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TABLE DES MATIERES

I. Cadre de l’intervention................................................................................................................................. 3
A. L’association Léo Lagrange ....................................................................................................................... 3
B. Les valeurs de l’association ...................................................................................................................... 3
C. Les actions de l’association ...................................................................................................................... 4
II. Les éléments de contexte............................................................................................................................. 5
A. Les caractéristiques du territoire ............................................................................................................. 5
B. Caractéristiques du public ........................................................................................................................ 6
III. Le projet ................................................................................................................................................... 7
A. La finalité du Projet .................................................................................................................................. 7
B. Le public cible ........................................................................................................................................... 8
C. Le postulat de départ ............................................................................................................................... 8
IV. Le cycle d’apprentissage........................................................................................................................... 9
A. Les objectifs .............................................................................................................................................. 9
B. L’apprentissage technique ....................................................................................................................... 9
C. Les moyens ............................................................................................................................................. 11
D. Le cadre règlementaire .......................................................................................................................... 14
V. La démarche pédagogique ......................................................................................................................... 15
A. Les courants pédagogiques .................................................................................................................... 15
B. Les choix pédagogiques .......................................................................................................................... 16
C. Les méthodes pédagogiques .................................................................................................................. 17
D. La progression pédagogique .................................................................................................................. 18
VI. Les modalités d’évaluation ..................................................................................................................... 20
A. L’évaluation des objectifs ....................................................................................................................... 20
B. Le bilan ................................................................................................................................................... 21
C. En conclusion.......................................................................................................................................... 22
LES ANNEXES ...................................................................................................................................................... 24
FICHE DE SEANCE N°1......................................................................................................................................... 25
FICHE DE SEANCE N°2......................................................................................................................................... 26
FICHE DE SEANCE N°3......................................................................................................................................... 27
FICHE DE SEANCE N°4......................................................................................................................................... 28
FICHE DE SEANCE N°5......................................................................................................................................... 29

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I. Cadre de l’intervention
A. L’association Léo Lagrange
Créée en 1955, l’association Léo Lagrange de Graulhet a inscrit son action dans la
reconnaissance des principes fondateurs de la République. Issue du mouvement de
l’éducation populaire, elle œuvre en faveur des valeurs fondamentales de liberté, d’égalité et
de solidarité, de fraternité et de laïcité.
Ces valeurs se déclinent autour d’une conception humaniste de la société dans un cadre
déontologique défini par :

 La déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par l’ONU en 1948


 La charte européenne des droits fondamentaux
 La charte nationale des droits et libertés de la personne accueillie introduite par la loi de
janvier 2002

L’association garantit à la personne accueillie dignité, respect et liberté. Son projet de vie, ses
droits, ses devoirs et ses besoins sont au cœur de l’action de l’association.
C’est à partir de l’habitat et de la diversification des actions d’accompagnement qui lui sont
liées, mais aussi par le développement d’actions d’insertion sociale et professionnelle que
l’association s’emploie à aider les personnes menacées d’exclusion sociale.

Cette diversification et cette complémentarité permet à l’association de développer un


accompagnement global et intégré efficient. La qualité de l’accueil, de l’accompagnement et
de l’écoute sont les fondements professionnels que nous développons.

B. Les valeurs de l’association


La structure a défini des principes éthiques et méthodologiques rigoureux, mettant en avant
la prise en compte des capacités, la visée d’insertion dans un processus d’intégration sociale,
la recherche de la qualité dans les prestations offertes, le professionnalisme des interventions,
la promotion des actions partenariales et la rigueur dans la gestion des moyens et des
finances.
Dans le cadre de ces grands principes, l’association a formalisé des principes d’intervention
qui fondent son action : des principes éthiques et des principes méthodologiques.

Les principes éthiques


Le respect de la personne, de son intégrité, de sa culture, de sa religion, sont des valeurs
primordiales qui fondent la relation d’accompagnement.
La promotion de la personne est aussi un principe éthique central. Les professionnels, ainsi
que l’ensemble des membres de l’association, se doivent, dans l’action quotidienne, de mettre
en place dans la mesure du possible tout ce qui permettrait l’amélioration de la situation de
la personne accueillie : des apprentissages, du lien social, du soutien…

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Les principes méthodologiques
L’ensemble de la démarche d’accompagnement développée se construit avec la personne
accueillie. Cette dernière doit être positionnée au cœur de son projet d’accompagnement.
L’accompagnement vers l’insertion socio-professionnelle nécessite d’être en réseau avec une
multiplicité d’acteurs qui interviennent dans les domaines de l’accompagnement :
administratif, pédagogique, social, professionnel, culturel, médical. Les professionnels doivent
être en lien avec ces réseaux de partenaires pour accompagner au mieux les bénéficiaires de
l’action.

C. Les actions de l’association


L’association inscrit historiquement son action dans l’accompagnement des bénéficiaires des
politiques de lutte contre l’exclusion. Structurée initialement sous forme de Foyer de Jeunes
Travailleurs, l’association a progressivement muté, en raison de l’évolution socio-économique
du territoire et de ses besoins, vers l’accompagnement de bénéficiaires des politiques de lutte
contre l’exclusion.

Ainsi, l’association développe à ce jour une triple activité :

 Un pôle insertion avec la mise en œuvre de chantiers d’insertion pour 30 salariés en


CDDI, positionnés sur divers supports d’activité et bénéficiant d’un accompagnement
socioprofessionnel
 Une MECS agréée par le Conseil Départemental du Tarn depuis 2017 pour accueillir
75 Mineurs Non Accompagnés (50 places en internat et 25 places en diffus)
 Le Projet M comprenant un Tiers-lieu et un musée numérique, espaces de médiation
numérique, culturelle, sociale et préprofessionnelle, favorisant l’émergence de
dynamiques collectives et participatives (plan en annexe)

Photos du Tiers Lieu M. Source interne.

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En novembre 2020, l’association Léo Lagrange est labellisée « Fabrique de territoire » par
l’Agence Nationale de la Cohésion Territoriale pour le projet de tiers lieu, projet multi activités
et multi partenarial. La MJC, la Maison des familles, la Mairie sont partenaires associés et y
portent des actions.
Les tiers-lieux sont des espaces où le travail se mélange à d’autres aspects de la vie en collectif.
Ils ont en commun de mutualiser des espaces et des compétences, hybrider des activités et
réunir un collectif citoyen engagé, favorisant la coopération pour répondre aux enjeux de leur
territoire. Ce sont des lieux du faire ensemble : des leviers d’innovation grâce aux espaces
partagés qu’ils offrent, des lieux de rencontres et de partage qui encouragent aux
collaborations et aux projets collectifs.

Présentation architecturale du Tiers Lieu M

La structure dispose de locaux qui sont la propriété de l’Association.


