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Q U E L L E S M U TAT I O N S D U T R AV A I L E T D E L

EMP LO I?

OBJECTIFS:

- Savoir distinguer les notions de travail, activité, statut d’emploi


(salarié, non-salarié), chômage.
- Comprendre que les évolutions des formes d’emploi rendent plus
incertaines les frontières entre emploi, chômage et inactivité.

- Connaître les principaux descripteurs de la qualité des emplois


(conditions de travail, niveau de salaire, sécurité, horizon de carrière,
formation, tâches).
- Comprendre les principales caractéristiques des différents modèles
d’organisation du travail (Taylorisme, Fordisme, Management
participatif….)
- Comprendre les effets positifs et négatifs de l’évolution des formes
de l’organisation du travail sur les conditions de travail.

- Comprendre comment le numérique brouille les frontières du travail


(télétravail, travail / hors travail), transforme les relations d’emploi et
accroît les risques de polarisation des emplois.

- Comprendre que le travail est source d’intégration sociale et que


certaines évolutions de l’emploi (précarisation, taux persistant de
chômage élevé, polarisation de la qualité des emplois) peuvent
affaiblir ce pouvoir intégrateur.

Notions fondamentales: norme d’emploi, emploi atypique,


emplois précaires, « halo du chômage », condition de travail, qualité
de l’emploi, organisation scientifique du travail, nouvelles formes
d’organisation du travail. 1
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EMP LO I?

PLAN DU CHAPITRE:

I) LES CARACTERISTIQUES DU TRAVAIL,DE L’EMPLOI ET


DE L’ACTIVITE.

II) LES MULTIPLES EVOLUTIONS DE L’ORGANISATION DU


TRAVAIL.

III) LE ROLE DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI DANS


L’INTEGRATION SOCIALE

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EMP LO I?

LEXIQUE DES NOTIONS AU PROGRAMME :

Statut d’emploi : distinction entre les emplois salariés et non salariés (indépendants).

Emploi : cadre juridique qui structure le travail (contrat, horaires, salaire, postes…).

Travail : ensemble de tâches contribuant à produire des biens et /ou des services.
Qualité des emplois : caractéristique décrivant la nature des tâches et le cadre de
l’emploi.

Professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) : outil statistique crée par


l’Insee, permettant de classer les individus dans des catégories présentant une certaine
homogénéité sociale.

Polarisation des emplois : tendance à l’opposition croissante entre des types d’emplois
à la qualité inégale.

Organisation taylorienne du travail : méthode reposant sur les divisions verticale et


horizontale du travail strictes.

Division horizontale du travail : parcellisation du travail en tâches élémentaires.

Division verticale du travail : séparation entre les tâches de conception et les tâches
d’exécution (hiérarchie).

Flexibilité: adaptation du travail et de l’emploi aux aléas de la production.

Organisation post-taylorienne du travail : ensemble de méthodes qui remettent en


cause différents éléments du taylorisme, en favorisant la flexibilité, le management
participatif, la recomposition des tâches, etc.

Risques sociaux : événements incertains pouvant affecter le niveau de vie d’un


ménage en provoquant une augmentation de ses besoins et /ou une diminution de ses
revenus. EX La maladie, les accidents, la perte d’emploi ou encore la vieillesse.

Télétravail : possibilité d’exercer tout ou partie de son emploi dans le cadre


domestique, plus largement en dehors du lieu 3 de travail officiel.
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Solidarité organique : forme de lien social, d’organisation de la


société sur la complémentarité et la différenciation entre
membres groupe.

Solidarité mécanique : forme de lien social et d’organisation


de la société fondé sur la similitude entre les membres du
groupe.

Lien social : relation qui unit des individus faisant partie ou


non d’un même groupe social.

Intégration sociale : insertion de l’individu dans un groupe, un


collectif, dont il intériorise les normes et valeurs ; capacité du
groupe à insérer et encadrer ses membres (contrainte /
solidarité).

Précarité: situation instable, qui ne permet pas de trouver une


place et un statut solides et définitifs dans la société.

Conditions de travail : conséquences de l’organisation du


travail sur le rythme de travail, le degré d’autonomie, de
reconnaissance des salariés, et leur santé

Coopération : fait d’impliquer les individus appartenant à


l’entreprise de façon à ce qu’ils agissent conjointement et
qu’ils intègrent totalement ses objectifs.

