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BPJEPS, Loisirs Tous Publics

Épreuve numéro 3, UC 1-2 :


Encadrer tout public, dans tout lieu
et toute structure
Mettre en œuvre un projet d’animation
s’inscrivant dans le projet
de la structure

Organisme de Formation : Structure d’alternance :

CEMEA Rhône-Alpes Maison des Habitants Centre-Ville


3, cours Saint-André 2, rue du Vieux Temple
38800 LE PONT-DE - 38000 GRENOBLE
CLAIX

Numéro DRJSCS : 17 ARA HAB BP 400 22 Numéro de session : 21 ARA BP 401 45

Dates des épreuves : 12 Avril et 15 Mai 2023 MOUNIER Léo


Table des matières
Introduction........................................................................................................................1
Diagnostic de territoire.......................................................................................................2
La Ville de Grenoble......................................................................................................2
Le secteur 2....................................................................................................................2
Le champ d’action de la Maison des Habitants Centre-Ville.............................................................. 2
Le Quartier Politique de la Ville, Alma – Très-Cloître – Chenoise..................................................... 3
Ma structure...................................................................................................................3
La Maison des Habitants Centre-Ville en équipements...................................................................... 3
Le projet social................................................................................................................................. 4
Les actions menées............................................................................................................................ 4
Le budget de la Maison des Habitants Centre-Ville............................................................................ 5
Le public de la Maison des Habitants Centre-Ville............................................................................ 6
Le CLAS et son public...................................................................................................................... 7
Le projet d’animation.........................................................................................................8
Référentiel théorique du projet.......................................................................................8
Le contexte du projet......................................................................................................9
Séance 1 : Présentation du projet et découverte d’un pan de la culture japonaise (30 Mars 2022).....11
Séances 2 et 4 : Écriture de l’histoire (13 Avril 2022 et 11 Mai 2022)............................................. 13
Séances 6, 7 et 8 : Réalisation des illustrations (25 Mai 2022, 1er Juin 2022 et 8 Juin 2022)............15
Séances 3, 5 et 9 : Fabrication des butaïs (2 Mai 2022, 16 Mai 2022 et 20 Juin 2022)......................16
Séance 10 : Représentation des kamishibaïs (22 Juin 2022)............................................................. 18
Évaluation et perspectives d’évolutions............................................................................19
Conclusion........................................................................................................................23
Introduction
Je vous propose de découvrir quelles sont mes missions et fonctions au sein de la Maison
des Habitants Centre-Ville (abrégée par MDH par la suite). J’y travaille depuis le 8
novembre 2021 en tant qu’apprenti animateur-familles. Avant cela j’ai pu passer mon
BAFA en 2018 puis devenir formateur BAFA fin 2019 et commencer mon BAFD à l’été
2021, juste avant mon entrée en BPJEPS LTP. Ainsi j’ai pris mon poste avec une
expérience de l’animation et de la direction, mais pas encore du travail en centre social. Cet
apprentissage est donc fort enrichissant de par son aspect, car les objectifs poursuivis par les
animations menées en Maison des Habitants sont bien différents de ceux poursuivis en
centres de loisirs. Ils visent plutôt le maintien du lien parents/enfants et l’autonomie des
familles.
Le poste que j’occupe me permet de participer activement au développement des projets du
pôle-familles : animations de proximité à destination des familles, animations en équipes de
différents temps forts de l’année, notamment les fêtes de quartier, les fêtes de fin d’année et
du début de l’été et enfin l’animation du café des habitants qui a lieu toutes les semaines.
Je suis également coordinateur du Contrat Local d’Accompagnement à la Scolarité (abrégé
en CLAS par la suite)
Dans ce dossier vous retrouverez dans un premier temps le diagnostic de territoire de ma
structure d’apprentissage afin de définir le cadre de mon action.
Puis vous pourrez découvrir mon projet d’animation et une première analyse de sa mise en
œuvre.
Enfin je prendrai le temps d’expliciter son évaluation et quel impact il a eu sur le public visé
et sur le territoire.

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Diagnostic de territoire
La Ville de Grenoble
La ville de Grenoble est une ville d’environ 150 000 habitants au recensement de 2019. Elle
se situe dans la métropole « Grenoble Alpes Métropole » qui est la plus grande du territoire
Auvergne-Rhône-Alpes avec environ 450 000 habitants répartis sur 45 communes dont
Grenoble est le centre. Elle est notamment connue pour ses activités de recherches
scientifiques. Si Grenoble est globalement un territoire riche et très développé, cela cache
pourtant une grande précarité sociale concentrée dans certains quartiers de la ville.

Le secteur 2
Le secteur 2 est équipé de deux Maisons des Habitants, Bois d’Artas et Centre-Ville, qui
mènent conjointement l’action sociale de la ville à l’échelle locale en partenariat avec
d’autres structures sociales publiques (SLS, PMI notamment).
En plus des activités générales des Maisons des Habitants, la MDH Bois d’Artas a la
particularité de posséder une ludothèque.
La Maison des Habitants Centre-Ville accueille, quant à elle, des associations qui ne sont
pas présentes sur d’autres équipements du territoire ce qui amène des habitants de tout
Grenoble pour l’accès à ces services.
Le secteur 2 de la Ville de Grenoble a la particularité de présenter un niveau de vie élevé à
l’échelle du territoire (supérieur à la moyenne de la Ville de Grenoble), ce qui cache
pourtant de grandes poches de précarité, notamment le plus petit quartier politique de la
ville, à savoir le quartier Alma – Très-Cloître – Chenoise.

Le champ d’action de la Maison des Habitants Centre-Ville


Le champ d’action de la Maison des Habitants Centre-Ville couvre Alma- Notre Dame, Île
Verte, Mutualité-Préfecture, Hypercentre, Saint-Laurent et l’Esplanade. On retrouve dans
ces quartiers celui du quartier politique de la ville dit ATC pour Alma – Très-Cloître –
Chenoise qui est constitué de ces trois rues.
Sur le terrain d’action de la Maison des Habitants Centre-Ville on retrouve beaucoup de
lieux culturels publics et privés (associatifs), entre autres, les groupes scolaires Bizanet,
Saint-Laurent, Meunon et Paul Bert, la cité scolaire Stendhal (collège / lycée) mais aussi le
musée de l’ancien Évêché, le musée de Grenoble, le théâtre Sainte-Marie d’en bas, les
Casemates, l’Écoutille, Parenthèse, la MJC des Allobroges, et le club de foot FC2A pour ne
citer que les principaux lieux acteurs du secteur.
Différentes associations sont aussi présentes telles que Communic’Action, les différentes
associations de parents d’élèves, Pays’Age, Terre de Sienne et d’autres encore. Ces
associations participent à la dynamique du quartier en organisant des événements tels que
des brocantes ou simplement en accueillant leurs adhérents pour leurs activités
hebdomadaires.
On retrouve ainsi autour de la Maison des Habitants Centre-Ville un tissu associatif
dynamique et actif et des lieux faisant vivre les quartiers.

