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Séance 1

Etienne Klein

- Plus de crédit aux thèses qui nous plaisent, aux « vérités » qui répondent à nos souhaits
(nous suivons notre feeling).

- L’ipsédixitisme ou l’effet gourou (Dan Sperber): nous sommes sensibles aux


arguments d’autorité (ce que dit le maître).

- L’ultracrépidarianisme : notre tendance à parler avec assurance de sujets que l’on ne


connaît pas (cf. l’effet Dunning-Kruger que nous verrons plus loin)

- Accorder de la confiance à notre intuition personnelle, à notre bon sens, aux évidences
apparentes, et ce lorsque nous émettons un avis sur des sujets scientifiques.

David Dunning et Justin Kruger

double paradoxe:
1. Pour mesurer son incompétence, il faut être compétent!
2. L’ignorance rend plus sûr de soi que la connaissance!
étrange paradoxe de notre société:

D’un côté, nous refusons d’être dupe et sommes attachés à la véracité : c’est notre souci de ne
pas nous laisser tromper, de crever les apparences pour détecter les motivations cachées
derrière les discours officiels (derrière la publicité, etc.)

D’un autre côté, nous nous méfions de la vérité : existe-t-elle vraiment? Comment serait-elle
autre que relative, subjective, temporaire, locale, etc

-> Le désir de véracité enclenche un processus critique généralisé

“De toute façon la vérité existe bel et bien puisque si vous essayez de nier toute vérité, vous
constaterez que vous en affirmez du coup encore une!”

Pouvons-nous dès lors faire confiance au discours scientifique?

• D’un côté la science la science affirme avec assurance pouvoir atteindre la vérité (positivisme,
réalisme)
Les énoncés scientifiques décrivent le réel
Mais ont-ils pour autant le monopole absolu du « vrai »? Sont-ils vraiment décontextualisés,
culturels?

• D’un autre côté, la science se réclame du doute systématique (falsifiabilité)


La sociologie des sciences ira même jusqu’à affirmer que nos connaissances doivent être
considérées comme conventionnelles et artificielles (relativisme, scepticisme)

D’un côté la science est devenue redoutablement conquérante et efficace en faisant de la


nature un objet d’étude, de mesure, modélisable et manipulable

D’un autre côté, c’est à cause de ce rapport objectif à la nature que cette dernière « s’est peu à
peu abîmée »

méthode critique:

Cette méthode permet de résoudre des problèmes « grâce à de multiples conjectures et


tentatives de réfutation »

« Une vérité scientifique n’est déclarée telle qu’à la suite d’un débat contradictoire ouvert,
conduisant à un consensus. »

Toute connaissance, y compris la connaissance scientifique, pose question… • Si elle prétend


détenir la vérité, ce sera suspect • Si elle se réduit à être un produit culturel, ce sera tout autant
suspect
En ce qui concerne la réalité, nous verrons qu’il s’agit d’un concept que les sciences partagent
avec la philosophie tant il est source d’étonnement et de questionnement. La vérité pourrait bien
quant à elle être trouvée du côté de l’action plutôt que du côté des contenus de connaissance

Séance 2

SCIENCE = Ensemble de pratiques visant à décrire et à rendre raison de phénomènes naturels


par l’observation, la mesure, le calcul.

- Les sciences anciennes 500 av. J.-C. à 1600 apr. J.-C.

• Ecriture (technique d’enregistrement de l’information)


• Science grecque: nouvelle conception du savoir
• Théorie des 4 éléments/qualités fondamentales

- Le renouvellement des sciences ou la révolution scientifique Renaissance (1500) à


Lumières (1800)

• Renouvellement radical des pratiques scientifiques • Seules les mathématiques survivent et se


développent • Seule la physique est concernée! • Des instruments pour « voir », mesurer,
quantifier

- Multiplication et convergence des disciplines 1800 à 2000


• Unification de la physique (19ès) puis des grandes branches du savoir (20ès)
• Emergence de la chimie et de la biologie
- Science mondialisée (début du XXIème siècle)

Nicolas COPERNIC (1473-1543)


Cherche « un système plus rationnel de cercles d’où toute irrégularité apparente découlerait
tandis que tous seraient mus uniformément autour de leur centre, comme l’exige le principe du
mouvement parfait »

Isaac NEWTON (1643-1727)

Propose quant à lui une nouvelle dynamique après avoir découvert en autodidacte les nouvelles
théories de Galilée, Kepler et Descartes

James Clerk MAXWELL (1831-1879)

formula en langage
mathématique les notions de champ et de lignes de forces.
Sa théorie unifie non seulement l’électricité et le magnétisme, mais également la théorie
ondulatoire de la lumière.
Heinrich Rudolf HERTZ (1857- 1894)
physicien, parvient à générer et à détecter des ondes prédites par Maxwell et qui deviendront
les ondes « hertziennes » permettant à la radio de faire son apparition!

