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L’atomisme en biologie
Dans ce nouveau livre, Jean Rostand revient à l’un de ses
genres favoris : l’histoire des grandes idées scientifiques. Il y
retrace minutieusement l’évolution d’une idée fondamentale,
celle d’atome vital, qui, nous venant de l’antiquité, a dû subir
bien des transformations avant de donner naissance à la notion
moderne de gène. Cette étude nous introduit au cœur même de
la biologie contemporaine puisque c’est, en grande partie, sur la
question des gènes et des chromosomes que s’opposent vivement,
et d’une façon qui parait irréductible, la génétique orthodoxe des
savants occidentaux et la génétique mitchourienne des savants
soviétiques.
On trouvera aussi dans cet ouvrage d’érudition et de critique,
une histoire de l’idée de monstruosité, et des pages importantes
sur les conceptions biologiques de quelques grands écrivains et
philosophes : Descartes, Diderot, Helvétius, Montesquieu,
Renan, Cournot.
Historien scrupuleux et pénétrant, Jean Rostand apporte des
points de vue nouveaux, rectifie des jugements sommaires,
signale des précurseurs inconnus, propose des rapprochements
inattendus entre le passé et le présent.
Jean Rostand
l’atomisme
en
biologie
GALLIMARD
Onzième édition
I
(HALDANE.)
I. – LA PÉRIODE PRÉ-EXPÉRIMENTALE
2. De Natura rerum.
3. Voir J. ROSTAND : L’Évolution des espèces et La Formation de l’Être, Hachette, et
aussi P. Brunet, Maupertuis, II, Blanchard.
4. Buffon, de son côté, écrit à propos de la Vénus physique : « Ce traité, quoique fort
court, rassemble plus d’idées philosophiques qu’il n’y en a dans plusieurs gros volumes
sur la génération…. Tout ce que je puis dire, c’est qu’on y trouvera des vues générales
qui ne s’éloignent pas infiniment des idées que j’ai données, et que cet auteur est le
premier qui ait commencé à se rapprocher de la vérité… »
5. Brücke, en 1861, avait aussi admis l’existence d’unités biologiques
(Elementarorganismen), intermédiaires entre cellules et molécules ; mais il n’a guère tiré
parti de cette idée.
6. L’Hérédité et les grands problèmes de la biologie générale.
7. Il s’agit ici d’un des principes fondamentaux de la philosophie spencérienne.
8. Lettre à Asa Gray.
9. Pour simplifier, nous emploierons désormais le terme de cellule.
10. On verra plus loin que les généticiens modernes comparent également le gène au
virus.
15. The Laws of Heredity, a study of the causes of variation and the origin of living
organisms. Baltimore, 1883.
16. Montpellier médical, septembre 1938.
23. Elle lui fut révélée par la brève mention qu’en avait fait le botaniste Focke, dans
son Traité sur les hybrides végétaux, 1881.
24. Johann Mendel, qui était moine, s’appelait, en religion, Frère Gregor.
25. Notons que ce biologiste philosophe, qui ne manquait certes pas de talent, a
montré, en biologie, un extraordinaire manque de flair. Il a combattu avec une égale
violence le mendélisme et la physiologie humorale : toxines, hormones, etc., qu’il
raillait sous le nom de « phénoménines ».
38. Les phénomènes de liaison entre facteurs avaient été d’abord signalés par
Bateson et Punnett, mais ils n’avaient pu être interprétés correctement par ces auteurs.
39. Boveri, dès 1887, avait prévu la possibilité d’échanges de parties entre deux
chromosomes, au cours de la réduction chromatique : « Peut-être un processus
intervient-il qui correspond à la conjugaison des organismes unicellulaires… Quand
nous disons que les deux chromosomes appariés se séparent lors de la seconde (ou
première) division de maturation, cela n’aurait pas plus de signification que lorsque
nous parlons ainsi des deux Paramécies qui viennent de se conjuguer. Ce ne sont plus
les mêmes qui se sont conjuguées, puisqu’elles ont mutuellement échangé certaines
parties. » (Voir C. STERN, Boveri and the early days of Genetics.).
44. A new method for the study of chromosome rearrangements and the plotting of
chromosome maps, 1933, 78, pp. 585-586.
45. Linkage = liaison des gènes.
70. THOMAS HUNT MORGAN. Embryologie et génétique, trad. par Jean ROSTAND,
Gallimard, 1936.
71. Les récentes expériences de BRIGGS et KING ont montré la totipotence
ontogénétique des noyaux embryonnaires, chez la Grenouille, au moins jusqu’au stade
gastrula.
72. Ibid.
73. Hypothèse qui lui a été, en partie, suggérée par Boris Ephrussi.
91. Voir Le Dantec, Yves Delage, Étienne Rabaud, Alphonse Labbé, etc.
BIBLIOGRAPHIE
LA THÈSE DE LÉMERY
C’est un système trop commode et paresseux – affirme
Lémery – que celui de la préexistence germinale des monstres. Il
n’a été imaginé que pour s’épargner l’embarras de rendre raison
de certains faits compliqués, dont l’explication ne se présente
qu’après avoir longuement médité sur chacun d’eux.
Pour ce qui est des fœtus à deux tètes, et autres monstruosités
du même genre, on conclura sans équivoque à la compression et
à l’accolement des germes. D’autres anomalies, sans doute, sont
moins claires et faciles à interpréter, mais il n’y a là qu’ignorance
provisoire, et sur quoi l’on ne saurait se fonder pour rejeter la
seule hypothèse rationnelle dont on dispose.
Quoi de plus plausible, en effet, que d’imaginer un tel
accolement, puisque nous connaissons la matrice pour un muscle
creux et contractile, capable de comprimer plus ou moins
fortement, et de diverses manières, les germes ou les fœtus,
lesquels résisteront d’autant moins à la compression qu’ils sont
plus tendres et délicats, et continuellement humectés par des sucs
nourriciers ? Ne voit-on pas de pareilles coalescences dans la
greffe des plantes ? dans la cicatrisation des plaies ?
