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Cours Synthèse
Cours Synthèse
Introduction
Les matériaux évoluent très vite, ainsi, les industriels sont constamment amenés à chercher
dans les matériaux qu’ils emploient la solution à leurs problèmes d’économie d’énergie et
de diminution des prix de revient. Ils privilégient de ce fait les matériaux ayant une
résistance et une rigidité spécifiques élevées et ceux permettant une fabrication en très
grande série, entièrement automatisée, moins coûteuse. Dans cette concurrence, les
matériaux composites occupent une position satisfaisante et se développent très vite.
On est donc face à un type de matériau de la nouvelle ère et qui - rien qu’en quelques
années- a pu s’imposer et a commencé à s’infiltrer dans les secteurs de production les plus
pointus à savoir : l’automobile, l’aérospatiale, construction ferroviaire, équipements
sportives,…..
1. Généralités
Un composite à matrice organique est constitué d'une matrice polymère qui peut être
thermodurcissable (TD, durcit à la chaleur) ou thermoplastique (TP, fond à la chaleur), et
d'un renfort pouvant se présenter sous forme de : particules, fibres courtes ou longues,
continues ou discontinues.
La matrice organique renferme des fibres souvent réparties de façon optimale pour assurer
la plus grande résistance dans la direction des plus grandes contraintes.
Dans les paragraphes qui suivent, nous essayerons d’énumérer les différents types de
matrices et de renfort (fibres) utilisés et de mettre en évidence les propriétés de chaque type.
2. Types de matrices
La matrice utilisée affecte considérablement les propriétés du composite et détermine en
partie les performances du matériau lors de son usage. Il existe plusieurs types de matrices :
* Polyesters insaturés : Ils ont été choisis pour la fabrication de nombreux bateaux,
carrosseries, réservoirs et occupent toujours une position dominante par leur tonnage.
* Résines vinylesters : Elles sont dissoutes dans le styrène, de sorte que leur mise en
oeuvre et leurs propriétés, différentes de celles des polyesters, les rapprochent des
polyépoxydes.
* Poly époxydes : Leurs propriétés d’adhésivité sont bien connues et les fait choisir malgré
leur prix plus élevé quand existent des impératifs de liaison avec une structure ou un
mécanisme métallique.
sans les rompre et par leur thermoplasticité qui les rend vulnérables à des températures
faibles mais qui facilite en compensation leur mise en oeuvre.
En effet, les thermoplastiques sont à l’état fondu beaucoup plus visqueux que les polyesters
par exemple. L’utilisation d’un solvant n’est pas une solution satisfaisante car il faut
l’évaporer après l’imprégnation des fibres.
3. Types de renforts
On entend par le terme renfort en particulier les fibres associées à la matrice organique
pour constituer le matériau composite et lui conférer par la même occasion ses propriétés et
caractéristiques.
Les fibres les plus employées sont les fibres de verre. Les fibres subissent différents
traitements de surface (ensimages) destinés à empêcher leur rupture pendant leur mise en
oeuvre et à améliorer l’adhérence de la résine choisie à l’intérieur du stratifié.
a. Fibrage : Le verre fondu arrivant du four remplit des filière en et s’écoule par gravité à
travers des orifices calibrés (tétons), de 1 à 2 mm de diamètre, pratiqués dans le fond de
filière. Notons que les filières sont en alliages de platine pour résister aux températures de
fibrage qui sont de l’ordre de 1 250 oC.
b. Étirage : À la sortie des tétons, le verre est simultanément étiré à grande vitesse
(plusieurs dizaines de mètres par seconde) et refroidi. L’étirage est généralement réalisé
mécaniquement par enroulement et donne naissance à des filaments continus dont
l’assemblage donne un fil de base. Notons qu’il existe un procédé d’étirage par voie
pneumatique qui donne naissance à des filaments discontinus rassemblés en un ruban
continu, la verranne.
c. Ensimage : c’est un produit de traitement que l’on applique à la surface des fibres de
verre après leur sortie de la filière. Il a deux rôles importants :
* Protège le fil de verre de l’abrasion tout au long des étapes de l’élaboration du renfort.
* Assure la cohésion des filaments constitutifs du fil.
C’est un constituant indispensable à la fabrication des fibres et à leur utilisation, aussi bien
lors de la mise en oeuvre que pour optimiser les performances des composites.
L’utilisation des fibres de carbone s’est développée dans les matériaux composites utilisés
comme matériaux à « hautes performances ».
