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Le Miroir des sports :

publication hebdomadaire
illustrée

Source gallica.bnf.fr / INSEP (Institut National du Sport de l'Expertise et de la Performance)


. Le Miroir des sports : publication hebdomadaire illustrée. 1922-02-
16.

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PUBLICATION HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉE, 18, RUE D'ENGHIEN, PARIS Il

UN ARRÊT DE CHAYRIGUÈS AU COURS DU MATCH DE FOOTBALL GAGNÉ, 2 A 0, PAR PRAGUE SUR PARIS
Un coup franc, sifflé contre Paris, vient d'être botté par un arrière tchèque. Chayriguès, menacé par l'avant centre Pilat, saute
le ballon et l'arrête. On voit : derrière Pilat, l'arrière Vanco; devant Chayriguès, le demi centre Joyaut; à droite, Devorak,
vers
IL EST GRAND TEMPS QUE LE GOUVERNEMENT ET LE PARLEMENT FRANÇAIS
VOTENT LES CRÉDITS NÉCESSAIRES A L'ORGANISATION DES JEUX DE 1924
LESçaise.
Jeux Olympiques sont une idée fran-
C'est le baron de Coubertin qui
rappeler que, là-bas, dans un coin de mon-
tagne basque, il y a Chiquito de C'ambo, le
A Lausanne, voici presque un an,
en prit l'initiative, et ils furent décidés roi de la pelote.
dans un congrès de Paris en 1894. Ils eurent le Comité Olympique Français, sur Mais comment se fait-il que ces Jeux olym-
lieu à Athènes, pour la première fois, avec un l'indication et à la demande de piques que nous avons sollicités, au sujet des-
éclat merveilleux, et, depuis, ils ont poursuivi M. Millerand, s'est engagé à four- quels nous avons pris des engagements et
à travers le monde leur magnifique carrière. dont nous avons demandé nous-mêmes qu'ils
Interrompus pendant la guerre — ils devaient nir un crédit de 30 millions pour aient lieu chez nous, rien, au bout de huit
avoir lieu, en 1916, à Berlin où déjà un stade l'organisation de l'Olympiade de mois — car le congrès de Lausanne est du mois
splendide était construit — ils eurent lieu Paris. Il est urgent que les pouvoirs de juin 1921 — n'ait encore été fait, et que
deux ans après la fin de la guerre, en 1920, publics votent le projet de loi néces- le Comité Olympique Français ne sache pas
à Anvers, et c'est ici que se produit pour la à l'heure actuelle s'il dispose d'un pouce de
première fois l'intervention du gouvernement. saire à l'exécution du programme terrain et d'un sou pour aménager son Stade.
Ici, je me permets de lire le rapport du exposé, par nos représentants, au Evidemment ; tous ces retards sont dus à
Comité national : Comité Olympique International. la dispersion de l'action sportive dans les
« A cette
époque, M. Millerand nous demanda ministères
à combien nous pensions que pourrait s'élever Ce qui cause nos plus vives préoccupations.
approximativement les dépenses qu'entraî- c'est que nous sommes arrivés à l'extrême
nerait l'organisation des Jeux Olympiques. limite. Il y a quinze jours, le Comité national
Nous basant sur ce que nous savions des Français décidait, avec la Fédération d'Athlé-
chiffres déjà atteints par le Comité belge, nous tisme, que si, pour le 1er avril, elle n'était pas
lui répondîmes que nous ne pensions pas pou- mise en possession des terrains qui lui permet-
voir évaluer le chiffre global à moins d'une tront d'élever son Stade et des crédits néces-
trentaine de millions, dont vingt millions pour saires, elle renoncerait à organiser les Jeux
l'État. Le président du Conseil nous déclara Olympiques en France.
ne pas être effrayé par ce chiffre, que ce serait C'est cela qui est grave. Et ne croyez pas à
de l'argent bien placé et que les Jeux olym- une fantaisie ou à un geste de mauvaise
piques devaient amener en France et à Paris humeur. Si le Comité national Français, qui
une très grande affluence de visiteurs de toutes a tant fait, tant travaillé pour l'olympiade,
les parties du monde. Il nous autorisa à faire a fait une telle déclaration, c'est que. réel- .
état de cette garantie financière devant le lement, pour des raisons techniques, les Jeux
Comité international olympique. » Olympiques ne sauraient avoir lieu si oh n'est
Mais à Anvers, l'atmosphère ne parût pas pas fixé d'ici un mois. Je vais vous dire en
favorable ; douze autres nations, dont l'Italie, deux mots pourquoi.
demandaient pour elles les Jeux olympiques ; D'abord le terrain — qu'on nous dit devoir
une certaine ville américaine, Los Angelès, être celui du Parc des Princes, mais nous n'en
je crois, les désirait à tel point qu'elle offrait savons rien. Il va falloir bâtir quatre stades
d'envoyer des bateaux chercher les athlètes dont l'un pouvant contenir 80.000 personnes et
dans toutes les parties du monde, les amener au sujet desquels voici les précisions qui m'ont