Lémery, d’ailleurs, semble admettre l’intervention d’autres
causes que la compression. Les monstres, dit-il, naissent « d’œufs
bien conformés, sur les parties desquels différentes causes de
maladie ont ensuite porté leur action, comme elles le font aussi
tous les jours et sous nos yeux sur des adultes jouissant d’une
bonne santé ».
Et encore : « Les causes accidentelles dont l’action est sourde,
imperceptible, mais continue, contribuent bien plus efficacement
à la formation des monstres que celles qui agissent plus
fortement, et font un plus grand fracas. »
Contre la thèse de la monstruosité originelle, il tire argument
de l’hybridation des espèces animales, qui, selon lui, donne
parfois naissance à des monstres, encore qu’on ne puisse, dans ce
cas, les faire dériver Je germes anormaux.
Enfin, se plaçant au point de vue théologique, il tient pour
impossible que le Créateur « ait jamais voulu produire des œufs
monstrueux, c’est-à-dire des germes caractérisés par quelques-uns
des vices de conformation qui sont de véritables maladies
organiques, en un mot, de germes originairement et
essentiellement malades ».
Loger en même temps, et dans les mêmes ovaires, des germes
naturels et des germes monstrueux, c’est attaquer l’ordre, la
simplicité, l’unité de la nature dans les principes de la génération
et faire injure à l’Auteur de toutes choses.
LA THÈSE DE WINSLOW
Winslow se montre beaucoup moins dogmatique et entier que
son adversaire.
Alors que Lémery dénie formellement l’existence de la
monstruosité originelle, Winslow ne fait pas de difficulté pour
admettre que les causes accidentelles aient pu jouer dans la
formation de certains monstres.
« Je conviens – dit-il – qu’on peut avec assurance attribuer aux
accidents les conformations extraordinaires du fœtus quand on
sait certainement que, pendant la grossesse, il y a eu des accidents
capables de les occasionner, comme chute, coups, mouvements
extraordinaires, attitudes gênantes, presse, serrement des corps
forts à la baleine, certaines maladies, etc. » Mais cette thèse de
l’accident ne doit pas être systématiquement généralisée ; il est
abusif de la vouloir appliquer à toutes les conformations
extraordinaires, soit externes ou internes, du corps de l’homme et
des animaux, et de vouloir « bannir entièrement l’opinion de
ceux qui, dans certains cas, admettent aussi l’extraordinaire
originel ».
On notera que Winslow, quand il parle de « l’extraordinaire
originel », a en vue non seulement les monstres proprement
dits – ceux que Lémery qualifie de « malades, de grands
malades », mais encore tous les êtres que caractérise une structure
anormale, ou par addition, ou par défaut, ou par confusion, ou
par transposition de certaines parties, soit dans un seul sujet, soit
dans deux ou plusieurs sujets.
A la différence de Lémery, Winslow n’est nullement affirmatif
quant à la préformation de l’être dans le germe. Evitant le terme
d’œuf, il parle seulement, et avec beaucoup de prudence, de
« conformations primitives ». Nous n’avons, dit-il, aucune
preuve de la préexistence des prétendus linéaments dans les œufs
avant la fécondation. Et il ajoute que les observations de divers
naturalistes, et notamment celles de Réaumur sur la régénération
des pattes de l’Ecrevisse, l’ont « rendu très retenu sur le mystère
de la propagation des espèces ».
Parmi les monstres qu’il oppose à Lémery, et dont la
production lui paraît inexplicable par la thèse de l’accident, se
trouvent certaines anomalies du squelette, et, en particulier, un
cas d’ectrodactylie bilatérale, caractérisé par la suppression de
plusieurs doigts, la main se trouvant réduite au seul doigt index
et à une petite portion du pouce.
S’il y a eu compression dans ce cas, demande Winslow,
comment s’est-elle produite de façon telle « que, dans les deux
mains, le même extraordinaire se trouvât si précisément et si
uniformément, et pour que le même doigt de chaque main en fût
seul épargné, sans qu’aucun des quatre autres doigts à côté de lui
eussent pu éviter leur destruction ».
Pour ce qui est de l’objection théologique à la préexistence des
monstres, Winslow la récuse comme n’étant nullement décisive.
Ne montre-t-on pas plus de respect pour le souverain Etre en
disant qu’il a une raison particulière de sagesse pour faire ce qu’il
a fait et comme il l’a fait qu’en disant « qu’il est arrêté dans le
cours de ses lois générales par des causes secondaires ou
occasionnelles qui empêchent l’exécution de ses premiers
desseins » ?
Le système des accidents paraît admettre quelque impuissance
chez le Tout-Puissant, alors que la thèse du monstrueux originel
nous permet de regarder les monstres avec autant d’admiration et
de piété que le reste des ouvrages du Créateur. Nous n’avons pas
te droit de les considérer comme des êtres manqués, comme des
échecs. Nous n’avons pas le droit de voir en eux des « défauts »
analogues à ceux qui peuvent se rencontrer dans une montre ou
dans toute autre production de l’homme et qui viennent de la
négligence ou de l’ignorance de l’ouvrier. Si la raison humaine
peut juger avec certitude de l’imperfection d’un objet humain,
elle est impuissante à juger de celle d’un être organisé, car elle est
inapte à pénétrer dans les intentions secrètes du Créateur. La
véritable piété est d’adorer sans restrictions la sagesse de Dieu en
restant bien assuré qu’elle ne saurait jamais être offensée dans les
effets extraordinaires de sa toute-puissance.