La surface des locaux est de 2728 m² dont 350 m² dédiés au Tiers Lieu M. C’est au sein de ce
secteur que nous envisageons de développer le dispositif d’appui à la (re)mobilisation
professionnelle.
Ce secteur se compose d’un musée numérique pouvant être utilisé sous un format
conférencier et d’un espace fonctionnel pouvant accueillir toutes sortes d’activités. Le
numérique est déployé au sein des deux espaces. Le hall dispose de cloisons amovibles
permettant de créer des espaces de travail, d’entretien, d’activités. La terrasse est également
utilisée, notamment pour les activités en lien avec le jardin. L’ensemble de la surface est
adapté aux personnes à mobilité réduite.

II. Les éléments de contexte


A. Les caractéristiques du territoire
Ancien fleuron de la mégisserie, la commune de Graulhet a été confrontée à partir des années
90 à un déclin de sa mono-industrie. S’étant, pendant des décennies, hyper spécialisé dans ce
secteur, le territoire n’a pas été en capacité de réorienter son activité. Ce défaut de résilience
territoriale a conduit à un déclin global du bassin graulhétois, avec une forte baisse
démographique (-18%) entre 1990 et 2004, des indicateurs socio-économiques en berne et
des paysages détériorés du fait des friches industrielles.

Encore aujourd’hui, les conséquences socio-économiques (taux de pauvreté à 23% sur la


commune et jusqu’à 40% au sein des Quartiers Prioritaires de la Ville vs 15,5% dans le Tarn)
persistent. La pauvreté a acquis un caractère structurel, contribuant à connoter négativement
le territoire. Ce déficit en termes d’image est renforcé par le fait que la commune accueille
une part importante de nouveaux ménages en situation de précarité, attirés par les
opportunités foncières et locatives sur Graulhet. Cette paupérisation de la population,
notamment au sein des QPV, engendre des processus d’exclusion sociale et de repli
communautaire.

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Le cuir et les activités annexes restent néanmoins une source d’emplois importante sur le
territoire. La municipalité se mobilise fortement pour faire valoir les compétences de ses
entreprises. Surfant sur la vague de la relocalisation et du « Made in France », la ville est
parvenue, en 2021, à séduire à nouveau le secteur du luxe pour relancer la maroquinerie. En
parallèle, se sont développées d’autres activités industrielles comme la préfabrication béton,
la chimie (gélatine) ou la mécanique. A ce jour, l’industrie concentre 42,2% des emplois de la
commune (vs 25,6% pour le Tarn), loin devant le secteur tertiaire qui comptabilise 18% des
emplois (vs 34% dans le Tarn).

Par résonance évidente à son histoire, la part d’employés et d’ouvriers non qualifiés est
significativement plus élevée à Graulhet (62%) que sur l’ensemble de la Région Occitanie. La
part des cadres comme celle des techniciens est quant à elle moins importante. Le taux de
chômage à Graulhet s’élève à 13% en 2019 (avec un taux allant jusqu’à 35% au sein des QPV
sachant que ces derniers couvrent 24% de la population de la commune), restant ainsi
largement supérieur aux taux départemental et national. Les jeunes, les femmes et les
personnes de plus de 50 ans sont les premiers concernés.

La pauvreté comme le décrochage scolaire se reproduisent génération après génération. 34%


des plus de 15 ans n'ont aucun diplôme (contre 22% au national). Si l'absence de diplôme
concerne davantage les garçons (32% contre 20% de filles), les filles sont moins nombreuses
à effectuer des études supérieures (9% de filles pour 15% de garçons). La commune est
pourvue, jusqu’à présent, d’un unique lycée professionnel. Ce dernier propose des filières
d’excellence, permettant d’attirer des jeunes de toute la France, favorisant ainsi une plus
grande mixité sociale et culturelle.

B. Caractéristiques du public
Manquant de confiance en eux, les personnes éloignées de l’emploi perçoivent les efforts à
réaliser comme des « montagnes infranchissables ». Les individus se positionnent dans une
dynamique d’échec systématique.
Cela s’explique par le profil des salariés que nous constatons comme étant de plus en plus
fragile. En effet, nous identifions un nombre de prescriptions en baisse de la part des
partenaires, nous conduisant alors à recruter les candidats se présentant de manière
spontanée. Si ces derniers expriment une motivation à travailler, ils cumulent de nombreux
freins sociaux.
Nous supposons qu’avec la reprise de l’économie depuis la Covid, les personnes employables,
présentant le moins de freins, ont (ré)intégré le monde du travail. Les personnes restant sans
emploi (hors taux de chômage incompressible) sont celles qui sont plus difficilement
employables à ce jour. Il s’agit en grande partie de femmes, de jeunes ou de seniors. La
majorité n’a jamais été en situation d’emploi ou ne l’est plus depuis plusieurs années.
Ainsi, nous sommes confrontés à des individus fuyant les démarches professionnelles, ou les
mettant en échec par manque de confiance en soi, par méconnaissance du monde du travail
et de ses codes ou du fait de l’existence de freins significatifs.

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Dès lors, l’insertion professionnelle de ce public ne peut être envisagée sans organiser au
préalable des actions d’insertion sociale et préprofessionnelle.



III. Le projet

Le Tiers Lieu M a démarré fin 2022 des ateliers « partage de savoir-faire » afin de rompre les
situations d’isolement, de permettre aux participants d’occuper une place dans un espace
citoyen et de s’ouvrir à leur environnement. Ce projet se poursuit avec une nouvelle phase à
compter de fin 2023, consistant à créer des passerelles entre les ateliers sociaux et les actions
à visée professionnelle.

A. La finalité du Projet
A la lecture des données disponibles sur le territoire, nous avons déduit une définition de la
finalité du projet. Ce projet vise donc à :
« Préparer les personnes les plus éloignées de l’emploi à
envisager un changement de trajectoire et à s’inscrire dans un
parcours d’insertion professionnelle »
Afin que le projet soit opérationnel et puisse avoir un impact réel sur le parcours des
personnes, nous avons identifié 2 dimensions essentielles dans sa mise en œuvre :
Le comportement observé des personnes : il définit le besoin et la méthodologie
d’accompagnement. Des critères comme la maturité émotionnelle, le poids de
l’environnement, le rapport à l’institution, au cadre et aux autres, la capacité de négociation,
sont de bons indicateurs pour calibrer le besoin d’accompagnement et l’autonomie de départ
de l’individu.
La communication : elle définit la capacité de l’individu à encoder des données exprimées par
le professionnel. Cette capacité d’encodage dépend du niveau de maturité émotionnelle ou
d’une capacité de compréhension des éléments du message. L’efficience de
l’accompagnement, au sens pédagogique du terme, mais aussi l’intégration des codes sociaux
et la prise d’autonomie, dépendent de cette capacité pour la personne d’intégrer les messages
portés par le professionnel et d’y adhérer.

