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SOMMAIRE

INTRODUCTION

I. DEFINITIONS DE CERTAINS MOTS CLES

1. Violence de masse
2. Génocide

II. ORIGINES OU CAUSES DU GENOCIDE DES TUTSIS

1. Identité Hutu et Tutsi


2. Pouvoir et rivalités entre les ethnies
3. Classification et de favoritisme racial
4. L’indépendance et discrimination
5. Violence et guerre civile
6. Les milices Interahamwe
7. L'échec des accords de paix
8. L'assassinat du président Habyarimana

III. LES CONSEQUENCES ET LES ACTIONS DE LUTTE ET DE


PREVENTION DES GENOCIDES ET VIOLENCES

1. Les Conséquences
2. Les actions de lutte et de Prevention

CONCLUSION

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INTRODUCTION
Le Rwanda est un pays de l'Afrique centrale situé au sud de l'Equateur, entre
1"04' et 2°51 ' de latitude sud et entre 28053, et 30053' de longitude est. Avec
une superficie de 26 338 km2, le pays est entouré par l'Ouganda au nord, la
Tanzanie à l'est, le Zaïre à l'ouest et le Burundi au sud. Sans accès å la mer, le
Rwanda est ainsi enclavé et se situe, à vol d'oiseau, à 1 200 km de l'Océan
Indien et å 2 000 km de l'Océan Atlantique.
Le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 reste l'un des chapitres les
plus sombres de l'histoire contemporaine, marqué par des atrocités indicibles
et des pertes humaines massives. Ce génocide, qui a eu lieu en seulement trois
(03) mois, a laissé une cicatrice indélébile sur le pays et a ébranlé la conscience
du monde entier.
Pour comprendre pleinement ces événements tragiques de 1994, il est
crucial d'explorer les origines profondes du génocide, en remontant aux
tensions ethniques et politiques qui ont marqué l'histoire du Rwanda depuis la
période coloniale
Dans cette présentation, nous examinerons les origines du génocide des
Tutsis, les conséquences dévastatrices de cette tragédie et les actions
entreprises pour lutter contre l'impunité et prévenir de futurs génocides. En
revisitant ce chapitre sombre de l'histoire du Rwanda, nous chercherons
également à tirer des leçons essentielles sur la nécessité de promouvoir la paix,
la réconciliation et le respect des droits de l'homme dans le monde entier.

I. DEFINITIONS

1. Violences de masse
La violence de masse fait référence à des actes de violence systématiques
et généralisés perpétrés contre un groupe de personnes ou une population
dans le but de les terroriser, les contrôler ou les éliminer. Cela peut inclure des
actes tels que le génocide, les crimes contre l'humanité, les massacres et les
purges politiques.

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Une violence de masse est une forme de violence généralement pas
intentionnelle, pas préméditée portant sur un grand nombre de personnes non
ciblées à l’avance et occasionnent d’énormes dégâts humains et matériels.
Comme exemples de violences de masse dans le monde, on peut citer : le
massacre des civils pendant la 2ème guerre mondiale ; La répression pendant la
colonisation en Côte d’Ivoire……
2. Génocide
Selon Raphaël Lemkin (juriste polonais inventeur du mot génocide), le
génocide est une violence de masse. Mais en plus de cela il met en exergue la
notion d’intentionnalité, de planification et d’organisation.
Le génocide serait donc un crime
international et organisé, défini comme
l'intention de détruire, en tout ou en
partie, un groupe national, ethnique,
racial ou religieux. Cela peut se
manifester par des actes tels que le
meurtre de membres du groupe, des
atteintes graves à leur intégrité physique ou mentale, la soumission à des
conditions de vie visant à provoquer leur destruction physique, la limitation des
naissances au sein du groupe, ou encore le transfert forcé d'enfants du groupe
à un autre groupe.

