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Introduction générale :

Quand on fait référence au pétrole on pense communément au prix du litre d’essence ou de


gasoil que l’on va payer à la pompe, or cette énergie non renouvelable est présente dans
quasiment tous les produits finis que ce soit dans le fonctionnement des processus de
production ou dans les produits eux-mêmes. On peut donc dire que le pétrole est une énergie
indispensable pour le bon fonctionnement de l’économie, comme on a pu le voir dans une
moindre mesure, avec le charbon lors de la première révolution industrielle.
Ainsi, on peut se demander comment les prix du pétrole se forment sur le marché pétrolier et
pourquoi le prix du pétrole connaît une forte hausse ces dernières années ?

Pour répondre aux questions présentes, il nous faut analyser les mécanismes de fixations du
prix du pétrole et donc comprendre la situation industrielle du marché du pétrole, qui se divise
en deux groupes que sont l’OPEP et les autres pays producteurs indépendants.

Pour cela, nous allons montrer dans une première partie l’histoire du pétrole, sa formation
ainsi que son importance dans le marché mondial.

La seconde partie, montrera l’évolution, le fonctionnement et, la formation des prix du brut
et des produits pétroliers depuis sa création jusqu’à nos jours, et les facteurs qui déterminent
les changements de prix.

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Première partie :
généralités sur le pétrole

1 Définition :

Pétrole, liquide brun plus ou moins visqueux d'origine naturelle, mélange complexe
d'hydrocarbures, principalement utilisé comme source d'énergie.

Le pétrole contient des hydrocarbures saturés, à chaînes linéaires, ramifiés ou cycliques, ainsi
que des traces de soufre, d'azote, d'oxygène, d'eau salée et de métaux (fer, nickel). On le
trouve en grandes quantités dans des gisements enfouis sous la surface des continents ou au
fond des mers.

2 Historique :

Les dépôts de surface de pétrole brut sont connus depuis très longtemps.
Le pétrole, remonté à la surface sous forme de suintement de bitume, était utilisé par les
peuples de Mésopotamie, il y a plus de trois mille ans, comme mortier dans la construction
des remparts, pour le calfatage des coques des navires et pour assurer l'étanchéité des citernes
et conduites d'eau, comme source d'énergie et même comme médicament.

Connues depuis l'Antiquité, les utilisations du pétrole à des fins médicinales se sont
développées dès le XVe siècle. On attribuait alors au pétrole toutes les vertus.

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Au Moyen Âge, on utilisait des sortes de grenades en terre cuite remplies de pétrole et de
salpêtre, appelées « feux grégeois », qui furent la hantise des marins : lancées d'un navire,
elles explosaient en laissant échapper le pétrole, qui s'enflammait, se répandait sur l'eau et
propageait le feu aux autres navires.

La révolution industrielle entraîna la recherche de nouveaux combustibles ; les


bouleversements sociaux qu'elle occasionna créèrent le besoin d'un pétrole peu onéreux et de
bonne qualité pour les lampes. Toutefois, l'huile de baleine n'était accessible qu'aux riches, les
bougies de suif avaient une odeur désagréable et les becs de gaz n'existaient que dans les
maisons et appartements modernes des zones urbaines.

La recherche d'un meilleur combustible de lampe entraîna une forte demande d'« huile de
roche » — c'est-à-dire de pétrole brut — et, vers le milieu du XIXe siècle, de nombreux
scientifiques mirent au point des procédés permettant d'en faire un usage commercial. C'est
ainsi que James Young, en Angleterre, commença à fabriquer différents produits à partir de
pétrole brut, mais il s'orienta par la suite vers la distillation du charbon et l'exploitation des
schistes bitumeux. Le physicien et géologue canadien Abraham Gessner déposa, en 1852, un
brevet pour obtenir, à partir du pétrole brut, un combustible peu onéreux pour lampe, brûlant
sans résidu, appelé pétrole lampant ; en 1855, le chimiste américain Benjamin Silliman publia
un rapport indiquant la gamme de produits utiles pouvant être obtenus par distillation du
pétrole.

C'est ainsi que débuta la recherche de plus importantes sources d'approvisionnement en


pétrole brut. On savait que les puits creusés pour l'eau et le sel présentent parfois des
infiltrations de pétrole. L'idée de forages pétroliers fit donc naturellement son chemin. Les
premiers puits furent forés en Allemagne, en 1857. L'initiative qui rencontra le plus grand
retentissement fut cependant celle d'Edwin L. Drake, le 27 août 1859, à Titusville, en
Pennsylvanie. Drake procéda à des forages pour trouver la « nappe mère », origine des
affleurements de pétrole de Pennsylvanie occidentale. Si Drake ne put extraire qu'un pétrole
d'écoulement aisé et facile à distiller et si le puits était peu profond — 23 m seulement —, sa
réussite n'en marquait pas moins le début de l'industrie pétrolière moderne. Cette découverte
déclencha une véritable ruée vers l'« or noir ».

Depuis, on a découvert du pétrole sur tous les continents, sauf en Antarctique. Le pétrole fit
rapidement l'objet de toute l'attention de la communauté scientifique, et des hypothèses
cohérentes furent émises quant à sa formation, sa remontée à travers les couches terrestres et
son emprisonnement. Avec l'invention de l'automobile, en 1880, et les besoins en énergie issus
de la Première Guerre mondiale, l'industrie du pétrole devint l'un des fondements de la société
industrielle.