en Amérique et les ramener chez eux sans été données : organisation du chantier définitif,
qu'il leur en coûtât un centime. La lutte était trois mois ; exécution complète du stade,
difficile, et le comte Clary obtint que la discus- quinze mois ; parachèvement, installation des
sion serait reprise à Lausanne au mois de juin services, trois mois ! Soit, au total, vingt et un
suivant. mois:
Ici se place une demande personnelle de Si vous voulez bien vous souvenir que les
M. Millerand, une entrevue avec le baron de premières manifestations des Jeux Olympi-
Coubertin, à qui il demande, à titre personnel ques se feront en mars 1924, nous sommes bien
et de Français, d'user de son influence comme à l'extrême limite qui nous soit accordée pour
président du comité international pour que le commencement des travaux d'édification
les Jeux fussent accordés à la France. du stade et des pistes intérieures qui, pour
Grâce à cette démarche du baron de Cou- être au point et permettre les records, deman-
bertin, grâce aussi et surtout, je dois le dire, dent à être travaillées pendant de longs mois.
à la déclaration de la commission française Mais il y a plus et mieux. Car, si nous
qui affirmait le vif désir du gouvernement et de souhaitons un beau cadre, ce que nous voulons
la Ville de Paris d'avoir les Jeux et d'y appor- surtout, c'est de voir briller le sport français
ter leur participation morale et financière, dans cette compétition internationale. Nous
les Jeux olympiques furent accordés à la voulons voir, contrairement à ce qui s'est
France par 27 voix sur 29. passé à Anvers, monter au mât du stade le
Il est donc indiscutable que la parole de la drapeau français ; il faut donc préparer nos
France est engagée d'une façon solennelle athlètes, les chercher à travers toute la
devant vingt-neuf nations, et je .ne doute pas France. Cela demande du temps et il faut au
que, dans cette circonstance comme dans moins deux ans pour amener un athlète à sa
toutes les autres, ici comme partout, la France forme parfaite en vue d'une compétition aussi
fera honneur à sa parole et tiendra ses enga- sérieuse que celle du Stade Olympique.
gements. Telles sont, rapidement indiquées, les raisons
Il faut songer à tout le bénéfice moral et techniques qui poussent le Comité national
matériel qu'un pays doit retirer de cette Français à vous supplier de prendre une déci-
manifestation grandiose qui apparaît comme sion immédiate, car il faut aussi le temps
une apothéose de sport. d'une utile propagande.
Le sport ? Sa vertu bienfaisante et régéné- Eh oui ! je vois avec plaisir, dans l'exposé
ratrice, son rôle national et social, question de des motifs du projet de loi, qu'on invoque
première importance dont il faudra bien que l'effort considérable, l'effort prodigieux fait
nous parlions un jour ! Comment ne pas évo- par l'Allemagne en 1914 pour donner à cette
quer avec émotion, avec orgueil aussi, ce mer- manifestation de Berlin le plus vif éclat pos-
veilleux élan qui, depuis plus de vingt ans, sible. Eh bien, nous ne ferons pas moins.
pousse toute la jeunesse française vers les A nos yeux, l'essentiel est, dans cette manifes-
sports et ne pas parler de ces milliers de tation, de montrer, non pas seulement la
sociétés éparses sur toute la France, de ces France sportive, mais aussi la France intel-
trois millions d'athlètes, qui partout, à l'école, lectuelle des lettres et des arts, toute la France.
à l'armée et dans les stades, exercent leurs Aux quarante-deux nations qui participe-
muscles et trempent leurs jeunes âmes aux ront aux Olympiades de 1924, la France doit
rudes exercices dans l'harmonie des gestes ? apparaître non plus, comme elles l'ont vue
Et pourquoi ne pas citer les noms qui, hors pendant la guerre, héroïque et farouche, mais
d'ici, sont sur toutes les bouches et jouissent dévêtue de son armure, guérie de ses blessures,
de la plus enthousiaste des popularités, les dans toute la force, mais surtout dans toute la
noms des champions de ces joutes généreuses, douceur et la grâce de son génie. Voilà pour-
les Lucien Gaudin, les Guillemot, les Carpen- quoi se font des jeux olympiques. Telle est
tier, Mlle Suzanne Lenglen, 'l'équipe de France leur véritable signification, leur haute pensée ;
de football et le « quinze » de Crabos qu'il telle est l'œuvre grande, féconde, au retentis-
y a quelques jours l'Angleterre saluait d'une sement considérable, qu'il s'agit d'accomplir.
ovation formidable. Et enfin pourquoi ne pas JEAN YBARNEGARAY.
LES ÉPREUVES ET LES VEDETTES DE LA SEMAINE
LE Conseil municipal, a, samedi dernier, en
refusant d'accorder le Parc des Princes
qu'a été donné l'organisation de l'Olympiade
1