Ignace SEMMELWEIS (1844 - 1848)


médecin hongrois travaillant à Vienne

Les étapes de la recherche

A. Trouver des conjectures/hypothèses (H1, H2, H3, etc.)


B. Tester les hypothèses et en éliminer certaines: • Celles qui contredisent des faits facilement
observables • En faisant appel à une méthode indirecte, la réalisation d’un test: si H1 est vraie,
alors telle modification devrait avoir un effet.

Raisonnement de type modus tollens :


Si H est vrai, J l’est aussi
Or J n’est pas vrai (cf. les faits qui le montrent)
Donc H n’est pas vrai

C. Confirmer au moins une des hypothèses …

Attention ce raisonnement provoque une erreur de raisonnement (paralogisme)et peut entraîner


un faux savoir. Affirmer la conséquence (J) ne suffit pas pour rendre H vrai

La logique formelle permet de vérifier la cohérence d’un argument et de détecter les


argumentations fautives.
Certains raisonnement sont des syllogismes: ils sont concluants et permettent donc de produire
déductivement une proposition valide (conclusion) à partir de prémisses correctement
combinées Voici 2 modèles de raisonnements valides;

Modus Tollens :
Si une proposition A implique une proposition B, constater que B est fausse permet d’affirmer
que A est fausse.

L’appellation provient du verbe latin «tollere» signifiant «enlever», car «en enlevant B, on
enlève A »

Modus Ponens :
Si une proposition A implique une proposition B, alors si A est vraie, B est vraie.
Ce nom est issu du verbe latin «ponere» qui signifie «poser», car «en posant A, on pose B »

Séance 3

Le rôle de l’induction dans la recherche scientifique

Comment découvre-t-on des hypothèses judicieuses?


- Si pas d’hypothèse, alors pas non plus de résultat significatif (négatif ou positif)
- Il est donc nécessaire d’avancer des hypothèses pour orienter une recherche
scientifique

● L’induction pure est incompatible avec la recherche scientifique

● L’induction peut tout au plus servir de méthode pour inférer une hypothèse uniquement
dans des situations très simples

● Lorsque des tests approfondis donnent des résultats entièrement favorables à une
hypothèse, nous avons vu qu’ils ne la fondent pas de manière décisive… ils lui
apportent cependant un appui inductif plus ou moins fort, à savoir une confirmation plus
ou moins forte

La formulation originale du problème par Hume (1711-1776) à propos de l’inférence causale


Le problème logique de l’induction (raisonnement ampliatif en général) posé notamment par
Bertrand Russell (1912)
Le paradoxe des corbeaux soulevé par Hempel (paradoxe de la confirmation)

Observations particulières répétées INDUCTION Loi générale inférée par l’esprit (habitude)
—------------>
EMPIRISME
Bertrand Russell (1872-1970)
Un problème de logique selon lui:

Nos inférences ont en commun le fait d’être ampliatives:


Elles ne sont pas logiquement valides ≈ la conclusion contient “plus” que les prémisses ≈ il est
logiquement possible que la conclusion soit fausse et les prémisses vraies

Une hypothèse qui ne peut pas être testée ou évaluée grâce à des méthodes scientifiques
(d’observation ou d’expérimentation, mais aussi de déduction ou induction à partir d’autres
explications scientifiques) n’est pas considérée comme étant de nature scientifique.

Karl POPPER (1902-1994)

Raisonnement scientifique, essentiellement déductif:

Il s’agit de déduire les conséquences observationnelles (prédictions) d’une hypothèse et ensuite


de comparer ces conséquences aux données empiriques

- Lorsqu’il y a désaccord entre les conséquences observationnelles et les données


empiriques, l’hypothèse est réfutée
- Lorsque l’hypothèse survit à un ou plusieurs tests, elle est corroborée (et pas
confirmée!). Plus elle résistera, plus elle se mettra en danger en se soumettant à des
tests de plus en plus sévères, et plus l’hypothèse sera réfutable
- sciences sont falsifiables, alors que les pseudosciences sont infalsifiables

Un
énoncé
est
falsifiable
« si la
logique autorise l’existence d’un énoncé ou d’une série d’énoncés d’observation qui lui sont
contradictoires, c'est-à dire, qui la falsifient s’ils se révélaient vrais

Holisme de la réfutation : tester une hypothèse implique de supposer d’autres hypothèses


auxiliaires…

Pour Duhem : tester une hypothèse en physique revient à tester en même temps toute la
théorie en bloc (toutes les hypothèses qui la constituent)

Quine introduit un autre type d’hypothèses auxiliaires : certaines sont présupposées pour
pouvoir faire l’observation souhaitée et leur réfutation remettrait donc l’observation elle-même
en cause!

