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LACAN

CLHOE

Protocole DC1 – bloc 2 -intervention sociale collective

Année scolaire 2022 - 2023


Sommaire

1. Contexte de l’institution

1.1 Présentation du pôle Travailleurs Sociaux Territorialisés (TST)

1.2 Territoire

1.3 Partenariat

2.Problématique

3. Différents modes de garde possible

3.1 Prestations sociales liées au mode de garde versées par la CAF

4.Outils de recueils de données

5.Analyse de recueils de données

6.Travaux sociaux de groupe déjà existant sur le pole TST

7.Projet collectif avec les partenaires liés au mode de garde des enfants de moins de 3ans

8.Conclusion

9.Bibliographie

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J’ai choisi de vous présenter cette intervention sociale collective issue de mon stage
individuel de 2 ème année, réalisé au sein du service social de la caisse d’allocations
familiales (CAF) du département H auprès de deux travailleuses sociales territorialisées. En
effet, plusieurs questionnements durant le déroulement de mon stage m’ont amenée à entamer
une démarche de réflexion et envisager un projet collectif autour d’une problématique que
j’ai pu relever sur le terrain.

1. Contexte de l’institution

La CAF est issue de la création de la Sécurité Sociale fondée en 1945 à la suite de la seconde
guerre mondiale. Cette dernière repose sur le principe de solidarité garantissant à chacun une
protection financière contre les aléas de la vie. Elle est constituée de cinq branches dont celle
de la famille, représentées par les CAF, sous la tutelle de la Caisse Nationale des Allocations
Familiales, créée dans le cadre de l’ordonnance de 1967. Il existe cent vingt trois CAF sur le
territoire français qui sont des organismes de droit privé qui assurent une mission de service
public. Elles ont à ce titre, un rôle très important puisqu'elles sont chargées du versement des
prestations légales, du financement de structures associatives ou publiques et peuvent
décliner localement une action sociale spécifique.

Celle-ci relève de la politique sociale de la famille, qui est une politique catégorielle. A
travers elle, il s’agit de créer un environnement favorable permettant à chaque famille de
réaliser son projet de vie. L’ordonnance du 24 avril 1996 instaure les Convention d’Objectif
et de Gestion (COG) qui fixent les objectifs et moyens budgétaires des caisses pour 5 ans.
Elles formalisent dans un document contractuel la délégation de gestion du service public de
la sécurité sociale aux organismes gestionnaires. Elle est signée entre l'Etat et la CNAF et
définit les ambitions de la branche famille pour une période déterminée. Dans les quatre
dernières années la COG avait pour principal objectif : le soutien à la fonction parentale avec
une attention particulière portée aux familles monoparentales, aux familles en ruptures et
également dans le registre des vacances avec des dispositifs permettant aux familles
accompagnées de pouvoir partir en vacances à des tarifs adaptés.

C’est l’État qui définit les offres de services nationales à mettre en place. Par la suite, la
CNAF les reprend dans la Convention Pluriannuelle d’Objectif et de Gestion , et définit les
offres de services locales. Les CPOG sont signées entre la CNAF et les différentes CAF.
C’est de l’ensemble de ces textes que découlent les missions et les réglementations des

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travailleurs sociaux territorialisés.

1.1 Présentation du pôle Travailleurs Sociaux Territorialisés (TST)

A la CAF du département H on retrouve dix-huit travailleurs sociaux territorialisés qui


dépendent du Pôle Social Territorialisé (PST). Les TST interviennent chacun sur des
territoires différents du département qui leur sont définis et sur lesquels ils exercent
individuellement ou par binômes. Les réunions de service ainsi que les groupes de travail ont
lieu au siège avec d'autres TST de l’équipe et l’accompagnement individuel des personnes a
lieu sur le territoire. Des visites à domicile peuvent avoir lieu si nécessaire.

