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Matière : Communications numériques

avancées.
Contenu de la matière :

Chapitre 1: Rappels sur les modulations


numériques.

Chapitre 2: Canaux non idéaux.

Chapitre 3: Techniques d'accès multiple.

Chapitre 4: Systèmes MIMO.


Chapitre 01:
Rappels sur les modulations numériques.
1- La chaine de communication numérique
•Le schéma de principe d’une chaîne de transmission numérique est
représenté sur la figure suivante. Ce schéma synoptique diffère quelque
peu de celui que l’on a l’habitude de rencontrer pour les modulations
analogiques.
•Le cas du signal numérique est un cas bien particulier et pour cette
raison il est traité de manière différente.
Source Filtre Modulation Amplification
Mise en et Filtrage
Analogique Analogique
Forme

Canal de
communication

Amplification
Destinataire Démodulation et Filtrage
Analogique Analogique

Synoptique d’une transmission Analogique. 4/72


Source Codage Codage Mise en
de source de canal forme signal

Canal de
communication

Décodage Décodage Détecteur de


Destinataire signal
de source de canal

Synoptique d’une transmission numérique. 5/72


2- Modules de la chaine de communication:
2.1- Codage de source :
•Le codage de source ou compression des données sert à fournir une
représentation efficace des données (un taux de compression
important) tout en préservant l’information essentielle qu’elles
portent.
•Il est employé pour le stockage ou la transmission de ces données
(on appelle données le résultat de la numérisation de signaux
comme ceux de parole ou d’images ou plus généralement les
données disponibles sur un fichier d’ordinateur) .

•Les systèmes de compression-décompression tels que l’on


peut les rencontrer pour les signaux audio ou vidéo
numériques font partie du codage de source.
2.2- Codage de canal :
• Le codage de canal est souvent appelé code correcteur d’erreur.
Le codeur de canal ajoute une redondance pour protéger
l'information contre les erreurs introduites par un canal de
communication bruite.
•Ces informations seront exploitées après réception et
permettront l’analyse du message reçu. Celui ci pourra être
déclaré sans erreur ou non.
•Dans le cas d’une réception erronée, la fonction décodage
de canal est, dans une mesure, capable de corriger les
erreurs.
Exemple:
-codes détecteurs d’erreurs,
-codes correcteurs d’erreurs,
-code en blocs,
-codes convolutifs
2.3- Mise en forme du signal:
C’est convertit les bits en signal approprie pour le canal de
communication, qui est typiquement analogique. Ce signal module
une fréquence porteuse qui est transmise jusqu’au récepteur. Alors
les messages (les groupes de bits) sont convertis en ondes de
transmission qui seront envoyés par le canal.
A- Diagramme détaillé du module mise-en-forme de signal
he(t)
M[n] A[k] E(t) x(t)
Série/parallèle modulation Filtre de mise
en forme

Mise en forme

B- La notation utilisée:
- m[n]: un message binaire émis constitue de n bits
- A[k]: k vecteurs, chacun contenant n/k bits
- e(t): un signal module obtenu par la transformation des symboles en
signaux
- he(t): filtre de mise-en-forme, - x(t): signal numérique émis
2.4- Canal de transmission:
Le canal de transmission est en général modélisé par un filtre linéaire
suivi d’une addition de bruit. En notant hc(t) la réponse impulsionnelle
du filtre linéaire, la sortie y(t ) du canal est reliée à son entrée x(t) par :

y (t )  hc (t )  x(t )  z (t )

 hc ( ) x(t   )d  z (t )


où désigne le produit de convolution et z(t ) le bruit additif.


