France-Allemagne : organe de

la "Ligue des électeurs

français" : ayant pour buts, 1°
le relèvement moral et
financier de [...]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

 . France-Allemagne : organe de la "Ligue des électeurs français" :
ayant pour buts, 1° le relèvement moral et financier de la France, 2°
la création des Etats-Unis d'Europe. 1927-03-01.

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 1re ANNÉE.
- N° 1. Abonnement de Propagande pour 1927
FRANCE-ALLEMAGNE
Organe ',clli?'iJ.à "
.
AYANT
~ ,
A POUR BUTS
Rédaction et Administration : 6,
Cette Association doit remplacer toutes les Li-
gues, tous les grands groupements de citoyens.
Français mécontents, c'est à cette unique condi-
tion que vous pourrez forcer les gouvernants à
faire droit à vos nombreuses et légitimes revendi-
cations, dont vous dresserez vous-mêmes la liste.
Pourquoi « France-Allemagne » : Parce que la
collaboration de notre puissant, vaillant et intelli-
gent voisin est absolument nécessaire à la créa-
tion du « Bloc européen », centre de force, de
justice, de réalisations, auquel se joindront rapi-
dement l'Angleterre et les autres pays, lorsqu'ils
seront absolument convaincus du désintéressement
et de la haute portée morale de cette œuvre.
Commerçants, Ouvriers, Paysans, Industriels,
Par l'intermédiaire de ce journal nouveau, unique
en son genre, nous vous offrons :
Paix universelle dans la sécurité. Réduction des
budgets Guerre-Marine.
Diminution de 50 % des impôts en France.
Suppression du chômage par la réfection totale
du réseau routier et la construction de maisons
à faibles loyers, de quoi loger 10 % des habitants
des centres les plus gênés.
Diminution de la criminalité et de la tuberculose
en supprimant l'alcoolisme.
Lutte efficace contre la vie chère en di-
minuant les impôts généraux et en favorisant
l'agriculture.
programme colonial en s'attaquant d'abord au
fléau de la dépopulation.
Responsabilité parlementaire : tous les deux
ans, chaque député rendra compte de sa gestion à
un comité d'électeurs.
Simplification du système électoral.
Protection de la femme et de l'enfant. Recher-
ches scientifiques. Ordre intérieur. Rétablissement
au iranc-or sur une base raisonnable.
Miracles? Chimères! Travaux d'Hercule? Non
pas! Tout ceci est parfaitement réalisable, nous
allons vous le démontrer. Il suffit, pour y arriver,
de l'appui, de l'adhésion de tous.
De l'argent? me direz-vous. Il y en al Vous
allez le voir ci-dessous.
« Français, réveille-toi, fais preuve d'énergie
et de clairvoyance en cessant cette politique de
.
vieilles badernes, qui ont peur de regarder les
difficultés en face, qui sont incapables de résoudre
les fléaux sociaux qui peuvent mener la France
au Néant. Assez de ces candidats menteurs de
1924, auteurs de la vie chère, qui promettaient de
réduire les impôts et qui, une fois élus, les ont
doublés et même triplés, sûrs de l'impunité pen-
dant quatre ans, et qui, non contents de se payer la
figure des électeurs, ont eu le cynisme de se voter
une augmentation de traitement dans des condi-
tions obscures, injuste rémunération d'une si-
nistre besogne! »
Accueil fait à la brochure " Heures de Péril"
Une sorte de consultation nationale a été faite
au moyen de cette brochure en septembre 1926.
Cette consultation, limitée, a cependant obtenu un
succès considérable si l'on en juge par les cen-
taines de réponses et d'adhésions qui arrivaient dès
les premiers jours. Encouragé par ce succès, je
viens de mettre au point cette deuxième étude,
dans laquelle je tiens compte des quelques objec-
tions que certaines de mes suggestions ont ren-
contrées. La présente étude est donc une amélio-
ration, un perfectionnement apporté à une pre-
mière brochure dont les lignes générales sont con-
servées puisqu'elles ont été approuvées. Cette bro-
chure a été distribuée dans les principaux kios-
ques de Paris, fin septembre 1926, à raison de
5 exemplaires par kiosque. Aucun bouillon n'est
revenu. En voici un bref résumé :
PAIX MONDIALE
Mesures capables d'amener un apaisement :
a) Création d'une ligue des Electeurs allemands
en vue d'arriver à un accord avec la « L. E. F. »
pour éviter toute guerre entre les 2 peuples.