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B. Le public cible
Le projet vise comme public :
Les personnes éloignées de l’emploi, refusant ou mettant en échec les démarches
d’insertion professionnelle
Les personnes ne parvenant pas à obtenir un emploi ou à s’y maintenir
Les jeunes ayant terminé leur scolarité, se trouvant sans solution

Dans la mesure où le projet vise une remobilisation des publics éloignés de l’emploi, nous
misons sur une mixité à même de tirer les profils les plus fragiles vers le haut, via un processus
d’émulation.
Dès lors, le projet intègre également des lycéens, pour leur dynamisme, dans le cadre
d’actions d’orientation professionnelle, ainsi que de jeunes retraités, pour leur capacité à
transmettre leur savoir-faire et leur vision positive du travail, dans le cadre d’ateliers sociaux,
favorisant par là-même le maintien de l’autonomie.
Les personnes peuvent se présenter d’elles-mêmes pour participer aux actions ou alors être
orientées par un partenaire, via une fiche de prescription indiquant les objectifs visés. En
fonction des profils et objectifs, les individus seront positionnés sur un parcours global ou sur
des fiches actions spécifiques.

C. Le postulat de départ
Le public visé est essentiellement constitué de personnes ayant connu des échecs et dont la
confiance en soi et la motivation s’en sont trouvées impactées. Progressivement, ces
personnes se sont installées dans une situation plus ou moins précaire et se sont convaincues
de leur incapacité à « réussir ». Si leur situation ne correspond pas à ce qu’elles avaient pu
espérer, elles s’en accommodent car elle leur apporte un sentiment factice de sécurité. En
effet, elles limitent ainsi les échecs, elles sont d’autant moins confrontées à des situations
inconnues, etc.
Dès lors, afin de capter ce public, le projet met l’accent sur la convivialité et le lien social. Mais
la finalité du projet est de faciliter la capacité à se projeter dans des démarches d’insertion
professionnelle. Le projet se décline en 12 fiches-actions. Chaque fiche-action poursuit un
objectif général, en lien avec l’inclusion sociale. C’est cet objectif qui est avancé aux potentiels
participants. Mais chaque fiche-action annonce également des objectifs sous-jacents.
Il est primordial de ne pas brusquer les personnes mais de respecter leur temporalité. Le
changement ne doit pas être prescrit mais construit. L'objectif de ces actions est d'aider les
participants dans leur parcours de vie : leur permettre d'être plus à l'aise lors de leur recherche
d'emploi, par exemple, mais surtout de leur redonner confiance en eux et en leurs capacités.
Pour mettre en valeur leur potentiel, leurs aptitudes et leurs compétences auprès de
nouveaux employeurs, j’ai choisi de leur faire découvrir des techniques de communication qui
permettent d'acquérir une meilleure expression physique et orale.
.

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IV. Le cycle d’apprentissage

A. Les objectifs
Pour permettre de « développer la confiance en soi » des participants, je décide de travailler
deux objectifs principaux :
 Communiquer de manière claire et structurée.
o Organiser ses idées
o Améliorer son élocution et sa posture
o Etre à l’aise à l’oral

 Approfondir ses capacités d’écoute et de compréhension.


o Travailler son sens d’observation et d’analyse
o Augmenter son attention et sa concentration
o Pratiquer l’écoute active

Savoir communiquer est l’un des fondements de la réussite, que ce soit dans la vie personnelle
ou professionnelle. En effet, les compétences en communication représentent un atout
majeur dans le monde du travail, très recherché par les entreprises. Une bonne
communication permet en effet de mieux cerner ses interlocuteurs, de faire passer ses idées
de façon efficace, mais également d’apaiser les tensions, de gérer les conflits de façon
appropriée et de mieux appréhender changements et imprévus.
Ces ateliers s’adressent autant aux individus n’osant pas prendre la parole qu’aux personnes
extraverties, ayant besoin d’apprendre à canaliser leurs émotions pour entrer en
communication de manière adaptée. C'est un espace où chacun cherche, s'exprime et crée à
partir de son énergie propre, à partir de ce qu'il est à un moment donné, en appui sur le
groupe. C'est le lieu de l'imaginaire, du symbole, du jeu, de l'équilibre entre le corps et le
langage.

B. L’apprentissage technique
L’apprentissage des techniques de communication verbale et non verbale permet de faire
passer des messages, de partager des informations et de transmettre des connaissances.
Adapter sa communication apporte ainsi la cohérence entre les quatre clés indissociables de
la communication : la Cible, l'Objectif, le Message, le Media ou support.
Prendre conscience de l'impact des 3 communications sur un discours :
 Verbale : les mots prononcés (le discours lui-même)
 Para-verbale : le ton de la voix (intonation, volume, débit)
 Non verbale : le langage du corps (attitude, gestes, regard)
Bien que de nombreuses techniques de communication orale et écrite existent, certaines ont
démontré leur efficacité. Parmi ces techniques, je fais le choix de travailler l'écoute active, le
questionnement, la reformulation et la communication non violente.

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Quelle que soit la situation, au travail comme dans votre vie quotidienne,
la communication tient une place essentielle dans notre relation aux autres. À l'écrit comme
à l'oral, en rédaction comme en dessin, savoir communiquer est une qualité à maîtriser.

L’écoute active
Cette technique de communication a été initiée par le psychologue américain Carl Rogers. Elle
est également appelée écoute bienveillante. Elle exige de savoir écouter avec attention ce que
l'autre a à nous dire. L'écoute active vous invite à saisir chaque détail du message, verbal ou
non, de la personne qui communique avec vous. Cela permet de lui faire savoir que votre
attention se focalise sur lui et que vous avez entendu et compris son message. Cette capacité
d'écoute vous projette dans l'univers de l'interlocuteur.
Cette façon de communiquer permet de créer un climat de confiance avec votre interlocuteur.
Ainsi, il se sent libre de s'exprimer comme il l'entend, sans jugement de votre part.

Le questionnement
Cette pratique est fondamentale dans un processus de dialogue. Apprendre à mieux le faire
permet d’améliorer la compréhension et de créer un climat d’écoute et de respect. Le
questionnement sert à lancer ou relancer une réflexion, encourager une personne ou un
groupe à s’exprimer ; comprendre, approfondir, développer, nuancer et mettre en évidence
différents aspects d’un problème ou d’une situation.
Le questionnement est au service du « questionné », il doit l’aider à exprimer son expérience,
à approfondir, à éclaircir son avis ou ses idées. Questionner, c’est faire émerger des
informations que possède la personne que l’on questionne, c’est donc faire participer. Il ne
s’agit pas d’interroger, de mettre en échec ou de chercher vérifier si la personne détient «la
bonne » ou «la mauvaise réponse ».

