Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1
Diagnostic de territoire
La Ville de Grenoble
La ville de Grenoble est une ville d’environ 150 000 habitants au recensement de 2019. Elle
se situe dans la métropole « Grenoble Alpes Métropole » qui est la plus grande du territoire
Auvergne-Rhône-Alpes avec environ 450 000 habitants répartis sur 45 communes dont
Grenoble est le centre. Elle est notamment connue pour ses activités de recherches
scientifiques. Si Grenoble est globalement un territoire riche et très développé, cela cache
pourtant une grande précarité sociale concentrée dans certains quartiers de la ville.
Le secteur 2
Le secteur 2 est équipé de deux Maisons des Habitants, Bois d’Artas et Centre-Ville, qui
mènent conjointement l’action sociale de la ville à l’échelle locale en partenariat avec
d’autres structures sociales publiques (SLS, PMI notamment).
En plus des activités générales des Maisons des Habitants, la MDH Bois d’Artas a la
particularité de posséder une ludothèque.
La Maison des Habitants Centre-Ville accueille, quant à elle, des associations qui ne sont
pas présentes sur d’autres équipements du territoire ce qui amène des habitants de tout
Grenoble pour l’accès à ces services.
Le secteur 2 de la Ville de Grenoble a la particularité de présenter un niveau de vie élevé à
l’échelle du territoire (supérieur à la moyenne de la Ville de Grenoble), ce qui cache
pourtant de grandes poches de précarité, notamment le plus petit quartier politique de la
ville, à savoir le quartier Alma – Très-Cloître – Chenoise.
2
Le Quartier Politique de la Ville, Alma – Très-Cloître – Chenoise
Le Quartier Politique de la Ville ATC est caractérisé par de très faibles revenus des
familles, une grande précarité sociale et une présence importante de familles
monoparentales.
Par ailleurs, ce quartier est fortement impacté par le trafic de drogue qui occupe la cour
Edmond Arnaud et qui a lieu depuis plusieurs dizaines d’années, générant un fort sentiment
d’insécurité chez les habitants.
Son classement en Quartier Politique de la Ville permet aux équipements du territoire
d’avoir accès à des moyens supplémentaires pour porter des actions sociales auprès des
habitants du quartier.
Ma structure
La Maison des Habitants Centre-Ville en équipements
La Maison des Habitants Centre-Ville accueille plusieurs associations et services de la Ville
de Grenoble qui ne sont pas proposés ailleurs ce qui draine des publics de toute la ville.
Pour accueillir tous ces services et prestations, la Maison des Habitants dispose de 24
bureaux (4 dévolus à des agents de la DAT Direction Actions Territoriales , 3 à la Santé
Scolaire, 2 au service Promotion de la Santé, 3 à la Vaccination et 12 bureaux des agents de
la Maison des Habitants dont 2 bureaux de permanence).
Elle dispose aussi d’une salle festive (salle polyvalente), d’une cuisine, d’un espace
d’accueil et de bureau pour les agents d’accueil, d’une salle de psychomotricité, d’une salle
informatique, de 2 salles de réunion, d’une salle de classe pour les ASL et de l’espace
famille composé d’un hall d’accueil, d’un espace de jeux et d’une bibliothèque.
Comme la plupart des MDH de la ville de Grenoble elle pratique la tarification solidaire
pour la TAG, le périscolaire et la restauration scolaire. Elle gère aussi les accès piétons
(badges d’accès pour les véhicules lors de travaux, déménagements ou pour les riverains).
Elle remplit des missions d’accès aux droits grâce à des actions d’informations et
d’accompagnement des habitants. Elle accueille aussi le service de vaccination de la Ville
de Grenoble (vaccinations obligatoires gratuitement et vaccinations internationales
payantes), ainsi que la Santé Scolaire et les Actions Socio-Linguistiques. Par ailleurs,
l’association proposant les Mercredis de l’ostéopathie n’intervient que sur cette Maison des
Habitants.
3
Le projet social
Le projet social se découpe en quatre axes d’action déclinés en fiches projets.
Ce projet comporte :
— Un axe portant principalement sur le Quartier Politique de la Ville ATC.
— Un axe participation des habitants.
— Un axe soutien à la famille et à la parentalité .
— Un axe sur la prise en compte des parcours de vie.