par le Congrès de Lausanne. Faute de quoi,


au Comité olympique français, pour y et ce serait navrant, nous laisserons l'Italie,
organiser les Jeux de 1924, et en réduisant à la Hollande où l'Amérique organiser les Jeux
un million la subvention que sa commission en 1924.
avait fixé à dix, pris une décision grosse de *
conséquences car, elle dépasse de beaucoup le Les sportifs parisiens étaient invités,
cadre sportif. dimanche, à voir évoluer dans un match
Ses membres, à qui le mouvement actuel amical l'équipe de Prague de football, consi-
qui pousse la jeunesse française vers les jeux dérée comme lli meilleure d'Europe. Elle était
en plein air, échappe entièrement, n'ont pas, opposée à un team très mixte, mal sélectionné
malgré les louables efforts de quelques défen- et sans aucune homogénéité de Paris, équipe
seurs ardents de la cause sportive ayant à dont la ligne d'avant était, sur cinq joueurs,
leur tête : MM. Jean de Castellane et Misoffe, composée de trois qui, pour la première fois,
compris qu'ils faisaient ainsi manquer de occupaient la place qui leur avait été dévolue
parole aux représentants du Comité olym-
pique qui, à Lausanne parlèrent au nom de la par les sélectionneurs. Malgré cela, nous ne
France. Ils oublièrent que ce n'est qu'après fûmes battus que par 2 buts à 0, dont l'un,
celui de Janda, qui écarta délibérément des
y avoir été conseillés par MM. Millerand et mains les arrières français après une faute, et
Deschanel, présidents de la République ;
Clemenceau, Poincaré et Briand, alors prési- nos joueurs eurent par deux fois l'occasion
dents du Conseil, que nos représentants s'en- d'égaliser le « score ». Pourtant, il faut le dire,
gagèrent à organiser à Paris la Ville Olym- l'équipe de Prague était infiniment supérieure,
piade. Ils donnèrent ainsi une occasion unique à tous les points de vue, excepté en vitesse,
à ceux qui à l'étranger dénigrent notre pays, à celle de la capitale. Les Tchèques pratiquent
et dont la propagande, toujours à l'affût, saisira un jeu plaisant fait de courtes passes à ras de
et a déjà saisi cette occasion pour faire res- terre, précises et intelligemment dirigées, ils
sortir ce manquement à notre parole. se démarquent avec à-propos ; ils combinent
En offrant Pershing, le Conseil municipal sciemment, mais pourquoi faut-il qu'ils four-
sait fort bien qu'il met le C. O. F. dans l'impos- nissent un jeu si heurté, si dur, et, disons le Le sport, disait le soir au banquet et M. Gas-
sibilité matérielle d'organiser les Jeux. Il sait mot, d'une brutalité révoltante. Dimanche, ton Vidal et M. Ossusky, le distingué ministre
quatre joueurs parisiens furent gravement de Tchécoslovaquie à Paris, doit et peut être
que le Stade construit par les Américains en blessé, tous furent touchés et l'un même, non seulement une admirable école éducative,
quelques mois est trop rudimentaire et trop Triboulet, dut être emmené à l'hôpital. C'est mais encore le moyen le plus sûr de rapprocher
petit, qu'il faudra complètement le démolir là. une conception du football que l'on ne les peuples — surtout après une guerre comme
pour le rebâtir ensuite et que des Jeux olym- saurait encourager et que l'on est en droit de celle que nous venons de subir — qui doivent
piques organisés dans une telle enceinte, ne blâmer d'autant plus, lorsqu'il est pratiqué mieux se connaître et mieux s'apprécier. C'est
seraient réellement pas dignes de la capitale. là une thèse qui nous est chère, qui est chère à
De plus, l'éloignement du stade Pershing est par des joueurs qui comme les Tchécoslo-
également un désavantage réel dont souffrent vaques, sont d'excellents et de très complets tous les sportifs français et qui a été maintes
footballeurs. fois défendue par tous ceux qui suivent le
tous les clubs et toutes les fédérations qui y mouvement sportif international. Ils pré-
organisèrent des manifestations athlétiques. tendent, ainsi que le disait éloquemment
Je sais bien que le Conseil municipal qui samedi dernier, au banquet de l'A. S. F.,
parfois, voit grand, a l'intention — et ceci M. Gaston Vidal, que les sportifs ont, à l'heure
nous a été dit très sérieusement par un de nos actuelle, une mission à accomplir beaucoup
plus spirituels édiles — de construire un trot- plus grande que celle qu'ils envisagent géné-
toir roulant partant de la porte de Vincennes ralement. Là est la raison principale, ajouta
et contournant le stade pour revenir à son le ministre, pour laquelle ils devraient s'effor-
point de départ. Ce trottoir mesurait donc
environ 8 kilomètres et donnerait à Labrige, cer d'éviter de donner des armes à leurs adver-
saires, toujours à l'affût parce qu'ils craignent
le héros de Courteline dans l' Article 330, l'évolution certaine du mouvement sportif.
l'occasion d'attraper un nombre de procès- Voilà pourquoi un match comme dimanche
verbaux beaucoup plus impressionnant, sur- est regrettable et les Tchécoslovaques dont
tout si nos conseillers municipaux ont égale- ce n'est pas la première faute, sont les seuls
ment envisagé un trottoir roulant pour les responsables. Partout où ils ont passé, ils
automobiles ? Il serait également fort inté- ont créé des incidents. N'ont-ils pas été dis-
ressant de connaître le prix de ce fameux qualifiés à Anvers lors des Jeux olympiques,
trottoir. et l'un de leurs joueurs ne refusa-t-il pas de
Il ne reste en réalité au C.O.F. que Colombes, quitter le terrain avant l'intervention de la
ou bien encore Lyon. Espérons, sans trop y police montée en Espagne ? Dimanche, il est
croire, que le Comité olympique pourra se heureux qu'aucun incident ne se soit produit.
mettre d'accord avec la municipalité de Il faut espérer que les Tchécoslovaques, qui ne
Colombes ou avec M. Herriot, et dans ce cas, comptent que des amis en France, changeront
obtienne du Comité international l'autorisa- leurs méthodes sur les terrains de sport. Ce
tion de changer le lieu des Jeux, de Paris à n'est pas quelques phrases prononcées à un
Lyon car, il ne faut pas l'oublier, c'est à Paris banquet, devant trente-cinq personnes, qui
peuvent changer l'opinion que se sont faite
d'eux les 18.000 spectateurs qui, l'après-midi,
étaient à Pershing. M. Ossusky saura, nous
en sommes sûrs, leur faire comprendre.
* * *
Le Championnat national de Rugby, se
continue, mais il faut attendre dimanche pro-
chain pour connaître les participants à la
grande finale et si la rencontre qui opposera,
à Colombes, le Racing au Stade Toulousain
doit fournir un des finalistes, il faudra proba-
blement attendre que le match soit rejoué
entre Bayonne et Perpignan pour connaître
l'autre. Il est vrai que Lourdes, qui vient de
s'affirmer comme une équipe de très grande
classe, pourrait fort bien produire la surprise.
* * *
Signalons également la splendide victoire
de Guillemot dans le Championnat d'Angle-
terre, victoire d'autant plus remarquable que
le champion olympique des 5.000 mètres est
toujours resté « en dedans » de son action et
qu'il se débarrassa dès qu'il le voulut de ses
concurrents anglais. Que Guillemot conserve sa
forme, et il est capable de renouveler en 1924 sa
victoire d'Anvers.
ANDRÉ GLARNBR.
LA CARRIÈRE SPORTIVE D'UN CHAMPION DE TENNIS : WILLIAM LAURENTZ