La fibre de carbone offre deux possibilités d’utilisation : la première en tant que carbone
pour les propriétés de cet élément, la seconde en tant que fibre flexible et qui convient à
toutes les formes de produits finis.
La fibre de carbone à hautes performances idéale serait une fibre qui présenterait les
propriétés mécaniques théoriques du graphite monocristallin, soit une résistance à la
rupture en traction de 180 GPa et un module de traction de 1 020 GPa, mais en pratique,
les propriétés de la fibre du carbone sont altérées par :
Les fibres de carbone sont obtenues en partant de fibres organiques appelées « précurseur »
auquel on fait subir les opérations suivantes :
a. Oxydation : L’étape d’oxydation du précurseur s’effectue dans un four régulé sous air, à
des températures se situant entre 200 et 300 oC pendant un temps pouvant varier de 30 min
à 3 h, selon les profils temps-températures propres à chaque procédé. Elle exige un contrôle
très rigoureux de la cinétique si l’on veut éviter la fusion des monofilaments.
éliminés sous forme de gaz. Ces gaz sont essentiellement constitués par de la vapeur d’eau,
de CO2 et de NH3. Notons que le précurseur est sous forme de fils de polyacrylonitrile
(PAN). Le procédé d’obtention des fibres de carbone est illustré dans le schéma suivant :
Parmi les autres fibres qui ont été envisagées pour la fabrication de stratifiés, on pourrait
citer d’une part les fibres continues de bore, d’alpha quartz, d’alumine et de carbure de
silicium et d’autre part les filaments discontinus que sont les monocristaux appelés trichites.
Les charges sont des éléments qui entrent en jeu lors de la mise en oeuvre dans le but de lui
conférer certaines propriétés, elles représentent des éléments d’addition pour la matrice
organique et les fibres. Elles sont le plus souvent minérales : carbonate de calcium, mica,
talc,…
Les charges peuvent être plus rarement métalliques : aluminium et fer qui permettent
d’augmenter la conductivité thermique des résines ; or ou argent qui augmentent la
conductivité électrique. A titre d’exemple, on cite les microsphères creuse de verre : Les
microsphères creuses de verre, de masse volumique réelle très faible, sont surtout utilisées
comme charge d’allégement des résines thermoplastiques ou thermodurcissables.
Microsphères de verre
Associés à chacune de ces méthodes, les matériaux utilisés (renfort, matrice et charges)
seront choisis pour que la pièce à fabriquer réponde aux sollicitations exigées :
caractéristiques mécaniques, comportement au feu, résistance à la corrosion, etc.
L’avantage majeur de cette méthode c’est le faible coût d’investissement pour le cas des
pièces unitaires ou de petites séries. Cependant, la méthode couvre seulement les pièces
ayant une forme simple et avec une seule face avec un bel aspect.
Cette méthode est dédiée également aux petites séries avec une face brute de moulage mais
dépend fortement de la qualité de la main-d’œuvre et présentent quelques limitations de
forme, telle que les gorges étroites.
Ce procédé permet l’obtention de deux faces lisses contrairement aux procédés qu’on vus.
Cette méthode permet l’obtention de pièces avec deux faces lisses contrairement aux
méthodes précédentes et permet par la même occasion l’automatisation du procédé.
Il s’agit du procédé le mieux adapté aux grandes séries et à la réalisation de pièces de formes
complexes, incluant nervures, bossages, trous et filetages.
Parmi les avantages de la méthode on trouve l’amélioration des propriétés mécaniques telles
que ; la résistance à la rupture en traction et en flexion, mais le renfort entraîne une fragilité
aux chocs car il diminue l’allongement à la rupture de la matrice thermoplastique.
d. Autres procédés
L’injection à partir de granulés est le procédé actuellement le plus répandu pour le moulage
des thermoplastiques renforcés. Mais il existe aussi quelques réalisations faisant appel à
d’autres procédés : la compression à partir des plaques, l’enroulement, la pultrusion et le
moulage par rotation.
Le moulage par rotation fait appel à un renfort sous forme de fils coupés alors que
l’enroulement et la pultrusion nécessitent un renfort continu, préimprégné avec une résine
thermoplastique.
Conclusion : Pour conclure on peut dire que chaque procédé offre un certain nombre de
possibilités qui lui sont propres. Les possibilités offertes qui ont été signalées sont :
5. Propriétés
5.1. Qualités et défauts principaux
Parmi les qualités qui font des composites à matrices polymères des matériaux recherchés
on trouve :
Résistance à la corrosion.
Résistance exceptionnelle à la fatigue.
Bonne résistance aux chocs et indéformabilité.