Le sous-emploi : personnes qui ont un emploi mais qui


travaillent involontairement moins, temps partiel subi
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I. LES CARACTÉRISTIQUES DU TRAVAIL, DE L’EMPLOI, ET DE


L’ACTIVITÉ .

Il faut distinguer clairement des notions importantes telles que travail et


emploi (notamment les différents statuts d’emploi, salarié et non salarié), ou
encore activité, inactivité et chômage.

Il faut aussi distinguer la notion de chômage au sens du BIT (bureau


international du travail et au sens de Pôle emploi (activité ou non)

► Un chômeur n’est pas inactif, il correspond à la situation d’un individu


sans emploi (au sens du BIT) et qui en recherche un ou à la situation d’un
individu qui exerce une activité ou non et qui recherche un travail (sens
pôle emploi).

► Le travail correspond à l’ensemble des activités humaines visant à


l’élaboration d’un bien ou d’un service. Il peut-être bénévole, domestique ou
professionnel.

► L’emploi correspond aux conditions dans lesquelles le travail s’exerce


(contrat de travail, le temps ,le salaire). L’emploi, au sens économique, est
délimité par deux autres situations, l’une qui l’englobe, l’activité, l’autre qui
l’exclue, le chômage.

► Cependant, l’évolution des formes d’emploi, et en particulier le


développement de l’emploi atypique (« précaire »), tend à brouiller les
frontières entre emploi, chômage et inactivité ;c’est ce que l’on appelle le
« Le halo du chômage » qui regroupe des individus qui ne sont pas
comptabilisés comme chômeurs bien que n’ayant pas réellement d’emploi.
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Comme: - certaines personnes en situation de sous-emploi, car elles


souhaiteraient pouvoir travailler.
- des statuts indécis tels qu’auto-entrepreneur,
- des chômeurs ou des salariés peuvent dans le même temps exercer une
activité non salariée

Une fois déterminés les contours de l’emploi en France, il faut ensuite


étudier les différents statuts d’emplois qu’ils peuvent occuper.
● les emplois salariés et non salariés : L’emploi salarié est exercé dans
le cadre d’un contrat de travail liant un employeur et un employé et
l’emploi non salarié exercé de manière indépendante, l’individu étant
son propre employeur.
● les emplois typiques et atypiques : l’emploi salarié typique est
exercé dans le cadre d’un contrat à durée indéterminée (CDI) à temps
plein et l’emploi salarié atypique exercé avec CDI à temps partiel ou
d’un contrat à durée limitée (CDD, intérim, saisonnier…)

►Jusqu'aux années 1980, le monde du travail était structuré par des


emplois typiques (CDI) à temps plein, qualifications bien définies,
conventions collectives, avantages sociaux, généralisation du salariat,
l'intégration de populations immigrées, le développement du travail
féminin, la tertiarisation, le raccourcissement de la vie active par la
retraite.

But recherché: flexibilité du travail car l'entreprise cherche à


diminuer ses coûts de production pour optimiser la quantité ou la
qualité du capital humain.

Conséquences: développement de la précarisation, augmentation de la


pauvreté et de l'exclusion chez les salariés, difficulté à trouver un emploi ou
encore la dévalorisation du statut (déclassement),
6 le manque de
reconnaissance et de confiance en soi. (disqualification).
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II. LES MULTIPLES ÉVOLUTIONS DE L’ORGANISATION DU


TRAVAIL ET DE L’EMPLOI.

Au cours du 20ème siècle, on constate une évolution des


organisations du travail, à savoir :

►Le taylorisme, organisation scientifique du travail, repose sur la


division horizontale et la division verticale du travail, sur la
parcellisation des tâches et une hiérarchie stricte. Cette
méthode, qui s’est développée au cours du XXe siècle permis
des gains de productivité grâce à la décomposition des tâches
et à la standardisation de la production.
3 principes:
-la division verticale du travail : le bureau des études des ingénieurs
définit un « one best way »
- la division horizontale du travail : les tâches sont simplifiées à
l’extrême et les ouvriers doivent se spécialiser dans une tâche pour
la maîtriser à l’extrême par la répétition du geste, c’est la
spécialisation de l’ouvrier,
- le chronométrage et le salaire au rendement : pour éviter la «
flânerie systématique » à laquelle les salariés peuvent se livrer, il faut
minuter les tâches et contrôler l’activité des salariés, fixant un salaire
à la tâche incitatif/ à un salaire horaire.

