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Master 1: Matériaux et Structures

Processus de transport dans le béton

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Processus de transport dans le béton

Les ouvrages en béton armé sont exposés à l’atmosphère, à des eaux


salines ou douces et à des sols. Divers composés contenus dans ces
environnements peuvent modifier les caractéristiques du béton. En effet, le
béton est un matériau poreux, milieu d’échanges permanents avec
l’environnement : gaz, eau liquide contenant des gaz dissous (oxygène, gaz
carbonique) ou des sels.
Plusieurs mécanismes fondamentaux décrivent les mouvements de matière
au sein de la microstructure du béton :
Absorption, perméabilité, diffusion

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–les phénomènes d’absorption capillaire, dont l’origine est la tension
superficielle entre l’eau interstitielle et les cristaux de la pâte de ciment
durcie ;
–les phénomènes induits par des flux de liquides ou de gaz (la perméabilité )
sous gradient de pression ;
–les processus de diffusion, dus aux différences de concentration (gradient)
par exemple, en ions dans la solution interstitielle ;
–la migration d’ions sous l’influence d’un champ électrique.

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Importance des propriétés de transport
La dépassivation des armatures et un éventuel démarrage de leur corrosion,
est initiée lorsque le front de carbonatation ou de pénétration des ions
chlorure a traversé le béton d’enrobage et atteint le premier lit d’armatures.
Ceci signifie que les propriétés de transport du béton (perméabilité et
coefficient de diffusion) vont jouer un rôle clé dans l’évaluation et la
prédiction de la durabilité des ouvrages. Dans le cas de la corrosion des
armatures, c’est le transport de l’eau, du dioxyde de carbone, de l’oxygène
et, éventuellement, des ions chlorure s’ils sont présents, qui entre en jeu. De
façon plus générale, la durabilité est très souvent liée à l’aptitude du
matériau à résister à la pénétration d’agents agressifs.

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Absorption capillaire
L’absorption capillaire est la tendance d’un béton à prendre l’eau en
l’absence d’une pression hydraulique externe.
L’absorption capillaire dite parfois «capillarité» ou «imbibition», ou sorptivité
concerne essentiellement :
- les bétons non saturés, soumis au contact de l’eau:
- les bétons en milieu marin et en zone de marnage, soumis à des
alternances de périodes sèches et humides. Dans ces conditions, la
pénétration des ions chlorures s’en trouve accélérée ;
- les bétons carbonatés en zone aérienne, dont la surface assez sèche subit
l’effet de la pluie.
L’imbibition capillaire, processus complexe, dépend de paramètres tels que
la taille des pores.
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Absorption capillaire
Le coefficient d’absorption capillaire est important, car l’absorption capillaire
est le principal processus contrôlant la vitesse de pénétration de l’eau
(contenant éventuellement des ions chlorures, sulfates...) en conditions
partiellement saturées. De plus, les expériences sont très simples à réaliser.

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Absorption capillaire
La porosité accessible à l’eau déterminée par pesée hydrostatique est une
mesure simple et praticable sur une large variété de matériaux. Ces critères
contribuent à justifier la sélection de la porosité accessible à l’eau parmi les
indicateurs de durabilité. De plus, cette méthode étant certainement la plus
simple parmi toutes celles permettant d’accéder aux différents indicateurs de
durabilité, les spécifications proposées sont préférentiellement basées sur la
porosité à l’eau.
L’essai comprend les étapes suivantes :
saturation en eau sous vide,
pesée hydrostatique et étuvage à T=105±5°C jusqu’à stabilisation de la
masse, c’est-à-dire lorsque deux pesées consécutives espacées de 24
heures ne diffèrent pas de plus de 0,05 %.

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Adsorption
L'adsorption, à ne pas confondre avec l’absorption, est un phénomène de
surface par lequel des atomes ou des molécules de gaz ou de liquides
(adsorbats) se fixent sur une surface solide (adsorbant) selon divers
processus plus ou moins intenses comme les interactions de Van der Waals.
Si les conditions énergétiques ou cinétiques permettent à la molécule de
pénétrer au sein de la phase adsorbante, il y a absorption.
Cette propriété est liée à la structure même du solide où subsistent, en
surface, des forces non équilibrées par suite des dissymétries dans la
répartition des atomes.
Le phénomène inverse, par lequel les molécules adsorbées sur une surface
s’en détachent, notamment sous l’action de l’élévation de la température, ou
de la baisse de pression, se nomme la désorption.