5. Malebranche, par exemple, disait : « Ils (les corps organisés) ne reçoivent cet
accroissement que par les lois générales de la nature, selon lesquelles tous les autres
corps sont formés, ce qui fait que leur accroissement n’est pas toujours régulier, et qu’il
s’en engendre de monstrueux. »
6. JOSEPH GUICHARD DUVERNEY (1648-1730), médecin et anatomiste français,
auteur d’un Traité de l’organe de l’ouïe (1683, 1718), d’un Traité des maladies des os
(1751) et d’Œuvres anatomiques (1761).
11. « Qu’on imagine deux maisons parfaitement semblables en tout, hormis que
l’une est tournée de façon que l’escalier est à la droite de ceux qui entrent, et dans
l’autre à la gauche ; la mode sera, si l’on veut, pour l’escalier à droite, mais l’autre
maison ne laissera pas d’être absolument aussi régulière, aussi commode, aussi bien
entendue » (Fontenelle).
12. Ce cas avait causé une grande impression. On en avait fait un quatrain :
La Nature peu sage et sans doute en débauche
Plaça le foie au côté gauche
Peut-être Molière s’en est-il inspiré dans la scène du Médecin malgré lui (représenté
en 1666), et où Sganarelle, ayant « changé tout cela », place le foie à gauche et le cœur
à droite.
13. Ce phénomène est quasiment réalisé dans les cas de vraie gémellité.
14. MAIRAN (1743) estimait, en revanche, qu’il n’y avait aucune incongruité à
donner le nom de monstre au soldat et aux autres sujets de son espèce.
15. Article Monstres, dans le Dictionnaire classique d’Histoire naturelle. Rey et
Gravier, 1827, vol. XI.
22. Naturaliste suisse (1700-1784), auteur d’un mémoire fameux sur l’Hydre d’eau
douce.
23. Voir le beau mémoire de Morand : Recherches sur quelques conformations
monstrueuses des doigts dans l’homme (Mém. de l’Académie des Sciences, 1770) : « Je
ne serais pas étonné – écrit Morand que, d’après le détail que j’en ai donné, M. Bonnet
vînt à adopter l’opinion des monstres originairement monstrueux… Comment
expliquer tous les cas énumérés dans ce mémoire par l’hypothèse de M. Lémery, qui
exclut positivement celle des œufs originairement monstrueux ? De combien de germes
faudrait-il être pourvu pour en tirer tant de doigts et les assortir à un seul tronc ? »
24. C’est par une telle fécondation anticipée que certains auteurs avaient voulu
expliquer la parthénogenèse naturelle des pucerons découverte par Bonnet.
25. Rédigée après la publication des observations de Maupertuis sur une nouvelle
famille de polydactyles (celle de Jacob Ruhe, qui tenait sa polydactylie de sa mère,
laquelle avait hérité son anomalie de la sienne).
26. Voir De ortu monstrorum, 1772, dans le tome XVII des Novi commentarii Acad.
Scient. Petropol., p. 560.
27. DARESTE, Recherches sur la production artificielle des monstruosités, Reinwald,
1891, p. 26.
32. Dont l’ingénieuse comparaison avec l’enroulement senestre des limaçons n’était
pas fondée, car, chez les Mollusques, le type d’enroulement dépend de la constitution
germinale.
III
C’est une des notions les plus générales de la biologie que tout
être vivant dérive, par voie de génération, d’un être pareil à lui.
S’agit-il d’un être formé d’une seule unité vitale ou cellule, la
génération consiste en une simple division de cette cellule qui, en
se partageant, donne naissance à deux cellules toutes pareilles. Le
point de départ du nouvel individu, le germe, n’est donc ici
qu’une cellule plus petite qui n’aura qu’à s’agrandir pour
devenir semblable à la cellule parente.
Quand il s’agit d’un être occupant un degré supérieur dans
l’échelle organique, c’est-à-dire composé de plusieurs cellules, les
phénomènes sont assurément moins simples, mais le germe est ici
encore une cellule, qui, pour produire le nouvel individu, doit
effectuer une série de divisions. Cette cellule-germe, ou œuf, est
elle-même, très généralement, constituée par la fusion de deux
cellules – dites reproductrices – qui proviennent, respectivement,
de deux individus parents.
Quels sont, en ce cas, les rapports, d’une part, entre le germe
et l’individu parent, d’autre part, entre le germe et l’individu
produit ? Comment celui-ci se trouve-t-il virtuellement contenu,
représenté dans les cellules premières ?
A ces questions essentielles, nous verrons tout à l’heure quelles
réponses fait la science d’aujourd’hui. Mais, auparavant, nous
rappellerons, dans ses grandes lignes, l’évolution qu’a subie au
cours des âges la notion même de germe. Cette notion, qui
présentement se confond avec la notion de cellule, est, en effet,
bien antérieure à cette dernière, puisque la théorie cellulaire
(Schleiden et Schwann) ne date que du XIXe siècle, alors que la
notion de germe remonte au XVIIe.
Jusque-là, l’opinion courante, en accord avec les doctrines
professées par les anciens (Hippocrate), veut que l’embryon, ou
du moins l’embryon animal, se forme par le simple mélange de
semences que fournissent les deux parents. Mais, à mesure
qu’une étude plus approfondie des structures organiques révélera
en elles plus de complexité, on verra s’accroître la difficulté de
comprendre comment un nouvel être peut se former, par voie de
génération. Aussi va-t-on essayer de se tirer d’embarras en
supprimant purement et simplement la difficulté. Pour cela, on
supposera que te nouvel être ne se forme pas, mais qu’il est déjà
tout formé, qu’il préexiste en entier, quoique très en petit, sous
l’état d’un corpuscule organisé ou germe. Dans cette vue il n’y a
plus de véritable génération, il n’y a qu’un simple
agrandissement, une ampliation, une dilatation qui fait passer un
animal invisible sur le plan du visible. Bref, en son début, l’idée
de germe se confond avec celte d’un animal préformé en
miniature.