3 Formation et accumulation :

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3.1 Le kérogène :
Le pétrole s'est formé sous la surface de la Terre à la suite de la décomposition d'organismes
marins. Il y a plusieurs millions d'années, d'innombrables végétaux, micro-organismes et
espèces planctoniques, vivaient dans les océans. Lorsque les générations successives
mouraient, leurs restes se déposaient au fond des océans. Pendant des millions d'années, ils
s'accumulèrent et se mélangèrent à la boue et au limon, pour former des couches de sédiments
riches en matières organiques, le kérogène.

L'accumulation continue de sédiments enfouit ces couches organiques à de grandes


profondeurs ; sous l'effet de la compression, celles-ci se transformèrent en roches qui
devinrent des réservoirs de pétrole. Les roches contenant la matière première du pétrole sont
appelées « roches mères ». L'épaisseur de ces couches sédimentaires augmentant, la
température s'éleva, entraînant une transformation des matières organiques d'origine en
substances plus simples, les hydrocarbures, composés de carbone et d'hydrogène. Ainsi se
constitua le pétrole.

3.2 Migration et pièges :


Le pétrole, léger, a naturellement tendance à remonter vers la surface. Lorsque cela est
possible, il s'échappe sous forme de suintements. Contrairement à une croyance très répandue,
un réservoir de pétrole n'est pas un immense lac souterrain. Il s'agit bien souvent d'une roche
apparemment solide mais très poreuse. En se déplaçant d'un pore à l'autre ou en s'écoulant par
des fractures, le pétrole migre lentement vers la surface. Lorsqu'il rencontre une couche de
roche imperméable, une accumulation se forme.

Le plus courant des « pièges à pétrole » est l'anticlinal, qui résulte du plissement convexe de
roches stratifiées. Sous le dôme ainsi formé, on peut trouver du pétrole, prisonnier d'une
couche rocheuse imperméable. Le gaz s'amasse à la partie supérieure, tandis que la roche
réservoir située sous le pétrole est remplie d'eau.

Si l'on fore un puits pour percer la roche imperméable, on peut alors ramener le pétrole à la
surface. L'exploration pétrolière consiste essentiellement à repérer les sites susceptibles, de
par leur structure géologique, de retenir du pétrole ou du gaz.

3.3 Réserves :
L'estimation des réserves de pétrole et de gaz naturel dans le monde est l'objet de discussions
continuelles. Il n'existe pas de définition des réserves admise par tous. Cependant, les experts
retiennent généralement quatre catégories.

3.3. 1 Les réserves prouvées :

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Les réserves prouvées correspondent aux quantités d'hydrocarbures récupérables avec une
quasi-certitude, à partir de réservoirs connus, forés aux conditions économiques et
technologiques du moment. En 2006, les réserves prouvées atteignaient 164,5 milliards de t.
Elles se situent dans les régions suivantes: Moyen Orient 101,2 milliards de t, Amérique du
sud et centrale 14,8 milliards de t, Afrique 15,5 milliards de t, ex URSS 17,6 milliards de t,
Amérique du Nord 7,8 milliards de t, Asie et Océanie 5,4 milliards de t et Europe 2,3
milliards de t.

3.3. 2 Les réserves probables et les réserves possibles :


Les réserves probables sont les quantités potentiellement récupérables des réservoirs connus.
Les réserves possibles sont les quantités d'hydrocarbures susceptibles d'être découvertes à
partir de réservoirs encore inconnus, et extraites à des conditions techniques et économiques
envisageables pour les trente années à venir.

3.3. 3 Les réserves ultimes :


Les réserves ultimes sont constituées par l'addition des réserves prouvées, probables et
possibles. Des études récentes évaluent ces réserves à 215 milliards de t de pétrole brut, et à
environ 278 000 milliards de m3 de gaz naturel.

3.3. 4 Les réserves non conventionnelles :


Les réserves non conventionnelles correspondent aux schistes bitumineux, aux sables
asphaltiques et aux pétroles extra-lourds. Le potentiel théorique de ces réserves est de l'ordre
de grandeur des réserves précédentes. Les réserves de pétroles extra-lourds et de sables
asphaltiques ont été estimées, au congrès mondial de Buenos Aires en 1991, à environ 176
milliards de t, réparties principalement entre le Canada, la CEI et le Venezuela.

Le risque à court terme de pénurie physique est donc à écarter. Il faut néanmoins apporter une
attention soutenue au renouvellement des réserves mondiales et surtout à leur répartition
géographique. Les derniers événements de la guerre du Golfe ont rappelé le caractère
stratégique de cette matière première dans les économies modernes.

4. Industrie du pétrole :

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4.1 Exploration :
Pour trouver le pétrole brut sous la surface de la Terre, les géologues doivent rechercher un
bassin sédimentaire dans lequel le pétrole et le gaz ont pu se former. Ces derniers doivent en
outre avoir eu la possibilité de migrer à travers des porosités capables de retenir de grandes
quantités de liquide. L'apparition du pétrole brut dans la croûte terrestre est limitée par ces
deux conditions, qui doivent être remplies simultanément, en plus des dizaines de millions
d'années nécessaires à sa formation.

