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séquence 1:

Peut-on dire “à chacun sa vérité” ?


notions : la vérité, la raison
Analyse du sujet :
(1) justifier le sujet INTRODUCTION : Peut-on dire ‘’à chacun sa vérité’’ ?
(2) objection
*** définir les Le terme ‘’peut-on’’ interroge la légitimité ou la possibilité logique, cela est renforcé par le
termes + dégager terme ‘’dire’’ qui prend ici le sens d’affirmer. Le sujet consiste donc à se demander s’il est
les repères vrai d’affirmer que la vérité dépend du point de vue de chacun. (1) Par exemple lorsqu'on
impliqués est malade, on a froid alors que d'autres ont chaud. La même réalité apparaît d'un certaine
manière à l'un et différemment à l'autre. On est donc justifié à affirmer ''à chacun sa vérité''.
(2) Cependant cette conception pose problème parce qu’elle rend la vérité subjective, alors
que la vérité se définit par l’objectivité : est vrai ce qui correspond au réel et non ce qui
(3) problématique correspond à ce que je crois ou imagine être réel. Je peux croire que la Terre est plate, mais
(transformer la question ma croyance n’est pas vraie pour autant, ce n’est donc pas une vérité, la mienne, c’est une
en travaillant sur les opinion fausse. (3) Le problème qui se pose est donc le suivant : soutenir que la vérité est
concepts du sujet)
relative et dépend du point de vue de chacun ne revient-il pas à détruire l’idée même
de vérité, puisqu'alors il n'existe plus aucun référent objectif pour comparer la vérité
(4) construction du ou la fausseté de nos opinions? (4) Nous justifierons d’abord le sujet en montrant que
plan: certaines vérités sont relatives. Cependant nous montrerons que cette position rend
a) organiser les indiscernable la vérité de l’apparence, et que d'autres vérités, celles que démontre la raison
connaissances en allant
de l’opinion commune
(celles de la science), prétendent à un caractère objectif et absolu. Enfin nous interrogerons
vers un point de vue plus les limites de la raison en nous demandant si toutes les vérités sont nécessairement
réfléchi démontrables, ce qui nous conduira à distinguer la certitude de la vérité.
b) résolution du
problème posé étapes
par étapes
I/ (oui) Certaines vérités sont relatives
1) Le relativisme de Protagoras : l’homme est la mesure de toute
chose
2) Le scepticisme : la raison est impuissante à connaître la vérité
Transition : la raison ne nous fait-elle pas progresser vers la vérité en ce
qu’elle nous apprend à nous détacher de l’évidence sensible ?

II/ (non) Toutefois, d’autres vérités, celles de la science, prétendent à


un caractère universel et absolu
1) Les vérités de fait : correspondance au réel
2) Les vérités de raison : cohérence logique
Transition : la raison peut-elle tout démontrer?

III/ (dépassement) Cependant le vrai ne se réduit pas au démontrable


ni au certain
1) Le coeur et la raison : la raison ne peut pas tout démontrer
2) les questions existentielles sont incertaines objectivement
3) il n’y a pas de vérité définitive, absolue, en science
Conclusion :
notions : la vérité,
l’apparence, l’opinion, le
doute sceptique

Partie I : repères: relatif/absolu,


subjectif/objectif
thèses philosophiques
I- (oui) Certaines vérités étudiées : la vérité est
sont relatives relative (relativisme) / la
raison est impuissante à
connaître le vrai
(scepticisme)
idée générale: l’apparence sensible est le
critère de la vérité.

1/
notions: apparence sensible/vérité/opinion

repères: absolu/relatif

thèses philosophiques étudiées : l’homme


est la mesure de toute chose (relativisme)
1- le relativisme de Protagoras:
l’homme est la mesure de toute chose
Platon, Théétète : la vérité s’oppose à l’opinion
Pour moi, je soutiens que la vérité est telle que je l’ai décrite, et que chacun de nous est la mesure de ce qui est
et de ce qui n’est pas : que cependant il y a une différence infinie entre un homme et un autre homme, en ce que
les choses sont et paraissent autres à celui-ci, et autres à celui-là ; et bien loin de ne reconnaître ni sagesse, ni
homme sage, je dis au contraire qu’on est sage lorsque, changeant la face des objets, on les fait paraître et être
bons à celui auquel ils paraissaient et étaient mauvais auparavant. Du reste, ne va pas de nouveau m’attaquer
sur les mots, mais conçois encore plus clairement ma pensée de cette manière. Rappelle-toi ce qui a été dit
précédemment, que les aliments paraissent et sont amers au malade, et qu’ils sont et paraissent agréables à
l’homme en santé. Il n’en faut pas conclure que l’un est plus sage que l’autre, car cela ne peut pas être ; ni
s’attacher à prouver que le malade est un ignorant, parce qu’il est dans cette opinion, et que l’homme en santé est
sage, parce qu’il est dans une opinion contraire ; mais il faut faire passer le malade à l’autre état qui est préférable
au sien. De même, en ce qui concerne l’éducation, on doit faire passer les hommes du mauvais état au bon. Le
médecin emploie pour cela les remèdes, et le sophiste les discours. Jamais en effet personne n’a fait avoir des
opinions vraies à quelqu’un qui en eût auparavant de fausses, puisqu’il n’est pas possible d’avoir une opinion sur
ce qui n’est pas, ni sur d’autres objets que ceux qui nous affectent, et que ces objets sont toujours vrais ; mais on
fait en sorte, ce me semble, que celui qui avec une âme mal disposée avait des opinions relatives à sa
disposition, passe à un meilleur état, et à des opinions conformes à cet état nouveau.
synthèse A retenir : le relativisme
- Quel est le critère de la vérité selon Protagoras? Réponse: Selon Protagoras le critère de
la vérité est la sensation. Nous n’avons accès à la réalité qu’à travers nos sens.
-
- Conséquence pour la notion de vérité: la vérité est relative parce qu’elle dépend du point
de vue de chacun.Il n’existe pas de réalité objective et absolue hors de nous, il n’existe
que des apparences subjectives.
-
- Problème 1 : alors on ne peut plus distinguer la vérité de l’opinion.

VERITE / OPINION

immuable changeante

VERITE APPARENCES

Universelle Relative aux individus

- Problème 2: alors on ne peut plus distinguer le vrai du faux. Car on rejette le principe de
contradiction = une chose et son contraire ne peuvent être vraies en même temps. Exemple :
je ne peux être à la fois debout et assis, le bâton dans l’eau ne peut être en même temps
droit et brisé.

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