Inertie chimique.
Complexité des pièces réalisées.
Possibilité d’être revêtus et peinturés.
Possibilité d’orienter les fibres en fonction du champ de contraintes à subir.
Légèreté grâce à des masses volumiques faibles.
Composites à
Composites à matrices organiques
Métaux matrice métallique
(1)
(1)
Caractéristiques
Acier
Carbone Carbone Verre
Alliage Alliage Bore/ Aramide/
HR/ HM/ R/
35 aluminium titane résine résine Bore/ aluminium
résine résine résine
NCD AU 4 SG TA6V époxyde époxyde
époxyde époxyde époxyde
16
1 800
Résistance à la 1 000 à 1 300 à
1 850 500 1 000 2 000 1 000 à 1 250 à 1 800
rupture (MPa) 1 300 1 800
2 000
Module d’Young
200 72 110 220 130 200 75 53 230
(GPa)
Module d’Young
2 500 2 600 2 500 10 500 8 700 11 800 5 500 2 650 8 500
massique E/g(km)
Coefficient de 12 · 31 ·
dilatation linéique 23 · 106 (2) (2) 35 · 106 35 · 106 60 · 106 (2)
(K-1) Transversal 106 106
Ce tableau montre que les résistances à la rupture massiques des composites sont nettement
supérieures (dans le sens des fibres) à celles des métaux.
6. Essais
Afin de tenir compte de la particularité des matériaux composites (hétérogénéité,
anisotropie...) ont été mis au point des essais spécifiques, notamment pour en analyser la
composition (teneur en renfort, qualité de la liaison renfort/matrice), mesurer leurs
caractéristiques spécifiques (résistance) et contrôler la sensibilité à l’endommagement
(mécanique de la rupture). En outre, les essais plus traditionnels (traction, flexion,
compression...) ont été adaptés à ces matériaux (modification des géométries des
éprouvettes et conditions d’essais, essais dans les directions principales du composite par
exemple). Il existe plusieurs types d’essais :
Un grand nombre d’essais thermomécaniques développés pour les composites peuvent être
appliqués, avec la nécessité de distinguer :
Ces essais rentrent dans la case des essais classique à savoir, l’essai de traction, de résilience,
de flexion, essai de fatigue, essai de résilience, de torsion…, mais à chaque fois, on doit tenir
compte des particularités des composites : anisotropie, problèmes d’interface fibre-matrice,
fragilité des renforts.
On a recours à ces méthodes lorsque l’on souhaite mesurer certains paramètres internes de
la pièce sans nuire à l’intégrité de celle-ci. En général, les paramètres recherchés sont le taux
de porosité, le taux de renfort ou bien encore le taux de vide Les méthodes de mesure des
taux de porosité comportent l’ultrason et la radiographie.
Les méthodes radiographiques sont fondées sur l’utilisation d’une substance pacifiante qui
remplit les porosités du composite qui peuvent alors être visibles par radiographie dans une
image bidimensionnelle
Les méthodes ultrasoniques par transmission ou par réflexion sont employées pour la
détection d’anomalies internes
Il existe d’autres essais qu’on peut mener sur un composite à matrice polymère dans le but
de mesurer un paramètre bien déterminé, parmi ces essais on cite :
La spectroscopie mécanique.
7. Comportement
Si le schéma linéaire est simple pour étudier les propriétés principales des composites, il
doit être employé avec discernement. Les composites mettent en effet souvent en défaut les
approximations classiques. La nature de la loi de comportement mécanique peut varier avec
la direction : élastique et linéaire dans le sens du renfort, elle peut être non linéaire, voir
plastique dans d’autres directions (anisotropie).
Par ailleurs si le comportement du composite peut être considéré comme linéaire pour de
faibles déformations, il faut prendre en compte sa viscoélasticité où il y a influence de la
vitesse, et son hygroélasticité quand il y a influence de l’humidité pour de plus grandes
déformations.
Les renforts, qui sont plus ou moins orientés, confèrent au matériau ses propriétés de
résistance ou de rigidité et le rendent anisotrope. La matrice, quant à elle, apporte
généralement la résistance chimique, la résistance aux chocs thermiques ou mécaniques, à
l’étanchéité et à la corrosion.
L’objectif est de mettre l’accent sur le comportement anisotrope des matériaux composites
tant du point de vue mécanique (relations, contraintes, déformations) que du point de vue
thermique (dilatation, capacité thermique massique, conductivité thermique), tout en
considérant ces milieux comme macroscopiquement homogènes. Les lois de comportement
seront obtenues par la thermodynamique des milieux continus qui, outre sa généralité et sa
grande souplesse, offre l’avantage d’interpréter les phénomènes sous l’angle énergétique.
