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l'assurance en France et à
l'étranger / par Georges
Hamon,...
FASCICULE W 1 FASCICULE N° 2
DE
L'ASSURANCE
S 0 M M AIR E
DE
L'ASSURANCE
liÙVELOPPEMENT Dli L'ASSURANCF, FAR L'INITIATIVE PMVfcli
HISTOIRE GENERALE
L'ASSURANCE
r<p.
EN FRANCE ET A L'ETRANGER
VAU
GEORGES HÂMQN
/Vo/fr.v!':/</' i/ .l.< *lt 'Il fl •-.•
ù l'Institut (.'oiniwrcinl île Paria et à l'Aisoriatien Philotechnique
Membre de l'Association, dos Journalistes pariaient
EN VENTE
Au journal L'ASSURANCE MODERNE
4. RIÏK DU B'JULOl, 4
PArUS
DU MKMK AUTKUH
PHYSIOLOGIE DE L'ASSURANCE
Ils sont rédigés à l'aide d'un ensemble attrayant de tous les desiderata
de nature adonner à l'électeur une situation politique, sociale, industrielle,
supérieure à celle qu'il possède.
Tout le secret de la profession de foi se résume à satisfaire la masse ;
aussi, en outre de la question de régime, de finances, de travaux publics,
soit d'intérêt local ou général, voyons-nous surgir la question ouvrière
avec son cortège ordinaire d'impossibilités : caisse de retraite par l'Etal,
risque professionnel obligatoire, assurance obligatoire des récoltes et des
bestiaux, assurance incendie monopolisée par l'État, assurance du chô-
mage involontaire, assurance contre la maladie...
L'assurance ici règne en autocrate, elle est la panacée qui rétablira
l'équilibre du budget en déficit, qui éteindra le paupérisme et, parce point
de contact avec la question sociale, elle doit être la plate-forme électorale
des candidats au siège du Parlement.
Alors nous retombons dans le rêve ; le candidat promet ce que l'élu
ne peut tenir ; malgré son bon vouloir, malgré ses promesses, malgré ses
tendances de groupe, malgré ses ambitions à devenir homme de gouver-
nement, il entrevoit l'inéluctable nécessité de mettre un frein à ses aspi-
rations généreuses et il s'avoue incapable de donner le bonheur parfait,
tel qu'il l'a fait espérer, car il le conçoit sans méthode, sans science, avec
sa philanthropie seulement. Au point de vue social, comme au point de
vue politique, l'assurance a donc un mirage trompeur et dangereux.
Puisque l'assurance nous semble incompatible au point de vue
social tel que l'entendent les extrêmes, et au point de vue politique selon
le sentiment des condidats députés, quel peut être son rôle pratique et
moral dans notre organisation sociale? Nous y voici: elle est indispen-
sable dans la famille, dans l'industrie, dans les transactions commerciales.
Dans la famille, l'assurance est l'auréole, elle plane au-dessus des
soucis comme un astre brillant, elle est l'apanage de la paix, du bonheur
et de l'avenir, elle consacre l'effort personnel de la production et de
l'économie.
Avec elle, les modestes travailleurs, les employés, cette classe si
intéressante, écartent l'aléa du lendemain, les riches eux-mêmes, dans
leur bruyante odyssée, n'éprouvent nulle crainte des infortunes impré-
vues, des jours futurs.
Dans le milieu familial, l'assurance est le bon ange gardien qui,
penché sur le berceau du nouveau-né, lui réserve les heures douces ; elle
est aussi, cette assurance, la vraie moralisatrice, car elle écarte les
dépenses inutiles, le mari reste à la maison, l'enfant est instruit, la fille a
une dot et, aux temps d'épreuves, la veuve vit, espère, grâce à l'épargne
HISTOIRE GÉNÉRALE RE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A J.'ÉTRANGER
9
Opinions sur l'assurance. — Jetons donc un rapide coup d'oeil sur les
auteurs et voyons ce qu'ils pensent de l'assurance pour elle-même.
Reportons-nous aux préceptes, maximes et définitions scientifiques
et théoriques qu'elle a provoqués çà et là : un peu partout.
Quel est le but de l'assurance ?
L'assurance, a dit M. Pouget :
«
L'idée de l'assurance sur la vie ne vient qu'aux natures d'élite. »
BERGERON.
»
Contre les coups du sort songe à te prémunir
«
Et loin dans le présent regarde l'avenir. »
BoiLEAU.
c
J'appellerai volontiers l'économie la deuxième Providence du genre
HISTOIRE GÉNÉRALE UE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 13
«
humain. La nature se perpétue par des reproductions, elle se détruit
« par
des jouissances. Faites que la subsistance même du pauvre ne se
« consume pas tout
entière ; obtenez de lui, non par des lois, mais par la
«
toute-puissance de l'exemple qu'il dérobe une très petite portion de son
«
travail pour la confier à la reproduction du temps, et par cela seul, vous
«
doublerez les ressources humaines. » MIRABEAU.
Étrange anomalie !
«
« On assure maisons, meubles, navires et marchandises et le chef
c de la famille néglige d'assurer sa vie, c'est-à-dire de toutes ses
« propriétés la plus précieuse et en même la plus menacée. »
Benjamin FRANKLIN.
14 HISTOIRE OÉNÉRALE DE I.'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
«
Chaque être humain sera enlevé par l'assurance aux soucis qui
«
l'asservissent et quelquefois qui l'avilissent au-dessous de son rang
«
d'homme. » BRISSON.
« Va, paresseux, vers la fourmi, regarde ses voies et sois sage. Elle
« prépare en été son pain et amasse durant la moisson de quoi manger. '*
Proverbes de Salomon, chapitre VI.
travail avaient fait naître l'aisance ou la fortune. Pour parer aux consé-
quences malheureuses de toutes les éventualités, l'homme a eu recours
au principe de l'association, principe qui a donné lieu à l'assurance et
à tant de combinaisons au moyen desquelles les assurés réparent les plus
grands désastres et surmontent facilement les plus grosses difficultés,
comme on le verra aux pages suivantes par l'examen des diverses
parties de l'assurance.
II
HISTOIRE GÉNÉRALE
ORIGINES DE L'ASSURANCE
V* PÉRIODE
çait son apparition qui a été suivie — il faut bien le dire — d'une rapide
et silencieuse disparition.
Au commencement du moyen âge l'assistance existe plus étendue,
plus large. Ainsi contre une cotisation consistant soit en denrées, soit en
argent on avait droit, lors du décès, à une sôputure, à des messes ; les
invités pouvaient assister aux repas qui suivaient ces messes ; les affiliés
aux Gildes (1) recevaient, en cas de maladie, les soins de leurs collègues,
l'adhérent qui tombait dans le besoin par suite de maladie, de vieillesse,
de la perte d'un membre, recevait des secours, on venait en aide à celui
qui perdait une bête de valeur, qui avait vu piller ou brûler sa maison,
ou perdu sa fortune dans un naufrage.
Ces Gildes, dit un excellent écrivain M. Lefort dans le Traité
du contrat d'assurances sur la vie, se rapprochaient à la fois des
institutions d'assistance et des sociétés d'assurances contre les acci-
dents. Le lieu de leur naissance à ces sociétés, ébauches impar-
faites de l'assurance, étaient les contrées du Nord, la Saxe ou le
Danemark.
2° PÉRIODE
(1) La première ordonnance navale de cette cité porte la date de 1158. Le Consulat
de ta mvr dont nous avons signalé la création à Barcelone date de 130(1.
26 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A l/ÈTRANGER
Nouvelles ordonnances, lois, reçus, édils. — Dès lors, les lois, édits,
ordonnances, recès se suivent et le xv° siècle, puis la première partie
du xvi" siècle sont encombrés des premiers matériaux destinés à donner
à l'assurance du xtx° siècle cette force humanitaire qui la place au pre-
mier rang des oeuvres sociales.
Le xvi° siècle s'éveille, et dès la première année, en 1500, le Guidon
de la mer parait à Rouen, il est intitulé : Guidon des marchands sur mer
ou traité des contrats maritimes.
Ses auteurs et son origine sont inconnus, on suppose qu'il a été écrit
dans le seizième siècle ou plus antérieurement, ainsi que le mentionne
Straccha en 1555 dans son Mercatura (Art. 2, chap. 13). D'autre part,
Azuni prétend qu'il était en usage à Rouen, avant les ordonnances fran-
çaises, concernant la marine de 1400, 1517, 1543.
Cleirac l'a réimprimé dans ses Us et coutumes de la mer, où il dit
que c'est un ouvrage français composé pour le bénéfice des marchands et
commerçants de la noble cité de Rouen.
Ce même auteur lui applique ce titre de : premier code des assu-
rances. On y trouve, dit-il, les règles les plus précises et les détails les
plus circonstanciés sur l'origine, sur la forme, les conditions, les effets
de l'assurance et les principales clauses des polices modernes.
M. Pardessus fait seulement paraître le Guidon de la mer en 1556 et
M. Pouget suit son ordre de date dans son dictionnaire. Il est vrai que ce
dernier signale l'enregistrement de l'êdit comme ayant eu lieu en 1563, le
20 juillet (1).
Alors, les ordonnances se succèdent.
(1) Le roi Henri II ayant établi à Rouen, on 155(5, un tribunal chargé de juger les
affaires commerciales, les contestations en matière d'assurance étaient mentionnées
comme étant du ressort de ce Tribunal. En 1584, elles lui furent enlevées et confiéesà
l'amirauté. C'est pour le Tribunal de Rouen qu'un auteur, longtemps inconnu et qu'on
croit être Antoine Massias, a écrit l'ouvrage intitulé : le Guidon des marchands qui,
mettent à la mer, ouvrage qui a sei'vi de modèle pour la matière des assurances au
rédacteur de l'ordonnance de la marine du mois d'août 1681. (Journal La Semaine.)
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L*ASSURANCE EN FRANCE ET A 1,'ÉTRANOER 27
3° PÉRIODE
.
pendant le tems qui sera fixé par la Compagnie, et les noms de tous les
(
associez seront inscrits dans un tableau qui sera posé et demeurera au
<
bureau.
« 3" Six mois après la
première élection, deux sortiront de charge
<
et les trois autres six mois après, et ainsi successivement de six mois
< en
six mois, en la place desquels d'autres seront élus en pareil nombre
« au
lieu de ceux qui seront sortis ; en sorte que dans la direction il reste
«
toujours deux ou trois anciens directeurs, qui ne pourront être con-
«
tinuês de suite plus de deux fois, et entre lesquels il y aura toujours
«
trois négocians.
« 4° Le fonds capital de la dite
Compagnie sera de trois cens mille
u
livres, et réparti en soixante-quinze actions de quaranto mille livres
«
chacune, qui seront fournies par les associez au tems qui sera porté
« par
leur Société, conformément au règlement qui sera fait entre eux ;
«
afin qu'incontinent après la publication des présentes, la Compagnie
K.
puisse commencer d'assurer ceux qui se présenteront. Et durera la
«
dite Société six années du jour de l'enregistrement des dites présentes.
« 5° Si quelques-uns des
associez manquaient de payer aux termes
« qui seront réglez par la Société la part pour laquelle
chacun d'eux
«
devra contribuer, à proportion de son intérêt, au fonds de trois cens
«
mille livres, ce qu'ils auront avancé leur tombera en pure perte et
«
demeurera au profit des autres associez, sans qu'ils puissent être
«
déchargés des pertes qui pourront arriver sur les engagements que la
«
Compagnie aura contractez, jusques et compris le jour qu'ils auront
« été en défaut de payer.
« 8° En cas que par les comptes qui seront faits par la Compa-
« gnie dans les temps portés par la Société, le fonds de trois cens mille
3
31 HISTOIRE GENERALE DE L ASSURANCE EN FRANCE ET A L ETRANGER
«
livres se trouve diminué par les perles, il sera incontinent rétabli par
a contribution au sol la livre, et à proportion de la part que chacun des
«
associez aura signée dans la Société : à quoi faire ils seront tenus et
«
obligez. Et en cas de refus par aucun d'eux, les refusans demeureront
«
exclus de la Société de plein droit, huitaine après une sommation faite
« à
leurs personnes à domicile élu, et perdront toutes leurs avances
«
qui demeureront au profit des autres associez, entre lesquels les
«
actions de ceux qui auront été exclus seront réparties à proportion de
«
leurs intérêts.
« 9° La
Compagnie pourra établir des commis et correspondans
«
dans toutes les villes qu'elle jugera à propos.
«.
10° Toutes les polices d'assurances contiendront la soumission des
«
parties à l'arbitrage en cas do contestation, sous telle peine qui sera
« convenue entre
la Compagnie et l'assuré.
« 11° En cas
de contestation entre la Compagnie et l'assuré, ils
« seront tenus de nommer,
chacun de leur part, un arbitre, marchand
« ou
banquier non intéressé,, et de signer sur le registre un compromis
« ou
soumission d'en passer par leur jugement sous les peines dont ils
«.
conviendront, qui no pourront être réputées comminatoires; et s'ils ne
« peuvent
convenir d'arbitres, ils seront nommés d'office par le lieule-
«
nant-gônôral de l'Amirauté, à la première réquisition de l'une des
« parties,
lesquels arbitres rendront leurs jugemons dans le bureau do la
<y
Compagnie, qui seront par eux prononcez aux parties, et expédiez par
«
le commis au greffe.
« 12° Si pendant la
contestation, l'assuré demande d'être payé par
«
provision de ce qui pourra lui être dû, la Compagnie sera tenue de lui
« remettre
la somme en deniers comptans, à la charge toutefois par
»
l'assuré de rapporter le principal et les intérêts à six pour cent, et d'y
« être
contraint comme dépositaire de biens de justice, s'il ainsi ordonné
« en
fin de cause ; dont il fera la soumission sur le registre et donnera
«
bonne et suffisante caution qui sera reçue avec les directeurs par les
«
arbitres convenus et nommez.
« 13° Les sentences
arbitrales seront homologuées au siège de la
s Table de marbre à Paris, et en cas d'appel, l'appelant sera tenu aupa-
« ravant
qu'il puisse y être reçu de payer la peine portée par le com-
«
promis, nonobstant qu'il prétendit qu'elle fut nulle et contraire aux
«
ordonnances; après quoi il y sera fait droit.
« 14° Les
appellations qui seront interjettôes des dites sentences
«
arbitrales seront jugées en dernier î^essorl par les sieurs, lieutenanl-
«.
général de police, prévôt dos marchands de notre bonne ville de Paris,
HISTOIRE GÉNÉRALE DE I,'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 35
«
et tels do nos conseillers en nos conseils et en notre Conseil d'Etat qui
« sera par nous
commis; et sur le rapport qui en sera fait par
«
le lieutenant-général do l'Amirauté, et sur les pièces qui seront
«
remises entre ses mains trois jours après la dénonciation et somma-
«
tion qui en aura été faite à l'assuré ou aux directeurs, sans qu'il soit
«
besoin de la réitérer, ni du ministère d'aucun avocat ni procureur.
« 15"
Attribuons pareillement comme dessus aux dits sieurs commis-
«
saircs la connaissance de tous les différends qui pourront naître entre
«
les directeurs, associez, officiers et commis de la Compagnie, pour les
«
choses où elle aura intérêt, circonstances et dépendances.
« 10° Ne pourront,
les actionnaires et associez de la Compagnie, s'y
«
l'aire assurer ni prendre des deniers à la grosse aventure d'elle, direc-
« toment ou
indirectement, sur aucun vaisseau ou chargement dans lequel
a ils auront
quelqu'inlérêt, à peine de nullité de la police ; perte de la prime,
« au
profit de la Compagnie, restitution de l'argent qui aura été pris avec
«
l'intérêt à dix pour cent et autres plus grandes peines s'il y échoit, si ce
«
n'est qu'ils ayent auparavant déclaré par écrit, tant aux directeurs qu'au
a greffe, l'intérêt
qu'ils y ont, et qu'ils en soient convenus avec eux.
« 17° Et d'autant que le fonds delà Société doit être
certain et assuré,
«
il demeurera spécialement affecté aux polices et contrats d'assurances
« que
la Compagnie aura faits, sans qu'il puisse être saisi ni diverti pour
« aucunes autres
dettes, non pas môme pour deniers royaux, dont nous
« avons
déchargé et déchargeons les dits associez.
« 18° Ceux
qui entreront dans la dit© Société et commerce ne déro-
v geront
point à la noblesse.
« 19° Quand des
places de directeurs viendront à vaquer dans la
« Compagnie des
Indes orientales, elles seront remplies par l'un des dits
« trente
officiez, en acquérant le nombre des actions porté par la déclara-
«
tion du mois de février 1685.
« 20° Voulons en outre que
l'un des officiez négocians soit choisi et
«
élu tous les deux ans à la pluralité des voix, pour entrer et être reçu
«
dans le consulat de la ville de Paris.
« 21° Ceux des dits officiez qui n'ont point de droit de (committimus
« par leurs
offices ou autrement auront leurs causes commises en pre-
« mière instance, par devant notre prévôt de Paris, pour leurs affaires
«
civiles et criminelles, tant en demandant qu'en défendant; et à l'égard
de celles qui concerneront leur commerce et négoce particulier, par
*
devant les juges et consuls do la dite ville.
« 22" Nous avons
accordé et accordons par ces présentes à la dite
" Compagnie l'entière propriété du greffe des assurances, ensemble des
36 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A 1,'ÉTRANGER
« pour tous autres actes de signification aux directeurs, dix sols ; pour
«
l'enregistrement de l'acte de soumission et compromis, quinze sols ;
« pour l'enregistrement et expéditiondes sentences, lesquelles ne pourront
« être écrites qu'en papier, cinq sols par rôle ordinaire ; pour enregistre-
« ment et expédition d'un contrat à la grosse, cinq sols par rôle ordinaire>
« pour chacun extrait de délibération, cinq sols, sans que les dits associez
« soient tenus de nous compter, ni payer aucune finance, dont nous les
« avons déchargez et déchargeons, et en tant que besoin fait et faisons
« don.
« 23° Les associez pourront nommer et choisir un commis intelligent
« et de probité connue, pour remplir le greffe, le destituer et remplacer
«
d'autres, ce qui toutefois ne se pourra faire sans cause légitime et par
« délibération commune. Lesquels commis seront tenus de prêter serment
«
devant le lieutenant-général de police.
« 24" Accordons à la dite Compagnie le cachet de nos armes, pour
« s'en
servir aux expéditions qui la|concerneront.
« 25° Il ne pourra être fait aucun commerce d'assurance ni grosses
« aventures dans notre bonne ville de Paris que par la dite Compagnie, à
« peine de nullité, dépens, dommages et intérêts.
« 26° Néanmoins la dite Compagnie pourra, après qu'elle aura signé
« ce
qu'elle aura voulu sur les polices et contrats, les faire courir pour
« recevoir les signatures de tous les particuliers sur lesquelles il leur
« sera
loisible de signer, pour les sommes qu'ils voudront, au gré des
« assurés.
« 27° Les
marchands, négocians et autres particuliers des villes de
«
Rouen, Nantes, Saint-Malo, La Rochelle, Bordeaux, Bayonne, Marseille
« et autres villes qui font le dit commerce des assurances et grosses aven-
«
tures, pourront le continuer comme ils l'ont fait avant la date des pré-
« sentes, et non autrement, à peine de nullité des polices.
« 28° Les règlements par Nous ci-devant faits, touchant le commerce
«
maritime, et notre ordonnance du mois d'août 1681 seront observés sui-
K
vant leur forme et teneur, excepté en ce à quoi nous y avons dérogé par
« ces présentes, et nommément au règlement du 5 juin 1668.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
37 l
Si
«c DONNONS EN MANDEMENT,à nos amez et féaux conseillers les gens
tenant notre Cour de Parlement, officiez des amirautez et tous autres
«
nos justiciers qu'il appartiendra, que ces présentes ils fassent enregistrer,
«
«
lire et publier, garder et observer selon leur forme et teneur, faisant
« cesser
tous troubles et empêchements, nonobstant toutes ordonnances,
«
déclarations et autres choses à ce contraires, auxquelles nous avons
« dérogé et
dérogeons par ces présentes, car tel est notre plaisir. Et afin
« que ce
soit chose ferme et stable à toujours, Nous avons fait mettre notre
«
scel à ces dites présentes.
« Donné à
Versailles, au mois de mai de l'an de grâce mil six cens
«
quatre-vingt-six, et de notre règne le quarante-deuxième. »
Signé : LOUIS.
Par le Roy :
COLBERT. Visa :
BOUCIIERAT.
Cet édit ne devait être mis en vigueur qu'un siècle après, en 1786.
En attendant, le régime des règlements concernant les affaires maritimes
et les assurances suivent leur cours, ainsi paraissent les ordon-
nances de Middelbourg (Zélande) en 1689 ; Rotterdam (Hollande) en 1721 ;
Koenigsberg (Prusse) en 1730 ; Hambourg(Allemagne) en 1731 ; Amsterdam
(Hollande) en 1744; Copenhague (Danemark) en 1746 ; Stockholm (Suède)
en 1750.
L'année 1746 a également vu paraître en Angleterre un Act destiné
à régler l'assurance sur navires appartenant à des sujets de la Grande-
Bretagne et sur marchandises sur eux chargées.
outre des 100,000 du roi, et demandait qu'on les éteignît, afin de réduire
le chiffre total à 200,000; elle demandait d'être déchargée des 900
millions dus au roi et offrait de lui rétrocéder partie des 48 millions à elle
assignés sur les impôts ; elle réclamait enfin l'autorisation de faire à ses
actionnaires un appel de 3,000 francs par action, en payant à ceux qui
répondraient un dividende de 30,0, lequel dividende serait garanti par
une Société d'assurances formée entre les principaux actionnaires ; le
surplus des profits devait appartenir à la Société.
On sait le reste.
Le gouvernement consentit à tout et rien ne réussit !...
On le voit, le génie de Law était en avance de plusieurs siècles,
puisque la combinaison d'assurance imaginée par lui pour garantir le
dividende des actions de la Compagnie des Indes n'a été que très
essayer le sauvetage ; elles signifiaient aussi qu'une récompense était promise aux
sauveteurs.
Actuellement, le service des pompiers fonctionne pour tous indistinctement,
assurés ou non ; mais la plaque n'en indique pas moins que la Compagnie qui
l'a placée saura largement reconnaître les efforts des gens qui auront prêté leur
secours ; ce signe contribue, dans beaucoup do circonstances, à stimuler le cou-
rage et le dévouement des hommes énergiques accourus pour lutter contre le
lloau du feu.
Mais les plaques rendent encore un autre genre du service : elles sont une
protection contre les incendiaires, et voici dans quels cas. • >n va comprendre comment,
M ce titre, elles ont leur
raison d'être, surtout dans les campagnes.
Les bureaux du contentieux, dans les Compagnies d'assurances, savent, ils l'ont
établi par des statistiques déjà anciennes, — que, parmi les incendies, il y en a de
~'0 à 35 0/0 qui sont dus à la malveillance. C'est énorme.
Eh bien, parmi ceux-là, un grand nombre, — on en est certain, — doivent être
attribués aux propriétaires eux-mêmes. Beaucoup d'autres ont pour origine la mal-
veillance, l'animosité des voisins.
En province, dans lus villages, les rivalités sont acharnées, les haines sont vives cl
militantes. Les toitures de chaume, lus granges avec leurs amas de pailleset de foins,
les bûchers remplis de fagots et de provisions de bois, tout ofl'ru une tentation trop
naturelle aux malfaiteurs, et lu l'eu cause là de grands ravages, des désastres les trois
quarts du temps impossibles à limiter.
Mais, en somme, le véritable but de l'incendiaire, c'est de nuire, de nuire à
quelqu'un, à son ennemi, et si celui-ci est assuré, s'il doit trouver la réparation
certaine du mal qu'on aura voulu lui faire, le but est manqué. Aussi le paysan haineux
renoncera-t-il souvent à incendier une maison assurée, et cherchera-t-il plutôt un
autre genre de vengeance.
C'est pourquoi l'assuré des campagnes réclame la plaque d'assurance, car il en
reconnaît les effets protecteurs et n'hésite pas à en bénéficier. (Cet historique des
plaques a été publié par VAvenir Economique)
4
42 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
COMPAGNIE D'ASSURANCE
CONTRE LES INCENDIES,
ETABLIE par Arrêt du Confeil d'État du Roi du 6 Novembre 1786.
t
portées par les Polices d'Aflfurancc. La Compagnie n'entendant répondre d'aucune demande en dommage &
intérêt, qui poutroit êtrç formée, pour quelque çaufe que ce foie, par le* Propriétaires des Maifons cîc Edifices
voifins de ceux qui auroient été incendiés.
A R T. X
L A Compagnie fe réferve de pourfuivre, en dommage 6c intérêt , les perfonnes qui le trouveroient dans le
cas de répondre, des dommages caufés par Incendies, aux Mailous, Edifices, Bàtimens Ôc Elléts mobiliers allures
r elle.
par
A R T. X 1.
IL fera appofé, fur le mur extérieur de chaque Mailon ou Bâtiment allure, une Plaque de métal doré, aux
Armes de la Compagnie Cette Plaque portera un numcio, lequel lera deligné dans la Police d'Alliu.uice.
A R T. X 1 L
LA Compagnie n'alVurera pas les Glaces, m les Papiers, Titres, Livres de Compte, Lettres-de-Change,
Billets au porteur, Cédules Elle t s Royaux, Pierres précieufes 6c Bijoux.
,
ART. XIII
LA Compagnie ne délivrera aucune Police, qu'après la vérification de toutes les défignations, ou defet iptîons,
qui lui auront été remiles des objets quelconques que l'on auia lait allurer, 6c en recevant, outre la Prime
d'Affur.itue convenue, iix livres, tant pour ladite Police que pour l.i Plaque Le rifque de la Compagnie
commence!,i à iix heures après-midi du jour de la (ignatuic de la Police, 6C tinir.i à pareille heure du jour ou doit
finir le rifque de l'Aflurance.
ART. X ï V.
Aucv.Nt Affuraucc ne pourra être faite pour.moinsd'une année, ni pour plus de dix ans.
JLcs Propriétaires qui lé feront alfurcr pour plus d'une année, jouiront de l'eleompte, à raifon de 5 pour 100
l'an, fur la Prime de chacune <.ics années d'Àffurances qui a l'exception de la première, fe trouveront payées
d'avance; ôc toute Affurance dont le terme fera cxpné ne fera culée rcnouvclléo,que le prix n'en ait été payé Je
>
POLICE D'ASSURANCE,
JE Soufligné, DIRECTEUR DE LA COMPAGNIE D'ASSURANCE, CONTRE LES INCENDIES,
ducmcnt autorité & agifl'ant au nom de ladite Compagnie ; établie pat Arrêt du 6 Novembre 17H6,
déclare avoir allure à M. ûz/Off/zu 1 yt'}/>/f elfft. >~ demeurant /O'L*~-
/'/"''/^'^'''''""f'JJïii^^zutti ——
fouflighé & acceptant
.
contre les dommages qui peuvent
rcfulter des' Incendies pendant ï^jt'ipo Années, Si dont le rifque commence à- courir pour le
,
c
'
compte de la Compagnie, ce foit à fix heures, & finira à pareil jour «Se heure de l'année iut|
fept cent quatre-vingt- >Yffl:f
S A V O I R:
VALEUR P R'I M E MONTANT
EFFETS ASSURES. rnum Erun, ut L'ASSURANCE. l'As^iK^ut.
DL
B&nmciv
tyko. x/XiOVtiQA^* J \ov*#
J 1 C A J "0
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--
To T A t
48 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE
ET A L'ÉTRANGER
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE UN FRANCE F.T A L'ÉTRANOER '|ÇI
4" F'KHIODI'.
» A tous ceux qui ces présentes verront : Nous dont les signatures
« sont ci-après et qui avons apposé nos cachets, salut. — Attendu que
« par un certain acte par écrit ou seul double enregistré dans la Haute
'<
Cour de Chancellerie de Sa Majesté, daté du 16 Février de l'an du
« Seigneur 1714-46 relatant, entre autres choses, qu'il était évident que
« non seulement les parties audit acte, mais aussi les marchands et les
*
habitants des cités de Londres et de Westminster et des endroits
« adjacents, en général, étaient très désireux d'assurer tant leurs mar-
50 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A 1,'ETHANGER
« chandises que leurs maisons contre la perte par l'incendie : c'est pour-
« quoi lesdits signataires dudil acte, tant pour leur sûreté mutuelle que
« pour la
sécurité et l'avantage commun de leurs concitoyens et voisins et
« pour le développement d'un avantage public aussi grand que l'assu-
« rance des marchandises, effets et denrées contre la perte par l'incendie
« à
des conditions équitables et désintéressées et sans aucune vue de gain
« ou
d'intérêt privé ou séparé — ont, de leur propre mouvement, offert
«
l'un à l'autre, et, avec leur plein consentement résolu et convenu à
«
l'unanimité dans une Assemblée ou réunion générale, volontairement
« réunie, et par ledit acte, ont spontanément et pleinement consenti et
« convenu pour eux-mêmes solidairement et pour leurs exécuteurs tesla-
«.
mentaires, administrateurs et ayants cause respectifs de former et cons-
«
tituer un bureau ou société mutuelle, sous le nom de Société Union
« pour
l'assurance des biens et des marchandises, contre la perte par
«
l'incendie, et de continuer à être contribuables et partageants égaux,
« tant des perles que des gains et avantages qui en proviendront ou sur-
«
viendront ou arriveront aux conditions et conformément aux articles,
« pouvoirs, clauses, ordres, règles et conventions et sous les dispositions
« et
conditions spécialement mentionnées, exprimées et déclarées à cet
«
égard dans ledit acte par écrit ou seul double. Et attendu que par deux
« autres actes
de constitution do ladite Société Union datés du 22 Août
« 1759 et du 4 Mai 1785 et enregistrés dans ladit Haute Cour de Chancel-
«
lerie de Sa Majesté, relatant comme il est dit ci-dessus et relatant que
« dans diverses reunions des administrateurs de ladite Société qui y sont
«
particulièrement dénommés, il avait été jugé opportun et convenable,
«
dans l'intérêt et pour le bénéfice de ladite Société, que diverses
«
nouvelles ordonnances, règles et conventions soient introduites pour
« son administration et sa gestion meilleure et plus régulière, lesdits
«
administrateurs, en conséquence d'un des pouvoirs à eux donnés dans
«• ce but par lesdits actes y mentionnés et mentionnés ci-dessus, étaient
« convenus que à l'avenir ladite Société serait administrée et exercée
« sous les conditions et conformément aux articles pouvoirs, clauses,
« ordres, règlements et conventions et sous les réserves et conditions qui
« y sont
plus loin déclarées ou exprimées ce concernant à cet égard. C'est
« pourquoi par lesdits actes de constitution de ladite Société Union datés
«
du 22 Août 1759 et du 4 Mai 1785, il a été déclaré et fait connaître que
« les personnes dont les signatures et les cachets y étaient apposés y
« consentaient et convenaient pleinement et spontanément pour eux-mê-
« mes
solidairement et pour leurs différents exécuteurs testamentaires,
«
administrateurs et ayants cause respectifs que ladite Société ou mutua-
HISTOIRE GÉNÉRALE DE l/ASSURANCK EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 51
.
adoptés dans des assemblées générales de propriétaires régulièrement
.
convoquées et tenues et qu'il a été résolu par elles d'assurer des mai-
sons et biUiments aussi bien que des marchandises et denrées et de
«
recueillir par souscription un nouveau capital afin de mieux exercer
.
avec succès l'industrie de la Société et il a été aussi convenu qu'à
»
l'avenir, la Société serait gérée et exercée suivant les articles, pouvoirs,
.1
clauses, ordres, règles et conventions et soumise aux réserves et con-
..
dition ci-après déclarées et exprimées touchant et concernant la
«
même. C'est pourquoi sachez maintenant que nous qui avons
«
ci-après apposé nos signatures et nos cachets, convenons et
stipulons par ces présentes pleinement et spontanément pour nous-
"
mêmes solidairement et pour nos héritiers, exécuteurs testamen-
«
taires, administrateurs et ayants cause respectifs qu'à l'avenir la-
«
dite Société ou mutualité sera exercée et que nous serons solidairement
«
contribuables et copartageants égaux tant dans les pertes que dans les
«
gains, provenant, procédant et survenant par là môme sous les condi-
»
tions et conformément aux articles, pouvoirs, clauses, ordres, règlements
« et
conventions et sous les réserves et conditions ci-après mentionnées,
«
c'est-à-dire... »
«.
...Et attendu que dans une Assemblée Générale spéciale des
* membres de ladite Société, dûment convoquée et tenue le mercredi
"
24 Avril de l'an de grâce 1805, il a, entre autres choses, résolu et
'• i'.onvenu, ce qui a été dûment confirmé dans une Assembléesubséquente
"
le 8 Mai suivant que ladite Société assurerait à l'avenir des maisons et
• autres bâtiments de la même manière que les propriétés d'une autre
« nature et qu'il a été ouvert une souscription pour recueillir un capital
52 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A I.'ÉTIIANGET!
«
additionnel montant à JL 800,000 par action de £. 200 chacune, et il a
.
«
été convenu que si, à quelque époque future, il était trouvé avantageux
« pour
ladite Société d'élever le montant de la souscription à M. 500,000 les
«
Directeurs pouraicnt le faire de la manière qu'ils jugeraient opportune,
• et
qu'il serait versé 10 11/0 ou l\ 20 par action avant le 1" Octobre
«
suivant et les payements ultérieurs, s'ils étaient nécessaires quand les
a Directeurs le demanderaient : hit attendu que dans une Assemblée
«
Générale Spéciale des Membres de la Société et des Souscripteurs
«
audit capital additionnel, dûment convoquée et tenue le vendredi
«
4 Juin dernier, il a été résolu et convenu que ledit capital additionnel.
«
souscrit ainsi qu'il est dit ci-dessus, serait appliqué aux effets de l'assu-
« rance sur
la vie, des survivances et autres assurances légales ayant
« rapport avec
la vie et des concessions, ventes et achats d'annuités aux
«
frais, risques, périls et responsabilités et au profit, gain et avantage
«
desdits souscripteurs, et qu'à ladite Assemblée Générale, il a été résolu
« et convenu que
ladite industrie ou risque d'assurances sur la viesurvi-
« vances
et autres assurances ayant rapport avec la vie et les concessions
« ventes et
achats d'annuités serait gérée et exercée conformément et
>< aux conditions des articles, pouvoirs, clauses, ordonnances, règles ei
«
conventions et sous les dispositions et conditions déclarées et
«
exprimées ci-après ce concernant. El, attendu qu'à ladite Assemblée
«
Générale il a aussi été résolu et convenu que ladite affaire ou risque
« des assurances sur la
vie et survivances et autres assurances légales
« en rapport avec la
vie et de concession, vente et achats d'annuités, aux
«
frais, risques, périls et responsabilité desdits souscripteurs audit capital
«
additionnel, serait conduite et exercée comme une branche-vie de la
«
Société Union d'assurances contre l'incendie, sous le titre ou dénomi-
«
nation de Union Life Office et que... •>
il) Les eliilïrcs de celte statistique mil été relevés dans le journal t'An/ii* n* du
K'juin 1895.
5b" HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A I.'ÉTRANGER
Voir plu* loin : Histoire de l'assurance contre les accidents. Les marins et le risi|uc
(1)
professionnel.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 61
..
jet, feu, explosion, pillage, piraterie et baraterie, et généralement tous
«
accidents et fortunes de mer.
« ART. 2. — Les risques
de guerre, civile ou étrangère, ne sont à la
«
charge des assureurs qu'autant qu'il y a convention expresse.
« ART. 3. —
Les risques de recours de tiers, autres que ceux qui
«
seront exceptés par les 6e et 71' paragraphes de l'article 4, exercés contre
«
le navire assuré pour faits d'abordage ou collision avec un autre
<.
navire, pour heurt de digues, quais, estacades et généralement pour
«
dommages causés à tous objets matériels, sont à la charge des assu-
« reurs pour
les neuf dixièmes des dommages alloués et jusqu'au
<
maximum des neuf dixièmes de la somme assurée.
« L'assuré supporte le
dixième des dommages.
11 lui est interdit de faire assurer ce dixième...
«
«
ART. 4. — Les assureurs sont exempts, par exception et déroga-
«
lion en tant que de besoin, à ce qui a été dit à l'article premier quant à
«
la garantie de la baraterie :
« 1"
Des faits de dol et de fraude du capitaine;
«
De tous événements quelconques résultant de violation de blocus,
'-
de contrebande ou de commerce prohibé ou clandestin ;
« Le tout à moins que le
capitaine n'ait été changé sans l'agrément
«
de l'armateur ou de son représentant et remplacé par un autre que par
«
le second ;
« 2" Des dommages et pertes provenant
du vice propre ;
« 3" De la
piqûre des vers sur les parties du navire non protégées
« par un doublage métallique ;
&
5° De toutes les conséquences qu'entraînent pour le navire les faits
« quelconques du capitaine ou de l'équipage à terre ;
« voyage est
l'objet d'un règlement distinct et séparé.
Article 16, voyages distincts, article 17, avaries à la charge des
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 63
« des avis qu'il aura reçus lui-même ou au plus tard dans les trois jours
« de cette réception.
«
spéciale, les marchandises chargées sur le pont seulement contre le jet
« à la mer et l'enlèvement par la mer : elle n'est pas responsable delà
«
détérioration matérielle de ces marchandises en dehors de ces deux cas.
ART. 11. — Avaries particulières et leur remboursement.
ART. 12. — Règlement des avaries.
ART. 13. — La somme souscrite par la Compagnie est la limite de
ses engagements.
« ART. 14. — Les pertes et avaries sont payées au porteur de la police
« et des pièces justificatives, dans le mois de la remise de ces pièces,
sans qu'il soit besoin de procuration,
<i
«
Je soussigné, Charles Dickens, né dans la paroisse de Portsea,
«
comté de Hants, le septième jour de février 1812 et résidant actuellement
«. au
numéro 48 Daughty Street, dans le comté de Middlesex, étant dési-
« roux
d'assurer ma vie à la Sun Life Assurance Society, pour la somme
«
de mille livres sterling, je déclare par les présentes que je n'ai pas plus
«
de 26 ans, que j'ai eu la petite vérole, que je n'ai jamais eu ni la goutte,
«
ni l'asthme, ni une hernie, ni attaques de nerfs, et que je ne suis affligé
«
d'aucune maladie qui puisse abréger ma vie et que cette déclaration
«
doit être la base du contrat entre moi et ladite Société ; et si aucunes
«
des affirmations contenues dans cette môme déclaration concernant
« mon
âge, mon état de santé, ma profession, mes occupations ou d'autres
«
circonstances sont reconnues fausses, alors toutes les sommes qui
« auront été payées
à ladite Société pour compte de ladite assurance
« seront
forfaites.
« Daté ce neuvième jour
de février 1838.
« Signé : Charles Dickens. »
rances Agricoles (1) dont l'existence éphémère n'a pas été au delà de
1858 à
1859.
Enfin en l'année 1865 l'assurance contre la mortalité et les maladies
des animaux est reprise avec succès par la Garantie Fédérale, Société
mutuelle à cotisations fixes et par Y Avenir, autre Société de même
nature.
C'est encore de 1865 à 1868, que l'Etat français crée une trilogie de
caisses d'assurances : caisse au décès, caisse accidents, caisse de
retraite pour la vieillesse (2) ; au même moment la loi de 1867 qui
englobe les sociétés d'assurances est promulguée, elle complète celle de
1850 sur le môme sujet et amorce la loi d'enregistrement de 1875.
Remarquons en passant, car plus loin nous y reviendrons, que cette
loi de 1867 confond également le système aléatoire de la tontine né en
1650 et le système scientifique, mathématique, sans aléa de l'assurance
sur la vie ; c'est là une curieuse contradiction.
A l'étranger, le mouvement en avant se poursuit avec une égale
vitesse.
En Belgique, après la Securitas, viennent, à partir de 1821 : la Compa-
gnie de Bruxelles pour l'assurance à primes contre l'incendie, YEscaut,
les Propriétaires réunis, Y Union belge, les Assurances Générales
rie et incendie, la Belgique, le Lloyd belge.
Un nombre infini de Compagnies se fondent en Angleterre, en
Hollande, en Allemagne, en Autriche, en Italie, et sauf quelques excep-
tions qui tiennent à des causes plutôt géographiques, toutes les nations
accueillent l'assurance et profitent de ses avantages.
Les mystères du passé sont aujourd'hui, même révélés et de très
précieux documents arrachés à l'oubli permettent de rétablir les actes
de ceux qui ont jeté les premières assises sur lesquelles s'élèvent les
grands problèmes sociaux du XIX0 siècle et particulièrement celui de
l'assurance.
C'est à cette fièvre qui emporte les esprits recueillis vers les
origines des choses scientifiques, que nous devons l'extrême bonne
fortune de mettre sous les yeux des lecteurs de cette histoire le fac-
similé de deux précieux, curieux et anciens documents qui éclairent
la grande évolution économique du dix-septième siècle.
Mais, hâtons nous d'ajouter que c'est aussi grâce à l'intérêt
FAC-SIMILE N" 1
(1)La Société Générale Néerlandaise, qui occupe en Hollande une situation simi-
laire à celle que possèdent en France nos premières Compagnies françaises, a pu
recueillir le précieux héritage documentaire légué à la postérité et à l'histoire
par les hommes fameux dont la Hollande est si riche. C'est ainsi que cotte Société
détient, en outre des originaux des titres de rentes viagères ci-dessus et ci-contre,
le célèbre ouvrage de Jean Witt intitulé: Valeur des renie* o'tuyères en proportion des
rentes amoriissa/des:
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A I.'ÉTRANGER 69
«
10 août 1658 et ainsi de suite d'année en année, durant la vie du pré-
ci
nommé Hilbrandts Pieter et pas au delà ; et nous, Bourgmestres susdits
«
agissant comme ci-dessus, engageons pour le paiement des susdites
v
rentes viagères, tous les biens de notre ville et appartenant à ses
c
bourgeois, meubles et immeubles, présents et futurs, pour s'indem-
«
niser ou se faire indemniser sur eux ou sur partie au choix ; de tous
«
frais, dommages et intérêts, qui pourraient être faits et soufferts, à
«
défaut de bon payement : Le tout de bonne foi : En témoignage de la
«
vérité, appendu le sceau de notre ville le 10 août 1657.
&
(Signé) CORNKI.IS HAACK. »
FAC-SIMILÉ N" 2
&
Les États de la Hollande et de la Frise occidentale font savoir : A
« tous présents et à venir que ceci concernera, que, pour le service et la
" sécurité de l'Etat, du pays et de ses habitants, après notification prêala-
70 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
« ble aux nobles et aux villes du susdit pays, nous avons trouvé bon,
« résolu et ordonné de vendre des Rentes viagères à charge du susdit
« pays, sur une tète, au denier douze, ainsi que des Rentes amortissa-
« blés, au denier vingt-cinq, libres de toutes charges et retenues, avec
« promesse que le paiement annuel en serait garanti, par lettres, contenant
« assignation générale et ordonnance irrévocable, jusqu'à l'extinction de
« la Rente viagère, sur le Receveur Général du susdit pays, en l'époque
« et sur les moyens de contribution, prélevés pour le paiement des rentes
« ordinaires du pays, ainsi que les autres moyens les plus courants dudif
« bureau ; et qu'en conséquence de ceci il a été acheté par le sieur Pieter
« Boll, conseiller délégué, une Rente viagère de cent livres, de quarante
« gros la livre par an, au denier douze comme ci-dessus, sur la tête de
« Pieter Boll, âgé de trois ans, dont la mère est )ameMagdaléna V. Duyl ;
I
<
tenant pour alors, et alors pour maintenant, nous avons dérogé, renoncé
et fait exception, dérogeons, renonçons et faisons exception parla pré-
;<
«
sente. Et pour plus de sécurité dudit paiement, pour le cas où les prédits
«
Receveurs, aussi bien général que particuliers, resteraient en défaut de
«
quelque façon, nous avons engagé à cet effet et engageons par la pré-
« sente, tous
les autres impôts, moyens et revenus des susdits pays de
i.
Hollande et de Frise occidentale, pour, dans le cas susdit, se dédommager
«
dudit paiement, avec les frais à faire de ce chef. Autorisons aussi par la
«
présente les Receveurs des moyens ordinaires du pays et des impôts
«
dans les villes respectives, qui sont actuellement ou seront ultêrieure-
« rement
nommés, à payer, à défaut de paiement par le Receveur Général
«
prénommé, comme il est dit ci-dessus, la susdite Rente viagère à
c
l'échéance précitée, sur les moyens généraux et impôts moyennant
«
remise de quittance et de preuve de la vie du susdit Pieter Boll à cet effet
« sans
qu'Usaient besoin de recevoir aucune autre ordonnance, nonobs-
« tant
quelques-uns de nos placards ou résolutions contraires à la présente,
«
auxquels nous avons égalementdérogé, et dérogeons par la présente.
« Et sera
le paiement fait conformément à la présente admis et passé en
« compte,
là où il appartiendra. El tout ceci au temps et jusqu'à l'époque
« où
la susdite Rente sera éteinte et pas plus longtemps : sans aussi que
« nous
puissions réduire cette Rente viagère à n'importe quel moment.
« El pour
le maintien de tous et de chacun quelconque des points
« prescrits, nous avons
promis et promettons par la présente, de faire
« prélever et
recevoir tous les susdits moyens jusqu'à l'époque où la sus-
« dite Rente sera
éteinte, ou que par nous, de consentement général,
« comme pourl'Etat,
d'autres suffisances soient consenties et prélevées
i en remplacement de ceux-là, et avons-nous en outre fait exception et
« renoncé,
faisons exception et renonçons par la présente, à tous droits,
« réserves, grâces et bénéfices, donnés et à donner encore, par
lesquels
« la teneur de
la présente ou quelque point de la même puisse être éludé;
« et notamment aux droits disposant qu'une renonciation générale sans
<f
renonciation spéciale préalable, est de nulle valeur.
« En témoignage appendu ici notre grand sceau, à ce destiné, et fait
« signer la présente par nos conseillers délégués. Fait à la Haye, le
« 16 février seize cent soixante-cinq. »
(s) R. GROENENDYCK. ' (s) JOIIAN DU WITT.
1665
(S) NlCOLAES TULP. (s) ADN DU PRAD.
ri HISTOIRE GENERALE DE L ASSURANCE EN FRANCE ET A L ETRANGKR
(1) D'après Pétrone, acluarius signifie : commis, secrétaire; d'après Suétone ce moi
signifie scribe, greffier chargé de la rédaction des actes publics. En 1765 la Compagnie
anglaise d'assurance sur la vie: Vlii/nitable nommait avec le litre ù'Aeluarnuuc personne
chargée de tenir ilote des opérations delà Compagnieeldeoopierles décisions du Comité.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A
[.'ÉTRANGER 73
Tout le monde connaît le nom de Witt, pour avoir appris, dans l'his-
toire, qu'un véritable Président de République, sous le titre de Grand
Pensionnaire, a, pendant vingt-deux ans, étonné ses contemporains par
ses mérites de diplomate, de stratôgiste et de financier.
Rares, par contre, sont les personnes qui connaissent le même Johan
de Witt sous un tout autre jour, c'est-à dire comme mathématicien,
comme fondateur d'une science dont l'application occupe aujourd'hui des
milliers de personnes et s'étend journellement dans tous les pays civilisés:
nous avons nommé l'assurance sur la vie.
S
74 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
princes d'Orange et fut remplacé auprès de ce dernier par son fils, por-
tant également le prénom de Constantin.
Aussi réputés que puissent être les deux Constantin Huygens père et
fils, jamais leur renommée n'a pu atteindre celle de l'éminent savant
Christiaan Huygens, dont ils furent, respectivement, le père et le frère, et
dont nous publions une courte biographie.
Chi'isliaan Huygens naquit le 14 avril 1629, un an après son frère
Constantin. Leur père, seigneur de Zuilichem, Zulhem et Monnikenland,
était très fortuné et pouvait permettre à ses enfants de suivre, dans leurs
études, les aspirations scientifiques dont ils étaient animés.
Étant très jeune encore, Christiaan apprit le latin, le grec, les lan-
gues modernes, la musique, l'arithmétique, la géographie et le dessin, et
fit en tout d'étonnants progrès; mais déjà alors il montrait un penchant
particulier pour les mathématiques et la mécanique.
En 1644, il étudiait le droit, sous Vinnius, à l'Université de Leyde,
mais il se sentait bientôt une grande sympathie pour Franciscus van
Schooten, qui était professeur'de mathématiques.
En 1646, il partait pour Broda, où une nouvelle école était fondée par
le Stadhouder Frédéric-Henri et où il étudiait le droit pendant trois ans.
Même alors, il s'appliquait fortement aux mathématiques, et envoyait
à Van Schooten la solution de problèmes des plus compliqués, ce qui fit
l'étonnement de grands savants contemporains, comme Descartes, qui
prévoyait déjà en lui pour l'avenir un excellent mathématicien.
Après avoir fait avec la suite de Henri, comte de Nassau, un voyage
d'ambassade au Danemark, il partit en 1655, avec son frère, pour la
France. Il y fut promu docteur en droit, à Angers. Ce voyage a été de
courte durée, car, l'année après, il a écrit, à La Haye, son traité ; Du cal-
cul d'ins les jeux de hasard, ouvrage des plus importants au point do vue
de ses effets et qui lui a valu le titre de Fondateur de la Théorie des Pro-
babilités.
En 1660, il fit un second voyage en France et partit de là pour l'An-
gleterre; dans les deux pays, son savoir et ses talents furent très appré-
ciés. A Londres, il fut nommé, en 1662, membre de la Royal Society. En
1666, le ministre bien connu de Louis XIV, Colbert, ayant constitué une
Société qui fut appelée l'Académie royale des Sciences de Paris, et dont
les mathématiciens les plus renommés, comme Descartes, Pascal, Fermât,
Auzont, etc., faisaient partie, une nomination de membre fut offerte à
Christiaan Hiygens, dont la réputation devenait universelle. A cette nomi-
nation était attaché un large revenu annuel et l'occupation gratuite de
l'immeuble de la Bibliothèque royale. Huygens acceptait cette nomination
HISTOIRE GÉNÉRALE DE 1,'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 77
(1) En effet, l'actuariat adonné lieu à de nombreux travaux que nous mentionnons
plus loin au chapitre réservé à la presse et aux auteurs.
(2) En 1884, la Reine a reconnu par lettres patentes l'utilité do l'Institut et a homo-
logué ses statuts.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 70
nome et statisticien. Il montra des aptitudes pour la peinture en 1812, lorsqu'il exposa
à Gand une aquarelle, qui lui valut un premier prix au Salon. Ayant perdu son père à
l'âge de dix-sept ans, il dut, après avoir terminé ses éludes au Gymnase, chercher à
se créer une position. C'est pourquoi il se fit instituteur en 1813 à l'une des écoles
officielles d'Audenarde, où il enseigna les mathématiques, le dessin et la grammaire.
L'un de ses élèves fut Liedts, plus tard ministre de l'intérieur et fondateur de la
Commission centrale de statistique. Il occupa ces fonctions pendant un an, après quoi,
à son dix-neuvième anniversaire, il fut nommé professeur de mathématiques à Gand,
où l'ancien Gymnase avait été aboli après la chute de l'Empire, et où le Conseil
communal obtint du prince souverain des provinces réunies des Pays-Bas l'autorisa-
tion de le remplacer par des cours. La rémunération que recevait Quetelet n'était pas
brillante, mais il s'était assuré une position indépendante en donnant des leçons parti-
culières. 11 put alors se dévouer complètement aux arts et à la science, à la littérature,
au dessin, à la lecture de Pascal et à l'étude de Newton ; il put môme jouer de la flûte
et écrire des poésies.
Cependant, Quetelet n'avait pas encore été promu au grade de docteur en droit.
En considération de sa position exceptionnelle au collège, il obtint la permission de
subir ses examens de candidat et de docteur en droit l'un immédiatement après
l'autre, et le 21 juillet 1819 il l'ut reçu docteur en droit, en produisant une dissertation
académique qui fit éclater son nom comme celui d'un mathématicien consommé. Dans
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 85
«
le contrôle de la solvabilité des Compagnies d'assurances sur le
«
vie. »
« création d'Institut dans les pays qui n'en possèdent pas. 11 émet le voeu
«
libelléeMoyens à mettre, en oeuvre pour combattre les erreurs qui
:
«
régnent généralement en matière d'institutions de prévoyance. »
« Le rapporteur, M.
Duboisdenghein, actuaire de la Caisse d'épargne,
«
examine au point de vue scientifique les vices d'organisation de la plu-
«
part des institutions de prévoyance gouvernementales ou privées et
«
demande que les actuaires soient consultés, tant, lorsqu'on réorganisera
«
les institutions existantes que lorsqu'on créera des institutions nouvelles.
11 insiste pour que l'Etat, qui est si souvent pris comme modèle quand
<
«
il s'agit d'organiser une caisse de prévoyance, donne le bon exemple
m en
s'inspirant des vérités scientifiques. Il préconise, pour faire dispa-
«
raître les erreurs en cours, la vulgarisation des AM-ais principes par
«
l'institution de chaires de science actuarienne et la création de concours.
« M. Vellut, inspecteur d'assurances, estime qu'il y aurait lieu
«
d'inculquer, dès l'école primaire, aux enfants des deux sexes les notions
«
qui doivent servir de base aux institutions de prévoyance.
« M. Léon Marie, de l'Institut des actuaires français, préconise le
«
même enseignement dans les écoles industrielles et commerciales où se
«
forment les patrons de l'avenir.
«
M. Mahillon, directeur général de la Caisse d'épargne de Belgique,
«
insiste sur l'importance du rôle de l'État, qui, étant généralement pris
« pour
modèle lorsqu'il s'agit d'organiser une caisse de prévoyance, a le
«
devoir de recourir aux seules conceptions scientifiques.
« On aborde ensuite l'examen de la législation en matière cl'assu-
« rances.
« M. Adan, directeur de la Royale Belge », commente son très
«
«
brillant rapport et fait remarquer combien le Code est imparfait à ce
«
point de vue. Il demande l'élaboration d'une codification spéciale aux
« assurances, en tenant compte de la nature mathématique du contrat
«
d'assurance. Il constate le désaccord qui existe entre la législation
« actuelle et les principes scientifiques.
(,
rable, de M. Harding.
« La séance prend fin par une série de conclusions
qui peuvent se
K,
résumer ainsi :
« Les
impôts frappés sur les primes mettent obstacle à la pratique de
,.
l'épargne et de l'assurance sur la vie, alors qu'il faudrait l'encourager
, par
tous les moyens légitimes; les dépôts de garantie exigés des Com-
«
pagnies sont souvent une mesure de défiance, quelquefois un moyen
« pour les États de faire entrer dans d'importants portefeuilles les titres
«
de leurs emprunts ; le dépôt, lorsqu'il n'est pas égal à la réserve, n'est
.. pas une
garantie pour l'assuré. La publication des documents de la
«
Compagnie dans une forme prescrite constitue, pour le public, un
« moyen
de contrôle. Il conviendrait, à ce sujet, d'adopter la législation
<•
anglaise.
« En résumé, le Congrès s'est élevé contre les cautionnements obli-
«
gatoires, surtout en valeurs et en rentes du pays où les Compagnies
«
s'établissent, il estime qu'il serait préférable de laisser le choix des
«
valeurs — valeurs pupillaires par exemple — et la possibilité de changer
les titres composant le cautionnement afin de se mettre à l'abri de la
«
baisse.
«
Vendredi G. — M. Sprague développe la question suivante : « Des
"
formes adoptées dans les divers pays pour la publicationdes résultats des
« recensements
de la population et des statistiques officielles de morta-
«
litô ». Défectueuses, ces statistiques sont entachées d'erreurs et ne sont,
" pour
l'actuaire, d'aucun secours. Il serait désirable, l'assemblée est
»
unanime sur ce point, que les recensements soient faits avec plus de
«
soins et que les documents officiels renseignent sur les décodés pour cha-
« que âge et non plus par périodes quinquennales, et enfin que les bulle-
« veillance telle qu'elle est, telle qu'elle a été et telle qu'elle devrait être.
tobre 1503, Philippe II fit publier une ordonnance sur lo commerce mari-
time qui contenait des dispositions législatives étendues sur le contrat d'as-
surance. Détail très curieux, il existait déjà la charge et le titre de super-
intendant des assurances. Celui qui en était investi était chargé de l'enre-
gistrement des déclarations de ceux qui avaient contracté des assurances
maritimes et de la perception d'un droit. Le 31 mars 1569, le duc d'Alve
rendit une ordonnance interdisant la pratique des assurances dans les
Pays-Bas; le 11 octobre 1570, Philippe II proclamait un acte créant
un droit d'assurance très complet, suivi d'une ordonnance du 20 janvier
1571 modifiant la première; ces deux ordonnances célèbres furent impri-
mées à Anvers par Christophe Planlin. Le magistrat d'Anvers fit un
recueil du droit coutumier en vigueur dans sa juridiction.
Dès ce moment, l'assurance sur la vie fut couverte de discrédit et ne
tarda pas à disparaître, pour revenir triomphante deux siècles et demi
après ; de nos jours, l'assurance sur la vie a reconquis à Anvers la place
à laquelle elle avait droit.
Ordonnance, Statut et Police faite par le roy nostre sire, sur le fait
des contracte des assurances es Pays-Bas (1).
« Il est permis par le Roy nostre Sire, à Christofle Plantin son Proto-
« typographe iurô, résident en la ville d'Anvers, de pouvoir imprimer,
« vendre et distribuer, en et par tous les pays de par deçà l'Ordonnance,
« statut et police faite par le Roy nostre Sire, sur le fait des contractz des
« assurances es Pays-Bas : Côme plus amplement appert par les lettres,
(1) Voir page 27.
I
« Par le Roy,
A noz amiz et féaulx, les Chancellier et gens de nostre conseil en
«
« Brabant salut et dilection. Comme pour obvyer aux frauldes et abuz
« qui se commettoyent iournellement sur le fait
des assurances cl
« signammetquepar tel moyen lesmarchans et maronniers usoyent de
« telle négligence en l'ôquippaige de leurs navires, qu'ilzalloyent désarmez
« par la mer, ayans par cela donné occasion d'eslever et
nourrir les pi-
« rates et volleurs de mer, pour robler à loute main, ne s'en soulcyans
« grandement lesdicts marchans ny mai'onniers, puisqu'ilz estoyent non
«
seullement asseurez pour leurs pertes, mais souvent d'avantaige que le
« tout ne valloit, qui estoit encoiresung autre très grand désordre : Nous
« ayons par nostre edict provisionnai du dernier iour de Mars, l'an
<c
XV0 soixantehuyt, Deffendu et interdit tous contractz d'asseurances,
«
iusques à ce que quelque bon et nouvel ordre y fut donné : et il soit que
« présentement sur la remontrance et requeste de pluisieurs marchans
« tant de ces pays de par deçà que estrangiers, Nous ayons
fait concevoir
«
quelzques articles pour donner forme et règlements auxdits contractz.
«
d'asseurances : lesquelz avons fait communiquer auxdicts marchans,
« comme
chose qu'il leur touchoit principallement et concernoit le fait et
« avancement de la négociation et trafficque, pour y
avoir leur advis et
« prendre à iceluy tel regard que seroit trouvé
convenir.
« Pour ce est-il, que ce considéré, avons, par l'advis et délibération de
« nostre très
chier et tresamô cousin Chevallier de nostre ordre, Lieufe-
« nant,
Gouverneur et Capitaine gênerai en noz pays de par deçà, le Duc
« d'Alve, Marquiz de Corix, etc. Et de noz amez et feaulx les Chief
« Président et gens de nostre conseil privé, Ordonné et statué, Ordon-
« nons et statuons
aussi par manière de provision les pointz et articles
« suyvans.
« II. —
Ordonnonsnôantmoins que nulzcotratz desdictes asseurances
«
seront vaillables (quelzques devises, stipulations, conditions ou sermens
«
qui s'y puissent opposer) sinon aussi avant que est permis s'obliger par
«
la teneur de ces articles et iouxte la forme de ceste présente ordonnance.
« III. — Pareillement voulons que nulle asseurâce se puist faire, soit
« par une ou
diverses personnes, pour marchandises entrantes ou sor-
.<
tantes, sinon en dessoulz la juste et commune value d'icelles, demeu-
«
rant pour le moins quinze pour cet, au resicq et péril de celuy qui se
«
fera asseurer, qui est environ la sixiesme part de la value d'icelle
«
marchandise à l'advinant qu'elle peust avoir coustô, tût en achapt, pac-
«
quaige, tonlieux, fiet, argent d'asseurance, que toutes autres mises,
«
jusques au chargement d'icelle dedens le batteau inclusivement : Et ce
«
soubz paine de nullité d'iceluy contract et de perdition des deniers, que
«
l'on aura baillé ou promis bailler pour icelle asseurance, l'une moitié à
« nostre
prouffit et l'autre moitié à celluy qui les aura reçu.
«
IV. — Et pour naviger plus seurement par mer, et ne tomber es
«
pertes passées, Ordonnons, que nulz batteaulx ou navires tant de noz
«
subjetz,queestrangiers chargées, soit de marchandises grosses ou pré-
«
cieuses, ne pourrot sortir les portz des pays de par deçà, pour entrer en
< mer, sans
congiô et licence de l'officier ou de celuy qui aie regard sur le
« port, et que
lesdilz batteaulx ou navires ne soyent mises en ordre et
«
équippaige tel que est, ou sera ordonné par noz édictz et placcars, tant
«
des nombres d'homes, artillerye, que aultre munitio : Aussi qu'elles
<
partent en compaignie ou Hotte, ensuy vant le règlement que sera donné
« par
l'Admirai, Vice admirai, Lieutenant commis ou .officier des portz,
<•
dot lesdictes navires sortirot, qui se debvra arbitrer, selon le temps,
«
valeur de la marchandise, les dangiers de mer, l'une plus, l'une moins,
« à
la discretio dudict Admirai, ses comis ou officiers desdicts lieux dont
« on partira.
« V.— Ce que sera registre au livre qui en sera faict par eulx en donné
« unginstrument par escript au maistre ou chief de la navire, qui iurera se
« régler selon ce : En quoy sera gardée au plus prôz l'ôgualité, sans recer-
« cher n'y traveiller l'un plus que l'autre ; A paine contre ceulx qui seroyent
« cotre l'ordre dônê, d'emprisonnement, correction et punition pécuniaire
« ou corporelle selon le mesuz, et a l'arbitrage desdictz Admirai, Vice-
« admirai, comis de l'admiraultô, ou officier et Justice du lieu dont
« l'on seroit parly.
« de foy, comme les parties s'en accorderont : Bien entendu tousjours que
« ne se pourront faire aucunes conventions ou accordz côtraires à ceste
« notre
ordonnance comme dit est.
« IX.— Et
afin d'éviter toutes frauldes et abuz, et pourveoir que par
« pactios des particuliers ne soit prejudicié à la police et ordre q nous
«
voulôs estre observé pour le biê publicq et seuretô de la navigation :
« Avons commis et cômettonspar provision Diego Gonzalez gante, pour
« entendre au fait desdictes asseurances, tenant regard et soing parti cu-
«
lier que rien ne se fasse esdites asseurances contre nos dictes ordon-
« nances, Lequel à ces fins debvra enregistrer et mettre au net par luy ou
« ses commis, tous et quelzconcques coniractz d'instrumens d'icelles
« asseurances, soit que iceux soient faictz et passez par devant personnes
« publicques, ou soubz signatures des personnes privées : A tel effect que
« iceulx contracta ou polices de marchandises sortans ces pays, ne
« seront tenus pour vaillables, et ne se y fera droit s'ilz ne sont trans-
« criptz en ses registres, et qu'il appere aux juges par copie autenticque
« signée dudict commis ou de ses substitutz et députez.
« X.— Et au regard des asseurances qui se font pour marchandise que
« on maine des autres régions et contrées, soit es pays de pardeça ou
«
ailleurs, pour lesquelles on ferait asseurances avec aucuns marchans
« et inhabitans de par deçà : Nous entêdons pareillement que telles
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 103
« XV. — Que le
dernier asseureur participera en l'asseurance autàl
« que le premier à perte ou gaing (comme on dit).
« déclairez en la police ; N'est toutes toiz par fortune de mer, ventz con-
«si cela procède de la part dudict marchât, de perdre son action d'asseu-
« rance: et si c'est par le fait du maronnier, d'en respondre par luy ;
« n'estoit aussi que par les lettres d'icelle police et convention de l'asseu-
« rance, les partis euissent autrement Convenu de povoir faire escalle, ou
«•naviger où bon leur semblerait ; le tout sans fraulde.
« XVII. — Que si quelque lioy, Prince, ou Potentat en son pays
« print la navire qui seroit destinée pour voyaiger, ou que icelle devint
« inutille pour faire le dicte voyaige, esdictz cas les marchans elrangears
« ou autres de leur port, seront tenuz de prendre et cercher autre navire
« aussi bonne, soutfisante pour passer leurs marchandises, sans que
«- audict cas, les asseureurs soyent tenuz à quelzques intôrestz, sinon
„
contract de bonne foy, auquel ne doibt intervenir aucune fraulde ou
«
dol; S'il est trouvé que de lapart des asseuréson asseureurs, maistres
«
maronniers, pilotes ou autres entrevient fraulde, dol ou malice, non
«
seulement ne prouffiteront de leurs dictes malices, mais serôt tenuz
«
(comme dit est) des pertes, dommaiges et intereslz procedans à leurs
«
occasions, ensemble corrigez et pugniz corporellement et exemplaire-
«
ment pour terreur des autres, voiresdu dernier supplice, comme voleurs
«
de mer et larrons publiques, s'il est trouvé qu'ilz ayent usé de quelque
«
notable malversation ou malice.
« XXIV. —Que
s'il y quelzques navires arrestées, prinses ou pillées,
«
de manière qu'il y ait espoir du recouvrement d'icelles, les asseurôz
«
auront patience demy an dez le iour desdictes prinses ou abrestz, devant
«
pouvoir faire poursuyte, pour le payement, si c'est pour chose advenue
« en Europe ou Barbarie, mais si c'est pour marchandises asseurées sur
«
les Indes, et que le cas soit advenu hors des limites de la partie d'Eu-
c rope ou Barbarie, sera donné ung an de payement, pour ce pendant
« en povoir faire les poursuytes par ceulx a cui la chose touchera.
«
Côbien que cependant les asseurez ne seront empeschez prêdre leurs
« seurctez desdictz asseureurs, comme ils trouveront convenir, soit
< par fidôjussions, gaiges ou autrement : Et où la marchandise sera
«
certainement perie ou sans espoir de la povoir recouvrer, les asseureurs
« auront trois mois pour furnissement du payement depuis l'intimation,
«
notification ou certiffication de la perte ou dommaige deuëment à eulx
« faite.
« XXV. — Que pour dommaige ou diminution de marchandise qui
«
s'appelle avarie, l'action se debvra aussi intenter de dans ung an ou
<
deux, après que la navire sera venue au port destiné, quis'entend selon
« la distinction susdicte des pays,
« XXVI. — Que si le dommaige tant de ladicte avarie, que autremêt
<
n'excède ung pour cent, fasseureur ne sera tenu à aucun dommaige ou
« retour.
« XXVII. — Comme generallement touchant toutes autres actions
«
d'asseurance, il est ordonné que pour mettre fin aux doubtes des
« insolvences des marchans, icelles actions se debvront intenter de
« dans l'an, après que le voyaige sera fait, ou que la marchandise
1 seroit robbée, périe ou perdue, qui s'entêd touiours de chose advenue
« en Europe ou Barbarie, mais pour pertes advenues ailleurs y aura
* deux ans.
« XXVIII. — Que si la marchandise est prinse en mer, portz,
« rivières ou passaiges de terre par aucuns pyrates, voleurs, ou larrons
106 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
„
estrangiers, et pour marchandises allans ou venans sur batteaulx,
,<
chariotz ou chevaulx de noz subiectz ou estrangiers ; Estant nostre
„
vouloir faire une loy ôgalle, commune et gônéralle à tous, comme il
«
appartient.
«
XXXIII. — Et pour obvyer aux abuz, frauldes et crimes, qui se
A
sont commis sur asseurances des vys des personnes, aussi sur
«
gaigeures de voyaiges et semblables inventions ; Nous les avons toutes
«
prohibé et deffendu, prohibons et deffendons, côme dommaigeables et
«
pernicieuses au bien publicq, et de mauvais exemple.
«
XXXIV, — Et pour autant que aucuns se trouvans fondez sur
«
quelzques instrumens d'asseurances facillement obtiennent le namplis-
«
sèment par provision, dont ilz ont main levée à caution, sans avoir
«
regard aux deffences et exceptiôs de la partie, qui sont souvent iustes
«
neantmoins requièrent quelque foiz longue inquisition et probation :
«
Nous déclairons et voulôs, que si quelcun fait en ces matières d'asseu-
« rances
namptir sa partie et qu'il succombe au principal, qu'il sera pour
c sa
téméraire poursuyte consequamment condempné par les Juges aux
«
interestz de sa dicte partie, à l'arbitrage et tauxation du -luge, que y
«
ordonnera sommièrement et sans forme de long procès.
« XXXV. —Etafin que ceulx qui contractent surlesdictes asseurâces
«
puissent tant plus clairement et vaillablement nôgotier, et ceulx qui font
«
les instrumens ayant ung mesme formulaire, et puissent moins faillir,
«• consequamment pour
éviter toutes occasions de procès : Nous avons
«
fait mettre une forme de police, scedulle ou obligation desdictes asseu-
« rances pour marchandises sortans cesdictz pays en
la manière qu'il
»
s'ensuyt.
« XXXVI. — Ung tel demourant en tel lieu, a promis et s'est
obligé,
« selon la forme de noz ordonnances nouvellement faites et à l'usance et
« marchandises et biens par luy ou aultre pour luy et en son nom chargées
« ou à charger en la navire nommée dont est maistre ung tel, pour sortir
« du port, havre ou playe de tel lieu, pour ou vers icelle ville ou port,
«
lieux de nostre pays et Ducé de Brabât, où que besoing sera et l'on est
«
accoutumé faire criz et publications : Et à l'entretenement et obser-
vance d'icelle procédez et faites procéder contre les transgressions par
«
»
l'exécution des paines dessusmentionnées ; sans port, faveur ou
«
dissimulation. De ce faire, et qui en dépend vous donnons plain pou-
«
voir , auctorité et mandement especial : Mandons enoultre à tous, que
t à vous faisant ce qui dit est, ilz obôyssent et entendent diligemment :
«
Car ainsi nous plaict-il. Donné en nostre ville d'Anvers soubz nostre
«
côtrescel cy mis en placcart, le XXVII1"0 iour d'Octobre XVe soixante-dix.
« Par le Roy
« En son conseil,
« D'OVKRLOHPK. »
« d'icelles.
« Lesquelz registres seront tenuz seeretz, et ne se communiqueront à
« personne, sinon aux parties, et à ceulx ausquelz il touche de les veoir.
<f Comme aussi tiendront secret le surplus des affaires des marchas, qui
« se pourroyent par ce que dessus, cognoistre, à paine et correction
« arbitraire.
* Que si tost que leselietz contraetz ou polices seront baillez à luy, ou
110 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
« execution'preste.
« Comme aussi sera tenu présenter ses commis, députez et substitutz
« par devant ledict Conseil, pour veoir s'ilz sont ydoinés et qualifiiez, et
« leur faire prester semblable sermet, en prendant (sic) ung acte d'iceluy
« conseil, comme il leur sera apparu de la souffissance desdictz substi-
« tutz : delà preudhommie desquelz, ledict gênerai debvra souffissamment
« informer et certiffier audict conseil : et sera tenu respondre des faillies
•-<
d'iceulxses commis, selon les termes de droit.
« Que ledict éommis ny aucuns de ses députez, serviteurs ou minis-
« très, ne se pourront mesler directement ny indirectement d'aulcuns
« contraetz d'asseurances, à paine non seullement de nullité, mais aussi de
« correction arbitraire.
« Que en. cas que par après les asseurez ou asseureurs ayèt besoing
« d'avoir copie autenticque desdictz contraetz ou polices; la bailleront
« aussi endeans vingt-quatre heures, le tout vôrifliô, et deuement colla-
« tionné et signé.
« Et quant au sallaire, aura ledict commis et administrateur ung
« quart pour cent qui est de quatre cens escuz ung escu de toutes denrées
« et marchandises que l'on fera asseurer, et à l'advenant que porteront
«
instruction, comme par expérience, et pour le bien des affaires sera
,,
trouvé convenir.
ce
Fait en Anvers soubz le nom de son Excellence, le XIe iour d'Octo-
. bre 1570.
<e
F. A. Duc D'ALVK.
ce
Par ordonnance de son Excellence
ce
D'OVKRLOKPE. »
Société de secours mutuels des employés t'i la direction des travaux de Paris ;
Secrétaire adjoint : M. Lemonnier, ingénieur, président de la Société de secours
mutuels de Blôneau. — 3° SECTION, SYNDICATS PROFESSIONNELS ET ASSOCIATIONS COOPÉ-
RATIVES : Président : M. Fitsch ; Secrétaire : M. Daniel Maze ; Secrétaire adjoint :
M. Graff, commis principal à la Caisse des dépôts et consignations.
— 4e SECTION,
I-'ARTICIPATION AUX BÉNÉFICES ET INSTITUTIONS PATRONALES : Président : M. Plassard ;
Secrétaire : M. Léon Marie; Secrétaire adjoint: M. Deruelle, trésorier de la Société
française de prévoyance des employés de banque.— 5° SECTION, ASSURANCES : Président :
M. Chaufton ; Secrétaire : M. Paul Maze ; Secrétaire adjoint : M. Mialet, attaché au
'niuistère des finances.
(1) Projets Lucien Blanc et Garnier Pages ; (d'État répondrait de tous les sinistres...»
Moniteur Universel du l 01' Mars 1848, supplément, page 032. Voir les nos des 27 avril,
~>
3 et 6 mai 1818.
— Projet Huquonin, à l'Assemblée Nationale, 28 avril 1851 :
l'État serait seul assureur des dommages causés par le feu... »
— Projet de décret
tt857) pour l'organisation d'une Caisse Générale des Assurances agricoles.
Voir Histoire générale de l'Assurance au chapitre des assurances agricoles et
pages 66 et 67.
9
114 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
« DUBROCA,
« Directeur général de la Compagnie Palladium,
ce
44, place de la Bourse.
« Monseigneur,
« Votre sollicitude constante pour les classes laborieuses de nos
« campagnes vous
fait rechercher les moyens de garantir leur chôtive
«
propriété.
« Parmi les fléaux auxquels elles sont d'autant plus exposées qu'elles
« sont
plus malheureuses, ilen estun contre lequel elles devraient trouver
" un
abri certain, c'est le feu.
« Et cependant soit à raison du prix de l'assurance trop élevé pour
« les pauvres soit parce que ces risques, par leur peu d'importance, occa-
»
sionnent trop de frais aux assureurs pour qu'ils les acceptent, les jour-
6 naliers des campagnes et les petits cultivateurs n'ont aujourd'hui pour
« qu'il est possible de trouver dans une meilleure application des fonds de
' haute administration, ce qui n'est, depuis tant d'années, qu'un acte de
" bienfaisance insuffisant.
Projet de décret
« sera pas quinze cents francs (1.500 fr.) et sera toujours de un dixième
«
au-dessous de la valeur réelle de l'objet en risque.
ce
Un règlement d'administration déterminera les condi-
ART. 3. —
«
tions, la durée de l'assurance et la manière dont seront dressôesdans
«
chaque commune les listes des assurés gratuits.
Fait, etc.
t
Projet de traité
«
agissant au nom de l'Etat, en exécution du décret du Prince-Prêsiclont
«
de la République française en date du
ce
d'une part;
Et M. Julien Dubroca, agissant au nom et comme Directeur de la
ce
o
Compagnie d'assurances contre l'incendie Le Palladium, établie à
«
Paris, rue Notre-Dame-des-Victoires, n" 44, en vertu d'une délibéra-
ce
tion du Conseil d'administration en date du « février 1852.
HISTOItlE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'KTRANGER 119
« Monsieur le Préfet,
« Le Prince-Président de la République, toujours préoccupé de ce
« qui peut améliorer la position des classes malheureuses, vient de décider
« que les propriétés d'une valeur de 1,000 à 1,500 francs appartenant
" aux personnes qui sont notoirement hors d'état de payer le prix de
«
l'assurance contre le feu, seraient garanties aux frais du budget jusqu'à
" concurrence de la somme de un milliard.
« Il ne faut pas, vous le comprendrez, Monsieur le Préfet, que cet
« acte de haute administration, qui coûte cher au budget et auquel parti-
" cipe la Compagnie concessionnaire avec la plus grande générosité,
120 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L''ASSURANCE EN FRANCE ET A I.'ÉTRANGER
„.
.""Tr
Numéros Noms
cl qual.t.s
^jm^^^l_ valeur
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,/;1, Sommc3 Mmg
delà de des Récoltes M'[icrs i, à annuelle Observations
la O Immeubles et", ° objets
demande palladi|m assurés „ losIriMiti enri déduiro assurer à •/„.
aratoires '
d'ordre Immeubles et .
011JC »s»uréc& .
.,„„.*,
ass.ni es ,„J"ïï,
Bestiaux i.slran™i, on risque
déduire
Ut-Ullllc d „.
°h«
I
\
«
la foudre et par l'explosion du gaz employé à l'éclairage ; des dom-
« mages
résultant des mesures ordonnées par l'autorité en cas
«
d'incendie.
11 ne répond pas des incendies ou explosions causés par
« ART. 4. —
«
la guerre civile ou étrangère, non plus que de ceux causés par l'émeute,
«
qui demeurent à la charge des communes.
« ART. 5. —
L'Etat n'est responsable que des dommages matériels
«
immédiats, ainsi : il ne doit aucune indemnité pour changement d'ali-
«
gnement, défaut de location ou de jouissance, résiliations de baux et
«
chômages.
« ART. 6. — Tous
propriétaires, possesseurs ou détenteurs d'objets
«
passibles de l'assurance obligatoire, sont tenus de les déclarer chaque
«
année conformément aux prescriptions de la loi. En cas de refus les
« contrevenants encourront une
amende et la déclaration sera formée
«
d'office par l'administration.
« ART. 7. — Les intéressés feront leur
déclaration au secrétariat de
i la commune, ils pourront, sous leur responsabilité, la faire remplir soit
« par
le secrétaire de la commune, soit par toute autre personne.
« ART. 8. — Cette
déclaration, visée et certifiée sincère par le maire
«
de la commune, est envoyée à l'inspecteur chargé du service de l'assu-
«- rance au siège du département,
qui en renvoie un double à l'assuré
« constatant son inscription sur le rôle des assurances. Ce double sert
« clarant.
«
ART. 17. — L'assuré qui exagère sciemment le montant des dom-
mages, celui qui suppose détruits par le feu des objets qui n'existaient
„
,.
pas au moment du sinistre, celui qui dissimule ou soustrait tout ou
,.
partie des objets sauvés, celui qui emploie comme justification des
-
moyens mensongers ou frauduleux est entièrement déchu de tout droit
,
à une indemnité.
« ART.
18. — L'assuré qui aura volontairement incendié les objets
.
compris dans l'assurance sera déchu de ses droits à l'indemnité, sans
...
préjudice des autres pénalités encourues.
« Si
l'incendie s'est communiqué àdes objets appartenant à des tiers,
«
l'incendiaire sera en outre responsable envers l'Etat des indemnités à
<> payer pour
dommages causés auxdits objets.
« ART.
19. —Lorsque le sinistre sera le résultat de l'inobservation
<-.
dos règlements généraux de police sur les incendies, l'indemnité d'assu-
u ranec pourra
ètro réduite par des amendes à déterminer.
«
ART. 20. — Les dommages d'incendie sont réglés de gré ;i gré ou
«
évalués par deux experts opérant conlradictoirement et choisis l'un
« par
l'inspecteur représentant l'Etat, l'autre par l'assuré.
«
Lesdits experts auront le droit d'exiger de l'assuré toutes les jus-
«
titications qu'ils jugeront nécessaires, et, s'il y a lieu, la remise de tous
les documents tels que titres, registres, factures, correspondance. Ils
•
auront, en outre, le droit de l'aire provoquer toutes enquêtes et investi-
<
galions qu'ils croiront utiles au but de leur mission.
«
En cas de désaccord, les deux experts s'adjoignent un tiers expert
« pour
procéder en commun à la majorité des voix.
« Les experts et
tiers experts sont dispensés de toute formalité
"
judiciaire.
« Les frais
d'expertise sont supportés moitié par l'État, moitié par
<>
l'assuré.
« ART. 21. —Les immeubles, y compris les caves et les fondations,
i déduction faite de la valeur du sol et des effets mobiliers, sont estimés
«
d'après leur valeur vénale au moment de l'incendie, sans avoir égard
'< au chiffre de l'assurance.
« Les
matières, denrées et marchandises sont évaluées au cours du
« jour de l'incendie. Les matières et denrées en cours de fabrication sont
« ART.
24. — L'assuré ne peut faire aucun délaissement, ni total ni
K
partiel, des objets assurés, avariés ou non avariés.
«
L'État peut reprendre en totalité ou en partie, pour le montant de
« leur
estimation, les objets avariés et les matériaux provenant de bâti-
« ments
incendiés. Il peut faire réparer ou reconstruire les bâlimens que
«
l'incendie aurait endommagés ou détruits. Il peut de même faire
« réparer ou remplacer en nature, en totalité ou en partie, les objets ava-
«
ries ou détruits par l'incendie.
« ART. 25. —•
Aussitôt que le règlement du sinistre est terminé, les
«
procès-verbaux d'expertise transmis immédiatement au Ministre de
« l'Intérieur sont soumis au Conseil d'administration siégeant près du
« ministère.
« Sur
l'avis de ce Conseil, le Ministre approuve ou rejette le rcgle-
« ment. Si le
règlement est approuvé, l'indemnité ordonnancée par le
« Ministre de
l'Intérieur est payée dans les dix jours par un mandat sur
«
la caisse du receveur principal de l'arrondissement. Si le règlement
« n'est pas approuvé par
le Ministre, ou s'il n'est pas accepté par l'assuré,
« la contestation est portée
devant les tribunaux civils du ressort où a
« été
faite la déclaration de l'assurance.
« ART. 26. — Les créanciers hypothécaires inscrits peuvent, en
« apportant la preuve
de cette inscription, exiger que l'indemnité
«
accordée pour l'incendie des immeubles soit appliquée à leur réparation
« ou
reconstruction.
« ART. 21. — Le Gouvernement arrêtera des mesures spéciales pour
« la
liquidation des assurances dans le cas prévu par l'article 26.
« ART. 28. — Toute action en payement est prescrite par six mois, à
« compter du
jour de l'incendie ou des dernières poursuites. »
dans leurs sessions de 1847, 1818, 18i'.1 jusqu'en 1857: des lois à faire
qui réglementent les assurances terrestres, qui empêchent l'assuré de
donner à l'objet offert à l'assurance une évaluation exagérée, enfin ils
demandent la prise de possession des assurances par l'Etat.
«i
Dans Y Exposé de la situation de l'Empire, publié récemment, le
> gouvernement de l'Empereur a déclaré qu'il avait favorisé des études
< pour faire établir l'assurance contre l'incendie dans nos possessions
«
d'outre-mer. Ces travaux, exécutés avec le plus grand soin, ont produit
«
des documents d'une parfaite exactitude.
« Une Société spéciale pour fonder l'assurance mutuelle, tant dans
«
les colonies qu'en Algérie, vient d'être créée dans la métropole. Le
«
Conseil d'administration a été organisé. Les colons qui résident à Paris
«
s'étant réunis en assemblée générale, le 16 avril courant, ont élu :
« Président : M. Granier de Cassagnac, député ;
« Vice-Président : M. de Malavois, armateur.
« Le Directeur général de la Société, désigné dans la même séance
« où figuraient les personnes les mieux posées dans nos colonies et en
«
Algérie, est M. Louis Barso, chef du contentieux de la Caisse agricole,
«
à qui tous les documents de statistique dont nous avons parlé avaient
H
été remis précédemment par ordre de S. Exe. M. le Ministre de la
«
Marine et des Colonies. »
HISTOIRE GÉNÉRALE HE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 127
« dices éprouvés par des accidents quelconques. Pour les autres, le but
<r
serait moins vaste et moins humanitaire. 11 ne s'agirait que de procurer
« au Trésor appauvri des ressources budgétaires, par une exploitation
« lucrative des assurances ou de certaines assurances. Il conviendrait do
« s'entendre et les deux buts sont malaisément conciliables. L*Etnt
« serait-il Providence ou spéculateur V
« Nous avons réfuté la thèse dans un écrit spécial, avec des dêvelop-
« pements que ne comporte pas ce travail {De ïAssurance par
l'État) (i).
