Vous êtes sur la page 1sur 10

Licence Science de la matière

École Normale Supérieure de Lyon Joseph Deteix et Rémy Dolbeault


Université Claude Bernard Lyon I L3 Physique

TP Traitement du Signal

Introduction : Dans le cadre du TP Traitement du Signal, nous avons acquis différents


signaux, puis nous les avons analysés à l’aide de Python. Ces signaux provenaient de deux
expériences différentes : la première consistait à réaliser de manière automatisée le dia-
gramme de Bode d’un filtre passe bande du second ordre. La seconde expérience consistait
à mesurer la température et/ou la vitesse d’un écoulement à l’aide d’une résistance ther-
mique. Voici un compte rendu de nos trois séances de TP et des résultats que nous avons
obtenus.

27 avril 2023
Table des matières
1 Diagramme de Bode d’un filtre du second ordre 1
1.1 Filtre du second ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Analyse des signaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

2 Mesure de la température et de la vitesse d’un écoulement avec une résistance


thermique 3
2.1 Principe de la manipulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.2 Caractéristiques de la résistance thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.3 Premier montage : pont de Wheatstone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.4 Deuxième montage : détection synchrone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
TP Traitement du Signal Joseph Deteix et Rémy Dolbeault

1 Diagramme de Bode d’un filtre du second ordre


1.1 Filtre du second ordre
Pour s’entraîner à acquérir des signaux et les traiter avec Python, nous avons réalisé un filtre passe
bande d’ordre 2, dont nous avons ensuite analysé la réponse.

Figure 1 – Schéma électrique du circuit RLC utilisé


q
1 L
On voulait un facteur de qualité Q = R C de valeur moyenne, et une fréquence de résonnance
f0 = 2π√1LC qui soit dans la gamme des fréquences que peut délivrer le GBF.
Notre filtre RLC se constituait donc d’une bobine d’inductance L = 220mH, d’un condensateur de
capacité C = 1nF et d’une résistance R = 200kΩ. On obtient ainsi les caractéristiques suivantes du
filtre : sa fréquence de résonnance vaut f0 ≃ 10kHz, et son facteur de qualité vaut Q ≃ 0.08

1.2 Analyse des signaux


Nous avons utilisé une carte d’acquisition capable d’échantillonner avec une vitesse de 1, 25M S/s.
Ainsi, la fréquence d’échantillonage est de fe = 1, 25M Hz si une seule voie est utilisée, fe = 1,25 2 M Hz
si deux voies son utilisées, et ainsi de suite. Pour échantillonner correctement le signal, il faut respecter
le critère de Shannon. Ainsi fe doit être supérieure ou égale au double de fmax la fréquence maximale
que l’on veut mesurer. Ceci impose donc que fmax ≤ 2.25105 Hz.

Figure 2 – À gauche, le signal envoyé par le GBF. À droite, le signal filtré obtenu aux bornes de la
résistance

1
TP Traitement du Signal Joseph Deteix et Rémy Dolbeault

On peut observer ici que sur les 3 secondes que dure l’acquisition, on a plusieurs fois le même signal
filtré. On a donc coupé notre signal de sorte à n’avoir qu’une seule période.

Figure 3 – Les mêmes signaux, mais coupés pour n’avoir qu’une seule période.

On a ensuite calculé la transformée de Fourier de ce signal tronqué : On peut voir que le signal filtré

Figure 4 – À gauche, transformée de Fourier du signal du GBF. À droite, transformée de Fourier du


signal filtré.

commence à couper les hautes fréquences avant que la fréquence maximale (de 150kHz) ne soit atteinte.
Enfin, on a calculé la fonction de Transfert (qui est le rapport de la transformée de Fourier du signal
filtré sur celle du GBF) :

2
TP Traitement du Signal Joseph Deteix et Rémy Dolbeault

Figure 5 – Densité spectrale de Puissance de la fonction de transfert

f0
La bande passante théorique se calcule avec : ∆f = , on trouve donc ici ∆f = 125kHz. Cette
Q
valeur semble être cohérente avec la transformée de Fourier de la Figure 5, en tout cas pour les hautes
fréquences, et on peut seulement constater qu’on n’obtient peu voir pas d’atténuation dans les basses
fréquences, ce qui est cohérent avec nos valeurs de f0 et de ∆f .

2 Mesure de la température et de la vitesse d’un écoulement avec


une résistance thermique
2.1 Principe de la manipulation
Une résistance thermique est une résistance dont la valeur varie en fonction de sa température. En
mesurant les variations de la résistance thermique, on peut ainsi remonter à la température de la pièce.
Cependant, si le courant qui circule dans la résistance est trop important, celle-ci va s’échauffer par effet
Joule. Les variations rapides de la température de celle-ci seront alors directement liées au mouvement
de l’air environnant. On peut donc avec ce type de sonde remonter à la vitesse de l’écoulement dans
lequel elle est placée. Nous avons essayé dans la suite du TP de réaliser ces deux types de mesure.