Notez bien ceci : les citoyens-électeurs-combat-
1
i
2 francs.
:
Ligue des Electeurs Français "
-
[
)
lo Le relèvement moral et ffinancier de la France;
( 2° La création des Etats-Unir d'Europe
rue des Patriarches, Paris-Ve. — Fondateur
tants des deux pays se parleront directement, sans
le secours des gouvernements ni des capitalistes.
Et ils sauront s'entendre. D'un commun accord,
leurs représentants fixeront les conditions que de-
vront remplir les candidats aux futures élections
législatives, si ces candidats désirent compter sur
l'appui des électeurs des deux ligues.
Nous admettons que la France a des concessions
à faire. Elles les annoncera d'abord, pour montrer
la voie aux autres peuples.
b) L'accord franco-allemand réalisé (indemnités,
dettes, régime économique, échanges ou ventes de
territoires s'il y a lieu), une invitation pressante
sera faite aux autres peuples européens en vue
de réaliser un accord général, qui devra précéder
la constitution du « Bloc européen ».
c) Armements du « Bloc européen ». Les sept ou
huit grandes puissances européennes auront une
armée et une marine dont l'importance sera en
rapport avec leurs habitants, leur territoire et
leurs possibilités économiques. Elles réaliseront
d'urgence une « standardisation des armements »,
de sorte qu'un canon français, par exemple, puisse
être pourvu de pièces détachées fabriquées en
Russie, si un groupe mobile français coopère à
la défense du front Est du « Bloc européen ». De
même, des canons allemands fonctionneront avec
des munitions anglaises, italiennes ou espagoles.
Il faudra aussi réaliser l'unification du matériel
« chemins de fer ». Un Comité supérieur, élu par
les huit grandes puissances, sera chargé de faire
respecter l'ordre et la propriété à l'intérieur de
l'Europe. Ce Comité aura surtout pour but de sau-
vegarder l'indépendance des divers états euro-
péens ou de les protéger contre une attaque extra-
européenne, au moyen de trois ou quatre groupes
mobiles fdrrn:dai;ic-ncnt ' rmé», qui trouveront des
bases préparées d'avance dans toute l'Europe. En
cas de grand péril, un de ces groupes restera à
l'intérieur pour faire respecter l'ordre, et les trois
autres groupes se porteront aux points menacés
des frontières du « Bloc européen » et coopéreront
avec les forces navales et aériennes s'il y a lieu.
Cette organisation permettra de défendre l'Eu-
rope avec seulement 50 % des armements actuels
des puissances, qui seront mis en commun. Les
territoires des moyens et petits Etats seront ga-
rantis, mais ces derniers devront contribuer aux
frais communs en donnant des fonds à un Comité
central qui les répartira aux grandes puissances,
dans la proportion de leurs armements.
Cet ensemble de mesures implique donc une
alliance absolue des grands pays tels que : Alle-
'magne, Angleterre, France, Italie, Russie, etc. Le
« Bloc européen » sera réalisé. Dans un délai de
trois mois, tous les pays liquideront leurs querelles
actuelles qui seront arbitrées par.le Comité cen-
tral. Ce comité central n'infligera que des amendes
pécuniaires ou bien décidera des dommages qu'une
puissance devra verser à une autre. Il décidera
aussi des attributions de territoires, mais
très rarement. Enfin, ce Comité, qui incarnera la
justice européenne, sera vraiment juste et fort.
Tout sera basé, en principe, sur le statu quo ter-
ritorial européen actuel.
La réalisation de ce beau projet amènera une
diminution générale des impôts et une ère de
prospérité formidable des pays européens. Le
« Bloc européen » aurait son parlement, ses mi-
nistres, ses généraux, etc.