II. LES ORIGINES OU CAUSES DU GENOCIDE DES TUTSIS

1. Les origines de l'identité Hutu et Tutsi

Le génocide des Tutsis au Rwanda dans les années 1990 a marqué


les esprits, avant de devenir une matière de travail importante pour la
justice internationale. Pour le comprendre, il convient de revenir sur
qui sont les Hutus et qui sont les Tutsis. "Hutu" dériverait du mot
rwandais "untu" qui signifie "propriétaire du sol" ou "cultivateur". Les
Hutus étaient principalement des agriculteurs. "Tutsi” est souvent
interprété comme dérivant de "utusi" qui signifie "celui qui possède
du bétail". Ils étaient principalement des éleveurs

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Une troisième composante de la société rwandaise sont les Twas,
peuple pygmée très minoritaire mais le plus anciennement installé
dans la région et vivant surtout de la cueillette.

2. Pouvoir et rivalités entre les deux principales communautés


ethniques

Ainsi se distinguent les deux principaux groupes : le premier est


associé à l’agriculture, le second à l’élevage. Ils partagent cependant
la même langue, les mêmes croyances et la même culture.
L’intermariage est commun. Le passage d’un groupe à l’autre est
possible. Les lignages claniques peuvent également être mixtes. D’où
le fait que certains chercheurs ne considèrent pas les deux groupes
comme des ethnies.

Avant la période coloniale, qui démarre en 1850, les Tutsis forment


cependant une élite dirigeante, notamment autour du roi, le mwami.
Celui-ci ne contrôle pourtant pas l’ensemble du territoire
contemporain du Rwanda : dans le nord-ouest, des chefs hutus lui
disputent son autorité.

3. Le système de classification et de favoritisme racial : diviser


pour régner

Au Rwanda, la Belgique met en place un système de gouvernance


basé sur la division ethnique et exerce un contrôle direct sur le
territoire. Jugeant les Tutsis plus proches des Européens en raison de
leur apparence physique présumée et de leur statut socio-économique
supérieur, la Belgique les favorise. Les chefs tutsis administrent les
régions et collectent les impôts, attisant les tensions avec les Hutus.

Les Belges figent les identités ethniques, jusque-là perméables, en


établissant des cartes d’identification ethniques. La hiérarchisation
entre les groupes n’est plus une question de statut socio-économique,
elle est rigidifiée et se base sur des critères physiques tels que la
taille, la forme du nez et la texture des cheveux. On devient
irrémédiablement Tutsi ou Hutu par le père.

4. De 1959 à 1990 : lutte pour l’indépendance et discrimination


des Tutsis

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A la fin des années 1950, la volonté d’indépendance face au régime
belge s’intensifie au Rwanda et s’accompagne de violences entre
Hutus et Tutsis. En 1959 a lieu un premier soulèvement hutu appelé la
« révolution sociale ». Des premiers pogroms (massacres et pillages)
anti-Tutsis ont lieu et contraignent des milliers d’entre eux à fuir en
Ouganda, au Burundi ou au Congo-Kinshasa.

En 1962, la nation obtient son indépendance vis-à-vis de la


Belgique. Les Hutus prennent le pouvoir. Les Tutsis sont alors
marginalisés, discriminés, ou contraints à l’exil.

En juillet 1973, Juvénal Habyarimana, un général hutu, prend le


pouvoir. Il impose un régime de parti unique, le MRND (Mouvement
révolutionnaire national pour le développement). Un système de
quotas ethniques est fixé pour l’accès à l’éducation ou à la fonction
publique.

5. La violence et la guerre civile

Plusieurs vagues de massacres de Tutsis ont lieu entre 1959 et le


milieu des années 60, puis à nouveau en 1972-1973. En décembre
1963 ont lieu les premiers massacres importants des Tutsis au
Rwanda. Les civils tutsis étant visés en tant que tels, le terme «
génocide » sera même employé dès 1964 dans la presse, notamment
dans La Tribune de Lausanne qui, le 12 février 1964, titre : « Véritable
génocide au Rwanda ». Aucune sanction n’est prise contre les auteurs
des crimes, ouvertement soutenus par le pouvoir rwandais.