2.2 Caractéristiques de la résistance thermique


Pour tracer la caractéristique de la résistance thermique, on réalise un pont diviseur de tension. La
valeur de notre résistance thermique était d’environ 30Ω. On a donc placé en série une résistance de
même valeur, et on a mesuré la tension au borne de la résistance thermique, ainsi que la tension du
GBF.
1
Pour une tension de 5V et une fréquence de 10 Hz, la résistance thermique se réchauffe, et un
phénomène d’hystérésis apparaît : la caractéristique n’est pas linéaire et possède un sens de circulation,
car la résistance se réchauffe, ce qui change sa valeur, puis se refroidit, puis se réchauffe et ainsi de
suite, ce qui fait varier la tension à ses bornes (Voir Figure 6).
Pour obtenir une caractéristique linéaire, nous avons donc du diminuer la tension aux bornes de la
1
résistance thermique. Ainsi pour une tension de 1V et une fréquence de 10 Hz, la caractéristique de la
résistance thermique est linéaire (Voir Figure 7).

3
TP Traitement du Signal Joseph Deteix et Rémy Dolbeault

Figure 6 – Tension aux bornes du GBF en fonction de la tension aux bornes de la résistance thermique
pour une tension de 1V et pour une fréquence de 0, 1Hz

Figure 7 – Tension aux bornes du GBF en fonction de la tension aux bornes de la résistance thermique
pour une tension de 1V et pour une fréquence de 0, 1Hz

4
TP Traitement du Signal Joseph Deteix et Rémy Dolbeault

Pour mesurer la température de l’air, il faut se placer dans le comportement linéaire de la résistance
thermique, donc à faible valeur. Ainsi, la température de la sonde sera celle de la pièce, et non celle
imposée par l’effet Joule.
Par contre, si l’on veut mesurer la vitesse de l’écoulement, il faut au contraire que l’effet Joule soit
le plus important. Ainsi la température de la sonde, plus élevée que celle de la pièce, variera en fonction
de la vitesse de l’écoulement. Pour la mesure de la vitesse, on appliquera donc au circuit un signal
continu avec une tension importante, afin de faire chauffer la résistance thermique.

2.3 Premier montage : pont de Wheatstone


Pour améliorer le montage, on peut tout d’abord penser à centrer les fluctuations de températures
(donc de tension) en zéro. Ceci permettra notamment de mieux repérer et analyser ces fluctuations par
rapport à la température ambiante (tension moyenne). C’est précisément le rôle du pont de Wheatstone.
Il existe plusieurs représentations du pont de Wheatstone, et une en particulier (Figure 8(b) ci dessous)
permet de voir que c’est une combinaison de pont diviseur de tension. On mesure en sortie le tension
entre les points A et B sur le schéma.

(a) Pont de Wheatstone. (b) Pont de Wheatstone qui apparaît comme deux diviseur
de tension.

Figure 8 – Deux différents schémas du pont de Wheatstone

Les deux résistances R sont constantes et fixées, nous avons choisi 2800kΩ sur notre montage, la
résistance Rv est une boîte à décade et la résistanceRs est la résistance de la sonde de température.
Rs
Avec les notations de la Figure 8(a), un rapide calcul théorique nous montre que VA = V et
R + Rs
Rv
VB = et donc que pour obtenir VA = VB il faut :
R + Rv
Rs = Rv

En réglant Rv , on pourra donc obtenir une tension nulle au borne de A et B, c’est à dire en tensions
nulle à température ambiante. On pourra donc observer les fluctuations autour du zéro. Au niveau
pratique, on mesure la tension entre A et B avec un multimètre et on fait varier Rv jusqu’à qu’elle soit
nulle. On obtient théoriquement une valeur de 2, 5kΩ (valeur de la résistance de la sonde de température
que l’on a dû changer, car la résistance de la première sonde était trop faible) et expérimentalement
Rv = 2293Ω avec pour la tension d’alimentation V = 5V .
Une fois que le pont est équilibré, on peut enregistrer les fluctuations de la température ambiante
et celles obtenues avec un sèche cheveux comme sur le montage de la Figure 9. On va alors tracer les
densités spectrales de puissance pour comparer les résultats sur ces deux expériences et on obtient la
Figure 10.

5
TP Traitement du Signal Joseph Deteix et Rémy Dolbeault

Figure 9 – Schéma du montage avec le sèche cheveux

Figure 10 – Densité spectrale de puissance avec et sans sèche cheveux (respectivement en orange et
bleu) avec un pont de Wheastone. Les droites en rouge sont les droites théoriques (de pente − 53 ).