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Le Quartier Politique de la Ville, Alma – Très-Cloître – Chenoise
Le Quartier Politique de la Ville ATC est caractérisé par de très faibles revenus des
familles, une grande précarité sociale et une présence importante de familles
monoparentales.
Par ailleurs, ce quartier est fortement impacté par le trafic de drogue qui occupe la cour
Edmond Arnaud et qui a lieu depuis plusieurs dizaines d’années, générant un fort sentiment
d’insécurité chez les habitants.
Son classement en Quartier Politique de la Ville permet aux équipements du territoire
d’avoir accès à des moyens supplémentaires pour porter des actions sociales auprès des
habitants du quartier.

Ma structure
La Maison des Habitants Centre-Ville en équipements
La Maison des Habitants Centre-Ville accueille plusieurs associations et services de la Ville
de Grenoble qui ne sont pas proposés ailleurs ce qui draine des publics de toute la ville.
Pour accueillir tous ces services et prestations, la Maison des Habitants dispose de 24
bureaux (4 dévolus à des agents de la DAT Direction Actions Territoriales , 3 à la Santé
Scolaire, 2 au service Promotion de la Santé, 3 à la Vaccination et 12 bureaux des agents de
la Maison des Habitants dont 2 bureaux de permanence).
Elle dispose aussi d’une salle festive (salle polyvalente), d’une cuisine, d’un espace
d’accueil et de bureau pour les agents d’accueil, d’une salle de psychomotricité, d’une salle
informatique, de 2 salles de réunion, d’une salle de classe pour les ASL et de l’espace
famille composé d’un hall d’accueil, d’un espace de jeux et d’une bibliothèque.
Comme la plupart des MDH de la ville de Grenoble elle pratique la tarification solidaire
pour la TAG, le périscolaire et la restauration scolaire. Elle gère aussi les accès piétons
(badges d’accès pour les véhicules lors de travaux, déménagements ou pour les riverains).
Elle remplit des missions d’accès aux droits grâce à des actions d’informations et
d’accompagnement des habitants. Elle accueille aussi le service de vaccination de la Ville
de Grenoble (vaccinations obligatoires gratuitement et vaccinations internationales
payantes), ainsi que la Santé Scolaire et les Actions Socio-Linguistiques. Par ailleurs,
l’association proposant les Mercredis de l’ostéopathie n’intervient que sur cette Maison des
Habitants.

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Le projet social
Le projet social se découpe en quatre axes d’action déclinés en fiches projets.
Ce projet comporte :
— Un axe portant principalement sur le Quartier Politique de la Ville ATC.
— Un axe participation des habitants.
— Un axe soutien à la famille et à la parentalité .
— Un axe sur la prise en compte des parcours de vie.
De ces grands axes découlent différentes fiches projets qui sont portées par les agents de la
Maison des Habitants sous forme d’actions concrètes.
Pour répondre aux enjeux du premier et second axes, la Maison des Habitants met en place
un accompagnement des projets associatifs du quartier au cas par cas (utilisations du fonds
de participations des Habitants (FPH), prêts de locaux, réunions animées par l’Agent de
Développement Local, etc).
Si les moyens d’action pour ces deux axes sont presque identiques, les projets accompagnés
ne remplissent pas les mêmes objectifs.
La réappropriation du quartier par les habitants au travers de leurs projets favorise à la fois
le développement de l’autonomie et l’élévation du niveau de vie au sein du QPV.
Pour répondre aux enjeux du troisième axe, soutien à la famille et à la parentalité, la mise
en place d’un CLAS et le développement d’événements collectifs à destination des parents
et des sorties familles ont été les solutions mises en œuvre.
Enfin pour répondre aux enjeux du dernier axe, la prise en compte des parcours de vie, on
retrouve entre autres le développement d’Actions Socio – Linguistiques (ASL) pour faciliter
l’accès à la langue française des personnes allophones, la mise en place d’actions
d’informations et de facilitation de l’accès aux droits (à la fois associatif et public).
Certaines de ces missions sont transversales, par exemple l’accompagnement à la parentalité
participe à l’accès aux droits par l’information et par l’accompagnement des familles à
l’accès aux vacances.

Les actions menées


La Maison des Habitants Centre-Ville va porter différentes actions telles que l’accueil de
différentes associations participant à l’accès aux droits : par exemple l’accueil de la CSF,
Confédération Syndicale des Familles ou bien des permanences d’avocats.
La présence d’une écrivaine publique remplit une grande part des missions d’accès aux
droits par l’accompagnement des usagers dans leurs démarches administratives ou recours
en justice.
Différentes animations et actions sont portées par les différents agents de la Maison des
Habitants, ainsi du côté PAGI (Pôle Animation Gérontologique et Intergénérationnel) on
retrouve diverses activités destinées à favoriser le bon vieillissement et le maintien du lien
social avec les personnes âgées.
L’agent de développement local va principalement œuvrer à écouter les habitants et à porter
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différentes actions à destination des habitants (animation de la table du quartier, vélo école,
ateliers de jardinage, etc).
Le pôle-familles où je travaille va assurer de multiples missions telles que
l’accompagnement à la parentalité avec d’autres professionnels comme la Santé Scolaire et
le CODASE, l’animation familles durant les vacances ou durant l’année de manière
ponctuelle, l’accompagnement à l’accès aux vacances notamment au travers de l’utilisation
de VACAF, la proposition de séances de Massages Bébés et la création d’espaces de parole
pour les parents.
Au début de mon alternance nous nous occupions aussi d’une partie de l’organisation de la
distribution de paniers solidaires (tarification solidaire) avec l’association EPISOL. Ce n’est
plus le cas aujourd’hui puisque cette mission a été entièrement transférée sur la MDH Bois
d’Artas.
Enfin, nous assurons la mise en place et la coordination d’un CLAS (Contrat Local
d’Accompagnement à la Scolarité).

Le budget de la Maison des Habitants Centre-Ville


Pour mener ces actions, comme partout ailleurs, nous disposons d’un budget qui fonctionne
de la façon suivante.
On peut l’aborder comme deux parties distinctes : l’investissement et le fonctionnement.
La partie investissement permet d’effectuer des travaux d’agencement coûteux, il s’agit
d’un budget alloué par la ville et qui est reparti sur l’ensemble des équipements. Les
demandes sont étudiées puis validées ou non par les responsables de ce budget.
La partie fonctionnement n’est pas entièrement gérée par les responsables de structure.
En effet, le coût de la masse salariale, les fluides et les frais d’entretien du bâtiment ne sont
pas à la charge des responsables de structure mais à celle d’autres services de la ville. En
revanche, l’achat de consommables (papier, fournitures de bureau), de petits équipements et
de prestations de services relèvent de la prérogative des responsables de structure et des
agents.

