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École Supérieure de l’Éducation et de la Module: Mesure et Intégration

Formation d’Agadir (ESEFA) - UIZ Année Universitaire: 2023/2024


Filière: LE-Mathématiques Semestre: S5

Correction du Contrôle
Questions de cours : (3 pts)
1. Est-ce que l’ensemble des ouverts de R est une tribu ? Justifier ?
2. Soit λ la mesure de Lebesgue dans R.
(a) Montrer que λ ({x}) = 0, ∀x ∈ R.
(b) On sait que λ (R) = +∞. Mais, si on utilise la question ((2) − (a)) on trouve que
!
[
λ (R) = λ {x} = ∑ λ ({x}) = ∑ 0 = 0.
x∈R x∈R x∈R

Où est le problème ?
3. Soit f une fonction définie sur un ensemble E, muni d’une tribu, à valeurs réelles. Rappelons que f + = sup( f , 0) et
f − = − inf( f , 0). Montrer que f est mesurable si et seulement si f + et f − sont mesurables.
Solution :
1. (1 pt) Non, car il n’est pas stable par passage au complémentaire.
2. (a) (0.5 pt) λ ({x}) = λ ([x, x]) = x − x = 0.
Autre méthode :
On a {x} ⊂ x − n1 , x + n1 pour tout n ≥ 1, alors λ ({x}) ≤ λ ( x − n1 , x + 1n ) = 2n . Donc, par passage à la limite,
  

on obtient λ ({x}) = 0.  
{x}
S S
(b) (0.5 pt) Le problème est dans l’égalité λ = ∑ λ ({x}), qui est fausse car la réunion x∈R n’est pas
x∈R x∈R
dénombrable. Donc, on ne peut pas utiliser la σ -additivité.
3. (0.5 pt) ⇒] Si f est mesurable.
Comme la fonction constante nulle 0 est mesurable, alors sup( f , 0) et in f ( f , 0) sont mesurables. Finalement, f + et
f − sont mesurables.
(0.5 pt) ⇐] Si f + et f − sont mesurables.
On sait que f = f + − f − , donc f est mesurable.
Exercice 1 : (3 pts)
Soit E un ensemble non vide et infini. On considère la classe suivante :
C = A ∈ P(E) ; A est fini ou AC est fini .


1. Montrer que C est un clan.


2. Soit (xn )n∈N une suite ’infinie’ de E d’éléments deux à deux différents.
On considère les parties P = {x2n , n ∈ N} et I = {x2n+1 , n ∈ N}.
a. Montrer que PC est infinie.
b. Déduire que P ∈ / C.
c. Déduire que C n’est pas une tribu.
Solution :
1. • (0.25 pt) 0/ ∈ C : On sait que card(0) / = 0, donc 0/ ∈ C .
• (0.25 pt) AC ∈ C : soit A ∈ C . Il y a deux cas : A est fini ou AC est fini.
- Si A est fini, alors (AC )C est fini donc AC ∈ C .
- Si Ac est fini, alors AC ∈ C .
Dans les deux cas AC ∈ C .
• (0.25 pt) A ∪ B ∈ C : Soient A, B ∈ C . Il y a quatre cas : "A fini et B fini", "AC fini et B fini", "A fini et BC fini", et
"AC fini et BC fini". Mais nous pouvons réduire cela à deux cas : "A fini et B fini" et "AC fini ou BC fini".
- Si "A fini et B fini", alors A ∪ B est fini donc A ∪ B ∈ C .
- Si "AC fini ou BC fini", alors (A ∪ B)C = AC ∩ BC est fini donc A ∪ B ∈ C .
Dans tous les cas AC ∈ C .
Enfin, C est un clan.

1 P R . K HALID Z GUAID
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Formation d’Agadir (ESEFA) - UIZ Année Universitaire: 2023/2024
Filière: LE-Mathématiques Semestre: S5

2. (a) (0.75 pt) Il est claire que I ⊂ PC et I est infinie, alors PC est infinie.
(b) (0.75 pt) Les parties P et PC sont les deux infinie, alors P ∈ / C.
{x2n }. Chaque singleton {x2n } appartient à C et P n’est que réunion dénom-
S
(c) (0.75 pt) Remarquons que P =
n∈N
brable de singletons (éléments de C ), mais, d’après la question 2 − (b), P n’appartient pas à C . Ceci montre que
C n’est pas stable par réunion dénombrables. Alors, C n’est pas une tribu.