Le chef du « Bloc européen » mettra tout en
œuvre pour entretenir des relations amicales avec
les chefs du Bloc américain (New-York) et du
Bloc asiatique (Tokio). Enfin, les différends de
2 blocs seront arbitrés par le 3e.
Désormais, nous ne verrons plus les guerres qui
enlèvent les meilleurs des hommes, les plus forts.
Nous ne connaîtrons plus que la maladie qui,
en
général, élimine plutôt les faibles.
D'autre part, il serait utile de fortifier la race
humaine au moyen de la sélection et. par d'autres
moyens plus hardis encore.
Enfin la nécessité d'une langue universelle se
fera sentir. Cette question sera" résolue plus. tard,
mais dès à présent, voici notre avis personnel :
en classe, il sera enseigné deux langues : celle du
MARS 1927.
.
: G. PLANTAGENET.
pays, et celle qui domine les pays civilisés, c'est-
- à-dire l'anglais. Cette mesure complétera heu-
reusement l'adoption générale de notre système
métrique décimal, et sera suivie d'autres unifi-
cations dont le besoin se fera sentir.
Alors l'Homme saisira son véritable rôle : se
perfectionner sans cesse. Toutes les initiatives se
tourneront vers le progrès par les recherches
scientifiques. L'existence matérielle sera de plus
en plus facile et alors nos descendants assisteront
à des choses extraordinaires. Nous savons déjà que
des radiations, des vibrations existent, nous envi-
ronnent, nous pénètrent, sans affecter nos sens.
Des forces inconnues se gaspillent autour de nous.
Les substances radioactives nous réservent des
surprises et beaucoup d'autres forces que l'homme
s'appropriera au fur et à mesure de la marche du
Progrès. L'Humanité verra peut-être se réaliser
les projets les plus fous: vue détaillée des Astres.
et même voyages interplanétaires, lecture directe
de la pensée, relations avec « l'Au-delà » si cette
28 forme de notre vie existe, ce qui n'est encore ni
prouvé ni réfuté. Nous assistons déjà à la trans-
mission simultanée de la parole et de la vision
sans aucun fil. Et en" ce moment des savants sont
penchés sur des insectes, cherchant à percer le
j
mystère de leurs communications invisibles à tra-
vers de longues distances. Ils pensent découvrir
chez ces êtres primitifs des moyens que l'homme
vient tout juste de s'attribuer: effets dus probable-
ment à ces merveilleuses ondes électromagnéti-
.
ques dites « ondes courtes ». Et le Mystère de la
Vie! Que sommes-nous, d'où venons-nous, où
allons-nous? Ah! si les humains se doutaient de
l'existence de toutes ces merveilles, ils lâcheraient
bien vite leurs armes fratricides pour s'unir dans
16 travail et les recherches.
Quel changement avec notre politique euro-
péenne actuelle, qui n'est faite que de guerres
fratricides, de faiblesses, de traîtrises et d'hypo-
crisie.
Mesures nécessaires à la rénovation de la France
1° Responsabilité parlementaire. — Tout député
sera blackboulé après deux ans, sur la demande
de la majorité des électeurs qui lui ont confié leurs
intérêts, s'il ne tient pas ses promesses. Un comité
d'électeurs sera créé à cet effet.
2° Réforme électorale. — Suppression de ces
listes de douze candidats, pour la plupart inconnus
de l'électeur sérieux qui évite les réunions élec-
torales, rendez-vous de voyous et d'individus lou-
ches qui se plaisent à provoquer le désordre. Les
candidats exposeront leur point de vue sur les
affiches électorales. Dans le même but, suppres-
sion de tous cortèges et manifestations dans la
rue. Respect des croyances politiques et religieuses,
mais dans les temples spécialement réservés à cet
effet. La religion dans l'église, la politique au par-
lement, etc. Voici un petit projet, peut-être naïf,
qui a pour avantages, clarté et simplicité, qui ren-
dra le vote rapide en ne dérangeant qu'une fois
l'électeur, et qui s'opposera aux petites combinai-
sons des députés. Principe : Dans chaque circons-
cription sera élu le candidat qui aura réuni le plus
de voix. Le département reste la base. Ce dépar-
tement devra délimiter ses circonscriptions par
fractions de 100.000 habitants qui chacune auront
droit à un député. S'il reste une fraction d'au
moins 40.000 habitants, le département aura droit
à une circonscription supplémentaire. Exemple :
un département groupant 340.000 habitants aura
droit à quatre circonscriptions, donc quatre dé-
putés. Il tracera quatre circonscriptions de cha-
cune le quart, soit 85.000 habitants. Pour éviter
par la suite des remaniements trop fréquents de
circonscriptions, ces dernières resteront immua-
bles pendant douze ans. Un département groupant
135.000 habitants n'aura droit qu'à un député. Il
faut bien une base, et la plus simple sera la meil-
leure. Le vote sera ainsi facilité, il sera instantané,
toutes difficultés, contestations, sources fréquentes
de troubles, seront évitées.