Pour réaliser la comptabilité deux logiciels sont utilisés : « Grand Angle » et « Portail
décisionnel ».

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Lors de la réalisation d’une prestation, nous allons demander un devis. Le devis est
transféré à l’accueil qui va le traiter en l’enregistrant dans un dossier dédié et en entrant les
codes correspondants dans un fichier « Calc commun ».
À la suite de cela un bon de commande est réalisé. S’il existe une différence entre la somme
engagée et la somme dépensée alors le coordinateur de l’accueil échange avec le service de
comptabilité afin de ventiler les dépenses et de permettre l’utilisation de la somme non
dépensée pour une autre affectation.
Les coûts de fonctionnement et d’investissement sont assurés grâce aux subventions de la
ville et celles de la CAF. Certaines subventions sont attribuées en fonction des dispositifs
mis en place.
Par exemple, le CLAS dans lequel je réalise mon projet d’animation est subventionné par la
CAF qui alloue un montant de base en fonction du nombre d’enfants bénéficiaires du
dispositif.
Dans notre cas, puisque l’action touche le QPV nous bénéficions d’une bonification CAF
car l’intérêt de l’action est jugé plus grand au regard de leurs critères.
Cette manière de budgétiser ne met pas en lumière le rôle des bénévoles qui portent la
majeure partie du CLAS.

Le public de la Maison des Habitants Centre-Ville


Le public de la Maison des Habitants Centre-Ville est composé d’habitants qui se
caractérisent par une nette surreprésentations des 12-29 ans (22 % contre 16 % pour
Grenoble) et une légère surreprésentation des 75 ans et plus. Le secteur 2 est le secteur
ayant le plus grand effectif senior qui peut atteindre jusqu’à 70 % de la population,
notamment dans les quartiers Préfecture et Championnet.
Le secteur c o m p t e 3500 familles avec enfants ce qui représente 46 % des familles
tandis qu’à l’échelle de Grenoble elles représentent 52 % des familles.
Les familles monoparentales représentent 37 % des familles ce qui est légèrement moins que
la moyenne de Grenoble qui se place à 38 %. Pour autant, certains quartiers du secteur 2
concentrent les familles monoparentales ce qui entraîne de grandes
disparités au sein du territoire.
De plus, si les moins de 18 ans sont sous-représentés par rapport à la moyenne grenobloise,
la hausse du nombre de familles a fait grimper le nombre des moins de 18 ans avec près
de 200 enfants en plus sur le secteur 2 entre 2013 et 2018.
Les caractéristiques socio-économiques du secteur 2 et, notamment celles du Quartier
Politique de la Ville ATC, produisent, entre autres, une forte demande d’aide et
d’accompagnement à la parentalité.
Je décris dans la prochaine partie les caractéristiques des enfants bénéficiant du CLAS car il
s’agit du public auprès duquel j’ai choisi de porter l’action de mon projet d’animation.
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Le CLAS et son public
L’accompagnement à la scolarité propose une aide autour de la scolarité et une ouverture
sur la culture.
Le public du CLAS se compose d’enfants de 6 à 10 ans, scolarisés dans le secteur 2,
notamment des écoles Bizanet et Paul Bert, et ayant des difficultés scolaires, notamment en
français, en écriture et parfois en mathématiques.
Ces enfants ont la particularité d’habiter le QPV ATC et d’être en grande précarité sociale.
Maîtriser la langue française est donc un véritable enjeu d’intégration pour eux. Environ les
trois quarts de ces enfants n’avaient aucune confiance en eux ce qui les mettait en difficulté
dans leurs apprentissages.
Enfin, tous étaient en difficulté pour effectuer des apprentissages dans un cadre scolaire de
groupe et avaient besoin de l’apprentissage individualisé que propose le cadre du CLAS
afin d’acquérir les compétences qui les rendraient autonomes pour la suite de leurs
scolarités.
Au regard des difficultés que les enfants rencontraient à l’école, il me semblait judicieux de
proposer un projet d’animation autour de l’écriture et de la lecture, et plus largement du
langage. Cela permettrait d’accompagner les enfants dans le développement de ces
compétences.
Les objectifs de ce projet d’animation étaient de travailler l’écriture et la lecture, la
confiance en soi, l’imagination, l’expression orale et la motricité fine.
Je pensais aussi que ce projet serait l’occasion de mener les familles et les enfants dans les
bibliothèques municipales qu’ils fréquentaient peu et de renforcer les liens entre les
différents acteurs, à savoir, les parents, les enfants, l’école et les bénévoles. Aujourd’hui, je
constate que certaines de ces familles se rendent à la bibliothèque, ce qui démontre assez
bien la portée de mon action.
Par ailleurs, si au départ les bénévoles ne faisaient pas partie de mon public, il s’avère que
dans les faits ils le sont devenus. En effet, l’attention et l’accompagnement que je leur ai
fournis tout au long du projet en fait un public au même titre que les enfants.
Les bénévoles sont recrutés via la faculté de Grenoble et par la diffusion d’affiches
annonçant le recrutement et permettant la candidature libre. Ils sont ensuite reçus en
entretien par l’un des coordinateurs du CLAS afin de voir si leur collaboration sera possible.
Ainsi les bénévoles se composent, d’une part, d’étudiants bénévoles et parfois stagiaires
et,d’autre part, de retraités. Ils ont tous eu l’occasion de suivre deux jours de formation avec
la Ligue de l’Enseignement à propos de l’accompagnement à la scolarité.

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Le projet d’animation
Dans cette partie je vous propose dans un premier temps de présenter le référentiel
théorique de la pédagogie que j’utilise dans ce projet, puis de recontextualiser dans quel
cadre se déroule mon projet, et enfin de présenter sa démarche pédagogique entremêlée
d’une première analyse. Je continuerai ensuite avec une évaluation par séance puis par une
évaluation plus globale. Enfin je développerai les perspectives d’évolution que ce projet a
ouvert sur le CLAS.