A- Modèles des canaux de communications à considérer:
z(t)

x(t) s(t)
hc(t) y(t)

Model générale d’un canal de communication


B- Notation utilisée:
-hc(t) : réponse impulsionelle du canal
- z(t) : bruit additif gaussien
- y(t): signal à la sortie du canal / à l'entrée du détecteur de signal
C- Les types de canaux :
- canal du bruit additif gaussien (AWGN): y(t) = x(t) + z(t)
- canal invariant: hc(t) constant
- canal sélectif en fréquence: hc(t) = hc(t; f0)
- canal sélectif en temps: hc(t) = hc(t; T0)
- canal variant en temps et en fréquence: hc(t) = hc(t; f0; T0) 10/72
2.5- Détecteur de signal : Se basant sur l'observation bruite du signal, le
détecteur doit décider quel message a été émis. La procédure de
détection dépend des techniques de mise-en-forme utilisés, aussi que
du canal de communication.
A- Diagramme détaillé du détecteur de signal
Âk Parallèle m̂ n 
y(t) Filtre de r[kT] âk
Décision Démodulation
réception /Série
hr(t)

Echantillonnage

Détecteur de signal

B- Notation utilisée:
- hr(t):filtre de réception
- r[kT]: signal filtré échantillonné
- âk : symboles détectes
- Âk : vecteurs de bits démodulés
- m[n] : message binaire estimé
3-MODULATIONS NUMÉRIQUES
3.1-Introduction:
On se propose dans cette partie d’examiner le cas de la transmission,
autour d’une fréquence porteuse, de signaux numériques.
Comme dans le cas d’une transmission analogique on dispose
d’une porteuse :

n(t )  A cos( wt   ), w  2 f

Les trois paramètres de cette porteuse sont l’amplitude A, la fréquence


f et la phase ϕ. On aura donc trois types de modulations possibles :
– modulation d’amplitude;
– modulation de fréquence ;
– modulation de phase.
3.2-Définition du signal numérique:
•Dans de nombreux cas, on ne souhaite pas ou on ne peut pas
transmettre directement un signal analogique.
On transmet alors après numérisation par exemple, le code binaire
d’une grandeur.
•Les valeurs résultantes seront transmises en série et se
présenteront alors comme une suite de 0 et de 1.

1 0 0 1 1 0 1
+V

D: Débit binaire =1/Tb

Tb:
Temps bit
Représentation temporelle du signal numérique
Tb est le temps pendant lequel un bit est transmis,
D :est le débit binaire et vaut : 1/Tb
Tb est exprimé en seconde, D est exprimé en bit par seconde ou baud
lorsque il s’agit d’un débit de symbole
3.3- Définition du taux d’erreur bit:
Les performances des modulations analogiques sont évaluées en
examinant le rapport signal sur bruit en sortie du démodulateur. Ce
rapport n’a plus de sens ici et on définit un taux d’erreur bit. Ce taux
est le rapport du nombre de bits faux sur le nombre de bits transmis.

nbr d ' élements binaires faux


TEB 
nbr d ' élements binaires émis

TEB pour taux d’erreur bit ou BER pour bit error rate, qui ont la
même signification.
3.4- Définition de l’efficacité spectrale
En modulation analogique, on parle d’occupation autour de la
porteuse. Pour les modulations numériques, on introduit une notion
assez voisine qui est l’efficacité spectrale. L’efficacité spectrale η est
égale au rapport du débit sur la largeur de bande occupée autour de
la porteuse.

débit D
  . [bit s Hz ]
bande occupée B

- η est comprise entre 2 et 8 pour les modulations dites performantes :

(2≤ η ≤ 8)
3.5- La fonction d’erreur et la fonction d’erreur complémentaire:
En transmission numérique, nous avons besoin d’utiliser la fonction
d’erreur erf (x) et la fonction d’erreur complémentaire erfc(x).
Ces fonctions sont définies de la manière suivante :