Exemple : Une circonscription de 90.000 habi-
tants. Quatre candidats se présentent : un commu-
msî.s, un royaliste, deux républicains. Le commu-
niste l'ernpOI'L:' par 30.000 voix, le royaliste n'ayant
que 25.000 voix et les deux républicains chacun
22.500 voix, soit ensemble 45.000 voix. La majo-
rité des électeurs sont donc républicains! Eh bien,
c'était à eux à s'entendre pour ne pas éparpiller
et non des partis..
leurs votes sur deux concurrents. Les partis ne
règneront plus en maîtres. Il nous faut des hommes
3° Criminalité. — Travail de la nation dans la
paix et la sécurité. Répression du banditisme cri-
"
minel en jugeant cinq fois plus vite et en multi-
pliant toute peine par cinq. Celui qui aura assom-
mé pour voler, récoltera, par exemple, vingt ans
de prison au lieu de quatre et sera jugé en deux
mois au lieu de dix. Si les prisons sont pleines,
ces gens travailleront pour la Nation.
4° Solution de la crise des logements. — Dans
les dix-huit mois on rend la liberté aux proprié-
taires pour fixer les prix en les priant de ne pas
exagérer. D'autre part, des entreprises privées
ayant la confiance de la nation et ayant de puis-
sants moyens financiers, seront chargées de cons-
truire en moins de deux ans des logements à bon
marché de quoi loger 10 % de la population ac-
tuelle des grands centres urbains les plus gênés.
L'Etat les financera au fur et à mesure de l'avan-
cement des travaux. Les loyers iront à l'Etat et
cela déchargera d'autant les budgets futurs. Les
loyers se maintiendront à un taux modéré par
suite des lois de l'offre et de la demande. Ces
maisons seront édifiées sur des terrains gratuits
(communes, Etat, autorité militaire).
5° Suppression de l'alcoolisme qui mène à la
tuberculose. Ces fléaux à eux deux abrutissent ou
tuent annuellement plusieurs centaines de milliers
de Français, sans compter les tares héréditaires
chez leurs enfants. Profitons de l'expérience amé-
ricaine et n'adoptons pas leur méthode qui s'est
révélée mauvaise à l'usage, je veux dire la sup-
pression brutale de l'alcool. Non. La vente de l'al-
cool restera libre. Mais à la fabrique ou chez le
producteur, en plus de tous les impôts existants,
chaque bouteille de vin fin sera frappée d'une sur-
taxe de 5 francs, perçue par l'Etat; chaque bou-
teille de vin cuit ou moyennement alcoolisé paiera
10 francs, et chaque bouteille d'alcool, liqueur, etc.,
paiera 20 francs. Cet argent ira aux hôpitaux et
surtout aux pouponnières, enfants pauvres, etc.
Je suis sûr que toutes les femmes de France m'ap-
prouveront, et dans quelques années on ne parlera
plus de boisson, de tuberculose ou de crimes. Je
ne demande pas là mort des liquoristes, mais qu'ils
aillent vendre leurs poisons ailleurs. Allons! fu-
turs parlementaires, ne pensez pas seulement à
vos intérêts particuliers et à ceux des bistros de
votre circonscription. Pensez à la santé morale de
vos concitoyens du Nord et du Midi. Façonnez-
nous des Français énergiques et non des candidats
aux hôpitaux et aux asiles de fous, des loques
humaines, des tarés. Réduction du privilège des
bouilleurs de crus : au lieu de vingt litres, n'ac-
corder que dix litres d'alcool par famille et par
an (quinze litres pour les familles groupant huit
membres sous le même toit).
