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Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme de

DUT
Technique de Management – ICE

Sous le thème

L’IMPACT ECONOMICO-FINANCIER DE LA
PANDEMIE DE CORONAVIRUS SUR LA
PERENNITE DES TPME MAROCAINES

Réalisé et soutenu par: Sous l’encadrement de:


• Younes TAGUI
• Abdennaim EL AISSAOUI
• Salah Eddine SEDDOUKI
1
DEDICACE:

On dédie ce travail à :
Notre source de tendresse, à ceux qui ont apporté la torche du sacrifice pour
éclairer notre chemin, à ceux qui ont fortifié notre volonté, qui ont consolidé,
et qui lèvent mains à chaque prière pour nous souhaiter la réussite et le
bonheur :

« A Nos DOUCES MERES ».


Ceux qui ont guidé nos pas, qui ont fait de notre éducation sa principale
Préoccupation.

« A Nos CHERS PERES ».


Ceux qui ont partagé avec moi les moments fort de ma vie et qui m’ont
soutenu jusqu’au bout

2
REMERCIEMENT:

Au terme de ce travail, c’est un devoir agréable d’exprimer en quelques lignes les


reconnaissances qu’on doit à ceux dont nous avons sollicité l’aide et la collaboration. Dans un premier
temps on tient nos sincères remercîments à DIEU tout puissant qui a éclairé notre chemin par
le savoir et les bonnes connaissances.

On exprime nos profonds remerciements à Monsieur Abdennaim EL AISSAOUI

notre encadrant pédagogique pour son encadrement tout au long de ces mois de recherche, ainsi pour sa
grande disponibilité, son écoute, son suivi tout au long de ce travail, pour sa patience et sa compréhension des
situations diverses et variées. On désire qu’il trouve en ces mots toute notre reconnaissances pour
ses précieux conseils. On exprime également notre gratitude aux MEMBRES DU JURY. On ne
pourrait terminer sans exprimer notre profondes reconnaissances à tout le corps professoral du
DUT
Enfin, grand merci à nos amis, nos collègues et tous ceux qui s'entourent, ici ou au loin par
leur présence ou par leurs pensées .

3
LISTE DES ABREVIATIONS :

ADM : Autoroutes du Maroc


AIVAM : Association des Importateurs de Véhicules OPCVM : Organisme de Placement Collectif en Valeurs Mobilières
Automobiles Montés PAI : Plan d’Accélération Industrielle
BFR : Besoin en Fonds de Roulement PIB : Produit Intérieur Brut
BNDE : Banque Nationale pour le Développement PSA : Peugeot Société Anonyme
Economique SARS : Sévère Acute Respiratory Syndrome
BAM : Bank-Al-Maghrib SIAM : Salon International de l'Agriculture au Maroc
CA : Chiffre d’Affaire TIC : Taxe Intérieure sur la Consommation
CFG : Casablanca Finance Group TPME : Très Petites et Moyennes Entreprises
CNT : Confédération Nationale du Tourisme UE : Union Européen
CRM : Customer Relationship Management USD : United States Dollar
DD : Droits de Douane VA : Valeur ajoutée
DEPF : Direction des Etudes et des Prévisions WTI : West Texas Intermediate
Financières
DET : Droits d’Enregistrement et Timbre
FMI : Fond Monétaire International
HCP : Haut Commissariat au Plan
MERS : Middle East Respiratory Syndrome
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Economique
ONCF : Office National des Chemins de Fer

4
SOMMAIRE

DEDICACE............................................................................................................................................... 2
REMERCIMENT....................................................................................................................................... 3
LISTE DES ABREVIATIONS....................................................................................................................... 4
SOMMAIRE............................................................................................................................................ 5
INTRODUCTION GENERALE.................................................................................................................... 6
CHAPITRE I LA PERRENITE DES TPME MAROCAINES............................................................................... 8
Introduction du chapitre ........................................................................................................9
SECTION 1 : DEFINITION ET IDENTIFICATION DU CONCEPT DE LA TPME............................. 10
SECTION 2 : LA PERENNITE DES TPME MAROCAINES........................................................... 14
CHAPITRE II LE MAROC FACE AU PHENOMENE DU CORONAVIRUS...................................................... 18
Introduction de chapitre ..............................................................................................................19
SECTION 1 : D’UNE CRISE SANITAIRE A UNE CRISE ECONOMIQUE............................................. 20
SECTION 2 : L’IMPACT ECONOMICO-FINANCIER DE CORONAVIRUS SUR LE MAROC ............. 21
CHAPITRE III ANALYSE DES RESULTAT DE L’ENQUETE ........................................................... 33
Introduction du chapitre ............................................................................................................34
SECTION 1 : INTERPRETATION DES RESULTATS........................................................................... 34
LISTE DES FIGURES ...........................................................................................................................40
LISTE DES TABLEAUX .........................................................................................................................40
LISTE DES GRAPHIQUES.....................................................................................................................40

5
INTRODUCTION GENERALE

2020 semble furieuse d’avoir été venue! Elle a été une année exceptionnelle, où l’actualité nationale et internationale a porté sur un seul sujet « le
coronavirus » baptisé COVID-19, ce monstre invisible a dispersé les dossiers de tous les pays du monde, développés et sous-développés, riches et pauvres, il
n’a exclu aucune catégorie d’âge ni secteur d’activité, il avait un caractère spéciale, les épidémiologistes, les spécialistes des maladies infectieuses comme les
économistes ont avoué en l’unanimité que cette crise est loin d’être comparée avec les crises précédentes, sanitaires étaient, économiques ou financières,
comme elle n’est ainsi pas moins dangereuse que les autres crises qu’elles y précèdent, si on prends l’exemple des anciennes pandémies et épidémies
sanitaires aucune d’entre elles n’a pu traverser tous les continents, le SRAS à titre d’exemple a resté cantonner en Asie et a pu se propager à plusieurs pays
asiatique avec une faible transmissibilité et contagiosité, le MERS a été épinglé dans le moyen orient, l’Ébola a été localisé en Afrique d’ouest et centrale, la
grippe espagnole malgré le grand nombre des morts qu’elle a causé (atteignant les 50 millions de morts) ainsi le grand nombre des pays qu’elle a pu pénétré,
mais pourtant son ampleur du danger ne se compare guère avec celui de Covid-19, ce-dernier a pu en très courte durée enclencher la panique, secouer la
sécurité publique, paralyser les systèmes financiers, et perturber les structures économiques et politiques.
Un chercheur britannique a comparé la furtivité de coronavirus à un loup déguisé en mouton car comme le loup a cette capacité de se faufiler au milieu du
troupeau, ce virus est aussi sournois, il a la capacité de se transformer et s’adapter avec les corps humains. Il était prévu depuis son apparition en chine que
ses effets seront massifs sur l’économie, car ce pays a des relations commerciales et économiques entrelacées avec tous les pays du monde, et le plus grave
c’est que l’épicentre du virus était la ville de Wuhan qui se situe dans la province de Hubei, l’un des plus grandes provinces chinoises, caractérisée par son rôle
économiques mondiale primordiale, contenant un grand nombre des usines et des entreprises multinationales, conséquemment, après que le virus
propageait tout le système économique était quasi-totalement en arrêt affectant par conséquent tout le système économique mondiale. La pandémie de
coronavirus a connu une expansion extrême et a contaminé plusieurs pays asiatiques, et peu à peu d’autre continent, menaçant la santé qui constitue le
principale pilier de base dans la course au voulant de la vie humaine, et provoquant des dégâts économiques et financiers incontestablement immenses, et
difficiles à cerner .A titre d’exemple, les crises de 1929 et de 2008, sont fréquemment citées ,celle de 1929 ,désormais la plus grave crise économique du
20ème siècle qui s’est propager dans le monde entier ,l’entrainant dans une décennie de récession marquée par une augmentation massive du chômage et de
la misère qui ont durée plusieurs année par la suite.

6
Subséquemment, la crise subprime de 2008 est venue, et prenant une ampleur sans précédente après la faillite de la banque américaine Lehman Brother, qui a
ravagé la sphère financière et précipité les économies développées dans la récession. Il est tout à fait clair qu’avec la mondialisation et la modernisation, les
économies mondiales sont devenues étroitement intégrées c'est-à-dire que si quelque chose se produisait dans une partie du monde, cela aurait un impact
moyen à élevé dans le monde entier, ainsi un effet sur l’une des plus grandes économies comme la chine qui se considère l’atelier du monde, aurait
un impact significatif sur toutes les économies du monde. la chine, la 2ème puissance économique mondiale avec un PIB de 23 301 milliards de dollars en 2019
selon les données de la FMI, après les états unis, contribuant à environ 16% du PIB mondial total ,en plus plusieurs entreprises dépendent de la chine pour des
liaison en amont et en aval ,c’est clair donc qu’on fermant la chine on avait un problème incontestable d’approvisionnement, à ajouter qu’elle n’est pas
importante juste pour son approvisionnement en biens et services ,la chine se caractérise aussi par un grand nombre de consommateurs, voire un pouvoir
d’achat important ,donc le premier contrecoup pour le monde c’était essentiellement un problème d’offre, ainsi le caractère distinguable de coronavirus du fait
qu’il se propage rapidement, Lui permet dans un bref délai de se déplacer en Europe puis aux Etats unis ce qui a engendré un choc de demande et donc le
monde devenait en face d’une situation extraordinaire présentée par un double choc qui est quelque chose d’assez rare en économie ,cela conduisait a une
récession relativement profonde pour le système économique mondial et le Maroc évidemment n’est pas à l’abri de cela, vu que plus de 60% de ses échanges et
ses transactions se font avec l’union européen que la plupart de ses pays membres sont gravement touchés par la pandémie ,le Maroc a son tour a supporté des
effets sociales, économiques et financiers lourdes, et pour surmonter la situation, il a mis en place des mesures anticipatives et a montré au monde comme
d’habitude, qu’il avait les capacités matériels et immatériels nécessaires pour faire face au coronavirus. Pourtant le risque par tout ses types (social, politique,
économique et financier…) reste présent vu l’ambiguïté de la structure de virus ainsi l’incertitude qui l’entoure, d’ailleurs lorsqu’on parle d’une crise sanitaire tout
le monde sera d’accord que la santé humaine reste la priorité voire le but ultime des gouvernements du fait que l’Homme est le seul vivant productif créatif qui
pourra conduire le navire de vie, il est le moteur qui permet à la société de se mouvoir vers l’avant mais pourtant personne ne peut nier l’importance et le rôle de
l’économie dans un pays c’est elle qui reflète bien évidemment son état, et son degré d’avancement, se sont les économies qui créent ce paradoxe entre un pays
et l’autre à l’aide évidemment de l’intervention de plusieurs acteurs économiques: (ménages, banques, administrations publiques et privées, reste du monde,
assurances, et entreprises).
Donc en cas d’une crise économique, tous les acteurs qui interviennent dans le cycle économique seront affectés, aussi dans le cas de coronavirus tout le
système économique mondiale avait connu une paralysie, notamment au Maroc les TPME étaient les plus touchées par la crise, et l’Etat pour les accompagner
elle a mis à leurs dispositions des mesures d’aides et de soutiens financières importantes afin de les aider à surmonter la crise, néanmoins
plusieurs entreprises ont risqué la faillite et la disparition.

