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“L’idée de progrès est liée à la croyance que nous nous rapprochons du bien absolu, ce qui
permet à beaucoup de mal de se manifester”. Il n’est pas question de savoir si un progrès peut
être négatif, mais de comprendre, comme nous y invite Magritte à travers sa pensée, les liens
étroits entre croyance et connaissance véritable, et, encore davantage, pourquoi au lieu d’être
traité comme une simple réalité signe d’une constante amélioration de la connaissance et de
la maîtrise de la nature, le progrès donne lieu à des prises de positions idéologiques, des
éloges ou des condamnations. Puisqu’en effet, si ces convictions donnent lieu à orienter nos
observations de manière purement subjective, sans pour autant parvenir à neutraliser la
divergence des interprétations, la connaissance scientifique, basée sur un modèle de progrès
en tant qu’accumulation d’observations, peut venir trouver des insuffisances au sein même de
ce qui la caractérise, à savoir la capacité d’établir des faits qui ne soient pas contraire aux
théories. L’observation scientifique doit alors maîtriser cette subjectivité sans pour autant lui
substituer une observation neutre, c’est à dire remplacer les interprétations personnelles par
des interprétations théoriques. Ainsi fondée comme une construction, élaborée par
l’intelligence à partir des matériaux sensibles qui ne se peut que grâce aux structures de la
raison humaine, il semble convenir pour la connaissance scientifique de prendre acte des
données de l’expérience, et de chercher à les comprendre et les expliquer par ces mêmes
observations. Tandis que la science progresse, par le biais de la connaissance des
phénomènes, il convient néanmoins de s’entendre sur le fait que les observations nous
permettant d’approuver les théories qui font progresser la connaissance, et par-là même, la
science, sont dès lors fiables en tant qu’elles permettent la validité d’une théorie, mais ne
seront jamais absolument viables, en tant qu’il suffit une nouvelle émergence d’interprétation
du monde pour venir démonter la précédente. Ainsi, il semble pertinent d’appréhender
l’accumulation en tant que possibilité de proposer d’une part, une interprétation du monde en
rupture avec les discours religieux, mythiques ou idéologiques de leur époque, et, d’autre
part, la possibilité de rendre de nouvelles théories scientifiques toujours probables, reposant
toutefois sur la base de conditions et de constats, mais conduisant l’idée qu’il faut pour cela
renoncer à la connaissance absolue des causes premières ou des fins dernières des choses.
Car, une théorie se prétendant absolument vraie, ne serait-elle pas le propre d’une fausse
science ?
Pour le savoir, nous examinerons d’abord l’évolution des sciences et les limites de la
raison, avant d’évaluer les limites même de l’observation, et, pour finir, les limites de la
science.
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● pour cela suivre Hume et son Enquête sur l’entendement humain pour saisir
l’importance de nouvelles observations afin de saisir le progrès en tant
qu’interrogation sur nos croyances en apparence indémontables, et découvrir que par
exemple, le soleil ne se lèvera pas demain.
Derrière la précédente distinction, il semble nécessaire d’y ajouter la différence entre vérité
absolue et vérité technique.
Car : si vérité = éternelle et absolue, et but de la science = recherche de la vérité, alors :
science = vérité = dogme.
Le véritable progrès consiste ici à saisir la remise en cause du caractère religieux ou
dogmatique de la vérité pour en finir avec l’idéologie et l’absolutisme.
Pour cela : reconsidérer le statut de la vérité dans les sciences et admettre qu’une théorie est
le contraire d’un dogme, et que la science n’est pas la recherche de la vérité absolue.
● pour cela suivre Russel à travers Science et religion afin de comprendre qu’une
théorie n’est pas fixée une fois pour toutes, et qu’elle ne cesse de subir, avec l’aide
d’observations, des modifications pour la rendre plus précise, exacte.
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insuffisances des théories. Pour ce faire, la séparation de raison et croyance et d’emblée
primordiale, et celle de science et métaphysique de surcroît.