VOILA donc le fameux trio (Mme Billout) et en 1920 avec


des grands champions Mme Golding. Il s'apprêtait, à
français de tennis, Decu- conserver le titre de champion
gis, Gobert, Laurentz, désa- du monde sur courts couverts
grégé par la disparition, à l'âge qu'il avait gagné à Copenhague
de vingt-sept ans, d'une de ses l'an dernier, et il venait d'arriver
unités. à Saint-Moritz lorsque la grippe
William Laurentz, né à Paris, l'obligea à s'aliter. Il rentra de
était Belge d'origine, mais Fran- Suisse à Paris insuffisamment
- çais de cœur et d'habitudes. C'est guéri et fut victime d'une com-
comme Français qu'il partici- plication fatale.
pait aux rencontres interna- Comme toutes les natures ner-
tionales, aux championnats du veuses, il était prompt à l'en-
monde ; et il fut incorporé plu- thousiasme ainsi qu'au décou-
sieurs fois dans l'équipe de ragement. Il se donnait tout
France sélectionnée pour les entier à la partie qu'il jouait et
matches de la Coupe Davis. manifestait par de grands gestes
Le tennis sur terre battue sa joie ou son désespoir. Lorsque,
comme sur courts couverts fut en 1920, à Saint-Cloud, il gagna,
de toujours son sport de prédi- sur son ami et adversaire Gobert,
lection. Il s'y adonna avec le championnat du monde sur
passion et avec une fougue qui, terre battue, il resta, une fois
jointe à ses grandes qualités la balle victorieuse jouée et le
naturelles, lui permit de battre, résultat proclamé, un instant
en 1910, à l'âge de seize ans, le comme stupéfait, puis il lança
grand champion australien A. F. sa raquette par terre en signe de
Wilding. bonheur, et les larmes lui jail-
Laurentz était considéré cette lirent des yeux.
saison comme le premier des Le jeu de Laurentz était très
joueurs français. Il partait en brillant : son service, presque
effet avec — 30.1 et était suivi toujours droit, très rarement
par Samazeuilh, Gobert, Cochet coupé, était extrêmement rapide
et Borotra avec — 30. Il avait et aussi difficile à reprendre que
été champion du monde sur celui de Gobert ou de Tilden.
terre battue en 1920, champion Aucune des finesses du jeu
de double, avec Gobert, la n'était inconnue de Laurentz ;
même année et en 1921 ; cham- et si le champion regretté n'avait
pion de double mixte, toujours pas ces éclairs de génie, ces
en 1920, avec Mrae Golding ; balles à la Gobert placées en
champion de France sur terre dehors de la limite d'atteinte de
battue de double mixte avec l'adversaire, il savait surprendre
Mlle Speranza, en 1912Tet 1913; celui-ci en l'obligeant à jouer
de double messieurs avec Go- constamment à contre-pied. Il
bert, en 1921 ; champion de était particulièrement redouta-
France, sur courts couverts, de ble dans le jeu de volée et lors-
double messieurs avec Gobert, qu'il s'avançait au filet, c'en
en 1920 ; de double mixte, était presque toujours fait de
en 1913, avec Mlle Broquedis son adversaire.
L'ÉDUCATION PHYSIQUE DANS L'ENSEIGNEMENT
Et c'est dans cet esprit que le ministre va
rechercher l'incorporation des heures d'édu-
cation physique et de sport dans l'emploi du
temps du programme des études, chose qui
sera possible la bonne volonté aidant. Ne
dit-on pas que déjà ce système est en vigueur
dans un lycée, non, loin de Paris, dont le pro-
viseur, lors d'un déplacement de rugby,
aurait fait en voyage un cours de littérature
française !
Enfin, et c'est à notre sens le point essentiel
du nouveau système : à la base de toute
l'organisation, l'examen médical et la consti-
tution de fiche physiologique qui, tout d'abord,
tenant compte de l'âge, de la constitution et
des aptitudes particulières de l'enfant, l'orien-
tera vers l'adaptation de la méthode qui lui
est nécessaire et indispensable.
Nous ne saurions trop nous réjouir de voir
prendre de si salutaires précautions à une
époque où les conseils de revision signalent le
trop nombreux cas d'organismes affaiblis ou
diminués chez des jeunes gens qui, mal dirigés
Ou mal conseillés, se sont imposé trop tôt
des efforts violents sans aucune préparation,
victimes inconscientes d'un engouement subit