Aux premiers temps de l'industrie pétrolière, la prospection était très aléatoire. Sauf quand le
pétrole affleurait à la surface, les puits étaient généralement forés sur la base de vagues
présomptions, et les résultats étaient bien souvent décevants. Aujourd'hui, l'exploration
pétrolière est devenue une activité beaucoup plus scientifique, mais malgré les techniques
modernes et la haute qualification des géologues et géophysiciens, il s'agit toujours d'une
activité très incertaine. En effet, la surface de la Terre a connu une histoire complexe, faite de
déplacements de continents et d'océans entiers, de puissants mouvements tectoniques donnant
naissance à des chaînes montagneuses.

Toutefois, les géologues et les géophysiciens disposent de plusieurs outils pour identifier les
zones potentielles de forage. Dans une première phase, l'équipe de recherche étudie toutes les
informations géologiques et géographiques recueillies sur une zone et établit des cartes
détaillées. La photographie aérienne est souvent utilisée ; actuellement, on se sert davantage
de l'imagerie par satellite.

Certaines zones sont ensuite sélectionnées en vue d'une étude plus détaillée. Les géologues
étudient les affleurements rocheux et analysent des échantillons de roches et les fossiles qu'ils
contiennent pour déterminer leur origine et leur âge. Des études géophysiques fournissent des
informations complémentaires sur les formations rocheuses situées au-dessous de la surface.
Ces études incluent des mesures de la gravité et du champ magnétique, car ces paramètres
sont affectés par les différents types de roches qui composent l'écorce terrestre et par leur
répartition.

Les études sismiques fournissent des informations extrêmement précieuses. Cette méthode
consiste à envoyer dans le sol des ondes sonores, réfléchies par les différentes surfaces
rocheuses. On mesure alors le temps que mettent les ondes pour revenir à la surface. Ces
études peuvent également indiquer la nature des roches, car des roches différentes auront des
vitesses de transmission différentes. On peut produire ces ondes sismiques en faisant exploser
une charge de dynamite à quelques mètres de profondeur, à l'aide de camions vibrateurs ou
bien encore de décharges d'air comprimé en mer. Les études sismiques les plus complexes
sont les études tridimensionnelles, qui permettent, grâce à une meilleure connaissance du
sous-sol, la découverte de pièges complexes ou de petite taille et un plus grand taux de
réussite en matière de forage d'exploration. Les données enregistrées sont traitées par des
ordinateurs puissants qui donnent une image tridimensionnelle, très précise, des formations
rocheuses et de la structure du sous-sol dans la zone étudiée.

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Malgré toutes ces techniques sophistiquées, seul un forage permettra de confirmer la présence
de pétrole.

4.2 Forage :
Le premier puits foré dans une zone est appelé « puits d'exploration ». Si l'on découvre du
pétrole, d'autres puits sont forés pour délimiter le gisement. Ce sont des « puits d'évaluation ».
Si le gisement est exploité, certains de ces puits peuvent être utilisés comme puits de
production.

La plupart des puits de pétrole ont été forés par rotation d'un outil, le trépan. Un train de tiges
de forage supporté par une tour métallique, le derrick, est mis en rotation par la table de
rotation (procédé rotary). À son extrémité, le trépan, outil de coupe muni de dents en acier et
parfois en diamant, permet de percer les roches les plus dures. La boue de forage, un mélange
particulier d'argile, d'eau et de produits chimiques est injecté en permanence à l'intérieur des
tiges pour ressortir par le trépan et remonter à la surface par l'espace annulaire compris entre
les tiges et les parois du trou. La circulation de la boue refroidit le trépan et permet d'évacuer
les débris de forage. À la surface, la boue est filtrée et réinjectée. L'analyse des débris fournit
des informations précieuses sur la nature et la composition des roches traversées. La vitesse
de forage peut varier de 25 cm/h à 50 m/h selon la dureté de la roche.

Avant de mettre un gisement en exploitation, on évalue la rentabilité économique du projet,


qui dépend des coûts de production, de la proximité des marchés potentiels et de la qualité du
pétrole brut. Le coût de production d'une tonne de pétrole brut peut varier dans un rapport de
1 à 50. Une fois la rentabilité économique du projet validée, on peut démarrer la production.

4.3 Production :
En 2006 ont été produit au total 3'914,1 millions de tonnes de pétrole. Cette production s'est
répartie comme suit entre les différentes régions du monde: Moyen Orient 1'221,9 millions de
t, Amérique du Nord 646,1 millions de t, ex URSS 592,6 millions de t, Asie et Océanie 379,8
millions t, Afrique 473,7 millions de tonnes, Amérique centrale et du Sud 345,8 Millions de t
et l'Europe 254,2 millions de tonnes.

4.3. 1 Récupération naturelle :


Après avoir démonté les derricks, on équipe la tête de puits d'un jeu de vannes appelé « arbre
de Noël », destiné à contrôler le débit du pétrole. Lorsque la différence de pression est
suffisante, le pétrole remonte naturellement vers la surface. Le plus souvent, il est nécessaire
d'installer des pompes à balancier. Cette extraction dite « primaire » permet de récupérer de
20 à 30% du pétrole présent dans le réservoir. Le pétrole est ensuite acheminé à une station de
traitement, où il est débarrassé de l'eau, du gaz et des impuretés qu'il contient.