« Nous nous bornons à reprendre sommairement ici chacune des obser-
« vations présentées. Toutes sont des arguments pôremptoires contre lu
« thèse.
« Nous avons dit d'abord que l'assureur prend sur lui le péril de la
« chose d'autrui. Nous avons ajouté qu'il stipule un prix qui est présumé
o représenter la valeur véritable du risque, les frais et l'espoir d'un
v bénéfice. Il n'y a pas tf autrui pour l'Etat, et la notion contractuelle
« disparaît. L'Etat prendra sur lui tous les périls quelconques, et la thèse
« n'est spécieuse que par son universalité. La notion de bénéfice disparait
« aussi. La prime, qui sera l'impôt, devra représenter la valeur des ris-
«
sion est supprimée. L'impôt sera fixé arbitrairement.
« Nous avons dit combien vaine est d'ordinaire la statistique poul-
et
déterminer la valeur des risques et le taux de la prime. La statistique
« n'existe pas encore ou elle est attardée. Tous les jours se produisent
« des risques nouveaux ou des modifications des risques connus.
« Nous avons montré les procédés d'appréciation des assureurs
« de profession, mélange de prudence et de hardiesse, d'expérience et
« d'intuition. Nous avons dit que l'appréciation-est souvent individuelle
« pour chaque risque, influencée par des considérations morales et
« personnelles. Tout cela est couvert par la libre discussion, suivie de
« la libre convention. La confiance ne se commande pasj non plus que
«
et leur intérêt à une laborieuse application? Auront-ils le droit de
«
refuser, de mesurer la confiance à des citoyens, à des électeurs? Non,
«
tout cela est impossible. Il y aura des statistiques erronées, des circu-
»
laires, des tarifs rigides qui seront des impôts. Il n'y a pas place à
«
l'appréciation. Les meilleurs risques payeront la même prime que les
«
plus mauvais. Et comme chacun a la prétention de présenter peu de
«
risques, comme la liberté n'aura pas accepté le tarif, tous les assurés,
« tous
les électeurs se plaindront amèrement de la tarification imposée.
«
Tous se déclareront lésés et croiront l'être.
« Nous avons dit que, sous le régime de la liberté, les
intérêts qui
i.
veulent se soustraire aux exigences des assureurs de profession ont la
i.
faculté de se grouper en associations mutuelles, de choisir les associés
* et
de déterminer les conditions de l'association. Encore une liberté
«
précieuse qui sera supprimée. Tous les mutuellistes devront passer,
«
malgré eux, sous les fourches caudines de la grande mutualité de
«
l'État.
« Nous avons dit qu'il y a d'autres intérêts, très sérieux, très
vigi-
<•
lants, qui s'abstiennent de recourir à l'assurance et mettent en pondô-
«
ration leurs propres risques. Nous avons établi que c'est la meilleure
i'
garantie contre les incuries, une cause très efficace de la diminution du
« nombre des accidents, ce qui devient un intérêt public. Encore une
«
liberté supprimée. On aura l'assuré malgré lui. La Compagnie des
<•
Messageries maritimes sera obligée de faire assurer ses navires par
«
l'État, obligée de payer l'impôt d'assurance, pour garantir les incuries
« des armements les plus suspects.
" dommages.
i30 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
»
restreindre ou de refuser cette garantie. Nous avons dit que l'ordre
« public est intéressé à la punition de la faute lourde, confinant au dol,
« et que les tribunaux sont nécessairement les appréciateurs du degré de
« la faute, en cas de litige entre l'assureur et l'assuré. Nous comprenons
« mal comment l'Etat assureur résoudra cette délicate question, dont so
« joue la liberté des conventions, et de quels tribunaux il acceptera la
*
décision.
* Ce ne seront pas les seuls litiges! Lors de chaque sinistre, la dôtcr-
«
mination des dommages est déjà un débat contradictoire. On se
« rapproche, on appelle des experts, ou des arbitres, on transige très
« souvent. Les assureurs ont intérêt à contenter leur clientèle. Finale-
o ment, si l'on ne se met pas d'accord, ce qui est rare, on plaide. Il en
« est ainsi de l'exécution de tous les contrats quelconques. Nous plain-
te
drons les assurés qui auront à se défendre contre toutes les forces de
«
l'État, à commencer par la force d'inertie. Nous les plaindrons surtout
« s'ils ne sont pas agréables au gouvernement du moment. Nous ne
« savons pas comment des fontionnaires négocieront ces mille transac-
i tions qui sont la pratique journalière des règlements de sinistres.
« Nous voyons la porte ouverte à toutes les sollicitations, à toutes les
«influences, à toutes les acceptations de personnes, et, en vérité, nous
m
plaindrons les sénateurs et les députés, condamnés à surajouter, au
« fardeau déjà si lourd qui pèse sur leurs épaules, l'obligation d'inces-
i santés sollicitations dans les bureaux du ministère des assurances,
« car il faudrait un ministère en faveur des électeurs assurés qui
« auraient souffert du moindre dommage.
„
pas à la portée de l'État, supprimant la liberté des conventions et
„
substituant l'impôt à la prime librement débattue. Toute exception
,
arbitraire détruit la thèse, en ce qu'elle a de spécieux. Toute exception
„
révolterait justement les assurés qui auraient payé l'impôt et ne
..
„
seraient pas indemnisés. Or, les assurés seraient la masse des citoyens.
« Nous
arrivons à une dernière considération, qui est particulière-
u
ment effrayante.
« Nous avons dit que, pour sauver
leur crédit, les Compagnies d'as-
« surances
contre l'incendie exceptent les incendies de la guerre et des
discordes civiles. L'État qui aurait exigé l'impôt d'assurance ne
.
o
pourrait pas faire cette exception, ou encore une fois, il renverserait
,
la thèse en soulevant de légitimes colères ; cela n'est permis qu'à la
.
libre convention. L'Etat aurait donc indemnisé les incendies de la
t Commune. Mais ce n'est rien et voici ce qui est
particulièrement
«
effrayant.
« On propose de mettre l'arme la plus
terrible aux mains des enne-
«
mis de l'Etat, soit extérieurs, soit intérieurs. L'incendie ne sera plus
«
seulement, ou l'accident causé par des projectiles dans la ville bom-
«
bardée, ou l'explosion de fureurs surexcitées. L'incendie sera un
« moyen
systématique, ordonné avec calme pour ruiner les finances de
«
l'Etat ennemi. L'Etat n'est-il point l'assureur des propriétés privées, et
«
n'esl-il pas' de bonne guerre de briser chez l'ennemi le nerf de la
« guerre ?
«,
risques étant presque toujours très différents, même lorsqu'ils sont
»
situés à peu de distance les uns des autres, l'égalité ne peut être établie
,<
entre les associés que par des cotisations proportionnées aux risques et
«
non par des cotisations uniformes.
,.
R
Quant à la seconde condition, en n'admettant que d'étroites circon-
scriptions, on allait à rencontre de la plus essentielle nécessité de toute
t
«
assurance, qui est la division des risques.
*
L'État n'est pas infaillible, hélas! et ses erreurs sont plus redou-
«
tables que celles des particuliers.
K
II. — Voyons maintenant l'Etat contrôleur et tuteur des Compa-
o
gnies d'assurances : c'est l'attitude qu'il a prise ostensiblement, dès
l'origine, à l'égard des Compagnies d'assurances sur la vie. L'Etat a
«
i approuvé, autant
dire rédigé les statuts; il a approuvé, autant dire
«
élaboré les tarifs et, après avoir assisté, comme une fée bienfaisante, à
i la naissance des Compagnies, il a laissé dire qu'il les surveillait, avec
* une
vigilance toute paternelle, durant le cours de leur existence.
« Qu'a
produit cette prétendue tutelle*administrative? Une catastrophe
« —
heureusement unique — la scandaleuse faillite du Crédit viager
«
(ax-Impériale) »
« La ruine
accomplie, il s'est trouvé que l'Etat n'avait entendu
*
donner que ce qu'on nomme, par antiphrase, une garantie morale. 11
«
avait souscrit, comme Ninon, un billet à La Châtre.
« 11 est
vrai que si l'Etat a échappé, dans cette circonstance, aux
i conséquences matérielles de ce qu'on a appelé plus justement sa
«
complicité morale, c'est peut-être simplement parce qu'aucun pot de
« terre
n'a osé se heurter à ce pot de fer.
« Une créance sur
l'Etat est excellente quand il veut bien payer,
" mais d'un recouvrement très laborieux quand il fait la sourde oreille !
«
Le cas du Crédit viager est, à la vérité, de tous points exceptionnel et
« ne saurait se renouveler, j'en suis convaincu, mais un régime qui a
«
laissé se produire un pareil malheur est jugé et condamné.
« III. — Si, en troisième et dernier lieu, nous voulons voir ce
« que vaut
l'État assureur, nous en avons un échantillon dans les
* Caisses d'assurances en cas de décès et en cas d'accidents, créées
" par la loi du 11 juillet 1868 (1). Ces établissements, vous le savez,
«
Messieurs, ont trouvé le moyen de donner des résultats à la fois nuls
« et onéreux.
« Le
nombre de leurs clients est devenu dérisoirement petit, en dépit
« des sacrifices de
l'État. La Caisse des assurances en cas de décès se dis.
« tingue, la Commission supérieure le reconnaît, « par une insuffisance
«
de plus en plus grande des réserves qui lui sont indispensables ».
« Quant à la Caisse de retraites pour la vieillesse, elle a déjà coûté
« plus de 100
millions et son avenir n'en est rien moins qu'assuré.
« Lorsqu'une entreprise ne répond pas à ses prévisions, un parti-
«
culier se hâte d'y mettre fin par une liquidation; il y est, au besoin,
«
contraint par la loi. L'Étal, lui, peut poursuivre indéfiniment, avec
»
l'argent des contribuables, une expérience malheureuse.
« Les
faits que je viens de rappeler ne suffisent ils pas à montrer que,
«
jusqu'à présent, l'État n'a rapporté de ses incursions sur le terrain de
« l'assurance
ni honneur, ni profit ? Cette constatation n'est pas laite
« pour étonner ceux
qui savent qu'en raison des conditions vitales de son
<r
fonctionnement, l'assurance est de toutes les industries celle qui a le
« plus besoin de liberté. Si elle fait de grands progrès, c'est sans l'Etat ci
« presque
malgré lui, malgré le dédain qu'il lui a toujours témoigné,
« malgré les impôts dont il l'a frappée à tort et à travers.
« On peut donc affirmer, en thèse générale (et sous certaine:-
R réserves en ce
qui concerne les assurances sur la vie), que moins l'Etat
« intervient dans les assurances, mieux cela vaut pour lui et pour le publie.
« Cette vérité tend-elle à se dégager ou à s'obscurcir? Je crois, quant
« à
moi, qu'elle apparaît chaque jour plus clairement.
« Sans
doute on voit encore se produire des projets qui tendent à
« remonter le courant, témoin une récente proposition de loi, la centième
« peut-être, « ayant pour but de conférer à l'Etat le monopole des assu-
«.rances contre l'incendie (1) ».
« Grâce à Dieu, nous
n'en sommes plus à discuter cette vieille erreur,
a Lorsque, pour la première fois, l'idée d'attribuer à l'Etat le monopole
« des assurances parut au moment
de prendre corps, sous le second
Empire, la Société d'Économie politique lui consacra une séance (celle
«
« du 5
septembre 1857) et dans la discussion à laquelle prirent part
« nos éminents collègues
MM. Gustave du Puynode, Frédéric Passy ci
« A.
Courtois, cette conception ne rencontra guère que des adversaires
«
déterminés. Elle fut d'ailleurs, peu de temps après, jugée et repoussée
« par le
Conseil d'État, contrairement au désir de l'Empereur.
* ressôs,
avaient protesté d'avance contre la création d'un nouveau
" rouage administratif. Le ministre a cru devoir passer outre. Encore
* faut-il lui savoir gré d'avoir restreint le champ d'opérations des futures
« caisses, de ne pas l'avoir étendu à tous les risques agricoles sans distinc-
«
En examinant le monopole des assurances incendie par l'État à
«
tous les points de vue, nous constatons que l'Etat n'y trouverait que
«.
mécomptes, embarras de toutes sortes et discrédit.
«
L'application du contrat d'assurance contre l'incendie demande une
«
célérité incompatible avec les rouages nécessaires de tout gouvernement.
«
L'aléa est tel qu'il déjoue toutes les prévisions budgétaires les plus
«
sûres, les statistiques les mieux établies, et nous avons démontré que
«
l'État se verrait dans la nécessité de pratiquer l'assurance dans des
«
conditions plus défectueuses encore que les Compagnies qui ont sombré
« et
dont le sort ne doit pas être envié ; il ne trouverait donc que la ruine
«
à la place des ressources considérables espérées.
« 11
lui faudrait augmenter considérablement sa dette déjà énorme
« pour
racheter la propriété des Compagnies existantes.
«
Enfin, dans l'impossibilité où il serait, quoi qu'il fît, de payer rapi-
«
dément, largement môme, les deux cent mille sinistres d'incendie qui
«
éclatent en France annuellement, ce serait autant de mécontents que
«
le gouvernement se créerait chaque année, et ces ressentiments
«
s'étendant de proche en proche, parmi les parents, amis ou créanciers
e<
des sinistrés, formeraient à la longue des inimitiés qu'il est sage de pré-
e.
voir et qu'il serait imprudent de méconnaître ou de dédaigner.
ee
A ces inimitiés il faudrait ajouter: — celles des nombreuses per-
« sonnes ayant ou croyant
avoir à se plaindre d'un manque de zèle ou de
«•
complaisance de la part des fonctionnaires à l'occasion de l'établisse-
« ment
du contrat d'assurances ou lors des modifications nombreuses
« qu'il doit nécessairement subir; — celles que produirait le nouvel im-
«
pôt chez les personnes qui ne veulent pas s'assurer ou à qui pourrait
«
déplaire une élévation excessive de la prime, et elles seraient nom-
« breuses ; — celles enfin des milliers d'employés, agents, sous-agents et
ee
Un danger peut surgir, pour le gouvernement, d'un ensemble de
« mécontentements ; surtout si cet ensemble de mécontentements grandit
« sans cesse...
ee
L'assurance par l'État ne peut donc germer que dans l'esprit des
« gens intéressés à créer quand même, quoi qu'il en puisse advenir, de
« nouveaux emplois, de grasses sinécures pour des électeurs influents ou
« quelques victimes du suffrage universel.
11
138 HISTOIRE GÉNÉRALE DE I.'ASSURANCE EN FRANGE ET A L'ÉTRANGER
« n'est-il pas déjà suffisamment obéré par les traitements et les pensions
<e
de retraite qu'il faut leur servir? Chaque année les rapporteurs de la loi
ee
du budget nous affirment que, sur ce point, nous sommes plus favori-
« ses qu'il ne conviendrait. Nous nous rangerons donc à leur avis, car ils
ee
sont mieux en mesure que qui que ce soit de nous donner une apprécia-
« tion sérieuse et motivée.
Et c'est pour cette minime satisfaction, pour la création de quelques
ce
ee
central des institutions charitables, ne doit intervenir que là où l'initia-
ce
tive privée ne suffit pas, là où elle est absente ou trop faible. Mais,
«
quand l'association libre est en plein développement, en plein succès,
« l'intervention
de l'Etat au delà de son droit de contrôle est un nouveau
ee
péril. Qu'il surveille les associations privées, c'est son droit ; qu'il
« les
aide, c'est son devoir ; mais qu'il prétende les régenter ou les rem-
et
placer, cela est absurde. »
ee
Supprimer la liberté du travail, du commerce, de l'industrie, êcrit-
«
il, n'est-ce donc pas supprimer la liberté même? L'État-Providence
« est la conception de niveleurs corrodés par l'envie ; mais ceux-là qui
« par leurs efforts et leur intelligence, par un labeur opiniâtre se sont
a
acquis un bien-être légitime ne céderont ni à la menace, ni à la con-
«
trainte. Je les crois armés pour tous les combats. Aussi, demain peut-
«
être verrons-nous rire de leurs propres tentatives de réformes inconsi-
«
dérôes ceux-là mêmes qui, aujourd'hui, ont une préférence si marquée
« pour le saut dans l'inconnu. »
«
d'assureur. On se trompe quand on veut en faire une sorte deProvidence
«
visible et terrestre, chargée de pourvoir à tous nos besoins, de prévoir
« pour nous, de nous enseigner les devoirs privés que nous avons à
«
accomplir et les vertus privées qu'il nous importe de pratiquer, soit la
« prévoyance, soit toute autre. On se trompe encore, et gravement, si l'on
prétend conférer à l'État la faculté de prendre indéfiniment dans la
«
" liberté et l'égalité des citoyens et de faire, dans l'intérêt commun, tout
ce que l'initiative individuelle ne saurait accomplir. Son droit et son
8
« devoir vont jusque-là, mais pas plus loin. Dans la question spéciale dé
M. Imbert Cyprès, auteur d'un livre très bien inspiré intitulé L'Assu-
rance sur la vie et les Caisses de retraites, s'élève contre l'État assureur
et il soutient sa thèse avec d'excellentes raisons :
«
d'apaisement social à laquelle tout le monde devrait consacrer ses
<r
efforts. »
ee
La science, dit-il, ce n'est pas tout, mais c'est le commencement
« de tout ; sans elle, aucun progrès, aucune réforme; sans elle, on peut
« se livrer- aux espérances, aux hypothèses, on ne peut toucher aux
« réalités.
et
A la Chambre, nous nous occupons des questions de prévoyance,
'<
de mutualité, nous cherchons à mettre sur le papier les lois nécessaires
142 HISTOIRE GÉNÉRALE DE I.'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
C'est avec la belle ordonnance qu'il apporte dans ses écrits, que
M. J. Lefort, avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation, nous
initie, en son très savant ouvrage (1), aux tentatives qui ont été faites
pour rendre l'État assureur sur la vie (2) et, très franchement, avec sa
profonde expérience, il donne une opinion négative qu'il appuie sur de
sérieux arguments.
ee
La validité des assurances sur la vie est incontestable.
(1) Traite théorique et pratique du Contrai d'assurance sur la vie, t. I, pages 1!'
ot suivantes.
(2) Voir au chapitre de l'Assurance sur la viei
HISTOIRE GÉNÉRALE OE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 143
„
pas permis de faire plus. Il ne saurait, en particulier, supprimer ou
„
restreindre l'initiative individuelle, Il ne peut ni rendre l'assurance
obligatoire, ni confier à l'Etat le soin de remplir les fonctions d'assu-
„
„
reur, et de faire concurrence aux Sociétés privées, et, à plus forte raison.
«
do les remplacer.
«
Seuls les socialistes sont en mesure do préconiser en pareille
n
matière l'idée de l'obligation, le régime de l'assurance par l'État. »
«
l'assurance contre les accidents; demain, ce sera l'assurance obliga-
i.
toire contre la vieillesse et on imposera aux finances publiques des
«
charges énormes, qui iront toujours en s'aggravant, à mesure que les
H
intéressés arriveront à l'âge de la retraite. Mais ce qu'il y a de plus
...
fâcheux peut-être que le côté financier, c'est le côté moral. L'assurance
i.
obligatoire, s'ôtendant, par la seule force des choses, dans les divers
domaines do l'activité humaine, affaiblirait graduellement le grand
<. moteur
de la civilisation, c'est-à-dire l'effort individuel, qui a affranchi
«
l'homme. On substituerait un être automatique qui ne sera plus tenu de
- penser
à rien, à l'être responsable d'aujourd'hui. Si vous faites en sorte
» que
chacun n'ait plus à se préoccuper du lendemain, qu'il n'ait plus
«
d'effort à faire pour assuser son existence et celle des siens, si vous
"
enlevez tout stimulant et tout principe de prévoyance, vous courrez
"
grand risque d'étouffer, à la longue, cette civilisation qui a eu tant de
"
mal à naître et à grandir, sous la fécondante influence de la liberté. »
«
des personnages officiels. Cette tentative échoua complètement ; au bout de
„
deux ansà peine d'une existence précaire,la Société tombaen déconfiture.
«
Les socialistes de la Chambre seront-ils plus heureux ou plus
puissants que leur impérial précurseur ? 11 est permis d'en douter, car,
„
dans la situation où se trouvent nos finances, l'État a d'autres préoc-
„
„
aipations que d'exproprier les Compagnies existantes et de créer une
„
Caisse générale des assurances. Aussi, n'aurions-nous même pas
signalé cette tentative destinée à un échec certain, si elle ne révélait une
,
fois de plus avec quelle ténacité les socialistes poursuivent l'exécution
,.
de leur programme. En tête de leurs revendications, en effet, figure la
«
destruction de l'initiative privée sous toutes ses formes. Quoi, il y a des
v.
u
citoyens qui, sans rien demander à l'Etat, se permettent de créer et
,.
d'administrer des Sociétés libres d'assurances. C'est à l'Etat qu'il appar-
«
tient de mettre fin à cet abus, parce qu'à lui seul appartient le droit
i.
d'assurer les gens contre les risques que leurs biens ou leur vie peuvent
«
courir. N'est-il pas intolérable de penser qu'un citoyen peut s'adresser
i.
à une Compagnie privée, contracter avec elle, partager sa bonne et sa
«
mauvaise fortune sans que l'Etat intervienne?
«
Voilà pour la partie théorique. Mais, au fond, il s'agit dans cette
!• campagne
menée contre les Sociétés d'assurances, d'une simple ques-
«
lion d'intérêt privé. Quelle aubaine pour les socialistes de carrière si
i.
l'Etat mettait la main sur les oeuvres d'initiative privée, qu'il s'agisse
«
d'assurances ou de chemins de fer! Quelle pluie bienfaisante de places
« pour
les politiciens à la recherche d'une fructueuse position sociale!
i'
Que de traitements petits ou gros, que de jetons de présence, ,que de
i'
sinécures, que d'honneurs rétribués ! Ce serait le paradis dans le paradis,
i.
Et, en temps d'élections, comme ce serait commode, agréable et ôcono-
«
inique de mettre en branle quelques centaines de mille de fonctionnaires
<
convertis en agents électoraux! Là est tout le secret delà haine jalouse
« que
les politiciens socialistes nourrissent contre toutes les Compagnies
«
privées en général, et en particulier contre les Compagnies de chemins
«
de fer et d'assurances. »
« lent pas encore, mais qu'on pressent, on établirait une lutte dont nul
«
de vous ne pourrait prévoir les conséquences. Dans les pays do sur-
it
frage universel, comme la France, le conflit s'établirait bien vile, bien
« nettement, de la manière qui a été si éloquomment caractérisée paï-
en notre ôminent collègue, M. Luzzatti ; on irait aux urnes en demandant,
«
d'une part, que les indemnités soient augmentées et, d'autre part,
« que les primes soient abaissées. Et l'on en arriverait à ce résultat,
te parce que personne ne serait plus intéressé à être économeetque l'État
«
devrait seul, dorénavant, courir tous les risques.
C'est une perspective qui m'effraie, que je combats, et qu'il était
ee
,
plus
une épargne, ou vient en aide à son semblable. La formule et l'auloma-
,
lismc, au besoin servis par le gendarme, ont remplacé les initiativos
,
spontanées, qui sont précisément fécondes en raison do leur liberté,
.
et
Je ne suis pas cependant de ces économistes intransigeants, qui
refusent à l'État toute intervention dans le domaine du travail sous
.
peine d'ingérence. J'ai même essayé naguère de délimiter la zone
,.
étroite où il avait le droit et même le devoir d'intervenir, par exemple
„
,
celle de la protection dos mineurs, de la sécurité et de l'hygiène des
ateliers. Mais je demande à l'Etat, même sur ce terrain limité, de res-
...
..
pccter l'initiative de ceux qui ont le sentiment de leurs devoirs légaux
cl de les laisser viser à leur façon le but assigné par la loi, pourvu
.
qu'ils l'atteignent. En dehors de ce terrain, et notamment sur celui du
..
devoir social, l'Etat n'a plus le droit d'intervenir par ses contraintes,
«
cl l'accomplissement de ce devoir n'est plus justiciable que de la cons-
•
cionce individuelle et de la conscience collective, c'est-à-dire de la
morale privée et de l'opinion publique. »
«
leurs propres armes. »
M. Paul Moulin voit M.Bourgeois (du Jura) étendre ses convoitises
sur toutes les assurances ; dans le Moniteur des Assurances il combat
donc contre l'Etat assureur avec la fermeté et la compétence qui lui sont
familières.
M. Gibon, dont la grande autorité en matière sociale est si justement
appréciée, considère que l'assurance obligatoire par l'État ne doit pas*
148 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A l.'ÉTRANGER
pénétrer dans notre législation, les oeuvres patronales libres qui cou-
vrent la France nous démontrent qu'elle y est rebelle, Notre cher p;i Vs
te
„
sion saisissante : « Votre Empire, Sire, est noué d'un bout à l'autre. »
«
Si l'on jette un coup d'oeil sur l'histoire des corporations depuis la
léodalitô, on s'aperçoit bien vite que ces associations n'ont pas, à toutes
«
„
les époques, eu le même but, ni rendu les mêmes services.
«
Quand le pouvoir royal s'affaiblit, les seigneurs songèrent à faire
,
payer aux artisans le droit d'ouvrir boutique et d'exercer un métier.
Ceux-ci devaient acheter le droit de travailler. C'est alors que, pour
„
.,
mieux résister aux prétentionsdes seigneurs, et traiter à des conditions
,.
plus avantageuses, ces artisans formèrent des associations qui prirent
«
contre l'autorité féodale la défense des intérêts individuels.
t<
Plus tard, la royauté étant devenue assez forte pour empêcher les
«.
exactions des seigneurs, les corporations perdirent leur utilité primitive.
..
Elles tournèrent alors leurs préoccupations vers un autre objet. Elles
i:
devinrent les confréries fermées qui garantissaient à leurs membres et
«
à leurs héritiers une sorte de monopole, en élevant des obstacles à
l'admission des apprentis, des ouvriers et des nouveaux patrons.
i<
Cette prétention des corporations, qui troublait l'ordre social établi,
«
souleva de très vives protestations qui se firent jour dans les assemblées
..
des notables et dans les Etats généraux. A plusieurs reprises, la
royauté, prenant la défensede l'intérêt public, supprima les corporations.
«
Avec la Renaissance, les conditions politiques sont changées. La
féodalité a décidément disparu et les rois songent à se prévaloir de l'hô-
«
ritage des seigneurs. Les conseillers d'Henri III, modifiant l'ancienne
»
tactique, mettent les corporations sous la tutelle de la Royauté. Ils
1
déclarent que, comme aux temps du régime féodal, le droit de travailler
« est
domanial et royal et qu'il faut payer pour l'exercer.
«
Il est vrai que ce nouvel ordre de choses n'eut pas à l'origine l'im-
" portance qu'il prit aux siècles suivants, parce que l'organisation corpo-
* ralive n'était pas obligatoire pour tout le royaume. Les maîtrises et les
«
jurandes n'existaient que dans les grands centres industriels et avaient
" été créées sur la demande des intéressés eux-mêmes.
ee
C'est pendant le règne de Louis XIV qu'un ôdit ordonna à tous les
8 artisans de France de s'organiser en corps de métiers, et c'est précisô-
te
Pendant cette troisième période, l'organisation corporative avait
" donc pour unique but de permettre à la Royauté de lever de lourds
"
impôts sur le travail.
« De ce rapide historique, il ressort une double conclusion :
«
L'assurance obligatoire, qui rendrait les corporations nécessaires
150 HISTOIRE GÉNÉRALE DE I.'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
Des faits!
— L'assurance par l'État ou obligatoire repoussée au
Sénat français et à la Société des Agriculteurs de France. —Ébranlement
de l'édifice allemand. —L'assurance officielle à Liège. —En Angleterre.
Des assemblées constituées : les Agriculteurs de France, le Sénat,
repoussent franchement l'assurance obligatoire et par l'Etat.
Nommé rapporteur de la loi des accidents du travail actuellement en
discussion au Sénat, M. Poirier écrit ceci dans son rapport approuvé par
la commission et la majorité du Sénat quant à l'obligation de l'assurance:
te
L'État, quoi que certains en pensent, fera toujours moins bien les
et
affaires des particuliers que ces particuliers eux-mêmes ; prétendre sub-
ee
stituer la prévoyance de l'Etat à celle de chacun, c'est faire fausse route
ee
et c'est assumer une bien lourde responsabilité.
« On peut ajouter qu'en agissant ainsi, l'État en arriverait prompte-
te
ment par l'habitude que prendraient les citoyens d'attendre de lui, en
« toute circonstance, aide et protection, à annihiler l'initiative indivi-
et
duelle. Et quand ce résultat funeste serait atteint, on verrait bientôt cet
«
État-Providence rendu responsable de toutes les déconvenues, voire
« même de toutes
les catastrophes.
et
Sont-ce là les moeurs que nous devons introduire dans notre démo-
«
cratie...?
« L'assurance
obligatoire nous apparaît donc en elle-même comme
« un système dangereux... >•>
et
Je me propose, a dit l'Empereur, dans son discours d'avènement
., au trône, de continuer l'oeuvre de la législation sociale commencée par
.. mon grand-père ; je ne crois pas qu'il soit possible de bannir la
..
misère humaine à l'aide de mesures législatives, mais je pense que
.i
c'est le devoir du gouvernement de chercher à atténuer cotte misère,
..
et d'affirmer, par la création d'institutions nécessaires, la part qu'il
..
prend au sort des malheureux. »
*'
législation et de la jurisprudence, l'ouvrier reste, pour ainsi dire, sans
« aucune responsabilité à l'égard de sa conduite pendant le travail, c'est-
12
154 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
«
les Friendly Societies font une vive opposition au projet de M. Cham-
« berlain ainsi qu'à celui du Registrar gênerai. Elles ont constitué un
« comité pour défendre leurs droits et repousser une ingérence de l'Etat
« dans leurs affaires qu'elles considèrent comme contraire aux intérêts
« bie*h entendu» des classes populaires ; car cette ingérence étoufferait
« l'esprit d'initiative et d'épargne chez le peuple anglais. Elles invoquent
tt avec
raison les grandes réformes que les Affiliated Orders, Old Fél-
in
lotos, Foresters et autres ont su accomplir dans leurs combinaisons
« d'assurance depuis vingt ans. »
La Suisse est l'un des pays qui sont entrés le plus résolument dans
la voie du socialisme, en tant que système économique; par exemple
dans presque tous les cantons, c'est l'État qui est assureur; c'est la caisse
cantonale qui administre les assurances, quelquefois avec un monopole.
Ainsi, dans le canton de Vaud, il y a un établissement d'assurance
mutuelle et obligatoire contre l'incendie et relevant du département de
l'intérieur : la prime d'assurance est une sorte d'impôt dû par tout pro-
priétaire d'immeuble.
Les dispositions législatives du canton de Vaud, en matière d'assu-
rances contre l'incendie, sont renfermées dans deux lois, l'une du
15 août 1874, modifiée en partie par une loi du 28 mai 1878, pour l'assu-
rance des bâtiments, l'autre du 28 novembre 1877, pour l'assurance du
mobilier.
Les premiers mots de la loi de 1874 en expliquent bien le but :
11 y a dans le canton un établissement d'assurance mutuelle et obli-
ee
propriétaire est tenu d'en aviser immédiatement le juge de paix qui doit,
gans délai, procéder à une enquête sur les causes du sinistre.
Celui qui est condamné pour incendie volontaire est déchu de tout
droit à une indemnité pour l'incendie de son propre bâtiment, et peut
même être poursuivi parla Caisse d'assurance pour le payement d'indem-
nités qu'elle aurait payées à un tiers. Mais, môme dans ce cas, les
créanciers qui ont privilège ou hypothèque sur l'immeuble, et qui dans le
canton de Vaud comme dans celui de Genève (lois du 5 novembre 1864
el du 21 septembre 1890) ont un droit de préférence sur l'indemnité
d'assurance, ne perdent pas leur créance. Ils ont droit au payement jus-
qu'à concurrence de l'indemnité; la Caisse d'assurance se trouve, par
suite, subrogée à leur créance.
Sont déchus de tout droit à l'indemnité ceux qui se sont assurés ail-
leurs qu'à l'établissement cantonal, sans que pour cela ils soient exempts
de leur part contributive à l'assurance obligatoire.
Lorsqu'un bâtiment a été détruit ou endommagé par un incendie, le
juge de paix fait une enquête avec l'aide d'experts, et remet un rapport
sur l'évaluation du dommage au receveur des Finances, qui le transmet
au département de l'Intérieur. Cette dernière administration et l'assuré
peuvent contester l'évaluation dans un délai de dix jours ; le litige est jugé
par arbitres. L'indemnité ne peut être payée qu'après un délai de trois
mois à partir de la publication dans une feuille officielle, accompagnée
d'avis adressés aux créanciers privilégiés ou hypothécaires.
Pour couvrir les indemnités et pour former un fonds de réserve, il est
perçu sur tous les bâtiments une contribution ou prime d'assurance, dont
le recouvrement est fait en même temps que celui de l'impôt foncier, et
pour sûreté de laquelle l'État a également un privilège.
Tout bâtiment paye une prime minimum de 80 centimes pour mille
francs de valeur assurée; certaines circonstances, telles que le caractère
de combustibilité du toit ou des façades, la contiguïté avec d'autres bâti-
ments, font augmenter cette prime de 5 à 25 centimes pour mille.
En outre les primes suivantes sont dues pour l'exercice d'une indus-
trie :
Pour une industrie de petit risque, telle que boulangeries, petits mou-
lins, hôtels, 20 centimes
pour mille.
Pour une industrie de moyen risque, telle que papeteries, tissages,
teintureries, gares de marchandises, 40 centimes pour mille.
Pour une industrie de grand risque, telle que théâtres, distilleries,
huileries, dépôts de matières inflammables, 60 centimes pour mille.
Le fonds de réserve ne pourra exoèder cinq millions; il servira à
160 HISTOIRE GÉNÉRALE DE I.'ASSURANCE EN FRANCE ET A 1,'ÉTRANGER
solder les indemnités dans le cas ou les primes annuelles seraient insuffi,
santés; lorsqu'il aura atteint cette somme maximum', le Conseil d'Éiat
réduira le chiffre des primes. Si, en cas de nombreux sinistres, le fonds de
réserve était insuffisant pour couvrir les indemnités, il y serait pourvu
par décret.
Quant à l'assurance mutuelle contre la perte du mobilier, elle est
réglée par la loi du 24 novembre 1877, qui reproduit une partie des dis-
positions de celle du 15 août 1874 sur les bâtiments. Nous n'analyserons
donc que ce qui lui appartient en propre et ce qui la distingue de la pre-
mière.
Tout habitant du canton qui a en sa possession des objets mobiliers
— on voit que la formule est large — est tenu de les faire assurer à réta-
blissement cantonal.
Sont cependant exclus de l'assurance les objets ci-après: le mobilier
et les marchandises placées dans un bâtiment affecté à une industrie de
grand risque, si leur valeur dépasse 20,000 fr., ou de moyen risque, si elle
est supérieure à 40,000 fr. ; les monnaies, lingots, médailles, les bijoux et
les tableaux, les manuscrits et titres de créance, les matières explosibles.
les objets d'art, les décors de théâtre, le matériel roulant des chemins de
fer, les bateaux, les ponts et les bâtiments qui ne sont pas fixés au sol.
L'assurance est faite normalement pour un an, mais elle peut être
contractée pour une période plus courle ; dans ce dernier cas la prime est
proportionnellement plus forte.
Les objets à assurer sont divisés en trois catégories. La première, qui
se compose des matières incombustibles, des meubles, du linge et du
bétail, paye 60 centimes pour mille ; la deuxième, qui comprend les récol-
tes et les bois, paie 80 centimes par mille ; la troisième, qui comprend tous
pas autres objets, à l'exception de ceux que l'on ne peut assurer, paye
1 franc par mille. Les circonstances aggravantes sont les mêmes que
pour les risques immobiliers et sont tarifées également.
Le fonds de réserve pour l'assurance contre l'incendie du mobilier
.
est fixé à deux millions.
L'assuré qui exagérera sciemment le montant des dommages éprou-
vés, ou qui se sera abstenu de déclarer une circonstance aggravante du
risque, pourra être déclaré déchu de ses droits à une indemnité. 11 en
sera de même si la valeur des objets sauvés est équivalente ou supérieure
au montant des déclarations de l'assuré.
Les derniers articles de la loi montrent bien le caractère vexatoire et
tyrannique auquel aboutit toujours l'assurance par l'État. Toute assu-
contre la perte du mobilier d'incendie autre que celle établie
rance en cas
HISTOIRE IIÉNÉRAI.E DE L'ASSURAXCE EN FRANCE ET A l.'ÉTRANOER
1;
161
par la loi, est interdite. Les agents de ces assurances et les assurés n'ont
aucune action devant les tribunaux. Voilà donc toute une catégorie de
citoyens mis hors la loi sur la terre classique de la liberté.
En outre les assurés contrevenants perdent en cas d'incendie tout
droit à une indemnité de la part de l'assurance cantonale.
Les risques dangereux ne sont pas assurés. En cas de sinistre la
règle proportionnelle n'existe pas.
Enfin un dernier article met le comble à la mesure : les collectes en
laveur de personnes atteintes par un incendie sont interdites en principe.
Une loi du 28 mai 1878 a même rendu celte disposition applicable à l'in-
cendie des bâtiments.
Voilà où en arrive l'assurance obligatoire par l'État. L'assurance
privée, elle, du moins, a su toujours concilier les intérêts économiques
avec ceux de l'humanité.
Le canton de Fribourg assure également contre l'incendie. Mais il
n'assure les immeubles que pour les quatre cinquièmes de leur valeur.
N'est-ce pas un aveu d'impuissance?
En 1894, le canton de Glaris avait essayé d'établir un bureau officiel
d'assurances contre l'incendie des objets mobiliers, obligeant les habi-
tants à s'y assurer, mais exceptant les risques de marchandises et de
magasins. Aussitôt les Compagnies ordinaires d'assurances décidèrent,
de ne plus assurer ces risques dans le canton. Il s'en est suivi de nom-
breuses plaintes des commerçants, qui placent le Conseil d'Etat dans une
situation très difficile.
Dans le canton de Genève on avoue l'insuffisance de l'Etat assureut*
en décidant de liquider la caisse cantonale d'assurance immobilière créée
par une loi du 15 novembre 1864. En effet, l'État est effrayé des dangers
qu'il court par suite de l'agglomération exceptionnelle des risques.
Dans le canton de Saint-Gall, vu les réserves et restrictions
qu'oppose la Caisse constituée en 1871 pour l'acceptation des risques, une
Union des propriétaires d'immeubles se forme et réclame la suppression
de l'assurance par l'Etat...
Mais la Suisse peu à peu se reprend :
«
juste. On ne se bornait pas à exiger la disparition de l'injustice résidant
«
dans une classification défectueuse ou dans un manque complet de
.
classification ; on déclarait ces erreurs comme étant les conséquences
«
nécessaires de l'exploitation par l'État. L'État ne devait pas, d'ailleurs,
.
disait-on, s'occuper de choses qui ne rentrent pas dans ses attributions
*
et qui peuvent être réglées plus facilement par l'initiative privée. Le
«
citoyen peut agir par lui-même dans les questions qui touchent à ses
«
intérêts économiques, sans voir continuellement l'État s'immiscer
,.
dans ses affaires. »
«.
CAISSES D'ASSURANCES RÛGIUS PAR L'ÉTAT. — L'État a institué trois
«
caisses d'assurances :
<e
1" La Caisse d'assurances contre les accidents ;
ee
2" La Caisse d'assurances en cas de décès ;
«
H" La Caisse de retraites pour la vieillesse.
ee
Dans la première, le système d'assurance est peu développé; les
«
accidents sont divisés simplement en : accidents ayant occasionné une
«
incapacité absolue de travail et accidents ayant entraîné une incapacité
« permanente de travail professionnel.
ee
Enfin la Caisse de retraites pour la vieillesse n'assure pas de rentes
» supérieures à 1,500 francs.
,
dernier mettrait les finances du pays, s'il prenait en mains l'industrie
„
des assurances.
«
En attendant qu'une loi supprime ou modifie sagement et logi-
«
quement le principe des trois caisses dont nous venons de parler, c est
»
le contribuable qui paye les erreurs et les philanthropies de l'État. »
«
Lors de l'apparition du rapport officiel sur la situation des caisses
«
d'Etat, le Journal des Débats signalait les maigres résultats donnés
« notamment par la caisse d'assurances en cas de décès créée par l'État
«. en 1868, et il s'étonnait du nombre relativement faible de ses adhérents.
«
Que le monde existe par lui-môme et par lui seul ;
« Que l'homme n'a aucune faute à racheter;
« Qu'il porte avec lui la mémoire et la raison, comme la flamme porte avec elle
* la chaleur et la clarté ;
« Qu'il rie âe survit intellectuellement que dans l'idée par laquelle il s'illustre
166 HISTOIRE GÉNÉRALE DE I.'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
<e
Qu'il ne doit donc pas s'attendre à recevoir dans une vie future la récompense
« ou le châtiment de sa conduite présente;
«.
Que le bien et le mal n'existent pas substantiellement, absolument, incontestu-
«
blement par eux-meimes, qu'ils n'existent que nominalement, relativement, ailii-
«
Irai renient;
« Qu'il
n'existe effectivement que des risques contre lesquels l'homme, obéissant
« à
la loi do conservation qui est en lui et commandant, à la matière, cherche ii
«
s'assurer par les moyens dont il dispose
«
Du risquo de l'attaque est née la nécessité do la défense;
« De
la nécessité do la défense est-née la pensée de s'associer ;
« De
la pensée de s'associer sont nées, sous divers noms, la commune et la
a
nation, l'une étant à l'autre ce que la javelle est à l'herbe;
et Les
nations, afin de diminuer les risques d'atteinte portée à ce qu'elles appelaient
« et à ce
qu'elles appellent encore leur indépendance, se sont longtemps appliquées
«
à grossir le chiffre de leur population et à reculer la limite de leurs territoires
«
jusqu'à ce qu'elles eussent pour frontières, autant que possible inviolables, les
«
fleuves les plus larges ot les montagnes les plus hautes.
« Du risque d'être tué ou volé sont nées l'institution de la justifie et l'organisation
«
d'une puissance publique dont l'exercice soit à l'abus do la force individuelle ce que
i.
le contrepoids est au poids.
n Ainsi, chaque risque a donné
lieu à nu moyen correspondant do l'affaiblir ou de
i l'écarter.
La religion elle-même fut un moyen primitivement et universellement imaginé
«
te par le faible pour contenir le fort, par l'opprimé pour fléchir l'oppresseur, par le
« pauvre pour apitoyer le riche...
« Le calcul des probabilités,
appliqué à la mortalité humaine, aux risques niari-
«
times, aux cas d'incendie ou d'inondation, a donné naissance à une scienci'
« nouvelle qui n'est encore qu'à son berceau : celle des assurances. Le calcul elos
i.
probabilités, appliqué à la vie des nations aux cas de guerre et'de révolution, est \e
«
fondement de toute haute politique. Selon que ce calcul est rigoureux ou faux,
"
approfondi ou dédaigné, la politique est glorieuse ou funeste, grande ou petit''-
« Gouverner, c'est prévoir...
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 167
malades, les refusés des grandes Compagniesqui, là, n'ont rien à ris-
«
, quer. S'ils vivent deux ans et un jour, l'assurance est valable. Or, un
grand nombre de maladies chroniques durent plus de deux ans, en
„
moyenne. Si les médecins de France connaissaient cette clause, ils
«
pourraient pousser à l'assurance auprès de la caisse de l'État lss pères
«
,«
de famille chez lesquels ils reconnaissent, les germes d'une maladie mor-
<
telle à longue échéance. A ce point de vue, il est heureux, pour le bud-
„
get, que l'existence de cette caisse ne soit pas très connue, ce qui
«
s'explique, dans unecertaine mesure, par le fait qu'aucun de ses agents
ii
n'a intérêt à augmenter sa clientèle. »
n
Les risques sont de deux natures ; premièrement, il y a ceux qui existent par
u
eux-mêmes ; de ce nombre sont le naufrage, la foudre, l'incendie, la grêle, la gelée,
i
l'inondation, etc.; deuxièmement, il y a ceux qui n'existent que par le fait de la société
..
telle que l'homme l'a instituée; do ce nombre sont la guerre, la piraterie, le
meurtre, le rapt, le viol, le vol, les fraudes, les voies de fait, etc
» Les
premiers de ces risques ont été considérablement diminués par les efforts
opiniâtres de la science, victoires de l'homme remportées sur la matière...
i.
Quant aux seconds, à ceux qui n'existent que par le fait de la société telle que
..
l'homme l'a instituée, il suffirait pour qu'ils se dissipassent de l'observation univer-
«
selle de ce précepte ôvangolique : JVe pas faire à autrui en que l'on ne voudrait pas
«
qu'il nous fil. Toute la question se réduit à donner à ce précepte la rigueur incon-
•i testée
d'un axiome géométrique.
.i
Ayant, pris pour point de départ de mes travaux les suppositions que je viens
« d'énoncer sommairement, je me
suis demandé s'il était possible de concevoir et de
fonder une société qui, réduisant tout mathématiquement à des risques judicieu.se-
" ment prévus et
à des probabilités exactement calculées, aurait pour unique pivot
.
l'assurance universelle.
<'
Je me suis demandé si une société fondée sur cette supposition, fausse ou
" vraie, et tournant sur ce pivot, comme la terre sur son axe, vaudrait moins que la
' société qui repose sur une distinction arbitraire entre le bien et le mal, distinction
« arbitraire puisqu'elle a varié ot qu'elle varie encore selon la diversité des temps et
«
d'hier matin et relatif aux opérations des caisses d'assurances en cas
« de décès et en cas d'accidents, sans faire quelques réflexions sur l'im-
«
puissance absolue de l'État dans la solution des difficultés sociales, lois
"
qu'il n'intervient pas avec des mesures coercitives.
«
Les personnes qui croient à la concentration fatale des services.
<•
publics entre les mains de l'Etat, soit sous forme administrative, soit
« sous forme
corporative, puiseront dans l'étude de ces neuf colonnes de
«
journal, rébarbatives et hérissées de chiffres, un enseignement sain-
« taire et capable de
modifier leurs idées sur ce point.
« Les deux caisses ont été
organisées le 11 juillet 18G8. Depuis cette
« époque
il y a eu à la caisse d'assurances en cas de décès 2,37(1 assuran
a ces
individuelles et 1,511 assurances collectives (société de secours
t.
mutuels). La décadence lamentable de cette institution continue, puis
i. que en
1894 il n'y a eu que 97 assurances individuelles au lieu de 1S2
« en
1893, et la situation delà caisse d'assurances contre les accidents
« n'est pas
plus brillante. Depuis le 11 juillet 1868 les assurés ont verse :t
« la
caisse 230,510 fr. 00 centimes; en revanche, l'Etat a versé, soit cont-
es me subventions, soit comme arrérages de rentes, 5.953,088 fr. 50 cen-
tt
times. C'est donc un beau cadeau fait par l'État aux assurés. Or, en
te
1894, la caisse à eu à régler sept sinistres dont six ayant entraîné une
« incapacité permanente
de travail et un ayant occasionné la mort de
ee
l'assuré. Sur ces sept sinistres deux seulement s'ètaientproduits en 18!)-1;
« les autres
remontaient à des années antérieures.
et
Et ces caisses sont surveillées par une commission supérieure
« composée
de trois sénateurs, trois députés, deux conseillers d'E.tat, le
ee
président de la Chambre de commerce de Paris, et huit autres grands
« personnages du même ordre !
et
On peut admirer là sur le vif la beauté et l'utilité de notre bureau-
« cratie et les
excellents résultats auxquels aboutit l'Etat moderne lors-
« qu'il prétend faire le bonheur de ses
administrés. »
,
législatif vient de voter la loi relative à la création de deux caisses
,.
d'assurances, l'une en cas de décès, l'autre en cas d'accidents
,,
résultant de travaux industriels ou agricoles. Cette loi a donné lieu à
,.
une discussion très intéressante qui a occupé les séances des 28, 29 et
»
30 mai, et à laquelle ont pris part : MM. le baron de Beauverger, rap-
o
porteur; Maurice Richard, Martel, Louvet, Emile Ollivier, de Forcade
o
la Roquette, minisire des travaux publics ; Paul Dupont, Eugène
K
Pelletan, Vernier, conseiller d'État, commissaire du gouvernement,
.,
conseil; de Boureville, conseiller d'Etat, commissaire du gouverne-
«
ment; de Tillancourt, le général Lebreton, Ernest Picard, Jules
*
Simon, Paul Bethmont, Mathieu, Joliot, Chesnelong, Paulmier, le
i.
vicomte Lanjuinais, Garnier-Pages, Jules Favre, Guillemot, conseiller
d'Etat, commissaire du gouvernement; Aymé et Dessaignes. L;i
<
nature et l'étendue de notre publication ne nous permettent pas de
»
donner le compte rendu de ces délibérations : d'ailleurs on peut le lire
«
in extenso dans le Moniteur universel des 29, 30 et 31 mai ; seulement
« nous
tenons à signaler le remarquable progrès qui s'est réalisé dans
«
les esprits depuis quelques années au sujet des assurances sur la vie ;
«
progrès auquel la loi qui vient d'être votée donnera certainement une
«
nouvelle impulsion. Nous avons suivi les débats de la Chambre avec la
«
plus scrupuleuse attention, et nous sommes heureux de constater qu'il
« ne
s'est pas élevé une voix, qu'il ne s'est pas dit un mot qui ne fût favo-
«
rable à l'institution dont l'Empereur a voulu étendre les bienfaits aux
«
classes les plus humbles de la société. Tout le monde a été d'accord
sur le principe, la loi a été parfaitement accueillie et votée à l'unanimité
«
dans son ensemble. C'est là un fait très considérable, et qui dénote en
«
France une véritable révolution pacifique en faveur de l'assurance sur la
«
vie. L'éloquent rapport de M. le baron de Beauverger offre une preuve
« éclatante
de ce progrès accompli; il est impossible de réunir plus d'ôlô-
«
valion d'idées et de sentiments dans une élude plus approfondie et
« plus consciencieuse. On peut en juger par le court extrait qui va suivre,
*
quable travail en entier. Mais nous comblerons cette lacune, car, d'après
« l'initiative prise par MM. J. Chagot, baron de Beauverger, Chesnelong
RAPPORT fait
au nom de la Commission (1) chargée d'examiner le
projet de loi relatif à la création de deux caisses d'assurances, l'une eu
cas de décès, et l'autre en cas d'accidents résultant de travaux agricoles
et industriels, par M. le baron de Beauverger, député au Corps législatif
i Messieurs,
et
Une des plus intéressantes et des plus utiles applications des
« sciences exactes au bien-être des sociétés est la théorie de l'assurance :
« trouver dans l'accumulation de sacrifices presque insensibles le'moyen
« de conjurer les risques qui, sous tant de formes diverses, assiègent
te
l'existence humaine ; tel est le problème qu'a résolu, guidé par
te
d'illustres précepteurs (2), le mouvement général des idées modernes.
« Les jurisconsultes jadis proscrivaient comme une impiété et comme
et un
danger social toute convention ayant trait à la vie de l'un des con-
te
tractants ; ils n'avaient peut-être point tort, en raisonnant comme ils le
« faisaient dans la sphère resserrée et passionnée des intérêts individuels :
« mais les faits criminels nés de ces stipulations, comme des autres
« rapports des hommes ne représentent plus aujourd'hui que des excep-
« tions sans portée ; un bien immense et général doit résulter de l'assu-
« rance particulièrement appliquée aux chances de vie et de mort :
« l'événement n'est que trop certain, mais l'époque en est inconnue; des
« tables de mortalité, déduites de l'observation, établissent combien
«
d'existences, sur un nombre déterminé, s'éteindront vraisemblable-
tt ment
à chaque année d'une période qui embrasse, dans son étendue, la
a plus longue durée de nos jours. Sur ces chances se basent des tarifs
«
qui, en demandant à chacun un versement ou une prime, se modifiant
te en sens inverse de son existence probable, lui assurent, en cas de mort,
it un
capital où se retrouve sa mise, plus tout le bénéfice qu'y ont ajouté
« à
la fois le jeu de la solidarité et la puissance de l'intérêt composé.
« L'assurance, ainsi définie, diffère de la
tontine en ce que celle-ci
te ne se propose que
le partage des mises entre les derniers survivants.
« La tontine peut donc
donner lieu aux reproches qu'encourent les lote-
«
de toute ressource des êtres tendrement aimés.
« Il est
facile de se rendre compte du parallélisme existant entre
l'assurance en cas de mort et la constitution de rentes viagères. A
,i
l'aide des mômes tables et des mêmes calculs, l'homme qui, au lieu de
,,
i, se
proposer la formation d'un capital, veut tirer du capital qu'il possède
et toucher jusqu'à la fin de ses jours un revenu certain accru de
«
l'amortissement viager de son capital, cet homme pourra, en versant,
..
«
de môme que l'assuré en cas de mort, soit une somme définitive, soit
« une
série de cotisations, se garantir pour sa vieillesse une aisance
i
proportionnée aux sacrifices ou aux épargnes de sa jeunesse et de son
âge mûr ; eût-il même des héritiers, il pourra former ce contrat sans
..
léser les droits de la famille, à la condition, toutefois, de renoncer à une
«
partie des avantages qu'il pourrait personnellement en attendre : c'est
«
la rente à capital réservé.
te
L'Empereur, messieurs, dont la constante et profonde sollicitude
ei. pour
le bien do l'humanité s'est traduite de tant de manières et ne se
. repose
jamais; l'Empereur ne pouvait négliger des moyens aussi effi-
« caces, non
seulement de secourir, mais aussi de moraliser et d'élever
>i
les classes laborieuses; les fallacieuses promesses d'un bien-être qui
« ne repose pas sur
la loi dure, mais féconde du travail et du sacrifice,
ee
appartiennent à des doctrines qui, puissantes parfois pour détruire, ne
« peuvent
fonder ni protéger ; — l'ordre et la liberté donnés pour garanties
« au
développement de l'activité générale; le travail rendu plus facile
et l'instruction plus abordable; les secours de la charité réservés aux
situations où manquent la force individuelle et l'assistance delà famille;
"
l'État, ne se substituant pas à la responsabilité de chacun envers soi et
» envers
les siens, mais se regardant comme responsable de la bonne direc-
1
lion de tous, tels sont les principes, messieurs, que vous reconnaissez
« comme vôtres, et que l'Empire s'est proposé de fortifier et d'appliquer
te
La Caisse des retraites pour la vieillesse, créée en 1856, s'est per-
« fectionnôe sans relâche par des lois modificatives jusqu'en 186-1 :
"
Dans le plan des institutions destinées à venir en aide aux populations
"
laborieuses, celle-ci, disait M. Dumas, alors Ministre du Commerce,
"
devait occuper le premier rang : nous voulons rappeler vivement aux
l7'2 HISTOIRE GÉNÉRALE HE L'ASSURANCE EN FRANCE El \ l.'ÉTRANOEl!
«
populations souffrantes que c'est par le travail et l'épargne qu'on écarte
«
la misère : nous cherchons à réveiller partout l'esprit de prévoyance et
c
à détruire les dangereuses illusions qui en ont pris la place ; nous voû-
te
Ions que l'ouvrier sache qu'il lui suffit d'économiser quelques centimes
« par jour pendant le cours de sa
vie active, pour s'assurer, quand arrive
t.
la vieillesse, une pension de retraite suffisante; nous voulons lui
« prouver que
rien ne saurait remplacer cette prévision persévérante ot
et
indispensable de sa part.
Un doute, toutefois, se mêlait à ces intentions généreuses : sous le
ee
« coup
des préoccupations et des embarras de chaque jour, l'ouvrier
»
prendrait-il bien, réaliserait-il facilement ces combinaisons par les-
-
quelles l'Etat prétendait faire de lui l'agent de son propre bien-être'
<•
S'habituerait-il en peu de temps à faire fructifier par l'épargne et. par
<• un dépôt volontaire les résultats de son travail? Les faits ont répondu
<> aux espérances. Dans son dernier arrêté de comptes, la Caisse des
«
retraites constatait un total de 2,380,000 versements, faits par 300,000 per-
te sonnes et représentant une somme de plus de 112 millions, et, par
tt
l'effet naturel de son mécanisme, tout en ayant fait face à deux conver-
ee
sions successives et supporté, à l'origine, les pertes auxquelles l'expo-
ee
sait l'élévation de son taux d'intérêts, cette Caisse a procuré le transfert,
ee
et, par suite, l'amortissement de 2,680,000 francs de rentes perpétuelles,
« au capital de 69
millons.
« Les assurances en cas
de décès par l'Administration publique ne
et
sont point sans antécédents : une loi de 1864 les a constituées en Angle-
« terre.
Le succès de l'institution n'est point tel, à la vérité, qu'on pour-
te
rait le supposer, puisque tous les contrats passés d'avril 1865 à avril 1867
ie
n'étaient qu'au nombre de 1,312 montant en tout à une valeur de
te
2,448,447 francs. Cela ne veut pas dire assurément que l'Angleterre
«
méconnaisse l'utilité des assurances; deux cents Compagnies y fonc-
«
tionnent, et l'une d'elles, Y Équitable, fondée en 1762, n'a pas payé depuis
« cette époque
moins d'un milliard de francs aux familles de ses assurés;
le Standard, beaucoup plus récent (1825), jouit d'un revenu de primes
et
« montant à
6,175,000 francs, et possède une réserve de plus de 53 mil-
lions, etc.; l'assurance se diversifie, dans les habitudes anglaises, selon
es
« toutes les
éventualités que peut présenter l'avenir : elle sert à l'ôduca-
tion, à l'établissement des enfants ; elle sert à la compensation des
ee
«
inégalités successorales, comme, chez nous, elle pourrait servir à
.
modifier les conséquences de l'égalité des partages; en un mot, elle est
ee
dans les moeurs, elle y est même tellement, que les Sociétés mutuelles
et
» s'y
consacraient avant la loi, et sur une très grande échelle; que de?
HISTOIRE GÉNÉRALE DE 1.'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 173
,,
genre d'opérations que la loi a été portée, mais elle trouve encore en
i face d'elle la concurrence persistante de ces nombreuses
Sociétés, soit
,.
philanthropiques, soit industrielles, secondée par d'actifs agents, et elle
ne présente, il faut le dire, ni dans le mode ni dans le taux de l'assu-
«
« rance,
des facilités ou des avantages bien appréciables pour les
...
masses. Telles sont les causes spéciales par lesquelles s'explique le
«
contraste qu'offre l'Angleterre sous le rapport dos assurances particu-
»
lières et des assurances par l'Etat, les unes recherchées et prospères,
«
les autres encore retardées dans leur développement naturel... »
{Pour extrait). « C. L. »
(1) Voir page 67, et plus loin au chapitre de VHistoire de l'assurance sur la vie.
174 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
«
1°Efforts sociaux ayant pour but l'augmentation de la part du
te
travail dans les produits de l'industrie, se subdivisant comme suit :
«
giène sociale.
« 3° Efforts
sociaux ayant pour but d'assurer l'avenir des travail-
leurs et de leurs familles : caisses d'épargne; assurances sur la vie;
„
assurances en cas de maladies ; assurances en cas d'accidents ; assu-
,<
« rances en cas
de décès ; assurances en cas de chômage ; assurances
» en cas
d'invalidité prématurée; sociétés de secours mutuels; retraites
,,
pour la vieillesse. »
et
1°Grouper à la direction nouvelle du ministère du commerce :
« Les
caisses d'épargne, les sociétés anonymes, les assurances sur
«
la vio, les tontines, la commission de surveillance des sociétés et
« agences
lontinières, les commissaires' du gouvernement près les
.
sociétés anonymes;
ee
Les sociétés de crédit mutuel, banques populaires, la caisse de
*
retraites pour la vieillesse et les caisses d'assurances en cas d'acci-
«
dents ou de décès ;
« 2° Affecter à la direction de la prévoyance et de l'assurance sociale
«
la coopération sous toutes ses formes, qui paraît appelée à tenir une si
<
grande place dans l'ordre social de demain, les assurances contre les
"
accidents du travail, les caisses de retraites ouvrières, les habitations
«
à bon marché, etc. »
est certain que la perfection est impossible, surtout dans une indus-
Il
trie qui se développe tous les jours, qui doit se mettre constamment à la
hauteur des exigences toujours nouvelles et. toujours plus nombreuses du
public, le principal c'est que les garanties soient sérieuses, que les comptes
l'en dus des Compagnies soient clairs, que les opérations soient loyales et
les règlements faits avec la régularité la plus stricte.
La perfection n'existe pas sur terre, puisque le progrès en recule sans
«esse les limites ; on doit donc se contenter, dans l'assurance comme en
toute autre chose, de chercher à s'en rapprocher le plus possible, sans
pouvoir jamais l'atteindre.
C'est ce qui fait dire, avec raison, aux rapporteurs : « Notre tâche,
(l dorénavant, est de signaler peu à peu toutes ces défectuosités et les
"
hure disparaître en faisant usage à cet effet de la compétence que la loi
" nous accorde, et en relevant certaines observations sur la manière dont
et
la prochaine demande de renouvellement de la concession sera
« accueillie. »
L'introduction du rapport se termine par la constatation que, si K-.s
assurés se pénétraient davantage des clauses de leur contrat et des condi-
lions de l'assurance, et s'ils apportaient une plus grande attention dans
l'observation de ces dernières, il y aurait moins de procès, moins de diffé-
rends entre eux et les Compagnies.
C'est absolument ce que dit le rapport dans les lignes suivantes : « A.
« en juger d'après les demandes et les plaintes adressées au Bureau des
t< assurances,
il faut ramener d'ailleurs une grande partie des différends
« qui surviennent entre les Sociétés et le public à l'ignorance de ce der-
«
nier par rapport à la nature do l'assurance. Il en résulte pour nous le
«
devoir de contribuer de tout notre pouvoir à instruire sur les bases de
«
l'assurance non seulement les personnes désireuses de s'assurer, mais
«
aussi les autorités qui s'occupent de la matière. »
Nous voudrions pouvoir nous étendre sur ce premier rapport du
Bureau fédéral, rapport fort bien fait, qui est un véritable cours d'assu-
rances à l'usage des assureurs et des pères de famille. Ce document, du
plus haut intérêt, fait valoir les bienfaits de l'assurance, en explique les
différents systèmes, expose le mécanisme des Compagnies et émet, en
passant et sans parti pris, des critiques très justes, aussi bien à l'égard
des assurés qu'à l'égard des Sociétés.
Expliquant l'utilité de la surveillance de l'Etat, le rapport s'exprime
ainsi : « La nature même de l'assurance sur la vie rend nécessaire l'assis-
« tance du citoyen par les organes de surveillance de l'Etat. Cette bran-
«
che d'assurance, plus que toute autre, plus que la plupart des domaines de
« l'activité sociale, reste voilée à
l'oeil investigateur du public; c'est pour-
« quoi le peuple, dans la constitution môme, charge la Confédération de
«
veiller à ce que l'esprit d'économie ne soif pas trompé par des entre-
« prises peu sérieuses. »
Comment mieux faire comprendre dans le passage suivant, que le-
Sociétés d'assurance ont des frais dont elles ne peuvent se dispenser :
te
Au coût net de l'assurance tel que nous l'avons déterminé, dit plus loin
« le rapport, viennent encore s'ajouter les frais d'administration dont nous
te avons parlé à plusieurs reprises. Une Caisse d'épargne ordinaire a aussi
te
des frais d'administration, ce qui fait qu'elle ne peut pas rembourser à
et ceux qui y déposent des fonds fout l'intérêt qu'elle retire. Dans l'assu-
« rance sur la vie, il en est de même, mais dans une plus forte mesure,
te parce qu'elle nécessite des connaissances techniques spéciales, parce
HISTOIRE GÉNÉRALE 111'. L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 181
«
être exactement conforme aux indications de la table de mortalité
«
dont la Société a fait usage ; malgré beaucoup de prudence, elle peut
,
subir des pertes sur les placements de capitaux ; et enfin elle peut avoir
, à supporter des frais extraordinaires considérables, surtout pendant les
,
premières années de son existence. Pour ces raisons, une Société
«
d'assurance ne peut pas se contenter de la prime nette que nous avons
«
calculée... »
A leur tour ils portent des coups redoutables et imprévus, car ils
marchent sous la bannière du droit.
Mais procédons par ordre :
Donc, le mouvement de protestation contre l'assurance obligatoire
l'éelamée par MM. Bourgeois (du Jura), pour l'incendie, et Viger, Ministre
de l'Agriculture, pour la grêle, devient une grosse manifestation partie, sous
forme de pétition (1), comme une longue fusée, du Syndicat des agents
l'énéraux du département de la Somme.
Cette pétition est aussitôt couverte de la signature des agents de tous
les départements, et des réunions suivies sont organisées à Arras, Bor-
deaux, Calais, Cherbourg, Clermont-Ferrand, Dijon, Dunkerque, Épinal,
Grenoble, Limoges, Lons-le-Saunier, Lyon, Reims, Rouen, St-Elienne,
Verdun, Épernay, Barbe/.ieux, La Flèche, Bourges, Blois, St-Brieuc,
l'ambrai, Soissons, Besançon, Boulogne-sur-Mer, Caen, Moulins, Beau-
vais, Noyon, St-Claude, Dun, La Rochelle, Mézières, Nancy... les agents
des mutuellesfraternisent avec ceux des Compagnies à primes fixes ; bref,
tous ces hommes soulevés offrent le spectacle toujours grandiose de ceux
qui luttent pour la liberté et pour l'existence.
Mais, dira-t-on, sur quelles bases repose la protestation des agents?
Quels sont leurs arguments pour faire rejeter des projets de loi qui sem-
blent promettre à l'État de si importantes rentrées de fonds, qui provoquent
les convoitises d'une foule de gens avides d'emplois gouvernementaux"?
Ma foi, les agents ne vont pas loin pour trouver des raisons qui motivent
leur attitude. Il y a d'abord celle du droit qui condamne la spoliation ; or,
la proposition Bourgeois et Viger, en dépossédant les Compagnies incen-
die, frappera cruellement, les agents généraux et particuliers d'assurances,
dont la plupart sont parvenus, après bien des années de labeur et des
sacrifices de toute nature, à se créer un portefeuille qui représente leur
petite fortune ou leur gagne-pain. La proposition sera aussi la ruine de
tous les employés de celte grande industrie, jetés brusquement à terre,
privés de leur travail et de leurs espérances de retraite.
"
d'assurances mutuelles départementales, ne soient pas adoptées;
« Que la Chambre rejette également la proposition de M. Bourgeois (du Jura) por-
" tant suppression des Compagnies d'assurances contre l'incendie et création d'un
« monopole d'Etat. »
184 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANOB EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
et
M. Bourgeois, disent les agents, prétend que son projet donnerait à
« l'Etat une recette annuelle nette de cent millions.
«
L'État reçoit aujourd'hui des Compagnies, perception gratuite des
ee
impôts de l'enregistrement et du timbre, un revenu net et certain de
et
17,800,000 francs. D'après de sérieuses évaluations, la proposition
«
Bourgeois qui ferait disparaîlre ces impôts ne donnerait pas les résul-
te tats
promis (2).
Si l'Etat maintientle taux actuel des primes, il supportera des per-
ee
« tes au
lieu de réaliser un bénéfice. Quand l'Etat se substitue à l'indus-
ee
trie privée, il travaille généralement plus cher et moins bien. Si, au
«
contraire, l'Etat hausse les primes d'après ses besoins financiers, on ne
« peut
considérer qu'avec épouvante les effets, sur les contribuables, de ce
« nouvel impôt qui peut
s'accroître indéfiniment. Ajoutons qu'on aurait
« violé tous les principes, supprimé une grande industrie et détruit les
i moyens d'existence de ses collaborateurs »...
Mais les agents, poussés par une activité extraordinaire et justifiée,
n'attendent pas l'effet de cette première pétition aux députés, ils recueil-
lent les manifestations que provoque leur attitude et sans relâche ils
portent à la connaissance du Parlement les résultats de l'opinion.
L'infatigable Président du Syndicat général des agents généraux
delà Somme adresse une seconde lettre aux députés, dans laquelle il
transcrit la remarquable délibération que viennent de prendre les Syndi-
cats agricoles réunis en Congrès à Lyon en avril 1894 et dont voici les
principaux passages :
(1) Congrès de Milan (accidents du travail,); Congrès de Lyon, des Syndicats agri-
coles ; l'apport de M. le comte de Rocquigny, président de l'Union des Syndicats des
Agriculteurs de France ; discours de M. Lourdelet sur le projet Viger à la Société
d'Keonomie industrielle ; discours de M. Tbomereau à la Société d'Kconomie politi-
que ; Société des Agriculteurs de France; rapports Salle, Lavollée et Cuclieval-
Clarigny contre l'Etat assureur ; Congrès do St-Malo... Ces opinions ont été citées
précédemment par l'auteur.
(2) Depuis dix ans, l'État a reçu 142,010,700 fr.
I.'ÉTRANGER 18f>
HISTOIRE GÉNÉRALE DE [.'ASSURANCE EN FRANCE ET A
et
C'est un devoir social pour les Syndicats agricoles de travailler à
propager dans les campagnes l'esprit de prévoyance qui relève et mora-
lise les cultivateurs, les défend contre les coups du sort et leur apporte
la confiance indispensable à la continuité de leurs efforts. Ce principe
étant admis, les Syndicats peuvent-ils donner leur adhésion à l'inter-
vention de l'État dans l'organisation des assurances, ou doivent-ils,
au contraire, réserver leur concours aux entreprises de l'initiative
privée?
ee
Intervention de l'État. — L'idée de rendre l'État directement ou
indirectement assureur des biens des citoyens reparaît périodiquement
dans nos Assemblées politiques ; elle conduit fatalement au monopole
des assurances rendues obligatoires et devenant une nouvelle source
d'impôt. C'est une thèse chère à l'école socialiste : deux députés, MM.
(
Jaurès et Bourgeois (du Jura), l'ont encore formulée tout récemment.
e
La dernière législature,, saisie de plusieurs propositions sur les assu-
» rances
agricoles, ne les a pas discutées, mais la commission chargée
«
de leur examen, par l'organe de son rapporteur, M. Quintaa, avait
»
adopté le principe de l'assurance obligatoire des récoltes.
« M. le
Ministre de l'Agriculture a déposé un projet de loi qui écarte
et
l'obligation et qui propose d'indemniser les victimes des sinistres
»
agricoles au moyen de caisses d'assurances mutuelles organisées admi-
«
nistrativement, ayant pour régulateur une caisse centrale subvention-
« née
et contrôlée par l'Etat. Il s'agit surtout de réparer les désastres
« causés par
la grêle , car il est reconnu que les accidents de la gelée sont
« trop
généralisés pour que l'assurance puisse les garantir, et, quant à
«
la mortalité du bétail, les petites Sociétés locales peuvent très bien se
<e
suffire à elle-mêmes.
«
Cela posé, nous ne voyons pas quels avantages l'agriculture aurait
« à
attendre de ces nouvelles institutions. Dans les départements peu
«
visités par la grêle, les caisses n'auront pas d'assurés et n'apporteront,
<e par
suite, aucun versement de recettes au fonds de la caisse centrale ;
«
dans les départements très exposés aux chutes de grêle, les caisses
te trouveront
peut-être des assurés, mais la cotisation devant toujours
<t
être l'expression mathématique du risque garanti, rien n'autorise à
" penser que,
malgré l'économie contestable attendue du concours des
(( agents
de l'État, directeurs, comptables, percepteurs, trésoriers-payeurs
« généraux,
contrôleurs des contributions directes, etc., elle puisse être
« sensiblement
inférieure aux primes ou cotisations de l'industrie privée
" et de la mutualité libre.
« Quelle compétence
posséderait le Conseil d'administration de la
186 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
te
posé du maire, de trois cultivateurs désignés par le Conseil municipal
ee
et du contrôleur des contributions directes ; n'est-il pas évident que les
«
divisions locales, les passions politiques enlèveraient toute impartialité
« à des évaluations ainsi faites? Souvent aussi, les dommages seraient
« exagérés systématiquement, au détriment de la caisse départementale,
* ce qui ne contribuerait pas à favoriser l'abaissement du taux des
« cotisations.
« Les caisses départementales seraient autorisées, d'après le projet
« de loi, à assurer aussi contre l'incendie, c'est-à-dire à faire une con-
et
des Compagnies et Mutuelles-incendie.
Enfin, le projet du gouvernement est dangereux, car s'il ne prétend
ee
créées, il sera bien facile d'obliger par une loi tous les citoyens à s'y
ee
„
l'agriculture, et qui est un acheminement vers l'application des doc-
„
trines du socialisme d'Etat. »
et
Sans doute tout est loin d'être parfait en matière d'assurances, de
i.
nombreuses réformes sont à souhaiter, car il est malheureusement
.
vrai que quelques Compagnies, faisant de la prévoyance un commerce
«
et une spéculation, cherchent leur bénéfice dans le malheur d'autrui,
"
et qu'après avoir séduit par de belles promesses, elles s'empressent,
i.
quand il faut payer une indemnité, de discuter avec une âpretô ôton-
i.
nante qui, souvent, décide l'assuré à accepter les offres qui lui sont
faites pour éviter les désagréments d'un procès long et coûteux.
ee
Qu'une loi sage et raisonnée intervienne pour mettre fin à ces
"
abus, fort bien; mais que l'Etat n'augmente pas le nombre de ses mono-
«
pôles ! Qu'il respecte au moins la liberté individuelle quand il s'agit de
! Qu'il laisse intervenir et unir tous nos efforts pour cons-
« prévoyance
tituer des mutualités fortes et puissantes, gérant elles-mêmes leurs
"
intérêts, les résultats seront certainement préférables.
(1) A tour de re">lc émettent des vnoux motivés contre l'assurance par l'État les
Chambres de commerce de :
Abbeville. — Alger. — Amiens. — Annonay. — Arras. — Bar-le-Duc. — Bayonno.
— Bcaune. — Beauvais. — Besançon. — Bordeaux. — Boulogne-sur-Mer. — Caen. —
i liarleville.
— Cherbourg. — Dijon. — Douai. — Dunkerque. — Fougères. — lion-
Heur. — Jura. — Limoges. — Lyon. — Màcon, Charolles et Tournus.
— Marseille. —
Nancy. — Nevers. — Reims. — Roanne. — La Rochelle. — Roubaix. — Rouen.
—
Saint-Élienne.
— Saint-Quentin. — Tourcoing. — Troyes. — Valence. — Valen-
' icnnes. — Vienne. — Vosges. — Aubenas... etc. Bref, sur 111 chambres, 105 protes-
''ut contre le monopole de l'assurance. —Protestation des employés (Voir page 191).
188 HISTOIRE GÉNÉRALE OE 1,'ASSURANCE EN FRANCE El' A l.'ÉTRANGER
« choses utiles que l'industrie privée serait impuissante à faire sans lui
•
ee
afin qu'ils soient suffisants pour garantir la sécurité publique, c'est leur
ee
droit et c'est leur devoir; ils doivent même rechercher dans quelles
ee
conditions cette sécurité peut être agrandie et développée au profit de
ec
tous et surtout débarrassée de toutes ces difficultés et tiraillements qui
er
transforment parfois l'assurance en une perpétuelle incertitude et en
et une source de procès sans fin ; mais qu'il se borne à cette oeuvre de
ee
surveillance et de contrôle. »
« une
simple diminution de liberté en vue de l'intérêt général.
« Mais, alors, sous prétexte d'intérêt général, que n'arrivera-t-on
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 189
„
pas à monopoliser? Les particuliers disparaîtront pour faire place à
„
l'Etat et à ses fonctionnaires. »
M. le Président se déclare en conséquence opposé à l'établissement
do ce nouveau monopole en faveur de l'État et propose à la Chambre
de prendre une délibération en ce sens.
Or, la Chambre, approuvant, à l'unanimité des membres présents, les
observations et conclusions présentées par M. le Président, les trans-
forme en délibération et décide que copie en sera adressée à M. le
Ministre du Commerce et de l'Industrie.
Malgré ces protestations, la lutte échauffant les esprits, M. Bour-
geois (du Jura) fait prendre son projet en considération par la Chambre*,
puis il répond, dans une brochure qu'il fait distribuer aux membres du
Parlement, au mémoire (1) que le Syndicat général des Compagnies
incendie adresse aux députés...
(1) L'Assurance contre l'Incendie par l'Ktat, mémoire présenté à la Chambre des
députés par le Syndicat général des Compagnies frane-aises d'assurances à pi^imes
lixes contre l'incendie.
Ce mémoire est de grande valeur, car il mot en relief de sérieux arguments profes-
sionnels et historiques; en outre, on y trouve les résultats probables pour l'Ktat du
monopole des assurances contre l'incendie-, les préjudices divers que causerait
aux citoyens le monopole de l'Ktat, enfin le dommage causé aux Compagnies d'assu-
riiiices, aux agents et aux employés par la suppression do leur industrie.
Le mémoire pose ot résoud les questions suivantes : A. Quel sera le montant des
primes encaissées par l'Ktat assureur? — /{. Quel sera le montant des sinistres à la
charge de l'Ktat assureur? — 1° Pas do choix des risques par l'Ktat, pas d'interdiction
possible: 2" L'Ktat ne pourra pas limiter ses pleins; 3° L'Ktat no pourra riert donner
ni réassurance; 4° Complaisance possible dans le règlement des sinistres; 5° Péril
politique et financier pour l'Ktut par suite de complots anarchistes ou autres ; 6° L'Ktat
sera volé plus souvent que les Compagnies; 7° Pertes à redouter pour l'Ktat, abus
dans les règlements de sinistres et accroissement du nombre des incendies reconnus
probables en 1886 par le Bureau fédéral d'assurances de la Confédération helvétique î
S" Les Sociétés publiques d'assurances en Prusse; 9" lin résumé, l'assuranco par
l'Ktat amène l'augmentation dos sinistres et, par suite, l'élévation du taux des primes.
— C. Quel sera le montant des frais d'administration à la charge de l'Ktat assureur?
— D. Quel sera pour le Trésor, en bénéfice ou en perte, le résultat probable du mono-
pole projeté?
Voici, pour cette dernière question, la réponse du mémoire :
Xous savons (voir page 46 du mémoire) que les Compagnies à primes et les
Mutuelles ont ensemble encaissé en 1893 Fr. 130.716.704 >.
Nous pensons que 9/10 dés risques assurables sont actuellement
garantis; si le 1/10 restant avait été assuré au même taux moyen de
pi'imes, la recette totale se serait accrue de i:l0-7Ui'704 — 14.524.078 »
co qui l'aurait portée à. 145.240.782 »
190 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
L'État assureur encaissera donc 145,240,782 francs, s'il est vrai que la proportion
des ristjues non assurés soit égale à 1/10 de l'ensemble et si le tarif adopté est un lai-if
intermédiaire entre celui des Compagnies à primes et celui des Mutuelles. Ces deux
hypothèses sont évidemment contestables, la seconde surtout, puisque M. Mourgeois.
dans son exposé des motifs, parle déjà de la nécessité de certains dégrèvements.
Désirant ne pas être suspectés de réduire à dessein, pour les besoins du
notre défense, l'importance des encaissements de l'Ktat assureur, nous majorons an
profit de l'Ktat la prévision de recettes et nous portons, en chiffres ronds, une
somme de Fr. 150.000.00ll .
Pour les sinistres, nous adoptons la proportion de 59.72 0/0, taux
moyen des Compagnies à primes de 1879 à 1893, sans tenir compte dit
fait que l'Etat verra certainement ce taux s'élever de plusieurs unités,
soit Fr. 89.580.000 „
Pour les frais d'administration qu'un calcul minu-
tieux nous a permis d'évaluer à 23.63 0/0 dos encaisse-
ments, nous portons seulement 20 0/0, soit.. . . . Fr. 30.000.000 >•
i CITOYENS UKHRÉHKNTANTSS,
Les principes démocratiques sont menacés dans nos personnes, mais nous tournons
les yeux vers vous et nous sommes sans crainte.
« Hommes libres, ou veut imposer à notre liberté des limites autres que celles de
la liberté d'autrui.
«
Travailleurs, on veut, au nom des théories sociales et de l'inconnu, briser les
«
éléments de notre travail.
" Membres de la grande famille, on veut confisquer notre propriété en détruisant
" dos revenus modestes, mais certains, dus à nos efforts incessants, à nos travaux de
chaque jour.
1
" Telles seraient, en effet, les conséquences immédiates du monopole par l'Etat des
" assurances contre l'incendie, dont nous sommes les auxiliaires.
Mais, citoyens représentants, entre les projets nés de l'erreur des uns et des
<i
" préjugés d'un grand nombre, il y a le droit devant lequel tout s'incline et s'abaisse
clans notre jeune République.
" Notre droit, c'est le symbole vivant de la devise républicaine que vous êtes
" appelés à défendre.
e< non, le seul peut-être qui soit accessible à la masse des humbles
ei comme aux séries d'élites, le principe syndical doit agir sur l'opinion
» tout en respectant
la liberté individuelle ou collective, pour faire
et
aboutir à une somme d'idées communes les esprits divisés par la situa-
it
tion, tendances ou usages différents et atténuer jusqu'à effacement
«
complet l'influence des préjugés de milieu. »
La mission du Syndicat professionnel estéle vôe, elle doit amener la
création d'institutions mixtes traitant des litiges professionnels; préparant
des experts compétents et pour les tribunaux de commerce et pour le
Conseil des prud'hommes, jetant les bases d'un enseignement technique,
et de mille et un autres syndicats, offices, sociétés, caisses, conseils,
assurances...; le but immédiat du Syndicat professionnel est de donner
aux hommes d'une même profession le droit de se réunir et de s'asso-
cier pour le triomphe de leurs idées et de leur intérêt commun.
Le ministère de 1884 a donc heureusement complété la grande idée
ii
11 s'appuie sur l'Egalité, nos établissements n'ayant aucun privilège, si ce n'est
n
celui de la confiance publique acquise par trente années de loyaux services rendus à
' la propriété.
»
Si l'Etat devient assureur, ce no sera pas au nom de la Liberté, puisqu'il
n
la ravira aux soixante mille travailleurs vivant de ce travail, aux propriétaires que
i;
leur fortune ou leurs idées éloignent de l'assurance et que l'on y contraindrait elcs-
«
potiquement.
«
Ce ne serait pas au nom de l'Egalité, puisque l'Egalité, qui est le droit de tous tt
« tout, disparaîtrait devant le droit d'un seul contre tous.
i Ce ne serait pas davantage au nom do l'abolition d'un privilège, car chacun peut
« exercer l'industrie des assurances sous la forme anonyme ou commanditaire, à ses
«
périls et risques, sans d'autre obligation que celle imposée par les lois et règlement*
i'
publics accessibles à tous les citoyens.
«
Ce ne serait pas môme au nom de l'Economie privée ou de la fortune de l'Etat:
« les
chiffres l'ont prouvé, la pratique l'affirme.
i Pénétrés de cette idée qu'en défendant nos intérêts privés nous restons fidèles
" à
la défense des intérêts généraux et des principes dont nous vous avons confié la
i garde, nous vous le répétons, citoyens représentants, nous demeurons sans crainte-
SALUT ET FRATERNITÉ.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 193
„
la plus imprescriptible de toutes. »
Actuellement, après onze années d'expérience, le Syndicat profes- '
et
La Chambre de commerce de Paris le sait bien. Répondant à la
„
demande d'avis contenue dans une circulaire de M. le Ministre du Com-
« merce et de l'Industrie en date du 30 mars 1895, cette Chambre, par
l( une très remarquable délibération du 26juin dernier, s'est ênergiquement
«
prononcée, aussi bien contre la proposition de créer le monopole fiscal
«
de l'assurance incendie, que contre tous les projets de loi dont le but
«
serait de substituer à l'initiative privée l'intervention plus ou moins
«
directe des fonctionnements publics et du budget de l'État (1).
tt La Chambre de commerce de Paris a appliqué ainsi et proclamé,
« une fois de plus, ses opinions sages et libérales. Bille a rappelé, avec une
«
sollicitude dont nous la remercions, l'émotion très vive qui, dans tous
«
les départements, a provoqué les véhémentes pétitions de nos agents
«
fondés de pouvoirs menacés de la perte de.leurs emplois et les pressantes
c
démarches individuelles qu'ils ont faites auprès des députés de leur
«
circonscription électorale.
te
Mais la Chambre de commerce a compris que les Compagnies et
et
leur personnel n'étaient pas seuls en cause.