Au niveau de leurs missions, les TST apportent du soutien à la vie familiale, contribuent à
l’accès et au maintien du logement ainsi que la solidarité. Ils accompagnent les familles qui
peuvent être fragilisées suite à un ou des changements de situations familiales, tels qu’une
séparation, un deuil d’un enfant ou du conjoint, des impayés de loyer (parc privé) ou une
situation de monoparentalité. L’accompagnement social peut aussi se mettre en place de
façon préventive. Ces missions figurent dans le projet de service et sont déclinées par la
CNAF.

Face à un changement de situation déclaré par les allocataires sur leur compte CAF, les
travailleurs sociaux se mettent à disposition par l’envoi d’un courrier mentionnant leurs
disponibilités et leurs coordonnées. Des orientations peuvent également être faites en interne
par d’autres services ou en externe par des partenaires. Les personnes accueillies par les TST
sont des familles allocataires ayant au moins 1 enfant à charge.

1.2 Territoire

Le quartier d’implantation de la structure a dans les années 1960 accueilli les rapatriés
d’Algérie et les gens du voyage par la construction de nombreux logements sociaux à faible
prix de loyer. Son processus de réhabilitation s’est accompagné d’une montée du niveau de
délinquance notamment dans le secteur du trafic de stupéfiants depuis les années 80. En
2007, la création d’une ligne de métro a permis un raccrochage au centre-ville du secteur
d’intervention. Depuis 2009, un processus de renouvellement urbain a démarré sur le quartier
du secteur d’intervention. Les différentes opérations engendrent une transformation
importante du quartier du point de vue de sa configuration urbanistique qui fait coexister

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habitat social et habitat privé. Mes tutrices de stage interviennent sur un territoire urbain
comprenant des quartiers prioritaires ciblés par la politiques de la ville (QPV) où résident
20709 habitants dont 7396 allocataires et 77 % de ménages affiliés à la CAF en 2021. Au
niveau national 13,8 millions de foyers ont reçu au moins une prestation légale versée par les
CAF dont 11,7 millions concernés par les prestations familiales et 7,6 millions concernés par
des prestations de solidarité et d’insertion en 2021 d’après l’INSEE. Les caractéristiques des
allocataires du territoire de l’antenne CAF sont des personnes âgées en moyenne de 25 et 54
ans avec une part de jeunesse, à savoir une personne de moins de 30 ans inférieure à la
moyenne du centre ville de secteur. On en compte 36 % sur le territoire d’intervention
d’après le diagnostic effectué par le centre social de secteur par rapport à un taux de 46,8 %
sur l’ensemble de l’agglomération toulousaine en 2021 d’après l’INSEE.

1.3 Partenariat

Les TST disposent de nombreux partenaires dont certains font partie de l’offre globale de
service comme le centre social. Le réseau de partenaire fonctionne en « toile d’araignée »
c’est à dire qu’il n’y a pas de hiérarchie, seuls des pilotes de projets peuvent être désignés
lorsqu’ils sont les auteurs de l’idée du plan d’action. En fonction du sujet, les partenaires sont
plus ou moins sollicités. Parmi eux ont retrouve les collectivités territoriales, les services de
l’état, les associations, les autres organismes de sécurité sociale, les institutions et enfin les
habitants qui peuvent eux même devenir acteurs. Dans leur accompagnement, les TST
interviennent majoritairement en intervention sociale individuelle. Des interventions
collectives peuvent également être mises en œuvre sur certains territoires.

2.Problématique

C’est ainsi qu’à la suite d’entretiens dans le cadre des permanences effectuées par les TST
pour le suivi des situations et l’accompagnement de nombreux allocataires qu’une
problématique récurrente s’est dessinée.

