour mieux encadrer et accélérer le chan­
gement, Québec a créé une politique
intitulée « Stratégie de réduction et de
gestion responsable des plastiques au
Québec 2024-2029 » (la « Stratégie »),
ouverte en consultation publique entre
les 15 novembre et décembre dernier. La
Stratégie découle du Plan d’action 2019-
2024 de la politique québécoise de gestion
des matières résiduelles (le « Plan »). Ce
dernier prévoyait un chantier important
relativement aux plastiques à usage unique,
notamment de faire en sorte que 80 % des
emballages et contenants en plastique
soient compatibles avec les systèmes de
récupération et de recyclage et réduire le
recours aux produits à usage unique.
Conséquemment, la Stratégie propose
cinq orientations qui s’inscrivent dans le
chantier prévu par le Plan et vise même
à le dépasser :
1. Réduire l’utilisation des plastiques à
usage unique et de courte vie;
2. Renforcer la chaîne de valeur des
matières plastiques et favoriser
leur circularité;
3. Réduire les impacts des plastiques
sur l’environnement;
4. Accroître les connaissances et
l’expertise sur les plastiques;
5. Donner l’exemple dans les actions
gouvernementales.

1 Roger Tambay, B.Sc., M.B.A., B.C.L., LL.B. est avocat, Vice-président, développement commercial et emballages durables chez Emballage St-Jean ainsi que directeur du
développement durable Society of Plastics Engineers (SPE)-section Québec (rtambay@sjpack.com)
Photo d’en-tête : M. Benoit Charrette ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs lors de la consultation sur la
Stratégie de réduction et de gestion responsable des plastiques au Québec 2024-2029.

42 Polymères Québec | MARS 2024

Réduire l’utilisation des plastiques « conception de produits ou de procédés encore méconnue. Il s’agit donc d’acquérir
à usage unique et de courte vie caractérisée par le souci de réduire ou des con­­nais­sances, d’infor­mer et de sen­
(PUUCV) de prévenir les impacts environ­ne­men­ si­bi­­li­ser les con­som­ma­teurs en vue d’adop­
taux tout au long de leur cycle de vie ». ter de meil­leu­res pra­ti­ques de con­som­ma­
La Stratégie vise avant tout la réduction à
Concrètement, cela implique d’aug­ tion et d’en­ca­drer les usa­ges de cer­tains
la source, puis le réemploi et finalement le
menter la valeur de recyclage du PET, des plastiques.
recyclage des matières plastiques. On peut
PEHD ou des PP rigides et des emballa­ Il est prévu, pour acquérir ces connais­
se poser la question à savoir quel est un
ges souples, en plus d’éliminer les sances, de nettoyer les berges et ainsi
PUUCV : quoique la Stratégie ne définit pas
aspects problématiques de l’emballage, faire le décompte des principaux polluants
le terme de façon explicite, tenons pour
notamment d’éliminer le vide technique plastiques et de réaliser des études sur
acquis qu’il s’agit de produits de plastique
excédentaire dans les emballages, de les microplastiques. L’apposition d’une
ayant un usage d’une durée de moins
réduire le suremballage, de bien indiquer écoétiquette, c’est-à-dire « une marque
de cinq ans, compte tenu de la définition
les consignes relativement au tri des distinctive (souvent un logo) apposée
renfermée à l’alinéa 2 de l’article 2 du
articles d’emballages et plus généralement sur un produit et qui renseigne sur les
Règlement portant sur un système de
de réduire l’utilisation de plastique vierge. caractéristiques environnementales de
collecte sélective de certaines matières
Un système de bonus-malus (coefficient ce dernier… » serait imposée sur certains
résiduelles. Cette définition de PUUCV se
de réduction-majoration) est envisagé articles en plastique pour mieux informer
retrouve également dans le règlement
pour soutenir les entreprises qui recourent la population sur le bon geste de tri à poser
SB 54 Plastic Pollution Prevention and
à l’écoconception de produits en plastique, post-consommation. Certains plastiques
Packaging Producer Responsibility, adopté
pour ajuster le tarif exigé aux entreprises dégradables seraient également interdits.
par la Californie en 2022.
qui mettent en marché de tels contenants
La Stratégie prévoit déployer un program­ et autres articles écoconçus.
me de financement pour encou­r ager la
Ensuite serait augmenté le régime de
substitution des PUUCV par des arti­
responsabilité élargie des entreprises qui
cles réutilisables. Il est prévu que des
commercialisent ou distribuent des produits
fonds soient disponibles aux entre­
en plastique (la REP) aux catégories de
prises et organismes parapublics tels
produits ayant une composante plastique
les établissements du réseau scolaire
et qui n’ont pas ou peu de filières de récu­
ou d’enseignement supé­rieur pour rem­
pération ou de valorisation. Les textiles,
placer les produits plastiques qui sont
le mobilier et les petits électroménagers
incompatibles avec les installations exis­
s’ajouteraient à la liste de produits déjà
tantes de recyclage, de compostage ou de
assujettis à la REP, laquelle inclut désormais
biométhanisation. Les cotons-tiges, rasoirs
les produits plastiques agricoles, les
jetables, lingettes humides et couverts de
contenants de boissons à remplissage

