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L’ORGANISATION DU TRAVAIL DANS L’ENTREPRISE

I- DEFINITION :
L’organisation du travail consiste à définir la place de l’homme et son rôle dans le processus
de production.

II- CONTEXTE HISTORIQUE :


Avec la révolution industrielle du 19ème siècle, la division du travail s’est développée. Celle-ci
peut être de deux ordres :

On distingue :

 D’une part, la division technique du travail, càd la décomposition du processus de production


en opérations précises et définies.
 D’autre part, on considère la division sociale du travail, càd la répartition au sein de la société
des tâches effectuées par les individus en fonction de leur position dans la structure sociale.

III- CONCEPTION CLASSIQUE ET MODERNE :

A) LA CONCEPTION CLASSIQUE :

1) Le taylorisme : L’organisation scientifique du travail (OST)


C’est un mode d’organisation émanant de l’école classique à partir de 1910 par Frédérique
Taylor [ingénieur américain 1856-1915 (famille bourgeoise)].

Cette organisation consiste en une extrême division du travail dans le but d’augmenter la
productivité des salariés.

a) Les cinq principes de l’OST :


 La séparation stricte du travail de conception, d’exécution et de contrôle.
 Une décomposition de tout travail en opérations élémentaires en éliminant les temps morts.
 Ces tâches élémentaires sont affectées d’un temps fixant le rendement.
 La spécialisation des travailleurs : chaque exécutant réalise des tâches répétitives.
 L’individualisation : les relations entre employés sont quasi inexistantes.
b) Les méthodes :
La simplification des tâches par l’élimination des gestes inutiles. Le temps nécessaire à
l’exécution de chaque opération doit être déterminé par le chronométrage ou l’utilisation de
tables des temps préétablis.
c) Les objectifs :
Une augmentation de la productivité et donc la création des richesses. Une meilleure gestion
du temps afin de réduire les coûts de production.
d) Les dysfonctionnements de l’OST :
Le taylorisme est la mise en œuvre des principes de l’OST ont conduit « au travail à la
chaîne » et à des tâches de plus en plus simplifiées, répétitives et monotones. Ce type
d’organisation n’est pas motivant pour les salariés et entraine les problèmes suivants :
 Mauvaise qualité des produits : les travailleurs étant rémunérés au rendement ne sont
préoccupés que par la quantité à produire ; les taux de rebuts sont importants.
 Monotonie du travail pour l’employé : la répétitivité des tâches et leur parcellisation sont
source de démotivation et de monotonie.
 Absentéisme élevé et un turn-over important : la séparation stricte de la préparation et
l’exécution du travail, ainsi que les rythmes, et les cadences imposés pour exécuter les tâches
ont entraîné une augmentation de l’absentéisme et du turn-over (travailleurs infidèles,
beaucoup de départs, beaucoup de démissions).
 Les conflits fréquents entre les employés et les chefs.
 La dégradation du climat social.
 Les accidents du travail.

2) L’organisation du travail selon Ford : Principales caractéristiques du


fordisme
a) La division du travail :

Le système de convoyage automatique des matières premières et des pièces ainsi que la division
horizontale du travail (la spécialisation dans les gestes courts et précis) ont permis :

 La baisse de la durée du montage.


 La standardisation des produits.
b) La production en grande série :

La standardisation des produits ainsi que la réduction du temps de production ont permis la
fabrication en grande série.

c) La politique des hauts salaires :


Ford décide d’augmenter le salaire de ces ouvriers afin de :
- Stabiliser une main d’œuvre qui fuyait la détérioration des conditions de
travail.
- Créer des débouchés pour son entreprise, ses ouvriers pouvant devenir
ses propres clients.
L’ENTREPRISE CELLULE HUMAINE ET SOCIALE
I- ANALYSE DU GROUPE HUMAIN :
-Les personnes travaillant dans une entreprise sont de êtres humains qui
opèrent dans une structure organisationnelle et qui tissent des relations
de coopération et d’entente. Ils cherchent à être associés à la
participation, à l’information, à la conception et à la réalisation des
objectifs de l’entreprise.
- Ce sont des groupes organisés en département, divisions, services,
équipes… qui ont des compétences et qui attendent la motivation et
l’intéressement.
- Ce sont des hommes et des femmes qui ont non seulement des besoins
socio-psychologiques (communication, appartenance à un groupe,
estime…). Ces individus attendent une bonne rémunération et des
perspectives de carrières.
II- ECOLE DES RELATIONS HUMAINES :
Plusieurs psychologues et sociologues se sont penchés sur l’analyse des besoins des femmes
et des hommes au travail. Ils ont élaboré les grands principes des politiques sociales des
entreprises.