qui les a poussées souvent aux pires exagé-


rations.
* * *
M. Gaston Vidal ne nous a pas caché son
intention bien arrêtée de faire appel au concours
de tous les dévouements, à l'initiative privée,
qu'elle vienne des professeurs, des institu-
teurs, des unions, des fédérations et des asso-
ciations ; aussi a-t-il décidé la création d'une
Commission d'étude qui, à l'instar des com-
missions supérieures qui fonctionnent dans
les divers enseignements, aurait pour mission
de rechercher les moyens de perfectionnement
des méthodes d'éducation physique de la jeu-
nesse française basées sur une organisation
scientifique et rationnelle.
Cette commission doit comprendre les délé-
gués des ministères intéressés : Guerre, Marine,
Régions libérées, Hygiène, Intérieur, Justice,
présidence du Conseil, des représentants du
corps enseignant des délégués des associa-
tions d'étudiants, des représentants des Unions
et Fédérations, des sommités scientifiques et
médicales et. enfin, des délégués de la Presse
pour la représentation nécessaire de l'opinion
publique.
Nous pouvons faire confiance au sous-
secrétaire d'État dont l'énergique dévouement
à la cause de l'éducation physique et des sports
est un sûr garant à la réalisation de ce vaste
programme et n'est-ce pas la plus belle réponse
qui se pouvait faire à certains intellectuels,
nos détracteurs, que de les inviter à contribuer
par l'association du muscle et du cerveau à
« la formation harmonieuse d'un corps au
service d'un cerveau commandé par un cœur»?
Car les sportifs ne sont pas si réfractaires
qu'on veut bien le dire à la culture de l'esprit.
JOE JUDGE.
PRAGUE BAT PARIS EN FOOTBALL PAR 2 BUTS A 0
QUE les Tchèques aient, la
«•
plupart du
temps, été maîtres de la situation, cela
paraîtra évident à ceux qui, n'ayant
pas assisté au match, doivent se contenter
d'examiner les instantanés se rapportant à
cette rencontre. On sait que Prague battit
Paris par 2 buts à 0, un dans chaque demi-
temps et que le jeu fut malheureusement gâté
par de nombreuses brutalités engagées par
les Tchèques.
Pour la commodité de l'explication, donnons
la composition des deux équipes : Paris
(maillot bleu) : Chayriguès ; Meyer, Vanco ;
Batmale, Joyaut, Bonnardel ; P. Mony, Mac-
quart, Poulain, Nicolas, Triboulet. Prague
(maillot rouge et blanc) : Kaliba; Hojer, Pos-
posil ; Kolenaty, Pesek (connu sous le nom de
Kada), Perner; Sedlaeek, Janda, Pilat, Devo-
racek, César.
Les deux premières photographies ci-contre
montrent d'une façon frappante la différence
de méthode entre les lignes d'attaque tchèque
et française. Les avants de Prague, jouant
en force et avec cohésion, avançaient en
général lentement, mais toujours à coup sûr,
vers Chayriguès et ils obligeaient la défense
opposée à se replier à la hâte et à se masser
devant le but français pour écarter la menace
du shot. On voit sur la première photographie,
prise durant la seconde mi-temps, l'arrière
droit parisien Meyer, pris entre les deux avants
tchèques Devoracek et César, envoyer du
front la balle vers son partenaire Batmale.
Derrière le groupe en action, l'arrière-gauche
Vanco place les bras comme s'il voulait prendre
son élan pour sauter. Dans le fond, on aperçoit
une partie des 18.000 spectateurs occupant les
gradins des populaires.
La deuxième photographie donne une idée
exacte de la manière dont se sont déroulées
les attaques françaises. Les avants parisiens,
légers plutôt que massifs, rapides plutôt que
puissants, jouant en finesse plutôt qu'en force,
procédèrent par échappées hâtives. On voit
Ici Poulain aux prises avec un défenseur
tchèque et prêt à envoyer le ballon, qui est en
l'air, vers l'ailier droit Mony. Ce dernier
accourt à grande vitesse. Les offensives pari-
siennes manquaient de cohésion et surtout de
densité. Nos joueurs étaient en général beau-
coup plus faibles physiquement, moins athlètes
que leurs adversaires. Une preuve de cette
assertion est fournie par la troisième photo-
graphie, qui représente un saut de Macquart,
lequel va être bousculé par l'arrière-gauche
tchèque. Il est à noter que Pospisil s'élance
sur Macquart comme un taureau, la tête basse,
et sans regarder le ballon : c'est donc une
charge irrégulière.
Le demi-droit parisien Batmale manifesta
de la bonne volonté, ainsi qu'on peut le voir
sur le quatrième instantané. Malheureusement
il était desservi par sa taille et ses moyens
physiques, si bien que la plupart du temps il
passa au travers des passes et que le ballon
lui échappa.
Enfin, la dernière photographie est prise à
l'instant où le ballon va pénétrer pour la
deuxième fois dans le but défendu par Chay-
riguès. L'intérieur droit tchèque Janda a
réussi pour la quatrième ou cinquième fois à
s'échapper, à la suite d'une belle série de passes
avec son ailier Sedlaeck ; il a dépassé Vanco
et, au moment où Meyer le menace, il n'est plus
qu'à sept mètres du but français et shoote
très puissamment. On aperçoit Janda qui est
barré par Meyer et qui considère le résultat
de son shot. Le ballon arrive si rapidement et
si fort sur Chayrigui-s que celui-ci a à peiné le
temps de s'arc-bouter et d'ouvrir les mains :
le shot passera juste au-dessus de lui et pénè-
trera dans les filets.
L'équipe tchèque, composée de huit joueurs
de Sparta et de trois de Union-Ziskow, fut,
comme on pouvait le prévoir d'une équipe
de club renforcée, remplie de cohésion.
Chez les Français, Charyiguès fut très bon,
encore qu'il m'ait semblé nerveux ; Vanco et
Meyer se dépensèrent sans compter ; Bon-
nardel fut le seul demi ayant donné toute
satisfaction ; enfin l'attaque fut médiocre, à
l'exception de Nicolas qui fut aussi bon qu'un
joueur isolé peut l'être et qui fournit en avant
le seul travail raisonné. GABKIKI. HANOT.
UN GRAND STEEPLE-CHASE SCOLAIRE EN ANGLETERRE

Les Anglais ont conservé très vif le goût de la course avec obstacles. disputée entre les représentants des collèges d'Eton. Les camarades des
C'est un Britannique, Hodge, qui a enlevé à Anvers le steeple-chase. concurrents portent encore le costume traditionnel avec le chapeau
Le sport avec obstacles est très dur et il faut un sérieux entraînement haut de forme. Les coureurs se lancent à l'eau avec une allégresse
pour faire bonne figure dans une compétition de ce genre. Il est vrai indéniable et leur bonne humeur se communique aux spectateurs. En
que les Anglais pratiquent le steeple-chase dès l'école, ainsi qu'on peut France, le steeple-chase a été eomplètement abandonné depuis 1914. Le
le voir ci-dessus, d'après les photographies d'une épreuve qui s'est meilleur champion français de steeple a été incontestablement de Fleurac.
LE CHAMPIONNAT DE FRANCE DE RUGBY A CA