De ces grands axes découlent différentes fiches projets qui sont portées par les agents de la
Maison des Habitants sous forme d’actions concrètes.
Pour répondre aux enjeux du premier et second axes, la Maison des Habitants met en place
un accompagnement des projets associatifs du quartier au cas par cas (utilisations du fonds
de participations des Habitants (FPH), prêts de locaux, réunions animées par l’Agent de
Développement Local, etc).
Si les moyens d’action pour ces deux axes sont presque identiques, les projets accompagnés
ne remplissent pas les mêmes objectifs.
La réappropriation du quartier par les habitants au travers de leurs projets favorise à la fois
le développement de l’autonomie et l’élévation du niveau de vie au sein du QPV.
Pour répondre aux enjeux du troisième axe, soutien à la famille et à la parentalité, la mise
en place d’un CLAS et le développement d’événements collectifs à destination des parents
et des sorties familles ont été les solutions mises en œuvre.
Enfin pour répondre aux enjeux du dernier axe, la prise en compte des parcours de vie, on
retrouve entre autres le développement d’Actions Socio – Linguistiques (ASL) pour faciliter
l’accès à la langue française des personnes allophones, la mise en place d’actions
d’informations et de facilitation de l’accès aux droits (à la fois associatif et public).
Certaines de ces missions sont transversales, par exemple l’accompagnement à la parentalité
participe à l’accès aux droits par l’information et par l’accompagnement des familles à
l’accès aux vacances.
Pour réaliser la comptabilité deux logiciels sont utilisés : « Grand Angle » et « Portail
décisionnel ».
5
Lors de la réalisation d’une prestation, nous allons demander un devis. Le devis est
transféré à l’accueil qui va le traiter en l’enregistrant dans un dossier dédié et en entrant les
codes correspondants dans un fichier « Calc commun ».
À la suite de cela un bon de commande est réalisé. S’il existe une différence entre la somme
engagée et la somme dépensée alors le coordinateur de l’accueil échange avec le service de
comptabilité afin de ventiler les dépenses et de permettre l’utilisation de la somme non
dépensée pour une autre affectation.
Les coûts de fonctionnement et d’investissement sont assurés grâce aux subventions de la
ville et celles de la CAF. Certaines subventions sont attribuées en fonction des dispositifs
mis en place.
Par exemple, le CLAS dans lequel je réalise mon projet d’animation est subventionné par la
CAF qui alloue un montant de base en fonction du nombre d’enfants bénéficiaires du
dispositif.
Dans notre cas, puisque l’action touche le QPV nous bénéficions d’une bonification CAF
car l’intérêt de l’action est jugé plus grand au regard de leurs critères.
Cette manière de budgétiser ne met pas en lumière le rôle des bénévoles qui portent la
majeure partie du CLAS.
7
Le projet d’animation
Dans cette partie je vous propose dans un premier temps de présenter le référentiel
théorique de la pédagogie que j’utilise dans ce projet, puis de recontextualiser dans quel
cadre se déroule mon projet, et enfin de présenter sa démarche pédagogique entremêlée
d’une première analyse. Je continuerai ensuite avec une évaluation par séance puis par une
évaluation plus globale. Enfin je développerai les perspectives d’évolution que ce projet a
ouvert sur le CLAS.
8
Le contexte du projet
Mon projet d’animation vient porter l’axe du projet social « soutien à la famille et à la
parentalité » et s’inscrit dans les actions menées au sein du Contrat Local
d’Accompagnement à la Scolarité (CLAS).
Ma tutrice était initialement la seule coordinatrice du CLAS, elle m’a fait confiance pour me
laisser coordonner et mener mon projet en quasi-autonomie sur la période de mars à juin.
Nous échangions régulièrement sur l’avancement du projet ce qui m’a permis de poser
facilement mes questions sur les points où j’avais des incertitudes et son regard m’a permis
de me rendre compte que le projet présentait des lacunes.
J’ai aussi pu en parler en réunions d’équipe, que ce soit à titre informatif ou pour solliciter
des retours.
Pour remplir les objectifs fixés, je souhaitais proposer aux enfants et bénévoles de créer un
kamishibaï, de l’écriture de l’histoire à la réalisation des planches en passant par la création
du théâtre (appelé butaï) jusqu’à la présentation de leurs travaux.
