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BONILLO :
Les architectes modernes
- Groupe : 07
En 1927, Mies Van der Rohe a présenté au nom du Werkbund allemand une exposition européenne à
la foire de Stuttgart. Pour l'occasion, un quartier modèle appelé Weissenhofsiedlung avait été
construit avec pour but de réaliser un logement de masse. Malgré l'hostilité générale du public en
Europe, la presse allemande a soutenu les idéaux bolcheviques et a reflété une culture étrangère et
exotique à travers des photographies de Nord-Africains en djellaba.
Dans l'histoire de l'architecture au XXe siècle, tous les courants ont trouvé quelque chose dans
l'héritage méditerranéen pour nourrir la construction du mythe de la modernité. Au-delà de
l'incontournable prégnance de la culture classique, c'est dans la relecture de cet héritage que la
rupture s'est opérée, basculement dont témoignent par exemple les approches de Charles Garnier et
Constantinople dans son Guide du jeune architecte en Grèce.
Pour dépasser le simple jeu culturaliste des citations propres à l'éclectisme du XIXe siècle, la tradition
moderne de l'architecture s'est développée dans une dialectique permanente entre la part indigène
et l'emprunt. L'architecture est devenue un produit hybride, un artefact métissé, qui se transforme
constamment. Pour certains architectes, cette transformation est une opportunité pour développer
et élargir leurs idées et leur sensibilité, retrouvant ainsi les valeurs essentielles de la tradition
moderne.
Le Corbusier pour la casbah d'Alger et son influence sur ses conceptions urbanistiques. Le
Corbusier était fasciné par l'organisation spontanée et labyrinthique de la casbah, mais il a
aussi été critiqué pour son désir d'exotisme et son manque de compréhension de la culture
locale. Après la crise du Mouvement Moderne, la nouvelle génération d'architectes s'est
attachée à reconstruire les valeurs de la modernité en se basant sur des approches plus en
phase avec les sensibilités d'après-guerre. Le mythe de la casbah a été réactivé et reformulé
par des architectes du nord et du sud de l'Europe occidentale.
réflexions de ses habitants dans des ouvrages de référence) et Jean Renaudie (qui réinterprète le
modèle de la cité-jardin pour proposer une nouvelle forme urbaine plus dense et plus sociale). Tous
ces ar- chitectes s’inscrivent dans une perspective anthropologique et cher- chent à mieux
comprendre les modes de vie des habitants des quartiers populaires pour proposer des solutions
adaptées à leurs besoins et à leurs aspirations. La référence à la casbah est donc présente en fili-
grane dans leurs réflexions, mais elle est intégrée à une réflexion plus large sur l’habitat et la ville, et
ne constitue plus un modèle à suivre de manière littérale.
que sa capacité à générer des configurations spatiales riches en rela- tions sociales, en mouvements,
en échanges, en diversité et en vitalité.
En somme, la référence à la casbah dans les projets d'architectes modernes du XXème siècle est
souvent implicite et latente, mais elle est cependant présente dans leur discours et leurs réflexions
sur l'espace urbain. Pour ces architectes, la casbah représente un modèle alternatif aux modèles
haussmanniens et entre-deux-guerres, qui permet de concevoir des espaces plus riches en relations
sociales, en mouvements et en échanges. Ils s'inspirent de la casbah pour concevoir des formes
urbaines ouvertes, hiérarchisées et polycentriques, capables de générer une grande diversité et
vitalité sociale. Toutefois, ils ne cherchent pas à reproduire littéralement la casbah, mais plutôt à en
extraire des principes spatiaux et sociaux qui puissent être adaptés aux contextes modernes et
occidentaux.