Thomas KUHN(1922-1996)

Met en évidence l’incompatibilité des paradigmes concurrents, à savoir leur incommensurabilité:


due principalement à des différences de langage et de schémas de pensée

Une conversion paradigmatique est donc très difficile: les adeptes du nouveau paradigme
doivent prouver qu’ils sont en mesure de résoudre les problèmes qui ont conduit l’ancien
paradigme à la crise. Des considérations plus subjectives ou esthétiques peuvent également
intervenir

Karl Popper : on change de théorie scientifique lorsqu’elle est réfutée


Thomas Kuhn : on change de vision du monde lorsqu’elle est remplacée

Tentative de définition (au sens large) d’un paradigme: Un paradigme (au sens large) est
un ensemble de manières de pratiquer la science dans un champs disciplinaire particulier qui
inclut un ensemble entier d’idées et d’assertions à propos du monde ainsi que de méthodes
pour rassembler et analyser des données, et poursuivre l’élaboration théorique du champs en
question

Le progrès scientifique n’est pas l’approximation progressive de la vérité (atteinte du réel), mais
l’amélioration instrumentale de la connaissance scientifique

Séance 4
David Hume et approches inductivistes

Conséquence: tout phénomène singulier échappe au travail scientifique et donc à la


connaissance!

Le questionnement philosophique porte directement ou indirectement sur l’origine des


choses, à savoir sur ce qui les fait être, exister, apparaître, etc

Karl JASPERS (1883 - 1969)


psychiatre puis psychologue

Le commencement est historique et procure aux successeurs une quantité croissante


d’éléments fournis par le travail intellectuel déjà accompli. Tandis que l’origine, c’est la source
d’où jaillit constamment l’impulsion à philosopher

L’étonnement engendre l’interrogation et la connaissance ;


Le doute au sujet de ce qu’on croit connaître engendre l’examen et la claire certitude ;
Le bouleversement de l’homme et le sentiment qu’il a d’être perdu l’amène à s’interroger sur
lui-même (PAS SCIENCE)

Séance 5
Le contexte de la Grèce du 5ème siècle BC

Société ayant initié la démocratie participative

L’ordre du monde et de la société est remis en question à il devient sujet à débat entre citoyens
de la cité à la parole (logos) devient un outil politique essentiel.

En démocratie, l’art de la parole, de l’argumentation et de la persuasion devient central

rhétorique: l’art de la parole, de l’argumentation et de la persuasion devient central

sophistes:
Les professionnels de cet art qui dispensent leur enseignement aux citoyens siégeant au
tribunal et dans les assemblées. Ils ont nettement contribué à l’émergence de la philosophie, ils
ont fait prendre conscience que les règles sont d’un autre ordre que la nature

Pour eux, tout se vaut, pour autant que l’on persuade : sexisme, racisme, esclavagisme ont a
priori la même valeur que la justice ou la tolérance

Socrate (470-399 BC)


Va avoir une influence unique dans l’histoire de la pensée occidentale => Critique à la fois de la
tradition et de l’enseignement des sophistes

● Invente un style de discours et d’argumentation qui se développe dans un jeu de


question-réponse avec son interlocuteur: La maïeutique: c'est les âmes qu'il surveille en
leur travail d'enfantement, non point les corps

Platon (424-347 av. J.-C.)