La première expression de ce préformationnisme appartient,
semble-t-il, à un médecin italien, ami du grand Harvey : Joseph
de Aromatari, qui assimile l’œuf des animaux à la graine des
plantes, et, partant de l’observation banale qui montre en cette
graine le rudiment des parties de la plante, soutient que le Poulet
existe déjà à l’état d’ébauche dans l’œuf non couvé.
Cette idée parut confirmée par les observations de Malpighi
(1672), et reçut l’assentiment de Swammerdam, qui crut en
trouver confirmation dans le monde des Insectes.
A ce moment, bien qu’on ne connût pas encore le véritable
« œuf » des Mammifères (il ne sera découvert qu’en 1827, par
von Baer), on soupçonnait cependant, grâce aux travaux de
Sténon et de Regnerus de Graaf, que tous les animaux, et même
les vivipares, engendrent par le moyen des œufs. C’est donc tout
naturellement l’œuf que les préformationnistes considéreront
comme le germe universel ; c’est dans la femelle, dans la mère,
que, sans hésiter, ils logeront ces miniatures d’animal dont
l’existence leur semblait indispensable pour dissiper le mystère de
la reproduction. Quant à la semence paternelle, son rôle se
réduisait à peu de chose : elle n’avait d’autre effet que de
stimuler la croissance du petit animal préformé dans l’œuf.
La double autorité de Malpighi et de Swammerdam donna un
grand crédit à cette thèse « oviste » ; mais bientôt, les animalcules
spermatiques ayant été découverts dans la semence (1677), c’est à
eux que Leeuwenhoek attribuera le rôle essentiel dans la
formation de l’être. Il y verra les véritables germes, qui ainsi
appartiendraient au père et non pas à la mère, celle-ci ne
fournissant – soit par l’œuf ou par la matrice – qu’aliment et
logement au germe paternel.
A cette conception se rallieront un certain nombre de
naturalistes, tandis que d’autres continueront à loger le germe
dans la mère : tel est le point de départ de la longue querelle qui
opposera désormais les « ovistes » aux « animalculistes », les
partisans du germe maternel aux partisans du germe paternel.
Aussi bien, pour les uns comme pour les autres, fallait-il
expliquer l’origine première de ces germes. On supposait qu’ils
existaient depuis toujours, soit qu’ils fussent répandus en tous
lieux, et n’attendant pour se développer que de rencontrer l’œuf
ou la matrice convenable (thèse de la dissémination), soit
qu’emboîtés les uns dans les autres (thèse de l’emboîtement), tous
les germes d’une même espèce se trouvassent contenus dans
l’ovaire de la première femelle ou dans la semence du premier
mâle.
Sans même parler des énormes difficultés théoriques où se
heurtaient les extravagantes hypothèses de la dissémination et de
l’emboîtement, la théorie de la préformation germinate soulevait
maintes objections d’ordre positif.
En premier lieu, l’observation attentive des phénomènes du
développement contredisait à cette théorie en révélant clairement
une formation successive des parties embryonnaires (épigenèse). A
partir de 1759 (Theoria generationis, de C.F. Wolff ), il ne
subsistait plus guère de doute à cet égard, encore que les
préformistes, comme Chartes Bonnet et Albert de Haller,
continuassent d’affirmer qu’« une glu qui paraît s’organiser était
déjà organisée » et que les organes de l’embryon peuvent
préexister avant de devenir visibles.
De plus, l’hypothèse des germes, inséparable de celte de
l’origine unilatérale de l’être, se trouvait fort gênée devant les
faits, incontestables, d’hérédité bilatérale.
Si le produit vient ou d’un germe maternel ou d’un germe
paternel, comment expliquer que l’enfant ressemble souvent à ses
deux parents, que les animaux hybrides (mulets) participent des
deux espèces génitrices, que les monstruosités héréditaires –
comme venait de l’indiquer Maupertuis pour le sexdigitisme –
soient transmises aussi bien par le père que par la mère ?
A cela les ovistes répondaient que la liqueur séminale contient
des « molécules » capables de modifier l’embryon en provoquant
un accroissement électif de certaines parties, tandis que les
animalculistes invoquaient l’action morphogène de la nourriture
contenue dans l’œuf ou celle des humeurs maternelles.
Si insuffisantes que fussent ces réponses, la position des
partisans des germes n’en gardait pas moins quelque force, eu
égard à l’extrême difficulté où se trouvaient les « épigénésistes »
quand il s’agissait d’expliquer la formation d’un organisme à
partir d’une « glu inorganisée ».
En outre, pour leur part, les ovistes disposaient d’un argument
puissant, à savoir celui de la reproduction virginale, ou
parthénogenèse, que Charles Bonnet avait, en 1740, mise en
évidence chez les pucerons par des expériences irréfutables.
N’était-ce pas là une preuve directe de la préexistence du germe
chez la femelle ? A quoi Spallanzani ajoutait une autre preuve,
tirée de ses observations sur les larves de grenouilles, ou têtards,
qu’il voyait naître par transformation directe de l’œuf1.
*
A l’heure actuelle, sans avoir pleinement résolu le problème de
la formation de l’être, nous sommes en mesure de le poser d’une
façon beaucoup plus satisfaisante que ne pouvaient le faire nos
prédécesseurs, et cela, en grande partie, grâce à l’introduction de
la notion de cellule.
Nous savons aujourd’hui que deux cellules, dites
reproductrices, – l’une d’origine maternelle (ovule) l’autre
d’origine paternelle (spermatozoïde) – forment le point de départ
du nouvel individu, et que ces cellules, véritables corpuscules
organisés et structurés, ne sont rien moins que des vésicules
pleines d’une substance amorphe. En chacune d’elles se trouve
un noyau ; dans ce noyau, uh certain nombre de particules
distinctes, tes chromosomes, et, dans chacun de ces
chromosomes, des centaines, sinon des milliers de particules
beaucoup plus petites, bien individualisées, et toutes différentes
les unes des autres : les unités héréditaires ou gènes. Tous ces
gènes sont groupés et disposés suivant un plan défini, une
ordonnance fixe. Chacun a sa place dans l’en semble du système,
chacun sa fonction dans la for mation de l’être2.