7
CHAPITRE I
LA PERRENITE DES TPME
MAROCAINES

8
Introduction du chapitre:

Les TPME, un secteur qui pèse lourd, tous les pays du monde s’accordent sur son importance dans le développement et la prospérité
économique ainsi son rôle colossal dans la création d’emploi, selon les données de la banque mondiale les TPME représentent 95% de
l’ensemble des entreprises et emploient plus de 60% des salariés dans le privé sans négliger son rôle dans la contribution à la création de la
valeur ajoutée1 , tous cela mets (les dirigeants de ces structures, les organisations et toutes les institutions impliquées y compris le
gouvernement clients, fournisseurs, prêteurs, salariés…) 2 ,devant un défi majeur consistant à protéger ces entreprises surtout de la
disparition qui menace leurs avenir à causes des difficultés multiples et variées internes et externes, auxquelles elles sont confrontées tout
au long de leurs cycles de vie et qui mettent en question leurs pérennités. Pour ne pas s’éloigner de notre sujet qui est la pérennité des
TPME au Maroc à l’ombre de la COVID-19, il nous paraît nécessaire avant de l’entamer de souligner tout d’abord les notions clefs ou les
variables explicatives, en se basant sur une revue de littérature pour pouvoir constituer une idée générale sur la problématique que nous
voudrions y répondre. Dans le présent chapitre nous allons abordé le sujet de la pérennité des TPME marocaines mais avant cela, il nous
parait indispensable d’expliquer dans quelques paragraphes ce qu’on entend dire par une TPME, dans le contexte international puis nous
allons cerner sa définition dans le contexte marocain, le deuxième point sur lequel nous allons mis l’accent c’est la notion de la pérennité des
entreprises, d’ailleurs cette notion pose de larges controverses auprès des chercheurs et universitaires à cause de son caractère paradoxal et
polysémique, en plus de la rareté des ouvrages qu’ils la traitent. Or cette notion complexe jusqu’à présent demeure insuffisamment
explorée, elle n’a pas reçu un grand éclairage qu’indirectement par la thématique qui traite la défaillance des entreprises 3 , pour cela nous
nous somme basés sur deux ouvrages de S.Mignon , qui traitent le sujet des pérennités des entreprises d’une façon direct est très claire. Et
en fin pour conclure le chapitre, la dernière section sera consacrée pour parler de l’état des lieux des pérennités des TPME au Maroc, pour
qu’on ait une vision globale sur la situation de ces entreprises et les contraintes qui limitent leurs développements et menacent leurs
survies.

1 Les données de la banque mondiale


2 « Stratégie de pérennité d’entreprise » , Sophie mignon 2001
3 Idem

9
SECTION 1 : DEFINITION ET IDENTIFICATION DU CONCEPT DE LA TPME.
Les TPME sans doute joue un rôle moteur dans les économies, et comme il a dit Ali Tehami *:
« il n’y pas lieu d’être diplômé de saint Cyr ou d’être le prix noble d’économie pour dire que les TPME constituent le cœur et le poumon de l’économie », en effet
les TPME assurent une part importante dans les économies des pays depuis les années quatre-vingts ,ou le monde a l’époque a connu des crises économiques
d’ampleur mondiale dont les grandes entreprises étaient gravement paralysées, le système économique dans cette période a connu une obstruction sans
précédente surtout avec l’échec de l’expérience des grandes entreprises a absorber les effets de la crise, chose qui a poussé les pays a chercher des solutions
alternatives et rapides et place alors le secteur des TPME comme le moyenne la plus adéquate et la plus efficace pour faire le retour et la reprise des activités
économiques, en plus leurs rôle non négligeable dans le développement économique et sociale régional, local et nationale est du a leurs flexibilité et leurs
adaptabilité avec les situations diverses et complexes, leurs insertion avec aisance dans les créneaux étroites pour les grandes entreprises, ont fait de ces TPME
des piliers voire des véritables leviers de prospérité et développement économique, mais cela ne peut porter ses fruits qu’a condition que leurs cadre
évolutionniste soient adaptés avec les stratégies et les objectifs qui leurs sont assignés.
1. Problématique de la définition des TPME:
Définir ce que c’est une PME ou TPE n’est pas du tout facile, car sa définition n’a pas une identité unique, mais plutôt variable selon les aires géographiques,
chaque pays a ses propres indicateurs sur lesquels il se base pour la définir. Or la définition des TPME a fait l’objet de plusieurs recherches et controverses de
même qu’elle a fait l’objet de plusieurs révisions mais jusqu’au jour le problème de sa définition restait posé. Avant d’aborder le sujet des TPME marocaines
et la problématique de leurs pérennités sur le volet théorique, il nous parait nécessaire de passer rapidement sur quelques définitions adoptées dans d’autre
pays, mais avant cela, un petit retour au passé, vers les premières années de l’apparition de la notion de la TPME sera aimable et enrichissant.
Dans l’histoire des organisations, les premières recherches menées sur les TPME reviennent aux années soixante, étonnamment !, ces recherches ont été
réaliser indirectement sur les TPME car les chercheurs n’ont pas travaillé particulièrement sur ce type d’entreprise mais indirectement sur un autre
sujet ,c’est celui qui concerne la taille des entreprises, et à la base de ces travaux, d’autres chercheurs ont continué leurs recherche sur les TPME et les ont
classer comme organisations particulières, mais ce n’est qu’à partir de 1970 qu’ils ont donné aux TPME l’importance qu’elles méritent, et ont pris au sérieux
leurs problématique surtout celle lié à leurs définitions ainsi celle qui traite leurs survis et leurs développements dans le temps. Plusieurs auteurs par la suite
ont essayé de distinguer voire de montrer les caractéristiques qui distinguent les PME des TPE qui les accompagnent, et ils ont conclu tous que la taille, est un
élément important qui influence directement la nature de l’entreprise (micro-petite-moyenne-grande), en ce sens les travaux élaborés sur la taille et les
structures des organisations ont défendu l’idée que les PME ne sont pas des modèles réduites de la taille des grands entreprises mais des entreprises
totalement particulières. Début des années quatre-vingt, une nouvelle impulsion apparaissaient en matière de a recherche sur les TPME, P.J. Julien **
spécialiste de la PME et de l'entrepreneuriat, a précisé cinq critères qui définissent selon lui ce que une PME, qui sont les suivants :
*Tehami « la PME-PMI L’arme et l’âme des puissances économiques actuelle » quotidien d’Oran n222 2004 extrait de « stratégie de développement des PME et développement local » p2 Source :
regards sur les PME N°14 ,observation des PME ; OSEO.
**Pierre-André Julien un spécialiste dans le domaine de la PME et de l'entrepreneuriat. Ses travaux ont profondément influé sur la pratique des petites et moyennes entreprises, il est le fondateur de la
revue internationale des PME 10
Elle est dite PME toute entreprise caractérisée* par:
• une gestion centralisée
• un système simple d’information
• Mal décompositions des taches
• une stratégie à court terme
• un contrat direct avec les clients
1.1. Définition selon les critères quantitatifs:
La première catégories est basée sur les indicateurs qui sont liés à la structure de l’entreprise comme (la taille, le CA, la VA, le total d’actif ou total
bilan(annuel),et toutes autres données quantitatives, néanmoins il est apparent que cette méthode n’est pas standard pour tout les PME du monde à cause de
la diversité économico-financière des entreprises appartenant à des zones géographiques différentes, il est donc impossible de l’appliquer sur l’ensemble des
entreprises mondiale.
1.2. Définition selon les critères qualitatifs:
La deuxième catégorie de classification a un caractère descriptif de l’entreprise et non mesurable, elle se base sur des méthodes et des critères analytique et
théorique non chiffrées .
1.3. La TPME selon la définition de l’OCDE:
Selon l’OCDE, les PME sont des entreprises indépendantes dont le nombre des salaries et limité et variable avec la variabilité des systèmes statistiques
appliqués dans chaque pays, elle est considérée comme PME toute entreprise dont l’effectif ne dépasse pas 250 (et 200 dans certains cas)**, sauf quelque cas
des pays qui fixent le plafond à 300 salaries au japon ou à 500 salaries comme c’est le cas aux Etats Unis car l’effectif est la valeur la plus communément
utilisées cependant il y a d’autre critère tel que le CA ou la valeur des actifs.
1.4. La TPME selon la définition de l’UE:
Selon l’Union Européenne, toute entreprise constituée d’un effectif de salariés qui varie entre 50 à 250 personnes, et un chiffre d’affaires ne dépassant pas 50
millions d’euros est une ME. Il énonce également que toute entreprise constituée d’un effectif de salariés en dessous de 50 personnes, et un chiffre d’affaires
ne dépassant pas 10 millions d’euros est une PE. Tandis qu’un effectif moins de 10 personnes et un CA ne dépassant pas 2 millions d’euros concernent que les
TPE (micro-entreprises). Ces définitions sont appliquées dans plusieurs pays européens tel que la France.

*P.A.JULIEN« Qu’est-ce qu’une PME ?- six critères qui permettent enfin de les identifier », Le Devoir, 1984
**Définition appliquée dans l’UE, et dans un grand nombre des pays de ‘OCDE, des pays en développement et d’autres en transition .

11
2. la TPME dans le contexte marocain :
La définition des TPME a connu une évolution qui a commencé avec la (PSA) en 1972, par la suite plusieurs acteurs économiques ont tenté de la définir à partir
de certains critères tels que MAROC PME, la ligne pilote (1978-1979), le (PAI), Loi sur l'investissement (1983), Bank Al-Maghrib (1987), la charte des PME pour
2002 et autres.
2.1 La définition de la PSA:
Dans la période des années 70 la BNDE était le responsable de la politique de financement au Maroc, elle avait mis en 1972 une PSA de financement des PME
dont le programme d’investissement était plafonné à 5 000 000Dh, une procédure souple et simple qui avait eu de beaux résultats, la BNDE après un ensemble
de modification a changé le plafond et lui a remplacé par d’autres critères qui sont les suivants :
• Un plafond de crédit fixé à 1 000 000 Dh
• Un total d’actif de 5 000 000 Dh
• Un CA de 7 500 000 Dh
2.2 La définition officielle de la PME
En ce qui concerne le Maroc, et par référence aux textes juridiques* qui fixent les critères de sélection des TPME, l’article premier de loi 53-00 définit la PME
comme étant : « toute entreprise gérée et/ou administrée directement par les personnes physiques qui en sont les propriétaires, copropriétaires ou
actionnaires, et qui n'est pas détenue à plus de 25% du capital ou des droits de vote par une entreprise ou conjointement par plusieurs entreprises ne
correspondant pas à la définition de la P.M.E.»** ,cette définition est valable pour les entreprises ayant dépasser deux année d’ancienneté. La charte de la PME
retient deux critères deux critères qui servent de base a identifier si l'entreprise est une PME, le premier critère c’est celui de l’effectif des salariés permanents
qui ne doit pas dépasser 200 employés, et le deuxième c’est le CA (avoir réalisé, au cours des deux derniers exercices, un chiffre d'affaires/an (HT), moins de 75
millions dh) ou un total du bilan (qui ne dépasse pas 50millions dh).