Les matches de rugby joués dimanche dernier et comptant pour les poules de même pour, Béliers et Carcassonne dans la poule B. L'Aviron Bayonnais, a
demi-finales du Championnat de France, ont laissé les équipes de tête sur l'U. S. PerpigJian, le F. C. Lourdes d'une part, le Stade Toulousain, le Racine «
leurs positions respectives, mais elles ont enlevé toute espèce de chance aux Club de France, le Biarritz Olympique de l'autre, conservent intacts leurs 1
deux derniers clubs de chaque poule. C'est ainsi que dans la poule A, le F. C. espoirs de conquérir le titre de champion. Dimanehe prochain, Lourdes 1
Grenoble et l'U. S. Dax ne peuvent plus espérer parvenir à la poule finale ; jouera contre Bayonne à Lourdes et Uest probable que l'Aviron l'emportera 6
'lïCASSONNE, GRENOBLE. BAYONNE ET BEZIERS

sur ses jeunes et valeureux adversaires. Comme Lourdes a encore à jouer 2 buts) à 4 (1 drop-goal) ; la défaite de Dax fut plus lourde qu'on ne prévoyait.
contre Perpignan, on peut prévoir qu'il finira troisième de sa poule, derrière A Carcassonne, Biarritz l'emporta sur Carcassonne par 11 points (3 essais,
Bayonne et Perpignan. Dimanche, le Racing recevra sur son terrain de 1 but) à 3 (1 essai) ; à Grenoble, Lourdes élimina Grenoble par 7 points
Colombes le Stade Toulousain et ce match sera décisif pour le classement (1 essai, 1 drop-goal) à 6 (2 essais) ; à Béziers, le Raeing prit le meilleur
des premiers clubs de la poule B. Bayonne battit Dax par 22 points (6 essais, sur Béziers par 5 points (1 essai, de Laborderie ; 1 but, Magnanou) à 0.
LE MATCH DE FOOTBALL ARMÉE FRANÇAISE CONTRE ARMÉE BELGE

Jeudi dernier s'est disputé à Bruxelles, sur le terrain du Leopold Club, phèrent par 5 buts à 2. A la mi-temps, ils menaient par 2 buts à 1. Le
devant un public très nombreux, le match de football annuel entre gardien de but Aussel sauva maintes situations dangereuses et il fut
l'équipe de l'armée française et celle de l'armée belge. Le prince Léopold aidé dans sa tâche par l'arrière Audin. La partie fut dirigée par le vieil
assistait à la rencontre ; on le voit ci-dessus donnant le eoup d'envoi ; arbitre M. Barrette que l'on voit sur la photographie du coup de tête
il est à côté de Ryssen et passe la balle à Boyer. Derrière, on aperçoit donné par Audin. Le match comptait pour le tournoi triangulaire.
Lerouge. Les Belges se montrèrent supérieurs aux nôtres et ils triom- L'an dernier, les Français firent match nul avee les Belges à Lille.
LE MATCH DE FOOTBALL ARMÉE FRANÇAISE-ARMÉE BRITANNIQUE

Devant 5.000 spectateurs environ, l'équipe militaire française et l'équipe plan, l'arrière Audin vu de dos ; 3. Audin, aux prises avec Warinton,
militaire britannique firent match nul, 1 but à 1. 1. Un avant anglais dégage d'un audacieux coup de pied de revers ; 4. Une phase de jeu au
va shooter au but défendu par Friess. Il est poursuivi par Audin et centre et au milieu du terrain. Les Britanniques marquèrent les premiers
Moulène ; 2. L'avant-centre anglais Warinton vient de marquer un après 20 minutes de jeu ; les Français égalisèrent avant la mi-temps.
but facile. Friess a vainement tenté d'arrêter le ballon. Au premier Les Français Friess, Audin, Kreitz, Barville, Ryssen se distinguèrent.

CHAMPIONNAT DE HOCKEY LA COURSE MOTOCYCLISTE DU CŒUR-VOLANT

Alors que le Racing Club de France battait le Stade Devant un public très nombreux s'est déroulée l'épreuve motocycliste de côte du
Malherbe de Caen, à Caen, par 4 buts à 0 la Vie au Cœur-Volant, à Marly. La distance était de 710 mètres et le pourcentage de la côte
Grand Air du Médoc éliminait l'Olympique Lillois, de 10 %. 1. Meunier, 2e des motos 350 cmc. ; 2. Le départ de Solary sur bicyclette à
tenant du titre de champion de France, par 3 buts moteur ; 3. Fournier sur son cyclecar ; 4. L'arrivée du jeune Wilfrid (12 ans, sur-
à 1. Les Bordelais, jouèrent jeune, vite, ardemment. charge 25 kilos), vainqueur sur scooter. Temps : 1'21* ; moyenne horaire, 31 km. 600.
LES ENSEIGNEMENTS DE PARIS-NICE MOTOCYCLISTE

PARIS-NICE motocycliste remporte chaque il s'agissait d'un concours de régularité dont