Sans doute, il n’y a rien dans cette architecture nucléaire qui
ressemble, même de loin, à un animal en miniature. Les gènes ne
sont pas des organes en tout petit, ni des rudiments d’organes.
Mais, si la cellule reproductrice ne présente nullement l’esquisse
d’une préformation, en revanche, elle n’en manifeste pas moins
une organisation d’une précision et d’un raffinement
extraordinaires, organisation dans laquelle préexiste virtuellement
l’être futur, dès lors qu’une foule de caractères (couleur des yeux
ou des cheveux, forme des traits, taille du corps, etc.) sont
déterminés par la nature des gènes chromosomiques3.
Par là déjà, nous voyons qu’une part de vérité se trouvait dans
la thèse de la préformation. Si les préformationnistes avaient eu
tort de croire à une préfiguration complète de l’animal, tout de
même les épigénésistes s’étaient gravement trompés en déniant
toute préorganisation originelle4.
Mais ce n’est pas tout. Nous savons, en outre,
qu’indépendamment de la préorganisation nucléaire,
appartenant aux deux cellules reproductrices, il existe souvent
dans le cytoplasme de la cellule maternelle, de l’ovule, une
préorganisation spéciale où l’on peut même voir un certain degré
de préformation vraie.
« Il est… un caractère, dit Albert Dalcq, qui élève
singulièrement l’œuf au-dessus de la cellule habituelle. En
général, celle-ci ne révèle pas une organisation orientée. Elle tend
à être soit isotrope, soit plus ou moins polarisée par les
conditions de milieu, comme c’est le cas dans un épithélium, ou
dans une culture de tissu. L’œuf, au contraire, est doté d’une
organisation tridimensionnelle. A peu près partout, des indices
discrets, mais sûrs, permettent de la percevoir dans l’œuf
fécondé. Dans un certain nombre de cas, on la constate dans
l’œuf vierge, parfois avec une étonnante précocité. »
Cette « organisation tridimensionnelle » tient à la polarisation,
à la position excentrique du noyau, à l’étagement des
constituants suivant l’axe ainsi tracé, et, d’autre part, à la
« distribution particulière de certains éléments, généralement
corticaux, d’un côté de l’axe de polarité… Nous touchons là aux
traits fondamentaux de l’organisation morphogénétique. C’est
eux qui font de l’œuf plus qu’une cellule, un germe5 ».
Il est donc peut-être permis de dire que, dans une certaine
mesure, la biologie moderne prolonge l’ovisme du XVIIe siècle,
puisqu’elle déclare qu’une seule des deux cellules génératrices
mérite le nom de germe.
Les ovistes, dans le fond, n’avaient pas tout à fait tort quand
ils alléguaient, en faveur de leur système, le phénomène de
parthénogenèse. De vrai, seule la cellule femelle peut se
développer par ses propres moyens, et cette propriété, elle ne la
doit pas seulement à ce qu’elle est une grosse cellule, chargée de
réserves alimentaires ; elle la doit, et surtout, à ce que son
cytoplasme est pourvu d’une organisation spéciale. On a
quelquefois parlé de la parthénogenèse de la cellule mâle
(« parthénogenèse de la microgamète », disait Alfred Giard), mais
il n’y a là qu’une « androgenèse », avec collaboration d’une
cellule femelle, qui fournit à un noyau mâle une organisation
germinale toute préparée. Contrairement à ce qu’écrivait Giard,
il est inexact que les deux gamètes aient potentiellement la même
valeur du point de vue physiologique comme au point de vue
morphologique.
En bref, la biologie actuelle, si elle a fait ressortir l’équivalence
des deux cellules génératrices pour ce qui est de la transmission
héréditaire – en un mot, leur équivalence génétique6 –, n’en a pas
moins révélé la primauté essentielle de la cellule maternelle en ce
qui concerne la capacité ontogénétique.
L’hérédité est double, comme l’affirmaient les adversaires des
germes, mais le germe est unique, comme l’affirmaient tes
ovistes.
L’organisation nucléaire – substrat de l’hérédité – est
continue, permanente ; elle se transmet, par voie de division
cellulaire, de génération en génération, et tout te problème est de
savoir comment, pour chaque espèce vivante, elle s’est
progressivement constituée au long des âges. C’est le problème
de l’évolution : il est loin d’être résolu.
Quant à l’organisation cytoplasmique qui fait de l’ovule un
germe, elle se recrée à chaque génération, par le jeu de
mécanismes encore passablement obscurs.
La tendance oviste de la biologie actuelle est illustrée, de
surcroît, par le fait que certains embryologistes, comme Albert
Dalcq, songent à expliquer les grandes démarches de
l’évolution – les « bonds évolutifs » – par des variations primaires
du cytoplasme ovulaire, variations atteignant la perméabilité de la
cellule, ou sa teneur en certains matériaux, métabolites ou
enzymes.
Dans cette hypothèse des ontomutations, l’évolution aurait
comporté un double processus : bilatéral, avec modifications
nucléaires, portant sur le mâle comme sur la femelle, et
unilatéral, avec modifications cytoplasmiques, portant
exclusivement sur la femelle.
1. Il est à remarquer que les partisans de l’épigenèse (comme Buffon) étaient un peu
embarrassés par l’existence des œufs chez les animaux ovipares. Mais, au lieu d’y voir
des germes, ils y voyaient des « matrices portatives ».
2. Notons que l’idée d’élément héréditaire, d’atome vital, appartient historiquement
aux épigénésistes (particules séminales de Maupertuis, molécules organiques de
Buffon) ; mais leur erreur fondamentale fut de ne pas comprendre que ces éléments
sont associés et ordonnés dans un corpuscule organisé ou germe (voir chapitre I).
