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Fiche 3 - Le droit au logement

Mise à jour : mai 2018

LE DALO EN CHIFFRES DE 2008 A 2016 (source : ministère de la cohésion des territoires)


Au plan national :
- plus de 215 000 décisions favorables ont été rendues par les commissions de médiation ;
- plus de 123 000 demandeurs ont été relogés depuis 2008 (20 170 en 2016) ;
- environ 55 000 restent à reloger, essentiellement en Ile-de-France

Répartition territoriale :
- les recours (96 614 en 2016) se concentrent dans 18 départements : 60 % des recours déposés en
2016 concernent la région Île-de-France. Puis viennent les Bouches-du-Rhône. Les départements les
plus concernés sont les Alpes-Maritimes, le Var, la Gironde, la Haute-Garonne, l’Hérault, la Loire-
Atlantique, le Nord, le Rhône et la Haute-Savoie.

Qui sont les ménages DALO ?


- 37 % des ménages reconnus DALO sont des familles monoparentales ou des personnes seules
(34 %)
- 90 % des DALO ont entre 25 et 65 ans
- 48 % des ménages DALO disposent de ressources supérieures au SMIC.

Les Services intégrés de l’accueil et de l’orientation (SIAO)


Créés en 2010 afin d’améliorer la prise en charge des personnes sans abri ou mal logées, ils
poursuivent trois objectifs : la continuité de la prise en charge, l’égalité face au service rendu et
l’adaptabilité des prestations aux besoins.
Placé sous l’autorité du Préfet, le SIAO a pour objectif de répondre au mieux aux besoins des
personnes en coordonnant les acteurs d’un même département.
L’article 30 de la loi n° 2014-366 du 24 mars 2014 pour l'accès au logement et un urbanisme rénové
(Alur) précise : « Afin d'assurer le meilleur traitement de l'ensemble des demandes d'hébergement et
de logement formées par les personnes ou familles sans domicile ou éprouvant des difficultés
particulières, en raison de l'inadaptation de leurs ressources ou de leurs conditions d'existence, pour
accéder par leurs propres moyens à un logement décent et indépendant et d'améliorer la fluidité entre
ces deux secteurs, une convention est conclue dans chaque département entre l'Etat et une personne
morale pour assurer un service intégré d'accueil et d'orientation qui a pour missions, sur le territoire
départemental :
« 1° De recenser toutes les places d'hébergement, les logements en résidence sociale ainsi que les
logements des organismes qui exercent les activités d'intermédiation locative ;
« 2° De gérer le service d'appel téléphonique pour les personnes ou familles mentionnées au premier
alinéa ;
« 3° De veiller à la réalisation d'une évaluation sociale, médicale et psychique des personnes ou
familles mentionnées au même premier alinéa, de traiter équitablement leurs demandes et de leur
faire des propositions d'orientation adaptées à leurs besoins, transmises aux organismes susceptibles
d'y satisfaire ;
« 4° De suivre le parcours des personnes ou familles mentionnées audit premier alinéa prises en
charge, jusqu'à la stabilisation de leur situation ;
« 5° De contribuer à l'identification des personnes en demande d'un logement, si besoin avec un
accompagnement social ;
« 6° D'assurer la coordination des personnes concourant au dispositif de veille sociale (…) et, lorsque
la convention prévue au premier alinéa du présent article le prévoit, la coordination des acteurs (…)«
7° De produire les données statistiques d'activité, de suivi et de pilotage du dispositif d'accueil,
d'hébergement et d'accompagnement vers l'insertion et le logement ;
« 8° De participer à l'observation sociale. »

