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Lectures Philosophiques de La Bible
Lectures Philosophiques de La Bible
Nous voulons approfondir l’idée selon laquelle la conscience religieuse doive être
considérée comme une sorte de « pensée globale » de l’expérience humaine, une pensée
« qui ne dissocie pas la conscience logique et scientifique de la conscience éthique, qui
ne sépare pas le Vrai et le Réel, du Bien »4. C’est dans ce cadre que nous envisageons la
Bible comme un système philosophique condensé mais décryptable à partir des grilles de
lecture actuelles des Sciences Humaines « ces sciences frontalières de la philosophie,
frontière poreuse et incertaine» 5.
La Bible déploie une métaphysique lorsqu’elle une élabore une théorie des origines et
caractérise Dieu comme puissance transcendante qui oriente l’histoire.
1
Daniel SIBONY, entretien avec Vincent CITOT, in Le Philosophoire N°26 Printemps-Eté 2006.
2
Paul Ricœur, De l’interprétation, Essai sur Freud. Editions du Seuil. Points Essai N°298, Janvier 1995, p. 483.
3 Antoine Vergote, "Apport des données psychanalytiques à l'exégèse. Vie, loi et clivage du Moi dans l'épître aux
Romains 7 ", Exégèse et herméneutique, coll. Parole de Dieu, Paris, 1971, pp. 109-173.
4
Josy EISENBERG et Armand ABECASSIS, La Genèse ou le Livre de l’Homme. Albin Michel 2006. Collection
Spiritualités Vivantes n°208, p.20-21.
5
André Comte-Sponville, La Philosophie. Que sais-je ? N°3728. PUF. Août 2008.
Le commentaire des Ecritures qui nous a paru permettre la mise œuvre d’un maximum de
grilles de lecture est celui des entretiens du Rabin Josy EISENBERG avec le philosophe
Armand ABECASSIS lors de l’émission « A Bible Ouverte », entretiens publiés sous le
même titre. Les trois premiers tomes ont été réédités groupés sous le titre « la Genèse ou
le Livre de l’Homme » aux éditions Albin Michel (2006), Collection Spiritualités Vivantes
N°208.
Cette référence constitue le socle de la présente composition et les citations seront
référencées dans le texte par une simple indication du numéro de page. Les autres
sources seront précisées en notes de bas de page.
6
Josy EISENBERG et Armand ABECASSIS, p.809.
7
Armand Laferrère, La Liberté des hommes, Lecture politique de la Bible Editions Odile Jacob 2013, p.14.
8
Pape Paul VI, Gaudium et Spes (§7,3), Constitution Pastorale. 1965.
9
Roger BURGGRAEVE, Le Bien et son ombre : A propos de l’intercession d’Abraham, Actes des Sixièmes
Journées Bibliques de Lubumbashi, du 09 au 11 avril 2014.
Créationnisme ou Evolutionnisme ?
« La structure des premiers chapitres [de la Bible] nous propose une intéressante
combinaison de la Révélation et de l’Evolution. D’une part, en effet, elle révèle et dévoile,
en partant du caché – Dieu – au visible – l’homme. D’autre part, cette révélation s’opère
dans le cadre d’un processus où l’on retrouverait aisément quelques affirmations
fondamentales de la théorie de l’évolution… » p.599.
« L’apparition des éléments de l’univers les uns après les autres dans une succession
rigoureuse, pourrait également se traduire en termes scientifiques : elle évoque en effet
fortement quelque chose qui serait de l’ordre de l’évolution et de ses lois. » p.80
Le Mystère du Commencement
« C’est la même vérité épistémologique qu’exprime le prologue de Jean, [l’exorde de] la
genèse hébraïque, la théogonie grecque, comme d’ailleurs toutes les mythologies. »10
« Exorde et Prologue contiennent dans leur brièveté saisissante et dans leur simplicité, la
formulation du fondement épistémologique de la pensée humaine, la base de certitude
sur laquelle peut s’édifier une vision cohérente du monde et de la vie. »11
« Au commencement, aussi loin que l’esprit humain remonte dans le temporel, il
rencontre « le Verbe » ou Logos, l’existence spatio-temporelle et son organisation en
dehors de la quelle rien n’est donné, rien n’est concevable… La première évidence pour
l’esprit est celle de l’existence du monde organisé, mais il est une seconde fondamentale
(et que le rationalisme matérialiste oublie totalement), c’est l’aspect mystérieux de
l’apparition, le fait que le monde perceptible et explicable est nécessairement conçu par
l’esprit humain comme l’effet d’une cause à jamais imperceptible et inexplicable... C’est
cette deuxième évidence : la constatation du fondement mystérieux de l’existence que
l’évangéliste [Jean] accole immédiatement à la première évidence du monde organisé.
Car ces deux évidences épistémologiquement profondes sont liées entre elles par le fait
10
Paul DIEL et Jeannine SOLOTAREFF, le Symbolisme dans l’évangile de Jean. Petite Bibliothèque Payot. 2018,
p.60.