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4.3. 2 Récupération assistée :
La récupération de type « secondaire » est obtenue par l'injection, au moyen de puits
spéciaux, de fluides tels que le gaz extrait du puits associé au pétrole et fortement comprimé
ou du gaz de pétrole liquéfié (butane / propane) ou encore de l'eau, cette dernière pratique
étant courante, mais moins efficace.

La récupération de type « tertiaire » agit sur les caractéristiques physiques du pétrole. On peut
employer des méthodes thermiques, des méthodes par entraînement par fluide miscible, des
méthodes chimiques ou des méthodes de forage. Les méthodes thermiques consistent à
réduire, par la chaleur, la viscosité du pétrole pour faciliter sa migration dans les roches
poreuses. On l'obtient par injection de vapeur ou par combustion souterraine. Pour
l'entraînement par fluide miscible, on utilise le gaz carbonique ou des hydrocarbures légers
(butane / propane). Dans les méthodes chimiques, l'objectif est de réduire les forces capillaires
qui contribuent à retenir les hydrocarbures dans la roche. On utilise des polymères ou des «
micro-émulsions » (mélange d'huile, d'eau, d'alcool et de tensioactifs).

Les progrès dans les outils et les techniques de forage sont aussi mis à profit. On peut citer, à
titre d'exemple, le forage en petit diamètre (slim hole), le forage dévié, appelé aussi forage
horizontal, et le forage multidrains, qui permettent de réaliser des architectures de puits de
plus en plus complexes.

4.3. 3 Production en mer :


On estime que 30 % du pétrole produit dans le monde provient des gisements en mer
(gisements offshore). La première plate-forme de forage en mer a été construite en 1947, dans
le golfe du Mexique, par 7 m de profondeur. Aujourd'hui, il existe des plates-formes ancrées
au fond de la mer par 400 m de profondeur. Elles pèsent des milliers de tonnes et peuvent
accueillir des centaines de techniciens. Pour les plus petits gisements, on a mis au point des
systèmes de production flottants. Ce sont des navires qui sont utilisés pour traiter et stocker le
pétrole provenant de tubes prolongateurs qui relient le fond à la surface. Avec les systèmes de
production sous-marine, le pétrole est acheminé par des collecteurs qui courent au fond de la
mer jusqu'à la plate-forme d'un gisement voisin.

4.4 Transport du pétrole brut :


Le pétrole brut est acheminé vers les raffineries par oléoduc (pipeline) ou par navire. Le
pétrole représente près de la moitié du commerce maritime mondial et on trouve des réseaux
d'oléoducs sur la plupart des continents.

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4.4. 1 Par navire :
À l'origine, le transport du pétrole s'effectuait dans des barils en bois que l'on chargeait dans
les cales des navires. Le baril (159 l) est d'ailleurs encore l'unité de mesure utilisée. Ensuite,
on eut l'idée de construire des navires qui étaient des réservoirs flottants : les pétroliers.

La principale caractéristique d'un pétrolier est le compartimentage en citernes séparées, ce qui


autorise le transport de différents types de pétrole et participe à la stabilité du navire.
L'ensemble des aménagements et des machines est installé à l'arrière du navire pour des
raisons évidentes de sécurité. L'équipage est constitué d'environ 25 hommes dont la vie se
déroule à l'arrière dans la partie appelée « château ».

Les plus grands pétroliers peuvent transporter jusqu'à 400 000 tonnes de pétrole brut du golfe
Persique à l'Europe, après avoir contourné l'Afrique, en trente jours.

4.4. 2 Par oléoduc :


La solution la plus simple et la plus sûre pour transporter un liquide est le tuyau. Dans
l'industrie pétrolière, on l'appelle oléoduc ou pipeline. Néanmoins, l'installation d'un oléoduc
est coûteuse : dans des conditions difficiles, le coût d'un kilomètre peut être aussi élevé que
celui de la construction d'un kilomètre d'autoroute.

Les oléoducs de pétrole brut ont souvent un diamètre supérieur à un mètre. Des stations de
pompage sont installées à intervalles réguliers permettant ainsi de maintenir une vitesse
d'acheminement de 5 km/h.

4.5 Raffinage :

L'objectif du raffinage est de transformer par des opérations physico-chimiques des pétroles
bruts d'origines diverses en carburants, combustibles, lubrifiants, bitumes et de plus en plus en
produits de base pour la pétrochimie. Le commerce international porte sur plus de 100
qualités de pétrole brut différentes.

4.5. 1 Distillation :
Le procédé de base du raffinage est la distillation atmosphérique. Le pétrole brut est tout
d'abord chauffé dans un four à 370 °C, où il se vaporise partiellement, et est amené dans la
tour de distillation, appelée aussi colonne de fractionnement.

Les fractions les plus légères sont en haut de colonne. Il s'agit du gaz de raffinerie, qui sera
utilisé sur place comme combustible. Parmi les autres fractions légères, on trouve le butane et
le propane, les essences et le naphta, qui est la matière première de la pétrochimie. Ensuite
vient le kérosène utilisé dans les moteurs à réaction, le gazole et le fioul domestique. Les
produits lourds — les résidus — sont soutirés en bas de la colonne, puis redistillés sous vide
pour permettre l'obtention des fiouls lourds, des lubrifiants et des bitumes.