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« A Paris, les missions du SIAO sont séparées entre la gestion de l’hébergement d’urgence (SIAO
Urgence confié au Samusocial de Paris) et la gestion de l’insertion dans le logement ordinaire ou
accompagné (SIAO Insertion). Le SIAO UP a également un rôle d’observation sociale des publics et
du dispositif, qu’il remplit en lien avec l’Observatoire du Samusocial de Paris.
Quotidiennement, les gestionnaires (associations, caisse d’action sociale de la ville de Paris…)
envoient un état des lieux des places d’hébergement d’urgence occupées, avec la liste des
occupants, et des disponibilités. Le SIAO peut ainsi exercer un suivi des places vacantes.
Parallèlement, le SIAO enregistre les demandes émises par les divers organismes sociaux ayant
effectué une première évaluation sociale du demandeur. Cette centralisation des offres et des
demandes permet au SIAO d’orienter les personnes dans des structures adaptées à leurs besoins. »
Source : https://www.samusocial.paris/action/coordonner-et-reguler

La commission de coordination des actions de prévention des expulsions locatives (CCAPEX).


Afin de prévenir davantage les expulsions locatives, la loi n° 2014-366 du 24 mars 2014 pour l'accès
au logement et un urbanisme rénové a notamment renforcé le rôle des commissions de coordination
des actions de prévention des expulsions locatives (CCAPEX).
Comme l’indique la notice du décret d’application n° 2015-1384 du 30 octobre 2015 relatif à la
commission de coordination des actions de prévention des expulsions locatives : « La loi précise les
missions de la CCAPEX comme instance de coordination, d'évaluation et de pilotage du dispositif
départemental de prévention des expulsions locatives et comme instance d'examen de situations
individuelles ».
Le décret précise la composition et les modalités de fonctionnement de la commission :
Sont membres, avec voix délibérative, de la commission de coordination des actions de prévention
des expulsions locatives :
1° Le préfet ou son représentant ;
2° Le président du conseil départemental ou son représentant ;
3° Le cas échéant, le président du conseil de la métropole ou son représentant ;
4° Un représentant de chacun des organismes payeurs des aides personnelles au logement ;
5° Le cas échéant, un représentant de chaque sous-commission que chacune désigne parmi ses
membres ;
6° Un représentant de chacun des établissements publics de coopération intercommunale ayant
conclu une convention avec l'Etat en application de l'article L. 301-5-1 du code de la construction et de
l'habitation, ou, à défaut, un représentant d'un établissement public de coopération intercommunale
doté d'un programme local de l'habitat exécutoire.
La présidence de la commission est assurée conjointement par le préfet et le président du conseil
départemental.

Le Plan départemental d’accueil, d’hébergement et d’insertion des personnes sans domicile


(PDAHI)
Autre dispositif issu de la loi n° 2009-323 du 25 mars 2009 de mobilisation pour le logement et la lutte
contre l'exclusion, un Plan départemental d’accueil, d’hébergement et d’insertion des personnes sans
domicile (PDAHI), inclus dans le plan départemental d'action pour le logement des personnes
défavorisées, est établi dans chaque département.
Ce plan, comme l’indique l’article 69 de la loi, « est élaboré par le représentant de l'Etat dans le
département en association avec les collectivités territoriales et leurs groupements compétents en
matière de programme local de l'habitat ainsi qu'avec les autres personnes morales concernées,
notamment les associations, les caisses d'allocations familiales et les organismes d'habitations à loyer
modéré. »
« (Il) couvre l'ensemble des places d'hébergement, des capacités d'accueil de jour, des centres
d'accueil pour demandeurs d'asile, des logements temporaires, à offrir dans des locaux présentant
des conditions d'hygiène et de confort respectant la dignité humaine, des services d'accompagnement
social, faisant l'objet d'une convention avec l'Etat, des actions d'adaptation à la vie active et d'insertion