Platon a retranscrit la philosophie de son maître (Socrate) dans ses nombreux ouvrages. En -
399, Socrate est condamné à mort. Il est accusé de corruption de la jeunesse car sa
philosophie négligeait les Dieux grecs. Socrate refuse d’être aidé et accepte la condamnation.
Après la mort de Socrate, Platon poursuit sa quête vers la connaissance (épistémè) et crée une
école : l’Académie

L’allégorie de la caverne de Platon

-> la philosophie exige de prendre beaucoup de recul par rapport à nos vécus quotidiens

Platon met en scène la condition humaine : pour lui, nous sommes tous comme des prisonniers
enfermés sans le savoir au fond d’une caverne. Platon ajoute à cela des marionnettistes qui
montrent, à l’insu des prisonniers, des ombres (Ces manipulateurs peuvent être les sophistes)

● nous sommes prisonniers de cette caverne depuis l’enfance


● nous avons peu d’expérience de la vie
● nous sommes naïfs, inconscients et blindés de fausses croyances

On croit alors que cette caverne, c’est la vraie vie, la vérité. Et pourtant, les prisonniers croient
que ce qu’ils voient est réel car c’est ce qu’ils ont vu toute leur vie!

➔ Le réel = les Idées accessibles à l’intelligence selon Platon


➔ c'est au philosophe, qui « connaît » le vrai, de régner: « philosophe roi » !

Platon se sert également de l’allégorie de la caverne pour nous dire que nous avons deux
manières d’appréhender le monde, les choses autour de nous :

- une approche sensible (quand nous sommes prisonniers dans la caverne) et une
approche intelligible (lorsque nous nous libérons de l’approche sensible par la pensée).
Le savoir ne se trouve pas dans nos croyances, opinions ou sensations (= les ombres
dans la caverne), mais dans une vérité intelligible, que Platon appelle les « Idées »

Séance 6

Depuis la révolution copernicienne, la science prétend contribuer à l’amélioration continue de la


condition humaine. Plus nous apprenons à maîtriser la/notre nature, plus nous progressons.
MAIS VERS QUOI?

paradigme régnant actuellement dans les sciences du vivant:


- Pas de définition consensuelle de la « vie ».
- La « vie » est une propriété émergente de la matière

René DESCARTES (1567-1650)

-> La métaphore de l’animal-machine: à profondément influencé la conception moderne du


vivant

Pour Descartes, « un corps vivant est une machine, au même titre que les automates
hydrauliques, les orgues et les horloges. Pas de rupture, de ce fait, entre physiologie humaine
et physiologie animale. Le corps humain et celui des animaux naissent, grandissent et
fonctionnent de la même manière : automatiquement. »

Animal = machine

Descartes fait partie des 1ers scientifiques modernes qui ont précisé la méthode que les
scientifiques doivent adopter. La science doit, selon lui, être expérimentale et rationnelle à la
fois. Pour ce faire, elle doit pour commencer douter de tout ce que produit notre intuition. Elle
doit en outre être « mathématique » (quantitatif, démonstration). Enfin, « ce dont il faut se
persuader c’est que toutes les sciences sont tellement liées ensemble qu’elles doivent être
tenues comme dépendant les unes des autres »
La méthode analytique cartésienne:

1. S’en tenir uniquement à l’aspect quantitatif des choses


2. diviser chacune des difficultés en autant de parcelles qu’il est requis pour les mieux
résoudre
3. chercher sous les apparences complexes les réalités « simples et plus aisées à
connaître
4. faire partout « des dénombrements et des revues générales pour ne rien omettre

Hans DRIESCH (1867-1941)


- zoologiste, biologiste et philosophe allemand.
- Ses travaux sur les œufs d'oursin en font l'un des pionniers de l'embryologie
expérimentale
- En 1891 il dissocie 2 blastomères (cellules germinales) d'oursin et observe que chacun
d’eux se développe d'une façon complète

Selon lui, l’organisme vivant est constitué d’une matière qui possède des propriétés propres non
étudiées par les physiciens.

Driesch a proposé que l'autonomie de la vie était introduite par l'intermédiaire de l'entéléchie*,
mais cette idée provoqua de violentes oppositions

*Entéléchie » signifie « porter en soi-même son propre but », à savoir son propre principe
d’organisation et notamment d’autoréparation

DONC: Le vivant est doté d’une force vitale (vitalisme)

Être en puissance —------------> Être en acte, pleinement accompli


Entéléchie

Séance 7

biomédical : est plus un processus de reconfiguration des rapports entre l’Etat, les savants, les
médecins et les industriels de la santé

Révolution bactériologique: la bactérie devient une cible de l’assainissement et un outil


d’intervention médicale

La santé = désormais synonyme d’absence d’agents pathogènes et le médecin est celui qui
identifie la cause de la maladie
Edward JENNER (1749-1823)

Mr Jenner découvre que l’on peut protéger les humains contre la variole en leur inoculant la
vaccine, une maladie habituellement rencontrée chez les bovins et pourtant bénigne chez
l’homme.
-> Louis Pasteur utilise les agents infectieux eux-mêmes pour obtenir l’immunisation