6
TP Traitement du Signal Joseph Deteix et Rémy Dolbeault

Pour calculer ces densités spectrales de puissance, nous avons utilisé la fonction welsch du module
scipy.signal. Celle-ci permet de réaliser un périodogramme : on diminue le bruit des densités spectrales
de puissance en découpant le signal en plusieurs parties, en calculant la transformée de Fourier sur
chacune de ces parties, puis en moyennant les puissances spectrales obtenues.
Les deux mesures on été faites avec un temps d’acquisition de 30 secondes. Il aurait été plus
rigoureux de prendre des plus grands temps d’acquisition pour augmenter la résolution spectrale (∆ν =
1
).
tmax − tmin
Au niveau de l’analyse, on peut voir que les hautes fréquences sont beaucoup plus représentées
sur la densité spectrale de puissance de l’expérience avec sèche cheveux (expérience 2) que celle sans
sèche cheveux (expérience 1) . La présences des hautes fréquences dans l’expérience 2 s’interprète
de cette manière : il y a une cascade d’énergie des basses vers les hautes fréquences qui permet la
diffusion de l’énergie. Cette cascade fréquentielle est présente sur les deux spectres mais le sèche cheveux
impose la présence de turbulences importantes dans l’air, ce qui se traduit par des variations de
températures plus rapides au niveau de la sonde, donc un signal en sortie qui contient plus d’énergie.
Pour confirmer ces hypothèses, on peut essayer de superposer la pente de Kolmogorov (en rouge sur
la figure), caractéristique de cette cascades d’énergie et que l’on est censé retrouver sur les spectres.
On voit que cette pente coïncide pour les deux expériences, et on à l’impression qu’elle coïncide mieux
sur la deuxième expérience. Cependant, la présence de fréquences parasites (appelées "bruit" dans la
suite) gène l’interprétation et empêche donc de vraiment confirmer ces hypothèses.

2.4 Deuxième montage : détection synchrone


On a vu précédemment que la présence de bruit sur la densité spectrale d’énergie nuisait à l’in-
terprétation des signaux obtenues. Le signal, trop faible, est noyé dans le bruit ambiant. On va donc
améliorer le montage une fois encore pour se débarrasser de ces bruits, ceci grâce à la détection syn-
chrone.

Figure 11 – Schéma du circuit de détection synchrone

Le principe du montage avec détection synchrone (schéma sur la Figure 11) est de multiplier la fré-
quence du signal que l’on envoie dans le dispositif pour faire des mesures dans des bandes de fréquences
ou le bruit est moins présent. On sait en effet que le bruit est prépondérant dans les basses fréquences
(jusqu’à environ 1000Hz), il rend donc la mesure de basses fréquences de faibles amplitudes difficile-
ment détectable.
Appelons u(t) le signal que l’on veut observer et qui est "caché" par le bruit b(t), on a en sortie du
pont de Wheatstone s(t) = u(t)sin(ω0 t) + b(t) grâce à la tension sinusoïdale sin(ω0 t) qu’on impose.
En sortie de l’amplificateur et du multiplieur on obtient en tension qu’on envoie dans le filtre passe
bas (avec G le gain de l’amplificateur) :

G G
V (t) = Gs(t)sin(ω0 t) = Gu(t)sin2 (ω0 t) + Gb(t)sin(ω0 t) = u(t) − u(t)cos(2ω0 t) + Gb(t)sin(ω0 t)
2 2

7
TP Traitement du Signal Joseph Deteix et Rémy Dolbeault

. On voit dans cette expression qu’un filtre passe-bas tel que les signaux de pulsation ω0 soient supprimé
G
permet de récupérer uniquement le signal u(t) et de s’affranchir du bruit. On a donc réussi à purifier
2
le signal.
On note qu’il faut choisir avec précaution la fréquence de coupure de ce filtre pour qu’il laisse
passer le signal u(t) mais qu’il coupe tous les signaux en ω0 . Les fluctuations de températures que
nous observons sur la densité spectrale de puissance obtenue avec le montage précédent nous montre
qu’elles sont présentes jusqu’à une centaine de Hz (fréquences à partir desquelles les résultats avec et
sans sèche cheveux sont les mêmes, donc qui ne caractérisent pas les variations de température). Nous
avons donc choisi de multiplier par un signal de fréquence f0 = 500Hz et de prendre une fréquence
de coupure fc = f0 . Il aurait été plus judicieux de choisir une fréquence porteuse plus grande et une
fréquence de coupure plus faible pour s’assurer que tous les termes en sin(ω0 t) soit tous largement
éteints par le filtre.
Une fois ces choix faits, on peut refaire les mêmes expériences réalisées sur le montage 1.

Figure 12 – Densité spectrale de puissance avec vent obtenue par détection synchrone et pour une
durée d’acquisition de 15 mn. La fréquence pour la détection synchrone et de 500Hz

La figure obtenue ne permet pas de conclure sur l’efficacité de la détection synchrone avec pont de
Wheastone comparé au pont de Wheastone seul. Nous aurions aimé comparer ces deux méthodes
en calculant l’écart entre la densité spectrale de puissance que l’on mesure et la densité spectrale
de puissance théorique. Cependant le choix des paramètres de la fonction welch, notamment celui de
nperseg (nombre de découpes du signal), modifie beaucoup les signaux. Pour rendre ceux-ci exploitables,
il a fallu prendre deux valeurs de nperseg différentes pour les deux méthodes. Le bruit des deux signaux
dans la zone qui nous intéresse ne peut donc pas être comparé facilement, puisqu’il est relatif au nperseg.

Vous aimerez peut-être aussi