* LOI N° 53-00 FORMANT CHARTE DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE;


Dahir n° 1-02-188 du 12 joumada I 1423 (23 juillet 2002) ;
B.O n° 5036 du 15/09/2002
**Article premier de la loi N° 53-00 formant charte de la petite et moyenne entreprise Marocaine.
12
2.3 La définition pour les TPME nouvellement créées:
La charte des PME Marocaines a précisé également des critères spécifique pour les entreprises qui sont nouvellement crées*, en effet toute entreprise nouvelle
doit respecter deux conditions pour avoir le statut PME
• Leurs programmes d'investissements initiaux globaux ne dépassent pas 25 millions de dirhams.
• Leurs ratios d'investissement par emploi doit être moins de 250 000 dirhams.
3. Les caractéristiques des TPME marocaines:
Sans doute les TPME occupent une place indéniable au Maroc, que se soit sur le plan économique (un organe fondamental de la croissance économique), ou
sur le plan social (un facteur primaire de promotion d’emploi, « il est estimé qu’actuellement les PME emploient plus de 80% de la population active »), ce type
d’entreprises participent fortement dans le développent et la croissance économique et territoriale mais aussi encouragent les citoyens de participer dans ce
processus de développement. Leurs adaptabilités avec des situations différentes et variantes, leurs créativités, la cohésion et l’harmonisation dans les
relations humaines au sein de ces organisations. « Plus l’entreprise est petite, plus la relation culturelle est forte : les notions telles que le moral, le climat
organisationnel… » (M. Michel Marchesnay, (1991)**, la simplicité et la fluidité de leurs systèmes informatiques, leurs flexibilités dans l’environnement et aussi
leurs solidités, et la simplicité de leurs structures,« plus l’entreprise est petite, moins il y a de formalisation.. »Michel Kalika,(1987)
constituent un atout majeur qui démarque les TPME ainsi un point fort sur lequel elle se base l’économie marocaine, en effet ces avantages particuliers
confèrent aux TPME une grande capacité en terme d’endurance contre les différents aléas externes et internes qui pourraient arriver .

Un tissu économique solide présentant 93% de l’ensemble des entreprises au Maroc dont 64% sont des TPE et 29% des PME, et la grande entreprise ne
représente que 7% (Graphique 1), ces TPME sont concentrées fortement dans la région du grand Casablanca (39% des TPME dans la dite région), 15% à Rabat-
salé-Kenitra, suivi par Tanger-Tétouan (9%)*** , ce qui reflet la structuration désarticulée de ces entreprises sur le territoire national.

Graphique 1: répartition des TPME au Maroc.


En outre l’enquête faite par le HCP a montré que 42% des TPME opèrent dans le secteur des
services dont les TPE occupent 44% et 42% pour les PME, suivi par le secteur commerciale
avec 28% et 26,5% respectivement, construction 21%, tandis qu’elles n’exercent que moins
Source HCP de 10% dans l’industriel comme c’est montré dans le tableau ci-dessous .

*Une entreprise nouvellement créée selon la loi N° 53-00, c’est toute entreprise ayant moins de deux années d'existence.
**La PME un système de gestion spécifique p :12
***Enquête nationale du HCP auprès des entreprises (2019) 13
SECTION 2 : LA PERENNITE DES TPME MAROCAINES
Les TPME sont de véritables protagonistes dans le développement et la croissance des économies des pays, reconnues au Maroc comme dans le monde par
leurs implications colossal dans la création de l’emploi, de plus qu’elles ont une vertu spécifique et particulière de renforcer et stimuler l'économie, ce sont des
piliers et supports économiques par excellence pour tout pays, elles ont une capacité merveilleuse d’adaptation et de flexibilité avec les chocs et les
catastrophes imprévus. Notre pays est conscient de leurs importances, cela ressort clairement dans ses attitudes envers les TPME par les mesures d’aides,
d’assistance, de soutiens et de protectionnismes particulières offert par le Maroc à cette catégorie d’entreprise pour les aider a faire face à la concurrence féroce
surtout étrangère, ainsi d’en alléger les procédures pour les aider à perdurer sur le long terme. Dans la présente section on va situer le rôle de ces organismes,
et promouvoir l'étude par des chiffres, en se basant sur les études des centres régionaux d’investissements de deux régions ‘Casablanca et Béni-Mellal’, puis on
va mettre en évidence les obstacles compromettant ces structures à la disparition et la mort.
2.1. La situation des TPME marocaines:
La recherche sur le thème de la pérennité des entreprises marocaines en général, et des TPME en particulier, est d'une grande importance en effet cette
problématique, éveillait depuis toujours la curiosité des chercheurs et des spécialistes dans le domaine de la gestion, un tissu qui demeure incontestablement
important pour la croissance de notre économie, mais un ensemble de contraintes empêchent souvent la continuité de ce type d’entreprise et constituent
un obstacle majeur devant son développement et sa survie pendant une durée plus longue, en effet pendant le cycle de vie de la TPME, leur gestionnaires ou
dirigeants se retrouvent souvent devant un défi multidimensionnel (économique, social, environnemental..) , des défis qui sont censés en tant qu’agents
économiques, les prendre en considération dans leurs plans stratégiques initiaux, les plans dans lesquels la longévité et la pérennité de leur entreprise
représentent l’objectif primordial et le but suprême. Cependant au contraire de ces objectifs le Maroc se retrouve devant des chiffres alarmantes et progressifs
concernant les nombres des défaillances des TPME, les données statistique des dix dernières années affichent une accélération inquiétante de la faillite des
TPME depuis 2009 (graphique 2)* , une situation qui devient de plus en plus difficile à contrôler, dont les causes se diffèrent, et se dressent devant l’évolution
des TPME marocaines et les entravent à poursuivre leurs activités.
Graphique 2: les TPME en faillite entre (2009-2014) .

*La source : INFORISK, EULER HERMES

14
Selon les données d’INFORISK, 8088 entreprises d’une taille moyenne et petite se sont déclarées en faillite en 2017* sur un ensemble de 70000 entreprises,
dont 7280 entreprise est déclarée en liquidation tandis que 808 étaient victimes d’un redressement judiciaire. 2018, était d’un bon présage pour le Maroc, une
accalmie surprenante au niveau des défaillances déclarées en cette année, avec une diminution de 2% par rapport a 2017, suivie d’une rechute choquante en
2019** atteignait les 8439 entreprises défaillantes(figure), (93,8% suite à des liquidations/dissolutions judiciaires, 1% pour des redressements judiciaires, 5,2%
cessations et radiations), soit une augmentation de 5,1% par rapport à 2018, à noter que parmi ces entreprises défaillante, 98,7% sont des TPE, qui sont
toujours les 1ères victimes des défaillances, 1% des PME, et 0,2% des grandes entreprises.
2.2. Les contraintes des TPME marocaines:
Les contraintes se décomposent en deux, celles qui découlent de l’intérieur de l’entreprise c'est-à-dire qu’elles émanent de ce qui est lié au style managérial
appliqué, à la spécificité de la PME/TPE, de la personnalité et le professionnalisme des dirigeants et de sa formation en entreprenariat, à pouvoir de guidance
d’un groupe de travail, les RH… et d’autres viennent de l’extérieur qui sont plus complexes, voire les vrais responsables des fermetures de la grande majorité des
TPME au Maroc.
2.2.1 Contraintes d’ordre internes:
A la base d’une étude réalisée sur 120 PME Marocaines, par INFORISK en 2009, l’étude a dévoilé la situation fragile de ces entreprises, un profil qui connait une
panoplie de contraintes internes notamment la fragilité de leurs actifs immobilisée contre une dominance de l’actif circulant, une augmentation de la moyenne
des stocks expliqués par la mauvaise gestion des responsables, ce qui montre parfois la qualité des profils recrutés qui manquent la compétence, ou aussi des
dirigeants incompétents surtout que la plupart des TPME sont des entreprises familiales gérées par des personnes qui n’ont pas d’expériences ni formations en
entreprenariat et gestion des projets, et donc dans la majorité des cas on trouve que leurs ambitions suprêmes c’est d’avoir réaliser des gains personnels selon
leurs intérêts personnels en appliquant un style égocentrique autoritaire, dans leurs gestions sans donner aucune importance a ce que ce passe à l’intérieur de
leurs organisations, ces dirigeants on les appel dans le jargon marocain les entrepreneurs « boushkara »*** leurs inexpériences en matière de la pratique et la
gestion managériale entrainent l’échec de leurs entreprises(Mark NK Saunders., David E Gray. E., Harshita Goregaokar.,);(2014) Ainsi à ces contraintes s’ajoute le
problème de l’insuffisance d’accès aux nouvelles technologies (l’utilisation des moyens et rudimentaires, la faiblesse des moyens matériels et immatériels dont-
elles disposent), aussi la concurrence acharnée nationale et internationale qui limitent le développement de ces structures, la sous-capitalisation presque
généralisée****, et la faible compétitivité.
2.2.2 Contraintes d’ordre externe:
En plus des contraintes internes s’ajoutent des contraintes externes liées à des problèmes législatifs judiciaires, financiers etc., portant atteinte au
développement, à la croissance et à l’évolution des TPME, et les empêchent de survivre sur le long terme
* Etude d’INFORISK défaillance au Maroc 2019
** Idem
***Boushkara est un surnom utilisé dans la société marocaine pour démontrer le patron riche qui a tout les moyens matériaux hormis l’expertise et les formations pour gérer son projet, et donc il cherche
que le gain sans se soucier des valeurs éthiques qu’il faut respecter lors de l’exercice d’un projet managérial.
**** St-Pierre Josée, « La gestion du risque : Comment améliorer le financement des PME et faciliter leur développement » ;(2004) 15
2.2.3 Obstacles liés aux financements:
La contrainte la plus critique dont elles-souffrent les TPME est celle liée à l’accès au financement, un accès qui est caractérisé par sa limitation, un rapport des nations unis a démontré que
deux tiers des crédits accordés par les banques marocaines sont destinés aux grandes entreprises. Certes le financement est une condition primordiale pour assurer la compétitivité,
l’innovation, et la productivité (Nicolas Dufourcq, 2014)* il est nécessaire pour investir et bénéficier des part de marché, aussi il représente une condition fondamentale pour la survie des
TPME, et leurs évolution tout au long de leurs vie. Mais pourtant les TPME restent bloquées quand-t-il s’agit de ce point. La TPME nécessite d’accéder au financement d’une façon
concordante avec ses besoins, et à hauteur de ses objectifs et ses stratégies pour qu’elle puisse couvrir ses besoins et satisfaire son BFR . Mais malheureusement ces entreprises souffrent
d’une manque de liquidité, des conditions draconiennes et des procédures compliquées et exigeantes imposaient par les banques lors de l’octroi des crédits surtout lorsqu’il s’agit de poser
ses biens personnels comme garantie, en effet c’est l’une des conditions décourageantes pour eux. (Y. EL Manzani «  2018 »), Cette méfiance est souvent expliquée par la fragilité de leurs
systèmes surtout financier, la manque de transparence de leurs états financiers et l’insuffisance de garanties pour 52% des entreprises d’entres eux, en plus des relations fragiles et
risquées qui lient les l’investisseurs et les établissements de financement avec les PME, des relations marquées par la non limpidité et l’asymétrie de l’information.(rapport de l’enquête
nationale auprès des entreprises au Maroc ;HCP « 2019 ». p20).
Et suite à cette position les entrepreneurs des TPME se voient souvent obligé d’utiliser leurs épargnes personnelles ou de recourir à ce qu’on appelle the « love money »**,( Jianwen (Jon)
Liao, Harold Welsch, et Chad Moutray (2009)*** , par conséquent, cette situation handicapée conduit à l'incapacité persistante des petites et moyennes entreprises à s'acquitter de leurs
obligations financières, et engendre alors des niveaux critiques de solvabilités chez ces structures
(Cultrera ;2016).
2.2.4. Obstacles liés au régime fiscal:
A la raison de l’existence d’un système fiscal sévère et compliqué qui impose un ensemble des procédures, les PME recourent le plus souvent aux cabinets de conseils ce qui alourdir leurs
budget, et engendre de l’évasion et les fraudes fiscales, chose qui se reflète négativement sur les recettes étatiques, les dernières données collectées par le conseil économique****
montrent que seulement 2% des entreprises contribuent à la hauteur de 80% pour l’IS au Maroc, en effet malgré toutes les dispositifs de soutien et d’atténuation offerts par l’état pour les
accompagner et les soutenir comme l’exonération de l’impôt pendant les cinq première année pour les entreprises nouvellement crées, mais pourtant le paiement des impôts et taxes et le
problème des barèmes imposaient restent leurs souci majeur qui entravent leurs développement et leurs croissance.
2.2.5. Contraintes administratives et institutionnelles et judiciaires:
Les TPME souffrent d’un ensemble des problèmes et des obstacles administratifs et institutionnels qui freinent leurs évolutions, terrifient les entrepreneurs et entravent donc les créations
des entreprises, parmi les contraintes institutionnelles on distingue le style du management bureaucratique appliqué au sein des TPME, qui limite leurs flexibilités, s’ajoute aussi le
problème de la complexité et l’opacité des procédures administratives et juridiques qui sont imposées, Les TPME réclament souvent le manque des plateformes d’orientation, et l’absence
d’une coordination au niveau des organismes impliqués, chose qu’elle les a poussé à abandonner leurs projets. En outre, le non respect des règles fixées, concernant les délais de paiement
se considèrent la première cause derrière les mortalités des entreprises***** , qui impacte directement l’activité des TPME, et mets le Maroc parmi les pays appliquant les plus longs
délais, en effet la dernière étude d’EULER HERMES a montré la gravité de ce problème qui ne cesse à détériorer la situation financière de ces entreprises surtout les TPE (graphique 3) et
d’accroitre leurs taux de mortalités.