x
2
erf  x   
t 2
e dt
 0

2
ercf  x    e dt  1  erf  x 
t 2

 x
3.6- Relation entre le débit, la largeur de bande et le bruit:
Dans un canal donné de largeur B, on cherche tout d’abord le débit
maximum d’informations.
En conséquence le bruit place une limite pour le débit maximum sur un
canal de largeur B donnée.
Le débit maximum théorique pour lequel la transmission s’effectue sans
erreur sur un canal de largeur B est donné par la loi de Hartley-Shannon
1948.
 S
ln 1  
 S  N
C  Dmax  B log 2 1    B
 N ln 2
C: est appelée capacité maximale du canal et est exprimée en bits/s.
S/N :est le rapport signal sur bruit (rapport de puissance sans
dimension).
4- Modulation d’amplitude en tout ou rien OOK ou en ASK
Le signal numérique module directement la porteuse n(t). Le signal
résultant a pour expression :
n(t )  ak A sin(t   )
Dans cette expression, ak peut prendre les valeurs 0 ou 1.
Dans ce cas, il s’agit tout simplement de la transposition du spectre
du signal en bande de base autour de la fréquence centrale.
Si le spectre est limité aux valeurs f-1/2Tb et f +1/2Tb l’occupation
autour de la porteuse vaut : B=1/Tb
Le débit binaire D vaut D =1/Tb et on a donc l’efficacité spectrale :
D 1 Tb
   . 1
B Tb 1
Représentation temporelle du signal modulé en amplitude.

0 1 1 0 1 0 0

+A
t
-A

Signal modulé 1/Tb


En amplitude A
Fréquence f

f
f
f-1/2Tb f+1/2Tb

f-1/Tb f+1/Tb
Une limitation entre les fréquences f-1/Tb et f+1/Tb conduit
évidemment à une efficacité réduite de moitié, η=1/2.
Cette valeur de η est telle que ce type de modulation est classé dans
les modulations peu efficaces.
Ce procédé de modulation est souvent appelé ASK (amplitude shift
keying) ou plus rarement OOK (on off keying).

4.1 Modulateur ASK


L’oscillateur est haché au rythme du signal NRZ. Le signal NRZ actionne
une porte et ne peut pas être limité en largeur de bande.
Oscillateur
fréquence Filtrage Amplification
porteuse

Signal ASK

Le signal NRZ
La limitation autour de la fréquence porteuse est assurée par un filtre
passe-bande autour de la fréquence centrale
Le filtrage autour de la fréquence centrale sera d’autant plus complexe
que la fréquence centrale est élevée et que le débit binaire est lent.

Le schéma synoptique suivant permet d’outrepasser cette difficulté en


limitant le spectre du signal NRZ en bande de base.

Oscillateur
Fréquence Modulateur Amplificateur
Porteuse d'amplitude Signal ASK
limité en
largeur de
bande
Signal
d'entrée
NRZ
Filtre passe-bas
4.2 Démodulateur en ASK
A-Démodulation par détection d’enveloppe

Ce procédé, détection d’enveloppe, consiste à effectuer un


redressement et un filtrage. On dispose un circuit de décision,
comparateur, en sortie du détecteur.
Le seuil du comparateur d’amplitude est placé à 50 % de l’amplitude
maximale reçue.

Circuit de décision

Signal
modulé Signal
en ASK NRZ
reçu
Détecteur
d'enveloppe

Seuil
B-Démodulation cohérente:
Par principe, le démodulateur cohérent nécessite la présence d’un
oscillateur local verrouillé en fréquence et en phase sur le signal reçu.
L’oscillateur local et le signal reçu sont multipliés dans un mélangeur. Le
résultat de la multiplication est intégré et envoyé au circuit de décision.
Comme précédemment, le circuit de décision est un comparateur à
seuil.

Circuit de décision
Mélangeur
Signal


Signal
modulé
NRZ
en ASK
reçu

Intégrateur

Seuil
Oscillateur local
Le verrouillage de l’oscillateur local en fréquence et en phase sur le
signal incident nécessite la transmission d’une information de
synchronisation et la présence d’un asservissement, comme une boucle
à verrouillage de phase
4.3 Avantages et inconvénients de l’ASK:
Le seul atout de la modulation ASK est sa simplicité et par conséquent
son faible coût. En revanche, les performances en terme d’efficacité
spectrale et taux d’erreur sont moins importantes que celles des autres
modulations numériques
Ce type de modulation est très souvent employé dans les systèmes de
transmission grand public pour les transmissions de données à courte
distance.
5- Modulation de fréquence FSK
La modulation de fréquence, FSK pour Frequency Shift Keying, peut se
concevoir comme une double modulation ASK . Le signal numérique
binaire actionne un commutateur qui sélectionne la fréquence de l’un
des deux oscillateurs f1 ou f2.