Source : Adobe Stock

restauration rapide en sont l’objet.
Le gouvernement a également l’intention
de bannir la mise en marché de certains
contenants en PUUCV lorsqu’il existe
des solutions de rechange viables et
facilement disponibles. Les sachets de
ketchup, de thé, les équipements de
protection individuelle, les emballages
alimentaires en PVC et multilaminés, de
même que certains produits d’hygiène
personnelle y sont cités.
La première orientation vise aussi à baliser
la mise en marché des sacs réutilisables
et d’en normaliser la qualité, tout en rédui­
sant la quantité des PUUCV utilisés dans
les secteurs du commerce de détail et de
la restauration.
Renforcer la chaîne de valeur des
matières plastiques et favoriser leur
circularité
La seconde orientation vise d’abord à en­
cou­rager l’écoconception, c’est-à-dire la
unique entre 100 ml et 2 l, les cintres et les
crochets.
Finalement, cette orientation prévoit fa-
voriser la recyclabilité et l’intégration du
contenu recyclé certifié dans les embal-
lages non alimentaires souples et rigides
ainsi que d’autres produits en plastique.
Seraient adoptées des exigences relative-
ment au pourcentage minimal de contenu
recyclé certifié pour les produits, conte-
nants et emballages non alimentaires. Il
est aussi envisagé de soutenir l’industrie
québécoise pour améliorer la qualité des
recyclats et d’accélérer la circularité des
matériaux plastiques.
Réduire les impacts des plastiques
sur l’environnement
Selon cette orientation les effets des
matières plastiques (de tailles macro­
scopique et microscopique) sur l’en­
viron­ne­­­ment sont de plus en plus docu­
mentés, mais l’ampleur des impacts est
Quant aux articles en plastiques compos­
tables, ils devront désormais respecter
quatre critères :
1. se désintégrer en 12 semaines en
fragments de moins de 2 mm dans
des conditions de compostage
contrôlées à 60 °C;
2. atteindre une biodégradation
minimale de 90 % en six mois dans
les mêmes conditions;
3. le compost obtenu ne doit pas
entraîner d’effets sur la germination
et le développement de plantes;
4. les articles en plastiques
compostables devraient dorénavant
renfermer au moins 50 % de matière
organique (non pétrolière), un
critère novateur.