Ainsi le projet se découpait en 5 sous-parties et était composé de 10 séances comme dans le
planning qui suit :
9
Séance 1 : 30 Mars 2022 Présentation du projet
Séance 2 : 13 Avril 2022 Écriture de l’histoire
Séance 3 : 2 Mai 2022 Fabrication du Butaï
Séance 4 : 11 Mai 2022 Écriture de l’histoire
Séance 5 : 16 Mai 2022 Fabrication du Butaï
Séance 6 : 25 Mai 2022 Réalisation des illustrations
Séance 7 : 1er Juin 2022 Réalisation des illustrations
Séance 8 : 8 Juin 2022 Réalisation des illustrations
Séance 9 : 20 Juin 2022 Fabrication du Butaï
Séance 10 : 22 Juin 2022 Représentation des enfants
10
Séance 1 : Présentation du projet et découverte d’un pan de la culture
japonaise (30 Mars 2022)
Cette première séance a pour objectif d’introduire le projet auprès des enfants et des
bénévoles. Comme je n’avais pas réussi à rassembler tous les bénévoles pour le leur
expliquer le 23 mars, je leur ai annoncé ce qui allait se passer durant les mois à venir.
Cette séance soutient les objectifs opérationnels de découvrir une partie de la culture
japonaise, de développer de nouvelles techniques d’expression et d’entraîner les
compétences de lecture et de compréhension.
Ainsi cette première séance cherchait à introduire la thématique du projet et à ouvrir le
public sur un pan de la culture japonaise et sur le théâtre plus largement.
Durant cette séance je me suis employé à présenter les différentes étapes du projet et à faire
découvrir l’histoire du kamishibaï par le jeu. J’ai tenté de connecter le kamishibaï aux
formes d’art qui en sont nées. Enfin j’aurais souhaité présenter un exemple de kamishibaï
fini mais par manque de préparation je n’en avais pas ce jour-là. Bien que je ne l’aie pas fait
durant le projet il me semble pertinent de prendre le temps d’aller en emprunter un dans une
médiathèque pour pouvoir le présenter au public.
A 16h30, après que les enfants et les bénévoles ont fini de goûter et de faire une partie ou
tous les devoirs, je les ai invités à prendre place autour de la table.
Je leur ai présenté la totalité du projet grâce à l’outil de facilitation graphique que vous
pourrez retrouver en annexe. L’outil de facilitation graphique fut très utile pour permettre de
suivre les explications et d’illustrer ce que chaque partie permettrait de faire.
Suite à cette présentation j’ai répondu à leurs questions qui portaient surtout sur la forme que
prendrait chaque partie.
J’ai donné à chacun un exemplaire de l’outil de facilitation graphique et j’en ai affiché un
exemplaire dans la salle.
Ce temps a pris 15 minutes. J’étais durant ce temps plutôt dans une posture descendante
afin de transmettre de l’information. Tandis que le temps des questions était plutôt un temps
d’échanges.
A 16h45 j’ai commencé à expliquer les règles du jeu visant à découvrir l’histoire du
kamishibaï. Le jeu est un jeu de l’oie à questions. Contrairement au jeu de l’oie classique il
ne se joue pas au tour par tour mais en fonction de la rapidité à trouver les réponses.
Le plateau de jeu est constitué de 20 cases, chacune associée à une question à son dos. Les
joueurs sont en équipes composées du bénévole et de son (ses) enfant·s. Ils lancent un dé à
6 faces pour savoir de combien de cases ils avancent. Les réponses aux questions peuvent
être trouvées soit à la lecture d’un article soit grâce à des charades ou des devinettes ou en
ramenant l’image correspondant à la réponse.
Durant ce temps j’ai adopté une posture de meneur de jeu et de laisser-faire, les enfants
étant accompagnés par leur bénévole. Je restais toutefois disponible durant ce temps de jeu
afin de répondre aux questions des joueurs et réguler au besoin.
A 17h20 le jeu s’arrête et l’équipe la plus avancée, ou celle ayant fini de traverser le
plateau, est déclarée victorieuse.
11
Le jeu de l’oie a bien fonctionné et rempli ses objectifs. En effet, les enfants et les
bénévoles avaient compris les tenants et aboutissants et avaient acquis des connaissances à
propos du kamishibaï et pour certains la curiosité d’en savoir plus.
Ce jeu a permis aux plus avancés en lecture de développer encore cette compétence.