6° Retour au franc-or. — Un pays ne peut pas
vivre sans monnaie, cela est contraire aux contrats
et aux approvisionnements normaux du commerce,
de l'industrie et de l'agriculture. L'expérience du
cours forcé n'a jamais réussi. L'Etat doit dans un
bref délai nous donner le franc-or!
Enfin, il faut songer à favoriser la natalité en
augmentant sérieusement les exonérations d'impôts
suivant le nombre d'enfants. En dotant les familles
nombreuses, dignes et nécessiteuses.
Il ne suffit pas d'avoir des colonies. Il faut encore
pouvoir les peupler grâce à un excédent de popu-
lation. Si la situation actuelle se prolonge encore
quelques dizaines d'années, nos colonies et la
France elle-même seront entièrement colonisées
par des pays voisins à grand excédent de popu-
lation. Un peuple qui se restreint dans sa natalité
va au suicide.
Dans un autre ordre d'idées, il faut également
doter les recherches scientifiques et médicales.
Il faut penser aussi à notre réseau routier et à
la défense contre les inondations.
Il faut surtout encourager la culture, afin de
vaincre la vie chère par l'abondance. Diminuer les
impôts agricoles au lieu de les augmenter comme
beaucoup le demandent et favoriser le fermier et
ses ouvriers. Reconnaître les terrains laissés en
friche et les prêter gratuitement pendant un cer-
tain temps à qui veut les cultiver. Le citadin dit
que le paysan gagne de l'or, cependant il n'y a
personne aux champs. Nos campagnes, abandon-
nées, se peuplent d'Italiens et de beaucoup d'au-
tres étrangers. Si le travail des champs était si
agréable et lucratif, nul doute que la ville perdrait
de son pouvoir attirant. C'est un citadin qui vous
parle, un citadin qui, tous les jours, par tous les
temps, voit les fermiers à l'œuvre et qui ne craint
pas la contradiction, tout en reconnaissant qu'il
y a aussi des métiers pénibles à la ville.
Mais, medirez-vous, pour assurer toutes- ces ré-
formes, il faut de l'argent? Voici comment je pro-
pose de réaliser toutes ces améliorations sociales
tout en réduisant les impôts de moitié:
' Budget de 1926 (Journal Officiel. du 30' avril
1926). Dépenses réparties entre les différents mi-
nistères pour la vie de la Nation : 15 milliards,
service de la dette, en chiffres ronds, 23 milliards.
Total : 15 + 23 = 38 milliards, ce qui correspond
.
aux recettes qui sont aussi d'environ 38 milliards,
mais en écrasant le Français d'impôts, particuliè-
rement lourds cette année. Et vous savez que pour
1927 ils sont plus lourds encore; c'est ainsi que
les affaires commerciales effectuées actuellement
subiront une augmentation d'impôts de 50 % par
suite des lois votées en août 1926.
Afin de renverser catégoriquement cette situa-
tion, voici ce que je propose : demander aux ren-
tiers porteurs d'un capital d'environ 500 milliards
de francs-papier, notre dette publique totale, de
l'Etat et même des villes, etc., un moratorium de
dix ans renouvelable si dans dix ans nos finances
ne sont pas meilleures. Pendant dix ou vingt ans,
les rentiers se passeront de leurs coupons qui re-
présentent en intérêts, chaque année, environ
24 milliards de francs. Nul doute que ces rentiers
acceptent, dans un généreux élan humanitaire et
d'apaisement social. Eux qui sont quelques cen-
taines de milliers se diront qu'ils ne peuvent de-
mander^ la mort de 40 millions d'âmes. Il est
entendu cependant que 5 % de ces 25 milliards
continueront à être servis aux rentiers actuels âgés
ou infirmes et ne possédant pas d'autres revenus.