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Perméabilité
La perméabilité du béton quantifie sa capacité à être traversé par un fluide
(gaz ou liquide) sous un gradient de pression.
Elle est définie par la relation de Darcy qui exprime le débit volumique Q d’un
fluide de viscosité µ traversant une épaisseur dz de matériau de section
apparente A sous la différence de pression dp :

k dp
Q A
 dz

avec k perméabilité en m²

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La mesure de la perméabilité au gaz fait également apparaitre deux points à
prendre en compte :
– elle dépend fortement de la saturation en eau du béton. En effet, si de
l’eau remplit une partie de la porosité, elle s’opposera au passage du gaz.
La manière de préparer les éprouvettes est donc très importante ;
– le débit passant à travers un échantillon en béton dépend de la pression
moyenne d’injection du gaz : c’est l’effet Klinkenberg.
Les bétons sont en général des matériaux peu perméables. Le tableau 5 en
donne quelques ordres de grandeur pour divers bétons.

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Diffusion
La diffusion du béton quantifie sa capacité à être traversé par un ion ou une
molécule sous l’action d’un gradient de concentration. Les particules se
déplaçent pour rétablir l'équilibre chimique dans le milieu.
En se plaçant à un niveau microscopique, on peut montrer que les
mouvements de ces ions ou molécules correspondent à une agitation
moléculaire qui a pour conséquence statistique la diminution des gradients
de concentration.
La diffusion peut se faire sous forme de vapeur (c’est, par exemple, le cas de
la carbonatation du béton dans laquelle le CO2 pénètre essentiellement sous
forme de gaz) ou de liquide (c’est le cas des chlorures qui diffusent par le
liquide interstitiel). Mais, dans les deux cas, elle met en jeu des phénomènes
complexes.
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Paramètres influents
Les propriétés de transport dans les bétons sont affectées par des
paramètres de composition, mais aussi de mise en œuvre.
- Le premier paramètre est la porosité du béton, celle-ci dépendant très
directement du rapport E/C. Le tableau 6 donne l’évolution de la porosité
d’une pate de ciment en fonction du rapport E/C. On constate que lorsque
ce rapport augmente la porosité s’accroit fortement, ce qui facilite les
transports.

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- Les additions jouent également un grand role vis-à-vis des propriétés de
transport. Bien que la porosité totale ne soit pas plus faible, on constate en
effet que la perméabilité et la diffusivité des bétons contenant des fumées
de silice, des laitiers de haut fourneau et/ou des cendres volantes, sont
considérablement améliorées.
Pour les bétons contenant des laitiers de haut fourneau (qui ont
une réactivité plus faible que le clinker) ou des cendres volantes (pour
lesquelles la réaction pouzzolanique est assez lente), les propriétés
s’améliorent au cours du temps. Toutefois, pour le béton de peau, ceci
n’est vrai que si l’on permet aux réactions de se poursuivre effectivement
en évitant une dessiccation trop précoce. Comme c’est ce béton qui
protège les armatures de la corrosion, il est donc encore plus important,
pour les bétons contenant des additions minérales, de soigner la cure.

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- Enfin, les granulats ont une influence sur les propriétés de transport. Ils
ont en général une perméabilité du même ordre de grandeur que les pâtes
de ciment. Dans le cas des pâtes de bas E/C, ils seront plus perméables.
Dans le cas contraire (forts E/C), ils joueront un rôle d’obstacle et
amélioreront les propriétés de transport du béton.

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Teneur en portlandite Ca(OH)2
La teneur en portlandite Ca(OH)2 peut être mesurée par thermogravimétrie.
Cette technique consiste à suivre en continu les pertes de masse d’un
échantillon lors d’une montée en température linéaire, depuis la température
ambiante et jusqu’à 1100 °C. Le départ de l’eau de constitution de la
portlandite se produit entre 400 et 550°C.

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