La reformulation
La reformulation permet, avec vos mots, de résumer ce que vient de dire votre interlocuteur.
Vous pouvez l’annoncer préalablement. Il s’agit de mettre en évidence les idées fortes, de
poursuivre l’en étant sûr de s’être compris. On distingue différents types de reformulation tels
que :
 la reformulation stricte ou « reformulation-miroir » : elle invite la personne à
poursuivre son propos, à approfondir son idée.
 la reformulation-synthèse : elle reprend l’idée globale et permet de vérifier que l’on a
bien compris le propos de la personne.
 la reformulation clarifiante : elle permet d’élucider un discours, par exemple en
permettant de distinguer deux idées distinctes contenues dans un même propos

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La communication non violente
Plutôt que de réagir à chaud face à une situation compliquée, la communication non-violente
consiste à observer la situation, exprimer ses émotions, identifier ses besoins et formuler sa
demande.
Cette méthode de communication invite donc à adopter une attitude constructive et positive,
même dans un contexte conflictuel. Il ne s’agit pas de taire ce qui ne va pas, il s’agit
d’apprendre à formuler ses pensées de façon que l’interlocuteur soit mis dans les meilleures
dispositions pour écouter et réagir.
Elle passe par une bonne connaissance de soi, des exercices de communication et une écoute
active de l'autre. Elle permet de prendre conscience de l’impact de nos paroles pour pouvoir
exprimer nos ressentis ou opinions en tenant compte de cet impact sur nos interlocuteurs.
Dans le cas où le but de la conversation est de faire passer un message qui exprime une
déception, il est conseillé de passer par les émotions personnelles et donc par le pronom «Je».
Le « Je » est utilisé pour la résolution efficace des problèmes et des conflits. Il permet de
contourner le sentiment de reproches que l’on peut faire à l’interlocuteur tout en gardant
l’idée générale de la discussion. Il sert aussi à exprimer une envie, un besoin à part entière.

C. Les moyens
FINANCIERS
La Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, déployée depuis 2018, est
structurée autour de deux grandes priorités :
- prévenir et agir contre les inégalités de destin pour permettre une égalité des chances ;
- investir pour l’accompagnement de tous vers l’emploi afin de sortir de la pauvreté par le
travail.
Cette nouvelle politique nationale de lutte contre la pauvreté a pour objectif d’approfondir la
stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté et d’y associer toutes les parties
prenantes. Des alliances locales des solidarités sont mises en place afin de mobiliser sur le
terrain les services de l’Etat, les collectivités, les organismes de sécurité sociale, les
associations, les entreprises et les personnes concernées.
L’appel à projet de 2023 permettra d’assurer la continuité d’actions déjà déployées dans le
cadre de la stratégie et dont la mise en œuvre est satisfaisante mais aussi de favoriser
l’émergence de nouveaux projets dans les territoires qui s’inscrivent dans au moins une des
quatre nouvelles thématiques du futur pacte des solidarités.
Les projets déposés n’ont pas vocation à se substituer aux dispositifs existants mais à apporter
une solution complémentaire en termes d’accompagnement et d’aller-vers les offres de
service du territoire.
Source : « prefectures-region.gouv.fr ».

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SUPPORTS
L'expression corporelle permet de prendre conscience de son corps, des gestes posés et de
leur contenu affectif. Le fait de s'exprimer par gestes permet aux membres du groupe de
communiquer sans artifice et d'établir un début de relation non-menaçante. La
communication non verbale peut affecter nos paroles, car elle peut réitérer notre message,
contredire nos paroles, renforcer notre déclaration, substituer le sens de ce que nous
essayons de dire, et compléter ce que nous essayons de dire.

La lecture permet de développer la mémoire et les capacités cognitives, améliore votre


expression orale et écrite, développe l’esprit d’analyse et l’esprit critique. Cela vous aide dans
votre vie de tous les jours à avoir davantage confiance en vous et à vous exprimer de manière
claire sur votre avis et à appréhender plus sereinement les problèmes que vous rencontrez.

L'écriture a de nombreuses vertus. Le simple geste de prendre un stylo ou de saisir quelques


lignes sur un clavier nous apporte bien plus que nous l'imaginons. Elle libère la pensée, permet
de développer sa créativité et de stimuler sa mémoire. L'écriture, de préférence à la main
plutôt qu'avec un clavier, mobilise des fonctions cérébrales spécifiques, qui sollicitent la
mémoire, la stimulent et facilitent l'apprentissage.

L'expression théâtrale n'est pas un cours de théâtre. C'est un espace où chacun cherche,
s'exprime et crée à partir de son énergie propre, à partir de ce qu'il est à un moment donné,
en appui sur le groupe. C'est le lieu de l'imaginaire, du symbole, du jeu, de l'équilibre entre le
corps et le langage. L’expression théâtrale engage l'être dans sa totalité : dans son corps, dans
sa voix, dans ses images, dans ses mots. Il permet de redécouvrir et d'explorer ses émotions
et ses énergies créatrices.

La relaxation est une technique permettant d’abaisser le tonus musculaire par une détente
physique. Elle entraîne ensuite une détente mentale, laissant place aux sensations
corporelles. La relaxation entre donc dans le cadre des thérapies à médiation corporelle, c'est-
à-dire celles qui peuvent soigner ou faire évoluer un individu dans son ensemble mais par
l’intermédiaire du corps. Le but de la relaxation est de rétablir l’équilibre entre les deux parties
du système nerveux autonome : le sympathique et le parasympathique.

OUTILS
Le « brise-glace » ou « icebreaker » en anglais a pour but de mettre rapidement à l’aise les
participants à une séance de travail collaboratif, une réunion, un atelier ou tout autre
événement rassemblant plusieurs personnes ne se connaissant pas forcément ou se
connaissant peu.
Les brises glace sont les facilitateurs des premiers contacts et des premiers échanges vers
l’apprentissage pour mieux se connaître.

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Il s’agit de jeux qui permettent de créer une ambiance propice à l’échange et à la
collaboration en créant un climat de confiance, de respect et d’écoute entre les participants
pour renforcer l’esprit de groupe, installer la cohésion, l’intelligence collective, échauffer la
créativité par exemple…

Les jeux théâtraux permettent de travailler l’écoute, le rythme, le contrôle de la voix


(articulation, intonation, volume), ainsi que les éléments liés à la corporalité (gestuelle, regard,
gestion de l’espace) et de montrer leur importance dans le cadre de toute prise de parole. Les
participants développent la spontanéité, le sens de la répartie, la créativité, la confiance en
soi et l’adaptabilité. A travers des jeux ludiques et progressifs, ils découvrent comment faire
passer un message et la manière de transformer une interaction complexe en source de
dialogue. Ce type d’outil conduit les participants à aller vers l’autre, à s’exposer au regard
d’autrui, à se positionner mais aussi à se remettre en question.