Référentiel théorique du projet


Pour ce projet j’ai choisi de faire principalement appel aux théories et pratiques pédagogiques
de Jean PIAGET, de Maria MONTESSORI et Célestin FREINET.
Dans ce projet les enfants ne pourront pas réaliser certaines étapes seuls, ils auront besoin de
l’aide de personnes plus expérimentées pour réussir certaines parties, notamment celle
d’écriture de l’histoire et pour trouver les réponses à certaines questions du jeu de l’oie. Ce
choix de les mettre face à des tâches qu’ils ne peuvent réaliser seuls découle de la théorie de
la zone proximale de développement de Jean PIAGET. Cette théorie, en substance, décrit
trois seuils de difficulté de réalisation d’une action. L’action que la personne peut réaliser
seule, l’action que la personne ne peut pas réaliser car trop difficile par rapport à ses
compétences et l’action que la personne pourra réaliser avec l’accompagnement de quelqu’un
sachant déjà réaliser cette action. PIAGET théorise le fait que pour apprendre il faut se situer
dans ce niveau de difficulté pour se développer. C’est à partir de cette théorie que j’ai
développé la pédagogie de ce projet d’animation pour permettre aux enfants de développer
leurs compétences en lecture, écriture, conjugaison, grammaire et syntaxe.
Les théories de Maria MONTESSORI et Célestin FREINET s’entremêlent : en effet,
l’organisation de l’espace sert à la fois l’autonomie des enfants et l’expérimentation ainsi que
l’échange entre pairs. Je leur propose ici de multiples possibilités de création et de
manipulation dans un espace aménagé et adapté à eux tels que le propose la philosophie
MONTESSORI. Cela favorise l’acquisition de compétences par l’expérience. A cela s’ajoute
l’éducation par les pairs que développe FREINET puisqu’ils sont libres d’utiliser l’espace
comme ils l’entendent. Ils se retrouvent alors nécessairement à devoir partager et vivre dans
ce même espace. Ils y régleront des conflits d’usage, apprendront des techniques des autres et
ainsi gagneront en autonomie en tant qu’individus.

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Le contexte du projet
Mon projet d’animation vient porter l’axe du projet social « soutien à la famille et à la
parentalité » et s’inscrit dans les actions menées au sein du Contrat Local
d’Accompagnement à la Scolarité (CLAS).
Ma tutrice était initialement la seule coordinatrice du CLAS, elle m’a fait confiance pour me
laisser coordonner et mener mon projet en quasi-autonomie sur la période de mars à juin.
Nous échangions régulièrement sur l’avancement du projet ce qui m’a permis de poser
facilement mes questions sur les points où j’avais des incertitudes et son regard m’a permis
de me rendre compte que le projet présentait des lacunes.
J’ai aussi pu en parler en réunions d’équipe, que ce soit à titre informatif ou pour solliciter
des retours.

Le projet cherchait à favoriser le développement des compétences en écriture, en lecture et en


motricité fine. Il visait aussi à développer l’imagination et à améliorer l’estime de soi. Enfin,
ce projet cherchait à favoriser la découverte culturelle.
Ces objectifs sont retranscrits de la manière suivante en objectifs généraux et opérationnels :
• Accompagner les enfants dans leurs scolarités
◦ Développer les compétences de lecture, d’écriture et de compréhension
◦ Développer l’imagination
◦ Favoriser l’expression orale
◦ Développer la confiance en soi
• S’ouvrir à de nouvelles pratiques culturelles
◦ Découvrir une partie de la culture japonaise
◦ Développer de nouvelles techniques d’expression

Pour remplir les objectifs fixés, je souhaitais proposer aux enfants et bénévoles de créer un
kamishibaï, de l’écriture de l’histoire à la réalisation des planches en passant par la création
du théâtre (appelé butaï) jusqu’à la présentation de leurs travaux.
Ainsi le projet se découpait en 5 sous-parties et était composé de 10 séances comme dans le
planning qui suit :

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Séance 1 : 30 Mars 2022 Présentation du projet
Séance 2 : 13 Avril 2022 Écriture de l’histoire
Séance 3 : 2 Mai 2022 Fabrication du Butaï
Séance 4 : 11 Mai 2022 Écriture de l’histoire
Séance 5 : 16 Mai 2022 Fabrication du Butaï
Séance 6 : 25 Mai 2022 Réalisation des illustrations
Séance 7 : 1er Juin 2022 Réalisation des illustrations
Séance 8 : 8 Juin 2022 Réalisation des illustrations
Séance 9 : 20 Juin 2022 Fabrication du Butaï
Séance 10 : 22 Juin 2022 Représentation des enfants

De manière globale le projet devait se dérouler ainsi :


Chaque séance a duré 1 h, de 16h30 à 17h30 et a accueilli entre 10 et 12 enfants et leurs
bénévoles. Cependant, au fur et à mesure que la période s’écoulait enfants et bénévoles ont
commencé à s’absenter de plus en plus. Cela me poussa à encadrer moi-même certains
enfants. Cela a eu pour effet de me rendre moins disponible au niveau du groupe.
Je préparais en amont de chaque séance les goûters pour les enfants ainsi que l’installation
de la salle en fonction des besoins de la séance.
Je souhaitais au début de chaque séance prendre le temps de recontextualiser la séance à
l’aide d’un outil de facilitation graphique et d’annoncer les objectifs du jour pour les enfants
et bénévoles. Il s’est avéré que ceci n’était pas nécessaire et que d’une séance à l’autre il
n’était pas forcément utile de tout répéter, cela aurait alourdi considérablement le déroulé
des séances. Seuls les objectifs du jour étaient systématiquement annoncés.
Afin de présenter le projet aux bénévoles, je les ai invités à venir plus tôt à la séance
d’accompagnement scolaire du 23 Mars. Je souhaitais leur expliquer les objectifs à
atteindre et le choix de cette période pour le réaliser.
Toutefois, la séance de présentation ne fut pas aussi profitable que je l’espérais.Je n’avais
pas réussi à communiquer l’information avec assez d’efficacité pour que tous les bénévoles
soient présents à l’heure convenue. Cela amena quelques problèmes de compréhension du
projet mais ils furent tous résolus au fur et à mesure de l’avancement du projet et des
échanges que j’ai pu avoir avec les bénévoles.
Le retour des participants était pris en compte dans l’ajustement de mes postures
pédagogiques et dans la manière d’amener les différents éléments du projet aux bénévoles et
aux enfants.

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Séance 1 : Présentation du projet et découverte d’un pan de la culture
japonaise (30 Mars 2022)
Cette première séance a pour objectif d’introduire le projet auprès des enfants et des
bénévoles. Comme je n’avais pas réussi à rassembler tous les bénévoles pour le leur
expliquer le 23 mars, je leur ai annoncé ce qui allait se passer durant les mois à venir.
Cette séance soutient les objectifs opérationnels de découvrir une partie de la culture
japonaise, de développer de nouvelles techniques d’expression et d’entraîner les
compétences de lecture et de compréhension.
Ainsi cette première séance cherchait à introduire la thématique du projet et à ouvrir le
public sur un pan de la culture japonaise et sur le théâtre plus largement.
Durant cette séance je me suis employé à présenter les différentes étapes du projet et à faire
découvrir l’histoire du kamishibaï par le jeu. J’ai tenté de connecter le kamishibaï aux
formes d’art qui en sont nées. Enfin j’aurais souhaité présenter un exemple de kamishibaï
fini mais par manque de préparation je n’en avais pas ce jour-là. Bien que je ne l’aie pas fait
durant le projet il me semble pertinent de prendre le temps d’aller en emprunter un dans une
médiathèque pour pouvoir le présenter au public.
A 16h30, après que les enfants et les bénévoles ont fini de goûter et de faire une partie ou
tous les devoirs, je les ai invités à prendre place autour de la table.
Je leur ai présenté la totalité du projet grâce à l’outil de facilitation graphique que vous
pourrez retrouver en annexe. L’outil de facilitation graphique fut très utile pour permettre de
suivre les explications et d’illustrer ce que chaque partie permettrait de faire.
Suite à cette présentation j’ai répondu à leurs questions qui portaient surtout sur la forme que
prendrait chaque partie.
J’ai donné à chacun un exemplaire de l’outil de facilitation graphique et j’en ai affiché un
exemplaire dans la salle.
Ce temps a pris 15 minutes. J’étais durant ce temps plutôt dans une posture descendante
afin de transmettre de l’information. Tandis que le temps des questions était plutôt un temps
d’échanges.

