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CHAPITRE III:

ARCHITECTURE ET
URBANISME EN ALGÉRIE
PÉRIODE 1962-1990
LES PREMIERS
ARCHITECTES ALGÉRIENS ET
L’ENSEIGNEMENT DE L’ARCHITECTURE
EN ALGÉRIE

HCA 8: COURS N°3 MASTER 1


INTRODUCTION:

• l’absence d’architectes nationaux, ajoutée au départ massif des architectes


français, était couplée par la volonté de l'Algérie de tourner le dos aux pays
ex-colonisateurs pour chercher sa place dans le monde tout en se
positionnant sur la scène régionale et internationale en tant que pays
émergent du tiers monde
ABDERRAHMANE BOUCHAMA, PREMIER
ARCHITECTE ALGÉRIEN

• ABDERRAHMANE BOUCHAMA fut parmi les premiers architectes algériens


et un militant du parti communiste algérien de la cause nationale et sociale,
engagé dans la lutte pour l’indépendance. il fut à sa manière, un fervent
défenseur de l’architecture algérienne.
• Sa production architecturale a été marquée par l’effort consacré à la réfection de
ce qui fut détérioré à l’époque coloniale ; elle a surtout concerné quelques grands
équipements voués à la science et au culte.
ABDERRAHMANE BOUCHAMA, PREMIER
ARCHITECTE ALGÉRIEN
• de forme arabisante, ses références se
déclarent dans son ouvrage l’arceau
qui chante dans lequel il considère
l’architecture turque de la casbah
comme étrangère au grand art
hispano-mauresque ou aux palais
orientaux de l’islam.
ABDERRAHMANE BOUCHAMA, PREMIER
ARCHITECTE ALGÉRIEN

• l’évocation de son œuvre architecturale, nous renvoie la représentation d’un


style mauresque appliqué à des édifices publics, résolument détaché de
l’architecture coloniale dominante. reprise de façon ostentatoire en réaction au
style jonnart « geste démagogique » s’il en est, la disposition des formes
architecturales semble vouloir prendre une revanche sur plus d’un siècle de
négation de la culture algérienne.
ABDERRAHMANE BOUCHAMA, PREMIER
ARCHITECTE ALGÉRIEN
• l’idée même de devoir redéfinir l’architecture de l'Algérie indépendante, s’accorde avec son
programme de construction relatif aux instituts islamiques que l’on peut voir aussi bien à Alger
qu’à Oran ou sidi Okba.
• réalisations : les archives nationales (birkhadem), la cour suprême et le centre culturel (ben
aknoun), le siège du ministère du tourisme ainsi que les instituts islamiques de constantine
(1969), tlemcen (1970), caroubier (1972), mosquées dont celles d'el biar (place kennedty) et de
hydra.
• Puisant dans le répertoire des éléments décoratifs musulmans, il symbolise le nouveau départ
d’une liberté recouvrée après tant d’années de reniement.
Institut des Sciences Islamiques

L'Institut de Caroubier (1972)

Le siège des Archives nationales


ABDERRAHMANE BOUCHAMA, PREMIER
ARCHITECTE ALGÉRIEN

• mais c’est sans doute, à travers le centre des archives nationales, sis à
birkhadem, que s’exprime aussi ce que les archivistes qualifient d’acharnement à
reconquérir les fondements de son authenticité.
• conçu et localisé de façon remarquable comme tant d’autres constructions
visibles de loin, il est qualifié de fierté par ceux qui firent le pari de le réaliser
uniquement par des algériens. l’engagement fut honoré.
ABDERRAHMANE BOUCHAMA, PREMIER
ARCHITECTE ALGÉRIEN

• si donc ses principes de composition relevaient d’un certain académisme


révolu, il convient peut-être de les rapporter à un contexte d’une certaine
marginalité historique, il ne s’agit ni d’emprunt, ni d’effet de mode pour on ne
sait quel pittoresque au goût mauresque, mais de la restauration d’un langage
architectural et d’un répertoire à reconstituer.
ABDERRAHMANE BOUCHAMA, PREMIER
ARCHITECTE ALGÉRIEN

• Abderrahman Bouchama était un chercheur et inventeur de nouveaux matériaux


de synthèse à partir du sable et des qualités de la pierre bleue, un matériau qui
semble présenter d’intéressantes possibilités d’usage, des points de vue
structurel, esthétique et économique.
LA FORMATION DES ARCHITECTES:

• tout comme dans la métropole, la profession de l’architecte pendant la période


coloniale était au début enseignée et exercée par apprentissage en côtoyant les
gens du métier, le plus souvent désignés comme « maitres- maçons ».
• ce n’est qu’à partir de 1870 que l’architecture se cristallise en métier et que
l’école nationale des beaux arts de paris prend en charge la formation
pédagogique et pratique des architectes. l’apanage de l’école nationale des arts
d'Alger, la seule structure appartenant à l’empire colonial français à s’etre vu
accorder ce statut, succéda en 1881.
LA FORMATION DES ARCHITECTES:

• a partir de 1909, l’école d'Alger connut une mise en place de l’enseignement de


l’architecture par les deux premiers patrons, Gabriel Darbeda, et Léon Claro
qui le succéda en 1954. ce dernier semble avoir été maintenu dans son poste pour
gérer l’école même après l’indépendance, en compagnie de Bachir ben Yelles
et Abderrahmane Bouchama, tous deux artistes reconvertis en architectes.
LA FORMATION DES ARCHITECTES:

• la cohabitation des arts et de l’architecture termine en 1970 par la création de


l’école polytechnique d’architecture et d’urbanisme, EPAU, et le
rétrécissement de l’école mère aux arts plastiques.
• Les diplômés de l’école d’architecture, la seule dans le pays, ils étaient dans la
première promotion 26 étudiants, leur nombre entre 1970 et 1974 gardait le
même rythme bas, à raison d’environ 20 diplômés par an. il s’accroit de 1976 à
1983 entre 60 et 70 diplômées par an, un nombre insignifiant par rapport à une
population de presque 20 millions de personnes en 1980.
LA FORMATION DES ARCHITECTES:

• Cette rareté, conjuguée avec le contenu des programmes et la structure


pédagogique du personnel enseignant, dont la plupart étaient des étrangers,
français, italiens, polonais et russes, a souvent occulté la culture locale.
• le cursus, calqué sur ceux des universités étrangères, a souvent adopté
l’approche moderne et internationale, loin des défis de la société locale, de sa
culture et de ses priorités. a l’exception des paradigmes d’André Ravéreau qui
mettent en évidence les thèmes de l’environnement, de la culture et de la société.
LA FORMATION DES ARCHITECTES:

• l’impact de la documentation écrite et audiovisuelle,


• souvent une source première dans la formation en architecture et provenant de pays
développés, est aussi à considérer dans cette crise. l’appauvrissement académique des pays en
développement touche l’esprit de l’architecte et l’empèche de s’alimenter des modèles locaux.
les quelques travaux pionniers sur l’architecture locale, n’arrivent pas à faire face aux besoins
pédagogiques et professionnels du domaine d’architecture.

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