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Pour satisfaire aux besoins du marché actuel, il faut obtenir de plus grandes quantités
d'essences avec des indices d'octanes élevés. D'autre part, on doit diminuer la teneur en soufre
des gazoles. Il est alors nécessaire de procéder à des traitements de conversion des produits
issus de la distillation.

4.5. 2 Craquage et reformage :


Le craquage consiste à fractionner les grosses molécules des fractions lourdes en molécules
plus petites. Dans le craquage thermique, la transformation des molécules est effectuée par
l'action de la chaleur. Le craquage catalytique permet de décomposer les fractions lourdes en
présence d'un catalyseur, qui active la rupture des liaisons entre les atomes de carbone.
L'hydrocraquage consiste à faire agir de l'hydrogène à forte pression (de 50 à 150 bars) et à
des températures allant de 250 à 400 °C. Enfin, au cours du vapocraquage, les réactions ont
lieu en présence d'eau à très haute température (de l'ordre de 900 °C). Voir aussi Craquage.

Le reformage permet de convertir le naphta ou les essences provenant de la distillation en des


essences de qualité supérieure, à haut indice d'octane. Ce procédé permet aussi d'obtenir des
bases pour la pétrochimie.

4.5. 3 Autres procédés :


Il existe d'autres procédés de raffinage, comme l'isomérisation et l'alkylation, qui permettent
d'obtenir des essences à indice d'octane élevé, indispensable pour les essences sans plomb.

Les produits subissent d'autres traitements permettant d'agir sur leur couleur, leur stabilité,
leur odeur (élimination des mercaptans) et leur teneur en hétéroatomes, comme le soufre et
l'azote.

5 Utilisations et importance du pétrole :

On emploie le pétrole comme matière première dans l'industrie chimique et dans la


production de carburants. Le pétrole et ses dérivés sont utilisés dans la production de
médicaments, de produits agrochimiques et alimentaires, de matières plastiques, de matériaux
de construction, de peintures et de fibres synthétiques, de détergents et de caoutchouc, ainsi
que dans la production électrique.

En fait, notre civilisation industrielle moderne dépend du pétrole et de ses dérivés ; la


structure physique et le mode de vie des communautés urbaines entourant les grandes villes
sont le résultat d'un approvisionnement en pétrole à grande échelle et peu coûteux. C'est la
première source d'énergie mondiale ; il fournit près de la moitié de la demande totale d'énergie
primaire.

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Le pétrole est devenu une arme politique, comme l'ont démontré les deux chocs pétroliers des
années 1970. L'offre et la demande de pétrole, son prix, les solutions de remplacement et les
économies d'énergie sont des questions constamment débattues. Les taxes qui frappent la
production du brut et la vente des produits pétroliers participent de façon importante au
budget des États.

Deuxième partie :
La formation des prix sur le marché pétrolier

1 Historique du prix du pétrole :

Quand le colonel Edwin L. Drake a découvert pour la première fois du pétrole en 1859en
Pennsylvanie, marquant ainsi le début historique de l’industrie pétrolière moderne, il
n’imaginait guère que le prix du pétrole deviendrait, près d’un siècle et demi plus tard, l’un
des facteurs clés de l’économie mondiale. Le fait, qu’aujourd’hui encore, les quantités de
pétrole brut sont indiquées en barils (unité de mesure de volume valant 159 litres de pétrole)
rappelle le début de l’industrie pétrolière. Cette matière première, acheminée naguère dans
des barils, est transportée aujourd’hui par pétroliers géants autour du monde et négociée sur
les places boursières internationales. Son prix résulte de l’offre et de la demande sur le marché
mondial. La courbe des prix, qui reflète parfois la chronologie de la politique mondiale, révèle
bien plus que les gisements pétrolifères disponibles sous la croûte terrestre. De ce fait le prix
du pétrole reste sensible et réagit aux crises politiques et économiques ou aux changements de
la politique de production.

1.1 Années d’après-guerre et fondation de l’OPEP :

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La situation a grandement évolué. Durant une grande part du 20e siècle, le prix du pétrole
était largement sous contrôle. Les compagnies pétrolières multinationales du secteur privé
dominaient le commerce pétrolier et établissaient, ensemble, la liste des prix du pétrole.
Encore au début des années septante, un baril de pétrole coûtait entre deux dollars et demi et
trois dollars, guère plus que durant la Seconde Guerre mondiale.

Au vu des gros bénéfices des compagnies pétrolières, les pays producteurs ont revendiqué
une augmentation de leurs revenus, alors que les compagnies pétrolières s’employaient à
diminuer encore leurs prix. Pour préserver leurs intérêts et prévenir un effondrement des prix
du pétrole, cinq des plus importants Etats producteurs se sont groupés et ont créé, en 1960,
l’organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). L’OPEP compte aujourd’hui onze
pays membres: les cinq Etats fondateurs Iran, Irak, Koweït, Arabie saoudite et Venezuela,
ainsi que six autres, Algérie, Libye, Nigeria, Indonésie, Qatar et Emirats arabes unis.