Oscillateur fréquence f2
f2 = f + ∆f

Signal NRZ=0
U(t)
Signal modulé FSK
Signal NRZ=1
Oscillateur fréquence f1
f1 = f – ∆f

Signal d’entrée NRZ

Modulateur FSK à phase discontinue.


Au premier symbole binaire, on associe une fréquence f1 et au second,
une fréquence f2 et l’on pose :
f 2  f  f
f1  f  f

Le signal de sortie du modulateur FSK ainsi constitué a pour expression :

u (t )  A sin[ w  (ak  1)w]t


où ak peut prendre les valeurs 0 ou 2.

Aux instants de commutation, la phase relative des deux générateurs est


quelconque.
0 1 1 0 1 0 0

Modulation de f2
ASK
+ t

Modulation de f1 ASK
t

FSK
FSK
t
f2 = f1 =
f + Δf f – Δf
Discontinuité de phase aux
instants de commutation

Représentation temporelle du signal u(t).


Le spectre du signal numérique NRZ est donc transposé autour des
fréquences f1 et f2 comme dans une modulation ASK.
f1

f
B1 f2

f
f1 f2

FSK
f
2∆f
B2 = 2 (B1 + ∆f)

Représentation spectrale approchée du signal FSK.


l’occupation spectrale du signal FSK :
B2 = 2(B1 + Δf )
B1 : largeur de bande minimale du signal modulant,
Δf : excursion de fréquence.
Le modulateur FSK basée sur deux modulateurs ASK est peu utilisé bien
que sa simplicité puisse être éventuellement intéressante.
5.1 Modulation FSK à phase continue CPFSK
CPFSK est l’abréviation de Continuous Phase Frequency Shift Keying.
En général, les deux fréquences f1 et f2 sont issues d’un même
oscillateur contrôlé en tension,( voir la figure)
f Fonction de transfert du VCO

f2
VCO
Signal f1
Signal
d'entrée
CPFSK
NRZ
VinL VinH V
Modulation à phase continue CPFSK.
Aux deux tensions d’entrée VINL et VINH correspondant aux niveaux bas
et haut du signal d’entrée NRZ, coïncident les deux fréquences de sortie
f1 et f2.
Dans ces conditions, les discontinuités de phase, aux instants de
commutation, disparaissent. La DSP du signal CPFSK ne présente plus de
raie discrète aux fréquences f1 et f2.

L’enveloppe de la DSP présente des maximums espacés


approximativement de f2 – f1 = 2Δf et d’autant plus accentués que Δf
est grand par rapport à B1, donc au débit binaire 1/Tb.

On pose :
f 2  f1 2f
x 
D D
Les courbes suivantes donnent l’allure de la DSP du signal modulé FSK
pour diverses valeurs de x.
DSP DSP
x = 1,25

x = 0,5

x = 0,75 x = 1,5
x = 0,63 = 1/π x = 1,75

x=1 x=2
(f 2– f1)/D (f2 – f1)/D
-2 -1,5 -1 -0.5 0 0,5 1 1,5 2 -2 -1,5 -1 -0.5 0 0,5 1 1,5 2

DSP des signaux FSK en fonction de (f1 - f2.)/D


En radiocommunication, on cherche à concentrer l’énergie autour de la
porteuse et à minimiser l’encombrement spectral. On optimise alors η.
Cas particulier:
Modulation MSK: La modulation MSK (minimum shift keying)
correspond au cas où x = 0,5 sur les courbes précédents.
Modulation GMSK: (Gaussian Minimum Shift Keying ) De manière à
minimiser l’importance des lobes secondaires du signal MSK, on place
dans le trajet du signal NRZ un filtre limiteur de bande. Ce filtre doit
avoir comme caractéristique essentielle, la limitation en fréquence du
signal NRZ.
Pour ce seul critère, de nombreux types de filtres pourraient convenir.
Or, le filtre doit non seulement limiter la DSP du signal NRZ, mais il doit
en outre, avoir d’excellentes performances en ce qui concerne la
régularité du temps de propagation de groupe et ceci pour éviter ou
minimiser l’interférence intersymbole.
Pour ce second critère, les filtres à réponse gaussienne pourraient
convenir.
5.2 Modulateurs FSK, MSK, GMSK:
Le cœur du modulateur FSK est un oscillateur contrôlé en tension. Le
schéma suivant permet de satisfaire tous les types de modulation
CPFSK dont les modulations MSK et GMSK font partie.
f 2  f1
 0,5
D
Débit=D Signal
Signal modulé
d’entrée GMSK
NRZ
Filtre à VCO
réponse
Gaussienne
Modulateur GMSK.