►Le Fordisme va compléter le taylorisme par l’ajout de trois


principes : - les hausses salariales pour fidéliser les salariés et éviter
le turn-over.
- le travail à la chaîne pour éviter les déplacements des ouvriers, le
travail est posté et ce sont les pièces qui défilent
- la standardisation des pièces, produire en série grandes quantités
de produits similaires. 7
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►LE TOYOTISME repose plus souvent sur la flexibilité du travail, en lien


avec une production en flux tendus, la recomposition des tâches, le
management participatif, une plus forte autonomie des salariés. Il repose
sur le principe des 5 « zéros » : zéro délai, zéro panne, zéro stock, zéro
défaut, zéro papier.

LE MANAGEMENT PARTICIPATIF : ces organisations du travail


apparues dans les années 1980 dans les pays d’Europe du Nord vont
chercher à impliquer et valoriser davantage les salariés, afin de susciter
de la motivation et de la productivité

Pour cela les salariés ont:


- davantage de responsabilités, d’implication, de participation
- Plus d’autonomie
- Ils sont associés à la prise de décision.
- Amélioration des conditions de travail.

CONSEQUENCES DE CES NOUVELLES ORGANISATIONS:

-segmentation du marché du travail: deux types de marchés du travail : les


CDI ( qualifiés et diplômés, qui, s'ils changent d'emploi, ne changent pas
de statut), les travailleurs condamnés aux formes atypiques d'emplois (
qualification, origine sociales.

-plus de chômage et d’exclusion : le chômage d'exclusion, manque de


qualification, stigmates sociaux.

-les conditions de travail se sont parfois améliorées pour les salariés, qui
peuvent prendre davantage d’initiatives et semblent mieux reconnus dans
leur travail, en opposition avec les effets
8 du taylorisme.
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-Mais elles se sont aussi dégradées, par une intensification des rythmes
de travail, des délais et des cadences, souffrance physique, Burn –out.

On assiste à l’individualisation de la relation de travail qui réduit


les repères collectifs entourant le travail et peut provoquer des
situations de souffrance psychique importante. Les salariés se
retrouvent seuls face aux tâches à effectuer, dans leur relation
professionnelle avec leur employeur.

► Depuis les années 1980, les organisations du travail, qu’elles soient


tayloriennes ou post-tayloriennes ont cependant connu une mutation
commune une numérisation des organisations productives avec deux
effets majeurs :

-L’AUTOMATISATION d’une grande partie du processus productif.


Les entreprises ont de plus en plus recours à des automates, des
robots, des ordinateurs et l’intelligence artificielle via les
algorithmes.

-L’UBERISATION des entreprises. Employant un nombre minimal


de salariés, ces plateformes se proposent de mettre en relation des
particuliers pour qu’ils échangent des services de livraison, de
restauration ou d’hébergement sans passer par les entreprises
traditionnelles (restaurants, hôtels, taxis…).

-On observe une polarisation des emplois (correspond au mouvement


d’accroissement parallèle d’emplois qualifiés de qualité, et d’emplois non
qualifiés et précaires causé par PT).
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III. LE ROLE DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI DANS L’INTEGRATION


SOCIALE.

Le travail est source d’intégration sociale car :

- la division du travail, permet de développer les interdépendances et la


coopération. La solidarité «mécanique »fait place à une solidarité
«organique », plus complexe. Le lien y est plus utilitariste, les individus
entrent en relation car ils sont différents et ont besoin les uns des
autres.
- Le travail permet aux individus de construire une identité
professionnelle et un statut social, fierté.
- L’emploi contribue à l’intégration sociale en fournissant un revenu,
mais aussi, dans certains pays, accès à une protection sociale qui
permet de se couvrir contre les grands risques sociaux (accident,
maladie, retraite)

Le travail comme limite d’intégration sociale parce que:

-- La segmentation du marché du travail et la flexibilité des statuts,


des conditions de travail et des rémunérations, permettent de moins
en moins aux individus de trouver dans leur travail la stabilité
nécessaire à leur intégration sociale et à la construction de leur
identité. La multiplication des travailleurs pauvres et précaires remet
en question la place centrale du travail dans la vie économique et
sociale des individus. ROBERT CASTEL parle de société du «précariat »

-Le travail et la carrière professionnelle sont plus souvent


individualisés, et les changements fréquents dans l’organisation du
travail peuvent déstabiliser les salariés
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et leur identité professionnelle,
ils ne maîtrisent plus leur métier.

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