Si prétention de la raison à vouloir connaître absolument toutes les choses alors : place à de
mauvaises théories qui ne peuvent s’élaborer à travers des connaissances véritables. Si la
prétention de la raison est si ambitieuse, la faute en est peut-être à la multitude d’expériences
et d’observations qu’elle éprouve et construit à tout moment qu’elle agit.
● pour cela suivre Pascal, dans une de ses Pensées ; “Diversité” et comprendre que la
supposition dépend de la subjectivité, qu’elle permet alors la spéculation mais pas la
connaissance. A chaque nouvelle observation, on se rend compte qu’il suffit d’un
moindre mouvement pour renverser chaque supposition. Ainsi nous nous perdons à
travers un infini d'observations, qui, dû à la trop grande diversité des points de vue, ne
pourront demeurer qu’en tant que supposition.
[conclusion partielle] S’il devient difficile d’appréhender une saisie totale du progrès en tant
qu’accumulation d’observations, du fait même de la trop grande multitude d’observations
présentes pour un fait recquis, il convient toutefois de s’entendre sur un certains nombres de
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désignations pouvant regrouper un ensemble d’observations, permettant ainsi à l’expérience
d’avoir une prétention nouvelle pour la connaissance. De cette façon, ne pouvons-nous tout
de même pas envisager une possible connaissance indubitable à travers des observations
toutefois imparfaites ?
[introduction partielle] A la suite d’une tentative de distinctions, nous pouvons établir de fait
la connaissance scientifique comme tentative de mise en ordre rationnel et efficace des
représentations du réel à un moment donné. De cette observation, en découle la suivante : le
progrès tend à rendre l’homme “comme maître et possesseur de la nature”. Cette affirmation,
depuis Descartes, n’a de cesse de croître tant les observations des précédentes tentatives et
distinctions se veulent efficaces.
Si la démonstration vise à faire adhérer la communauté scientifique, et, la majorité des sujets
par extension, la validité et la pertinence des explications doivent tenir compte des nouvelles
façons d’observer, d’expérimenter et d’expliquer. Car pour rendre une théorie scientifique
possible via des observations tant viables que fiables, il faut, de façon efficace, non seulement
prendre en compte le monde intérieur de l’esprit que le monde extérieur tel qu’il est donné.
On comprend de ce fait, l’importance des instruments d’observation pour tendre à
l’affinement des représentations.
● par exemple : comprendre que les grandes découvertes scientifiques sont liées à de
grandes inventions dans le domaine des techniques, en se rappelant les premières
lunettes astronomiques élaborées par Galilée, lui permettant l’observation de
différentes phases de Vénus.
Cette importance permet ainsi de comprendre que la technique est autant au service de la
science que la science est au service de la technique, et que les nouvelles techniques
d’observations ont permis la précision croissante d’interprétations, permettant aux Hommes
de changer leurs conceptions du monde (et de l’univers).
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b. La possibilité d’un plus grand progrès à travers l’accumulation de critères
[conclusion partielle] Une théorie scientifique est donc le résultat de l’alliance entre le monde
intérieur de l’esprit et le monde extérieur tel qu’il nous est donné. Et pour que l’alliance soit
fiable, il faut sans cesse améliorer et affiner les représentations que l’on donne à observer.
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donc que nos connaissances sont potentiellement faillibles. Car la validité d’une théorie ne
prouve pas sa véracité. Dans le dernier cas, ce n’est jamais un échec puisque au contraire,
c’est cela même qui permet à la connaissance scientifique d'être toujours vivante, au sein
d’un mouvement qui ne peut freiner le progrès. Et l’observation est ce qui va introduire la
modélisation dans la progression de la connaissance scientifique, à l’abri de tout scientisme,
puisque nulle prétention d’absolu, mais seule une contribution à l’augmentation de notre
compréhension du monde et l’enrichissement de notre rapport à celui-ci.