Cette configuration n’est pas satisfaisante puisqu’il n’existe aucun


système de stabilisation de l’oscillateur contrôlé en tension. L’emploi
d’une PLL stabilisant le VCO n’est envisageable que si le signal modulant
ne contient pas d’énergie à la fréquence 0.
Tel n’est pas le cas du signal NRZ qui ne peut alors être additionné
classiquement à la tension d’erreur pour moduler le VCO.
Le signal numérique en bande de base doit être codé pour faire
disparaître la raie à la fréquence 0. Le problème peut être résolu, en
codant le signal NRZ en un signal Manchester.
Filtre
Additionneur VCO
+
Codage
Manchester + Signal
Signal
FSK
d'entrée
NRZ
Filtre de
boucle

Fréquence de
référence
Comparateur
de phase

Modulateur FSK stabilisé par PLL.


Dans ces conditions, la largeur maximale du signal en bande de base
double. L’occupation spectrale suit la même loi. Si l’on souhaite
comparer avec une occupation spectrale identique, ceci revient à
diminuer le débit dans un rapport 2.
5.3 Démodulateurs FSK, MSK, GMSK:
Les signaux modulés FSK peuvent être démodulés par un démodulateur
à quadrature ou un PLL. Il s’agit alors d’une démodulation non
cohérente. Les signaux de sortie sont envoyés à un organe de décision,
comparateur à seuil qui restitue le signal NRZ original.
Ces deux structures sont intéressantes pour des débits élevés, par
exemple de l’ordre de 10 Mbits . s–1.
Une autre structure classique de démodulation non cohérente est
donnée par le schéma synoptique de la figure suivante:
+

Σ
détecteur Signal
Signal Filtre NRZ
FSK passe-bande f1

Filtre détecteur
passe-bande f2

Démodulation FSK non cohérente.


5.4 Démodulation cohérente:
La figure suivante représente le schéma synoptique du démodulateur
cohérent.

Signal
Signal Filtre
f1 en avec Circuit de
détecteur NRZ
FSK passe-bande f1
phase f1 décision
émis

Filtre
passe-bande f2 f2 en avec
phase f2
émis

Démodulation FSK cohérente.


Ce procédé nécessite le verrouillage des oscillateurs aux fréquences f1 et
f2, en phase et en fréquence, sur les fréquences f1 et f2 émises.
La récupération des fréquences f1 et f2 complique notablement le
démodulateur et pour cette raison la démodulation FSK cohérente est
rarement utilisée sauf dans des cas critiques.
5.6 Conclusions sur les modulations FSK:
Le principal inconvénient des modulations FSK est sa faible efficacité
spectrale. La limite théorique maximale vaut 1 bit/seconde/Hertz.
Les atouts majeurs de ce procédé sont les suivants :
– La transmission peut être réalisée sans que le récepteur n’ait besoin
de connaître le débit binaire D.
–La liaison peut être synchrone ou asynchrone.
Application: Plusieurs systèmes de radiotéléphones cellulaires
comme le GSM à 950 MHz utilisent des procédés dérivés de la FSK.
– Le radiotéléphone GSM utilise le GMSK;
6- Modulations de phase:
Les modulations de phase sont, en numérique, les modulations les plus
importantes. Elles allient performances en terme de taux d’erreur et
efficacité spectrale. Le choix d’une modulation de phase est inévitable,
notamment lorsque le débit est important, et c’est bien sur le cas avec la
radiodiffusion et surtout la télévision numérique.
6.1 Modulation BPSK:
Le terme de BPSK a pour signification : Binary Phase Shift Keying. Il s’agit
alors d’associer aux deux symboles à transmettre, deux états de phase.
L’allure du signal modulé en fonction du signal modulant est représenté
à la figure suivante:
1 0 0 1 0 1 1
Signal
modulant
NRZ