A 16h45 j’ai commencé à expliquer les règles du jeu visant à découvrir l’histoire du
kamishibaï. Le jeu est un jeu de l’oie à questions. Contrairement au jeu de l’oie classique il
ne se joue pas au tour par tour mais en fonction de la rapidité à trouver les réponses.
Le plateau de jeu est constitué de 20 cases, chacune associée à une question à son dos. Les
joueurs sont en équipes composées du bénévole et de son (ses) enfant·s. Ils lancent un dé à
6 faces pour savoir de combien de cases ils avancent. Les réponses aux questions peuvent
être trouvées soit à la lecture d’un article soit grâce à des charades ou des devinettes ou en
ramenant l’image correspondant à la réponse.
Durant ce temps j’ai adopté une posture de meneur de jeu et de laisser-faire, les enfants
étant accompagnés par leur bénévole. Je restais toutefois disponible durant ce temps de jeu
afin de répondre aux questions des joueurs et réguler au besoin.
A 17h20 le jeu s’arrête et l’équipe la plus avancée, ou celle ayant fini de traverser le
plateau, est déclarée victorieuse.
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Le jeu de l’oie a bien fonctionné et rempli ses objectifs. En effet, les enfants et les
bénévoles avaient compris les tenants et aboutissants et avaient acquis des connaissances à
propos du kamishibaï et pour certains la curiosité d’en savoir plus.
Ce jeu a permis aux plus avancés en lecture de développer encore cette compétence.
Cependant bien que les règles aient été claires et comprises, le jeu fut difficile à réguler.
En effet je l’avais trop construit pour que les enfants aient besoin des bénévoles pour réussir
et certains bénévoles n’ont pas compris cela et ont apporté un accompagnement insuffisant,
tant dans la garantie du cadre de jeu que dans l’aide nécessaire pour répondre aux questions.
Cela est dû à mes explications insuffisantes sur la posture à tenir ainsi qu’à leur manque
d’expérience. Ce n’est qu’à la fin du projet que les bénévoles ont fourni l’accompagnement
nécessaire aux enfants afin qu’ils réussissent les tâches légèrement trop dures pour qu’ils les
réussissent seuls.
Dans le cadre d’un autre projet je modifierai mes explications en proposant plus
d’illustrations que de concepts. Toutefois le plus gros travail à faire était de faire en sorte
que les bénévoles gagnent en expérience pour faire avec un enfant et non pas le laisser faire
ou faire à sa place.

Durant les 10 dernières minutes, le temps de bilan a pris place avec les enfants et les
bénévoles pour identifier ce qu’ils avaient retenu et s’ils étaient prêts à s’investir dans ce
projet.
Pour identifier ce qu’ils ont retenu j’ai utilisé 5 questions à choix multiples.
J’ai utilisé une méthode de placement dans l’espace pour évaluer leur engouement pour le
projet.
Le temps de questions à choix multiples de cette séance fut pertinent car il me permit de me
rendre compte que les enfants les moins attentifs n’étaient pas forcément ceux qui avaient le
moins retenu ; cela m’a permis d’apporter un accompagnement différent.
Cependant le temps de bilan réalisé avec placement dans l’espace n’était pas pertinent car je
pouvais déjà savoir par l’observation quels enfants et quels bénévoles étaient enthousiasmés
par le projet.
Tout de même, au regard de tout cela, la première séance a rempli les objectifs fixés.

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Séances 2 et 4 : Écriture de l’histoire (13 Avril 2022 et 11 Mai 2022)
Ces séances ont pour but de développer l’imagination, la confiance en soi, la logique de
syntaxe, l’écriture, les compétences d’orthographe, de conjugaison et de grammaire et la
capacité de synthèse.
Pour cela les enfants ont dû créer une histoire courte afin de la mettre en images dans la
suite du projet.
Lors de la première étape, j’ai affiché un photo langage sur les murs. Chaque image du
photo langage était présente deux fois afin de permettre à plusieurs enfants de choisir la
même sans qu’ils se retrouvent tous à utiliser les mêmes.
Le photo langage s’est avéré un outil très pertinent comme point de départ de l’imagination
des enfants. Chaque enfant a pu s’en saisir de manières différentes de telle sorte qu’aucune
des histoires ne se ressemblait.
A 16h30, après le goûter et les devoirs, je les ai invités à écouter les consignes.
Je leur ai expliqué le principe du photo langage et les objectifs des deux séances d’écriture.
J’ai choisi de ne pas faire appel à la facilitation graphique en début de séance car les enfants
n’avaient pas tous leur propre copie et suivre de loin sur une feuille A4 aurait été plus
complexe que simplement écouter les consignes du jour.
Ils ont choisi une à deux images qui les inspiraient afin de commencer à écrire une ou
plusieurs histoire·s.
Après ces explications d’environ 10 minutes, les enfants et les bénévoles ont eu 10 minutes
pour choisir les images qu’ils souhaitaient.
Ils les ont décrochées et ramenées à leurs tables.
Les consignes ont été claires puisque les enfants ont tous pu récupérer les images sans qu’il
y ait de chahut ou de problèmes de répartition des images.
Puis de 16h50 à 17h20 les bénévoles ont accompagné les enfants dans l’écriture de
l’histoire. Selon le niveau des enfants ils leur ont demandé de l’écrire, de la dessiner ou de la
raconter afin qu’ils puissent l’écrire à leur place.
J’ai proposé différentes approches aux bénévoles par mail sur comment favoriser
l’expression et l’imagination des enfants.
Il était indiqué que l’objectif dans un premier temps n’était pas d’écrire des lettres
parfaitement formées ou des phrases exemptes de fautes d’orthographe, de conjugaison ou
de grammaire mais bien de développer l’imagination, la confiance en soi et la capacité à
s’exprimer.
Le travail réalisé durant cette séance a été rangé dans la pochette de l’enfant avec les images
choisies durant le photo langage.
Si le temps l’avait permis, ils auraient eu la liberté de s’exprimer à propos de la séance en
répondant à la question suivante : « Est-ce que quelqu’un souhaite s’exprimer à propos
de la séance de ce soir ? ». Cependant nous n’avons pas eu le temps de le faire.
J’ai, par ailleurs, pris le temps de les remercier pour leur participation et de rappeler quand
aurait lieu la prochaine séance d’écriture.
Les bénévoles durant cette phase ont eu des positionnements très différents et qui ne
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correspondaient pas toujours aux consignes données. Deux bénévoles avaient une nette
tendance à faire à la place des enfants plutôt que de les accompagner en faisant avec eux.
En échangeant avec eux à l’issue de cette séance, j’ai pu leur faire comprendre ce que
j’attendais et la différence fut notable entre les deux séances d’écriture. Ce changement de
posture fut conservé jusqu’à la fin du projet, ce qui a grandement facilité la création des
enfants et l’accomplissement des objectifs du projet.
La séance d’écriture suivante a pris place dans la continuité de la précédente et a poursuivi
plus clairement les objectifs de travail de la grammaire, de la conjugaison, de l’orthographe
et de la synthèse.
A 16h30, après que les enfants aient goûté avec leurs bénévoles et potentiellement fait une
partie ou tous leurs devoirs, j’ai donné les consignes du jour et contextualisé la séance par
rapport à la précédente.
Ils avaient pour objectif de finir au moins une histoire en rédigeant les phrases finales qui
seraient contées avec le kamishibaï.
Chaque bénévole a pu travailler l’écriture, les règles de conjugaison, d’orthographe et de
grammaire en fonction du niveau de l’enfant qu’ils accompagnaient.
Puis ils ont travaillé jusqu’à 17h20.
Durant ce temps j’ai été disponible pour accompagner les bénévoles et les enfants.