Après avoir reçu, mes maîtres de stage et moi , plusieurs mères d’enfants de moins de trois
ans, nous nous sommes rendu compte que plusieurs d’entre elles rencontraient les mêmes
difficultés pour trouver un mode de garde pour leurs enfants. Qu’elle soient mères
monoparentales que l’INSEE définit comme étant une famille qui comprend un parent isolé
et un ou plusieurs enfants célibataires (n’ayant pas d’enfant) ou qu’elles soient en couple,

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celles-ci assument la garde de leur enfants durant leur congé parental ou après l’arrêt de leur
activité professionnelle pour se consacrer à leur nouveau né. Cette problématique concerne en
moyenne 50 % (ce pourcentage a été établi en fonction du nombre de personnes que nous
avons reçu en entretien tout au long de mon stage) des personnes accompagnées par les TST
lors des permanences.

Lors de l’arrivé d’un enfant, les mères décident pour la plupart de cesser leur activité
professionnelle ou de prendre un congé parental sans avoir la certitude de réembauche à la fin
de celui-ci, cela est notamment stipulé une revue française des affaires sociales de 2017, « Au
moment de l’arrivée d’un enfant, nombreuses sont les femmes qui réorganisent leur temps
professionnel, car le temps consacré aux tâches domestiques et parentales concurrence de
façon objective le temps qu’elles peuvent dédier à une activité rémunérée (Garner et al.,
2006). Si certaines reprennent leur emploi au sortir du congé de maternité en retrouvant leur
rythme d’activité antérieur, d’autres réduisent leur temps de travail, d’autres encore arrêtent
de travailler ». Durant les mois qui suivent l’arrivée de l’enfant, les mères disposent de
prestations sociales versées par la CAF qui leur permettent de pouvoir assurer les besoins de
leur enfant. Une fois que la durée de versement des prestations touche à son terme, cela
provoque un déséquilibre budgétaire pour les familles. C’est lorsque les mères recherchent
une nouvelle activité qu’elles rencontrent un obstacle. La difficulté de recherche du mode de
garde ne permet pas à ces femmes de retrouver un emploi. Elles s’accordent toutes pour dire
que «pour trouver un emploi, ils leur faut un mode de garde pour leur enfants et que pour
trouver une place dans une structure d’accueil de jeunes enfants de moins de trois ans, ils leur
faut une promesse d’embauche d’un employeur. C’est donc un «cercle vicieux».

Au niveau de leur vie sociale, un manque se fait également ressentir. Leur contraintes
parentales ne leur laissent pas le temps de pouvoir pratiquer des activités sportives, faire de
nouvelles rencontres et tout simplement de s’accorder du temps pour elles. En effet, l’article
« Le temps des parents après une naissance » de Denise Bauer, explique que « L'arrivée d'un
enfant se traduit par ailleurs souvent par une diminution des loisirs, moindre toutefois pour
les pères que pour les mères ». Ces mères de familles disent pour la plupart souffrir de cette
situation qui leur crée un sentiment d’isolement et de solitude mais aussi un épuisement
maternel.

Pourquoi les familles ayant un ou plusieurs enfants de moins de trois ans ne parviennent pas
à trouver un mode de garde adapté pour leurs enfants ?

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3. Différents modes de garde possible

Actuellement, il existe 4 dispositifs de modes de garde pour les enfants de moins de 3ans sur
le territoire. Parmi eux il y a:

-En premier lieu, le congé parental. Cela consiste à demander un arrêt de travail auprès de son
employeur pour s’occuper de l’enfant lors d’une naissance. Dans ce cas, le salarié bénéficie
d’un congé parental d’éducation, d’un montant qui varie en fonction de l’arrêt total ou partiel
de l’activité professionnelle du parent. La durée du congé varie en fonction du nombre
d’enfants nés ou adoptés simultanément.

-Ensuite il y a le mode de garde collectif qui est majoritairement financé par la PSU qui est
la prestation de service unique et le reste à charge des familles dépend du quotient familial.

-En troisième lieu, il y a le mode de garde par l’emploi d’assistantes maternelles agréés dont
50% du financement est assuré par le complément mode de garde (CMG) qui est une
prestation sociale octroyée par la CAF en fonction des ressources des familles et le reste est à
la charge des familles.La CMG peut être directement versée à l’assistante maternelle.