Cependant bien que les règles aient été claires et comprises, le jeu fut difficile à réguler.
En effet je l’avais trop construit pour que les enfants aient besoin des bénévoles pour réussir
et certains bénévoles n’ont pas compris cela et ont apporté un accompagnement insuffisant,
tant dans la garantie du cadre de jeu que dans l’aide nécessaire pour répondre aux questions.
Cela est dû à mes explications insuffisantes sur la posture à tenir ainsi qu’à leur manque
d’expérience. Ce n’est qu’à la fin du projet que les bénévoles ont fourni l’accompagnement
nécessaire aux enfants afin qu’ils réussissent les tâches légèrement trop dures pour qu’ils les
réussissent seuls.
Dans le cadre d’un autre projet je modifierai mes explications en proposant plus
d’illustrations que de concepts. Toutefois le plus gros travail à faire était de faire en sorte
que les bénévoles gagnent en expérience pour faire avec un enfant et non pas le laisser faire
ou faire à sa place.
Durant les 10 dernières minutes, le temps de bilan a pris place avec les enfants et les
bénévoles pour identifier ce qu’ils avaient retenu et s’ils étaient prêts à s’investir dans ce
projet.
Pour identifier ce qu’ils ont retenu j’ai utilisé 5 questions à choix multiples.
J’ai utilisé une méthode de placement dans l’espace pour évaluer leur engouement pour le
projet.
Le temps de questions à choix multiples de cette séance fut pertinent car il me permit de me
rendre compte que les enfants les moins attentifs n’étaient pas forcément ceux qui avaient le
moins retenu ; cela m’a permis d’apporter un accompagnement différent.
Cependant le temps de bilan réalisé avec placement dans l’espace n’était pas pertinent car je
pouvais déjà savoir par l’observation quels enfants et quels bénévoles étaient enthousiasmés
par le projet.
Tout de même, au regard de tout cela, la première séance a rempli les objectifs fixés.
12
Séances 2 et 4 : Écriture de l’histoire (13 Avril 2022 et 11 Mai 2022)
Ces séances ont pour but de développer l’imagination, la confiance en soi, la logique de
syntaxe, l’écriture, les compétences d’orthographe, de conjugaison et de grammaire et la
capacité de synthèse.
Pour cela les enfants ont dû créer une histoire courte afin de la mettre en images dans la
suite du projet.
Lors de la première étape, j’ai affiché un photo langage sur les murs. Chaque image du
photo langage était présente deux fois afin de permettre à plusieurs enfants de choisir la
même sans qu’ils se retrouvent tous à utiliser les mêmes.
Le photo langage s’est avéré un outil très pertinent comme point de départ de l’imagination
des enfants. Chaque enfant a pu s’en saisir de manières différentes de telle sorte qu’aucune
des histoires ne se ressemblait.
A 16h30, après le goûter et les devoirs, je les ai invités à écouter les consignes.
Je leur ai expliqué le principe du photo langage et les objectifs des deux séances d’écriture.
J’ai choisi de ne pas faire appel à la facilitation graphique en début de séance car les enfants
n’avaient pas tous leur propre copie et suivre de loin sur une feuille A4 aurait été plus
complexe que simplement écouter les consignes du jour.
Ils ont choisi une à deux images qui les inspiraient afin de commencer à écrire une ou
plusieurs histoire·s.
Après ces explications d’environ 10 minutes, les enfants et les bénévoles ont eu 10 minutes
pour choisir les images qu’ils souhaitaient.
Ils les ont décrochées et ramenées à leurs tables.
Les consignes ont été claires puisque les enfants ont tous pu récupérer les images sans qu’il
y ait de chahut ou de problèmes de répartition des images.
Puis de 16h50 à 17h20 les bénévoles ont accompagné les enfants dans l’écriture de
l’histoire. Selon le niveau des enfants ils leur ont demandé de l’écrire, de la dessiner ou de la
raconter afin qu’ils puissent l’écrire à leur place.
J’ai proposé différentes approches aux bénévoles par mail sur comment favoriser
l’expression et l’imagination des enfants.
Il était indiqué que l’objectif dans un premier temps n’était pas d’écrire des lettres
parfaitement formées ou des phrases exemptes de fautes d’orthographe, de conjugaison ou
de grammaire mais bien de développer l’imagination, la confiance en soi et la capacité à
s’exprimer.