A 17h20 je leur ai proposé un temps de bilan où ils ont pu choisir 2 mots pour décrire
comment ils avaient vécu la séance.
Je n’ai pas réalisé de bilan avec les enfants sur la première séance d’écriture faute de temps et
par ce qu’il me semblait plus pertinent de réaliser un bilan de l’ensemble de la phase
d’écriture. J’ai choisi un bilan avec deux mots, ce qui m’a paru plus intéressant en termes
d’expression pour les enfants plutôt que celui où je les invitais à s’exprimer librement
Les deux séances d’écriture ont permis de remplir les objectifs fixés à différents niveaux
selon les enfants et les binômes enfants / bénévoles. Chaque enfant a réussi à produire au
moins une histoire originale d’une longueur adaptée à ses capacités et aux consignes.
Par ailleurs, je considère que les objectifs de ces séances ont été largement dépassés puisque
tous les enfants ont largement surpassé leurs compétences antérieures.

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Séances 6, 7 et 8 : Réalisation des illustrations (25 Mai 2022, 1er Juin
2022 et 8 Juin 2022)
Ces séances visaient à développer l’imagination, différents moyens d’expression et à
découvrir de nouveaux médias artistiques.
Elles visaient aussi à développer la confiance en soi et les compétences motrices fines des
enfants.
À l’issue des trois séances de réalisation des planches, les enfants devaient avoir fini la
réalisation des planches de kamishibaï.
A 16h30, après le goûter et les devoirs, je les ai invités à écouter les consignes.
Je leur ai présenté le matériel à disposition puis indiqué qu’ils devaient réaliser entre 2 et 6
planches de kamishibaï, à savoir une pour le titre et une pour illustrer l’histoire.
Je leur a i a u s s i indiqué que pour cela ils a v a i e n t trois séances et que les bénévoles
étaient là pour les aider mais pas pour faire à leur place.
Après avoir répondu aux questions je les ai laissés travailler avec les bénévoles jusqu’à
17h30 pour les deux premières séances.
A 10 minutes de la fin de la séance je leur indiquais le temps restant et le fait qu’il faille
commencer à ranger. Si au début, le temps de rangement était un peu chaotique du fait d’un
empressement général et du peu d’aide fournie par les bénévoles il s’est avéré que
l’expérience a vite permis de compenser cela. Dès la troisième séance le rangement était
efficace et organisé.
D’une séance à l’autre je me réservais le droit de modifier l’agencement de l’espace, mais je
ne l’ai pas fait puisque celui proposé initialement convenait à la poursuite de mes objectifs,
à savoir l’échange entre les enfants. Par ailleurs, je n’ai pas eu à modifier l’aménagement de
la salle, non pas parce qu’il était parfait mais plutôt parce que les défauts de celui proposé
initialement n’étaient pas assez importants pour justifier une perte des repères des enfants.
Pour les séances 7 et 8 les enfants et les bénévoles pouvaient commencer à 16h30 après que
j’ai réexpliqué succinctement les consignes. La fin de la séance était prévue 10 minutes
plus tôt, à 17h20, afin de réaliser un bilan de cette étape. J’avais prévu de distribuer un
questionnaire que les enfants pouvaient remplir avec leurs bénévoles.
Ces séances ont parfaitement atteint les objectifs fixés. En effet, grâce au matériel mis à
disposition et à l’agencement de l’espace, les enfants ont pu choisir différents moyens pour
mettre en images leurs histoires. Découpage, collage, coloriage, peinture et travail en relief
de divers matériaux étaient leurs options. De plus, devant partager le même matériel, cela
suscita de nombreux échanges sur le contenu de leurs histoires et sur la façon qu’ils avaient
choisie de l’illustrer.
Ils ont, par ailleurs, tous utilisé ces médias de façons diverses et variées et tous ont produit
un travail unique ne ressemblant à aucun autre. Les consignes du nombre de planches ont
également bien été respectées.
Tout au long du projet ils ont pu être en situation de réussite ce qui leur a permis de gagner
en confiance en eux et ainsi d’être capables de déployer plus facilement leurs
connaissances et savoir-faire puisqu’ils n’avaient pas peur d’échouer.

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De plus, ils ont aussi gagné en compétence sur leur gestion du temps puisqu’ils ont tous
utilisé la totalité du temps mis à disposition et réussi à finir leur projet.