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sociale et professionnelle des personnes et familles en difficulté ou en situation de détresse, ainsi que
des différentes composantes du dispositif de veille sociale (…).
Le plan est établi pour une période maximale de cinq ans. Six missions lui sont assignées :
« 1° Apprécier la nature, le niveau et l'évolution des besoins de la population sans domicile ou en
situation de grande précarité ;
« 2° Dresser le bilan qualitatif et quantitatif de l'offre existante ;
« 3° Déterminer les besoins en logement social ou adapté des personnes prises en charge dans
l'ensemble du dispositif d'accueil, d'hébergement et d'insertion ;
« 4° Déterminer les perspectives et les objectifs de développement ou de transformation de l'offre ;
« 5° Préciser le cadre de la coopération et de la coordination entre les établissements et services qu'il
couvre et avec ceux mentionnés à l'article L. 312-1 (du code de l’Action sociale et des familles) ;
« 6° Définir les critères d'évaluation des actions mises en œuvre dans son cadre.

La capacité à atteindre est au minimum d'une place d'hébergement par tranche de 2 000 habitants
pour les communes membres d'un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité
propre dont la population est supérieure à 50 000 habitants ainsi que pour les communes dont la
population est au moins égale à 3 500 habitants et qui sont comprises, au sens du recensement
général de la population, dans une agglomération de plus de 50 000 habitants comprenant au moins
une commune de plus de 15 000 habitants. Cette capacité est portée à une place par tranche de 1
000 habitants dans les communes visées à la phrase précédente et comprises, au sens du
recensement général de la population, dans une agglomération de plus de 100 000 habitants.
Ces plans sont pilotés par l’Etat via les nouvelles Directions départementales de la cohésion sociale
en concertation avec les acteurs locaux

Les Plans départementaux d’action pour le logement des personnes défavorisées (PDALPD)
ont été créés par la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 visant à la mise en oeuvre du droit au logement.
« Le plan départemental d'action pour le logement et l'hébergement des personnes défavorisées
comprend les mesures destinées à permettre aux personnes et aux familles éprouvant des difficultés
particulières, en raison notamment de l'inadaptation de ses ressources ou de ses conditions
d'existence, a droit à une aide de la collectivité pour accéder à un logement décent et indépendant ou
s'y maintenir d'accéder à un logement décent et indépendant ou de s'y maintenir et d'y disposer de la
fourniture d'eau, d'énergie et de services téléphoniques, ainsi que de pouvoir bénéficier, le temps
nécessaire, si elles le souhaitent, d'un accompagnement correspondant à leurs besoins. » Il est
élaboré et mis en œuvre par l'Etat et le département, ou, en Corse, par l'Etat et la collectivité de
Corse.

Illustration : le Plan Départemental d’Actions pour le Logement et l’Hébergement des Personnes


Défavorisées de la Vienne
« Le PDALHPD 2017 - 2021 définit l'action conjointe des principaux acteurs du logement et de l'action
sociale (État, Département, CAF et MSA, collectivités territoriales, bailleurs publics et
privés, FSL, ADIL, associations...)
Le Plan Départemental d’Actions pour le Logement et l’Hébergement des Personnes Défavorisées
(PDALHPD) est un dispositif de planification réglementaire élaboré et mis en œuvre par l’État et le
Département afin d’accompagner les publics les plus fragiles à toutes les étapes de leur parcours
résidentiel. Ainsi, le Plan s’inscrit dans une logique de décloisonnement des interventions, d’évolution
des pratiques professionnelles et de fluidification des parcours des publics vulnérables. En s’appuyant
sur la concertation menée avec les différents partenaires et sur l’analyse des besoins des ménages,
le PDALHPD 2017-2021 a été validé en CRHH (Comité Régional de l’Habitat et de l’Hébergement) le
3 juillet 2017. En application de son cadre règlementaire, le plan d’actions du PDALHPD mobilise
l’ensemble des acteurs concernés et s’articule autour de 5 axes d’interventions prioritaires, décliné
en15 actions. Il précise pour chacune d’entre elles l’acteur chargé de son pilotage et les partenaires
appelés à être mobilisés dans le cadre de sa mise en œuvre.

