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Université de Mohamed Boudiaf M’sila

Département de Français
Matière : Etude de texte de civilisation
Enseignante : BAKHTI.A
Niveau : 3L
Courants de pensée et de civilisation au XIX siècle

Repères historiques et culturels :

Le XIXème siècle voit de grands changements politiques, économiques, sociaux, scientifiques et culturels
tels : La révolution industrielle, l'apparition du monde ouvrier et du droit syndical. L'école obligatoire et
laïque, l'expansion de la presse et de l'édition, l'invention de la photographie et du cinéma, la construction de
La tour Eiffel pour l'exposition universelle de 1889.

Pour ce qui est de la politique, ce siècle marque l'installation définitive de la République. Mais avant, il y
aura l'Empire de Napoléon I er (1804-1814) et la Restauration avec le retour de la monarchie (1814-1848)
Pendant cette période, deux révolutions éclatent : Les Trois Glorieuses (1830) et la Révolution de 1848 qui
met fin à la monarchie. La IIème République (1848-1851) est proclamée. L'esclavage est aboli, la liberté
accordée à la presse, le suffrage universel est institué. Alors, le futur Empereur Napoléon III, neveu de
Napoléon I er, organise un coup d’État contre la République. Le second Empire (1852) commence. La
guerre Franco-prussienne provoque la fin du second Empire. La III ème République (1870-1940), laïque est
parlementaire, débute par une guerre civile : la Commune de Paris qui sera réprimée dans le sang en 1871.

Sur le plan social, la France est influencé par la révolution industrielle qui permet, l’ascension de la classe
bourgeoise (aisée et fortunée) qui contrôle les finances et l’administration. L’exode rural, provoqué par le
phénomène de l’industrialisation, crée la classe ouvrière qui se baigne dans la misère et la pauvreté quant à
la noblesse, dépassée par les mutations économiques et politiques, perds ses privilèges (l’émigration des
nobles permet la rencontre avec des autres cultures (Angleterre et l’Allemagne).

Sur le plan culturel, l’instruction devient un phénomène majeur au XIX siècle, notamment avec la loi de
Jule Ferry (école publique, obligatoire et laïque). La multiplication des bibliothèques publiques et la
diffusion des livres permet l’alphabétisation des français. En plus, l’essor de la presse en collaboration avec
des écrivains célèbres (Zola, Maupassant, Gautier) contribue à l’évolution de la vie culturelle et
l’élargissement du lectorat qui se passionne de plus en plus pour le roman.

Qu’est ce qu’un mouvement littéraire ?

La notion de mouvement est difficile à cerner parce qu’elle se trouve au cœur de plusieurs ensembles et
qu’on ne peut évidemment pas établir une doxa. Un mouvement littéraire rassemble des auteurs autour de
valeurs communes, ce qui donne une signature et une identité à une œuvre. Nous parlons également de
courant littéraire. Le terme « mouvement littéraire » fait référence à un groupe d'auteurs et d'œuvres
présentant volontairement ou non des traits communs. S'il s'agit de traits communs affichés, avec des chefs
de file et une doctrine établie, nous parlons alors d'école littéraire. Le courant littéraire a une portée plus
large. Nous pouvons dire pour simplifier les choses le courant littéraire englobe le mouvement littéraire. Ce
qui peut caractériser un courant littéraire, c'est son unité ; à la fois esthétique et idéologique.

1- le romantisme : Il se développe de 1820 à 1850, le romantisme se caractérise par la mise en valeur du


rêve et de l'imagination, un intérêt pour la nature, les paysages et la représentation de l'humain. C'est
l'expression des états d'âme, des sentiments, de la sensibilité et de la mélancolie. En France, le romantisme,
préfiguré par Chateaubriand, n’apparaît qu'en 1820, avec la publication des Méditations de Lamartine, que
suivront les premiers poèmes de Vigny et d’Hugo, puis de Musset et de Gautier.
Le romantisme se développe en réaction contre les canons esthétique du classicisme, et contre la rigidité et
le rationalisme des philosophes Lumières. Les thèmes récurrents sont : l’expression des sentiments
personnels (le culte du moi), l’amour, la nostalgie du passé, la fuite dans l’espace et le temps, la mort, le
suicide, les passions, la nature, la spiritualité (méditation), l’engagement politique... une place importante est
accordée au rêve et à l’imagination. En France, il plane sur les artistes une sorte de nostalgie, d’angoisse
existentielle et de mal de vivre.

Exaltant le sentiment de leur différence par rapport aux autres hommes, les romantiques portent sur le
monde un regard qui passe par le prisme de leur sensibilité personnelle. Contrairement aux écrivains des
lumières qui croyaient au pouvoir de la raison, donc du discours, ils ne cachent pas leur défiance à l’égard
des mots qu’ils ne jugent qu’en fonction de leur capacité à exprimer la puissance des passions.