Séances 3, 5 et 9 : Fabrication des butaïs (2 Mai 2022, 16 Mai 2022 et 20


Juin 2022)
Ces séances avaient pour but de développer la confiance en soi, la motricité fine et de faire
découvrir le travail du bois aux enfants et aux bénévoles.
Pour cela ils devaient commencer à fabriquer des butaïs.
Ces trois séances prenaient place le lundi car en raison du nombre limité de mercredis
restant avant la fin de l’année scolaire et des dates des vacances scolaires et des formations,
je n’ai pas pu faire tenir la totalité du projet uniquement sur les mercredis.
Pour autant, proposer de découvrir le travail du bois me semblait important dans la
trajectoire de ce projet, notamment dans le travail en lien avec la confiance en soi.
C’est pourquoi j’ai fait le choix de proposer ces séances le lundi. En effet tous les enfants
présents le lundi n’étaient pas présents les mercredis et il n’était donc pas envisageable de
leur demander le même travail sur un temps deux a trois fois plus court.
C’est pourquoi leur proposer de prendre part au projet par le biais du travail du bois me
semblait pertinent.
La réalisation d’un butaï ne dépendait pas de leur imagination ou créativité mais de leurs
capacités à suivre et appliquer une consigne. C’est pourquoi cela n’était pas gênant qu’il n’y
ait pas de continuité dans la réalisation.
Afin d’assurer le meilleur accompagnement possible j’avais fait le choix de diviser le
groupe d’accompagnement scolaire du lundi en trois groupes, chacun de ces groupes
réalisant une séance.
Les groupes étaient connus des participants à l’avance, cela était dit la semaine précédente
et rappeler par mail aux bénévoles.
L’ensemble des pièces des butaï ont été découpées et percées en amont par l’animateur.
Le groupe était guidé étape par étape par l’animateur.
Je souhaitais qu’un document expliquant toutes les étapes de fabrication soit distribué à
chaque enfant et chaque bénévole afin qu’ils puissent suivre et / ou reproduire ce travail-là
chez lui. Cependant je n’ai pas trouvé le temps de réaliser un tel travail.
Chaque binôme bénévole / enfant(s) s’est vu assigner au fur et à mesure des tâches
spécifiques à chaque étape du processus. S’il y avait des temps morts, j’en profitais pour
échanger avec les enfants et les bénévoles à propos du projet.
Un temps de présentation des outils et de leur bon usage a été réalisé au début de chaque
séance. Le déroulé de la séance, d’une séance à l’autre, pouvait différer en fonction des
difficultés rencontrées ou des possibilités d’amélioration envisagées.
En tout 4 butaïs devaient être réalisés, un aurait dû être conservé à la Maison des Habitants
Centre-Ville, un aurait été donné à la Bibliothèque Municipale Jardin De Ville, un autre à la
MJC des Allobroges et encore un à la Maison des Habitants Bois d’Artas. Cependant
l’atelier n’a produit aucun butaï et je n’ai moi-même pas eu le temps de les finir.
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Le fait qu’ils ne soient pas finis n’est pas un souci dans la mesure où c’est le suivi des
consignes et la capacité à être précis dans l’exécution des gestes techniques qui est
important dans ces séances. L’essentiel du projet est le travail du langage afin d’atteindre les
objectifs fixés.
Premièrement, des trois séances une seule a eu lieu. En effet une fois la première séance
réalisée je me suis rendu compte du manque de pertinence, dans ces conditions, de cette
proposition auprès du public.
Tout d’abord je n’avais pas assez d’outils pour permettre à tous de pratiquer à parts égales.
Ensuite, pour les enfants et bénévoles présents uniquement le lundi cette activité n’avait pas
vraiment de sens, ce qui les a amenés à s’en désintéresser très vite. La division du travail en
trois temps faisait d’autant plus perdre le sens que les groupes suivants devaient reprendre
un travail qu’ils n’avaient pas commencé.
Enfin dans la gestion technique de la séance j’ai dû dans les 15 premières minutes de la
séance revoir mon programme à la baisse. En effet, le manque de matériel et l’autonomie
limité des bénévoles et des enfants ont empêché la répartition tâche par tâche que j’avais
prévue.
J’ai donc choisi de permettre à tous de manipuler chaque outil ce qui a créé des temps
d’attente assez longs pour l’ensemble du groupe.
Malgré ces défauts majeurs, je pense que l’idée était bonne mais a manqué de moyens sur
le moment. Il me semble nécessaire, a v e c l e r e c u l , qu’une telle séance soit encadrée
par plus d’animateurs pour arriver à un taux d’encadrement de 1 animateur pour 3 enfants.
De plus, avoir le matériel nécessaire en quantité et en qualité n’est pas un plus mais bien
une nécessité. En ajoutant ces éléments-là et en conservant la qualité d’explication des
consignes de sécurité et d’organisation du groupe, il me semble tout à fait possible de
mener à bien un tel projet et d’atteindre les objectifs fixés.
J’avais aussi envisagé un partenariat avec un atelier bois, notamment celui des « Copeaux
d’abord » mais cette recherche partenariale intervenait trop tard dans sa préparation pour
qu’elle ait lieu. Si je devais reproduire une tel projet je commencerai le partenariat bien en
amont du début du projet afin de, par exemple, proposer la visite d’un atelier bois.
Il est à noter que malgré les difficultés rencontrées, tant les enfants que les bénévoles qui
ont participé à cette séance, ont apprécié le changement de cadre et la proposition de travail
manuel.
Séance 10 : Représentation des kamishibaïs (22 Juin 2022)
Cette séance avait pour objet la valorisation du travail des enfants.
Elle permettait de travailler la confiance en soi et la capacité à s’exprimer devant un
public.

Les enfants ont pu durant cette séance présenter le fruit de leur travail aux personnes qu’ils
avaient choisies d’inviter.
De 16h30 à 17h30 nous avons travaillé avec les enfants le déroulé de la représentation. Nous
avons défini l’ordre de passage et nous avons travaillé la lecture de leurs histoires.
Dans ce laps de temps nous avons réalisé deux filages ce qui mit en confiance les participants

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A 17h30 malgré le fait que nous n’ayons pas communiqué la date et l’heure de la
représentation aux parents et qu’il n’était pas certain que les enfants aient invité leurs
proches, il s’avéra que toutes les familles étaient présentes pour assister au résultat final du
projet. Cela composa avec les bénévoles un public d’une quarantaine de personnes.
Les bénévoles ont soutenu les enfants les plus impressionnés par les spectateurs et à
17h45 les enfants avaient fini de conter leurs histoires avec succès.
Chaque enfant a pu rentrer avec son histoire.
À la fin de la représentation se déroula un petit temps convivial où nous avons pu échanger
entre parents, bénévoles et professionnels.
Ce temps d’échanges convivial me permit de me rendre compte que la majeure partie
des parents n’étaient pas au courant du projet et ne savaient pas que leurs enfants
travaillaient dessus depuis le mois de Mars.
Je ne pense pas que cela soit dû à un manque de communication à ce sujet mais plutôt à un
manque de compréhension.
Cette séance m’a permis de me rendre compte que je souhaitais travailler bien plus avec les
parents. Et ainsi leur permettre de prendre part, par l’action, aux loisirs et travaux de leurs
enfants.