-Enfin, en dernier lieu il y a la MAM qui est la maison d’assistants maternels dont une partie
du financement est également assuré par la CAF. Les MAM se composent d’un regroupement
de plusieurs assistants maternels dans les mêmes locaux. Ce dispositif peut accueillir les
enfants jusqu’à l’âge de 3 ans.

Il existe actuellement 35 structures d’accueils collectives pour les enfants de moins de 3ans
sur le secteur d’intervention dont 29 sont structures multi-accueils. En terme d’accueil
individuel, il y a 2 crèches à domicile et 2 crèches familiales. Il existe aussi 1 espace petite
enfance et 2 espaces d’accueils parents-enfants. Les professionnels du service social CAF
peuvent déterminer le choix de mode de garde des familles pour leurs enfants en fonction de
leur profil CAF ; c’est le mode de financement que la CAF déploie pour les prestataires qui
indique aux professionnels le moyen de garde utilisé par les parents pour garder leur enfants et
c’est grâce à cela qu’ils peuvent établir des statistiques.

Dans le diagnostic social territorial partagé effectué par le centre social sur le territoire
d’intervention, il est écrit que lorsqu’il n’y a aucun élément dans le dossier CAF des
allocataires qui détermine le mode de garde utilisé, celui-ci est dit «inconnu». On compte en

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2021, 76,8% de mode garde inconnu dans le quartier d’implantation de la CAF . Le secteur
d’intervention étant en plein renouvellement urbain, il engendre une vague de nouvelles
arrivées de population sur le territoire avec notamment des couples ayant des enfants. De ce
fait, les structures d’accueil collectives ne peuvent pas accueillir la totalité des enfants par
manque de place.

3.1 Prestations sociales liées au mode de garde versées par la CAF

Afin de permettre aux familles de pouvoir assurer les besoins de leurs enfants et participer au
financement des modes de garde à hauteur des prestations qu’elles reçoivent , la CAF prend
en charge les cotisations sociales à 100 % pour l’emploi d’un assistant maternel agrée et à 50
% pour l’emploi d’une garde à domicile dans la limite mensuelle de 471 euros pour des
enfants de moins de 3 ans. Cette prise en charge de la CAF se nomme CMG (complément de
mode de garde). Les familles peuvent également bénéficier de l’allocation de base sous
condition de ressources. Lors de l’arrivée d’un enfant une prestation de la CAF est versée
automatiquement aux familles. Elle se nomme PAJE (prestation d’accueil du jeune enfant) et
est également versée sous condition de ressources. L’allocation PREPARE (prestation
d’éducation de l’enfant), permet aux parents de cesser ou de réduire leur activité
professionnelle. La durée du versement dépend du nombre d’enfants à charge et de la
situation familiale.

4.Outils de recueils de données

Afin de mieux comprendre la problématique du mode garde des enfants de moins de trois
ans, j’ai choisi de construire un questionnaire à destination des personnes accueillies que je
leur ai soumis lors des entretiens et à l’occasion d’activités parent-enfants mis en place au
sein du centre social. Celui-ci m’a permis de recueillir des données quantitatives et des
statistiques sur leurs modes de garde choisi et les éventuelles difficultés que ces familles
pouvaient rencontrer à ce sujet.

Le questionnaire était d’après moi le moyen le plus simple pour les familles de répondre à
mes questions car il était simple à remplir. En effet le public que nous accueillons au sein de
la CAF a quelques fois des difficultés à écrire le français du fait de leur arrivée récente sur le

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territoire français. J’ai donc constitué mon questionnaire avec des réponses à choix multiples
pré établies. Pour les professionnels et les partenaires, j’ai choisi de mener des entretiens
semi-directifs à l’aide d’une grille d’entretien dont j’ai suivi la trame lors des entretiens que
j’ai pu effectuer avec eux. Celle-ci m’a permis de recueillir leur constat et ouvrir une
possibilité de réponse plus importante pour pouvoir élargir mon champ de réflexion. J’ai pu
obtenir des entretiens avec les TST et les travailleurs sociaux du centre social mais malgré
mes nombreuses sollicitations auprès des acteurs de la petite enfance , je n’ai pas eu de
réponses.