Le travail réalisé durant cette séance a été rangé dans la pochette de l’enfant avec les images
choisies durant le photo langage.
Si le temps l’avait permis, ils auraient eu la liberté de s’exprimer à propos de la séance en
répondant à la question suivante : « Est-ce que quelqu’un souhaite s’exprimer à propos
de la séance de ce soir ? ». Cependant nous n’avons pas eu le temps de le faire.
J’ai, par ailleurs, pris le temps de les remercier pour leur participation et de rappeler quand
aurait lieu la prochaine séance d’écriture.
Les bénévoles durant cette phase ont eu des positionnements très différents et qui ne
13
correspondaient pas toujours aux consignes données. Deux bénévoles avaient une nette
tendance à faire à la place des enfants plutôt que de les accompagner en faisant avec eux.
En échangeant avec eux à l’issue de cette séance, j’ai pu leur faire comprendre ce que
j’attendais et la différence fut notable entre les deux séances d’écriture. Ce changement de
posture fut conservé jusqu’à la fin du projet, ce qui a grandement facilité la création des
enfants et l’accomplissement des objectifs du projet.
La séance d’écriture suivante a pris place dans la continuité de la précédente et a poursuivi
plus clairement les objectifs de travail de la grammaire, de la conjugaison, de l’orthographe
et de la synthèse.
A 16h30, après que les enfants aient goûté avec leurs bénévoles et potentiellement fait une
partie ou tous leurs devoirs, j’ai donné les consignes du jour et contextualisé la séance par
rapport à la précédente.
Ils avaient pour objectif de finir au moins une histoire en rédigeant les phrases finales qui
seraient contées avec le kamishibaï.
Chaque bénévole a pu travailler l’écriture, les règles de conjugaison, d’orthographe et de
grammaire en fonction du niveau de l’enfant qu’ils accompagnaient.
Puis ils ont travaillé jusqu’à 17h20.
Durant ce temps j’ai été disponible pour accompagner les bénévoles et les enfants.
A 17h20 je leur ai proposé un temps de bilan où ils ont pu choisir 2 mots pour décrire
comment ils avaient vécu la séance.
Je n’ai pas réalisé de bilan avec les enfants sur la première séance d’écriture faute de temps et
par ce qu’il me semblait plus pertinent de réaliser un bilan de l’ensemble de la phase
d’écriture. J’ai choisi un bilan avec deux mots, ce qui m’a paru plus intéressant en termes
d’expression pour les enfants plutôt que celui où je les invitais à s’exprimer librement
Les deux séances d’écriture ont permis de remplir les objectifs fixés à différents niveaux
selon les enfants et les binômes enfants / bénévoles. Chaque enfant a réussi à produire au
moins une histoire originale d’une longueur adaptée à ses capacités et aux consignes.
Par ailleurs, je considère que les objectifs de ces séances ont été largement dépassés puisque
tous les enfants ont largement surpassé leurs compétences antérieures.
14
Séances 6, 7 et 8 : Réalisation des illustrations (25 Mai 2022, 1er Juin
2022 et 8 Juin 2022)
Ces séances visaient à développer l’imagination, différents moyens d’expression et à
découvrir de nouveaux médias artistiques.
Elles visaient aussi à développer la confiance en soi et les compétences motrices fines des
enfants.
À l’issue des trois séances de réalisation des planches, les enfants devaient avoir fini la
réalisation des planches de kamishibaï.
A 16h30, après le goûter et les devoirs, je les ai invités à écouter les consignes.
Je leur ai présenté le matériel à disposition puis indiqué qu’ils devaient réaliser entre 2 et 6
planches de kamishibaï, à savoir une pour le titre et une pour illustrer l’histoire.
Je leur a i a u s s i indiqué que pour cela ils a v a i e n t trois séances et que les bénévoles
étaient là pour les aider mais pas pour faire à leur place.
Après avoir répondu aux questions je les ai laissés travailler avec les bénévoles jusqu’à
17h30 pour les deux premières séances.
A 10 minutes de la fin de la séance je leur indiquais le temps restant et le fait qu’il faille
commencer à ranger. Si au début, le temps de rangement était un peu chaotique du fait d’un
empressement général et du peu d’aide fournie par les bénévoles il s’est avéré que
l’expérience a vite permis de compenser cela. Dès la troisième séance le rangement était
efficace et organisé.