Les exercices de respiration qui contre la réaction de stress à un niveau physique et mental :
vous vous concentrez sur les différentes parties de votre corps de façon séquentielle pour
relâcher les muscles et les articulations ; vous contrôlez votre respiration en la rendant plus
ample et plus régulière ; vous vous livrez à des exercices de visualisation de scènes ou de
paysages agréables

Les outils collaboratifs permettant au collectif d’être dans une démarche d’amélioration
continue. Ces outils permettent de créer un moment interactif au service de l’intelligence et
de la performance collective. Un atelier collaboratif a pour but de générer des idées, de
partager des informations et connaissances particulières.

L’espace approprié pour ces ateliers est le musée numérique adapté avec un grand espace
délimité et fermé avec des accès au café, au hall et à la terrasse. Il est équipé d’un luminaire
réglable, de chaises, d’un vidéoprojecteur et d’une sono. Un Paper bord est toujours à
disposition ainsi que des feuilles, stylos et feutres.

COMMUNICATION
La communication sur ces ateliers auprès des usagers du Tiers Lieu et des personnes éloignées
de l’emploi ou dans une démarche d’insertion sociale et/ou professionnelle s’est réalisée
notamment grâce au soutien des partenaires et prescripteurs.
Une affiche (en annexe), accompagnée d’un contenu, a été réalisée et diffusée grâce à
différents outils tels que le mailing aux partenaires, la newsletter du Tiers Lieu, les réseaux
sociaux et la presse écrite (La Dépêche).
Une présentation orale lors de rencontres au sein des structures partenaires et auprès des
usagers a permis de développer les objectifs de l’atelier et de donner à voir.

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D. Le cadre règlementaire
Sécurité physique
Le Tiers Lieu M est un Etablissement Recevant du Public. L’exploitation d'un ERP est soumise
à des obligations de sécurité contre l'incendie et la panique. Ces mesures ont pour but
d'assurer la sécurité des personnes, de favoriser l'alerte et l'intervention des secours et de
limiter les pertes matérielles.
Les établissements sont conçus pour permettre les actions suivantes :
 Évacuation rapide et en bon ordre de la totalité des personnes, ou leur mise à l'abri si
celle-ci est nécessaire
 Intervention des secours
 Limitation de la propagation de l'incendie avec des matériaux et des éléments adaptés
La capacité d’accueil du lieu est de 90 personnes dans le café et 40 personnes dans le musée
numérique. Il s'adapte aux besoins des quatre familles de handicap en répondant aux
prescriptions d'accessibilité du code de la construction et de l'habitation.

Sécurité morale
Les personnes en contact avec le public jouent un rôle déterminant dans la qualité du service
rendu ou de la prestation proposée. Leur posture est incontournable pour assurer un accueil
de qualité adapté à tous les publics. Une bonne organisation matérielle et pédagogique des
ateliers au préalable donnera aux participants un sentiment de confiance et de sécurité.
Une charte sera élaborée avec le groupe afin de poser le cadre et les règles qui seront
respectées par tous tout au long des ateliers.
C’est aussi tenir compte de l’histoire de chaque participant et prendre le temps de les
connaître. Observer tout ce que les participants nous donnent à voir, être capable de lire les
signes, savoir les écouter, être patient. Elle a pour objectif de s'assurer que chaque participant
trouve sa place dans le groupe, et qu'il se sente comme tout autre participants en droit de
faire les mêmes choses, et ainsi aussi en interdiction face à certaines autres choses.
Cet aspect de notre mission nous rappelle effectivement qu'il y a des règles, des lois, des
traditions qui doivent être respectées l’intégrité à du public.
Les participants et l’animateur s’engagent à respecter la liberté d’implication de chacun,
d’être dans le non-jugement et la confidentialité. Les participants ont le droit d’exprimer leur
dérangement, ont le droit à l’erreur et l’animateur est garant de l’application de ces règles
de groupe.

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V. La démarche pédagogique
A. Les courants pédagogiques
La pédagogie selon Piaget est une pédagogie différenciée qui respecte l’hétérogénéité des
apprenants et qui varie les démarches d’apprentissage, les formes de travail et les supports
utilisés. Les trois approches sont le traitement de l’information, la restitution de l’information
et le fonctionnement individuel.
En effet, les systèmes de perception des individus sont différents. Pour traiter les
informations, certains auront besoin de s’appuyer sur des outils visuels, d’autres auditifs ou
encore gesticulés.
Pour restituer les informations, on peut distinguer trois manières différentes tels que
l’expression orale et écrite, l’expression analytique et synthétique ou l’expression gestuelle et
verbale. Le fonctionnement intellectuel sera différent en fonction du niveau et de l’âge de
l’apprenant.

La pédagogie selon Freinet est une pédagogie nouvelle qui met l’accent sur le côté social et
collaboratif de l’apprentissage. Freinet affirmait que « c’est à plusieurs que l’on apprend tout
seul ». Cette pédagogie s’appuie fortement sur le travail collaboratif des individus.
Freinet a estimé que les individus apprennent mieux lorsqu’ils sont engagés dans un cadre
social. Et que l’enseignant devrait être considéré comme un facilitateur plutôt qu’un
instructeur.
Les règles de vie, réfléchies et décidées collectivement en conseil, sont très précises. En effet,
plus le groupe réfléchit au comportement à adopter pendant une activité, plus il y a de chances
que les choses se déroulent bien, que les conflits et les pertes de temps soient évités, et plus
on peut laisser les individus autonomes.
Ces deux courants pédagogiques axent la démarche d’apprentissage sur l’apprenant.

15
B. Les choix pédagogiques
Pédagogie différenciée
La pédagogie différenciée est un système mis en place à travers la mise en œuvre d’un
ensemble de moyens, de procédures d’enseignement et d’apprentissage, qui sont destinés à
amener des individus d’un collectif à un objectif commun. Compte tenu du caractère
individuel de la compétence de chaque individu, la méthode et les voies utilisées peuvent se
différencier. L’animateur doit varier les types de contenus, de processus et de productions.
L’animateur ne doit pas traiter tous les apprenants de la même façon. Ils ont une manière
différente de rentrer dans les exercices. C’est pourquoi, il est appelé à réorganiser ce qui se
passe en atelier afin que les apprenants aient plusieurs options pour assimiler l’information,
comprendre les idées et exprimer ce qu’ils ont appris.
La différenciation pédagogique offre de multiples parcours d’apprentissage afin que chaque
individu participe et réussisse. Elle permet de reconnaître les besoins et les lacunes de chaque
apprenant. Une différenciation pédagogique aide aussi le participant à bien comprendre ce
qu’il doit apprendre et à évaluer ses propres progrès.
La différenciation pédagogique commence par une connaissance approfondie des apprenants
en tant qu’individus et de groupes d’apprenants. Pour appliquer cette pédagogie, l’animateur
doit déterminer les activités permettant aux élèves de réussir. Il est donc crucial de planifier
ces activités en adoptant une approche souple.