11
Paul DIEL et Jeannine SOLOTAREFF, id. p.62.
Théologie Synthétique
Dans l’histoire sainte, « tandis que les personnages humains adoptent des
comportements où leur vie vient s’embourber, un autre acteur, Dieu, travaille, souvent en
coulisses, à préserver ou à restaurer la vie dont il est créateur, ainsi que l’ordre où elle
peut trouver à s’épanouir »13.
Dieu, « l’Etre qui fait être tout ce-qui-est », « celui qui est annoncé, invoqué, interrogé,
supplié, remercié »14, est-il : « un vieux Monsieur barbu doté d’un assez mauvais
caractère »15, « le Seigneur biblique de l'Alliance, celui qui interpelle l'homme de
l'intérieur », « le principe vivifiant du monde »16, « le principe qui transcende les avatars
de l’histoire et permet d’en dépasser les inévitables affrontements »17, le mécanisme de
délibération qui permet à l’Histoire de progresser, « Une grande idée dont l’apparition,
comme l’invention de la roue et de l’écriture ou encore la découverte de l’électricité, aura
modelé la civilisation ? Un Esprit qui se cacherait derrière et au sein de l’univers, un Etre
réel impliqué dans la nature bien que différent d’elle et au-delà d’elle, un Etre qui façonne
le monde, qui intervient dans les affaires de l’univers, qui aime ses créatures et écoutent
leurs prières, qui peut doter l’âme humaine de l’immortalité et garantir que le mal finira par
être éradiqué ? Une Force ou une Puissance qui dans l’univers tend à produire la Justice
de façon telle que le Bien finira par l’emporter ? »18
Le problème du mal
… Le principal souci du deuxième chapitre [de la Genèse] c’est l’existence du mal :
« Pourquoi l’homme souffre-t-il ? Pourquoi les guerres ? Pourquoi la vie sauvage des
animaux ? » (p.198)
« Pourquoi l’homme ne peut-il jouir d’un bonheur parfait ? D’où viennent le mal, l’angoisse
et le sentiment d’insécurité ? » (p.264). « Le monde ne serait-il qu’un dérisoire
amphithéâtre et la vie, la mort, le mal, le crime, un spectacle pour Dieu ? (p.781). Et
« Qu’y a-t-il au-delà de l’existence terrestre ? » (p. 270)
« Le premier chapitre explique pourquoi le monde pourrait aller bien et les second et
troisième pourquoi il lui arrive d’aller mal. » (p.198).
12
Paul DIEL et Jeannine SOLOTAREFF, ibid. pp.59-60.
13
André Wénin, La Genèse et les errances de l’humain. ??
14
Paul Ricœur, Herméneutique de l’idée de Révélation, Op. cit. p.35.
15
Joseph CAMPBELL, La Puissance du mythe p.117.
16
Joseph CAMPBELL, Le héros aux mille et un visages. Éditions Oxus, 2010, p.33.
17
Josy EISENBERG et Armand ABECASSIS, p.852.
18
Louis Jacobs, La religion sans déraison. Editions Albin Michel 2011, p.27 à 29.
19
Paul DIEL et Jeannine SOLOTAREFF, id. p.62.
20
Paul DIEL et Jeannine SOLOTAREFF, id. p.67.
« Souviens-toi de ce que te fit Amalek pendant la route, lors de votre sortie d'Egypte,
comment il te rencontra dans le chemin, et, sans aucune crainte de Dieu, tomba sur toi
par derrière21, sur tous ceux qui se traînaient les derniers, pendant que tu étais las et
épuisé toi-même. Lorsque l'Eternel, ton Dieu, après t'avoir délivré de tous les ennemis qui
t'entourent, t'accordera du repos dans le pays que l'Eternel, ton Dieu, te donne en
héritage et en propriété, tu effaceras la mémoire d'Amalek de dessous les cieux: ne
l'oublie point. »22
C’est précisément quand le premier roi, Saül, accède à sa fonction, que le rappel de
l’ordonnance de l’extermination d’Amalek lui est formulé : « Tu effaceras le souvenir
d’Amalek » : de l’homme jusqu’à la femme, de l’enfant jusqu’au nourrisson, du chameau
jusqu’à l’âne. »23
« Traditionnellement, Amalek figure comme un peuple qui doit être tout bonnement
exterminé. C’est le mal radical, qui semble exister de génération en génération… Amalek
est le symbole de celui qui nie le processus de l’humanisation libre, celui qui identifie donc
l’homme à sa généalogie naturelle, contingente… Amalek serait, semble-t-il, une figure
du mal radical, et il faudrait sans cesse avoir à l’esprit que ce mal existe, qu’il ne
disparaît pas si facilement, qu’il ne disparaît que si l’on exécute jusqu’au bout un certain
programme, sans s’arrêter à la surface, mais en extirpant jusqu’à la racine, au-delà de
toute appréhension commune de l’adversité.»24
« Amalek est le fils d’un inceste entre père et fille. La mère d’Elifaz (Ada), père
d’Amalek, était symboliquement mise à l’écart, comme maudite. Elifaz, fils d’Esaü, animé,