MARS 2024 | Polymères Québec 43

Accroître les connaissances et
l’expertise sur les plastiques
La quatrième orientation vise à améliorer
nos connaissances sur les plasti­ques, de
leur production à leur fin de vie. Consé­
quem­m ent, le ministère de l’Envi­r on­
nement, de la Lutte contre les change­
ments climatiques, de la Faune et des
Parcs « a commandé une vaste étude qui
vise à dresser un portrait et un diagnostic
québécois des flux de produits à usage
unique et de courte vie en plastique,
ainsi que des flux des produits ayant un
contenu plastique qui sont utilisés dans
les secteurs de la construction et de la
rénovation, des véhicules routiers et
récréatifs, de l’équipement électrique et
électronique, des textiles, du mobilier,
des contenants durables… des jeux et
des jouets ». Cela s’avère nécessaire parce
que les statistiques actuelles de RECYC-
QUÉBEC découlent de la collecte sélective
et ne renferment pas d’information relati­
ve­ment aux autres plastiques utilisés dans
la vie courante.
Une autre étude vise à réduire les conte­
nants individuels et à augmenter l’adoption
d’une commercialisation en vrac des pro­
duits bioalimentaires et d’entretien et à
mieux valoriser les gisements plastiques
au Québec.
Finalement, un soutien financier serait
offert pour aider des projets pilotes qui
cherchent à augmenter la valorisation
et le recyclage des PUUCV et des pro­
duits ayant une forte composante. Le
gouvernement prévoit ainsi financer
des projets « permettant de soutenir le
développement de nouveaux débouchés,
de nouvelles technologies et de nouvelles
façons de faire afin d’accroître la perfor­
mance et la qualité des matières plastiques
récupérées et recyclées au Québec ».
Donner l’exemple dans les actions
gouvernementales
Cette dernière orientation renferme une
série de mesures pour permettre à l’État
québécois d’illustrer son exemplarité de
réduction dans l’utilisation des plastiques
au sein de l’administration publique.
Québec compte caractériser la gestion
des plastiques dans les secteurs à haute
consommation de produits PUUCV et
proposer des pistes de solutions pour les
organismes des réseaux de la santé, de
l’éducation et de l’enseignement supérieur.
44 Polymères Québec | MARS 2024
Ensuite, des outils seraient mis à la dispo­
sition des ministères leur permettant
d’augmenter la circularité de leurs flux de
plastique. Cette action gouvernementale
s’ajoute à la Politique québécoise de
gestion des matières résiduelles et son
plan d’action, à la Stratégie de valorisation
de la matière organique, au Plan pour une
économie verte 2030 et au Plan québécois
pour la valorisation des minéraux critiques
et stratégiques.
Il est prévu d’utiliser le levier des marchés
publics pour réduire l’utilisation des plasti­
ques au sein de l’administration publique.
L’État compte adopter une politique d’ac­
qui­s ition, créer un forum et concevoir
des outils permettant la réduction et la
gestion responsable des plastiques dans
les marchés publics.
Aussi du nouveau côté gouvernement
Fédéral
Le 2 janvier dernier, Environnement et
Changements climatiques Canada a
publié un avis d’intention d’émettre un
avis en vertu de l’article 46 pour le regis­
tre fédéral sur les plastiques afin de
créer un inventaire de données. La pé­
riode de consultation avec le public s’est
terminée le 13 février dernier. Selon l’avis
du 2 janvier, tout producteur d’un produit
en plastique et tout fournisseur d’un
service qui gère les plastiques ou les
produits en plastique après la collecte en
vue de leur détournement devra fournir
des informations, notamment les types
de résine et les quantités utilisées pour
fabriquer des produits en plastique, leurs
sources, la catégorie et la sous-catégorie
des articles mis sur le marché canadien,
la quantité de plastique collectée en fin
de vie détournée, la quantité recyclée,
la quantité transformée en produits
chimiques y compris en combustibles, la
quantité envoyée à la décharge, la quantité
compostée ainsi que les méthodes
employées pour déterminer les quantités
précitées.
Les personnes visées peuvent faire une
demande écrite de traitement confidentiel à
condition qu’elle accompagne l’information
fournie et qu’un de trois motifs soit indiqué :
soit que les renseignements communiqués
constituent un secret industriel, que leur
divulgation risquerait vraisemblablement
de causer des pertes financières importan­
tes à la personne intéressée ou de nuire
à sa capacité concurrentielle, ou encore
que leur divulgation risquerait vraisembla­
blement d’entraver des négociations –
contractuelles ou autres – menées par la
personne intéressée.
Rendez-vous dans 10 ans
Nos gouvernements se préoccupent de
la gestion de fin de vie des plastiques et
de comment encourager leur réduction et
la circularité des matières. La Stratégie
québécoise est novatrice, structurée et
compréhensive. Certes, il est toujours
possible d’améliorer une initiative
d’une telle envergure. Cela dit, celle-ci
représente un excellent point de départ
et semble très évidemment être issue de
réflexions approfondies sur le sujet. Les
plastiques, comme nous le savons, sont
des matériaux de grande utilité, possédant
des qualités exceptionnelles relativement
à la fibre et les autres matériaux, y compris
des qualités environnementales. Force
est d’admettre que sa faible circularité
est son talon d’Achille. La Stratégie
québécoise vise à pallier cette faiblesse
et à effectuer un réel changement de cap
de notre société.
La Stratégie est ambitieuse. Que ce soit
par la cueillette d’informations de con­
som­mation, de gestion de la fin de vie,
par l’écoconception, l’innovation technolo­
gique à diverses étapes des chaînes de
valorisation des articles en fin de vie,
l’éducation et l’analyse de donnés sur
l’effet des microplastiques, le financement
d’initiatives et projets et de promouvoir les
achats écologiquement responsables de
trois ministères impor­tants, la Stratégie
semble avoir le moyen d’atteindre ses
objectifs. Rendez-vous dans 10 ans pour
constater comment les objectifs ont été
atteints et surtout pour en bénéficier.
Source : Adobe Stock
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MARS 2024 | Polymères Québec 45

