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Introduction
Le travail a toujours été un facteur de structuration à
double échelle: échelle économique et échelle sociale.
L’organisation sociale du travail a historiquement
conduit à la spécification de métiers, les évolutions
managériales et technologiques accélérées depuis la
fin du 20éme siècle ont permis le remodelage des
processus de travail, la financiarisation de l’économie
et la mondialisation des échanges ont conduit à une
« marchéisation » des compétences.
Ceci a eu des effets remarquables sur la conception du
travail dans les entreprises ainsi que la position du
travail dans la société humaine.

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A – Du travail à l’emploi
Si presque tous les individus travaillent, au sens large, une
partie d’entre eux disposent d’un emploi, c’est-à-dire d’une
activité rémunérée, ou en recherchent un. On peut exercer
un emploi de façon indépendante (indépendant), ou pour
le compte d’un employeur (salarié).
 Le travail : activité humaine de production de bien ou de
service, que ces activités soient rémunérées ou non,
déclarées ou non.
 Un emploi désigne l’exercice d’une activité
professionnelle rémunérée.

NB : le travail bénévole ou le travail domestique ne


correspondent pas économiquement à un emploi.
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A – Du travail à l’emploi
Il est donc nécessaire de pouvoir identifier avec précision
les individus en situation d’inactivité, d’emploi ou de
chômage.
 POPULATION TOTALE = POPULATION ACTIVE +
POPULATION INACTIVE
 POPULATION ACTIVE = POPULATIONACTIVE
OCCUPEE + POPULATION ACTIVE INOCCUPEE (ou
en chômage)
 TAUX DE CHOMAGE = (POPULATION ACTIVE
INOCCUPEE / POPULATION ACTIVE) *100

Conclusion : l’individu chômeur est considéré


économiquement comme un actif.
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A – Du travail à l’emploi
On distingue deux statuts d’emploi :
 Le salariat : les individus qui travaillent pour le
compte d’un employeur contre une rémunération, le
salaire. Ils ont signé un contrat de travail avec
l’employeur. Environ 10% des emplois aujourd’hui.
 Le travail indépendant, ou non salarié : les individus
qui tirent leur rémunération de la vente de leur propre
production. Environ 90% des emplois aujourd’hui.
Statistiquement, on rescence actuellement de plus en
plus d’individus en situation de sous-emploi
(travailler à temps partiel alors qu’on cherche à
travailler à temps plein, occuper un emploi qui
requiert un niveau de compétences inférieur à celui
détenu par le travailleur…).
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A – Du travail à l’emploi
Aux yeux d’un travailleur, le niveau de salaire n’est qu’un élément de
la qualité de son emploi. On peut donc définir la qualité de
l’emploi comme l’ensemble des éléments qui font que cet emploi
contribue au bien-être de l’individu au travail, notamment :

 Les conditions de travail, qui désignent l’environnement dans


lequel les individus travaillent, et la façon dont ils le ressentent.
On tient compte du caractère plus ou moins répétitif des
tâches, de la pénibilité, physique et mentale, du travail, des
contraintes subies.
 La sécurité de l’emploi (donc le risque plus ou moins fort d’être
au chômage dans un futur proche ou lointain.
 L’importance des revenus d’activité (salaire, primes,
indemnités, avantages sociaux…)
 L’horizon de carrière et /ou le potentiel de formation
associé (et donc, la possibilité d’acquérir de nouvelles
compétences)

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A – Du travail à l’emploi
Pour les employeurs, le bien-être au travail est perçu
comme étant un facteur de productivité et
d’attractivité pour attirer les travailleurs les plus
compétents et leur donner envie de rester.
Les entreprises peuvent améliorer le bien-être au travail
en améliorant les relations de travail (l’ambiance de
travail bienveillante et conviviale est citée dans
plusieurs enquêtes comme la première source de bien-
être au travail), l’équilibre entre vie professionnelle et
privée, la rémunération, la variété et l’intérêt des
tâches., mais surtout en veillant à mettre en place un
système d’organisation du travail qui respecte
l’individu et valorise son potentiel.