on l’imagine, d’un fort ressentiment suite à la destitution symbolique de son père pour la
lignée d’Israël, souhaita réaffirmer une fierté perdue et coucha avec une femme de la
noblesse royale de Seïr. Elle enfanta Timna. Puis Timna devint sa propre concubine. Elle
enfanta Amalek… Relativement à la loi d’Israël, Amalek est un mamzer, un bâtard. Mais il
n’est pas issu d’un adultère, ou de la relation d’un frère et d’une sœur, ou d’une mère et
d’un fils. Il est issu d’un père et de sa fille. Quand Elifaz couche avec sa fille, la
signification est très différente d’un autre type d’inceste. Un fils avec sa mère, cela
exprime l’impossibilité de conquérir l’existence, d’affirmer une orientation, l’impossibilité
de l’engagement à devenir homme. Cela signifie l’écrasement devant l’exigence de
l’humanisation. Avec sa sœur, l’ambiguïté est la plus grande entre bien et mal, parce qu’il
y a intuition d’une égalité relationnelle (voir Abraham qui dit à Sarah « Dis que tu es ma
sœur » (Genèse 12, 13), mais dans la passivité de ce qui est déjà là. Avec la femme d’un
autre, c’est tout autre chose, puisqu’on oscille là entre l’égoïsme du profit pur, sans
responsabilité humaine (voir Sodome), et l’impatience violente de la passion (voir David).
Entre le père et la fille, ce qui est déterminant est la question de la possession et du
pouvoir. Le père affirme une revendication sans limite de la jouissance. Comme s’il
affirmait que sa fille était « à lui ». Mais ici, étant donné que sa fille est en même temps
une concubine, et non une épouse, cela signifie que cette volonté de la jouissance peut
aller jusqu’à la destruction. »25
21
A la déloyale.
22
Dt 25 17-19.
23
I Samuel 15, 3
24
Jérôme Benarroch, AMALEK ou la Tentation Généalogique. Cahiers d'études lévinassiennes XIV, 2016.
25
Jérôme Benarroch, id.
« Lorsque Satan conduit YESHOUA dans le désert pour le tenter, pour voir quel genre de
Messie il pourrait être, il se trouve en face de quelqu’un qui lui résiste avec toute la
présence de son être et de sa vérité, et qui ne se laisse pas entraîner sur les voies du
pouvoir qu’il lui propose : pouvoir économique (changer les pierres en pains) ; pouvoir
politique (dominer toutes les nations rassemblées dans une globalité) ; pouvoir magique
(se jeter du haut du temple sans se faire mal). »27
L’angoisse métaphysique
De l’Au-delà
Les injustices apparentes de la vie, les inégalités, « les méchants qui triomphent » et les
« justes qui souffrent », tout cela peut être difficilement assumé sans l’idée d’un jugement,
d’une récompense et d’une sanction de l’homme après sa mort. P.274
L’enfer
Il n’est pas nécessaire de se représenter la géhenne comme un lieu et un temps hors de
notre terre et hors de notre histoire quotidienne. La maladie, la souffrance physique sont
une sorte d’enfer, celui que l’homme peut vivre dans son corps. Les mauvais mariages,
pour l’homme ou pour la femme, les problèmes conjugaux ou pédagogiques sont l’enfer
dans son expression sociale ou psychique. P.278.
26
Charles Sherlock Fillmore, Metaphysical Bible Dictionnary.
27
Jean-Yves LELOUP, Apocalypse de Jean, Albin Michel 2011, p.224
28
Jean-Yves LELOUP, Apocalypse de Jean, Albin Michel 2011, pp. 220-223.
« Les premiers chapitres de la Bible semblent parler du début de l’histoire humaine, ils
parlent, en réalité, des problèmes permanents des hommes. La chronologie équivaut ici à
l’ontologie ; ce qui est raconté sous forme historique est toujours une description de l’être
qui habite en chacun de nous. » (p.641).
« La Bible nous dit d’abord qui est l’homme avant de nous raconter son histoire. Les
phantasmes, les instincts, les pulsions, les rêves et les aspirations de chacun d’entre
nous s’incarnent dans les figures que nous propose la Bible : Adam, Eve, le serpent, Abel,
Caïn… » p.601.
Le Problème de l’homme
Pour les penseurs du 20e siècle tels que Sigmund Freud ou Edgar Morin, « L’homme est
un être d’une affectivité intense et instable, qui sourit, rit, pleure, un être anxieux et
angoissé, un être jouisseur, ivre, extatique, violent, aimant, un être envahi par
l’imaginaire, un être qui sait la mort et ne peut y croire, un être qui secrète le mythe et la
magie, un être possédé par les esprits et les dieux, un être qui se nourrit d’illusions et de
chimères, un être subjectif dont les rapports avec le monde objectif sont toujours
incertains, un être soumis à l’erreur, à l’errance, un être ubrique qui produit du désordre.