Le « mal du siècle » :

Les premiers romantiques condamnent la société qu’ils accusent de mensonge et de corruption.


Contrairement aux philosophes du siècle des Lumières, et à l’exception de Chateaubriand, ils préfèrent rester
en retrait de la vie politique. Appartement souvent à l’aristocratie, parfois ruinés et bannis après la
Révolution de 1789, ils se sentent exclus de la société. Ce sentiment de rejet et d’inadéquation au monde
nourrit en eux la nostalgie du passé et une aspiration vers l’absolu, qui se traduisent par le désespoir et
l’attrait de la mort.

La complexité du « moi »

- Exaltant le sentiment de leur différence par rapport aux autres hommes, les romantiques portent sur le
monde un regard qui passe par le prisme de leur sensibilité personnelle.
- Contrairement aux écrivains des Lumières qui croyaient au pouvoir de la raison, donc du discours, ils ne
cachent pas leur défiance à l’égard des mots qu’ils ne jugent qu’en fonction de leur capacité à exprimer
la puissance des passions.
- S’opposant au classicisme, ils rejettent toute idée de norme créatrice, perçue comme artificielle et
impropre à rendre compte de la complexité et de la singularité de l’âme.

Les écrivains romantiques :

- J .J .Rousseau : (précurseur du romantisme en France). « Confessions »


- Madame de Staël : elle a pour la modernité en littérature et contre l’imitation aveugle des modèles
anciens. Elle dit : « la littérature est l’expression de la société. Puisque la société a changé, l’art doit
changer. Cette vision relativiste s’oppose à l’idée classique selon laquelle la beauté est universelle et
indépendante de l’histoire.
- Madame de Staël dans De la littérature et dans De l’Allemagne, Chateaubriand dans le Génie du
christianisme donnent les éléments théoriques d’une littérature romantique, fondée sur l’affirmation
de l’originalité de l’individu. Avec Benjamin Constant et Etienne de Senancour, ils mettent ces idées
en pratique dans des récits romanesques écrits à la première personne où apparaissent leur
expériences personnelles derrière l’analyse des tourments du héros.
- Victor Hugo : considéré comme le chef du fil du romantisme. La pièce théâtrale (Hernani) présente
la rupture avec la doctrine classique. Pour lui, le drame est la peinture totale de la réalité des êtres et
de l’histoire ; ses personnages peuvent être sublimes ou grotesques. Hugo récuse la bienséance qui
interdit de montrer sur scène les actions violentes : il refuse les limites artificielles des unités de
temps et de lieu. La multiplicité des actions est indispensable pour représenter la vie dans sa
diversité. (Hernani (1830) Ruy Blas (1838))
- Stendhal : son œuvre se retrouve entre réalisme (réalisme romantique) et romantisme. La chartreuse
de Parme, Le Rouge et le Noir
Etude de texte Méditations poétiques (1820) de Lamartine- « L’Automne »,

Les Méditations poétiques (1820) : Le recueil a connu un succès immédiat dés son apparition. Il se présente
comme une rêverie dont les trois figures dominantes sont le moi, la mort et Dieu. Le lyrisme de Lamartine,
riche en effets musicaux, agit moins par le sens des mots que par le jeu d’écho des sonorités. Voici le poème
« L’Automne »

- Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure ! - Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Feuillages jaunissants sur les gazons épars ! Je vous dois une larme aux bords de mon
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la tombeau ;
nature L’air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Convient à la douleur et plaît à mes regards ! Aux regards d’un mourant le soleil est si beau !

- Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire, - Je voudrais maintenant vider jusqu’à la lie
J’aime à revoir encor, pour la dernière fois, Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois ! Peut-être restait-il une goutte de miel ?

- Oui, dans ces jours d’automne où la nature - Peut-être l’avenir me gardait-il encore
expire, Un retour de bonheur dont l’espoir est perdu ?
A ses regards voilés, je trouve plus d’attraits, Peut-être dans la foule, une âme que j’ignore
C’est l’adieu d’un ami, c’est le dernier sourire Aurait compris mon âme, et m’aurait répondu ?
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais ! …

- Ainsi, prêt à quitter l’horizon de la vie, - La fleur tombe en livrant ses parfums au
Pleurant de mes longs jours l’espoir évanoui, zéphire ;
Je me retourne encore, et d’un regard d’envie A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Je contemple ses biens dont je n’ai pas joui ! Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu’elle
expire,
S’exhale comme un son triste et mélodieux.

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