Pédagogie nouvelle
La pédagogie nouvelle est l’ensemble de nouvelles méthodes d’apprentissage qui n’est pas
axé sur l’enseignement ou l’évaluation des apprenants. C’est une façon d’apprendre qui aide
les individus à être des apprenants plus actifs, ce qui signifie qu’ils doivent jouer un rôle actif
dans leur propre évolution.
Cette nouvelle pédagogie met l’accent sur le développement d’aptitudes et de compétences
pour une vie meilleure. La pédagogie nouvelle permet aux apprenants de découvrir des
informations sous plusieurs angles et utilise la curiosité pour en savoir plus sur différents
sujets que leurs intérêts actuels.
L’animateur doit reconnaître et identifier les capacités uniques de chaque participant pour
développer ses propres forces et l’aider à réaliser ses objectifs. Cette philosophie nouvelle
affirme que chaque participant possède un ensemble de compétences. Les reconnaître et les
entretenir avec succès est un excellent moyen d’améliorer leur réussite.

16
C. Les méthodes pédagogiques
Méthode active
Dans leur fondement, les méthodes de pédagogie actives visent à privilégier l’activité de la
personne apprenante et non l’activité de la personne enseignante. Ces méthodes ont en
commun de placer les individus au cœur du processus d’apprentissage et de leur permettre
d’être cognitivement actifs. Cet engagement actif, pilier de l’apprentissage, suscite la curiosité
et l’autonomie. Il permet aussi d’accroître le niveau de motivation de la personne apprenante
face aux tâches qui lui sont proposées.
Elles amènent un apprentissage en profondeur : autoréflexion, analyse, pensée critique,
argumentation. Cela correspond particulièrement bien aux compétences informationnelles.
Elles favorisent le développement de compétences transversales (savoir-faire, savoir-être),
apprentissages qui peuvent être transférables à des situations nouvelles et réelles.
Elles permettent d’augmenter le niveau de motivation, d’intérêt et d’engagement de
l’apprenant. Dans le cadre de travaux de groupe, elles augmentent la cohésion du groupe, le
sentiment d’appartenance et la collaboration.
La place de l’animateur est plus difficile à trouver : il doit encadrer sans tout diriger. Ce type
de méthodes peut provoquer une surcharge cognitive : dans ce cas, les apprenants peuvent
se sentir dépassés et perdus. Les résistances côté participants peuvent être fortes. Elles
demandent à la fois rigueur (dans la conception et l’organisation des activités) et souplesse
(pour pouvoir s’adapter aux réactions des apprenants).

Méthode participative
En pédagogie participative, l’animateur favorise les interventions des apprenants, mais dans
le cadre d’un scénario pédagogique qu’il a lui-même dirigé. En pédagogie active, le participant
apprend de son travail et prend du recul, réfléchit sur les bonnes pratiques en contexte réel
et se projette sur des situations concrètes.
L’enjeu est de concevoir un dispositif pédagogique capable de motiver ceux qui doivent
apprendre pour leur permettre une appropriation progressive de l’apprentissage. Pour
impliquer le public, je fais le choix de mettre en place une participation active en m’appuyant
sur leurs connaissances, leur vécu.
Informer le public de la finalité et des objectifs du projet pour chaque séance permet de
donner du sens et de faciliter l’apprentissage des techniques de communication.
L’apprentissage d’une technique s’effectuera par la modification adaptative du
comportement par la répétition d’exercices de communication qui permettent aussi d’évaluer
l’évolution des apprentissages du public. L’animateur adapte les contenus des ateliers en
fonction du rythme des participants et de leurs compétences identifiées et partagées.

17
D. La progression pédagogique
Concevoir une progression pédagogique permet d’organiser le cycle d’apprentissage et de
définir les apprentissages visés pour une appropriation progressive capable de motiver ceux
qui doivent apprendre. La participation active implique les apprenants en prenant en compte
leur vécu et en s’appuyant sur celui-ci.
Pour développer la confiance en soi par l’apprentissage des techniques de communication, je
fais le choix de partir de l’individu pour l’amener progressivement vers le collectif. Cette
progression permettra aux participants d’améliorer leur communication dans leurs relations
personnelles et professionnelles. En effet, dans le milieu professionnel nous pouvons être
confronter à communiquer dans divers contextes et avec différents individus ou collectif tels
que lors d’un entretien d’embauche, d’un travail en équipe, d’une régulation, d’une
participation à une réunion ou même lors d’une présentation à l’oral.
Je détermine donc 3 phases progressives. Les participants s’exerceront à la communication
interpersonnelle puis à la communication au sein du groupe et enfin à la communication face
au groupe.

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1ère phase : La communication « interpersonnelle »
La communication interpersonnelle, appelée aussi comportementale, se définit par l’échange
de messages et de codes entre deux individus. La notion de distance constitue un vecteur très
important de la communication, car elle permet d’identifier quel genre de communication les
interlocuteurs s’octroient. La notion de proxémie fait référence à cette distance
interpersonnelle entre deux personnes.
La communication interpersonnelle s’établit lors d’une interaction entre au moins deux
personnes qui cherchent à échanger des informations ou des émotions par différents moyens.
Le modèle de communication interpersonnelle repose sur six éléments principaux : un
émetteur (qui entame la communication), un récepteur (qui reçoit le message de l’émetteur),
un support (écrit, verbal et électronique), le codage (conversion par l’émetteur de sa pensée
en langage), le décodage (conversion par le récepteur du langage en pensée, en concept) et
la rétroaction (réponse du récepteur).
N’importe quel comportement est une forme de communication et il est impossible de ne pas
avoir de comportement, donc l’être humain est sans cesse en train de communiquer. On
identifie ainsi trois types de communication possibles :
 La communication verbale : il s’agit des mots et des phrases, ils ne représentent que
7% du message.
 La communication non-verbale : les gestes, les mimiques, la posture mais aussi les
silences représentent quant à eux 55% du message.
 La communication para-verbale : soit l’ensemble du comportement qui accompagne
les paroles (intonations, rythme, volume), qui correspond à 38% du message.
Ainsi, une bonne synchronicité de ces trois formes de communication est le fondement d’une
bonne communication.
Lors d’une communication, les interlocuteurs ponctuent leur message d’une certaine façon,
qui va dépendre de conventions culturelles et notamment du pouvoir que l’un peut avoir sur
l’autre. Il est nécessaire de méta-communiquer (communiquer sur la communication) afin de
comprendre les intentions des interlocuteurs et non les interprétations qui en sont faites.

2ième phase : La communication « au sein du groupe »


Au sein du collectif, il est important de communiquer et d’écouter car tout le monde peut
avoir un avis, des visions, des propositions diverses et des stratégies différentes.
Communiquer permet à chacun de s’exprimer, de se positionner et de s’intégrer au mieux
pour trouver sa place dans le collectif.
Outre le langage verbal, la communication non verbale occupe une place essentielle dans
notre communication. Le langage corporel représente 93% de la communication.
Par ailleurs, selon les types de profils et de personnalité, nous repérons une meilleure
compréhension selon les canaux utilisés pour véhiculer un message.