Et comme nous appelons folie la conjonction de l’illusion, de la démesure, de l’instabilité,
de l’incertitude entre réel et imaginaire, de la confusion entre subjectif et objectif, de
29
Philon d’Alexandrie, De Migratione Abrahami §60-61.
30
Philon d’Alexandrie, de Abrahamo §19-21 traduction de Jean GOREZ, Editions du CERF 1996.
Le Dualisme Désir-Rationalité
« Qu’il ait en main un silex ou une souris, qu’il baille aux corneilles en Assyrie ou à Paris,
le mutant a de l’immuable en réserve, un couple d’émotion de base, le désir et la peur.33 »
« Tu serviras Dieu avec tes deux cœurs c’est-à-dire avec tes deux instincts. L’homme
forme un tout, il n’y a pas de mauvais herbe en lui, les instincts destructeurs ont aussi leur
fonction et c’est avec l’ensemble des tendances que l’homme peut accomplir le service de
Dieu. » p.151.
La polygamie de l’être : « Chacun de nous a deux femmes qui vivent avec lui : elles se
détestent et se haïssent l’une l’autre et remplissent la demeure de l’âme de leurs scènes
de jalousie ; nous chérissons l’une, persuadés qu’elle est douce, sociable, que c’est elle
qui nous est la plus chère et qui nous est la plus propre à vivre en notre intimité : elle
s’appelle Volupté ; quant à l’autre, nous la haïssons, estimant que, d’un naturel peu
sociable, sauvage, acariâtre, elle est notre pire ennemie : son nom est Vertu. »34
L’être humain peut aussi bien être polyandre. « La faculté sensible a deux maris : l’un
légitime, l’autre séducteur. C’est en effet à la façon d’un séducteur que le visible excite la
vue, la voix l’ouïe, la saveur le goût et de même chacun des objets sensibles ; ils
détournent et appellent à eux la faculté sensible privée de raison, ils la dominent et la
maîtrisent : le beau s’asservit la vue, la saveur agréable le goût, et chacun des objets
sensibles le sens correspondant. »35
Du désir à l’idolâtrie
« La personnalité trouve son équilibre entre le manque et la satisfaction. Lorsque la
satisfaction déborde sur le manque et lorsque le désir déborde sur la satisfaction, il y a
déséquilibre et risque d’idolâtrie. Alors on se met à adorer le désir ou la satisfaction pour
eux-mêmes, comme la sexualité pour la sexualité, l’argent pour l’argent. » p.151
31
Edgar Morin, Le paradigme perdu, la nature humaine, cité par André Comte-Sponville, La Philosophie. Que sais-
je ? N°3728. PUF. Août 2008, p.119.
32
Sigmund Freud, Malaise dans la Civilisation.
33
Régis DEBRAY, Du Bon usage des catastrophes. Gallimard NRF. 2011, p.44.
34
Philon d’Alexandrie, Du Sacrifice d’Abel, §20.
35
Philon d’Alexandrie, Allégorie de la Loi III, §220.
36
Joseph CAMPBELL, la Puissance du Mythe. Editions J’ai Lu. P. 123-124.
La bigarrure de l’Être
« Les causes de la multiplicité de l’être, des divisions et des conflits résident dans le désir
des individus de préserver leur secret. Nous sommes séparés de nous-mêmes, divisés,
dispersés : corps-âme, individu-société, esprit-matière, vérité et bien, vertu et bonheur,
etc. Aucun des termes n’est transparent à l’autre ; la différence et l’opposition sont
devenues contradiction et division. Nous vivons dispersés, qui pourra rassembler les
morceaux. » p.588.
Cette partie est une interprétation de la Bible par une combinaison de la Psychologie du
développement Freudienne revue par Erik Erikson et de la phénoménologie de l’Esprit de
Hegel. Elle est amplifiée dans notre synthèse intitulée « Lectures Psychanalytiques de
la Bible».
« Le jardin désignerait l’état premier de l’homme qui est d’être fondé, préservé, comme si
le Jardin d’Eden était le ventre maternel où l’être humain est à l’abri de toute agression
avant d’être expulsé - comme le sera Adam – vers un monde moins hospitalier. » (p.263).
Le texte du Jardin d’Eden est finalement la projection sur le plan du discours ou de
l’écriture, d’une situation dont nous portons en nous la nostalgie, le souvenir ou le désir.
Nous sommes mus par une aspiration à un monde où les trois qualités se rencontreraient,
par le désir d’un monde merveilleux où la sécurité, la jouissance et la vertu
coïncideraient. p.263
La Première Naissance
« Lorsqu’un homme arrive à l’existence, il est tohu-bohu, c’est d’abord un ensemble de
forces physiques, biologiques et psychiques. » p.62
L’éveil du Désir
« Le SEIGNEUR Dieu dit : « Il n’est pas bon pour l’homme d’être seul. Je veux lui
faire une aide qui lui soit accordée. » Le SEIGNEUR Dieu modela du sol toute bête des
champs et tout oiseau du ciel qu’il amena à l’homme pour voir comment il les désignerait.
