La Reproduction de La Plante, Entre Vie Fixée Et Mobilité - Chap3

Vous aimerez peut-être aussi

Télécharger au format odt, pdf ou txt
Télécharger au format odt, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 4

Chapitre 3 – La reproduction de la plante,

entre vie fixée et mobilité


Les plantes à fleurs également appelées Angiospermes disposent de deux modes de
reproduction : la reproduction asexuée, s’effectuant sans l’intervention de gamètes et la
reproduction sexuée, reposant sur une fécondation entre un ovule et un spermatozoïde. Dans
le cas de la reproduction sexuée, la rencontre entre les gamètes peut nécessiter des adaptations
chez les végétaux puisque ces derniers sont fixés, limitant donc les possibilités de contact et
de fusion entre gamètes de plantes différentes.
I. La reproduction asexuée
La reproduction asexuée est un processus naturel qui se réalise chez de nombreuses plantes et
qui permet la formation de nouveaux individus sans l’intervention de gamètes.
Même si la reproduction asexuée peut s’effectuer à partir de presque tous les organes (tiges,
feuilles, racines), elle s’effectue surtout à partir de tiges « spécialisées », comme les
tubercules (tiges souterraines de réserves ; exemple : pommes de terre), les stolons (tiges
aériennes; exemples : fraisiers, violettes, framboisiers) ou les bulbes (tiges souterraines de
réserve; exemple : iris, tulipes …). Ce mode de reproduction correspond donc à du clonage
puisque les nouveaux individus produits sont génétiquement identiques à l’individu parental.
La reproduction asexuée chez les végétaux est possible grâce à certaines propriétés des
végétaux :
– la totipotence cellulaire : elle correspond à la capacité des cellules végétales, même
spécialisées, à se dédifférencier et retrouver ainsi les propriétés des cellules méristématiques.
Ces cellules peuvent ainsi donner naissance à une diversité de cellules et donc à un nouvel
individu (remarque : chez les animaux, seules certaines cellules embryonnaires possèdent
cette propriété de totipotence cellulaire. Cette situation limite donc les possibilités de clonage
et de reproduction asexuée qui n’existe que chez de très rares espèces).
– la capacité de croissance infinie : si les conditions environnementales le permettent, les
méristèmes ont la capacité de produire indéfiniment de nouvelles cellules végétales qui elles-
mêmes peuvent croître et assurer ainsi la croissance permanente des organes végétaux.
La capacité des végétaux à réaliser la reproduction asexuée est exploitée par l’Homme qui
peut ainsi produire des plantes identiques entre elles en utilisant différentes techniques comme
le bouturage (technique de production de nouveaux individus à partir d’organes isolés de la
plante mère : feuilles, tiges, racines …) ou le marcottage (technique de production de
nouveaux individus essentiellement à partir de tiges « artificiellement » enterrées).
Bilan Reproduction Asexuée – Bordas, 2020
II. La reproduction sexuée des Angiospermes
A. La fleur des Angiospermes : un organe adapté à la fécondation
La fleur est l’organe spécialisé des plantes dans la reproduction sexuée. En général, une fleur
est constituée d’un ensemble de pièces florales dont les pièces centrales contiennent les
gamètes : c’est le pistil (généralement central) qui produit et contient les ovules (gamètes
femelles) et ce sont les étamines (généralement positionnées autour du pistil), qui produisent
les grains de pollen, contenant chacun un spermatozoïde (gamète mâle). La grande majorité
des fleurs d’Angiospermes contiennent ainsi un pistil et des étamines et sont donc
hermaphrodites.
Dans la majorité des fleurs, il existe deux autres pièces florales : les pétales (pièces souvent
très colorées) et les sépales (pièces de couleur verte) situées en périphérie de la fleur.
B. La fécondation et ses modalités
La fécondation consiste en la fusion d’un spermatozoïde apporté par un grain de pollen avec
un ovule; elle se déroule au sein du pistil. Comme de très nombreux grains de pollen peuvent
se déposer sur un même pistil, de très nombreux ovules peuvent être fécondés simultanément.
A l’issue de la fécondation, chaque ovule se transforme en une graine alors que la fleur se
transforme en un fruit.
Chez certaines espèces, la fécondation peut, voire doit, s’effectuer au sein d’une même fleur :
on parle alors d’auto-fécondation. Ce phénomène est par exemple obligatoire chez des
espèces dont certaines fleurs ne s’ouvrent pas (exemple : violette, blé) ou dont les étamines et
le pistil restent enfermés (exemple : pois). L’autofécondation produit des individus
génétiquement proches entre eux ce qui limite donc la diversité génétique de la descendance.
Remarque : on utilise aussi le terme d’auto-pollinisation pour indiquer que le pistil d’une