Exercice 2 : (2 pts)
+
Soit E un ensemble non dénombrable. On considère l’application µ : P(E) → R définie par :

0 si A est au plus dénombrable
∀A ∈ P(E), µ(A) =
+∞ sinon.

Montrer que µ est une mesure sur (E, P(E)).


Solution :
• (0.5 pt) µ(0)
/ = 0, car 0/ est au plus dénombrable.
• (1.5 pt) Soit (An )n≥0 une suite dénombrable deux à deux disjoints de parties de E.
S
- Si An est au plus dénombrable pour tout n, c-à-d : µ(An ) = 0 pour tout n. Alors, An est au plus dénombrable,
n≥0
donc : !
[
µ An =0= ∑ µ(An ).
n≥0 n≥0

- Si ∃k ≥ 0 telle que Ak est infini non dénombrable, c-à-d : µ(Ak ) = +∞. Alors :
S
An est infini non dénombrable,
n≥0
donc : !
[
µ An = +∞ = ∑ µ(An ) = ∑ µ(An ) + µ(Ak ).
n≥0 n≥0 n≥0
n̸=k

Par suite, !
[
µ An = ∑ µ(An ).
n≥0 n≥0

Enfin, µ est une mesure sur P(E).

Exercice 3 : (5 pts)
Soient T la tribu engendrée par les parties finies de R, i.e. T = σ ({A ⊂ R ; A est finie}), et C une classe de parties de R
définie par C = A ∈ P(R) ; A est au plus dénombrable ou AC est au plus dénombrable .
1. Montrer que C est une tribu.
2. Montrer que T = C .
3. Comparer T et la tribu borélienne B(R).
4. Soit f : R → R un application injective. Montrer que f est (T , T )-mesurable.
5. Soit f (x) = 1]0,1[ (x). Montrer que f est (B(R), B(R))-mesurable, mais n’est pas (T , T )-mesurable.
Solution :

1. • (0.25 pt) Il est clair que 0/ ∈ C .


• (0.25 pt) C est stable par passage au complémentaire. En effet,

A∈C ⇔ A est au plus dénombrable ou AC est au plus dénombrable




⇔ AC est au plus dénombrable ou (AC )C est au plus dénombrable




⇔ AC ∈ C .

• (0.5 pt) Soit (Ai )i≥0 une famille dénombrable d’éléments de C . On distingue deux cas :
Si Ai est au plus dénombrable pour tout i : Alors, Ai est au plus dénombrable. Donc, Ai ∈ C .
S S
i≥0 i≥0

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Filière: LE-Mathématiques  C Semestre: S5
Si ∃i0 ≥ 0 tel que (Ai0 )C = (Ai )C ⊂ (Ai0 )C .
S T
est au plus dénombrable : Alors, Ai
i≥0 i≥0
 C
Or (Ai0 )C est au plus dénombrables, alors l’est aussi. Donc, Ai ∈ C .
S S
Ai
i≥0 i≥0
Enfin, C est une tribu.
2. (0.5 pt)Il est clair que T ⊂ C , car C contient toutes les parties finies de R.
(0.5 pt) Montrons maintenant l’inclusion inverse. Soit A ∈ C :
- Si A est au plus dénombrable, alors il s’écrit comme réunion au plus dénombrables (finie ou dénombrable) de sin-
gletons A = {x}. Chaque singleton {x} est un élément de T , donc A l’est aussi.
S
x∈A
- Si AC est au plus dénombrable, alors il s’écrit comme réunion au plus dénombrables (finie ou dénombrable) de
singletons AC = {x}. Chaque singleton {x} est un élément de T , donc AC l’est aussi. Par passage au complé-
S
x∈AC
mentaire on obtient A ∈ T .
Enfin, T = C .
3. (0.5 pt) Il clair que T ⊂ B(R), car la tribu borélienne contient toutes les parties finies de R.
(0.5 pt) L’inclusion est strict T ⊊ B(R). En effet, tout intervalle de longueur finie strictement positive, par exemple
]0, 1[, ni lui, ni son complémentaire ne sont pas au plus dénombrables.
4. (1 pt) Autrement dit, montrons que si l’on munit R de la tribu T , alors toute fonction injective f , définie de R dans
lui-même, est mesurable. Il suffit de montrer que l’image réciproque d’une partie finie de R, par la fonction injective
f , est une partie finie de R.
Soi A une partie finie de R (dans  l’ensemble d’arrivé). Tout élément de A−1possède au plus un antécédent, car f est
−1
injective. C-à-d : Card f (A) ≤ Card(A), et comme A est finie alors f (A) l’est aussi. Donc, f est mesurable.
5. (0.5 pt)L’intervalle ]0, 1[ est un borélien, donc f est (B(R), B(R))-mesurable (voir exercice 9).
(0.5 pt) On a ]0, 1[= f −1 ({1}), et comme {1} ∈ T et ]0, 1[∈ / T alors f n’est pas (T , T )-mesurable.
Exercice 4 : (2 pts)
Soit f : R → R une fonction dérivable. Montrer que la dérivée f ′ est une fonction mesurable (borélienne).
Solution : (2 pts)
On sait que toute fonction continue est mesurable. Comme f est dérivable alors elle est continue donc mesurable. On sait
aussi que la dérive f ′ de f peut s’écrire comme suit :