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Évaluation et perspectives d’évolutions
Pour mener mon évaluation je me suis reposé sur les retours des bilans à chaud que j’ai pu
décrire dans le déroulé, séquence par séquence, sur mes observations et les retours des
bénévoles. À partir de cela j’ai pu remplir un tableau rassemblant les critères et indicateurs
que j’avais déclinés à partir de mes objectifs généraux et opérationnels.
Il est à noter que je n’ai pas conduit l’intégralité de mes bilans de fin de séance car je me
suis aperçu que cela alourdissait et raccourcissait le temps d’activité pour les bénévoles et
les enfants et que je pouvais obtenir ces informations-là par d’autres moyens, notamment
l’observation.
Je souhaitais, à l’issue de chaque séance, envoyer un questionnaire par mail aux bénévoles
afin d’évaluer l’évolution des enfants qu’ils suivaient tout au long du projet. Je n’ai envoyé
qu’un mail car les retours étaient peu pertinents et les échanges oraux que j’avais avec eux
étaient bien plus riches et exhaustifs pour mener mon évaluation.
Ainsi la plupart de ces modifications découlent d’ajustements pour que les temps d’activité
et d’évaluation soient les plus pertinents possibles.
Ci-dessous le tableau dont je me suis servi pour mener l’évaluation

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Grille d’évaluation du projet « A la découverte du théâtre de papier »
Accompagner les enfants dans leurs scolarités
Développer l’imagination
Est-ce que les enfants ont écrit une histoire ?
Oui X
Non
Est-ce que les histoires sont différentes ?
Oui X
Non
Est-ce que leurs planches sont originales ?
Oui X
Non
Favoriser l’expression orale
Est-ce que les enfants ont eu tendance à plus parler durant le temps
d’accompagnement à la scolarité ?

Oui
Non évaluable
Non
Est-ce que les enfants ont représenté leurs kamishibaïs sur le temps de
valorisation ?
Oui X
Non

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Grille d’évaluation du projet « A la découverte du théâtre de papier »

Accompagner les enfants dans leurs scolarités


Développer la confiance en soi
Est-ce que les enfants semblent avoir gagné en confiance en eux ?

Oui X
Non
Est-ce que leur estime de soi a évolué favorablement entre le début et la fin du
projet ?
Oui X
Non
Est-ce que l’enfant a représenté son kamishibaï ?
Oui X
Non
Est-ce que la fréquence des comportements problématiques à l’école a
diminué ?
Oui
Non évaluable
Non
S’ouvrir à de nouvelles pratiques culturelles

Découvrir une partie de la culture japonaise


Ont-ils appris et retenu des informations à propos du kamishibaï ?

Oui X
Non
Ont-ils mis en pratique le kamishibaï ?
Oui X
Non

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Grille d’évaluation du projet « A la découverte du théâtre de papier »
S’ouvrir à de nouvelles pratiques culturelles

Développer de nouvelles techniques d’expression


Ont-ils réussi à transmettre leurs histoires ?

Oui X
Non
Communiquent-ils plus facilement avec les gens qui les entourent ?

Oui X
Non

Ainsi au regard de ce tableau je considère que le projet a atteint ses objectifs.


Toutefois il me semble important de noter qu’un élément n’est pas assez pris en compte.
Ainsi, l’effet du temps et de l’expérience que les enfants ont acquis en dehors du CLAS est
difficilement quantifiable et évaluable. Il est donc impossible d’affirmer que sans ce projet
les enfants n’auraient pas développé ces compétences.
Pour autant, considérer que le projet n’a servi à rien ou qu’il n’est pas utile d’approcher le
temps du CLAS par l’axe de la culture serait à mon sens une erreur. Je ne pense pas que
l’on puisse souffrir d’un excès de culture mais seulement d’un trop grand écart de culture
entre pairs.
De plus la quasi-totalité, à l’exception d’un, des enfants bénéficiant du CLAS en 2021-22
n’ont pas été recommandés par leurs enseignants pour l’année 2022-23. Cela signifie que
les différents efforts dirigés vers eux afin de faciliter leur scolarité ont été fructueux.
Ce projet a, de plus, permis de faire évoluer le CLAS. Suite aux répercussions positives sur
l’investissement des enfants et des bénévoles nous avons pris la décision de faire du 50/50
entre les temps de travail scolaire et les temps de découvertes culturelles.
Nous avons aussi pris en compte le fait que, souvent, les enfants bénéficiant du dispositif
auraient aussi besoin d’avoir accès aux loisirs, notamment des centres de loisirs, et nous
avons donc libéré les mercredis après-midis en proposant l’accompagnement scolaire le
vendredi soir en plus du lundi, pour faciliter les pratiques sportives et les loisirs.

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Conclusion
Pour finir, j’aimerais revenir sur ce que m’a apporté la réalisation de ce projet.
Tout d’abord il me semble essentiel de souligner que l’apprentissage méthodologique a été
fondateur de l’évolution de mes pratiques d’animation. En effet, jusqu’à présent je n’avais
pas eu à conduire de diagnostic de territoire et encore moins de proposer une action
répondant à un besoin.
Par le passé je proposais d’abord une animation puis je trouvais à quoi elle servait par la
suite, ce qui limitait la portée sociale et politique de mes actions et engagements.
De fait, il était difficile de me projeter au long terme dans l’animation socio-culturelle et
encore plus dans la direction d’ACM. Il me manquait les outils et méthodes pour porter mes
valeurs et assumer la fonction politique de directeur.
Ce projet m’a permis de saisir l’enjeu majeur du métier d’animateur professionnel : celui de
proposer une action socio-culturelle pertinente qui permettra à un territoire de gagner en
niveau et qualité de vie. L’enjeu est de proposer un loisir engagé socialement vers une
autonomie plus grande de nos publics.
Pour répondre à cet enjeu j’ai acquis divers outils tels que le diagnostic de territoire, la
méthodologie de projet ou encore l’usage d’un rétro planning.
Bien qu’il me reste beaucoup de choses à apprendre, il me semble que j’ai acquis, grâce à ce
projet, les notions fondamentales qu’il me manquait afin de pouvoir évoluer dans l’exercice
de mes fonctions d’animateur et de directeur.
Cependant je dois communiquer davantage avec l’équipe de la MDH et avec les
associations. Ainsi je pense qu’en annonçant ce que je souhaite réaliser, l’équipe de la MDH
pourrait être soutien et partie prenante de certains de mes projets d’animation.
Cet aspect-là est encore en travail et évolue dans la pratique de mes autres missions.
Ce BPJEPS m’a permis de saisir l’importance de la place de la famille dans l’action socio-
culturelle, notamment au travers de mon terrain d’alternance. Il m’ouvre les portes de
l’animation professionnelle sur tout type de structures et mon parcours me mène vers la
jeunesse, l’accompagnement et le montage de projets.

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Annexe : Facilitation graphique

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