Tout ce que désigna l’homme avait pour nom « être vivant » ; L’homme désigna par leur
nom tout bétail, tout oiseau du ciel et toute bête des champs, mais pour lui-même,
l’homme ne trouva pas l’aide qui lui soit accordée. Le SEIGNEUR Dieu fit tomber dans
une torpeur l’homme qui s’endormit ; il prit l’une de ses côtes et referma les chairs à sa
place. Le SEIGNEUR Dieu transforma la côte qu’il avait prise à l’homme en une femme
qu’il lui amena. L’homme s’écria : « Voici cette fois l’os de mes os et la chair de ma chair,
celle-ci, on l’appellera femme car c’est de l’homme qu’elle a été prise. » Aussi l’homme
laisse-t-il son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et ils deviennent une seule
chair. Tous deux étaient nus, l’homme et sa femme, sans se faire mutuellement honte. » 37
« Pourquoi, Ô prophète, n’est-il pas bon que l’homme soit seul ? […] Dieu a créé la
conscience, et par la suite, il se prépare à faire son aide… les sens externes, les
passions, les vices et d’innombrables autres choses, sont associés et adaptés à la
conscience de cet homme… En effet, le désir et les passions de l’âme sont tous plus
jeunes. La partie rationnelle de l’âme semble être la plus ancienne et la partie
irrationnelle, la plus jeune… La partie irrationnelle de l’âme est constituée des sensations
37
Gn 2, 18-25. La Bible, Traduction œcuménique 2010.
38
Figure de rhétorique détournant un mot de son sens.
39
Philon d’Alexandrie, Allégorie des Lois II, §4 à 12. A partir de la version anglaise de Charles Duke Yonge (1812
– 1891).
« Lorsque le serpent s’éclipse et qu’Adam et Eve restent seul avec leur conscience. »
p.505.
« Ayéka, ce mot-clé par lequel Dieu interpelle Adam et invite l’homme à se juger par soi-
même et en permanence. » p.539
« Où en es-tu venue, ô mon âme ! A quels biens as-tu préféré de tels maux. Dieu t’a
appelée à participer à la vertu, et tu es partie à la recherche du vice ! Quand il t’a offert
pour en jouir, l’arbre de la vie, c’est-à-dire la sagesse qui aurait pu te faire vivre, tu t’es
gorgée d’ignorance et de corruption, ayant préféré la mort de l’âme au bonheur de la vie
véritable ! »42
« Le premier rapport du divin à la conscience humaine tient en une question et sa valeur
est exceptionnelle, bien entendu, c’est que cette question est permanente et universelle.
A tout homme, à tout moment, Dieu demande : Où es-tu ? »… Le mot de chevet de toute
conscience. La question existentielle, celle à laquelle nous sommes tous confrontés, c’est
bien celle-là : « Où en es-tu de ta vie ? Où es-tu arrivé ? » p.531
Pour Martin BUBER, « la situation d’Adam au moment où Dieu l’interroge est la situation
de chaque homme en tout temps et en tous lieux… Quand Dieu questionne ainsi, ce n’est
pas pour que l’homme lui apprenne une chose qu’il ne saurait pas encore ; il veut
provoquer en l’homme quelque chose qui précisément n’est provoqué que par une telle
question, à condition qu’elle touche l’homme au cœur, que l’homme se laisse toucher au
cœur par elle.
Adam se cache pour n’avoir pas à se justifier, pour échapper à la responsabilité de sa vie.
Ainsi se cache chaque homme, car chaque homme est Adam et dans la situation d’Adam.
Afin d’échapper à la responsabilité de la vie vécue, l’existence est transformée en
machine à cacher. Et c’est en se cachant ainsi et toujours de nouveau « de la Face de
Dieu » qu’il s’enlise de plus en plus profondément dans la fausseté. De cette manière
40
Philippe Cornu, Le bouddhisme : une philosophie du bonheur ?, Paris, Le Seuil, 2013, p.71.
41
Ge 3,9-10, Traduction œcuménique de la Bible.
42
Philon d’Alexandrie, Allégorie des Lois III, §52. Traduction de Claude MONDESERT, s.j. Editions du CERF 1962.