Signal BPSK t
Si le signal modulant est un signal numérique pouvant prendre les
valeurs 0 ou 1, le signal de sortie s’exprime par l’une ou l’autre des
relations :
vRF  B cos wt pour le signal NRZ = 0

vRF  B cos  wt    pour le signal NRZ = 1


À chaque temps bit la porteuse peut prendre deux valeurs de phase
différentes 0 ou π.
Modulateur de
phase
Signal Translation Signal
NRZ de niveau modulé BPSK

Oscillateur

Modulateur BPSK.
6.1.1 Démodulateur BPSK cohérent
Le schéma synoptique du démodulateur est représenté à la figure
suivante:

Mélangeur
Signal RF IF
Signal NRZ
BPSK
OL
Cos wt Filtarge passe-bas
Élimination de 2w
Oscillateur
local

Démodulateur BPSK cohérent.


La tension de sortie de l’oscillateur local s’écrit :
vOL  A cos wt
Le signal BPSK reçu vaut :
vRF  B cos wt
vRF  B cos  wt    ,  
La tension de sortie IF du mélangeur s’écrit alors :
vIF  AB.cos wt.cos wt
vIF  AB.cos wt.cos  wt   
D’ou
AB
vIF  (1  cos 2 wt )
2
 AB
vIF  1  cos 2 wt 
2
Un filtre passe-bas élimine la composante au double de la fréquence
d’entrée 2w.
La tension de sortie du filtre passe-bas vS vaut :

AB
vs 
2
AB
vs  
2
En sortie du filtre on récupère bien deux niveaux distincts
correspondant aux deux niveaux émis. Des circuits de translation et de
remise en forme donneront la compatibilité avec la famille logique
choisie pour le signal numérique.
6.2 Modulation QPSK
La densité spectrale de puissance du signal modulé en phase ne dépend
pas du nombre d’états possibles. Quel que soit le nombre d’états, la DSP
sera donc représentée par la courbe de la figure suivante et la bande
sera limitée au strict nécessaire, soit la valeur 1/Tb.

DSP

3 2 1 1 2 3
f
Tb Tb Tb Tb Tb Tb
1
Tb

DSP des signaux PSK limités à la bande 1/Tb.


L’efficacité spectrale vaut :
log 2 M
D , M: nombre d’états ou valence
Tb
1
B 
Tb

  log 2 M
Ceci montre tout l’intérêt d’augmenter le nombre d’états lorsque
l’efficacité est le critère essentiel.
6.2.1 Modulateurs IQ: Le modulateur est une combinaison de deux
modulateurs recevant des porteuses en quadrature.

Modulateur
Q

Cos wt

π/2 +
Calcule Signal
Signal des Additionneur modulé
NRZ valeurs Q
et I +
Oscillateur

Sin wt
I

Modulateur
Structure du modulateur IQ
Pour cette raison, I désigne l’entrée des composants en phase (In phase)
et Q l’entrée des composants en quadrature.
La tension de sortie du modulateur IQ vaut :
v0 (t )  I sin wt  Q cos wt
Cette tension de sortie peut aussi s’écrire :
v0 (t )  A sin  wt   
v0 (t )  A sin wt cos   A sin  cos wt
Ce qui donne:

I  A cos  , Q  A sin 
Q
A 2
I Q , 2
tg 
I
Les paramètres I et Q judicieusement choisis permettent de réaliser
simplement un modulateur de phase ou un modulateur d’amplitude et
de phase. Si la valeur A est constante, le signal de sortie est modulé en
phase uniquement.
Le tableau suivant résume la configuration
I
à adopter de la forme
(2n+1)π/2. avec n = 0, 1, 2, 3.
Alphabet 2 bits à
transmettre I Q 
11 2 2 
A A 7
2 2 4
10 
2 2 5
A A
2 2 4
00 2 2 
A A 3
2 2 4
01
2 2 
A A
2 2 4
1

0.8

0.6

0.4

0.2

-0.2

-0.4

-0.6

-0.8

-1
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450
une représentation graphique dans le repère IQ est donnée sur la figure
suivant et dans ce cas on dispose les n points correspondant aux n
combinaisons, on parle alors de constellation.
Q

00 01

11
10

Constellation pour la modulation QPSK.