Mr Alexander Fleming démontre que la moisissure Penicillium notatum synthétisait une


substance antibactérienne

● Processus de molécularisation des sciences de la vie et de la maladie


● Réduction des paramètres de la maladie aux niveaux dit fondamentaux
● Technicisation des interventions

La découverte de la structure de l’acide désoxyribonucléique (ADN) en 1953 par une chimiste,


Rosalind Franklin, un biologiste, James Watson, et un physicien, Francis Crick, constitue une
étape cruciale de cette imposition du monisme matérialiste

L’ADN : une matière inerte respectant les lois de la physique et de la chimie… mais servant de
support au codage génétique du vivant

Entrée en activité des gènes du système lactose en 1958-1959


Décryptage du code génétique en 1961-1962

« Les savoirs ne circulent pas parce qu’ils sont vrais, mais ils deviennent vrais parce qu’ils
circulent. » Jean-Paul Gaudillière

➔ Conception constructiviste (relativiste) des savoirs et de la vérité

Médecine et biologie
Le médecin utilise la connaissance du biologiste qui découle de l’analyse des phénomènes
étudiés

Le patient n’en reste pas moins un être irréductible à de telles connaissances, à savoir un
système vivant non décomposable

➔ L’analyser, lui, par décomposition progressive revient à le tuer!


➔ La connaissance biomédicale concerne des systèmes observés et analysés en fonction
de présupposés théoriques, de techniques particulières, de paramètres choisis, d’étapes
méthodologiques plus ou moins bien respectées, etc

« Pour connaître le vivant, il nous faut prendre part à la vie. La physique n’est qu’objective, le
biologiste est aussi subjectif. Les choses inertes sont étrangères l’une à l’autre, tandis que les
vivants, même ennemis, ont des liens entre eux » -Viktor von Weizsäcker
La médecine occidentale est devenue une médecine scientifique en s’associant aux sciences
biologiques qui étaient elles-mêmes intimement associées aux sciences chimique et physique.
Pour la médecine occidentale, l’être humain est un organisme pluricellulaire à toute pathologie
est un dysfonctionnement de cette « machinerie complexe.
Séance 8

Déterminisme -> mécanisme, réductionnisme, matérialisme, monisme

Manifestations de cette biomédecine:

● La connaissance fondamentale du vivant s’applique à tous ses représentants à les


traitements/médicaments peuvent être testés sur des animaux, voire des tissus/cellules
en culture
● La mort correspond à l’arrêt du fonctionnement de l’organisme (« bio ») ou à l’échec
d’une action thérapeutique (« médecine »)

« Si la biologie développe un discours qui ne dévoile qu’une partie du réel, il se pourrait bien
que la mort soit un de ces moments de l’existence où les présuppositions de la biologie la fasse
passer à côté de l’essentiel! » -Bernard Feltz

Rappelons à ce sujet la position du philosophe K. Jaspers:

« L’homme s’empare de la nature afin de la réduire à son service; Pourtant, il persiste


l’imprévisibilité, et avec elle une menace constante, la maladie et la mort ne sauraient être
supprimées. Il essaie de trouver sa sécurité dans l’entraide
La mort

Depuis 2012, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit la mort comme « la disparition
permanente et irréversible de la capacité de conscience et de toutes les fonctions du tronc
cérébral

Apprendre à mourir est la première étape. Une fois intégrée cette vérité, l'homme peut
redevenir joyeux et libre

Manifestations de cette biomédecine:

● Maladie= probabilité, un risque (une faute) qu’il faut contrer


● Les statistiques définissent les normes et les écarts non acceptables à Pour identifier et
surveiller les groupes ciblés par les interventions visant à éradiquer la déviance
● L’épidémiologie devient une entreprise de normalisation des groupes indisciplinés

Séance 9

La morale: concerne le souci (inné ?) de faire la « bonne » action, d’avoir une « bonne
conduite''. Elle fait appel à cette distinction essentielle que nous faisons, en tant qu’êtres
humains, entre le bien et le mal. Elle est souvent collective (communauté religieuse, etc.)