« La rencontre avec Dieu se fait et ne peut se faire que dans l’ordre de la sincérité. Il n’y a
qu’un seul être que l’on ne peut tromper, c’est soi-même. C’est au niveau du psychisme,
conscient et inconscient, que la sincérité, l’intimité, l’honnêteté psychologique, le courage
d’être soi-même et de s’assumer, ont un sens précis : celui de face à face avec le
divin… ».44
Altérité conflictuelle
« Dès que surgit l’Autre et que l’homme n’est plus seul, les structures de toute société se
mettent en place, avec les conséquences que nous connaissons bien : l’affrontement, la
haine, la violence, le meurtre. » p.599
« Nous pouvons affirmer que l’humanité n’est pas encore sortie de l’époque de Caïn et
Abel puisque l’homme tue encore son frère de diverses manières… Nous reproduisons
l’affrontement de Caïn et Abel. Ce qui peut paraître désespérant, c’est que la première
fois que la Torah place un homme devant un autre, ils s’entretuent. Nous aurions attendu
l’amour, et c’est la violence qui éclate. » p.601
« Le commerce de l’homme avec le mal s’appelle la tentation. La faute est la réalisation,
l’incarnation du mal dans l’espace et le temps. Elle est peut-être inévitable. Mais le monde
ne peut tenir sans « repentir » sans cette alliance profonde de l’homme avec le Bien, qui
ne doit jamais être remis en question dans son principe, même si dans la réalité la
faiblesse, la lâcheté ou l’inconscience de l’être humain le font souvent trébucher. C’est le
prix de la liberté : elle est souvent liberté de mal faire. Notre espérance est d’assumer la
liberté exclusivement pour bien faire. Telle est l’ambivalence du paradigme appelé Caïn. »
p.881.
43
Martin BUBER, Le Chemin de l’homme. Les Belles Lettres, Août 2015, pp.19-20.
44
Josy EISENBERG et Armand ABECASSIS, op. cit. p.239.
45
Jean BAECHLER : Précis de la Démocratie, Paris, UNESCO/Calmann-Lévy, p.24.
Le sens de l’existence
L’Enfantement de l’histoire
« Non seulement l’existence individuelle ne paraît pas toujours trouver en soi sa propre
justification, mais on pourrait en dire autant du destin d’une génération. Mais si une
génération est transcendée par ce qu’elle porte, parce qu’elle enfante l’histoire, alors sa
vie prend un sens. » p.208.
Comment vivre ?
L’imitation de Dieu
« Une des finalités de la Révélation, c’est de nous montrer des comportements
exemplaires et « l’imitation de Dieu » est une pierre angulaire. P.512
La Triade Biblique
La Bible a aussi sa triade de migrateurs archétypiques : « afin que le genre humain ne
soit pas, pour sa part, privée de tout moyen de nommer le souverain bien, il leur donne,
en tant qu’il est celui qu’il est, de se servir improprement du nom que voici : « le Seigneur
Dieu » des trois natures, l’enseignement, la perfection, l’entrainement, dont les symboles
inscrits dans la Loi sont Abraham, Isaac et Jacob ; « car dit-il, c’est là mon nom pour les
siècles », en ce sens qui se vérifie dans une durée relative à nous, non dans ce qui est
avant la durée. Il est un nom qui fait souvenir, non pas qui subsiste au-delà de toute
mémoire et de toute pensée ; et cela « pour des générations » (Ex 3, 15), non pas pour
des natures qui n’ont pas de genèse. »48
50
Joseph CAMPBELL, Le héros aux mille et un visages. Éditions Oxus, 2010, p.20-21.
« Parmi les trois raisons primordiales qui peuvent opposer un homme à son prochain, Il y
a d’abord, le niveau du besoin, l’homme a un ventre qui doit digérer, sinon il ne vit pas. Et
la nourriture se trouve souvent chez le voisin. Ensuite, il y a le niveau du désir : l’homme a
une fonction sexuelle et cela l’engage dans le monde l’imagination et des phantasmes à
travers lesquels il court à la recherche de la satisfaction, impossible et différé
perpétuellement. Enfin, il y a le niveau de l’esprit et de la religion qui indiquent les
modalités harmonieuses et paisible de satisfaction du besoin et du désir. » pp.762-763.
51
Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation. Edition en ligne sur http : //classiques.uqac.ca/.
La Nécessité de la loi
« Si le langage et le désir sont deux éléments constitutifs de la personne, l’aliénation de la
loi paraît être nécessaire pour vivre en société. L’aliénation n’est-elle pas ce qui permet la
cohésion des sociétés humaines ? L’aliénation n’est-elle pas aussi support des créations
techniques et culturelles qui sont les régulateurs de ces sociétés avant d’en devenir
source de crise, de dissociation ou de désintégration ?… Sans aliénation, sans
soumission à une loi, il n’y a pas de vie sociale possible. »52
« Si la liberté se débarrasse de la loi, elle devient infinie. L’homme de fait plus ce qu’il
juge bien de faire, mais ce qu’il a envie de faire : il imagine volontiers que tout ce que lui
dictera sa spontanéité sera bon et parfait. Il se croit au-delà de la loi. Il se prend pour un
être parfait dont la volonté est toujours bonne. Il est pris du vertige de l’infini et de la
perfection. » p.455.
« Le règne humain est caractérisé par la loi morale… La loi morale est le signe d’une
mutation et d’une promotion de l’humanité. » p.157
« L’acceptation de la Loi est la dette que le monde a dû contracter pour exister » p.157.