7.2. Fatigue
Le succès des composites à hautes performances est probablement lié en partie à leur
résistance à la fatigue, et sont plus légers que les alliages d’aluminium. Il suffit pour s’en
convaincre de considérer les pales d’hélicoptère (figure ci-dessous) qui ont maintenant une
durée de vie comparable à celle de l’appareil qui les porte tandis que les pales d’aluminium
qu’elles ont remplacées exigeaient des précautions drastiques pour éviter de les rayer
pendant l’usinage et avaient une durée de vie beaucoup plus courte. Les composites ne sont
pas sensibles à l’effet d’entaille sous sollicitation cyclique.
Le rapport de la limite d’endurance (d) sur la résistance à la traction (Rm) est toujours
supérieur à 0,4 et peut atteindre 0,9 pour ces matériaux : valeurs à comparer avec celles
relevées pour les métaux et alliages (0,3 pour l’aluminium et 0,4 pour le fer et ses alliages).
Toutefois, leur résistance à la fatigue varie selon les fibres, la résine, le drapage et l’efficacité
de l’ensimage : les composites à fibres de verre sont moins performants que ceux renforcés
par des fibres de carbone.
7.3. Rupture
L’étude de la résistance à la rupture des matériaux composites est d’une complexité bien
plus grande que l’analyse des propriétés d’élasticité ou de viscoélasticité. En effet, lors d’un
chargement mécanique ou thermique, des microfissures apparaissent dans la matrice, des
fibres se rompent (rupture fragile ou ductile), des décohésions se créent aux interfaces, des
plastifications apparaissent sans entraîner la ruine de la pièce. Les processus de rupture des
composites sont donc d’une grande diversité et ne peuvent être décrits que si l’on connaît :
Si on essaie d’aborder la rupture des composites par un critère, il ne permet pas de présager
de l’évolution globale de la structure car lorsqu’il est atteint, la forme de cette dernière
change ainsi que les conditions aux limites et donc la distribution des contraintes.
7.4. Interface
Seuls les problèmes mécaniques de l’interface entre fibres et matrice sont envisagés dans le
traité. Le choix de la fibre et de la matrice appropriés ne suffit pas, car il faut prendre en
considération l’interface issue de leur interaction.
Les résultats de ces essais permettent d’optimiser le choix d’un ensimage, ils ne semblent
pas utilisables pour prévoir par le calcul le comportement d’un composite.
L’examen microscopique des fibres rompues montre qu’en général la surface d’adhésion,
c’est-à-dire celle où subsistent des éléments de matière attachée à l’ensimage correspond à
une faible partie de la surface latérale de la fibre.
8. Applications
Le choix d’un tel matériau composite est le plus souvent fondé sur une économie de masse.
La question qui se pose au concepteur est : quel prix est-il possible de payer un kilogramme
d’allègement d’une structure ? Si l’on peut accepter de dépenser 10 6 F pour un satellite,
2.104 F pour un hélicoptère. Les techniques de mise en oeuvre et les choix du couple
matrice-fibre le montrent bien. Le choix des matériaux, quelle que soit l’industrie
aérospatiale, automobile, ferroviaire, sports et loisirs, bâtiment, génie civil... est toujours un
problème complexe où le compromis coût/performance règne en maître.
Les principaux avantages qui ont permit aux composites d’être utilisés dans l’industrie
automobile sont les suivants :
Une densité faible (acier : 7,8 ; aluminium : 2,7 ; composites : entre 1 et 2).
Des technologies de mise en oeuvre par moulage (injection, compression...) qui :
Conclusion
Aujourd’hui, les matériaux composites sont arrivés à un degré d’utilisation tel qu’il ne
serait plus possible de se passer de cette famille de matériaux sur les différentes applications
industriels.
Leurs utilisations dans les différents domaines montrent que ceux-ci aident à satisfaire les
évolutions technico-économiques souhaitées par les constructeurs et les nouvelles attentes
des clients.
Toutefois, ces matériaux ne sont qu’une des composantes d’un vaste système interactif qui
doit tenir compte des procédés de mise en oeuvre, de l’existence d’essais de validation ou de
connaissance des lois de comportement, des possibilités de modélisation ou de simulation...
car ce qui intéresse l’ingénieur, ce n’est pas le matériau mais la pièce ou la fonction qui doit
répondre aux contraintes du cahier des charges.