nouveautéS en librairie
Par Simon Chrétien
PLASTIQUE BASHING : L’intox ?
De l’auteur Joseph Tayefeh
Dans son premier livre, Joseph Tayefeh,
secrétaire général de Plastalliance, une
organisation professionnelle de l’industrie
des plastiques et des composites en
France, expose la réalité complexe qui se
cache derrière les réactions médiatiques et
politiques à l’encontre du plastique. Alors
qu’il semble que le plastique soit devenu
l’ennemi public numéro un, Tayefeh remet
en cause cette notion en apportant certains
éclairages scientifiques et techniques.
Le livre explore diverses solutions telles
que le tri, la collecte, le compostage, le re­
cy­­clage et la réutilisation. L’auteur ap­pel­le
LA SAGA LEGO : la petite brique
qui a conquis le monde
De l’auteur Jens Andersen
Dans le paysage littéraire foisonnant d’ou-
vrages dédiés aux géants industriels qui ont
façonné notre monde, « La Saga Lego : la
petite brique qui a conquis le monde » de
Jens Andersen se distingue comme une
pièce maîtresse, offrant une plongée pro-
fonde et nuancée dans l’univers de l’une des
marques les plus emblématiques et aimées
au monde. Ce livre n’est pas seulement une
chronique de l’ascension fulgurante d’une
petite entreprise de menuiserie danoise vers
le sommet de l’industrie mondiale du jouet,
mais également une célébration vibrante
du jeu, de l’innovation et de l’esprit fami-
lial qui a propulsé LEGO au rang de phé-
nomène culturel.
Jens Andersen, reconnu comme le plus
grand biographe danois de sa génération,
nous offre avec cet ouvrage une histoire
culturelle captivante, s’appuyant sur un
accès inédit aux archives de LEGO, et en-
richie par des entretiens avec Kjeld Kirk
Kristiansen, petit-fils du fondateur et ar-
chitecte clé de l’empire LEGO tel que nous
le connaissons aujourd’hui. À travers un
récit intime et détaillé, Andersen dévoile
les défis, les innovations et les convic-
tions qui ont guidé trois générations de
la famille Kirk Kristiansen, depuis les
46 Polymères Québec | MARS 2024
à une pri­se de cons­cien­ce ré­flé­chie, souli­
Source : Cherche Midi - lisez.com
gnant l’impor­tance de com­pren­dre avant
de ju­ger ou de pren­dre position.
Le travail de Tayefeh présente une pers­
pec­tive sur le débat sur le plastique, souli­
gnant la nécessité de naviguer dans les
complexités de la question. En se pen-
chant sur la science et la technologie qui
sous-tendent le plastique, il encourage les
lecteurs à envisager une approche plus
nuancée, qui tient compte des avantages et
des inconvénients potentiels du matériau.
À une époque où le dénigrement du plasti­ ISBN : 9782749178431
que est devenu la norme, ce livre est une Nombre de pages : 288
ressource, qui remet en question les idées
Éditeur : Cherche midi
reçues et encourage la prise de décision en
connaissance de cause.
modestes débuts de l’entreprise dans les témoignage puissant sur l’importance du
années 1930 jusqu’à son statut actuel de jeu, de la famille et de l’innovation. Jens
titan de l’industrie du jouet. Andersen, avec sa plume experte et son
Le sommaire de l’ouvrage, découpé en regard empathique, offre aux lecteurs une
œuvre mémorable qui résonnera avec tous
chapitres qui suivent l’évolution de LEGO à
ceux qui ont un jour ouvert une boîte de
travers les décennies, révèle une histoire