D’une séance à l’autre je me réservais le droit de modifier l’agencement de l’espace, mais je
ne l’ai pas fait puisque celui proposé initialement convenait à la poursuite de mes objectifs,
à savoir l’échange entre les enfants. Par ailleurs, je n’ai pas eu à modifier l’aménagement de
la salle, non pas parce qu’il était parfait mais plutôt parce que les défauts de celui proposé
initialement n’étaient pas assez importants pour justifier une perte des repères des enfants.
Pour les séances 7 et 8 les enfants et les bénévoles pouvaient commencer à 16h30 après que
j’ai réexpliqué succinctement les consignes. La fin de la séance était prévue 10 minutes
plus tôt, à 17h20, afin de réaliser un bilan de cette étape. J’avais prévu de distribuer un
questionnaire que les enfants pouvaient remplir avec leurs bénévoles.
Ces séances ont parfaitement atteint les objectifs fixés. En effet, grâce au matériel mis à
disposition et à l’agencement de l’espace, les enfants ont pu choisir différents moyens pour
mettre en images leurs histoires. Découpage, collage, coloriage, peinture et travail en relief
de divers matériaux étaient leurs options. De plus, devant partager le même matériel, cela
suscita de nombreux échanges sur le contenu de leurs histoires et sur la façon qu’ils avaient
choisie de l’illustrer.
Ils ont, par ailleurs, tous utilisé ces médias de façons diverses et variées et tous ont produit
un travail unique ne ressemblant à aucun autre. Les consignes du nombre de planches ont
également bien été respectées.
Tout au long du projet ils ont pu être en situation de réussite ce qui leur a permis de gagner
en confiance en eux et ainsi d’être capables de déployer plus facilement leurs
connaissances et savoir-faire puisqu’ils n’avaient pas peur d’échouer.
15
De plus, ils ont aussi gagné en compétence sur leur gestion du temps puisqu’ils ont tous
utilisé la totalité du temps mis à disposition et réussi à finir leur projet.
Les enfants ont pu durant cette séance présenter le fruit de leur travail aux personnes qu’ils
avaient choisies d’inviter.
De 16h30 à 17h30 nous avons travaillé avec les enfants le déroulé de la représentation. Nous
avons défini l’ordre de passage et nous avons travaillé la lecture de leurs histoires.
Dans ce laps de temps nous avons réalisé deux filages ce qui mit en confiance les participants
17
A 17h30 malgré le fait que nous n’ayons pas communiqué la date et l’heure de la
représentation aux parents et qu’il n’était pas certain que les enfants aient invité leurs
proches, il s’avéra que toutes les familles étaient présentes pour assister au résultat final du
projet. Cela composa avec les bénévoles un public d’une quarantaine de personnes.
Les bénévoles ont soutenu les enfants les plus impressionnés par les spectateurs et à
17h45 les enfants avaient fini de conter leurs histoires avec succès.
Chaque enfant a pu rentrer avec son histoire.
À la fin de la représentation se déroula un petit temps convivial où nous avons pu échanger
entre parents, bénévoles et professionnels.
Ce temps d’échanges convivial me permit de me rendre compte que la majeure partie
des parents n’étaient pas au courant du projet et ne savaient pas que leurs enfants
travaillaient dessus depuis le mois de Mars.
Je ne pense pas que cela soit dû à un manque de communication à ce sujet mais plutôt à un
manque de compréhension.
Cette séance m’a permis de me rendre compte que je souhaitais travailler bien plus avec les
parents. Et ainsi leur permettre de prendre part, par l’action, aux loisirs et travaux de leurs
enfants.
18
Évaluation et perspectives d’évolutions
Pour mener mon évaluation je me suis reposé sur les retours des bilans à chaud que j’ai pu
décrire dans le déroulé, séquence par séquence, sur mes observations et les retours des
bénévoles. À partir de cela j’ai pu remplir un tableau rassemblant les critères et indicateurs
que j’avais déclinés à partir de mes objectifs généraux et opérationnels.
Il est à noter que je n’ai pas conduit l’intégralité de mes bilans de fin de séance car je me
suis aperçu que cela alourdissait et raccourcissait le temps d’activité pour les bénévoles et
les enfants et que je pouvais obtenir ces informations-là par d’autres moyens, notamment
l’observation.