6.2.2 Démodulateur QPSK
Le schéma synoptique du démodulateur QPSK est donné à la figure
suivante. Ce démodulateur est applicable à toutes les modulations PSK
quel que soit le nombre d’états.
La démodulation est cohérente et l’on suppose que l’oscillateur local est
synchronisé sur le signal émis

Les mélangeurs M1 et M2 effectuent la multiplication entre le signal


incident et le signal d’oscillateur local sin wt ou cos wt.
En sortie des mélangeurs, des filtres éliminent les fréquences au double
de la fréquence de l’oscillateur local et le signal est envoyé vers des
circuits à seuil.
Mélangeur
M1
I

Circuit à
Filtrage I
seuil
π/2 Déphaseur
90 degrés

Entrée du Oscillateur
signal local
modulé

Q
Mélangeur Circuit à
M2 Filtrage Q seuil

Schéma synoptique du démodulateur IQ (Démodulateur QPSK).


6.3 Augmentation du nombre d’états:
La figure suivante représente la constellation pour une modulation PSK à
16 états. Dans ce cas, l’incrément de phase est égal à π/8 et les points
sont situés sur un cercle puisque I 2  Q 2 est une constante.
Q

00 π/8

11
10

Constellation pour une modulation PSK à 16 états.


L’efficacité spectrale η suit la loi :
η = log2 M
Il semble donc intéressant d’augmenter M pour augmenter l’efficacité
spectrale.
7.Modulations d’amplitude de deux porteuses
en quadrature QAM:
Dans le cas des modulations PSK, l’amplitude A  I 2  Q 2 est constante.
On peut aussi choisir I et Q de manière à moduler simultanément en
amplitude et en phase la porteuse. La modulation porte alors le nom de
QAM , Quadrature Amplitude Modulation.
Les modulateurs et démodulateurs QAM ont exactement la même
structure que les modulateurs et démodulateurs PSK
Le nombre de points peut être augmenté; 64 QAM ou 256 QAM
permettant de transmettre simultanément 6 ou 8 bits.
Constellation pour une modulation 16 QAM et 64 QAM
Bruit dans les systèmes de communication:
Le bruit joue un rôle crucial dans les systèmes de communication:
En théorie, il limite la capacité du canal ;
En pratique, il détermine le nombre d’erreurs.
Ce qui nous intéresse est de connaître et quantifier son influence sur le
nombre d’erreurs.
Le bruit est un signal aléatoire et on ne peut donc pas prédire sa valeur
à un instant donné.
La probabilité que la variable x prenne une valeur comprise entre x1 et
x2 est l’intégrale de la densité de probabilité entre les deux bornes x1 et
x2 : x2

p x1  x  x2    p ( x )dx
x1
Pour le bruit, la distribution est gaussienne de la forme :
( x   )2
1 
2 2
p( x)  e
 2
µ est la valeur moyenne et σ² est la variance.
Le rapport signal sur bruit peut alors s’écrire : S/N = S/ σ²
Si le bruit est un bruit thermique on a :
N = σ² = kTB avec σ² = N0 B
σ² : la puissance de bruit,
N0 : l’énergie et est dit aussi densité de bruit,
B : la largeur de bande.
T : la température
K : la constante de Boltzmann

1
p (x )
0,8

0,6

0,4

0,2

0
–1,5 –1 –0,5 0 0,5 1 1,5
x

Figure 3.3 – Distribution gaussienne.


Relation entre S/N et Eb/N0: Dans un système à M états, l’énergie par
bit Eb est liée à l’énergie totale E par la relation :
E S Eb
Eb  D’où:   log 2 M
log 2 M N N0
Le taux d’erreur bits TEB ou BER (bit error rate):
1 Eb
BER  erfc ASK
2 2 N0
Eb
1 
2 N0
BER  e FSK non cohérente
2

1 Eb
BER  erfc PSK , FSK cohérente
2 2 N0

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