5.Analyse de recueils de données

L’accroissement de population dans les quartiers d’intervention de la CAF a augmenté le


nombre de naissances et donc le nombre de demandes de garde des enfants de moins de 3
ans. Cette accroissement s’étend au delà de ce territoire d’intervention et cela est dû au
développement de ces quartiers en faveur de quartiers politiques de la ville avec la
construction de nouvelles rues ainsi que beaucoup de nouvelles architectures. J’ai pu obtenir
des données de la part du centre social qui a confirmé les constats que j’ai pu établir depuis le
début de mes recherches. En effet leur diagnostic de 2021 a révélé que dans l’un des quartiers
d’intervention de la structure, l’accroissement des enfants de 0 à 2 ans s’élève à 6 points au
dessus de la moyenne de Toulouse en 2019 et 4,7 point au dessus de la moyenne toulousaine
pour les enfants âgées de 3 à 5 ans.

Sur toutes les personnes interrogées 100 % des personnes qui ont répondu au questionnaire
sont des femmes ayant au moins 1 enfant à charge de moins de 3 ans avec une moyenne
d’age de 36 % de 20 à 30 ans et 64 % de 30 à 40 ans.

Pour ce qui est de la composition du foyer familial elles sont à 43 % séparées et 57 % en


couple. Pour celles qui sont séparées, elles assurent à 100 % la garde exclusive de leur(s)
enfant(s). Au niveau de leur situation professionnelle 7 % d’entre elles sont salariées; 7 %
exercent une profession libérale ; 50 % sont en congé parental avec ou pas promesse de
réembauche à la fin de leur congé et 36 % sont en recherche d’emploi. Le diagnostic
territorial du centre social de secteur de 2021 stipule qu’en 2021 le taux d’activité
professionnelle de la population du secteur s’élevait à 40 %. Cela démontre donc une
similitude du pourcentage du nombre de personnes qui travaillent qui sont des parents
d’enfants de moins de trois ans par rapport à la population totale du secteur.

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De ce fait elles recherchent pour 86 % d’entre elles un mode de garde pour leur enfant et sont
à 100 % accompagnées par des assistantes sociales CAF dans ces démarches. Le mode de
garde qu’elle souhaitent sont en grande majorité des modes de garde à caractère collectif, à
savoir des crèches et des haltes garderies pour 89 %;11%décident de faire un contrat avec une
assistante maternelle. Cela correspond aux constats effectués par le diagnostic du centre
social qui estime qu’en 2021, 72 % des mères ont choisi un mode de garde collectif pour
leurs enfants et15 % ont employé une assistante maternelle.Ces mères pensent être informées
sur les différentes possibilités de mode de garde qu’il existe et de quoi se compose leur
financement.

Le questionnaire a montré que la problématique du mode de garde des enfants de moins de 3


ans touche la totalité de la commune puisque 79 % d’entre elles vivent en dehors du quartier
d’implantation de la CAF. 86 % des femmes ayant fait une demande en crèche sont sur liste
d’attente et souhaitent une garde du lundi au vendredi inclus dans le but de reprendre une
activité professionnelle à temps complet