« 2° En raison des frais considérables qui devront être exposés par l'État pour
iissurer le fonctionnement régulier des rouages multiples d'une Compagnie d'assu-
" l'iiuces, même en tenant compte du bénéfice résultant de la suppression des courtages
" eu commissions;
3° Par l'augmentation du nombre de sinistres provenant de mauvais risques,
•i que
" l'Etat serait tenu de garantir, en admettant le principe de l'assurance obligatoire ;
« 4° Par l'absence de réassurances qui, pratiquées avec discernement, atténuent,
" dans une certaine mesure, l'importance des sinistres supportés
par les Compagnies ;
« &° Par la perte certaine d'une somme de vingt millions encaissés sans frais par
" l'Etat, des Compagnies,
pour impôts, sans compter les ressources provenant des
trais de timbres et autres, entraînés par l'exploitation des Compagnies d'assurances;
Considérant qu'il y a tout intérêt, pour l'assuré, à traiter avec une Compagnie de
" su! choix,
avec laquelle il peut débattre les conditions de son assurance, discuter le
196 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L1 ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
ee
Se plaçant à un point de vue plus élevé, elle amis la question sur
ee son
véritable terrain; elle a montré qu'il s'agit d'un principe de liberté
et
dont le maintien n'intéresse pas seulement l'assurance, mais aussi
« toutes les autres
industries; chacune d'elles, en effet, peut être complo-
te
mise, un jour ou l'autre, soit par l'inexpérience de certains novateurs,
et
soit par les programmes du socialisme d'État.
ee
Pondant que la préoccupation du lendemain, née de la proposition
ee
Bourgeois (du Jura), agitait et mobilisait en quelque sorte, dans toute la
et
France, les 150,000 agents et auxiliaires des Compagnies à primes et
ee
des Sociétés mutuelles, presque toutes les Chambres de commerce,
«
inquiètes à leur tour de ces redoutables velléités de création d'impôt
« sous
prétexte de monopole d'assurance, prenaient, pour conjurer ce
ee
péril, des délibérations que M. le Ministre du Commerce a reçues.
ee
II faut savoir beaucoup de gré à M. le Ministre d'avoir, par sa cir-
ée
culaire du 30 mars dernier, consulté toutes les Chambres de commeiro
et en
France, car ainsi s'est produite l'imposante manifestation faite par
et ces
Chambres tant pour l'incendie que pour les autres branches d'assu-
ee rances :
Vie, Grêle, Accidents, contre le texte et l'exposé des motifs de
« la proposition Bourgeois (du Jura) et contre le projet Viger.
« ou d'objets
mobiliers dont l'évaluation originaire ne serait plus en rapport avec la
« prime demandée. »
En ce qui touche le projet Viger :
«
Considérant, quelle que soit la l'orme atténuée sous laquelle il est présenté, que
«
le projet de création de caisses d'assurances mutuelles agricoles n'offrirait aucun
« avantage à
l'agriculteur, en raison de la nature des risques à garantir qui se trou-
ée
vent inégalement répartis sur la surface du pays; que son adoption serait contraire
ii aux
intérêts des finances de l'État et qu'elle aurait les mômes conséquences, à l'égard
n des Compagnies et de l?ur nombreux personnel, que le projet Bourgeois;
«
Considérant que l'ingérence de l'autorité administrative aux différents degrés de
n la
hiérarchie, dans l'administration des caisses mutuelles agricoles, aurait pour
« conséquence de restreindre la liberté individuelle;
« Qu'elle priverait l'assuré de toute garantie de compétence, d'impartialité, dans
«
la fixation du taux des cotisations, la constatation des dommages et le règlement
«
des indemnités, qui seraient laissés à l'appréciation souveraine des Conseils d'adnfi-
(i
nistration chargés de In direction de ces caisses ;
ii
La Chambre de commerce de Paris émet le voeu que les projets Bourgeois et
«
Viger ne soient pas adoptés par le Parlement. »
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A
L'ÉTRANGER 197
ee
Entre les Syndicats professionnels rôgulière-
ARTICLE PREMIER. —
.'
ment constitués en vertu dé la loi du 21 mars 18S4, désignés ci-après,
«
savoir :
ee
1° Le Syndicat général des Compagnies d'Assurances à primes
«
fixes contre l'Incendie, 44, rue de Châteaudun ;
ee
2° Le Syndicat des Compagnies d'Assurances à primes fixes contre
tf
les Accidents, 23, rue de Londres ;
ee
Et les autres Syndicats qui pourront être ultérieurement admis
«
à adhérer aux présents statuts,
ee
II est établi, conformément aux prescriptions de l'article 5 de la loi
«
précitée, un groupe appelé :
ee
L'Union syndicale des Compagnies d'Assurances à primesfixes de
« toute nature.
« ART. 2. —
h'Union syndicale des Compagnies d'Assurances àpri-
« mes
fixes de toute nature a pour but de leur permettre de se concerter
«
librement pour tout ce qui concerne leurs intérêts économiques, indus-
« triels et commerciaux.
8 posent.
et
celui auquel il a succédé.
« Le renouvellement du Bureau a lieu tous les deux ans.
« président, soit d'office, soit sur la demande d'un des Syndicats adhé-
i rents.
« Le Bureau se réunit avant chaque séance pour en arrêter l'ordre
tt du jour qui,est inscrit sur les lettres de convocation.
« rances à pfirnes fixes de toute nature est à Paris, 44, rue de Chà-
« teaudun.
suivi leurs aînées de 1848 (1), elles ont défendu leurs droits et les
intérêts de leur industrie. On ne peut maintenant que souhaiter le triomphe
de leur cause qui est celui de la justice et du progrès social (1).
assurances par l'État. — Observations. Juin 1848 », signé par quatorze directeurs de
StH'iètés mutuelles, contient cette phrase :
"Quoi! des industriels, des hommes de capacité auront exposé et souvent
consommé leur fortune, consacré leurs veilles et leurs travaux à créer ou a orga-
' niser entre eux et leurs concitoyens une forme de garantie réciproque et tutôlaire
contre des périls communs; après des efforts inou'is et de nombreuses tentatives, ils
•
seront parvenus à se faire comprendre; et quand le moment de jouir du fruit de leurs
«
dépenses et de leurs fatigues sera arrivé, le Gouvernement viendra leur dire :
i'
La position est bonne et j'use de mon droit du plus fort pour vous on chasser et pour
' me l'approprier. » Et il croira justifier cette inqualifiable spoliation en alléguant pour
" excuse
le profit qu'il espère en tirer! Et ce sont les ministres d'une République
«
instituée sous la devise de Liberté, Égalité, Fraternité qui, en son nom, proclament
cette morale I A ce compte et avec de tels dogmes, il n'y a pas une exploitation
•
industrielle, pas un établissement en France dont les intéressés ne doivent
" trembler I »
(1) Les directeurs des Sociétés d'assurances mutuelles agricoles viennent de
suivre l'exemple donné par l'Union syndicale des Compagnies à primes et constituent
un nouveau groupe professionnel.
Actuellement, nous laissons le Sénat aux prises avec les accidents du travail.
/
Quant à la proposition Bourgeois (du Jura), elle a été rejetée par la Commission
chargée d'en étudier la possibilité. Les autres projets ont disparu de l'ordre du jour
des Chambres.
(2) L'enseignement de l'assurance a donné lieu sur les rapports de .MM. Maingie
ei Georges Hamon à une discussion très intéressante au Congrès des actuaires de
Unixelles en septembre 1895.
MM. Léon Marie, Tarbouriech, Maingie, G. Hanoon, Duboisdenghein et Mahillon
0ll! pris part aux débats. M. Vellut a donné lecture d'une communication sur l'encou-
•'".-•e.'mont de l'assurancetel qu'il le souhaite dans les écoles de Belgique.(Voir page 93.)
200 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
Aussitôt les études achevées, il entre, soit dans la vie active des
affaires, soit dans l'administration ; ou bien il embrasse une carrière
libérale. Ici ou là, il est dans cette existence consciente qui fait les hom-
mes, qui leur apprend les charges, les devoirs et les responsabilités
qu'ils auront à remplir vis-à-vis d'eux-mêmes, de leur famille, de la
société ; une fois dans le tourbillon de la vie, le jeune homme ne peut en
sortir; s'il ne sait se diriger, il succombera et ajoutera un nom de plus à
la liste des victimes.
C'est, justement, pour éviter de ces surprises inquiétantes et même
déroutantes, qu'il faut élargir le plus possible le cadre des études scolaires
et initier le jeune homme aux sciences nouvelles, comme il est pénétré
des sciences anciennes.
L'Assurance est une science sociale de la dernière heure, et, pour ce
motif, elle doit être enseignée à la jeunesse des écoles.
C'est, sans aucun doute, sous l'impression qu'il existait, en effet, une
lacune à combler dans l'enseignement commercial, et guidés par un
esprit élevé, progressif et libéral, que M. le Directeur et le Conseil d'ad-
ministration de l'Institut commercial de Paris ont ouvert, en 1886, un
cours hebdomadaire d'assurances.
M. G. Hamon en a été nommé titulaire. En 1893, son professorat a
été étendu aux élèves des classes normales supérieures et agréé par
arrêté de M. le Ministre du Commerce et de l'Industrie.
L'Institut commercial de Paris est reconnu par l'État ; son diplôme
supérieur donne droit, à la dispense de deux années de service militaire.
Au sortir de l'école, les élèves sont placés par les soins et sous le
patronage du Conseil d'administration, de la direction et de deux cents
actionnaires, fondateurs de l'Institut.
Afin d'encourager cette étude de l'assurance dans une école supé-
rieure de commerce, MM. les Directeurs des Compagnies d'assurances
françaises et européennes fonctionnant en France accordent, chaque
année, trois bourses d'études de 300 francs chacune aux fils d'employés
d'assurances, et, à leur défaut, aux élèves les plus méritants.
Des prix sont également donnés aux lauréats du cours d'assu-
rances.
Déjà un certain nombre d'élèves de l'Institut commercial de Paris
ont été acceptés, à leur sortie, comme employés dans les Compagnies
d'assurances.
Les Compagnies donatrices sont les suivantes :
Aigle, incendie et vie — Abeille, vie et incendie, accidents et grêle —
Bâloise — Compagnie d'Assurances Générales, vie et incendie —
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 201
«
Couus n'ALGÈBRE PRATIQUE, le mardi et le samedi de 5 à 6 heures
du soir. — M. Aimé Jay, ancien élève de l'École polytechnique, employé
à la Compagnie d'assurances contre l'incendie la Confiance, enseignera
les éléments de l'algèbre, le calcul logarithmique et la théorie élémen-
taire des annuités certaines et viagères.
« Pour
suivre ce cours, qui commencera le mardi 20 novembre 1872,
il suffit d'être familiarisé avec les opérations de l'arithmétique élémen-
taire.
«
COURS D'OPÉRATIONS FINANCIÈRES ET VIAGÈRES, le lundi de 5 à 6 heu-
res du soir. — M. Marc Achard, ancien élève de l'École polytechnique,
actuaire de la Compagnie d'assurances sur la vie le Soleil, enseignera
la théorie des annuités, celle des emprunts publics et des assurances
sur la vie.
«.
Pour suivre ce cours, qui commencera le lundi 2 décembre, il est
indispensable de posséder les notions élémentaires de l'algèbre y com-
pris la résolution des équations du premier degré à une et deux incon-
c nues.
«
COURS OE COMPTABILITÉ, le mercredi de 5 à 7 heures du soir. —
M. Joseph Barré, professeur à l'Ecole supérieure de commerce et au
collège Chaptal, fera des conférences sur les principes généraux de la
comptabilité et leur application aux opérations des Institutions de crédit,
des Compagnies d'assurances et de chemins de fer, ainsi qu'au budget
des Villes et de l'État.
« Ce cours commencera le
mercredi 27 novembre 1872.
«
COURS DE CALCUL DES PROBABILITÉS, le vendredi de 5 à 6 heures du
soir. — M. Hermann Laurent, ancien élève et répétiteur à l'Ecole poly-
«
lechnique, actuaire de la Compagnie d'assurances V Union, enseignera
les éléments du calcul des probabilités et leur application à la résolution
<
des problèmes les plus importants de la Finance et des Assurances sur
«
la vie.
« Ce cours commencera le 29 novembre 1872.
« CONFÉRENCES INDUSTRIELLES ET KINANCIÈRES, le jeudi de 5 à 6 heu-
1 ; es du soir.
— MM. Emile Dormoy, ingénieur des Mines et Armand
" Demongeot, ancien élève de l'Ecole polytechnique et Maître des re-
1 luêtes au Conseil d'Etat, feront clés conférences. Les jours et les sujets
(1) En 1895-96 ce cours est l'ait par M. Cohen avec lo programme suivant :
Principes fondamentaux du calcul des probabilités.— Tables do mortalité.—Déter-
"ùnation des annuités viagères. Étude des principales combinaisons en usage dans
—
lus Compagnies.— Calcul des primes.
— Réserves.— Inventaires.
206 HISTOIRE GÉNÉRALE nE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
peut s'en passer. Ces agents sont la soude et la potasse, l'acide sull'uii-
que, l'acide chlorhydrique et les chlorures décolorants.
Ce sont ces corps et leurs dérivés qu'il a étudiés successivement
dans ses leçons, en décrivant leurs propriétés, leur mode de fabrication,
leurs applications industrielles., enfin les dangers d'incendie qu'ils pré-
sentent et leur équivalence en primes.
Ce cours préliminaire a fourni aux nombreux auditeurs de M. Can-
di ani les notions nécessaires pour suivre avec profit le cours qu'il fuit
en J1896 sur les autres industries formant le gros du portefeuille
industriel des Compagnies, savoir : les industries traitant les hydro-
carbures, les alcools, la cellulose, les matières sucrées, les matières
tannantes et colorantes, les corps gras, les matières animales, les
matières textiles, etc.
Les élèves assureurs ont été ainsi mis à môme de connaître les pro-
cédés les plus modernes en usage et la nature des matières traitées dans
les différentes industries qu'ils auront à assurer et à vérifier, ainsi que les
dangers d'incendiequ'elles présentent ; et ils pourront, dès lors, en connais-
sance de cause, prescrire dans chaque police industrielle les mesures
aptes à prévenir les incendies ou à en atténuer grandement l'impor-
tance.
Ce sont ces mesures qui constituent la sauvegarde de l'assureur et
aussi (par un abaissement notable des primes résultant de la diminution
des sinistres) de la masse des assurés, i
Le cours d'assurances contre l'incendie professé par M. Paumier a
eu pour but de vulgariser, dans la limite du possible, l'étude de cette
branche d'assurance.
L'assurance contre l'incendie, en effet, si utile et rendant tant de
services au public, est, en général, ignorée dé lui. Sauf quelques per-
sonnes qui font de son étude leur spécialité et leur métier, le plus grand
nombre des assurés connaissent peu ou pas les conditions générales des
polices qu'ils ont signées. Aussi M. Paumier a-t-il commencé tout d'abord
par prouver que l'étude de l'assurance contre l'incendie est une science
indispensable à tous, se rattachant par des liens étroits à l'étude do
l'Economie politique.
Il a démontré que, avant de rechercher de quelles façons devait
s'opérer le développement des richesses, il fallait d'abord chercher les
moyens de conserver celles déjà acquises ; se garantir, si possible,
contre certains fléaux, tels que l'incendie, le feu du ciel, etc., non seule-
ment en prenant toutes les précautions pouvant servir à les éviter, mais
encore en faisant, pour .en supporter aisément le choc, une assurance,
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 209
pour être valable et remplir réellement son but, doit être établie confor-
mément aux articles 1108 etsuivants du Gode civil, c'est-à-dire réunir les
quatre conditions essentielles pour la validité de toute convention, qui
sont :
1" Le consentement de la partie qui s'oblige;
2° Sa capacité de contracter;
3" Un objet certain qui forme la matière de l'engagement ;
4" Une cause licite dans l'obligation.
Suivant pas à pas le Code civil, M. Paumier a prouvé que la jurispru-
dence en la matière confirmait les principes généraux du droit. Il s'est
surtout attaché à montrer que, si certains assurés pouvaient faire faire
annuler leurs contrats ne remplissant pas ces conditions, les Compagnies,
de leur côté, pouvaient reconventionnellement réclamer des dommages-
intérêts aux signataires des polices, conformément à l'article 1382; lors-
qu'elles parvenaient à établir qu'elles avaient subi un dommage, et que
les assurés les avaient trompées tant sur leur capacité que sur les qualités
on vertu desquelles ils agissaient.
La deuxième partie de ces leçons a eu pour but d'examiner les droits
et obligations réciproques de l'assureur et de l'assuré :
D'une part, l'assuré s'oblige à verser annuellement une prime for-
mant le prix delà garantie qui lui est offerte.
D'autre part, l'assureur s'engage à indemniser l'assuré de toutes
les pertes matérielles qu'il pourrait avoir à supporter en cas de
sinistre.
Le payement de la prime n'est pas la seule obligation qui soit imposée
a l'assuré ; c'est, évidemment, la principale ; mais il est certaines décla-
mations qu'il doit faire et qui sont mentionnées dans les conditions géné-
rales des polices. Ces conditions, qui forment comme une sorte de
législation coutumiôre des Compagnies, ont été successivement passées
210 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
en revue, tant au point de vue du droit qu'au point de vue de leur utilii,-.
dans l'intérêt des Compagnies.
La question des sinistres a été également l'objet d'une étude ttvs
approfondie. M. Paumier a indiqué quelles étaient les opérations préli-
minaires à toute expertise; comment se faisait une expertise ; quoi-;
étaient les éléments dont les experts devaient s'entourer pour évaluer les
dommages; dequelle manière, enfin, s'opérait le règlement de l'indemnili
En traitant cette dernière question, il a été amené à parler de la loi du
19 février 1889 dont il a fait voir les inconvénients et les obscurités. Il a con-
sacré plusieurs leçons à la question des recours : recours locatifs, recours
des voisins, recours dos locataires contre le propriétaire, etc., sans négli-
ger de parler des clauses de subrogation, permettant, dans certains cas,
à l'assureur d'exercer les droits de l'assuré.
Commençant la troisième partie de son cours, M. Paumier a fait nue
étude juridique des cas où l'assurance est suspendue, c'est-à-dire ou
l'assuré est déchu de tout droit à une indemnité. Il a fait savoir que, pour
forcer l'assuré à exécuter strictement le contrat, à payer ses primes en
temps utile, à faire les déclarations d'usage si utiles à l'assureur qui veut
avoir une opinion exacte des risques, il était nécessaire d'établir une
pénalité; que celte pénalité était tout indiquée dans la suspension de l'assu-
rance, suspension qui, dans la pratique, n'a lieu que par voie d'exception
invoquée par l'assureur après le sinistre, alors qu'on lui réclame le
payement de l'indemnité.
Enfin, M. Paumier a indiqué de quelle manière prenait fin le contrat
d'assurance contre l'incendie et il a terminé son cours par l'examen des
différentes caisses do retraite instituées par les Compagnies en faveur
dos employés.
Les autres cours portent. — Assurances sociales: M. Jules Arboux,
Secrétaire général de la Ligue Nationale de la Prévoyance et de ht
Mutualité.
Assurances mutuelles. — Caisses de retraites. — Caisses d'épargne.
— Caisse de la Vieillesse.— Sociétés de Secours mutuels.— Institutions
de prévoyance. — Rentes viagères.
Assurances contre les accidents : M. Duhamel.
Généralités. — Aperçu historique et statistique. — Divisions : 1°
Assurances contre les accidents des chevaux et voitures : leurs divers
contrats, tarifs; conditions générales et particulières des polices; droits
et obligations respectifs de l'assureur et de l'assuré ; 2° Assurances col-
lectives; tarifs; conditions générales et particulières des polices; droits
• et obligations respectifs de l'assureur et de l'assuré; législation ; 3° Assu-
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 211
«
Étude des lois ouvrières :
« 1.
Loi du 21 juillet 1891 instituant la Caisse de prévoyance et de
a secours en faveur des victimes des accidents du travail.
« 2. Loi du 23 juin 1894 portant revision de la loi du 5 août 1851 sur
«
les sociétés mutuellistes.
« 3. Loi du 21 juin 1894 créant une caisse d'assurance à la Caisse
« générale d'épargne.
« 4. Loi du 27 novembre 1891 sur l'assistance publique.
« 5.
Loi du 27 novembre 1891 sur l'assistance médicale gratuite.
« (5.
Lois du 9 août 1889 et du 28 juillet 1893 sur les habitations
« ouvrières »
La France est donc la première puissance (1) qui ait introduit l'assu-
rance dans le programme des écoles; mais il faut convenir que l'Autriche
a été extrêmement pratique en créant une école professionnelle
d'assureurs.
Ici, en effet, se pose une grave et délicate question : celle du
recrutement des employés d'assurances. S'il est bon, utile, social de
faire des prosélytes, des disciples de l'assurance, de fertiliser par son
(1) En 1801, dix ans avant les premiers cours de la mairie Drouot, avant ceux
professés à l'Institut Commercial do Paris, le Journal des Assurances ouvre dans sos
colonnes — sur la demande do ses abonnés — un cours pratique d'Assurances appuie
à reposer sur le programme suivant :
TITRE PREMIER : Assurances contre l'incendie. — I. L'Assurance. — Ce qu'elle est
ce qu'elle a été, ce qu'elle sera. — L'Equité. — Le Droit. — L'Egalité. — Du capital
social. — Des voeux des Conseils généraux.
IL L'Agent d'assurance. — Nature, but de sa mission. — Sa profession comparée
avec bien d'autres. — Quels sont, à ce point de vue, ceux qui pourraient abuser do la
crédulité publique quand, au contraire, l'Assurance véritable fait toujours sentir sa
bienfaisante influence. — Curieuse statistique.
III. De la Compagnie que représentent les Agents. — Examen important à faire.—
Acceptation de mandat de diverses espèces d'assureurs.
IV. Obligations rigoureuses de l'Agent envers l'institution qu'il représente et aussi
envers ses mandants. — Droits de l'Agent vis-à-vis de ses mandants. — Révocation. —
Dommages-intérêts.
V. Devoirs do l'Agent envers le public. — Zèle. — Probité. — Savoir.
VI. De la clientèle. — Moyens honorables de la conquérir. — Abus. —
Responsabilité.
VII. Matière du contrat. — Risques à déterminer. — Divers risques.
VIII. La Police. — Los Tribunaux. — La loi sur l'Assurance.
IX. Régies essentielles du contrat. — Des tarifs et des conditions progressives '.le
l'Assurance. — Excès de mandat. — Responsabilité.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 215
étude les couches des assurés futurs, il est indispensable de faire des
assureurs.
Nous n'ignorons pas qu'il existe, dans les Compagnies, un ensei-
gnement méthodique parfait, et que l'employé, dont la vocation ou les
aptitudes se révèlent, a la faculté de suivre le mécanisme et le fonction-
nement de chaque service jusqu'au jour où, suffisamment instruit, il est
nommé titulaire d'un poste convoité.
Ce qu'il manque aux Compagnies, ce sont les employés de carrière
ayant, à leur sortie de l'école, du lycée, suivi les cours d'assurances dans
un institut, comme on suit les cours divers dans les autres facultés.
En France, quelques grandes Compagnies recrutent leur personnel
dans les écoles professionnelles, telles que les Hautes Etudes, l'Institut
Commercial, l'École de commerce, Turgol : avec quel intérêt ne
suivraient-elles pas la création d'une Faculté d'assurances, fonctionnant
à côté de ces institutions, et complétant les études qu'il convient à de
futurs assureurs !
Alors, l'enseignement de l'assurance serait intégral, tant au point de
vue de l'étude scolaire que sous le rapport professionnel (1).
des futurs Congrès n'a pas été reçue avec plus de succès que les précé-
dentes propositions de ce genre.
En 1872 cependant la Compagnie d'assurances de Volga prend l'initia-
tive d'un Congrès d'assurances, la presse autrichienne et allemande un
accueille favorablement l'ouverture qui est encore à ouvrir (1).
En 1890, l'auteur de cet ouvrage, ébloui sans doute par l'apothéose
de 1889 et ses infinis Congrès internationaux, dresse tout un plan
de Congrès et s'exprime ainsi dans un article de son journal (2) :
«
Organisez l'assistance de toute manière, par les Sociétés de secours
«
mutuels, les caisses de retraite, l'assurance. Prenez l'initiative, sinon
« ces réformes s'opéreront d'elles-mêmes ou par le commandement do
«
la loi ; vous aurez la mauvaise grâce du refus et l'amertume de la
« défaite. »
«
C'est dans un but exclusif de progrès que l'idée est venue à
« M. Hamon de réunir en Congrès les diverses parties du monde assu-
reur : vie, incendie, marine, accidents, grêle, bétail, afin d'en augmenter
les connaissances techniques par l'étude en commun, et de rechercher
les moyens les plus efficaces et les plus rapides de vulgarisation de
chacune des branches d'assurances.
«
L'idée d'un Congrès d'assurances n'est cependant pas nouvelle, car
depuis 1880 les assureurs américains tiennent un meeting annuel dans
lequel d'importantes et intéressantes questions sont agitées. — Elles
portent notamment sur les taxes, impôts, patentes, commissions. Des
études portent également sur l'histoire de l'assurance et de la
police d'assurance, sur les assurances hasardeuses, sur la jurispru-
;
dence.
«
Dans le premier Congrès des assureurs incendie tenu en 1880 à
New-York, 108 Compagnies étaient représentées. 20 appartenaient aux
États de l'Est, 37 à la ville de New-York et à l'État de New-York, 7 à
«
l'Étal de Pensylvanie, 6 à l'État de New-.lersey, 11 aux États de l'Ouest,
5 aux Etats du Sud et 22 à des Etats européens.
« Les résultats obtenus depuis ce premier meeting ont été considéra-
blés. Les conditions d'assurances, soumises aux lois spéciales à
chaque Etat, et dès lors différentes les unes des autres, ont été unifiées.
Les taxes et autres dispositions fiscales fixées par les Etats et les auto-
rités locales ont été modifiées. Les tarifs ont été revisés et appliqués
' d'une manière plus étudiée et plus libérale. Par suite il s'en est suivi
* une
augmentation toujours croissante dans la production.
« Nous devons donc prendre exemple sur ce qui se passe de l'autre
-
côté de l'Atlantique, bien que les résultats que nous devons attendre
du Congrès do 1891 ne puissent être identiquement les mêmes que ceux
précités, les Compagnies d'assurances européennes ne se trouvant pas,
sur certains points et cas, dans les mêmes conditions que les Compa-
gnies américaines.
« Nous n'avons à retenir des meetings tenus par ces dernières que
•
diverses questions inhérentes à notre situation et à nos moeurs. Mais
nous devons y ajouter l'étude des moyens propres à enrayer les ten-
dances parlementaires, et l'action des Chambres syndicales ou corpo-
ratives.
« En effet, les Compagnies d'assurances de toute nature ne sont-
elles pas souvent menacées dans leur fonctionnement comme dans leur
développement, voire même dans leur existence, par les agissements
le certaines personnalités du monde parlementaire avides de réclame,
comme par ceux de diverses chambres syndicales industrielles ou
' ouvrières ?
17
218 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L*ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
«
La première réunion des rapporteurs du Congrès international des
« assurances a eu lieu le jeudi 27 novembre.
« M. Georges
Hamon a rendu compte des résultats acquis et il a été
« reconnu que les éléments réunis étaient suffisants pour mener à bien
« l'oeuvre entreprise.
« Après échange d'idées sur la
situation actuelle de l'assurance, siltia-
« lion délicate en raison des projets très importants à l'étude dans les
«
Compagnies françaises et afin de ne pas entraver l'action de ces der-
<r
nières en traitant parallèlement des questions pouvant être analogues,
" M. Hamon a proposé l'ajournement du Congrès.
« Un des honorables rapporteurs a fait remarquer que certains tra-
». vaux préparés en vue du Congrès étaient en voie d'achèvement et qu'il
« serait utile dans l'intérêt de l'assurance de conserver l'autonomie du
« comité rapporteur et d'organisation, en réunissant en un volume les
« travaux élaborés par chacun des membres.
« Ces deux propositions de M. Hamon et de M. Lefort, avocat au Con-
«
seil d'État et à la Cour de Cassation, ont été adoptées par le Comité.
« Donc, le Congrès est
ajourné, mais ses éléments lui restent.
« Le
Comité des membres rapporteurs et d'organisation, chargé
<
d'élaborer des rapports qui seront publiés, conserve son autonomie (!)•
Voici les noms des collaborateurs avec les questions qu'ils ont résolu d'étudier:
(1)
M. Bécourt #, publiciste (question réservée). Béziat d'Audiborl, actuaire : lcs
réformes à introduire dans l'assurance sur la vie au point de vue technique; M. I'"""
HISTOIRE OÉNÊRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 219
a son histoire représentée avec ses polices distinctes, ses imprimés, ses
l'.-gles, ses comptes, ses décisions, sa législation, ses finances, ses
méthodes d'établir les primes, personnelles ou de Compagnies, avec l'ac-
tif, le passif et la carrière des Compagnies. Enfin chaque Compagnie
h>cale ou étrangère qui a fait son apparition à Philadelphie dans l'espace
do ces deux siècles y est consignée.
Détachons encore de l'histoire de l'assurance américaine cette note
relative à la création de deux Compagnies d'assurances contre l'incendie
fondées en 1752 à Philadelphie. La première de ces deux centenaires se
nomme la Main dans la Main (Hand in Hand) voici, d'après un
recueil américain, dans quelles circonstances elle a été fondée :
«
Ce fut la Pennsylvania Gazette, dont Benjamin Franklin était un
-
des directeurs, qui fit un appel aux souscripteurs, dans les termes sui-
vants : Toutes personnes, désireuses de souscrire aune société d'assu-
» rances
contre les incendies de la ville ou de ses environs, sont priées
de se présenter au tribunal le 7 de chaque mois où on s'occupera de
recevoir leurs souscriptions. De nombreux souscripteurs répondirent à
cet appel : James Hilton, lieutenant gouverneur de la Pennsylvanie,
"
signa le premier et Benjamin Franklin le second. Benjamin Franklin
-
fut nommé en tête des directeurs de la Compagnie. Le sceau de la
i Compagnie, qui représentait quatre mains s'ôtreignant, fut l'origine de
« son nom.
Comme les maisons qui étaient bordées d'arbres verts n'étaient
« pas assurées par
la Compagnie, une autre Société se forma sous le nom
o
de Green Trce « l'Arbre vert ». Cette dernière prit les risques refusés
« par
Y Hand in Hand. On n'a jamais pu s'expliquer cette prohibition des
"
arbres; les uns disent que c'était parce qu'ils empêchaient d'approcher
des maisons en feu, les autres parce qu'ils attiraient l'électricité.
« Les deux
vieilles Compagnies ont prospéré, Y Hand in Hand avait,
' au commencement
de 1892, un actif de 18,500,000 francs et la Green
»
'lree 9,500,000 francs, leur principal passif étant les risques à payer par
suite de sinistres à venir. »
« non seulement par son fait, mais encore par sa négligence ou son
«
imprudence. »
Ainsi, ce n'est pas seulement le fait même d'avoir causé un préjudice
qui oblige l'auteur à la réparation ou à une indemnité, mais encore l'im-
prudence et la négligence qui ont provoqué le dommage.
Un chasseur qui blesse un passant, une personne qui en renverse
une autre, -un cocher qui écrase quelqu'un avec sa voiture sont autant de
faits qui entraînent la responsabilité de leurs auteurs.
Un maître donne un ordre dont l'exécution amène un accident; un
locataire pose un pot de Heurs sur sa fenêtre ou laisse une bougie allumée
près d'une tenture, et en son absence, le pot de Heur tombe sur la tête
d'un passant, labougieallumeun incendie ; ces faits, quoique indirectement
causés par la personne, engagent la responsabilité de cette dernière, parce
qu'ils sont dus à son imprudence et à sa négligence.
Ces principes ont donné lieu, de la part de divers tribunaux, à des
jugements et arrêts intéressants que relatent divers recueils de jurispru-
dence et que nous allons résumer en quelques mots.
•
Le concessionnaire d'une carrière ou d'une mine doit réparer les
dommages causés par son exploitation aux propriétaires des constructions
élevées sur la surface du sol exploité avant ou depuis la concession. Celle
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 225
obligation existe même lorsque l'exploitation est faite suivant les règles de
l'art et conformément aux lois en vigueur.
Il en est de même pour les établissements insalubres, dangereux ou
incommodes. On sait que ceux-ci ne peuvent être créés sans une autorisa-
tion spéciale. Quand ces établissements causent aux voisins un préjudice
niicloanque, ces derniers ont le droit de réclamer des dommages-intérêts.
I,o même droit existe, à plus forte raison, pour les voisins d'un établisse-
ment quelconque qui n'entre pas dans la catégorie des établissement insa-
lubres, mais qui occasionne un bruit gênant ou une odeur désagréable.
Les médecins et les notaires sont soumis également à des responsa-
bilités qu'il n'est pas inutile de signaler.
Les articles 1382 et 1383 sont applicables au médecin qui abandon-
nerait un malade après lui avoir donné un remède dangereux, ou lui
avoir fait, pendant une opération, une blessure qui mettrait sa vie en
danger ou aggraverait son mal. Ces articles sont applicables également
ans. médecins qui commettraient dans leur art des fautes résultant de
leur négligence par rapport aux règles générales de la médecine et du
bon sens; mais cette responsabilité cesse, lorsque le juge est obligé d'en
arriver à l'examen des théories médicales ou de provoquer des discus-
sions scientifiques. On comprendra cette réserve; dans ce dernier cas,en
effet, ce n'est plus le médecin qui est coupable, mais la médecine elle-même.
Quant aux notaires, ils ne sont responsables des formalités nécessai-
res pour la conservation des droits de leurs clients qu'autant qu'ils ont été
chargés par ceux-ci de remplir ces formalités et des suites des opérations
qui leur sont confiées.
Un notaire est responsable des suites d'un placement de fonds dont
il a reçu l'acte, lorsqu'il a agi
non seulement comme notaire, mais
encore comme mandataire ou comme negotiorum gestor.
L'article 1384 du Gode civil est ainsi conçu : On est responsable, non
seulement du dommage que l'on cause par son propre fait, mais encore
de celui qui est causé par le fait des personnes dont
on doit répondre ou
que l'on a sous sa garde. Le père, et la mère après le décès du mari,
*<>nl responsables des dommages causés par leurs enfants mineurs
habitant avec'eux; les maîtres et les commettants, du dommage causé
par leurs domestiques et préposés dans les fonctions auxquelles ils les
0i'[ employés ; les instituteurs et les artisans, du dommage causé par leurs
éf-ves et apprentis pendant le temps qu'ils sont sous leur surveillance.
I' responsabilité ci-dessus a lieu, à moins que les père et mère, ins-
1
«
La Compagnie asssure les cautionnements
AiiTtci.K I'RKMIUIÏ. —
.
versés entre les mains de l'État ou des Administrations publiques,
.
contre toutes retenues pratiquées par eux en vertu de leur privilège de
premier ordre établi par la loi.
« Elle n'assure pas contre les retenues pour faits antérieurs à la date
de la présente police.
«
ART. 2. — Si ultérieurement le cautionnement assuré est affecté à
<•
qui lui ont été remises à titre de simple dépôt. Les vols au cautionnement sont
«
devenus très fréquents.
"
On a pensé en Angleterre que le système de l'assurance pourrait être utilise
" dans la circonstance. Etant donné un nombre d'employés sur lesquels une Compa-
" gnie, spécialement outillée pour cela, a pris des renseignements, il n'y en a qu'une
"
proportion, qui a pu être rétablie après un temps assez, long d'expérience, qui maii-
« que
à l'honnête. Cette proportion représente un aléa de... qui, réparti sur l'onsem-
• ble, se traduit par une primj de... par tête et par centaine ou millier de francs.
« L'expérience a été
faite en Angleterre et elle va réussi. Elle y a si bien réusai
" que des Compagnies concurrentes se sont formées à la suite du succès do la
«
première. 11 n'est pas do meilleure preuve de ce succès et, par suite, de l'utilité que
" la création de ces entreprises concurrentes.
« M.
Smyth, qui a pris part, dans son pays, à la création de la première Compa-
«
gnie, de celle dont le succès a amené la naissance des autres, et qui, maintenant.
>
vit en France, voudrait introduire chez nous ce qui a réussi de l'autre côté de la
«
Manche, et il nous a saisi, à titre purement consultatif, bien entendu, de son idée.
•
Il nous a demandé si nous pensions que le système pourrait être introduit en
••
France.
« La
question, ainsi posée, est éminemment délicate. Sans doute chacun de nous
« peut se demander : « Si une semblable Compagnie se fondait, qu'elle présentât, ollo-
i-
môme, des garanties de solvabilité et de bonne administration, aurais-je recours à
«
elle ? » Mais il y a une différence entre une opinion sur l'idée en soi et une adhésion
>
effective, et tel, qui étant complètement désintéressé, pourrait dire : « Pom-
" quoi pas ? » Bans doute hésiterait au moment de réaliser la chose; tel, au
"
contraire, qui répondrait du promier mouvement: « Jamais » serait capable, sous
1
'.
l'empire de certaines circonstances, de devenir un client de la nouvelle entreprise.
a II
n'y a donc, à mon avis, possibilité d'exprimer d'autre opinion que colle-c :
« Sans doute, la combinaison est ingénieuse, elle devrait réussir en Frpnce comme
«
ailleurs. Cependant, le fonctionnementseul peut répondre à la question posée. »
•i
Le caractère français a pour base... en matière commerciale, la prudence, trop
«
de prudence même; nous en avons la preuve par les nombreuses plaiutes que nous
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A I.'ÉTRANGER 231
c
d'en donner avis au plus tard dans les vingt jours. Cet avis doit être
transmis au siège social de la Compagnie et par lettre recommandée.
,
« A
défaut d'avoir transmis l'avis ci-dessus dans le délai prescrit,
,
l'assuré est de plein droit débiteur, envers la Compagnie, de tout le
«
préjudice que l'absence d'avis fait éprouver à celle-ci et le montant de
ce préjudice sera déduit, par privilège, des sommes dues par la Com-
pagnie.
«
ART. 5. — L'assurance, ne pouvant être, pour l'assuré, une cause
quelconque de bénéfice, l'indemnité doit représenter exactement, mais
»
uniquement, le dommage matériel ; elle ne peut, en aucun cas, être
,
supérieure à la somme assurée comprenant le principal et les intérêts.
« ART. 6. — Le
dommage dû est payable dans les trente jours de la
remise des pièces suivantes :
entendons formuler chaque jour sur notre manque d'esprit d'initiative, qui fait que
nos rivaux, les Anglais et les Allemands en particulier, nous enlèvent nos débou-
chés extérieurs et nous empêchent de nous en créer de nouveaux. Nous sommes moins
hardis que nos rivaux, moins novateurs; si, nonobstant ce défaut, la nation française
est une des nations les plus riches du monde, cela tient à son énorme esprit d'épar-
imo. Suivant une expression que j'ai entendu formuler plusieurs fois par des hommes
ayant voyagé ot observé, l'Anglais et l'Américain s'enrichissent en gagnant plus, le
Français en dépensant moins ».
«
C'est le manque de hardiesse, cette crainte de la nouveauté qu'il faut faire
entrer en ligne à propos du projet de M. Smyth; notre caractère national étant ainsi,
il faut nous prendre tels que nous sommes.
«
M. Smyth, nous avons pu nous en rendre compte à la Chambre comme dans la
commission, possède admirablement son sujet ; homme d'expérience, comme la plu-
part de ses compatriotes, il connaît tous les détails de l'entreprise qu'il projette; il
sait ce qui est possible et ce qui ne l'est pas, au point de vue de l'humanité en géné-
ral ; il n'igore aucune des garanties que l'entreprise devrait présenter pour inspirer
confiance, et nous avons été frappés par le lucide exposé qu'il nous a fait ainsi que
par la manière dont il a répondu à toutes nos questions.
" Nous ne pouvons donc que lui souhaiter bonne chance dans l'intérêt général,
s'il réalise son projet ; mais, pour los raisons que nous venons de vous exposer,
nous ne saurions prendre mémo une responsabilité morale, et nous ne pouvons que
•
répéter : l'expérience seule peut dire si cet ingénieux système est praticable en
l'Yance. Il en coûte à votre rapporteur, dont la crainte des nouveautés n'est pas le
caractère dominant, de tenir ce langage ; mais les objections qu'a rencontrées
M. Smyth dans la commission m'ont amené à partager sur ce point l'opinion de
mes collègues. »
M. Alfred Smyth, membre de la Chambre de commerce anglaise et des Chambres
syndicales françaises, est l'auteur d'un projet de Compagnie anonyme d'assurances
P'iur les emplois de conllance. La Garantie Commerciale devait être le titre de la
S'X'iôté projetée.— M. Smyth a exposé ses idées en brochures éditées par la Librairie
ll;,s Assurances.
232 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
«
police, dans tous ses droits, actions et recours, nul réservé ni excepté.
«
11 est tenu de remettre cette subrogation contre le payement do
*
l'indemnité, dans la forme et avec les titres établissant ses droits, le
« tout aux frais de la Compagnie.
« ART. 9. — Cette police est transmissible, soit par avenant, soit par
«
endossement.
« La
cession doit être notifiée à la Compagnie par lettre recoin-
«
mandée ou exploit judiciaire; la Compagnie traitera valablement avec
«
!o dernier titulaire, tant qu'elle n'aura pas reçu cette notification.
« ART. 10. — Toutes les contestations entre la Compagnie et l'assuré
« sur les dispositions de la police seront soumises aux tribunaux. »
En 1889, en Allemagne, est constituée la Fides, première Compagnie
allemande pour l'assurance de cautionnements.
Le capital est de 1,000,000 de marks, dont un quart versé.
Les fondateurs sont tous des notabilités politiques ou financières de
l'Allemagne (1).
La dernière création d'assurance garantie qu'on ait à enregistrer a
pris le titre de « Caisse franco-néerlandaise de cautionnement ». Son
fondateur est M. Van Lier, consul général des Pays-Bas à Paris.
Voici la composition du Conseil :
(1)
MM. Herbig (Robert), de la firme Friedrich-Siemens et C°, conseiller municipal n
Berlin ; Hobrecht (Hoinrich), négociant, président de la Deutsche-Ueassurance île
Francfort, administrateur de la Deutsche Genossenschaftsbank, etc., etc., à Francli"'
1
(l) La Compagnie anglaise « The Fine art and General insurance Company,
•
amited » assure par polices incontestables le vol, l'incendie, le cautionnement ot les
"-'livres d'art. Cette Société fonctionne eu Franco et en Belgique.
18
234 HISTOIRE GÉNÉRALE DE 1,'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
lavements, la Compagnie paye en son lieu et place, mais il faut que la police ait déjà
drux années d'existenco. En 1869 le Teutonia Association of Policg holders garantis-
sait à ses sociétaires en cas de maladie ou d'incapacité de travail le payement de leurs
primes aux Compagnies auxquelles ils étaient assurés (voir plus loin Assurance
'•omplémentaire).
En 1894, en Angleterre, est inaugurée une nouvelle branche d'assurances. Moyen-
nant une prime annuelle, calculée à un taux déterminé, une Compagnie d'assurances
S-'irantit les obligations des emprunts de Sociétés industrielles, ainsi que les intérêts
'tu ces mômes obligations.
236 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
L'assurance des émissions est signalée à Londres vers 1893; elle esc conrue
(1)
par un syndicat formé de cinq Compagnies d'assurances avec l'objet suivant :
Lorsqu'une Société voudra faire une émission, la Compagnie l'Assurance de*
Émissions garantira, moyennant une prime : 1° Aux souscripteurs, .quoi qu'il arriva,
leur capital versé et à verser et les intérêts promis; 2° A la Société qui fait l'émission,
la souscription de tous les titres à émettre. Ne seront admises aux bénéfices de cette
assurance que les Sociétés qui, avant toute émission, auront communiqué toules leurs
pièces à l'Assurance des Émissions et soumettront à son contrôle mensuel toutes IOLUS
opérations, comptes, bilans, etc.. !l
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER- 237
«
Si le contractant meurt avant l'expiration de sa Police, n'eût-il
4°
effectué qu'une seule année de versements, les Obligations sont remises
„
immédiatement à ses héritiers, sans que ceux-ci aient à payer quoi que
,.
,.
ce soit.
«
Mécanisme de l'Opération. — Moyennant un versement mensuel
niui varie selon le groupe choisi), nous remettons une Police émanant
le la Compagnie d'assurance « X... ». Cette Police assure au con-
tractant :
«
1° La somme nécessaire au payement intégral des Obligations de
.
son groupe ;
«.
2° Une seconde somme payable à ses héritiers, lors de son décès. »
« coût du
timbre.
« A cette police d'abonnement est joint un carnet sur lequel l'assuré
a inscrit, au fur et à mesure de ses expéditions, le montant des factures
« qu'il entend faire garantir par la Compagnie.
« L'assuré peut, à sa volonté, faire couvrir, aux taux du tarif indiqué
« dans sa police d'abonnement, la totalité ou partie seulement de ses
« ventes.
« De son côté, la Compagnie le Ducroire s'engage, en cas de non-
ce
payement desdites factures, à rembourser cinquante pour cent des
« sommes assurées, immédiatement, ou dans les délais prescrits par les
«
La prime peut être acquittée d'avance, en un seul versement ou par
fractions trimestrielles ou semestrielles.
,
ce
La nature du commerce de l'assuré détermine toujours le taux de
f
la prime à appliquer dans les limites indiquées ci-dessus.
« 3°
Combinaison. — Cette combinaison s'applique à tous les nôgo-
.,
riants et principalement à ceux qui font un chiffre considérable d'affaires.
« Elle permet à tout négociant, chef de maison qui traite annuellement
« pour
10, 15, 20 ou 30 millions d'affaires de payer une primo au prorata
,
des pertes réellement faites dans l'année, au lieu d'une prime qui s'ôlô-
,
verait, d'après les bases indiquées dans la deuxième combinaison, à
«
30, 50 et môme à 90,000 francs.
i Exemple: Un négociant justifie que la perte annuelle éprouvée par
«
lui a été, en moyenne, pendant les cinq dernières années, de 10,000 fr.
,.
La Compagnie, dans ce cas, moyennant une prime proportionnelle
«
d'environ 8,000 francs par an, fixée à forfait, s'engagea rembourser les
pertes, qu'elle qu'en soit l'importance, que ce négociant subirait dans le
cours d'une année, sans cependant excéder la somme maximum à
»
déterminer par les parties, s
e<
h' Assurance Commerciale contre les pertes d'argent a pour but de
" protéger le capital contre les éventualités auxquelles il est exposé et
d'indemniser l'assuré des pertes qu'il peut subir au même titre que les
' autres
Compagnies d'assurances réparent les dommages causés par
«
l'incendie, les accidents, etc., etc.
« h'Assurance Commerciale contre les pertes d'argent est devenue
« une nécessité pour tous ceux qui traitent des opérations commerciales,
ce
notaire qui exige des propriétaires qui empruntent sur leurs immeu-
ce
blés, l'assurance contre l'incendie.
t L1 Assurance Commerciale contre les pertes'd'argent débarrasse tes
« assurés de tous les ennuis de procédure avec lesquels ils sont pou
ec
familiarisés et leur évite ainsi des pertes de temps et d'argent souvent
« très
préjudiciables à leurs intérêts.
« Il Assurance Commerciale, qui possède un service de contentieux
«
des mieux organisés, se charge, à ses risques et périls, de toutes les
« avances
de fonds nécessaires aux recouvrements des créances, qui lui
« sont
confiées à titre contentieux moyennant un prélèvement de 10 0/o
ce au moins et de 25 0/0 au plus sur les sommes encaissées.
« Les risques garantis par la Société sont : 1° la totalité des crédits
« annuels ; 2° la moyenne des pertes annuelles ; 3" les comptes de crédits
«
particuliers; 4° les commandites; 5° les placements de fonds; 6" les
« créances
particulières; 7° les hypothèques ; 8° les éventualités de
«
l'inexécution d'engagements verbaux do toute nature, les fonds placés
« par
actions ou obligations, les propriétaires d'immeubles contre les
non-valeurs locatives, et généralement tout ce qui peut constituer une
ce
« perte d'argent. »
«
l'adhésion sera distribué chaque année aux adhérents.
ce
Tout adhérent ayant un procès en cours au moment de l'accepta-
,
tion de son adhésion ne pourra pas s'en faire régler les frais par la
«
Prévoyance.
Lorsqu'un adhérent se trouvera dans le cas d'avoir à faire ou à
ec
«
soutenir un procès quelconque, il devra de suite en aviser la Prévoyance
«
judiciaire, qui se réserve le droit de conciliation.
Les frais seront payés parla caisse sur justification : aux huissiers,
ce
i.
avocats, avoués ou agréés.
Tout adhérent, pour avoir droit à la gratuité des frais ci-dessus
ce
t.
énoncés, devra justifier de son dernier versement, faute de quoi il n'aura
" aucun recours contre la Prévoyance judiciaire.
«
L'engagement de l'adhérent étant d'une année au minimum ne sera
J
résiliable qu'en cas de force majeure sinon tous les versements mensuels
sont exigibles.
La Prévoyance se met à la disposition dé ses adhérents pour
ec
ee
ARTICLE PREMIER. — la Société a pour but de garantir moyennant
« une prime fixe et annuelle les biens meubles et immeubles contre les
ce
dégâts causés par les infiltrations des eaux distribuées à domicile, mena-
ce gères,
pluviales et de vidanges, et résultant :
e<
1° De la rupture, de l'engorgement et de l'écoulement des conduites
« de distribution d'eau, réservoirs, appareils hydrauliques et
hydrothé-
« rapiques, robinets et appareils à effets d'eau.
ce
2° De la rupture ou de l'engorgement des tuyaux de descente des
« eaux ménagères ou de toilette.
« 3° Det la rupture ou de l'engorgement des chôneaux, caniveaux et
ec tuyaux
de descente des eaux pluviales.
« 4° Enfin de la rupture ou de l'engorgement des tuyaux de
descente
« des eaux de vidanges ou de water-closets.
«.
La garantie de la Société étant limitée aux dégâts causés parle
« contact direct des eaux distribuées, ménagères, pluviales et de
vidan-
« ges, les recherches de fuites et les réparations à faire aux
conduites,
« tuyaux, chôneaux, caniveaux, robinets et
appareils qui peuvent faire
« l'objet d'un contrat spécial ne sont pas
compris dans le présent.
« ART. 2. — L'assurance comprend les dommages causés auxassu-
« rés par lesdites infiltrations, accidentellement, par leur fait ou par le
dont ils seraient responsables. Et cela, quelles qu'en soient les causes :
«
oubli, négligence, gel, pression et coup de bélier hydrauliques, tasse-
„
ments, etc., pourvu que les causes soient involontaires et accidentelles.
,
ce
Ne sont pourtant pas comprisles dommages résultant d'infiltrations
au travers des toitures, ciels ouverts, vitrages, fenêtres ou croisées,
„
mansardes, lucarnes, oeils-de-boeuf, châssis à tabatières et fixes, à moins
,,
que les dégâts n'aient pour cause la rupture ou l'engorgement d'une
„
conduite d'eau, d'un chéneau, caniveau ou d'un tuyau de descente
.
«
quelconque. »
«
ART. 2. —Elle a pour but de garantir à chacun de ses membres,
« au moyen d'une répartition à part égale entre tous les sociétaires, des
« frais résultant du décès de l'un d'eux :
«
1° Une concession dans un caveau réservé aux sociétaires de la
même famille, construit dans l'un des cimetières affectés aux inhu-
„
«
mations des israélites de Paris. Cette concession sera perpétuelle ; en
cas de suppression de la perpétuité par les pouvoirs publics, la con-
«
«
cession sera de la durée la plus longue fixée par les arrêtés muni-
cipaux, et comportera toutes les prolongations prévues par lesdits
a
«
arrêtés.
« 2° Les
frais d'inhumation comprenant :
« A. La
construction du caveau et la pierre tumulaire avec inscription ;
« B.
La voiture de 7° classe ;
« C.
L'acquit du droit municipal et du droit consistorial.
« ART. 3. —
La Société inhume dans le même caveau tous les socié-
«
taires de la même famille par ligne directe ascendante, descendante cl
« par
alliance.
a Elle attribue plusieurs caveaux à une même famille lorsqu'un seul
i ne suffit pas pour l'inhumation de tous ses membres sociétaires.
« Les places
dans ces caveaux sont occupées suivant l'ordre établi
» par
le bureau lors de la construction du caveau.
« ART. 4. —Si, après le
décès d'un ou de plusieurs membres d'une
«
fami.le, tous les survivants quittent la Société, le bureau se réserve le
«
droit d'attribuer les cases restées disponibles dans le caveau à d'autres
«
sociétaires.
« En tous cas, les places déjà occupées sont respectées et les inscrip-
«
lions maintenues.
« AitT. 5. — S'il se trouve des places libres dans un caveau do
«
famille, ces places pourront être attribuées à des membres de cette
«
famille non sociétaires, moyennant un droit fixe de 200 francs par
«
place, prix moyen de revient du terrain et des constructions, déboursé
* ou
à payer par la Société.
« Les frais accessoires de voitures, de droit de réouverture, droits
«
municipaux et consistoriaux, seront acquittés par les intéressés.
« ART. 6. — Lors d'un premier décès, la famille devra déclarer les
« noms et prénoms
de tous ses membres sociétaires et leur degré de
« parenté avec le défunt.
" siège social, le Président est mandataire et reste chargé des dispo-
«
l'enterrement dans le cas où la famille prendrait une classe supérieure
« à celle fixée dans cet article. »
Tout récemment, encore, on pouvait lire dans quelques journaux des
notes et annonces exposant les avantages de l'assurance contre les inhu-
mations et crémations précipitées. La Société avait pris le titre de la Vi,\
Le fonctionnement de cette Société n'a pas été appréciable.
Une assurance des funérailles a été instituée à Brooklyn, près de
New-York. En voici l'économie principale : la préparation et la conser-
vation des corps pour l'enterrement, une bière avec nom sur une plaque,
un double cercueil en chêne ou en noyer, un suaire, une garniture de
porte, un corbillard et cinq voitures, la présence d'un maître de céré-
monies, ouverture et fermeture de la tombe. Les polices sont transfé-
rables et toutes les formalités et cérémonies religieuses requises par les
convictionsde l'assuré sonl'garanties. Enterrement d'un enfant,150 francs,
payement hebdomadaire, 1 fr. 50. Adultes, 1,250 francs, payement
mensuel, 12 fr. 50. Si l'assuré survit au payement intégral de la police, il
lui est délivré une police libérée.
(1) Diverses conférences sur les marins que l'auteur a eu l'honneur défaire à Paris
on 1888, sous la présidence de M. Charles Benoist; en 1889, à Paris, sous la prési-
dence de S. A. S. le prince régnant Albert de Monaco ; en 1890, à Toulon, sous la
présidence de M. Lisbonne, ancien directeur des constructions navales ; enfin, en
1S94, à Saint-Malo,
sous la présidence de M. le vice-amiral Charles Duperré, lui ont
permis de publier une étude intitulée : La Prévoyance chez les marins ; amélioration
Je leur situation matérielle et sociale, étude complète à laquelle nous renvoyons nos
lecteurs. (Annales du Bien, 1894. Rennes.)
248 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCK EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
" Unis, le Brésil, etc., entraine une prime variant de 3/8 à 5/8 pour 100 francs de capi-
11
tal assuré.
" — pour les Indes, la Cochinchine, la Chine, le Japon l'a l1 50" 0/0
" — Assurance pour une année 2 40
— — pour moins d'une année, chaque mois >
25
« Cabotage. — Au voyage, la prime la moins élevée est de 0.10 c. 0/0 (ports an-
« glais) ; la plus forte est de 1 franc (mers Noire ou d'Azof).
" tembre et octobre 0 fr. 25 ; novembre, décembre, janvier et février 0 fr. 30,
252 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L*ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
l'air marin sollicitait les terriens à quitter les villes pour accourir à la
côte, c'était, le soir venu, des bals, des fêtes dans les Casinos en faveur
de l'assurance du marin pêcheur. D'ailleurs, ces courtières étaient de
fervents disciples de la charité, et c'était en son nom qu'elles opéraient
des miracles. Et puis encore, Y Étoile de la Mer avait été autorisée par la
Société centrale de sauvetage à accorder une assurance de 500 francs a
chaque sauveteur victorieux des éléments et revenu à terre avec la victime
arrachée aux flots et vivante.
C'était, on le voit, bien organisé; mais YÉtoile de la Mer, malgré son
beau programme, n'a pas obtenu tout le succès désirable, et, quoique
morte de sa belle mort, après d'honorables années écoulées, elle a aban-
donné en chemin l'assurance du marin comme étant impossible à
effectuer.
Auparavant, la Société anonyme la Sécurité Générale, autorisée par
décret impérial du 15 novembre 1865, avait également entrepris l'assu-
rance du marin. Cette Compagnie actuellement se nomme Soleil, Sécurité
Générale et Responsabilité réunies, et possède une place de premier
ordre parmi les Compagnies assurant le risque professionnel.
Comme le découragement ne peut exister en matière de prévoyance
et qu'il peut surgir, un jour prochain, un assureur de marins, voici, à
titre de document, les conditions d'assurance indiquées sur la police de
Y Étoile de la Mer :
Cette Société garantissait aux marins une pension viagère dans le cas
« Les sommes assurées sont payées aux intéressés dans les quinze jours qui sui-
n vent
la remise des pièces constatant leur droit.
« La Compagnie considère comme ayant succombé à un cas do mort accidentelle,
«
dont elle répond, tout assuré embarqué sur un navire dont on n'aura pas eu de nou-
« velles pendant un
laps de temps de :
« Six
mois, pour les voyages de cabotage ; huit mois, pour les voyages de Ion;.'
« cours en deçà des caps Horn et de Bonne-Espérance ; un au, pour les voyages an
« delà des caps.
« Le département
de la marine a eu plusieurs fois déjà l'occasion de témoigner de
« ses sympathies pour les institutions qui, en développant parmi les populations
«
maritimes, le sentiment de la prévoyance, leur procurent de sérieuses ressources
« pour
le jour où le malheur vient les frapper. Je vous prie donc, Messieurs, de facili-
« ter autant
qu'il dépendra de vous, aux agents de la Compagnie l'Étoile de la Mer,
H
l'exécution du mandat qui leur est confié. 11 est d'ailleurs entendu que votre action
« dans ce sens doit se borner à donner aux armateurs et aux marins des
conseils
«
bienveillants, en évitant avec soin tout ce qui pourrait ressembler à une pression, à
« un
degré quelconque.
« Recevez,
Messieurs, l'assurance do ma considération la plus distinguée,
« Le
Vice-amiral, Ministre de la marine et des colonies. Signé : A. POTHUAU. »
HISTOIRE GÉNÉRALE DE I,'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 253
(1) En outre de la police d'assurance sur la vie des marins contre les périls de la
navigation, l'Étoile de la Mer contractait des polices spéciales pour la pèche à la
morue, pour la petite pêche, sur la vie des passagers et enfin pour les canots de sau-
vetage et les sauveteurs ainsi que nous venons de le signaler plus haut.
Voici les termes de cette police humanitaire :
« En
considération des services que les canots de sauvetage peuvent lui rendre,
« et pour seconder, dans la mesure de ses forces, l'oeuvre si éminemment philanthro-
"
pique du sauvetage^des naufragés, la Compagnie l'Étoile de la Mer assure gratui-
« tement une somme de cinq cents francs sur la tête de tout marin qui prendra part à
« jusqu'
"
dans les limites du temps ci-dessus spécifié, la Compagnio l'Étoile de la Mer payera
• aux ayants droit une indemnité qui sera fixée ainsi qu'il suit :
«.
La mort immédiate ; les blessures entraînant la mort dans les trente jours
« donnent droit à la totalité de la somme assurée (500 fr.).
— La perte de la vue
« (cécité complète) ; la perte d'un membre et d'un oeil dans un mémo événement ; la
254 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
criantes, et n'ayant rien de commun avec l'assurance, qui crée aux inté-
ressés un droit et les fait sortir du rôle de solliciteurs invoquant la charité
publique ou privée. Pour que ces assurances se développent et deviennent
pratiques, il faut qu'elles se généralisent et embrassent l'ensemble du
personnel affecté tant à la grande pêche qu'à la pêche côtiôre. Il faudrait
arriver à faire payer les primes par les armateurs, tout en demandant
aux matelots une faible contribution, afin de les associer aux mesures de
prévoyance qui s'imposent à tout homme vivant de son travail. La cotisa-
tion à réclamer au matelot ne peut être que minime ; mais elle paraît
indispensable, plus peut-être au point de vue moral qu'en raison du
concours pécuniaire qu'elle apporterait au service des assurances.
Si ces assurances devaient se généraliser, on pourrait les entre-
prendre moyennant le payement de primes représentant, pour la pêche à
Terre-Neuve et à l'Islande, une prime de 30 francs par homme embarqué ;
et, pour la pêche côtière, une prime annuelle de 8 à 10 francs par homme.
Peut-être même pourrait-on réduire sensiblement ces taux si l'assurance
se généralisait d'une manière absolue.
Moyennant ces primes on garantirait 1,000 francs en cas de mort et
1,000 francs en cas d'incapacité ou infirmité permanente et, de plus,
l'assureur payerait les frais d'hôpital et de rapatriement. Les officiers
auraient à régler une prime plus élevée. Dans ces conditions, il y aurait
à payer, pour la pêche à Terre-Neuve, une prime d'environ 900 à
1,000 francs, les équipages étant composés de trente à trente-cinq hommes ;
et, pour l'Islande, d'environ 600 francs, les équipages étant en moyenne
de vingt et un à vingt-deux hommes.
Pour la petite pêche, il est facile de se rendre compte de la charge
que l'assurance ferait peser sur les armements, en raison du nombre
d'hommes embarqués, lequel varie beaucoup.
Des armateurs parlent avantageusement de l'organisation de la caisse
d'assurances par la Caisse des Invalides de la marine. La Caisse des
Invalides, ne pouvant se charger de ce service onéreux avec ses ressources
actuelles, devrait frapper une contribution supplémentaire atteignant les
matelots en même temps que les armateurs. Dans ces conditions, et du
moment où il faudrait payer, il est douteux que ce système puisse être
préférable à l'assurance par l'industrie privée.
Il nous faut signaler, pour rester dans l'historique des faits, que la
Foncière-Transports,Société puissante d'assurances maritimes transports
et contre les accidents, se trouve fréquemment en rapport avec les arma-
teurs, et conclut avec eux l'assurance des marins pêcheurs à la grande
pêche. Il nous a été confirmé que cette Compagnie avait une combinai-
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 257
Ci) Voeudans ce sens voté dans la séance du lor avril 1895 par la Société des
Agriculteurs de France.
Rapport de M. Guioysse repoussant le projet Lemire — 21 février 1895.
262 HISTOIRE GÉNÉRALE DE l.'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
«
times en vue de provoquer la création d'institutions de prévoyance à
« l'usage des marins.
« J'ai l'honneur de vous faire connaître que les instructions émises à
« cette
intention par mon Département consistent dans des recommanda-
« lions sommaires contenues dans diverses circulaires de mes prédéces-
« seurs,
desquelles je puis vous indiquer la substance.
« Une circulaire du 18 octobre 1861 signale aux autorités maritimes
«
quelques institutions de bienfaisance destinées à exercer d'heureux
«
résultats sur le bien-être et la moralité des populations maritimes, <'e
« sont :
la Société de secours mutuels de Notre-Dame de Bon-Secours, à
«
Dieppe, dont les fonds sont faits, en réalité, par les armateurs, au
« moyen
du prélèvement de un quart pour cent sur le produit brut des
«
pêches; — un atelier, établi à Dieppe également, en 1859, pour la con-
« fection et le ravaudage des filets, et qui ne reçoit que des filles ou des
«
de Genouilly, ministre de la marine, réclamait le concours de divers
« corps
de la marine en faveur de l'OEuvre de patronage des Sociétés de
« secours
mutuels entre les anciens militaires des armées de terre et de
« mer, oeuvre reconnue comme établissement d'utilité publique par un
«
compris en grande partie, puisqu'ils ont dû servir l'État.
«.
De plus, recevant de M. le ministre des affaires étrangères commu-
«
nication d'un rapport du consul de France à Liverpool sur un projet
« relatif à Y Assurance sur la vie des marins en Angleterre, monprôdôces-
« seur immédiat, M. Barbey, portait ce rapport à la connaissance des
• autorités maritimes le 4 novembre 1891
« Enfin, actuellement, j'ai confié au comité consultatif des pêches
«
maritimes l'étude de l'organisation de Sociétés d'assurances mutuelles
« entre marins de toutes les catégories. Le comité, j'en ai été informé, a
«
déjà réuni une quantité très considérable de renseignements sur le
«
fonctionnement des institutions analogues existant à l'étranger. Le rap-
« port
qui va m'être adressé sans doute prochainement, et puis sera publié
« au Journal officiel, constituera un document d'un très sérieux
intérêt
« sur l'état de la question »
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L*ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 263
« En
voici le résumé :
« En cas de mort ou d'accident entraînant incapacité totale de servir, et survenus
« second, des sommes dont l'importance sera calculée suivant les fonctions qu'exer-
" çait à bord le marin décédé ou blessé. L'allocation s'élèvera : pour les capitaines, à
«
100 livres sterling; pour le second, le mécanicien en chef, le médecin et le commis-
" saire, à75 livres; à 50 pour le deuxième officier et le deuxième mécanicien ; à 40 pour
1 tout autre officier pourvu de son brevet; elle sera de 35 pour les maîtres et les marins
" occupant une situation supérieure à celle de matelot ou de chauffeur; enfin, les
" autres membres de l'équipage auront droit, pour eux ou pour leurs familles, à une
Sont compris dans cette Caisse les divers agents appartenant aux
services actifs du pilotage, des phares, fanaux et secours maritimes.
Les recettes de la Caisse se composent : 1° d'une retenue de 2 0/0 sur
tous les traitements fixes et les suppléments ; 2° de la retenue de 2 0/0 sur
la totalité du droit de pilotage.
Les pensions, lorsque le marin est mort par suite de naufrage ou
d'accident, sont payées au maximum de 150 francs aux veuves et orphe-
lins de patrons, contremaîtres et rameurs de secours maritimes.
Autrement, en cas de vie, elles sont acquises lorsque les marins ont
cinquante-cinq ans d'âge et vingt-cinq années de service.
« recevront, pour une période qui n'excédera pas le terme de treize semaines et à
«
condition que, pendant ce laps de temps, ils n'aient ni travail ni salaires : les capi-
«
taines, par semaine, 40 schellings ; les seconds, mécaniciens en chef, médecins et
'•
commissaires, 30 ; le deuxième officier et le deuxième mécanicien, 20 ; les officiers
" pourvus d'un brevet, 16 ; les maîtres et marins au-dessus du grade de matelot et do
"
chauffeur, 11, enfin le reste do l'équipage, une assistance hebdomadaire de 10 schel-
" lings. De plus, les hommes dont il s'agit auront la faculté d'opter pour une combi-
»
liaison mixte, en vertu de laquelle l'indemnité en capital leur sera assurée dans les
" deux cas : mort et incapacité totale d'une part, simple accident de l'autre ; mais
" alors ils n'auront droit, dans l'une ou l'autre de ces éventualités, qu'à la moitié dos
'<
primes susénoncées.
«
Il suffira pour participer à tous ces avantages, qu'un marin ait navigué pendant
ii
six mois sur les bâtiments de la fédération. A l'expiration do cette période, il recevra
« un certificat (l'ederaiion-lickel) qui ne lui coûtera que la somme de 1
schelling, prix
'i du parchemin. Il demeure, on outre, entendu que l'événement
qui aura entraîné la
« mort ou les blessures ne donnera recours à la victime contre la Compagnio que s'il
» s'est passé à bord d'un de ses navires et à l'occasion
du service. En cas de mort,
«
l'argent ne sera payé qu'à la personne quo le titulaire du certificat aura, sur lo
« document dont il sera porteur, préalablement dôsignéo. On
s'explique aisément les
«
motifs de cette clause : l'association veut éviter que ses polices ne soient l'objet
«
d'un trafic et ne tombent dans des mains suspectes, au préjudice de ceux-là mêmes
« à qui elles doivent naturellement profiter.
« Tous les ans, ou le plus tôt possible après la fin
d'une année, le certificat devra .
» être
renouvelé. Il sera purement et simplement annulé en cas de mutinerie et do
« désertion, ou si le bénéficiaire ne rallie pas lebord après avoir reçu des avances ;
les
«
effets n'en seront que suspendus au détriment des marins qui auront manqué le
I départ, désobéi à leurs supérieurs, ou se seront rendus coupables de négligences,
« étant en service, à la mer.
« On a calculé que les libéralités qui précèdent coûteront à
la Fédération des
« armateurs environ 500,000 fr. par an, somme relativement
faible si l'on considère
« que la flotte de cette puissante Association représente à
elle seule un capital de deux
H
milliards et demi. Au surplus, en proposant à l'adoption du monde maritime anglais
« le plan dont nous avons donné la contexture et qui doit entrer en vigueur le 1er jan-
« vier prochain, la Société en question ne se pique pas d'avoir été guidée par
des
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 267
Pour ce qui est des secours, le marin blessé dans l'exercice de ses
fonctions en reçoit aussi longtemps qu'il ne peut reprendre son service.
En cas de maladie, le secours n'a qu'une durée déterminée. Sur l'avis du
conseil de la Caisse, le ministre peut même accorder un secours tempo-
raire au marin pensionné qui se trouve dans une position malheureuse
par suite de maladie ou pour toute autre cause indépendante de sa vo-
lonté.
Il en est de même pour les veuves et orphelins, et il peut être accordé
des secours aux marins du service de sauvetage qui se trouveront hors
d'état de remplir leurs fonctions.
Un arrêté du 31 décembre 1870 a élevé les retenues sur les traitements
payés et les remises à 4 0/0, et cet arrêté royal attribue également à la
Caisse les retenues pour congés, absences ou punitions disciplinaires.
Enfin, un nouvel article 7 est bienveillant, car il autorise, sous cer-
taines conditions, le marin démissionnaire ou révoqué à conserver à sa
femme des droits à une pension.
En Belgique également, la Société Royale et centrale des Sauveteurs de
Belgique a été fondée en 1887, sous le haut patronage du roi Lôopold II.
Mlle a pour président le lieutenant-général Maréchal et pour vice-
président M. Buis, bourgmestre de Bruxelles. Cette Société possède une
caisse permanente de secours pour les travailleurs victimes d'accidents ;
les marins sont compris dans le terme général des travailleurs. Le but de
cette caisse est d'assurer des secours temporaires aux sauveteurs, marins
et autres, en cas de maladies, blessures ou infirmités, et aux veuves et
«
considérations humanitaires. C'est une affaire qu'elle entreprend, pas autre chose, et
'I
l'on se flatto qu'elle sera fructueuse. Elle fortifiera, on l'espère du moins, la cause
•
sacrée de la liberté du travail ; elle contribuera à établir l'harmonie et la concorde
« entre
capitaines et matelots, à créer une forte école de marins, et, par là, à diminuer
les chances de grôves et de conflits. Si ces prévisions étaient déçues, la Fédération
" des armateurs reprendrait sa liberté ; le capital qu'elle s'apprête à constituer serait
«
dissous au bout d'une année et ferait rotour à ses possesseurs.
,ii Quel que soit l'avenir réservé à cette entreprise, il est permis de l'envisager
' comme l'une des plus pratiques et des plus intéressantes de notre époque. L'État n'y
" est pour rien, bien entendu, et si elle réussit, c'est uniquement à l'initiative privée,
Cette assurance est d'une grande utilité, notamment pour les commis-
voyageurs. En Amérique, en Allemagne et surtout en Angleterre, elle
est très répandue, même parmi les particuliers qui peuvent prendre un
billet d'assurance pour un simple voyage, si court soit-il.
C'est en effet dans la Grande-Bretagne, en 1848, que se trouvent les
premières traces de cette assurance si intéressante dont l'innovatrice est
la Railway Passengers Assurance Company.
Une étude de la Patrie, rédigée en 1854, va nous donner, pour celte
époque, un aperçu de l'état des assurances contre les accidents de che-
mins de fer à Londres :
« espèces :
A part ces prix, stipulés pour les cas de mort, chaque employé reçoit
«
« de la Société d'assurances un secours pendant toute la durée de la guô-
«
rison de ses blessures.
« La troisième et dernière sorte d'assurance est celle que la Société
« entreprend éxtraordinairement pour des personnes voyageant cous-
ue tamment sur les chemins de fer : les employés des bureaux
« ambulants de poste, les conducteurs de bestiaux pourront recevoir,
« contre une prime annuelle de 25 francs, un secours hebdomadaire de
« 50 francs tant que dureront leurs blessures ; en cas de mort, les hôri-
« tiers de ces personnes toucheront une somme de 5,000 francs (1).
Actuellement l'assurance de 1 à 12 mois garantit contre les accidents des
(1)
voyages en chemin de 1er dans toute l'Europe. Il en est de même de l'assurance pour
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 271
la vie entière. Le maximum est alors de 25,000 francs. La prime peut être unique, ou
annuelle, avec décroissance. Dans toutes ces assurances le risque de mort seul était
garanti; mais depuis quelques années, la Compagnie donne la moitié du capital, en
cas de perte d'un oeil ou d'un membre, et la totalité, en cas de perte des deux yeux
ou de deux membres.
272 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A I.'ÉTRANGER
«
accident pour lequel la Compagnie aurait fait un ou plusieurs paye-
»
ments à l'assuré, le chiffre total de ces payements serait déduit des
«
sommes spécifiées par la Police pour chaque cas particulier. Accidents
de toute nature sur terre et sur mer, avec les mêmes indemnités que
,.
.1
pour les accidents de chemins defer.
«
Prime 50 fr. par an pour la lr6 catégorie.
«
Prime 100 fr. par an pour la 2° catégorie.
«
La première catégorie comprend toutes les personnes que la nature
«
de leurs occupations n'expose pas à des risques spéciaux.
t La deuxième catégorie comprend les architectes, entrepreneurs,
«
ingénieurs et toutes personnes que la nature de leurs occupations expose
•
à des risques spéciaux.
« Pour mettre l'assurance à la portée de toutes les positions,
l'admi-
».
nistration rédige des polices d'assurances, pour des sommes infé-
»
rieures à celles indiquées ci-dessus. Les primes sont proportionnées
« aux
indemnités assurées, et peuvent être payées par trimestre ou par
«
semestre. »
toutes les stations des appareils automatiques pour ces tickets, à l'instar
de ceux qui fonctionnent avec un réel succès en Allemagne, en Suisse et
aux États-Unis.
En Italie, on vient d'inaugurer l'assurance contre les accidents de
chemins de fer. Dans presque toutes les stations, on organise des appa-
reils automatiques, qui, moyennant une des nouvelles pièces en nickel
d'une valeur de vingt centimes, délivrent un livret de police d'assurance
au voyageur.
En cas de mort pendant le voyage, les héritiers de ce dernior
louchent un capital de 5,000 lires ; si le voyageur est blessé de façon à lui
empêcher tout travail, il reçoit une somme de 2,500 lires.
En Belgique, moyennant une prime {prime unique) de 5 francs, quel-
ques Sociétés garantissent le payement d'un capital de 1,000 francs
aux héritiers de l'assuré, en cas de mort de celui-ci par suite d'un
accident de chemin de fer, ou une indemnité de 2,000 francs en cas
d'incapacité totale et permanente résultant d'un tel accident. Si l'inca-
pacité n'est que partielle, l'indemnité est réduite de moitié, et si les bles-
sures n'entraînent qu'une incapacité momentanée, l'assuré touche nue
allocation journalière de 1 franc.
L'avantage de cette combinaison, c'est que la prime, relativement
très minime, ne se paye qu'une fois pour la vie entière.
Donc à l'étranger l'assurance des voyageurs existe ; aussi ne pou-
vons-nous que regretter qu'on n'ait pas appliqué en France cette idée
française qui adonné notamment en Angleterre et eu Amérique les résul-
tats les plus satisfaisants.
Rien n'est plus simple; avec son billet, le voyageur prend un ticket
d'assurance qui coûte très bon marché, et dont le prix est proportionnéau
chemin à parcourir.
En cas d'accident arrivé pendant le voyage, la victime est indemnisée
si elle n'est que blessée; si elle est tuée, les ayants droit touchent un
capital déterminé.
Cependant on a voulu tenter l'expérience en France, nous croyons
même qu'une Compagnie accidents s'est adressée aux Compagnies de
chemins de fer pour aboutir, mais ces dernières n'ont pas été favorables
à ce projet. Elles ont supposé que le public verrait d'un mauvais oeil une
combinaison semblable, et que beaucoup de personnes timides hésite-
raient à voyager, si en leur donnant leur billet on était obligé de leur dire:
« Vous savez que vous pouvez
être tuée ou blessée, assurez-vous donc
avant de partir. »
C'est une erreur, l'assurance rentre de plus en plus dans nos moeurs,
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 275
ART. 3.
— La Compagnie payera cinq mille francs à l'époux survi-
vant ou, à son défaut, aux héritiers réservataires de l'assuré victime
27G HISTOIRE. GÉNÉRALE DE l.'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
ticket contre les risques d'accidents qui peuvent l'atteindre dans les voi-
»•
tures, wagons et sleeping-cars des Compagnies de chemins de fer,
K
,r
pendant deux mois.
« Les accidents
donnent droit aux indemnités suivantes :
« En cas de mort, un
capital de 5,000 francs, payable à la veuve ou
aux enfants mineurs du sinistré ; à défaut de veuve ou d'enfants mineurs,
.
u aux
ascendants de la victime.
« En cas
d'infirmité 1" degré, un capital de 5,000 francs ; 2° degré,
, 2,500 francs; 3° degré, 1,250 francs. »
motive : cette bête humaine sans cesse perfectionnée, sans cesse plus
menaçante? (1)
(1) Quelles sont ces précautions, quelle est la limite des garanties de protection
que les Compagnies de chemins de fer peuvent assurer, et à partir de quel point
commencent ces éventualités qui déconcertent toutes les prévisions? M. Cosmann.
ingénieur des arts et manufactures, ingénieur en chef des services techniques du
l'exploitation des chemins de fer du Nord, les signale dans une conférence spirituelle,
tout en restant très technique, qu'il a faite en 18!)2 à Nancy et qu'a publiée le journal
l'Assurance Moderne (30 novembre, 15 et 31 décembre 1892). Voici la conclusion do la
conférence de M. Cosmann :
«
Nous voilà arrivés au terme de notre énumération; puisse-t-elle n'avoir pas
ii
rebuté nos auditeurs et leur avoir prouvé qu'on a fait déjà de grands efforts, qu'on
ii ne cesse
d'en faire encore pour réduire autant que possible les chances d'accidents
ii sur
les chemins de 1er. Mais, comme l'a constaté le Congrès tenu en 1885,
« à
Bruxelles, « à raison de l'imperfection fondamentale des personnes et des choses,
« toutes
les mesures déjà prises, toutes celles que l'on pourra prendre encore, n'auront
« jamais pour effet de supprimer absolument
les accidents de chemins de fer ». Il ne
«
faut pas s'imaginer que la perfection est possible en cette matière, ni les hommes ni
«
les instruments n'étant infaillibles. Ce que nous devons donc souhaiter, c'est que les
« chances d'accident deviennent aussi réduites qu'il sera possible, étant données
«
l'augmentation continuelle de la circulation, les exigences croissantes qui en résul-
« tent, tant au
point de vue de la vitesse que de la charge des trains et l'extension
«
prodigieuse qu'a prise la pose des rails sur tous les points du globe. La vio humaine
ii comporte tant
d'éventualités si diverses qu'il serait excessif d'exiger la sécurité
«
absolue dans une circonstance plutôt que dans une autre. C'est pourquoi nous ne
« pensons pas
plus aux accidents possibles, quand nous montons en chemin de fer
« pour nos affaires, que nous y prêtons attention quand nous nous enfermons pour
H notre plaisir dans un théâtre, voué à des risques d'incendie bien plus redoutables
' encore que les déraillements. Entre la collision de Velars et' la catastrophe
« de
l'Opôra-Comique, il y a des proportions à garder. Le nombre de voyageurs qui
«
continuent à fréquenter les trains, des spectateurs qui, tous les soirs, s'asseyent
'• sur
les banquettes de salles non éclairées à l'électricité, prouve que le bon sens du
«
public sait encore triompher des craintes chimériques qu'on voudrait lui faire
«
concevoir. »
L'ÉTRANGER 279
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A
lignes de son projet au Congrès de Milan, de 1894, n'a pas été absolu-
ment encourageant et pourtant il faut bien aujourd'hui s'en préoccuper
puisque l'assurance chômage semble sur le point d'être créée.
C'est la Suisse qui a commencé le mouvement ; Berne a donné
l'exemple, en 1893, vers le printemps, époque des grèves, en fondant une.
Caisse d'assurance à laquelle pouvaient adhérer facultativement tous les
ouvriers désireux de se prémunir contre les risques de chômage.
La Commission d'administration de la Caisse a publié un rapport sur
les opérations de son premier exercice, dont voici un extrait :
Le nombre des membres de la Caisse s'est élevé pendant l'année 1893
a quatre cent quatre. Deux cent
seize d'entre eux se sont annoncés
comme étant sans ouvrage, sur lesquels cinquante ont trouvé du travail
pendant la première semaine de leur chômage. 11 en est resté cent
soixante-six qui ont eu droit aux prestations de la caisse.
L'indemnité était fixée par jour à 1 franc pour les célibataires et à
I fr. 50 pour les hommes mariés.
Le payement de la solde avait lieu une fois par semaine, tous les
samedis soir.
Les indemnités payées se sont élevées en moyenne à 41 fr. 40 par
assuré sans ouvrage. Quelques-uns d'entre eux ont touché jusqu'à
105 francs. Si l'on songe que la prime s'élève à 4 fr. 80 par an, on se
rendra compte des services que ces caisses peuvent rendre aux assurés.
Les dépenses totales ont été de 7,815 francs, dont G,835 pour les
indemnités, le reste pour frais d'administration, etc. Les cotisations des
membres, dons volontaires et contributions des patrons se sont montées
à y,080 francs, le subside de la ville à 4,735 francs.
De son côté, le canton de Saint-Gall suit l'impulsion, mais en
imprimant le sceau de l'obligation à l'initiative prise par la ville de Berne.
Une loi est votée par le Grand Conseil Saint-Gallois en vue d'organiser
dans les communes l'assurance obligatoire contre le chômage (1).
subvention de la ville est fixée à 2 francs par tête d'assuré et par an. —
il faut avoir versé pendant 6 mois sa cotisation (un an pour les étrangers)
pour avoir droit aux indemnités.
Font obligatoirement partie de la Caisse toutes les personnes sans
distinction de nationalité et d'âge, qui pourvoient à leur entretien par le
travail de leurs mains et qui ne gagnent pas plus de 1,500 francs par an,
y compris celles
qui travaillent pour leur propre compte
Cette assurance obligatoire a soulevé de grandes difficultés et de légi-
times protestations.
A Bàle, la question se présente d'une façon plus vaste et plus com-
plexe, car c'est l'État lui-même qui devra prendre les rênes de cette assu-
rance, laquelle sera encore absolument obligatoire.
D'après ce projet, l'assurance contre le chômage ne s'étendra provi-
soirement qu'aux ouvriers de fabriques, à ceux qui sont employés dans les
travaux de construction et aux ouvriers terrassiers. Plus tard, quand ce
genre d'assurance aura fait ses preuves, d'autres catégories d'ouvriers
pourront y être astreintes.
Pour qu'un ouvrier puisse avoir droit à un secours de la Caisse
d'assurance, il faudra qu'il fournisse la preuve qu'il ne peut pas trouver
de travail en rapport avec ses aptitudes, ce qui suppose des rapports cons-
tants entre la Caisse d'assurance et les bureaux chargés de procurer du
travail aux ouvriers. En outre, l'ouvrier perd tout droit à l'assurance s'il
est prouvé qu'il a quitté de lui-même la place qu'il occupait, ou si son
départ est la conséquence de contestation ayant trait au salaire, comme,
par exemple, lorsqu'il s'agit de grèves. Enfin, l'ouvrier perdra tout droit
à l'assurance s'il a été congédié par sa propre faute, par exemple, pour
cause de paresse, d'inconduite, de désobéissance ou d'ivrognerie.