année, pour de multiples raisons, un la formule était analogue à ceux organisés
très vif succès. C'est d'abord et surtout jusqu'ici, avec cette seule différence que la
la première grande épreuve sur route de la moyenne minimum exigée n'était plus 30 kilo-
saison. Après le repos de l'hiver, le public en mètres à l'heure, mais bien 40.
attend les résultats avec curiosité. De plus, Or la plus grande partie des concurrents
parce que disputée très tôt dans l'année, il est ont pu effectuer tout le parcours à une
normal que les intempéries rendent l'épreuve moyenne supérieure à celle exigée : sur 33 qui
assez dure, pour des motocycles dont les con- ont terminé à Nice dans les délais, 22 ont cou-
ducteurs ne peuvent évidemment qu'être assez vert l'itinéraire à cette vitesse. Ce fait est
peu abrités. Et puis, dans tout concours de caractéristique de la probité mécanique avec
tourisme, il y a l'influence psychologique de laquelle sont établis les motocycles actuels.
titre : Paris-Nice, cela fait image d'abord par Ces 22 concurrents sont : motocyclettes 250
la longueur du trajet à accomplir, ensuite cmc. Alger (Terrot) et Clech (Motosolo) ; moto-
parce qu'intervient la magie de la Côte d'Azur cyclettes 500 cmc. : Naas et Borgotti (A. B. C.)
succédant à la grisaille, à la boue, à la pluie, Chappaz (Sunbeam), Zind (Motosacoche), Pi-
voire à la neige du parcours. Ce contraste est ney (Triumph) ; motocyclettes 750 cmc. : Rolly
pour plus qu'on le pense dans la faveur dont (A. B. C.), de Neufville (Triumph) ; motocy-
jouit Paris-Nice motocycliste. clettes 1.000 cmc. : Robert et Lapallud (Moto-
Au surplus, l'épreuve est intéressante au sacoche) ; sidecars 1.000 cmc. : Verdi et Porsi
point de vue résistance des machines. Chacune (Harley-Davidson), Jex (Motosacoche) ; cycle-
de ses étapes renferme ses difficultés propres, cars 750 cmc. : Repusseau ( quadrillettc
qui ne sont pas négligeales. Paris-Dijon, c'est Peugeot) et d'Aumale (Mathis) ; cyclecars
l'effort exigé pour parcourir 320 kilomètres 1.100 cmc. : de Belleville (Derby), Lombard,
dès le début, à une époque où les routes et les Bueno et Benoist (Salmson A. L.), Goupy
conditions atmosphériques sont loin d'être (Fournier), Sénéchal (Sénéchal).
favorables ; ce sont également les embûches D'autre part, Paris-Nice était également
de la nuit sur la fin de l'itinéraire. Notons en ouvert aux « tout petits », bicyclettes à moteur
passant que, cette année, une tempête de et scooters. C'était une expérience à tenter de
pluie, de vent, de grêle, vint ajouter à ces diffi- savoir si un seul de ces petits engins pourrait
cultés. terminer ; d'autant plus que les contrôles
La seconde journée, Dijon-Lyon, serait fermaient à une heure calculée sur la moyenne
douce en suivant l'itinéraire normal. Mais, horaire de 25 kilomètres. Eh bien, une bicy-
puisque Paris-Nice doit être, par définition, clette à moteur et un scooter réalisèrent ce
un concours d'endurance, rien n'empêche d'en tour de force et l'on trouva à l'arrivée à Nice
modifier l'itinéraire de manière à rendre Baudelaire (bicyclette à moteur Griffon-
l'expérience plus probante encore. Aussi, Sicam) et Durand (vélauto Monet et Goyon).
entre Bonv et Lyon s'intercale un crochet De plus, une autre bicyclette à moteur ter-
vers Nantua, pour obliger les concurrents à minait également : Tronche (Evans Cyclomo-
l'escalade du Berthian. Celle-ci est vraiment tor), mais en ayant bénéficié d'une prolon-
un obstacle sérieux. Pour ceux qui l'ignorent, gation de fermeture de contrôle à Lyon.
nous dirons seulement que le route est aban- Ce sont là résultats particulièrement inté-
donnée de coutume par les automobiles et ressants et qui doivent donner confiance. On
que nous connaissons des 10 HP de bonne est arrivé à tirer de moteurs minuscules des
classe qui sont obligées d'employer la pre- puissances étonnantes. Dans cet ordre d'idées,
mière vitesse dans certains virages. Au reste, croit-on qu'un moteur de 270 cmc. de cylindrée
certaines motocyclettes légères, même à deux a pji mener de Paris à Nice deux personnes?
vitesses, ne purent grimper par leurs propres Cervino (super-vélauto 2 places Manet et
moyens. Goyon) a en effet, bien qu'officieusement
La troisième étape, Lyon-Avignon, est parce que n'ayant pas pu rejoindre Dijon dans
célèbre par une autre raison : une route abso- les délais de fermeture du contrôle, couvert
lument défoncée. Il n'y a que la dernière jour- tout le parcours. 270 cmc. pour transporter
née, étape Avignon-Nice, qui puisse être consi- deux personnes, n'est-ce pas étonnant ?
dérée comme relativement facile, bien que Enfin, pour d'autres raisons, Paris-Nice 1922
comportant l'ascension de l'Estérel. marque une date dans les annales motocyclis-
On voit que Paris-Nice n'est pas une simple tes : organisée par le Moto-Club de Nice,
promenade. D'ailleurs, le règlement de l'é- l'épreuve a été subventionnée de telle façon
preuve qui vient de se disputer était assez dur : par le Comité des fêtes, la municipalité de
les heures d'ouverture des contrôles étaient Nice et le Petit Parisien, que l'on a pu distri-
calculées sur une moyenne horaire de 40 kilo- buer 12.000 francs de prix en espèces. Le
mètres et, à partir de cette heure d'ouverture, monde motocycliste n'avait pas jusqu'ici
les concurrents comptaient un certain nombre profité de pareille aubaine !
de points selon leur ordre d'arrivée. En somme, MAURICE PHILIPPE.
MARIAGE D'UN BOXEUR ANGLAIS UN MATCH ORIGINAL DE POLO A BICYCLETTE

Guardsman (soldat de la garde) Penwill est un des meilleurs Les étudiants de Cambridge ont fait entrer la bicyclette, jusqu'à présent simple
boxeurs poids lourds d'Angleterre après le champion Joe mode de locomotion, dans la voie des sports appliqués ; ils s'en servent comme
Beckett. Récemment, il battit aux points Frank Goddard. d'une monture pour s'adonner au jeu de polo. Voilà donc la bicyclette engin de
,
Penwill s'est marié la semaine dernière et il a l'intention démocratisation du noble jeu de polo à cheval. En réalité, le match dont on a
de quitter l'armée pour se consacrer exclusivement à la boxe. ci-dessus un aperçu est une très ingénieuse combinaison de polo et de hockey.

