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11747 KERLAU Pasiphaé

Enfoncement dans un sol sablonneux et étude du phénomène de


liquéfaction

De même que la houle suscite la liquéfaction du sable, les ondes sismiques sont susceptibles de
provoquer la liquéfaction du sol comme ce fut le cas à Christchurch (Nouvelle-Zélande) en 2011. Ce
phénomène est ainsi un enjeu majeur conditionnant la sécurité des milieux urbains d'où mon intérêt
pour le sujet.
Les littoraux et terrains sablonneux, bien que fortement attractifs, sont particulièrement soumis au
risque de liquéfaction. La sécurité des populations urbaines nécessite d’évaluer la stabilité des
bâtiments d’où la corrélation entre le thème et ce phénomène.

Positionnement thématique (ETAPE 1)


PHYSIQUE (Physique Interdisciplinaire), PHYSIQUE (Mécanique), SCIENCES
INDUSTRIELLES (Génie Mécanique).

Mots-clés (ETAPE 1)
Mots-Clés (en français) Mots-Clés (en anglais)
Géotechnique Geotechnics
Sol sablonneux Sandy soil
Teneur en eau Water content
Liquéfaction du sol Soil liquefaction
Activité sismique Seismic activity

Bibliographie commentée
Le sable est un matériau granulaire dont les propriétés furent l’objet de nombreuses études au fil
des siècles. Les travaux de Darcy au XIXe siècle portant sur l’écoulement de l’eau au travers du
sable permettent de définir le coefficient de perméabilité d’un corps et introduisent les lois
d’écoulement permanent et à charge variable. Allen Hazen fut le premier en 1920 à employer le
terme de “liquéfaction”. Ses travaux seront approfondis par Terzaghi et Peck lesquels mettent en
œuvre des essais in situ dans le cadre de leur étude de la mécanique des sols [1].

En tant que matériau granulaire, le sable présente trois phases : une phase solide (particules de
sable), une phase liquide et une phase gazeuse (eau et air contenus dans les pores). Dès lors, des
phénomènes capillaires sont observables à l’interface des phases solide, liquide et gazeuse [6]. Selon
sa teneur en eau, le potentiel hydrique du sable et donc la pression d’absorption de l’eau par le
milieu (la succion) varient. La présence de l’eau est essentielle pour compenser les forces de gravité
et ainsi assurer la cohésion du matériau. Néanmoins, si la teneur en eau dépasse un certain seuil, il
n’y a plus d’air dans les pores et le sol est dit saturé [2].

1
Dans de telles conditions, un sol sablonneux non drainé peut être susceptible de se liquéfier. Sous
l’effet d’une certaine contrainte mécanique [6], laquelle peut notamment être provoquée par un
séisme, le réagencement des grains entraîne l’augmentation de la pression interstitielle. Du fait de
cette augmentation, les grains n’occupent plus un volume suffisant pour entretenir la transmission
des contraintes effectives initiales ce qui entraîne la chute de la résistance au cisaillement et de la
portance du sol. Dès lors, il se comporte tel un liquide et ne peut supporter les efforts verticaux
qu’il subit [4][6]. Cet état dit saturé ou encore lâche est nécessaire pour que la liquéfaction ait lieu.

Le phénomène de liquéfaction peut avoir des conséquences dramatiques. On peut citer


l’affaissement des talus routiers, l’instabilité des barrages en terre causant le débordement de l’eau,
la rupture et séparation des conduites enfouies, ainsi que l’inclinaison voire l’effondrement de
bâtiments [4].

De ce fait, il est essentiel de procéder à une évaluation complète des risques de liquéfaction avant
toute construction. Le potentiel de liquéfaction d’un sol diffère selon ses propriétés (histoire,
granulométrie, densité relative…) et est caractérisé par une étude comparative du CSR (cyclic
stress ratio) et du CRR (cyclic resistance ratio). Ceux-ci sont déterminés grâce aux essais CPT
(Cone Penetration Test) et SPT (Standard Penetration Test). Le premier consiste à enfoncer à
vitesse constante une pointe grâce à un train de tiges de fonçage dans le sol et à mesurer, au fur et
à mesure de l’enfoncement, la force exercée sur la pointe et la force de frottement sur le manchon.
Le second consiste à mesurer le nombre de coups nécessaires pour faire pénétrer de 0,3 m (1 ft) le
dispositif d'échantillonnage dans le sol. A l’issue de ces tests, le coefficient de sécurité Fs défini
comme le rapport CRR / CSR est déterminé. La théorie prévoit l’apparition de la liquéfaction
pour un coefficient de sécurité Fs <= 1 [5].