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Axe 1 : Développer une meilleure connaissance des besoins et de l’offre existante


Axe 2 : Améliorer la réponse aux situations relevant d’un cumul de problématiques médico-psycho-
sociales
Axe 3 : Favoriser l’accès et le maintien dans le logement des publics du Plan
Axe 4 : Développer des solutions d’hébergement ou adapter les solutions existantes aux besoins
Axe 5 : Lutter contre l’habitat indigne et la précarité énergétique »
Source : conseil départemental de la Vienne

L’article 65 de la loi du 13 août 2004 prévoit qu’il est créé dans chaque département « un fonds de
solidarité pour le logement », la structure étant antérieurement cogérée avec l’État.

Encadré : Le fonds de solidarité pour le logement


Le fonds de solidarité pour le logement (FSL) a été créé par la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 (loi
Besson). Sa gestion est confiée au Conseil départemental depuis le 1er janvier 2005 dans le cadre de
la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 alors que le FSL était antérieurement copiloté et cofinancé à parité
par l’État et le département.
Le FSL concourt à la mise en œuvre du droit au logement sur le territoire départemental.
À ce titre, il constitue un outil du plan départemental d’action pour le logement des personnes
défavorisées (PDALPD).
Ses principaux objectifs
1- aider financièrement les ménages pour l’accès ou le maintien dans un logement décent, que ceux-
ci soient locataires, sous locataires, résidents de logements-foyers ou, sous certaines conditions
prévues par la loi, propriétaires occupants en difficulté ;
2 - proposer un accompagnement social lié au logement pour aider les ménages dans leur recherche
de logement et pour les aider également à s'y maintenir. Cet accompagnement est assuré par des
associations ou certains Centre communaux ou intercommunaux d’action sociale (CCAS) ;
3 - aider tout ménage en difficulté occupant régulièrement son logement à faire face au paiement de
ses factures d'eau, d'énergie et de téléphone.

Le FSL est financé aujourd’hui à 85 % par le Conseil départemental. Les partenaires co-financeurs
volontaires du FSL aux côtés du département sont à ce jour les communes, les bailleurs sociaux, la
Caisse d'allocations familiales (CAF), France Telecom, EDF et Gaz de France.
Historiquement, le FSL s’est mis en place au début des années 90 dans le cadre de fonds locaux
gérés par les communes. En 2003, il a été décidé la mise en place d’un fonds unique.
L’examen des demandes d’aides est organisé à travers des commissions locales dont la préparation
et l’animation sont assurées soit par les communes qui ont passé convention avec le département,
soit par les services du département. Ces commissions réunissent des élus ou des techniciens
délégués par les élus, des représentants d’associations dans certains cas, la CAF, ainsi que des
représentants de bailleurs.
Les décisions prises et notifiées par le président du Département sont transmises à la Caisse
d’allocations familiales, gestionnaire du FSL par convention, chargée de verser la plupart des aides
aux ménages ou aux prestataires concernés (bailleurs, distributeurs d'eau, d'énergie, etc). Les
demandes doivent être traitées dans les 2 mois maximum.
(…)
L’attribution d’une aide du FSL est réservée aux ménages en difficulté visés par l’article 1 de la loi du
31 mai 1990. Elle est ainsi soumise à des conditions de ressources évaluées dans le cadre d’un
budget dans les conditions fixées par le règlement intérieur du FSL, et tient compte de l’importance et
de la nature des difficultés rencontrées, en particulier celles identifiées par la loi du 31 mai 1990 :
ménages menacés d’expulsion sans relogement ; hébergés ou logés temporairement ; logés dans des
taudis, des habitations précaires ou de fortune.

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Aucune condition de résidence préalable dans le département n’est posée.


L’évaluation nécessaire lors de toute demande d’aide évalue la pérennité du projet logement du
ménage ; celui-ci doit être compatible avec ses ressources et l’autonomie durable du ménage dans
son logement doit être recherchée.

Source : conseil départemental des Hauts-de-Seine – 2017

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