3. Charles Bonnet avait un peu approché la notion de cellule quand il disait qu’il ne
fallait pas borner la signification du mot germe « à exprimer un corpuscule organique,
qui renferme actuellement très en petit toutes les parties qui caractérisent l’espèce »,
mais l’étendre à « toute préformation organique dont un animal peut résulter comme
de son principe immédiat ».
LEEUWENHOEK
DESCARTES ET LA BIOLOGIE
DIDEROT ET LA BIOLOGIE
1. Voir les Mémoires pour servir à l’histoire de la vie et des ouvrages de Diderot, par
Mme DE VANDEUIL.
4. C’est la première fois, dans l’histoire des sciences naturelles, qu’est énoncée,
explicitement, l’hypothèse de l’origine animale de l’homme,
5. Buffon, ici, vise manifestement son grand adversaire Linné.
6. Les sciences de la vie aux XVIIe et XVIIIe siècles, l’idée d’évolution, Albin Michel,
1941.
7. Voir J. ROSTAND, Esquisse d’une histoire de la biologie, Gallimard, 1945.
8. Théorie des anciens philosophes d’Ionie, qui considéraient la matière comme
douée de spontanéité et de sensibilité. Elle est, d’après Goblot « une forme excessive et
naïve du dynamisme ».
9. C’est ainsi que, par dérision, Voltaire surnommait l’abbé Needham (voir J.
ROSTAND, ibid.).
10. Voir chapitre I.
13. Voir CH. RENOUVIER. Histoire et solution des problèmes métaphysiques, Alcan,
1901. Renouvier attribue une origine psychologique au principe transformiste : elle
serait, d’après lui, « la même que celle de la croyance aux métamorphoses, croyance
commune à toutes les mythologies, portée au plus haut degré d’imagination et
d’aberration dans les mythes indiens, plus modérée chez les Grecs, et fort intelligible
pour nous, si nous réfléchissons à un état de l’esprit ignorant, pour lequel les
changements de forme sont arbitrairement supposables, partout où l’observation ne
fournit pas de séquences invariables entre des phénomènes séparés » (p. 29).
14. Historiquement, la tendance unifiante se montre liée, en général, aux
conceptions matérialistes ; la tendance séparatrice, aux conceptions spiritualistes.
VII
LA CONCEPTION DE L’HOMME
SELON HELVÉTIUS ET SELON DIDEROT
2. C’est, en effet, dans cette région que se trouve le « plexus solaire », que nous
connaissons aujourd’hui pour l’un des centres de la sensibilité sympathique.
3. L’Hérédité et le milieu, Flammarion, 1925,
MONTESQUIEU ET LA BIOLOGIE
4. Cf. Op. cit. I, p. 444 : « C’est une grande erreur de dire que la plante est contenue
dans la graine, et une plus grande encore, que la première plante a contenu toutes celles
qui devaient naître. »
5. Cf. Op. cit. I, p. 444 : « Dans une plante de bouture, il n’y a point de partie qui
ne soit graine. »
6. Cf. Op. cit. I, p. 444 : « Sitôt qu’un tuyau quelconque peut recevoir le suc de la
terre, soudain on voit une feuille pousser et se reproduire, et les racines sortent de leur
côté… »« L’organisation, soit dans les plantes, soit dans les animaux, ne peut guère être
autre chose que le mouvement des liqueurs dans les tuyaux. Des liqueurs circulantes
peuvent facilement former d’autres tuyaux, et en allonger d’autres. C’est par là que les
arbres viennent de bouture. Ils ne viennent de graine que par l’analogie de la bouture :
la graine n’étant qu’une partie du bois. » (Op. cit. I, p. 468.)
7. Op. cit. I, p. 444 : « Les microscopes nous ont fait voir une telle facilité dans la
matière à s’organiser que l’on ne saurait dire quelle partie de la matière n’est pas
organisée. »
8. Observations sur l’histoire naturelle.
9. Discours sur les motifs qui doivent nous encourager aux sciences (15 novembre 1725).
IX
UN PRÉCURSEUR DE MENDEL :
LE PHARMACIEN COLADON ?
1. Life of Mendel, par HUGO ILTIS, trad. anglaise, George Allen, Londres, 1932,
p. 195.
2. Voir : Die Gesetze der Rassenmischung und die Konstitution des Keimplasmas.
Arch. f. Entwicklungsmech. d. Org. XXI, no 1, 1906.
3. Versuche mit Kreuzungen von verschiedenen Rassen der Hausmaus. Ber. d.
Naturforsch. Ges. Freiburg, 1898-1900.
COURNOT ET LA BIOLOGIE
12. L’analyse suivante des Vestiges a été faite sur la dernière édition de l’ouvrage
(John Churchill, Londres, 1853).
13. Cette théorie avait été soutenue non pas, comme on le croit souvent, par Cuvier,
mais par Alcide d’Orbigny.
14. Chambers cite le cas de la Grenouille qui, dans certaines conditions, prolonge
son développement larvaire et reste fixée au stade têtard (correspondant au stade
poisson).
15. Gardener’s Chronicle, 1846, p. 118. – Il est curieux de comparer ces affirmations
avec celles des biologistes soviétiques de l’école Lyssenko.
16. Rosa « compare l’évolution dans la lignée, c’est-à-dire la phylogénie, au
développement individuel, en voyant entre les deux processus un parallélisme
rigoureux » M. CAULLERY. Le Problème de l’Evolution, p. 365, Payot (1931).
17. Le point de départ de cette théorie « est encore une comparaison entre le
développement individuel et celui de la lignée ». (Ibid.)
XIII
1. Le Fançois, 1948. L’ouvrage est très consciencieusement traduit par Mme Aurore
Valérie, qui a confronté aux textes originaux toutes les citations de Pasteur et de
Béchamp.