LEGO et découvert un monde de possibilités
fascinante de résilience et de réinvention.
infinies. Ce livre est une invitation à jouer
De la menuiserie des années 1920 à l’ère
bien, à lire bien, et à rêver grand. D’ailleurs,
digitale des années 2010, chaque période
l’expression danoise « leg godt » (jouer
est marquée par des défis spécifiques et des
bien) est à l’origine du nom LEGO.
réponses innovantes qui ont non seulement
permis à LEGO de survivre, mais aussi de
prospérer, affirmant son engagement
indéfectible envers le pouvoir du jeu.
Ce qui ressort de cette lecture, c’est la
profonde humanité au cœur de l’entreprise
LEGO. Andersen met en lumière non
seulement l’impact économique et culturel
Source : dunod.com
de LEGO, mais aussi sa contribution sociale,
défendant le droit au jeu pour les enfants du
monde entier et encourageant les adultes
à reconnecter avec leur enfant intérieur.
L’histoire de LEGO, telle que racontée par
Andersen, est une source d’inspiration,
rappelant que dans un monde de plus en
plus numérique et fragmenté, la simplicité
d’une brique LEGO offre un terrain commun
pour l’imagination, la créativité, et la ISBN : 9782100843411
connexion humaine.
Nombre de pages : 384
« La Saga Lego : la petite brique qui a con­
quis le monde » est donc bien plus qu’une Éditeur : Dunod
simple chronique d’entreprise. C’est un
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testez vos connaissances
Par Simon Chrétien
LE RELAIS DES MOTS
Parcours de connaissance
Le Relais des mots est un jeu de chaîne de mots où chaque terme est connecté au suivant par une relation logique ou thématique liée
au domaine des plastiques et des matériaux composites. Le jeu se compose d’une série de termes techniques liés aux polymères,
chacun étant suivi d’une définition ou d’une description qui pointe vers le terme suivant. Vous devez identifier le terme correspondant
à chaque description.
THERMOPLASTIQUE
Ce type de polymère devient
malléable à haute température
et durcit en refroidissant.
Quel est le terme pour la
structure interne ajoutée à ces
matériaux pour augmenter
leur rigidité sans augmenter
leur épaisseur ?
En augmentant le moment
d’inertie, ces structures
renforcent la rigidité en flexion
des pièces plastiques.
Ce concept est crucial, dans
quel processus au cours
duquel un tube creux est
formé puis gonflé pour
épouser la forme d’un moule ?
Dans ce processus, quel tube
creux est extrudé puis soufflé
pour former un objet ?
48 Polymères Québec | MARS 2024
Ce tube creux, une fois formé
dans le processus de moulage
par extrusion-soufflage, peut
parfois présenter un défaut
de surface caractérisé par
une perte de brillance et une
texture ondulée. Comment
nomme-t-on ce phénomène ?
Ce défaut de surface est
un enjeu dans le processus
d’extrusion. Dans ce même
contexte, quel est le nom de la
pièce qui détermine la forme
interne d’un produit creux lors
de l’extrusion ?
Ce composant joue un rôle
clé dans la définition des
caractéristiques internes des
produits. Dans un contexte
similaire, quel est le terme
pour la composante d’un
moule d’une presse d’injection
qui applique une pression à la
matière plastique ?
Ce mécanisme est essentiel
pour pousser la matière
plastique dans le moule. En
parlant de pression, quelle est