Au cours des années 80, les Tutsis


exilés réclament de plus en plus le droit
de retourner dans leur pays d’origine.
Une partie d’entre eux décide que ce
droit doit également être obtenu par
les armes. Le Front patriotique
rwandais (FPR) est créé en Ouganda.

A partir de 1990 et la fin de la guerre


froide, la pression s’accroît sur le régime Habyarimana pour qu’il se
démocratise et trouve une solution à la question des réfugiés. En
parallèle, le parti politique de Habyarimana crée les Interahamwe, des
milices composées de jeunes Hutus radicalisés et utilisés pour
soutenir son régime. Ils promeuvent la propagande ethnique,
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recrutent des membres, organisent des entraînements militaires et
mènent des attaques violentes contre les Tutsis et les opposants
politiques.

En octobre 1990, le FPR attaque militairement le Rwanda à partir


de l’Ouganda. Les Forces armées rwandaises (FAR) stoppent, dans un
premier temps, le groupe rebelle grâce à l’intervention de l’armée
française. Mais la guerre civile s’installe, avec une nouvelle percée du
FPR, en février 1993, dans le nord du pays, qui l’amène à quelques
dizaines de kilomètres de la capitale, Kigali, provoquant un massif
déplacement de populations hutues à l’intérieur du pays. Le Rwanda
compte alors près d'un million de déplacés, soit un septième de la
population. L’offensive du FPR est à nouveau arrêtée grâce à l’appui
militaire français.

Dès le début du conflit, les représailles contre la population civile


tutsie font partie de la stratégie des partisans d’Habyarimana. Des
arrestations massives ont lieu ainsi que de nouveaux massacres
localisés. Parmi les Hutus, la peur du FPR s’enracine, attisée par une
propagande de plus en plus virulente.

Simultanément, un processus de démocratisation interne se


développe. Le multipartisme est rétabli et une opposition démocrate
hutue conteste avec un succès grandissant le pouvoir du MRND.
Démocratisation et radicalisation politique se renforcent
mutuellement, sur fond de menace armée.

6. Les milices Interahamwe

Les milices Interahamwe sont les héritières des jeunesses du parti


MRND du président Habyarimana. Elles sèment la peur lors des
campagnes électorales du début des années 90 et vont être
progressivement militarisées et structurées en forces paramilitaires. A
partir d’avril 1994, ces milices vont se transformer en fer de lance du
génocide des Tutsis.

7. L'échec des accords de paix

L’installation du gouvernement de transition tarde à être mis en


place et la tension ne cesse de croître dans les mois qui suivent la
signature des accords d’Arusha. Les partis politiques se scindent entre

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partisans et opposants des accords. Les extrémistes hutus se
rassemblent dans la mouvance dite « power ».

Les « médias de la haine » se propagent. Le plus célèbre d’entre


eux est la Radio-télévision libre des mille collines (RTLM). Kabuga,
membre de la famille présidentielle et extrémiste hutu, en est le
principal financier et président de son conseil d’administration. Les
programmes de la RTLM, au ton moderne, attisent la tension ethnique
et appellent à l’élimination des Tutsis.

De son côté, le FPR renforce son armement et est accusé de


perpétrer des attentats.

8. L'assassinat du président Habyarimana : Un tournant fatal

Le 6 avril 1994 marque un tournant


fatal. Ce soir-là, le président
Habyarimana rentre à Kigali en avion,
accompagné par le nouveau président
burundais Cyprien Ntaryamira (un
Hutu) et quelques dignitaires du
régime rwandais. Alors que l’avion est
sur le point d’atterrir, il est touché par deux missiles, tuant
instantanément toutes les personnes à bord.

L’identité des auteurs de l’attentat n’a jamais été établie. De


multiples théories ont circulé, dont les deux les plus notoires
désignent les extrémistes hutus, qui auraient voulu éliminer
Habyarimana jugé trop favorable au partage du pouvoir, ou le FPR, qui
aurait ainsi provoqué la reprise de la guerre pour s’emparer seul du
pouvoir.