Parmi les chercheurs les plus connus dans ce domaine, on trouve :

 George Elton Mayo, 1880-1949 psychologue et sociologue australien, il est considéré comme
l’un des pères fondateurs de la sociologie du travail (évolution des carrières, salaire correct,
environnement du travail [ambiance de travail, ergonomie], horaire, sentiment de sécurité
sur son lieu de travail, sécurité de l’emploi, besoin d’appartenance et d’estime).
 Abraham Maslow, psychologue américain 1908-1970 ; il a élaboré la théorie de la
motivation et de la pyramide des besoins qui selon lui tous les individus doivent satisfaire.

Besoin
De réalisation
de soi

Besoin
D’estime et
De considération

Besoin d’appartenance
Sociale

Besoin de sécurité

Besoin physiologique
 Douglass Mc Gregor 1908-1964, américain, docteur en psychologie, a analysé le
comportement de l’homme au travail et a élaboré les deux théories suivantes :
- Théorie X : affirme que l’homme est paresseux. Il est contraint au travail,
a besoin de sanction, d’être contrôlé, d’être dirigé (Taylor).
- Théorie Y : affirme que l’homme ne va s’investir dans son travail que s’il
a des responsabilités, s’il est valorisé par son supérieur.
 Frederick Herzberg : 1923-2000 psychologue américain (enrichissement des tâches).

III- LA POLITIQUE SOCIALE DE L’ENTREPRISE :


La politique sociale de l’entreprise doit agir et analyser les grands axes suivants :
 La rémunération et les avantages sociaux.
 La formation et les stages des salariés.
 L’amélioration des conditions de travail.
 Le dialogue social.
 La participation et la motivation.

Elle doit viser et permettre une intégration optimale du personnel et une meilleure entente
et coopération entre les individus : éviter les conflits et accroitre la productivité.

B) CONCEPTION MODERNE :

1) FORMES OFFRANT PLUS D’AUTONOMIE AUX SALARIES :


Au cours de la deuxième moitié du vingtième siècle plusieurs modes d’organisation du travail
ont été expérimentés, pour éviter les conséquences néfastes de l’OST notamment :

 L’ennui et l’absentéisme.
 La mauvaise qualité des produits.

On distingue, généralement, cinq formes :


a) La rotation des postes :
Les salariés changent de postes au cours de la journée afin de réduire la monotonie du
travail.
b) L’élargissement des tâches :
Cette forme consiste à regrouper des tâches d’exécution au cours de la journée afin de
réduire la monotonie du travail.
c) L’enrichissement des tâches :
Il s’agit de confier à un même poste de travail des responsabilités nouvelles et des tâches
variées. Mais, cela suppose que le salarié est formé et polyvalent et qu’il accepte la
responsabilité.
d) Les groupes semi-autonomes :
Il s’agit de former des groupes de travail (de 5 à 10 personnes). Chaque groupe a toute la
liberté d’organiser son travail, de répartir ses tâches. Les salariés sont responsables de
leur production.
e) La direction par objectifs :
Le personnel n’exécute pas uniquement les ordres, mais il participe également dans la
détermination des objectifs à atteindre. Ainsi, les salariés sont plus motivés, le
rendement et la qualité augmentent.

2) FORMES REORGANISANT LE TEMPS DE TRAVAIL DU SALARIE :

a) Définition :
 Le temps partiel :
La durée effective du travail est inférieure à la durée légale. Cela peut permettre de concilier
la vie professionnelle et la vie familiale.
 Les horaires flexibles :
Les salariés peuvent choisir librement leurs heures de travail à l’intérieur d’une plage horaire
fixe.
 La réduction du temps de travail :
Il s’agit de la diminution de la durée légale de travail (44 heures de travail par semaine au
Maroc.

b) Conséquences de l’aménagement du temps de travail :

SUR LE SALARIE SUR L’ENTREPRISE


POSITIVES : POSITIVES :
 Possibilité de disposer de plus  Réduction des coûts.
de temps pour les loisirs.  Réduction des prix : les
 Les horaires flexibles produits sont donc plus
permettent de mieux compétitifs sur le marché.
concilier la vie professionnelle
et la vie privée.
NEGATIVES : NEGATIVES :
 Précarité des emplois  Pas de cohérence et
(intérim-CDD). d’homogénéité entre les
 Travail pénible (journées plus salariés en raison des horaires
longues) flexibles.

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