Nul doute que la masse des rentiers ne se rende
immédiatement à certains arguments dont nous
gardons provisoirement le secret. Nous proposons
donc un budget qui s'établira ainsi :
Dépenses publiques actuelles de tous les mi-
nistères (en milliards de frs) 15
5 % des 25 milliards à verser aux rentiers
âgés ou infirmes, soit environ 1 vient qu'à moins de 3 francs au fabricant, tous
Construction d'habitations à bon marché . 2 frais généraux, matière, etc., comptés, s'il faut
Réfection du réseau routier (en plus des 200
millions environ prévus à cet effet au
budget normal), et protection contre les
inondations (pour 200 millions environ).. 1 on encore de la fameuse « jauge de Paris » ? Ainsi
Familles nombreuses, Sciences, Hôpitaux,
Solde des militaires, etc 1_
Total en milliards de frs 20
(Ce projet est naturellement susceptible d'être
remanié ou complété.)
Comme les impôts actuels doivent produire
40 milliards, c'est donc une diminution de 50 %
de tous impôts (sauf alcools, jeux, etc.), notam-
ment: chiffre d'affaires, taxe de luxe, bénéfices
commerciaux, industriels et agricoles, traitements,
salaires, patentes, impôts indirects, etc.
Il y a lieu de remarquer que nous ne changerons
rien au budget de la défense nationale. Si le pro-
jet exposé ci-contre réussit, là-dessus nous pour*-
rons tirer 1. ou 2 milliards qui feront mieux à
d'autres chapitres de l'activité nationale. Mais si
notre puissant voisin repousse nos avances et reste
belliqueux (maîtres d'école, associations secrètes,
armements clandestins, etc.), alors il nous fau-
drait. ajouter 1 ou 2 milliards à la défense natio-
nale. Mais,-jusqu'à preuve du contraire, je ne puis
croire qu'il y a des loups autour de notre maison.
Colonies. — Enfin, nous devons utiliser au
mieux nos merveilleuses colonies si riches en pro-
ductions de toutes sortes. Il serait précieux de
consacrer quelques centaines de millions pour y
faire des plantations ou y créer des industries di-
verses qui nous récompenseraient largement plus
tard. Seulement, il y a à la base le problème de
la natalité. Pour appliquer aux colonies des mé-
thodes françaises, il faudrait beaucoup de Fran-
çais. Sinon nos colonies se peupleront d'étrangers
qui tendront les bras à leur patrie d'origine dès
qu'ils se sentiront en assez grand nombre. Quand
on sçnge que la France elle-même est en voie de
colonisation dans ses départements du Sud, on se
rend compte de la gravité du mal. Presque toute
la terre dans ces régions est achetée par des Ita-
liens ou Espagnols. Le Français la déserte. Comme
d'autre part les grandes villes n'accusent pas une
grande augmentation de leur population depuis
quelques années, la conclusion est facile à tirer :
le Français s'éteint. Il meurt dans l'égoïsme par
une restriction volontaire de la natalité. Il vit
peut-être un peu mieux, il a ainsi moins de soucis,
mais... c'est la mort, c'est la fin d'un grand peuple,
à brève échéance si des mesures immédiates ne
sont prises pour y remédier.
Il ne peut y avoir d'autres solutions à tous ces
! maux que celles proposées ci-dessus. Si on s'y
refuse, eh bien, dans cinq ans, dans dix ans, les
mêmes problèmes sociaux se poseront avec de plus
en plus d'acuité, on s'embourbera davantage jus-
qu'au jour où un chef s'écrira : « Trop tard, il -
n'y a plus rien à faire, abandonnons le navire. »
Quelques idées d'intérêt général
Commerce. — Prix imposés : c'est injuste, c'est
un frein à la libre concurrence et c'est une entrave
à la baisse des prix, que ce soit spécialités phar-
maceutiques, T. S. F., etc.; ainsi en T. S. F., pour un
appareil de 350 francs, prix imposé, on vous
interdit de le vendre moins de 350 même si vous
ne le payez que 180 francs et au besoin, on vous
menace de poursuites judiciaires. Je qualifie cette
pratique de scandaleuse et suis heureux de consta-
ter que plusieurs de mes amis installés sur la place
de Paris sont de mon avis.