1.2 Fluctuations des prix dans les années 70 et 80 :

La première démonstration de puissance de l’OPEP remonte à 1973. Suite au déclenchement


de la guerre au Proche-Orient, elle boycotte les livraisons de pétrole vers les Etats-Unis et les
Pays-Bas, provoquant ainsi une crise. Cette dernière, encore que plus psychologique que
physique, a fait flamber le prix du pétrole de 400 pour cent en l’espace de six mois. Même si
les prix sont redescendus au terme de l’embargo, ce soudain regain de confiance en soi des
pays producteurs a changé la donne sur le marché pétrolier. Jusque vers le milieu des années
quatre-vingt, l’OPEP a maîtrisé l’évolution des prix du pétrole. Cette domination n’était pas
due au hasard: aujourd’hui encore, les onze pays membres de l’OPEP détiennent trois quarts
des réserves mondiales de pétrole et fournissent quelque 40% de la production mondiale de
pétrole.

1.3 Perte d’influence de l’OPEP :

Le renversement du régime iranien et la guerre Iran-Irak qui s’en est suivie ont fait grimper le
prix du pétrole, comme jamais auparavant, à 35 dollars entre 1979 et 1981.

Toutefois, de nouvelles restructurations du marché pétrolier ont stimulé la concurrence et


entraîné la baisse des prix à dix dollars le baril. Les membres de l’OPEP ont réagi en fixant
des quotas de production. Au travers de cette diminution artificielle de l’offre de pétrole, ils
ont essayé de stabiliser les prix. La part croissante des producteurs de pétrole hors OPEP, et
aussi le manque de discipline des membres de l’OPEP au niveau de la production, ont
commencé à miner peu à peu l’influence du cartel. L’offre de pétrole étant abondante, les prix
n’ont guère excédé les 20 dollars le baril dans les années nonante. En 1999, la crise imprévue
en Asie a déclenché l’effondrement des prix à un niveau record au-dessous de 10 dollars.

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1.4 Prix du pétrole depuis l’an 2000 :

Aujourd’hui, l’OPEP ne détermine plus du tout les prix du pétrole de façon autonome.
Toutefois, le prix moyen du panier OPEP reste un indicateur de valeur pour la branche. Dès
lors que, de toute évidence, des prix élevés du pétrole affaiblissent l’économie mondiale, et
diminuent du même coup la demande de pétrole et la capacité de concurrence à long terme de
cette source d’énergie, tous les producteurs de pétrole – membres de l’OPEP ou pas – ont
intérêt à des prix stables, mais pas excessivement élevés.

La flambée des prix du pétrole au tournant du siècle relève d’une multitude de facteurs. Les
prix reflètent moins la situation actuelle de l’approvisionnement que l’attente des opérateurs
du marché. La forte croissance économique dans le Sud-Est asiatique, la crainte d’actes
terroristes et l’utilisation intense des capacités de production et de traitement peuvent influer
sur l’approvisionnement futur en pétrole et maintenir des prix élevés. Mais ces derniers, à leur
tour, créent un attrait pour de nouveaux investissements, ce qui élargit l’offre.

2 Commerce du pétrole à la bourse :

Les intenses et fréquentes fluctuations de prix des années quatre-vingt ont transformé le
commerce du pétrole en opération à risques. Grâce à la création des Bourses internationales
du pétrole, les risques de prix des négociants ont grandement diminué.

Aujourd’hui, une grosse part du commerce pétrolier se déroule à la Bourse. Les opérations
boursières passent par deux centres: New York Mercantile Exchange (NYMEX) et
International Petroleum Exchange (IPE) à Londres.

2.1 Contrats à terme :

Sur ces places de transactions, le pétrole et ses dérivés n’apparaissent pas. Il est toutefois
possible d’y faire livrer ou aller chercher la marchandise négociée, mais dans la pratique, ça
ne se fait guère. Le pétrole se négocie en Bourse essentiellement sous forme de contrats à
terme. Un contrat à terme comporte une obligation impérative d’acheter ou de vendre une
quantité convenue d’une marchandise, à un moment déterminé dans le futur. Ces contrats sont
normalisés, afin de s’assurer que tous les opérateurs du marché parlent des mêmes qualités,
quantités et conditions de livraison.

C’est pourquoi, les contrats pétroliers à terme ne comprennent qu’une gamme restreinte de
produits: pétrole brut, essence, ainsi que carburant diesel et mazout.

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2.2 Hedging et spéculation :

Le marché de contrats à terme offre aux négociants, en premier lieu, une protection contre les
aléas des fluctuations de prix, lors de la négociation d’une livraison «physique » de la
marchandise. Ce mécanisme d’assurance ou de couverture s’appelle le «hedging». Ce procédé
n’est pas seulement intéressant pour les négociants en pétrole, producteurs et raffineurs d’or
noir, mais aussi pour les gros consommateurs comme, par exemple, les compagnies aériennes.
Toutes ces entreprises doivent acheter ou vendre de grosses quantités de produits pétroliers,
souvent des mois à l’avance. De ce fait elles s’exposent largement à des risques de
fluctuations de prix. Les opérateurs pratiquant le hedging à la Bourse ne visent pas des gains à
court terme, mais essaient de compenser leurs positions sur le marché, pour la marchandise
physique, par une meilleure répartition des risques.

La plupart des opérateurs boursiers, en revanche, poursuivent un autre but: sur la base de leur
propre jugement de l’évolution future du marché, ils essaient de réaliser des bénéfices à court
terme. Ces spéculateurs contribuent à une plus grande liquidité du marché et endossent les
risques que les opérateurs de hedging s’emploient à prévenir. Mais ils peuvent aussi
contribuer au renforcement et à l’accélération des fluctuations de prix, surtout s’ils ne sont pas
familiarisés avec les conditions cadres, économiques et techniques, de l’industrie pétrolière.