UN MATCH DE BOXE ENTRE AMÉRICAINES COUP DE PIED D'UN GARDIEN DE BUT

Les Américains, et plus précisément New-York, sont très fiers d'avoir été Ce saisissant instantané a été pris pendant le match de football Aston
les premiers à organiser le premier combat professionnel de boxe féminin. Villa contre Notts County. La partie comptait pour un quart de finale
C'est dans la salle de l'Armory qu'a eu lieu le match. Le titre de de la Coupe d'Angleterre et se termina par un match nul, chaque
championne des poids légers était en jeu. 10.000 spectateurs assis- équipe ayant marqué un but. La rencontre se rejoua et Notts County
tèrent à la rencontre qui se termina par un match nul en trois reprises. l'emporta par 4 buts à 3, se qualifiant ainsi pour les demi-finales.
CROSS-COUNTRIES MASCULINS ET FÉMININS ET CYCLISME SUR ROUTE

à Vaucresson, le L'épreuve eut lieu à Saint-Cloud elle comptait pour le Championnat organisé par la F. S. T., couru à
qui gagna, cross ;
des patronages de l'U. R. Seine, de Paris de la L. P. A. et fut gagnée par Chabot (Cosmopolitan Club). Pantin sur 8 kilomètres et gagné
catégorie seniors. La S. A. Montrouge a gagné le classement par clubs, juniors et seniors. facilement par les Français.

Les championnats de France de cross-country des deux fédérations Chaville. Les favorites gagnèrent facilement l'épreuve. Academia, d'une
féminines se sont disputés dimanche, l'un à Saint-Cloud, l'autre à part, l'U. A. Clodo, de l'autre, gagnèrent le classement par équipes.

Première catégorie : 1. Sur la route de Dampierre ; 2. Les premiers aux pas" Pouchois : départ de Versailles; 6. Sur la côte de la Minière. Ces
Dix-Sept-Tournants ; 3. Ville (V. C. L.). vainqueur devant Canteloube ; épreuves comptaient pour les prix d'ouverture de l'Union Vélocipé-
4. Quatrième catégorie,: sur la route de Maubeuge à Créteil; 5. "Premier dique de France et avaient réuni près de 700 concurrents, tous amateurs.
LES SPORTS SE RÉPANDENT DE PLUS EN PLUS CHEZ LES NOIRS

DEsece répandent
que les sports
de
vais pour les pneus et
l'effort à fournir est sou-
plus en plus sous vent au-dessus de l'éner-
les tropiques, il ne fau- gie d'un nègre.
drait pas conclure que Là où la chaleur se fait
l'on joue au football à moins déprimante, la bi-
Zinderexactementcomme cyclette apparaît et les
à Londres ni qu'une constructeurs américains
épreuve cycliste se dis- trouvent un débouché
pute à Tulléar dans les assez important en Océa-
mêmes conditions qu'aux nie. Autour des îles de
environs de Paris, mais corail, les routes sont
l'élan est donné et c'est plates et agréables. L'une
le principal.
de nos photos représente
Quand on se promène sept solides canaques de
le soir vers six heures
l'île Nauru partant en
promenade dans une te-
aux abords d'une ville nue aussi simple que
comme Singapoor, on pratique. Nauru est une
voit des Anglais rasés, ancienne colonie alleman-
souriants, jouer au ballon de placée sous le contrôle
avec le même entrain de l'Australie.
qu'en Angleterre. Quand Nous ne pensons pas
on circule, au contraire, que des courses aient
dans Dakar, Grand-Bas- jamais été organisées dans
sam ou Abomey, on aper- ce pays.
çoit des Français barbus Dans l'île française de
et fatigués installés de- Tahiti, qu'un délicieux
vant des boissons plus chemin ombragé par les
ou moins apéritives. Il y cocotiers, contourne tout
a des exceptions, mais le long des côtes, l'auto-
elles sont de celles qui mobilisme a pris un tel
confirment la règle. De là développement qu'il a
à déduire que dans les fallu élargir le chemin
colonies étrangères, an- en question, mais les
glaises surtout, les indi- indigènes, dont Loti a
gènes sont plus sportifs tracé un portrait si indul-
que dans les pays dont gent, sont trop indolents
nous avons entrepris d'a- pour s'adonner à un sport
méliorer le sol et la race, quelconque.
il n'y a qu'un pas. Le Le premier de nos
noir est un grand imita- documents montre un pas-
teur. Il aime adopter sage d'une épreuve réser-
tout ce qui est « manière vée au beau sexe, fort
de blanc » et sera tou- en honneur sur les rives
jours influencé par les du Niger. Les concurren-
exemples qu'on lui donne. tes doivent courir en
La première étape sur le portant sur leur tête un
chemin de la civilisation grand vase rempli de
est pour lui de revêtir une mil. A droite, un match
défroque européenne. Le de football disputé entre
comble du chic est de sujets britanniques de
posséder un parapluie. couleur au Soudan égyp-
Dès que le noir de la tien. Au-dessus, les vain-
côte occidentale d'Afri- queurs d'une marche de
que en a les moyens, il 100 kilomètres organisée
s'achète un accordéon, à travers la brousse par
un phonographe et une des fonctionnaires anglais
machine à coudre. Il et qui permit de mettre
s'offrirait une bicyclette une fois de plus en valeur
si l'usage de cette les magnifiques qualités
machine n'était rendu d'endurance des noirs.
difficile par le climat. Le J. C.
soleil ardent est très mau-
GUILLEMOT GAGNE LE CHAMPIONNAT D'ANGLETERRE DE CROSS

Jamais Championnat national d'Angleterre de cross-country n'avait parcourut les 10 milles (environ 16 km. 90 mètres) en 57 1'. Il resta dans
provoqué autant d'intérêt auprès des concurrents et du public sportif, que le peloton de tête, emmené par Freeman, jusqu'à l'entrée de la dernière
celui disputé samedi dernier à Heresford. 22 équipes de 10 hommes et boucle sur le terrain. Il partit alors comme il voulut, sans que personne
29 concurrents individuels participèrent à la course. Celle-ci fut brillam- ne tentât de le suivre. Eckersley se classa deuxième, en 57 '28', et le
ment et facilement enlevée par le champion olympique des 5.000 mètres Suisse Schnellmann, qui appartient aux Sports Généraux de Paris,
Joseph Guillemot, qui avait déjà gagné l'épreuve en 1920. Guillemot prit la troisième place. Birchfleld gagna le classement par équipes.

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