Résumé : Le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994


trouve ses racines dans des tensions ethniques et politiques
profondément enracinées. Ces tensions remontent à la période
coloniale, lorsque les autorités coloniales belges ont favorisé les
Tutsis, minorité ethnique, au détriment des Hutus, majoritaires. Cette
politique de division a engendré des sentiments de ressentiment et
d'injustice parmi la population hutue.

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Après l'indépendance du Rwanda en 1962, les tensions ethniques
se sont maintenues et ont même été exacerbées sous différents
gouvernements rwandais. En particulier, les politiques
discriminatoires mises en place par le gouvernement hutu extrémiste
dans les années précédant le génocide ont contribué à créer un climat
de méfiance et de haine ethnique. La propagande anti-tutsie propagée
par les médias et les leaders politiques a alimenté la méfiance et la
peur

L'assassinat du président hutu Juvénal Habyarimana en avril 1994 a


servi de déclencheur au génocide. Cet événement a été exploité par
les extrémistes hutus pour lancer une campagne de violence massive
visant à éliminer la population tutsie ainsi que les Hutus modérés

III. LES CONSEQUENCES ET LES ACTIONS DE LUTTE ET DE PREVENTION


DES GENOCIDES ET VIOLENCES DE MASSES

1. Les conséquences
Le génocide des Tutsis a eu des conséquences dévastatrices pour le
Rwanda et ses habitants. On estime que plus de 800 000 Tutsis et Hutus
modérés ont été tués (pertes humaines massives) en seulement environ 100
jours de violence. Ce massacre de masse a laissé le pays traumatisé et déchiré.
Les pertes humaines massives ont eu un impact démographique significatif sur
le Rwanda. De plus, le génocide a laissé de nombreuses familles brisées
(déplacements massifs de population) et des survivants confrontés à des
traumatismes psychologiques profonds qui persistent encore aujourd'hui.
La reconstruction du Rwanda après le génocide a été un défi immense
(instabilité politique et économique). Le pays a dû faire face à des défis
politiques, économiques et sociaux monumentaux pour surmonter les divisions
ethniques et reconstruire une société pacifique et inclusive.
2. Les actions de lutte et de prévention
Suite au génocide des Tutsis, des actions ont été entreprises pour
poursuivre les responsables de ces crimes abominables. Le Tribunal pénal
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international pour le Rwanda (TPIR) a été créé pour juger les auteurs du
génocide, contribuant ainsi à lutter contre l'impunité et à rendre justice aux
victimes.
Les efforts de prévention des conflits et de sensibilisation ont également
été intensifiés. Des initiatives de médiation et de dialogue ont été promues
pour résoudre les conflits ethniques et prévenir de futurs génocides. De plus,
des programmes éducatifs et des campagnes de sensibilisation ont été mis en
place pour promouvoir la tolérance, la réconciliation et le respect des droits de
l'homme.
Comme moyens juridiques de lutte contre les génocides nous avons :Les
conventions pour la prévention et répression des crimes de génocides: DUDH
(Déclaration Universelle des Droits de l’Homme) du 10/12/1948 à Paris par la
résolution 217 (III) A; DIH (Droit International Humanitaire) en 1949 à Genève -
Création de tribunaux internationaux et nationaux : Procès de Nuremberg ;
CPI ; TPIR ; TPIY

CONCLUSION
En conclusion, le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 reste un rappel
tragique des conséquences dévastatrices de la haine ethnique et de
l'extrémisme. L'apprentissage du génocide et de son lien avec les questions
contemporaines de droits de l'homme peut nous aider à voir comment les
préjugés, la discrimination et l'"altérité" conduisent aux atrocités de masse et
au génocide. En soulignant l'importance de l'empathie, de l'esprit critique et de
la responsabilité personnelle, nous
pouvons également encourager les
élèves à être une voix active contre les
discours de haine et les violations des
droits de l'homme, et à travailler à la
prévention de futurs génocides.

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