f x + n1 − f (x)


f (x) = lim 1
.
n→+∞
n

1

f x + n − f (x)
Posons alors fn (x) = 1
. Il est clair que les fn sont mesurables et que f ′ est la limite simple de ( fn )n . Donc,
n
d’après le cours f ′ est mesurable, comme étant la limite simple de fonctions mesurables.
Exercice 5 : (2 pts)
Soient (E, T ) un espace mesurable, f : E → R une application mesurable et k > 0. On définit une fonction fk : E → R par :

 k si f (x) > k
fk (x) = f (x) si | f (x)| ≤ k
−k si f (x) < −k

Montrer que fk est (B(R), T )-mesurable.


Solution : (2 pts)
Soit a ∈ R.
1. (0.75 pt) Si a > k : { fk < a} = E ∈ T .
2. (0.75 pt) Si a < −k : { fk < a} = 0/ ∈ T .
3. (0.5 pts) Si −k ≤ a ≤ k : { fk < a} = { fk < −k} ∪ {−k ≤ fk < a} = {−k ≤ f < a} ∈ T .
D’où { fk < a} ∈ T pour tout a dans R. Donc, fk est (B(R), T )-mesurable.

3 P R . K HALID Z GUAID
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Exercice 6 : (3 pts)
Montrer que la mesure de Lebesgue sur R d , d ≥ 1, est homogène. C-à-d : Pour tout borélien B de Rd , on a

(αB) est un borélien et λ (αB) = |α|d λ (B), ∀α ∈ R.

Solution :
(0.25 pt) Si α = 0, alors αB = {0}. Le résultat est évident.
x x1 xd
Si α ̸= 0. On considère la fonction suivante h 1 : Rd → Rd , x 7→

α = α ,..., α . C’est une homothétie, donc une fonction
α
−1
continue par conséquent borélienne. Soit A un borélien de Rd , il est clair que h 1 (A) = αA.
α
(0.25 pt) Donc, αA est un borélien de Rd . (c’est l’image réciproque d’un borélien par une fonction borélienne).
+ 1
(0.5 pt) On définit une application µ : B(Rd ) → R de la manière suivante : µ(B) = λ (αB), ∀B ∈ B(Rd ).
|α|d
1 1 
−1
 1
(0.5 pt) L’application µ est une mesure sur B(Rd ). En effet, µ(B) = d
λ (αB) = d
λ h 1 (B) = h 1 (λ )(B), donc
|α| |α| α |α|d α
µ est le produit entre un réel positif et la mesure image de λ par l’homothétie (la fonction borélienne) h 1 .
α
d
Soit ∏]xi , yi [ un pavé rectangle ouvert de Rd , avec xi < yi . Alors,
i=1
(0.75 pt) Si α > 0 :
! ! !
d d d d
1 1
µ ∏]xi , yi [ = dλ
α ∏ ]αxi , αyi [ = d
α ∏ (αyi − αxi ) = ∏(yi − xi ).
i=1 i=1 i=1 i=1

(0.75 pt) Si α < 0 :


! ! !
d d d d
1 1
µ ∏]xi , yi [ =
(−α)d
λ ∏ ]αyi , αxi [ =
(−α)d ∏ (αxi − αyi ) = ∏(yi − xi ).
i=1 i=1 i=1 i=1
!
d d
Donc, µ est mesure qui satisfait µ ∏]xi , yi [ = ∏(yi − xi ), ∀xi , yi ∈ R et xi < yi .
i=1 i=1
1
Alors, d’après le théorème d’unicité de la mesure de Lebesgue, µ = λ . Enfin, λ (B) = λ (αB), ou encore λ (αB) =
|α|d
|α|d µ(B)

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