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A – Du travail à l’emploi
Ces nouveaux systèmes d’organisation du travail à l’intérieur de
l’entreprise reposent principalement sur:

 la flexibilité :
La flexibilité se traduit par une moindre pression sur les règles de
localisation physique du travailleur, des horaires et des rythmes de
travail tout en tenant compte des contraintes de la demande (demande
irrégulière, demande à forte saisonnalité , commandes imprévues…)
 la recomposition des tâches :
La recomposition des tâches favorise une plus grande polyvalence, ce qui
devrait faire reculer la monotonie du travail répétitif et augmenter le
bien-être au travail, mais se traduit surtout par une rotation des postes
plus forte par travailleur et moins de collectif de travail (travail en
équipe…).
 le management participatif :
Le management participatif valorise l’autonomie et la responsabilisation
des travailleurs, mais sous la contrainte d’une évaluation de la
réalisation des objectifs désormais individuels et la dépendance vis-à-
vis des collègues de travail.

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B –Rôles du travail et de l’emploi dans
l’intégration sociale
 Dans les sociétés contemporaines, le travail, et surtout
l’exercice d’un emploi, sont des sources essentielles de lien
social, qui permettent à chaque individu de nouer des
relations avec les autres et d’avoir le sentiment d’utilité
et de reconnaissance de la société.
 Le lien social désigne l'ensemble des relations qui unissent
des individus faisant partie d'un même groupe social et/ou
qui établissent des règles sociales entre individus ou
groupes sociaux différents.
 Les liens sociaux permettent d'assurer la cohésion sociale
et l'intégration des individus, soit par le partage de
valeurs communes soit par la reconnaissance sociale des
différences lors de l'établissement des règles sociales.

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B –Rôles du travail et de l’emploi dans
l’intégration sociale
Les liens sociaux permettent donc aux individus d'acquérir une
identité sociale.
Cette identité est façonnée par l’impact de 2 variables:
 Le rapport de l’individu { l’emploi : comment le travailleur
perçoit-il son emploi (source de richesse matérielle? moyen pour
s’intégrer à un groupe social donné? Outil pour accaparer des
droits sociaux (retraite, congés, protection sociale…), ce qui
impacte d’une certaine facon les rapports de l’individu aux autres
en milieu professionnel.
 Le rapport au travail par les travailleurs : en plus de la
sociabilité au travail, des solidarités professionnelles se créent
souvent par le travail amenant vers le développement de logiques
corporatistes ou de structures de défense de droits économiques
et sociaux (exp : syndicats), ce qui renforce le sentiment
d’appartenance des travailleur et la foi dans l’action collective.
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B –Rôles du travail et de l’emploi dans
l’intégration sociale

En conclusion, le travail est source d’intégration sociale car il est un


des lieux essentiels de la vie sociale des travailleurs, mais aussi car il
prend la forme d’emplois qui donnent accès aux ressources
nécessaires pour définir le statut social de l’individu.

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C- L’affaiblissement du pouvoir intégrateur de
l’emploi
 Les mutations économiques qui ont caractérisés les
économies capitalistes depuis les années 80, avec les
impératifs de réduction de coûts, le développement de
mesures de flexibilité, et un nouveau rapport de force
entre salariés et employeurs (au profit de ces derniers),
la recherche de la rentabilité à court terme… ont
impacté à la fois les formes de travail et
l’organisation du travail dans les entreprises.
 On observe de plus en plus un chômage de longue
durée qui frappe les actifs ainsi que le développement
des emplois précaires.

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C- L’affaiblissement du pouvoir intégrateur de
l’emploi
 Le chômage de longue durée affaiblit le pouvoir intégrateur du
travail car l’éloignement du travail ne permet plus de développer
la sociabilité au sein des groupes de travail.. Par ailleurs,
l’éloignement de l’emploi induit des baisses de revenus et un
affaiblissement des droits à la protection sociale .

 De même, les emplois précaires et mal rémunérés sont plus


faiblement intégrateurs : La précarité de l’emploi est liée {
l’instabilité de l’emploi (contrats à durée déterminée, emploi
intérimaire, sous-emploi par exemple) qui s’accompagne d’une
vulnérabilité économique (pauvreté, difficultés à se loger) et
d’une diminution des droits à la protection sociale (retraite,
assurance chômage, mutuelle de santé).

En conclusion, La précarité du travail et de l’emploi conduit à


affaiblir le lien social par le travail et l’emploi. Les deux
phénomènes affaiblissent à la fois les liens de protection et les
liens de reconnaissance.
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