*Le financement des PME : un enjeu de compétitivité, « revue d’économie financière N°114 » ; source : www.cairn.info/revue-d-economie-financiere-2014-2-page-39.htm
**« Love money » ou « argent de l’amour», est un mode de financement utilisé par les entrepreneurs qui permet de prendre les fonds auprès de leurs familles ou leurs amis, pour financer leurs projets
*** “Start‐up ressources and entrepreneurial discontinuance: the case of nascent entrepreneurs”; article
**** Selon le rapport du Conseil Economique et Social concernant le système fiscal marocain ; Le système fiscal marocain, développement économique et cohésion sociale (2012).
*****Inforisk (2020)
16
Graphique 3 : Les pourcentages de retard des paiements pour les TPE:

Au Maroc le délai de paiement est établi à 84 jours qui semble loin de la moyenne
mondiale (65j)* et du délai imposé par le code de commerce qui est de 60j,tous ces
obstacles ouvrent la voie vers la corruptions et les opérations illégales comme l’a montré
la banque mondiale dans une étude élaboré en (2013) à propos des entreprises
marocaines, elle a indiqué que 21% d’entre eux surtout celles d’une taille petite ont
déclaré ensemble que le problème qu’elle fréquentent le plus souvent est celui de la
corruption ce qui dévoile aussi notre système judiciaire inefficace.
Source : INFORISK .

Conclusion du chapitre
Certes le rôle économique et social des TPME est incontestable, pour cela les organismes publics et privés impliqués ont mis en place des dispositifs d’aides
spécifiques, et des actions d’accompagnement pour les encourager à savoir moussanada, moukawalati, imtiyaz et dernièrement damane oxygène, sans parler
des mesures d’atténuation en matière de la fiscalité et les exonérations dont-elles bénéficient mais pourtant, on reste loin des objectifs envisagés, et c’est à
cause de plusieurs obstacles, dont le financement se considère leurs défis majeur, surtout avec la contribution timide des banques qui refusent de jouer leurs
jeu. Au Maroc l’accès restreint au financement ainsi que la lourdeur des procédures administratives, les délais de paiement qui sont trop long, et les
problèmes d’ordre intrinsèques ont conduit à la cessation et la disparition de plusieurs TPME, des chiffres choquants ont été déclarés par le HCP et INFORISK à
propos de l’augmentation progressives des nombres des faillites, défaillance, et la morts de ces structures, en effet Aujourd'hui, le Maroc est plus que jamais
sollicité pour intensifier ses efforts et trouver des solutions alternatives capables de résoudre efficacement leurs situations, et garder le maximum possible
leurs existences surtout maintenant à l’ombre de la crise récente du coronavirus qui a basculé toute l’économie mondiale et nationale, et a mis en question
l’avenir mystérieux de ces structures. Quelle était donc l'ampleur de cette crise sur l'échelle mondiale? Comment elle a impacté notre système économique
marocain ?, et quel est l’impact sur les TPME au Maroc ?

*Source : www.challenge.ma/delais-de-paiement-le-probleme-se-pose-toujours 17
CHAPITRE II
LE MAROC FACE AU PHENOMENE
DU CORONAVIRUS

18
Introduction de chapitre :

Depuis l'antiquité, le monde a connu de nombreuses crises sanitaires qui avaient déclenché la terreur et décimant un nombre
important des populations entières dans quelque mois voir dans des jours. A titre d’exemple : La peste d’Athènes (426 à 430
avant J.C) considérée la première pandémie documentée de l’histoire de l’humanité, la piste Antonine (165-166) due à la
variole elle a été considérée une maladie infectieuse dangereuse transformait par la suite à une pandémie qui aurait causé 10
millions de morts, la peste noire aussi (1346 et 1352) faisant entre 25 et 40 millions des morts en Europe, la grippe espagnole
(1918-1919) d’origine asiatique ,cette maladie causée par un virus de type H1N1 a infecté jusqu'à 50 millions à
l'échelle mondiale, le choléra entre 1832-1926 a été considérer épidémique aussi, la grippe asiatique (1956-1957) liée au
virus influenza H2N2, elle est la deuxième pandémie grippale la plus mortelle après celle de 1918, le sida (1981- aujourd’hui)
et bien d’autre*. Fin 2019 début 2020, le monde s’est retrouvé face au nouveau-né de la dynastie virale selon la déclaration
dernière de l’OMS, appelé Covid-19, qui a basculé la santé et la sécurité sociale, c’était une crise sanitaire d’ampleur
international, qui s’est vitement transformée en crise économique et financière affectant jusqu’à cette date, la santé de plus
de 23 752 965 ** dans le monde entier, et engendrant 815 038 morts. Notre mémoire portera sur le coté économique de la
crise mais avant de parler des dégâts économiques et financiers induisent par Covid-19, il nous parait inéluctable d’expliquer
d’abord cette transformation d’une crise sanitaire à une crise économique, les questions qui se posent donc sont les
suivantes : Comment la crise sanitaire de coronavirus s’est transformée en crise économique ? Et quels étaient ses impacts
nationaux et internationaux?

* The History of Pandemics Pan·dem·ic /panˈdemik/ (of a disease) prevalent over a whole country or the world. Source:
https://www.courrierinternational.com/grand-format/voir-lhistoire-des-pandemies-en-infographie
** WHO Coronavirus Disease (COVID-19) Dashboard Data last updated: 2020/8/26, 3:32pm CEST Back to top source:/
https://covid19.who.int/ 19
SECTION 1 : D’UNE CRISE SANITAIRE A UNE CRISE ECONOMIQUE:

Dans cette section nous allons mettre l’accent sur la transformation de Covid d’une crise qui attaque la santé et la sécurité publique en une crise qui menace les
systèmes économique les plus forts et les systèmes financiers les plus complexes dans le monde, et mets en question l’avenir des économies des pays mondiaux
développés et sous développées, mais avant tout, il serait aimable de citer des exemples de crises sanitaires déjà passées.
2.1 L’exemple des anciennes crises sanitaires:
Il est indéniable que la santé est fondamentale pour une société productive et florissante, elle est l’un des piliers de base pour construire une communauté
efficace économiquement, alors que la maladie peut enrayer et paralyser la production, la consommation, l’industrie, le commerce, les voyages, et tout le
bienêtre, car les ressources humaines sont les moteurs de tout domaine et secteur d’activité. On se basant sur les expériences épidémiologiques sanitaires
anciennes telles que les (SARS-CoV 1, MERS-CoV, le virus d’Ebola) qui n’avaient pas seulement des implications sur la santé mondiale, mais aussi des
répercussions économiques de grande envergure, à titre d’exemple le virus d’Ebola qui s’est apparu au début en Afrique centrale en 1976,et puis en Afrique
d’ouest, la plus grave urgence sanitaire dans le continent avant celle du Covid-19, dont les pays les plus affectés étaient (la Guinée, Libéria, Sierra Léone) , où le
bilan des mortalités était lourd, avec un taux de morbidité variant entre (30% et 64%)* , l’épidémie a engendré d’importants dégâts économiques où l’activité
s'est contractée entrainant un déséquilibre négatif des recettes et dépenses publiques car après la cessation quasi-totale de la plupart des activités économiques
en particulier dans les secteurs de l’industrie et des services pour ces trois pays, les revenus donc ont connu une forte baisse et par conséquent les
administrations fiscales se sont affaiblies, car ils ont collecté moins d’impôts, et en plus des dettes étrangères qu’ils subissaient, ils se sont retrouvés pressés par
une accumulation des dépenses surtout pour le secteur de la santé, l’Ebola virus entrainait un déséquilibre au niveau de leurs budgets, engendrant des déficits
budgétaires supplémentaires à ceux qu’ils avaient déjà et affaiblissait la capacité de leurs gouvernements d’atténuer les impacts économiques et de contenir la
maladie. Et donc pour s’aider, ils avaient recouru à des appuis extérieurs, la chose qui n’a qu’empiré leurs situations financières. Bien qu’ils aient enregistré une
grande baisse de leurs PIB, de (2,42 % du PIB de l’Afrique de l’Ouest) et de (0,68 % du PIB global d’Afrique « 2014 »**). Ainsi la perte économique du SARS 2003 a
été estimée de 40 milliards de dollars, en deux mois seulement, les arrivés des touristes en Hong Kong ont enregistré une diminution de 68%, et celui-ci n’avait
fait que 800 morts dans 17 pays*** . De sa part le MERS a empêché la tenue des activités et événements publics, et engendré une diminution aussi des touristes
de 41%.