2. Voir chap. I.
XIV
RETOUR A BACON ?
2. Nous multiplions les citations textuelles, crainte d’altérer une pensée si peu
conforme aux schèmes du savoir classique.
3. Les Espoirs et les Epreuves, p. 77. Mercure de France, 1953.
4. Voir JEAN ROSTAND, Les Grands Courants de la biologie, chap. III, Gallimard,
1952.
INDEX DES NOMS CITÉS
BACHELARD : 67.
BACON : 164, 170, 262, 263, 269.
BAER (von) : 138.
BAKER : 87, 106.
BALDWIN : 98.
BARRAL : 192.
BARTHOLIN : 121, 195.
BATESON : 42, 44, 51, 53, 54, 102, 103.
BAUMANN : 164.
BEADLE : 88, 106.
BÉCHAMP : 28, 91, 103, 247, 252, 258, 259.
BEER (de) : 193.
BENEDEN : 103.
BERGSON : 221, 223, 235, 246.
BERNARD (Cl.) : 154, 158, 160, 192, 193, 221.
BERTRAND : 117.
BERTRAND (J.) : 149
BIHERON (Mlle) : 163.
BLARINGHEM : 46, 103.
BOCHIAN : 259, 261.
BOIVIN : 83, 84, 91, 103.
BONNET (Ch.) : 103. 125-130. 139, 140, 142, 256.
BORDEU : 16, 171, 192.
BOUNOURE : 98.
BOVERI : 56.
BRACHET : 91.
BRIDGES : 65, 66, 103.
BRIGGS : 93.
BROCA : 125.
BROOKS : 27, 103.
BRÜCKE : 17.
BRUNET : 9, 103.
BUFFON : 9, 13-16, 18, 21, 23, 26, 103, 125, 141, 164, 174,
199, 249, 256.
BÜTSCHLI : 35.
CANNON : 52.
CASPERSSON : 84.
CAULLERY : 103, 222, 245.
CHABRY : 132. 133.
CHAMBERS : 229-246.
CHAPPELLIER : 42, 44.
CHARRIN : 133.
CLARKE : 169.
CLAUDE : 91.
COLADON : 203, 208.
CONKLIN : 189.
CORNEILLE : 183.
CORRENS : 41, 51, 52, 102, 103.
COURNOT : 209-223.
COUTAGNE : 49, 103.
CUÉNOT : 42, 43, 48, 51, 52, 83, 97, 103, 104, 204, 221.
CUVIER : 239.
FABRE : 149.
FANKHAUSER : 82.
FAURÉ-FRÉMIET : 83, 91, 104.
FÉRÉ : 133.
FISHER : 95.
FLOURENS : 110.
FOCKE : 41.
FOL : 28.
FONTENELLE : 117, 120, 168, 202.
Fox : 231.
FREKSA : 85.
FREMY : 260, 261.
GAARTNER : 47.
GALIEN : 154.
GALLIEN : 82.
GALTON : 25, 27, 104, 189, 190.
GÉRARD : 104.
GEOFFROY : 10.
GEOFFROY SAINT-HILAIRE (E.) : 120, 131, 201, 236.
GEOFFROY SAINT-HILAIRE (I.) : 132.
GIARD : 143, 235.
GLEY : 133.
GOBLOT : 173.
GODEHEU DE RIVILLE : 127.
GOETHE : 175.
GOLDSCHMIDT : 74, 76.
GOLDSMITH : 47, 49, 104.
GRAVIER : 208.
GRAY (Asa) : 22, 231.
GRIFFITH : 84.
GUAITA (von) : 204.
GUYÉNOT : 42, 52, 54, 55, 67, 68, 70, 75, 82, 86, 87, 93, 96,
98, 104, 154, 166, 255.
JAEGER : 28.
JEENER : 91.
JENNINGS : 105.
JOHANNSEN : 57, 100, 101, 105.
JORDAN (P.) : 85.
KELLENBERGER : 104.
KERKRING : 121.
KING : 93.
KLECKENBERG : 175.
KLOSE : 191.
KŒLREUTER : 47.
KOLTZOFF : 65, 67, 74, 105.
KOSTRIOUKOVA : 80.
LABBÉ : 102.
LACASSAGNE : 85.
LAMARCK : 21, 168, 171, 176, 201, 232, 235, 236, 263.
LANGEVIN : 101.
LECOMTE DU NOUY : 246.
LECOCQ : 47.
LE DANTEC : 38, 43, 49, 102, 105, 158.
LEEUWENHOEK : 138, 145-151.
LEIBNIZ : 169.
LEMAÎTRE : 229.
LÉMERY : 112, 113, 114, 118, 134.
LEPECHINSKAIA : 253-261.
LEREBOULLET : 258.
L’HÉRITIER : 89, 90, 105.
LHERMITTE : 191.
LINNÉ : 165, 263, 269.
LOCKE : 145, 180,
LORTET : 258.
LUCRÈCE : 9.
LYELL : 231.
LYSSENKO : 100, 244, 257, 264.
MCCLUNG : 105.
MAGENDIE : 154.
MAIRAN : 121, 125.
MALACARNE : 130.
MALPIGHI : 138.
MARTIN : 109.
MATHER : 99, 104.
MATHIAS-DUVAL : 235.
MAUPERTUIS : 8-13, 14, 15, 16, 18, 23, 105, 125, 130, 140, 164,
167.
MAURER : 191.
MECKEL : 131.
MENDEL (J.) : 26, 39-48, 105, 203, 204.
MÉRY : 111, 117.
MILTON : 183.
MITCHOURINE : 100.
MITINE : 81.
MOLIÈRE : 117, 183.
MONTAIGNE : 109.
MONTESQUIEU : 162, 193-202.
MORAND : 128.
MORGAN (Llyod) : 98.
MORGAN (T.-H.) : 54, 57-64, 65, 93. 99, 100, 102, 105.