L’éthique (pour un philosophe) : consiste à s’intéresser aux différentes manières de concevoir


ce qui est bien et ce qui est mal. Souvent individuelle (contexte démocratique)

Deux conditions nécessaires et suffisantes pour qu’apparaisse un questionnement éthique :

1. Progrès technoscientifiques
2. Sensibilité particulière au plan des valeurs et des principes, à savoir: “les droits et
libertés individuels qui accordent la préséance à l’autonomie individuelle dans les
décisions relatives aux plans de vie, aux projets, aux intérêts, en un mot : au bien de
chacun”

Comment pouvons-nous envisager de faire sens en commun?

Piège n°1: Appliquer la logique scientifique à l’éthique


Piège n°2: Basculer dans un relativisme absolu

L’éthique = souvent perçu comme un instrument (une technique) de résolution de problèmes et


de dilemmes moraux se présentant dans des situations toujours particulières/concrètes

“Le principe éthique qui se substituerait à la décision humaine n’existe pas” - Lajeunesse &
Sosoe

➔ Sans critère de bien commun, la nécessité de trouver un consensus s’impose


➔ Ce consensus doit lui-même rester contingent
➔ Ces consensus ne peuvent que prendre la forme de lois votées démocratiquement

L’éthique ne donne jamais « une seule réponse

4 grands courants théoriques:

1. L’éthique de la vie bonne orientée téléologiquement (en vue d’un but), à savoir une
éthique des vertus et des valeurs
2. L’éthique du sentiment moral, inscrits éventuellement dans l’être humain sous forme de
résidus instinctuels
3. L’éthique utilitariste qui cherche à maximiser des sommes d’utilités pour le plus grand
nombre de personnes
4. L’éthique du philosophe Emmanuel Kant fondée sur un principe moral et impliquant
notre liberté

Normes : Exigences négatives/contraignantes, Principes et règles, Associées aux éthiques


déontologiques

Valeur: Exigences positives, Vertus, Associées aux éthiques téléologiques

Les dilemmes moraux résultent souvent d’un conflit entre une norme et une valeur, ou entre
deux valeurs, ou enfin entre deux normes

Séance 10

David HUME (1711-1776) est un philosophe empiriste écossais qui défendra une éthique des
sentiments

Selon lui, les tendances morales sont profondément ancrées en nous; elles font partie de la
nature humaine et elles sont tout aussi naturelles que les tendances égoïstes!

Sentiments -> Motivation -> Action -> Morale

La source de la morale se trouve, selon Hume, dans un sentiment naturel et non dans notre
raison
L’empathie (appelée « sympathie » par Hume) joue un rôle capital dans l’émergence du sens
moral. Difficile pour un être humain qui voit son semblable exprimer la douleur de ne pas
“ressentir ce qu’il ressent”

Hume distingue 2 sortes de motivation morale:


1. Elle est négative si les exigences de la morale sont ressenties comme un poids -> nous
faisons notre devoir moral par obligation, parce que c’est notre devoir = degré 0 de la
morale!
2. Elle est positive si elle reflète un attachement ou un amour sincère pour un bien associé
à une vertu (valeur)

2 critères qui permettent de conférer aux plaisirs et désagréments un caractère spécifiquement


moral:

1. Le désintéressement >< considérations égoïstes ou accidentelles

2. La généralité : La malhonnêteté est condamnable, même si c’est mon meilleur ami qui
s’en rend coupable!

Naturalisme: conception humienne de la morale s’inscrit dans un large courant de pensée

2 vertus fondamentales associées au sens moral:

1. La « sympathie » (empathie): Mécanisme mental naturel consistant à « ressentir ce que


les autres ressentent »

2. La bienveillance: III. L’éthique du sentiment et des vertus Soucis du bien-être d’autrui =


vertu naturelle et universelle qui, selon Hume, constitue la base la plus solide de la
moralité humaine!

Hume distingue 2 types de vertus:

Les vertus naturelles: à côté de la sympathie et de la bienveillance, Hume reconnaît l’existence


d’une multiplicité d’autres vertus naturelles… sans toutefois parvenir à tracer une ligne de
démarcation entre qualités morales et non morales

Les vertus artificielles: l’obéissance au gouvernement, et surtout la justice qui est importante
dans la morale humaine, mais qui ne s’enracinent pas dans un sentiment naturel et spontané

Jeremy Bentham (1748-1832) un des fondateurs de l’utilitarisme

L’hédonisme est une éthique qui pose le plaisir comme étant le bien moral suprême.

Le principe utilitariste est la recherche du plus grand bonheur (somme des plaisirs) pour le plus
grand nombre de personnes

La valeur de l’utilitarisme est donc le bien-être


La norme qui se combine à cette valeur est donc la règle du « chacun compte pour un »

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