* Le rapport de l’OMS de la situation épidémiologique en Afrique- virus Ebola (7 janvier 2015).


** Rapport de la commission économique pour l’Afrique : p13, 2015.
*** https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/02/scenario-catastrophe-pour-le-secteur-du-tourisme_6031512_3244.html 20
SECTION 2 : L’IMPACT ECONOMICO-FINANCIER DE CORONAVIRUS SUR LE MAROC :
La crise de coronavirus a ébranlé la conscience mondiale et a dévoilé le problème de la mondialisation, cette crise nous a montré que le monde est un vrai petit
village, une maison commune, où elles existent des relations interconnectées et des intérêts entrelacées entre les pays, une économie globalisée plus que jamais,
une production délocalisée et des échanges de plus en plus mondialisés. Ainsi toute petite fuite dans l’extrême est de la planète produira des impacts touchant
l’extrême ouest du terre, et exposera tous les pays à la même situation et aux mêmes effets et donc aucun pays dans le monde entier n’en sera à l’abri. La crise
sanitaire du Covid-19 s’est propagée violemment et rapidement de la chine au reste du monde, l’OMS a déclaré tôt depuis son apparition en chine que le virus est
une menace internationale et a averti d'une énorme crise venante, mais en vain, le virus était galopant plus que les gouvernements, qui n’ont pas pu l’échappé, ni
se préparé auparavant pour endiguer la propagation ou la cerner avant qu’elle soit incontrôlable. La crise sanitaire a entraîné simultanément une crise
économique et un cri social du jamais vu dans l'histoire du monde, montrant la vulnérabilité des systèmes économiques mondiaux, Le niveau de risque généralisé
atteint jusqu'à présent met en évidence le sort commun de notre humanité collective, le Maroc à l’instar de tous les autres pays n’a pas échappé de la règle et a
rejoint le peloton des pays africains qui sont touchés par la crise à cause des touristes étrangers, malheureusement le Maroc s’est retrouvé devant un cumul des
effets depuis l’an dernier, appauvri par la sécheresse, le ralentissement de la machine économique, la faible croissance et maintenant s’ajoute un autre fardeau
dans le panier représentable par la crise du Covid-19, par conséquence il faut s’inquiéter des répercussions qui pourraient résulter de cette crise économique, en
effet d’après les perspectives notre économie devra ainsi se pâtir d’une récession violente qui n'a jamais été vue auparavant en cet an. Qu’elles sont alors les
répercussions économico-financier sur le Maroc pour le premier trimestre de 2020 ?

2.1. Les impacts économiques de Covid au Maroc:


Depuis les années 1990, l’économie marocaine croît à un rythme soutenu, elle est accentuée largement sur l’exportation, notamment de phosphates et de
produits agricoles, ainsi que le tourisme. Malgré les crises qui sont déjà passées à savoir la crise économique financière mondial de 2008 et la crise de la dette
souveraine européenne en 2011, le Maroc est resté solide et a pu sortir sain et sauf, mais les situations changent avec le changement des circonstances,
maintenant le Maroc souffre aussi à l’instar de tous les pays du monde, des chamboulements causé par la Covid-19, qui a touché tous les secteurs d’une manière
inégale.*

*Note abrégée sur le commerce Québec-Maroc 19-Fev-2019


21
2.2 Impact par secteur:

2.2.1 Le Tourisme:
En tant qu’économie axé sur le tourisme qui représente une part très importante dans l’économie nationale ainsi qu’un élément central créateur de
développement à la fois économique et sociale, le tourisme est un secteur souvent perçus comme un moyen de favoriser la croissance économique, assurément il
est une source de richesse, il occupe un poste majeur dans le PIB, représentant plus que 7% du PIB National. Cependant 2019 était vraiment une année portant de
très belle moisson avec presque 13 millions d’arrivées ayant été enregistré. Selon les données communiquées par l’observatoire du tourisme au Maroc, le premier
trimestre de 2019, s’est caractérisé par une progression des arrivés des touristes de 6,6% par rapport au premier trimestre de 2018, soit un total de 5,4 millions
visiteurs* en 2019, en outre le quatrième trimestre de cette année s’est caractérisé aussi par une évolution dans la plupart des indicateurs de l’activité touristique,
une augmentation de 4,4% des arrivés des touristes, ainsi qu’une progression de la VA de la restauration et d’hébergement de 3,7%** , en 2019 aussi le secteur a
crée plus de 550000 emplois direct soit prés de 5% de l’emploi dans l’ensemble de l’économie*** . En termes de revenus en devises des recettes de
voyage, et tout seul ! Le secteur a généré 64 milliards**** de dirham, cela reflète le rôle et l’importance de ce secteur dans l’amélioration et la croissance de
l’économie, cependant l’année 2020, était de mauvais augure pour l'économie marocaine particulièrement pour le tourisme qui est un élément clé du mouvement
de la roue économique. La paralysie causée par les restrictions de circulation et la séquestration imposées par le gouvernement marocain, ainsi l’interdiction des
vols, la psychose autour du virus, et la fermeture des frontières nationales, ont impacté sévèrement les revenus touristiques, selon l’étude menée par la
confédération national du tourisme CNT, le chiffre d’affaire touristique va subir à approximativement une perte anticipée de 34,1 milliard MAD en 2020, ainsi qu’un
perte de 14 milliard MAD affectera le CA du secteur de l’hôtellerie, les arrivées de touristes vont chuté de 98% soit à peu prêt 6 millions de touristes, équivalent
d’une perte de plus de 11 millions nuitées***** . En outre, les premiers résultats du premier trimestre de l’année en cours, ont montré une baisse modérée des
recettes touristiques de 30%, les recettes de voyages ayant atteint 32,764 milliards de dirhams (MAD) en juin 2019, ont baissé à presque 30 milliards
MAD****** . en effet ces chiffres s’expliquent par la baisse des arrivés de touristes de 63%, et de 55% pour les nuitées, pour s'installer à moins de 2 millions de
touristes pour le premier semestre en contrepartie de 5,4 millions fin juin 2019, le manque à gagner estimé pour la période allant de 2020 à 2022 concernant les
recettes touristiques en devise selon la même source est de 138 milliards de dirhams et la CNT propose alors un plan de relance nécessitant un budget de 1,7
milliard MAD. Les professionnels de la confédération nationale de tourisme, anticipent les pertes du deuxième semestre des arrivées de touriste, et annoncent des
projections moins tolérantes que celle du premier semestre (voir tableau 1) .

* https://www.h24info.ma/maroc/progression-de-66-des-arrivees-touristiques-au-s1 2019/Observatoire tourisme-Maroc


** Note de conjoncture n°36 • INAC-HCP • avril 2020 p : 14-15
*** https://mtataes.gov.ma/fr/tourisme/chiffres-cles-tourisme/indicateurs-du-secteur-touristique/
**** TENDANCES ET POLITIQUES DU TOURISME DE L’OCDE 2018/Profil par pays : MAROC place du tourisme dans l’économie p391
***** Note sur les impacts économiques du Covid-19 au Maroc/ délégation de l’Union européenne au Maroc – Section commerciale
****** « Ce dernier chiffre a été atténué grâce aux résultats positifs des premiers mois de 2020, car le Maroc a bien démarré l’année. Et a réalisé une croissance pendant
les deux mois de janvier-février mais malheureusement, rapidement que ce chiffre s‘est détérioré à partir de mars ou le confinement s’est imposé », explique Tarik Sadik
22
2.2.2 Le transport:
Le secteur de transport* aussi n'a pas été épargné par la crise il a montré depuis les premier jours des signes précoces de vulnérabilité. Le transport aérien a
resté jusqu’à le moment cloué au sol, ce qui pourrait entrainer des pertes de 4,9 M USD soit un manque à gagner de 728 millions USD d’après l’IATA, et des
pertes d’emplois (+225000 emplois), aussi le transport ferroviaire et autoroutier a été mis à l’arrêt du fait de la restrictions de la circulation**, le CA de
l’Office National des Aéroports a connu une baisse de 9,5% pendant le premier trimestre, pour s’établir à 916 millions MAD, incorporant un recul des
redevances de survol de 15% et des redevances aéroportuaires de 8%, cela est à cause de diminution du trafic des passagers de 12,6%. Pour ce qui est du
tonnage du fret aérien, celui-ci a baissé de 4,6% en mars, jusqu’à juin le mouvement des avions s’est réduit de 50%. Néanmoins, le secteur portuaire a affiché
des résultats favorables pendant le premier semestre.
Au niveau de l’activité autoroutière, la société nationale des autoroutes du Maroc (ADM) a enregistré une augmentation de 3% dans son CA consolidé pour
le premier trimestre de 2020 pour s’établir à 836 MMAD, et avait une diminution de 4% du CA lié à l’exploitation pendant le mois de mars à cause de la
régression du trafic sur le réseau autoroutier dû à l’interdiction des déplacements.
Le transport ferroviaire représenté par l’ONCF, a été affecté de sa part par la crise en dépit des mesures prises par le gouvernement afin pour endiguer la
contagion et juguler la crise à court terme, en premier trimestre le CA de l’ONCF a diminué de 0,5% en fin Mars, pour le retrait de certaines filiales, les
recettes du transport de phosphate ont diminué de 6% pour un tonnage de 3,5 millions de tonnes.
La VA du secteur de transport a clôturé le semestre premier avec une baisse de 2,6% contre une baisse de 6,4% en T1 2019, suite à la limitation des
mouvements et des vols compte tenu des transports ferroviaires et autoroutiers***.

* Les données du transport autoroutier et ferroviaire sont extrait de ce site : https://www.ecoactu.ma/limpact-de-la-covid19-sur-le-secteur-de-transport-apres-londa-loncf-est-le-plus-affecte-depf/


** Note sur les impacts économiques du Covid-19 au Maroc au 26/03/2020-/ Délégation de l’Union européenne au Maroc
****Note de conjoncture N°281, de la DEPF p : 25 23
Graphique 4 : Evolution de la valeur ajoutée du secteur transport en T1 pendant 6 ans

Source : HCP élaboration DEPF

Le transport des marchandises s’est focalisé sur le transport urbain dans la période de la crise, au détriment de transport maritime et
aérien, le transport des marchandises selon le ministère de l’équipement du transport de la logistique et l’eau* a été sévèrement touché
comme le montre le graphique suivant élaboré à la base d’un échantillon de 25opérateurs, 22 ministère 9 universités, 31consultants soit un
total de 87 échantillon faisant partie des différentes
régions de la royaume : (voire figure 1 et 2)

*Via un dialogue virtuel public-privé sous titre : "Transport et Covid-19 : impacts et opportunités" concernant les impacts, les réponses et les opportunités pour le transport
de marchandises et de personnes post-Covid au Maroc. Date ; Le 22 juillet 2020
24
Figure 1 - l’impact de Covid-19 sur le transport des marchandises :

Cette baisse d’activité en matière de transport des marchandises revient à plusieurs raisons qui sont d’après l’échantillon sélectionnés dû à :

Figure 2: les raisons derrières la baisse de l’activité des transports de marchandise