Pour ce qui est de la finance, la garde actuelle de leur enfant au sein de leur foyer coûte en
moyenne pour 49 % des femmes 0 à 10 % de leur ressources mensuelles et pour 51 % des
femmes celle-ci représente 10 à 20 % de leur ressources mensuelles. Le diagnostic de 2021
relève que 12,9 % des familles sont bénéficiaires de la prestation PREPARE et 15 % des
familles qui ont employé une assistante maternelle ont bénéficié du complément mode garde.
Les problématiques rencontrées par les familles dans la recherche du mode de garde de leur
enfant sont similaires.En effet pour 86 % des familles les structures manquent de places pour
l’accueil d’enfants,71 % estime une liste d’attente trop importante et enfin 86 % exprime le
fait que l’absence du mode de garde pour leur enfant rend compliquée la recherche d’un
emploi.
A la suite des différents entretiens avec les professionnels ainsi que les allocataires concernés
par la problématique du mode de garde, il s’avère que les constats et les témoignages sont
similaires. En effet, la plupart du temps lorsque les mères vont donner naissance à leur enfant,
elles décident par choix de se mettre en congé parental et interrompre leur activité
professionnelle pour s’occuper ou allaiter leur enfant durant plusieurs mois.
C’est quand elles veulent reprendre le travail que le problème du mode de garde se manifeste.
En effet pour obtenir une place dans les modes de gardes dits«collectifs» comme les crèches
par exemple une promesse ou contrat d’embauche est demandé et les délais de mise en

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vigueur de ce mode de garde peut prendre plusieurs mois. Cela impacte donc les mères qui
sont seules à assumer la garde de leur enfant.

De ce fait, elles ne peuvent pas trouver de travail ce qui entraîne des difficultés financières
importantes dû aux coûts des besoins primaires des nouveaux nés comme le lait, les
vêtements, l’hygiène etc. C’est donc un cercle vicieux qui se crée pour ces familles. Des
conséquences psychologiques se répercutent sur ces mères qui disent se sentir isolées , en
marge de la société ,incomprises et délaissées par le système qui met plusieurs mois à
répondre à leur demande et pas toujours favorablement. Les personnes concernées disent
également ressentir un sentiment de colère, de frustration, d’angoisse pour l’avenir et
d’impuissance du fait de ne pas voir leur démarches avancer.

6.Travaux sociaux de groupe déjà existant sur le pole TST

Il existe actuellement deux travaux sociaux de groupe proposés aux familles allocataires du
territoire, sous forme de groupes de paroles. Nous allons nous concentrer sur le dispositif
conçu pour les familles monoparentales qui existe depuis 7 ans et qui est animé par une
assistante social CAF ainsi qu’une travailleuse sociale du centre social.

● «Parents solo» est à destination de personnes qui élèvent seules leur enfant suite à une
séparation.

Le groupe de parole a été mis en place suite à des constats établis lors des entretiens
individuels avec les personnes accompagnées qui ont exprimé les mêmes difficultés.
L’organisation de cet atelier est établi par un minimum de trois participants et jusqu’à douze
afin de faciliter les échanges et favoriser l’écoute de chacun. Les séances ont lieu par
échéance d’une séance environ tous les mois. A la suite des échéances, des bilans sont
effectués par les professionnels présents.

Les enfants peuvent être accueillis durant ces temps d’échanges à partir de 1 an. Une salle est
mise à disposition dans l’enceinte de la CAF pour recevoir les parents. Pour les enfants, un
partenariat est établi avec la ludothèque du quartier pour les accueillir. Les enfants sont
gardés pendant la durée du groupe de parole par une travailleuse social du centre social et une
animatrice de la ludothèque partenaire. L’atelier étant animé par différents professionnels,
cela permet un accompagnement global des situations, avec une analyse plus fine des

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situations de par leur complémentarité de compétences.

La démarche étant participative, elle a pour but de permettre aux personnes confrontées à la
monoparentalité de pouvoir s’exprimer et faire part de leurs expériences à des personnes qui
vivent la même situation qu’elles ainsi qu’entreprendre une démarche de réflexion collective
au sujet de la parentalité. Le pouvoir d’agir sur leur problématique est alors engagé. Par
ailleurs, pour les professionnels le but est de consolider le travail partenarial entre les
différents acteurs du territoire, échanger sur les pratiques et joindre les ressources humaines
et matérielles. Après avoir repéré au sein de ce groupe de parole auquel j’ai pu assister, des
personnes ciblées par la problématique du mode de garde des enfants de moins de trois ans, il
m’a paru intéressant de m’appuyer sur ce groupe déjà mis en place pour créer mon projet qui
touche en partie le même public.