Je souhaitais, à l’issue de chaque séance, envoyer un questionnaire par mail aux bénévoles
afin d’évaluer l’évolution des enfants qu’ils suivaient tout au long du projet. Je n’ai envoyé
qu’un mail car les retours étaient peu pertinents et les échanges oraux que j’avais avec eux
étaient bien plus riches et exhaustifs pour mener mon évaluation.
Ainsi la plupart de ces modifications découlent d’ajustements pour que les temps d’activité
et d’évaluation soient les plus pertinents possibles.
Ci-dessous le tableau dont je me suis servi pour mener l’évaluation
19
Grille d’évaluation du projet « A la découverte du théâtre de papier »
Accompagner les enfants dans leurs scolarités
Développer l’imagination
Est-ce que les enfants ont écrit une histoire ?
Oui X
Non
Est-ce que les histoires sont différentes ?
Oui X
Non
Est-ce que leurs planches sont originales ?
Oui X
Non
Favoriser l’expression orale
Est-ce que les enfants ont eu tendance à plus parler durant le temps
d’accompagnement à la scolarité ?
Oui
Non évaluable
Non
Est-ce que les enfants ont représenté leurs kamishibaïs sur le temps de
valorisation ?
Oui X
Non
20
Grille d’évaluation du projet « A la découverte du théâtre de papier »
Oui X
Non
Est-ce que leur estime de soi a évolué favorablement entre le début et la fin du
projet ?
Oui X
Non
Est-ce que l’enfant a représenté son kamishibaï ?
Oui X
Non
Est-ce que la fréquence des comportements problématiques à l’école a
diminué ?
Oui
Non évaluable
Non
S’ouvrir à de nouvelles pratiques culturelles
Oui X
Non
Ont-ils mis en pratique le kamishibaï ?
Oui X
Non
21
Grille d’évaluation du projet « A la découverte du théâtre de papier »
S’ouvrir à de nouvelles pratiques culturelles
Oui X
Non
Communiquent-ils plus facilement avec les gens qui les entourent ?
Oui X
Non
22
Conclusion
Pour finir, j’aimerais revenir sur ce que m’a apporté la réalisation de ce projet.
Tout d’abord il me semble essentiel de souligner que l’apprentissage méthodologique a été
fondateur de l’évolution de mes pratiques d’animation. En effet, jusqu’à présent je n’avais
pas eu à conduire de diagnostic de territoire et encore moins de proposer une action
répondant à un besoin.
Par le passé je proposais d’abord une animation puis je trouvais à quoi elle servait par la
suite, ce qui limitait la portée sociale et politique de mes actions et engagements.
De fait, il était difficile de me projeter au long terme dans l’animation socio-culturelle et
encore plus dans la direction d’ACM. Il me manquait les outils et méthodes pour porter mes
valeurs et assumer la fonction politique de directeur.
Ce projet m’a permis de saisir l’enjeu majeur du métier d’animateur professionnel : celui de
proposer une action socio-culturelle pertinente qui permettra à un territoire de gagner en
niveau et qualité de vie. L’enjeu est de proposer un loisir engagé socialement vers une
autonomie plus grande de nos publics.
Pour répondre à cet enjeu j’ai acquis divers outils tels que le diagnostic de territoire, la
méthodologie de projet ou encore l’usage d’un rétro planning.
Bien qu’il me reste beaucoup de choses à apprendre, il me semble que j’ai acquis, grâce à ce
projet, les notions fondamentales qu’il me manquait afin de pouvoir évoluer dans l’exercice
de mes fonctions d’animateur et de directeur.
Cependant je dois communiquer davantage avec l’équipe de la MDH et avec les
associations. Ainsi je pense qu’en annonçant ce que je souhaite réaliser, l’équipe de la MDH
pourrait être soutien et partie prenante de certains de mes projets d’animation.
Cet aspect-là est encore en travail et évolue dans la pratique de mes autres missions.
Ce BPJEPS m’a permis de saisir l’importance de la place de la famille dans l’action socio-
culturelle, notamment au travers de mon terrain d’alternance. Il m’ouvre les portes de
l’animation professionnelle sur tout type de structures et mon parcours me mène vers la
jeunesse, l’accompagnement et le montage de projets.
23
Annexe : Facilitation graphique
23