25
Ce secteur est impacté directement puisque les chaînes logistiques globales conteneurisées sont affectées en amont en Chine la source d’approvisionnement
mondiale, et entrainé une chute atteignant les 40% pour le transport de marchandise mondiale, en plus cette perturbation dans le transport au Maroc n’est pas
due seulement à cette cause là, mais la confrontation du terrain montre d’autres réalité et d’autres contraintes à savoir celles qui limitent la liberté de manœuvre
des professionnels de ce secteur à titre d’exemple la décision de fermer des unités de production qui sont qui sont indispensable pour la continuité de l’activité de
transport comme le cas des fermetures des centres de visite technique par les pouvoirs publics, en cite aussi l’exemple des attestations de contrôle technique des
camions dont la validité est arrivé à terme dans le mois de mars et donc les chauffeurs se sont retrouvés clouer vu l’interdiction de la circulation sans attestation
de visite technique*.
2.2.3 Le commerce
L’un des piliers de l’économie marocaine, le deuxième contributeur à la création d’emploi, important créateur de la valeur ajoutée, le commerce intérieur est
classé le troisième contributeur au PIB national avec 8% en 2017** , ce secteur connait une dynamique qui ne cesse de croitre chaque année, et génère plus de 84
milliards de dirhams*** en terme de valeur ajoutée. De sa part, le commerce extérieur, représenté par les flux et les transactions commerciaux du Maroc avec le
reste du monde, qui occupe 32% du PIB, a augmenté par rapport à 2018 de plus de 2,2%, les exportations ont progressé de 2% soit 9,8 milliards MAD, de l’autre
coté les exportations ont augmenté de 2,4% équivalent de 6,6 milliards de MAD, par conséquent le déficit budgétaire en 2019 s’est aggravé de 3,2 Milliard MAD,
s'établissant alors à 209,2 milliards MAD****, (voir graphique 5)

*Obligation de l’attestation de visite technique pour circuler, selon (la loi 52-05 relative au code de la route). Les données sont extraites à partir de site suivant : https://libreentreprise.ma/flash/covid-19-tout-savoir-sur-limpact-
sur-lesdroits-des-transports-de-marchandises-au-maroc/ NAJIB BEN HADDOU Les impacts du COVID 19 sur l’exécution des obligations du transporteur routier de marchandises
** http://www.mcinet.gov.ma/fr/content/commerce-int%C3%A9rieur
*** Idem
**** Office des changes Rapport annuel 2019 commerce extérieur du3 Maroc
26
La crise actuelle de Covid-19 a changé tous les ingrédients, concernant les produits et les biens importés et exportés de et vers le Maroc, selon le HCP les
exportations en valeur se seraient repliées de 22,8% en cette année, en raison de la paralysie du commerce international à cause des fermetures des frontières, de
la baisse de l’activité des partenaires, et de l’interdiction des vols aériens et maritimes avec l’Europe qui est le principal partenaire du Maroc ainsi qu’avec les autre
pays. Le dysfonctionnement qui s’est enregistré au niveau de la chaine d’approvisionnement mondial, et la perturbation de l’offre et la demande qui s’est
engendré ont entrainé des risques majeurs au niveau du marché marocain en intrants importés. La CFG banque a montré dans une étude qu’une baisse des
volumes des biens échangés sera enregistrée, soit une perte allant jusqu’à 2,6 millions tonnes/mois, qui va incontestablement perturber la balance commerciale
marocaine, en cette situation difficile le Maroc s’est retrouvé forcer à importer des produits de première nécessité tels que le blé, le maïs, à ce titre, un décret a
été adopté portant prorogation de la suspension de la perception de droit dédouane lié à l’importation du blé et ses dérivés applicable jusqu’au mi-juin pour
revenir par la suite à son niveau qui est de 35%* . En ce qui concerne l’ICE, pour le premier trimestre le Maroc a connu une régression de son indice des valeurs
unitaires à l’importation de 1,4% par rapport au même trimestre en 2019, et de 3,7% pour la même période pour son indice des valeurs unitaires à l’exportation**
(selon les dernières données du HCP). En outre d’après la même source(HCP), un rapport traitant la tendance conjoncturelle en deuxième trimestre*** , montre
que la demande étrangère adressée au Maroc se serait infléchie de 18%, en plus les exportations en volume auraient régressé de 25,1%, à cause du repli des
expéditions de la plupart des secteurs, notamment celui de l’automobile, aéronautique, textile. De leurs parts les importations pour le deuxième trimestre se
seraient infléchie de 26,7%, affectés alors par la baisse des achats (des biens de consommations, produit brute, demi-produit, bien
d’équipement…) Dans ce contexte de la baisse de la demande et la surabondance des productions, les prix des barils de pétrole se sont effondrés, (actuellement à
moins de 30USD/baril), soit un mauvais indice pour les producteurs. Cependant le Maroc pourrait bénéficier de cette situation pour alléger sa facture énergétique,
qui a augmenté cette année jusqu’à février de 874 millions de DH pour s'établir à 12,10 milliards**** .
Figure 3: l’évolution de la demande mondiale :

* Projet décret 2-20-295 / prorogation de la suspension de la perception de droit de douane lié à l’importation du blé et ses
Dérivés 20/mars/2020/ source : http://www.sgg.gov.ma/ProjetsTextesDiffusesMembresGouvernement.aspx
** https://www.hcp.ma
***Institut national d’analyse de la conjoncture/HCP/N°38/juillet/2020
****Office de change Source : https://www.oc.gov.ma/fr/actualites/indicateurs-des-echanges-exterieurs-a-fin-fevrier-2020
27
2.2.4 L’industrie manufacturière:
Le secteur de l’industrie a continué son accroissement en termes de valeur ajoutée depuis 2014, l’année du lancement du plan d’accélération industrielle (PAI),
renforçant alors la création des nouveaux postes d’emploi (288126 postes entre 2014 et 2017). En cette année la valeur ajoutée s’est accru de +0,6% en premier
trimestre à cause de la diminution de la demande intérieur et extérieur .Par branche d’activité on distingue :

2.2.5 Le secteur d’automobile: Graphique 6 : Evolution de la VA du secteur manufacturier au T1.


Le secteur de l’automobile a crée le plus grand nombre en matière de la création
d’emplois, soit plus de 116 000 poste d’emploi entre 2014 et 2018, classé le premier
secteur exportateur au Maroc, le premier hub de construction sur le continent africain,
ce secteur a réalisé plus de 72 Md MAD de CA en 2018, depuis plus de 20 ans que ce
secteur dégage des croissances annuelles à deux chiffre, en effet plusieurs entreprises
multinationales (YAZAKI, DELPHI,SEWS, SNOP, GMD, BAMESA, RENAULT, SAINT-GOBAIN
et PSA Peugeot Citroën dernièrement) se sont implanté au Maroc dont elles trouvent
toutes les conditions favorables pour l’amélioration de leurs productions (mains
d’ouvres, positionnement du Maroc etc.) **
Par ailleurs, le secteur à l’instar des autres fait partie des secteurs parmi les plus touchés Source* : HCP élaboration DEPF
par la récession et avait enregistré des baisses, une année inhabituelle pour un secteur
de telle vitalité et dynamisme, où les ventes ont enregistré une baisse sans précédent
de 43,3% pendant le premier semestre de l’année*** , le secteur est mis à l’arrêt suite
aux décisions des entreprises multinationales, de suspendre temporairement leurs
activités pour pouvoir endiguer la contagion entre les personnels, suite aux arrêts des
milliers des employés se sont retrouvé en chômage après le licenciement d’un grand
nombre, entrainant alors une crise sociale en plus de celle sanitaire et économique.

* Note N° 281 de la conjoncture DEPF p : 22


** La source de ces données est le ministre de l’industrie du commerce et de l’économie verte et numérique site :
http://www.mcinet.gov.ma/fr/content/automobile Rapport : Tableau de bord sectoriel de l’économie marocaine 2019 p : 14
*** Les statistiques d’AIVAM

28
Le secteur le premier exportateur à hauteur de 27% des exportations en 2019 et un CA important à l’export de 7 Md EUR, et donc toute répercussion négatives sur
son activité et son CA aura mécaniquement des répercussions sur la balance commerciale et aggravera son déficit. Sur le plan national la crise induite par Covid-19
risque de compromettre les plans à moyen terme visé par le ministère de l’industrie qui tente d’atteindre un CA à l’export de 100 milliards MAD et de réaliser une
capacité productive annuelle atteignant un million de véhicules en 2022, en effet la situation ne présage rien de bon, les ventes nationales ont diminué en raison
de diminution de la consommation, ainsi le report de la 12ème édition du Salon Auto-Expo qui a été prévu en juin, chose qui ne fera qu’empirer et accentuer les
problèmes. Pour cela l’administration de la douane avait appelé l’AIVAM en lui demandant de réduire le minimum possible leurs importation et d’en négocier avec
leurs fournisseurs. Récemment en juillet le secteur a commencé à manifester le retour et enregistre une progression de presque 10,17% * mais pourtant cela
n’était pas suffisant pour indemniser les pertes.
2.2.6 Le secteur d’habillement-textile:
Ce secteur qui contribue vitalement aux agrégats, avec (27% des emplois industriels, 5% de la production du secteur, 7% de la VA, 165000 postes d’emploi étant le
premier employeur au Maroc et 34,2 MM Dhs en CA à l’export en 2019)** parait faible en cette année exceptionnelle, l’industrie automobile subit la baisse de la
demande étrangère et des investissements, il pâtit aussi de l’arrêt total de l’activité économique, les usines ont fermé leurs portes, un manque de visibilité pour
l’ensemble de la chaine d’approvisionnement qui s’est perturbé suite à la diminution de la demande et l’offre simultanément, les employés étant requis de rester
chez eux, le secteur craint pour sa survie à cause de l’arrêt des donneurs d’ordre qui se sont aussi retrouvé dans une situation bien délicate et difficile à cause des
fermetures de leurs usines et l’arrêt total de leurs activité notamment la France et l’Espagne les principaux partenaires du Maroc en ce domaine et donc par
l’apparition du virus et son propagation la pluparts des commandes des clients ont été annulées ou figées jusqu’à nouvel ordre par conséquence les opérateurs se
sont retrouvé avec un grand stock de tissu (printemps-été) inutilisable qui risque de peser lourdement sur la trésorerie de plusieurs sociétés ainsi de
compromettre leur pérennité*** .
2.2.7 L’offshoring :
Etant le deuxième employeur royaume, et générant un CA de 11 Md DHS à l’export, le secteur d’offshoring et un secteur prometteur pour l’économie du fait qu’il participe
fortement dans la création de l’emploi avec plus de 110 000 emploi en 2019, l’offshoring contribue également à l’amélioration et au renforcement de la balance commerciale du
pays autour de trois métiers principaux : (BPO (l’externalisation des processus métiers), ITO (externalisation des processus liés aux technologies de l’information), et CRM
(gestion de la relation client)) **** . Le premier trimestre de 2020était catastrophique en termes de pertes. Un confinement total s’est imposé par les gouvernements des
différents pays dans de différentes zones géographiques, notamment en France qui contient les principaux entreprises clients des sociétés offshores du Maroc, en conséquent
ces dernières se sont retrouvées avec moins de travail à effectuer et automatiquement dans la contraintes de réduire leurs effectifs*****.
* https://www.boursenews.ma/article/maroc/automarche-rebond-de-10-17-des-ventes-en-juillet-2020
**http://www.mcinet.gov.ma/fr/content/textile
*** ECONOMISTE Edition N°:5733 Le 03/04/2020 Interview avec le président de l’AMITH M/ Mohammed Boubouh
https://www.leconomiste.com/article/1059883-textile-habillement-l-apres-covid-se-joue-maintenant
**** BPO Business Process Outsourcing comprend les fonctions administratives générales, les activités de gestion de la relation client et les activités métiers
spécifiques. ITO regroupe les activités de gestion d’infrastructure, les activités de développement de logiciels et les activités de maintenance applicative
tandis que CRM Customer Relationship management regroupe les opérations et les actions destinées à traiter et d’analyser toute information en liaison avec
les clients source : http://www.mcinet.gov.ma/fr/content/offshoring
***** https://www.etechconsulting-mg.com/coronavirus-des-impacts-reels-sur-loffshoring/ 29
2.2.8 Le secteur d’agriculture:
Alors que la crise de Covid-19 continue son voyage d’un pays à l’autre, il nous parait indispensable d’aborder ses répercussions sur le secteur
d’agroalimentaire, et sur l’offre et sur la demande alimentaire, le secteur connait un décroissement remarquable dans l’emploi total.
L’agriculture est une source de subsistance pour plus d’un milliard des personnes dans le monde et se considère l’épine dorsale des pays dont
le revenu est faible, dans certains pays l’agriculture participe de jusqu’à deux tiers du PIB. A l’ombre de la pandémie, l’approvisionnement
alimentaire n’a jamais interrompu, toutefois la logistique a posé problème surtout avec l’interdiction des déplacements transfrontalières et mis
en danger les produits des denrées alimentaires périssables, ces restrictions ont empêché les agriculteurs d’accéder aux marché et vendre leurs
produits*. Au Maroc la situation n’était pas mieux, d’ailleurs les conditions climatiques n’étaient pas favorables en 2019 elles se sont
caractérisées par la sécheresse s’ajoutant aussi ce facteur de coronavirus, chose qui devrait affectée d’autres filières agricoles à savoir celle de
l’élevage. La valeur ajoutée du secteur agricole s’est reculé de 5% en premier trimestre 2020 après une baisse de 6,2% en 2019 en effet les
pronostics exprimés ont été pessimistes, surtout avec l’annulation du salon international d’agriculture (SIAM) engendrant par cet effet un
manque important à gagner, et de lourdes pertes avec un risque compromis entre 60% et 80% du CA, la valeur des exportation de
l’agroalimentaire et l’agriculture a repli de 6,3%. Les usines qui fabriquent les produits alimentaires ont rencontré des baisses des stocks de
sécurité de certains produits semi-finis qui sont importés de l’Europe. Le seul secteur agricole qui a bénéficié de cette conjoncture est celui des
légumes et fruits où les exportations du Maroc vers l’Europe ont enregistré une augmentation à cause du ralentissement des productions dans
plusieurs pays européens** .
Graphique 7 : Evolution de la valeur ajoutée du secteur de l'agriculture au premier trimestre en 6 ans