Pour avoir droit aux secours de la Caisse d'assurance, il faut y avoir
payé sa cotisation depuis au moins six mois. Les secours seront accordés
au bout de la première semaine de chômage et cesseront de l'être au bout
de treize semaines.
Pour élaborer son plan d'assurances, l'auteur du projet gouverne-
mental, M. le Dr Adler, professeur à l'Université de Bâle, s'est basé sur
les données statistiques suivantes : le nombre des ouvriers qui seront
astreints à l'assurance dans le canton de Bàle-ville s'élève à environ 9,000,
le nombre des sans-travail s'élèvera à 20 0/0 par an et les jours de chô-
mage atteindront 67 par an.
Au point de vue de l'importance des secours à distribuer, les ouvriers
assurés seront répartis en trois classes, selon l'importance de leur salaire
ordinaire, et, dans chacune de ces classes, les secours accordés varieront
282 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L*ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
selon que les assurés seront célibataires ou mariés, qu'ils auront charge
de famille ou non.
La première classe comprendra les ouvriers dont le salaire ne dépasse
pas 15 francs par semaine. Dans cette classe, les secours accordés se
monteront à 0 fr. 80 par jour pour un homme célibataire ou pour une
femme mariée, à 1 fr. 20 pour un homme marié sans enfant ou ayant un
enfant au-dessous de quatorze ans, et 1 fr. 50 pour un homme marié ayant
plus d'un enfant au-dessous de quatorze ans.
La deuxième classe comprendra les ouvriers dont le salaire s'élève
de 15 à 24 francs par semaine. Dans cette classe, les secours s'élève-
ront, en se basant sur les mêmes principes que dans la classe précé-
cédente, à 0 fr. 90, 1 fr. 40 et 1 fr. 70 par jour.
Enfin, la troisième classe comprendra les ouvriers dont le salaire
hebdomadaire dépasse 24 francs. Les secours accordés, toujours sur la
même base, seront de 1 franc, 1 fr. 80 et 2 francs par jour.
Quant aux fonds nécessaires à l'alimentation de la Caisse d'assu-
rance, ils seront fournis par les ouvriers eux-mêmes, par les patrons,
par l'État, et, enfin, par les dons volontaires ou legs. Les ouvriers appar-
tenant à la première classe payeront 20 centimes par semaine, ceux de
la seconde 30, ec ceux de la troisième 40. Les ouvriers employés aux cons-
tructions étant, par suite des intempéries, plus exposés au chômage que
les autres, auront à payer respectivement, selon leur classe, 40, 50 et 60
centimes par semaine. Quant aux patrons, ils payeront 10 centimes par
semaine pour chacun de leurs ouvriers assurés. L'État, de son côté, four-
nira une contribution annuelle de 25,000 fanes.
D'après les prévisions du professeur Adler, la Caisse d'assurance
aura des recettes annuelles de 221,220 francs, sur lesquelles il lui fau-
dra prélever 176,100 francs à répartir parmi les victimes du chômage.
L'excédent des recettes servira à constituer un fonds de réserve auquel
on pourra faire appel dans le cas d'une crise imprévue qui viendrait
augmenter le nombre des ouvriers sans travail.
Aujourd'hui, ce projet n'est pas encore réalisé.
En France, on veut suivre la Suisse dans cette voie de réforme à
outrance, et M. Jouffray, maire de Vienne, député de l'Isère, dépose en
janvier 1895 une proposition de loi, renvoyée à la Commission de pré-
voyance sociale, sur l'assurance obligatoire contre le chômage.
D'après la loi projetée, les communes seraient autorisées à réunir
en une assurance mutuelle contre les risques de chômage involontaire
les travailleurs français des deux sexes, âgés d'au moins quinze ans, ayant
acquis leur domicile de secours, gagnant moins de 2,000 francs par an
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 283
«
l'assurance en matière de chômage doit être obligatoire dans certaines
i-
limites, car l'obligation entraîne avec elle le nombre des adhérents, et
le nombre est indispensable pour la réduction certaine et au minimum
<
du risque couru. »
En dehors de l'assurance obligatoire par l'État tant désirée par
M. Jouffray, le chômage involontaire est un risque assurable par l'initia-
tive privée.
Ainsi M. Rostand croit que rien ne s'oppose, ni théoriquement, ni
pratiquement, à la garantie de ce nouveau risque au moyen de l'assu-
rance. Certes, il y aura à le définir, à en délimiter les diverses moralités,
à procéder aux éliminations nécessaires, depuis « la grève jusqu'à la
perte méritée du travail » ; mais, même après ces restrictions et plusieurs
autres, une large part restera encore à l'assurabilité, présentant les néces-
saires éléments d'imprôvision, d'extériorité, de division dans le temps et
l'espace.
L'Economiste français, qui a étudié la question et commenté le rap-
p'irt de M. Eugène Rostand, repousse avec raison l'intervention de l'État
cl des communes, mais il craint que les Compagnies privées d'assu-
rances contre les accidents ne soient pas en mesure de couvrir ce risque.
Comme Y Economistefrançais, nous trouvons qu'en pratique il sera
épineux de circonscrire avec une parfaite sûreté le champ du chômage
volontaire et celui de l'involontaire, et malaisé de discerner la juste durée
do secours ; mais il faut observer que certains
cas de l'assurance acci-
dents offrent des difficultés de même ordre et comportent des inconnues
l'Hit aussi caractéristiques, et qu'on n'en
a jamais déduit que ce genre
d'assurance .soit irréalisable.
D'ailleurs, si nous voulons remonter le cours des ans, nous relevons
284 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L*ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
<•
durant la période de reconstruction des immeubles, d'où perte de loyers
« ou privation de jouissance; — les commandes ne peuvent être livrées
«
trouveront ainsi un moyen facile d'augmenter rapidement leur porte-
feuille, en s'adressant à leurs propres clients, sans se faire concurrence
,
, entre eux, puisque la Compagnie d'Assurances complémentaires s'in-
«
tordit par ses Statuts de réaliser des polices d'assurances contre
l'incendie. »
c
"
do son médeci n.
« De la date de cet avis seulemont comptei^ont les délais dont il va être parlé
'-i-dessous.
« Quarante-cinq jours après l'avis de la maladie ou de l'accident, s'il y a toujours
incapacité complète de travail, les primes du présent contrat cesseront temporairo-
'• ment d'ètro dues, et la Compagnie prendra pour son compte et par douzième le
" sorvioe de la prime d'assurance en cas de décès, et ce, à partir du jour de l'avis, et
" >ant que durera l'état d'incapacité du malade.
22
290 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
«
lr° — Accidents détruisant complètement les facultés
CATÉGORIK.
»
productives (perte de deux membres, des deux yeux, ou toute autre
«
infirmité équivalente).
«
2° cATiÎGORiiî. — Accidents diminuant de moitié au moins lesfacul-
«
lés productives (perte d'un membre, d'un oeil, ou toute autre infirmité
c
équivalente).
«
3° CATÉGORIE.
— Accidents déterminant une diminution notable
«
des facultés productives (perte d'un pouce, de plusieurs doigts ou toute
«
autre infirmité équivalente).
« Les indemnités à payer dans les différents cas seront réglées comme
«
suit :
« Pour la première catégorie, il est payé un capital égal à celui assuré
« par
la police.
« Pour la seconde catégorie, il est payé moitié du capital assu ré par
«
la police.
« Pour la
troisième catégorie, il est payé un cinquième du capital
« assuré par la police. »
Les lois et règlements qui fixent le mode d'envoi des valeurs décla-
rées expédiées par l'entremise de l'Aministration des Postes comportent
certaines restrictions gênantes pour les expéditeurs en même teni|)S
qu'ils leur refusent la garantie complète des risques auxquels ils st)lll
exposés.
C'est ainsi qu'il est interdit de mettre plus de dix mille francs dans
un seul pli ; qu'il n'est admis de déclaration de valeur sur les titres i.me
pour le montant des arrérages, des dividendes ou des coupons échus, et
qu'il n'est dû aucune indemnité à l'expéditeur d'un pli chargé perdu par
suite d'un événement de force majeure.
De telles restrictions ne sauraient convenir aux maisons de banque,
de commerce et de change ; aussi, la plupart d'entre elles préfèrent-elles
à la garantie de la Poste celle des Compagnies d'assurances contre les
risques de transport, y trouvant, à un prix inférieur, une garantie plus
complète et des facilités plus grandes.
Par l'assurance, les banquiers, les commerçants, les agents de
change, etc., peuvent en effet se couvrir d'une façon complète des risques
du trajet ; le taux de garantie est des plus minimes ; l'expédition de som-
mes importantes est autorisée.
Pour ce genre d'opération, voici d'ailleurs le mode de procéder d'une
importante Compagnie française : La Foncière, qui garantit largement ce
risque.
I. ASSURANCE.— Police d'abonnement. Afin de leur éviter les frais
qu'entraînerait l'établissementd'une police spéciale à chaque expédition, la
Compagnie envoie à ses clients une police d'abonnement couvrant, jusqu'à
un maximum déterminé, tous les envois de valeurs qui les concernent.
Ce maximum est indiqué seulement comme limite de l'engagement de la
Compagnie pour les envois faits le même jour d'un même point de départ
à un même lieu de destination, mais les primes ne sont calculées que
sur la valeur réelle des expéditions effectuées.
Ce système convient notamment aux maisons importantes qui font
des expéditions fréquentes, car il leur permet d'éviter des frais que cette
fréquence même rendrait assez lourds, sans les obliger au payement
immédiat d'une prime quelconque.
Il y a deux sortes de polices d'abonnement :
La police d'abonnement obligatoire ;
La police d'abonnement facultative.
La police d'abonnement obligatoire repose sur un engagement réci-
proque : engagement pour l'assuré de déclarer en aliment à cette police
tous les envois faits pour son compte ou voyageant à ses risques; enga'
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A 1,'ÉTRANGER 293
Les caisses des mineurs, dont les plus vieilles datent de quatre à
cinq siècles ;
Enfin, les caisses libres, qui sont également en partie anciennes,
créées par des ouvriers, et ne sont pas obligatoires comme les autres,
mais seulement tolérées. Cependant les membres des caisses libres ne
sont pas tenus de se faire inscrire à une autre caisse.
Passons maintenant aux résultats.
D'après les chiffres de l'Office du Travail, le nombre moyen des cais-
ses contre la maladie,qui ont fonctionné pendant l'année 1893, s'est
élevé, pour tout l'Empire, à 20,681. Le nombre moyen total des personnes
assurées a été de 7,107,000; ce chiffre correspond à une population
moyenne de 344 assurés par caisse.
Les recettes des caisses se sont montées à 165,172,000 francs et les
dépenses à 157,524,000 francs.
Les recettes comprennent 131,075.000 francs de cotisations, ce qui
représente, en moyenne, par assuré 16 fr. 40, dont deux tiers, soit 12fr.25,
à la charge de l'ouvrier assuré, et un tiers, soit 6 fr. 15, à la charge de
l'employeur.
Quant aux dépenses, elles s'élèvent à 154,524,800 francs.
Le nombre des jours de maladie s'est élevé à 46,199,436. La somme
des indemnités ayant été de 57,219,000 francs, l'indemnité moyenne par
journée de maladie ressort, par conséquent, à 1 fr. 25 (1).
L'Autriche a suivi l'Allemagne dans cette voie, et la loi du 30 mars
1888 a réglementé d'une façon obligatoire l'assurance des ouvriers de
l'industrie contre la maladie.
Antérieurement à cette époque, l'assurance contre la maladie avait
déjà, en partie, fait l'objet de lois spéciales. Mais la loi du 26 novembre
1852 ne concernait que les caisses de secours mutuels. Celle du 23 mai
1854 instituait les caisses de secours pour les ouvriers mineurs. La loi
du 20 décembre 1859, loi industrielle, modifiée en 1883 et 1885, ordonnait
la création par les soins des patrons de caisses de maladie dans la
grande industrie. Enfin, une loi du 15 mars 1883, réinstituant les
corporations pour la petite industrie, stipulait qu'elles devaient éta-
blir des caisses de secours pour protéger leurs membres contre la
maladie.
La loi du 30 mars 1888 est venue combler les lacunes de la lôgisla-
(1)Comme nous l'avons déjsï dit page 154, cette loi sera prochainement modifiée,
car elle n'a pas absolument réussi au gré do ses partisans. Voir Réforme sociale,
février 18%. Projetd e transformation des assurances sociales en Allemagne,
M. Gruner.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L*ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 301
« mutuels.
principal est celui qui a pour but de créer une Caisse nationale des
retraites ouvrières.
Ce projet, dont l'honorable M. Guieysse, député du Morbihan, a été
le rapporteur, a soulevé certaines critiques (1) dont il semble que le
législateur a tenu compte, puisqu'il s'en est tenu, quant à présent, à voter
simplement une amorce à la loi future au moyen d'une subvention de
»
à songer à son avenir personnel, à celui de sa femme et à celui de ses enfants ; de
«
lui apprendre la valeur de la plus petite économie, et comment, par des épargnes
,i
successives, il peut arriver, sinon toujours à l'aisance, du moins à se défendre contre
»
le danger d'une misère absolue. Mais les agents financiers ne sont ici que les servi-
«
teurs des agjnts moraux, et c'est au coeur de l'ouvrier qu'il faut frapper avant de
«
lui demander d'ouvrir sa bourse. Hélas ! que fait-on aujourd'hui pour rendre le
« coeur
de l'ouvrier accessible au sentiment du devoir et à l'amour do la famille? »
(1) ARTICLE PREMIER. — Le crédit ouvert au chapitre 13 du budget du ministère du
commerce et de l'industrie est affecté à la majoration des rentes viagères constituées
au profit des titulaires de livrets individuels de la Caisse nationale des retraites pour
la vieillesse, et des membres des Sociétés de secours mutuels ou de toute autre
Société de secours et de prévoyance servant des pensions de retraite, qui justifieront
de la continuité des versements exigés par la présente loi, âgés de moins de
soixante-dix ans.
ART. 2. — Pour avoir droit à cette majoration, les titulaires de ces rentes, outre
la condition d'âge indiquée à l'article précédent, devront :
1° Justifier qu'ils ne jouissent pas, y compris ladite rente viagère, d'un revenu per-
sonnel, viager ou non, supérieur à 300 francs ;
2° Avoir effectué pendant vingt-cinq années, consécutives ou non, des actes de
prévoyance, soit par vingt-cinq versements annuels au moins opérés sur un livret de
la Caisse des retraites, soit par vingt-cinq cotisations régulières en qualité démembre
participant d'une des Sociétés visées à l'article lor, ayant, depuis le môme temps, établi
un fonds de retraite.
Des comptes annuels seront produits par ces Sociétés à l'appui de leur demande.
A titre transitoire et pendant une période de dix années, à partir de 1895, le nom-
bre d'années de prévoyance exigées de chaque pensionnaire sera toutefois abaissé ainsi
qu'il suit :
Quinze ans de prévoyance pour les pensionnaires qui demanderont la bonification
do retraite en 1895 et, d'ailleurs, réuniront a cette date les conditions exigées;
Seize ans pour ceux qui feront la demande eu 189ij, et ainsi de suit9, en exigeant
une année de plus à chaque exercice nouveau, jusqu'en 1905, date à laquelle la condi-
tion de vingt-cinq ans sera définitivement exigée de tous.
ART. 3. — Un règlement d'administration publique déterminera la répartition au
marc le franc des crédits ouverts pour la bonification des retraites. Ces crédits seront
versés à la Caisse nationale des retraites à capital aliéné. Les arrérages de ce capital
ne pourront être dépassés, et les pensions servies, majoration comprise, ne devront
pas s'élever à une somme annuelle supérieure à 360 francs.
Sur l'avis de la Commission supérieure de surveillance de la Caisse nationale des
retraites pour la vieillesse, des bonifications spéciales pourront être attribuées aux
parents ayant élevé plus de trois enfants.
ART. 4.
— Indépendamment des crédits ouverts annuellement au budget, le revenu
de la moitié du produit de la vente des joyaux de la couronne formera
une dotation
spéciale affectée au service des pensions exceptionnelles créées en vertu de l'article 11
de la loi du 20 juillet 1886.
308 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
La loi sur la majoration des retraites avait été précédée d'une loi de
juin 1894 sur les caisses de secours et de retraites des ouvriers mineurs.
Trente et un articles concernent cette loi (1) qui n'a pas donné les
résultats qu'en pouvait attendre le Pouvoir.
Cette loi en effet n'a pas satisfait les intéressés ; elle a fixé un chiffre
dérisoire pour les pensions ; par contre, elle a consacré le principe de la
retraite due à tout ouvrier âgé de cinquante-cinq ans, ayant travaillé
pendant trente ans dans n'importe quelle mine ou dans n'importe quel
bassin houiller de France.
Avant la loi de 1894, les mineurs étaient placés, au point de vue
des retraites, sous le régime patronal. Ainsi dans le bassin de la Loire,
cinq Compagnies, celles de Villeboeuf, St-Étienne, de la Loire, de Mont-
rambert et de la Pôronnière, étaient syndiquées et payaient des retraites
à leurs ouvriers. En ces dernières années, la Compagnie de Montrambert
avait porté les retraites de ses ouvriers à 540 francs et elle avait institué
des retraites proportionnelles; la Compagnie de Firminy avait suivi
depuis peu cet exemple.
ne bénéficieront pas les employés, car les clauses restrictives de cette loi :
l'introduction de l'inspecteur des finances, le contrôle du receveur, les
résultats de la prévoyance patronale déposés à la Caisse des dépôts et
consignations, auront sans doute pour effet d'amener la suppression de
la plupart de ces caisses (1). Il ne semble pas que cette loi soit absolument
une oeuvre de paix sociale.
Les sommes versées par les chefs d'entreprise dans la caisse syndicale ou patro-
nale devront être employées, soit en rentes sur l'État, en valeurs du Trésor ou garan-
ties par le Trésor, soit en obligations dos départements, des communes, des Chambres
rie commerce, en obligations foncières et communales du Crédit foncier, soit en prêts
hypothécaires, soit enfin en valeurs locales énumérées ci-après, à la condition que
ces valeurs émanent d'institutions existant dans les départements où elles fonction-
nent : bons de mont-de-piété ou d'autres établissements reconnus d'utilité publique.
Les titres seront nominatifs.
La gestion des caisses syndicales ou patronales sera soumise à la vérification de
l'inspection des finances et au contrôle du receveur particulier de l'arrondissement
du siège de la caisse.
Si des conventions spéciales interviennent entre les chefs d'entreprise et les
ouvriers ou employés, en vue d'assurer à ceux-ci, à leurs veuves ou à leurs enfants,
soit un supplément de rente viagère, soit des rentes temporaires ou des indemnités
déterminées d'avance, le capital formant la garantie des engagements résultant des-
dites conventions devra être versé ou représenté à la Caisse des dépôts et consigna-
tions ou dans une des caisses syndicales ou patronales ci-dessus prévues.
ART. 4. —Le seul fait du dépôt, opéré soit à la Caisse des dépôts et consignations,
soit à toute autre caisse, des sommes ou valeurs affectées aux institutions de pré-
voyance, quelles qu'elles soient, confère aux bénéficiaires de ces institutions un droit
do gage, dans les termes de l'article 2073 du Code civil, sur ces sommes et valeurs.
Ce droit de gage s'exerce dans la mesure des droits acquis et des droits éventuels.
La restitution des retenues ou autres sommes affectées aux institutions de pré-
voyance qui, lors de la faillite ou de la liquidation, n'auraient pas été effectivement
versées à l'une des caisses indiquées ci-dessus est garantie, pour la dernière année
(l ce qui sera dû sur l'année courante, par un privilège sur tous les biens meubles
et immeubles du chef de l'entreprise, lequel prendra rang concurremment avec le
privilège des salaires des gens de service établi par l'article 2191 du Code civil.
ART. 5. — Pour toutes les contestations relatives à leurs droits dans les caisses
do prévoyance, de secours et de retraite, les ouvriers et employés peuvent charger,
;i la majorité, un mandataire d'ester pour eux en justice, soit en demandant, soit en
défendant.
ART. 0.
— Un règlement d'administration publique déterminera le mode de
nomination du mandataire et les conditions suivant lesquelles seront effectués le
dépôt et le retrait des sommes et valeurs appartenant ou affectées aux institutions de
prévoyance.
11 déterminera de même le mode de liquidation des droits acquis
et des droits
éventuels, ainsi que le mode de restitution aux intéressés.
(I) La question est actuellement à l'étude dans les Compagnies d'assurances.
312 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
tôes entre les livrets individuels au prorata des traitements reçus par
chaque employé dans l'année précédente.
Tous les comptes individuels sont bonifiés d'un intêrêta4 0/0par an.
Lorsqu'un employé a terminé sa vingt-cinquième année de service,
ou à défaut, sa soixante-cinquième année d'âge, son droit à la caisse
est acquis. Sur sa demande ou d'office, une décision du Conseil d'admi-
nistration peut prononcer sa mise à la retraite. Suivant le choix de
l'employé, la somme disponible peut être employée, soit à constituer
une rente viagère, soit à acquérir des rentes françaises, etc., avec cer-
t licats nominatifs dont les titres restent en dépôt à la caisse de la
Compagnie jusqu'au décès du titulaire pour être remis à ses ayants
droit. Certaines circonstances exceptionnelles dont le Conseil est seul
juge, sans être tenu de donner le motif de ses décisions, peuvent amener
le Conseil à consentir un autre emploi : réunir en argent comptant par
exemple.
Tout employé dont le compte est liquidé, souscrit un engagement
d'honneur de ne pas prêter ses services aune autre Compagnie d'assu-
rances, sans une autorisation écrite de la Compagnie. S'il manque à
cet engagement ou si, pour un autre motif quelconque, le Conseil
l'ordonne, toute somme, tout arrérage peuvent lui être supprimés.
Dans tous les cas les sommes à payer, les rentes à servir sont
d'avance déclarées, accordées à titre de libéralité et pour aliments, et
comme telles, incessibles et insaisissables.
En cas de décès d'un employé en activité de service, laissant une
veuve, des ascendants ou des descendants légitimes, les sommes por-
tées à son compte sont remises à ses ayants droit, quels que soient son
Lige et la durée de ses services.
Si un employé est atteint d'infirmités entraînant une incapacité de
travail, le Conseil peut disposer, en sa faveur, de tout ou partie de la
somme portée a son compte.
L'employé démissionnaire, destitué ou congédié, sauf dans le cas de
dissolution de la Compagnie ou par mesure de réduction du person-
nel auquel cas le montant de son compte lui est remis, est déchu de tous
ses droits, même éventuels, à la caisse de prévoyance. La somme inscrite
à son compte est répartie au 31 décembre de l'année entre tous les comptes
participant au prorata des sommes qui y sont déjà inscrites. Toutefois
le Conseil usant d'indulgence peut remettre une partie des sommes ins-
crites au compte individuel.
L'actif de la caisse de prévoyance des employés de la Générale était
de 2,184,064 francs au 31 décembre 1895.
314 HISTOIRE GÉNÉRALE DE I.'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
est, dans ce dernier cas, versé à son compte individuel, et porte intérêt
dans la suite comme les autres sommes inscrites.
Les employés qu'un accident grave met dans l'impossibilité de con-
tinuer leurs fonctions reçoivent, après décision spéciale du Conseil, le
montant total de leur compte.
L'employé révoqué pour faute grave n'a droit qu'au montant du
compte des retenues faites sur son traitement. L'employé congédié pour
cause de suppression d'emploi a droit à l'intégralité des sommes inscrites
à son livret.
L'employé démissionnaire, s'il compte moins de dix années de
service, n'a également droit qu'au montant du compte de retenues sur
son traitement fixe. S'il compte plus de dix ans révolus de service, il a
droit au montant de son compte de retenues et au total des versement
faits sur sa participation. L'employé ne peut toucher les sommes qui lui
sont dues qu'un an après le jour où sa démission a été acceptée.
L'employé démissionnaire pour raison de santé a droit à la totalité
de son compte.
Les sommes dues à un employé ne lui sont pas remises, mais elles
sont employées, soit en achat de rentes françaises, etc., qui sont con-
servées jusqu'à son décès à la caisse de la Compagnie, ou en constitution
d'une rente viagère, réversible au moins de moitié sur la tête de la veuve
si l'employé est marié.
Si l'employé meurt en activité de service, après deux ans de fonc-
tions, le montant total du livret est attribué à la veuve ou aux enfants. Si
l'employé meurt célibataire ou veuf, sans ascendant ni descendant, le
montant de son compte de participation fait retour à la caisse de pré-
voyance et le montant de son compte de retenues fait partie de sa
succession.
PARTICIPATION DANS LES BÉNÉFICES. — Elle s'opère :
Pour les chefs de bureau, titulaires ou adjoints, proportionnellement
au double du traitement ;
Pour les sous-chefs, proportionnellement à une fois et demie de
eur traitement ;
Pour tous les employés, proportionnellement à leur traitement.
Six mois de service donnent droit à cette participation.
La part des bénéfices répartie aux employés est de 5 0/0 du bénéfice
net de la Compagnie, dont 4 0/0 répartis et 1 0/0 en fonds de retraite.
En 1891, le directeur de la Fraternelle Parisienne a élaboré un
projet de statuts appliquant l'assurance sur la vie à la caisse de
prévoyance du personnel de l'administration centrale de sa Société, et
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 317
ce projet,
9
mûrement étudié, il l'a présenté au Conseil général qui a donné
son approbation à cette création.
Voici les grandes lignes de cette combinaison intéressante :
A partir du 1" juillet 1891, chaque employé qui sera dans les condi-
tions d'admissibilité requises, sera tenu, au moment de la titularisation,
de souscrire une police d'assurances mixte sur la vie à la Compagnie qui
sera désignée par le Conseil d'administration.
La Compagnie d'assurances s'engagera par cette police à payer
le capital assuré au décès de l'employé ou lorsque celui-ci aura atteint
l'âge de 55 ans accomplis.
Les primes de cette assurance seront payées par les soins du direc-
teur de la Fraternelle Parisienne au moyen d'une retenue de 5 0/0
elTectuée mensuellement sur les appointements des employés.
Les employés désigneront le bénéficiaire de l'assurance pour le cas
de décès.
Les polices et avenants seront déposés dans les caisses de la Société.
Si, pour un motif quelconque, un employé quitte le service de la
Société, la police contractée par cet employé lui sera remise au moment
de son départ.
Il en aura dès lors la libre disposition.
La Fraternelle Parisienne contractera sur la tête de chaque
employé qui aura souscrit une police d'assurance mixte sur la vie, une
assurance de même nature dont elle acquittera les primes au moyen
d'une allocation gracieuse égale à 5 0/0 du traitement.
Cette police sera au profit de la Fraternelle Parisienne.
Si l'employé vient à décéder avant la date d'échéance du contrat, la
police qu'il a souscrite personnellement et celle que la Fraternelle Pari-
sienne a souscrite sur sa tête, seront remises à ses ayants droit.
Dans le cas où des employés seraient congédiés par suite de disso-
lution ou de liquidation de la Société, ou par simple mesure de réduction
de personnel ou de suppression d'emploi, les deux polices leur seront
remises et ils en pourront disposer à leur gré.
Dans le cas où un employé quitterait le service de la Société par
suite de démission ou de révocation, la police qu'il a souscrite person-
nellement lui sera seule remise. Il perd tous ses droits au bénéfice de la
police alimentée par les allocations gracieuses de la Société et à la
participation au fonds de réserve prévu par l'article 16.
Le directeur de la Fraternelle Parisienne, sur l'avis du Conseil
d'administration, réalisera la valeur de la police souscrite par la Société,
pour le produit en être versé au fonds de réserve.
318 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCS KT A L'ÉTRANGER
soins des médecins désignés par elle et les médicaments fournis par ses
pharmaciens ;
2° Servir à ses sociétaires-participants, ayant 60 ans d'âge, une pen-
sion dont le taux est fixé chaque année par l'Assemblée générale et qui a
pu être maintenu jusqu'à ce jour au chiffre de 300 francs.
En 1894, elle compte 521 membres participants.
Les secours médicaux et pharmaceutiques distribués par elle, frais
funéraires, indemnités aux veuves se sont élevés, pour chacune des trois
dernières années, à 8,000 francs, et, depuis qu'elle existe, à plus de
150,000 francs.
Elle sert, en 1894, 76 pensions de 300francs, et en a constitué 116 du
même chiffre depuis sa fondation.
Elle n'aurait jamais pu obtenir ces résultats et ne pourrait les assu-
rer dans l'avenir, si, aux cotisations des membres participants que la
baisse continue de l'intérêt rend chaque jour moins productives, ne
venaient se joindre les cotisations et les dons de membres honoraires qui,
sans participer aux avantages de l'Association, lui donnent un généreux
concours (1).
Leur nombre s'élève à 456.
Il existe encore une Société d'épargne en participation intitulée : la
« Cagnotte ».
Cette « Cagnotte » a été fondée parles employés de Y Urbaine en 1884.
Le but de la Société est d'acquérir des obligations françaises à lots dont le
capital et les intérêts seront partagés, ainsi que les lots, s'il y a lieu, entre
les sociétaires.
En faveur des agents il existe également quelques oeuvres de pré-
voyance et d'assistance.
En 1869, le très estimé M. Louis Pouget, directeur du Journal des
(1)La commission d'administration est composée des noms connus et estimés
suivants :
M. Leviez, président, Directeur de la Compagnie d'assurance l'Urbaine (incendie).
M. Cauvin, vice-président, chef des bureaux et du contentieux à la Compagnie la
Confiance. M. Balas-Troy, trésorier-comptable, secrétaire général des Compagnies
l'Urbaine (vie et accidents). M. Delorme, secrétaire, caissier principaldes Compagnies
l'Abeille. M. Hôdoux, secrétaire adjoint, sous-cliet de la correspondance à la Compa-
gnie la France. M. Bescherelle, sous-chef de bureau de Paris à la Compagnie le
Monde. M. Beu/.on, Directeur des Compagnies la Providence (vie et accident;)).
M. Durand, secrétaire général de la Société la Fraternelle Parisienne. M. Francholli,
chef de la correspondance à la Compagnie le Phénix. M. P. Labreuil, sous-directeur
de la Compagnie la Paternelle. M. Le Bel, chef de service aux Compagnies du SoU^I
et l'Aigle.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A I/ÉTRANGER 321
'1° Do servir
aux sociétaires participants, à partir des limites-d'àge de 60 et 65 ans,
'"'. supplément de rente de 250 ou 500 fr., moyennant le versement supplémentaire du
M "art ou de là moitié des cotisations.
24
3'22 HISTOIRE GÉNÉRALE DE 1,'ASSURANCE EN FRANCE ET A l.'ÉTIl ANC.ER.
lixé par les statuts aux membres qui ont accompli dans la Société un
-tngo plus ou moins long. Le montant de la pension dépend de la durée
de sociétariat en qualité de membre cotisant. Exemple : dans la United
Kingdom Society oj'coachmahers, la pension est due à partir de 60 ans
aux membres qui ont fait partie de la Société pendant 30 ans au moins et
qui sont devenus incapables de travail. La pension varie de 7 fr. 50 à 10 fr.
par semaine.
Dans certaines Unions, c'est plutôt l'assurance-invaliditô, sans condi-
lion d'âge, qui est en vigueur. Tel est le cas de la Amalgamated Society
ol'railway servarUs, qui garantit une pension de 500 francs par an à ceux
do ses membres devenus invalides à la suite d'infirmités.
Dans un petit nombre de Sociétés, le nombre de pensionnés admis
annuellement no doit pas dépasser une limite fixée en raison des ressour-
ces disponibles. Exemple : la Philanthropie Society of coopéra.
Il n'existe pas davantage de règle unique en ce qui concerne le sys-
tème financier adopté pour garantir le payement des pensions. Bien que
les Sociétés soient astreintes à faire dresser au moins tous les cinq ans
leur inventaire par un actuaire et, qu'en principe, leurs opérations de
rentes viagères doivent reposer sur des tarifs approuvés par un actuaire
agréé du Gouvernement, il s'en faut de beaucoup qu'elles pratiquent
lotîtes rigoureusement le système de couverture qui seul, dans le cas de
l'assurance libre, garantit exactement le payement des pensions sans
escompter outre mesure les ressources futures. Un assez grand nombre
d'Unions no possèdent, en réalité, que des réserves insuffisantes et il en
est môme qui vivent presque au jour le jour, puisant dans le produit de
leurs recettes annuelles les sommes exigées pour le service des rentes.
L'action patronale en matière de retraites ouvrières n'est soumise à
aucune obligation. Cependant, dans certaines Unions, soil ouvrières, soit
mixtes, les patrons contribuent par des versements volontaires à la cons-
titution du fonds de retraite. Ceci a lieu surtout pour les industries dan-
gereuses. On peut citer, comme établissements fournissant des exemples
de participation très large des patrons à l'uiuvro des pensions, la South
Wide and Lancushire coal-owners Society, la London andNorth Western
railway Cv, la London and Brighton C\ la Amslrong's Work C'y, etc.
L'aciion de l'Etat est jusqu'à présent demeurée à l'état de projet. Il
> a lieu de citer le projet Chamberlain (1), présenté au Parlement le
"i mars 1892 par MM. Chamberlain, Mallock, Hunter et Rankin. D'après
'" Projet, il serait institué une caisse officielle de pensions, recevant une
2° Rentes différées.
<;A1'ITAI. AI.IKNK CAI'ITAI. Ki'.SKltVK
«
frères mineurs, dont la fondation date depuis de longues années,
« avaient déjà, à plusieurs reprises, attiré l'attention de la législature.
« Ces Caisses étaient organisées, originairement, de la façon la plus pri-
« milive et destinées à venir en aide à leurs sociétaires en cas de besoins,
« sans leur accorder, cependant, des droits absolument assurés; ce n'est
« qu'avec le temps et par la conviction qu'on avait de l'importance do
« leur existence que ces Caisses devinrent de vraies institutions de
« secours, sans
cependant être dotées des fonds nécessaires pour satis-
t faire à toutes les exigences.
« Les inconvénients de cet état de choses commencèrent à se faire
« sentir
dans plusieurs de ces Caisses, il y a une dizaine d'années. Leur
<t
situation défavorable se révélait clairement aussi à ceux ne possédant
pas une c< nnaissance profonde des choses, de telle sorle qu'une inquié-
*
tude s'empara des ouvriers mineurs intéressés qui obtinrent une en-
„
»
quête officielle sur la situation de toutes les Caisses des mineurs.
« Les
résultats de cette enquête furent très défavorables, car on trouva
• que
les fonds de la plupart de ces Caisses et les cotisations payables ne
pouvaient pas suffireàsatisfaireauxobligations qu'ellesavaienlacceptées.
« Par conséquent, on se
vit dans la nécessité d'organiser les Caisses
«
des ouvriers mineurs selon les exigences de notre temps, et l'on créa la
.,
loi du28juillet 1889 « concernant l'organisation des Caisses des ouvriers
«
mineurs déjà existantes ou celles à instituer en vertu de la loi gônô-
«
raie sur l'exploitation des mines ».
« Les Caisses des
frères ouvriers mineurs doivent fournir :
«
1° Des secours pécuniaires en cas de maladie, et pour l'enterrement
» en cas
de mort;
« 2° Des secours aux invalides, aux veuves et aux orphelins.
« Le montant
des secours pécuniaires en cas de maladie, et pour
«
l'enterrement en cas de mort, doit au moins être équivalent aux
«
indemnités stipulées par la loi sur l'assurance maladie.
«
Les rentes annuelles allouées aux hommes invalides doivent
«
atteindre la somme de 100 florins au moins, et celles allouées aux femmes
«
invalides de 50 florins au moins.
« Dans
le cas de mort d'un homme invalide recevant une rente, il
« est
dû à sa veuve une rente égale à un tiers au moins de la rente du
«
mari décédé; les enfants légitimes, jusqu'à l'âge de 14 ans accomplis,
« ont
droit chacun à une rente égale à un sixième au moins de la rente
"
du père décédé lorsqu'ils sont orphelins de père, et à un tiers au moins,
«
lorsqu'ils sont orphelins de père et de mère.
« Tous les ouvriers mineurs sont obligés de s'associer aux Caisses
instituées spécialement pour les ouvriers mineurs. Les ouvriers employés
« temporairement à un travail étant seulement en relation immédiate
"
durant le travail. »
En 1892, le nombre d'assurés à ces Caisses était de 110,343 (1).
Telles sont les grandes lignes de la loi autrichienne de 1889.
(1)Consulter Tutudo sur les derniers résultats des assurances sociales en Allemagne
ci en Autriche.
— 11° partie. — Office du travail.
330 HISTOIRE GÉNÉRALE DE 1,'ASSURANCE EN FRANCE ET A I.'ÉTRANGKR
#
Le budget de l'État participe aux caisses communales de vieillesse el
d'invalidité en Danemark.
D'après la loi élaborée en 1893, tout sujet danois arrivé à soixante
ans accomplis, et incapable de pourvoir à ses besoins ou à ceux
des personnes dont il a charge immédiate, aura droit, dans certaines
conditions que la loi détermine, à une pension de vieillesse. Cette pension
devra être « suffisante pour l'entretien de la personne secourue et pour
«
celui de sa famille, et aussi pour leur traitement en cas de maladie ».
La pension sera fournie soit en argent, soit en nature, selon les cir-
constances; elle pourra égalementconsister dans l'admission de l'intéressé
dans un « asile de vieillesse ou tout autre établissement de ce genre ».
Le travailleur pensionné ne devra jamais être placé dans une maison
de pauvres, ni dans aucun établissement de cette nature.
Les conditions exigées par la loi pour être admis en qualité de
travailleur pensionné sont les suivantes :
rai Suisse. —
L'Assurance populaire en Angleterre. — En Suisse. — Eu
Allemagne.- — En Italie. — Eu Belgique.
En fait, l'assurance populaire existe en France depuis le 11 juillet
1868, date à laquelle l'Empereur signa le décret constituant la Caisse
d'assurance en cas de décès, puisque le capital assuré ne devait pas fran-
chir la limite de 3,000 francs. On sait les résultats obtenus (l).
A coté de l'Etat, l'initiative privée a été tentée par celte assurance qui
s'adressait aux humbles, qui s'en allait conquérir la prévoyance au sein
même des plus modestes foyers.
Suivons donc la trace qu'a laissée cette oeuvre si parfaitement
humaine.
En réponse à M. Gibon qui traitait en 1890, à la Société de Géogra-
phie, la question de l'assurance au point de vue social, M. Albert Gigot,
ancien préfet de police, ônumérait les succès de l'assurance populaire en
Angleterre et ajoutait : Une Compagnie française, la Providence, vient
d'entrer dans la môme voie et organise sur les mêmes .bases l'assurance
individuelle. Nous applaudissons à cette généreuse lenlalive et nous lui
souhaitons tout le succès qu'elle mérite
En effet, c'est M. Vermot, un publicisto très compétent, alors direc-
teur de la Providence, qui établit l'assurance populaire en 1889. Voici le
mécanisme de cette assurance :
Les risques sont divisés en cinq catégories, suivant les professions.
En outre, cinq combinaisons différentes sont offertes au public : l'assu-
rance pour la vie entière, l'assurance à double effet, l'assurance mixte,
l'assurance de retraite pour la vieillesse et l'assurance de dotation.
L'assurance à double effet garantit une somme 500 francs, par exemple,
au décès de l'assuré ou de 1,000 francs au bout de 20 ans.
Les primes sont payables tous les quinze jours: l'assuré n'a pas de
participation aux bénéfices, ni de faculté de rachat. Au bout de cinq
années de payement régulier, l'assurance, en cas de cessation de paye-
ment, est simplement réduite.
L'examen médical est facultatif pour les assurances en cas de décès
ne dépassant pas 1,000 francs; mais dans lo cas où l'examen n'a pas eu
lieu, le capital assuré n'est pas dû si la mort arrive la première année;
les primes sont alors remboursées avec intérêt de 4 0/0 l'an. Néanmoins,
si le décès survient cette première année par suite d'accident, lo capital
est payé entièrement, quoique l'assuré n'ait pas subi d'examen
médical.
(1) Page 1()3. — La Caisse va étendre sos opérations aux assurances mixtes.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 335
guerre contre une puissance ètrangôro, l'assurance est de plein droit résiliée au jour
do l'entrée en campagne, à moins d'uno convention expresse et spéciale.
Art. S). —Si l'assuré est vivant à l'échéance du contrat, les sommes ducs par la
Compagnie sont payées au siège social de la Compagnie, dans les huit jours qui
suivent la remiso de la police, de l'acte de naissance ot du certificat de vie légalisés
de l'assuré, auqttol la Compagnie délivre, en outre, contre la remis} do la police, un
nouveau tilre do la somme stipulée payable au décès de l'assuré, sans qu'il reste
aucune prime A payer.
Si l'assuré est décédé, les sommes dues par la Compagnie sont payées au siège
social de la Compagnie dans les huit jours do la remise de la police et dos pièces
justificatives dûment légalisées, lesquelles comprennent notamment l'acte de nais-
sance, l'acte de décès de la personne dont la vie était assurée et h; certificat du médecin
constatant lo genre de maladie ou d'accident auquel elle a succombé.
Art. 11. —-Si lo décès survient pendant le cours de la première année qui prend
naissance à la date de souscription de la police, la Compagnie no sera pas tenue au
payement du capital assuré en cas de décès. Dans ce cas, elle restituera, sur produc-
tion des pièces justificatives, aux ayants droit la prime ou les fractions de prime
payées augmentées de l'intérêt à 4%. Toutefois, si, avant de souscrire, l'assuré s'est
soumis à l'examen du médecin de la Compagnie, le capital assuré sera payable immé-
diatement après le décès, dans les conditions stipulées au deuxième paragraphe de
l'article 0. 11 en sera de même si le décès est détermine par un accident provenant
d'une cause matérielle extérieure et involontaire, lors môme que la police aurait été
souscrite sans que l'assuré se soit soumis à un examen médical préalable.
Art. 12. — Si, à une époque quelconque, une personne déjà assurée à la Compa-
gnie contractait une nouvelle assurance, sans en avoir obtenu l'autorisation préalable,
la seconde police serait nulle et de nul effet, et les primes payées demeureraient
acquises à la Compagnie.
(1) Voir pages 343, 341, 345.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 337
Les unes peuvent être classées dans la catégorie des Sociétés à assu-
rances populaires, les autres dans celle des Sociétés d'assessment.
La Fourmilière, qui peut entrer dans la première catégorie, pratique
l'assurance populaire dans les conditions suivantes (1) :
La Fourmilière (2) permet l'accès à deux combinaisons distinctes
d'assurances temporaires annuelles, assurances se renouvelant d'elles-
mêmes, d'année en année, par tacite reconduction et sans aucune forma-
lité; et ce, jusqu'au décès de l'assuré, sauf les cas de démission ou de
radiation mentionnés aux articles 16 et 17 des statuts.
La première combinaison a pour but d'assurer, en cas de décès, aux
ayants droit des adhérents et moyennant le payement d'une cotisation
invariable, quel que soit l'âge de l'assuré, une indemnité dont l'importance
est fixée par l'article 10 des statuts.
La deuxième combinaison est destinée à permettre aux intéressés de
laisser à leurs ayants droit un capital fixe, moyennant le versement
d'une cotisation variant annuellement avec l'âge de l'assuré, cette cotisa-
tion est indiquée à l'article 11 des statuts.
La responsabilité des adhérents est limitée au montant des cotisations
versées ou statutairement appelées, lesquelles constituent un maximum de
garantie ou de contribution aux charges sociales.
Première combinaison :
Résultats avee 5 parts souscrites
Prime mensuelle: 5 fr. ; Prime annuelle: 60 Ir.
(Indemnité décroissant avec l'âge)
I.A KOIIUMII.H.HF.
Colonne iiuliq. les âges (capil. décroissant)
de décos payera quelle que soil la
pour la Fourmilière ilnte Un l'inscription
à 25~ans 5.000 fr.
à 30 ans 5.000 fr.
à 35 ans 5.000 fr.
bénéficiaire ne prouve que l'assuré est décédé des suites d'une blessure accidentcllc)
provenant d'une cause violente, extérieure et involontaire.
Si le décès se produit après le ving-quatrième mois, la somme assurée sera duc
intégralement.
ART. 4. — Si l'assuré perd la vie par le l'ait volontaire du bénéficiaire du présent
contrat, l'assurance est complètement annulée et sans valeur et les mensualités versées
restent acquises à la Compagnie.
(1) La Fourmilière a, dans l'esprit de ses fondateurs, complété le système prati4110
par la Fourmi, Société en participation d'épargne, fondée en 1879.
(2) Autorisée par décret présidentiel et statuts approuvés par le Conseil d'Etat.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FHANCE ET A 1,'ÉTRANGER 341
I.A KIII.'IWIILIKIU;
Colonne indiquant les âges (capil. décroissant)
do décès payera quelle que soil In
pour la Fourmilière iule île l'iiiscriptttH
à 40 ans 4.550 fr.
à 45 ans 3.700 fr.
à 50 ans 2.775 fr.
à 55 ans 2.000 fr.
à 60 ans 1.400 fr.
Seconde combinaison :
La grande majorité de ceux qui sont réduits à vivre surtout du modoste produit
(1)
de leur travail doivent voilier, en première ligne, à mettre à l'abri du besoin leurs
survivants, quels qu'ils soient, quand la mort sera venue tarir cette source de revenu*-
L'assurance en cas de décès garantit à la famille aussi, dans le cas de décès préma-
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 343
titré du chef, la somme qu'il eût pu épargner avec les mêmes sacrifices pondant lo
temps qu'il avait oneore à vivre suivant la moyenne des observations. Mais quelle
caricature les Frankcnrereine ont faite do cette assurance ! A l'aide de ses bases
techniques, l'assurance sur la vie est on état de calculer assez exactement la prime
annuelle pour une somme assurée déterminée, et rend à l'assuré, sous forme de
bénéfice, l'excédent de prime qu'elle peut avoir demandé de trop dans son budget,
'l'ouïes ces garanties positives disparaissent dans l'assurance Frankenvereine. Leurs
assurés savent une chose et ne savent que cola, c'est qu'ils ont à payer 1 franc à
chaque décès d'un sociétaire ; mais la Société ne peut pas dire à l'assuré si ce cas se
présentera dix ou vingt l'ois pendant l'année, et encore moins si, lors de son décès,
*os survivants reçoivent 2,000, 1,000, 500 francs, ou si, peut-être, ils no recevraient
tien du tout... Lors même qu'uno caisse n'accorde pas l'entrée aux personnes âgées
do plus de claquante ans, ses mombros avancent cependant de plus en plus en âge et
atteignent les classes d'âge élevées ; la mortalité moyenne devient chaque année plus
défavorable ; elle augmente jusqu'à 2.2 1/2, voir 3 0/0, morne lorsque dos membres
décodés sont toujours remplacés encore par des jeunes. Mais cette alïluencedc jeunes
'•esse complètement, aussitôt que les frais atteignent ou dépassent 2 1/2 0/0 de la
xomme assurée ; car, invités à entrer dans la caisse, ils répondent évidemment :
" Votre assurance est déjà plus chère que celle des grandes Compagnies 1 Ce sont
' justement ceux qui ont payé le plus longtemps qui, finalement, ne reçoivent rien. »
iRetrait du rapport officiel du Bureau fédéral suisse, 1885.)
(1) Bulletin de l'Office du Travail, janvier 1890: Étude sur les assurances ouvrières
en Angleterre.
344 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN l'RANCE ET A L'ÉTRANGER
«
La majeure partie des primes est recueillie à domicile par les agents
„
des Compagnies, par semaine le plus souvent, quelquefois par quin-
a
/.aine et par mois. Ce mode de payement, très favorable au dôvelop-
«
pement de l'assurance parmi les classes pauvres, n'est pas toutefois
sans inconvénients, car il augmente dans de fortes proportions les
a
«
frais de recouvrement.
« D'un autre
côté, les Compagnies font des dépenses considô-
râbles en commissions de toutes sortes. La somme des frais d'adminis-
u
«
tration et de commissions allouées aux agents représente annuellement
« pour
l'ensemble des Compagnies 42 à 43 0/0 des primes ! Le minimum
«
est fourni par le Prudential (41 0/0 des primes), et le maximum par la
«
Yorkshire Provident, où il atteint 91) 0/0 des primes. On voit par là que
«
les frais de gestion sont extraordinairement élevés ; cela tient princi-
.
paiement à la nécessité d'entretenir un personnel nombreux d'agents,
«.
tant pour recueillir hebdomadairement les primes d'assurances, que
« pour
activer la production courante, dont l'arrêt ne manquerait pas de
«
compromettre gravement, du moins dans certaines Compagnies, la
«
sécurité des engagements antérieurement acquis.
« L'assurance de petits capitaux en cas
de décès est encore pratiquée
« sur une
vaste échelle par les Collecting Societies qui sont un genre
«
particulier des Friendly Societies.
« Les
Collecting Societies se distinguent des Friendly Societies ordi-
o.
naires en ce sens que certaines ne font que l'assurance sur la vie, et
« non l'assurance contre la
maladie ou les accidents. Les Collecting
«
Societies se rapprochent de nos Sociétés anonymes d'assurances mu-
c
tuelles dans lesquelles la Société gérante est entièrement distincte de
'
l'association mutuelle des assurés (exemple : le Conservateur, en
1
France).
« On comptait, en 1888, 52 Collecting Societies pour l'ensemble du
•
Koyaume-Uni, dont 47 en Angleterre, 5 en Kcosse.
« Parmi les 47 Sociétés anglaises, 4 assurent chacune plus de
«
100,000 personnes. Ce sont :
« The Royal Liver Society ;
« The Liverpool Victoria and Légal Society ;
« The Royal London Society ;
« The Blackburn Philanthropie Burial Society.
« Les autres sont beaucoup moins importantes et n'englobent, prises
ensemble, que 10 0/0 du total des membres des Collecting Societies
anglaises.
« Parmi les cinq Sociétés écossaises, une, The Scottish Légal Life
346 HISTOIRE GÉNÉRALE DE l.'ASSUliANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
(1) Voir page 243, Assurances des funérailles. En Angleterre, en dehors des
Trades Union, il existe des Sociétés de funérailles fonctionnant sur le genre des
Caisses d'enterrement hollandaises.
(2) Voir page 173.
1IIHT0IRE GÉNÉRALE DE 1,'AS.SURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 347
«
Celui qui fait une proposition d'assurance doit être absolument
«
sincère envers la Société. Si dans les documents concernant l'assu-
« rance, ou
à l'occasion de l'examen médical, il a trompé la Compagnie
« par
de fausses déclarations ou des réticences frauduleuses, il est
«
déchu de tous ses droits et les sommes payées ne sont pas restituées.
« Tout assuré est tenu, à moins qu'il ne meure pendant la première
« année,
d'acquitter intégralement la prime de quatre trimestres au
«
moins.
« Si un assuré, qui a intégralement acquitté les primes de douze
«
trimestres, ne veut plus "ou ne peut plus continuer ses payements, son
« assurance n'est pas perdue, mais la Société lui offre une assurance
«
réduite, pour laquelle il n'aura plus de primes à payer, ou la valeur
«
de rachat.
« Une assurance peut être remise en vigueur dans les douze mois
« qui suivent l'échéance de la dernière prime trimestrielle, pourvu que
primes seulement ont été payées sur 20, l'assuré ne recevra, en 190 1, que 5,000 francs.
Dans ce cas, le père en question peut même faire toucher cette soinmo immédia-
tement, par le bénéficiaire s'il le désire, en l'escomptant.
(2) Assurance de dotutimi simple. — Il s'agit uniquement de constituer à un enfant
une dot pour l'époque de sa majorité, et de la constituer aussi forte que possible avec
les plus faibles versements possibles. — Si donc l'enfant meurt prématurément, comme
la dot est payable on cas de vie, les faibles cotisations versées resteront sans résultat,
mais elles auraient été tout do même dissipées en pure porte, et s'il vit, le capital
obtenu n'aurait jamais pu l'être par tout autre moyen.
TARIF.— Prime bimensuelle assurant un capital de 100 francs, payable à un enfant
a l'âge de 21 ans, s'il est vivant à ce moment :
AGE Prime l'rimo Prime
an prechain anniversaire pour 10» fr. pour -250 fr. pour !j(X) h.
1 » 15 »
35 .»
(15
2 »15 ..35 » 70
3 ..15 »
40 ..
80
4 ..20 » 45 ..
85
5 -20 » 50 .. 95
(1) Cotisations annuelles pour une dot de 100 francs pagable le jour du tnari«<jt'.
AGE -
Colisalions payables AGE Cotisations njyiihh.s
de l.i jusqu'il dix-huit ans delà jusqu'à dix-huit ans
J1ÎUNE l'Tl.l.lî. au maximum. JKUNK l'H.LK. au maximum.
7 8 9 10 11 .—
12
— — — — — — — — — — —
Avant 1 an ,115 -5 11 5 20 5 24 6 2!) 5 35 5 42 5 50 5 60 5 75 5 95
. . .
Après 1 18 20 24 29 35 42 50 00 75 95 115
— . . .
— 2 ans 20 21 29 35 42 50 00 75 95 115
. .
— 3 — .
24 29 35 42 50 m 75 95 115
.
35 42 50 60 '75 95 115
— 4 — . .
29
— 5 — 35 42 50 00 75 95 115
. .
— 6 — 42 50 00 75 95 115
. .
— 7
— 50 60 75 95 115
. .
— 8
— 60 75 95 115
. .
— 9 — 75 95 115
. .
~ 10 — . .
95 115
— 11 — . .
115
Note : ii D'après ce tableau, on voit que dans le cas d'un entant d'un an, par
" oxemple, une prime hebdomadaire de cinq eentins payera une assurance de 515,00,
26
354 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSUUANCE EN l'RANOE ET A L'ÉTRANGER
« après avoir été assuré pendant trois mois : c'est-à-dire ; si l'enfant mourait aprùs
«
trois mois et avant un an, à compter de la date de la police, la Compagnie payerait
« 515.00; s'il mourait durant la seconde année, 517.00 seraient payées ; à la sixième
« année, 5 35.00; de sorte que l'assurance augmente à chaque année jusqu'à ce qu'elle
«
arrive à 5 115.00 à l'âge de douze ans. Ce montant de 5 115.00 est le môme aussi long-
'i temps que la prime hebdomadaire de cinq centins est payée. »
(l) Extrait des conditions générales :
L'Assurance d'épargne, sans demander aucun dérangement à l'assuré vient régu-
lièrement, toutes les quinzaines ou tous les mois, recueillir quelques centimes qui
seraient probablement gaspillés, et dont l'abandon n'impose aucune privation sensible,
puis elle les transforme en capitaux qu'elle remettra à l'assuré au bout de 15 ans, s'il
est vivant à cette époque.
TARIF UNIQUE. —Dans ces conditions, et quel que soit l'âge de l'assuré contractant!
compris entre 21 et 45 ans, une prime de 0 fr. 20 payable le 10 et le 25 de chaque
mois assure un capital de 100 francs payable au bout de 16 ans.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 355
«
mutuelle s'est également formée dans le môme but; c'est là, croyons-
« nous,
les deux seules Sociétés de ce genre existant en France. »
Le dictionnaire Bozérian vise en effet Y Association Mutuelle des ris-
ques de guerre et d'émeute fondée en 1873 par M. Amôdôe Thouret(l).
Celle création de M. Tbouret procédait en effet d'une Société fondée
au mois de septembre 1870 et intitulée : Association Mutuelle des risques
d t siège de l'aris.
Cette dernière Société, en raison de l'urgence, fut dispensée de l'ac-
complissement des formalités légalement nécessaires pour la constitu-
tion d'une Société ; le décret de dispense, en date du 15 septembre 1870,
fut publié au Journal officiel, du 20 du môme mois. Pendant son fonc-
tionnement elle couvrit 4,236 risques, formant ensemble 332,823,199 fr.,
chaque assuré paya en moyenne (la prime variant suivant les zones)
1 IV. pour 1,000, et s'engagea jusqu'à concurrence d'un maximum vingt
l'ois plus élevé. La Société reçut en espèces une somme de 356,318 fr. 20.
La cotisation portée au maximum pouvait produire 7,126,364 fr. La
Société éprouva 187 sinistres, s'élevant ensemble à 192,700 fr. 18; les
fonds versés, représentant le vingtième du maximum, payèrent les
sinistres et les frais ; il n'y eut aucun appel supplémentaire à faire et
même la Société restitua aux assurés 31 0/0 de ce qu'elle avait perçu,
soit 110,458 fr. 64; la prime moyenne ne dépassa donc point 0 fr. 62
par 1,000 fr.
Ces deux Sociétés : Association Mutuelle des risques de guerre et
d'émeute et Association Mutuelle des risques du siège de Paris ont été
imitées, dans la suite, par le Palladium et la Citadelle.
Le Palladium garantit d'une part l'assurance corporelle, c'est-à-dire
qu'il donne une indemnité en cas de mort et en cas d'incapacité relative ou
absolue de travail ; et d'autre part l'assurance matérielle, c'est-à-dire qu'il
assure contre l'incendie, contre la destruction totale ou partielle par suite
des faits de guerre ou d'émeute, contre la destruction des récoltes pen-
dantes ou engrangées, la coupe des bois ordonnée par l'autorité militaire
régulière ou non ; contre les réquisitions, les contributions en nature ou
en argent, l'entretien forcé de troupes régulières ou non, en un mot contre
tous les dommages pouvant résulter de tous les faits do guerre, d'émeute
et d'insurrection.
La cotisation varie de 1 à 6 pour 1,000 dans l'assurance corporelle,
(1)En 1885, la Société couvrait 92,140,350 fr. de risques, son capital de garantie
était de 2,014,391. — Le Président de son Conseil d'administration était M. Ilol'er,
directeur de la Fraternelle Parisienne. En 1892 la Société couvre 93,600,000 fr. de ris
ques ct'eMe garantit contre les explosions de dynamite (voir page 361).
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 357
trouver une situation en quittant le service ; 3° fournir une alimentation aux femmes
et aux enfants des hommes appelés sous les drapeaux ; 4° indemniser les réservistes
du tort que leur cause l'interruption de leurs affaires pendant le temps de l'appel
annuel sous les drapeaux; 5° enfin faciliter aux volontaires d'un an l'achat de leur
(quipement et de leur armement.
(1) Voir Histoire et jurisprudence du remplacement, Journal des assurances,
novembre 1851.
(2) Association pour le remplacement militaire .-Engagement.
— « Art. 1er. MM. X...
« et Cie s'engagent par ces présentes, à leurs risques et périls et sans pouvoir exiger
" aucune autre somme que celle ci-après fixée, envers M. P... à garantirM. B... contre
"
les chances du sort au tirage delà classe 18..., à procurer à ce dernier, au cas où il
' viendrait à faire partie du contingent des hommes fixés par la loi, un remplaçant
propre au service militaire, qui sera présenté immédiatement, môme quand il ne
« ferait partie que de la réserve ; à faire admettre ledit remplaçant parle Conseil de
" militaire, sans qu'il soit recherché ni inquiété. » (La police avait généralement 10
articles — Dictionnaire des Assurances, L. Pouget p. 1289.)
—
(3) L'assurance du remplacement a donné lieu à de violentes polémiques
en 1811,
voir notamment Gazette des Tribunaux, 21 avril 1841.
360 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANGE ET A l/ÊTRANGER
Statuts :
« ARTICLE PREMIER. — Il est formé, avec l'approbation du Gouverne-
« ment, une Société d'assurances mutuelles entre tous les gardes natio-
« naux incorporés dans la garde nationale de la Seine, et qui adhéreront
« aux présents statuts.
« Le siège de la Société est établi à Paris, au domicile de la Compa-
« gnie d'assurances sur la vie, le Phénix, rue de Lafayette, 33.
—
« Néanmoins, les souscriptions seront reçues au siège de chacune des
« Compagnies d'assurances sur la vie désignées en l'article 17 des pré-
ce
sents statuts.
« ART. 2. — La Société est constituée pour toute la durée de la
(1) Un premier décret avait été déjà signé pour l'Association Mutuelle des risques
du siège de Paris (Voir page 355).
HISTOIRE GÉNÉRALE DR 1
.'ASSURANCE EN FRANCE ET A I.'ÉTRANGER 301
,
raies sur la vie, établie à Paris, rue de Richelieu, 87; Onfroy, direc-
„
teur de la Nationale, Compagnie d'assurances sur la vie, établie à
«
Paris, rue de Grammont, 13 ; E. Maas, directeur de 1' Union, Compa-
-,
gnie d'assurances sur la vie, établie à Paris, rue de la Banque, 15-,
11. .loliat, directeur de la Compagnie d'assurances sur la vie, le Phénix,
„
<
établie à Paris, rue do Lafayette, 33; T. Cloquemin, directeur de la
«
Caisse Paternelle, Compagnie d'assurances sur la vie, établie à Paris,
« rue de Mônars, 4, G. de Bonnefons, directeur de Y Urbaine, Compagnie
«
d'assurances sur la vie, établie à Paris, rue Le Peletier, 8. »
Une seconde Société intitulée la Défense mutuelle de Paris, assu-
rance mutuelle en cas de décès causé par le fait de la guerre pendant le
siège, fait son apparition ; elle est fondée par M. Ogerdias, inspecteur de
la Compagnie Gresham.
La Société a pour but de parer autant que possible à la perte maté-
rielle résultant du décès occasionné par les faits du siège, et de combler
la lacune existant à cet égard dans les polices des Compagnies d'assu-
rances sur la vie qui n'acceptent pas les risques de guerre (1).
La durée de la Société était limitée à la fin de la guerre, elle devait
(art. 5) entrer en liquidation le jour de la signature du traité de paix entre
les belligérants
Le mouvement est général : sous les auspices de la Mutuelle
immobilière de Lyon, la Société lyonnaise d'assurances mutuelles immo-
bilières contre les risques de guerre et d'émeutes est fondée ainsi que la
Fraternelle de MM. Forest et Tribollet. A Lille, on a la Lilloise, la Répa-
ratrice de l'Invasion est créée à Orléans... Fort heureusement la paix
survenant, la constitution de sociétés d'assurances contre le bombarde-
ment prend fin.
L'assurance naît des calamités ou des besoins, elle est selon les cas
immuable ou opportune.
Dans les risques de siège, d'émeute, de dynamite, elle est simplement
opportune.
Ainsi en 1892, la propagande par le fait, innovée par les anarchistes,
appelle l'assurance contre la dynamite. L'Assurance mutuelle des risques
de guerre et d'émeute, qui existe encore, convoque une Assemblée géné-
rale de ses sociétaires et modifie l'article 2 de ses statuts dans ce sens :
La Société répond des pertes résultant de guerre, siège, invasion,
occupation militaire, émeute, « explosion ou destruction quelconque et,
(1) L'auteur passe en revue les divers systèmes qui ont été employés jusqu'ici à
l'effet d'assurer sur la vie les personnes qui no possèdent pas les chances de longévité
ordinaire.
L'auteur donne la définition précise d'un risque anormal et base ses calculs sut'
une statistique, aussi complète que possible, des diverses catégories de maladies-
Toutes celles qui ont amené des décès prématurés s'y trouvent ônumôrôes d'après les
données émanant de la Société mutuelle de Gotha, qui embrassent une période àe
HISTOIRE GÉNÉRALE DE l/ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 303
'•uiquante-huit ans (de 182'J à 1887) et n'enregistrent pas moins de 32,807 causes de
décès.
Los bases de cette statistique permettent à M. Blasclilvè do calculer avant tou
combien il est mort de personnes sur 100, dans un âge déterminé, e par suite do
chacune des catégories de maladie.
1-n chapitre spécial est consacré aux prédispositions héréditaires, qui
y sont
'objet d'intéressantes constatations.
U'aprôs ces donnéos, qu'il s'efforce do traduiro on formules mathématiques
-\l. Ulaschkô établit trois
groupes do risques, à savoir : les risques peu normaux ne
rel>ondanl pas aux chances ordinaires de longévité,
— les risques anormaux préson-
<u>t des chances moindres,
— et ceux qui comportent de réels dangers.
Les tarifs de primes adaptés à ces trois groupes,
pour tous les âges, et un tableau
orphique de mortalité d'après chaque groupe, complètent le travail du docteur
aschkô (analyse d'après la Correspondance austro-hongroise).
304 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
L'assurance des bagages est faite par la maison Tliomas Cook and
Sons, plus connue sous le nom d'agence Cook.
L'agence a fondé un département des assurances ayant pour objet
d'indemniser les personnes qui feront des voyages sous sa direction de
la perte de leurs bagages ou des dégâts qui pourraient y survenir.
Cette assurance est très commune en Suisse. Les voyageurs la
pratiquent.
L'inondation, dit Pougct, culmine tous les ans des pertes très gran-
des. Certaines Compagnies, qui se sont fondées pour en conjurer les effets,
3G0 HISTOIRE GÉNÉRAL DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
ont pour but, non seulement d'indemniser l'assuré, mais encore d'entre-
prendre des travaux qui empêchent le débordement des fleuves.
De son côté Bozôrian étudie ce risque et après en avoir déterminé le
caractère et les pertes qu'il occasionne, il conclut que le risque inondation
n'est applicable ni par le système de la prime fixe qui exigerait des paye-
ments annuels exagérés, ni par le système de la mutualité qui ne donne-
rait aux adhérents que des indemnités hors de toute proportion avec leurs
pertes.
Quelques Sociétés françaises et italiennes ont tenté sans succès celle
assurance.
Signalons notamment la tentative suivante qui avait pour objet de
créer une Société grêle, bétail, inondation el incendie.
D'après une circulaire publiée vers 1858, les fondateurs de l'ylssu-
rance mutuelle française devaient établir une contribution moyenne pour
le risque contre l'inondation.
Cette contribution devait être dans les communes déjà incendiées de.
0.60 0/0, frais d'administration compris, pour les maisons et édifices; de
1.40 0/0 pour les meubles meublants et mobilier do ferme; de 2.40 0/0
pour les denrées et marchandises; de 4 0/0 pour les récoltes sur
pied.
Les contributions étaient établies et combinées de telle sorte que
selon les plus grandes probabilités les sinistrés auraient reçu une indem-
nité intégrale, en même temps qu'il devait être pourvu à l'entretien d'un
fonds de réserve pour parer aux nécessités des années calamileuses.
Étaient compris dans l'assurance, les maisons, meubles, mobilier des
villes, des campagnes, bestiaux, denrées, marchandises, récoltes,
champs ensemencés, bois, valeur des terrains qui peuvent être arrachés,
bouleversés, ensablés... — En 1885, M. Pithon a essayé d'organiser la
Tempête, Société contre Jes ouragans, inondations, trombes, cyclones,
etc..
Comme pour les précédentes tentatives aucun succès n'a été
obtenu par le novateur.
,,
rembourse les dommages d'après les proportions ci-après déterminées,
„
savoir :
K
De la première à la deuxième maladie, un dixième de la valeur
,.
assurée ;
«
De la deuxième à la troisième maladie, un quart de la valeur assurée;
<i
De la troisième à la quatrième maladie, trois huitièmes de la
«
valeur assurée ;
« De
la quatrième période à la montée, moitié de la valeur assurée ;
i Enfin les trois quarts de la valeur assurée lorsque les cocons
«
auront été formés depuis deux jours au moins, jusqu'au prélèvement
«
de la récolte (1). »
Son butétaitde réparer envers coux qui en avaient fait partie, les
dommages causés par l'incendie, de quelque cause qu'il provienne, et de
les assurer :
1° Contre les recours que les tiers exerceraient utilement contre eux
pour préjudice causé à ces tiers, par la destruction des titres, minutes et
autres actes remis aux officiers ministériels ou confiés à leur garde en
leurs dites qualités, toutefois en justifiant de leur existence au moment do
l'incendie et de leur destruction ;
2° Son but était encore de les indemniser des frais que leur occasion-
neraient la recherche et la réunion des matériaux nécessaires h la
reconstruction des titres et actes détruits et des recouvrements qu'ils
seraient empochés de faire, par suite de l'incendie des pièces qui donnent
lieu à ces recouvrements,pourvuqu'ils n'aient pas encouru la prescription
ou qu'ils ne remontent pas à plus de dix années;
3" Enfin dans le cas où l'incendie ne donnerait lieu contre eux à
aucun recours de la part de tiers, la Société avait encore pour but de les
indemniser de la perte que leur ferait éprouver dans la valeur de leur
office la destruction de tout ou partie dos titres ot minutes qui en dépen-
dent (1).
Total
.... 35 »
Tels sont jusqu'à présent les divers risques garantis par l'assurance.
Sauf quelques-uns dont l'usage s'impose, beaucoup n'ont pas donné de
résultats pratiques et sont tombés dans le domaine de l'oubli.
2° Les actions ne seront plus mises au porteur qu'après libération complète, quoi
qu'en soit le montant;
3° Les actions d'apport devront être entièrement libérées au moment de la forma-
tion do la Société et demeureront inaliénables pendant deux ans;
4" La responsabilité de l'actionnaire ou du porteur qui aura transmis son titre
cessera au bout de deux ans après la transmission ;
5° La demande en nullité contre une Société ne pourra plus être formée rétroac-
tivement, lorsque la clause de nullité aura cessé d'exister;
<)° Les Sociétés formées tant sous le régime de la commandite que sous le régime
de l'anonymat restent néanmoins Sociétés commerciales au point de vue juridique, et
soumises comme telles aux formes du droit commercial ;
7° Les porteurs d'actions, ne possédant pas individuellement le nombre de titres
exigé par les statuts pour assister à une assemblée générale, ont le droit de se
grouper, de réunir entre eux le chiffre nécessaire et de se choisir un représentant.
(1) Certaines actions se sont négociées jusqu'à 70,000 francs.
(,2) Voir assurance contre l'incendie.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 375
o
doit être prêt pour le jour où la sagesse sera interrogée sur les ques-
11
«
tions nées de ces conventions nouvelles. Il faut que ses arrêts
„
puissent combler les lacunes de la législation dans le présent, en
<-
même temps qu'ils en prépareront les bases dans l'avenir. »
11 s'agissait bien dans l'esprit de M. l'avocat général d'un futur code
dos assurances.
Ainsi que nous l'avons signalé au chapitre qui traite de l'ordonnance
Colbert, du code de commerce, du code de l'assurance maritime, le code
des assurances terrestres est encore à faire (1).
Nonobstant, cette absence de code en France, l'assurance terrestre a
aujourd'hui une existence légale : elle est consacrée par le fait.
Ainsi que l'indique Pardessus dans son cours de droit commercial, le
contrat d'assurancepeut s'appliquer à toutes sortes de choses et de risques.
On peut, dit-il, assurer une maison contre l'incendie, une vigne, un champ
contre la gelée, la grêle et autres cas fortuits, des marchandises expédiées
par terre ou sur rivières et canaux contre les dangers et accidents imprévus
du transport et de la navigation. Un créancier qui aurait quelque inquié-
tude sur la solvabilité de son débiteur pourrait s'adresser à un homme
plus hardi, et, moyennant un prix, recevoir de lui l'engagement de payer
si le débiteur est insolvable à l'échéance. Un associé pourrait se faire
assurer par un tiers ou par ses co-associôs le capital qu'il a mis dans la
Société, dont la perte est possible si la Société fait mal ses affaires...
Comme le signale, de son côté, Pouget, la jurisprudence a suppléé à
l'absence d'un code en matière d'assurances terrestres (2).
Alauzet, Quenault sont de cet avis. Il est cependant avéré qu'un code
sur les assurances donnera à. la jurisprudence l'unité désirable pour satis-
faire à toutes les exigences et tous les besoins.
il) Voir pages 28 et 52. Pour les lois organiques de l'assurance contre l'incendie
ot accidents en France et à l'étranger, voir aux chapitres
assurances contre l'incendie
et assurances contre les accidents.
Page 54, nous avons signalé l'Allemagne, la Suisse, la Hollande et Hambourg
comme puissances possédant un code maritime. Ajoutons que les articles 417 à425 du
L'odo espagnol traitent de l'assurance terrestre
; les articles 246 à 280 du code hollan-
dais parlent des
assurances en général; le titre X, des articles 287 à 308 reposent sur
1 assurance
incendie, et des récoltes et de l'assurance sur la vie ; le code de Wurtem-
""'g, assurances en général, articles 428 à 478, assurances incendie, grêle et les
lis<iues auxquels sont exposés les produits de l'agriculture, articles 470 495,
rances sur la vie, articles 490 à 501, assurances transports, articles 505 à 533.
a assu-
i2) En 1868, M. Fernando de Delâs, directeur de la Catalane, écrivait
une excel-
0lll° lettre à M. Pouget
pour lui soumettre ses idées, relativement à la création d'un
'-°de international des
assurances. — Journal des Assurances, 1868-352.
28
378 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURAXCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
alors al fr. 25 par contrat, ce droit passant sur dix primes annuelles poul-
iesassurances vie entière, et sur toutes les primes pour les assurances
mixtes. Une loi du 21 juin 1875 a établi un droit de mutation pour les
bénéficiaires à titre gratuit des capitaux assurés. Ce droit doit être
acquitté suivant la nature des titres et suivant les relations des bénéfi-
ciaires avec le défunt, conformément au droit commun.
La patente des Compagnies à primes lixes a subi, à son tour, une
aggravation depuis 1870. Lors de la revision des patentes par la loi du
ir> juillet 1880, les Compagnies d'assurances à primes fixes ont été
l'i Voir Assurance contre l'incendie, pompiers et assureurs, pages 431 à 135.
380 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
Lechartier
Louis Richard
Lucas
Witt, des Christians Huygens nous ont permis de retrouver les origines
de la marche en avant de l'assurance sur la vie; d'ôminents successeurs
sont venus à leur lour apporter leur science à l'institution des assurances.
En 1693, l'astronome Halley dressa une fable de mortalité suivant les
décès de Breslau (Silésie).
En 1707, John Smont publia les premières tables de l'intérêt composé
et, en 1725, le célèbre de Maire fit impri mer son Traité des annuités viagères,
Plus tard, en 1744, Thomas Himpson donna sa 'Théorie des annuités
et reversions. En 1779, nous voyons apparaître la Théorie des assurances
sur la vie, de Price-William Morgan; en 1815, c'est Milne qui vient per-
fectionner les méthodes de ses devanciers et qui publie la table de Mor-
talité dite table de Carlisle. A ce propos, il serait injuste de passer sous
silence les tables analogues dressées en France par Deparcieux (1746),
essai sur les probabilités, et par Duvillard (1800) (1). Ces tables, qui
aujourd'hui s'écartent notablement des données de la statistique contem-
poraine, n'en constituent pas moins un travail remarquable, étant donnée
l'époque de leur établissement. Au reste, elles servent encore de base
aux tarifs actuels des Compagnies françaises.
Vient ensuite sur le même sujet le livre de M. de Saint-Cyran, en 1779,
et ceux de Buffon, Dupré de Saint-Maur, Duvillard, aussi fameux dans les
annales de l'assurance.
Nous devons aussi rappeler le nom du célèbre Francis Bailly, qui est
l'un des principaux fondateurs de la science financière et l'auteur du Traité
des annuités viagères, publié en 1810. Après lui, nous nommerons Burrett,
l'inventeur des premières méthodes de commutation dites à colonne;
et Griffith Davis, qui, modifiant et complétant ce système un peu trop
simple, créa des tables de commutation encore usitées de nos jours.
Enfin, nous relaterons les travaux de Benjamin Gompertz et de Max
Lefranc, principalement au sujet des formules fameuses qu'ils ont don-
nées pour le calcul des annuités viagères sur deux têtes.
Jusqu'en 1870, les mathématiques financières étaient à peu près lettre
morte en France. Il convient cependant de citer la Théorie des annuités
viagères de Maas, publiée en 1860 et où se trouvent reproduites les
méthodes de commutation de Burrett; puis la Théorie mathématique des
opérationsfinancières de Charlon, imprimée en 1868.
La Théorie mathématique des assurances sur la vie, de M. Dormoy,
est un ouvrage des plus intéressants. Les travaux de M. Laurent ne doi-
vent pas non plus être passés sous silence.
(1) Voir aux Assurances sur la vie.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 389 '
(1) Signalons encore pour l'assurance vie : Berthet, Du contrat d'assurances sur
tu rie; Bossant, Théorie d'assurances sur la cie; Guilmin, Petit traité théorique el
pratique de l'assurance sur la rie; Herbault, Traité des assurances sur- la cie; Isnard,
Le bien-être, la famille et l'assurance. Cet ouvrage est adopté par les bibliothèques
scolaires. Merger, Des assurances terrestres; Emile Miégeville, Manuel de l'assurance
sur la cie; Molineau, Jurisprudence des assurances sur- la oie en France cl en Belgique;
Philou/e, Des assurances terrestres; Pothier, Du contrat d'assurance sur la rie en
préseiu-c de la loi cie i te; De la loi commerciale et des lois sur l'enregistrement; Rougier,
l-<'s assurances populaires ; Tisser, Des assurances sur la rie en droit français; Trop-
long, Des contrats aléatoires; Agnel, Manuel général des assurances.
o'.lll HISTOIRE GÉNÉRALE HE 1,'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
logie dans ses rapports avec les assurances sur la vie ; 2" le passe
pathologique des proposants dans ses rapports avec l'assurance sur la
vie; enfin, l'examen clinique des proposants.
(Jette partie technique est suivie d'un appendice traitant des rapports
médicaux étrangers, des probabilités de vie et de l'analyse dos urines.
Ce grand travail doit être aujourd'hui traduit en plusieurs langues.
M. le docteur Mauriac
M. Chaufton
M. Paul G a ri ci n
cèdent d'année en année : Nouvelles éturles sur les assurances sur lu vie,
y Assurance sur la vie au profit d'un tiers et In donation à nuise de mort;
lu néforme rie la léqislature concernant li's cissurances sue In vie; les
[ssttra/ices sue In ru 1 n In Cour rie cassation eu 1888, 188'.), 1890,
1891, 1892, les Assurances terrestres, enfin le Traité théorique et prrr-
lir/ue du contrat d'assurances sur la ni'.
L'oeuvre de M. Lefort est divisée en quatre parties : 1° Notions géné-
rales: 2° Histoire dos assurances sur la vie ; 3e Fonctionnement des assu-
rances sur la vie ; A" Le contrat, ses éléments constitutifs, sa nature
juridique et sa formation
.
feuilletons à nouveau et voici recueillis encore, les ouvrages suivants parus ù dos
dates différentes :
Les Accidents du traçait, responsabilité des patrons, par P. GANDOUIN; Assurainr
contre les accidents, par Paul Aucocjdo l'Assura lire contre les accidents du traçait, par
VILLETARD DE PRCNIÈRKS; Assurances maritimes sur corps de navires. Du règlement
des sinistres, par A. RICORDEAU, docteur en droit ; de Y Assurance sur la cie contractée
par l'un des époux au profit de l'autre, par Edgar BAZEXKT ; do l'Assurance sur la tir,
et spécialement de la donation contenue dans l'assurance au profit d'un tiers, par
BLIN, docteur en droit; les Assurances srrr la pic, au point de vue théorique et pra-
tique, par A. TYPALDO-BASSIA; Calculs ries probabilités, par J. BERTRAND; Commentaire
rie la loi du 24 juillet 18f!7 sur les Sociétés, par Louis TRIPIER; le Contrat d'assu-
rance en cas de décès, par REUFOUS, docteur en droit, avocat; traité pratique du
Contrat d'assurance sur la rie, droit civil, — droit fiscal, avec formules, par Ch.
DEFRENOIS, avocat ; du Contrat d'assurance sur la cie, en droit civil ot en droit fiscal,
par Ch. DL'MAINK ; du Contrat d'assurance sur la rie, sa nature et ses effets on
cas de décos, par Henri MORNARD, docteur en droit, avocat à la Cour d'appel :
du Contrat rie l'assurance sur la rie en présence de la loi civile, de la loi
commerciale et des lois de Ponregislromont, par J. ROME, docteur on droit; F.tmlc
des droits de l'assuré, des bénéficiaires, des cessionnaires et dos créanciers, dans les
assurances sur la vie, par Maurice DESI.ANDRES, avocat à la Cour d'appel ; Etude sur le
contrat d'assurance contre l'incendie, par Eugène DUUAIL, docteur en droit, avocat;
Étude sur les assurances sur la rie, tant au point de vue fiscal qu'au point de vue civil,
parFernand PAULMIER, avocat; Jurisprudence des assurances sur la rie eu France et
en Belgique, par MOI.INRAU, ancien notaire ; Manuel arithmétique des assurances sur tu
oie, à l'usage de MM. les inspecteurs et agents, par Charles NOIOI. : Manuel de l'assu-
rance contre l'incendie (prime fixe), par LAMIRAULT; Manuel général des assurances ou
guide pratique dos assureurs et des assurés, par AONKI.; Recueil complet de législalinn
et de jurisprudence en matière d'assurance sur la oie, L. LKIIIR, docteur en droit; do
la Responsabilité des locataires ois-à-ris du bailleur eu cas d'incendie, d'après le nou-
vel article 1731 du Code civil, par Marc SAITZET, professeur à la Faculté de Lyon ; nou-
velles Tables pour les calculs ri'intérêts composés, d'annuités et d'amortissement, par
VIOLEINE; Table ries logarithmes rï 27 décimales pour les calculs de précision, pur
M. FÉDOR THOMAN ; Table pour faciliter les calculs des prohabilitéssur la vie humaine,
par VIOLEINE; Théorie pratique ries donationspar contrats d'assurance en cas de
décès, par Alphonse JOUAUI.T; Traité rie la responsabilité civile en matière d'incendie
par Albert RICHARD et Maxime MAUCORPS ; Traité des assurances el des contrats à lu
grosse, conféré etmis en rapport avec le nouveau code de commerce et de la jurispru-
dence, par BOULAY-PATY; Traité des assurances maritimes, par Emile CACVET, président
du tribunal de première instance de Narbonne 1879-1881 ; Traité des assurance*
maritimes, du délaissement el des «.cartes, par Alfred Duoz, avocat à la Cour d'appel do
Paris, docteur en droit, lauréat de l'Institut ; Des Assurances maritimes, par
COUI.ON ot HOUARD; Du Contrat d'Assurances sur la Vie, par AMBROSELLI.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER '.01
«
Celle prospérité lui survivra, comme sa mémoire restera parmi les
a
malheureuses populations de nos côtes ; son nom béni tombera long-
« temps des lèvres des pauvres veuves agenouillées dans les églises do
« nos plages, et le soir, à la veillée, quand la mer mugira, quand les
u
rafales de venl secoueront la porte el le loil dos chaumières, bien de
«
chapelets seront égrenés pour celui qui veilla.il de si loin sur le pain
«
des veuves et des orphelins de la mer. »
M. Alfrerl Thomereau
«
Mon cher confrère,
« Je trouve votre lettre en rentrant ici après plusieurs jours
d'absence. Nous voulez bien me demander quelques renseignements en
vue d'une notice que vous ave/, l'intention de me consacrer dans votre
importante Histoire générale rie l'Assurance.
« Comme c'est la première, et probablement la dernière fois qu'on
collège de Versailles; que j'ai passé, par hasard, vers 1860, d'une
étude d'avoué dans les bureaux de la Générale ; que j'ai été appelé,
d'abord, en 1868, à organiser la Compagnie la Paix (absorbée depuis
par la Foncière), ensuite, en 1870, à diriger cotte fameuse Caisse
404 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L ASSURANCE EN FRANCE ET A L ETRANGER
«
générale des assurances agricoles, dont j'ai écrit l'instructive monogm-
« phie, mais dont les circonstances ne m'ont pas permis d'opérer le sau-
« vêlage ; enfin que j'ai pris, de 187;l à 1887, la direction du Moniteur des
« Assurances.
«
Tout cela lient à l'aise dans le cadre microscopique si joliment
« tracé par
Emile Augier, lorsqu'il disait : « .le suis né le..., et depuis
« lors, il ne m'est jamais rien arrivé. » Il est vrai que,pour Augier, on a
« le droit d'ajouter qu'il lui est pourtant arrivé de faire beaucoup de
«
bonnes comédies, ce qu'on ne peut dire do moi : c'est la seule
« différence.
« Veuillez agréer, mon cher confrère, l'assurance de mes sentiments
<•
dévoués. » THOMEREAU.
Jlcrgcron
«
Samedi ont eu lieu à Saint-Roch, au milieu d'un immense concours,
«
les obsèques de M. de Gourcuff, le doyen des fondateurs de l'assurance
« en
France.
«
Tous ceux qui, de près ou de loin, appartiennent à cette graude
«
institution, ont tenu à honneur de rendre les derniers devoirs au véri-
«
table homme de bien dont la perte est universellement regrettée.