Grâce au commerce libre et centralisé, où s’échangent des contrats à terme normalisés, les
prix payés en Bourse sont très transparents.

2.3 Psychologie du marché :

Par principe, l’offre et la demande déterminent les prix de marché. Comme toujours, quand
des décisions doivent être prises sur la base d’évolutions présumées des prix, le facteur
psychologique joue un rôle déterminant, aussi à la Bourse. Les prix du pétrole dépendent
fortement de la manière dont les négociants considèrent l’évolution du marché, à court et
moyen terme. La crainte d’agitations politiques peut se traduire par une prime de risques qui
ne reflète nullement les conditions réelles d’approvisionnement. D’autres changements réels
ou anticipés de l’offre et de la demande se répercutent sur les prix négociés en Bourse. Au
printemps, le début de la «Driving season» aux Etats-Unis – période où les Américains
utilisent leurs voitures pour de longs déplacements - se fait sentir tout autant qu’un hiver
exceptionnellement froid en Europe. Des stocks particulièrement élevés ou bas dans de grands
pays acheteurs entraînent des baisses ou des hausses de prix. Et le cours du dollar,
évidemment, influe directement sur le prix du pétrole.

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2.4 Pétroles de référence :

Aucun pétrole brut ne ressemble à un autre. On en dénombre plusieurs milliers de sortes, de


compositions différentes, aux propriétés et utilisations diverses. Ainsi, les nombreuses sortes
représentent chacune une valeur différente. Afin de simplifier le négoce du pétrole, les
opérations boursières se concentrent sur une gamme restreinte sélectionnée de bruts de
référence. Chaque région de production possède sa propre sorte de référence, comme West
Texas Intermediate (WTI) en Amérique du Nord, Brent en Europe, et Dubai Fateh dans le
golfe Persique. Les prix des autres bruts sont déterminés par des augmentations ou des
réductions par rapport aux bruts de référence.

3 Commerce du pétrole brut :

En général, le commerce du pétrole brut «physique» ne se déroule pas à la Bourse de New


York ou à celle de Londres, mais directement entre fournisseurs et acheteurs. Les prix sur le
marché physique sont étroitement liés aux prix négociés en Bourse. Opérateurs professionnels
et observateurs suivent de près les affaires traitées et fournissent constamment aux négociants
des informations actuelles sur les prix.

3.1 Marché à terme et marché spot :

Une grande part du commerce du pétrole concerne des contrats à long terme entre vendeurs et
acheteurs, sous forme de transactions à terme. Néanmoins, il arrive souvent que les négociants
veulent aussi acheter ou vendre du pétrole à court terme – à cause de la demande qui évolue
différemment que prévu, ou pour tirer profit des fluctuations de prix. Comme la marchandise
part alors sur place (en anglais «on the spot») pour une autre destination - les transactions se
déroulent en général en l’espace de deux semaines environ - on désigne ce type de commerce
par marché spot ou, aussi, marché libre.

Les affaires spot se traitent, à l'évidence, là où la marchandise peut être acheminée le plus
directement, c’est-à-dire dans les grands ports pétroliers. Les plus importants centres se
trouvent à Rotterdam, New York, Houston sur le golfe du Mexique, à Singapour et sur le golfe
Persique. Grâce aux techniques de communication modernes, ces centres de transactions
constituent des marchés «virtuels». Comme les partenaires commerciaux sont répartis dans le
monde entier, les affaires peuvent se conclure en tout temps et partout.

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3.2 Rotterdam, station intermédiaire :

La plus grande part du pétrole qui parviendra plus tard en Suisse sous forme de carburant ou
de mazout est achetée sur le marché libre de Rotterdam. Les ports situés dans la zone
Amsterdam - Rotterdam - Anvers forment la plus importante plaque tournante de
l’approvisionnement en produits pétroliers de l’Europe du Nord-Ouest.

Sur les places boursières internationales où le pétrole n’est négocié quasiment que sur papier,
les négociants n’ont pas à se préoccuper de question de transport et d’autres coûts
supplémentaires. Il en va tout autrement lors du commerce du produit physique. Le vendeur
doit se charger du transport de la région de production jusqu’au port de Rotterdam. De ce fait,
les prix spot sur le marché de Rotterdam incluent ces coûts de transport. Dans le jargon
pétrolier, on désigne ce prix de base par «fob» ou «free on board». Tous les autres coûts
engendrés sont l’affaire de l’acheteur.

4 Quels facteurs déterminent le prix consommateur ?

L’offre et la demande des divers produits pétroliers sur le marché libre de Rotterdam, les
conditions de transport sur le Rhin, le cours du dollar, les coûts de stockage et de distribution
en Suisse, la situation de la concurrence locale et finalement la charge fiscale déterminent les
prix que paient les consommateurs suisses pour leurs achats de combustibles et de carburants.