*Note sectorielle de l’OIT « Le COVID-19 et ses répercussions sur l’agriculture et la sécurité alimentaire » 17 avril 2020 123
**https://lobservateurdumaroc.info/covid-19-perspectives-difficiles-pour-lagriculture-et-lagroalimentaire/

30
2.3. L’impact financier de la crise de Covid19 au Maroc
2.3.1 Finance publique
La situation budgétaire pendant le premier semestre 2020 a été caractérisé par un déficit de 25,5miliiards de Dhs et c’est à en raison du solde du compte spéciale
pour la gestion de la pandémie qui est positif (18 Md Dhs), les recettes ordinaires ont diminué de 10% pour se situer à 94,4 Md Dhs en baisse de 10,5% par rapport
à fin juin 2019. En face à ces recettes qui sont en baisse, les dépenses publiques ont enregistré également à la fin d’avril une augmentation plus importante à celle
marqué dans la même période de 2019 surtout avec l’effort fourni en faveur du fond spécial de la gestion du Covid-19 auquel ils ont participé les entreprises, les
institutions et les particuliers. En regard des dépenses ordinaires elles ont connu une hausse de 8,5% pour s’établir à 111,5 Md Dhs, expliquée principalement par
l’augmentation de la masse salariale et les dépenses des biens et services de 10,8% et 18,3% respectivement, engendrant alors comme conséquence un déficit
ordinaire de 17,1 Md Dhs pour le premier semestre tandis que l’an dernier avait connu un excédent de 2 Md. De leurs parts les dépenses liées aux investissements
ont chuté de 11,3% à 27 Md Dhs soit alors uns somme de 138,5 Md Dhs comme dépenses totales *.
S’agissant des recettes fiscales une diminution s’est enregistré relative à un repli des recettes des impôts direct notamment l’IR qui a baissé de 9,6% pour s’installé
à 18 Md Dhs du produit et de 4,1% à 16,1Md pour l’IS, et de l’impôt indirect représenté par la TVA et le TIC qui sont
régressé de 10% et 16,8% respectivement pour s’établir à 32 et 10 milliards de Dhs, en revenant à la TVA son évolution et due essentiellement à des replis de la
TVA à l’importation(14,7%) à la fragilité de la chaine logistique et de la TVA à l’intérieur(0,6%) à cause du limitation au biens de premières nécessité. Les rentrées
des droits de douane DD et des droits d’enregistrement et timbre DET, ont suivi la même tendance que les autres soit une diminution de 6,7% à 3,7 Md de Dhs
pour le DD et 17,4% à 6,5Md des DET dû à la baisse des recettes en produits énergétique de 50% à cause du ralentissement de la circulation aérienne et routière.
Les recettes non fiscales quant à elles reflètent l’augmentation des fonds de concours de 162 millions à 1,9 Md.
2.3.2 Le Marché financier :
Le besoin de liquidité des banques s’est établi à 100,4 Md Dhs face à 96,5 Md dans le mois qui précède montrant une hausse de la monnaie fiduciaire, en ce sens
la BAM a porté l’encours global des interventions à plus de 105 Md dont 38 Md sous forme des avances hebdomadaires, 40 Md à travers des pensions livrées et
25,4 Md pour soutenir les TPME, ainsi qu’à peu prêt de 3 Md Dhs dans le cadre des opération de swaps de change. Dans ce contexte et sous ces conditions là le
taux interbancaire à baissé à 1,8% reflétant alors l’effet de la décision prise par BAM de réduire le taux directeur de 2% à 1,5%. Sur les autres marchés les taux des
bons de trésor ont connu également une baisse en juin sur les deux compartiments primaire et secondaire, aussi les taux de rémunération des dépôts à terme ont
chuté à 2,62% endant ce semestre diminuant alors de 2 points de base, en ce qui concerne le taux débiteurs un rétrécissement de taux moyen pendant le premier
trimestre de l’année a été enregistré de 4 points de base à 4,87%**. Pour ce qui est de la masse monétaire (M3) celle-ci a continué sa progression en fin juin à
plus de 7,1% après 6,1% en avril de la même année et 3,9% en fin juin de l’année précédente (Figure 8), traduisant la progression de la monnaie fiduciaire de 2,9%
pour s’installer à 20,4%, de la même façon les dépôts à vue auprès des banques, les encours des comptes sur carnets et des titres des OPCVM monétaires se sont
accrus de 8,6%, 4,1% et 15,7% par rapport à 7,5%, 3,7% et 8,5% respectivement pour le mois qui précède .
*BAM : Revue mensuelle de la conjoncture économique, monétaire et financière juillet 2020 /P : 30
**Revue de la conjoncture économique, monétaire et financière publié par BAM 31
Figure 4 : Evolution de la masse monétaire : Tableau 2 :

Au contraire les dépôts à termes ont connu une baisse de 8,1% traduisant par cela la diminution des dépôts des ménages et des entreprises
privés.
Les créances en souffrance ont augmenté en juin de 8,9% par rapport à 7% le mois de mai dont les créances pour les ménages ont accru de
14,4%, et 5,8% pour les entreprises non financières.

32
CHAPITRE III
ANALYSE DES RESULTAT DE
L’ENQUETE

33
Introduction du chapitre :
En ce chapitre nous aspirons à faire une analyse sur la situation de 20 entreprises (TPME), dans ces circonstances de la crise induite du coronavirus, à travers
l’ensemble des questions nous essayons de faire certaines comparaisons entre la période de la crise et celle qu’elle la précède sur (les résultats, l’effectif des
employés, la situation des trésoreries, etc.…), pour ces structures. L’enquête concerne toutes les régions du royaume, notre objectif est de savoir si ces entreprises
sus mentionnées peuvent rester pérennes sur le long terme, en face de cette crise économique violente où cela va empêcher leurs continuités est mettre fin à leurs
histoires d’existence. Cette analyse basée sur les réponses des participants à l’enquête nous serait d’une grande utilité, car par son biais nous allons voir l’élément
qui porte problème pour les dirigeants en cette période de crise, et qui mets en péril la survie de leurs structures. Ensuite nous allons voir toutes les mesures de
soutien proposées par l’Etat marocaine, représentées par ses ministères et ses organismes et banques, et le degré de l’efficacité de ces mesures dans la résolution
du problème de fermetures des entreprises notamment et particulièrement les TPE. Les 17 questions que nous avons envoyées nous paraient suffisantes, pour
répondre à notre problématique de recherche, en effet dans le présent chapitre nous allons interpréter les réponses dans la première section, la deuxième section
sera consacrée pour l’analyse des résultats obtenus et la troisième sera dédiée pour les recommandations édifiées sur leurs bases.
SECTION 1 : INTERPRETATION DES RESULTATS :
Nous allons essayer d’interpréter les réponses collectées auprès des chefs d’entreprises questionnés, premièrement nous allons identifier les tailles des entreprises enquêtées, leurs
positionnements géographiques et les secteurs d’activité dont elles font partie pour s’assurer que nous allons un échantillon divers et varié, pour que notre enquête ait un sens et soit un peu
représentative, deuxièmement nous allons questionner les dirigeants sur leurs situations financières en cette situation critique actuelle, leurs trésoreries, leurs attentes envers le
gouvernements et les responsables, et leurs principaux préoccupations. Nous allons faire une comparaison portant sur l’évolution des indicateurs financiers avant et en cours de la crise, nous
allons mis en évidence les mesures prises par ces entreprises pour combattre la crise, les reports demandé pour y faire face, fiscaux, sociaux, bancaires et/ou autres, leurs estimations
(positives ou négatives) évolutionnaires pour les mois d’avenir, et leurs degrés de satisfaction des décisions qu’ayant été prise pour les soutenir, et leurs intentions vers les éventuels projets
d’investissements.