7.Projet collectif avec les partenaires lié au mode de garde des enfants de moins de 3ans

Suite au recueil de données fait à l’aide des outils que j’ai pu mettre en place, j’ai compris
l’enjeu qu’était le mode de garde pour les familles qui ont des enfants en bas âge. En effet
plusieurs enjeux rentrent en compte dans la recherche d’un mode de garde pour leur enfants.
Il n’est pas toujours facile de couper le lien entre les parents et les enfants, c’est pourquoi ils
repoussent parfois l’échéance pour le confier. Hélène Romano explique cela, notamment pour
la première rentré des classes de l’enfant : "Pour le parent, une première rentrée scolaire peut
avoir une résonance de deuil. Cela montre que son bébé n’est justement plus un bébé, qu’il
passe de la petite enfance à l’enfance, qu’il a moins besoin de nous". Il y a aussi les
représentations qui influent beaucoup sur le choix du dispositif par les parents . Les parents
ont souvent du mal à confier leurs enfants à des assistantes maternelles par manque de
confiance du fait que plusieurs polémiques est vu le jour à propos des violences faites aux
bébés qui engendrent parfois des conséquences irréversibles, comme par exemple le
syndrome du bébé secoué. Les familles ont peur de confier leurs enfants à une seule personne
et pensent que le risque est moins élevé dans des structures d’accueils collectifs ou la
responsabilité des enfants est partagée avec plusieurs professionnels. L’UNAF a pu recueillir
des témoignages de mères concernées et en à retiré le constat suivant : « une place en crèche,
c’est idéal mais improbable, et une place chez une assistante maternelle, c’est inquiétant » et
rajoute que « Cette inquiétude a priori par rapport aux assistantes maternelles semble
profondément encrée dans l’inconscient collectif. Elle est en partie irrationnelle, entretenue

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par la rumeur. Elle est en tous les cas largement partagée ». De plus engager une assistante
maternelle implique d’être l’employeur de celle-ci et donc d’engager des démarches
administratives qui ne sont pas forcément à la portée de tous.

J’ai donc eu l’idée de réfléchir à un travail social de groupe (TSG) qui serait composé de
deux parties à savoir une partie informative et une partie d’entraide mutuelle entre les
professionnels intervenants et les familles. Ce TSG pourrait être mis en place au sein du
centre social et consisterait à faire intervenir des professionnels extérieurs à l’institution
faisant partie du relais des assistantes maternelles. Par exemple le RAM qui viendrait
informer les familles sur le principe du mode de garde par des assistantes maternelles. Des
assistantes sociales ainsi que des travailleurs sociaux du centre social pourraient également
intervenir afin de pouvoir ensuite retransmettre des informations aux personnes qui sont
concernées.

Ce dispositif serait mis en place une fois tous les mois, d’une durée de deux heures par
session et serait organisé plutôt le soir afin que plus de parents puissent participer . Les
objectifs généraux de ce projet seraient de prévenir l’épuisement parental du à la garde en
continu de l’enfant qui ne permet pas à ces mères de trouver le temps de pouvoir entretenir
des liens sociaux, déconstruire les représentations liées au mode de garde dans le but de
désengorger certaines structures d’accueil de jeunes enfants comme les modes de garde
collectifs et ouvrir d’autres perceptives de choix de garde. Pour ce qui est des objectifs
opérationnels, il faudrait mettre en place une veille sociale assurée par les travailleurs sociaux
territorialisés afin d’informer la CAF de l’état des lieux des modes de garde sur le territoire
d’intervention et ses évolutions, lors de réunions de service avec la chef de service du pole
TST et la mairie en l’invitant spontanément au projet et par écrit 1 fois par trimestre. Les
moyens de mise en œuvre de ce projet seraient d’avoir une salle disponible à cet effet pour
chaque session au sein du centre social et un partenariat avec des volontaires du service
civique qui pourraient garder les enfants des parents qui viendraient assister à l’intervention.
Ils seraient gardés dans une autre salle du centre du social et un budget serait prévu pour
nourrir les nourrissons et assurer leur hygiène durant la durée de l’intervention. Dans le but
de mesurer l’impact de ce travail social de groupe et envisager des pistes d’amélioration, des
bilans seraient envisagés 1 fois par trimestre avec l’ensemble des professionnels mobilisés
pour cette action .