« C'est avec un sentiment de profonde vénération que nous venons
«
ici rendre hommage au caractère de l'homme énergique et bienfaisant
«
qui a doté son pays de nouvelles sources de sécurité, de travail et de
*
richesses, et qui a contribué pour sa part à l'agrandissement moral de
" la France par une des plus belles conquêtes pacifiques dont puisse
«
s'enorgueillir un peuple civilisé.
« Né le Tl novembre 1780, M. le comte Auguste de Gourcuff, chef
«
d'une famille de la plus ancienne noblesse de Bretagne, avait épousé,
« en 1818, la fille de l'amiral comte de Kersaint, femme selon
l'Évangile,
" et dont les vertus firent la consolation et le doux ornement de sa vie. Il
1
s'est éteint près d'elle, à l'âge de quatre-vingt-cinq ans, entouré de ses
« enfants, qui savent si bien porter l'honneur d'un nom sans tache.
« branches.
XL de GourcujQ
fondateur de la Compagnie d'Assurances Générales (1819-1863)
"
borateurs distingués dont cet homme éminent avait su s'entourer. Le
"
disciple fut digne de ses maîtres cl. durant sa longue carrière, on l'a vu
' défendre avec la ténacité de sa race bretonne les principes qui lui
avaient été inculqués.
«
Entré en 1839, à l'âge de 20 ans, dans les bureaux de la Compa-
1 unie, il s'assimila promptemenl tous les détails des divers services.
408 HISTOIRE GENERALE DE I. ASSURANCE EN FRANGE ET A L ETRANGER
«
Successivement comptable, vérificateur, inspecteur, etc., il était chef
«
des bureaux en 1852, lorsque, par suite d'une grave indisposition de
« son père, il fut nommé Directeur par intérim.
« Dès ce moment, M. de Gourcuff lils dirigea en réalité la Coinpa-
«
gnie d'Assurances Générales contre l'incendie. En 18.77, le Conseil
«
d'administration, appréciant les méritesdu jeune intérimaire, le nomma
« Directeur adjoint et, quelques années plus tard, en 186;!, lui confia la
« Direction de la Compagnie à titre définitif.
Comte de GourcuJJ
directeur de la Compagnie d'Assurances Générales (1863-1888)
«
La mort de M. do Gourcuff laisse un grand vide à la Compagnie
<f Assurances Générales. Tous les employés qui ont servi sous les ordres
de ce Directeur, aussi bienfaisant que bienveillant, gardent pieusement
la mémoire de ce noble caractère, de ce grand laborieux, ravi si préma-
turément à leur affection et qui était resté constamment fidèle à la devise
de son antique maison :
«
l'lus Jaire que dire. »
Mais d'autres ligures apparaissent, car fort nombreuse est cette
|ihalange d'élite qui se presse élans le temple de la prévoyance.
M. Emile Cheysson est un de ceux qui considèrent l'assurance comme
une oeuvre sociale susceptible d'amener la solution pacifique des plus
redoutables problèmes, aussi la désire-t-il voir triomphante el libre des
derniers liens qui retardent son apparition à toute l'humanité.
M, Km ile. Cheysson
XL Pau/ Guieysse
«
M. Hippolyte Marestaing, le fondateur de la Société la Préscrva-
« trice, a surtout obéi, lors de la création de la première Société, à une
« pensée de justice et d'apaisement.
11 s'est proposé,
« par le procédé mutuel, do sauvegarder, dans la
«
plus large mesure possible, deux intérêts distincts et en lutte jusque-là:
«
celui do l'ouvrier lorsqu'il est atteint d'un accident dû à une cause
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 413
«
fortuite ou à son imprudence, et celui du patron lorsque la cause de
»
l'accident provient de son fait ou du fait de ses préposés.
11 est vrai que la réalisation de cette oeuvre ne pouvait manquer,
«
u
avant d'aboutir, de se heurter à bien des traverses.
«
C'est que, en réalité, l'étude de la question, à l'époque de la fon-
,,
dation de la Préservatrice, n'était même pas ébauchée. Personne
.,
n'avait songé à recueillir, dans l'ordre et d'après la méthode statis-
.,
tiques, le nombre et la nature des accidents qui se produisent clans les
..
diverses catégories d'entreprises. On ne pouvait, faute de tables d'expé-
«
rience, fixer des taxes rationnelles.
«
L'établissementetla rédaction du contrat de garantie ne présentaient
., pas
de moindres difficultés. Du moment d'abord qu'il s'agissait de
«
couvrir, à l'aide de la même police, le risque professionnel de l'ouvrier
.
et la responsabilité civile du patron, comment faire le départ de la
<>
charge qui devait ôquitablement incomber à chaque partie ?
«
On sait d'autre part que le nombre des travailleurs dans les entre-
«
[irises est incessamment variable. A l'aide de quel rouage, aussi précis
« que
facile à manier, pourrait-on arriver à noter el à saisir, jour par
c
jour, l'exacte durée de travail de chaque salarié 1?
«
D'ailleurs, — pourquoi ne pas le dire? — pas plus l'ouvrier que le
" patron ne
manifestaient le souci de voir résoudre ce problème. —
"
Indifférents, ils vivaient au jour le jour, isolés dans leurs camps
«
respectifs, mais toujours prêts, après chaque accident, à lutter devant
la justice.
« Entre eux,
l'hostilité venait do l'interprétation faite par les tribunaux
«
des articles 1382 et suivants du Code civil dont il convient de rappeler
«
ici l'exacte portée.
« D'après la
disposition de ces articles, tout chef d'entreprise est res-
«
ponsable des accidents causés à ses salariés, non seulement par son
«
fait, mais encore par le fait de la négligence ou de l'imprudence de
« ses préposés.
« D'un autre côté, les accidents qui ont pour cause la témérité de
«
l'ouvrier, son imprudence, le hasard ou le danger inhérent à sa profes-
«
sion ne créent ni pour lui, ni pour les siens aucun droit à l'indemnité.
« Pratiquement, voici ce qu'il advenait :
« Les victimes d'accidents ou leurs ayants droit, sans toujours se
" rendre un compte bien exact du bien ou du mal fondé de leurs prôten-
e
devait réparer le dommage et supporter les frais judiciaires ; dans
«
certains cas l'ensemble de la condamnation constituait une lourde
"
charge pouvant devenir un obstacle au développement de ses affaires,
" surtout
s'il était nouveau venu dans les entreprises.
«
Ou bien le recours était rejeté, et dans ce cas, l'ouvrier infirme, la
«
femme devenue veuve, les enfants et les parents sans appui restaient
«
dans le dénuement le plus triste; la perte du procès laissait au fond
«
do leur coeur une profonde amertume : ils avaient perdu tout moyeu
«
d'existence dans une entreprise qui donnait peut-être de gros profits à
«
l'entrepreneur déclaré irresponsable de leur malheur.
"
A des conflits si irritants, à des malheurs qui, indistinctement et
« sans
règle, frappaient tantôt l'une et tantôt l'autre partie, le système
«
de l'assurance, en tenant, compte des deux intérêts en cause, pouvait
«
soûl apporter un remède efficace.
C'est ce que le fondateur de la Préservatrice fut le premier à
<
«
comprendre, lorsque, il y a 36 ans, après avoir recueilli un certain
"
nombre de données auprès de la grande industrie, il apporta la
«
formule do l'assurance collective.
"
Cette formule était appuyée do tarifs forcément encore imparfaits,
' mais qui, conçus dans un bon cadre, devaient, grâce au développement
graduel de l'assurance, acquérir les très sérieuses conditions de certi-
<•
o
lude qu'ils présentent aujourd'hui. »
M. Hippolyte Marestaing
LK FKU
I.A PR.15VKNTION
sept cohortes dans des postes convenables, de manière que chaque pût défendre deux
« quartiers. 11 mit à leur tète des tribuns et donna à tous pour chef un homme distin-
« § 1er. — Le Préfet des gardes de nuit juge les incendiaires... Comme le plus sou-
' vent les incendies arrivent par la faute de ceux qui habitent les maisons, il peut
faire punir avec le Miton ceux qui ont eu la négligence de laisser du feu, ou leur
" remettre la punition on leur faisant une sévère réprimande.
« îj 3. — Le Préfet des gardes de nuit doit veiller toute la nuit et faire faire des
" rondes avec des crocs et des pioches.
" §4. — Il doit avertir les locataires des maisons d'avoir soin qu'aucun incendie
" n'arrive par leur négligence ot lour ordonner de tenir toujours de l'eau dans l'étage
supérieur. »
422 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L*ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
« nom que nous leur donnions, quelque raison que nous ayons de former
" se procurer tout ce qui peut servir à éteindre le feu, d'engager les posses-
" seurs des biens de ville à en arrêter eux-mêmes les ravages, et, si les
" plâtre ou de mortier les bois apparents, Néron l'avait ordonnée en impo-
" sant pour les façades la pierre d'Albe ou de Gabies, ainsi que l'ôlargis-
«
soin d'en avoir dans leurs maisons pour combattre les incendies; l'inin-
«
flammabilité que nous prescrivons dans nos salles de spectacle était
«
déjà recommandée par Aulu-Gelle, par Ammien Marcellin et par Vitruve;
« enfin, le Lieutenant Général de Police, créé par Louis XIV en 1667, a,
« comme l'édile romain, le soin de la ville. »
L'institution du Guet fut surtout fixée par l'ordonnance du roi Jean
sur le guet de nuit fait par les gens de métier, du 6 mars 1364, qui donne
sur le service du Guet royal et des métiers les renseignements les plus
précis. Elle porte notamment que : « Ja pieça par nos prédécesseurs Roys
« de France, et de si long temps qu'il n'est mémoire du contraire, pour
« la garde et seuretô, tant de notre bonne ville de Paris... affin de pour-
« veoir et remédier aux perilz, inconvéniens et maulz qui toutes les nuiz
« pourraient seurvenir en ladite ville, tant par fortune de feu... etc. »
pendu, eût à mettre devant sa maison une lanterne et une chandelle allu-
mée et, par crainte des incendies, au seuil de sa porte un seau d'eau.
La charge de Lieutenant Général de Police fut créée par Louis XIV
en 1667 et M. de la Reynie en fut le premier titulaire; il s'occupa du soin
de nettoyer les rues et de les éclairer. Il fit établir 0,500 lanternes distri-
buées dans tous les quartiers de la ville et jusque dans les faubourgs.
Louis XIV, pour en conserver le souvenir, fit frapper en 1668 une médaille
avec la légende : Securilas et Nitor.
En outre du Guet, des lanternes, des seaux d'eau, ajoute M. Bunel,
il y avait encore, au moyen âge, des veilleurs, des crieurs de nuit et
dos clocheteurs des trépassés qui, la nuit, parcouraient toutes les rues
do la ville et avaient pour mission non seulement de crier l'heure aux
habitants, mais aussi de veiller aux incendies et à l'extinction des feux.
Ces crieurs devaient tenir en éveil les bourgeois de la ville, réveiller ceux
chez lesquels ils apercevaient quelque lueur qui puisse faire craindre un
commencement d'incendie, et dans chaque rue, après avoir donné
l'heure, ils criaient :
Réveillez-vous, gens qui dormez,
Priez Dieu pour les trépassés.
Pensez à la mort! Pensez à la mort!
(1) Ainsi qu'en témoigne Pline, les Romains en avaient. Apollodoro, architecte
de l'empereur Trajan, parle aussi do sacs de cuir auxquels étaient attachés des
tuyaux d'où l'on projetait l'eau en les pressant. Sous Ptoléméo 11, Ctôribius inventa
la pompe foulante. Cette pompo a été utilisée par les Grocs, vulgarisée par les
Romains qui en ont perpétué le souvenir en leurs bas-reliefs. Une pompe beaucoup
plus ancienne encore était employée en Egypte. Héron, d'Alexandrie, dans son
traité des pneumatiques, la décrit environ 150 ans avant l'ère chrétienne. Il appelle
cette machine: siphon employé dans les incendies. La pompe, dit-il, consistait en deux
cylindres avec pistons joints ensemble par uno barre faisant le va-et-vient qui élevait
et abaissait les pistons alternativement. Alors, avec l'aide de soupapes, qui s'ouvruioiil
du côté du jet. l'eau était projetée, mais le jet n'était pas continu, car la pression
cessait après chaque mouvement; la chambre tï air n'avait pas encore été inventée.
La machine de Héron fut-elle beaucoup employée? C'est ce que nous ne savons pas.
Il est clair que des machines de ce genre étaient pour ainsi dire sans utilité. A moins
qu'il n'en fut fait usage de plusiours à la fois ; cependant l'invention de Héron fut une
grande découverte, car, en y ajoutant la chambre à air, les tuyaux ot quelques perfec-
tionnements de détail, on a la pompo à incendie de nos jours. Jusqu'en 1518, on no
note aucun progrès, bien que quelques années avant cette dernière date, à la maison
do ville d'Augsbourg, on avait inauguré des instruments que l'on appelait serin-
gues pour projoter l'eau en cas d'incendie. En 1657, on a employé à Nuremberg une
machine presque identique à celle de Héron. Il fallait 23 hommes pour la manoeuvrer
et elle projetait un jet d'eau d'un pouce de diamètre à 80 pieds do distance. Plus tard,
dans le dix-septième siècle, la chambra à air fut trouvée et les tuyaux firent leur
apparition. Les tuyaux pour aspirer ot refouler furent inventés par Van der Heide
en 1670, mais leur emploi de concert avec la chambre à air est du à Perrault
en 1684.
(2) Voir page 39.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 429
«
Autrefois, les sapeurs-pompiersétaient recrutés dans les armes du
génie et de l'artillerie; c'est depuis 1850 qu'ils ne l'ont plus été que dans
«
«
l'infanterie. Leur régiment est placé, pour le service militaire, sous
«
les ordres du général commandant la place de Paris, et, pour le service
«
technique, sous la direction du Préfet de Police.
«
L'élat-major occupe la caserne voisine de la Préfecture. C'est là
"
qu'est le quartier général. Toutes les informations télégraphiques et
»
téléphoniques y aboutissent.
&
Les casernes de sapeurs-pompiers sont au nombre de douze.
" Quatre ont été
construites en ces dernières années : celles de Chaligny,
'<
Port-Royal, Grenelle, Château-Landon. Les huit autres sont celles de
«
Jean-Jacques-Rousseau, de Montmartre, de la rue de la Mare, de la
« rue
Blanche, du Trocadêro, du A7ieux-Colombier, de Sôvignô et de
«
Poissy.
« Chaque caserne loge
environ cent cinquante hommes ; le personnel
«
de service, chaque jour, se compose de 343 pompiers de piquet dans
«
les casernes, de 72 pompiers de garde dans les postes de pompe à
« vapeur,
de 242 pompiers dans les petits postes et enfin de 199 pom-
< piers envoyés dans les
théâtres ; les officiers de service sont au nombre
« de 23.
Dans les établissements et monuments publics, le matériel com-
«
« porte généralement une canalisation spéciale d'incendie, d'eau en
"
pression, installée sous la direction des officiers du corps; les moyens
"
d'action consistent en robinets de secours placés aux points dangereux
" et armés à poste fixe de tuyaux et de lances.
430 HISTOIRE GÉNÉRALE PE I.'ASSURAXCE EN l'HANCE ET A I.'ÉTRANGER
«
de cent mètres en cent mètres dans toutes les rues. Il est bien entendu
« que tous les autres appareils d'eau installés sur la voie publique peuvent
«
être aussi utilisés. Etes-vous curieux de savoir le nombre des appa-
« reils avertisseurs ? Il est actuellement de 202. Le réseau télégraphique
« servant à ces appareils mesure 410,497 mètres. »
A ces renseignements, ajoutons les suivants :
Les pompiers se servent de deux sortes de dévidoirs, les dévidoirs
de pompes à vapeur, appareils traînés par deux chevaux et portant
200 mètres de tuyaux, et les dévidoirs de postes, traînés par les sapeurs,
portant une bobine sur laquelle s'enroulent 120 mètres de tuyaux.
L'échelle à crochets est un appareil de sauvetage dont on so sert
fréquemment. Les pompiers, grâce à elle, s'élèvent à la force du poignet
du bas de la maison au dernier étage en appuyant les crochets soit aux
balcons, soit aux saillies de la muraille.
Le sac de sauvetage est un tube en toile dont l'un des bouts est fixé
au bas d'une fenêtre, tandis que. l'autre bout est maintenu à une certaine
distance de la maison par plusieurs sapeurs, de manière à lui donner
une certaine inclinaison. Il est destiné principalement aux femmes, aux
enfants et aux infirmes.
L'appareil à feux de caves se compose d'une blouse à capuchon qui
enveloppe le sapeur de la taille à la tête. Au-devant de la figure se trouve
une espèce de lucarne vitrée qui permet de distinguer les objets et de
reconnaître le foyer de l'incendie. Une pompe projette de l'air dans l'appa-
reil afin de permettre au pompier de respirer.
Le ventilateur est destiné à envoyer à l'aide d'un tuyau en toile de
l'air pur dans les endroits où se dégagent des gaz délétères.
Le matériel de sauvetage s'est augmenté de voitures d'ambulance
qui sont à l'êtat-major, boulevard du Palais.
Bref, il y a cinquante-deux ans, en 1841, la superficie de Paris était
de 3,43i) hectares, la population se composait de 935,261 habitants et,
dans l'année, on constatait 203 incendies. L'effectifdu corps des sapeurs-
pompiers était de 808 sapeurs. Il est aujourd'hui de 1,700 sapeurs et
51 officiers. La superficie de Paris est de 7,802 hectares, la population
comprend 2,450,000 habitants, et, sans compter les feux de cheminées, il
y a eu, en 1892, 1,070 incendies. Ainsi la surface de Paris a augmente
dans la proportion de 1 à 26 ; le nombre des incendies a plus que quintu-
plé, l'effectif du corps a simplement doublé.
HISTOIRE GÉNÉRALE DÉ L'ASSURANCE EN FRANCE ET A
l/ÉTRANGER 431
(1) Aux termes du projet, les Compagnies d'assurances contre l'incendie seraient
soumises à une taxe spéciale dont le produit servirait à constituer des Caisses do
retraites et de secours au profit des sapeurs-pompiers.
Il y a en France 280,000 sapeurs-pompiers. La taxe des Compagnies d'assurances
serait égale à un pour cent du total des primes annuelles, soit 1,400,000 francs par an.
Cette taxe serait recouvrée par l'administration de l'enregistrementet versée dans
une Caisse administrée par un conseil spécial. La moitié de son produit servirait à
constituer des retraites aux sapeurs-pompiers ayant vingt-cinq ans de services. L'autre
moitié, versée dans les Caisses départementales, serait employée à donner des secours
aux pompiers blessés et aux familles des pompiers tués au l'eu.
(2) Projet Leclerc : ARTICLE PREMIER. — M. le Préfet de police est invité à entamer
de suite des négociations avec toutes les Compagnies d'assurances contre l'incendie
établies à Paris ou y ayant des agences, afin d'obtenir d'elles une part contributives
dans les dépenses des divers services de secours contra l'incendie.
ART. 2. — M. le Préfet de police devra rendre compte, dans un délai de deux mois,
du résultat de ses négociations.
ART. 3. — L'administration est invitôo à soumettre d'urgence au Conseil les pro-
positions de dépenses nécessaires pour l'amélioration des services de secours contre
l'incendie, en accompagnant ces propositions de plans et devis.
Projet Dlachclie : ARTICLE PREMIER. —11 est établi à Paris un service d'assurances
mobilières et immobilières sous le contrôle de l'administration municipale.
ART. 2. — L'assurance s'applique aux risques contre l'incendie.
ART. 3. — Le montant des primes sera calculé de manière que l'ensemble dos
primes soit suffisant pour couvrir les frais d'administration et le montant dos portes
occasionnées par les sinistres et pour constituer un fonds de réserve.
ART. 4. — 11 sera prélevé chaque année sur le fonds de réserve une somme à
déterminer qui servira à doter la Caisse de retraite des invalides du travail.
ART. 5. — Les propriétaires ou chefs d'établissements industriels sont admis &
garantir dans les polices d'assurances contre l'incendie de leurs établissements, et
moyennant un capital assuré, le montant des salaires à payer aux ouvriers en cas
d'incendie pendant une période déterminée, à la volonté de l'assuré.
ART. 6. — Tout sinistré devra faire à la mairie de son arrondissement, où elle sera
immédiatement affichée, la déclaration détaillée de ses pertes et, partant, de l'indem-
nité à laquelle il croit avoir droit.
L'affichage durera quinze jours après lesquels, s'il n'y a pas eu de contestation,
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 435
«
police.
«
Les dvorniks doivent donner l'alarme en cas d'incendie; et pour
faciliter leur tâche, un certain nombre de propriétaires d'immeubles,
„
a
choisis avec discernement, ont reçu un avertisseur d'incendie relié
«
lôlégraphiquement au poste le plus proche. Il y en a ainsi trois
«
cent vingt-quatre à Saint-Pétersbourg.
a Enfin, dernier perfectionnement,
le téléphone communique à tous
,.
les postes.
« En dehors de
l'avantage de son système d'avertisseurs, Saint-
«
Pétersbourg en a d'autres. Le nombre des bouches d'eau est considé-
«
rable, il en existe même dans les maisons particulières, et la pression
«
de l'eau est très élevée.
« En outre,
les plaques indicatrices sont nombreuses et la rêparti-
«
tion des postes est très bien faite, car ils ne sont éloignés que de 1,000
«
à 3,000 mètres les uns des autres.
« A Moscou, le service est à peu près
organisé comme à Saint-
«
Pétersbourg, moins complètement toutefois. Mais il manque dans
«
l'ancienne capitale de la Russie une chose essentielle, l'eau.
« Aussi les
sapeurs-pompiecs sont-ils plus sapeurs que pompiers et
«
munis de haches très coupantes, ils font le plus rapidement possible la
« part
du feu. »
Ajoutons que Moscou aussi bien que Varsovie possèdent une bonne
répartition des grands postes et des tableaux avertisseurs en nombre
considérable.
Enfin la Société Nationale de sauvetage contre l'incendie a créé en
1893 le premier régiment de pompiers volontaires, fort de 800 hommes.
L'idée de la formation de ce régiment est due au comte de Scherêmô-
tieff. Ne se contentant pas d'une compagnie de pompiers organisée par
lui-même et entretenue à ses frais dans sa propriété située dans la pro-
vince de Smolensk, il a voulu élargir le rayon de son activité en fondant
des compagnies dans les villages de tous les environs et qui y ont formé
le premier régiment.
Le ministère des affaires intérieures n'est pas resté indifférent au
progrès du sauvetage; il a fait étudier un projet portant la création des
bureaux spéciaux dans les districts qui seront chargés d'élaborer les
mesures à prendre contre les incendies. Le ministère se propose un jour
prochain d'allouer 5 0/0 des recettes provenant de la vente des patentes
aux marchands de boissons alcooliques dans les villages, pour l'organi-
438 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
« autres engins de secours sont tenus avec le plus grand soin et les méca-
« niciens et les chauffeurs méritent sur ce point les plus grands éloges,
« car leur matériel peut rivaliser avec celui de toute autre brigade de
« excité plus d'une fois ma réelle admiration, et je puis certifier que les
«
officiers, les officiers non commissionnôs et tous les hommes de la bri-
« gade, sans exception, ne pourraient faire preuve de plus de courage et
« être animés d'un meilleur esprit que ceux actuellement sous mes
« ordres.
<r
J'espère qu'avant qu'il ne soit longtemps, nous aurons une brigade
« de pompiers régulièrement constituée, ayant l'équipement et le costume
« appropriés à l'usage des corps de pompiers d'Europe. J'estime qu'une
« telle brigade donnerait d'excellents résultats et qu'elle marquerait un
« sérieux progrès dans l'organisation municipale de la ville du Caire. »
«
de l'année précédente, elle est due en partie à l'affluence de monde
«
occasionnée par l'Exposition universelle. Il a fallu combattre5,224 incen-
«
dies qui ont occasionné une perte totale de plus de 15 millions et demi
«
de francs, plus du double de l'année précédente, ce qui correspond
«
à une perte de 9 fr. 85 par habitant. C'est une somme très faible qui
« prouve
l'excellente organisation du service préventifbasé sur l'emploi
«
des avertisseurs électriques. »
Effectif
Villes Population des pompiers
les élèves dans l'art de combattre les incendies. Il désire que ces jeunes
gens, qui, au sortir des écoles, entrent dans les fabriques ou les ateliers
soient en état, par l'étendue de leurs connaissances, de surpasser rapi-
dement les ouvriers ordinaires et d'arriver en peu de temps à diriger leurs
travaux.
« doit sonner jusqu'à ce que le feu soit éteint. A ce signal, les pom-
« piers (qui travaillent ordinairement avec les charpentiers à la construc-
« tion des maisons) revêtent au préalable leur costume de circonstance,
«
tandis que leurs femmes leur servent à manger.
« Ils mettent des chaussures de paille qu'on nomme
waradji (sandales)
« et se munissent d'un tobigutci (petit bâton dont le bout inférieur est
«
garni de fer, d'une longueur d'environ deux mètres, qui sert à faire
« tomber les parois des maisons).
« Avant de se rendre sur le théâtre de l'incendie, leurs femmes leur
« servent une tasse
d'eau et leur remettent un petit billet sur lequel est
«
inscrite une formule religieuse qui doit leur donner du courage et les
« préserver de tout accident. Au moment du départ, chaque pompier
«
reçoit de sa femme un petit briquet à titre de porte-bonheur et comme
« symbole de purification.
« Et pendant qu'ils s'habillent, s'équipent, boivent leur tasse d'eau et
« font leurs salamalecs..., la maison
brûle.
« Cependant, les voilà réunis, généralement au coin d'une grande rue
« prise comme centre de ralliement, vêtus de leurs uniformes somptueux
« qu'envieraient les sapeurs de France et que rehaussent des dessins fan-
« tastiques aux couleurs aveuglantes et représentant des dragons terribles
i ou de chimériques guerriers.
« On
confie au plus fort l'échelle de bambou et la troupe de pompiers
> s'ébranle enfin pour se rendre sur le lieu d'incendie.
« Un autre fait qui prouve que les pompiers japonais ne sont
jamais
« pressés, c'est que, tout en « courant », si un peloton en rencontre un
« autre, il prend le temps de le saluer avec le matoï, sorte
d'étendard on
«
papiers de couleurs collés les uns aux autres et enroulés autour d'une
« grande perche
HISTOIRE GÉNÉRALE DE 1,'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 445
«
Enfin, les voici arrivés.
«
C'est alors seulement, en présence du fléau, qu'éclate leur bravoure.
«
Ils escaladent les cloisons des toitures, font pleuvoir les tuiles et se
«
rendent maîtres du feu en en faisant la part et en jetant bas la maison. »
Il faut avouer que le service des incendies dans ce pays a besoin de
quelques perfectionnements.
contre les murs et cheminées (I), mais il est bon d'ajouter qu'une sem-
blable défense ne saurait s'appliquer par exemple « à des bois de
construction d'un diamètre qui ne les rend pas facilement infiam-
«
mables (2) ».
„
Dans toute commune, l'autorité municipale peut prescrire que les
meules de paille et de foin, etc., seront placées à une distance déterminée
des habitations et de la voie publique (3).
Comme en Suisse, ainsi qu'il est indiqué plus loin, les maires des
communes françaises- peuvent défendre de transporter du feu dans les
rues dans des récipients non clos (4) ; ils peuvent défendre d'ailleurs des
feux sur la voie publique ou sur les quais, de tirer des pièces d'artifice
sur la voie publique ou dans l'intérieur des agglomérations (5). Il a même
été jugé que l'arrêté municipal qui défend d'allumer des feux dans les
cours des maisons s'applique non seulement aux feux de plaisir, mais
à « ceux que nécessite l'exercice d'une profession (G) ».
La Cour de cassation a été encore plus loin; elle a reconnu Ci) qu'il
appartenait aux maires de prendre des mesures pour prescrire « même
<
dans les cours, jardins et enclos, la défense de tirer des pièces
«
d'artifice ».
Rappelons aussi que de nombreux arrêtés préfectoraux ont défendu
depuis longtemps (8) de faire usage des armes à feu à l'occasion des fêtes,
mariages ou baptêmes visant des coutumes anciennes fort répandues
dans nos campagnes.
Notons également que jadis l'article 148 du Code forestier dut être
souvent rappelé aux autorités municipales pour qu'elles aient à défendre
de la manière la plus expresse de porter ou allumer des feux dans l'inté-
rieur et à la distance de 200 mètres des bois et forêts, sous peine d'une
amende de 20 à 100 francs, sans préjudice, en cas d'incendie, des peines
portées par le Code pénal et de tous dommages-intérêts s'il y a lieu.
On signala à l'époque dont nous parlons, dans le département de
Nous n'insisterons pas davantage sur les mesures générales, car elles
se retrouvent à peu près les mêmes dans toutes les législations.
Il est cependant un point qu'il est bon de noter encore sous cette
rubrique.
L'usage si répandu de fumer a nécessité diverses mesures préven-
tives. C'est à l'autorité municipale, en France, qu'il appartient d'inter-
dire de fumer dans les lieux publics et autres endroits où peuvent se
produire des accidents.
A Paris, c'est aux termes de l'ordonnance de police du 15 septembre
1875 qu'il est interdit de fumer dans les salles de spectacle (1), sous les
abris des halles, dans les marchés et, en général, dans l'intérieur de tous
les monuments et édifices publics placés sous la surveillance de la préfec-
ture de police, à Paris et dans son ressort.
Il est également interdit de fumer dans les magasins et autres
endroits renfermant des spiritueux, ainsi que des matières combustibles,
inllammables ou fulminantes.
En Belgique, il est même défendu « de fumer dans les ateliers de
«
charpentiers, menuisiers, magasins de combustible, greniers à four-
« rage
et dans tous autres lieux semblables » qui présentent des dangers
d'incendie (2), notamment dans les salles de spectacle, dans les corridors
et escaliers, sur la scène, dans les magasins, foyers, loges d'artistes et
généralement dans toutes les dépendances quelconques des théâtres (art. 8).
En Suisse, le règlement de police du 8 septembre 1877 défend, dans
le canton de Genève, de fumer dans les écuries, granges, fenils et
greniers, dans les ateliers de charpentiers, menuisiers, ébénistes, tour-
neurs et autres ouvriers travaillant le bois, ainsi que dans certains lieux
où une défense spéciale a été faite par l'autorité.
Aux termes du dernier paragraphe de l'article 3 du même règlement,
il « est défendu de se servir de sciure de bois pour garnir les cra-
«
choirs ».
Dans le canton de Schaffhouse, c'est une ordonnance du Conseil
d'tttat, en date du 29 décembre 1829, qui défend de fumer dans les lieux
où se trouvent des matières facilement inflammables.
Nous ajouterons, d'ailleurs, que cette défense de fumer, qui rentre
bien dans les mesures générales préventives des incendies, se trouve
dans plusieurs autres textes sous des formes plus ou moins impératives.
ot du 3 brumaire an IX (25 octobre 1800), ainsi que des articles 471 et 475
du Code pénal.
C'est par application de ces dispositions qu'ont successivement été
prises les ordonnances de police du 24 novembre 1843, du 11 décembre
1852 et enfin celle du 15 septembre 1875 concernant les incendies (1).
Notons, à titre de souvenir, les règlements et ordonnances des
20 janvier 1672, 11 avril 1098, 28 avril 1719, 20 janvier 1727, 10 février
1735 et 15 novembre 1781.
Concurremment avec la préfecture de police, et en exécution des
mêmes lois et arrêtés, le préfet de la Seine prend aussi des arrêtés qui
contiennent, ou peuvent contenir, des mesures préventives des incendies,
notamment en ce qui concerne la construction des tuyaux de cheminées
dans Paris. (Arrêté du 8 août 1874.)
A l'étranger, c'est aussi l'autorité locale qui, le plus souvent et avec
raison, est chargée de prendre les mesures préventives des incendies.
Ainsi, en Allemagne, ce sont les baillis et les administrations de
police des villes qui prennent les arrêtés et dispositions nécessaires con-
cernant les incendies. Le droit de prononcer sur les réclamations que
ces mesures font naître appartient au comité de cercle (2) aux termes du
titre III, VI de la loi du 13 décembre 1872 (3).
En Autriche, aux termes do la loi du 19 mai 1884, sur la police des
incendies, tout ce qui concerne la matière des incendies appartient exclu-
sivement à l'autorité municipale. La commune pourvoit à toutes les
dépenses relatives à la police des incendies, si ce n'est dans les cas où la
loi elle-même prescrit des exceptions. C'est le « magistrat » de la commune
qui est le chef de cette police; c'est lui (art. 4) qui doit surveiller et pro-
venir tout ce qui est de nature à occasionner des incendies ; l'action du
( onseil municipal est déterminée par l'article 5 de cette loi qui permet
(1) Des habitations à bon marché. Législation, par M. Antony Rouillet, Pans,
Guillaumin et Cie, 1889.
(2) Towers improtiemenl act, 10 et 11 Vict. c. 34.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 453
le Conseil municipal; dans les autres localités par un bureau élu dans des
conditions qui diffèrent assez peu de celles de l'élection des bureaux de
santé qui créait Y act de 1848.
Les règlements faits par l'autorité locale, en vertu de Y act de 1875,
sont imprimés et affichés dans les bureaux de l'autorité locale et une copie
do ces règlements est, sur demande, délivrée à tout contribuable du district.
Vacl de 1875 (1) s'applique dans ce que la loi appelle les districts
sanitaires urbains et ruraux, avec le concours des bureaux locaux (local
lourds); dans les districts ruraux par les autorités rurales dont les
pouvoirs, comme ceux des autorités urbaines, sont longuement énumérôs
dans la seconde partie de ce code spécial (XI).
En Irlande, les mêmes dispositions, ou à peu près, se retrouvent
dans Y act du 8 août 1878 qui est appelé (art. 1er) The Public Health
(Ireland) act 1878; ce sont les mêmes autorités qu'en Angleterre qui ont à
prendre et à surveiller l'exécution des mesures préventives des incendies.
Dans les villes du royaume de Suède, c'est en exécution d'une
ordonnance en date du 8 mai 1874 que chaque ville, bourg, port, pêcherie,
etc., en un mot toute agglomération d'habitants, doit posséder un
règlement spécial sur les incendies se référant, pour les pricipales
dispositions, à l'ordonnance royale précitée.
Pour être valables, ces règlements doivent être revêtus de l'approba-
tion préfectorale.
En Russie, la fréquence des incendies, qui s'explique en partie par la
nature des constructions dont la plupart sont en bois, a obligé le
gouvernement à s'occuper tout particulièrement de cette question et la loi
est intervenue notamment en ce qui concerne les assurances (2) afin de
favoriser le développement des institutions de ce genre.
En Suisse, les mesures préventives des incendies se trouvent parfois
dans des ordonnances cantonales ; parfois, comme à Genève, dans des
arrêtés pris par le Conseil d'État. Tout ce qui concerne les incendies res-
sort du département de police, ainsi que nous le verrons par la suite.
Dans le canton de Vaud, ce sont les autorités communales qui, aux
termes de la loi du 22 mai 1875 sur la police des constructions, prennent,
chacune dans leur ressort, les mesures qu'ellesjugent convenables en ce
qui concerne la police des constructions et signent à cet égard des arrêtés.
Ces règlements, après enquête préalable, sont soumis
au Conseil d'Etat
et ont ensuite force de loi.
(1) Reoised Statules of Ohio. Volume 1. Partie première, titre 12; 8° division. Cha-
P'tro 2. Sections 2449 ot 2150.
(.2) Lato of New York 1882. Vol. 2. Consolidated act law affection city of Ncu>
Y<>rk. Chapitre 410. Sous-chap. XL Titre 4. Sections466 h 470.
(3) Loi du 30 mars 1877.
(4) Ces conseils sont divisés en 2 sections : le département délibératif et le dépar-
tement exécutif.
456 HISTOIRE GÉNÉRALE DE 1,'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
VILLE DE PARIS
LA RÉ P AltATION
La réparation- aux premiers figes. —Les grands désastres; intervention
monarchique. — La. charité el les bureaur des incendiés. — Sociétés
mutuelles et Compagnies.— Extrait des statuts de 1816 de la. Compagnie
'l'Assurance Mutuelle contre l'incendie; ordonnance rot/aie; acte rie cons-
titution; statuts, chapitre premier relatif à la fondation. — Nous avons
vu dans les premiers âges l'assurance s'éveiller sous la forme de gildes
et de confréries, sortes de sociétés d'assistance et de prévention rem-
placées au xvui0 siècle par la Municipalité qui.est toute-puissante.
Alors, sous le patronage de la Municipalité, la charité accomplit son
oeuvre et, grâce aux réserves qu'elle produit, les bureaux des incendiés
apparaissent (i;.
(1) Voir page 38. Consulter égalemont l'ouvrage de M. G. Cerise : La lutte contre
l'incendie avant 1789.
33
458 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'A.SSUUANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
,<
économiques, et avec quelle connaissance des besoins de leurs admi-
«
nis-lrés ces fonctionnaires remplissaient leur mission, attirèrent frôquem-
«
ment l'attention du contrôleur général des finances et du Roi, sur les
,
désastres causés parle feu dans leurs provinces. C'est ainsi que l'inten-
«
dant de Champagne, M. de Miromesnil, demande l'autorisation de
«
fournir des grains et des subsides en argent aux incendiés, pour leur
«
permettre de reconstruire leurs maisons et de racheter des meubles
. (;1 oct. 1686).
»
des gildes disparait au moyen âge, la nécessité de parer aux pertes
.
causées par les incendies fait renaître en France comme un sentiment
»
do solidarité ayant un caractère général. Nous avons vu, d'une part, le
«
Uoi intervenir en affectant à la réparation des dommages lo produit de
«
certains impôts; de l'autre, le clergé faire appel à la charité de tous
« pour
alimenter les ressources des bureaux des incendiés, institués
«
dans un même esprit de prévoyance. Il était impossible que ces divers
«
exemples ne donnassent pas l'idée de s'organiser plus complètement
« encore pour
combattre ce terrible fléau, et pour atténuer, clans la plus
»
large proportion, les ruines qu'il ne cessait de semer de toutes parts.
«
Nous avons parlé de la tentative du comte d'Oldenbourg en 1609 ; c'était
«
le principe même de l'assurance à primes fixes nettement posé(l), mais
«
l'initiateur avait reculé lors de la mise à exécution de son projet.
" L'Allemagne offre dés la première partie du xvu" siècle des exemples
«
d'associations mutuelles : dans plusieurs villes, les habitants forment
l( une société autorisée et protégée par le souverain : ils s'engagent entre
' valeur en est portée sur un registre déposé à l'hôtel de ville. Tout propriô-
* taire associé est tenu de payer une somme proportionnelleà la valeur de
" son immeuble, ce qui forme un fonds destiné à dédommager celui dont
' la maison est incendiée. Des bureaux d'incendiés, comme celui qui fut
* fondé à Paris dès 1717, furent créés à Hanovre en 1750, dans le
<( Wurtemberg
en 1753 et à Bade en 1758. »
ARRÊTE :
sans cesser en même temps d'être une Caisse de secours, c'est-à-dire une
institution de bienfaisance.
Ses ressources se composent :
1° Du produit des collectes faites annuellement dans toutes les com-
munes du département ;
2° Des subventions et dons qui peuvent être obtenus de l'État, du
département, des communes et des particuliers ;
3" Et des intérêts provenant du placement des fonds et restés sans
emploi après le règlement des sinistres.
La Caisse de la Somme, créée par arrêtés des 14 septembre 1819 et
18 décembre 1860, est aussi, comme les précédentes, une institution de
bienfaisance. Elle est administrée par une commission dont fait partie le
préfet du département, le procureur général de la cour d'appel, un membre
désigné par le Conseil général, des maires, des conseillers d'arrondisse-
ment.
Les ressources de la Caisse des incendiés se composent de dons, de
versements spéciaux pour l'assurance des récoltes en meules, des
intérêts de fonds en réserve.
Ses dépenses consistent en indemnités et secours payés aux incendiés,
donateurs ou indigents non assurés ; en subventions allouées aux com-
munes pour équipement des pompiers, etc.
La Caisse de la Meuse a été créée par arrêté du préfet du 16 novem-
bre 1805, approuvé par le ministre de l'intérieur le 11 décembre
suivant. Elle se nomme, comme celles des Ardennes, de la Marne et de
la Somme, de la Creuse, Caisse des incendiés, et non pas Caisse d'assu-
rance contre l'incendie. Elle a été, elle aussi, à l'origine, une institution
privée de bienfaisance, et ce n'est qu'en s'enrichissant et en accumulant
des réserves qu'elle s'est transformée en Caisse mixte de bienfaisance et
d'assurance (1).
Les collectes, depuis le commencement de son existence, sont faites
par le clergé et les maires. Aujourd'hui encore, le maire doit s'entendre
avec le curé pour que les principales dispositionsdu règlement soient lues
au prône du dimanche qui précède la collecte.
Les ressources de la Caisse se composent :
De son capital de réserve ; du produit des collectes faites annuelle-
ment dans toutes les communes du département ainsi que des assurances
effectuées au bureau des receveurs des finances; des intérêts des fonds
\l) Progrès rie ta Côie-rTOr, 1895, Observations sur les Caisses départementales,
étude intéressante de M. Lévèque.
468 HISTOIRE GÉNÉRALE DE I,'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
placés ; des sommes que le Conseil général juge à propos d'y affecter;
des dons offerts par la bienfaisance, indépendamment du produit des
collectes et des versements particuliers.
Ses fonds sont destinés à payer des indemnités dans le cas de pertes
résultant d'incendie ; à secourir les incendiés qui, n'ayant fait aucun ver-
sement ou n'ayant fait qu'un versement insuffisant, sont notoirement
reconnus indigents; à donner aux communes une pompe à incendie
complète ou des accessoires, ou à les aider dans l'acquisition de pompes
à incendie ; à accorder des indemnités aux personnes qui ont reçu des
blessures graves dans les incendies, etc.
La Caisse est administrée par un bureau central composé :
Des membres du Conseil général du département et de sept citoyens
notables du département.
La Caisse de la Creuse, établie à Guôret en 1860, possède le même
fonctionnement que les précédentes.
Les tendances de l'État à prendre les assurances ont, dans ces der-
niers temps, favorisé la présentation de propositions de lois tendant à
multiplier ces Caisses départementales (1).
Fort heureusement, des écrivains de talent, des économistes ont
tenu à étudier cette nouvelle mais très singulière forme, que certains
novateurs s'efforçaient de donner à l'assurance, alors apparurent de
sérieuses études déterminant la question et signalant le danger de ce
(1) Au Sénat, la proposition do loi de M. Calvot |n° 200 des impressions, session
extraordinaire de 1895), relative à l'Organisation nationale de l'Assurance el du Crédit
agricole, et dont le but, indiqué por l'auteur, est de « constituer une Caisse nationale
d'assurances agricoles par le groupement des Sociétés départementales solidarisées -,
a été prise en considération le 28 janvier 1896 sur le rapport do M. Alfred Poirrier,
sénateur de la Marne (n° 46 des impressions). Cette proposition de loi avait été
envoyée d'urgence, en juillet 1895, sur la demande de M. Calvet, par les soins de
la questure du Sénat, a tous les préfets.
Enfin, la Chambre des députés vient de mettre on même temps à son ordre du
jour la première délibération sur :
1° Le projet de loi Viger ayant pour but d'instituer, avec le concours de l'Etat, des
Caisses d'assurances mutuelles en vue de venir en aide aux cultivateurs ayant éprouvé
des pertes résultant de la grêle et de la mortalité des animaux de ferme. Ce projet,
modifié par la Commission, ne concerne plus la branche incendie ;
2° La proposition de loi de M. Philippon, ayant pour objet la création d'une Caisse
nationale d'assurances mutuelles contre les sinistres agricoles ;
3° La proposition de loi de M. Emile Rey (Lot) et plusieurs de ses collègues, ayant
pour objet la création d'une Caisse nationale d'assurances mutuelles agricoles entre
les communes, gérée et administrée par l'État (n"s 6, 39, 190, 558, 1319).
M. Bertrand est le rapporteur de ces trois projets.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCS ET A L'ÉTRANGER 469
«
tementales priverait les assurés des garanties les plus élémentaires de
«
compétence et d'impartialité en ce qui touche la fixation du laux de la
«
cotisation, la constatation des dommages et le règlement des indem-
«
nités » (1).
Il semble enfin que les Conseils généraux, réunis dans leur session
d'avril 1896, en rejetant les projets de création de Caisses départementales
qui leur étaient soumis, ont compris les dangers qu'il y aurait d'étendre
« Depuis 1870, dit M. Senez, plusieurs tentatives ont été faites pour
« soustraire certains risques professionnels aux prétendues exigences
« des Compagnies à primes fixes, et des Mutuelles se sont formées pour
« grouper des industriels qui courent des risques professionnels ana-
« logues. Ces tentatives n'ont pas été toutes heureuses. On peut citer
« dans cet ordre d'idées la Mulliousiennc, qui a dû disparaître après
« quelques exercices défavorables ; la Mutuelle du Bois, qui est en train
« de mourir obscurément. D'autres Mutuelles, créées tout d'abord pour
« un risque spécial, ont été forcées d'étendre leurs opérations à tous les
«
risques de la branche incendie.
« Le succès
relatif de quelques-unes de ces créations ne prouve rien.
« La Mutuelle des fabricants rie sucre n'a presque pas apporté d'écono-
« mies de cotisations à ses adhérents et elle a eu la chance, depuis 1874,
« d'être épargnée par les grands sinistres. Une Mutuelle spéciale de ce
c genre a été créée, également, à Roubaix-Tourcoing. Elle se propose
« d'assurer les peignages, tissages et filatures, toujours pour se sous-
« traire au relèvement
des tarifs amené par de nombreux sinistres.
« Le danger de ces créations est
incontestable. Elles seront une
« grande déception pour les sociétaires. La faible cotisation des pre-
« mières années se transformera rapidement en appel du maximum et
« les indemnités risqueront de ne pas être payées intégralement, malgré
« ces appels. La réassurance fonctionne, d'ailleurs, très mal pour ces
« Mutuelles, et l'on sait que c'est là une condition nécessaire du bon
« fonctionnement des assurances.
« Le commerce des tissus de Paris semble ne pas avoir compris ces
« dangers. Une brochure intéressante publiée par un assureur compé-
« tent, M. Doucerain, fournit des détails très précis sur les projets
« de la Chambre syndicale des Tissus et Matières textiles.
« A la suite du relèvement des tarifs pour certains magasins de
« nouveautés, cette Chambre a nommé une
commission qui a conclu
« que « le groupement en une
mutualité spéciale professionnelle des nô-
(1) Consoils généraux : Aisne, Doux-Sèvres, Dordogne, Lot, Meurthe-et-Moselle--
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTUANGER 471
«
1 fr. 50. Un voit
que les deux natures de risques sont traitées tout
<•
différemment.
* Dans ces
conditions, convient-il aux négociants et détaillants en
"
tissus ou matières textiles de se grouper et de former une mutualité
*
spéciale? La question est complexe. Si les négociants et détaillants
"
ordinaires pouvaient espérer une réduction de leurs primes, on com-
" prendrait leur union en mutualité; mais ils trouveront en face d'eux
«
les propriétaires des grands magasins de nouveautés, qui ne manque-
« ront pas de leur demander des tarifs abaissés pour eux ; et que deviendra
" lance est indispensable aux Sociétés qui acceptent des risques impor-
" tants. Peut-elle être fournie par d'autres Compagnies sur des tarifs
34
474 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A i/ÊTRANQKR
POLICE
CONDITIONS GÉNÉRALES
OBJET OE L'ASSURANCE tde*unm obilitrt's. tuais aussi a l'assnrancrdu renourt locatif, du recourt dei««friu) du rv.ir
et
locataires routre lit prupneUires et * Cissuraucc contre t'eiploiiou de IJ JmJit. i a
AftTlCLK PhCMlE* La Coin |>i£n ic assure outre l'ni'-emltr 1„, m*,»,. ,.,|-;t ,.<;t oi*<-:uiiin>u' de -i] l'électricité cl de la sapeur. . >
Sar lr feu du ciel, toutes lud propriétés injbilleros ut tunuibitiùroa di-i^nee*. ART. L'assurance ne peut Jamais erre uns cause de Iwnifler pou» l'usiné : ill- ><• ii
mis la présente police, il in» le» situation* qm y sont IIIJI|<IVO» et II.KI uiikjii, sauf ic i)ui «araulit6.
est il il a I article 11 ci après. lapurées,
, une rind-uiiiilè des perles réelU** 'in'd approuvées, lîn cnu^ioencf. le- u
Klkass.ureausii,encasd'inrcndic.tlquindlasti(>ul-ili<inviie*t'.i.Udtn» les
la poliovi-lrtan*le< pMifcut être prîmes pcr;Uï!s, tei désiuiL.itmn» cl étilnaiioiis contenues dinv U |>>i : ,i
UDIICI indique*par les condition* généralesri partieulu-ri-de n-iie pulnv.les risquesi-aprrs : ',
Le recours looatil, e'e*l-à-dirc lt» cJcl» maléucUiU-la n-|»m>ilnlii.'ra l.iqucllt: I assuré \présomption de ieust-uce
np|iDsi:us ni uno'|<iè^« par I assuré i.uimue uiw rac(miiai*s'iiiee un- |>i
uu de la »aleur des objets assuréi, soit ab luoiucui <!• i v<<" r
»•'
est -iuitn». connue locataire, ans tenues de; artiel'i* lî'ij ri i ; w d'i dde >IMI, soit au inomeot de l'iuccudie.
Lu rocoura contre le colon paritaire, rcii-â-dne I > ciltts HIJUIK-K de I.I n« DU PAVEMENT DES PRIMES
puiisabilité ii laquelle l'assuré peut élrr tournis, u'iintiu' LUIJII pailum- JU! k.inc île IJ l-ti
du li juillet U83, Code rural, litre IV, article % A Ht T. Les primes d':i* *u rinces, • compris U:s droits d'ent'^'islr.'iueut >*t J- ti'nt-r> riil.'i
Lo recours dus voisina. c'cst-a-dire les su.tirs tniiériclles il.! linlt- iflion tpir tes par le-, lois du il a'iiit IHl 1 cl du 'sa deVeiiittr* iss; el h-* Irais d- ntyerlu.u ne . »i
voisins pourraient cterrer outre l'apuré, pour <onuii>ini. jiion il'iurcii lit; à l.:m -. tniiuienis, I'JIIS,
mobilier» et marchandtsc*. en vertu des arliulcs iiil. I:MJ, IJU et tisô ditil C-ide.
I
i<ne annuellede cifi'|'n<it: centimes. »uut pivibte^ ciuipta >t el d nm-r '•, (m ,
au sie^îdila Cu<ii|>a^mc, et dans lu* depuiUmcuû,au bjrejii de l A;>,i:c |n». ,-•
J
La rcoour* das
sabiluc encourue par ce*
locataires
derniers,
contra les propriétaires, on les cMs de l.i u-pori. Celte de Inn été souscrite.
ou
lut termes de* articles UiO >! 1721 tin même C« le pmir raii.e est a C Tel
les du minages iLiatéiii:lscau»c>au i mobilier.» cl uuiii !i,mdis>-su',s<litslu'Ml:iires.iiiruu niccii-lic
la police
lire mure auuée se paye au moment d: la Mjinl'in-
<U l'iidcnaiu iViuv
''
h |ioli>v. namil i i- i
h ca< ou l'eilet i-u e>l il nier,'. Ii (,i,uiu-!t rnu. . .
de
qui aurait eu pour cause un vice construction ou un iWaut d'entretien «le l'immeubleInné. n'être payée qu-: la veille du jour où cou»mince l'issiiranti1 llm< le r\- u-i l-aii'lit lt ,«,'
La Compagnie a*iuic également,contre le* dominâtes autres ipiect'iu trnKendie.prmiNi.iiii lunliri! serj nécessaia-, le cuit eu rettera a ta cliar-ji- dus a%Min:> p-mr tous lo* ;t'ni|"f-
de (explosion de la foudre, dj cjoa ou do l'cloctrlclta striant a édairei. ci dos
appareils ù vapeur, b» objets dé|3 js>.ure> par elle contre )mendie. Inr.qu: rlinmin <lc dnïèrenls droits,
llatu
reiiicnl
tous
établis
les
sur
ca»,
le*
l-;s taies,
contrats
droit-, et impôts a>i|uurJ'liuictiilanls on <|m seriivut I"MI .
nu pri mes d'assurancs.ainsi ^ u-He.^ frais de rcrooTi-iii'iM'
les
c naque* est siiéeifle dans la police par une clause >pcciale.clIIU/CIIHJIIIun ..uppléiueiilde
prime paye par l'assuré. \ La pru de h
ta tes
police,
et
thé
iiupolssonl
a, *2 Traucs.
A la charge de l'assuré etsunl payable en <"' -b- p>- » •
ci te pr.i de laïuuji.l. tlie a I franc. M»UI I lt au-,
AHT. 2. ta Compagnie n'assure pis Ici dépit*, tin^imis et fabriques de poudre a tirer, de l'assuré et se payent lors de la signature.
k» litres de toute nature, le» pierreries el perles unes, autre» que cwlle* iujntées tt à usage Il n'y a assurance que lorsque la.surc a paye une première prime a la 0»U|JI-:"" ' l '
prr*-i>imel. le* billets d» l>aiii|ue, lingots et les monnaies d'or on d'ar-unl. te liante celle-ci lut a lait tiçner et remis uiu,police datée, et sijjiiën des partit--.. oi.w ' '-•''
I:i1e ne ftarautil pas le» dwiuiuaget d'inceiidit: «a a ni lui veea^ioiiiiés par les volcan* et Cl. dans le cas oïl cette pûliee no <: un «laie pas le payement de la iireiiiirre pnnu\ I"! ' ' ll
tM'iÉitilei|iL'Lils de terre nue quittance séparée juUJIicalitc dudit payement él signée par i'A^-ul i-'m^H" !L"l,k J 1
Kl le lie répond, eu aucun cas, des objets perdu* ou volés pendant ou aprrs l'incendie. poa«uirs. L'elT^l de l'assurance ne commence jamais quj le lendemain a midi.
AHT. 3. 1.'assurancecontre l'incendie ne cuinpren<t|ui Ici dcicnoraliuii* quekumpies pro- A«r. 8. Les primes dcvauniies smvauies dunenl cire étalement payées luniiitin' " ^ "
*e»aiil de la fonnentalion ou du lice nropre de la eliusr assurée, nonplui que Ici pertes ré- des termes liiés par la police, uu à l'aman siejçe de l.i Connu;;me. QtuhHsIryl-i""'^'
sultant d'un défaut vu d'un accident de fabrication ou de tout autre accident qui n'est ras an bureau de l'Agenceprincipaleon lu police a élesuiiserile. La seule écliéamc il" t' ' "' ''
un incendiei nolaintuont les bm de places, icneî. crul.im, v.ise;,'n>teusilesde niC-ua^c, lui. tilue l'assuré en demeure, sans ju il soit besoin de Icllre cliarxéeou déclare
d jele i-itraj".1""-' *••'
brûlures aul vêtements, la perte des uujels qu'on a ]ilci par urreur ou dt>trjcti'in, uui l'y eonstitiier.cl r.e, de convention e»presse avuc l'apuré qui de* a preiem i1 • ''
lamé loinlwr pii-mé/arde dans II foyer, et autres .n-i-i.k-m-, tau.ta par la clialcuv ud le feu, se prévaloirdans aucun cai. i0it du ikl.iul de im-c en ileuieuce, soit de I u-.i-;e "" l' ' "''',<
!,aii4 incendie, ne sont pas a la charge de la Compagnie être la Compagnie de
ou ses Agents taire réclamer ofdcttiuM'ineiit. •|""' d** l'ur l': '" ' ' '^
^
L'a-isurance contre la foudre ne comprend pas les dt-^ab muses par les tromhts. U\ OIIIM-. primes à domicile. II est en compensation accordé à l'assuré, pour acqjittcr le-uu M"
i;ans. les tourbillons, coups tic vent, cyclones uu par luul pliénouirue luetéurulv^ique autre; des années suivantes, uu délai di $;râr.e de quiu/e jour*.
que la ctmte de la fuudre- c
A déraul de paycinent,dans délai,de l'une des primeséchues. *l smis AU, il son in- '
Celle contre l'ei(iloskon des chaudières a vapeur ne s'étend pas non plus aui dominâmes des eu ne demande on mise en denAure. t'eifcl de l'assurance l«^le SUSIUTIHIH: l^s<" ^ ^
i ll<
{
droit 4 aucune indemnité,et la Co-iipa^nie se réserve le druit il'; r*s ,;,'., h(l.,
c refasses ou û.isure.- causées par l'usure uu les coupa de leu. l.a Compagnie n'est icipuiisablc
.
e sinistre, n'a
que des dommages d'tiictiidic qui sont la suite de ces accid<:ni.s. inoycn d'une simple notiliralion p»r lettre recommandée, on
La Compagnie ne répond' des tulles, des, dentelles, du» cachemire», des mcil.ii!1es. desi l'eiécution. L'assuré encourra cctl* dédiéan :e connue pénalité stipulée pour \t . ^ ( 11(
d'en pojirsunre pi --
j,rc.,lc-
( ^
bijout, de l'argenterie, des 4ableaut, des gravures. dc« statues, il. en }• 'iii'c»!. détins le»i l'etéoiition de son cnaa^cmenL et par l'eil'et de ta coovcutiun ci-d-ssus (<\ri ij,)1,.|j,
objets rares cl précieux, mobiliers ul uiiiiiobilicrs, que lorsqu'ils sont spécialementd-Hi^iiess S"' slinéa.du C. C). a laquelle le recouvrementd: piuues antérieuresupc-re au uni . fij ,|tlJII
dans la pulice.elqu'uucapital distinct est alfectêa la garantie de chacune de ces espùces d'objets. sure, que c« recouvrementail été accidentel ou bahituKl. ne pourra appo-rter an "?5 ,,,,„, „
AHT. 4. § I". lin cas de guerre, d'invasion, d'insurrection, d'émeute, de amiplot. de inou-
. L'as>urance resta suspendue, même peiidanl Ws poursuite cu-çcess par ia . ' ,r,,,i
vémeut populaire quelconque, la Compagnie n'est rcspun»ablc de l'incendie soit dus bâtiments payement Ai la prime écluie. Mais la police reprend «ou eifet le leiidemm»,»•""" ,|; ,Jf ,ue
su il desolijets mobiliers y rinfennes ou placés au deliors, que si l'assuré prouveque cet incendie
payemnt.tdsla prime arnéréeet des (rais, s'il va lieu, a «i e ta) l *la *-oini«a««»l* " ,, 4 t m -«-"Jl*
11 e*l biencnlenduqnele payementde la nriineéctiue. auecluê pendant uu Jj
B
ne proîient ni directement ui iiidirecleiiienl d'aucune des circonstancesci-dessuscruinerét:s 1
^ 2. Les dispositions du para^raplie précédenl sont également applic-diles en temps deL. ne donne a l'assuré aucun droit d une indemnité.
paii, eu cas dif canlouueuieut de soldais cliti Itiabiianl par hintc de inobilisatiun,lu-iiiniiivre I DES DÉCLAHATIONS ET OBLIGATIONS DE L'ASSUMÉ
ou simple déplacement de troupes, à moins cependant que, psr une clause manuscrite de la
police et moyennant une surprime spéciale, la Compagnie n'ait consenti à accepter cellee Art ». La police d'assurance est rédigée d'après les dé'l.iration-. «lu I J'''!1^fl,CK,(inir*
Eujgravation île risque éventuelle. La Compagnie se borne â appliquer-,en raison de ces ilit-laraiioiis,les n i ^ çlt,^,
AHT. S. La Compagnie nesl jamais responsable que des dommages matériels; clic ne c tarifs. Aucune allégation ne peut doue, après sinislrj, être opposée, IK u (
doit aucune indcmntto pour retard dans le ri^lL-ment ou payemi'iit des dommages, pourr outre ou contre les cnonciatious de la pulîce. . n'^wnr '''"'' (1
cliarmement d'alignement, défaut de location ou de jouissance, résiliation lit; biui. cbouiagec L'assuré doit déclarer et (aire mentionner sur sa police, sout Peln'~'
, tR (ui3iitr
>"»
,i n;tt ; sf les
bâtimentssr.nl rr-nstrnlts sur Ir trrratn d'autrui. si 1rs divers étapes, lines.lneetitairrset
li rart'tres.t-ir.ar tons aulrrs nitrjrnsfldonitnenlscn son pmroir.de11listti'e
,,|! i-riïfs du bâtiment qui lormc on qui renferme le risque assuré apparlicniinil cl de la valeurdes ohirt s assurésau moment «k l'uicrndii:.amsiqHrderiiuporfancedu dommeRi.
' "i.ri."ii""- diflérrnls. si les bltimrnls assurés sont contiens a des halimenls r.iu- L'assuré qui ria;:rrc snnntncnl le montant des dnimnages. relui qui suppose détruits pat If
'''i' rn chaume, en papier on tissus jjnndronnés,vernis ou
bitumas, a une usine, foi
fr des ohjrts qui n'eustairnt pas au tnomrnt du sinistre, celui qui dissimule tout ou paMi*
'"- r ilr'i'rr. ou a des êlanlis*crornts conlenantdrs marchandises on des produits d une drs
,« >l< objets sauvés, relui qui emploie, romuir justification,des movi-ns ou dorumrnts mensoo-
i*' ï'".fr'ti*r. La stipulationque ("assurante est laite pour le compte de qui il appartirn- pt-rspi ou fraiiduleut, celui mbii qui a voloiitanni.riit ransé Tinrrndie éîrs objets assurés n.»
*< " !ff„ )i!iniir. lorsqu'il s'afiit dr tnarrhandisrs. Nonobstant relie clause, l'indemnité, m ri a farilité les progrès, est entitrrinint déctii de tous droits i une indemnité, sans qVil
f'' ''' i, s'in-ire. se rèftle eitlnr-tvcmcnl avec le signataire de la polire. et les causes de puisse, p1 en auriiti ras', demander la division entre les objets assurés, cl la Cororajtnif a 11 F»-
> '' " ,.„, <mi avant, so'l après le sinistre.pourraientêtre rnrouriirs par son fait, s'anpli- rullé n de résilirr. mrmr par lettre reronimandfc.toutes 1rs polices qu'elle a rootrartétsavtt lui.
'''J'i'r«''î'',"ïCII°niaui •n8rf',:,l|disrsdont il est propriétaireet à relies dont il a le dépôt. OU RÉGLEMFNT ET DU PAYEMENT DES DOMMAGES
'*'" 'i-"
rj* de rtérrs dr l'assuré, la polire continue de plein droit en faveur des litri- ART. 19. Lrs dommatics d'incendie sont réslés de ^ré a pré, ou évalués en suite 4*«-
ir i,it,ni tinu* solidairement au pavement des prime*, quéle.
q s'il y a lieu, nar don experts choisis par les parties, soit *or Us licin, soit ailltur*
"" ' ,if K nie eu de donation drs olijels assurés, le vendeur ou le dcnalenr est tenu on Ils' f s'adjoignent, s'ils ne sont pas d'accord, un troisième eipcrt ; les trois eiperts opèrent »o
' ,',r, prnpriélairr, une stipulation spériale, désignant l'assurance nui- roiiiinun, à la inaionté drs von. Les parties peuvent ei^ger rcpcrtnemcnt ijue le troisiinje
:>" nciiran l'^Vlipatifn de par
* '•'" àgBtt*% continuer la police, ou ik payer a la Compagnie, outre reiperl soit choisi riois de l'arrondissementon réside l'assuré
"' ' -'f^^î^onemdrmnité éfiale à deui années de prinir, i litre de dommage*-intérêt s
,.
Vante par Tune des partie; de nommer <on eiperl, ou par les e inerte de s'entendre sur le
'V "' i!- <*•'!'. dr veille nu de donation. 1rs bon tiers im non v< mit propriétairesdruvtnt rlmn d'un tnusirme ripeit. il est désipnéd'office par le président du Tribunal de coiomerrr.
'.'.', -'i
>'Mi
if'ir qualité dans le délai d'un mois, à dater du j»nr du arecs, de la vente rou. 0 a défaut, par le [ursnlent du Triitunsl rivil de l'arrondissementoù le sinistre a e« lici
'' " ';, i.ih.ni. rt faire constater Irur diVlataliou par un avenant. Les ciperls sont dispensés de toute formalitéjudiciaire.
,'".*,'.î,- (|i(.M.iriti«>n iln risque pour cessation de roiiuiierrcnu (ouïe autre cause, il est du a la Chaque partie paie son eiprrt. sans quote-part dans l'indemnité. Les-honoraires du t»m-
.'Vf i nir>-d'indemnité,unr somme épalc.i uni" année tic prime,outre 1rs prunes érburs. sirmr rsprrt et les frais jaits dans un intérêt cuuimun sont supportés par moitié cotre la
f .*'"•-t-' i-'inidatinn de Société, de snsprnsion dt payemmls.. df déconfiture,rie faillite, de ,.i'.onipat;nie i et l'assuré.
!. |i;.lri,iivr,drfaisicmobilière
. on immobilière,i'a«u ré «n 1rs ayants droit sonl Irnu* Taiit'que.l'cipertiseamiable n'a pas eu lieu, l'assuré n'est recevante t intenter atituar
lor-Vril. dans le délai de Irois jours, la liquidation,sirpension,déconfiture,faillite. arlion
i f/r
s en justice contre la rompajime.
',''".
un iiiîli.'wirc ru saisie, rt de demanderartc de leur ilér'aralinn par un avenant. ABÏ. 20. Les iuiuioihles, y compris les ravrs rt fondations, mats déduction faite dt la
il Aonl *'c transporter 1rs objets assurés dans d'autres lient <]lic ccui désipnés valeur du sol. el les rlftts mobiliers, sonl estimés d'après leur valeur vénale au jour de l'in-
'''.', (r||ff' t
mnsferr-rd'unlieu dans un antre l'eBtt de l'assurancedes risques locatifs, cendie, en tenant compte, notamment,(de Tétai de conservalion ou de vétusté, ou d'anti»»
''' î..['.. «!>ftilr -in propriétaire.del'ciptosinnde ta fondre,du gai ou de» chaudières,i vapeur ; causes
(
de moins-saluc,des phi récents d'acquisition,ainsi que de tous autres dornintuls.
'i!-rnl. (un-dans1rs bSlinirnls assurés on ri'iifrrmanl les objets assurés des changements r Les matières, denréeset marrlianrii?csde tonte nature sont évaluées chez les marchand*
t-i.iiri-ftinii* I 11' a"pinrnlcnt 1rs risques: et
f négociants au cours d'achat du jour du sinistre; clin les fabricants, les marchandât*
iii-i
...
,1,tntlir dans rcs batiuimls une fabrique, une iisnir, un théâtre, une profession ou fabriquées j voie de fabrication, sont estimées au cours d'achat, du jour du sinistre.
..'.viv'iHii' qui-lronque augmentant les danpers du (eu; ou en
, matières premières,a Téiat brut, augmenté des frais ordinaires de fabriralion déjà faits
drs
.
"\, ,< i<:ii<iiliiirc
i
1"
.(f'r-'ris itatis Tassuranee.
des denrées, drs marchandisesou drs objets d'une nature autre que an - jour de l'incendie : toutefois si. par *uilc de nrrcn'tanccs quelconques,re prii de rrvirnv
dépassait le prit de s tu le du cours du jour du sioislre, celui-ci serait applique sous la
,
i.-ir'i
"t ifiiti. sous peine de déchéance, dr le déclarer par érril, tl de faire mrntionnrr déduction
V ,nin i .!?iitla polirr. rtdr pajer. s'il y a bru. une aupmtntatioo de prime, d'aprrs le
i , des frais restant a faire.
Dans aucun ras, la Compagnie ne doit de bénéfice : elle ne peut non plus être tenue de
j'(,.,;,
,
h l'' mpapiiie rn ti^uriir anTiniiiirnl de la derjaralion. rien
i payer au riilà de la somme assurée et de ;a part daus les frais d'eiperlise
propriélé coiitiuur a celle asMiréc que $nrvirnnfnt 1rs modifiratir-ns api:ra- ART. îl. S'il résulte de l'évaluation de pré à cré ou de Tcipcrliscque la val ru r des objet*
, ,.i -lin- li Ions autres rhati^rniruls à sa ronnaissanri-pouvant ausmenlerlcs rbaure*s' ;assurés par l'artirle atteint de la police était intérieure 1 la somme assurée,l'assuré n'a droit
,.. i!---;]s, rt
de le ilerlartr par écrit a la Tvmpagnie dans le délai d'un nmis. qu'au
) .
est
;t •i-vtr talion de prime
\ trnu remboursementde la perte récite et constatée.
-ri n: nifii détiriiunrr par les iarifs de la Compaqirn* di iium-ur au1 , Si, au contraire, il est reconnu que la valeur drsdils objets eirédait. au moment de Tin-
'.
. ,.-
.
ii.ulifititipns«m rliatiptiufiitr. L'anurc peut toutefois, dans l<-us 1rs thiUrrnts tciiilie, la somme a'-sun'e, l'assuré est son propre assuirur pour l'cicédent, cl il support!,
i,",. - tr.client, s'il ^r refuse a acrrptrrrrltc auptnrntalion rie prime, oblrnir la résiliation1 ,en n-tle qualité, sa part des dommages au centime" rt franc.
'/.,', }o>aut a h Çnir.pacnir. nnlrr 1rs primes échu», unn indemnité é^alc a dru t. S'il y a plusieurs assuianccs. la Compagnie supporte, au centime le Ira ne de la sotuiuc
| >'--. f.i
,-.„i,'- (.niTtr. i titre de uomin.-iee.s-iiitêréts. auVrririirroirntou s'il loiisrrtt poslérieurrmrut a la date dr assuiée par ellr. la perle récite suivant 1rs clauses de h présente police.
\}j i; ">i t'.isMirr a snusrni ART. îî Si les bâtimentsassurés pai la Oompaaenr sont cndotnmasrs ou détruits par wdie
,,(..,.?'. p.iiiu- a drs Snrirtrs uiutuçllr^ on à d'autres assureurs, quels qnr Muent leurr dr, l'autorité, pour arréUr les propres de l'ir.cendie, la Compagnie re'nibonrieles dommages
)
'.; r ; it-on n Imf titrr, une mi plusïrurs asruraiirrs, soit sur 1rs inémrs »l'jrts. soit surr Elle lient lomptc également des débits et avaries qu'ont éprouves les objets mobilieis
d !(> (nniii pailie drstinfs du mriiir risqiir, que rrs innlrals. antérieurs ou pesterirur s .1 la' assures, par smie de loir déplacement pour 1rs soustraire aui atteintes du feu ; mais elle n>-i
-...,!', [ |n^ snn-nl a garantir ou Ir risque d'mrendie. «a Ir nsqur du «bônia;-?. Itniic. en aucun cas, de rembourser les frais faits par l'autorité, ni les gratifications, ni 1rs
•i , [nii i<f< |n\rt». on toute autre
ttrnlualité d'un dotnui.ifC quelrMiqurrn ras d'iurni- diitribués aui pompiers ou autres personnes avanl porté setours, m enfin les dégals
fi I.VH. MUIS peine de déchéamr.de1* déclarer par écrit rt de taire ronsiatrrr vivres tcui-ci ont pu occasionner a des objets non assures, quel qu en soit le propriétaire.
;, ,i, ...i. que
., ."H|iii!« anirnrurrs dans la pnbre ri les souscriptionspostérieurespat des avenants * AHT îi. L'assuré ne peut (aire aucuu détabscuient oi total ni partitl des dhjctsasiuré».
i1"!]- 1 "'i tl"lai *l«t ne pourra drpassrr un mois. «variés ou non avariés
I -' i r^iKin'iil. lorsque 1rs ronliats passés avec un On plnsirurs
des rnassnrrurs d(si- I.a Compa^ine reprendre, en totalité ou en pattlr, pour le montant de leur estimation,
r . i»r ii iti'iuii ailirle sont dans résdiéi pour une ranse quelrnni|ur, m tout ou ni partir, lec les objets avànéspeut et les matéviauv provenant drs bâtimentsincendiés.
•i itt i ( i-rni lr m(tut dtUi d'un mois. Elle peut de tuéou. daus 1rs délais dilrrminés a (amiable ou a dire d'etprrls. faire réparti
*M li 1. n «ts s drrlarations prescrites par les artirlrs 10. Il et 13. la Compagnie se c ou reconstruire 1rs baitmcnl* que l'incendie aurait endommagés ou détiuits tt faire rem-
"Tu • <lrnl 'lr rf'ilifr la pobrr par une simple notiliration,nu par lettre ricomijiaiidée. placer en nature les objets avariés ou déliuits.
du Er I-I . fruits rt crlh s pa>ers lui demrurrnt arqmsrs. Une fois Tciptrtisr a 1 amiable terminer, le sau*tla|r,e. même rn cas dr ccnteslatim». dt-
Fj.t'd- •fMli.tir.ilion*dans Ir délai sonl u.rt de leur nient nui sur la poli ce on dan1- un air fiant, meure aui risque» et périls de l'a<MIIr,qui ffiU seul responsable des
i ;' '* '' ri|,rffiiiont|.f.uîrsajanij (austii onldroil.iiKisd'inrriidicàaucijiitindeminlé,< rait éprouver ullénrureinent.
' • iiii.ti ruui les disrrs aitulrs <U déclarées la polire.
• dommages qu'il pour-
AHT. H. L'assiiianecdu tisqur toralif est basée sur la valeur totale des bâtiments,lorsque
r-:n[,,i:nift. mi moinrnt oit lui sont drs souscriptionsd'assnranrrs sur 1rss tciit-ri sont nrtiiprs par on seul lecalairr. eu lorsqu'ils sont loués eu entier a un principal
• •• <li<i-.iio)*rnià
donner on a continuer »a garantie A l'assuté, r 11r ne lui tlrtra d'in- locataire, aU-rs uume que crlui-ri ne Ici uiruptrait pas ou ne Ici occuperait qu'en partit, el
iii' -Ir .iiiisire. qu'an piorsia île la somme assnrét par ellr, sauf a lut i se pc-ur- dans
''M ' i> 'tij.liis.. â les mqtir» rt périls, contre tri autre» asMirnu* ' S'il
re ras, 1rs domtnaiirs d'incendie te rr^ltnl lonforinéuittit aui ailirles ;'0. it et 32
plusieurslurataïus, l'assura:.*cdu risipic locatil a pour base leclnlliedub>)rr. tl
a
i" ii li l.iHiii'n^nie sr ré>rr»e le droit, lorsque l'assuranrr porte sur marrliiiulim. niiand le loeaiaitc a fait eousnr une sounne éph
y
à qnmic fois au uiout» le inoulani annuel
L' 1 >-u>r. nidinlirr industriel, rrtolirt ou autres objet i undiibirs, de riiliiirr un toutI i)« son loyer, la Comp^iut répond, a sa plare. du dommage jusqu'à tonrmrrncr de la
'-;• H i v,-i. ^it- le montant de l'assurance. somme
s'il n a tait jsMiitr qu'iine somiui' innindir, la Compagnierepond sciileiurni du dnrn-
>
l'ii'.
.'ir
: r.. nutsrnl |>as imnirdiakmtnl aui léduclions voulues par la
,r h polirr m tout ou m partir, par lettre rnoinmaudrc L'assuré a, de ion colé.'.
Compagnie.relle-ri assurée L
'• uiaKcdaus la piopoitimiuUiani tnirt lasomnirassuive et le montantdr quinie année s de lover.
;
1 ;J itiliuiinii lui est iiolifitf. IL- droil d'éviter la n'siliation iMalt
L r- il, lï icduriion
ou de la résiliation prévu r par 1rs deui parapraplirspn'réilenls, laa
En aucun tas, l'assuiaiiccdu risque loiatif ne peut avoir p!us d'cllel que n'en aurait c'cllo
de t'iintiieiible.
Aht. TJ l'ar le seul lait de la présente police, et sans qu'il soit besoin d'aucune autra
i !;i.i n l'Miiurra la purlion rie prune piiér. piopotlionnclle au Irn.ps rtsunt à courir
m ti!niiuniiÉFtii t il ici nrt sur le capital assuré r cession, transport, titre ou mandat, la Compagnie est subroger dan» tous tes droits, recours
sir iv Toute irlitrurr. tonte fausse déclaration de la part de l'jisuré. qui diu muerait et achons dt '(assure cenue toutes ptisonnes Cirante* on responsables du sinistie, a quelque
II litre et pour riiulc-uc cause (|uc ce «oit. t-i même tiiitre les assureurs, s'il y a lieu. L'assuré
• ^ 'lu riMpu, n» en chan^rrait le injei. annule l'assurance.L'assurance est nullr.
r- couseni cipiesMincnti rc-tte Mibro^alioii, tl ! stia tenu, s'il rn ni ret]uis, lors du paiement
J ;
';'" ,r ':' la rctirenrr ou la fauffu derlarnlioun'aurnit pas indue sur le dommage :e de Tiuilcuiuilé, île la mit-1 et' dans sa quittance. |>a> nclc tioiane ou sous signature privée
' i i '!• lr- l'ilijii asuité. (Cddr rie
roDimcrrc. article 3ia.) L'assuré oc peut, daus aucun n Si le loi se to m mu nique d'un Mttuunl assuré par la Comp:ij;nH-a un autre bàlimenl quVllo
'i'.d.ijii île la visite des licul par l'Agent
assuic é^alemrnt. elle renonce a mictr son iccuurs contre I assuré dont le tautuent aurait
DES SINISTRES communique l'intcndit
i- A'D-iii'il i|ii'un incendie sedérlarr,lassurédoil rmplojer tous les moyrns
Am 5ft La soiiiiite i laquelle le dommage a été fii* est paiëc, comptant, en lolaliié et
î ,' [ ",' Ul J.m',tl' 'es profits, sauver lu objet» a>snn-s i l'vcilli r â Uur coiisers.ntion. mandats
en son
m non par fractions, au siîpe de l'AjErnie oil la polirc o élé soiisrnlr, suit en tspceo, >oit (u
J-'^''_''il'-ii.arin sianliiiéiiie.donneravis de l'évriienienta Tapenteoiiîapolire a éir>ou sente n. a suc sur In sucriir^ale di- la flanque de l-'ianre la plus inisine.
e La Compagnie, api's le sinislti-, et quelle que suit l'iiu porta nce du donima^e. peut résilii
(vVi i' '^""f'baictuttil âpre* l'incendie. l'aoïiré doit, a <ei frai*, en taire la ilérlaratiou iiiiiiicdiattnunt la,po1ue r
' !• in.i i!i'
|,in du canton; cette déclaration indique la dau et TIM-UIC «le l'uiceudit, u atteinte, par une Ittiic ittrinniaiulcc. SJIIS être tenue laïuiine
^,''•'' !" tainfi connut; c, Kstitutioii de la prune. Elle peut aussi, dans te ras. cl dt la même ui3niMt', i tu lui hmtt •
ou présumées, les mosens i.ris pour tu arrêter les progrès. s. les aunes points au nom du mém« assiiré, eu Un itmlmuisaut la liaction dt pi nue aQeicnie
.' ' '"',|S 'r 11 orcciistaiitcs qui l'ont arronipasnt :
tilt- indique rm-orc la nature rt la au tetops restant .i couiir pour finir l'année dasnirance.
t;t,
,'.'.' ,,ll,r''H'iialncdes dommages. L'ne rs|'é<lituin"en II-IILC rsl iransniin.
'''.Vf t'i"' ,'a**"r*t eit ,c"u de fournir dans II dil.-.i tle qninraint l'élut sans dflji. auni ii UT. 21 Lis dommages itiullaiil de TiuFtndic dLÎvciit étn; i et lamés par Ta<suré eu ses
diiailié et atauts cause, quels qu'ils sonnt. dans un délai ilrsi.r XKUS a roinpler du jt-ur d<- Tnitoidie
l.':' ; l,"tiHi' par lui. des ulqeis iteimiu. asaru-s ti >auu« Si. dans le* quiu;t JOUI;, de 1e dis dtmitres poursuites. Ce délai tvpiié, la Compagniene pi ut i tie Itnut a aut ui.t inut-miiitr ou
l-'t-f I'I'I" ,"";'"* d'impossibilitéconsiaite. l-j»nrt n'a i-as transmis les piétés ciitccs par ar *KT -* l'our Tevtiulioii des clauses jenrr.itcs el pariirulièits de la priM.ntt- point, les
Att 'i- ,"''' " **' décbn de loiii us droiti ton tir. la f.ot.ipapiiic.
i LisMin-cM teiiudcjuslititrala parties tout lespcriiiemtnt tlt-ction de domicile attributif de juiidiction au sii^edt l'Aveute
Uu.pagine ou a l'A^tui compétent,par MF litres. :s. de IJ Couiva^nic où la'police a été souscrite.
iris ÛC la Pouce : 2 francs; do l'Avenant : 1 iranc. Frais annuels de répertoire et d'admlnisLraliOD : 50 centimes.
•CONDITIONS PARTICULIÈRES
476 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
ARTICLE PREMIER. — La Compagnie estrégie par son acte social, approuvé par S.M,
et par ses règlements.
ART. 2. — La Compagnie assure, contre l'incendie et le feu du ciel, toutes les
valeurs mobilières et immobilières, ainsi que les marchandises.
Sonl exceptés les fabriques et magasins à poudre, les titres de toute nature, les
bijoux, les dentelles, l'argenterie, les lingots, les espèces d'or et d'argent.
ART. 3. — La Compagnie ne garantit pas les incendies provenant do guerre, inva-
sion, insurrection, émeute populaire, force militaire, ou ordre d'une autorité quelconque
ou d'un désastre général, causé par un tremblement de terre ou par un ouragan.
Elle garantit, iititra de réassurance, les risques résultant d'assurances déjà consen-
ties par les Compagnies du pays et étrangères, et par les associations mutuelles.
ART. '1. — Si, dans les bâtiments assurés ou renfermant des olijets assurés, il es!
fait des changements ou dos constructions qui multiplient et aggravent évidemment
les risques; s'il y est établi une fabrique ou usine, une profession dangereuse, un
magasin ou entrepôt de matières combustibles ; si, parmi les marchandises assurées,
on en introduit une certaine quantité d'espèce plus inllammable, l'assuré doit on donner
avis à la Compagnie ot payor, s'il y a lieu, une augmentation do prime, sous poino do
ne pouvoir réclamer, en cas d'incendie, les effets do la présente police.
ART. 5. — La primo est payable comptant, pour toute assurance qui n'excède pas le
terme d'une année; lorsque l'assurance est faite pour plusieurs années, la primo de la
première se paye comptant; colles des autres années, dans la quinzaine qui précède
leur échéance; à défaut do payement, l'assuré ost privé, on cas d'incendie, du droit
d'exercer aucune réclamation contro la Compagnie, pour les effets do la police ; ces
payements doivent se faire entre les mains de l'Agent.
ART. 6. — Si les valeurs assurées par la présente police ont été couvertes par
d'autres assurances, ou si elles le sont postérieurement, l'assuré sera tenu d'en faire lii
déclaration à la Compagnie, et mention en sera faite aussitôt sur la police. En cas
d'incendie, les pertes seront supportées au centime le franc par les divers assureurs,
en proportion des sommes qu'ils auront souscrites ; à défaut de cette déclaration, la
présente police sera do nul effet, et les primos payées demeureront acquises à la
Compagnie.
—Tout événement d'incendie sera dénoncé immédiatement à l'Agent local
ART. 7.
par l'assuré, qui devra déclarer devant le juge de paix du canton, ou, à son défaut,
devant l'autorité municipale, la cause présumée de l'incendie, l'étendue et la valeur
approximative du dommage. Une expédition de cette déclaration sera transmise à la
Compagnie par l'assuré ; il devra y joindre un compte circonstancié de ce dommage,
signé et certifié par lui; la Compagnie pourra exiger son serment devant le juge de
paix du canton, sur la sincérité de ladite déclaration, en ce qui concerne la cause de
l'événement.
ART. 8. — Le dommage étant constaté, il sera procédé à son estimation de gré a
gré, ou par deux experts choisis, l'un par la Compagnie et l'autre par l'assuré; ces experts
seront autorisés à en nommer un troisième, dans le cas où ils ne seraient pas d'accord
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 477
entre eux ; les frais de l'expertise seront à la charge delà Compagnie. Le montant du
dommage sera payé comptant, sans retenue ni escompte ; dans aucun cas, la Compa-
gnie ne seratenue de payer au delà do la somme assurée et des frais d'expertise.