plante reçoit le pollen de la même fleur ou de la même plante.
Même si la majorité des Angiospermes possèdent des fleurs hermaphrodites, la pollinisation
et donc la fécondation ne se font pas toujours au sein d’une même plante. Ainsi, dans de
nombreuses espèces, la fécondation s’effectue entre des fleurs de plantes différentes. Ce
phénomène, appelé fécondation croisée, est même obligatoire pour certaines espèces
(exemple : sauge, orchidées, maïs, …). Cette obligation peut avoir différentes origines :
mécanismes d’incompatibilité génétique (empêchant le grain de pollen d’aboutir à une
fécondation de l’ovule), maturité décalée du pistil et des étamines (les gamètes d’une même
fleur ne sont pas produits simultanément). La mise en place de la fécondation croisée chez des
plantes possédant des fleurs hermaphrodites est considérée comme une adaptation contribuant
à la diversité génétique puisque ce mode de fécondation impose un brassage génétique au
cours de la fécondation entre deux individus génétiquement différents.
C. Les conditions de la fécondation croisée
Chez les plantes dont la fécondation se réalise entre individus différents et compte tenu de
l’immobilité des plantes, le pollen doit obligatoirement se déplacer d’une plante à une autre.
Ce transport peut être assuré par des éléments naturels comme le vent (= anémogamie ou
pollinisation par le vent) ou l’eau (= hydrogamie ou pollinisation par l’eau). Dans ces deux
situations, les grains de pollen possèdent des caractéristiques favorisant ce transport : grains
de pollen de petite taille et très nombreux pour une pollinisation par le vent (exemple :
graminées) ou grains de pollen résistants à l’eau pour la pollinisation par l’eau.
Chez la grande majorité des Angiospermes, la pollinisation est assurée par des animaux (=
zoogamie), et en particulier par les insectes (les autres animaux pollinisateurs étant les
oiseaux et les chauve-souris). La collaboration entre la plante et l’animal pollinisateur est une
forme d’interaction appelée mutualisme, c’est-à-dire une relation temporaire et non
obligatoire entre deux individus de deux espèces différentes, dans laquelle chaque partenaire
tire profit de cette relation. Cette interaction repose sur des adaptations des deux partenaires
favorisant leur interaction : ainsi, les fleurs peuvent présenter différentes caractéristiques,
comme des pétales colorés, la production de nectar (liquide sucré) ou de substances olfactives
(parfum), ces différents éléments exerçant un effet attractif sur l’animal pollinisateur. Les
animaux sont parfois dotés d’organes adaptés à la récolte et au transport du pollen (exemple :
abeille). Ces adaptations qui se sont développées parallèlement chez les deux partenaires
(plante et animal) caractérise le phénomène de coévolution. Il s’agit donc de l’évolution
simultanée de deux espèces interagissant entre elles. Cela aboutit parfois à une collaboration
totalement spécifique entre une plante et son insecte pollinisateur (ex : orchidées).
D. Le devenir et le transport des graines
A l’issue de la fécondation, la fleur se transforme donc en fruit qui contient 1 ou plusieurs
graines provenant de la fécondation d’un ou plusieurs ovules.
La graine produite est constituée d’une enveloppe résistante, de réserves, qui sont des
molécules organiques variées issues de la photosynthèse et accumulées dans la graine et d’un
embryon. Au cours de la germination, cet embryon utilise les réserves de la graine et se
développe en une nouvelle plante.
La dispersion (ou dissémination) des graines est un mécanisme favorisant la reproduction
des plantes. En effet, cette dispersion permet non seulement de coloniser de nouveaux
espaces, mais aussi de limiter la compétition entre les futures plantes, favorisant ainsi la
survie de ces nouveaux individus.
La diversité des fruits et des graines reflète en partie leur mode de dissémination et donc
leur agent de transport :
– transport par le vent : graines ou fruits légers et/ou munis de structures portantes facilitant
leur transport (exemples : « ailes » des fruits d’érables ; « plumeau » des fruits de pissenlit)
– transport par l’eau : graines ou fruits légers et flottants (exemple : noix du cocotier)
– transport par les animaux : graines ou fruits munis de structures s’accrochant dans le pelage
des animaux (exemple : fruits de la grande bardane) ; fruits contenant des sucres attirant les
animaux (exemples : pulpe sucrée du raisin, des mures, des cerises ..), ces derniers rejetant
aux alentours les graines dans leurs excréments. Ces interactions plantes-animaux
disséminateurs sont aussi des exemples de mutualisme.
– dispersion par le fuit lui-même : projection des graines lors de l’ouverture du fruit arrivé à
maturité (exemple : effet « catapulte » des fruits du genêt à balai).

Vous aimerez peut-être aussi