MULLER (F.) : 25.
MULLER (H.-J.) : 8, 69, 70, 72, 79, 85, 105.
NÄGELI : 28-30, 31, 32, 33, 34, 35, 57, 70, 105, 245.
NAUDIN : 26, 46.
NEEDHAM : 173, 174.
NEWTON : 169, 193.
NORDENSKJOLD : 105, 160.
NOWOTNY : 203.
ONIMUS : 258.
ORBIGNY (d’) : 239.
OSBORN : 98.
OSTOYA : 235.
PAGÈS : 28.
PAINTER : 65, 66, 106.
PASCAL : 180.
PASQUIER : 85.
PASTEUR : 212, 247-252, 259-261.
PASTEUR VALLERY-RADOT : 260.
PAULING : 85, 106.
PEARL : 87.
PEASE : 87, 106.
PERRIER : 235.
PFLÜGER : 35.
PIAGET : 142.
PIDOUX : 249.
PLUTARQUE : 182.
POMPONACE : 109.
POUCHET : 259.
PRENANT (M.) : 235.
PRÉVOST : 208.
PROKOFYEVA : 70, 72, 79, 85.
PRZIBRAM : 245.
PUNNETT : 54, 106.
QUINTILIEN : 180.
SAFONOV : 254.
SAGERET : 46.
SAUNDERS (Miss) : 51.
SAUNDERSON : 169.
SCHLEIDEN : 137.
SCHRÖDINGER : 87.
SCHWANN : 137.
SHAKESPEARE : 183.
SMITH : 231.
SONNEBORN : 89, 93.
SPALLANZANI : 140, 193.
SPENCER : 17-22, 26, 106.
SPINOZA : 145.
SPITZKA : 191.
STANLEY : 88.
STÉNON : 138, 159.
STERN : 56, 106.
STRASBURGER : 34, 35.
STURTEVANT : 66, 69, 70, 76, 77, 106.
SUTTON (Miss) : 52.
SWAMMERDAM : 138.
TACITE : 108.
TATUM : 88.
TAYLOR : 84.
TEILHARD de CHARDIN : 222, 246.
TEISSIER : 89.
TÉTRY (A.) : 83. 104.
THIERRY (Amédée) : 205.
THIERRY (Augustin) : 205.
THOMSON : 106.
TOUSSAINT : 163.
TREMBLEY : 125.
TSCHERMAK : 41, 42, 106.
TULASNE : 84, 103.
TURPIN : 98.
ZINKLE : 107.
GALLIMARD
Essais.
LA LOI DES RICHES (Grasset).
PENDANT QU’ON SOUFFRE ENCORE (Grasset.
IGNACE OU L’ÉCRIVAIN (Fasquelle).
VALÈRE OU L’EXASPÉRÉ (Fasquelle).
DE LA VANITÉ (Fasquelle).
DEUX ANGOISSES (Fasquelle).
JOURNAL D’UN CARACTÈRE (Fasquelle).
LES FAMILIOTES (Fasquelle).
LE MARIAGE (Hachette).
PENSÉES D’UN BIOLOGISTE (Stock).
NOUVELLES PENSÉES D’UN BIOLOGISTE (Stock).
HOMMES DE VÉRITÉ (Stock).
HOMMES DE VÉRITÉ, II (Stock).
CHARLES DARWIN (Gallimard).
CE QUE JE CROIS (Grasset).
Sciences.
LES CHROMOSOMES (Hachette).
LA FORMATION DE L’ÊTRE (Hachette).
L’EVOLUTION DES ESPÈCES (Hachette).
LA GENÈSE DE LA VIE (Hachette).
DE LA MOUCHE A L’HOMME (Fasquelle).
L’AVENTURE HUMAINE, 3 volumes (Fasquelle).
SCIENCE ET GÉNÉRATION (Fasquelle.)
LA NOUVELLE BIOLOGIE (Fasquelle).
TABLEAU DU XXe SIÈCLE LES SCIENCES (en coll.)
(Denoël).
ÉTAT PRÉSENT DU TRANSFORMISME (Stock).
LA VIE DES CRAPAUDS (Stock).
LA VIE DES LIBELLULES (Stock).
LA VIE DES VERS A SOIE (Gallimard).
MŒURS NUPTIALES DES BÊTES (en coll.) (Stock).
LES PROBLÈMES DE L’HÉRÉDITÉ ET DU SEXE (Presses
Universitaires).
LES IDÉES NOUVELLES DE LA GÉNÉTIQUE (Presses
Universitaires).
INTRODUCTION A LA GÉNÉTIQUE (en coll. avec le
professeur Cuénot). (Centre de documentation universitaire).
INSECTES (Flammarion).
LA VIE ET SES PROBLÈMES (Flammarion).
LA PARTHÉNOGENÈSE DES VERTÉBRÉS (Hermann).
BIOLOGIE ET MÉDECINE (Gallimard).
CLAUDE BERNARD (textes choisis) (Gallimard).
L’HOMME (Gallimard).
L’AVENIR DE LA BIOLOGIE (Ed. du Sablon).
ESQUISSE D’UNE HISTOIRE DE LA BIOLOGIE
(Gallimard).
LA PARTHÉNOGENÈSE DANS LE RÈGNE ANIMAL
(Presses Universitaires).
LA BIOLOGIE ET L’AVENIR HUMAIN (Albin Michel).
LES GRANDS COURANTS DE LA BIOLOGIE (Gallimard).
INSTRUIRE SUR L’HOMME (Diane française).
LES ORIGINES DE LA BIOLOGIE EXPÉRIMENTALE ET
L’ABBÉ SPALLANZANI (Fasquelle).
LES CRAPAUDS, LES GRENOUILLES ET QUELQUES
GRANDS PROBLÈMES BIOLOGIQUES (Gallimard).
Traductions.
En préparation.