ART. 0. — En cas de démolition légale d'une maison assurée, pour arrêter le pro-
grès du feu, la Compagnie remboursera le dommage.
ART. 10.—Si, au moment de l'incendie, la valeur des objets couverts par la présente
police surpasse le montant de la somme assurée, la Compagnie ne payera le dommage
que dans la proportion de la somme assurée à la valeur totale des objets sur lesquels
porte l'assurance.
Les marchandises et provisions du fermier seront évaluées au cours clujour où
l'incendie aura eu lieu.
ART. 11. — L'assuré ne peut en aucun cas faire le délaissement des objets assu-
rés, et à cet effet les parties dérogent autant que de besoin à l'art. 309 du Code de
commerce.
ART. 12. —Lorsqu'il y aura contestationentre la Compagnie et l'assuré sur l'exé-
cution do la présente, ello sera jugée par des arbitres choisis, l'un par la Compagnie,
et l'autre par l'assuré ou ses ayants droit; en cas do refus par la Compagnie ou par
l'assure d'en nommer un, il sera désigné d'oflioe, dans les villes où il existe un tribunal
de commerce, par le président de ce tribunal, et dans colles où il n'en existe pas, par
le prôsidentdutribunal de première instance Ces deux arbitres en nommeront immé-
diatement un troisième qu'ils s'adjoindront pour se départager s'il y a lieu; et s'ils
n'étaient pas d'accord sur le choix de ce tiers arbitre, ils auraient de nouveau recours
au moine tribunal.
Les jugements des arbitres et tiers arbitres seront souverains, les parties renon-
çant formellement à tout appel et recours en cassation; lesdits jugements seront éga-
lement dispensés de toute l'orme judiciaire.
ART. 13. — Si l'assuré le demande, il pourra lui être payé un acompte sur le
dommage présumé, avant son estimation définitive; mais à condition qu'il en fournisse
caution si la Compagnie l'exige, puisqu'il est tenu d'employer les sommes à recevoir à
la reconstruction du bâtiment incendié, à moins qu'il no prenne d'autres arrangements
avec la Compagnie.
ART. M. — La valeur dos sinistres sur marchandises sera constatôede la manière
suivante :
Dans les établissements publics par les registres.
Dans tout autro établissement par les factures, lettres do voitures etd'envois, et
par les livres d'entrée et de sortie.
Dans le cas où il serait constaté que les livres eussent été brûlés, l'assuré fera sa
déclaration des pertes et en certifiera la vérité, la Compagnie pourra en exiger la
confirmation, soit par la notoriété publique, soit par le serment de la partie.
ART. 15. — L'offet de la police cesse à la date et à l'heure qui y sont indiquées.
ART. 16. — L'assuré payera, pour le coûtde la police, 50 cents monnaie des Pays-
Bas; i florin pour la grande plaque, et pour la petite 50 cents.
478 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSUIÎ.VNCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 479
To atlacb for twenty-one monllis from Mardi 22nd, 1893, at noon, uutil December
22nd, 1894,
Jt is furtber understood and agreed, that if on the termination of said policies, the
total losses when adjusted, aggregate more than 75 0/0 of the premiums paid, then
tlie Atchison, Topeka et Santa Fe System, as above insured, agrée to pay an addi-
tional premium not exceeding # 25,000, equal to an ainount sufficient to bring the
average of adjusted losses down lo 75 0/0 of the premiums paid.
lt being also understood that Rolling Stock and Merchandise in Transit shall not
be covered on other Railroads hereafter acquired, nor shall this insurance apply to
any Rolling Stock acquired or to be acquired under the terms of any Car Trust.
Attached to Policy n° 3998529 of the PHOENIX ASSURANCE C° OF LONDON.
From CLARENCE KNOWLES,
Atlanta, Ga.
F. et Du B., L. S.
New-York. Manager.
« Feu qui se
développe sur une étendue considérable ».
Le grammairien (liraull-Duvivier établit une légère différence cnli-o
l'incendie et l'embrasement ; voici ce qu'il dit à ce propos : « L'embraso-
« ment est une sorte de conllagration ou de combustion totale, ou plmùt
« un feu général;
l'incendie, au contraire, a des progrès successifs il :
«
s'allume, iJ s'accroit, il se communique, il se gagne, il embrase îles
« masses énormes,
des maisons, des villages, des bois, des forets. »
(l) Voir des diverses responsabilités des hommes dans leurs rapporis entio <-'-l,x>
page 224.
HISTOIRE GÉNÉRALE DU L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 483
accident par le feu, mais il n'y a pas non plus incendie. Le mot incendie
,
veut dire embrasement, en dehors du foyer, du fourneau, du poêle, du
,
four, de tout appareil, en un mot, destiné au chauffage ou à la cuisson.
i est
donc bien à tort que se produisent et sont accueillies des
.,
demandes d'indemnité pour des accidents du genre de ceux dont il
,
«
vient d'être parlé. D'après le sens vrai des mots, elles ne sont nulle-
«
ment fondées. Si les Compagnies y font droit quelquefois, c'est pure
*
gracieuseté de leur part. »
« Les arbitres ont, selon nous, confondu l'action du feu avec celle «le
«
la chaleur; les assurés ne sont pas mieux fondés à réclamer l'indem-
«
nité d'un semblable dommage qu'ils ne le seraient si, par leur impO-
« ritie, les objets assurés eussent été avariés par l'action de l'eau ou de
« l'humidité; il y a parité entre les deux hypothèses; la différence physique
* pas responsables. »
« ...
Pour qu'il y ait incendie, il faut donc : 1° que le feu ait causé un
« dégât appréciable; 2° que la combustion ait été provoquée et effectuée
« dans le but déterminé de produire de la chaleur ou d'être utilisée pour
« un usage quelconque; 3° que l'objet endommagé par le feu ne fût pas
«
destiné à être détruit par combustion au moment où il Fa été.
Ainsi, une pièce de bois au milieu d'un chantier prend feu accidentel-
«
« lement, il y a incendie. La même pièce de bois placée dans la cheminée
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 485
«
excessive d'un appareil à gaz détériore un panneau, une peinture, l'as-
« sureur
n'est point responsable du dommage. 11 n'y a pas, en effet, d'em-
«
brasement ni de combustion. »
« régulier, comme celui d'un, calorifère, et alors ils ne sont pas à la charge
« cation conformes aux règles ordinaires n'ont donné lieu à aucun acci-
Ainsi donc, pour nous résumer, une étoffe qui est roussie par un
-01' à repasser trop chaud,
un objet qui tombe dans un foyer, etc., sont
486 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
autant d'accidents qui n'ont aucun rapport avec Fincendie, puisqu'il n'y a
pas eu feu effectif communiqué aux objets.
En conséquence,
Tous les accidents dus au feu ne doivent pas être considérés comme
rentrant dans le terme incendie et comme couverts par les polices d'à <u-
rances. Pour que le dégât causé par le feu à un objet assuré fasse nHiiy
une créance d'indemiaité, il faut qu'il présente les trois caractères >uj.
vants : 1° qu'il constitue une combustion; 2" que cette combustion soi)
due à un feu brûlant d'une manière singulière, violente et anormale eu
dehors de tout foyer, ou se répandant en dehors du foyer qui lui émit
assigné; 3° qu'il soit de nature à dégénérer en un embrasement plus ou
moins important (1).
ment et arriverait, sans nul doute, par une répression plus fréquente, à
cndiminuer le nombre.
Correctionnaliserle crime, déclarer la personne incendiaire en cas de
présomption jusqu'à justification par elle que la faute de l'incendie ne
provient pas do son fait, ce sont là les seuls remèdes au mal qui s'aggrave
chaque année.
En Allemagne, le Kreisdirec.lor est chargé de l'enquête et personne ne
se plaint de son intervention, sauf les coupables qu'il
sait trouver.
Or, dans ce pays les incendies volontaires ont considérablementdimi-
nué depuis l'application de la loi de 18T1.
En Angleterre et en Amérique, le Coroner fait une enquête immé-
diate; elle est publique : elle se fait sur les lieux mêmes où l'accident est
survenu; tout le monde est invité à témoigner ; on saisit là, sous le
coup môme de l'événement, des indications dont la spontanéité est très
précieuse.
Ajoutons que celte enquête n'a rien de blessant, parce qu'elle est une
formalité nécessaire à laquelle tout le monde est soumis.
Ce système donne, partout où il est appliqué, des résultats admirables.
>
d'une négligence incroyable.
« On voit bien encore de temps à autre poindre à l'horizon une
* enquête, une instruction sur le sinistre soupçonné; mais quand les
» un
acquittement en cours d'assises.
« La moralité de cette constatation indiscutable, est que les Compa-
«
gnies devraient elles-mêmes, dans la plupart des cas, conduire les
« enquêtes et ne devraient pas reculer devant les frais d'une inyestiga-
« tion sérieuse.
« Le législateur, il faut bien le dire, s'est inconsciemment rendu
« complice de ce regrettable état de choses. Le Code pénal punit do la
« mort, des travaux forcés à perpétuité, ou de la réclusion suivant les cas,
« le crime d'incendie. Le jury semble, et non sans raison, hésiter à appli-
« quer ces peines, quelquefois trop sévères. Aussi est-ce en matière
« d'incendie, que le jury prononce le plus d'acquittements. Le rapport
« officiel signale que de 1873 à 1880, sur 1,211 incendiaires poursuivis, le,
« jury en a déclaré coupables seulement 438, c'est-à-dire 36 p. 100. Pour
« les crimes d'une autre nature, la proportion de déclarations de Guipa-
it
bilitô a été dans cette dernière période de 47 p. 100 jusqu'à 70 p. 109.
« Evidemment on ne saurait chercher l'explication de cette
différence
« dans le mode de procéder des parquets qui ne sont jamais plus scrupu-
« leux que dans les poursuites d'incendie. Il est avéré que
la plus grande
« partie des incendies volontaires échappe à la répression.
Ceux que la
« justice voit, saisit et frappe, sont
loin de donner la véritable mesure du
«
mal. Pour que les parquets interviennent, dans un intérêt supérieur
« d'ordre public, entre une Compagnie et son
client, il faut qu'il y ait,
« pour
ainsi dire, eu cas de scandale de la part de l'assuré. Les crimes
« ignorés, ou soupçonnés et
impunis, sont de beaucoup les plus nombreux.
« Il en faut faire remonter la cause à la sévérité trop grande du
Code.
« qui, par
l'excès même de la peine, désarme le juge.
« La statistique suivante est une preuve irrécusable déplus à
l'appui
« de notre dire. Sur les condamnations, il y a eu, pour les
crimes d'in-
« cendie, 99 0/0 d'admissions de circonstances atténuantes.
Ce chiffre
« exlraordinairement élevé n'a été atteint que par les
infanticides, et
« prouve à l'évidence la préoccupation du jury. Pour les autres
crimes,
« il est en effet de 75 à
800/0 au plus.
« Que
conclure de tout ceci?
« C'est que les
Compagnies devraient s'entendre pour renoncer à ce
« système de tolérance si préjudiciable aux intérêts de l'assurance, et ne
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 491
Il y a lieu de croire que son sort ne sera pas contraire à celui des
précédents.
L'Assurance réparatrice. — Résultats en France de 1889 à 1894
,
i tjuclfjuas résultats à l'Etranger : Belgique, Italie, Russie, Suisse,
( nnuda, Autriche
Passons maintenant aux résultats généraux produits par la répara-
tion de l'incendie :
(1)Les Compagnies qui ont donné ces résultats sont les suivantes : délierait1,
Phénix, Nationale, Union, Soleil, France, Urbaine, Procidence, Nord, Aigle, Pater-
nelle, Confiance, Abeille, Monde, Foncière, Métropole, Clémentine, Commerciale.
(2) Chiffres relevés dans le Journal des Assurances.
496 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
(1) Chiffres extraits de l'Argus. Les Compagnies suivantes ont donné les résultats
signalés plus haut: primes nettes de réassurances :
Compagnies anonymes: La Fondiaria, Florence; Compagnie d'Assurance* de
Milan, Milan ; Compagnie anonyme d'assurances, Turin ; Société coopèratioe anonyme,
Milan ; Italia, Gènes. — Sociétés mutuelles : Société royale mutuelle, Turin ; Société
yénèrule italienne, Padoue; Muiua Parmense, Parme; La Provinciale,Bologne; L'Emi-
lie, Bologne; La Bene/ica, Turin; La Piemoniese, Turin; La Felsinea, Bologne; La
(ii-ornase, Livourne ; La Volpianese, Volpiano ; La Coopérative de Galliate ; La
Mutuelle de Tigliole, Tigliote ; La Mutuelle coopérative de Pragelato ; La Mutuelle de
l''"(jlixsese, Foglizzo ; La Mutuelle deBollengo; La Mutuelle coopèratioe de Mongraudo
S. L. ; La Mutuelle coopérative de Mongrando G. ; La Mutuelle coopérative de Borgo-
d'Alo; La Mutuelle coopérative de Mongrando S. M. ; La Mutuelle coopérative de
K;tvallermaggiore; La Mutuelle coopérative de Quassolo ; La Mutuelle coopérative de
tèui-olo ; La Mutuelle coopérative de Azeglio ; La Cooperaxione, Monteu da Po ; Fede-
rasione agricola, Milan; Mutuelle coopérative, Valsanglio; La Boschettese, Boschetto;
Lu Scttinese, Settino Cooperativa Boresana, Bores ; La Cavagnolese, Cavagnolo La
; ;
Vitioria, Pérouse.
36
498 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
montent à 5,396,720,277 francs (1); les petites caisses locales pour l'assu-
rance contre l'incendie dans les cantons d'Appenzell-Rhodes Intérieures
et Berne ont assuré, déduction faite des réassurances aux grandes
Sociétés privées, une somme de 9,415,040 francs nets de réassurances.
A côté de ces Sociétés et de ces petites caisses locales, les établissements
cantonaux pour l'assurance immobilière, au nombre de 17, et un établis-
sèment cantonal pour l'assurance du mobilier (2) ont assuré une somme
totale de 4,415,592 francs.
Le montant total assuré en Suisse, pendant l'exercice, sur immeubles
et sur mobilier, atteint ainsi le chiffre de 9,821,627,900 francs.
CANADA : En 1894, l'assurance-incendie était pratiquée au Canada
par 35 compagnies. Ce chiffre ne comprend pas les compagnies mutuelle^
locales qui ne sont pas soumises à la surveillance du ministère fédéral
des Finances.
Sur ces 35 compagnies, 6 sont des corporations canadiennes (3), 21 des
corporations anglaises et les 8 autres ont leur siège social aux États-
Unis.
Voici le relevé des opérations de ces Compagnies pour 1894 :
Dollars.
chiennes et hongroises ont donné les résultats suivants pour 1894 (1) :
Primes 99.068.904
Primes réassurées 46.442.899
Sinistres 49.915.339
Sinistres réassurés 13.576.700
Impôts et frais 11.431.692
Provision 7.245.177
En outre, les Compagnies par actions : Allians, Papierindustrie,
Sccuritas de Vienne ; Assec. V. v. Zuckerfabriken, de Prague ; Weclisels
de Krakau ; Wechsels de Gratz et Pannonia de Budapest qui ont plusieurs
branches, ont donné :
Primes et impôts encaissés 9.530.582
Sinistres, excepté les réassurances
Capitaux assurés en cours
....3.802.000
2.053.238.612
Réserves statutaires 7.228.545
LA VIE
(Entre nous et le ciel, l'enfar et le
néant, il n'y a donc que la vie, qui est
la chose du monct» la plus fragile.)
Paical.
(1) Au nombre des Tontines célèbres est celle de Tonti, organisée pour faciliter les
emprunts de l'Etat. Cette tontine avait été créée par un ôdit de 1653, resté sans exécu-
tion, le parlement ayant refusé de l'enregistrer. La Tontine que Louis XIV ouvra
après le traité d'Àugsbourg est également fameuse, elle prit fin en 1726. Signalons
encore les tontines : les Employas et le Pacte Social.
(2) Voir pages 67, 371, 372 et Législation de l'assurance sur la vie.
(3) Voir pages S9, 42, 65.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 505
ne détruisent pas par eux-mêmes le contrat, s'ils ont lieu sans la participation de
l'assuré. »
existe en ce moment un combat à mort entre tous les marchands d'argent
(2) a II
et l'affermissement de la République II faut donc tuer toutes ces associations
'-'
:
destructives du crédit public si nous voulons établir le règne de la liberté. » —
'Jambon, discours à la Convention qui détermina le décret de suppression dos com-
pagnies-vie.) Voir page 12.
506 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L*ASSURANCE EN FRANCE ET A I.'ÉTRANGER
Enfin si, pour cette même année, en Amérique, on constate que l'assu-
rance sur la vie, l'assurance populaire et l'assurance coopérative ont
donné 32 milliards de capitaux assurés, on peut être émerveillé de la
luarche rapide de cette oeuvre sociale qui était si calomniée il y a quelque
vingt ans.
En Angleterre, la forme coopérative est également très en vigueur
dans l'assurance sur la vie.
En Belgique, quelques tentatives ont été faites pour l'acclimater, de
même en France (1).
Voici à titre de document un extrait d'une circulaire publiée dernière-
ment par les créateurs d'une Société accidents et vie devant fonctionner
sous forme coopérative :
L Assurance Coopérative est une mutualité qui a pour but de mettre
les assurances vie et accidents à la portée de tous au moyen de la coopé-
ration.
Elle groupe ses assurés par sections nommant chaque année leurs
Bureaux et s'administrant elles-mêmes.
Les tarifs appliqués sont aussi réduits que possible.
Exemple : Moyennant une prime mensuelle de 0 fr. 70 un sociétaire
de 20 à 30 ans peut s'assurer sur la vie pour un capital de 500 francs. Une
prime mensuelle de 1 fr. 40 donne droit à 1,000 francs; et ainsi de suite
jusqu'à 4,000 francs, chiffre maximum accepté par la Société ; la visite
médicale n'est pas exigée.
Pour l'assurance contre les accidents, tout Sociétaire appartenant, par
sa profession, à la première classe peut, moyennant une prime mensuelle
de 0 fr. 40, assurer contre les accidents professionnels ou autres, pour
un capital de 1,000 francs, en cas de mort, 1,000 francs en cas d'invalidité
du l0'degré, et 500 francs en cas d'invalidité du 2e degré.
Pour les professions dangereuses, la prime est naturellement un peu
plus élevée : elle est, suivant les cas, de 0 fr. 60,0 fr. 80 et de 1 franc par mois.
De même que dans l'assurance sur la vie, le capital assuré ne peut
dépasser 4,000 francs.
L'article 43 des statuts accorde aux assurés une participation de 50 0/0
dans les bénéfices. Cette participation, qui pourra s'élever à 80 0/0, leur
est attribuée par voie de tirage au sort.
Il est important de remarquer que des Sections de l'Assurance Coopé-
rative peuvent être créées partout où se trouve un groupement : usine,
atelier, chantier, fabrique, magasin, etc. Il suffit que dix ou quinze pér-
De 41 à 45 ans 0 90 1 80
.
De 40 à 50 ans 1 20 2 40
De 51 à 55 ans 1 65 3 30
De 56 à 60 ans 2 10 4 20
De 61 ans et au-delà 2 50 5 »
Les marins et les mineurs payent une
surprime professionnelle lixée à 0 15 0 30
.
qui ait osé aller affronter, sur place, la concurrence des Compagnies
anglaises.
Le Phénix a établi aussi des agences en Italie, en Espagne, en Egypte,
au Portugal et au Maroc.
La Caisse Paternelle a une moindre extension internationale. Cepen-
dant, en dehors des États limitrophes, on la trouve encore au nord et au
centre de l'Europe, en Danemark et en Allemagne ; et au sud, en Italie,
tëlle a, de plus, une agence en Egypte.
L'Urbaine est la Compagnie qui a donné le développement le plus consi-
dérable à ses opérations à l'étranger. Elle entretient des agences en Bel-
gique, Hollande, Luxembourg, Suisse, Italie, Espagne, Portugal, Autriche-
Hongrie, Danemark, Egypte et Russie.
Ceci dit, récapitulons combien de Sociétés françaises d'assurancee sur
la vie se trouvent actuellement représentées dans chaque État :
En Allemagne, 3 ; Angleterre, 1 ; Autriche-Hongrie, 4 ; Belgique, 14 ;
Danemark, 5; Egypte, 6 ; Espagne, 6; Hollande, 11; Grand-Duché de
Luxembourg, 9 ; Italie, 5 ; Portugal, 3; Russie, 1 ; Suisse, 8; Suède et
Norvège, 3; Turquie, 1.
Par contre, la France possède des directions de quelques Compagnies
étrangères.
Ces Sociétés sont de très importantes institutions, mais leur nombre
est restreint. Signalons par ordre alphabétique :
La Bdloise. — Compagnie suisse.
La Compagnie Belge d'Assurances Générales. — Compagnie belge.
Le Gresham. — Compagnie anglaise (1).
La Société Générale Néerlandaise. —Compagnie hollandaise.
L'Union de Londres. — Compagnie anglaise.
L,'Union, le Phénix Espagnol. —Compagnie espagnole.
La France est honorée par la présence de ces Compagnies qui
fonctionnent en suivant les mêmes principes de rigoureuse honnêteté que
les Sociétés nationales....
A leur tour des Sociétés Américaines, en créant des succursales
sur le Continent Européen, y ont introduit des traditions, des formules,
des combinaisons nouvelles qui nous semblent incompatibles avec nos
idées sur la prévoyance en France.
La Neto-York, l'Équitable des États-Unis et la Mutual Life sont
trois Sociétés qui fonctionnent en France.
(1) Les actes de cette Compagnie en France sont réglés par une convention passée
entre S. M. la reine Victoria et S. M. l'empereur des Français et signés à Paris, le
30 avril 1862. Voir journal Assurance Moderne 1892,
page 80.
512 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
3T
514 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A I.'ÈTRANGER
Voir Législation.
(1)
Voir Histoire de l'assurance aux États-Unh, p. 219. — Traité théorique <''
(2)
pratique du contrat d'assurance vie, J. Lefort, page 85.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 515
(1) Chaque ligne horizontale représente 25 millions. Les lignes verticales marquent
'es années. La ligne brisée signale la hausse ou la baisse. Exemple
: en 1879, la pro-
duction était de 335,425,105 millions,
en 1893 elle s'élevait à 495,852,282, soit un chiffre
0 1<>0,427,177 francs en plus en comptant 25 millions par chaque ligne horizontale
iut-dossus de la ligne initiale de 1879 ; en 1895, on enregistre 75,000,000 en moins sur
1879.
(2) Cegraphique est composé do lignos verticales qui représentent les années, et
10 lignes horizontales qui aboutissent à uno colonne chiffrée, laquelle indique la
Progression ou la diminution des millions do production, selon que la ligne noire de
\
516 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
Voici maintenant, pour donner une idée des opérations des Compa-
gnies, deux tableaux intéressants à consulter :
Résumé des opérations des Compagnies françaises à primes fixes
sur la vie, pendant l'année 18g4.
Capitaux assurés 290.451.2tM
Capitaux disparus par suite :
,
1° de sinistres 53.005.0^}
2° de paiements à échéances 29.079.ni
3° de rachat, résiliation, réassurance, etc. 256.039.357
. .
Rentes immédiates constituées 5.924.3'irt
Rentes différées et de survie constituées 570.69;!
Rentes immédiates éteintes 2.496.57'.)
État des opérations
des Compagnies d'assurances à primes fixes
sur la vie, au 31 décembre 1894.
Capitaux en cours au 31 décembre 1894, réassu-
rances déduites 3.496.962.000
Rentes immédiates en cours 56.74l.8U"2
Rentes différées et de survie en cours 3.896.69.1
Réserves pour risques en cours :
1° Pour les assurances de toutes natures. 978.750.185
. .
2" Pour les rentes immédiates (Vn.245.78r>
Passons à l'actif des Compagnies françaises d'assurances sur la vio
au 31 décembre 1894.
Fonds publics français 299.094.481
Fonds d'État étrangers 113.172.770
Valeurs étrangères diverses 17.196.159
Obligations de chemins de fer 528.168.09:>
Obligation* diverses 24.639.00:'.
.
Actions diverses 10.994.22t)
Valeurs sur villes et départements 40.399.03-
Immeubles 438.995.21;!
A reporter 1.378.058.97ii
. . .
zéro la coupe au-dessus de 1 ou au-dessous. Cette ligne noire est la ligne initiale d;>
1879, point duquel on part et d'où s'échappent les lignes de la production dos Compa-
gnies.
Selon que ces lignes tombent ou s'élèvent, elles marquent l'augmentation ou h
diminution de la production.
Le tableau chiffré annexé au graphique est la résultante des lignes.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 517
Report 1.378.658.978
. . .
Créances hypothécaires 97.227.180
Nues propriétés et usufruits 40.199.652
Prêts sur polices. . . 68.487.307
Loyers et intérêts échus 17.850.330
En caisse et chez les banquiers 8.318.972
Agences et primes à recevoir 31.111.533
Fractions de primes non échues 2.761.895
Divers comptes débiteurs 27.476.667
Valeurs diverses 4.226.727
Actionnaires 147.874.400
Total 1.914.290.706
859 millions 605,000 francs. Les chiffres des autres pays sont : Canada,
778 millions 545,000 francs d'assurances avec un actif de 125 millions
795,000francs; Europecontinentale,12milliards466millions805,000 francs
d'assurances et 3 milliards 504 millions 120,000 francs d'actif; Australie,
1 milliard 691 millions 640,000 francs d'assurances et 492 millions 890,000
francs d'actif dans l'espace de 50 ans, au commencement desquels l'assu-
rance totale était de 325 millions de francs et l'actif 5 millions de francs.
Des résultats généraux, passons aux opérations réalisées par les
divers Étals européens.
ITAI.II-: : Résultats au 31 décembre 1893
Total
•sur la vie, qui avaient réalisé les opérations générales suivantes en 1894 :
Opérations générales
Primes Sinistres
Sociétés [réassurance déduite) (réassurance déduite)
Société Suisse d'Assurances Générales 4.280.079 2.539.128
. . •
La Suisse 997.511 790.776
\<&Bdloise 5.055.249 2.800.709
\& Genevoise 1.460.955 793.262
baisse cantonale de Berne 131.815 69.115
Société Suisse d'Assurances sur la vie 352.222 244.274
. .
'aisse de Prévoyance suisse 527.635 155.484
12.805.266 7". 392.808
520 HISTOIRE GÉNÉRALE DU L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
Primes # 5.471.985
Nombre des polices nouvelles. 27.641
Valeur de polices nouvelles
Nombre de polices en vigueur
....
.
.
.
.
.
.
# 31.056.168
121.818
Valeur nette en vigueur # 176.730.049
Nombre de polices échues 1.191
Valeur des polices échues #1.744.852
Sinistres payés #1.413.635
Échéances payées #206.618
Sinistres non réglés :
Contestées #17.000
Non contestées . . . #291.012
AUTRICHE : D'après la Correspondance Austro-Hongroise, les rôsul-
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 521
Millions de llorins
Allianz 514 121 43.06
Ancre 5.740 1.200 15.69
Assicurazioni Generali 6.418 3.041 16.44
Auslria 651 412 25.29
(oncordia 260 68 23.86
Danube 903 534 21.73
Beamten-Verein 2.393 1.413 13.92
Première Hongroise 3.928 2.096 17.58
Foncière Austro-Hongroise. 881 368 25.60
. . .
Oisela-Verein 1.563 149 15.81
Jaaus 1.334 923 21.88
Mutuelle de Cracovie 1.042 436 17.90
Phénix Autrichien 2.114 1.145 18.79
Pialia 334 108 22.32
l'iunione Adriatica 2.801 1.274 18.75
Si*via 871 359 22.20
'IVanssylvania 107 58 20.50
Viennoise 1.099 226 21.52
32.961 13.941 17.9 0/0
522 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
Report . . .
11.921 29.391.419
Jakor 1.880 6.274.591
Compagnie de St-Pélersbourg 1.869 4.915.840
.
Zabotlivost 1.084 1.959.009
.
Le Commerce 544 828.900
Total. 17.298 43.309.759
. . .
L'assurance pour la vie entière est un contrat par lequel la Compagnie s'oblige,
moyennant une prime qu'elle porçoit pendant la vie de l'assuré, à payer, lors du décès
do ce dernier, quelle qu'en soit l'époque, une somme déterminée à ses héritiers ou
ayants droit ou aux bénéficiaires désignés.
I. — DISPOSITION FONDAMENTALE.
ARTICLE PREMIER. — Les déclarations, soit du contractant, soit du tiers assuré,
servent de base au présent contrat. Toute réticence, toute fausse déclaration qui dimi-
nueraient l'opinion du risque ou qui en changeraient le sujet, annulent l'assurance ci,
dans ce cas, les primes payées demeurent acquises à la Compagnie.
Toutefois, après cinq années entières écoulées depuis la souscription de l'assu-
rance, les dispositions du paragraphe ci-dessus ne pourront plus être invoquées par
la Compagnie.
II. — PAIEMENT DES PRIMES ET TAXUS.
ART. 2. — La prime est acquittée d'avance, soit pour l'année entière, soit pour
une partie de l'année, suivant le modo de paiement déterminé aux conditions manu-
scrites de la police.
Les droits de timbre et do toutes les taxes existant actuellement ou établies
postérieurement à la souscription do la police, ainsi quo les frais de perception de
ces différents impôts sont à la charge de l'assuré, et sont acquittés en môme temps
que les primes.
Le paiement des primes et des droits do timbre et autres doit être effectué, soit
au siège de la Compagnie, soit entre les mains des personnes chargées d'en recevoir
le montant, contre quittances signées par le directeur de la Compagnie.
ART. 3. — La police n'a d'existoneo et d'effet qu'après lo paiement de la première
prime.
Le paiement des primes (autres que la première) étant toujours facultatif, la polieo
ne continue à avoir d'effet que si la primo a été acquittée à l'échéance ou, au plus
tard, avant l'expiration des délais fixés au paragraphe suivant, qui sont laissés à
l'assuré pour manifester sa volonté d'acquitter ou non ladite prime.
A défaut de paiement dans les trente jours qui suivent l'échéance et huit jours
après l'envoi par la Compagnie d'une lettre recommandée, détacliéo d'un livre ù
souche et contenant rappel de l'échéance, l'assurance ost de plein droit résiliée sans
qu'il soit besoin d'aucune sommation ni autre formalité quelconque, la lettre recom-
mandée dont il vient d'être parlé constituant, de convention expresse entre les parties,
une mise en demeure suffisante.
Il est également de convention expresse entre les parties qu'il sera suffisamment
justifié de l'envoi do la lettre recommandée au moyen du récépissé de la poste, cl du
contenu de cette lettre, au moyen de la production du livre à souche mentionné ci-
dessus.
L'assurance résiliée est de nul effet ou réduite d'après la distinction établie en
l'article suivant.
ART. 4. — La police est annulée et les primes payées sont acquises à la Compa-
gnie si les primes des trois premières années n'ont pas été intégralement acquittées.
L'assurance est réduite, conformément au tableau imprimé au bas du présont
contrat, si les primes des trois premières années au moins ont été intégralement
payées. La somme réduite reste payable au décès do l'assuré.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÈTRANGER 527
ART. O. — La Compagnie garantit tous les risques de mort, quello qu'en soit la
causé, sous les seules exceptions énumôrôes aux articles suivants :
ART. 6. — Si la personne sur la têto do laquelle repose l'assurance perd la vie
par le fait du bénéficiaire du contrat, ou par suite de duel, suicide ou condamnation
judiciaire, l'assurance est de nul ell'et et les primes payées restent acquises à la
Compagnie.
Toutefois, si les primes dos trois premières années au moins ont été acquittées,
la Compagnie tient compte aux ayants droit de la valeur qu'elle aurait payée si elle
avait racheté le contrat la veille du décès : cette valeur est calculée conformément à
l'article H ci-après.
La déchéance prononcée par le premier paragraphe du présent article n'ost pas
applicable en cas de suicide inconscient; mais il est de convention expresse entre les
parties que, dans ce cas, la preuve do l'inconscience de l'assuré suicidé sera à la
charge des bénéficiaires do l'assurance.
ART. 7. — La Compagnie répond par la présente police des risques de voyage par
terre ou par mer, et des risques de séjour :
1° Dans l'Europe tout entière ;
2° Dans tous les autres pays et régions situés au nord du 35° degré do latitude
nord, excepté, en Asie, à l'est du 50° degré de longitude ;
3° Dans tous les pays ou régions situés au sud du 30'' degré de latitude sud ;
4° En Algério, en Tunisie, en Tripolilaine, au Maroc, en Egypte, jusqu'à la
deuxième cataracte, en Syrie, en Palestine, dans toutes les iles de la Méditerranée ;
5° Dans la République Argentine, au Paraguay et dans la Caroline du Nord ;
6° En Nouvelle-Calédonie et à Ta'iti.
Mais la Compagnie ne répond pas des risques de voyage et do séjour au delà de
«es limites et en dehors de ces contréos, à moins d'une convention expresse et spéciale,
à défaut de laquello la police est résiliée de plein droit a compter du jour du départ ou
de l'embarquement.
Dans le cas de rosilioment stipulé par le paragraphe précédent, si les primes des
trois premières années n'ont pas été payées, la police est de plein droit sans effet, et
les primes payées demeurent acquises à la Compagnie.
Si les primes des trois premières anuées au moins ont été acquittées, la Compa-
gnie tient compte aux ayants droit de la valeur qu'elle aurait payée si elle avait
racheté le contrat la veille du départ ou de l'embarquement.
ART. 8. — Si l'assuré est ou devient marin de profession, ou fait partie à un titre
quelconque du personnel de la flotte, la police est résiliée de plein droit à partir du
jour de l'embarquement, à moins d'une convention expresse et spéciale.
Dans le cas de résiliement prévu par lo paragraphe précédent, si los primes des
trois premières années n'ont pas été payées, la police est do plein droit sans effet et
les primes payées demeurent acquises à la Compagnie.
Si les primes dos trois premières années au moins ont été acquittées, la Compa-
gnie tient compte aux ayants droit de la valeur qu'elle aurait payée si elle avait
racheté le contrat la veille de l'embarquement.
ART. 9. — Si l'assuré est ou devient militaire, la Compagnie garantit los risques
de tous services militaires, en temps de paix, en Europe, en Algérie et en Tunisie, y
528 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A I.'ÉTRANGER
compris le risque de mort reçue dans la répression d'une émeute, d'une sédition ou
d'une insurrection.
La présente police ne couvre pas les risques do guerre contre une puis'santv
étrangère (ce risquo pouvant toutefois faire l'objet d'un contrat distinct, souscrit
conformément aux conditions arrêtées, pour cette assurance spéciale, par le Conseil
d'administration, et qui seront en vigueur au moment de la déclaration de guerre;.
Si l'assuré est appelé à prendre part à une guerre contre une puissance étrangère,
soit comme combattant, soit dans un des services auxiliaires de l'armée, l'assurance
est suspendue de plein droit du jour où l'assuré est entré en campagne ; elle reste en
suspens pendant toute la durée delà guerre et pendant un délai de huit mois à compter
do la cessation définitive des hostilités.
ART. 10. —Si l'assuré placé dans les conditions de l'article précédent décède, soi:
dans le cours de la guerre, soit dans le cours du susdit délai de huit mois, sans qu'il
y ait à distinguer si le décès est la conséquence de la guerre, ou s'il est dû à dos
causes indépendantes de la guerre, l'assurance est annulée, mais quel que soit lo
nombre des primes payées, la Compagnie verse aux bénéficiaires du contrat le mon-
tant intégral de la réserve établie conformément aux procédés de calcul adoptés par
la Compagnie.
Si l'assuré est vivant à l'expiration du délai de huit mois ci-dessus spécifié, l'assu-
rance rentre en vigueur de plein droit, sans examen médical, mais sous la condition
expresse du paiement préalable de toutes les primes qui auraient pu échoir pendant
la suspension de l'assurance, ainsi que des intérêts do retard à 4 0/0 pour les primes
qui n'auraient pas été payées à l'échéance.
A défaut de paiement dos primes dans ce délai, et après envoi de la miso on
demeure prescrite par l'article 3, paragraphe 3, la police sera résiliée ou réduite
suivant la distinction établie en l'article 1.
L'assuré qui, rentré dans ses foyers, aura fait constater le bon état de sa santo
par un médecin désigné par la Compagnie pourra, en versant, s'il y a lieu, les primos
échues avec intérêts de retard, obtenir la remise en vigueur de sa police, sans
attendre l'expiration dudit délai do huit mois.
IV. — RACHAT. — CESSIONS.
ART. 11. — La Compagnie rachète, à la demande des intéressés, les polices sur
lesquelles les primes des trois premières années au moins ont été acquittées. Le prix
de rachat est déterminé d'après les bases adoptées par la décision du Conseil d'admi-
nistration et en vigueur au jour de la demande de rachat.
ART. 12. — Le contractant peut, s'il a été expressément stipulé dans les condi-
tions manuscrites que la police est faite à son ordre, en transférer la propriété par un
endossement régulier, conformément aux articles 137 et 138 du Code de commerce.
Les oessionnaires successifs ont la même faculté.
Toute cession, sous quelque forme qu'elle ait lieu, doit, à peine de nullité, être
approuvée par la pèrsonno sur la vie de laquelle l'assurance repose.
V. — PAIEMENT DES SOMMES ASSURÉES.
Art. 13. — Le décès de l'assuré doit être notifié à la Compagnie, par les ayants
droit au bénéfice de l'assurance, dans un délai de trois mois, à compter de la date do
ce décès.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 529 j{.
Ce délai est porté à six mois pour l'assuré auquel s'appliquerait l'article 7 de la
:>résente police.
ART. 14. — Les sommes dues par la Compagnie sont payées au siège social dans
es trente jours de la romise de la police et des pièces justificatives dûment légalisées, '
;esquelles comprennent notamment l'acte de naissance, l'acte de décès de la personne
iont la vie était assurée, et le certificat du médecin constatant le genre de maladie ou
l'accident auquel elle a succombé.
Toute différence constatée entre la date de la naissance déclarée, lors de la sous-
cription du contrat et celle portée dans l'acte de naissance, donnera lieu à une réduc-
iion proportionnelle du capital assuré, soit au remboursement sans intérêts des
sommes perçues en trop sur les primes. ' I
ART. 15.—Toutes les contestations, de quelque nature qu'elle soient, qui pour-
raient être intentées, directement ou indirectement,, contre la Compagnie, il l'occasion
du présent contrat ou pour son exécution, seront de convention expresse, soumises
aux tribunaux du déparlement de la Seine.
Les polices d'assurances sur la vie ont donné lieu à des controverses
extrêmement intéressantes, notamment sur Pincontestabilité, sur le
suicide, le duel, sur le risque de guerre, enfin sur l'examen médical (1),
passé par les docteurs de la Compagnie assureur.
Le suicide surtout est la pierre d'achoppement qui arrête la création
tant désirée de l'assurance intégrale et quoique plusieurs Compagnies
françaises aient presque supprimé cet obstacle (2), rien de décisif n'est
encore apparu dans un sens absolument libéral.
Cette question du suicide est de tous les jours, elle défraye les
chroniques, on la trouve dans les statistiques, les penseurs, les écrivains,
les romanciers lui consacrent de longues études, de poignants chapitres ;
au théâtre, elle trouve place, on l'y considère même comme étant d'un
effet essentiel au succès d'une pièce. Bref, de quelque côté qu'on se tourné,
le suicide apparaît enveloppé de son saisissant mystère.
L'homme qui doit se tuer est, depuis quelque temps, détaché dés
choses de la vie, il ne sait souvent pas pourquoi il veut mourir, il l'a su
peut-être, sans doute même, mais il l'a oublié, il meurt seulement parce
qu'il a l'idée fixe de mourir et comme l'idée fixe est une folie douce
Concluez.
Naturellement, il y a des exceptions chez les suicidés, comme il en
doit exister dans les règles générales, mais elles proviennent d'un accès
subit d'anéantissement en présence d'une grande émotion, d'une déception,
d'une catastrophe.
Le suicide a existé de tout temps, mais chaque siècle lui a imprimé
un caractère spécial, les statistiques nous prouvent aujourd'hui que c'est
une maladie contagieuse qui naît de préférence dans certaines régions
et dont les causes remontent aux habitudes et aux vices de l'homme.
Nous reviendrons sur ces causes ; auparavant jetons un rapide coup
d'oeil sur l'histoire du suicide.
« Tu ne tueras pas », a
dit le Décalogue, et les Hébreux se tuaient
rarement, étant entendu que le meurtre de soi-même était assimilé à
l'homicide. Les adorateurs de Bouddha, de Brahma, de Vichnou se
tuaient par fanatisme; il en était de même en Chine, au Japon et en Perse.
Le Coran considère le suicide comme un crime. Clôopàtre, qui se suicida,
avait fondé, après la bataille d'Aetium, une société de stdcidistês. Les
Grecs se suicidaient beaucoup ; à Athènes, uno loi autorisait le suicide
quand l'Aréopage en approuvait les motifs.
Vers la fin de la République romaine, il y eut une véritable épidémie
de suicide ; à la suite de défaites, les vaincus se tuaient ; également sous
l'Empire, les suicides politiques furent'nombreux. Sous Justinien, l'épidé-
mie des suicides continue; le Romain avait pour principe : liber tnori.
Voici d'après M. Gaston Garrisson, qui a écrit avec talent sur cette
question, les huit catégories de mort volontaire acceptées chez les
Romains : Dégoût de la vie, désir de se soustraire à une maladie dange-
reuse, regret causé par la mort d'une personne chérie, honte d'être débi-
teur insolvable, désir de faire parler de soi, folie, démence, outrage
à la pudeur.
Les suicides suivants tombaient sous l'application de la loi : suicide
sans cause, suicide ayant pour but d'échapper à une condamnation,
suicide militaire, suicide chez les esclaves.
536 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
Ce dépôt est ainsi fait pour être appliqué d'ol'lice, le cas échéant, au paiement
d'une cotisation d'assurance spéciale de guerre, dans les termes et conformément
aux conditions générales de l'assurance du risque de guerre.
ART. 2. — Cette application sera faite aux taux de 5 0/0, 3 0/0 ou 2 0/0, suivant
la catégorie dans laquelle Al sera appelé à prendre part à
la guerre.
À titre do renseignement seulement, M déclare qu'il est
actuellement soumis au service militaire en qualité de
ART. 3. — La Compagnie tiendra compte, à dater de co jour a M
'les intérêts au taux do deux pour cent l'an, de la somme présentement consignée.
Lesdits intérêts seront réglés à M
aux échéances convenues pour le paiement des primes de la police n°
ART. 4. — Le cours desdits intérêts cessera de plein droit du jour où, par suite
de la survenance d'une guerre, ladite somme recevra, l'affectation tï laquelle elle est
destinée.
540 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
guerrejusqu'àconmim-nc-de 10,000M. sur iur rungs-OeseUsoliaft, capital action t7.I I°.8:i7 uiiéicsannées doit
'" une ctiiisaiion deon1 Mark.puyor
inôo
ofliciers d'activé et de réserve, u. t' %„ du capital assuré pour lus soldats tlats sollsohaft in N>w-York (YUa tiirmania iliia pour I an pour Q mois DIS
lion pondantles 3 l^nnnécsfi «/„
une leio d'après le* «:'uuliiious du l*r Jan-
vier 18!)l. m- M., fondée en 18Ï7.
7. — Assurancedu risquo de guerre; la In ~*
b. ii "/oo des sommes apurées pour les offl-
ciors de lu I,andwolii' I ol pour los soldats
ofil-
do profession et los ofliciers.
b. 1 -La pour tous les autres assurés.
Life In sunuico Coinpauv), capital action
850.000 M. versés, fondée en 18oÛ, aulorisôo ,3ôo - lft 1, r* >/*V. 3.2/3°/.
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3 1/3 •/„
APPIÎNDICE
1. AlimentuttonilosranUles dus Allemands tomu&a
8. — Systoino d'ajuiiunce Surprime
nuelle do :t *fm du capital assure : m- Compagnie accepte la garantie du risquede
an-
pnvaldc jus-
us- giiorrii jusqu'àconcurrencede 20.000M. sur
KÔI.X
Ooncordin,KôlnlacheLebens-Veralche- ohe- jor.
«le profession jusqu'augi'inlo do sergonl-ma-
ildnts
i-ma-
. on Prusse en 1808.
7,— Assuranco du risquo do guerre:: la ,
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psmlniu lt» guorro (loi du .'7 juin tSJl).
Ib — froscriiulonm-onf-oi-iarUlcBpcmonncn nstreinlés
«ju rt <I5 nus, on si l'assure restedans l'nrmfto
aciivo au dolAjusqu'àro qu'il la quilto.Cotto
siirprmiudoitaussiêtre payûoou moins non-
160 uno loto, d'après les nouvelles convention*
tto du 31 Mai 1880.
ons ruuga-oosellsobaft,capitalaction30.000.000
M., fondée en 1^1.
.000 c. 2 "/,,,, pour tous le* autresassurés parti-
ripant à la guerro et non combattants. Bank, Société
STUTTGART
Lebens-Verslohorungsuad Ersparniss-
initluollo fondée ou 1851.
Compagnie accepte la garantie du rifquo3 do
kiss* guorre,d'aprèslo règlementdu 15 Aci'tt1889.
g, — Système do Tassuranco:
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au nervi™militaire en Allcfingno(extrait de la lotdu
lt ftrritr IHS8).
III.- - Proscriptions fionr.ortiftnl
le»pertûnneBiwirointe»
dant&niis. 3ii- 8. — Système do l'assurauco: avoe sur- iir- 7. __ Assuraiie-e du risquo do guerro: la d t <yM pt>,„. ios Ofiiciors Qy |09 bommos os do 7. — Assurancede guerro: la Coinpngnio 8n'o 1. Avec surprimodo 3 °/«> du capital ùtftl (Coilo surprimes'appliqueaussi pour. 1,i,w les3 nu anrvicomlllintro en AiieicUa-llor.Bilot&ïi'rciHde la
prime:onnuollo do 2 et ;i%°. Compagnie accoplo là gnfaillio du risquoo do la Landwohr II, accepte la garantiedu risque do guorre jus* jus- assuré pouruno los soldats do profession. combattantedopuis lo grade do b'oldwebol ot
du 6 juin 1886).
Ol Ot
lof </« // avril 1839 tt ii«la toi »ur la Landtturm
HISTOIRE GENERALE DE 1,'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 543
chose près, adopté des conditions dont voici la teneur : Les membres du
Landsturm, dont l'assurance remonte de six mois au moins avant
l'explosion de la guerre, demeureront assurés pendant la durée des
hostilités sans avoir à payer aucun supplément jusqu'à concurrence
d'un capital maximum de 15,000 llorins, ou de 1.500 florins de rente
viagère. Mais les soldats qui font partie de l'armée active ou de la
Landwehr ne jouiront des mêmes avantages que jusqu'à concurrence de
,r,,ii00 llorins, au maximum, ou 500 florins de rente.
En Angleterre, cette assurance nous semble avoir été étudiée avec
çri-and soin, elle offre des conditions en rapport avec les besoins du public;
elle est, en un mot, très pratique.
Au Gresham, l'assurance du risque de guerre a été mise à la portée
Je lout le monde.
Les conditions suivantes, insérées dans la police, donneront une idée
assez, complète de l'économie du système :
1. — Les assurés actuels du continent auront la faculté d'étendre leur
assurance au risque de décès provenant de la guerre ou de ses consé-
quences. Ils devront en donner, dès maintenant, avis à la Compagnie,
durant la paix, dans un délai que déterminera le Conseil d'administration.
-2.
— Les assurés à venir pourront, en temps de paix, assurer le
risque de guerre, en faisant leur demande sur la proposition ordinaire.
;i. — La prime supplémentaire pour risque de guerre sera payable,
au choix de l'assuré, d'une des façons suivantes :
a) — Par prime unique couvrant le risque de toute guerre pendant le
cours entier de l'assurance ;
li) — Par prime unique couvrant le risque d'une seule guerre qui
surviendrait dans le cours des six années qui suivraient le versement ;
c) — Par primes annuelles décroissant avec l'âge de l'assuré et
cessant à l'âge de 44 ans.
Cette combinaison couvrirait le risque de toute guerre pendant toute
lu- durée de l'assurance.
Hommes Francs
Hommes Francs
(1) Il est entendu que la boule tiréo sera remise dans l'urne avant chaque nouveau
tirage.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 551
|<X) cas possibles. Cela indique donc qu'il y avait 100 boules dans l'urne.
On voit qu'ici, ne connaissant pas les causes de l'événement, nous
avons dû nous reporter à la proportion des faits qui s'étaient produits dans
le passé. En général, pour calculer la probabilité d'arrivée d'un événe-
ment dont on ignore les causes, il faut calculer la probabilité des événe-
ments analogues arrivés antérieurement.
On obtient pareillement des probabilités mathématiques très précises
sur la durée de l'existence d'un groupe d'hommes, en prenant pour base
les observations faites antérieurement sur des groupes analogues
disparus.
La science qui recueille ces renseignements, qui enregistre les
événements intéressants, n'est autre que la statistique. C'est à l'aide de la
statistique qu'on peut établir, pour l'assurance, la probabilité de la durée
dos existences humaines.
L'excellent ouvrage de M. le docteur Mauriac sur l'examen médical
va nous permettre d'entrer plus avant dans cette question.
L'ôminent praticien traite de la probabilité et de la longévité, les deux
éléments principaux de l'Assurance sur la vie ; donc, commentons cette
page si intéressante de l'Examen médical (1) :
« De tous les êtres supérieurs, l'homme est certainement celui dont
* la
durée de la vie est la moins certaine. Son existence n'est pas seule-
«
ment exposée aux maladies et aux accidents. Elle est encore mise en
«
péril par des excès qui enfreignent à chaque instant les lois protec-
<
trices de l'instinct; elle est surtout dépendante des passions et des
«
préoccupations morales ou intellectuelles. Ces désordres physiques ou
«
psychiques qui sont particuliers à son espèce, en raison de sa liberté,
« sont
même les causes les plus fréquentes de l'affaiblissement de son
«
organisme et de sa mort. »
C'est ce qui a fait dire à P. Flourens : « L'homme ne meurt pas, il
» se tue
!
»
Ainsi nous connaissions depuis longtemps la durée ordinaire de la
vie des animaux domestiques bien avant d'être fixés sur celle que la
nature nous a départie.
Cependant, depuis un siècle, la question a fait de grands progrès grâce
aux travaux des mathématiciens et des assureurs, et nous sommes en
mesure de la résoudre à l'aide de documents dont personne ne pourra
contester la valeur.
En ce qui concerne la longévité, les auteurs s'accordent à trouver que
L'inégalité est si grande entre les deux sexes qu'elle compense l'excé-
dent des naissances des garçons sur celles des filles, et neutralise les
dangers qui sont particuliers à la femme : les grossesses et les accou-
chements. • •
La durée de la vie est plus longue chez les individus mariés que chez
tes célibataires.
La mortalité est plus forte chez les pauvres que chez les riches.
Elle se manifeste suivant les professions dans un ordre qui n'est pas
encore bien défini, mais en tète duquel se trouvent les ecclésiastiques et
les savants, les cultivateurs et les négociants aisés, et qui se termine par
les médecins et certaines catégories d'ouvriers ou de professions et
métiers dangereux.
Après avoir donné d'intéressants documents de statistique sur ce
sujet, les auteurs disent encore :
A défaut des indications qui nous manquent, nous nous bornerons à
rappeler que la mortalité d'un pays est toujours en proportion du nombre
des naissances. « La mort frappe en raison de la fécondité, » dit Casper.
Cette dure mais admirable loi sert de compensateur à l'accroissement et
à la diminution de la population du globe. Elle fonctionne avec une telle
régularité que, grâce à elle, il est toujours possible d'évaluer approxima-
tivement la durée de la vie dans une contrée dont on connaît le nombre
annuel des nouveau-nés.
Dans l'assurance sur la vie, c'est l'existence de l'homme qui est en
jeu. A chaque instant, le même problème se pose : il s'agit de savoir si
tel individu sera encore vivant à telle époque. Il s'ensuit donc que tous
les renseignements relatifs aux décès des hommes sont extrêmement
précieux pour les assureurs.
On est remonté le plus haut qu'on a pu dans l'antiquité pour cher-
cher des documents. Il fallait savoir, en effet, dans quelles conditions la
mortalité humaine variait, par rapport aux temps, aux climats, aux
moeurs, aux professions, aux sexes, etc.
Il existait sous les Romains des registres où l'on inscrivait la percep-
554 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
tion des impôts que l'on devait payer à différentes époques, entre autres
à la naissance et au décès de chaque citoyen. Ces registres ont dû servir
au célèbre jurisconsulte Ulpien qui, au II" siècle de notre ère, établit une
espèce de table de mortalité (1), la plus ancienne que l'on connaisse. Les
chiffres donnés par cette table présentaient, pour différents âges, une vie
moyenne de dix ans environ plus petite qu'aujourd'hui.
Voici cette table quo Walford a présentée dans The Insurance Guide
and HandBooketqueM. A dan a reproduite dans sa notice sur l'His
toire des Assurances sur la Vie :
Ages Vie moyenne suivant Ulpien
(1) Une table de mortalité proprement dite est un tableau indiquant, pour chaque
âge, le nombre des survivants d'un groupe pris à un âge initial arbitraire.
HISTOIRE GÉNÉRALE DB L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 555
( avait une petite faute de calcul. A ajouter encore environ 5 sous pour
« autant
qu'elles augmentent quand on calcule sur un semestre, on
«
trouverait donc pour une demi-année, en moyenne, lf. : 11 : 3 1/2, ce
«
qui ne donnerait, avec le calcul du « Raadspensionnaris » (Jean de
«
Witt), basé sur dix catégories pareilles, mais de plus de personnes et
»
tirées d'autres registres, qu'une différence de 6 sous 4 1/2 deniers. Car
« ce
dernier trouve en moyenne pour une demi-année 1 f. : 17 : 8 florins. »
Il résulte de ces faits que Hudde avait connaissance des solutions
du Raadpensionnaris, ce qui concorde avec la circonstance que le
travail de de Witt avait été soumis aux États le 30 juillet pourvu d'une
note approbative de Hudde. Il s'ensuit encore que Huygens connaissait
le « petit tableau » que Hudde lui avait adressé et le considérait comme
un document précieux. 11 l'intitule dans sa correspondance un «c tableau
de mortalité dressé par J. Hudde », tiré des registres de personnes sur
la tête desquelles des contrats de rentes viagères ont été vendus par le
Gouvernement des Provinces réunies, en 1586, 1587, 1588, 1589 et 1590.
Ci-contre nous publions ce document, récemment découvert, dont
nous devons la copie à la gracieuseté de la Société Générale Néerlandaise.
Dans ce tableau, les nombres placés au-dessus de la ligne
horizontale indiquent l'âge des rentiers viagers au commencement du
contrat. Au-dessous de chaque âge est indiqué le nombre d'années pen-
dant lesquelles ces personnes ont vécu ensuite, par ordre de durée.
En considérant que Jean de Witt ait bien communiqué les résultats de
ses observations, mais pas ces observations mêmes, nous avons le droit
de supposer qu'il s'agit ici d'un des plus anciens, sinon du plus ancien,de
7
71
7 5 9 3 3 9 12 10 6
6
10 6 4
7
15
13 11 3 2 5 3 2 5 4 7 7 7 9 3 13 10 12 14 9
15 11 4 2 7
16 6 fi ls
3 5 5 4 9 12 10 9 4 13 10 13 14 14 16 11 6 »;
15 13 7 3 9 4 5 6 11 9 12 12 10 5 14 10 14 15 16 23 14 7 27
15 13 10 3 10 4 6 6 12 10 13 12 14 6 14 11 16 17 22 23 10 8 W
16 13 12 4 10 5 7 10 13 12 14 12 14 8 14 14 19 17 23 27 22 13 lit
22 15 13 5 10 6 9 11 14 13' 15( 15 15 8 15 15 23 18 26 27 24 18 3X
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23 16 14 12 12 7 10 12 15 13 17 15 16 9 18 20 25 25 31 30 28 24 3!)
24 16 15 13 13 7 11 13 15 13 19 16 17 10 20 26 30 31 31 30 36 24 43
24 16 16 13 13 11 12 14 17 14 19 16 18 12 20 27 31 35 32 35 37 28 43
25 17 16 13 14 12 12 14 18 14 20 18 18 12 20 27 31 35 34 37 37 29 41'-
25 20 17 14 14 13 14 15 19 15 22 19 19 12 21 27 32 36 34 38 37 31 4'.i
25 22 17 15 14 13 15 16 20 15 27 21 20 14 22 31 34 36 35 39 42 31
25 25 17 15 14 13 15 16 24 16 28 22 21 15 27 35 37 36 36 41 49 38
26 25 18 16 15 13 15 16 25 16 30 23 21 16 30 36 37 37 36 41 50 45
31 26 19 16 15 13 15 19 27 17 31 24 22 16 30 37 38 37 36 44 52 51
31 26 21 17 15 14 15 19 27 17 32 24 25 18 35 37 39 44 37 44 57 52
31 27 22 17 15 15 16 19 28 17 33 28 26 18 35 38 40 48 40 45 58 53
31 29 22 18 16 17 16 20 29 18 34 29 29 20 36 38 40 48 42 47 54
32 30 23 19 16 17 16 22 29 19 35 31 31 21 39 39 41 49 54 49 56
33 31 24 19 10 18 17 22 34 19 35 32 32 21 39 39 45 49 55 50 58
38 33 24 20 16 18 17 22 36 20 36 35 32 24 39 41 48 50 62 50 61
40 33 24 20 17 18 18 22 37 21 37 35 32 26 40 42 49 51 63 50
41 34 26 22 17 18 18 23 37 25 39 36 36 27 43 47 51 59 50
41 35 26 22 18 19 20 24 38 26 40 36 36 29 44 47 52 59 51
44 35 27 23 18 21 20 26 39 30 40 38 38 30 45 49 52 60 53
44 36 27 24 18 26 20 27 40 31 42 39 38 33 40 51 53 73 54
46 36 27 26 19 27 21 29 41 33 43 39 38 35 46 51 53 59
46 38 28 26 19 27 22 29 45 33 44 39 39 35 46 56 58
47 38 28 27 20 29 65
23 29 46 34 46 39 41 37 49 57 60
48 38 29 28 20 30 24 30 46 37 48 40 42 41 50 60 65
50 44 29 31 23 30 26 30 47 37 49 42 49 42 52 61
52 47 29 32 24 31 26 30 47 38 50 43 49 45 53 62
52 50 30 32 25 31 26 31 47 39 50 46 49 46 54
56 51 33 33 26 32 28 31 49 39 50 46 52 48 54
57 52 34 33 28 34 29 32 49 40 51 47 52 49 55
58 53 34 33 28 34 29 33 49 41 52 47 53 49 55
58 54 34 34 29 35 29 34 49 44 54 48 53 50 55
65 56 34 34 29 36 30 35 50 45 54 49 53 50 55
65 56 35 35 30 36 31 37 51 46 55 51 54 52 56
66 57 35 35 37 38 32 37 51 46 56 52 55 52 59
66 57 35 36 37 38 33 38 51 47 58 52 57 53 60
68 59 35 36 37 38 33 38 51 48 59 53 57 57 60
68 60 37 37 38 39 35 38 52 48 59 56 59 57 62
68 61 37 37 38 39 36 38 53 48 60 56 60 58 62
69 62 37 37 38 40 38 39 54 48 61 57 60 59 63
70 63 38 38 40 40 38 39 54 49 62 58 60 60 64
71 64 38 38 40 40 39 40 55 49 62 58 61 60 65
71 64 38 39 42 42 40 41 57 50 62 59 63 62 67
71 65 39 39 43 43 41 41 59 50 63 63 67 63
72 66 39 39 45 44 45 43 61 51 70 64 68 68
72 68 39 40 45 44 46 43 63 53 73 64 71
73 72 41 40 47 46 53 44 64 53 70 83
74 72 42 41 50 47 56 44 64 54 72
75 73 43 41 51 48 56 45 64 54 76
77 74 46 42 51 48 59 46 65 59
79 74 47 43 51 50 59 48 66 60
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 557
de Rentes viagères ont été vendus par le Gouvernement des Provinces réunies
1590, établi par J. Hudde.
24 25 26 27 28 29 39 31 32 33 34 35 '36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 50
4 2 O 8 4 11 5 13 8 18 15 23 4 19 9 7 17 3 6 9 7 13 3 7 11 3
7 2 2 26 10 12 12 19 12 18 19 25 8 24 12 13 18 4 6 14 10 14 24 21 13 8
'.) 3 6 29 11 16 14 19 13 19 38 37 8 29 12 21 19 16 20 15 17 36 23 18 8
12 3 14 34 12 20 16 24 16 20 42 42 10 22 25 19 17 17 27 18 20
13 5 17 36 14 26 19 28 26 20 46 14 24 26 23 23 26
II) 10 18 37 25 42 21 39 45 23 15 39 26 44 28 30
17 10 25 39 31 22 29 21 30
20 13 33 42 35 34 32 24
21 13 34 48 35 36 33 29
25 14 36 36 41 43 46
26 14 36 36 49 52
27 19 38 37
28 20 42 42
29 30 56 47
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39 79 49 44 52 53 59 51 70 65
10 80 50 47 53 53 60 51 78 66
'5 84 51 50 55 54 61 52 78 66
10 51 50 56 54 61 52 69
'18 52 50 59 55 62 52 70
50 52 51 59 55 02 53 71
r'~ 53 51 59 56 63 54 72
53 53 60 58 03 54 74
'-1 54 53 60 59 65 54
54 54 61 60 65 54
56 55 61 60 67 55
56 56 61 60 09 55
57 57 62 61 72 57
58 57 62 62 77 57
58 58 62 62 78 59
59 58 62 02 84 60
62 60 62 64 60
62 61 63 64 62
63 61 63 64 62
66 63 65 65 62
66.64 66 66 64
67 66 66 67 64
69 67 66 67 70
72 67 67 70 71
72 70 67 71 75
72 76 67 71 77
72 79 68 71
72 84 68 72
73 69 73
73 70 73
78 72 74
83 72 74
72 78
73 78
i 77 80
558 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
Mais les tables les plus renommées sont celles de Kersseboom, 1742,
et de Dôparcieux en 1746.
Nous avons eu sous les yeux un des rares exemplaires du livre où
Deparcieux trace ses premières Tables. Il est intitulé : Essai sur les pro-
habilités de la vie humaine, d'où l'on déduit la manière de déterminer les
rentes viagères, tant simples qu'en tontines.
Cet ouvrage porte la date de 1746. On y trouve de très curieux docu-
ments relatifs aux registres mortuaires de certaines grandes villes et
confréries religieuses, ainsi que d'intéressants essais sur la probabilité de
ki durée de la vie humaine. Signalons notamment un état des morts de
la paroisse de Saint-Sulpice, del715 à 1744 inclusivement. L'ouvrage est
suivi d'objections de MM. Berthier, jésuite, auteur (sic) du Journal de
Trévoux, Thomas, auteur (sic)du Journal de Verdun, Nicole de Buffon...
Citons encore les Tables de Dupré de Saint-Maur, en 1749; de
Northampton, en 1780 ; du docteur Price, en 1780; de Duvillard, en 1806 ;
de Demontferrand, en 1832, et du docteur Farr, en 1836 (1).
(1) Voir page 388. Ainsi que nous l'avons marqué, ces tables servaient encore
récemment de base aux tarifs des Compagnies.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 561
des quatre Compagnies. Les observations portaient sur toutes les polices
réalisées depuis 1819 jusqu'au 31 décembre 1887.
Grâce aux moyens d'action très efficaces qui furent mis en oeuvre,
les deux Tables des rentiers français (RF) et des assurés français (AFl
purent figurer à l'Exposition, après avoir subi un ajustement rapide par
la méthode de Woolhouse.
Le jury leur décerna un Grand Prix, accompagné de quatre Médailles
d'or de collaborateurs pour les actuaires qui avaient dirigé l'exécution du
travail.
Malgré cette haute récompense, le Comité ne crut pas devoir utiliser
les Tables exposées, sans les perfectionner. Dans sa séance du 18 juin 188',),
il avait décidé que la Table RF serait complétée par les observations
faites sur les rentiers viagers depuis le lor janvier 1878 jusqu'au 31 dé-
cembre 1889. En outre, l'ajustement provisoire fut remplacé par un autre
ayant pour base la formule de Makeham (1).
Enfin, le Ie'' avril 1892, le Comité décida la publication des Tables
sous leur forme définitive dont nous détachons ci-contre la table C.
de statistique à M. de Kertanguy.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 563
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Table C. — Nombre des vivants
Kxtrail «le l'ouvrage intitulé : Tables de mortalité
rlu Comité des Compagnies d'Assurances à primes fixe* sur la rie.
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3(1 08(1 307123 5307 7181110 81000 85305 8(1551 82081 737030 710070
37 (178 3110211) 5251 701) 171 80353 811131) 8511(12 81-15-1 730881 731515
38 (171 383300 5101 700221) 70(111 838(11) S17511 80817 72155(1 728022
30 (ICI 37(13113 513(1 (1110055788(12 83083 83828 801115 718012 723100
10 (157 3(11)101 5075 (181701 7810(1 82277 82878 7011)5 71132-1 717338
11 (150 3(12111) 5001) (172515 77311 «1151 81003 78807 70138(1 711352
12 (113 355100 11)10 (1113111 7(15(17 801108 80807 78102 (11)7210 705210
13 (13C 318312 18110 (15IIII 75782 70737 708(12 77382 (180777 (11)8025
Il (120 311235 1708 (1 15-11)8 71085 78812 78701) 7(1111(1 (1820117 (102152
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IT (107 310531) 1588 (118801 72107 75078 75-150 7131(1 (15705(1 (171787
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5(1 511 218782 1000 522311 63361 65162 63071 61717 550322 5033(12
57 502 21021 I 3021 500781 6210 63677 1 61383 63387 5 15707 582 Uni
58 480 231188 38 12 1070 18 60770 6213(1 511621 62007 531610 57IO'J2
51) 176 222605 3710 181127 50385 6052 1 57702 60577 516861 55111 i'.i
60 163 213567 36 13 17001)8 57017 58,8 12 55802 50003 501117 5l(l(lti|
III 150 21)1380 3521 157503 56371 57087 53016 57552 1.85307 533 12;
(12 137 10505 1 3305 113808 51713 55257 51878 55051 168525 5P.I5SS
63 123 185600 3268 120538 53030 53351 10781 5 1285 151075 5(>5(i,'.n
61 II 10 176035 3113 II 1682 51230 51368 17632 52518 132061 I.XD82H
(15 305 166377 3018 300161 103 II 10300 15 135 50736 111.211 173851
06 38(1 156651 281)4 382036 47361 47176 13180 188 12 301851 I5713H
(17 3111 11(1882 2771 365001 15201 11072 10887 16861 371018 I31ICSH
68 317 137102 26 18 3 18357 13133 126110 38532 11701 35 1168 12117s
(11) 320 1273 17 2525 330100 IOSOII 10365 311133 12612 333567 4025 15
70 310 117656 2101 311320 385611 37077 33701 10107 312200 3«2'.H1>
71 201 108070 2277 20.2188 36178 35513 31210 38006 200750 36263't
72 271 08637 2113 272807 3373(1 33075 2870 1 35718 2601162 3 II 7 II
73 251 80 101 1007 253627 31213 30585 26358 33282 217333 3.2032s
71 231 80 123 18 11 23 1525 28738 28080 2305.2 30700 225711 208IM
75 211 71715 1675 215700 211237 25602 21502 28.288 201350 27632:.
76 102 63 124 1515 107150 23761 23143 10203 25760 183 130 25308l
77 173 55511 1350 178851 2133(1 20731 17(183 23265 163006 23161s
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Actuaire actuel do la Nationale
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quôe par les tables et de l'intérêt de placement. Une des méthodes pour
établir ce travail consiste :
1° A la recherche de l'annuité viagère.
2° Au calcul de la prime unique.
'1° A la transformation de la prime unique en primes annuelles.
Dans les Compagnies d'assurances sur la vie, les primes et les fonds
qui doivent servir, aux différentes époques, à la constitution des rentes
viagères et des capitaux assurés, l'ont partie d'une réserve spéciale. Celte
réserve nommée mathématique est employée, conformément aux statuts,
en immeubles et titres garantis par l'État.
La réserve mathématique est la reproduction exacte et actuelle de In,
valeur du risque à l'époque où il a été calculé.
«
Plusieurs jurisconsultes, dit M. Vibert dans son ouvrage sur la
médecine légale, admettent que la divulgation du secret n'est punissable
que si elle a été faite dans l'intention de nuire, ou par un esprit de causti-
cité, par le désir d'alimenter la malignité au moyen de confidences indô-
i
entes, d'anecdotes scandaleuses, etc. »
MM. Taylor, Tardieu, Legrand du Saulle, Brouardel, Mauriac,
Mareau, J. Weil-Mantou, qui se sont beaucoup occupés de questions
médico-légales sur l'assurance sur la vie, partagent cette opinion qui nous
semble bien dans l'esprit de la loi (1).
Enfin, le docteur Gaide, chargé par la Société médicale du 3° arron-
dissement de Paris de faire un rapport sur la question du secret profes-
sionnel, a conclu en disant : « Qu'il n'est pas de règle absolue pour la con-
duite du médecin dans ce cas ; que si le plus souvent il doit se taire et
garderie secret, selon l'article 378, il est aussi des circonstances dans les-
quelles sa conscience parlant plus haut que la loi, c'est d'elle seule qu'il
doit s'inspirer. »
Cette appréciation nous semble absolument conforme à la raison.
Malgré tout, la question du secret professionnel donnera lieu encore
à de nombreuses controverses, mais nous estimons que les débats iront
t;n s'élargissant pour le plus grand profit de la science, de la morale et de
l'assurance (2).
OEUVRKS SOCIALKS
« mort
de l'assuré, si elle survient avant cette échéance, — des prêts
« consentis par cette Caisse pour la construction ou l'achat .d'une maison
«
d'habitation ».
Cette organisation a commencé à fonctionner le 1er septembre 18',I1.
Le 4 septembre 1895, c'est-à-dire quatre ans après, elle avait obtenu les
résultats suivants :
Le nombre des contrats en cours était de il,4îll pour un capital de
8,382,091 francs, ce qui représente une valeur moyenne de 2,145 francs
par contrat;, le montant des primes encaissées dans l'année s'élevait u
500,000 francs.
La Caisse générale d'épargne el de retraite, ajoute M. Cheysson, no
s'est pas crue investie par laloi de 1889 d'un monopole rigoureux pour les
avances et les assurances qui visent les habitations ouvrières et, loin tle
traiter en concurrents irrespectueux, qu'il faut réduire à merci, l'es Com-
pagnies privées qui se permettraient de chasser sur ses terres, elle les
encourage et s'applaudit de leurs succès.
C'est ainsi que la Compagnie belge des Assurances Générales sur la
vie vient, tout récemment, de se mettre à pratiquer le système des avan-
ces et des assurances pour les maisons à bon marché. Elle prête 60 0/0de
la valeur de l'immeuble, à la condition que l'emprunteur contractera
auprès d'elle une police d'assurance mixte.
Ces emprunts se font par l'intermédiaire officieux de la Société coopé-
rative d'Ixelles pour la construction des habitations à bon marché.
Deux administrateurs de cette coopérative sont assimilés en nom
personnel aux agents généraux de la Compagnie. Ils touchent donc une
commission lors de l'encaissement de la première prime et un droit de
recette annuel. Cette commission ne leur est pas allouée en totalité ; ils
n'en retiennent qu'un tiers pour eux et abandonnent les deux autres tiers>
par parts égales, à l'assuré lui-même et à la Société coopérative, donlr-o
dernier tiers viendra accroître la réserve.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANCIER 573
«
Les opérations de l'espèce, dit enfin une note de la Compagnie
belge d'Assurances Générales, se divisent en deux parties distinctes : la
„
première, l'avance, est le simple prêt hypothécaire sur bâtiments cons-
«
Iruits ou à construire. Si la maison est déjà construite, la valeur en est
„
,
appréciée par l'expert de la Compagnie; si elle est à construire, les
,.
plans et devis sont soumis à l'approbation de la Compagnie, qui pro-
portionnera ensuite ses avances à l'avancement des travaux. La Com-
pagnie se procure ainsi un placement sérieux à i 0/0 de ses fonds
«
disponibles, et la garantie peut être considérée comme de premier
,
ordre.
«
Sur cette opération de prêts vient se greffer une assurance mixte,
contractée au taux du tarif en vigueur. Cette assurance donne à l'assure
«
la sécurité pour le payement de son annuité et la libération de sa
«
maison, alors même qu'il mourrait avant le terme du contrat, et elle a
pour effet de charger la Compagnie de se rembourser à elle-même le
capital qu'elle a avancé. La combinaison est ainsi deux fois avanta-
geuse : pour la Compagnie d'abord, en procurant de bons placements à
ses capitaux; ensuite en développant sa clientèle d'assurés et les con-
trats d'assurance mixtes qui sont en général rémunérateurs. Los
'•
résultats obtenus jusqu'ici et les nombreuses demandes qui parviennent
*
à la Compagnie belge d'Assurances Générales pour la conclusion de
"
prêts sur maisons à bon marché prouvent que cette combinaison atteint
son but et a su être appréciée par le.s personnes auxquelles on la
"
destine. »
<
de maisons à bon marché, qui se libèrent du prix de leur habitation au
« moyen d'annuités, des contrats d'assurances temporaires, ayant pour
«
but de garantir à la mort de l'assuré, si elle survient dans la période
« d'une année déterminée, le payement des annuités restant à ôcheoir.
LÉGISLATION
«
Le Conseil d'État, sur la quatrième question : Y a-t-il lieu d'aulo-
« riser les Sociétés anonymes à s'engager à payer une somme déterminée
« au décès d'un individu moyennant une prestation annuelle à payer par
« cet individu?... Considérant que ce genre de contrat peut être assimilé
« aux contrats aléatoires que permet le Code civil ; qu'il est ainsi plus
<
digne de protection que le contrat de rente viagère, puisque l'un est
« trop souvent le résultat de l'égoïsme et de la cupidité, tandis que
«
l'autre ne peut naître que d'un sentiment généreux et bienveillant qui
« porte le souscripteur à s'imposer des sacrifices annuels pour assurer
« aux objets de son affection un bien-être et une aisance dont sa mort
« pourrait les priver; est d'avis que l'engagement de payer une somme
«
déterminée au décès d'un individu, moyennant une prestation annuelle
« à faire par cet individu, peut être autorisée, mais qu'il ne doit pas être
« permis d'assurer sur la vie d'atutrui sans son consentement. »
Cet avis a servi de base aux autorisations données par l'Etat aux
Compagnies d'assurances sur la vie qui se sont fondées depuis 1818.
« 2. Loi du 24
juillet 1867.— Ce n'est que dix-sept ans plus tard, et
encore d'une manière incidente, que le législateur s'occupa de nouveau
,<
de l'assurance sur la vie. Le titre V de la loi du 24 juillet 1867 sur les
«
Sociétés est consacré aux tontines et aux Compagnies d'assurances.
«
« Le règlement
d'administration publique prévu par la loi de 1867
pour la constitution des Sociétés d'assurances a été édicté par un décret
«
«
du 22 janvier 1868, qui prescrit les formalités à remplir par les Sociétés
i anonymes d'assurances à
primes et par les Sociétés d'assurances mu-
«
tuelles, mais ne contient aucune règle particulière à l'assurance sur la
»
vie.
« 3. Loi du 23 juin 1875.— Enfin, une loi du 23 juin 1875, relative à
»
divers droits d'enregistrement, a soumis aux droits de mutation par
«
décès les sommes, rentes ou émoluments quelconques dus par l'assu-
« reur
à raison du décès de l'assuré. »
Depuis cette loi de 1875, relative à l'enregistrement, aucune autre
loi n'est venue modifier le fonctionnement des Sociétés d'assurances sur
la vie.
position de loi relative aux Sociétés d'assurance, sur lavie ; cette proposi-
tion était renouvelée en 1894 en même temps que M. Jules Roche
élaborait une loi relative aux associations de la nature des tontines et
aux Sociétés d'assurances sur la vie (1).
Enfin également en 1894, M. Guieysse, député du Morbihan, déposait
un projet de loi analogue, quant au fond, à celui de M. Jules Roche, imùs
instituant un Comité consultatif des assurances sur la vie (2).
En 1894, diverses modifications sont à enregistrer. Presque simulta-
nément à la modification des tarifs et à la réglementation des commis-
sions, un arrêté ministériel impose aux Compagnies d'assurances un
modèle conforme de comptes rendus annuels.
Chaque compte rendu doit contenir:
1° Un compte de profits et pertes, avec une annexe : a) Comptes finan-
ciers détaillés, relatifs aux diverses catégories d'assurances ;
2° Une balance générale des écritures, avec 2 annexes : a) État des
valeurs immobilières et mobilières comprises dans l'actif de la balance ;
b) État des réserves pour risques en cours ;
(1) Tous les ans, depuis 1884, M. J. Lefort, avocat au Conseil d'État et à la
Cour de cassation, a tiré de l'Annuaire de la Société de législation comparée ce
i|tii a trait aux changements survenus dans la législation européenne relativement
unx assurances en général et particulièrement aux assurances sur la vie. 11 y a donc
lieu de se reporter au Recueil périodique : lois étrangères sur les assurances en 1883,
cti 1884, en 1885, en 1886, en 1887, eu 1888, en 1889, en 1890 et en 1891 {Rèc. per. des
ussur., 1885, page 243; 1886, page 389; 1889, pages 232, 234; 1890, page 194; 1892,
fjuye 658 ; 1893, page 115 ; 1894, page 282).
Consulter Journal des Assurances, voir répertoire 1873-83. Assurances sur la vie.
Consulter le rapport de M. H. R. Harding, au Congrès des actuaires de Bruxelles :
De la législation gouvernementale à l'égard du fonctionnement des Compagnies
d'assurances sur la vie et les noies qui lui sont jointes.
De l'assurance par l'État suivie de : Les Sociétés étrangères d'assurances sur la vie
autorisation et surveillance), de Courcy. Warnier, éditeur.
Contrat d'assurance sur la vie, par J. Lefort. Thorin et fils, éditeurs.
Nécessité d'une législation spéciale concernant les principes généraux du contrat
('assurance sur la vie. Rapport de M. Adan au Congrès des actuaires de Bruxelles
«a 1895.
680 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANOER
rances sur la vie le droit d'opérer sur son territoire (loi du 18 avril 1861
modifiée par la loi du 21 mars 1881) qu'autant que les gouvernements
étrangers accordent, à titre de réciprocité, la même faveur aux Compa-
gnies grecques.
SERBIE : En Serbie, les Compagnies étrangères d'assurances sur la
vie peuvent s'y établir et y fonctionner à la condition de demander l'auto-
risation du gouvernement serbe. Les Compagnies n'ont pas besoin de
J poser un cautionnement : elles doivent pourtant se soumettre aux lois
y.rbes et à la juridiction des tribunaux serbes.
(1) En Espagne, la loi sur le budget de 1895-1896 comprend une nouvelle régie*-
t' ntalion des Compagnies d'assurances sur la vie: taxe de 1/2 0/0 des primes reçues,
^'•is de. perception, etc..
Ajoutons que le gouvernement espagnol réclame aujourd'hui aux Compagnies un
1 pût rie 20 0/0 des sommes reçues l'année antérieure. (Voir journal l'Assurance
Moderne, 28 février 1895.) '
582 HISTOIRE GENERALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
ALLEMAGNE : Une loi sur les Sociétés par actions est à l'étude <n
Allemagne. La commission nommée vient de déposer son rapport, cette
loi sera applicable à tous les États confédérés. En attendant qu'elle soit
présentée au Reichstag, les lois spéciales de chacun de ces États sont
restées en vigueur.
PRUSSE: Une loi du 8 mai 1867 déclare qu'une Compagnie étrangère
ne peut opérer en Prusse qu'avec l'autorisation du ministre de l'intérieur,
autorisation toujours révocable. L'autorisation doit être publiée au
Journal officiel (A).
BAVIÈRE: En vertu d'une ordonnance royale du 4 janvier 1872, les
Compagnies ou établissements d'assurances qui ont leur siège hors de la
Bavière ne peuvent y opérer qu'avec l'autorisation du ministre d'État,
Elles doivent adresser chaque année les comptes rendus de leurs opéra-
tions, ainsi que leur bilan au ministre d'État chargé de les publier dans
la feuille officielle.
Les Compagnies étrangères doivent se faire représenter par un agent
général autorisé par le gouvernement. Elles sont tenues, en cas de difli-
cultés relatives à l'exécution des contrats passés en Bavière, d'accepter la
juridiction des tribunaux bavarois.
Enfin, les droits des assurés peuvent être garantis par le dépôt d'un
cautionnement, si le ministre. d'État le juge nécessaire, et dans ce cas il
en fixe le chiffre.
SAXE : Les Compagnies étrangères doivent demander au gouverne-
ment saxon l'autorisation préalable. Elles doivent publier dans un certain
nombre de journaux les noms de leurs représentants.
WURTEMBERG: La loi du 19 mai et l'instruction du 29 mai 1852, les
ordonnances royales des 15 août 1865 et 14 décembre 1871 ont réglementé
l'assurance pour les Compagnies indigènes ou étrangères. La législation
de ce pays, en matière d'assurances, se rapproche beaucoup de la légis-
lation saxonne, régissant la même matière. Le dépôt d'un cautionnement
peut être demandé.
BRÈME ET HAMBOURG : La législation de l'empire allemand sur les
Sociétés par actions y régit l'assurance.
ALSACE-LORRAINE : Les Compagnies étrangères d'assurances sur la
vie doivent, pour opérer dans ce pays, obtenir une autorisation spéciale.
On sait que les Compagnies françaises ont été expulsées en 1881, et que
(1) En Prusse, une circulaire ministérielle du 2 février, modifiée en 1892, et les ordon-
nances et arrêtés des 22 février, 6 novembre 1893, l 01" mars 1894, imposent aux Com-
pagnies des modèles décomptes de profits et pertes et de la balance des écritures lr<is
complets. (Voir Moniteur des Assurances 1896, page 187.)
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 583
(1) Cette loi fédérale suisse a confié au Conseil fédéral la surveillance de l'exploi-
tation des entreprises privées en matière d'assurances qui veulent opérer en Suisse.
l^n bureau fédéral a été créé avec la mission de faire un rapport sur l'exploitation en
question. (Voir page 181.)
En 1889, le chef du département de la justice élabora un projet d'assurances
''''ligatoires sur la vie qui doit servir de base aux études que le Conseil d'État est
iiivitè à faire sur la question de l'assurance au décès. (Voir journal l'Assurance
Moderne, 31 octobre 1893.) '
584 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
(1) Le dépôt de 100,000 florins est exigé avant de pouvoir entreprendre d< s
de 500 dollars peut être infligée à une Compagnie en retard pour le dépôt
de son compte rendu.
Wisconsin : Le dépôt obligatoire est de 200,000 dollars.
IVe Catégorie.— RUSSIE : En Russie, l'établissementdes Compagnies
étrangères est réglementé par une ordonnance du ministre de l'intérieur
de 1872.
D'après cette ordonnance, les Compagnie étrangères d'assurances sur
la vie ne peuvent s'établir ou fonctionner en Russie, qu'en se soumettant
aux mêmes conditions que les Compagnies russes et à certaines condi-
tions supplémentaires telles que :
Remise, avec leur demande de concession, d'un exemplaire de leurs
statuts et de leurs inventaires des trois dernières années ;
Dépôt à la Banque de Russie, pour la garantie des indemnités a
payer, d'une somme proportionnée à l'importance du chiffre de leurs
affaires et fixée par le ministre de l'intérieur;
Obligation de prouver, que les agences en Russie ont constamment
à leur disposition une somme suffisante pour subvenir à un prompt règle-
ment des indemnités qu'elles ont à payer;
Obligation de se conformer, pour les conditions des assurances et
pour le mode de payement des indemnités, aux statuts d'une Compagnie
russe dont le nom devra être indiqué dans la demande de concession ;
Obligation de publier chaque année dans le Journal officiel, non
seulement l'inventaire et le bilan de l'ensemble de leurs affaires, mais
encore un inventaire et un bilan spécial de leurs opérations en Russie.
Le gouvernement russe se réserve le droit de retirer toute conces-
sion accordée, à un moment quelconque, sans être obligé de rendre
compte des motifs de sa détermination (1).