4.1 De Rotterdam à Bâle :

Le pétrole est traité dans des raffineries à Rotterdam et dans celles situées le long du Rhin ou
en Suisse. Les coûts unitaires de raffinage sont soumis à de relatives fortes fluctuations dès
lors qu’ils reflètent la loi de l’offre et de la demande. D’autres facteurs jouent également un
rôle, comme des prescriptions environnementales plus rigoureuses pour les raffineries. Ces
dernières peuvent faire grimper les prix à court terme, dès l’instant que les besoins
d’équipement des raffineries peuvent entraîner des ruptures temporaires d’approvisionnement.

La Suisse importe près des deux tiers de ses besoins pétroliers sous forme de produits finis, la
plus grosse part par voie fluviale sur le Rhin jusqu’à Bâle. Toutes les sociétés pétrolières
fondent leurs calculs de prix sur les cotations du marché libre de Rotterdam. Comme ces
dernières sont constamment en dollars américains, les variations du taux de change se
répercutent directement sur le prix des produits pétroliers. Le prix de revient «cif Bâle» (ou

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caf Bâle) se compose par conséquent du prix du produit à Rotterdam, du cours du change et
du coût du transport sur le Rhin (fret rhénan). L’abréviation anglaise «cif» signifie «cost,
insurance, freight», soit «caf» en français (coût, assurance, fret). Le fret rhénan est fortement
influencé par les conditions climatiques: un niveau d’eau trop bas ou trop haut contraint les
chalands à transporter de plus faibles cargaisons, ce qui entraîne une augmentation du fret.

4.2 Frais d’exploitation et marges en Suisse :

Dès que la marchandise arrive en Suisse, il faut payer l’impôt, ainsi que d’autres coûts de
transport, de stockage, de personnel, d’infrastructure etc. Les prix aux consommateurs et les
marges des distributeurs d’une région dépendent inévitablement de la concurrence locale. La
vive concurrence dans le réseau dense des stations-service génère, dans le commerce des
produits pétroliers, des marges peu élevées par rapport à d’autres branches.

5 Impôts et taxes :
Le prix du pétrole brut, les coûts de transport, de traitement, d’exploitation et les marges ne
forment pas encore le prix du produit pétrolier que paie le client. Il manque un facteur
déterminant: les taxes prélevées en Suisse lors de l’importation des produits pétroliers. Il
s’agit de l’impôt sur les huiles minérales, de la surtaxe sur les huiles minérales, des
redevances d’importation et de la taxe sur la valeur ajoutée, soit actuellement deux tiers du
prix de vente final. La charge fiscale sur les produits pétroliers représente 10% environ des
recettes de la Confédération.

5.1 Impôt sur les huiles minérales :

Le prélèvement de l’impôt sur les huiles minérales relève de l’Administration fédérale des
douanes et est régi par la loi suisse sur l’imposition des huiles minérales. Il comprend l’impôt
sur les huiles minérales et une surtaxe sur les huiles minérales pour les carburants. En 2005,
l’impôt sur les huiles minérales se montait globalement à 750 francs par 1000 litres d’essence
ou de diesel contre 3 francs pour le mazout. Les revenus de l’impôt sur les huiles minérales,
perçu sur les carburants, sont affectés par la Confédération à l’entretien des routes et,
notamment, à la réalisation de projets d’infrastructure du trafic et des autoroutes.

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5.2 Redevance d’importation :

La redevance d’importation est modeste en comparaison de l’impôt sur les huiles minérales
(elle se monte actuellement à 3 francs par 1000 litres de combustible et carburant). Elle sert
surtout à couvrir les coûts relatifs à la constitution de réserves obligatoires prescrites par la
loi, sorte de prime d’assurance en cas de crise d’approvisionnement.

5.3 Autres taxes :

Les importations de mazout, de diesel et d’essence dont la teneur en soufre dépasse une limite
fixée sont, en plus, frappées d’une taxe d’incitation, afin de stimuler les qualités de produits
pauvres en soufre, plus écologiques. La taxe d’incitation est perçue par la Confédération qui
la redistribue entièrement au peuple par le biais de l’AVS et des primes des caisses-maladie.
Comme cette taxe a atteint son objectif en éliminant quasiment les importations de produits
d’une teneur en soufre plus élevée, le montant des revenus est aujourd’hui pratiquement nul.

Notons pour finir que tous les produits pétroliers sont soumis à la taxe sur la valeur ajoutée,
de 7,6%, laquelle est calculée sur le prix de vente. Ainsi, les augmentations de cotations ou de
taxes génèrent des revenus plus élevés de la taxe sur la valeur ajoutée.

Conclusion générale :

Le contexte international est aujourd’hui marqué par une très forte augmentation du prix du
pétrole. A ce jour, le malaise sur les marchés de l’énergie a révélé à quel point les économies
dépendantes du pétrole sont devenues particulièrement vulnérables aux difficultés
d’approvisionnement et aux changements de prix. Si elle devait continuer à prévaloir, cette
vulnérabilité pourrait avoir de graves conséquences sur l’équilibre précaire sur lequel est
basée l’économie globale.

Plus que jamais, l’industrie des hydrocarbures fait face à des défis difficiles. Aussi, est-il

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nécessaire de promouvoir un dialogue franc entre les producteurs et les consommateurs et
renforcer les liens entre les acteurs de la scène énergétique. La forte demande, les incertitudes
sur les réserves de pétrole, l’adaptation de l’outil de raffinage, les contraintes liées à
l’environnement, sont autant de problèmes qu’il faut prendre en charge maintenant.

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