« La première loi, la loi fondamentale, modèle de toutes les lois est la loi qui interdit
l’inceste. Le père et la mère interdisent que le garçon ‘aille’ avec sa mère ou ses sœurs,
ils interdisent que la fille ‘aille’ avec son père ou ses frères. »53
« Quand son père n’a pas fait de différence entre sa femme et sa fille, la mère de l’enfant
est la fille de son propre père. Son père devient alors le grand-père de l’enfant. Son père
est le père de sa mère, celle-ci devient sa sœur à lui puisqu’ils ont le même père… etc.
Cet enfant n’a pas de jalons, pas de points de repère pour se retrouver à sa place de fils
ou de fille. C’est le tohu-bohu primitif, le chaos où il n’y a pas encore de séparation ni de
différence. »54
52
Françoise DOLTO et Gérard SEVERIN, L’évangile au risque de la psychanalyse T1, pp.70-71. Entretiens parus
en deux tomes aux Editions du Seuil collection Points : N° 111 1980 pour Tome 1 et N°145 1982 pour le Tome 2.
Nous les abrégerons ci-dessous par FDT1 ou FDT2
53
FDT2 p.88.
54
FDT2 p.90
C’est la loi qui rend l’homme capable d’amour. Il faut apprendre à se purifier, à mettre au
clair sa spontanéité, à introduire de l’ordre dans ses relations avec Dieu, avec l’homme et
avec le monde…p.318
« L’être humain ne s’accomplit véritablement que dans la Loi et face à elle. Pourquoi ?
Parce que l’être est désir et que le désir est toujours désir d’infini, dans le sens où ce que
je désire, je tends vers lui infiniment et dans le sens également où je désire l’autre
essentiellement. Je ne veux pas un peu de liberté, un peu de bonheur, un peu de vérité,
un peu de sens ; je désire infiniment la liberté infinie, je désire infiniment le sens infini.
C’est à ce niveau la loi du tout ou rien qui statue. » p.333
« Les lois structurent les peuples et les individus. L’enfant, sans interdit ni direction
deviendra un adulte immature. L’enfant, qui par obéissance déréglée enchaîne son désir
au désir de qui détient l’autorité, devient invertébré. N’ayant rien à rejeter de son enfance
ou ne pouvant braver l’autorité, l’enfant se répand, toute sa vie dans l’instabilité,
l’angoisse et le manque de hiérarchie intérieure qui caractérise l’éthique humaine. Il
devient névrosé ou délinquant.
Il en est de même des peuples. Les lois façonnent une communauté et la séparent des
autres communautés, marquent des différences ou des scissions. Nous en avons besoin
pour vivre, tout comme la différence des sexes. C’est dans la différence que peut naître
une communauté, par sa différence avec une autre qui suscite son intérêt. Tout comme
dans la vie du couple… C’est parce que l’homme et la femme sont différents qu’ils
peuvent tenter de créer un accord, une unité. »55
55
FDT2 p.96-97
La loi de Moïse est transmise directement par Dieu sur le Mont Sinaï, une haute
montagne.
« Pour que la justice échappe à l’arbitraire, à la force ou à la convention, il lui faut un
fondement absolu reconnu par tous, et désiré par tous. » p.851
«La relativisation de la Morale la fait s’écrouler. Quand nous disons que c’est Dieu qui
dicte la Loi, nous affirmons le caractère inconditionnel de celle-ci, son fondement absolu.
Et l’on ne peut vivre sans Loi. » p.359
« C’est l’affirmation de la transcendance de la loi par rapport à tous les hommes, qui
élimine l’arbitraire, délimite les puissances et pose les conditions du dialogue et de la
paix. » p.456
« Si la loi est hétéronome, c’est-à-dire dictée par une puissance extérieure à moi, si elle
me vient de l’extérieur et pas de l’intérieur de moi-même, mon amour propre est blessée
devant la loi extérieure. Je suis toujours ramené à un niveau de dépendance et cela je ne
le supporte pas. » p.452.
Même dans le Jardin d’Eden, donc dans les Temps messianiques, il y a une Loi que
l’homme ne se fixe pas lui-même et qui lui vient de l’extérieur, qui lui est transcendante,
comme disent les philosophes, qui lui est révélée comme disent les religieux, qui lui vient
par l’intermédiaire du père comme disent les psychanalystes. p.309
Jurisprudence Biblique
Comme dans le code Hammourabi, on dresse « un inventaire de thèmes, de situations,
de lois et de verdicts qui finissent par constituer un remarquable tableau de la société et
de son économie. A toute situation de crise répond sa solution. Les articles suivent l’ordre
d’une logique linéaire où chaque article suscite le suivant, une logique typique et
symptomatique. » 56
56
Jean-Paul ANDRIEUX, Introduction historique au droit. 5° Edition. Vuibert 2010, pp.12-13.