la section de la vis d’extrusion
qui a pour fonction de faire
monter la pression ?
Cette section joue un rôle
crucial dans la montée de la
pression dans les machines
d’extrusion. En lien avec
l’extrusion, quel est le terme
utilisé pour le premier système
qui permet la plastification de
la matière et son injection dans
l’outillage ?
Les termes utilisés dans cette
section proviennent du dictionnaire
terminologique disponible
sur le portail :
www.polymeresquebec.com/
dictionnaire-terminologique/
La solution est disponible
à la page 50.
testez vos connaissances - suite
LE DÉFI DES ÉNIGMES POLYMÉRIQUES
Saurez-vous décrypter les secrets des polymères ?
Le jeu se compose de plusieurs énigmes. Chaque énigme décrit de manière cryptique un terme ou un concept spécifique au monde
des polymères : pourrez-vous deviner de quoi il s’agit ?
ÉNIGME #1
« Dans le labyrinthe des machines, je suis le gardien
silencieux. Je veille à ce que le plastique ne recule
jamais, l’orientant toujours vers sa transformation.
Invisible dans mon action, essentiel dans ma fonction,
je suis la clé de l’écoulement unidirectionnel. »
Qui suis-je ?
_______________________________
ÉNIGME #2
« Je suis l’allié discret des accélérateurs, œuvrant dans
l’ombre pour hâter leur tâche. Sans moi, la patience
serait de mise, car je suis celui qui réduit l’attente en
augmentant la cadence. »
Qui suis-je ?
_______________________________
ÉNIGME #3
« Je suis le vide qui prend forme, le creux qui crée.
Dans mon espace, la matière fondue trouve sa
destinée, se transformant en objet désiré. »
Qui suis-je ?
_______________________________
ÉNIGME #4
« Je suis l’art de transformer, d’ajouter pour changer.
Sous ma touche, les polymères se mettent
à conduire, jouant avec les électrons pour révéler
de nouvelles propriétés. »
Qui suis-je ?
_______________________________
ÉNIGME #5
« Je suis la finition, l’art de perfectionner.
J’élimine l’excès, lissant les bords pour révéler
la forme pure. Dans mon action, les bavures
disparaissent, laissant place à la précision. »
Qui suis-je ?
_______________________________
ÉNIGME #6
« Je suis la trace d’une rencontre, le signe
d’un flux divisé. Là où deux courants se joignent, je
marque leur union, souvent indésirable,
dans le monde du moulage. »
Qui suis-je ?
_______________________________
ÉNIGME #7
« Je suis un processus, mais aussi un produit.
J’assemble et je crée, en apportant
résistance et légèreté. »
Qui suis-je ?
_______________________________
Les termes utilisés dans cette section
proviennent du dictionnaire terminologique
disponible sur le portail :
www.polymeresquebec.com
/dictionnaire-terminologique/
La solution est disponible à la page 50.
MARS 2024 | Polymères Québec 49
solutions
testez vos connaissances

LE RELAIS DES MOTS

THERMOPLASTIQUE PARAISON PISTON DE TRANSFERT

NERVURE PEAU DE REQUIN SECTION DOSAGE DE LA VIS

MOULAGE PAR EXTRUSION/ UNITÉ DE PLASTIFICATION

POINÇON D’EXTRUSION
SOUFFLAGE PRINCIPALE

LE DÉFI DES ÉNIGMES POLYMÉRIQUES

ÉNIGME #1 ÉNIGME #4 ÉNIGME #7
Réponse : Clapet de non-retour Réponse : Dopage Réponse : Composite

ÉNIGME #2 ÉNIGME #5
Réponse : Activateur Réponse : Ébarbage

ÉNIGME #3 ÉNIGME #6
Réponse : Cavité Réponse : Ligne de soudure

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