Face au problème de stabilité ou de déformation d’un sol, diverses solutions sont envisageables tel
que le vibro-compactage permettant d’améliorer notablement la densité du sol ou le drainage
permettant un écoulement libre de l’eau interstitielle [5][3].

Problématique retenue
L’enjeu sera d’étudier l’influence de l’eau sur la résistance à l’enfoncement d’un sol sablonneux. Il
s’agira ensuite de reproduire le phénomène de liquéfaction afin d’en identifier les causes et les
caractéristiques.

Objectifs du TIPE
¤ Mesurer l’impact de la teneur en eau d’un sol sableux sur l’enfoncement d’une masse cylindrique
modélisant un bâtiment afin de déterminer son optimum pour assurer la stabilité du bâtiment
¤ Mettre au point une maquette permettant d’étudier le comportement du sol soumis à des
excitations extérieures

2
¤ Soumettre un échantillon de sable lâche saturé en eau à différentes contraintes mécaniques
extérieures afin de reproduire le phénomène de liquéfaction et de le caractériser
¤ Comparer le déplacement de l’intrus dans le sol se liquéfiant au modèle d’enfoncement
exponentiel théoriquement associé au phénomène
¤ Modéliser numériquement le milieu granulaire

Références bibliographiques (ETAPE 1)


[1] J.-L. Bordes : Regard sur le passé de la géotechnique : Revue Française de Géotechnique N°91
/ https://www.geotechnique-journal.org/articles/geotech/pdf/2000/02/geotech2000091p13.pdf
[2] Ngoc Lan Hoang : Études des propriétés hydromécaniques d’un sable limoneux: de la
saturation partielle à la saturation complète : NNT : 2017LYSET005ff. tel-01625084f /
https://theses.hal.science/tel-01625084/document
[3] Quang-Huy DANG : Comportement des sols sous liquéfaction artificielle, amélioration des sols
à risques liquéfiable : NNT : 2019PESC2077. tel-02894763 / https://theses.hal.science/tel-
02894763
[4] Mohamed Mekerbi, Ismail Benabderrahmane : Liquéfaction des sols : USTHB. 2009 /
http://www.riskreductionafrica.org/wp-content/uploads/2014/12/liquefaction-des-solsMohamed-
MEKERBI-Ismail-BENABDERRAHMANE.pdf
[5] M.R. El Ouni, I. Guettaya, O. Ple : Évaluation du risque de liquéfaction de la fondation d'un
barrage en terre à partir d'essais in situ : Revue Française de Géotechnique N°143 /
https://www.researchgate.net/publication/278623410_Evaluation_du_risque_de_liquefaction_de_
la_fondation_d%27un_barrage_en_terre_a_partir_d%27essais_in_situ
[6] Cécile Clément : Le rôle du fluide dans la liquéfaction sismique : étude théorique, numérique
et expérimentale : NNT : 2016STRAH017. tel-01566767 / https://publication-
theses.unistra.fr/public/theses_doctorat/2016/Clement_Cecile_2016_ED413.pdf

DOT
[1] [Octobre 2022 - Conception du banc d'essai suite à la définition des objectifs et à l'élaboration
du plan de travail]
[2] [Novembre 2022 – Échec de la première expérience. Révision du protocole et second essai]
[3] [Décembre 2022 – Lecture de [6] suite aux résultats de la 1ère expérience. Cette nouvelle thèse
a permis d'interpréter les résultats obtenus et de préciser les objectifs pour la suite du projet]
[4] [Janvier / Février 2023 – Réalisation de la 2e série d'expériences liées à la mise en oeuvre du
phénomène de liquéfaction grâce au banc d'essai.]
[5] [Mars 2023 – Mise en équation du modèle théorique et réflexion sur la validité des hypothèses
simplificatrices au vu des résultats. Confrontation des résultats expérimentaux et théoriques]
[6] [Fin Mars à Mai 2023 – Étude du modèle DEM (discret element method) de simulation du
comportement d'un milieu granulaire. Test des diverses conditions de contact sur des échantillons
de quelques particules puis implémentation à grande échelle]

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