1. Interprétation des données et statistiques collectées .


1.1 Caractéristiques générales des TPME enquêtées
Pour identifier la taille et le secteur d’activité de chaque entreprise enquêtée à part, nous avons dans la première section du questionnaire posé trois questions et les réponses étaient
comme suivantes :
1. ETES VOUS UNE
20 réponses

Au Maroc les TPME prennent la grande part de l’ensemble des entreprises au Maroc, avec un
pourcentage de 95%, comme nous l’avons mentionné dans la partie où nous avons traité les
caractéristiques des TPME marocaines. Au niveau de notre étude, et comme il est montré en
haut dans le graphique, nous avons pu collecter des réponses auprès de 8 TPE, et 12 PME .
34
2. Votre situation géographique : 1.2 L’impact de Covid-19 sur les TPME enquêtées
Nous avons mentionné au début que notre questionnaire portera deux parties, la première
correspond à l’identification de l’entreprise, et la deuxième sera uniquement dédiée pour
20 Réponses mesurer l’impact de coronavirus sur ces structures. De la 4ème question à la dernière, nous
allons se focaliser sur l’impact sur les indicateurs financiers, et sur l’emploi et
l’investissement des TPME. Dans ce sens la première question qui nous semble inaugurant
est la suivante :

4. Votre entreprise est-elles affectée par la crise sanitaire (Covid-19) ?

20 Réponses

8/12 régions ont participé à cette enquête, dont Meknès et Casablanca sont les
régions dominées, en effet 34% des répondants sont de la région de Fès- Meknès
suivi par la région de Casablanca-Settat, avec une part proche à la première de
32%, et 10% pour Rabat-Salé-Kenitra. Dans le tableau suivant une présentation
claire sur le nombre des répondants appartenant à ces huit régions :

3. Depuis quant votre entreprise existe-elle ?


Toutes les entreprises que nous avons enquêté nous ont toutes confirmé qu’elles ont été touchées
avec une gravité variable, 8 entreprises sont très affectées, 1è sont dans une situation modérée, 4 se
20 Réponses
voient légèrement affectées, un seul participant nous a répondu que son entreprise n’a pas été
touchée, nous pensons qu’il a trouvé une telle méthode alternative pour s’échapper des effets de la
crise.

La majorité de nos enquêtées sont des entreprises nouvellement créées


(12 entreprises), dont leurs durées de vie ne dépassent pas 5années
d’existence, tandis que 8 entreprises dépassent 5 ans.

35
5. Pour votre activité, avez-vous procédé à un arrêt? 6. A quel degré votre activité est-elle impactée par la crise du Covid-19 ?

20 Réponses 20 Réponses

La première période de la crise était très difficile pour la plupart des entreprises qui se sont
retrouvées perdues, les crises économiques d’origine sanitaire, sont des contraintes d’ordres
En cette crise imprévue les TPME ont été frappé en plein fouet, dans notre spéciaux, des crises en double tranchantes qui frappent à la fois les systèmes sanitaires des
enquête, 12 personnes de nos répondants nous ont déclaré leurs arrêts pays, qui sont leurs piliers de base, car les pays dont ils se propagent les maladies ne
provisoires pendant les trois premier mois de la crise, 4 entreprises ont peuvent pas progresser économiquement du fait de l’interconnexion des systèmes, et les
été définitivement arrêté dont la majorité (3 entreprises) sont des systèmes économiques, qui sont besoin des populations saines et sauves, pour gérer et
entreprises nouvellement crées (moins de 5ans d’existence), que nous les mener à bien l’économie du pays. Nous avons demandé à nos répondants de nous estimer
connaissons personnellement, et deux entreprises anciennes ayant l’impact de la crise sur leurs activités, les réponses en gros étaient négatives, en effet 60%
souffert avant la crise des problèmes financières et avec l’arrivé de la crise d’entre elles ont été impacté de plus de 50%, (18% étaient impactés à 100%), ce qui reflète la
elles se sont retrouvées obligées de fermer et c’est pour plusieurs raisons brutalité et la violence de ce virus sur notre système économique, voire le système
qu’on va les discuter après. Tandis que 4 entreprises ont économique mondial.
continué naturellement leurs activités sans arrêt.

7. La baisse de votre CA durant la crise jusqu’au aujourd’hui est estimée :


Mesurer l’impact de la crise sur les entreprises, nécessite une analyse de certains
indicateurs de performance financière. En outre, suite à une question qui porte sur
20 Réponses l’estimation de la baisse des chiffres d’affaires des entreprises enquêtées, nous avons
remarqué une variabilité des réponses qu’elles ont été proches, comme il est montré dans
le graphique, les CA, ont généralement connu une baisse entre [moins de 10% ; plus de
70%], tandis qu’autres ont contrairement connu une hausse de leur CA.

36
8. Prévoyez-vous une baisse supplémentaire dans les mois à venir : Il est sans doute clair que les entreprises que ça soit d’une grande ou petite structure,
ont d’une façon ou autre subit des difficultés dans cette crise de Covid-19, peu
20 Réponses importe la nature de ces difficultés, et c’est en fait le cas normal. Néanmoins toujours
les exceptions existent, nous avons posé la question à nos enquêtés, 16 entreprises
ont affirmé qu’ils ont subi certainement des difficultés, tandis que 4 l’ont nié, sans
même expliquer les raisons derrière cette réponse.
10. Avez-vous fait appel au fond spécial pour la gestion de la crise pour la
rémunération de vos salariés pendant la période de confinement ?

Les effets de la crise selon les observateurs et les analystes économiques, vont 20 Réponses
20%
s’apparaitre avec le temps, sur le moyen-long terme, donc les impacts jusqu’à
maintenant sont qu’initiaux ne reflétant pas les vrais résultats. Dans ce sens nous
avons posé la 8ème question pour pouvoir constituer moyennement une idée sur ce
80%
que les chefs des entreprises prévoient pour les mois à venir, par conséquent, les
réponses sont dans la même orientation, en effet la majorité des TPME enquêtées
prévoient une baisse de leurs CA pour les mois à venir, 8 entreprises l’ont d’ores et
déjà subi, une minorité (6 entreprises) estime que ce n’est pas trop probable pour Oui Non
son cas. L’étonnant, c’est que personne n’a nié la probabilité d’avoir une baisse La grande partie des chefs d’entreprises enquêtées ont pris en charge la rémunération de leurs
future du CA, elles ont affirmé toutes que même avec des probabilités très bas, la employés, tandis que 38% d’entre eux ont fait appel au fond spécial, pour régler la situation.
baisse est probable. 11. Avez-vous bénéficié d’autres mesures d’aides ?
20 Réponses
9. Avez-vous rencontré des difficultés lors de la crise ? La pluparts des participants nous ont affirmé que
10%
leurs entreprises n’ont reçu aucunes mesures
20 Réponses d’aides, ce qui dévoile la réalité amère qu’elles vivent.
A la suite de cette questions nous
90% avons demandé à celles ayant bénéficié de certaines
mesures, de nous préciser lesquelles, cela
au niveau de la 12ème question, il s’est avéré alors
que les 2 entreprises ayant répondu par
oui, ont bénéficié des procédures d'indemnisations
destinées aux employés déclarés à la CNSS.
Oui Non
37
13. Pensez-vous que votre entreprise risque de fermer définitivement en raison 15. Approximativement, l’effectif de vos empoyés a-t-il diminué de
de cette crise?
Le cas écheant, quand cela pourrait survenir ? 20 Réponses

20 Réponses

Généralement la plupart des TPME, ont procédé aux licenciements des employés, plus que
la moitié des cas (61,2%), ont connu une diminution de la moitié de leurs effectifs
L’avenir demeure incertain pour la plupart des TPME, 48% des chefs d’entreprises enquêtés ne d’employés, d’autres cas restés inchangés, et une minorité ont reçu des nouveaux profils.
savent pas encore à quel chemin s’orienter, ou quel avenir les attend, 36% envisagent une
fermeture, tandis que seulement 16% (1 entreprises/20) ne l’envisagent pas. 16. Avez-vous trouvé des difficultés lors de la relance de votre activité ?

14. Comment la crise de Covid-19 a-elle dégradé la situation de votre trésorerie ? 20 Réponses

20 Réponses

Après un coup d’arrêt économique engendré par coronavirus, et les dommages qui se sont
abattus sur les entreprises, ainsi la mutation et les bouleversements économiques rapides
Selon les études et les enquêtes déjà faites sur les TPME marocaines, les fermetures de ces et 83 soudains sans précédent. Le deuxième semestre de 2020 s’est senti détendu un peu,
structures sont dues généralement et principalement à la mauvaise gestion de leurs lors de la relance progressive de l’activité économique qui n’a pas été facile ni pour le
trésoreries, en effet nous avons vu que les principales difficultés qui entravent nos gouvernement, ni pour les entreprises qu’elles ont trouvé beaucoup de difficultés, chose
questionnés s’articulent tous autour des problèmes de trésorerie, cela montre clairement que la grande majorité (76% des chefs d’entreprises), nous l’ont confirmé.
leurs avenirs menacés et leurs peurs de fermer leurs portes sur le court-moyen terme surtout
que 46% d’entre eux nous ont déclaré que leurs trésoreries se sont gravement touchées, et
52% se sont modérément touchées.
38
17. Vos délais clients en moyenne depuis le début de la crise sanitaire

20 Réponses

L’un des problèmes majeurs des TPME surtout les TPE qui ont le plus souffert de l'allongement des délais Clients, un problème qui est posé d’ores et déjà (délais de
paiement est de 212 jours pour la TPE et 120 jours pour la PME), et qui s’est aggravé pendant la crise actuelle. Dans la plupart des cas, les délais clients se sont
augmentés, ce qui impactera négativement les trésoreries de ces petites structures et mettra en question la problématique de leurs continuité.

18. Quels sont vos intentions vis-à-vis des éventuels projets d’investissement ?

20 Réponses

En cette période risquée, plusieurs entreprises préfèrent de reporter leurs projets d’investissement pour peur d’échec, ou pour manque de financement, une
décision plutôt rationnelle que de les annuler et de fermer le robinet d’investissement qui arrose notre économie, en effet 7 entreprises de notre échantillon, ont
suivi cette sillage et reporté leurs projet, 4 l’ont maintenu, et comme c’était prévu, les investissements en cette année vont enregistré un recul fort, chose confirmée
par nos enquêtés. En effet 42% d’entre eux affirment qu’ils n’ont pas l’intention pour des prochains projets d’investissement, et 38% les ont reportés.

39
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : l’impact de Covid-19 sur le transport des marchandises......................................25
Figure 2 : les raisons derrières la baisse de l’activité des transports de marchandise ............25
Figure 3 : l’évolution de la demande mondiale....................................................................27
Figure 4 : Evolution de la masse monétaire.........................................................................32

LISTE DES TABLEAUX


Tableau 1 : Projection arrivées aux postes frontières pour le deuxième semestre de 2020……….....23
Tableau 2 : Evolution des agrégats monétaires..................................................................................32

LISTE DES GRAPHIQUES


Graphique 1 : répartition des TPME au Maroc ..................................................................................13
Graphique 2 les TPME en faillite entre (2009-2014)……………………………………………………………………....14
Graphique 3 : Les pourcentages de retard des paiements pour les TPE ................................................17
Graphique 4 : Evolution de la valeur ajoutée du secteur transport en T1 pendant 6 ans.....................24
Graphique 5 : Evolution de la balance commerciale ........................................................................26
Graphique 6 : Evolution de la VA du secteur manufacturier au T1...................................................28
Graphique 7 : Evolution de la valeur ajoutée du secteur de l'agriculture au T1 pendant 6 ans............30
40

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