ITALIE: Le Code de commerce italien de 1883 a édicté lesconditions
auxquelles les Compagnies étrangères d'assurances de toute nature pour-
ront opérer en Italie. (Loi promulguée le 2 avril 1882.)
Art. 230. Les Sociétés d'assurances établies à l'étranger qui veulent
fonder dans le royaume une succursale ou une agence sont soumises aux
dispositions du présent code en ce qui concerne le dépôt et l'enregistre-
ment, la publication par voie d'affiche ou autrement de leur acte consti-
tutif, de leurs statuts, des modifications dont ces statuts peuvent être
l'objet et du compte rendu de leurs opérations. Elles sont également
tenues de faire connaître les noms des personnes qui dirigent ouadminis-
(1) En outre de cette réglementation, la loi du 25 mai-6 avril 1894 et celle <U
4-16 juin 1894 s'appliquent la première aux Sociétés américaines (Voir page 513) et t
seconde institue le contrôle du gouvernement.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L*ASSURANCE EN FRANCE ET A L* ÉTRANGER 587
trent ces agences ou, de toute autre façon, représentent la Société dans
l'État.
Ces personnes ont vis-à-vis des tiers la responsabilité établie pour
les administrateurs des Sociétés nationales.
Les Compagnies étrangères sont soumises à toutes les conditions que
le. présent code impose aux Compagnies nationales.
L'article 145 est très rigoureux pour les Compagnies étrangères, il
est ainsi conçu :
Dans cette assurance, il s'agit plutôt d'une police gageure que d'une
assurance, mais d'après les chroniques :
Georges IV d'Angleterre était assuré pour deux millions de francs
et, grâce aux augmentations successives du capital résultant de la parti-
eipation dans les bénéfices, il aurait accru son avoir de seize millions.
Aujourd'hui l'assurance a gravi les marches des trônes. Sauf le
Czar et le prince Ferdinand de Bulgarie,- tous les souverains d'Europe
sont assurés.
Ainsi le prince de Galles, héritier présomptif de la couronne d'An-
gleterre, a souscrit, au moment de son mariage, une assurance consi-
dérable au profit de la princesse, sa femme.
Le roi de Portugal est assuré pour 600,000 livres.
La reine régente d'Espagne est assurée en faveur de ses deux filles;
son mari, le roi Alphonse, était également assuré pour 400,000 livres.
Le roi Oscar a contracté une assurance pour 850,000 francs, etc..
Ces assurances sont contractées dans diverses grandes Sociétés
d'assurances françaises et étrangères dont : l'Urbaine et la Nordjernan.
V
L'ACCIDENT ET LA RESPONSABILITÉ.
LA PRÉVENTION.
RÉPARATION HUMANITAIRE RÉPARATION SOCIALE.
—
LE RISQUE PROFESSIONNEL ET LA LÉGISLATION.
L'ACCIDENT ET LA RESPONSABILITÉ
• Noyés. ...."...
Genre do mort Franco entière
3.609
Tués ou écrasés :
Par des voitures, charrettes, chevaux 1.140
Par des corps durs, éboulements de terrains ou de
constructions 752
Par des roues de moulins, mécaniques et explosions
démines. 156
Par des accidents de chemins de fer 514
Tués en tombant d'un lieu élevé 1.445
Tués par l'explosion d'armes à feu 180
Asphyxiés ou brûlés par le feu 871
Asphyxiés par la foudre 123
Morts de faim, de froid, de fatigue 410
Victimes d'ivresse 407
Victimes de tout autre genre de mort accidentelle. 1.245
.
Morts subitement 2.014
Total 12.872
Manufactures, ateliers
Report .... 6.814.600
962.400
Petite industrie, chefs de métiers, façonniers
travaillant chez eux 2 804.200
Transports par terre, fleuves, canaux. . . . 130.000
Marine marchande 82.000
Total 10.793.200
llahilmilK
Agriculture 773.000
Manufactures 449.000
Arts et métiers 433.000
Commerce 83.000
Autres professions 223.000
Sans profession 2.907.000
Total 4.868.000
Prusse 6.067.000
Saxe 487.000
Hambourg 105.000
Brème 21.000
Cobourg et Gotha 20.000
Grand-duché de Bade 33.000
. . .
Wurtemberg 270.000
Total 7.003.000
Mais plusieurs de ces statistiques ne comprennent pas les familles
,
en outre, il manque le grand-duché de Hesse et la Bavière.
En 1885, l'Allemagne contenait approximativement, en dehors de sa
population agricole, 10 millions de personnes (sur 43 millions) employées
et alimentées par les manufactures, les usines et les métiers de toutes
sortes.
Telle était en 1885 la situation ouvrière de l'Allemagne, aujourd'hui
l'assurance obligatoire contre les accidents a tout changé i_ ainsi, d'après
la statistique de l'Office Impérial des Assurances, relative à 1894, l'assu-
rance a été appliquée en 1893 à 5.829,345 ouvriers industriels, et à
12,400,000 ouvriers agricoles sur une population de 50,000,000 d'habi-
tants (1).
Dans l'Autriche-Hongrie, ce n'est guère que depuis les événements
de 1866, qui ont singulièrement modifié la situation de ce pays, qu'on voit
l'industrie et le commerce prendre une certaine extension ; d'un autre
côté, les expositions de Vienne, de Philadelphie et de Paris ont mis en
relief quelques-uns de ses produits.
L'Autriche-Hongrie se fait remarquer surtout par son blô, son vin et
son bétail, ses minerais et ses grandes forêts.
Beaucoup de paysans, notamment du côté de Vienne, sont à la fois
agriculteurs et tisserands. Us figurent dans les tableaux de statistique
comme ouvriers agricoles.
La population de l'Autriche-Hongrie était de 36 millions d'habitants
en 1885.
En 1894, les résultats donnés par les lois contre les accidents du
il) Voir plus loin, Législation.
596 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN HtANOE ET A L'ÉTRANGER
Classe agricole
Industrie
.... 3.000.000 hab.
150.000 —
II. — Infirmités affectant le système nerveu-r. et- les organes des sens :
15. Idiotie. — 16. Crôtinisme. — 17. Ramollissement cérébral. —
18 .Aliénation mentale. — 19. Paralysie. —20. Épilepsie. —21. Chorée.
..-22. Bégaiement. —23. Névralgie (sciatique, etc.). —24. Autres affec-
tions chroniques du système nerveux (ataxie, etc.). — 25. Cécité com-
plète, congénitale ou survenue peu après la naissance. — 26. Cécité
complète, acquise. — 27. Perte complète d'un oeil ou de son usage. —
Perte partielle de la vision par : — 28. Myopie. — 29. Hypermétropie. —
;i(). Astigmatisme. —31. Albugo. —32. Strabisme. — 33. Autres affec-
tions de l'oeil. — 34. Conjonctivite et blépharite chroniques. — 35. Autres
affections des yeux. — 30. Surdi-mutité. — 37. Surdité acquise. —
:!S. Autres affections permanentes de l'appareil auditif.
IV. —
Infirmités affectant l'appareil respiratoire :
42.0/.ène. — 43. Autres affections chroniques des fosses nasales ot
des sinus. —44. Aphonie et laryngite chronique. — 45. Goitre. — 40. Tho-
rax insuffisant. — 47. Bronchite chronique. — 48. Emphysème pulmo-
naire. — 49. Asthme. — 50. Autres affections chroniques de l'appareil
respiratoire.
LA l'UKVENTION
réclamer aux exposants des dessins, des tableaux muraux, des emblèmes,
des modèles en relief explicatifs et parlants.
On juge combien les esprits méditatifs ont pu recueillir d'enseigne-
ments à cette Exposition sociale, encore restreinte, mais germe de l'idée
féconde des musées permanents.
Ces Expositions portaient également sur les mesures d'hygiène dans
les ateliers. L'Exposition de Berlin s'étendait en outre à la prévention des
maladies professionnelles, elle était divisée en trois classes : 1° de l'éclai-
rage dans ses rapports avec la garantie contre les accidents ; 2" dos
mesures préventives contre les accidents provenant des matières véné-
neuses ou corrosives, de gaz délétères et de diverses autres causes;
3" de l'équipement personnel des ouvriers.
L'Exposition de Toulon était également divisée en trois parties :
hygiène, sauvetage, prévention des accidents.
L'hygiène a donné lieu à des observations très utiles. On a reconnu,
en effet, que les accidents étaient plus fréquents dans les ateliers où les
lois de l'hygiène étaient inobservées.
On s'est donc occupé de la salubrité des ateliers et des magasins, de
leur éclairage, des moyens de leur donner de l'air en suffisance, de faire
disparaître les effets des vapeurs et des gaz délétères, selon les métiers
et les industries, autant de questions qui concernent l'hygiène.
On a discuté, au même point de vue, la disposition plus ou moins
commode des machines ; on n'ignore pas que la position prolongée du
corps dans certains cas peut nuire à la santé ; la hauteur des tables sur
lesquelles on se penche, les dimensions des manivelles, des pédales, etc.,
le manque de sièges dans plusieurs métiers ont parfois, pour les artisans,
des résultats regrettables que l'usage a fait connaître et qu'il faut, autant
que possible, éviter pour l'avenir.
La section du sauvetage a examiné le sauvetage en cas d'incendie,
le sauvetage en cas de naufrage, le sauvetage dans les mines, dans les
carrières, dans les usines.
Les soins à donner en cas d'accidents ont fait partie de la section du
sauvetage ; là encore on doit avoir recours à l'hygiène et à la médecine,
pour indiquer la nature de ces soins et les remèdes à donner, selon qu'il
s'agit d'une victime d'un incendie, ou d'une victime d'un naufrage, dîme
chute, d'une asphyxie, etc..
L'Exposition d'Amsterdam présentait tous les appareils servant à
prévenir les accidents, dans toutes les branches de l'industrie, de quel-
que nature qu'ils soient.
Citons entre autres ; les appareils de sûreté pour chaudières et pour
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
003
entretenu ses auditeurs des systèmes et des mécanismes adoptés dans les
divers pays, pour prévenir les accidents du travail.
Il est incontestable que l'action des Congrès, des Expositions et celle
dos Musées permanents aura été un facteur puissant de développement
pour les. Sociétés industrielles de prévention.
En France ces sociétés dues à l'initiative privée sont au nombre de
deux, mais elles ont été précédées dans leur mission humanitaire par
l'Association de Mulhouse (1).
..
En 1880, la Société industrielle de Rouen créait une Association ana-
logue localisée à la région normande. Cette Association prenait, en 1890,
le litre de Association Normande pour prévenir les accidents du travail
et était reconnue d'utilité publique en 1892.
Grâce à de persévérants efforts, la Société a fait de grands progrès.
En 1883, sur l'initiative de la Société de protection des apprentis et
sous la présidence de M. Emile Muller, est fondée Y Association parisienne
des industriels pour préserver les ouvriers des accidents du travail.
Cette association était localisée au début dans les départements de la
Seine et de Seine-et-Oise. Mais bientôt, sur les demandes nombreuses
qui lui furent adressées par des Sociétés industrielles et par des indus-
triels des départements, elle dut élargir le cercle de son action, se
transformer, et, en 1887, elle devint l'Association des Industriels de
Fiance contre les accidents du travail.
Elle compte aujourd'hui près de 1,400 membres et son action s'exerce
déjà dans 67 départements et sur plus de 160,000 ouvriers.
M. Périsse, ancien industriel, ingénieur-expert près des tribunaux,
ancien vice-président de la Société des Ingénieurs civils, a été appelé en
188!) à succéder à M. Emile Muller, dont il avait été, depuis la fondation
do l'Association, le collaborateur dévoué.
Son directeur est M. Henry Mamy, ingénieur des Arts et Manu-
factures.
L'Association des Industriels de France est formée d'un certain
nombre de groupes régionaux dont chacun a un inspecteur à poste fixe.
Ces groupes sont aujourd'hui les suivants :
Groupe de Paris; groupe du Nord, dont le siège est à Lille; groupe
du Nord-Est, à Reims groupe de l'Est, à Ëpinal; groupe du Sud-Est, à
;
(.1) Estimant 411e sou rôle était désormais toi'ininô on présence du développement
pris par l'inspection officielle des usinés depuis l'introduction, en Alsace-Lorraine, do
ils*iu'an<;e obligatoire contre les accidents et de l'application do plus en [dus stricto
1,
11 code industriel allemand, cette association s'est dissoute eu décembre 18'.»5.
(506 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
LA HKI'AHATION Hl.iMANlTAllt.l-:
les soins étaient donnés aux noyés par les secouristes choisis parmi les
gardiens des ports et qui recevaient une instruction spéciale.
Ce ne fut qu'en 1855, sous l'influence d'un rapport du docteurRigaud,
qu'on s'occupa très sommairement, à Paris, de secourir les gens tombés
malades ou blessés sur la voie publique.
De 1860 à 1880, rien de nouveau ne fut fait pour remédier à l'insuffi-
sance de l'organisation première.
En 1880, le docteur Nachtel tenta une démarche auprès de l'Académie
de médecine pour établir à Paris des ambulances urbaines sur le modèle
de celles qui fonctionnaient depuis longtemps à New-York et qui com-
.
prenaient un matériel de transport pour les malades et blessés,
permettant de les conduire rapidement et dans de bonnes conditions au
lieu où on pouvait les panser ou leur donner les soins nécessaires.
L'Académie avait accepté le principe, mais elle ne put s'entendre avec
le Conseil municipal, et les divers projets émis successivement ne
reçurent aucune application.
A ce sujet, de grands débats eurent Heu à l'Hôtel de Ville, mais
aucun des projets ne parvint à être adopté malgré l'éloquent rapport
qu'en présenta M. Bourneville.
Heureusement, grâce à l'initiative privée, M. Natchel obtint d'installer
à l'hôpital Saint-Louis, en 1888, un service d'ambulances urbaines,
et à quelque temps de là se formait une société des Kiosques d'ambulance.
M. le docteur Le Roy de Mêricourt combattit devant le Conseil
municipal cette institution rivale et voici comment, depuis, les choses se
passèrent.
En 1890, M. Georges Berry, dans un nouveau rapport, demandait à
l'administration de fournir à bref délai au Conseil une étude sur la créa-
tion d'un service d'ambulances à l'hôpital Beaujon. M. Millardconclut au
rejet absolu du mémoire de l'administration. La question fut reprise le
5 juin 1890, mais M. G. Berry abandonna le projet coûteux d'installation
de nouveaux postes d'ambulance, et, s'appuyant sur des renseignements
fournis par M. Jansens, directeur du Bureau d'hygiène, à Bruxelles, où le
service des postes de secours fonctionne très bien, il proposa d'installer
dans dix postes de police un service de voilures de secours sur le modèle
des chariots organisés par le Bureau d'hygiène de Bruxelles.
La création des Ambulances urbaines du docteur Natchel eut pour
conséquences l'organisation à la préfecture de police du service des trans-
ports des contagieux par les voitures municipales ainsi que l'adoption des
ôtuves à désinfection. 11 faut signaler aussi le service médical do nuit
installé depuis 1876 et dû à l'initiative du docteur Passant avec le concours
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 609
Porter la malado a-l'aîr ou dans un local Lien aéré. L'étendre en lui tenant la Proscrire l'emploi Je (oui èlisir dit a nti-apoplectique.
Apoplexie* tètclejjéroment élevée, desserrer ses vêtement*.— Compresses d'eau fraîche,
sinapisme» aux jambe», lavement purgatif, sangsues a l'anus.
!" L'aire loi fouille» avee prudence; relever les membres avec circonspection, [>enti3nl (a fouille, éviter tout cltoutement de terre ou de tf«c«inlir. -7£
n» .l«.,Um.ni
pareillement. car ,ls f»"""1 iln <™ç»«r*i; relever le corps ; sortir la terre de la do bou- rencontre de» inslrimicnls atec la victime.
che Mec un doigl
langue. _ Respiration artificielle. — Traction rythmée la
*fc l*«"«nenl avec linge us* ou o.iale; lavage eau Ironie alcaline; paiement M vt>aevalions.
par le.
mr ics acides
aciucs. gras, compressesfroides par dessus.
par les alcalis. Mêmes soin», en remplaçant l'eau alcaline par de l'eau vinaigrée. Même* obsurv.tlitiiis.
Congélation
Itéchauflcr le malade en élevant peu a IWJI la: temperaiare du local o.i .1 a Se
été placé ; frictionner te corps itepooillc de» vc cmei.ls avec des bnges
tacfr lr ,„.,,,„,,.tlans „„ ,.,,.,, r(|,1|tt( ,(1 deca„t ,u, { . , r;
lui administrer d-r IWIJSOM lant .in'il' n'ait rrprm connais.!nw;.pa» .t . - .,<
chaud»; taire prendre du café chaud légèrement alcoolise. )(r
Appliquer des compressesd'eau fra.cbc. ,.;,((,.r Us ,,„.,,, m,,,l„-,JI,n-,; rlv ,,.M tmvr tes Landes; pas tfj/.p . .""J
Con((JBlOMii
1 irn/.inlc», tettr* f()rr l'uriru-; p.is de sangsues.
Provoquerles yoinistcmcnt.,puis eau de MYWI,de^chaux, tnelanijee de cra.c ; (.„ m.dccm «.( peut dt..ir,n- U- cu«lr.<poi«oii. ~
Sm acides
aciae». lait; nulle dolive. ' '
« Provoquer les vomisiemenis,puis eau vinaigrecavec jus de citron ; lait ; huile îdëm
I . ..
aie»»» d'olive.
"
K«lora*e. Comprcues d'eau fraîche fc'uler les lin-jen uialpr.iprcs; (<-*' 'applications irritante*, telles <p" ' ' " ''.
Fnllt>Mle.
______^_^___^______^^^_^^_^
___^_^_____^_^______ Eiandre le malade, deserrer
ses vêtements, surveiller i>es inoin-euin.ls pour
pa* de hanijsitcs. — .Ve pas terrer te» (i.nidcs.
.lULtl.lc boisson. — Ke pas css-iuer de /t.cfnr les membresr.ndis.
K.ps»cF"'g' 1empêcherdo se biffer.
Coucher le blesse •«> un lit bien Uorizoïital; envolnppor lo mei.itm- d.- .-oui- .Vc
presses d eau Iralcl.e ou .1 eau blnnche, dan» la partie atteinte. Phror le
,:•- c'K-.-chcr a s'assurer o'it V a fracture ou no» en Miriuant -TT-
rritinrn.
Practtsree. inembro dan» une Koulliéro on fil de fer, ou, ft suti défaut, l*imiiiol.i|iser
Lrc; cvtlvr ,uul limlKcmenl brmqut.
iycé des attelles en bois.
i
___„ lîlcvst brusquementle brn* du c<.h- delà nariuoquisaigii':, pendantquelques Hvitur tes cu'mpi-mr's »Ml;»-oprcs. '
B du ne* minutes, on bouchant U narine ; compressesd eau froide sur la Iront ; ouate
g si dan» ta narine maintenue par compressioni grand air.
*"aV| ^________ Maintenir sur la plaie un linge- plia en appuyant du bout des d,.ixi». — ,.rt(l.r ies jmi/(Jl natprvprcs, les toiles d'arainnir, te vinatnre, t'ar^T^
* .. membre.
I dur» , En cas d bétnorraçie {trove, faire une ligature du membre. — Uiploi de pt, chlorure de fer. — Ne pas irai. .porter le Messe, autant que r -•'
ilet-Hlea» Faire des frictions lr>n<re* ; bains et application do glace. iiuiirr Us muuKcinriit* t-riitnuts.
titendro Cl déshabiller lo malade i surveillée ses mouvcmonls pour empêcher
Usetfrle.
""_!___ qu i| ne se blesse. '
AV/^irc rvspiror aucun sel, ni aucun parfum.
r
Porter lo malade au (fois, desserrer le» vêlements; compresses d'eau froidu Huiler la cltateur.
Isieolattoni à la tele ; frictionner loir* les membres et la poitrine', sinapismes nux
* jarulut,
nw^r*ee«f*
___._»
Provoquerles vomissements __^_
par l'emploi d'eau tiédo ou lo chatouillementde"
|a gorge; cnu additionnéedo 10 gouttes d'alcali volatil. Ëuitt-r loulciMlloiiatcooliouc. " " *
Reaplrnllnn nrliflelclle
*rocMé Sulecaier. — Coucherl'asplivxié sur lc dos et soulever la tele ri les épaules par un vêtement roule, uno couverture, en coussin..... '-"
aide lient les pied* pour maintenirle corps immobile. — L'operateur placé à la lêle *aiail le* bras de l'asphyxié prts des coudes, tes ovanl-!'-'
•tant portés rapidement,mais aans violence, au-dessusde la i*je en leur faisaiitdêcriic unnre de cercle. Puis il les rameno & la première posi'.
ei rteoinmence,U s'arrête de temps en temps. — Pyocédè Laoardt. — Saisir la langue avec un mouchoiret sutercer une tradjoi! rylbmve.
RÉPARATION SOCIALE
(1)Consulter: la Responsabilité des accidents dont les ouvriers sont eiciimes dans
ktt." travail, Tarbouriech.
— V. Giard et E. Briôre, éditeurs, à Paris,
620 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
(1) Dans le cliapitro de l'Histoire de l'assurance sur la vio, page 519, nous écrivons
au sujet de la Royale Bc/ge : Cette Compagnie exploitant la branche vio et accidents,
'is primes des deux branches sont fusionnées ; or, le compte rendu dos opérations de
exercice 1895 nous permet de constater que les primes et les réserves de la branche
vu; et celles de la branche accidents sont portées séparément au bilan. D'autre part
'a branche vie l'orme lc chapitre 1er du compte rendu et la branche accidents le
chapitre II.
(2) Voir pages 193 à 198.
622 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
promenades, dans son atelier, dans son propre domicile. Elle prévoit los
cas de mort, d'infirmité, d'incapacité temporaire, de mutilation plus ou
moins grave. Dans chacun de ces cas, elle accorde l'indemnité convenue ;
s'il y a mort, l'indemnité est acquise aux héritiers ou à la personne
désignée.
Les métiers offrent des dangers plus ou moins grands. Pour ce.te
raison on a divisé les professions par classes, en rangeant dans Uiie
HISTOIRE GÉNÉRALE DB L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 623
POLICE INDIVIDUELLE.
CONDITIONS GÉNÉRALES.
Tout contrat est souscrit sur la foi des déclarations de t'assura ou du contractant,
ci-après transcrites. L'assuré est la personne sur la tète de laquelle repose
l'assurance ; il peut être à la fois l'assuré cl le contractant.
(Articles principaux.)
ARTICLE PREMIER. — La Compagnie assure la personne ci-après dénommée contre
les accidents dont elle peut être atteinte durant le cours de la présente police.
ART. 2..— Les conséquences que les accidents entraînent sont divisées en trois
classes : la mort ; l'infirmité peruianonto et définitive, telle qu'elle est spécifiée par
l'article suivant ; l'incapacité temporaire de travail.
Les conditions particulières ci-après indiquent les classes d'accidents à l'égard
desquelles la présente assurance ressort eiTet, ainsi que lo chilïro des indemnités
correspondant à chacune d'elles.
Un même accident ne pouvant jamais donner droit à plusieurs indemnités,
l'assuré ou ses ayants cause ne reçoivent que l'indemnité inscrite aux conditions
particulières ci-après, savoir : ou le capital stipulé on cas de mort, ou l'une des
indemnités stipulées en cas d'infirmité, ou l'indemnité quotidienne stipulée en cas
d'incapacité temporaire de travail.
Les indemnités ne sont dues que lorsque la mort, l'infirmité ou l'incapacité tempo-
raire de travail ont pour seule et directe cause un accident traumatique occasionné
p;ir le feu, les jets de vapeur, les chutes dans l'eau et par tous chocs violents avec un
corps compact, la garantie dans les cas de chute daus l'eau étant limitée à la mort
résultant d'asphyxie immédiate.
Ne sont pas considérés comme accidents et sont par suite exclus de la garantie
iUi la présente police les durillons enflammés, les
ruptures de vai\ces, les hernies
anciennes ou récentes, les rhumatismes, les maux de reins et lumbagos, les ruptures
musculaires, les furoncles et toutes autres affections ne résultant ni d'un choc violent
ivec un corps compact, ni de l'action du feu, ni de jets de vapeur.
624 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
POLICIÎ COLLECTIVE
EXTRAITS DES CONDITIONS (1ÉNÈ1!AI.ES.
ARTICLE PREMIER. — La Compagnie garantit, dans les termes de la présente
police, les pertes pécuniaires qui résultent des accidents corporels dont pouvenl être
atteintes les personnes salariées par l'assuré, lorsque ces personnes travaillent pour
son compte dans les établissements, entreprises ou services désignés aux
conditions
parliculiéres ci-après.
La garantie ressort tant à l'égard des accidents inhérents aux risques profession-
nels des salariés qu'à l'égard de ceux qui, aux termes des lois actuellement en
vigueur, peuvent engager la responsabilité civile de l'assuré.
list considéré comme sinislro tout accident corporel traumatique occasionné par
le feu, les jels de vapeur, les chutes dans l'eau et par lous chocs violents avec un
corps compact.
La garantie dans les cas do chute dans l'eau est limitée à la mort par asphyxie
immédiate.
Sont exclus de la garantie de la présente police les durillons enflammés, les
ruptures de varices, les hernies anciennes ou récentes, les rhumatismes, los maux de
reins et lumbagos, les ruptures musculaires, les furoncles et toutes autres affections
ni! résultant ni d'uv. choc violent avec un corps compact, ni de l'action du feu, ni do
jets de vapeur.
ART. 2. — Sous la réserve prévue au troisième paragraphe du présont article
l'assurance porto et la prime est due sur toutes los personnes do tout sexe qui sont ou
seront, pendant la durée do l'assurance, employées dans les travaux en vuo desquels
la police a été souscrite,
— que ces personnes soient salariées à la journée,
à la
semaine, au mois, à l'année ou à la tâche.
En conséquence, l'assuré est tenu, sous peine do déchéance on cas de sinistres,
d'inscrire régulièrement, jour par jour, sur les feuilles do paie et les registres dont il
ot parlé à l'article 2(i ci-après, les nom, prénoms, âge, profession et domicile do
chacune des personnes travaillant ou employées pour son compte, ainsi quo le nombre
dos journées de travail de dix heures faites et le montant des salaires gagnés par
elles.
Toutefois, la Compagnie no garantit pas, lors mémo qu'ils auraient été inscrits ot
pie la prime les concernant aurait été payée, los salariés âgés de plus de 70 ans ni
ceux atteints d'une infirmité affaiblissant la vue ou l'ouïe ou causant une gène dans la
l'onction normale d'un bras ou d'une jambe, à moins qu'elle n'ait consenti à les
assurer nominalement par une clause spéciale do la police ou par un amenant ulté-
riimr.
La primo de l'aimée eu cours afférente à ces salariés, si elle a été payée par
erreur, est sujette à remboursement.
ART. 3. — La prime n'est calculée et la garantie n'est due quo sur la durée
cliéctivc du travail exécuté par chaque salarié pour le compte de l'assuré.
ART. 4. — Les conséquences qu'entraînent les accidents atteignant les salariés
soul divisées en trois classes : la mort, l'incapacité permanente de travail, l'incapacité
temporaire do travail.
628 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
Suivant les conditions particulières de la police, la garantie porto ou sur les trois
classes, ou seulement sur deux : les cas de mort et d'incapacité permanente <lc
travail.
ART. 5. — L'incapacité permanente de travail se divise en trois catégorie;,
distinctes, savoir :
l catégorie : Accidents suivis de la perle complète de la vue, de l'usage de deux
1'1'
médecin, délégué à cet effet par la Compagnie, a déterminé dans son rapport les
^oisjéquences définitives do l'accident
ART. l'I. — Pendant toute la durée de l'incapacité de travail, le sinistré est tenu,
JJDIIS
peine de la perle de ses droits, de se laisser visiter par les médecins et par les
inspecteurs que peut déléguer à cet effet la Compagnie.
ART. 17. — L'indemnité due par suite, soit d'incapacité temporaire de travail, soit
,1'iinapacité permanente do travail, une fois payée, dégage complètement la Compagnie
,|,.s suites que l'accident peut avoir, lors mémo que la mort ou une incapacité do
travail postérieure peut en être présumôo l'effet immédiat.
ART. 20. — Lorsque l'indemnité consiste en une rente, l'assuré, le sinistré ou
<c- avants
droit no peuvent prendre sur la Compagnie ni exiger d'elle de garantie
spéciale, sous l'orme d'inscription hypothécaire ou autrement; la Compagnie est
<('uleinent tenue à servir les arrérages do la rente jusqu'à épuisement du maximum
île garantie stipulé aux conditions particulières ci-après.
AIIT. 21. — Dans les contestations par suite d'accidents atteignant les salariés,
soii entre l'assuré et les tiers, soit ontro l'assuré et ses salariés ou ayants cause, la
Compagnie fait plaider au nom de l'assuré, lequel, par le seul fait des présentes, lui
donne tous pouvoirs nécessaires pour la direction des procès.
Tout assuré qui traite ou plaide à raison d'un sinistre garanti par la Compagnie
est considéré comme ayant renoncé aux avantages du contrat et est déchu des droits
attachés à l'assurance.
Toute signilieation, tout acte judiciaire ou extrajudiciairo notifié à l'assuré doit
('•Ire transmis, dans los quarante-huit heures do sa date, ausiègo de la Compagnie ou
île l'agence, sous peine pour l'assuré de la perte totale des droits résultant de l'assu-
rance pour les sinistres qui ont donné lieu aux significations ou actes notifiés.
Il est donné récépissé de cotte remise par la Compagnie.
L'assuré, dans les procès à lui intentés par les sinistrés ou leurs ayants droit, ne
peut, en aucun cas, mettre en cause la Compagnie ni l'appeler on garantie à peine
il'èlre déchu du bénéfice de l'assurance.
Si la Compagnie refuse de se charger du sinistre, l'assuré et la Compagnie font
ju^er séparément leurs contestations par los tribunaux compétents.
L'assuré s'oblige à aider la Compagnie par tous los moyens en son pouvoir en vue
ilu règlement amiable do toutes contestations avec los salariés et à lui fournir tous
lenseigriemonls ot documents possibles, soit pour faciliter les transactions, soit pour
la défense en cas de procès.
ART. 22. — L'unité de risque et de primo est représentée par la journée de travail
'le dix heures.
Toutefois, la police peut stipuler que lo taux de l'unité de prime inscrit sur la
police sera décompté à raison d'un quantum équivalent, perçu sur le montant de la
iiiiiin-d'oeuvre payée en espèces à l'ensemble des salariés. Dans ce cas, le prix moyen
de revient de dix heures de travail, déclaré par l'assuré, sert de base pour déterminer
le chiffre de
ce quantum.
ART. 23.
— Sous peine do déchéance en cas de sinistre, l'assuré est tenu, à la fin
('o chaque trimestre, de faire connaître à la Compagnie le nombre total des journées
'le travail de dix heures effectuées par tout
son personnel pendant les trois mois
''oulés ainsi que le montant total des salaires y correspondant
— Toute réticence, toute fausse déclaration de l'assuré, au moment de
'VUT. 29.
IÎ3II HISTOIRE GÉNÉRALE DE I.'ASSURANTE EN FllANVE ET A L'ÉTRANGER
Moyennant quoi les assurés auront droit à 3 fr. 75 par jour en cas
d'incapacité totale temporaire et ce, pendant six mois au plus.
En cas d'incapacité partielle, permanente et incurable de travail
constatée dans les trois mois, le blessé reçoit une rente viagère calculée
sur 53:5 fois, 267 fois ou 160 fois le salaire quotidion (supposé do 5 IV.j
selon le plus ou moins de gravité de la blessure.
Tous les cas d'accidents sont parfaitement stipulés dans la police
d'assurance.
En cas de mort, les héritiers directs de l'assuré reçoivent 800 fois le
salaire quotidien, soit 4,000 francs.
En France, des dispositions à peu près semblables ont été prises
entre la Fédération des pompiers et la Mutuelle militaire (1).
Voici, d'après une police d'une grande Compagnie française, un
aperçu des conditions en vigueur pour l'assurance des pompiers en
France :
l'OI.IfT. 1)KS SAPKURS-eoMl'imiS
EJ (rails des Conditions générale*
ARTICLE P-REMIER. — La Société assure la commune désignée ci-après, et jusqu'à
concurrence des indemnités stipulées aux conditions particulières qui suivent contre
los secours et pensions qu'elle peut avoir à servir en vertu des dispositions do
l'article 3 do la loi du 5 avril 1851 : 1° à ses propres sapeurs-pompiers atteints d'acci-
dents pendant lo service commandé; 2° à ses propros sapeurs-pompiers et aux
sapeurs-ï-ompiers d'autres communes atteints d'accidents en luttant contre un incendie
survenu sur son territoire.
ART. 2. — La prime est due pour toutes les personnes qui l'ont ou feront partie
du bataillon, de la compagnie ou do la subdivision de compagnie de sapeurs-pompiers
de la commune assurée. A cet effet, en contractant l'assurance, la oommuno remet à
la Société une liste indiquant les noms, prénoms, âge et professions des personnes
faisant, au moment des présentes, partie du corps dos sapeurs-pompiers. Toute
d) L'assurance est laite pour un an à partir du l'- lévrier lS'.ll, aux condition-;
1'
ci-dessous :
garantis. — !" Un cas de mort, 1,(100 francs ;
Rifti/uns
2" Cas d'infirmité : l'° catégorie, 1,000 fr. ; 2'\ (MiIV. 70; :tn, ÎWM IV. :i5 ;
'S" Incapacité temporaire de travail, provenant d'accidents survenus à la suite de
manoeuvres, exercices, incendies, services commandés : 1 IV. 50 par jour, sans limite
de jours ;
I" Incapacité temporaire de travail, provenant de maladies survenues à la suit''
de inuuiijuvres, exercices, services commandés (fièvres, l.ironchilcs, etc.;: 1 IV. 50 par
jour, sans limite de jours ;
5" Accidents survenus en temps de guerre (mort, infirmité): 1,000 francs.
Pour los années 1800 et suivantes, la Fédération a souscrit cette assurance an
Soleil-Sécurité générale.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 033
mutation ou augmentation dans l'effectif du corps doit, dans les huit jours, être
,1011011060 à la Société; passé ce délai, les personnes non dénoncées n'ont droit, en cas
,1,. sinistres, à aucune indemnité.
Toute augmentation ou diminution dans l'effectif du corps donne lieu à une
augmentation ou à une diminution proportionnelle do la prime. — La Société a
uni jours lo droit do faire vérifier par un agent de son choix si les déclarations
faites
ou vertu du présent article sont exactes.
ART. 3. — Les personnes atteintes d'une infirmité affaiblissant la vue ou causant
nue gène dans la fonction normale d'un bras ou d'une jambe sont exclues du bénéfice
de la présente assurance, quand même la prime qui leur est afférente aurait été
payée.
ART. d. — Les conséquences que les accidents entraînent sont divisées eu trois
dusses : 1" la mort; 2" l'infirmité permanente et définitive, telle qu'elle est spécifiée
par l'article suivant ; 3° l'incapacité temporaire de travail.
Les conditions particulières ci-après indiquent les classes d'accidents à l'égard
desquelles la présente assurance ressort effot, ainsi que le chiffre des indemnités
correspondant à chacune d'elles.
'Un accident ne peut jamais donner droit à plusieurs indemnités; il no donne
droit qu'à l'indemnité spécialement prévue pour les accidents do la classe à laquelle il
appartient.
Les indemnités ne sont ducs que lorsque la mort, l'infirmité ou l'incapacité
temporaire do travail ont pour seule et directe cause un accident provenant d'une
cause violente, extérieure et involontaire.
ART. 5. — L'infirmité est divisée en six catégories :
I" Perte complète de la vue ou de l'usage do doux membres :
2° Perte complète de l'usage d'un membre inférieur; amputation ou fracture non
consolidée do la cuisse ;
3" Perte complèto de l'usage ou amputation d'un membre supérieur; de toutos los
parties situées au-dessous du coude ; d'une main ; dos parties situées au-dessous du
l-M'iion : d'un pied; fracture non consolidée de la jambe.
!" Porto complète do l'usage d'un nul ; ablation do la mâchoire inférieure ; frac-
ture non consolidée du bras ; amputation ou perte complète db l'usage do quatre
doigts d'une main ; amputation partiollo d'un pied comprenant tous les orteils et une
partie du pied;
5° Perte complète des mouvements ou de l'usage de l'épaule, du coude, de la
hanche, du genou, du cou-de-pied; amputation ou perle complète dé l'usage du pouce
un de trois autres doigts d'une main ; amputation du gros orteil ou de quatre autres
orteils d'un pied ; fracture non consolidée de la mâchoire inférieure; fracture de la
rotule, vicieusement consolidée ; raccourcissement d'un membre inférieur de cinq
eentimètres au moins; fistule urinairc ; anus contre nature ;
0° Amputation ou perte complète de l'usage d'un ou de deux doigts d'une main ;
amputation de deux ou trois orteils d'un pied ou de quatre phalanges d'une main;
porte complète des mouvements du poignet ; raccourcissement d'un membre inférieur
do trois centimètres au moins.
Toutes infirmités non ônumérées dans los six catégories ci-dessus seront considé-
rées comme une incapacité temporaire do travail et ne donneront droit qu'à l'indemnité
l'iolidienne prévue par los conditions particulières ci-après.
034 HISTOIRE GÉNÉRALE ni? L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ETRANUUR
Assurance de Chicago.
63(i HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
Société mutuelle
Ci
Préservatrice (mutuelle). . . 2.572.276 1.764.711 331.396 396.014 + 77.155 » •>
ce
038 U1ST01RI3 Gl'iNl'-iRALR DU L'ASSURANCE UN l'RANOli UT A L'ÉTRANGER
Projet de loi concernant les responsabilités des accidents dont les ouvriers sont
victimes dans leur travail, voté par le Sénat le 24 mars 1896.
* i i i ii. i i .i i . . . .— — i i i i i ,._^
(1) Voir l'Assurance par l'État : Opinions, pages 127 à 148 el 163 a 199.
Spécialement sur les divers projets discutés et volés, les opinions et les protes-
tations ont été nombreuses ot autorisées. Signalons iiolaniuinut :
Protestation do la Chambre syndicale dos constructeurs-mécaniciens du Havre
cuiiifo le projet Félix. Fauro 1883 ; journal l'Assurance moderne; Société industrielle
'le Rouen, aujourd'hui dénommée Association normande ; Clianibro do commerce do
Lille; l'oncycliquo de Sa Sainteté Léon XIII sur la protection do l'ouvrier contre los
uiridents; l'Union des syndicats professionnels, 22 novembre 1891; M. Marestaing,
dans ses lettres et rapports adressés aux Présidents des commissions parlemen-
taires des accidents du travail à la Chambre dos députés ot au Sénat ; le Syndicat
général dos Compagnies d'assurances contre les accidents, dans ses rapports aux
l'ièsidents des Commissions parlementaires des accidents du travail, à la Chambre et
au Sénat (notamment la note complémentaire, résumant les dispositionsverbales faites
le 17 janvier 189-1 â la Commission du Sénat, 1895) ; M. Ribet, substitut au Procureur
général de la Cour d'Alger, son discours de rentrée en 1894 ; Monde économique,
'S mai 1895, M. de Beauregard ; M. Leroy-Beaulieu, son discours à la Société d'Éco-
ictude politique do Paris, 5 mars 1895.
Consulter tout particulièrement l'ouvrage de M. E. Tarbouriech : De la responsa-
bilité des accidents dont les ouvriers sont eictimes dans leur travail, Giard et Brière,
éditeurs, Paris.
La bibliographie de cet ouvrage, classée méthodiquement,comporte: 1° do la ros-
l")iisabilitô des accidents du travail devant la jurisprudence ot la doctrine française;
" ouvrages généraux sur la responsabilité, sur lo contrat de travail; la question de«
644 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
Comme nous l'avons déjà signalé (1), une Caisse d'État existe depuis
1868.
Les résultats qu'elle a produits depuis son origine sont insignifiants.
En 1885, le rapport adressé au Président de la République par la
commission supérieure des Caisses concluait ainsi :
« L'institution des Caisses d'assurances en cas de décès et en cas
« d'accidents n'a pas donné les résultats que l'on en avait espérés...
« L'insuccès manifeste qu'a éprouvé la Caisse d'assurances en cas d'ac-
.accidents du travail dans la jurisprudence et la. doctrine françaises et belges avant 1K8<),
et de 1881 a 1890; 3° réparation des accidents : institutions patronales; ouvrages et articles
généraux; assurances mutuelles, assurances des Chambres syndicales, caisses syndi-
cales, Compagnies et Sociétés d'assurances, Caisso nationale; 4° projets de loi concer-
nant la responsabilité dos accidents ; documents officiels, texte, rapports oldiscussimis:
première phase : Chambre, dol880 à 1881; Chambre, do 1885 à 1888; Sénat, de 18SC ,i
1890 ; Chambre, de 1890 à 1893; Sénat, de 189.1 à 1890 ; Chambre, do 1893 à 1890 ; In,.-
c h lires et articles sur les divers projets do 1880 à 189(1; 5° Congrès internationaux de
Paris, de Borne, de Milan, comité permanent; publications officielles et des Congrès,
articles sur les Congrès; l>° voeux des associations et corps constitués : Chambres de
commerce, do 188S à 1890 ; associations d'industriels, syndicats do patrons et d'ouvriers.
Comités et syndicats des Sociétés et Compagnies d'assurances, vnuix des Congrès
ouvriers français
Ou peut juger par ces nombreux projets et non Ira-projets quo le risque profes-
sionnel pose un grand problème a l'humanité.
En ell'et, los luttes dos advorsaires et des partisans du socialisme rappellent les
fameuses controverses dos temps si loin de nous, où, de la montagne Sainte-Geneviève,
s'élevait la voix puissante d'Abèlard, jetant à ses disciples subjugués, ù l'église inquiète,
les enseignements do sa dialocliqito philosophique, do sa théologie extra-positiviste.
En ce temps-la, coinino aujourd'hui, l'évolution sooialo s'accomplissait ou tentait
de s'accomplir parla révolution municipale. La bourgeoisie affranchie, la transformation
du servage en glôbo, la liberté dos roturiers ou dos paysans, lo droit eoulumior des
non nobles, l'établissement du régime consulaire dans les villes, la Commune établie,
étaient dos mesures qui romuaient profondément la société... et puis, étaient agitées
los graves questions du droit roturier ot du droit eoulumior qui portaient les penseurs
vers les sphères élevées do la philosophie scolastiquo, problèmes ardus a l'étude
desquels se sont consacrés de siècle on siècle les grands génies do la France.
Nombres Moyennes
absolut par 1,000 assurés
Cas de mort 3.438 0,66 (0,69 en 1893)
Cas d'incapacité permanente totale. 855 0,16 (0,27 — )
Cas d'incapacité permanente par-
tielle 20.025 3,82 (3,82 — )
Cas d'incapacité temporaire. 8.479 1,61 (1,25 — )
. . .
(1) Voir note 1, page 327 cl page 153. Voir également : Résultais de sept années
'''"Migations on Allemagne, Office du Travail, et les Lois d'assurances ouvrières à
i'Hranger, Maurice Bellom, tome II, Arthur Rousseau éditeur. V. Journal des
débats. 8 septembre 1895, M. Raiïalowicli. V. Petit Journal, 16 juin 1888 : une expô-
''ii'itoo avortée. V. Parti National, 17 niai 1888 : Y Assurance en Allemagne, par
' li. Lelort. V. Conférence do M. Moreau, professeur de droit à la facullô des sciences
'I' Marseille, journal l'Assurance moderne, 1892.
1
Nombre moyen
par 1,000 assurés des
accidents accidents cas de
Désignation des corporations déclarés indemnisés mort
Montant moyen
par assuré par l,0OU francs
Dépenses o de salaire
N
ciine d'elles tous les patrons soumis à la loi, quelle que soit la nature de
leur industrie, sont réunis en une même société d'assurance mutuelle.
I,e système allemand du groupement des patrons par industrie était
jnaplicable en Autriche, en raison même des différences de race que
nous avons signalées.
Les établissements provinciaux d'assurance sont gérés par un
(imité de direction dont les membres sont nommés en nombre égal par
le pouvoir exécutif, les patrons et les ouvriers. Le gouvernement n'a
donc pas la majorité et, comme il ne songe même pas, et n'a pas d'ail-
leurs les mêmes raisons qu'en Allemagne d'exercer une influence pré-
pondérante, il choisit des personnes familiarisées avec ces questions
techniques.
Les accidents doivent être déclarés par les patrons dans les cinq
jours et, après enquête administrative, les comités sont autorisés à payer
le montant des indemnités fixées par la loi et dont les chiffres se rappro-
chent assez sensiblement de ceux établis en Allemagne.
Tout entrepreneur qui s'établit, alors même que l'entreprise n'est pas
soumise à l'obligation de l'assurance, doit en faire la déclaration à
l'autorité administrative, indiquer la nature exacte de son industrie, les
engins dont il fera usage, enfin les renseignements qui serviront d'élé-
ments pour l'établissement du coefficient. Au moyen de ces données,
l'autorité administrative dresse les statistiques et fixe les coefficients
maxima par industrie qui doivent concourir avec le salaire et le nombre
dos ouvriers à établir le taux de la prime. Ces coefficients ne sont pas
immuables. Les établissements principaux sont tenus d'adresser chaque
année un rapport spécial au Ministre de l'Intérieur, qui les résume tous
dans un travail d'ensemble qui est présenté au Parlement, et c'est en
tenant compte des résultats de l'expérience que les coefficients sont
remaniés tous les cinq ans.
Les cotisations sont supportées par les patrons jusqu'à concurrence
de 90 0/0; les autres 10 0/0 forment la part contributive des ouvriers.
La loi autrichienne contraste par son extrême prudence avec la loi
allemande. Elle demande aux cotisations, non seulement les sommes
nécessaires pour la constitution des capitaux correspondant aux pen-
sions et aux secours à servir, mais encore les ressources suffisantes
pour alimenter deux fonds de réserve obligatoires.
Le premier est spécial à chaque patron, le second commun à l'éta-
blissement provincial des patrons et, en
cas d'insuffisance des cotisations,
il ost fait emploi des
sommes qui les composent. Jamais l'État ne prend
9 a charge le service des pensions.
652 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L*ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
—*^-^ -: ' ' i nui - — -...--_
Elle n'affecte pas le caractère de généralité que présente aujourd'hui
la loi allemande; les catégories d'industrie sont restées les mêmes, la
grande industrie seule a été visée, et, dans l'empire, le nombre des
ouvriers soumis à la législation sur les assurances ne dépasse pas
900,000. Les autres classes de travailleurs ne sont point pour cela
dénuées de protection ; les corporations subviennent largement à leurs
besoins....
Les résultats de 1893 sont les suivants pour cette assurance
d'État (1) :
Le nombre moyen total des personnes assurées pendant l'année 189;!
s'est élevé à 1,466,270 et celui des établissements assurés à 160,357.
Ces totaux comprennent :
1,070,428 ouvriers de l'industrie et 64,441 établissements, et
395,842 ouvriers de l'agriculture et des forêts et 95,916 établissements.
Il a été déclaré en tout 32,917 accidents, dont 10,901 motivant indem-
nité et se décomposant, d'après la gravité des conséquences, en :
Cas de mort 649, soit 6,0 p. 0/0 du total
Cas d'incapacité permanente totale.. 115, soit 1,1 —
.
Cas d'incapacité permanente partielle. 3.129, soit 28,7 —
Cas d'incapacité temporaire de plus de
quatre semaines. 7.008, soit 64,2 —
Les recettes des établissements d'assurance se sont élevées, en 1893,
à 14,134,345 florins (29,250,000 fr.) et les dépenses à 14,684,896 florins
(30,250,000 fr.).*
Les cotisations payées en 1893 se sont montées à 9,390,000 francs, ce
qui représente une charge moyenne de 6 fr. 40 par assuré (5 fr. 90 en
1892 ; 5 fr. 20 en 1891 et 5 fr. 30 en 1890).
La somme des salaires assurés a été de 622,000,000 de francs
environ.
La cotisation moyenne, par 1,000 francs de salaires assurés, ressort
à 13 fr. 69 en 1893; 13 fr. 72 en 1892; 13 fr. 66 en 1891 ; 13.96 en 1890, en
ne considérant que la part afférente à l'exercice correspondant.
Les charges occasionnées par les accidents survenus pendant l'année
s'élèvent à 8,917,000 francs; elles représentent 104.76 0/0 des cotisations
de l'année (en ne considérant que la portion afférente à l'exercice). Si
l'on y ajoute les frais d'administration de l'année, qui représentent
12.90 0/0 des cotisations, on trouve une dépenses totale égale à
127.60 0/0 des cotisations.
.
(1) Chiffres do YOffice du Travail,
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A i/ÉTRANGER 653
Cotisations Taux de
hebdomadaires pension
(liasses Définition des momlires de cliai(itc classe — —
— — (orc) (ore)
I. Ouvriers du sexe masculin dont le salaire
hebdomadaire est égal ou supérieur à
10 couronnes 50 10
II. Ouvriers du sexe masculin dont le salaire
hebdomadaire est inférieur à 10 cou-
ronnes 30 5
III. Ouvrières et femmes d'assurés 20 2
'total dis
Directions divisionnaires Primes Sinistres Frais sinistres et rni,
Bologne.
Cagliari
..... 32.73812
13.324 03
22.68670
6.513 79
5.42143
660 »
28.10813
7.173 79
Gênes 101.604 » 89.522 91 8.961 » 98.483 il]
Milan 168.436 40 138.988 65 52.698 22 191.086 87
Naples 8.226 18 3.108 22 3.404 90 6.512 12
Palerme 28.560 39 33.032 51 8.275 40 41.307 1)1
Rome 9.998 36 7.816 22 5.306 62 13.122 81
Sienne 43.731 69 59.644 11 4.032 95 63.677 OC
Turin 90.938 68 61.770 49 0.964 » 68.734 49
Venise 21.839 65 10.239 21 4.095 76 24.934 91
(1) Voir Assurance des îniriin, pijo 237. — Secours ol sauvota^o, px.p (511.
660 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE BN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
(1)Voir page 179 : Bureau Coderai. M. Numa Droz, ancien président do la (lonlr-
dèration, repousse l'assurance obligatoire, voir page 162 ot note 1.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L*ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 663
réserve des deux modifications suivantes : d'une part aux jurys mixtes
prévus dans le texte de la commission, le projet du gouvernement subs-
titue un jury spécial afin de ne pas retarder la discussion de la loi sur la
responsabilité par la préparation non encore terminée de la loi sur les
jurys mixtes ; d'autre part, le taux des indemnités a été réduit pour ne
pas imposer à l'industrie des charges excessives eu égard à la modicité
des salaires des ouvriers de la péninsule.
Le législateur mexicain, écrivait dernièrement Y Écho du Mexique,
—«
«
s'est occupé de beaucoup de questions, mais il a, à peu près, complè-
«
tement négligé une de celles qui intéressent tous les prolétaires, c'est-
(
à-dire l'immense majorité du pays. Il y a bien, dans les anciennes
ordonnances de mines, quelques articles qui réglementent l'exploitation
>.
*
de façon à empêcher le plus possible les accidents ; mais rien dans cette
«
législation n'est venu donner une sanction à ces prescriptions et indi-
.< quer, par
exemple, dans quelle mesure l'expLoitant sera responsable
«
des accidents arrivés à ses ouvriers.
« Il en va de môme pour
le travail dans los usines et fabriques... »
Le journal mexicain n'est pas partisan de l'assurance obligatoire
contre les accidents, il demande que la législation, sur ce point, soit mise
au niveau de celle des autres pays et des principes proclamés par la
Constitution.
pour rendre comparables les résultats obtenus dans les différents pays.
La section a insisté sur la nécessité d'exiger la déclaration des accidents
dans les formes usitées dans le canton de Bâle.
Le président résume ensuite les travaux de la section économique et
de législation. Tout le monde considère que le statu quo n'est plus admis-
sible, qu'il y a lieu de modifier la situation actuelle par une législation
spéciale.
Le principe du risque professionnel semble adopté par la presque
unanimité des membres du Congrès ; on demande seulement qu'il soit
défini dans sa portée juridique et limité dans ses conséquences pécu-
niaires. Enfin, la section repousse le principe socialiste allemand. Ses
membres veulent conserver aux patrons leur responsabilité, mais aussi
leur liberté et leur initiative individuelle. Le principe de l'assurance
obligatoire et avec lui l'assurance par l'État semble repoussé par la
majorité du Congrès.
lesse, entrés en vigueur le lor janvier 1891, avec les assurances déjà
existantes contre les accidents et la maladie.
De la nécessité d'inspections officielles dans les mines et manu-
factures pour arriver à l'application sérieuse des mesures préventives
contre les accidents de machine, et de l'opportunité d'une législation
spéciale destinée à endre obligatoire l'emploi des appareils reconnus
pratiques.
État de la question des accidents du travail en Autriche.
De quelques accidents de manufactures en Angleterre.
État actuel de la question des accidents du travail en Belgique.
Statistique des accidents considérés surtout au point de vue de l'étude
des moyens préventifs.
La législation des Étals-Unis sur les accidents du travail.
État présent de la question des accidents du travail en France.
Du rôle de l'initiative privée dans l'organisation de la prévention des
accidents.
Condition d'une statistique rationnelle des accidents.
Des caisses syndicales d'assurances mutuelles dans les différentes
industries
Le rôle et les travaux du Comité permanent depuis le Congrès de
1889.
La question des accidents et la législation ouvrière dans les Pays-
Bas.
État de la question des accidents du travail on Italie.
De la question ouvrière dans les États Scandinaves.
La statistique des accidents en Suisse ; état actuel des travaux.
État actuel de l'assurance contre les accidents en Suisse.
Assurances contre la maladie, les accidents et l'invalidité, et le?
rapports qui existent entre elles.
Les résolutions suivantes ont été adoptées par la commission des
Présidents et acceptées par le Congrès.
Prévention et réparation des accidents du travail.— C'est un devoir
impérieux, à notre époque, de prévenir, par tous les moyens possibles,
les accidents du travail et les maladies professionnelles et d'en réparer
les conséquences :
a) En ce qui concerne les mesures préventives, il est désirable de
combiner l'action des initiatives individuelles avec celle des associations
et de l'État,
b) En ce qui concerne la réparation des conséquences, il convient,
pour la garantir en tout état de cause, qu'elle soit l'objet d'assurances
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 667
La matière assurable grêle en France porte sur les céréales, sur les
(1) Dans ce chiffre sont compris 1,500,000 francs environ provenant de pertes
déclarées aux quatre Caisses départementales do la Marne, de la Somme, de la Meuse
et des Ardennos et non indemnisées par elles. Sur 1,509,804 francs de pertes on 1895,
elles n'ont payé que 117,573 francs qui se décomposent ainsi :
Portos (lâclaréos Portes payées Moyonnes
t Exploitations rurales. 785.753 70.946 9.02 0/0
, la
Caisse de -„
, Marne. '
,..
. <{ Vignes et, jardins.
. ,. . .
.„„ .„,
102.431 „„ .__ 9.93
10.177 „ 0/0„
— Meuse 604.447 28.926 4.78 0/0
— Somme 17.233 7.524
— Ardennes (Cette caisse a reçu une somme insignifiante pour couvrir
le risque grêle).
672 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
LE CRÉDIT AGRICOLE
différente, selon les pays. Sur cent fois qu'il tombe de la grêle dans une
année, on a :
Hiver Printemps Étô Automno
En Angleterre . 45.5 29.5 3~0 277 0
En France 32.8 39.4 7.0 20.7
. . .
En Allemagne. 10.3 46.7 29.4 13.6
En Russie. . . 0.9 35.5 50.6 13.0
L'assurance contre la grêle est assez ancienne, car sa pratique
remonte à l'an IX de la première République, c'est-à-dire à 1799.
Nous sommes en effet en possession d'un document qui nous permet
d'assigner au siècle dernier la création de la Société d'Assurances récipro-
ques contre la grêle, à Toulouse.
Le rapport sur la situation de la Société lu à l'assemblée générale
des sociétaires le 30 fructidor an XIII par M. Barrau, directeur, est parti-
culièrement intéressant, car à la Caisse des grains et des vins déjà
existante depuis six ans il mentionne la constitution d'une Caisse contre
la mortalité des bestiaux.
Le directeur de la Société s'exprimait ainsi :
Mon intention, en me livrant à ce dernier travail, a étô de vous
mettre, autant qu'il est possible, à l'abri des revers de la fortune et dos
caprices des éléments.
Bientôt, je l'espère, nous ne redouterons pas plus les maladies qui
font périr les animaux, que la grêle qui ravage les récoltes ou l'incendie
qui détruit les maisons.
Si vous jugez que mon plan peut être mis à exécution tel qu'il vous
est présenté, tout sera organisé incessamment pour recevoir les déclara-
tions d'assurance ; mais nous nous réservons de corriger et de rectifier
nos premières idées et cette organisation provisoire, à mesure que
l'expérience nous aura appris à mieux diriger, s'il y a lieu, cette branche
d'administration nouvelle.
Voici, Messieurs, la situation de la Société en général, et celle de la
Caisse des vins en particulier.
« en France, en répandant dans les campagnes les bienfaits d'un prêt peu
« onéreux et d'un remboursement facile, a trouvé de l'écho dans la plu-
« part des départements.
« De tous les points du territoire nous parviennent des demandes
« en formation de Société.
« Il m'a paru, Monseigneur, que pour seconder cet élan, on devait
« rechercher les moyens de donner aux capitaux qui entrent dans cette
« voie toute la sécurité possible, afin que cette sécurité même tournât au
« profit commun.
c Soit que la lettre de gage repose sur la terre, soit qu'elle ait sa
« représentation dans l'immeuble, sa solidité ne peut être complète qu'au-
« tant que ces valeurs seront à l'abri des deux fléaux destructeurs qui
« l'atteignent le plus habituellement, le feu et la grêle.
« Dans l'état actuel des choses, l'assurance contre l'incendie peut,
« si elle n'est pas à la portée de toutes les fortunes, se généraliser cepen-
« dant avec le concours de
l'État de manière à réaliser une somme
« complète de sécurité. Mais en ce qui concerne le fléau de la grêle, il est
« douloureux de reconnaître que les institutions actuelles, sans force et
« sans crédit, laissent chaque année à découvert six milliards de valeurs
t et que la France perd, chaque année, de ce chef seul, de 40 à 45 millions.
« Persuadé, Monseigneur, que ces pertes si considérables condui-
« sent naturellement à l'inexécution des engagements pour les emprunts
« contractés et par suite à des emprunts nouveaux qui mènent à la
« ruine, je viens vous proposer de remettre aux mains puissantes de
«
l'État les intérêts agricoles du pays, en décrétant obligatoire l'assu-
« rance contre la grêle, de manière à ce que les sacrifices de tous rendus
« presque insensibles par l'importance de la matière assurable aient pour
« unique destination de réparer les pertes de quelques-uns.
<f
Mais à côté de cette obligation impérieuse de s'assurer, indispen-
« sable pour que la contribution commune fasse de cette mutualité gêné-
« raie une chose éminemment utile et peu onéreuse, vient se placer
« l'impossibilité pour les pauvres agriculteurs ayant un champ modeste
« de s'imposer ce sacrifice. Il m'a paru que les cotisations devaient être
« combinées de manière à ce qu'un nombre déterminé de petits cultiva-
* leurs pût jouir des bienfaits de l'assurance gratuite et cette pensée,
«
Monseigneur, ne saurait trouver que des approbateurs parmi les
« personnes qui ouvrent chaque année des souscriptions volontaires
« pour venir au secours de ces infortunes, souscriptions qui ont Pinsuffi-
« sance de l'aumône et qui, transformées en cotisations insensibles,
« auront le mérite d'une oeuvre de haute utilité.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 679
« de^francs;
680 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
, ce
qui fait ressortir la moyenne des primes par rapport aux capitaux
„
assurés à 1 fr. 30 0/0.
« De 1872 à 1884, cette moyenne est de 1.69 0/0; à partir de 1884,
«
elle est en décroissance à 1.67, pour n'être plus, en 1890, que de
«
1.59 0/0.
« Les capitaux assurés pendant les dix-neuf années ont étô de 3 mil-
«
liards 821 millions et les primes se sont élevées à 64 millions 268,232
t francs.
« Les sinistres ont atteint le chiffre de 43 millions 974,134 francs,
«
donnant ainsi une proportion de 1 fr. 15 0/0 par rapport aux capitaux
«
assurés et de 0 fr. 68.42 0/0 par rapport aux primes.
€ L'agglomération des risques, qui avait été réduite de 1861 à 1872,
« au moyen des résiliations, et dont los effets étaient, en outre, atténués
« par l'augmentation du nombre des agences, s'est reproduite peu à peu
« par la disproportion de production dans ces agences. Quelques-unes
«
étaient encore parvenues à garantir jusqu'aux 3 et 4/5 des produits de
«
leur région, pendant que d'autres pouvaient à peine couvrir 5 0/0 dans
«
la leur.
« Après les dommages considérables éprouvés en 1884 et 1885, où
f les sinistres pour ces deux exercices ont dépassé 9 millions 230,000
«
francs, la Compagnie a procédé à la résiliation immédiate de près de
«
100 millions do valeurs assurées ; consacrant définitivement la fixation
i de pleins par commune, ce qui, jusque-là, n'avait jamais été observé
<
d'une façon précise.
« De ce moment, l'assurance grêle est entrée dans sa troisième
«
phase ; les principes généraux et particuliers de l'exploitation étaient
« résolus. Les deux grands ennemis, l'agglomération et la spéculation,
assurer, mais le contrat ne peut profiter qu'à celui qui est indiqué comme bénéficiaire
do l'assurance dans la Police et qui est, en outre, propriétaire de la récolte assurée.
Par exception cependant, l'acquéreur ou le cessionnaire d'une récolte assurée
aura droit en cas de sinistre à une indemnité si, conformément à l'article 12 ci-après,
la Compagnie a été informée do la vente ou do la cession, si la prime de l'année cou-
tante a été intégralement acquittée, et si cet acquéreur ou ce cessionnaire a été agréé
par la Compagnie.
ART. 7. — L'assurance peut être faite à toute époque de l'aunôe, à la condition
toutefois que la récolte n'ait pas déjà été endommagée par la grêle, et ce à peine de
déchéance de tout droit à indemnité.
Durée de l'Assurance.
ART. 8. — L'assurance est contractée pour une durée de cinq années, à moins de
conventions contraires. Par année d'assurance il est spécifié qu'on n'entend pas une
période de 365 jours, mais bien la période de garantie commençant comme il est dit à
l'article 15 et finissant comme il est dit à l'article 17.
Le taux de la prime fixé par les tarifs pour les assurances de cinq ans ainsi que
los droits de timbre et les frais de répertoire à percevoir subiront, pour les assu-
rances d'une durée moindre, une augmentation d'un dixième.
La Compagnie se réserve expressément, en tout état de cause, la faculté de résilier
la Police à la fin de chaque année, pour les années restant à courir, à la condition de
notifier ce résiliement à l'assuré par lettre recommandée mise à la poste au plus tard
le 31 décembre, et adressée au dernier domicile indiqué dans la Police ou dans la
dornière déclaration d'assolement.
ART. 9. — En cas de décès de l'assuré, les héritiers sont tenus, sous peine de
n'avoir droit en cas de sinistre à aucune indemnité, de se faire connaître à la Compa-
gnie, par une lettre recommandée adressée au siège social, dans le délaide huit jours,
à partir du décès de leur auteur.
ART. 10. — En cas d'aliénation ou cession du fonds sur lequel sont situées le
récoltes garanties par la Police, l'assuré doit imposer au nouveau propriétaire l'obli-
gation d'exécuter le contrat, et fournir à la Compagnie, dans la quinzaine de l'aliéna-
tion ou de la cession, l'acquiescement écrit de l'acheteur ou du cessionnaire à la
continuation de l'assurance, sinon il payera à la Compagnie la prime de l'exercice en
cours, et, en outre, si la Police a encore plus d'une année de durée, une indemnité
égale à la prime de la dernière année.
Lors de la déclaration exigée par l'article 9 ou de l'acquiescement prescrit par le
présent article, la Compagnie a le droit d'opter pour le maintien ou pour la résiliation
immédiate de la Police. Si la Compagnie opte pour la résiliation, et
que la période
do garantie stipulée dans l'article 15 ci-après soit commencée, la prime de l'exercice
en cours est acquise entièrement à la Compagnie et doit être payée immédiatement,
sans que l'assuré puisse se prévaloir du bénéfice du terme stipulé dans l'ar-
ticle 12 ci-après.
Formation du Contrat.
ART. 11.
— L'assuré est tenu de faire connaître la qualité en laquelle il agit, et U
Police doit mentionner, d'après
sa seule déclaration, pour chaque parcelle dont la
récolte est assurée :
688 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
pagnie pour le recouvrement de la prime échue. Mais la Police reprend Bon effet,
dans tous les cas, le lendemain à midi du jour où le payement de la prime arriérée et
des frais, s'il y a lieu, a été fait à la Compagnie et accepté par elle.
Il est bien entendu que le payement de la prime échue, effectué pendant ou après
lo sinistre, ne donne à l'assuré aucun droit à une indemnité.
Lorsque la prime n'a pas été payée à l'échéance, la Compagnie peut, à son choix,
ou résilier la Police par une lottre recommandée, ou la maintenir et en poursuivre
l'exécution.
Si la Compagnie opte pour la résiliation, les primes échues lui demeurent
acquises.
Le payement des primes non acquittées à leur échéance se poursuit par les voies
do droit, et tous les déboursés, même ceux d'enregistrement de la Police, des décla-
rations d'assolements et des avenants, s'il y en a, sont à la charge de l'assuré.
ART. 13. — La prime convenue est définitivement acquise à la Compagnie par le
fuit de la signature du contrat, et l'assuré ne peut, pour aucune cause ni sous aucun
prétexte quelconque, en réclamer ni la réduction ni la restitution.
Les frais de timbre de la Police, des déclarations d'assolements et des avenants,
les frais de répertoire, ainsi que toutes taxes et impositions qui pourraient être
établies à l'occasion de la présente assurance ou du contrat d'assurance contre la
grêle, sont à la charge de l'assuré et se payent en même temps que la prime.
ART. 14. — Les héritiers et ayants cause de l'assuré sont tenus solidairement à
l'oxécution de toutes les clauses de la Police, et spécialementau payement de la prime
do l'exercice pendant lequel leur auteur a été, t't un moment quelconque, l'assuré réel
ou apparent de la Compagnie, et ce, sans préjudice de la déclaration qui leur est
imposée par l'article 9 ci-dessus.
Effets du Contrai.
ART. 15. — La première année quoique le contrat d'assurance soit parfait dès
qu'il a été signé par l'assuré ot par l'agent général, les récoltes assurées ne sont
garanties qu'à partir du lendemain à midi du jour de cette signature.
Pour chacune des années suivantes, la garantie de la Compagnie commencera
le 15 avril, à midi, pour toutes les rôcoltos autres que les vignes et le 15 mai à midi
pour les vignes. — En conséquence l'assuré n'a (sauf l'exception indiquée au para-
graphe ci-aprôs) droit à aucune indemnité pour tout sinistre ayant atteint les récoltes
avant les époques ci-dessus fixées.
Toutefois, lorsque la déclaration d'assolement imposée par l'article 16 aura été
faite avant les époques ci-dessus fixées, cette déclaration d'assolement aura effet et la
garantie de la Compagnie commencera (mais pour l'année où cette déclaration aura
été faite seulement), môme avant le 15 avril, à partir du lendemain à midi du jour où
ollo aura été signée par les parties. Jamais cette déclaration d'assolement n'aura d'effet
rétroactif.
Changement dans l'Assurance.
ART. 16.
— Chaque année, après le premier janvier, l'assuré doit faire une décla-
ration d'assolement indiquant les modifications apportées dans ses ensemencements,
ainsi que les rendements espérés de ses diverses cultures.
— Cette déclaration d'asso-
kment devra comprendre obligatoirement, et à peine de déchéance, toutes les natures
do récoltes portées
sur -la Police ou les précédentes déclarations d'assolement et qui
48
690 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
Ne pourront être pris pour experts les parents, alliés, employés ou salariés d0
l'assuré non plus que les assurés de la Compagnie qui ont étô sinistrés dans l'année
Si les experts ne sont pas d'accord, ils s'adjoignent un troisième expert qu'i|s
nomment eux-mêmes, sauf le droit de chacune des parties d'exiger qu'il soit pris h,,,.s
du canton où réside l'assuré. Les trois experts, dans ce cas, opèrent en commun 01, à
majorité des voix.
Sur le refus d'une des parties de nommer son expert, ou faute par les experts de
s'entendre sur le choix du troisième expert, il est désigné, sur simple requête, par lo
président du tribunal civil de l'arrondissement où est situé le siège de l'agence.
ART. 24. — Les experts sont dispensés de toutes formalités judiciaires, ainsi
que du serment.
Ils sont autorisés à s'entourer de tous titres et renseignements nécessaire» et
' môme à faire une.enquête s'il en est besoin.
L'assuré est tenu de fournir, tant aux experts qu'aux délégués de la Compagnie,
tous les documents qu'il peut posséder sur ses diverses cultures, de repré-
senter sa Police, et au besoin, des extraits de la matrice cadastrale.
Faute par l'assuré d'avoir indiqué dans sa déclaration de sinistre le nom de chaque
parcelle et sa contenance en hectares et ares, ces renseignements seront complétés
d'office, à ses frais, par les experts.
ART. 25. — Les experts, après avoir pris tous les renseignements et vérifié tous
les documents préalables nécessaires, déterminent l'étendue de la parcelle grêlée.
Ils estiment ensuite :
1° Quel aurait étô, en quantité, le rendement du principal produit de la récolte sur
la parcelle sinistrée, si elle était arrivée à maturité sans être grêlée.
2° Quelle est en vingtièmes, et séparément pour chacun des produits compris
dans l'assurance, la perte réelle occasionnée par la grêle.
Us pourront au besoin procéder par fractions de vingtième.
L'assurance ne devant jamais être une cause de bénéfice, les experts dans leurs
évaluations ne doivent jamais perdre de vue ce principe du droit commun, et tiennent
compte en conséquence de tous les sauvetages et compensations qui viennent atténuer
la perte apparente.
Ces sauvetages et compensations, qui comprennent notamment tous les frais faits
pour la rentrée des récoltes, que l'assuré n'a plus à faire en cas de perte totale, m;
peuvent être évalués à moins de trois vingtièmes, si bien que l'indemnité à payer par
la Compagnie ne peut dépasser dix-sept vingtièmes.
ART. 26. — Si la pièce de terre atteinte est d'une grande étendue, les experts
pourront, sur la demande de l'une des parties, la diviser en parcelles de cinquante
ares, et procéder séparément à l'expertise de chacune de ces parcelles.
ART. 27. — Les frais d'expertise sont répartis de la manière suivante :
L'assuré paye seul les droits et frais de timbre de la déclaration de sinistre, des
actes de nomination d'experts et des procès-verbaux d'expertise ou des actes conte-
nant règlement amiable.
La Compagnie et l'assuré payent chacun leur expert, sauf ce qui est stipulé à l'ar-
ticle 18, pour le cas où l'assuré ferait indûment la déclaration d'un sinistre n'attei-
gnant pas plus des deux vingtièmes de la récolte.
Les droits de timbre des procès-verbaux de désaccord ou des actes contenant
nomination de tiers expert, les frais faits pour arriver à la tierce expertise, ainsi «ne
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 693
les frais et honoraires du tiers expert, sont par moitié à la charge des deux parties,
sauf les droits d'enregistrement de la Police, des déclarations d'assolement, des
avouants et des pièces d'expertise qui sont en entier à la charge de l'assuré.
Si, par le refus de l'une des parties de concourir à l'expertise, il y a nécessité de
s'adresser au président du tribunal civil, soit par simple requête, soit par voie de
référé, les frais en seront à la charge de la partie récalcitrante.
PROJET DE DÉCRET
Assurance contre la mortalité des bestiaux.
L'assurance contre la mortalité des bestiaux comprend :
1° Les animaux de l'espèce bovine ; 2° ceux de l'espèce ovine ;
3° ceux de l'espèce chevaline.
L'État répond seulement des risques d'ôpizootie.
Un minimum d'âge sera fixé pour chacune des catégories.
L'État ne répond pas des sinistres provenant :
1° D'opérations n'ayant pas exclusivement pour objet la conserva-
tion de l'animal assuré ;
2° De violences dues au fait de l'assuré ou de ceux dont il est civile-
ment responsable.
L'assurance contre la mortalité des bestiaux est obligatoire.
Les propriétaires ou fermiers possédant des animaux soumis à l'assu-
rance sont tenus de les déclarer chaque année, conformément aux
prescriptions de la loi et des règlements qui seront arrêtés par le Gou-
vernement.
En cas de refus ou de retard, les contrevenants encourront une
amende et la déclaration sera formée d'office par l'administration.
Les intéressés peuvent faire remplir leurs déclarations au secrétariat
de la commune, mais sous leur responsabilité.
Les déclarations d'assurance renseigneront :
1° La qualité en laquelle agit le déclarant ;
2° L'espèce, l'âge, la valeur des animaux et toutes les particularités
nécessaires pour les classer et les faire reconnaître.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 697
ART. 11. — Aucun animal n'est admis à l'assurance avant l'âge de trois mois.
—
Sont exclus de l'assurance les animaux malades, ceux atteints de tares ou de vices qui
les exposent particulièrement à la mort ou aux accidents, et ceux atteints de vices
rôdhibitoiros.
ART. 15. — Pour les animaux des espèces bovine, ovine, caprine et porcine, l'assu-
rance peut être faite en détail par tête ou en bloc par moyenne; pour les animaux do*
espèces chevaline, asine et mulassière, l'assurance ne peut être faite qu'en détail par
tête, mais dans l'un et l'autro cas, elle doit comprendre pendant toute la durée de In
police tous les animaux de la môme espèce appartenant à la même personne dans une
môme commune, sauf bien entendu le droit réservé au Directeur d'exclure tel de ces
animaux qu'il ne trouverait pas convenable de comprendre dans l'assurance. Le Direc-
teur a aussi le droit, dans certains cas spéciaux, de limiter la garantie do la Société
en ce qui concerne les valeurs assurées et de fixer les tarifs à appliquer.
ART. 22. — L'assurance est contractée pour une durée do cinq ou dix années. Tou-
tefois pour des cas spéciaux dont l'appréciation est laissée au Directeur de la Sociélé,
l'assurance peut être consentie pour une durée inoindre, laquelle sera nettement spé-
cifiée sur la police. La duréo de rengagement peut, aussi être réduite quand il s'agit
de bestiaux à l'engraissement pour la boucherie ou do porcs.
ART. 28. — Kn cas de sinistre, l'assuré doit en l'aire la déclaration immédiatement
à la Direction par lettre chargée. — L'assuré, si cette déclaration n'est pas l'aile dans
les trois jours qui suivent le sinistre, subit une retenue d'un cinquième de l'indemnité
à laquelle il a droit. — Si le retard de la déclaration excède huitjours, l'assuré sera
déchu de tout droit à indemnité, tout en restant tenu de ses obligations envers la
Société.
ART. 29. — Cette déclaration indiquera les nom, prénoms, qualité et domicile do
l'assuré, le numéro d'ordre et la dato de la police, le lieu, la commune, le canton et
le département où se trouve l'animal, objet du sinistre.— Elle mentionnera, en outre:
1° La date du sinistre ; 2° l'indication de la cause qui l'a produit ; 3° la désignation
exacte de l'animal ; 4° le nom du vétérinaire qui l'a soigné, ou à son défaut, du maré-
chal expert ou praticien.
ART. 30. — L'expertise a lieu dans le plus bref délai, par ordre do la Direction ou
de l'Agent général dûment autorise par elle, et elle est faite parun vétérinaire diplômé;
s'il n'existe pas do vétérinaire sur les lieux, par un maréchal expert ou un praticien,
contradictoiremenl avec le sociétaire ou avec un expert choisi par lui. — Dans lc cas
de dissidence, il en est référé à un tiers expert vôlôrinaircdiplômô, qui sera désigné à
défaut d'accord entre los parties, par le juge de paix du canton où lo sinistre a eu lieu.
ART. 31. — Il est dressé procès-verbal do cette expertise sur un imprimé fourni
par la Direction. 11 renferme 1° Les nom, prénoms, qualité et domicile de l'assuré; 2"
la date de son engagement à l'assurance, et la qualité en laquelle il agit ; 3° la dési-
gnation exacte de l'animal objet du sinistre, et autant que possible son âge ; 4° la valeur
réelle avant le sinistre ; 5° la cause de l'accident. Ce procès-verbal indiqueraeu outre
si l'assuré a pris, selon le cas, les mesures nécessaires pourprévenir la mort ou éviter
l'accident.
ART. 32. — Le procès-verbal doit être signé par le vétérinaire, le maréchal expert
ou le praticien, ainsi que par l'assuré, ou son représentant, ou par deux témoins s'il
ne sait ou ne peut signer ; il doit être envoyé immédiatement à la Direction, et au plus
tard dans la huitaine de sa date. — Il est soumis au Conseil d'administration qui, après
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 701
oxamen, fixe la somme pour laquelle le sinistré sera admis à la répartition conformé-
mentaux statuts. —Si, pour une cause quelconque, le procès-verbal d'expertise n'est
pas approuvé par le Conseil d'administration, il est fait une nouvelle expertise, dont le
procès-verbal lui est également soumis.
ART. 33. — Les frais d'expertise sont supportés, moitié par l'assuré, moitié par la
Société.
ART. 34 — En cas de maladies, d'accidents ou de mort prévus et énumérés en
l'article 8 ci-dessus, l'assuré est tenu d'en prévenir, dans les vingt-quatre heures, la
Direction par lettre chargée. Il doit appeler immédiatement un vétérinaire breveté, ou
à sou défaut un maréchal expert ou praticien s'il en existe, lequel administrera les
médicaments et pratiquera les opérations utiles, soit comme moyens curatifs, soit
comme moyens préservatifs. — Si l'homme de l'art est d'avis que la maladie doit ren-
dre la mort de l'animal inévitable, il en dresse procès-verbal, lequel est transmis à la
Direction. — Lorsque la vente ou l'abatage de l'animal sera ordonné, soit par l'homme
de l'art, soit par ordre de l'autorité, soit par ordre de la Direction, l'assuré devra te
conformer à l'injonction qui lui sera faite. — Faute par l'assuré de se conformer aux
dispositions du présent article, il perdra tout droit à indemnité.
ART. 36. — Lorsque l'abatage de tout ou partie des animaux aura été ou sera
ordonné par l'autorité, par suite du typhus contagieux, les indemnités allouées aux
sociétaires par le Gouvernement dans la proportion déterminée par la loi du 21 juil-
let 1881, et les règlements d'administratio-i publique ou autres dispositions qui ont été
ou seront prises par les pouvoirs publics, profiteront à la Société, qui ne devra compte
à l'assuré que de la différence entre l'indemnité allouée par le Gouvernement et celle
due par la Société. Dès l'apparition d'une épizootie ou d'une maladie contagieuse quel-
conque et notamment du typhus, l'assuré demeure tenu d'en prévenir la Direction et
l'autorité dans le plus bref délai; il devra également faire appeler un vétérinaire qui
sera chargé de dresser un rapport sur l'état sanitaire des animaux, les conditions de
salubrité des ôtables et les circonstances qui seraient de nature à provoquer, main-
tenir ou conjurer la maladie, ainsi que les moyens préventifs ou curatifs à employer.
— Ce rapport devra être envoyé à la Direction, à la diligence de l'assuré. Si pendant
la durée d'une épizootie ou d'une maladie contagieuse, lo sociétaire qui ne s'est pas
conformé aux règlements de police sanitaire et aux dispositions du présent article, il
sera déchu, en cas do sinistre, de tout droit à indemnité.
ART. 37. — Tout assuré qui par réticence ou fausse déclaration aura sciemment
induit la Société en erreur sur les risques que courent les animaux soumis à l'assu-
rance, perdra, en cas de sinistre, tout droit à indemnité, tout en restant tenu de ses
charges sociales.
ART. 38. — En cas de sinistre, la Société se réserve ses droits et ceux de l'assuré
contre tout garant, à quelque titre que ce soit. A cet effet, la Société demeure subro-
gée à tous les droits, recours et actions de l'assuré jusqu'à concurrence de l'indemnité
qu'elle peut lui devoir : l'assuré doit faire connaître autant que possible les circons-
tances de l'accident, ainsi que les noms ot domiciles de ses auteurs.
ART. 39. — Afin que le sociétaire soit intéressé à la conservation des animaux, il
reste son propre assureur pour un cinquième de leur valeur; l'indemnité, en cas de
sinistre, ne peut jamais excéder, y compris le produit de la dépouille et la vente de l'ani-
mal, les quatre cinquièmes delà valeur assurée ou de celle déterminée par les experts
au moment de la constatatiou du sinistre, si elle est inférieure à la valeur assurée.
702 HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
SECTION 1M.
— Chevaux do luxe proprement dits (chevaux
de course et do chasse exceptés); chevaux d'officiers de l'ar-
mée, chevaux de gendarmerie, chevaux et juments employés
aux travaux agricoles ; juments poulinières; poulains et pou-
liches; mulets et bêles asines; chevaux de selle et de voitures
appartenant à des particuliers; chevaux et juments à l'usage
des médecins, vétérinaires el employés de la régie 2 30 2 80 3 »
SECTION 2°.
— Chevaux de charrettes appartenant aux
fabricants, négociants et industriels et employés au transport
des paquets, colis et marchandises de leur commerce; che-
vaux de voitures dites de remises; chevaux de chasse; che-
vaux employés dans les manèges d'équitation; étalons 3 80 4 30 4 80
SECTION 3".
— Chevaux de gravatiers, de plâtriers, de car-
riers, de meuniers, de fariniers. Chevaux de poste et de dili-
gence; chevaux employés au service des chemins de fer; che-
vaux de fleuves et de rivières; chevaux d'omnibus 5 30 5 80 6 »
SECTION 4° — Chevaux de louage, de fiacre, et de toutes
voitures faisant le service de place, chevaux de roulage 6 80 7 30 T 50
HISTOIRE' GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 703
taires les dommages éprouvés par chaque classe sans solidarité entre elles. En consé-
quence laSuisse, où la Société étend ses opérations, forme dans lamutualitôune division
territoriale indépendante pour laquelle il est établi le tarif particulier ci-dessus. 11 en
sera demêmepourles autres pays étrangers oùla Société étendra de même qu'en Suisse
ses opérations. La Société établira chaque année dans les délais statutaires une répar
tition des sinistres spécialement pour la Suisse ou tout autre pays étranger avec lo
pioduit des cotisations qui leur sont propres et avec participation à la garantie du
fonds de réserve et à l'ensemble des frais généraux do la Société, au prorata des
valeurs assurées.
ART. 45.— Il n'y a aucune solidarité eutre les sociétaires qui ne supportent en
tout état de cause que les charges auxquelles donnent lieu les valeurs assurées par
chacun d'eux.
ART. 46. — Les contributions auxquelles chaque sociétaire est soumis par les
articles 23, 42 et 48 des Statuts sont exigibles pour la première année immédiatement
après l'admission de l'adhésion-police, et pour les années suivantes dans la première
quinzaine de la date fixée à l'adhésion-police pour l'échéance desdites contributions
sociales. — Le payement peut être fait, soit en espèces contre une quittance émanée
de la Direction et signée du Directeur général, soit en un mandat sur la poste envoyé
au Directeur,à Paris. —Toutpayemeutl'ait en échange dequittances qui ne porteraient
pas la signature du Directeur général, ou en échange de quittances particulières dos
agents qui n'auraient pas de pouvoirs spéciaux à cet effet, ne libérera pas le
sociétaire.
ART. 47. — A défaut par un sociétaire de payer sa contribution sociale, tant do
première année que des années suivantes, au domicile de l'Agent général porteur de
la quittance, ou au Siège social, au terme fixé dans la police, l'échéance même de la
cotisation constituera une mise en demeure absolue à l'égard du sociétaire. A défaut
de payement dans les quinze jours qui suivront cette échéance, l'effet de la police se
trouvera suspendu et le sociétaire perdra en cas de sinistre tout droit à indemnité. La
police ne reprendra son effet quo le lendemain à midi du jour du payement de la coti-
sation. Malgré la déchéance, le sociétaire n'en est pas moins tenu des charges sociales
et le Conseil d'administration conserve la faculté de maintenir la police, d'eu pour-
suivre l'exécution ou de la résilier.