La Bible s’intéresse à l’évolution «des relations de pouvoir existant entre les différentes
composantes d’un système social dans le cadre de la dialectique de l’ordre et du conflit
propre à toute communauté constituée en société politique en vue de la réalisation du
bien commun »57.
« La Bible décrit un ordre politique oscillant entre l’État impérial tel qu’il est représenté par
l’Égypte de Pharaon, et l’anarchie telle qu’elle est représentée par Canaan. La première
voie mène à la servitude ; la seconde, à la dissolution. Politiquement, tout ce qui arrive
par la suite dans le récit est un exposé minutieux de la façon de réagir à ces deux
menaces […] Si l’on souhaite une amélioration politique, il n’est pas d’autre choix que
d’instaurer un État qui mènera une course vers « le bien et la droiture. » …»58
57
Guy ROSSANTAGA-RIGNAULT, Introduction à la sociologie politique. Editions RAPONDA Walker. Février 2009.
P.9.
58
Yoram Hazony La Bible hébraïque est-elle porteuse d’un enseignement politique ? in La Cité Biblique. Une
lecture politique de la Bible. Revue Pardès 2006/1-2 (N° 40-41) p.15-39.
59
Martin BUBER, Ecrits sur la Bible. Editions Bayard 2003. P 25
60
Shmuel TRIGANO, idem Livre II, Partie II, Section III p. 544-578.
L’Humanisme Biblique
« La Bible est humaniste. Il s’agit d’un humanisme religieux qui se différentie bien entendu
de l’humanisme athée tel qu’il existe depuis la renaissance ; mais en tout état de cause,
cet humanisme appartient à une grande tradition de pensée qui tend à faire de l’homme le
centre de l’univers, et de la réussite chaque homme un impératif catégorique ».
« L’humanisme biblique s’assigne l’homme comme fin ultime, mais en précisant qu’il ne
peut se réaliser qu’au sein de la société » […] « La Tora est essentiellement une
philosophie existentielle : il s’agit pour la mentalité hébraïque, de devenir celui que l’on
veut être, et l’on ne peut y atteindre que par le rapport à autrui, par la relation d’un sujet
nommé à un autre sujet nommé, dans la justice et l’amour », pp.114-116.
Liberté-Egalité-Fraternité
«Tous les hommes ont en commun un certain de caractères génétiques, biologiques,
psychologiques, et cependant chaque homme représente un phénomène unique…
L’homme est unique dans l’univers comme Dieu est unique dans l’univers. » p.109.
« Les hommes sont aussi égaux sur le plan moral, parce qu’ils sont libres à l’égard d’un
passé qui aux origines est le même pour tous. » p.119. « Toutes les Origines des
nations sont dans l’obscurité même. »61
La dignité humaine
« La valeur de la dignité de la personne humaine ne s’épuise pas même si elle est riche,
dans l’individu qui la porte. Elle transcende, dans le sens où c’est elle qui l’anime, et dans
le sens également où elle est déjà là quand il naît et qu’il la recueille de sa famille, de sa
tribu et de sa lignée ; dans le sens enfin où elle continuera à se développer dans l’histoire
quand l’individu aura disparu en transmettant à son fils qui en fera de même. Ce
processus, c’est la promesse qui a été fait à l’ancêtre et qui s’est transmise de génération
en génération jusqu’à nous afin que nous puissions la réaliser pleinement un jour. Ce sont
61
Voltaire, commentaire sur l’Esprit des Lois, cité par Hegel dans la Philosophie de l’histoire Edition réalisée sous
la direction de Myriam BIENENSTOCK Le Livre de Poche, La Pochothèque 2009, p.13
La Métahistoire de l’humanité
« En dehors de tout a priori religieux, les premiers chapitres du livre de la Genèse
décrivent systématiquement les étapes successives de la naissance de la civilisation…
L’âge de la pierre et l’âge de bronze : en quelques versets, les étapes classiques de la
préhistoire défilent sous le regard du lecteur de la Bible. » p.660.
La spiritualisation de l’humanité
« Adam est l’homme naturel, l’homme dans sa relation à la nature. Ensuite il rencontre la
femme, ICHAH, et il devient ICH, l’homme culturel qui fonde la famille, la société,
l’humanité. Enfin on le trouve sous le nom d’Enoch : il invoque Dieu avec tous les risques
et périls, c’est donc l’homme spirituel, l’homme communautaire au-delà de l’homme social
et de l’homme naturel. » p.905
Abraham
« Abraham, le prototype humain de réserve comme une bouée de sauvetage pour un
monde susceptible de partir à la dérive. » p.212.
« La préparation de la naissance d’Abraham est une suite d’échecs successifs. » p.211-
212
Du monde de la nature au monde de la culture : Dix (10) Paroles de la Création, Dix (10)
Plaies d’Egypte, Dix (10) Paroles du Sinaï
Mutations Individuelles
Mutations Sociopolitiques
La Phénoménologie de la Conscience
La Philosophie du droit
Philosophie Politique
Philosophie de l’histoire