19
Les objectifs sont notamment de :
Mieux comprendre chacun
Apaiser les tensions
Adapter sa communication
Mieux se faire entendre
Développer des relations de confiance

3ième phase : La communication « face au groupe »


Prendre la parole en public n’est pas une chose naturelle pour tous. Trac, sueurs froides,
mains moites, hantise ou carrément panique… Les émotions parasites sont un frein pour
s’exprimer en public devant un auditoire. Dans les angoisses les plus répandues, la peur de
parler en public viendrait même au second rang, tout de suite après la peur de mourir. C’est
à dire le niveau de stress qui y est associé.
S’habituer à prendre la parole en toutes circonstances. Le mieux est de commencer dans une
situation peu anxiogène. Plus on habitue son cerveau à réfléchir en présence d’un public et à
s’exprimer en même temps, moins on aura de mal à prendre la parole spontanément.
En parallèle, les participants expérimenteront différents exercices de relaxation, de
concentration, d’élocution et de créativité.

VI. Les modalités d’évaluation


A. L’évaluation des objectifs
 Communiquer de manière claire et structurée.
Objectifs Opérationnels  Organiser ses idées
 Améliorer son élocution et sa posture
 Etre à l’aise à l’oral

Indicateurs  Chaque participant a pu verbaliser ses besoins et son


évolution au sein du collectif.
 Chaque participant a réussi à créer un texte construit.
 Chaque participant a pris la parole plusieurs fois à
chaque séance.
 Chaque participant réussi à réguler son débit de parole
(rythme, tonalité, volume…)
 Chaque participant réalise plusieurs propositions
corporelles.

Outils - Les brise-glaces.


- Les jeux d’écriture.
- Les exercices théâtraux.

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 Approfondir ses capacités d’écoute et de compréhension.
Objectifs  Travailler son sens d’observation et d’analyse
Opérationnels  Augmenter son attention et sa concentration
 Pratiquer l’écoute active

Indicateurs  Chaque participant s’est exercé à l’écoute, au


questionnement et à la reformulation.
 Chaque participant a pu être à plusieurs reprises en
situation de médiation.
 Chaque participant contribue aux créations collectives.
 Chaque participant exprime lors des bilans les
compétences qu’ils ont acquises.

Outils - Les mises en situation en binôme, en groupe et face à


l’ensemble du groupe.
- Les créations collectives.
- Les bilans.

En fonction des besoins initiaux des participants et de leur personnalité, je déterminerai des
objectifs spécifiques à chacun. L’important sera de savoir d’où ils partent et où ils souhaitent
arriver afin d’adapter les séances facilitant des résultats concrets.

B. Le bilan
Les différents outils participatifs de bilan proposés à chaque fin de séance permettront de
connaitre le ressentis de chacun sur les ateliers. Le bilan d’un atelier est un élément essentiel
de sa valorisation. Faire un bilan collectif, c’est extraire de la valeur de quelque chose, ce qui
va permettre de mettre en avant les éléments favorables d’une action, et de faire des
propositions pour faire évoluer ce qui a plus ou moins bien fonctionné.
Dans un projet inscrit dans une dynamique évolutive, le bilan doit être un moyen de passer
d’une étape à l’autre en diminuant la prise de risques. Pour cela, le bilan anticipe sur ces
risques et la manière d’y répondre.
Dans un projet inscrit dans une dynamique participative, le bilan va permettre à chaque étape
une réappropriation du projet et de son évolution par les participants, et ainsi un maintien de
la dynamique du projet.
Faire le bilan permet d’être dans une démarche continue, de partager les freins et les leviers
et d’avoir un feedback à chaud.
En parallèle, les retours en plénières à chaque fin d’exercice permettront d’évaluer la
pertinence de l’exercice ainsi que la méthode utilisée par l’animateur.

21
C. En conclusion
Pour répondre à la problématique de « Préparer les personnes les plus éloignées de l’emploi à
envisager un changement de trajectoire et à s’inscrire dans un parcours d’insertion
professionnelle », l’association Léo Lagrange a choisi de travailler l’axe du développement de
la confiance en soi en proposant différents types d’ateliers allant de l’accueil des émotions,
prendre soin de son image, développer son capital culturel et améliorer sa communication.
C’est donc naturellement de par mes compétences et mon expérience dans la mise en place
d’atelier d’expression que j’ai choisi de travailler sur l’apprentissage des techniques de
communication qui me paraît essentiel pour chaque individu que ce soit dans sa vie
personnelle ou dans sa vie professionnelle.
Au vu du public cible adulte, j’ai donc choisi de proposer divers exercices autour du travail du
corps, de lecture, d’écriture, de mise en situation et de relaxation via des outils participatifs
et collaboratifs dans le but d’impliquer au maximum les participants dans leur processus
d’apprentissage.
Ce projet organisé en 5 séances de 2 heures au sein du musée numérique du Tiers Lieu amène
une progression pédagogique qui amène les individus à se décentrer et à s’ouvrir aux autres
dans un objectif de socialisation.
A l’issue de ces 5 séances, en fonction des besoins et demandes du public, d’autres modules
d’apprentissage seront proposés. En effet, des demandes spécifiques du lycée professionnel
à destinations des classes a déjà été initié. Une autre demande d’intervention auprès du public
de Mineurs Non Accompagné sur la structure Léo Lagrange a été demandée dans le but
d’intervenir plutôt sur les périodes de vacances scolaires.

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LES ANNEXES

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FICHE DE SEANCE N°1
PHASE DE RATTACHEMENT : Communication « interpersonnelle »
DATE : TEMPS : LIEU :
11/10/2023 De 10h à 12h Musée numérique – Tiers Lieu M
OBJECTIFS DE LA SEANCE :
- Identifier les compétences et les besoins des participants
- Etablir un climat de confiance

DEROULEMENT DE LA SEANCE :

Accueil du public – 20 min


- Tour de présentation (attentes et besoins)
- Présentation de l’atelier et de ses objectifs
Exercice de travail du corps – 15 min
- Echauffements en cercle
- Exercice de respiration

Création collective – 15 min


- Charte de fonctionnement du groupe
- Brainstorming : « la communication, c’est quoi ? »

Pause – 10 min

Exercice d’écoute par binôme – 30 min


- Présentation approfondie en binôme (écoute silencieuse)
- Restitution des binômes en plénière (reformulation)

Exercice de relaxation – 20 min


- Etirements
- Visualisation
Bilan – 10 min
- Pépite, cailloux, canif

MATERIEL : SUPPORTS/OUTILS :
- Salle + chaises - Exercice théâtraux
- Paper bord + feutres 4 couleurs - Braintorming
- Feuilles blanche + post It + stylos - Charte

BILAN / EVALUATION
- Chaque participant a pu verbaliser ses besoins au collectif.
- Chaque participant a pris la parole pendant la séance.