ART. 48. — Le fonds de réserve pour l'ensemble de la Société sera formé; 1° A l'aide
d'un payement annuel de trente centimes par 100 francs de valeurs assurées; 2° de la
partie du fonds de garantie non absorbée par les dépenses de la Société. Le capital do
ce fonds de réserve sera placé en acquisition d'immeubles ou en obligations hypothé-
caires de premier rang, en rentes sur l'Etat, bons du Trésor ou autres valeurs créées
ou garanties par l'État, en actions de la Banque de France, ou obligations des dépar-
tements et des communes, du Crédit foncier de France ou des Compagnies françaises
des chemins de fer qui ont un minimum d'intérêt garanti par l'État. Le placementsera
fait par l'entremise du Directeur et d'un membre du Conseil d'administration, délégué
à cet effet, et les valeurs seront immatriculées au nom de la Société. Le retrait ou le
transfert de ces valeurs s'opérera de la même manière. Le maximum de ce fonds de
réserve pour les diverses classes d'animaux est fixé tous les cinq ans par
le Conseil général qui détermine la proportion dans laquelle chacune des classes contri-
buera aie former, dans les limites de ce maximum. L'objet du fonds de réserve est do
donner à la Société le moyen de suppléer à l'insuffisance de la contributionannuelle
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCK EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 705
•
pour le payement des sinistres survenus dans le cours d'un exercice, sans que, dans
aucun cas, le prélèvement puisse excéder le quart de ce fonds de réserve pour un seul
exercice.
ART. 49. — Sont à la charge de la Société : los sinistres, les frais d'expertise et
,1G réexperlise dans les termes de l'article 33, les actions judiciaires, les non-valeurs
constatées par le Conseil d'administration, les frais de perception et d'encaissement,
ceux de revision et d'inspection, d'impressions, de distribution du compte rendu, le
loyer, les impositions,le timbre, les frais de bureau et le traitement du chefde compta-
bilité.
ART. 50. — L'année sociale commence le 1er janvier et finit le 31 décembre. —
Chaque année, après le 31 décembre et la transmission des procès-verbauxd'expertise,
le Directeur établit immédiatement : 1° L'état des indemnités à payer, dans chaque
classe, pour l'exercice expiré ; 2° celui des frais d'expertise et autres qui s'y ratta-
chent; 3° le compte par classes des sommes payées et de celles restant dues par les
sociétaires sur la contribution à la charge de chacun d'eux. Le travail est soumis au
Conseil d'administration, qui fixe les indemnités revenant à chaque sinistré.
ART. 51. — Le payement de ces indemnités est effectué immédiatement après le
recouvrement des contributions sociales, et au plus lard dans le courant du dernier
mois du trimestre de l'exercice suivant, au prorata des sommes qui auront étô encais-
sées et suivant la liquidation approuvée par l'Assemblée générale des sociétaires.
ART. 52. — Le Conseil d'administration détermine dans le cours de l'exercice si
les rentrées le permettent, les acomptes à accorder aux sociétaires qui ont éprouvé
des sinistres, sauf liquidation définitive à la fin de l'exercice, comme il est dit aux
articles 4, 50 et 51.
ART. 53. — Les sommes restant dues à la Société sur un exercice, qui auront été
reconnues irrécouvrables, pour quelque cause que ce soit, et admises comme non-
valeurs par le Conseil d'administration, sont portées en dépense au compte de l'exercice
suivant.
ART. 83. — Toute action judiciaire ayant pour but le recouvrement des cotisations
et autres sommes dues par les sociétaires, à quelque titre que ce soit, la validité des
actes d'assurances, le règlement des indemnités provenant do sinistres, sera intentée
ou soutenue au nom de la Sociélô, poursuite et diligence du Directeur, quia pouvoir de
transiger et compromettre en toutétat de cause. — Toutes mainlevées d'inscription ou
d'opposition serontdonnéesavanteomme après le payement,et tous retraits des sommes
vorsées ou déposées dans les caisses publiques seront faits par l'entremise du Direc-
teur au nom de la Société.
ART. 84. — Toutes contestations entre la Société et l'assuré, à raison du contrat
d'assuranceet des présents Statuts, seront jugées conformément à la loi.
— En vue de
tes contestations, l'assuré fait élection de domicile à Paris, dans les termes de l'arti-
cle 111 du Code civil, et consent toute attribution de juridiction devant les tribunaux
de la Seine, tant en demandant qu'en défendant.
— Extension de compétence peut
également être consentie auxdits tribunaux par les parties contractantes (1).
<
mode particulier d'assurance....»
51. M. 51.
Sâchsische Vieh-Versich.-Bank, Dresden 24.910.206 844.486 100.287
Rheinische Vieh-Versich.-Gesellschaft, Coin . . . . 14.700.150 251.155 28.OUI)
Braunschweigische AUgem. Vieh-Versich.-Ges. 8.857.490 241.140 227.580
. .
Badische Pferde Vers.-Anstalt, Carlsruhe 7.864.795 291.832
Central Vieh-Vers.-Verein, Berlin 5.701.875 115.771 51.453
Vieh-Vers.-Ges. a. G., Schwerin i. M 5.690.754 155.047 6.50K
Vaterlândische Vieh-Vers.-Ges., Dresden 5.273.953 213.057
Perleberger Vieh-Vers.-Ges 4.618.902 253.775 52.105
Stuttgarler Pferde-Vers.-Ges 4.530.315 170.518 21.02-1
Uolzener Vieh-Vers.-Bank 4.487.225 301.445 87.955
Norddeutsche Vieh-Vers.-Ges., Schwerin 4.118.210 105.531 30.224
Trierischer Vieh-Vors.-Verband 4.083.823 78.501 30.625
AUgemeine Deutsche Vieh-Vers.-Ges., Lùbeck . . . 3.515.840 119.361 15.014
Vieh-V.-Verein des Rhein-u. Maingau's, Wiesbaden. 2.837.160 72.122 31.210
Pfàlzischer Vieh-Vers-Verein, Speyer 2.748.300 104.550 12.008
A reporter 103.915.298 3.318.311 694.777
HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER 713
l'rimos Fonds
Sommes assurées annuelles do résclvo
NOMS DES SOCIÉTÉS 1893 1893 fin 1893
M. M. M.
Report 103.945.298 3.318.311 894.777
Deutsche Vieh-Vers.-Ges., IMau 2.565.910 43.207 28.632
Vieh-Versicher.-Bank f. D. von 1861, Berlin 1.602.980 01.346 13.518
. . . .
Ki'l'urter Vieh-Vers.-Verein 2.565.140 63.190 109.233
Anhaltische Vieh-Versich.-Bank, Cûlthen 1.359.270 49.131 20.478
Vieh-Vers.-Ges. « Veritas », Berlin 1.148.890 66.590 29.789
Zcitzer Vieh-Versicherungs-Verein 1.012.006 38.916 13.839
Wriegnitzer Gesellschaft 882.820 36.465 19.030
National-Vieh-Vers.-Ges., Cassel 422.800 37.0.25 11.283
Halle'scher Vers.-Verein 251.924 11.772 7.116
TOTAUX 115.787.038 3.725.933 947.695
Un récent compte-rendu des opérations des Caisses d'assurances
bétail dans le grand-duché de Bade va nous permettre de voir le fonc-
lionnement de cette assurance dans les pays allemands :
La loi du 21 novembre 1890, relative à l'assurance des bêtes à cornes
dans le grand-duché de Bade, a commencé à fonctionner le lor janvier 1893.
L'union des caisses d'assurances locales vient de publier son rapport
annuel pour l'année 1895; ce rapport contient les résultats comparatifs
obtenus par l'assurance pendant les trois dernières années.
L'union a été créée en vue de permettre aux caisses locales de sup-
porter en commun les indemnités à payer aux sinistrés. Chaque caisse
adhérente n'est tenue qu'à payer un quart des dommages assurés chez
elle; les autres trois quarts sont acquittés par toutes les caisses faisant
partie de l'union, qui centralise ainsi toutes les opérations.
Au 1er janvier 1895, l'union comprenait 118 caisses d'assurances
locales ayant une clientèle de 12,174 propriétaires de bestiaux; 43,174
têtes de bétail avaient été assurées pour une valeur de 12,375,915 marks,
soit une moyenne de 286 marks par tête. L'augmentation du prix du bétail
a amené, depuis 1893, une élévation continue de la valeur moyenne assu-
rée; celle-ci était de 212 marks en 1893 et de 265 en 1894.
L'union des caisses d'assurances, qui a commencé à fonctionner
en 1893, a, malgré certaines difficultés qui ont nui à son développement,
telles que l'influence du manque de fourrages sur l'état des affaires pen-
dant cette année, presque doublé le chiffre de ses opérations en trois ans.
Sur 100 bêtes assurées en 1895, il y a eu 2.29 cas de perte indemnisés;
on en avait constaté 2.87 en 1894 et 2.S4 en 1893. Le chiffre des pertes a
donc diminué d'une façon notable.
Pendant l'année 1895,1,014 demandes d'indemnités ont été adressées
714 HISTOIRE GÉNÉRALE DE I.'ASSURANCE EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER
à l'union contre 1,101 en 1894 et 846 en 1893. Parmi ces demandes, 978
ont été reconnues bien fondées et dédommagées en totalité, 10 fondées en
partie et 26 mal fondées.
Les animaux ayant donné lieu à des indemnités ou bien avaient péri,
ou avaient été abattus par nécessité, ou bien encore avaient été livrés à
la boucherie pour en tirer le meilleur parti possible.
En recherchant les espèces d'accidents, on remarque que le nombre
des cas d'animaux morts naturellement ou de maladies est excessivement
restreint (7.69 0/0) et qu'il diminue d'année en année.
Les propriétaires de bestiaux semblent s'efforcer d'éviter le cas de
mort dans leur bétail et de recourir en temps utile aux soins des vété-
rinaires de l'union, qui ordonnent l'abatage s'il y a lieu. Les prescriptions
de la loi qui accordent une prime plus élevée pour les animaux dont
l'abatage devient obligatoire que pour ceux qui périssent ont continué à
prouver leur utilité.
En recherchant les causes qui ont amené les dommages, on constate
que les cas de perte occasionnés par un dérangement général des fonc-
tions nutritives sont tombés à 3.4 0/0 en 1895 ; ils étaient de 8.1 0/0 en
1893. Ces résultats sont attribués à une meilleure alimentation.
Par contre, les cas de dommage ayant pour origine la tuberculose
ont été en 1895 de 30 0/0 au total ; ils n'avaient été que de 25 0/0 en 1894,
Aussi l'administration de l'union prête-t-elle la plus vive attention à cette
particularité et multiplie-t-elle les réglementations. Tout animal suspect
n'est pas accepté pour l'assurance ; certains établissements même n'assu-
rent les animaux que s'ils ont étô soumis a l'épreuve de la tuberculine.
Les sommes destinées aux indemnités qui, conformément à la loi,
sont avancées par les caisses des bailliages, se sont élevées à
238,640 marks en 1895 contre 224,151 marks en 1894, soit par tète de
bétail 241 marks en 1895 et 208 marks en 1894. Le produit net des
animaux abattus a été de 82,460 marks, soit 83 marks par tête. En consé-
quence, 34.55 0/0 de l'indemnité ont été couverts par le produit net ; en
1894, cette proportion avait étô de 35 0/0.
En ce qui concerne les dépenses, les résultats de l'année 1895 témoi-
gnent de notables progrès accomplis dans la gestion. Le total des
sommes payées par les propriétaires de bestiaux assurés, tant pour les
dépenses locales que pour les dépenses de l'union, s'élève en moyenne
à 1 mark 29 pfennigs pour 100 marks de valeur Rassurée en 1895, contre
1 mark 40 pfennigs en 1894 (1).
pas non plus d'indemnité quand ce dernier est dédommagé déjà d'un autre
côté, par exemple en cas d'épidémie.
Le propriétaire est tenu d'aviser sans retard le vétérinaire et le Comité
des cas de maladie ou d'accident, et c'est au Comité qu'il incombe de voir
ce qu'il y a à faire de l'animal. Quand un animal doit être abattu, le Comité
décide s'il y a lieu de le vendre et fixe le prix de la viande; quand une
vente ne peut se faire, les membres de la commune d'assurances sont obli-
gés d'en acheter en proportion du montant de leur assurance. Le produit
de la vente revient au propriétaire; pour le reste du dommage causé, il
est indemnisé de 80 pour 100.
L'assurance du petit bétail (porcs, brebis, chèvres) est facultative,
moyennant que l'animal ait au moins trois mois. L'évaluation est som-
maire; les porcs sont évalués de 50 à 200 francs, les brebis et les chèvres,
à 50 francs....
Nous devons à la vérité de constater que la population rurale des can-
tons de Zurich et de Saint-Gall ont repoussé toute loi qui assurerait obliga-
toirement leur bétail (1). -,
En Russie plusieurs projets sur l'assurance des récoltes ont été éla-
borés. Celui de 1894 soumis au ministre de l'intérieur a pour but d'as-
surer l'avenir des cultivateurs par l'assurance de leur champs. D'après
ce projettes opérations devraient s'effectuer dans les cinquante provinces
de la Russie d'Europe. Il donne deux formes d'assurances des récoltes
et des semailles, à savoir : assurance obligatoire pour les champs appar-
tenant aux paysans, et facultative pour les terrains des grands proprié-
taires fonciers dont la culture est en majeure partie négligée.
Comme prime d'assurance on percevra 60 copecks (1 fr. 60) par dé
ciatine (21,09 hectares); ce chiffre varierait selon les conditions climatô-
riques de chacun des rayons agricoles, et la nature du sol. Des disposi-
tions spéciales règlent non seulement les cotisations annuelles à payer
dans chacune des provinces de l'empire, mais aussi toutes autres condi-
tions locales. Le payement des cotisations pourra se faire soit en espèces,
soit en nature, par la livraison d'une quantité déterminée de grains. Voici,
d'après le même projet, le minimum des primes à percevoir pour diverses
céréales par déciatine. Grains d'hiver : seigle 27 pouds (1 poud égale
16 kilos 380 gr.), soit 4.5 quintaux; blé d'hiver 22.5 pouds, soit 3.7 quintaux.
Grains de printemps : avoine 18 pouds, soit environ 3 quintaux ; orge :
Telles sont depuis leur origine jusqu'à nos jours les diverses étape»
parcourues par l'assurance.
Nous souhaitons, en tournant la dernière page de cette histoire si
glorieuse de l'assurance, que le xx* siècle dans lequel nous allons entrer
lui confirme, en même temps que son titre d'oeuvre sociale, le droit qu'elle
a acquis de vivre par la seule force de l'initiative privée et en dehors de
toute contrainte d'État.
Alors, et seulement, à cette condition, la génération qui nous suivra
pourra recueillir les fruits d'une institution féconde en heureux effets.
TABLE DES MATIÈRES
i
PHYSIOLOGIE DE L'ASSURANCE
Pages
Au point de vue social, politique, familial, industriel, l'assurance est-elle réali-
sable? 7
Ce qu'est l'assurance 10
Opinion sur l'assurance 11
II
ORIGINES DE L'ASSURANCE
lr0 PÉRIODE
Sa source remonte aux oeuvres d'assistance de l'antiquité 16
Prêt à la grosse 19
Mutualité de la hanse. — Prohibition du prêt à la grosse 22
2° PÉRIODE
Époque des Ordonnances 22'
Le contrat d'assurance 25
Nouvelles Ordonnances, Lois, Recès, Édits 26
La vieille police d'assurance de 1583 27
Statuts anglais dits de la 43° année 28
3° PÉRIODE
Ordonnance Colbert, naissance du droit maritime 28
L'assurance maritime. — Fortune de mer. — Assurance terrestre 31
Règlement d'une Compagnie générale pour les assurances et grosses aventures
de France en la ville de Paris (1686) 32
Le comte d'Oldenbourg anti-ètatiste 87
Progrès de l'assurance terrestre à l'étranger. — Développement de l'assurance
terrestre en France 38
720 TABLE DES MATIERES
l'aies
Les deux premières Compagnies françaises H'i
Le système Law 10
Marche de l'assurance sous la Révolution 42
Fac-similé d'une police de la Compagnie royale d'Assurances générales 15
4» PÉRIODE
l'agos
Un 1895,reprise de la lutte. — M. de Courcy, ses idées sur l'assurance par
l'État 127
Une conféronce de M. Thomereau 131
M. Paul Gauviu 13G
MM. Léon Say, Magnin, Maze, Paul Deschanel, Rigaut, Lavollé, Armand
Cyprès ; Sociétés savantes et Congrès. — MM. Léon Bourgeois, Lefort,
Naquet, Leroy-Beauliou, Ruffallovich, Journal des Débuts 138
Encore dos opinions contre l'assurance par l'Etat... MM. Ricard, Claudio Jaunet,
Ludovic Halévy, Emile Choysson, vicomto d'Avonel, Paul Moulin, Gibon. 145
.
Dernières observations critiques sur l'assurance par L'Ktat. — L'obligation et les
corporations; coup d'iuil sur lour histoire. — Opinion de Ueccaria 148
En 4895: voeux dos Consoils généraux 151
Dos faits L'assurance par l'Etat ou obligatoire roponsséo au Sénat français ot à
1
l'a «os
Assurance cautionnement, infidélité, garantie 228
Assurance de dividendes, de primes, de garantie d'emprunts 233
L'assurance contre le remboursement au pair des titres amortissablespar tirage
au sort. — L'assurance des émissions 235
L'assurance des obligations à lots 230
L'assurance contre les faillites. —Le ducroire. —L'assurance contre les pertes
d'argent. — L'assurance commerciale 237
L'assurance des frais de justice 240
Assurance de l'entretien des immeubles. — Assurance contre les dégâts causés
par les eaux ménagères. — Assurance do la responsabilité civile des proprié-
taires d'immeubles, gérants et locataires en cas d'accidents causés aux tiers
par le fait de l'immeuble ou de son entretien 241
L'assurance des funérailles et crémations précipitées. — Caisses d'enterre-
ment 243
L'assurance des marins. — La France est le pays maritime le plus étendu. —
La profession de marin pêcheur est la plus dangereuse. — Le marin et la
prévoyance. — La Caisse des Invalides de la marine. — Société de secours,
de sauvetage, Compagnies d'assurances. — Congrès de sauvetage et profes-
sionnels ; manifestations législatives et gouvernementales en faveur des
marins pécheurs. — A l'étranger 240
L'assurance des voyageurs. — diuilway Passengers Assurance Company. — Un
article de la Pairie. — The Traeellers. — Allemagne. — Autriche. — Italie.
— Belgique. — France. —
Caisse Paternelle. — Polices du Soleil-Sécurité
Générale. — Industrie française, Urbaine et Seine. — Les accidents de
chemins de fer, par M. Cosmann '. 208
L'assurance chômage involontaire et contre la grève. — Le chômage incendie.
— En Suisse, cantons de Berne, de
Saint-Gall, de Bâle. — Le chômage
involontaire en France. — Projet Jouffray. — L'assurance chômage au point
de vue privé. — En Allemagne, l'assurance contre la perte des emplois. —
En Angleterre, les Trades Unions. — En Belgique, les Travailleurs Unis.
Italie. États-Unis. — Chômage incendie 278
— — . .
Les assurances complémentaires. — La Compagnie d'assurance complémentaire
contre le chômage, la perte de loyers et autres risques. — L'assurance com-
plémentaire de la Compagnie YUrbaine-Vie et Y Urbaine-Seine. — La police
de l'Union-le Phénix espagnol 287
L'assurance-transport des billets de banque, titres, coupons, diamants, bijoux. 291
L'assurance maladie. — Son organisation privée et officielle, son fonctionnement,
ses résultats en Angleterre, en France, en Allemagne, en Autriche, Dane-
mark, Suède, Suisse 290
L'assurance invalidité, vieillesse, retraites.— Historique, critique.— Loi sur la
majoration des retraites. — Loi sur, les ouvriers mineurs. — Loi du
27 décembre 1895 concernant les caisses de retraites de secours et de pré-
voyance fondées au profit des employés et des ouvriers. — Les caisses
patronales des Compagnies d'assurances; quelques types de caisses ; France,
Belgique, — VÉpargne. — La Cagnotte, —Le Travail. — Projet Oulmière.
— Suisse. — Projet
Tirard. —- Projet Lebon. — Sociétés de retraites : Pré-
voyants de l'Avenir, France prévoyante, etc. — Retraites en Angleterre. —
TAHI.I: DES MATIÈRES 723
Pages
Invalidité et vieillesse en Allemagne. — Caisse des mineurs on Autriche.—
Danemark. — Hollande. — Belgique. — Suéde 305
L'assurance contre l'infirmité 333
L'assurance populaire. -7- La Caisse de l'État français. — La Providence, polices
à double effet, vie entière, mixte. — La Métropole. — U Ouest. —Le Progrès
national. — La Garantie Générale vie. — La Caisse des Familles. —
U Abeille. — La Fourmilière. — Les Sociétés d'assurances de prévoyance
mutuelle en cas de décès et de rentes viagères.— Les Sociétés Assessment.
— Extrait d'un rapport du Bureau fédéral suisse. — L'assurance populairo
en Angleterre, en Suisse, — en Allemagne, — en Italie, — en Belgique . . 333
L'Assurance de natalité. — Repopulatrice. — La Maternelle. — L'assurance
dotale. — L'assurance à terme fixe. — La Métropole, la Providence, Y Abeille.
— La Famille française. — Société do dotation do la jeunesse. — En Italie,
— en Allemagne, — au Canada. — L'assurance do première communion. —
L'assurance des jumeaux, — du célibat. — Système de la Providence. — L'as-
surance contre le divorce 349
L'assurance du risque de guerre en temps de paix. — Conditions des polices. —
UAssociation mutuelle des risques de guerre eld'èineule. — Association mutuelle
des risques du siège de Paris.
— Le Palladium. — L'Ordre. — La Citadelle.
— Mutuelle militaire : accidents de manoeuvres et incendie.— En Suisse: la
Zurich. — En Allemagne : l'assurance du service militaire. — En Autriche:
le remplacement et le recrutement, historique. — Sociétés d'assurances :
Associations des familles, la Sentinelle, etc. — La Société d'assurances mu-
tuelles en cas de décès des gardes nationaux. — Un décret du Gouvernement
de la Défense nationale. Statuts. La Défense mutuelle de Paris. — Lyon.
—
— Rouen. — Lille. — L'assurance contro la dynamite 354
Assurance des aveugles, — aliénation mentale, — des refusés, — des intellec-
tuels, — des bagages, — contre l'affichage, — des objet d'art 362
Assurance fluviales, — contre l'inondation 365
Assurance des vers à soie. — Le Trésor du sommeil. — Phylloxéra 366
L'assurance mutuelle contre la destruction par l'incendie des titres et minutes
déposés chez les officiers ministériels 367
Assurance contre la contrefaçon des produits, brevets, marques do fabrique . 368
.
La reconstitution des capitaux.
— l.'Avenir populaire 369
MODALITE DE I.'ASSURANCE
Mutualité, prime fixe, mixte, coopératives, caisses départementales. — Organi-
sation des Compagnies et Sociétés on comités et eu syndicats ........ 369
III
HISTOIRE DE L'ASSURANCE INCENDIE
LE PEU
Son rôle. — Pertes et causes 417
LA PRÉVENTION
LA RÉPARATION
l'agus
Police française. — Fac-similés. — Première police belge. — Les trois plus
fortes polices do monde 474
Le mot incendie et la définition qu'il convient de lui appliquer dans l'assurance.
— Petits siuistres. —Incendies volontaires 482
Législation de l'assurance contre l'incendie. — Projets de loi 491
L'assurance réparatrice. — Résultats en France de 1889 à 1891 et quelques
résultats à l'étranger : Belgique, Italie, Russie, Suisse, Canada, Autriche. . 495
IV
oeUVRES SOCIALES
Les habitations à bon marché et l'assurance sur la vie, en France, en Belgique,
en Allemagne, en Autriche, aux Etats-Unis 569
726 TABLE DES MATIÈRES
LÉGISLATION
Pages
Jurisprudence d'assurances sur la vie. — Lois et décrets depuis 1861. Surveil-
lance. — Projets Bozérian, Roche, Guieysse. — Arrêté ministériel de 1894
sur les comptes rendus. — Etranger 575
Les souverains ot l'assurance sur la vio 588
L'ACCIDENT ET LA RESPONSAniI.lTp:
LA PRÉVENTION
LA RÉPARATION HUMANITAIRE
RÉPARATION SOCIALE
VI
362. — Journaux, 384. — Incendies (voir on cas d'accidents causés aux tiers par
statistique). — Pompiers, 435.— Corps de le l'ait de l'immeuble ou de son entre
sauvetage, 145 et note 1. — Mesures pré- tien, 243. — 1/assurance des funérailles
ventives contre les incendies, 152. — ot crémations précipitées. — Caisses
Sociétés coopératives, 472. — Incendie d'enterrement. — Caisses funératiennes,
volonlairo, 487. — Législation incendie, 18-243-346, note 1. — L'assurance des ma-
492. — Institutions anglaises de 1698 rins, 246-634. — L'assurance des voya
(assurance vie), 502. — Assurance vie gours, 268-634.— L'assurance du chômage
(1816), 506. — Statistique de la production involontaire, de la grève et du chômage
des Compagnies vie, 522. — Assurance- incendie, 27N. — Assurance complémen-
vie : Risque de guerre, 543-545. — Légis- taire, 287. — L'assurance transport des
lation de l'assurance sur la vie, 587. — billets de banque, titresjcoupons,diamants,
Classement des professions,593.— Société bijoux, 291. — Assurance maladie, 296.-
do secours aux blessés, 609. — Création Assurance invalidité, vieillesse, relraito,
des Compagnies accidents, 614. — Légis- 305. — Assurance contre l'infirmité, 333.
lation do l'assurance accidents, 653. — Assurance populaire, 333.— Assuranco
Applications. .— (Voir Combinaisons.) de natalité, 349. — Assurance do repopu-
34!). — Assurance dotale, 350.
Arrêtés. —(Voir Législation ot Ordon- lation, Assurance à terme fixe,
-
die; Pompiers au Japon, 420 a 445. — Les Fonctionnement on France, 507.— Marclio
sauveteurs. — Corps de sauvetage de en France, en Europe ot dans le monde
Londres, 445. — Législation internationale entier, 514. — Graphiques, 514. — Appli-
des incendies. — Règlement pendant le cations divorses, 523. — Le suicide, 538;
siège de Paris, 146. — La Réparation aux le risquo de guerre, lableau synoptique,
premiers âges. — Les grands désastres ; I 542. — Les bases scientifiques ot techni-
intervention monarchique. — La charité ques (voir Actuariat), son oeuvre sociale.
et les bureaux des incendiés. — Sociétés (Voir Habitations à bon marché.) — Légis-
mutuelles et Compagnies. — Extrait dos lation, 575. — Los souverains et _l'assu-
statuts do 1816 de la Compagnie d'assu- rance sur la vie, 588. — (Voir État. —
rance mutuelle contre l'incendie; ordon- Policos. — Statistique. — Bibliographie.)
nance royale; acte do constitution; statuts, Assuré, 374.
chapitre premier relatif à la fondation, 457.
Caisses départementales; leur histoire. Assureurs. — (Voir Vulgarisateurs.)
—
— Projots de loi divers. — Quelques opi- Auteurs. — (Voir Vulgarisateurs. Voir
nions. — Les Mutuelles professionnelles ; Actuariat.)
les Sociétés coopératives. — La Garantie Autorisation, 371-376-379-513. — (Voir
Générale et sa constitution particulière Législation, 67-173.)
garantissant les opérations de Sociétés
Mutuelles d'assurance contre l'incendie, Axitriche-Hongrie. — Enseignement
465. — Police française. — Fac-similés. — do l'Assuranco, 213 (voir Assurance). --
Les trois plus fortes polices du mondo, 474. Assurance du voyageur, 273. — Assurance
Le mol incendie et la dèuuilioii qu'il con- transport, 296.— Assurance maladie, 3<m.
—
vient de lui appliquer dans l'assurance. — — Caisses dos ouvriers mineurs, 328. —
Petits sinistres. — Incendies volontaires, Assurance célibat, 353. — Assurance du
482. — Législation de l'assurance conlro service militaire, 358.— Aliénation, refu-
l'incendie. — Projets de lois, 491. — L'as- sés, 362. — Journaux, 384. — Incend'e
— Pompiers
surance réparatrice. — Résultats en Franco (voir Statistique).prôvontives à Vienne,
de 1889 à 1894 et quelques résultats à 438. — Mesures contre les
l'étranger .-Belgique, Italie, Russie, Suisso, incendies, 451. — Statistique sur la pro-
Canada, Autriche, 495. — (Voir État. — duction des Compagnies incendie, 498,40!i
Police. — Statistique. — Bibliographie.) et note 1. — Assurance vie, son apparition,
Assurance maritime, 20. — Droit ma- 507. — Statistique sur
la production des
— Assurance
vie
ritime, 28-31. — Fortune do mer, 3t. — Compagnies vio, 520. 512. — Les habitations
L'assurance maritime, Compagnies d'as- risquo de guerre,
à bon marché ot l'assurance sur la vie,
surances, situation industrielle et finan- 574. Législation do l'assurance sur la
cière, Comité dos assureurs maritimes, —
Classement des professions,
courtiers, Bureaux et Registres, polices vie, t583. —
d'assurances' maritimes, 54-65, — (Voir 595. — Secours aux blessés, 609. — Les
Police. — Statistique. — Bibliographie.) — accidents du travail en Autriche. — Légis-
Aux Etats-Unis, 219. lation existante et résultats acquis en 1S'.)3.
619 à 653. — Assurance bétail, 712-715.
Assurance contre la mortalité du
bétail.— L'assuranco bétail dos Hébreux, Aveugle, 362.
17. — La peste bovine de 1765. — Appa- Avis. — (Voir Législation et Conseil
rition de l'assurance bétail en France, d'État.)
1803,1838,1849,1858,1865. — Encore l'as-
surance par l'État, 695.— Sociétés existan- B
tes, résultats. — La Coneeroalrice, prime
fixe. — La police des Mutuelles, 697. —
(Voir État. — Police. — Statistique. — Bade (Grand-Duché). — L'assurance
Bibliographie.) bétail et résultats des Sociétés locale», "l3-
Assurance sur la vie. — Aux Etats- Bagages, 364.
Unis, 219. — Les marins. — Circulaire dej Bases. — (Voir Assurance.)
TAULE ANALYTIQUE ET ALPHABÉTIQUE DUS MATIÈRES 733
Bavière. —-
Législation de l'assurance Brème. — Législation de l'assurance
sur la vie, 582. — L'assurance bétail, 712. sur s la vie, 582.
Belgique. — Enseignement de l'assu- Brésil. — Législation de l'assurance
rance, 213. — Caisses d'enterrement, 243. sur j la vie, 588.
—
Caisse générale des pensions de se- Bris de glaces. — (Voir Assurance.)
cours pour pilotes, 265. — Société royale
et centrale des sauveteurs de Belgique,
Broard of trade, 343.
•>(>7,274. — Assurance du voyageur, 274.— Brochures. — (Voir Vulgarisateurs.)
Assuranco chomago involontaire, 284. — Bulgarie.— (Voir Assurance vie ot 523.)
Assurance transports, 295. — Caisses do I Bureaux. (Registres) Veritas. Lloyd
—
prévoyance, 318. — Retraites ouvrières, Register, 59.— Bureaux dos incendies, 400.
331.-— Assuranco populaire, 348.— Assu-
promièro communion, 353. Jour- Bureau fédéral suisse, 178.— (Voir État
rance — ot Suisse.)
naux, 384. — Incendies (voir Statistique).
—
Pompiers, 439. — Législation des incen- c
dies,448.—Mesures préventives contre les
incendies, 451. — Sociétés coopératives, Cagnotte. — (Voir Assurance invali-
473.—Conditions générales de la promièro dité, vieillesse, retraites ot 320.)
police belge, 476. — Législation do l'assu-
Caisses d'assurances, 163, 173, 334,
rance contre l'incendie, 492. — Statistique 508.—(Voir État.)— Résultats obtenus
sur la production des Compagnies incen- Franco par la Caisse nationale accidonts, en
die, 496. — Assurance vie, 507. — Coopé-
ratives, 509. -- Statistique sur la produc- 038-614.
tion des Compagnies vio, 519. — Los habi- Caisses d'enterrements, 243.
tations a bon marché ot l'assurance sur Caisses départementales. — Leur-his-
la vie, 572. — Législation de l'assurance toire, projets divers, opinions, 465. — Los
sur la vio, 580. — Classement des profes- risquos agricoles qu'elles garantissent,
sions, 593. — Association de prévention, 67I,nol.o l, 685-710 et 711, notes I.
iKXi.
— Société dos Sauveteurs, Cil. — Caisses funératiennes, 18,243, note t.
Création dos Compagnies accidonts, 616. — Caisse des Invalides de la marine, 248.
Assurance des Pompiers, 631.— La ques-
tion des accidonts du travail : la Caisse clos Caisses mutuelles syndicales, 619.
victimes du travail, à l'occasion du 25" an- Caisses de prévoyance et de retraite.
niversaire du règne do l.éopold II, pour — Caisses patronales, projet Oulmière,
los infortunes. Projets divers déposés au 321. — Caisse dos pompiers, 431. (Voir.
—
Parlotnont. La Caisse d'épargne et de Compagnies, 312.)
retraite, 659 à 661. — L'assurance bétail. Canada. — Assuranco pour enfants.
-- Tonlulivo à Liège, 155 ot 715. 353. — Journaux, 384.
— Incendies (voir
Bétail.— (Voir Assuranco bétail ot As- Statistique).—Statistiquesur la production
surances agricoles.) dos Compagnies incendie, 498. — Statis-
tique sur la production dos Compagnies
Bibliographie. — (Voir : Biographie ;i vie, 520.
Vulgarisateurs, do 384 à 416 ; Brochures I Capital social,
373.
et articles sur les Compagnies d'assuran-
ces américaines, 512, note 2.) Capitaux.— Reconstitution,369.— (Voir
Bijoux. — (Voir Assurance transports,' Sociétés.)
291.) Cautionnement.—(VoirAssurance,228.)
Biographie. — Jean de Witt, 73. — Célibat, 354.
Christians Huygens, 75. — Jacques Quete-,. Cession. — Do portefeuille, 376.
lot, 84.
— Bergeron, Cacheux, Cheysson,i, Chambre de commerce, 187. — (Voir
de Courcy, Gauvïn, de Gourcuff, Guieysse,
>,
État,
195.)
Lol'ort, Marestaing, Mauriac, Reboul, '> Chasse. — (Voir Assurance.)
Tliomereau.— (Voir Vulgarisateurs, 384 à Chemins de fer. — Accidents, 278,
'116.)
note 1.
Blessés. — (Voir Secours.) Chevaux et voitures.— (Voir Assu-
Boule de Neige, 323. I rance.)
734 TABLE ANALYTIQUE ET ALPHADÉTIQUE ORS MATIÈRES
Législation.) création
' et disparitions de Compagnies
Cohortes. — (Voir Pompier», 421.) en France, 618 à 619. — Compagnies
(
étrangères accidonts en France, 621.
Collaborateurs. — (Voir Actuariat.) Résultats obtenus en France par les Com-
Collecting Societies, 343. pagnies accidents, 636. — Résultats olj
Collectives. —(Voir Assurances.) tonus en Franco par les Compagnies
grêle, 683.— (Voir aussi Sociétés, ot St:i
Collège. — Des Fabri. — (Voir.Pom- listique pour les résultats obtenus par les
piers, 422.) Compagnies vie ot incendie.)
Combinaisons. — Amortissables par Complémentaire. —(Voir Assurance.i
voie de tirage, 510. — Combinaisons di-
Comptes rendus.— (Voir Législation et
verses de l'assurance sur la vie, 523. — 578.) — Le compte rendu de la Société
Applications de l'assurance accidents. — d'assurances réciproques contre la grélo,
Combinaisons diverses : assurance indi- du 4° exercice, 675.
viduelle (texte de la police). — Collective.
— Responsabilité civile (police). — Bris
Confrérie. — (Voir Pompiers, 424.")
des glaces. — Chevaux et voitures. — Congrès. — Dos actuaires, 83. — D'as
Pompiers (police). — Chasse. — Véloei- surances, 215.— En faveur de l'assurance
pôdie. — Contre l'explosion du gaz, etc., dos marins, 259. — Congrès de sauve-
etc., 621. tage, 445. — Prévention, 604-611 ot noie 2.
Comités.— Maritimes, 57.— Incendie- — Les Congrès, contre les accidents du
vie, 371, note2,508. — Création du Comité travail, de Paris en 1889, de Berne, 1891,
permanent international du Congrès des de Milan, 1895 ; programmes, aperçu des
accidents du travail et des assurances débals, résolutions adoptées, 663. — Cou
sociales, 665. (Voir Syndicat.) grès du crédit populaire, le crédit et l'assu-
Commissaires, 373. rance agricole, 672.
Conseil d'État. — Avis, 500, note 1, 570.
Commissions parlementaires, 17-1.
(Voir Étal.) — — El la Caisse agricole, 680, note 1. -
Avis sur les Caisses départementales,711,
Compagnies.—Lesdeuxpremières Com- note 1.
pagnies françaises, 39. — Compagnie des Contrat. — A la grosso, 19.
Indes et lo système de Law, 40. — Com-
pagnies d'assurances maritimes, 54 ; de Contrat d'assurance,25. — Civil : ie->
1808 à 1816 : les mutuelles, 65; 1819 : les ponsabilité, 224.
Compagnies à primes fixes par action, Contrefaçon, 368.
66. — Défense des Compagnies. (Voir
État.)— Compagnies donatrices pour l'en- Coopératives. — (Voir Sociétés, 3IW-
472.) — Assuranco vio, 508.
seignementde l'assurance, 200. (Voir En-
seignement.) — Compagnies assurant les .
Cours d'assurances.— (Voir Enseigne
marins, 252. — Compagnies d'assurances, mont.
complémentaires, 287. — Caisses de re- Courtiers. — Maritimes, 58. — (Voir
traites des compagnies, 312.— Compagniess Vulgarisateurs, 380.)
assurant le risque de guerre en temps de 1 Couvre-feu. — (Voir Pompiers, 426.
paix, 355. — Organisation des Compagnies, i
Les risques agricoles, 671. — Documents Feu. — Son rôle, pertes et causes, 417.
présentés au Président de la République Finlande. — Législation proposée pour
en 1850 en faveur do l'assurance grèlo par les accidents do travail, 653.
l'État : 1° Note sur les assurances grêle i
projet du Sénat, texte, 641. — Opinions ment, 243. — Retraites ouvrières, 330. —
diverses, 643, note 1. — Congrès de 1889, Code,377, note 1.—Journaux,384.—Incen-
'
Industrial Companies,343. et
i
industriels, par M. le baron de Beau-
Infidélité. — (Voir Assurances, 228.) verger, député au Corps législatif, 170.
Infirmité. — (Voir Assurances, 333.) — Analyse, protestations et délibération
Classement des infirmités, 598. de Chambres de commerce sur des pro-
'
>
470. — Sociétés coopératives, 472. — de constitution de l'Union de Londres
<
Assurance sur la vie : Sociétés mu- 49. — Staluts do l'Union syndicale, 197.
<
tuelles, 504,507; Sociétés coopératives, 508. Suède. — Retraites ouvrières, 332. —
Sociétés américaines. (Voir États- Incendies (voir Statistiquo). — Assuranco
— ]
Unis.)—Sociétés industrielles do préven- vie ; risquo do guerre, 548. — Législation
tion, 605. — Assuranco accidents : Sociétés de l'assurance sur la vie, 580. — Classe-
de secours mutuels, professionnelles et
,
ment dos professions, 596. — Secours aux
,
syndicales, 619. — Résultats obtenus en blessés, 610. — Législation proposée pour
|
France par les Sociétés accidents, 636. — l'assurance contre les accidents du travail,
Les premières Sociétés grêle : la Société 653.
d'assurances réciproques contre la grêle à Suicide. — Voir Assurance vie, 534.
Toulouse. — Situation de la Société au
30 fructidor, an XIII, 674. — Les premiè- Suisse. — L'assurance par le canton en
res Sociétés, 676. — Résultais des Socié- Suisse, 157. — Bureau Fédéral, 178. —
tés grêle en 1895, 683. — La première Assurance du chômage involontaire, 279.
Société d'assurancebétail en.France (1803), —
Assurance maladie, 304. — L'assurance
695. — Apparition des Sociétés (1858). — des employés, 321. — Assurance populaire,
Sociétés existantes, 697. — Résultats des 342 note l, 316. — Accidents do manoeuvres
Sociétés bétail en 1895, 698. militaires, 358. — Code, 377 note 1, in-
cendies (voir Statistique). — OEuvres mo-
Sou quotidien, 323. rales contre l'incendie, 419. — Pompiers,
Souverains. — (Voir Assurance sur la 439. — Législation des incendies, 447 et
vie et Police.) 448. — Mesures préventives contre les
Statistique. — Résultats acquis par les incendies, 453. — Statistique sur la pro-
Compagnies d'assurances maritimes en duction des Compagnies incendie, 497. —
1895, 56. — Incendie, 417, note L—Statis-
Statistiquo sur la production dos Com-
tique des pompiers, en France et à pagnies vie, 519. — Assurance vie : risque
l'Etranger, 429. — Des incendies volon- de guerre, 516. — Législation de l'assu-
taires, 188. — Assurance contre l'in- rance sur la vio, 583. — Classement des
cendie, résultats en France, de 1889 à professions, 593. — Création des Com-
1894, et à l'étranger : Belgique, Italie,
pagnies accidents, 616. — La question des
Russie, Suisse, Canada, Autriche, 495. — accidents du travail, lois fédérales de
1877, 1881.—Au Conseil fédéral. — Opi-
Marche de l'assurance sur la vieen France, nion, 661. — Congrès de Berne, 665. —
de 1819 à 1895. — L'assurance sur la vie L'assurance bétail, 155, 715.
en Europe. — Résultats divers en 1895. —
Assurance dans le monde entier, 514. — Surveillance,173. — (Voir État, 371-577;
Du suicide, 536. — Des guerres, 548. voir Législation et Autorisation.)
(Voir Actuariat.)—Statistique sur la durée Syndicat.— Syndicat général incendie.
de la vie, 552. — Statistique sur les genres Son mémoire, 189.— (Voir État.) — In-
de morts accidentelles. — Classement —
cendie, accidents, grôle, vie, 371, note 2,
des professions, 592. — Classement des 508. — Syndicat accidents, son but, 621.—
infirmités, 598. — Résultats obtenus en Syndicat des Sociétés mutuelles grêle et
France par les Compagnies, Sociétés et la bétail, 710, note 2. — Syndicat des Socié-
Caisse nationale accidents, 636. — Résul- tés d'assurances mutuelles incendie, 710,
tats en Allemagne, 645; Autriche, 649; note 2. (Voir Comité.)
Angleterre, Suède, Norvège, 653 ; Russie, Syndicats professionnels, 190.— (Voir
655; Italie, 656; Belgique, 659; Suisse, État, 371.)
661 ; Hollande, Roumanie, Espagne, 662;
Mexique, 663. —Statistique sur les risques
agricoles couverts ou non par les assu- T
rances, 671. — Résultats obtenus en France
parles Compagnies et Sociétés d'assurance Table de mortalité. —(Voir Actuariat.)
contre la grôle, 683. — Résultats obtenus
en France par les Sociétés d'assurance Tableau synoptique. — (Voir Risque
bétail en 1895,698. — Résultats obtenus en de guerre.) — Tableau synoptique de se-
Allemagne par les Sociétés bétail, 712. coui-s en cas d'accidents, 612.
Statuts. — Voir Ordonnances. — Acte Taxe, 378.
744 TABLE ANALYTIQUE ET ALPHABÉTIQUE DES MATIERES
J
Laas d'Aguen, 194.
Labbô, 676.
Jacquemin, 264. Labbô, 375.
Jacques, 112. Labarthe, 39-194.
Jaille (de la), 194. Labeaume (de), 39-194.
Jametel (Maurice), 472. Labeyrie, 80.
Jannet Claudio, 545-146. Laborde (de), 676.
Jansens, 608. Labraquo-Bordenave, 21-55.
Jaurès, 142-174-185. Labrouil, 194-320.
Jay (Aimé), 203. Lachiôzo, 127-322-707.
Joliat, 114-361-370-382-483-484. Lacombe, 174.
Joliot, 169. Lacôte, 306.
Jonnard, 127-706. Lacroix, 85.
Jottrand (Félix), 606. Lafarge, 504.
Jouault, 400. Lafitto (do), 81-394.
Joubaud, 258. Lafond, 387.
Joubert, 664. Lafont (vice-amiral), 250.
Jouffray, 174-278-282-283-285. Lafont (de), 194.
Jouffroy, 322. Lagrange, 639.
Jourdain, 664. Laguepierro, 387.
Jourdan, 385. Laisant, 305.
Jourde, 174. Lalande (H. de), 15-392-484.
Journal des Actuaires de Londres, 18. Lambert, 397.
Journal des Assurances, 127-214-237-377- Lamiraud, 400.
382-495-517-542-579. Langlois, 127.
Journal de l'Assureur et de l'Assuré, 384. Lauglois, 194.
Journal des Économistes, 306-655-681. Lanier, 194.
•
Judenne, 386. Lanjuinais (vicomte de), 169.
Julien, 174. Lannelongue, 174.
Justinien, 20. Lanterne (journal la), 302.
Juvigny (de), 370-506. Laplace (de), 127-170-506.
Laroche-Joubert, 174.
Larose et Forcel, 491.
Larousse, 72-482.
K Lassaigne, 390.
Laurent, 81-388.
Laurent Hermann, 203.
Kaan, 328. Laussedat, 604.
Kahn, 567. Laveleye (G. de), 88-91.
Keller, 640. Lavollôo, 138-139-184-306-592.
Kerjégu, 263. Lavy, 174.
liersseboom, 559. Law, 41.
Kertanguy, (de) 15-81-164-194-306-392-401- Lebel, 320.
559-560-561-562. Le Bellec, 710.
King (George), 85-90-96-98-389-559-567. Lebon (André), 174-322-323.
Kinkelin, 305. Lobreton (général), 169.
Koechlin (André), 571. Lechartier, directeur du journal « l'Aveni
Koechlin-Schwartz(Mme), 541. Économique », 12-204-383-390-465.
Kompass (journal), 153. Leclerc, 434.
Koury et Hédique-Fortemps, 228. Lecour Grand-Maison, 248-260.
Krauss-Tassins, 391. Lefèvro (baron Élie), 711.
Kummer (J.-J.), 181-321-716. Lefèvro (vice-amiral), 260.
752 PREMIER INDEX DES NOMS^OITÉS
Lefort, 15-19-138-142-204-218-219-392-396-
503-506-514-576-578-579-616. M
Lefrançois, 396.
Le Gavrian, 305.
Legeay, 194. Maas, 168-361-388-710.
Legoyt, 391. Macaulay, 91-95-90-98-567.
Legrand du Saullo, 389-569. Macpherson, 28.
Le Hideux, 112. Magnin, 92-138-186.
Le Hir, 370-387-100-192. Mah il Ion, 84-85-87 - 89-93-91 -98-199-284-38!)-
Le Hugeur, 710. 559-567.
Leibnitz, 78-387. Maillard, 447.
Lejeune (Charles), 81-85-89-98-567. Maillet et Compagnie, 237.
Lemaire (Théodore), 676. Maingie, 92-199-567.
Lemire (abbé), 261. Maire, 389.
Lemonnier, 113. Mairon, 111.
Lemonnior, 387. Makehain, 388-502-503-504.
Léon XIII, 613. Malander, 061.
Léopold II, 659-267. Malavois tdo), 120.
Le Play, 15-601. Mallook, 325.
Lépreux, 89-91-567. Man.y (H.), 001-605.
Leroy (Ed.), 112-391. Manoeau, 39-40.
Leroy (G.), 258. Manly (H.-YV.), 507.
Le Roy des Barres, 191. Maquens, 387.
Leroy-Beaulieu, 138-143-306-613. Marcère (de), 433.
Le Roy de Mèricourt, 608. Marcau (docteur), 389-569.
Lesage, 174. Maréchal (lieutenant-général), 267.
Lescuyer, 617. Marestuiug, 412-613.
Lesueur, 112. Marguery, 191.
Lestiboudois, 308. Marie (Léon), LYS1-91-93-91-98112-113-152-
,
Letort (Charles), 204-219-617. 199-333-389-395-397-5G5-507.
Le Vacher, 462. Marié-Davy, 611.
Levasseur, 81. Marshall, 387.
Levasseur (E.), 112. Martel, 169.
Levôque, 467. Martin (Henri), 40.
Leviez, 194-320-393. Martin Dupré, 82-89-91-98-505-567.
Levison, 96. Martres, 394.
Leydet, 174. Maruéjouls, 174.
Liais (Adrien), 260. Massé, 82-387.
Librairie des Assurances, 382. Massias, 26.
Limousin, 228. Masson, 567-676.
Linard, 174. Mathieu, 169.
Linder, 663. Matignon, 82.
Linstedt, 88-89-98-332-567-653-332. Matrat, 111.
Lisbonne, 247. Mauriac (docteur), 219-389-551-569-610.
Littré, 72-482. Maxime, 391.
Lloyd's Begister, 59. Mayen, 191-201-391.
Lockroy, 639. Maze (IL), 14-72-79111-138.
Lomas-Smith, 613. Maze (Paul), 111-113.
Loua, 389. Maze (Mme), 113.
Louis XIV, 32-37. Maze (Maurice), 112.
Louis XVI, 504. Meerens, 98-567.
Lourdelet, 184. Meikle, 98-567.
Lourties (Victor), 111-112. Meissuer, 232.
Louvet, 169. Méline, 707.
Lucas, 386. Mônagier de Paris (le), 426.
Luzzatti, 146-6(54. Mercey, 112.
Merger, 389.
l'KKMIEI! INIH;X DES NOMS U1TES /Ci.i
A Ancre, 521.
Anhaltische Vieh-Vers. Bank Côlthen,712.
Abeille, 66-83-194-200-204-211-257-320-339- Antwerpia, 348-353-453-359-519.
350-371-385-464-495-507-521-618-637-676- Argus, 685.
682-084-685. Armorique, 56.
Arbre vert (1'), 223. Army Mutual and Association, 544.
Abstainers and General C°, 343. AssecV. v. Zuckerfabriken, Prague, 499.
Académie des sciences morales et poli- Assicurazionigenerali, Trieste, 499-521.
tiques, 139-143. Assistance aux mutilés pauvres, 611.
Accident, 614-618. Association agricole, 697-698.
Acturial Society of America, 79-81-82. Association allemande contre accidents
Affiliated Orders, Old Fellows Foresters, et incapacité de travail, 616.
156. Association des Compagnies allemandes
Aigle, 80-194-200-204-320-371-464-495-507. sur la vie, 542.
Aisne, 684. Associations of employed, 296-346.
Algemeen Nederlansch Weskeeden Ver- Association des familles, 355-360.
bond, 662. Association des filateurs de coton de
AUgemeine Deutsche Vieh Vers-Ges., Vienne, 606.
Llibeck, 712. Association fraternelle, 371-697-710.
AUgemeine Renten-Anstalt, 542 Association des industriels de Belgique,
AUgemeine Renten, Capital-und Lebens- 606.
Versicherungsbank (Teutonia), 542. Association des industriels de France,
AUgemeine Versorgungs-Anstalt, 512. 605-667.
Alliance, 507. Association de Mulhouse, 605.
Alliance belge, 229. Association de Miinchen Gladbach, 606.
Alliance générale, 685. Association mutuelle des risques de
Allianz de Vienne, 499-521. guerre et d'émeutes, 354-356.
Amalgamated S1* of railway servants, 325. Association néerlandaise contre les acci-
Ambulances urbaines, 608. dents du travail, 606.
Ambulances urbaines de Bordeaux, 610. Association normande, 604-605-643.
Amérique britannique, 498. Association philotechnique, 199-211.
Amérique de l'Est, 498. Association pour la protection mutuelle
Amérique de l'Ouest, 498. des porteurs de polices, 533.
Amicable, 503. Association des risques du siège de Paris,
Amis du Commerce.. 365. 354-356-360.
Amstrongs Work C°, 325. Association samaritaine allemande, 610.
Ancienne Mutuelle du Calvados, 464-711. Assurances belges (les), 496.
Ancienne Mutuelle de Rouen, 710-711. Assurance coloniale (!'), 464.
AncienneMutuelle de la Seine-Inl'erieure, Assurance commerciale (!'), 237-239-240.
66 (voir ancienne Mutuelle de Rouen). Assurance contre la contrefaçon (!'), 368.
7(50 SECOND INDEX DES NOMS CITES
D F
ment d'une Compagnie Générale pour les Sur l'assurance par l'Ltul (suite <.
riat. — Les précurseurs des actuaires. — Compagnies. — Les agents, les court ni •
Biographies de Johan de Witt et deChris- employés d'assurances ; institutions ] >'
FASCICULE N" 5
Sur l'Assurance par l'Etat (suite). — FASCICULE N° 6
En Suisse (suite). — Cantons de Fribourg, L'enseignementde l'assurance en France
Glaris, Genève, Saint-Gall ; le socia- et à l'étranger (suite).—Les Congrès d'assu-
lisme d'Etat repoussé par le peuple, l'assu- reurs et l'enseignement qu'ils comportent.
rance obligatoire repoussée par le Bureau — Histoire dé l'assurance aux Etats-Unis.
fédéral des assurances. Création d'institu- FONCTIONNEMENT DE L'ASSURANCE TERRES-
tions de prévoyance et d'assurance par le TRE. — Les divers risques couverts par
l uislateur et par l'Etat. — Un article de l'assurance.— Fac-similé de polices. — Mo-
Girardin. — Les Caisses du quai d'Orsay — dalité, mutualité, prime fixe. —Codification
Historique, un article de M. Reboul. Rap- de l'assurance terrestre.— Les Compagnies
port du baron Beauverger, député au Corps à l'égard de l'impôt. — L'actionnaire et
législatif, leur situation. — Les grandes l'assuré, leur rôle respectif, l'action d'assu-
commissions parlementaires du travail et rance. Les administrateurs et directeurs de
des assurances sociales.
•—
La direction Compagnies.—Les agents, les courtiers, les
des assurances sociales au ministère du employés d'assurances ; institutions patro-
commerce. — L'Office du travail, son his- nales et caisses de retraites professionnelles
toire en France et à l'étranger, ses travaux. créées en faveur des employés d'assu-
— Ce qu'il faut penser de ces diverses créa- rances. — Les vulgarisateurs de l'assu-
tions. — Le Bureau fédéral suisse. rance : auteurs, écrivains, journalistes.
L'Office impérial allemand. —
— Les agents
(assurances—LesChambresdecommerce,
Parla. — Imprimerie Paul Dupont, 4, rue du Bou loi. — 1719.12.96
PARIS
SOMMAIRE
FASCICULE N° 1 5° PÉRIODEou PÉRIODE SOCIALE: L'actua
Hors texte. — Gravures : Allégorie de riat. — Les précurseurs des actuaires. -
!
FASCICULES N" 7 et 8
FASCICULE N» 5 Paraîtront en Février
r-.ur l'assurance par l'Etat (suite). — Les divers risques couverts par les assu-
En Suisse (suite). — Cantons de Fribourg, (suite). — Assurance de l'entretien
Gl .ris,
rances
Genève, Saint-Gall ; le socia- des immeubles.
— Assurance contre les
lisme d'Etat repoussé par le peuple, l'assu- dégâts causés par les eaux ménagères. —
ra.; ce obligatoire repoussée par le Bureau Assurance de la responsabilité civile des
fédéral des assurances. Création d'institu- propriétaires d'immeubles, gérants et loca-
tions de prévoyance et d'assurance par le taires d'accidents causés aux tiers par
législateur et par l'Etat. — Un article de en cas
le fait de l'immeuble ou de son entretien.
Giiirdin. — Les Caisses du quai d'Orsay — L'assurance des funérailles et créma-
—
Hilorique, un article de M. Reboul. Rap- tions précipitées. Caisses d'enterrement.
port; du baron Beauverger, député au Corps —
Assurance du marin. — Assurance du
législatif, leur situation. — Les grandes — Assurance chômage involon-
voyageur. —
commissions parlementaires du travail et taire et du chômage incendie.— Assurance
des assurances sociales. — La direction les pertes d'emplois. — Assurances
sociales ministère du contre
des assurances au complémentaires. — Transports. — Mala-
commerce. — L'Office du travail, son his- dies. Invalidité et vieillesse. — Infir-
toire, en France et à l'étranger, ses travaux. —
mité. — Postale.— Populaire. —Risques,
- Ce qu'il faut penser de ces diverses créa- militaire, émeute, dynamite du siège de
tions. — Le Bureau fédéral suisse. — Paris, des gardes nationaux,; du recrute-
L'Office impérial allemand. — Les agents du remplacement, de guerre. —
fe:surances—LesChambresde commerce, ment, Assurances des objets d'arts. — Des baga-
leurs protestations contre l'Etat assureur.
ges. Affichage, crédit intellectuel, des
- i .a défense des Compagnies. — L'Union
syndicale des Compagnies à prime fixe Grèves.
—
célibataires. — Infidélité. — Dotales. —
- L'assurance protégée par la loi de 1884 sés. — Natalité. — Aveugles. — Refu-
mémoire — Jumeaux. — Aliénation mentale.—
ur les Syndicats professionnels, Phylloxéra. — Inondation et ouragan. —
du Syndicat. Résultats du monopole. — Contre les insectes, vers à soie.
—
Les Syndicats professionnels, leur forme. — Des
porteurs de police et de rentes. — Contre
-eu< pétition. L'enseignement deenl'assu- la contrefaçon des produits, brevets, mar-
Les employés des Compagnies 1848,
— ques de fabrique. — Contre les procès. —
ance en France et à l'étranger. — Institut Contre la destruction l'incendie des
inmercial. — En 1871. — Circulaire de titres et minutes déposéspar chez les officiers
ï ànile Ferry. philotech- ministériels. Modalité, mutualité, prime
• — Association —
îque. — Compagnies donatrices. — Les fixe. Codification de l'assurance terres-
ouirs, programmes, Ecole libre des sciences
[
— l'égard de l'im-
obliques, Faculté de droit, Lycées, en tre. — Les Compagnies àl'assuré,
1
II. — Origines de l'Assurance. — lr° PÉ- moderne, tendance des actuaires, nou-
ÏUODE : Sa source remonte aux oeuvres velles créationsd'Instituts, premier Congre,
d'assistance de l'antiquité. — Prêt à la d'actuaires. — Historique : Jacques Quête
Îcrosse. — Mutualité de la hanse. — Pro- let, sa vie et ses oeuvres de statistique o
îibition du prêt à la grosse. de mathématiques. — Composition de
2° PÉRIODE : Époque des Oi'donnances.— Congrès et discours d'ouverture. — Pro
Le contrat d'assurance.—Nouvelles ordon- gramme des questions. — Compte rendu
nances, lois, recès,édits.— La vieille police des travaux du Congrès. — Les actuaires
d'assurance de 1583. à Anvers, l'assurance à travers les âges
3e PÉRIODE : Ordonnance Colbert, nais- dans la cité d'Anvers. — Ordonnance il
sance du droit maritime. — L'assurance Philippe II pour la ville d'Anvers, régie
maritime. — Fortune de mer.— Assurance mentant l'assurance maritime et transport
terrestre. — Le ,comte d'Oldenbourg et prohibant l'assurance sur la vie. — Li
anti-étatiste. — Progrès de l'assurance ligue de la Prévoyance et delà Mutualit.
terrestre à l'étranger. — Développement son organisation. — Le Gouvernement '
de l'assurance terrestre en France.—Règle- les idées de 1840, 1850 et 1855 sur le
ment d'une Compagnie Générale pour les assurances, luttes mémorables; Girardiu
assurances et grosses aventures de France et l'Etat-Providence. — L'assurance p-.r
en la Ville de Paris (1686). — Les deux l'Etat repoussée. — Polémique de Press.
premières Compagnies françaises. — Le M. Dubroca, directeur du Palladium t
— Prince-Président.
système Law. le Ses projets.
FASCICULE N° 2 FASCICULE N° 4
II. — 3* PÉRIODE (suite) : Le système de 5° PÉRIODE ou PÉRIODE SOCIALE (suite
Law. — Marche de l'assurance sous la Sur l'assurance par l'Etat (suite).
Révolution. — Fac-similé d'une police de M. Dubroca et le Prince-Président, ;
la Compagnie JRoyale d'Assurances Géné- projets (suite). — L'Etat-Providence et s
:
I
rales. créateurs de Société. —Les Conseils géné-
4e PÉRIODE : L'assurance sous le premier
|
PAKIS
SOMMAIRE
FASCICULE N° 1 r îat. — Les préourseurs des actuaires. -„
Hors teacte, —' Gravures : Allégorie de *Biographies de Johan de Witt et de Ch. ig.
Henri Pille. Arbre généalogique indiquant *iaan Huygens. — Histoire de l'actuarin \
le développement de l'assurance par l'ini- * 'étranger, l'actuariat en France, créât ^
tiative privée, de l'originejusqu'à nos jours. Jle l'Institut des actuaires, ce qu'est l\ c.
Texte. — Note de l'auteur. uaire moderne.
I. — Physiologie de l'Assurance au point
de vue social, politique, familial, industriel. FASCICULE N-> 3
— Ce qu'est 1 assurance. — Opinions sur IV. — 5e PÉRIODE OU PÉRIODE SOCI.M.E
l'assurance. / suite) : L'actuariat (suite). Ce qu'est Ii'act
IL — Origines de l'Assurance, -r- 1" PÉ- Jriat moderne, tendance des
a-
actuaires, n< Ai-
MODE : Sa source remonte aux oeuvres
d'assistance de l'antiquité. — Prêt à la ,relles créationsd'Instituts, premierCong es
i'actuaires.— Historique; Jacques Qui te-
frosse. — Mutualité de la hanse. — Pro- jLet, sa vie et ses
oeuvres de statistique et
ibition du prêt à la grosse. de mathématiques. — Composition du
2e PÉRIODE : Epoque des Ordonnances.— (
Congrès et discours d'ouverture. — P o-
Le contrat d'assurance.— Nouvellesordon- <
Les divers risques couverts par l'assu- —Son organisation privée et officielle,
son
fonctionnement, ses résultats en Angle- service militaire. — En Autriche : le rem-
i
terre, en France, en Allemagne, en Au- placement et le recrutement, historique.
triche, Danemark, Suède, Suisse.— Assu- — Sociétés d'assurances : Associations des
rances invalidité, vieillesse, retraites. — familles, la Sentinelle, etc. — La Société
Historique, critique. — Loi sur la majo- d'assurances mutuelles en cas de décès des
ration des retraites. — Loi sur les ouvriers gardes nationaux. — Un décretdu Gouver
mineurs. — Loi du 27 décembre 1895 con- nement delà Défense nationale. — Statuts.
cernant les caisses de retraites, de secours — La Défense mutuelle de Paris. — Lyon.
et de prévoyance fondées au profit des em- Rouen. —Lille. — L'assurance contre
— dynamite.
ployés et des ouvriers.—Les caisses patro- la
nales des Compagnies d'assurances ; quel-
types de caisses ; France, Belgique.
quesL'Épargne. FASCICULES N" 10 et 11
— — La Cagnotte. paraîtront en avril
Les divers risques couverts par les assu
FASCICULE N» 9 rances (suite). Assurance des aveugles. —
Les divers risques couverts par les Aliénation mentale. — Desrefusés. — Des
assurances (suite). Assurances invalidité, intellectuels. — Des bagages — Contre
vieillesse, retraites : Le Travail. — l'affichage. — Des objets d'art. —• Assu-
Projet Oulmière. — Suisse. — Projet rances fluviales. — Contre l'inondation.
Tirard. — Projet Lebon. - Sociétés de — Des vers à soie. — Le trésor du som-
retraites : Prévoyants de l'Avenir, France meil.— Phylloxéra.— L'assurance mutuelle
prévoyante, etc.—Retraites en Angleterre. contre la destruction par l'incendie de^
— Invalidité et vieillesse en Allemagne.— titres et minutes déposés chez les officiers
Caisse des mineurs en Autriche,— Dane- ministériels. — Assurance contre la con
mark, — Hollande, — Belgique, — Suè- trefaçon des produits, brevets, marques dt
de. — L'assurance contre Pinlirmité — fabrique. — La reconstitution des capitaux,
L'Assurance populaire. —' La Caisse de —L'Avenir populaire. — Modalité de l'as-
l'État français. — La « Providence », poli- surance. — Mutualité, prime fixe, mixte
ces à double effet, vie entière, mixte. — coopératives, caisses départementales,
Métropole.— L'Ouest. — Le Progrès natio- organisation des Compagnies et Sociétés
nal. — La Garantie Générale vie. — La en comités et en syndicats. — Régime dr*
Caisse des familles. — L'Abeille. — La Sociétés d'assurancesen France, loi del867,
Fourmilière. — Les Sociétés d'assurances autorisation, surveillance, législation. —
de prévoyance mutuelle en cas de décès et Directeurs, administrateurs, commissaires
de rentes viagères. — Assessment. — — Capital social, actionnaires, loi de 1867
Extrait d'un rapport du Bureau fédéral modifiée, actions. — Maisons d'achat et de.
Suisse. —L'Assurance populaire en Angle- vente. — De la réassurance, Compagnies
terre. — En Suisse, — En Allemagne, — de réassurance à Paris, réassurance do
En Italie, — En Belgique. — L'Assurance portefeuille. —Faillite. — Codification. --
de natalité, — Repopulatrice.— La Mater- Pardessus, Alauzet, Quenault, Pouget, de
nelle. — L'Assurance dotale. — L'Assu- Delàs. — Les impôts. — Les vulgarisateur;
rance à terme fixe. — La Métropole, la de l'assurance : les assureurs, les agent
Providence, l'Abeille. — La Famille fran- inspecteurs, courtiers, la presse. — Les
çaise. — Société de dotation de la jeunesse. auteurs. — Portraits de MM. : Badin Pas-.
— En Italie, — En Allemagne, — Au cal, Bergeron, Cacheux, Chauffon, Cheys
Canada. — L'Assurance de première com- son, de Courcy, Gauvin, de Gourguff père
munion. — L'Assurance des jumeaux,— et fils, Guieysse, Lechartier, Lefort, Lucas.
du célibat — Système de la Providence. — Marestaing, Mauriac, Pouget fies deu.
L'Assurance contre le divorce. — Risque frères), Richard, Reboul, Tournai, Thome
de guerre en temps de paix. — Conditions reau, Vermot.
des polices. — L'Associationmutuelle des
risques de guerre et d'émeute. — Associa- FASCICULES 12 et suivants;
tion mutuelle des risques du siège de Paris. VI. Assurances contre les incendies.--
— Le Palladium. — L'Ordre. — La Cita- VIL Assurances sur la vie.— VIII. .Assu-
delle. — Mutuelle militaire : accidents de rance sur les accidents. — IX.—Table\e!vs
Assurances
manoeuvres et incendie. — En Suisse : la agricoles. — X. Conclusion.
Zurich. — En Allemagne : l'assurance du matières. '
de vue social, politique, familial, industriel. moderne, tendance des actuaires, nou-
vellescréations d'Instituts,premierCongiès
— Ce qu'est l'assurance. — Opinions sur d'actuaires.— Historique: Jacques Quel fi-
l'assurance.
IL — Origines de l'Assurance. — lr° PÉ- let, sa vie et ses oeuvres de statistique et
de mathématiques. — Composition du
RIODE : Sa source remonte aux oeuvres Congrès et discours d'ouverture. — Pro-
d'assistance de l'antiquité. — Prêt à la
grosse. — Mutualité de la hanse. — Pro- gramme des questions. — Compte rendu
hibition du prêt à la grosse. des travaux du Congrès. — Les actuaires
2° PÉRIODE : Epoque des Ordonnances.—
à Anvers, l'assurance à travers les Ciîres
Le contrat d'assurance.—Nouvelles ordon- dans la cité d'Anvers. — Ordonnance de
Philippe II pour la ville d'Anvers, régle-
nances, lois, recès, édits.— La vieille police mentant l'assurance maritime et transports,
d'assurance de 1583. et prohibant l'assurance sur la vie. — La
3e PÉRIODE : Ordonnance Colbert, nais- ligue de la Prévoyance et delà Mutualité,
s ance du droit maritime. — L'assurance son organisation. — Le Gouvernement et
maritime. — Fortune de mer.— Assurance les idées de 1840, 1850 et 1855 sur les
terrestre. — Le comte d'Oldenbourg assurances, luttes mémorables ; Giravdin
anti-étatiste. — Progrès de l'assurance et l'Etat-Providence. — L'assurance par
terrestre à l'étranger. — Développement l'Etat repoussée. — Polémique de Presse.
de l'assurance terrestre en France.—Règle- M. Dubroca, directeur du Palladium et
ment d'une Compagnie Générale pour les — Prince-Président. Ses projets.
le
assurances et grosses aventures de France
en la Ville de Paris (1686). — Les deux
premières Compagnies françaises. — Le FASCICULE N° 4
système Law. 5° PÉRIODE OU PÉRIODE SOCIALE (suite):
Sur l'assurance par l'Etat (suite). —
FASCICULE N» 2 M. Dubroca et le Prince-Président, ses
projets (suite). — L'Etat-Providence et les
3e PÉRIODE ( suite ) : Le système de créateurs de Société. —Les Conseils géné-
Law. — Marche de l'assurance sous la raux et leurs voeux de 1847 à 18[>.">. —
Révolution. — Fac-similé d'une police de L'Empire français et les assurances. —
la Compagnie Royale d'Assurances Géné- Extension de l'assurance aux colonies. —
rales. En 1895, reprise de la lutte. M. de Coui-ey,
4° PÉRIODE : L'assurance sous le pre- ses idées sur l'assurance par l'Etat. — Une
mier Empire. — Acte de constitution de conférence de M. Thomerean. — M. Paul
l'Union de Londres. — Le Code de Com- Gauvin. — MM. Léon Say, Magnin, Maze,
merce. — L'assurance maritime, Compa- Paul Deschanel, Rigaut, Lavollé, Armand
gnies d'assurances, situation industrielle et Cyprès ; Sociétés savantes et Congrès. —
financière, Comité des assureurs maritimes, MM. Léon Bourgeois, Lefort, Naquet,
courtiers, bureaux et registres, polices Leroy-Beaulieu, Raffalovich, Journal des
d'assurances maritimes.— De 1808 à 1816, Débats. Encore des opinions contre l'assu-
les Mutuelles. — Fac-similé d'une police rance par l'Etat... MM. Ricard, Claudio
d'assurance sur la vie en 1812. — L'assu- Jannet, Ludovic Halévy, Emile Cheysson,
rance en 1819 ; création des Compagnies à Vicomte d'Avenel, Paul Moulin, Gibon-
primes fixes. — Institutions du troisième — Dernières observations critiques sur
Empire, les Caisses nationales. — Marche l'assurance par l'Etat. — L'obligation et
de l'assurance à l'étranger. — Fac-similé les corporations;coup d'oeilsur leur histoire-
du titre de rente viagère d'Enchuysén de — Opinion de Beccaria. —• En 1895 : voeux
1657 et de celui des Etats généraux de des Conseils généraux. — Des faits L'as-
!
ces à double effet, vie entière, mixte. — lance, législation. — Directeurs, adminis- !
rance en 1819 ; création des Compagnies à surance par l'Etat ou obligatoire repouss
primes fixes, — Institutions du troisième au Sénat français et à la Ebranleme
Société d
Empire, les Caisses nationales. — Marche Agriculteurs de France. —
de l'assurance à l'étranger. — Fac-similé de l'édifice allemand. — L'assurance oll
du titre de rente viagère d'Enchuysén de cielle à Liège. En Angleterre. En Smss
1657 et de celui des Etats généraux de sa forme fédérative.—Le Canton assureu
Hollande et de la Frise occidentale de 1665, la police obligatoire du canton de Vau
traduction de ces documents. son caractère vexatoire.
5° PÉRIODE ou PÉRIODE SOCIALE : L'actua-
riat. — Lès précurseurs des actuaires. — FASCICULE N" 5
Biographies de Johan de Witt et de Chris- Sur l'assurance par l'Etat (suite).
tiaan Huygens. — Histoire de l'actuariat à En Suisse (suite). — Cantons de Friboui
l'étranger, l'actuariat en France, création Glaris, Genève, Saint-Gall ; le soci
de l'Institut des actuaires, ce qu'est l'ac- lisme d'Etat repoussé par le peuple, 1 ac:
tuaire moderne. rance obligatoire repoussée par le Bure
fédéral des assurances. Création d'institu- dangereuse. — Le marin et la prévoyance,
tions de prévoyance et d'assurance par le — La Caisse des Invalides de la marine.
législateur et par l'Etat. — Un article de — Sociétés de secours, de sauvetage, Com-
Girardin. — Les Caisses du quai d'Orsay — pagnies d'assurances. — Congrès dé sau-
Historique, un article de M. Rehoul.Rap- vetage et professionnels ; manifestations
Siort du baron Beauverger, député au Corps législatives et gouvernementales en faveur
égislatif, leur situation. — Les grandes des marins pêcheurs. — A l'Etranger. —
commissions parlementaires du travail et L'assurance des voyageurs. — Railway
des assurances sociales. — La direction Passengers /lssiirance Company. — Un
des assurances sociales au ministère du article de la Patrie. — The Travellers. —
commerce. — L'Office du travail, son his- Allemagne. — Autriche. — Italie. — Bel-
toire en France et à l'étranger, ses travaux. gique. — France. — Caisse Paternelle. —
— Ce qu'il faut penser de ces diverses créa- Polices du Soleil-Sécurité Générale, In-
tions. — Le Bureau fédéral suisse. — dustrie française, Urbaine et Seine. —
L'Office impérial allemand. — Les agents Les accidents de chemins de fer, par
d'assurances—LesChambresdecommerce, M. Cosmann. — L'assurance chômage in-
leurs protestations contre l'Etat assureur. volontaire et contre la grève.—Le chômage
— La défense des Compagnies. — L'Union incendie. — En Suisse, cantons de Berne,
syndicale des Compagnies à prime fixe. de Saint-Gall, de Bâle. — Le chômage in-
— L'assurance protégée par la loi de 1884 volontaire en France. — Projet Jouffray.
sur les Syndicats professionnels, mémoire au point de vue
— L'assurance chômagel'assurance
du Syndicat.— Résultats du monopole. — privé.— En Allemagne, contre
Les Syndicats professionnels, leur forme. la perte des emplois. — En Angleterre, les
— Les employés des Compagnies en 1848, Traites Union. — En Belgique, les Tra-
leur pétition. — L'enseignement de l'assu- vailleurs Unis. — Chômage incendie. —
rance en France et à l'étranger, — Institut Les assurances complémentaires. — La
commercial. — En 1871. — Circulaire de Compagnie d'assurance complémentaire
M. Emile Ferry. — Association philotech- contre le chômage, la perte de loyers et
nique. — Compagnies donatrices. — Les autres risques. — L'assurance complé-
cours, programmes. Ecole libre des sciences mentaire de la Compagnie l'Urbaine-Vie
politiques, Faculté de droit, Lycées, en et l'Urbaine-Seine. — La police de l'Union
Autriche, en Italie, en Belgique. le Phénix espagnol. — L'Assurance-Tran-
sport des billets de banque, titres, coupons,
FASCICULE N° 6 diamants, bijoux. — L'assurance maladie.
L'enseignement de l'assurance en France — Son organisation privée et officielle, son
et à l'étranger (suite).— Les Congrès d'assu- fonctionnement, ses résultats en Angle-
reurs et l'enseignement qu'ils comportent. terre, en France, en Allemagne, en Au-
triche, Danemark, Suède, Suisse.— Assu-
— Histoire de l'assurance aux Etats-Unis. rances invalidité, vieillesse, retraites. —
II. — FONCTIONNEMENT DE L'ASSURANCE Historique, critique. — Loi sur la majo-
TERRESTRE. — Des diverses responsabilités ration des retraites. — Loi sur les ouvriers
des hommes dans leurs rapportsentre eux.
mineurs. — Loi du 27 décembre 1895 con-
— Les divers risques couverts par l'assu- cernant les caisses de retraites, de secours
rance.— Fac-similé de polices. — Assurance et de prévoyance fondées au profit des em-
contre le vol. —Assurance cautionnement, ployés et des ouvriers. — Les caisses patro-
infidélité, garantie. — Assurance de divi-
dendes, déprimes, de garantie d'emprunts. nales des Compagnies d'assurances ; quel-
— L'assurance contre le remboursement
ques types de caisses ; France, Belgique.
au pair des titres amortissables par tirage — L'Epargne. — La Cagnotte.
au sort, — L'assurance des émissions. —
L'assurance contre les faillites. — Le FASCICULE N° 9
Ducroire. — L'Assurance contre les pertes
d'argent. — L'Assurance commerciale. — Les divers risques couverts par les
assurances (suite). Assurances invalidité,
vieillesse, retraites : Le Travail. —
FASCICULES N°s 7 et 8 Projet Oulmière. — Suisse. — Projet
Les divers risques couverts par les assu- Tirard. — Projet Lebon. Sociétés de
rances (suite). — L'assurance des frais de retraites : Prévoyante île l'Avenir, France
justice. — Assurance de l'entretien des prévoyante, etc.—Retraites en Angleterre.
immeubles. — Assurance contre les dé- Invalidité et vieillesse en Allemagne.—
gâts causés par les eaux ménagères. — —
Caisse des mineurs en Autriche,— Dane-
Assurance de la responsabilité civile des mark,— Hollande,— Belgique, — Suè-
propriétaires d'immeubles, gérants et loca- de. — L'assurance contre l'infirmité. —
taires en cas d'accidentscausés aux tiers par Lassurance populaire. — La Caisse de
le fait de l'immeuble ou de son entretien. l'État français. — La « Provielence », poli-
-7 L'assurance des funérailles et créma- ces à double effet, vie entière, mixte. —
tions précipitées. Caisses d'enterrement. Métropole. — L'Ouest. — Le Progrès natio-
L'assurance —
— des marins. — La France nal. — La Garantie Générale vie. — La
est le pays maritime le plus étendu. — La Caisse des Familles. — L'Abeille. — La
profession de marin pêcheur est la plus Fourmilière. — Les Sociétés d'assurances
de prévoyance mutuelle en cas de décès et reurs, les agents inspecteurs, courtiers,
de rentes viagères. — Assessment. — la presse. — Les auteurs. — Portraits de
Extrait d'un rapport du Bureau fédéral MM. Badon-Pascal, Bergeron, Cacheux,
Suisse. —L'Assurancepopulaire en Angle- Chaufton, Cheysson, do Courcy, Gauvin,
terre, — en Suisse, — ou Allemagne, — de Gourgiiff père et fils, Guieysse, Lechar-
en Italie, — en Belgique. — L'Assurance tier, Lefort, Lucas, Marestaing, Mauriac,
de natalité, — Repopulatrice.— La Mater- Pouget, Richard, Reboul, Tournai, Thome-
nelle. — L'Assurance dotale. — L'Assu- reau, Vermot.
rance à terme lise. — La Métropole, la III. ASSURANCE CONTRE LES INCENDIES. —•
Providence, l'Abeille.— La Famille fran- Le l'eu.—Son rôle.-—-Pertes et causes.— Les
çaise, — Société de dotation ele la jeunesse. Pompiers. — Coup d'oeil vers le passé :
PAHIS
SOMMAIRE
FASCICULES N03 13 et 14 à 1895. — L'Assurance sur la vie en Euro-
III. Assurances contre les incendies pe. — Résultats divers en 1895. — Assu-
(suite et fin). — Les trois plus fortes po-
rance dans le monde entier. — Applications
diverses de l'assurance sur la vie. Comlu-
lices du monde. — Le mot incendie et la naisons.— Polices. — Fac-similé delà pre-
définition qu'il convient de lui appliquer mière police de la première Compagnie du
dans l'assurance. — Petits sinistres. — Continent. La Hollandsche Societeit van
Incendies volontaires. — Législation de Levensverzekeringen, créée à Amsterdam
l'assurance contre l'incendie. — Projets de en 1807. - LatabledeKersseboom. - Vi-
lois. — L'assurance réparatrice. — Résul- gnette des premières polices de la Compa-
tats en France,de 1889 à 189i et quelques gnie d'Assurances Générales sur la vie. —
résultats à l'Étranger : Belgique, Italie, L'association pour la protection mutuelle
Russie, Suisse, Canada, Autriche. des porteurs de police. — Note sur la plus
IV. — HISTOIRE DE L'ASSURANCE VIE. — ancienne police du monde : Equitnhle
La Vie. — L'assurance sur la vie, ses 1765. — Le suicide.—Le risque de guerre
bases scientifiques et techniques, son oeuvre
sociale. — Législation. — L'assurance sur en France et à l'Étranger ; tableau synop-
tique. — Bases scieniiliqueset techniques.
la vie. — Son histoire. — Les abus de Probabilité et longévité. — Table le
l'an XIII. — Ordonnances et règlements —
mortalité, histoire. — Table d'Ulpien. —
Srohibant l'assurance sur la vie. — L'act Table du docteur Halley. —Table de J ui
e la 14° année du règne de Georges III. - Hudde de 1586.— A travers les siècles —
Pascal, Halley et les premiers calculs. — Table du Comité français. — Auteur et
Institutions anglaises de 1698 ; l'Amicable. collaborateurs, photographies. Les ac-
— Les Tontines. — Déclaration de tuaires au Congrès de Bruxelles, groupe j>0
Louis XVI en faveur de l'assurance. — photographique. — Fac-similé de la table
Premier code d'assurance sur la vie ; C. — La Prime. —La Réserve. — Examen
« AUgemeine Landrecht » de 1789 à 1819. médical. — Rôle du médecin. — Sonet
— Le pour et contre l'assurance vie. — prolessionnel.
A l'étranger.— Fonctionnement de l'assu-
rance sur la vie. — Fonctionnement en FASCICULES N°» 15 et 16
France.—Compagnies, Sociétés Mutuelles,
Coopératives, Populaires, Amortissable IV. — Assurance sur la vie (suite et /ei.i.
par tirages, Caisse d'État. — Comité Syn- V. — Assurance contre les accident..
dicat. — Compagnies françaises à l'étran- VI. — Assurances agricoles. — Tables
ger. — Compagnies étrangères en France, des matières.
Compagnies américaines. — Marche de Pour les sommaires des fascicules pi --
l'assurance sur la vie en France, de 1819 dents, voir sur la couverture du n" 12.
FASCICULES ^OS 15 et 16 — PRIX : 4 FRANCS.
PARIS
SOMMAIRE
collaborateurs, photographies. Les a>
FASCICULES N" 13 et 14 tuaires au Congrès de Bruxelles, groitny
III. Assurances contre les incendies photographique. — Fac-similé de la tab.'o
(suite et fin) — Les trois plus fortes po- C. — La Prime. — La Réserve. — Exaunii
lices du monde. — Le mot incendie et la médii-al. — Rôle du médecin. — Secret
définition qu'il convient de lui appliquer prolessionnel.
dans l'assurance. — Petits sinistres. —
Incendies volontaires. — Législation de
l'assurance contre l'incendie. — Projets de FASCICULES N" 15 et 16
lois» — L'assurance réparatrice. — Résul-
tats en France.de 1889 à 189i et quelques IV. — Assurance sur la vie (suite et fin).
résultats à l'Étranger : Belgique, Italie, — OEuvres sociales. — Les habilitions à
Russie, Suisse, Canada. Autriche. bon marché et, l'assurance sur la vie vu
IV. —i HlSTOIUB DB L'ASSURANCE VIE. France, en Belgique, eu Allemagne, aux
La vie. — L'assurance sur la vie, ses Etuts-Unis. — Léyis/ation. —Jurispruden-
bases scientifiques et techniques, son oeuvre ce d'assurances sur la vie. — Législation ;
sociale. — Législation. — L'assurance sur lois et décrets depuis 1861.— Surveillance.
la vie. — Son histoire. —Les abus de — Projets Bozérian, Roche, Guieys-e, ar-
l'an XIII. — Ordonnances et règlements rêté ministériel de i894 sur les complus
prohibant l'assurance sur la vie. — L'act rendus. — Etranger. — Les souverain- et
de la 14° année du règne de Georges III. - l'assurance sur la vie.
Pascal, Halley et les premiers calculs. — V. — HISTOIRE DE L'ASSURANCIÎ ACC.DUN H.
Institutions anglaises de 1698 ; l'Ainicable. — L'accident et lix responsabilité. — Lu
I