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8.Conclusion

Dans la perspective de ma future profession d’assistante de service social, cette première


immersion d’intervention collective m’a permis de comprendre les enjeux que la
connaissance du territoire peut apporter au projet collectif envisagé. En effet, il permet
d’adapter l’action menée au plus près des besoins de la population en fonction des
ressources dont dispose le territoire à savoir ces moyens matériels et son réseau de
partenaires. De plus la connaissance de la population du territoire apporte une certaine plu
valus au travail effectué. Il permet de cibler les besoins des personnes et envisager des
perceptives d’accompagnement de ces besoins en prenant en compte leurs difficultés, leurs
facilités et leurs cultures dans l’objectif de créer des outils et des activités accessibles à
tous. La collaboration entre les différents partenaires est également très importante car elle
permet de partager des constats et des problématiques avec les supérieurs hiérarchiques.
Cela peut amener à la construction de nouveaux établissements et envisager la mise en
place de nouveaux dispositifs en réponse aux problématiques rencontrées par les personnes
accompagnées.

9.Bibliographie

https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1936 , famille monoparentale

dossier de la convention d’objectifs et de gestion 2018-2022 entre l’Etat et la CNAF :

axe 2,garantir la qualité et l’accès aux droits en modernisant le modèle de production du


service p 65 à 88 ; axe 3 mobiliser les personnels et leurs compétences, moderniser le
système d’information, optimiser le pilotage et l’évaluation, renforcer les coopérations p97 à
122

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2280 ,Congé parental d'éducation à temps


plein pour un salarié du secteur privé

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dossier du diagnostic 2021 du centre social Izards-Borderouge

p 5,6,10,11,13,16,17,18,27,30,36,39

contrat projet 2022-2025 du centre social Izards-Borderouge: axe accueil p6, axe
participation p9, axe partenariat p14, projet famille p17

dossier repère travail social CAF qui s’appuie sur la COG 2018-2022: les éléments
contextuels p4 à 5 , la politique de la branche famille p6 à 7 , le cadre institutionnel de
l’intervention social p 8 à 9, le cadre législatif et documentaire p 30,32,41

Hélène Romano, docteur en psychologie, article de Rémi Duchemin

https://www.europe1.fr/developpement-personnel/parents-nos-conseils-pour-preparer-votre-
premiere-rentree-des-classes-3742949

Parents, on vous aide à préparer votre première rentrée des classes

https://www.unaf.fr/ressources/modes-de-garde-vecu-et-attentes-parents-et-futurs-parents/

Recherche d’une solution d’accueil : les parents ont-ils vraiment le choix ?

https://www.cairn.info/revue-francaise-des-affaires-sociales-2017-2-page-149.htm

Continuer, réduire ou interrompre son activité professionnelle : le dilemme des mères de


jeunes enfants, Karine Briard, Dans Revue française des affaires sociales 2017/2, pages 149
à 168

https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications/etudes-et-resultats/le-temps-des-parents-
apres-une-naissance, Le temps des parents après une naissance
ÉTUDES ET RÉSULTATS, N° 483, Paru le 01/04/2006, Denise BAUER

offre de services aux familles, septembre 2020 document officiel CAF

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