Salariat. — Participation aux bénéfices, rôle
de l'Etat envers les familles nombreuses.
Nous estimons que tout employé et ouvrier a
droit à une participation sensible aux bénéfices de
l'entreprise sans toutefois s'arrêter aux charges
de famille de l'ouvrier, car c'est l'Etat qui doit
largement l'aider à élever ses enfants s'ils sont
nombreux.
Modernisons. — Pourquoi dans le commerce
le fabricant s'exprime ainsi : « .Mon appareil vaut
37 fr. 50, je vous accorde une remise de 33 1/2 %,
plus 3 % comptant, plus 5 % et plus 7 %... (par
certaines quantités bien entendu). » Le vendeur ré-
plique : « Combien cela fait-il? » Le fabricant
n'en sait rien ( au grand ébahissement du vendeur),
il prend son crayon, allonge des chiffres pendant
20 minutes, annonce un prix; le vendeur à son
tour refait le calcul et souvent constate que
son fabricant s'est trompé. Le vendeur a perdu une
bonne heure pour savoir que son appareil lui re-
viendra à tant! Pourquoi ne pas dire par exemple :
ma lampe vaut 35 francs, prix imposé, je vous
la vends 32 francs par 12, 30 francs par 10, 25
francs par 1.000? Et dire que cette lampe ne re-
en croire la feuille de notre distingué M. Ed. Ber-
naert!
Dans un même ordre d'idées, pourquoi se sert-
un fil de cuivrp de 16 dixièmes de millimètre s'ap-
pelle pour les' quincaillers « le fil n° 11 » Le. !
système métrique avec ses dixièmes et centièmes
de millimètre ne serait-il pas assez précis pour
ces messieurs? Ce serait trop 'simplat Même ob-
servation pour les lignes, carats, pouces, pieds,
toises, perches, etc., etc.
Et aussi, pourquoi ne pas unifier, simplifier les
impôts et refaire le « Code Napoléon » et les lois
et décrets actuels, ces 500.000 lois auxquelles on
ne comprend rien? Les réduire en dix fois moins
de lois, dans un style dix fois plus clair.
*
rt*
On en citerait ainsi à l'infini des améliorations
d'intérêt général! Je laisse aux lecteurs le soin de
continuer cette rubrique.
On demande des collaborateurs actifs, bénévoles,
dans tous les milieux; les articles les plus inté-
ressants reçus seront publiés s'il y a lieu (aucun
manuscrit ne sera rendu). Articles techniques et
documentaires. Des rubriques seront créées : Po-
litique sociale, ouvrière. Vie sociale. Sciences. In-
dustrie. Commerce. Agriculture, etc., etc.
(Prière d'écrire lisiblement.)
Le prochain numéro paraîtra dans quelques
semaines ou quelques mois, selon l'empressement
que vous montrerez à répondre à cet appel.
Enfin, si vous tenez à l'amélioration de la Société,
selon les idées ci-dessus ou selon vos idées per-
sonnelles qui seront, le cas échéant, analysées dans
ces colonnes, vous avez tout intérêt à adhérer de
suite, sur votre simple demande, à la Ligue des
Electeurs Français comme membre honoraire (rien
à verser) ou comme membre du Comité Directeur
ou Technique, (en formation) de la L. E. F. (rien
à verser).
Pour s'abonner à « France-Allemagne », joindre
2 fr. en timbres de 0 fr. 50 ou bien verser 2 fr
au compte de chèques postaux Paris 411.57 au
nom de M. G. Plantagenet. Ecrire très lisiblement
nom, adresse et profession. Prière ajouter 0 fr. 50
chaque fois qu'une lettre comporte une réponse.
Peut faire partie de la Ligue tout citoyen fran-
çais jouissant de ses droits politiques.
A TEMPS NOUVEAUX, HOMMES NOUVEAUX.
L'UNION FAIT LA FORCE.
Le Gérant : G. PLANTAGENET,
Tiré à 10.000 ex. éditeur.
i,• Emancipatrice, Imp. coopérative,
r t
Rue de Pondichéry, 3, Paris.
1 BELIME, Administrateur-Délégué.