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FICHE DE SEANCE N°2
PHASE DE RATTACHEMENT : Communication « interpersonnelle »
DATE : TEMPS : LIEU :
25/10/2023 De 10h à 12h Musée numérique – Tiers Lieu M
OBJECTIFS DE LA SEANCE :
- Perfectionner l’élocution
- Aborder les notions d’écoute active

DEROULEMENT DE LA SEANCE :
Accueil – 10 min
- Brise-glace : « crache ta valda »

Posture – 15 min
- Echauffements en cercle
- Exercice de respiration

L’élocution – 15 min
- Vire langues
- Jeu sur le volume, le rythme et le ton de la voix

La lecture – 15 min
- Lecture en binôme + échange sur le texte « écoute active »
- Retour en plénière sur les éléments du texte

Pause – 10 min

Mise en situation – 30 min


- « Raconte-moi une histoire » en binôme
- Questionnements - échange d’émetteur et de récepteur
- Retour en plénière

Relaxation – 20 min
- Etirements
- Scan du corps

Bilan – 10 min
- Post It (positif/négatif)

MATERIEL : SUPPORT/OUTILS :
- Salle + chaises - Exercices théâtraux
- Paper bord + feutres 4 couleurs - Lecture collective
- Texte sur l’écoute active - Ecoute active

BILAN / EVALUATION :
- Chaque participant réussi au moins un vire langue
- Chaque participant s’exerce à l’écoute et à la reformulation

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FICHE DE SEANCE N°3
PHASE DE RATTACHEMENT : Communication « au sein du groupe »
DATE : TEMPS : LIEU :
15/11/2023 De 10h à 12h Musée numérique – Tiers Lieu M
OBJECTIFS DE LA SEANCE :
- Prendre conscience de sa posture
- Appréhender les techniques de gestion de conflit

DEROULEMENT DE LA SEANCE :
Accueil – 10 min
- Brise-glace : « placez-vous en ligne »

Posture – 15 min
- Prise de conscience du corps debout
- Tableaux vivants

Ecriture / lecture – 15 min


- Brainstorming de mots
- Lecture des textes

Créativité – 15 min
- Histoire collective
Pause – 10 min

Mise en situation – 30 min


- Par groupe : une situation de conflit (simple) entre 2 personnes + 1 en écoute
active
- Questionnements et reformulations
- Retour en plénière

Relaxation – 20 min
- Etirement
- Bourdonnement

Bilan – 10 min
- Bilan araignée

MATERIEL : SUPPORT/OUTILS :
- Salle + chaises - Exercices théâtraux
- Paper bord + feutres 4 couleurs - Lecture collective
- Texte sur l’écoute active - Ecoute active

BILAN / EVALUATION :
- Chaque participant réalise une proposition corporelle
- Chaque participant a pu être en situation de médiation

27
FICHE DE SEANCE N°4
PHASE DE RATTACHEMENT : Communication « au sein du groupe »
DATE : TEMPS : LIEU :
06/12/2023 De 10h à 12h Musée numérique – Tiers Lieu M
OBJECTIFS DE LA SEANCE :
- Réveiller la conscience corporelle
- Structurer la pensée

DEROULEMENT DE LA SEANCE :
Accueil – 10 min
- Brise-glace : « la couleur de la gourmandise »

Travail du corps – 15 min


- Déplacement dans l’espace et posture
- Le jeu des chaises expressives
Ecriture / lecture– 15 min
- Jeu d’écriture en musique
- Lecture collective des textes

Créativité - 15 min
- Ecriture collective

Pause – 10 min

Mise en situation – 30 min


- Jeux de rôle
- Exercices d’impro

Relaxation – 20 min
- Etirements
- Observer ses pensées

Bilan – 10 min
- Filet du pêcheur

MATERIEL : SUPPORT/OUTILS :
- Salle + chaises - Exercices théâtraux
- Paper-bord + feutres 4 couleurs - Ecriture et lecture collective
- Texte sur l’écoute active - Ecoute active

BILAN / EVALUATION :
- Chaque participant communique un message avec son corps.
- Chaque participant réalise un texte.

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FICHE DE SEANCE N°5
PHASE DE RATTACHEMENT : Communication « face au groupe »

DATE : TEMPS : LIEU :


20/12/2023 De 10h à 12h Musée numérique – Tiers Lieu M
OBJECTIFS DE LA SEANCE :
- Créer une dynamique de groupe
- Etre à l’aise à l’oral devant le goupe

DEROULEMENT DE LA SEANCE :
Accueil – 10 min
- Brise-glace :

Travail du corps – 15 min


- Harmonisation
- La machine infernale

Ecriture / lecture – 15 min


- Ecrire sur soi
- Lecture des textes collective

Créativité – 15 min
- Les 5 pourquoi

Pause – 10 min

Mise en situation – 30 min


- L’échange de personnages
- Le jeu du oui-mot

Relaxation – 20 min
- Etirements
- Pleine conscience

Bilan – 10 min
- Arbre à compétences

MATERIEL : SUPPORT/OUTILS :
- Salle + chaises - Exercices théâtraux
- Paper bord + feutres 4 couleurs - Ecriture et lecture collective
- Texte sur l’écoute active - Ecoute active

BILAN / EVALUATION :
- L’ensemble des participants réalise une création collective
- Chaque participant exprime les compétences acquises.

29
Présentation architecturale du Projet M

30
Schéma de la stratégie du projet

AXE 1 : Valorisation des savoirs et savoir-faire


Caractéristiques du
 Fiche 1 : Développer les espaces propices aux relations sociales
public :
 Fiche 2 : Multiplier les situations de réussite
« Un public ancré  Fiche 3 : Développer la notion de travail en équipe
dans des schémas
d’échec »

AXE 2 : Optimisation de l’image de soi


 Fiche 4 : Apprendre à mieux se connaître
 Fiche 5 : Améliorer sa communication verbale
 Fiche 6 : Apprendre à accueillir ses émotions
Finalité du projet :  Fiche 7 : Prendre soin de son image
« Préparer les personnes les
plus éloignées de l’emploi à
envisager un changement de
trajectoire et à s’inscrire dans
un parcours d’insertion
professionnelle»

AXE 3 : Ouverture sur son environnement


 Fiche 8 : Développer son capital culturel via la Micro-Folie
 Fiche 9 : Favoriser la mobilité par l’organisation de déplacements
loisirs au-delà des frontières du quartier
 Fiche 10 : Portraits d’habitants : entre représentations, construction
d’identités et imaginaire
Contraintes externes :
« Cloisonnement des
dispositifs d’insertion
sociale et
professionnelle»

AXE 4 : Projection dans une insertion professionnelle


 Fiche 11 : Construire un projet dans le temps
 Fiche 12 : Anticiper la mise en œuvre opérationnelle de son projet

31
Affiche de communication

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